les JO antiques - Lycée de Font
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les JO antiques - Lycée de Font
ORGANISATION des Jeux Olympiques Antiques La Trêve sacrée Elle intervient lors de la tournée que font les spondophores qui vont à travers la Grèce et les colonies grecques annoncer la Trêve sacrée: ”Peut participer aux Jeux Olympiques tout Grec libre de condition, non coupable de crime et non chargé de malédiction divine. Que le monde soit délivré du crime et de l’assassinat et exempt du bruit des armes". Ainsi les hostilités étaient-elles suspendues pour deux mois, le temps que ceux qui désiraient assister aux Jeux se rendent à Olympie. Ceux qui étaient coupables d’avoir enfreint la Trêve étaient exclus des Jeux ; ainsi les Lacédémoniens en 420, et les Athéniens en 332. Ils devaient payer une amende qui servait à embellir le temple de Zeus. L'entraînement des athlètes Une des conditions de participation aux Jeux réside dans l’entraînement de 10 mois dans leur ville natale prescrit aux athlètes. A la suite de cette période, les athlètes devaient s’entraîner à Elis un mois, juste avant le début des Jeux. Cet entraînement se doublait souvent d’un régime. Sur la plupart des vases on remarque que l’athlète à l’entraînement porte deux petites masses aux mains : elles servent soit pour la musculation, soit pour l’entraînement lors des sauts. La séance d’entraînement suivait tout un rituel : on prenait un bain, on s’enduisait le corps d’huile ; après la séance, on se nettoyait avec les strigiles, puis on prenait un bain. Sur les représentations figurées, on remarque bien souvent la présence de l’entraîneur qui avait une grande importance : il réglait la progression de l’athlète, mais aussi l’aidait à perfectionner son style, car les Grecs étaient épris de beauté. Mais à Olympie ce sont les hellanodices qui surveillent rigoureusement cet entraînement ; normalement tous les athlètes doivent manger la même nourriture - sans viande, jusqu’au 5ème siècle -, ils doivent dormir sur des peaux de bêtes a même le sol. Les infractions sont punies par des peines allant de la réprimande au fouet. Les entraîneurs particuliers doivent se soumettre à l’avis des hellanodices. De nombreux athlètes ne passent pas l’épreuve de cette “sélection”. La préparation de la fête Puis c’est la procession de 57 km qui conduit en deux jours les athlètes jusqu’à Olympie. Petit à petit une foule immense s’est rassemblée dans les environs de la ville d’Olympie de nombreux marchands accourent pour profiter de cet afflux de population. C’est enfin l’occasion pour les plus riches de faire étalage de leur richesse ... Le déroulement de la fête et des épreuves La fête s’ouvre par une grande procession qui pénètre dans l’Altis - trompettes, hellanodices vêtus de pourpre, prêtres et victimes pour les dieux, délégations officielles -. On sacrifie aux dieux, puis on prête le serment Olympique.Puis c'est le temps des compétitions, qui, dans les origines, sont ainsi organisées. Le premier jour, le dromos, la course à pied sur les 192,27 mètres du stade. On court dans la direction du temple de Zeus. Le vainqueur peut allumer la flamme de l’autel de Zeus (terme premier de la course), et donne son nom à l’olympiade: il est donc comblé d’honneurs particuliers. - En 724, on crée le diaulos ou double stade : l’arrivée se fait aussi vers le temple de Zeus. - En 720, on introduisit le "dolichos", la course de fond d’abord de huit, puis de dix de douze et de 24 stades (24 x 192,27m = 4614,48m). Cette course était très dure si l’on considère les conditions climatiques de la Grèce au mois de Juillet. Les coureurs sont entièrement nus ; des cales leur permettent de prendre un départ sans glisser. On peut encore les voir encore dans les stades d’Olympie et de Delphes. Les concurrents sont engagés par séries de quatre et par élimination progressive. Les hellanodices désignent le vainqueur. Le second jour est ordinairement consacré à la lutte, à la boxe et au pancrace - Le troisième jour est réservé aux courses de chevaux. La première course instituée fut celle de char à quatre chevaux. On créa ensuite la course de biges ; puis de biges attelés de mulets interrompue pour diverses raisons ; puis de juments dont on devait descendre dans le dernier tour et que l’on devait conduire par le mors en courant jusqu’à l’arrivée; puis de poulains; puis de triges ... Il existait encore des courses de chevaux montés. - Le quatrième jour est celui du pentathlon : concours de course, saut, lancement du disque, du javelot et de la lutte. Il semble bien que les quatre premières épreuves s ‘ accomplissaient parallèlement, suivies de la lutte qui était l’épreuve décisive finale. - Le dernier jour des compétitions était réservé aux “enfants”. Les épreuves étaient partiellement différentes de manière à les rendre possibles. Les courses de jeunes filles avaient lieu dans le cadre du culte à Héra. Athlète couronné Le public, les couronnes, les fêtes Le public venait de toutes les régions de la Grèce. Les esclaves ne pouvaient assister aux Jeux. Les femmes mariées étaient exclues du territoire sacré ; mais les jeunes filles pouvaient circuler dans l’Altis, sans pour autant assister aux Jeux. Pausanias rapporte comment la mère d’un athlète s’introduisit, déguisée, pour voir gagner son fils. Elle ne dut son salut qu'à son appartenance à une grande famille d’olympioniques : son père, ses frères et son fils avaient été vainqueurs aux jeux. C’est à partir de cette date qu’il fut décidé que les maîtres d’exercice ne pourraient paraître aux Jeux que nus. C’est une couronne d’olivier sauvage qui récompensait les vainqueurs. On la leur remettait le dernier jour des cérémonies olympiques. On proclamait le nom, le patronyme et la ville natale du vainqueur. Les noms des vainqueurs étaient soigneusement consignés dans des registres ouverts à cet effet. Puis on sacrifiait aux dieux avant le banquet offert dans le Prytanée. Au retour dans la patrie, les honneurs redoublent. On peut faire composer un hymne par un grand poète (Pindare, Bacchylide). Cet Hymne sera chanté solennellement lors de fêtes nationales. On peut faire dresser la statue du héros national. Les plus grands vainqueurs reçoivent l’autorisation de faire dresser leur statue dans l’Altis. A Athènes, les honneurs se doublent de cadeaux en nature et en argent ; à Sparte, les vainqueurs avaient le droit de combattre auprès du Roi. Les fêtes olympiques étaient l’occasion d’un immense rassemblement (50 000 personnes parfois). Aussi d’autres manifestations se greffaient-elles sur ces Jeux. Les poètes et les écrivains venaient y lire leurs œuvres, Alexandre le Grand y fit proclamer des décrets. Enfin les sculpteurs étaient attirés par les commandes qui pouvaient leur être faites. Phidias, Myron, Polyclète, Scopas eurent leur atelier à Olympie. Le sport et l’art trouvent alors un lien que les nombreux vases et quelques statues nous font entrevoir. Les spectateurs étaient invités à des festins où leur était servie la viande des animaux sacrifiés. Certains banquets étaient offerts par les riches vainqueurs : Alcibiade, en 416, restaura des milliers de spectateurs. Les festins pouvaient durer toute la nuit. L’esprit des Jeux Parmi les textes que nous présentons, nombreux sont ceux qui évoquent cet aspect. En effet, pour l’homme grec, il n’y a pas de rupture entre la culture de l’esprit et celle du corps. L’idéal d’équilibre que l’on entrevoit dans la Grèce trouve dans les Jeux Olympiques une expression parfaite, - avant que des intérêts mesquins ne viennent troubler cet équilibre. - Les Jeux sont liés au culte des dieux. C’est la divinité qui est honorée par la compétition; l’homme doit donc s’effacer derrière les dieux qui seuls donnent la victoire. - .Les Jeux ne sont pas la seule expression de la force, ils sont aussi celle de l’intelligence et de la loyauté. L’idéal aristocratique de la fermeté d’âme, du courage, de l’endurance préside aux Jeux jusqu’au 5ème siècle avant J.-C. Mais il n’y a pas, semble-t-il, d’idée de “performance’ ; on ne savait pas mesurer le temps avec assez de précision pour que cela eût un sens. La seule “performance” est celle de la multiplication des victoires aux différents concours. Les inscriptions en donnent la liste selon un ordre immuable. Pausanias évoque d’une manière semblable la carrière des “grands” athlètes, comme Milon de Crotone. - Mais cet esprit disparaît avec le professionnalisme. Euripide et Isocrate nous rapportent cette mutation - encouragée pour une part sans doute par le caractère de plus en plus aristocratique des courses de chevaux. Le mépris exprimé par le fils d’Alcibiade est révélateur. On voit aussi dans les textes de Pausanias que la force était parfois utilisée pour accomplir des sortes de tours de foire. Cet aspect devait exister. - L’on se doit aussi de rappeler qu’il y avait dans l’Antiquité des tricheurs qui essayèrent de payer leurs adversaires pour emporter la victoire et l’honneur. Les Zanes ou statues de Zeus, sont là pour manifester la honte de ces tricheurs et rappeler le sens du concours olympique. Pausanias rapporte quelques anecdotes pleines d’intérêt quand il nous décrit ces statues. Elles permettent surtout de se faire une idée assez précise de l’ensemble des règles qui concernent les Jeux. Quelques règles - Ne peuvent participer aux Jeux que les citoyens Grecs libres ; sont donc exclus les Barbares et les esclaves. - Sont exclus les repris de justice, les sacrilèges et tous ceux qui refusent de payer les amendes infligées par les hellanodices. - Tout retardataire est exclu ; les mauvaises raisons de ces retards sont stigmatisées. - Les concurrents doivent se faire inscrire dans des délais prévus et passer un examen préparatoire. - Pendant les Jeux, il est interdit de tuer son adversaire, volontairement ou involontairement, sous peine de perdre le prix et d’être astreint à une amende. - Il est interdit d’avoir recours à la corruption. Si l’on essaie de corrompre les juges, on est passible du fouet. - Il est interdit de protester contre la décision des Juges en public, mais l’on peut faire appel devant le Sénat Olympique. Pour faire respecter ce code, les hellanodices sont assistés de fonctionnaires de police: les rhabdouchoi, les porteurs de baguettes, qui fouettent les auteurs d’infractions ; et les alytai, surveillants de police. LES EPREUVES des Jeux Olympiques Antiques Les Jeux Olympiques étaient les plus célèbres des quatre fêtes athlétiques panhelléniques de l’antiquité, les trois autres étant les Jeux Pythiques de Delphes, les Jeux Néméens à Némée et les Jeux Isthmiques (Isthmie) prendre son élan en étaient le symbole. Les athlètes ne se prêtaient qu’au saut en longueur, même si par ailleurs ils pratiquaient également d’autres sauts dont le saut à l’aide d’une perche. L’usage des haltères en pierre ou en métal permettait d’augmenter les performances des sportifs. Les haltères étaient également utilisées dans le cadre du gymnase, pendant l’entrainement, pour donner du tonus aux bras. Le lancer du disque Selon la légende, ces jeux ont été instaurés par Pélops, vainqueur (après tricherie !) à l’épreuve de la course de chars contre le père de la belle Hippodamie (Oenomaos) qui en était la dotation. Une autre source attribue à Héraclès la fondation des Jeux Olympiques. Après l’assainissement des écuries d’Augias (l’un des douze travaux), il aurait planté l’olivier dont le feuillage couronnait les vainqueurs à l’endroit où se trouvait le tombeau de Pelops. La course à pied Détail d’une amphore du VIe siècle av. J.-C. New York - Metropolitan Museum of Arts Il y avait quatre épreuves de course à pied. Le stadion qui prit son nom de la distance à parcourir. Une distance de 600 pieds d’Olympie, soit 192,27 m [1]. Le stadion était également une des épreuves du pentathlon. Le diaulos couvrait une distance de 1200 pieds (stade aller et retour). Le dolichos est une course d’endurance qui selon les époques varie de 7 à 24 stades. L’épreuve par excellence était l’hoplites. Pendant cette course, les athlètes portaient les armes, comme l’indique son nom. Elle se disputait sur une distance de 2 stades (on parle également de 4 stades). Cette course était la dernière des jeux, ce qui signifiait que la trève sacrée s’achevait. Ces différentes courses ont été introduites à des périodes différentes [2] Le saut Détail d’un vase d’époque archaïque London - British Museum Le saut n’a jamais été aux Jeux Olympiques une épreuve isolée. Pourtant il était très populaire et, jusqu’à la disparition des jeux, c’était l’une des composantes majeures du pentathlon et les haltères utilisées pour Discobole de Myron (réplique) Original:fin Ve siècle av. J.-C. Rome - Musée du Vatican Le lancer du disque était également l’une des 5 épreuves du pentathlon.. A l’origine, le disque était un objet assez lourd, en métal ou en pierre, que l’athlète devait lancer le plus loin possible. Le disque de l’époque classique était en bronze ou en plomb, rond comme un palet et décoré de motifs géométriques, de personnages ou d’animaux stylisés gravés dans le métal. Les fouilles ont révélé des disques d’un diamètre de 16 à 35 cm et d’un poids de 1,3 à 6,4 kg. A Olympie où il devait y avoir deux tailles de disques réglementaires, pour les hommes et les adolescents, on en a trouvé de 7 tailles et poids différents. Des représentations d’art nous font connaître que la façon de lancer le disque en Grèce ancienne n’était pas très différente de celle d’aujourd’hui. Les semata, des piquets en bois, servaient à marquer les performances des concurrents. On les mesurait à l’aide du canon [3].++++ Le lancer du javelot En Grèce ancienne on pratiquait la lutte de 2 manières. Debout, orthia pale ou à terre, kato pale. Dans l’orthia, il fallait simplement renverser son adversaire, tandis que dans la seconde, le corps à corps continuait jusqu’à ce qu’un des deux adversaires demande grâce. La orthia, la plus populaire était comprise au programme des jeux comme une des épreuves du pentathlon, mais également comme épreuve isolée. Le vainqueur était celui qui avait réussi à jeter à terre son adversaire à trois reprises [5]. La kato pale ne permettait aux concurrents que des prises, les coups étant défendus. Le pentathlon Comme son nom l’indique, c’est la synthèse de cinq épreuves, à savoir : le stade (course simple), le saut, le disque, le javelot et la lutte. C’est en 708 av. J.-C. que se dispute pour la première fois le pentathlon et en 628 que les adolescents y sont admis. Les Grecs considéraient le pentathlon comme une épreuve accomplie, qui faisait travailler tous les muscles et donnait une bonne santé et un corps beau et harmonieux (Aristote - Gallien). Les courses de chars Détail d’un vase à figures rouges. Provenance : Vulci (Etrurie). Erreur de conception du timbre et de la carte : le lanceur est gaucher alors que sur le vase le dessin est inversé. Berlin Pergamon Museum. Il y avait deux manières de lancer le javelot en Grèce ancienne. Ekebolos, la plus répandue, consistait à lancer le plus loin possible. La seconde, estochastikos, au contraire demandait de l’adresse, puisqu’il fallait viser un but précis. On a également deux types de javelot, à savoir une simple javeline de la taille d’un homme, plus légère que la lance des guerriers [4], l’autre étant une lance à l’extrémité métallique. Pour le lancer estochastikos, il était indispensable d’utiliser le second type de javelot, pour qu’il puisse se ficher au but. La lutte Bronze datant du mileu du VIIIe s. av. J.-C. Olympie - Musée archéologique La plus ancienne et spectaculaire des courses de chars, celle qui se disputait en premier, était celle des quadriges (tethrippa). Pour celle-ci le char était conduit par un seul homme, l’aurige et il fallait faire douze tours de pistes [6]. Pour la seconde course (entre 500 et 444 av. J.-C.), nommée apene, le char était tiré par deux mules dont le conducteur restait assis. La distance à parcourir était la moitié de celle des quadriges. Cette épreuve a rapidement était supprimée faute de participants, la mule jouissant en effet d’une moins grande estime que les chevaux. En 408 av. J.-C. fut introduite la synoris ou bige, qui était un char identique à l’apene, mais tiré par deux chevaux et faisant 6 ou 8 tours de piste. Il y avait également des courses de chevaux montés bien moins populaires que celles des chars. Bien entendu, pour être plus complet, il aurait fallu parler également du pugilat et du pancrace, disciplines de combat pour lesquelles nous n’avons pas de carte maximum pour l’illustration. Lutteurs Lutteurs Statue en bronze de l’époque hellénistique Munich - Glyptotheque Sculpture grecque de l’époque hellénistique Florence - Gallerie des Offices [1] La valeur du pied variait d’une cité à l’autre. A Athènes cette distance représente 184,96 m, à Delphes 177,55 m, à Epidaure 181,30 m, ... [2] Stadion : dès le début ; diaulos : 14e Jeux en 724 av. J.-C. ; dolichos : en 720 av. J.-C. ; hoplites : 65e Jeux en 520 av. J.-C. [3] règle qui servait également à mesurer les sauts [4] apotomas [5] ou l’avait obligé à abandonner le combat [6] soit environ 14 km