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GROUPE D'ACTION POUR L'ALTERNANCE AU TCHAD
COMMUNIQUÉ DE PRESSE NO7
Réf. : 07/COMMUNIQUÉ/GRAAL TCHAD/2016
Révulsé par le viol en réunion de la jeune compatriote Zouhoura Mahamat
Brahim, étudiante à HEC-Tchad, par cinq fils de hauts dignitaires du pouvoir de
N’Djaména et connu via une vidéo postée sur les réseaux sociaux ce jour, le
GRAAL TCHAD exprime son immense indignation et condamne énergiquement
cet acte ignoble.
Une brève mise en contexte de l’histoire pour nos concitoyens et pour la
communauté internationale s’impose. Tout commence avec l’enlèvement de la
jeune fille le 08 février 2016 à l'école par ses tortionnaires et violeurs. Ils ont piégé
Zouhoura grâce à l’aide de son amie, elle aussi violée dans le passé par ces
derniers.
A la lumière des lignes qui précèdent, il est clair que nos filles ne sont plus
en sécurité à l'école à N’Djamena. En tant que pères, mères, frères, sœurs,
tchadiennes et tchadiens, nous n'abandonnerons pas lâchement nos filles et nous
nous battrons pour garantir leur sécurité.
Les femmes tchadiennes et toutes les femmes du monde sont blessées et se
sentent violées. Il est grand temps de libérer la vérité et de dénoncer cet acte
barbare, qui loin d’être un fait divers sordide, n'est qu'une partie visible de
l'iceberg.
Combien de jeunes filles et femmes tchadiennes sont violées en silence, loin
de nos yeux? La culture du viol, sous l’œil laxiste du politique qui favorise par
ailleurs des enlèvements soi-disant culturels pouvant donner lieu aux actes comme
ce dernier, doit s'arrêter !
Nous demandons justice pour Zouhoura Mahamat Brahim, peu importe le
nom de famille de ces indignes fils de hauts dignitaires du pouvoir à N'Djamena.
Le Chef de l'État, la Première Dame et les autorités tchadiennes en général
vont-ils condamner publiquement cette très grave agression sexuelle sur une jeune
fille enlevée pendant qu'elle est à l'école ? Vont-ils se taire et regarder ailleurs en
relativisant le viol par le silence et en montrant à l'opinion nationale et
internationale qu'ils en perdent jusqu'au sens élémentaire de la révolte face à un
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crime ignoble ? La morale ne doit pas fluctuer ou être à géométrie variable dans de
telles situations même si des intérêts particuliers sont en jeu.
Le courage de la jeune Zouhoura Mahamat Brahim, tout le long des assauts
sexuels répétés subis, est révélateur, au-delà du sien, du courage de la femme
tchadienne en général : Zouhoura n'a jamais cessé de parler et de défier
verbalement ses oppresseurs. C'est un symbole de la parole libérée de la femme
tchadienne.
Femmes tchadiennes, parlez et ne cessez jamais de parler jusqu'à ce que justice
soit rendue !
Pour terminer, dans ce contexte de viol et d’humiliation, la femme
tchadienne peut-elle se permettre de fêter le 8 mars 2016 ? Que va-t-elle célébrer ?
Ne doit-elle pas au contraire se mobiliser pour une grande marche en cette journée
spéciale de la femme ?
Vive la femme tchadienne,
Ensemble, debout, ensemble jusqu'au bout.
Montréal, le 14/02/2016
GRAAL TCHAD
Le porte-parole
Joe Al Kongarena
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