English Lyrics
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Being Beauteous Debussy and Britten set poems by Verlaine and Rimbaud Eva Resch, soprano Francois Salignat, piano GEN 16430 English Lyrics Mandoline Mandolin Les donneurs de sérénades Et les belles écouteuses Echangent des propos fades Sous les ramures chanteuses. The serenade singers And their lovely listeners Exchange lifeless remarks Under the singing boughs. C’est Tircis et c’est Aminte, Et c’est l’éternel Clitandre, Et c’est Damis qui pour mainte Cruelle fait maint vers tendre. There is Tircis and there is Aminta, And the eternal Clitander, And there is Damis, who for many cruel ladies Writes many tender verses. Leurs courtes vestes de soie, Leurs longues robes à queues, Leur élégance, leur joie Et leurs molles ombres bleues, Their short silk coats, Their long dresses with trains, Their elegance, their joy And their soft blue shadows, Tourbillonent dans l’extase D’une lune rose et grise, Et la mandoline jase Parmi les frissons de brise... La, la, la, la.... Whirl around in ecstasy Of a pink and grey moon, And the mandolin tattles Among the trembling of the breeze... La, la, la, la... En sourdine Muted Calmes dans le demi-jour Que les branches hautes font, Pénétrons bien notre amour De ce silence profond. Calm in the half-light Created by the high branches, Let our love be filled With this profound silence. Fondons nos âmes, nos cœurs Et nos sens extasiés, Parmi les vagues langueurs Des pins et des arbousiers. Let us blend our souls, our hearts, And our ecstatic senses, Among the vague languor Of pines and arbutus. Ferme tes yeux à demi, Half-close your eyes, Croise tes bras sur ton sein, Et de ton cœur endormi Chasse à jamais tout dessein. Cross your arms on your bosom, And from your dreamy heart Chase forever all intentions. Laissons-nous persuader Au souffle berceur et doux Qui vient à tes pieds rider Les ondes de gazon roux. Let us abandon ourselves To the soft and rocking breeze Which comes to your feet to ruffle The waves of the russet lawn. Et quand, solennel, le soir Des chênes noirs tombera, Voix de notre désespoir, Le rossignol chantera. And when solemnly, the evening From the black oaks will fall, The voice of our despair, The nightingale, shall sing. Fantoches Puppets Scaramouche et Pulcinella Qu’un mauvais dessein rassembla Gesticulent, noirs sous la lune. Scaramouche and Pulcinella, brought together by some wicked scheme, Gesticulate, black figures beneath the moon, Cependant l’excellent docteur Bolonais cueille avec lenteur Des simples parmi l’herbe brune. Meanwhile the excellent doctor Balanzone slowly gathers healing herbs In the brown grass. Lors sa fille, piquant minois, Sous la charmille, en tapinois, Se glisse demi-nue en quête While his brazen-faced daughter, Beneath the bowers, furtively slips away, half-naked, De son beau pirate espagnol, Dont un amoureux rossignol Clame la détresse à tue-tête. In quest of her handsome Spanish pirate, Whose distress a lovesick nightingale Proclaims at the top of its voice. Clair de lune Moonlight Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Your soul is a chosen landscape Where charming masques and dancers amble, Playing the lute and dancing, and almost Sad beneath their fanciful disguises, Tout en chantant sur le mode mineur L’amour vainqueur et la vie opportune, Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, While singing in the minor key Of victorious love and of pleasant life. They seem not to believe in their glee, And their song blends with the moonlight, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d’extase les jets d’eau, Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres. With the calm moonlight, sad and lovely, Which makes the birds in the trees dream, And the fountains sob with ecstasy, The tall slender fountains among the marble statues. C’est l’extase This is ecstasy C’est l’extase langoureuse, C’est la fatigue amoureuse, C’est tous les frissons des bois Parmi l’étreinte des brises. C’est, vers les ramures grises, Le chœur des petites voix. It is the languorous ecstasy, It is the sensual fatigue, It is all the rustling of woods In the embrace of the breezes. It is, through the grey branches, The chorus of tiny voices. Ô le frêle et frais murmure, Cela gazouille et susurre! Cela ressemble au cri doux Que l’herbe agitée expire. Tu dirais, sous l’eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux. Oh, the frail and cool murmur, It chirrups and whispers, It resembles the soft cry That the waving grass exhales. You might say, under the water that turns, – The muffled rolling of pebbles. Cette âme qui se lamente En cette plainte dormante, C’est la nôtre, n’est-ce pas? La mienne, dis, et la tienne, Dont s’exhale l’humble antienne Par ce tiède soir, tout bas? This soul that is lamenting In this dormant moan, It is ours, is it not? It is mine, tell me, and yours In which this humble song exhales, So softly, on this mild evening. Il pleure dans mon cœur Tears fall in my heart Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville, Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur? Tears fall in my heart Like the raindrops upon the town. What is this languor That pierces my heart? Ô bruit doux de la pluie, Par terre et sur les toits! Pour un cœur qui s’ennuie, Ô le bruit de la pluie! Oh, tender sound of the rain, On the ground and on the roofs! For a heart that is growing weary, Oh, the sound of the rain! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s’écœure. Quoi! nulle trahison? Ce deuil est sans raison. Tears fall for no reason In this disheartened heart. What! No treason? This grief has no reason. C’est bien la pire peine de ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine! This is truly the worst pain, Not to know why, Without love nor hatred, My heart feels so much pain. L’ombre des arbres The shadow of the trees L’ombre des arbres dans la rivière embrumée Meurt comme de la fumée, Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles, Se plaignent les tourterelles. The shadow of the trees in the misty river Is dying like smoke, While, in the air, among the real branches, The turtle doves are lamenting. Combien, ô voyageur, ce paysage blême Te mira blême toi-même, Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées Tes espérances noyées! Oh traveller, how much, this pallid landscape Mirrored your pallid self, And how sadly, in the high foliage, they wept, – Your drowned hopes! Chevaux de bois Wooden Horses Tournez, tournez, bons chevaux de bois, Tournez cent tours, tournez mille tours, Tournez souvent et tournez toujours, Tournez, tournez au son des hautbois. Turn, turn round, good wooden horses, Turn a hundred times, turn a thousand times. Turn often and turn always, Turn, turn round to the sound of the oboes. L’enfant tout rouge et la mère blanche, Le gars en noir et la fille en rose, L’une à la chose et l’autre à la pose, Du houx à la feuille vernie Et du luisant buis je suis las, The red-faced child and the mother white, The boy in black and the girl in pink, One in pursuit, and the other posing, Each one spending his Sunday penny. Clignote l’œil du filou sournois, Tournez au son du piston vainqueur! C’est étonnant comme ça vous soûle D’aller ainsi dans ce cirque bête! Rien dans le ventre et mal dans la tête, Du mal en masse et du bien en foule. Turn, turn round, horses of their heart, While all around your turning Twinkles the eye of the sly crook Turn round to the sound of the victorious cornet! It is amazing how it intoxicates you, To go thus in this silly circus, Nothing in stomachs and with dizzy heads, Feeling sick, and yet having fun in the crowd; Tournez dadas, sans qu’il soit besoin D’user jamais de nuls éperons Pour commander à vos galops ronds. Tournez, tournez, sans espoir de foin. Et dépêchez, chevaux de leur âme, Déjà voici que sonne à la soupe La nuit qui tombe et chasse la troupe De gais buveurs que leur soif affame. Tournez, tournez! Le ciel en velours D’astres en or se vêt lentement, L’église tinte un glas tristement. Tournez au son joyeux des tambours! Tournez. Turn round gee-gees, with no need Ever to use spurs To command you to gallop on. Turn, turn round with no hope of hay. And hurry, horses of their souls, For they already ring the supper bell And the night falls and dispels the crowd Of merry drinkers, famished by their thirst. Turn, turn round! The velvet sky Dresses slowly in golden stars. The church bell tolls sadly. Turn to the merry sound of the drums, keep turning. Green Green Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains Here are fruits , flowers, leaves and branches, And then, here is my heart which beats only for you. Do not tear it up with your two white hands, blanches, Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux. And may this humble gift be sweet to your lovely eyes. J’arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front. Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée, Rêve des chers instants qui la délasseront. I arrive still covered with dew, Which the morning wind has turned to frost on my brow. Allow my fatigue, rested at your feet, Dream of the cherished moments that will refresh it. Sur votre jeune sein, laissez rouler ma tête Toute sonore encore de vos derniers baisers; Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez. On your young bosom let my head drop, Still ringing with your last kisses; Let it calm itself after the good storm, And let me sleep a little, since you rest. Spleen Spleen Les roses étaient toutes rouges, Et les lierres étaient tout noirs. The roses were all red, And the ivy was all black. Dear, if you move even a little, All my despair revives. Chère, pour peu que tu te bouges, Renaissent tous mes désespoirs. Le ciel était trop bleu, trop tendre, La mer trop verte et l’air trop doux. Je crains toujours, - ce qu’est d’attendre!Quelque fuite atroce de vous. The sky was too blue, too tender, The sea too green, and the air too mild; I always fear, what is to expect, Some dreadful flight of you! Et de la campagne infinie, Et de tout, fors de vous, hélas! I am weary of the glossy-leaved holly, And of the bright box tree, And of the endless countryside, And of everything, alas! Except you. La mer est plus belle The sea is more beautiful La mer est plus belle Que le cathédrales, Nourrice fidèle, Berceuse de râles, La mer sur qui prie La Vierge Marie! The sea is more beautiful Than the cathedrals, A loyal nurse, A lullaby of death rattles; The sea over which prays The Virgin Mary! Elle a tous les dons Terribles et doux. J’entends ses pardons Gronder ses courroux. Cette immensité N’a rien d’entêté. Oh! Si patiente, Même quand méchante! Un souffle ami hante It has all qualities, Terrible and gentle. I hear its forgiveness The growling of its anger; This immensity Has nothing of obstinacy. Oh! So patient, Even when vicious! A friendly breath haunts La vague, et nous chante: „Vous sans espérance, Mourez sans souffrance!“ The wave, and sings to us: „You, without hope, May you die without suffering!“ Et puis, sous les cieux Qui s’y rient plus clairs, Elle a des airs bleus, Roses, gris et verts... Plus belle que tous, Meilleure que nous! And then, under the skies Which give it the brightest smile, It looks blue, Pink, grey and green... Fairest than all. Better than we! Le son du cor s´afflige The sound of the horn Le son du cor s’afflige vers les bois D’une douleur on veut croire orpheline Qui vient mourir au bas de la colline Parmi la bise errant en courts abois. The horn sounds its grief towards the woods, With a pain that feels like that of an orphan And dies away at the foot of the hill, Amidst the sudden blasts of the vagabond North wind. L’âme du loup pleure dans cette voix Qui monte avec le soleil qui décline D’une agonie on veut croire câline Et qui ravit et qui navre à la fois. The soul of the wolf weeps in that voice, Which rises with the sun, which wanes In an agony that seems soothing, And that thrills and saddens at the same time. Pour faire mieux cette plainte assoupie, La neige tombe à longs traits de charpie À travers le couchant sanguinolent, To soothe this sleepy complaint, The snow falls in long linen shreds Across the blood-red sunset, Et l’air a l’air d’être un soupir d’automne, Tant il fait doux par ce soir monotone, Où se dorlote un paysage lent. And the air feels like an autumn sigh, It’s so mild on this dreary evening, Where a lingering landscape pampers. L’échelonnement des haies Row upon row of hedges L`échelonnement des haies Moutonne à l’infini, mer Claire dans le brouillard clair Qui sent bon les jeunes baies Row upon row of hedges Undulates endlessly, sea Clear in the light mist, Sweet-smelling of young bayberries. Des arbres et des moulins Sont légers sur le vert tendre Où vient s’ébattre et s’étendre L’agilité des poulains. Trees and windmills Pose lightly on the soft green, Where young colts scamper And extend their agility. Dans ce vague d’un Dimanche Voici se jouer aussi De grandes brebis aussi Douces que leur laine blanche. On this dreamy Sunday You can see frolicking Large sheep, as Soft as their white fleece. Tout à l’heure déferlait L’onde, roulée en volutes, A moment ago unfurled, The wave wound up in curls. De cloches comme des flûtes Dans le ciel comme du lait. Of bells sounding like flutes In the milk-white sky. Les ingénus The innocents Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent Interceptés! –et nous aimions ce jeu de dupes. High heels battled with long skirts, So that, depending on the terrain and the wind, Sometimes a bit of the ankle shone, Too often intercepted! - And we loved this fool’s game. Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux Inquiétait le col des belles sous les branches, Et c’étaient des éclairs soudains de nuques blanches Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous. Also sometimes the sting of a jealous insect Troubled some beauties under the branches. And there were sudden flashes of snow-white necks, And this treat filled our young crazy eyes. Le soir tombait, un soir équivoque d’automne: Les belles, se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si spécieux, tout bas, Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne. The night was falling, a dubious autumn night: The beautiful girls, clinging dreamily to our arms, Said then words so special, in low voices, That our souls since then tremble and are astounded. Le faune The Faun Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins, Présageant sans doute une suite Mauvaise à ces instants sereins An old faun of terracotta Laughs in the middle of the lawn, Predicting no doubt a sequel Unhappy to this serene moments, Qui m’ont conduit et t’ont conduite, - Mélancoliques pèlerins, Jusqu’à cette heure dont la fuite Tournoie au son des tambourins. Which have led you and led me, Melancholic pilgrims, Until this brief hour which is, whirling away to the sound of tambourines. Colloque sentimental Sentimental dialogue Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux formes ont tout à l’heure passé. Leurs yeux sont morts et leur lèvres sont molles, Et l’on entend à peine leurs paroles. In the old park, deserted and frozen, Two figures have just passed by. Their eyes are lifeless and their mouths are limp, And one can hardly hear them speak. Dans le vieux parc solitaire et glacé, Deux spectres ont évoqué leur passé. In the old park, deserted and frozen, Two ghosts have evoked their past. -Te souvient-il de notre extase ancienne? -Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne? Do you remember our ecstasy of yore? -Why do you want me to recall it? -When you hear my name, does your heartbeat -Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom? Toujours vois-tu mon âme en rêve? -Non. still grow? -Do you still see in your dreams my soul? -No. -Ah! Les beaux jours de bonheur indicible Où nous joignions nos bouches! –C’est possible. -Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir! -L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir. -Oh! The beautiful days of this joy indescribable When our lips met: -It is probable. -How blue was the sky and our hope how sublime . -The hope has fled, defeated, towards the black sky. Tels ils marchaient dans les avoines folles, Et la nuit seule entendit leurs paroles. And so they walked in the wild oats, And the night alone has heard their words. I. Fanfare I. Fanfare J`ai seul la clef de cette parade sauvage. I alone have the key to this savage parade. II. Villes II. Towns Ce sont de villes! C`est un peuple pour qui se sont montés ces Alleghanys et ces Libans de rêve! Des chalets de cristal et de bois se meuvent sur des rails et des poulies invisibles. Les vieux cratères ceints de colosses et de palmiers de cuivre rugissent mélodieusement dans les feux. ... Des cortèges de Mabs en robes rousses, opalines, montent des ravines. Là haut, les pieds dans la cascade et les ronces, les cerfs tettent Diane. Les Bacchantes des banlieues sanglotent et la lune brûle et hurle. Vénus entre dans les cavernes des forgerons et des ermites. Des groupes de beffrois chantent les idées des peuples. Des châteaux bâtis en os sort la musique inconnue ... Le paradis des orages s`effondre. Les sauvages dansent sans cesse la fête de la nuit. Quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d`où viennent mes sommeils et mes moindres mouvements? These are towns! These are people for whom these dreamlike Alleghanies and Lebanons have been raised! Crystal and wooden castles move on invisible rails and pulleys. The old craters, surrounded by colossal statues and copper palm trees , roar melodiously in flames. ... Processions of Mabs in robes red and opaline, climb the ravines. Up there, their feet in the cascade and the brambles, the stags suck on Diana. The suburban Bacchantes sob, and the moon burns and howls. Venus enters caves of blacksmiths and hermits. Groups of belfries sing the ideas of the people. Unknown music comes from castles built of bones ... IIIa. Phrase IIIa. Phrase J`ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d`or d`étoile à étoile, et je danse. I have hung ropes from church tower to church tower; garlands from window to window; golden chains from star to star – and I dance. The paradise of thunderstorms collapses. Savages dance incessantly the Festival of the night. What kindly arms, what beautiful hour will bring back to me those regions from which come my slumbers and my smallest movements? IIIb. Antique IIIb. Antique Gracieux fils de Pan! Autour de ton front couronné de fleurettes et des baies tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brune, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène toi, la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse et cette jambe de gauche. Gracious son of Pan! Around your brow crowned with small flowers and berries, your eyes, precious globes, move. Stained with brown lees, your cheeks sink. Your fangs gleam. Your breast resembles a cithara, its jingling sounds run through your fair arms. Your heart beats in that belly where the double sex sleeps. Walk at night, softly moving this thigh, that other thigh and that left leg. IV. Royauté IV. Royalty Un beau matin, chez un peuple fort doux, un homme et une femme superbes criaient sur la place publique. „Mes amis, je veux qu`elle soit reine!“ „Je veux être reine!“ Elle riait et tremblait. Il parlait aux amis de révélation, d´épreuve terminée. Ils se pâmaient l`un contre l`autre. En effet, ils furent rois toute une matinée où les tenture carminées se relevèrent sur les maisons, et toute l`après-midi, où ils s`avancèrent du côté des jardins de palmes. One beautiful morning, among the most gentle people, a handsome man and a beautiful woman cried out in a public square: „My friends, I want her to be your queen!“ „ I want to be your queen” She laughed and trembled. He spoke to his friends of revelation, of a concluded ordeal. They swooned, one against the other. And indeed, they were kings all that morning , while the crimson hangings were displayed on the houses, and the whole afternoon, while they advanced towards the palm gardens. V. Marine V. Marine Les chars d`argent et de cuivreLes proues d`acier et d`argentBattent l`écume,Soulèvent les souches des ronces. Les courants de la lande, Et les ornières immenses du reflux Filent circulairement vers l`est, Vers les piliers de la forêt,Vers les fûts de la jetée, Dont l`angle est heurté par des tourbillons de lumière. Chariots of silver and copper Prows of steel and silver Whip up the spume, Lift up the stems of brambles. The currents of the moor And the immense ruts of the ebb Sail in a circle towards the east, Towards the pillars of the forest, Towards the piles of the jetty, Whose corner is struck by whirlpools of light. VI. Interlude VI. Interlude J`ai seul la clef de cette parade sauvage. I alone have the key to this savage parade. VII. Being beauteous VII. Being beauteous Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s`élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s`élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté,- elle recule, elle se dresse. Oh! nos os sont revêtus d`un nouveau corps amoureux. O la face cendrée, l`écusson de crin, les bras de cristal! Le canon sur lequel je dois m`abattre à travers la mêlée des arbres et de l`air léger! In front of the snow stands a beautiful Being of great stature. The hissing of death and the circling of muffled music make this adored body rise, expand and tremble like a ghostly figure; scarlet and black wounds burst in the superb flesh.The natural colours of life darken, dance and emerge around the vision, upon the yard.And the shudders rise and rumble, and the frenzied flavour of these impressions, heavy with mortal hissing and raucous music that the world, far behind us, hurls at our mother of beauty,she retreats, she stands up. Oh! our bones are covered with a fresh body of love. VIII. Parade VIII. Parade Des drôles très solides. Plusieurs ont exploité vos mondes. Sans besoins, et peu pressés de mettre en œuvre leurs brillantes facultés et leur expérience de vos consciences. Quels hommes mûrs! Des yeux hébétés à la façon de la nuit d`été, rouges et noirs, tricolores, d`acier piqué d`étoiles d`or; des facies déformés, plombés, blêmis, incendiés; des enrouements folâtres! La démarche cruelle des oripeaux! –Il y a quelques jeunes, ....... O le plus violent Paradis de la grimace enragée! .... Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes, Molochs, vieilles démences, démons sinistres, ils mêlent les tours populaires, maternels, avec les poses et les tendresses bestiales. Ils interpréteraient des pièces nouvelles et des chansons „bonnes filles“. Maîtres jongleurs, ils transforment le lieu et les personnes, et usent de la comédie magnétique. ...... J`ai seul la clef de cette parade sauvage. The sturdy rogues. Many have exploited your worlds. Without needs, and little pressed for time to put to work their brilliant faculties and their experience of your consciences. What mature men! Eyes dazed like a summer night, red and black, tricoloured; steel dotted with golden stars; deformed faces, leaden, turned pale, enflamed; frisky hoarseness. The cruel walk of tawdry rags! There are some young ones among them- O the ashen face, the badge of mane-like hair, the crystal arms. The cannon on which I must collapse through the scuffle of trees and light breeze! ........ O the most violent Paradise of livid grimaces! ... Chinese, Hottentots, Bohemians, halfwits, hyenas, Molochs, old demented ones, sinister demons, they alternate popular or maternal tricks with bestial poses and affections. They could perform modern plays and “good girls” songs . Master jugglers, they transform places and people, and use magnetic comedy. ....... I alone have the key to this savage parade. IX. Depart IX. Departure Assez vu. La vision s`est rencontrée à tous les airs. Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours. Assez connu. Les arrest de la vie. – O Rumeurs et Visions! Départ dans l´affection et le bruit neufs! Enough seen. – The vision has been met in every respect. Enough had. Rumours of towns, at night, in the sunlight, and at all times. Enough known. The decrees of life. – O Rumours and Visions! Departure in the midst of new love and noise. English Translation: Ewa Szewczyk Find more info on: www.genuin.de/evaresch