English Lyrics

Transcription

English Lyrics
Being Beauteous
Debussy and Britten set poems by Verlaine
and Rimbaud
Eva Resch, soprano
Francois Salignat, piano
GEN 16430
English Lyrics
Mandoline
Mandolin
Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Echangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
The serenade singers
And their lovely listeners
Exchange lifeless remarks
Under the singing boughs.
C’est Tircis et c’est Aminte,
Et c’est l’éternel Clitandre,
Et c’est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.
There is Tircis and there is Aminta,
And the eternal Clitander,
And there is Damis, who for many cruel ladies
Writes many tender verses.
Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues,
Their short silk coats,
Their long dresses with trains,
Their elegance, their joy
And their soft blue shadows,
Tourbillonent dans l’extase
D’une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise...
La, la, la, la....
Whirl around in ecstasy
Of a pink and grey moon,
And the mandolin tattles
Among the trembling of the breeze...
La, la, la, la...
En sourdine
Muted
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Calm in the half-light
Created by the high branches,
Let our love be filled
With this profound silence.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Let us blend our souls, our hearts,
And our ecstatic senses,
Among the vague languor
Of pines and arbutus.
Ferme tes yeux à demi,
Half-close your eyes,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Cross your arms on your bosom,
And from your dreamy heart
Chase forever all intentions.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.
Let us abandon ourselves
To the soft and rocking breeze
Which comes to your feet to ruffle
The waves of the russet lawn.
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
And when solemnly, the evening
From the black oaks will fall,
The voice of our despair,
The nightingale, shall sing.
Fantoches
Puppets
Scaramouche et Pulcinella
Qu’un mauvais dessein rassembla
Gesticulent, noirs sous la lune.
Scaramouche and Pulcinella,
brought together by some wicked scheme,
Gesticulate, black figures beneath the moon,
Cependant l’excellent docteur
Bolonais cueille avec lenteur
Des simples parmi l’herbe brune.
Meanwhile the excellent doctor Balanzone
slowly gathers healing herbs
In the brown grass.
Lors sa fille, piquant minois,
Sous la charmille, en tapinois,
Se glisse demi-nue en quête
While his brazen-faced daughter,
Beneath the bowers, furtively
slips away, half-naked,
De son beau pirate espagnol,
Dont un amoureux rossignol
Clame la détresse à tue-tête.
In quest of her handsome Spanish pirate,
Whose distress a lovesick nightingale
Proclaims at the top of its voice.
Clair de lune
Moonlight
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Your soul is a chosen landscape
Where charming masques and dancers amble,
Playing the lute and dancing, and almost
Sad beneath their fanciful disguises,
Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
While singing in the minor key
Of victorious love and of pleasant life.
They seem not to believe in their glee,
And their song blends with the moonlight,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.
With the calm moonlight, sad and lovely,
Which makes the birds in the trees dream,
And the fountains sob with ecstasy,
The tall slender fountains among the marble
statues.
C’est l’extase
This is ecstasy
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises.
C’est, vers les ramures grises,
Le chœur des petites voix.
It is the languorous ecstasy,
It is the sensual fatigue,
It is all the rustling of woods
In the embrace of the breezes.
It is, through the grey branches,
The chorus of tiny voices.
Ô le frêle et frais murmure,
Cela gazouille et susurre!
Cela ressemble au cri doux
Que l’herbe agitée expire.
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.
Oh, the frail and cool murmur,
It chirrups and whispers,
It resembles the soft cry
That the waving grass exhales.
You might say, under the water that turns, –
The muffled rolling of pebbles.
Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante,
C’est la nôtre, n’est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?
This soul that is lamenting
In this dormant moan,
It is ours, is it not?
It is mine, tell me, and yours
In which this humble song exhales,
So softly, on this mild evening.
Il pleure dans mon cœur
Tears fall in my heart
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur?
Tears fall in my heart
Like the raindrops upon the town.
What is this languor
That pierces my heart?
Ô bruit doux de la pluie,
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le bruit de la pluie!
Oh, tender sound of the rain,
On the ground and on the roofs!
For a heart that is growing weary,
Oh, the sound of the rain!
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.
Tears fall for no reason
In this disheartened heart.
What! No treason?
This grief has no reason.
C’est bien la pire peine
de ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine!
This is truly the worst pain,
Not to know why,
Without love nor hatred,
My heart feels so much pain.
L’ombre des arbres
The shadow of the trees
L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.
The shadow of the trees in the misty river
Is dying like smoke,
While, in the air, among the real branches,
The turtle doves are lamenting.
Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes
feuillées
Tes espérances noyées!
Oh traveller, how much, this pallid landscape
Mirrored your pallid self,
And how sadly, in the high foliage, they wept, –
Your drowned hopes!
Chevaux de bois
Wooden Horses
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois.
Turn, turn round, good wooden horses,
Turn a hundred times, turn a thousand times.
Turn often and turn always,
Turn, turn round to the sound of the oboes.
L’enfant tout rouge et la mère blanche,
Le gars en noir et la fille en rose,
L’une à la chose et l’autre à la pose,
Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
The red-faced child and the mother white,
The boy in black and the girl in pink,
One in pursuit, and the other posing,
Each one spending his Sunday penny.
Clignote l’œil du filou sournois,
Tournez au son du piston vainqueur!
C’est étonnant comme ça vous soûle
D’aller ainsi dans ce cirque bête!
Rien dans le ventre et mal dans la tête,
Du mal en masse et du bien en foule.
Turn, turn round, horses of their heart,
While all around your turning
Twinkles the eye of the sly crook
Turn round to the sound of the victorious cornet!
It is amazing how it intoxicates you,
To go thus in this silly circus,
Nothing in stomachs and with dizzy heads,
Feeling sick, and yet having fun in the crowd;
Tournez dadas, sans qu’il soit besoin
D’user jamais de nuls éperons
Pour commander à vos galops ronds.
Tournez, tournez, sans espoir de foin.
Et dépêchez, chevaux de leur âme,
Déjà voici que sonne à la soupe
La nuit qui tombe et chasse la troupe
De gais buveurs que leur soif affame.
Tournez, tournez! Le ciel en velours
D’astres en or se vêt lentement,
L’église tinte un glas tristement.
Tournez au son joyeux des tambours! Tournez.
Turn round gee-gees, with no need
Ever to use spurs
To command you to gallop on.
Turn, turn round with no hope of hay.
And hurry, horses of their souls,
For they already ring the supper bell
And the night falls and dispels the crowd
Of merry drinkers, famished by their thirst.
Turn, turn round! The velvet sky
Dresses slowly in golden stars.
The church bell tolls sadly.
Turn to the merry sound of the drums, keep
turning.
Green
Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des
branches,
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour
vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains
Here are fruits , flowers, leaves and branches,
And then, here is my heart which beats only for
you.
Do not tear it up with your two white hands,
blanches,
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit
doux.
And may this humble gift be sweet to your lovely
eyes.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.
I arrive still covered with dew,
Which the morning wind has turned to frost on my
brow.
Allow my fatigue, rested at your feet,
Dream of the cherished moments that will refresh
it.
Sur votre jeune sein, laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
On your young bosom let my head drop,
Still ringing with your last kisses;
Let it calm itself after the good storm,
And let me sleep a little, since you rest.
Spleen
Spleen
Les roses étaient toutes rouges,
Et les lierres étaient tout noirs.
The roses were all red,
And the ivy was all black.
Dear, if you move even a little,
All my despair revives.
Chère, pour peu que tu te bouges,
Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre,
La mer trop verte et l’air trop doux.
Je crains toujours, - ce qu’est d’attendre!Quelque fuite atroce de vous.
The sky was too blue, too tender,
The sea too green, and the air too mild;
I always fear, what is to expect,
Some dreadful flight of you!
Et de la campagne infinie,
Et de tout, fors de vous, hélas!
I am weary of the glossy-leaved holly,
And of the bright box tree,
And of the endless countryside,
And of everything, alas! Except you.
La mer est plus belle
The sea is more beautiful
La mer est plus belle
Que le cathédrales,
Nourrice fidèle,
Berceuse de râles,
La mer sur qui prie
La Vierge Marie!
The sea is more beautiful
Than the cathedrals,
A loyal nurse,
A lullaby of death rattles;
The sea over which prays
The Virgin Mary!
Elle a tous les dons
Terribles et doux.
J’entends ses pardons
Gronder ses courroux.
Cette immensité
N’a rien d’entêté.
Oh! Si patiente,
Même quand méchante!
Un souffle ami hante
It has all qualities,
Terrible and gentle.
I hear its forgiveness
The growling of its anger;
This immensity
Has nothing of obstinacy.
Oh! So patient,
Even when vicious!
A friendly breath haunts
La vague, et nous chante:
„Vous sans espérance,
Mourez sans souffrance!“
The wave, and sings to us:
„You, without hope,
May you die without suffering!“
Et puis, sous les cieux
Qui s’y rient plus clairs,
Elle a des airs bleus,
Roses, gris et verts...
Plus belle que tous,
Meilleure que nous!
And then, under the skies
Which give it the brightest smile,
It looks blue,
Pink, grey and green...
Fairest than all.
Better than we!
Le son du cor s´afflige
The sound of the horn
Le son du cor s’afflige vers les bois
D’une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois.
The horn sounds its grief towards the woods,
With a pain that feels like that of an orphan
And dies away at the foot of the hill,
Amidst the sudden blasts of the vagabond North
wind.
L’âme du loup pleure dans cette voix
Qui monte avec le soleil qui décline
D’une agonie on veut croire câline
Et qui ravit et qui navre à la fois.
The soul of the wolf weeps in that voice,
Which rises with the sun, which wanes
In an agony that seems soothing,
And that thrills and saddens at the same time.
Pour faire mieux cette plainte assoupie,
La neige tombe à longs traits de charpie
À travers le couchant sanguinolent,
To soothe this sleepy complaint,
The snow falls in long linen shreds
Across the blood-red sunset,
Et l’air a l’air d’être un soupir d’automne,
Tant il fait doux par ce soir monotone,
Où se dorlote un paysage lent.
And the air feels like an autumn sigh,
It’s so mild on this dreary evening,
Where a lingering landscape pampers.
L’échelonnement des haies
Row upon row of hedges
L`échelonnement des haies
Moutonne à l’infini, mer
Claire dans le brouillard clair
Qui sent bon les jeunes baies
Row upon row of hedges
Undulates endlessly, sea
Clear in the light mist,
Sweet-smelling of young bayberries.
Des arbres et des moulins
Sont légers sur le vert tendre
Où vient s’ébattre et s’étendre
L’agilité des poulains.
Trees and windmills
Pose lightly on the soft green,
Where young colts scamper
And extend their agility.
Dans ce vague d’un Dimanche
Voici se jouer aussi
De grandes brebis aussi
Douces que leur laine blanche.
On this dreamy Sunday
You can see frolicking
Large sheep, as
Soft as their white fleece.
Tout à l’heure déferlait
L’onde, roulée en volutes,
A moment ago unfurled,
The wave wound up in curls.
De cloches comme des flûtes
Dans le ciel comme du lait.
Of bells sounding like flutes
In the milk-white sky.
Les ingénus
The innocents
Les hauts talons luttaient avec les longues
jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop
souvent
Interceptés! –et nous aimions ce jeu de dupes.
High heels battled with long skirts,
So that, depending on the terrain and the wind,
Sometimes a bit of the ankle shone, Too often
intercepted! - And we loved this fool’s game.
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous les branches,
Et c’étaient des éclairs soudains de nuques
blanches
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.
Also sometimes the sting of a jealous insect
Troubled some beauties under the branches.
And there were sudden flashes of snow-white
necks,
And this treat filled our young crazy eyes.
Le soir tombait, un soir équivoque d’automne:
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme depuis ce temps tremble et
s’étonne.
The night was falling, a dubious autumn night:
The beautiful girls, clinging dreamily to our arms,
Said then words so special, in low voices,
That our souls since then tremble and are
astounded.
Le faune
The Faun
Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins
An old faun of terracotta
Laughs in the middle of the lawn,
Predicting no doubt a sequel
Unhappy to this serene moments,
Qui m’ont conduit et t’ont conduite,
- Mélancoliques pèlerins, Jusqu’à cette heure dont la fuite
Tournoie au son des tambourins.
Which have led you and led me,
Melancholic pilgrims,
Until this brief hour which is,
whirling away to the sound of tambourines.
Colloque sentimental
Sentimental dialogue
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leur lèvres sont
molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
In the old park, deserted and frozen,
Two figures have just passed by.
Their eyes are lifeless and their mouths are limp,
And one can hardly hear them speak.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué leur passé.
In the old park, deserted and frozen,
Two ghosts have evoked their past.
-Te souvient-il de notre extase ancienne?
-Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en
souvienne?
Do you remember our ecstasy of yore?
-Why do you want me to recall it?
-When you hear my name, does your heartbeat
-Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? -Non.
still grow?
-Do you still see in your dreams my soul? -No.
-Ah! Les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! –C’est possible.
-Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir!
-L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
-Oh! The beautiful days of this joy indescribable
When our lips met: -It is probable.
-How blue was the sky and our hope how sublime .
-The hope has fled, defeated, towards the black
sky.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
And so they walked in the wild oats,
And the night alone has heard their words.
I. Fanfare
I. Fanfare
J`ai seul la clef de cette parade sauvage.
I alone have the key to this savage parade.
II. Villes
II. Towns
Ce sont de villes!
C`est un peuple pour qui se sont montés ces
Alleghanys et ces Libans de rêve!
Des chalets de cristal et de bois se meuvent sur
des rails et des poulies invisibles.
Les vieux cratères ceints de colosses et de
palmiers de cuivre rugissent mélodieusement
dans les feux. ...
Des cortèges de Mabs en robes rousses,
opalines, montent des ravines. Là haut, les
pieds dans la cascade et les ronces, les cerfs
tettent Diane.
Les Bacchantes des banlieues sanglotent et la
lune brûle et hurle. Vénus entre dans les
cavernes des forgerons et des ermites. Des
groupes de beffrois chantent les idées des
peuples. Des châteaux bâtis en os sort la
musique inconnue ...
Le paradis des orages s`effondre. Les sauvages
dansent sans cesse la fête de la nuit.
Quels bons bras, quelle belle heure me
rendront cette région d`où viennent mes
sommeils et mes moindres mouvements?
These are towns!
These are people for whom these dreamlike
Alleghanies and Lebanons have been raised!
Crystal and wooden castles move on invisible rails
and pulleys.
The old craters, surrounded by colossal statues and
copper palm trees , roar melodiously in flames. ...
Processions of Mabs in robes red and opaline,
climb the ravines.
Up there, their feet in the cascade and the
brambles, the stags suck on Diana.
The suburban Bacchantes sob, and the moon burns
and howls.
Venus enters caves of blacksmiths and hermits.
Groups of belfries sing the ideas of the people.
Unknown music comes from castles built of bones
...
IIIa. Phrase
IIIa. Phrase
J`ai tendu des cordes de clocher à clocher; des
guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes
d`or d`étoile à étoile,
et je danse.
I have hung ropes from church tower to church
tower; garlands from window to window; golden
chains from star to star – and I dance.
The paradise of thunderstorms collapses. Savages
dance incessantly the Festival of the night.
What kindly arms, what beautiful hour will bring
back to me those regions from which come my
slumbers and my smallest movements?
IIIb. Antique
IIIb. Antique
Gracieux fils de Pan! Autour de ton front
couronné de fleurettes et des baies tes yeux,
des boules précieuses, remuent. Tachées de
lies brune, tes joues se
creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine
ressemble à une cithare, des tintements
circulent dans tes bras blonds.
Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double
sexe.
Promène toi, la nuit, en mouvant doucement
cette cuisse, cette seconde cuisse et cette
jambe de gauche.
Gracious son of Pan! Around your brow crowned
with small flowers and berries, your eyes, precious
globes, move.
Stained with brown lees, your cheeks sink.
Your fangs gleam.
Your breast resembles a cithara, its jingling sounds
run through your fair arms.
Your heart beats in that belly where the double sex
sleeps.
Walk at night, softly moving this thigh, that other
thigh and that left leg.
IV. Royauté
IV. Royalty
Un beau matin, chez un peuple fort doux, un
homme et une femme superbes criaient sur la
place publique. „Mes amis, je veux qu`elle soit
reine!“ „Je veux être reine!“ Elle riait et
tremblait. Il parlait aux amis de révélation,
d´épreuve terminée. Ils se pâmaient l`un contre
l`autre.
En effet, ils furent rois toute une matinée où
les tenture carminées se relevèrent sur les
maisons, et toute l`après-midi, où ils
s`avancèrent du côté des jardins de palmes.
One beautiful morning, among the most gentle
people, a handsome man and a beautiful woman
cried out in a public square: „My friends, I want her
to be your queen!“ „ I want to be your queen” She
laughed and trembled. He spoke to his friends of
revelation, of a concluded ordeal. They swooned,
one against the other.
And indeed, they were kings all that morning ,
while the crimson hangings were displayed on the
houses, and the whole afternoon, while they
advanced towards the palm gardens.
V. Marine
V. Marine
Les chars d`argent et de cuivreLes proues d`acier et d`argentBattent l`écume,Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux
Filent circulairement vers l`est,
Vers les piliers de la forêt,Vers les fûts de la jetée,
Dont l`angle est heurté par des
tourbillons de lumière.
Chariots of silver and copper
Prows of steel and silver
Whip up the spume,
Lift up the stems of brambles.
The currents of the moor
And the immense ruts of the ebb
Sail in a circle towards the east,
Towards the pillars of the forest,
Towards the piles of the jetty,
Whose corner is struck by whirlpools of light.
VI. Interlude
VI. Interlude
J`ai seul la clef de cette parade sauvage.
I alone have the key to this savage parade.
VII. Being beauteous
VII. Being beauteous
Devant une neige un Être de Beauté de haute
taille.
Des sifflements de mort et des cercles de
musique sourde font monter, s`élargir et
trembler comme un spectre ce corps adoré;
des blessures écarlates et noires éclatent dans
les chairs superbes. Les couleurs propres de la
vie se foncent, dansent, et se dégagent autour
de la Vision, sur le chantier. Et les frissons
s`élèvent et grondent et la saveur forcenée
de ces effets se chargeant avec les sifflements
mortels et les rauques musiques que le monde,
loin derrière nous, lance sur notre mère
de beauté,- elle recule, elle se dresse. Oh!
nos os sont revêtus d`un nouveau corps
amoureux.
O la face cendrée, l`écusson de crin, les bras de
cristal! Le canon sur lequel je dois m`abattre
à travers la mêlée des arbres et de l`air léger!
In front of the snow stands a beautiful Being of
great stature.
The hissing of death and the circling of muffled
music make this adored body rise, expand and
tremble like a ghostly figure; scarlet and black
wounds burst in the superb flesh.The natural colours of life darken, dance and
emerge around the vision, upon the yard.And the shudders rise and rumble, and the frenzied
flavour of these impressions, heavy with mortal
hissing and raucous music that the world, far
behind us, hurls at our mother of beauty,she retreats, she stands up. Oh! our bones are
covered with a fresh body of love.
VIII. Parade
VIII. Parade
Des drôles très solides. Plusieurs ont exploité
vos mondes. Sans besoins, et peu pressés de
mettre en œuvre leurs brillantes facultés et
leur expérience de vos consciences. Quels
hommes mûrs! Des yeux hébétés à la façon de
la nuit d`été, rouges et noirs, tricolores, d`acier
piqué d`étoiles d`or; des facies déformés,
plombés, blêmis, incendiés; des enrouements
folâtres! La démarche cruelle des oripeaux! –Il
y a quelques jeunes,
.......
O le plus violent Paradis de la grimace enragée!
....
Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes,
Molochs, vieilles démences, démons sinistres,
ils mêlent les tours populaires, maternels, avec
les poses et les tendresses bestiales.
Ils interpréteraient des pièces nouvelles et des
chansons „bonnes filles“. Maîtres jongleurs, ils
transforment le lieu et les personnes, et usent
de la comédie magnétique.
......
J`ai seul la clef de cette parade sauvage.
The sturdy rogues. Many have exploited your
worlds. Without needs, and little pressed for time
to put to work their brilliant faculties and their
experience of your consciences. What mature
men! Eyes dazed like a summer night, red and
black, tricoloured; steel dotted with golden stars;
deformed faces, leaden, turned pale, enflamed;
frisky hoarseness. The cruel walk of tawdry rags!
There are some young ones among them-
O the ashen face, the badge of mane-like hair, the
crystal arms. The cannon on which I must collapse
through the scuffle of trees and light breeze!
........
O the most violent Paradise of livid grimaces!
...
Chinese, Hottentots, Bohemians, halfwits, hyenas,
Molochs, old demented ones, sinister
demons, they alternate popular or maternal tricks
with bestial poses and affections.
They could perform modern plays and “good girls”
songs . Master jugglers, they transform places and
people, and use magnetic comedy.
.......
I alone have the key to this savage parade.
IX. Depart
IX. Departure
Assez vu. La vision s`est rencontrée à tous les
airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au
soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrest de la vie. –
O Rumeurs et Visions!
Départ dans l´affection et le bruit neufs!
Enough seen. – The vision has been met in every
respect.
Enough had. Rumours of towns, at night, in the
sunlight, and at all times.
Enough known. The decrees of life. – O Rumours
and Visions!
Departure in the midst of new love and noise.
English Translation: Ewa Szewczyk
Find more info on: www.genuin.de/evaresch