Crèmes et petits pots: comment bien choisir ses cosmétiques

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Crèmes et petits pots: comment bien choisir ses cosmétiques
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MERCREDI 16 FÉVRIER 2011
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Ces enfants qui veulent mourir
Van Gogh,
pas si jaune
SUICIDE • En un mois,trois petits de 9 à 11 ans se sont tués en France.Des cas rares,selon le
Dr Rémy Barbe.En revanche,la dépression est plus fréquente chez les préados – et méconnue.
ANNICK MONOD
Il est des gros titres qu’on préférerait ne jamais lire. Depuis la
mi-janvier, trois enfants de 9 à
11 ans, deux garçons et une
fille, se sont donné la mort en
France. Le premier cas, celui
d’une diabétique de 9 ans qui
est décédée après s’être jetée
par la fenêtre de l’appartement
familial, avait particulièrement
frappé les esprits.
Le suicide est-il en augmentation
chez les préadolescents?
Dr Rémy Barbe: Il est très difficile de le dire. En Suisse, on a
dénombré 25 décès entre 1998
et 2003, donc 5 par an. A partir
de chiffres aussi petits, on ne
peut pas extrapoler une augmentation ou une diminution.
De même, la médiatisation des
récents cas en France donne
l’impression d’une augmentation, mais ça n’implique pas
nécessairement que cette
hausse soit réelle.
L’idée qu’un enfant veuille mourir
choque: ça semble inacceptable.
Pour un adulte, c’est difficile
d’imaginer qu’un enfant puisse
vouloir mourir. On préfère souvent interpréter ces gestes
comme des accidents, par
Avec le temps, les jaunes éclatants de certains tableaux de
Van Gogh ont pâli. Ce phénomène, lié à l’emploi de nouveaux pigments industriels utilisés par plusieurs artistes de la
fin du XIXe siècle, est connu.
Mais il a fallu les rayons X ultrapuissants du synchrotron de
Grenoble (ESRF) pour expliquer le mécanisme chimique à
l’origine de cette dégradation
qui ne touche pas tous les tableaux de façon égale.
C’est une réduction du chrome
présent dans le «jaune de chrome», un pigment extrêmement
intense utilisé par exemple
pour les fameux «Tournesols»,
qui se dégrade au contact des
rayons ultraviolets, et vire progressivement au marron, a indiqué lundi l’ESRF. Un moyen
de stopper cette altération est
de protéger les toiles des UV
par des vitres ou un film. Reste à
découvrir quel processus chimique pourrait rendre ce ternissement réversible, et redonner leur éclat aux jaunes de Van
Gogh. AMO
En Suisse, c’est 5 morts
par an chez les moins
de 13 ans
On peut donc vouloir mourir avant même l’adolescence?
«Oui, ça arrive. Mais heureusement cela reste rare: chez les
moins de 13 ans, le suicide
touche un enfant sur 100 000»
répond le Dr Rémy Barbe, médecin adjoint au Service de
psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent aux Hôpitaux universitaires de Genève. Il dirige
un groupe de recherche spécialisé dans l’étude de la dépression et des conduites suicidaires chez l’enfant. Interview.
29
> www2.cnrs.fr/presse/
communique/2104.htm
L’idée du suicide d’un enfant choque tellement que les adultes interprètent souvent ces morts comme des accidents. KEYSTONE
exemple dans le cadre d’un «jeu
du foulard», plutôt que d’envisager un acte suicidaire. J’observe cette tendance aussi bien
chez les parents que chez les
professionnels. Ce n’est pas
une volonté de minimiser: simplement, on ne veut pas penser
que cela existe.
Quelle idée un enfant de 13 ans se
fait-il de la mort?
La représentation de la mort
évolue avec les années. Avant 5
ans, les enfants conçoivent la
mort comme dans un dessin
animé: les personnages meurent, et puis ils réapparaissent,
c’est une absence temporaire
reversible. Cette représentation
évolue progressivement jusqu’à 8 ans, et c’est seulement à
partir de cet âge que vient l’idée
que la mort est irréversible.
Les enfants ont parfois des mots
très durs: «je te déteste», «je veux
mourir»... A prendre au sérieux?
Ce n’est tout de même pas banal qu’un enfant dise ça. Bien
sûr, cela ne veut pas forcément
dire qu’ils vont le faire, mais il
faut en tout cas y prêter attention, ne pas banaliser. Déjà si
un ado tient ce genre de propos, je suis troublé. A fortiori
avec un enfant.
Peut-on parler du suicide aux
enfants?
C’est un sujet difficile: il faut se
méfier du risque d’entraînement ou d’imitation, qui est
réel. Cela dit, les enfants lisent
les journaux, regardent la télévision: ils savent donc que cela
existe. S’ils viennent sur le sujet, je pense qu’on peut leur
parler d’une manière qui cor-
respond à leur âge. Aujourd’hui, les enfants sont moins
exposés à la mort réelle et ses
rituels, et ils ont moins la possibilité de se raconter une histoire à ce sujet. C’est peut-être à
nous de le faire. Souvent, c’est
pire de ne rien dire, de créer un
tabou, que de dire quelque
chose de tout simple.
Y a-t-il des signes qui permettent
d’intervenir à temps?
Il ne fait guère sens de chercher
des signes de suicidalité chez
les enfants: les tentatives sont
trop rares, et le plus souvent
imprévisibles. En revanche, on
a tout intérêt à être très attentif
aux signes de dépression chez
l’enfant. Car la dépression est
nettement plus fréquente, et, si
on y prend garde, il est possible
d’en détecter les signes.
Les signes de dépression chez les
enfants sont-ils très différents de
ceux des adultes?
Chez les enfants et les adolescents, la dépression peut
prendre des formes assez diverses: la tristesse n’est souvent
pas au premier plan. Il y a le retrait, le repli sur soi, le désintérêt
pour des activités appréciées,
la baisse des résultats scolaires,
l’irritabilité, des plaintes physiques (maux de ventre ou de
tête récurrents), et plus largement tout changement de
comportement. Si l’enfant se
met à s’opposer de manière inhabituelle, par exemple, les parents répondront souvent par
une punition. Cela vaut la peine de ne pas y voir qu’une
provocation, mais peut-être
le signe d’autre chose. Et de
s’asseoir pour se parler. I
EN BREF
DANIEL THENTZ EST MORT
JAZZ Le trompettiste et programmateur Daniel Thentz est
décédé samedi à 46 ans, après
une courte maladie, a annoncé
sa famille hier. Le musicien
était l’un des cofondateurs du
Cully Jazz Festival. Il avait 19
ans quand il avait lancé, avec
son ami d’enfance Emmanuel
Gétaz, ce qui était alors une
toute petite manifestation de
village. Daniel Thentz avait
aussi créé son propre groupe,
les Swing Machine, qui devait
se produire à Cully le 25 mars.
Il a eu l’occasion de jouer avec
des grands noms du jazz
comme George Benson, Daniel
Humair, Curtis Fuller, Tommy
Flanagan ou Cedar Walton. ATS
CONSOMMATION
Crèmes et petits pots: comment bien choisir ses cosmétiques
Un produit cosmétique, c’est quoi au
juste? On entend par produit cosmétique toute substance ou préparation
destinée à être mise en contact avec
les diverses parties superficielles du
corps. En bref, la cosmétique est un
ensemble de procédés et de traitements permettant l’hygiène corporelle et l’embellissement. Et pourquoi
faut-il y faire attention? Les fabricants
utilisent des publicités extrêmement
bien faites pour nous séduire et nous
rassurer. Mais malgré un certain
nombre de règlements, des scientifiques tirent la sonnette d’alarme au
sujet de composants qui peuvent poser problème.
LES RISQUES Certaines molécules
soupçonnées d’être nocives pour la
santé peuvent passer la barrière de la
peau et se retrouver dans le sang.
Certains composants sont suspectés
d’être cancérigènes, ou pourraient altérer les capacités reproductives, provoquer des atteintes à l’ADN, présenter un danger pour les femmes
enceintes et les nourrissons car
considérés comme des perturbateurs
hormonaux. D’autres sont des
substances irritantes et/ou allergisantes (même certaines huiles
essentielles).
Ces produits se retrouvent dans l’environnement, en particulier dans
l’eau. En effet, ils ne sont pas arrêtés
dans les stations d’épuration. Certains ne sont pas ou peu biodégradables, d’autres s’accumulent dans le
corps, et peuvent être toxiques.
Enfin, jusqu’à maintenant, les
quantités maximales autorisées par
les règlements sont calculées pour
chaque molécule séparément.
Mais dans les cosmétiques, les substances chimiques sont nombreuses,
et cet «effet cocktail» n’est pas pris en
compte. De plus, les femmes utilisent
jusqu’à 10 cosmétiques par jour (les
hommes 6).
LES LABELS Ne vous fiez pas à l’emballage et à l’apparence du produit:
sans label certifié, les termes «naturel», «origine naturelle», ou même
«bio» n’ont pas de valeur. «Hypoallergénique» signifie que seuls les allergènes les plus courants ne sont pas
présents dans le produit. «Testé
dermatologiquement» ne veut pas
non plus dire grand-chose. Choisissez des produits certifiés bio (ou labellisés), par exemple NaTrue,
ECOCERT, Cosmétique Bio charte
cosmétique, BDIH, AB, Cosmesi
AIAB.
LA COMPOSITION Lisez la composition du produit. Les composants à
éviter sont, entre autres: les parabènes, le phénoxyéthanol, les phtalates, les PEG et le PPG, les AP et APE,
le formaldéhyde, le triclosan, les
parfums, etc.
LES BÉBÉS Pour les bébés, évitez
tout produit parfumé et faites particulièrement attention aux produits
sans rinçage. Evitez les lingettes humides imprégnées de divers produits
et parfums. Est-il vraiment nécessaire
de parfumer un bébé, sachant qu’en
plus il risque de respirer cet aérosol?
En conclusion, sans peindre le diable
sur la muraille, nous pouvons tous
tenter de consommer moins et mieux
et en restant vigilants et informés.
L’ÉQUIPE DE LA FRC FRIBOURG
LE GESTE EN PLUS
Il suffit de savonner chaque jour les «zones à
odeurs»; pour le reste du corps, une fois par semaine le savon, et l’eau les autres jours. C’est
mieux pour la peau, parole de dermatologue!
LIENS INTERNET
> Le Guide Cosmetox de Greenpeace (que
vous trouverez en saisissant «cosmetox» dans
Google)
> www.arehn.asso.fr/dossiers/cosmetiques/
cosmetiques.html
> www.observatoiredescosmetiques.com
> http://leflacon.free.fr
Cette chronique est réalisée en partenariat
avec la Fédération romande
des consommateurs, section Fribourg.
Permanence les ma et ve de
9 h à 11 h, 026 322 28 07.