1 L`impact de la citation de la recherche agricole en libre accès
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1 L`impact de la citation de la recherche agricole en libre accès
Date submitted: 20/08/2009 L’impact de la citation de la recherche agricole en libre accès : comparaison des publications en libre accès et en accès réservé Kayvan Kousha Department of Library and Information Science University of Tehran, Iran E-mail: [email protected] Mahshid Abdoli Head of International Affairs Department National Library and Archives of Iran Tehran, Iran E-mail: [email protected] Traduction : Annaïg Mahé McF, Urfist de Paris / Ecole nationale des chartes Meeting: 101. Agricultural Libraries WORLD LIBRARY AND INFORMATION CONGRESS: 75TH IFLA GENERAL CONFERENCE AND COUNCIL 23-27 August 2009, Milan, Italy http://www.ifla.org/annual-conference/ifla75/index.htm Résumé : Nous avons utilisé trois méthodes pour juger si le libre accès à la recherche en agriculture en favorise la citation. A l’échelon des articles, nous avons comparé les sommes de citations des articles auto-archivés avec celles des articles en accès réservé sur la base d’un échantillon de 400 articles issus de revues agricoles indexées par l’ISI en 2005. A l’échelon des revues, nous avons comparé les facteurs d’impact des revues agricoles en libre accès avec ceux des revues en accès réservé sur la période 2005-2007 tels que recensés par les Journal Citation Reports (JCR) de l’ISI. Nous avons aussi recherché les preuves de l’impact de la citation à partir d’un échantillon aléatoire de 100 publications en libre accès et 100 publications en accès réservé de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2005. Nous avons utilisé à la fois les bases de données de l’ISI et de Scopus pour compter les citations ainsi que Google et Google Scholar pour localiser les articles auto-archivés publiés dans les revues en accès réservé. Les résultats ont montré qu’il y a un avantage évident à la citation pour les articles auto-archivés dans le domaine de l’agriculture par rapport aux articles en accès réservé. Sur un échantillon aléatoire de 400 articles publiés dans des revues agricoles en accès réservé, environ 14% étaient en libre accès et avaient un taux médian de citation de 4 alors que le taux pour les articles en accès réservé était de 2. Cependant, au niveau des revues, le facteur d’impact moyen en 2005-2007 pour les revues agricoles en libre accès était de 0,29, bien moindre que le facteur d’impact moyen pour les revues en accès réservé (0,73). Enfin, nous avons constaté que les publications de la FAO qui 1 étaient librement accessibles en ligne avaient tendance à recevoir plus de citations que les publications en accès réservé de la même année et avaient un taux moyen de citation de 1,74 alors que la moyenne pour les publications en accès réservé était de 0,28. En conclusion, il semble que le libre accès est un avantage pour les articles individuels mais pas pour les revues complètes. Mots clés : agriculture, libre accès, accès réservé, articles, analyse des citations, évaluation de l’impact, FAO 1 – Introduction Le Web a amené de nouvelles possibilités pour la publication savante en ligne qui peut aussi être utilisée pour accéder aux résultats de la recherche par les usagers potentiels. La publication en libre accès (c’est-à dire les revues en libre accès, les prépublications/postpublications et les sites de dépôts numériques) s’est rapidement transformée en une plateforme mondiale pour la diffusion de la littérature scientifique. Une étude menée en 1995 n’avait découvert qu’une centaine de revues en libre accès et à comité de lecture dans les domaines des sciences, technique et médecine (Hitchcock, Carr, & Hall, 1996). En 2004, une étude rapportait qu’il existait 24 000 revues de recherche à comité de lecture dans le monde, mais que seuls 5% (1200 titres) étaient en libre accès (Harnad et al., 2004). Plus récemment, nous constatons une croissance surprenante du nombre de revues en libre accès. Actuellement, le Directory of Open Access Journals (DOAJ) recense plus de 4 000 revues scientifiques en texte intégral et dont la qualité est contrôlée, couvrant des domaines variés (DOAJ, 2009). Un communiqué de presse de l’ISI en 2004 indiquait aussi que sur les 8 700 revues scientifiques qui ont l’impact le plus élevé indexées dans le Web of Science de l’ISI (WOS) près de 200 étaient des revues en libre accès (Communiqué de presse de l’ISI, 2004), indiquant ainsi que les revues en libre accès sont peu à peu acceptées dans la communauté scientifique. Le mouvement du libre accès a aussi influencé la discipline de l’agriculture. Par exemple, une part significative des recherches dans le domaine agricole est apparue uniquement dans des publications en libre accès (c'est-à-dire des revues en libre accès) ou dans des sites de dépôts thématiques (par exemple, des archives numériques en libre accès). Ainsi plus de 200 revues à comité de lecture dans le domaine de l’agriculture étaient recensées par le Directory of Open Access Journals à la date d’avril 2009 (DOAJ, 2009). Certaines institutions internationales relevant de l’agriculture ont aussi mis en place des archives en libre accès dans le but d’augmenter le nombre d’usagers potentiels qui jusque là n’avaient pas réussi à accéder aux résultats de la recherche en agriculture. FAO Corporate Document Repository, par exemple, est une base de données en libre accès dans le domaine agricole à travers laquelle l’énorme masse de publications scientifiques se trouve librement accessible en ligne. (FAO, 2009). Bien que la publication en libre accès permette aux usagers d’accéder facilement à l’information dans le domaine de l’agriculture, on ne connaît pas l’impact de la citation de l’information en libre accès dans ce domaine. Le comptage des citations a été largement utilisé pour l’évaluation de la recherche et est un indicateur quantitatif bien accepté pour analyser l’utilisation explicite à des fins scientifiques d’un travail savant (voir Borgman & Furner, 2002 ; Moed, 2005). On a suggéré qu’il existe deux manières principales d’augmenter le potentiel d’impact de la recherche des articles de revues 1) publier un article dans une revue en libre accès (« voie dorée ») ou 2) publier un article dans une revue en accès réservé et l’auto-archiver dans une archive en libre accès (« voie verte ») (Harnad et al., 2004). Une 2 étude récente sur plus de 10 000 revues a montré que près de 10% des revues sont « en or » et plus de 90%des revues scientifiques autorisent les auteurs à auto-archiver leurs articles sur leur site personnel ou les archives institutionnelles et à les rendre librement accessibles aux usagers potentiels. Cependant, seulement 10 à 20% des articles ont été auto-archivés par les chercheurs (Harnad et al., 2008). De plus, une enquête précédente a révélé que près de 40% des auteurs ont déposé une version en libre accès (sites web personnels ou archives ouvertes institutionnelles) de leurs travaux pour au moins un de leurs articles (Swan & Brown, 2004). D’autres études ont suggéré que l’auto-archivage augmente les citations de plus de 50% (Harnad, 2006) et les manuscrits déposés sur l’archive en libre accès en physique ArXiv ont tendance à attirer plus de citations que leurs équivalents en accès réservé (Moed, 2007). Bien que beaucoup aient rapporté que la disponibilité en ligne augmente considérablement l’impact d’un article, une étude récente sur des revues en sciences biomédicales a indiqué que l’avantage du libre accès est en déclin. (Davis, 2009). Dans la présente étude, nous évaluons le nombre de citations que reçoivent les publications en libre accès et le comparons aux équivalents en accès réservé. Nous examinons s’il existe un avantage à la citation entre les articles en libre accès et les articles en accès réservé apparaissant dans la même revue en accès réservé. De plus, on ne sait pas s’il existe une différence significative entre les facteurs d’impact des revues en libre accès et en accès réservé ni de quelle manière sont citées les publications en libre accès déposées dans l’archive en texte intégral du domaine agricole de la FAO. Si on peut montrer que la publication en libre accès mentionnée ci-dessus tend à recevoir plus de citations que ses équivalents en accès réservé, alors on pourra expliquer la valeur du mouvement du libre accès dans la recherche agricole. Aucune recherche précédente n’a étudié de manière approfondie l’impact de la citation de la recherche agricole en libre accès. Pour cette raison, cet article peut combler cette lacune et répondre à certaines questions soulevées dans la thématique du groupe de discussion des bibliothèques d’agriculture de l’IFLA. En fait, nous pensons que via l’évaluation de l’impact de la citation des publications agricoles en libre accès on peut faire ressortir 1) le rôle des archives en libre accès dans le domaine de l’agriculture pour accélérer la communication de la recherche 2) les questions concernant l’implication des instituts de recherche internationaux en agriculture dans le libre accès 3) les avantages et les barrières à l’information agricole en libre accès par rapport aux publications agricoles en accès réservé. 2 – Etat de l’art Dès le début des années 1990, les chercheurs ont discuté de l’impact potentiel de la publication en libre accès dans le cycle de la communication scientifique (ex : Harnad, 1990 ; Harnad, 1991 ; Harter, 1996). Une autre question motivante était celle de l’évaluation de l’impact de la publication en libre accès en utilisant des techniques bibliométriques traditionnelles (ex : le comptage des citations). A cette fin, de nombreuses enquêtes ont comparé l’avantage des publications en libre accès pour la citation par rapport aux publications en accès réservé (Lawrence, 2001 ; Antelman, 2004 ; Harnad & Brody, 2004 ; Kurtz, 2004 ; Norris, Oppenheim & Rowland, 2008), suggérant que les travaux en libre accès attirent plus de citations que les travaux en accès réservé dans plusieurs domaines thématiques. Lawrence (2001), par exemple, a montré que la disponibilité gratuite en ligne augmente drastiquement l’impact d’un article et que les articles les plus cités et les plus récents dans le domaine de l’informatique ont de manière significative plus de chance d’être en ligne. Il a 3 établi que les citations des articles de conférence en informatique étaient trois fois plus élevées pour les articles en libre accès que pour les articles en accès réservé. Antelman (2004) s’est demandé si les articles de revues de quatre disciplines (philosophie, science politique, ingénierie électrique et électronique et mathématiques) avaient un plus grand impact, comme le mesurent les citations dans la base du Web of Science de l’ISI, lorsque leurs auteurs les rendent gratuitement disponibles sur Internet. Le résultat général indique que pour les quatre disciplines, les articles disponibles gratuitement ont en effet un impact plus important que les articles en accès réservé. Kurtz (2004) et Shin (2003) ont aussi constaté les mêmes modèles de citations pour les articles en libre accès par rapport aux articles en accès réservé dans les domaines respectifs de l’astrophysique et de la psychologie. A l’échelon des revues, une étude menée par l’Institute for Scientific Information (ISI) a comparé l’impact sur la citation des revues en libre accès et en accès réservé. Les résultats ont montré qu’il n’y avait pas de différences d’impact entre les 191 revues en libre accès et les 8 509 revues en accès réservé indexées par l’ISI (Communiqué de presse de l’ISI, 2004). Sans doute une des recherches multidisciplinaires les plus complètes fut celle menée par Hajjem, Harnad et Gingras (2005). Ils ont pris un échantillon sur 12 années (1992-2003) de près de 14 millions d’articles issus de la base de l’ISI pour présenter une vue plus générale de l’impact sur la citation des revues en libre accès dans 10 disciplines différentes parmi lesquelles la biologie, la psychologie, la sociologie, la santé, les sciences politiques, l’économie, les sciences de l’éducation, le droit, le commerce et la gestion. Ils ont extrait les données de citations de la base de l’ISI et utilisé un robot pour indexer le web afin de localiser des versions en libre accès (auto-archivées) d’articles publiés dans des revues en accès réservé. Les résultats globaux ont montré que les articles en libre accès avaient plus de citations que les articles en accès réservé de la même revue / année, l’avantage à la citation des articles en libre accès variant de 36% à 172% selon la discipline et l’année. Norris, Oppenheim et Rowland (2008) ont sélectionné quatre domaines thématiques (écologie, mathématiques appliquées, sociologie et économie) et évalué l’existence d’un avantage à la citation entre les articles en libre accès et les articles en accès payant (en accès réservé dans cette étude). Ils ont trouvé que la moyenne de citations pour les articles en libre accès (9.04) était considérablement plus élevée que pour les équivalents en accès payant (5.76). Cependant, ils ont constaté que la différence disciplinaire est un facteur important dans l’avantage à la citation des revues en libre accès. Par contraste avec les nombreux résultats concernant l’avantage à la citation des publications en libre accès, Davis (2009) a rapporté que l’impact de la citation « est largement surestimé pour la littérature en biologie et sciences biomédicales ». Dans son étude récente des revues en sciences biomédicales de 2003 à 2007, il a constaté que l’avantage à la citation décline d’environ 7% par an, de 32% en 2004 à 11% en 2007 (Davis, 2009). Questions de recherche Nous nous intéressons à trois questions ci-dessous pour comparer l’avantage à la citation de la recherche en libre accès et en accès réservé dans la communication scientifique agricole. Par exemple, si la recherche auto-archivée en agriculture pouvait recevoir plus de citations que ses équivalents en accès réservé, alors il peut être intéressant d’encourager les chercheurs, les institutions et autres organisations touchant à l’agriculture, à déposer ou auto-archiver leurs 4 travaux prépubliés ou postpubliés afin d’augmenter à la fois l’impact de citation et l’accès à la recherche pour les usagers potentiels. 1. A l’échelon des articles, y-a-t-il une différence significative entre le comptage des citations des articles en libre accès et en accès réservé apparaissant dans des revues en accès réservé indexées par l’ISI ? 2. A l’échelon des revues, y-a-t-il une différence significative entre les facteurs d’impact des revues en libre accès et en accès réservé recensés par le Journal Citation Reports de l’ISI ? 3. Est-ce que les publications mises en ligne par la FAO ont tendance à attirer plus de citations que les publications en accès réservé de la même année ? 3 – Méthodes Afin de comparer l’avantage à la citation dans le domaine de l’agriculture entre la recherche en libre accès et celle en accès réservé, nous avons appliqué trois méthodes (voir plus bas). En fin de compte, il est possible que ces méthodes éclairent la valeur des publications en libre accès dans le domaine de l’agriculture. 3.1 – Sélection des revues et des articles De nombreux auteurs sont d’accord pour déposer une version en libre accès de leurs articles en ligne, même si les articles n’ont pas été publiés dans une revue en libre accès. Il a été démontré que plus de 90% des revues scientifiques permettent aux auteurs d’auto-archiver leurs articles (Harnad et al., 2008). C’est pourquoi nous pouvons comparer l’impact de citation des articles auto-archivés et en accès réservé apparaissant dans la même revue en accès réservé dans une thématique spécifique et une année précise. Cette approche est très pratique car les résultats ne sont pas influencés par d’autres facteurs, tels que le facteur d’impact. Pour la première question de recherche, nous avons récupéré tous les articles de recherche (en excluant les rapports, éditoriaux, recensions d’ouvrages, etc.) publiés dans 27 revues indexées par l’ISI dans la catégorie « Agriculture, Multidisciplinaire » de l’année 2005. Ce qui donnait la même fenêtre de temps pour être cités à la fois aux articles en libre accès et en accès réservé et cette approche élimine le facteur potentiel du temps sur l’augmentation de la citation. Comme le montre le tableau 1, nous avons récupéré 3 186 articles de recherche publiés dans 27 revues agricoles indexées par l’ISI. Puisque nous nous intéressions à la manière dont l’auto-archivage et l’accès ouvert des articles peuvent influencer l’impact de citation de la recherche en agriculture, nous avons exclu de notre sélection quatre titres de revues en libre accès (voir les titres en gras dans le tableau 1). De plus, nous avons constaté que le Journal of Agriculture and Food Chemistry publié par l’American Chemical Society (ACS) contient environ 46% (1 480 articles) de la totalité des articles de cette étude et qu’il est relié de loin à l’agriculture et concerne plus la chimie (voir tableau 1). Par conséquent, nous avons décidé d’exclure ce titre particulier afin de donner une vue plus générale de l’évaluation de l’impact de la recherche en agriculture. Au bout du compte, nous avions 1 407 articles issus de 22 revues en accès réservé indexées par l’ISI pour cette étude. Afin de gérer le projet en temps voulu, nous avons retenu un échantillon aléatoire proportionnel à la somme totale d’articles dans chaque revue. C’est 5 pourquoi les revues ayant le plus d’articles publiés avaient plus d’articles dans notre échantillon final de 400 articles de recherche (Tableau 1). 3.2 – Localisation des articles auto-archivés publiés dans des revues en accès réservé Nous avons recherché les versions auto-archivées des articles publiés dans des revues à accès réservé à la fois par des recherches via Google et Google Scholar (voir plus bas). Notez que nous avons utilisé Google Scholar (http://scholar.google.com) car il a une couverture plus large des documents Web en libre accès, y compris les archives de prépublications et postpublications ainsi que les documents qui ne seraient pas indexés par les moteurs de recherche tels que Google (Kousha & Thelwall, 2008). Google a aussi été sélectionné parce que des études précédentes avaient montré qu’il s’agit du moteur de recherche Web le plus complet (Bar-Ilan, 2004). Pour les recherches sur Google et Google Scholar, nous avons manuellement recherché les titres exacts comme phrases de requête (pris à partir des résultats de recherche de l’ISI) des 400 articles sélectionnés. Parfois il était nécessaire d’ajouter des informations de citations supplémentaires pour les articles. Par exemple, nous avons aussi ajouté des informations bibliographiques supplémentaires à notre requête (à savoir, nom du premier auteur, titre de la revue) pour des titres très généraux ou très communs (par exemple, Production de cheptel en Allemagne) afin d’éliminer les mauvais résultats. En conséquence, nous avons généralement 6 mené plusieurs recherches et feuilleté et vérifié manuellement les résultats récupérés afin de localiser les éventuelles versions auto-archivées d’articles publiés dans des revues en accès réservé. La technique décrite ci-dessus est très similaire à la méthode d’extraction des citations du Web utilisée dans les études précédentes (Vaughan & Shaw, 2003 ; Kousha & Thewall, 2007). Ci-dessous un exemple d’une requête sur Google Scholar pour un article initialement publié dans une revue en accès réservé (Agricultural and Food Science), mais sa version en libre accès était aussi déposée en ligne à l’époque de cette étude. « Forward hedging under price and production risk of wheat » Liu Après avoir mené les recherches sur Google et Google Scholar, nous avons vérifié l’accès ouvert des articles. Par exemple, nous avons généralement vérifié les options « version HTML » ou « en cache » en-dessous de chaque enregistrement récupéré dans les résultats de Google ou Google Scholar. Ci-dessous un exemple d’un résultat de recherche sur Google Scholar. Il indique que l’article publié dans une revue en accès réservé est disponible en ligne en format PDF. 3.3– Impact de la citation du libre accès par rapport à l’accès réservé Nous avons utilisé l’ISI comme source principale de données de citations scientifiques communément utilisées pour l’évaluation de la recherche. C’est pour cela que nous avons utilisé les données de citations de l’ISI pour évaluer l’avantage de citation de la publication en libre accès à la fois au niveau de l’article et de la revue. Pour la première question de recherche, nous avons enregistré le nombre de citations à la fois vers les articles auto-archivés et les articles en accès réservé publiés en 2005 tels que recensés par le Web of Science de l’ISI (WOS). Puis nous avons regardé s’il y avait une différence significative de l’impact de citation entre deux groupes, les articles en libre accès et en accès réservé parus dans des revues en accès réservé. Pour la deuxième question de recherche, nous avons comparé les facteurs d’impact des quatre revues en libre accès avec les 23 revues en accès réservé recensés par les Journal Citation Reports (JCR) de l’ISI sur la période 20052007. Le facteur d’impact de la revue est calculé chaque année par Thomson Reuters pour les revues qu’il indexe pour chaque catégorie thématique, et les facteurs sont reportés dans les Journal Citation Reports. Cette métrique est généralement calculée en divisant le nombre de 7 citations vers les articles publiés dans une revue pendant les deux années précédentes par la totalité des articles publiés sur la même période par cette revue. Notez que notre étude initiale a montré qu’il y avait peu de revues agricoles en libre accès (quatre revues) indexées par l’ISI dans la catégorie Agriculture, Multidisciplinaire à l’époque de notre étude. Ce faible nombre de revues agricoles en libre accès est une limite de notre étude et est discutée ultérieurement. 3.4– Impact de la citation des publications en libre accès de la FAO Afin de comprendre comment les archives en libre accès en agriculture ont influencé la communication de la recherche, nous avons comparé l’impact de citation des publications anglophones en libre accès et en accès réservé (par exemple, les rapports de recherche, les documents techniques, les documents de travail) publiées par la FAO en 2005. Afin de localiser les publications en libre accès publiées par la FAO, nous avons utilisé le FAO Corporate Document Repository, une base de textes intégraux numériques disponible à : http://www.fao.org/corp/publications/en/. Sur les 680 publications anglophones en libre accès exclusivement publiées par la FAO en 2005, nous avons sélectionné un échantillon aléatoire de 100 documents. Afin de localiser les publications en accès réservé également publiées par la FAO, nous avons utilisé le FAO Catalog Online et également restreint notre recherche aux publications anglophones en 2005. Nous avons à nouveau sélectionné un échantillon aléatoire de 100 publications en accès réservé, après avoir vérifié qu’elles n’étaient pas disponibles gratuitement en ligne. Par conséquent, la méthode nous a aidés à évaluer l’avantage à la citation des publications en libre accès et en accès réservé publiées par la FAO la même année. Etant donné qu’il existe un problème technique majeur à l’utilisation de l’option « Cited Reference Search » du Web of Science de l’ISI pour le comptage des citations des publications de la FAO, nous avons utilisé Scopus (http://www.scopus.com) comme source alternative de données de citations. Bien que Scopus n’indexe pas de nombreuses publications de la FAO (par exemple, les rapports de recherche, les documents techniques / de travail et les ouvrages), il est possible d’utiliser la facilité « Reference Search » dans Scopus afin de récupérer les citations vers les publications de la FAO dans les références d’autres revues indexées par Scopus. Dans ce but, nous avons manuellement recherché les titres exacts des publications de la FAO comme phrases de requête dans l’interface de recherche principale de Scopus et sélectionné l’option « references » pour localiser les éventuelles citations des publications en texte intégral de la FAO apparues dans les articles couverts par Scopus. Le schéma 1 est un exemple de la requête sur Scopus basée sur le titre exact (Agricultural Workers and their Contribution to Sustainable Agriculture and Rural Development) et le nom du premier auteur (Hurst) d’un rapport de recherche publié par la FAO. 8 Schéma 1 Le schéma 2 présente les résultats de recherche du schéma 1. Il montre que le rapport de recherche en libre accès ci-dessus qui avait été déposé en ligne par la FAO pendant l’année 2005 pouvait attirer trois citations d’autres revues indexées par Scopus. Notez que nous avons manuellement sélectionné les références en sélectionnant « Abstract+Refs » en dessous de chaque résultat pour supprimer les éventuels mauvais résultats. Schéma 2 4 – Résultats 4.1 – L’avantage à la citation des articles en libre accès par rapport aux articles en accès réservé Harnad et Brody (2004) ont soutenu que « le moyen de tester l’avantage de l’impact du libre accès n’est pas de comparer les facteurs d’impact de citation des revues en libre accès et en accès réservé mais de comparer la somme des citations de chaque article en libre accès et en accès réservé apparaissant dans les mêmes revues en accès réservé. De telles comparaisons continues révèlent un avantage à la citation considérable pour le libre accès ». Le tableau 2 indique une notion similaire pour la thématique de l’agriculture. Il indique que sur les 400 articles sélectionnés, 55 articles (environ 14%) étaient en libre accès et 345 (86,25%) ne l’étaient pas selon les recherches effectuées sur Google et Google Scholar (voir la méthode). Le tableau 2 indique également que la moyenne (5,76) et la médiane (4) de la somme des citations vers les articles dans le domaine agricole auto-archivés en libre accès sont considérablement plus élevées que la moyenne (3,03) et la médiane (2) des articles en accès réservé de l’échantillon. En d’autres termes, les articles auto-archivés via des pratiques de libre accès ont tendance à attirer deux fois plus de citations que leurs équivalents en accès réservé. 9 Afin d’examiner si la différence ci-dessus entre la somme des citations des articles en libre accès et en accès réservé apparaissant dans la même revue en accès réservé est statistiquement significative, nous avons utilisé le Test Mann-Whitney. Notez que nous avons utilisé le Test Mann-Whitney plutôt que des T-tests d’échantillons indépendants à cause du fait que les distributions de fréquences des sommes de citations à la fois en libre accès et en accès réservé dans l’échantillon étaient particulièrement biaisées et qu’un test paramétrique n’est pas adapté à l’analyse statistique. L’hypothèse nulle est qu’il n’y a pas de différence entre les sommes de citations en libre accès et en accès réservé. L’hypothèse de recherche (alternative) est qu’il y a une différence statistiquement significative entre les sommes de citations en libre accès et en accès réservé. Les résultats ont montré que les articles en libre accès en agriculture pouvaient attirer plus de citations que leurs équivalents en accès réservé et cette différence est statistiquement significative (valeur-p=0,000 ; n=400 ; résultat U Mann-Whitney= 5520,5). Parce que la valeur-p calculée (0,000) est inférieure à 0,05, nous pouvons conclure que la différence entre le libre accès et l’accès réservé est statistiquement significative. 4.2 – L’impact de la citation des revues en libre accès par rapport aux revues en accès réservé La deuxième question de recherche étudie l’impact de la citation des revues en libre accès par rapport aux revues en accès réservé dans le domaine de l’agriculture. Bien que cette méthode puisse être moins efficace pour rechercher si l’accès ouvert de la recherche en agriculture augmente de façon substantielle l’impact de la citation, c’est une approche pratique pour comparer la publication en libre accès et en accès réservé au niveau de la revue. Dans ce but, nous avons comparé les facteurs d’impact des revues en libre accès et en accès réservé sur la période 2005-2007 tels que recensés par les Journal Citation Reports (JCR) de l’ISI. Par conséquent, nous ne pouvions comparer que 4 revues en libre accès contre 23 revues indexées par l’ISI sur la période 2005-2007 dans le domaine Agriculture, Multidisciplinaire. 10 Le tableau 3 indique le rang pour toutes les 27 revues agricoles indexées par l’ISI (les revues en libre accès sont surlignées) basé sur le facteur d’impact moyen sur la période 2005-2007 (6e colonne). Il indique que les quatre revues en libre accès, qui comprennent Scientia Agricola, Japan Agricultural Research Quaterly, Pesquisa Agropecuaria Brasileira et Agrocienca-Mexico, ont des facteurs d’impact relativement faibles en comparaison des revues en accès réservé. Comme le montre le tableau 3, les quatre revues agricoles en libre accès ont comme scores 14, 16, 21 et 25. Il semble donc que les revues en libre accès ont un avantage à la citation significativement moins élevé que les revues en accès réservé. Le tableau 4 compare le facteur d’impact moyen pour 22 revues en accès réservé avec quatre revues en libre accès sur la période 2005-2007. Les résultats indiquent que pour toutes les années étudiées, les facteurs d’impact moyens des revues en accès réservé sont considérablement plus élevés que pour les revues en libre accès. La sixième colonne indique que l’impact de citation moyen des 22 revues en accès réservé est de 0,73, ce qui est deux fois plus élevé que l’impact de citation moyen des quatre revues en libre accès (0,29). C’est 11 pourquoi ces résultats suggèrent que l’accès ouvert n’est pas le seul facteur qui peut influencer l’augmentation de l’impact de la citation. En fait, d’autres facteurs (par exemple le processus de peer-review, la qualité et le sujet des articles) peuvent influencer les facteurs d’impact des revues. 4.3 – L’avantage à la citation de l’archive de la FAO La troisième question de recherche évalue l’impact de la citation de l’archive en libre accès de la FAO (par exemple rapports de recherche, documents techniques). Dans ce but, nous avons comparé les sommes de citations des publications en libre accès anglophones avec leurs équivalents en accès réservé mis en ligne par la FAO en 2005. Le tableau 5 indique les sommes de citations d’un échantillon aléatoire de publications en libre accès et en accès réservé basé sur des recherches sur Scopus. Il montre que 100 publications en libre accès sélectionnées pouvaient recevoir 173 citations alors que l’échantillon de 100 publications en accès réservé ne recevait que 28 citations d’articles indexés par Scopus. La moyenne et la médiane des citations pour les publications de la FAO étaient de 1,74 et de 1 respectivement, ce qui est considérablement plus élevé que la moyenne (0,28) et la médiane (0) des documents en accès réservé publiés par la FAO dans la même année. Nous avons à nouveau utilisé le Test Mann-Whitney pour rechercher s’il existe une différence statistiquement significative entre les moyennes de citations ci-dessus pour l’échantillon des 100 publications en libre accès et des 100 publications en accès réservé. Les résultats ont montré que les publications déposées en ligne par la FAO pouvaient recevoir plus de citations que leurs équivalents en accès réservé dans la même année et que cette différence est statistiquement significative (valeur-p=0,000 ; résultat U Mann-Whitney=3393 ; n=200). Puisque la p-valeur calculée (0,000) est inférieure à 0,05, nous pouvons conclure que les publications en libre accès de la FAO peuvent attirer un impact de citation plus élevé que les publications en accès réservé. Conclusions En réponse à la première question de recherche, les résultats indiquent que les articles de recherche auto-archivés publiés dans des revues agricoles en accès réservé peuvent recevoir deux fois plus de citations que leurs équivalents en accès réservé et que cette différence est statistiquement significative. C’est pourquoi ce résultat confirme les résultats précédents dans différents domaines thématiques que l’auto-archivage et l’accès ouvert augmentent de façon substantielle l’impact de la citation (par exemple Lawrence, 2001 ; Kurtz, 2004 ; Hajjem, Harnad & Gingras, 2005 ; Norris, Oppenheim & Rowland, 2008). C’est pourquoi un corollaire important de cette étude est que l’auto-archivage de la recherche en agriculture à travers des initiatives personnelles ou institutionnelles peut relativement augmenter les citations. Ce résultat indique un avantage à la citation remarquable pour la recherche en libre accès par rapport à la recherche en accès réservé dans le domaine de l’agriculture et suggère que le lancement d’archives en libre accès et l’encouragement des auteurs à auto-archiver leur 12 recherche peut non seulement augmenter l’accès des usagers à la recherche en agriculture mais aussi potentiellement augmenter l’impact de leur recherche. En réponse à la deuxième question de recherche, nous avons trouvé que les facteurs d’impact des revues en libre accès étaient considérablement moins élevés que ceux des revues en accès réservé sur la période 2005-2007. En d’autres termes, bien qu’au niveau de l’article l’autoarchivage peut considérablement augmenter l’impact de la citation des articles de la même revue en accès réservé, cela n’implique pas que les revues en libre accès elles-mêmes ont des facteurs d’impact plus élevés que les revues en accès réservé. Ainsi, il semble que l’accès ouvert n’est pas suffisant pour attirer des citations et d’autres facteurs peuvent aussi influencer l’impact de la recherche. La troisième question de recherche évalue l’impact de la citation des publications en libre accès mises en ligne sur le site de la FAO. Nous avons trouvé que la moyenne de citation pour l’échantillon des publications en libre accès de la FAO est relativement plus élevée que pour les publications en accès réservé de la même année. Ce résultat peut être un facteur de motivation pour les institutions savantes, les centres de recherche et autres organisations dans le domaine de l’agriculture à ouvrir des archives en libre accès en agriculture et à augmenter l’impact de la recherche et le nombre d’usagers potentiels qui ont été jusque là dans l’incapacité d’accéder aux résultats de leur recherche. Limites : cette étude a plusieurs limites d’ordre pratique. Nous n’avons sélectionné que les revues en libre accès indexées dans la catégorie Agriculture, Multidisciplinaire du Web of Science de l’ISI. C’est pourquoi les résultats ne devraient être généralisés qu’avec précaution vers d’autres disciplines liées à la science de l’agriculture. De plus, nous n’avons trouvé qu’un nombre relativement faible de revues agricoles. C’est pourquoi, il serait insuffisant de les utiliser pour les comparer avec des revues en accès réservé. Une autre limite est que certaines des revues en libre accès de cette étude ne sont que récemment devenues en libre accès ; c’est pourquoi il ne serait pas juste de les comparer avec des revues en accès réservé établies depuis longtemps et ayant des facteurs d’impact élevés. De plus, nous n’avons utilisé que Google et Google Scholar pour localiser les versions auto-archivées des articles publiés dans des revues en accès réservé ; cependant ces deux bases ont une couverture partielle du Web. Enfin, nous avons sélectionné un échantillon aléatoire de 100 publications en libre accès et de 100 publications en accès réservé publiées par la FAO. C’est pourquoi des études futures pourraient tester des modèles similaires sur des échantillons plus larges ou examiner d’autres archives en libre accès dans le domaine de l’agriculture. 13 Bibliographie Antelman, K. (2004). Do Open-Access articles have a greater research impact? College & Research Libraries, 65(5): 372-382. Bar-Ilan, J. (2004). 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