L`Atlantique - Les Glénans
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L`Atlantique - Les Glénans
N°85 Janvier 2013 > L’Atlantique : l’aventure au bout de l’étrave Au portant Les Antilles > p.10 Conseil Ad Hoc > p.6 Les stades d’apprentissage éditorial «Dans ce «Courrier des Glénans » nous avons choisi de vous proposer quelques illustrations de l’activité des Glénans. A leur suite, je voudrais relever deux évènements majeurs qui ces prochains mois vont marquer la vie de notre association : la réunion du Grand Conseil et l’Assemblée générale. Dans le cadre du Grand Conseil, il s’agit de revisiter nos fondamentaux et de les décliner aujourd’hui, dans un environnement économique, social, idéologique profondément transformé. . A plusieurs reprises je vous ai invités à faire part de vos réflexions. Une étape importante s'est déroulée lors des assemblées générales de secteur qui ont donné lieu aux premiers échanges collectifs et aux premières synthèses. Et c'est le dimanche 17 février que nous nous retrouverons à Paris, au FIAP, pour la synthèse nationale. Quant à l’Assemblée générale du 13 avril, il s’agira de faire le bilan de la politique et de la gestion menées par l’association et d’élire quatre administrateurs. Tous les adhérents qui le souhaitent peuvent présenter leur candidature. Cependant, une première implication comme bénévole est souhaitable, et la jeunesse n’est pas un handicap. Madame la ministre des sports rappelait récemment l’importance qu’elle attache à la prise de responsabilité des jeunes dans la vie associative. En tout cas, il importe de manifester notre vitalité associative en s’impliquant dans la préparation de notre Grand Conseil et en se mobilisant pour participer aux votes et renvoyer l’image d’une association jeune et ouverte sur l’international. » Jean-Pierre Glasser Président 2 Pleins Phares > L’Atlantique : Il est loin, le temps où la brume rendait l’atterrissage aléatoire malgré une estime soignée. Abolie, l’époque où les navigateurs se contentaient du sextant pour cingler vers le continent américain, vêtus d’un ciré de caoutchouc jaune, sur un bateau au confort minimal. Est-ce à dire que traverser l’Atlantique est devenu une promenade de santé ? Certainement pas. Les vents n’ont pas changé, les humeurs de la mer non plus. La différence réside sans doute dans le fait que l’on peut aller plus loin avec moins de fatigue : des bateaux plus performants, mieux équipés, plus confortables, permettent de rallier l’autre côté de l’Atlantique dans de meilleures conditions. Si la transat ne représente plus un exploit, elle demeure une aventure dans tous les sens du terme. Les Glénans proposent depuis dix ans, au départ de Paimpol ou de Concarneau, un programme de stages transatlantiques sur des bateaux adaptés à la haute mer, tels que le RM 10,50 ou le Sun Odyssey 44 i. La transat pour tous, pas tout-à-fait. Aux Glénans, un bon niveau 4 voiles est requis. Chacun doit en effet avoir déjà navigué sur de longues étapes (quelques jours), connaître l’esprit de l’association et être capable d’assumer tous les postes à bord. Il va sans dire que l’aptitude à la vie en collectivité et une bonne condition physique sont les clés de la réussite d’une telle entreprise. Les moniteurs, particulièrement expérimentés, ont notamment tous suivi un stage Sécurité (norme internationale STCW 95) : un excellent complément au diplôme d’état, qui alterne les apports théoriques en salle et la mise en situation pratique (procédures de sécurité, évacuation, remorquage etc.). La préparation Une transat se prépare avec soin. Les futurs stagiaires sont conviés à une réunion d’information, un mois avant le départ. Elle est animée par Olivier Sanz, responsable croisière à Concarneau. Un tour de table permet à chacun de se présenter et d’exprimer ses attentes, ses questions. Cet échange est très important, les stagiaires font connaissance et différents aspects sont abordés : techniques, pratiques, humains… Cette réunion est aussi l’occasion de détailler les préparatifs de départ, l’accueil au stage, le type d’apprentissage, l’équipement du stagiaire et du bateau, la sécurité… Les chefs de bord s’organisent à l’avance avec les stagiaires pour Une réunion préparatoire est organisée au ponton des Glénans à Paris. l’aventure au bout de l’étrave leur arrivée à bord : il n’existe pas de base Glénans aux Canaries, ni aux Açores. Fixer de manière précise lieu et heure de rendez-vous est indispensable. Par ailleurs, même si la période de traversée est optimale en terme de météo (novembre), les aléas demeurent : un coup de vent sollicitera davantage le matériel, une absence de vent jouera avec les nerfs de l’équipage, et une grande houle rendra la vie à bord inconfortable. Les escales prévues peuvent être allongées pour effectuer une réparation ou attendre la bonne fenêtre météo. « C’est pourquoi on ne peut jamais promettre telle ou telle escale, ni être certain de la durée précise de la traversée », souligne Olivier Sanz. Il importe donc de se munir d’un billet d’avion de retour échangeable et d’éviter toute obligation majeure dans les jours qui suivent la date de retour théorique. Nombre de stagiaires prévoient, de ce fait, de flâner à la Martinique ou ailleurs, après la transat. Les bateaux En 2012, trois bateaux se sont lancés entre les deux continent : un Sun Odyssey 44 i et deux RM 10,50. Equipés pour la navigation au large, ils sont particulièrement pourvus d’outillage et de pièces de rechange : plomberie, électricité et voilerie n’ont qu’à bien se tenir. Pas de magasin d’accastillage en pleine mer ! Boîte à pharmacie très complète et balise Sarsat sont aussi du voyage. Le programme Au début du stage (Paimpol ou Concarneau, pour le premier stage, les Canaries pour le second), au moins trois jours sont consacrés à la prise en main du bateau : avitaillement, inventaire, manœuvres à la voile et au moteur, manœuvres de sécurité. Ce temps, incompressible, est indispensable pour faire connaissance avec le bateau et les coéquipiers… même si l’on a hâte de larguer les amarres. Le départ nécessite aussi de bonnes conditions météo : la traversée du golfe de Gascogne peut être musclée. Les bateaux traverseront l’Atlantique en escadre, mais en cas de problème, matériel ou autre, un bateau peut être amené à effectuer une escale imprévue, se dissociant de l’escadre. Le stage jusqu’aux Canaries (Ténérife, sur l’île de Santa Cruz) dure trois semaines : 1300 milles. Une escale à Madère est parfois possible. Le stage suivant, prévu pendant 28 jours, débute également par plusieurs jours de prise en main, entre les îles Canaries : il s’agit d’un autre stage, cela signifie nouveaux stagiaires et nouveaux chefs de bord, même si souvent stagiaires ou moniteurs enchaînent les deux stages. Si le bateau arrive plus tôt que prévu aux Caraïbes, une ballade aux Grenadines clôturera agréablement le stage. Qu’apprend-on en transat ? L’apprentissage se fait beaucoup grâce aux échanges et aux expériences de chacun, avec la bibliothèque du bord pour soutien. Si la prise en main du bateau est source d’acquisition de connaissances (par exemple la vérification de l’équipement), en mer on travaille les manœuvres de sécurité, la navigation à l’estime et au sextant, la maintenance du matériel à bord, et bien d’autres domaines comme la gestion de la vie à bord (organisation des quarts, tâches quotidiennes…), le matelotage et pourquoi pas la pêche…. Les connaissances s’acquièrent cependant au fil de l’eau et non de façon structurée comme en croisière côtière. Là, pas d’empannage sous spi à répéti- Sommaire p 2 > Pleins Phares : L’Atlantique : l’aventure au bout de l’étrave p 6 > Conseil Ad Hoc p 7 > Essai : le RM 10.50. L’avis de stagiaires et de moniteurs p 8 > 3 questions à… : Nicolas Roncière, nouveau chef de base. Son parcours, bilan de la saison, objectifs d’amélioration p 9 > Affiche kitesurf p 10 > Au portant : Les Antilles / cet hiver embarquez à Paimpol p 12 > Témoignages : Lu sur le forum p 13 > Bénévolat : « Le comité de secteur ? Une seconde famille ! » p 14 > Vie associative : Calendrier des secteurs, Calendrier institutionnel 2013 p 14 > Brèves : il y a 50 ans aux Glénans,Syzygie p 16 > Compte rendu AG 3 TémoignageS Olivier l’a fait ! « Pas encore à la retraite, j’ai toujours navigué en famille, mais jamais plus de deux jours d’affilée en pleine mer. Traverser l’Atlantique était une suite logique ! L’école de voile des Glénans, où mes enfants avaient effectué des stages, fut pour moi un choix mûrement réfléchi : je voulais faire cette transat en toute confiance. N’étant pas moimême glénanais, j’ai dû d’abord faire un stage afin de tester mon niveau. Le stage Déferlante Intensif (j’adore ce nom !) a été concluant : je me suis inscrit pour les deux stages Transat. La réunion préparatoire s’est tenue à Concarneau, je l’ai trouvée très utile : découverte du bateau (Zébulon, Sun Odyssey 44i), du moniteur, de quelques stagiaires… Les deux stages ont été très différents : le premier, de Bretagne aux Canaries, m’a permis de découvrir le golfe de Gascogne et ses sautes d’humeur. Parfait pour apprendre à gérer un gros bateau par mauvais temps, suivre les évolutions permanentes de la météo, changer de voile fréquemment… C’était très sportif et de ce fait assez fatiguant. Le deuxième stage, de Ténérife en Martinique, était davantage une expérience humaine, très riche. En transat il arrive que l’on ne touche pas aux voiles pendant deux jours, barre amarrée. Nous étions deux sur le pont en permanence, avec regroupement de tous pour les repas. Nous pratiquions les quarts tournants, c’est-à-dire que nos horaires sur le pont changeaient d’un jour à l’autre. J’ai beaucoup appris sur l’organisation et la gestion de la vie à bord, ainsi qu’en navigation astronomique. Le bricolage a fait partie des activités quotidiennes, le matériel travaille et nécessite une vigilance constante. Pour l’avitaillement du premier stage, nous avons vu trop grand, embarquant beaucoup trop de vivres. Cela m’a servi pour le deuxième stage. Bonites et daurades coryphènes sont venues compléter l’ordinaire du bord, pour notre plus grand plaisir. J’aurais aimé pouvoir communiquer davantage avec ma famille, et pas seulement lors d’un mail transitant par la base de Concarneau, une fois par semaine. L’ambiance ? Malgré quelques brèves tensions liées à la fatigue, tout s’est bien passé, dans une très bonne ambiance générale, avec un chef de bord dynamique et pédagogue. Arrivés aux Antilles avec un peu d’avance, nous avons fait un détour par les Tobago Cays, délicieuse façon de fêter la fin de la transat, avec quelques langoustes grillées au menu. Bref, une expérience unique, une évolution naturelle quand on aime la mer. Peut-être referai-je un jour une Transat, ou alors naviguerai-je encore plus loin, qui sait… ». 4 tion, c’est l’occasion qui fait la leçon ! Le stagiaire, enfin, apprend aussi à atterrir sur une côte inconnue, au système de balisage parfois différent. En filigrane, parce que moins concrètes, mais non des moindres, la réflexion, la connaissance de soi et des autres permettent de s’enrichir. L’entretien du bord et la maintenance du bateau sont quotidiens, tout le monde met la main à la pâte. Il en va de même, naturellement, pour la préparation des repas. La nourriture revêt d’ailleurs un aspect particulièrement important sur les longues traversées. Et lors des temps de liberté, on flâne, on lit, on dort, on discute, on contemple le ciel… L’aventure humaine L’équipage est composé d’un chef de bord, d’un second (si possible) et d’environ 6 stagiaires. Comme partout, on embarque avec ses forces, ses faiblesses, ses doutes, son expérience. Plus qu’ailleurs, le respect de l’autre, l’entraide, l’écoute, la solidarité et la répartition équitable des tâches sont les clés de voûte d’une traversée dans l’harmonie. Les quarts s’organisent au sein de chaque bateau. Plusieurs formules sont possibles (horaires fixes ou décalés chaque jour) l’important est de préserver la bonne forme physique de chacun. Inutile de trop « tirer sur la bête », la fatigue engendre des erreurs et des tensions, ce qui nuit à l’ambiance et à la sécurité. Savoir se reposer est essentiel. Un bateau est un espace réduit, avec tout ce que cela comporte comme conséquences : peu de places pour ranger ses affaires, peu d’intimité, des mouvements mesurés, une rigueur nécessaire. Chacun doit veiller à ne pas gêner les autres et faire preuve d’empathie. Il n’est pas toujours évident de savoir ce qui pèse à l’un, ce qui dérange l’autre. En navigation hauturière, le partage et l’échange sont indispensables à l’harmonie de l’équipage. La traversée des Canaries aux Antilles, en particulier, dure plus de trois semaines, cela donne naissance à d’inévitables tensions. Une contrariété légère mais persistante tourne vite au conflit, souvent de façon disproportionnée, faute de dialogue. Surtout si la fatigue s’en mêle. En mer encore plus qu’à terre, faire régulièrement le point sur la vie en communauté désamorce ces tensions, simplifie et enrichit les rapports, la discussion gommant les incompréhensions, clarifiant les non-dits. Le Sac du marin d’identité et cartes bancaires de l’équipage sont … et l’aventure technique Un bateau bien préparé facilite beaucoup la navi- enfermées dans un container étanche équipé gation. Des pièces de rechange, des outils pour d’un bout et d’un mousqueton, prêt à être réparer, donnent à tous la quasi-certitude de emporté en urgence. Tout cela, en plus des traverser sans avarie majeure, en toute sécu- mesures de sécurité habituelles, afin d’éviter, rité. L’anticipation est mère de la sûreté. « Trop précisément, le recours aux solutions extrêmes. fort n’a jamais manqué », dit le proverbe marin. Traverser l’Atlantique reste une expérience d’exUne fois en mer, un contrôle régulier de l’usure ception, une poignée d’hommes et de femmes la du gréement est indispensable ; l’étude de la vivent ces jours-ci, beaucoup d’autres encore se lanceront. Les Ulysse en herbe météo, essentielle : inutile de découvriront à leur tour la joie s’engager dans le fameux En matière de du partage, de cette vie hors anticyclone des Açores et de du commun où les éléments subir ensuite de longues sécurité, pas priment sur le reste, mais où journées sans vent, qui mettent les nerfs à fleur de peau d’improvisation ! l’aventure humaine est omniprésente, quelles que soient les et nuisent à l’ambiance. conditions. Partir, est-ce mouEn matière de sécurité, pas d’improvisation ! Les extincteurs à poudre sont rir un peu, comme disait le poète ? C’est surtout secoués deux fois par semaine afin d’être opéra- vivre différemment et très intensément. tionnels à tout moment (la poudre pourrait se Répondre à l’appel du large en mettant le cap tasser…). Avant le départ, en Bretagne ou aux sur les Antilles, c’est aussi se donner les moyens Canaries, une manœuvre d’embarquement dans d’aller au bout de son rêve. le radeau de survie est réalisée. En mer, pièces Cette question est aussi traitée lors de la réunion préparatoire. Le sac doit être plus complet que pour une croisière côtière. Outre les gants de manœuvre, la torche étanche et le couteau, obligatoires, soulignons l’importance d’apporter sa pharmacie personnelle, en complément de celle du bord, avec notamment une crème solaire spéciale tropiques, des lunettes de rechange (que celui qui n’a jamais fait tomber d’objet pardessus bord dise le contraire et jette la première paire…), des sacs en plastique pour protéger les affaires personnelles, mais aussi des livres, jeux de cartes, CD… Et surtout, dès l’inscription au stage Transat : vérifier que l’on est en possession d’un passeport en cours de validité, obligatoire pour certaines escales dans les îles étrangères. TémoignageS - TémoignageS - TémoignageS Adeline, 29 ans, et Lorraine, 26 ans, se lancent en octobre 2012, de Bretagne aux Canaries, puis des Canaries en Martinique Adeline part sereine. « Après pas mal d’années aux Glénans comme stagiaire et maîtresse de maison, j’ai eu envie d’en apprendre davantage. Une pause de quelques semaines dans ma profession de consultante me permettra de traverser l’Atlantique puis de passer les fêtes de Noël en Martinique. Cette transat, pour moi, est un moyen de communication avec la nature. Je n’ai aucune appréhension sur la vie à bord, même si je crains un peu la fatigue qui engendre le mal de mer au début. Cette transat est surtout un vieux fantasme, j’ai toujours eu Tabarly pour livre de chevet. L’idée du voyage m’enthousiasme et j’aime la vie en mer : admirer les couchers de soleil, les paysages, avec cette alternance de moments de calme et de périodes plus sportives où le marin est soumis à l’élément. Ce sera une riche expérience pour la monitrice que je souhaite devenir ». Lorraine est marathonienne et voileuse de père en fille. «Originaire des Côtes d’Armor, j’ai passé mon monitorat de voile légère à la fin de mes études mais n’ai guère eu le temps d’encadrer. Il y a cinq ans, j’ai découvert la croisière en enchaînant les stages aux Glénans tout en poursuivant la pratique du dériveur, en Angleterre où je travaille. Pour moi, la transat est une tradition familiale, mon grand-père et mon père l’ont fait. C’est un challenge que d’apprendre à gérer l’entente de l’équipage, mais aussi de maintenir le bateau en bon état. Je souhaite vivement aussi apprendre à pêcher, tout en me perfectionnant dans le but de passer le monitorat de croisière. J’ai donné ma démission pour reprendre des études à l’étranger, début 2013, et cette transat me permet de me donner une nouvelle fois à fond dans ce que j’aime ». Dominique, chef de bord en 2011 « Encadrer une transat était une nouveauté pour moi. Quand on quitte le port, on ne peut plus compter que sur soi et l’équipage, d’où la nécessité d’une préparation soignée du bateau. Toutes les situations doivent être envisagées. Même chose pour l’avitaillement, on ne peut prendre le risque de manquer et il faut pouvoir conserver les aliments frais. Un filet suspendu dans le carré permettait aux fruits et légumes de voyager sans trop de dégâts. Lors de l’avitaillement, un plan du bateau avec des numéros pour chaque rangement (coffres, équipets…) a été dessiné sur un cahier. La liste d’aliments, dont chacun était numéroté selon son emplacement, permettait ainsi de trouver facilement l’ingrédient nécessaire. Par ailleurs, la gestion des déchets est un peu plus compliquée qu’en croisière côtière. Les boîtes de conserve vides ont été soigneusement stockées jusqu’à l’arrivée… soit 19 jours et 19h (nous étions un peu en avance sur le programme). A bord nous disposions du logiciel MaxSea, qui fournissait de précieux renseignements sur la météo, la position de l'anticyclone des Açores… Le tout en liaison avec la base de Concarneau, à qui je communiquais tous les jours notre position par mail. Malgré les moyens modernes de positionnement dont nous disposions (GPS, cartographie numérique) nous avons effectué des points astronomiques (méridiennes, droites de hauteur du soleil et d'étoiles) par les formules de calcul et avec une simple calculette qui donne les sinus et cosinus : deux pages A4 de calculs pour une droite de hauteur, sachant qu’il faut deux droites de hauteur pour faire un point. Les calculs et positionnements étaient vérifiés sur le logiciel Navastro téléchargé sur notre ordinateur de bord. Mieux vaut une mer calme pour y parvenir ! Le panneau solaire s’est révélé insuffisant, nous devions faire marcher le moteur deux heures chaque jour pour recharger la batterie et pouvoir, en particulier, allumer nos feux de route la nuit. Au large, j’ai fait beaucoup de topos, notamment sur le matelotage en général : nœuds, couture… J’ai dû recoudre 11 coulisseaux arrachés lors d’un empannage nocturne imprévu survenu malgré la retenue de bôme. Un moment d’inattention du barreur… J’avais désigné des responsables de la surveillance du gréement, du moteur, des voiles, des vivres… Cela nous a évité les mauvaises surprises. De même, un responsable incendie était nommé pour l’ensemble du stage. Encadrer un stage transatlantique est une riche expérience. Avec, en prime, les repas pris tous ensemble malgré les quarts, les tournois de belote, une très bonne ambiance, quoi ! » 5 Conseil Ad Hoc » d’apprentissage >Les « stades de la découverte à l’autonomie Nous vous exposons dans cet article le pourquoi d’une progression, à prendre comme un cursus vers l’autonomie et peut-être vers le monitorat (la meilleure façon de progresser, c’est enseigner). On peut reconnaître quatre stades d’apprentissages chez une personne s’engageant dans une activité sportive telle que la voile. Ces stades sont des passages normaux pour l’individu, qui pourront être dépassés plus ou moins rapidement. (Si vous êtes "voileux" confirmé, vous pourrez sans doute vous souvenir de vos débuts, et vous reconnaître dans le premier stade !) La voile étant une activité à dominante environnementale (ce sont les informations nous provenant de l’extérieur qui conditionnent nos actions), ces stades ne sont jamais figés ; c’est à dire que nous y fluctuons en fonction de notre confiance en soi, de l’impact de "l’agression du milieu", de notre fatigue, etc… 1er stade : nous sommes centrés sur nousmêmes. La recherche d’équilibre, la méconnaissance du bateau, tout cela nous déstabilise suffisamment pour que nous soyons obligé de regarder où l’on met nos pieds, où l’on peut s’asseoir, etc… Il est très probable que nous ne soyons pas en mesure de voir le bel oiseau qui passe à droite du bateau... ! 2ème stade : nous sommes centrés sur le bateau. Nous nous déplaçons plus aisément, avec un meilleur équilibre, sans dépense inutile d’énergie. Nous savons comment fonctionnent le stick, les sangles de rappel, les winches et nous connaissons leur emplacement. Nous appréhendons l’utilité des différents moyens de contrôle dont dispose le bateau. 3ème stade : nous pouvons être ouverts sur l’environnement. Nous sommes à l’aise sur le bateau et nous maîtrisons les règles de sécurité et les manœuvres 6 de bases à réaliser pour faire avancer le bateau, il nous est désormais possible d’observer le paysage et même de l’utiliser. Par exemple, nous tenons un cap en regardant la jolie tour derrière nous ! 4ème stade : nous pouvons être ouverts sur la gestion de la vie à bord. Nous avons une bonne expérience de navigation, et nous avons résolu un grand nombre de difficultés, seuls ou avec l’aide d’un moniteur ou d’un équipier, nous savons ce qu’il y a à faire et comment on le fait. Il est alors normal que nous souhaitions tenter des expériences, décider, nous projeter, utiliser au mieux et avec des objectifs précis tout ce qui créé le bateau et son équipage. ET LES NIVEAUX, ALORS ?… Les Glénans ont pris en compte ces stades pour permettre l’apprentissage de la voile au rythme de chacun. On peut distinguer quatre niveaux de progression: Trois voiles… Une étape de maîtrise où le bateau, bien que n’ayant pas encore livré tous ses secrets, est suffisamment connu pour être réellement "utilisé", dans le sens "exploité". Le stagiaire confirmé, et expérimenté est capable d’organiser une manœuvre. Quatre voiles… Et enfin une étape vers l’autonomie, où la recherche d’autres espaces de navigation, la prise en compte de tout ce qui fait la pratique de la voile (Sécurité, Technologie, Manœuvre et Conduite, Météorologie et Vie à bord en Croisière), permet d’aller au-delà du support, pour une pratique réfléchie. Les périmètres suivent... Pour suivre cette progression, vous remarquerez que Les Glénans proposent un cursus dans lequel les périmètres de navigation s’agrandissent. C’est-à-dire que vous vous initierez sur des périmètres restreints à proximité de la base et plus vous progresserez plus la zone de navigation s’élargira, pouvant aller jusqu’à la Transatlantique en croisière. Une voile… Une étape d’initiation où l’on abordera surtout les connaissances de base (vocabulaire, manœuvres de base, fonctionnement du bateau, sécurité personnelle). Deux voiles… Une étape de perfectionnement pendant laquelle le stagiaire est amené à prendre conscience des actions à réaliser sur un bateau : c’est la possibilité de se déplacer sur tout le plan d’eau en sécurité, et en croisière, participer au suivi de la route sur la carte. Nota bene : Il est important de respecter cette chronologie, en s’assurant la bonne maîtrise de chaque stade de progression, afin de ne pas se trouver en déficit d’expérience et d’expertise à un moment où ces qualités seront nécessaires. Aller trop vite, c’est risquer de se trouver parfois dépassé, et cette non maîtrise amène à une régression sur l’échelle des stades d’apprentissage (cf. plus haut) et une insécurité pour tous. Essai >Le RM 10.50, un voilier confortable en mer Un voilier aussi idéal pour s’échouer sur les grèves bretonnes que pour la navigation hauturière, un biquille qui file au près, une vision panoramique de l’intérieur, le RM 10.50 relève sans problème des défis rares sur un seul et même bateau. Laurent Petit, moniteur qui encadre les stages « chef de bord » aux Glénans, présente ce voilier ergonomique et idéal pour la navigation. L'intérêt du moniteur : J'encadre essentiellement des stages "chef de bord" où les stagiaires viennent se mettre en conditions complètes d'autonomie. La conception du bateau me permet de leur donner une grande indépendance en toute sécurité. De l’intérieur je peux, grâce à un rouf qui offre une vision panoramique exceptionnelle, tout autant contrôler le réglage des voiles que la navigation. L’ergonomie du bateau facilite une certaine convivialité et des échanges entre tous les membres de l'équipage qui sont, pédagogiquement, très favorables à la progression des stagiaires. Navigation : - Les stagiaires sont, en général, séduits par la navigation sur ce bateau, son tempérament en mer, la grande place à bord, - Depuis le carré, nous avons une visibilité exceptionnelle sur l'avant et les côtés à travers le rouf panoramique. C’est idéal pour surveiller la navigation, les balises, les autres navires, etc ... Tout le travail de veille peut être fait depuis l'intérieur. - Le bateau atteint sans problème les 9/10 nœuds. Un biquille performant et idéal pour s’échouer : - Le RM 10.50 ( le 10.60 aussi) est un biquille conçu pour s'échouer avec les trois points d'appuis de la coque au sol (les deux quilles et le safran). En Bretagne, c’est très pratique pour s'échouer sur l’estran et profiter de cadres naturels préservés comme à Perros Guirec, Bréhat, Sauzon, Chausey. Peu de bateaux, aussi performants, permettent l'échouage, et en général les stagiaires apprécient la manœuvre. Vous retrouverez les RM 10.50 au départ des stages de Vannes et Paimpol, et pendant l’hiver aux Antilles.Le bateau est un biquille intelligemment conçu qui remonte très bien au près, contrairement à la réputation des générations précédentes de biquilles. En effet, les lests sont profonds et portés par des voiles de quille anti-dérive conséquents. L’angle des voiles de quille par rapport à la verticale favorise l'efficacité du voile anti-dérive. Le tirant d'eau est important (1.65 m pour le 10.50). Le résultat global donne un bateau très performant qui remonte facilement de 32° à 35° du vent apparent et qui dérive peu. - Le bateau est équilibré à la barre : bien réglé, pas besoin de l'aider à barrer, il maintient son cap sans écart. Il est adapté à la navigation hauturière. Il fait partie des bateaux qui traversent l’Atlantique pour les stages aux Antilles. Cockpit : - Le cockpit est spacieux. La répartition des winches une paire proche de la descente et une autre à l’arrière les rend faciles d’accès. L’équipage peut se répartir efficacement sans gêner le barreur. - Le rail d'écoute de grand-voile, situé à l'arrière du cockpit, libère de la place pour les mouvements des équipiers. - Les deux grands coffres à l'arrière, à plat pont, sont très pratiques pour les voiles, les pare-battage, l'annexe, le mouillage léger ... Gréement : - Le RM 10.50 est gréé en côtre avec étai et bas étai sur lequel on peut endrailler une deuxième voile, ce qui permet de multiplier à l'envi les combinaisons de voile entre génois/trinquette, solent arisable/trinquette et grand-voile à trois ris. - Dans la configuration solent/trinquette, nous avons un gréement avant fractionné qui fonc- tionne particulièrement bien dans du vent soutenu, l'équipage pouvant à loisir soit réduire le solent, soit l'affaler. Sous trinquette seule, le bateau peut encaisser un bon coup de vent. - Cette configuration en voilure d'avant fractionnée permet d'envisager des navigations dans le gros temps en toute sécurité car elle ne nécessite que très peu de manœuvres pour l'équipage. - Le bateau est équipé d’un spi asymétrique dont l'amure est frappée sur le davier. habitabilité : Les dimensions de la table à carte permettent de maintenir une carte grande ouverte pour le suivi de la navigation. - Le bateau bénéficie d’une hauteur sous barrots de 1.90 m. - L’habitabilité est intéressante car on peut entrer à huit sans aucun problème de place : lit breton de deux places à l'avant, quatre places dans le carré grâce à deux bannettes surélevées et une cabine double à l'arrière tribord. - Les toilettes et la soute à voile et à matériel divers sont situées sur l'arrière bâbord. - La cuisine en U se prête parfaitement à la préparation des repas pendant la navigation. - Beaucoup de rangements, partout, sous les bannettes, etc ... CARACTéRISTIQUES TEChNIQUES : Bateau conçu par le chantier Sysba Marine et repris par Fora Marine à la Rochelle Architecte : Marc Lombard Année de lancement : 1998 (élu meilleur bateau de l’année en 1999) Monocoque Biquille Longueur : 10.47 mètres Largeur : 3.95 Coque en Contre plaqué Epoxy Tirant d’eau : 1.6 m Voilure au portant : 70 m2 Gréement fractionné Spi asymétrique Roof panoramique 7 © SNSM / P. Plisson 3 questions à… > Nicolas Roncière «une belle solidarité s’est manifestée au sein de l’équipe » Depuis le mois de septembre, Nicolas Roncière est devenu le nouveau chef de base à l’île d’Arz, il a fait ses preuves en tant qu’adjoint voile légère, aux côtés de Pierre Eliet à qui il succède. Peux-tu nous parler de ton parcours ? (aux Glénans, formation…) J’ai une formation d’éducateur spécialisé, je travaillais en région parisienne. Puis, j’ai été bénévole longue durée dès novembre 2007 à Arz, j’ai tout de suite accroché, j’ai alors passé mon Brevet d’Etat à Quiberon. Je pensais retourner à Paris, mais j’ai eu la chance d’être embauché par Pierre Eliet alors chef de base de l’île d’Arz pour remplacer Tom Daune qui partait en Irlande. En novembre 2010, je suis devenu adjoint voile légère jusqu’en septembre dernier, puis j’ai été titularisé chef de base de l’île d’Arz. Je suis ravi d’avoir ce poste, c’est sympa de bosser pour l’association à laquelle je suis très attaché. Quel est le bilan de ta saison ? (en tant que chef de base par intérim) La météo a été capricieuse, du vent et de la pluie, même dans le sud. Dans l’ensemble, nous 8 avons eu très peu de soucis, cela démontre la qualité des encadrants. Le petit bémol, c’est la légère baisse de l’encadrement bénévole qui sera un des axes de travail sur lequel je vais me pencher. Nous avons vécu le départ de Pierre Eliet et Pierre Boivin, l’équipe a été chamboulée car ils ont compté et œuvré pour la base de l’île d’Arz. Je garde à l’esprit, cette année, qu’une belle solidarité s’est manifestée au sein de l’équipe (BLD, saisonniers et permanents) pour combler les absences. En tant que nouveau chef de base de l’île d’Arz, quels sont les points que tu souhaites améliorer concernant l’accueil des stagiaires, la flotte, les équipements ? L’île d’Arz est un lieu où il fait bon vivre, l’une des priorités de Pierre était de rendre le site plus accueillant et agréable à vivre. Je tenais d’ailleurs à lui rendre hommage et souhaite poursuivre les priorités qu’il s’était fixées. L’objectif serait donc de commencer par améliorer l’accueil à Vannes, autour de la flotte croisière, car nous n’avons pas d’atelier, ni de vrai lieu d’accueil. Le plan d’eau de l’île d’Arz est idéal pour la voile légère, car nous n’avons jamais de houle, ni de grosses vagues sur les plages. La diversité de notre flotte permet de découvrir le golfe du Morbihan de différentes manières. Et puis nous avons des supports assez spécifiques et intéressants sur toute la flotte, qui permettent d’avoir une offre complémentaire de celle des autres bases bretonnes. En ce qui concerne la formation moniteur, nous souhaitons progresser sur le suivi de l’alternance pédagogique. Durant la saison 2013 nous assurerons plus de présence auprès des jeunes moniteurs, afin de mieux les accompagner dans leur formation. Au portant > Cet hiver, partez naviguer aux Antilles Pas sérieux les stages de voile aux Antilles ? Détrompez-vous. Chaque hiver le souffle des alizés fournit des conditions idéales pour propulser les bateaux à bonne allure. Dans un cadre paradisiaque en prime bien sûr… Pendant que les bases de la métropole profitent de l’hiver pour rénover les coques, entretenir les voiles et vérifier le matériel, la saison aux Antilles bat son plein. De décembre à mars, il est possible de poursuivre sa formation nautique dans le cadre idyllique de la mer des Antilles. Chaque année, trois voiliers des Glénans traversent l’Atlantique pour accueillir les stagiaires dans les eaux tropicales. Là-bas, l'hiver est synonyme de soleil, d'eau à 28°, de coraux, de poissons et d’oiseaux exotiques, et du souffle de l'alizé dans les voiles. Chaque année, environ 200 stagiaires vivent l’aventure. Au-delà de ses paysages de cartes postales, la mer des Antilles offre des conditions excellentes de navigation, grâce aux alizés, des vents permanents et réguliers qui soufflent de 5 à 20 nœuds de décembre à mai. Pendant cette période, le vent arrive directement du nord-est, les nuages sont peu importants et les averses brèves et rares. La disposition des îles crée aussi des conditions intéressantes avec des variations du vent très rapides. La navigation alterne entre des espaces protégés et la pleine mer. Ceux qui rêvent de doigts 10 de pied en éventail sur le pont seront surpris des voile, les ports sont encore peu nombreux ce qui fréquents ajustements de voile nécessaires. Dans implique un apprentissage de l’autonomie pour les chenaux entre les îles, le vent peut monter et gérer son eau et son avitaillement. Les mouilredescendre assez vite avec des grains à 30-35 lages sont à l’évidence un des atouts des nœuds. Du côté exposé à l’Océan Atlantique, la stages : les abris naturels, situés surtout sur les mer est parfois agitée et la houle forte, il faudra façades ouest des îles, côté Caraïbes, font partie du charme de la croisière. Certaines îles apprendre à bien négocier les vagues. La navigation réserve aussi quelques surprises comme les Tobago Cays sont aussi protégées locales : balisage rouge et vert inversé, cartes par une barrière de corail. Il est facile au petit marines pas très précises, peu de signalisations. déjeuner ou le soir d’observer la vie sous-marine avec un masque et des palmes Pour l’approche des îles, il faut pour profiter pleinement du apprendre à se repérer sur le plan d’eau en s’aidant de la topogra- Ceux qui rêvent voyage. L’immersion dans la nature, avec phie et des alignements. La maîde doigts la rencontre d’animaux marins trise du GPS est indispensable. de pieds est un privilège à savourer… On navigue parfois « à la couleur Vous croiserez à coup sûr un vol de l'eau » pour distinguer les récifs en éventail frégates ou un banc de grands de corail colorant la mer bleue de seront surpris de dauphins, et peut être des torblanc-vert. La nuit tombe vite aux tues, des cachalots, des raies Antilles et la signalisation étant quasi inexistante, les départs se font générale- etc. Les mouillages permettent des baignades ment tôt le matin pour finir les étapes avant inoubliables, à la rencontre des coraux et de l’obscurité. Les navigations de nuit se feront uni- poissons multicolores… Et côté gustatif, les fruits et les poissons locaux vous consoleront si quement en navigation hauturière. Même si les Antilles sont un paradis pour la par hasard le vent vient à manquer une journée. Découvrir une grande liberté de navigation Les croisières, qui ont toutes un objectif de destination, laissent un large choix dans les itinéraires selon les désirs du groupe : c’est l’occasion de choisir avec l’équipage son périmètre de navigation et sa route en sortant des sentiers battus, et en allant à la découverte de criques moins connues. Les Glénans proposent six stages différents aux Antilles, deux de niveau 2 et les autres de niveau 3,qui nécessitent des pré-requis. Les stages se font dans le périmètre des « Petites Antilles », au départ du port du Marin à la Martinique. Pour les débutants, navigation côtière à la Martinique et au sud vers l’île de Sainte-Lucie. Les plus expérimentés choisiront de pousser jusqu’à l’archipel des Grenadines et des Tobago Cays toujours vers le sud, ou vers le nord en direction des Saintes. Les plus aguerris chercheront à atteindre Antigua au nord et la Barbade au sud-est. N’oubliez pas votre passeport, car vous aborderez différents pays pendant votre périple. Les stages se font sur des bateaux qui peuvent accueillir 6 à 7 stagiaires et un chef de bord. Aux Antilles comme ailleurs, c’est l’équipage qui assure toutes les tâches de la vie à bord. Et la pédagogie reste la même. Afin de faciliter l’arrivée sur place, les chefs de bord contactent souvent l’équipage avant le départ pour, prendre un taxi etc. Il y a aussi la possibilité d’être accueilli dès le vendredi soir et de dormir sur les bateaux. CEt HivEr EmbArquEz à PAimPoL ! Une période propice à l’apprentissage En termes d'apprentissage par exemple, vous pourrez vous entraîner aux arrivées de ponton à la voile avec un bateau de plus de 10 mètres. Il n'y a qu'en hiver que vous pourrez le faire ! En effet, les plans d'eau et les ports sont moins chargés en basse saison, si bien que le travail des manœuvres de port est plus facile. Ensuite, le vent est toujours au rendez-vous à cette époque, et la météo permet d'apprendre à naviguer dans des conditions plus exigeantes, ce qui est très formateur. Thierry, a participé à un stage "Grand Voile" (niveau 1 voile) en février à Paimpol. "Je me suis volontairement inscrit à cette époque de l'année, raconte-t-il. Mon objectif est de devenir moniteur aux Glénans, si bien que je cherche à varier les conditions de navigations pour être bien préparé en vue de mes futures navigations. Pour devenir autonome, je pense qu'il est bon de naviguer en toute saison". Enfin, de l'avis de beaucoup, l'état d'esprit des stagiaires et des moniteurs est particulier en basse saison, les équipages étant majoritairement constitués de passionnés, vos journées en mer seront souvent plus courtes mais plus intensives. Les équipages sont en général bien motivés et tout le monde a le temps de passer à tous les postes de navigation. Les Glénans lancent, avec la programmation 2013, les prix doux en hiver :une baisse de 5% sur nos prix en février et en mars (hors stages aux Antilles). JournaL de bord deS 7 STageS aux anTiLLeS NivEAu 2 voiLEs ■ Stage Martinique, 7 jours, 2 voiles Navigation ponctuée de mouillages au départ du port du Marin autour de la Martinique, avec des escales à Saint-Pierre en passant par l’anse d'Arlet et l’anse Dufour... Découvertes de sites remarquables. ■ Sainte Lucie, 7 jours, 2 voiles Brève remontée vers Fort-de-France, familiarisation avec les techniques de mouillage dans des sites remarquables (anse d'Arlet, anse Dufour...), avant de mettre le cap au sud. Par de petites traversées et des passages des chenaux, découverte de Sainte-Lucie. Navigation plus longue pour revenir au port du Marin. NivEAu 3 voiLEs ■ Les Saintes, 7 jours, 3 voiles Cap au nord vers le très beau périmètre des îles des Saintes, archipel paradisiaque. Si météo clémente, découverte de la Réserve naturelle Cousteau (masque requis), de MarieGalante – site historique - et éventuellement l’île pittoresque de La Désirade. Stage technique qui nécessite de bien gérer son temps pour pouvoir faire l’aller-retour aux Saintes en une semaine. Permet d’approfondir les compétences de navigations de jour comme de nuit. . ■ Antigua, 14 jours, 3 voiles Cap vers l’archipel des Saintes, la Guadeloupe, puis l’île d’Antigua au nord. Retour par l’île de Montserrat qui abrite le volcan de la Soufrière puis grande traversée jusqu’à la Dominique et retour en Martinique. Objectif de perfectionnement de la coordination d'équipage, des compétences en navigation (relèvement, estime, pilotage) dans une croisière pouvant inclure des navigations de nuit au large. ■ Stage La Barbade, 14 jours, 3 voiles Cap au sud-est côté Atlantique vers la Barbade, la plus British des îles antillaises puis retour par le nord des Tobago Cays, les îles Grenadines et Sainte-Lucie. Points forts : cabotage côté Caraïbes, mais aussi grandes traversées et navigations hauturières côté Atlantique (traversée de 130 milles). ■ Stage Grenadines, 14 jours, 3 voiles Départ pour Sainte Lucie, petites étapes dans les îles Grenadines permettant de profiter pleinement des paysages fantastiques des îles coralliennes : plages de sable blanc, cocotiers, eaux turquoises à 28 °C... ■ Stage Tobago Cays, 14 jours, 3 voiles Navigation dans l'archipel des îles Grenadines puis des Tobago Cays jusqu'à l'île de Grenade au sud. Poussières d'îles aux noms charmants:Moustique, Petit Bateau, Petit Tabac, Mayereau... perdues sur une immensité bleu turquoise. Navigations courtes pour savourer le cadre magique et profiter de l'alizé. Possibilité de navigation plus longue pour terminer le stage. 11 © SNSM / P. Plisson iLS L’onT diT... « on est tout de suite dans l’action » Emmanuelle Coutant, 27 ans « J’ai eu l’occasion de faire du bateau au mois de mai avec des amis et je voulais être plus active à bord. Il fallait donc que j’apprenne la technique. Mes amis m’ont conseillé d’aller aux Glénans où ils avaient appris. Je me suis inscrite pour un premier stage d’initiation Azur en août à l’île d’Arz. Je naviguais toute la journée sur des petits voiliers et je dormais le soir sur la base de l’île. J’ai bien aimé faire cette initiation en groupe. C’est stimulant d’être avec d’autres. Au départ, on a parfois des attentes et des niveaux un peu différents, mais on progresse tous ensemble et je trouve qu’on apprend vite. Je suis revenue très enthousiaste du stage. Toutes les manœuvres se font sous l’œil attentif des moniteurs et on est tout de suite dans l’action. J’ai appris à mieux comprendre le réglage des voiles aux différentes allures, à me repérer par rapport au vent, à préparer le bateau, à intégrer les mesures de sécurité. On a même eu l’occasion d’envoyer le spi. Pour progresser, je n’avais pas envie de laisser passer trop de temps entre deux stages. J’ai donc enchainé trois mois plus tard avec un stage croisière Sillage à Paimpol, de niveau 2. C’était début novembre, mais le temps était beau, et nous avons pu naviguer de nuit. Là aussi, c’était intense. J’ai pu mettre en pratique tout ce que j’avais appris en niveau 1 et acquérir de nouvelles techniques. Humainement, c’était fort de passer une semaine avec les mêmes personnes. Ultime cadeau, nous avons eu la chance de croiser des dauphins ! Je pense déjà à un prochain stage en mai. Le moniteur m’a conseillé de passer en niveau 3… » 12 témoignages >Lu sur le forum « J'envisage de participer à un stage 3 Voiles en Irlande. Je recherche des témoignages de stagiaires ou moniteurs qui ont participé à un de ces stages. Quelles sont les conditions de navigation dans le secteur, état général de la mer, conditions météo habituelles. Quelle est la meilleure période ? Merci d'avance pour vos avis éclairés. » « Bonjour, J'ai encadré pas mal de semaines en Irlande cette année et je vais donc te donner mon avis.... Déjà le plan d'eau est vraiment magnifique, de loin plus beau que ce que tu peux trouver sur d'autres plans d'eau; des côtes sauvages et encore vierges, sans les centaines de maisons de parisiens et très peu de monde sur l'eau. De nombreuses baies /embouchures où s'abriter et ou l'on trouve des moutons et des vaches sur les collines d'entrée, surveillant les navires entrant, pas mal de dauphins, même des baleines en hiver et beaucoup de phoques (proches de Baltimore). Des pubs toujours aussi accueillants au bord du feu et avec un match de rugby ou de foot gaélique à la télé. En ce qui concerne la navigation, elle n'est pas très compliquée, peu de balisage mais il est plus que suffisant et en cours de pose: rien que cet été, 5 nouvelles bouées dans la baie de Baltimore..... Il s'agit surtout de lecture de paysage, liaison carte/paysage, être à 15m de la côte et pourtant à plus de 45m de fond..... En ce qui concerne la mer, c'est clair que les longs trains de houle d'atlantique nord sont intéressants et bien formés, notamment jusqu'en mai, ca tend à se calmer un peu pour l'été, très amusant donc pour le travail de barre. Pour la météo, soyons réalistes, fait pas forcément très chaud mais au moins on a rarement les chaleurs insupportables du sud ... mais a part ça, la météo est semblable à celle de la Bretagne nord. Si tu y vas en mai/juin, Baltimore est très animée avec des festivals tous les week-ends (pirate, wooden boat, fiddle fair, etc.) et du coup le port devient extrêmement animé... » Construction du bar de Marseillan par le Comité de Secteur Méditerranée. bénévolat >Claude Israël-Janin : « Le Comité de Secteur ? Une seconde famille ! » A la veille de passer le relais, Claude Israël-Janin, 59 ans, nous raconte son expérience de trois ans comme présidente du Comité de Secteur Méditerranée. Le Courrier des Glénans : Pourquoi t’être Claude Israël-Janin : Le Comité de Secteur engagée dans le Comité de Secteur Méditerranée jusqu’à en prendre la présidence il y a trois ans ? Méditerranée, qui compte une cinquantaine de fidèles et une quinzaine de participants réguliers, est très actif. Chaque mois, je fais la route pour les retrouver car je travaille à Toulouse comme chef d’établissement en collège. Cela demande de l’énergie, mais en retour, je reçois beaucoup ! J’ai un grand plaisir à partager avec les membres du Comité, avec les salariés, les autres bénévoles et les stagiaires, la vie des bases et ses projets. Ils sont devenus comme une seconde famille ! Et puis, nous faisons un vrai travail de terrain et cela me plaît. Nous participons à de gros travaux, comme la construction d’un nouveau bar, le montage et le démontage du Fazzio chaque année… Nous aidons aussi à la maintenance du matériel nautique, à la logistique des événements et réalisons parfois des tâches plus modestes comme le jardinage. Même si les actions que nous réalisons ne sont pas toujours valorisantes, elles participent je crois à la dynamique de la base et favorisent les échanges entre tous sur le principe « chacun a quelque chose à apporter à l’autre ». Claude Israël-Janin : Le Comité de Secteur, un groupe d’adhérents des Glénans qui s’engage de manière bénévole dans la vie d’une base nautique, ne compte pas que des « as de la voile ». J’en suis la preuve ! Quand je suis arrivée au comité à Marseillan, il y a une dizaine d’années, je n’avais jamais fait de stage aux Glénans et je n’avais aucune compétence nautique particulière. Mais j’y suis venue parce que, outre mon amour de la mer, je partageais les valeurs de l’association : ouverture et tolérance, échange et partage, solidarité aussi. Ce n’est qu’après que j’ai fait mes premiers stages en croisière. Au sein du Comité, j’ai commencé en réalisant de petits travaux. Petit à petit, j’ai eu envie de prendre plus de responsabilités, de m’engager de façon plus importante et c’est comme cela que j’en suis arrivée, il y a trois ans, à prendre la présidence du Comité de Secteur. Le Courrier des Glénans : Au terme de ton mandat de trois ans, que retiens-tu de cette expérience ? Le Courrier des Glénans : Tu as souhaité t’engager dans des projets, et ce au-delà de ta participation au Conseil d’Administration de l’association. Pourquoi ce choix ? Claude Israël-Janin : Participer au Conseil d’Administration (CA), c’est un apprentissage progressif ! Au début, j’y ai cherché ma place et puis, petit à petit, j’ai compris comment je pouvais contribuer aux échanges et aux débats. J’ai eu envie aussi de m’investir plus. C’est au CA que se prennent les décisions mais ce qui se vit entre les séances nourrit aussi le projet associatif. Ainsi, j’ai pu participer à la mise en place du Comité de Secteur Irlande, aux commissions thématiques mises en place l’année dernière pour animer la réflexion et enfin au comité de pilotage du Grand Conseil. Le CA et le bureau sont les garants du projet associatif. Ils doivent pour cela rester des lieux de débat et travailler en lien étroit avec l’ensemble des instances qui constituent la particularité de notre association (Comité d’Honneur, Conseil des Moniteurs et des Encadrants bénévoles, Commissions). C’est à ce prix que nous pourrons nous assurer que les actions menées sont toujours en phase avec ce projet mais aussi viables financièrement. Ce qui, dans le contexte économique actuel, représente un vrai défi mais n’en n’est pas moins passionnant ! 13 Vie associative > Participez aux activités bénévoles en breF... il y a 50 ans aux Glénans… Le 5 août 1962, baptême réussi pour « Glénan », voilier de course croisière (architecte J.H ILLINCARORTH et A.PRINROSE), mis à l’eau le 8 juillet 1962 il se classe 2e dans le « Channel Race », le 5 août 1962, skipper Philippe Bernardin. Il récidive en prenant la première place dans la course Torbay-Rotterdam le 15 août 1962, barré cette fois par Jean-Louis Goldschmid. Le détail de ces courses est relaté dans le n°30 de «Glénans informations et documents de novembre-décembre 1962 ». syzygie 2012 Vous étiez 450 samedi 8 décembre à venir danser à la grande fête des Glénans. Le groupe Oliv’et ses noyaux a animé la première partie de soirée et le DJ a pris le relais pour maintenir l’ambiance jusqu’à 6h du matin. Une équipe de 20 bénévoles s’est relayée tout au long de la nuit pour assurer la logistique (aménagement, tenue du bar, rangement, photos…). Nous remercions tout le monde pour cette belle soirée et espérons vous retrouver encore plus nombreux l’an prochain ! 14 secteur Arz secteur Paimpol COnTACT : ■ Olivier PArDESSUS – Président E-mail : [email protected] COnTACTS : ■ Pierre-Yves CAYLA - Président E-mail : [email protected] > 19-20 janvier :Installation de l'enclos et des boucs à l'Ile Verte. > 23-24 février :Travaux de terrassement sur Coz Castel et/ou déplacement boucs Ile Verte. > 6-7 avril :Préparation de l'Ile Verte pour le projet topographie avec montage d'une Yourte. > 8-12 mai :Weekend travaux Ile Verte et une journée de navigation :murs de l'île verte, et buses pour les Cunégonde. > 25-26 mai :Participation à l'organisation du Rallye Nautique. > 29-30 juin :Ouverture du site de l'Ile verte. > 31 août -1er septembre :Désarmement du site de l'Ile Verte. > 16-17 novembre :Désarmement des bateaux + Assemblée Générale du Comité de Secteur > 19-20 janvier :entretien des bateaux de croisière à Vannes > 09-10 février :entretien des bateaux de croisière à Arz et/ou à Vannes > 02-03 mars :réarmement de la voile légère et entretien des espaces verts > 30 mars-01 avril :pas de thème précis > 08-12 mai :week-end secteur (places limitées) > 18-20 mai :week-end secteur > 14-15 septembre :entretien de la base > 01- 03 novembre :week-end secteur (places limitées) > du 09 au 11 novembre :Assemblée Générale du Comité de Secteur secteur Archipel COnTACT : ■ Sophie MArCHAnD - Présidente E-mail : [email protected] > 2- 8 mars 2013 : travaux d'ouverture Penfret, > 30 mars- 1er avril : Armement Concarneau, > 28 avril - 3 mai : travaux d'ouverture Bananec et travaux Cigogne, > 8 - 12 mai : travaux d'ouverture Drenec (1ère Partie), > 17 - 20 mai : Rallye Nautique, > 18 - 20 mai : travaux d'ouverture Drenec (2ème Partie), > 23 - 24 mai : Défi Alphakite, > 8 - 10 juin : Rallye des Entreprises, > 13 - 15 Septembre : Rallye de la Rentrée Les inscriptions aux activités doivent intervenir au plus tard 10 jours avant la date. secteur irlande COnTACT : ■ Emma SWEEnEY - Présidente E-mail : [email protected] secteur méditerranée COnTACTS : ■ Chloé VITrY - Présidente E-mail : [email protected] >26-27 janvier Préparation base + réarmement croisière à Marseillan >23-24 février :Week-end travaux à Marseillan >16-17 mars :Week-end travaux à Marseillan >06-07 avril :Fin réarmement voile légère + préparation Raid Cata à Marseillan >27 avril-03 mai :Montage Fazzio et construction d’une tonnelle A la Maison de la Mer à Bonifacio >18-20 mai : Raid Cata à Marseillan >15-16 juin :Week-end travaux à Marseillan >13-14 juillet :Week-end travaux à Marseillan >14-15 septembre :Week-end travaux + préparation Multi Défi à Marseillan >14-20 septembre :Démontage du Fazzio avec 2 jours de navigation à Bonifacio >28-29 septembre :Multi Défi à Marseillan >5 et 6 octobre : « Faites du bénévolat » à Marseillan >23 et 24 novembre :Assemblée Générale du Comité de Secteur à Marseillan >14 et 15 décembre :Week-end travaux à Marseillan vie associative > Calendrier institutionnel 2013 JANVIER 19 janv Bureau FEVRIER 16 fév 17 fév Conseil d'Administration (comptes) – Paris Grand Conseil :restitution nationale – PARIS (FIAP) MARS 23 mars Bureau AVRIL 13 avril Assemblée Générale (matin) / Conseil d'Administration (AM) MAI 17 18 23 25 25 au 20 mai au 20 mai et 24 mai mai au 27 mai 13e Rallye nautique - Concarneau 11e Raid Cata - Marseillan 4e Défi Alphakite - Concarneau Bureau 4e Rallye nautique - Paimpol JUIN 8 juin 8 au 10 juin Conseil d'administration 8e Rallye des Entreprises - Concarneau SEPTEMBRE 13 14 21 28 28 au 15 sept au 16 sept sept sept et 29 sept 2e Rallye de la Rentrée – Concarneau Challenge Pluri’Elles – Paimpol Bureau Bureau téléphonique (en option) 3e Multi Défi – Marseillan OCTOBRE 12-13 oct. 26 oct CA/CD Bureau NOVEMBRE 1er au 3 nov 16 nov Prépa Frères de Mer – Ile d’Arz Conseil d’Administration (budget, investissements) DECEMBRE 6 déc 7 déc 7 déc 7 déc Nuit nautique au Salon nautique Assemblée Générale des Moniteurs, matin (Salon nautique) Bureau, après-midi Syzygie La date du Grand Conseil a été décalée au 17 février. PhiLiPPe harLé, archiTecTe navaL Identité : Philippe Harlé. Profession : architecte naval. Vingt ans après le décès de Philippe, sa femme Claude Harlé a pris son courage à deux mains pour rédiger, avec le journaliste Dominique Le Brun, illustrations et témoignages de grands navigateurs à l’appui, la monographie complète de la production de son mari. Analyse d’un livre original (1) que l’on peut offrir et, pourquoi pas ?, offrir à soi-même! En trente ans, plus de deux-cents bateaux différents totalisant une flotte de quatorze mille exemplaires sont nés de la planche à dessin de Philippe Harlé. Mais combien de membres actuels des Glénans se doutent-ils que cet architecte naval— probablement le plus créatif des architectes de sa génération—a fait ses grands débuts professionnels comme conseiller technique de notre association durant les des années 50 ? Aux Glénans, il dessine ses trois premiers bateaux, d’abord le « Farfadet », petite prame à bouchains vifs, puis en 1959, le « Berceau », petit bateau à voiles et à moteur dont le pont au ras de l’eau et l’arrière vertical facilitent le redressement des dériveurs chavirés et la récupération des équipiers; enfin, encore en 1959, « L’Archipel » (qui plus d’un demi-siècle après son lancement continue à assurer les liaisons entre Concarneau et les îles). Et sait-on encore qu’il a été le coordonateur du tome I paru en 1961 de la première édition imprimée du « Cours de navigation des Glénans », la seule éditée en deux volumes ? Ceux qui ont côtoyé Philippe Harlé se souviennent d’un homme de caractère, râblé et endurant, à l’humour redoutable prêt à exploser. Après avoir navigué sur un Caneton « Brix », ce Normand d’origine, grand amateur de contrepèteries, avait cassé sa tirelire pour s’offrir avec d’autres Cauchois un bateau de pêche anglais de type « Falmouth quay punt » En es-tu sûr? qu’ils avaient appelé « Congre debout » ! De 1962 à 1991, année de son décès, Philippe Harlé – installé à La Rochelle à partir de 1968— va concevoir un nombre considérable de modèles de voiliers. Le « Muscadet », « L’Armagnac » et le « Sangria » appartiennent aux séries les plus connues et les plus répandues encore à ce jour, mais il faut aussi évoquer le « Cognac », le « Fantasia », le « Mallard 9 mètres», le « Naïade », , le « Sauvignon », le « Vodka »… Avec un large éventail de bateaux, ce navigateur qui pratique aussi bien la croisière au large que la régate sait concrétiser les attentes des plaisanciers à la recherche du bateau de leurs rêves. Contreplaqué marine, aluminium ou encore polyester, aucun matériau ne lui est étranger.et les bateaux Harlé ont considérablement marqué la pratique de la plaisance sur toutes les mers. En portant à bout de bras son livre, Claude Harlé aura largement contribué à maintenir le nom de Philippe Harlé dans le monde de la plaisance. (1). « Philippe Harlé, architecte naval », par Claude Harlé et Dominique Le Brun (livre relié sous jaquette, 144 pages, Editions Le Télégramme, 2011, 24,90 € en librairie). 15 > Procès-verbal de l’Assemblée Générale des Glénans du 14 avril 2012 Comptes rendus > Assemblée Générale 2011 Sur convocation du Président, les membres de l'association se sont réunis en Assemblée Générale le 14 avril 2012 au Fiap Jean Monnet, 30 rue Cabanis à Paris 14e. Dans un 1er temps, le Président Jean-Pierre Glasser présente l'ordre du jour de l'Assemblée Générale. Il sollicite des scrutateurs :Bernard Béchennec, Paul Macor, Yoram Bosc-haddad se proposent et sont élus à l'unanimité. Est appelée en qualité de secrétaire Claude Israël-Janin, Présidente du comité de secteur Méditerranée. Le Bureau ainsi constitué constate que l'Assemblée Générale peut délibérer validement. La séance est ouverte à 13h45.La feuille de présence est émargée par chaque membre présent. Il est à noter que l'ensemble des supports de présentation de l'Assemblée Générale est disponible sur demande au Ponton des Glénans. Le Président indique que Laurent Martini, Délégué Général de l'association, interviendra en début de séance, étant ensuite obligé de s’absenter. Il fait ensuite mémoire de la disparition en 2011 de deux figures majeures de l’histoire des Glénans : - Celle de Gilbert Grou-Radenez, résistant qui fut aussi le 1er adhérent des Glénans et qui est décédé au mois d’octobre, - Plus récemment le décès de henri Desjoyeaux, l’un des pères fondateurs des Glénans, ancien membre du Comité d’honneur et 1er chef de bord de Sereine. L'assemblée observe une minute de silence à leur mémoire. Le secrétaire introduit ensuite les présentations. I. Rapports annuels et débats 1) Rapport d'activité (par Laurent Martini, Délégué Général) L'année 2011 reste une bonne année, tant quantitativement que qualitativement. Quelques éléments : ■ le nombre d'adhérents est en augmentation et celui des journées de stage également (1 %). Il faut cependant noter que les gens s’inscrivent plus souvent, mais moins longtemps. ■ L’encadrement bénévole a suivi l’augmentation de l’activité, et le taux d’encadrement bénévole a augmenté de 4 points. ■ Ce sont les stages dériveurs qui ont connu la plus forte augmentation (+40 %) et les stages à destination connaissent également un grand succès. 16 ■ Le nom de Pluriel a été abandonné au profit de « Service groupes » ; ce service connaît une légère augmentation, tant en nombre d’inscrits qu’en terme de journées de stages. ■ On note également une augmentation significative du nombre d’inscrits sur les formations de niveau 4 en dériveur (+37 %) ainsi que du nombre de moniteurs sur les stages de perfectionnement. ■ En matière de formation professionnelle, les résultats sont bons : sur 10 stagiaires, 9 ont obtenu le BPJEPS et 4 le CS croisière. 2) Rapport financier (par Nathalie Delorme et Romain Zimmermann, Trésoriers de l'association) Les deux trésoriers présentent le bilan et le compte de résultats et les commentent : ■ les produits d'exploitation ont été en hausse (+6,6 %) ; ■ les charges d'exploitation ont été bien maîtrisées, avec une hausse moins importante que celle des produits (5,4 %). ■ le résultat net pour 2011 en comparable hors Irlande est positif. Il est à noter que les produits liés aux stages en Irlande ne peuvent encore être reconnus dans notre comptabilité, et que les charges doivent être refacturées au GISC. L’intégration de l’Irlande aux Glénans devrait cependant intervenir sous peu. Nathalie Delorme fait ensuite lecture des rapports du Commissaire aux comptes, M. JeanPierre Vercamer, du cabinet Deloitte et associés. Ces rapports certifient que les comptes de l'association sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice. Les comptes sont certifiés sans remarque ni réserve. > Procès-verbal de l’Assemblée Générale des Glénans du 14 avril 2012 II. Présentation des activités bénévoles III. Rapport moral (par le Président, Jean Pierre Glasser) 1) Présentation des activités des Secteurs Les Présidents des Comités de secteurs présentent les activités réalisées en 2011 et les projets pour 2012 ■ Sophie Marchand, Présidente du secteur Archipel ■ Cathy Dumas, Présidente du secteur Arz ■ Cliona O’KEEFFE, Présidente du secteur Irlande ■ Claude Israël, Présidente du secteur Méditerranée ■ Vincent Hérault, Président du secteur Paimpol. 2) Le Conseil des Encadrants Bénévoles Pascal Binet, pour Arnaud Broncard, Président, excusé, intervient à son tour pour présenter leurs actions. Le conseil des Encadrants Bénévoles a vocation à accompagner les encadrants et à animer leur réflexion. Il intervient sur tous les domaines qui permettent d’améliorer la qualité des stages tant à terre que sur mer et notamment sur le choix des bateaux. Il travaille actuellement à la rédaction de documents pédagogiques voile légère à l’intention des jeunes moniteurs, de même qu’à la définition et à l’organisation d’une documentation technique et pédagogique accessible aux moniteurs. A la demande du comité d’honneur, il va également s’attacher à mener une réflexion autour de la problématique du sens marin. 3) La Commission médicale et la Commission de Sécurité Patrick Berthier et Patrick Berthault présentent les actions menées en 2011 et les projets pour 2012 : ■ collaboration avec la commission sécurité (analyse des accidents) ■ accueil de stagiaires handicapés ■ test de matériel nouveau ■ enquêtes sur les pathologies en milieu nautique (entre autres sur le mal de mer) ■ actions de prévention (addictions, hygiène, diététique, conduites à risque chez les jeunes). Il fait aussi appel aux bonnes volontés compétentes pour intégrer la Commission. Le Président débute son rapport en rappelant que cette année a été marquée par des changements majeurs dans les instances dirigeantes : changement de Président, quasi renouvellement du Bureau et changement de Délégué Général. Dans la même année, deux comités de secteur ont changé de Président : Sophie Marchand à Concarneau, et Vincent Hérault à Paimpol. Il salue dans un premier temps l’engagement de Luc Fourichon qu’une évolution professionnelle a conduit à la direction d’un établissement à l’étranger. Il rappelle également qu’une Commission a abouti au recrutement de notre nouveau Délégué Général Laurent Martini, Denis Berhaut ayant souhaité mettre fin à son activité au sein de notre Association. Le tuilage a pu se faire dans de bonnes conditions grâce au professionnalisme et à l’engagement des équipes salariées. Il rappelle ensuite les enjeux qui sont ceux des Glénans pour les années qui viennent : Assurer l’équilibre entre réalité économique et valeurs fondamentales des Glénans Dans le contexte actuel réaliser cet équilibre est un exercice parfois périlleux, d’autant que seule une rentabilité suffisante est susceptible de nous permettre d’affronter les enjeux de demain. Il nous faut pour cela maintenir notre équilibre économique et dans le même temps permettre au plus grand nombre d’avoir accès à nos stages. Il nous faut également poursuivre le renouvellement régulier de la flotte et faire face aux opérations de rénovation et de mise en conformité de nos bases à terre, ce qui représente des coûts très importants. Nous devons pour réussir disposer d’outils de pilotage et de suivi efficaces ; un travail a donc été engagé avec les équipes pour progresser sur ce point. Dans le même temps, nous devons continuer à faire vivre les valeurs qui fondent les Glénans, et maintenir le cap, « continuer à faire référence à un passé qui nous apprend d’où nous venons pour mieux savoir où nous allons ». Nous devons valoriser gratuité et bénévolat, ce qui n’est pas chose aisée. Nous devons mettre en avant la richesse de la vie en collectivité dans un contexte de repli individuel. Nous devons enfin faire face à des niveaux d’attente et d’exigence des stagiaires qui évoluent, et par là même, demandent une écoute et une disponibilité toujours plus importantes. Maintenir notre niveau d’excellence comme école de voile En continuant l’ouverture sur l’international :nous sommes aujourd‘hui la plus importante école de voile d’Europe, avec une forte volonté d’ouverture sur l’international (cours en langue étrangère, implantation et collaboration avec l’Italie, avec l’Allemagne…). Le plus marquant cette année a été la reprise des activités en Irlande. S’il reste encore des questions à régler, l’activité a démarré et d’importants investissements ont été votés pour assurer le développement des bases irlandaises. De plus 2 irlandaises ont rejoint le CA :Sinead Mc Aleese au titre d’administratrice et Emma Sweeney en tant que Présidente du nouveau comité de secteur. En maintenant la qualité de nos formations :la qualité de nos formations est largement reconnue. Nous sommes aussi la seule école de voile à proposer des cursus allant du débutant total au chef de bord de haute mer. Cette année plus de 200 moniteurs et maîtres et maîtresses de maison ont pu se former grâce au « Pass formation » qui permet également depuis quelques mois l’accès aux modules du Master of Yacht pour les moniteurs qui le souhaitent. En proposant une flotte adaptée à nos programmes :notre flotte est renouvelée régulière- ment afin de répondre à toutes les attentes compatibles avec notre projet associatif. En restant attentifs aux questions de sécurité et de santé, question qui a toujours été au cœur des préoccupations. C’est pourquoi nous avons mis en place l’Observatoire des accidents. C’est pourquoi également nous avons pris contact avec la SNSM afin d’envisager avec eux un partenariat. En étant attentifs aux questions de mixité, point qui fait partie de notre convention d’objectifs avec le Ministère des Sports. En développant l’accès à la formation professionnelle afin d’établir un pont entre l’enga- gement bénévole et la possibilité de déboucher sur une activité professionnelle. 17 > Procès-verbal de l’Assemblée Générale des Glénans du 14 avril 2012 En maintenant la qualité de nos relations avec les acteurs institutionnels, dimension aux orientations stratégiques pour les années à venir. ■ Travailler sur les possibilités d’accueil Conseil d'Administration à modifier dans les limites du raisonnable le prix de la cotisation pour l'exercice 2012-2013. des publics handicapés soit dans nos stages soit en développant des actions spécifiques. Cette délibération est adoptée à l'unanimité des présents et des représentés. essentielle pour la vie de notre Association. La promotion du bénévolat Nous ne sommes pas seulement une école de voile. A travers nos actions, nous voulons également favoriser l’apprentissage d’une citoyenneté active, de la vie en collectivité, de l’autonomie et de la prise de responsabilité. La vitalité des Glénans est bien réelle, comme le montrent l’augmentation du nombre d’adhérents et celle de l’activité bénévole. Nous sommes forts aujourd’hui de 15 000 adhérents, nous en avions 11 500 en 1999. S’impliquer bénévolement, c’est marquer concrètement son adhésion aux valeurs portées par l’Association. C’est aussi participer à une histoire et à un projet collectifs qui allient engagement, épanouissement personnel et plaisir. Les possibilités d’engagement sont multiples et permettent à chacun de trouver sa place. Il s’agit bien là de construire un espace de reconnaissance réciproque autour du triptyque « donner–recevoir–rendre ». C’est pour cela notamment que le CA du mois de novembre, suite à la réflexion menée dans le cadre du CA CD a pris des mesures visant à améliorer les conditions de vie et de formation des bénévoles de longue durée. ■ Rénover la base de Marseillan : nous avons signé la convention de renouvellement d’occupation avec VNF pour ce site qui est classé patrimoine Mondial de l’UNESCO et nous espérons pouvoir démarrer les travaux en novembre 2012. IV. Vote des délibérations Le nombre des votants est de 59 (présents et représentés par pouvoir). Le procès-verbal est adopté à l'unanimité des présents et représentés 1) L’Assemblée Générale adopte les modifications du règlement intérieur avec 40 voix pour, 15 voix contre et 4 abstentions. 2) L'Assemblée Générale, après avoir Si nous avons toujours été attentifs à ces questions, aujourd’hui, nous suivons plutôt la réglementation. Compte tenu des enjeux liés à la préservation de nos sites et à notre collaboration avec le Conservatoire du Littoral, il est nécessaire, même si cette dimension est plutôt bien gérée sur les bases, d’aller plus loin en faisant preuve de volontarisme. V. Elections au Conseil d'Administration 4 postes sont à pourvoir pour un mandat de 4 ans ; 6 adhérents ont présenté leur candidature : ■ Isabelle Beaudouin ■ Luc Fourichon ■ Jean-Pierre Glasser ■ Jacopo Seiwert ■ Jacques Urvoas ■ Romain Zimmermann. Le nombre de votants (votes sur place et votes par correspondance) est de 208 ; le nombre de suffrages exprimés est de 203, avec 5 votes nuls. entendu lecture du rapport moral, décide de l'approuver et donne quitus au Conseil d'Administration. Les résultats sont les suivants : Cette délibération est adoptée à l'unanimité des présents et des représentés. Isabelle Beaudouin Jean-Pierre Glasser Jacques Urvoas Luc Fourichon Romain Zimmermann Jacopo Seiwert 3) L'Assemblée Générale, après avoir Les questions d’environnement 5) L’Assemblée Générale autorise le entendu lecture du rapport financier, décide de l'approuver et donne quitus au Conseil d'Administration. Cette délibération est adoptée à l'unanimité des présents et des représentés. CANDIDAT NOMBRE DE VOIX 152 147 131 98 91 85 élue élu élu élu Non élu Non élu L'Assemblée Générale Ordinaire est close à 18h45. 4) L'Assemblée Générale, après avoir Perspectives pour 2012 entendu lecture du rapport du commissaire aux comptes, approuve les comptes pour l'exercice 2011 et prend acte qu'ils se soldent par un résultat déficitaire de – 153 000 € (240 000 € hors Irlande). ■ Tenir un Grand Conseil qui nous permettra de revisiter nos fondamentaux et de réfléchir Cette délibération est adoptée à l'unanimité des présents et des représentés. Le Courrier des Glénans Les Glénans - quai Louis Blériot - 75781 PARIS cedex 16 Tél. 01 53 92 86 00 - www.glenans.asso.fr Directeur de la publication : L. Martini Responsable de la rédaction : J.Seilinger Comité de rédaction : J. Seilinger, P. Macor, M.A. Chavassieu, F.Essirard Maquettiste : V. Boudon Note : Ce compte rendu est un projet de pro- 18 cès-verbal qui doit être approuvé par Ia prochaine Assemblée Générale. Ont participé à la rédaction : A.I. Barthélémy, M.A. Chavassieu, A.Kalonda, J.M. Pilpoul, E.Nouel,P. Macor Photos non créditées : Photothèque des Glénans
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