Douce Hydro - Transmission Expert

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STRATÉGIE
Vérins et accumulateurs hydrauliques
Douce Hydro
franchit un nouveau cap
« Douce Hydro constitue
un exemple pour beaucoup
d’entreprises françaises ». La
conclusion de Pierre Lellouche,
Secrétaire d’Etat au commerce
extérieur, à l’issue de sa visite
des nouveaux ateliers que l’entreprise picarde vient de mettre
en service sur son site d’Albert,
a dû aller droit au cœur de JeanMarc Vandenbulke ! Le PDG de
Douce Hydro n’a eu de cesse,
en effet, de hisser sa société au
niveau international depuis qu’il a
procédé à sa reprise en 1990 aux
côtés de son frère Jacky et de
Daniel Métais, tous trois anciens
salariés de l’entreprise créée en
1950 par Jacques Douce.
Les résultats sont probants : de
1% il y a 20 ans, la part de chiffre
d’affaires réalisée à l’export est
passée à… 80% en 2010, sur
un total de bilan de 35 millions
d’euros !
« L’esprit
de l’export »
« Je me suis attaché à mettre
la totalité de l’entreprise dans
l’esprit de l’export », a expliqué Jean-Marc Vandenbulke à
l’impressionnant aréopage de
responsables politiques, élus
locaux et chefs d’entreprises venus honorer de leur présence la
journée du 21 janvier dernier.
Dès son arrivée aux commandes
de Douce Hydro, le nouveau
PDG décidait de la création d’un
service Export et de structurer
à l’international l’ensemble des
services internes (études, qualité, achats, production…) dans le
but de « mettre toute l’entreprise
au service du client sur le marché mondial ». C’est ainsi, par
exemple, que les collaborateurs
de Douce Hydro maîtrisent deux,
voire trois langues étrangères…
« la souplesse et la réactivité
d’une PME de 200 personnes
face à la concurrence de grands
groupes ».
Vérin « projet »
Rien d’étonnant alors que Douce
Hydro intervienne sur des projets
d’ampleur internationale tels que
le pont de Rostock en Allemagne,
la réalisation d’ensembles vérins
+ accumulateurs pour la stabilisation de plateformes offshore
au large du Brésil (pays où un
projet de fabrication locale est à
l’étude), la fourniture d’une centaine de vérins pour l’installation
d’éoliennes en mer à Singapour,
la création d’un prototype en
Australie dans le cadre d’un
projet d’énergie marémotrice…
Sans oublier le marché français,
avec l’achèvement fin 2010 de la
Douce Hydro
Douce Hydro dispose de deux nouveaux halls de production d’une superficie
de 7.500 m².
L’écoute des besoins des clients
et leur visite systématique dans
tous les pays font partie des
priorités de l’entreprise. « Je
connais personnellement tous
mes clients », se targue JeanMarc Vandenbulke, qui passe la
majorité de son temps aux quatre
coins de la planète.
La création d’une filiale américaine dès 1996 et d’une autre en
Allemagne il y a quatre ans, ainsi
que le développement de partenaires dans les pays émergents
tels que la Corée, la Russie, l’Inde
ou le Brésil s’inscrivent dans
cette stratégie et témoignent de
la volonté de Douce Hydro de
« se donner les moyens pour la
compétition mondiale par rapport
à ses principaux compétiteurs
allemands ou américains ».
Avec un atout supplémentaire,
selon Jean-Marc Vandenbulke :
©
©
Douce Hydro
Une belle marque de reconnaissance pour Douce Hydro. Le spécialiste mondial des vérins hydrauliques et accumulateurs à pistons a eu l’honneur d’accueillir le Secrétaire d’Etat au commerce
extérieur en personne lors de l’inauguration des nouvelles extensions de son site de production.
L’occasion pour l’entreprise picarde de montrer le chemin accompli depuis 20 ans et de prouver
qu’une PME française peut atteindre le niveau international et rivaliser avec ses plus grands
concurrents allemands ou américains. Jusque sur leurs propres marchés !
Douce Hydro s'est dotée d'une grenailleuse de 30 mètres de longueur
FLUIDES & TRANSMISSIONS - AVRIL 2011
©
première phase de rénovation du
barrage de Chatou sur la Seine,
l’obtention d’une commande
relative à l’écluse de Honfleur,
la réalisation d’un prototype
avec la DCNS et EDF dans le
domaine des énergies nouvelles,
l’équipement du canon Caesar
de l’armée française ou encore
le contrat du futur stade de Lille.
Ce dernier projet constituera une
première mondiale : de très gros
vérins pourront, en effet, soulever la moitié du stade, soit 6.700
tonnes à 6,5 mètres de hauteur,
en vue de sa transformation en
salle de spectacle !
L’équipement de barrages hydroélectriques, de portes d’écluses,
de navires (tels que le porte-avion
nucléaire Charles de Gaulle), de
presses à forger, à emboutir ou
à injecter le plastique font, entre
autres, également partie des
grands domaines d’intervention
de l’entreprise.
Douce Hydro
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Les nouveaux halls sont notamment équipés de deux machines de tournage
des tiges et cylindres permettant de traiter des pièces de 27 mètres de longueur et d’un diamètre de 2.600 mm.
« Chacun des vérins que nous
concevons et fabriquons est étudié
et suivi comme un véritable projet »,
explique notamment Laurent Lasser, qui a rejoint récemment l’entreprise en tant que Global Business
Development Manager et qui se
félicite de la volonté affichée de
FLUIDES & TRANSMISSIONS - AVRIL 2011
« conserver et renforcer la maîtrise
de son cœur de métier ».
Un coup
d’avance
« Notre grande force est de « savoir faire du premier coup », ren-
chérit Jean-Marc Vandenbulke.
Le développement constant de
l’innovation a toujours permis
à Douce Hydro d’avoir un coup
d’avance sur ses concurrents ».
Le PDG de Douce Hydro cite à
titre d’exemple le Keradouce,
procédé unique de revêtement
de tiges de vérins, qui leur
confère une très grande résistance à la corrosion et à l’abrasion (2.000 heures de tenue au
brouillard salin !) et leur permet
de fonctionner dans des environnements particulièrement
sévères. Le Keradouce, qui en
est actuellement à sa 3ème génération, se distingue par des
performances « largement supérieures au chrome tout en étant
beaucoup plus écologique »,
souligne-t-il.
Cette capacité d’innovation passe évidemment par la formation
permanente de l’ensemble des
salariés. Un plan d’une durée
STRATÉGIE
©
Plus de 12 millions d’euros ont été consacrés à la réalisation des bâtiments et à
l’acquisition des équipements.
a vocation à rejoindre les effectifs de l’entreprise à l’issue de
leur formation.
Taille critique
Apprentis ou salariés plus expérimentés, les quelque 200
collaborateurs de Douce Hydro
voient leurs compétences complétées par un outil de travail
particulièrement performant. Les
deux nouveaux halls de produc-
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Douce Hydro
de trois ans est actuellement
en cours sous la houlette d’Aymeric Gahon, responsable formation, chargé de veiller au bon
déroulement des stages dont
la durée s’étale de trois à huit
jours. « Il y a toujours une session de formation en cours au
sein de l’entreprise, expliquet-il. Ces stages ont, de plus, la
particularité de s’adresser à un
public constitué de représentants des différents services
de l’entreprise : un brassage
intéressant qui permet d’éviter
les cloisonnements et de mettre
en commun les expériences
des uns et des autres ».
« Chez nous, pas de situation
acquise, insiste pour sa part
Jean-Marc Vandenbulke. Tous
les ingénieurs doivent passer
par la case départ : l’atelier ! »
Douce Hydro met également
un point d’honneur à accueillir
régulièrement des apprentis
dont l’encadrement est assuré
par l’ancien chef de travaux du
lycée Lamarck d’Albert, spécialement recruté à cet effet.
Une douzaine de jeunes sont
actuellement en contrat d’apprentissage chez Douce Hydro
dont la majorité, voire la totalité,
Douce Hydro
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Nouvelle installation de peinture (32 mètres de longueur sur 8 mètres de
hauteur) constituée de 3 cabines modulaires et fonctionnant selon des critères
supérieurs aux normes environnementales.
tion d’une superficie de 7.500 m²
mis en service début 2010 en
attestent.
Une fois encore, Douce Hydro
n’a pas lésiné sur les moyens.
Plus de 12 millions d’euros ont
été consacrés à la réalisation des
bâtiments et à l’acquisition des
équipements. Dotés de moyens
de levage de 80 tonnes, les
nouveaux halls sont notamment
équipés de deux machines de
tournage des tiges et cylindres
spécialement conçues pour les
besoins de Douce Hydro, permettant de traiter des pièces de
27 mètres de longueur et d’un
diamètre de 2.600 mm. Un de
ces tours présente la particularité unique de pouvoir traiter une
pièce en un seul tenant, ou si
besoin, deux pièces de moindres
tailles simultanément !
Soucieuse de maîtriser la totalité
du processus de production,
Douce Hydro s’est en outre
dotée de moyens qui étaient
auparavant externalisés. Une
grenailleuse de 30 mètres de
longueur et une installation de
peinture de 32 mètres de longueur sur 8 mètres de hauteur
constituée de 3 cabines modulaires fonctionnant selon des
critères supérieurs aux normes
environnementales en vigueur,
sont ainsi venues s’adjoindre aux
équipements dont disposait déjà
l’entreprise.
Si l’on ajoute à cela les futurs
locaux sociaux et bureaux d’accueil des clients ainsi que la
nouvelle plate-forme logistique
de 8.000 m² dont la mise en
service est prévue très prochainement, on peut considérer que
Douce Hydro a véritablement
atteint la « taille critique » dont a
voulu la doter son PDG afin de
lui permettre de rivaliser avec
ses grands concurrents. « Nous
nous devons d’accompagner
l’évolution des besoins de nos
clients dans le monde et pour
cela passer à un stade supérieur.
Le doublement de notre capacité
de production de vérins lourds
va nous permettre de répondre
au marché dans les 5 à 10 ans
à venir », pronostique Jean-Marc
Vandenbulke.
Solutions
hydrauliques
La tâche n’est d’ailleurs pas achevée, considère le PDG de Douce
Hydro. « Nous devons encore
accélérer les flux de production
afin de prendre nos concurrents
de vitesse. Les projets auxquels
nous sommes confrontés sont
de moins en moins bien définis
par nos clients. A nous de faire
preuve de la technicité et de la
réactivité nécessaires pour y
répondre ».
C’est donc dans le but de diminuer les délais que les usines
d’Albert font actuellement l’objet
d’une réorganisation par îlots
spécialisés dans le montage de
sous-ensembles pré-équipés
(têtes de vérins, chapes et rotules, arrières des cylindres et des
tiges…). Les huit bancs de tests
dont dispose l’entreprise seront
eux aussi redistribués selon différents critères (temps d’essais,
types d’huiles utilisés…) dans le
but de diviser par deux le temps
global consacré aux essais.
Par ailleurs, et on l’oublie trop
souvent, Douce Hydro réalise
actuellement près du quart de
son chiffre d’affaires avec les
« petits » vérins industriels (diamètres 25 à 200, jusqu’à 2 mètres de course) et entend développer cette production au sein
d’une unité autonome au sein de
ses ateliers.
La fabrication des accumulateurs
à piston, seuls ou dans le cadre
de packages vérins + accumu-
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Douce Hydro
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Douce Hydro a fourni dix vérins de 710 x 250 d'une course de 15 000 mm avec
revêtement Keradouce® et système de mesure Smik ™ avec les centrales hydrauliques et les panneaux de commande pour le barrage de Boguchanskaya
en Russie.
des continuera d’être renforcé
en ce sens tandis qu’une équipe
d’ingénieurs chefs de projet
permet aux clients de bénéficier
d’un interlocuteur unique au sein
de l’entreprise pour le suivi de
l’ensemble de leur projet.
L’entreprise picarde, qui vient
de franchir un nouveau cap, ne
compte donc pas s’arrêter là
dans sa stratégie de s’imposer
parmi les leaders de sa spécialité à l’échelon mondial. « D’ici 4
à 5 ans, le chiffre d’affaires de
Douce Hydro devrait atteindre
60 millions d’euros, contre 35
millions actuellement », n’hésite
pas à pronostiquer Jean-Marc
Vandenbulke.
D’ores et déjà, les plans d’une
nouvelle extension de 6.000 m²
de l’usine d’Albert à réaliser
dans les trois ans à venir sont
tracés ! Q
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Douce Hydro
lateurs + éléments de sécurité
+ tuyauteries, sera également
boostée afin de faire jouer à
plein les synergies avec le vérin
hydraulique.
Enfin, le PDG de Douce Hydro
place beaucoup d’espoirs dans
l’activité Jarret Structures (amortisseurs parasismiques pour le
génie civil) qui pourrait, selon lui,
représenter 15 à 20% du chiffre
d’affaires de l’entreprise à moyen
terme, contre 8% actuellement.
L’ensemble de ces capacités
font que Douce Hydro se présente de plus en plus comme un
spécialiste en termes de conception et gestion de solutions hydrauliques complètes combinant
vérins, accumulateurs, centrales
hydrauliques, tuyauteries, panneaux de commande…
Fort d’une vingtaine d’ingénieurs
et techniciens, le bureau d’étu-
Amortisseurs viscoélastiques par câbles Jarret Structures.
FLUIDES & TRANSMISSIONS - AVRIL 2011