Traumatismes du nerf facial
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Traumatismes du nerf facial
numéro 47 Les monographies amplifon Traumatismes du nerf facial Traumatismes du nerf facial Traumatismes du nerf facial Olivier Sterkers Donnez du son à la vie™ E D I T I O N 40926_Couv_Mono_N47_Traumatismes_du_nerf_facial_100909.indd 1 2 0 0 9 E D I T I O N 2 0 0 9 Donnez du son à la vie™ 15/09/09 18:13 Traumatismes du nerf facial Olivier Sterkers Bertrand Baujat Daniele Bernardeschi Isabelle Bernat Didier Bouccara Alexis Bozorg Grayeli Vincent Darrouzet Darina Krastinova Entourage de Nicolas de Leyde, Tête grimaçante, vers 1470 Musée de l'Œuvre Notre-Dame de Strasbourg Photo Angèle Plisson E D I T I O N 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 1 2 0 0 9 Donnez du son à la vie™ 15/09/09 13:52 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 2 15/09/09 13:52 Traumatismess du nerf facial Auteurs Auteurs Pr Olivier Sterkers Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, Hôpital Beaujon [email protected] Dr Bertrand Baujat Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale Hôpital FOCH [email protected] Dr Daniele Bernardeschi Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, Hôpital Beaujon [email protected] Dr Isabelle Bernat Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, Hôpital Beaujon Service Neurophysiologie, Hôpital Pitié Salpêtrière Dr Didier Bouccara Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, Hôpital Beaujon [email protected] Pr Alexis Bozorg Grayeli Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, Hôpital Beaujon alexis [email protected] Pr Vincent Darrouzet Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale, CHU Bordeaux [email protected] Dr Darina Krastinova Service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale Hôpital FOCH 3 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 3 15/09/09 13:52 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 4 15/09/09 13:52 Traumatismess du nerf facial Sommaire Sommaire Introduction I - Anatomie et électrophysiologie II - Les fractures du rocher 7 9 19 III - Paralysie faciale et tumeurs du rocher 31 IV - Paralysie faciale iatrogène 41 V - Les greffes du nerf facial 51 VI - Réhabilitation palliative de la face paralysée Conclusion 63 79 5 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 5 15/09/09 13:52 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 6 15/09/09 13:52 Traumatismess du nerf facial Introduction Introduction L a paralysie faciale est une atteinte grave et invalidante dont la pénibilité et le ressenti sont sûrement sous-estimés. Bien entendu, le pronostic vital, seul paramètre retenu pour juger de la gravité d’une affection par nos "Autorités de tutelle", n’est pas en jeu, mais les répercussions psychologiques d’une paralysie faciale sont importantes. Le regard du patient à l’hémiface paralysée qui recherche, voire scrute dans le notre, l’impression qui émane de son paraître en dit plus "qu’un long discours". Quinze ans après une première Monographie sur le nerf facial, Amplifon m’a confié la responsabilité de coordonner un nouvel ouvrage sur "le traumatisme du nerf facial". Cela a amené à nous poser plusieurs questions auxquelles nous avons tenté de répondre. 1. Quel est l’apport de l’électrophysiologie dans le diagnostic lésionnel et quelles sont les décisions prises ? 2. La radiologie moderne du nerf facial a-t-elle changé nos indications thérapeutiques que ce soit pour les fractures du rocher, devenues plus rares ou pour les tumeurs du nerf facial ? 3. Que penser des paralysies faciales iatrogènes alors que la contestation des patients va croissante ? 4. Les techniques de réhabilitation doivent-elles s’opposer ou ont-elles des indications complémentaires ? Notre but sera atteint si le lecteur trouve réponses aux questions soulevées devant un nerf facial traumatisé et nous tenons à remercier très vivement Amplifon pour son dévouement à l'approfondissement de nos connaissances médicales et à leur diffusion. Olivier Sterkers 7 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 7 15/09/09 13:52 40926_PART00_Mono_N47_200709.indd 8 15/09/09 13:52 Traumatismes es du nerf facial d Anatomie et électrophysiologie Anatomie et Électrophysiologie A- ANATOMIE Isabelle BERNAT Origine du nerf facial Le noyau du nerf facial est situé dans la région latérale du tegmentum protubérantiel à la partie caudale du pont. C’est le nerf du 2ème arc branchial. Son noyau moteur comprend deux parties : une supérieure recevant des fibres des 2 tractus cortico-nucléaires et l’inférieure ne recevant des fibres que du tractus controlatéral. Le noyau supérieur innerve le front et la partie péri-orbitaire, le noyau inférieur les muscles de la joue, de la bouche et du menton. Le nerf décrit dans le tronc cérébral une boucle autour du noyau du nerf abducens (VI) le genou proximal du nerf facial. Il émerge au bord inférieur du pont (sillon bulbo-pontique). Le nerf intermédiaire comprend une racine parasympathique naissant du noyau salivaire supérieur. Elle est le composant moteur du nerf grand pétreux et de la corde du tympan. Le nerf grand pétreux fait relais dans le ganglion sphénopalatin dont les fibres innervent les glandes salivaires et lacrymales. Le composant moteur de la corde du tympan fait relais dans le ganglion submandibulaire stimulant les glandes submandibulaires et sublinguales. La racine sensorielle a ses corps cellulaires dans le ganglion géniculé. Elle innerve les bourgeons du goût du palais et des 2/3 antérieurs de la langue. Ces fibres gagnent le noyau du tractus solitaire. Des cellules du ganglion géniculé sont responsables de l’innervation sensitive de la zone de Ramsay-Hunt. Ces fibres se projettent sur le noyau du trijumeau. Trajet dans l’angle ponto-cérébelleux å Figure 1 : Il traverse la citerne pontique avec le nerf vesti- IRM séquence T2 de l’angle pontocérébelleux bulo-cochléaire (VIII) pour pénétrer dans le méat Angle pontocérébelleux acoustique interne au niveau du pore (Figures 1, Paquet acoustico-facial 2). Ces nerfs sont contenus dans une expansion arachnoïdienne. Au fond du méat le nerf passe Tronc cérébral dans la fossette antérieure. Ces principaux rapports outre le nerf VIII sont les nerfs trijumeau, abducens, mixtes (IX, X, XI) et l’artère cérébelleuse antéro-inférieure. Ces rapports peuvent être modifiés par une tumeur de l’angle pontocérébelleux (Figure 3). 9 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 9 15/09/09 15:18 Trajet dans le méat acoustique interne Le nerf facial est en haut en avant, le nerf cochléaire Figure 2 : Facial dans le méat auditif interne, 1ère et 2ème portion du nerf facial en bas et en avant, le vestibulaires en arrière (Figures 2,4). Le nerf facial est vascularisé dans cette portion par l’artère cérébelleuse antéro-inférieure. Les nerfs VII et VIIbis se regroupent en un seul tronc. Trajet dans la partie pétreuse de l’os temporal Il comprend 3 parties Labyrinthique : entre le vestibule et la cochlée (Figure 5). Il passe entre l’extrémité ampullaire du canal semi-circulaire supérieur et 1mm en arrière Figure 3 : du premier tour de spire de la cochlée. Il est vascu- IRM T2 reconstruction courbe (Image du Dr JL Bensimon) larisé par l’artère labyrinthique. Il est entouré par Déplacement du nerf facial par un schwannome vestibulaire de l’arachnoïde. Nerf facial Après cette zone se situe la loge du ganglion Nerf vestibulaire géniculé de forme triangulaire. Du sommet de cette zone part le nerf grand pétreux. Le ganglion géniculé comprend les corps cellulaires de la Schwannome vestibulaire racine sensorielle (gustative) et sensitifs (Zone de Ramsay-Hunt) du nerf intermédiaire. Cette zone est vascularisée par l’artère du ganglion géniculé branche de l’artère méningée moyenne. Tympanique : entre le canal semi-circulaire latéral et la fenêtre du vestibule (fenêtre ovale). A la fin de Figure 4 : IRM Coupe sagittale T2 inframillimétrique du fond du méat auditif interne. Visibilité des 4 nerfs. (Dr JL Bensimon) ce trajet il forme le coude ou second genou (Figure 6). Il est enveloppé par de la périnèvre et de l’épinèvre. Mastoïdienne. Il est situé dans le retrotympanum entre le récessus facial et le sinus tympani. Il sort Nerf facial Nerf vestibulaire supérieur de sa portion crânienne par le foramen stylomastoïdien (Figure 7). Il est vascularisé dans ce trajet par une branche de l’artère rétroauriculaire. Ce tra- Nerf cochléaire Nerf vestibulaire inférieur 10 0 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 10 15/09/09 15:18 Anatomie et électrophysiologie Figure 5 : Ganglion géniculé et 1ère portion du nerf facial (TDM coupe sagittale) jet est sujet à des variations anatomiques. Le nerf facial donne le nerf stapédien, la corde du tympan et le rameau communicant avec le plexus tympanique. Ganglion géniculé Trajet extracrânien Le nerf facial passe en dehors de l’apophyse styloïde, traverse le rideau stylien en dedans du muscle digastrique. Il donne dans cette zone les rameaux moteurs pour les muscles stylohyoïdien, styloglosse, palatoglosse et pour le ventre postérieur du digastrique. Il pénètre ensuite dans la glande parotide qu’il divise en lobe superficiel et profond. Ces ramifications comportent de nombreuses variations ana- Figure 6 : Portion tympanique du nerf facial. TDM coupe sagittale tomiques. Le plus souvent il se divise en une branche Cochlée temporo-faciale donnant les rameaux temporaux, zygomatiques et buccaux supérieurs et une branche ème 2 portion du nerf facial cervicofaciale donnant les rameaux buccaux inférieurs, marginal de la mandibule et le rameau du cou. I- Physiologie Le nerf facial moteur ne comporte que des fibres myélinisées. Les fibres motrices innervent Figure 7 : ≠ Le muscle de l’étrier (réflexe stapédien) ≠ Les muscles extracrâniens du deuxième arc bran- Portion mastoïdienne du nerf facial. TDM coupe coronale chial : ventre postérieur du muscle digastrique et muscle stylo-mastoïdien Portion mastoïdienne du nerf facial ≠ Les muscles de la face et peaucier du cou à l’origine de la mimique (Figure 8) Les fibres sensitives innervent la zone de Ramsay-Hunt (paroi postérieure du méat acoustique externe, conque, tragus et antitragus). 11 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 11 15/09/09 15:19 Figure 8 : Muscles peauciers Figure 9 : Systématisation du nerf facial Les fibres sensorielles correspondent à la gustation des 2/3 antérieurs de la langue (Figure 9) (Gustométrie). Les fibres végétatives sont destinées aux glandes lacrymales (Test de Schirmer) et aux glandes submandibulaires et sublinguales (Test de salivation de Blatt) (Figure 9). II- Physiopathologie Dégénérescence wallérienne Après l’écrasement ou la section traumatique d’un nerf les axones et la gaine de myéline peuvent dégénérer en aval de la lésion. 3 types de lésions sont décrits (Seddon) (Figure 10). ≠ la neuropraxie : Bloc nerveux physiologique par une compression ou lésion limitée de la gaine de myéline. La récupération est complète. ≠ l’axonotmesis : Perte axonale sans atteinte du tube neural. La récupération peut être complète. ≠ le neurotmesis : Atteinte du tube neural. La récupération est incomplète quand elle est possible avec des syncinésies. Sunderland propose une classification lésionnelle en 5 stades (Figure 10). 12 2 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 12 15/09/09 15:19 Anatomie et électrophysiologie Régénération La régénération nécessite un contact des axones proximaux avec les cellules de Schwann du fragment distal. Elle ne peut débuter qu’à partir du moment ou le bloc de conduction nerveux est levé (décompression du nerf par ablation d’une esquille osseuse par exemple). Le bourgeon axonal proximal est mitogène pour les cellules de Schwann. Le cône de croissance s’étend peu à peu dans le fragment distal jusqu’au muscle qui va être réinnervé. Une erreur de repousse axonale entraîne une réinnervation aberrante à l’origine des syncinésies. D’autre part une compression nerveuse longue peut être à l’origine d’un spasme hémifacial par imperfection de réparation de la zone de compression et/ou hyperactivité dans les motoneurones du noyau du nerf facial. Figure 10 : Différents stades de lésion du nerf facial. Corrélations possibles entre les différentes classifications lésionnelles nerveuses et l’adhésion tumorale sur le nerf facial dans les tumeurs de l’angle pontocérébelleux. Adhésion tumorale sur le nerf facial dans l’angle pontocérébelleux Références • Seddon H.J. Three types of nerve injury. Brain, 1943. 66;237-248. • Sunderland S. Some anatomical and pathological data relevant to the facial nerv injury and repair. In Proc; “RD Inernation; Symp. Facial Nerve Surg.,Zurich, 1977. Ed. : U. Fisch, Aesculapius Publ ; Co. , Birmingham/USA ; 47-61 • Sunderland S., Kreutzberg G.W., May M., Millesi H. Factor influencing regeneration and quality of recovery after nerve lesions. In Proc; “RD Inernation; Symp. Facial Nerve Surg.,Zurich, 1977. Ed. : U. Fisch, Aesculapius Publ ; Co. , Birmingham/USA ; 79-82. 13 3 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 13 15/09/09 15:19 B ELECTROPHYSIOLOGIE DES PARALYSIES FACIALES PERIPHERIQUES I- Test de Hilger Ce test évalue le seuil d’excitabilité du nerf facial, il est de réalisation simple. Il a un but diagnostic et pronostic. Le tronc du nerf facial est stimulé au foramen stylo-mastoïdien avec une augmentation progressive de l’intensité de stimulation. On recherche l’intensité minimale de stimulation induisant une contraction musculaire minimale du côté sain puis du côté pathologique. Une différence de 3.5 mA entre les 2 côtés est considérée comme significative. Cet examen doit être répété après la lésion afin de suivre l’évolution de l’intensité du seuil. II- Electroneuronographie (ENOG) de Esslen Le but de cette méthode est l’évaluation de la perte axonale extracrânienne du nerf facial par une stimulation du tronc du nerf facial. La stimulation est supramaximale, la réponse est un potentiel d’action musculaire composite. On compare les amplitudes des réponses pic à pic du côté sain par rapport au côté pathologique. Ce test a comme inconvénient de ne pas être informatif quand il est effectué précocement car les fibres distales par rapport à la lésion restent excitables tant que les axones n’ont pas totalement dégénérés. Il doit être répété afin de suivre l’évolution des scores pour améliorer sa valeur pronostic. Il a comme avantage d’être réalisé facilement au lit du malade. III- Electromyographie intégrée Elle comporte 3 parties : ≠ Electromyographie de stimulation ≠ Réflexologie : réflexe de clignement ≠ Electromyographie de détection Electrophysiologie de stimulation La stimulation bipolaire supramaximale est appliquée au niveau de l’émergence du nerf facial au trou stylomastoïdien. La réponse est enregistrée au niveau de 4 muscles le sourcilier, les orbiculaires des paupières et des lèvres, les muscles de la houppe du menton. On débute par le test du côté sain qui sera comparé au côté pathologique. Elle reflète la perte axonale extracrânienne. 14 4 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 14 15/09/09 15:19 Anatomie et électrophysiologie Dans les premiers jours après la survenue d’une paralysie faciale périphérique (PFP) la conduction motrice du nerf peut être normale car un axone qui n’a pas totalement dégénéré peut continuer à conduire un influx électrique alors qu’il existe un déficit clinique. A partir du 10ème 15ème jour on peut mettre en évidence ≠ Une abolition des réponses directes témoignant d’une dégénérescence axonale distale du nerf sévère ou totale. ≠ Une diminution d’amplitudes des réponses motrices avec allongement des latences témoignant d’une dégénérescence distale partielle de meilleur pronostic. ≠ L’apparition de réponses croisées. Il s’agit de réponses du côté pathologique obtenues après stimulation du côté sain. Ce mécanisme repose sur le développement de collatérales terminales distales du nerf facial sain vers les muscles paralysés de proximité dont le mécanisme a été décrit par les expériences de dénervation partielle. Ce mécanisme existe de façon physiologique au niveau des muscles de la houppe du menton dont les fibres musculaires sont anatomiquement croisés. Ce phénomène est à l’origine de la discordance d’une fausse récupération clinique liée au nerf facial sain sans récupération électrophysiologique du nerf pathologique. Réflexologie : réflexe de clignement On stimule le nerf sus-orbitaire ispi puis controlatéral et on enregistre les réponses au niveau du muscle orbiculaire des paupières. Aprés stimulation ipsilatérale on obtient 2 réponses R1 de latence inférieure à 10 ms sur un facial normal et R2 (latence = 30 ms , normale < 40 ms). Après stimulation controlatérale seule la réponse R2 est détectée. La diminution de l'amplitude de R1 reflète l’importance du bloc intracrânien. Dans les premiers jours on peut mettre en évidence : ≠ Une absence complète de réponse ≠ Un allongement de la latence des réponses R1 et R2 avec diminution de l’amplitude par rapport au côté sain. L’existence de réponse est de meilleur pronostic. Au 10ème 15ème jour la persistance ou la réapparition des réponses R1 et R2 sont de meilleur pronostic que leur absence Electromyographie de détection : Elle comporte 2 temps : la recherche d’activité spontanée au repos puis l’enregistrement de potentiel d’unité motrice (PUM) lors d’une contraction volontaire grâce à une aiguille insérée dans les 4 muscles testés. 15 5 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 15 15/09/09 15:19 Dans les premiers jours on peut mettre en évidence : ≠ Absence ou diminution du nombre de PUM ≠ Pas de potentiels de dénervation sur un examen trop précoce Au 10ème 15ème jour ≠ Au repos, la présence de potentiels de fibrillation traduit une dénervation ≠ En contraction volontaire l’absence de PUM ou leur rareté sont de mauvais pronostic. Au total Dans les premiers jours sont de bon pronostic la persistance d’un réflexe de clignement et de PUM en EMG de détection. La persistance de réponses directes isolées peut être faussement rassurante. Au 10ème 15ème jour : Sont de mauvais pronostic ≠ Absence de réponse directe induite par stimulation du nerf facial (> 90%) avec une augmentation de la latence distale ≠ Absence de réponse R1 et R2 ≠ A l’EMG de détection présence de potentiels de fibrillation, absence de contraction volontaire ou pauvreté des tracés Cas clinique : patient de 40 ans ayant présenté un traumatisme crânien en juillet 2008 avec fracture du rocher gauche. Premier EMG 45 jours après son traumatisme, paralysie faciale de grade V dans la classification de House et Brackmann. Figure 1 côté normal, Figure 2 côté pathologique. Après décompression on peut observer une réapparition du reflex de clignement Figure 3 et des réponses directes. En cas de paralysie faciale traumatique primaire une électromyographie peut être demandée rapidement afin de déterminer et d’évaluer le bloc intracrânien du nerf facial par l’étude du réflexe de clignement. Cet examen ne doit en rien retarder le geste chirurgical dont la décision repose sur la clinique et le bilan scannographique. En ce qui concerne les paralysies faciales secondaires on peut attendre le 10ème jour après la survenue du déficit afin d’évaluer de façon plus complète la perte axonale extracrânienne. 16 6 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 16 15/09/09 15:19 Anatomie et électrophysiologie Figure 1 : EMG de stimulation et réflexe de clignement à J45 après le traumatisme. Paralysie faciale de grade V. Côté normal. Latence de la réponse R1 du réflexe de clignement normal (<10 ms). S : Muscle sourcilier ; OP : Orbiculaire des paupières; Réflexe de clignement R1, R2i :R2 ipsilatéral, R2c : R2 controlatéral ; OL : Orbiculaire des lèvres ; HM : Houppe du menton. Figure 2 : EMG de stimulation et réflexe de clignement à J45 après le traumatisme. Paralysie faciale de grade V. Côté fracture du rocher. Absence de réponse au niveau du sourcilier et de l’orbiculaire des paupières et du réflexe de clignement. S : Muscle sourcilier ; OP : Orbiculaire des paupières; Réflexe de clignement 17 7 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 17 15/09/09 15:19 Figure 3 : EMG de stimulation et réflexe de clignement 3 mois après la décompression du nerf facial. Paralysie faciale de grade IV. Fracture du rocher. Récupération de réponses dans tous les territoires explorés du nerf facial, réapparition du réflexe de clignement dont la latence reste pathologique (>10 ms). S : Muscle sourcilier ; OP : Orbiculaire des paupières; Réflexe de clignement R1, R2i :R2 ipsilatéral, R2c : R2 controlatéral ; OL : Orbiculaire des lèvres ; HM : Houppe du menton. Références • E. Fournier : Examen électromyographique et étude de la conduction nerveuse. Ed EM Inter, 2000 18 8 40926_PART01_Mono_N47_100709.indd 18 15/09/09 15:19 Traumatismes es du nerf facial d Les fractures du rocher Les Fractures du Rocher Les paralysies faciales post-traumatiques résultent davantage aujourd’hui des Vincent DARROUZET accidents de sport (sport collectif ou chute de vélo) que des traumatismes de la voie publique. Le traumatisme crânien est parfois sévère et fait passer la paralysie faciale au second plan de la prise en charge. Il peut s’agir d’un traumatisme fermé du rocher ou d’une fracture ouverte associée à une plaie. Il s’agit très rarement dans notre pays d’un traumatisme balistique. La paralysie apparaît dans environ 10 à 30 % des fractures du rocher dont l’incidence globale diminue, comme diminue la fréquence des accidents de la route et leur gravité. Les questions posées au thérapeute sont ici bien différentes de celles qui sont habituelles en matière de paralysies idiopathiques. Face à un déficit facial complet et immédiat, le débat ne porte pas sur l’utilité du traitement chirurgical mais davantage sur sa chronologie et sa nature. Le rôle du bilan d’imagerie par scanner est ici essentiel comme l’est, nous le verrons celui de l’électrophysiologie. Le pronostic fonctionnel est également différent, globalement plus sévère, surtout en ce qui concerne les formes les plus complètes et les plus immédiates. I- Définition Clinique La paralysie faciale par fracture du rocher a bien sûr toutes les caractéristiques d’une atteinte périphérique pure : homogénéité dans les différents territoires de l’hémiface et absence de dissociation automatico-volontaire sont au rendez-vous. Elle peut être partielle ou totale, immédiate ou retardée. À l’atteinte motrice qui fait la plainte et qui est évidente à l’examen clinique s’associe accessoirement une atteinte sensitive difficile à mettre en évidence ou surtout un déficit de la fonction parasympathique sécrétoire muco-lacrymo-nasale ou un déficit sensoriel gustatif. On trouve souvent si on y prête attention une hypoesthésie de la zone de Ramsay-Hunt , un œil sec voire une hypogueusie de l’hémilangue correspondante. II- Évolution naturelle et complications Les paralysies faciales traumatiques doivent être prises en charge avec beaucoup de soins pour éviter que n’apparaissent dans les formes les plus sévères des complications oculaires à type de conjonctivite ou surtout de kératite, pouvant entraîner des séquelles visuelles. 19 9 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 19 15/09/09 14:07 À la différence de ce que l’on observe dans la paralysie faciale a frigore, l’évolution naturelle des formes traumatiques peut conduire, en cas de section nerveuse, à une absence complète de récupération spontanée. III- Prise en charge à l’arrivée du patient La prise en charge immédiate des paralysies faciales secondaires à des fractures du rocher est avant tout clinique. Interrogatoire On se doit de recueillir à l’interrogatoire toutes les données ayant trait à l’histoire du symptôme. L’élément fondamental de cette étape anamnéstique est l’enquête à mener sur l’installation de la paralysie par rapport au traumatisme. Il est crucial de s’enquérir auprès du patient s’il peut répondre, de sa famille, ou du service d’urgence l’ayant pris en charge à l’origine, si la paralysie faciale est ou était d’installation immédiate ou clairement retardée. Cette notion est de valeur essentielle, comme l’est son évolution: immédiatement totale ou au contraire progressivement aggravée. La signification de cette évolution est importante dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie et dans la prise en charge thérapeutique que l’on peut parfois anticiper dès le premier contact avec le patient. On recherchera une sensation de surdité, d’acouphènes, de vertiges ou d’instabilité. Évaluation de la paralysie Au premier examen, la fonction motrice du nerf facial est évaluée selon une méthode quantitative. Un score est donné à chaque mouvement principal de la face (soulever le front, fermer l’œil, sourire, bouger le nez, avancer les lèvres, gonfler les joues). On précisera sur le dossier du patient s’il existe un signe de Charles Bell. Rappelons ici sa définition précise : absence d’occlusion palpébrale laissant voir un mouvement de bascule oculaire physiologique mais inconstant dont la finalité est la protection des milieux nobles de l’œil. C’est ainsi que certains patients ont une inocclusion palpébrale sans signe de Charles Bell, ce qui les rend plus fragiles aux complications cornéennes. Il faudra en tenir compte. Un score sera également donné au tonus facial. Les patients sont évalués régulièrement pendant les deux premières semaines. Par la suite la classification de House & Brackmann sera utilisée pour évaluer le pronostic fonctionnel. Elle n’a pas de rôle tant que les phénomènes de syncinésies et de spasmes ne peuvent se mettre en route car ils participent largement à cette évaluation. 20 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 20 15/09/09 14:07 Les fractures du rocher L’examen ORL et neurologique Figure 1 : Chemosis aigu par fistule carotido-caverneuse Un bilan otologique complet et neurologique doit être réalisé dans toute fracture du rocher. Une otorragie est systématiquement recherchée en prenant garde à ne pas la confondre avec une hémorragie de l’oreille externe ayant envahi le méat externe. À l’otoscopie, doit être associée dès que possible en fonction de l’état du patient, un audiogramme avec recherche des réflexes stapédiens. Une brèche tympanique, une otorragie, un hémotympan, des fractures du conduit osseux, un hématome mastoïdien sont de découverte fréquente en pareille situation. On se méfiera de tout écoulement liquidien excessif pouvant faire craindre l’existence d’une fistule de liquide cérébro-spinal. Un bilan complet des nerfs crâniens est important. On prêtera une attention toute particulière au nerf abducens (anciennement dénommé nerf moteur oculaire externe) dont l’atteinte évoque une fracture de l’apex pétreux. L’évaluation de l’état de l’œil est essentielle également. On sera très attentif à un éventuel chémosis débutant, pouvant précéder une exophtalmie pulsatile, tous deux évocateurs d’une fistule carotido-caverneuse post-traumatique (Figure 1). IV- Le bilan radiologique : Un bilan radiologique du rocher doit être réalisé en cas de paralysie compliquant une fracture du rocher. Il doit s’agir d’un scanner en haute résolution utilisant des coupes inframillimétriques (0,6 mm habituellement) dans l’acquisition des données. Des reconstructions peuvent être réalisées par la suite dans tous les plans de l’espace nécessaire et notamment dans les plans correspondant aux trois portions du nerf facial. Ce bilan très précis n’est pas forcément réalisable à chaud, au moment du traumatisme, quand est associé un traumatisme crânien grave. Face à un trouble de conscience, ou à des signes déficitaires des voies longues, le scanner en urgence est essentiellement dédié à la recherche de complications neurochirurgicales mettant en jeu le pronostic vital : hématome extradural, sous-dural, intracérébral, contusion cérébrale, œdème cérébral hypertension intracrânienne, pneumencéphalie. 21 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 21 15/09/09 14:07 Le bilan spécifique va caractériser et positionner le trait de fracture. Il peut mettre en évidence Figure 2 : Fracture transversale translabyrinthique du rocher se dirigeant vers la portion tympanique du nerf facial. une fracture qui traverse le labyrinthe. Ces formes translabyrinthiques correspondent à des fractures transversales et représentent environ 20 % des cas. Le trait traverse le labyrinthe en reliant le plus souvent l’aqueduc cochléaire au vestibule. Le pneumolabyrinthe est fréquent (Figure 2). Ces formes sont rarement associées à un hémotympan. Quand le trait traverse le méat acoustique interne, elles se compliquent souvent de fistule de liquide cérébrospinal et de pneumencéphalie. Dans ces formes, c’est essentiellement la 2ème portion du nerf facial qui est traumatisée voire sectionnée. Au contraire, les fractures dites extralabyrinthiques, qui représentent en fait les formes autrefois appelées « longitudinales », suivent le grand axe du rocher et s’accompagnent constamment d’un hémotympan. Elles sont beaucoup plus fréquentes. Elles sont responsables d’une atteinte du ganglion géni- Figure 3 : Fracture extralabyrinthique longitudinale se dirigeant vers le ganglion géniculé droit. culé (Figure 3). Plus rarement, la fracture se dirige vers la portion mastoïdienne du nerf (Figure 4). Les lésions associées peuvent être ossiculaires (luxations enclume/marteau ou enclume/étrier, fracture stapédienne) ou labyrinthiques (pneumolabyrinthe par fracture de l’étrier ou rupture de la fenêtre cochléaire) (Figure 5). 22 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 22 15/09/09 14:07 Les fractures du rocher Figure 4 : Scanner en coupe axiale. Fracture extralabyrinthique affectant la portion mastoïdienne du nerf facial gauche. V - Le bilan Electrophysiologique : L’évaluation électrophysiologique du nerf facial est très utile pour évaluer le pronostic et guider la conduite thérapeutique. Elle s’impose dans tous les cas de déficit complet de la fonction faciale. Deux examens électriques différents sont utilisés en routine : ≠ l’électroneuronographie : le potentiel d’action composé (PAC) est enregistré et évalué pic à pic en utilisant des électrodes cutanées après stimulation supra-maximale du nerf au niveau du foramen du stylo-mastoïdien. La dégénérescence nerveuse est exprimée en pourcentage en comparant le PAC mesuré du côté paralysé avec le PAC mesuré du côté sain. Un pourcentage de plus de 90 % indique une dégénérescence sévère. La répétition et la comparaison des résultats obtenus jour après jour est seule significative. Les avantages de ce test sont d’être relativement simple à réaliser et d’être Figure 5 : Fracture extralabyrinthique du rocher droit avec luxation de l’enclume, impactée dans la portion tympanique du nerf facial. Un pneumolabyrinthe confirme l’existence d’une fistule labyrinthique par fracture associée de l’étrier. contributif très tôt, dès le troisième jour après l’installation de la paralysie. Il peut également être mis en oeuvre par l’otologiste. A contrario, il n’a plus guère de valeur après la deuxième semaine. ≠ L’électromyographie (EMG) et EMG évoquée, qui a notre préférence. On utilise ici une aiguille concentrique ou des électrodes cutanées pour mesurer l’activité musculaire fine (Potentiel d’action) de la musculature faciale. Une première mesure consiste en la détection de l’activité au repos, puis au mouvement volontaire. Une deuxième détection est faite par stimulation du nerf au foramen stylomastoïdien. Cette stimulation permet de recueillir 23 3 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 23 15/09/09 14:07 des potentiels d’action évoqués qui sont caractérisés dans leur morphologie et leur latence. Ce test est très fiable et très reproductible. Contrairement à ce qui est souvent écrit, il peut être contributif tôt, dès le 6ème-8ème jour après le traumatisme. En effet, la disparition précoce du caractère stimulable du nerf au foramen stylo-mastoïdien évoque une lésion très sévère du nerf, probablement une section franche. Dans ce contexte la dégénérescence Wallérienne est en effet plus rapide qu’en cas de contusion sans section. L’EMG permet de mettre en évidence de façon très fiable la dénervation en mettant en évidence des potentiels de fibrillation musculaire, sans potentiel d’action ni volontaire, ni évoqué. Mais il nécessite la compétence d’un électrophysiologiste entraîné. Ce bilan élecrophysiologique permet de distinguer les trois types de lésions nerveuses qui peuvent s’associer au sein des fibres d’un seul nerf : ≠ la neurapraxie : les axones sont démyélinisés. L’activité motrice volontaire est pauvre ou absente et les potentiels d’action évoqués sont présents après stimulation supraliminaire. Il n’y a pas nécessité à une repousse nerveuse et la récupération est complète et rapide. ≠ L’axonotmésis : les axones sont dégénérés, mais les neurotubules sont intacts et la repousse axonale, à travers ces tubules, peut être totale avec une récupération d’excellente qualité en quelques semaines ou mois. ≠ Le neurotmésis : il n’y a pas de potentiels d’action, même après stimulation. Les potentiels de fibrillation sont caractéristiques de la dénervation. Les neurotubules sont touchés. La repousse est associée à des fausses routes axonales conduisant alors à des syncinésies, à des spasmes et à des mouvements de masse. VI - Le bilan paraclinique complémentaire orienté L’évaluation complémentaire des branches non motrices du nerf facial peut parfois se révéler utile : - le test de Schirmer qui teste le nerf pétreux en comparant avec le côté sain la sécrétion lacrymale (en utilisant du papier buvard appliqué dans les culs de sac conjonctivaux). L’altération de ce test signifie une souffrance nerveuse en aval ou au niveau du ganglion géniculé. - la gustométrie qui teste la corde du tympan soit avec des solutions chimiques les quatre sensations basiques gustatives en utilisant des concentrations décroissantes soit avec une stimulation électrique (la sensation gustative est évoquée par du courant de faible intensité d’intensité décroissante). Ce test ne peut être normal que pour des lésions très distales de la portion mastoïdienne du nerf facial. - La recherche mutifréquentielle du réflexe stapédien est difficile dans ce contexte d’oreille moyenne traumatique. Ce test prend plus d’importance dans le suivi de la récupération fonctionnelle car il concerne la branche motrice la plus en amont sur le trajet du nerf facial. 24 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 24 15/09/09 14:07 Les fractures du rocher L’IRM avec injection de Gadolinium est moins utile que dans les paralysies faciales a frigore. Elle peut se révéler nécessaire et contributive en cas de paralysie faciale post-traumatique sans fracture évidente au scanner. La consultation ophtalmologique est indispensable chez ces patients, dès qu’existe une malocclusion palpébrale et ce d’autant que l’œil est sec. VII - Prise en Charge thérapeutique Le traitement médical Indications Il s’impose en première intention dans trois situations différentes : ≠ Quand la paralysie faciale est incomplète et/ou retardée. ≠ En l’absence de trait de fracture identifiable au scanner hypersélectif ≠ Quand la paralysie est complète, mais l’électromyogramme favorable orientant vers une neurapraxie dominante au sein des fibres nerveuses (potentiels générés par la stimulation supraliminale) ou si l’électroneuronographie démontre un taux de dénervation inférieur à 85 %. Le traitement institué, le patient est ensuite suivi cliniquement de façon rapprochée. La classification de House & Brackmann est utilisée pour évaluer le résultat clinique. Si durant cette surveillance et malgré le bon pronostic initial, la paralysie s’aggrave ou ne s’améliore pas, venant en contradiction du pronostic anticipé, une nouvelle EMG est demandée. Elle sera préférée pour sa fiabilité à l’électroneuronographie. Si apparaît un tableau électrophysiologique de dénervation (nerf non stimulable, potentiels de fibrillation) une exploration chirurgicale du nerf peut être proposée au patient. Quel traitement médical ? Il est basé sur un traitement corticoïde utilisant 1 à 2 mg/kg/j de méthylprednisolone, pendant deux semaines. On aura au préalable écarté les contre-indications générales habituelles de la corticothérapie (diabète, ulcère en évolution, glaucome). Il faut y associer des soins ophtalmologiques très soigneux basés sur l’humidification du globe oculaire (larmes artificielles, gels hydrosolubles) et sur la fermeture de l’œil notamment la nuit. Certaines procédures additionnelles, moins évaluées, sont utilisées par certaines équipes. ≠ La physiothérapie et les techniques de kinésithérapie sans stimulation électrique semblent utiles pour améliorer la qualité de la récupération. 25 5 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 25 15/09/09 14:07 ≠ La prescription de vasodilatateurs, la pentoxyphilline ou de Dextran (protocole de Stennert). ≠ On peut également être amené à discuter l’usage de drogues antivirales de type Aciclovir en cas de paralysies faciales secondairement installées. Dans ce contexte, de même que dans le neurinome de l’acoustique, on peut être amené à soupçonner la présence d’une réactivation virale du groupe herpès. Le traitement Chirurgical Quand ? Il doit être envisagé et proposé au patient chaque fois que la paralysie faciale est totale et immédiate. Dans ces conditions, il est habituel que soit mis en évidence sur le scanner haute résolution un trait de fracture croisant le trajet du canal de Fallope. Sa localisation précise peut considérablement aider pour poser l’indication chirurgicale et orienter le geste. L’exploration nerveuse doit prendre place le plus tôt possible en fonction des signes neurologiques associés et de l’atteinte cérébrale pouvant être observés. Chez ces patients qui ont subi un traumatisme important, on peut en effet rencontrer des contusions cérébrales, des hématomes extraduraux ou sous-duraux pouvant momentanément contre-indiquer une craniotomie de la fosse moyenne. Comment ? La voie d’abord de décompression et d’approche du nerf facial est différente suivant le statut clinique et radiologique. En cas de fracture translabyrinthique ou de fracture associée à une cophose, une exploration des trois portions du nerf facial est mise en jeu à travers une voie transmastoïdienne translabyrinthique. Cette situation représente selon notre expérience 14 % des cas. Quand la réserve cochléaire reste bonne, même partiellement, et que la fracture est extralabyrinthique, l’abord du nerf facial est conduit par un double accès combinant une voie de la fosse moyenne et une voie transmastoïdienne. Pour certaines équipes, la portion labyrinthique du nerf pourrait être atteinte par une simple voie transmastoïdienne transatticale. Pour exposer le nerf facial dans ses trois portions sans toucher ni au labyrinthe, ni à la fosse moyenne, il est cependant nécessaire de réaliser une dislocation ossiculaire avec une section de la tête du marteau et une ablation de l’enclume. Cette voie « extralabyrinthique transmastoïdienne » ne saurait à nos yeux être suffisante dans la plupart des cas. Elle peut être proposée dans des cas sélectionnés, quand la pneumatisation est très importante et/ou que les osselets sont déplacés par le traumatisme. Mais le jour donné par cette approche reste à notre avis étroit pour réaliser une greffe ou même une décompression du foramen méatal correspondant à l’entrée du nerf facial dans la portion labyrinthique. 26 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 26 15/09/09 14:07 Les fractures du rocher Que faire ? Le traitement du nerf lui-même dépend de sa continuité. Si elle est préservée, une décompression est seulement conduite. Elle consiste à découvrir le nerf et sa gaine sur au minimum la moitié de sa circonférence. Ce geste peut suffire à lever l’œdème post-traumatique ou à enlever une esquille osseuse compressive. La décompression doit être large et aller au-delà du site lésionnel. L’ouverture de la gaine du nerf fait débat. Elle n’est pas recommandée, sauf par certains auteurs, car elle peut conduire à aggraver les lésions ischémiques dont sont victimes les fibres nerveuses. En cas de section nerveuse partielle ou totale, la réparation doit être faite en accord avec les procédures neurotologiques habituelles. En cas de perte de substance supérieure à 3 mm une greffe en câble est nécessaire. On peut utiliser un fragment de nerf sural ou un fragment de nerf grand auriculaire plus aisé à prélever. Les extrémités nerveuses sont alors suturées en utilisant du nylon 9.0 ou 10.0 ou seulement rapprochées et adossées puis collées en utilisant de la colle de fibrine et éventuellement un enveloppement nerveux par du fascia temporal. La greffe doit être positionnée dans une gouttière osseuse « porte-vaisseaux » pour être convenablement nourrie. Quand la perte de substance est plus limitée, une décompression d’amont et d’aval, puis un déroutement avec suture bout à bout, peuvent être proposés. Cette solution est plus volontiers choisie quand une voie translabyrinthique est utilisée. En cas de chaîne mobile et d’audition normale, une greffe peut être préférée. Les résultats fonctionnels après déroutement ou après greffe semblent être les mêmes. L’important est d’éviter soigneusement toute traction dans la suture. Il est très rare que le bout proximal du nerf facial ne soit pas disponible. Cette situation peut se rencontrer dans les fracas importants du rocher. On peut être amené à réaliser soit une greffe nerveuse transfaciale, toujours difficile à mettre en œuvre, soit une anastomose hypoglosso-faciale, plus simple techniquement, et conduisant à des résultats plus constants. Il peut se faire que le mauvais état neurologique initial du patient soit source d’une prise en charge très tardive de la lésion nerveuse, parfois au-delà de trois mois après le traumatisme. Dans ces conditions défavorables, le chirurgien fera face à de grandes difficultés pour évaluer la lésion nerveuse au milieu du névrome de repousse. Il sera même souvent difficile de localiser les extrémités nerveuses valides en cas de section nerveuse. Après un délai de deux ans suivant le traumatisme, la réparation nerveuse devient même discutable. Il est conseillé de réaliser un EMG qui peut aider à évaluer la fonction musculaire et son activité spontanée électrique. En cas de silence musculaire, il peut se révéler préférable de réaliser une prise en charge purement passive en utilisant par exemple un lifting de la face ou des transpositions musculaires type myoplastie de Labbé. 27 7 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 27 15/09/09 14:07 Traitement des complications associées 1 - Paralysie oculomotrice : en cas d’atteinte du nerf abducens, une occlusion de l’œil sera faite en alternance pour limiter les effets de la diplopie. 2 - Fistule de liquide cérébro-spinal : une poche de recueil stérile est mise en place sur l’oreille pour évaluer la quantité de liquide émis. En cas de brèche du toit du rocher, le pronostic est spontanément favorable. Il n’en est pas de même en cas de fuite par le méat auditif interne. Une exclusion de l’oreille moyenne et de la trompe d’Eustache est souvent nécessaire. 3 - Fistule carotido-caverneuse : elle nécessite une prise en charge en urgence par voie endovasculaire. 4 - Fistule périlymphatique : objectivée par un pneumolabyrinthe sans fracture labyrinthique, elle est habituellement due à une fracture de l’étrier ou de la fenêtre cochléaire. Son diagnostic est difficile à l’étape clinique (vertiges, surdité fluctuante ou évolutive) dans ce contexte traumatique. VIII - Diagnostic différentiel : Les paralysies faciales périphériques post-traumatiques sont très simples à distinguer des paralysies faciales centrales dues au traumatisme cérébral. Formes cliniques : Les traumatismes par armes à feu sont rares dans notre pays. Les lésions sont situées habituellement au niveau de la portion tympanique ou mastoïdienne du nerf. La paralysie faciale s’associe habituellement à une surdité totale et à une fistule de liquide cérébro-spinal. La chirurgie nécessite fréquemment une exclusion de l’oreille moyenne pour traiter la brèche ostéoméningée et protéger d’une éventuelle méningite. Les lésions nerveuses sont très difficiles à évaluer dans ce contexte du fait des fragments métalliques associés et de la pollution éventuelle bactériologique voire encore et surtout du fait de la brûlure nerveuse associée. Une greffe est habituellement nécessaire pour réparer la perte de substance nerveuse qu’il convient toujours de surévaluer étant donné le traumatisme subi à la fois mécanique et thermique. Un mauvais pronostic est habituellement anticipé dans ce genre de situation clinique. 28 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 28 15/09/09 14:07 Les fractures du rocher Pronostic : La récupération de l’atteinte nerveuse dépend de la sévérité initiale des lésions nerveuses au moment de la prise en charge et du traitement chirurgical. ≠ En cas de neurapraxie (paralysie faciale incomplète ou retardée) : le pronostic est excellent et conduit habituellement à une fonction de grade I dans la classification de House & Brackmann. ≠ En cas de dénervation partielle ou totale (axonotmesis et neurotmésis) : le résultat ne peut pas être meilleur qu’un grade II (axonotmesis/dégénération partielle et pattern électromyographique mixte). Le plus souvent c’est un grade III qui est obtenu (neurotmesis), associant une part de syncinésie et de spasmes sans excès sinon cela correspondrait à un grade IV. ≠ En cas de suture nerveuse ou de greffe, un grade III ou IV est obtenu. En effet il est plus qu’inhabituel d’observer après une greffe un mouvement du muscle frontal et les syncinésies sont des phénomènes quasiment constants. ≠ En cas de prise en charge tardive, les résultats semblent beaucoup moins favorables conduisant le plus souvent à un grade IV voire V du fait des difficultés rencontrées dans la localisation des extrémités nerveuses saines. IX - Conclusion Bien que devenues rares, les paralysies faciales après fracture du rocher sont de prise en charge difficile. Le traitement chirurgical est complexe et habituellement lourd. Mais il est souvent indispensable pour éviter des séquelles sévères et irrémédiables. Références: • Bodenez C, Darrouzet V, Rouanet-Larriviere M, Barreau X, Liguoro D, Bebear JP, Franco-Vidal V. Les paralysies faciales après fracture du rocher Ann Otolaryngol Chir Cervicofac. 2006 ;123:9-16. • Franco-Vidal V, Nguyen DQ, Guerin J, Darrouzet V. Delayed facial paralysis after vestibular schwannoma surgery: role of herpes viruses reactivationour experience in eight cases. Otol Neurotol. 2004 ;25:805-10. 29 9 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 29 15/09/09 14:07 40926_PART02_Mono_N47_100709.indd 30 15/09/09 14:07 Traumatismes es du nerf facial d Paralysie faciale et tumeurs du rocher Paralysie faciale et tumeurs du rocher Les tumeurs du nerf facial sont rares et représentent 2% des tumeurs du Alexis BOZORG GRAYELI Daniele BERNARDESCHI rocher et de l’angle ponto-cérébelleux dans notre série (Réf. 1). On distingue les lésions extrinsèques comprimant ou détruisant le nerf par contiguïté et les tumeurs intrinsèques. Olivier STERKERS Une parésie d’installation progressive isolée ou associée à des signes audiovestibulaires ou d’autres atteintes des paires crâniennes (trijumeau, nerfs mixtes) doit faire évoquer une cause tumorale. Une paralysie faciale d’origine tumorale peut cependant être d’apparition brutale. Par conséquent, toute paralysie faciale brutale d’apparence isolée nécessite un examen clinque et audio-vestibulaire complet avant d’être étiquetée paralysie faciale a frigore et toute paralysie faciale isolée et d’apparition brutale qui ne régresse pas après 3 mois doit faire rechercher à l’IRM une lésion tumorale. Le traitement d’une paralysie faciale tumorale comprend l’ablation de la tumeur et la décompression ou la réparation du nerf par une greffe de première intention. En cas d’impossibilité de greffe (extrémité proximale non repérable) ou d’absence de récupération fonctionnelle 12 mois après une décompression une anastomose hypoglosso-faciale et les autres techniques de réhabilitation de la face paralysée sont indiquées. Une lésion tumorale intrinsèque du nerf facial d’une taille < 15 mm dans l’angle pontocérébelleux, sans paralysie et sans notion de croissance doit faire discuter l’option de la surveillance par une imagerie annuelle. I - Les tumeurs intrinsèques du nerf facial Les tumeurs intrinsèques du nerf facial sont représentées par les schwannomes et les hémangiomes. De 1990 à 2006, dans un centre de référence tertiaire adulte, nous avons suivi et traité 27 cas comprenant 20 schwannomes et 7 hémangiomes (Réf. 2). Parmi les schwannomes, 3 cas (15%) étaient apparus dans le cadre d’une neurofibromatose de type 2. Cette population était composée de 12 femmes et 15 hommes. Les signes cliniques révélateurs comprenaient une paralysie faciale progressive dans 55 % et d’installation brutale dans 11 %, une paralysie régressive et récidivante dans 4%, une surdité dans 11%, des vertiges dans 4% et une masse parotidienne dans 4%. En dehors de la masse parotidienne qui est en faveur d’un schwannome, les signes révélateurs ne permettent pas de distinguer un hémangiome d’un schwannome. 31 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 31 15/09/09 14:14 Figure 1 : Localisation les plus fréquentes des schwannomes du facial d’après O. Sterkers et al. (Réf. 5). Plusieurs types de localisation peuvent être combinées. A l’examen clinique, une atteinte de la motricité faciale est notée dans la majorité des cas. Dans notre série, la fonction faciale était de grade 1 (House et Brackmann) dans 19% des cas, de grade 2 dans 22% des cas, de grade 3 dans 14%, de grade 4 dans 19%, de grade 5 dans 4% et de grade 6 dans 22% des cas. Un spasme associé de l’hémiface a été noté dans 11% des cas. L’atteinte audiovestibulaire survient par une compression du paquet acoustico-facial dans le méat auditif interne ou l’atteinte des structures labyrinthiques. Dans notre population, 66% des patients présentaient une audition utilisable (classes A B ou C d’American Academy of Otolaryngology-Head and Neck Surgery) et 34% une audition inutile (classe D). L’imagerie comprenant un scanner des rochers en fenêtre osseuse et une IRM permet de localiser la lésion, d’orienter vers le type histologique, d’évaluer sa taille et ses extensions vers les structures de l’oreille interne. Dans notre série, l’atteinte concernait le ganglion géniculé dans 55% des cas, la portion labyrinthique dans 37%, la portion tympanique dans 26%, la portion mastoïdienne dans 19% ; le nerf facial étant atteint dans le méat auditif interne dans 13% des cas et dans l’angle ponto-cérébelleux dans 11% des cas. 32 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 32 15/09/09 14:14 Paralysie faciale et tumeurs du rocher L’extension dans la loge parotidienne était plus rare. Plusieurs portions du nerf étaient concernées dans 21 cas et une seule région était touchée dans 6 cas. La figure 1 montre les localisations les plus fréquentes de ces lésions. L’imagerie permet de distinguer l’hémangiome du schwannome (Fig. 2). A l’IRM, l’hémangiome apparaît comme une lésion d’aspect hétéro- Figure 2 : Imagerie en coupe axiale d’un schwannome et d’un hémangiome du nerf facial au niveau du ganglion géniculé. Dans le cas d’un schwannome le scanner (A) montre un élargissement régulier du ganglion (flèche) et l’IRM en séquence T1 après injection de gadolinium (B) montre une prise de contraste forte et régulière. Dans le cas d’un hémangiome, le scanner (C) met en évidence une destruction irrégulière de l’os autour de la loge du ganglion géniculé et l’IRM en séquence T1 avec injection de gadolinium (D) montre une prise de contraste nette mais mouchetée. gène, le plus souvent au niveau du ganglion géniculé, en iso- ou hyposignal T1, en hypersignal T2 et prenant fortement le contraste (Réf. 3). Le scanner montre un élargissement irrégulier du ganglion géniculé avec un aspect poivre et sel. Le schwannome apparaît à l’IRM sous forme d’une lésion de contours réguliers, souvent homogène avec parfois une composante kystique (4). Les schwannomes apparaissent en hypo- ou isosignal T1, en hyposignal T2 et prennent fortement le contraste. Dans le méat auditif interne ou l’angle ponto-cérébelleux, le diagnostic différentiel majeur est le schwannome vestibulaire. Un élargissement avec une prise de contraste du segment labyrinthique et du ganglion géniculé sont en faveur du schwannome du facial. Au scanner des rochers, la lésion apparaît comme un élargissement régulier des portions du canal concerné, peut entraîner un comblement de la caisse et de la mastoïde. Différentes portion du nerf peuvent être atteintes (Réf. 5). L’électromyographie de la face permet de documenter le bloc de conduction intracrânienne et d’évaluer le nombre d’axones fonctionnels. Le traitement est principalement chirurgical (Réf. 1,5). La surveillance peut être décidée en cas de tumeur de petite taille (< 15 mm dans l’angle ponto-cérébelleux), sans notion de croissance à l’imagerie avec une bonne fonction faciale (grade 1 ou 2). Le traitement 33 3 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 33 15/09/09 14:14 chirurgical consiste en une résection complète de la lésion. Une résection complète avec préservation d’une partie des fibres nerveuses permettant une bonne fonction faciale reste exceptionnelle. Si la tumeur est évolutive et la fonction faciale respectée, il est possible de proposer une simple décompression. Ce cas, rare, se rencontre essentiellement dans les localisations mastoïdiennes. Dans la majorité des cas la résection d’une tumeur intrinsèque nécessite le sacrifice du nerf avec une réparation dans le même temps par une greffe nerveuse. Si la portion proximale dans l’angle ponto-cérébelleux ne peut être repérée, une anastomose hypoglosso-faciale est indiquée. La voie d’abord de ces lésions dépend de la localisation de la lésion et de l’audition. En cas de tumeurs volumineuses et/ou une audition inutile une voie translabyrinthique ou transotique est employée. En cas de tumeurs de taille limitée avec une bonne audition, une voie mastoïdienne associée à un abord suspétreux ou cervical est privilégiée. Dans notre série (Réf. 2), une voie translabyrinthique ou transotique a été employée dans 34%, une voie suspétreuse avec ou sans mastoïdectomie dans 45% des cas et une voie mastoïdienne avec ou sans cervicotomie a été choisie dans 21% des cas (n=27). La lésion a été totalement réséquée dans tous les cas. Une réparation de nerf par un greffon intermédiaire de plexus cervical superficiel a été réalisée dans 60% des cas, une réparation par un greffon de nerf sural cutané externe dans 22% des cas, une anastomose termino-terminale a pu être obtenue dans 4%, une anastomose hypoglosso-faciale a été décidée dans 7% et une préservation anatomique du nerf a été obtenue dans 7% des cas (n=27). La fonction faciale 2 ans après la chirurgie, était estimée à grade 1 dans 5%, grade 2 dans 10%, grade 3 dans 60%, grade 4 dans 10%, grade 5 dans 10% et grade 6 dans 5% (n=20). Les récidives sont rares (< 1%). Une surveillance par IRM à 1, 3 et 10 ans après la chirurgie est indiquée. Une IRM plus précoce qu’un an donne souvent des images difficiles à interpréter du fait des phénomènes de cicatrisation. II - Tumeurs extrinsèques Une paralysie faciale peut être le signe annonciateur d’une tumeur du rocher ou de l’angle ponto-cérébelleux au contact du nerf facial. Toutes les lésions bénignes sont susceptibles d’entraîner un bloc de conduction nerveuse par une inflammation au contact du nerf et/ou une compression. De plus, les tumeurs malignes peuvent entraîner une destruction nerveuse par envahissement. Les lésions extrinsèques intrapétreuses les plus fréquentes sont le cholestéatome et le paragangliome. Ces deux types histologiques représentent près de la moitié des tumeurs intrapétreuses (Réf. 1,Tableau 1). Les tumeurs malignes du rocher sont rares (Réf. 6). Si l’on considère l’ensemble des tumeurs intrapétreuses, la parésie faciale est le signe annonciateur de la lésion dans 34% des cas (Réf. 1). L’atteinte du facial est fréquente dans les cholestéatomes intrapétreux (58% d’une série de 19 cas) notamment lors d’une extension apicale : 6 parésies sur 8 cas de cholestéatome apical (Réf. 7). 34 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 34 15/09/09 14:14 Paralysie faciale et tumeurs du rocher Figure 3 : Classification de la localisation des tumeurs intrapétreuses par rapport au bloc labyrinthique. Les localisations sont montrées sur une vue latérale d’un rocher droit avec la projection des vaisseaux, du labyrinthe et du nerf facial (en jaune). Les lésions malignes du rocher s’accompagnent également d’une paralysie faciale. La paralysie faciale est cependant inconstante. Elle représente 21% d’une série de 19 cas récents de carcinome épidermoïde du méat auditif externe (Réf. 8). Dans notre série rétrospective de tumeurs malignes du rocher de 1990 à 2002 comprenant 29 patients, 9 (31%) ont une paralysie faciale (Réf. 9) Dans les paragangliomes tympanojugulaires, la parésie faciale annonciatrice ne représente que 9% des cas (Réf. 10,11). Le bilan initial est similaire aux lésions intrinsèques et comprend un examen otoneurologique, un bilan audio-vestibulaire et une imagerie par scanner et IRM. Ce bilan est complété par la recherche de localisations à distance pour les paragangliomes et les tumeurs malignes. Le caractère sécréteur d’un paragangliome doit également être recherché par des dosages plasmatiques et urinaires de catécholamines. L’imagerie oriente le diagnostic quant à la nature de la tumeur, sa localisation et ses extensions. Le traitement de la paralysie faciale par les tumeurs extrinsèques repose sur l’exérèse de la tumeur associée à la décompression ou la réparation du nerf dans le même temps chirurgical. La voie d’abord est choisie en fonction de la nature présumée de la lésion (bénigne, agressive ou maligne), sa localisation (Fig. 3), ses extensions et de l’audition. Un schéma décisionnel pour le choix de la voie d’abord en fonction de ces éléments peut être proposé (Réf. 7, Fig. 4). Les lésions intra-pétreuses sont opérées par une voie translabyrinthiqe ou transotique si l’audition est de mauvaise qualité. Les tumeurs cervico-mastoïdiennes sont opérées par une cervicotomie, 35 5 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 35 15/09/09 14:14 une parotidectomie superficielle plus ou moins étendue et un abord mastoïdien. Cet abord peut être limité à une mastoïdectomie en cas d’audition utile et de lésion présumée bénigne, à une pétrectomie subtotale si la lésion est agressive avec une audition conservée et peut s’étendre vers une voie translabyrinthique ou transotique si l’audition est inutilisable. Les paragangliomes volumineux (classe C de Fisch) sont embolisés avant la chirurgie (Réf. 10). Les tumeurs malignes et les récidives de tumeurs agressives en croissance doivent faire discuter une radiothérapie complémentaire (Réf. 8,9). Les modalités de surveillance clinique et radiologique de ces patients dépendent de l’histologie de la lésion. Une surveillance clinique trimestrielle jusqu’à la récupération motrice optimale est indiquée. Cette surveillance permet de vérifier la qualité de la rééducation, l’état oculaire et d’investiguer une absence de récupération clinique au-delà d’un an par une électromyographie. Cette surveillance clinique permet de vérifier l’état locale et les organes à distance à la recherche d’une métastase en cas de lésion maligne. La fréquence des IRM postopératoires et le schéma des examens complémentaires dépendent de la nature histologique de la lésion. En cas de lésion bénigne, une IRM à 1, 3 et 10 ans est nécessaire (Réf. 1). Les lésions agressives ou malignes nécessitent une imagerie annuelle ou à chaque signe faisant évoquer une récidive ou une métastase. Figure 4 : Arbre décisionnel des différentes voies d’abord pour l’exérèse d’une tumeur du nerf facial selon sa localisation. Intracanalaire Apicale Audition utile Audition inutilisable Audition utile Suspétreuse Translab. Suspétreuse élargie Rétrolabyrinthique Audition inutilisable Audition utile Audition inutilisable Infralabyrinthique Audition utile Supralabyrinthique Audition inutilisable Audition utile Translab. Suspétreuse élargie (lésion bénigne) Transotique Transcochléaire Infratemporale type B (lésion agressive) Rétrolabyrinthique (lésion bénigne) Pétrectomie subtotale (lésion agressive) Audition inutilisable Translab. Mastoïdectomie Pétrectomie subtotale Infratemporal A Mastoïdectomie + suspétreuse (lésion bénigne) Pétrectomie subtotale + suspétreuse (lésion agressive) Transotique (lésion bénigne) Infratemporale type A + résection labyrinthique (lésion agressive) 36 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 36 15/09/09 14:14 Paralysie faciale et tumeurs du rocher Tableau 1- Histologie des tumeurs intrapétreuses intrinsèques et extrinsèques au nerf facial (Réf. 1) Histologie N (% relatif) Cholestéatome 19 (23%) Paragangliome 18 (22%) Schwannome du facial 12 (15%) Lésions malignes Lésions bénignes diverses Total Carcinome épidermoïde 8 (10%) Chondrosarcome 3 (4%) Ostéosarcome 1 (1%) Histiocytofibrome 1 (1%) Mélanome 1 (1%) Carcinome adénoïde kystique 1 (1%) Carcinome indifférencié de type nasopharyngé 1 (1%) Tumeur épithéliale papillaire 1 (1%) Granulome à cholestérine 3 (4%) Angiome du nerf facial 3 (4%) Hémangiome 3 (4%) Méningiome 2 (2%) Lipome 1 (1%) Dysplasie fibreuse 1 (1%) Dysplasie osseuse 1 (1%) Chondroblastome 1 (1%) 81 37 7 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 37 15/09/09 14:14 Cas Clinique n.1 K.P. , homme, 21 ans . Paralysie faciale progressive droite depuis un an. A l’examen clinique, paralysie faciale grade 5, otoscopie normale. Bilan audio-vestibulaire normal. L’étude par tomodensitométrie montre une lésion centrée au niveau du ganglion géniculé. En novembre 2001, ablation d’un Hémangiome facial par voie sus-pétreuse avec greffon nerveux du plexus cervical superficiel. Après 2 ans, paralysie faciale grade 3. Cas Clinique n.2 D.M. , femme, 37 ans . Paralysie faciale progressive droite depuis plusieurs mois . A l’examen clinique , paralysie faciale grade 4 et otoscopie normale. L’ IRM montre une lésion de la troisième portion du nerf facial avec extension à la loge parotidienne. Ablation de cette lésion par voie cervico-mastoidienne avec greffe nerveuse grand-auriculaire. Paralysie faciale grade 3 après 2 ans. 38 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 38 15/09/09 14:14 Paralysie faciale et tumeurs du rocher Cas Clinique n.3 D.F. , 50 ans , femme . Paralysie faciale progressive droite évoluant depuis 2 ans. Examen initial : paralysie faciale grade 6 avec audition et bilan vestibulaire normal. Une lésion centrée au niveau du ganglion géniculé est mise en évidence au scanner et à l’IRM. Cette lésion se révèle un schwannome facial après ablation par voie sus-pétreuse plus réparation nerveuse avec le nerf grand-auriculaire. Cas clinique n.4 B.F. 46 ans, homme. Hemispasme facial droit suivi d’une paralysie faciale progressive avec surdité et instabilité. L’examen clinique montre une paralysie faciale grade 3. Les bilans audio-vestibulaires mettent en évidence une surdité de perception avec aréflexie homo-latérale. Le bilan radiologique montre une lésion qui intéresse la région du ganglion géniculé, la première portion et le méat auditif interne avec extension à la fosse postèrieure et à la fosse temporale. Ce schwannome facial a été retiré par voie trans-otique avec greffe du nerf sural entre la deuxième portion et le segment proximal du nerf au niveau du tronc cérébral. Après un an, paralysie faciale grade 5. 39 9 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 39 15/09/09 14:14 Références 1 • Bozorg Grayeli A, El Garem H, Bouccara D, Sterkers O. Surgical management of intratemporal lesions. Clin Otolaryngol Allied Sci. 2001 26:357-66. 2 • Bernardeschi D, Kalamarides M, Bozorg Grayeli A, Sterkers O. Management of facial nerve tumors. 11th International Facial Nerve Symposium. International Adv. Otology 2009; 5:25 (abstract). 3 • Martin N, Sterkers O, Mompoint D, Nahum H. Facial nerve neuromas: MR imaging. Report of four cases. Neuroradiology. 1992; 34:62-7. 4 • Martin N, Sterkers O, Nahum H. Haemangioma of the petrous bone: MRI. Neuroradiology. 1992;34:420-2. 5 • Sterkers O, Viala P, Rivière F, Sterkers JM. Neurinome du nerf facial intrapétreux. Classification antomo-clinique de 12 cas. 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Am J Otolaryngol. 1999; 20:318-22. 40 40926_PART03_Mono_N47_150709.indd 40 15/09/09 14:14 Traumatismes es du nerf facial d Paralysie faciale iatrogène Paralysie faciale iatrogène A PARALYSIE FACIALE IATROGENE Daniele BERNARDESCHI Didier BOUCCARA La paralysie faciale iatrogène représente une des complications les plus re- Alexis BOZORGGRAYELI doutables de la chirurgie ORL mais n’est pas inhérente à cette spécialité. Dans Olivier STERKERS un article récent de Lydiatt, d’autres spécialités sont concernées par cette séquelle, notamment la chirurgie plastique, la chirurgie maxillo-faciale et bien sûr la neurochirurgie (Réf. 9). Dans son long trajet du tronc cérébral jusqu’aux muscles faciaux, le nerf facial est schématiquement divisé en trois portions : intracrânien, intra-temporal et extra-temporal. Chaque portion peut faire l’objet de lésions iatrogènes qui sont rattachées à différents mécanismes : compression, traumatisme thermique lors d’électrocoagulation, ou même section accidentelle. Fig.1 (Réf. 4) I - Particularités selon la topographie de l’atteinte Dans son trajet intracrânien, le nerf facial est à risque dans toute intervention dans l’angle pontocérébelleux. Selon la voie d’abord choisie, l’identification du nerf facial au tronc cérébral et au fond du conduit sont des étapes indispensables pour une dissection correcte du nerf. Des voies d’abord comme la voie trans-cochléaire ou la voie infratemporale nécessitent un déroutement du nerf lors de la voie d’abord pour mieux exposer la région du trou déchiré postérieur ou la citerne pré-pontine, qui entraîne une atteinte de la fonction faciale due à la dévascularisation et au traumatisme du nerf lors de cette manœuvre chirurgicale. å Figure 1 : Cause de paralysie faciale dans la chirurgue extratemporale. (de May M, Schaitkin BM. The Facial nerve. Thiene ed. 2000 ; 374/ modifié) 41 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 41 15/09/09 14:19 Concernant les schwannomes vestibulaires Esquia-Medina GN, en 2009, a décrit les principaux facteurs de risque qui sont susceptibles d’entraîner une lésion du nerf facial lors de l’exérèse d’un schwannome vestibulaire. Il s’agit notamment de la position de ce nerf par rapport à la tumeur, de l’adhérence de la tumeur au nerf, du stade de la tumeur et des réponses électrophysiologiques à la fin de l’intervention (Réf. 1) (Fig. 2). Dans la chirurgie de l’oreille moyenne, la survenue d’une paralysie faciale postopératoire est plus rare que dans la chirurgie de l’angle ponto-cérébelleux. Le simple fait d'effectuer une infiltration locale rétroauriculaire trop inférieure près du trou stylo-mastoïdien peut entraîner une paralysie faciale temporaire disparaissant dans les heures qui suivent l’intervention. Aussi chez les enfants de moins de deux ans, il faut se souvenir que le non développement de la pointe de la mastoïde fait que le nerf sort du rocher dans une position plus superficielle que chez l’adulte. Par conséquent les incisions chez les enfants doivent être localisées plus hautes et plus en arrière que le sillon rétro-auriculaire. Des cas de paralysie faciale iatrogène ont été décrits après mastoidectomie, tympanoplastie mais aussi dans la chirurgie de l’otospongiose et des exostoses du conduit auditif externe. Les facteurs de risques qui sont susceptibles d’augmenter le risque de paralysie faciale iatrogène ont été répertoriés : chirurgie de révision, chirurgie de l’otite chronique avec ou sans cholestéatome, malformations congénitales (Réf. 2). En ce qui concerne les tympanoplasties sans mastoidectomie, la portion du nerf facial la plus à risque est la deuxième portion du segment tympanique ; cette portion peut être naturellement déhiscente. Les atticotomies trans-méatiques et la chirurgie de l’otospongiose sont particulièrement à risque d’atteindre ce segment du nerf facial surtout si celui-ci est déhiscent dans sa deuxième portion. Dans la chirurgie de la mastoïde, c’est le deuxième genou du nerf facial qui représente l’endroit le plus fréquemment touché par des paralysies faciales iatrogènes (Fig 3, 4). Le fraisage osseux médial et inférieur en regard du canal semi-circulaire latéral est à risque d’entraîner cette complication. De même la tympanotomie postérieure effectuée pour la pose d’un implant cochléaire ou dans le cas d’une otite chronique peut Figure 2 : Différentes positions du nerf facial par rapport à la tumeur A : Position 1 Antéro-inférieur B : Position 2 Antérieur C : Position 3 Supérieur 42 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 42 15/09/09 14:19 Paralysie faciale iatrogène Figure 3 : Reperes du nerf facial dans la chirurgie de la mastoide 1 : Dure Mére 2 : Canal semicirculaire externe 3 : Rainure du muscle digastrique provoquer une lésion du nerf facial. De rares cas de paralysie faciale post-canaloplastie ont été décrits dans la littérature et cela s’explique par le fait qu’il existe des variantes anatomiques de la troisième portion du nerf facial qui, dans cinquante pour cent des cas, se situent latéralement à l’annulus et donc sont à risque d’être atteints en cas de fraisage de la paroi postéro-inférieure du conduit auditif externe. Dans les cas des oreilles très inflammatoires et de chirurgie de révision, il faut savoir identifier des repères anatomiques constants qui amènent à l’identification du nerf facial dans ses deuxième et troisième portions. Pour la deuxième portion, le processus cochléariforme (le nerf facial passe médialement par rapport à ce repère), le Cog* et le nerf de Jacobson sont des repères fiables pour identifier le segment tympanique. Dans sa portion mastoïdienne, le nerf facial peut être identifié soit au niveau du deuxième genou en dessous du canal semi-circulaire latéral, soit dans sa partie inférieure par rapport à la crête du digastrique (la partie intérieure de la rainure vise le trou stylo-mastoïdien. (Réf. 3) Certaines précautions dans la technique de fraisage méritent d’être citées, notamment le fait qu’il faille fraiser parallèlement à la direction du nerf sous irrigation continue en utilisant des fraises diamantées de calibre adapté et avec un sens de rotation qui s’éloigne du nerf. Un saignement lors du fraisage de la troisième portion du nerf facial peut indiquer le rapprochement du nerf donc alerter quant à sa proximité. C’est dire l’importance d’une étude radiologique pré-opératoire, en particulier le scanner non injecté en coupes fines et du monitoring per-opératoire à recommander surtout en cas de chirurgie de révision, de cholestéatome, dans les implants cochléaires et en cas de suspicion de trajet aberrant du nerf facial. * Terme Anglo-saxon indiquant l'éperon osseux délimitant latéralement le récessus épi tympanique antérieur 43 3 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 43 15/09/09 14:19 Dans le cas des malformations congénitales, le nerf facial est à risque car il peut avoir un trajet Figure 4 : Blessure de la troisieme portion du nerf facial visualisé au scanner anormal donc la présence d’une malformation du pavillon doit alerter le chirurgien sur la possibilité d’un trajet aberrant du nerf facial. Dans le cas de malformations mineures, la portion intéressée est la portion tympanique par rapport à la fenêtre ovale. Si le nerf occupe la fenêtre ovale, il ne faut pas le déplacer mais mettre un piston directement dans le vestibule (Réf. 10). Dans les aplasies majeures, l’anomalie la plus fréquente est la direction antérieure de la troisième portion vers l’articulation temporo-mandibulaire. Dans la chirurgie de la parotide, les situations à risque sont notamment la chirurgie pédiatrique pour malformations cervicales, la répétition d’épisodes infectieux et/ou tumeurs (hémangiomes/ lymphangiomes) et toute chirurgie de révision où le nerf facial a été préalablement disséqué. Le nerf facial est à risque dès sa sortie du trou stylo-mastoïdien jusqu’à la pénétration de ses branches terminales dans les muscles faciaux. Dans le décollement du lambeau cutané, il ne faut donc pas décoller audelà de la limite inférieure de la glande parotide où les branches terminales sont à risque d’être atteintes. L’identification du tronc principal grâce aux repères anatomiques est le premier pas pour une parotidectomie avec dissection du nerf facial. Une fois le tronc principal identifié, ses différentes branches peuvent être lésées par compression (clampage pour un saignement), par cautérisation ou par dissection trop vigoureuse. Il faut garder à l’esprit surtout que les rameaux frontalis et mentonnier ont très peu d’anastomoses et sont donc peu susceptibles d’une récupération spontanée (Réf. 4). Des cas de paralysie temporaire du nerf facial ont été décrits pour la chirurgie de l’articulation temporomandibulaire géréralement dus à un étirement pendant la mise en place des écarteurs. Dans la chirurgie de la glande sous-maxillaire, c’est le rameau mentonnier qui est impliqué et qui provoque une asymétrie dans le sourire par déficit des muscles dépresseurs de la lèvre inférieure. Il faut avoir à l’esprit que cette branche, dès sa sortie de la glande parotide, se situe entre la face profonde du peaucier et le fascia cervicalis superficialis et peut cheminer jusqu’à quatre centimètres au-dessous de la branche 44 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 44 15/09/09 14:19 Paralysie faciale iatrogène horizontale de la mandibule. Il faut donc prévoir l’incision suffisamment bas (au niveau de l’os hyoïde) et le décollement au ras du muscle platysma. Une légère parésie du nerf inférieur peut se rencontrer même dans les cas où le nerf mentonnier a été préservé. Cela arrive car il y a des anastomoses entre le mentonnier et la branche cervicale et parce que le muscle peaucier a aussi une action sur la dépression de la lèvre inférieure. II - Prévention des paralysies faciales iatrogènes Dans toutes ces situations deux éléments vont contribuer à réduire le risque de paralysie faciale iatrogène : ≠ D’une part une évaluation anatomique pré opératoire par l’imagerie fine : TDM des rochers à haute résolution dans les trois plans et/ou IRM selon la pathologie et la topographie. Cette imagerie a tendance à être quasi systématique en chirurgie otologique et oto-neurologique, ce d’autant qu’il s’agit de pathologies tumorales, inflammatoires ou malformatives et de principe en cas de révision. ≠ D’autre part l’utilisation du monitoring du nerf facial pour l’identification des trajets aberrants, et l’amélioration de la dissection au niveau des zones à risque. III - Traitement des paralysies faciales iatrogènes La prise en charge des paralysies faciales iatrogènes dépend essentiellement de la découverte en per-opératoire de la lésion, donc si le chirurgien s’est aperçu de cette lésion. Dans ces cas une réparation immédiate par anastomose termino-terminale ou avec interposition d’une greffe nerveuse est souhaitable. S’il n’y a pas de section du nerf mais seulement une ouverture de l’épinèvre, une décompression proximale et distale est la procédure à adopter. Si la paralysie faciale n’est pas attendue par le chirurgien et se manifeste en postopératoire immédiat, l’attitude à adopter est d’explorer l’oreille dans le plus bref délai pour empêcher la formation de tissu fibreux et/ou de granulations. En ce qui concerne les paralysies faciales retardées, celles-ci sont généralement dues à un œdème du nerf qui comprime les fibres nerveuses et qui empêche le flux axonal normal. Dans ce cas il fut rassurer les patients car une récupération complète est quasi-constante. Une imagerie post opératoire est alors utile pour identifier une complication locale (hématome…) Dans la littérature, des cas de paralysies faciales retardées ont été rattachées à des réactivations de virus du groupe herpès dues à une manipulation du nerf facial ou de ses collatérales (corda tympani) et qui méritent de discuter cas par cas un traitement spécifique (corticoïdes systématiques et antiviraux). 45 5 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 45 15/09/09 14:20 Références 1 • Esuina-Medina, et al. Do the facial nerve displacement and tumor adhesion influence the facial nerve outcome in vestibular schwannoma surgery? Otol Neurotol. 2009 ; 30 : 392-39 2 • Green JD, Shelton C, Brackmann DE. Surgical management of iatrogenic facial nerve injuries. Otolaryngol head neck surg. 1994 ; 111 : 606-10. 3 • Conley J. Search for and identification of the facial nerve. Laryngoscope. 1978 ; 88:172-5. 4 • May M, Schaitkin BM. The Facial nerve. 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Surgical management of congenital absence of the oval window with malposition of the facial nerve. Adv Otorhinolaryngol. 1988 ; 40:33-7 46 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 46 15/09/09 14:20 Paralysie faciale iatrogène IV- ASPECTS MÉDICOLÉGAUX Le risque de paralysie faciale iatrogène justifie une information pré opératoire précise afin d’obtenir un consentement éclairé. Compte tenu du préjudice esthétique et fonctionnel que représente la paralysie faciale une réparation peut être mise en avant en cas de paralysie faciale compliquant un acte chirurgical. Les données provenant des sociétés d’assurance montrent que les paralysies faciales sont la première cause de déclaration de sinistre en cas de complication de chirurgie de l’otite chronique (Sou médical, MACSF, Novembre 2008). Avant d’aborder les aspects spécifiques liés aux paralysies faciales iatrogènes nous rappellerons les éléments relatifs à l’information pré opératoire du patient. A - Information pré opératoire Au cours des dernières années trois facteurs sont venus modifier les bases de l’information donnée au patient (Manaouil). Il s’agit tout d’abord des progrès considérables de la médecine qui s’accompagnent d’une moindre tolérance des échecs des procédures de soins. Le second élément à prendre en compte est la poussée consumériste globale qui place chaque patient en situation de « consommateur de soins » avec des droits qui y sont liés. Enfin il faut tenir compte de l’impact de certaines affaires emblématiques (sang contaminé, hormone de croissance...). Depuis 1997 la preuve de l’information fournie au patient incombe au médecin. La loi du 4 mars 2002, dite loi Kouchner, a placé le patient au centre des décisions le concernant : son consentement libre et éclairé est toujours nécessaire et il peut être retiré à tout moment. Au delà de l’aspect parfois jugé « contraignant » de ces obligations elles peuvent aussi contribuer à définir des bases sereines à la relation entre le patient et son praticien. Ceci apparaît d’autant plus souhaitable que dans le même temps les progrès et la place croissante des examens complémentaires ainsi que la fragmentation de la prise en charge des soins par différents intervenants risquent d’aboutir à une certaine dépersonnalisation de ces derniers. Bases juridiques de l’information L’information que doit recevoir le patient comprend différentes étapes : ≠ Information préalable : nature des actes proposés, leurs alternatives, leurs bénéfices et risques mais aussi leurs coût et remboursement. ≠ Information concomitante : le patient ayant reçu l’information et étant totalement éclairé décide l’engagement des soins. ≠ Information postérieure : elle se poursuit au delà de l’acte et peut si nécessaire reposer sur l’accès direct du patient aux informations le concernant par l’intermédiaire de la communication de son dossier médical. 47 7 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 47 15/09/09 14:20 ≠ Information en cas d’accident médical: elle porte sur les circonstances de l’accident dont le patient a été victime, sur son origine. Cette information est souvent suffisante pour éviter l’apparition d’un contentieux. Les modalités de délivrance de l’information ne sont pas impérativement écrites. Elle repose sur un colloque singulier entre le praticien et son patient. Si la preuve de l’information revient au médecin celui-ci ne peut se limiter à faire signer des fiches d’information, qui ne sont pas des décharges de responsabilité. Les preuves de l’information reposent sur les données du dossier médical, les correspondances avec le médecin traitant détaillant l’information donnée, le délai entre les différentes consultations et l’acte réalisé, ainsi que les fiches d’information remises. Il est tout à fait possible que le patient choisisse de manière éclairée de ne pas recevoir l’information, en particulier vis à vis des risques exceptionnels. Il a par ailleurs été montré que lors de la délivrance de l’information sur les risques liés à un acte chirurgical, les patients ne mémorisaient pas tous les risques évoqués (Laccourreye).D’où l’intérêt de revoir au moins une fois en consultation le patient avant un acte chirurgical de façon à bien évaluer le niveau de son information et la compléter si nécessaire. Certaines circonstances renforcent la procédure d’information : expérimentation clinique, où l’information est majorée avec un support écrit spécifique pour les mineurs ou les majeurs protégés. Chez les personnes inconscientes la procédure décisionnelle est collégiale avec la personne de confiance préalablement désignée. Conséquences Le manque d’information n’est qu’exceptionnellement une revendication isolée de la part des patients. En général à l’occasion d’un dommage corporel le patient, ou ses ayants droit, sont à la recherche d’une réparation. La procédure qui va alors être mise en oeuvre aboutit à une expertise. Si celle-ci n’identifie aucune faute et conclut à un aléa thérapeutique, donc une complication sans faute, la victime peut faire valoir un manque d’information. Pour cette raison l’établissement d’un lien de causalité entre le préjudice subi et le manque d’information a fait l’objet d’une prise en compte croissante au cours des dernières années. Pour simplifier : en l’absence d’information le patient a perdu une chance d’éviter une complication. Il est alors évident que les actes impératifs, dont la non réalisation pourrait avoir des conséquences graves, voire mortelles, ne sont pas pris en compte de la même manière que ceux non obligatoires, pour lesquels il existe des alternatives que le patient peut choisir. 48 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 48 15/09/09 14:20 Paralysie faciale iatrogène B - Paralysie faciale iatrogène : particularités liées à l’acte chirurgical Au cours de la chirurgie des otites chroniques, cholestéatomateuses ou non, le risque de paralysie faciale a une incidence évaluée entre 0,6 et 3,7 % (Rapport SFORL 2008). La prévention pré opératoire est basée sur la recherche de modifications anatomiques du nerf facial, en rapport avec la pathologie, sur l’imagerie pré opératoire. En per opératoire la prévention est basée sur la qualité de la technique chirurgicale, renforcée par l’apport du monitoring. Celui-ci est particulièrement indiqué en cas de reprise chirurgicale ou de dénudation du nerf identifiée sur l’imagerie pré opératoire. Lors de l’otospongiose une position aberrante du nerf facial sur la platine, associée ou non à une anomalie ossiculaire, peut être dépistée au scanner, ou conduire à renoncer à la procédure en cours d’intervention (Rapport SFORL 2008). Lors des implantations cochléaires l’incidence des atteintes faciales, parésie plus souvent que paralysie, est évaluée entre 0,4 et 0,7 % chez l’enfant et 0,65 % chez l’adulte (Rapport SFORL 2008). Dans le cadre des tumeurs de la base du crâne et particulièrement du schwannome vestibulaire, la paralysie faciale est la complication qui est souvent déterminante au moment de la discussion de l’indication chirurgicale et de ses alternatives : radiothérapie et surveillance. Les éléments à prendre en compte pour l’évaluation pré opératoire du risque sont essentiellement la taille de la tumeur, mais aussi sa pénétration dans le conduit auditif interne et son développement dans l’angle ponto cérébelleux. L’information délivrée au patient doit porter sur les conséquences immédiates de la paralysie faciale, les possibilités de récupération et de réhabilitation à distance en cas d’absence de récupération. Compte tenu du fait que dans un certain nombre de cas le schwannome vestibulaire s’accompagne de peu ou pas de symptôme en pré opératoire, même pour des tumeurs volumineuses, l’information doit être répétée au fur à mesure des consultations pré opératoires, complétée par des schémas, car la survenue d’une paralysie faciale post opératoire pourrait potentiellement être vécue de façon intense. Il est par ailleurs utile de poursuivre cette information en post opératoire selon le degré de l’atteinte faciale, afin de donner des repères évolutifs au patient et à son entourage (Rapport SFORL 2008). Au cours de la chirurgie parotidienne les risques sont liés à la pathologie en cause : parotidite chronique, tumeur bénigne ou maligne. Dans le cas des adénomes pléomorphes le choix d’une parotidectomie totale par rapport à une parotidectomie exo faciale multiplie par 2 le risque de paralysie faciale définitive (Rapport SFORL 2008). 49 9 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 49 15/09/09 14:20 C - Evaluation des séquelles liées à une paralysie faciale La réparation des atteintes faciales iatrogènes peut faire l’objet de procédures judiciaires, dont la nature et la modalité dépendent en particulier du mode d’exercice (Rapports SFORL 2003 et 2008). Avant de discuter toute réparation un délai est nécessaire, car les capacités de récupération de l’activité du nerf facial persistent plusieurs mois, et années, après une lésion initiale ; et d’autre part si un traitement a été réalisé, en particulier une greffe nerveuse, le délai de réinnervation est lui aussi prolongé. Il paraît légitime d’attendre au moins 10 à 12 mois (Rapport SFORL 2003). Au moment où il est admis que la récupération a atteint son maximum, ce qui correspond à la consolidation de la lésion, l’évaluation des séquelles est essentiellement clinique : classifications de House et Brackmann, (I à VI) et celle de Freyss étudiant 10 muscles faciaux dont l’activité est notée de 0 à 3, avec un score total sur 30. Les tests électrophysiologiques vont contribuer à mesurer la sévérité de l’atteinte et à montrer l’absence de signe de récupération infra clinique. Le préjudice comprend différents éléments qui font l’objet d’une évaluation lors de l’expertise : - Préjudice fonctionnel direct : évalué entre 5 et 15% sur le barème des incapacités partielles permanentes, - Préjudice esthétique, - Eventuel préjudice d’agrément, - Préjudice lié aux complications ophtalmologiques et leurs séquelles. Dans tous les cas cette évaluation est complétée par une appréciation du retentissement psychologique et professionnel (Rapport SFORL 2003). Elle est aussi ajustée selon l’activité professionnelle du patient. Références 1 • Laccourreye O. , Cauchois R. , Touraine Ph, Garay A., Bourla A.. Information orale et chirurgie programmée pour pathologie tumorale bénigne de la glande thyroïde : le point de vue du chirurgien, du médecin, de l’avocat, et du magistrat. Annales de Chirurgie. 2005 ; 130 : 458-65. 2 • Manaouil C. , Strunski V. L’information des patients en ORL : législation, jurisprudence et incidences sur les pratiques. Annales d’Otolaryngologie et de Chirurgie Cervico-Faciale. 2007 ; 124 :1-8. 3 • L’expertise en ORL et Chirurgie cervico-faciale. Rapport de la SFORL Société Française ORL et Chir. Face Cou, 2003 4 • Les risques chirurgicaux en Oto-Rhino-laryngologie : information, prise en charge et prévention. Rapport de la SFORL Société Française ORL et Chir. Face Cou, 2008 50 40926_PART04_Mono_N47_100709.indd 50 15/09/09 14:20 Traumatismes es du nerf facial d Les greffes du nerf facial Les greffes du nerf facial La réparation du nerf facial et l’anastomose hypoglosso-faciale sont deux Alexis BOZORGGRAYELI Olivier STERKERS moyens de réinnervation dans la paralysie faciale périphérique. Ils sont complémentaires des autres techniques de réhabilitation de la face paralysée. I - Réparation du nerf facial Le chirurgien est confronté à une réparation du nerf facial dans un contexte de traumatisme ou après un geste chirurgical ayant entraîné l’interruption du nerf facial. La réparation du nerf est le procédé le plus efficace pour la réhabilitation de la face paralysée permettant même la restitution de la mimique spontanée dans les meilleurs cas. Les techniques de réparation ont largement progressé par l’apport des techniques micro-chirurgicales. Anatomie chirurgicale Seuls les nerfs crâniens recouverts d’une gaine de schwann (nerfs III à XII) sont susceptibles d’être greffés. Le nerf facial n’est pas recouvert de cette gaine à la sortie du tronc cérébral sur quelques millimètres et un moignon de plus de 5 mm est nécessaire pour une greffe (Réf. 1). A la sortie du tronc cérébral, le nerf facial entre dans le rocher par le méat auditif interne. Son trajet intrapétreux comprend les segments intraméatique, labyrinthique, tympanique et mastoïdien. Ce trajet décrit un genou (entre les segments labyrinthique et tympanique) et un coude (entre les segments tympanique et mastoïdien). Le déroutement du nerf facial de son trajet intrapétreux permet de rapprocher les extrémités du nerf interrompu en cas de perte de substance. A sa sortie du rocher au niveau du trou stylo-mastoïdien, le nerf facial est engainé par un tissu conjonctif résistant permettant sa préhension et son déplacement. Dans la parotide, le nerf se place entre les lobes profond et superficiel de la glande et bifurque. Ses multiples branches terminales sortent de la limite antérieure de la glande pour rejoindre les muscles de la face. La vascularisation du nerf est principalement assurée par l’artère stylo-mastoïdienne au niveau du segment mastoïdien et la branche pétreuse de l’artère méningée moyenne au niveau du ganglion géniculé. La préservation de ces deux réseaux vasculaires est importante pour la réparation du nerf (Réf. 1). 51 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 51 15/09/09 14:30 Figure 1 : Prélèvement de greffons nerveux pour la réparation du nerf facial. Le plexus cervical superficiel (A) est repéré à l’intersection d’une ligne rejoignant la pointe mastoïdienne à l’angle de la mâchoire et une ligne descendant verticalement du tragus. Il se trouve entre le muscle platysma et l’aponévrose cervicale moyenne. Le nerf cutané sural latéral (B) est prélevé par une courte incision verticale1 cm derrière la malléole externe Indications de réparation La réparation de première intention du nerf facial est indiquée en cas d’interruption récente du nerf (< 1 an) avec des extrémités repérables. En cas de préservation de la continuité nerveuse sans réponse EMG à la stimulation électrique, et même si le nerf paraît macroscopiquement traumatisé, il ne doit pas être sectionné et greffé. Sa continuité doit être respecté. Une surveillance clinique et électromyographique permettra de juger des possibilités de récupération avant de proposer une chirurgie de réinnervation faciale. Les procédés de réhabilitation de la paralysie faciale (chirurgie palpébrale, lifting, toxine botulinique) peuvent être employés de façon complémentaire après obtention des résultats optimaux de la réparation nerveuse au-delà des 12 mois postopératoires (Réf. 2). 52 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 52 15/09/09 14:30 Les greffes du nerf facial Généralités sur la technique de réparation nerveuse Après une section nerveuse, les axones et la gaine de myéline dans la partie distale du nerf vont disparaître selon la dégénérescence wallérienne. Les macrophages et les cellules de schwann vont digérer les structures axonales et leurs gaines laissant les neurolemmes des fibres nerveuses sous forme de tubes vides de leur contenu. Pour obtenir une repousse axonale de bonne qualité dans cette partie distale du nerf plusieurs conditions doivent être réunies (Réf. 2) : • Une section franche des extrémités permet une coaptation optimale des neurolemmes et favorise la repousse axonale dans la partie distale. Pour cela, l’utilisation des micro-instruments bien aiguisés est conseillée. Une ablation du périnèvre avant la recoupe est recommandée par certains auteurs pour améliorer la qualité de la coupe. • Une contention des extrémités nerveuses est nécessaire. Cette contention peut être obtenue par la colle de fibrine seule avec ou sans manchon de tissu conjonctif autour de la zone d’anastomose ou par des microsutures. Une soudure au laser a été employée chez l’animal avec succès, mais n’est pas utilisée en clinique. • Quel que soit le mode de contention, les extrémités nerveuses doivent être en contact sans tension. Pour cela, un déroutement partiel ou total du nerf de son trajet intrapétreux (cas clinique 1 P.60) ou la mise en place d’un greffon intermédiaire peut être nécessaire. • Une adaptation des diamètres des nerfs est nécessaire à une repousse nerveuse optimale. Le choix du diamètre du greffon intermédiaire se fait en fonction du diamètre du nerf à reconstruire. Une section en biseau ou une reconstruction avec deux greffons en canon de fusil permet également d’atteindre cet objectif en fonction des cas. • La qualité de la repousse nerveuse dépend des tissus environnants. La greffe nerveuse doit être réalisée en dehors de toute inflammation ou d’infection. La radiothérapie est potentiellement un facteur péjoratif pour le résultat. 53 3 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 53 15/09/09 14:30 Le greffon intermédiaire Le greffon intermédiaire est utilisé en cas de perte de substance nerveuse ne permettant pas une anastomose termino-terminale même après un déroutement du nerf. Ce greffon peut être le nerf grand auriculaire branche du plexus cervical superficiel. Son diamètre est souvent adapté à la réparation du tronc du nerf facial. Des greffons plus distaux peuvent convenir à la réparation des branches intra-parotidiennes. L’accès à ce nerf est facile par une cervicotomie a minima ou par la dissection de la partie inférieure d’un abord de parotidectomie (Fig 1A). Un greffon d’environ 7 cm peut être obtenu. Un déficit sensitif de la région auriculaire est habituel après ce prélèvement. Pour un greffon plus long (jusqu’à 13 cm) et de diamètre plus élevé, le nerf cutané sural latéral peut être prélevé par une incision en arrière de la malléole externe. Pour des greffons longs (> 5 cm) deux petites incisions étagées peuvent être réalisées et le nerf peut être disséqué par tunnélisation. Le déficit sensitif cutané dans ce territoire ne gêne pas la marche (Fig 2B). En tout cas, la longueur du greffon prélevé doit être 20% plus élevée que la longueur de la perte de substance pour pouvoir permettre des recoupes et une réparation sans tension. Figure 2 : A : Vue supérieure du rocher avec projection des structures de l’oreille interne et du nerf facial dans le cas d’un hémangiome du ganglion géniculé. B : Vue après exérèse de la lésion et réparation du nerf par un greffon intermédiaire. Technique chirurgicale Avant l’anastomose, les extrémités du nerf facial sont clairement identifiées. En cas de réparation lors de la même chirurgie que la section du nerf ou de lésion nerveuse très récente (< 8 jours), l’extrémité distale peut être repérée par une stimulation électrique avec surveillance EMG peropératoire. En effet, dans ces cas la dégénérescence wallérienne dans le segment distal n’a pas eu encore lieu. En revanche, l’extrémité proximale doit être repérée par les indices anatomiques. Ce repérage peut être difficile ou impossible dans un angle ponto-cérébelleux remanié (Réf. 3). 54 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 54 15/09/09 14:30 Les greffes du nerf facial Le nerf facial est ensuite décomprimé dans sa portion intrapétreuse. Le canal osseux est aminci par une fraise diamantée et les coquilles osseuses du canal sont retirées par une curette ou un crochet. Le nerf peut être dérouté seulement si ce geste permet une anastomose termino-terminale (Réf. 3). Le déroutement du nerf dans le seul but de raccourcir le greffon intermédiaire ne semble pas une bonne attitude, car le résultat final dépend seulement du nombre de zone d’anastomose à franchir par les nouveaux axones lors de leur repousse (un pour une anastomose termino-terminale et deux pour un greffon intermédiaire) et non pas par la longueur de greffon intermédiaire (Réf. 3,4). De plus, le déroutement du nerf peut entraîner une dévascularisation des moignons et perturber la repousse (2). Les extrémités nerveuses à anastomoser sont stabilisées. Dans le rocher une nouvelle gouttière peut être fraisée pour le nerf dérouté ou le greffon intermédiaire (Fig. 2). Dans d’autres cas, le canal osseux du nerf qui est partiellement ouvert permet de stabiliser le moignon. Dans l’angle ponto-cérébelleux, la dure-mère de la fosse postérieure permet de soutenir la portion distale déroutée et une partie greffon intermédiaire. La portion proximale de facial peut être posé sur le parenchyme cérébelleux en arrière de la voie d’abord (Fig. 3). Les extrémités du nerf et des greffons sont recoupés par des micro-ciseaux bien aiguisés et placés de façon à obtenir un contact total et sans tension des extrémités. La coaptation des extrémités est assurée par la tension de surface. L’adaptation des diamètres est vérifiée et la zone d’anastomose est recouverte par le périnevre des extrémités. Pour une anastomose nerveuse utilisant exclusivement la colle (Réf. 4-7), la périphérie de la zone de suture est asséchée par des cotonoïdes chirurgicaux et l’aspiration douce et la colle de fibrine est injectée autour de la zone d’anastomose et sur le trajet du nerf. Pour une anastomose par suture, des microsutures d’un monofilament non résorbable 10/0 sont posées sur le périnevre aux points cardinaux. L’utilisation exclusive de la colle est une technique plus simple et rapide et semble donner des résultats identiques à ceux rapportés pour les sutures dans d’autres séries (Réf. 4-7). Figure 3 : Vue latérale d’une voie transotique de l’oreille gauche après résection tumorale avec déroutement du nerf facial dans sa portion mastoïdienne, interposition d’un greffon intermédiaire (en orange) et stabilisation de l’ensemble sur la dure-mère de la fosse postérieure. 55 5 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 55 15/09/09 14:30 Résultats La réparation du nerf facial donne des résultats fonctionnels satisfaisants et reproductibles à condition d’être réalisée précocement et dans le respect des règles techniques décrites précédemment (Réf. 2-7). Le délai de réapparition de la fonction faciale dépend du site de réparation. Les premiers signes de reprise d’activité apparaissent en moyenne 7 mois après la réparation (Réf. 4). La réinnervation se traduit par une réapparition du tonus puis des mouvements volontaires. Ces signes apparaissent d’abord à la partie inférieure de la face avant de concerner les muscles de la partie supérieure. Une étude rétrospective (Réf. 4) de patients adultes avec un délai moyen de paralysie facial de 17 mois (extrêmes : 0-109 mois), a montré que les patients avaient une fonction faciale de grade 2 (classification de House et Brackmann) dans 5%, de grade 3 dans 79% et de grade 4 dans 16% des cas plus de 20 mois après la chirurgie (n=20). L’apparition de syncinésies et de spasmes est fréquent et traduit la repousse anarchique d’un contingent axonal. Le facteur pronostique majeur semble la durée de la paralysie préopératoire (Réf. 2). Ainsi, un délai entre la lésion et la réparation inférieur à 30 jours donne d’excellents résultats, un délai entre 30 jours et 6 mois donne de bons résultats. Entre 6 mois et 1 an, les résultats sont jugés moyen et au-delà d’un an les résultats de la réparation sont mauvais (indication d’anastomose hypoglosso-faciale). Il ne semble pas y avoir de relation entre la longueur du greffon et le résultat postopératoire (Réf. 2, 4) (cas clinique 2 P.61). II - Anastomose hypoglosso-faciale L’anastomose hypoglosso-faciale (AHF) est une technique basée sur la réinnervation de la face paralysée par un autre nerf moteur de la région crânio-faciale. Cette technique est employée en seconde intention en cas d’impossibilité de réparation du nerf facial. Principe Section partielle ou totale des nerfs facial et hypoglosse et anastomose du segment proximal du nerf hypoglosse avec le segment distal du nerf facial. Technique Une incision de type parotidectomie prologée dans le pli cervical supérieur est réalisée. Le nerf facial est repéré à son entrée dans la parotide et disséqué du foramen stylo-mastoïdien jusqu’à sa bifurcation. Il est sectionné près du foramen stylo-mastoïdien. Le nerf hypoglosse est repéré sous le muscle digastrique à son croisement avec la carotide externe. Sa dissection est poursuivie en avant jusqu’à son entrée dans le muscle génio-hyoïdien et sectionné à ce niveau. Après section de ses branches descendantes, le moignon 56 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 56 15/09/09 14:30 Les greffes du nerf facial proximal du nerf hypoglosse est ramené vers l’arrière dans la région parotidienne pour une anastomose termino-terminale sans tension avec le segment distal du nerf facial. Si la longueur du moignon de l’hypoglosse est insuffisante, il peut être décroisé par rapport au muscle digastrique. L’anastomose se fait ensuite selon les mêmes principes qu’une réparation nerveuse (cf ci-dessus). Des variantes techniques existent. L’anastomose d’une partie du nerf hypoglosse (1/3 de son diamètre) sur une section complète du tronc du nerf facial ou une section partielle du nerf facial (anastomose termino-latérale) aurait plusieurs avantages théoriques. Ces techniques permettraient de réduire le spasme facial et de préserver la fonction linguale. Cependant aucune étude contrôlée n’a permis de démontrer la réduction du spasme et de comparer l’efficacité des deux méthodes. Ces techniques peuvent avoir un intérêt dans les paralysies multiples des paires crâniennes comme la neurofibromatose de type 2 où la préservation d’un nerf hypoglosse est particulièrement importante. Indications L’AHF est destinée à toutes les paralysies faciales avec impossibilité de réparation du nerf ou un neurotmesis sans récupération clinique et électrophysiologique 12 mois après la lésion. Cette technique doit être proposée dans les 24 mois suivant la paralysie faciale. Au-delà de cette période, l’amyotrophie faciale et l’altération des plaques motrices ne permettent pas une réinnervation efficace des muscles. Cette technique peut être proposée en complément de la chirurgie palpébrale et du lifting. Résultats L’AHF donne une fonction faciale de grade 3 (50%) ou 4 (50%) (Réf. 8,9). Une kinésithérapie faciale et linguale simultanée est nécessaire. Les premiers signes de réinnervation apparaissent à 4 mois sous forme d’une augmentation du tonus à la partie inférieure de l’hémiface paralysée. Ces signes sont suivis par une reprise d’activité motrice de la partie inférieure puis supérieure du visage. Au début les mouvements du visage sont seulement déclenchés par les contractions volontaires de la langue. Avec la rééducation, des mouvements faciaux indépendants de contractions linguales apparaissent. Des syncinésies et un spasme peuvent apparaître. Les syncinésies sont améliorées par une rééducation adéquate. L’apparition d’un spasme peut être corrigé par des injections de toxine botulique. La paralysie de l’hémilangue entraîne une amyotrophie de l’hémilangue et une gêne lors des repas qui peuvent être significativement réduites par une kinésithérapie (Réf. 8). L’anastomose latéro-terminale du nerf hypoglosse avec le nerf facial donne des résultats similaires en terme de fonction faciale (Réf. 9,10). 57 7 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 57 15/09/09 14:30 III - Réhabilitation faciale non chirurgicale A - Rééducation faciale La rééducation faciale est adaptée au déficit ou aux séquelles spastiques de la paralysie. Pour les paralysies faciales flasques elle est dite passive et repose sur des massages et la pensée du mouvement. A ce stade le patient ne doit pas forcer les mouvements faciaux sous peine de développer une hyperactivité faciale du côté sain aggravant l’asymétrie faciale. Dès que les mouvements du côté paralysé apparaissent le patient peut effectuer une rééducation plus active et peut s’aider de différentes méthodes de feed-back visuel (miroir) ou sonore (biofeed-back électrophysiologique). Cette technique permet aussi de rééduquer les séquelles de paralysie faciale à type d’hémispasme comprenant des myokymies (contractures involontaires) par la relaxation et des syncinésies (perte de spécificité de la mobilité de chaque territoire des muscles de la face). B - Toxine botulinique Ce produit est surtout utilisé pour le traitement du spasme hémifacial. La toxine injectée en intramusculaire entraîne un blocage présynaptique réversible de la plaque motrice. Elle permet un relâchement des contractures et une diminution des syncinésies. Les sites et les doses injectées sont adaptés à l’examen clinique de la face du patient (cas clinique 2 Page 61). Les injections dans l’orbiculaire des paupières supérieures devront être prudentes afin d’éviter un ptosis par diffusion du produit dans le releveur de la paupière supérieure. Les injections devront être répétées tous les 4 à 6 mois selon les patients. 58 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 58 15/09/09 14:30 Les greffes du nerf facial Références 1 • May M. Anatomy for the clinician. In: The Facial Nerve. Eds: Mark May, Barry M. Schaitkin, 2nd ed., Thieme, NY, 2000, pp. 19-57. 2 • May M. Nerve repair. In: The Facial Nerve. Eds: Mark May, Barry M. Schaitkin, 2nd ed., Thieme, NY, 2000, pp. 571-611. 3 • Brackmann DE. Otoneurosurgical procedures. In: The Facial Nerve. Eds: Mark May, Barry M. Schaitkin, 2nd ed., Thieme, NY, 2000, pp. 515-35. 4 • Bozorg Grayeli A, Mosnier I, Julien N, El Garem H, Bouccara D, Sterkers O. Long-term functional outcome in facial nerve graft by fibrin glue in the temporal bone and cerebellopontine angle. Eur Arch Otorhinolaryngol. 2005;262:404-7. 5 • Cazelles L, Wang J, Bouccara D, Sterkers O. Chirurgie du nerf facial intrapetreux : A propos de 34 cas. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac 1997;114:23-8. 6 • Sterkers O, Badr el Dine M, Bagot d’Arc M, Tedaldi R, Sterkers JM. Anastomose du nerf facial par la colle de fibrine : à propos de 60 cas. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord). 1990;111:433-5. 7 • Sterkers O, Becherel P, Sterkers JM. Réparation du nerf facial exclusivement par la colle de fibrine: 56 cas. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac. 1989;106:176-81. 8 • May M. Nerve substitution techniques: XII-VII hook up, XII-VII jump graft, cross-face graft. In: The Facial Nerve. Eds: Mark May, Barry M. Schaitkin, 2nd ed., Thieme, NY, 2000, pp. 611-635. 9 • Venail F, Sabatier P, Mondain M, Segniarbieux F, Leipp C, Uziel A. Outcomes and complications of direct end-to-side facial-hypoglossal nerve anastomosis according to the modified May technique. J Neurosurg. 2009 ;110:786-91. 10 • Lin V, Jacobson M, Dorion J, Chen J, Nedzelski J. Global assessment of outcomes after varying reinnervation techniques for patients with facial paralysis subsequent to acoustic neuroma excision. Otol Neurotol. 2009;30:408-13. 59 9 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 59 15/09/09 14:30 IV - Cas cliniques : Cas n°1 Fracture du rocher gauche après accident de la voie publique en 1986. Paralysie faciale complète primaire, cophose. Décompression par voie translabyrinthique avec déroutement du nerf facial et suture terminoterminale. Constatation peropératoire section faciale complète dans sa 2ème portion. Récupération à 23 ans : 1 : Repos Fonction faciale en grade III. 2 : Sourire 3 : Fermeture des paupières Spasme hémifacial 60 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 60 15/09/09 14:30 Les greffes du nerf facial Cas n°2 Madame D.M. opérée il y a 19 ans d’un schwannome du nerf facial mastoïdien droit avec extension au niveau de la parotide. Voie mastoïdienne et greffon intermédiaire du nerf grand auriculaire fibrinocollé. Facial en grade III. Spasme hémifacial. Figures 1A et 1B : Au repos A : Avant toxine botulinique B : Après toxine botulinique Figure 2A et 2B : Fermeture des paupières A : Avant toxine botulinique B : Après toxine botulinique 61 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 61 15/09/09 14:30 40926_PART05_Mono_N47_150709.indd 62 15/09/09 14:30 Traumatismes es du nerf facial d Réhabilitation palliative de la face paralysée Réhabilitation palliative de la face paralysée I - Introduction Bertrand BAUJAT La paralysie faciale est un handicap social et fonctionnel souvent difficilement Darina KRASTINOVA vécu par le patient. Sa correction vise en premier lieu à préserver la couverture oculaire et à éviter les kératites dont le stade extrême est la perforation cornéenne, souvent synonyme de perte complète de la vision. Elle aura ensuite pour objectifs d’améliorer la phonation, l’alimentation et la respiration nasale en repositionnant la commissure labiale et l’aile du nez. Elle visera enfin à redonner une symétrie au visage du patient, au moins au repos et idéalement également au sourire. Au stade séquellaire, les interventions de reconstruction proposées par les différentes équipes donnent des résultats variables. La multitude de ces interventions illustre la difficulté de cette reconstruction. Nous proposons une stratégie chirurgicale basée sur l’expérience tirée d’une série de plus de 150 patients. II - Conséquences de la paralysie faciale A l’étage orbitofrontal, la paralysie faciale entraîne la ptose du sourcil et un excès relatif de peau à la paupière supérieure. L’asymétrie du front est accentuée par l’hypertonie du muscle frontal du côté opposé à la paralysie. La paralysie du muscle orbicularis oculi entraîne une inocclusion palpébrale et une ascension du bord libre de la paupière supérieure, car le muscle de Muller et le muscle levator palpebrae, innervés par la IIIème paire crânienne n’ont plus d’antagoniste. La paupière inférieure, atone, se relâche, relâchement favorisé par l’action du muscle rétracteur de la paupière inférieure. Il en résulte une lagophtalmie exposant l’œil aux traumatismes. Ce risque de lésion prédomine dans le cadran inférieur de la cornée et est majoré par l’anesthésie consécutive à la paralysie du VII qui assure la sensibilité de ce territoire. Une kératite pourra évoluer vers la cicatrisation avec taie cornéenne définitive ou vers l’abcès et la perforation cornéenne et la cécité. L’évolution spontanée de la paupière inférieure hyperlaxe se fait vers l’ectropion avec epiphora. A l’étage inférieur, la paralysie faciale provoque un affaissement et une élongation des lèvres, un affaissement de l’aile du nez, un effacement du sillon nasogénien et une chute de la commissure labiale. La joue est creuse et flasque. L’installation d’une hyperactivité compensatrice du côté sain dévie la pointe du nez et la crête philtrale. Ces déformations sont majorées par la mimique. Sur le plan fonctionnel, il peut exister une gêne à l’alimentation par accumulation d’aliments dans le sillon gingivojugal ou par morsures de joue lors 63 3 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 63 15/09/09 14:58 de la mastication. Chez le sujet âgé aux téguments distendus, l’incontinence salivaire n’est pas rare. Ces anomalies sont d’autant plus marquées que la paralysie est ancienne. III - Prise en charge précoce Dès la survenue de la paralysie faciale, l’urgence est à la couverture oculaire. Les soins locaux doivent être prescrits, à base de larmes artificielles sans conservateur (en monodoses) pluriquotidiennes et de pommade à la vitamine A appliquée matin et soir dans l’œil du côté paralysé. Au coucher, une occlusion à l’aide de steristrips est recommandée, fixant la paupière supérieure à la joue. Le port de lunettes de soleil protégeant bien les côtés est conseillé ainsi qu’une surveillance ophtalmologique rapprochée. La tarsorraphie latérale asymétrique doit être proposée rapidement, surtout chez les patients âgés dont les paupières sont laxes. Elle peut être pratiquée sous anesthésie locale : après infiltration à la lidocaïne 1% de la région du canthus externe, on incise le bord libre du tarse, sur la ligne grise, en partant de l’angle externe sur environ 1 cm en bas et sur 5 mm en haut. On suture les 2 tarses entre eux au moyen d’un point de vicryl 5/0 enfoui dans les incisions, noué au niveau de l’angle externe. Ce point a pour effet de retendre la paupière inférieure en l’élevant. On suture ensuite au nylon 6/0 les berges antérieures des incisions entre elles. Cette technique simple améliore le confort oculaire des patients mais ne suffit pas à protéger totalement l’œil. Elle est réversible puisqu’elle peut être sectionnée sous anesthésie locale en cas de récupération. Elle n’a quasiment pas de retentissement cosmétique lorsqu’on se limite au secteur latéral des paupières. 64 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 64 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée IV - Prise en charge au stade séquellaire Au stade séquellaire, la prise en charge sera adaptée à la demande du patient, à son âge et à son état général. Les objectifs de cette prise en charge seront la couverture oculaire, la symétrie faciale au repos, la réhabilitation du sourire et l’amélioration de la qualité de vie. Méthodes Toute intervention sera précédée d’un bilan photographique comportant des photos de face au repos et au sourire, yeux fermés et ouverts. Toute intervention palpébrale sera également précédée d’un bilan ophtalmologique comportant un examen à la lampe à fente. Couverture oculaire : • Allongement du muscle releveur de la paupière supérieure La rétraction de la paupière supérieure peut Figure 1 : Allongement du muscle releveur de la paupière supérieure être corrigée par allongement du muscle releveur de la paupière supérieure : par incision de blépharoplastie, on aborde le bord supérieur du tarse en ouvrant le septum palpébral. On repère le muscle releveur par hydrodissection et on l’incise sur toute sa largeur, en remontant l’incision latéralement afin de sectionner ses ailerons. On interpose un fragment de fascia lata dont la largeur doit être de 2 à 3 fois l’allongement palpébral espéré (en général autour de 8 mm de large). Nous avons abandonné la technique de la plaque d’or car la présence d’un corps étranger dans la paupière aboutit trop souvent à plus ou moins long terme à des complications (extrusion de la plaque, rétraction de la paupière, astigmatisme…) (Réf. 1). 65 5 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 65 15/09/09 14:58 Figure 2 : Soutien de la paupière inférieure par greffe de conque. Vue antérieure Figure 3 : Soutien de la paupière inférieure par greffe de conque. Vue latérale • Soutien de la paupière inférieure par greffe de conque + section du muscle rétracteur (Réf. 2) Par une incision sous-tarsale, une logette préseptale est décollée jusqu’au rebord orbitaire. La partie centrale du muscle rétracteur de la paupière est incisée en ouvrant le septum au bord inférieur du tarse, ce qui limite la tendance à la rétraction secondaire du greffon de conque. Ce geste peut suffire à remonter la paupière de 2 mm, ce qui peut être suffisant dans un premier temps chez un sujet jeune. Le greffon de cartilage conqual est prélevé par voie rétro-auriculaire. On emporte la totalité de la conque, que l’on écrase à l’aide d’une pince à bouteroller après avoir réalisé des incisions croisées afin de fragiliser le périchondre et de supprimer sa mémoire de forme. La conque ainsi réduite est positionnée dans la logette préseptale. On resuture la peau et l’on maintient le montage par une blépharorraphie et un pansement oculaire légèrement compressif. 66 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 66 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée • Lambeau hétéropalpébral Figure 4 : Lambeau hétéropalpébral Dans les paralysies faciales anciennes, chez le sujet âgé, la lamelle antérieure de la paupière inférieure peut se rétracter, ce qui aboutit à une insuffisance de hauteur qui rend le support de la paupière par un cartilage de conque insuffisant. Dans ces cas, on réalise un lambeau hétéropalpébral en anse de seau. Si la peau résiduelle au niveau de la paupière supérieure après ce transfert n’est pas suffisante (i.e. mesure moins de 2,5 cm de hauteur), alors il est nécessaire de greffer toute la paupière supérieure à l’aide d’une greffe de peau totale rétroauriculaire. Pour éviter sa rétraction, elle sera taillée en forme de papillon (i.e. rétrécie dans la partie centrale correspondant au pli palpébral et les pointes des « ailes » suturées dans des refends ouvrant en X les angles de la perte de substance ). • Excision pentagonale du bord libre du tarse Figure 5 : Excision pentagonale du bord libre du tarse Dans de rares cas, la paupière inférieure est distendue au point qu’elle présente un excès de longueur. On peut alors, et dans ce cas seulement, proposer une excision pentagonale du bord libre du tarse 67 7 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 67 15/09/09 14:58 Symétrie faciale au repos / réhabilitation du sourire • Lambeau de muscle temporal De par sa proximité, sa fonction et son innervation par le nerf trijumeau, le muscle temporal constitue un matériau de choix pour restaurer un tonus labial dynamique. Plusieurs techniques ont été décrites dans la littérature, dont la plus récente est la myoplastie d’allongement (Réf. 3). Nous préférons la transposition du chef postérieur du muscle temporal, qui fournit des résultats plus constants, permet de retendre la commissure labiale dans une direction plus physiologique et permet d’inclure l’aile du nez et la lèvre inférieure dans l’amarrage. Par voie coronale, le muscle temporal est exposé. Sa partie postérieure est libérée. Un lambeau fasciograisseux est levé d’arrière en avant dans le plan du dédoublement de l’aponévrose temporale, au dessus de l’arcade zygomatique. Le corps musculaire est incisé dans le sens des fibres. On sacrifie l’arcade zygomatique et on réalise un tunnel sous-cutané jugal. Le chef postérieur du muscle temporal est basculé dans le tunnel et sa partie distale est amarrée à l’aile narinaire, au muscle orbiculaire des lèvres. On conserve un double prolongement aponévrotique qui sera passé par 2 tunnels sous-muqueux et suturé à la ligne médiane des lèvres. Cet amarrage sera réalisé par une incision du sillon nasogénien, lorsque celui-ci est marqué du côté controlatéral, ou par voie endobuccale lorsqu’il n’est pas marqué (notamment chez les jeunes femmes). Le lambeau fasciograisseux est suturé en arrière afin de recouvrir le creux laissé par le transfert du lambeau. Dans les cas où le muscle est volumineux, le creux peut être comblé par un treillis de mersuture disposé sous le lambeau fasciograisseux. La voie coronale permet de réaliser une dissection orbitaire circonférentielle (Réf. 4), une canthopexie latérale qui permet de retendre la sangle palpébrale paralysée, un mask-lift avec myectomies des muscles frontal et corrugator controlatéraux et la résection d’une bande cutanée en avant de l’incision hémicoronale homolatérale afin de rehausser le sourcil du côté paralysé. Figure 6 : Transposition du chef postérieur du muscle temporal 68 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 68 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée Figure 7 : Résection suprasourcilière (Brow-lift) Chez le sujet âgé chez qui une anesthésie longue pour Mask lift n’est pas recommandée, on propose un « browlift », relevant le sourcil paralysé au moyen d’une résection cutanée suprasourcilière en ligne brisée • Lambeau libre de muscle petit pectoral Chez le sujet jeune, lorsque le muscle temporal est inactif, le moyen le plus adapté pour une réhabilitation dynamique du sourire est le transfert libre de petit pectoral. Cette technique est techniquement plus difficile et présente plus de risque qu’un transfert de temporal, mais peut permettre une mobilité spontanée de la commissure buccale. Celui-ci se fait en 2 temps : le premier temps consiste à brancher un greffon de nerf sural à une branche commissurale du nerf facial controlatéral exposé par voie de lifting. Ce greffon sera laissé en place environ 6 mois. Les progrès de la repousse nerveuse seront surveillés par le signe de Tinel : le patient décrit le niveau de progression des fibres nerveuses car il sent des décharges électriques à la pression de la zone atteinte par la repousse sur tout le trajet du greffon. Cette première anesthésie peut être mise à profit pour réaliser dans le même temps des gestes palpébraux. Une fois la repousse complète, un lambeau de muscle petit pectoral peut être prélevé par une incision axillaire (Réf. 5, 6). On récline en avant le muscle grand pectoral. La section du tendon du muscle petit pectoral au ras de l’apophyse coracoïde permet d’exposer le pédicule vasculo-nerveux, issu de l’artère et la veine sous-clavières. Dans le même temps, l’artère et la veine faciale du côté paralysé sont repérées par voie de lifting jusqu’en haut du sillon nasogénien. Le greffon sural est libéré sur ses derniers centimètres. Le muscle petit pectoral est prélevé et amarré à l’arcade zygomatique en arrière et à l’aile narinaire, la commissure labiale, l’orbiculaire des lèvres le plus en avant possible. L’artère, la veine et le nerf sont suturés en termino-terminal à l’artère et la veine faciale ainsi qu’au greffon sural. On peut constater après 6 mois une mobilité du muscle transféré. 69 9 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 69 15/09/09 14:58 • Prise en charge du côté controlatéral, gestes complémentaires : La kinésithérapie aura pour objectifs d’aider le patient à repositionner son visage en optimisant l’utilisation de la reconstruction et en relaxant le côté sain. La toxine botulinique peut être utilisée en appoint, notamment au niveau du muscle frontal, du petit zygomatique ou du depressor anguli ori. Le lipofilling est utile pour combler un creux temporal résiduel, pour corriger un creux séquellaire de parotidectomie ou pour redonner du volume à la région malaire, ce qui a pour effet d’améliorer le soutien de la paupière inférieure. 70 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 70 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée Stratégie chirurgicale L’algorithme suivant résume notre stratégie chirurgicale Stade précoce Tarsorraphie asymétrique Stade séquellaire Etat général compatible avec une anesthésie générale de 3 heures et paralysie faciale justifiant une transposition de muscle temporal: Mask-lift + canthopexie latérale. Chirurgie palpébrale idéalement dans un second temps Patient jeune, muscle temporal homolatéral à la paralysie inactif : Transfert libre de muscle petit pectoral. Chirurgie palpébrale lors du premier temps (greffon sural) Patient âgé, souffrance oculaire prédominant le tableau : Chirurgie palpébrale d’emblée + Brow-lift. Rétraction de paupière supérieure Allongement du muscle releveur / interposition de Fascia lata Rétraction de paupière inférieure Mineure sans ectropion: Section du muscle rétracteur Majeure +/- ectropion: greffe de conque écrasée Lamelle postérieure courte Lamelle antérieure courte Paupière inférieure trop longue Section du muscle rétracteur Lambeau hétéropalpébral bipédiculé Excision pentagonale du bord libre 71 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 71 15/09/09 14:58 V - Résultats Cette stratégie permet une amélioration constante de la qualité de vie du patient. Le confort oculaire est le premier objectif. Il nécessite parfois plusieurs interventions : la rétraction du muscle releveur a tendance à récidiver et il arrive que la conque transposée se mette en boule. Ces complications sont de plus en plus rares au fur et à mesure que l’expérience de l’opérateur augmente. L’indication doit être bien posée, pour réaliser d’emblée le geste qui fournira au patient un résultat durable et satisfaisant. Une minime inocclusion résiduelle est fréquente. Elle justifie la poursuite d’une surveillance ophtalmologique rapprochée, l’usage de larmes artificielles et l’usage nocturne de pommade à la vitamine A, mais rarement la poursuite d’une fixation nocturne des paupières en occlusion. La symétrie au repos est en règle générale obtenue, et un sourire est possible, d’emblée spontané dans les transferts libres de petit pectoral et qui deviendra spontané avec le temps dans les transpositions de muscle temporal. 72 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 72 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée VI - Cas cliniques : Cas n°1 Photo 1 : Patient de 71 ans opéré d’un carcinome parotidien avec sacrifice du nerf facial. Radiothérapie post opératoire. Paralysie faciale périphérique gauche complète Photo 2 : Compte-tenu de l’âge du patient, réhabilitation palpébrale isolée dans un premier temps, avec allongement du muscle releveur, greffe de conque sur la paupière inférieure, Brow-lift. Le patient est extrêmement demandeur d’un geste sur la commissure labiale et on réalise donc une transposition du chef postérieur du muscle temporal 8 mois plus tard. Résultat à 6 mois. Photo 3 : Devant la persistance d’une tendance à l’ectropion par rétraction de la lamelle antérieure de la paupière inférieure, réalisation d’un lambeau hétéropalpébral. Résultat final à 3 mois du dernier geste. Photo 1 Photo 2 Photo 3 73 3 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 73 15/09/09 14:58 Cas n°2 : Photo 1 : Patient de 47 ans opéré d’un hémangiome du nerf facial par voie sus et trans pétreuse. Paralysie faciale périphérique gauche complète Photo 2 : Résultat au repos 2 ans après une transposition du chef postérieur du muscle temporal, une greffe de conque au niveau de la paupière inférieure. Reprise chirurgicale après 6 mois pour mise en boule du greffon permettant de réaliser un lipofilling du creux temporal. Photo 3 : Bon résultat au sourire à 2 ans Photo 1 Photo 2 Photo 3 74 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 74 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée Cas n°3 : Photo 1 : Patient de 62 ans opéré d’un carcinome parotidien avec sacrifice du nerf facial. Radiothérapie post opératoire. Noter la flaccidité jugale contraignant le patient à amarrer sa paupière inférieure à l’aide d’un sparadrap. Photo 2 : Résultat 2 ans après une transposition du chef postérieur du muscle temporal, un Brow-lift, une greffe de conque sur la paupière inférieure, un allongement du muscle releveur, un lipofilling temporo-jugal. Photo 3 : Résultat à 2 ans yeux fermés. La persistance d’une légère inocclusion pourrait justifier si l’inconfort oculaire du patient le justifiait un lambeau hétéropalpébral. Photo 1 Photo 2 Photo 3 75 5 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 75 15/09/09 14:58 Cas n°4 : Photo 1 : Patiente de 22 ans. Photo 2 : Résultat Paralysie faciale périphérique droite congénitale complète. précoce, 10 mois après transfert libre de muscle petit pectoral gauche. Le premier temps opératoire a permis de réaliser en même temps que la mise en place du greffon sural un allongement du muscle releveur et une greffe de conque. Photo 3 : Résultat au sourire à 10 mois : début d’activité du muscle transféré. Photo 1 Photo 2 Photo 3 76 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 76 15/09/09 14:58 Réhabilitation palliative de la face paralysée Cas n°5 : Photo 1 : Patient de 70 ans. Paralysie faciale périphérique droite faisant suite à l’exérèse d’un neurinome du VIII. Prise en charge par une autre équipe : myoplastie du temporal selon la technique de Labbé se traduisant par un échec et mise en place d’une plaque d’or. Actuellement la plaque est en cours d’extrusion et la paupière supérieure est rétractée, ne mesurant plus que 2 centimètres de haut. Photo 2 : Résultat après ablation de la plaque d’or, allongement du muscle releveur par greffon de fascia lata, greffe de conque au niveau de la paupière inférieure, lambeau hétéropalpébral, greffe de peau totale rétroauriculaire de la paupière supérieure. Photo 3 : Amélioration satisfaisante du confort du patient. Couverture oculaire autorisant la programmation d’une intervention pour cataracte. Photo 2 Photo 3 Photo 1 77 7 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 77 15/09/09 14:58 VII - Conclusion : La paralysie faciale est une pathologie complexe dont la réhabilitation nécessite une adaptation des solutions proposées à l’état général du patient et à sa demande. Les techniques chirurgicales font appel à la chirurgie crâniofaciale, palpébrale et à la microchirurgie reconstructrice. L’expérience de l’équipe est indispensable pour optimiser les résultats. Plusieurs interventions seront en règle nécessaires, entourées de kinésithérapie et parfois d’injections de toxine botulinique. La prise en charge globale de la face paralysée passe parfois par des gestes à visée cosmétique concernant aussi le côté sain (mask-lift, lipofilling, toxine botulinique). Références 1 • Schrom T, Wernecke K, Thelen A, Knipping S. Results after lidloading with rigid gold weights, a meta-analysis. Laryngorhinootologie 2007; 86: 117-23 2 • Krastinova D, Franchi G, Kelly MB et al. Rehabilitation of the paralysed or lax lower lid using a graft of conchal cartilage. Br J Plast Surg. 55:12, 2002 3 • Labbé D, Huault M. Lengthening temporalis myoplasty and lip reanimation. Plast Reconstr Surg 105: 1289, 2000. Discussion 1298 4 • Krastinova-Lolov D. Mask-lift and aesthetic sculpturing. Plast Reconstr Surg. 95: 21, 1995. 5 • Terzis JK, Noah ME. Analysis of 100 cases of free-muscle transplantation for facial paralysis. Plast Reconstr Surg. 99:1905, 1997. 6 • Harrison DH. The treatment of unilateral and bilateral facial palsy using free muscle transfers. Clin Plast Surg. 29:539, 2002 78 40926_PART06_Mono_N47_150709.indd 78 15/09/09 14:58 Traumatismes es du nerf facial d Conclusion Conclusion R éunir un certain nombre d’experts sur le thème précis aussi passionnant que le nerf facial est toujours d’un grand intérêt. Cela permet de répondre à certaines questions tout en laissant encore nombres d’interrogations. 1. Les mesures électrophysiologiques per opératoires sont d’un grand secours pendant les interventions pour localiser le nerf et prédire la survenue d’un bloc de conduction nerveux. L’électrophysiologie préopératroire n’a pas beaucoup évolué pour définir les possibilités de régénération nerveuse et guider les techniques de rééducation. 2. L’imagerie permet de localiser la lésion et son retentissement, elle associe nécessairement tomodensitométrie de haute définition et imagerie en résonance magnétique. Les rencontres radio-cliniques ont permis d’améliorer nos connaissances et de nous entourer de radiologues leaders dans la pathologie du nerf facial. 3. L’accessibilité à la radiologie a permis de modifier les techniques d’exérèse tumorale voire de surveillance des lésions à faible retentissement fonctionnel. Les indications chirurgicales dans les paralysies par fracture du rocher sont bien codifiées. 4. La survenue d’une atteinte iatrogène implique l’exploration sans délai du nerf traumatisé : un nerf qui apparaît endommagé macroscopiquement est toujours plus lésé qu’on ne le pense. Il est moins risqué de faire une anastomose termino-terminale ou avec un court greffon intermédiaire que de laisser évoluer une section importante du nerf vers un névrome et/ou une fibrose des extrémités traumatisées. 5. La réparation nerveuse doit être en premier lieu une anastomose termino-terminale ou avec greffon intermédiaire suivant la perte de substance nerveuse. L’anastomose hypoglosso-faciale est à préférer aux réhabilitations passives lorsque la réparation par suture directe ne peut être faite. La réhabilitation passive est à préconiser pour les paralysies anciennes et totales. L’œil doit faire l’objet de toutes les attentions et mérite une prise en charge spécifique, la rééducation faciale doit être rationalisée et sans doute guidée par les données électrophysiologiques pré et per opératoires. Les injections de toxine botulique permettent de traiter le spasme post paralytique et d’harmoniser les résultats. Il faut cependant se méfier de la tendance aux "retouches", facteurs de rêve plus que de bénéfice réel. Enfin, il manque à notre société d’ORL et à l’association d’Otologie, un groupe de travail sur le nerf facial auquel serait associé un laboratoire de recherche expérimental et clinique sur le nerf facial comme cela existe dans d’autres pays. Olivier STERKERS Chef du service d’ORL et de Chirurgie Cervico-faciale, Hôpital Beaujon, 92110 Clichy Responsable médical du pôle Tête-Cou-Rachis, Hôpital Beaujon Directeur de l’unité UMR-S 867 Inserm / Paris 7 Denis-Diderot "Chirurgie otologique mini-invasive robotisée" UFR de Médecine Site Bichat, 75018 Paris 79 9 40926_PART07_Mono_N47_200709.indd 79 15/09/09 15:02 Monographies amplifon L’impédancemétrie J.J. Valenza Le neurinome de l’acoustique : la neurofibromatose de type II J.M. Sterkers, O. Sterkers Les potentiels évoqués dynamiques M. Ohresser Poches de rétraction et états pré-cholestéatomateux P. Roulleau, C. Martin Syndromes vestibulaires centraux Aspect nystamographique G. Freyss, E. Vitte Vidéonystagmoscopie, vidéonystagmographie Ph. Courtat, A. Sémont, J.-P. Deroubaix, E. Hrebicek La dissection du rocher P. Fleury Regard et paupières E. Mahe, S. Poignonec, J. Soudant, G. Lamas Prélude à la chirurgie de l’oreille moyenne J.M. Basset, G. Aben-Moha, P. Candau L’otospongiose P. Elbaz, D. Ayache Les tympanoplasties P. Roulleau, L. Gomulinski, M. François Corde vocale S. de Corbière, E. Fresnel L’otospongiose dans la pratique P. Elbaz, D. Doncieux, B. Frachet, F. Leca, G. Fain La dacryocystorhinostomie P. Klap, J.-A. Bernard Les surdités de l’enfant P. Marie, P. Narcy, M. François, P. Contencin Rhinoplasties Y. Saban, F. Braccini Le neurinome de l’acoustique J.M. Sterkers Les surdités, de la prothèse à l’implant A. Casenave, M. Mondain; B. Frachet, CC. Hamann, O. Sterkers Méthodes d’investigation en oto-neurologie Actualités et perspectives Congrès d’oto-neurologie M. Ohresser Surdités de l’enfant E-N. Garabédian, F. Denoyelle, R. Dauman, J-M. Triglia, N. Loundon, P. Bouaziz, J. de Lorenzi La chirurgie de l’oreille moyenne vue par P. Fleury P. Fleury, J.M. Basset, S. Bobin, M. Bre, D. Coupez, P. Candau Les tumeurs de la parotide P. Gehanno, B. Guerrier, J.J. Pessey, M. Zanaret La chirurgie des tumeurs du trou déchiré postérieur P. Tran Ba Huy, J. Achouche, O. Laccourreye, B. George, D. Bastian Nouvelles données en Audiologie & appareillage stéréophonique L. Collet, O. Sterkers, D. Bouccara, S. Deys, S. Lermigeaux Acouphènes, aspects fondamentaux et clinique B. Frachet, B. Geoffray, S. Chery Croze, J-L. Puel, C. Coulvier Le laser en O.R.L. C. Peytral Nez -Sinus. Repères et balises P. Lerault, C. Freche Les otoémissions dans la pratique P. Elbaz, D.T. Kemp, Ph. Betsch, J.M. Fiaux, F. Leca, P. Miller, G. Challier Education auditive : de la parole à la musique B. Meyer, C. Morisseau, C. Toffin La chirurgie conservatrice des cancers du larynx et du pharynx D. Brasnu, O. Laccourreye, S. Hans, M. Ménard, E. de Monès, E. Behm Nomenclature des éponymes O. Laccourreye, C. Dubreuil, L. Laccourreye La prothèse auditive M. Bonnevialle, G. Challier L’ostéo intégration en otologie P. Roulleau, Y. Manach, C. Hamann La chirurgie partielle des épithéliomas du pharyngo-larynx H. Laccourreye La rhonchopathie chronique F. Chabolle, B. Fleury Anatomie du voile P. Lerault, M. Jakobowicz, H. Chevallier, E. Attias Pratique des tests d’audition en consultation F. Legent, P. Bordure, M.L. Ferri-Launay, J.J. Valenza Troubles de la déglutition de l’adulte J. Lacau St Guily, S. Chaussade Chirurgie du nerf facial O. Sterkers Les surdités génétiques G. Lina-Granade, H. Plauchu, A. Morgon Pathologies Temporo-mandibulaires C. Levy, B. Meyer, G. Vincent, K. Marsot-Dupuch Sinusites : du diagnostic au traitement J.P. Fombeur, D. Ebbo Chirurgie de la thyroïde et de la parathyroïde B. Guerrier, M. Zanaret, G. Le Clech, J. Santini Handicap de communication Bruno Frachet, Philippe Thoumie, Emilie Vormès Actualités audioprothétiques Paul Avan, Frédéric Chabolle, Jean-Claude Chobaud, Christian Dubreuil, Bruno Frachet, Bernard Fraysse, Erea-Noël Garabedian, Olivier Sterkers, Alain Uziel Exploration radiologique en otologie Françoise Denoyelle, Hubert Ducou Le Pointe, Olivier Deguine, Bernard Escude, Michel Mondain, Alain Bonafé, Vincent Darrouzet, Xavier Barreau, Christophe Vincent, Marion Devambez, Alexis Delattre, Christian Dubreuil, Sandra Zaouche, Stéphane Tringali, Eric Truy, Aïcha Eltaïef, Maxime Tardieu, Benoît Godey, Denis Ayache, Marc Williams. Naissance, vie et mort de l’oreille André Chays, Paul Avan, Eric Bailly-Masson, Marie-Madeleine Eliot, Lionel Collet, Gérald Kalfoun, Eric Kariger,Sandrine Marlin, Xavier Perrot, Pascal Schmidt, Hung Thaï Van Naissancce, vie et mort du vestibule André Gentine, A. Charpiot, A.M. Eber, S. Riehm, D. Rohmer, H. Sick , F. Veillon Cette collection est l'œuvre d'un collectif dirigé, actuellement, par Alain Morgon, Daniela Dalla Valle et Gérald Kalfoun. 40926_PART07_Mono_N47_200709.indd 80 15/09/09 15:02 Vous cherchez un Polygraphe ? Exim Apnea Sibelhome plus Consultez-nous ! Nous vous présenterons nos polygraphes adaptés à votre spécialité. 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Caloriques ¬ Examens sur quatre températures (44 °D, 44 °G, 30 °D, 30 °G) plus spontané. ¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes. ¬ Papillon de Freyss en fréquence et en vitesses de phases lentes. ¬ Mesure de la culmination des vitesses de phases lentes. ¬ Calcul de l’indice de fixation oculaire (IFO). Poursuites ¬ Stimulation par barre d’oculo-motricité en horizontal ou en vertical. ¬ Fréquence : 0,4 HZ, Amplitudes : ± 20 °, ± 10 ° ou ± 5 °. ¬ Calcul des sommes, vergences, vitesses instantanées, mouvements lents... ¬ Diagramme de dispersion des mouvements lents. Optocinétique ¬ Recueil en horizontal ou vertical. ¬ Stimulus par boule optocinétique pilotée. ¬ Vitesse du stimulus : 20 ou 40 °/s, en horaire ou anti-horaire. ¬ Test OKP (Opto Kinetic Pattern). 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 4 15/09/09 14:48 Nystagmus du regard excentré (N.R.E.) ¬ Recueil dans la lumière ou dans l’obscurité. ¬ Position du regard droite, gauche et médian. ¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes. Examens Libres ¬ Jusqu’à 10 examens paramétrables par l’utilisateur. ¬ Pointage automatique ou manuel des nystagmus et vitesses de phases lentes. ¬ Calcul de l’indice de fixation oculaire (IFO). Épreuve Rotatoire Impulsionnelle (E.R.I.) ¬ Mesure des nystagmus en phases per et post rotatoire pour mouvements horaires et anti-horaires. ¬ Diagramme de prévalence en phases lentes et en fréquence. ¬ Option stimulation par fauteuil avec capteur de position. ¬ Courbe de cumulée des phases lentes. Pendulaire (pour possesseurs de fauteuils ADF1) ¬ Mesure des nystagmus en phases horaires et anti-horaires. ¬ Adaptation sur des fauteuils potentiométriques existant avec le boîtier ADF1. ¬ Courbe de cumulée des phases lentes. Autres fonctionnalités logicielles ¬ Calibration possible sur différents angles (5 °,10 °, et 20 °). ¬ Impression de synthèse complète après tous les examens. ¬ Impression de synthèse condensée sur une seule feuille : Saccades, Poursuites et Calorique. ¬ Visualisation de l’œil sur l’écran informatique en cours d’examen. ¬ Détection automatique des nystagmus avec possibilité de correction manuelle. ¬ Programme de paramétrage des conditions d’examen. ¬ Possibilité de pré-traiter les examens dans les cas de recueils délicats. ¬ Possibilité de visualiser une animation des mouvements oculaires. 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 5 15/09/09 14:48 Vario Dry Stimulateur calorique à air Système : Système indépendant contrôlé par microprocesseur Températures : 27°C, 44°C, 38°C, froid, Vario réglable individuellement Intervalle de temps : 1 à 99 secondes Précision de température : < ± 0,3°C (car sonde intégrée dans la pièce à main) Débit d’air : 5 l/min Vario Water Stimulateur calorique à eau Températures : 30, 38 et 44 °C Intervalle de temps : 1 à 99 secondes. Signal acoustique Précision de température : < 0.3 °C, variation de température linéaire <0,1°C/100°C Débit : 10-650 ml/min. Circulation d’eau 800 ml/min iSV1 Stimulateur vibratoire ¬ Fréquence de stimulation réglable et asservie de 40 à 115Hz par pas de 1Hz (±3%) ¬ Réglage du temps de vibration de 1 à 30 secondes ou sans limitation de durée de stimulation ¬ Affichage des paramètres sur écran LCD ¬ Liaison pour ordinateur PC (RS232) pour synchronisation avec le logiciel de VNG VEONYS Boule optocinétique pilotée en bluetooth ¬ Elle est articulée en rotation sur 2 axes et la sphère tourne à 360° ¬ La vitesse de rotation est réglable selon chaque axe ¬ La boule est commandée à distance via une télécommande HF ¬ Les actions combinées peuvent être mémorisées dans trois programmes ¬ Vitesse : 10°/s à 120°/s 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 6 15/09/09 14:48 Veonys classic Composition du système ¬ Lunettes LIVN E4 : caméra avec réglage de gain automatique ¬ Masque semi-rigide léger ¬ Ensemble informatique complet fourni ¬ Logiciel i ExplORL ¬ Boîtier d’interface IMV ¬ Pédale de synchronisation ¬ Barre d’oculomotricité avec pied Veonys USB Composition du système ¬ Boîtier d’interface iMV2, ¬ Pédale de synchronisation (sans fil) ¬ Barre d’oculométrie avec commande sans fil ¬ Lunettes LIVN E4 : caméra avec réglage de gain automatique ¬ Masque semi-rigide léger ¬ Informatique portable et imprimante fournies ¬ Logiciel i ExplORL Examens réalisés Saccades Poursuite Calorique (*) Nystagmus du regard excentré (NRE) Epreuve rotatoire impulsionnelle (ERI) (*) Vibrateur (*) Boule optocinétique (*) Epreuve pendulaire Epreuve torsionnelle manuelle (option) Véonys classic Véonys USB 10 examens libres en simulé (option) — — — (*) nécessite un accessoire VNG 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 7 15/09/09 14:48 Appareil de dépistage L PEAA Avec écran couleur, aide intuitive… Profitez de l’appareil faisant référence dans le monde des PEA automatisés. Très convivial avec ses menus en français et en couleur, cet appareil vous fait gagner du temps en testant les deux oreilles à la fois ! Conseil, installation et SAV amplifon PARIS 22 AVENUE ARISTIDE BRIAND - 94110 ARCUEIL - Tél. : 01 49 85 40 40 - Fax 01 49 85 40 50 Retrouvez tous les produits sur notre site : www.amplifon.fr Vous pouvez également nous contacter par mail à : [email protected] 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 8 15/09/09 14:48 Liste des centres amplifon 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 9 15/09/09 14:48 LE SIÈGE amplifon 22 avenue Aristide-Briand 94110 Arcueil Tél. 01 49 85 40 00 Fax 01 49 85 40 44 www.amplifon.fr 13 - BOUCHES-DU-RHÔNES 1 61 allée Léon Gambetta - 13001 MARSEILLE 1 Tél. : 04 92 09 97 46 AMPLIFON MARSEILLE ANTINI A AMPLIFON CANNES LA BOCCA Tél. : 04 91 32 30 50 AMPLIFON NICE PORT 4 bd Carnot - 06300 NICE Tél. : 04 93 26 78 78 AMPLIFON MARSEILLE GAMBETTA AMPLIFON NICE CALIFORNIE Tél. : 04 95 04 32 73 39 av. de la Californie - 06200 NICE Rce de l’Esterel - 118 av. F. Tonner - 06150 CANNES A T 45 av. Jules Cantini - 13006 MARSEILLE 5 1 T Tél. : 04 92 97 21 63 AMPLIFON MARSEILLE PARADIS AMPLIFON JUAN-LES-PINS Tél. : 04 91 53 55 26 A Tél. : 04 92 93 14 74 AMPLIFON MARSEILLE SAINTE-ANNE AMPLIFON MANDELIEU 404 av. de Mazargues - 13008 MARSEILLE T Tél. : 04 91 22 17 73 AMPLIFON MARSEILLE MAZARGUES A 769 av. de Mazargues - 13009 MARSEILLE 8 Tél. : 04 74 77 69 34 16 rue du Maréchal Joffre - 06400 CANNES AMPLIFON MARSEILLE PONT-DE -VIVAUX 1 AMPLIFON LAGNIEU AMPLIFON CANNES HOCHE 3 rue François Mauriac - 13010 MARSEILLE 01 - AIN AMPLIFON BOURG-EN BRESSE 12-14 rue Bernard - 01000 BOURG-EN-BRESSE Tél. : 04 74 24 70 95 AMPLIFON OYONNAX 21 rue Michelet - 01100 OYONNAX 2 rue Charles de Gaulle - 01150 LAGNIEU Tél. : 04 74 36 44 59 AMPLIFON BELLEGARDE 5 rue Bertola - 01200 BELLEGARDE Tél. : 04 50 56 03 40 AMPLIFON VILLARS-LES DOMBES 134 rue du Commerce 01330 VILLARS-LES-DOMBES Tél. : 04 74 98 33 85 AMPLIFON AMBERIEU 18 rue Alexandre Bérard - 01500 AMBERIEU Tél. : 04 74 34 57 99 02 - AISNE AMPLIFON LAON 1 bis rue Roze - 02000 LAON Tél. : 03 23 79 84 84 AMPLIFON SOISSONS 6 rue de la Buerie - 02200 SOISSONS Tél. : 03 23 76 25 12 AMPLIFON TERGNIER 1 avenue Jean Moulin - 02700 TERGNIER Tél. : 03 23 56 70 21 03 - ALLIER AMPLIFON MOULINS 58 place d’Allier - 03000 MOULINS Tél. : 04 70 20 53 45 AMPLIFON MONTLUÇON 10 av Jules Ferry - 03100 MONTLUÇON Tél. : 04 70 28 25 18 AMPLIFON LAPALISSE 7 Rue Winston Churchill - Optique SOLLIER 03120 LAPALISSE Tél. : 04 70 99 04 33 AMPLIFON VICHY 32 av Paul Doumer - 03200 VICHY Tél. : 04 70 97 99 16 05 - HAUTES-ALPES AMPLIFON GAP1 140 bd Georges Pompidou - 05000 GAP Tél. : 04 92 21 12 43 AMPLIFON BRIANÇON Le Lunettier - 2 rue centrale - 05100 BRIANÇON Tél. : 04 92 45 89 31 AMPLIFON EMBRUN Optique Collomb - 17 rue C. Hughues - 05200 EMBRUN 6 bis av. de l’Estérel - 06160 JUAN-LES-PINS 725 av. de Cannes - Résidence les Liliums 06210 MANDELIEU Tél. : 04 93 49 75 26 AMPLIFON CANNES JOFFRE Tél. : 04 93 39 33 17 343 rue Paradis - 13008 MARSEILLE 2 1 Tél. : 04 91 40 91 91 T A 1 16 rue Hoche - 06400 CANNES Tél. : 04 91 26 71 69 AMPLIFON MARSEILLE SAINT-BARNABE T Centre Médical - 5 rue des Electriciens 13012 MARSEILLE A AMPLIFON CANNES CHABAUD P AMPLIFON MARSEILLE LES OLIVES A Centre Commercial des Martégaux 158 av. des Olives - 13013 MARSEILLE A AMPLIFON MARSEILLE LA GAVOTTE A Tél. : 04 93 38 10 11 2 rue Chabaud - 06400 CANNES Tél. : 04 93 99 35 14 AMPLIFON SAINT-LAURENT-DU-VAR Le Florence 39 Square Benes 06700 SAINT-LAURENT-DU-VAR Tél. : 04 93 14 63 12 er AMPLIFON ALBERT 1 Le Montecarlo - 3 rue Albert 1er 06600 ANTIBES Tél. : 04 93 34 72 79 AMPLIFON ANTIBES WILSON T Tél. : 04 91 34 83 83 T Tél. : 04 91 06 11 59 2 La Gavotte 83 av. Frédéric Mitterand 13170 LES-PENNES-MIRABEAU 4 T 2 Tél. : 04 91 51 73 02 AMPLIFON MARSEILLE CABOT A Tél. : 04 93 67 33 97 11 Boulevard du Redon - 13009 MARSEILLE 3 AMPLIFON ANTIBES NORD AMPLIFON AIX-EN-PROVENCE A Immeuble Hemilythe 150 av. Georges Pompidou 13100 AIX-EN-PROVENCE R 24 bd Wilson - 06600 ANTIBES 2222 route de Grasse - 06600 ANTIBES Tél. : 04 93 74 17 14 AMPLIFON CAGNES Tél. : 04 91 25 49 28 T T Tél. : 04 42 26 22 38 A 07 - ARDECHE AMPLIFON AIX-EN-PROVENCE CALAS T A 4 rue de la République - 07000 PRIVAS Tél. : 04 42 38 01 68 AMPLIFON ARLES 1 T 11 rue de l’Hôtel-de-Ville - 06800 CAGNES/MER Tél. : 04 93 22 83 69 AMPLIFON PRIVAS Tél. : 04 75 64 24 24 AMPLIFON LES VANS 30 place Léopold Ollier - 07140 LES VANS Tél. : 04 75 37 90 44 AMPLIFON AUBENAS 2 bd de Vernon - 07200 AUBENAS Tél. : 04 75 35 20 00 AMPLIFON GUILHERAND-GRANGES 227 av. de la République 07500 GUILHERAND-GRANGES Tél. : 04 75 81 49 65 10 - AUBE AMPLIFON TROYES 45 bd du 14 Juillet - 10000 TROYES Tél. : 03 25 73 08 11 11 - AUDE AMPLIFON CARCASSONNE 124 rue de Verdun - 11000 CARCASSONNE Tél. : 04 68 47 93 33 AMPLIFON NARBONNE 32 quai Vallière - 11100 NARBONNE Tél. : 04 68 65 17 30 AMPLIFON LEZIGNAN 1 34 bis rue Cardinal - 13100 AIX-EN-PROVENCE 2 16 place de la République - 13200 ARLES Tél. : 04 90 49 63 33 A 19 Bd Victor Hugo - 13200 ARLES 9 2 AMPLIFON AUBAGNE A 80 rue de la République - 13400 AUBAGNE 6 AMPLIFON MARTIGUES A 6 esplanade des Belges - 13500 MARTIGUES 3 AMPLIFON ARLES 2 T Tél. : 04 90 49 81 15 Tél. : 04 42 70 26 15 T Tél. : 04 42 07 03 00 T 2 AMPLIFON ISTRES 3 bd de la République - 13800 ISTRES A Tél. : 04 42 11 88 43 8 14 - CALVADOS T AMPLIFON LISIEUX A 7 rue du Paradis - 14100 LISIEUX 8 Tél. : 02 31 48 62 54 T AMPLIFON HONFLEUR A 12 place St Léonard - 14600 HONFLEUR 1 Tél. : 02 31 14 51 50 16 - CHARENTE T 25 Bis rue de l’Arsenal - 16000 ANGOULEME A 2 8 av. Claude Bernard - 11200 LEZIGNAN AMPLIFON ANGOULEME AMPLIFON PORT-LA-NOUVELLE Tél. : 05 45 92 99 66 AMPLIFON COGNAC T 11 bis rue Grimaldi - 06000 NICE 183 rue Jean-Jaurès 11210 PORT-LA-NOUVELLE 68 av. Victor Hugo - 16100 COGNAC A AMPLIFON NICE MALAUSSENA AMPLIFON LIMOUX AMPLIFON BARBEZIEUX 3 2 Tél. : 04 92 53 63 77 06 - ALPES-MARITIMES AMPLIFON NICE CENTRE Tél. : 04 93 87 90 86 Tél. : 04 68 27 24 52 Tél. : 04 68 48 43 20 Tél. : 05 45 82 88 00 1 av. Malaussena - 06000 NICE 53 rue Jean-Jaurès - 11300 LIMOUX 40 rue Victor Hugo - 16300 BARBEZIEUX AMPLIFON NICE BORRIGLIONE AMPLIFON CASTELNAUDARY AMPLIFON RUFFEC 46 av. Borriglione - 06100 NICE 8 rue du 11 Novembre - 11400 CASTELNAUDARY 3 place des Martyrs - 16700 RUFFEC Tél. : 04 93 80 82 75 Tél. : 04 93 52 10 20 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 10 Tél. : 04 68 31 34 88 Tél. : 04 68 23 13 33 2 T Tél. : 05 45 79 0--0 63 A 8 2 Tél. : 05 45 31 62 02 T 15/09/09 14:48 17 - CHARENTE-MARITIME 27 - EURE 101 Cours de l’Europe - 17200 ROYAN 12-14 rue Paul Clémencin - 27500 PONT-AUDEMER Tél. : 04 67 52 50 42 AMPLIFON ROCHEFORT-SUR-MER 29 - FINISTERE Pharmacie Léon - 2 Avenue Anatole France 34110 FRONTIGNAN 49 av. de la Gare - 29000 QUIMPER AMPLIFON MEZE AMPLIFON ROYAN Tél. : 05 46 05 66 70 59 av. du Général de Gaulle 17300 ROCHEFORT-SUR-MER Tél. : 05 46 99 01 10 AMPLIFON JONZAC 26-28 rue des Carmes - 17500 JONZAC Tél. : 05 46 48 10 54 18 - CHER AMPLIFON BOURGES AMPLIFON PONT-AUDEMER AMPLIFON MONTPELLIER LES ARCEAUX 15 Ter av. d’Assas - 34000 MONTPELLIER Tél. : 02 32 20 15 25 AMPLIFON FRONTIGNAN AMPLIFON QUIMPER Tél. : 04 67 74 00 00 Tél. : 02 98 90 72 38 12 rue Paul Enteric - 34140 MEZE AMPLIFON CONCARNEAU 12 rue des Ecoles - 29900 CONCARNEAU Tél. : 02 98 60 41 89 30 - GARD AMPLIFON SETE 16 rue Voltaire - 34200 SETE Tél. : 04 67 74 00 00 83 rue d’Auron - 18000 BOURGES AMPLIFON NIMES CENTRE AMPLIFON LA GRANDE MOTTE 6 Bd Amiral Courbet - 30000 NIMES 19 - CORREZE Tél. : 04 66 67 99 33 28 Place Saint-Exupéry - Immeuble les Argonautes 34280 LA GRANDE MOTTE Tél. : 02 48 69 07 45 AMPLIFON TULLE 14 Quai de la République - 19000 TULLE Tél. : 05 55 26 57 42 AMPLIFON BRIVE Place de la Halle - 19100 BRIVE Tél. : 05 55 23 46 36 AMPLIFON UZERCHE Avenue Charles de Gaulle - 19140 UZERCHE Tél. : 05 55 98 87 25 20 - CORSE AMPLIFON BASTIA AMPLIFON NIMES JEAN JAURES Tél. : 04 67 29 85 00 49 av. Jean Jaurès - 30900 NIMES AMPLIFON AGDE Tél. : 04 66 36 29 14 36 rue Ernest Renan - 34300 AGDE AMPLIFON ALES Tél. : 04 67 94 77 48 22 bd Gambetta - 30100 ALES AMPLIFON MARSEILLAN Tél. : 04 66 30 24 65 31 - HAUTE-GARONNE AMPLIFON TOULOUSE 31 allée Jean Jaurès - 31000 TOULOUSE Tél. : 05 61 99 33 33 AMPLIFON MURET Centroptique, 13 Place Carnot 34340 MARSEILLAN Tél. : 04 67 94 77 48 AMPLIFON LUNEL C. Cial Les Portes-de-la-Mer - 34400 LUNEL Tél. : 04 67 91 00 55 4 rue Luce de Casabianca - 20200 BASTIA 20 av. Jacques Douzans - 31600 MURET AMPLIFON ST-JEAN-DE-VEDAS 21 - CÔTE-D’OR 33 - GIRONDE Tél. : 04 67 69 12 75 Résidence Les Terrasses de St-Jean 74 esp de l’Ortet - 34430 ST-JEAN-DE-VEDAS Tél. : 04 95 58 67 70 Tél. : 05 61 56 44 33 AMPLIFON DIJON AMPLIFON BORDEAUX FONDAUDÈGE AMPLIFON BALARUC 3 place Auguste Dubois - 21000 DIJON 45 rue Fondaudège - 33000 BORDEAUX Europtical - Z.C. Balaruc Loisirs 34450 BALARUC-LE-VIEUX AMPLIFON - DIJON POINT-MEDICAL AMPLIFON BORDEAUX BURGUET Tél. : 04 67 78 71 64 Rond-Point de la Nation - 21000 DIJON 15 rue Jean Burguet - 33000 BORDEAUX AMPLIFON THEZAN LES BEZIERS AMPLIFON DIJON ELUECQUE AMPLIFON BORDEAUX BASTIDE OPTIKO - Centre Commercial Super U 34490 THEZAN LES BEZIERS 17 et 19 Boulevard de Brosses - 21000 DIJON 51 avenue Thiers - 33100 BORDEAUX AMPLIFON BEAUNE AMPLIFON BEGLES 28 rue du Fg Madeleine - 21200 BEAUNE 161 Bd Albert 1er - 33130 BEGLES Tél. : 03 80 30 52 93 Tél. : 03 80 70 20 30 Tél. : 03 80 30 20 00 Tél. : 03 80 22 87 91 AMPLIFON NUITS SAINT-GEORGES Tél. : 05 56 44 89 93 Tél. : 05 56 91 93 69 Tél. : 05 57 54 49 94 Tél. : 05 56 49 74 92 Tél. : 04 67 30 76 79 AMPLIFON SAUVIAN FuturOptic - Place Paliseul - 34410 SAUVIAN Tél. : 04 67 94 80 04 AMPLIFON BEZIERS AMPLIFON BORDEAUX CAUDERAN 114 av. Georges Clémenceau - 34500 BEZIERS 9 Rue de Docteur Louis Legrand 21700 NUITS-SAINT-GEORGES 6 rue Bellus Mareilhac 33200 BORDEAUX CAUDERAN AMPLIFON FLORENSAC AMPLIFON AUXONNE AMPLIFON STE FOY LA GRANDE Centroptique - 23 Rue Fernand Chamayou 34510 FLORENSAC 64 Rue Antoine Masson - 21130 AUXONNE 26 rue de la République 33220 STE FOY LA GRANDE AMPLIFON BESSAN Tél. : 03 80 61 25 72 Tél. : 03 80 31 47 14 Tél. : 05 56 08 45 87 AMPLIFON SEMUR Tél. : 05 57 41 37 44 3 Place Gustave Gaveau - 21140 SEMUR-EN-AUXOIS AMPLIFON LESPARRE Tél. : 03 80 97 35 83 25 - DOUBS 31 rue Jean-Jacques-Rousseau - 33340 LESPARRE Tél. : 05 56 41 89 07 AMPLIFON BESANÇON CENTRE AMPLIFON BLAYE 82 Grande Rue - 25000 BESANÇON 9 place de la Victoire - 33390 BLAYE Tél. : 05 57 42 08 65 AMPLIFON BESANÇON LAFAYETTE AMPLIFON LIBOURNE Tél. : 03 81 82 01 05 8 rue Alfred-de-Vigny - 25000 BESANÇON 62 rue de Fonneuve - 33500 LIBOURNE AMPLIFON SAINT-VIT AMPLIFON MERIGNAC Tél. : 03 81 41 69 80 Tél. : 05 57 55 05 12 Tél. : 04 67 30 76 79 Tél. : 04 67 94 77 48 Centroptique - 56 grand rue - 34550 BESSAN Tél. : 04 67 94 77 48 AMPLIFON CLERMONT-L’HERAULT 30 rue Voltaire - 34800 CLERMONT-L’HERAULT Tél. : 04 67 96 34 54 AMPLIFON CLAPIERS Centre Commercial La Croisée - av. de l’Europe 34830 CLAPIERS Tél. : 04 99 62 05 08 AMPLIFON LATTES Forum Médica - Rond-Point de l’Europe - 34970 LATTES 1 rue Charles de Gaulle - 25410 SAINT-VIT 3 av de la Libération - 33700 MERIGNAC Tél. : 04 67 64 80 78 26 - DRÔME 34 - HERAULT AMPLIFON COMBOURG Tél. : 03 81 87 72 06 Tél. : 05 56 97 51 54 AMPLIFON VALENCE AMPLIFON MONTPELLIER ST DENIS 35 - ILLE-ET-VILAINE 21 bd du Mail - 35270 COMBOURG Tél. : 02 99 73 14 66 21 rue Chevandier - 26000 VALENCE 4 rue Grand St-Jean - 34000 MONTPELLIER AMPLIFON ROMANS AMPLIFON MONTPELLIER-LES-AUBES 4-6 rue Ernest Renan - 35400 SAINT-MALO 39 rue Pierre Sémard 26100 ROMANS-SUR-ISERE Centre Médical-les-Aubes 9 rue des Moineaux - 34000 MONTPELLIER Tél. : 04 75 05 07 90 Tél. : 04 67 72 77 97 AMPLIFON RENNES-JOFFRE AMPLIFON PIERRELATTE AMPLIFON MONTPELLIER ESTANOVE 8 bd Maréchal Juin 26700 PIERRELATTE CC Collines Estanove - 1 rue Escoutadou 34000 MONTPELLIER Tél. : 04 75 41 32 02 Tél. : 04 75 96 31 26 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 11 Tél. : 04 67 92 87 20 Tél. : 04 67 69 04 07 AMPLIFON SAINT-MALO Tél. : 02 99 56 36 28 22 rue Maréchal Joffre - 35000 RENNES Tél. : 02 99 67 23 33 AMPLIFON RENNES-FOUGÈRES 221 rue de Fougères - 35700 RENNES Tél. : 02 99 27 76 22 15/09/09 14:48 AMPLIFON RENNES-BAHON-RAULT AMPLIFON FEURS AMPLIFON GUER A 1 à 5 rue Bahon-Rault - 35000 RENNES 3 rue de la Loire - 42110 FEURS 20 rue Saint-Gurval - 56380 GUER 3 AMPLIFON SAINT-MEEN-LE-GRAND AMPLIFON ANDREZIEUX Espace Ambroise Paré 10 av. de Saint-Etienne 42160 ANDREZIEUX BOUTHEON 57 - MOSELLE A 4 pl. de la Mairie - 35290 SAINT-MEEN-LE-GRAND Tél. : 02 99 38 24 24 Tél. : 02 99 09 49 66 38 - ISERE AMPLIFON GRENOBLE BOUGET 14 bd Maréchal Foch - 38000 GRENOBLE Tél. : 04 76 46 27 27 AMPLIFON GRENOBLE LESDIGUIÈRES 8 rue Lesdiguières - 38000 GRENOBLE Tél. : 04 76 04 67 AMPLIFON GRENOBLE MALLIFAUD 83 rue Mallifaud - 38100 GRENOBLE Tél. : 04 76 87 44 88 AMPLIFON LA TOUR-DU-PIN 30 rue Aristide Briand - 38110 LA TOUR-DU-PIN Tél. : 04 77 26 57 74 AMPLIFON - ROANNE PROMENADES AMPLIFON METZ 4 place des Promenades - 42300 ROANNE 22 rue Wilson - 57000 METZ T Tél. : 03 87 18 10 55 A AMPLIFON ROANNE FOCH AMPLIFON SARREBOURG 72 rue Maréchal Foch - 42300 ROANNE 5 rue Napoléon 1er - 57400 SARREBOURG T Tél. : 03 87 03 88 88 A AMPLIFON MONTBRISON AMPLIFON MAIZIÈRES-LES-METZ 10 rue Notre-Dame - 42600 MONTBRISON 1 rue de la Gare - 57280 MAIZIÈRES-LES-METZ T Tél. : 03 87 31 29 50 AMPLIFON FIRMINY 58 - NIEVRE Tél. : 04 77 71 10 30 Tél. : 04 77 70 01 56 Tél. : 04 77 58 10 05 AMPLIFON ECHIROLLES 43 - HAUTE-LOIRE AMPLIFON SAINT-MARCELLIN 18 Grande Rue - 38160 SAINT-MARCELLIN Tél. : 04 76 38 19 21 AMPLIFON VIENNE 5-7 place St-Maurice - 38200 VIENNE Tél. : 04 74 78 48 96 AMPLIFON MEYLAN 42 av. de la Plaine Fleurie - 38240 MEYLAN Tél. : 04 77 56 01 34 AMPLIFON PUY-EN-VELAY 12 place du Breuil - 43000 LE PUY-EN-VELAY Tél. : 04 71 04 28 82 AMPLIFON BRIOUDE 24 bd du Docteur Devins - 43100 BRIOUDE Tél. : 04 71 74 97 65 44 - LOIRE-ATLANTIQUE AMPLIFON NANTES CHÂTEAU Tél. : 04 76 18 03 03 10 rue Henri IV - 44000 NANTES AMPLIFON LA VERPILLIERE AMPLIFON NANTES RACINES 53 rue de la République - 38290 LA VERPILLIERE Tél. : 04 74 82 78 91 AMPLIFON BOURGOIN Immeuble Le Kerylos BP 87 21 av. Maréchal Leclerc - 38303 BOURGOIN Tél. : 04 74 28 03 07 AMPLIFON LE PONT-DE-BEAUVOISIN 6 rue Gambetta - 38480 LE PONT-DE-BEAUVOISIN Tél. : 04 76 32 81 62 AMPLIFON VOIRON 13 rue de Vaucanson - 38500 VOIRON Tél. : 02 40 74 71 38 19 rue Racine - 44000 NANTES Tél. : 02 40 73 66 89 AMPLIFON NANTES-STE-THERESE 4 route de Vannes - 44100 NANTES Tél. : 02 40 20 06 06 AMPLIFON SAINT SEBASTIEN-SUR-LOIRE 119 route de Clisson 44230 SAINT-SEBASTIEN-SUR-LOIRE Tél. : 02 40 31 59 21 AMPLIFON ANCENIS Tél. : 04 76 65 91 81 19 place Francis Robert - 44150 ANCENIS AMPLIFON FONTAINE 47 - LOT-ET-GARONNE 58 av. Aristide Briand - 38600 FONTAINE Tél. : 04 76 26 01 01 39 - JURA AMPLIFON DÔLE 22 bd Wilson - 39100 DÔLE Tél. : 03 84 82 46 11 AMPLIFON CHAMPAGNOLE 72 av de la République - 39300 CHAMPAGNOLE Tél. : 03 84 52 34 51 AMPLIFON ARBOIS 47 Grande rue - 39600 ARBOIS Tél. : 03 84 66 06 64 40 - LANDES AMPLIFON MONT-DE-MARSAN 122 Bd de la République - 40000 MONT-DE-MARSAN Tél. : 02 40 83 11 38 AMPLIFON AGEN 43 bd de la République - 47000 AGEN Tél. : 05 53 47 38 56 AMPLIFON MARMANDE 68 rue de la République - 47200 MARMANDE Tél. : 05 53 89 23 00 AMPLIFON VILLENEUVE-SUR-LOT 2 bd Palissy - 47300 VILLENEUVE-SUR-LOT 5 2 A A T 6 AMPLIFON NEVERS 11 bis rue de Charleville - 58000 NEVERS Tél. : 03 86 61 23 42 A AMPLIFON COSNE-COURS-SUR-LOIRE T 7 2 place de la Pêcherie 58200 COSNE-COURS-SUR LOIRE A 5 Tél. : 03 86 26 66 06 T AMPLIFON CLAMECY A 3 rue Jean-Jaurès - 58500 CLAMECY 3 Tél. : 03 86 27 93 62 T 59 - NORD 6 AMPLIFON ROUBAIX A 3 rue de la Halle - 59100 ROUBAIX 1 Tél. : 03 20 82 66 66 T AMPLIFON BAILLEUL A 29 rue de la Gare - 59270 BAILLEUL M Tél. : 03 28 49 09 17 T AMPLIFON DOUAI A 388 rue de Paris - 59503 DOUAI 4 Tél. : 03 27 88 81 96 T AMPLIFON MAUBEUGE A Place Verte - Centre UGOSS - 59600 MAUBEUGE Tél. : 03 27 53 83 93 R AMPLIFON VILLENEUVE-D’ASCQ 6 T 115 rue des Fusillés 59650 VILLENEUVE-D’ASCQ A Tél. : 03 20 34 00 84 4 AMPLIFON MARCQ-EN-BARŒUL T 131 av. Foch - 59700 MARCQ-EN-BARŒUL A Tél. : 03 20 65 31 84 1 AMPLIFON LES ARTS T 55 rue des Arts - 59800 LILLE A Tél. : 03 20 74 36 36 3 AMPLIFON ARMENTIERES T 15 bis rue de Lille - 59280 ARMENTIERES A Tél. : 03 20 44 21 21 8 AMPLIFON LA MADELEINE T 120 rue du Gal de Gaulle - 59110 LA MADELEINE A Optique Surdité Martin - 60 Grande Rue 47700 CASTELJALOUX AMPLIFON LA BASSÉE T 15 av. Jean-Baptiste Lebas - 59480 LA BASSÉE A Tél. : 05 53 93 08 01 51 - MARNE AMPLIFON EPERNAY AMPLIFON DAX Tél. : 03 26 51 75 51 16 rue du Général Leclerc - 51200 EPERNAY Tél. : 05 58 74 91 08 AMPLIFON SEZANNE AMPLIFON CAP BRETON Rce Le Châtelet - Place de la Gare - 40130 CAP BRETON Tél. : 03 26 80 54 36 AMPLIFON SOUSTONS AMPLIFON NANCY Tél. : 05 58 41 61 76 1 AMPLIFON CASTELJALOUX Tél. : 05 53 01 45 45 Tél. : 05 58 75 38 30 7 rue Saint-Vincent - 40100 DAX T 86 A rue Nationale - 57600 FORBACH A 16 place du Breuil - 42700 FIRMINY Tél. : 04 76 09 80 80 G AMPLIFON FORBACH Tél. : 03 87 84 00 40 Tél. : 04 77 55 80 81 Tél. : 04 37 05 03 28 46 av. du 8 Mai 1945 - 38130 ECHIROLLES T Tél. : 02 97 22 19 47 68 place de la République - 51120 SEZANNE 54 - MEURTHE ET MOSELLE Tél. : 03 20 06 91 92 2 Tél. : 03 20 52 66 53 4 T 62 - PAS-DE-CALAIS A AMPLIFON BULLY 2 Place Jean Jaures - 62160 BULLY LES MINES T Tél. : 03 21 72 00 00 6 AMPLIFON LENS A Route de la Bassée - 62300 LENS Tél. : 03 27 88 81 96 3 T AMPLIFON BRUAY 10 rue Emile Nougaro - 40140 SOUSTONS 2 bis rue d’Amerval - 54000 NANCY 195 rue Louis Dussart - 62700 BRUAY LA BUISSIÈRE 42 - LOIRE 56 - MORBIHAN 63 - PUY-DE-DÔME 6 rue de la Paix - 42000 SAINT-ETIENNE 13 place de l’Union - 56800 PLOËRMEL A Tél. : 05 58 41 56 52 Tél. : 03 83 17 22 23 Tél. : 03 21 61 61 31 AMPLIFON SAINT-ETIENNE AMPLIFON PLOËRMEL AMPLIFON CLERMONT-FERRAND A 72-74 av. de la République- 63000 CLERMONT-FD 1 Tél. : 04 77 32 17 20 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 12 Tél. : 02 97 74 21 24 1 6 T Tél. : 04 73 74 63 63 T 15/09/09 14:48 AMPLIFON RIOM AMPLIFON GUEBWILLER AMPLIFON CLUSES 36 place Jean-Baptiste Laurent - 63200 RIOM 81 rue de la République - 68500 GUEBWILLER 13 bis rue François Curt - 74300 CLUSES AMPLIFON THIERS 69 - RHÔNE Tél. : 04 73 33 12 14 Galerie-des-Molles - C. Cial Leclerc - 63300 THIERS Tél. : 04 73 80 18 04 AMPLIFON LYON LA BARRE AMPLIFON CHAMALIERES Tél. : 04 78 37 44 20 Tél. : 04 73 31 35 65 AMPLIFON CENSIER AMPLIFON ISSOIRE Tél. : 04 78 27 22 31 87 bd de la Croix-Rousse - 69004 LYON 75 - PARIS 45 rue Censier - 75005 PARIS Tél. : 01 47 07 73 73 Tél. : 04 73 89 01 47 AMPLIFON LYON POINT-DU-JOUR AMPLIFON RASPAIL AMPLIFON AMBERT 50 av. du Point-du-Jour - 69005 LYON Tél. : 04 37 41 08 35 118 bd Raspail - 75006 PARIS Tél. : 01 45 48 00 38 Tél. : 04 73 82 01 01 AMPLIFON LYON LAFAYETTE AMPLIFON VINTIMILLE AMPLIFON COURNON D’AUVERGNE 163 cours Lafayette - 69006 LYON Tél. : 04 72 74 42 00 1 rue de Vintimille - 75009 PARIS Av. Maréchal Foch - 63800 COURNON D’AUVERGNE Tél. : 04 73 84 48 81 64 - PYRENEES-ATLANTIQUES AMPLIFON MAGENTA 16 rue Marietton - 69009 LYON 95 bd de Magenta - 75010 PARIS Tél. : 04 72 20 02 95 AMPLIFON VILLEURBANNE 72 rue Emile Guichenné - 64000 PAU 167 cours Emile Zola 69100 VILLEURBANNE AMPLIFON BIARRITZ Tél. : 04 78 68 28 37 5 rue Larralde - 64200 BIARRITZ AMPLIFON TARARE Tél. : 05 59 22 16 64 20 av. Charles de Gaulle - 69170 TARARE AMPLIFON ST-JEAN-DE-LUZ Tél. : 04 74 05 06 20 3 av. de Verdun - 64500 ST-JEAN-DE-LUZ AMPLIFON ST-FONS Tél. : 05 59 51 14 95 66 - PYRENEES-ORIENTALES AMPLIFON ILLE-SUR-TET 10 avenue Jean-Jaurès - 66130 ILLE-SUR-TET Tél. : 04 68 50 12 82 AMPLIFON PERPIGNAN Médipol - 8 rue Madeleine Bres - 66330 CABESTANY Tél. : 04 68 59 62 99 AMPLIFON RIVESALTES 4 Place Joffre - 66600 RIVESALTES Tél. : 04 68 50 16 07 AMPLIFON CERET Résidence Tinssimo, bd Simon Battle - 66400 CERET Tél. : 04 68 55 56 79 1 rue Gabriel Péri - 69190 ST-FONS Tél. : 04 78 67 99 68 AMPLIFON L’ARBRESLE 52 rue Charles de Gaulle - 69210 L’ARBRESLE Tél. : 04 74 01 33 31 AMPLIFON THIZY 2 rue Perrin Frères - 69240 THIZY Tél. : 04 74 64 10 17 AMPLIFON VILLEFRANCHE-SUR-SAONE 999 rue Nationale - 69400 VILLEFRANCHE Tél. : 04 74 60 36 35 AMPLIFON BRON 154 av. Franklin Roosevelt - 69500 BRON Tél. : 04 72 37 84 33 67 - BAS-RHIN AMPLIFON SAINT-SYMPHORIEN CENTRE OPTIQUE 46 avenue des Vosges - 67000 STRASBOURG 92 rue Centrale 69590 SAINT-SYMPHORIEN AMPLIFON STRASBOURG Tél. : 01 48 74 59 77 AMPLIFON VAISE AMPLIFON PAU Tél. : 05 59 27 68 28 Tél. : 01 49 49 03 23 AMPLIFON NATION 41 bd de Charonne - 75011 PARIS Tél. : 01 43 56 67 12 AMPLIFON OBERKAMPF 25 rue Oberkampf - 75011 PARIS Tél. : 01 56 98 17 11 AMPLIFON ALESIA 26 av. Jean Moulin - 75014 PARIS Tél. : 01 45 40 83 54 AMPLIFON BOUCICAUT 117 rue de la Convention - 75015 PARIS Tél. : 01 40 60 17 33 AMPLIFON AUTEUIL 2 rue d’Auteuil - 75016 PARIS Tél. : 01 55 74 06 15 AMPLIFON VICTOR-HUGO 2 rue de Sontay - 75116 PARIS Tél. : 01 45 00 65 92 AMPLIFON WAGRAM 58 av. de Wagram - 75017 PARIS Tél. : 01 47 63 90 59 AMPLIFON GUY MOQUET 70 av. de Saint-Ouen - 75018 PARIS Tél. : 01 42 63 22 53 AMPLIFON BOLIVAR Tél. : 04 78 44 53 04 25 av. Simon Bolivar - 75019 PARIS AMPLIFON STRASBOURG PEIROTES AMPLIFON OULLINS 12 rue Jacques Peirotes - 67000 STRASBOURG 150 Grande Rue - 69600 OULLINS 76 - SEINE MARITIME Tél. : 03 88 22 07 57 Tél. : 03 88 52 15 65 Tél. : 04 72 39 14 97 AMPLIFON ERSTEIN AMPLIFON ST-PRIEST 3 rue Mercière - 67150 ERSTEIN 35 bd Herriot - 69800 ST-PRIEST Tél. : 03 88 52 15 65 Tél. : 04 78 21 53 26 80 rue du Général Gouraud - 67210 OBERNAI 71 - SAÔNE-ET-LOIRE AMPLIFON SCHILTIGHEIM 16 rue Centrale - 71170 CHAUFFAILLES AMPLIFON OBERNAI Tél. : 03 88 49 92 00 20 rue des Pompiers - 67300 SCHILTIGHEIM Tél. : 03 88 83 91 66 AMPLIFON SAVERNE 4 Grande Rue - 67700 SAVERNE Tél. : 03 88 71 09 34 AMPLIFON ILLKIRCH 237 route de Lyon - 67400 ILLKIRCH Tél. : 03 88 66 91 22 AMPLIFON CHAUFFAILLES OPTIQUE-MASSON Tél. : 03 85 26 ,03 03 Tél. : 01 40 03 91 27 AMPLIFON LE HAVRE 10 rue du Maréchal Joffre - 76000 LE HAVRE Tél. : 02 35 22 63 80 AMPLIFON HARFLEUR 13 place d’Armes - 76700 HARFLEUR Tél. : 02 35 49 33 60 77 - SEINE-ET-MARNE AMPLIFON MELUN 15 place de la Porte-de-Paris - 77000 MELUN AMPLIFON LE CREUSOT Tél. : 01 64 37 01 58 71 rue Maréchal Foch - 71200 LE CREUSOT AMPLIFON NEMOURS Tél. : 03 85 77 49 25 28 rue de Paris - 77140 NEMOURS AMPLIFON AUTUN Tél. : 01 64 28 00 66 2 rue de Lattre-de-Tassigny - 71400 AUTUN AMPLIFON PROVINS Tél. : 03 85 52 02 16 12 rue Victor Garnier - 77160 PROVINS 68 - HAUT-RHIN AMPLIFON LOUHANS Tél. : 01 64 01 45 63 11 rue du Jura - 71500 LOUHANS AMPLIFON TOURNAN 3 av. de la République - 68000 COLMAR 73 - SAVOIE Tél. : 01 64 06 48 49 57 rue de la République - 73200 Albertville 24 rue de la Paroisse 77300 FONTAINEBLEAU AMPLIFON COLMAR Tél. : 03 89 24 10 20 FD 88 av. de la Gare - 74700 SALLANCHES AMPLIFON CROIX-ROUSSE 2 rue de la République - 63600 AMBERT ÈRE AMPLIFON SALLANCHES Tél. : 04 50 18 44 72 5 rue de la Place d’Espagne - 63500 ISSOIRE E Tél. : 04 50 18 09 23 16 rue de la Barre - 69002 LYON 16 av. de Royat - 63400 CHAMALIERES E Tél. : 03 89 62 12 92 AMPLIFON MULHOUSE 10 bd de l’Europe (face Tour de l’Europe) 68100 MULHOUSE Tél. : 03 89 66 05 60 AMPLIFON ALTKIRCH 11 rue Jean-Jacques Henner - 68130 ALTKIRCH Tél. : 03 89 40 20 66 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 13 Tél. : 03 85 76 09 79 AMPLIFON ALBERTVILLE Tél. : 04 79 37 16 09 74 - HAUTE-SAVOIE AMPLIFON ANNEMASSE 4 rue René Blanc - 74100 ANNEMASSE Tél. : 04 50 38 27 09 3 rue des Fossés - 77220 TOURNAN-EN-BRIE AMPLIFON FONTAINEBLEAU Tél. : 01 60 70 98 96 AMPLIFON PONTAULT-COMBAULT CDG 63 av. du Général de Gaulle 77340 PONTAULT-COMBAULT Tél. : 01 64 43 80 80 15/09/09 14:48 AMPLIFON PONTAULT-COMBAULT ROUXEL AMPLIFON ST-RAPHAEL AMPLIFON COLOMBES 16-18 av. Charles Rouxel - 77340 PONTAULT-COMBAULT 40 rue Léon Basso - 83700 ST-RAPHAEL 20 rue St-Denis - 92700 COLOMBES AMPLIFON NANGIS 84 - VAUCLUSE 93 - SEINE-ST-DENIS L’Optical 77 - ZAC des Roches - 77370 NANGIS Tél. : 04 94 83 09 15 Tél. : 01 64 01 12 57 AMPLIFON AVIGNON AMPLIFON COMBS-LA-VILLE OPTIC 2000 1 av. du Gal Leclerc - 77380 COMBS-LA-VILLE Tél. : 04 90 82 03 83 Tél. : 01 60 60 36 37 78 - YVELINES Tél. : 01 56 83 71 64 AMPLIFON NOISY-LE-GRAND 26 rue de la République - 84000 AVIGNON 1 allée des Norottes - 93160 NOISY-LE-GRAND AMPLIFON ORANGE AMPLIFON LE RAINCY 79 av. Charles de Gaulle - 84100 ORANGE Optique Jacques Melot 20 avenue de la Résistance - 93340 LE RAINCY Tél. : 04 90 34 76 76 Tél. : 01 49 31 02 40 Tél. : 01 41 53 30 48 AMPLIFON VERSAILLES AMPLIFON VAISON-LA-ROMAINE 75 rue de la Paroisse - 78000 VERSAILLES 12 av. Victor-Hugo 84110 VAISON-LA-ROMAINE AMPLIFON LES LILAS AMPLIFON SAINT-GERMAIN-EN-LAYE Tél. : 04 90 36 07 09 25 rue des Coches - 78100 SAINT-GERMAIN-EN-LAYE AMPLIFON LE PONTET AMPLIFON TREMBLAY 47 av. Charles de Gaulle - 84130 LE PONTET Tél. : 04 90 32 94 61 6 bis av. Pasteur - 93290 TREMBLAY-EN-FRANCE AMPLIFON POISSY 30 av. du Cep - 78300 POISSY AMPLIFON CAVAILLON AMPLIFON PANTIN 76 cours Bournissac - Optique Surdité 84300 CAVAILLON 91 av. Edouard Vaillant - 93500 PANTIN Tél. : 01 30 83 14 98 Tél. : 01 39 04 03 11 Tél. : 01 30 65 11 23 AMPLIFON SARTROUVILLE 61 av. Jean-Jaurès - 78500 SARTROUVILLE Tél. : 01 39 57 47 69 AMPLIFON MAISONS-LAFFITTE 1 rue des Plantes - 78600 MAISONS-LAFFITTE Tél. : 01 34 93 71 09 80 - SOMME AMPLIFON ABBEVILLE 15 rue Saint-Vulfran - 80100 ABBEVILLE Tél. : 03 22 31 36 74 Tél. : 04 90 71 17 85 AMPLIFON SORGUES 126 rue de Paris - 93260 LES LILAS Tél. : 01 43 60 23 40 Tél. : 01 48 60 67 28 Tél. : 01 48 45 93 40 AMPLIFON DRANCY 86 av. Henri Barbusse - 93700 DRANCY Résidence de l’Etoile - rue Roger Ricca 84700 SORGUES Tél. : 01 48 31 16 70 87 - HAUTE-VIENNE AMPLIFON NOGENT 19 place Manigne - 87000 LIMOGES Tél. : 01 48 76 89 22 Tél. : 04 90 39 26 86 94 - VAL-DE-MARNE AMPLIFON LIMOGES 66 Grande Rue Charles de Gaulle 94130 NOGENT-SUR-MARNE Tél. : 05 55 32 45 50 AMPLIFON SAINT-MAUR 4 rue Gabriel Péri - 87200 ST-JUNIEN 139 bd de Champigny 94210 LA VARENNE-ST-HILAIRE Tél. : 05 55 02 65 21 Tél. : 01 42 83 11 11 81 - TARN AMPLIFON BELLAC AMPLIFON LA VARENNE 19 place du Palais - 87300 BELLAC 76 bis av. du Bac- 94210 LA VARENNE-ST-HILAIRE Tél. : 01 55 12 13 33 10 place du Vieux Marché - 81500 LAVAUR Tél. : 05 55 60 24 44 AMPLIFON ST-LEONARD AMPLIFON CHARENTON AMPLIFON AMIENS 5 place de l’Hôtel-de-Ville - 80000 AMIENS Tél. : 03 22 91 86 60 AMPLIFON LAVAUR Tél. : 05 63 58 32 33 AMPLIFON ST-JUNIEN 24 rue Jean-Jaurès - 87400 ST-LEONARD 109 rue de Paris - 94220 CHARENTON 89 - YONNE AMPLIFON KREMLIN-BICETRE 83 - VAR Tél. : 05 55 56 35 87 185 place de la Liberté - 83000 TOULON Tél. : 04 94 92 69 35 AMPLIFON AVALLON OPTIC 2000 - CENTRE VILLE AMPLIFON TOULON MOURILLON 3 Grande rue - 89200 AVALLON AMPLIFON TOULON LIBERTE Le Mourillon - 1 rue Castillon - 83000 TOULON Tél. : 04 94 36 67 14 AMPLIFON TOULON FOCH Le Concorde - 270 avenue Foch - 83000 TOULON Tél. : 03 86 34 36 09 90 - BELFORT (TERRITOIRE) AMPLIFON BELFORT Tél. : 04 94 93 59 64 3 av. du Maréchal Foch - 90000 BELFORT AMPLIFON SANARY-SUR-MER 92 - HAUTS-DE-SEINE 14 place Albert Cavet - 83110 SANARY-SUR-MER Tél. : 04 94 74 39 91 AMPLIFON STE-MAXIME 32 av. Georges Clémenceau - 83120 STE-MAXIME Tél. : 03 84 28 24 24 AMPLIFON NANTERRE 6 place Foch - 92000 NANTERRE Tél. : 01 47 24 16 93 Tél. : 04 94 49 25 61 AMPLIFON BOULOGNE AMPLIFON SOLLIES-PONT Tél. : 01 46 05 96 17 Bât Le Liberté - 1 rue de l’Enclos 83210 SOLLIES-PONT Tél. : 04 94 13 09 65 4 avenue Jean-Jaurès 92130 ISSY-LES-MOULINEAUX Tél. : 01 41 46 18 95 AMPLIFON ANTONY 20-22 av. Aristide Briand - 92160 ANTONY AMPLIFON TOURRETTES Tél. : 01 42 37 45 22 Centre Médical - Quartier Tassy 83440 TOURRETTES AMPLIFON NEUILLY 9 rue Paul Chatrousse - 92200 NEUILLY Tél. : 04 94 76 02 42 Tél. : 01 47 47 02 07 AMPLIFON LA SEYNE-SUR-MER AMPLIFON LEVALLOIS-PERRET Les Sablettes Le Cardinal - 42 rue E. Manet 83500 LA SEYNE-SUR-MER 59 rue Aristide Briand 92300 LEVALLOIS-PERRET Tél. : 04 94 30 55 25 Tél. : 01 41 34 04 55 AMPLIFON FREJUS AMPLIFON RUEIL-MALMAISON 53 rue Jean-Jaurès - 83600 FREJUS Tél. : 04 94 17 14 61 41344_Annonces_Monographie_N47_210x290_SEPT09.indd 14 Centre Commercial Carrefour de Pince-Vent 94430 CHENNEVIERES-SUR- MARNE Tél. : 01 45 76 72 37 95 - VAL-D’OISE AMPLIFON PONTOISE 30 rue Thiers - 95300 PONTOISE Tél. : 01 30 73 64 23 AMPLIFON EAUBONNE 7 rue Christino Garcia - 95600 EAUBONNE Tél. : 01 39 59 06 63 Tél. : 01 34 12 01 54 96 av. de la République - 92120 MONTROUGE AMPLIFON ISSY-LES-MOULINEAUX Tél. : 04 94 53 41 96 AMPLIFON CHENNEVIERES AMPLIFON MONTROUGE Tél. : 01 55 48 01 65 23 quartier Soubeiran - Centre AGORA 83310 COGOLIN Tél. : 01 43 90 11 07 AMPLIFON ENGHIEN-LES-BAINS Le Caducée - 390 av. de la 1ère DFL - 83220 LE PRADET AMPLIFON COGOLIN 46 av. de Fontainebleau 94270 LE KREMLIN-BICETRE 22 Bd Jean Jaurès - 92100 BOULOGNE AMPLIFON LE PRADET Tél. : 04 94 21 66 25 Tél. : 01 43 96 96 87 29 rue Maurepas - 92500 RUEIL-MALMAISON Tél. : 01 47 14 14 75 4 rue Robert Schuman 95880 ENGHIEN-LES-BAINS Pour connaître le centre le plus proche de chez vous, composez le : 0 800 128 128 (appel gratuit depuis un poste fixe) www.amplifon.fr Réf GE - 090941211 Tél. : 01 60 34 76 27 15/09/09 14:48 Les engagements d’amplifon vers vos patients D Engagement n°1 : une solution personnalisée. • Entretien personnalisé pour comprendre votre gêne auditive et vous présenter les différentes options parmi un large éventail de solutions auditives. • Test auditif* gratuit. • Test Amplifit gratuit : exclusivité Amplifon permettant de définir votre profil auditif dans différentes situations de votre vie quotidienne. • Transparence sur le choix de la solution auditive qui correspond le mieux à vos besoins. • Sélection des meilleures technologies parmi les plus grandes marques. 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COPYRIGHT Tous droits de traduction et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » [alinéa 1er de l’article 40]. Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. ISBN 978-2-917390-05-4 Imprimé en France Dépôt légal 4e trimestre 2009 Graphic-Eclair - www.graphic-eclair.fr - Tél. : 01 43 30 99 99 40926_PART07_Mono_N47_200709.indd 81 15/09/09 15:02 numéro 47 Les monographies amplifon Traumatismes du nerf facial Traumatismes du nerf facial Traumatismes du nerf facial Olivier Sterkers Donnez du son à la vie™ E D I T I O N 40926_Couv_Mono_N47_Traumatismes_du_nerf_facial_100909.indd 1 2 0 0 9 E D I T I O N 2 0 0 9 Donnez du son à la vie™ 15/09/09 18:13