3.2- L`emploi en mutation ne se redresse pas entre 2011 et 2013
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3.2- L`emploi en mutation ne se redresse pas entre 2011 et 2013
thème n° 3.2 - les activités économiques des employeurs de l’Aire urbaine 3.2- L’emploi en mutation ne se redresse pas entre 2011 et 2013 [Juin 2014] Depuis 2011, l’emploi industriel direct diminue de nouveau de façon significative, particulièrement chez les sous-traitants. L’emploi des services aux entreprises, notamment dans la logistique et les fonctions support, s’est réduit. En revanche, des secteurs se maintiennent et continuent de créer des emplois : activités de soins et médico-sociales, action sociale. SOMMAIRE 2 Sphère productive : pas de redressement de 2011 à 2013 | Seule l’ingénierie a rebondi, contrairement à la plupart des secteurs d’activités productives 3 Une sphère présentielle impactée par la crise | Repli de l’emploi dans le BTP 4 Sphère publique : tendance locale à l’érosion | Des perspectives peu favorables dynamiques économiques | Fiche n°3.2 : Les mutations de l’emploi par secteur confortées par la crise | 1 Dynamiques économiques | Fiche n°3.2 | A u sein des trois sphères d’activité (économie productive, présentielle, publique), l’emploi n’évolue pas de façon homogène. L’analyse détaillée par secteur d’activité permet ainsi d’identifier des pistes de développement et des zones de fragilité. Sphère productive : pas de redressement de 2011 à 2013 L’emploi poursuit industriel un long direct déclin L’emploi industriel direct est en réduction rapide depuis 2002 et a été impacté mi-2011 par la rechute d’activité, observée aux niveaux national et local. La moitié des effectifs est concentrée dans le secteur automobile au sens strict, constructeurs et équipementiers de rang 1. Le recul de l’emploi industriel semble appelé à se poursuivre. Emploi industriel direct au 1er janvier 2013 Secteur Effectif % var. 2011-2013 Automobile 16.030 + 0,9 % Produits métalliques 4.085 – 2,7 % Mécanique 3.370 + 5,4 % Divers 7.535 – 9,1 % Total 31.020 – 1,8 % Source : URSSAF Dans les services, l’emploi dans l’ingénierie s’est redressé de 2011 à 2013 Les emplois dans les services productifs sont en recul de 0,7 % en 2013 par rapport à 2011 (après neutralisation de l’intérim). Parmi ces services, les emplois dans l’ingénierie ont néanmoins progressé de 4 %. Ils sont souvent en lien étroit avec l’industrie manufacturière, notamment les filières automobile et énergie. Emploi des services productifs au 1er janvier 2013 Secteur Effectif % var. 2011-2013 Ingénierie 4.008 + 4,2 % Logistique 3.284 – 3,5 % Commerce de gros 2.283 0% Nettoyage 1.930 + 1,3 % Gestion, soutien 2.145 – 3,8 % Divers Total* Intérim et services RH 1.751 – 5,1 % 15.401 – 0,7 % 4.024 – 37,4 % * Hors intérim et services RH. Source : URSSAF Tout en conservant de solides perspectives à moyen terme, l’activité locale dans la filière énergie a marqué un peu le pas en 2012 et 2013. L’évolution du prix relatif du gaz par rapport au charbon et d’autres carburants a pénalisé les turbines à gaz. Alstom s’est fortement endetté, ce qui induit des charges financières à assumer. Néanmoins, début 2014, la filière énergie s’est restructurée de manière importante avec la reprise par General Electric d’une partie des activités d’Alstom. Le gouvernement a obtenu du conglomérat des garanties sur l’emploi et la localisation des centres de décision. Dans l’ensemble, l’emploi tend à régresser dans les activités locales de transport de fret et de magasinage. L’intérim apparait en fort recul au 1er janvier 2013. Il s’est ensuite un peu repris, mais sans retrouver des niveaux très élevés. Par ailleurs, la tendance est à la réduction de la durée des missions. C’est ainsi que le site PSA de Sochaux recourt à environ 200 ou 300 « BEX » (prestataires de bureaux d’études extérieurs) qui travaillent souvent sur place. Euro/CFD - Simulation numérique des phénomènes physiques - Techn’hom Belfort La Vallée de l’énergie compte également de nombreux bureaux d’études et prestataires en ingénierie (essais, prototypage...). dynamiques économiques | Fiche n°3.2 : Les mutations de l’emploi par secteur confortées par la crise | 2 dynamiques économiques | Fiche n°3.2 | Une sphère présentielle impactée par la crise Développement sociale de l’action L’emploi dans la sphère présentielle semble réagir de manière décalée à la crise. Les dépenses et comportements des administrations et de la population varient moins rapidement que l’activité industrielle, mais la crise de fin 2008 a fini par retentir sur les capacités financières des collectivités et sur les dépenses des ménages. Commerces et services à la population au 1er janvier 2013 Secteur Effectif % var. 2008-2012 Commerces de détail 9.393 – 2,1 % Action sociale 3.528 + 9,6 % Santé et services personnels 3.257 + 0,8 % Finance et immobilier 2.758 – 2,2 % Hébergement médicosocial 2.645 + 0,8 % Hôtels et restaurants 2.494 – 2,4 % Sports, culture 1.106 – 1,5 % Divers 5.352 – 0,4 % Total 30.533 – 0,0 % Sources : URSSAF C’est ainsi que la main-d’œuvre salariée a diminué dans le commerce de détail, l’hôtellerie-restauration, les sports et la culture. Sur la période 2011-2013, l’emploi dans l’action sociale s’est accru, même si la soutenabilité de cet effort budgétaire est incertaine. La croissance des emplois au sein de l’économie résidentielle a résisté dans les soins et services personnels (hors fonction publique hospitalière) et l’hébergement médico-social. L’emploi dans les services immobiliers et financiers a subi une érosion, à rapprocher des difficultés du secteur connexe du bâtiment. Repli de l’emploi dans le BTP La diminution de l’emploi dans le BTP était engagée avant le changement de climat économique en 2008. Cependant, la crise a aggravé les difficultés du secteur d’activité. Avec la rechute de mi-2011 et le maintien des prix de vente à un haut niveau qui déprime la demande en logements neufs, le gros-oeuvre a fortement reculé. Il est vrai que les chantiers de l’Aire urbaine sont largement pris en charge dynamiques économiques | Fiche n°3.2 : Les mutations de l’emploi par secteur confortées par la crise | 3 Dynamiques économiques | Fiche n°3.2 | Notes : 1 : L’INSEE évalue l’emploi local en recoupant de nombreuses sources, ce qui permet d’avoir une vision plus complète, comprenant en particulier la Fonction publique (hors personnel militaire). Le périmètre est constitué par la zone d’emploi, un peu plus large que l’Aire urbaine. Par différence, on obtient une estimation de l’effectif local de la Fonction publique dans la zone d’emploi. L’estimation reste indicative, même si elle recoupe d’autres sources, notamment le recensement. 2 : Pour éviter les doubles comptes, ont été retirés de l’emploi de la sphère publique, le nombre des enseignants du privé, celui des militaires, celui des contractuels, celui des médecins hospitaliers (praticiens) et celui des emplois aidés. En réintégrant ces catégories mal ou non connues au niveau local, on obtient hors contrats aidés un effectif national de l’ordre de 5,4 millions d’agents au lieu de 3,9. par des entreprises extérieures. Dans ce contexte, le secteur du BTP présente moins de tensions pour recruter sur des métiers comme celui de maçon qualifié. BTP au 1er janvier 2012 Secteur Travaux de construction spécialisés Effectif % var. 2008-2012 Sphère publique : tendance locale à l’érosion L’emploi public touché par des mesures de rigueur L’emploi public local, hors secteur associatif, de la zone de Belfort-Montbéliard-Héricourt (1) a tendance à baisser entre 2007 et 2012. Au niveau national, la stabilité prévaut, avec une baisse limitée aux services de l’Etat. 4.782 – 4,6 % Génie civil 658 – 5,1 % Construction de bâtiments 241 – 28,5 % Pour la France, les Fonctions publiques territoriale et hospitalière ont évolué à la hausse, à l’opposé des services déconcentrés de l’état. 5.681 – 6,0 % Sur longue période, le recul semble limité dans les deux cas, national et local. (2). Total Sources : URSSAF La plupart des postes salariés du BTP se situent dans de petits établissements et des corps de métiers spécialisés. Ce sont notamment des électriciens, des maçons, des peintres, des chauffagistes et des poseurs de fenêtre. Pour leur recrutement, les exigences en termes de qualification et de savoir-être (discipline, motivation...) ont tendance à augmenter. Emploi public Zone d’emploi ‒ 2008-2013 35 000 4 500 000 4 000 000 30 000 3 500 000 25 000 3 000 000 20 000 2 500 000 15 000 2 000 000 1 500 000 10 000 1 000 000 5 000 500 000 0 0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Aire urbaine (e) Echelle de gauche France (e) Echelle de droite Champ : zone d’emploi Source : INSEE Cette catégorie d’emplois risque de baisser plus nettement encore du fait des réduction de dépenses publiques, de la réforme territoriale et du manque de dynamisme démographique local. Parlement européen. dynamiques économiques | Fiche n°3.2 : Les mutations de l’emploi par secteur confortées par la crise | 4 dynamiques économiques | Fiche n°3.2 | | SYNTHèse Constats X Après avoir fait face à la crise de fin 2008, l’emploi industriel de l’Aire urbaine reste fragile et a encore diminué entre 2011 et 2013. Cette évolution négative se répercute sur les prestataires de services aux entreprises, notamment les agences de travail temporaire et les bureaux d’études. Même si une relative diversification se fait jour (recherche de clients dans l’aéronautique, par exemple), les deux filières industrielles majeures, l’automobile et les turbines électriques, continuent à jouer un rôle structurant. En ce qui concerne les services destinés principalement aux ménages et personnes de passage, l’économie du « care » résiste aux difficultés. Mais ce type d’activité ressent l’impact indirect du changement de régime de développement économique. Dans la sphère publique, l’emploi est remis en cause par la nécessité de réaliser des économies, en particulier dans les services décentralisés de l’Etat pour la période 2011-2013. La faible dynamique démographique n’arrange rien. S Analyse et perspectives X L’emploi industriel dans l’Aire urbaine devrait poursuivre sa décroissance dans les années à venir, au moins pour des raisons de compétitivité. Au mieux, la tendance pourrait ralentir si le redressement engagé par les deux grandes filières résussit et ouvre des débouchés localement. Pour faire progresser l’emploi, les défis à relever restent largement les mêmes depuis plusieurs années : - La diversification de l’appareil productif appelle à former davantage de salariés qualifiés et à conduire des stratégies commerciales élargies. - L’attractivité du territoire doit se renforcer. - Les savoir-faire industriels et artisanaux devront être promus pour mieux se transmettre et ils devront aussi se conjuguer avec l’innovation, qui n’est pas seulement technique. - Une grande attention à la formation professionnelle et à l’information sur les métiers est donc plus que jamais d’actualité. S Le nouveau banc d’essais des moteurs à forte puissance, un investissement massif en partenariat public-privé au service de l’innovation industrielle dynamiques économiques | Fiche n°3.2 : Les mutations de l’emploi par secteur confortées par la crise | 5