DOSSIER SCO DER FREISCHUTZ - Opéra
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DOSSIER SCO DER FREISCHUTZ - Opéra
VENIR A UN SPECTACLE Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’Opéra de Limoges! Ce dossier vous aidera à préparer votre venue avec les élèves. Vous pouvez le diffuser et le dupliquer librement. Le service éducatif est à votre disposition pour toute information complémentaire. N’hésitez pas à nous envoyer tous types de retours et de témoignages des élèves sur le spectacle. INFORMATIONS PRATIQUES La représentation débute à l’heure indiquée. Nous vous remercions d’arriver au moins 30 minutes à l’avance, afin d’avoir le temps de vous installer en salle. Les portes se ferment dès le début du spectacle. Durée du spectacle : 2 h 30 environ avec entracte Opéra chanté en allemand et surtitré en français Nous rappelons aux enseignants et accompagnateurs que les élèves sont sous leur responsabilité pendant toute leur présence à l’Opéra. Ces derniers doivent demeurer silencieux pendant la durée de la représentation afin de ne pas gêner les artistes et les autres spectateurs. Il est interdit de manger et de boire dans la salle, de prendre des photographies ou d’enregistrer. Les téléphones portables doivent être éteints. Nous vous remercions de bien vouloir faire preuve d’autorité si nécessaire. bonus • Parcours scolaire OPERA ET ROMANTISME Visite de l’Opéra de Limoges. Date à réserver en début de saison. Rencontre, le lundi 9 mars 2015 à 10 h 30 à l’Opéra de Limoges, avec David Gauchard, metteur en scène, animée par Sylvain Ledda, professeur de littérature à l’Université de Rouen. • Exposition du 11 février 2015 au 9 mars 2015 au Musée des Beaux-Arts de Limoges. Le travail de Fabien Teigné sera mis en avant à travers les différentes créations de scénographies qu’il a pu imaginer pour cet opéra. • Salon d’écoute vinyle Mercredi 18 février 2015, 15 h 30, BFM • Conférence de Michel Beretti Vendredi 6 mars à 18 h 00, foyer du public Nous vous souhaitons une très bonne représentation ! 2 der freischütz Der Freischütz est un opéra en trois actes de Carl Maria von Weber, créé en juin 1821 au Schauspielhaus de Berlin. Le livret de Johann Friedrich Kind a été écrit d’après la légende allemande rapportée par Johann August Apel et Friedrich Laun dans Gespensterbuch (1811). Personnages, rôles et voix Ottokar, prince de Bohême - baryton A Limoges, l’opéra Der Freischütz est mis en scène par David Gauchard. La direction musicale est confiée à Robert Tuohy. Max, chasseur, forestier - ténor l’histoire Max, un jeune chasseur, participe à un concours de tir. Il se doit de le remporter afin d’obtenir la main de sa bienaimée Agathe. Kaspar, un autre chasseur jaloux, s’allie alors au maléfique Samiel pour mener son rival à sa perte. Agathe, fille de Kuno - soprano Kuno, chef garde forestier - basse Kaspar, chasseur, forestier - basse Kilian, riche villageois- baryton Annette, sa cousine - soprano Un ermite - basse Samiel, le Chasseur Noir - rôle parlé instruments de l’orchestre 10 violons I 8 violons II 6 altos 5 violoncelles 4 contrebasses composition de l’orchestre symphonique 2 flûtes traversières et 2 piccolos 2 hautbois 2 clarinettes 2 bassons 4 cors 2 trompettes 3 trombones timbales 3 argument L’action se passe en Bohême au milieu du XVIIe siècle Acte I Devant une auberge de forêt, au son de la musique des montagnes de Bohême, a lieu un concours de tir. Max, chasseur pourtant aguerri, vient d’être battu par Kilian le paysan, ce qui suscite la moquerie des villageois. Kuno, le garde forestier, s’inquiète des défaillances de Max. En effet, le lendemain aura lieu un nouveau concours de tir en présence du prince Ottokar et l’enjeu est important puisque le vainqueur se verra attribuer non seulement la main de la belle Agathe mais aussi la succession de la charge de Kuno. Amoureux d’Agathe, Max, empli d’un « pressentiment funeste », est deséspéré tandis que les paysans dansent une valse pour célébrer la victoire de Kilian. Seul, Max exprime sa nostalgie du temps où il abattait sans faillir et où le mariage avec Agathe lui était assuré : pourquoi le sort a-t-il à ce point tourné? Le destin est-il aveugle? Dieu n’existe-t-il pas? Kaspar, un forestier qui a confié son âme au diable, propose de l’aider mais Agathe l’a mis en garde contre ce suppôt de Satan. Après quelques réticences, Max se laisse malgré tout convaincre lorsque Kaspar propose de lui fournir des balles magiques pour qu’il sorte vainqueur du concours de tir du lendemain. La fonte des balles aura lieu à minuit à la Gorge aux Loups. L’enjeu est tel que Max accepte le rendez-vous sans tarder. Acte II Dans la maison du garde forestier, à la nuit tombée, Agathe refuse d’aller se coucher avant d’avoir revu Max. La jeune fille est animée de sombres pensées depuis que le matin même, elle est allée voir un sage Ermite qui lui a prédit un malheur et offert un bouquet de roses blanches pour l’en protéger. Sa cousine Annette essaye de la divertir avec des chansons puis va se coucher. Restée seule, Agathe adresse une prière à la nuit pour revoir son bien-aimé. Max arrive enfin, bientôt rejoint par Annette. Il cache sa défaite face à Kilian et prétend devoir partir pour aller récupérer un cerf qu’il a tué près de la Gorge aux Loups. Effrayées de savoir Max dans un lieu si dangereux, Agathe et Annette essayent de le dissuader mais rien n’y fait. A la Gorge aux Loups, dans une atmosphère terrifiante, Kaspar invoque Samiel, le chasseur noir a qui il a vendu son âme. Il le supplie de lui donner un sursis supplémentaire sur terre en échange de quoi, il lui fournira l’âme de Max. Hanté de visions terrifiantes (le fantôme de sa mère, Agathe se noyant), Max retrouve Kaspar qui commence son rituel infernal pour la fonte des balles magiques : six balles atteindront leur cible mais la septième obéira à Samiel. Des animaux terrifiants traversent la scène pendant qu’un violent orage éclate, laissant voir au détour d’un éclair, la figure de Samiel. Terrifié, Max s’évanouit. Acte IIi Le jour s’est levé. Dans une clairière, les chasseurs évoquent les événements de la nuit à la Gorge aux Loups. Max a déjà tiré trois balles avec succès et Kaspar ayant utilisé les siennes, il ne reste plus qu’une balle enchantée. Dans sa chambre, en robe de mariée, Agathe implore la protection du Seigneur. La nuit précédente, elle a fait un cauchemar où elle s’est vue sous la forme d’une colombe blanche que Max abattait. Sa cousine Annette, qui ne croit pas aux mauvais rêves, essaie de la rassurer. Les demoiselles d’honneur arrivent pour remettre la couronne nuptiale à Agathe, mais quelle n’est pas la surprise de la jeune fille de découvrir à la place, dans la boîte, une couronne mortuaire qui la glace d’effroi. Pour refaire une couronne, Agathe propose alors d’utiliser les roses blanches que l’Ermite lui a données. Le concours de tir a commencé devant le prince Ottokar et les villageois ; le tour de Max approche et il compte sur sa balle magique. L’épreuve consiste à viser une colombe blanche, mais au moment de tirer, celle-ci va se poser sur un arbre près duquel se trouvent Kaspar et Agathe accompagnée de l’Ermite. Effrayée, cette dernière veut dissuader Max de tirer mais le coup est parti : Agathe, protégée par la couronne de roses blanches, tombe évanouie seulement tandis que Kaspar est blessé à mort. Max est alors obligé d’avouer qu’il a été séduit par les propositions diaboliques de Kaspar et qu’il a tiré avec des balles magiques. Pour le punir, le prince Ottokar le bannit à jamais de ses terres. Tous implorent cependant la clémence du prince pour celui qui a toujours été « bon et gai ». Compte tenu du statut de l’Ermite, auguste vieillard vénéré à travers tout le pays, le prince fléchit tout en fixant à Max une année d’épreuve avant d’obtenir la main d’Agathe. 4 carl maria von weber, l’artiste romantique carl maria von weber 18 novembre 1786, Eutin (Actuelle Allemagne) – 5 juin1826, Londres Weber est le premier exemple de l’artiste romantique polyvalent à la fois compositeur, pianiste virtuose, chef d’orchestre, directeur de théâtre et critique musical. Il opère ainsi le passage du singspiel à l’opéra romantique allemand ; ses œuvres pianistiques contribuent largement à l’élaboration de la technique moderne de l’instrument ; il quitte la direction habituelle du chef d’orchestre du clavier pour prendre la baguette. un « enfant de la balle » Carl Maria von Weber, cousin de Constance Weber, future épouse de Mozart, mène jusqu’à l’âge de dix ans, une vie itinérante, suivant la troupe de théâtre de son père dans tout l’Empire, de Hambourg à Vienne. Durant cette période, il reçoit ses premières leçons de musique (piano, chant, composition) et se forme par intermittence auprès de plusieurs professeurs reconnus. prague et dresde Après une période dédiée aux concerts en tant que pianiste virtuose, à la composition (opéras, singspiels...), Weber est engagé, en 1813, comme directeur de l’Opéra de Prague. Il s’y efforce d’élargir le répertoire (limité encore beaucoup au seul opéra italien), de réformer la troupe et ses habitudes, de développer de nouvelles habitudes pour le public (notamment en publiant dans la presse des introductions aux œuvres jouées à l’Opéra)... Mais il peine à imposer ses choix. C’est donc sans hésitation, qu’en 1816, il accepte le poste de directeur musical de l’Opéra de Dresde. Déterminé à créer un opéra allemand, genre et institution, Weber continue toutefois ses tournées, ses cours et la composition. le createur de l’opera allemand Outre son roman d’inspiration autobiographique, La Vie d’un musicien, Weber a beaucoup écrit en tant que critique musical et théoricien de la musique afin d’exposer ses conceptions esthétiques. Avant Wagner, et en résonance avec le concept romantique d’union des arts, Weber envisage l’opéra comme une œuvre totale, débarrassé des récitatifs, des passages parlés... comme dans l’opéra italien. Quelques œuvres 1807 Symphonies n°1 et 2 1812 Hymne « In seiner Ordnung schafft der Herr » pour solistes, chœur et orchestre 1810 Six Sonates progressives pour le pianoforte avec violon obligé dédiées aux amateurs 1819 Rondo brillant en ré bémol majeur dit « invitation à la danse » ou « à la valse », pour piano 1823 Euryanthe, opéra 1826 Oberon, opéra johann friedrich kind - juriste ecrivain 4 mars 1768, Leipzig – 24 juin 1843, Dresde Johann Friedrich Kind est un écrivain allemand, connu essentiellement pour le livret de Der Freischütz. Juriste de formation et dans les premières années de sa carrière, Kind s’est très vite consacré uniquement à l’écriture. Il a publié plusieurs volumes de poésies sentimentales et de contes populaires. Mais c’est dans l’écriture pour l’opéra qu’il est le meilleur. Ce qui fit d’ailleurs sa notoriéré. 5 der freischütz, opera romantique allemand genese du projet En 1811, Weber découvre le recueil de nouvelles fantastiques de Johann Apel et Friedrich Laun, Das Gespensterbuch (Histoires de fantômes). En 1817, il fait la connaissance à Dresde de Johann Friedrich Kind avec lequel il décide de collaborer à la composition d’un opéra. Les deux arrêtent leur choix sur une des nouvelles du recueil : Der Freischütz : eine volkssage (Le Franc-tireur, un conte populaire). Très à la mode et plusieurs fois adapté, ce conte sert de base à Kind qui va se permettre de grandes libertés. En effet, pour le bien de l’opéra à venir, le librettiste resserre l’action en moins de 24 heures, réduit le nombre de personnages, ajoute le personnage de l’Ermite qui garantit le caractère moral de l’œuvre... entre autres transformations. Das Gespensterbuch Cet ouvrage est une série de recueils de nouvelles écrites par Friedrich August Schulze, sous le pseudonyme de Friedrich Laun, et Johann August Apel. Cinq tomes sont publiés de 1811 à 1815, représentant trente nouvelles, chez l’éditeur Göschen à Leipzig. Une nouvelle édition paraît en 1814 et 1816 chez Macklot à Stuttgart. A Dresde, Schulze fait partie d’un groupe où se retrouvent notamment Caspar David Friedrich, Heinrich von Kleist. En prenant le thé, on parle poésie et on aborde des sujets variés, jusqu’au spiritisme et à la chiromancie. Schulze publie Abendzeitung, journal de cette confrérie du « Thé des Poètes » (Dichter-Tee) dans lequel se trouve ses premières histoires. Apel de son côté s’est fait connaître par des publications de légendes anciennes et de contes. Ensemble, ils travaillent à la publication du Gespensterbuch, tirant parti de légendes basées sur les fantômes et le surnaturel, jusqu’à traiter à leur manière des contes de fées français. La première de ces nouvelles est celle qui inspira l’opéra de Weber. une deuxième source d’inspiration? Friedrich Kind tirerait aussi son inspiration de l’œuvre d’E.T.A Hoffmann, Les Elixirs du diable (1816). le premier opera romantique allemand Avant le XIXe siècle, il n’y a pas en Allemagne de tradition nationale d’opéra équivalent à la France ou à l’Italie. Les productions nationales ne sont pas capables de rivaliser avec les drames étrangers joués en Allemagne. Face à cette hégémonie, Weber - porté par le souffle nouveau donné par Mozart avec L’Enlèvement au sérail et La Flûte enchantée - milite avec ferveur en faveur de la production germanique. Il souhaite créer un opéra allemand tant en terme d’institution que de genre. Ainsi, Weber construit Der Freischütz comme un singspiel, terme désignant à la fois diverses formes d’opéra en langue allemande et un élément déterminant dans la naissance du grand opéra allemand. De caractère populaire, il alterne moments musicaux et dialogues parlés. Weber s’inspire également du romantisme allemand, friand de littérature fantastique. De nombreux thèmes spécifiques de ce courant abondent dans le livret : une légende germanique populaire, une nature inquiétante avec une forêt mystérieuse, un concours de chasseurs, une jeune fille innocente, de la magie noire, des forces surnaturelles... Weber partage les préoccupations des grands poètes romantiques allemands attirés par le rêve et l’irrationnel. Dans ce roman, le moine Ménard, écartelé entre le Ciel et l’Enfer, aspire à la fois au salut de son âme et aux plaisirs de la chair. Après avoir vécu dans la prière et l’abstinence, il cède au Tentateur et absorbe un élixir qui lui permet de satisfaire tous ses désirs de débauche, de violence et de sacrilège. Il se livre alors à une série de meurtres et d’actes abominables dont il ne prend conscience qu’après coup. Commence une lutte contre lui-même, contre la folie et contre le destin. On retrouve en filigrane l’idée de pacte avec le diable, noué dans Der Freischütz par Max avec Samiel. 6 der freischütz, opera romantique allemand brigitte françois-sappey, la musique dans l’allemagne romantique (extraits), Fayard 2009 « Le plus allemand des opéras », la formule de Wagner, corroborant l’enthousiasme de Beethoven et de Schubert, désigne implicitement les ingrédients germaniques que sont l’ouverture à programme1 très construite et superbement orchestrale, le genre même du singspiel à l’imagerie populaire, illustrée au fil de l’intrigue par des lieder, chœurs de chasseurs, épisodes en style de choral, mélodrame de la Gorge aux Loups (finale de l’acte II) et une Stimmung 2 générale de l’obscur et du chaos que Weber souligne dans plusieurs lettres à son ami Lobe : « Dans Le Freischütz, il y a deux éléments principaux que l’on distingue d’emblée : le monde de la chasse et le règne des puissances démoniaques. Vous n’aurez pas de peine à vous convaincre que les images lugubres sont celles qui dominent, de loin ». Max, le pauvre héros, s’épouvantant dans la Gorge maléfique : « Je suis entouré de forces obscures. Ah ! Quel gouffre terrible s’ouvre devant moi ! », tandis que revient l’étrange mélodie de clarinette entendue dès l’ouverture. [...] La magistrale ouverture en ut distille d’abord dans son introduction un univers sonore inouï, où la mise en espace des cors et les longs silences font ressortir la profondeur insondable de la nature. L’Allegro semble s’accélérer au cours de la réexposition soumise à une strette3 temporelle sur le thème d’Agathe, mué en motif de liesse populaire, afin de lancer l’action musicale. Le premier acte, en ré, goûteux et truculent à souhait, dans un contexte de fête et de danses, vit au rythme d’un folklore inventé sans cesse renouvelé . Réservé au monde masculin des forestiers et chasseurs, hors les voix féminines du chœur, cet acte initial déploie le leitmotiv du Mal (septième diminuée, trémolos d’orchestre, syncopes, pizzicatos des contrebasses), la tachycardie de Max (syncopes et chutes pointées) […], le satanisme de Kaspar dans l’appel trillé strident de sa chanson à boire strophique en si mineur et dans son air conclusif maléfique en ré mineur/majeur, cousin de celui de Pizarro dans Fidelio. L’acte II, en la-fa#, fait pénétrer d’abord dans l’univers intimiste des héroïnes. Après les interventions d’Ännchen, la Scène et air d’Agathe est une méditation nocturne, aux confins de la prière. Ce moment privilégié, en mi majeur, constitue le cœur lyrique de cet ouvrage en ut majeur, comme naguère l’air de Fiordiligi dans Così fan tutte et plus récemment celui de Léonore dans Fidelio. […] Le Trio en mi bémol majeur qui suit remplace le duo d’amour évité de bout en bout ; il inclut toutefois l’unique passage en duo entre Agathe et Max dans le la bémol de l’amour, avec ajout de la voix d’Ännchen pour constituer un savoureux trio divergeant. Ouverture - thème d’Agathe (fin de la première portée) ouverture à programme : évoque une histoire, une situation sans le recours de la parole ou du chant ambiance 3 mouvement accéléré d’un finale 4 cavatine : courte pièce vocale 1 2 7 der freischütz, opera romantique allemand C’est cet acte, tout d’intimité charmante et recueillie, qui se termine avec le Finale contrastant de la Gorge aux Loups, lieu de terreur, qui est pour Max une plongée dans son inconscient, une mise en abyme dans tous les sens du terme. [...] La technique du mélodrame, déclamation sur fond symphonique, est affectée à celui des trois intervenants qui est le plus maléfique. Déjà initié aux mystères de l’enfer, Kaspar chante ou parle selon qu’il répond à Samiel, la figure diabolique, ou s’adresse à Max, le ténor amoureux qui joue le salut de son âme. Pour la fonte des balles magiques, l’illustration sonore, en sept paliers orchestraux de plus en plus sataniques, précède l’énoncé sonore des chiffres (Eins..., Zwei..., Drei..., Vier, Fünf.., Sechs..., Sieben...) «jetés aux éclats ténébreux» (Th. Gautier) qui en scande l’accomplissement. [...] Il est indéniable que Weber a poussé à un degré encore insoupçonné les prodiges de la musique orchestrale en une avancée comparable à celle du Sacre du printemps un siècle plus tard. L’acte III, en ré-ut, réserve encore des numéros mémorables. Comment résister à la pure cavatine4 d’Agathe, en duo avec son violoncelle amoureux, alter ego de Max absent, dans le tendre la bémol fusionnel tant espéré. Comment ne pas sourire à la romance et air d’Ännchen avec alto solo, clin d’œil à la cavatine d’Agathe et parodie du fantastique qui vient de si bien fonctionner dans la Gorge aux Loups? [...] Pour conclure, le grand Finale résolutif rassemble les sept solistes - nombre des balles franches - dont l’Ermite Salvateur, au message nimbé d’une mélodie céleste de flûte, et le chœur du peuple. Une troisième occurrence du thème d’Agathe achève le parfait triangle sonore de l’amour triomphant. [...] Le crescendo dramaturgique des trois finales d’acte n’est pas moins superbe avec l’air soliste de Kaspar, déjà angoissant (Acte I), le trio des conspirateurs de Kaspar, Samiel et Max dans l’effroyable Gorge obscure à la mi nuit (Acte II), le septuor diurne et réconciliateur (Acte III) [...] Début des sept paliers orchestraux (fin acte II), scène de la Gorge aux Loups Extrait du grand Finale 8 der freischütz en france - H. BERLIOZ la reception parisienne En 1824, le public parisien découvre pour la première fois Der Freischütz, sous le titre de Robin des bois, dans une version « mutilé[e], vulgarisé[e], torturé[e] et insulté[e] », selon Hector Berlioz. En 1830, ce public découvre la partition originale de Weber grâce à une troupe allemande, sans toutefois supplanter la version de 1824 qui est à l’origine de la popularité parisienne de Weber. la version d’hector berlioz En 1841, l’Opéra de Paris décide de programmer à nouveau l’opéra de Weber dans une version remaniée : fidèle à l’original mais conforme aux impératifs esthétiques de l’institution, c’est-à-dire en remplaçant les dialogues parlés par des récitatifs. Le directeur de l’époque, favorable à Hector Berlioz, demande ainsi au compositeur français de composer quinze récitatifs et un divertissement dansé. Berlioz accepte à une condition : que rien ne soit changé ni dans le livret, ni dans la musique. der freischütz analysé par berlioz : a travers chants, 1862 Publié en 1862, cet ouvrage - A travers chants, « études musicales, adorations, boutades et critiques » - compile les articles écrits par Berlioz tout au long de sa carrière et parus dans le Journal des Débats. Dans ces articles, Berlioz rend notamment hommage aux maîtres qui l’ont inspiré en tant que compositeur (Beethoven, Gluck, Weber) et y affirme ses conceptions théoriques. Voici son analyse de l’opéra de Weber « Le public français comprend et apprécie aujourd’hui dans son ensemble et ses détails cette composition qui naguère encore ne lui paraissait qu’une amusante excentricité. Il voit la raison des choses demeurées obscures pour lui jusqu’ici ; il reconnaît dans Weber la plus sévère unité de pensée, le sentiment le plus juste de l’expression, des convenances dramatiques, unis à une surabondance d’idées musicales mises en œuvre avec une réserve pleine de sagesse, à une imagination dont les ailes immenses n’emportent cependant jamais l’auteur hors des limites où finit l’idéal, où l’absurde commence. Il est difficile, en effet, en cherchant dans l’ancienne et la nouvelle école, de trouver une partition aussi irréprochable de tout point que celle du Freischütz ; aussi constamment intéressante d’un bout à l’autre ; dont la mélodie ait plus de fraîcheur dans les formes diverses qu’il lui plaît de revêtir; dont les rythmes soient plus saisissants, les inventions harmoniques plus nombreuses, plus saillantes, et l’emploi des masses de voix et d’instruments plus énergiques sans efforts, plus suave sans afféterie. Depuis le début de l’ouverture jusqu’au dernier accord du chœur final, il m’est impossible de trouver une mesure dont la suppression ou le changement me paraisse désirable. L’intelligence, l’imagination, le génie brillent de toutes parts avec une force de rayonnement dont les yeux d’aigle pourraient seuls n’être point fatigués, si une sensibilité inépuisable, autant que contenue, ne venait en adoucir l’éclat et étendre sur l’auditeur le doux abri de son voile. L’ouverture est couronnée reine aujourd’hui ; personne ne songe à le contester. On la cite comme le modèle du genre. Le thème de l’andante et celui de l’allegro se chantent partout. Il en est un que je dois citer, parce qu’on le remarque moins et qu’il m’émeut incomparablement plus que tout le reste. C’est cette longue mélodie gémissante, jetée par la clarinette au travers du trémolo de l’orchestre, comme une plainte lointaine dispersée par les vents dans les profondeurs des bois. Cela frappe droit au cœur ; et, pour moi du moins, ce chant virginal qui semble exhaler vers le ciel un timide reproche, pendant qu’une sombre harmonie frémit et menace au-dessous de lui, est une des oppositions les plus neuves, les plus poétiques et les plus belles qu’ait produites en musique l’art moderne. Dans cette inspiration instrumentale on peut aisément reconnaître déjà un reflet du caractère d’Agathe qui va se développer bientôt avec toute sa candeur passionnée. Elle est pourtant empruntée au rôle de Max. C’est l’exclamation du jeune chasseur au moment où, du haut des rochers, il sonde de l’œil les abîmes de l’infernale vallée. Mais, un peu modifiée dans ses contours, et instrumentée de la sorte, cette phrase change complètement d’aspect et d’accent. 9 der freischütz en france - H. BERLIOZ L’auteur possédait au suprême degré l’art d’opérer ces transformations mélodiques. Il faudrait écrire un volume pour étudier isolément chacune des faces de cette œuvre si riche de beautés diverses. Les principaux traits de sa physionomie sont d’ailleurs à peu près généralement connus. Chacun admire la mordante gaieté des couplets de Kilian, avec le refrain du chœur riant aux éclats ; le surprenant effet de ces voix de femmes, groupées en seconde majeure, et le rythme heurté des voix d’hommes qui complètent ce bizarre concert de railleries. Qui n’a senti l’accablement, la désolation de Max, la bonté touchante qui respire dans le thème du chœur cherchant à le consoler, la joie exubérante de ces robustes paysans partant pour la chasse, la platitude comique de cette marche jouée par les ménétriers villageois en tête du cortège de Kilian triomphant ; et cette chanson diabolique de Gaspard, dont le rire grimace, et cette clameur sauvage de son grand air : Triomphe ! triomphe ! qui prépare d’une façon si menaçante l’explosion finale ! Tous à présent, amateurs et artistes, écoutent avec ravissement ce délicieux duo, où se dessinent dès l’abord les caractères contrastants des deux jeunes filles. Cette idée du maître une fois reconnue, on n’a plus de peine à en suivre jusqu’au bout le développement. Toujours Agathe est tendre et rêveuse ; toujours Annette, l’heureuse enfant qui n’a point aimé, se plaît en d’innocentes coquetteries ; toujours son joyeux babillage, son chant de linotte, viennent jeter d’étincelantes saillies au milieu des entretiens des deux amants inquiets, tristement préoccupés. Rien n’échappe à l’auditeur de ces soupirs de l’orchestre pendant la prière de la jeune vierge attendant son fiancé, de ces bruissements doucement étranges, où l’oreille attentive croit retrouver ainsi parler successivement dans la même scène la prière sainte, la mélancolie, l’inquiétude, la méditation, le sommeil de la nature, la silencieuse éloquence de la nuit, l’harmonieux mystère des cieux étoilés, le tourment de l’attente, l’espoir, la demi-certitude, la joie, l’ivresse, le transport, l’amour éperdu ! Et quel orchestre pour accompagner ces nobles mélodies vocales ! Quelles inventions ! Quelles recherches ingénieuses ! Quels trésors qu’une inspiration soudaine fit découvrir ! Ces flûtes dans le grave, ces violons en quatuor, ces dessins d’altos et de violoncelles à la sixte, ce rythme palpitant des basses, ce crescendo qui monte et éclate au terme de sa lumineuse ascension, ces silences pendant lesquels la passion semble recueillir ses forces pour s’élancer ensuite avec plus de violence. Il n’y a rien de pareil ! c’est l’art divin ! c’est la poésie ! c’est l’amour même ! Le jour où Weber entendit pour la première fois cette scène rendue comme il avait rêvé qu’elle pût l’être, s’il l’entendit jamais ainsi, ce jour radieux sans doute, lui montra bien tristes et bien pâles tous les jours qui devaient lui succéder. Il aurait dû mourir ! que faire de la vie après des joies pareilles ! » Le bruit sourd du noir sapin Que le vent des nuits balance. et il semble que l’obscurité devienne tout d’un coup plus intense et plus froide, à cette magique majeur : Tout s’endort dans le silence. De quel frémissement sympathique n’est-on pas agité plus loin à cet élan : C’est lui ! c’est lui ! Et surtout à ce cri immortel qui ébranle l’âme entière : C’est le ciel ouvert pour moi ! Non, non, il faut le dire, il n’y a point de si bel air. Jamais aucun maître, allemand, italien ou français, n’a fait 10 DER FREISCHütz - D. Gauchard david gauchard, metteur en scene C’est une pièce symbolique sur la nature, les éléments, le mouvement. Nous assistons à une dialectique entre le monde extérieur et le monde intérieur. La nature humaine et son ressac. Le chœur est au centre du projet. Le chœur a ici une fonction dramaturgique et scénographique. Il est comme chez Shakespeare, l’homme et la forêt à la fois. Ils sont tous jeunes, beaux et athlétiques. Coincés dans une bohème meurtrie, leur avenir est incertain. Ils rêvent tous de partir un jour... L’ancien temps et le nouveau monde. La lutte des classes. Tout est en tension. Je souhaite un chœur unisexe, martial. Une masse noire. Inquiétante. Effroyable. Rigide et militaire pour les chasseurs. Anarchique et indiscipliné pour les paysans. Un jeu frontal, droit dans les yeux des spectateurs. Il est le cadre, l’armature, l’architecture. Un écrin pour les solistes. Le doute de Max. La schizophrénie de Kaspar. Agathe en harmonie intuitive avec Dame Nature. Et Annette, le rayon de soleil de cette sombre histoire. Nous sommes dans un conte pour enfants : La belle, l’amoureux, le père, le méchant, le roi, le magicien noir, le magicien blanc, la forêt et une histoire d’amour empêché. L’ermite sera le conteur de cette histoire, tel le coryphée, il sera le lien entre le public et l’œuvre. Il nous accompagnera dans une sorte de voyage initiatique, un rituel de passage. Il utilisera l’imagerie populaire, et les arts de la scène (d’aujourd’hui et d’hier) pour tisser sous nos yeux ce monde fantasmagorique que nous dépeint Weber. schütz KASPAR Maquette costume Joël Viala Kaspar, premier veneur (basse) Jeune homme chargé de faire chasser les chiens courants Personnage tragique, mystérieux, inquiétant, il semble totalement brisé. Kaspar est en sursis : s’il n’offre pas une âme à Samiel le soir même, il mourra. Il est épris d’Agathe, il a souhaité sa main en son temps et bien que 1er veneur, on la lui a refusée au profit de Max. Sa propre âme est rongée par Samiel. Samiel, le Chasseur Noir (rôle parlé) Le diable en personne. Kaspar et Samiel seront interprétés par la même personne (schizophrénie). Max, second veneur (ténor) : Jeune homme (roux) préoccupé, manque de confiance en lui. « Pour devenir un Kuno, il faut réussir le concours ». A l’approche de l’échéance finale il perd ses moyens et n’a plus l’assurance d’avant. Le doute est en lui. Est-il envoûté ? L’enjeu ? Enorme pression sociale. Il peut être sombre à son tour, et colérique, voire dangereux pour lui-même et les autres. En perpétuel dilemme entre le bien et le mal : doit-il tricher ou non pour gagner sa belle et sa situation ? Max et Agathe sont faits l’un pour l’autre. Couple d’anti héros, ils n’atteignent pas le niveau tragique, la mort ne les séparera pas à la différence de Kaspar. 11 DER FREISCHütz selon D. Gauchard der freischütz Kilian, un riche paysan (baryton) Kilian exacerbe la rivalité qui existe depuis toujours entre les paysans et les chasseurs. Kilian se retrouve chef de la masse et la moquerie va bon train. Une forme « de lutte des classes » dans cette Bohème troublée où la hiérarchie est de moins en moins respectée. L’ordre vacille, alcool aidant. La fête est agressive et pas simplement naïve. Kuno, forestier héréditaire du Prince (basse) Le grand veneur est celui qui commandait à toute la vénerie d’un Prince. Kuno est un personnage aimé et aimant qui sait être juste et ferme. Il est le référant, le père, l’expérience. Il choisit Max pour beau fils, plutôt que Kaspar qui semble un jour l’avoir déçu. Il aime à raconter les histoires, il porte la tradition. Il semble proche du Prince et doit être de peu son aîné. Il est respecté de tous. C’est le lien. kilian KILLIAN Agathe, sa fille (soprano) Sensibilité, sensualité, pureté et naturel, Agathe, jeune femme rousse, chante l’amour avec humilité. Elle se projette entièrement dans son amour pour Max, elle est belle et intense dans son attente. Elle fait penser à une femme de marin. Agathe ressent les forces de la nature, elle est en lien avec les astres. Elle a de mauvais pressentiments, elle angoisse (au delà de son mariage et de son quant à elle). Les signes s’accumulent autour d’elle, le ciel lui parle... Annette, cousine d’Agathe (soprano) Annette rassure Agathe, elle est plus positive, optimiste. Elle chante l’amour de manière beaucoup plus légère, simplement, comme pour se rassurer ellemême. Elle veut croire au coup de foudre, elle rêve son propre mariage. Elle est certainement plus jeune que sa cousine. Ottokar, prince de Bohème (baryton) C’est un homme affairé qui, politiquement et par tradition, se doit d’être là. Pour lui, l’affaire doit être rapidement réglée. Il préfère de loin le concours de tirs au chœur des chasseurs. (« faisons trêve au banquet ! »), et accepte que l’on commence sans la présence d’Agathe. Il semble mal à l’aise et ne s’adresse qu’à Kuno qu’il semble apprécier (opposition des jeunes et des anciens). Il impose son autorité quand il condamne Max à ne plus jamais épouser sa belle et reste ferme malgré la coalition Agathe, Kuno, Annette, chasseurs et paysans (qui semblent ici réconciliés). Seul l’ermite fait vaciller le prince, il craint son courroux et « bon prince » accepte sa sentence. der freischütz L’ermite (comédien) C’est un homme hors du monde et hors du temps, qui traverse la pièce silencieusement. Il est visible et invisible. Toujours présent aux carrefours dramaturgiques de l’œuvre. Il est la justice. Le conteur de notre histoire. Son texte sera chanté par Kaspar (rédemption). AGATHE – Acte I agathe - acte i 12 DER FREISCHütz en creation Scénographie Fabien Teigné 13 distribution Direction musicale : Robert Tuohy Chef de chant : Ruta Lenciauskaite Mise en scène : David Gauchard Assistant metteur en scène : Michael Martin-Badier Scénographie : Fabien Teigné Costumes : Joël Viala Vidéo : David Moreau Lumières : Christophe Chaupin Collaborateur artistique : Nicolas Petisoff Kaspar, Samiel, Ermite : Martin Winkler Max : Martin Homrich Agathe : Ileana Montalbetti Annchen : Talia Or Kuno : Johannes Stermann Ottokar : Andreas Scheibner Kilian : Boris Grappe Chœur de l’Opéra-Théâtre de Limoges Direction : Jacques Maresch Orchestre de Limoges et du Limousin Rivaux amoureux Pacte diabolique Kaspar Martin Winkler baryton - basse / autrichien Samiel Martin Winkler baryton - basse / autrichien Amoureux Amoureux Max Martin Homrich ténor / allemand Agathe Ileana Montalbetti soprano / canadienne Cousines L’Ermite le conteur de l’histoire Martin Winkler baryton - basse / autrichien Annette Anna Patalong soprano / britannique 14 ecouter, voir, lire... ouvrages • Avant-scène Opéra, Der Freischütz, 1988* • B. François-Sappey, La Musique dans l’Allemagne romantique, Fayard 2009* • ETA Hoffmann, Intégrale des contes et récits, Coll Verso, Phebus, 1979* • C. Schneider, Weber : 1786-1826, J.P. Gisserot, 1998* • • • Guide de l’opéra, Fayard, « Les indispensables de la musique », 2000 Dictionnaire encyclopédique de la musique, R. Laffont, « Bouquins », 1998 P. Dulac (sous la dir.), Inventaire de l’opéra*, Universalis, « Inventaires », 2005 CD • Der Freischütz, R. Kubelik (dir), R. Kollo (Max), H. Behrens (Agathe), Chor und Sinfonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Decca, 1986* lien • H. Berlioz, A travers chants : http://gallica.bnf.fr/ ark:/12148/bpt6k103069g • Ouverture, (Wilhelm Furtwängler, Wiener Philharmoniker, Salzburg Festival 26.VII.1954) http://www.youtube.com/watch?v=x2A3zHkqscM *Ouvrage disponible à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges situer... 1811 1821 1816 Les Elixirs du diable E.T.A. Hoffmann 1824 1841 Der Freischütz adaptation à Paris Der Freischütz création à Berlin Der Freischütz récitatifs de Berlioz Paysage d’hiver avec église C. D. Friedrich Le Prisonnier du Caucase A. Pouchkine A une dame créole C. Baudelaire Der Freischütz D. Gauchard à Limoges Le Nom de la Rose J.-J. Annaud Le Massacre de Scio E. Delacroix Le Voyage de Paris à Jérusalem F. R. Chateaubriand Le Barbier de Séville Rossini 2015 Der Freischütz 1ere fois à Limoges Das Gespensterbuch Schulze et Apel Adolphe B. Constant 1986 Symphonie N°1 R. Schumann New York Counter point S. Reich La Jeune Fille et la Mort, quatuor à cordes F. Schubert 15 der freischütz CHŒURS HOMMES - PAYSANS der freischütz CHŒURS DAMES - PAYSANNES Opéra-Théâtre de Limoges Actions éducatives et culturelles 05 55 45 95 11 [email protected] Suivez-nous sur les réseaux sociaux... ! L’Opéra-Théâtre est un service de la Ville de Limoges. L’Orchestre est financé pour sa mission lyrique et symphonique par la Ville de Limoges et le conseil régional du Limousin. 16 Conception et rédaction Anne Thorez | 2014 anne thorez