Textes de l`éducation des adultes
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Textes de l`éducation des adultes
5e édition 2013-2014 CONCOURS LITTÉRAIRE 2012-2013 RECUEIL DE TEXTES Correction : Enseignantes des élèves Illustrations : Conception et mise en page : Carine Dubé, conseillère pédagogique de français au primaire et coordonnatrice du concours littéraire Ghyslaine Lantier, secrétaire Commission scolaire de la Capitale, mai 2014 Chers élèves, parents et enseignants, Dans le souci de contribuer à l’amélioration de la compétence à écrire, à l’augmentation de la persévérance scolaire, à l’ouverture culturelle et au développement personnel de chacun de nos jeunes, nous soutenons depuis déjà 5 ans, un projet rassembleur qui traverse les frontières des différents secteurs de notre commission scolaire : le Concours littéraire J’imagine, j’écris, tu lis! La cuvée 2013-2014 nous a conquis par la qualité de ses textes, l’originalité de ses idées ainsi que par la progression de plusieurs élèves au regard de l’écriture. Ce projet de création littéraire, où plus de 2500 élèves provenant de 27 écoles primaires, 4 écoles secondaires et 2 centres d’éducation des adultes répartis dans plus de 90 classes ont pris part, a pour principal objectif de motiver à écrire. C’est donc avec plaisir et fierté que nous publions les textes de nos jeunes auteurs de la 5e édition. Je tiens à souligner la remarquable et inestimable collaboration de tous les acteurs du milieu pour le succès de ce rendez-vous annuel. À cet égard, je les remercie grandement pour leur soutien constant auprès de nos élèves. Sans leur engagement et leur souci professionnel, il serait impossible de concrétiser ce projet Je vous souhaite beaucoup de plaisir en découvrant la plume de nos finalistes et gagnants. Johanne Chenard, Directrice générale adjointe aux affaires éducatives TABLE DES MATIÈRES COUP DE CŒUR, VOLET LIBRE – SECTEUR ADULTES 1er CYCLE La route de la mort ............................................................................................................ 8 L’offrande ....................................................................................................................... 10 Une soirée inexplicable ................................................................................................... 11 Ton cœur contre le mien ................................................................................................. 13 Les cinq étrangers ........................................................................................................... 14 Le scélérat ....................................................................................................................... 15 L’égalité face aux billets verts ........................................................................................ 17 La magie de Noël ............................................................................................................ 18 L’empereur maléfique..................................................................................................... 19 Au nom de l’amitié ......................................................................................................... 21 Les ravisseurs .................................................................................................................. 22 IMPROVISATION – SECTEUR ADULTES 1er CYCLE La recherche du trésor .................................................................................................. 24 Utopie ........................................................................................................................... 26 J’arrive de loin, j’arrive de la rue ................................................................................. 28 Qui aurait dit que 5 amies d’enfance se quitteraient un jour ........................................ 29 La cabane de bois mystérieuse ..................................................................................... 30 Sans cœur ..................................................................................................................... 31 COUP DE CŒUR, VOLET LIBRE – SECTEUR ADULTES 2e CYCLE L’inconnu ........................................................................................................................ 34 Oberfeldwebel ................................................................................................................. 35 Le cercle des Cinq........................................................................................................... 36 Une routine qui fait peur ................................................................................................. 37 À travers toi… ................................................................................................................ 38 Une vie de voltige ........................................................................................................... 39 La naissance de ma vie ................................................................................................... 40 Le cœur se souvient ........................................................................................................ 41 Le cœur qui saigne .......................................................................................................... 42 Les reines pourpres ......................................................................................................... 43 Fusion d’amour éternel ................................................................................................... 45 Un malaise à un mariage ................................................................................................. 46 L’habit ne fait pas le moine ............................................................................................ 48 Le rêve ............................................................................................................................ 50 La chasse de la cinquième lune....................................................................................... 51 Mashk (L’ours) ............................................................................................................... 52 Une journée qui va de mal en pire .................................................................................. 53 5 6 Coup de cœur, volet libre Secteur de l’éducation aux adultes er 1 cycle 7 LA ROUTE DE LA MORT Par une journée morose et pluvieuse d’octobre, j’étais en route vers le Saguenay-Lac St-Jean. Dès le début du parc, la traversée s’annonçait des plus périlleuses. De plus, ce jour-là, je ne me sentais pas très bien. Je n’étais pas dans mon assiette, à vrai dire, j’avais plus l’impression de m’être foutu les pieds dans les plats. Je craignais le pire. Angoissé, je serais le volant de toutes mes forces. L’atmosphère dans l’habitacle n’était pas à son meilleur, personne ne disait un mot quand tout à coup : - Kiki… - Oui, William la banane… - On est bientôt arrivés? J’ai faim, moi! - Oui, oui… - Sois patient! rétorquèrent sa mère et sa grand-mère, et le silence fut rompu. Je suis toujours dans ma bulle et de plus en plus stressé de voir tomber ces peaux de lièvres sur la route. La première partie du parc avait été sans trop d’embûches. Le pire était à venir… Arrivés à la hauteur du lac Jacques-Cartier, nous voilà dans un tout autre monde. Ici, ce n’est plus l’automne, c’est l’hiver, comme le disait Félix dans sa chanson. La visibilité est nulle, on ne voit ni ciel ni terre, pas la moindre trace au sol. Je diminue ma vitesse au maximum pour ne pas prendre le clos. Soudainement, deux petits points rouges font leur apparition, les feux arrière d’une semiremorque. Je suis soulagé, je vais pouvoir le suivre jusqu’à Chicoutimi. Mais non, à la fourche d’Hébertville-Station, mon guide change de direction vers le Lac-St-Jean. Je poursuis donc ma route seul, quand tout à coup, PAFF! plus de rétroviseur côté conducteur. Je ne sais pas trop ce qui vient de nous heurter, mais bon, il n’est pas question de s’immobiliser dans de telles conditions. C’est la panique générale à bord du F-150, tout le monde a la chienne. J’essaie de me faire rassurante, mais bégayant, je ne suis pas vraiment crédible. Comble de malheur, le voyant lumineux pour l’essence s’allume. Il reste plus de cent kilomètres à faire avant la prochaine station-service. Je commence à regretter la promesse faite à William… Les mains moites, des nœuds dans l’estomac et un mal de tête carabiné, je me dis que j’aurais donc dû me la fermer pour une fois. 8 Après trois heures de route, Chicoutimi est en vue et il n’y a plus une trace de neige au sol. Il reste seulement une vingtaine de kilomètres à faire pour atteindre notre but. Le voilà enfin ce fameux casse-croûte « La Bonne Patate » avec sa sculpture en forme de cornet de patates frites, son comptoir en S et sa peinture multicolore. Mission accomplie, nous sommes prêts pour commander la meilleure poutine au monde! - Et puis William, elle est bonne la poutine à Kiki? - C’est la meilleure! - Kiki te l’avait dit, une promesse est une promesse. - Kiki, je t’aime. Le sourire aux livres, nous nous empiffrons tous, c’est le bonheur total! Par Cléophas Robin Classe de Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 9 L’OFFRANDE Le soir de juillet, au lac St-François, on entendait la rivière glisser entre les roches. Les oiseaux qui ne dormaient pas encore chantaient des airs joyeux et se répondaient. Une odeur fraîche inondait le jardin du parfum exaltant des fleurs aux couleurs d’arc-en-ciel. Au bout d’un sentier, caché en plusieurs endroits par des arbres gigantesques, une forme avançait. Habillé de noir de la tête aux pieds, ce mystérieux personnage portait un sac de toile collé à sa poitrine. Il avançait rapidement et avec des pas longs et pressés, il flottait dans l’air sans faire de bruit. Niko, un des voisins, coupait du bois non loin de là quand il vit cet étrange personnage qui semblait s’enfuir dans la forêt. Un frisson passa. Il se dit : « Mon Dieu, qu’est-ce que cette chose? » Sans y penser, il le suivit, la hache dans sa main, à trois ou cinq mètres de distance. Un brouillard épais ne laissait maintenant entrevoir que quelques formes imprécises, comme si tout était en la faveur du bizarre homme. Au bout d’interminables minutes de silence, Niko aperçut un cercle de feu. L’homme, placé au centre, mélangeait des cris et des prières. Avec qui cet homme avait-il rendez-vous? pensa Niko. L’étrange personnage sortit de son sac un enfant en répétant d’étranges promesses. La terre tremblait et un son terrifiant sortit du mur de feu. Le brouillard portait maintenant une forte odeur de soufre et le sacrifice commença. L’automne qui suivit, un chasseur trouva la hache. Aucun témoin ne devait survivre aux sacrifices. Les oiseaux chantaient toujours et les fleurs se multipliaient. Mais dans le village, on ne revit jamais Niko. Personne ne sut que chaque année, l’homme en noir offrait un enfant au diable en échange de richesses. Par Diana Maria Rojas Classe de Nicole Pelletier Centre Louis-Jolliet Gagnante Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 10 UNE SOIRÉE INEXPLICABLE! Tout commença par une soirée froide d'hiver. J'étais chez moi dans mon grand lit, enroulée dans ma grosse doudou, en attente d'un appel de mes trois amis. Ces trois derniers étaient chez l'un d'eux. C'est là que tout a commencé... Ils avaient faim, donc ils ont décidé de se faire des sandwichs avec des chips. L'un d'entre eux qu'on surnommait Zaza est allé à la toilette en laissant les deux garçons dans le salon et son repas dans la cuisine. À son retour, son sandwich n'y était plus. Pensant que Méo et Doc (ses amis) lui avaient fait une blague, il les accusa et décida finalement de s'en refaire un autre. Méo lui, son Pepsi était vide et il n'y avait prit que trois petites gorgées... Plus personne ne comprenait. Doc dit à tous qu'il valait mieux descendre au sous-sol. Rendus en-bas, dans la partie bricolage du père de Zaza, ils ont vu une femme pendue à un tuyau... Remarquant que c'était un spectre, les trois gars ont décidé de chercher les anciens papiers de la maison et faire des recherches. Quelques minutes plus tard, Doc trouva quelque chose. Il y avait eu des suicides dans cette maison autrefois. Zaza et Méo, terrorisés, montèrent en courant les marches pour aller dans la chambre de Zaza qui se trouvait au deuxième. Doc les suivait de près. C'est à ce moment-là que cela a commencé. Les lumières clignotaient, ouvraient, fermaient, même que certaines ont éclaté... Trop peureux, ils sortirent de la maison pour aller dans notre rond-point habituel. De là, ils m'ont appelée. - Allô! Dis-je. Je parlais de tout et de rien avec Méo mais après quelque temps, je lui dis : - J'ai froid! - Ben rentre en dedans Sha! Me dit-il. - Je suis en dedans, mais je vous vois! J'ai commencé à leur dire comment ils étaient habillés et ainsi de suite. Méo paniqua. Zaza était possédé par je ne sais trop quoi. Mais je savais que ce n'était pas lui (c'est quand même mon chum). J'ai parlé à mon copain vraiment pas longtemps, dix minutes au plus, car il était replongé dans un autre monde... Doc prit la relève en m'expliquant ce qui se passait. J'ai finalement été capable de leur dire de venir chez moi, il était rendu 23 h. Je le dis à ma mère et allumai deux bougies. Peu de temps après, ils sont arrivés, j'étais comme un glaçon... Nous étions rendus cinq dans le salon. J'ai regardé mon chum, il avait une blessure à la jambe gauche. Je l'ai touchée et j'ai vu tout ce qui s'était passé dans sa chambre. Là où avait commencé la possession... J'ai dit à voix haute tout 11 ce que je voyais... J'allais droit dans le mille! Je leur ai fait peur. C'était rare pour une personne en particulier d'avoir peur de ça. Doc, n'avait peur de rien. Jamais. Je suis rendue toute seule... Par Cynthia Fortin Classe de Nicole Pelletier Centre Louis Jolliet 12 TON CŒUR CONTRE LE MIEN Combien cela était-il amusant de pouvoir enfin être d’une grande aide? En cette fin de journée, c’était un plaisir comme les autres d’avoir été d’une immense utilité pour toi. La liberté que ma présence t’a apportée; comment aurais-tu pu être heureuse sans moi? Allons, allons, j’en ai peut-être trop mis, mais enfin, ton sourire et ton rire de joie m’ont parlé! Même tes cinq amis en étaient fous; ils n’ont pas pu s’empêcher de me désirer. Mais toi, cette fille, toi, tu es exceptionnelle. La force qui te retenait de me reprendre; la pierre brute que tu n’as pas pu t’arrêter de rendre précieuse, chaque mot, tel un coup de burin qui t’a parfaitement frappé. Heure par heure, tu trouvais la recette parfaite qui comblait ta patience et tes efforts qui, dans le futur, graverait le plaisir à venir, et ce, très bientôt. Ce n’est qu’une question de temps. Maintenant, un moment pour toi, près de tes oreilles, je te chante les meilleurs rythmes que tu désires. Ton propre « Top dix » à toi seule. Autant d’émotions et d’inspiration des plus épiques et libératrices que tu souhaites. Par la suite, l’imagination t’appelle et tu espères te faire raconter une histoire? Laisse-moi te la raconter. Moi aussi, j’ai toujours adoré la fantaisie que tu me demandes. Histoire d’anges ou de loup-garou? Quelle histoire! Très divertissante… Mais je m’alarme à te dire que tu devrais aller dormir, car il se fait tard… Maintenant, enfin, tu te lèves! Ton autobus arrive dans quelques minutes, dépêche-toi et rends le reste de mes efforts valables, car l’arrêt de ma conscience est imminent pour suivre tes cours. Sous la pression de ton doigt et avec les dernières pulsations électriques de mon cœur en sable et silicone, je chante ta chanson préférée et je reviendrai quand tu m’auras enfin rechargé… Ton cellulaire qui t’a toujours aimé. Par Steeven Doddridge Classe de Sylvie Bertrand Centre Saint-Louis Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 13 LES CINQ ÉTRANGERS Depuis que Youri fut réfugié dans une cellule spécialement pour lui, il devint une personne qui n’était pas comme les autres. Il fut placé dans cette cellule parce qu’il avait cinq anomalies, comme : des hallucinations, de l’hyperactivité et une incapacité à contrôler son comportement trop dangereux pour son entourage. Youri était encore jeune, mais il ne pouvait pas être dans une école comme tous les autres enfants de son âge. À chaque soir, d’où il était, ce jeune homme avait la chance de voir ce magnifique coucher du soleil. Il l’observait tous les soirs, dès qu’il le pouvait. Mais ce soir-là, il y avait de gros tonnerres qui ne cessèrent de gronder. Les éclairs embrassèrent le ciel. Les arbres se déployaient sous les rafales et la pluie crépitait sur le vieux toit de tôle. Il faisait très noir à l’extérieur. Vaguement inquiet, Youri s’approcha de la fenêtre; le silence prit le dessus. Youri observa attentivement à l’extérieur. Sa peur remontait de plus en plus. Des gouttes de sueur froide coulaient sur son front. Inquiet, il était incapable de cligner des yeux. Il commença à trembler de tout son corps, au point d’avoir quelques spasmes incontrôlables! Tout d’un coup, un énorme coup de tonnerre frappa! En sursautant, Youri a vu cette immense lumière que provoqua le tonnerre. Juste en avant de cette lumière, il a vu cinq personnes qui n’avaient pas l’air d’être en parfaite santé. Leurs visages étaient vêtus de plaies étaient encore infectés. Ils avaient de la difficulté à marcher, mais même avec cette difficulté, les cinq étrangers commencèrent à courir vers Youri! Complètement terrifié, ce dernier chercha une solution pour sortir de sa cellule. Il forçait les pentures de la grille, il criait et il pleurait en même temps, mais personne ne l’entendit. Il était aveuglé par sa peur. Les cinq étrangers commencèrent à briser la fenêtre et à briser le grillage soudé autour de la fenêtre. Youri, sans trop savoir ce qu’il devrait faire, prit son oreiller et se mit aussitôt dans le coin à côté de son lit inconfortable. Les cinq étrangers entourèrent le petit Youri en essayant de lui parler, mais les paroles sortirent juste en sons et en bruits bizarres. Ces personnes étranges postillonnaient partout sur le pauvre Youri qui était totalement effrayé. Il cacha son visage avec son oreiller en criant : « Lâchez-moi! Ne me touchez pas, PARTEZ! » La plus petite des cinq personnes lui toucha la main droite. Frigorifié, Youri se réveilla en sursaut, en touchant sa main… Par Mathieu Larouche Classe de Sylvie Bertrand Centre Saint-Louis 14 Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle LE SCÉLÉRAT En ce 5 juillet 1984, Engélique, une belle grande brune frisée aux yeux bleu clair éclatant qui aimait la lecture, la poésie et son adorable petit chien Broccus, se réveilla et s’étira. Elle se leva très endormie et mit ses pantoufles de lapin rose nanane. Elle monta les escaliers avec lourdeur. Elle vit son père préparer le petit déjeuner. Robert était un grand homme aux cheveux châtain, aux yeux vert pétillant, qui adorait jouer de la guitare mais surtout, son emploi en tant qu’enquêteur pour le FBI. Quand il vit sa fille, Robert sursauta. - Tu m’as fait peur mon lapin. - Désolé papa. - C’est pas grave voyons! Je nous ai préparé le petit déjeuner. - Wow! Tu es bien gentil! Robert et Engélique se mirent à table. Ils mangèrent tout en discutant. Puis Robert partit travailler. Engélique sortit promener son chien Broccus comme à tous les matins. Une dizaine de minutes plus tard, une voiture klaxonna la jeune fille qui s’arrêta. Un séduisant garçon baissa la fenêtre et lui demanda : - Bonjour jolie demoiselle, auriez-vous vu ma copine? - Non, elle ressemble à quoi ? - À vous. - Pouvez-vous être plus précis ? - Venez vous asseoir dans ma voiture, j’ai une photo d’elle. Engélique demanda à Broccus de rester au pied pour l’attendre. Pendant ce temps, elle monta dans la voiture sans se poser de questions. - Vous vous appelez comment ? - Éric et vous ? - Engélique. Éric barra les portières et lui dit : - Il ne faut jamais faire confiance aux inconnus. Il enfonça la pédale d’accélération. 15 Les idées d’Engélique se bousculèrent dans sa tête : «Que se passe-t-il? Je ne dois pas paniquer. Je dois trouver une solution pour sortir de cette voiture. Je vais m’en sortir papa, je vais réussir à sortir d’ici avant que tu reviennes de travailler. Et si je ne sortais jamais d’ici et qu’on ne me retrouve jamais. Je me tourne la tête de tous les cotés. Ah! Je vois une hache derrière son banc. Je dois me calmer pour trouver une bonne solution. Pouf! J’ai un éclair de génie, je vais prendre la hache sans qu`il ne le remarque.» Alors, elle fit semblant de s’intéresser à lui pour détourner son attention. Engélique mit sa main avec délicatesse sur Éric. - Que fais-tu? - Je te trouve pas mal mignon. - Merci! Et toi tu es ravissante. Pendant qu’ils se parlaient de tout et de rien, elle prit la hache avec détermination. Et boom! Elle l’assomma. Mais le pied du garçon était encore sur la pédale d’accélération. Après plusieurs efforts, elle réussit à l’enlever et la voiture s’immobilisa. Elle déverrouilla les portières et se sauva à toute vitesse. Engélique était libre. Elle courut pendant une heure tellement elle avait peur qu’il la rattrape. Elle vit soudain une voiture de police ralentir près d’elle. L’homme ouvrit la portière. Engélique prit place. En entendant les portières se verrouiller, elle dévisagea son sauveur avec frayeur « Noooon, Éric! » Par Geneviève Esculier Classe de Manon Dufour Centre Saint-Louis 16 L’ÉGALITÉ FACE AUX BILLETS VERTS Netty Seattle souffre d’intimidation. Beaucoup de personnes parlent en mal d’elle à propos de son poids. Elle veut être ni trop mince ni trop obèse et avoir un poids santé. Elle vit dans une famille qui a bien réussi dans la vie. Son frère est ingénieur en jeux vidéo. Sa mère est psychiatre et son père, médecin. C’est une excellente étudiante; dans ses examens, elle obtient des résultats en haut de quatrevingt. Elle déteste les sports de contact et d’équipe. Elle a tendance à regarder plutôt que participer, car elle a peur de se blesser ou d’avoir un accident grave. Elle préfère marcher, jouer à des jeux vidéo ou écouter des films. Elle rêve que les individus du monde entier soient égaux : ni riches, ni pauvres, mais égaux. Après cinq mois au cégep, elle est insatisfaite de sa vie, elle pense souvent à en finir. Un soir, elle veut passer à l’acte. « Si tu te donnes la mort, tu ne pourras pas accomplir l’idée que j’ai à t’offrir. Tu seras obligée de recommencer ta vie à zéro et tu te retrouveras dans la même situation où tu es ou peut-être pire. Tu peux manquer ton coup et être paralysée toute ta vie. Alors toute ton intelligence sera perdue et tes connaissances aussi. Je sais que ton rêve est de mettre l’égalité partout dans le monde. J’ai une solution pour toi qui pourrait te le permettre. Fais-moi le serment de ne pas te détruire et je te donnerai cette sublime idée. Allez, promets-le-moi! », intervient sa voix intérieure. - D’accord! Je te donne ma parole. Je ne me ferai plus de mal, lui assure Netty. - Je sais que tu veux que les humains soient égaux et qu’ils aient de l’argent. Ils ont besoin d’avoir un métier qui soit payant et plaisant. Mais pour cela, il faut qu’ils travaillent dans un boulot qui nécessite de longues études. Mais là, j’ai une solution: c’est de faire une console de jeux vidéo et de films qui mettrait leurs idées politiques ou leurs visions de la vie en images, explique la voix intérieure. Après avoir été saisie par sa voix intérieure, Netty ne veut plus passer à l’acte. Alors elle sort marcher, elle constate que cette soirée est étoilée. Elle décide d’appeler son frère pour discuter de son projet. Son idée est de trouver un gymnase, de l’entourer d’écrans gigantesques, de fabriquer un costume d’électrodes pour le corps pour faire bouger les personnages et fabriquer un casque d’électrodes pour produire la scène et les décors. Plus tard, la console de jeu est créée. On la nomme aujourd’hui IDO-POLiTiQ. Les bandes annonces qui passent sur internet et à la télévision font monter les profits des scénaristes qui ont mis du travail sur leur film ou leur jeu vidéo. Cette nouvelle console est partout dans le monde et la pauvreté n’existe plus. Toute l’humanité a droit à la richesse du billet vert et Netty est rendue en santé. Par Alexandre Giguère Classe de Céline Brulotte La Maison Dauphine (centre Louis-Jolliet) 17 LA MAGIE DE NOËL C’était l’hiver, plus exactement la veille de Noël. J’étais chez nous avec ma femme et mes deux plus beaux enfants du monde. Mon épouse m’avait suggéré de me déguiser en père Noël pour amuser les enfants. On ne se le cachera pas, j’avais le profil pour réussir cet exploit : beau bonhomme, grand, jeune, corpulent. Il me manquait seulement la barbe blanche et la vieillesse pour être un parfait père Noël. Le ciel fourmillait d’étoiles ce soir-là. En regardant par la fenêtre, j’aperçus selon moi une étoile s’écraser dans le boisé derrière chez nous. Sans même le savoir, je venais d’assister à l’accident du père Noël. Comme je n’en savais rien, j’ai continué à amuser les enfants. À un moment donné, tous s’arrêtèrent dans ma maison, tous sauf moi. Pendant que je commençais à paniquer un peu, j’entendis quelqu’un frapper à ma porte. Je répondis et je sursautai en voyant un renne devant moi. Celui-ci me demanda si je pouvais les dépanner. Je lui répondis : « Comment puis-je vous aider»? Il me dit que le père Noël avait eu un malaise et qu`il s’était écrasé dans le boisé. Je lui répondis : «Oui». Mais avant, je voulais savoir pourquoi ma famille était immobile comme une statue. Il me répondit de ne pas m’inquiéter, que c’était la magie de Noël qui œuvrait. Le renne prit alors une poignée de poudre scintillante et me la lança. Deux minutes plus tard, et une couple d’éternuements plus tard, je pris l’allure du père Noël. Je venais de comprendre que la poudre m’avait transformé en père Noël parfait. Arrivé au traineau, le vrai père Noël me remercia et me demanda de le reconduire chez lui au Pôle Nord pour que mère Noël puisse s’occuper de lui. Je me rendis compte que le monde entier était arrêté comme des statues. Je demandai au lutin près de moi pourquoi la terre entière était gelée comme des glaçons. Il me répondit qu’à cause de l’accident, ils ont, le père Noël, le renne et lui, jeté une poudre magique dans le ciel pour que le monde s’immobilise. Ainsi, ils auraient le temps de distribuer tous les cadeaux de Noël. Nous reprîmes le chemin pour distribuer les étrennes et, selon moi, ça s’est fait en un temps record. Le renne et le lutin me déposèrent ensuite chez nous et ils me dirent que dans les cinq prochaines minutes, tout reviendrait à la normale, que toute la famille allait retrouver la joie de Noël . Ce soir-là, dans mon plus proche intérieur, je savais que j’avais rendu une fière chandelle au père Noël. Je savais aussi que le monde entier était heureux grâce à moi et à la magie de Noël. Par Éric Savard Classe d’Hélène Duchesne Centre Louis-Jolliet 18 L’EMPEREUR MALÉFIQUE Dans des temps immémoriaux, un empereur maléfique connu sous le nom du « Maître des marionnettes » régnait sur les cinq peuples d’un continent lointain nommé Sérrial. Avant son arrivée, Sérrial était un continent pacifique peuplé d’Anthropomorphes (des êtres mihomme, mi-animaux) qui sont divisés en cinq tribus : Les Caninam, Les Félininam, Les Réptilinam, Les Volatilninam et Les Ossaninam. Pour assouvir le peuple, l’empereur démoniaque enleva les rois de chaque tribu et les enferma dans son château au haut d’un volcan nommé Shayda, situé au centre du continent. Chaque tribu envoyait leurs meilleurs guerriers, mais aucun ne revint. Samyam, un Félininam (mi-humain, mi-chat) décida d’aller les libérer. Il s’arrangea pour trouver des armes et, accompagné de ses amis, Warffe, un Caninam (mi-humain, mi-chien), Lasira, une Réptilinam (mi-humaine, mi-salamandre), Spinérria, une Volatiliam (mi-humaine, mi-aigle) et Sharky, un Ossaninam (mi-humain, mi-requin), il se prépara. Le petit escadron finissait les derniers préparatifs. - J’ai trouvé des armes pour nous défendre contre nos ennemis, dit Samyam en montrant une épée double-lame, une épée longue, une hache, deux poignards et une rapière. Warffe choisit la hache, Lasira choisit la double lame, Sprinérria prit les deux poignards, Sharky décida de manier la longue épée et le félin se retrouva avec la rapière. - Nous savons où est le château. Tout ce qui nous reste à faire, c’est nous rendre sur un volcan, dit Sprinérria. Le chef du groupe la regarda et fit un signe de tête au groupe pour signaler que c’était le départ. L’escadron marcha quelques jours. Le voyage se déroulait sans bévue et ils atteignirent le volcan. - C’est bien, nous arrivons, dit Warffe qui bougeait sa queue pour démontrer sa joie. L’escadron continuait jusqu’au château, où le « Maître des Marionnettes » les attendait avec son sourire sadique. - Je vous attendais, dit-il avec un sourire jusqu’aux oreilles. Cela provoqua Ossaninam qui fonça tout droit sur l’empereur. Il prit l’homme-requin et le lança vers le mur, ce qui brisa le respirateur qui lui permettait de respirer hors de l’eau. Les deux femelles avaient déjà préparé leur stratégie. Sprinérria lança ses deux poignards dans les épaules du maître maléfique et Lasira, qui avait séparé son épée en deux, fit la même chose, mais, elle les planta dans les jambes. Cela donna du temps à Warffe et Sharky qui avaient pris le temps de se relever et de sauver les rois enfermés. 19 Samyam, épée en main, se dirigea vers l’empereur et détruit son mécanisme. - Quelle ironie! Le « Maître des marionnettes » était une marionnette lui-même! Dit le félin en accompagna les autres vers la sortie. Ils furent accueillis en héros, chez eux. Les années passaient, Samyam avait marié Spinérria et ils avaient deux beaux enfants, un faucon comme sa mère et une belle petite chatte comme son père. Warffe fonda une école d’art martial avec Sharky. Finalement, Lasira remplaça son père comme chef de tribu des Réptilinam et la paix régna sur le continent Sérrial. Par Shayne Sigouin Classe de Sylvie Bertrand Centre Saint-Louis 20 AU NOM DE L’AMITIÉ Il était une fois, un homme qui vivait dans les étoiles. Il se nommait Masox. Masox vivait sur un météore qui ressemblait à une planète plus petite que les cinq planètes que l’on connait. La maison de Masox était magnifique. Un jour, un vaisseau atterrit sur le météore de Masox. Celui-ci reconnut l’emblème qui était sur l’engin. C’était un vaisseau de l’armée. Il n’était pas comme tous les autres, car c’était un vaisseau d’élite. Masox s’approcha de celui-ci et attendit que la porte s’ouvre. Il vit alors un de ses anciens amis! Celui-ci s’exclama: « Je ne suis pas étonné que tu sois chef d’escadron. » Lonix, l’ami de Masox, lui répondit : « Mais, Masox, c’est grâce à toi si aujourd’hui, je suis chef d’escadron et je profite de ce moment, mon ami, pour te remercier. Je sais très bien que cela aurait pu être toi le chef, si tu n’avais pas démissionné. » Masox lui répondit : « Depuis ma dernière mission, je fais des cauchemars. Étant donné que l’on n’a pas réussi à sauver toutes ces personnes sans défense, j’ai ces morts sur la conscience. » Lonix, tentant d’être réconfortant, encouragea Masox et profita de ce moment pour lui demander de participer à une nouvelle mission. Il dit à son ami qu’un homme de son régiment a été enlevé et raconta qu’ils ne sont pas assez nombreux pour combattre l’ennemi. Lonix doit sauver cet homme. Il sait très bien que Masox est le seul à pouvoir l’aider grâce à ses pouvoirs particuliers. Masox prendra-t-il le risque d’aider son ami? Au nom de leur amitié, celui-ci prit ce risque. Les deux amis purent enfin libérer le prisonnier des griffes de l’ennemi et les trois hommes devinrent les meilleurs amis du météore. Par Danny Aucoin- Martineau Classe de Sylvie Bertrand Centre Saint-Louis 21 LES RAVISSEURS Le 5 juin 2014, au Colorado, dans le petit village paisible et tranquille de Dallas, un policier et son garçon, Alex, emménage pour refaire leur vie à la suite d’un accident tragique. Tout se passe bien. Les voisins sont très chaleureux et Alex s’est fait plein de nouveaux amis. Il s’est beaucoup rapproché de son père, Kevin, qui aime beaucoup travailler pour sa ville très tranquille. Kevin et Alex vont jouer au soccer en soirée. Ils ne rentrent pas trop tard, car Kevin se lève tôt le lendemain pour aller travailler. Le téléphone sonne en plein milieu de la nuit. Il y a une urgence, il doit aller travailler tout de suite. Il arrive sur le lieu d`une enquête, il s`agit d`un meurtre. Il doit recueillir les preuves. Il rapporte les preuves au bureau et voit l`heure. Il est 17 h et il devait prendre Alex à 16 h 30. Il se dirige vers l`école pour aller le chercher, mais il n`est pas là! Il appelle donc ses amis pour voir s’il ne serait pas chez eux, mais personne ne l’a vu depuis la fin des cours. Il se dirige vers la porte pour aller faire le tour du quartier pour le retrouver. Le téléphone sonne, c`est Alex! Kevin lui demande : « Où es-tu? » Soudain, un homme prend le téléphone. Il lui demande une rançon contre Alex parce qu’il veut récupérer l’argent d’une saisie de drogue d’une valeur de 10 000 $. Kevin n’a pas une telle somme! Il commence à réfléchir au moyen de la trouver! Il se rend au poste de police, va au sous-sol où est situé le coffre-fort et prend l’argent dont il a besoin. Il ajoute une puce dans l’argent pour les retrouver après l`échange! Il se rend où l`échange doit se passer. Kevin arrive le premier. Il voit un camion noir se stationner plus loin. Il fait un appel de phare. Kevin sort et voit Alex sortir! Ils font l`échange et repartent tout de suite après. Kevin va porter Alex en lieu sûr. Maintenant, il doit récupérer l’argent. Il regarde sur le GPS où est l`argent grâce à la puce qu’il a mise dans le sac. Ils se sont arrêtés. Il se rend sur les lieux. Il voit le camion noir. Il s’approche. Il voit qu’il a une crevaison et que les ravisseurs sont en train de changer le pneu. Kevin arrête un suspect, mais l’autre prend la fuite. Il lui tire une balle dans la jambe. Enfin, il arrête les deux suspects. Il commence à fouiller le camion. Il trouve le sac d’argent et retourne au poste de police avec les deux criminels. Après la journée, Kevin et Alex vont souper ensemble. Kevin demande pardon à Alex pour tout ce qui s`est passé! Alex lui pardonne. Cette aventure a lié davantage Kevin et Alex. Par Kévin Beauregard Classe de Manon Dufour Centre Saint-Louis 22 Volet improvisation Secteur de l’éducation aux adultes er 1 cycle 23 LA RECHERCHE DU TRÉSOR Ils étaient cinq, unis comme les cinq doigts de la main. C’était une belle journée ensoleillée, Blazer, Ray, Léo, Fred et Émilie allèrent à la recherche du trésor perdu en mer il y a maintenant quelques années. C’était un trésor recherché par tous les villages d’Allemagne, car il y avait une légende qui racontait qu’un ancien bateau pirate avait coulé en mer après être entré en collision avec un immense récif. Bien sûr, personne n’avait encore trouvé ce fameux trésor parce que ce ne n’était qu’une légende… Les cinq téméraires décidèrent d’aller à sa recherche quand même, ils étaient sûrs qu’il y avait bel et bien un trésor enfoui sous mer. Blazer, Ray, Léo, Fred et Émilie ramassèrent toutes leurs économies et allèrent au port louer un bateau à la fois rapide et assez robuste pour transporter un gros trésor. Ils allèrent au port le plus près, louèrent un bateau d’exploration. Par pure curiosité, le vendeur leur demanda quelle était la raison de cette location. Blazer répondit fièrement que c’était pour aller chercher un trésor. Le vendeur ricana d’un air sarcastique et dit : « Si tu savais combien de personnes m’ont loué un bateau pour ce satané trésor et qui ne sont jamais revenues... » Blazer décida d’ignorer les paroles absurdes de ce vieillard et loua quand même le bateau! Il prit le plus beau bateau… il était d’un rouge… plus rouge que le sang lui-même, il était grand avec tout au bout du bateau la sculpture d’une femme qui semblait vouloir se jeter à la mer, c’était de toute beauté! Une fois le bateau loué, les cinq aventuriers commencèrent leur aventure. Blazer était aux commandes du navire, Émilie s’occupait de regarder la carte, Ray, lui, regardait au loin avec de longues vues pour voir où ils allaient, puis Léo et Fred pêchaient pour récupérer de la nourriture pour le dîner. Quelques jours passèrent et rien, pas de récif ni d’épave ni de trésor. Les cinq jeunes marins commencèrent à se faire à l’idée qu’il n’y avait peut-être pas de trésor après tout… Ils mirent cap sur une autre direction. Espérant peut-être trouver quelque chose cette fois-ci, les heures passèrent comme des oiseaux au vol, mais soudain, Ray cria : « BRUME, BRUME! » Juste le temps de réaliser ce qui se passait, le bateau était déjà recouvert d’une brume blanchâtre transparente, ils pouvaient à peine voir ce qu’il y avait à l’autre bout de leur nez. Blazer, paniqué, ordonna d’aller à bâbord sans savoir où cela les mènerait. Une fois la brume dissipée, Émilie consulta la carte pour voir où ils avaient abouti, « Une partie non découverte de la carte », dit-elle avec une voix grisâtre. Les jeunes marins, d’un air déconcerté, décidèrent de mettre l’ancre à l’eau et de prendre une pause le temps de réfléchir à tout ça. Émilie, Fred et Léo voulaient repartir, car cela devenait beaucoup trop dangereux, tandis que Blazer et Ray voulaient continuer, car ils sentaient qu’ils étaient près du but! Après une longue conversation, les cinq marins prirent la décision de repartir après le souper, cela ne convenait pas à Blazer et Ray, mais la majorité l’a remporté. Émilie, Léo et Ray préparèrent la table pendant que Blazer et Fred pêchaient le dîner. La ligne de Blazer accrocha quelque chose, quelque chose de lourd, très lourd! Alors il demanda à l’équipage de l’aider à tirer. Les cinq matelots tirèrent de toutes leurs forces! Ils sont finalement parvenus à tirer la ligne, ce n’était pas un poisson qu’ils avaient pêché, mais bien tout plein de bijoux en or pur, il y avait des pendentifs et des bracelets tout aussi beaux les uns que les autres! Après cette découverte incroyable, Blazer, Ray, Émilie, Fred et Léo accrochèrent l’échelle 24 et se jetèrent à l’eau! Ils y trouvèrent l’épave du bateau pirate de la soi-disant légende et plein d’or éparpillé sur des rochers peu profonds. Après avoir ramassé tous les bijoux et pièces d’or, ils remontèrent sur le bateau et mirent le cap sur la rive! Ils repassèrent dans cette étrange brume blanchâtre transparente, mais cette fois, cette brume dura plus longtemps que la dernière fois…beaucoup plus longtemps. Le temps passa. C’était une journée ensoleillée, trois jeunes garçons qui avaient entendu une rumeur à propos d’un trésor perdu dans la mer se rendirent au port le plus près pour louer un bateau d’exploration. Le marchand dit aux trois jeunes garçons : « Désolé, je n’ai plus de bateau de location, j’ai prêté mon dernier à cinq jeunes téméraires comme vous à la recherche d’un trésor il y a maintenant cinq ans… » Par Aldo Romano Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet Finaliste Volet Improvisation Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 25 UTOPIE « Qui aurait dit que cinq années passées à faire ce travail m’auraient autant déprimé. Travailler dans un garage sombre entouré de vieux qui ne comprennent rien dans une ville désertique. J’ai toujours rêvé de changement. J’ai toujours voulu explorer de nouveaux horizons. Mais je dois travailler. Je dois aider mon oncle avec son garage. Cinq ans à espérer qu’un jour peut-être, quelqu’un vienne me délivrer. Je passe mon temps à m’imaginer ce que la vie aurait eu à m’offrir. Je n’ai jamais passé de temps avec une fille. Je n’ai eu que très peu d’amis. J’ai perdu ma jeunesse dans un trou poussiéreux et je ne sais même pas si j’ai envie de continuer. » Après avoir fermé son journal, Rito soupira. Il regarda le petit cahier, plein d’espoirs et de regrets, le tira sur le mur déjà bosselé et se laissa tomber sur son lit. « Aujourd’hui c’est assez. » se dit-il. Il se leva, prit une bouteille de vin rouge, ouvrit la porte et s’en alla. « Je vais marcher jusqu’au bout de la vie. » Dehors, tout était jaune-brun. Le soleil plombait sur le sol craquelé donnant l’impression que la chaleur montait du sable. Rito en était convaincu, il marcherait jusqu’à ne plus pouvoir. Il prit la direction du désert derrière chez lui. En marchant, il passa près du garage. Le vieux Max lui fit un signe de la main, un sourire même. Rito ne s’arrêta pas. « Ce n’est plus ma place. » pensa-t-il. Rito marcha pendant trois heures. Quatre peut-être. Il ne savait plus. Il commençait à se sentir faible. Cette faiblesse était due à la déshydratation. Il n’y porta plus attention. Plus le soleil montait dans le ciel, plus il était déterminé à se rendre au bout de lui-même. Quelques inquiétudes lui traversèrent l’esprit, mais il décida que rien ne le ferait changer d’avis. Rito prit de grosses gorgées de vin et continua sa route. Il marcha et marcha encore, sa bouteille dans une main, et une poignée de sable dans l’autre. Il commençait à faiblir. Rito regardait l’horizon qui devenait lentement rouge foncé. « Je dois continuer. » pensa-t-il. Fidèle à lui-même, il marcha toute la nuit. Au petit matin, Rito avait soif. Il n’avait que son reste de vin chaud de la veille. Il le cala d’un trait et lança la bouteille le plus loin possible. Il continua à marcher toute la journée. Cela faisait deux jours que Rito était dans le désert et à cause du manque d’eau, de nourriture et de sommeil, il commençait à halluciner. Au loin, il vit des gratte-ciels et des prairies vertes. Complètement déboussolé, il marcha vers cette oasis de vie. Plus il s’en approchait, moins les choses avaient l’air réelles. L’image de liberté qu’il avait vue n’était en fait qu’un pont et une rivière. Tout de suite il pensa qu’il pourrait boire à même cette rivière. Rito courut vers l’eau. Quand il arriva devant, il vit des résidus blancs sur les berges. C’était une rivière d’eau salée. « C’est fini pour moi », pensa-t-il. Cette idée qui l’obsédait devint réalité. Il monta sur le pont et regarda la rivière. Il la regarda au moins quinze minutes avant de se décider. Il grimpa sur la rambarde et sans penser, il sauta. Le choc fut doux. Rito dans le fond de l’eau se sentit partir, il ferma les yeux. 26 Il se réveilla en sursaut, le regard posé sur une fille aux cheveux blonds et au teint très foncé. « Je t’ai trouvé sur le bord de la rivière. Ça fait 3 jours que tu dors. Je t’ai donné à boire. Ça fait très longtemps que j’ai vu quelqu’un s’aventurer ici tu sais... Veux-tu aller manger un peu? » Il regarda autour de lui et vit des maisons dans les arbres, des oiseaux multicolores, des gens qui lui souriaient, des enfants qui jouaient. Il vit des arbres à fruits, des montagnes, des lacs et enfin il pensa « Je suis chez moi. » Par Frédérique Tremblay Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet Gagnante Volet Improvisation Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 27 J'ARRIVE DE LOIN, J'ARRIVE DE LA RUE Qui aurait dit que cinq années passées à faire des études en archéologie finiraient par me faire réaliser mon rêve de découvrir l'emplacement du tombeau de Samuel de Champlain? Pourtant, j'arrive de loin, j'arrive de la rue. J'avais tout perdu : femme, famille, maison... Déprimé et n'ayant plus le goût de vivre, je sombrai dans l'enfer de la drogue. Itinérant depuis plus d'un an, la seule idée que j'avais en tête était de mettre fin à mes jours. Le jour J venu, dans un état lamentable, j'étais prêt à passer à l'action. Mon plan était fait et plus rien ne pouvait me retenir. Dans un désespoir des plus complets, en route vers le non-retour, j'ai rencontré un ami d'enfance que je n'avais pas vu depuis plusieurs années, à vrai dire cinq ans je crois. En me voyant dans cet état, il a compris rapidement que ça n'allait pas très bien. Il me proposa d'aller prendre un café et de piquer un brin de jasette, ce que j'ai accepté. Plusieurs heures s'écoulèrent, mon ami Steve me raconte sa propre histoire, qui ressemble beaucoup à la mienne, mais en cent fois pire. Aujourd'hui, il mène une belle vie et il me dit qu'il serait là pour m'aider si je veux m'en sortir. Travailleur de rue et intervenant en toxicomanie, mon compagnon m'ouvrit toutes les portes. De ce jour, je n'ai plus jamais baissé les bras et profite de chaque journée qui passe. Par Cléophas Robin Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet 28 QUI AURAIT DIT QUE 5 AMIES D’ENFANCE SE QUITTERAIENT UN JOUR… Elles étaient cinq jeunes filles qui se connaissaient depuis leur toute jeune enfance. Elles étaient unies comme les cinq doigts de la main. Depuis leur très jeune enfance, Julie, Pascale, Caroline, Marie-Pier et Roxanne aimaient toujours être ensemble pour faire leurs devoirs de français ou bien aller au Centre d’achats pour faire du magasinage, manger au restaurant Mikes et rencontrer des garçons de leur école. Un jour, Caroline et Pascale apprirent une triste nouvelle, celle de devoir déménager en dehors du pays, car leurs pères s’étaient fait offrir un poste de directeur général à l’ambassade de France. Les deux jeunes filles ne voulaient rien savoir de devoir quitter leurs trois meilleures amies d’enfance. Elles se demandaient comment annoncer cette triste nouvelle à Julie, Marie-Pier et Roxanne. Le lendemain matin, à l’école, Caroline et Pascale annoncèrent à leurs trois meilleures amies d’enfance qu’elles allaient devoir déménager à la fin du mois de mars. Julie, Marie-Pier et Roxanne étaient très tristes d’entendre cette nouvelle. Voilà comment se termine cette triste histoire de cinq amies d’enfance qui étaient unies comme les cinq doigts de la main. Par Pascale Warlop Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet 29 LA CABANE DE BOIS MYSTÉRIEUSE Le 5 août 1983, c’était un matin très calme et paisible, tous les villageois dormaient encore. On n’entendait que les oiseaux chanter. Julianne, 5 ans, était toujours la première à être debout. Cette jeune fille perspicace adorait explorer les alentours, car elle avait un sens de protection envers son village malgré son si jeune âge. Sa mère, qui s’appelait Océane, était la plus belle femme du village de Chandler. Elle était admirée de tous. Depuis sa tendre enfance, elle travaillait pour la plus grande agence de mannequins de Tree Hills et tout le monde l’enviait. Simon, l’homme qui y occupait la maison, était souvent bougon et renfermé. On l’appelait le chasseur de têtes, car il était toujours le premier à revenir de la chasse accompagné d’un gros gibier. Ce matin-là, Simon partit chasser même à la pluie tombante. Il faisait froid, mais il ne s’inquiétait pas, car il avait tout ce qu’il fallait. Simon rencontra soudainement une toute petite cabane dans le fond de la forêt qui l’intriguait. Il se dit alors : « Allons jeter un coup d’œil, je n’ai rien à perdre, je suis habitué au mystère. » À son arrivée sur place, une force statique l’empêchait d’accéder à l’entrée. Confus, il retourna au village en espérant trouver sa fille qui, précédemment, avait fait un rêve étrange sur une cabane abandonnée avec l’espoir d’y trouver quelques réponses. À son arrivée à la maison, il fût surpris de voir sa fille, assise sur une banquette, faire une recherche sur la cabane. Il lui expliqua cette mystérieuse situation qu’il avait vécue plus tôt. Quelque peu instable, Julianne l’écouta attentivement. Des heures et des heures passèrent. Simon finit par se rappeler d’une étrange histoire, racontée par son arrière-grand-père, concernant la cabane du fond des bois de la côte gaspésienne. Trois jours passèrent, le temps était sombre à l’extérieur, la pluie était présente encore, les récoltes étaient faibles. Les villageois tombèrent soudainement très malades. Plongée dans ses bouquins, Julianne, stupéfaite de sa découverte, alla immédiatement contacter son père et organisa une réunion d’urgence au sein de la côte gaspésienne. Julianne leur expliqua que tous les dix ans, le 9 avril, une malédiction proférée par un chaman provoquait chez les villageois une catastrophe impliquant beaucoup de morts subites. Pour contrer le mauvais sort, un enfant de force surnaturelle devrait être désigné par ce village. Ce dernier devra combattre l’ancien esprit du chaman pour sauver tout le village. Mais une quête devrait être effectuée avant. L’enfant destiné devra parcourir la forêt à la recherche de sel magique et d’eau bénite afin de contrôler cet esprit malfaisant et pour que ce dernier soit enfermé dans sa demeure à tout jamais. Julianne fût désignée par les villageois. Avec l’aide de son père, elle trouva le sel magique et l’eau bénite. Ils se rendirent à la cabane. Julianne l’encercla de sel magique et d’eau bénite, ce qui enferma l’esprit du chaman à l’intérieur pour toujours. Les villageois étaient sains et saufs. Par Liane Labrecque Responsable de l’improvisation : Julie Coralie Cyr St-Pierre Centre Saint-Louis Finaliste Volet Improvisation Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 30 SANS CŒUR Un matin, le 5 avril, il faisait une température épouvantable. On m’avait annoncé que le printemps était déjà arrivé. Le temps était froid et pénible. Le monde était extrêmement épuisé de l’hiver qui était si lourd. On avait juste hâte à l’été. Enfin ne plus être obligé de mettre nos manteaux. Il y avait un groupe d’amis qui avaient presque fini leurs études et qui recommenceraient bientôt leur travail à temps plein. Ils décidèrent de prendre des vacances pour une semaine au New Jersey. Ces trois couples partirent faire du camping pas très loin d’une marina. Au coucher du soleil, Alexia alla se détendre sur le quai de la marina. Elle y entendit des murmures de l’océan qui ressemblait à des chants de sirènes. Plus elle s’approchait pour mieux entendre, plus le chant était fort. Tout à coup, la planche de bois céda sous la pointe de son pied. Elle tomba dans l’obscurité de l’océan. Bouleversée et aveuglée par les reflets des écailles de leur queue, des sirènes magnifiques l’encerclèrent. Elle fut hypnotisée par leur beauté. Subitement, l’une d’elles se jeta sur Alexia pour l’embrasser et lui transmettre de l’encre empoissonnée par la bouche. Puis, elle revint à la surface de l’eau comme si rien ne c’était passé. Elle rejoint ses amis autour du feu. Elle semblait être très déshydratée, donc son copain Jeff lui offrit sa bouteille d’eau. Vers minuit, tout le monde est allé se coucher. Une heure plus tard, Alexia se transforma en sirène. Avec ses ongles acérés, elle arracha le cœur de son copain et l’amena dans le fin fond de la forêt. Le lendemain, tout était redevenu à la normale. En se réveillant, Alexia se rendit compte que quelque chose clochait. Elle retrouva son Jeff mort, sans cœur. Ses amis vinrent la rejoindre dans la forêt. Ils étaient aussi désemparés qu’elle. Alexia perdit son sang-froid. On lui proposa de boire de l’eau encore une fois à cause de ses pleurs. Les choses se compliquèrent encore plus. Ses amis avaient la chair de poule de voir le corps d’Alexia qui se changeaient en un poisson humain comme une sirène, sauf qu’elle avait toutes ses jambes et ses bras. La rage qu’elle portait en elle lui fit perdre la tête. Elle sentit la chair qu’elle voudrait dévorer. Alors, deux autres de ses amis sont morts, les yeux complètement arrachés et le cerveau à moitié mangé. Traumatisées par cette horreur, ses deux seules amies, Annick et Joalie, se sauvèrent dans la cabine de la marina et appelèrent la police. Au moment où la police arriva, Alexia redevint ellemême. Elle se demanda pourquoi elle voyait ses amis et son amoureux morts. Quand elle a su que c’était elle qui avait assassiné ces pauvres gens. Alexia devint désaxée à vouloir en mourir aussi. On l’emballe dans la chemise de force et elle restera prise dans l’hôpital de Kirkbride de New Jersey pour le reste de ses jours. Par Kelly Deschenes-Cormier Responsable de l’improvisation : Coralie Cyr St-Pierre Centre Saint-Louis 31 Finaliste Volet Improvisation Secteur de l’éducation des adultes 1er cycle 32 Coup de cœur, volet libre Secteur de l’éducation aux adultes e 2 cycle 33 L’INCONNU Je m’appelle Pepsi. Eh oui! J’adore le Pepsi. C’est aussi le surnom que ma meilleure amie Veronica m’a trouvé à cause de mes rastas rouges et bleus. Des tatouages et des piercings ornent mon corps. Je porte le manteau de cuir de mon grand-père sur lequel j’ai cousu des morceaux de tissu. Ma marginalité saute aux yeux des gens. Ils me jugent sans me connaître. J’ai une forte personnalité. Je suis directe, sympathique et à l’écoute de mes amis. Quand quelque chose ne me convient pas, vous le savez très vite. Je vis à New York. Une grande ville lumineuse et peuplée. Des bâtiments énormes. Il y a un an, jour pour jour, ma meilleure amie Veronica est décédée. On l’a retrouvée sans vie dans un métro. La police m’a expliqué qu’elle était décédée d’une surdose d’héroïne. Je crois dur comme fer à un meurtre. Veronica ne consommait pas d’héroïne. À l’occasion, dans des soirées, on fumait de la marijuana et l’on prenait des amphétamines. Tous les jours, je passe à l’endroit où on l’a retrouvée. J’éprouve un sentiment de culpabilité. Cinq minutes avant de mourir, elle était près de moi. Cinq minutes qui auraient changé le cours des évènements. Je m’ennuie d’elle. Veronica était mon alter ego. Depuis sa mort, j’ai peur de me promener seule dans le métro. J’ai l’impression que quelqu’un me suit. Après mon travail, je marche pour revenir à mon appartement. Je prends le même chemin qu’à l’habitude. J’emprunte le métro. Un soir, je remarque la silhouette d’un homme avec un capuchon. Je suis seule avec cet inconnu. Il me regarde. J’ai une mauvaise impression. Mon cœur serre ma poitrine, mes mains sont moites et mon sang bout dans mes veines. Le métro arrive enfin. Je monte et l’homme disparaît. De retour chez moi, je savoure un thé aux herbes et me repose. J’ai de la difficulté à fermer les yeux. Les images se déroulent dans ma tête. Je cherche qui pourrait être cet homme. Le lendemain matin, je me réveille, les yeux fatigués et la tête qui tourne. Je prends un café et je vais au travail. Dans le métro, je perçois l’allure d’un individu qui me semble familier. Il ressemble étrangement à l’inconnu que j’ai vu la veille. Je ne peux pas y croire. Ce mystérieux étranger me suit. La peur me ronge de l’intérieur. Je m’engage dans une autre direction. Je marche de plus en plus vite. - Pepsi! crie l’homme. Je me retourne et me demande comment cet inconnu sait mon nom. Je m’avance vers lui. - Bonjour, je m’appelle Victor. Je suis le frère de Veronica. J’habite depuis une semaine à NewYork, me dit-il, en me tendant une chaîne en argent. Elle appartenait à Veronica. Il me remet la chaîne. Ma peur se transforme en joie. Une joie intense. Elle envahit mon corps. Je le remercie et me dirige vers le métro pour aller travailler. Par Olivia Fiset Classe de Céline Brulotte La Maison Dauphine (centre Louis-Jolliet) 34 OBERFELDWEBEL C’était une époque sombre en cette année de guerre, la France avait capitulé après une forte offensive allemande. Dans les deux camps, il y eut plusieurs morts, un grand nombre de déserteurs, une masse de prisonniers de guerre, des disparitions et des histoires insolites. Beaucoup de militaires nazis fouillaient de long en large la France à la recherche de Juifs et de déserteurs. La métropole, les villes, les villages, les lieudits et les bâtiments abandonnés au bord des routes se faisaient passer au peigne fin. Ce soir-là, une patrouille de la 2e division SS Das Reich arpentait les chemins de prairie. Il faisait froid, novembre commençait. Le bruit de la pluie battante étouffait celui du moteur. Personne ne voyait plus loin que la lumière des phares. Soudain, le sergent-chef responsable vit des lumières au loin. - Allons voir, cria-t-il de sa voix autoritaire et de son accent typiquement allemand. Son chauffeur lui répondit : « C’est dangereux. » Mais le sergent n’eut point besoin de le répéter, car personne n’osait le contredire. Il fit foncer le camion dans un fossé. L’impact fut d’une force telle que les 2 hommes qui étaient dans la boite arrière furent projetés à l’avant. Le choc rompit leur cou. La camionnette était une perte totale, seule la radio pouvait être rescapée. Le sergent-chef resta calme derrière sa barbe noire. Il ne dégageait ni tristesse ni compassion ou quoi que ce soit… Seul son visage amer marquait le début du vieillissement. Il ordonna aux 2 survivants de prendre les munitions des morts et de sortir du fossé. Les 3 hommes réalisèrent qu'ils étaient devant un vieux château abandonné. Un froid glacial traversa le sang des soldats devant ces sombres murs noirs. Pendant que les 2 soldats étaient encore figés par la mort de leurs compatriotes, le sergent les ressaisit et ordonna d’entrer dans le château. Aussitôt traversées les portes, la radio se mit à grincer et ne captait aucun signal. Quand ils marchèrent, ils entendirent dans l’écho des couloirs des bruits de chaînes suivis d’un vacarme épouvantable. La panique s’empara des soldats qui coururent vers la sortie. Le gradé ordonna à ses hommes de revenir. Un des deux ne l’écouta pas alors il pointa son Luger P08 et vida son chargeur sur le déserteur. L’autre soldat dans la peur de mourir comme son ami pointa son Walher G35 sur le sergent, mais il n’eut pas le courage de tirer. L'officier s’empara de son arme et tira sur ce dernier sans une once de sentiment dans le regard. Il décida d’aller dehors pour appeler des renforts, mais il réalisa vite que le bruit entendu plus tôt était celui de la grille d’acier qui s’était refermée. Elle l’emprisonna dans ses murs. Il se mit à crier : « Sortez de votre cachette. » Mais aucun son, aucun mouvement ne se manifestèrent. Sa voix était chargée d’émotion. La peur commençait-elle à l’envahir? Par Jasmin Proulx Classe de Céline Brulotte La Maison Dauphine (centre Louis-Jolliet) 35 Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle LE CERCLE DES CINQ Il y a fort longtemps, dans un village de Norvège, vivaient cinq sœurs surnommées « Le cercle des cinq ». Ces cinq jeunes femmes dans la vingtaine étaient de puissantes sorcières versées dans les sciences occultes. Un jour, leur cercle fut menacé de disparaître avec l’arrivée d’un mage plus puissant dénommé Alester Croley. La plus jeune des cinq sœurs, nommée Marcia Danzig, décida d’aller voir leur oncle, Glen Danzig, afin de lui demander conseil. Pour ce faire, elle devait traverser les cinq portails de l’enfer. « Un jeu d’enfant », pensa-t-elle. Mais, pour passer le premier portail, Maria devait vaincre Charon, le passeur d’âme sur les rives du Stix. Avec l’amulette de protection fournie par ses sœurs, elle partit donc au cimetière le plus près, seul passage vers le premier portail. À minuit moins cinq, elle sonna la cloche servant à appeler l’embarcation de Charon et attendit que l’écho ait fini de se répercuter à travers les pierres tombales centenaires. Moins de six cent soixante-six minutes plus tard, Maria vit une brume épaisse et glauque se dresser aux abords du Stix. Au milieu de cette brume surgit soudain un gigantesque navire arborant un pavillon pirate flanqué d’un pentagramme. Elle aperçut aussi un capitaine plus cauchemardesque que dans ses souvenirs. En effet, Charon était terriblement vieux, décomposé et avait des vingt-cinq cents à la place des yeux. Maria vit donc ce ténébreux personnage qui avançait vers elle. Sans perdre une seconde, notre héroïne se rua sur lui et, d’un geste brusque, lui arracha les pièces de monnaie. Le corps de Charon se décomposa et alla au fond du Stix. Vite, Maria se pressa de voler son navire et traversa enfin la première des cinq portes. De l’autre côté, elle accosta dans un marécage entouré d’une immense forêt. Dans cette dernière se trouvait la deuxième porte ainsi qu’un fauve, une créature magique exportée du labyrinthe de Pan. Maria savait que, pour pouvoir passer, elle devrait résoudre une énigme imposée par cette créature. Après mûre réflexion, Maria trouva la réponse et put franchir la seconde porte. Derrière celle-ci, un cercueil trônait au milieu d’un salon funéraire. Maria dut affronter le zombie qui en sortit, et combattit ainsi plusieurs démons jusqu’à la dernière porte. Enfin, elle eut un entretien avec son oncle. Celui-ci lui révéla comment vaincre Alester Croley. C’est ainsi que Maria accomplit un puissant rituel qui emprisonna Croley dans une cage pour l’éternité. Le cercle des cinq était sauvé. Par Marc-Olivier Beaulieu-Fortier Classe de Luce Bouffard Centre Louis-Jolliet Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle 36 UNE ROUTINE QUI FAIT PEUR Sylvie faisait toujours la même routine du lundi au vendredi. Travailleuse, honnête et dévouée, elle ne perdait jamais l’occasion d’aider ou d’écouter les gens dans le besoin, ce qui, un jour, lui valut la peur de sa vie. C’était un lundi, un froid de canard s’acharnait sur Montréal. Comme chaque jour, Sylvie se rendait à la station de métro Berri-UQAM pour retourner à la maison. Avec le froid qui régnait à l’extérieur, tous les sans-abri avaient envahi la station de métro. Elle aperçut une vieille dame qui avait toute la misère du monde à trimballer son bric-à-brac. Elle s’approcha pour lui donner un coup de main. Puis, dans un élan de générosité, elle lui offrit un bon repas chaud au resto du coin pour l’aider à passer au travers de la nuit, qui s’annonçait glaciale. Les deux dames discutèrent tout en se régalant. Sylvie apprit que la vieille dame s’appelait Monique. Elle vivait depuis dix-sept ans dans la rue. Après avoir repris une deuxième fois du café, Monique remercia longuement Sylvie pour toute sa gentillesse. En marchant pour regagner le quai numéro cinq de la station, Sylvie croisa un homme aux traits fatigués et à l’allure sale. Il avait un regard noir et exempt de compassion. Ses yeux donnaient l’impression de transpercer l’âme comme un poignard. Elle continua son chemin. Dans le bruit de ses pas, Sylvie pouvait distinguer ceux de l’homme derrière elle. Ne sachant pas quoi faire, elle accéléra le pas afin de s’assurer que l’homme la suivait. Il fit de même. Puis, après quelques minutes, elle se retourna pour vérifier si l’homme était toujours là. Il n’y était plus. Soudain, un drôle de pressentiment l’envahit. Elle tomba nez à nez avec ledit personnage. Il était là, la fixant de ses yeux noirs. Elle essaya de le contourner, mais l’homme lui bloquait le passage. Elle le repoussa, puis courut le plus vite que ses jambes le lui permettaient. Elle courait, affolée, haletante, zigzaguant comme une proie traquée par un prédateur. - Au secours! Aidez-moi! criait-elle. L’homme la poursuivait en brandissant un couteau tout en criant haut et fort : - Maudite société de marde! Christ que chu écoeuré! J’vas m’tuer pis j’vas tuer tout le monde! L’homme n’avait visiblement plus toute sa tête. Sylvie ne savait plus quoi faire. C’est alors que, sorti de nulle part, un bon samaritain assomma la menace d’un bon coup de sacoche. Sur le coup de l’adrénaline, Sylvie n’avait pas remarqué que son samaritain n’était nul autre que la dame à qui elle avait payé un bon repas chaud. Monique se pencha vers Sylvie pour lui dire : - Dans la vie, un service en attire un autre. En ce jour, au quai numéro cinq, deux dames devinrent liées comme les cinq doigts de la main. Par Marie-Ève Carpinteri Classe de Luce Bouffard Centre Louis-Jolliet 37 À TRAVERS TOI… Je me souviens, tard dans la soirée, la veille de mes cinq ans, je regardais par la fenêtre de ma chambre et je scrutais l’horizon. J’appuyais mon front contre la vitre et je pensais à ma destinée, me demandant où elle était passée… Tout haut dans le ciel, je regardais les étoiles. Elles scintillaient de mille feux au-dessus des nuages. Je rêvais de voler comme un oiseau. Je m’imaginais les plus beaux paysages qui soient. Et puis maintenant, à travers toi, je me rappelle qui j’étais. Lorsque je vois ton sourire apparaître sur ton visage angélique, cela m’attendrit et je ne peux pas m’empêcher de me replonger dans de si beaux et vieux souvenirs. Je me souviens d’une fois, malgré l’interdiction de mes parents de rester éveillée tard la nuit, je pensais à la nouvelle bicyclette qu’ils m’avaient promise pour mes cinq ans. J’adorais les biscuits aux brisures de chocolat que ma mère me faisait. J’en avais encore le goût délicieux aux lèvres en la serrant très fort dans mes bras. Et quand je t’en fais, tu me dis que tu m’aimes. Alors, mon cœur est à la dérive et je suis renversée par la douceur de tes câlins. Je me rappelle aussi que j’étais une enfant dynamique. J’adorais sauter dans les feuilles tombées des arbres lorsque l’automne arrivait. Et toi, toi qui aimes tant cette saison. Tu cours toujours vers moi, les mains remplies de feuilles d’érable, tes préférées. Bien qu’elles soient sèches, elles restent toujours aussi éclatantes, tout comme toi. Je passais mon temps dans la nature, émerveillée par tout ce qui m’entourait, comme le soleil éclairant l’herbe fraîche. Une fois, à la campagne avec mes parents, j’étais allée voir les chevaux. Je les contemplais avec fascination. Un grand sentiment de liberté m’enivrait et le bonheur respirait en moi. Je revois tous ces souvenirs à travers toi. Le lien qui nous unit est si fort que lorsque tu te blesses, je souffre pour toi et mon sentiment d’impuissance est insupportable. Ce lien, je voudrais qu’il dure éternellement afin d’être le témoin de tous les possibles de ton avenir. Mon plus grand désir est de te faire découvrir toutes les merveilles de l’univers afin de te former un bouclier si lumineux qu’aucun malheur de ce monde ne pourra t’atteindre. Tu sais, mon ange, j’ai déjà eu cinq ans moi aussi. Maintenant, j’en ai vingt-cinq et je revois toujours la petite fille que j’étais lorsque je pose mes yeux sur toi. Je t’écris cette lettre pour que tu saches, quand tu seras plus grande, tout ce que tu représentes pour moi. Mon amour pour toi est infini, et je suis la maman la plus heureuse et la plus comblée. Je t’aime, ma princesse. Par Marissa Hollett Classe de Luce Bouffard Centre Louis-Jolliet 38 Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle UNE VIE DE VOLTIGE Toute ma vie j’ai eu cet étrange sentiment de voltige. Sans jamais s’arrêter, il m’a sans cesse tourmentée. Il m’a suivie, sans jamais prendre de répit. Cet étourdissement est loin d’être sécurisant. Je dirais même qu’il est déroutant. Je cherche une issue, mais je suis malheureusement l’élue, d’une fin inattendue. J’ai suivi le vent, qui m’a transportée dans le temps. Au fil des saisons, j’ai perdu la raison. Mes efforts pour m’en sortir m’ont fait voir le pire. On m’a piétinée, bousculée, ignorée et cela depuis il me semble une éternité. Je cherche une solution, mais cela frôle l’obsession. Le vertige est toujours plus grand. Il s’empare de moi sans même me laisser le choix. Je tournoie depuis maintenant cinq ans. Tel un enfant qui cherche sa maman. J’ai peur. Je dois accepter mon destin, même si cela me semble malsain. La vie est injuste, mais je ne peux rien y changer, je n’en ai pas la capacité. Je suis déjà bien loin d’où je viens. La seule option qu’il me reste est de me détacher de toutes émotions. Juste à cette idée, je suis parcourue de frissons. Le fil de ma vie m’aura quand même appris, que même si l’on veut, parfois on ne peut. Je reste prisonnière de ma propre misère. Comme tout ici, je ne suis que de passage, à l’instar d’un nuage. Je profiterai du reste de mon existence, essayant de trouver un peu d’assurance. Ce ne sera pas facile, mais je continuerai d’essayer. Jusqu’à maintenant j’ai survécu, et ce, depuis le tout début. Depuis le jour où la plume que je suis, est tombée du dos d’un si grand oiseau. Par Andrea Morin Classe de Marie Bourget Centre Louis-Jolliet 39 LA NAISSANCE DE MA VIE Je suis là, à moitié effondrée. Chaque pas s’installe telle une ombre qui s’efface. Je voudrais comprendre mon impuissance, mais rien, aucun souvenir de mon désarroi. Je regarde autour de moi, un monde infini de gens me fixe comme si j’étais un monstre de foire, une attraction que l’on manipule sans pouvoir agir. Un tas de questions me rentrent dedans, ma tête bouillonne, elle explose tellement que j’en deviens folle. La première de mes questions devient un besoin absolu de vouloir comprendre : « Qui suis-je? » Ensuite la seconde arrive de près : « Qu’est-ce que je fais ici? » et la question que je me pose sans arrêt est : « Pourquoi suis-je ici? ». Je regarde encore, mais plus attentivement les gens autour de moi, ils sont habillés en bleu avec des genres de bonnets de douche sur la tête, un masque qui cache la moitié du visage et des gants blancs qui tournent au rouge. Je ne comprends pas ce qui arrive, quand l’un d’eux dit : « docteur regardez, elle reprend conscience, son cœur bat à nouveau… ». Je prends un souffle d’air comme pour la première fois. J’étais à deux endroits dans la pièce et je me suis vue allongée sur une table, mon corps inanimé sans pouvoir ne rien faire que regarder. Je ne vois que du sang et du sang qui se répand sur le sol et sur les habits de ce que je pense être des médecins et infirmières. Je suis tout d’un coup propulsée dans mon corps et je sens d’atroces douleurs qui me pénètrent l’âme. J’ai l’impression que l’air qui sort de ma bouche caresse mes lèvres, ce que je ne ressentais pas avant. Eh bien! Oui je reviens d’un long voyage, il m’a troublé ce sombre passage de vie. Je ne sais pas si c’est vraiment la mort que j’ai attrapée, mais une chose est sûre, je suis encore là, à moitié effondrée. Mes pas ne bougent pas encore, ils attendent que mes pieds, mes jambes, mes mains, mes bras ou juste que mon corps reprenne vigueur à nouveau. Et même là, je me pose encore plus de questions qui hanteront ma vie, car je ne sais pas si vraiment j’ai été morte. Mais voilà des questions qui resteront sans réponse. Comment suis-je morte? Pourquoi suis-je revenue de la mort? Et encore cette question qui me trotte la tête. Qui suis-je? Personne ne me dit rien. Un médecin s’approche et me regarde avec un sourire qui fait hurler mes poumons. Il me prend pour me mettre dans les bras d’une femme au regard tendre. Un choc me réveille, car je m’étais endormie, une infirmière me prend, me lave et me remet dans les bras de cette femme. Un homme à côté d’elle pleure et me prend aussi dans ses bras. Je souris pour la première fois de ma vie, je suis arrivée d’un autre monde. Voilà je suis née… Mais non c’était un rêve, j’étais morte pour renaitre. Par Manon Nolin Classe de Marie Bourget Centre Louis-Jolliet 40 LE CŒUR SE SOUVIENT Par une chaude journée d’été, Alicia, une petite blonde aux yeux bleu clair, demanda à sa grandmère Sonia d’aller jouer au parc, car elle adorait s’amuser dans les modules de jeux avec ses amis et surtout se rafraîchir dans les jeux d’eau. Elle restait chez sa grand-mère Sonia, depuis que sa mère Rachel était décédée dans un accident de voiture il y a de cela trois ans. La petite eut beaucoup de mal à s’en remettre. Au moins, Sonia était là pour s’occuper d’Alicia sinon elle aurait été placée dans une famille d’accueil. La petite s’amusait dans les jeux avec ses cinq amis, quand elle remarqua un objet au loin. Alicia et son ami Charles allèrent voir l’objet puis trouvèrent une valise avec un petit message sur lequel était écrit : « Chère Alicia, viens me rejoindre au 230 rue Montmagny. Ta mère Rachel ». Elle alla immédiatement le montrer à sa grand-mère. Sonia, très surprise de voir un tel message de sa fille défunte, alla voir à l’adresse indiquée. Une fois rendues là-bas, Sonia et Alicia étaient devant une grande maison abandonnée, la peinture était défraîchie, des portes ouvertes, des fenêtres brisées. Le gazon était très long avec beaucoup de mauvaises herbes. La petite remarqua une silhouette devant une fenêtre puis quelques instants plus tard, une vieille dame apparut sous le cadre de la porte. Alicia partit immédiatement vers la dame et sauta dans ses bras. Isabella, la vieille dame, et Sonia étaient très surprises de la réaction de la petite fille. Les trois femmes entrèrent dans la maison puis Isabella raconta le jour de son opération, où elle reçut le cœur d’une jeune femme remarquable. Sonia, la grand-mère de la petite, remarqua une petite étincelle dans l’œil droit d’Isabella que seules une fille et une mère peuvent voir. Depuis trois ans, la vie d’Isabella a complètement changé. Isabella prit plusieurs mois avant de comprendre le message que le cœur qu’elle avait reçu essayait de lui dire. Quand Isabella comprit, elle fit plusieurs recherches pour retrouver à qui appartenait son cœur. Quelques mois plus tard, les trois femmes se voyaient tous les trois jours, elles faisaient plusieurs activités ensemble pour mieux se connaître. Plus Alicia et sa grand-mère passaient du temps avec Isabella, plus Sonia remarquait que plusieurs comportements et habitudes ressemblaient beaucoup à sa fille Rachel. Le soir, quand Isabella se couchait, elle mettait sa main sur sa poitrine et elle écoutait les battements de son cœur attentivement afin de transmettre d’autres messages de Rachel pour sa fille Alicia. Depuis qu’Isabella a eu sa transplantation cardiaque, elle a les émotions, le caractère et les habitudes de Rachel la mère d’Alicia. La petite était si heureuse de retrouver une partie de sa mère, qu’elle et Isabella devinrent inséparables. Par Sandra Dubé Dancause Classe de Maude Brassard Centre Louis-Jolliet 41 LE CŒUR QUI SAIGNE C’est l’hiver, la neige tombe et recouvre la terre d’un manteau blanc. Bo, Hope et Cassidy visitent la famille de Hope à Sainte-Brigitte-de-Laval. En partant, Hope est inquiète parce que les routes ne sont pas déneigées, Bo ignore sa femme et continue à remplir la voiture avec les 5 cadeaux de Noël. En descendant, tout semble bien aller lorsque tout à coup, Bo perd le contrôle de son VUS, la glace sous les pneus ne pardonne pas à la vitesse qu’il conduit. En ce vendredi soir, le froid nous glace les os. Les sacs gonflables se déploient, les cadeaux volent et la voix de Hope prononce le nom de sa fille. Cassidy perd connaissance en frappant sa tête. La voiture s'arrête sur l’accotement, les fenêtres sont rouges de sang. Bo, étourdi et saignant abondamment de la tête, sort du véhicule et essaye d’ouvrir les portes en arrière, elles sont barrées. Hope trébuche en sortant de l’auto et tombe dans la neige. La voiture glisse tranquillement vers la falaise. Bo essaye d’enlever Cassidy par une fenêtre brisée, mais ses pieds sont pris, Hope voit que la voiture glisse de plus en plus. Elle veut crier, mais quand elle ouvre sa bouche, rien ne sort. Un an plus tard, Hope rêve toutes les nuits du visage de sa fille, ses yeux bleus, profonds et merveilleux, ses joues rosées et pleines, et son beau sourire généreux. L’amour entre Bo et Hope se détruit, emporté par la même eau qui a pris leur enfant. Bo demande le divorce et en partant de la maison, il dit à Hope: << Ce n’est pas ta faute. >> À ce moment, Hope lui demande d’aller avec elle à la place où ils ont tout perdu. Bo accepte, c’est son dernier essai de sauver leur mariage. La voiture s'arrête devant une croix, le lieu de la tragédie. Les deux sortent du véhicule, Hope hésite en arrière et sort un pistolet. En tremblant, Bo se retourne vers elle, mort de peur, et supplie Hope. Elle lui dit : « C’est toi qui as conduit cette nuit-là. » Elle appuie sur la gâchette, la balle le frappe en plein cœur, il est mort avant de frapper le sol. Hope pousse le corps en bas de la falaise. Après peu de temps, assis sur l'accotement, Hope tourne le pistolet vers elle-même, avec le cœur qui saigne, elle appuie fortement et l’écho traverse la forêt. Son corps se détend et ses yeux se ferment. Par Brittany Tomlinson Classe de Maude Brassard Centre Louis-Jolliet Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle 42 LES REINES POURPRES En l'an de grâce 570 après Jésus Christ, dans une Gaule ravagée par des guerres incessantes, Brunehilde et Frédégonde se livrèrent en combat de rivalités, de vengeances et de complots. L'histoire que je vais vous raconter est vraie et est une des plus remarquables de l'époque mérovingienne au déclin de l'empire de Rome. La saga de ces femmes fascinantes a donné naissance à la Francie. Les rivalités des reines ont duré près de cinq décennies. Par une paix durement négociée, Gontran de Bourgogne s'est vu contraint de les sauvegarder de la destruction. Ce fut un apaisement qui ne dura pas. Mais revenons un peu plus en arrière, avant que toutes ces rivalités débutent. Brunehilde, encore jouvencelle, reconnue pour son intelligence, sa beauté, et agréable de conversation, fut présentée à Sigebert, son futur époux qui la félicita de ses qualités en la convainquant de l'épouser. De grandes noces furent célébrées, où troubadours et trouvères chantèrent et louangèrent la nouvelle reine Brunehilde. Au même moment dans la contrée de Neustrie, l'épouse de Chilpéric, Galswinthe, sœur de Brunehilde, mourut mystérieusement et fut découverte étranglée dans son lit. Chilpéric se retrouvant une fois de plus sans épouse choisit de s'unir en mariage avec la terrible Frédégonde. Brunehilde reçut la missive du décès de sa sœur et soupçonna profondément Frédégonde d'être à l'origine de cet évènement et jura de venger la mort de sa sœur bien-aimée. De plus, la rumeur courut que Frédégonde aurait profité du départ du roi en croisade pour commettre son méfait. À la suite de ce tragique évènement, Brunehilde se lança dans des combats contre sa rivale. Pour apaiser la colère de la reine Brunehilde, Chilpéric décida qu'à titre de dédommagement, les villes de Bordeaux, Limoges, Cahors, Béarn et Bigorre reçues par sa sœur, deviendraient la propriété de Brunehilde et de sa descendance. Mais cette promesse ne fut pas tenue, car peu de temps après, Chilpéric envoya ses fidèles compagnons assassiner Sigebert. Après ces évènements, Frédégonde est de nouveau soupçonnée d'en être responsable. Brunehilde accusa Frédégonde en invoquant le regicidium de Rex Sigebert et des princes mérovingiens. Emprisonnée, la terrible reine maintenue sous surveillance échappa à la vigilance de l'évêque Prétextat pour se sauver de sa geôle. Quelques jours plus tard, le prélat fut poignardé par-derrière lors d'une messe dominicale. Sur le point de rendre l'âme, l'évêque l'accusa publiquement d'être à l'origine de cette attaque ainsi de celles des rois. Il lui lança alors un mauvais sort. 43 Dans les semaines qui suivirent, les fidèles croisés, après de rudes combats contre la reine des poisons, s'emparèrent de son castel. Pour célébrer cet évènement, par l'éclat des étoffes rapportées du trésor de Frédégonde, le tailleur décrivit les somptueuses toilettes qu'il confectionnerait à la reine. Et, pour feu Sigebert, ses fidèles tinrent à commémorer ce jour par un banquet. Écuelles d'or et d'argent ciselés furent emplies de bonnes chairs et dans les coupes coulèrent à flots l'hypocras et l'hydromel. La reine des poisons mourut quelque temps plus tard. Par Nadine Irozoqui Classe d’Hélène Duchesne Centre Louis-Jolliet 44 FUSION D’AMOUR ÉTERNEL Par une matinée de doux vent, à 5 heures du matin, Robby, âgé de 25 ans, faisait son jogging comme tous les matins. Il était grand, ses yeux étaient d’un éclat de bleu scintillant du côté droit et le côté gauche était d’un vert comme l’herbe illuminée par le soleil. Un jour, il aperçut une jeune femme assise près du sable. Elle était d’une telle beauté que seuls les dieux tout puissants avaient les mots pour la décrire. Elle avait cette si élégante façon de se remettre une de ses mèches derrière son oreille. En la voyant, Robby paralysa sur place. Ses cheveux étaient blonds comme le blé, ses lèvres rouges comme la rose. Il prit le risque de se rapprocher d’elle. Tout d’un coup, elle se mit à le regarder, en lui offrant son plus joli des sourires. Cela fit accélérer son cœur et il ne s’attendait même pas que c’était pareil pour elle. Ils commencèrent à se saluer et se mirent à discuter. Plus ils se parlèrent, plus ils voulurent que ça ne se termine jamais. Ils se promenèrent dans l’après-midi, car ils voulaient se revoir. Plus ils passèrent du temps ensemble, plus ils ressentirent tous les deux de l’amour. Ils eurent du premier regard un coup de foudre l’un pour l’autre. Les mois passèrent, ils étaient tellement amoureux ensemble. Elle se demandait une chose : s’il l’aimait autant qu’elle l’aimait, il pourrait accepter sa maladie. Alors, d’un sérieux courage, elle lui dit qu’elle avait la leucémie et qu’elle souhaitait avoir un enfant malgré cela. Il fut surpris de le savoir, mais Robby se dit qu’il l’aimait plus que tout et que lui aussi avait pensé être père. Trois mois plus tard, elle tomba enceinte. Ils furent tous les deux envahis d’une grande joie. Plus les mois passèrent, plus elle sentait sa maladie être présente. Elle se sentait péniblement faible, malgré l’heureux événement. Robby se demandait si elle réussirait à se rendre jusqu’à l’accouchement. Quatre mois plus tard, l’heure de l’accouchement arriva. Elle vomissait, se sentait très affaiblie, à tel point que les médecins n’eurent guère le choix de lui demander de pousser un dernier coup. À ce moment précis, la petite Aurore arriva. Oui, Aurore, comme le nom de sa maman. Après l’avoir mise au monde, elle ne put continuer, car elle sentait sa maladie l’emporter. Elle leur dit d’un dernier soupir : « Je vous aime ». Elle ferma les yeux et mourut. Par Alexandra Tavara Classe d’Hélène Duchesne Centre Louis-Jolliet 45 UN MALAISE À UN MARIAGE Lors d’une journée torride et humide de juillet, un jeune couple ivoirien s’apprête à se marier. La future épouse fait son apparition dans sa très longue robe blanche. Mais tout à coup, elle s’effondre. Saviez-vous qu’une femme sur cinq va perdre connaissance lors de ce qui devrait être la plus belle journée de son existence? Pour en apprendre plus à ce sujet, pour savoir quoi faire afin d’éviter l’évanouissement et pour éviter d’être ou de marier cette femme sur cinq, lisez ce qui suit. Tout d’abord, à la suite d’un stress intense (mariage), l’organisme de cette femme a réagi immédiatement : ses vaisseaux sanguins se sont dilatés et cela a diminué l’apport d’oxygène que son cerveau aurait dû recevoir. Un étourdissement a suivi, ce qui lui a fait perdre temporairement ses capacités motrices et elle s’est alors emberlificotée dans sa grande robe. Mais qu’est-ce que les invités ont vu? « Jacques, dit le bouffon, se tient aux côtés de sa femme, Lucie, la maniaque de l’orthographe et de la bonne grammaire française. - As-tu vu le visage à l’Ivoirienne quand qu’est tombée? demande Jacques à son épouse. - En effet, je l’ai remarqué, son teint est devenu très pâle et ses lèvres tremblaient. Mais saches que l’on dit « le visage DE l’Ivoirienne » et surtout, pas de « quand que! », s’irrite Lucie. - C’est pas l’temps de corriger l’monde, chérie. Appelle-nous donc une ambulance à place, ordonne-t-il. Une quinzaine de minutes plus tard, les ambulanciers sont là. Jacques pousse alors un cri de surprise. - Mais c’est Yvan! Te souviens-tu de lui, ma douce? Ben oui! Yvan Desverres! C’t’avec lui que j’gage sur les games de hockey! Après un bref moment de retrouvailles, Yvan s’approche de l’Ivoirienne. - Est-ce quelqu’un pourrait m’apporter une compresse d’eau froide, pendant que je desserre ses vêtements et que je la couche sur le dos? Il faudrait aussi ouvrir les fenêtres pour que la victime puisse respirer de l’air frais, exige-t-il. Yvan se tourne vers Jacques. 46 - Il faut juste que je lui parle un peu pour la rassurer, ça devrait pas être trop long. - Enweille, Yvan! Grouille! Les Canadiens jousent à soir! - Il faut dire “CE soir”, Jacques, “à soir” est un anglicisme! fulmine Lucie. Également, “jousent”, et “Enweil…” … Ahhh! Je vais… je suis en train de… m’évanouir! Ahhh!.. - Ok, j’m’en occupe! J’pense savoir quoi faire. Premièrement, j’y éponge la face avec de l’eau ben frette. Pis après ça, j’la déboutonne pis j’la couche sur le dos, s’emporte Jacques. - Je crois seulement que tu risques d’empirer la situation en la réconfortant. Tu sais comment Lucie s’énerve avec tes erreurs de grammaire! C’est probablement pourquoi elle vient de s’évanouir. Je crois que c’est mieux d’appeler une autre ambulance. Et comme je viens de finir mon quart de travail, l’ambulancier pourra s’occuper des deux victimes! Et nous, nous pourrons aller regarder la partie de hockey! » Par Danny Lavallée Classe de Luce Richard Centre Louis-Jolliet 47 L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE Depuis des années dans la métropole, chaque matin se ressemblait. Je prenais mon café à la hâte, engloutissais une pomme et un morceau de fromage à la va-vite, puis partais au travail, toujours pressé. Je pouvais bien être maigre à être stressé de la sorte et à ne manger presque rien. Pas une minute ne passait sans que je ne m’inquiète de ce qui m’attendait dans les heures à venir. Lundi matin le réveil sonnait, et déjà je m’imaginais arrivé au vendredi soir, tout en sachant très bien que le vendredi, j’allais penser à ce qui m’attendait le lundi suivant. Regardant par la fenêtre de mon appartement du quartier Hochelaga-Maisonneuve tout en mangeant ma pomme et mon morceau de fromage, je pouvais distinguer au loin le stade olympique. Mais aussi, je pouvais distinguer beaucoup de voitures; j’allais encore être pris dans tous ces embouteillages! Lorsque je sortis, après avoir enfilé mes chaussures à embouts d’acier que mon emploi d’ouvrier de la construction exigeait, j’aperçus cet itinérant qui scrutait, comme tous les lundis matin, mes sacs à ordures. Ce vieil homme trapu avait une allure étrange, une grande barbe et de longs cheveux décoiffés. Pourtant, de son regard jaillissait une lueur mystérieuse qui laissait présager que cet homme était heureux. Je le regardai d’un air méprisant, me demandant comment cet homme pouvait être heureux en portant des vêtements dignes de la Saint-Vincent-de-Paul et en étant si pauvre qu’il devait scruter les ordures des gens. - Que cherches-tu dans mes poubelles? - Avant de me poser une question, pourrais-je savoir votre nom jeune homme? - Je n’ai pas le temps de me présenter, je dois partir travailler! - Vous n’avez pas un petit cinq minutes pour vous présenter? Moi je m’appelle Ghislain, mais vous savez, je n’ai aucun papier pour le démontrer… - Je m’appelle Philippe… mais dites-moi, qu’est-ce que vous cherchez dans mes ordures? Soudain, un air enjoué envahit Ghislain, comme s’il avait fait une trouvaille. Alors qu’il sortait une planche de Monopoly que j’avais jeté la veille en faisant le ménage du placard, il me répondit d’emblée que les gens ne profitent pas de ce qui leur est donné et qu’ils jettent tout. Je lui mentionnai que je n’avais pas le temps d’en profiter, que j’avais tellement de travail à faire dans la semaine! - C’est parce que vous ne prenez pas le temps! Les gens sont si pressés de nos jours qu’ils pensent à l’avenir constamment sans s’arrêter au présent. 48 Sa déclaration me saisit et je décidai d’appeler mon patron pour lui dire que je ne pourrais pas aller travailler cette journée-là. Je pris le temps d’inviter Ghislain chez moi pour une partie de Monopoly qui dura deux heures. Pendant la partie, une étrange sensation m’envahit. J’avais arrêté de penser au futur. Je réalisai enfin le secret du bonheur de cet homme. Ce secret, je ne l’avais pas expérimenté depuis des années. Grâce à Ghislain, je venais de découvrir l’importance de vivre le moment présent et j’avais maintenant acquis une grande leçon de sagesse. Par Dave Bouchard Centre St-Louis Paul Rivard 500 mots. 49 Gagnant Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle LE RÊVE La gardienne du parc fait sa tournée de nuit. Tout est calme, mais ce soir-là, elle trouve que le silence est trop lourd. Elle se retourne, ne voit rien de spécial, tout semble normal. Elle glisse la main sur la crosse de son arme paralysante et reprend son chemin. Quelques secondes s’écoulent et un petit tintement se fait entendre. La gardienne s’arrête et tend l’oreille. Une petite lumière brille juste à ses pieds. Une petite fée toute verte est cachée près d’une pierre. La gardienne se frotte les yeux, pour être sûre de ce qu’elle voit : « Aidez-moi s’il vous plait », lui dit la fée. « Aidez-moi. » La jeune femme n’en croit pas ses yeux : « Une fée ça n’existe pas, je suis devenue folle, c’est dans les contes pour enfants, les fées n’existent pas dans la vie de tous les jours. “Je suis bien réelle, et si tu veux bien m’aider, je réaliserai ton plus grand rêve.” La gardienne se penche pour atteindre la petite fée avec sa main. La minuscule créature se glisse entre les doigts de la jeune femme et se transforme en jolie petite fille d’environ cinq ans. “Je t’ai dit que si tu m’aidais, j’allais réaliser ton plus grand rêve et ton plus grand rêve est de pouvoir avoir une petite fille que tu chérirais de tout ton cœur. Maintenant, je suis là pour toi, maman.” La gardienne se mit à pleurer et prit la petite dans ses bras. Elle attendait ce jour depuis si longtemps. Le lendemain, lorsqu’elle se réveilla, la jeune femme se dit : “Quel extraordinaire rêve que je viens de faire!” Elle se retourne et voit une petite fille allongée dans son lit, qui la regarde avec de beaux yeux aimants. “Je suis là pour rester, maman!” Par Édith Beaulieu Classe de Manon Dufour Centre Saint-Louis 50 LA CHASSE DE LA CINQUIÈME LUNE Après cinq levers de lune à poursuivre les bêtes de la forêt, ils étaient prêts de leur but. Ils avaient traqué ces créatures à chair blanche de par les forêts enneigées du nord, jusqu’aux bosquets fleurissants de l’est, cette nuit était la bonne. Les choses à peau pâle habitaient au-delà des bordures de la forêt. Elles y vivaient en meute avec leurs semblables dans une sorte de tanière faite de bois et de pierres. Se nourrissant en excès de chair animale et de blé, ces animaux avaient vite fait de nuire au bien-être des habitants de la forêt. Ils étaient arrivés il y a cinq ans, en hiver, la tête auréolée d’animaux morts, armés de bâtons crachant la mort sur le peuple de la nature. Certains d’entre eux possédaient même d’énormes griffes pouvant décapiter les arbres de leurs racines. Cela devait cesser, et c’est à la meute de la rivière que revint cette responsabilité. Après cinq levers de lune à poursuivre les bêtes de la forêt, ils étaient prêts de leur but. Les chasseurs avaient poursuivi ces bipèdes blancs à travers moult températures, bravant la fureur du ciel et les froids ancestraux de ces terres, cette nuit était la bonne. L’élément déclencheur de la fureur de la mère était bien plus grave que le génocide d’arbres. Un soir, des chasseurs au cuir blême s’aventurèrent en territoire sauvage. Ils y découvrirent la tanière de la meute de la montagne. C’est alors que les envahisseurs, par avarice et jalousie, s’attaquèrent aux habitants de la place. Leurs bâtons criaient le tonnerre alors que les enfants criaient la peur. C’est avec les peaux des défunts que les hommes sans fourrure se sont tenus au chaud contre la froide vengeance de mère Nature. Après cinq levers de lune à poursuivre les bêtes de la forêt, ils étaient prêts de leur but. Les courageux chasseurs de la meute de la rivière avaient entrepris de soigner cette plaie avant qu’elle n’infecte la forêt. Ils avaient réuni cinq meutes pour assouvir la vengeance des ancêtres. Devant eux se trouvait la cinquième et dernière tanière de ces êtres immondes. Cette nuit devait être la bonne. Par Virgil Légaré Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet Finaliste Coup de cœur Volet libre Secteur de l’éducation des adultes 2e cycle 51 MASHK (L’OURS) Après cinq levers de lune à chercher mes racines sauvages, j’ai trouvé un cœur différent du mien. Je suis la première fille de la famille du lynx de l’une des cinq nations Innus. Lui, sans dire un seul mot, je sais déjà que je ne comprendrais pas son langage qui ne vient pas de la forêt. Ses pas arrivent de la rivière. Il n’est pas de la nation Innu, ni d'aucunes que je connais, mais il est rouge tout comme moi. Pendant que mes cinq frères l’observent attentivement, il hurle sa famille et je comprends seulement un seul mot qui a des allures de ma langue. Ce mot MASHK (L’OURS) résonne dans ma tête sans cesse. Mais qui est-il? D’où vient-il? Qu’est-ce qu’il veut? Je n’en sais rien, mais je vais apprendre à connaitre ses rivières qui me conduiront vers son peuple, vers lui, pour connaitre cet autre monde que je ne connais pas encore. Tant d’autres lunes étaient passées et même plusieurs hivers avaient coulé dans les rivières sans que je ne sache qui il est. Ma famille l’appelait Lynx égaré. Ils l’ont adopté et ainsi donc il est devenu mon frère sans vraiment l’être. Puis, un jour sans lune arriva et on put apercevoir au loin des gens, une famille qui poursuivait les pas de mon frère de la rivière. L’un d’eux s’approcha et parla avec mon père, mais je ne sais pourquoi mon père comprit chaque mot laissé par cet homme. Et là, mon père se retourna pour rejoindre Lynx égaré et sans dire un seul mot, nous avions compris. Moi et mes frères restions en silence, car nos cœurs se déchiraient de voir notre frère s’éloigner de nous avec sa famille, sa véritable famille. Cinq levers de soleil sont apparus depuis que Lynx égaré est parti, mon père me rejoint près de mon arbre. Il me raconte alors que Lynx égaré n’était pas l’un d’entre nous, mais qu’il était un cousin éloigné. Il me dit : « Tu sais ma fille, l’homme qui est venu le cueillir c’est son père, mon cousin de la famille de l’ours. » Donc je m’étais trompée, il n’est pas d’un autre monde, il est de la même nation que nous, la seule différence c’est qu’il est ours et moi lynx. Mais pourquoi ne lui avais-je jamais demandé? Que de m’inventer des choses ou d’essayer de comprendre seule. Si seulement j’avais demandé, je n’aurais pas perdu de temps. Ce qui m’aurait permis de le connaitre et de découvrir qu’il ne parle presque pas à cause de moi qui parle sans arrêt et ne lui laisse jamais la parole. Ce n’est pas pour rien que mes parents m’ont nommée Lynx aux mille mots. Et c’est ainsi que j’ai su par le fait même que son nom est MASHK de la famille de l’ours. Par Manon Nolin Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet 52 UNE JOURNÉE QUI VA DE MAL EN PIRE Qui aurait dit que cinq années passées à faire de la danse classique m’amèneraient aussi vite à la retraite? J’ai 25ans et ma carrière est fichue, je n’y crois juste pas, mais que vais-je faire? Toute ma vie n’a été qu’entraînement pour en arriver là et aujourd’hui avec toutes mes blessures, je ne pouvais continuer comme ça, sinon je risquais la mort que le médecin a dit. Il faut que je me trouve une nouvelle passion, ce ne sera pas chose simple. Toute ma vie n’a été basée que sur la danse, je n’ai jamais envisagé rien d’autre. Ce matin en plus, je croyais avoir de bonnes nouvelles, pouvoir reprendre la danse et refaire des spectacles, mais non le médecin me l’interdit. Ça me met tellement en colère, je ne suis plus sûre de rien pourtant moi Alex Beauchesne qui a toujours été sûre d’elle, je me sens si petite dans mes culottes, ça ne me rentre pas dans la tête. Pour m’aider à décompresser, je me suis dit que la bonne personne pour ça était Luc, pas besoin de l’appeler, lui, il est tout le temps chez lui, il travaille de chez lui, j’ai juste à débarquer et il va m’accueillir à bras ouverts. Trente minutes plus tard, j’arrivais chez Luc, pas besoin de cogner j’ai juste à ouvrir la porte. Je rentre et sens comme une odeur forte, bien forte et plus j’avance, plus c’est insupportable, l’odeur me rentre dans la bouche, ça me lève le cœur. Bien voyons, c’est quoi qui s’est passé pour que ce soit aussi en bordel, on dirait qu’il y a eu un combat. Je commence à sentir mon poil de bras se hérisser, je me dis qu’il y a quelque chose de pas très net. Je me suis mis à crier « Luc » et il ne me répondit pas, en rentrant dans sa chambre, c’est là que je l’ai aperçu, il était là, étendu, ensanglanté, mon ami, mon chum depuis toujours avait été tué dans son lit. Depuis combien de temps était-il là? Mon sang avait arrêté de circuler dans tout mon corps, j’étais figée, horrifiée sur place. Plusieurs minutes plus tard (je ne sais pas trop combien), je reviens à moi et me dis que je devrais appeler la police. Je les ai attendus pendant de nombreuses minutes qui m’ont paru des heures, une voiture arriva enfin, c’était deux policiers. Ils me posèrent beaucoup de questions et je leur ai répondu du mieux que je pouvais. Mais, qu’avait fait Luc pour mériter ça? Je me posais cette question quand un des policiers s’approcha et me demanda : « Vous savez peut-être pas, mais votre ami était un des plus gros vendeurs de drogues du New Jersey. - Je ne vous crois pas, Luc n’aurait jamais rien fait de la sorte. - Vous croyez vraiment que je pourrais inventer une chose pareille, si je n’en étais pas si sûr? - Vous avez raison, excusez-moi, je suis toute bouleversée. C’était mon meilleur ami depuis toujours, alors qu’il parte de même ça me met tout mal à l’aise. - On va tout faire pour trouver qui lui a fait ça, mais si c’est un règlement de compte, on y pourra rien. - Mais pourquoi? 53 - Parce que les gangs de rues, ici, on ne peut les contrôler. Malheureusement, c’est eux qui ont le pouvoir. - Alors soit, donnez-moi des nouvelles quand vous en aurez s’il vous plaît. - Pas de problèmes et vous, si vous trouvez quoi que ce soit, appelez-nous. - Ok. Pas de problème. » C’est à ce moment que les policiers quittèrent la maison. Ensuite, je pensais à tout ça et me disais que le petit Luc m’avait caché bien des affaires. Moi je suis sûre, par contre, de savoir qui a pu lui faire ça. Je connais quand même nos amis communs et un d’entre eux n’est pas quelqu’un que je porte dans mon cœur. C’est ce qui fait que je me suis rendue chez lui et j’ai sonné à sa porte. Quand il ouvrit, il avait l’air de se demander ce que je faisais là. Je lui demandai : - Qu'as-tu fait? - Moi, mais rien, répondit-il. - Je le sais que c’est toi qui a fait ça, je ne vois pas personne d’autre, en plus je suis sûre que tu l’as embobiné exprès, je le sais, je te connais depuis assez longtemps pour savoir que c’est ton genre de faire ça. - Oui, tu as raison, c’est moi qui ai tué Luc, il me devait beaucoup d’argent alors je me suis rendu chez lui et il n’a pas été clément avec moi, alors je l’ai saigné. Ç’en était trop pour moi, je ne pouvais plus me contrôler. À ce moment précis, j’aperçus un gros pot de fleurs sur la table d’entrée, je m’en emparai à la vitesse de l’éclair et de toute ma force, l’assommai avec. D’un seul coup sur le crâne, je l’avais tué, mais qu’avais-je fait? C’est à ce moment que sa femme arriva, elle cria de toutes ses forces et appela la police. Je savais que c’en était fini pour moi, j’allais finir mes jours en prison. Les policiers arrivèrent et m’embarquèrent pour aller en prison. Dire que tout cela avait commencé avec le fait que ma carrière était finie, maintenant c’est ma vie qui l’est. Par Claudine Labrecque Responsable de l’improvisation : Julie Larrivée Centre Louis-Jolliet 54