de l`Université libre de Bruxelles
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Université Libre de Bruxelles Faculté des Sciences – Sciences de la Terre et de l’Environnement Laboratoire d’Océanographie chimique et géochimie des eaux COMPOSITION, PROPRIETES ET COMPORTEMENT DES AEROSOLS ATMOSPHERIQUES, DES BROUILLARDS, DES ROSEES ET DES PLUIES EN REGION BRUXELLOISE Thèse présentée pour l’obtention du grade de Docteur en Sciences Sophie FALLY 2001 Remerciements Je tiens à remercier tout particulièrement mon directeur de thèse, le Professeur Roland Wollast, pour m’avoir ouverte toute grande la porte de “La recherche scientifique”, pour son infatigable enthousiasme scientifique, pour les discussions enrichissantes, les éclaircissements profitables et les conseils avisés, et enfin pour m’avoir soutenue jusqu’au bout afin de mener à bien ce travail. Je remercie de tout coeur le Professeur Réginald Colin pour sa patience illimitée et ses encouragements multiples et pour la confiance qu’il m’a témoignée dès notre rencontre. Un grand merci également à mes collègues actuels du Laboratoire de Chimie Physique Moléculaire, et en particulier à Pierre-François Coheur, Ann Carine Vandaele, Cathy Clerbaux et Michel Carleer, pour leur bienveillance à mon égard. Pour leur profonde sympathie et l’ambiance amicale qu’ils font régner au laboratoire, je tiens à remercier tous mes collègues du Laboratoire de Traitement des Eaux et Pollution. Merci plus particulièrement à Hugues Paucot, Lei Chou, Pierre Wollast, et Jean-Pierre Vanderborght pour les fructueuses discussions scientifiques et les idées lumineuses jaillissant de cerveaux en ébullition constante, à Didier Bajura pour avoir entièrement conçu et réalisé plusieurs appareils de collecte et pour avoir résolu avec le plus grand talent des problèmes techniques ardus, à Marie-Cécile Koob, Olivier Valet et Olivier Dufour pour leur précieuse aide au niveau des analyses des (trop!) nombreux échantillons, à Michèle Loijens pour sa bonne humeur et son “peps”, à Nicolas Canu pour sa disponibilité, à Edouard Ledent pour m’avoir aidée à affronter les analyses statistiques, à Geneviève Jamin pour avoir solutionné au quotidien les problèmes informatiques, aux mémorants Véronique Herzl, Kallid Mellas et Kalid El-Mansouri pour avoir apporté leur pierre à l’édifice. Toute ma reconnaissance va à tous ceux que j’ai rencontrés dans le cadre des recherches effectuées ainsi qu’au cours de mon voyage d’étude au NCAR (National Center for Atmospheric Research), et qui ont contribué techniquement, scientifiquement ou humainement à l’élaboration de ce travail. Je pense particulièrement aux collaborateurs de l’ensemble du projet Walter Hecq, Dimitri Leduc, Robert Lannoye, Pascal Dumortier, ainsi qu’à Annick Meurrens, Yves Lenelle, Alain Herbosch, Roland Souchez, et également à Guy Brasseur et Jean-François Müller. Je tiens à exprimer mon entière gratitude à l’ULB pour son aide financière à l’accomplissement de ce travail (bourse Mini-ARC). Finalement, le plus gigantesque des mercis à Patrick qui a su m’insuffler le courage, l’énergie, et la conviction (et les coups de pied au ...!) nécessaires pour concrétiser ce travail, qui a toujours été une source de confiance, d’optimisme et d’espoir, et qui a fameusement mis la main à la pâte en temps utile. Résumé La pollution atmosphérique en milieu urbain est un problème préoccupant car une fraction croissante de la population mondiale vit dans les villes. Les effets de la pollution se manifestent également sur la végétation urbaine et sur notre patrimoine architectural, de sorte que c’est la qualité de la vie de l’ensemble des habitants des métropoles de la planète qui est en jeu. Il est indispensable de connaître la composition des atmosphères urbaines et de comprendre les mécanismes qui régissent cette composition pour évaluer les conséquences de la pollution, définir les exigences de réduction des émissions et établir des scénarios des tendances futures. L’objectif du présent travail est de déterminer la composition chimique, les propriétés et le comportement des particules et des dépôts humides en Région bruxelloise. On a distingué les aérosols atmosphériques, les brouillards, les rosées (ou givres) récoltés à la fois sur les végétaux et sur un collecteur inerte, les pluies et les dépôts totaux (formés des pluies et des dépôts secs accumulés dans l’entonnoir de collecte en l’absence de pluie). Ce vaste objectif a été réalisé grâce à la collecte de nombreux échantillons sur une échelle de temps suffisante en différents endroits de la capitale, et à l’analyse de ces échantillons par des techniques variées et complémentaires (techniques classiques d’analyse d’échantillons liquides telles que spectrométrie d’absorption et d’émission atomique, chromatographie liquide, colorimétrie, ainsi que microscopie électronique et fluorescence des rayonsX). Trois collecteurs (pour le brouillard, la pluie et la rosée) ont été entièrement conçus et réalisés au laboratoire dans le cadre de ce travail. Les éléments suivants sont analysés: NO3, SO4, NH4 , Na, Mg, Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb. Afin de comprendre les causes de la variabilité spatio-temporelle des concentrations, l’influence de paramètres tels que la saison, la direction du vent, et le lieu de prélèvement a été examinée. De plus, dans le cas des pluies et des brouillards, l’étude de l’évolution des concentrations au cours d’un même épisode a permis d’investiguer les processus physico-chimiques qui contrôlent le dépôt humide. Elle a permis d’acquérir une meilleure connaissance des mécanismes d’incorporation des aérosols dans la phase aqueuse et du phénomène de lessivage de l’atmosphère. Tout au long de ce travail, les interactions entre la phase particulaire (aérosols) et les phases liquides (brouillards, rosées, pluies) ont été examinées. Une relation entre les concentrations en éléments dissous et le volume d’eau de l’échantillon a été établie dans le cas des pluies, des rosées et des brouillards. Cette relation traduit un effet de dilution et démontre l’importance du mécanisme de condensation-évaporation des gouttes d’eau. L’importance du phénomène de nucléation des sulfates, nitrates et chlorures d’ammonium constitutifs de la fraction fine de l’aérosol soluble a été démontrée. Ces sels d’ammonium sont formés secondairement par des réactions de conversion gaz-particules. L’abondance des ions ammonium, et l’importance de leur action de neutralisation de l’acidité, constituent une particularité de l'atmosphère bruxelloise. L'identification des sources de particules et d’éléments en relation avec leurs propriétés chimiques et granulométriques a été réalisée en utilisant divers outils statistiques (corrélations entre éléments, analyse factorielle) et géochimiques (rapports de concentration, facteurs d’enrichissement, granulométrie). Les apports d’origine marine, continentale, biologique et anthropique (trafic, incinération des déchets, processus de combustion) ont ainsi été clairement mis en évidence dans l’aérosol et le brouillard bruxellois. Errata - paragraphe 1.2 page II.9 et Tableau II.13: “Aérosols totaux”: comprendre “Aérosols non fractionnés”. L’appellation Aérosols totaux est utilisée par la suite pour indiquer que les phases soluble et insolubles ont été analysées conjointement. - page II.49: Corrections apportées au Tableau II.13: voir ci-joint. - page III.4: Au lieu de “Une distribution bimodale et un schéma ... a récemment été proposé ...” Lire “Une distribution bimodale et un schéma ... ont récemment été proposés ...”. - page III.17: Dans les trois légendes, supprimer “...différents (ou 2) auteurs. Extrait de” Lire “...selon (ou d’après) Brasseur et al. (1999)”. - page III.37: Corrections apportées au Tableau III.10: voir ci-joint. - pages III.40, III.78, IV.23 et IV.74: Légende des tableaux III.13, III.26, IV.7 et IV.25: Supprimer “et l’oxygène”. - page III.45: Au lieu de “Tableau III.15”, lire “Tableau III.14”. -page III.49: Supprimer le signe - devant 12, 312 et 88 dans le Tableau III.17. - page III.92: Ajouter en haut de la page: “Dans la Figure III.42, les contributions des différents cations aux sulfates et nitrates grossiers ont été calculées selon un schéma simplifié qui suppose que tous les ions H+ et NH4+ sont associés à SO4= et NO3-, et que Na+ et Mg2+ sont d’abord présents sous forme de sels marins (NaCl et MgCl2 ). Cette figure montre que:” - page IV.33 Légende du Tableau IV.12: Au lieu de “T = Métaux en traces (Al, Fe, Zn, Mn, Pb, Cu, Ni, Cd)” Lire “T = Al, Fe et métaux en traces (Zn, Mn, Pb, Cu, Ni, Cd)”. - pages IV.38 et IV.39 Figure IV.15: Se référer à la version en couleurs ajoutée sous forme de page libre. - page IV.51: Au lieu de “Tableau IV.2”, lire “Tableau IV.3”. - page IV.139: Ajouter “anthropique” tout en bas de la page. - Ajouter dans la Bibliographie: Batterman S. A., Dzubay T. G., Baumgardner R. E. (1988) Development of crustal profiles for receptor modeling, Atmos. Environ., vol 22, pp1821-1828. Bowen (1979) ibid. Van Borm et al., 1990b. Howes (1983) ibid. Van Borm et al., 1990b. Olmez I., Sheffield A. E., Gordon G. E., Houck J. E., Pritchett L. C., Cooper J. A., Dzubay T. G., Bennett R. L. (1988) Compositions of particles form selected sources in Philadelphia for receptor modeling applications, J. Amer. Air Pollut. Control Ass., vol 38, pp1392-1402. Type d'échant. Périodes de prélèvement (discontinues) ‘90 ‘91 ‘92 Type d'analyse¶ Nb. échant. prélevés ‘93 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 Aérosols fractionnés SG, PD1 Aérosols totaux AI, SG, XRF Brouillards 16 57 + 21 § PD1, PD2, AI, SG, MTT 51 Givres-Rosées PD1, PD2, AI, SG 40 Dépôts totaux PD1 400 Pluies PD1 735 Tableau II.13: Synthèse des prélèvements et des analyses. ¶: SG= Spectres Globaux en microscopie électronique (Na, Mg, Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Zn, Pb). AI= Analyses Individuelles en microscopie électronique. XRF= Fluorescence des Rayons-X (Na, Mg, Al, Si, P, S, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb). PD1= Phase Dissoute-éléments majeurs (NO3-, Cl-, SO4=, NH4+, Na+, K+, Ca++, Mg++). PD2= Phase Dissoute-Al, Fe, et métaux traces (Cr, Mn, Ni, Cu, Zn, Cd, Pb). MTT = Métaux Traces Totaux (= soluble + insoluble) #: 16 séries comportant chacune 9 fractions granulométriques. §: = 21 filtres donnés par l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (IHE). Essais de prélèvements (prototype). II.49 # Auteur Harrison & Pio, 1983 Harrison & Allen, 1990 Site Date Lancaster, NW 79-81 GB Colchester, East 08-11/86 GB 02-04/87 Type éch. Filtres Filter pack Filter pack Munger et al., 1990 Calif., bassin LA 11/8503/86 Filter pack Sharma et al., 1990 Pio et al., 1992 Dzubay et al., 1982 Houston, Texas 88-89 09/8903/90 03/8912/90 07/9105/92 09/80 Filtres Impacteur Tsitouridou et Samara, 1993 Ce travail Bombay W Portugal (Suburbain) Thessaloniki, Grèce Bruxelles Willison et al., 1989 Leeds, central North GB 08-09/ 83 Ludwig & Klemm, 1990 Bayreuth, N-E Bavière 01/87 Ce travail 07/9105/92 Tableau III.10: Bruxelles Filtres Impacteur: 0.4-10 µm Filtres1: < 2.5 µm > 2.5 µm Impacteur: < 2.5 µm 2.5-15 µm Impacteur2: < 1.35 µm > 1.35 µm Impacteur: < 2.1 µm > 2.1 µm Nb 65 Moy s 9 Moy s 16 Moy s 24 Moy Min Max Moy 13 Moy SO4 183 165 72 50 223 139 330 7 810 35 187 Cl 119 69 30 14 86 21 21 4 69 41 212 NO3 85 81 44 37 159 75 575 114 2033 18 38 NH4 240 229 138 99 327 189 851 150 1859 44 17 Na 80 56 6 4 Ca 27 33 Mg 18 14 13 14 49 20 187 42 100 14 5 56 63 65 48 Moy s 16 Moy s 9 Moy s 9 Moy s 203 140 94 66 350 29 23 4 66 55 51 28 32 28 89 54 4 4 29 4 287 219 168 109 240 22 <11 11 50 33 47 29 13 10 12 10 28 26 5 3 59 39 26 16 6 4 11 18 31 Moy 31 Moy 154 20 6 29 24 19 149 12 9 27 16 2 2 18 2 11 10 Moy 10 Moy 16 Moy s 16 Moy s 1166 57 72 45 31 27 23 10 23 14 29 20 77 17 64 46 26 18 938 18 150 103 17 14 74 8 14 9 32 25 30 2 4 2 2 1 62 33 4 3 22 16 21 8 2 1 8 7 44 5 159 45 351 Teneurs en éléments dissous dans les aérosols urbains (néq/m3) selon différents auteurs. 1. Echantillonneur dichotomique. 2. Somme des concentrations moyennes de plusieurs étages. III.37 K TABLE DES MATIERES CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE 1. POSITION DU PROBLÈME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.1 2. L’ÉCOSYSTÈME URBAIN ET SON MICROCLIMAT . . . . . . . . . . . . . . . I.2 3. INTÉRÊT, STRATÉGIE ET BUTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I.7 CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES 1. TECHNIQUES DE PRÉLÈVEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.1 1.1 Prélèvement des aérosols fractionnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.1 1.1.1 Principe de l'impaction inertielle 1.1.2 L'impacteur en cascade 1.1.3 Le diamètre de coupure 1.1.4 Les pertes de particules 1.1.5 Les prélèvements 1.2 Prélèvement des aérosols totaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.9 1.1.1 L'appareillage 1.1.2 Les prélèvements 1.3 Préparation des échantillons d'aérosols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.14 1.3.1 Pour la fluorescence des rayons-X 1.3.2 Pour la microscopie électronique 1.3.3 Pour l'analyse des éléments dissous 1.4 Prélèvement des brouillards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.14 1.4.1 Le collecteur 1.4.2 Les prélèvements 1.4.3 Préparation des échantillons 1.5 Prélèvement des rosées et des givres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.22 1.5.1 Introduction 1.5.2 Le collecteur 1.5.3 Les prélèvements 1.6 Prélèvement des pluies et des dépôts totaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . II.25 1.6.1 Le collecteur séquentiel 1.6.2 La mesure instantanée du pH 1.6.3 Performances et autocritique du collecteur 1.6.4 Les prélèvements 2. TECHNIQUES D'ANALYSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.35 2.1 Analyse des éléments dissous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.35 2.1.1 La chromatographie liquide 2.1.2 La colorimétrie 2.1.3 La spectrométrie d'absorption et d’émission atomique 2.2 Analyse des particules atmosphériques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.39 2.2.1 Introduction 2.2.2 La microscopie électronique 2.2.3 La fluorescence des rayons-X en dispersion de longueur d’onde 3. SYNTHÈSE DES PRÉLÈVEMENTS ET ANALYSES . . . . . . . . . . . . . . II.48 4. ANALYSES STATISTIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Détection des données aberrantes (outliers) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2.1 Principe 4.2.2 Définitions des différents paramètres et choix des limites 4.2.3 Résultats du test 4.3 Analyse factorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3.1 Principe 4.3.2 Le modèle 4.3.3 Les étapes 4.3.4 Les logiciels utilisés II.50 II.50 II.50 II.52 CHAPITRE III. L’AEROSOL ATMOSPHERIQUE 1. INTRODUCTION... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.1 2. L’ETAT DE L’ART . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.1 2.1 Définition et classement de l’aérosol atmosphérique . . . . . . . . . . III.1 2.2 Formation de l’aérosol atmosphérique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.4 2.3 La pollution atmosphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.7 2.3.1 Les sources globales a) Les sources particulaires naturelles b) Les sources gazeuses naturelles c) Les sources particulaires anthropiques d) Les sources gazeuses anthropiques 2.3.2 Les émissions globales a) Les émissions globales particulaires b) Les émissions globales gazeuses 2.3.3 Les concentrations globales et régionales 2.3.4 La pollution atmosphérique en Région bruxelloise a) Caractéristiques générales de la ville de Bruxelles b) Les émissions gazeuses en Région bruxelloise c) Les concentrations gazeuses en Région bruxelloise d) Les sources d’éléments en milieu urbain 2.4 Transformations physiques, élimination et temps de résidence. . III.27 3. L’AEROSOL SOLUBLE BRUXELLOIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1 Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Bilan ionique des espèces dissoutes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 Composition moyenne .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 Comparaison avec la littérature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. L’AÉROSOL TOTAL BRUXELLOIS.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38 4.1 Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38 4.2 Composition moyenne élémentaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38 III.31 III.31 III.31 III.33 III.36 4.3 4.4 Composition moyenne particulaire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.42 4.3.1 Distribution granulométrique des particules 4.3.2 Inventaire des particules 4.3.3 Abondances relatives des particules 4.3.4 Spécificité des sulfates Comparaison avec la littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.46 5. IMPORTANCE DES PHASES SOLUBLE ET INSOLUBLE. . . . . . . . . III.48 6. VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES COMPOSITIONS. . . . 6.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2 Influence de la saison.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.3 Influence de la pluviosité.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.4 Influence de la direction du vent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.5 Influence du lieu de prélèvement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.5.1 Trois sites urbains 6.5.2 L’aérosol “Indoor” 6.6 Influence de la hauteur de prélèvement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.7 Conclusions.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.50 III.50 III.54 III.55 III.57 III.58 III.63 III.63 7. IDENTIFICATION DES SOURCES DE PARTICULES ET D’ÉLÉMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.65 7.1 Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.65 7.2 Granulométrie des particules et facteurs d’enrichissement. . . . . . III.65 7.2.1 Définition et signification du facteur d'enrichissement 7.2.2 Choix de l'élément de référence 7.2.3 Choix du matériau de référence 7.2.4 Présentation des résultats a) Granulométrie et diamètre moyen pondéré b) Facteurs d’enrichissement c) Relation enrichissement par rapport au sol - granulométrie 7.2.5 Comparaison avec les données de la littérature 7.3 Les composantes marine et terrigène.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.77 7.3.1 L’aérosol marin 7.3.2 L’apport marin 7.3.3 Les chlorures du mode fin 7.3.4 L’apport terrigène 7.3.5 Contribution des sources marine et terrigène 7.4 Les sels d’ammonium et le processus de neutralisation des acides. III.88 7.5 Les sulfates et les nitrates grossiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.91 7.6 L’analyse factorielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.92 7.7 Synthèse par élément.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.95 8. CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.98 CHAPITRE IV. LA PHASE AQUEUSE: BROUILLARDS, ROSEES, PLUIES 1. INTRODUCTION.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.1 2. L’ETAT DE L’ART.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.1 Les noyaux de condensation et la formation des gouttes liquides.. 2.2 Le brouillard.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.3 La rosée et le givre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.4 Les pluies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.5 Processus physico-chimiques et propriétés des gouttes.. . . . . . . . . 2.6 Les dépôts acides humides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. LES BROUILLARDS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.9 3.1 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.9 3.2 Validité des résultats.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.9 3.3 Composition moyenne et comparaison avec la littérature.. . . . . . . IV.9 3.3.1 Généralités 3.3.2 Les ions majeurs 3.3.3 L’acidité 3.3.4 Les espèces métalliques 3.3.5 Le CEL ou Contenu en Eau Liquide 3.3.6 Comparaison avec les données de la littérature 3.4 La fraction insoluble: composition et corrélation entre éléments. IV.21 3.5 Variabilité spatio-temporelle des concentrations.. . . . . . . . . . . . . IV.26 3.5.1 Influence de paramètres météorologiques a) La direction du vent b) La saison 3.5.2 Influence du lieu de prélèvement 3.5.3 Etude de cas a) Le cas des échantillons BCA91- 89D et 91D b) Le cas de l’échantillon BWH92-25 c) Le cas de l’échantillon BWP92-67 3.5.4 Variabilité intra-épisode 3.6 Identification des sources d’éléments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.43 3.6.1 Elimination des observations atypiques 3.6.2 Les sels d’ammonium 3.6.3 L’influence marine et l’absorption d’HCl a) Influence marine b) Absorption d’HCl 3.6.4 Les métaux 3.6.5 L’analyse factorielle: étude des variables 3.6.6 Synthèse 3.7 Synthèse et conclusions.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.60 4. LES ROSEES ET LES GIVRES.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.64 4.1 Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.64 4.2 Validité des résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.64 IV.1 IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 IV.4 IV.6 4.3 Composition moyenne et comparaison avec la littérature. . . . . . IV.67 4.3.1 Les ions majeurs 4.3.2 L’acidité 4.3.3 Les métaux 4.3.4 La fraction insoluble 4.3.5 Comparaison avec les données de la littérature 4.4 Etude des sources d’éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.78 4.4.1 Les sels d’ammonium dans les rosées récoltées sur surface artificielle 4.4.2 L’influence marine dans les rosées récoltées sur surface artificielle 4.4.3 Les chlorures d’origine anthropique 4.4.4 Etude d’un cas: Prélèvements pendant un épisode de brouillard L’influence des végétaux sur la composition des rosées et givres Dépôts et flux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.89 Synthèse et conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.93 4.4.5 4.5 4.6. 5. LES DEPOTS TOTAUX ET LES PLUIES.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.96 5.1 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.96 5.2 Validité des résultats et préambule statistique . . . . . . . . . . . . . . . IV.96 5.2.1 Bilans ioniques 5.2.2 Distribution de fréquence et moyennes géométriques 5.3 Composition moyenne et comparaison avec les données de la littérature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.106 5.3.1 Généralités 5.3.2 Les ions majeurs 5.3.3 L’acidité 5.3.4 La pluviosité 5.3.5 Comparaison avec les données de la littérature 5.4 Variabilité temporelle des concentrations.. . . . . . . . . . . . . . . . . IV.123 5.4.1 Introduction 5.4.2 Influence des temps d’arrêt 5.4.3 Comportement des éléments au cours du temps 5.4.4 Lessivage dans et sous le nuage 5.4.5 Conclusions 5.5 Influence de l’aérosol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.148 5.6 Synthèse et conclusions.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV.149 CHAPITRE V. SYNTHESE ET CONCLUSIONS GENERALES 1. LES BUTS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.1 2. LES PRELEVEMENTS ET LES ANALYSES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.1 3. SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.3 3.1 Les aérosols.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.3 3.2 Les brouillards. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.4 3.3 Les sources des éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.4 3.4 Les rosées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.6 3.5 Les pluies et les dépôts totaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.7 3.6 L’effet de dilution. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.13 3.7 Les flux annuels d’éléments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V.13 4. PERSPECTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .V.16 BIBLIOGRAPHIE ANNEXE I: RESULTATS BRUTS: voir CD-rom Tableau AI.1: Impacteur en cascade: Concentrations en éléments dissous (néq./m3), pH et conductivité (µS/cm) dans la fraction grossière. Tableau AI.2: Impacteur en cascade: Concentrations en éléments dissous (néq./m3), pH et conductivité (µS/cm) dans la fraction fine. Tableau AI.3: Aérosols totaux: Résultats des spectres globaux effectués par microscopie électronique (en % en poids d’oxyde). Tableau AI.4: Aérosols totaux: Résultats des analyses individuelles (en % en nombre) et des comptages de particules (en particules/cm3) effectués par microscopie électronique. Tableau AI.5: Aérosols totaux fractionnés: Résultats des spectres globaux effectués par microscopie électronique (en % en poids d’oxyde). Tableau AI.6: Brouillards: Concentrations en éléments dissous (méq./l), pH, conductivité (µS/cm) et CEL (Contenu en Eau Liquide, en g/m3). Tableau AI.7: Brouillards: Concentrations en métaux (µmol/l). Partie supérieure: Analyse de la phase dissoute, Partie inférieure: Analyse totale (dissous + particulaire). Tableau AI.8: Brouillards: Résultats des analyses individuelles (en % en nombre) et des comptages de particules (en particules/ml de brouillard) effectuées par microscopie électronique. Tableau AI.9: Brouillards: Résultats des spectres globaux (en % en poids d’oxyde) effectués par microscopie électronique. Tableau AI.10:Rosées et givres: Concentrations en éléments dissous (méq./l), bilans ioniques, pH, et conductivité (µS/cm). Tableau AI.11:Rosées et givres: Concentrations en métaux dissous (µmol/l). Tableau AI.12:Rosées et givres: Résultats des spectres globaux (en % en poids d’oxyde) effectués par microscopie électronique. Tableau AI.13:Dépôt total (µéq./m2) via les rosées pour chaque espèce chimique analysée. Tableau AI.14:Flux d’éléments (µéq./m2.h) via les rosées. Tableau AI.15:Dépôts totaux: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Tableau AI.16:Pluies: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. ANNEXE II: INVENTAIRE DES PARTICULES Pour les Figures: voir CD-rom (visionneuse Power-Point) 1. SULFATES 1.1 Sulfate de calcium 1.2 Sulfate d'ammonium 1.3 Sulfate de sodium 1.4 Sulfate de potassium 1.5 Sulfates mixtes 1.6 Particule carbonée soufrée 2. SILICATES 2.1 Silicates 2.2 Alumino-silicates 2.3 Sphères alumino-silicatées 3. COMPOSÉS MÉTALLIQUES 4. AUTRES PARTICULES 4.1 Chlorure de sodium 4.2 Composés phosphorés 4.3 Carbonate de calcium 4.4 Composés carbonés L’entièreté de ce travail se trouve sur le CD-rom (format PDF) CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE 1. POSITION DU PROBLEME L'être humain modifie profondément l'environnement qui l'entoure. Les activités industrielles, la production et la consommation d'énergie, l'agriculture et l'élevage intensifs entraînent des perturbations importantes de la plupart des cycles biogéochimiques. Ainsi, l'atmosphère, qui représente un maillon essentiel de ces cycles (transport, transformation, dépôt des espèces chimiques), subit l'injection de quantités énormes de gaz et de poussières d'origine anthropique. A l'échelle globale, nous savons actuellement que l'augmentation régulière de la teneur en CO2 (- 0.4 % par an) est une conséquence directe de la consommation d'énergie fossile et en partie de la déforestation en région tropicale (Schlesinger, 1991). Un autre exemple bien connu est celui de la diminution de l'ozone stratosphérique et de l'existence d'un "trou d'ozone" au-dessus de l'Antarctique, causés par l'utilisation des chlorofluorocarbones (CFC) et autres composés halogénés (Warneck, 1988). D'après les mesures effectuées dans des carottes de glace (Charlson et al., 1992a), les concentrations en dioxyde de carbone, en méthane et en sulfates dans l'atmosphère ont augmenté respectivement de 50%, de plus de 65% et de 230% par rapport à l'ère pré-industrielle. Le problème de la pollution atmosphérique dans les villes est particulier puisqu'il s'agit d'un phénomène à une beaucoup plus petite échelle spatiale. Il est cependant préoccupant en raison de la dégradation de la qualité de l'air observée dans de nombreuses mégalopoles mondiales et du nombre important de personnes qui y vivent et qui par conséquent subissent cette pollution. Le regroupement, dans un espace restreint, des émissions anthropiques provenant de l'utilisation de combustibles fossiles, du trafic routier et des activités industrielles, couplé à des conditions météorologiques, géographiques et topographiques particulières (ensoleillement, pluviosité, inversion de température, vallée) sont la cause de niveaux de pollution en permanence élevés ou d'épisodes très aigus de courte durée. Mexico, Athènes, Londres, Los Angeles, Santiago du Chili, et plus récemment, certaines villes d'Europe de l'Est sont tristement célèbres à ce sujet (Woodin, 1989; Rojas et al., 1990; Commission of the European Communities, 1991; Commission of the European Communities, 1992). L'impact direct de cette pollution urbaine sur l'homme, sur les végétaux et sur notre patrimoine architectural ne fait plus aucun doute et les exemples sont nombreux. Citons les dommages aux monuments historiques célèbres à Venise, Athènes, Jerusalem ainsi qu'à de nombreuses églises et cathédrales en Angleterre, en France et en Belgique (Leysen et al., 1987a; Lipfert, 1989; Peleg et al., 1989; Smirnioudi & Siskos, 1992), la dégradation des matériaux constitutifs de bâtiments et statues tels que ciment, bronze, zinc (Graedel & Mc Gill, 1986), les lésions aux végétaux dues à l'ozone (Velissariou et al., 1992), les irritations pulmonaires et autres pathologies respiratoires observées chez l'homme lors d'expositions à des aérosols acides (Lioy & Waldman, 1989; Lippmann 1989; Lipfert et al., 1989; Spengler et al., 1990). Même si les niveaux critiques observés dans certains sites urbains ne sont pas atteints à Bruxelles, certains effets sont néanmoins perceptibles, tels que la dégradation des monuments historiques, comme en témoignent le noircissement important des façades et les incessants travaux de restauration mis en place. L'étude approfondie de l'atmosphère bruxelloise et des différentes retombées atmosphériques (solides et liquides) constitue évidement un étape indispensable à l'évaluation des conséquences de la pollution et des risques encourus. Les données sur la composition chimique sont également nécessaires I.1 pour appréhender les mécanismes réactionnels, déterminer les sources de pollution, définir les priorités en matière de réduction des émissions,... Un aspect peu étudié jusqu'il y a peu, dont l'impact sur l'environnement peut être important, est le brouillard. Ainsi, les accidents tragiques accompagnés de décès et de troubles respiratoires graves, survenu dans la vallée de la Meuse en 1930, à Donora (Pennsylvanie) en 1948, à Paris en 1951 et 1959, et à Londres en 1952, 1956, 1957 et 1962 se sont produits lors d'épisodes d'épais brouillards. Dans tous les cas, la présence d'acide sulfurique provenant de la solubilisation du SO2 gazeux a été fortement suspectée (Détrie, 1969; Lipfert, 1988). Beaucoup plus récemment, et grâce aux progrès technologiques, la faculté des brouillards à accumuler les polluants a été mise en évidence (Sigg et al., 1987) et des concentrations en sulfates et nitrates très élevées ainsi que des pH très acides ont été mesurés en Californie, en Suisse et en Italie (Waldman et al., 1982; Munger et al., 1983; Fuzzi et al., 1983; Jacob et al., 1985b; Johnson et al., 1987). De telles concentrations peuvent être très dommageables, tant à l'être humain, qu'aux végétaux et aux matériaux de construction, comme l'ont montré par exemple Hileman (1983), Hoffmann (1984), et Jacobson et al. (1990) . Outre les effets environnementaux locaux des aérosols et brouillards, leur étude présente d'autres intérêts majeurs. Leur influence s'exerce sur le climat (Fouquart & Isaka, 1992), sur le cycle hydrologique ainsi que sur les cycles biogéochimiques des éléments. La présence de particules favorise la croissance des nuages et conditionne la formation des précipitations, affectant ainsi leur quantité et leur distribution. Suite à leur incorporation dans la phase aqueuse, ces particules influencent également la composition des précipitations (Koutrakis, 1984). En plus de leur rôle sur le cycle des nuages, les aérosols et les brouillards agissent sur la diffusion et l'absorption du rayonnement solaire, créant ainsi une diminution de la visibilité (Dzubay et al., 1982). La balance radiative de la terre pourrait s'en trouver modifiée. Pour terminer, le transport atmosphérique des particules sur de longues distances peut occasionner un apport important de métaux lourds, de fer, de composés soufrés et azotés au milieu marin et en des endroits très éloignés de toute source de pollution (Chester, 1990; Galloway, 1990; Chester & Bradshaw, 1991; Van Malderen et al., 1992; Zhuang et al., 1992). 2. L'ECOSYSTEME URBAIN ET SON MICROCLIMAT L'écosystème urbain, de par sa dominance de l'être humain, possède des caractéristiques particulières qui le différencie des autres écosystèmes terrestres: remplacement -en grande partie- de l'énergie solaire et de l'eau par des importations d'énergie (électrique ou provenant de la combustion des combustibles fossiles) et d'eau de distribution, importation quasi totale des aliments pour l'homme et les animaux, production et exportation importante de déchets de tous types, dominance des substrats imperméables à l'eau (Duvigneaud & De Smet-Denayer, 1977). Une autre caractéristique fondamentale, qui nous intéresse plus particulièrement car elle conditionne la composition de l'atmosphère urbaine, est la présence d'un microclimat typique caractérisé principalement par un dôme thermique dont le sommet correspond au centre-ville (différence entre le centre et la périphérie de 1-2°C le jour et jusque 5-8°C la nuit). L'existence de ce dôme thermique s'explique par l'importance des dégagements de chaleur dûs au chauffage, à l'activité industrielle et à la circulation automobile et par la nature et l'orientation des surfaces (pans de murs, toits, rues). Les matériaux tels que le béton, la brique, l'asphalte ont en effet une meilleure conductivité thermique que le sol permettant ainsi l'accumulation de plus d'énergie solaire en moins de temps. D'autre part, l'imperméabilité des surfaces provoque le ruissellement des précipitations, rendant ainsi disponible une quantité de chaleur qui aurait normalement été utilisée pour évaporer cette eau (Duvigneaud, 1980). I.2 La colonne d'air chaud qui s'élève au-dessus de la ville est fortement enrichie en polluants divers, de sorte qu'un dôme de poussières ("dust dome") dû aux particules qui restent en suspension est associé à cet îlot thermique. Le dôme de poussières diminue l'insolation, réduit la visibilité et fournit les noyaux de condensation servant à la formation du brouillard et du smog. Les différences climatiques entre la ville et le milieu rural avoisinant, qui se marquent au niveau thermique, mais également aux niveaux hydrique (modification du cycle de l'eau) et dynamique (modification du régime des vents) (Augustin, 1978) aboutissent ainsi à la situation suivante dans les villes (White et al, 1984): ‚ calme atmosphérique et brouillard plus fréquents ‚ précipitations plus abondantes ‚ humidité relative inférieure ‚ température minimale et moyenne (moyennes mensuelles) plus élevées ‚ amplitude des variations saisonnières de température plus faible (les moyennes mensuelles des températures maximales sont plus élevées en hiver et plus faibles en été car le dôme de poussières freine l'énergie émise mais également réfléchit et diminue la pénétration de l'énergie solaire) ‚ nombre de jours sans gelées plus grand (Denayer et al., 1978; Duvigneaud, 1980). Les interactions microclimat-pollution-brouillard dépendent de la stabilité atmosphérique et de l’existence d’une couche d'inversion de température. Par suite du dégagement de chaleur lors de l’expansion adiabatique de l’air, la température de l’air au sein de la troposphère décroît avec l'altitude. Dans une parcelle d'air sec, le taux de refroidissement (ou gradient adiabatique sec) vaut ~10°C/km. Dans l'atmosphère, les conditions de répartition des températures sont rarement celles de l'adiabatisme, à cause du rayonnement du sol et des vents. La décroissance de température avec l'altitude pour une masse d'air donnée peut être inférieure ou supérieure au gradient adiabatique sec, ce qui nous amène à définir 3 types de stabilité: indifférence, stabilité, instabilité (Figure I.1). Ainsi, lorsque la décroissance de température est supérieure au gradient adiabatique sec (sur-adiabatisme), l'atmosphère est instable, c'est-à-dire que toute parcelle d'air amorçant un mouvement ascendant se refroidit adiabatiquement et restera plus chaude, donc moins dense, que l'atmosphère environnante; elle aura donc tendance à poursuivre son mouvement dans la même direction. Le raisonnement est évidemment le même pour une parcelle d'air qui entame un mouvement descendant. Inversement, un gradient vertical de température inférieur au gradient adiabatique sec (sous-adiabatisme) mène à une atmosphère stable et une parcelle d'air qui se déplace vers le haut (ou vers le bas) reviendra à son point initial puisqu'elle se refroidit (ou se réchauffe) plus vite que son environnement. Enfin, l'atmosphère est indifférente lorsque les conditions d'adiabatisme sont réalisées (Détrie, 1969; Seinfeld, 1986). On conçoit ainsi aisément que les conditions de stabilité sont nettement plus défavorables à la diffusion des polluants. La stabilité d'une couche atmosphérique peut être renforcée par l'existence d'une inversion de température (Figure I.1). Ce phénomène se produit en situation anticyclonique hivernale, par nuit claire et vent faible. Après le coucher du soleil, le sol se refroidit rapidement et aboutit au refroidissement de la couche d'air en contact avec lui (le flux radiatif de cette couche d'air devient négatif puisque celle-ci rayonne beaucoup plus de chaleur qu'elle n'en reçoit du sol). Cette couche d'air devient alors plus froide que la couche d'air se trouvant juste au-dessus et elles ne se mélangent pas car la conduction et la convection sont négligeables (Boreux, 1993). On obtient donc un profil de température qui va en augmentant avec l'altitude, à partir du sol. Dès le lever du soleil, le sol s'échauffe plus rapidement que l'air, provoquant un brassage convectif qui va égaliser les températures et briser l'inversion. I.3 Figure I.1: Profils verticaux de température d'une atmosphère instable (A), stable (B) et très stable (C). La Figure I.2 nous montre comment la stabilité de l'atmosphère influence la diffusion des polluants. Dans le cas d'une atmosphère indifférente, le panache de fumée à la sortie de la cheminée est conique; la concentration en polluants est la même dans toutes les directions et décroît régulièrement quand on s'éloigne de l'axe du cône (Figure I.2.a). Dans le cas d'une atmosphère instable, le panache est tourmenté et les polluants ont une tendance ascensionnelle marquée. Si le gradient est fortement suradiabatique, il se produit un phénomène de looping (Figure I.2.b). Dans ces 2 cas (indifférence et instabilité), la dispersion des polluants est bonne. Par contre, une atmosphère stable empêche ou ralentit la diffusion verticale des polluants; le panache est alors étroit et allongé horizontalement dans la direction du vent (Figure I.2.c). Dans le cas d'une inversion de température, lorsque celle-ci débute au sol et dépasse le niveau des rejets, les polluants sont piégés dans la couche d'inversion (Figure I.2.d) tandis que quand l'inversion est présente en altitude (quelques centaines de mètres) et que la couche inférieure est instable, il se produit un phénomène d'enfumage (Figure I.2.e). Dans les deux cas d’inversion, la pollution à proximité du sol est élevée. En résumé, l'émission de polluants dans de l'air stable favorise l'accumulation des polluants et peut mener à des épisodes de pollution intenses, surtout lorsque la stabilité est renforcée par une inversion thermique. C'est en hiver que la situation peut devenir la plus critique. L'inversion peut en effet durer plusieurs jours car le refroidissement nocturne est très intense et l'insolation insuffisante (Boreux, 1989-1990). Or, c'est également en période hivernale que les émissions de polluants dues au chauffage sont maximales. I.4 a. b. c. d. e. Figure I.2: Allure des panaches de cheminées en fonction de la stratification verticale de la température (ligne continue). En pointillé: gradient adiabatique sec. Extraite de Détrie, 1969. I.5 Un autre facteur aggravant est la présence de brouillard, qui induit un effet identique: diminution de l'insolation et prolongement de l'inversion. Or, la formation du brouillard est favorisée d'une part par la présence d'un dôme de pollution (en fournissant des noyaux de condensation) et d'autre part par l'existence d'une inversion thermique, elle aussi plus fréquente en hiver (la couche d'air proche du sol se refroidit suffisamment pour atteindre une température inférieure au point de rosée et permettre la condensation). Il existe donc plusieurs mécanismes de rétroaction tels que inversion-brouillard-inversion et pollution-brouillard-pollution. Cette situation complexe peut être schématisée comme suit: Ø La présence d'un dôme de pollution prolonge l'inversion. Ù L'inversion augmente la stabilité de l'air et favorise l'accumulation des polluants. Ú L'inversion provoque la formation du brouillard. Û Le brouillard prolonge l'inversion. Ü La présence de polluants favorise la formation du brouillard. Ý Le brouillard accumule les polluants. Les brouillards sont chimiquement très réactifs et les mécanismes d'incorporation des polluants gazeux et particulaires sont très efficaces (Stumm et al., 1987; Millet et al., 1993 ). De telles situations de calme prolongé avec inversion de température et vent faible se rencontrent fréquemment en milieu urbain, en particulier dans des villes comme Londres, Los Angeles, Mexico city (Charlson, 1992). I.6 3. INTERET, STRATEGIE ET BUT Le présent travail est le résultat de quatre années de recherche dans le cadre d'un projet de collaboration interfacultaire entre quatre équipes, intitulé "Aérosols et brouillards acides". Notre tâche consistait à caractériser la composition chimique et les propriétés des aérosols et brouillards acides. Les travaux des trois autres équipes ont permis de couvrir les aspects suivants: < Evaluation des impacts des aérosols et brouillards acides sur le système respiratoire humain selon une triple approche: épidémiologique, clinique (exposition contrôlée), in vitro (cultures de cellules), effectuée par le service de Pneumologie de l'Hôpital Erasme. < Etude des effets et du mode d'action des polluants sur les végétaux et établissement d'une méthode de diagnostic précoce, réalisés par le laboratoire de Physiologie végétale. < Estimation des coûts dûs à la dégradation des bâtiments et détermination de la responsabilité des secteurs économiques, exécutées par le Centre d'Etudes Economiques et Sociales de l'Environnement (CEESE). Il nous est rapidement apparu que l'échantillonnage des aérosols et des brouillards seuls serait insuffisant pour couvrir la problématique envisagée et qu'il était indispensable de prendre en compte d'autres hydrométéores tels que la pluie, le givre et la rosée. En effet, ces phénomènes contrôlent la composition de l'atmosphère en éliminant de celle-ci des gaz et des particules via les mécanismes d'incorporation et de dissolution. D'autre part, le dépôt et le rôle de ces hydrométéores sur les végétaux et les bâtiments en faisaient un complément indispensable s'intégrant parfaitement dans les travaux des autres équipes. Nous avons ainsi abordé différents aspects tant de la chimie aqueuse (brouillard, pluie, rosée) que particulaire (aérosols) tels que les mécanismes de dépôt, les processus de dissolution, les variations temporelles... Les spécialistes de ces différentes matières décèleront peut-être des lacunes ou des manques inhérents à toute approche pluridisciplinaire mais qui a le mérite d'en faire un travail varié et original. Soulignons que les données sur le brouillard et surtout sur la rosée sont peu fréquentes dans la littérature en partie à cause des difficultés de collecte et d'analyse (petits volumes). D'autre part, mis à part les analyses de pluie moyenne et de métaux lourds dans les aérosols effectuées par l'IHE (Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie), ce genre de données était inexistant pour Bruxelles. Les aérosols et les dépôts humides sont intimement liés puisque les particules de l'aérosol servent de noyaux de nucléation indispensables à la formation des gouttelettes de brouillard, de pluie, de neige. La composition des dépôts humides reflète donc la composition des particules sur lesquelles l'eau s'est condensée. Cependant, l'incorporation des particules et des gaz dans la phase aqueuse, et donc les concentrations des dépôts humides dépendent fortement de la solubilité de ces particules et de ces gaz (Berner & Berner, 1987; Stumm et al., 1987; Jaffrezo & Colin, 1988; Colin et al., 1990). C'est également la solubilité des dépôts secs précédemment déposés sur les surfaces végétales et la solubilité de l'aérosol présent à l'interface eau-air qui conditionnent la composition de la rosée et du givre (Wisniewski, 1982; Mulawa et al., 1986). Après leur chute, les dépôts humides peuvent également dissoudre des composés antérieurement déposés par voie sèche sur les sols, les végétaux, les bâtiments. Enfin, c'est sous forme dissoute que les nutriments sont incorporés dans les chaînes alimentaires et deviennent biologiquement disponibles; c'est également sous forme dissoute que certains métaux tels que le plomb, le chrome, le manganèse, l'aluminium sont toxiques vis-à-vis des organismes vivants (Losno et al., 1993). Pour ces multiples raisons, nous avons privilégié l'étude des composés présents sous forme soluble dans les dépôts humides et les aérosols, et nous avons accordé une importance majeure à la compréhension des processus de dissolution. I.7 La première partie de ce travail (chapitre II) présente les techniques de collecte et d'analyses des échantillons. Ceci a en effet constitué une étape importante dans la mesure où il a fallu concevoir, construire et mettre au point différents types de collecteurs pour la pluie, le brouillard, la rosée. Il a également fallu adapter ou développer des techniques analytiques en fonction des caractéristiques des échantillons et des buts recherchés. Nous aborderons ensuite la discussion des résultats pour chaque type d'échantillon récolté, en commençant par les aérosols atmosphériques, puis les précipitations humides: brouillards, rosées, pluies et dépôts totaux. Le chapitre III, consacré aux aérosols atmosphériques, expose d’abord quelques généralités sur les aérosols: leur mode de formation, leurs sources globales et régionales, leur mode d’élimination de l’atmosphère. Il aborde ensuite la composition de l’aérosol bruxellois soluble et total (soluble + insoluble), et l’importance des phases soluble et insoluble. Les causes de variabilité spatio-temporelle de la composition de l’aérosol sont ensuite étudiées avant de discuter des sources de particules et d’éléments. Ce chapitre est clôturé par des conclusions partielles. Le chapitre IV est consacré à la phase aqueuse est se scinde en 4 parties: 1) introduction et généralités sur la formation des gouttes liquides, 2 ) les brouillards, 3) les rosées et les givres, 4) les pluies et les dépôts totaux. La présentation des résultats suit un canevas identique à celui des aérosols, à savoir: - composition moyenne et comparaison avec les données de la littérature; - causes de la variabilité spatio-temporelle; - origine et sources des éléments; - conclusions partielles. Cependant, certains aspects sont plus ou moins développés, en fonction de la spécificité de chaque type d’échantillon. En particulier, la variabilité spatio-temporelle des rosées et givres est peu discutée. Dans les pluies et dépôts totaux, l’accent est mis sur l’interprétation des variations temporelles (échantillonnages séquentiels), tandis que l’identification des sources d’éléments n’est pas considérée. Pour terminer (chapitre V), les conclusions générales présentent un résumé des buts du travail et des prélèvements et analyses effectués, puis une synthèse des principaux résultats en mettant l’accent sur les différences et similitudes entre les différentes retombées atmosphériques et les aérosols, avant de terminer par les perspectives. I.8 CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES 1. TECHNIQUES DE PRELEVEMENT 1.1 Prélèvement des aérosols fractionnés 1.1.1 Principe de l'impaction inertielle L'impaction inertielle est due au fait que la capacité des particules en suspension dans un gaz porteur en accélération à suivre le mouvement de ce gaz dépend de leur inertie (Friedlander, 1977). Cette notion est illustrée dans la figure II.1. Ainsi, quand un jet d'air, de vitesse et de viscosité dynamique connues, chargé en particules sphériques de diamètre variable et de densité connue, est dirigé perpendiculairement à une surface plane, les particules possédant une inertie suffisante vont s'extraire des lignes de courant et suivre une trajectoire les amenant à s'impacter sur la surface. Les particules dont l'inertie est trop faible sont soumises aux forces de viscosité et entraînées par le flux d'air de manière à éviter la surface d'impaction. Figure II.1: Principe de l'impaction inertielle. Extraite de Andersen (1985). 1.1.2 L'impacteur en cascade L'appareil utilisé est un impacteur en cascade multi-étages multi-orifices, de type Andersen. Il fonctionne selon le principe de l'impaction inertielle et permet de fractionner les particules atmosphériques en fonction de leur taille aérodynamique. Le diamètre aérodynamique Dae est une fonction du diamètre réel, mais tient compte, en plus, de la forme et de la densité des particules. Il est en effet définit comme le diamètre d'une sphère de densité unitaire qui se comporterait dans l'impacteur de la même manière que la particule collectée, de forme et de densité arbitraire (Friedlander, 1977). Par exemple, 2 particules, de 7 et 10 µm de diamètre et de densité égale à 4.1 et 2.0 g/cm3 respectivement, ont le même Dae car elles sont aérodynamiquement identiques. Ce paramètre est utilisé car il est souvent plus important de connaître les caractéristiques aérodynamiques des particules plutôt II.1 que leur taille réelle, comme par exemple dans le cas du comportement des particules dans l'ait ambiant ou de la pénétrabilité des particules dans le système respiratoire humain. L'impacteur, schématisé à la figure II.2, est composé de 8 étages, chacun constitué d'une plaque comportant de nombreux orifices et d'une surface d'impaction. L'air ambiant, qui pénètre par le cône d'entrée, traverse les orifices du premier étage et les particules ayant une inertie suffisante se déposent sur la surface d'impaction (recouverte d'un filtre membrane ou d'un autre substrat). Les particules plus petites suivent les lignes de courant et atteignent l'étage suivant, comme le montre la figure II.3. Les trous des étages successifs étant de plus en plus petits, la vitesse du gaz et l'inertie des particules sont de plus en plus grands, et les particules collectées à chaque étage ont un diamètre aérodynamique de plus en plus petit. Le dernier étage (étage F), composé uniquement d'une surface d'impaction, récolte toutes les particules qui n'ont pas été impactées sur les étages précédents. L'impacteur d'Andersen permet ainsi l'échantillonnage des particules en 9 fractions granulométriques, comme indiqué dans le tableau II.1. Une des particularités de cet impacteur est que le classement des particules par gamme de taille sur chaque étage simule la pénétration des particules dans le système respiratoire humain, comme le montre la figure II.4. Figure II.2: Dispositif de collecte des aérosols fractionnés: l'impacteur d'Andersen et sa pompe électrique. Extraite de Andersen (1985). II.2 Figure II.3: Schéma interne de l'impacteur en cascade, montrant les trajectoires des particules de différentes tailles. Etage Gamme de taille D50 fabricant 0 1 2 3 4 5 6 7 F 9.0 - 10.0 5.8 - 9.0 4.7 - 5.8 3.3 - 4.7 2.1 - 3.3 1.1 - 2.1 0.7 - 1.1 0.4 - 0.7 0.0 - 0.4 9 5.8 4.7 3.3 2.1 1.1 0.7 0.4 0 D50 expérimentaux Mitchell et al., 1988 Vaughan, 1989 9 8.8 9.8 5.8 5.6 6 5 5 5.7 3.8 3.6 3.1 2 2 2.06 1 0.9 0.64 0.6 0.44 Tableau II.1: La gamme de taille et les diamètres aérodynamiques de coupure (Dae 50) des différents étages de l'impacteur en cascade. II.3 Figure II.4: Relation entre la taille des particules collectées sur chaque étage de l’impacteur en cascade et leur niveau de pénétration dans le système respiratoire. 1.1.3 Le diamètre de coupure Idéalement, chaque étage de l'impacteur devrait collecter toutes les particules plus grosses qu'un certain Dae et aucune des particules de diamètre inférieur, ce diamètre est appelé point de coupure (figure II.5a). En pratique, chaque étage est défini par une courbe d'efficience de collecte donnant la probabilité d'impaction en fonction du Dae (voir figure II.5b). On utilise alors comme point de coupure le Dae correspondant à une efficience de collecte de 50%, appelé Dae 50 ou plus simplement D50 . Les courbes d'efficience de collecte peuvent être calculées théoriquement (Marple et Liu, 1974) à l'aide de la formule de base suivante (Friedlander, 1977; Harris, 1977): D ' où 18 ø µ Dj (1) C ñj Vj D = Diamètre de la particule sur un étage donné Ø = Nombre de Stokes µ = Viscosité du gaz Dj = Diamètre des trous pour un étage donné C = Facteur de correction de Cunningham ñj = Densité de la particule Vj = Vitesse du gaz à travers les orifices. Une calibration à l'aide de sphères de polystyrène de diamètre connu permet d'obtenir les valeurs expérimentales des diamètres de coupure (Calvert et al., 1976) et d'ajuster les prédictions théoriques II.4 en fonction des performances réelles de l'impacteur. En effet, Vaughan (1989) et Harris (1977) ont montré qu'il existe des écarts au comportement théorique, qui dépendent de paramètres tels que: le rapport entre la longueur d'un orifice et son diamètre (T/W dans la figure II.3), le rapport entre la distance de la sortie d'un orifice à la plaque d'impaction et le diamètre de l'orifice (S/W dans la figure II.3), le nombre de Reynolds. Cependant, plusieurs études ont montré qu'il existe un bon accord entre les valeurs calculées et celles déterminées expérimentalement (Marple et Liu, 1974; Marple et Willeke, 1976). Le tableau II.1 reprend les valeurs des D50 qui nous ont été fournies par le fabricant (Andersen, 1985). Celles-ci sont très proches des valeurs expérimentales proposées par Mitchell et al. (1978), mais diffèrent plus fortement des valeurs mesurées par Vaughan (1989), en particulier pour l'étage 2. Notons que dans le cas de l'impacteur d'Andersen, le chevauchement des tailles particulaires entre les étages -chevauchement inhérent à tout impacteur en cascade- est minimisé, et la gamme de taille des diamètres est étroite, et ceci grâce au fait que les orifices des plaques sont nombreux, petits et ronds (Ranz et Wong, 1952). 1.1.4 Les pertes de particules La distribution de taille des particules peut être modifiée par des problèmes de pertes de particules pendant l'échantillonnage. Ces pertes sont de 3 ordres (Marple & Willeke, 1976; Andersen, 1985; Newton et al., 1990; Gomes et al., 1990): ‚ Pertes à l'entrée de l'impacteur: Celles-ci sont minimisées par une forme adéquate du cône d'entrée et sont de toute façon négligeables dans de l'air calme. ‚ Pertes sur les parois entre les étages: Aucune théorie ne permet de prédire ces pertes, qui doivent donc être déterminées expérimentalement. Certaines études expérimentales ont ainsi montré qu'elles dépendent de la taille des particules et qu'elles sont en général de l'ordre de 5-10% au total, mais qu'elles n'affectent pas les valeurs des diamètres de coupure. Cependant, l'impacteur utilisé, de type Mark II, a été amélioré par rapport au modèle précédent (type Mark I) de manière à minimiser ce phénomène. Les 2 premiers étages comportent un nombre plus faible d'orifices de plus grande taille et ceux-ci sont disposés radialement plutôt que circulairement de façon à diminuer la turbulence. ‚ Réentraînement des particules (bounce-off et blow-off): Les étages de l'impacteur étant conçu de manière à limiter la turbulence du flux gazeux, les problèmes de réentraînement des particules sont limités, à condition évidemment de ne pas surcharger les plaques d'impaction en prélevant pendant des temps trop longs (la limite supérieure est d'environ 10mg de matière particulaire sur chaque étage). Plusieurs auteurs conseillent toutefois d'appliquer une couche adhésive (graisse) sur les surfaces d'impaction. Mais l'emploi de cette graisse n'est en général pas compatible avec une analyse chimique des échantillons (blancs trop élevés, interférence de la couche de graisse avec les techniques analytiques). Enfin, certains auteurs préconisent l'utilisation de filtres en fibre (de verre ou de cellulose) mais ce type de filtre ne convient pas pour les analyses que nous voulons effectuer (microscopie, fluorescence des rayons-X, analyse de la fraction dissoute) car les particules pénètrent dans l'épaisseur du filtre. II.5 1.1.5 Les prélèvements Seize séries d'échantillons ont été prélevés entre juillet 1991 et mai 1992 sur le campus de la Plaine de l'Université Libre de Bruxelles, dans des conditions météorologiques variables. L'accès aux toits nous ayant été interdit, les 7 premiers prélèvements ont été effectués sur l'appui de fenêtre d'un laboratoire situé au 3ème niveau du bâtiment. Pour les prélèvements suivants, nous avons pu bénéficier de l'accès à une terrasse située au niveau 2 du même bâtiment, ce qui nous a permis d'éloigner l'impacteur des murs du bâtiment (jusqu'à une distance d'environ 5m). Les temps d'échantillonnage sont au minimum de 24 heures, afin de collecter des quantités suffisantes de particules sur chaque étage; ces temps varient entre 29 et 97 heures. L'ensemble des ces informations est repris dans le tableau II.2. Les aérosols ont été collectés sur des filtres membrane de 87mm de diamètre et de porosité égale à 0.8µm (une porosité inférieure n'existe pas pour des filtres d'une telle superficie), posés sur les plaques d'impaction en acier inoxydable. Pour pouvoir effectuer sur les mêmes échantillons l'analyse des éléments dissous et l'analyse des éléments totaux en microscopie électronique, un 2ème filtre de 25mm de diamètre et de 0.45µm de porosité a été placé dans certains cas (Séries K, M, P et Q) audessus du filtre de 87mm de diamètre. L'échantillonnage est donc supposé homogène pour un étage donné et les résultats analytiques ont été ramenés à la surface totale d'impaction. II.6 a. b. c. Figure II.5: Courbes d'efficience de collecte idéale (a), théorique (b) et fournies par le fabricant (c), en fonction du diamètre aérodynamique. II.7 Série Date Temps Vol. Conditions météorologiques (HH:MM) (m3) Vent dominant Jours de pluie A 22-07 au 24-07-1991 47:00 78.9 SSE 24-07 B 27-07 au 29-07-1991 47:30 79.9 SSE C 30-07 au 01-08-1991 53:20 896 SE D 02-08 au 06-08-1991 95:45 155.8 WSW E 06-08 au 08-08-1991 45:00 75.4 NNW F 12-09 au 13-09-1991 29:30 49.4 E G 15-10 au 18-10-1991 70:00 1179 SW H 22-10 au 25-10-1991 63:30 1067 WSW J 26-12 au 30-12-1991 96:30 162.1 W K 10-01 au 13-01-1992 75:15 126.4 NE L 31-01 au 03-02-1992 69:45 117.1 NE 03-02 M 14-02 au 17-02-1992 72:00 121 NW 14-02 et 15-02 N 24-02 au 28-02-1992 97:00 162.8 SSW O 03-03 au 05-03-1992 54:15 91.2 SSW P 05-05 au 07-05-1992 46:45 78.6 W Q 12-05 au 14-05-1992 53:00 89.3 S 30-07 07-08 et 08-08 Tous 26-12 Tableau II.2: Caractéristiques générales des séries d'échantillons prélevés à l'aide de l'impacteur d'Andersen. II.8 1.2 Prélèvement des aérosols totaux 1.2.1 L'appareillage La collecte des aérosols totaux se fait par pompage de l'air ambiant sur un filtre approprié (filtre membrane en ester de cellulose, de 47mm de diamètre et de 0.45µm de porosité). Le dispositif expérimental comprend un porte-filtre orienté vers le bas dans lequel on place le filtre prépesé, un compteur de gaz qui mesure le nombre de m3 échantillonnés, et une pompe électrique (type pompe à membrane) dont le débit est de 1.2 m3/h. Nous avons opté pour l'utilisation de filtres membrane en esters de cellulose de 47mm de diamètre en raison de leur propreté, de leur coût faible, de l'aspect lisse de leur surface, et de la régularité de la taille des pores. Ces 2 dernières caractéristiques permettent le dépôt des particules quasi uniquement à la surface du filtre, contrairement aux filtres en fibre par exemple (Maenhaut, 1989). Les filtres en polycarbonate possèdent une régularité des pores encore meilleure que les filtres membrane mais ils présentent d'autres inconvénients: manipulation délicate, pesée difficile (fragilité, électricité statique), coût élevé. Les filtres choisis ont un diamètre de pores égal à 0.45µm. Cette porosité est la plus communément utilisée (Demuynck & Dams, 1981; Van Borm et al., 1989; Thiessen & Lenelle, 1990; Dams, 1992) et résulte d'un compromis entre la volonté de collecter les particules de toutes tailles et l'augmentation de la perte de charge quand la porosité diminue. 1.2.2 Les prélèvements Cinquante-sept échantillons ont été prélevés entre décembre 1990 et septembre 1991. Nous avons choisi de diversifier les lieux de prélèvement dans le but de caractériser l'aérosol bruxellois de manière la plus complète possible et d'obtenir des informations sur la variabilité spatiale et temporelle de la composition des aérosols. Les différents lieux de prélèvements correspondent aux zones suivantes (figure II.6): ‚ Zone fortement urbanisée: (1) Centre-ville, (2) Petite ceinture (trafic routier important, (3) Campus de la Plaine de l'ULB, (4) Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie IHE (côté jardin ou côté rue de l'institut). ‚ Zone industrielle: (5) Vilvorde (proximité de l'incinérateur de déchets ménagers). ‚ Périphérie à caractère résidentiel: (6) Hôpital Erasme. Des prélèvements en parallèle à l'intérieur et à l'extérieur des locaux ont également été effectués, étant donné le caractère pluridisciplinaire de notre étude (collaboration avec le service de Pneumologie de l'Hôpital Erasme). Ceux-ci se justifient par le fait que l'homme passe la majorité de son temps à l'intérieur des bâtiments (Brauer et al., 1990). En outre, une série d'échantillons d'aérosols urbains nous a été donnée par l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (I.H.E). Leur technique de prélèvement est exactement la même que la nôtre; la durée du prélèvement est de 24 heures (de 00:00 à 24:00 heures GMT). II.9 Enfin, 13 échantillons ont été prélevés en milieu marin (océan Atlantique et mer du Nord) dans le but d'effectuer des comparaisons entre les aérosols marins et urbains, en terme de composition et de chimie. Après la collecte, les filtres sont séchés dans un dessicateur puis pesés et analysés soit par microscopie électronique, soit par fluorescence des rayons-X. La liste des filtres analysés, les conditions de prélèvement et le type d'analyse effectué sont repris dans le tableau II.3. Figure II.6: Lieux de prélèvements des aérosols totaux en région bruxelloise. II.10 NE Date ¶ Temps Vol. Lieu HH:MM (m3) # Anal. § Météo. et Remarques * FR19 12-12-90 24:20 3 AI+SG Courants maritimes polaires, pluie et/ou neige, vent mod. W6N. FR21 14-12-90 72:00 3 AI+SG Continental, sec, vent faible N-NE, D=2 le 16-12. FV9130 15-01-91 24:00 3 SG Continental, "aérosols", vent mod. ENE. FV9131 31-01-91 06:25 3 SG Continental, gris, brumeux, vent FV9132 31-01-91 15:00 3 SG faible ESE-SSE, D=2. FV9133 06-02-91 16:00 3 SG Continental,froid,neige,vent mod. NNE-ENE. FV9120 30-07-91 02:00 1.7 5 AI+SG Ensoleillé,vent faible à mod. SE. FV9121 30-07-91 01:00 0.8 5 AI+SG Orageux,vent faible à mod. NW. FV9122 30-07-91 01:00 0.8 5 AI FM13 30-07-91 24:20 16.4 5 XRF FV9123 31-07-91 01:30 1.2 2 AI FV9124 31-07-91 02:00 1.7 2 AI FV9125 01-08-91 01:55 1.6 2 FM14 31-07-91 25:10 17.0 2 XRF FV9126 01-08-91 02:00 1.7 4/J AI Maritime, vent faible dir. variée. FV9127 01-08-91 03:00 2.5 4/J AI Maritime, vent faible W. FV9128 02-08-91 03:00 2.5 4/J AI Maritime, vent faible à mod. S-SW. FM15 01-08-91 23:55 16.5 4/J XRF FRLabo -01-91 01:00 6/I AI+SG FI9101 03-07-91 01:10 0.8 1/I AI FI9102 03-07-91 01:10 1.0 1 AI FI9103 03-07-91 01:24 0.9 6/I AI FI9104 03-07-91 01:24 1.1 6 AI FI9105 03-07-91 01:00 0.8 6/I AI FI9106 03-07-91 01:00 0.6 6/I AI FM1 12-07-91 24:18 17.9 3/I XRF Pluie intermittente, vent modéré FM2 12-07-91 24:18 23.0 3 XRF WSW-SSW. FM3 13-07-91 48:20 35.5 3/I XRF Pluvieux, vent modéré à assez fort Orageux, vent faible à mod. SW-W. FM13 = FV9120+21+22. Orageux, vent faible à mod. E. AI+SG Courant maritime humide, vent SE. II.11 FM14 = FV9123+24+25. FM15 = FV9126+27+28. Beau temps,chaud, vent faible N. NE Date ¶ Temps Vol. Lieu HH:MM (m3) # Anal. § Météo. et Remarques * FM4 13-07-91 48:20 45.7 3 XRF SW. FM5 22-07-91 23:35 17.7 3/I XRF FM7 23-07-91 24:10 15.6 3/I XRF FM6 22-07-91 47:50 45.9 3 XRF Beau, vent faible à mod. de direction varié puis faible à mod. SE et SW la nuit du 23 au 24-07, peu voitures (congé le 22-07), FM06=FM05+FM07. FM8 24-07-91 23:30 14.8 3/I XRF Averses orageuses, forte nébulosité, FM9 24-07-91 23:30 22.2 3 XRF vent modéré SW-W. FI9112 25-07-91 03:30 2.2 3/I AI FI9113 25-07-91 03:30 2.8 3 AI FI9114 25-07-91 03:00 1.9 3/I AI FI9115 25-07-91 03:00 2.4 3 AI FI9116 26-07-91 03:00 1.9 3/I AI FI9117 26-07-91 03:00 2.4 3 AI FI9118 26-07-91 03:00 2.0 3/I AI FI9119 26-07-91 03:00 2.5 3 AI FM11 26-07-91 24:05 22.4 3/I XRF FM10 26-07-91 24:05 14.8 3 XRF FM12 27-07-91 45:40 42.5 3 XRF FV9144 22-02-92 24:00 12.0 4/J FV9145 22-02-92 24:00 15.0 4/R SG FV9146 26-02-91 24:00 15.0 4/J SG Brouillard (prototype) prélevé à FV9147 26-02-91 24:00 15.0 4/R SG Wavre, vent E. FV9148 27-02-91 24:00 15.0 4/J SG Brouillard (prototype) prélevé à FV9149 27-02-91 24:00 15.0 4/R SG Forest, Uccle et Anderl., vent ENE. FV9150 22-10-91 24:00 15.0 4/J SG Brouillard prélevé stat°10, FV9151 22-10-91 24:00 15.0 4/R SG vent WSW-SSW, D=2. FV9152 29-11-91 24:00 15.0 4/R SG Prélèv. brouill. stat° 7,vent ESE. FV9153 30-11-91 24:00 15.0 4/R SG Prélèv. brouill. stat° 5, vent S. FV9207 21-04-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Avant pluie, vent E puis SW. FV9208 22-04-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Pendant pluie, vent SSW-NW. FV9209 23-04-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Après pluie, vent W-NNW. Nuageux, averses, vent faible à mod. SSW-WNW-NW, TEmax = 21EC. Idem FI9112. En Parallèle, impacteur série B. AI+SG Vent faible SW-S. II.12 NE Date ¶ Temps Vol. Lieu HH:MM (m3) # Anal. § Météo. et Remarques * FV9210 02-05-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Avant pluie, vent NNW-WNW. FV9211 03-05-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Pendant pluie, vent NW-NNW. FV9212 04-05-91 24:00 16.0 4/J AI+SG Après pluie, vent SW-NNW. FV9202 12-12-90 24:00 15.9 4/J AI+SG Pluie et/ou neige, vent SSW-W-N, FV9203 13-12-90 24:00 15.9 4/J AI+SG Idem FR19. FV9204 15-12-90 24:00 15.9 4/J AI+SG Sec, vent N-SW-NNE-ENE, FV9205 16-12-90 24:00 15.9 4/J AI+SG Idem FR21. FV9206 15-01-91 24:00 16.1 4/J AI+SG Vent ENE, idem FV9130. FM01 30-06-91 25:20 33.4 OA XRF Vent très faible SW, nuageux. FM9107 30-06-91 00:30 0.7 OA AI Idem FM01, les 2 plus marins. FM02 02-07-91 30:00 39.6 OA XRF Vent SW. FM9108 08-07-91 00:35 0.8 OA AI Mer agitée. FM9109 08-07-91 00:45 1.0 OA AI Mer très agitée. FM9110 09-07-91 00:40 0.9 OA AI Beau temps. FM9111 09-07-91 00:40 0.9 OA AI Beau temps. FM03 06-07-91 22:30 29.7 Cork FM9134 21-09-91 06:30 6.2 MN AI+SG Sec,vent 7Bf SSE. FM9135 22-09-91 05:20 5.1 MN AI+SG Pluie,vent 5.5Bf SSW. FM9136 22-09-91 05:38 5.4 MN AI+SG Sec,vent 6Bf SW à W. FM9137 22-09-91 14:05 13.5 MN AI+SG Sec,vent 7Bf à tendance W. FM9138 25-09-91 07:40 7.5 MN AI+SG Sec,vent 3Bf S. XRF Embruns, tempête. Tableau II.3: Caractéristiques générales des échantillons d'aérosols totaux. ¶ Date du début du prélèvement. # 1 = centre-ville, 2 = Petite ceinture, 3 = ULB, 4 = IHE, 5 = Zone industrielle, 6 = Périphérie, I = Intérieur, J = Côté jardin, R = Côté rue, OA = Océan Atlantique, MN = Mer du Nord. § AI = Analyse Individuelle, SG = Spectre global, XRF = Fluorescence des Rayons-X.. * D = dispersion des polluants (d'après les données de l'Institut Royal Météorologique); 3=bonne, 2=moyenne, 1=mauvaise. Quand rien n'est spécifié, elle est bonne. II.13 1.3 Préparation des échantillons d'aérosols 1.3.1 Pour la fluorescence des rayons-X Cette technique d'analyse ne nécessite aucune préparation préalable des échantillons. Après séchage et pesée, les filtres peuvent être immédiatement analysés. 1.3.2 Pour la microscopie électronique Les filtres sont fixés sur une lame porte-objet à l'aide de vapeurs d'acétone, puis découpés en petits morceaux. Ceux-ci sont métallisés au carbone puis déposés sur des grilles pour microscope électronique. Le filtre est ensuite dissout par chromatographie à l'acétone afin qu'il ne subsiste que les particules et la couche de carbone sur la grille. 1.3.3 Pour l'analyse des éléments dissous La solubilisation des particules s'effectue par trempage des filtres dans un volume connu d'eau ultra-pure (eau MQ) pendant au moins 2 heures. Cette dissolution "douce" (pas d'agitation, pas de sonication, pas d'attaque acide) a été choisie pour simuler la condensation de la vapeur d'eau sur les particules lors de la formation des nuages. Ces expériences de lavage-extraction des éléments dissous sont également utiles à l'interprétation de la composition des pluies, des brouillards, et des rosées. Des tests préliminaires, consistant en une mesure de la conductivité de la solution au cours du temps, ont montré que 2 heures de trempage sont nécessaires et suffisantes pour effectuer une dissolution complète des particules dans les conditions que nous nous sommes choisies. La solution de trempage est ensuite récupérée à l'aide d'une seringue et filtrée sur des filtres membrane de 0.45µm de porosité, 0.45µm étant la limite théorique admise entre la fraction particulaire et la fraction dissoute. Le filtrat est placé dans un flacon en polypropylène préalablement décontaminé. Un aliquot est prélevé pour la mesure du pH. La conductivité est mesurée puis les flacons sont conservés au réfrigérateur jusqu'au moment de l'analyse. 1.4 Prélèvement des brouillards 1.4.1 Le collecteur L'échantillonnage des brouillards est un problème délicat car l'appareillage doit satisfaire aux conditions suivantes : ‚ ‚ ‚ collecter efficacement et sans discrimination les gouttelettes de tous diamètres en préservant leur taille et leur composition chimique. récolter rapidement un volume suffisant pour les analyses chimiques ultérieures. avoir un coût faible, une utilisation aisée, un entretien et une maintenance minimes. II.14 Le problème le plus délicat est la collecte d'un large volume d'air sans lui faire subir de variations de pression ni de contaminations significatives. Un premier collecteur, conçu et réalisé dans le cadre d'un travail de fin d'études (Wirtz, 1990), fonctionnant par aspiration du brouillard à l'aide d'un ventilateur et impaction sur un cône en treillis de nylon (figure II.7.a) a été testé à Bruxelles. Ce collecteur s'est avéré peu adapté aux brouillards peu denses qui dominent en région urbaine, à cause d'un débit de pompage trop faible et à un phénomène d'évaporation des gouttes sur le cône collecteur. Un second dispositif, à impaction statique sur un réseau de fils (figure II.7.b), aimablement prêté par l'IHE, a été testé parallèlement. Cet appareil, conçu pour prélever des brouillards très denses persistants pendant plusieurs jours (comme dans les Fagnes par exemple), s'est également révélé non adapté aux brouillards urbains. (a) Figure II.7: (b) Les deux premiers collecteurs de brouillard testés. (a) Coupe transversale schématique du collecteur à impaction par aspiration. (b) Vue en perspective du collecteur à impaction statique. Le modèle adopté est le "Screen Collector" déja utilisé et approuvé par d'autres laboratoires (Jacob et al., 1985a; Zobrist & Jaques, 1989; Munger et al., 1990). Ce modèle apparaît en effet dans la littérature comme étant le plus performant tout en permettant la détermination du volume échantillonné. D'autre part, des essais préliminaires à l'aide d'un prototype simplifié s'étaient avérés très concluants. Le collecteur a été entièrement réalisé par nos soins, grâce aux données technique aimablement fournies par le Dr Zobrist de l’EAWAG (Swiss Federal Institute for Water resources and Water Pollution Control). L'appareil fonctionne selon le principe de l'impaction inertielle en aspirant le brouillard à travers II.15 un écran de fils. L'inertie empêche les gouttelettes de brouillard de suivre la même trajectoire que les lignes de courant du fluide, qui contournent les fils. Les gouttes de taille supérieure à une taille critique seront suffisamment déviées de leur trajectoire pour venir s'impacter sur les fils. Elles s'accumulent et grossissent sur les fils puis descendent par gravité dans l'entonnoir et s'écoulent dans le flacon de récolte. Tout comme dans le cas de l'impacteur en cascade, l'efficience de ce processus est caractérisée par le nombre de Stokes et dépend du diamètre des gouttes: ø ' où D 2 ñj Vj cosÈ (2) 18 µ R Ø = Nombre de Stokes D = Diamètre de la goutte ñj = Densité de la goutte Vj = Vitesse du fluide È = Angle d'inclinaison de l'écran de fils µ = Viscosité du fluide R = Rayon des fils L'ensemble du collecteur est représenté à la figure II.8. L'écran d'impaction est constitué de 6 rangées parallèles de fils de 0.5mm de diamètre en polyamide, réalisées par bobinage du fil entre 2 tiges filetées en acier inoxydable téfloné. L'espacement entre les fils est donné par le pas de vis des tiges filetées, et vaut 1.5mm. L'écran d'impaction est incliné de 35E par rapport à la verticale, ce qui diminue fortement le temps de séjour des gouttes sur les fils car la vitesse d'écoulement du fluide aide le mouvement des gouttelettes vers l'entonnoir. L'ensemble est monté dans un tube de section carrée et est facilement démontable, pour faciliter la décontamination. Le ventilateur est situé à l'autre extrémité du tube dans un cadre dont la partie ouverte vers l'extérieur est protégée par une grille métallique. Entre le ventilateur et l'impacteur, un écran alvéolé régularise les différences de dépressions engendrées par l'aspiration. Des pieds amovibles permettent de poser l'appareil à ~1m du sol. Un connecteur et un interrupteur étanches permettent le raccordement électrique du ventilateur à des batteries capables de fournir 5 ampères sous 12 volts. Un régulateur de tension est monté sur le circuit d'alimentation pour garder une tension de 12 volts quelle que soit la charge des batteries. Une variation de la tension d'alimentation du ventilateur se traduirait, en effet, par une variation du débit traité. Le plexiglas a été utilisé pour la réalisation de cet appareil pour ses qualités d'inertie chimique, sa légèreté, mais aussi pour sa transparence afin de pouvoir suivre le processus de prélèvement. Toutes les caractéristiques du collecteur (dimensionnement, matériaux utilisés, type d'alimentation, mode d'assemblage) ont été choisies pour qu'il soit portatif. Le diamètre de coupure correspondant à une efficience de collecte de 50% est de l'ordre de 5µm, compte tenu de l'incertitude sur la vitesse du fluide (valeur théorique= 5m/s; valeur mesurée= 4.1±0.1m/s) et le diamètre réel des fils (valeur du fabricant= 0.50mm; valeur mesurée après bobinage= 0.48mm), et des nombres de Stokes cités dans la littérature (Israel & Rosner, 1983; Jacob et al., 1985a). Le collecteur échantillonne de l'ordre de 10m3 d'air /min, avec une efficacité de 90%, calculée par: II.16 f '[1&6 où Figure II.8: d1 d1%d2 > ]×100 n (3) f = efficacité de collecte d1 = distance entre les fils d2 = diamètre des fils n = nombre de rangées de fils Schéma et photo du collecteur de brouillard à écran de fils. (1) = Ventilateur, (2) = Ecran d fils, (3) = Flacon de collecte, (4) = Ecran alvéolé. II.17 1.4.2 Les prélèvements Cinquante et un échantillons de brouillard, correspondant à 12 périodes très favorables à la formation du brouillard, ont été prélevés en différents endroits de Bruxelles (figure II.9) durant la période octobre 1991-février 1993. Les lieux de collecte sont fonction de la présence du brouillard. En effet, la formation du brouillard est un phénomène très local, conditionné par des paramètres climatiques très variables dans le temps et l'espace, tels que l'humidité relative, le profil de température, la vitesse du vent... La liste des échantillons et les caractéristiques des prélèvements figurent dans le tableau II.4. Après chaque période de collecte, le collecteur est abondamment lavé à l'eau MQ et séché dans une hotte à flux laminaire. Un blanc est également effectué à ce moment. Figure II.9: Lieux de prélèvements des brouillards en région bruxelloise. II.18 NE Date Vol. (m3) Vol. Site (ml) # Visi. (m) Météo. et Remarques 89 22-10-91 AM 441 11.7 10 ±200 91 22-10-91 AM 392 ±200 93 29-11-91 nuit 392 13.8 7 ±150 Situation anticycl., vent ESE. 94 30-11-91 nuit 265 8.6 5 ±100 Situation anticycl.,vent S. 95 30-11-91 nuit 293 11.5 5 ±100 96 30-11-91 nuit 293 15.7 5 ±100 97 30-11-91 nuit 293 18.9 5 ±100 9 30-01-92 AM 784 14.4 7 11 30-01-92 PM 960 10.6 7 25 31-01-92 midi 637 1.1 7 300 27à29 31-01-92 soir (1764) 46.7 6 200-250 31à33 01-02-92 nuit (5586) 49.4 6 200-250 Situation anticycl., vent E-ENE. 37+38 01-02-92 nuit (7056) 32.7 6 200-300 Situation anticycl., vent E-ENE. 54 25-02-92 AM 588 20.6 6 100-150 Courants contin. doux, vent NE. 67 10-06-92 AM 176 1.0 7 200-250 Orageux (BP), vent tendance NE 70 22-06-92 AM 294 0.4 9 300-500 Courants marit., vent WNW. 84 31-10-92 nuit 294 26.7 3 86 31-10-92 nuit 294 40.5 3 50-100 Situation anticyclonique, vent faible SE. 50-100 88 31-10-92 nuit 294 26.6 3 50-100 90 31-10-92 nuit 294 40.4 3 50-100 92 31-10-92 nuit 294 48.3 3 50-100 94 31-10-92 nuit 294 59.3 3 50-100 96 31-10-92 nuit 294 55.0 3 50-100 98 31-10-92 nuit 294 53.6 3 50-100 100 31-10-92 nuit 294 37.6 3 50-100 102 31-10-92 nuit 294 36.9 3 50-100 104 31-10-92 nuit 980 23.0 4 <100 106 01-11-92 nuit 539 32.0 7 150-200 108 01-11-92 nuit 500 7 150-120 6.7 10 8.5 Courants marit. secs, vent faible WSW-SSW. 200-250 givrant, courants contin. froids d'est, vent E. ¶ II.19 givrant, Situation anticycl.,vent EENE. NE Date Vol. (m3) Vol. Site (ml) # Visi. (m) Météo. et Remarques 110 08-12-92 AM 686 17.9 1 200-300 Courants marit., vent WSW-W. 112 08-12-92 AM 343 21.0 1 200-300 114 08-12-92 AM 294 27.0 1 200-300 116 08-12-92 AM 1176 17.8 1 200-300 119 08-12-92 nuit 294 6.5 7 100-150 Courant frais, hum, de NE. 01 07-01-93 AM 294 22.7 2 100-150 Courants marit., vent SW. 02 07-01-93 AM 294 19.1 2 100-150 03 07-01-93 AM 245 28.9 2 100-150 04 07-01-93 AM 441 20.2 2 100-150 05 07-01-93 AM 392 21.2 2 100-150 06 07-01-93 midi 196 3.9 2 100-150 21 03-02-93 AM 539 27.7 8 22 03-02-93 AM 588 27.0 8 200-300 Courants continentaux, vent dir. variable, tendance NE. 200-300 23 03-02-93 AM 735 27.0 8 200-300 24 03-02-93 AM 686 27.3 8 200-300 25 03-02-93 PM 931 26.2 8 200-300 26 03-02-93 nuit 578 28.0 6 27 03-02-93 nuit 578 27.7 6 150-250 givrant, courants contin., vent dir. variable, dispersion des polluants 150-250 mauvaise. 30 04-02-93 nuit 1274 11.3 6 § 35 13-02-92 AM 588 53.0 4 <100 36 13-02-93 AM 882 27.9 4 <100 38 16-02-93 AM 441 24.0 4 ±100 idem 26 et27, vent SW. givrant, courants contin., vent E-SE, dispersion des polluants mauvaise. Courants marit., vent W. Tableau II.4: Caractéristiques générales des échantillons de brouillard. Les volumes échantillonnés figurant entre ( ) sont probablement surestimés car la batterie était déchargée en fin de prélèvement. # = Sites de prélèvement correspondants à la figure II.8, sauf les sites 9 et 10; le n°9 est une station rurale à ~20km de Bruxelles; le n°10 est en bordure d'une route à grand trafic située à ~30km de Bruxelles. ¶ = visibilité d'abord égale à 300-350m puis 200m, § = visibilité d'abord de l'ordre de 150-250m puis de 300-400m. II.20 1.4.3 Préparation des échantillons Le plus rapidement possible après la collecte, les échantillons sont pesés puis filtrés sur filtre membrane de porosité 0.45µm. La conductivité est mesurée et un aliquot est prélevé pour la mesure du pH. Selon le volume d'échantillon disponible, l'échantillon filtré est séparé en plusieurs fractions afin de répéter les analyses. Les échantillons sont conservés au frigo jusqu'au moment de l'analyse, qui porte essentiellement sur la phase dissoute (puisque les échantillons ont été filtrés). L'ensemble du protocole analytique est résumé dans la figure II.10. Pour un nombre restreint d’échantillons (9), l’analyse totale (phase dissoute et particulaire) des métaux en traces a été effectuée en prélevant un aliquot avant la filtration (# dans la Figure II.10). Certains filtres ont également été analysés en microscopie électronique afin d’étudier la composition de la phase particulaire ($ dans la Figure II.10). Figure II.10: Protocole expérimental pour les échantillons de brouillard. ME = Microscopie électronique; HPLC = chromatographie liquide à haute performance; FAES et FAAS = spectrométrie d’émission et d’absorption atomique de flamme; GFAAS = spectrométrie d’absorption atomique électrothermique. II.21 1.5 Prélèvement des rosées et givres 1.5.1 Introduction La problématique d'échantillonnage des rosées et des givres est délicate, étant donné les contraintes suivantes: ‚ De même que les brouillards, les rosées et les givres ont un caractère saisonnier et se forment dans des conditions météorologiques particulières (voir chapitre I). ‚ Le collecteur doit répondre aux critères de faisabilité, d'efficacité et satisfaire aux exigences d'ordre chimique (surface chimiquement inerte, échantillons représentatifs, volumes suffisants). ‚ Les prélèvements sur la végétation sont très difficiles, et la littérature est très peu abondante à ce sujet. La formation de rosée dépend de nombreux facteurs environnementaux et physiologiques tels que la nature, l'âge et l'état sanitaire du végétal, ainsi que l'hydrophobicité des parties végétatives (Wisniewski, 1982). 1.5.2 Le collecteur Le collecteur de rosée consiste en une plaque de PVC de 500cm2 de superficie, recouverte d'une feuille de fibre de verre teflonée (30µm d'épaisseur) et montée sur une couche de polystyrène expansé de 3.8cm d'épaisseur (Pierson et al., 1986). La fibre de verre teflonée a été choisie pour son inertie chimique. Le polystyrène expansé possède une inertie thermique suffisante pour conserver une température inférieure au point de rosée au moment où l'air se réchauffe, le matin. Après lavage à l'eau MQ, le collecteur est déployé à la fin de l'après-midi à proximité du sol, dans l'enclos de la station météo. de la VUB. Les gouttes de rosée sont récoltées le lendemain matin à l'aide d'une pipette Pasteur en polypropylène et déversées dans un flacon préalablement pesé et décontaminé. Les échantillons collectés en hiver correspondent à du givre et non de la rosée. Dans ce cas, la collecte a été effectuée en grattant d'abord le dépôt à l'aide d'un racloir préalablement décontaminé. Il faut garder à l'esprit que le collecteur est soumis aux dépôts secs entre le moment de son installation et le début de la formation de la rosée, de telle sorte que les échantillons contiennent des dépôts secs qui se dissolvent ensuite dans la phase aqueuse. Des échantillons ont été prélevés en parallèle sur la végétation, sauf en hiver car il est trop difficile d'obtenir des volumes suffisants lorsqu'il s'agit de givre. Ces prélèvements ont été effectués sur le campus de la Plaine de l'ULB, en passant sur la surface herbacée avec un racloir comportant des cannelures. 1.5.3 Les prélèvements Nous avons collecté, entre juillet 1991 et mai 1993, 21 échantillons de rosées et givres sur surface artificielle, et 19 sur la végétation (essentiellement sur plantes herbacées), dont les caractéristiques sont reprises dans les tableaux II.5a et II.5b. Les différentes étapes préalables aux analyses chimiques (pesée, filtration, pH, conductivité) sont les mêmes que pour les brouillards (figure II.10). II.22 N° Echant. Type d'échant. Date Nb. H § Vol. (HH:MM) (ml) GUH92 - 1à3 givre collecteur 24-01-92 15:30 60.0 GUH92 - 4 givre collecteur 28-01-92 15:15 2.1 GUH92 - 6&7 givre collecteur 29-01-92 18:15 35.9 GUH92 - 13à15 givre* collecteur 30-01-92 15:00 47.3 GUH92 - 17à19 givre* collecteur 31-01-92 15:45 43.6 GUH92 - 35 givre* collecteur 01-02-92 40:30 14.5 GUH92 - 40 givre* collecteur 01-02-92 22:00 8.0 GUH92 - 49&50 givre collecteur 20-02-92 21:15 36.9 GUH92 - 52&53 givre collecteur 21-02-92 24:00 39.7 RUE92 - C1 rosée collecteur 08-07-92 14:00 14.3 RUE92 - C2 rosée collecteur 09-07-92 14:00 26.3 RUE92 - C3 rosée collecteur 23-07-92 14:00 30.7 RUE92 - C4 rosée collecteur 24-07-92 14:00 11.3 RUE92 - C5 rosée collecteur 25-07-92 14:00 23.1 RUE92 - C6 rosée collecteur 29-07-92 14:00 12.3 GUcH93- 15à18 givre collecteur 01-02-93 78:15 100.4 GUcH93- 29 givre collecteur 04-02-93 149:15 11.6 GUcH93- 31à33 givre collecteur 05-02-93 174:00 54.7 RUcP93- 39 rosée collecteur 11-05-93 09:20 79.7 RUcP93- 45 rosée # collecteur 12-05-93 ~ 08:00 ~ 100.0 RUcP93- 51 rosée # collecteur 13-05-93 qq heures ~ 80.0 Tableau II.5a: Caractéristiques des échantillons de givre et rosée récoltés sur surface artificielle. # = Rosée mélangée avec de la pluie. § = Nb. heures entre le déploiement du collecteur et la collecte. * = Episode de brouillard. II.23 N° Echant. Type d'échant. Date Nb. H § Vol. (HH:MM) (ml) RUE91 - 71 rosée vég. herbacée 10-07-91 20.0 RUE91 - 72&73 rosée vég. herbacée 10-07-91 30.0 RUE91 - 75à78 rosée vég. herbacée 23-07-91 80.0 RUE91 - 80à82 rosée vég. herbacée 09-08-91 45.0 RUE91 - 86&87 rosée vég. herbacée 21-08-91 40.0 GUH92 - 21à23 givre* branches 31-01-92 56.7 RUE92 - H0 rosée vég. herbacée 29-06-92 14.6 RUE92 - H1 rosée vég. herbacée 08-07-92 68.4 RUE92 - H2 rosée vég. herbacée 09-07-92 63.7 RUE92 - H3 rosée vég. herbacée 23-07-92 68.2 RUE92 - H4 rosée vég. herbacée 24-07-92 69.9 RUE92 - H5 rosée vég. herbacée 25-07-92 67.3 RUE92 - H6 rosée vég. herbacée 29-07-92 66.0 GUcH93- 14 rosée vég. herbacée 01-02-93 78:15 6.3 RUcH93- 28 rosée vég. herbacée 04-02-93 149:15 18.8 RUcH93- 34 rosée vég. herbacée 05-02-93 174:00 21.8 RUcP93- 42 rosée vég. herbacée 11-05-93 09:20 27.9 RUcP93- 48 rosée # vég. herbacée 12-05-93 ~ 08:00 ~ 20.0 RUcP93- 54 rosée # vég. herbacée 13-05-93 qq heures ~ 20.0 Tableau II.5b: Caractéristiques des échantillons de givre et rosée récoltés sur la végétation.. # = Rosée mélangée avec de la pluie. § = Nb. heures entre la dernière pluie et la collecte. * = Episode de brouillard. II.24 1.6 Prélèvement des pluies et dépôts totaux 1.6.1 Le collecteur séquentiel Nous avons, dans un premier temps, conçu et réalisé un collecteur qui permet la récolte séquentielle des dépôts totaux, c'est-à-dire des pluies et des dépôts secs accumulés entre les pluies (voir aussi Jaffrezo & Colin, 1987; Laquer, 1990a). Ce collecteur est installé sur le Campus de la Plaine de l'ULB. Il fonctionne en continu et ne nécessite aucune intervention pour sa mise en fonction lors de pluies même si celles-ci sont faibles ou de courte durée. Il a été conçu pour collecter les échantillons équivalents à une lame d'eau de 0.1 mm (soit 100 ml/m2). Son autonomie est de 24 l/m2. Ce collecteur se compose de 3 parties (Figure II.11a): 1) l'entonnoir de prélèvement: Il possède une section carrée de 1500 cm2 de superficie. Il est bordé d'une paroi verticale de 5 cm de haut pour éviter les pertes par éclaboussures. Le bord de prélèvement se trouve à 1.2 m du sol. L'orifice d'écoulement de cet entonnoir est embouché dans le pluviographe enregistreur. 2) le pluviographe enregistreur à augets basculants: Le basculement de ceux-ci a été réglé pour récolter 15 ml à chaque mouvement. Le basculement des augets s'inscrit sur le papier enregistreur minuté et ferme un contact à mercure qui, par le biais d'un dispositif électronique commande le collecteur de fractions. Il faut souligner que toutes les parties en contact avec l'échantillon sont construites en PVC. 3) le collecteur de fractions (Figure II.11b): Il dispose d'un plateau pouvant recueillir 240 tubes de récolte disposés en spirale. Le collecteur de fractions a été monté dans une boîte étanche à la pluie, mais permettant l'évacuation des eaux excédentaires lors des pluies très violentes et de longues durées, ou celles s'écoulant accidentellement hors des tubes de récolte. La campagne de prélèvement des dépôts totaux a été menée de mars à mai 1991. Le collecteur a ensuite été modifié de manière à ne plus collecter les dépôts secs. Un couvercle hermétique dont l'ouverture et la fermeture sont commandés par un détecteur de pluie a donc été ajouté. D'autres améliorations ont été apportées, permettant la mesure instantanée et continue du pH, ainsi que l'enregistrement de ces valeurs à l'aide d'un système d'acquisition de données (datalogger). Une mesure conjointe de la température de l'eau de pluie est effectuée afin de corriger la valeur du pH en fonction de la température ambiante (Johnsson & Reddy, 1990; Laquer, 1990b). Afin d'éviter toute contamination des échantillons destinés à l'analyse par l'électrode de pH, la mesure de celui-ci se fait dans un échantillon récolté séparément via un deuxième entonnoir, identique et adjacent au premier. II.25 Figure II.11: Collecteur de dépôts totaux. En haut: Vue générale. En bas: Intérieur du collecteur de fractions. II.26 L'appareil fonctionne comme suit (voir figure II.12): Par temps sec, le dispositif de récolte et de mesure des eaux de pluie est en attente; les entonnoirs de prélèvement sont fermés hermétiquement par un couvercle. Dès les premières gouttes de pluie, un contact électrique s'établit entre deux électrodes de la surface du détecteur de pluie, ce qui enclenche, via un relais, l'ouverture du couvercle en PVC de manière à découvrir les entonnoirs. Le premier entonnoir récolte les échantillons de pluie destinés à être analysés au laboratoire. Ils sont acheminés, via le pluviographe à augets basculants, vers les tubes à essais disposés dans le collecteur de fractions. A chaque basculement des augets (c'est-à-dire tous les 0.1 mm de lame d'eau), un contact électrique commande l'ouverture d'une vanne placée à la sortie de l'autre entonnoir et envoie un impulsion au datalogger. La synchronisation de la récolte de l'échantillon pour analyse et de l'échantillon servant à la mesure in situ est ainsi parfaite. L'échantillon est ensuite acheminé vers le dispositif contenant l'électrode de pH et la thermistance en platine. Les 13 premiers ml d'échantillon sont utilisés au rinçage de la chambre de mesure; seuls les deux derniers ml servent à la mesure. La contamination entre deux échantillons successifs est ainsi limitée à 2 %. Pour permettre l'arrivée de l'échantillon dans la chambre de mesure et la stabilisation de l'électrode et du pH-mètre, le datalogger commence les enregistrements quelques secondes après l'ouverture de la vanne. Il a été programmé pour mesurer, au rythme de 20 valeurs/seconde, le pH (en mV) et la TE (en EC) pendant 9 secondes. Il enregistre pour chaque échantillon: l'heure, 3 valeurs de TE, 3 valeurs de pH (valeurs moyennées sur 3 secondes). Seule la valeur moyenne dont l'écart-type est le plus faible sera conservée et servira au calcul du pH en appliquant l'équation de Nernst. A la fin de l'averse, l'eau présente sur le détecteur de pluie s'évapore par un système de chauffage et celui-ci enclenche la fermeture du couvercle sur les entonnoirs. Le système de manoeuvre du couvercle est pneumatique. Il comporte un petit compresseur 12 volts, commandé par un manocontact; il alimente un réservoir de 10 litres d'air comprimé à 2 bars. La commande pneumatique du vérin à double effet est réalisée par 3 vannes électro-pneumatiques à 3 voies et un régulateur de débit. La préservation du gel du compartiment de mesures est assurée par un petit radiateur de 60 watts. Sa mise en fonction est commandée par un thermostat à sonde. L'énergie nécessaire au compresseur, aux vannes, au radiateur et aux circuits électroniques est fournie par une batterie de 12 volts et 24 Ah maintenue en charge contrôlée. Le datalogger et le pH-mètre sont protégés par un coffret étanche de sûreté en acier inoxydable (IP 65). Etant donné l'importance des modifications apportées, une mise au point et des essais préliminaires ont été nécessaires avant la mise en fonctionnement du collecteur pour une campagne de prélèvement, qui s'est déroulée de février à décembre 1992. 1.6.2 La mesure instantanée du pH L'installation d'un dispositif de mesure instantanée du pH se justifie par le fait que les précipitations perdent leur caractère acide au cours du temps, en raison des réactions qui se déroulent entre les phases aqueuses et particulaires. Une des réactions les plus connues est la dissolution du carbonate de calcium: H+ + CaCO3 º Ca++ + HCO3- Or, au niveau des processus de corrosion, tant des bâtiments que des végétaux, ce sont évidemment les pH initiaux qui sont importants à mesurer. II.27 Pour quantifier cette augmentation de pH au cours du temps, nous avons réalisé 2 expériences distinctes. La première consistait à suivre l'évolution du pH au cours du temps dans un échantillon de pluie fraîchement récolté (figure II.13). L'augmentation de pH pendant les 55 premières minutes qui suivent la collecte est de ± 0.3 unités, ce qui est faible mais non négligeable. Nous avons ensuite laissé passer 17 heures afin de simuler un situation fréquente: la pluie tombe le soir mais le pH n'est mesuré que le lendemain matin. Pendant ces 17 heures, l'échantillon a été bouché pour éviter l'apport de particules et conservé à température ambiante. Entre 17h20 et 19h50 après la collecte, le pH augmente considérablement pour atteindre un palier vers 6.2. Ce type de comportement s'observe classiquement pour des échantillons d'eau sursaturés en CO2 qui se dégazent, suite à la réaction suivante, pouvant se produire si l'acidité initiale est suffisante: H+ + HCO3- º º H2CO3 CO2 + H2O La seconde expérience consistait à mesurer dans une série d'échantillons correspondant à un épisode de pluie, le pH in situ et le pH en laboratoire. Les mesures en laboratoire ont été effectuées 7 heures plus tard; les échantillons étant restés dans le collecteur de fractions du pluviographe pendant ce laps de temps. Le graphique de la figure II.14 montre qu'il se produit un processus de mise à l'équilibre des échantillons aqueux avec l'atmosphère, en particulier avec le CO2 atmosphérique, qui tend à éliminer les pH extrêmes. II.28 Figure II.12: A B C D E F1 F2 G Détecteur de pluie Relais Vannes électro-pneumatique à 3 voies Vérin pneumatique à double effet Couvercle mobile Entonnoir de prélèvement pour analyses Entonnoir de prélèvement pour mesures Pluviomètre à augets basculants H I J K L M O P Q Le collecteur de pluies. Collecteur de fractions Contact électrique à mercure Boîtier électronique Vanne à pincement Electrode de pH Thermistance en platine Réservoir d'air comprimé Compresseur Manostat réglable II.29 R Chargeur de batterie S Boîtier de sécurité T Transformateurs U Batteries V Clapet anti-retour W Régulateur de vitesse réglable X Système de chauffage avec thermostat Y Boîtier étanche IP65 Z Evacuations Figure II.13: Evolution du pH au cours du temps, dans une pluie moyenne Figure II.14: Comparaison entre le pH in situ et le pH mesuré au laboratoire dans des échantillons séquentiels de pluie. II.30 1.6.3 Performances et autocritique du collecteur séquentiel a) Les aspects positifs Malgré la complexité importante du dispositif final, le collecteur séquentiel a été opérationnel dès sa mise en service et durant toute sa durée d'utilisation. L'ouverture et la fermeture du couvercle, le système de mesure du pH, l'acquisition des données et toute l'électronique associée ont en effet très bien fonctionné tout au long de la campagne de mesure. b) Les aspects négatifs Nous avons été confronté à quelques problèmes pratiques: ‚ un épisode a subi une contamination par la présence de fientes d'oiseau sur le bord interne de l'entonnoir; ces résultats ont évidemment été écartés. ‚ le blocage du collecteur de fractions, lié au mauvais fonctionnement du système de rotation du plateau tournant, s'est produit à 3 reprises, et a pu être évité par la suite, par une vérification et une maintenance du système. ‚ le bouchage de l'entonnoir par une grosse averse de grêle a eu lieu et aurait pu être évité en agrandissant un peu le trou de sortie et éventuellement en chauffant légèrement les entonnoirs. Il s'agit d'un événement peu fréquent et nous n'avons pas jugé utile d'effectuer ces transformations. Les échantillons correspondant à cet épisode de grêle ont été éliminés des résultats. ‚ le bouchage du trou d'évacuation après la sonde de température a été constaté. Un léger agrandissement du trou et un nettoyage régulier des tuyaux suffisent également à éliminer ce problème. ‚ Signalons enfin, dans 2 cas, la perte des données de pH, T° et heure enregistrées par le datalogger, due à une erreur humaine. c) Les améliorations possibles Dans le cadre de recherches futures, nous suggérons plusieurs améliorations utiles: ‚ Enregistrer le moment de l'ouverture du couvercle afin de connaître le temps de remplissage du premier auget, et donc la pluviosité pour le premier échantillon. Cette donnée manque en effet dans nos résultats actuels. ‚ Diminuer le volume de liquide restant dans l'entonnoir après l'épisode de pluie, par exemple en augmentant l'angle d'inclinaison des parois de l'entonnoir, de manière à éviter le mélange de 2 épisodes proches dans le temps. ‚ Pour la même raison que ci-dessus et pour ne pas perdre le dernier échantillon, récolter le volume restant dans l'auget à la fin d'un épisode de pluie et avant le début de l'épisode suivant. Ceci a été effectué manuellement le plus tôt possible après chaque épisode, sauf lorsque 2 épisodes se suivaient de trop près. Dans ce cas, le mélange des 2 fractions nous semble peu important, puisque 2 pluies si proches seront originaires de la même masse nuageuse et auront une composition fort similaire. Le principe des augets basculants rend difficile ce genre d'amélioration; un système de vannes serait plus approprié mais c'est la détection du volume qui devient alors plus compliquée (Kronmiller et al., 1990). ‚ Faciliter le démontage-remontage de l'entonnoir de collecte pour diminuer les risques de contamination. II.31 1.6.4 Les prélèvements Un total de ~400 échantillons de dépôts totaux et ~750 échantillons de pluie, correspondant respectivement à 14 et 21 épisodes, ont pu être récolté au cours des 2 périodes de prélèvement. Les différents épisodes de dépôts totaux et de pluie sont caractérisés dans les tableaux II.6 et II.7, respectivement. Les échantillons ne représentant pas des épisodes (échantillons isolés), ceux résultant d'une contamination évidente, ceux dont les résultats analytiques étaient douteux au vu des bilans ioniques et de la corrélation entre les bilans ioniques et la conductivité (voir §4.2 Détection des données aberrantes) ont été éliminés. Le plus tôt possible après la collecte, les échantillons sont ramenés au laboratoire où la mesure de la conductivité et celle du pH dans le cas des dépôts totaux sont effectuées. Les flacons de récolte en polypropylène sont ensuite bouchés et conservés au frigo jusqu'au moment des analyses. II.32 N° Echant Date, Heure Conditions météo. et remarques 1 19-35 09-03-91 07h10 à 09h55 Courants perturbés doux (associés à des dépressions Atlant.ºScandinavie), vent faible SSE. 2 36-48 10-03-91 18h30 à 20h35 Idem, vent modéré S. 3 58-95 19-03-91 02h05 à 09h20 Idem, vent modéré S. 4 96-103 19-03-91 15h00 à 16h05 Idem, vent modéré SSW-SSE. 5 108-120 23-03-91 17h30 à 21h40 Courants maritimes polaires, vent faible NNE. 6 126-150 05-04-91 16h43 à 17h20 Courants maritimes, vent modéré S-SSE. 7 151-163 07-04-91 00h05 à 02h50 Courants maritimes (dépressions Nord Ecosse), vent modéré S-SSW. 8 168-187 07-04-91 23h50 à 24h00 Idem, vent modéré SW. 9 188-195 08-04-91 14h35 à 14h40 Idem, vent modéré SW. 10 197-221 19-04-91 12h30 à 16h05 Idem, vent faible NNE. 11 222-310 22-04-91 02h10 à 19h26 Adoucissement des masses d'air (dépression proche de l'Islande), vent modéré SW-NW, plus. sous-épisodes. 12 311-402 29-04-91 23h10 à 06h25 Idem, vent faible SE-ENE. 13 404-442 30-04-91 16h46 à 19h47 Idem, vent modéré NNE. 14 443-456 03-05-91 14h15 à 17h00 Courants septentrionaux (anticyclone sur l'Atlantique), vent modéré NW. Tableau II.6: Caractéristiques générales des épisodes de dépôts totaux. II.33 N° Echant. Date, Heure Conditions météo. 1 5-28 10-02-92 16h38 à 20h25 Courants maritimes frais et instables, vent 2 30-63 11-02-92 04h52 à 09h07 mod. à assez fort SW. 3 67-88 11-02-92 au 12-02-92 Dépression (Anglet.) suivie de courants maritimes doux, vent S-SW. 4 89-111 12-02-92 20h00 au 13-02-92 Dépression au NW de l'Ecosse, vent mod. de 02h00 S-SW. 5 112-133 13-02-92 16h44 à 18h33 6 Dépression centrée sur l'Islande, courants maritimes instables, vent faible à 134-172 14-02-92 22h56 au 15-02-92 mod. SW-W, épisodes 7 et 8=neige. 09h49 7 173-195 16-02-92 15h12 à 17h35 8 196-219 16-02-92 19h24 au 17-02-92 10h20 9 230-250 02-03-92 02h42 à 04h12 10 251-293 05-03-92 00h12 au 06-03-92 Dépression (Iles Brit.) suivie de courants 02h39 maritimes frais, vent faible à mod. SW-W. 11 294-337 10-03-92 19h00 à 23h45 Courants marit.frais et inst., vent mod. à assez fort SW-W et W la nuit. 12 338-347 11-03-92 14h25 à 14h56 Courants marit. frais et inst., vent mod. à assez fort W-SW. 13 348-472 12-03-92 02h03 à 22h59 Dépression (Isl.-Ecosse), vent mod. à assez fort SWºW. 14 473-497 13-03-92 02h39 à 03h50 15 498-551 13-03-92 15h31 à 21h58 Dépression centrée sur le Nord de la Scandinavie, vent assez fort W. 16 553-573 15-03-92 03h49 à 08h53 17 574-579 20-03-92 17h20 à 17h30 18 580-593 21-03-92 09h40 à 10h50 19 594-667 22-03-92 01h49 à 07h12 20 668-724 18-12-92 19h13 au 19-12-92 Courants maritimes doux associés à une 03h04 dépression centrée au N de l'Ecosse, vent faible à mod. S. 725-749 19-12-92 08h15 à 10h18 21 Courants marit. frais et inst., vent mod. W. Courant maritimes doux, vent faible à mod. SW. Tableau II.7: Caractéristiques générales des épisodes de pluie. II.34 2. TECHNIQUES D'ANALYSE 2.1 Analyse des éléments dissous 2.1.1 La chromatographie liquide a) Principe La chromatographie liquide est une méthode rapide permettant la détermination simultanée de plusieurs composés dissous. De plus, elle ne nécessite pas un volume important d'échantillon (500µl suffisent). L'appareil utilisé, de type HPLC (High Performance Liquid Chromatography), est équipé d'une colonne anionique permettant l'analyse des anions. L'échantillon aqueux est injecté dans la colonne échangeuse d'ions (phase stationnaire), où il est entraîné par l'éluant (phase mobile). Les éléments à doser sont séparés selon leur affinité pour l'une des 2 phases. Ils sont détectés par conductimétrie et sont identifiés d'après leur temps de rétention, par comparaison avec des standards. b) Analyse des sulfates et des chlorures L'éluant utilisé est le KHP (Hydrogéno-Phtalate de Potassium) à pH 3.9. Un pH inférieur provoque en effet un allongement trop important du temps de rétention des sulfates, et un pH supérieur diminue le temps de rétention des chlorures à tel point qu'ils peuvent être confondus avec le pic d'injection (pic négatif provoqué par l'échange des HP- de la colonne avec les OH- de l'eau). Le pic de réarrangement appelé aussi pic des bicarbonates (pic positif dû à l'échange des OH- présents sur la colonne avec les HP- de l'éluant), qui interfère avec les sulfates à ce pH, a été minimisé en ajustant la concentration en KHP de l'échantillon à celle de l'éluant. Le domaine de concentration couvert par cette méthode s'étend de 0 à 50 ppm pour les chlorures, et de 0 à 80 ppm pour les sulfates. Le seuil minimal de détection, défini comme la concentration qui produit un signal égal à 3 fois la valeur du bruit de fond, est de 0.03 ppm et 0.5 ppm pour les chlorures et les sulfates, respectivement. La reproductibilité, calculée à partir d'un standard passé 10 fois, est de l'ordre de 3% pour les chlorures et les sulfates. 2.1.2 La colorimétrie a) Principe L'ion à doser, en réagissant avec un (ou plusieurs) réactifs en excès, forme un produit coloré. L'intensité de la coloration est proportionnelle à la concentration de l'ion et est mesurée par absorption à une longueur d'onde correspondant au maximum d'absorbance. Cette technique, bien que monoélémentaire est facilement automatisable dans la plupart des cas, ce qui représente un gain de temps appréciable. L'appareillage est composé d'un autoanalyseur (Technicon), d'un colorimètre et d'un enregistreur à papier. II.35 b) Analyse des nitrates L'analyse des nitrates en chromatographie liquide n'ayant jamais donné satisfaction à cause d'interférences se produisant avec les chlorures (pic des chlorures trop proche et beaucoup plus important que celui des nitrates dans nos échantillons), nous avons opté pour une détermination colorimétrique (Standard methods for the examination of water and wastewater, 1985). Les nitrates sont réduits en nitrites en présence de cadmium. La réaction de diazotation des nitrites par du sulfanilamide, en présence de NED (Naphtyl Ethlenediammonium Dichloride) développe une coloration. La mesure de l'absorption se fait à 520nm. Cette méthode dose en réalité les nitrates plus les nitrites, mais les échantillons ne contenant pas de nitrites, la valeur obtenue correspond aux nitrates. Les paramètres caractéristiques de la méthode sont les suivants: ‚ Domaine de concentration: 0 à 7 ppm. ‚ Seuil minimal de détection: 0.2 ppm. ‚ Reproductibilité: 1%. c) Analyse de l'ammonium Le phénol alcalin et l'hypochlorite de sodium réagissent à 60°C avec les ions ammonium pour former de l'indophénol bleu, dont l'absorbance est mesurée à 630nm (Searle, 1984). Les paramètres caractéristiques de la méthode sont les suivants: ‚ Domaine de concentration: 0 à 10 ppm. ‚ Seuil minimal de détection: 0.3 ppm. ‚ Reproductibilité: 3%. d) Analyse des chlorures Cette technique colorimétrique a été utilisée pour des échantillons peu concentrés, inférieurs à 10 ppm. En effet, la chromatographie liquide donne de très bons résultats au-delà de 10 ppm, mais les droites d'étalonnage sont nettement moins bonnes dans la gamme de concentration 0-10 ppm. La méthode colorimétrique présente toutefois l'inconvénient, par rapport à la technique chromatographique, de nécéssiter un volume d'échantillon plus important, de l'ordre du ml. Le thiocyanate de mercure réagit avec les chlorures pour former du chlorure mercurique soluble et des anions thiocyanate. Ceux-ci forment, en présence de fer ferrique, un thiocyanate de fer coloré, dont l'absorbance est mesurée à 480nm. La méthode utilisée est décrite dans Standard methods for the examination of water and wastewater (1985). Les paramètres caractéristiques de la méthode sont les suivants: ‚ Domaine de concentration: 0 à 10 ppm. ‚ Seuil minimal de détection: 0.05 ppm. ‚ Reproductibilité: 3%. e) Analyse des sulfates Pour les mêmes raisons que dans le cas des chlorures, la méthode colorimétrique du bleu de méthylthymol (BMT) a été utilisée pour doser les échantillons à faible concentration (Mc Swain et al., 1974). Les sulfates réagissent avec le chlorure de barium en excès en formant un précipité de sulfate de barium. Le barium en excès réagit ensuite avec le BMT pour former un complexe bleu. La concentration en sulfates est proportionnelle à la quantité de BMT non complexé. Ce composé étant II.36 gris, l'absorbance de la solution est mesurée à 480nm. A cause des interférences avec certains cations, comme le calcium, les échantillons passent d'abord sur une résine échangeuse de cations. Les paramètres caractéristiques de la méthode sont les suivants: ‚ Domaine de concentration: 0 à 10 ppm. ‚ Seuil minimal de détection: 0.05 ppm. ‚ Reproductibilité: 6%. La limite de détection est 10 fois inférieure à celle obtenue dans le cas de la chromatographie liquide. Par contre, la reproductibilité est nettement moins bonne. 2.1.3 La spectrométrie d'absorption et d'émission atomique a) Principe L'échantillon à analyser est volatilisé par une source thermique et se dissocie en atomes. Cette augmentation de température provoque l'excitation d'une fraction des atomes. Leur retour à l'état fondamental s'accompagne de l'émission d'une radiation électromagnétique, de longueur d'onde caractéristique de l'élément, qui sera sélectionnée à l'aide d'un monochromateur et utilisée pour l'analyse par émission de flamme. Toutefois, cette méthode n'est efficace que pour les éléments très légers (Na, K, Li) et une autre technique est utilisée pour pallier à cette limitation: l'absorption atomique. Dans ce cas, les atomes sont illuminés à l'aide d'un rayonnement monochromatique, dont l'énergie correspond exactement à celle nécessaire à l'excitation d'un de leur électron, ce qui permet d'obtenir une fraction d'atomes excités 1000 à 10000 fois plus importante qu'avec une source thermique seule. Cette excitation s'accompagne d'une absorption du rayonnement et la méthode d'analyse consiste alors à mesurer l'atténuation du faisceau incident produit par une lampe à cathode creuse recouverte du métal à analyser. La quantité de lumière émise ou absorbée est liée à la concentration de l'analyte par la loi de Beer-Lambert; et la détermination des concentrations inconnues se fait par comparaison avec des standards. En fonction de l'élément à analyser et de la gamme de concentration recherchée, la source thermique atomisatrice sera soit une flamme, produite par un mélange air-acétylène, soit un four en graphite porté à haute température par effet Joule. Dans le cas du four, le chauffage se fait selon un programme précis, destiné successivement à éliminer le solvant (séchage), à éliminer une partie de la matrice pour concentrer l'analyte (carbonisation), et à atomiser l'analyte en effectuant simultanément la lecture du signal. ‚ ‚ Deux types d'interférences peuvent survenir dans ce type d'analyse: Les interférences spectrales, dues à l'influence d'un ou plusieurs constituants du milieu analysé sur l'élément à doser. Cet effet est négligeable dans le cas des échantillons aqueux que nous analyserons. Les interférences chimiques. Elles inhibent la formation d'atomes à l'état fondamental, ce qui entraîne un changement de pente de la droite d'étalonnage. Elles sont de 2 ordres: 1) réaction, dans la phase vapeur, entre l'analyte et des éléments de la matrice, provoquant la formation de composés ayant des points de fusion élevés. Ce problème est résolu par l'addition d'un autre élément qui se combine avec l'interférent plutôt qu'avec l'analyte. 2) ionisation de l'analyte, dûe à la température élevée de la source thermique. Celle-ci est supprimée en ajoutant un cation dont le potentiel d'ionisation est plus bas que celui de l'atome analysé, ce qui crée un excès d'électrons dans la phase vapeur. II.37 b) Analyse des ions Na+, K+, Ca++ , Mg++ en spectrométrie d'absorption et d'émission atomique de flamme (FAAS et FAES) Les ions sodium et potassium sont dosés en spectrométrie d'émission de flamme, et les ions calcium et magnésium en spectrométrie d'absorption de flamme, à l'aide d'un appareil de marque Instrumental Laboratory 751. Les conditions analytiques et les caractéristiques de la méthode sont reprises dans le tableau II.8 ci-dessous: Na Traitement de l'échantillon # Longueur d'onde (nm) K Ca + 1000ppm Cs et 0.02N HNO3 589 766.5 Bande passante (nm) 0.5 1 Limite de détection (ppb) 2.8 Reproductibilité (%) ¶ 3.8 Mg + 0.5% La et 2% HCl 422.7 285 0.5 0.5 3.4 11.9 0.8 3.1 0.7 1.4 Tableau II.8: Paramètres et caractéristiques de la spectrométrie atomique de flamme. # L'ajout de césium et de lanthane élimine les problèmes d'interférences chimiques. Le césium empêche l'ionisation de Na et K; le lanthane évite la présence de phosphate de calcium et magnésium dans la flamme et empêche l'ionisation de Ca et Mg. Le milieu acide inhibe l'absorption des analytes sur les parois du flacon de conservation. ¶ Correspond à une moyenne de 10 valeurs. c) Analyse des métaux trace en spectrométrie d'absorption atomique électrothermique (GFAAS) Cette technique a été utilisée pour doser les éléments suivants: Aluminium, Chrome, Manganèse, Fer, Nickel, Cuivre, Zinc, Cadmium, Plomb. Elle présente l'avantage d'être beaucoup plus sensible que la flamme grâce au temps de séjour beaucoup plus long des atomes dans le trajet optique, et ne nécessite que des volumes très faibles d'échantillon (quelques µl). Par contre, elle est nettement plus lente. Le tableau II.9 reprend les conditions d'analyse et les caractéristiques de la méthode. Cette technique a été principalement appliquée à l’analyse des éléments dissous (échantillons filtrés dans le cas des aérosols, brouillards, rosées, givres et prélèvement dans la partie supérieur de l’éprouvette dans le cas des pluies et dépôts totaux). Une analyse totale (dissous + particulaire) des éléments métalliques a en outre été effectuée dans une dizaine de brouillards et quelques rosées, selon la technique des solides en suspension (slurries) décrite par Hoenig & de Kersabiec (1990). Cette technique consiste à homogénéiser les particules en suspension avec un micromélangeur ultrasonique juste avant le prélèvement de l’aliquot par le capillaire de l’échantillonneur. II.38 Al Cr Mn Traitement de l'échantillon # Fe M5 Ni Cu M6 M7 Zn Cd Pb M3 Longueur d'onde (nm) 309 358 280 248 232 324.7 214 229 217 Bande passante (nm) 0.5 0.2 0.2 0.2 0.2 0.5 1 0.5 1 Limite de détection (ppb) 1 0.4 1 1 1 0.5 0.1 0.1 1 Reproductibilité (%) ¶ 1.4 1.9 1.4 3.1 2.6 1.8 1.1 0.8 1.8 Tableau II.9: Paramètres et caractéristiques de la spectrométrie atomique électrothermique. # L'ajout d'un modificateur de composition spécifique évite la perte l'analyte due à la température élevée lors de la phase de carbonisation. Pour les éléments réfractaires, comme par exemple l'Al et le Fe, cet ajout n'est pas nécessaire. L'acidification des échantillons inhibe l'absorption des analytes sur les parois du flacon de conservation. ¶ Correspond à une moyenne de 10 valeurs. 2.2 Analyse des particules atmosphériques 2.2.1 Introduction L'utilisation de la microscopie électronique et de la fluorescence des rayons-X nous permet d'obtenir des informations différentes et complémentaires sur la composition de l'aérosol urbain. En outre, ces 2 techniques présentent leurs avantages et leurs inconvénients respectifs. La fluorescence des rayons-X est une méthode d'analyse multi-élémentaire globale et non destructive. La limite de détection et la sensibilité sont très basses, surtout pour les éléments lourds. C'est une méthode rapide, et ne demandant aucune préparation des échantillons. Par contre, l'étape de calibration est cruciale et très délicate, car les standards doivent présenter une composition la plus similaire possible aux échantillons inconnus, tant du point de vue de l'analyte (gamme de concentration, proportions entre éléments) que de la matrice (structure physique: épaisseur, type, granulométrie) (Van Dyck et al., 1986; Watjen et al., 1990). La microscopie électronique permet d'étudier la composition globale du filtre, mais fournit en plus des informations sur les particules individuelles: leur nature, leur morphologie, leur taille, leur composition chimique et éventuellement leur structure cristalline, ce qui nous renseigne sur l'origine, le mode de formation, le transport, la réactivité, les réactions de transformation des particules, et finalement leur impact sur l'homme et l'environnement (Xhoffer et al., 1992). Cependant, c'est une méthode destructive (l'échantillon est détruit mais les particules sont préservées) et peu rapide (la préparation et l'analyse d'un échantillon prend environ 8 heures). D'autre part, les résultats sur la composition chimique globale sont donnés en % en poids (d'élément ou d'oxyde), plutôt qu'en concentration absolue. Dans les deux cas, l'analyse des éléments dont le nombre atomique est inférieur à 10 est impossible. II.39 2.2.2 La microscopie électronique a) Principe L'échantillon est bombardé par un faisceau électronique et une partie des électrons du faisceau incident traverse l'échantillon sans être affectée (figure II.15, Ñ). Ces électrons transmis vont fournir, sur un écran de projection phosphorescent, une image en ombre chinoise dans laquelle les parties les plus épaisses et les plus denses de l'échantillon apparaîtront les plus foncées. Avec des grossissements allant de 46× à 480000×, ce type d'image fournit des informations sur la morphologie et la dimension des particules. Si les particules sont cristallines, une fraction du faisceau incident est diffractée par les plans cristallins (figure II.15, Ï) et forme un diagramme de diffraction électronique. Ce diagramme, dans lequel la distance des taches de diffraction au centre du diagramme est proportionnelle aux distances entre les plans réticulaires, permet théoriquement la détermination de la nature du cristal. Cependant, cette méthode est peu précise et le dépouillement des diagrammes est une opération fastidieuse. Elle a surtout été utilisée pour savoir si la particule est cristallisée ou non. Le bombardement de l'échantillon par les électrons incidents provoque aussi l'éjection d'électrons provenant des couches internes des atomes. La transition d'électrons plus externes en direction de l'orbitale vacante permet à l'ion positif formé de revenir à un état stable. Ce retour à l'état stable s'accompagne de l'émission d'un rayonnement-X (figure II.15, Ò) dont l'énergie et la longueur d'onde sont caractéristiques de l'atome excité. L'intensité des raies émises est proportionnelle à la concentration des différents éléments constitutifs de l'objet analysé. L'acquisition du spectre au moyen d'un spectromètre à dispersion d'énergie ou de longueur d'onde permet donc une analyse chimique quantitative de la zone irradiée. L'utilisation d'un faisceau focalisé permet l'analyse des particules individuelles (AI dans le tableau II.3), tandis que l'illumination de l'échantillon avec un faisceau défocalisé fournit une analyse globale intégrant un grand nombre de particules (SG dans le tableau II.3). b) Analyses Les analyses ont été effectuées par le Service de Pneumologie de l'Hôpital Erasme, qui dispose d'un microscope électronique à transmission (ATEM, type Philips EM400T), équipé d'un accessoire de microscopie à balayage, d'un spectromètre de rayons-X à dispersion d'énergie (EDAX PV9900). Après les premiers résultats d'analyse, un protocole standardisé a été mis au point par le Dr Dumortier du Service de Pneumologie de l'Hôpital Erasme; il comprend les étapes suivantes: ‚ Analyse globale: acquisition d'un spectre global, en analysant successivement 10 à 15 plages de l'échantillon pendant 30 secondes chacune. ‚ Comptage: détermination du nombre de particules par comptage à un grossissement de 22000x. Toutes les particules présentes sur une surface connue -une maille de grille- sont comptées; le résultat est extrapolé à la surface totale du filtre, et ramené au nb de m3 d'air filtré. II.40 ‚ Analyse individuelle: mesure du diamètre moyen, acquisition du spectre de rayons-X pour 50 particules de diamètre < 1 µm, 50 particules de diamètre compris entre 1 et 2 µm, et 20 particules de diamètre > 2 µm, et classement des particules dans les catégories suivantes (au sein des 3 gammes de taille): 1. Sulfates excepté le sulfate de calcium: - S seul (probablement du sulfate d'ammonium) - SMg - SNa - SNaMgKCa (2 ou 3 cations) - autres sulfates. 2. Sulfate de calcium: SCa. Celui-ci se trouve dans une catégorie séparée car contrairement aux autres sulfates, il présente le plus souvent un diamètre > 1 µm. 3. Silice. 4. Sphères silicatées. 5. Silicates: - alumino-silicates (illite, kaolinite, micas, feldspaths...) - silicates associés à du soufre (agrégats ou dépôt de sulfates en surface des particules) - autres silicates. 6. Sphères métalliques: composés métalliques (Fe, Ti, Cr, Pb...) de forme sphérique. 7. Autres composés métalliques (c’est-à-dire non sphériques). 8. Divers: - composés de Ca et de Mg (calcite CaCO3, magnésite MgCO3, dolomite CaMg(CO3)2, brucite Mg(OH)2, périclase MgO, CaO) - cendres volantes carbonées (particules sans signal, de forme sphérique) - composés carbonés (particules sans signal, de forme quelconque) - particules contenant du phosphore (PS, CaP, PK, PKS). Remarque: Les suies (particules sans signal, sphériques et très petites, agrégées en amas) présentes sur les filtres étant très abondantes, elles n'ont pas été catégoriées. Par contre, les suies présentant un signal (pic de soufre ou de silice par exemple) ont été comptabilisées dans leurs catégories respectives. II.41 c) Qualité de l'échantillon En ce qui concerne l'acquisition du spectre global, le résultat est plus fiable d'un point de vue statistique si le nombre de particules analysées est grand. D'autre part, la déconvolution des pics est meilleure si le bruit de fond est moins élevé. Un filtre bien chargé répond à ces 2 critères. Pour le comptage des particules, étant donné que celui-ci s'effectue sur une petite portion du filtre, il est impératif que la répartition des particules sur le filtre soit homogène. Il a été vérifie que ceci est bien le cas en ce qui concerne les prélèvements d'aérosols totaux. Pour l'analyse individuelle des particules, un compromis doit être réalisé: les particules doivent être en nombre suffisant pour que l'analyse soit possible mais elles ne peuvent être en trop grand nombre afin d'éviter les superpositions et les masquages. Le filtre idéal n'est donc pas facile à obtenir : il doit être homogène pour le comptage, assez chargé pour le spectre global mais pas trop pour l'analyse individuelle, comme le montre la figure II.16. Figure II.15: Les différentes informations disponibles générées par l'interaction d'un faisceau électronique et d'un échantillon mince. Extraite de Watt, 1985. Figure II.16: Exemple de filtre dont la charge est bonne, tant pour le spectre global, que pour l'analyse individuelle et le comptage (Gross. = 22000x, Réf. = FI9120). II.42 2.2.3 La fluorescence des rayons-X en dispersion de longueur d'onde (WD-XRF) a) Principe La fluorescence des rayons-X peut se définir comme l'émission de rayonnements X caractéristiques suite à l'absorption de rayons-X de plus courtes longueurs d'onde. L'échantillon est donc soumis à des rayons-X de grande énergie, dits primaires, produits par le tube, ce qui provoque l'émission d'une série de rayonnements monochromatiques, caractéristiques des éléments à doser. La séparation des raies du spectre en ses différentes longueurs d'onde et la sélection des raies caractéristiques s'effectuent par diffraction sur la face d'un cristal approprié, en accord avec la loi de Bragg. L'intensité des raies est proportionnelle à la masse de l'élément analysé et est détectée par un compteur à flux gazeux ou à scintillation (figure II.17). Figure II.17: Schéma de l'appareillage de fluorescence des rayons-X. b) Application aux aérosols atmosphériques L'intensité de la fluorescence d'un élément dépend de la concentration (ou masse /unité de surface) de cet élément dans l'échantillon, mais également de l'absorption des rayons-X par tous les autres éléments. Cette atténuation du signal dépend de l'épaisseur de l'échantillon et du nombre atomique de l'élément analysé. Toutefois, il a été démontré que si l'échantillon est suffisamment mince, ces effets de matrice peuvent être négligés (Losno et al., 1987, Maenhaut, 1989). Selon les auteurs, la charge maximum du filtre au-delà de laquelle la condition de couche mince n'est plus remplie, et la linéarité de la courbe d'étalonnage n'est plus respectée, varie de 0.1 à 1 mg/cm2 (Gilfrich et al., 1973; Criss, 1976; Johnson et al., 1981; Holmes, 1981). La faible quantité de matière collectée sur les filtres II.43 (0.05 à 0.3 mg/cm2) et les basses concentrations en éléments lourds nous permettent de ne pas tenir compté d'effets de matrice dans les échantillons (Lodge, 1989). En ce qui concerne les standards, les plus chargés d'entre eux contiennent 0.8 mg/cm2 et la linéarité des droites de calibration a toujours été observée. L'influence de la taille des particules sur la mesure de la fluorescence est également à prendre en considération. D'après Gilfrich et al. (1973), ces effets granulométriques, qui sont d'autant plus importants que l'élément est léger, peuvent être considérés comme négligeables pour des particules de diamètre inférieur à ~5 µm. D'autres auteurs (Criss, 1976; Losno et al., 1987) ont détecté des effets à partir de 1 µm, surtout pour les éléments plus légers que le calcium. La correction à appliquer dans le cas d'un élément présent dans des particules de composition différente est souvent empirique et difficile à quantifier de manière précise et fiable. Nous avons donc choisi de négliger les effets de taille des particules, compte tenu de la faible taille moyenne des particules observées en milieu urbain et de la similarité granulométrique entre les standards et les échantillons (figure II.18). Contrairement aux échantillons épais, les filtres sont perméables aux rayons-X. Le rayonnement incident traverse le filtre, atteint les parois du porte-filtre et répercute la composition chimique de celui-ci en interférant avec le spectre de l'échantillon. Il est donc impératif d'éliminer cet effet. Après plusieurs essais, nous avons opté pour l'utilisation d'un cylindre creux en téflon, d'environ 0.5 cm d'épaisseur, et qui sert en même temps à maintenir le filtre dans le porte-filtre. c) Mise au point des conditions optimales d'analyse Le réglage optimal des conditions d'analyse a fait l'objet de nombreux essais. En effet, chaque élément constituant un cas particulier, l'ensemble des paramètres, tels que longueur d'onde, puissance du tube, temps de comptage, cristal analyseur,..., a été sélectionné avec soin. L'ensemble des ces choix est présenté dans le tableau II.10. L'appareil est de marque Philips, type PW1405, équipé d'un tube en Rhodium. d) Préparation des standards et calibration Comme nous l'avons déjà souligné, les standards doivent être le plus ressemblant possible aux échantillons, en terme de composition chimique et de granulométrie, afin de pouvoir négliger les différents effets de matrice. Après une étude bibliographique des différentes méthodes de fabrication des standards (voir par exemple Heagney & Heagney, 1979; Iwatsuki et al., 1984; Purdue & Williams, 1985; Pang et al., 1987; Iwatsuki et al., 1989; Bettinelli & Taina, 1990), la technique de préparation que nous avons sélectionnée est basée sur la réalisation d'un dépôt de particules sur un filtre identique à ceux utilisés pour nos prélèvements. A cet effet, 8 standards internationaux aux teneurs certifiées en un grand nombre d'éléments ont été sélectionnés: deux étalons de cendres produits par le Bureau Communautaire de Référence (BCR) et 6 étalons de sols provenant du United States Geological Survey (USGS). Après un broyage particulièrement fin (broyeur à disques en agate) permettant l'obtention d'une distribution granulométrique voisine de celle de l'aérosol atmosphérique (figure II.18), des quantités précises de ces poudres comprises entre 3 et 10 mg sont mises en suspension dans de l'eau MQ. Le mélange est soniqué (bain et sonde à ultra-sons) avant d'être déposé sur les filtres par filtration. Les filtres sont ensuite séchés dans un dessicateur et pesés. Des courbes de calibration satisfaisantes pour 18 éléments ont ainsi été obtenues, à savoir: Na, Mg, Al, Si, P, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd et Pb. Le chlore n'a pu être analysé, à cause de l'absence quasi totale et systématique de cet élément dans les matériaux géologiques utilisés comme référence. Le soufre est également présent en trop faible quantité dans les standards internationaux que nous avons II.44 à notre disposition. Il en résulte que la droite d'étalonnage ne contient qu'un point dans les hautes concentrations, et les résultats seront donc à traiter avec prudence. Un test d'intercalibration a été réalisée pour quelques éléments mineurs en collaboration avec la Section Air de l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie. Comme on peut le constater dans le tableau II.11, les résultats sont satisfaisants malgré deux méthodes de calibration très différentes. El. Raie Tps kV mA (s) Al As Ca Cd Cr Cu Fe K Mg Mn Na Ni P Pb S Si Ti V Zn Ká Ká Ká Lá Ká Ká Ká Ká Ká Ká Ká Ká Ká Lâ Ká Ká Ká Ká Ká 20 100 20 100 50 20 20 20 20 50 50 50 20 100 20 20 20 50 50 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 Colli- Cristal Angle Bg+ Bg- Détect. ¶ mateur § (° 2è) # # * low up Coarse Fine Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Coarse Fine Coarse Coarse Coarse Fine Coarse 1 2 2 1 2 2 2 2 3 2 3 2 4 2 1 1 2 2 2 145.060 33.970 113.240 53.765 69.445 45.095 57.630 136.825 22.985 63.035 27.735 48.800 141.080 28.280 75.835 109.180 86.250 123.280 41.870 0.00 2.00 0.00 0.86 1.78 2.00 0.00 5.00 1.50 2.00 2.00 0.00 2.42 2.50 0.00 4.00 0.00 0.00 5.00 4.14 2.00 3.00 0.00 3.24 0.00 2.60 0.00 1.10 2.00 2.00 1.00 0.00 2.50 3.28 4.00 3.00 3.00 0.00 F S F F F FS F F F F F F F S F F F F FS 25 25 25 30 15 20 20 25 25 15 25 20 25 25 5 25 25 10 20 75 75 75 75 70 75 75 75 85 70 80 70 75 75 75 75 75 75 75 Tableau II.10: Paramètres d'analyse pour la fluorescence des rayons-X. § Cristal: 1=PE002, 2=LiF200, 3=PX1, 4=GE111. # Valeur ajoutée ou retirée à la longueur d'onde de mesure pour le comptage des background. * Détecteur: F= Flux gazeux, S= Scintillateur, FS= Flux gazeux + Scintillateur. ¶ Niveaux de discrimination (en %). II.45 Figure II.18: Spectres granulométriques de 2 standards (GXR1 et GXR2 du BCR), effectués au granulomètre à laser. e) Limites de détection Celles-ci ont été calculées selon la formule conseillée par le fabricant de l'appareil, à savoir: L. D. ' où 3000 × B S × 10 × t (4) B = Nombre de Kcoups mesurés pour le blanc. S = Pente de la droite de régression. t = Temps de mesure (en secondes). Le tableau II.12 présente ces valeurs ainsi que la gamme de concentration observée dans l'aérosol bruxellois. On constate que la fluorescence des rayons-X n'est pas suffisamment sensible pour l'analyse systématique de certains éléments dans la matière particulaire urbaine, en particulier V, Cr, Cu et As. II.46 Elément ULB (µg/m3) IHE (µg/m3) Ni 0.01 0.01 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0.01 Cu 0.06 0.09 0.07 0.25 0.09 0.15 0.15 0.22 Zn 0.10 0.27 0.36 0.34 0.14 0.31 0.43 0.39 Pb 0.33 0.38 0.51 2.02 0.33 0.37 0.69 1.41 Mn 0.67 0.90 0.94 0.21 0.44 0.44 0.64 0.86 0.88 0.21 0.42 0.40 Tableau II.11: Intercalibration U.L.B - I.H.E. II.47 Elément Limite de détection Gamme de concentration mesurée Na 8.4 400 - 2812 Mg 3.1 173 - 712 Al 7.0 37 - 1326 Si 26.3 87 - 4491 P 1.4 29 - 261 S 11.1 1729 - 24175 K 6.6 351 - 1428 Ca 12.4 42 - 4605 Ti 1.8 6 - 108 V 7.5 < L. D. - 27 Cr 2.1 < L. D. - 8 Mn 3.6 22 - 114 Fe 9.5 414 - 3162 Ni 5.8 11 - 23 Cu 10.9 < L. D. - 48 Zn 4.0 As 6.2 Cd 28.2 31 - 72 Pb 15.7 30 - 350 11 - 949 < L. D. - 53 Tableau II.12: Limites de détection et gamme de concentration dans l'aérosol bruxellois (ng/cm2). 3. SYNTHESE DES PRELEVEMENTS ET ANALYSES Le tableau II.13 est un récapitulatif des différents prélèvements effectués, et reprend leur durée, le nombre d'échantillons récoltés et le type d'analyse effectué. II.48 Type d'échant. Périodes de prélèvement (discontinues) ‘90 ‘91 ‘92 Type d'analyse¶ Nb. échant. prélevés ‘93 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 Aérosols fractionnés SG, PD1 Aérosols totaux AI, SG, XRF Brouillards 16 57 + 21 § PD1, PD2, AI, SG, MTT 51 Givres-Rosées PD1, PD2, AI, SG 40 Dépôts totaux PD1 400 Pluies PD1 735 Tableau II.13: Synthèse des prélèvements et des analyses. ¶: SG= Spectres Globaux en microscopie électronique (Na, Mg, Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Zn, Pb). AI= Analyses Individuelles en microscopie électronique. XRF= Fluorescence des Rayons-X (Na, Mg, Al, Si, P, S, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb). PD1= Phase Dissoute-éléments majeurs (NO3-, Cl-, SO4=, NH4+, Na+, K+, Ca++, Mg++). PD2= Phase Dissoute-Al, Fe, et métaux traces (Cr, Mn, Ni, Cu, Zn, Cd, Pb). MTT = Métaux Traces Totaux (= soluble + insoluble) #: 16 séries comportant chacune 9 fractions granulométriques. §: = 21 filtres donnés par l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (IHE). Essais de prélèvements (prototype). II.49 # 4. ANALYSES STATISTIQUES 4.1 Introduction Ce chapitre expose brièvement les différents tests statistiques utilisés au cours de ce travail. Il s'agit essentiellement de la détection des valeurs aberrantes, de l'analyse factorielle et de l'analyse en composantes principales (en tant que partie de l'analyse factorielle). L'objet de ce chapitre n'est pas d'exposer en détail les notions théoriques concernant ces tests, mais bien d'en expliquer l'intérêt, le but, et le principe. Ces notions peuvent être facilement consultées dans les ouvrages conventionnels de statistique et dans les manuels d'utilisation des logiciels utilisés (SAS et SPSS). 4.2 Détection des données aberrantes (outliers) 4.2.1 Principe Le test consiste en : 1) la construction d'un modèle de régression (par analyse de la variance), 2) l'identification des données aberrantes à l'aide des 3 paramètres les plus couramment utilisés: le résidu, le leverage et le paramètre de Cook, 3) la construction d'un nouveau modèle de régression après élimination des échantillons anormaux et la comparaison avec le premier modèle. Ce test, effectué avec le programme SAS, a été mené séparément sur les données de pluies et de dépôts totaux, et ce pour les couples de valeurs suivants: somme des cations/conductivité, somme des anions/conductivité, somme des anions/somme des cations. 4.2.2 Définitions des différents paramètres et choix des limites Les 3 paramètres permettent de répondre à 3 questions, qui correspondent aux 3 manières dont une valeur peut être anormale: ‚ Xi est-il anormal ? ‚ Yi est-il anormal ? ‚ L'omission de l'observation anormale provoque-t-elle un changement important dans l'estimation des paramètres de la régression, c'est-à-dire dans les valeurs prédites ì ? Ces 3 questions étant interconnectées, quoique légèrement différentes, il est donc recommandé d'effectuer les 3 calculs. Pour répondre à la 1ère question, on calcule le "leverage" hi, qui indique comment une observation influence la détermination de sa propre prédiction, à l'aide de la formule suivante: 1 hi ' % n ( X i & X̄ ) 2 ' ( X i & X̄ ) 2 n (5) i'1 hi est compris entre 0 et 1, et sera d'autant plus grand que Xi est très différent de X̄ . Xi est anormal 2 ' hi 3 ' hi n quand hi est supérieur à i'1 n ou i'1 . Pour un échantillon raisonnablement grand, une n n valeur supérieure à 0.2 peut être considérée comme anormale (Judd & Mc Clelland, 1989). C'est cette valeur que nous avons adopté. II.50 Une valeur anormale de Yi se détecte par le calcul des résidus: ei = Yi - ì. L'utilisation de ei pour identifier les valeurs aberrantes est délicate pour 2 raisons. Il s'agit d'une valeur absolue, difficilement interprétable puisqu'elle dépend de l'amplitude de la moyenne des valeurs. L'utilisation d'une échelle relative est beaucoup plus aisée. L'autre raison est qu'il existe un paradoxe: les Y anormaux sont détectés par le modèle alors qu'ils ont été utilisés pour construire ce modèle. Un résidu transformé, le "studentized deleted residual" a été utilisé dans ce cas, car il permet de pallier aux problèmes d'amplitude des valeurs et du paradoxe. En pratique, ce résidu se calcule comme suit: e i2 × ( n & PA & 1 ) RStudent ' SSE × ( 1 & h i ) & où e i2 (6) ei = Yi - ì; SSE = ' ei2; PA = ' hi. Pour un échantillon suffisamment grand, environ 95% des valeurs de ce résidu seront comprises entre -2 et +2, et quelques % seront compris entre -3 et +3. Les valeurs < -4 et > +4 sont à rejeter absolument. Nous avons choisi de considérer une observation comme étant aberrante lorsque le résidu est < -3 ou > +3. Les observations qui distordent la régression sont détectées grâce au 3ème paramètre, appelé CookD ou D. Il est évident que les observations qui auront une grande influence sur les prédictions sont celles qui ont un résidu et un leverage élevés. Mais il se peut que ces 2 paramètres ne soient pas suffisamment grands pour être en-dehors des limites que nous nous sommes fixées, et que l'observation considérée ne soit pas rejetée. Par contre, la valeur de CookD, qui est une fonction multiplicative des carrés du résidu et du leverage, peut être suffisamment élevée pour attirer notre attention et reconsidérer l'observation douteuse. La formule permettant de calculer CookD est : CookD i ' où e i2 × h i PA × MSE × ( 1 & h i ) 2 (7) ei = Yi - ì; PA = ' hi; MSE ' SSE . n & PA Il n'y a pas de règle stricte pour définir les valeurs limites du paramètre de Cook. Une recommandation fréquente est d'éliminer les observations pour lesquelles CookD > 4 / PA×n. Une autre règle est de considérer toutes les valeurs > 1 ou > 2, ou encore d'observer les écarts entre les plus grandes valeurs. Nous avons choisi de fixer la limite à 2, toutes les valeurs supérieures seront considérées comme anormales. II.51 4.2.3 Résultats du test Comme nous l'avons déjà signalé, le calcul des 3 paramètres a été effectué indépendamment sur les pluies et les dépôts totaux, en considérant les régressions: ' cations / Conductivité, ' anions / Conductivité, ' anions / ' cations. L'ensemble de ces résultats serait bien trop long à présenter ici. Chaque cas détecté comme étant anormal a été considéré individuellement avant de décider de son élimination définitive car le caractère aberrant d'une observation ne peut être acquis sur seule base des calculs. L'existence d'un déficit anionique, lié à la présence de carbonates et d'autres anions tels que les acétates et formates peut faire apparaître certaines anomalies dans les régressions sans pour autant que l'observation soit totalement aberrante. Cette méthode nous a amené à l'élimination d'un petit nombre d'observations, essentiellement suite à des valeurs de RStudent trop élevées. Dans tous les cas, le modèle de régression s'est amélioré après élimination de ces valeurs, c'est-à-dire que d'une part le nuage de points obtenu lors de la distribution des résidus en fonction des prédictions est mieux distribué, et que d'autre part, les coefficients de corrélation de la droite de régression linéaire se rapprochent de 1. 4.3 Analyse factorielle 4.3.1 Principe L'hypothèse de base de l'analyse factorielle est que des facteurs sous-jacents aux variables analysées peuvent être utilisés pour expliquer et comprendre des phénomènes hautement complexes. Les corrélations observées entre les variables résultent du partage entre ces facteurs. Le but de l'analyse factorielle est donc d'identifier ces facteurs -qui ne sont ni directement observables, ni mesurables- à partir des variables observées. De manière générale, l'analyse factorielle est une technique statistique servant à identifier un petit nombre de facteurs capables de décrire les relations entre de nombreuses variables interconnectées. Le premier intérêt de ce type d'analyse est donc de remplacer les variables initiales, généralement corrélées, par des variables non corrélées, plus faciles à traiter (Dagnelie, 1975). Cette technique tente d'expliquer un ensemble de données dans un nombre de dimensions plus petit que le nombre de départ. Le second intérêt est donc de réduire le nombre de variables à prendre en considération et d'aboutir à une interprétation complémentaire des observations initiales. II.52 Une bonne solution de l'analyse factorielle consiste à obtenir: 1) un nombre de facteurs aussi petit que possible, 2) des facteurs qui expliquent le plus possible les corrélations observées entre les variables, 3) des facteurs significatifs et interprétables. 4.3.2 Le modèle L'équation de base pour la ième variable Xi est: Xi = Ai1F1 + Ai2F2 + ... + AikFk + Ui (8) où F sont les facteurs communs, A sont les constantes utilisées pour combiner les k facteurs, U est le facteur unique. Chaque variable est donc exprimée comme une combinaison linéaire des facteurs sous-jacents, appelés dorénavant facteurs communs (puisque toutes les variables sont exprimées en fonction de ceux-ci). Ces facteurs communs ne sont pas de simples variables indépendantes mais désignent en fait des groupes de variables. Le facteur unique représente la part de Xi qui ne peut être expliquée par les facteurs communs. Dans le modèle factoriel, on suppose que les facteurs uniques ne sont pas corrélés entre eux, ni avec les facteurs communs. Les facteurs communs sont déduits des variables observées en les exprimant comme des combinaisons linéaires des variables observées. L'expression générale pour le jème facteur est: Fj = Wj1X1 + Wj2X2 + ... + WjpXp = ' Wji X i p (9) i'1 où p = nombre de variables, W = valeur des cotes des facteurs ("factor score coefficients"). Bien qu'il soit possible que toutes les variables contribuent au jème facteur, on espère que seule une petite partie des variables le caractérise, de telle sorte que chaque facteur s'individualise. 4.3.3 Les étapes L'analyse factorielle se fait en 4 étapes: 1) calcul de la matrice de corrélation 2) extraction des facteurs 3) rotation de la matrice factorielle et interprétation des facteurs 4) estimation des valeurs des facteurs ("factor score"). ‚ La matrice de corrélation L'observation de la matrice de corrélation et de 2 tests statistiques associés permet d'évaluer si le modèle factoriel est approprié. Il faut en effet s'assurer que les variables soient bien liées entre elles, c'est-à-dire qu'on observe pour chaque variable au moins une corrélation élevée avec une des autres variables. Dans le cas où les corrélations entre les variables sont faibles, il est peu probable qu'elles partagent des facteurs communs et la validité du modèle factoriel est remise en question. Le paramètre de Keyser-Meyer-Olkin (K-M-O) permet de comparer les ordres de grandeur des coefficients de corrélation observés (rij) avec les ordres de grandeur des coefficients de corrélation partiels entre paires de variables (aij), grâce à la formule suivante: II.53 K&M&O ' ' ' i j 2 ' ' r ij i 2 r ij 2 % ' ' a ij j i (10) j Les corrélations partielles sont en réalité des estimations des corrélations entre les facteurs uniques et doivent donc tendre vers 0 pour que les hypothèses de base de l'analyse factorielle soient vérifiées. Si les corrélations partielles tendent vers 0, K-M-O tend vers 1. On considère généralement qu'une valeur de K-M-O < 0.5 est inacceptable, une valeur comprise entre 0.5 et 0.6 est médiocre, une valeur comprise entre 0.6 et 0.7 est passable, et une valeur $ 0.7 est bonne. Le test Bartlett de sphéricité permet de tester l'hypothèse que la matrice de corrélation est une matrice-identité. Cette hypothèse doit pouvoir être rejetée pour que l'analyse factorielle soit possible. ‚ L'étape d'extraction L'étape d'extraction sert à estimer les facteurs communs. Elle permet de connaître l'importance de chaque facteur par rapport à la variance totale, et de décider du nombre de facteurs nécessaire et suffisant pour représenter les données. Cette étape d'extraction est effectuée par une analyse des composantes principales; cette analyse transforme un ensemble de variables corrélées (les variables observées) en un ensemble de variables non corrélées appelées composantes principales, qui sont en fait des combinaisons linéaires des variables observées. La première composante principale (ou facteur) est la combinaison linéaire qui explique la plus grande part de la variance totale de l'échantillon et les facteurs successifs expliquent des parts de plus en plus petites de la variance. La variance expliquée par chaque facteur est aussi appelée sa valeur propre. La somme des valeurs propres est la variance totale de l'échantillon. A ce stade de l'analyse, les variables sont exprimées sous une forme standardisée, de moyenne nulle et de variance unitaire, de telle sorte que la variance totale est équivalente au nombre de variables. Les valeurs propres peuvent aussi être exprimées en % ou en pourcentage cumulé de la variance totale. Le choix du nombre de facteurs se fait à partir de ces valeurs propres, en s'aidant du graphique des valeurs propres associées à chaque facteur. On considère généralement que les facteurs dont les valeurs propres sont < 1 ne doivent pas être pris en compte. D'autre part, le graphique permet de déceler un changement éventuel de pente correspondant à la séparation entre les facteurs à prendre en compte (pente forte) et ceux que l'on peut laisser tomber (pente faible ou éboulis de la courbe). ‚ La matrice factorielle La matrice factorielle calculée ensuite contient les coefficients qui lient les différentes variables observées aux facteurs choisis. Ces coefficients sont appelés saturations car ils indiquent le poids attribué à chaque facteur et correspondent aux constantes A de l'équation (8). La proportion de la variance expliquée par l'ensemble des facteurs communs pour une variable donnée, appelée variance commune ou communauté d'une variable, est calculée à partir de la matrice factorielle. Cette valeur va de 0 à 1 et la fraction manquante pour arriver à 1 correspond au facteur unique c'est-à-dire à la variance non expliquée par les facteurs communs. ‚ La phase de rotation La phase de rotation permet de transformer la matrice factorielle en une matrice plus facilement interprétable dans laquelle les facteurs se différencient mieux les uns des autres. Souvent, en effet, les variables et les facteurs n'apparaissent pas corrélés selon un schéma interprétable et la plupart des II.54 facteurs sont corrélés avec beaucoup de variables. L'intérêt de cette rotation est d'obtenir une structure simple, dans laquelle chaque facteur est représenté par un petit nombre de variables et chaque variable possède des saturations élevées pour un petit nombre de facteurs, idéalement un seul. La rotation a pour effet de redistribuer la variance expliquée par chaque facteur sans changer la variance totale et les communautés. La rotation utilisée est de type orthogonale (couramment appelée Varimax) c'est-à-dire qu'elle maintient les axes à angles droits. Le succès de la rotation peut être estimé graphiquement: on trace les variables en utilisant les saturations comme coordonnées (figure II.19). Si la rotation a atteint ses buts, des groupes de variables doivent apparaître près des extrémités des axes et à leur intersection. Les variables groupées au bout d'un axe sont celles dont les saturations sont élevées uniquement pour 1 facteur (figure II.19: var 1 et var 2 pour le facteur 2, var 3 et var 4 pour le facteur 1); les variables proches de l'origine ne sont pas expliquées par ces 2 facteurs là, et les variables situées sur les diagonales sont expliquées autant par un facteur que par l'autre (var 5 sur la figure II.19). L'interprétation des facteurs se fait à partir de la matrice factorielle après avoir regroupé les variables qui ont des saturations élevées pour les mêmes facteurs, avec l'aide de ces graphiques. Figure II.19: Représentation graphique des variables dans le plan de 2 des facteurs, après rotation. ‚ L'estimation des valeurs des facteurs ("factor score") L'estimation des valeurs des facteurs se fait en multipliant les valeurs des données standardisées (Xi) par les cotes des facteurs (Wji), pour chaque variable (équation 9). Pour la kème observation, la valeur du facteur est: F jk ' ' Wji X ik p (11) i'1 Les graphiques représentant les valeurs des facteurs par paires de facteurs permettent de détecter des observations inhabituelles ou d'observer les ressemblances entre groupes d'individus et de différencier II.55 éventuellement des populations d'individus. 4.3.4 Les logiciels utilisés Le logiciel SAS a été utilisé pour l’analyse factorielle des brouillards (proc FACTOR), et le logiciel SPSS pour celle des aérosols. II.56 CHAPITRE III. L’AEROSOL ATMOSPHERIQUE CHAPITRE III: L’AEROSOL ATMOSPHERIQUE 1. INTRODUCTION Ce chapitre est consacré à la caractérisation de l'aérosol bruxellois du point de vue de sa composition chimique et de l’origine des particules qui le composent. Après un exposé général sur l’aérosol, les sources et les émissions de particules aux niveaux global et urbain, nous exposerons les résultats expérimentaux obtenus en Région bruxelloise. Ceux-ci s'articulent autour des points suivants: caractérisation de la fraction soluble, caractérisation de l'aérosol total (c'est-à-dire comprenant les fractions soluble et insoluble), variabilité spatio-temporelle de l'aérosol, origine des particules et des éléments. Il est à noter que tous les résultats concernent la fraction inorganique de l’aérosol; c’est pourquoi le terme inorganique ne sera plus précisé dans la suite de ce travail. 2. L’ETAT DE L’ART 2.1 Définition et classement de l’aérosol atmosphérique Aérosol est un terme générique désignant tout système de particules solides ou liquides en suspension dans un milieu gazeux; ce dernier étant l’air lorsque l’on parle de l’aérosol atmosphérique (Friedlander, 1977). Il s’agit d’un système complexe polydispersé et inhomogène (c’est-à-dire contenant des particules de taille et de composition différente), formé d’une mixture de particules originaires de sources diverses et ayant des comportements différents. L’aérosol atmosphérique est instable; sa composition, sa distribution de taille et la phase dans laquelle se trouvent les particules (liquide, solide) sont fortement variables dans le temps et l’espace (Spurny, 1987). Sa composition est en effet continuellement modifiée par des processus physiques et chimiques de transformation et d’élimination. Un grand nombre de termes existent dans la littérature anglo-saxonne pour décrire les différents types d’aérosols en fonction de leurs caractéristiques. Voici quelques-uns des termes couramment utilisés et leur définition (Détrie, 1969; Seinfeld, 1986; Boreux, 1993): ‚ Dust: particules solides de diamètre > 1 µm formées par désagrégation mécanique, comme par exemple l’action du vent à la surface des sols ou des façades et murs. ‚ Fume: particules solides de diamètre < 1 µm générées par condensation de vapeurs généralement suite à la volatilisation de matières en fusion lors de processus à haute température. La condensation est souvent accompagnée de réactions chimiques telles que des réactions d’oxydation. Ces “vapeurs” sont souvent nocives. ‚ Smoke: ensemble de fines particules (0.01 µm < diamètre < 1 µm) solides ou liquides résultant d’une combustion incomplète, constituées principalement de carbone et d’autres résidus de combustion tels que des imbrûlés. III.1 ‚ Soot: agglomérat de particules riches en carbone, souvent imprégnées de goudrons ou de résidus imbrûlés lourds, formées par combustion incomplète de substances carbonées. ‚ Fog (brouillard): suspension de gouttelettes d’eau liquide de diamètre compris entre 2 et 30 µm réduisant la visibilité à moins de 1 km. ‚ Mist (brume): gouttelettes d’eau liquide plus grosses que dans le cas du brouillard (diamètre= 5 à 1000 µm) ayant de ce fait un mouvement de chute perceptible. La visibilité est de 1 à 5 km. ‚ Haze (brume légère): particules de diamètre inférieur à 1 µm en suspension dans de l’air à faible humidité relative (plus faible que dans le cas du brouillard) pouvant consister en un mélange d’eau liquide, de poussières et de polluants. Elles entravent la visibilité en provoquant une opalescence de l’air. ‚ Smog: terme obtenu par contraction des mots smoke et fog désignant une pollution de l’atmosphère provenant d’un brouillard naturel associé à des teneurs élevées en polluants. La Figure III.1 illustre la grande variété des particules atmosphériques et leur gamme de taille correspondante. Notons que la taille des aérosols varie de 1 nm à 1 mm, ce qui correspond à 6 ordres de grandeur. Etant donné le caractère ambigu ou imprécis de certaines définitions et leur acception différente par le grand public; étant donné également la complexité des systèmes réels, nous n’utiliserons dans la suite de ce travail que les termes aérosols et brouillard qui désignerons respectivement les particules atmosphériques et le phénomène atmosphérique réduisant fortement la visibilité à cause de la présence d’eau liquide autour des noyaux particulaires. Les aérosols peuvent également être classés en primaires et secondaires. Les aérosols primaires sont émis directement sous forme de particules, comme par exemple les poussières du sol remises en suspension par le vent, les suies émises par les cheminées et les aérosols marins. Les aérosols secondaires sont produits dans l’atmosphère suite à des réactions chimiques ou des processus de conversion de gaz en particules. Par exemple, les aérosols contenant des sulfates sont principalement produits secondairement à partir du SO2 gazeux. On estime que plus de 50% de la masse totale des particules peut provenir des processus secondaires (Spurny, 1987). Les aérosols secondaires sont principalement submicrométriques tandis que les aérosols primaires se répartissent dans toutes les tailles (Seinfeld, 1986). Enfin, un classement selon la dimension caractéristique des particules permet de définir 3 catégories ou modes: ‚ mode des noyaux d’Aitken ou mode de transition: k < 0.1 µm. ‚ mode d’accumulation: 0.1 µm < k < ~2 µm. Ces 2 premiers types constituent le mode fin, ou plus simplement fines particules. ‚ mode grossier: k > ~2 µm. III.2 Figure III.1: Types d’aérosols en fonction de leurs dimensions (extraite de Finlayson-Pitts & Pitts, 1986). III.3 La distinction entre fines et grosses particules est fondamentale car elles sont chimiquement très différents. Cette séparation résulte du fait que les mécanismes de formation sont différents: les grosses particules sont produites par des processus mécaniques tandis que les fines sont issues de processus de condensation. Finalement, ces 2 modes ont une origine, un comportement, une composition, des propriétés optiques et des effets sur l’environnement différents; ils sont transformés, éliminés de l’atmosphère et déposés différemment, comme nous allons le voir plus en détail dans les chapitres suivants. La distinction entre ces 2 modes est donc d’une importance capitale pour toute discussion sur la physique et la chimie des aérosols (Whitby, 1978). 2.2 Formation de l’aérosol atmosphérique La dépendance entre la taille et le comportement des aérosols a été étudiée en détail par Whitby (1978) qui a mis au point un schéma de formation et de dépôt des particules en relation avec leurs dimensions (Figure III.2). Ce schéma conçu dans les années 1970 est largement accepté par de nombreux auteurs (Koutrakis, 1984; Finlayson-Pitts & Pitts, 1986; Seinfeld, 1986; Chester, 1990; Charlson et al., 1992a). Des modifications à ce schéma original ont été proposées récemment (Finlayson-Pitts & Pitts, 2000) et sont en partie notées dans la Figure III.2. Les grosses particules sont produites par des processus mécaniques pouvant éventuellement impliquer des réactions à haute et basse température. Ces particules proviennent de l’érosion éolienne du sol, des éruptions volcaniques, des émissions biogéniques (pollens, graines, spores, cires, microorganismes), du “pétillement” des océans (bubble bursting), de la fabrication et l’utilisation du ciment et du charbon, et d’autres processus industriels nécessitant la manipulation de matériaux poudreux ou pulvérulents. Les fines particules sont essentiellement formées par des phénomènes de conversion de gaz en particules se produisant soit dans l’atmosphère à partir des gaz présents (SO2, NOx, HCl, CO,...), soit au sein même des appareils de combustion (chaudières, moteurs). Les particules du mode des noyaux sont produites par condensation des vapeurs chaudes sursaturées pendant les processus de combustion et par nucléation homogène c’est-à-dire formation de particules par condensation d’espèces gazeuses à température ambiante. Les particules du mode d’accumulation sont formées par coagulation (entre particules du mode des noyaux ou entre particules du mode des noyaux et du mode d’accumulation) et par nucléation hétérogène c’est-à-dire condensation de gaz sur des particules préexistantes. La coagulation entre les 2 modes est plus probable que la coagulation au sein du mode des noyaux à cause de la grande mobilité des petites particules combinée à l’importante surface que constituent les plus grosses (Whitby, 1978; Finlayson-Pitts & Pitts, 1986). Ces processus de coagulation ont pour effet de diminuer le nombre et d’augmenter la taille des particules sans en affecter la masse totale (Spurny, 1987). Une distribution bimodale et un schéma impliquant les réactions en phase aqueuse (nuages, brouillard) ont récemment été proposés (Finlayson-Pitts & Pitts, 2000). Hansson et al. (1994) insistent également sur l’importance des processus d’oxydation en phase aqueuse et de la nucléation hétérogène comme mécanisme de formation des particules atmosphériques. Le développement des techniques de mesure a permis de déceler la présence d’un quatrième mode, le mode de nucléation ou des particules ultrafines (Figure III.2), également formé par des processus de conversion de gaz en particules. Les fines particules sont en grande partie d’origine anthropique étant donné qu’elles proviennent principalement des processus de combustion. Les centrales électriques, la circulation automobile, le chauffage domestique et de nombreuses industries contribuent à la présence de fines particules dans l’atmosphère. III.4 Figure III.2: Représentation schématique des processus de formation et d’élimination des particules atmosphériques en fonction de leur taille (Finlayson-Pitts & Pitts, 2000). III.5 Les particules du mode des noyaux contribuent majoritairement au nombre (Figure III.3) et faiblement à la masse de l’aérosol atmosphérique. Au contraire, le mode d’accumulation constitue une grande part de la masse et une moindre part du nombre (Finlayson-Pitts et Pitts, 1986; Seinfeld, 1986). La Figure III.3 nous apprend également que le mode d’accumulation constitue l’essentiel de la surface (Friedlander, 1978; Whitby et al., 1972; Whitby, 1978). Ceci implique que la chimie de surface (tels que les processus de condensation et d’évaporation de la vapeur d’eau) est essentiellement liée à ce mode. Or, les activités humaines, en injectant des particules appartenant au mode d’accumulation (sulfates, nitrates, ammonium), contribuent à augmenter la surface de l’aérosol. Globalement, on estime en effet que 95% des sulfates et nitrates particulaires se trouvent dans cette gamme de taille (Preining, 1990). Toutes tailles confondues, le nombre de particules atmosphériques est en général de 103-105 cm-3 au-dessus des continents. Le nombre de particules/cm3 peut cependant atteindre 106 dans l’air des villes et descendre à quelques centaines en milieu rural, dans les montagnes et les endroits éloignés de toute pollution (Pruppacher et Klett, 1978). Figure III.3: Distributions en nombre, en surface et en volume d’un modèle type d’aérosol urbain (en haut) et de l’aérosol de Los Angeles (en bas). III.6 2.3 La pollution atmosphérique Ce paragraphe est consacré à l'étude des sources, émissions et concentrations d’abord dans un contexte global, et ensuite au niveau urbain. Il nous paraît en effet important d'avoir une vision globale des phénomènes, notamment en raison du transport des polluants à longue distance et des "échanges" du type import-export entre les écosystèmes. Ensuite, seulement nous envisagerons la pollution atmosphérique en milieu urbain étant donné la spécificité de ce milieu, et en particulier le cas de Bruxelles. 2.3.1 Les sources globales Les principales sources de particules sont le sol, les océans, la biosphère, les volcans et l’homme, et sont détaillées dans ce chapitre. Etant donné les interactions entre les phases gazeuses et particulaires et les réactions de conversion gaz6particules, il nous paraît utile de passer également en revue les émissions gazeuses, en particulier les principales espèces qui contribuent à la composition chimique des aérosols et des précipitations, et qui sont impliquées dans la formation et le contrôle de l’acidité atmosphérique. a) Les sources particulaires naturelles ‚ Le sol Les processus d’altération naturelle des roches et des sols produisent une poussière pouvant être remise en suspension et transportée par le vent. Cette poussière est typiquement composée de quartz (SiO2), de silicates et alumino-silicates (argiles, mica), d’oxyde de fer et de minéraux calciques (calcite, CaCO3; dolomite, CaMg(CO3)2; anhydrite, CaSO4 ; Gypse, CaSO4 .2H2 O). La présence d’aluminium, de fer et de silice dans l’aérosol est une indication d’un apport de poussières d’origine terrigène; l’aluminium est d’ailleurs souvent utilisé comme élément de référence. Les éléments solubles originaires du sol sont communément Ca, Mg et K. ‚ Les océans Etant donné la proximité de la mer et la direction des vents dominants (Sud-Ouest à Ouest), l’atmosphère bruxelloise subit une influence marine non négligeable. Les particules marines sont formées par l’explosion de petites bulles d’air dans l’écume des vagues (mécanisme de bubbles bursting). Lorsqu’une bulle d’air atteint la surface de l’océan, elle se brise et projette dans l’air à la fois des particules grossières, de diamètre compris entre 4 et 40 µm, et des fines particules, dont le diamètre varie entre 0.2 et 2 µm, selon le mécanisme décrit dans la Figure III.4. Un autre mécanisme de formation de l’aérosol marin, en particulier de sulfates, est la conversion gaz-particules de produits d’oxydation de gaz précurseurs émis par l’océan tels que le DMS (Sulfure de diméthyl). Cette conversion peut se faire de 3 manières: par nucléation homogène, par nucléation hétérogène, et par oxydation du SO2 par O3 et H2 O2 dans les gouttes de nuage (Fitzgerald, 1991). La composition de l’aérosol marin -c’est-à-dire l’aérosol prélevé au-dessus des océans- diffère toutefois de celle de l’eau de mer, et ce même dans les endroits les plus isolés. Cette différence s’explique par le fait qu’à partir du moment où elles sont émises et pendant tout le temps du transport, les particules de l’aérosol marin interagissent entre elles ainsi qu’avec d’autres gaz et particules non marins, via une grande variété de processus (Fitzgerald, 1991). III.7 Plusieurs auteurs ont suggéré l’existence d’une réaction entre NaCl et des protons provenant de composés acides tels que H2SO4 et HNO3 (Harrison & Sturges, 1984; Andreae et al., 1986; Wall et al., 1988; Van Borm et al., 1989): _ _ NaCl + HNO3 º NaNO3 + HCl (1) 2NaCl + H2SO4 º Na2SO4 + 2HCl (2) Cette réaction provoque un dégazage d’acide chlorhydrique et le remplacement de Cl- par SO4= ou NO3-. Cet aérosol marin transformé est donc enrichi en soufre ou en azote, et appauvri en chlore. Tout comme l’aérosol urbain, l’aérosol marin est une mixture complexe de particules d’origines marine, continentale et anthropique. Toutefois, l’influence d’une masse d’air maritime se manifeste principalement par la présence, dans le mode grossier, des éléments Na, Cl et Mg, composants majeurs de l’eau de mer. Le sodium est d’ailleurs choisi le plus souvent comme traceur de l’aérosol marin. Figure III.4: ‚ Formation de l’aérosol marin. Le jet d’eau émis lorsque la bulle éclate projette des gouttes d’eau de mer (jet drop) qui sont emmenées par les courants atmosphériques et produisent, en s’évaporant, la fraction grossière de l’aérosol marin. Les nombreuses petites particules sont produites par la rupture du fin film d’eau recouvrant la bulle d’air (film drop). Extraite de Blanchard, 1983. Les volcans Ces émissions, constituées de cendres silicatées, de lave finement divisée, de particules sulfatées provenant de l’oxydation du SO2 gazeux émis par le volcan, sont importantes lors d’éruptions volcaniques et ont donc un caractère épisodique. Nous ne nous y attarderons pas dans le cadre de ce travail. ‚ La biosphère Ces émissions proviennent des processus de décomposition de la matière organique par les champignons et les bactéries, des végétaux, et des incendies de forêts. Les émissions biogéniques sont une source de grosses et de petites particules; les premières sont issues de l’abrasion mécanique des feuilles sous l’action du vent et de la production de spores, III.8 pollen, graines...; les secondes sont émises par les cires épicuticulaires et l’activité biologique des microorganismes présents à la surface des feuilles, ainsi que par la transpiration et l’exsudation des végétaux. Les éléments liés aux émissions biogéniques sont principalement K, Ca, Mg, P, S ainsi que Cl et Na (Artaxo & Orsini, 1987; Artaxo et al., 1988). Les feux de forêts génèrent des particules riches en carbone (suies) ainsi que du potassium et du soufre; ces 3 éléments étant les constituants principaux du bois. Toutefois, l’émission de telles particules est en grande partie liée aux activités humaines: déforestation, utilisation du bois comme combustible, brûlage des terres avant la mise en culture, brûlage des déchets agricoles et forestiers. b) Les sources gazeuses naturelles ‚ Les composés soufrés L’océan est une source majeure de composés soufrés réduits à cause de l’activité du phytoplancton dans les eaux de surface et de l’importante surface que constituent les océans (Aneja, 1990). Ces émissions sont en effet liées à l’activité métabolique et la dégradation bactérienne de la matière organique détritique (Warneck, 1988). C'est principalement le DMS (sulfure de diméthyl, (CH3)2S) qui est émis. Les autres composés sont du COS (sulfure de carbonyl), du CS2 (disulfure de carbone) et du méthyl mercaptan. Les plantes supérieures contribuent aux émissions de soufre soit en émettant des composés soufrés synthétisés par leur propre métabolisme, soit indirectement via la décomposition de la matière organique morte (Aneja, 1986; Sharkey et al., 1991). Les milieux anoxiques tels que vases des estuaires, marais salants et autres terres inondables, sédiments marins, marécages, sols inondés sont une source importante d’H2S. Celui-ci est produit via la réduction des sulfates par les bactéries anaérobiques (Aneja, 1990). Enfin, les volcans et les fumerolles émettent des composés soufrés de manière sporadique, principalement du SO2, un peu d’H2S et de petites quantités de SO3 , CS2 , COS, en même temps que des sulfates particulaires et du soufre élémentaire (Aneja, 1990). Excepté le COS qui est relativement inerte dans la troposphère et pénètre dans la stratosphère où il est décomposé par les UV, les composés soufrés réduits sont rapidement oxydés dans la troposphère en SO2 et en sulfates particulaires via de nombreux mécanismes. Les émissions naturelles soufrées peuvent avoir un impact important sur le cycle global du soufre et jouer un rôle significatif dans la régulation du climat planétaire et dans le phénomène d’acidité atmosphérique (Aneja, 1986; Sharkey et al., 1991). ‚ Les composés azotés Les sols émettent du N2 et des NOx (NO, NO2, N2O) via les processus de nitrificationdénitrification bactérienne ainsi que du NH3 suite à la minéralisation de la matière organique morte. Le NH3 émis est en partie oxydé en NOx dans l’atmosphère. III.9 Les fèces et l’urine animales émettent du NH3 (Buijsman et al, 1987). La combustion de la biomasse constitue une source de NH3 ainsi que de NOx. Ces 2 sources ont cependant une composante anthropique non négligeable. Les éclairs sont une source non négligeable de NO, produit par la réaction à très haute température (>2000°C) du N2 et O2 atmosphériques (Berner & Berner, 1987). ‚ Les composés chlorés Il existe 3 sources naturelles de composés chlorés gazeux (Lightowlers & Cape, 1988; Radojeviæ& Harrison, 1992): - Le chlorure de méthyl (CH3Cl) est émis par les océans et lors de la combustion de la biomasse. Celui-ci réagit avec des radicaux OH dans l’atmosphère et peut ainsi être converti en HCl. Une fraction non négligeable du CH3Cl diffuserait dans la stratosphère et ne prendrait donc plus part à la chimie troposphérique. - Les volcans émettent de l’HCl gazeux. - Les sels marins présents dans l’aérosol atmosphérique peuvent réagir avec des composés acides, causant ainsi un relargage d’HCl (voir equations (1) et (2)). ‚ Les composés carbonés Les composés carbonés gazeux sont le monoxide de carbone (CO), le dioxide de carbone (CO2), le méthane (CH4) et les composés organiques volatils (COV). Le CO est émis naturellement par les sols, les océans, la végétation et les termites. L’oxydation du méthane et d’autres hydrocarbures biogéniques constitue une autre source naturelle de grande importance. Le CO2 participe activement au cycle de la vie, étant à la fois émis et réutilisé par les écosystèmes terrestres et les océans, via les processus de photosynthèse, respiration et décomposition de la matière organique. La concentration en CO2 atmosphérique est largement contrôlée par les échanges entre l'atmosphère et l'océan, et entre l'atmosphère et la biosphère. Le CH4 est le plus simple des hydrocarbures et le plus abondant des composés organiques de l’atmosphère. Son origine est principalement biologique. Il est produit à la surface terrestre par des processus anaérobiques dans les zones humides et les eaux stagnantes telles que les marais, marécages, berges de rivières ...(Sharkey et al., 1991). Les composés organiques volatils (COV) comprennent tous les composés organiques gazeux présents dans l’atmosphère. Les COV d’origine naturelle sont en majeure partie émis directement par le feuillage des arbres (feuillus et résineux), comme par exemple le pinène, l’isoprène et les terpènes (Sharkey et al., 1991). c) Les sources particulaires anthropiques Les émissions directes de particules attribuables à l’homme proviennent: - de sources ponctuelles, c’est-à-dire émises en un point précis tel que les cheminées des centrales productrices d’énergie et des industries; III.10 - de sources mobiles, c’est-à-dire essentiellement les moyens de transport; - de sources diffuses, c’est-à-dire ni ponctuelles, ni mobiles. Les particules émises appartiennent aux modes fin et grossier et ont une composition très variée pour une source donnée. De plus, le nombre de sources différentes est très grand. On dénombre, à l’échelle globale, plus de 50 types de sources ponctuelles et mobiles (Seinfeld, 1986). En ce qui concerne les sources ponctuelles, les processus de combustion émettent des particules caractéristiques appelées cendres volantes. Leur composition est très hétérogène et dépend de la nature et de la composition du combustible utilisé, des conditions de combustion, des réactions chimiques se produisant entre la combustion proprement dite et l’émission dans l’atmosphère. Les cendres volantes issues de la combustion du charbon sont composées en grande partie de sphères minérales lisses appartenant à la fraction grossière et constituées d’une matrice alumino-silicatée contenant du carbone, de l’aluminium, de la silice et du fer, ainsi que du soufre, du potassium, du calcium et du titane en quantités moindres. Par contre, les cendres volantes issues de la combustion de combustibles liquides ont une morphologie différente selon leur taille: les grosses particules ont une apparence spongieuse tandis que les plus petites ont une forme arrondie ± sphérique. Nonante pourcents de la masse de ces cendres volantes se trouve dans la fraction fine, dominée par S, V et Ni (Mamane et al., 1986; Xhoffer et al., 1992). Les grosses particules ayant un aspect d’éponge sont en fait des suies. Il s’agit de particules carbonées enrichies en soufre provenant de la combustion incomplète des hydrocarbures, lorsque l’apport d’air est insuffisant (Alloway & Ayres, 1993). La présence de soufre est due à une réaction de surface se produisant pendant et après la combustion. Cependant, ce soufre associé aux particules ne représente qu'une petite fraction du soufre total émis par les processus de combustion. La plupart du soufre contenu dans les combustibles fossiles est en effet converti en SO2 dans la zone de combustion, et ce SO2 est libéré sous forme gazeuse en même temps que les autres produits de combustion. Les activités industrielles, surtout les industries métallurgiques, et les incinérateurs de déchets domestiques et industriels sont 2 autres sources ponctuelles génératrices de grandes quantités de nombreux métaux lourds: Cu, Zn, As, Cd, Pb, Cr, Mn ...(Greenberg et al., 1978; Pacyna et al., 1989; Nriagu, 1989). Les émissions des incinérateurs sont liées à la combustion d'objets et de matériaux particuliers: objets métalliques galvanisés (Fe, Cr, Zn), batteries (Hg, Ni, Cd), peintures et encres (Cd, Cr, Pb). Le zinc est souvent utilisé comme élément de référence pour l'incinération. Parmi les sources diffuses, citons: - la production et l'utilisation du ciment, qui engendrent des émissions de particules carbonatées et de poussières silicatées; - les activités agricoles et l'élevage, qui entraînent l'injection de particules azotées; - les feux, les chantiers de construction, les surfaces cultivées dénudées en hiver, le trafic sur les routes non pavées, les opérations de manutention, de chargement et de transfert de nombreuses matières telles que les produits agricoles, la nourriture, les matières premières... (Seinfeld, 1986). d) Les sources gazeuses anthropiques Les émissions anthropiques gazeuses sont nombreuses et variées, et résultent de 3 grands types d’activités: la combustion de combustibles fossiles, de la biomasse et des déchets. l’industrie (métallurgie, industrie chimique, cimenteries, carrières,...). l’agriculture et l’élevage intensifs. III.11 Soulignons que la grande majorité des activités humaines est liée au processus de combustion: productions d’énergie électrique et calorifique, moyens de transport, nombreux procédés industriels (métallurgie, industrie chimique, incinération ...). Or, la combustion des combustibles fossiles (solides, liquides et gazeux) et les processus industriels à haute température génèrent des quantités importantes de gaz et de particules, principalement du CO2, SO2, des NOx, de l’HCl et des molécules carbonées (cendres volantes, hydrocarbures imbrûlés...). ‚ Les composés soufrés La combustion des combustibles solides (charbon) et liquides (dérivés du pétrole) constitue la source anthropique majeure de soufre dans les régions industrialisées, mais également à l’échelle globale. Les estimations présentées au Tableau III.1 indiquent en effet une contribution aux émissions anthropiques totales égale à 88%, répartis en 60% pour la combustion du charbon, et 28% pour les combustibles liquides. Les émissions de soufre dues à la combustion du gaz naturel sont quant à elle négligeables. Les quantités émises dépendent notamment du type de combustibles utilisé. A titre d’exemple, le contenu en soufre des charbons varie de moins de 1% à plus de 10% en poids, celui des mazout (légers et lourds) est en moyenne de 2.5% en poids (Alloway & Ayres, 1993), celui des diesels de voiture est de l’ordre de 0.2-0.3% en poids, et enfin celui de l’essence présente des valeurs très faibles, inférieures à 0.05% (Truex et al., 1980; Radojeviæ& Harrison, 1992). Les autres sources -pouvant avoir une importance locale- sont: la production de métaux non ferreux (Cu, Zn, Pb), la production d’acide sulfurique et l’industrie du papier (Tableau III.1). ‚ Les composés azotés Dans l’hémisphère nord, les NOx d’origine anthropique sont principalement émis par la combustion des combustibles fossiles. La formation de NOx pendant la combustion résulte simultanément de l’oxydation des composés azotés présents dans le combustible et de l’oxydation de l’azote atmosphérique; cette dernière ne pouvant s’effectuer qu’à très haute température. C’est principalement du NO qui est émis, mais celui-ci s’oxyde rapidement en NO2 dans l’atmosphère (Seinfeld, 1986). En région tropicale, la combustion de la biomasse constitue une source importante de NOx. Dans ce cas, la production de NOx résulte uniquement de l’oxydation de l’azote contenu dans les végétaux car la température est trop faible pour que l’oxydation de l’azote atmosphérique se produise. Les principales sources émettrices sont: les centrales électriques, les appareils de chauffage résidentiels et industriels, les moyens de transport (transport routier, trains, bateaux, avions...), les industries liées à la production des dérivés du pétrole (raffineries), de l’acier, du fer, du ciment, du verre, des produits chimiques. En Europe, le secteur des transports contribue pour ~50% aux émissions anthropiques totales de NOx (Amann, 1990; Pacyna et al., 1991). Les émissions anthropiques d’ammoniac proviennent des sols enrichi en fertilisants, des excréments et de l’urine des animaux d’élevage (ovins, bovins, chevaux, volaille), et d’activités industrielles dont les carrières et les usines productrices d’engrais (Buijsman et al., 1987). Les sources d’importance mineure sont le trafic, la combustion du charbon, la respiration humaine et les rejets des chiens et des chats. Une étude à long terme dans 27 pays d’Europe indique que les émissions de NH3 liées à l’élevage ont en moyenne augmenté de 50% entre 1950 et 1980. Aux Pays-Bas et en Belgique, ces émissions ont à peu près doublé (135 et 88% d’augmentation respectivement) (ApSimon et al., 1987) et sont les plus élevées d’Europe. III.12 ‚ Les composés chlorés D’après les estimations de Lightowlers & Cape (1988), la combustion du charbon et l’incinération des déchets domestiques et industriels constituent les 2 plus importantes sources de chlore en Europe de l’Ouest et en Angleterre; celui-ci est émis sous forme d’HCl. Les matériaux incinérés donnant lieu à un rejet d’HCl sont, notamment, le PVC, le papier , les matières végétales et les batteries. Peu d’informations quantitatives sont actuellement disponibles concernant l’incinération des déchets industriels. ‚ Les composés carbonés (CO, CO2, CH4, COV) La source majeure de CO est d’origine anthropique; il est produit lors de combustions incomplètes. Ces combustions sont soit de type industrielles et domestiques c’est-à-dire les moteurs des véhicules et les chaudières (surtout lorsqu’ils sont froids et mal réglés), soit de type agricoles et forestières (combustion de la biomasse). Tableau III.1: Sources anthropiques globales de soufre en 1976. Extrait de Warneck, 1988. Les deux sources majeures de CO2 anthropique sont la consommation d’énergie fossile par les centrales électriques, les transports et l’industrie, et la combustion de la biomasse (déforestation des forêts tropicales). La teneur en CO2 de l’atmosphère ne cesse d’augmenter à l’échelle globale, à un rythme de 0.4% par an car les apports anthropiques ne sont pas compensés par une absorption par les écosystèmes terrestres et marins. Cette augmentation est le résultat direct des activités humaines. En conséquence, bien que nécessaire à la vie, sa surabondance est inquiétante pour l’avenir, car il s’agit d’un gaz participant activement à l’augmentation de l’effet de serre. Un autre point important est que le CO2 est une source d’acidité naturelle pour les précipitations. En effet, la dissolution du CO2 III.13 atmosphérique selon la réaction (3) induit une acidité naturelle correspondant à un pH de 5.6 à 10°C. Les pH observés dans des endroits très reculés, considérés comme non pollués, sont cependant inférieurs à 5.6. Ils se situent autour de 5.0 à cause de la présence d'aérosols et de gaz d'origine naturelle. On peut donc considérer cette valeur de 5.0 comme étant un niveau moyen d'acidité naturelle (Mészáros, 1992; Hobbs, 2000). CO2 + H2O º º H2CO3 H+ + HCO3- (3) Enfin, signalons que le CO2 est un gaz chimiquement peu réactif, et photochimiquement inerte dans la troposphère. On peut noter que la combustion des combustibles fossiles produit en grande partie du CO (> 90%) et du CO2 (4-8%). Le reste du carbone se trouve sous forme de composés organiques volatils, d’hydrocarbures aromatiques polycycliques et de suies (Lamblin et al., 1995). Etant donné que le CH4 est produit par des processus anaérobiques en milieu humide, les rizières constituent une source anthropique importante de CH4 à l’échelle globale. Dans les régions industrialisées, ce sont les animaux d’élevage et le traitement des déchets (décharges et incinérateurs) qui représentent la majorité des émissions. De même que le CO2, le méthane est un gaz à effet de serre. Pour cette raison, ces 2 gaz sont impliqués dans le phénomène du changement climatique global et doivent donc s’étudier au niveau global plutôt que local. Les transports routiers sont en grande partie responsables des émissions de COV par l’homme. Les COV sont en effet produits par la combustion elle-même (combustion incomplète produisant des hydrocarbures imbrûlés), et par l’évaporation de l’essence surtout pendant le stockage. Ce sont principalement le benzène, le toluène et le xylène qui sont émis (récemment abbréviés BTX). Les autres sources d’origine anthropique sont la combustion de la biomasse en région tropicale, l’industrie chimique (lors de procédés de fabrication), papetière et agro-alimentaire, ainsi que les activités qui utilisent des solvants (peintures, nettoyage à sec, ...). Dans une atmosphère riche en NOx, telle l’atmosphère urbaine, l’oxydation du CO, du CH4 et d’autres hydrocarbures en présence de lumière solaire, produit des radicaux hydroxyles (OH), hydroperoxyles (HO2) et peroxyles (RO2) qui jouent un rôle majeur dans la formation de l’ozone troposphérique et contribuent ainsi au phénomène de pollution photochimique des villes. Il nous paraissait important de décrire brièvement les sources de ces composés et leur importance dans l’atmosphère, mais nous ne souhaitons toutefois pas entrer dans plus de détails à leur sujet. En effet, ces composés ne participent pas à la formation des aérosols atmosphériques, contrairement au SO2, aux NOx et au NH3 . D’autre part, hormis la contribution du CO2 à l’acidité naturelle des précipitations humides, ces composés n’interviennent pas dans le phénomène d’acidification des précipitations. Leur étude n’entre donc pas dans le cadre de ce travail, qui se focalise sur les espèces acidifiantes et solubles, et ne considère aucunement la phase organique. III.14 2.3.2 Les émissions globales a) Les émissions globales particulaires Différentes estimations de la production globale de particules atmosphériques sont présentées dans le Tableau III.2. Ces estimations montrent qu’à cause des grandes incertitudes qui subsistent actuellement concernant certains flux, la contribution humaine aux émissions totales d’aérosols varie entre 5 et 50% et vaut en moyenne 20%. D’autre part, ce sont les phénomènes de conversion de gaz en particules qui contribuent majoritairement aux sources anthropiques. Bien qu’à l’échelle globale, les émissions naturelles dépassent largement les émissions anthropiques, localement, et plus particulièrement dans les régions industrialisées et les grands centres urbains où sont concentrées les activités humaines (en Amérique du Nord et en Europe), c’est l’inverse (Spurny, 1987). SMIC, 1971 Hidy & Brock, 1971 Prospero et al., 1983 < 20 µm Tg/an NATUREL Sels marins Poussières du sol Emissions volcaniques Combustion de la biomasse (feux de fôrets, incendies de savane) Météorites Conversion gaz6particules H2S 6 SO4= NH3 6 NH4+ NOx 6 NO3émissions biogéniques 6 hydrocarbures ANTHROPIQUE Emission directe (combustibles fossiles, incinération, industries) Combustion de la biomasse (déforestation, agriculture, ...) Conversion gaz6particules SO2 6 SO4= NH3 6 NH4+ NOx 6 NO3hydrocarbures % Tg/an 300 100-500# 25-150 3-150# - 17 17 5 4 - 1095 7-365 4 146 0.02-0.2 130-200 80-270 60-430 75-200 9 37-365 10 14 600-620 8 182-1095 % Tg/a n Berner & Berner, 1987 Seinfeld & Pandis, 1998 < 20 µm Toutes tailles % Tg/an 500 250 25 5 - 33 16 2 0 - 540 500-900 25-150* 6-11 - 27 35 4 0.4 - 1300 1500 30 50 - 36 42 1 1 - 6 335 20 [ 135 20 O 22 [ 9 115 2 30 75-200* 6 0 1.5 7 150 30 60 4 1 2 30 - 2 - 10-90* 72-139 2 5 110 90 3 3 3 200 1 [ 50 1 O 13 100 26 75 15-90* 5 1 4 3 190 50 10 5 1 0.3 12931948 298-520 80 20 3120 450 87 13 15912468 100 35 6 0 5 0 10-90 - 3 - 37-110 - 2 130-200 30-35 15-90 9 2 3 110 23 27 SOUS-TOTAL NATUREL SOUS-TOTAL ANTHROPIQUE 773-2200 185-415 83 17 20713690 197-270 93 7 TOTAL 958-2615 100 22683960 100 1250 280 O O [ 3 82 18 1530 100 % Tg/an 3570 % 100 Tableau III.2: Estimations des quantités de particules émises et produites annuellement dans l’atmosphère. # = y compris une contribution humaine inconnue due à la déforestation, à l’agriculture cyclique dans les tropiques (slash and burn agriculture), au brûlage des déchets agricoles et forestiers, à l’utilisation du bois comme combustible. Notons que cette contribution humaine est considérée comme dominante, comme le montrent les valeurs avancées par Berner & Berner. * = valeurs reprises du rapport SMIC. III.15 b) Les émissions globales gazeuses En ce qui concerne les gaz, les émissions globales de soufre et d’azote (NOx et NH3 ) sont présentées dans les Tableaux III.3, III.4 et III.5. De même que pour les particules, la contribution des sources naturelles et anthropiques aux émissions totales est très variable selon les auteurs. Globalement, les émissions anthropiques de soufre représentent 75% des émissions totales (Tableau III.3) dont 90% se produisant dans l’hémisphère Nord. Pour les composés azotés, l’incertitude des contributions naturelles et anthropiques est grande et celles-ci ne sont d’ailleurs pas calculées séparément par les différents auteurs (Tableaux III.4 et III.5). Ceci est évidemment dû au fait que certaines sources, au départ naturelles, telles que la combustion de la biomasse et le relargage par les sols, sont à l’heure actuelle fortement intensifiées par les activités humaines. Le Tableau III.4 montre que la combustion des combustibles fossiles contribue à elle seule pour 30% aux émissions globales de NOx. En ce qui concerne l’ammoniac, ce sont les excréments et l’urine des animaux d’élevage et des êtres humains qui constituent de loin la source principale tant au niveau global (Tableau III.5) qu'européen (Buisjman et al., 1987). Le cycle atmosphérique des composés chlorés est mal connu. Le Tableau III.6 présente les valeurs estimées pour les différentes sources. L’incertitude de ces valeurs est environ d’un facteur 3. Etant donné que l’HCl relargué par l’aérosol marin est issu d’une réaction avec des acides existants (H2SO4, HNO3 ), ce flux ne constitue pas une nouvelle source d’acidité. Ce sont donc les activités humaines qui constitueraient la source majeure d’HCl atmosphérique. 2.3.3 Les concentrations globales et régionales Les distributions spatiales des concentrations en SO2, en NOx et en SO4= dans l’aérosol sont présentées dans la Figure III.5. Les distributions spatiales des dépôts de SO4=, de NO3- et de NH4+ via les précipitations humides, ainsi que du pH de la pluie sont présentées dans les Figures III.6 et III.7. Ces figures montrent clairement l’impact de l’homme sur le cycle du soufre et de l’azote. Les concentrations atmosphériques et les quantités déposées à la surface terrestre sont en effet les plus élevées dans les régions les plus peuplées et industrialisées du globe; le pH de la pluie est le plus bas dans ces mêmes régions. La région centrale de l'Europe de l'Ouest présente les concentrations maxima en SO2 et NOx, respectivement égales à 11 et 5 µg/m3. Ces concentrations sont encore plus élevées dans les sites urbains, à cause de l'abondance des sources. Ainsi, le niveau médian en SO2 mesuré dans différentes villes via le réseau de l'OMS est de 22 µg/m3, ce qui correspond au double du maximum européen et à plus de 5 fois la valeur moyenne pour l'Europe (OMS, 1984). Dans les pluies de l'est des Etats-Unis, les concentrations en SO4= et NO3- en site urbain ou sous le vent d'un site urbain peuvent être jusque 10 fois plus élevées que la moyenne régionale (NAPAP, 1991). Les rapports des concentrations urbain/rural sont largement supérieurs à 1, et peuvent atteindre 10, et ce pour les composés gazeux, les particules et les ions dans les pluies (NAPAP, 1991; Radojeviæ& Harrison, 1992). III.16 Tableau III.3: Flux globaux du soufre atmosphérique (en Tg S/an) selon Brasseur et al. (1999). Tableau III.4: Flux globaux des NOx dans la troposphère, d’après Brasseur et al. (1999). Tableau III.5: Flux globaux du NH3 dans la troposphère (en Tg N/an), d’après Brasseur et al. (1999). III.17 Source Tg Cl/an Réf. Relargué par l’aérosol marin 35.9 1 Anthropogénique 6.4 1+2 Volcans 0.73-7.4 1+2 Océans 2.1-4.7 1 3.9* 2 0.2-0.4 1 Combustion de la biomasse Tableau III.6: Sources atmosphériques globales de Cl (en Tg Cl/an), d’après différentes estimations citées dans Radojeviæ& Harrison, 1992 (1) et Lightowlers & Cape, 1988 (2). * = y compris le CH3Cl provenant de la combustion de la biomasse. Figure III.5: Distributions spatiales des concentrations en SO2 (a), en NO2 (b) et en SO4= particulaire (c) dans la couche d’air proche de la surface terrestre en Europe, d’après des mesures couvrant la période 1978-1982. Extraite de Radojeviæ& Harrison, 1992. III.18 (a) (b) (c) Figure III.6: Distributions spatiales des dépôts humides de SO4= dans le monde pour l’année 1979, en g S/m2/an (a), de NO3- (b) et de NH4+ (c) dans l’hémisphère nord d’après des mesures couvrant la période 1950-1977, en 100mg/m2/an. Extraites de Warneck, 1988. III.19 Figure III.7: Distribution spatiale du pH dans la pluie dans l’hémisphère nord. Extraite de Gravenhorst et al., 1980. 2.3.4 La pollution atmosphérique en Région bruxelloise a) Caractéristiques générales de la ville de Bruxelles Bruxelles est une ville densément peuplée (5900 hbts/km2; Indicateurs Statistiques Bruxellois, 1994) mais peu industrialisée. Elle est caractérisée par un important trafic routier, lié au grand nombre de navetteurs (~300.000 véhicules/jour; Région Bruxelles-Capitale, 1993), et par la dominance des activités liées au secteur tertiaire. La plupart des industries sont localisées le long du canal qui traverse la ville selon un axe NordEst/Sud-Ouest (Figure III.8). L'incinérateur et sa centrale électrique ainsi que l'aéroport international sont situés au Nord-Est du centre-ville. Les principales industries présentes en Région bruxelloise appartiennent aux secteurs suivants: fabrications métalliques, imprimerie et papier, alimentation, chimie, construction, énergie et eau, minéraux métalliques et non-métalliques (Institut Wallon, 1992). La pollution atmosphérique a pour origines essentielles le transport routier et la consommation d'énergie due au chauffage des logements, des bureaux d'entreprises industrielles, et des nombreux bâtiments et bureaux du secteur tertiaire (administration, enseignement, commerces, hôpitaux, laboratoires, homes, crèches, piscines, bibliothèques, musées, banques, assurances, transport et communication, professions libérales...) (Institut Wallon, 1992). L'électricité utilisée est en grande partie produite hors de la région et constitue donc une source de pollution indirecte. La Région bruxelloise est soumise à une importante pollution externe due à la proximité de grands centres urbains et industriels tels que le bassin de la Rhur et les autres grandes villes belges et européennes (Rotterdam, Anvers, Gand, Charleroi, Liège). De manière plus générale, le paragraphe précédant a montré que la Belgique se trouve dans une zone d’émissions et de concentrations atmosphériques maximales. III.20 Figure III.8: Occupation du sol en Région bruxelloise. D'après Tanghe & Goedhuys, 1981. b) Les émissions gazeuses en Région bruxelloise Les émissions annuelles de SO2 dans la région de Bruxelles-Capitale pour l'année 1992 proviennent pour 65% du chauffage et pour 35% du transport. Pour les NOX, le transport est responsable de 85% des émissions annuelles et les 15% restants sont dûs au chauffage. Dans les 2 cas, l'industrie joue un rôle négligeable (Hecq et al., 1994). Il faut signaler cependant que ces estimations ne prennent pas en compte les émissions de l'incinérateur de déchets. Entre 1985 et 1992, les émissions annuelles de SO2 en Région bruxelloise ont diminué de 21%, et ce grâce à la mise en vigueur d'une réglementation plus stricte concernant la teneur en soufre des combustibles pétroliers, à l'extension de l'utilisation du gaz naturel et à la diminution de la consommation d'énergie dans les bâtiments (économies d'énergie, douceur climatique). Cette tendance à la baisse est également observée à l'échelle européenne (Radojeviæ& Harrison, 1992). III.21 c) Les concentrations gazeuses en Région bruxelloise La contribution des différents secteurs aux concentrations atmosphériques de SO2 dans la Région bruxelloise est la suivante: 58% est importé des régions voisines, 32% est dû au chauffage local et les 9% restants proviennent du transport dans la ville (Hecq et al., 1994). Dans le cas du NO2, le transport est responsable de 52% des concentrations ambiantes, les importations contribuent pour 33%, et le chauffage est la cause des 15% restants. L'évolution des concentrations en SO2 entre 1985 et 1992 est similaire à celle des émissions; la moyenne annuelle a en effet diminué de ~20%. Pour le NO2, la moyenne annuelle des concentrations montre une tendance à la baisse (IHE-Section Air, 1992). d) Les sources des éléments en milieu urbain Certains éléments chimiques peuvent être utilisés comme traceurs d’une source particulière. C’est le cas par exemple du sodium pour la source marine et de l’aluminium pour la source terrigène. Le Tableau III.7 résume les sources caractéristiques de chaque élément couramment utilisées en milieu urbain, d'après les données de la littérature. III.22 Elément Source tracée ou source majeure Autre(s) source(s) Na Vu son abondance dans l'eau de mer et dans l'aérosol marin, le Na constitue un très bon traceur marin. Le profil de concentration observé dans une ville comme Anvers (1) est en accord avec l'origine marine. L'incinération des déchets constitue une petite source de Na en milieu urbain, de même que le sol (2). Plus limitée dans le temps, l'application de sels de déneigement sur les routes en période hivernale constitue une autre source possible (3). Mg De même que Na, la source principale du Mg est l'eau de mer (4). Les poussières du sol contribuent également à la présence de Mg dans l'atmosphère, sous forme de carbonate (4). Cl En association avec Na et Mg, et présent sous forme de particules grossières, le Cl trouve son origine dans l'eau de mer (3). Dans les masses d'air polluées, du Cl provenant de l'incinération des déchets, de la combustion du charbon, des industries chimiques et des sels de déneigement (NaCl, MgCl2) vient s'ajouter aux chlorures marins (5, 6). Al + Si L'Al et le Si sont 2 bons traceurs de la composante terrigène des aérosols (1, 7, 8). L'existence d'une composante anthropique non négligeable, représentée par des alumino-silicates sphériques a été mise en évidence en Mer du Nord (9, 10). Ceux-ci sont issus de processus de combustion à haute température. D'autre part, les cendres volantes issues de la combustion du charbon sont composées principalement d'oxydes d'Al et de Si (2, 11). Fe Lorsqu'il est associé au groupe Al-Si-Mn, le Fe provient en grande partie du sol (12). L'industrie ferreuse (métallurgie, sidérurugie, aciérie) est considérée comme une source importante et même comme la source majeure par certains (1, 13,14). Le Fe est alors associé à d'autres métaux comme: Mn, Cr, Co, Zn, Cu, Pb. Mn Le Mn est en grande partie originaire du sol (7, 12, 15). Cet élément est également lié à l'activité humaine: industrie ferreuse (voir Fe, 16) et divers processus industriels (17). Ti De même que Si, Al, Fe et Mn, la source principale de Ti est le sol. Plus de 95% du Ti sont attribués à cette source terrigène par Cass & McRae à Los Angeles (12), et par Cornille en Syrie (7). III.23 Elément Source tracée ou source majeure Autre(s) source(s) Ca La plus grande partie du Calcium est généralement attribuée à des poussières provenant de la dispersion du sol, sutout lorsqu'il s'agit d'un sol calcaire (4, 7). Lorsque la source crustale ne suffit pas à rendre compte de la totalité du calcium en milieu urbain, plusieurs auteurs suggèrent l'existence d'une source "calcaire/ciment" due à la production et l'utilisation du ciment, l'abrasion de certains bâtiments en béton et en pierre, et la construction ou démolition de buildings (2, 15). Les autres sources possibles sont: la combustion du charbon (4) et l'utilisation de CaCl2 comme sel de déneigement. Ni + V Dans l'air urbain, la présence de Ni et de V est associée à la combustion du mazout, ces 2 éléments étant présents à l'état de trace dans le pétrole (15, 17, 25). On les utilise comme traceur de cette source. La combustion du fuel est responsable respectivement de 81% et 59% des émissions de Ni et de V à Los Angeles (12). A l'échelle globale, cette source représenterait 50% des émissions anthropiques (18). Des cendres volantes de composition Ni-V-O et Ni-V-O-S ont été détectées dans l'atmosphère anversoise (19). Une fraction non négligeable du V peut provenir du sol (34% à Los Angeles). Il est corrélé au Ni mais présente une distribution de taille intermédiaire entre le groupe des très petites particules et le groupe des éléments crustaux (12). Dans des aérosols collectés à proximité d'un carrefour fréquenté, 6075% des concentrations en Ni sont dues au trafic (20). Pb La combustion de l'essence plombée constitue la source majeure du Pb dans l'aérosol urbain (80-95%). Ajouté au carburant comme antidétonant en même temps que des halogénures, il constitue, avec le Br, le traceur pour les automobiles (2, 12, 15, 20, 23, 24). Une fraction significative peut être liée aux particules du sol (21). La sidérurgie, les industries non ferreuses et les usines d'incinération des déchets sont les autres sources possibles du Pb. On le trouve alors généralement associé à d'autres métaux (13, 24). Cr La présence de Cr peut résulter de l'industrie ferreuse (voir Fe, 1) et, de manière plus générale, de l'abrasion et la corrosion de toutes particules ferreuses (19). A Munich, une partie du Cr est due au trafic (20), tandis que Adams (17) et Cass (12) incriminent une grande variété de processus industriels. III.24 Elément Source tracée ou source majeure Autre(s) source(s) Zn De nombreux auteurs sont d'accord pour adopter le Zn comme traceur pour l'incinération des déchets (2, 7); certains proposent en même temps le Cu (15) ou le K (14). Une autre source possible est liée au trafic (20), et est due à l'abrasion de la gomme des pneus et l'usure des freins (21). Il s'agirait toutefois de particules grossières qui sédimentent à proximité des routes (2). D'autre part, l'inventaire des émissions à Los Angeles a mis en évidence 40 types de sources différentes (12), de telle sorte qu'il existe une grande incertitude sur les origines du Zn et les proportions des sources (21). Enfin, les industries sidérurgiques émettent des poussières riches en Zn, ainsi qu'en divers métaux: Cd (16), Mn, Cu (13). Les plus gros émetteurs au niveau régional sont les bassins sidérurgiques français, allemands et belges. K Avec le Zn, le K est très enrichi dans les émissions des incinérateurs de déchets ménagers (15) et pourrait constituer le traceur de cette source (14). Les autres sources sont naturelles: poussières du sol, eau de mer, végétaux (22) ou anthropiques: fertilisants et combustion des combustibles fossiles (1, 4). Soulignons que le K contenu dans les fertilisants est mélangé au K des poussières du sol. Les sources naturelles et les fertilisants se manifesteront dans la fraction grossière des aérosols, par opposition aux sources anthropiques. As Certains combustibles fossiles ont un contenu élevé en As qui sera émis pendant la combustion en même temps que le SO2 (1). Par exemple, les panaches des centrales thermiques au charbon sont enrichis en As, Se, Cd, Hg (15). La contribution de l'industrie métallurgique peut être importante (1). Les auteurs ne semblent pas d'accord sur les origines du Cd. Sont cités: les industries sudérurgiques (en même temps que le Zn, 16), les industries chimiques (13), les centrales électriques au charbon, les incinérateurs de déchets (20). Tout comme le Zn, Cass et Mc Rae (12) concluent à un grand nombre de sources diverses. Cd III.25 Elément Source tracée ou source majeure Autre(s) source(s) P Les données concernant le P sont peu nombreuses. Il est tantôt associé aux poussières du sol (7), ou aux particules biogéniques (en association avec S et K, 22, 23), tantôt à l'incinération des déchets, ou encore à la fabrication et à l'utilisation du calcaire, du ciment (15), des engrais, des pesticides ou des détergents. Cu Les sources sont multiples (12), et leur importance varie suivant les auteurs. Citons le sol (7), l'incinération des déchets ménagers (à condition que le chauffage au charbon soit limité, 15, 7), la sidérurgie (13), le trafic (7, 20). Tableau III.7: Sources des éléments en milieu urbain, d’après les données de la littérature. (1) Demuynck & Dams, 1981; (2) Gordon, 1980; (3) Willison et al., 1989; (4) Berner & Berner, 1987; (5) Lightowlers & Cape, 1988; (6) Ohta & Okita, 1990; (7) Cornille et al., 1990; (8) Rojas et al., 1990; (9) Bruynseels et al., 1988; (10) Van Malderen et al., 1992; (11) Sequeira, 1988; (12) Cass & Mc Rae, 1983; (13) Rybicka, 1989; (14) Kasahara et al., 1990; (15) Koutrakis, 1984; (16) Bergametti, 1987; (17) Adams et al., 1983; (18) Nriagu, 1989; (19) Van Borm & Adams, 1987; (20) Steiger et al., 1990; (21) Hopke et al., 1980; (22) Artaxo & Orsini, 1987; (23) Van Borm et al., 1989; (24) Van Borm et al., 1990a; (25) Dzubay et al., 1988. III.26 2.4 Transformations physiques, élimination et temps de résidence Une fois dans l’atmosphère, la composition, la taille et le nombre des particules de l’aérosol changent par de nombreux mécanismes physiques dont l’efficacité est fonction de la gamme de taille dans laquelle se trouvent les particules. Après un temps de résidence au voisinage de la surface terrestre qui peut varier de quelques jours à quelques semaines, elles sont éliminées par voie sèche ou humide. Les réactions chimiques, faisant intervenir les phases gazeuses, liquides et solides sont également très nombreuses et contribuent à modifier l’aérosol. La Figure III.2 schématise les différents processus de transformation et d’élimination des particules. Les caractéristiques de l’aérosol changent d’autant plus qu’on s’éloigne de la source, de sorte que la composition de l’aérosol tend à devenir uniforme. Près de la source, par contre, la composition de l’aérosol est étroitement liée à celle de la source (Chester, 1990). Sans vouloir exposer toute la théorie de la dynamique des particules, sachons que le mouvement brownien chez les petites particules est intense et leur permet de se mouvoir efficacement par diffusion. En l’absence de convection, les particules de diamètre < 0.1 µm sont principalement transportées par diffusion brownienne. C’est également par diffusion brownienne que les petites particules entrent en collision et coagulent, sont incorporées dans les précipitations, ou déposées à la surface terrestre. Pour les grosses particules, par contre, la force de gravité prédomine et elles sont facilement entraînées par sédimentation. L’impaction inertielle et l’interception (Figure III.9) sont également efficaces pour cette gamme de taille. Entre les deux, c’est-à-dire au sein du mode d’accumulation (0.1< k<1µm), aucun de ces mécanismes n’est efficace car ces particules sont trop petites pour sédimenter, être impactées ou interceptées, et trop grosses pour que la diffusion brownienne soit significative. Les particules du mode d’accumulation ne sont donc éliminées efficacement ni par voie sèche, ni par incorporation dans es pluies, mais peuvent être éliminées de l’atmosphère par incorporation dans les nuages (nucléation). La vitesse de dépôt des particules par voie sèche et l’efficacité de collecte des particules par les précipitations sont représentées en fonction de la taille des particules dans les Figures III.10 et III.11. Ces deux courbes ont la même allure et présentent un minimum au niveau du mode d’accumulation. En conséquence, les particules du mode d’accumulation possèdent le plus long temps de résidence dans l’atmosphère, comme le montre la Figure III.12. Ce temps de résidence est de l’ordre de 2-5 jours près du sol et jusque 3 mois près de la tropopause à cause de l’absence de pluie (Preinig, 1990). Vu leur taille, les particules du mode grossier ont un faible temps de résidence et sont en général éliminées par sédimentation à proximité de la source émettrice. Elles sont peu réactives avec la phase gazeuse et n’interagissent pas avec les fines particules. Elles peuvent cependant être transportées sur de longues distances et être éliminées par voie humide suite à leur incorporation dans les précipitations. Les plus petites particules ont également un temps de résidence faible à cause de leur coagulation rapide. La composition de l’aérosol à un endroit et un moment donnés est finalement le résultat d’une subtile balance entre les processus de production, de transport, de transformation et d’élimination (Preinig, 1990) et sera fonction de la proximité des sources, du taux d’émission, de l’efficacité des mécanismes d’élimination et de paramètres météorologiques (Pruppacher & Klett, 1978). La Figure III.13 illustre ce point. III.27 Figure III.9: A gauche: La particule (ou goutte) se trouvant sur la ligne de flux contournant l’obstacle (autre particule ou goutte) est suffisamment grosse pour que les 2 entrent en contact. L’interception se produit si la distance entre la particule et l’obstacle est inférieure ou égale au demi-diamètre de la particule. A droite: La particule (ou goutte) sur la ligne de flux possède une inertie trop grande pour suivre cette ligne de flux. Elle va emprunter une trajectoire de moindre courbure qui va l’amener en contact avec l’obstacle. Ce mécanisme permet d’expliquer la capture des particules par les précipitations mais également le dépôt sec des particules sur la surface terrestre (sols, végétaux, bâtiments). Figure III.10: Vitesse de dépôt sec en fonction du rayon des particules: données expérimentales (les points) et valeurs calculées (les courbes). Les différentes courbes correspondent à la diffusion brownienne (B.D.), à la sédimentation (G.S.= gravitational Settling) et à l’impaction inertielle (I.I.). Extraite de Seinfeld, 1986. III.28 Figure III.11: Coefficient d’incorporation des particules (scavenging coefficient) par les précipitations en fonction du rayon des particules. Extraite de Pruppacher & Klett, 1978. Figure III.12: Temps de résidence en fonction du diamètre des particules et de l’altitude. Extraite de Koutrakis, 1984. III.29 Figure III.13: Processus atmosphériques et interactions entre les phases se produisant depuis l’émission jusqu’au dépôt. Extraite de Jaeschke, 1983. III.30 3. L’AEROSOL SOLUBLE BRUXELLOIS 3.1 Introduction Cette partie concerne les données obtenues à partir des 16 prélèvements effectués avec l’impacteur en cascade. Pour chacune des 8 fractions granulométriques, l’analyse des espèces dissoutes ainsi que la mesure du pH et de la conductivité ont été effectuées après dissolution des particules en milieu aqueux (méthode décrite dans le chapitre II). La description des prélèvements (date, durée, méthode d’échantillonnage et de collecte, ...) est présentée dans le chapitre II. Les espèces analysées se rapportent aux éléments majeurs et sont: NH4+, H+ (via le pH), Na+ , K+ , Ca++ , Mg++, SO4= , NO3- , Cl- . Les résultats de ces analyses figurent dans les Tableaux AI.1 et AI.2 de l’Annexe I. 3.2 Bilan ionique des espèces dissoutes Le calcul des bilans ioniques et l'observation des équilibres des balances ioniques permettent de vérifier aisément la validité des résultats. D'éventuelles erreurs analytiques ou valeurs atypiques peuvent être décelées et l'on peut également se rendre compte si les ions les plus significatifs ont été analysés. La Figure III.14 montre que la corrélation entre la somme des anions et la somme des cations est très bonne; le coefficient de corrélation de la régression linéaire vaut en effet 0.94. La pente de la droite est égale à 0.87, ce qui correspond à un écart de 13% par rapport à la droite idéale de pente 1. La balance ionique est donc très satisfaisante et toutes les espèces ioniques majeures ont été analysées. La Figure III.14 indique que le déséquilibre de la balance ionique est plus marqué aux concentrations élevées. Plusieurs travaux au cours desquels les mêmes espèces chimiques ont été analysées font également état de l’existence d'un déficit anionique, en particulier dans les précipitations humides (Winckler, 1983; Warneck, 1988; IHE-section Air, 1991; Mészáros, 1992). Les anions n'ayant pas été dosés qui peuvent être à l'origine de ce déficit sont d'une part les carbonates issus de la dissolution du CO2 atmosphérique et du carbonate de calcium, et d'autre part des acides organiques faibles, principalement les acides acétique et formique (CH3COOH et HCOOH). L'origine des acides organiques est encore mal connue. Les variations saisonnières de concentrations suggèrent que la végétation est une source possible. D'autre part, Pierson & Brachaczek (1990) concluent que l'abondance des acides organiques dans les rosées récoltées dans le bassin de Los Angeles reflète l'importance des émissions d'hydrocarbures et de l'activité photochimique. Une volatilisation à partir de la surface des océans et la combustion de la biomasse végétale constituent d'autres sources possibles (Clarke, 1992). L'estimation des concentrations en ions carbonates provenant de la dissolution du CaCO3 selon la réaction (4) permet de recalculer un bilan anionique. En effet, d'après la stoechiométrie de la réaction, chaque molécule de carbonate de calcium libère 1 équivalent de HCO3- et 2 équivalents de Ca. En supposant que tout le calcium provient de cette réaction, la concentration théorique en HCO3vaut [Ca]/2 et peut être prise en compte dans le bilan anionique. Cependant, étant donné le caractère acide de la phase aqueuse, la dissolution du carbonate de calcium ne peut mener à de fortes concentrations en HCO3-, à cause de la réaction (5). La Figure III.14 montre en effet que le bilan ionique corrigé n'est pas du tout influencé par les carbonates et n'améliore donc pas la balance ionique. La Figure III.15 montre de plus que le déficit anionique se marque principalement pour les petites particules, de diamètre aérodynamique égal à 1.1 et 0.7 µm (Etages 5 et 6 de l'impacteur en cascade). Ceci tend à démontrer, comme l'ont suggéré Pierson et Brachaczek (1990), que le déficit anionique III.31 est lié à la présence d'acides organiques issus des processus incomplets de combustion d'origine anthropique. H+ + CaCO3 H+ + HCO3- º º Ca++ + HCO3H2CO3 (4) (5) Figure III.14: Somme des anions, avec et sans la contribution des carbonates, en fonction de la somme des cations. La droite idéale de pente 1 est dessinée. Figure III.15: Bilans ioniques en fonction de la granulométrie des particules. III.32 3.3 Composition moyenne Le Tableau III.8 présente les concentrations ioniques moyennes pour chaque fraction granulométrique de l’impacteur en cascade. Ces données sont présentées dans la Figure III.16. Cette figure met en évidence une fracture très nette entre la fraction fine et la fraction grossière, située à 2.1 µm. Cette fracture se marque tout d’abord au niveau des ordres de grandeur des sommes ioniques, qui valent . 60 néq/m3 dans la fraction fine et .20 néq/m3 dans la fraction grossière. Cette même différence d’un facteur 3 s’observe au niveau des conductivités. Ensuite, les 2 gammes de taille se distinguent par des abondances relatives en ions très différentes: la fraction fine est largement dominée par les ions ammonium qui représentent 80 à 90% de la somme des cations, suivi des sulfates (43 à 51% de la somme des anions) puis des nitrates (37 à 41% de la somme des anions), tandis que la fraction grossière n’est pas dominée par un ion particulier. Les 3 anions y sont également représentés, tandis que le sodium devient le cation dominant (32 à 48% des cations), le calcium prend de l’importance et l’ammonium ne représente plus que 17 à 31% des cations. Ces différences se marquent également au niveau de l’acidité, qui augmente lorsque la taille des particules diminue. Sur base de ces tendances, il est réaliste de grouper les 8 fractions granulométriques initiales en 2 classes de particules: les fines et les grossières (Tableau III.9). Ainsi les fines particules consistent essentiellement en ions ammonium, sulfates et nitrates et les grosses particules ont une composition plus hétérogène, avec Na+, SO4=, Cl-, NO3 - et Ca ++ comme espèces ioniques dominantes. Les ions ammonium, sulfates, nitrates et chlorures dominent largement la fraction dissoute de l’aérosol (fractions fines et grossières) puisqu’ils constituent 82% de la somme des ions. La dominance des ions ammonium (concentration totale la plus élevée) s’explique par l’importance de l’élevage intensif de bétail en Flandres et aux Pays-Bas. En effet, d’après une étude dans 27 pays européens, 80% des émissions d’ammoniac proviennent des rejets des animaux d’élevage (Van Aalst, 1988) et ces émissions atteignent respectivement 90% et 85% en Belgique et aux Pays-Bas. De plus, les émissions anthropiques totales de NH3 (t NH3 km-2 an-1) en Belgique et aux Pays-Bas sont les plus élevées d’Europe (Buijsman et al., 1987). Dans la fraction fine, il apparaît de plus que les ions sulfate et nitrate sont compensés par les ions ammonium, suggérant que ces composés sont liés par leur chimie, en particulier des processus de conversion de gaz en particules. III.33 Etage 7 Etage 6 Etage 5 Etage 4 Etage 3 Etage 2 Etage 1 Etage 0 0.4-0.7 µm 0.7-1.1 µm 1.1-2.1 µm 2.1-3.3 µm 3.3-4.7 µm 4.7-5.8 µm 5.8-9.0 µm 9.0-10.0 µm NH4 52.7 ± 34.4 51.3 ± 42.1 46.3 ± 44.4 5.3 ± 7.3 2.7 ± 2.5 1.8 ± 1.6 2.9 ± 3.1 4.6 ± 4.8 Ca 0.7 ± 0.8 0.8 ± 0.8 2.6 ± 1.5 3.0 ± 1.2 3.7 ± 2.7 2.7 ± 2.3 5.3 ± 3.6 6.8 ± 5.8 Mg 0.3 ± 0.2 0.3 ± 0.1 1.6 ± 0.9 1.6 ± 1.1 1.6 ± 1.5 0.8 ± 0.7 2.1 ± 2.6 2.0 ± 1.9 Na 3.5 ± 3.2 3.5 ± 2.8 7.4 ± 4.1 6.9 ± 5.0 7.8 ± 6.5 4.4 ± 4.3 5.7 ± 5.1 6.6 ± 6.0 K 1.5 ± 0.8 1.1 ± 0.7 0.9 ± 0.5 0.4 ± 0.4 0.4 ± 0.2 0.3 ± 0.3 0.4 ± 0.2 0.5 ± 0.4 H 0.7 ± 0.6 0.8 ± 1.1 0.8 ± 1.1 0.1 ± 0.1 0.1 ± 0.1 0.1 ± 0.1 0.1 ± 0.1 0.2 ± 0.4 SO4 31.7 ± 21.6 22.1 ± 16.1 21.4 ± 22.5 4.9 ± 6.3 6.6 ± 5.6 4.1 ± 6.8 5.8 ± 4.9 7.3 ± 8.9 Cl 7.7 ± 6.4 6.5 ± 5.1 8.2 ± 5.7 5.2 ± 5.3 5.9 ± 5.6 4.2 ± 3.2 5.9 ± 5.1 7.4 ± 5.0 NO3 22.8 ± 20.6 20.1 ± 17.4 20.8 ± 13.0 6.9 ± 5.1 6.1 ± 5.5 3.2 ± 2.5 4.2 ± 2.8 5.3 ± 3.4 1.0 1.2 1.2 1.0 0.9 0.9 1.0 1.0 Σ+/Σ− pH 4.8 ± 0.7 4.8 ± 0.8 4.7 ± 0.8 5.2 ± 0.6 5.3 ± 0.7 5.4 ± 0.6 5.4 ± 0.7 5.1 ± 0.7 Cond. 137.6 ± 108.0 132.3 ± 113.9 129.8 ± 106.2 32.7 ± 24.6 28.3 ± 24.3 13.3 ± 8.3 26.3 ± 15.3 33.9 ± 13.5 Tableau III.8: Concentrations (moyennes ± écarts-types) en éléments dissous (néq./m3), pH et conductivité (µS/cm) en fonction du diamètre des particules dans l’aérosol bruxellois. III.34 Figure III.16: Concentrations moyennes (en néq/m3) en cations (en haut) et en anions (en bas) en fonction du diamètre de coupure (en µm) dans l’aérosol bruxellois.. III.35 1 MOY NH4 150.4 Ca 4.1 Mg 2.2 Na 14.4 K 3.5 H 2.3 SO4 71.7 Cl 22.7 NO3 63.7 Σ+/Σ− 1.1 pH 4.3 Cond. 399 FINS STD VAR. 102.8 0.7 2.7 0.7 1.0 0.4 8.6 0.6 1.9 0.5 2.6 1.2 45.3 0.6 14.3 0.6 46.3 0.7 0.8 287 2 7 1 n MOY 48 17.3 43 21.8 44 8.4 48 32.4 48 1.9 48 0.6 43 30.6 47 28.7 48 25.7 1.0 48 45 4.6 134 GROS STD VAR. 13.9 0.8 15.9 0.7 7.1 0.8 24.5 0.8 1.1 0.6 0.5 0.9 26.9 0.9 20.4 0.7 17.5 0.7 0.7 72 2 5 1 n MOY 80 167.7 70 26.0 70 10.6 78 47.1 78 5.2 80 2.9 71 94.3 79 51.4 80 89.4 1.1 80 75 4.1 534 TOTAL STD VAR. 108.6 0.6 16.2 0.6 7.7 0.7 29.4 0.6 2.5 0.5 3.0 1.0 65.7 0.7 27.9 0.5 54.2 0.6 0.7 324 2 6 n 128 113 114 126 126 128 114 126 128 128 120 Tableau III.9: Concentrations moyennes (néq./m3) en éléments dissous (MOY), écarts-types (STD), Variabilités (VAR. = STD/MOY), et Nombre d’échantillons analysés (n) dans la fraction fine, grossière et totale de l’aérosol bruxellois. 1. Moyennes, sur l’ensemble des 16 séries, des sommes des concentrations sur plusieurs étages (5 à 7 pour la fraction fine, 0 à 4 pour la fraction grossière, 0 à 7 pour le Total). 3.4 Comparaison avec la littérature Le Tableau III.10 permet de comparer les données bruxelloises avec celles de la littérature. Les concentrations bruxelloises se situent dans la même gamme que les autres sites urbains présentés. Une autre caractéristique commune à l’ensemble des sites est la variabilité importante des concentrations. Les ions NH4+, NO3- et SO4= sont moins concentrés à Bruxelles que dans le bassin de Los Angeles (Californie) et sont du même ordre de grandeur que les sites britanniques (Colchester, Leeds, Lancaster). Les similitudes avec les villes de Leeds et Lancaster concernent d’autres composés: Na, Mg, Ca, K grossier, Cl grossier pour Leeds; K, Ca, Mg pour Lancaster. Le site portugais du Tableau III.10 est du type suburbain côtier et présente logiquement les concentrations les plus élevées en ions d’origine marine (Na, Mg, Cl). Dans l’ensemble, la répartition Fin/Gros est similaire. Par contre, dans l’aérosol bruxellois, les concentrations en sulfates sont du même ordre de grandeur que les concentrations en nitrates, dans les fractions fines et grossières alors que dans la plupart des sites urbains les sulfates sont largement plus concentrés que les nitrates. Les concentrations en calcium et en potassium sont également plus faibles à Bruxelles et cette différence peut s’expliquer par la méthode de solubilisation. La plupart des auteurs effectuent en effet une extraction des composés solubles par sonication, éventuellement dans un réactif, alors que notre méthode est un trempage sans agitation dans de l’eau distillée. III.36 Auteur Harrison & Pio, 1983 Harrison & Allen, 1990 Site Date Lancaster, NW 79-81 GB Colchester, East 08-11/86 GB 02-04/87 Type éch. Filtres Filter pack Filter pack Munger et al., 1990 Calif., bassin LA 11/8503/86 Filter pack Sharma et al., 1990 Pio et al., 1992 Dzubay et al., 1982 Houston, Texas 88-89 09/8903/90 03/8912/90 07/9105/92 09/80 Filtres Impacteur Tsitouridou et Samara, 1993 Ce travail Bombay W Portugal (Suburbain) Thessaloniki, Grèce Bruxelles Willison et al., 1989 Leeds, central North GB 08-09/ 83 Ludwig & Klemm, 1990 Bayreuth, N-E Bavière 01/87 Ce travail 07/9105/92 Tableau III.10: Bruxelles Filtres Impacteur: 0.4-10 µm Filtres1: < 2.5 µm > 2.5 µm Impacteur: < 2.5 µm 2.5-15 µm Impacteur2: < 1.35 µm > 1.35 µm Impacteur: < 2.1 µm > 2.1 µm Nb 65 Moy s 9 Moy s 16 Moy s 24 Moy Min Max Moy 13 Moy SO4 183 165 72 50 223 139 330 7 810 35 187 Cl 119 69 30 14 86 21 21 4 69 41 212 NO3 85 81 44 37 159 75 575 114 2033 18 38 NH4 240 229 138 99 327 189 851 150 1859 44 17 Na 80 56 6 4 Ca 27 33 Mg 18 14 13 14 49 20 187 42 100 14 5 56 63 65 48 Moy s 16 Moy s 9 Moy s 9 Moy s 203 140 94 66 350 29 23 4 66 55 51 28 32 28 89 54 4 4 29 4 287 219 168 109 240 22 <11 11 50 33 47 29 13 10 12 10 28 26 5 3 59 39 26 16 6 4 11 18 31 Moy 31 Moy 154 20 6 29 24 19 149 12 9 27 16 2 2 18 2 11 10 Moy 10 Moy 16 Moy s 16 Moy s 1166 57 72 45 31 27 23 10 23 14 29 20 77 17 64 46 26 18 938 18 150 103 17 14 74 8 14 9 32 25 30 2 4 2 2 1 62 33 4 3 22 16 21 8 2 1 8 7 44 5 159 45 351 Teneurs en éléments dissous dans les aérosols urbains (néq/m3) selon différents auteurs. 1. Echantillonneur dichotomique. 2. Somme des concentrations moyennes de plusieurs étages. III.37 K 4. L’AEROSOL TOTAL BRUXELLOIS 4.1 Introduction Dans cette partie, nous étudions la composition de l’aérosol total, c’est-à-dire soluble + insoluble, à l’aide de l’ensemble des données obtenues d’une part par fluorescence des rayons-X et d’autre part par microscopie électronique. La description des prélèvements (date, durée, méthode d’échantillonnage et de collecte, ...) est présentée dans le chapitre II. Le Tableau III.11 ci-dessous résume les types de résultats dont nous disposons. Il résulte de ce tableau que l’étude de la composition de l’aérosol total est présentée en terme d’éléments d’une part et de particules d’autre part. Type de résultat Méthode Ordre2 analytique1 Type de prélèvement n3 Concentration absolue 19 éléments XRF (ng/m3) quant. Concentration relative 16 éléments ME - SG (%poids d’oxyde) 1/2 quant. non fractionné Concentration relative 16 éléments ME - SG (%poids d’oxyde) 1/2 quant. fractionné; 8 fractions 4x8 (impacteur en cascade) Abondance relative (%nombre) 1/2 quant. non fractionné; classé en26x3 3 gammes de taille lors de l’analyse 8 types de particules ME - AI Inventaire des particulesparticules ME - AI individuelles qualit. non fractionné non fractionné 9 30 >4000 Tableau III.11:Résumé des résultats disponibles concernant l’aérosol total. 1 XRF = Fluorescence des rayons-X; ME = Microscopie électronique; SG = Spectre global; AI= Analyse individuelle. 2 quant.= quantitatif; qualit. = qualitatif. 3 n= Nombre d’échantillons ou de particules analysés. 4.2 Composition moyenne élémentaire L'ensemble des résultats obtenus pour les filtres analysés en fluorescence des rayons-X est présenté dans le Tableau III.12. Il y a 15 échantillons, dont 2 séries de 6 qui ont été prélevés à l'intérieur de bâtiments, en parallèle avec l'extérieur. Le peu de résultats présentés s'explique par le long travail de mise au point de la méthode d'analyse. Une trentaine de filtres ont fait l(objet d’une analyse globale effectuée par microscopie électronique, et l’ensemble des résultats, exprimés en % en poids d’oxyde, est donné dans le Tableau AI.3 (Annexe I). A partir de ces 2 séries de résultats, la composition moyenne de l’aérosol total bruxellois est calculée et présentée dans le Tableau III.13 ainsi que dans les Figures III.17 et III.18. III.38 U FM1 R I FM3 B N FM5 A T. FM7 I FM8 N FM11 FM2 U FM4 R E FM6 B X FM9 A T. FM10 I FM12 N FM13 FM14 FM15 Na Mg Al ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 Si P 940 676 284 371 582 280 1539 653 322 1115 1327 302 979 1579 728 194 158 143 176 166 97 295 195 176 236 304 148 498 418 273 90 94 100 88 47 21 286 143 333 151 210 247 1014 476 334 312 240 184 180 440 49 866 389 1054 412 650 850 3435 1996 1033 S K Ca Fe ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 268 228 298 348 529 197 353 269 391 273 501 344 935 530 483 256 186 151 125 68 24 1160 383 802 381 566 791 3522 1491 1039 20 3021 34 3676 66 8092 31 5365 27 1468 38 4758 41 3550 58 3955 71 6616 51 1735 143 14678 68 6841 165 7540 103 6813 79 5027 Ti V Cr ng/m3 ng/m3 ng/m3 356 197 358 418 647 232 536 276 865 398 1309 695 2382 1479 876 4 2 7 10 22 3 21 8 24 14 13 21 83 48 24 4 5 5 7 7 5 6 6 7 5 11 7 15 14 8 < LD < LD < LD < LD < LD < LD < LD < LD 2 < LD < LD < LD < LD < LD < LD Mn Ni Cu Zn As Cd Pb TSP ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 ng/m3 µg/m3 26 16 14 26 97 13 33 18 25 18 38 17 62 40 36 10 6 12 9 9 8 7 4 5 8 14 5 18 17 16 30 13 24 58 34 24 24 11 15 20 26 13 36 39 36 60 36 71 60 87 17 75 42 71 30 71 62 181 259 144 15 < LD < LD < LD < LD < LD 11 6 11 < LD < LD 12 36 19 19 123 336 35 40 18 6 116 47 68 31 35 52 159 158 50 7 < LD < LD 6 31 14 4 4 13 8 6 16 19 23 13 60.5 38.8 85.4 80.8 74.3 29.9 51.8 42.5 81.7 64.9 129.1 48.7 112.6 73.0 63.0 Tableau III.12:Résultats des analyses des filtres par fluorescence des rayons-X (en ng/m3). < LD = Inférieur à la limite de détection; TSP = Total Suspended Particles. III.39 Concentration absolue (ng/m3) MOY. STD STD/MOY Concentration relative (%poids d’oxyde) MOY. STD STD/MOY n n Na Mg Al Si P S 949 283 355 1187 86 6306 483 115 268 968 42 3673 0.5 0.4 0.8 0.8 0.5 0.6 K Ca Ti V Cr Mn Fe Ni Cu Zn As 453 1126 28 9 LD 32 980 10 13 80 12 204 970 23 4 0.5 0.9 0.8 0.4 15 657 6 11 51 7 0.5 0.7 0.6 0.8 0.6 0.6 9 Na2O 9 MgO 9 Al2O3 9 SiO2 9 P2O5 9 SO3 Cl 9 K 2O 9 CaO 9 TiO2 9 V2O5 9 Cr2O3 9 MnO 9 FeO 9 9 9 ZnO 9 Cd 24 11 0.5 9 Pb 104 76 0.7 9 PbO2 Tableau III.13: 7.2 2.1 4.9 0.9 2.2 36.6 3.2 2.4 9.2 1.2 < 1.0 < 1.0 1.4 11.5 4.8 1.3 2.5 8.4 0.7 13 4 0.7 5.5 0.2 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.4 1.3 0.3 0.6 0.2 0.2 4.7 0.1 0.4 < 1.0 2.9 30 20 30 30 27 30 7 29 30 7 # 30 # 30 5 30 # 30 1.8 0.6 20 Concentrations absolues (ng/m3) et relatives (% en poids d’oxyde; la somme des oxydes vaut 100% et n’inclut pas l’azote et le carbone) dans l'aérosol total bruxellois: moyennes (MOY), écarts-types (STD) et variabilités (STD/MOY). LD = Limite de détection; # = < 1.0% dans au moins 26 cas sur 30. III.40 7000 AEROSOLS - résultats XRF Moyennes des éch. URBAINS (n=9) Concentration (ng/m3) 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 S Si Fe Ca Na Al K Pb P Mg Zn Figure III.17: Concentrations moyennes en éléments (en ng/m3) et écarts-types dans l'aérosol bruxellois (Fluorescence des rayons-X). Figure III.18: Concentrations moyennes en éléments (en % en poids d’oxyde) et écarts-types dans l'aérosol bruxellois (Spectres globaux). III.41 A partir du Tableau III.13 et des Figures III.17 et III.18, la composition élémentaire de l’aérosol bruxellois peut se résumer comme suit: - Le soufre est l’élément essentiel; il contribue en moyenne à 37% en poids d’oxyde et au maximum à 50%. - Les éléments typiquement d'origine terrigène (Fe, Al, Si, Ca) de même que le sodium, sont bien représentés; ils contribuent en moyenne à 52% du poids d’oxyde. - Le plomb et le zinc sont les plus abondants des métaux en traces (V, Cr, Ti, Mn, Ni, Cu, As, Cd). Leurs concentrations moyennes valent respectivement 104 et 80 ng/m3. L'importance du trafic en milieu urbain explique ces valeurs, le plomb étant présent dans l’essence et le zinc dans les pneus et les freins des véhicules. - La dispersion des résultats est importante. Les écarts-types peuvent être égaux aux moyennes et les différences de concentration (absolue et relative) peuvent varier d’un facteur 10 d’un échantillon à l’autre. Les profils similaires des Figures III.17 et III.18 montrent également que la concordance entre des résultats obtenus à partir de 2 méthodes d’analyse tout à fait différentes est très bonne. A partir de la concentration totale en particules et des concentrations en éléments données dans le Tableau III.12, on peut montrer que les éléments analysés représentent en moyenne seulement 15% de la masse totale de l'aérosol, ce pourcentage variant entre 6 et 34%. En ayant analysé quasi les mêmes éléments, Van Borm et al. (1990b) obtiennent une valeur moyenne égale à 24% dans l’aérosol anversois. L'essentiel de la masse de l'aérosol bruxellois, et urbain en général, est donc dû à l'oxygène, le carbone, l'azote, les composés organiques et l'eau, comme l'ont également signalé Demuynck & Dams (1981) pour d'autres sites urbains, industriels et ruraux belges. Lorsque l'on exprime les concentrations en oxydes (tous les éléments, excepté Na, Mg, Ni, Cu, Cd, As), les éléments analysés représentent alors en moyenne 33.5% de la masse totale de l'aérosol (de 11 à 54%). La concentration totale en particules dans l'air, calculée à partir des masses pesées et des volumes d'air échantillonnés, varie de 42 à 129 µg/m3 à Bruxelles. Ces valeurs correspondent à des niveaux moyens observés dans différents centres urbains belges et européens (Demuynck & Dams, 1981; De Koning et al., 1986; IHE-section Air, 1992; Bianchi et al., 1994). 4.3 Composition moyenne particulaire 4.3.1 Distribution granulométrique des particules Une estimation du diamètre moyen des particules est effectuée lors de l’analyse individuelle en microscopie électronique. Ceci nous a permis d’établir que la différence entre les petites particules ( k < 1 µm) et les grosses ( k $ 1 µm) est très nette du point de vue de leur abondance et que le rapport en nombre entre les petites et les grosses vaut environ 100. La Figure III.19, qui présente les distributions granulométriques des particules en nombre et en volume, montre que les petites particules dominent en nombre tandis que les grosses particules dominent en volume (ou en masse si l’on assimile -comme c’est le cas habituellement- les particules à des sphères de même densité). La distribution en nombre montre que 99% des particules ont un diamètre inférieur à 1µm. Ceci confirme les distributions III.42 typiques d’aérosol urbain présentées dans le paragraphe introductif (§ Formation de l’aérosol atmosphérique). Nos distributions doivent toutefois être considérées comme indicatives à cause du manque de précision des valeurs des diamètres. Figure III.19: Distribution granulométrique des particules, en nombre et en volume (en assimilant les particules à des sphères) dans l’aérosol bruxellois, d’après les diamètres approximatifs de plus de 4000 particules obtenus par analyse individuelle en microscopie électronique. III.43 4.3.2 Inventaire des particules Un inventaire des principaux types de particules rencontrés dans l’atmosphère bruxelloise a été réalisé grâce aux analyses individuelles en microscopie électronique. Plus de 4000 particules présentes sur 38 filtres récoltés en différents endroits de la capitale entre décembre 1990 et février 1992 ont été analysées (méthodologie décrite dans le chapitre II Matériel et Méthodes). L’inventaire complet, accompagné de photographies est présenté en Annexe II. En termes de composition, les points essentiels tirés de cette étude purement qualitative sont résumés ci-après. Les grandes catégories de particules qui se dégagent nettement et qui sont bien représentées en milieu urbain bruxellois sont: - les sulfates, qui sont les plus fréquemment rencontrés; - les silicates, qui sont abondants dans la fraction grossière et ont des compositions fortement variables; - les composés métalliques, dont la plupart sont riches en fer; - parmi les silicates et les composés métalliques, ceux dont la forme est sphérique; - des composés carbonés, dont les suies et les cendres volantes, qui sont sphériques et souvent associées à du soufre ou de la silice. Rappelons que les composés sphériques sont caractéristiques de processus de combustion à haute température: combustions, incinération, sidérurgie, et sont donc considérés comme essentiellement d’origine anthropique. Ces résultats sont concordants avec ceux d'autres études effectuées en milieu urbain (Berry et al., 1980; Kummer, 1980), industriel (Mamane et al., 1986; Rybicka, 1989) et marin (Otten et al., 1989; Rojas et al., 1990; Van Malderen et al., 1992), tant au niveau des différents types minéralogiques rencontrés que de la diversité au sein de ces types. La diversité des particules, du point de vue de leur composition et de leur morphologie, est très impressionnante. Cette diversité est liée à la grande variété des sources et aux interactions entre les particules (réactions chimiques, réactions de surface, ...). Ceci rend bien sûr la classification des particules extrêmement difficile. La classification adoptée dans le cadre de ce travail -8 catégories et 3 gammes de taille- (cf chapitre II Matériel et Méthodes) se réfère surtout à l'origine des particules: anthropique, terrigène, marine, biologique. 4.3.3 Abondances relatives des particules Le Tableau III.14 présente les abondances relatives moyennes des particules de l’aérosol total bruxellois, classées en 8 types et 3 gammes de taille. Les abondances relatives sont exprimées en % en nombre et ont été calculées à partir de la répartition des particules au sein de chaque échantillon et des comptages de particules (voir Tableau AI.4 figurant en annexe I). Dans la fraction fine, les sulfates dominent largement et les composés métalliques (somme des 2 catégories) atteignent un pourcentage de 20%. La fraction grossière par contre, est composée en proportions plus ou moins égales (15-20%), de sulfate de calcium, de silicates, de “divers” et de sulfates. La composition de la fraction moyenne est souvent intermédiaire entre les 2 autres gammes de taille mais présente plus de similitudes avec la fraction grossière. Signalons que la catégorie “Divers” regroupe les composés du calcium et du magnésium tels que CaCO3 et MgCO3, les composés III.44 carbonés (c’est-à-dire des particules sans signal) sphériques (type cendre volante) et non sphériques, et les particules contenant du phosphore (voir aussi chapitre II et Annexe II). Rappelons également que les suies, qui sont des particules carbonées sphériques agrégées en amas n’ont pas été comptabilisées étant donné leur abondance trop importante. Par contre, dans le cas où la suie est associée à un élément (pic de du soufre ou de la silice), elle est prise en compte dans la catégorie qui lui correspond. TYPE < 1 µm 1 = Sulfates sauf le CaSO4 2 = CaSO4 3 = Silice 4 = Sphères silicatées 5 = Autres silicates 6 = Sphères métalliques 7 = Métaux non sphériques 8 = Divers Tableau III.14: BXL (n=26) 1à2 µm 59 9 3 1 7 3 18 1 28 14 7 6 19 3 17 6 $2 µm 16 19 9 0 21 0 13 22 Proportions moyennes (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) des 8 types de particules par gamme de taille en Région bruxelloise. 4.3.4 Spécificité des sulfates La dominance du soufre dans les analyses élémentaires et des sulfates dans l’analyse particulaire nous a amené a effectuer une étude détaillée des différents types de sulfates. Ceci a permis d’identifier plus de 10 espèces de sulfates, pouvant être présentes en même temps sur un échantillon. Il s’agit de sulfate d’ammonium, de calcium, de sodium, de potassium, de magnésium, de fer, de sulfates mixtes contentant 2 cations ou plus (parmi Na, Ca, Mg et K), de sulfates divers caractérisés par un pic majeur de soufre, le plus souvent avec des pics secondaires de P, K, Cl, Fe, Ca, Si, et/ou en association avec une suie. Les abondances relatives des sulfates en Région bruxelloise sont présentées dans le Tableau III.15. La fraction grossière des sulfates est dominée par le sulfate de calcium et les “autres sulfates”, tandis que la fraction fine est principalement représentée par les sulfates mixtes et les “autres sulfates”. Le sulfate de magnésium est par contre totalement absent du milieu urbain. Parmi ces “autres sulfates”, 2 types de particules de nature différente ont été identifiés selon leur gamme de taille: les plus petites sont surtout associés à des suies avec souvent un pic de silice tandis que les grosses sont liées à la présence de phosphore. Ceci suggère 2 origines distinctes (voir aussi l’inventaire des particules en annexe II): les suies soufrées -et souvent silicatées- sont le plus probablement issues de processus de combustion et les composés du phosphore peuvent être d’origine biologique. III.45 TYPE de sulfate (1) d’ammonium de calcium de magnésium de sodium Mixte(2) Autres(3) < 1 µm BXL (n=26) 1 à 2 µm 4 14 0 10 41 32 > 2 µm 8 34 0 10 27 21 6 56 0 0 7 31 Tableau III.15:Abondances relatives moyennes des sulfates (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) par gamme de taille en Région bruxelloise. (1) = L’azote n’étant pas analysable en microscopie électronique, il s’agit de sulfate seul attribué à du sulfate d’ammonium étant donné sa particularité à sublimer sous le faisceau du microscope,(2) = Soufre associé à 2 cations ou plus, (3) = Particule présentant un pic majeur de soufre et des pics secondaires de P, K, Cl, Fe, Ca, Si ou association entre le soufre et des particules de suie. 4.4 Comparaison avec la littérature Le Tableau III.16 reprend les concentrations moyennes et les écarts-types pour Bruxelles et d’autres sites urbains. Ce tableau montre que les différents aérosols urbains possèdent tous les mêmes caractéristiques générales que l’aérosol bruxellois, à savoir dominance du soufre, présence des éléments terrigènes, dominance du plomb et du zinc parmi les métaux, grande variabilité des valeurs. Pour la grande majorité des éléments, Bruxelles se trouve dans la même gamme de concentration que les données de la littérature. Les quelques éléments qui présentent des valeurs systématiquement plus élevées sont Mg, P, K et S. Pour le soufre, cette différence est très grande, ce qui semble confirmer un problème de calibration dans la méthode de fluorescence des rayons-X, comme cela a été évoqué dans le chapitre II. Au vu des autres données, cette surestimation pourrait être d'un facteur 3. Le soufre reste l'élément le plus concentré parmi les éléments analysés. Les similitudes avec les données parisiennes concernent de nombreux éléments: Na, Al, Si, K, Ca, Mn, Fe. Les concentrations en Ti, V, Cu, Pb, Ni et Zn sont inférieures aux valeurs parisiennes mais sont par contre très similaires aux valeurs données pour Anvers et/ou pour Gand, deux villes géographiquement très proches de Bruxelles (< 100 km) et dont la superficie et le degré d'urbanisation sont plus proches de Bruxelles que de Paris. Les concentrations moyennes tirées de Demuynck et Dams sont systématiquement plus élevées. Les prélèvements ayant été effectués en '72-'73, on peut supposer que cette différence avec les données actuelles résulte d'une amélioration de la qualité de l'air durant ces dernières années, grâce à la mise en place de systèmes de dépollution des émissions et à la diminution des activités industrielles les plus polluantes. III.46 Element Belgique1 Paris 286 Anvers Na 2052 ± Mg -- Al 1889 ± Si -- P -- S -- Cl 4743 ± K -- 270 ± 17 Ca -- 1084 ± 72 Ti -- V 52 ± Cr Mn 837 Bruxelles3 Bruxelles -- 1376 ± 1254 -- 949 ± 483 146 ± 153 -- 283 ± 115 460 ± 270 -- DL 421 ± 37 -- -- 631 ± 1271 -- 355 ± 268 940 ± 71 440 ± 270 480 ± 520 1403 ± 2521 -- 1187 ± 968 -- -- 2 38 ± 130 ± 32 46 ± 60 62 86 ± 42 2309 ± 107 2600 ± 1400 2000 ± 1500 2264 ± 1635 1710 - 2720 6306 ± 3673 1253 ± 124 190 ± 200 630 ± 900 1137 ± 1882 -- -- 170 ± 92 270 ± 190 335 ± 297 -- 453 ± 204 300 ± 190 250 ± 230 863 ± 932 -- 1126 ± 970 86 ± 7 21 ± 15 20 ± 19 148 ± 184 70 28 ± 23 9 36 ± 5 13 ± 6 17 ± 14 -- 20 - 30 9 ± 4 27 ± 11 -- 2.1 ± 1.6 3.2 ± 1 -- 10 203 ± 146 9 ± 9.6 ± 7 15 ± 14 25 ± 1 Fe 4060 ± 3006 754 ± 46 Ni -- -- Cu 105 ± Zn Paris 873 ± 92 44 ± 862 Gand2 58 1688 ± 1551 330 ± 190 200 ± 130 6.1 ± 2.1 6.2 ± 2 7.5 ± 4.4 114 ± 10 41 ± 34 ± 20 30 - 60 DL 32 ± 15 552 ± 646 -- 980 ± 657 4 -- 20 10 ± 6 7.4 ± 5 -- 10 - 80 13 ± 11 20 90 ± 70 -- 100 - 220 80 ± 51 6 7 ± 6 -- 10 12 ± 7 -- -- 10 24 ± 11 170 ± 100 -- 150 - 500 104 ± 76 As 34 ± 16 -- 8.9 ± Cd 46 ± 50 -- -- Pb -- 402 ± 20 Nb. 120 160 16 68 82 ~350 9 Date 10/72-10/73 03/83-05/83 07/86 11/86-12/86 05/84-04/85 04/88-04/89 07/91-08/91 Technique d'analyse4 NAA NAA, SAA, XRF PIXE PIXE XRF, SAA XRF XRF Auteur Demuynck & Dams, 1981 110 ± 50 K o u t r a k i s , Van Borm et Maenhaut & Jaffrezo, 1987; IHE, 1992 1984 al., 1989 C a f m e y e r , Jaffrezo & 1987 Colin, 1988 Ce travail Tableau III.16:Concentrations (moy. arithm. ± ó) en ng/m3 dans les aérosols urbains. 1: Moyenne sur 6 stations dans différentes villes belges (Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Charleroi, Malines). 2: Analyse de la fraction < 5µm. 3: Moyenne annuelle la plus haute et la plus basse parmi les 7 stations bruxelloises. 4: NAA = Neutron Activation Analysis; SAA = Spectroscopie d'Absorption Atomique; XRF = X-Ray Fluorescence; PIXE = Particle-Induced X-ray Emission Analysis; DL: Inférieur ou égal à la limite de détection. III.47 5. IMPORTANCE DES PHASE SOLUBLE ET INSOLUBLE Le Tableau III.17 présente une estimation des fractions solubles et insolubles de l’aérosol sur base des analyses totales (Fluorescence des rayons-X) et des analyses de la phase dissoute (somme des concentrations sur toutes les fractions granulométriques). Malgré l’imprécision du calcul (pas des couples de valeurs, nombre d’échantillon faible, non représentativité des moyennes, sous-estimation des très grosses et très petites particules par l’impacteur), ces résultats nous paraissent intéressants étant donné l’importance de connaître la spéciation entre les phases dissoute et particulaire et le peu de données existantes pour les aérosols atmosphériques. L’intérêt de connaître la répartition entre les phases dissoute et particulaire se situe à plusieurs niveaux: 1° c’est cette répartition qui définit la biodisponibilité et la toxicité des éléments; 2° ce genre d’informations permet d’aboutir à une meilleure connaissance des cycles biogéochimiques; 3° les mécanismes de solubilisation contrôlent l’incorporation et le lessivage de l’aérosol atmosphérique par les pluies. Pour le soufre, d’une part, la valeur obtenue pour la fraction soluble correspond à la gamme de concentration trouvée dans la littérature pour le soufre total (Voir Tableau III.4). D’autre part, l'analyse en microscopie électronique d'un échantillon d'aérosol ayant subit une dissolution des particules montre une disparition quasi totale des sulfates. Seuls quelques rares sulfates de fer et de plomb subsistent sur ces filtres "lavés". Notons que ceci a également été observé systématiquement à propos des filtrages d'échantillons liquide (de brouillards par exemple). Nous en déduisons que le soufre est totalement soluble, ce qui est en accord avec des valeurs dans des pluies bretonnes et vosgiennes (Tableau III.17). L’analyse en fluorescence des rayons-X surestime donc fortement la concentration en soufre, comme cela a déjà été suggéré (Tableau III.16). Le sodium, de même que le chlore, sont également tout à fait solubles. Ceci est en accord les valeurs de la littérature, qui sont comprises entre 83 et 100% selon les sites (Tableau III.17). Pour le calcium, le magnésium et le potassium, la fraction insoluble représente plus de 50% du total. L’aluminium est, comme on peut s’y attendre, l’élément le plus insoluble. Ceci correspond relativement bien aux valeurs citées dans la littérature (Tableau III.17) pour la pluie et l’aérosol marin, excepté pour le calcium, pour lequel la solubilité dans l’aérosol bruxellois semble sous-estimée. Cette fraction insoluble est le plus probablement de nature terrigène et correspond à des silicates et aluminosilicates (Herzl, 1992). III.48 Total1 Soluble2 Insoluble (par différence) ng/m3 % % Soluble dans la littérature ng/m3 ng/m3 % Na 949 ± 483 1081 ± 676 100 0 0 83a K 453 ± 204 195 ± 98 43 258 57 53a, 87-92b Ca 1126 ± 970 521 ± 325 46 605 54 91a, 98-97b Mg 283 ± 115 134 ± 94 47 149 53 65a Al 355 ± 268 (43 ± 36) 12 312 88 20-26b, 9 à 20c , 9d S 6306 ± 3673 1504 ± 1053 100 0 0 98-100b 18918 ± 11019 4512 ± 3160 100 0 0 SO4 Tableau III.17: Fractions solubles et insolubles (en ng/m3 et en %) dans l’aérosol bruxellois. 1. Aérosols non fractionnés, Analyse totale en Fluorescence des rayons-X, n=9 (Tableau III.4); 2. Aérosols fractionnés (Impacteur en cascade), n=128 sauf pour Al: Aérosols non fractionnés, n=7. (a) Pluies en Camargue (Guieu, 1991); (b) Pluies dans les Vosges et en Bretagne (Colin et al., 1990); (c) Pluies marines en Corse, sur l’Océan Atlantique, en Irlande et dans les Bermudes (Lim et al., 1994); (d) Aérosol marin (Maring & Duce, 1987). III.49 6. VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES COMPOSITIONS 6.1 Généralités Bien que les prélèvements ne résultent pas d'un suivi en continu, ils s'étalent sur presque une année (juillet 1991 à mai 1992 pour les prélèvements d’aérosols fractionnés à l’aide de l’impacteur en cascade et décembre 1990 à septembre 1991 pour l’aérosol non fractionné) et dans des conditions météorologiques variables. En outre, les aérosols non fractionnés ont été prélevés en des endroits différents. Ceci nous permet d'examiner la variabilité spatiale et temporelle des concentrations et ses causes possibles. En particulier, l’influence de la saison de la direction du vent et de la pluviosité sur la composition de l’aérosol soluble fractionné est étudiée. Au sein de l’aérosol total (soluble + insoluble) non fractionné, c’est l’influence du lieu et de la hauteur de prélèvement, ainsi que de la direction du vent sur la composition élémentaire qui est envisagée. La Figure III.20 reprend sur une échelle de temps les 16 prélèvements effectués à l’aide de l’impacteur en cascade, et notés par une lettre (A à Q). Figure III.20: Répartition dans le temps des prélèvements d’aérosols fractionnés. Une première constatation est que les concentrations peuvent varier fortement sur un laps de temps très court. La Figure III.21 illustre ces variations brutales pour les ions Na, K, NH4 et NO3. On observe par exemple entre les séries C et D, qui ont été prélevées successivement dans le temps, une diminution de concentration d'un facteur 7 à 10 pour NO3, K et NH4, et d'un facteur 40 pour Na. Les pics de concentration ainsi que les valeurs basses apparaissent sporadiquement au cours de l'année, indépendamment de la saison. De même, les proportions entre les grosses et les fines particules sont notablement différentes d'un échantillon à l'autre. Par exemple, la proportion de nitrates dans le mode fin varie de 49 à 90%. Une deuxième constatation est que, à quelques exceptions près, les concentrations de certains éléments évoluent parallèlement au cours du temps, c’est-à-dire augmentent ou diminuent parallèlement d’un échantillon à l’autre. La Figure III.22 montre la similitude entre Na, Mg, et Cl d’une part, et entre NH4, SO4, et NO3 d’autre part. Par exemple, la série M présente des pics de concentration en Na, Mg et Cl alors que les concentrations en NH4, SO 4 et NO3 sont faibles. Inversement, la série N est très concentrée en NH4, SO4 et NO3, mais pas en Na, Mg et Cl. III.50 Figure III.21: Concentrations en ions Na, K, dans les fractions fines et grossières (les 8 fractions granulométriques collectées ont été regroupées en 2 classes) de l'aérosol bruxellois. III.51 Figure III.21 (suite): Concentrations en ions NH4 et NO3 dans les fractions fines et grossières (les 8 fractions granulométriques collectées ont été regroupées en 2 classes) de l'aérosol bruxellois. III.52 Figure III.22: Evolution temporelle des concentrations dans l'aérosol soluble bruxellois. III.53 6.2 Influence de la saison En ce qui concerne l'influence de la saison sur la composition ionique, une différence de comportement des ions ammonium a pu être mise en évidence dans la fraction grossière: la proportion d’ions ammonium associés aux grosses particules est plus importante en hiver et au printemps qu'en été et en automne (Figure III.23). Nous pensons qu'il s'agit de l'influence des fertilisants. En effet, ceux-ci constituent la seconde source d'ammoniaque en Europe, après l'élevage intensif (Buijsman et al., 1987). D'autre part, les engrais azotés se trouvent, à part l'urée, sous forme de sels d'ammonium de composition variable (sulfates, nitrates, phosphates d'ammonium, en combinaison éventuelle avec Ca et Mg), et donc correspondent à des particules de tailles différentes. Ces composés peuvent également réagir et se combiner avec des grosses particules terrigènes. Enfin, cette source peut prendre de l'importance en période hivernale car les sols cultivés sont mis à nus, augmentant ainsi l'action de l'érosion éolienne. Figure III.23: Proportion de l’ion NH4 dans les fines et grosses particules en fonction de la saison. III.54 6.3 Influence de la pluviosité La relation entre les concentrations ioniques et la courbe de pluviosité est difficile à mettre en évidence à cause de la durée importante des prélèvements d'aérosols (plus de 24 heures afin de collecter des quantités suffisantes de particules sur chaque étage). L'observation des phénomènes d'abattement par les pluies et des processus de réalimentation doit idéalement se faire sur une échelle de temps plus courte car ceux-ci peuvent être très rapides en milieu urbain. En effet, nous verrons dans le chapitre consacré aux pluies que, d'une part les pluies lessivent très rapidement et très efficacement l'atmosphère, et que d'autre part les apports par les sources locales sont très rapides en raison de la proximité de celles-ci. La rapidité de ces processus a d'ailleurs été mise en évidence par d'autres auteurs (Jaffrezo, 1987; Colin et al., 1987; Lim et al., 1991). L'observation des séries à basses concentrations, en relation avec la pluviosité amène quelques commentaires. Le Tableau III.18 montre que pour 3 des 4 séries dont les concentrations en SO4, NO3, NH4 , et Ca sont les plus basses, la pluie ne s'est pas produite juste avant ou pendant le prélèvement mais 2 voire 3 jours plus tôt, et le volume de cette pluie n'est pas spécialement élevé; il s'agit des séries B, D, et O. Ceci nous laisse penser que les faibles concentrations des séries B, D, et O ne résulteraient pas d'un abattement local par les précipitations, mais plutôt d'un lessivage de la masse d'air au cours du transport. En effet, si des précipitations se produisent non loin du point de collecte, la masse d'air n'a pas eu le temps de se recharger en particules et les niveaux de concentrations observés dépendront de la proximité dans le temps de cet événement pluvieux et donc de sa localisation géographique sur la trajectoire de la masse d'air (Bergametti, 1987). Ainsi, seules les basses concentrations de la série M correspondraient à un abattement local. Pour certaines séries (séries C, E et G, par exemple), il a plu (Figure III.24) et les concentrations ioniques ne sont pas spécialement basses. Dans ce cas, 2 phénomènes ont pu se produire: ‚ la pluie a lessivé l'atmosphère mais étant donné la proximité et l'intensité des sources, la réalimentation en particules a été très rapide. ‚ les particules n'ont pas été lessivées de la même manière d'un échantillon à l'autre. En effet, l'efficacité du lessivage n'est pas constante et dépend du type de pluie (Bergametti, 1987) ainsi que de la taille des particules (cf § l’état de l’art). Série Date prélèv. B D M O 27-29/07/1991 02-06/08/1991 14-17/02/1992 03-05/03/1992 Dernière pluie (1) Date Volume (mm) 24 et 25/07 7.9 30/07 13.9 09 au 16/02 32.5 01/03 2.4 Tableau III.18:Evénements pluvieux associés aux prélèvements B, D, M, et O. (1) Données de l’Institut Royal Météorologique (IRM, 1992). III.55 Figure III.24: Evolution de la pluviosité au cours des prélèvements d'aérosols fractionnés. 6.4 Influence de la direction du vent L'influence de la direction du vent sur la composition ionique de l’aérosol a été mise en évidence pour les chlorures. Les 16 séries d'échantillons ont été classées en 3 grands secteurs: Ouest (SO à NO), Nord (NNO à NE), Sud (SSO à SE). La Figure III.25 montre que les valeurs les plus élevées en Cl correspondent au secteur Ouest et les valeurs les plus faibles sont associées au secteur Sud, confirmant ainsi l'origine principalement marine de cette espèce ionique. Le secteur Nord présente des valeurs totales (somme des fractions fines et grossières) intermédiaires mais la proportion de la fraction fine est beaucoup plus importante. Ceci est à mettre en rapport avec l'émission d'HCl par l'incinérateur de déchets ménagers de la Région bruxelloise, situé au nord du site de prélèvement. Pour les autres espèces ioniques, aucune tendance nette n'a été mise en évidence, et ce principalement en raison: 1) du faible nombre de prélèvements, qui fait que tous les secteurs de vent ne sont pas représentés équitablement; 2) des changements de direction du vent en cours de prélèvement; 3) du manque de précision et de fiabilité des directions du vent (les données que nous possédons sont celles publiées par l'Institut Royal Météorologique; elles sont moyennées sur 8 heures et n'ont pas été mesurées sur le site de collecte des aérosols). III.56 Figure III.25: Concentration en ion Cl dans les fractions fines et grossières en fonction de la direction du vent. Parmi les 30 échantillons d’aérosol urbain pour lesquels une analyse globale en microscopie électronique a été effectuée, un classement peut être établi en fonction de la direction dominante du vent au moment du prélèvement. Les échantillons ont été séparés en 2 catégories, correspondant aux vents à dominante Ouest (masse d’air d’origine marine) et aux vents à dominante Est (influence continentale). La Figure III.26 montre que les différences sont nettes, en particulier pour le sodium, le magnésium et le soufre. La comparaison des moyennes par un test de Student prouve que ces différences sont significatives avec un degré de confiance $ 99% (Tables statistiques, 1987 ). Les masses d’air d’origine marine sont donc identifiables par leurs proportions de Na et Mg, tandis que l’influence dite continentale se traduit par un enrichissement en un élément typiquement d’origine anthropique et non par des proportions plus élevées d’éléments terrigènes. Une influence plus forte du SO2 par vent de Nord-Est à Est est en effet démontrée en Région bruxelloise et plus généralement au niveau de la plupart des stations de mesure belges, en particulier pendant la période hivernale (IHE, 1992). Ceci s’explique d’une part par l’influence locale de la zone industrielle située au Nord-Est de Bruxelles et d’autre part par une pollution transfrontière importée depuis le bassin de la Ruhr et les pays de l’est. III.57 50 45 Marine (n=14) Contin. (n=15) % poids oxyde 40 35 30 25 20 15 10 5 0 S Si Na Mg Al K Ca Fe Autres Figure III.26: Proportions moyennes (en % en poids d’oxyde) et écarts-types dans l’aérosol total bruxellois sous influence marine ou continentale. 6.5 Influence du lieu de prélèvement 6.5.1 Trois sites urbains Trois sites bruxellois caractéristiques ont été choisis pour faire une étude de la variabilité spatiale de la composition de l’aérosol total. Il s’agit de: 1° la zone industrielle à proximité de l'incinérateur de déchets ménagers de la Région de Bruxelles-Capitale (= Vilvorde); 2° un site caractérisé par un trafic très intense situé à proximité (= Molenbeek) ou le long d’une artère importante (= Ixelles, côté rue); 3° un site fortement urbanisé, mais qui n’est pas aussi proche de ces 2 sources ponctuelles que sont l’incinérateur et le trafic (= Ixelles, côté jardin). La Figure III.27 présente les concentrations absolues en éléments en ces 3 sites. Pour quasi tous les éléments, et en particulier pour S, Si, Ca, Fe, Al, K, Mg, P, Ti, Mn, Cu, les concentrations s’échelonnent selon la séquence suivante: Vilvorde > Site industriel > Molenbeek et Ixelles-rue Site dominé par le trafic > > Ixelles-jardin, c’est-à-dire Site urbain. De même, la concentration totale en particules présente cette séquence, avec des valeurs de 164, 156 et 115 particules/cm3 respectivement. Ces résultats mettent en évidence un gradient de pollution correspondant à un gradient d’activités anthropiques. Pour les éléments typiquement terrigènes (Si, Al, Fe, Ca, Ti, Mn), la séquence observée, ainsi que la dominance des silicates dans la fraction grossière à Vilvorde (Figure III.29), s'expliquent par la remise en suspension des poussières du sol par les véhicules. Cette remise en suspension est d’autant plus importante sur le site de Vilvorde où le va-et-vient des camions-poubelles est incessant. A Molenbeek, la proportion légèrement plus grande des éléments terrigènes Fe, Ca et Si (Figure III.28) traduit également l’influence du trafic. III.58 Au niveau des concentrations relatives (Figure III.28), les différences entre sites sont peu marquées, et les pourcentages de S et Si sont les plus élevés dans les trois cas. Du point de vue des analyses individuelles, la Figure III.29 montre que les fractions fines des 3 sites sont similaires. Ces similitudes traduisent selon nous une pollution de fond. La Figure III.27 montre également que les concentrations en zinc sont identiques à Vilvorde et à Molenbeek, tandis que les concentrations en plomb sont supérieures à Molenbeek par rapport à Vilvorde. Ceci concorde avec le fait que le zinc et le plomb proviennent du trafic, mais le premier est émis par tous les types de véhicules tandis que le second est produit uniquement par les voitures à essence (plus nombreuses à Molenbeek). Le potassium et le cuivre, qui sont plus concentrés à Vilvorde qu’aux 2 autres sites, pourraient trouver leur origine dans les émissions de l'incinérateur. On peut encore noter que le site de XL-jardin présente une proportion plus élevée de Na et de sulfates grossiers à base de phosphore et de potassium (Figure III.29) qui pourraient provenir des végétaux. Concentration (ng/m3) 8000 6000 4000 2000 0 S Si Ca Fe Al Na K Vilvorde (n=1) Molenbeek (n=1) Ixelles-jardin (n=1) Mg Concentration (ng/m3) 300 250 200 150 100 50 0 Pb P Zn Ti Mn Cd Cu As Ni V Vilvorde (n=1) Molenbeek (n=1) Ixelles-jardin (n=1) Figure III.27: Concentrations en éléments (en ng/m3) de l’aérosol total bruxellois en 3 sites distincts. III.59 Vilvorde (n=2) XL-rue + Molenbeek (n=7) Si (20.0) Si (24.2) S (29.0) S (34.7) Fe (10.9) Autres (#) (11.7) P (1.2) K (2.1) Autres (#) (5.9) P (2.0) K (2.0) Mg (1.6) Na (6.0) Al (4.5) Ca (9.8) Al (4.4) Na (2.8) Mg (2.4) Fe (13.3) Ca (11.6) XL-jardin (n=15) Si (18.2) S (33.3) Fe (13.1) Autres (#) (5.5) P (1.8) K (2.2) Mg (1.4) Na (9.6) Ca (9.7) Al (5.1) Figure III.28: Compositions moyennes (% en poids d’oxyde) de l’aérosol total bruxellois en 3 sites distincts. # : Autres = Cl + Pb + Ti + V + Cr + Mn + Zn. 80 60 40 20 0 Vilvorde (n=3) Molenbeek (n=3) Sulfates Métaux Silicates Figure III.29: Proportions (% en nombre) des différents types de particules dans les fractions fines et grossières en 3 sites distincts. Ixelles-jardin (n=3) Fraction grossière % en nombre % en nombre Fraction fine 50 40 30 20 10 0 Vilvorde (n=3) Molenbeek (n=3) Silicates III.60 Divers Sulfates Métaux Ixelles-jardin (n=3) 6.5.2 L’aérosol “Indoor” Dans le cadre de notre collaboration avec le service de Pneumologie de l’hôpital Erasme, et en raison du fait que l’homme passe la majorité de son temps à l’intérieur des bâtiments, des prélèvements d’aérosols ont été effectués en parallèle à l’intérieur et à l’extérieur. La Figure III.30 présente les valeurs moyennes des concentrations à l’intérieur et à l’extérieur (résultats des analyses en fluorescence des rayons-X présentés dans le Tableau III.12). Cette Figure montre que les concentrations à l’Extérieur sont supérieures aux concentrations à l’Intérieur pour la plupart des éléments, à l’exception de Ni, Zn, As, Cd. Ces différences sont significatives à plus de 95% pour Al, Si, Ti, Ca, et Mg, et à 90% pour Fe. Les mêmes tendances ont été observées pour divers éléments (SO2, SO4=, Si, S, K, Fe, V, Cl, Pb, As, Se, Br) par Koutrakis et al. (1987) et Brauer et al. (1990). Au niveau de la composition particulaire (analyses individuelles en microscopie électronique), l’aérosol Intérieur se différencie de l’aérosol Extérieur par des proportions plus petites de sulfate de calcium et de composés métalliques (sphériques et non sphériques), et des proportions plus grandes de silicates et de “divers” dans la fraction grossière ainsi que dans la fraction moyenne. Par contre, les compositions moyennes des fractions fines sont similaires. Ceci est montré dans le Tableau III.19. La spécificité des sulfates a également été étudiée. Le Tableau III.20 indique que les similitudes entre l’aérosol Intérieur et Extérieur sont nombreuses. La seule différence se situe au niveau des sulfates d’ammonium et de calcium. Les sulfates d’ammonium présentent des pourcentages dans l’aérosol Intérieur nettement plus importants que dans l’aérosol Extérieur, et ce pour toutes les granulométries, tandis que c’est le contraire pour le sulfate de calcium. 1400 Int. (n=6) Concentration (ng/m3) 1200 Ext. (n=6) 1000 800 600 400 200 0 S/10 Si Fe Ca Na Al K Pb P Mg Zn Cd*10 Figure III.30: Concentrations moyennes (ng/m3) et écarts-types dans l’aérosol Intérieur et Extérieur. Les concentrations de soufre et de cadmium sont respectivement divisée et multipliée par 10 et dans le graphique. III.61 Type 1 2 3 4 5 6 7 8 INTERIEUR (n=8) < 1 µm 1à2 µm $2 µm = Sulfates sauf CaSO4 = CaSO4 = Silice = Sphères silicatées = Autres silicates = Sphères métalliques = Métaux non sphériques = Divers 60 5 6 1 6 1 16 4 24 9 8 3 30 1 9 17 EXTERIEUR (n=6) < 1 µm 1à2 µm $2 19 5 7 0 38 0 5 26 42 16 5 1 4 4 26 1 24 18 9 4 18 5 16 5 µm 27 15 7 0 15 1 17 18 Tableau III.19:Proportions moyennes (en % en nombre ) des 8 types de particules à l’intérieur et à l’extérieur. TYPE de sulfate d’ammonium de calcium de magnésium de sodium Mixte(1) Autres(2) INTERIEUR (n=8) < 1 µm 1 à 2 µm > 2 µm 21 7 0 1 58 13 32 27 0 0 17 25 34 20 0 0 6 40 EXTERIEUR (n=6) < 1 µm 1 à 2 µm > 2 µm 2 27 0 11 49 11 8 43 0 4 16 29 5 39 0 0 4 52 Tableau III.20:Abondances relatives moyennes des sulfates (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) par gamme de taille dans les échantillons Intérieurs et Extérieurs prélevés en parallèle. (1) = Soufre associé à 2 cations ou plus, (2) = Particule présentant un pic majeur de soufre et des pics secondaires de P, K, Cl, Fe, Ca, Si ou association entre le soufre et des particules de suie. L’ensemble de ces résultats tend à montrer que la fraction fine est peu modifiée par son passage de l’extérieur vers l’intérieur et que l’aérosol atmosphérique n’est donc pas épuré par rapport à son contenu en fines particules. Par contre, des éléments typiques des grosses particules terrigènes (Al, Si, Ti, Ca, Fe) sont partiellement éliminés. Ceci s’explique par le fait que l’efficience de pénétration des grosses particules est plus faible que celles des fines, comme l’a démontré Moschandreas et al.(1979). Enfin, une source de particules typiquement due aux activités à l’intérieur des lieux de travail n’est pas mise en évidence dans le cas présent, contrairement à ce qui a été montré dans plusieurs études concernant les maisons d’habitation (Koutrakis et al.,1987; Koutrakis et al, 1992; Hunt et al., 1992). Pour la plupart des éléments, une contribution d’une source “Intérieure”, telle que feu ouvert, cuisinière, surfaces diverses dans la maison, peintures, cigarette, ... a en effet été détectée par ces auteurs. Le cadmium fait exception car il est le seul élément dont la concentration moyenne est significativement plus élevée à l’Intérieur (avec un degré de confiance de 90%). Le cadmium possède en plus un rapport de concentration Intérieur/Extérieur supérieur à 1 dans chaque échantillon, et un facteur d’enrichissement par rapport au plomb (en considérant que la source du plomb est uniquement Extérieure) légèrement supérieur à l’unité. L’origine de ce cadmium est probablement la fumée de cigarette (OMS, 1987; Koutrakis et al, 1992). III.62 6.6 Influence de la hauteur de prélèvement Le second point qui concerne la variabilité spatiale est l’influence de la hauteur de prélèvement. Nous disposons d’échantillons prélevés au niveau du sol (à hauteur d’homme) et prélevés en hauteur (à environ 15 m du sol) et analysés par microscopie électronique (spectres globaux). Comme le montre la Figure III.31, la proportion de soufre est plus grande en hauteur qu’au niveau du sol, tandis que c’est l’inverse pour Fe, Ca et Si. D’après le test de Student, ces différences sont significatives à plus de 99.5% pour Ca et Fe, et à 99.5% pour S. Ces différences peuvent s’interpréter en terme de granulométrie des particules. Les éléments Fe, Ca et Si sont présents sur des grosses particules issues de la remise en suspension des poussières du sol qui auront tendance à sédimenter rapidement. 60 55 15m Haut (n=6) 50 Niv. Sol (n=21) % poids oxyde 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 S Si Fe Ca Na Al P K Mg Pb Autres Figure III.31: Proportions moyennes (% en poids d’oxyde) et écarts-types dans l’aérosol bruxellois prélevé en hauteur et au niveau du sol. 6.7 Conclusions L'étude des variations spatio-temporelles fait ressortir la complexité du système atmosphérique, en relation avec la diversité des sources émettrices et des mécanismes qui entrent en jeu: physico-chimie, transport, abattement,... La pluviométrie et la hauteur de prélèvement influencent physiquement la composition de l’aérosol via les phénomènes d’abattement et de sédimentation des particules. Par contre, les différences significatives qui existent entre échantillons en fonction de la saison, de la direction du vent et du lieu de prélèvement sont liées à la contribution des sources globales et locales. Au niveau global, les influences marines et anthropiques ont clairement été mises en évidence. L’apport marin est associé à des masses d’air enrichies en Na, Mg et Cl provenant du secteur ouest. L’influence des émissions anthropiques gazeuses de SO2, NOx et NH3 est très nette. En particulier, les masses d’air venant de l’est (Nord-Est à Est) sont plus riches en aérosol soufré. D’autre part, le lien étroit qui existe entre les concentrations des ions sulfates, nitrates et ammonium (Figure III.22) reflète le fait que ces espèces sont générées par un mécanisme commun de conversion gaz-particules. Enfin, il existe une source hivernale de grosses particules contenant de l'ammonium, pouvant être liée à l'épandage d'engrais et de lisier. III.63 Au niveau local, 2 types de sources ont été décelées: la zone industrielle située au NordEst de Bruxelles et le trafic. L’influence du trafic se marque par des concentrations élevées en plomb et en zinc dans l’aérosol, ainsi que l’influence d’éléments et de particules terrigènes (Si, Al, Fe, Ca, Ti, Mn, et silicates grossiers) traduisant une remise en suspension des poussières du sol par les véhicules. La zone industrielle, et en particulier la présence d’un incinérateur de déchets ménagers est identifiée par: - un apport d’ions chlorures dans la fraction fine par vent de Nord-Est à Est; - des concentrations plus élevées en particules et en de nombreux éléments, en particulier le soufre, le cuivre et le potassium (Figure III.27). En conclusion, ces observations améliorent notre connaissance de l’aérosol bruxellois, et indiquent clairement que la variabilité spatio-temporelle de la composition de l’aérosol est indissociable de l’étude des sources émettrices de particules. Il faut signaler que l'absence d'autres corrélations entre les caractéristiques météorologiques et les concentrations s'explique par: 1° la multiplicité et l'intensité des sources en milieu urbain, 2° le mode de prélèvement des aérosols (durée, nombre d'échantillons), 3° la faible représentativité des paramètres météorologiques. III.64 7. IDENTIFICATION DES SOURCES DE PARTICULES ET D’ÉLÉMENTS 7.1 Introduction Ce paragraphe est consacré à l’étude de l’origine des éléments qui composent l’aérosol bruxellois. L’influence de certaines sources de particules a déjà été mise en évidence par l'analyse individuelle des particules ainsi que par l’étude de la variabilité spatio-temporelle des concentrations. En résumé, il s’agit d’une part de la mer et du sol, et d’autre part de sources anthropiques. L’apport marin est caractérisé par des particules à base de sodium. L’apport terrigène se marque par des alumino-silicates de forme irrégulière. Les sources anthropiques sont: - le trafic automobile, identifié par la présence de particules à base de plomb et de zinc; - les processus de combustion, détectés par la présence de particules sphériques formées à haute température, de nature métallique, silicatée, soufrée ou carbonée. - les industries, dont l’incinérateur de déchets ménagers, qui génèrent des chlorures dans le mode fin, et des particules contenant du cuivre et du potassium. Des particules ayant des origines multiples ou qui sont le résultat de réactions chimiques atmosphériques, tel que le sulfate d’ammonium, le carbonate de calcium, les composés phosphorés et potassiques, certains alumino-silicates, sont également décelées. L’identification des sources de particules et d’éléments se fait grâce à divers outils géochimiques (rapports de concentration, facteurs d'enrichissement, granulométrie) et statistiques (corrélations entre éléments, analyse factorielle). Dans un premier temps, la granulométrie des particules et l’étude des facteurs d’enrichissement vont nous permettre de classer les éléments selon leur origine naturelle -marine et terrigène- et anthropique. Ensuite, les corrélations entre éléments, les rapports de concentration et l’analyse factorielle vont nous servir à discuter des sources liées aux activités humaines en Région bruxelloise, et à mettre en évidence certaines réactions chimiques se produisant au sein de l’aérosol (neutralisation, dégazage, réincorporation, réaction de surface, ...). 7.2 Granulométrie des particules et facteurs d’enrichissement 7.2.1 Définition et signification du facteur d'enrichissement L'enrichissement -ou le non enrichissement- d'un élément dans l’aérosol atmosphérique par rapport à un matériau de référence peut être évalué grâce au facteur d'enrichissement, qui est défini comme suit: FE (X) ' ( X / Réf. )matériau étudié ( X / Réf. )matériau de référence où X/Réf. est le rapport des concentrations de l'élément X et de l'élément de référence. En milieu urbain, deux matériaux de référence sont habituellement utilisés: l'eau de mer et la croûte terrestre. Les éléments pour lesquels le FE est de l'ordre de 1 présentent la même abondance relative dans les matériaux étudié et de référence. Ces éléments peu ou pas enrichis, ont donc pour origine principale la source de référence. Par contre, les éléments dont le FE est supérieur à l'unité proviennent principalement d'une autre source que l'eau de mer et la croûte terrestre, et III.65 peuvent avoir une origine anthropique, biologique,... Ceci n'est cependant valable que dans l'hypothèse où il n'y a pas eu de fractionnement sélectif au moment de l'émission d'aérosol à partir du matériau de référence, et qu'il n'y a pas eu d'abattement sélectif lors du transport de cet aérosol ou de son incorporation dans les précipitations humides. En fait, la notion de facteur d'enrichissement permet de mettre en évidence de tels fractionnements ou abattements, comme l'ont souligné Jaffrezo (1987) et Koutrakis (1984). 7.2.2 Choix de l'élément de référence Le choix de l'élément de référence est conditionné par les contraintes suivantes: ‚ concentration élevée et peu variable dans le matériau de référence, ‚ contribution des autres sources négligeable, ‚ détermination analytique aisée. Pour l'eau de mer, l'élément de référence le plus approprié est le sodium, même si il existe une source anthropique (incinération des déchets) ou terrigène (Gordon, 1980) en milieu urbain. Pour la croûte terrestre, de nombreux éléments sont envisageables, les plus fréquemment utilisés étant Si, Al, Ti, Mn, Fe, Sc. Dans cette étude, le seul élément présentant les caractéristiques requises est l'aluminium. Etant donné qu'il existe un apport d'aluminium en milieu urbain par les cendres volantes émises lors de processus de combustion (Sequeira, 1988; Van Malderen et al., 1992; Report DGW-92.033, 1992), le silicium aurait été préférable, mais il n'a pas été analysé aussi systématiquement ou de manière aussi fiable que l'aluminium. 7.2.3 Choix du matériau de référence La composition moyenne de l'eau de mer la plus communément admise est celle proposée par Brewer (1975). C'est également celle que nous avons adoptée dans ce travail (Tableau III.21). La moyenne globale de la croûte terrestre habituellement utilisée pour quantifier la source terrigène (Mason, 1966; Martin & Meybeck, 1979) ne nous paraît pas être la meilleure solution, car cette composition moyenne d'une part ne constitue pas le vrai précurseur de l'aérosol terrigène et d'autre part ne reflète pas la composition de la source locale du sol. Nous avons préféré construire un sol de référence réaliste dont la composition reflète la source terrigène locale. Le Tableau III.21 présente les valeurs adoptées. Il s’agit d’une part des valeurs caractéristiques des horizons de surface de sols limoneux belges (De Temmerman et al., 1982), et d’autre part d’analyses totales des limons loessiques de la forêt de Soignes, qui est située à proximité du site d’échantillonnage (Van Ranst, 1981). Pour les éléments en traces, les données de Vinogradov (1959) figurant dans les tables géochimiques ont été utilisées. III.66 ELEMENT Na Mg Al Si P S Cl K Ca Ti V Cr Mn Fe Ni Cu Zn Cd Pb SOL 6550 3100 37400 376800 450 850 130 13600 2500 2650 100 117 650 20000 30 15 66 0.3 31 (1) (1) (1) (1) (1) (3) (6) (1) (1) (1) (2) (2) (1) (1) (3) (3) (3) (3) (3) EAU DE MER 10770 (4) 1290 (5) 2e-03 (4) 2 (4) 0.06 (4) 905 (4) 18800 (4) 380 (4) 412 (4) 1e-03 (4) 3e-04 (4) 3e-04 (5) 2e-04 (4) 2e-03 (4) 2e-04 (5) 5e-05 (4) 4.9e-03 (4) 1e-05 (5) 3e-06 (4) Tableau III.21:Compositions de référence du sol et de l'eau de mer (en ppm). (1) Van Ranst, 1981; (2) De Temmerman et al., 1982; (3) Vinogradov, 1959; (4) Brewer, 1975; (5) Martin et Meybeck, 1979; (6) Mason, 1966. 7.2.4 Présentation des résultats a) Granulométrie et diamètre moyen pondéré Grâce aux prélèvements effectués avec l’impacteur en cascade, qui sépare l’aérosol en 8 fractions granulométriques, nous pouvons étudier les variations de concentration d’un élément en fonction de la taille des particules auxquelles cet élément est associé. Les échantillons prélevés à l’aide de l’impacteur en cascade (16 séries notées A à Q) ont subit une analyse des éléments dissous (Tableaux AI.1 et AI.2 en Annexe I). Quatre de ces séries ont également fait l’objet d’une analyse globale des particules totales (spectres globaux en microscopie électronique; Tableau AI.5 en Annexe I). Les répartitions granulométriques moyennes des éléments et des espèces ioniques sont présentées dans la Figure III.32 et les diamètres moyens pondérés dans la Figure III.33. Le diamètre moyen pondéré est défini par la formule suivante (Koutrakis, 1984): j di . C i n DMP ' i'1 j Ci n i'1 où di est le diamètre de coupure de l’étage i de l’impacteur en cascade et Ci est la concentration de l’élément sur l’étage i. III.67 Dans ces 2 figures, on observe parfaitement le comportement attendu, à savoir: une distribution monomodale dans le domaine des particules grossières et un DMP élevé ($ 2.5 µm) pour les éléments associés à des particules d’origine naturelle; inversement, une distribution monomodale dans le domaine des fines particules et un petit DMP (< 2.5 µm) pour les éléments associés à des particules d’origine anthropique. Ainsi, les composés se regroupent comme suit: ‚ Origine anthropique: NH4+, SO4=, S, NO3-, H+ et Pb. Le Tableau III.9 avait également mis en évidence que les ions NH4+, SO4=, NO3- sont plus concentrés dans la fraction fine. La distribution cumulée des concentrations indique également que 87%, 82%, 77%, 75%, 71% et 70% du NH4+, Pb, H+, S, SO4= et NO3- respectivement sont inférieurs à 2 µm. Ces mêmes tendances sont observées en de nombreux sites urbains et non urbains (Milford & Davidson, 1987; Wall et al., 1988; Pierson et al., 1989; Harrison, 1993). Le soufre présente une tendance à la bimodalité, avec la présence d’un petit pic du côté des particules grossières, et qui peut s’expliquer par l’existence de particules de sulfate de calcium. Wall et al. (1988) décrit une fraction submicrométrique bimodale pour les sulfates et les nitrates caractérisés par des diamètres de l’ordre de 0.2 et 0.6 µm et pouvant être présents simultanément dans un échantillon. Ces 2 modes sont attribués à des réactions homogènes en phase gazeuse d’une part (par exemple HNO3 + NH3, SO2 ÷ ÷ ÷ H2SO4) et à la réaction des gaz avec des particules préexistantes du mode d’accumulation d’autre part (réaction hétérogène, le plus souvent avec la phase liquide). Ces 2 modes fins ne s’observent pas dans les distributions observées en Région bruxelloise et la masse d’aérosol récoltée sur le dernier étage de l’impacteur (Etage F=“Filtre Back-up”=0-0.4µm) était toujours très petite (Tableau AI.2 en Annexe I). L’absence du mode le plus fin, conjointement avec une masse faible de particules grossières, peut s’expliquer par les processus de coagulation des fines particules et par les processus de dépôt sec et humide des grosses particules; ces processus se produisant lorsque l’aérosol vieillit au cours du transport (Milford & Davidson, 1987). ‚ Origine naturelle, marine: Na+, Na, Mg++, Mg, Cl-, Cl. Leurs concentrations ioniques sont aussi nettement plus élevées dans la fraction grossière (Tableau III.9). Les ions chlorures présentent également un pic dans le mode fin. La bimodalité des chlorures est observée en milieu côtier, industriel et rural (Wall et al., 1988; Pio et al., 1992), et résulte en grande partie de la réincorporation d’HCl issu de la réaction des sels marins avec des acides forts dans la fraction fine. Les distributions granulométriques du sodium total et du chlore total diffèrent de celles obtenues dans l’aérosol soluble. Les DMP sont également plus petits (Figure III.33), bien que la différence soit non significative. Ces données, qui ont été calculées à partir de 4 séries de valeurs, ne concordent pas non plus avec celles concernant l’aérosol parisien (Koutrakis, 1984). En conséquence, nous les considérons comme des cas particuliers dont nous ne discuterons pas plus avant. ‚ Origine naturelle, terrigène: Al, Si, Fe, Ca, Ca++, Ti et Mn. ‚ Origine double: K+, K, P. Ces éléments possèdent une distribution bimodale et un DMP intermédiaire. Les concentrations moyennes (Tableau III.9) et la distribution granulométrique du potassium dissous indiquent que l’apport majeur est dans la gamme des fines particules, tandis que le potassium total est plus concentré dans la fraction grossière. III.68 Figure III.32: Distribution granulométrique des éléments dans l’aérosol bruxellois soluble (à gauche) et total (à droite). L’ordonnée est exprimée sous forme différentielle (dC/(log(diammax)- log(diam.min)), où dC est la concentration de l’élément dans une gamme de taille donnée qui va de diammin à diammax. Le dmin de l’étage F (0-0.4 µm) a été fixé à 0.05 µm et le dmax de l’étage 0 (9-10 µm) à 30µm. III.69 7 6 D.M.P (µm) 5 4 3 4.8 2 1.4 0 NH4 2.0 SO4 3.3 3.4 Na Cl Mg 2.4 2.1 1 3.2 2.1 NO3 H K Ca 4 3.6 DMP (µm) 3 2.9 3.2 3.3 3.5 3.5 2 1.8 1 0 1.2 1.3 Pb S 2.3 2.5 2.7 1.8 P Na K Mn Cl Fe Mg Ti Ca Al Si Figure III.33: Diamètres moyens pondérés (en µm) des espèces ioniques (en haut) et des éléments (en bas) de l’aérosol bruxellois. III.70 b) Facteurs d’enrichissement Les facteurs d’enrichissement par rapport au sol et à l’eau de mer ont été calculés pour l’ensemble des éléments analysés dans l’aérosol total, à savoir Si, Al, Ti, K, Fe, Mn, V, Mg, Na, Cl, P, Ni, Ca, Cu, Zn, Pb, S, Cd. La Figure III.34 présente les facteurs d’enrichissement moyens calculés à partir de 3 types de résultats: les concentrations absolues et relatives dans l’aérosol non fractionné et les concentrations relatives dans l’aérosol fractionné. Tout d’abord, cette Figure confirme l’origine marine de Mg et Cl, l’origine terrigène de Si, Fe, Ti et Mn et l’origine anthropique de S et Pb. D’autre part, elle apporte plusieurs compléments d’informations par rapport aux données granulométriques, en particulier en ce qui concerne Ca, K et P, ainsi que plusieurs métaux en traces pour lesquels nous ne disposons pas des distributions granulométriques (V, Cu, Cd, Ni, Zn): ‚ le vanadium et le potassium se rangent parmi les éléments d’origine terrigène étant donné leur enrichissement faible par rapport au sol. ‚ Le fait que le FE par rapport au sol de la silice soit inférieur à 1 (log(FE) < 0) suggère la possibilité d’un fractionnement sélectif. ‚ Le calcium, bien que monomodal grossier, est enrichi par rapport au sol (1 < log(FE) < 2.5), indiquant une source complémentaire non terrigène sous forme de grosses particules. Il s’agit le plus probablement d’une source liée à la production et l’utilisation du ciment et à l’érosion de surface des bâtiments, que l’on pourrait qualifier de “Ciment/Calcaire” (Koutrakis, 1984). ‚ Le phosphore et les métaux en traces Ni, Cu, Cd, et Zn sont enrichis (1 < log(FE) < 2.5) à très enrichis (log(FE) > 2.5) par rapport au sol et à l’eau de mer, de sorte que leur source principale n’est ni la mer, ni le sol. Enfin, cette Figure montre que les facteurs d’enrichissement calculés à partir de différentes séries de résultats sont bien concordants. III.71 4.5 XRF (n=9) SG (n=30) Imp. (n=27) Log (FE)sol 3.5 2.5 1.5 0.5 -0.5 R E F. Si Al 9.5 Ti K Fe XRF (n=9) Mn V Mg Na SG (n=30) P Ni Ca Cu Zn Cl Pb S Cd Imp. (n=27) Log (FE) mer 7.5 5.5 3.5 1.5 -0.5 R E F. Cl Na Mg K Ca S Si P Zn Figure III.34: Facteurs d’enrichissement: Ti V Ni Mn Al Cu Fe Cd Pb (En haut) par rapport au sol (Réf.=Al) (En bas) par rapport à l’eau de mer (Réf.=Na) dans l’aérosol bruxellois, à partir des différents types d’analyses effectuées (SG = Spectres globaux - Aérosols non fractionnés, n=30; XRF = Fluorescence des rayons-X - Aérosols non fractionnés, n=9; Imp. = Spectres globaux - Aérosols fractionnés collectés avec l’impacteur en cascade, n=27). III.72 c) Relation entre le facteur d’enrichissement par rapport au sol et la taille des particules Les facteurs d’enrichissement par rapport au sol sont présentés en fonction de la taille des particules dans le Tableau III.22. Il s’agit de valeurs moyennes obtenues à partir des spectres globaux (microscopie électronique) de 4 séries d’échantillons prélevés avec l’impacteur en cascade. Les éléments Si, Fe et Ti présentent un facteur d’enrichissement faible pour toutes les fractions granulométriques (FE<20) et qui varie peu avec la taille des particules. Ce comportement est caractéristique des éléments terrigènes (Rojas et al., 1990). Tous les autres éléments, à l’exception de Cl, sont plus enrichis dans la fraction fine que dans la fraction grossière, indiquant l’existence de sources secondaires. L’augmentation du facteur d’enrichissement au sein des particules de petite taille est particulièrement marquée pour S, Pb et dans une moindre mesure P, comme le montre la Figure III.35. Le manganèse et le potassium présentent un comportement intermédiaire, à savoir: - un enrichissement faible ou nul dans la fraction grossière caractéristique d’une source terrigène; - une fraction fine plus enrichie que la fraction grossière mais nettement moins que S et Pb, correspondant à l’existence d’une source de particules fines. Le comportement du calcium est typique à Bruxelles car il est enrichi par rapport au sol dans les 2 fractions granulométriques, ce qui n’a été observé ni en milieu urbain (Van Borm et al., 1990b; Rojas et al., 1990), ni en milieu rural (Bolivie, Adams, 1983) ou suburbain (Syrie, Cornille et al., 1990). Ces valeurs s’expliquent partiellement par une mauvaise représentation du modèle de sol car en recalculant un facteur d’enrichissement avec une concentration de référence élevée en calcium (comme celle donnée dans le modèle de croûte terrestre de Mason (1966)), l’enrichissement en calcium en Région bruxelloise diminue fortement. Un léger enrichissement persiste, suggérant à nouveau l’existence d’une source “Ciment/Calcaire”. La Figure III.36 illustre la relation entre le Diamètre Moyen Pondéré et le Facteur d’Enrichissement par rapport au sol. Après avoir montré les relations Granulométrie-Origine et Enrichissement-Origine, cette figure permet d’établir un lien Granulométrie-Enrichissement. Cette figure indique que les éléments associés à des particules de petite taille présentent les plus grands enrichissements (S, Pb) et inversement les éléments pour lesquels le DMP est élevé (Si, Al, Fe, Ti, Mn) sont peu ou pas enrichis. Cette même relation a été montrée notamment par Koutrakis (1984), Milford & Davidson (1985) et Warneck (1988). III.73 Etage Dae (µm) Al Si Ti Fe Mg Na K Mn Cl Ca P S Pb 7 0.4 REF 0.38 4.77 16.4 6.5 38.3 22.1 55.7 118 177 285 4695 4038 6 0.7 REF 0.34 2.08 11.3 10.5 31.4 4.6 26.8 69 20 91 1360 3522 5 1.1 REF 0.36 2.84 13.1 5.4 12.2 2.5 15.2 244 48 16 405 1537 (FE)sol moyen 4 3 2 2.1 3.3 4.7 REF REF REF 0.29 0.29 0.39 1.50 1.15 3.54 6.0 4.4 7.2 4.8 6.1 2.0 6.2 1.2 1.5 0.8 0.9 1.1 4.1 3.5 6.4 579 51 51 38 44 54 12 7 7 101 81 47 248 57 59 1 5.8 REF 0.46 1.55 4.7 5.2 1.8 1.0 15.7 64 64 7 56 110 Fines < 2.1 REF 0.36 3.02 13.2 7.7 24.4 7.6 28.1 147 67 101 1676 2754 Grosses $ 2.1 REF 0.36 1.94 5.6 4.5 2.7 1.0 7.4 198 50 8 71 125 Tableau III.22:Evolution des facteurs d’enrichissement au sol en fonction de la taille des particules. 5000 S Pb P (FE) sol 4000 3000 2000 1000 0 0 1 2 3 4 Diamètre de coupure (µm) 5 6 Figure III.35: Facteur d’enrichissement par rapport au sol en fonction de la taille des particules pour les éléments S, Pb, et P de l’aérosol bruxellois. III.74 10000 Pb FE(sol) 1000 S Cl 100 Ca P Mn Na 10 Fe Mg Ti K 1 Al Si 0 1 1.5 2 2.5 DMP (µm) 3 3.5 4 Figure III.36: Relation entre la taille des particules et le facteur d’enrichissement par rapport au sol dans l’aérosol bruxellois. 7.2.5 Comparaison avec les données de la littérature Dans l’ensemble, les distributions granulométriques et les diamètres moyens pondérés concordent avec ceux d’autres études (Kadowaki, 1979; Koutrakis, 1984; Milford & Davidson, 1985; Bergametti, 1987). Pour tous les éléments à l’exception de Na total et Cl total, la similitude avec les données parisiennes (Koutrakis, 1984) est très grande tant au niveau des ordres de grandeur des DMP que des répartitions granulométriques. Le potassium présente quant à lui une particularité: le fait qu’il soit associé tantôt à des fines et tantôt à des grosses particules s’observe dans l’aérosol bruxellois ainsi que dans un aérosol prélevé en Corse (Bergametti, 1987), mais ne s’observe pas dans l’aérosol parisien. En ce qui concerne les facteurs d’enrichissement, le Tableau III.23 permet de comparer nos données avec des valeurs dans d’autres sites urbains. Il apparaît que la grande majorité des éléments se distribuent dans les mêmes catégories d’enrichissement tant par rapport au sol que par rapport à l’eau de mer, et ce pour tous les sites présentés. Les quelques différences concernent le phosphore, le calcium et le vanadium. Le phosphore et le calcium ont tendance à être plus enrichis par rapport au sol à Bruxelles, tandis que c’est le contraire pour le vanadium. Ces différences reflètent d’une part un apport plus ou moins important de vanadium et phosphore en Région bruxelloise, d’autre part une divergence dans la composition en calcium du modèle de sol utilisé (comme le montre la différence entre l’enrichissement calculé avec 2 sols de référence différents en Région parisienne). Pour la plupart des éléments, l’évolution des facteurs d’enrichissement par rapport au sol en fonction de la granulométrie des particules est similaire aux données anversoises (Van Borm et al., 1990) ainsi qu’à celles de Santiago du Chili (Rojas et al., 1990). Cependant, plusieurs éléments ont tendance à être plus enrichis par rapport au sol dans la fraction fine à Bruxelles, en particulier Ca, P, K, Mn, et Fe ce qui suggère des sources anthropiques supplémentaires. III.75 log(FE) SOL Bruxelles (Ce travail) Belgique XRF (n=9) SG (n=30) Imp (n=27) (1¥) Si Al Ti K Fe Mn V -0.05 ± 0.06 REF 0.03 ± 0.08 0.59 ± 0.13 0.71 ± 0.15 0.75 ± 0.15 -0.46 ± 0.17 REF 0.60 ± 0.19 0.35 ± 0.20 0.82 ± 0.28 -0.45 REF 0.38 0.58 0.95 1.21 1.01 ± 0.16 Mg Na P Ni 1.03 1.20 1.34 1.58 ± ± ± ± 0.19 0.35 0.21 0.23 0.76 ± 1.01 ± 1.50 ± 0.28 0.39 0.33 0.76 1.08 1.68 Ca Cu 1.65 ± 2.00 ± 0.07 0.07 1.54 ± 0.36 1.76 Zn 2.11 ± 0.16 Cl Pb S Cd 2.53 ± 2.91 ± 3.97 ± 0.16 0.28 0.20 0.43 0.35 0.30 Anvers (3¶) été hiver 0.60 0.79 REF 0.11 0.30 0.50 0.70 -0.59 -0.55 -0.51 -0.12 -0.09 0.00 0.11 REF REF 0.15 0.30 1.01 0.90 REF 0.68 # 2.31 ± 3.09 ± 2.42 ± Liège (2¶) Paris (4) ¥ ¶ -0.65 REF 0.46 0.25 0.52 0.09 -0.15 REF 0.61 0.38 0.56 0.34 1.50 1.41 1.30 1.45 1.07 0.94 0.66 1.00 0.79 0.00 0.53 0.75 1.20 0.04 0.67 0.68 1.26 2.14 0.60 2.30 0.11 1.40 0.18 1.71 1.59 2.30 0.81 2.07 1.40 # 2.70 3.32 2.00 2.28 2.19 2.50 2.25 3.14 2.88 2.86 2.91 2.54 3.18 3.26 3.28 3.08 3.18 2.93 3.06 2.38 3.15 3.87 3.34 Paris (5) Paris (5 ¥) -0.66 REF 0.52 0.16 0.21 0.36 Washington (6¶) REF 0.30 0.00 0.00 0.00 1.15 0.45 1.10 1.31 0.00 0.00 1.20 1.65 2.71 1.50 1.96 2.20 3.48 log(FE) MER Bruxelles (Ce travail) XRF (n=9) SG (n=30) Cl Na Mg K Ca S Si P Zn 0.43 1.16 1.45 1.90 3.79 4.24 5.25 Ti V 5.47 5.55 REF ± ± ± ± ± ± ± ± ± Imp (n=27) Belgique (1) Anvers (7) Paris (4) 0.13 ± 0.14 -0.08 0.12 -0.81 -0.09 -0.32 REF 1.13 1.95 2.75 2.32 5.09 5.02 7.05 # REF REF 0.26 1.11 1.53 1.59 4.01 4.58 REF ± 0.32 ± 0.36 ± 0.44 ± 0.39 ± 0.37 ± 0.38 REF 0.17 0.28 0.37 0.39 0.38 0.31 0.32 6.26 1.02 1.23 1.83 3.71 4.17 5.29 0.94 1.51 1.50 3.76 3.96 5.46 REF -0.05 0.84 1.21 1.29 3.74 0.38 0.28 6.18 7.13 4.95 # 5.69 6.01 6.03 6.17 6.06 5.96 7.71 6.73 6.07 5.74 5.99 7.52 6.70 7.04 6.41 6.92 6.39 6.57 6.59 6.67 6.33 8.93 9.22 ± 0.29 Ni 5.77 ± 0.23 Mn 6.28 ± 0.24 5.85 Al Cu 6.29 6.50 ± ± 0.35 0.36 6.47 Fe Cd 6.72 7.47 ± ± 0.36 0.21 7.02 ± 0.31 8.01 Pb 8.56 ± 0.35 9.32 ± 0.39 9.66 ± 0.39 7.03 7.38 Tableau III.23:Comparaison des facteurs d’enrichissement par rapport au sol (en haut) et à l’eau de mer (en bas) avec les données de la littérature. (1) Demuynck & Dams, 1981; (2) Rahn, 1976a; (3) Van Borm et al., 1990; (4) Koutrakis, 1984; (5) Jaffrezo, 1987; (6) Kowalczyk et al., 1978; (7) Van Borm et al., 1989; #: n=7; ¥: calculé avec le sol de référence du Tableau III.21; ¶: calculé avec le sol de référence de l’auteur. III.76 7.3 Les composantes marine et terrigène 7.3.1 L’aérosol marin Afin de connaître la composition de l’aérosol marin qui influence l’aérosol bruxellois, des prélèvements d’aérosols ont été effectués en mer (Océan Atlantique et Mer du Nord; cf chapitre II Matériel et Méthodes). Les filtres ont été analysés en microscopie électronique (analyses individuelles et spectres globaux) et en fluorescence des rayons-X. Les résultats sont présentés dans les Tableaux III.24 à III.26. TYPE 1 2 3 4 5 6 7 8 % EN NOMBRE < 1 µm 1à2 µm = Sulfates sauf CaSO4 = CaSO4 = Silice = Sphères silicatées = Autres silicates = Sphères métalliques = Métaux non sphériques = Divers (1) 87 3 1 0 2 0 3 5 28 11 1 0 2 0 0 58 $2 µm 12 2 2 1 3 0 1 78 Tableau III.24:Proportions moyennes (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) des 8 types de particules par gamme de taille dans l’aérosol marin (n=10).(1)= Dans le cas présent, il s’agit essentiellement de particules sans signal (de nombre atomique#11) de composition inconnue et de particules carbonées. TYPE de sulfate d’ammonium(1) de calcium de magnésium de sodium Mixte(2) Autres(3) % EN NOMBRE < 1 µm 1 à 2 µm > 2 µm 0 3 4 56 33 3 0 28 1 5 59 7 0 13 6 15 33 33 Tableau III.25:Abondances relatives moyennes des sulfates (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) par gamme de taille dans l’aérosol marin (n=10). (1) = L’azote n’étant pas analysable en microscopie électronique, il s’agit de sulfate seul attribué à du sulfate d’ammonium étant donné sa particularité à sublimer sous le faisceau du microscope,(2) = Soufre associé à 2 cations ou plus, (3) = Particule présentant un pic majeur de soufre et des pics secondaires de P, K, Cl, Fe, Ca, Si ou association entre le soufre et des particules de suie. III.77 Concentration absolue (ng/m3) MOY. STD n Na Mg Al Si P S 5872 1203 16 DL 8 2796 2406 936 2 K Ca Ti V Cr Mn Fe Ni Cu Zn As 517 480 3 3 DL 7 114 5 DL 5 DL 443 498 1 1 Cd DL Pb 2 Tableau III.26: Concentration relative (%poids d’oxyde) MOY. STD n 3 3 3 3 3 3 4 1615 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 1 16 2 5 Na2O MgO Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K 2O CaO TiO2 V2O5 Cr2O3 MnO FeO 12.8 8.6 2.1 9.2 < 1.0 51.7 3.4 2.1 6.3 < 1.0 < 1.0 < 1.0 < 1.0 2.7 4.5 4.9 0.7 3.1 ZnO < 1.0 $5 PbO2 < 1.0 $5 6.3 3.2 0.6 3.2 1.0 5 5 5 5 $5 5 4 5 5 $5 $5 $5 $5 5 3 4 3 Concentrations absolues (ng/m3) et relatives (% en poids d’oxyde; la somme des oxydes vaut 100% et n’inclut pas l’azote et le carbone) moyennes, et écarts-types dans l'aérosol marin. DL = Limite de détection; $ = < 1.0% dans 4 cas sur 5. La constatation majeure qui ressort de ces analyses est l’importance de la réaction (2) (Finlayson-Pitts & Pitts, 1986) qui donne lieu à une perte en chlore dans l’aérosol marin (dégazage d’HCl) et à la formation de sulfate de sodium. 2NaCl + H2SO4 º Na2SO4 + 2HCl (2) En effet, les résultats indiquent que: ‚ les particules de NaCl sont rares (cf Annexe II: Inventaire des particules); ‚ les particules de Na2SO4 sont abondantes dans la fraction fine (Tableaux III.24 et III.25); ‚ les concentrations absolue et relative de S, Na et Mg sont élevées et celles de Cl sont faibles (Tableau III.26). L’analyse individuelle des particules en microscopie électronique nous apprend aussi que les sulfates appartenant au mode grossier (catégories sulfates+cations et autres sulfates du Tableau III.25) sont également issus d’une réaction avec les sels marins, car ils contiennent principalement du magnésium, du sodium et du chlore en plus du soufre. Signalons enfin l’absence totale des sulfates d’ammonium dans l’aérosol marin et la diversité moins grande des particules par rapport à l’aérosol bruxellois. III.78 7.3.2 L’apport marin Etudions à présent l’influence marine dans l’aérosol soluble bruxellois. Comme le montre le Tableau III.27, les corrélations les plus fortes dans la fraction grossière concernent Na, Mg et Cl. La comparaison entre les rapports molaires dans l’aérosol (obtenus à partir des régressions linéaires) et dans l’eau de mer et le sol, qui figure dans le Tableau III.28, montre que tous les rapports molaires sont très proches de ceux de l’eau de mer, y compris pour le potassium. A titre d’exemple, la Figure III.37, qui présente la corrélation entre Na+ + Mg2+ et Cl- démontre clairement que les chlorures grossiers sont principalement associés au sodium et au magnésium, tous trois issus de l’eau de mer. Le cas des chlorures mérite quelques développements. En effet, le calcul des différents rapports molaires et des facteurs d’enrichissement par rapport à l’eau de mer pour chaque échantillon permet de mettre en évidence un déficit en chlorures dans la fraction grossière dans certaines séries de prélèvements, en particulier les séries C, F et L. Ce déficit peut s’observer sur la Figure III.37, où un groupe de points (correspondant en grande partie aux 3 séries C, F, et L) se situe en-dessous de la droite de régression et encore plus en-dessous de la droite représentant l’eau de mer. Des réactions similaires à la réaction (2) peuvent se produire, avec du HNO3 à la place du H 2SO4, et du MgCl2 au lieu du NaCl. Ainsi, les espèces formées sont des sulfates et des nitrates de sodium et de magnésium. Les distributions différentielles des prélèvements C, F et L font effectivement apparaître une concordance entre le pic grossier de sodium+magnésium et le pic grossier de sulfates+nitrates à l’endroit où le déficit en chlorures est le plus prononcé (à 3 µm), comme le montre la Figure III.38 dans laquelle la série F est présentée à titre d’exemple. L’absence de pic grossier de NH4+ constitue une preuve supplémentaire de l’existence de ces réactions de dégazage. Signalons enfin qu’une corrélation entre Na et NO3 est observée dans la fraction grossière (Tableau III.27). La Figure III.38 met également en évidence le fait que tout le NaCl ou MgCl2 n’est probablement pas converti, mais seulement les particules les plus petites (autour de 3 µm) car elles possèdent un rapport Surface/Volume plus important que les particules plus grosses (Wall et al., 1988). En effet, d’après la Figure III.38, le pic grossier de NO3+SO4 n’est pas aussi large que ceux de Na+Mg et de Cl: au delà de 3 µm, la distribution de Na+Mg ne concorde plus très bien avec la distribution de NO3+SO4, mais concorde beaucoup mieux avec la distribution de Cl. III.79 GROS NH4 Ca Mg Na K H NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 1.00 -0.15 0.07 -0.04 0.43 0.55 -0.00 0.08 0.17 1.00 0.42 0.48 0.47 -0.26 0.13 0.52 0.45 1.00 0.67 0.46 -0.05 0.09 0.70 0.31 1.00 0.66 -0.02 0.06 0.86 0.55 1.00 0.09 0.02 0.64 0.36 1.00 0.12 0.02 0.02 SO4 1.00 0.06 0.12 Cl NO3 1.00 0.32 1.00 Tableau III.27:Matrice de corrélation obtenue pour la fraction grossière de l’aérosol soluble bruxellois. En gras: coefficients de corrélation significatifs à 99%. G R O S S I E R FIN R n Pente Eau de mer Sol Na/Cl 0.86 61 0.95 ± 0.07 0.88 77.77 Mg/Cl 0.70 61 0.12 ± 0.02 0.10 34.84 Mg/Na 0.67 61 0.10 ± 0.02 0.11 0.45 K/Na 0.66 61 0.04 ± 0.01 0.02 1.23 K/Cl 0.64 61 0.04 ± 0.01 0.02 95.23 K/Mg 0.46 61 0.32 ± 0.07 0.19 2.73 Mg/Na 0.82 48 0.09 ± 0.01 0.11 0.45 Tableau III.28:Coefficients de corrélation et rapports molaires (pentes des droites de régression linéaire) liés à la composante marine dans l’aérosol bruxellois, et comparaison avec l’eau de mer et le sol de référence (cf Tableau III.21). III.80 25 [Cl] (nmol/m3) 20 15 10 [Cl] = 0.77*([Na]+[Mg]) r = 0.87, n = 61 eau de mer=0.92 5 0 0 5 10 15 [Na] + [Mg] (nmol/m3) 20 25 Figure III.37: Relation entre [Cl-] et [Na+ + Mg2+ ] dans l’aérosol soluble grossier. La ligne pointillée représente cette même relation dans l’eau de mer. Figure III.38: Distribution différentielle de Na+Mg, Cl, NO3+SO4 et NH4 de la série F. III.81 7.3.3 Les chlorures du mode fin Dans l’aérosol soluble bruxellois, 29% du sodium+magnésium est en moyenne présent dans la fraction fine (cf Tableau III.9). Ceci est en accord avec la valeur de 25% de Willison et al. (1989) obtenue en milieu urbain (Leeds, centre de l’Angleterre). La corrélation entre Mg et Na et le rapport de concentration Mg/Na présentés dans le Tableau III.28 indiquent que le sodium et le magnésium dans le mode fin sont d’origine marine. Les chlorures fins contribuent quant à eux à 44% du total et d’autre part aucune corrélation n’est observée entre les chlorures et le sodium ou le magnésium. Ceci suggère qu’une fraction importante des chlorures fins n’est pas d’origine marine. En examinant plus en détail les relations entre ces 3 éléments, il est possible de dégager des comportements différents selon les échantillons. La Figure III.39 montre en effet que, comme dans la fraction grossière, certains points (correspondants notamment aux séries F et C) sont déficitaires en chlorures par rapport à l’eau de mer et que d’autres points (correspondants aux séries J, N, L) présentent par contre un enrichissement important en chlorures par rapport à l’eau de mer. Ainsi, dans l’aérosol des séries F et C, les chlorures grossiers et fins sont d’origine marine et un dégazage de l’HCl s’est produit dans les 2 fractions granulométriques. Cet HCl qui n’a pas été réincorporé dans l’aérosol puisque les 2 fractions granulométriques sont déficitaires en chlorures, a pu être lessivé par les pluies au cours du transport (Jaffrezo, 1987). Dans l’aérosol de la série J, le processus de dégazage ne semble pas s’être produit car les chlorures grossiers sont totalement attribués à une origine marine. L’excès de chlorures fins, qui représente 67% (33% sont marins) est donc probablement d’origine anthropique. La source la plus probable est l’incinération des déchets ménagers, étant donné que l’incinérateur de la Région de Bruxelles-Capitale situé à la station nommée Vilvorde n’est pas équipé d’un système d’épuration des fumées. Il nous paraît important de signaler que Slob et al. (1993) ont mesuré des concentrations en HCl allant de 614 à 892 mg/m3 dans plusieurs incinérateurs des Pays-Bas non équipés d’un équipement de lavage des fumées (uniquement équipés d’électro-filtres). Or, ces valeurs sont 150 à 2000 fois plus élevées que celles que ces auteurs ont mesurées dans les cheminées d’incinérateurs pourvus d’un laveur humide (système le plus efficace). De plus, la directive 94/67/CE du Conseil de l’Union Européenne, qui est applicable au 30 juin 2000 en Région bruxelloise, fixe la limite d’émission à 10 mg/m3. Enfin, l’aérosol des séries N et L, qui présente un déficit en chlorures par rapport à l’eau de mer dans la fraction grossière et un excès dans la fraction fine, a subit à la fois un dégazage d’HCl et une réincorporation de celui-ci dans le mode fin. En effet, l’HCl gazeux peut être sujet à diverses réactions chimiques, principalement avec l’ammoniac pour former du chlorure d’ammonium et avec la surface de particules du mode d’accumulation (= fraction fine de 0.1 à 2 µm). Ces réactions ramènent le chlore dans la fraction fine des aérosols (Wall et al., 1988). III.82 Figure III.39: Relation entre [Cl-] et [Na+ + Mg2+ ] dans l’aérosol fin. La ligne pointillée représente le rapport de concentration dans l’eau de mer. 7.3.4 L’apport terrigène Les poussières du sol étant en grande partie constituées de particules insolubles, l’influence terrigène sur la composition de l’aérosol bruxellois est étudiée à partir des analyses totales (soluble+insoluble). Pour rappel, nous disposons de 3 sets de données: - les concentrations absolues dans l’aérosol non fractionné mesurées par fluorescence des rayons-X, - les concentrations relatives dans l’aérosol non fractionné obtenues par microscopie électronique (spectres globaux), - les concentrations absolues dans l’aérosol fractionné mesurées par fluorescence des rayonsX. Tout d’abord, les corrélations entre éléments ont été calculées au sein de ces 3 sets de données. Lorsque des corrélations significatives (avec un degré de confiance $ 99%) sont observées, une régression linéaire est effectuée, et la pente de la droite est comparée aux rapports de concentration de sources émettrices de référence. Ces rapports sont obtenus à partir des profils de sources donnés dans la littérature et présentés aux Tableaux III.29a et III.29b. Le Tableau III.30 présente l’ensemble de ces résultats et indique pour chaque couple d’éléments corrélés le coefficient de corrélation et la pente de la droite obtenue, ainsi que les sources dont le rapport de concentration est le plus proche de la pente. III.83 Tous véhicules Fin (1) Al Si P S Cl K Ca Ti V Mn Fe Ni Cu Zn Pb 0.20 6.7 0.23 0.44 0.20 0.034 0.17 0.069 0.084 0.25 7.2 Gros (1) 1.8 5.2 3.8 3.4 0.81 1.2 0.073 0.12 0.038 2.2 0.066 0.059 0.18 7.6 Tableau III.29a: Combustion du pétrole Fin (1) Gros (1) 4.7 8.7 Fin (2) 0.53 0.96 Gros (2) 1.47 3.7 16 2.4 0.74 0.54 0.016 0.27 0.19 2.6 6.0 1.1 1.9 0.35 0.35 0.057 2.9 0.10 0.25 2.2 0.17 1.2 0.18 5.4 0.25 0.32 0.15 0.28 1.6 0.11 3.4 0.046 3.0 5,.4 0.075 0.40 0.11 3.6 0.14 1.8 0.027 1.5 1.4 0.086 0.05 Charbon Fin (1) 12.3 0.16 0.022 0.033 0.012 0.14 0.015 0.029 0.12 0.73 Fin (3) 16 24 Gros (3) 14 23 IncinéraPoussières des tion routes Gros Fin Fin Gros (1) (2) (4) (4) 3.6 8.8 2.2 8.8 13 22 8.5 15 Aérosol soufré Gros Fin (1) (2) 2.0 11.7 4.7 25.4 3.31 0.094 1.3 1.2 0.97 0.079 0.043 8.5 0.049 0.031 0.069 0.036 0.66 0.10 1.4 1.5 1.0 0.066 0.046 9.5 0.032 0.027 0.045 0.025 2.4 139 1.1 2.6 0.2 0.039 0.091 4.4 0.085 1.9 1.3 1.6 0.09 0.07 6.1 7.9 0.02 0.02 12 2.8 0.93 1.0 0.053 0.048 0.022 1.4 0.032 0.06 0.02 0.31 0.04 0.095 0.60 0.37 1.0 2.4 0.64 0.23 0.12 6.0 0,009 0.03 0.11 0.37 0.10 0.79 1.2 0.36 0.13 1.1 0.62 0.55 0.069 1.0 0.93 0.76 0.025 0.20 6.8 0.009 0.02 0.041 0.026 Sol Gros (2) 7.2 30 Fin (1) 4.4 3.9 0.55 1.4 1.6 2.2 1.4 0.82 0.017 0.13 0.085 0.085 4.8 2.4 0.59 0.05 0.16 1.1 Gros (1) 5.8 15 0.41 1.6 3.0 0.48 0.018 0.095 4.1 0.011 0.034 0.10 Profils de sources d’après les données de la littérature (Concentrations en éléments en % en masse dans les fractions fine et grossière. Les valeurs sont données dans la mesure du possible avec 2 chiffres significatifs. (1) = Thurston & Spengler, 1985; (2) = Watson, 1979; (3) = Howes et al., 1983; (4) = Batterman et al., 1988. III.84 Tous véhicules Na Mg Al Si P S Cl K Ca Ti V Mn Fe Ni Cu Zn As Cd Pb (1) 0.65 1.00 0.82 1.4 0.15 2.2 0.13 0.20 1.2 0.013 (2) 0.8 1.4 Voitures Combustion Pb du pétrole (3) (1) (5) 0.40 0.12 0.043 0.040 0.075 20 Charbon 0.07 5.4 3.3 0.026 1.7 1.2 0.78 0.039 0.039 9.1 0.026 0.052 0.065 0.069 0.60 2.2 0.2 0.2 1.1 0.013 0.0003 0.065 0.54 0.25 0.036 0.14 0.04 0.13 0.004 0.021 4.7 7.0 Tableau III.29b: 21 19 0.52 0.88 0.020 18 0.024 5.7 0.10 0.34 0.012 0.14 3.7 0.1 2.4 7.0 0.03 0.84 1.2 0.24 0.49 0.12 (6) 16 24 0.052 Incinération des déchets (1) 4.2 1.6 5.0 4.5 23 140 ? 8.2 6.4 0.68 0.0091 0.25 2.0 0.48 6.8 0.041 6.8 (7) 1.4 20 (8) 0.4 0.8 14 22 0.2 2.0 3.3 0.8 0.24 0.073 0.65 0.015 0.17 12 8.1 3.7 (9) 6.6 0.25 1.7 2.9 29 7.6 0.23 0.030 0.0086 0.019 0.22 0.029 0.13 10 5.8 Pouss. routes (4) 6.6 28 3.0 1.0 0.027 0.10 5.7 0.51 Sol (10) (11) 0.63 5.6 7.1 33 0.018 1.1 0.45 0.36 0.0073 0.09 3.5 0.0031 0.0061 0.0078 0.0011 Eau de mer 0.07 0.01 1.4 1.4 0.5 0.01 0.085 3.8 0.004 0.002 0.005 (Tabl III.15) 0.65 0.31 3.7 38 0.045 0.085 0.013 1.4 0.25 0.27 0.010 0.065 2.0 0.0030 0.0015 0.0066 (Tabl. III.15) 1.0 0.13 2E-07 0.0002 6E-06 0.091 1.9 0.038 0.041 1E-07 3E-08 2E-08 2E-07 2E-08 5E-09 4.9E-07 0.001 3E-05 0.0031 1E-09 3E-10 Profils de sources d’après les données de la littérature (Concentrations en éléments en % en masse dans les aérosols non fractionnés). Les valeurs sont données dans la mesure du possible avec 2 chiffres significatifs. (1) = Cornille et al., 1990; (2) = Pierson & Brachaczek, 1983; (3) = Cass & McCrae, 1983; (4) = Watson, 1979; (5) = Mroz, 1976; (6) = Kowalczyk et al., 1978; (7) = Greenberg et al., 1978; (8) = Thijs, 1992; (9) = Olmez et al. 1988; (10) = Thomae, 1977; (11) = Bowen, 1979. III.85 Typea Si / Al SG XRF FIN Rb Pente Sources possiblesc 0.68 2.02 ± 0.41 Trafic (1.70-1.75), Poussières des routes (4.24), Sol (4.65, 10.07) 0.99 3.57 ± 0.21 Idem 0.92 5.20 ± 0.70 Poussières des routes (3.83), Sol (2.17) K / Al SG 0.46 0.22 ± 0.08 Trafic (0.24, 0.25), Sol (0.20, 0.36), Incinérat° (0.23) XRF 0.95 0.72 ± 0.09 Pas de valeur proche GROS 0.91 0.57 ± 0.07 Trafic (0.45), Aérosol soufré (0.47) Fe / Al XRF FIN 0.90 2.21 ± 0.40 Aérosol urbain (1.94d) 0.82 8.80 ± 1.90 Combustion du pétrole (5.66) Ca / Si XRF FIN 0.97 0.98 ± 0.10 Trafic (0.79, 0.82), Sol (0.01, 0.04) 0.86 1.20 ± 0.20 Combustion du pétrole (0.83, 1.67), Sol (0.04, 0.35) Fe / Si XRF FIN 0.92 0.62 ± 0.10 Trafic (0.43), Incinération (0.44), Sol (0.05, 0.12) 0.95 1.80 ± 0.20 Combustion du pétrole (1.50), Sol (0.27, 0.55) Al / Ca XRF FIN 0.99 0.27 ± 0.01 Combustion du pétrole (0.05) 0.78 0.19 ± 0.05 Combustion du pétrole (0.33) S/Si SG anti-corrélés P/S SG 0.71 0.05 ± 0.01 Trafic (0.07) GROS 0.65 0.05 ± 0.02 Pas de valeur proche Tableau III.30:Récapitulation des coefficients de corrélation et pentes de droites dans l’aérosol total bruxellois. a. Type de donnée: XRF = Concentration absolue dans l’aérosol non fractionné (analyses en fluorescence des rayons-X, n=9); SG = Concentration relative dans l’aérosol non fractionné (analyse en microscopie électronique, n=30); FIN & GROS = Concentration relative dans l’aérosol fractionné regroupé en une fraction fine et une fraction grossière (analyse en microscopie électronique, n=4x8); b. Coefficient de corrélation linéaire; c. D’après les Tableaux III.29 (rapports de concentration entre parenthèses); d. Warneck (1988). De ce Tableau, il ressort que: ‚ Hormis la corrélation P/S, les corrélations observées concernent essentiellement les éléments typiquement d’origine terrigène; ‚ L’anti-corrélation S/Si suggère des sources antagonistes pour ces 2 éléments; ‚ Le fait que des corrélations significatives sont observées tant dans la fraction fine que grossière suggère 2 types de sources pour les alumino-silicates: détritique pour les grosses particules et anthropique -du type processus de combustion- pour les fines. Le fait que plusieurs rapports de concentration, associés aux éléments Al, Si, Fe, Ca sont proches de ceux de la combustion du pétrole dans la fraction fine d’une part, et l’observation de cendres volantes silicatées en microscopie électronique d’autre part, corroborent l’existence d’une fraction fine alumino-silicatée d’origine III.86 anthropique. Thurston & Spengler (1985) présentent cependant un profil de sol dans la fraction fine caractérisé par les mêmes éléments que le profil de la fraction grossière (Si, Al, Fe, Ca, K). D’autres rapports de concentration sont quant à eux proches de la source “Trafic”, surtout dans la fraction grossière. Comme le suggère Van Borm et al. (1990), ceci peut être dû au fait que les composés terrigènes et les émissions automobiles se mélangent dans l’aérosol urbain et leurs contributions respectives sont très difficiles à séparer. ‚ Les rapports de concentration faisant intervenir la silice (Si/Al, Fe/Si, Ca/Si) montrent qu’il y a un déficit en silice dans l’aérosol bruxellois, par rapport au sol de référence. Ce phénomène, déjà observé au niveau des facteurs d’enrichissement, peut s’expliquer par le fait que les grosses particules de quartz ne sont pas facilement mobilisées par le vent et ne participeraient pas à la formation d’aérosols (Bergametti, 1987; Warneck, 1988). Seule la fraction fine des particules du sol contribuerait à l’aérosol atmosphérique et les argiles, dont le rapport Al/Si est plus élevé que celui des modèles de croûte terrestre et de sol habituellement utilisés, présenteraient des proportions plus élevées dans les aérosols que dans le matériau de départ (Rahn, 1976b). Ce fractionnement minéralogique peut-être responsable du léger appauvrissement en silice par rapport à l’aluminium et au fer; l’autre explication étant le mélange entre les aérosols terrigènes et d’autres sources d’aérosols, comme suggéré ci-dessus. ‚ En ce qui concerne le calcium, les rapports Al/Ca et Ca/Si indiquent un enrichissement par rapport au sol et donc confirment l’existence d’une source “Ciment/Calcaire”. 7.3.5 Contribution des sources marine et terrigène En considérant que tout le sodium est marin et que tout l’aluminium est terrigène, et à partir de leurs abondances dans l’eau de mer et le sol de référence (Tableau III.21), nous pouvons calculer les contributions marine et terrigène par rapport à la masse totale de l’aérosol. Le Tableau III.31 montre le résultat de ce calcul pour les différents échantillons d’aérosols. Les contributions marine et terrigène dans l’atmosphère bruxelloise sont relativement faibles, de sorte qu’en moyenne 80% de la masse des particules ne provient ni de la mer, ni du sol. A l’intérieur des bâtiments, la contribution terrigène est plus faible que dans l’atmosphère. Ceci est à mettre en relation avec la moins grande efficience de pénétration des particules grossières et confirme une observation précédente. Le calcul a également été effectué pour les quelques échantillons marins, et montre que même dans l’aérosol marin, 60% de la masse de l’aérosol ne serait pas d’origine marine! La contribution du sol la plus élevée est observée dans l’échantillon “industriel”prélevé à proximité de l’incinérateur de déchets ménagers (Vilvorde), ce qui confirme de précédentes constatations. Avec une valeur moyenne de 13%, la contribution du sol en Région bruxelloise est du même ordre de grandeur que celle trouvée par d’autres auteurs. En effet, Kadowaki (1979) aboutit à une contribution moyenne du sol de l’ordre de 20% (16-23%) dans l’aérosol d’une ville du Japon et Friedlander (1973) trouve une valeur de 11.4% dans un site résidentiel près de Los Angeles. III.87 Région bruxelloise (n=9) Intérieur des locaux (n=6) Marin (n=3) Sol (%) 12.7 (4.4-24.1) 3.3 (1.7-6.5) 0.9 (0.4-1.6) Mer (%) 4.5 (1.3-9.7) 3.1 (1.1-5.7) 38.1 (22.4-65.1) Autre# (%) 82.8 93.5 61.0 Tableau III.31:Contributions marine et terrigène moyenne (minima et maxima entre parenthèses) dans l’aérosol urbain bruxellois, l’aérosol intérieur et l’aérosol marin, à partir des résultats de fluorescence des rayons-X. # Autre = 100- (Sol + Mer). 7.4 Les sels d’ammonium et le processus de neutralisation des acides Dans la fraction fine, de fortes corrélations existent entre l’ion ammonium et NO3-, SO4= , K+ et H , comme le montre le Tableau III.32. Les corrélations H+-SO4= , H+ -Cl- , H+ -NO3- et NH4+ -Clsont également significatives, bien que moins fortes. Ces corrélations sont une indication de l’existence des processus de neutralisation -partielle ou totale- des espèces acides par l’ammoniac, comme l’ont également suggéré Pierson et al. (1989) et Tsidouridou & Samara (1993). + De nombreux sels d’ammonium ont en effet été identifiés dans l’aérosol urbain. Les plus courants sont d’origine secondaire, formés par la neutralisation des acides (sulfurique, nitrique et chlorhydrique) par l'ammoniac. Il s’agit des sulfates d’ammonium dont la formule générique est (NH4)xH2y-x(SO4 )y (Radojeviæ& Harrison, 1992), du nitrate d’ammonium (NH4 NO3 ), du chlorure d’ammonium (NH4Cl) et de sels mixtes issus de la combinaison du nitrate d’ammonium avec des sulfates ((NH4)2SO4.2NH4 NO3 et (NH4 )2 SO4 .3NH4 NO2 ) (Mamane & Mehler, 1987; Weisweller & Schwartz, 1990). La neutralisation de l’acide sulfurique par NH3 est très efficace car la présence d’H2SO4 dans les particules atmosphériques n’est observée que lorsque la concentration en NH3 est très faible ou nulle. Des expériences en laboratoire montrent que le processus de neutralisation peut également être très rapide (Huntzicker et al., 1980). La composition des divers sels d’ammonium formés dépend de la quantité de NH3 gazeux disponible (Harrison & Pio, 1983; Milford & Davidson, 1987). Les rapports de concentration entre NH4+, NO3- , SO4= , et H+ présentés dans le Tableau III.33 permettent d'identifier les différents sels d'ammonium. Signalons que des sels d’ammonium tertiaires contenant du plomb, du calcium, du magnésium, du fer, du zinc... ont également été observés (Biggins & Harrison, 1979a; Biggins & Harrison, 1979b, Sturges et al., 1989). Biggins & Harrison (1979c) proposent qu’ils sont formés par des réactions chimiques en phase liquide entre des composés solubles tels que CaSO4, PbSO4, ZnSO4 et des sulfates secondaires présents dans l’atmosphère sous forme de gouttelettes liquides (hygroscopicité élevée). Certains auteurs considèrent cependant que les sels mixtes peuvent provenir d’artefacts lors de la collecte (changements physiques comme une recristallisation et réactions chimiques pouvant se produire pendant ou après l’impaction sur le filtre) (Finlayson-Pitts & Pitts, 1986). Le Tableau III.33 et la Figure III.40 montrent que la composition moyenne de la fraction soluble fine de l’aérosol bruxellois se rapproche le plus de celle d’un sel d’ammonium mixte et neutre III.88 (NH4)2SO4.2NH4NO3. Les sulfates et les nitrates seraient donc totalement neutralisés, comme l’attestent également les rapports molaires H/SO4 et H/NO3, qui sont proches de 0. De plus, le rapport molaire H/NH4 (pente de la droite de régression linéaire) est égal à 0.015 ± 0.003 (R= 0.63, n=48), ce qui correspond à un degré de neutralisation de l’acidité de 98.5%. A titre de comparaison, Harrison & Pio (1983) obtiennent une valeur de 96% dans la petite ville de Lancaster située en milieu rural (Nord-Ouest de l’Angleterre). Le Tableau III.33 montre que le rapport molaire NH4/SO4 vaut en moyenne 3.50 ± 0.40, et il varie de 2.05 à 17.65 au sein des échantillons individuels. Or, comme l’indique Warneck (1988), un rapport molaire compris entre 1 et 2 correspond à une composition intermédiaire entre NH4HSO4 et (NH4)2SO4 , tandis qu’un rapport molaire supérieur à 2 est probablement dû à la présence d’HNO3 qui se lie avec NH3. Il y a donc une présence conjointe de sulfates et de nitrates d’ammonium en Région bruxelloise, de même qu’en d’autres sites urbains (voir Tableau III.33). L’aérosol bruxellois possède cependant le rapport NH4/SO4 le plus élevé. La Figure III.41, qui montre que la corrélation entre la somme (SO4 non marin + NO3 ) et la somme (NH4 + H) est très bonne, confirme l’existence simultanée de sulfates et nitrates d’ammonium dans l’atmosphère bruxelloise. L’ajout de la contribution non marine des chlorures (Cl- non marin = [Cl-] - [Na+].([Cl-]/[Na+])eau de mer) à la somme (SO4 non marin + NO3 ) améliore encore la corrélation et rapproche la valeur de la pente de l’unité, indiquant qu’une fraction importante des chlorures fins non marins sont associés au NH4+ sous forme de NH4 Cl, comme l’ont également suggéré Harrison et Pio (1983) à Lancaster. En conclusion, l’aérosol soluble bruxellois est composé d’un mélange de divers sels d’ammonium à base de sulfates, nitrates et chlorures. Ceux-ci peuvent se combiner en sels mixtes, et neutralisent quasi totalement l’acidité. FIN NH4 NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 1.00 0.20 -0.04 0.23 0.72 0.63 0.79 0.46 0.90 Ca 1.00 0.38 0.61 0.18 0.01 0.23 0.18 0.26 Mg 1.00 0.38 -0.09 0.03 0.01 0.18 0.02 Na 1.00 0.22 0.15 0.29 0.27 0.26 K H 1.00 0.30 0.64 0.34 0.77 1.00 0.52 0.56 0.54 SO4 1.00 0.35 0.58 Cl 1.00 0.36 NO3 1.00 Tableau III.32:Matrice de corrélation obtenue pour la fraction fine de l’aérosol soluble bruxellois. En gras: coefficients de corrélation significatifs à 99%. III.89 Composé NH4/SO4 (NH4)2SO4 2 0 NH4HSO4 1 1 1.5 0.5 (NH4)3H(SO4)2 (NH4)2SO4.2NH4NO3 NH4/NO3 4 2 NH4NO3 SO4/NO3 H/SO4 0.5 0 0.32 ± 0.07 0.05 ± 0.01 1 Aérosol fin bruxellois 3.50 ± 0.40 Aérosol urbain 1.10 ÷ 2.571 1.87 - 2.242 2.21 ± 0.16 Tableau III.33:Rapports ioniques molaires (c’est-à-dire rapports des concentrations exprimées en mol/l) dans les principaux sels d'ammonium et dans l’aérosol fin bruxellois (pentes des droites de régression linéaire). 1. Données de la littérature tirées du Tableau III.10. 2. Tees-side, NE Angleterre et West Covina, Californie (Warneck, 1988). Figure III.40: Corrélation entre les ions ammonium et sulfate dans la fraction fine de l’aérosol soluble bruxellois. III.90 Figure III.41: Corrélation entre la somme sulfates non marins ([SO4=exc. = [SO4 ]= [Na+].([SO4= ]/[Na+ ])eau de mer ) + nitrates et la somme ammonium +protons dans la fraction fine de l’aérosol bruxellois. 7.5 Les sulfates et les nitrates grossiers En moyenne, un tiers des nitrates et des sulfates sont présents dans la fraction grossière (d’après le Tableau III.9). L’étude du déficit en chlorures a permis d’attribuer une partie des sulfates et des nitrates du mode grossier aux réactions entre l’acide sulfurique et nitrique et les sels marins, pour certaines séries de prélèvements. Il existe d’autres sources possibles à cette fraction grossière, la plus communément admise étant les réactions de surface des précurseurs gazeux sur des grosses particules (Milford & Davidson, 1987; Wall et al., 1988; Pio et al., 1992). Le Tableau III.27 montre que les corrélations entre NO3 et Ca et K dans la fraction grossière sont théoriquement significatives avec un degré de confiance de 99% bien que faibles. Celles-ci pourraient donc provenir de la réaction entre HNO3 gazeux et des particules alcalines d’origine terrigène, qui condensent efficacement l’acide nitrique (Finlayson-Pitts & Pitts; 1986, Pierson et al., 1989). D’après Mamane & Gottlieb (1990), ces dernières condensent même plus efficacement l’acide nitrique que les sels marins. Pour les sulfates, les sels marins constituent une source primaire possible (Chester, 1990), et le gypse (CaSO4.2H2O), qui provient de l’industrie du bâtiment (ciment/calcaire) et de la dégradation de bâtiments et de monuments historiques est également un sulfate grossier (voir Annexe II). Pour les nitrates, l’effet Kelvin favorise la volatilisation sur les petites particules et la condensation sur les grosses particules de telle sorte qu’il peut se produire un transfert de masse de NH4+ et NO3- vers les grosses particules (Finlayson-Pitts & Pitts, 1986). III.91 Dans la Figure III.42, les contributions des différents cations aux sulfates et nitrates grossiers ont été calculées selon un schéma simplifié qui suppose que tous les ions H+ et NH4+ sont associés à SO4= et NO3-, et que Na+ et Mg2+ sont d’abord présents sous forme de sels marins (NaCl et MgCl2 ). Cette figure montre que: 1° les différentes contributions - marine (liée à Na et Mg), calcique (liée à Ca), et anthropique (liée à NH4 et H) - sont fortement variables d’une série à l’autre; 2° chacune des contributions peut dominer dans une série; 3° de nombreuses formes de sulfates et de nitrates grossiers existent et peuvent être présentes en même temps sur un échantillon. Figure III.42: Cations associés aux nitrates et aux sulfates dans le mode grossier de l’aérosol bruxellois, pour les différentes séries de prélèvements. III.92 7.6 L’analyse factorielle Les analyses factorielles ont été effectuées pour la fraction grossière et la fraction fine, à partir des variables suivantes: NH4+, H+, Na+, K+ , Ca++ , Mg++ , SO4= , NO3- , Cl- , Conductivité, Diamètre. Le paramètre de Kayser-Meyer-Olkin, qui vaut respectivement 0.66 et 0.71 pour les fractions grossière et fine, et le test Bartlett de sphéricité (chapitre II) permettent de considérer que le modèle factoriel est approprié dans les 2 cas. Les Tableaux III.34 et III.35 présentent les résultats de l’analyse factorielle pour les fractions grossière et fine après la phase de rotation. D’après les valeurs propres associées à chaque facteur (chapitre II), nous avons fixé le nombre de facteurs à 4 dans les 2 cas. Les Tableaux montrent d’ailleurs que les variances expliquées par ces 4 facteurs valent 74.1% et 85.2% de la variance totale respectivement pour la fraction grossière et fine, ce qui indique que ce nombre de facteurs est suffisant pour représenter les données. Le premier facteur dans l’aérosol grossier (Tableau III.34) regroupe les espèces Na, Mg et Cl. Les ions NH4+ et SO4= sont représentés par les facteurs 2 et 3 respectivement. Cependant, le facteur 2 avant la phase de rotation est lié à H, NH4 et SO 4. Ceci peut s’expliquer par le fait que les précurseurs gazeux ont une origine distincte mais sont liés par une chimie identique, en particulier des réactions de surface des espèces gazeuses avec des particules existantes du mode grossier (voir § Sulfates et nitrates grossiers ci-dessus). Le 4ème facteur est représenté par le diamètre, ce qui est également le cas dans la fraction fine. Le potassium, le calcium et l’acidité ne sont bien représentés par aucun facteur, mais les 4 facteurs ensemble expliquent 79-80% de leur variance totale (= communautés dans le Tableau). Le calcium et le potassium sont toutefois un peu plus représentés par le facteur 1 que par les autres facteurs. D’autre part, le calcium est beaucoup plus lié au facteur 1 (qui regroupe les mêmes espèces Na, Mg et Cl) avant la phase de rotation. Ceci rappelle également les corrélations (faibles mais significatives) observées entre le calcium et les composés marins dans la fraction grossière (Tableau III.27) ainsi que les rapports de concentration proches de l’eau de mer pour le potassium. Les valeurs des communautés étant les plus faibles pour les nitrates, les sulfates et l’ammonium, ces variables sont les moins bien expliquées par les 4 facteurs communs. Dans la fraction fine (Tableau III.35), le premier facteur regroupe les espèces NH4+, NO3- et SO , qui sont à nouveau liées par une chimie identique, en particulier les réactions de conversion gazparticules. Le second facteur est lié à K+ et NO3-, et le troisième à H+ et Na+. Les 4 facteurs expliquent mieux les variables que dans le cas de la fraction grossière, car tant le pourcentage de la variance totale que la proportion de la variance de chaque variable (communautés) sont plus élevés. Le chlore est l’espèce chimique la moins bien représentée par les 4 facteurs communs. = 4 En conclusion, le premier facteur dans la fraction grossière représente l’apport marin et dans une moindre mesure l’apport terrigène; le second et le troisième facteur pourraient représenter les réactions de surface entre le SO2 et le NH3 gazeux et des particules du mode grossier; le troisième facteur reflète également l’importance des émissions d’ammoniac dues à l’élevage intensif porcin en Flandres et aux Pays-Bas. Dans la fraction fine, le premier facteur représente les particules formées secondairement à partir des précurseurs gazeux; le second facteur représenterait des particules contenant du potassium et qui ont une origine anthropique; l’interprétation du troisième facteur n’est pas aisée mais pourrait être liée aux réactions entre les sels marins et l’HCl dans la fraction fine. III.93 Cl Na Mg NH4 SO4 NO3 Ca K H Cond. Diam. Val. propre %Variance Fact. 1 Fact. 2 Fact. 3 Fact. 4 0.88 0.85 0.86 -0.04 0.05 0.24 0.30 0.30 -0.05 0.45 -0.01 3.94 35.8 -0.14 0.02 0.04 0.94 0.13 0.01 -0.16 0.08 0.38 0.07 -0.03 2.06 18.7 -0.09 -0.01 0.21 0.14 0.97 0.02 -0.07 0.02 0.25 0.02 -0.01 1.21 11.0 0.14 -0.10 -0.06 -0.38 -0.01 -0.09 0.12 0.09 -0.01 0.01 0.99 0.95 8.6 Commun 0.77 0.84 0.79 0.66 0.59 0.53 0.79 0.79 0.80 0.75 0.84 Tableau III.34:Aérosols grossiers: Résultats de l'analyse factorielle pour les 16 séries d'observations avec 11 variables (saturations après rotation orthogonale Varimax, valeurs propres, % de la variance expliquée et communautés). Cl Na Mg NH4 SO4 NO3 Ca K H Cond. Diam. Val. propre %Variance Fact. 1 Fact. 2 Fact. 3 Fact. 4 0.27 -0.01 0.06 0.75 0.67 0.59 0.17 0.29 0.20 0.95 -0.05 4.99 45.4 0.28 -0.07 0.21 0.49 0.37 0.70 0.30 0.90 0.02 0.16 -0.12 2.41 21.9 0.22 0.68 0.11 0.09 0.16 0.00 0.29 -0.02 0.96 0.16 0.05 1.30 11.8 0.06 0.18 0.28 -0.11 -0.22 0.04 0.40 -0.13 0.01 0.06 0.94 0.67 6.1 Commu 0.72 0.88 0.78 0.95 0.84 0.95 0.80 0.90 0.88 0.86 0.82 Tableau III.35:Aérosols fins: Résultats de l'analyse factorielle pour les 16 séries d'observations avec 11 variables (saturations après rotation orthogonale Varimax, valeurs propres, % de la variance expliquée et communautés). III.94 7.7 Synthèse par élément Le Tableau III.36 qui présente un classement des éléments selon leurs propriétés (FEmer, FEsol, DMP, Modalité), permet de faire la synthèse sur l’origine des éléments: ‚ Na, Mg: L’ensemble des paramètres étudiés attestent de l’origine marine de ces 2 éléments. Ainsi, les éléments se caractérisent principalement par une monomodalité dans le domaine des grosses particules, un DMP élevé, des facteurs d’enrichissement faibles, des rapports de concentration proches de ceux de l’eau de mer. ‚ Cl: Bimodal, mais de DMP supérieur à 2 µm et non enrichi par rapport à l’eau de mer, le chlore est principalement d’origine marine. Dans certaines séries d’échantillons, la réactivité chimique des sels marins est bien mise en évidence. Ainsi, tant la production d’HCl gazeux entraînant un déficit en chlore dans la phase particulaire que la conversion de celui-ci en nouvelles particules chlorées de granulométrie plus fine ont été observées. Dans d’autres séries d’échantillons, une source supplémentaire de chlorures existe dans le domaine des fines particules. Leur présence est très probablement liée aux émissions d’acide chlorhydrique par l’incinérateur de déchets ménagers de la région de Bruxelles-Capitale. ‚ Si, Al, Fe, Mn, Ti, V: Ces éléments sont non ou légèrement enrichis par rapport au sol, enrichis ou très enrichis par rapport à l’eau de mer, et associés aux particules grossières (monomodaux et DMP>2.5). La relation entre le FEsol et la granulométrie (DMP et évolution pour chaque diamètre) et plusieurs corrélations permettent en outre de grouper ces éléments. Tous ces facteurs permettent de considérer que la remise en suspension des poussières du sol par le vent constitue leur source majeure. Pour la silice, nous avons vu qu’un fractionnement sélectif a pu se produire. Dans la fraction grossière, certains rapports de concentration suggèrent un mélange de particules issues du sol et du trafic. Dans la fraction fine, certaines corrélations et rapports de concentration, et l’identification de particules sphériques (métaux et alumino-silicates) permettent d’envisager une contribution anthropique mineure liée aux processus de combustion. La contradiction apparente entre l’enrichissement nul ou faible de ces éléments par rapport au sol et l’existence d’une source anthropique dans la fraction fine s’explique en partie par le fait que la combustion des combustibles fossiles émet des éléments selon un profil de composition similaire à celui du sol (Gordon, 1980). ‚ K: L’ensemble des paramètres étudiés, et en particulier la bimodalité, le DMP voisin de 2 et les résultats de l’analyse factorielle montrent que le potassium possède des sources multiples, lui conférant une origine à la fois primaire et secondaire. La distribution granulométrique au sein de l’aérosol total, le FE par rapport au sol et plusieurs corrélations (K-Al, K-Fe) indiquent que l’apport majeur est terrigène. Dans la gamme des grosses particules, il existe également une composante marine, sous forme de particules solubles. En effet, le potassium dissous du mode grossier présente: - une corrélation élevée avec le sodium et le chlore (Tableau III.27); - un enrichissement faible par rapport à l’eau de mer; - des rapports molaires proches de ceux de l’eau de mer (Tableau III.28); et partage un facteur commun avec Na, Mg et Cl dans l’analyse factorielle. En ce qui concerne la fraction fine, elle est enrichie en potassium par rapport au sol; elle est associée aux nitrates dans l’analyse factorielle, et la fraction soluble est fortement corrélée aux nitrates, sulfates et ammonium. Ces données suggèrent l’existence d’une source anthropique, la plus connue étant l’incinération des déchets ménagers. Ceci correspond bien avec le fait que K, ainsi d’ailleurs que Cu, qui sont considérés comme des traceurs de cette source, ont les concentrations les plus élevées au voisinage de l’incinérateur III.95 (Vilvorde). L’étude de l’aérosol parisien a aboutit à la même conclusion (Koutrakis, 1984). ‚ P: Le phosphore présente plusieurs similitudes avec le potassium: bimodalité, DMP plus ou moins égal à 2, enrichissement par rapport à l’eau de mer, position sur le graphique FE/DMP (Figure III.36). Ces propriétés nous amènent à proposer le sol comme source importante de cet élément, éventuellement complétée par un apport par les végétaux et/ou les fertilisants en raison du type de particules détectées en microscopie électronique (composés du type PK, PKS, PKNa...voir Annexe II). Toutefois, le phosphore est très enrichi par rapport au sol et cet enrichissement est important dans le domaine des fines particules (Tableau III.22) mettant en évidence l’origine double de cet élément (anthropique et terrigène). Koutrakis (1984), qui observe également une bimodalité du phosphore dans l’aérosol parisien, n’a cependant pas identifié une source anthropique particulière par son analyse multivariable. ‚ Ca: Monomodal grossier et corrélé à Al et Si, mais enrichi par rapport au sol dans les 2 fractions granulométriques, le calcium est issu en grande partie du sol mais possède une source complémentaire appelée “ciment-calcaire”. Il s’agit de l’érosion de surface de certains bâtiments (phénomène de détérioration de nombreux monuments historiques construits en pierre calcaire et en grès) et l’utilisation du ciment dans l’industrie du bâtiment. La détection de CaSO4 dans les analyses individuelles (Tableau III.14 et Annexe II) et la présence d’un pic de soufre dans la fraction grossière confirment l’existence de cette source. ‚ S, Pb et les ions SO4=, NO3-, NH4+: Toutes les propriétés de ces composés (FE, DMP, Modalité, Corrélations) confirment leur origine secondaire. Les sources émettrices de ces composés sont bien connues: conversion du SO2 et des NOx émis principalement par les chauffages domestiques et le trafic, conversion du NH3 émis par l’élevage intensif et essence plombée. ‚ Zn, Ni, Cu, Cd: Pour ces éléments dont l’origine est essentiellement anthropique, l’identification précise des sources est impossible avec les informations dont nous disposons, d’autant plus que les sources sont multiples et variées en milieu urbain. Pour le Zinc, la comparaison des 3 sites urbains (cf chapitre variabilité spatio-temporelle) nous a amené à proposer le trafic comme source possible, tandis que l’incinération des déchets ménagers constitue également une possibilité. Cette dernière constitue également une source possible pour le cuivre. III.96 log FE (mer) < 1 log FE (mer) > 1 log FE (sol) < 1 log FE (sol) < 1 log FE (sol) > 1 Monomodal Bimodal Bimodal Monomodal DMP > 3 DMP > 2 DMP > 2 DMP > 3 Na, Mg Mer Cl Mer + Anthrop. K Sol + Autres (cf texte) Si, Al, Ti, Fe, Mn, V Sol Tableau III.36: III.97 l o g F E ( s o l ) Bimodal DMP . 2 > Monomodal DMP < 2 DMP > 2 P S, Pb, Cu, Cd, Zn, Ni Ca Sol + Autres (cf texte) Anthropique (Chauffage, trafic, industries) Sol + calcaire/ciment 1 8. CONCLUSIONS La composition et le comportement physico-chimique de l’aérosol bruxellois ont été étudiés. Les concentrations atmosphériques et la distribution granulométrique d’une vingtaine de constituants ont été déterminées (Si, Al, Ti, Fe, Mn, V, P, Pb, Cu, Cd, Zn, Ni, Na-Na+, K-K+, Ca-Ca2+, MgMg2+, NH4+ , NO3- , SO4 = , Cl- , H+ ). Les différentes méthodes de prélèvements (aérosols fractionnés et non fractionnés) et d’analyse (spectres globaux et analyses individuelles en microscopie électronique, fluorescence des rayons-X, analyse de la phase soluble) qui ont été adoptées ont permis d’apporter des informations complémentaires et concordantes. Une attention particulière a été accordée à la composition de la phase dissoute, étant donné son rôle important dans les cycles biogéochimiques, tant au niveau de l'atmosphère, de la biosphère de la pédosphère, et des océans, comme cela a déjà été évoqué dans l'introduction générale. Dans l’aérosol soluble, d’une part la majorité des espèces a été analysée étant donné l’équilibre des bilans ioniques. D’autre part la fracture entre les fractions fine et grossière est très marquée en terme de composition ionique. Ainsi, la fraction fine est essentiellement composée de sulfates et nitrates d’ammonium tandis que la fraction grossière est plus hétérogène et se compose, en proportions variables, des différents ions analysés. Dans l’aérosol total (soluble+insoluble), l’élément le plus abondant est le soufre et les particules les plus abondantes de la fraction fine sont les sulfates. De manière schématique, les fines particules sont essentiellement constituées d’espèces acides et de leurs sels d’ammonium neutralisés d’origine secondaire et les grosses particules comprennent les éléments tels que Fe, Si, Al, K, Ca, Na et Mg qui sont typiquement d’origine terrigène et marine. La comparaison de nos données avec celles de la littérature a montré que l’aérosol bruxellois possède les caractéristiques générales des milieux urbains, et présente plusieurs similitudes avec d’autres villes européennes telles que Paris et Leeds. Cependant, ces comparaisons ne sont pas aisées en raison des différences entre les méthodes de prélèvement, les techniques d’analyse, et les modes d’expression des résultats. A travers notre étude, d’une part la relation entre la répartition granulométrique des composés et leur nature a été montrée. L’exemple le plus frappant est la différence de granulométrie entre les sulfates d’ammonium et de calcium. Ceci implique que répartition granulomémtrique et composition chimique des particules sont 2 notions indissociables, comme l’a démontré Dumortier et al. (1991). D’autre part, la dépendance de la répartition granulométrique et des facteurs d’enrichissement vis-à-vis des 2 grands mécanismes de génération des aérosols est également mise en évidence. Ainsi, les particules générées mécaniquement, principalement sous l’action du vent, par arrachement d’une quantité de matière à un matériau donné, sont généralement de taille importante et présentent une abondance relative proche de celle de ce matériau. Les particules qui sont issues d’un processus de conversion gaz-particules à partir d’émissions gazeuses à haute température typiques des activités humaines sont de petite taille et sont enrichies par rapport au matériau d’origine; l’enrichissement des éléments est d’ailleurs lié à leur volatilité car ce sont les éléments les plus volatils qui seront émis préférentiellement lors des combustions à haute température par rapport aux éléments réfractaires (Rahn, 1976a). Comme dans tout site urbain, le mélange des émissions locales et de l'apport des sources extérieures rend la composition de l'aérosol bruxellois extrêmement complexe et variable dans le temps et dans l’espace. Cette complexité est notamment illustrée par l’impressionnante diversité des particules en terme de nature, de morphologie et de composition. L’utilisation d’outils géochimiques et statistiques III.98 (corrélations, rapports molaires, facteurs d’enrichissement, granulométrie, analyse factorielle) a permis d’obtenir des informations sur l’origine des éléments. L’influence marine est épisodique, et marquée par la présence de Na, Cl, Mg, et de sulfate de sodium. L’apport terrigène est marqué par la présence des éléments Si, Fe, Al, Mn, Ti sous forme d’alumino-silicates, surtout dans la fraction grossière. D’autres éléments possèdent une composante terrigène, éventuellement complétée par des émissions de végétaux ou de fertilisants: V, Ca, P, K. L’influence anthropique, tant locale qu’importée, est forte. Elle est identifiée par des particules soufrées, carbonées, et métalliques et des éléments tels que Pb, Cd, S, Cu, Ni, Zn qui appartiennent principalement à la fraction fine, et qui sont émis par de multiples sources. La dominance des composés provenant de processus de conversion des espèces gazeuses (SO2, NOx, NH3 ) en particules (sulfates et nitrates d’ammonium) dans le domaine des fines particules est très nette dans l’aérosol bruxellois. L’importance des ions ammonium et de l’apport d’ammoniac est également démontrée. L’abondance relative de l’ammoniac par rapport aux sulfates et la neutralisation quasi totale de l’acidité constituent même une particularité de la Région bruxelloise. L’incinérateur de déchets ménagers situé au Nord-Est de Bruxelles, pourrait intervenir localement dans les concentrations en plusieurs éléments: Cl, K, Cu, Zn. Le trafic et le “Calcaire/Ciment” ont également été identifiés, et sont la cause d’émissions de plomb et de zinc, et de particules de sulfate de calcium respectivement. Outre les différentes sources de particules, 2 types de réactions chimiques ont été mises en évidence dans l’aérosol bruxellois: 1° réaction de conversion gaz-particules qui est en même temps une réaction de neutralisation des acides; 2° réaction chimique entre les sels marins et des espèces acides (dégazage d’HCl et réincorporation dans la fraction fine). L’existence possible d’une réaction de surface entre l’HNO3 gazeux ou le SO2 et des particules alcalines d’origine terrigène et éventuellement marine est également envisagée. L’étude de l’aérosol total et dissous confirme que la distinction en 9 fractions granulométriques n’est pas indispensable du point de vue de la composition chimique des particules. Pour tous les éléments étudiés, il existe une scission très nette au niveau du diamètre aérodynamique égal à 2.1µm, qui scinde les particules en 2 gammes de taille. Ainsi, la séparation en 2 fractions est suffisante mais est tout à fait indispensable dans le cadre de l’étude de la composition et des processus chimiques atmosphériques (réactions chimiques, processus de nucléation) ainsi que pour établir les effets potentiels des composés sur la végétation et les bâtiments (mécanismes de transport, de dépôt et d’incorporation). Cela présente l’avantage de pouvoir récolter une quantité de particules suffisante pour l’analyse en un temps plus faible (ou une masse plus grande dans le même temps). Par contre, du point de vue de la santé humaine, la séparation en plus de 2 tailles granulométriques se justifie car la séparation Fines/Grosses ne correspond pas à une réalité physique en ce qui concerne la pénétration des particules dans le système respiratoire humain. D’après nos résultats, un pourcentage important de particules à base de NH4+, SO4=, NO3- et H+ (65-87%) arrive jusqu’aux bronches terminales (Dae < 2.1µm). III.99 CHAPITRE IV. LA PHASE AQUEUSE : BROUILLARDS, ROSEES, PLUIES CHAPITRE IV: LA PHASE AQUEUSE: BROUILLARDS, ROSEES, PLUIES 1. INTRODUCTION Ce chapitre est consacré à la caractérisation de la composition chimique des “précipitations humides” au sens large c’est-à-dire les brouillards, les rosées et les pluies en Région bruxelloise. Après l’introduction comportant des généralités sur la formation des gouttes liquides et les spécificités de chacun des 3 types de dépôt humide, nous étudierons successivement les brouillards, les rosées puis les pluies. Au sein de chaque chapitre, un schéma directeur similaire à celui des aérosols a été adopté. Celui-ci s’articule autour des points suivants: ‚ Composition moyenne et comparaison avec la littérature; ‚ Variabilité spatio-temporelle: évolution des concentrations en fonction de paramètres météorologiques (direction du vent, saison, ...) et géographiques (lieu de prélèvement), ainsi que évolution des concentrations au cours d’un événement grâce à des échantillonnages séquentiels; ‚ Identification des sources des composés à l’aide d’outils statistiques et géochimiques (corrélations, rapports de concentration, enrichissement par rapport au sol et à l’eau de mer, analyse factorielle). Comme dans le cas de l’aérosol et pour les mêmes raisons, l’étude de la fraction inorganique soluble a été privilégiée. En fonction des spécificités de chaque type de dépôt humide, l’accent sera toutefois mis sur certains aspects. Ainsi dans les rosées, les deux derniers points ne seront pas développés de manière aussi complète, en raison du nombre réduit de résultats et de l’absence d’échantillonnage séquentiel. Au sujet des sources d’éléments, nous étudierons d’une part l’influence du végétal sur la composition des rosées (en comparant les rosées prélevées en parallèle sur surface artificielle et sur végétaux), et d’autre part les influences marine, terrigène et anthropique au niveau des rosées récoltées sur surface artificielle. En terme de variabilité temporelle, un cas particulier sera envisagé: celui de rosées récoltées sur surface artificielle pendant un épisode de brouillard. Enfin, nous présentons des estimations préliminaires du dépôt total et des flux d’éléments. Les causes de variabilité inter-échantillons seront également ébauchées. Dans le chapitre consacré aux pluies, l’accent sera mis sur l’interprétation des échantillonnages séquentiels, et l’identification des sources des composés n’est pas envisagée. 2. L’ETAT DE L’ART 2.1 Les noyaux de condensation et la formation des gouttes liquides Dans de l'air débarrassé de toutes particules, la condensation de la vapeur d'eau en gouttes liquides ne pourrait se produire que pour des sursaturations très élevées, de l'ordre de plusieurs centaines de pourcents. Or, de telles sursaturations n'existent pas dans l'atmosphère. En conséquence, la formation de gouttes liquides (nuage, brouillard...) doit se faire par un processus hétérogène impliquant les aérosols atmosphériques, qui jouent ainsi le rôle de noyaux de condensation (CCN= Cloud Condensation Nuclei). Ce processus est appelé nucléation ou condensation hétérogène. IV.1 La capacité des aérosols à servir de CCN dépend, d'après la théorie de Köhler, de leur taille, de leur affinité pour l'eau (hygroscopicité) et de la sursaturation ambiante. Les particules les plus grosses et les plus hygroscopiques seront activées aux valeurs les plus faibles d'humidité relative car tant l'augmentation du rayon de la goutte (au-delà d'une taille critique définie par l'équation de Kelvin) que l'augmentation de la quantité de matière dissoute diminuent le degré de saturation nécessaire pour que la condensation commence (Petterssen, 1969; Neiburger et al., 1971; Rasool, 1973; Jaecker & Mirabel, 1986; Fouquart & Isaka, 1992). Les particules de taille inférieure à la taille critique peuvent être incorporées dans les gouttes liquides existantes, par diffusion et impaction (Munger et al., 1990). Ces deux mécanismes sont toutefois moins efficaces que la nucléation, de sorte que l’efficience d’incorporation n’est jamais de 100%. Cette fraction non incorporée (ou non activée) fait partie de ce que l’on appelle “l’aérosol interstitiel”. Récemment, des études qui tiennent compte de la taille des gouttes incorporées dans le brouillard ont confirmé que l’efficience d’incorporation est fonction des propriétés hygroscopiques et de la composition des particules. Svenningson et al. (1992) observe la présence de deux modes de croissance hygroscopiques différents et conclut qu’il s’agit d’un comportement général d’un aérosol influencé par des sources anthropiques. Hallberg et al. (1992) démontre quant à lui que la composition chimique est un facteur prépondérant dans le phénomène d'incorporation par nucléation, car les nombreuses particules atmosphériques sont en compétition pour une faible quantité d'eau condensable. Ces mêmes études ont également permis de mettre en évidence une dépendance entre la fraction incorporée et la taille des particules (Martinsson et al., 1992; Noone et al., 1992a). En pratique, les particules contenant des sulfates sont très hygroscopiques et forment une fraction majeure des CCN troposphériques. Plusieurs études ont ainsi montré que le nombre de CCN augmente dans les régions affectées par une pollution au SO2 (Lelieveld, 1993). Au-dessus des continents, (NH4)2SO4 serait d'ailleurs le plus abondant composant inorganique des CCN (Pruppacher & Klett, 1978). Enfin, les suies sont moins hygroscopiques que le sulfate d'ammonium, et seront donc moins incorporées, dans les brouillards notamment (Hallberg et al., 1992). L'importance des particules de l'aérosol atmosphérique dans la chimie aqueuse se situe donc à deux niveaux: 1) les particules jouent le rôle de CCN permettant aux nuages et aux brouillards de se former à de faibles degrés de sursaturation, 2) les particules contribuent significativement à la composition ionique des précipitations humides (Warneck, 1988). 2.2 Le brouillard D'après les périodes de prélèvement (automne et hiver essentiellement) et les paramètres météorologiques, les brouillards que nous avons prélevés à Bruxelles appartiennent à deux grands types: le brouillard de rayonnement (ou de radiation) et le brouillard d'advection (Dufour, 1939). Le brouillard de rayonnement se forme par nuit claire et calme, lorsque la température de l'air descend en-dessous du point de rosée. Il se forme généralement en situation anticyclonique dans de l'air polaire d'origine maritime ou continentale, en présence d'une inversion de température. Cependant, toute situation atmosphérique dans laquelle l'humidité relative est élevée, le vent faible et la nébulosité peu abondante, peut donner naissance à un brouillard de rayonnement (Dufour, 1940). Selon que l'inversion est au niveau du sol ou en altitude, le brouillard se formera en fin de nuit pour se dissiper au matin en même temps que se brise l'inversion ou pourra persister plus longtemps et ne disparaîtra IV.2 qu'avec l'anticyclone qui lui a donné naissance. Le refroidissement important du sol par radiation entraîne un refroidissement de la couche d'air en contact avec lui et conduit à l'apparition d'une inversion de température (voir aussi chapitre I). En même temps que le refroidissement continue, l'inversion s'intensifie et l'humidité relative augmente. Pour une certaine humidité relative, qui dépend comme nous l'avons vu de la composition et du nombre de CCN, la condensation de la vapeur d'eau commence et entraîne la formation du brouillard. Le brouillard d'advection se forme lorsque des masses d'air à des températures différentes se mélangent. Ce brouillard se produit en période hivernale lorsqu'une masse d'air d’origine maritime ou une masse d'air chaud se refroidit par advection sur un sol froid et condense. L'invasion d'air maritime est souvent accompagnée de larges éclaircies nocturnes, de sorte que ce brouillard est en même temps un brouillard de rayonnement. Cependant, il n'est pas lié à la présence d'une inversion de température et est associé aux dorsales mobiles séparant les dépressions (Dufour, 1938 & 1939). Il est généralement dense et peut couvrir de vastes étendues. Dans le cas de l'invasion du pays par un courant d'air chaud, le refroidissement de celle-ci est accentué par une détente importante provoquée par son déplacement rapide d'une zone de haute pression vers une zone de basse pression. Ce brouillard est de courte durée et peut se former par vent assez fort à fort à cause de la grande stabilité de la masse d'air dans laquelle il s'est formé. Le fait que les milieux urbains soient très riches en CCN implique que le brouillard sera formé de gouttes nombreuses et petites puisque une quantité d'eau donnée doit se répartir sur un très grand nombre de noyaux. De tels brouillards à faible Contenu en Eau Liquide peuvent donc être très concentrés (dilution moindre). 2.3 La rosée et le givre De même que le brouillard qui se forme lorsque la température de toute une masse d'air descend en-dessous du point de rosée, la rosée apparaît lorsqu'une surface végétale ou toute autre surface se refroidit jusqu'à atteindre une température inférieure au point de rosée. Les conditions de formation de la rosée sont similaires à celles du brouillard: nuit claire et calme favorisant le refroidissement des surfaces et du sol par émission de radiations de grande longueur d'onde (Wisniewski, 1982). Les conditions et le principe de formation du givre sont les mêmes que la rosée, hormis que la surface est à une température inférieure à 0°C. Le dépôt de givre se fait alors par transformation directe de la vapeur d'eau atmosphérique en glace. 2.4 Les pluies Les gouttes de nuage sont générées par condensation de la vapeur d'eau sur les particules d'aérosol (nucléation) lorsque la chute de température d'une masse d'air ascendante est suffisante pour que l'humidité relative dépasse le degré de saturation. Les gouttes de nuage grossissent ensuite par condensation et coalescence jusqu'à ce qu'elles atteignent une taille suffisante pour sédimenter et quitter le nuage sous forme de pluie. En réalité, les CCN passent par une série de cycles condensationévaporation avant d'être totalement éliminés de l'atmosphère. Le nombre de cycles et le temps passé dans la phase aqueuse par les CCN est significatif pour la chimie de l'aérosol troposphérique. Par exemple, l'oxydation du SO2 gazeux en sulfate dans la phase aqueuse, suivie de la dissipation des IV.3 gouttes de nuage constitue un processus de conversion gazºparticules qui modifie la composition de l'aérosol (Warneck, 1988). L'incorporation des aérosols dans les gouttes liquides se produit dans le nuage et se poursuit sous le nuage, pendant la chute des gouttes. Ces deux types de lessivage sont couramment appelés rainout (ou in-cloud scavenging) et washout (ou below-cloud scavenging), respectivement, et sont dûs à différents mécanismes de capture, en plus de la nucléation: diffusion brownienne, impaction inertielle, interception,... L'importance relative de ces divers processus est fonction de la taille des particules. Ainsi, l’incorporation sous le nuage affecte principalement les grosses particules (2-15 µm) tandis que la nucléation, qui constitue le mécanisme majeur d'incorporation dans le nuage, concerne toutes les particules de rayon supérieur à 0.2 µm (Warneck, 1988). Les gaz peuvent également être absorbés dans la phase liquide, par un mécanisme de diffusion moléculaire. La réaction de dissolution de gaz solubles tels que SO2, CO2, NH3 , HCl et HNO3 mène alors à la formation d'ions, de manière réversible (Warneck, 1986). On estime par exemple que le processus majeur responsable de la présence de nitrates dans les pluies est l'incorporation des gaz, car une fraction substantielle des nitrates est présente dans la phase gazeuse (Hobbs, 1986). 2.5 Processus physico-chimiques et propriétés des gouttes Comme résultat des processus de nucléation et de capture des particules, les précipitations humides reflètent dans une certaine mesure la composition chimique de l'aérosol. Les taux de transfert entre l'aérosol et la phase aqueuse sont en effet liés à la physico-chimie de l'aérosol (nature des particules, granulométrie, solubilité) mais dépendent en plus des caractéristiques physiques et météorologiques des précipitations elles-mêmes (type, intensité/volume, paramètres microphysiques) et des temps de contact entre les phases (Fuzzi et al., 1983; Jaffrezo, 1987). Par conséquent, les compositions chimiques des pluies, brouillards, rosées sont le résultat de quatre mécanismes principaux (Fuzzi et al., 1988): 1) la nucléation, 2) l'incorporation des gaz et aérosols pendant l'évolution du système au cours du temps; cette dernière pouvant être retardée dans le cas des gaz par la présence d'un film organique qui entoure la goutte, 3) les réactions chimiques dans la phase aqueuse, principalement des réactions d'oxydation, 4) l'évolution microphysique du système. Il est aisé de se rendre compte que la superposition de ces quatre mécanismes rend l'étude de tels systèmes extrêmement complexe. La figure IV.1 illustre schématiquement le lien entre la chimie des brouillards, des gaz et des aérosols pendant la condensation liée à l'augmentation d'humidité relative; elle montre également l'existence de cycles évaporation-condensation en fonction de l'humidité relative et de la température. Dans le cas des précipitations humides atteignant ou se formant sur les surfaces végétales, deux autres processus interviennent en plus: l’incorporation -éventuellement suivie de dissolution- des aérosols et des gaz déposés par voie sèche avant la formation de rosée, et les échanges avec la plante. Certaines substances (des produits de dégénérescence tels que des cires, de la résine) sont sécrétées naturellement par la plante. D’autres par contre sont lessivées des surfaces foliaires par la rosée (la coalescence des nombreuses petites gouttes en gouttes plus grosses entraîne les éléments solubles), ainsi que par la pluie et le brouillard. Les facteurs qui affectent qualitativement et quantitativement le lessivage sont liés tant à la plante qu’à son environnement. Citons, l’espèce végétale, l’âge, l’hydrophobicité et l’état sanitaire de la plante, les conditions de lumière et de température, l’intensité, le volume, la durée et l’acidité des précipitations humides (Tukey, 1970; Wisniewski, 1982). Le Tableau IV.1 permet de comparer les pluies, les brouillards et les rosées en fonction de IV.4 quelques paramètres caractéristiques: taille moyenne des gouttes, Contenu en Eau Liquide (CEL exprimé en g ou cm3 d’eau par m3 d’air), pH, force ionique. On constate que les brouillards, qui se forment dans les couches d'air les plus polluées et sont composés de gouttelettes plus petites que les pluies, présentent en conséquence les charges ioniques les plus élevées et les pH les plus acides. Figure IV.1: Dépendance entre les phases et variation de la température et de l'humidité relative lors de la formation du brouillard. Extraite de Munger et al., 1983. IV.5 PLUIE BROUILLARD BRUME (“haze”) ROSEE Rayon (µm) CEL (g/m3) pH Force ionique¶ 200-2000 (1) 10-50 (2) 0.01 - 1 (5) 0.1-1 (1) 0.02-0.5 (3) 10-5-10-4 (5) 4-5 (1) 2-7 (1,4) 10-4 (1) 10-3-10-2 (1,4) 3.5-6.5 (6,7) 10-5-10-3 (6,8) Tableau IV.1: Propriétés de différents types de gouttes liquides: pluie, brouillard, rosée. (1) Seinfeld (1986), (2) Johnson et al. (1987), (3) Warneck (1988), (4) Jacob et al. (1986), (5) Hoffmann (1989), (6) Pierson et al. (1986), (7) Wisniewski (1982), (8) Mulawa et al. (1986). 2 ¶ Force ionique ' I ' 1/2 j m i zi (1) i où mi = molalité de l’ion i ~ molarité si la solution est diluée, zi = charge de l'ion i. 2.6 Les dépôts acides humides Les principaux processus atmosphériques menant aux dépôts acides sont schématisés dans la figure IV.2. Pour les sulfates et les nitrates, leur incorporation dans les pluies, les brouillards et les rosées résulte de 3 mécanismes majeurs, évoqués dans les paragraphes précédents. Il s'agit de 1) la nucléation des aérosols préexistants contenant des sulfates et des nitrates lors de la formation des gouttes liquides, 2) l'absorption et la dissolution de SO2 et d'HNO3 gazeux par les gouttes liquides, 3) l'incorporation des sulfates et nitrates de l'aérosol dans les brouillards et les rosées, ainsi que sous le nuage lors de la chute des gouttes de pluie. La transformation d'une surface sèche en une surface mouillée par les rosées, ainsi que le brouillard et la pluie, provoque la dissolution des dépôts secs déposés antérieurement et facilite l'incorporation ultérieure des gaz solubles et des particules atmosphériques, conditionnant ainsi le pH de la solution, comme le montre la figure IV.3. Plusieurs études ont conclu que la présence de rosée augmente le taux de dépôt du SO2 et du NH3 gazeux (Brimblecombe, 1978; Mulawa et al., 1986; Jacob et al., 1986). Sur les surfaces végétales, il se produit en plus des échanges avec la plante se traduisant le plus souvent par une excrétion de cations alcalins pour compenser l'acidité de surface (Tukey, 1970). Le remplacement des éléments perdus au niveau foliaire par des éléments provenant d’autres parties de la plante ou absorbés par voie racinaire provoque un déséquilibre nutritionnel pouvant se traduire en un appauvrissement, ou même une carence en certains éléments nutritifs (Wisniewski, 1982). Sur les surfaces bâties, les dépôts humides et l'humidification des surfaces sont la cause d'attaques chimiques directes. L'action du SO2 et des sulfates sur les pierres calcaires provoque la transformation du CaCO3 en gypse (CaSO4.2H2O) selon le mécanisme décrit dans la figure IV.4. Le résultat de cette attaque est différent selon que la surface est exposée ou non aux pluies. Les matériaux non exposés aux pluies subissent une augmentation de volume avec formation de croûtes de gypse, pouvant aboutir à l'éclatement de la roche. Dans le cas des matériaux exposés aux pluies, l'action de lavage exercée par les pluies produit des pertes de matière importantes. Les structures métalliques sont quant à elles soumises à des processus de corrosion électrochimique (Jaynes & Cooke, 1987). IV.6 Figure IV.2: Processus atmosphériques menant aux dépôts acides (extraite de Seinfeld, 1986). Figure IV.3: Interaction entre les dépôts secs et humides à la surface des végétaux (extraite de Wisniewski, 1982). IV.7 Figure IV.4: Mécanisme de dégradation des matériaux calcaires par le SO2 et les sulfates. IV.8 IV.3. LES BROUILLARDS 3. LES BROUILLARDS 3.1 Introduction Cinquante et un échantillons de brouillard, correspondant à 12 épisodes, ont été récoltés entre octobre 1991 et février 1993 en différents endroits de Bruxelles à l’aide du collecteur à écran de fils. La méthode de collecte, les lieux, dates et heures des prélèvements, ainsi que la distinction entre les périodes sont décrits dans le chapitre II (cf Tableau II.4). Les paramètres mesurés sont la conductivité, le pH, et les concentrations en ions majeurs SO4=, NO3-, Cl-, NH4+, Na+, K+, Ca++, Mg++. L’aluminium, le fer et les métaux en traces Cu, Zn, Cd, Pb, Mn, Ni dissous ont été analysés dans 33 échantillons, correspondant à 6 périodes de brouillard. La composition de la phase particulaire des brouillards a également été investiguée: - une analyse totale (dissous + particulaire) des métaux selon la méthode décrite par Hoenig & de Kersabiec (1990) a été effectuée dans 9 échantillons de brouillard non filtrés (un aliquot a été prélevé avant la filtration); - certains filtres ayant servi à la filtration des échantillons ont été analysés en microscopie électronique (spectres globaux et analyses individuelles). L’ensemble de ces résultats figure dans les Tableaux AI.6 à AI.9 (Annexe I). 3.2 Validité des résultats Comme pour les aérosols, la qualité des résultats est jugée par rapport à l'équilibre de la balance ionique. Exception faite des échantillons 25 et 70 pour lesquels le pH n'a pu être mesuré à cause du volume trop faible de l'échantillon, la corrélation entre les bilans ioniques est excellente, comme l'indique le coefficient de corrélation de la régression linéaire (R = 0.99, Figure IV.5). L'équilibre de la balance ionique est très bon, puisque la pente de la droite vaut 0.91 ± 0.01. Ceci nous indique que tous les ions majeurs ont été dosés et qu'aucun composé important n'a été manqué dans les analyses. Un léger déficit anionique existe, comme le confirme la valeur légèrement inférieure à 1 de la pente et les rapports moyens Σcations/Σanions (Moyennes par épisode et moyenne générale) figurant dans le Tableau IV.2. Celui-ci est probablement dû à des anions organiques (formate, acétate, oxalate), comme cela a déjà été suggéré dans le cas des aérosols. Ces résultats sont identiques à ceux obtenus par d’autres auteurs, tant au niveau de la qualité de la balance ionique que de l’existence et l’origine possible du léger déficit anionique observé (Munger et al., 1983; Fuzzi et al., 1988; Joos & Baltensperger, 1991). Les corrélations entre la conductivité et les bilans ioniques sont également excellentes. Le coefficient de corrélation vaut 0.98 dans les 2 cas. Le déficit anionique ne se fait pas sentir dans ce cas-ci, les 2 pentes étant identiques et valant 0.083 (figure IV.6). 3.3 Composition moyenne et comparaison avec la littérature 3.3.1 Généralités Le Tableau IV.2 présente la composition des brouillards bruxellois, regroupés en 12 périodes. Certaines de ces périodes s’étalent sur plusieurs jours pendant lesquels le brouillard avait tendance à se dissiper en cours de journée pour se reformer en soirée ou pendant la nuit (après réalimentation et accumulation des polluants gazeux et particulaires). De tels cycles évaporation-condensation se sont produits les 29 & 30-11-1991, les 30, 31-01 & 01-02-1992, les 31-10 & 01-11-1992 ainsi que les 03 & 04-02-1993. Pour ces périodes durant lesquelles plusieurs échantillons ont été prélevés, la IV.9 moyenne pondérée par le volume est présentée. Ce tableau donne également les moyennes générales (arithmétique et pondérée par le volume), l’écart-type arithmétique, et les valeurs minimales et maximales. La composition chimique des brouillards est fortement variable à la fois d’un événement à l’autre (Tableau IV.2), et au sein d’un événement (Tableau AI.6 & AI.7 en Annexe I), comme l’a également souligné Hoffmann (1989). Cette variabilité inter- et intra- épisode sera étudiée plus en détail dans un paragraphe ultérieur. Entre éléments, les concentrations s’étalent sur une gamme qui va de 1.10-5 mmol/l pour le chrome et le cadmium à 9 mmol/l pour l’ammonium. La force ionique des brouillards bruxellois, vaut en moyenne 5.10-3 mol/l et varie entre 1.10-3 et 2.10-2 mol/l, ce qui correspond aux valeurs citées dans le Tableau IV.1. Figure IV.5: Bilan anionique en fonction du bilan cationique dans les brouillards. Figure IV.6: Bilans ioniques en fonction de la conductivité dans les brouillards. IV.10 N° Episode Nb éch./Episode CEL g/m3 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 5 6 1 1 1 13 5 6 8 2 1 0.02 0.05 0.04 0.01 0.00 0.05 0.07 0.04 0.07 0.06 547 Cond. µS/cm 792 414 698 316 1394 pH 7.49 4.74 3.83 4.92 3.43 6.85 1.66 3.46 1.21 5.38 SO4 (méq/l) 1.99 0.13 MPV MA 0.07 STDA 0.06 Min. Max. 0.00 0.22 n 45 140 479 197 233 374 1012 312 396 310 77 1394 50 4.68 4.90 4.95 4.18 4.47 4.37 4.56 4.62 0.82 3.06 7.61 49 0.55 1.93 0.81 0.97 1.85 4.28 1.41 2.00 2.10 0.27 11.60 51 NO3 (méq/l) 0.30 0.82 0.90 0.45 2.41 1.15 0.35 0.72 0.53 0.44 0.79 2.74 0.58 0.69 0.50 0.15 2.74 51 Cl (méq/l) 0.22 0.44 1.00 0.32 2.88 0.56 0.20 1.60 0.24 0.33 0.26 1.74 0.47 0.66 0.84 0.12 3.95 51 H (méq/l) 0.00 0.02 0.36 0.01 0.37 0.03 0.04 0.02 0.11 0.05 0.04 0.08 0.08 0.14 0.00 0.87 49 NH4 (méq/l) 2.98 2.80 4.73 2.79 6.79 2.26 1.28 3.87 1.76 1.86 3.28 8.86 2.43 2.91 1.91 0.51 8.86 51 Na (méq/l) 0.11 0.09 0.10 0.02 0.10 0.12 0.04 0.58 0.05 0.07 0.04 0.41 0.10 0.14 0.19 0.02 0.94 51 K (méq/l) 0.06 0.03 0.05 0.01 2.26 0.10 0.01 0.04 0.01 0.02 0.03 0.06 0.03 0.08 0.31 0.00 2.26 51 Ca (méq/l) 5.22 0.18 0.26 0.29 1.40 0.44 0.07 0.39 0.12 0.10 0.12 0.17 0.21 0.43 1.20 0.02 7.99 51 Mg (méq/l) 0.08 0.05 0.19 0.03 0.04 0.03 0.12 Σ+ 8.56 3.16 5.54 3.15 11.04 Σ− 7.37 2.93 5.36 1.97 10.67 Σ+/Σ− 1.16 1.08 1.03 1.60 1.03 3.71 0.02 0.13 0.02 0.01 0.02 0.06 0.03 0.05 0.01 0.28 51 1.44 5.04 1.98 2.18 3.55 9.61 2.88 3.68 0.62 13.66 49 1.09 4.25 1.57 1.74 2.90 8.76 2.47 3.34 0.54 12.62 51 1.31 1.19 1.26 1.25 1.22 1.10 1.17 1.10 0.93 1.63 49 33 Al (µmol/l) 2.20 14.38 4.57 1.97 5.22 6.71 3.13 4.98 6.75 0.80 37.26 Fe (µmol/l) 5.76 11.27 15.29 6.01 15.76 12.34 8.04 10.15 8.87 1.93 35.45 33 Pb (µmol/l) 0.63 1.03 0.37 0.91 1.20 1.76 0.51 0.85 0.84 0.05 4.18 33 Zn (µmol/l) 4.54 10.84 2.23 4.18 8.29 13.71 3.83 6.06 5.08 1.05 22.96 33 Cu (µmol/l) 0.51 2.16 1.37 0.49 1.97 1.66 0.73 1.10 1.21 0.21 6.11 33 Ni (µmol/l) 0.16 0.32 0.21 0.20 2.15 0.65 0.29 0.39 0.70 0.05 4.05 33 Cr (µmol/l) 0.02 0.02 0.03 0.01 0.01 0.04 12 Cd (µmol/l) 0.04 0.15 0.03 0.04 0.05 0.18 0.03 0.06 0.06 0.01 0.31 33 Mn (µmol/l) 1.34 3.62 0.71 0.37 0.94 1.25 0.65 1.33 1.39 0.10 6.77 33 Tableau IV.2: Caractérisation des épisodes de brouillards: Concentrations en éléments dissous (méq./l) et en métaux (µmol./l), pH, Conductivité, Contenu en Eau Liquide et Bilans ioniques. Pour chaque épisode (numéroté 1 à 12): Moyennes pondérées par le volume. MPV= Moyenne générale pondérée par le volume, MA & STDA= Moyenne et erreur-standard arithmétiques générales, Min & Max= Valeurs minimales et maximales dans les échantillons individuels, n= Nombre d’échantillons pour le calcul des moyennes générales. IV.11 3.3.2 Les ions majeurs La concentration ionique totale des brouillards bruxellois (Somme des anions ou des cations) vaut en moyenne de l’ordre de 3.5 méq./l (Figure IV.7) et varie de 0.6 à 13.0 méq./l au sein des échantillons individuels (Tableau IV.2). Cette gamme de concentration correspond tout à fait à celle citée par Stumm et al. (1987) dans les brouillards de la région de Zurich. La composition du brouillard bruxellois est dominée par l’ammonium et les sulfates (Figure IV.7) dont les concentrations moyennes valent respectivement 2.91 et 2.00 méq./l tandis que les maxima se situent à 8.86 et 11.60 méq./l. Les concentrations en nitrates et en chlorures sont en moyenne du même ordre de grandeur (0.70 méq./l). Ces quatre espèces ioniques (NH4, SO4, NO3 , Cl) contribuent à 85% en moyenne de la force ionique, cette valeur variant de 65 à 94%. Ceci est en accord avec les résultats d’autres études, dans la Vallée du Po (Fuzzi et al., 1988; Facchini et al., 1992; Fuzzi et al., 1992) et dans le bassin de Los Angeles (Waldman et al., 1982; Munger et al., 1983). Le calcium contribue en moyenne à 5% de la force ionique, cette valeur variant de moins de 1% à 39%. Il faut noter que les contributions les plus élevées du calcium sont observées pour les échantillons BCA91- 89B et 91D. La contribution importante du calcium à la composition chimique du brouillard est donc occasionnelle. La dominance des ions ammonium, sulfates, et dans une moindre mesure nitrates, dans les brouillards est à mettre en relation avec la composition de la fraction soluble de l’aérosol bruxellois. Ces ions sont en effet les composants majeurs de cette fraction de l’aérosol, ce qui confirme d’une part que l’aérosol préexistant contrôle fortement la composition du brouillard, via le processus d’incorporation par nucléation, et d’autre part que ce sont les aérosols secondaires (issus de conversions gaz-particules) qui exercent la plus grande influence parce qu’ils constituent de très efficaces noyaux de condensation (CCN) (Munger et al., 1983; Noone et al., 1992b). Figure IV.7: Composition ionique moyenne des brouillards bruxellois (en méq./l) (n=51). IV.12 3.3.3 L’acidité Les pH des brouillards bruxellois peuvent être très différents: certains brouillards sont quasi neutres (pH=5-7), d’autres sont fortement acides (pH < 4), la valeur mesurée la plus basse étant 3.1. La distribution de fréquence du pH, présentée à la Figure IV.8, est centrée sur 4.5; les pH les plus fréquents étant compris entre 4.0 et 5.0. Le pH moyen (moyenne arithmétique) est d’ailleurs égal à 4.6. Ces valeurs reflètent le processus de neutralisation de l’acidité par les aérosols ammoniaqués et éventuellement l’ammoniac gazeux. Une situation similaire est rencontrée dans les brouillards du Nord des Pays-Bas, dont le pH moyen est d’environ 5.0 (COST 611, 1990). Par contre, la distribution de fréquence du pH dans les brouillards de la vallée du Po présentée par Fuzzi et al. (1988) est nettement décalée vers les pH plus acides, 75% des échantillons se situant à un pH inférieur à 4.5. La Figure IV.8 montre également qu’un faible pic de fréquence se produit au niveau des pH basiques (7-8). Ce pic correspond aux échantillons BCA91-89D et 91D, dont la particularité a déjà été soulignée au niveau de la concentration en calcium. Etant donné que l’ammonium constitue la principale espèce neutralisante, le rapport [H+]/[NH4+ ] représente la fraction non neutralisée de l’acidité (Harrison & Pio, 1983). Ce rapport vaut en moyenne de 0.03 dans les brouillards bruxellois, indiquant que 97% de l’acidité est neutralisée par les ions ammonium . Dans quelques cas occasionnels, ce pourcentage est supérieur à 10% et peut aller jusqu’à 20% (Echantillons BZH93-24, BZH93-25, BUH92-27à29). On peut également montrer, en calculant les rapports [H+]/[somme des anions non marins], que le pourcentage d’anions sous forme acide est faible dans les brouillards bruxellois. Ce rapport est en effet largement inférieur à 1, et vaut 0.03 en moyenne, indiquant que seuls 3% des anions se trouvent sous leur forme acide H2SO4, HNO3 ou HCl. Ceci est largement inférieur aux valeurs de 25%, 31% et 48% citées par Jacob et al. (1985b), pour des brouillards prélevés en différents endroits de la côte californienne. 35 Fréquence (%) 30 25 20 15 10 5 0 2 3 4 5 6 7 pH Figure IV.8: Distribution de fréquence du pH dans les brouillards bruxellois (n=49). IV.13 8 3.3.4 Les espèces métalliques Le Tableau IV.2 et la Figure IV.9 présentent la composition en métaux des brouillards bruxellois. Les espèces qui dominent sont le fer, le zinc et l’aluminium, avec des concentrations moyennes par épisode comprises entre 2 et 16 µmol./l, tandis que le cadmium et le chrome présentent les concentrations les plus faibles, de l’ordre de 100 fois moins. Les analyses totales (dissous + particulaire) effectuées sur 9 échantillons nous permettent de calculer la fraction des métaux se trouvant sous forme dissoute. Ces résultats, qui sont présentés dans le Tableau IV.3, indiquent que les métaux étudiés se trouvent en majorité sous forme dissoute. Des différences entre éléments apparaissent, le plomb et le nickel étant les moins solubles, et le manganèse étant le plus soluble. En l’absence de telles données pour les brouillards dans la littérature, quelques valeurs mesurées dans les pluies sont reprises dans le Tableau IV.3 à titre de comparaison. A part le manganèse, les pourcentages obtenus dans les brouillards correspondent très bien à ce qui a été mesuré dans les pluies camarguaises. Signalons que Guieu (1991) a établi que le pourcentage de la fraction dissoute est proportionnel au facteur d’enrichissement, ce qui signifie que la dissolution d’un élément est d’autant plus grande que la fraction anthropique de l’aérosol est importante. Ainsi, la forte solubilité des métaux dans les brouillards bruxellois est une indication de leur origine anthropique en général. D’autre part, la variabilité entre échantillons (cf valeurs min. et max. dans le Tableau) pourrait être liée à l’origine de l’aérosol qui lui a donné naissance. Ces résultats sont toutefois trop préliminaires (nombre réduit d’échantillon) pour être discutés plus en profondeur. Les propriétés catalytiques des métaux en traces sont connues pour accélérer ou favoriser des réactions d’oxydation de gaz atmosphériques en phase aqueuse (Warneck, 1994). Des concentrations en fer et manganèse aussi élevées que respectivement 400 µmol./l et 15 µmol./l ont été observées dans le Bassin de Los Angeles. Dans cette gamme de concentration, le rôle catalytique de ces métaux, ainsi que du cuivre, est important au niveau des réactions d’oxydation du S(IV) par H2O2, O3 et OH et ces réactions peuvent, d’après le modèle de Jacob & Hoffmann (1983), contribuer significativement à la formation de sulfates dans les gouttes atmosphériques. De telles valeurs ne sont pas atteintes en Région bruxelloise, puisque les concentrations maximales en fer et manganèse sont respectivement égales à 35 et 7 µmol/l. Ceci laisse supposer que ce type de réaction n’est pas significatif. Behra & Sigg (1990) ont étudié le cycle d’oxydo-réduction du fer dans le brouillard et proposent un schéma réactionnel pour le cycle Fe(II)/Fe(III). Le Fe(III) est réduit par le S(IV), des aldéhydes, des radicaux (HO2•/O2-, RO2•), le Cu(I) et dans certaines conditions par H2O2 . Les concentrations des différentes espèces ferreuses (Fe(II).aq, Fe(III).aq., Fe(II)-O-liguand, Fe(III)-OH) dépendent de plusieurs processus qui sont en compétition, et sont fonction du pH, de la lumière, et des concentrations des espèces réactives. De même, Xue et al. (1991) ont étudié le système redox Cu(I)/Cu(II) et les interactions du cuivre avec le soufre. Contrairement au Fe(III), dont la réduction par S(IV) est favorisée à pH bas, la réduction du Cu(II) par S(IV) augmente avec le pH. Le Cu(I) peut aussi être formé par d’autres réactions (réduction par divers radicaux et des composés organiques, réactions photochimiques), et le Cu(I) formé peut être complexé par S(IV) qui agit donc à la fois comme réducteur du Cu(II) et comme liguand avec le Cu(I). La spéciation chimique des métaux de transition (forme dissoute -libre ou complexée-, forme solide) conditionne leurs propriétés catalytiques (Jacob & Hoffmann, 1983), et joue un rôle crucial dans l’importance des différentes réactions chimiques (Xue et al., 1991). Etant donné que les concentrations mesurées en Fe, Mn et Cu dissous et l’acidité des brouillards bruxellois sont relativement moins élevées que dans certains brouillards californiens et suisses, l’influence des espèces métalliques sur la réaction d’oxydation du S(IV) en sulfates en phase aqueuse devrait être minime. Cependant, l’importance de ce mécanisme ne peut être évaluée dans le IV.14 cas présent, notamment à cause de la complexité des mécanismes, et du fait que certains d’entre eux sont encore mal connus à l’heure actuelle. De plus, une telle évaluation nécessiterait la mesure de paramètres supplémentaires tels que la spéciation des métaux, et les concentrations en S(IV). % DISSOUS Ce travail (n=9) Moy. Min. Max. 1. Guieu, 1991 2. Colin et al., 1990 3. Lim et al., 1994 Pb 56 21 86 52 50 à 90 Ni 64 48 77 58 Zn 72 39 100 68 > 85 - 95 50 à 90 Cu 86 47 > 100# 71 Cd 87 66 98 75 Mn 104# 81 > 100# 63 48 - 84 Tableau IV.3: Spéciation des métaux entre les phase dissoute et particulaire dans les brouillards bruxellois et comparaison avec des données de la littérature. # Concentration totale supérieure à la concentration dans la phase dissoute, due à des erreurs analytiques (probablement liées au manque d’homogénéité et la faible représentativité de l’échantillonnage). 1. Valeurs moyennes dans les pluies en Camargue. 2. Valeurs moyennes dans les Vosges et en Bretagne respectivement. 3. Valeurs moyennes pour des pluies en différentes stations: Corse, Océan Atlantique, Irlande, Bermudes. Figure IV.9: Composition moyenne en métaux (en µmol./l) dans les brouillards bruxellois (n=33). IV.15 3.3.5 Le CEL ou Contenu en Eau Liquide Le CEL ou Contenu en Eau Liquide exprime la densité du brouillard (en g/m3 ou ml/m3 ) et est obtenu par la formule suivante (Sigg et al., 1987; Zobrist & Jaques, 1991): CEL ' où Vliq Vair . f Vliq est le volume d’échantillon récolté (en g ou en ml); Vair est le volume d’air échantillonné (en m3); f est l’efficacité de collecte (= 0.90, cf chapitre II). Les CEL calculés à l’aide de cette formule sont entachés d’une erreur inhérente au collecteur et à la méthode d’échantillonnage (Fuzzi & Waldvogel, 1990). En ce qui concerne le volume d’air échantillonné, les causes d’erreur sont liées à la valeur du débit d’air (les 2 autres paramètres, la section du collecteur et le temps de collecte sont mesurés précisément). Celui-ci peut être influencé d’une part par l’état de charge de la batterie qui alimente le ventilateur et d’autre part par l’orientation du collecteur par rapport à la vitesse du vent (si le collecteur est placé face au vent, les vitesses s’additionnent). Une batterie de grande puissance (environ 85Ah) et un régulateur de tension d’alimentation permettent de réduire la première source d’incertitude. La vitesse du vent est quant à elle le plus souvent faible ou nulle par temps de brouillard. Une autre source d’erreur concerne le facteur f, qui résulte d’un calcul théorique basé sur le diamètres sec des fils et leur espacement. En pratique, l’accumulation d’eau sur les fils augmente le facteur f par rapport à sa valeur calculée (Jacob et al., 1985a). Cette erreur est minimisée en inclinant l’écran d’impaction par rapport à la verticale, de manière à favoriser l’écoulement des gouttes et diminuer leur temps de séjour sur les fils. La valeur moyenne du CEL est de 0.07g/m3. Certains échantillons de brouillard peuvent toutefois présenter des densités très faibles (CEL le plus bas = 0.001g/m3), en particulier au moment de la formation et de la dissipation. La Figure IV.10, qui présente la relation entre la Conductivité et le Contenu en Eau Liquide tous échantillons confondus, montre très clairement que les brouillards les moins denses (CEL faible) sont les plus concentrés, et vice-versa. Les concentrations les plus élevées sont ainsi observées pendant les périodes de formation ou de dissipation du brouillard, en accord avec les observations de Munger et al. (1983). Dans les brouillards bruxellois, toutes les espèces chimiques y compris les métaux, présentent ce profil de type hyperbole décroissante, de manière plus ou moins marquée. D’après cette figure, et comme nous le verrons plus en détail dans le paragraphe consacré à la variabilité temporelle, les concentrations dissoutes en phases aqueuse, tant des espèces majeures que mineures, dépendent du processus de condensation-évaporation de la vapeur d’eau sur les gouttes. En milieu urbain, le nombre de particules susceptibles d’être activées est très élevé, et les brouillards de faible CEL sont formés de gouttes nombreuses et petites plutôt que d’un petit nombre de grosses gouttes. Les données du Tableau IV.1 confirment cette affirmation et permettent également de constater que les brouillards bruxellois de très faible CEL (.0.001g/m3) sont intermédiaires entre les brouillards et les brumes (“haze”) et pourraient ainsi être composés de gouttes de 1 à 10 µm de rayon. Ainsi, malgré l’absence de données granulométriques, on peut déduire que les brouillards bruxellois les plus concentrés sont formés de petites gouttes. Millet et al. (1993) ont mis en évidence, en séparant les gouttes de brouillard en deux fractions granulométriques au moment de l’échantillonnage (ö = 2-6 µm et 5-8 µm), que les fines gouttelettes sont significativement plus concentrées (jusque 4.5 fois) en sulfates, nitrates et ammonium que les grosses. En résumé, les petites gouttes, qu’elles appartiennent à un brouillard de faible CEL, ou à la fraction fine d’un brouillard de CEL normal, sont les plus concentrées. IV.16 Ceci pourrait avoir des répercutions au niveau de la santé humaine puisque plus les gouttes sont petites, plus elles pénètrent profondément dans les poumons. Une récente étude d’exposition aiguë de sujets asthmatiques à un brouillard de composition réaliste (acidité, osmolarité, concentrations en NH4 et SO4 similaires à la composition des brouillards bruxellois, et ö des gouttes = 7 µm) a conclu à l’absence d’effets sur la fonction respiratoire et sur la réactivité bronchique (Leduc et al., 1996). Cependant, de tels effets ont été démontrés à partir d’aérosols acides de petit diamètre (< 1.0 µm) au cours de plusieurs études (Utell et al., 1983; Utell et al., 1984; Koenig et al., 1986; Hackney et al., 1989). Comme l’ont suggéré Leduc et al. (1996), les particules fines de l’aérosol, qui sont très concentrées, pourraient agir plus efficacement sur les récepteurs qui stimulent la bronchoconstriction. En conclusion, comme les fines gouttes de brouillard sont similaires aux particules fines de l’aérosol par leur taille, leur CEL et leur concentration, elles pourraient occasionner le même type d’effets sur la fonction respiratoire et pulmonaire. Figure IV.10: Relation entre la conductivité (µS/cm) et le Contenu en Eau Liquide (g/m3) dans les brouillards bruxellois. 3.3.6 Comparaison avec les données de la littérature Les Tableaux IV.4 et IV.5 permettent de comparer les brouillards bruxellois à d’autres brouillards urbains et non urbains. Dans le Tableau IV.14 sont repris les ions majeurs, le pH et la conductivité, et dans le tableau IV.15 les métaux. La variabilité entre les sites est importante, et les brouillards bruxellois se situent dans la gamme de concentration des autres sites; autrement dit ils ne présentent pas de valeurs extrêmes, ni du côté des valeurs faibles, ni du côté des valeurs élevées. La dispersion des résultats au sein d’un même site est importante, et ce pour tous les sites, comme le montrent les valeurs minimales et maximales. Le Contenu en Eau Liquide moyen varie de 0.05 à 0.10g/m3 pour l’ensemble des sites, y compris Bruxelles, ce qui correspond également aux valeurs données dans le Tableau IV.1. La valeur la plus faible (0.001g/m3) est obtenue à Bruxelles, et correspond à un brouillard en cours de dissipation. Il s’agit d’un minimum en-dessous duquel il devient impossible d’échantillonner. Les pH des brouillards bruxellois varient de 3.1 à 7.6. Sans atteindre les valeurs extrêmement basses citées dans les brouillards californiens et suisses (pH < 2; Tableau IV.4; Stumm et al., 1987; IV.17 Hoffmann, 1989), les brouillards bruxellois sont dans une gamme de pH comparable à d’autres sites urbains tels que Strasbourg et Dübendorf (en 1990), ainsi qu’aux sites ruraux suisse et californien. Il faut noter que si l’on excepte les 2 valeurs de pH supérieures à 7.0, qui correspondent à des échantillons particuliers, le pH maximum devient égal à 5.6. L’ensemble des valeurs de pH rejoint celles du Tableau IV.1. Les similitudes entre Bruxelles et les brouillards ruraux suisses (plusieurs sites d’échantillonnage dans la région de Zurich) sont nombreuses et portent sur le pH mais également sur le CEL, les concentrations en chlorures, nitrates, ammonium, sodium, magnésium, calcium, ainsi que les concentrations en certains métaux (cuivre, cadmium et manganèse, voir Tableau IV.5). Pour la grande majorité des sites, les ions ammonium, sulfates et nitrates sont les espèces dominantes. Dans certains sites urbains non marins, en particulier à Strasbourg et Dübendorf (faubourgs de Zurich), les concentrations en chlorures sont également très élevées, et sont attribuées à la présence d’un incinérateur de déchets ménagers (Johnson et al., 1987; Millet et al., 1993). Les brouillards les plus concentrés en ions majeurs sont rencontrés à Strasbourg, dans le bassin de Los Angeles et dans la vallée du Po, avec des concentrations en sulfates, nitrates et ammonium pouvant dépasser 20 méq/l. On peut noter que les brouillards strasbourgeois présentent le CEL le plus faible, qui pourrait expliquer les valeurs élevées des concentrations, d’après la relation évoquée précédemment (Figure IV.10). Les valeurs élevées en nitrates et ammonium à Riverside (Californie) sont dues respectivement à l’apport de NOx du bassin de Los Angeles, et au NH3 émis par l’élevage intensif de bétail à proximité du site (Munger et al., 1990). Le rapport moyen sulfates/nitrates est tantôt inférieur à 1, notamment dans le bassin de Los Angeles, et tantôt supérieur à 1, comme par exemple à Dübendorf, Strasbourg, Albany. A Bruxelles, ce rapport est également supérieur à 1. Ces différences entre sites s’expliquent par l’importance respective des sources de NOx et de SO2, mais également par des différences importantes dans les cinétiques des réactions d’oxydation et les processus d’incorporation, comme l’ont suggéré d’autres auteurs (Munger et al., 1983; Jacob & Hoffmann, 1983). Les concentrations en ions métalliques présentées dans le Tableau IV.5 montrent à nouveau que les brouillards bruxellois se situent dans la même gamme de concentration que les autres sites présentés. Le fer, le zinc et l’aluminium sont les métaux les plus abondants. Les valeurs bruxelloises sont similaires aux valeurs suisses (site rural et Dübendorf) et italiennes, tandis que les sites américains (Los Angeles et Vallée San Joaquin) sont parmi les plus concentrés. Une comparaison plus poussée est difficile en raison du faible nombre de valeurs comparatives. IV.18 Auteur 2 CEL3 Date Waldman et al., Bassin Los 1982; Munger, 1983 Angeles6 12/8101/82 Bras rotatif 24 Min Max 2.2 5.8 60 5100 60 1110 130 12000 370 7900 10 5200 5 500 20 4350 5 1820 02/84+ 11/84 Fils rotatifs 107 81ép. Min Max 2.4 6.0 150 6300 30 1700 80 8200 300 8100 1 190 5 100 10 450 2 120 Fuzzi et al., 1990 01/8903/89 Fils rotatifs #111 Méd4 Min Max 5.7 3.4 7.1 1690 140 16910 80 < 1130 1130 140 11480 2940 620 24970 30 5 695 20 5 320 50 < 255 10 < 90 Fuzzi et al., 1992 11/89 Différents impacteurs 5ép. Méd4 Min Max 5.0 2.5 6.8 1040 115 4050 170 < 695 1280 165 9250 3260 560 12750 185 30 765 45 10 145 35 10 485 10 5 120 Fuzzi et al., 1988 Valleé Po8, Italie Collecteur Nb1 Site pH SO4 Cl NO3 NH4 Na K Ca Mg Fuzzi et al., 1984 Albany, NewYork (suburbain) 10/82 Ecran de fils 24 Méd4 Min Max 0.03 0.31 5.8 4.3 6.4 155 20 1360 50 15 175 85 10 220 215 60 425 35 10 100 5 290 120 65 350 15 5 45 Jacob et al., 1985 Californie Sites côtiers9 12/8101/83 Bras rotatif 65 Min Max 0.054 0.300 2.2 6.2 55 2080 20 5500 5 7900 45 2900 10 6000 2 150 3 450 5 1500 Jacob et al., 1986 Vallée San Joaquin7 12/8301/84 Bras rotatif 94 Moy5 Moy5 0.049 0.11 2.7 7.2 265 2070 15 120 250 820 480 3270 5 40 15 169 2 35 Johnson et al., 1987 Dübendorf, env. Zürich, Suisse 11/8512/85 Bras rotatif + Ecran de fils 21 Moy Min Max 0.064 0.004 0.167 4.0 1.9 6.0 610 140 1600 2590 35 14000 440 40 1300 1160 340 2800 30 5 110 220 20 2000 20 10 130 Munger et al., 1990 Riverside, Californie, Rural + Elevage 01/8603/86 Ecran de fils 16 Moy Min Max 0.074 0.010 0.150 4.1 2.3 5.7 2870 1430 6230 -240 < 100 750 12600 6050 28900 14800 8340 25800 70 30 190 190 100 40 50 20 100 Joos & Baltensperger, 1991 NW Zürich, Suisse, Rural 09/8612/87 Ecran de fils #97 Moy Min Max 0.095 0.003 0.277 4.8 2.9 7.1 895 80 3440 430 70 4315 1020 45 4420 2105 100 9215 60 15 790 40 10 425 285 15 22460 30 0 270 Xue et al., 1991 Dübendorf, env. Zürich, Suisse 11/8901/90 Ecran de fils 24 Moy Min Max 0.02 0.19 4.7 3.0 5.8 134 22 630 Millet et al., 1993 Strasbourg, France 02/9112/91 Impaction 32 Moy Min Max 0.02 0.002 0.05 3.8 2.9 5.8 3430 860 21620 2440 360 13540 2205 400 17270 3540 630 12640 550 90 3150 350 30 1260 1580 120 5620 370 10 1460 Collett et al., 1999 Vallée San Joaquin7 12/9501/96 Différents collecteurs 59 Méd4 Min Max 6.5 5.0 7.4 120 20 4635 15 2 120 485 130 1260 1010 225 5900 6 < 205 10 < 30 10 2 70 4 2 35 Ce travail Bruxelles 10/9102/93 Ecran de fils 51 12ép. Moy Min Max 4.6 3.1 7.6 2000 270 11600 660 120 3950 690 150 2740 2910 510 8860 140 20 940 80 5 2260 430 20 7990 50 10 280 Tableau IV.4: 0.070 0.001 0.224 15 5 65 Composition des brouillards à Bruxelles et en différents sites (concentrations en éléments dissous en µéq/l, pH et CEL). 1. Nombre d'échantillons ou d'épisodes. 2. Moyenne arithmétique sauf si précisé. 3. Contenu en Eau Liquide (g/m3). 4. Médiane. 5. Moyenne la plus basse et la plus haute parmi 4 stations. 6. Prélèvements à Upland (résidentiel + industries), Lennox (indutries + sources mobiles + influence marine), et Pasadena (résidentiel). 7. Région industrielle et agricole en Californie. 8. Région très peuplée + industries + agriculture. 9. Influence marine, prélèvements en sites ruraux, industriels et résidentiels. IV.19 Auteur Site Date Collecteur Nb Cu Zn Cd Pb Fe Mn Ni Waldman et al., 1982; Munger et al., 1983 Bassin Los Angeles1 12/8101/82 Bras rotatif 23 Min Max 0.02 22.03 0.75 12.26 1.61 424.40 0.33 14.74 0.03 3.63 Vallée San Joaquin2 01/82 Bras rotatif 3 Min Max 0.71 6.31 1.16 1.77 4.30 114.60 1.77 14.56 2.11 9.98 Fuzzi et al., 1984 Albany, New-York 10/82 Ecran de fils 24 Min Max < < 0.19 0.82 Jacob et al., 1986 Vallée San Joaquin2 12/8301/84 Bras rotatif 59 Moy Moy 0.11 1.29 1.36 7.84 0.11 0.56 Johnson et al., 1987 Dübendorf, env. Zurich, Suisse 11/8512/85 Bras rotatif + Ecran de fils 214 Moy Min Max 1.87 0.3 10.6 Fuzzi et al., 1988 Vallée Po3, Italie 02/84+ 11/84 Fils rotatifs 107 Min Max 0 6 1.0 29.0 0.0 5.0 Fuzzi et al., 1990 01/8903/89 Fils rotatifs #94 Méd6 Min Max 1.1 0.1 4.7 2.2 < 21.5 0.9 < 4.6 Fuzzi et al., 1992 11/89 Différents impacteurs 5 ép. Méd6 Min Max 6.1 0.5 42.0 1.0 0.1 11.0 Moy Min Max Moy Min Max 1.2 0.1 10.6 7.2 0.3 91.1 1.2 0.0 7.6 1.0 0.1 12.0 9.8 0.2 101.5 0.75 0.05 2.05 Joos & Baltensperger, 1991 Xue et al., 1991 NW Zurich, Suisse, Rural 09/8612/87 Ecran de fils -80 (Ni:20) Dübendorf, env. Zurich, Suisse 11/8901/90 Ecran de fils 24 Millet et al., 1995 Strasbourg, France 02/9112/91 Impaction 33 Moy7 Min Max Ce travail Bruxelles 10/9102/93 Ecran de fils 32 6ép. Moy Min Max 0.16 2.36 0.8 0.0 7.0 1.28 0.13 13.5 0.13 0.65 5.02 0.6 28.1 9.1 0.7 53.4 0.05 0.01 0.38 0.07 0.00 0.33 20.0 1.1 87.2 1.08 0.21 6.11 6.36 1.05 22.96 0.06 0.01 0.31 Al 0.19 0.82 1.33 0.1 5.6 0.85 0.05 4.18 10.11 1.93 35.45 1.31 0.10 6.77 1.7 0.0 15.6 0.38 0.05 4.05 8.5 0.0 89.5 4.93 0.80 37.26 Tableau IV.5: Concentrations en métaux (en µmol/l) dans les brouillards à Bruxelles et en d’autres sites. 1. Prélèvements à Upland (résidentiel + industries), à Lennox (industries + sources mobiles + influence marine), et à Pasadena (résidentiel). 2. Région industrielle et agricole. 3. Région très peuplée + industries + agriculture. 4. Analyse totale (échantillons non filtrés). 5. Moyenne la plus basse et la plus haute parmi 4 stations. 6. Médiane. 7. Moyenne de 2 fractions granulométriques (2-6µm et 5-8µm). IV.20 3.4 La fraction insoluble: composition et corrélations entre éléments Les brouillards bruxellois contiennent une telle quantité de particules en suspension que les échantillons fraîchement récoltés (avant filtration) apparaissent noirs. Cette matière particulaire de nature carbonée est essentiellement insoluble (car l’échantillon filtré est transparent, tandis que le filtre est noir), et hydrophobe avec une affinité pour les surfaces (car les parois du flacon de collecte, de même que les fils du collecteur deviennent noirs pendant le prélèvement). D’autres auteurs signalent également l’abondance de ce type de particules dans les brouillards de la vallée du Po (Fuzzi et al., 1988) et de Californie (Munger et al., 1990). La composition de la fraction insoluble des brouillards bruxellois a été étudiée en microscopie électronique (spectres globaux et analyses individuelles), en analysant les filtres de porosité de 0.45µm ayant servi à la filtration du brouillard immédiatement après la collecte. Le Tableau IV.6 présente la composition moyenne en particules, classées en 8 catégories et 3 gammes de taille (d’après le protocole décrit dans le chapitre II), sur base de 20 analyses individuelles (Tableau AI.8 en Annexe I). On constate tout d’abord que les sulfates sont quasi absents, ce qui est logique puisque la plupart des sulfates sont fortement solubles. Seuls quelques rares sulfates de plomb ont été rencontrés dans la phase insoluble des brouillards. Deuxièmement, la fraction fine est dominée par les sphères silicatées et les composés métalliques; et les sphères métalliques atteignent des pourcentages non négligeables. Rappelons que la forme sphérique est caractéristique des processus de combustion. Troisièmement, dans la fraction grossière, ce sont les silicates non sphériques et les “divers” qui présentent les pourcentages les plus élevés. Ainsi, les silicates sphériques sont en proportion plus grande que les autres composés siliceux (type Silice + Silicates non sphériques) dans la fraction fine, tandis que ces proportions s’inversent dans la fraction grossière. La composition de la fraction moyenne est intermédiaire entre les 2 autres gamme de taille, mais présente plus de similitudes avec la fraction grossière, ce qui avait également été observé dans les particules totales (solubles + insolubles) de l’aérosol bruxellois. En ce qui concerne la nature des particules, la composition de base des sphères silicatées est Si et Al, auxquels s’ajoutent Fe, K, Ca, Mn, et parfois Ti ou Na. Les composés métalliques, sphériques et non sphériques, sont en grande partie des oxydes de fer, mais parmi les métaux non sphériques, on rencontre également des composés à base de plomb et à base de vanadium (oxyde Pb, oxyde V, PbCr, PbBr, FePbCl, VAlFe, FeTiV, ...). Les particules diverses de la fraction grossière sont très souvent à base de phosphore, et les associations rencontrées sont par exemple PK, PKS, PSFe, PSSi, PSCl, PSKFe, PSClFe. Des particules carbonées sont également répertoriées dans la catégorie Divers. Enfin, les comptages de particules, bien que peu fiables (échantillon peu représentatif et non homogénéité du filtre), montrent que le nombre de particules (par ml ou par cm3) est très important, en particulier dans la fraction la plus fine. IV.21 TYPE BROUILLARDS (n=20) < 1 µm 1 2 3 4 5 6 7 8 = Sulfates sauf CaSO4 = CaSO4 = Silice = Sphères silicatées = Autres Silicates = Sphères métalliques = Métaux non sphériques = Divers 1 à 2 µm $ 2 µm 1 0 8 34 17 9 29 2 1 0 10 46 26 2 13 2 2 0 12 17 29 2 10 29 Nb. particules/ml de brouillard Moy x103 6990 Min-Max x103 2000-10100 Nb. particules/cm3 d’air Moy 20800 Min-Max 3400-34300 420 190-740 1280 320-1430 130 60-180 370 110-520 Tableau IV.6: Analyses individuelles des particules insoluble des brouillards: Proportions moyennes (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) des 8 types de particules et Nombre moyen de particules par ml de brouillard et par cm3 d’air. Les résultats des 29 analyses globales figurent dans le Tableau AI.9 (Annexe I) et la moyenne générale pour l’ensemble des éléments est présentée dans le Tableau IV.7, avec l’écart-type et la variabilité (STD/MOY). Ce Tableau, ainsi que la Figure IV.11, montrent que les éléments qui dominent largement la phase insoluble sont Si, Al et Fe. La somme de ces 3 éléments vaut en moyenne 86.6% en poids d’oxyde et varie entre 80.9 et 91.2% selon les échantillons. Tous les autres éléments présentent des pourcentages inférieurs à 5%. Ainsi, l’importante solubilité des sulfates est confirmée, de même que celle des sels marins à base de Na, Mg et Cl. Le titane, avec un pourcentage moyen de 1.9%, est le plus abondant des métaux lourds, suivi par le plomb (1.4% en poids d’oxyde en moyenne). Les autres métaux (V, Cr, Mn, Zn) ont des pourcentages non significatifs (< 1%). IV.22 Na2O MgO Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K2O CaO TiO2 V2O5 Cr2O3 MnO FeO ZnO PbO2 MOY. 1.6 1.6 15.0 50.2 1.5 2.8 < 1.0 3.2 1.8 1.9 < 1.0 < 1.0 < 1.0 21.4 < 1.0 1.4 STD 0.6 0.7 4.6 7.5 0.9 1.3 STD/MOY 0.4 0.5 0.3 0.1 0.6 0.5 1.1 0.5 0.7 0.3 0.3 0.4 9.1 0.4 0.3 0.3 n 6 15 29 29 9 26 # 29 29 24 24 # 29 # 29 # 29 29 # 29 8 Tableau IV.7: Spectres globaux: Valeurs moyennes, écarts-types et variabilités des % en poids d’oxyde dans la fraction insoluble des brouillards bruxellois (la somme des oxydes vaut 100% et n’inclut pas l’azote et le carbone). (#) = < 1.0% dans au-moins 27 cas sur 29. Figure IV.11: Spectres globaux: Valeurs moyennes et écarts-types des % en poids d’oxyde dans la fraction insoluble des brouillards bruxellois. IV.23 En ce qui concerne la variabilité, la répartition non homogène des particules sur les filtres nous a amené à effecteur un test de représentativité des mesures, qui a consisté en 3 répétitions sur des portions différentes d’un même filtre, et ce pour 4 filtres. Ce test révèle que la variabilité due à la nonhomogénéité du filtre est de l’ordre de 20% (STD/MOY = 0.20) pour les éléments les plus abondants (proportion > ~ 2% en poids d’oxyde); et elle est d’environ 30-35% (STD/MOY = 0.30-0.35) pour les éléments dont les proportions sont comprises entre 1 et 2 % en poids d’oxyde (les valeurs < 1% ne sont pas significatives). Ainsi, les valeurs du Tableau IV.7 représentent pour une grande part la variabilité liée à l’inhomogénéité du filtre analysé. En conséquence, il nous paraît hasardeux de tenter une interprétation de ces valeurs en terme de variabilité due aux sources d’émissions. La matrice de corrélation obtenue à partir des spectres globaux, qui figure dans le Tableau IV.8, fait apparaître une corrélation significative entre S et Pb, qui corrobore l’existence des sulfates de plomb, identifiés dans les analyses individuelles. Soulignons que cette corrélation S-Pb a également été obtenue dans la fraction insoluble de l’aérosol bruxellois (fractions fine et grossière) (Herzl, 1992). La matrice de corrélation fait également apparaître un groupe d’éléments corrélés entre eux: Si-Al-KNa-Mg. Ce groupe représente typiquement la fraction grossière, qui est dominée par des silicates non sphériques et de la silice d’après les analyses individuelles. Il n’est pas étonnant que les corrélations observées concernent plutôt la fraction grossière que la fraction fine, car ces corrélations sont obtenues à partir des % en poids (contrairement aux analyses individuelles qui sont exprimées en % en nombre), et que ce sont les grosses particules qui contribuent le plus à la masse de l’aérosol. La matrice de corrélation montre plusieurs anti-corrélations opposant le fer et le groupe des éléments Si-Al-K-Na-Mg. Certaines de ces anti-corrélations ont déjà été observées dans l’aérosol bruxellois (ce travail; Herzl, 1992). Si l’on ajoute le fait que les oxydes de fer se rencontrent tant sous forme sphérique que non sphérique, on en déduit que le fer insoluble présent dans les brouillards bruxellois est issu à la fois de la remise en suspension des poussières du sol et d’émissions anthropiques du type processus de combustion. Pour le titane, la corrélation Ti-S et l’anti-corrélation Ti-Si évoquent également la possibilité d’un apport anthropique pour cet élément. Ces coefficients de corrélations sont toutefois parmi les plus faibles et la source majeure habituellement admise dans l’aérosol atmosphérique -et reconnue comme tel dans l’aérosol bruxellois- est le sol. Enfin, les anti-corrélations qui opposent S à Si, K et Mg, ainsi que Pb à K et Mg illustrent vraisemblablement le fait que l’incorporation des particules est liée à leur nature, et en particulier dépend de leur origine et de leur taille. Il est à noter que la majeure partie de cette fraction insoluble fait probablement partie de l’aérosol interstitiel (c’est-à-dire de la fraction non activée ou non incorporée) plutôt que d’avoir été incorporée dans la phase aqueuse, et ce en raison justement du caractère insoluble de ces particules constitutives. En effet, d’une part, étant donné que le diamètre de coupure correspondant à une efficience de collecte de 50% pour le collecteur utilisé dans le cadre de ce travail est d’environ 5µm (voir chapitre II), et que la séparation théorique entre l’aérosol interstitiel et l’aérosol incorporé se situe à 5 µm (Noone et al., 1992a), le brouillard récolté à Bruxelles est un mélange de ces 2 types de réservoirs. D’autre part, une vaste étude sur les brouillards de la vallée du Po a permis de mettre en évidence des différences significatives entre ces 2 catégories, en terme de composition (Noone et al., 1992a; Hallberg et al., 1992) et de solubilité (Svenningsson et al., 1992; Noone et al., 1992b). Dans cette étude, une des différences les plus significatives au niveau de la composition est que les sulfates sont nettement plus incorporés que le carbone élémentaire (18% contre 6% en moyenne), qui reste donc dans l’aérosol interstitiel. Ceci concorde parfaitement avec nos données. Du point de vue solubilité, cette étude démontre que l’aérosol interstitiel est largement composé de matériel insoluble. Ainsi, la répartition des éléments au sein des fractions solubles et insolubles est un facteur qui conditionne leur partage entre la phase aqueuse et l’aérosol interstitiel. IV.24 En conclusion, d’après les analyses globales, la dominance de Si, Al, Fe Ca, K dans la fraction insoluble pourrait être interprétée en terme d’influence terrigène. Seules les analyses individuelles permettent de montrer, d’après la forme, l’aspect et la nature des particules individuelles, que l’origine de Si, Al, Fe et éventuellement Ti est double: terrigène lorsque ces éléments sont associés à des grosses particules non sphériques, et anthropique lorsqu’ils sont portés par des petites particules sphériques. Les analyses individuelles démontrent l’importance de l’influence des particules d’origine anthropique dans la fraction insoluble des brouillards bruxellois. Na Mg Na n = 29 1.00 Mg n = 29 0.69 1.00 Al n = 29 0.60 0.75 Al Si S K Ca Ti Fe P Pb 1.00 Si n = 29 0.42 0.64 0.31 1.00 S n = 29 -0.15 -0.52 -0.41 -0.49 1.00 K n = 29 0.14 0.47 0.62 0.32 -0.64 1.00 Ca n = 29 -0.41 -0.26 -0.25 -0.34 0.32 -0.12 1.00 Ti n = 29 -0.24 -0.33 -0.08 -0.50 0.56 -0.24 0.30 1.00 Fe n = 29 -0.67 -0.83 -0.76 -0.81 0.38 -0.52 0.25 0.25 1.00 P n = 24 0.12 0.19 0.08 0.06 0.26 0.02 0.48 0.17 -0.27 1.00 Pb n = 24 -0.38 -0.52 -0.45 -0.43 0.69 -0.62 0.07 0.37 0.48 0.02 1.00 Tableau IV.8: Corrélations inter-éléments (à partir des % en poids d’oxyde) dans les brouillards bruxellois; les corrélations significatives avec un degré de confiance de 99% apparaissent en gras. IV.25 3.5 Variabilité spatio-temporelle des concentrations Deux aspects sont étudiés dans ce chapitre: la variabilité inter-épisode et intra-épisode. D’une part, l’ensemble de données est constitué d’échantillons collectés dans des conditions météorologiques, à des périodes de l’année et en des endroits différents, ce qui nous permet d’étudier ces différents facteurs de variation, comme cela a déjà été fait pour les aérosols atmosphériques. D’autre part, nous disposons, pour certains épisodes de brouillard, de plusieurs échantillons récoltés successivement dans le temps, nous permettant de décrire l’évolution des concentrations en éléments dissous, du pH et de la conductivité en fonction du temps, et donc du Contenu en Eau Liquide au cours d’un même épisode. 3.5.1 Influence de paramètres météorologiques a) La direction du vent L’ensemble des échantillons de brouillard peut être classé en fonction de l’origine des masses d’air (d’après le bulletin mensuel de l’IRM, les informations téléphoniques ou la presse quotidienne). Les échantillons ont été séparés en 2 catégories correspondant respectivement à des masses d’air d’origine marine ou continentale. La Figure IV.12 montre que les concentrations en Na et Mg sont plus élevées pour des brouillards influencés par de l’air marin, tandis que NH4, SO4 et K sont supérieurs en période d’influence continentale. On peut également noter que le rapport des concentrations Na/Mg (en équivalents/l) dans les brouillards d’influence marine est très proche du rapport dans l’eau de mer (4.60, par rapport à 4.41 dans l’eau de mer), ce qui est moins le cas pour les brouillards d’influence continentale (3.33). La comparaison des moyennes à l’aide d’un test de Student (Tables statistiques, 1987) montre que ces différences sont significatives pour SO4, Na, ainsi que pour le CEL qui est plus élevé dans les brouillards influencés par des courants continentaux (les degrés de confiance valent respectivement 97%, 97% et 95%). De la même manière que dans l’aérosol bruxellois, l’influence marine ou continentale est donc identifiable respectivement par l’enrichissement en sodium et en soufre. b) La saison Environ la moitié des échantillons ont été prélevés en hiver et l’autre moitié en automne. Seuls deux échantillons correspondent à des prélèvement pendant la saison chaude. Ces deux échantillons sont très concentrés, notamment en raison d’un CEL très faible. La Figure IV.13, qui permet de comparer les compositions automnales et hivernales, montre que quasi tous les ions majeurs et les H+ sont plus concentrés en hiver. La comparaison des moyennes par un test de Student montre que des différences significatives sont obtenues pour les protons, les sulfates, le CEL (avec un degré de confiance $ 97%), et l’ammonium (avec un degré de confiance de 94%). Statistiquement, les brouillards hivernaux sont moins denses, plus acides et plus concentrés en sulfates et en ammonium. La différence Automne/Hiver s’explique donc plus par une différence au niveau microphysique (T°, Humidité relative, ...) que par des différences saisonnières de niveaux de pollution atmosphérique. IV.26 Figure IV.12: Comparaison entre les brouillards sous influence marine et continentale. Figure IV.13: Comparaison entre les brouillards automnaux et hivernaux. IV.27 3.5.2 Influence du lieu de prélèvement D’après le lieu de prélèvement, les échantillons de brouillard ont été groupés en 3 catégories correspondant à 3 zones de Bruxelles (cf chapitre II): 1) 2) 3) O-SO de Bruxelles (28 échantillons) = sites n° 1, 2, 3, 4 & 5 E-NE de Bruxelles (13 échantillons) = sites n° 7 & 8 Campus de l’ULB, SE du coeur de Bruxelles (7 échantillons) = site n° 6 Une analyse de la variance (ANOVA à un facteur) permet de comparer ces 3 groupes . Les 3 échantillons prélevés en périphérie (sites n°9 & 10) ont été écartés de cette analyse. Les résultats (comparaison des distributions de Fisher-Snedecor) montrent des différences significatives entre ces 3 groupes au niveau du CEL, de la concentration en H+ et de la concentration en sulfates (Tableau IV.9). Ces tendances sont similaires à celles observées dans l’étude de l’effet de la saison, et s’expliquent donc de la même manière par des caractéristiques microphysiques différentes en fonction du lieu (et probablement liées aux conditions topographiques et climatiques locales). La comparaison des moyennes du Tableau IV.9 montre que les brouillards de la région E-NE de Bruxelles et de l’ULB se ressemblent et sont moins denses, plus concentrés en sulfates et plus acides que les brouillards de la partie O-SO de Bruxelles. Il apparaît par conséquent que les différences de composition en fonction des lieux de prélèvement sont plutôt liées à la saison, car la majorité (15 sur 20) des brouillards prélevés dans les zones E-NE et ULB l’ont été en hiver tandis que les brouillards de l’O-SO de Bruxelles ont en grande partie été collectés en automne (19 sur 28). SO4 H CEL Lieu n Moy ± ó (méq./l ou g/m3) Fisher calculée F(2, 60)0.95 Tables O-SO 28 1.23 ± 0.88 4.64 3.15 E-NE 13 2.78 ± 2.29 ULB 7 1.93 ± 1.42 O-SO 28 0.03 ± 0.03 4.63 3.15 E-NE 12 0.14 ± 0.14 ULB 7 0.17 ± 0.29 O-SO 28 0.096 ± 0.059 7.04 3.15 E-NE 13 0.032 ± 0.019 ULB 1 0.039 Tableau IV.9: Composition moyenne et analyse de la variance dans les brouillards bruxellois groupés en fonction du lieu de prélèvement. IV.28 3.5.3 Etude de cas Nous avons choisi d’approfondir l’étude de trois cas de brouillard en raison de leur composition particulière (Figure IV.14): ‚ ‚ ‚ Les échantillons BCA91-89D et 91D car ils présentent un pH alcalin et une concentration élevée en calcium. L’échantillon BWH92-25 car il est très peu dense et se caractérise par un déficit cationique important. L'échantillon BWP92-67, car il figure parmi les plus acides (pH = 3.43) et présente des concentrations très élevées en divers ions (K, Ca, Cl, NO3). Figure IV.14:Composition ionique (en méq./l) des échantillons de brouillards particuliers: BCA9189D et 91D (Episode n°1), BWH92-25 (faisant partie de l’épisode n°3), et BWP9267 (Episode n°5). a) Le cas des échantillons BCA91-89D et 91D Nous avons pu constater que ces 2 échantillons sont fortement différents des autres par leur pH alcalin et leur concentration élevée en calcium. La Figure IV.14 et le Tableau IV.2, montrent que la concentration en magnésium est également élevée. Enfin, d’après la Figure IV.21 (voir plus loin), il existe une proportion importante de sulfates non associés à NH4+ + H+ dans ces 2 échantillons. Ces particularités découlent sans aucun doute du lieu de prélèvement: les 2 échantillons ont en effet été prélevés en périphérie de Bruxelles, le long d’une route à grand trafic, en bordure d’un champ. En analysant attentivement les résultats, il apparaît que le calcium et le magnésium se trouvent très probablement sous forme de sulfate de calcium et de magnésium. Les justifications de l’existence de sulfate de calcium et de magnésium sont les suivantes: ‚ Le calcium ne provient pas de la remise en suspension des poussières du sol, car les rapports de concentration Ca/Na, Ca/K, Mg/Na et Mg/K (en équivalents) sont très largement supérieurs à ceux existant dans le sol (Tableau IV.10); IV.29 ‚ Le calcium ne se trouve pas sous forme de carbonate, car si c’était le cas, le rapport Ca/Alcalinité serait égal à 2. Or, ce rapport est largement supérieur à 2, comme le montre le Tableau IV.10; ‚ L’accord entre la quantité de sulfates non associés à NH4+ + H+ calculés à partir de l’équation de la droite de la Figure IV.21 (SO4exc. dans le Tableau IV.10) et la quantité de Ca + Mg non associés à des carbonates (Ca+Mg-Alc. dans le Tableau IV.10) est bon; ‚ Des particules de CaSO4 ont été décelées dans la fraction grossière de l’aérosol (analyses individuelles en microscopie électronique). Les origines du sulfate de calcium ont été évoquées à plusieurs reprises. Il s’agit principalement de la dégradation des pierres calcaires (CaCO3) par les composés soufrés (SO2 et H2SO4 , voir aussi Figure IV.4), des processus de désulfurisation dans les centrales thermiques et d’un apport marin. Le sulfate de calcium et de magnésium peut donc résulter d’une émission directe ou être formé secondairement dans l’atmosphère, mais dans les 2 cas, il se forme à partir de carbonates par réaction avec du dioxyde de soufre ou de l’acide sulfurique dans des conditions d’humidité relative suffisante selon les réactions: CaCO3 + H2SO4 MgCa(CO3)2 + 2H2SO4 º º CaSO4 + CO2 + H2O CaSO4 + MgSO4 + 2CO2 + 2H2O Dans le cas présent, le carbonate de calcium peut provenir de l’exploitation des carrières de calcaires et dolomies notamment dans la région de Namur. De plus, différents composés calciques, dont du carbonate et du sulfate ont pu être utilisés comme engrais à l’endroit du prélèvement (sous forme de superphosphates de chaux par exemple, cf Gros, 1979) et nous pensons que c’est cette source très locale qui explique le mieux les concentrations observées. BCA91-89D Ca/Na Ca/K Mg/Na Mg/K BCA91-91D 46.2 72.4 1.6 2.6 79.6 99.9 1.8 3.5 Alcalinité # Ca/Alcalinité 0.5 7.2 0.3 32.0 SO4exc. Ca+Mg-Alc. 3.7 3.3 8.5 8.0 SOL EAU DE MER 0.44 0.36 0.90 0.74 0.04 2.10 0.23 11.11 Tableau IV.10:Etude de l’existence de sulfate de calcium et de magnésium dans les échantillons BCA91-89D et 91D. # L’alcalinité, exprimée en méq./l, a été déterminée par la méthode conventionnelle de titration par HCl. IV.30 b) Le cas de l’échantillon BWH92-25 L’échantillon BWH92-25 a été collecté en Région bruxelloise lors d’une période de brouillard très peu dense qui s’est prolongée pendant plusieurs jours (= Episode n°3). Il se caractérise par un volume faible et un déficit cationique important attribuable aux ions H+ car le pH n’a pu être mesuré. En considérant que tout le déficit est dû aux H+, le pH calculé serait de 2.30. Il est également possible, à l’aide de l’équation de la droite de régression de la Figure IV.21, de recalculer la concentration en H+ et donc le pH: [SO4=nm] + [NO3-] + [Cl-nm] = 1.013 ([NH4+] + [H+]) [H+] = 4.88 méq./l pH = 2.31 où nm signifie non marin Les 2 méthodes de calcul aboutissent exactement à la même valeur de pH. D’autre part, la concentration en chlorures d’origine marine, calculée sur base de la concentration en sodium (= 0.18 méq./l) et du rapport Cl/Na dans l’eau de mer (= 1.132), est de 0.20 méq./l. Par différence avec les chlorures totaux, les chlorures non marins valent 3.53 méq./l, ce qui équivaut à 94% des chlorures totaux. L’échantillon de brouillard BWH92-25, très acide et très concentré en chlorures qui ne sont pas d’origine marine, a donc plus que probablement absorbé du HCl gazeux, dont la source la plus connue est l’incinérateur de déchets ménagers de la région de Bruxelles-Capitale, situé à environ 4 km au Nord-Ouest du lieu d’échantillonnage. Johnson et al. (1987) ainsi que Sigg et al. (1987), sont arrivés aux mêmes conclusions dans le cas de brouillards prélevés dans les faubourgs de Zurich, à environ 3 km à l’est d’un incinérateur de déchets ménagers. Cet échantillon possède en outre d'autres particularités: ‚ sa concentration ionique totale (somme des anions, somme des cations, ou force ionique) est une des plus élevées de l'ensemble des échantillons, principalement à cause de fortes concentrations en chlorures et en sulfates, comme le montre la Figure IV.14; ‚ son rapport de concentration NH4/SO4 (en équivalents) est nettement plus faible que dans l'ensemble des échantillons (il vaut 0.92 alors que la moyenne générale est égale à 1.93 ± 0.43) et son rapport NO3/SO4 est également parmi les plus faibles. Ceci montre que cet échantillon est particulièrement riche en sulfates, tant par rapport aux nitrates qu'à l'ammonium et suggère qu'il possède une composition différente des autres au niveau des sels d'ammonium et de leurs acides correspondants (voir aussi § Les sels d'ammonium). En particulier, le pourcentage de chlorures + nitrates + sulfates neutralisés par NH4 (calculé sur base de l'existence des formes (NH4)2 SO4 , NH4 NO3 et NH4 Cl) n'est que de 55%. Cette valeur est la plus faible de tous les échantillons et indique la présence possible d'acides forts ou de sels acides tels que NH4HSO4, H2SO4, HNO3, HCl. IV.31 c) Le cas de l’échantillon BWP92-67 L'échantillon BWP92-67, également noté Episode 5, mérite toute notre attention car d'une part il figure parmi les plus acides (pH = 3.43), et d'autre part, il est extrêmement concentré en potassium (de l'ordre de 25 fois la moyenne arithmétique générale), et très concentré en calcium, chlorures, et nitrates, comme le montrent le Tableau IV.2 et la Figure IV.14. L'échantillon BWP92-67 a été prélevé au même endroit que l'échantillon BWH92-25 et possède comme lui un CEL très faible. Par contre, ce dernier a été collecté au printemps et il est d'ailleurs l'unique échantillon récolté à cette saison. D'un point de vue chimique, il possède encore d’autres particularités: ‚ Avec les 2 cas étudiés ci-dessus, sa concentration ionique totale (somme des anions, somme des cations, ou force ionique) et sa conductivité sont les plus élevées. ‚ La concentration en chlorures non marins (calculée comme précédemment à partir du rapport Cl/Na dans l'eau de mer et de la concentration en Na) vaut 2.77 méq./l, ce qui correspond à 96% des chlorures totaux. ‚ Le pourcentage de chlorures + nitrates + sulfates neutralisés par l'ammonium est de 64%, soit une des valeurs les plus faibles, avec l'échantillon BWH92-25. Ceci indique qu'une fraction non négligeable de la somme Cl+NO3+SO4 n’est pas neutralisée par l’ammonium et existe sous forme d'acide, en relation avec la valeur faible du pH. ‚ La régression de la Figure IV.21 indique que, comme dans le cas des échantillons BCA91-89D et 91D, il y a un excès d'anions par rapport à la somme NH4+ + H+. Sur base de l'équation de la droite de régression linéaire, cet excès vaut 3.41 méq./l. Cette fraction de chlorures, nitrates et sulfates ne se trouve donc ni sous forme de sels d’ammonium, ni sous forme d’acide chlorhydrique, nitrique et sulfurique. ‚ Différents rapports de concentration, impliquant le potassium et le calcium (K/Na, K/Mg, Ca/Na, Ca/Mg) sont nettement plus élevés que dans la plupart des échantillons (Tableau IV.11). De plus, l'accord entre la quantité de SO4=nm +NO3- +Cl-nm non associés à NH4+ + H+ et la somme K+ + Ca++ est bon (bas du Tableau IV.11). Les 3.41 méq./l d’anions en excès par rapport à la somme NH4+ + H+ peuvent donc être associés à du potassium et du calcium. L’association entre les cations alcalins K et Ca et une fraction des anions peut provenir de l’incorporation suivie de dissolution de sels présents sous forme particulaire dans l’aérosol atmosphérique, tels que des chlorures de potassium et de calcium (KCl, CaCl2) et des nitrates de potassium et de calcium (KNO3, CaNO3). Les émissions biologiques constituent la source la plus probable de ces sels, et des sels de potassium en particulier (voir Annexe II, § Le sulfate de potassium et § Les composés phosphorés), d’autant plus que cet échantillon de brouillard a été prélevé au printemps. La proximité de l’incinérateur de déchets ménagers (~ 4 km) peut également expliquer l’existence de composés enrichis en potassium, comme cela a déjà été évoqué dans le chapitre consacré aux aérosols atmosphériques. IV.32 K/Cl K/Na K/Mg Ca/Na Ca/Mg BWP92-67 0.78 22.68 18.83 14.07 11.99 Moy. arithm. (n=48#) 0.07 0.39 1.19 2.11 5.29 95.23 1.23 2.73 0.44 0.49 0.02 0.02 0.19 0.04 0.19 Sol Eau de Mer SO4nm+NO3+Clnm BWP92-67 10.67 NH4+H 7.26 Différence K + Ca 3.41 3.66 Tableau IV.11:Etude de l’existence de sels de potassium et de calcium dans l’échantillon de brouillard BWP92-67. # = Tous les échantillons excepté les échantillons BCA91-89D & 91D et BWP92-67. 3.5.4 Variabilité intra-épisode Les épisodes de brouillards au cours desquels plusieurs échantillons ont été récoltés successivement dans le temps sont décrits dans le Tableau IV.12 ci-dessous. N° Ep. N° Echant. Date Nb éch./Ep. Type analyse3 M 2 BDA91-94 à 97 30-11-1991, nuit 4 7 BUcA92-84 à 108 31-10-1992, nuit 10 (+3 ) M+T 8 BVA92-110 à 116 08-12-1992, matin 4 M+T 9 BAH93-01 à 06 07-01-1993, matin 6 M+T 10 BZH93-21 à 27 03-02-1993, matin 5 (+22) M+T 1 Tableau IV.12:Caractéristiques des épisodes de brouillards bruxellois sur lesquels la variabilité au cours de l’épisode est étudiée (les conditions de prélèvement sont décrites en détail dans le Tableau II.4 du chapitre II.). 1. 13H00 plus tard. 2. 07H15 plus tard. 3. M = Ions Majeurs (SO4=, NO3-, Cl-, NH4+ , Na+ , K+ , Ca++ , Mg++ ), T = Al, Fe et métaux en traces (Zn, Mn, Pb, Cu, Ni, Cd). Une première constatation générale concerne l’ordre de grandeur des variations de concentration au cours du temps. Dans les Figures IV.15a à f, les concentrations en ions, normalisées par rapport à leur concentration initiale, sont représentées pour les épisodes n°7 et n°9 à titre d’exemple. Dans la plupart des cas, les concentrations en fin d’épisode sont égales ou largement supérieures aux concentrations initiales. En général, les variations sont de l’ordre d’un facteur 2.5-5.0. Plus rarement, les concentrations en métaux alcalins et lourds peuvent varier d’un facteur 10 ou plus, comme l’a également constaté Hoffmann (1989). C’est le cas notamment du sodium, calcium, aluminium, cuivre et plomb dans l’épisode n°9, comme le montrent les Figures IV.15e & f. IV.33 L’augmentation la plus forte concerne le plomb (facteur 40) au cours de l’épisode n°8, qui atteint ainsi une concentration de 0.9 mg/l. Les concentrations en Al, Zn et Fe atteignent quant à elle et dépassent même 1 mg/l (maximum = 1.0 mg/l pour l’aluminium, 1.5 mg/l pour le zinc, et 2.0 mg/l pour le fer). Le second point important concerne les espèces dont les concentrations évoluent en parallèle. En effet, les espèces dont les concentrations sont contrôlées par les mêmes facteurs ou qui possèdent les mêmes sources présenteront des courbes d’allure similaire (Munger et al., 1983). Les tendances suivantes se dégagent: ‚ Il apparaît clairement que les sulfates, nitrates, ammonium et le plus souvent chlorures présentent des profils identiques (Figures IV.15a et d à titre d’exemple). Ceci s’observe pour les 5 épisodes et s’explique par la dominance de ces différents sels d’ammonium dans la fraction fine de l’aérosol soluble et leur capacité à jouer le rôle de noyau de nucléation (Ruprecht & Sigg, 1989). ‚ Il y a un lien entre la concentration en plomb et l’acidité car les allures des courbes de concentration normalisée se ressemblent fortement et diffèrent de tous les autres éléments analysés (Figures IV.15c et f). ‚ Pour les autres éléments, la situation n’est pas aussi claire et la similarité des profils entre certains éléments varie d’un épisode à l’autre. Par exemple, dans l’Episode n°7 (Figure IV.15a à c), toutes les espèces excepté H et Pb, évoluent de la même manière au cours des 6 premiers échantillons, avec un pic de concentration au 3ème échantillon. A partir du 7ème échantillon, on constate deux évolutions différentes selon les composés: les concentrations en NH4, NO3, SO4 , Cl, Cu, Ni, Fe et Cr restent plus ou moins constantes (Figure IV.15a), tandis que les concentrations des autres éléments (Na, K, Ca, Mg, Al, Zn, Cd, Mn) augmentent jusqu’à la fin du prélèvement (Figure IV.15b). Dans l’épisode n°9 (Figures IV.15d à f), les éléments présentent tous un pic de concentration au 2ème échantillon, mais dont l’amplitude varie fortement selon les éléments; et pour trois d’entre eux (K, Cd et Mn, non représentés à la Figure IV.15), ce pic est inexistant. De même, toutes les concentrations augmentent dans les 3 derniers échantillons, mais dans des proportions très variables. Enfin un palier se marque entre les échantillons 04 et 05 pour NO3, NH4, Na et Al, mais pas pour les autres éléments. L’allure similaire des profils de concentration normalisée des sulfates, nitrates, ammonium et parfois chlorures illustre le lien entre la nature des particules et le taux d’incorporation dans le brouillard. En effet, ces espèces sont associées à des composés solubles hygroscopiques formés par conversion gaz-particules appartenant à la fraction fine de l’aérosol, et leurs concentrations dans les brouillards sont par conséquent contrôlées par le même mécanisme, en l’occurrence la nucléation. Toutefois, d’autres processus physiques et chimiques tels que l’advection horizontale, le mélange vertical, le dépôt par sédimentation, les réactions chimiques jouent un rôle dans la composition du brouillard (Munger et al., 1990) et rendent ainsi l’interprétation des profils d’autant plus complexe. L’étude des variations de concentrations en fonction du Contenu en Eau Liquide va nous permettre de compléter nos investigations et d’apporter des informations supplémentaires au sujet des mécanismes qui entrent en jeu. Les graphiques a à h de la Figure IV.16, qui représentent à la fois les concentrations et le Contenu en Eau Liquide pour les épisodes n°7 et 9, montrent que pour la majorité des éléments étudiés, les concentrations évoluent de manière covariante et inversement proportionnelle au CEL. Ces graphiques, choisis à titre d’exemple, illustrent très bien les changements synchronisés de concentration, en parallèle avec CEL-1. Typiquement, l’augmentation du CEL provoque une diminution des IV.34 concentrations par dilution, tandis qu’en fin d’événement, la dissipation entraîne une augmentation prononcée des concentrations. Ces profils confirment, comme cela a déjà été suggéré par la Figure IV.10, le rôle important des mécanismes de condensation et d’évaporation dans les brouillards bruxellois, également mis en évidence par de nombreux auteurs (Jacob & Hoffmann, 1983; Munger et al., 1983, Fuzzi et al., 1984; Sigg et al., 1987; Johnson et al., 1987; Joos & Baltensperger, 1991). Cet effet de dilution/concentration, qui influence les concentrations ioniques, est dû à l’évolution microphysique du brouillard. Cependant, comme l’ont expliqué divers auteurs (Fuzzi et al., 1983; Fuzzi et al., 1984; Fuzzi, 1986; Fuzzi, 1988; Facchini et al., 1992), si le système “Brouillard” pouvait être considéré comme fermé (pas d’interaction avec les phases gazeuse et particulaire) et modifié uniquement par un transfert de vapeur d’eau, la relation Concentration ionique x CEL = constante serait respectée. Or, il n’en est rien, et les Figures IV.17a à d montrent que le produit concentration ionique x CEL, qui représente une concentration/m3 d’air (exprimée en néq./m3), peut varier en cours d’épisode. Les changements de concentrations sont donc en grande partie, mais pas complètement, expliqués par les variations de Contenu en Eau Liquide. Cependant, il faut noter que d’une part, les échantillons sont récoltés sur un temps long, comparé aux fluctuations rapides des caractéristiques microphysiques (CEL, distribution de taille des gouttes, nombre de gouttes). En effet, il faut en général une trentaine de minutes pour récolter un volume suffisant pour les analyses (~ 20ml). D’autre part, l’évolution de la taille des gouttes en cours de prélèvement est un autre facteur à prendre en considération (Fuzzi et al., 1984). Ce facteur est d’autant plus crucial pendant la formation et la dissipation, lorsque les petites gouttes peuvent constituer une fraction majeure du spectre, et que des changements brutaux de CEL peuvent se produire. En conséquence, seule une relation générale et d’ordre qualitatif peut être envisagée entre le CEL et la composition ionique. L’observation conjointe des concentrations et du CEL fait apparaître trois tendances dans les brouillards bruxellois, mettant en évidence l’existence de divers mécanismes influant sur l’évolution des concentrations: (1) Une première tendance est que les concentrations ioniques augmentent beaucoup plus que ne diminue le CEL, et en conséquence, le produit des 2, qui représente la concentration par m3 d’air, augmente. Ceci est illustré par plusieurs exemples au sein des épisodes n°7, 9 et 10: ‚ Les concentrations ioniques en Na, K, Ca, Mg, Al, Zn, Mn et Cr entre les échantillons 98 à 102 de l’épisode n°7 (les 3 derniers avant l’interruption de 13h00) augmentent d’un facteur 1.8 à 3.4 alors que le CEL ne diminue que d’un facteur 1.4 (Figures IV.16b à 16d, 17a & 17b). Les autres concentrations sont quasi constantes (NO3, Cl, H, Fe, Cu, Ni) ou augmentent dans la même proportion que la diminution du CEL (SO4, NH4, Pb, Cd). IV.35 ‚ Les concentrations ioniques en NO3, Na, Mg, Fe, Cu, Ni entre les échantillons 01 et 02 de l’épisode n°9 augmentent de 2.1 à 5.6 fois alors que le CEL diminue d’un facteur 1.2 (Figures IV.16e à h, 17c & 17d). ‚ Les concentrations ioniques en Ca, Al, Pb entre les échantillons 03 et 04 de l’épisode n°9 augmentent d’un facteur 4.0 à 7.8 et le CEL diminue d’un facteur 2.6 (Figures IV.16f à h, 17c & 17d). ‚ La concentration ionique en Na dans l’échantillon 06 de l’épisode n°9 est 8.1 fois plus importante que dans l’échantillon 05, alors que le CEL n’est que 2.7 fois plus petit (Figures IV.16f &17c). Ces exemples montrent qu’au phénomène principal de dilution/concentration se superpose un processus d’incorporation de particules de l’aérosol et de gaz au cours de l’épisode (en plus de la nucléation qui sert à initier les gouttes), accompagné de réactions en phase aqueuse (réactions d’oxydation et acide-base), processus qui d’après Fuzzi (Fuzzi, 1983; Fuzzi et al., 1983) est d’autant plus prononcé que l’environnement est pollué. Ces interactions entre la phase aqueuse et les phases gazeuse et particulaire sont régies par de nombreux facteurs tels que la température, le pH, l’activité photochimique (Jacob et al., 1986). Pour le plomb, il semble que la solubilité soit liée au pH, indépendamment du CEL, car, quel que soit le moment (nuit, jour) et le lieu de prélèvement (influence du trafic ou non), les concentrations en plomb et en H+ augmentent au cours de temps, et ce pour l’ensemble des épisodes étudiés. Aucune explication n’a cependant été trouvée à ce phénomène. (2) Une seconde situation observée est celle où le Contenu en Eau Liquide est plus ou moins constant et les concentrations ioniques diminuent, comme le montre la Figure IV.17e (entre les échantillons 26 et 27). La diminution des concentrations suggère qu’il se produit un dépôt des gouttes de brouillard par sédimentation gravitationnelle (Collett et al., 1999). Si le taux de sédimentation compense le taux de condensation, il est possible que les concentrations diminuent à cause de la croissance des gouttes (dilution), mais sans changement notable du CEL (Munger et al., 1983). L’advection d’un brouillard plus dilué peut également expliquer la situation observée (Munger et al., 1983). (3) La troisième situation est celle où l’on observe un pic ponctuel de concentration, comme l’illustre la Figure IV.17f, où une augmentation importante des concentrations en Cl, Ca, Al et Zn se produit en début d’épisode. Ceci peut s’expliquer par le transport d’une masse d’air plus polluée (Johnson et al., 1987; Joos & Baltensperger, 1992). D’autres augmentations importantes de concentrations, qui sont conjointes avec une augmentation de CEL (et non avec une diminution de CEL), s’observent également, comme par exemple le Zn, Fe, Al, Pb, Cu, Ni entre les échantillons 84 à 86 de l’épisode n°7, le Pb entre les échantillons 88 à 100 du même épisode n°7, et de nombreux éléments (Zn, Al, Pb, Cu, Ni, ...) entre les échantillons 104 et 106 de cet épisode n°7 (Figures IV.16, 18a & 18b). Ces augmentations peuvent s’expliquer de la même manière. L’étude des variations de composition du brouillard en cours d’épisode, grâce à la collecte d’échantillons successifs, a montré que la composition des brouillards est très variable au cours du temps. Les mécanismes qui contrôlent ces variations de composition ont été investigués. En résumé, une grande part de la variabilité temporelle s’explique par les changements de Contenu en Eau Liquide (CEL), en accord avec de nombreux auteurs, de telle sorte qu’on peut considérer la condensation et l’évaporation comme le processus conducteur (Fuzzi et al., 1984). L’influence des aérosols sur la composition du brouillard a été montrée. D’une part, l’évolution identique des concentrations en sulfates, nitrates, ammonium et parfois chlorures révèle le rôle des sels d’ammonium en tant que noyaux IV.36 de condensation des gouttes de brouillard. D’autre part, l’augmentation du produit concentration*CEL de certaines espèces ioniques démontre les processus d’incorporation des particules et des gaz suivis de réactions chimiques en cours d’épisode. D’autres mécanismes qui contrôlent les variations de composition du brouillard sont la sédimentation et le dépôt des gouttes, et l’influence de sources locales via le transport des masse d’air (phénomène de transport). Les différents mécanismes qui se superposent rendent l’étude du brouillard hautement complexe. De plus, ces différents mécanismes agissent différemment selon les espèces chimiques, et finalement, différentes espèces peuvent être incorporées avec différentes efficiences (Noone et al., 1992). En effet, malgré les restrictions énoncées concernant la détermination du CEL, il est clair que des différences entre espèces chimiques sont apparues dans les brouillards bruxellois, différences qui sont notamment liées à la nature des particules (composition chimique, taille, hygroscopicité, ...). Enfin, il apparaît que la taille des gouttes, son évolution en cours de prélèvement, la connaissance exacte du spectre échantillonné avec un collecteur donné, et la composition des phases gazeuse et particulaire avant et pendant l’épisode de brouillard sont des paramètres importants dont il faut se préoccuper à l’avenir pour une étude quantitative des mécanismes en rapport avec les variations de composition ionique au cours du temps. IV.37 Figure IV.15: Concentrations normalisées par rapport à la concentration initiale (Ci/Ct0) dans l’épisode de brouillard n°7 (graphiques a à c). IV.38 Figure IV.15 (suite): Concentrations normalisées par rapport à la concentration initiale (Ci/Ct0) dans l’épisode de brouillard n°9 (graphiques d à f). IV.39 Figure IV.16: Evolution des concentrations ioniques en éléments majeurs (méq./l) et en traces (µmol./l), et de l’inverse du CEL (m3/g) au cours de l’épisode de brouillard n°7 (graphiques a à d). IV.40 Figure IV.16 (suite): Evolution des concentrations ioniques en éléments majeurs (méq./l) et en traces (µmol./l), et de l’inverse du CEL (m3/g) au cours de l’épisodes de brouillard n°9 (graphiques e à h). IV.41 Figure IV.17: Evolution des concentrations en éléments majeurs (en méq./l ou en néq./m3) et en traces (en µmol./l et en néq./m3 ) dans les épisodes de brouillards n°7, n°9 et n°10. Les concentrations par m3 d’air sont obtenues en multipliant les concentrations (en équivalents/l) par le CEL (en l/m3) (graphiques a à f). IV.42 3.6 Identification des sources d’éléments 3.6.1 Elimination des observations atypiques L’analyse factorielle des brouillards bruxellois, qui a été effectuée avec le logiciel SAS, permet de dégager 2 types d’informations: ‚ l’étude des individus (grâce aux valeurs des facteurs ou “factor score” calculés dans l’analyse) permet de caractériser plus nettement certaines observations et éventuellement d’identifier des observations atypiques; ‚ l’étude des variables permet d’identifier les facteurs communs à toutes les observations. Lors de la première analyse, dans laquelle les variables sont les ions majeurs (c’est-à-dire sans les métaux), l’étude des individus a fait apparaître 4 observations atypiques, comme le montre la Figure IV.18. Le Tableau IV.13 reprend la nature et la cause probable de l’anomalie pour chacune de ces 4 observations. Ceci confirme parfaitement ce qui avait déjà été observé dans le paragraphe consacré aux études de cas. Ces 4 observations ont été éliminées du set de données pour étudier les affinités entre éléments et leurs origines (corrélations, ...) dans la suite de ce chapitre. Echant. BCA91-89D, BCA91-91D BWP92-67 BWH92-25 Paramètre(s) anormal(aux) Ca & Mg K CEL, pH Cause de l’anomalie Lieu de prélèvement (rural) Saison (printemps) Densité et volume très faibles Tableau IV.13:Caractérisation des échantillons de brouillards atypiques sur base des valeurs des facteurs (“factor score”). Figure IV.18: Représentation des observations dans le plan des 2 premières composantes principales suite à la première analyse factorielle (51 observations, 9 variables). IV.43 3.6.2 Les sels d’ammonium Le Tableau IV.14 présente l’ensemble des coefficients de corrélation entre éléments. Différents rapports de concentration (en équivalents) impliquant les ions ammonium, sulfates et nitrates ont également été calculés et sont présentés dans le Tableau IV.15. NH4/SO4 (NH4)2SO4 NH4HSO4 (NH4)3H(SO4)2 (NH4)2SO4.2NH4NO3 (NH4)2SO4.3NH4NO3 NH4NO3 Brouillard bruxellois1 Aérosol fin bruxellois Brouillards urbains 2. Faubourgs Zürich, Suisse 3. Côte Californienne, USA 4. Bassin de Los Angeles, USA 5. Faubourgs Los Angeles,USA 6. Vallée du Po, Italie 7. Faubourgs Zürich, Suisse 8. Albany (suburbain), N-York NH4/NO3 1 0.5 0.75 2 2.5 2 1.67 1 1.66 ± 0.05 2.90 ± 0.35 1.75 ± 0.20 2.21 ± 0.16 1.8 1.9 2.21 1.35 SO4/NO3 H/SO4 1 0.66 0 0.5 0.25 0 0 1.84 ± 0.08# 1.14 ± 0.16# 0.05 ± 0.06 0.025 ± 0.005 1.0 1.9 0.2 - 0.5 1.0 0.91 (0.3 à 3.0) 0.87 2.2 ± 1.5 Tableau IV.15:Rapports de concentrations en équivalents dans les principaux sels d'ammonium, dans les brouillards bruxellois, dans l’aérosol fin bruxellois et dans d’autres brouillards urbains. 1. Pentes des droites de régression linéaire, sauf H/SO4: Moyenne arythmétique. 2. Sigg et al. (1987) 3. Jacob et al. (1985) 4. Jacob et al. (1985); Munger et al. (1983). 5. Munger et al. (1983) 6. Fuzzi et al. (1988). 7. Joos & Baltensperger, (1991). 8. Fuzzi et al., (1984). # Après élimination de quelques données (2 pour les aérosols, 4 pour les brouillards). IV.44 H SO4 NO3 Cl NH4 Na K Ca Mg Al Fe Pb Zn Cu Ni Cd Mn H (n = 47) 1 SO4 (n = 47) 0.36 1 NO3 (n = 47) 0.39 0.67 1 Cl (n = 47) 0.21 0.62 0.57 1 NH4 (n = 47) 0.24 0.93 0.79 0.75 1 Na (n = 47) -0.00 0.40 0.40 0.83 0.55 1 K (n = 47) 0.44 0.86 0.56 0.55 0.74 0.40 1 Ca (n = 47) 0.25 0.65 0.43 0.69 0.58 0.59 0.66 1 Mg (n = 47) 0.11 0.53 0.39 0.83 0.60 0.92 0.56 0.76 1 Al (n = 33) 0.19 0.53 0.44 0.87 0.57 0.76 0.57 0.93 0.78 1 Fe (n = 33) 0.25 0.42 0.47 0.38 0.39 0.34 0.31 0.66 0.33 0.67 1 Pb (n = 33) 0.67 0.56 0.52 0.64 0.56 0.39 0.54 0.59 0.39 0.69 0.59 1 Zn (n = 33) 0.24 0.56 0.54 0.52 0.56 0.47 0.57 0.43 0.49 0.50 0.42 0.62 1 Cu (n = 33) 0.25 0.58 0.52 0.73 0.60 0.59 0.51 0.83 0.61 0.92 0.83 0.74 0.48 1 Ni (n = 33) 0.20 0.46 0.36 0.09 0.37 0.07 0.33 0.25 0.11 0.29 0.55 0.40 0.30 0.55 1 Cd (n = 33) 0.16 0.71 0.61 0.91 0.75 0.85 0.79 0.72 0.84 0.79 0.41 0.63 0.70 0.68 0.12 1 Mn (n = 33) 0.12 0.36 0.24 0.74 0.39 0.73 0.52 0.70 0.82 0.73 0.34 0.56 0.56 0.58 0.07 0.74 Na K Ca Al Fe Pb Zn H SO4 NO3 Cl NH4 Mg Cu Ni Cd 1 Mn Tableau IV.14:Matrice de corrélation entre éléments dans les brouillards bruxellois. Les coefficients de corrélation R sont significatifs à 99% s’ils sont supérieurs à 0.4421 et à 0.3721, respectivement pour n = 47 et n = 33. En gras et en grisé: voir commentaires dans le texte. IV.45 De ces résultats, il ressort que: ‚ Plusieurs corrélations impliquant les ions ammonium, les sulfates, les nitrates et les chlorures sont fortes (grisé clair dans le Tableau IV.14); ‚ En écartant les 4 observations atypiques, les rapports de concentration NH4/SO4 sont remarquablement constants au sein des échantillons individuels, comme le montre la Figure IV.19; ‚ La pente de la droite correspondante vaut 1.66 ± 0.05, ce qui est très proche de la valeur obtenue dans l’aérosol fin, comme le montre le Tableau IV.15; ‚ De même, la régression linéaire des ions ammonium en fonction des nitrates fournit une pente de 2.90 ± 0.35, qui est proche de celle obtenue dans l’aérosol fin (Tableau IV.15). On observe par ailleurs que les 2 corrélations (SO4nm) / (NH4 +H) et (SO4 nm+NO3 +Clnm) / (NH4 +H) des Figures IV.20 et IV.21 sont excellentes et la pente de la droite de la Figure IV.21 est très proche de 1 (= 1.01). Figure IV.19: Corrélation entre les ions ammonium et sulfates dans les brouillards bruxellois, à l’exception des 4 observations atypiques. Echantillons entourés: voir commentaire dans le texte. Les pentes correspondant à divers sels d’ammonium sont représentées. IV.46 Figure IV.20: Corrélation entre les concentrations en sulfates non marins et la somme des concentrations NH4+ +H+ dans les brouillards bruxellois. Figure IV.21: Corrélation entre la somme Sulfates non marins + Chlorures non marins + Nitrates et la somme NH4+ +H+ dans les brouillards bruxellois. Echantillons 89, 91 et 67: voir commentaire aux paragraphes 3.5.3.a & c. IV.47 L’existence de ces différentes corrélations et le fait que l’ensemble de ces résultats ressemble fortement aux données de l’aérosol fin indiquent que les ions ammonium, nitrates et sulfates sont en majorité issus de l’incorporation des sels d’ammonium de l’aérosol préexistant, et du (NH4)2SO4.2NH4NO3 en particulier. L’importance du phénomène de nucléation des aérosols ammoniaqués au sein des brouillards bruxellois et le rôle des sels d’ammonium en tant que noyaux de condensation des gouttelettes de brouillard (CCN) sont ainsi à nouveau démontrés par ces résultats. Plusieurs auteurs observent les mêmes tendances en ce qui concerne les rapports de concentration et les corrélations, et aboutissent aux mêmes conclusions (Waldman et al., 1982; Johnson et al., 1987, et références du Tableau IV.15). En ce qui concerne la régression SO4/NO3, 4 échantillons (en plus des 4 observations atypiques) ont été écartés, en raison de leur concentration élevée en sulfate. Il s'agit des échantillons BWH92-9, BWH92-11, BUH92-37+38, BWA92-119, dont la concentration en NH4+ est également importante. De plus, le rapport d'équivalent NH4/SO4 de ces échantillons est plus proche de 1 que de 2 (Echantillons entourés dans la Figure IV.19), bien que l'équilibre entre la somme des concentrations NH4++H+ et la somme SO4= nm+NO3- +Cl- nm soit respecté (Figure IV.21). Ceci correspond à une situation où du SO2 gazeux a pu être absorbé puis oxydé en phase aqueuse, cette réaction étant favorisée par l'absorption de NH3 gazeux (car la solubilité du SO2 augmente avec le pH; Ruprecht & Sigg, 1989). La réaction de dissolution du SO2 gazeux, qui est en quelque sorte "conduite" par l'absorption du NH3 gazeux, pourrait donc expliquer à la fois 1) la concentration élevée en sulfate, 2) le déséquilibre des nitrates par rapport aux sulfates, et 3) la valeur du rapport NH4/ SO4. On peut encore noter que les rapports de concentration diffèrent selon les situations géographiques (Tableau IV.15). Par exemple, le rapport SO4/NO3 est inférieur à 1 dans le Bassin de Los Angeles, tandis qu'il est largement supérieur à 1 au site côtier de Long Beach Harbor. Les auteurs attribuent ces tendances respectivement aux fortes émissions de NOx par le trafic routier (2.5 fois plus importantes que les émissions de SO2) et à la combustion de mazout lourd par les bateaux. Ce même rapport présente des valeurs très dispersées dans les brouillards de la vallée du Po (il varie entre 1:3 et 3:1) mais la concentration en nitrates est supérieure à la concentration en sulfates dans la plupart des échantillons, et est attribuée à l'absorption de HNO3 gazeux (Fuzzi et al., 1988). Les brouillards bruxellois ne sont identiques à aucun autre, mais présentent le plus de similitudes avec ceux des faubourgs de Zürich. IV.48 3.6.3 L’influence marine et l’absorption d’HCl a) Influence marine Le Tableau IV.14 montre que les corrélations entre espèces d'origine typiquement marine Na, Mg et Cl sont très bonnes (grisé foncé dans le Tableau IV.14). D’autre part, la Figure IV.22 et le Tableau IV.16 (partie supérieure) montrent que les pentes des droites de régression linéaire et les rapports molaires moyens sont similaires aux valeurs dans l'eau de mer. Les rapports Na/Cl et Mg/Cl dénotent un excès de chlorures par rapport à l’eau de mer dont l’origine est étudiée au paragraphe suivant. Le calcul de la fraction marine des chlorures, du magnésium et des sulfates (à partir des rapports Cl/Na, Mg/Na, SO4/Na dans l'eau de mer et des concentrations en sodium, chlorures, magnésium et sulfates dans les brouillards) permet de mettre en évidence que le magnésium est en majorité marin, que les chlorures présentent une part non marine importante, et que les sulfates sont essentiellement non marins dans les brouillards bruxellois (Tableau IV.16 partie inférieure). La contribution marine est, comme on peut s'y attendre, fortement variable d'un épisode à l'autre étant donné la variabilité de la direction du vent (voir aussi précédemment). D’après ces pourcentages, un épisode particulier se démarque par l'importance de son influence marine. Il s'agit de l’Episode 8 comprenant les échantillons BVA92-110 à 119. Tant l'importance des concentrations en Na et Mg que la similarité des rapports molaires avec ceux de l'eau de mer (Figure IV.22 et Tableau IV.16) attestent que ce brouillard s'est formé à partir d'air marin. Figure IV.22: Exemple de corrélation entre espèces d'origine marine dans les brouillards: Na en fonction de Mg. Echantillons annotés: voir commentaire dans le texte. IV.49 Régression linéaire Pente R n Rapport d’équivalents Moy. Std Epis. 8 Na/Cl 0.25 0.83 47 0.23 0.13 0.41 0.88 Na/Mg 4.39 0.92 47 3.36 1.78 4.46 4.41 Mg/Cl 0.05 0.83 47 0.08 0.05 0.09 0.20 Moy. Std. Epis. 8 %Clm 27 17 46 %Mgm 63 28 97 %SO4m 1 1.1 Eau de mer 3.5 Tableau IV.16:Influence marine dans les brouillards bruxellois. Partie supérieure: Rapports de concentration entre espèces marines, et comparaison avec l'eau de mer. Partie inférieure: Pourcentages des contributions marines (sur base des concentrations en Na et des rapports de concentration dans l’eau de mer). b) Absorption d’HCl Les rapports molaires et les pentes des régressions linéaires faisant intervenir Cl (Tableau IV.16), bien que proches des valeurs dans l'eau de mer, indiquent un excès de chlorures par rapport à l’eau de mer dans les brouillards bruxellois. D’autre part, le pourcentage de chlorures non marins, calculé par simple différence par rapport au pourcentage de chlorures marins, vaut en moyenne 73%. Il peut aller jusque plus de 90% dans certains cas, comme le montre le Tableau IV.17. A nouveau, l’épisode 8 est particulier, car la concentration totale en chlorures est telle que même après soustraction de l’apport marin, la concentration en chlorures est encore relativement élevée (Tableau IV.17). L'excès de chlorures est dû à des sources anthropiques, dont la plus connue est l'incinération des déchets ménagers et le chlore provenant de cette source se trouve sous forme d’HCl (voir aussi chapitre III). Certains auteurs proposent comme autre source possible le trafic automobile, et dans ce cas le chlore est lié à des particules à base de Br et de Pb (Munger et al., 1983; Fuzzi et al., 1984; Sigg et al., 1987; Johnson et al., 1987; Millet et al., 1993). Nous avons observé une corrélation significative entre les chlorures non marins et le plomb (R=0.71). Cependant, cette corrélation, ainsi d’ailleurs que la plupart des autres corrélations impliquant les chlorures non marins (Al, Mn, Cu, Ca, Mg) sont fortement conditionnées par l’échantillon BVA92-116. D’autre part, une correspondance entre la concentration en chlorures non marins et la densité du trafic aux heures de pointe n’a pu être établie. IV.50 En ce qui concerne l’hypothèse “Incinération des déchets”, il existe une corrélation entre les chlorures non marins et le zinc, qui est considéré comme un traceur de cette source, ainsi qu’entre les chlorures non marins et le cadmium, également émis par l’incinération des déchets (Figure IV.23). Bien que les coefficients de corrélation ne soient pas extrêmement bons, les concentrations les plus élevées en chlorures non marins correspondent en général à des concentrations en zinc et en cadmium élevées. Il est intéressant de noter que le rapport de concentration Zn total/Cd total dans les brouillards bruxellois est très proche de la valeur citée par Johnson et al. (1987) pour les brouillards des faubourgs de Zürich (Suisse), ces 2 valeurs étant similaires au rapport mesuré dans les gaz de cheminées d’incinération des déchets (Brunner & Zobrist, 1983). En effet, ce rapport -qui a été obtenu à partir de la pente de la droite de régression du Zn en fonction du Cd et des % moyens des fractions dissoutes par rapport au Total donnés dans le Tableau IV.3- est de l’ordre de 100 dans les brouillards bruxellois; il vaut 90 à Dübendorf et il est de 91 dans les fumées d’émissions d’incinérateurs. L’hypothèse de l’existence de chlorures sous forme d’HCl est encore étayée par le fait que d'une part les concentrations les plus élevées en chlorures non marins correspondent aux pH les plus acides (Tableau IV.17), et que d’autre part le pourcentage d'H+ non neutralisés par NH4+ est en moyenne plus élevé dans les brouillards que dans l'aérosol (3% contre 1.5%). Episode Echant. 3 BUH92-27à29 BUH92-31à33 BUH92-37+38 BUH92-54 BVA92-110 BVA92-112 BVA92-114 BVA92-116 BVA92-119 4 8 Tableau IV.17: Cl tot méq./l 1.08 0.40 1.82 0.32 1.60 0.75 0.76 3.95 1.38 Cl nm méq./l % 1.02 94.4 0.37 90.6 1.61 88.5 0.29 93.4 0.56 35.0 0.25 33.7 0.43 57.2 2.88 73.0 0.97 70.4 pH 3.06 4.29 4.16 4.92 5.51 5.46 4.96 3.82 4.09 Identification des chlorures non marins dans les brouillards bruxellois et relation avec l’acidité. IV.51 Figure IV.23: Cadmium et Zinc en fonction des chlorures non marins dans les brouillards bruxellois, à l’exception de l’échantillon BVA92-116 (n = 32; RCd = 0.67; RZn = 0.47). 3.6.4 Les métaux Outre la mise en évidence des sels d’ammonium de l’aérosol et de l’apport marin, la matrice de corrélation (Tableau IV.14) amène également quelques commentaires au sujet des métaux. La première constatation est que de nombreuses corrélations sont significatives. Cependant, nous avons observé graphiquement que l’échantillon BVA92-116 conditionne de nombreuses corrélations à cause des valeurs extrêmes de ses concentrations en de nombreux éléments. D’autre part, il faut garder à l’esprit que le fait que des éléments soient fortement corrélés signifie soit qu’ils sont présents sur le même aérosol, soit qu’ils sont incorporés au même taux (Lim et al., 1991). Enfin, ces corrélations reflètent la phase dissoute, ce qui limite les investigations au sujet de la fraction terrigène, qui est majoritairement insoluble. Parmi les corrélations les plus élevées (R > 0.70), si l’on excepte celles qui sont trop fortement induites par l’échantillon BVA92-116, il en reste un nombre restreint (montrées en gras dans le Tableau IV.14) permettant de grouper les éléments comme suit: ‚ K - NH4 - SO4 - Cl - NO3: Signalons que les corrélations du potassium avec les sulfates et chlorures NON marins sont nettement plus élevées qu’avec les sulfates et chlorures marins. Les mêmes corrélations entre le potassium et des ions qui sont issus de précurseurs gazeux (NH3, SO2, NOx) ont été observées dans la fraction fine de l’aérosol soluble. Ces résultats avaient été interprétés en terme de particules formées secondairement à partir de potassium d’origine anthropique, et plus particulièrement originaire de l’incinérateur de déchets ménagers. Différents sulfates et nitrates contenant des cations alcalins tels que K et Ca (voir aussi Ca-SO4 ci-dessous) ont également été mis en évidence dans l’aérosol grossier. L’incorporation de ces différents types de particules dans les brouillards peut donc être à l’origine des corrélations observées. IV.52 ‚ K - Cd - Zn: L’association entre ces 3 éléments suggère à nouveau l’influence de l’incinérateur de déchets ménagers, comme cela a été évoqué ci-dessus ainsi que dans le chapitre sur les aérosols. ‚ Ca - SO4: Les différents résultats sur l’aérosol (analyse individuelle des particules en microscopie électronique, composition chimique, distribution granulométrique, corrélations, facteurs d’enrichissement, ...) ont mis en évidence l’existence de gypse dans l’atmosphère bruxelloise, qui provient de la dégradation des monuments et de l’industrie du bâtiment. Cette corrélation suggère que, indépendamment des 2 cas particuliers de brouillards très riches en calcium évoqués précédemment (BCA91-89D et 91D), les brouillards bruxellois sont influencés par cette source de gypse. ‚ K - Ca - Al - Fe - Mg - Mn: Signalons que la corrélation Ca-Mg devient très bonne lorsque les échantillons marins (BVA92-110 à 119) sont retirés. En effet, le coefficient de corrélation de la régression linéaire passe de 0.76 à 0.91. Bien qu’il s’agisse de la phase dissoute, ces associations sont typiques de la fraction terrigène. ‚ Cu - Ni - Al - Fe - Ca: Le cuivre et le nickel possèdent des sources multiples, dont les plus connues sont la combustion du mazout lourd, le trafic et le sol (Fuzzi et al., 1984 et nombreuses références dans le Tableau III.7). Dans l’aérosol total (soluble + insoluble), l’important enrichissement de ces éléments par rapport au sol nous avait amenés à considérer leur origine comme purement anthropique. Les corrélations observées dans le cas présent entre métaux d’origine à la fois terrigène (Al, Fe, Ca) et anthropique (Ni, Cu) peuvent signifier que ces métaux sont présents sur les mêmes particules de l’aérosol. En effet, comme cela a déjà été évoqué dans le chapitre Aérosols, il est possible que les nombreuses petites particules issues de processus de combustion constituent une source commune d’éléments anthropiques et terrigènes, car les éléments tels que Cu, Cd, Zn se déposent préférentiellement sur les petites particules pendant la combustion (Lim et al., 1991). D’autre part, une solubilité élevée a été suggérée pour ces métaux d’origine anthropique, contrairement aux métaux d’origine terrigène (voir Tableau IV.2; Lim et al., 1991). Ces corrélations pourraient donc bien être le reflet d’une fraction fine d’origine anthropique, hautement soluble et donc facilement incorporée dans le brouillard. On peut encore noter que le calcium et le potassium sont corrélés à de nombreux autres éléments, et se trouvent ainsi associés à plusieurs groupes, ce qui une fois de plus souligne la multiplicité des sources de ces 2 éléments. IV.53 3.6.5 L’analyse factorielle: étude des variables Remarques préliminaires: a) Les analyses factorielles ont été effectuées à l’aide du logiciel SAS, à partir des échantillons bruts, c’est-à-dire non groupés en épisode. Ceci présente le désavantage que les observations ne sont pas indépendantes entre elles, mais le fait de les regrouper aurait entraîné un nombre d’observation nettement plus faible. b) Le paramètre de Kayser-Meyer-Olkin, qui vaut respectivement 0.64 et 0.74 pour l’analyse factorielle sans et avec les espèces métalliques, est suffisamment élevé dans les 2 cas pour accepter les résultats de l’analyse. Après élimination des 4 observations atypiques citées plus haut, l’analyse a été répétée. Les résultats de cette seconde analyse, dans laquelle le nombre de facteurs a été fixé à 3 (d’après les valeurs propres), figurent dans le Tableau IV.18. Le premier facteur est représenté par Mg, Na, Cl ainsi que Ca. Ceci correspond à des particules grossières d’origine primaire, essentiellement marine et terrigène. Le fait que ces 4 éléments se regroupent au sein d’un facteur s’explique par la similitude de la taille et du processus de formation des particules associées à ces éléments, et suggère que ces particules sont incorporées de la même manière dans les brouillards. Le second facteur, qui regroupe les ions ammonium, sulfates et nitrates, représente principalement des fines particules issues de précurseurs gazeux, formées par des processus de conversion gaz-particules. Le potassium est également associé à ce facteur, mais pas de manière aussi forte (Figure IV.24). Cette association correspond au groupe de corrélation K - NH4 - SO4 - Cl - NO3 décrit dans le paragraphe précédent et peut à nouveau être mise en parallèle avec la composition de l’aérosol. Le troisième facteur est uniquement associé aux ions H+, exprimant l’acidité. Ces 3 facteurs expliquent 86.1% de la variance totale. Mg Na Cl Ca NH4 SO4 NO3 K H Val. propre %Variance 1 0.94 0.92 0.80 0.72 0.39 0.31 0.19 0.38 0.00 3.32 36.9 2 0.26 0.20 0.46 0.37 0.90 0.88 0.82 0.69 0.22 3.23 35.9 3 0.06 -0.11 0.06 0.29 0.01 0.21 0.16 0.36 0.94 1.19 13.3 Commun. 0.96 0.91 0.85 0.74 0.96 0.91 0.73 0.75 0.94 Tableau IV.18:Brouillards: Résultats de l'analyse factorielle pour 47 observations et 9 variables (saturations après rotation orthogonale Varimax, valeurs propres, % de la variance expliquée et communautés). IV.54 Figure IV.24: Représentation des variables (ions majeurs) dans le plan des 2 premières composantes principales suite à la seconde analyse factorielle. Afin d’obtenir une information complémentaire sur les éléments dont les communautés sont les plus faibles (Ca, NO3, K), une troisième analyse a été effectuée en ajoutant un quatrième facteur. Ces résultats sont présentés dans le Tableau IV.19. Les 4 facteurs expliquent à présent 92.7% de la variance totale, et les communautés (proportion de la variance expliquée par l’ensemble des facteurs pour une variable donnée) de chaque variable sont plus élevées que dans le cas précédent. Par rapport à l’analyse précédente, les facteurs 1 et 4 sont quasi identiques, tandis que le facteur 2 se scinde en 2, l’un caractérisé par une association NO3-NH4-SO4 (facteur 3 dans le Tableau IV.19) et l’autre par K-SO4-Ca-NH4 (facteur 2 dans le Tableau IV.19). Le facteur 2 est fortement conditionné par 4 échantillons dont il a déjà été question dans le paragraphe consacré aux sels d’ammonium. Il s’agit des échantillons BWP92-9, BWH92-11, BUH92-37+38, et BWA92-119, pour lesquels une absorption suivie de dissolution de SO2 et de NH3 gazeux a été mise en évidence. L’échantillon BUcH93-38 conditionne quant à lui fortement le facteur 3, alors que les autres échantillons forment un nuage de points. La Figure IV.25, qui présente les observations dans le plan des facteurs 2 et 3, exprime ces tendances. D’autre part, les variables ne sont pas bien assignées aux facteurs malgré la rotation Varimax, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir des saturations proches de 0 ou de ± 1, on a des valeurs intermédiaires. La Figure IV.26 illustre bien cette tendance et montre que les variables se distribuent sur un arc de cercle et que SO4 et NH4 sont fortement partagés par les 2 facteurs. Dans ces conditions, l’interprétation des facteurs est très difficile. La scission entre les 2 facteurs peut illustrer une différence granulométrique entre 2 types d’aérosols différents, qui va de pair avec un taux d’incorporation différent. Cette scission pourrait également opposer une pollution “globale”, qui serait représentée par le facteur 3 (NO3-NH4-SO4 ) à une pollution plus ponctuelle (facteur 2 = K-SO4-Ca-NH4). Enfin, le facteur 3 pourrait illustrer le processus d’incorporation des particules par nucléation, tandis que le facteur 2 impliquerait les 3 phases IV.55 solide, liquide et gazeuse, et représenterait un processus d’absorption suivie de dissolution d’espèces gazeuses (SO2, NH3) sur une goutte formée d’un solide (contenant K et/ou Ca) entouré d’un film aqueux. Au vu de la diversité des particules rencontrées dans l’atmosphère bruxelloise, longuement débattue et mise en évidence dans le chapitre III, mais également en raison de la complexité de la chimie aqueuse, nous ne pouvons objectivement accréditer aucune de ces hypothèses. Figure IV.25: Représentation des observations dans le plan des deuxième et troisième composantes principales suite à la troisième analyse factorielle. Mg Na Cl Ca NH4 SO4 NO3 K H Val. propre %Variance 1 0.91 0.94 0.80 0.62 0.35 0.21 0.22 0.26 0.00 3.01 33.5 2 0.34 0.09 0.26 0.65 0.54 0.77 0.20 0.83 0.18 2.25 24.9 3 0.13 0.23 0.42 0.05 0.75 0.56 0.87 0.30 0.17 1.99 22.1 4 0.03 -0.07 0.09 0.17 0.00 0.11 0.25 0.22 0.96 1.09 12.1 Commun. 0.96 0.95 0.89 0.84 0.97 0.96 0.91 0.89 0.99 Tableau IV.19:Résultats de l'analyse factorielle pour 47 observations et 9 variables (saturations après rotation orthogonale Varimax, valeurs propres, % de la variance expliquée et communautés). IV.56 Figure IV.26: Représentation des variables (ions majeurs) dans le plan des deuxième et troisième composantes principales suite à la troisième analyse factorielle. La quatrième analyse, qui prend en compte les ions majeurs et les métaux, fait ressortir 4 facteurs, qui expliquent 86.9% de la variance totale (Tableau IV.20). Le premier facteur regroupe un ensemble de variables: Mg, Na, Cl, Mn, Al, Ca et Cd. Le facteur 2 est le même que dans la seconde analyse: NH4, NO3, SO4 , K. Une nouvelle association apparaît dans le troisième facteur: Fe-Ni-Cu. Enfin, dans le quatrième facteur, les H+ sont associés au plomb. Il faut noter que pour certains éléments, en particulier le zinc, ainsi que le potassium et le nickel, les communautés sont faibles, ce qui signifie que les facteurs n’expliquent pas complètement les valeurs observées. De plus, le zinc et le potassium sont associés quasi autant au facteur 1 qu’au facteur 2, et même au facteur 4 pour le zinc, mais ne sont fortement associés à aucun facteur. Ceci peut être dû au fait que le nombre de sources possibles est grand par rapport au nombre de facteurs choisis. Par contre, pour de nombreuses espèces chimiques, les communautés sont supérieures à 0.90. Une analyse graphique va nous aider dans l’interprétation des facteurs. Les Figures IV.27 et IV.28 expriment les variables en fonction des facteurs. La Figure IV.27 montre que le facteur 1 regroupe les influences marine et terrigène, représentées respectivement par Mg-Na-Cl et Mn-Ca-Al. D’une part, cela confirme les résultats de la seconde analyse factorielle (Figure IV.24), et d’autre part, cela permet d’associer Al et Mn en plus du calcium à la composante terrigène. On peut noter la proximité du cadmium et des chlorures, qui rappelle la corrélation entre les chlorures non marins et le cadmium attribuée à l’incinération des déchets ménagers. La Figure IV.28 suscite les commentaires suivants: IV.57 - Le facteur 3, qui regroupe Fe, Cu et Ni, est bien mis en évidence, et correspond au groupe de corrélation Cu-Ni-Al-Fe-Ca décrit ci-dessus; - L’apport marin et les sels d’ammonium sont également bien représentés; - Un groupe contenant Zn, Cd, Cl et K s’individualise, indiquant à nouveau l’influence de l’incinération des déchets ménagers; - Le potassium et le chlore sont communs à 2 groupes, car ils possèdent (au moins) 2 sources distinctes. Le facteur 4, qui associe H et Pb (Tableau IV.20), nous ramène à une observation antérieure. L’étude de la variabilité intra-épisode avait en effet mis en évidence le comportement particulier du plomb et des ions H+ vis-à-vis du Contenu en Eau Liquide: ces 2 concentrations évoluaient de manière identique, indépendamment du Contenu en Eau Liquide (CEL), et différemment de tous les autres ions. Le facteur 4 de l’analyse factorielle exprime donc aussi le comportement singulier de ces 2 éléments par rapport à un paramètre microphysique. Nous ne connaissons toutefois pas l’origine de ce comportement particulier. Mg Mn Na Cl Ca Al Cd SO4 NH4 NO3 K Zn Fe Ni Cu H Pb Val. propre %Variance 1 0.90 0.87 0.86 0.83 0.82 0.82 0.78 0.28 0.34 0.14 0.51 0.40 0.31 -0.12 0.59 -0.02 0.40 6.20 36.5 2 0.31 0.08 0.40 0.45 0.15 0.19 0.53 0.91 0.89 0.89 0.68 0.47 0.12 0.31 0.24 0.11 0.30 4.15 24.4 3 0.06 0.05 0.03 0.09 0.43 0.46 0.06 0.24 0.20 0.27 0.07 0.16 0.85 0.79 0.72 0.09 0.38 2.63 15.5 4 -0.04 0.21 -0.05 0.15 0.10 0.16 0.18 0.14 0.10 0.14 0.12 0.37 0.19 0.08 0.19 0.92 0.74 1.80 10.5 Commun. 0.91 0.80 0.91 0.92 0.89 0.94 0.92 0.98 0.96 0.90 0.74 0.54 0.86 0.75 0.95 0.87 0.94 Tableau IV.20:Brouillards: Résultats de l'analyse factorielle pour 33 observations et 17 variables (saturations après rotation orthogonale Varimax, valeurs propres, % de la variance expliquée et communautés). Les 4 facteurs expliquent 86.9% de la variance totale. IV.58 Figure IV.27: Représentation des variables (ions majeurs) dans le plan des deux premières composantes principales suite à la quatrième analyse factorielle. Figure IV.28: Représentation des variables (ions majeurs) dans le plan des deuxième et troisième composantes principales suite à la quatrième analyse factorielle. IV.59 3.6.6 Synthèse L’utilisation d’outils géochimiques et statistiques (rapports de concentration, analyse factorielle, corrélations) a permis de mettre en évidence l’origine de nombreuses espèces dissoutes dans le brouillard bruxellois. Les sources suivantes ont été identifiées: ‚ la mer (Mg, Na, Cl), ‚ le sol (Al, Mn, Ca), ‚ différentes activités humaines: - l’incinération des déchets ménagers (K, Zn, Cd, Cl) - l’usage des combustibles fossiles et l’élevage intensif (NH4, SO4, NO3), - le trafic (Pb, Zn). Au travers de ces différentes contributions, l’influence des particules de l’aérosol sur la composition du brouillard est très nette. La phase gazeuse joue également un rôle, en particulier l’HCl gazeux. En effet, en considérant le sodium comme traceur marin, la fraction anthropique des chlorures est très importante (73% des chlorures totaux en moyenne et jusque plus de 90%). Certains éléments ou groupes d’éléments n’ont pas été inféodés à une source particulière. C’est le cas du potassium pour lequel différentes possibilités ont été évoquées. D’autre part, étant donné les sources possibles du Cu et du Ni, le groupe Fe-Cu-Ni correspond probablement à une source de particules anthropiques, telle que la combustion de combustibles fossiles. Dans l’analyse factorielle, l’appartenance des éléments à un même facteur peut être due tant à leur origine commune qu’à la similitude de leur mécanisme d’incorporation dans le brouillard (taille, solubilité, réactivité chimique). Les facteurs peuvent donc s’interpréter en terme de paramètres chimiques, physiques ou météorologiques, comme l’ont souligné Boreux (1993) et Koutrakis (1984). Dans les brouillards bruxellois, nous observons un facteur qui est lié à un paramètre microphysique; il s’agit de l’association H-Pb au niveau du facteur 4 de la quatrième analyse factorielle, qui représente l’indépendance de H et Pb vis-à-vis du Contenu en Eau Liquide. Enfin, les différents paramètres étudiés ont également mis en évidence ou confirmé la particularité de certains échantillons ou épisodes de brouillard. En particulier, 1) le caractère atypique de 4 observations a été confirmé; 2) un épisode marin a été identifié (Episode 8), et les concentrations extrêmes de l’échantillon BVA92- 116, qui appartient à cet épisode, ont été observées, 4) les particularités de composition de 4 autres échantillons ont été analysées (BWH92-9, BWH92-11, BUH92-37+38, BWA92-119). 3.7 Synthèse et conclusions La composition chimique des brouillards a été étudiée en Région bruxelloise. A partir des échantillons récoltés par impaction inertielle entre octobre 1991 et février 1993, les concentrations d’une vingtaine d’espèces chimiques ont été déterminées dans la phase aqueuse (SO4, NO3, Cl, H, NH4, Na, K, Ca, Mg, Al, Fe, Zn Pb, Cu, Ni, Cr, Cd, Mn) ainsi que la conductivité et le Contenu en Eau Liquide. Quelques investigations qualitatives et semi-quantitatives en microscopie électronique ont également été menées concernant la fraction insoluble (analyse des particules individuelles et proportions de Na, Mg, Al, Si, P, S, Cl, K, Ca, Ti, V, Cr, Mn, Fe, Zn, Pb). Les ions largement dominants sont NH4+, SO4=, NO3-et Cl- (ils représentent 85% de la composition ionique totale moyenne). Les aérosols ammoniaqués, qui jouent le rôle de Noyau de Condensation pour la formation des gouttes, contribuent largement aux concentrations en NH4+, SO4= IV.60 et NO3- du brouillard. De fortes concentrations en chlorures sont quant à elles dues à l’absorption d’HCl gazeux par les gouttes de brouillard. Le pH des brouillards bruxellois s’étale sur une large gamme, qui va de très acide (< 3.0) à alcalin (> 7.0). Les échantillons très acides sont occasionnels et dans la grande majorité des cas, les brouillards sont moyennement acides avec un pH compris entre 4 et 6. En relation avec la composition de la fraction fine de l’aérosol soluble, l’acidité liée aux ions SO4=, NO3- et Cl- des brouillards est partiellement compensée par les ions ammonium. L’analyse de la fraction métallique dissoute a montré que Fe, Zn et Al sont les espèces dominantes. Les résultats préliminaires concernant la solubilité des espèces métalliques Pb, Ni, Cu, Zn, Cd et Mn indiquent que celle-ci est en moyenne élevée mais variable d’un échantillon à l’autre (de 21% à 86% par exemple pour le plomb). Le manganèse est en moyenne l’élément le moins soluble. De nombreuses mesures complémentaires seraient nécessaires pour comprendre les processus de dissolution, identifier les paramètres qui régissent la partition entre les fractions dissoutes et particulaires, et évaluer l’impact environnemental de ces éléments (cycle biogéochimique, toxicité biologique, ...). Les concentrations des composés dans les brouillards sont régulées par 2 grands types d’input: les aérosols et les gaz. Les brouillards constituent un milieu réactionnel efficace dans lequel l’incorporation des composés hautement solubles, tels que les particules de sels d’ammonium et les composés gazeux tels que NH3, HCl et SO2 provoquent des concentrations dissoutes élevées, et ce en accord avec de nombreux auteurs (Munger et al., 1983; Johnson et al., 1987; Ruprecht & Sigg, 1989; Munger et al., 1990). La composition initiale de l’atmosphère, et de l’aérosol précurseur en particulier, est donc un facteur prépondérant dans la composition de départ du brouillard. D’autres auteurs ont d’ailleurs établi la réciprocité de cette relation en montrant que la dissipation de brouillards très concentrés engendrait un aérosol très concentré et réactif (Munger et al., 1983; et Figure IV.1). En ce qui concerne la phase insoluble, une grande quantité de particules a été mise en évidence, ainsi qu’une différence de composition entre une fraction fine et une fraction grossière. La solubilité de la plupart des sulfates est confirmée; seuls les sulfates de plomb sont en partie insolubles. La nature des particules (composition, forme, taille) et les corrélations entre éléments ont permis d’identifier 2 grandes sources de particules: terrigène et anthropique. Le silicium, l’aluminium et le fer dominent la composition en masse de la phase insoluble, mais un grand nombre de silicates et d’oxydes de fer se trouve sous forme sphérique d’origine purement anthropique. Tant en terme de composition que de propriétés chimiques et microphysiques (relations entre éléments: rapports de concentration, taux de neutralisation par l’ammoniac, évolution temporelle, CEL, ..), les brouillards bruxellois présentent de nombreuses similitudes avec les données suisses (sites ruraux et petite centre urbain situé aux environs de Zürich). En général, les brouillards bruxellois sont moins acides et moins concentrés en nitrates que ceux des grands centres urbains américains (Los Angeles) et européens (Strasbourg, Vallée du Po). Par contre, les ions NH4+ et SO4= peuvent être du même ordre de grandeur. Les concentrations en ions et en métaux varient fortement d’un épisode à l’autre. La variabilité a été étudiée en fonction de paramètres météorologiques (direction du vent), climatiques (saison), et géographiques (lieu de prélèvement). Ceci a permis d’établir une distinction entre des épisodes ayant subi une influence marine ou continentale. Par contre, les différences de composition observées en fonction de la saison et du lieu ont été imputées aux propriétés microphysiques du brouillard, et en particulier au Contenu en Eau Liquide, plutôt qu’à des variations saisonnières ou locales des niveaux de pollution ambiante. Une relation générale entre le Contenu en Eau Liquide et la concentration a d’ailleurs été mise en évidence. Cette relation montre, en accord avec d’autres auteurs, que les IV.61 brouillards les moins denses présentent les concentrations les plus élevées en éléments majeurs (SO4, NH4, ...) et en métaux traces (Cd, Mn, Cu, Ni, ...). Ces brouillards, qui ressemblent plutôt à des brumes légères pourraient, étant donné le diamètre des gouttes, avoir un impact négatif sur la santé humaine. Certains échantillons ou groupes d’échantillons présentant des caractéristiques particulières ont été décelés, et les raisons de ces spécificités ont été investiguées. Celles-ci ont été interprétées en terme de processus physico-chimique ou d’apport par une source ponctuelle, selon les cas. Ainsi, 3 situations très tranchées du point de vue de l’acidité ont été répertoriées: ‚ un pH légèrement basique couplé à un enrichissement en calcium et magnésium dans 2 échantillons prélevés en province s’explique par la présence de CaSO4 et MgSO4 probablement émis par une source locale (engrais épandu à l’endroit du prélèvement ou carrières de dolomie et de calcaire dans la région de Namur); ‚ le pH acide (= 3.4) et l’enrichissement en potassium d’un échantillon prélevé au printemps ne peut s’interpréter qu’en terme d’incorporation d’acides forts et de sels acides (HNO3, H2SO4, NH4HSO4) en même temps que de sels de potassium (KCl, KNO3), ces derniers étant émis par la végétation ou par l’incinérateur de déchets ménagers. ‚ le pH très acide (pH calculé = 2.3) et les concentration élevées en chlorures non marins et en sulfates d’un échantillon prélevé lors d’un brouillard très peu dense sont liées à l’incorporation d’espèces acides sous forme gazeuse et particulaire (HCl, HNO3, NH4HSO4, H2 SO4 ). Notons que pour cet échantillon, le pH a été calculé par 2 méthodes différentes (déficit cationique et régression linéaire) qui aboutissent à la même valeur. D’autre part, les concentrations relatives en sulfate par rapport au nitrate et à l’ammoniaque nous ont amené à envisager la possibilité d’une absorption concomitante de NH3 et de SO2 gazeux dans 4 échantillons. Enfin, un épisode franchement marin a été identifié. Le prélèvement d’échantillons séquentiels lors de 5 périodes de brouillard nous a permis de préciser les mécanismes qui gouvernent l’évolution temporelle de la composition du brouillard. Des variations appréciables de concentrations sont observées au cours d’un événement. Celles-ci sont en grande partie expliquées par les changements de Contenu en Eau Liquide, indiquant que le phénomène de condensation/évaporation de la vapeur d’eau, qui dilue ou concentre les éléments dissous, est le mécanisme dominant. Ceci s’observe pour tous les éléments analysés, à l’exception de H et Pb dont les concentrations augmentent en cours d’événement, quelle que soit l’évolution du CEL. Les autres mécanismes qui entrent en jeu de manière sporadique et variable d’un épisode à l’autre ainsi que d’un élément à l’autre sont l’incorporation de particules et de gaz au cours de l’épisode, les réactions chimiques (d’oxydation, de dissolution, ...), la sédimentation, et le transport des masses d’air. Ainsi, l’aérosol précurseur détermine en grande partie la composition initiale du brouillard, tandis que l’évolution temporelle de la composition est dominée par différents mécanismes dont le principal est lié à la quantité d’eau disponible c’est-à-dire à l’humidité ambiante. IV.62 Avec l’aide d’outils statistiques et géochimiques, les origines marines, terrigènes et anthropiques de nombreux éléments ont été identifiées. Parmi les sources liées aux activités humaines, tant les sources diffuses (combustion des combustibles fossiles, trafic, élevage) que stationnaires (incinération) ont été mises en évidence. Pour certains éléments, en particulier K et Ca, l’existence de sources multiples est évoquée. Ces résultats sur l’identification des sources et des éléments qui leur sont associés, ainsi que sur la multiplicité des sources pour certains éléments, sont en très bonne concordance avec ce qui a été obtenu pour l’aérosol. A priori, la fréquence et la durée des brouillards bruxellois ne sont pas suffisants pour engendrer des problèmes sérieux au niveau de la santé de la population et de l’environnement en général (végétaux, bâtiments). Cependant, l’histoire (vallée de la Meuse, 1930; Pennsylvanie, 1948; Londres, 1952, 1956, 1957, 1962) a montré qu’un seul événement particulièrement pollué peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé humaine. Ce fait à lui seul justifie l’étude des brouillards en milieu urbain. En terme de perspectives, l’ajout et l’amélioration de plusieurs paramètres expérimentaux (prélèvements, analyses) permettrait de fournir des informations supplémentaires à différents niveaux. Au niveau de la santé humaine, l’importance de la dimension des gouttes liquides a déjà été évoquée. La mesure de la distribution granulométrique par un appareillage adéquat (Boreux, 1990; Fuzzi et al., 1992) en parallèle avec la collecte des échantillons, ou la mise au point d’un collecteur séparant des gouttes en 2 fractions (Schell et al., 1992; Millet et al., 1993) seraient d’une grande utilité. Afin de préciser l’impact des brouillards sur l’environnement en général, et sur la végétation en particulier, ainsi que l’importance relative des brouillards par rapport aux autres dépôts humides et secs, l’estimation des flux d’éléments (quantité déposée par unité de temps et de surface) et des vitesses de dépôt (vitesse = flux/concentration atmosphérique) sont des informations indispensables. En terme d’origine des éléments, et ceci est également vrai pour les aérosols, la connaissance de la trajectographie des masses d’air est importante. D’un point de vue physico-chimique, le prélèvement et l’analyse des gaz et aérosols en parallèle avec les brouillards permettrait de mieux comprendre les processus de nucléation, d’incorporation, de dissolution, ... A cet égard, l’échantillonnage séquentiel est d’une importance capitale et doit être poursuivi. Il serait également avantageux d’une part de supprimer la variabilité spatiale en positionnant le collecteur en un endroit fixe, et d’autre part de disposer de mesures plus précises du Contenu en Eau Liquide grâce à un dispositif spécifique tel que ceux décrits par Arends et al. (1992). Enfin, l’étude de la spéciation des métaux en traces entre les phases (dissoute -libre ou complexée-, particulaire) est d’un intérêt majeur dans le cadre de l’étude (i) des réactions chimiques au sein de la phase aqueuse (Faust & Hoigné, 1990; Xue et al., 1991; Warneck, 1994), (ii) de la biodisponibilté/toxicité vis-à-vis des organismes vivants, y compris l’homme, (iii) des cycles biogéochimiques des éléments et de leurs perturbations par l’homme (Colin et al., 1990; Guieu et al., 1991; Guieu, 1991; Losno et al., 1993; Paucot, 1997). IV.63 IV.4. LES ROSEES ET LES GIVRES 4. LES ROSEES ET LES GIVRES 4.1 Introduction Les résultats concernant les givres et les rosées en Région Bruxelloise se répartissent en 2 catégories: ceux récoltés sur surface artificielle et ceux récoltés directement sur la végétation. Dans le premier cas, ces rosées contiennent des éléments issus d’une part de la dissolution des dépôts secs accumulés sur la surface du collecteur avant la formation de la rosée, et d’autre part de la dissolution de gaz et particules à l’interface eau-air dans la formation de rosée. Dans le cas des rosées récoltées sur les surfaces végétales (pelouse du campus de l’université), ces deux composantes existent, et les dépôts secs ont pu s’accumuler pendant plus longtemps. Il faut leur ajouter l’influence du végétal via le processus de guttation foliaire. La guttation foliaire ou exsudation est l’excrétion d’eau liquide chargée en sels dissous lorsque les conditions d’humidité empêchent ou réduisent la transpiration (atmosphère saturée). Ce processus naturel d’élimination peut être accru par l’action des précipitations humides au sens large (pluie, rosée, brouillard) surtout lorsque celles-ci sont acides. Il s’agit alors de lixiviation foliaire, qui résulte d’un échange cationique entre les protons apportés par les précipitations humides et les cations alcalins contenus dans le feuillage (Laitat, 1991; El-Mansori, 1994). Comme cela a été signalé dans l’introduction générale, ce processus peut donner lieu à un appauvrissement minéral ou même une carence foliaire liée au fait que la plante ne peut plus compenser les pertes foliaires, en particulier lorsque les conditions environnementales sont défavorables (sol pauvre, sécheresse, faible enracinement, ...) (Garrec et al., 1988). Ce mécanisme est un de ceux invoqués pour expliquer le phénomène de dépérissement des forêts observé dans une grande partie de l’Europe. La description détaillée de la méthode de collecte et des caractéristiques des échantillons figure dans les Tableaux II.5a et 5b du chapitre II. Une vingtaine d’échantillons de chaque type (surface artificielle et végétaux) a été récoltée, dont 13 en parallèle, c’est-à-dire qu’ils ont été prélevés sur les deux surfaces au même moment. Les analyses portent essentiellement sur la phase dissoute, et concernent une vingtaine d’éléments parmi les ions majeurs et les métaux en traces (partiel): SO4, NO3 , Cl, HCO3 (partiel), PO4 (partiel), NH4, Na, K, Ca, Mg, H, Al, Fe, Zn, Mn, Pb, Cd, Cu, Ni. L’ensemble de ces résultats est présenté dans les Tableaux AI.10 et AI.11 en Annexe I. Le Tableau IV.21, qui présente les valeurs moyennes (pondérée par le volume et arithmétique) et les écarts-types arithmétiques, va nous permettre de décrire la composition moyenne des rosées et givres en Région bruxelloise. Un nombre restreint de résultats d’analyses des filtres en microscopie électronique (spectres globaux et analyses individuelles) va également nous apporter des informations au sujet de la composition de la fraction insoluble. 4.2 Validité des résultats Comme précédemment, la qualité des résultats des analyses peut être appréciée à partir de la balance ionique. La Figure IV.29, qui présente la somme des anions (Sulfates + Chlorures + Nitrates + Phosphates) en fonction de la somme des cations, montre qu’il existe un déficit anionique et que celuici est nettement plus important pour les rosées récoltées sur végétaux que sur surface artificielle. En effet, ce déficit représente 15.6% de la concentration ionique totale dans le premier cas et 6.4% dans le second (Figure IV.32). L’origine de ce déficit peut être les carbonates et bicarbonates issus en grande partie de la dissolution du carbonate de calcium, ou des molécules organiques présentes dans les végétaux. La Figure IV.30, dans laquelle les ions carbonates (mesurés -mesure de l’alcalinité par titration à l’HClou calculés -nombre de moles de calcium-) ont été ajoutés à la somme des anions, met en évidence IV.64 une diminution du déficit et une amélioration conséquente de la balance puisque la pente de la droite vaut 0.96 ± 0.03 et le coefficient de corrélation linéaire est égal à 0.98. Le déficit anionique est donc en grande partie comblé par les carbonates, en accord avec Mulawa et al. (1986). Un léger déficit persiste, comme le montre la valeur de la pente (0.96 au lieu de 1.00), et les rapports moyens Σcations/ΣAnions (légèrement > 1, cf Tableau IV.21). Ce déficit pourrait être un peu plus important que ne l’indiquent ces balances, car la contribution des carbonates est probablement surestimée en considérant que tout le calcium est sous forme de carbonates. Nous savons en effet qu’il existe du CaSO4 dans les aérosols. De plus, nous avons constaté que dans 8 cas sur 9, la concentration en calcium est effectivement plus élevée que l’alcalinité mesurée. Ce déficit qui n’est pas dû aux carbonates pourrait provenir de la présence de molécules organiques, comme cela a été signalé pour les aérosols et les brouillards. En effet, vu la technique de collecte, les échantillons contenaient de nombreux petits débris végétaux et même animaux. Après la filtration, ils présentaient encore une coloration brun-verdâtre et une texture huileuse. Une mesure de la demande chimique en oxygène (c’est-à-dire de la quantité d'O2 nécessaire à oxyder la matière organique présente) dans un échantillon confirme bien la présence de molécules organiques en quantité appréciable. La valeur obtenue était de 153 mg O2/l. A titre de comparaison, elle est de 750 mg O2/l dans une eau d'égout. Tukey en 1970 avait déjà signalé la présence de substances organiques telles que sucres, acides aminés, substances pectiques et régulateurs de croissance dans les lessivats de végétaux. Le Tableau IV.22 permet de résumer la situation en terme de valeurs moyennes. Le déficit anionique total vaut 0.15 méq./l et 1.36 méq./l dans les rosées récoltées sur surface artificielle et sur végétaux, respectivement. Il est uniquement dû à la dissolution des carbonates dans le premier cas, tandis qu’il se scinde en 2 contributions dans le cas des rosées récoltées sur végétaux: celle due aux anions organiques, qui vaut 0.12 méq./l et celle liée à la dissolution des carbonates, qui vaut 1.24 méq./l (= 1.36 - 0.12). Les corrélations entre les bilans ioniques et la conductivité sont également excellentes. Les équations des droites de régression sont les suivantes: Ócations = (0.0103 ± 0.0002) * Conductivité Óanions = (0.0100 ± 0.0002) * Conductivité IV.65 r = 0.97 r = 0.98 (n = 39) (n = 39) Figure IV.29: Somme des anions en fonction de la somme des cations dans les rosées et givres bruxellois, sans tenir compte des carbonates. La droite de pente idéale est tracée. Figure IV.30: Somme des anions en fonction de la somme des cations dans les rosées et givres bruxellois, en tenant compte des carbonates. IV.66 4.3 Composition moyenne et comparaison avec la littérature 4.3.1 Les ions majeurs Le Tableau IV.21 présente la composition moyenne en ions majeurs dans les rosées colletées sur surface artificielle et sur végétaux. Comme le montre ce tableau, les phosphates ont été analysés, en particulier dans les rosées récoltées sur végétaux, ainsi que les carbonates par la mesure de l’alcalinité (ces derniers résultats sont toutefois incomplets; voir Tableau AI.10). L’analyse complémentaire des phosphates et carbonates s’est en effet avérée nécessaire suite à l’important déficit anionique observé dans les résultats préliminaires obtenu lors de la mise au point de la méthode de prélèvement (résultats non présentés). Le Tableau IV.21 montre que les écarts-types sont élevés, et qu’ils sont plus élevés dans le cas des rosées récoltées sur surface artificielle que sur végétaux (les écarts-types sont le plus souvent $ aux moyennes arithmétiques). Ceci constitue une première différence entre ces 2 types de rosées, et pourrait exprimer la capacité des végétaux à tamponner la phase aqueuse par des échanges ioniques entre la plante et la rosée. Une autre explication est que les rosées récoltées sur surface artificielle sont à la fois des rosées et des givres, et la variabilité plus importante de ces données pourrait ainsi être liée à la nature différente de ces 2 milieux (eau liquide et solide). La Figure IV.31 et le Tableau IV.21 montrent que la concentration ionique (Σ + ou Σ -) est de l’ordre de 1 méq/l pour les rosées récoltées sur surface artificielle et vaut 4 fois plus à la surface des végétaux. Bien que ces valeurs varient fortement d’un échantillon à l’autre, la supériorité des concentrations ioniques des rosées à la surface des végétaux est très nette (Par exemple, Σ + = 1.7 à 11.3 méq/l contre 0.2 à 3.8 méq/l). La Figure IV.31 et le Tableau IV.21 montrent que les concentrations absolues des espèces ioniques SO4, NO3 et NH4 , Na sont du même ordre de grandeur dans les 2 types de rosées, et que les concentrations en Mg, Ca, K, HCO3, PO4 et Cl sont nettement plus élevées dans les rosées récoltées sur végétaux. Pour les chlorures, on peut également noter que le rapport des concentrations moyennes Cl/Na dans les rosées récoltées sur végétaux est largement supérieur à celui des rosées récoltées sur surface artificielle. D’autre part, les concentrations relatives des éléments (c’est-à-dire les proportions entre éléments) ne sont pas du tout les mêmes, comme le montre la Figure IV.32, dans laquelle les concentrations sont ramenées en %. Ainsi, les espèces qui dominent sur surface artificielle sont NH4, SO4, Cl et Ca, qui représentent respectivement 24, 22, 15 et 14 % du total. Sur les végétaux, les cations alcalins Ca, K et Mg prennent beaucoup d’importance, en relation avec les ions carbonates et phosphates, et la contribution des sulfates et ammonium se réduit à 17% (comparé à 45% sur surface artificielle). Sur surface artificielle, la dominance des ions sulfates et ammonium montre l’influence de l’aérosol atmosphérique sur la rosée, pendant la formation des gouttes (rôle de Noyau de Condensation) ainsi qu’après (incorporation et dissolution des particules solubles dans la phase aqueuse). La contribution relativement importante du calcium dénote quant à elle l’influence des dépôts secs accumulés sur la surface de collecte antérieurement à la formation de rosée. En effet, les composés du calcium sont principalement associés à des particules grossières, et sont donc déposés facilement par sédimentation (Mulawa et al., 1986). Dans les rosées récoltées sur végétaux, ces différentes contributions sont également visibles et s’additionnent à la contribution du végétal lui-même. Ainsi, les phosphates apparaissent pour la IV.67 première fois en quantité appréciable (supérieur à 1.0 méq./l dans certains cas) et sont indéniablement issus du végétal. En accord avec plusieurs auteurs, les cations K, Ca et Mg sont excrétés par la plante (Tukey, 1970; Garrec et al., 1988; Léonardi & Flückiger, 1989; Schlesinger, 1991). Ceux-ci doivent se trouver sous forme de carbonates et de phosphates. En ce qui concerne l’excrétion des chlorures, elle est considérée comme inexistante dans plusieurs études en milieu naturel, mais l’excrétion des anions chlorures, sulfates et nitrates a été démontrée lors d’études de laboratoire en conditions contrôlées (Laitat, 1991b). Les données de la littérature concernant l’excrétion des anions sont cependant très rares. ROSEES Surface artificielle MPV Cond. µS/cm pH MA STDA Min. Végétaux Max. n MPV MA STDA Min. Max. n 90 136 133 26 491 21 391 393 228 129 1183 19 5.93 5.79 0.79 3.76 6.93 21 6.35 6.19 0.70 4.83 6.98 19 SO4 (méq/l) 0.32 0.54 0.60 0.06 2.18 21 0.75 0.84 0.43 0.34 2.06 19 NO3 (méq/l) 0.10 0.18 0.17 0.02 0.74 21 0.08 0.13 0.13 < LD 0.38 19 Cl (méq/l) 0.27 0.37 0.43 0.01 1.64 21 1.56 1.54 0.82 0.46 3.78 19 PO4 (méq/l) 0.02 0.03 0.03 < LD 0.10 10 0.51 0.44 0.37 0.01 1.15 18 0.29 1.10 1.08 0.37 3.00 5 0.61 0.59 0.43 0.05 1.72 19 HCO3 (méq/l) NH4 (méq/l) 0.36 0.58 0.76 0.02 2.79 21 Na (méq/l) 0.19 0.22 0.28 < LD 0.98 20 0.12 0.12 0.08 0.01 0.33 19 K (méq/l) 0.03 0.05 0.06 0.01 0.24 20 0.74 0.76 0.72 0.09 3.18 19 Ca (méq/l) 0.22 0.34 0.32 0.05 1.15 20 2.33 2.36 1.41 0.38 6.64 19 Mg (méq/l) 0.03 0.04 0.04 0.01 0.17 20 0.43 0.46 0.24 0.12 1.23 19 0.82 1.23 0.16 3.83 20 4.23 4.28 1.72 11.33 19 0.72 1.11 0.17 4.81 21 3.18 4.04 1.50 10.32 19 1.15 1.11 0.97 0.80 19 1.33 1.06 1.15 1.10 17 Σ+ Σ− Σ+/Σ− # Tableau IV.21:Composition moyenne de la fraction dissoute des rosées et givres, sur surface artificielle et sur végétaux, en Région bruxelloise: Concentrations en ions majeurs (méq./l), pH, Conductivité (µS/cm) et Bilans et Balance ioniques. MA = Moyenne arithmétique; MPV= Moyenne pondérée par le volume; STDA= Ecart-type arithmétique. # Σ- = SO4= + NO3- + Cl- + PO43- + HCO3- où HCO3- est soit mesuré (alcalinité) soit calculé (= nombre de moles de calcium). IV.68 Figure IV.31: Composition ionique moyenne des rosées et givres, sur surface artificielle et sur végétaux, en Région bruxelloise (en méq./l). Figure IV.32: Proportions moyennes des composés dissous (en %) dans les rosées et givres, sur surface artificielle et sur végétaux, en Région bruxelloise. Le déficit peut être considéré comme représentant les carbonates. IV.69 4.3.2 L’acidité Contrairement aux brouillards, les rosées ne sont jamais très acides. Comme le montre la distribution de fréquence des pH (Figure IV.33), les rosées sont moyennement acides à neutres, puisque la gamme de pH va de 4.5 à 7.0. Seul un échantillon de rosée récolté sur surface artificielle présente un pH inférieur à 4.0 (3.76); et deux échantillons ont un pH inférieur à 5.0 (4.60 et 4.61). Un de ces trois échantillons a subit une pluie et les 2 autres ont été prélevés lors d’un épisode de brouillard. Ces derniers sont également les plus concentrés en SO4= et NH4+. Il est important de signaler qu’il existe à nouveau une différence entre les 2 types de rosées, les plus acides étant celles récoltées sur surface artificielle. Ceci est visible tant au niveau de la distribution de fréquence (Figure IV.33: classe de pH la plus fréquente = 5.5-6.0 contre 6.5-7.0) qu’au niveau du pH moyen (Tableau IV.21: 5.8 contre 6.2). Le Tableau IV.22 résume les différences, en moyenne, entre les 2 types de rosée, en terme de pH, de concentration en calcium et de déficit anionique. Il ressort de ce Tableau que les valeurs plus élevées de pH des rosées récoltées sur végétaux sont dues à des concentrations plus importantes en calcium et en carbonates. Les différents processus pouvant se produire dans la rosée à la surface du végétal sont décrits ci-dessous, et c’est l’équilibre entre ces réactions qui aboutit aux valeurs observées. ‚ Neutralisation de l’acidité par les carbonates selon la réaction: H+ + CaCO3 º HCO3- + Ca++ Le CaCO3 provient des dépôts secs accumulés sur le végétal pendant plus longtemps que sur la surface artificielle. ‚ Dissolution de sels de calcium excrétés par la plante par guttation (El-Mansori, 1994) et éventuellement réaction identique à la précédente. ‚ Echange cationique entre les ions H+ et Ca++ au niveau foliaire (Laitat, 1991; Garrec et al., 1988). Garrec & Kerfourn (1987) soulignent d’ailleurs qu’une excrétion très prononcée de Ca++ suite à des dépôts acides (rosées, pluies, brouillards) peut mener à un lessivage important de cet ion et engendrer une carence en calcium. ‚ Dissolution du CO2 provenant de la respiration de la plante. IV.70 pH [Ca] Déficit Déficit [HCO3-] méq/l méq/l (1) méq/l (2) méq/l (3) Surface artif. 5.79 0.34 0.15 0.00 Végétaux 6.19 2.36 1.36 0.12 1.10 Tableau IV.22:Comparaison des rosées récoltées sur surface artificielle et sur végétaux: valeurs moyennes (arithmétiques) de pH, de concentration en calcium, en carbonates, et de déficit anionique. (1) Σ+ - Σ- = (NH4+Na+K+Ca+Mg) - (SO4+NO3+Cl) (2) Σ+ - Σ- = (NH4+Na+K+Ca+Mg) - (SO4+NO3+Cl+HCO3 mesuré ou calculé); (3) 5 échantillons. Figure IV.33: Distribution de fréquence des pH dans les rosées récoltées sur surface artificielle (en gras continu) et sur végétaux (en pointillé) en Région bruxelloise. IV.71 4.3.3 Les métaux Malgré le faible nombre de résultats disponibles concernant les métaux en traces, il nous paraît utile de les présenter dans le cadre de ce travail, étant donné leur caractère original d’une part, et dans le souci d’être complet d’autre part. Le Tableau IV.23 présente les concentrations en métaux dissous (Al, Fe, Pb, Zn, Cu, Ni, Cd, Mn) dans les 6 échantillons de rosées et givres prélevés en parallèle sur surface artificielle et sur végétaux ainsi que les valeurs moyennes. Dans les 2 cas, les espèces qui dominent sont Al, Fe, Zn et Mn, et les espèces les moins représentées sont, par ordre décroissant, Cu, Ni, Pb, Cd. Le cadmium est de loin l’élément le moins abondant (toujours # 3.10-8 mol/l). Ces tendances sont reprises dans la Figure IV.34. Comme pour la plupart des ions majeurs, la majorité des métaux (Pb, Zn, Cu, Ni et Mn) sont en moyenne plus concentrés dans la rosée récoltée sur végétaux. Dans le cas du fer, l’échantillon RucP93-45 de rosée récoltée sur surface artificielle présente une concentration particulièrement élevée qui laisse supposer un problème de contamination. Si l’on élimine cet échantillon de la moyenne, la tendance est la même que pour les autres métaux, comme le montre la Figure IV.34. Seul Al présente la tendance inverse, mais le faible nombre de résultats rend délicate l’interprétation de cette tendance. Echant. V E GUcH93GUcH93GUcH93RUcP93RUcP93RUcP93GUcH93RUcP93- 15à18 29 31à33 39 45 51 14 28 Al µmol/l 1.40 23.16 11.63 15.72 11.85 4.70 2.21 11.46 G. RUcP93- 34 11.08 11.23 0.21 8.04 1.66 0.40 0.029 21.99 RUcP93- 42 5.45 5.57 0.05 2.78 0.34 0.08 0.010 2.17 RUcP93- 48 3.74 5.25 0.04 4.59 0.57 0.10 0.006 2.86 RUcP93- 54 S U R F. A R T I F. Fe µmol/l 0.43 7.27 2.60 1.65 131.22 1.61 3.58 12.62 Pb µmol/l 0.02 0.09 0.09 0.02 0.08 0.03 0.19 0.12 Zn µmol/l 0.81 2.35 2.03 0.69 3.79 1.28 3.69 6.77 Cu µmol/l 0.11 0.65 0.23 0.06 0.20 0.07 1.02 1.85 Ni µmol/l 0.03 0.22 0.12 0.03 0.08 0.03 0.05 0.23 Cd µmol/l 0.001 0.006 0.008 0.001 0.008 0.004 0.003 0.013 Mn µmol/l 0.20 2.26 1.79 0.15 1.59 0.44 4.73 12.12 1.93 3.81 0.03 3.31 0.31 0.06 0.004 3.12 MA Surface 11.44 24.13 0.06 1.83 0.22 0.08 <0.01 1.07 STDA artificielle 7.77 52.52 0.03 1.17 0.22 0.08 <0.01 0.91 MA Végétaux 5.98 7.01 0.11 4.86 0.96 0.15 0.01 7.83 4.29 3.91 0.08 2.10 0.67 0.14 0.01 7.84 STDA Tableau IV.23:Concentrations en métaux dissous (µmol/l) dans les rosées et givres récoltés sur surface artificielle et sur végétaux en Région bruxelloise. MA = Moyenne arithmétique; STDA= Ecart-type arithmétique. IV.72 Figure IV.34: Composition moyenne en métaux (en µmol./l) dans les rosées récoltées sur surface artificielle et sur végétaux en Région bruxelloise. Pour le fer sur surface artificielle, n=5. 4.3.4 La fraction insoluble Les Tableaux IV.24 et IV.25 présentent les résultats des analyses en microscopie électronique (analyses individuelles et spectres globaux) des filtres de porosité 0.45 µm ayant servi à la filtration des échantillons de rosée. Les résultats bruts des spectres globaux figurent dans le Tableau AI.12 en Annexe I. Le nombre de résultats étant restreint, seuls les ordres de grandeur sont à prendre en considération. TYPE ROSEES - Surf. Artif. (n=2) < 1 µm 1 2 3 4 5 6 7 8 = Sulfates sauf CaSO4 = CaSO4 = Silice = Sphères silicatées = Autres Silicates = Sphères métalliques = Métaux non sphériques = Divers 0 0 10 0 52 12 18 8 1 à 2 µm 2 0 10 22 32 6 24 2 0 0 16 2 68 0 6 8 0 0 6 24 48 2 14 6 $ 2 µm 0 0 15 5 55 0 5 0 0 10 5 60 0 10 20 15 Tableau IV.24:Analyses individuelles des particules insolubles des rosées récoltées sur surface artificielle: Proportions moyennes (en % en nombre, la somme par gamme de taille valant 100%) des 8 types de particules. IV.73 Na2O MgO Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K2O CaO TiO2 V2O5 Cr2O3 MnO FeO ZnO PbO2 Tableau IV.25: Surface Artif. (n = 5) MOY. STD < 1.0 1.4 0.7 13.0 2.7 49.3 5.6 < 1.0 2.1 0.8 8.0 4.7 2.5 0.3 3.8 2.9 1.3 0.3 < 1.0 < 1.0 < 1.0 16.9 4.8 < 1.0 < 1.0 Végétaux (n=1) < 1.0 1.0 14.1 49.4 < 1.0 1.9 < 1.0 3.3 6.2 1.3 < 1.0 < 1.0 < 1.0 21.5 < 1.0 < 1.0 Spectres globaux: % en poids d’oxyde dans la fraction insoluble des rosées bruxelloises (la somme des oxydes vaut 100% et n’inclut pas N et C). Dans l’ensemble, la composition de la fraction insoluble des rosées est similaire à celle des brouillards. En ce qui concerne les analyses individuelles (Tableau IV.24), les similitudes sont les suivantes: Ë absence de sulfates; Ë dominance des silicates dans les 3 fractions; Ë par ordre d’importance viennent ensuite les composés métalliques dans la fraction fine et les “divers” dans la fraction grossière; Ë pourcentage non négligeable de composés sphériques métalliques et silicatés, surtout dans la fraction fine. Au niveau des silicates, la répartition au sein des 3 types (silices, sphères et autres) diffère des brouillards, en ce sens que la dominance des sphères silicatées par rapport aux autres silicates dans la fraction fine ne s’observe pas dans les rosées. Toutefois, cette différence peut ne pas être significative à cause du faible nombre d’analyses. Au niveau de la nature des particules rencontrées, la même diversité et les mêmes associations d’éléments ont été observées. En particulier, la catégorie “Divers” regroupe des particules carbonées et des particules à base de phosphore et de calcium. IV.74 Ë Ë Ë Ë Les pourcentages en poids d’oxyde présentés dans le Tableau IV.25 montrent que: il n’y a pas de différence significative entre les 2 types de rosées hormis pour le chlore; les éléments qui dominent sont Si, Al et Fe dont la somme vaut en moyenne 79.2% et varie de 73 à 86%; à part le chlore dans les rosées récoltées sur surface artificielle, tous les autres éléments présentent des pourcentages inférieurs à 5%; parmi les métaux, seul le titane présente une valeur significative en rapport avec son origine terrigène. Ces résultats sont très similaires aux brouillards. Les quelques différences concernent les proportions de Cl et Ca, qui sont plus élevées dans les rosées, et la somme Si + Al + Fe, légèrement plus faible dans les rosées. 4.3.5 Comparaison avec les données de la littérature Le Tableau IV.26 reprend les rares données disponibles dans la littérature au sujet des rosées et des givres. Ces données sont assez disparates et parfois imprécises au niveau du lieu (rural, urbain) et du type d’échantillonnage (végétaux, collecteur, rosée, givre); et de plus, certaines d’entre elles sont assez anciennes. Pour toutes ces raisons, une comparaison approfondie est difficilement faisable. En ce qui concerne les rosées présentes sur végétaux, le pH et la concentration en Na sont similaires aux données de la littérature, tandis que pour tous les autres ions dont nous possédons au moins une valeur (c’est-à-dire SO4, Cl, NO3, NH4, K), les valeurs bruxelloises sont plus élevées qu’ailleurs. La comparaison avec des échantillons de guttation récoltés sur du Ray-grass (Lolium perenne) cultivé en serre (El-Mansori, 1994) montre que la plupart des concentrations sont plus faibles que nos données, tout en étant nettement plus proches que les valeurs de Pierson et al. (1990) et de Brimblecombe (Brimblecombe & Todd, 1977; Brimblecombe; 1978). Par rapport à nos échantillons, récoltés in-situ, ces résultats semblent logiques puisque l’influence de la pollution atmosphérique, et en particulier des dépôts de particules à la surface des feuilles, est minimisée dans une serre. On peut noter que SO4 et Na présentent des concentrations moyennes similaires, et que par contre les nitrates sont environ 3 fois plus concentrés dans les échantillons de guttation que de rosée. Ces données particulièrement intéressantes sur la guttation ont confirmé les mécanismes d’excrétion des cations à caractère alcalin K, Ca et Mg. De plus, elles suggèrent d’une part que d’autres éléments peuvent être excrétés tels que des sulfates et des nitrates, et d’autre part que des phénomènes d’échanges ioniques peuvent se produire en réponse aux processus de dissolution de particules et de gaz atmosphériques, sans qu’il soit toutefois possible d’apporter une explication univoque aux résultats observés. Les rosées récoltées sur surface artificielle présentent des concentrations moyennes en sulfates, nitrates, chlorures, calcium et magnésium plus ou moins similaires aux données de Mulawa et al. (1986). Toutefois, les concentrations maximales de ces ions, ainsi que les concentrations moyennes et maximales en ammonium, sodium et potassium sont nettement plus élevées à Bruxelles qu’ailleurs. Les pH sont dans la même gamme que les autres. IV.75 En ce qui concerne les métaux, la seule référence que nous ayons trouvé concerne de la rosée récoltée sur surface artificielle (Pierson et al., 1990), dont les valeurs sont reprises ci-dessous et comparées à nos valeurs. D’après ce tableau, les concentrations en aluminium sont tout à fait similaires. Par contre, la somme des autres métaux est nettement supérieure en Région bruxelloise et peut aller jusqu’à un facteur 10 de plus. Pierson et al. (1990), Bassin de Los Angeles Concentration (µmol./l) Ce travail, Bruxelles Moy (Min-Max) Concentration (µmol./l) Moy (Min-Max) Al 9 (7 - 13) Al 11 (1 - 23) Mn + Fe + Zn + Cu + Sr + Ba 7 (2 - 10) Mn + Fe + Zn + Cu 27 (1 - 138) En résumé, à pH similaire, les 2 types de rosées bruxelloises présentent des concentrations moyennes et maximales en ions majeurs et en espèces métalliques le plus souvent supérieures aux autres données. Ces différences importantes sont à mettre en relation avec le site et le mode de prélèvement. Plusieurs sites sont ruraux ou semi-ruraux. Le seul site réellement urbain en dehors de Bruxelles, est le Bassin de Los Angeles. Dans ce cas, les dépôts secs ont été totalement éliminés des échantillons par ouverture automatique du collecteur au début de la formation de la rosée, ce qui expliquerait que ces valeurs soient les plus acides mais les moins concentrées. IV.76 Auteur Site Yalon & Ganor; Jérusalem, 1968 Israel Urbain Brimblecombe & Norwich, Todd,1977;Brim- U.K. blecombe 1978 Semi-rural Anderson & Maryland, Landsberg; 1979 Md Rural Date 07/6710/67 Type éch. Rosée 4 Nb pH SO4 Cl NO3 NH4 Na K Ca Mg 2 21-35 Méd 7.70 810 230 230 40 1280 140 Min 6.55 Max 8.10 09/76- Rosée, 27 Moy 212 300 03/77 Végétaux 1223 Min 5 88 < < Max 7 554 500 700 1978 Rosée, 105 Moy 5.65 Végétaux + Min 5.5 Collecteur Max 5.9 Givre 14 Moy 5.7 Min 5.6 Max 6.0 Pierson et al.; Pensylvanie 08/83 Rosée, 15 Moy 4.0 73 5 32 8 41 1986, 1987 Rural Collecteur Min 3.5 10 1 3 < 14 Max 5.3 254 16 138 55 99 2 Mulawa et al.; Michigan 06/82- Rosée, 9-40 Moy 6.5 242 106 166 65 20 4 690 31 1986 Urbanisé 10/82 Collecteur1 ó 312 252 282 26 6 3 935 11 Pierson et al.; Bassin Los 08/86 Rosée, 13 MPV 4.7 82 37 84 185 40 8 123 22 1990 Angeles Collecteur Min 4.2 18 8 35 88 12 2 34 6 Urbain Max 5.9 170 52 276 429 91 19 280 66 Rosée, 2 Min 5.9 148 >113 49 Végétaux Max 5.9 156 416 72 El-Mansori; 1994 Bruxelles Guttation, 7 Moy 7.3 710 770 420 200 120 480 1680 330 Urbain Ray-Grass en Min 6.6 300 210 210 35 90 150 930 230 serre Max 7.8 1050 550 550 500 180 1020 3620 400 Ce travail Bruxelles 07/91- Rosée, 21 Moy 6.2 840 1540 130 590 120 760 2360 460 Urbain 05/93 Végétaux Min 4.8 340 460 < 50 10 90 380 120 Max 7.0 2060 3780 380 1720 330 3180 6640 1230 Rosée + givre, 19 Moy 5.8 540 370 180 580 220 50 340 40 Collecteur Min 3.8 60 10 20 20 4 10 50 10 Max 6.9 2180 1640 740 2790 980 240 1150 170 Tableau IV.26: Teneurs en éléments dissous et pH dans les givres et rosées (µéq/l ) selon différents auteurs. 1: +17h de dépôts secs. 2: selon les éléments. 3: 122 gouttes de rosée pour Na et K. 4: Moyenne arithmétique sauf si précisé (Méd = Médiane, MPV = Moyenne Pondérée par le Volume). IV.77 4.4 Etude des sources d’éléments Dans les trois premiers paragraphes de ce chapitre (§4.4.1 à 4.4.3), la présence des grandes catégories de sources d’éléments précédemment décelées dans l’aérosol atmosphérique et les brouillards (marine, terrigène, anthropique) est analysée dans les rosées récoltées sur surface artificielle. Cet aspect est étudié grâce aux outils géochimiques et statistiques habituels (corrélations entre éléments, rapports molaires, régressions linéaires) à l’exception de l’analyse factorielle qui aurait nécessité un plus grand nombre d’échantillons. Le 4ème paragraphe est consacré à l’étude d’un cas particulier de givres récoltés sur surface artificielle: ils ont été prélevés pendant un épisode de brouillard. Le dernier paragraphe (§4.4.5) est consacré à l’influence du végétal sur la composition de la rosée. Une synthèse des différents points déjà observés est tout d’abord effectuée et est suivie de la présentation de nouvelles constatations. 4.4.1 Les sels d’ammonium dans les rosées récoltées sur surface artificielle La matrice de corrélation (Tableau IV.27) indique que les ions NH4, SO4, NO3, et Cl constituent un groupe d’éléments bien corrélés entre eux. Les rapports de concentration du Tableau IV.28, qui correspondent aux pentes des droites de régression linéaire, sont relativement similaires à ceux observés dans le brouillard et les aérosols fins, avec cependant un enrichissement en sulfates, tant par rapport aux nitrates que par rapport à l’ammonium. De même, la corrélation ([SO4nm] + [NO3] + [Clnm]) / ([NH4] + [H]) qui est excellente d’après le coefficient de corrélation (Figure IV.35), indique une pente légèrement supérieure à celle obtenue pour les brouillards (1.20 contre 1.02) correspondant à un enrichissement en sulfates. De plus, il existe une corrélation significative entre Ca et SO4 (Tableau IV.27). Enfin, les valeurs moyennes des rapports molaires Ca/Mg et K/Ca (résultats non présentés) indiquent un important enrichissement en calcium par rapport à la source terrigène. pH pH SO4 (n=21) 1 NO3 Cl NH4 Na K SO4 (n=21) -0.50 1 NO3 (n=21) -0.58 0.75 1 (n=21) -0.17 0.75 0.66 1 NH4 (n=21) -0.71 0.93 0.74 0.59 1 Na (n=20) 0.19 0.41 0.34 0.76 0.15 1 Cl Ca Mg K (n=20) 0.28 -0.06 -0.21 -0.06 -0.16 -0.10 1 Ca (n=20) 0.13 0.62 0.38 0.63 0.34 0.79 0.14 1 Mg (n=20) 0.19 0.45 0.33 0.46 0.17 0.77 0.22 0.92 pH SO4 NO3 Cl NH4 Na K Ca 1 Mg Tableau IV.27:Matrice de corrélation entre éléments dans les rosées récoltées sur surface artificielle. Les coefficients de corrélation qui sont significatifs à 99% ou plus sont en gras. IV.78 De ces résultats, il ressort d’une part que, comme pour les brouillards, l’incorporation de sels d’ammonium de l’aérosol fin est très nette et influence largement la composition de la rosée récoltée sur surface artificielle. D’autre part, une source complémentaire de sulfate et de calcium, déjà mise en évidence dans l’aérosol grossier et évoquée dans le cas du brouillard, apparaît dans le cas des rosées. Il s’agit de gypse (CaSO4.2H2O) provenant en partie de l’industrie du bâtiment et en partie de la dégradation des pierres calcaires par le SO2 atmosphérique. Comme le gypse fait partie de l’aérosol grossier, il peut se déposer par sédimentation, et influencer la composition de la rosée. Rosées- Surf. Artif. Brouillards Aérosols fins NH4/SO4 1.13 ± 0.08 1.66 ± 0.05 1.75 ± 0.20 NH4/NO3 3.27 ± 0.46 2.90 ± 0.16 2.21 ± 0.16 SO4/NO3 2.83 ± 0.35 1.84 ± 0.08 1.14 ± 0.16 Tableau IV.28:Rapports de concentration en équivalents (= pentes des droites de régression linéaire) dans les rosées récoltées sur surface artificielle, et comparaison avec les brouillards et les aérosols fins. Figure IV.35: Corrélation entre la somme Sulfates non marins + Chlorures non marins + Nitrates et la somme Ammonium + Protons dans les rosées bruxelloises. IV.79 4.4.2 L’influence marine dans les rosées récoltées sur surface artificielle Le Tableau IV.27 indique que les corrélations entre Na et Cl, ainsi qu’entre Na et Mg, sont bonnes. La Figure IV.36 reprend à titre d’exemple la relation entre Na et Cl, et montre que la pente de la droite est proche du rapport Na/Cl dans l’eau de mer. Les échantillons GUH92-35, GUH92-40 et GUH92-17à19 prélevés en période de brouillard présentent un excès évident en chlorures par rapport à l’eau de mer, qui sera discuté dans le paragraphe suivant et qui justifie leur élimination du calcul de régression linéaire. Le Tableau IV.29 indique que les rapports de concentrations moyens (calculés de 2 manières: pente de la droite obtenue par régression linéaire et moyenne des rapports d’équivalents) sont proches de l’eau de mer. Ces résultats confirment l’origine principalement marine des éléments Na, Mg et Cl dans les rosées récoltées sur surface artificielle. Régression linéaire Rapports d’équivalents Eau de Pente R n Moy. Std mer 0.54 ± 0.07 0.75 20 0.95 1.88 0.88 0.79 ± 0.07 0.83 17# Na/Mg 5.38 ± 0.71 0.77 20 4.97 4.12 4.41 Mg/Cl non corrélés 0.24 0.33 0.20 Na/Cl Tableau IV.29:Influence marine dans les rosées récoltées sur surface artificielle. # = sans GUH92-35, GUH92-40 et GUH92-17à19. Figure IV.36: Corrélation entre Na et Cl dans les rosées récoltées sur surface artificielle. IV.80 Toutefois une observation plus précise des résultats indique que les relations entre les 3 éléments Na, Mg et Cl sont plus complexes que si seul l’apport marin existait et suggère l’existence d’une source non marine des éléments Na, Mg et Cl. Tout d’abord, les déviations standards des rapports molaires sont très élevées (Tableau IV.29), indiquant des écarts importants aux rapports dans l’eau de mer dans certains échantillons. Ceci est également visible sur la Figure IV.36 montrant que certains échantillons sont nettement en-dehors de la droite. Ensuite, le pourcentage de chlorure marin, calculé comme: [Na] . ( %Clmarin ' Cl ) Na eau [Cl] de mer . 100 ainsi que le pourcentage de magnésium marin (calculé de la même façon) sont supérieurs à 100% dans certains échantillons. Ces valeurs peuvent être dues à une perte en chlorure ou en magnésium marin lors du transport de la masse d’air depuis la mer ou à un apport de sodium par une source non marine. Le pourcentage moyen de sulfate marin (même calcul) est quant à lui supérieur au pourcentage obtenu dans le brouillard (5.7 dans la rosée et 1.0 dans le brouillard). Une surestimation du sulfate marin dans la rosée est donc probable, suggérant à nouveau un apport non marin de sodium. D’autre part, on peut noter l’absence d’une corrélation significative entre Mg et Cl (Tableau IV.27). Enfin, des corrélations significatives entre le calcium et les éléments marins (Ca-Mg, Ca-Na, Ca-Cl) sont observées dans le Tableau IV.27, et les rapports molaires K/Na et K/Mg ont des valeurs similaires à ceux du sol (résultats partiellement présentés dans le Tableau IV.33). L’ensemble des résultats ci-dessus s’explique par l’apport de particules grossières d’origine terrigène (Mg, Na), ou anthropique (sels de déneigement: Na, Mg, Cl) via les dépôts secs. En conclusion, la composition en ions Cl, Na et Mg dans les rosées récoltées sur surface artificielle ainsi que les relations entre ces 3 espèces sont conditionnées par l’apport marin, auquel s’ajoute un apport -terrigène et/ou anthropique- sous forme de particules grossières déposées par voie sèche. Ceci implique qu’il devient difficile de séparer les différentes contributions et que le sodium et le magnésium ne peuvent plus être considérés comme d’aussi bons traceurs de la source marine. 4.4.3 Les chlorures d’origine anthropique dans les rosées récoltées sur surface artificielle Le Tableau IV.30 reprend les échantillons pour lesquels la concentration en chlorures non marins est élevée. Celle-ci est calculée par différence avec les chlorures marins, et le pourcentage de chlorures non marins est obtenu comme suit: Cl ) Na eau [Cl] [Cl] & [Na] . ( %Clnon marin ' de mer . 100 Ce calcul suppose que tout le sodium est d’origine marine. S’il existe une source non marine de Na comme cela a été suggéré dans le paragraphe précédent, la fraction non marine des chlorures est sousestimée. IV.81 Le Tableau IV.30 montre qu’aux concentrations les plus élevées en chlorures non marins correspond un pH bas (cas des échantillons GUH92-35, GUH92-40), ce qui suppose un apport sous forme d’HCl, dont la source la plus connue est l’incinération des déchets ménagers. L’échantillon GUH92-4 présente par contre un pH neutre ainsi qu’une concentration élevée en calcium. Dans ce cas, les sels de déneigement (CaCl2) pourraient expliquer les valeurs observées. En conclusion, comme pour les brouillards, des chlorures d’origine anthropique sont mis en évidence; ceux-ci peuvent contribuer significativement au contenu total en chlorures ainsi qu’à l’acidité des rosées. Leur origine est triple dans les rosées: trafic automobile, incinération des déchets ménagers, sels de déneigement. Bien que ne possédant pas toutes les données pour évaluer ces possibilités, quelques éléments de réponse en faveur de l’hypothèse “Incinération” avaient été énoncés dans le chapitre Brouillards. Les givres prélevés en période de brouillard renforcent cette hypothèse, tandis qu’un autre échantillon semble être influencé par les sels de déneigement. Echantillon GUH92-4 GUH92-17à19 GUH92-35 GUH92-40 Cl tot. méq./l 0.93 0.33 0.59 1.64 Cl nm méq./l 0.33 0.28 0.41 1.11 pH % 35.9 84.2 68.7 67.8 6.93 5.13 3.76 4.61 Tableau IV.30:Identification des chlorures non marins dans les rosées récoltées sur surface artificielle, et relation avec l’acidité. 4.4.4 Etude d’un cas: Prélèvements pendant un épisode de brouillard Quatre échantillons de givre ont été prélevés sur surface artificielle pendant un épisode de brouillard. Il s’agit des échantillons GUH92-13à15, GUH92-17à19, GUH92-35 et GUH92-40 dont les analyses figurent dans le Tableau AI.10 en Annexe I. Tout d’abord, ces échantillons présentent des valeurs de pH décalées vers le bas. En effet, celles-ci vont de 3.76 à 5.79, alors que les valeurs pour l’ensemble des autres échantillons vont de 4.60 à 6.93. En particulier, l’échantillon GUH92-35 dont le pH est le plus acide a été récolté au plus fort de l’épisode de brouillard. D’autre part, c’est parmi ces 4 échantillons que l’on trouve les concentrations les plus élevées en sulfates, nitrates, chlorures et ammonium de l’ensemble de l’échantillonnage, ainsi que les conductivités et bilans ioniques les plus élevés. En particulier, ce sont les échantillons GUH92-35 et GUH92-40 qui présentent ces valeurs extrêmes (voir aussi Figures IV.35 et IV.36 et Tableau IV.30). Ces observations sont à mettre en rapport avec le phénomène de stagnation des polluants en période de brouillard lié aux conditions atmosphériques locales, stagnation qui donne lieu à des concentrations élevées en divers composants gazeux et particulaires. Il existe plusieurs mécanismes pouvant expliquer les concentrations maximales des givres: IV.82 ‚ le dépôt des gouttelettes de brouillard par sédimentation sur les surfaces, gouttelettes qui sont par nature très concentrées; ‚ l’incorporation de gaz et particules atmosphériques dans la phase aqueuse condensée sur la surface, ceux-ci provenant d’une atmosphère plus polluée qu’en l’absence de brouillard; ‚ les cycles évaporation-condensation qui ont pour effet de concentrer les gouttes. Ceux-ci se sont déroulés tant dans l’atmosphère (dans le brouillard) que sur les surfaces (dans le givre), et ce pendant les 4 jours qu’a duré cet épisode de brouillard. A l’heure actuelle, les interactions brouillards-rosées sont tout à fait méconnues, et l’importance de ces divers mécanismes est indéfinissable. Etant acquis que la présence de brouillard augmente la concentration en certains éléments dans la rosée ou givre récoltée sur surface artificielle, on peut se demander comment réagirait le végétal soumis à un brouillard; autrement dit quelle serait la composition de la rosée sur un végétal suite à une exposition à un brouillard de composition réaliste. Cet aspect a été étudié par El-Mansori (1994) sur 3 espèces végétales (l’orge Hordeum vulgare L., le pois Pisum sativum L. et le Ray-grass Lolium perenne L.), en comparant la composition de la rosée suite à une brumisation d’eau désionisée d’une part et d’un brouillard acide composé de sels d’ammonium d’autre part (composition similaire à celle des brouillards bruxellois, établie sur base de nos données). Cette étude a mis en évidence un effet significatif du brouillard acide par rapport au brouillard neutre sur l’excrétion des cations alcalins par la plante. En particulier, les effets suivants ont été observés: ‚ une compensation impressionnante de l’acidité chez le Ray-grass (le pH initial du brouillard acide est de 2.4 et passe à 5.5 dans la rosée); ‚ une excrétion importante du potassium chez le Ray-grass, qui d’après Leonardi & Flückiger (1989) est directement couplée à l’absorption de NH4+; ‚ une excrétion du calcium et du magnésium chez les 3 espèces végétales mais beaucoup plus importante chez le Ray-grass, qui est quant à elle liée à l’acidité (Leonardi & Flückiger, 1989). En conclusion, ces résultats d’une importance capitale montrent que l’augmentation des concentrations en espèces acides et en ions ammonium lors d’une période de brouillard influence la composition de la rosée dans le sens d’une augmentation des concentrations en certains éléments, et ce tant sur surface artificielle (ce travail) que sur les végétaux (El-Mansori, 1994). Au niveau du végétal, les effets directs du lessivage des cations K, Ca et Mg sont l’altération des relations ioniques et de la distribution des éléments dans les feuilles. Parmi les effets indirects, Leonardi & Flückiger (1989) ont détecté une augmentation de la transpiration foliaire et de l’efflux racinaire d’ions H+, ces 2 effets étant essentiels pour la physiologie de la plante car ils peuvent influer sur ses relations hydriques et sa nutrition minérale. IV.83 4.4.5 L’influence des végétaux sur la composition des rosées et givres Dans les paragraphes précédents, plusieurs différences entre les rosées récoltées sur surface artificielle et sur végétaux ont été soulignées. Nous nous proposons de les récapituler ainsi que de compléter la comparaison. a) Récapitulation des différences observées Les différences portent sur les points suivants: ‚ L’accord entre plusieurs paramètres, en particulier la concentration en Ca, le déficit anionique, l’alcalinité et le pH, permet de corroborer la présence de CaCO3 dissous en quantité appréciable dans les rosées récoltées sur végétaux. L’origine du CaCO3 peut être à la fois des grosses particules de l’aérosol atmosphérique et des excrétions du végétal. ‚ Les gammes de concentration mais aussi les proportions entre éléments diffèrent sensiblement entre les 2 types de rosées: la conductivité et la concentration ionique totale (Σ+ ou Σ−) sont respectivement 3 fois et 4 fois plus élevées dans les rosées récoltées sur végétaux; (Tableau IV.21 et Figure IV.31). Pour les concentrations en éléments, le test de Student de comparaison des moyennes indique que ces différences sont significatives à un degré de confiance de plus de 99.9% pour la conductivité et les concentrations en Cl, K, Ca, et Mg, et qu’elles sont significatives à un degré de confiance supérieur à 90% pour le pH, et les concentrations en sulfates et en sodium. Les différences sont non significatives pour NO3 et NH4. Au niveau des proportions, la Figure IV.32 a permis d’évaluer les différences. Comme nous l’avons déjà souligné, les exsudats foliaires sont en partie responsables de ces différences, en particulier au niveau des cations alcalins K, Ca et Mg puisque d’après plusieurs auteurs, ce sont les 3 éléments susceptibles d'être le mieux lessivés, avec le manganèse (Tukey, 1970; Garrec et al., 1988; Schlesinger, 1988; Léonardi & Flückiger, 1989). Nous savons que de nombreux facteurs biotiques et abiotiques exercent un contrôle tant qualitatif que quantitatif sur ces excrétions végétales. En ce qui concerne les facteurs liés à la plante, l’étude de El-Mansori (1994) a mis en évidence l’influence de l’espèce végétale sur la quantité d’éléments minéraux exsudés. En particulier, il a pu montrer, par élimination de la variabilité liée à l’âge des plantes et aux conditions de croissance (sol, eau, température, lumière et humidité relative identiques), que les caractéristiques du feuillage (rugosité, pilosité, mouillabilité, ...) et/ou la physiologie de la plante elle-même sont responsables des différences observées. En effet, les 3 espèces végétales étudiées, l’orge (Hordeum vulgare L.), le pois (Pisum sativum L.) et le Ray-grass (Lolium perenne L.), ont montré un comportement significativement différent vis-à-vis d’un traitement par brumisation d’un brouillard acide de composition similaire à celle des brouillards bruxellois (composition établie sur base de nos données). Pour le pois, l’influence du brouillard acide a été la plus faible, et a été mise en rapport avec l’aspect lisse du feuillage, qui ne retient pas les gouttes liquides. Par contre, le Ray-grass a présenté la réaction d’exsudation la plus intense. Ceci constitue un point important, car le Ray-grass peut être considéré comme représentant la végétation herbacée sur laquelle nos rosées ont été récoltées (pelouse). Ce résultat peut donc contribuer à expliquer les importantes différences observées entre nos 2 types de rosée au niveau des chlorures, des sulfates, du sodium, du potassium, du calcium, du magnésium, et du pH. Dans les échantillons récoltés in-situ, Berner & Berner (1987) soulignent que les propriétés du feuillage jouent un rôle déterminant au niveau de la capture des poussières. Ceci pourrait donc également constituer une explication aux différences observées. IV.84 b) Autres différences importantes La matrice de corrélation présentée dans le Tableau IV.31 montre que les relations entre éléments sont totalement différentes de celles qui ont été observées dans les rosées récoltées sur surface artificielle (voir aussi Figures IV.35). Il faut noter que certaines corrélations sont fortement conditionnées par un échantillon qui présente des concentrations extrêmes en de nombreux éléments: RUE92-H0. Si l’on excepte cette donnée, certaines corrélations s’améliorent et d’autres diminuent. Ainsi, le schéma de la Figure IV.37 présente les corrélations entre éléments après élimination des échantillons à caractère atypique et permet de visualiser les différences entre les 2 types de rosées. Dans les rosées récoltées sur surface artificielle, 2 influences majeures se dégagent nettement: celle de l’aérosol primaire grossier d’origine marine, terrigène ou éventuellement anthropique (corrélations entre Cl, Na, Mg, et Ca), et celle de l’aérosol secondaire, fin et exclusivement d’origine anthropique (corrélations entre NH4, SO4, NO3, et Cl). Dans le cas des rosées récoltées sur végétaux, le schéma général des corrélations est très différent. Les corrélations qui dénotent l’influence de l’aérosol atmosphérique, tant fin que grossier, disparaissent complètement. Par contre, plusieurs corrélations faisant intervenir K et PO4 apparaissent (K-Cl, K-Mg, K-Ca, K-SO4, K-PO4, PO4-Ca, PO4-Cl). Ces dernières sont le reflet de l’influence du végétal. Les corrélations Ca-Mg, Ca-SO4 et Ca-Cl sont communes aux 2 types de rosées et représentent probablement l’influence des dépôts secs. pH SO4 NO3 Cl PO4 NH4 Na K Ca Mg (n=19) 1 SO4 (n=19) -0.48 1 NO3 (n=19) -0.72 0.28 1 (n=19) 0.02 0.68 -0.27 PO4 (n=19) -0.73 0.70 0.19 0.73 1 NH4 (n=19) -0.13 0.10 0.42 -0.17 -0.01 1 Na (n=19) -0.33 0.41 0.32 0.07 0.59 0.57 1 K (n=19) 0.21 0.63 -0.35 0.81 0.70 0.03 0.15 1 Ca (n=19) 0.17 0.67 -0.37 0.92 0.80 -0.23 -0.04 0.85 1 Mg (n=19) 0.22 0.61 -0.36 0.83 0.49 -0.08 -0.02 0.93 0.93 Na K Ca pH Cl pH SO4 NO3 1 Cl NH4 NH4 1 Mg Tableau IV.31:Matrice de corrélation entre éléments dans les rosées récoltées sur végétaux. Les coefficients de corrélation qui sont significatifs à 99% ou plus sont en gras. IV.85 Figure IV.37: Liens entre les espèces chimiques, d’après les coefficients de corrélation linéaire dans les 2 types de rosées. L’influence du végétal peut aussi être analysée à partir d’échantillons prélevés en parallèle sur surface artificielle et sur végétaux. Treize échantillons ont fait l’objet d’un prélèvement en couples en Région Bruxelloise, et le Tableau IV.32 reprend les rapports moyens Végétaux/Collecteur pour chaque élément analysé, ainsi que les écart-types, minima et maxima. La première constatation qui émane de ce Tableau est que tous les rapports sont supérieurs à 1, de sorte que pour tous les éléments étudiés, la concentration de la rosée sur le végétal est en moyenne supérieure à celle de la rosée sur surface artificielle. Les éléments pour lesquels le rapport Végétaux/Collecteur est le plus élevé sont K, Mg, Ca, Cl, PO4 et Mn. On retrouve ainsi les cations K, Ca, Mg reconnus comme étant le plus facilement excrétés par la plante. L’excrétion des anions chlorures et phosphates se confirme, tandis que la possibilité d’une excrétion de manganèse apparaît mais nécessite d’être investiguée sur un plus grand nombre d’échantillons. On constate également de grandes variations entre les échantillons ainsi qu’entre les éléments. La variabilité inter-échantillon se marque par l’écart important entre les minima et les maxima, et par le fait que les écarts-types sont parfois supérieurs aux moyennes. Cette variabilité n’a rien d’étonnant étant donné tout ce qui a été énoncé jusqu’à présent concernant l’origine et la nature des différences entre les 2 types de rosée: temps d’exposition aux dépôts secs non identique, nature et propriétés des surfaces différentes, influence de la végétation, elle-même variable d’une espèce végétale à l’autre et même d’un individu à l’autre. En ce qui concerne la variabilité inter-éléments, les mêmes causes de variabilité existent puisque chaque espèce chimique peut se comporter différemment selon la nature et les propriétés de la particule à laquelle elle est associée (solubilité, hygroscopicité, vitesse de dépôt, ...). IV.86 SO4 NO3 Cl PO4 NH4 Na K Ca Mg Al Fe Pb Zn Cu Ni Cd Mn MOY STD MIN MAX 3.87 1.64 15.45 13.65 2.26 1.83 28.79 15.29 18.49 0.68 3.36 2.97 3.20 5.33 2.09 2.90 10.68 2.94 2.23 9.08 21.17 1.52 1.88 36.83 9.65 10.29 0.50 2.83 3.70 1.23 2.63 0.94 2.80 7.66 1.28 0.03 2.50 0.07 0.88 0.07 3.46 2.45 2.54 0.32 0.04 0.56 1.21 2.80 1.02 0.75 1.80 12.28 8.35 35.40 55.91 5.49 7.13 125.00 35.04 33.11 1.58 8.30 10.36 4.57 9.49 3.27 8.21 23.22 n 13 13 13 6 13 12 12 12 12 6 6 6 6 6 6 6 6 Tableau IV.32:Rapports de concentration entre les rosées récoltées sur végétaux et sur surface artificielle: valeurs moyennes, écarts-types, minima et maxima. Un dernier point sur la spécificité des rosées récoltées sur surface végétale concerne le potassium. La Figure IV.35 montre que dans les rosées récoltées sur végétaux, une fraction substantielle de la somme [SO4nm+ NO3 + Clnm] ne se trouve pas sous forme de sels d’ammonium ou leurs acides correspondants, contrairement aux rosées récoltées sur surface artificielle. Ceci peut être dû au fait que ces rosées ont échangé une partie du NH4+ avec du K+ (absorption du NH4+ et excrétion du K+). En effet, la somme [NH4 + K] est corrélée aux sulfates selon la relation: [NH4] + [K] = 1.16*[SO4] + 0.37 R=0.59 n=19 alors que ions ammonium seuls ne sont pas du tout corrélés aux sulfates. De plus, tous échantillons confondus (c’est-à-dire rosées récoltées sur surface artificielle ET sur végétaux), il existe une corrélation entre les sommes [NH4 + H + K] et [SO4nm+ NO3 + Clnm]: [SO4nm] + [NO3] + [Clnm] = 1.66*([NH4] + [H] + [K]) + 0.41 R=0.80 n=40 alors que cette corrélation est inexistante sans les ions K+. Ceci concorde avec les observations de Bobbink et al. (1992), qui ont mis en évidence qu’une fraction significative de l’azote ammoniacal est assimilée directement par le feuillage et que l’excrétion de cations alcalins peut être doublée par l’application de sulfate d’ammonium. L’enrichissement en potassium résultant de l’absorption de NH4+ est bien mis en évidence dans le Tableau IV.33, où tant les concentrations moyennes que les rapports molaires moyens K/Na sont très nettement supérieurs à ceux observés dans les rosées récoltées sur surface artificielle et les brouillards. En ce qui concerne les rapports molaires, Brimblecombe & Todd (1977) ont fait la même observation à partir de brins d’herbe lavés à l’eau distillée, et ont conclu que l’enrichissement en potassium était dû à la dissolution de composés solubles issus de la plante. IV.87 Les résultats obtenus en Région Bruxelloise sont donc parfaitement en accord avec d’autres études (Heil et al.,1988; Leonardi & Klückiger, 1989; Bobbink et al., 1992; El-Mansori, 1994) en ce qui concerne l’importance de la excrétion du potassium et le phénomène d’échange cationique entre K+ et NH4+ . L’impact des sulfates d’ammonium sur la végétation n’est donc pas à négliger en Région Bruxelloise puisque la dominance des sulfates d’ammonium dans les aérosols fins et dans la phase dissoute des brouillards et des rosées récoltées sur surface artificielle a été mise en évidence. De plus, la végétation urbaine vit le plus souvent dans des conditions environnementales très défavorables: sécheresse, hétérogénéité, pauvreté et compaction du sol, faible enracinement, apports d’éléments toxiques via les sels de déneigement et la circulation automobile, .... Ainsi, ce sont les effets conjugués des mauvaises conditions de vie et des polluants atmosphériques qui font que le potentiel de résistance du végétal peut être dépassé et mener au dépérissement. En outre, l’impact des sulfates d’ammonium sur la végétation n’est ni un problème touchant quelques individus, ni un problème typiquement urbain. Au contraire, il se pose à l’échelle d’écosystèmes entiers, et il concerne toute l’Europe de l’Ouest puisque les émissions de NH3 dues à l’agriculture et à l’élevage intensifs sont élevées dans cette partie du globe, et particulièrement en Flandres et aux Pays-Bas. Les importants dépôts d’azote ammoniacal qui en résultent engendrent un problème d’eutrophisation qui peut modifier considérablement la composition de certains écosystèmes (ceux qui vivent sur sol pauvre) et diminuer drastiquement leur biodiversité (Bobbink et al., 1992). Par exemple, aux Pays-Bas, il a été montré qu’une lande à Callune et à Bruyère (Calluna vulgaris L. et Erica tetralix L.) peut se transformer en une végétation herbacée monotone dominée par des graminées (Poaceae) telles que la canche flexueuse et la molinie (Deschampsia flexuosa L. et Molinia caerulea L.) (Bobbink et al., 1992; Fowler, 1992). L’existence même de tout un écosystème se trouve ainsi menacée. Rosées - Végétaux Rosées - Surface artificielle Brouillards Sol [K] moy (méq./l) 0.76 ± 0.72 0.05 ± 0.06 0.08 ± 0.31 ce travail 8.21 ± 6.40 0.98 ± 1.63 0.83 ± 3.10 1.22 K/Na (1) 13.5 0.37 ± 0.09 (2) 0.15 Tableau IV.33:Mise en évidence de l’enrichissement en potassium dans les rosées récoltées sur végétaux. (1) Brimblecombe & Todd (1977). (2) Yalon & Ganor (1968). IV.88 4.5 Dépôts et flux Pour les échantillons récoltés sur surface artificielle, nous connaissons la surface du collecteur, le temps entre le déploiement de celui-ci et la collecte, ainsi que le volume total de liquide présent sur la surface au moment du prélèvement. Nous pouvons ainsi examiner l’influence du temps d’exposition de la surface de collecte ainsi que du volume d’eau condensée par unité de surface sur les concentrations ioniques des différentes espèces chimiques. D’autre part, il est possible de calculer les quantités totales déposées ou taux d’accumulation ainsi que les quantités déposées par unité de temps ou flux d’éléments. La Figure IV.38 montre très nettement qu’il existe une relation d’allure hyperbolique entre la concentration et le volume d’eau condensée sur la surface du collecteur. Seuls les ions SO4 sont repris à titre d’exemple, mais ce profil s’observe pour l’ensemble des ions analysés. Cette tendance est typique d’un effet de dilution et indique que les concentrations dissoutes en phase aqueuse sont dépendantes du processus de condensation-évaporation à la surface du collecteur. Rappelons qu’une relation identique s’observe dans les brouillards (cf Figure IV.10, où le paramètre qui équivaut au volume d’eau par unité de surface est le volume d’eau par unité de volume d’air, appelé CEL), et correspond au même phénomène de dilution, par croissance et accrétion des gouttelettes. De même, il est connu que dans les pluies, une relation similaire existe entre la concentration et le volume des précipitations (voir chapitre Pluies). La Figure IV.38 montre également que les échantillons GUH92-35 et GUH92-40, prélevés pendant un épisode de brouillard et dont les particularités ont été longuement évoquées, se situent à l’extrémité supérieure gauche du graphique, c’est-à-dire dans la zone où les concentrations en sulfates sont les plus élevées pour un volume par unité de surface faible. Le même comportement extrême de ces 2 échantillons s’observe pour les nitrates, les chlorures et l’ammonium. Ce résultat démontre à nouveau l’influence des brouillards sur la composition des rosées, en particulier pour les espèces chimiques de nature principalement anthropique issues de mécanismes de conversion gaz-particules. Figure IV.38: Corrélation entre la concentration en sulfates dans les rosées (en méq./l) et le volume d’eau condensée par unité de surface (en g ou ml/m2). IV.89 Examinons à présent les valeurs de dépôt total, obtenues en multipliant les concentrations dans la rosée par le volume d’eau par unité de surface du collecteur. Les valeurs individuelles se trouvent dans le Tableau AI.13 en annexe I, et les valeurs moyennes avec leurs écarts-types sont présentées dans le Tableau IV.34. Ces données montrent que les espèces qui dominent sont NH4, SO4 et Cl, tandis que K et Mg présentent les valeurs les plus faibles. Il y a environ un facteur 10 de différence entre ces 2 extrêmes, ce qui souligne la variabilité entre éléments. Dépôt total (µéq/m2 (1)) ce travail (2) Flux (µéq/m2.h (1)) ce travail (2) (3) Eau 82.2 ± 57.6 181.5 5.11 ± 4.40 18.00 SO4 28.8 ± 25.0 13.1 1.76 ± 1.62 1.26 0.82 ± 0.88 NO3 9.0 ± 7.2 5.9 0.52 ± 0.39 0.58 0.45 ± 0.33 Cl 24.6 ± 29.6 1.38 ± 1.50 NH4 31.9 ± 38.5 Na 17.1 ± 25.4 0.92 ± 1.34 0.04 ± 0.05 K 2.2 ± 1.7 0.16 ± 0.13 0.02 ± 0.02 Ca 20.4 ± 17.3 1.14 ± 0.85 2.06 ± 1.09 Mg 2.3 ± 2.1 0.12 ± 0.10 0.14 ± 0.12 1.5 2.07 ± 2.67 0.23 ± 0.23 0.14 0.34 ± 0.21 Tableau IV.34:Dépôts totaux et flux moyens en Région Bruxelloise, et comparaison avec les données de la littérature. (1) = g au lieu de µéq pour l’eau. (2) Site rural en Pennsylvanie (Pierson et al., 1986). (3) Site urbanisé dans le Michigan (Mulawa et al., 1986). Par analogie avec les brouillards, si la phase aqueuse pouvait être considérée comme un système fermé et modifié uniquement par transfert de vapeur d’eau, le produit Concentration ionique x volume/unité de surface serait une constante pour une espèce chimique donnée. Or, il n’en est rien, comme le montrent les valeurs élevées des écarts-types dans le Tableau IV.34. Ceci n’a rien d’étonnant puisque nous savons que le dépôt total dépend de nombreux paramètres et processus, outre la condensation d’eau liquide sur la surface. Les concentrations en gaz et particules des 2 réservoirs (atmosphère et surface du collecteur) et les mécanismes d’incorporation-dissolution au sein de la phase aqueuse sont les principaux paramètres qui entrent en jeu lorsque la rosée se forme ou est formée. Antérieurement à la présence d’eau liquide, les concentrations atmosphériques et le temps d’exposition du collecteur conditionnent le dépôt par voie sèche. L’influence de ces différents paramètres ne peut être quantifiée séparément. Par contre, nous avons la possibilité d’examiner sommairement l’influence du temps sur les quantités déposées (et dissoutes). En effet, nous avons mesuré le temps total entre le déploiement du collecteur et la collecte de l’échantillon. Nous ne connaissons cependant pas le moment de l’apparition de la rosée (début de la condensation). Ce temps total inclut donc une contribution de 2 mécanismes qui se succèdent: le dépôt sec d’une part et l’incorporation-dissolution dans la phase aqueuse d’autre IV.90 part. Dans l’ensemble, les dépôts croissent avec le temps. Pour la plupart des éléments, une corrélation significative est obtenue par simple régression linéaire, comme le montre à titre d’exemple la Figure IV.39. Une telle relation linéaire est ainsi obtenue pour les ions nitrates, chlorures, sodium, calcium et magnésium. Les sulfates et l’ammonium ne répondent pas à ce comportement, mais comme le montre la Figure IV.40, ceci est en grande partie dû aux échantillons prélevés pendant l’épisode de brouillard. Le dépôt de potassium n’est pas non plus corrélé linéairement au temps, et ce à cause de 3 échantillons particulièrement enrichis en potassium. On peut noter que la droite de la Figure IV.39 possède une ordonnée à l’origine négative, impliquant que le dépôt total est nul pour un temps d’environ 10 heures. Ceci se produit également pour les ions chlorures, sodium, calcium et magnésium et pour des temps du même ordre de grandeur (entre 10h24 et 12h34). Cette observation semble indiquer d’une part que la relation de linéarité n’est valable que dans la gamme de temps étudiée, et d’autre part que le dépôt est négligeable pour des temps inférieurs à 10-12 heures, et que par conséquent une évolution en paliers est probablement plus réaliste. Passons à présent à l’étude des valeurs de flux d’éléments, obtenues en divisant le dépôt total par le temps entre le déploiement du collecteur et la collecte. Le Tableau IV.34 présente les valeurs moyennes et leurs écarts-types, ainsi que quelques valeurs trouvées dans la littérature. Les données brutes sont présentées dans le Tableau AI.14 figurant en annexe I. En ce qui concerne les valeurs moyennes, les tendances sont les mêmes que dans le cas du dépôt total, à savoir les espèces qui dominent sont les NH4, SO4 et Cl, tandis que K et Mg présentent les valeurs les plus faibles et il y a environ un facteur 10 de différence entre ces 2 extrêmes. Par rapport aux autres séries de valeurs, le site bruxellois présente des flux d’ammonium, de chlorures, de sodium et de potassium plus importants tandis que les flux de sulfates, nitrates et magnésium sont similaires. Le calcium est la seule espèce dont le flux soit largement inférieur à la littérature. Ces similitudes et différences sont en partie dues aux différences de lieu, de méthode de collecte et probablement de méthode de calcul, mais reflètent également l’importance des sources locales et régionales. Par exemple, la supériorité des flux d’ammonium et de Na et Cl en Région Bruxelloise s’explique par les émissions d’ammoniac issues de l’élevage et de l’agriculture intensifs en Flandres et aux Pays-Bas et par l’apport marin, respectivement. De même, l’important flux de calcium au niveau du site urbanisé dans le Michigan proviendrait du fait que le dépôt de particules alcalines grossières domine par rapport au dépôt d’espèces acides (Mulawa et al., 1986). Les écarts-types importants du Tableau IV.34 montrent que tout comme les dépôts totaux, les flux sont éminemment variables. Or, d’après la relation de linéarité entre le dépôt total et le temps, si seul le temps agissait sur le dépôt total, le flux serait constant, au moins pour 5 des espèces ioniques. On en déduit donc que le temps n’est qu’un facteur parmi d’autres exerçant son contrôle sur ces données. IV.91 Figure IV.39: Dépôt total de nitrates (en µéq./m2) en fonction du temps dans les rosées. Les 3 échantillons correspondant aux temps les plus longs ont été éliminés de ces graphiques en raison du caractère particulier de l’échantillonnage (plusieurs jours d’exposition). Figure IV.40: Dépôt total de sulfates(en µéq./m2) en fonction du temps dans les rosées. Les 3 échantillons correspondant aux temps les plus longs ont été éliminés de ces graphiques en raison du caractère particulier de l’échantillonnage (plusieurs jours d’exposition). IV.92 Deux constatations importantes peuvent encore être faites au sujet des relations entre concentration, dépôt total et flux. La première concerne les coefficients de corrélation linéaire entre éléments. Nous avons en effet calculé et comparé les 3 matrices de corrélation entre éléments. Il en ressort que les relations entre éléments sont identiquement les mêmes au sein de ces 3 séries de données. Elles ne sont influencées ni par le taux de dilution, ni par le temps d’exposition du collecteur. Ces associations entre éléments sont donc bien le reflet de leur origine commune au sein des particules de l’aérosol atmosphérique. La seconde constatation concerne les valeurs maximales. L’observation des valeurs individuelles nous apprend qu’en ce qui concerne les sulfates et l’ammonium, un groupe d’échantillons présente à la fois les concentrations les plus élevées, les dépôts les plus grands, et les flux les plus importants. Il s’agit des échantillons GUH92-35 et GUH92-40 prélevés en période de brouillard. Autrement dit, ce ne sont pas les temps d’exposition les plus longs qui aboutissent aux flux les plus grands, mais bien les concentrations ambiantes et les conditions météorologiques, en particulier la présence de brouillard, qui jouent un rôle déterminant dans la composition de la rosée et les flux de sulfates et d’ammonium qui en découlent. En résumé, l’ensemble de ces résultats a montré: ‚ qu’il existe un effet de dilution des concentrations ioniques; ‚ qu’il existe également un lien entre les quantités déposées et le temps d’exposition du collecteur; ‚ que les conditions atmosphériques (concentrations ambiantes et météorologie) exercent une influence sur la composition des rosées, tant en terme de concentrations, que de dépôt et de flux d’éléments; ‚ que les sulfates et l’ammonium sont les espèces largement dominantes; ‚ que les associations entre espèces chimiques reflètent la composition et les grandes catégories de sources (primaire, secondaire, marine, terrigène, anthropique) des particules de l’aérosol atmosphérique; ‚ enfin, qu’il existe un relativement bon accord avec les -rares- données de la littérature. 4.6 Synthèse et conclusions La composition chimique de rosées récoltées sur surface artificielle et sur végétaux a été étudiée en Région Bruxelloise. Une vingtaine d’échantillons de chaque type ont été récoltés entre juillet 1991 et mai 1993. Les concentrations en ions majeurs (SO4, NO3, Cl, NH4 , Na, K, Ca, Mg) et en certains métaux (Al, Fe, Pb, Zn, Cu, Ni, Cd, Mn) ont été déterminées dans la fraction dissoute, ainsi que le pH et la conductivité. Un nombre restreint d’analyses de la fraction insoluble en microscopie électronique ont également été menées. Cette étude, bien que préliminaire étant donné le nombre restreint de résultats, présente un caractère original car des données similaires obtenues en milieu urbain sont quasi inexistantes dans la littérature. Les ions qui dominent sont SO4 et NH4 pour les rosées sur surface artificielle, tandis que sur végétaux, ce sont Ca, Cl et HCO3. La rosée sur végétaux est en moyenne légèrement acide (pH moyen = 6.2) et contient des quantités importantes de carbonates, par opposition à la rosée sur surface artificielle pouvant être acide (pH moyen = 5.8 et pH minimal = 3.8) mais contenant nettement moins de carbonates, même à pH proche de 7. De nombreuses autres différences portant sur les proportions des éléments, les concentrations métalliques, les rapports de concentration, les corrélations entre éléments, ont été mises en évidence. Ces différences significatives entre les rosées sur surface artificielle et les rosées sur végétaux ont été attribuées à l’influence du végétal au travers d’excrétions et IV.93 d’échanges ioniques, à la dissolution de particules sous forme de dépôts secs auxquels la plante est soumise pendant plus longtemps que la surface du collecteur, ainsi qu’à la nature et les propriétés différentes des 2 surfaces collectrices. L’observation des concentrations et l’étude des relations entre éléments nous a permis de montrer que la composition des rosées récoltées sur surface artificielle est conditionnée par celle de l’atmosphère initiale et de l’aérosol en particulier. Celui-ci est soit déposé par voie sèche (aérosol grossier), soit incorporé dans l’eau condensée à la surface du collecteur (aérosol fin et dans une moindre mesure grossier). Tout comme les brouillards, les rosées sont un milieu réactionnel très complexe dans lequel les concentrations des composés dépendent de différents inputs: les aérosols et gaz atmosphériques et les dépôts secs. La variabilité des mécanismes et paramètres qui entrent en jeu (concentration dans l’air, concentration sur la surface, vitesse de dépôt sec, taux d’incorporation des phase gazeuse et particulaire dans la phase aqueuse, ...) implique que tant les concentrations que les quantités totales déposées et que les flux d’éléments sont éminemment variables. Le comportement des sulfates et de l’ammonium (concentrations, corrélations, rapports molaires) et les similitudes avec les brouillards ne laissent aucun doute sur l’origine secondaire (aérosol fin), anthropique et commune de ces 2 espèces chimiques. L’influence de l’aérosol grossier a également été très clairement établie à travers la présence et le comportement des espèces chimiques Ca, HCO3, Na, Mg et Cl. Les sources suivantes ont ainsi été attribuées à ces espèces: ‚ ‚ ‚ Ca et HCO3: Ca et SO4: Na, Cl, Mg: origine terrigène (CaCO3) origine anthropique (gypse) origine marine (NaCl et MgCl2) et dans une moindre mesure terrigène (Na, Mg) et/ou anthropique (sels de déneigement). C’est d’ailleurs l’influence de l’aérosol grossier qui fait que les rosées récoltées sur surface artificielle sont nettement moins acides que les brouillards. En effet, l’action neutralisante est due non plus à l’ammonium seul mais à l’ammonium et aux cations à caractère alcalin dont le principal est le calcium. Si la contribution des dépôts secs était totalement éliminée (par ouverture automatique du collecteur en début de formation de rosée), les rosées seraient plus que probablement moins concentrées en cations alcalins, mais plus acides, comme c’est le cas dans le Bassin de Los Angeles (Pierson et al., 1990). Enfin, la fraction non marine des chlorures peut être très importante et contribuer significativement à l’acidité des rosées, et ce particulièrement en période de brouillard. Dans ce cas, un apport de chlore sous forme d’HCl lié à l’incinération des déchets ménagers est fortement suspecté. Les échantillons prélevés en période de brouillard ont fait l’objet d’une étude approfondie Les conditions atmosphériques spécifiques régnant en période de brouillard (inversion de température, stagnation des polluants, humidité relative élevée, ...) engendrent des rosées particulièrement acides et concentrées en ions SO4, NO3 , Cl et NH4 d’origine essentiellement anthropique. Ceci peut se produire par dépôt des gouttes de brouillard et/ou par incorporation des gaz et particules à partir d’une atmosphère particulièrement concentrée en polluants. Nous en concluons que les conditions ambiantes (paramètres météorologiques et qualité de l’air) constituent un facteur prépondérant dans la composition de la rosée. L’influence du volume d’eau condensée par unité de surface et du temps d’exposition du collecteur (qui représente un temps de dépôt sec + un temps de formation de rosée) a été investiguée. Une relation générale entre la concentration et le volume a ainsi été déduite, attestant d’un effet de dilution identique à ce qui se produit dans l’eau de brouillard. L’effet de la durée d’exposition se IV.94 manifeste par une relation de linéarité entre le temps et les quantités totales accumulées (appelées dépôt total), et ce pour plusieurs espèces chimiques. L’analyse de la fraction métallique dissoute a mis en évidence la dominance de Fe, Al, Zn et Mn, et ce de la même manière que pour les brouillards. Au niveau de la fraction insoluble, une grande similitude avec les brouillards a également été notée. En ce qui concerne la comparaison avec les données de la littérature, celle-ci s’est avérée difficile dans la mesure où peu de données sont disponibles et où tant les lieux que les méthodes de collecte diffèrent. Les différences et similitudes ont été décrites cas par cas. De manière générale, la réponse directe du végétal à l’exposition aux polluants atmosphériques est une augmentation de l’excrétion foliaire de cations K, Ca, Mg, de phosphates et de chlorures. L’étude de la composition des rosées en parallèle sur surface artificielle et sur surface végétale a nettement mis en évidence l’exacerbation de ce phénomène. De plus, un mécanisme d’échange cationique K-NH4 suite à l’apport atmosphérique de NH4 sous forme de sulfates d’ammonium est fortement suspecté, en accord avec d’autres auteurs. Ainsi, l’impact des sulfates d’ammonium sur la végétation est un problème réel, tant au niveau urbain où les végétaux sont soumis à des conditions environnementales défavorables, qu’au niveau d’écosystèmes entiers dans toute l’Europe de l’Ouest, car les émissions d’ammoniac y sont les plus importantes. L’intérêt de poursuivre l’étude des rosées réside dans le fait que leur importance dans le phénomène des précipitations acides (au sens large) est mal connue, surtout en milieu urbain. Ce besoin de quantifier leur contribution par rapport aux autres dépôts est d’autant plus crucial que les rosées sont susceptibles de jouer un rôle plus important que les pluies au niveau des dommages causés aux surfaces de toute nature (végétale, construite, métallique). Ceci est dû au fait que d’une part le temps d’exposition aux rosées est plus long, et que d’autre part, la concentration des rosées est plus élevée car elles dissolvent les espèces chimiques déposées au préalable. Le fait que les givres récoltés en présence de brouillard soient plus acides et plus concentrées en différentes espèces chimiques souligne l'importance de poursuivre l'étude des brouillards eux-mêmes, mais également la nécessité d'approfondir les mécanismes de transfert et les interactions entre les différents phénomènes atmosphériques, en l'occurrence, dans ce cas-ci, les rosées-givres et les brouillards. IV.95 IV.5. LES DEPOTS TOTAUX ET LES PLUIES 5. LES DEPOTS TOTAUX ET LES PLUIES 5.1 Introduction Les résultats présentés dans ce chapitre correspondent à deux types de précipitations: les dépôts totaux et les pluies sensu stricto. Les dépôts totaux sont formés des pluies et des dépôts secs accumulés dans l’entonnoir de collecte entre les pluies, tandis que les pluies ne contiennent pas cette contribution des dépôts secs. Les deux séries d’échantillons ont été collectées séquentiellement, chaque fraction correspondant à une lame d’eau de 0.1 mm (= 0.1 l/m2). L’intérêt des dépôts totaux réside dans le fait qu’ils correspondent exactement à ce à quoi les végétaux et les surfaces bâties sont soumis et sont utiles dans l’étude de l’impact de la pollution atmosphérique sur ces surfaces. La simplicité de l’échantillonneur constitue en outre un avantage de cette méthode de collecte. Toutefois, l’élimination de l’influence des dépôts secs d’une part et l’échantillonnage de manière séquentielle en petites fractions volumiques d’autre part constituent deux étapes indispensables pour étudier finement la variabilité intra-événement et les causes de cette variabilité. En particulier, cette méthodologie a été adoptée dans le double but: - d’ acquérir une meilleure connaissance des processus physico-chimiques qui contrôlent le dépôt humide, c’est-à-dire les mécanismes d’incorporation des aérosols dans la phase aqueuse et le phénomène de lessivage de l’atmosphère; - d’établir plus précisément le lien entre la composition de la pluie et l’origine des espèces chimiques qui la composent et donc d’obtenir des informations sur les sources des constituants. De plus, la composition des premières gouttes de pluie (les plus concentrées) constitue un paramètre important dans le cadre de l’étude de l’impact des dépôts humides sur les surfaces bâties et végétales. Enfin, une comparaison des deux sets de données permettra d’affiner encore notre interprétation des phénomènes, et présente en plus un caractère original dans la mesure où cela n’est jamais envisagé dans la littérature. La méthode de collecte et les caractéristiques des épisodes sont décrits de manière détaillée dans le chapitre II. Un total de 400 échantillons de dépôts totaux et 725 échantillons de pluie, correspondant respectivement à 14 et 21 épisodes pluvieux ont été récoltés et analysés. Les paramètres mesurés sont la conductivité, le pH et les concentrations en ions majeurs (SO4, NO3, Cl, NH4, Na, K, Ca, Mg). L’ensemble de ces résultats est présenté dans les Tableaux AI.15 et AI.16 (Annexe I), dans lesquels les valeurs aberrantes et les échantillons isolés ont été éliminés. La méthode de rejet des valeurs aberrantes est décrite dans le chapitre II. IV.96 5.2 Validité des résultats et préambule statistique 5.2.1 Bilans ioniques De la même manière que précédemment, commençons par examiner l'équilibre de la balance ionique. Après élimination des quelques valeurs aberrantes (cf chapitre II), le modèle de régression nous donne les équations suivantes (Figure IV.41): Pour les dépôts totaux (exprimés en µéq./l): Σanions = 0.86 (± 0.01) * Σcations - 72.1 (± 74.5) Σanions avec HCO3 - = 0.99 (± 0.01) * Σcations - 50.7 (± 74.3) R = 0.96 (n = 393) R = 0.97 (n = 393) Pour les pluies (exprimés en µéq./l): Σanions = 0.98 (± 0.01) * Σcations - 5.1 (± 31.9) Σanions avec HCO3 - = 1.05 (± 0.01) * Σcations + 0.4 (± 24.5) R = 0.98 (n = 725) R = 0.99 (n = 725) Dans le cas des dépôts totaux, l'ajout des carbonates -déterminés par calcul- dans le bilan anionique améliore considérablement l'équilibre de la balance ionique, puisque la pente passe de 0.86 à 0.99. Ceci ne s'observe pas dans les pluies, pour lesquelles la pente devient au contraire légèrement supérieure à 1.00. Dans tous les cas, l'ordonnée à l'origine n'est pas significativement différente de 0. On peut donc déduire que c'est essentiellement l'apport de carbonate de calcium via les dépôts secs qui génère les ions Ca++ et HCO3- dans les dépôts totaux. Comme nous le verrons dans le paragraphe consacré à la composition moyenne, le pH des dépôts totaux est en conséquence nettement moins acide que celui des pluies. Ces équations et les graphiques correspondants (Figure IV.41) montrent que la balance ionique est très bien équilibrée et que tous les ions majeurs, excepté les carbonates dans les dépôts totaux, ont été analysés. Les corrélations entre la conductivité et les bilans ioniques sont meilleures pour les pluies que les dépôts totaux (Figure IV.42). Deux échantillons de pluie se démarquent légèrement (entourés dans le graphique), sans doute à cause d'une mesure de conductivité sous-estimée. Les résultats sont plus dispersés dans le cas des dépôts totaux, sans pour autant altérer la linéarité de la relation. Les pentes des droites sont toutes semblables, comprises entre 8.2 et 9.1. Ces valeurs sont également proches de celles obtenues dans les brouillards (8.3) et dans les rosées (10.0 et 10.3). 5.2.2 Distributions de fréquence et moyennes géométriques Les Figures IV.43 et IV.44 présentent les distributions de fréquence des concentrations en échelle linéaire et logarithmique dans les pluies (Figure IV.43 ) et les dépôts totaux (Figure IV.44), tous échantillons confondus (c’est-à-dire sans distinction entre les épisodes pluvieux). Très nettement, l'impression visuelle de normalité est meilleure lorsque l'on utilise une échelle logarithmique en abscisse. Cette tendance à la lognormalité est valable dans les pluies et les dépôts totaux, pour tous les éléments analysés, indépendamment de leur origine. Ceci est également montré dans le Tableau IV.35, qui présente les rapports entre les moyennes, arithmétique et géométrique, et la médiane dans les pluies et les dépôts totaux. Ces rapports traduisent la dissymétrie des distributions et reflètent donc les écarts à la normalité et à la log-normalité, respectivement. Excepté le pH, qui présente naturellement une distribution normale, les rapports moyenne géométrique/médiane sont nettement plus proches de 1 que les rapports moyenne arithmétique/médiane. La log-normalité des concentrations est un comportement assez classique, qui a été constaté tant pour les pluies que les dépôts totaux et les aérosols (Koutrakis, IV.97 1984; Jaffrezo, 1987; Bergametti, 1987). Cependant, plusieurs auteurs soulignent que d'autres types de distributions, tel que la distribution de Weibull ou la Gamma, peuvent très bien s'adapter aux répartitions des concentrations en éléments dans l'atmosphère (Bencala et Seinfeld, 1976; Georgopoulos & Seinfeld, 1982; Seinfeld, 1986). En effet, on constate que les écarts à la lognormalité ne sont pas négligeables pour certains éléments, et peuvent être de l’ordre de 20% (Tableau IV.35). Nous ne pousserons donc pas plus avant cette tentative de corrélation des distributions expérimentales avec des lois lognormales ou d'autres lois. L’utilisation des moyennes géométriques sera préférée pour comparer des concentrations moyennes. Les moyennes arithmétiques seront toutefois fournies pour faciliter la comparaison de nos données à celles de la littérature; l'utilisation de la moyenne arithmétique étant plus répandue que celle de la moyenne géométrique. Moy. arithm. / Médiane Moy. géom. / Médiane DT PL DT DT (%) PL PL (%) Cond. 1.27 1.29 1.01 +1 1.05 +5 pH 0.96 1.05 0.91 -9 1.04 +4 NO3 1.63 1.45 1.10 + 10 1.08 +8 Cl 4.49 2.46 0.97 -3 1.22 + 22 SO4 1.47 1.24 0.76 - 24 1.00 0 NH4 1.38 1.64 1.01 +1 1.10 + 10 Na 2.91 2.43 1.21 + 21 1.17 + 17 K 2.99 1.39 1.00 0 0.98 -2 Ca 1.15 1.56 0.97 -3 1.06 +6 Mg 1.76 1.72 0.87 - 13 1.04 +4 Tableau IV.35:Rapports entre les moyennes arithmétiques et géométriques et la médiane dans les dépôts totaux (DT) et les pluies (PL). Ces résultats ont montré que l'utilisation de l'une ou l'autre moyenne peut mener à des différences importantes dans la description des échantillons et dans l'interprétation des résultats. Ces observations dénotent également la nécessité de préciser le type de paramètre utilisé et la difficulté de comparer les résultats lorsque ces paramètres diffèrent. IV.98 Signalons que la moyenne arithmétique générale de tous les échantillons séquentiels ainsi que la moyenne arithmétique pour chaque épisode de pluie correspondent, dans notre cas, à une moyenne pondérée par le volume. En effet, nous considérons la précision des augets basculants suffisante pour admettre que tous les volumes individuels vi sont égaux et valent 15 ml. Dès lors, si tous les vi sont n égaux, alors le volume total V t ' Ó v i ' n v et la moyenne pondérée par le volume (MP) devient: i'1 n n Ó ci v i MP ' i'1 v i Ó ci ' Vt i'1 n vi ' 1 n Ó c ' MA n i'1 i où ci représente les concentrations individuelles. Une tendance à la bimodalité s'observe pour Cl, Na et Mg dans les dépôts totaux. Les deux gammes de concentrations correspondent à deux régimes météorologiques très distincts, caractérisés l'un par une influence marine, l'autre par une influence continentale. Ce point sera développé dans le paragraphe consacré à l’influence de l’aérosol sur la composition des pluies. IV.99 DEPOTS 2000 Somme des anions + HCO3 (µéq./l) Somme des anions (µéq./l) 2000 1500 TOTAUX 1500 1000 1000 500 0 500 0 0 500 1000 1500 2000 0 Somme des cations (µéq./l) 500 1000 1500 2000 Somme des cations (µéq./l) PLUIES 1400 Somme des anions + HCO3 (µéq./l) 1400 Somme des anions (µéq./l) 1200 1200 1000 1000 800 600 400 200 0 800 600 400 200 0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 0 Somme des cations (µéq./l) 200 400 600 800 1000 1200 1400 Somme des cations (µéq./l) Figure IV.41: Bilans anioniques en fonction des bilan cationiques, dans les dépôts totaux et les pluies, avec et sans les carbonates. Ligne pointillée = Droite de pente idéale. Ligne continue = Régression linéaire. IV.100 TOTAUX DEPOTS 2000 1500 Somme des anions + HCO3 (µéq./l) Somme des cations (µéq./l) 2000 1500 1000 1000 500 Cations = (9.07 ± 0.11)*Cond R = 0.93, n = 393 500 0 Anions = (8.29 ± 0.12)*Cond R = 0.92, n = 393 0 0 50 100 150 200 0 Conductivité (µS/cm) 50 100 150 200 Conductivité (µS/cm) PLUIES 1200 1200 Somme des cations (µéq./l) Somme des anions + HCO3 (µéq./l) 1400 1400 1000 1000 800 600 Cations = (8.24 ± 0.04)*Cond R = 0.98, n = 725 400 200 800 600 Anions = (8.68 ± 0.04)*Cond R = 0.98, n = 725 400 200 0 0 0 40 80 120 160 0 40 80 120 Conductivité (µS/cm) Conductivité (µS/cm) Figure IV.42: Bilans ioniques en fonction de la conductivité dans les dépôts totaux et les pluies. Ligne continue = Régression linéaire. Les 2 échantillons entourés = anomalie (explication: cf texte). IV.101 160 Figure IV.43: Distributions de fréquence des concentrations en éléments dans les dépôts totaux, en échelle linéaire (à gauche) et logarithmique (à droite). IV.102 Figure IV.43 (suite) IV.103 Figure V.44: Distributions de fréquence des concentrations en éléments dans les pluies, en échelle linéaire (à gauche) et logarithmique (à droite). IV.104 Figure IV.44 (suite) IV.105 5.3 Composition moyenne et comparaison avec les données de la littérature 5.3.1 Généralités Les caractéristiques des 14 épisodes de dépôts totaux et des 21 épisodes de pluies sont résumées dans les tableaux IV.36 et IV.37. Ceux-ci présentent également la moyenne générale (arithmétique, géométrique, et médiane) et les valeurs minimales et maximales de l’ensemble des échantillons. Comme l’ont montré les distributions de fréquence des concentrations et comme cela a été observé pour les brouillards et les rosées, la dispersion totale des résultats est très importante. Cette variabilité est bien sûr due aux nombreux facteurs dont dépendent les concentrations en éléments, tels que les concentrations atmosphériques en gaz et particules, les conditions météorologiques (vitesse et direction du vent, volume et type de pluie, ...), les transformations physiques et chimiques dans l’atmosphère (Khwaja & Husain, 1990; Lim et al., 1991). Cette variabilité se manifeste entre les épisodes pluvieux d’une part et au sein d’un épisode d’autre part. En ce qui concerne la variabilité inter-épisode, les Tableaux IV.36 et IV.37 montrent que les différences de concentration entre les épisodes varient d’un facteur 10 à 100 selon les éléments. En particulier, les éléments d’origine anthropique (NO3, SO4, NH4 ) et le calcium varient d’un facteur 10 et les éléments d'origine marine (Na, Mg, Cl) et le potassium varient d’un facteur 100. De manière grossière, ceci s’explique par le caractère intermittent de l’influence marine et par le caractère permanent de l’influence anthropique, et reflète donc la dépendance des concentrations vis-à-vis de l’origine des masses d’air et de l’intensité des sources. Etant donné que les causes de la variabilité inter-épisodes et l’origine des éléments ont été longuement traitées dans les chapitres consacrés aux aérosols et aux brouillards (influence marine, sels d’ammonium, influence de paramètres météorologiques, ...), nous ne nous intéresserons pas d’avantage à cet aspect au niveau des pluies et des dépôts totaux. Par contre, la variabilité au sein d’un épisode, qui permet d’étudier les mécanismes de lessivage, sera traitée en détail dans un paragraphe ultérieur. Les concentrations en éléments aboutissent à une force ionique moyenne de l’ordre de 10-4, en accord avec la littérature (Tableau IV.1). Cependant, celle-ci peut atteindre 10-3 dans les fractions récoltées en début d’épisode (3.4 et 1.8 10-3 dans les dépôts totaux et les pluies respectivement), ce qui équivaut déjà à certains brouillards faiblement concentrés. IV.106 N° n pH NO3 Cl SO4 H NH4 Na K Ca Mg (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) Σ+ Σ− (+HCO3) Σ+/Σ − 17 13 30 8 9 25 12 15 8 25 87 91 39 14 37 31 43 46 85 36 35 57 31 47 38 19 51 81 6.84 7.09 7.27 6.83 6.79 6.56 6.88 6.63 6.37 5.49 6.02 5.74 4.80 6.38 87.0 37.4 46.2 19.0 151.2 26.8 21.0 23.0 14.7 151.0 58.5 44.5 81.1 38.9 6.3 10.5 62.0 34.8 0.9 71.2 42.1 234.1 101.7 36.7 89.4 17.4 4.6 496.3 92.0 77.6 112.4 271.1 422.4 103.2 85.5 176.8 79.0 197.4 124.3 50.9 89.6 140.5 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.3 0.2 0.3 0.5 24.0 3.3 2.8 19.6 0.4 104.1 123.7 165.7 235.6 527.3 172.2 116.1 125.6 93.7 229.7 120.1 52.0 145.3 143.1 12.8 6.5 27.3 20.5 44.3 106.4 89.1 262.7 109.1 41.3 71.0 16.9 7.9 290.5 4.4 4.8 21.5 12.8 13.5 2.4 5.7 8.1 15.8 5.6 4.2 2.3 5.0 129.6 160.0 88.6 176.0 145.3 168.5 119.0 137.6 103.7 100.6 157.0 129.9 130.3 87.8 260.0 17.6 17.0 15.1 6.8 19.1 25.2 25.8 57.1 24.4 25.9 20.8 5.8 2.7 79.1 299 241 406 421 773 425 374 558 344 483 349 208 268 894 265 170 309 398 659 261 217 486 246 464 337 178 219 806 1.13 1.42 1.31 1.06 1.17 1.63 1.72 1.15 1.40 1.04 1.04 1.17 1.22 1.11 MA STD MG STD 393 393 393 393 39 30 31 2 6.11 0.85 5.80 1.55 58.2 62.7 39.5 2.4 67.2 150.8 14.4 8.9 113.6 118.4 58.7 5.1 4.9 11.9 0.8 7.1 132.1 118.1 97.0 2.2 59.4 110.4 24.6 4.4 10.2 27.3 3.4 4.3 134.8 96.8 113.1 1.8 18.8 27.0 9.3 3.7 362 306 1.18 Méd 393 31 6.36 35.8 14.9 77.2 0.4 95.9 20.4 3.4 116.8 10.7 Min. Max. 393 393 8 285 3.91 7.78 < LD 473.2 < LD 1942.6 < LD 831.2 < 0.02 123.0 10.5 942.4 < LD 1222.7 < LD 317.0 9.0 857.3 < LD 293.4 45 2757 27 2902 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 19-35 36-48 58-95 96-103 108-120 126-150 151-163 167-187 188-195 197-221 222-310 311-403 404-442 443-456 Cond. (µS/cm) Epis. Ech. Tableau IV.36:Composition moyenne des DÉPÔTS TOTAUX en Région Bruxelloise (en µS/cm pour la conductivité et en µéq./l pour les concentrations et les bilans ioniques). Pour chaque épisode (numéroté de 1 à 14): Moyennes pondérées par le volume. MA= Moyenne arithmétique générale; MG= Moyenne géométrique générale; Méd= Médiane; STD= erreur-standard; Min & Max= Valeurs minimales et maximales dans les échantillons individuels; n= Nombre d’échantillons; < LD= Inférieur à la limite de détection. IV.107 N° n pH NO3 Cl SO4 H NH4 Na (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) (µéq./l) K Ca (µéq./l) (µéq./l) Mg Σ+ Σ− Σ+/Σ − (µéq./l) 23 32 22 23 22 39 23 24 21 43 43 10 125 25 54 20 6 14 74 57 25 31 13 27 20 19 14 25 70 45 25 33 52 21 21 26 49 39 25 14 10 20 5.35 5.18 5.13 4.52 4.68 4.87 4.94 4.72 5.38 6.61 5.45 6.26 5.31 4.75 5.09 4.36 6.53 5.98 5.01 5.14 4.54 33.1 13.7 79.6 46.1 25.0 24.6 16.5 28.1 89.5 40.8 60.7 38.8 20.0 23.2 30.4 74.9 44.4 18.9 11.6 18.5 35.8 105.3 25.1 20.4 13.7 52.6 23.6 100.0 450.2 74.0 22.3 38.9 197.6 40.8 76.4 89.9 149.5 39.6 71.9 60.1 17.9 14.2 100.9 44.9 95.2 85.4 69.3 52.9 76.0 128.5 207.9 128.1 138.2 222.0 95.9 47.6 97.5 141.8 176.6 94.3 47.3 34.7 69.5 5.2 8.9 10.5 31.8 23.5 14.9 12.1 22.9 8.6 0.5 12.7 0.6 8.1 17.9 14.0 44.5 0.4 1.8 11.6 11.2 29.9 99.8 21.7 88.1 71.7 43.5 37.9 50.3 73.6 241.1 90.4 159.3 189.9 78.5 38.1 85.7 157.6 223.9 94.3 28.0 24.0 39.8 67.7 15.9 5.5 7.0 33.8 16.4 76.2 347.8 52.1 18.3 21.8 141.7 28.2 58.2 63.7 106.6 23.3 50.0 47.0 20.7 28.1 5.5 2.5 3.4 3.1 2.1 2.1 3.0 10.0 5.9 6.7 17.2 19.4 7.8 4.1 3.6 3.9 4.7 4.6 4.4 4.4 3.0 109.3 82.0 100.4 63.7 31.4 28.9 23.8 42.2 53.8 95.3 41.8 36.8 24.3 15.5 20.8 22.3 74.5 52.8 15.1 14.1 17.8 16.6 4.5 1.8 2.8 8.9 4.9 17.7 79.2 16.6 15.1 12.1 33.7 9.8 15.4 16.4 27.1 7.2 14.0 12.3 5.4 6.9 304 135 210 180 143 105 183 576 378 226 265 422 157 149 204 362 334 217 118 80 125 239 84 195 145 147 101 192 607 371 191 238 458 157 147 218 366 261 185 119 71 120 1.27 1.62 1.07 1.24 0.98 1.04 0.95 0.95 1.02 1.18 1.11 0.92 1.00 1.01 0.94 0.99 1.28 1.17 1.00 1.12 1.05 MA STD MG STD 725 725 725 725 24 19 20 2 5.19 0.67 5.15 1.13 31.4 29.1 23.5 2.1 65.2 102.2 32.6 3.1 89.9 69.3 72.8 1.9 13.0 11.9 6.4 4.7 76.2 81.8 51.4 2.4 48.0 78.1 23.3 3.2 5.8 8.1 4.1 2.2 38.8 40.3 26.5 2.3 13.6 17.6 8.3 2.6 195 186 1.05 Méd Min. Max. 725 725 725 19 4 169 4.94 4.12 7.26 21.7 3.5 294.7 26.8 1.4 794.0 72.9 6.0 801.8 11.5 0.1 76.0 46.6 4.4 921.9 20.0 1.4 613.3 4.2 0.4 106.6 25.0 4.5 337.3 8.0 1.0 140.4 30 1233 34 1385 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 5-28 30-63 67-88 89-111 112-133 134-172 173-195 196-219 230-250 251-293 294-337 338-347 348-472 473-497 498-551 553-573 574-579 580-593 594-667 668-724 725-749 Cond. (µS/cm) Epis. Ech. Tableau IV.37:Composition moyenne des PLUIES en Région Bruxelloise (en µS/cm pour la conductivité et en µéq./l pour les concentrations et les bilans ioniques). Pour chaque épisode (numéroté de 1 à 21): Moyennes pondérées par le volume. MA= Moyenne arithmétique générale; MG= Moyenne géométrique générale; Méd= Médiane; STD= erreur-standard; Min & Max= Valeurs minimales et maximales dans les échantillons individuels; n= Nombre d’échantillons. IV.108 5.3.2 Les ions majeurs Les concentrations ioniques totales (Somme des anions ou des cations) valent en moyenne 0.2 et 0.3 méq./l dans les pluies et les dépôts totaux respectivement (Tableaux IV.36 et IV.37), ce qui est un ordre de grandeur inférieur aux brouillards. Les épisodes les plus concentrés de pluies et de dépôts totaux atteignent 0.6 et 0.9 méq./l respectivement, tandis que les concentrations maximales observées dans les premières fractions récoltées valent 1.3 et 2.8 méq./l. Ces valeurs maximales sont 5 à 10 fois plus faibles que les valeurs maximales observées dans les brouillards, mais atteignent celles de brouillards peu concentrés. La Figure IV.45 présente les concentrations moyennes de l’ensemble des ions analysés, dans les pluies et les dépôts totaux. Les moyennes arithmétiques (et non les moyennes géométriques) ont été choisies pour cette figure, de manière à ce que chaque histogramme représente une somme ionique. Cette Figure montre que l’anion dominant, à la fois dans les dépôts totaux et dans les pluies, est SO4. Il représente dans les deux cas 48% de la somme des anions. L’ammonium est le cation dominant (39 et 37% de la somme des cations, dans les pluies et les dépôts totaux respectivement). Toutefois, dans les dépôts totaux, la concentration en calcium approche celle de NH4. Par ordre décroissant de concentration, viennent ensuite les ions Cl, Na, Ca, NO3 dans les pluies, et Cl, Na, NO3 dans les dépôts totaux. Dans les deux cas, les espèces ioniques caractéristiques de l’apport marin (Na, Cl, Mg) sont présentes en concentrations substantielles, et d’autre part, le pourcentage des chlorures équivaut plus ou moins à la somme Na+Mg. Enfin, la composition des pluies et dépôts totaux est plus diversifiée que celle des brouillards et de l’aérosol soluble, en ce sens que chaque ion est en général mieux représenté (en %). En particulier, la dominance des ions sulfates, ammonium et nitrates est nettement moins forte; ceux-ci représentent ± 50% de la concentration totale (Σ+ + Σ-) (Figure IV.46), alors que des pourcentages de 70-80% ont été observés dans l’aérosol soluble et les brouillards. Le Tableau IV.38 qui présente les rapports de concentrations Dépôts totaux/Pluies apporte encore des informations sur les différences de composition entre les dépôts totaux et les pluies. Nous avons considéré que les concentrations ioniques et la conductivité présentent des distributions lognormales, et avons donc utilisé les moyennes géométriques pour calculer ces rapports. Le Tableau montre que, comme on peut s'y attendre, et conformément à ce qui est généralement observé, la plupart des éléments sont en moyenne plus concentrés dans les dépôts totaux. Avec un rapport de 4, le calcium présente la différence la plus grande. On peut noter que ce même rapport vaut 6 dans les pluies parisiennes (Jaffrezo, 1987; Jaffrezo & Colin, 1988). D’après ces rapports, les espèces azotées sont également apportées par voie sèche. Pour Na et Mg, les rapports proches de 1 indiquent que la source de ces deux espèces est de même intensité dans la pluie et dans le dépôt total. Cette source commune est bien sûr marine, mais il est important de constater qu’il n’y a pas d’apport de Na et Mg par voie sèche. Sachant que Cl est également en grande partie d’origine marine, on pourrait aussi s’attendre à un rapport de 1, ce qui n’est pas le cas, puisqu’il vaut 0.4. Ceci pourrait être lié au fait que les échantillons de pluies et de dépôts totaux n’ont pas été prélevés au même moment, et en particulier que les trajectographies des masses d’air associées aux événements pluvieux ne se répartissent pas de manière analogue entre les différents secteurs de vent au sein des deux échantillonnages. Ainsi, les pluies ont pu subir en moyenne un apport plus important de chlorures d’origine anthropique (caractéristique de vents du nord à nord-est) ou les IV.109 dépôts totaux peuvent présenter une perte en chlorures marins plus conséquente (caractéristique d’un vieillissement de la masse d’air et donc d’un trajet plus long). Cond. pH NO3 Cl SO4 NH4 Na K Ca Mg Dépôts tot./Pluies 1.6 1.1 1.7 0.4 0.8 1.9 1.1 0.8 4.3 1.1 Tableau IV.38:Rapports entre les concentrations moyennes dans les dépôts totaux et dans les pluies (rapports des moyennes géométriques, sauf pH, rapport des moyennes arithmétiques). IV.110 Figure IV.45: Composition ionique moyenne (Moyenne arithmétique en µéq./l) des dépôts totaux (en haut) et des pluies (en bas) bruxellois. IV.111 Figure IV.46: Composition moyenne (en %) des dépôts totaux et des pluies (moyennes arithmétiques). IV.112 5.3.3 L’acidité Pour rappel, les pH des dépôts totaux ont été mesurés au laboratoire, le plus tôt possible après la collecte. Pour les pluies par contre, la perte du caractère acide au cours du temps et la nécessité de mesurer les pH instantanés ayant été démontrés, les pH ont été mesurés in-situ (cf chapitre II Matériel et Méthodes). Les Tableaux IV.36 et IV.37, et les Figures IV.45 et IV.46 montrent que la concentration moyenne en ions H+ (= 10-pH) dans les pluies, bien que faible, est nettement plus importante que dans les dépôts totaux. Elle vaut en moyenne 13 µéq./l, alors que dans les dépôts totaux et les brouillards, elle vaut 5 et 80 µéq./l respectivement. Les pluies, avec un pH de 5.2 en moyenne, pouvant varier de 4.1 à 7.3 dans les échantillons individuels, ont un caractère légèrement acide. Dans les dépôts totaux, le pH moyen est plus proche de la neutralité (pHmoyen = 6.1), mais les valeurs s’étendent sur une plus grande gamme (de 3.9 à 7.8). La distribution de fréquence du pH présentée dans la Figure IV.47 confirme ces tendances. Il est également important de noter que les valeurs de pH inférieures à 4.0 sont inexistantes, ce qui n’était pas le cas des brouillards. Enfin, la diminution de la fréquence du côté des pH acides est assez brutale dans les pluies, de sorte que seulement 7% des pH sont inférieurs à 4.5 (considéré comme acide) alors que 55% sont inférieurs à 5.0 (considéré comme niveau moyen d’acidité naturelle lié à la dissolution du CO2, de gaz et d’aérosols d’origine naturelle). A titre de comparaison, Smirnioudi & Siskos (1992) obtiennent un pourcentage des valeurs de pH inférieur à 4.5 dans les pluies de la ville d’Athènes de 37%. Dans les dépôts totaux, les pH peu acides, les concentrations élevées en calcium et le déficit anionique important concordent avec le fait que l’acidité est fortement neutralisée par la dissolution du CaCO3 qui est apporté par voie sèche (Berner & Berner, 1987). Les réactions de dissolution en milieu acide sont: CaCO3 + H+ CaCO3 + 2H+ º º H2CO3 Ca++ + HCO3- (1) Ca++ + H2CO3 (2) º (3) H+ + HCO3- La constante de dissociation de la réaction (3) vaut à l’équilibre: & K1 ' [H % ] . [HCO3 ] [H2 CO3 ] Aux pH considérés, les ions carbonates (CO3=) peuvent être négligés. La phase aqueuse contient donc un mélange d’acide carbonique et d’ions bicarbonates en solution, dont la proportion dépend du pH. Dans ces relations, l’existence de carbonates sous forme de MgCO3 n’est pas prise en compte, car cette sous-estimation des carbonates est compensée par le fait qu’une partie du calcium n’est pas sous forme de CaCO3. IV.113 Les mesures de pH ayant été effectuées au laboratoire, les réactions de dissolution du carbonate de calcium et de mise à l’équilibre avec le CO2 atmosphérique ont eu le temps de se produire. Il nous semble donc intéressant de recalculer le pH initial de la solution avant ces réactions. Nous pouvons écrire d’après les réactions ci-dessus: & [Ca %% ] ' [HCO3 ] % [H2 CO3 ] Connaissant [Ca++] et [H+] après réaction, considérant les concentrations initiales en Ca++, HCO3- et H2CO3 négligeables, et utilisant la constante d’équilibre K1 de la réaction (3) (à 15°C), nous pouvons à présent calculer les différentes concentrations et le pH initial: & [HCO3 ] ' [Ca %% ] 1 % [H % ] K1 & [H2 CO3 ] ' [H % ] . [HCO3 ] K1 % & [Hconsom m és] ' [HCO3 ] % 2 [H2 CO3 ] % pHinitial ' & log([Hconsom m és]) Les résultats de ces calculs, effectués à partir des moyennes par épisode du Tableau IV.36, sont consignés dans le Tableau IV.39. Il apparaît que les pH initiaux sont compris entre 3.7 et 4.3, alors que les pH mesurés moyens sont compris entre 4.8 et 7.3. Toutefois, ce calcul part de l’hypothèse que tout le calcium est issu du dépôt sec et que sa concentration initiale est nulle. Or, les analyses de pluies montrent que les concentrations en calcium ne sont pas négligeables, et que ce calcium provient donc en partie du lessivage atmosphérique. En conclusion, ces résultats montrent l’importance du mécanisme de dissolution du carbonate de calcium apporté par les dépôts secs dans les dépôts totaux. D’autre part, ces résultats indiquent que les pluies, dont les pH moyens résultant des mesures in-situ sont supérieurs pH initiaux du Tableau IV.39 (4.4-6.6 par rapport à 3.7-4.3), sont en conséquence influencées par un apport de calcium via les processus de lessivage. IV.114 Ep. Ca mesuré 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 µmol/l 80.0 44.3 89.0 72.7 94.3 59.5 68.8 51.9 50.3 78.5 65.0 65.2 43.9 130.0 pH mesuré HCO3- H2CO3 H+ initial pH initial 6.84 7.09 7.27 6.83 6.79 6.56 6.88 6.63 6.37 5.49 6.02 5.74 4.80 6.38 µmol/l 59 37 78 53 60 35 52 33 24 9 19 12 1 64 µmol/l 21 8 10 20 24 24 17 19 26 70 46 53 43 66 µmol/l 101 52 98 92 109 84 86 71 76 148 111 119 87 196 3.99 4.29 4.01 4.03 3.96 4.08 4.07 4.15 4.12 3.83 3.96 3.93 4.06 3.71 Tableau IV.39:Calcul de l’acidité initiale dans les dépôts totaux. Figure IV.47: Distribution de fréquence du pH dans les pluies et les dépôts totaux bruxellois. En ce qui concerne les pluies, nous venons de montrer que l’acidité est en partie compensée par les ions calcium. Nous allons à présent montrer que ce sont les ions NH4+ qui contribuent le plus à neutraliser l’acidité, comme c’était le cas dans les brouillards, les rosées et les aérosols. Le Tableau IV.40 reprend les différents rapports de concentration permettant de mettre en évidence ces processus de neutralisation, et ces mêmes rapports dans les brouillards, ainsi que quelques résultats de la littérature. Premièrement, le rapport H/(SO4nm+NO3 +Clnm) est largement inférieur à 1, indiquant que la fraction acide des anions non marins est faible (le rapport d’équivalents vaudrait 1 si ces anions se IV.115 trouvaient exclusivement sous leurs formes acides H2SO4, HNO3 et HCl). Deuxièmement, le rapport H/NH4 vaut en moyenne 0.17, indiquant que 83% de l’acidité est neutralisée par NH4. Ainsi, le degré de neutralisation de l’acidité par NH4 est un peu moins élevé que dans les brouillards, pour lesquels une valeur de 97% était atteinte. Troisièmement, une très bonne corrélation est obtenue entre la somme des anions non marins (SO4nm+NO3 +Clnm) et la somme des cations (NH4 +H) (Figure IV.48), comme c’était déjà le cas dans l’aérosol fin, les brouillards et les rosées récoltées sur surface artificielle. Toutefois, la pente de la droite est légèrement supérieure à 1 (=1.2), indiquant qu’un autre cation participe à la neutralisation. En ajoutant les ions calcium à la somme NH4+H, le coefficient de corrélation s’améliore encore légèrement, et la pente de la droite est égale à 1.0. (Figure IV.49). De même, le rapport moyen (NH4+H+Ca)/(SO4nm+NO3+Clnm) (Tableau IV.40) vaut 1.0. Le rôle neutralisant du calcium dans les pluies a également été mis en évidence par d’autres auteurs (Balls, 1989; Khwaja & Husain, 1990; Smirnioudi & Siskos, 1992; Samara et al., 1992). Dans la Figure IV.49, il convient toutefois de noter que tous les ions majeurs sont pris en compte, de sorte que c’est quasiment la somme des anions en fonction de la somme des cations qui est portée en graphique. Enfin, les anions non marins coexistent sous 3 formes dans les pluies: acide, ammoniaquée et calcique, et ce respectivement dans les proportions suivantes en moyenne: 10, 60, 31% (d’après les rapports de concentration du Tableau IV.40). Episodes H/ (SO4nm+NO3+Clnm) H / NH4 NH4 / (SO4nm+NO3+Clnm) (H+NH4+Ca) / (SO4nm+NO3+Clnm) 1 5-29 0.03 0.05 0.65 1.39 2 30-63 0.14 0.41 0.34 1.77 3 67-88 0.06 0.12 0.47 1.06 4 89-111 0.23 0.44 0.52 1.22 5 112-133 0.23 0.54 0.42 0.94 6 134-172 0.19 0.39 0.47 1.01 7 173-195 0.12 0.24 0.52 0.89 8 196-219 0.13 0.31 0.43 0.81 9 230-250 0.03 0.04 0.79 0.99 10 251-293 < 0.01 0.01 0.54 1.11 11 294-337 0.06 0.08 0.76 1.02 12 338-347 < 0.01 < 0.01 0.68 0.81 13 348-472 0.07 0.10 0.65 0.91 14 473-497 0.24 0.47 0.51 0.96 15 498-551 0.10 0.16 0.62 0.87 16 553-573 0.19 0.28 0.68 0.96 17 574-579 < 0.01 < 0.01 0.97 1.29 18 580-593 0.01 0.02 0.77 1.22 19 594-667 0.19 0.42 0.47 0.91 20 668-724 0.25 0.47 0.53 1.09 21 725-749 0.35 0.75 0.47 1.04 Moy. gén. 0.10 0.17 0.60 1.01 Brouillard 0.03 0.03 0.55 ! 1.50 Littérature 0.25 ! 0.48 (1) 0.04 (2) 0.42 (3) Tableau IV.40:Rapports de concentration moyens dans les pluies et comparaison avec les brouillards et quelques données de la littérature. (1) Aérosols, Jacob et al., 1985; (2) Aérosols; Harrison & Pio, 1983; (3) Pluies; Asman, 1981. IV.116 Figure IV.48: Somme des anions non marins en fonction de la somme des cations NH4 et H dans les pluies. Figure IV.49: Somme des anions non marins en fonction de la somme des cations NH4, H et Ca dans les pluies. IV.117 5.3.4 La pluviosité Dans les pluies, il existe une relation inverse entre les concentrations moyennes en éléments et le volume total d’eau de l’épisode (= pluviosité totale). Ceci est représenté dans la Figure IV.50 où la conductivité (représentative de la concentration ionique totale) est portée en fonction du volume (exprimé en mm) pour chacun des 21 épisodes analysés. Toutes les concentrations ioniques présentent ce même profil de dilution typique, identique à celui montré dans les brouillards et les rosées. Cette observation est en accord avec de nombreuses autres études menées en milieu urbain, rural ou marin, et concernant tant les ions majeurs que les métaux lourds (Dawson, 1978; Pierson et al., 1987; Balls, 1989; Andraski & Bundy, 1989; Galloway & Keene., 1989; Khwaja & Husain, 1990; Baeyens et al., 1990; Sakugawa et al., 1993; Dannecker et al., 1994; Schwikowski et al., 1998). Figure IV.50: Relation entre la conductivité (µS/cm) et la pluviosité (mm) dans les pluies bruxelloises. En pointillé: ajustement hyperbolique (Y=A+B/X). 5.3.5 Comparaison avec les données de la littérature a) Les pluies Le Tableau IV.41 présente les concentrations moyennes en éléments dans les pluies à Bruxelles et dans d'autres sites urbains (Los Angeles et environs, Paris, Tokyo, Thessaloniki, Athènes), et les gammes de concentrations (min-max) typiques en milieux continental et “pollué”. Les valeurs données pour Paris sont les plus comparables aux nôtres car le mode de collecte est identique (prélèvement séquentiel), les caractéristiques du site sont similaires (urbanisation importante, industrialisation faible), et l'expression des résultats est la même (moyennes géométriques). IV.118 En ce qui concerne les données parisiennes, les valeurs de NO3, SO4, Ca et K sont très proches de nos mesures. Le caractère marin (Na, Mg, Cl) est plus marqué à Bruxelles qu'à Paris et qu'à Los Angeles. Par contre, les composantes marines à Bruxelles et Thessaloniki sont très semblables. Les résultats fournis par l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (IHE) sont en tous points semblables aux nôtres. Les faibles valeurs mesurées récemment dans le bassin de Los Angeles sont, d'après l'auteur (Sakugawa et al., 1993), le résultat d'une amélioration considérable de la qualité de l'air ces dernières années. La plupart des sites urbains présentent des pH compris entre 4 et 5, c'est-àdire plus acides qu'en Région Bruxelloise. Ces divergences de pH entre Bruxelles et les autres sites, Paris en particulier, peuvent s'expliquer par les valeurs élevées du NH4+ dans les précipitations bruxelloises. Signalons encore une grande dispersion des résultats, caractérisée par des maxima très élevés, dépassant largement les valeurs extrêmes typiques citées par Berner & Berner (1987). Pour les sulfates et l'ammonium, nos maxima sont proches de ceux de Liljestrand & Morgan (1978) dans le bassin de Los Angeles. Par rapport aux autres sites présentés, les pluies bruxelloises se caractérisent donc par: ‚ une grande similitude avec Paris, ‚ une influence marine bien marquée, liée à sa localisation géographique, ‚ un apport important de NH4+ qui neutralise l'acidité. Le Tableau IV.42, dans lequel les rapports de concentrations entre Bruxelles et Paris ont été calculés pour les moyennes arithmétiques et géométriques, met bien en évidence ces trois caractéristiques: les éléments d'origine marine (Na, Mg) et le NH4+ présentent des rapports de l'ordre de 2 tandis que tous les autres rapports sont très proches ou égaux à 1. Comme dans le cas de la comparaison entre les moyennes géométriques de la pluie et du dépôt total, les chlorures se démarquent un peu, avec un rapport inférieur à celui obtenu pour le magnésium et le sodium. La différence peut à nouveau s'expliquer soit en terme de source anthropique (qui serait donc plus marquée à Paris qu’à Bruxelles), soit en terme de perte en chlorures (qui serait donc plus élevée dans la pluie bruxelloise). En ce qui concerne l’hypothèse de la perte en chlorures, Berner & Berner (1987) soulignent cependant que l'HCl gazeux est très hydrosoluble et pourrait être incorporé dans les précipitations sans changement du rapport Cl/Na. IV.119 PLUIES Cond. pH NO3 Cl SO4 NH4 Na K Ca Mg Bxl/Paris M.A. M.G. 0.80 1.14 0.95 1.35 1.00 1.86 2.15 0.92 1.02 2.22 0.82 1.10 1.06 1.06 1.88 1.43 0.80 1.05 1.86 Tableau IV.42:Rapports de concentrations Bruxelles/Paris dans les pluies. M.A. = Rapport des moyennes arithmétiques; M.G. = Rapport des moyennes géométriques. b) Les dépôts totaux Le même type de comparaison peut être effectué pour les dépôts totaux, bien que les données de la littérature soient nettement moins abondantes (Tableau IV.43). La comparaison avec le site de Paris est à nouveau possible, bien qu'il ne s'agisse pas ici d'un échantillonnage séquentiel. Les similitudes sont moins fortes que dans le cas des pluies, tant vis-à-vis du site parisien que des autres sites. Les concentrations moyennes à Bombay sont largement supérieures aux autres données, excepté pour les nitrates. Le site de Manchester montre un apport marin très marqué et des concentrations en sulfates semblables à nos valeurs. Globalement, et similairement aux pluies, les concentrations moyennes varient de moins d'un ordre de grandeur et ces différences sont à attribuer en grande partie aux caractéristiques géographiques des milieux étudiés (influence marine ou terrigène, degré d'urbanisation et d'industrialisation,...) et dans une certaine mesure aux techniques de prélèvement (protocole adopté, situation du collecteur,...) et à la représentativité de l'échantillonnage (nombre d'échantillons, type de moyenne). L'importance de l'apport en NH4+ par rapport aux autres ions reste une caractéristique du site bruxellois. IV.120 Auteur Site Date Type éch. Liljestrand & Morgan, 1978 Los Angeles Urbanisé 02/7609/77 1 éch/épisode Liljestrand & Morgan, 1981 Los Angeles Urbain 11/7809/79 Berner & Berner, 1987 Continenta l Nb1 Type3 pH SO4 Cl NO3 MP Min Max 4.1 2.8 5.3 60 15 860 29 1 460 75 11 1900 33 5 870 25 1 390 2 < 47 10 1 84 7 < 58 1 éch/épisode MP 4.5 56 40 34 36 34 5 15 11 Valeurs typiques Min Max 4 6 21 63 6 60 6 219 6 28 9 44 3 13 10 200 4 41 16 48 55 111 41 27 22 16 6 5 38 25 6 4 15 Min Max Continenta l pollué Jaffrezo, 1987; Jaffrezo & Colin, 1988 Paris Urbain 05/8404/85 séquentiel Pacaud & Prost, 1988 Envir. Tokyo Urbanisé 19741975 5 sites plaine du Kanto Samara et al., 1992 Thessaloniki 03/89Urb + Mar 12-90 1 éch/épisode Smirnioudi & Siskos, 1992 Athènes Urb + Mar 09/8708/88 1 éch/épisode IHE, 1992 Bruxelles Urbain 04/9003/91 1 éch/24h Sakugawa et al., 1993 Los Angeles Urbain 09/8508/91 1 éch/épisode Ce travail Bruxelles Urbain 02/9212/92 1 éch/mm séquentiel 82 63 167 NH4 Na K Ca Mg MA MG 4.6 90 69 48 31 33 21 MA 4.5 203 134 83 ~ 33 MA MP 5.4 5.5 194 158 50 36 50 48 73 55 34 23 12 8 254 219 23 21 35 MP 100 100 28 28 87 7 98 26 ± 86 MP 5.1 120 84 56 107 69 19 66 23 82 MP 4.8 21 21 17 17 21 2 8 5 MA4 MG Min Max 5.2 5.2 4.1 7.3 90 73 6 802 65 33 1 794 31 24 4 295 76 51 4 922 48 23 1 613 6 4 < 107 39 27 5 337 14 8 1 140 211 ~7002 Tableau IV.41:Teneurs en éléments dissous dans les pluies (µéq/l) bruxelloises et dans la littérature. (1) Nombre d'épisodes, (2) Nombre d'échantillons, (3) MP = Moyenne pondérée par le volume, MA = Moyenne arithmétique, MG = Moyenne géométrique, (4) = MP dans ce cas-ci, (<) Inférieur à la limite de détection. IV.121 Auteur Anonyme, 1984 (In: Jaffrezo, 1987) Site Date Paris Urbain Type éch. Nb1 1 éch/15jours Sharma et al., 1990 Bombay Urbain 19881989 1 éch/24h Lee, 1993 Manchester Urbain 19871988 1 éch/semaine Ce travail Bruxelles Urbain 03/9105/91 1 éch/mm séquentiel Type3 pH MA -50 MA 5.7 MP 161 ~4002 MA4 MG Min Max 6.2 5.9 3.9 7.8 SO4 Cl NO3 NH4 Na K Ca Mg 204 130 52 47 50 17 229 21 192 243 24 200 209 54 265 239 1145 176 36 46 152 6 100 34 113 97 < 1595 67 14 < 1943 58 40 < 473 132 97 11 942 59 25 < 1223 10 3 < 317 135 113 9 1534 19 9 < 293 Tableau IV.43:Teneurs en éléments dissous dans les dépôts totaux (pluies + dépôts secs déposés entre les pluies) (µéq/l) bruxellois et dans la littérature. (1) Nombre d'échantillons, (2) Nombre d'épisodes, (3) MP = Moyenne pondérée par le volume, MA = Moyenne arithmétique, MG = Moyenne géométrique, (4) = MP dans ce cas-ci, (5) Sulfates non marins, (<) Inférieur à la limite de détection. IV.122 5.4 Variabilité temporelle des concentrations 5.4.1 Introduction La formation des gouttes et les processus de “contamination” de l’eau de pluie par les particules et les gaz ont été évoqués brièvement dans le chapitre introductif. Rappelons que deux mécanismes d’élimination des éléments dans les pluies sont habituellement reconnus et décrits théoriquement (Rasool, 1973; Pruppacher & Klett, 1978; Seinfeld 1986). Ils se réfèrent à l’ensemble des processus se produisant d’une part dans le nuage, et d’autre part sous la base du nuage lors de la chute des hydrométéores, et ils se caractérisent comme suit (Colin et al., 1987; Warneck, 1988; Schlesinger, 1991): Dénomination Incorporation des particules dans Incorporation des particules sous le le nuage nuage par les gouttes précipitantes Synonymes Processus physique principal* Lessivage/lavage atmosphérique In-cloud scavenging Below-cloud scavenging Rainout Washout Nucléation hétérogène Capture par collision (impaction, interception, diffusion) Est représentatif du Transport des masses d’air à Lessivage de l’aérosol local longue distance * Le processus cité concerne les particules. Pour les gaz, il n’y a pas de différence entre les mécanismes de solubilisation dans et sous le nuage (Rasool, 1973). Une des approches permettant d’étudier ces mécanismes expérimentalement est basée sur l’échantillonnage séquentiel (Seymour & Stout, 1983; Colin et al., 1987; Mangoni et al., 1998). Avec des fractions suffisamment petites, les variations de concentrations au cours du temps au sein d’un même événement pluvieux sont décelables et permettent l’étude -et éventuellement la différenciationdes processus d’élimination (Dawson, 1978). Ainsi, l’échantillonnage séquentiel, par l’étude de la structure fine de la variabilité intra-épisode, apporte des informations sur les processus d’élimination qui contrôlent la composition du dépôt humide (Dawson, 1978; Lim et al., 1991). Il est également important de connaître la composition des premières gouttes afin d’évaluer leur impact potentiel sur les surfaces végétales et bâties. Il nous paraît important d’insister sur la diversité de notre échantillonnage (plusieurs auteurs n’hésitent pas à développer toute leur argumentation sur un seul épisode). En effet, nous disposons de 10 épisodes de pluies, comportant chacun un nombre d’échantillons qui varie de ~20 à 75. Les paramètres analysés sont au nombre de 10: concentrations en 8 éléments majeurs, pH et conductivité. De nombreux paramètres varient d’un épisode à l’autre: la durée totale de l’événement, l’intensité de la pluie (en mm/h), le degré de lessivage de chaque espèce chimique selon la taille des gouttes et leur origine, la composition initiale de l’aérosol (concentration, taille des particules), ... Dans ce chapitre, nous nous attacherons d’abord à présenter l’influence des temps d’arrêt ce qui permettra de définir un critère de séparation des épisodes. Le paragraphe suivant est consacré à la description de l’évolution des concentrations au cours du temps et à la caractérisation de trois profils IV.123 bien distincts. Deux types de représentations sont utilisées: (i) la concentration en fonction du volume total de l’épisode ou pluviosité cumulée et (ii) le dépôt cumulé, c’est-à-dire la concentration exprimée en pourcentage de la concentration totale, en fonction de la pluviosité cumulée. Le dépôt cumulé vaut en tout point i: j Cx i x ' 1 j Cx n 100 x ' 1 où i=1..n, avec n= nombre total d’échantillons de l’événement pluvieux considéré. Ensuite, nous utiliserons la relation entre les concentrations ioniques et la pluviosité cumulée pour quantifier les mécanismes d’incorporation dans et sous le nuage. L’influence de la nature des particules d’une part et de l’intensité des pluies d’autre part sur le mode de lessivage sera alors investiguée. Une conclusion partielle termine ce paragraphe. 5.4.2 Influence des temps d’arrêt Nous observons qu’un temps d’arrêt de la pluie de l’ordre de 15 minutes est suffisant pour voir les concentrations dans la pluie augmenter à nouveau, comme c’est le cas dans l’épisode n°7 présenté à la Figure IV.51. Dans l’épisode n°11, un arrêt de la pluie de 01h30 en début d’épisode, c’est-à-dire en pleine phase de décroissance brutale des concentrations, provoque également une augmentation des concentrations, mais celle-ci se produit avec un léger retard par rapport à l’arrêt de la pluie de sorte que les concentrations ne commencent à augmenter que 3 ou 4 échantillons après l’arrêt de la pluie. Dans ces deux exemples, tant un phénomène de réalimentation locale de la masse d’air en aérosols, qui est très rapide en milieu urbain à cause de la proximité des sources émettrices (Jaffrezo, 1987), qu’un changement de la masse d’air échantillonnée, peuvent expliquer les variations de concentrations observées. Une autre situation est celle où des pics de concentration se produisent en cours d’épisode, sans qu’il y ait un temps d’arrêt, ou plus généralement sans diminution notable de l’intensité. Certaines espèces chimiques de l’épisode n°14 (Figure IV.59) présentent un pic de concentration à 1.4 mm de pluviosité. Plusieurs espèces chimiques dans les épisode n°1 et n°5 présentent également ce type de comportement. De même, Jaffrezo & Colin (1987) mettent en évidence un événement comportant deux parties chimiquement différentes, sans arrêt marqué de la pluie; et Asman et al. (1981) décrivent une pluie continue se scindant en trois parties météorologiquement et chimiquement distinctes. Un apport local ponctuel d’aérosol ou un changement des paramètres météorologiques peuvent être la cause de ces fluctuations. Enfin, nous observons la situation inverse où des arrêts d’environ 1 heure ne donnent pas lieu à une augmentation des concentrations, indiquant que l’aérosol local n’influence pas la composition de la pluie. Il s’agit de l’épisode n°4, représenté dans la Figure IV.52. Dans ce dernier exemple, il apparaît également que les concentrations semblent indépendantes de l’intensité de la pluie. Ce comportement peut s’expliquer soit par une réalimentation lente de l’atmosphère en aérosol local, soit par une efficacité de lessivage réduite pouvant être liée au type de précipitation (intensité, nombre et taille des gouttes précipitantes, stabilité atmosphérique, ...). En conséquence, les concentrations IV.124 observées dans épisode n°4 pourraient en grande partie être le résultat du processus d’incorporation dans le nuage (Peters & Klemm, 1989). Ces divers exemples illustrent le fait qu’avec comme seul critère “temps d’arrêt de 15 minutes ou plus”, on observe déjà quatre situations différentes, dénotant ainsi la complexité et la difficulté d’interprétation des profils. Pour la discussion sur les processus de lessivage, nous ne prendrons en compte que les épisodes répondant aux critères suivants: - Bonne balance ionique; - Nombre d’échantillons suffisant; - Pas d’interruption de la pluie. Ce dernier point souligne le fait qu’il est important d’individualiser les événements pluvieux afin d’éviter d’amalgamer des échantillons issus du lessivage de deux masses d’air différentes. Cette séparation est une tâche délicate, comme l’a très bien souligné Jaffrezo (1987), en particulier en cas de précipitations intermittentes ou d’averses très rapprochées. Comme nous avons observé qu’un temps d’arrêt de 1015 minutes entre deux échantillons (soit une intensité de 0.6-0.4mm/h) pouvait donner lieu à un changement de comportement des espèces chimiques, nous avons choisi ce temps comme critère de séparation entre deux épisodes pluvieux. Les épisodes qui répondent à l’ensemble de ces critères sont: n° 1, 2, 5, 9, 10, 14, 18, 19, 20, 21. IV.125 Figure IV.51: Evolution des concentrations en Na, Mg et Cl et de l’intensité de la pluie (pointillés) au sein de l’épisode n°7. Figure IV.52: Evolution des concentrations en NO3, SO4, NH4 et Ca et de l’intensité de la pluie (pointillés) au sein de l’épisode n°4. IV.126 5.4.3 Comportement des éléments au cours du temps La Figure IV.53 montre l’évolution des concentrations ioniques au cours de l’épisode n°19. Celui-ci est caractérisé par un nombre important d’échantillons (74 échantillons = 7.4 mm de pluviosité cumulée) répartis régulièrement dans le temps (Figure IV.53 en bas), ce qui conduit à une intensité (mm/h) peu fluctuante (pointillés dans la Figure IV.53). Cette figure montre clairement la diminution brutale des concentrations en début d’épisode, caractéristique du lessivage atmosphérique (Seymour & Stout, 1983; Colin et al., 1987). Par rapport à la concentration initiale, les concentrations en NH4 et NO3 chutent par exemple de 60% dès la 4ème fraction et de 75% au sein de la 7ème fraction. Pour Na et Cl, la diminution relative des concentrations est un peu moins drastique, avec des pourcentages de 55 et 65% entre la 1ère fraction et la 4ème et la 7ème fraction, respectivement. Comme le montre la Figure IV.53, l’ensemble des ions analysés présente ce comportement. Dans cet exemple, l’efficacité et la rapidité du processus de lavage de l’atmosphère par les pluies sont bien mis en évidence. L’épisode n°19 est particulièrement intéressant à étudier car les courbes de dépôts cumulés font apparaître une nette différenciation des espèces ioniques selon leur origine et la granulométrie des particules auxquelles elles sont associées. On observe en particulier dans la Figure IV.54 et le Tableau IV.44, des évolutions distinctes du taux de dépôt des espèces marines (Na, Cl, Mg) et des espèces issues de processus de conversion gaz-particules (SO4, NH4, NO3 ). On constate par exemple que les 20 premiers pour-cents du volume de pluie engendrent un dépôt de Na et Cl de 80% de la quantité totale déposée durant cet épisode, et un dépôt d’environ 50% de SO4, NH4 et NO3 . Inversement, un dépôt de 80% est atteint après 1 heure 45 minutes et un volume de pluie de 20% pour Na et Cl, mais ce pourcentage de dépôt n’est atteint qu’après environ 4 heures et 75% du volume pour SO4, NH4 et NO3. Les courbes cumulées de Na et Cl de l’épisode n°19 sont les plus raides parmi tous les épisodes et toutes les espèces (voir aussi Figures IV.56, IV.60), et les pourcentages observés sont aussi élevés que ceux de Lim et al. (1991) obtenus dans un environnement côtier (Cork, côte sudouest de l’Irlande). L’évolution de Na et Cl dans l’épisode n°19 est caractéristique d’un lessivage atmosphérique important en début d’épisode conjugué à une concentration initiale dans le nuage faible. Ceci traduit le fait que les sels marins n’ont pas eu le temps de se disperser sur toute la hauteur de l’atmosphère (Berner & Berner, 1987) et indique que la masse d’air associée à l’épisode pluvieux n°19 viendrait en droite ligne de la mer. Les ions H+, bien que normalement associés aux anions sulfates et nitrates, présentent un taux de dépôt nettement moins rapide que les autres ions, et ce dans tous les épisodes étudiés. Cette observation a également été relatée dans la littérature (Seymour & Stout, 1983; Castillo et al., 1985; Galloway & Keene., 1989) sans qu’une explication rationnelle ait pu être fournie. IV.127 Figure IV.53: Evolution des concentrations cationiques (en haut) et anioniques (au centre), et de l’intensité de la pluie (en pointillés) en fonction de la pluviosité et pluviosité en fonction du temps (en bas) de l’épisode n°19 prélevé le 22-03-1992. IV.128 Figure IV.54: Dépôt cumulé de l’ensemble des espèces ioniques de l’épisode n°19. Pluviosité cumulée (%) Temps (H:MM) Na Cl Mg SO4 NH4 NO3 Ca K H 10 1:00 54 52 46 25 35 31 36 21 2 20 1:44 79 78 71 42 50 47 55 33 13 30 2:08 86 85 79 50 56 54 63 41 20 40 2:33 90 89 84 58 61 59 71 49 27 50 2:53 92 91 88 64 67 64 77 58 33 60 3:18 94 93 91 70 70 67 82 65 39 70 3:44 96 95 93 78 76 75 87 71 56 80 4:15 97 97 96 86 84 84 91 78 70 90 5:03 99 99 98 93 92 92 96 87 84 100 5:22 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Tableau IV.44:Dépôt cumulé des ions majeurs (en % du total) en fonction de la pluviosité cumulée et du temps dans l’épisode n°19. IV.129 Un second type de profil est rencontré dans l’épisode n°10 (Figure IV.55). Les concentrations présentent la même évolution que l’épisode n°19 au début, mais elles augmentent légèrement en fin d’épisode, ce qui n’était pas le cas de l’épisode n°19. Ce comportement s’observe dans plusieurs de nos épisodes, et semble en grande partie lié à une chute d’intensité de la pluie qui annonce la fin de l’épisode (pointillés dans la Figure IV.55). En effet, la diminution d’intensité traduit un phénomène d’évaporation des gouttes de pluie qui engendre une augmentation des concentrations. Ce profil est également décrit par plusieurs auteurs dans des échantillons de pluie et de neige (Gatz & Dingle, 1971; Colin et al., 1990; Laquer, 1990a). En ce qui concerne le dépôt cumulé (Figure IV.56 et Tableau IV.45), toutes les courbes (excepté les ions H+) sont mélangées de sorte que, contrairement à l’épisode n°19, il n’y a pas de différence nette de comportement entre les espèces. Le taux de dépôt à 20% de pluviosité varie d’une espèce à l’autre entre ~20 et ~55%, et un dépôt de 80% est atteint pour des valeurs de pluviosité comprises entre 65 et 80%, correspondant à une durée de 3 heures à 3 heures 20 minutes. Les Figures IV.57 et IV.58 présentent une comparaison des épisodes n°10 et n°19. La différence de comportement des espèces marines Na et Cl entre les deux épisodes est bien visible dans la Figure IV.57. Pour prendre un exemple chiffré, un dépôt de 80% correspond à une pluviosité (en % et en mm) et un temps suivants: Pluviosité (%) Pluviosité (mm) Temps (H:MM) Episode n°10 70 2.5 3:00 Episode n°19 20 1.5 1:45 La Figure IV.58 montre que la différence observée entre les épisodes n°10 et n°19 pour les espèces marines n’existe pas pour les espèces anthropiques NH4 et SO4, car les quatre courbes sont imbriquées. Les 20 premiers pour-cents de la pluviosité sont responsables de 35 à 55% du dépôt, ce qui concorde assez bien avec les résultats de Galloway & Keene (1989) et de Seymour & Stout (1983) obtenus respectivement dans un environnement non pollué (Bermudes) et suburbain (petite ville du Michigan). IV.130 Figure IV.55: Evolution des concentrations cationiques (en haut) et anioniques (en bas) ainsi que de l’intensité de la pluie (en pointillé) de l’épisode n°10 prélevé les 05 et 06-03-1992. IV.131 Figure IV.56: Dépôt cumulé de l’ensemble des espèces ioniques de l’épisode n°10. Pluviosité cumulée (%) Temps (H:MM) Na Cl Mg SO4 NH4 NO3 Ca K H 10 0:20 33 35 18 28 42 29 15 19 2 20 0:55 41 45 25 35 54 37 22 27 3 30 1:48 48 53 33 43 63 43 29 36 5 40 2:20 53 58 38 49 68 48 35 41 8 50 2:42 61 67 47 56 73 55 44 50 13 60 2:57 72 76 61 66 78 65 59 63 16 70 3:08 80 83 72 73 83 72 70 75 19 80 3:19 86 89 81 80 88 80 79 84 42 90 3:34 91 93 87 86 92 86 85 90 77 100 4:01 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Tableau IV.45:Dépôt cumulé des ions majeurs (en % du total) en fonction de la pluviosité cumulée et du temps dans l’épisode n°10. IV.132 Figure IV.57: Comparaison du dépôt cumulé de Na et Cl dans les épisodes n°10 et 19. Figure IV.58: Comparaison du dépôt cumulé de NH4 et SO4 dans les épisodes n°10 et 19. IV.133 Un 3ème type de profil est celui où les concentrations présentent une décroissance nettement moins prononcée en début d’épisode, et évoluent de manière assez irrégulières pendant l’épisode. L’épisode n°14, dont l’évolution des concentrations est présentée à la Figure IV.59, constitue un bon exemple de ce type de profil. Il s’agit d’une averse courte en temps (Figure IV.59 en bas) et en nombre d’échantillons (25 échantillons = 2.5 mm de pluviosité cumulée), mais d’intensité moyenne plus élevée que les épisodes n°10 et 19 cités ci-dessus (2.8, comparé à 1.3 et 1.6). Le caractère atypique de l’évolution des concentrations peut s’expliquer par le fait que l’épisode n°14 est précédé de quelques heures par un autre épisode de pluie de très longue durée (Gatz & Dingle, 1971; Seymour & Stout, 1983). Toutes les concentrations initiales de l’épisode n°14 sont nettement plus faibles que les concentrations initiales de l’épisode n°13; elles sont par contre du même ordre de grandeur que les concentrations de la fin de l’épisode n°13. Le phénomène d’abattement de l’aérosol local par la pluie est donc mis en évidence dans cet exemple. Ces résultats sont en accord avec l’étude parisienne de Jaffrezo (1987) démontrant l’influence de la pluie sur les concentrations de l’aérosol (abattement). Les courbes cumulées de l’épisode n°14 (Figure IV.60) sont quasi des droites de pente 1 pour l’ensemble des espèces ioniques, et les pourcentages de dépôt correspondants à une pluviosité de 20% ne dépassent pas 35% (Tableau IV.46). Par contre, un dépôt de 80% est atteint après 70 à 80% de pluviosité pour l’ensemble des espèces ioniques (Tableau IV.46), ce qui rejoint les valeurs observées pour l’épisode n°10. Ainsi, dans l’épisode n°14, les courbes cumulées moins pentues en début d’épisode traduisent une contribution faible de l’incorporation sous le nuage, en accord avec un lessivage préalable de l’atmosphère par la pluie précédente. En ce qui concerne la variabilité des concentrations au cours d’un épisode, nous pouvons mentionner que les premières fractions échantillonnées sont jusque 10 fois plus concentrées que la valeur moyenne de l’épisode, et jusque 100 fois plus concentrées que les fractions les moins concentrées (en général les dernières) de l’épisode. Ces gouttes très concentrées ne représentent toutefois qu’une faible proportion du volume total de l’épisode et la grande majorité des échantillons se trouve dans une gamme de concentration inférieure. Ainsi, la fréquence des concentrations se situant un ordre de grandeur en-dessous de la valeur maximale mesurée varie de 60 à 90% selon les espèces ioniques. IV.134 Figure IV.59: Evolution des concentrations cationiques (en haut) et anioniques (au centre) ainsi que de l’intensité de la pluie (en pointillés) et pluviosité en fonction du temps (en bas) de l’épisode n°14 prélevé le 13-03-1992. IV.135 Figure IV.60: Dépôt cumulé de l’ensemble des espèces ioniques de l’épisode n°14. Pluviosité cumulée (%) Temps (H:MM) Na Cl Mg SO4 NH4 NO3 Ca K H 10 0:03 13 12 13 14 15 14 19 21 9 20 0:08 29 28 28 26 29 26 32 36 16 30 0:13 41 40 39 35 39 34 40 44 24 40 0:20 51 50 49 44 48 43 49 54 34 50 0:29 58 59 57 50 55 52 58 61 44 60 0:41 69 68 67 58 64 63 68 68 56 70 0:58 77 76 76 67 71 75 77 79 69 80 1:02 84 83 84 77 81 84 85 86 81 90 1:07 91 91 92 88 90 92 92 93 90 100 1:10 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Tableau IV.46:Dépôt cumulé des ions majeurs (en % du total) en fonction de la pluviosité cumulée et du temps dans l’épisode n°14. IV.136 5.4.4 Lessivage dans et sous le nuage Les profils de concentrations des épisodes n°10 et 19 ont bien montré la décroissance caractéristique des concentrations avec la pluviosité, pouvant être attribuée à l’épuisement de l’aérosol abattu par les pluies (Jaffrezo, 1987; Kane et al., 1994). La relation concentration-volume peut être linéarisée à l’aide d’une équation hyperbolique ou logarithmique, selon les auteurs (voir par exemple Dawson, 1978; Jaffrezo, 1987; Baeyens et al., 1990). Nous avons opté pour la représentation hyperbolique: concentration = A + B / (pluviosité cumulée) car elle est plus simple à mettre en oeuvre, et car les paramètres obtenus ont une signification physique directement interprétable. Le paramètre A représente la concentration initiale dans le nuage (en µéq./l), et le paramètre B l’efficacité du lessivage sous le nuage (en µéq./m2). Cette relation exprime que le lessivage de l’aérosol atmosphérique sous le nuage est le mécanisme prépondérant pendant les premiers ml d’un événement pluvieux (Balls, 1989), et que cette contribution diminue au fur et à mesure que l’atmosphère est lavée (Schlesinger, 1991). Ainsi, l’importance du lessivage atmosphérique est maximale dans la phase initiale de la pluie. En outre, la forme hyperbolique de cette relation implique d’une part que plus la courbe est incurvée, plus l’efficacité du lessivage atmosphérique est grande, et d’autre part que plus le volume de l’événement est important, plus les concentrations en éléments dans la pluie se rapprochent de la concentration initiale des gouttes dans le nuage. L’allure des courbes reflète donc le comportement des éléments, à la fois en terme d’efficacité de lessivage atmosphérique et de composition initiale dans le nuage. En posant x=1/(pluviosité cumulée), on obtient l’équation d’une droite dont les paramètres A et B correspondent respectivement à l’ordonnée à l’origine et à la pente. Le Tableau IV.47 présente les paramètres A et B et les coefficients de corrélation obtenus par régression linéaire, pour les épisodes n°10, 19 et 14 décrits plus haut. La Figure IV.61 permet de comparer quelques courbes calculées aux concentrations observées. Pour les épisodes n°10 et 19, les coefficients de corrélation (Tableau IV.47) sont élevés et hautement significatifs (degré de confiance $ 99.9%) pour quasi tous les ions, en accord avec les profils de concentration. C’est également le cas pour les ions Ca et K de l’épisode n°14. Les concentrations des espèces SO4, NO3 et NH4 de l’épisode n°14 montrent une corrélation avec le volume, mais dont le degré de confiance est plus faible que dans les épisodes n°10 et 19. Pour Na, Cl et Mg de l’épisode n°14, le Tableau IV.47 indique une absence de corrélation avec le volume, qui s’explique par le fait que les concentrations commencent par augmenter en début d’épisode. On peut noter que les corrélations des ions H+ ne sont pas souvent significatives, mais lorsqu’elles le sont, elles sont négatives car le pH a tendance à diminuer au cours du temps au sein d’un épisode, comme l’a également souligné Dawson (1978). IV.137 NO3 SO4 Cl H NH4 Na K Ca Mg n R1 R2 Ep. N° 10 Ep. N°19 A B R A B R 17.9±10.3 11.2±1.0 0.89 6.5± 3.8 7.7±0.3 0.94 73.3±38.0 31.3±3.6 0.83 32.5±13.2 22.4±1.2 0.92 8.4± 4.2 9.9±0.4 0.97 12.0±42.5 72.8±3.7 0.92 -0.31 13.0± 5.6 -2.0±0.5 -0.44 20.4±16.7 44.4±1.6 0.98 13.3± 9.1 22.3±0.8 0.96 8.3± 4.8 7.3±0.5 0.94 7.7±33.3 59.5±2.9 0.92 5.1± 1.8 0.9±0.2 0.66 3.3± 1.4 1.6±0.1 0.85 0.34 7.2± 5.1 12.0±0.5 0.95 11.7± 4.1 1.7±0.4 0.60 4.2± 8.3 12.2±0.7 0.89 36 74 0.42 0.30 0.53 0.38 Ep. N°14 A B 20.8±3.5 1.6±0.3 42.6±8.2 3.3±0.8 33.2±7.4 2.7±1.1 11.2±2.5 R 0.70 0.64 0.26 -0.47 3.2±0.7 0.67 0.28 0.9±0.1 0.87 2.8±0.2 0.92 0.46 25 0.51 0.62 Tableau IV.47:Paramètres A (µéq./l) et B (µéq./m2) et coefficients de corrélation (R) entre la concentration et 1/(pluviosité cumulée) obtenus par régression linéaire, dans les épisodes n°10, 19 et 14.1 et 2R significatifs à 99.0% et 99.9% respectivement. Figure IV.61: Profils de concentration observés (points) et calculés (lignes) par ajustement hyperbolique dans les épisodes n°10, 19 et 14. En haut: SO4; en bas: Na. IV.138 En ce qui concerne les valeurs de A (Tableau IV.47), qui représentent les concentrations initiales des gouttes dans le nuage, on constate que deux groupes ont tendance à se différencier, et ce malgré la variabilité entre épisodes et les écarts-types élevés: ‚ NH4, SO4 et éventuellement NO3 présentant des grandes valeurs de A ($20 µéq./l) (Figure IV.61 en haut); ‚ Na, Cl, Mg et éventuellement Ca pour lesquels les valeurs de A sont petites (#10 µéq./l)) (Figure IV.61 en bas). Cette tendance s’explique par le mode de formation, la nature et l’origine des particules. Barrie (1985) a mis en évidence l’importance du processus d’oxydation en phase aqueuse des composés gazeux SO2, NH3 et NO2 comme mécanisme de formation des espèces NH4, SO4 et NO3 dans le nuage. Asman (1994) souligne également que l’incorporation dans le nuage des gaz hautement solubles (NH3, HNO3 , HCl, H2O2) contribue fortement à la composition de la pluie. L’incorporation par nucléation dans le nuage est également un processus très efficace pour les particules de sulfates d’ammonium (Barrie, 1985). Les espèces Na, Cl, Mg, Ca sont quant à elles typiquement associées à des particules de gros diamètre ayant tendance à être plus concentrées dans les basses couches de l’atmosphère, ce qui favorise l’incorporation sous le nuage (Berner & Berner, 1987; Warneck, 1988). On notera aussi que les valeurs de A ne semblent pas influencées par l’existence d’un événement pluvieux précédant de peu celui étudié (cas de l’épisode n°14). Le paramètre B, qui caractérise la quantité d’élément pouvant être incorporée et solubilisée dans les gouttes de pluie durant leur chute (Baeyens et al., 1991) et qui constitue un moyen de quantifier le mécanisme de lessivage atmosphérique (below-cloud scavenging), présente une variabilité entre épisodes et entre espèces chimiques très importante (Tableau IV.47). Par exemple, pour Na et Cl, le paramètre B vaut 60-70 µéq./m2 dans l’épisode n°19 (étant donné les valeurs particulièrement élevées des concentrations des 1ères fractions), tandis que dans l’épisode n°10, des valeurs de 7-10 µéq./m2 sont observées. Des extrêmes similaires sont observés pour NH4 et SO4: 30-40 µéq./m2 dans l’épisode n°10, et 3 µéq./m2 dans l’épisode n°14. Pour les trois épisodes étudiés, les résultats peuvent être résumés comme suit: ‚ Les valeurs de B sont en général plus élevées dans l’épisode n°19 que dans les autres épisodes. Les valeurs de B de Na et Cl sont particulièrement élevées, en accord avec les courbes de dépôt cumulé. ‚ Les valeurs de B sont systématiquement plus faibles dans l’épisode n°14 que dans les autres épisodes. Ceci confirme, en accord avec les profils de dépôt cumulé, que la contribution de l’incorporation sous le nuage est faible car l’atmosphère a été lavée par la pluie précédente. ‚ Les espèces d’origine marine (Na, Cl) et anthropique (NH4, SO4) se différencient clairement par leurs valeurs de B dans les épisodes n°10 et 19. Toutefois, dans un cas, on observe Bmarins < Banthropiques et dans l’autre cas Bmarins > Banthropiques. Dans l’épisode n°14, il existe aussi une différenciation de ce type puisque les espèces marines présentent des coefficients de corrélation non significatifs par opposition aux espèces à caractère anthropique. IV.139 Comme on le voit nettement dans le cas des ions NH4 et SO4 de l’épisode n°10, le fait que la concentration due à l’incorporation dans le nuage soit élevée n’empêche pas que la quantité incorporée sous le nuage soit élevée également. Ces deux espèces chimiques, en plus d’être incorporées dans le nuage par oxydation des précurseurs gazeux et nucléation (voir ci-dessus), sont associées à des particules hygroscopiques de petit diamètre qui peuvent être efficacement lessivées par les pluies (Jaffrezo, 1987; Kane et al, 1994). Sur base des paramètres de l’hyperbole et des concentrations moyennes par épisode, il est possible de calculer les contributions relatives (en %) des deux processus d’incorporation pour l’entièreté de l’épisode. En effet, la concentration en tout point i d’un épisode vaut: Ci ' A % B 0.1 @ i et la concentration totale vaut donc C tot ' ÓC i ' (A % B B B ) % (A % ) % ... % (A % ) 0.1 0.1 @ 2 0.1 @ n où A et B sont les paramètres de l’ajustement hyperbolique, et n est le nombre d’échantillons dans l’épisode. Les contributions des deux processus d’incorporation à la concentration totale peuvent donc être calculées comme suit: %DS ' %SS ' n @ A 100 C tot C tot & n @ A C tot 100 où %DS et %SS représentent respectivement le pourcentage d’incorporation dans et sous le nuage. Le Tableau IV.48 présente les résultats de ce calcul pour les 10 épisodes sélectionnés, les épisodes n°10, 19 et 14 étudiés en détails précédemment ayant été placés en début de tableau. En accord avec l’ensemble des résultats qui précèdent concernant ces trois épisodes (profils de concentration, dépôts cumulés, paramètres A et B de l’équation hyperbolique), le Tableau IV.48 montre que: ‚ ‚ ‚ le pourcentage d’incorporation de NH4 sous le nuage est élevé dans l’épisode n°10, et la contribution de l’incorporation sous le nuage varie fortement entre les espèces (14 à 72%), de sorte qu’il n’y a pas de différence de comportement entre espèces; la contribution de l’incorporation de Na et Cl sous le nuage est élevée dans l’épisode n°19; la contribution de l’incorporation sous le nuage est faible dans l’épisode n°14, et cela apparaît en particulier pour les espèces anthropiques. Sur l’ensemble des dix épisodes, le Tableau IV.48 montre que la contribution de l’incorporation dans et sous le nuage au transfert global varie fortement entre épisodes et entres espèces. Les commentaires suivants ressortent de ce tableau: IV.140 ‚ L’incorporation dans le nuage domine pour les espèces anthropiques SO4, NH4 et NO3 , avec des pourcentages supérieurs à 50% dans quasi tous les cas. Ceci reflète le fait que ces ions sont présents dans l’atmosphère sous forme de gaz et de particules très solubles formées par conversion gaz-particules. De plus, la dépendance significative des concentrations de ces espèces ioniques vis-à-vis du volume de pluie et les valeurs élevées du paramètre B indiquent que la contribution du lessivage sous le nuage des émissions locales n’est pas négligeable. ‚ Pour les espèces marines, la dépendance des concentrations au volume est moins souvent significative, et quand elle l’est, le nombre d’épisodes où l’incorporation sous le nuage domine est égal au nombre d’épisodes où l’incorporation dans le nuage domine. Les grosses particules de diamètre supérieur à 1-2 µm sont efficacement incorporées sous le nuage par impaction inertielle et interception expliquant les valeurs élevées de %SS des ions marins Na, Cl et Mg dans certains épisodes. Mais ces grosses particules solubles servent également de noyau de condensation et peuvent être incorporées dans le nuage par nucléation, en particulier à proximité de la source marine (Berner & Berner, 1987). D’autre part, comme l’a souligné Warneck (1988), plus on s’éloigne de la source marine et plus le temps de transport depuis la mer est long, plus l’aérosol marin a pu se disperser sur toute la hauteur de l’atmosphère, favorisant ainsi les processus d’incorporation dans le nuage. Colin et al. (1987) a également mis en évidence la dominance de l’incorporation dans le nuage des sels marins en milieu rural (Champagne, France). Pour les espèces marines associées à des particules de grosse taille, la taille et la solubilité des particules ne sont donc pas les seuls paramètres qui influencent le mode de lessivage; le temps de transport de la masse d’air depuis la source intervient également, en favorisant le processus d’incorporation dans le nuage (Lim et al., 1991). ‚ Les espèces à caractère terrigène et biogénique telles que Ca et K ne présentent pas une contribution importante de l’incorporation sous le nuage. Les pourcentages d’incorporation sous le nuage de l’ion potassium sont en effet compris entre 0 et 33%, à l’exception de l’épisode n°1 où il vaut 76%. Pour l’ion calcium, les valeurs ne dépassent pas 50% et se distribuent en deux gammes: les valeurs inférieures à 50% (de 2 à 37%) et les valeurs plus ou moins égales à 50% (de 43 à 52%). De la même manière que les espèces marines, le processus de nucléation au point d’émission et le transport accompagné de dispersion verticale depuis la source jusqu’au point de collecte peuvent expliquer la prédominance du mécanisme d’incorporation dans le nuage. Les sources de Ca et K en Région bruxelloise ayant été identifiées comme multiples et diffuses (voir chapitre Aérosols), il est difficile de confirmer cette interprétation. En ce qui concerne l’importance du processus de nucléation pour ces particules grossières possédant une fraction insoluble, Jaffrezo (1987) souligne que la taille importante (qui favorise la nucléation) compense partiellement la faible solubilité (qui défavorise la nucléation), permettant à ces particules de servir de noyau de nucléation. Des sursaturations plus fortes que pour les petites particules solubles sont cependant nécessaires. ‚ Les minimas-maximas repris en bas du Tableau IV.48 nous amènent à insister sur la variabilité des résultats entre épisodes: il apparaît clairement que chaque épisode constitue un cas particulier et qu’il est difficile de généraliser le comportement des espèces ioniques à partir de l’étude d’un seul épisode, comme ont tenté de le faire certains auteurs (Lim et al., 1991). En conclusion, l’ajustement hyperbolique des concentrations en éléments avec la pluviosité a permis de quantifier le lessivage dans et sous le nuage dans les épisodes n°10, 19 et 14 et de calculer les contributions de ces deux mécanismes de lessivage au dépôt humide. Ces résultats présentent un caractère original car, à notre connaissance, ce type de données n’existe pas dans la littérature. Dans cette première partie, nous avons montré le lien entre le mode de lessivage de l’aérosol bruxellois et la nature des particules (taille, solubilité). L’influence probable de la trajectographie de la masse d’air lessivée et donc du temps qu’elle a mis depuis la source d’émission pour atteindre Bruxelles a également été évoquée. Dans la seconde partie de ce paragraphe, nous allons à présent nous intéresser à l’effet des caractéristiques du système précipitant, et de l’intensité de la pluie en particulier, sur le mode de lessivage. IV.141 n° épisode 10 n Cl SO4 NH4 Na K Ca Mg %DS 58 42 67 28 50 83 # 86 %SS 42 58 33 72 50 17 # 14 %DS 56 20 69 48 16 75 48 34 %SS 44 80 31 52 84 25 52 66 %DS 90 # 89 87 # 67 73 # %SS 10 # 11 13 # 33 27 # %DS 83 # 85 # 76 24 49 # %SS 17 # 15 # 24 76 51 # %DS 69 19 82 66 14 84 63 28 %SS 31 81 18 34 86 16 37 72 %DS 85 # 100 # # 100 98 # %SS 15 # 0 # # 0 2 # %DS 67 9 100 74 # 95 95 38 %SS 33 91 0 26 # 5 5 62 %DS 53 # 67 58 # # 54 # %SS 47 # 33 42 # # 46 # %DS 97 89 100 89 91 # 84 93 %SS 3 11 0 11 9 # 16 7 %DS 74 50 78 81 55 # 57 50 %SS 26 50 22 19 45 # 43 50 Min-Max %DS 53-97 14-91 24-100 48-98 28-93 Min-Max %SS 3-47 2-52 7-72 19 14 1 2 5 9 18 20 21 36 NO3 74 25 21 32 18 14 14 54 25 9-89 67-100 28-89 11-91 0-33 11-72 9-86 0-76 Tableau IV.48:Contributions relatives de l’incorporation dans (%DS) et sous (%SS) le nuage dans les 10 épisodes étudiés séquentiellement. # Coefficients de corrélation de l’ajustement hyperbolique non significatifs. IV.142 L’influence de l’intensité des pluies sur l’évolution des concentrations au cours d’un épisode a été investiguée. De la même manière que Dawson (1978) et Lim et al. (1991), une régression linéaire a été choisie pour représenter la relation concentration -intensité. Il est à noter que d’autres auteurs présentent une fonction puissance du type: concentration = a . Intensité -b (De Pena et al., 1984; Jaffrezo, 1987). Nous avons testé ces deux relations et obtenons des coefficients de corrélation très similaires. Le Tableau IV.49 présente les coefficients de corrélation des concentrations en fonction de l’intensité pour quatre épisodes. Les coefficients de corrélation entre les concentrations et l’inverse de la pluviosité (relation hyperbolique) sont également repris dans le Tableau. Au-travers de ces quatre épisodes, deux tendances différentes apparaissent: ‚ dans les épisodes n°19 et 21, les concentrations sont à la fois corrélées à l’intensité et à l’inverse de la pluviosité. En outre, les coefficients de corrélation sont très constants au sein d’un épisode (Tableau IV. 49: 0.54-0.58 et 0.68-0.73 pour l’épisode n°19 et n°21 respectivement). Nous avons également observé que les exposants de la fonction puissance permettent de faire très clairement la distinction entre les espèces d’origine marine et d’origine anthropique. Dans l’épisode n°19 par exemple, les ions nitrates, sulfates, ammonium et calcium ont des exposants compris entre 0.6 et 0.8, tandis que les ions sodium, chlorures er magnésium présentent des exposants valant 1.2 à 1.5. ‚ dans les épisodes n°14 et 10, aucune corrélation des concentrations avec l’intensité n’est significative tandis que certaines et éventuellement la totalité des concentrations sont corrélées à l’inverse de la pluviosité. Sur l’ensemble des 10 épisodes étudiés séquentiellement, de nombreuses corrélations ne sont pas significatives. Ceci concorde avec une ancienne étude en Arizona (Dawson, 1978) qui montre la dépendance négative des concentrations et des intensités, mais souligne la variabilité des coefficients de corrélation. Nos résultats sont par contre en désaccord avec les valeurs obtenues par De Pena et al. (1984), puisque cet auteur obtient dans neuf épisodes sur dix des coefficients de corrélation élevés (supérieurs à 0.44), et ce indifféremment pour les sulfates et pour les nitrates. La comparaison avec cette étude est toutefois délicate, car la méthode de prélèvement, est sensiblement différente de la nôtre et en particulier le nombre d’échantillons par épisode est nettement inférieur. IV.143 Ep. N°19 R1 Ep. n°21 R2 R1 Ep. n°14 R2 R1 Ep. N°10 R2 R1 R2 NO3 0.94 -0.58 0.57 -0.71 0.70 -0.47 0.89 -0.10 SO4 0.92 -0.58 0.64 -0.68 0.64 0.46 0.83 -0.17 Cl 0.92 -0.57 0.77 -0.71 0.26 0.02 0.97 -0.16 NH4 0.96 -0.54 0.53 -0.71 0.67 0.26 0.98 -0.29 Na 0.92 -0.58 0.72 -0.72 0.28 -0.04 0.94 -0.08 K 0.85 -0.36 0.49 -0.34 0.87 -0.06 0.66 0.17 Ca 0.95 -0.57 0.68 -0.72 0.92 -0.09 0.34 0.24 Mg 0.89 -0.58 0.74 -0.73 0.46 -0.07 0.60 0.25 74 73 25 24 25 24 36 35 0.30 0.38 0.30 0.38 0.51 0.62 0.52 0.63 0.51 0.62 0.52 0.63 0.42 0.53 0.43 0.53 n# R signif. 99.0% R signif. 99.9% Tableau IV.49:Coefficients de corrélation entre les concentrations ioniques (méq./l) et (a) 1/pluviosité (mm) : R1 (b) l’intensité de la pluie (mm/h) : R2 dans les épisodes n°10, 19, 14 et 21. # = La différence de 1 entre ces corrélations et celles du Tableau IV.44 est due au fait que l’intensité du 1er échantillon est une donnée manquante (cf chapitre Matériel et Méthodes). Essayons maintenant de comprendre la signification de la dépendance entre les concentrations et l’intensité de la pluie en relation avec les mécanismes d’incorporation. L’étude bibliographique fait apparaître que les opinions divergent à ce sujet: - Selon Dawson (1978), la dépendance entre les concentrations et l’intensité de la pluie peut être due soit à l’incorporation sous le nuage, soit à l’incorporation dans le nuage, soit à l’évaporation. En raison des différentes corrélations des concentrations avec la pluviosité et l’intensité, il conclut que dans son étude, les dépendances à l’intensité sont le résultat de l’incorporation dans le nuage et reflètent les variations spatiales du contenu en eau liquide des nuages (CEL). - D’après Warneck (1988), dans les pluies d’origine convectives (nuages instables à grand développement vertical de type Cumulus et Cumulonimbus), l’intensité évolue fréquemment vers un maximum pendant que les concentrations tendent vers un minimum. Dans les situations stratiformes (masse d’air convectivement stable associée à des nuages de type Stratus et Cirrus), les concentrations initiales -élevées- diminuent au cours du temps vers un état stationnaire indépendant de l’intensité de la pluie. Ceci est dû au processus d’incorporation sous le nuage et à l’évaporation des gouttes de pluie en début d’épisode. Radojeviæet Harrison (1992) précisent que les situations stratiformes sont des phénomènes se produisant aux latitudes élevées et dans des climats froids, tandis que les phénomènes convectifs sont caractéristiques des climats chauds aux basses latitudes. Cependant, la situation n’est jamais aussi tranchée et en pratique, en un endroit donné, les événements pluvieux peuvent en général provenir de l’une ou l’autre situation. IV.144 - Pour Schlesinger (1991), les concentrations en éléments sont inversement reliées à l’intensité de la pluie et au volume total. Ces deux relations reflètent la diminution de l’importance relative du mécanisme d’incorporation sous le nuage au fur et à mesure que l’atmosphère est “nettoyée”. - Peters et Klemm (1989) considèrent que lorsque les gouttes de nuage s’agglomèrent en gouttes de pluie, les concentrations en espèces ioniques issues de l’incorporation des particules et des gaz ne devraient pas changer et ne devraient donc pas être affectées par un changement d’intensité. Ceci rejoint l’opinion de Lim et al. (1991) au sujet de la coalescence. D’après Lim et al. (1991), l’étude des corrélations entre les concentrations et l’intensité permettrait d’expliquer le mode de croissance des gouttes de nuage. Si les gouttes sont formées par condensation de la vapeur d’eau sur les noyaux de glace, cette condensation provoque un effet de dilution, et les concentrations dans la pluie devraient diminuer lorsque l’intensité augmente. Par contre, la croissance des gouttes par coalescence n’a pas d’effet sur la concentration, et l’on s’attend à ce que l’intensité de la pluie soit indépendante des concentrations. Dans l’épisode n°14, le faible pourcentage d’incorporation sous le nuage devrait permettre de mieux rendre compte des phénomènes se produisant dans le nuage. Dans ce cas, l’absence de corrélation entre toutes les concentrations et l’intensité signifierait que les gouttes de nuage soient formées par coalescence. - Enfin, Slinn (1983) préconise de ne pas faire la distinction entre les deux types d’incorporation, car d’une part l’incorporation sous le nuage ne se produit quasi jamais, et d’autre part le même formalisme est approprié aux deux. En résumé, selon les auteurs, la dépendance entre les concentrations et l’intensité est attribuée à différents processus, et peut même avoir une signification opposée. D’autre part, la relation concentration-intensité n’est significative que dans un nombre restreint de nos échantillons. En conséquence, nos résultats et les différentes interprétations proposées dans la littérature nous amènent à considérer que les corrélations concentration-intensité ne constituent pas un bon paramètre pour étudier les processus de lessivage. Par contre, si l’on considère l’intensité moyenne d’un événement plutôt que les variations instantanées d’intensité, il apparaît un phénomène intéressant: pour les espèces chimiques à caractère anthropique, les variations d’intensité moyenne engendrent des changements de pente de la droite reliant les concentrations à l’inverse de la pluviosité cumulée (paramètre B de l’équation hyperbolique). En effet, le Tableau IV.50 et la Figure IV.62 montrent nettement au travers de quatre épisodes, que plus l’intensité moyenne est grande, plus la courbure de l’hyperbole est faible (paramètre B de l’équation hyperbolique petit) et donc plus la quantité incorporée sous le nuage est faible dans le cas des ions NO3, NH4, SO4 (Figure IV.62) et Ca. Ces espèces ioniques sont associées respectivement à des particules de petit diamètre (Diamètre moyen pondéré # 2.1 µm; cf chapitre Aérosols) ou de très gros diamètre (Diamètre moyen pondéré > 4.0 µm; cf chapitre Aérosols). Cette tendance ne se vérifie pas pour les espèces marines Na, Cl et Mg, ni pour l’ion potassium, qui sont associés à des particules de diamètre intermédiaire (cf chapitre Aérosols). La taille des particules semble donc également jouer un rôle. En accord avec les données de Jaffrezo (1987), nos résultats indiquent que l’intensité moyenne des précipitations a une influence sur l’efficacité des mécanismes d’incorporation des éléments. Notre étude fait apparaître de surcroît une susceptibilité propre des espèces ioniques, en relation avec la taille des particules auxquelles ces espèces ioniques sont associées. On peut encore noter que pour une intensité moyenne identique, Frank & Tschiersch (1992) ont mis en évidence l’influence de la distribution du diamètre des gouttes sur la composition de la pluie. Ils ont montré que l’efficacité de lessivage est plus élevée pour une bruine, caractérisée par un nombre élevé de petites gouttes, que pour une pluie persistante, composée de gouttes plus grosses, et ce pour des particules comprises entre 0.3 et 3.3 µm. IV.145 Intensité moyenne (mm/h) Courbures des hyperboles NO3 SO4 NH4 Ca Na Cl Mg K Ep n°10 1.3 Ep n°19 1.6 Ep n°21 2.1 Ep n°14 2.8 11.2 31.3 44.4 7.7 22.4 22.3 12.0 59.5 72.8 12.2 1.6 6.1 10.2 4.9 5.1 8.4 4.6 2.2 1.6 3.3 3.2 2.8 7.3 9.9 1.7 0.9 0.9 Tableau IV.50:Influence de l’intensité moyenne sur la relation hyperbolique concentration-pluviosité . Figure IV.62: Evolution des courbures des équations hyperboliques (paramètre B de l’équation concentration = A + B/pluviosité) en fonction de la pluviosité et de l’intensité moyenne (<Int>). IV.146 5.4.5 Conclusions Une grande variabilité et complexité des profils de concentration et de dépôt cumulé, et des divers paramètres calculés a été observée. Cette variabilité résulte des nombreux facteurs qui interviennent: les processus de lessivage, et de manière plus générale toutes les interactions phase aqueuse-phase particulaire, ainsi que les caractéristiques du système précipitant (longueur, intensité, diamètres des gouttes, ...). Le rôle de ces différents facteurs a été analysé: ‚ Processus de lessivage: L’étude de la relation concentration-pluviosité a permis de tirer de nombreuses informations sur les processus d’élimination des particules dans et sous le nuage. Pour les huit espèces ioniques majeures (SO4, NO3, Cl, NH4 , Na, K, Ca, Mg), des valeurs absolues des concentrations initiales dans le nuage et des quantités lessivées sous le nuage ont été déterminées, l’importance relative des mécanismes d’incorporation dans et sous le nuage a été quantifiée, des différences de comportement entre espèces ioniques et entre épisodes ont été observées. ‚ Influence de la nature des particules de l’aérosol: Les contributions respectives de l’incorporation dans et sous le nuage des espèces ioniques dans les différents épisodes ont été expliquées en terme de diamètre et de solubilité des particules. Dans le cas des particules grossières, tant d’origine marine que terrigène et biologique, l’influence du transport depuis la source émettrice a également été considérée. ‚ Caractéristiques du système précipitant: Deux résultats majeurs ont été obtenus, en accord avec ceux de l’étude parisienne de Jaffrezo (1987): - la diminution des concentrations avec le volume des précipitations et les fortes corrélations concentrations-pluviosité reflètent l’effet de dilution dû à l’épuisement de l’aérosol lessivé; - l’intensité influence le taux d’incorporation sous le nuage de certaines espèces ioniques, mais elle joue un rôle moins grand que la pluviosité dans la mesure où son effet n’est pas généralisé et est difficile à mettre en évidence. Nous avons montré que l’étude de l’évolution des concentrations en composés ioniques au cours d’un même événement pluvieux, et donc l’échantillonnage séquentiel des pluies, sont d’une grande utilité pour comprendre les processus de lessivage et déterminer l’origine des espèces ioniques. D’autres paramètres seraient à prendre en considération pour compléter l’interprétation de nos résultats séquentiels: la trajectographie des masses d’air, le type de formation nuageuse donnant naissance à l’événement pluvieux (caractère convectif ou stratiforme de la masse nuageuse), et la granulométrie des gouttes de pluie. IV.147 5.5 Influence de l’aérosol Les distributions de fréquence des concentrations avaient mis en évidence deux gammes de concentration pour Na, Cl, Mg, et NH4 dans les dépôts totaux. Celles-ci correspondent à l’influence de masses d’air d’origine marine ou continentale. La Figure IV.63 met bien en évidence la différence entre ces deux types de précipitations. On distingue aisément les échantillons pour lesquels le rapport Na/Mg est proche de celui de l'eau de mer. Dans les échantillons à dominante continentale, les deux éléments restent relativement bien corrélés, mais le rapport moyen n'est que de 1.34. On voit également sur ce graphique que les dépôts totaux à dominante continentale sont représentés par des concentrations en sodium et magnésium nettement plus faibles. Dans les pluies, la même tendance est observée, bien que le nombre d’échantillons correspondant à l’influence continentale soit beaucoup plus restreint, expliquant par là l’absence de bimodalité des fréquences des concentrations. Figure IV.63: Concentration en Na en fonction de la concentration en Mg dans les dépôts totaux, avec les résultats des régressions linéaires correspondantes. Avant de conclure, nous voudrions à présent reprendre brièvement tout ce qui a été observé au travers de ce chapitre qui relie la composition des pluies à celle des aérosols, afin de récapituler l’influence de l’aérosol sur les pluies. Contrairement aux brouillards qui sont avant tout influencés par la fraction fine de l’aérosol, les pluies et les dépôts totaux subissent tant l’influence des aérosols grossiers que fins. L’étude de la composition moyenne des pluies et dépôts totaux a montré la dominance des sulfates et de l’ammonium qui sont caractéristiques de la fraction fine; mais cette dominance est moins prononcée que dans les brouillards (Tableau IV.51). En conséquence, l’influence des particules grossières d’origine marine (Na, Cl, Mg) et des cations terrigènes (Ca, K) est plus grande dans les pluies et dépôts totaux que dans les brouillards (Tableau IV.51). Ceci s’explique bien sûr par le fait que les pluies et dépôts totaux incorporent les aérosols par entraînement lors de la chute des gouttes et peuvent ainsi lessiver des particules de plus gros diamètre. Les dépôts totaux subissent en plus l’influence du CaCO3 déposé par voie sèche. IV.148 % Pluies Dépôts totaux Brouillards [SO4]*100/Σ Σ- 48 48 60 [NH4]*100/Σ Σ+ 39 37 79 [Na+Cl+Mg]*100/(Σ+ Σ+ + Σ-) 34 20 12 [Ca+K]*100/(Σ+ Σ+ + Σ-) 12 20 7 Tableau IV.51:Comparaison des compositions moyennes des pluies, dépôts totaux et brouillards. Les pourcentages sont obtenus à partir des moyennes arithmétiques générales. Σ- = somme des anions, Σ+ = somme des cations. Au travers des nombreux épisodes collectés, l’influence de l’aérosol-source se marque par la variabilité des résultats entre épisodes, tant des compositions moyennes que de paramètres calculés pour les événements séquentiels tels que la concentration initiale dans le nuage, la quantité lessivable sous le nuage, le coefficient de corrélation entre la concentration et la pluviosité. Les échantillonnages séquentiels ont montré l’influence de l’origine et de la granulométrie des particules de l’aérosol sur le mode d’incorporation et l’efficience de la capture. Ainsi, le couplage des espèces SO4 - NH4 et Na Cl et le comportement distinct de ces deux paires vis-à-vis des mécanismes de lessivage illustrent bien l’origine semblable des espèces au sein des paires (et bien sûr leur origine différente entre paires) et leur appartenance aux mêmes particules de l’aérosol. D’autre part, l’importance du phénomène d’incorporation sous le nuage des particules grossières d’origine marine, et de l’incorporation par nucléation dans le nuage des petites particules d’origine anthropique est très bien mise en évidence dans plusieurs événements analysés séquentiellement. Enfin, dans le cas des particules grossières tant d’origine marine que terrigène ou biologique, nous avons montré que la granulométrie des particules ne suffit pas à expliquer les résultats observés, et que le temps de transport entre la source et le prélèvement favorise la dispersion verticale et augmente la contribution du lessivage dans le nuage. Par l’étude des courbes de décroissance des concentrations en fonction de la pluviosité, nous avons mis en évidence un effet de la pluie sur la composition de l’aérosol. En effet, ces courbes traduisent une dilution de la pluie par épuisement de l’aérosol abattu. Cet abattement, qui indique un lavage de l’atmosphère, est également visible lorsque deux pluies se succèdent rapidement dans le temps, la seconde pluie étant moins concentrée que la première. 5.6 Synthèse et conclusions La composition chimique des pluies et des dépôts totaux bruxellois a été étudiée dans ~700 échantillons de pluie correspondant à une vingtaine d’épisodes et dans ~400 échantillons totaux appartenant à une quinzaine d’événements. Les concentrations atmosphériques des huit espèces ioniques majeures (SO4=, NO3- , Cl- , NH4+ , Na+ , K+ , Ca++ , Mg++ ) ainsi que le pH et la conductivité ont été déterminés. La validité des résultats a été analysée de manière approfondie via les bilans ioniques. Les compositions moyennes par épisode ont d’abord été présentées et comparées aux valeurs de la littérature. Une attention particulière a ensuite été accordée à l’interprétation des variations de concentration au cours du temps au sein d’un même épisode (résultats séquentiels) afin d’étudier les mécanismes d’incorporation des particules dans la phase aqueuse et les processus de lessivage atmosphérique. Le lien entre la composition de la pluie et de l’aérosol a également été établi au-travers de l’ensemble des résultats. IV.149 Au niveau de la composition moyenne, les sulfates constituent l’anion dominant, et l’ammonium le cation dominant. Dans les dépôts totaux, le calcium est toutefois aussi concentré que l’ion ammonium. La dominance des ions sulfates, ammonium, ainsi que nitrates, est nettement moins forte que dans les brouillards et dans l’aérosol soluble, puisque ces trois espèces contribuent à la concentration totale à raison de 40-50% contre 70-80% dans les brouillards et l’aérosol soluble. Cette différence entres les pluies et les brouillards reflète bien l’existence du mécanisme de lessivage atmosphérique par entraînement lors de la chute des gouttes, qui permet l’incorporation de particules n’ayant pas servi de noyau de condensation (CCN). L’apport marin, représenté par les ions Na, Cl et Mg, est conséquent, et ces trois espèces contribuent à 34 et 20% de la concentration totale dans les pluies et les dépôts totaux respectivement. Les pluies, avec un pH moyen de 5.2, ont un caractère légèrement acide, tandis que les dépôts totaux ont un pH moyen proche de la neutralité. Nous avons montré, par des calculs de régression linéaire et de rapports de concentration, que NH4 -comme c’était le cas dans les brouillards- mais également Ca jouent le rôle d’espèces neutralisantes de l’acidité. Seuls 10% des anions non marins (= SO4 nm + Cl nm + NO3 ) se trouvent sous forme acide (associés à des H+) tandis que 60% se trouvent sous forme ammoniaquée et 30% sous forme calcique. Les différences importantes de composition entre les dépôts totaux et les pluies, à savoir un apport de calcium et un déficit anionique beaucoup plus grands ainsi qu’une acidité moins forte dans les dépôts totaux, sont dues à la réaction de dissolution du CaCO3 qui provient en grande partie de poussières du sol apportées par voie sèche. Cette réaction provoque en effet une neutralisation de l’acidité et engendre des concentrations élevées en Ca++ et HCO3-. En terme de moyenne générale, les pluies et les dépôts totaux sont 10 à 15 fois moins concentrés que les brouillards. Toutefois, les premières fractions de pluie, qui sont jusque 10 fois plus concentrées que la valeur moyenne de l’épisode, peuvent atteindre les concentrations de certains brouillards denses et donc faiblement concentrés, mais n’atteignent pas du tout les valeurs maximales observées dans les brouillards (facteur 5 à 10). La comparaison des concentrations moyennes en éléments dans les pluies et les dépôts totaux avec les valeurs de la littérature permet de situer Bruxelles par rapport à d'autres sites urbains. D’importantes similitudes sont observées avec les données parisiennes, avec toutefois une influence marine plus marquée à Bruxelles. La caractéristique majeure des pluies bruxelloises et la différence fondamentale avec Paris est l’apport plus important d’ions ammonium pouvant également expliquer les valeurs plus élevées de pH. La composition des pluies bruxelloises est typique d’un milieu perturbé par l’homme. Les échantillonnages séquentiels ont mis en évidence une relation inverse entre les concentrations et la pluviosité, de type hyperbole décroissante. Cette relation est identique à la celle observée dans les brouillards entre les concentrations et le Contenu et Eau Liquide (CEL, exprimé en ml/m3). Ce profil de décroissance des concentrations avec le volume aqueux exprime l’importance du lessivage atmosphérique et la dominance de l’effet de dilution des particules de l’aérosol dans les gouttes de pluie. L’étude approfondie de cette relation dans les échantillons séquentiels a permis de différencier et de quantifier les mécanismes d’incorporation dans et sous le nuage. La complexité de l’évolution des concentrations au cours d’un épisode a été soulignée, en relation avec les nombreux paramètres dont dépend cette composition: composition de l’aérosol-source, mécanismes de lessivage, phénomènes de réalimentation ou mouvements des masses d’air, caractéristiques de l’hydrométéore, .... La variabilité des résultats entre espèces et entre épisodes (profils de concentration, courbes cumulées, coefficients de corrélation concentration-pluviosité, paramètres des ajustements hyperboliques, contribution relative des deux processus d’incorporation) constitue une preuve de la complexité des mécanismes qui entrent en jeu. IV.150 Malgré cette complexité, les échantillonnages séquentiels ont permis de décrire le comportement des éléments au cours d’un événement et d’étudier les processus de lessivage en relation avec l’origine et les caractéristiques granulométriques des particules de l’aérosol. Tout au long d’un épisode, la contribution de l’incorporation sous le nuage à la concentration mesurée diminue, et parallèlement, la contribution de l’incorporation dans le nuage à la concentration mesurée augmente. Les quantités lessivées sous le nuage et les concentrations initiales dans le nuage ont été déterminées dans plusieurs épisodes. Grâce à ces valeurs, l’importance relative des deux modes de lessivage par rapport à la concentration totale d’un épisode a été estimée pour chaque espèce ionique et pour 10 épisodes. Schématiquement, les espèces ioniques associées à des gaz et des petites particules solubles d’origine anthropique (NH4, NO3, SO4 ) sont incorporées plus fortement dans le nuage que sous le nuage, tandis que les espèces associées à des particules grossières d’origine marine (Na, Cl, Mg) ou terrigène et biologique (Ca, K) peuvent être fortement incorporées sous le nuage ou non selon l’épisode considéré, en rapport avec le temps de transport de l’aérosol-source jusqu’à Bruxelles. L’influence de l’aérosol sur la composition des pluies est donc très nette, et se traduit par l’incorporation massive de la fraction soluble de celui-ci. Les propriétés des particules (dimension, hygroscopicité) jouent bien sûr un rôle déterminant dans l’efficience de la capture, de même que les propriétés de l’hydrométéore (volume, intensité). Ainsi, l’intensité moyenne d’un épisode influe sur l’efficacité de l’incorporation sous le nuage des espèces NH4, SO4, NO3 et Ca, mais pas des espèces Na, Cl, Mg et K. Dans ce cas aussi, la taille des particules joue un rôle, et l’intensité des précipitations semble influer sur l’efficacité de lessivage atmosphérique uniquement pour les particules de petit ou de très gros diamètre. Ce travail a montré l’utilité de l’échantillonnage séquentiel pour la compréhension des mécanismes d’incorporation et de lessivage. En termes de perspectives, une étude en parallèle des aérosols et des pluies permettrait d’aborder l’étude des processus de lessivage en termes de facteurs d’abattement (scavenging ratio). Comme cela a déjà été souligné dans le cas des aérosols et des brouillards, la connaissance de certains paramètres météorologiques tels que la trajectographie des masses d’air est essentielle pour l’interprétation plus fine des résultats en terme d’origine des éléments. La mesure de la répartition du diamètre des gouttes de pluie présente aussi un grand intérêt pour l’étude des processus de lessivage. IV.151 CHAPITRE V. SYNTHESE ET CONCLUSION GENERALES CHAPITRE V: SYNTHESE ET CONCLUSIONS GENERALES 1. LES BUTS Le problème de la pollution atmosphérique urbaine est préoccupant car une fraction croissante de la population mondiale vit dans les villes. L'impact potentiel de cette pollution sur les végétaux et sur notre patrimoine architectural doit également être pris en compte. Ainsi, c’est la qualité de la vie de l’ensemble des habitants des métropoles de la planète qui est en jeu. La connaissance approfondie de la composition des atmosphères urbaines ainsi que la compréhension des mécanismes qui régissent cette composition sont indispensables pour évaluer les conséquences de cette pollution, définir les exigences de réduction des émissions et éventuellement établir des scénarios de tendances futures. Le but essentiel de ce travail a consisté en une caractérisation de la composition chimique, des propriétés et du comportement des aérosols atmosphériques, des brouillards, des rosées et des pluies en milieu urbain, en particulier en Région bruxelloise. Ce vaste objectif a été réalisé grâce à: 1) l'obtention de données permettant d'établir leurs compositions moyennes et de connaître leurs variabilités temporelles; 2) l'investigation des interactions entre les différentes phases, en particulier entre la phase particulaire (aérosols) et les phases liquides (brouillards, rosées, pluies); 3) l'étude de l'origine et des sources des particules et des éléments en relation avec leurs propriétés chimiques et granulométriques. En outre, l'acquisition de telles informations est originale pour la ville de Bruxelles et a contribué à élargir notre connaissance des milieux urbains en général. Pour de multiples raisons, dont notamment le fait que l'incorporation des particules et des gaz dans la phase aqueuse dépend fortement de leur solubilité, l'étude de la phase dissoute et des composés présents sous forme soluble a été privilégiée. 2. LES PRELEVEMENTS ET LES ANALYSES La première phase de ce travail a été la mise au point de méthodes de collecte d'échantillons et de techniques analytiques appropriées. Il a en effet fallu concevoir, construire et mettre au point un collecteur pour la pluie, pour le brouillard, et pour la rosée. Il a également fallu adapter ou développer des techniques analytiques en fonction des caractéristiques des échantillons et des buts recherchés. Les aérosols fractionnés ont été échantillonnés selon la taille des particules, grâce à un impacteur en cascade permettant de fractionner les particules atmosphériques en 9 fractions granulométriques. Après solubilisation des éléments par trempage dans de l’eau ultrapure, les éléments dissous (sulfates, nitrates, chlorures, ammonium, sodium, potassium, magnésium, calcium), le pH et la conductivité ont été analysés. Quatre séries de filtres ont également fait l’objet d’une analyse en microscopie électronique (spectre global). Les aérosols totaux ont été collectés par pompage de l'air ambiant sur un filtre approprié. Nous avons choisi de diversifier les lieux de prélèvement dans le but de caractériser l'aérosol bruxellois de manière la plus complète possible et d'obtenir des informations sur la variabilité spatiale et temporelle de la composition des aérosols. Etant donné que l'homme passe 80 à 90% de son temps à l'intérieur des bâtiments, des prélèvements en parallèle à l'intérieur et à l'extérieur des locaux ont également été V.1 effectués. Enfin, 13 échantillons ont été prélevés en milieu marin (océan Atlantique et mer du Nord) dans le but d'effectuer des comparaisons entre les aérosols marins et urbains, en terme de composition chimique. En fonction de la charge des filtres, ceux-ci sont analysés soit par microscopie électronique (analyse globale d'une portion de filtre ou analyse des particules individuelles), soit par fluorescence des rayons-X (Na, Mg, Al, Si, P, S, K, Ca, Fe, Ti, V, Cr, Mn, Ni, Cu, Zn, As, Cd, Pb). L'échantillonnage des brouillards est un problème délicat car l'appareillage doit satisfaire à de nombreuses exigences telles que récolter efficacement les gouttes liquides sans influencer leur taille et leur composition chimique, être portable, peu coûteux, et facile d’entretien. Le modèle adopté est le Collecteur à écran de fils fonctionnant selon le principe de l’impaction inertielle, et déjà utilisé par d'autres laboratoires. Le collecteur a été entièrement réalisé par nos soins, grâce aux données techniques aimablement fournies par le Dr Zobrist de l’EAWAG (Swiss Federal Institute for Water Resources and Water Pollution Control). La problématique d'échantillonnage des rosées et des givres est similaire à celle des brouillards: (i) ils présentent un caractère saisonnier et se forment dans des conditions météorologiques particulières, (ii) le collecteur doit répondre aux critères de faisabilité, d'efficacité et satisfaire aux exigences d'ordre chimique (surface chimiquement inerte, échantillons représentatifs, volumes suffisants). Le collecteur de rosée consiste en une plaque de PVC, recouverte d'une feuille de fibre de verre teflonée utilisée pour son inertie chimique et montée sur une couche de polystyrène expansé qui possède une inertie thermique suffisante pour conserver une température inférieure au point de rosée au moment où l'air se réchauffe le matin. Des échantillons ont été prélevés en parallèle sur la végétation. En ce qui concerne les pluies et les dépôts totaux, nous avons, dans un premier temps, conçu et réalisé un collecteur qui permet la récolte séquentielle des dépôts totaux, c'est-à-dire des pluies et des dépôts secs accumulés entre les pluies. Après une importante campagne de mesure, le collecteur a été modifié de manière à ne plus collecter les dépôts secs. Un couvercle hermétique dont l'ouverture et la fermeture sont commandés par un détecteur de pluie a donc été ajouté. D'autres améliorations ont été apportées, permettant la mesure instantanée et continue de la température et du pH, ainsi que l'enregistrement des ces valeurs à l'aide d'un système d'acquisition de données (datalogger). L'installation d'un dispositif de mesure instantanée du pH se justifie par le fait que les précipitations perdent leur caractère acide au cours du temps, en raison des réactions qui se déroulent entre les phases aqueuses et particulaires, dont la plus connue est la dissolution du carbonate de calcium. Or, au niveau des processus de corrosion, tant des bâtiments que des végétaux, ce sont évidemment les pH initiaux qui sont importants à mesurer. V.2 Les paramètres suivants sont mesurés dans les échantillons de brouillard, rosée et pluie: pH, conductivité, concentrations en sulfates, nitrates, chlorures, ammonium, sodium, potassium, magnésium et calcium. Pour les brouillards, les métaux Al, Fe, Pb, Zn, Cu, Ni, Cr, Cd et Pb ont également été analysés, et quelques filtres ayant servi à la filtration de l’eau de brouillard ont fait l’objet d’une analyse en microscopie électronique (spectres globaux et analyses individuelles) afin d’établir la composition de la phase insoluble. 3. SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS 3.1 Les aérosols L’étude de la composition de l’aérosol a montré l’importance du soufre à Bruxelles. Dans l’aérosol total (soluble+insoluble), l’élément le plus abondant parmi les éléments analysés est le soufre et dans la fraction fine, les particules les plus fréquemment observées sont les sulfates. La fraction fine de l’aérosol soluble est majoritairement composée de sulfates et nitrates d’ammonium. La dominance du soufre est une caractéristique commune à de nombreux sites urbains. Les éléments typiquement issus du sol (Si, Al, Fe,...) sont aussi bien représentés. Parmi les métaux, c'est le plomb et le zinc qui sont les plus abondants. Dans l'ensemble, Bruxelles se trouve dans la même gamme de concentration que d'autres villes comme Paris, Gand, Anvers. Les analyses des particules individuelles en microscopie électronique font ressortir la grande diversité des particules récoltées. Cette diversité traduit d'une part la multiplicité des sources en milieu urbain, et d'autre part la complexité du milieu étudié et des réactions entre particules. On détecte des particules aussi différentes que: des sulfates divers, de la silice, des alumino-silicates (illite, kaolinite, micas, feldspaths), des oxydes et hydroxydes de fer et d'autres métaux (Ti, Cr, Pb), des composés métalliques sphériques, des minéraux carbonatés, des composés à base de phosphore (du type PK, PCa, PS, PKS), des cendres volantes, des suies, d'autres composés carbonés. En ce qui concerne les sulfates, leur diversité est particulièrement marquante, une dizaine de sulfates différents pouvant être identifiés dans un même échantillon (sulfate d'ammonium, de calcium, de magnésium, de sodium, sulfates mixtes). Outre une importante variabilité des concentrations et une grande diversité des types de particules, la distinction entre les particules fines (< 2 Fm) et grossières (> 2 Fm) est très nette. L'analyse de la fraction dissoute indique clairement que les concentrations et les proportions d'ions sulfates, nitrates et ammonium, typiquement d'origine anthropique, sont nettement plus importantes dans la fraction fine des aérosols (Figures V.1 et V.2). Or, ces fines particules peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire humain et atteindre les bronches terminales. Les distributions de fréquence des pH des solutions de lavage des aérosols fins et grossiers sont également bien différenciées (Figure V.3). La fraction grossière est caractérisée par la dominance d’éléments marins et terrigènes (Na, Mg, Cl, Ca, Fe, Si, Al, Mn). V.3 3.2 Les brouillards Les brouillards sont des solutions très concentrées d'ions, principalement de sulfates (SO4=) et d'ammonium (NH4+). On trouve un peu de nitrate mais pratiquement pas de NaCl. Par contre les teneurs en Cl- peuvent être élevées. Celles-ci sont les plus élevées lorsque le pH est le plus bas, ce qui s’explique par l’absorption d’HCl gazeux par les gouttes, et correspond plus que probablement à l'injection d'HCl dans l'atmosphère suite à l'incinération des déchets ménagers. Les brouillards peuvent donc être occasionnellement très acides (pH ~ 3) mais dans la grande majorité des cas, ils sont moyennement acides c'est-à-dire que leur pH est le plus souvent compris entre 4 et 5 (Figure V.3). Le pH moyen vaut d'ailleurs 4.6. De la même manière que dans les aérosols, l'acidité liée aux sulfates, nitrates et chlorures, est partiellement compensée par les ions ammonium, les proportions de ce dernier par rapport aux anions étant plus élevées dans les brouillards bruxellois que dans certaines villes européennes et américaines (Strasbourg et Los Angeles par exemple). Les brouillards sont en moyenne 10 à 20 fois plus concentrés en sulfates, nitrates, chlorures et ammonium que les pluies et les dépôts totaux, et 2 à 5 fois plus concentrés que les rosées (Figure V.4). Tant dans l’aérosol fin que dans les brouillards, les ions NH4, SO4, NO3 et Cl représentent 85% de la composition totale moyenne (Figure V.1). Ces similitudes de composition permettent de conclure que la composition de la phase dissoute des brouillards est en grande partie contrôlée par l'incorporation de la fraction fine des aérosols. Les métaux qui dominent la fraction soluble sont le fer, le zinc et l’aluminium, dont les concentrations peuvent atteindre 2 ppm. Par rapport aux quelques valeurs trouvées dans la littérature, les métaux dans les brouillards bruxellois se situent dans la même gamme de concentration; des similitudes importantes sont également constatées avec un site urbain suisse au voisinage de Zürich (Dübendorf). L’étude de l’évolution temporelle des concentrations au cours d’un épisode (prélèvements séquentiels) a permis de montrer que les variations de concentrations en cours d’épisode sont principalement dues au mécanisme de condensation-évaporation des gouttes d’eau liquide sur les noyaux, via les changements de Contenu en Eau Liquide. Cette étude a également permis de confirmer que la composition initiale du brouillard est fortement conditionnée par la composition de la fraction fine de l’aérosol jouant le rôle de noyau de nucléation. 3.3 Les sources des éléments Les origines primaire et secondaire des particules et des éléments dissous ont été mises en évidence, et les sources possibles des éléments ont été investiguées de manière approfondie dans les aérosols et dans les brouillards. Des outils statistiques et géochimiques tels que l’analyse factorielle, les facteurs d’enrichissement par rapport au sol et à l’eau de mer, les coefficients de corrélation entre éléments, les rapports molaires, les régressions linéaires ont été utilisés à cette fin. Les influences marine, continentale, biologique et anthropique ont ainsi été clairement décelées. Les similitudes et les différences avec d'autres sites urbains ont également été étudiées cas par cas. Afin de ne pas être trop répétitif, l’étude des sources des éléments n’a pas été effectuée de manière aussi systématique dans les rosées et les pluies. V.4 Outre la dominance des ions sulfates et ammonium dans la composition des brouillards, des rosées récoltées sur surface artificielle, des pluies et de l’aérosol fin (Figure V.1), une autre caractéristique commune à ces quatre milieux étudiés est la très bonne corrélation entre la somme des concentrations [SO4= non marin] + [NO3-]+ [Cl- non marin] et la somme [NH4+ ]+ [H+ ]. La pente de la droite est proche de 1 dans tous les cas. Cette relation (i) confirme l’existence simultanée des sulfates, nitrates et chlorures d’ammonium dans l’aérosol, ceux-ci étant formés secondairement par des réactions de conversion gaz-particules (ii) démontre le phénomène de nucléation des aérosols ammoniaqués au sein des brouillards, pluies et rosées (iii) révèle l’importance du phénomène de neutralisation de l’acidité par les ions ammonium. Les aérosols fins et les brouillards sont neutralisés par l’ammonium à plus de 95% en moyenne, tandis que le degré de neutralisation moyen des pluies est de 83%. L’abondance des ions ammonium, et l’importance de leur action de neutralisation de l’acidité, constituent une particularité de l'atmosphère bruxelloise. La source la mieux connue d’ammoniac est l’élevage porcin intensif en Flandres et aux Pays-Bas. Dans les rosées-collecteur, les pluies et deux échantillons particuliers de brouillard, l’influence des sulfates de calcium présents dans la fraction grossière de l’aérosol, et le rôle neutralisant du calcium ont été par ailleurs mis en évidence. Il existe une relation très nette entre la taille des particules de l’aérosol (représentée par le diamètre moyen pondéré) et le facteur d'enrichissement par rapport au sol (calculé en utilisant Al comme élément de référence). Les éléments les plus enrichis se retrouvent dans les particules les plus petites, comme c'est le cas pour le soufre et le plomb. Par contre, les éléments qui sont présents dans des proportions terrigènes (non ou faiblement enrichis par rapport au sol) se situent dans la gamme des grosses particules. Il s'agit notamment de Si, Ti, Fe. Cette distribution reflète l'origine des éléments. Les éléments peu enrichis et représentés par des particules de gros diamètre ont une origine primaire, tandis que les éléments fortement enrichis et constitutifs de particules fines ont une origine secondaire. Ces fines particules sont formées à partir des constituants injectés dans l'atmosphère sous forme de gaz (SO2, NOx, NH3). Les sources marine et terrestre sont typiquement caractérisées par les associations d’espèces Na-Cl- Mg, et Al-Si-Fe-Ca-Ti-Mn-V et contribuent respectivement pour environ 5% et 13% en moyenne à la masse totale de l’aérosol bruxellois. En conséquence, plus de 80% de la masse des particules ne provient ni de la mer ni du sol. Le cas du chlore a été longuement discuté dans l’aérosol et dans les brouillards bruxellois. En effet, outre l’origine marine du chlore présent dans la fraction grossière de l’aérosol, les chlorures du mode fin ont été identifiés comme étant soit d’origine anthropique -et dans ce cas plus que probablement produits par l’incinération des déchets ménagers-, soit provenant de la réincorporation d’HCl gazeux issu de la réaction des sels marins avec des acides forts. Dans les brouillards, le pourcentage de chlorures non marins est en moyenne de 73%, et peut aller jusque 90%. De telles valeurs maximales sont également observées dans les rosées récoltées sur surface artificielle. Il a été établi, par des corrélations et des rapports de concentration, que ces chlorures non marins sont associés, avec le zinc, le cadmium, et le potassium, à l’incinérateur de déchets ménagers. Les fortes corrélations entre des métaux à la fois d'origine anthropique (Cu, Ni) et continentale (Al, Fe, Mn) ainsi que les données sur la solubilité nous confortent dans le fait que les petites particules émises pendant les processus de combustion constituent une source commune à ces divers métaux. ‚ ‚ Nous avons en outre mis en évidence dans l’aérosol: Un apport des émissions automobiles, caractérisé par la présence de plomb et de zinc. Une contamination des particules du sol par des activités humaines telles que industries, trafic, V.5 ‚ ‚ chauffage. Ainsi, le calcium possède une seconde source qualifiée de calcaire/ciment liée à la production et l'utilisation du ciment dans l’industrie du bâtiment (CaCO3) et à la dégradation des pierres calcaires par les composés soufrés (CaSO4). De même, les alumino-silicates possèdent une source anthropique, de type “processus de combustion”, caractérisée par des particules de petite taille éventuellement sous forme de cendres volantes (observées en microscopie électronique). Un apport de grosses particules biogéniques et/ou issues de l'utilisation d'engrais contenant du phosphore. L’origine biologique du phosphore a été confirmée par l’étude des rosées collectées à la surface des végétaux. Une distribution granulométrique "multimodale" et des enrichissements élevés pour les métaux Cu, Cd, Ni, Zn traduisant leurs sources multiples: industries, combustion de combustibles fossiles, incinération des déchets ménagers, trafic automobile. D’autres éléments comme le potassium et le phosphore ont également des sources multiples, mais contrairement aux métaux cités ci-dessus, certaines d’entre elles sont naturelles. Pour le potassium, les sources détectées sont le sol, la mer pour la fraction grossière, et l’incinérateur de déchets ménagers pour les fines particules. Pour le phosphore, les sources possibles sont le sol, les végétaux, les fertilisants et une source anthropique indéfinie. Notre étude a établi que l’incinérateur de déchets ménagers situé au Nord-Est de la capitale pourrait contribuer localement aux concentrations de cinq éléments: Cl, K, Cu, Zn et Cd. La norme d’émission imposée par la législation européenne (94/67/CE applicable au 30.06.2000) devrait toutefois engendrer une réduction des émissions d’HCl. 3.4 Les rosées et les givres Les concentrations ioniques totales des rosées collectées sur surface artificielle sont intermédiaires entre les brouillards et les pluies (Figure V.4). Leur composition est dominée par les ions sulfates et ammonium comme c’est le cas dans les brouillards (Figure V.1). On observe d’autres similitudes avec les brouillards au niveau de la composition et du comportement des espèces chimiques, ce qui indique que les rosées récoltées sur surface artificielle sont largement influencées par la fraction fine de l’aérosol. L’influence de l’aérosol grossier via le dépôt sec -qui a lieu pendant quelques heures entre le moment du déploiement du collecteur et la collecte de l’échantillon- est également mise en évidence. Les ions marins (Na, Cl, Mg) présentent en effet des proportions intermédiaires entre celles de l’aérosol fin et de l’aérosol grossier, tandis que l’ion calcium présente un pourcentage similaire à celui observé dans l’aérosol grossier. Les rosées collectées directement sur les plantes se caractérisent par la dominance des ions calcium, chlorures et carbonates (Figure V.2). Leur pH moyen est plus élevé (Figure V.3) et la plupart des concentrations en sels dissous sont beaucoup plus importantes que dans les rosées collectées sur surface artificielle. Par exemple, les concentrations d’ions potassium, calcium et magnésium sont en moyenne 5 à 10 fois plus élevées que dans les brouillards (Figure V.4). Les rosées récoltées sur les plantes présentent d’autres différences majeures avec les rosées collectées sur surface artificielle, dont les plus importantes sont la présence de phosphates et des proportions d’ions azotés (NH4+ et NO3- ) significativement plus faibles (Figures V.1 et V.2). Ces différences s’expliquent par l’influence du végétal via les exsudats foliaires -de phosphate en particulier- et les échanges ioniques tels que l’absorption d’ammonium et l’excrétion conjointe de potassium. Ces différences s’expliquent d’autre part par l’influence des dépôts secs auxquels la plante est soumise pendant plus longtemps que la surface artificielle. Ce dépôt sec se caractérise par un apport de carbonate de calcium présent dans la fraction grossière de l’aérosol. V.6 Nous avons mis en évidence que la réponse du végétal à une exposition aux polluants atmosphériques est une augmentation de l’excrétion des cations alcalins (K, Ca, Mg) par voie foliaire. Le cas particulier du potassium dont l’excrétion est liée à une absorption d’ammonium, peut constituer un réel problème d’avenir. En milieu urbain, ce mécanisme d’échange ionique peut accroître le déséquilibre nutritionnel de la plante, qui est déjà soumise à des conditions de vie défavorables (sol pauvre et compact, sécheresse, sels de déneigement, ...). Le problème se pose à l’échelle d’écosystèmes entiers car les émissions d’ammoniac dues à l’agriculture et à l’élevage intensifs sont particulièrement élevées dans toute l’Europe de l’ouest. Cette étude des rosées en parallèle sur végétaux et sur surface artificielle et de surcroît en milieu urbain présente un caractère tout à fait original dans la mesure où les données de la littérature son quasi inexistantes. En outre, l’étude de la composition des rosées lors d’un épisode de brouillard souligne l’importance de l’influence des conditions ambiantes (composition de l’aérosol précurseur et conditions météorologiques) sur la composition des dépôts humides et démontre l’intérêt de poursuivre l’étude des mécanismes de transfert entre les différentes phases (solide, gazeuse, particulaire) ainsi que les phénomènes d’interaction entre les différents dépôts humides (rosées, pluies, brouillards). 3.5 Les pluies et les dépôts totaux Comme le montre la Figure V.4, les pluies et les dépôts totaux sont des solutions ioniques en moyenne nettement moins concentrées que les brouillards et les rosées. Nous avons cependant mis en évidence par les échantillonnages séquentiels que les premières fractions de pluies peuvent atteindre les concentrations d’un brouillard peu concentré. Les pluies ont un pH légèrement acide en moyenne (5.2±0.7); leur composition moyenne (Figure V.1) se caractérise par: - une dominance des ions sulfates et ammonium, mais moins forte que dans les brouillards; - des proportions d’ions caractéristiques de la fraction grossière de l’aérosol (Na, Cl, Mg, Ca, K) similaires aux rosées récoltées sur surface artificielle et supérieures aux proportions observées dans les brouillards. Par des mécanismes de formation des gouttes et d’incorporation des particules de l’aérosol différents, les pluies et les rosées récoltées sur surface artificielle aboutissent ainsi à des compositions relatives très similaires. Dans les dépôts totaux, les ions calcium, ammonium, sulfate, et carbonates (=déficit dans la Figure V.2) contribuent chacun à un même pourcentage de la composition ionique moyenne, et le pH moyen, qui vaut 6.1, est nettement plus élevé que celui des pluies (Figure V.3). Les pluies bruxelloises ont une composition similaire aux pluies parisiennes, avec toutefois deux différences notables: l’influence marine est plus importante à Bruxelles, et les ions NH4+ sont plus concentrés à Bruxelles. V.7 La composition des pluies reflète à la fois l’influence des particules de l’aérosol fin jouant le rôle de noyau de nucléation au sein du nuage (ions sulfates et ammonium) et celle des particules caractéristiques de l’aérosol grossier (ions sodium, chlorures, et magnésium caractérisant l’influence marine, et ions potassium et calcium originaires du sol) qui sont en grande partie lessivées sous le nuage. Dans les dépôts totaux, on observe de surcroît l’influence des dépôts secs, qui se marque par un apport de carbonate de calcium ainsi qu’un pH plus élevé, et ce de manière similaire à ce qui a été observé dans les rosées collectées sur les végétaux. Les pluies collectées séquentiellement ont permis l’étude des mécanismes d’incorporation des particules dans et sous le nuage. Tant la rapidité du processus de lessivage sous le nuage et donc l'efficacité des pluies à accomplir un lavage de l'atmosphère que la rapidité du phénomène de réalimentation locale en aérosols ont été démontrées. Nous avons montré qu’au cours d’un épisode, la contribution relative du lessivage sous le nuage diminue au profit de l’incorporation dans le nuage, et ce pour l’ensemble des espèces ioniques. D’autre part, sur l’entièreté de l’épisode, la dominance de l’un ou l’autre des deux mécanisme dépend de l’origine et de la taille des particules auxquelles les espèces ioniques sont associées ainsi que de l’âge de l’aérosol lessivé. Ainsi, les espèces ioniques associées aux petites particules d’origine anthropique (NH4, SO4, NO3) sont principalement incorporées dans le nuage, tandis que les espèces d’origine marine (Na, Cl, Mg) peuvent être incorporées majoritairement dans ou sous le nuage selon l’épisode de pluie considéré. La complexité des profils observés a également révélé la diversité des mécanismes qui entrent en jeu et des paramètres qui influencent ces mécanismes. Tant la nature des particules incorporées (origine, taille, hygroscopicité, solubilité) que les propriétés de l’hydrométéore (volume, intensité, durée) influencent la composition des pluies. Les échantillonnages séquentiels ont démontré leur importance dans la compréhension des mécanismes de lessivage. V.8 Figure V.1: Compositions moyennes (en %) des aérosols fins, brouillards, rosées-collecteur et pluies en Région bruxelloise. V.9 Figure V.2: Compositions moyennes (en %) des aérosols grossiers, rosées-végétaux et dépôts totaux en Région bruxelloise. V.10 Figure V.3: Distribution de fréquence des pH des solutions de lavage des aérosols fins et grossiers, des brouillards, des rosées collectées sur surface artificielle et sur végétaux, des pluies et des dépôts totaux en Région bruxelloise. V.11 Figure V.4: Comparaison des compositions moyennes des dépôts totaux (DT), pluies (P), brouillards (B), rosées collectées sur surface artificielle (RC) et sur végétaux (RV). V.12 3.6 L’effet de dilution Tant dans les brouillards que dans les rosées récoltées sur surface artificielle et les pluies, une relation inversement proportionnelle -de type hyperbole décroissante- entre les concentrations en éléments dissous et le volume d’eau de l’échantillon (par unité de volume d’air dans le cas du brouillard, et par unité de surface dans le cas de la rosée et de la pluie), a été mise en évidence (Figures IV.10, IV.38, IV.50). Cette relation traduit un effet de dilution et démontre l’importance du mécanisme de condensation-évaporation des gouttes d’eau. Etant donné les ordres de grandeur des concentrations et des volumes d’eau impliqués dans chacun des trois types de “milieu aqueux”, l’effet de dilution est nettement plus important pour les pluies. Une forte dépendance entre les concentrations et le volume d’eau est donc démontrée. Cependant, la complexité des mécanismes qui entrent en jeu lors des phases de condensation et d'évaporation des gouttelettes est telle que la relation de proportionnalité entre les concentrations et le volume d’eau n'est pas parfaite; chaque élément ayant un comportement qui lui est propre. Les écarts à cette relation de proportionnalité indiquent donc que d’autres paramètres ont un rôle déterminant dans la composition des brouillards, des rosées et des pluies, et ce tant dans leur composition moyenne que dans l’évolution temporelle des compositions dans un événement donné. Nous avons pu montrer que ces paramètres sont (i) la composition initiale de l’aérosol précurseur jouant le rôle de noyaux de nucléation (concentration, taille des particules, hygroscopicité), (ii) les interactions entre la phase aqueuse et les phase particulaire et gazeuse, et donc toute la chimie hétérogène, (iii) les conditions ambiantes (caractéristiques de l’hydrométéore: taille et nombre des gouttes aqueuses, intensité de la pluie) et météorologiques (présence de brouillard dans le cas des rosées, transport et mélange des masses d’air: mouvements horizontaux, verticaux ascendants, et verticaux descendants dans le cas des brouillards). 3.7 Les flux annuels d’éléments Le Tableau V.1 présente les flux annuels d’éléments exprimés en kg/km2.an (ou mg/m2.an) apportés au sol via les rosées, la pluie et le dépôt sec. Pour les rosées, le calcul se base sur les concentrations mesurées (mol/l), le nombre de ml récoltés sur une surface donnée (ml/m2) ainsi que sur l’hypothèse que la rosée se forme pendant 50% des nuits (Mulawa et al., 1986). Pour les dépôts totaux et les pluies, les concentrations moyennes sont multipliées par la pluviosité annuelle mesurée à Uccle (IRM, 1992). Nous avons en effet préféré utiliser les valeurs de pluviosité annuelle données par l’IRM plutôt que les nôtres, car d’une part nous avons éliminé de nos données les échantillons isolés qui pourtant contribuent à la pluviosité totale, et d’autre part, nous n’avons pas effectué de mesures en continu durant une année entière. Ce calcul de flux n’inclut pas les brouillards, car une estimation du volume déposé par unité de surface n’a pas été effectuée. On peut supposer que cette valeur est faible étant donné que les brouillards sont très peu fréquents à Bruxelles. Le dépôt sec est calculé par différence entre le dépôt total (au sens du chapitre IV c’est-à-dire la pluie + le dépôt sec accumulé dans l’entonnoir de collecte en l’absence de pluies) et la pluie. Les moyennes sur l’ensemble des échantillons ont été utilisées pour calculer les valeurs du Tableau V.1. V.13 Les flux obtenus pour la rosée sont faibles par rapport à la pluie, et ce pour tous les éléments considérés. Ceci est en partie dû au fait que les volumes impliqués sont nettement plus faibles pour la rosée que pour la pluie (15 l/m2 et 850 l/m 2 par an respectivement). L’effet de dilution des concentrations, qui engendre des concentrations moyennes 7-12 fois plus petites dans les pluies, est donc largement compensé par la pluviosité annuelle, puisque le rapport des volumes annuels moyens vaut 57. D’après le Tableau V.1, la contribution des rosées au dépôt humide total ne dépasserait pas 10%. La rosée ne contribue donc pas significativement au dépôt humide, et encore moins au dépôt total. Ceci est en accord avec l’estimation grossière faite par Pierson et al.(1986, 1987), qui cite une contribution de la rosée au dépôt acide humide de 2%. Les valeurs les plus élevées de flux humide sont observées pour les sulfates, les chlorures les nitrates et l’ammonium. Le flux sec est caractérisé par des valeurs élevées en calcium et en nitrates. Le dépôt total est ainsi dominé par les sulfates, les nitrates, et le calcium, mais la contribution des dépôts humide et sec est éminemment différente pour ces trois espèces. Les pourcentages présentés dans le Tableau V.1 montrent en effet que les sulfates sont en majorité apportés par les pluies, que le calcium est principalement apporté par voie sèche, et que les nitrates sont apporté en proportions quasi identiques par voie sèche et humide. Le Tableau V.2 présente une comparaison de nos résultats avec ceux de la littérature. Afin de comparer ce qui est comparable, ce sont uniquement les pluies qui sont prises en compte pour caractériser le dépôt humide, en raison de la rareté des résultats concernant la rosée dans la littérature (ce qui explique les légères différences de pourcentages avec le Tableau V.1). On peut également noter que les résultats de flux liés au dépôt sec sont peu fréquents et concernent rarement l’ensemble des espèces ioniques majeures. Seul Dasch (1985) a effectué une étude aussi complète que la nôtre dans un site suburbain au Michigan (USA). En ce qui concerne les flux, et considérant d’une part la spécificité de chaque site (cf légende du Tableau V.2) et d’autre part l’incertitude sur nos valeurs, les ordres de grandeur sont similaires pour l’ensemble des éléments. En accord avec Guieu (1991) et Dasch (1985), la contribution du dépôt sec au flux total est la plus importante pour Ca et K (les % élevés de Na et Cl chez Dasch sont attribués à l’influence des sels de déneigement). La comparaison entre nos valeurs et les deux autres séries de valeurs qui concernent Bruxelles (références (4) et (5) du Tableau), et qui correspondent aux mesures officielles de la Région Bruxelloise effectuées actuellement par l’IBGE (Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement), et antérieurement par l’IHE (Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie), montre que les similitudes sont importantes, et semble indiquer une diminution sensible des flux humides de sulfates et d’ammonium entre 1991 et 1996, ainsi qu’une faible diminution du flux humide de nitrates. Le flux humide d’ions ammonium, qui est très élevé dans ce travail, se rapprocherait de la valeur moyenne européenne (référence (6) du Tableau). Ces tendances devraient toutefois être confirmées par des mesures récentes. Enfin, dans le Tableau V.3, nous avons repris tout ce qui concerne l’azote et le soufre et exprimons les flux en kg d’azote ou de soufre par km2 et par an. A nouveau, les ordres de grandeur des différentes valeurs citées concordent entre elles. A Bruxelles, le soufre est clairement un élément apporté par voie humide, tandis que pour l’azote, la contribution du dépôt sec est significative. A Bruxelles, de même que dans l’est des Pays-Bas (Bobbink et al., 1992), 70% du flux total d’azote provient des ions ammonium, alors que cette contribution n’est que de 35 et 55% aux USA (Dasch, 1985) et en Angleterre (Harrison, 1993) respectivement. L’importance des activités d’élevage et d’agriculture en Europe de l’ouest explique ces valeurs. Notre calcul aboutit à un dépôt total d’azote en Région bruxelloise de 23 kg/ha.an. Sans vouloir être aussi alarmiste que Bobbink et al. (1992) qui, ayant mesuré des flux supérieurs aux nôtres, conclut à une réelle menace pour la survie des landes à Bruyère en Europe de l’Est, on ne peut manquer de noter que notre valeur est supérieure au seuil de V.14 pollution en-dessous duquel aucun dommage n’est censé se produire sur la végétation. En effet, des niveaux critiques ont été établis par la CEE pour divers types de végétation et varient entre 3 et 20 kg N/ha.an. Humide NO3 SO4 Cl NH4 Na K Ca Mg Rosée Pluie 2 2 kg/km .an % kg/km .an 102 6 1654 252 6 3669 159 8 1964 105 8 1169 72 7 939 16 7 194 75 10 661 5 4 140 Sec % 94 94 92 92 93 93 90 96 Rosée + Pluie kg/km2.an % kg/km2.an 1757 55 1413 3921 80 956 2124 97 60 1274 60 856 1011 82 222 210 59 144 736 31 1635 145 73 54 Total % kg/km2.an 45 3170 20 4877 3 2184 40 2130 18 1233 41 353 69 2371 27 199 Tableau V.1: Flux annuels d’éléments via le dépôt humide (rosées, pluies, somme des deux), le dépôt sec, et la somme des deux (Total = Humide + Sec). Pour la rosée et la pluie, les pourcentages sont calculés par rapport à la somme (Rosée + Pluie). Pour le dépôt humide (Rosée + Pluie) et le dépôt sec, les pourcentages sont calculés par rapport au Total général. NO3 SO4 Cl NH4 Na K Ca Mg Ce travail P S %S 1654 1413 46 3669 956 21 1964 60 3 1169 856 42 939 222 19 194 144 43 661 1635 71 140 54 28 P 1788 2558 246 315 126 50 555 62 (1) (2) S %S P S 747 29 806 24 233 49 85 21 193 61 485 142 120 71 231 430 664 54 1464 4821 84 58 207 69 %S (3) (4) P S %S P 1417 310 18 2320 3919 501 116 22 65 77 25 19 1318 (5) (6) P P 1700 1460 1964 2920 1681 539 475 881 61 387 125 Tableau V.2: Flux annuels d’éléments via la pluie et le dépôt sec en Région bruxelloise, et comparaison avec les données de la littérature. P = Pluie en kg/km2.an, S = dépôt sec en kg/km2.an, %S = %pourcentage du dépôt sec. (1) Suburbain, Michigan, USA (Dasch, 1985); (2) Camargue, France (Guieu, 1991); (3) Est de l’Angleterre (Harrison, 1993); (4) Bruxelles (IHE, 1991); (5) Bruxelles (IBGE, 1996); (6) Europe (Berner & Berner, 1987). V.15 Humide kg N % /km2.an 57 73 82 AZOTE Sec kg N /km2.an 985 235 160 % 43 27 18 Total kg N /km2.an 2277 884 870 Humide kg S % /km2.an SOUFRE Sec kg S % /km2.an 1283 835 312 263 Ce travail (1) (3) (4) 1292 649 710 1549 (5) 803 641 (6) (7) 941 954 80 76 20 24 Total kg S /km2.an 1595 1098 1280 3000-4500 2700-3300 Tableau V.3: Flux annuels d’azote (kg N/km2.an) et de soufre (kg S/km2.an) via la pluie et le dépôt sec en Région bruxelloise, et comparaison avec les données de la littérature. Les pourcentages représentent la fraction du Total. (1) Suburbain, Michigan, USA (Dasch, 1985); (3) Est de l’Angleterre (Harrison, 1993); (4) Bruxelles (IHE, 1991); (5) Bruxelles (IBGE, 1996); (6) Europe (Berner & Berner, 1987); (7) Landes à Bruyère dans l’est des Pays-Bas (Bobbink et al., 1992). 4. PERSPECTIVES Les brouillards, quoique peu fréquents à Bruxelles, sont des solutions très concentrées et parfois très acides. Ils constituent un milieu réactionnel très efficace pour l’incorporation des fines particules de l’aérosol telles que les sulfates d’ammonium et de composés gazeux comme NH3, SO2, HCl. Ceci est à mettre en relation avec le fait que les épisodes de brouillard se produisent lorsque l'air est stable et la dispersion des polluants peu efficiente. Les brouillards sont des "puits à polluants" et contribuent à la dégradation de la qualité de l'air urbain. Les pluies sont moins concentrées mais beaucoup plus fréquentes que les brouillards. Elles accomplissent un lavage très efficace de l'atmosphère en se chargeant en particules qui atteignent ainsi les surfaces végétales et autres (sol, bâtiments). La pollution atmosphérique constitue une des nombreuses perturbations environnementales dues à l’homme. L’amélioration de la qualité de l’air constitue un défi de taille en ce début de 21ème siècle. Il s’agit également d’un problème vaste et complexe étant donné la multiplicité et l’interdépendance des mécanismes impliqués. L’établissement des stratégies de réduction des émissions et l’évaluation de l’efficacité de ces stratégies nécessite une connaissance approfondie des polluants, de leurs cycles depuis l’émission jusqu’au dépôt, et de leurs effets. De nombreux aspects sont encore méconnus dans ce domaine. Nous proposons de manière non exhaustive deux types de développements futurs: 1) des expériences ou des améliorations en rapport avec le présent travail Afin de combler quelques lacunes apparues au cours de ce travail, il nous paraît intéressant d’effectuer des prélèvements simultanés d’aérosols et de phase aqueuse (pluie, brouillard, rosée), et ce pour pouvoir les comparer directement entre eux. Afin de supprimer la variabilité liée aux changements de conditions climatiques et météorologiques en cours de prélèvement, la certitude d’échantillonner une même masse d’air pendant toute la durée d’un prélèvement (celle-ci pouvant être de plusieurs heures) nous paraît également indispensable. Pour cela, une connaissance approfondie des conditions météorologiques, en particulier de la trajectographie des masses d’air est nécessaire. Au V.16 niveau de la santé humaine, une mesure de la granulométrie des gouttes de brouillard serait d’une grande utilité. Citons enfin l’importance d’approfondir l’étude des mécanismes de transfert phase particulaire þ phase aqueuse, ainsi que l’intérêt de valider les estimations de flux et l’importance relative de chacun des types de dépôt (Guieu, 1991). 2) des nouveaux axes de recherche. Le premier axe de recherche proposé concerne la spéciation du carbone. En effet, l’existence d’un déficit anionique lié à la présence de carbone dissous inorganique (bicarbonates) ou organique (acides organiques faibles) dans de nombreux échantillons, la détection de particules carbonées telles que suies et cendres volantes dans les brouillards, et l’importance du carbone dans les problèmes de pollution atmosphérique (noircissement des façades, réactions de surface des particules carbonées avec des gaz, ...) constituent autant de raisons de s’intéresser à la spéciation du carbone (dissous, particulaire, organique, inorganique) en milieu urbain. Le second aspect qu’il nous paraît intéressant d’investiguer dans l’avenir est l’étude des métaux en traces dans l’aérosol urbain, et en particulier la répartition entre les phase dissoute, particulaire, volatile et réfractaire (spéciation) ainsi que l’identification des facteurs qui contrôlent la solubilité et la volatilité des particules. La détermination de la forme chimique des métaux en traces est en effet indispensable pour connaître le comportement de ces métaux vis-à-vis des organismes vivants (biodisponibilité, toxicité) et du milieu environnant (cycles biogéochimiques, catalyse de réactions chimiques, corrosion des surfaces, épurabilité). L’intérêt de ce projet est motivé par plusieurs constatations: - la plupart des métaux sont toxiques pour les organismes vivants à des concentrations très basses; - les atmosphères urbaines sont particulièrement concentrées en particules métalliques à cause de la densité et de la diversité des sources émettrices; - certains métaux ont une action catalytique qui influe sur toute la chimie atmosphérique - plusieurs études ont montré que le flux atmosphérique constitue la composante majeure de l’apport total en métaux aux environnements terrestres et marins (Maring & Duce, 1987; Otten et al., 1989; Lim et al., 1994). V.17 BIBLIOGRAPHIE Adams F., Van Espen P., Maenhaut W. (1983) Aerosol composition at Chacaltaya, Bolivia, as determined by size-fractionated sampling. Atmos. Environ., vol 17, nE8, pp 1521-1536. Alloway B. J., Ayres D. C. (1993) Chemical principles of environmental pollution. 1st edition. Blackie Academic & Professional Publ., Chapman and Hall, ISBN0-7514-0013-0. Amann M. 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(1991) Probenahme und Analytik atmosphärischer Depositionen, In: Luftschadstoffe und ihre Erfassung, pp17-37, W. Jutzi (Hg.) Verlag der Fachvereine, Zürich. 17 ANNEXE I. RESULTATS BRUTS Ces résultats se trouvent intégralement sur le CD-Rom qui accompagne ce travail. A0 B0 C0 D0 E0 F0 G0 H0 J0 K0 L0 M0 N0 O0 P0 Q0 A1 B1 C1 D1 E1 F1 G1 H1 J1 K1 L1 M1 N1 O1 P1 Q1 A2 B2 C2 D2 E2 F2 G2 H2 J2 K2 Dae NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 Cond. µm neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 µS/cm 9 0.8 5.4 0.5 0.0 1.9 1.5 7.9 21.5 9 0.5 1.6 8.1 0.4 0.0 0.2 6.3 2.2 9 5.9 19.0 1.4 0.0 7.0 13.7 5.7 51.3 9 0.3 2.7 0.0 0.0 0.1 0.1 0.1 2.7 1.4 28.2 9 1.5 3.4 0.6 1.6 8.2 9.8 36.6 9 1.0 19.5 5.0 21.8 1.5 0.0 0.0 19.9 10.6 35.8 9 0.0 17.6 4.0 9.2 0.7 0.0 16.6 9.7 3.3 61.8 9 3.1 8.3 3.0 10.8 0.4 0.1 14.7 11.3 3.8 45.3 9 2.2 2.3 1.5 5.4 0.2 0.2 2.4 7.8 2.9 36.2 9 5.6 3.1 0.9 1.7 0.2 0.2 14.8 2.4 3.2 23.9 9 18.5 2.2 0.4 4.0 0.7 0.3 7.0 4.2 7.3 47.5 9 8.6 3.3 6.0 7.8 0.6 0.0 4.6 9.8 1.8 39.0 9 4.8 6.6 0.5 1.7 0.2 0.0 1.0 2.0 3.6 30.3 9 3.0 2.2 0.4 0.5 0.2 0.1 5.3 0.9 1.1 7.6 9 11.5 12.3 1.3 3.0 0.5 0.0 0.0 11.4 11.0 26.4 9 6.4 6.5 0.9 4.7 0.4 0.1 33.4 6.0 9.2 17.9 5.8 1.8 3.8 0.3 0.0 1.3 1.2 5.2 15.2 5.8 0.2 8.9 0.3 0.0 0.0 7.6 1.7 5.8 0.6 3.4 1.0 10.3 0.4 0.0 2.4 5.3 3.3 3.6 5.8 0.3 1.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.6 1.4 1.2 12.6 5.8 0.0 9.1 1.3 3.4 0.2 0.0 4.4 6.5 23.6 5.8 0.0 14.0 4.9 19.0 1.0 0.0 4.3 20.7 10.5 29.3 5.8 0.0 9.9 2.1 8.4 0.6 0.0 7.3 9.2 3.2 42.7 5.8 1.1 5.7 2.2 7.8 0.2 0.4 11.7 8.0 0.0 33.7 5.8 3.1 2.8 2.8 11.7 0.4 0.2 3.5 10.9 4.0 58.3 5.8 4.4 2.7 0.7 0.0 0.0 0.2 10.6 1.9 2.9 20.3 5.8 11.1 1.8 0.4 3.2 0.5 0.3 9.8 2.3 5.9 33.4 5.8 8.8 2.1 10.3 8.0 0.6 0.1 6.2 8.8 1.9 48.4 5.8 3.2 6.6 0.7 1.6 0.2 0.0 2.6 1.7 4.3 35.6 5.8 3.0 1.8 0.3 0.0 0.1 0.1 3.1 0.7 0.9 5.8 5.8 4.7 7.7 1.1 2.1 0.3 0.0 8.3 16.9 5.8 3.7 5.9 1.0 3.3 0.3 0.1 17.6 4.7 7.4 14.6 4.7 1.0 3.8 0.3 0.1 5.1 3.1 10.1 4.7 5.4 9.0 0.1 0.0 0.0 7.9 1.0 4.7 2.0 2.2 0.8 16.0 1.2 0.0 1.8 11.2 2.3 14.3 4.7 0.1 0.5 0.2 0.1 0.0 0.0 0.9 1.2 0.7 1.8 4.7 0.0 4.5 0.9 1.9 0.0 0.0 1.3 7.3 10.0 4.7 0.0 8.7 2.8 9.4 0.3 0.0 5.0 8.6 9.0 14.5 4.7 0.0 5.8 1.4 6.4 0.6 0.0 0.3 7.4 2.5 28.9 4.7 0.3 2.5 0.9 2.7 0.0 0.3 0.6 2.9 2.0 14.1 4.7 1.8 1.4 1.4 5.8 0.2 0.1 1.9 6.6 2.6 29.9 4.7 3.4 2.9 0.6 0.2 6.9 2.4 2.2 14.0 pH 6.46 6.81 6.83 5.72 3.96 6.97 6.80 6.05 5.32 5.53 5.34 6.17 6.13 6.19 6.65 6.19 6.41 6.69 6.48 6.63 4.38 6.92 6.70 5.28 5.24 5.52 5.39 5.97 6.26 6.22 6.53 6.13 6.00 5.53 6.53 6.63 4.32 6.81 6.50 5.37 5.46 5.57 H+Σ + mol/l 3.1 48.8 31.5 25.7 11.8 11.7 26.0 26.3 13.8 6.3 28.7 19.0 15.7 1.6 14.0 38.9 21.0 17.4 21.1 8.0 17.2 29.9 12.3 5.2 15.9 14.3 22.2 0.9 7.3 21.2 14.2 6.7 10.8 Σ− 11.4 8.7 26.3 4.2 18.1 30.5 29.6 29.8 13.0 20.3 18.6 16.3 6.5 7.3 22.4 48.6 7.7 9.3 10.9 3.2 35.5 19.7 19.7 18.4 15.4 18.0 17.0 8.6 4.6 29.7 8.9 15.4 2.7 22.6 10.2 5.5 11.1 11.5 L2 M2 N2 O2 P2 Q2 A3 B3 C3 D3 E3 F3 G3 H3 J3 K3 L3 M3 N3 O3 P3 Q3 A4 B4 C4 D4 E4 F4 G4 H4 J4 K4 L4 M4 N4 O4 P4 Q4 Dae NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 Cond. µm neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 µS/cm 4.7 1.6 0.6 0.1 0.8 0.2 0.1 1.9 0.3 2.0 6.8 4.7 2.4 0.7 0.8 5.9 0.1 0.0 3.1 5.4 1.1 17.8 4.7 2.8 2.4 0.3 1.5 0.4 0.1 2.9 2.0 2.2 20.6 4.7 2.6 0.0 0.0 0.0 0.2 0.1 4.6 0.4 0.5 0.0 4.7 4.4 2.9 0.5 0.8 0.1 0.1 0.0 2.9 7.7 7.9 4.7 1.8 2.8 0.6 1.5 0.2 0.1 27.6 2.0 4.5 8.4 3.3 1.6 2.8 0.8 6.5 0.4 0.1 5.5 2.1 5.0 18.3 3.3 0.2 9.5 0.2 0.0 0.7 6.3 1.3 3.3 0.7 2.4 1.2 12.6 0.5 0.0 4.3 6.8 5.7 8.4 3.3 0.1 1.8 0.3 0.7 0.0 0.0 1.1 1.8 1.0 19.8 3.3 3.0 4.8 1.6 3.9 0.1 0.0 2.0 7.3 22.9 3.3 0.3 10.8 4.9 21.6 0.7 0.0 15.5 11.7 24.4 32.8 3.3 2.5 7.8 3.5 15.1 0.7 0.1 17.6 7.2 63.0 3.3 2.5 4.0 1.9 7.5 0.4 0.5 7.8 7.5 5.7 30.3 3.3 9.9 3.1 4.5 19.4 0.6 0.3 9.7 19.2 9.9 103.1 3.3 7.6 2.7 0.7 0.3 9.4 1.8 4.0 28.5 3.3 2.2 0.4 0.1 1.4 0.2 0.2 4.1 1.1 2.6 9.3 3.3 2.0 0.0 1.3 7.1 0.6 0.1 20.5 8.2 1.7 22.7 3.3 3.2 4.6 0.7 1.9 0.2 0.1 7.1 1.3 4.6 31.0 3.3 1.8 0.7 0.1 0.0 0.2 0.1 1.9 0.2 0.5 1.7 3.3 3.9 4.7 1.2 4.1 0.3 0.1 0.0 2.8 8.3 15.3 3.3 2.5 4.9 1.4 5.7 0.3 0.1 4.5 3.7 8.5 16.8 2.1 1.6 5.7 0.4 0.2 5.3 4.1 15.8 2.1 0.2 0.2 8.7 0.2 0.0 0.8 5.5 1.7 2.1 2.4 3.4 2.0 12.8 0.6 0.0 2.0 3.2 10.3 16.7 2.1 0.3 1.3 1.0 0.1 0.0 0.0 0.8 1.7 1.2 15.0 2.1 4.4 2.5 0.9 1.9 0.0 0.0 0.4 4.7 17.2 2.1 0.0 5.7 2.8 12.1 0.2 0.0 0.0 3.4 21.8 19.8 2.1 4.2 4.0 2.9 12.6 0.6 0.1 8.0 13.1 7.8 57.1 2.1 3.7 3.2 1.3 4.6 0.0 0.4 8.2 4.4 4.7 24.5 2.1 13.4 1.7 3.1 13.2 0.4 0.3 4.4 14.1 8.7 87.6 2.1 30.7 2.5 0.9 3.6 1.5 0.5 1.1 4.1 9.4 78.5 2.1 4.2 1.6 0.3 1.9 0.3 0.2 5.3 1.1 3.2 17.0 2.1 5.3 2.6 3.6 16.0 0.7 0.1 4.4 19.1 4.2 57.6 2.1 1.8 3.9 0.7 2.3 0.3 0.1 5.1 1.2 6.3 37.8 2.1 2.1 1.5 0.4 0.1 0.1 0.1 3.3 0.7 0.7 3.4 2.1 7.2 3.9 1.5 7.6 0.5 0.1 0.0 3.5 12.1 21.6 2.1 2.9 4.3 1.7 7.0 0.4 0.3 25.7 2.5 10.0 20.2 Tableau AI.1: Impacteur en cascade: Concentrations en éléments dissous (néq/m3), pH et conductivité (µS/cm) dans la fraction grossière. Dae = Diamètre de coupure. pH 5.66 6.17 5.95 6.23 6.33 6.04 5.92 6.82 6.44 6.78 4.35 6.73 6.10 5.10 5.11 5.37 5.62 6.01 5.92 6.25 6.32 6.03 5.53 6.71 6.29 6.47 4.20 6.66 5.90 5.25 5.13 5.11 5.59 5.98 5.61 6.16 6.02 5.58 H+Σ + mol/l 3.4 10.0 7.4 2.9 8.7 7.0 12.3 17.4 3.0 13.3 38.3 29.7 16.8 37.8 4.4 11.2 10.6 2.8 14.1 14.9 21.2 2.7 9.7 20.8 24.4 13.2 32.2 39.7 8.5 28.2 9.0 4.2 20.7 16.6 Σ− 4.2 9.6 7.1 5.5 10.6 34.1 12.6 8.3 16.8 3.9 51.6 21.0 38.8 15.2 7.8 30.5 13.0 2.5 11.1 16.7 7.9 15.5 3.7 25.2 28.9 17.3 27.2 14.6 9.5 27.7 12.7 4.7 15.6 38.3 A5 B5 C5 D5 E5 F5 G5 H5 J5 K5 L5 M5 N5 O5 P5 Q5 A6 B6 C6 D6 E6 F6 G6 H6 J6 K6 L6 M6 N6 O6 P6 Q6 A7 B7 C7 D7 E7 F7 G7 H7 J7 K7 Dae NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 Cond. µm neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 µS/cm 1.1 12.7 3.0 1.6 6.4 0.4 0.5 8.4 2.7 8.4 41.7 1.1 0.5 8.7 0.4 0.0 0.1 6.8 2.6 1.1 88.2 5.5 3.0 14.4 1.7 0.3 40.4 8.1 36.9 177.8 1.1 2.4 1.1 0.0 1.0 0.1 0.0 1.5 1.5 2.6 44.9 1.1 76.1 1.2 0.8 1.7 0.6 1.3 14.1 20.9 130.5 1.1 7.4 2.1 1.7 7.2 1.0 0.0 6.1 3.0 20.1 20.2 1.1 37.1 1.9 1.9 9.2 1.3 0.3 23.6 9.5 18.4 112.1 1.1 106.9 4.9 2.4 10.5 1.3 1.3 60.5 6.1 39.0 232.4 1.1 65.1 1.6 2.9 12.5 0.8 4.7 36.8 22.9 26.4 274.5 1.1 151.7 3.4 1.5 4.5 1.7 1.8 71.2 15.5 40.0 366.0 1.1 80.0 3.4 0.5 4.4 1.6 0.9 39.1 9.1 30.8 185.2 1.1 6.0 0.5 2.8 12.8 0.6 0.1 0.7 14.4 7.8 49.0 1.1 68.9 3.2 0.9 3.9 1.2 0.7 15.1 6.4 36.1 231.3 1.1 2.6 0.4 0.3 1.4 0.3 0.1 0.0 2.2 1.7 5.1 1.1 29.5 3.2 1.7 10.4 1.0 0.4 0.0 5.4 23.8 47.0 1.1 6.3 4.3 2.5 9.1 0.9 0.2 17.8 3.4 17.6 29.1 0.7 34.2 5.4 0.7 0.6 20.6 5.6 9.0 77.1 0.7 2.7 8.8 0.2 0.0 2.6 4.6 1.8 0.7 82.1 0.5 0.4 9.9 1.0 0.2 50.1 4.4 24.6 165.9 0.7 4.2 0.0 0.0 0.2 0.0 0.0 2.7 0.7 1.1 83.9 0.7 96.7 0.0 0.1 0.3 1.2 0.0 11.2 24.2 136.2 0.7 23.0 0.4 0.5 0.0 2.2 0.1 9.4 0.7 20.1 26.0 0.7 72.0 0.2 0.3 2.3 1.3 0.5 26.5 18.8 14.1 92.9 0.7 95.2 0.6 0.2 3.8 1.6 1.9 43.9 6.1 29.0 192.0 0.7 91.4 0.2 0.3 1.1 0.9 4.5 37.4 14.0 29.8 283.4 0.7 32.1 2.0 0.5 2.9 2.0 1.2 8.5 24.4 189.7 0.7 80.0 2.4 0.2 3.6 1.8 1.0 37.8 7.2 32.2 181.8 0.7 4.0 0.0 0.4 3.3 0.4 0.1 3.3 2.2 3.5 17.8 0.7 140.2 1.1 0.4 4.0 2.0 1.6 21.5 11.9 73.4 443.7 0.7 2.1 0.2 0.2 1.2 0.3 0.1 2.0 1.2 1.9 5.6 0.7 54.9 1.8 0.5 6.2 1.3 0.7 17.3 4.6 24.8 70.2 0.7 7.0 1.5 0.5 3.5 0.7 0.3 34.4 1.7 7.3 17.9 0.4 53.5 5.6 0.8 1.0 34.6 3.1 11.4 120.1 0.4 21.9 0.2 10.6 0.4 0.0 16.7 5.8 6.1 0.4 63.1 0.3 0.2 9.9 2.3 0.6 47.7 4.0 12.8 148.0 0.4 18.9 0.4 0.9 0.6 0.5 0.1 12.7 1.2 5.3 293.5 0.4 59.1 0.0 0.1 0.0 0.9 0.0 7.5 15.2 105.3 0.4 50.0 0.2 0.3 0.0 2.9 0.1 32.9 3.6 32.6 67.6 0.4 31.8 0.0 0.0 1.3 1.5 0.8 22.6 17.5 11.9 78.6 0.4 66.7 0.3 0.2 1.8 1.3 1.1 35.9 15.8 21.2 134.2 0.4 63.3 0.3 0.2 1.0 1.1 1.8 23.8 13.0 25.2 179.5 0.4 55.2 1.2 0.3 2.3 2.6 0.8 3.6 56.1 132.6 H+Σ + mol/l 5.23 24.6 6.61 5.44 113.0 6.41 4.6 3.98 81.8 6.58 19.4 5.30 51.7 4.72 127.3 3.99 87.5 4.61 164.4 4.83 90.7 5.84 22.8 4.80 78.9 6.24 5.1 5.49 46.1 5.66 23.3 5.11 6.82 5.48 94.2 6.26 4.5 4.21 98.3 6.46 26.2 5.10 76.6 4.56 103.3 4.01 98.2 4.77 40.6 4.79 89.0 6.11 8.0 4.47 149.3 6.18 4.0 5.22 65.3 5.59 13.5 4.90 6.68 5.09 76.3 5.75 21.4 4.13 60.1 6.41 53.5 4.90 35.4 4.81 71.4 4.41 67.6 4.94 62.3 pH Σ− 19.5 9.6 85.4 5.7 29.2 51.5 105.6 86.2 126.7 79.1 22.8 57.5 3.9 29.1 38.8 35.3 9.1 79.1 4.5 30.2 59.4 79.0 81.2 77.2 8.9 106.7 5.1 46.7 43.4 49.1 28.7 64.5 19.2 69.1 52.0 72.9 62.1 pH L7 M7 N7 O7 P7 Q7 Dae NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 Cond. µm neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 µS/cm 0.4 46.6 2.7 0.3 3.4 1.9 0.7 29.6 22.1 16.2 107.0 0.4 9.8 0.0 0.1 1.5 0.5 0.1 4.4 1.4 3.7 27.0 0.4 135.5 1.1 0.3 4.1 2.9 2.0 31.0 11.7 75.0 460.9 0.4 4.2 0.0 0.4 2.7 0.3 0.1 3.3 3.0 3.8 10.2 0.4 121.9 1.6 0.3 6.1 1.8 1.3 87.0 54.4 132.1 0.4 41.6 1.5 0.3 5.4 1.5 0.9 62.1 2.5 14.5 67.2 pH AF BF CF DF EF FF GF HF JF KF LF MF NF OF PF QF Dae NH4 Ca Mg Na K H SO4 Cl NO3 Cond. µm neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 neq/m3 µS/cm 0 0.93 0.18 2.86 3.93 13.9 0 0.50 10.98 0.42 0.01 1.49 6.31 5.17 0 0.00 2.54 0.92 9.18 0.00 0.03 2.64 9.39 0.92 1.2 0 0.79 1.67 0.00 0.15 0.15 0.01 1.27 2.87 2.24 36.5 0 0.00 0.00 0.07 0.00 0.00 0.00 0.00 0.0 0 0.00 0.00 0.30 0.00 0.00 0.03 0.00 1.50 26.0 0 0.74 3.20 3.20 4.00 0.40 0.04 10.92 18.50 2.70 24.2 0 0.10 0.40 0.40 0.00 0.00 0.13 4.92 0.40 0.50 1.5 0 0.10 0.00 0.17 0.53 0.03 0.07 0.16 0.99 0.31 3.7 0 5.29 5.31 12.87 1.20 0.17 1.20 10.71 7.72 67.9 0 0.28 0.45 0.21 0.00 0.00 0.08 0.68 6.47 0.26 1.1 0 0.00 1.01 6.66 0.00 0.28 0.06 3.64 4.72 1.95 15.4 0 0.00 0.30 0.13 0.60 0.05 0.07 1.50 0.56 0.40 4.1 0 0.00 3.06 0.68 1.77 0.27 0.02 4.90 2.39 1.16 7.9 0 1.28 0.09 0.09 0.17 0.31 0.08 0.87 1.2 0 0.19 0.00 0.13 1.35 0.06 0.04 8.38 0.28 1.00 4.1 Tableau AI.2: Impacteur en cascade: Concentrations en éléments dissous (néq/m3), pH et conductivité (µS/cm) dans la fraction fine. Dae = Diamètre de coupure. 4.93 5.92 4.37 6.09 4.94 5.04 5.63 6.81 6.42 6.48 4.42 6.71 6.20 5.69 5.65 5.52 5.88 5.97 5.80 6.63 6.08 6.26 H+Σ + mol/l 55.6 12.0 145.8 7.6 132.9 51.1 H+Σ + mol/l 12.7 2.8 0.3 11.6 1.0 0.9 1.0 8.0 1.2 5.8 2.0 1.8 Σ− 68.0 9.6 117.7 10.1 141.3 79.1 Σ− 13.0 12.9 6.4 32.1 5.8 1.5 19.6 7.4 10.3 2.5 8.5 9.7 Na2O MgO Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K2O CaO TiO2 V2O5 Cr2O3 MnO FeO ZnO PbO2 M FM9134 16.2 3.8 1.3 5.8 <1 62.5 <1 2.4 4.2 <1 <1 <1 <1 2.2 <1 <1 A FM9135 16.3 4.4 3.0 9.3 <1 55.2 1.1 2.9 2.8 <1 <1 <1 <1 4.0 <1 <1 R FM9136 7.4 14.2 1.8 12.0 <1 47.1 3.7 1.4 7.9 <1 <1 <1 1.3 2.3 <1 <1 I FM9137 7.2 14.9 1.6 5.6 <1 47.5 7.8 1.6 10.9 <1 <1 <1 <1 1.4 <1 <1 N FM9138 17.0 6.0 2.7 13.2 <1 46.3 1.0 2.2 5.5 1.3 <1 <1 <1 3.7 <1 <1 Int. FRLabo 7.1 1.1 <1 3.2 <1 70.2 <1 7.5 1.1 <1 <1 <1 <1 4.1 <1 5.8 FV9120 2.1 2.8 3.7 17.1 <1 31.3 <1 2.0 16.5 <1 <1 <1 1.3 15.3 2.0 4.6 FV9121 3.5 2.0 5.1 22.9 2.3 38.2 1.2 2.2 3.2 <1 <1 2.2 1.6 6.5 2.3 5.8 U R B A I N FV9125 2.6 2.3 3.4 23.3 1.9 32.7 1.1 1.4 4.1 1.6 <1 1.0 1.2 15.2 1.3 6.9 FR19 11.6 6.3 4.0 8.5 3.4 48.7 2.1 2.6 4.2 <1 <1 <1 <1 6.8 <1 1.7 FR21 2.8 <1 4.0 7.6 3.4 67.0 <1 2.0 2.7 <1 <1 <1 <1 6.4 <1 2.5 FV9130 2.0 1.1 12.8 35.3 1.8 26.5 <1 3.3 6.4 <1 <1 <1 <1 6.7 <1 1.6 FV9131 4.1 1.0 2.3 8.0 4.1 65.5 <1 2.8 3.1 <1 <1 <1 <1 4.9 <1 1.8 FV9132 2.3 <1 3.0 9.5 3.2 63.8 <1 3.2 6.5 <1 <1 <1 <1 4.4 <1 1.6 FV9133 1.8 <1 5.1 18.7 2.3 55.3 <1 3.2 5.5 <1 <1 <1 <1 5.1 <1 <1 FV9144 9.7 3.4 6.3 25.8 2.1 26.4 <1 <1 15.2 <1 <1 <1 <1 9.2 <1 <1 FV9145 9.9 1.5 4.6 39.2 <1 12.8 12.2 2.7 6.2 <1 <1 <1 <1 9.4 <1 <1 FV9146 5.0 <1 4.4 16.9 1.8 40.1 <1 2.9 10.5 <1 <1 <1 <1 14.0 <1 2.9 FV9147 7.2 3.1 4.1 28.0 1.6 24.5 <1 2.1 14.7 1.3 <1 <1 <1 11.9 <1 1.4 FV9148 3.1 <1 3.7 14.1 1.7 44.2 <1 1.6 9.0 <1 <1 <1 <1 19.6 <1 1.9 FV9149 8.6 1.3 6.3 20.3 2.3 34.7 <1 1.8 4.3 <1 <1 <1 <1 17.4 <1 2.1 FV9150 8.1 1.3 1.3 12.3 2.2 43.2 <1 2.4 14.0 <1 <1 <1 <1 7.6 <1 6.8 FV9151 2.8 <1 3.3 18.8 1.9 33.1 <1 3.0 22.2 <1 <1 <1 <1 10.3 <1 3.3 FV9152 3.5 1.2 4.1 20.0 3.0 31.0 <1 1.6 17.4 <1 <1 <1 <1 15.5 <1 1.7 FV9153 7.2 1.3 5.5 19.6 2.4 34.0 <1 1.8 12.0 <1 <1 <1 <1 13.5 <1 2.0 FV9207 12.6 <1 2.1 11.4 2.1 40.0 <1 1.5 15.7 <1 <1 <1 <1 13.5 <1 <1 FV9208 11.1 <1 4.1 18.2 1.5 32.5 <1 1.9 9.1 <1 <1 <1 <1 16.6 <1 1.1 FV9209 19.1 3.7 7.3 16.4 1.0 28.7 <1 1.9 3.9 <1 1.7 <1 <1 15.0 <1 <1 FV9210 18.4 1.4 2.6 9.5 1.2 27.7 2.6 1.7 4.3 <1 <1 <1 <1 15.5 13.3 <1 FV9211 8.4 1.9 7.6 34.2 1.9 22.4 1.1 3.0 8.1 <1 <1 <1 <1 8.6 <1 <1 FV9212 11.9 2.9 4.6 19.7 1.8 31.5 <1 2.2 5.6 1.2 5.2 1.1 1.6 8.7 <1 1.8 FV9202 5.8 2.0 3.6 10.0 2.6 24.7 2.0 1.8 18.7 1.0 <1 1.3 1.4 24.1 <1 1.3 FV9203 11.2 1.5 7.1 24.0 1.8 26.4 <1 2.3 5.2 1.3 <1 <1 <1 15.6 <1 <1 FV9204 13.2 1.0 3.6 11.8 2.8 45.3 <1 2.7 2.9 1.0 <1 <1 <1 8.6 <1 4.7 FV9205 1.9 <1 5.8 15.2 1.7 43.3 <1 2.1 14.4 <1 <1 <1 <1 11.7 <1 <1 FV9206 4.6 <1 12.1 33.8 <1 22.5 <1 4.8 9.6 1.3 <1 <1 <1 9.1 <1 <1 Tableau AI.3: Aérosols totaux: Résultats des spectres globaux, effectués par microscopie électronique (en % en poids d'oxyde). U R B A I N S U R B A I N S Diam. (µm) FM9107 M FM9108 A FM9109 R FM9110 I FM9111 N FM9134 S FM9135 FM9136 FM9137 FM9138 FI9101 I FI9103 N FI9105 T FI9106 E FI9112 R. FI9114 FI9116 FI9118 FI9102 FI9104 FI9113 FI9115 FI9117 FI9119 FV9120 E FV9121 X FV9122 T FV9123 E FV9124 R FV9125 I FV9126 E FV9127 U FV9128 R FV9144 FV9207 FV9208 FV9209 FV9210 FV9211 FV9212 FV9202 FV9203 FV9204 FV9205 Nb. partic. anal. (1)= Sulfates (2)= SCa (3)= Si (4)= Silic. sph. (5)= Silic. (6)= Mét. sph. (7)= Mét. (8)= Divers <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 50 20 20 84 5 5 2 10 2 5 5 12 85 85 50 20 20 88 5 5 10 12 85 95 50 20 20 84 65 20 6 15 5 10 5 10 8 2 15 55 50 20 20 88 15 15 6 15 5 5 2 0 2 2 70 75 50 20 20 92 25 15 2 20 5 10 10 6 55 60 50 50 20 84 38 10 2 2 2 10 2 5 2 58 85 50 50 20 92 52 15 2 4 4 2 2 5 42 80 50 50 20 84 42 20 2 6 2 8 2 4 50 80 50 50 20 72 58 55 6 8 5 10 12 34 40 50 50 20 90 36 15 2 2 2 4 4 4 5 56 80 50 20 20 42 15 15 8 15 5 10 30 5 4 45 35 44 5 10 2 5 5 50 20 20 10 5 15 4 20 5 10 5 26 15 40 6 5 28 15 10 16 35 30 50 20 20 36 10 5 10 5 22 20 15 4 6 30 50 24 8 30 25 50 20 20 26 20 5 2 10 5 22 5 6 10 6 40 55 2 32 4 15 35 50 20 20 90 15 10 6 5 45 60 2 20 2 15 30 50 20 20 76 55 10 2 15 2 8 25 40 10 10 5 2 10 30 50 20 20 88 65 45 6 2 10 15 4 15 5 10 35 50 20 20 22 10 60 14 5 5 10 15 2 5 5 5 6 10 46 25 25 30 50 20 20 10 44 15 10 6 15 15 5 2 30 35 2 44 35 25 2 5 50 20 20 14 20 40 16 15 25 10 15 5 10 10 15 5 8 5 42 15 10 5 15 50 20 20 70 50 30 4 25 2 15 4 6 5 12 10 10 2 10 45 50 20 20 52 40 10 8 15 10 5 20 10 2 5 36 10 40 2 5 30 50 20 20 82 20 30 35 30 6 5 5 4 15 10 4 25 5 2 2 20 50 20 20 70 20 45 15 10 6 10 2 4 20 10 12 5 6 20 20 10 15 50 50 20 56 12 10 10 10 8 4 14 15 4 22 33 4 20 28 13 6 10 23 50 20 20 78 5 10 5 2 15 15 2 2 25 30 4 12 45 30 20 50 20 20 26 20 5 5 10 4 5 10 2 40 5 30 15 35 2 5 34 10 5 2 30 50 20 20 66 30 15 10 25 2 10 24 20 5 2 10 6 10 10 10 45 50 20 20 36 15 60 15 10 2 15 2 15 30 10 40 20 30 50 50 20 60 18 15 2 12 10 2 2 5 2 4 14 5 4 6 26 38 20 2 8 45 50 20 20 70 55 15 12 5 15 8 20 25 8 5 5 2 15 40 50 20 20 40 70 45 15 6 5 15 4 10 5 6 44 10 15 5 5 50 20 20 64 20 25 2 15 25 2 15 10 25 30 5 32 15 5 10 50 50 20 52 4 28 40 6 8 5 10 4 4 38 45 14 10 4 5 4 14 5 50 50 20 86 18 5 32 25 4 6 20 6 5 2 16 35 8 10 5 12 5 50 50 20 96 34 15 16 30 2 2 2 20 25 2 16 10 10 20 50 50 20 54 34 5 26 24 25 4 20 2 18 20 2 8 16 15 8 4 15 50 50 20 86 68 15 6 20 5 2 12 20 12 14 35 5 50 50 20 98 28 15 22 30 8 10 22 20 16 5 2 4 20 50 50 20 90 28 10 2 32 25 2 10 20 4 8 20 6 6 12 25 50 50 20 60 24 10 2 20 60 2 4 12 18 20 4 14 10 5 6 24 5 50 50 20 76 22 2 26 45 4 10 15 10 10 18 30 8 8 5 6 5 50 50 20 82 30 15 12 55 2 2 5 2 10 18 15 2 6 12 18 10 4 50 50 20 78 42 20 8 55 2 14 5 4 10 2 18 15 14 4 4 5 Nb de particules/cm3 <1 1à2 >=2 TOTAL 132 1.80 0.66 134.46 78 1.40 0.62 80.02 178 1.90 0.32 180.22 128 2.10 0.55 130.65 160 3.30 0.21 163.51 78 0.67 0.10 78.77 107 0.61 0.12 107.73 52 0.56 0.23 52.79 25 0.35 0.07 25.42 78 0.62 0.12 78.74 53 0.43 0.12 53.55 105 0.20 0.08 105.28 85 0.40 0.01 85.41 49 0.30 0.12 49.42 201 0.22 0.06 201.28 83 0.23 0.05 83.28 134 0.28 0.08 134.36 30 0.11 0.04 30.15 132 0.36 0.20 132.56 78 0.50 0.14 78.64 61 0.28 0.08 61.36 58 0.33 0.08 58.41 99 0.18 0.14 99.32 60 0.24 0.11 60.35 55 0.71 0.51 56.22 303 0.42 0.19 303.61 130 0.59 0.22 130.81 202 0.31 0.23 202.54 106 0.13 0.08 106.21 158 0.66 0.33 158.99 181 0.35 0.14 181.49 84 0.32 0.14 84.46 78 0.31 0.20 78.51 24 0.36 0.17 24.53 44 0.36 0.07 44.43 45 0.25 0.11 45.36 65 0.22 0.05 65.27 29 0.79 0.17 29.96 20 0.40 0.10 20.50 16 0.15 0.09 16.24 22 0.22 0.08 22.30 25 0.24 0.07 25.31 33 0.39 0.01 33.40 35 0.33 0.08 35.41 Tableau AI.4: Aérosols totaux: Résultats des analyses individuelles (% en nombre) et des comptages de particules (en particules/cm3) effectués par microscopie électronique. Pour la lisibilité du tableau les blancs correspondent à un pourcentage = 0 Etage§ Dae (µm)# Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K2O CaO TiO2 MnO FeO PbO2 17.6 34.9 < 1.0 9.6 < 1.0 6.0 7.9 1.1 < 1.0 18.2 < 1.0 M 3.0 5.4 6.5 38.3 1.1 18.6 1.7 < 1.0 14.3 < 1.0 < 1.0 8.5 < 1.0 P < 1.0 1.0 4.6 36.5 < 1.0 7.6 < 1.0 1.3 31.6 < 1.0 2.3 12.9 < 1.0 Q < 1.0 1.2 9.9 37.9 < 1.0 4.8 < 1.0 2.9 15.8 1.2 < 1.0 24.6 < 1.0 3.0 1.6 8.0 25.8 1.8 18.1 < 1.0 1.6 13.4 < 1.0 < 1.0 25.7 < 1.0 P < 1.0 < 1.0 6.8 41.1 < 1.0 7.6 < 1.0 2.0 24.7 3.7 < 1.0 11.7 < 1.0 Q 1.5 1.2 8.1 32.5 < 1.0 7.2 < 1.0 2.1 21.3 < 1.0 1.3 23.2 < 1.0 2.2 1.7 11.1 28.5 1.2 15.6 < 1.0 2.2 8.9 1.2 < 1.0 26.8 < 1.0 M 1.8 7.3 7.3 22.1 1.0 30.4 1.1 1.3 22.5 < 1.0 < 1.0 4.5 < 1.0 P < 1.0 1.5 8.1 34.8 < 1.0 14.1 1.0 2.0 21.4 < 1.0 < 1.0 14.6 < 1.0 Q < 1.0 1.6 7.2 30.0 < 1.0 14.7 < 1.0 1.8 20.4 < 1.0 < 1.0 21.8 < 1.0 4.0 < 1.0 11.3 27.6 1.4 17.9 < 1.0 2.1 3.7 1.2 < 1.0 27.2 2.0 9.2 2.7 5.4 18.0 1.0 20.5 16.6 < 1.0 12.4 < 1.0 < 1.0 11.5 < 1.0 P 1.6 3.3 6.5 26.5 1.3 24.4 < 1.0 1.5 19.7 < 1.0 < 1.0 13.2 < 1.0 Q < 1.0 2.2 7.1 29.1 < 1.0 17.0 < 1.0 1.8 17.5 < 1.0 1.1 22.2 < 1.0 7.5 < 1.0 2.0 11.1 1.2 52.3 < 1.0 1.9 1.6 < 1.0 < 1.0 15.7 4.9 6.7 3.8 5.3 14.4 1.3 28.3 5.0 < 1.0 16.1 < 1.0 < 1.0 16.6 < 1.0 P 3.9 < 1.0 3.5 15.6 < 1.0 47.4 < 1.0 2.8 10.3 < 1.0 < 1.0 13.1 1.4 Q < 1.0 2.1 5.6 21.2 < 1.0 23.9 < 1.0 2.5 14.9 < 1.0 1.0 25.2 1.3 1.3 < 1.0 1.9 9.2 2.4 62.8 < 1.0 2.3 < 1.0 < 1.0 < 1.0 11.1 6.0 M 22.5 4.1 2.2 5.2 1.9 52.6 < 1.0 1.6 2.5 < 1.0 < 1.0 4.9 1.8 P < 1.0 < 1.0 1.2 5.1 2.2 79.4 < 1.0 1.5 1.6 < 1.0 < 1.0 5.2 1.7 Q 4.6 < 1.0 < 1.0 5.3 < 1.0 69.8 < 1.0 6.1 3.0 < 1.0 < 1.0 8.7 1.5 < 1.0 < 1.0 < 1.0 2.7 1.8 79.9 < 1.0 3.8 < 1.0 < 1.0 < 1.0 5.7 3.9 M 6.1 < 1.0 < 1.0 2.7 2.7 78.9 < 1.0 3.1 11.9 < 1.0 < 1.0 1.9 1.7 P < 1.0 < 1.0 < 1.0 1.7 1.9 91.0 < 1.0 1.7 < 1.0 < 1.0 < 1.0 2.3 < 1.0 Q < 1.0 < 1.0 < 1.0 2.5 2.3 84.5 < 1.0 2.9 < 1.0 < 1.0 < 1.0 4.5 < 1.0 K K 2 3 4 5.8 MgO 1.5 K 1 Na2O 1.9 K 4.7 3.3 2.1 M K 5 1.1 M K K 6 7 Tableau AI.5: 0.7 0.4 Aérosols totaux fractionnés: Résultats des spectres globaux effectués par microscopie électronique (en % en poids d'oxyde). § = Analyse des étages 0 (Dae= 9µm) et F (Dae = 0µm) impossibles car ces filtres sont trop peu chargés. # = Dae = Diamètre de coupure. n° Ep. 1 1 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 4 5 6 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 8 8 8 9 9 9 9 9 9 10 10 10 10 10 10 10 10 11 11 12 n° échant. BCA91BCA91BWA91BDA91BDA91BDA91BDA91BWH92BWH92BWH92BUH92BUH92BUH92BUH92BWP92BRE92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BWA92BWA92BVA92BVA92BVA92BVA92BWA92BAH93BAH93BAH93BAH93BAH93BAH93BZH93BZH93BZH93BZH93BZH93BUH93BUH93BUH93BUcH93BUcH93BUcH93- 89D 91D 93 94 95 96 97 9 11 25 27à29 31à33 37+38 54 67 70 84 86 88 90 92 94 96 98 100 102 104 106 108 110 112 114 116 119 01 02 03 04 05 06 21 22 23 24 25 26 27 30 35 36 38 Tableau AI.6: Vol. air Vol. éch. CEL Cond. m3 ml g/m3 µS/cm 441 392 392 265 293 293 293 784 960 637 (1764) (5586) (7056) 588 176 294 294 294 294 294 294 294 294 294 294 294 980 539 500 686 343 294 1176 294 294 294 245 441 392 196 539 588 735 686 931 (578) (578) (1274) 588 882 441 11.67 6.74 13.84 8.60 11.49 15.67 18.93 14.41 10.57 1.10 46.72 49.40 32.67 20.56 1.02 0.37 26.70 40.47 26.56 40.41 48.28 59.32 55.03 53.64 37.59 36.94 22.99 32.03 8.47 17.94 21.05 26.97 17.84 6.49 22.67 19.14 28.88 20.16 21.19 3.91 27.73 26.96 26.97 27.28 26.19 28.04 27.68 11.29 52.97 27.88 23.99 0.029 0.019 0.039 0.036 0.044 0.059 0.072 0.020 0.012 0.002 0.029 0.010 0.005 0.039 0.006 0.001 0.101 0.153 0.100 0.153 0.182 0.224 0.208 0.203 0.142 0.140 0.026 0.066 0.019 0.029 0.068 0.102 0.017 0.025 0.086 0.072 0.131 0.051 0.060 0.022 0.057 0.051 0.041 0.044 0.031 0.054 0.053 0.010 0.100 0.035 0.060 547 1215 259 517 541 451 373 656 1167 848 394 835 316 1394 (547) 199 156 198 147 131 98 107 103 125 131 193 191 218 467 350 287 843 726 170 238 133 206 244 325 206 238 220 276 358 226 77 321 319 479 1012 pH 7.61 7.28 5.51 4.57 4.50 4.61 4.51 4.29 3.40 (2.30) 3.06 4.29 4.16 4.92 3.43 (3.15) 5.62 5.14 4.98 4.95 4.90 4.59 4.42 4.39 4.32 4.37 4.67 4.37 4.18 5.51 5.46 4.96 3.82 4.09 5.27 5.25 5.14 4.84 4.34 4.20 4.26 4.82 4.02 3.65 3.50 4.53 4.60 3.82 4.75 3.95 4.37 SO4 NO3 Cl H NH4 Na K Ca Mg (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) (méq/l) 0.25 0.39 0.19 0.99 1.17 1.04 0.82 0.36 1.62 0.96 1.27 0.52 0.95 0.45 2.41 1.15 0.38 0.35 0.53 0.39 0.35 0.25 0.26 0.27 0.29 0.28 0.47 0.59 0.73 0.71 0.62 0.49 1.21 0.74 0.24 0.68 0.36 0.68 0.73 0.92 0.29 0.29 0.36 0.58 0.83 0.46 0.15 0.72 0.66 1.04 2.74 0.12 0.38 0.23 0.69 0.63 0.44 0.38 0.47 1.36 3.73 1.08 0.40 1.82 0.32 2.88 0.56 0.16 0.18 0.33 0.21 0.20 0.15 0.16 0.16 0.17 0.17 0.28 0.28 0.35 1.60 0.75 0.76 3.95 1.38 0.14 0.24 0.14 0.26 0.39 0.56 0.38 0.79 0.22 0.23 0.30 0.22 0.12 0.46 0.21 0.35 1.74 0.00 0.00 0.00 0.03 0.03 0.02 0.03 0.05 0.40 5.01 0.87 0.05 0.07 0.01 0.37 0.71 0.00 0.01 0.01 0.01 0.01 0.03 0.04 0.04 0.05 0.04 0.02 0.04 0.07 0.00 0.00 0.01 0.15 0.08 0.01 0.01 0.01 0.01 0.05 0.06 0.05 0.02 0.10 0.22 0.32 0.03 0.03 0.15 0.02 0.11 0.04 1.73 5.15 1.73 3.38 3.66 3.08 2.58 5.38 6.79 6.55 4.30 3.34 6.46 2.79 6.79 2.26 2.25 1.60 1.72 1.46 1.29 0.90 0.92 0.82 0.94 0.99 1.88 1.68 1.81 3.65 2.98 2.41 6.37 6.48 1.69 2.33 1.25 1.89 1.82 2.16 1.72 2.02 1.90 2.01 2.66 2.10 0.51 2.30 2.79 4.23 8.86 0.08 0.16 0.08 0.21 0.12 0.07 0.05 0.15 0.22 0.18 0.05 0.03 0.19 0.02 0.10 0.12 0.06 0.05 0.08 0.04 0.02 0.02 0.02 0.02 0.03 0.05 0.05 0.04 0.03 0.92 0.44 0.29 0.94 0.36 0.03 0.08 0.02 0.05 0.05 0.38 0.12 0.07 0.08 0.07 0.08 0.06 0.02 0.04 0.04 0.05 0.41 0.05 0.08 0.01 0.05 0.04 0.03 0.02 0.05 0.13 0.01 0.03 0.04 0.09 0.01 2.26 0.10 0.01 0.01 0.02 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01 0.02 0.03 0.01 0.02 0.01 0.04 0.03 0.02 0.06 0.12 0.03 0.01 0.00 0.01 0.01 0.04 0.02 0.02 0.02 0.02 0.02 0.04 0.03 0.02 0.03 0.03 0.06 3.62 7.99 0.34 0.20 0.19 0.13 0.11 0.36 1.07 0.07 0.07 0.02 0.57 0.29 1.40 0.44 0.09 0.09 0.13 0.05 0.03 0.03 0.04 0.04 0.10 0.12 0.07 0.08 0.05 0.40 0.24 0.21 0.87 0.22 0.03 0.05 0.02 0.09 0.36 0.61 0.06 0.29 0.05 0.06 0.14 0.07 0.02 0.05 0.07 0.20 0.17 0.13 0.28 0.04 0.04 0.04 0.02 0.02 0.06 0.11 0.01 0.01 0.01 0.08 0.03 0.12 0.08 0.03 0.02 0.04 0.02 0.01 0.01 0.01 0.01 0.03 0.04 0.02 0.02 0.01 0.18 0.11 0.07 0.20 0.08 0.01 0.02 0.01 0.02 0.03 0.05 0.02 0.01 0.01 0.01 0.02 0.01 0.01 0.02 0.01 0.04 0.06 4.10 11.60 1.31 2.04 2.19 1.69 1.40 4.22 6.38 7.13 2.96 2.11 4.80 1.21 5.38 1.99 0.96 0.66 0.74 0.54 0.50 0.37 0.39 0.35 0.47 0.55 0.77 0.76 0.84 2.00 1.34 1.15 2.76 4.58 0.89 1.03 0.49 0.75 0.91 1.26 0.87 0.90 1.01 1.23 1.48 1.02 0.27 1.18 1.56 2.40 4.28 Brouillards: Concentrations en éléments dissous (en méq./l), bilans ioniques, pH, Conductivité (µS/cm) et CEL (Contenu en Eau Liquide, en g/m3). Σ+ Σ− 5.61 13.66 2.21 3.90 4.09 3.35 2.81 6.06 8.73 (6.82) 5.34 3.49 7.45 3.15 11.04 (3.00) 2.45 1.79 1.99 1.59 1.38 0.98 1.04 0.94 1.17 1.26 2.07 1.88 1.99 5.20 3.80 3.02 8.59 7.34 1.79 2.49 1.31 2.08 2.31 3.30 1.99 2.43 2.14 2.40 3.24 2.32 0.62 2.59 2.96 4.67 9.61 4.97 12.62 1.73 3.72 3.99 3.18 2.60 5.05 9.36 11.82 5.31 3.03 7.57 1.97 10.67 3.71 1.50 1.18 1.60 1.14 1.05 0.77 0.81 0.77 0.93 1.00 1.52 1.64 1.93 4.31 2.71 2.40 7.91 6.70 1.27 1.95 0.99 1.69 2.02 2.73 1.54 1.97 1.59 2.04 2.61 1.70 0.54 2.36 2.43 3.79 8.76 n° Ep. n° échant. 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 8 8 9 9 9 9 9 9 10 10 10 10 10 10 10 10 11 11 12 8 8 8 8 9 9 9 9 9 BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BUcA92BWA92BVA92BVA92BVA92BVA92BAH93BAH93BAH93BAH93BAH93BAH93BZH93BZH93BZH93BZH93BZH93BUH93BUH93BUH93BUcH93BUcH93BUcH93BVA92BVA92BVA92BVA92BAH93BAH93BAH93BAH93BAH93- Tableau AI.7: Al (µmol/l) 84 86 88 90 92 94 96 98 100 102 104 106 110 112 114 116 01 02 03 04 05 06 21 22 23 24 25 26 27 30 35 36 38 110T 112T 114T 116T 01T 02T 03T 04T 05T 2.14 2.67 4.66 2.37 1.55 1.29 1.16 1.22 1.94 2.21 2.96 3.37 9.54 6.43 8.66 37.26 1.20 1.70 1.15 8.98 8.92 17.15 1.07 4.41 0.80 1.87 1.87 2.18 0.97 3.49 2.96 9.51 6.71 Fe (µmol/l) 2.40 3.67 7.05 6.63 5.69 4.40 4.62 4.91 4.80 4.51 12.96 10.53 13.18 4.58 4.66 27.22 1.93 10.74 7.52 21.31 35.45 32.11 3.46 3.65 5.23 8.17 9.62 6.09 2.33 14.99 8.39 29.74 12.34 Pb (µmol/l) 0.14 0.31 0.44 0.55 0.53 0.66 0.76 0.73 0.98 0.93 0.46 0.92 0.11 0.10 0.28 4.18 0.05 0.09 0.08 0.31 1.19 1.53 0.37 0.37 1.07 1.57 1.63 0.51 0.27 2.35 0.70 2.14 1.76 (33.47) 0.46 0.66 5.71 0.08 0.17 0.16 0.47 1.39 Zn (µmol/l) 3.59 4.17 5.31 3.46 2.90 2.10 2.53 2.52 5.17 5.44 5.72 16.31 10.05 9.04 9.52 15.77 1.06 1.65 1.05 2.37 4.08 9.80 1.91 3.35 2.43 3.01 3.45 5.29 2.03 22.96 6.49 11.71 13.71 25.70 13.88 16.85 33.50 1.28 2.18 1.06 2.68 4.48 Cu (µmol/l) 0.48 0.70 0.96 0.83 0.59 0.43 0.34 0.31 0.32 0.29 0.34 0.59 1.24 0.83 1.20 6.11 0.35 1.16 0.77 1.67 2.88 3.15 0.46 0.29 0.43 0.56 0.68 0.59 0.21 1.03 1.05 3.72 1.66 2.66 1.24 1.54 6.92 0.38 0.90 1.02 1.84 2.77 Ni (µmol/l) Cr Cd Mn (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) 0.16 0.21 0.30 0.20 0.16 0.11 0.13 0.12 0.14 0.11 0.15 0.19 0.28 0.24 0.22 0.60 0.07 0.15 0.10 0.20 0.37 1.22 0.25 0.12 0.15 0.48 0.21 0.17 0.05 0.16 1.16 4.05 0.65 0.53 0.50 0.46 0.79 0.12 0.22 0.12 0.27 0.50 Brouillards: Concentrations en métaux (en µmol./l). Partie supérieure: Analyse de la phase dissoute. Partie inférieure: Analyse totale (dissous + particulaire). 0.02 0.03 0.04 0.03 0.02 0.02 0.02 0.01 0.02 0.02 0.04 0.04 0.03 0.04 0.06 0.04 0.04 0.03 0.03 0.02 0.03 0.03 0.04 0.07 0.18 0.07 0.09 0.31 0.05 0.02 0.01 0.03 0.05 0.08 0.02 0.02 0.02 0.03 0.03 0.10 0.04 0.12 0.04 0.06 0.18 0.20 0.11 0.10 0.32 0.05 0.02 0.01 0.03 0.05 0.87 0.53 0.88 0.59 0.33 0.53 1.51 1.89 2.84 3.91 0.86 0.87 3.86 2.48 2.26 6.77 0.51 0.58 0.35 0.79 1.26 1.78 0.10 0.21 0.20 0.31 0.44 0.29 0.14 2.54 0.72 1.36 1.25 3.93 1.82 2.80 7.10 0.41 0.62 0.34 0.77 1.20 Episode Echant. 2 2 2 2 2 3 4 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 BWA91-93 BDA91-94 BDA91-95 BDA91-96 BDA91-97 BWH91-25 BUH92-54 BUcA92-84 BUcA92-86 BUcA92-88 BUcA92-90 BUcA92-92 BUcA92-94 BUcA92-96 BUcA92-98 BUcA92-100 BUcA92-102 BWA92-104 BWA92-106 BWA92-108 Tableau AI.8: Nb. partic. anal. (1)= Sulfates (2)= SCa <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 50 50 30 4 3 50 50 20 50 50 20 2 50 50 20 50 50 20 50 20 20 50 50 20 2 50 50 20 2 5 50 50 20 50 50 20 5 50 50 20 50 50 20 2 5 50 50 20 4 2 2 50 50 20 8 5 50 50 20 2 2 50 50 20 10 50 50 20 50 50 20 50 50 20 50 50 20 2 (3)= Si (4)= Silic. sph. (5)= Silic. (6)= Mét. sph. (7)= Mét. (8)= Divers Nb particules*1000/ml <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 <1 1à2 >=2 TOTAL 2 8 7 28 48 10 10 34 27 6 50 8 2 53 10100 360 180 10640 14 2 48 88 15 8 35 8 30 2 10 40 9100 260 128 9488 6 4 50 80 50 8 14 15 10 24 2 35 7600 420 96 8116 34 88 65 10 6 20 24 32 6 15 6400 700 146 7246 12 8 46 84 45 14 6 10 8 2 5 20 10 30 6900 740 153 7793 18 5 20 36 5 24 70 70 4 16 5 5 2 20 6800 270 136 7206 12 32 15 2 12 42 32 65 18 24 22 10 2 10 2000 190 63 2253 10 12 15 28 24 34 36 25 18 22 20 10 4 35 ND ND ND ND 8 12 15 36 50 25 20 18 30 4 5 28 18 10 4 2 15 ND ND ND ND 4 6 25 46 52 5 20 26 35 4 2 26 12 5 2 25 ND ND ND ND 6 6 25 44 54 35 10 22 10 2 5 30 16 8 2 25 ND ND ND ND 4 8 10 22 48 30 24 15 4 34 16 5 6 2 65 ND ND ND ND 14 4 10 42 58 25 20 24 20 2 5 16 12 20 20 ND ND ND ND 10 14 15 34 42 20 16 20 12 5 20 20 25 4 30 ND ND ND ND 6 8 10 40 36 25 24 22 15 4 4 24 26 20 2 30 ND ND ND ND 6 12 15 36 32 5 10 32 40 12 8 36 12 1 30 ND ND ND ND 10 14 35 26 26 6 34 20 34 8 24 18 25 20 ND ND ND ND 4 16 5 20 34 5 12 30 55 16 2 5 46 14 20 2 4 10 ND ND ND ND 18 16 5 26 30 10 14 24 15 4 8 10 38 20 15 2 45 ND ND ND ND 4 12 15 30 32 5 16 44 35 4 6 44 5 2 4 40 ND ND ND ND Brouillards: Résultats des analyses individuelles (en % en nombre) et des comptages de particules (en particules/ml de brouillard) effectués par microscopie électronique. Pour la lisibilité du tableau, les blancs correspondent à des pourcentages nuls. ND = Non déterminé. N° Ep. Echant 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 4 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 8 8 8 BWA91-93 BDA91-94# BDA91-95# BDA91-96# BDA91-97# BWH92-09 BWH92-11 BUH92-27à29 BUH92-31à33 BUH92-37+38 BUH92-54 BUcA92-84 BUcA92-86 BUcA92-88 BUcA92-90 BUcA92-92 BUcA92-94 BUcA92-96 BUcA92-98 BUcA92-100 BUcA92-102 BUcA92-104 BAW92-106 BAW92-108 BUH92-110 BUH92-112 BUH92-114 BUH92-116 BUH92-119 Tableau AI.9: Na2O 2.0 <1 1.4 <1 1.0 <1 1.6 1.2 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 2.5 MgO 2.0 1.4 1.8 1.8 1.6 1.4 1.5 1.2 1.2 <1 1.0 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 2.2 1.6 1.5 1.3 2.3 Al2O3 17.1 22.1 22.0 21.7 21.7 13.6 17.0 19.1 20.8 4.7 13.0 13.9 13.4 13.9 14.3 12.6 13.8 10.1 14.8 8.2 9.2 16.3 8.0 8.7 16.4 15.7 17.4 16.5 20.1 SiO2 57.0 56.3 50.9 52.4 53.9 58.1 60.7 47.3 45.4 53.7 54.5 44.6 42.5 42.6 46.3 42.9 43.8 46.4 39.5 39.8 36.1 47.7 42.5 64.2 56.1 60.1 53.8 56.6 60.2 P2O5 3.3 <1 <1 <1 <1 1.1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 1.4 2.0 1.1 1.7 2.0 <1 1.0 <1 <1 <1 <1 1.1 <1 <1 <1 <1 <1 SO3 1.6 <1 1.0 <1 <1 3.2 2.4 3.9 2.1 3.3 2.2 3.9 4.5 4.1 4.2 3.6 5.3 1.4 3.8 4.1 2.8 2.4 1.5 2.3 1.2 1.0 1.4 1.2 3.9 Cl <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 1.0 1.3 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 K2O 4.3 4.6 5.1 4.1 3.8 2.9 3.4 3.1 2.8 1.3 2.9 2.6 3.1 1.8 3.2 2.3 2.5 2.8 2.9 1.7 2.4 5.1 2.7 2.0 3.5 4.9 3.3 5.0 1.8 CaO 1.9 1.1 <1 1.2 1.5 1.3 1.2 <1 <1 <1 2.4 2.0 3.1 2.5 2.2 1.7 1.7 1.5 2.5 1.4 1.8 1.5 1.7 1.3 1.6 2.2 2.0 <1 1.2 TiO2 <1 1.1 1.3 1.2 1.4 2.7 1.9 2.6 1.8 <1 <1 2.2 2.9 3.9 2.0 3.3 2.4 1.9 1.5 1.7 1.4 2.1 1.3 <1 1.1 1.2 1.5 1.2 <1 V2O5 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 1.3 1.3 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 Cr2O3 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 MnO <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 2.0 3.0 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 FeO 9.2 10.9 14.1 15.3 12.9 13.2 9.5 17.2 21.5 32.7 19.7 26.5 25.0 26.0 23.9 29.2 23.8 31.1 29.5 36.8 40.0 22.4 39.5 17.8 17.4 12.9 18.3 16.8 6.6 ZnO PbO2 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 Brouillards: Résultats des spectres globaux (en % en poids d'oxyde) effectués par microscopie électronique. # = Moyenne de 3 répétitions. <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 1.3 <1 1.6 <1 <1 <1 <1 1.1 1.2 2.0 1.6 1.0 1.1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 n° échant Date S U GUH92 GUH92 - 1à3 4 24-01-92 28-01-92 Vol ml 60.0 2.1 Cond. µS/cm 27 301 pH 6.16 6.93 SO4 (méq/l) 0.08 1.12 NO3 (méq/l) 0.02 0.18 Cl (méq/l) 0.06 0.93 PO4 (méq/l) R GUH92 - 6&7 29-01-92 35.9 68 6.39 0.22 0.09 0.18 F GUH92 - 13à15 * 30-01-92 47.3 94 5.79 0.38 0.05 0.26 < LD A GUH92 - 17à19 * 31-01-92 43.6 164 5.13 0.68 0.17 0.33 < LD C GUH92 - 35 * 01-02-92 14.5 436 3.76 2.00 0.30 0.59 E GUH92 - 40 * 01-02-92 8.0 491 4.61 2.18 0.74 GUH92 - 49&50 20-02-92 36.9 224 5.90 0.48 A GUH92 - 52&53 21-02-92 39.7 151 5.88 R RUE92 - C1 08-07-92 14.3 64 T RUE92 - C2 09-07-92 26.3 I RUE92 - C3 23-07-92 F I RUE92 RUE92 - C4 C5 24-07-92 25-07-92 C RUE92 - C6 I GUcH93- 15à18 E GUcH93- L HCO3# (méq/l) < LD < LD NH4 (méq/l) 0.02 0.71 Na K (méq/l) (méq/l) 0.01 0.02 0.52 0.11 Ca (méq/l) 0.11 1.04 Mg (méq/l) 0.01 0.10 Σ+ 0.16 2.48 Σ− (1) 0.17 2.23 Σ− (2) 0.17 2.75 0.16 0.14 0.02 0.26 0.02 0.60 0.49 0.62 0.49 0.15 0.01 0.21 0.01 0.87 0.69 0.69 1.16 0.05 0.01 0.16 0.01 1.40 1.18 1.23 2.79 0.16 0.04 0.61 0.05 3.83 2.93 3.24 1.64 2.61 0.47 0.02 0.50 0.05 3.66 4.56 4.81 0.22 1.08 0.25 0.98 0.02 0.57 0.08 1.90 1.79 2.07 0.41 0.19 0.81 0.20 0.56 0.03 0.58 0.06 1.43 1.41 1.70 6.13 0.20 0.06 0.13 0.19 0.08 0.24 0.32 0.06 0.89 0.39 0.55 26 5.57 0.40 0.18 0.13 0.24 0.05 0.09 0.24 0.03 0.66 0.71 0.83 30.7 33 5.86 0.09 0.07 0.07 0.11 0.02 0.02 0.06 0.01 0.22 0.23 0.26 11.3 23.1 44 52 5.79 6.75 0.27 0.12 0.08 0.05 0.14 0.24 0.13 0.16 0.02 0.04 0.10 0.10 0.10 0.10 0.02 0.01 0.36 0.41 0.50 0.41 0.55 0.46 29-07-92 12.3 99 6.46 0.32 0.17 0.17 0.66 0.66 01-02-93 100.4 26 6.56 0.06 0.03 0.07 0.01 0.09 0.07 0.01 0.09 0.01 0.26 0.17 0.22 29 04-02-93 11.6 250 6.74 1.16 0.27 0.53 0.07 0.67 0.77 0.04 1.15 0.17 2.80 2.03 2.60 GUcH93- 31à33 05-02-93 54.7 80 5.75 0.28 0.12 0.22 0.01 0.35 0.19 0.01 0.17 0.03 0.75 0.64 0.72 L RUcP93- 39 11-05-93 79.7 35 5.63 0.07 0.03 0.01 0.03 0.16 0.12 0.01 0.05 0.01 0.35 0.15 0.17 E RUcP93- 45 12-05-93 (pluie) 100 4.60 0.39 0.39 0.04 0.02 0.51 0.04 0.02 0.33 0.06 0.99 0.84 1.00 RUcP93- 51 13-05-93 (pluie) 96 5.17 0.34 0.38 0.04 0.10 0.79 0.04 0.01 0.10 0.02 0.97 0.86 0.91 V RUE91 - 71 10-07-91 20.0 354 6.94 0.66 0.09 1.41 0.24 0.85 0.38 0.18 0.46 2.54 0.47 4.04 2.40 3.25 E G RUE91 RUE91 - 72&73 75à78 10-07-91 23-07-91 30.0 80.0 272 228 6.25 6.58 0.59 0.34 < LD 0.02 1.07 0.88 0.16 0.14 0.68 0.58 0.05 0.25 0.11 0.08 0.57 0.39 2.07 1.33 0.44 0.27 3.24 2.33 1.82 1.38 2.50 1.96 E RUE91 - 80à82 09-08-91 45.0 217 6.30 0.76 0.10 0.59 0.16 0.37 0.61 0.10 0.34 0.97 0.24 2.26 1.61 1.98 T RUE91 - 86&87 21-08-91 40.0 510 6.93 0.75 0.15 1.18 0.41 3.00 1.72 0.23 1.74 2.06 0.63 6.38 2.49 5.49 A GUH92 - 21à23* 31-01-92 56.7 261 4.92 1.11 0.31 0.82 1.45 0.33 0.13 0.38 0.12 2.43 2.24 2.43 U RUE92 - H0 29-06-92 14.6 1183 6.21 2.06 0.01 3.78 1.15 0.17 0.11 3.18 6.64 1.23 11.33 7.00 10.32 X RUE92 - H1 08-07-92 68.4 439 5.62 0.75 0.01 2.03 0.61 0.22 0.11 0.86 2.71 0.47 4.36 3.40 4.75 RUE92 - H2 09-07-92 63.7 570 6.76 0.81 0.01 2.81 1.00 0.93 0.12 1.28 3.77 0.73 6.83 4.63 6.52 RUE92 - H3 23-07-92 68.2 354 6.74 0.54 0.13 1.46 0.75 0.61 0.05 0.64 2.12 0.34 3.75 2.88 3.94 RUE92 - H4 24-07-92 69.9 451 6.66 0.61 0.01 1.83 0.85 0.62 0.05 0.98 2.51 0.52 4.69 3.29 4.55 RUE92 - H5 25-07-92 67.3 322 6.70 0.42 0.06 1.65 0.49 0.33 0.04 0.35 2.02 0.31 3.05 2.62 3.63 RUE92 - H6 29-07-92 66.0 557 6.98 1.04 0.01 1.94 0.98 0.57 0.12 0.95 4.29 0.61 6.55 3.97 6.12 GUcH93- 14 01-02-93 6.3 355 6.02 0.79 0.25 1.59 0.39 0.17 0.15 0.64 1.67 0.35 2.97 3.02 3.85 RUcH93- 28 04-02-93 18.8 435 5.18 1.48 0.29 2.11 0.19 0.58 0.17 0.77 3.12 0.43 5.08 4.07 5.63 RUcH93- 34 05-02-93 21.8 410 4.83 1.45 0.38 1.93 0.13 0.85 0.16 0.57 2.54 0.41 4.54 3.89 5.16 RUcP93- 42 11-05-93 27.9 129 6.50 0.38 0.06 0.46 0.09 0.34 0.01 0.09 1.02 0.26 1.72 0.99 1.50 RUcP93- 48 12-05-93 (pluie) 220 5.21 0.80 0.31 0.91 0.13 0.67 0.02 0.19 1.79 0.47 3.14 2.14 3.04 RUcP93- 54 13-05-93 (pluie) 208 6.30 0.67 0.30 0.76 0.01 0.71 0.05 0.23 1.35 0.37 2.71 1.73 2.41 Tableau AI.10: < LD 0.05 0.04 0.44 Rosées et Givres: Concentrations en éléments dissous (en méq./l), bilans ioniques, pH et Conductivité (en µS/cm). * = période de brouillard; # = mesure de l'alcalinité; (1) = SO4 + NO3 + Cl + PO4; (2) = SO4 + NO3 + Cl + PO4 + (HCO3 ou Ca/2). n° échant Date Vol Al Fe Pb Zn Cu Ni Cd Mn ml (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) (µmol/l) 100.4 1.40 0.43 0.02 0.81 0.11 0.03 0.001 0.20 11.6 23.16 7.27 0.09 2.35 0.65 0.22 0.006 2.26 S A GUcH93U R GUcH93- 15à18 29 01-02-93 04-02-93 R T GUcH93- 31à33 05-02-93 54.7 11.63 2.60 0.09 2.03 0.23 0.12 0.008 1.79 F. I RUcP93- 39 11-05-93 79.7 15.72 1.65 0.02 0.69 0.06 0.03 0.001 0.15 F. RUcP93- 45 12-05-93 (pluie) 11.85 131.22 0.08 3.79 0.20 0.08 0.008 1.59 RUcP93- 51 13-05-93 (pluie) 4.70 1.61 0.03 1.28 0.07 0.03 0.004 0.44 GUcH93- 14 01-02-93 6.3 2.21 3.58 0.19 3.69 1.02 0.05 0.003 4.73 V RUcH93- 28 04-02-93 18.8 11.46 12.62 0.12 6.77 1.85 0.23 0.013 12.12 E RUcH93- 34 05-02-93 21.8 11.08 11.23 0.21 8.04 1.66 0.40 0.029 21.99 G. RUcP93- 42 11-05-93 27.9 5.45 5.57 0.05 2.78 0.34 0.08 0.010 2.17 RUcP93- 48 12-05-93 (pluie) 3.74 5.25 0.04 4.59 0.57 0.10 0.006 2.86 RUcP93- 54 13-05-93 (pluie) 1.93 3.81 0.03 3.31 0.31 0.06 0.004 3.12 Tableau AI.11: Rosées et Givres: Concentrations en métaux dissous (en µmol./l). Echant Na2O MgO Al2O3 SiO2 P2O5 SO3 Cl K2O CaO TiO2 V2O5 Cr2O3 MnO FeO ZnO PbO2 S A GUH92-6+7 <1 2.5 16.0 53.7 1.7 1.0 2.6 2.4 9.1 0.9 <1 <1 <1 9.2 <1 <1 U R GUH92-13à15 <1 1.2 12.7 44.9 1.0 2.1 12.1 2.2 4.6 1.0 <1 <1 <1 17.6 <1 <1 R T GUH92-17à19 <1 1.4 16.1 47.5 1.0 2.8 2.2 2.5 1.7 1.4 <1 <1 <1 22.3 <1 <1 F. I GUH92-35 <1 <1 11.1 57.7 <1 1.4 9.7 2.2 <1 1.6 <1 <1 <1 14.1 <1 <1 F. GUH92-40 <1 1.5 9.1 42.6 <1 3.3 13.4 2.9 2.9 1.7 <1 <1 <1 21.3 <1 <1 GUH92-21à23 <1 1.0 14.0 49.4 <1 1.9 <1 3.3 6.2 1.3 <1 <1 <1 21.5 <1 <1 VEG. Tableau AI.12: Rosées et Givres: Résultats des spectres globaux (en % en poids d'oxyde) effectués par microscopie électronique. n° échant Vol. ml GUH92- 1à3 GUH92- 4 GUH92- Surf cm2 Vol/Surf SO4 NO3 Cl NH4 Na K Ca Mg g/m2 60.0 3483 172.3 14.3 3.3 10.8 3.7 0.6 3.1 18.8 1.3 2.1 3483 6.0 6.8 1.1 5.6 4.3 3.2 0.7 6.3 0.6 6&7 35.9 3483 102.9 22.2 9.3 19.0 16.4 14.1 2.1 27.1 1.8 GUH92- 13à15* 47.3 3483 135.8 52.1 7.1 35.1 67.0 20.0 1.3 28.5 1.4 GUH92- 17à19* 43.6 3483 125.2 85.4 21.8 41.0 145.7 5.7 1.6 19.4 1.3 GUH92- 35* 14.5 3483 41.6 83.3 12.4 24.7 116.1 6.8 1.5 25.5 2.1 GUH92- 40* 8.0 3483 23.1 50.3 17.0 37.9 60.2 10.8 0.4 11.4 1.1 GUH92- 49&50 36.9 3483 105.9 51.1 23.5 114.5 26.2 103.4 1.9 60.8 8.6 GUH92- 52&53 39.7 3483 113.9 46.4 22.1 91.7 22.7 64.1 3.1 66.3 6.6 RUE92RUE92- C1 C2 14.3 26.3 4950 4950 28.9 53.1 5.7 21.5 1.7 9.4 3.8 6.9 5.4 13.0 2.3 2.9 6.9 4.8 9.2 12.7 1.9 1.5 RUE92- C3 30.7 4950 61.9 5.7 4.1 4.2 6.8 1.4 1.2 3.7 0.7 RUE92- C4 11.3 4950 22.7 6.1 1.9 3.3 2.9 0.4 2.2 2.3 0.4 RUE92- C5 23.1 4950 46.7 5.5 2.4 11.1 7.4 1.7 4.7 4.7 0.7 RUE92- C6 12.3 4950 24.8 8.0 4.1 4.1 11.0 0.0 0.0 0.0 0.0 GUcH93- 15à18 100.4 4950 202.8 13.0 6.0 14.8 18.1 13.6 1.0 17.8 2.3 GUcH93- 29 11.6 4950 23.5 27.2 6.2 12.5 15.6 18.1 0.9 26.9 4.0 GUcH93- 31à33 54.7 4950 110.5 31.0 13.6 24.7 38.6 20.6 0.8 18.9 3.3 GUcH93- 39 79.7 4950 161.0 11.5 4.6 2.1 25.5 19.0 1.6 7.6 2.1 Tableau AI.13: Dépôt total (µéq./m2) via les rosées pour chaque espèce chimique analysée. n° échant Tps Vol/Surf/Tps Heures g/m2/h SO4 NO3 Cl NH4 Na K Ca Mg GUH92- 1à3 15.50 11.11 0.93 0.21 0.70 0.24 0.04 0.20 1.21 0.08 GUH92- 4 15.25 0.40 0.44 0.07 0.37 0.28 0.21 0.04 0.41 0.04 GUH92- 6&7 18.25 5.64 1.21 0.51 1.04 0.90 0.78 0.12 1.48 0.10 GUH92- 13à15* 15.00 9.05 3.47 0.47 2.34 4.47 1.33 0.08 1.90 0.09 GUH92- 17à19* 15.75 7.95 5.42 1.39 2.60 9.25 0.36 0.10 1.23 0.08 GUH92- 35* 16.50 2.52 5.05 0.75 1.50 7.04 0.41 0.09 1.55 0.13 GUH92- 40* 22.00 1.05 2.29 0.77 1.72 2.74 0.49 0.02 0.52 0.05 GUH92- 49&50 21.25 4.99 2.41 1.10 5.39 1.23 4.86 0.09 2.86 0.40 GUH92- 52&53 24.00 4.74 1.93 0.92 3.82 0.94 2.67 0.13 2.76 0.28 RUE92- C1 14.00 2.07 0.41 0.12 0.27 0.38 0.16 0.49 0.66 0.13 RUE92- C2 14.00 3.79 1.53 0.67 0.49 0.93 0.20 0.34 0.90 0.11 RUE92- C3 14.00 4.42 0.41 0.29 0.30 0.49 0.10 0.08 0.27 0.05 RUE92- C4 14.00 1.62 0.44 0.14 0.23 0.21 0.03 0.16 0.17 0.03 RUE92- C5 14.00 3.33 0.40 0.17 0.79 0.53 0.12 0.34 0.34 0.05 RUE92- C6 14.00 1.77 0.57 0.30 0.30 0.79 0.00 0.00 0.00 0.00 GUcH93- 15à18 78.25 2.59 0.17 0.08 0.19 0.23 0.17 0.01 0.23 0.03 GUcH93- 29 149.25 0.16 0.18 0.04 0.08 0.10 0.12 0.01 0.18 0.03 GUcH93- 31à33 174.00 0.63 0.18 0.08 0.14 0.22 0.12 0.00 0.11 0.02 GUcH93- 39 9.33 17.25 1.24 0.49 0.23 2.74 2.03 0.17 0.81 0.22 Tableau AI.14: Flux d'éléments (µéq./m2.h) via les rosées. Tableau AI.15: Epis. DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 1 19 0.1 6 165 2 3 4 5 H Na K Ca Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 1001 1354 1.35 1.00 6.65 351.7 85.2 564.2 110.5 19.2 705.6 54.3 1350 12 18 24 0.60 1.20 0.60 84 56 39 6.62 6.77 6.82 237.9 135.2 83.9 15.2 5.6 0.0 311.9 197.6 93.9 0.2 0.2 0.2 243.9 144.1 88.7 20.0 11.7 4.8 10.2 6.4 6.4 408.7 283.9 177.6 32.1 26.3 17.3 715 473 295 565 338 178 769 480 267 1.27 1.40 1.66 0.93 0.98 1.11 23 24 25 0.5 0.6 0.7 29 35 41 1.20 1.20 1.20 30 27 24 6.76 6.84 6.86 67.1 65.8 59.7 0.0 0.0 0.0 59.3 47.9 47.3 0.2 0.1 0.1 72.1 61.0 55.4 4.8 0.0 0.0 5.1 5.1 5.1 138.7 129.2 109.8 17.3 17.3 17.3 238 213 188 126 114 107 196 178 162 1.88 1.87 1.76 1.22 1.19 1.16 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 0.1 0.2 0.3 0.4 47 53 59 65 71 76 82 88 94 100 8 15 23 31 1.20 2.00 1.50 0.46 0.20 1.20 0.40 1.20 0.60 0.17 22 19 19 19 23 22 20 19 18 23 85 78 50 34 6.91 6.91 7.02 6.92 7.00 6.87 6.83 6.87 6.89 6.82 7.25 7.01 7.08 7.10 52.6 43.7 41.9 49.0 65.0 47.3 43.7 50.8 35.6 48.1 136.8 108.4 64.0 38.4 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 1.7 0.0 0.0 45.4 45.1 25.4 13.3 37.9 33.9 29.8 12.9 13.9 37.3 12.7 15.8 7.3 39.8 311.3 325.4 148.5 83.3 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 44.4 44.4 55.4 44.4 77.6 77.6 72.1 72.1 61.5 94.2 327.1 354.8 210.7 144.1 5.2 0.0 0.0 11.3 0.0 0.0 6.1 0.0 0.0 42.6 18.7 20.4 2.6 5.2 5.1 1.3 0.0 1.3 2.6 1.3 1.3 1.3 1.3 1.3 14.1 15.3 8.9 5.1 129.2 70.9 70.9 100.3 71.4 110.8 51.4 50.0 70.9 41.4 217.6 207.6 148.7 109.3 17.3 14.8 14.8 13.2 13.2 10.7 8.2 8.2 8.2 8.2 34.6 43.6 28.8 19.7 201 131 141 171 165 201 139 132 142 188 612 642 400 284 90 78 72 62 79 85 56 68 43 88 493 479 238 135 155 113 107 112 115 140 82 93 78 109 602 583 312 190 2.23 1.69 1.97 2.75 2.09 2.37 2.47 1.93 3.31 2.14 1.24 1.34 1.68 2.10 1.30 1.16 1.32 1.52 1.44 1.43 1.70 1.41 1.81 1.73 1.02 1.10 1.28 1.50 40 41 42 43 44 45 46 47 48 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 72 73 74 75 76 77 84 85 86 87 88 89 90 91 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 112 113 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.1 0.2 38 46 54 62 69 77 85 92 100 3 7 10 13 17 20 23 27 30 33 37 40 43 47 50 53 57 60 63 67 70 73 77 80 83 87 90 93 97 100 13 25 38 50 63 75 88 100 11 22 1.50 2.00 2.00 3.00 2.00 3.00 1.20 0.24 0.10 28 20 17 16 13 13 12 13 18 188 122 109 80 60 61 79 58 49 39 33 32 29 26 27 30 36 29 27 20 20 19 18 17 16 19 15 18 13 11 45 73 61 50 39 34 29 36 83 68 7.04 6.98 7.06 7.08 7.05 7.19 7.13 7.07 7.18 7.54 7.44 7.78 7.71 7.69 7.62 7.58 7.47 7.48 7.41 7.24 7.43 7.22 7.26 7.32 7.35 7.26 7.20 7.12 7.01 6.95 7.00 7.08 7.05 7.00 6.97 6.98 7.14 7.02 6.77 7.08 6.69 6.74 6.72 6.94 6.90 6.83 6.74 6.63 6.84 28.5 19.7 17.1 14.4 12.6 13.5 6.5 9.7 16.1 422.2 223.9 83.2 25.5 73.9 48.1 54.5 51.8 41.4 27.1 31.4 76.6 18.9 13.4 12.7 15.0 12.7 12.7 12.3 15.0 15.0 12.9 11.9 9.8 8.7 12.9 9.0 8.0 5.0 20.0 31.0 22.3 15.5 12.4 16.0 18.5 14.0 22.4 179.2 148.4 6.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 202.8 202.2 327.8 313.4 61.2 82.1 108.3 95.1 94.5 61.2 42.0 49.9 22.8 42.9 52.7 49.9 0.0 6.5 7.3 7.3 0.0 0.0 7.6 5.9 5.9 5.6 6.0 0.0 0.0 0.0 0.0 132.6 73.6 6.2 5.9 5.9 5.9 48.5 0.0 5.6 75.0 9.0 13.7 20.2 5.6 0.0 0.0 11.7 4.8 768.3 553.6 306.1 247.1 86.0 198.0 301.7 174.9 130.1 64.5 26.2 11.7 18.1 34.8 9.6 2.1 10.0 2.5 6.7 65.8 68.5 64.5 56.0 43.5 34.6 35.2 37.0 6.0 2.0 7.0 300.0 497.0 403.9 295.7 257.1 148.9 124.3 142.0 616.7 350.6 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.1 0.0 0.1 0.1 0.0 0.0 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2 0.1 0.2 0.2 0.2 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.1 94.2 66.5 61.5 49.9 44.4 44.4 38.8 66.5 105.3 676.3 476.8 299.4 188.5 133.1 249.5 399.2 243.9 188.5 144.1 127.5 138.6 166.3 122.0 116.4 127.5 138.6 138.6 138.6 83.2 88.7 88.7 77.6 66.5 66.5 72.1 72.0 55.0 44.0 44.0 222.0 388.1 349.3 255.0 216.2 166.3 144.1 144.1 438.0 377.0 15.7 6.1 1.3 7.4 6.1 0.0 0.0 1.0 0.0 157.0 94.4 53.5 42.2 27.0 27.0 40.0 26.5 26.5 30.4 26.5 23.1 19.1 0.0 19.1 30.4 18.7 11.3 11.3 11.3 11.3 11.3 11.3 11.3 11.3 11.3 15.0 15.0 11.0 15.0 15.0 37.4 18.7 18.7 18.7 14.8 13.0 27.8 57.0 37.8 6.4 2.6 1.3 1.3 2.6 1.3 1.3 1.3 1.3 82.1 71.6 46.8 31.2 28.6 23.3 27.4 24.5 19.4 23.3 20.7 16.9 16.9 12.8 14.1 16.4 13.8 12.5 12.5 12.3 12.3 12.3 12.3 13.6 11.0 12.3 11.0 11.0 11.0 12.0 12.0 13.3 17.1 12.3 11.0 11.0 11.0 14.6 13.8 12.5 109.3 50.9 50.9 50.9 50.9 70.4 41.4 22.0 22.0 857.3 567.9 480.0 366.8 228.0 228.0 215.6 230.0 178.6 140.2 114.8 139.7 63.9 102.3 128.2 76.8 76.8 102.8 77.3 38.9 38.9 39.4 130.7 118.3 78.8 65.9 105.0 105.0 80.0 105.0 211.0 211.1 171.7 211.1 132.2 52.9 52.9 119.3 260.5 172.2 17.3 15.6 13.2 13.2 13.2 13.2 9.1 0.0 0.0 96.3 61.7 48.5 32.1 21.4 10.7 21.4 15.6 15.6 13.2 13.2 13.2 8.2 8.2 4.9 10.7 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 4.9 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 4.9 13.2 8.2 8.2 4.9 4.9 8.2 28.8 20.6 243 142 128 123 117 129 91 91 129 1869 1272 928 661 438 538 704 541 429 351 303 331 274 245 283 262 253 270 245 151 156 157 237 215 173 167 205 188 148 178 462 655 570 505 386 250 226 314 798 620 110 29 31 35 18 14 6 21 21 1393 980 717 586 221 328 465 322 266 153 100 138 60 91 75 67 23 22 26 88 83 77 76 59 49 54 52 14 7 27 331 652 493 314 279 173 144 213 796 505 165 54 56 60 44 49 27 32 32 1822 1264 957 769 335 442 572 437 355 223 157 208 92 142 139 105 61 73 65 108 103 97 141 118 89 87 105 67 47 80 437 757 579 420 345 200 171 273 926 591 2.20 4.95 4.16 3.55 6.44 9.54 14.05 4.26 6.15 1.34 1.30 1.29 1.13 1.98 1.64 1.51 1.68 1.61 2.30 3.04 2.40 4.59 2.69 3.77 3.91 11.13 12.44 9.32 1.71 1.87 2.02 3.14 3.62 3.51 3.10 3.94 13.43 21.16 6.60 1.40 1.00 1.16 1.61 1.39 1.44 1.57 1.48 1.00 1.23 1.47 2.62 2.28 2.05 2.68 2.65 3.34 2.81 4.03 1.03 1.01 0.97 0.86 1.31 1.22 1.23 1.24 1.21 1.58 1.93 1.59 2.99 1.73 2.03 2.48 4.14 3.70 3.77 1.40 1.52 1.61 1.68 1.81 1.95 1.92 1.96 2.83 3.15 2.24 1.06 0.86 0.98 1.20 1.12 1.25 1.32 1.15 0.86 1.05 0.86 SO4 Σ− 0.2 0.3 0.4 ? ? 0.01 3.00 3.00 3.00 0.60 Cl Σ+ 20 21 22 0.24 0.60 2.00 0.86 0.06 0.06 3.00 3.00 3.00 3.00 2.00 3.00 1.20 0.26 0.22 1.20 1.20 1.20 0.07 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 1.50 3.00 0.75 NO3 Mg NH4 (µéq./l) 0.2 460.1 1.20 1.20 0.75 pH Tableau AI.15: Epis. DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. 6.87 106.0 2.8 228.8 NH4 (µéq./l) 0.1 304.9 23.5 12.5 131.7 14.0 487 Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 338 403 1.44 1.21 115 116 117 0.4 0.5 0.6 44 56 67 2.00 1.20 0.60 56 58 64 6.86 6.78 6.77 104.5 104.5 125.0 0.0 0.0 0.0 262.1 274.0 302.1 0.1 0.2 0.2 321.5 338.2 382.5 28.3 25.7 30.4 11.3 11.3 12.5 122.8 142.2 161.2 12.3 16.5 16.5 496 534 603 367 379 427 428 450 508 1.35 1.41 1.41 1.16 1.19 1.19 118 119 120 0.7 0.8 0.9 78 89 100 0.06 1.20 0.12 111 140 128 6.81 6.85 6.74 252.7 319.8 20.6 0.0 0.0 0.0 546.3 640.2 580.9 0.2 0.1 0.2 820.5 942.4 820.5 44.8 68.3 82.6 13.8 16.4 17.4 186.6 179.1 160.2 16.5 24.7 22.2 1082 1231 1103 799 960 602 892 1050 682 1.35 1.28 1.83 1.21 1.17 1.62 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 3.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 2.00 6.00 71 52 48 40 38 37 39 38 41 39 37 32 36 36 6.81 6.78 6.84 6.80 6.67 6.53 6.68 6.63 6.66 6.56 6.69 6.56 6.51 6.42 51.3 37.7 31.4 27.6 25.2 27.6 27.1 26.1 27.1 27.1 28.4 23.1 26.8 28.7 248.2 141.0 95.9 81.8 67.7 67.7 70.5 62.1 76.2 76.2 62.1 39.5 62.1 76.2 224.9 166.6 135.3 95.8 89.5 93.7 106.2 114.5 149.9 122.8 104.1 99.9 108.3 116.6 0.2 0.2 0.1 0.2 0.2 0.3 0.2 0.2 0.2 0.3 0.2 0.3 0.3 0.4 261.1 206.8 183.5 165.2 152.5 144.7 180.7 185.7 188.5 193.5 180.7 160.2 175.7 175.7 262.3 170.5 131.4 121.8 110.0 112.2 112.7 100.5 118.7 112.7 98.7 71.3 94.8 101.3 9.2 6.1 4.6 5.6 4.9 6.4 6.4 4.1 8.2 4.1 0.0 0.0 0.0 0.0 192.1 144.2 192.6 103.3 96.3 124.3 137.7 89.3 137.7 137.7 89.3 110.3 110.3 96.3 54.3 38.7 32.9 28.8 23.9 23.9 27.2 27.2 28.8 25.5 25.5 21.4 23.9 23.9 779 566 545 425 388 412 465 407 482 474 395 364 405 398 524 345 263 205 182 189 204 203 253 226 195 162 197 221 620 417 359 257 231 251 273 247 322 295 239 218 252 270 1.49 1.64 2.08 2.07 2.13 2.18 2.28 2.01 1.90 2.10 2.03 2.24 2.05 1.80 1.26 1.36 1.52 1.65 1.68 1.64 1.70 1.65 1.50 1.61 1.65 1.67 1.61 1.47 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 159 160 161 162 163 167 168 169 170 171 172 173 176 177 178 179 180 184 185 186 188 189 190 191 192 193 194 195 197 198 199 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 0.1 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.1 0.2 0.3 60 64 68 72 76 80 84 88 92 96 100 8 17 25 33 42 50 58 67 75 83 92 100 34 31 30 32 32 32 34 38 31 17 18 65 79 51 34 27 25 20 20 19 21 31 25 54 125 137 119 88 76 54 35 31 29 27 26 20 19 18 67 35 27 24 29 23 20 21 81 55 39 6.44 6.42 6.42 6.45 6.52 6.48 6.48 6.40 6.50 6.43 6.37 6.90 7.04 7.03 6.87 6.99 7.08 7.12 6.87 6.83 6.56 6.83 6.40 6.58 6.76 6.71 6.91 6.44 6.73 6.56 7.04 6.67 6.54 6.50 6.42 6.56 6.63 6.43 6.65 6.51 6.32 6.23 6.28 6.20 6.36 6.38 7.23 6.05 6.46 29.2 24.7 24.4 26.3 26.8 24.7 25.5 27.9 21.4 11.9 12.7 56.0 43.2 26.3 17.1 11.1 8.7 6.6 10.6 10.6 13.1 25.0 24.0 25.5 53.5 59.4 46.1 35.8 32.9 22.4 15.2 12.1 10.6 9.2 9.2 4.7 4.7 3.2 3.2 22.3 17.6 22.3 18.1 14.0 20.0 0.0 82.7 132.7 110.6 59.2 42.3 39.5 53.6 53.6 56.4 62.1 141.0 45.1 0.0 1.4 225.7 158.0 79.0 19.7 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 16.9 5.6 191.8 600.8 442.8 561.3 425.9 338.5 211.5 134.8 112.0 102.1 97.6 93.4 75.6 67.1 55.6 190.7 107.5 91.1 82.6 106.6 84.1 76.7 74.0 236.7 90.5 65.7 108.3 106.2 75.0 89.5 77.0 81.2 89.5 143.7 81.2 0.0 0.0 347.7 324.8 164.5 99.9 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 39.6 50.0 337.3 416.4 354.0 372.7 243.6 212.4 141.6 108.3 83.1 86.4 67.0 75.8 56.2 50.4 46.2 245.9 109.3 54.8 65.8 76.2 42.1 25.2 13.0 455.1 209.2 200.7 0.4 0.4 0.4 0.4 0.3 0.3 0.3 0.4 0.3 0.4 0.4 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.3 0.1 0.4 0.3 0.2 0.2 0.1 0.4 0.2 0.3 0.1 0.2 0.3 0.3 0.4 0.3 0.2 0.4 0.2 0.3 0.5 0.6 0.5 0.6 0.4 0.4 0.1 0.9 0.3 204.0 168.0 162.4 175.7 170.2 173.0 175.7 204.0 160.2 85.4 72.1 281.6 253.3 166.9 99.8 73.2 54.3 46.0 67.6 67.6 89.3 102.6 91.5 169.1 292.2 271.1 201.2 155.8 158.6 126.4 80.9 80.9 79.8 71.5 77.1 45.5 37.1 37.1 108.7 68.7 54.3 51.6 311.6 59.9 51.6 43.0 476.8 166.3 122.0 91.3 83.5 83.1 90.9 93.1 92.6 100.5 122.2 90.5 45.2 47.0 287.5 219.2 130.9 74.4 43.1 40.9 27.4 35.2 43.1 50.9 68.3 48.7 197.9 612.0 725.1 578.1 480.2 358.4 233.1 133.1 114.0 110.0 98.3 96.6 72.6 68.7 62.6 207.0 118.3 84.0 109.6 89.2 97.4 80.9 86.0 166.2 80.5 62.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 16.1 16.9 7.9 6.4 0.0 3.8 3.1 3.8 0.0 0.0 10.0 0.0 6.4 19.7 20.7 18.4 16.1 14.3 7.2 4.1 3.8 3.1 3.1 0.0 4.6 0.0 0.0 63.4 21.2 11.3 7.7 9.2 4.6 3.8 5.0 34.5 9.2 9.5 96.3 22.2 124.3 20.6 131.2 18.9 172.7 20.6 82.8 18.9 110.8 22.2 76.3 20.6 97.3 29.6 125.2 22.2 97.8 14.8 99.0 13.2 245.0 71.6 260.0 64.2 176.1 37.0 134.2 25.5 134.7 16.5 149.2 14.8 92.3 10.7 78.8 13.2 64.4 13.2 71.9 13.2 143.7 14.8 100.8 14.8 108.3 38.7 165.7 125.9 187.6 163.8 180.6 135.0 144.2 98.7 129.7 78.2 93.8 49.4 79.3 29.6 64.9 27.2 57.4 25.5 71.9 22.2 71.9 20.6 64.4 14.8 64.4 12.3 71.9 14.8 200.6 42.0 136.2 29.6 57.4 22.2 71.9 20.6 57.4 25.5 122.3 20.6 57.9 16.5 101.0 18.0 293.4 51.8 304.4 94.6 245.5 45.3 414 397 396 460 365 399 373 454 398 244 232 902 814 519 340 268 263 180 199 188 225 339 256 521 1216 1368 1113 895 739 510 327 291 276 267 266 202 183 187 622 374 230 262 493 305 211 253 1023 656 485 197 173 139 169 157 162 177 313 148 12 14 629 526 270 137 11 9 7 11 11 13 81 80 555 1071 856 980 705 584 376 258 207 199 174 178 136 122 105 440 239 163 171 201 140 122 87 775 433 377 245 235 204 256 199 218 215 361 210 61 64 752 656 358 204 78 83 53 50 43 49 153 130 609 1154 950 1070 777 649 422 298 240 228 210 214 169 154 141 540 307 192 207 230 201 151 138 921 585 500 2.11 2.29 2.85 2.72 2.32 2.46 2.11 1.45 2.70 20.41 16.37 1.43 1.55 1.92 2.49 24.04 30.22 27.16 18.68 17.70 17.26 4.17 3.22 0.94 1.14 1.60 1.14 1.27 1.27 1.36 1.27 1.40 1.39 1.54 1.49 1.48 1.50 1.78 1.41 1.57 1.41 1.53 2.46 2.18 1.73 2.91 1.32 1.52 1.29 1.69 1.69 1.94 1.80 1.84 1.83 1.74 1.26 1.89 4.00 3.64 1.20 1.24 1.45 1.67 3.41 3.16 3.40 3.97 4.40 4.60 2.21 1.97 0.86 1.05 1.44 1.04 1.15 1.14 1.21 1.10 1.21 1.21 1.27 1.24 1.20 1.18 1.33 1.15 1.22 1.20 1.27 2.15 1.52 1.40 1.84 1.11 1.12 0.97 n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 114 0.3 33 0.86 61 6 7 8 9 10 7 14 21 29 36 43 50 57 64 71 79 86 93 100 13 25 38 50 63 75 88 100 4 8 12 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 3.00 2.00 2.00 2.00 1.50 1.20 1.20 1.20 3.00 2.00 1.20 0.24 0.40 0.07 1.20 0.60 1.20 1.20 pH NO3 Cl SO4 H Na K Ca Mg Σ+ Σ− Tableau AI.15: Epis. 6.45 121.3 86.9 179.3 NH4 (µéq./l) 0.4 127.5 90.9 6.6 270.5 43.6 539 Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 387 523 1.39 1.03 201 202 203 0.5 0.6 0.7 20 24 28 2.00 2.00 3.00 34 26 23 6.58 6.95 7.00 107.9 82.3 70.8 72.2 45.1 44.8 124.9 111.0 118.5 0.3 0.1 0.1 122.0 122.0 110.9 75.7 57.4 53.1 4.1 5.4 3.3 184.6 278.4 184.6 42.8 31.3 23.9 429 495 376 305 238 234 397 378 326 1.41 2.07 1.61 1.08 1.31 1.15 204 205 206 0.8 0.9 1.0 32 36 40 0.18 6.00 6.00 27 27 25 6.60 6.70 6.50 96.9 116.0 88.1 39.5 23.4 20.0 140.5 180.9 113.5 0.3 0.2 0.3 177.4 199.6 166.3 45.2 39.1 31.3 3.3 4.1 1.5 148.7 140.7 160.2 17.3 17.3 22.2 392 401 382 277 320 222 351 391 302 1.42 1.25 1.72 1.12 1.03 1.27 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 44 48 52 56 60 64 68 72 76 80 84 88 92 96 3.00 1.20 0.26 0.50 0.86 0.75 2.00 3.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 0.35 28 43 52 48 79 88 70 62 48 45 42 42 38 55 6.29 4.69 4.78 4.49 4.03 3.91 4.15 4.22 4.36 4.40 4.42 4.61 4.61 5.10 102.2 155.3 192.6 163.7 289.8 318.7 234.5 203.5 150.5 138.1 132.7 123.9 126.1 199.2 24.5 14.4 14.4 8.7 17.5 11.6 13.5 14.7 10.4 10.2 12.4 7.6 10.7 9.9 173.9 221.3 323.3 226.7 179.1 177.2 236.7 229.7 147.6 139.7 121.8 130.5 107.4 246.5 0.5 20.4 16.6 32.4 93.3 123.0 70.8 60.3 43.7 39.8 38.0 24.5 24.5 7.9 171.9 227.3 310.5 255.0 177.4 199.6 310.5 249.5 227.3 210.7 194.0 188.5 177.4 421.3 29.6 30.4 27.8 22.6 24.4 20.9 21.7 19.1 18.3 14.4 18.3 15.7 17.4 21.7 2.8 4.3 4.3 3.6 4.1 4.1 5.4 4.1 5.1 3.6 2.8 2.8 2.3 4.1 115.8 126.7 126.7 171.2 143.2 132.2 88.3 145.7 107.3 27.4 104.3 27.4 128.7 117.8 21.4 22.2 17.3 23.9 23.0 17.3 14.8 9.9 10.7 11.5 7.4 9.9 11.5 12.3 342 431 503 509 465 497 511 489 412 307 365 269 362 585 301 391 530 399 486 507 485 448 309 288 267 262 244 456 359 454 594 485 558 574 529 521 362 302 319 276 309 514 1.14 1.10 0.95 1.27 0.96 0.98 1.06 1.09 1.34 1.07 1.37 1.03 1.48 1.28 0.95 0.95 0.85 1.05 0.83 0.87 0.97 0.94 1.14 1.02 1.14 0.97 1.17 1.14 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 249 251 252 253 254 255 256 257 258 259 260 261 262 263 264 265 266 267 268 269 270 271 2.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 0.1 100 2 4 6 9 11 13 15 17 19 21 23 26 28 30 32 34 36 38 40 43 45 47 49 51 53 55 57 60 62 64 66 68 70 72 74 77 79 81 83 85 87 89 91 94 96 98 100 4 0.26 68 167 60 50 29 32 31 28 24 27 33 36 31 29 26 20 18 16 9 9 9 13 19 18 14 15 13 11 14 17 19 20 22 23 21 20 19 18 22 24 23 28 35 36 37 31 29 44 95 6.62 6.78 6.62 6.63 6.80 6.80 6.92 7.02 7.07 6.83 6.89 6.51 6.47 5.48 6.11 6.30 6.50 6.84 6.58 6.41 6.31 5.61 5.78 5.63 5.52 5.39 5.87 5.94 5.78 5.64 5.85 5.38 5.28 5.23 5.30 5.72 6.60 6.15 5.59 5.25 5.86 5.27 5.19 5.36 5.08 5.12 5.66 5.74 4.39 234.5 391.1 144.5 105.3 67.3 75.2 78.7 77.7 72.3 85.3 100.3 98.2 74.7 68.7 56.6 44.2 42.6 36.1 16.6 13.5 12.6 19.5 35.2 32.1 25.5 24.5 25.0 21.1 26.0 32.9 35.3 32.9 37.3 39.8 37.7 39.4 36.8 31.9 36.8 39.8 41.8 47.6 63.9 70.6 69.2 62.9 70.2 146.3 194.5 11.6 202.0 62.6 43.7 27.4 31.3 15.8 11.6 6.5 17.2 19.5 36.4 32.4 32.4 25.1 17.2 16.6 13.8 15.5 6.8 9.6 25.4 17.5 17.5 14.4 14.1 13.5 10.4 20.3 16.1 16.6 15.5 20.0 16.4 14.9 14.7 16.1 10.7 14.7 16.4 21.2 21.2 33.0 33.0 26.5 22.8 22.8 45.7 212.1 439.9 831.2 244.2 210.1 139.1 132.8 97.9 106.2 76.4 67.7 106.6 81.8 73.1 68.7 56.4 45.6 43.7 43.5 38.9 32.1 22.9 34.4 42.9 47.9 36.0 54.8 38.5 31.9 38.9 63.7 60.0 50.2 66.6 65.6 63.7 61.0 79.7 42.5 118.9 132.0 94.3 109.9 139.7 106.0 64.5 123.1 68.5 115.6 229.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.3 0.3 3.3 0.8 0.5 0.3 0.1 0.3 0.4 0.5 2.5 1.7 2.3 3.0 4.1 1.3 1.1 1.7 2.3 1.4 4.2 5.2 5.9 5.0 1.9 0.3 0.7 2.6 5.6 1.4 5.4 6.5 4.4 8.3 7.6 2.2 1.8 40.7 632.0 659.7 177.4 188.5 105.3 138.6 149.7 127.5 83.2 88.7 149.7 110.9 83.2 77.6 72.1 61.0 61.0 61.0 27.7 27.7 11.1 27.7 55.4 55.4 38.8 38.8 44.4 38.8 49.9 55.4 61.0 55.4 77.6 77.6 66.5 83.2 66.5 55.4 61.0 66.5 61.0 88.7 116.4 122.0 110.9 88.7 83.2 111.4 174.6 27.4 232.3 83.5 66.6 44.8 48.7 28.3 22.2 20.9 29.1 35.7 56.1 48.7 41.3 32.2 27.8 28.7 25.7 14.8 12.6 8.3 10.9 20.0 18.7 11.7 17.0 17.8 17.0 18.3 18.3 19.1 19.1 20.9 21.7 20.0 22.6 19.1 17.4 16.5 17.4 18.3 20.4 26.5 27.8 27.0 24.8 24.8 45.2 161.4 4.3 41.9 12.5 9.7 4.3 4.6 2.6 2.8 3.1 2.0 2.8 3.1 3.1 2.3 2.0 2.0 1.0 4.3 1.0 0.5 0.0 1.8 2.3 2.6 0.5 0.8 0.8 1.5 0.8 0.8 0.8 0.5 0.8 0.8 0.5 1.0 1.3 0.8 0.8 0.5 0.8 0.8 2.3 2.3 1.8 2.0 2.3 2.6 6.1 151.2 574.4 260.0 237.5 157.7 141.2 116.3 150.2 178.1 164.7 150.7 151.2 145.7 107.3 115.3 126.7 156.7 140.7 85.3 87.8 22.0 79.8 60.4 27.4 151.2 154.2 88.3 146.2 121.3 57.9 99.3 93.8 107.8 127.2 71.9 85.8 158.2 138.7 88.8 127.2 124.3 99.8 99.3 99.3 174.2 88.3 99.3 107.8 179.1 43.6 35.4 60.9 30.4 21.4 21.4 18.1 18.9 14.0 15.6 19.7 26.3 26.3 20.6 18.1 14.0 14.0 11.5 9.1 7.4 6.6 5.8 9.9 7.4 9.9 6.6 7.4 7.4 6.6 7.4 6.6 6.6 0.8 7.4 8.2 6.6 6.6 6.6 6.6 6.6 7.4 6.6 9.9 9.9 8.2 6.6 9.1 15.6 47.7 859 1544 595 533 334 355 315 322 299 300 359 348 307 252 240 232 262 243 138 136 48 128 150 114 215 221 160 212 198 142 188 180 213 241 172 201 252 220 176 224 213 222 261 266 330 218 221 284 610 686 1424 451 359 234 239 192 195 155 170 226 216 180 170 138 107 103 93 71 52 45 79 96 97 76 93 77 63 85 113 112 99 124 122 116 115 133 85 170 188 157 179 237 210 160 209 162 308 636 762 1711 581 478 313 310 250 271 244 253 302 292 253 223 196 170 181 164 114 96 56 119 126 111 151 170 121 137 146 142 162 145 178 185 152 158 212 154 215 252 219 229 286 259 247 253 211 361 725 1.25 1.08 1.32 1.48 1.43 1.48 1.64 1.65 1.93 1.76 1.58 1.61 1.71 1.49 1.74 2.17 2.54 2.60 1.94 2.61 1.07 1.62 1.57 1.17 2.84 2.37 2.08 3.34 2.33 1.26 1.68 1.82 1.72 1.98 1.48 1.75 1.90 2.58 1.03 1.19 1.35 1.24 1.10 1.27 2.06 1.04 1.37 0.92 0.96 1.13 0.90 1.02 1.12 1.07 1.14 1.26 1.19 1.23 1.19 1.19 1.19 1.21 1.13 1.23 1.36 1.44 1.49 1.21 1.42 0.86 1.08 1.19 1.02 1.42 1.30 1.32 1.55 1.36 1.00 1.16 1.23 1.20 1.30 1.13 1.27 1.19 1.42 0.82 0.89 0.97 0.97 0.91 1.02 1.34 0.86 1.05 0.79 0.84 n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 200 0.4 16 0.11 39 11 11bis DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. 0.75 0.50 1.00 0.25 0.50 0.40 1.00 0.50 0.67 0.18 6.00 6.00 3.00 3.00 6.00 3.00 6.00 6.00 6.00 6.00 3.00 3.00 6.00 6.00 6.00 3.00 2.00 3.00 3.00 3.00 1.50 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 1.50 3.00 3.00 1.00 1.00 0.75 1.00 1.50 0.35 0.09 pH NO3 Cl SO4 H Na K Ca Mg Σ+ Σ− Tableau AI.15: Epis. DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. 5.23 135.2 170.1 217.4 NH4 (µéq./l) 5.9 140.3 107.4 4.6 215.1 34.6 508 Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 523 630 0.97 0.81 273 274 275 0.3 0.4 0.5 11 14 18 6.00 6.00 6.00 37 38 46 5.02 5.20 5.22 72.3 73.7 95.3 179.4 66.0 91.4 178.0 169.7 196.3 9.5 6.3 6.0 77.6 97.0 145.2 53.9 53.9 63.1 2.8 3.1 2.8 85.3 107.8 118.8 17.3 16.5 17.3 247 285 353 430 309 383 472 363 442 0.57 0.92 0.92 0.52 0.78 0.80 276 277 278 0.6 0.7 0.8 21 25 29 3.00 6.00 6.00 48 36 34 4.93 5.11 5.09 102.1 71.8 61.0 88.9 59.5 46.5 166.6 159.7 134.1 11.7 7.8 8.1 193.5 118.6 106.4 60.5 39.1 30.9 5.4 3.3 3.1 124.3 68.9 77.3 17.3 10.7 7.4 413 248 233 358 291 242 420 325 280 1.15 0.85 0.97 0.98 0.76 0.83 279 280 281 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 32 36 39 43 46 50 54 57 61 64 68 71 75 79 6.00 3.00 0.55 1.50 1.20 1.20 2.00 2.00 3.00 3.00 1.20 2.00 0.07 3.00 36 40 51 60 56 45 34 27 19 12 11 12 22 39 4.98 5.04 4.87 4.71 4.76 5.20 5.15 5.74 6.29 6.38 6.03 6.76 6.23 6.35 68.5 75.5 91.1 98.4 91.1 73.5 52.4 41.4 26.6 16.1 17.1 24.8 29.4 29.4 56.4 65.4 88.0 125.2 98.7 75.6 45.7 36.4 31.6 18.9 14.4 24.8 68.8 181.6 159.1 155.5 196.5 244.4 226.3 209.5 132.0 126.6 108.3 69.1 55.2 74.3 49.8 134.3 10.5 9.1 13.5 19.5 17.4 6.3 7.1 1.8 0.5 0.4 0.9 0.2 0.6 0.4 139.7 147.5 176.8 203.5 191.3 159.7 127.5 105.3 58.8 29.4 21.1 21.1 49.3 105.3 35.2 37.0 48.7 53.5 49.6 41.8 28.7 25.2 17.0 18.3 20.0 18.7 48.7 110.9 6.1 4.3 13.0 4.3 4.1 3.6 3.6 2.3 1.3 1.8 2.8 2.3 4.1 5.1 79.8 137.7 137.7 143.2 143.2 99.3 104.8 107.8 90.8 93.8 101.8 140.2 113.3 157.2 9.9 10.7 15.6 17.3 17.3 13.2 7.4 7.4 6.6 4.1 9.1 4.1 10.7 24.7 281 346 405 441 423 324 279 250 175 148 156 187 227 404 284 296 376 468 416 359 230 204 166 104 87 124 148 345 324 365 445 540 488 408 283 258 212 151 138 194 205 424 0.99 1.17 1.08 0.94 1.02 0.90 1.21 1.22 1.05 1.42 1.80 1.50 1.53 1.17 0.87 0.95 0.91 0.82 0.87 0.79 0.99 0.97 0.83 0.98 1.13 0.96 1.11 0.95 293 294 295 296 297 298 299 300 301 302 303 304 305 306 307 308 309 310 311 312 313 314 315 316 317 318 319 320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 334 335 336 337 338 339 340 341 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 82 86 89 93 96 100 8 17 25 33 42 50 58 67 75 83 92 100 1 2 3 4 5 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 29 30 31 32 33 34 0.60 0.18 2.00 3.00 3.00 3.00 51 79 72 63 57 48 137 93 49 27 69 68 64 43 53 57 60 56 112 89 57 40 26 22 21 18 15 14 14 10 9 8 8 9 9 10 11 11 12 12 12 12 10 9 9 10 10 11 9 6.42 6.39 6.53 6.69 6.65 6.75 6.67 6.64 7.01 7.06 6.80 6.99 6.80 6.99 6.80 6.95 6.94 6.90 6.23 5.75 6.45 6.40 6.70 6.70 6.02 6.15 6.10 5.95 6.00 6.20 6.35 6.10 6.08 6.05 7.30 5.72 5.80 6.14 5.34 5.45 6.15 5.76 5.90 6.00 5.88 5.76 6.00 5.34 6.08 34.0 46.0 45.0 41.0 38.7 35.8 126.4 91.9 41.4 21.1 22.1 26.6 26.6 20.2 22.1 22.1 23.9 23.9 473.2 356.6 214.3 132.6 86.0 67.6 52.9 39.2 33.7 32.3 36.1 26.9 23.4 20.2 17.9 19.7 18.4 22.9 25.5 29.2 33.7 32.6 32.9 31.6 30.5 25.8 27.9 29.7 28.2 28.5 24.7 211.0 355.4 332.0 269.1 219.2 156.8 514.8 322.1 160.2 86.3 347.8 328.9 287.7 165.9 205.6 253.0 284.6 253.0 172.3 120.4 76.7 48.2 27.4 18.6 12.4 11.6 7.3 11.6 10.4 9.6 8.5 8.5 6.5 10.2 12.4 9.6 10.7 10.2 9.3 32.4 13.0 8.7 14.7 11.0 20.3 6.5 16.4 4.8 7.3 107.2 192.2 234.0 217.6 155.7 147.6 320.0 263.4 137.6 79.1 143.0 149.7 157.4 128.0 133.3 135.5 129.9 121.6 205.7 173.2 128.7 85.8 58.3 47.3 73.5 68.5 51.0 33.5 46.0 35.8 5.6 14.8 1.7 26.9 13.9 38.1 32.7 2.1 18.7 20.0 22.7 18.9 12.5 0.0 16.4 21.0 27.5 15.4 6.5 0.4 0.4 0.3 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.1 0.1 0.2 0.1 0.2 0.1 0.2 0.1 0.1 0.1 0.6 1.8 0.4 0.4 0.2 0.2 1.0 0.7 0.8 1.1 1.0 0.6 0.4 0.8 0.8 0.9 0.1 1.9 1.6 0.7 4.6 3.5 0.7 1.7 1.3 1.0 1.3 1.7 1.0 4.6 0.8 161.9 225.6 225.6 208.4 206.2 191.3 424.7 299.4 159.7 83.2 154.7 159.7 186.3 147.5 176.8 171.9 179.1 174.1 228.4 184.1 115.3 73.7 44.4 36.6 36.6 36.6 32.2 22.2 27.2 18.8 14.4 12.8 10.5 14.4 77.1 14.4 16.6 12.8 15.5 15.5 16.6 18.8 16.6 18.8 16.6 21.1 22.7 16.6 18.8 161.4 286.6 245.8 191.4 163.6 126.6 330.1 236.6 127.9 70.0 286.6 273.2 245.8 125.7 153.5 184.4 196.2 182.7 60.7 43.8 33.9 34.2 31.0 25.6 20.0 16.4 14.2 13.0 14.6 11.7 12.6 11.9 13.5 13.9 17.3 14.8 15.3 13.3 15.7 13.3 21.1 16.6 17.8 15.7 16.2 22.9 20.5 10.8 13.5 8.4 8.4 7.9 7.2 6.1 4.3 17.6 12.3 6.1 3.8 6.6 10.0 7.2 4.9 5.9 6.9 6.6 6.6 22.3 13.6 10.3 8.9 6.7 4.2 3.3 2.4 2.5 2.1 2.2 1.7 2.0 1.7 2.0 1.5 6.5 1.8 2.0 1.6 2.0 1.5 1.8 0.8 1.8 1.7 1.8 2.6 2.4 2.5 2.8 113.3 32.9 149.2 60.1 154.7 54.3 115.8 46.1 55.4 37.9 113.8 30.4 245.0 100.4 200.1 69.1 166.2 37.0 199.6 20.6 171.7 59.2 135.7 57.6 202.6 53.5 105.3 30.4 146.7 41.1 85.8 45.3 71.9 50.2 96.8 45.3 779.9 54.4 559.5 41.2 416.1 36.1 342.4 33.6 296.3 26.8 254.7 24.2 164.8 16.6 120.4 13.6 186.4 10.6 167.3 11.5 181.3 11.5 114.0 8.9 169.4 9.4 112.4 8.5 103.4 8.1 120.2 8.1 115.8 10.6 161.7 5.5 124.3 3.8 138.5 3.8 150.6 3.8 130.2 3.8 64.0 2.6 65.7 3.0 56.7 3.4 102.1 4.3 143.6 4.3 63.0 3.0 65.2 2.6 9.0 1.7 20.0 2.6 478 730 689 569 469 467 1118 818 497 377 679 636 695 414 524 494 504 506 1146 844 612 493 405 346 242 190 247 217 238 156 208 148 138 159 227 200 164 171 192 168 107 107 98 144 184 114 114 45 58 352 594 611 528 414 340 961 677 339 187 513 505 472 314 361 411 438 398 851 650 420 267 172 133 139 119 92 77 93 72 37 43 26 57 45 71 69 41 62 85 69 59 58 37 65 57 72 49 38 409 668 688 586 441 397 1084 777 422 286 599 573 573 367 434 454 474 447 1241 930 628 438 320 261 221 179 185 161 183 129 122 100 78 117 103 151 131 111 137 150 101 92 86 88 136 89 105 53 48 1.36 1.23 1.13 1.08 1.13 1.37 1.16 1.21 1.46 2.02 1.32 1.26 1.47 1.32 1.45 1.20 1.15 1.27 1.35 1.30 1.46 1.85 2.36 2.59 1.74 1.59 2.68 2.81 2.57 2.15 5.56 3.41 5.31 2.80 5.08 2.84 2.37 4.12 3.11 1.97 1.56 1.80 1.69 3.90 2.84 2.00 1.59 0.93 1.52 1.17 1.09 1.00 0.97 1.06 1.17 1.03 1.05 1.18 1.32 1.13 1.11 1.21 1.13 1.21 1.09 1.06 1.13 0.92 0.91 0.98 1.13 1.27 1.33 1.09 1.06 1.33 1.35 1.30 1.20 1.70 1.49 1.78 1.36 2.21 1.32 1.25 1.54 1.40 1.12 1.06 1.16 1.14 1.64 1.35 1.29 1.09 0.85 1.21 n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 272 0.2 7 1.20 60 11ter 12 3.00 0.15 1.20 0.11 3.00 6.00 6.00 0.33 3.00 3.00 3.00 0.27 0.23 0.86 1.20 1.20 0.40 0.86 0.75 0.75 0.50 0.75 1.20 1.20 1.20 0.60 1.20 1.20 1.20 1.20 1.20 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 2.00 1.50 1.50 1.50 pH NO3 Cl SO4 H Na K Ca Mg Σ+ Σ− Tableau AI.15: Epis. DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. 5.24 26.1 13.8 15.4 NH4 (µéq./l) 5.8 21.1 13.3 1.7 82.2 1.7 126 Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 55 96 2.27 1.30 343 344 345 3.3 3.4 3.5 36 37 38 1.50 1.50 1.00 14 15 13 5.54 5.38 5.72 28.2 30.2 28.2 9.3 6.5 7.6 21.7 27.1 21.4 2.9 4.2 1.9 27.2 33.3 27.2 18.0 14.8 16.0 2.2 1.7 2.4 116.8 117.6 96.7 2.6 3.0 2.6 170 175 147 59 64 57 118 122 106 2.87 2.74 2.56 1.44 1.42 1.39 346 347 348 3.6 3.7 3.8 40 41 42 1.20 1.20 1.20 13 13 16 5.30 5.74 5.24 25.3 25.3 27.4 14.7 8.7 5.9 13.3 15.6 23.3 5.0 1.8 5.8 22.7 24.9 43.8 14.2 16.6 16.2 1.7 1.6 2.0 68.1 87.7 102.9 2.1 3.0 3.4 114 136 174 53 50 57 87 94 108 2.13 2.73 3.07 1.30 1.45 1.61 349 350 351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 4.8 4.9 5.0 5.1 5.2 43 44 45 46 47 48 49 51 52 53 54 55 56 57 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 16 16 15 17 17 17 18 20 19 21 21 24 21 21 5.46 5.18 5.69 5.51 5.53 5.95 6.19 5.81 5.99 5.51 5.75 5.21 5.76 5.81 28.5 25.3 26.6 26.9 28.2 28.2 29.8 33.7 32.9 34.8 37.1 39.2 33.9 32.7 6.5 5.1 8.7 7.3 6.2 8.7 11.6 13.3 9.3 13.0 20.6 33.8 22.0 11.8 31.0 30.4 34.4 33.5 35.4 23.5 61.6 46.8 45.4 61.6 66.2 70.8 75.4 64.8 3.5 6.6 2.0 3.1 3.0 1.1 0.6 1.5 1.0 3.1 1.8 6.2 1.7 1.5 47.7 37.7 47.7 49.9 56.0 53.2 57.1 66.0 66.0 76.5 84.8 89.3 80.4 80.4 16.0 13.0 16.6 14.4 13.3 18.9 22.5 20.7 18.2 15.1 17.8 18.9 17.3 19.6 2.2 1.6 1.7 1.6 1.1 2.0 2.2 2.5 1.7 1.7 2.1 2.1 1.6 1.5 175.6 59.8 51.6 148.8 37.4 50.3 82.5 20.0 93.6 150.8 51.1 87.9 96.7 124.3 4.3 1.7 1.7 3.4 0.9 1.3 3.4 3.0 2.6 4.3 3.0 3.4 3.8 3.8 249 120 121 221 111 127 168 114 183 251 160 208 202 231 66 61 70 68 70 60 103 94 88 109 124 144 131 109 154 91 95 142 89 86 144 104 134 185 149 188 180 171 3.77 1.98 1.74 3.26 1.60 2.10 1.63 1.21 2.09 2.30 1.30 1.44 1.54 2.11 1.62 1.33 1.27 1.56 1.26 1.48 1.17 1.10 1.36 1.36 1.07 1.11 1.12 1.35 363 364 365 366 367 368 369 370 371 372 373 374 375 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 386 387 388 389 390 391 392 393 394 395 396 397 398 399 400 402 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 5.8 5.9 6.0 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 6.6 6.7 6.8 6.9 7.0 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 7.6 7.7 7.8 7.9 8.0 8.1 8.2 8.3 8.4 8.5 8.6 8.7 8.8 8.9 9.0 9.1 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 58 59 60 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 95 96 97 98 99 100 3 5 8 10 13 15 18 21 23 26 3.00 6.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 3.00 2.00 1.20 1.20 0.86 1.20 1.00 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 1.50 1.20 0.75 0.50 1.20 1.20 1.20 0.60 21 19 19 18 20 21 22 24 19 16 12 12 13 14 15 16 17 20 19 19 19 21 22 24 21 21 23 21 19 20 17 17 19 18 16 17 17 18 16 89 36 72 40 43 32 50 46 42 50 5.77 5.63 6.23 5.92 5.25 5.17 5.46 5.17 5.80 5.84 6.14 5.98 5.50 5.95 5.95 5.79 5.42 5.39 5.27 5.02 5.09 5.02 4.86 5.07 5.08 5.30 5.61 5.44 5.37 5.31 5.79 5.87 5.88 5.75 31.4 28.5 29.8 30.2 31.4 32.7 37.1 41.3 36.3 26.1 19.7 18.4 21.6 22.4 26.9 28.5 29.4 35.5 35.2 34.4 36.3 42.1 43.7 51.4 47.3 44.0 47.9 46.4 42.1 42.4 36.6 34.2 40.5 41.6 35.3 36.1 37.4 36.4 27.6 75.2 63.7 60.2 79.0 50.8 49.5 103.4 103.4 94.0 118.1 11.0 13.3 11.0 20.6 11.0 7.9 8.7 7.3 6.5 12.4 32.2 21.4 14.1 21.2 10.2 7.6 8.7 12.1 11.3 9.0 20.9 9.0 7.6 10.7 8.5 11.6 16.9 8.2 6.5 8.5 9.0 14.4 9.9 10.2 27.1 9.0 59.8 46.3 40.3 7.9 6.8 5.4 1.1 3.9 1.4 4.2 3.9 4.2 3.1 39.4 69.5 40.6 68.9 46.8 67.3 45.2 46.6 52.5 37.9 32.1 21.0 13.3 11.2 55.2 55.8 62.9 65.8 77.2 61.0 85.2 53.9 76.8 66.4 70.0 64.3 92.7 52.7 21.0 62.7 53.5 0.0 56.2 78.7 0.0 89.1 180.7 183.2 229.4 83.5 72.0 51.8 96.6 52.1 60.0 84.1 99.9 80.0 129.1 1.7 2.3 0.6 1.2 5.6 6.8 3.5 6.8 1.6 1.4 0.7 1.0 3.2 1.1 1.1 1.6 3.8 4.1 5.4 9.5 8.1 9.5 13.8 8.5 8.3 5.0 2.5 3.6 4.3 4.9 1.6 1.3 1.3 1.8 76.5 67.6 69.9 66.0 69.9 78.7 87.0 93.1 78.7 48.8 31.6 31.6 38.3 36.0 44.4 46.6 48.8 53.2 51.0 51.0 53.2 61.0 67.1 79.3 77.6 73.2 81.5 79.3 71.0 73.2 61.0 54.9 63.2 64.9 57.1 58.8 61.0 63.2 44.9 115.9 93.7 89.3 80.4 92.0 86.5 128.1 161.9 163.5 202.3 22.5 14.6 19.3 14.2 16.6 13.7 18.7 16.9 17.8 15.7 17.1 17.3 10.6 16.2 14.2 15.3 13.7 16.6 13.5 10.1 11.0 10.8 11.2 12.8 9.9 10.3 13.0 10.8 9.7 10.8 13.5 11.2 14.4 12.6 21.8 13.5 13.9 23.6 18.2 12.8 13.3 6.1 5.4 5.4 5.4 7.2 9.9 9.0 8.5 1.8 0.4 1.2 0.8 1.2 0.7 1.2 1.1 1.1 0.8 0.4 0.9 0.3 0.8 1.5 1.5 2.1 3.2 2.0 1.6 1.0 1.6 1.5 1.7 1.3 1.2 1.6 1.3 1.2 1.3 1.2 2.8 1.3 1.3 1.7 1.3 0.1 1.8 1.3 9.4 8.1 6.6 6.5 7.5 7.4 7.7 7.1 6.2 6.9 66.5 149.0 146.2 88.2 66.3 132.3 68.6 136.4 94.4 94.4 72.5 120.4 117.3 100.3 119.9 68.3 97.5 141.8 108.5 89.7 131.0 90.2 79.9 165.8 140.5 143.4 109.6 126.1 100.0 131.0 132.8 111.6 148.0 137.9 100.6 95.4 75.3 219.4 143.9 135.6 128.9 36.9 69.4 36.1 101.3 128.4 57.2 150.1 69.1 2.1 3.4 1.7 0.4 0.4 0.4 0.9 1.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 2.6 2.6 1.7 3.4 5.1 4.7 2.1 3.0 3.8 1.7 3.4 3.8 3.4 3.0 2.1 2.1 3.4 2.1 2.6 2.1 2.6 3.4 2.6 5.5 5.1 3.0 6.8 5.5 1.7 2.6 0.9 2.1 7.7 2.6 3.4 2.6 171 237 239 171 160 233 180 255 193 161 122 171 170 157 184 135 169 224 185 164 207 177 175 272 241 236 211 223 188 225 212 184 230 221 185 173 156 313 211 303 273 169 220 166 229 327 270 357 315 82 111 81 120 89 108 91 95 95 76 84 61 49 55 92 92 101 113 124 104 142 105 128 129 126 120 157 107 70 114 99 49 107 130 62 134 278 266 297 167 143 117 177 107 111 192 207 178 250 115 186 155 164 122 174 125 163 142 124 120 121 108 105 152 126 150 184 178 149 208 150 168 211 196 192 212 170 120 179 166 104 181 199 113 182 316 376 369 234 207 136 211 125 162 256 236 253 285 2.09 2.13 2.93 1.43 1.79 2.16 1.98 2.68 2.03 2.11 1.46 2.82 3.46 2.86 1.99 1.47 1.68 1.98 1.50 1.57 1.46 1.68 1.37 2.11 1.92 1.97 1.34 2.08 2.71 1.98 2.14 3.80 2.16 1.69 2.96 1.28 0.56 1.18 0.71 1.82 1.91 1.44 1.25 1.56 2.07 1.70 1.30 2.00 1.26 1.49 1.28 1.55 1.04 1.31 1.34 1.43 1.56 1.36 1.30 1.02 1.42 1.57 1.50 1.21 1.07 1.13 1.22 1.04 1.10 1.00 1.18 1.04 1.28 1.23 1.23 0.99 1.31 1.57 1.25 1.28 1.77 1.28 1.11 1.64 0.95 0.49 0.83 0.57 1.29 1.32 1.25 1.04 1.33 1.42 1.28 1.14 1.41 1.10 n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 342 3.2 35 1.50 12 13 1.50 1.50 0.75 0.75 2.00 2.00 2.00 2.00 2.00 pH 6.00 4.65 4.63 4.54 4.25 4.61 4.58 4.32 4.51 4.61 4.60 NO3 Cl SO4 H 1.0 22.4 23.4 28.8 56.2 24.5 26.3 47.9 30.9 24.5 25.1 Na K Ca Mg Σ+ Σ− Tableau AI.15: Epis. DEPOTS TOTAUX: Ensemble des paramètres étudiés par épisode Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. 4.64 116.6 2.5 118.1 NH4 (µéq./l) 22.9 205.1 7.9 7.1 92.0 2.6 338 Σ− Σ+/Σ− Σ+/Σ− (+HCO3) (+HCO3) 237 283 1.42 1.19 415 416 417 1.2 1.3 1.4 31 33 36 3.00 2.00 2.00 50 58 53 4.73 4.76 4.52 92.4 105.6 120.5 5.4 4.2 3.9 96.0 142.6 149.1 18.6 17.4 30.2 170.7 197.9 221.8 10.6 10.6 10.1 8.1 7.1 8.7 123.2 102.1 96.2 3.0 3.8 3.0 334 339 370 194 252 274 255 304 322 1.72 1.34 1.35 1.31 1.12 1.15 418 419 420 1.5 1.6 1.7 38 41 44 2.00 2.00 2.00 50 45 37 4.67 4.60 4.63 105.6 98.7 67.6 4.5 4.5 2.5 103.7 100.8 90.8 21.4 25.1 23.4 191.8 168.0 123.6 10.1 8.8 5.2 6.9 3.8 3.2 121.4 73.0 37.4 2.6 2.1 1.3 354 281 194 214 204 161 275 240 180 1.66 1.38 1.21 1.29 1.17 1.08 421 422 423 424 425 426 427 428 429 430 431 432 433 434 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 46 49 51 54 56 59 62 64 67 69 72 74 77 79 3.00 2.00 2.00 2.00 1.50 1.20 1.20 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.20 0.55 48 48 32 51 50 74 43 62 56 60 71 50 49 56 4.60 5.11 4.91 4.73 4.80 5.11 5.08 5.81 6.03 5.31 4.77 4.73 5.39 5.08 115.0 99.5 41.1 108.9 107.2 80.5 76.6 78.5 92.4 49.4 52.1 58.7 70.0 63.4 2.8 4.5 3.1 0.8 3.9 3.9 3.1 2.5 2.0 3.1 4.2 5.4 7.3 4.2 99.9 113.3 83.4 92.0 114.5 71.8 63.9 96.6 133.5 72.0 52.1 53.5 56.0 80.4 25.1 7.8 12.3 18.6 15.8 7.8 8.3 1.5 0.9 4.9 17.0 18.6 4.1 8.3 190.2 188.5 80.9 205.1 206.8 160.8 161.9 174.1 235.1 83.7 95.9 112.0 159.1 116.4 9.2 9.4 7.6 9.2 9.9 10.8 9.4 12.1 10.6 9.0 4.9 5.4 5.8 5.2 3.8 3.8 3.0 3.7 3.8 3.8 3.6 3.8 3.8 3.3 3.0 3.0 3.2 3.3 27.8 77.1 90.2 173.8 86.4 139.2 49.0 103.6 66.3 171.5 41.5 98.8 89.0 39.0 2.1 2.1 1.3 3.8 2.1 3.4 1.3 2.1 2.1 3.0 2.1 2.1 3.0 3.4 258 289 195 414 325 326 233 297 319 275 165 240 264 176 218 217 128 202 226 156 144 178 228 124 108 118 133 148 232 256 173 289 269 226 168 230 261 210 129 167 178 167 1.19 1.33 1.53 2.05 1.44 2.08 1.63 1.67 1.40 2.21 1.52 2.04 1.98 1.19 1.11 1.13 1.13 1.44 1.21 1.44 1.39 1.30 1.22 1.31 1.27 1.44 1.49 1.05 435 436 437 438 439 440 441 442 443 444 445 446 447 448 449 450 451 452 453 454 455 456 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 82 85 87 90 92 95 97 100 7 14 21 29 36 43 50 57 64 71 79 86 93 100 1.20 1.50 0.75 0.50 0.86 1.20 1.20 1.20 51 56 51 49 51 46 45 42 285 174 99 74 68 53 37 42 37 35 56 43 72 60 4.71 4.70 4.71 4.82 4.72 4.81 4.77 4.73 6.45 6.28 6.44 6.49 6.44 6.50 6.50 6.46 6.41 6.22 6.43 6.13 6.23 6.37 64.8 10.2 72.3 6.5 88.2 10.4 82.4 6.2 68.1 7.6 62.9 8.2 63.7 4.5 64.5 3.7 163.2 1942.6 96.3 1274.9 52.4 637.5 33.4 494.2 32.3 369.2 24.2 288.6 4.8 171.8 16.1 278.4 14.5 218.3 14.5 187.0 19.4 339.9 19.4 159.4 27.4 240.9 27.4 346.1 41.7 83.7 113.1 108.3 80.2 47.9 132.0 96.4 547.2 286.7 223.0 149.5 141.4 62.3 62.3 43.3 42.7 51.8 53.3 78.5 118.7 106.0 19.5 20.0 19.5 15.1 19.1 15.5 17.0 18.6 0.4 0.5 0.4 0.3 0.4 0.3 0.3 0.3 0.4 0.6 0.4 0.7 0.6 0.4 116.4 125.3 139.7 147.5 122.5 114.8 118.1 118.1 426.3 249.5 164.6 128.6 128.6 106.4 89.8 82.6 74.8 70.4 97.0 104.2 138.0 143.0 4.9 5.4 5.4 5.2 5.2 5.2 6.1 5.6 1222.7 822.4 424.8 270.8 237.3 144.3 96.0 74.6 63.6 62.7 91.9 120.7 196.2 239.6 3.2 3.4 3.6 4.2 3.4 3.3 3.6 3.4 317.0 128.0 68.0 77.0 88.3 47.0 140.2 127.2 95.5 204.7 134.4 211.4 46.6 1.0 74.8 1.7 70.9 2.1 70.6 1.7 119.1 3.0 81.2 3.0 119.4 2.1 12.1 0.9 63.4 1.3 497.1 293.4 439.9 202.4 287.2 111.0 279.0 80.8 265.6 73.6 280.0 50.2 236.4 51.0 161.9 28.1 241.1 27.6 197.8 22.1 141.8 31.0 211.4 31.9 197.0 45.1 203.4 59.1 221 227 241 294 234 260 158 210 2757 1843 1056 837 794 628 614 475 503 558 497 680 624 647 117 162 212 197 156 119 200 165 2653 1658 913 677 543 375 239 338 276 253 413 257 387 479 154 198 247 256 196 179 206 196 2902 1878 1056 817 676 515 357 419 396 352 483 363 485 581 1.89 1.40 1.14 1.49 1.50 2.19 0.79 1.28 1.04 1.11 1.16 1.24 1.46 1.68 2.57 1.41 1.83 2.20 1.20 2.65 1.61 1.35 1.43 1.15 0.97 1.15 1.19 1.46 0.76 1.07 0.95 0.98 1.00 1.02 1.17 1.22 1.72 1.13 1.27 1.58 1.03 1.87 1.28 1.11 n° Pluv. cumulée Intensité Cond. Ech. (mm) (%) (mm/h) (µS/cm) 414 1.1 28 2.00 48 14 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 6.00 0.08 3.00 0.14 0.15 pH NO3 Cl SO4 H Na K Ca Mg Σ+ Σ− Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 1 2 3 Vol. cumulé (mm) (%) 5 6 7 8 0.1 0.2 0.3 0.4 4 9 13 17 9 10 11 0.5 0.6 0.7 12 13 14 Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 2.57 5.29 1.20 66.8 57.7 48.6 39.5 6.37 5.89 5.46 5.39 70.2 50.3 39.8 36.0 154.3 212.4 176.3 155.4 218.2 133.5 113.1 109.9 0.4 1.3 3.4 4.0 94.8 112.0 85.9 92.0 130.1 154.5 121.1 98.3 31.4 7.5 6.2 5.4 337.3 265.5 237.5 177.6 22.7 34.9 28.3 24.0 617 576 483 401 443 396 329 301 611 529 448 390 1.39 1.45 1.47 1.33 1.01 1.09 1.08 1.03 22 26 30 5.14 4.04 3.21 38.9 38.9 39.5 5.35 5.36 5.40 36.8 39.4 43.5 151.8 159.4 163.3 109.7 126.0 122.2 4.4 4.3 3.9 109.2 120.3 140.8 94.5 96.0 104.9 5.7 5.5 5.3 157.7 127.7 109.8 24.0 24.0 24.4 396 378 389 298 325 329 377 389 384 1.33 1.16 1.18 1.05 0.97 1.01 0.8 0.9 1.0 35 39 43 15.00 12.86 7.66 41.9 38.3 33.4 5.30 5.30 5.29 47.7 46.1 39.8 177.4 163.3 125.8 127.0 124.5 119.7 5.0 5.0 5.1 175.2 150.8 140.8 112.0 100.4 81.9 5.9 6.5 5.5 113.8 93.8 85.8 27.3 24.7 19.7 439 381 339 352 334 285 409 381 328 1.25 1.14 1.19 1.07 1.00 1.03 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 28 31 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 0.1 48 52 57 61 65 70 74 78 83 87 91 96 100 3 8.00 3.79 7.50 6.21 7.83 7.06 14.40 9.73 5.29 5.81 5.29 0.16 0.04 30.4 31.0 31.0 27.3 22.5 19.4 15.8 14.6 13.6 11.2 9.7 18.2 23.3 45.6 5.29 5.40 5.36 5.34 5.27 5.33 5.12 5.09 5.08 5.27 5.09 4.95 5.26 6.00 36.4 37.1 37.1 33.7 29.4 24.4 19.8 16.1 16.1 12.4 10.8 16.9 20.3 42.4 110.0 110.0 103.8 93.4 68.5 55.8 36.4 38.9 29.9 22.0 20.9 37.5 54.4 151.2 120.6 119.5 121.6 108.9 95.6 79.1 64.5 58.9 52.9 39.8 37.1 55.4 62.3 98.7 5.1 3.9 4.3 4.5 5.3 4.6 7.5 8.1 8.3 5.3 8.1 11.1 5.5 1.0 143.6 140.8 143.6 137.5 103.1 94.8 74.8 63.2 51.6 34.4 20.0 31.6 34.4 77.6 67.7 65.6 64.9 53.8 41.3 31.4 22.7 19.5 17.3 13.7 12.4 22.4 31.1 98.0 4.8 4.9 5.5 4.3 3.5 3.4 1.9 1.9 2.1 1.6 1.6 3.0 3.0 4.8 79.8 71.9 69.9 63.9 51.9 45.9 37.9 41.9 37.9 33.9 39.9 107.8 125.7 249.5 17.8 17.4 15.8 14.2 10.9 9.2 7.6 6.6 5.6 4.6 4.3 3.9 8.9 23.7 319 305 304 278 216 189 153 141 123 93 86 180 209 455 267 267 262 236 193 159 121 114 99 74 69 110 137 292 307 303 297 268 219 182 140 135 118 91 89 164 200 417 1.19 1.14 1.16 1.18 1.12 1.19 1.26 1.24 1.24 1.26 1.25 1.64 1.52 1.56 1.04 1.01 1.02 1.04 0.98 1.04 1.09 1.05 1.04 1.03 0.97 1.10 1.04 1.09 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 3.2 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 6 9 12 16 19 22 25 28 31 34 37 41 44 47 50 53 56 59 62 66 69 72 75 78 81 84 88 91 94 97 100 5 9 14 18 23 27 32 36 41 45 50 55 59 64 68 73 77 82 86 0.59 0.68 0.89 0.76 0.53 0.50 0.56 0.50 0.63 0.44 0.42 0.61 0.58 0.67 1.32 0.83 1.32 1.67 1.57 2.20 1.58 1.72 1.20 1.37 1.14 0.85 1.18 0.90 0.88 0.96 0.86 35.9 34.0 20.7 17.4 16.4 15.2 11.9 12.9 10.2 10.7 10.0 10.0 11.2 8.5 9.2 8.4 10.5 7.8 7.9 7.8 7.5 7.5 8.3 7.5 7.5 8.0 7.5 8.6 9.0 20.7 10.2 28.6 23.1 26.1 26.1 24.9 23.9 21.3 18.8 17.0 16.4 20.1 24.9 24.9 24.9 23.1 23.1 28.0 31.6 40.1 5.35 4.53 5.21 4.92 5.19 5.27 5.34 5.39 5.54 5.62 5.35 5.71 5.80 5.71 5.49 5.31 5.32 5.19 5.05 4.97 4.86 4.85 4.95 4.95 4.92 4.91 4.88 4.80 4.74 4.73 4.76 6.46 5.83 5.01 4.92 4.92 4.92 5.00 5.14 5.06 5.10 4.84 4.64 4.71 5.17 5.44 5.53 5.82 4.96 4.50 32.6 26.3 17.3 13.7 13.1 10.8 8.7 9.0 7.3 7.6 7.3 7.9 6.9 6.5 7.3 8.7 7.3 6.5 7.9 8.7 9.0 10.2 10.2 11.1 12.3 11.9 13.1 13.4 32.4 14.8 35.8 48.1 59.5 65.6 72.1 72.7 68.9 62.9 56.6 50.3 50.3 61.8 72.7 72.1 72.4 74.0 69.7 75.6 88.2 135.8 106.6 80.1 44.8 39.5 26.2 19.7 19.2 18.3 13.3 11.8 12.4 9.3 14.4 9.3 9.3 42.0 23.7 10.4 9.3 9.3 17.2 10.4 9.3 9.3 8.5 6.5 10.4 14.4 13.0 4.5 18.3 18.3 13.0 18.3 18.3 15.5 14.9 16.4 13.0 13.0 11.8 11.8 19.5 15.5 16.9 18.3 18.3 24.8 28.8 35.8 79.3 76.2 55.6 46.8 43.7 37.3 29.4 28.5 27.5 41.6 37.5 37.1 31.0 31.9 31.6 39.8 30.2 28.9 33.5 33.1 32.1 34.6 33.1 30.2 30.0 29.8 31.0 33.7 101.0 51.0 131.2 156.6 97.2 96.4 92.2 82.7 75.0 68.7 67.5 54.3 56.6 60.0 59.5 62.9 68.9 73.5 84.5 115.8 130.8 149.7 4.4 29.3 6.1 11.9 6.4 5.3 4.5 4.0 2.9 2.4 4.4 1.9 1.6 1.9 3.2 4.9 4.7 6.4 8.8 10.6 13.7 14.0 11.1 11.1 11.9 12.2 13.1 15.7 18.1 18.5 17.2 0.3 1.5 9.7 11.9 11.9 11.9 9.9 7.2 8.6 7.9 14.3 22.7 19.3 6.7 3.6 2.9 1.5 10.9 31.4 51.6 36.0 23.3 20.5 15.5 12.8 12.8 12.8 15.5 15.5 12.8 12.8 10.5 10.5 10.5 12.8 11.6 10.5 12.8 14.4 14.4 16.6 13.3 14.4 14.4 14.4 17.2 15.5 66.5 21.1 74.3 85.9 78.2 88.7 78.2 75.4 70.4 57.1 51.0 44.4 37.7 58.8 66.5 71.5 78.2 88.7 93.7 103.1 122.5 161.9 74.8 49.8 31.6 24.7 20.5 16.3 12.4 5.3 10.0 10.1 8.9 11.6 8.7 8.3 8.6 10.6 7.1 7.4 7.0 6.8 6.8 7.7 5.1 5.7 3.6 5.7 9.2 5.7 3.0 8.4 8.4 3.1 2.2 3.7 3.0 1.6 2.2 2.0 3.2 2.0 2.3 3.1 1.7 2.5 2.3 2.4 13.4 6.9 7.3 7.0 3.8 4.7 2.9 3.0 2.8 2.7 2.1 1.2 2.3 2.0 1.8 3.3 2.1 2.1 2.1 2.7 1.2 1.4 1.6 1.6 1.7 2.0 1.0 1.4 0.6 1.4 4.0 3.2 1.5 4.4 5.6 1.9 1.3 1.4 1.9 0.9 1.0 1.3 2.2 1.3 1.3 2.0 1.3 1.7 1.3 1.5 7.3 4.3 5.6 5.3 209.6 171.7 133.7 111.8 109.8 105.8 83.8 93.8 71.9 75.8 69.9 75.8 57.9 67.9 55.9 69.9 47.9 53.9 45.9 41.9 41.9 47.9 6.0 12.0 6.0 49.9 55.9 53.9 113.8 51.9 179.6 187.6 117.8 87.8 87.8 85.8 79.8 81.8 83.8 69.9 63.9 63.9 59.9 71.9 77.8 93.8 99.8 117.8 155.7 147.7 18.1 13.2 9.2 7.2 6.3 5.3 3.9 4.3 3.3 3.3 3.0 3.0 2.3 2.3 2.6 3.0 2.3 2.3 2.3 2.3 2.0 2.0 1.6 1.6 1.6 1.6 1.6 2.0 4.3 1.3 2.6 3.0 1.6 1.6 1.3 1.3 1.0 1.3 1.3 1.3 1.0 1.3 1.0 1.0 1.3 1.3 1.6 2.6 3.0 3.0 362 305 207 179 161 148 120 121 106 109 101 108 83 93 83 104 75 82 78 78 80 90 38 46 38 85 101 96 207 106 288 282 202 193 184 177 166 153 149 127 114 143 153 168 168 191 219 236 305 356 219 183 118 100 83 68 57 56 48 61 57 54 52 48 48 91 61 46 51 51 58 55 53 51 51 48 55 62 146 70 185 223 170 180 183 171 159 148 137 118 119 134 152 150 158 166 173 216 248 321 323 268 185 156 138 121 99 103 84 99 92 92 81 82 76 125 85 73 74 72 79 79 56 57 54 73 82 88 203 96 275 317 229 224 227 214 199 189 179 153 151 166 182 186 197 213 222 275 326 395 1.66 1.67 1.76 1.79 1.94 2.18 2.09 2.17 2.20 1.79 1.76 2.00 1.59 1.95 1.72 1.15 1.23 1.79 1.54 1.52 1.38 1.64 0.73 0.91 0.75 1.77 1.85 1.56 1.42 1.50 1.55 1.26 1.19 1.07 1.01 1.04 1.05 1.04 1.09 1.08 0.96 1.07 1.01 1.12 1.06 1.15 1.27 1.09 1.23 1.11 1.12 1.13 1.12 1.15 1.17 1.23 1.21 1.18 1.26 1.10 1.09 1.18 1.02 1.14 1.09 0.83 0.88 1.13 1.06 1.08 1.02 1.14 0.69 0.82 0.71 1.17 1.22 1.09 1.02 1.10 1.05 0.89 0.89 0.86 0.81 0.83 0.84 0.81 0.83 0.84 0.76 0.87 0.84 0.90 0.85 0.90 0.98 0.86 0.94 0.90 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 4 5 6 Vol. cumulé (mm) (%) 86 87 88 89 2.0 2.1 2.2 0.1 91 95 100 4 90 91 92 0.2 0.3 0.4 9 13 17 93 94 95 0.5 0.6 0.7 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 45.6 45.0 38.9 40.0 4.73 5.12 5.00 4.33 138.2 147.6 136.9 132.2 32.7 41.7 32.7 37.8 139.3 159.7 142.4 158.9 18.5 7.6 9.9 46.4 148.6 149.7 127.5 127.5 18.4 15.1 15.5 14.4 11.5 9.5 9.8 9.2 107.8 137.7 129.7 207.6 2.3 3.3 2.6 4.9 307 323 295 410 310 349 312 329 364 418 377 433 0.99 0.93 0.95 1.25 0.84 0.77 0.78 0.95 0.48 0.58 0.38 30.1 25.8 23.4 4.24 4.26 4.34 87.7 69.7 58.7 26.5 21.4 20.0 127.6 119.3 93.1 57.1 54.5 45.4 135.3 113.6 90.4 8.7 9.2 8.8 4.4 4.4 3.4 121.8 113.8 87.8 3.9 3.3 3.0 331 299 239 242 210 172 303 267 216 1.37 1.42 1.39 1.09 1.12 1.11 22 26 30 0.67 0.12 0.97 21.3 19.1 19.1 4.48 4.65 4.52 48.9 40.0 37.9 14.7 10.7 14.7 96.0 92.4 93.7 32.9 22.2 30.0 84.8 72.1 75.9 7.8 7.6 7.9 3.1 2.8 3.1 79.8 69.9 63.9 2.6 3.3 3.0 211 178 184 160 143 146 199 178 178 1.32 1.24 1.26 1.06 1.00 1.03 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 35 39 43 48 52 57 61 65 70 74 78 83 87 91 2.21 0.11 0.20 0.93 0.31 0.87 0.70 0.43 0.86 0.48 0.18 1.04 0.42 0.54 17.5 17.8 20.3 19.9 17.6 16.8 15.1 14.8 14.8 15.5 16.6 17.8 18.2 20.9 4.55 4.69 4.38 4.39 4.60 4.48 4.51 4.57 4.60 4.53 4.82 4.56 4.66 4.58 33.2 36.4 37.4 32.1 29.2 26.4 23.9 23.9 24.7 30.6 40.6 46.8 51.8 57.4 14.1 12.1 13.3 9.9 12.1 8.7 9.3 5.9 6.8 6.8 13.3 10.7 15.9 8.7 89.9 94.3 80.8 80.8 77.5 69.7 76.4 87.2 82.2 77.5 69.7 63.5 60.4 58.9 28.0 20.3 41.4 40.4 24.9 32.9 30.7 26.7 24.9 29.3 15.0 27.3 21.7 26.1 75.9 68.2 68.2 72.1 56.5 50.4 43.8 39.9 38.8 46.6 59.3 63.2 68.2 83.7 6.9 7.5 7.9 7.0 6.4 5.7 4.5 4.3 5.3 4.9 5.5 7.0 5.6 6.0 2.5 3.0 2.9 2.6 3.0 2.0 1.9 2.8 2.8 2.3 2.5 3.7 2.4 2.2 51.9 67.9 65.9 49.9 47.9 41.9 41.9 41.9 41.9 39.9 35.9 38.9 42.9 36.9 2.6 3.0 3.3 3.0 2.3 2.3 2.0 2.6 2.0 2.0 2.3 3.0 2.5 2.5 168 170 190 175 141 135 125 118 116 125 121 143 143 157 137 143 131 123 119 105 110 117 114 115 124 121 128 125 163 177 164 148 143 126 131 138 135 135 142 140 150 144 1.22 1.19 1.44 1.42 1.19 1.29 1.14 1.01 1.02 1.09 0.97 1.18 1.12 1.26 1.03 0.96 1.15 1.18 0.99 1.07 0.96 0.86 0.86 0.93 0.85 1.02 0.96 1.10 2.2 2.3 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 96 100 5 9 14 18 23 27 32 36 41 45 50 55 59 64 68 73 77 82 86 91 95 100 3 5 8 10 13 15 18 21 23 26 28 31 33 36 38 41 44 46 49 51 54 56 59 62 64 67 1.03 0.24 18.1 16.6 21.5 33.2 28.3 25.2 20.9 18.4 16.6 15.5 14.7 13.9 12.5 11.9 12.9 12.3 14.7 17.8 16.0 14.4 17.8 25.8 24.6 19.0 27.0 26.4 25.2 27.0 26.4 25.2 22.1 23.9 19.0 15.3 11.9 11.1 11.1 10.8 10.9 11.3 10.8 9.8 8.5 9.2 7.9 8.8 7.7 7.6 9.8 12.3 4.50 4.66 5.82 5.00 4.79 4.75 4.73 4.71 4.65 4.62 4.63 4.61 4.66 4.70 4.67 4.57 4.50 4.51 4.59 4.57 4.75 4.36 4.34 4.50 5.16 5.18 4.87 4.74 4.70 4.72 4.72 4.90 4.94 4.99 5.02 5.06 4.98 4.92 5.04 5.08 5.14 5.21 5.14 5.09 5.01 4.99 4.99 4.91 4.91 4.93 48.5 42.9 46.0 52.1 46.0 37.1 30.0 25.0 21.4 21.1 19.7 18.5 15.3 13.5 11.8 12.9 16.8 19.7 17.1 15.0 22.9 31.1 31.1 26.8 31.9 37.6 41.1 48.7 51.6 50.5 49.8 51.0 41.8 31.9 24.4 22.1 21.3 24.0 24.5 25.2 23.4 21.3 16.1 17.9 14.5 15.6 13.4 13.4 17.3 20.2 11.3 11.3 21.2 117.9 108.0 91.1 68.8 47.7 36.4 47.7 35.0 29.6 25.4 24.0 19.7 25.4 44.8 61.8 39.2 33.6 63.2 108.0 64.6 44.8 101.0 102.4 82.6 82.6 73.6 64.3 55.0 53.9 27.6 27.6 19.7 15.8 19.7 16.9 10.4 11.8 16.9 10.4 10.4 9.3 7.9 6.5 5.4 5.4 5.4 7.3 56.8 57.9 91.8 107.6 107.9 99.1 87.9 80.8 77.2 79.5 73.5 69.7 61.2 56.8 54.1 53.3 60.6 67.5 56.2 51.8 40.6 51.0 52.5 44.1 74.5 72.9 73.5 79.3 75.8 67.5 69.3 85.6 67.0 53.5 46.4 46.4 42.3 42.1 40.0 45.6 42.9 41.4 36.9 39.1 35.4 39.1 35.4 36.2 37.7 68.3 31.4 21.7 1.5 9.9 16.1 17.6 18.5 19.3 22.2 23.8 23.3 24.4 21.7 19.8 21.2 26.7 31.4 30.7 25.5 26.7 17.6 43.3 45.4 31.4 6.9 6.6 13.4 17.9 19.9 18.9 18.7 12.6 11.5 10.2 9.4 8.6 10.4 11.8 9.1 8.3 7.2 6.1 7.1 8.0 9.7 10.2 10.0 12.3 12.2 11.8 63.2 50.4 57.1 93.1 88.1 89.3 61.0 48.2 41.0 39.9 38.3 34.9 27.2 26.1 21.1 21.1 23.3 39.9 31.0 26.1 28.3 43.2 42.1 37.1 48.8 56.0 58.2 67.1 74.3 69.9 64.9 64.9 64.9 41.6 34.9 27.7 32.7 32.7 34.9 34.9 32.7 27.7 21.1 23.3 21.1 25.5 23.3 23.3 34.9 44.4 6.0 5.2 14.8 91.2 81.8 62.6 44.1 33.8 28.0 26.1 24.6 21.3 17.9 15.1 15.1 17.6 25.3 30.8 25.3 19.7 37.0 52.1 34.5 25.4 20.4 84.0 81.9 59.9 55.2 47.1 40.5 39.4 27.0 20.4 14.4 13.9 12.8 9.0 7.5 8.3 10.7 8.2 8.6 8.7 5.8 5.8 3.2 3.3 4.1 5.0 2.5 1.8 2.7 3.9 4.1 3.1 2.4 2.3 1.7 2.4 1.7 1.3 1.5 1.7 1.4 1.5 1.6 1.6 1.2 0.9 1.8 3.6 2.0 2.3 1.4 4.6 4.7 4.2 4.4 4.1 3.5 4.7 3.3 2.8 2.1 2.5 2.5 2.4 2.0 2.3 2.3 3.1 2.4 3.3 2.0 2.1 1.5 1.4 1.5 2.2 36.9 37.9 46.9 54.9 55.9 47.9 47.9 41.9 34.9 35.9 30.9 33.9 26.9 25.0 19.0 17.0 19.0 20.0 16.0 16.0 26.9 25.9 25.0 24.0 64.9 55.9 58.9 50.9 47.9 42.9 53.9 63.9 51.9 40.9 33.9 37.9 28.9 25.0 27.9 31.9 32.9 25.9 25.9 32.9 22.0 20.0 17.0 17.0 17.0 21.0 2.1 2.1 4.9 20.1 18.3 15.0 11.5 9.7 8.6 7.6 7.9 5.9 5.4 4.4 4.9 5.1 6.7 7.7 6.6 5.4 9.7 12.8 9.7 7.1 16.8 18.3 16.3 15.8 14.3 12.7 11.0 10.9 8.2 5.9 4.6 4.1 3.6 4.1 3.1 3.1 3.1 2.5 2.6 2.5 1.8 2.3 2.0 1.6 2.0 2.3 142 119 128 273 264 236 185 155 136 136 127 122 101 92 83 89 107 131 106 95 121 181 159 127 159 225 233 216 216 195 193 196 167 122 99 95 91 85 85 89 89 73 68 79 62 66 57 59 72 87 117 112 159 278 262 227 187 153 135 148 128 118 102 94 86 92 122 149 113 100 127 190 148 116 207 213 197 211 201 182 174 190 136 113 91 84 83 83 75 83 83 73 63 66 58 61 54 55 60 96 135 131 182 305 290 251 211 174 153 166 144 135 115 107 95 100 132 159 121 108 140 203 161 128 240 241 227 236 225 204 201 222 162 134 107 103 98 95 89 99 100 86 76 83 69 71 63 63 69 106 1.22 1.06 0.80 0.98 1.01 1.04 0.99 1.01 1.01 0.91 0.99 1.03 0.99 0.98 0.97 0.97 0.88 0.88 0.94 0.94 0.96 0.95 1.07 1.10 0.77 1.06 1.18 1.02 1.08 1.07 1.11 1.03 1.22 1.08 1.10 1.12 1.09 1.02 1.13 1.08 1.07 1.00 1.07 1.19 1.08 1.08 1.05 1.07 1.19 0.90 1.05 0.91 0.70 0.90 0.91 0.94 0.88 0.89 0.89 0.82 0.88 0.90 0.87 0.86 0.87 0.89 0.81 0.82 0.88 0.87 0.87 0.89 0.99 1.00 0.66 0.94 1.03 0.91 0.96 0.96 0.96 0.88 1.03 0.91 0.93 0.92 0.93 0.89 0.95 0.90 0.89 0.85 0.89 0.95 0.91 0.93 0.91 0.93 1.04 0.81 3.00 3.67 3.46 3.16 7.06 10.91 8.57 15.00 4.34 7.20 8.00 6.55 3.53 3.75 4.39 4.80 3.75 0.10 1.64 3.10 0.25 0.16 0.22 0.20 0.26 0.39 0.15 0.05 0.37 1.32 4.93 2.73 0.51 0.42 0.15 0.42 0.32 0.37 3.16 0.24 1.63 0.19 6.55 0.79 0.21 0.21 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 7 8 9 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 160 161 162 163 2.7 2.8 2.9 3.0 69 72 74 77 8.00 0.90 0.91 1.50 10.8 10.6 10.2 9.6 4.87 4.84 4.77 4.77 18.4 16.8 16.1 14.5 6.2 6.2 4.2 3.1 59.1 57.9 54.8 47.7 13.3 14.3 16.9 17.0 35.5 33.3 31.0 26.6 2.0 2.7 2.1 1.4 1.2 1.0 1.1 0.6 17.0 18.0 12.0 13.0 1.6 1.3 1.0 1.0 71 71 64 60 84 81 75 65 92 90 81 72 0.84 0.87 0.85 0.91 0.77 0.79 0.79 0.83 164 165 166 3.1 3.2 3.3 79 82 85 0.89 4.39 3.64 10.2 10.9 10.7 4.73 4.69 4.67 14.5 13.4 13.4 9.3 3.7 4.2 52.9 46.4 45.8 18.4 20.4 21.4 24.4 24.4 24.4 5.6 1.8 1.6 1.0 0.7 0.6 19.0 10.0 11.0 1.6 1.0 2.0 70 58 61 77 63 63 86 68 69 0.91 0.92 0.96 0.81 0.85 0.88 167 168 169 3.4 3.5 3.6 87 90 92 2.28 1.37 1.67 10.9 11.5 12.5 4.63 4.57 4.56 13.4 14.0 15.0 4.2 3.7 3.7 50.6 42.3 46.8 23.4 26.5 27.6 24.4 25.5 27.7 2.3 1.9 2.3 0.7 0.5 0.6 13.0 10.0 11.0 1.2 1.2 1.2 65 66 70 68 60 66 75 65 71 0.95 1.09 1.07 0.87 1.01 0.99 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 3.7 3.8 3.9 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 95 97 100 4 9 13 17 22 26 30 35 39 43 48 0.61 0.60 0.15 12.3 14.7 15.0 50.3 35.0 29.0 24.6 20.9 19.6 18.2 16.2 13.5 11.3 10.6 4.53 4.48 4.51 5.45 5.33 5.07 4.93 4.91 4.93 4.92 4.94 4.96 4.94 4.94 16.1 19.0 22.4 44.9 33.6 26.9 23.0 19.1 18.5 16.8 14.6 11.2 9.5 9.0 4.2 6.8 9.3 188.4 138.8 103.8 81.0 57.3 52.2 46.5 40.3 26.8 24.8 26.2 48.1 54.3 63.9 138.7 109.5 95.8 88.9 82.2 79.1 75.0 70.6 60.8 49.3 43.1 29.3 33.2 30.7 3.5 4.6 8.5 11.7 12.2 11.7 11.9 11.5 10.8 11.3 11.4 28.8 36.6 48.8 153.0 95.4 73.2 66.5 62.1 64.3 59.9 48.8 37.7 26.6 20.0 2.2 1.8 5.0 140.9 103.5 71.0 51.5 35.6 32.0 27.1 23.9 18.2 14.1 15.7 0.4 0.5 0.8 6.3 4.1 4.1 3.1 2.7 2.4 1.8 1.8 1.4 1.2 1.2 13.0 13.0 19.0 57.9 47.9 43.9 33.9 28.9 22.0 20.0 22.0 18.0 14.0 15.0 1.6 1.2 1.6 33.9 22.7 18.4 13.3 10.7 9.1 7.7 6.7 5.6 3.9 4.4 75 86 106 395 278 219 180 152 141 128 115 92 71 68 68 80 96 372 282 226 193 159 150 138 125 99 84 78 75 87 105 401 306 248 210 173 161 148 136 108 91 86 1.10 1.08 1.11 1.06 0.99 0.97 0.93 0.96 0.94 0.93 0.91 0.93 0.85 0.86 1.00 1.00 1.01 0.99 0.91 0.88 0.86 0.88 0.88 0.87 0.84 0.85 0.78 0.79 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 52 57 61 65 70 74 78 83 87 91 96 100 4 8 12 17 21 25 29 33 37 42 46 50 54 58 62 67 71 75 79 83 88 92 96 100 5 10 14 19 24 29 33 38 43 48 52 57 62 67 0.32 0.54 2.25 1.90 0.48 1.34 3.30 1.99 1.98 1.33 0.66 0.12 16.6 26.4 28.2 27.6 30.7 38.1 32.5 25.5 21.1 17.2 23.3 34.4 85.9 85.9 92.1 101.9 115.4 113.0 106.8 87.2 68.8 47.9 46.7 60.8 88.4 81.0 72.4 71.8 52.8 63.2 52.8 44.2 40.5 36.2 32.5 36.0 146.4 94.3 59.6 48.4 40.9 36.0 32.9 32.3 31.0 28.5 27.3 27.3 30.4 31.6 4.83 4.75 4.78 4.89 4.87 4.86 4.88 4.90 4.86 4.83 4.82 4.93 4.85 4.83 4.74 4.70 4.67 4.71 4.82 4.86 4.95 5.00 4.94 4.23 4.12 4.30 4.37 4.49 4.61 4.78 4.82 4.86 4.94 4.92 4.86 4.80 5.16 5.28 5.22 4.99 4.85 4.76 4.86 4.97 4.95 4.84 4.80 4.64 4.76 4.93 12.3 17.9 19.6 19.6 17.9 14.0 10.7 7.8 7.3 6.7 7.8 10.1 35.9 40.4 47.1 49.5 48.9 47.8 46.1 40.5 29.8 19.7 16.3 18.6 22.5 21.4 20.8 18.0 16.3 30.9 19.7 17.4 15.7 15.2 14.6 21.4 294.7 182.7 102.2 89.2 73.2 66.8 64.2 64.7 61.8 59.7 54.7 57.7 64.7 68.7 54.2 108.3 118.7 108.9 150.3 196.0 171.8 129.5 98.2 71.6 109.4 196.0 597.1 584.7 646.5 708.0 794.0 794.0 751.1 554.0 424.8 301.5 277.0 369.5 566.4 541.8 467.9 363.3 338.5 350.9 344.7 273.6 227.9 193.8 154.0 180.2 370.6 251.0 146.4 159.9 86.3 66.6 56.7 51.6 43.2 38.1 27.1 25.9 24.8 20.9 52.5 73.7 81.8 85.6 82.2 78.3 69.1 62.7 57.7 55.2 59.3 96.4 163.9 192.8 160.5 167.0 202.4 231.3 202.4 183.0 154.1 96.4 67.5 86.8 144.5 115.6 76.6 94.1 80.8 165.9 84.3 86.8 73.9 73.1 76.8 104.1 518.4 371.4 258.8 217.2 188.2 209.7 157.8 160.7 116.8 106.4 102.9 104.7 195.7 164.5 14.7 17.7 16.5 12.8 13.4 13.7 13.2 12.4 13.6 14.6 15.2 11.6 13.9 14.5 18.2 20.0 21.3 19.3 14.9 13.5 11.2 9.9 11.4 58.7 76.0 49.2 42.6 32.2 24.6 16.5 15.1 13.8 11.4 11.8 13.6 15.8 6.9 5.2 6.0 10.2 14.0 17.2 13.7 10.6 11.1 14.3 15.7 22.7 17.2 11.7 24.4 46.6 57.7 71.0 62.1 38.3 27.7 22.2 24.9 22.2 22.2 29.9 118.1 131.9 142.5 145.2 156.3 150.8 148.0 115.3 93.1 60.4 49.3 49.9 59.3 54.9 44.9 38.3 42.7 40.5 28.3 23.8 21.6 18.8 16.6 16.6 697.4 465.7 266.1 218.4 159.1 147.5 145.2 149.7 143.0 135.8 128.6 130.8 154.7 178.0 40.7 82.0 93.4 86.4 111.9 179.9 145.1 100.2 77.2 55.1 89.8 156.9 441.1 460.6 461.9 536.8 613.3 601.1 568.1 461.9 351.5 237.5 228.8 274.0 389.7 361.0 362.8 286.6 255.3 288.8 283.6 230.1 194.0 170.3 140.6 148.6 286.2 184.0 104.0 95.7 67.1 48.0 39.1 35.0 29.1 22.4 19.5 18.0 16.2 17.2 1.8 2.9 3.0 3.1 3.7 4.7 4.0 3.5 2.5 2.3 2.8 4.3 10.6 10.8 12.0 13.5 15.5 15.1 14.5 14.1 9.8 7.6 6.7 8.9 10.1 9.6 8.7 7.7 6.6 10.0 7.8 7.3 6.5 5.9 6.9 13.3 16.9 11.2 8.5 7.4 8.6 6.2 6.8 6.0 5.8 4.8 4.0 4.2 3.6 4.3 17.0 19.0 17.0 18.0 23.0 23.0 20.0 17.0 16.0 13.0 16.0 25.0 43.9 41.9 46.9 52.9 51.9 50.9 52.9 50.9 39.9 27.9 24.0 29.9 39.9 43.9 40.9 39.9 33.9 100.8 40.9 35.9 28.9 27.9 26.9 37.9 151.7 107.8 88.8 80.8 73.9 66.9 60.9 54.9 48.9 43.9 40.9 41.9 35.9 34.9 9.5 18.4 19.7 17.9 24.9 38.5 31.4 22.4 17.1 13.5 20.7 35.5 98.3 101.0 109.3 122.8 140.4 137.4 131.3 101.7 77.0 54.3 52.2 66.3 91.2 85.1 79.0 64.8 58.9 65.8 63.2 52.3 45.6 39.0 32.1 30.9 70.8 48.2 31.9 26.0 20.6 17.9 15.0 12.5 12.5 10.9 9.9 9.1 8.1 7.6 108 187 207 209 239 298 241 178 151 121 167 263 726 761 791 891 999 975 930 758 583 398 372 488 666 604 579 470 422 522 439 363 308 274 237 263 1230 822 505 438 343 304 281 269 250 232 219 227 236 254 119 200 220 214 251 288 252 200 163 134 177 303 797 818 854 924 1045 1073 1000 777 609 418 361 475 733 679 565 475 436 548 449 378 318 282 245 306 1184 805 507 466 348 343 279 277 222 204 185 188 285 254 127 209 229 223 262 300 262 208 171 140 185 315 819 839 878 951 1071 1099 1026 803 629 432 373 490 753 701 586 495 453 598 469 396 332 296 259 325 1260 859 552 507 385 376 309 304 246 226 205 209 303 272 0.91 0.93 0.94 0.98 0.95 1.03 0.96 0.89 0.93 0.90 0.94 0.87 0.91 0.93 0.93 0.96 0.96 0.91 0.93 0.97 0.96 0.95 1.03 1.03 0.91 0.89 1.02 0.99 0.97 0.95 0.98 0.96 0.97 0.97 0.96 0.86 1.04 1.02 1.00 0.94 0.99 0.89 1.01 0.97 1.13 1.14 1.18 1.20 0.83 1.00 0.85 0.89 0.91 0.94 0.91 0.99 0.92 0.85 0.88 0.86 0.90 0.84 0.89 0.91 0.90 0.94 0.93 0.89 0.91 0.94 0.93 0.92 1.00 1.00 0.88 0.86 0.99 0.95 0.93 0.87 0.94 0.92 0.93 0.93 0.91 0.81 0.98 0.96 0.92 0.87 0.89 0.81 0.91 0.88 1.02 1.03 1.07 1.08 0.78 0.93 2.00 3.21 7.83 6.43 9.23 6.32 6.32 4.56 2.88 0.94 0.48 0.84 0.07 1.09 0.24 0.22 0.33 0.36 0.31 0.71 0.15 0.33 0.12 0.09 0.10 0.17 0.03 0.04 0.13 0.38 0.51 0.75 1.01 0.83 1.26 1.91 2.07 2.57 2.09 1.31 3.71 3.75 1.97 4.24 1.52 1.18 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 10 11 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 244 245 246 247 1.5 1.6 1.7 1.8 71 76 81 86 0.21 3.21 5.54 4.24 47.1 45.9 26.7 35.4 5.96 6.17 6.29 6.32 94.7 93.7 53.2 78.7 45.7 29.6 13.5 22.3 248.6 259.2 114.9 207.6 1.1 0.7 0.5 0.5 316.0 339.3 170.7 269.4 31.1 16.7 8.6 13.4 5.1 4.1 2.5 3.7 40.9 30.9 30.9 23.0 10.4 7.4 4.4 5.9 404 399 218 316 389 383 182 309 409 398 197 320 1.04 1.04 1.20 1.02 0.99 1.00 1.10 0.99 248 249 250 1.9 2.0 2.1 90 95 100 12.86 4.24 0.57 35.7 40.9 39.7 6.31 6.34 6.52 79.7 89.2 84.7 18.6 24.8 29.6 207.6 220.9 234.0 0.5 0.5 0.3 269.4 304.4 273.9 9.8 12.8 20.6 3.0 3.1 3.5 22.0 23.0 26.9 6.6 5.9 6.7 311 350 332 306 335 348 317 346 362 1.02 1.04 0.95 0.98 1.01 0.92 251 252 253 0.1 0.2 0.3 2 5 7 1.17 0.90 77.4 56.0 38.7 7.24 7.18 7.18 132.1 86.3 57.7 101.5 73.9 45.1 341.7 307.3 257.8 0.1 0.1 0.1 428.5 290.5 201.2 76.8 59.3 35.9 12.4 12.9 8.9 147.7 129.7 94.8 28.6 25.4 19.1 694 518 360 575 467 361 649 532 408 1.21 1.11 1.00 1.07 0.97 0.88 254 255 256 257 258 259 260 261 262 263 264 265 266 267 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 9 12 14 16 19 21 23 26 28 30 33 35 37 40 0.66 0.34 0.67 0.79 0.89 0.48 0.26 0.58 0.47 0.44 1.01 1.50 1.40 0.91 31.0 27.4 22.6 19.7 17.3 14.9 16.1 14.3 13.7 14.3 12.5 13.7 13.1 15.1 7.16 7.26 7.15 7.00 6.91 6.94 7.08 6.97 6.88 6.88 6.75 6.63 6.64 6.77 41.0 34.8 29.5 25.5 21.6 18.2 18.5 17.1 17.4 19.4 17.1 17.1 16.1 19.7 31.3 27.6 20.9 19.7 17.2 16.1 16.1 11.6 11.6 13.5 12.1 19.7 13.5 17.2 200.9 100.6 91.4 86.8 82.2 78.7 80.2 77.0 74.3 75.0 70.4 68.9 70.4 78.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.2 0.2 156.9 122.0 100.9 84.3 70.4 56.0 56.0 51.6 46.6 44.9 37.1 44.9 28.8 34.4 24.5 19.8 15.1 15.1 13.0 11.5 10.4 9.2 9.4 10.2 9.4 10.7 11.0 12.8 6.5 7.2 6.8 4.9 5.9 6.1 3.9 3.8 4.1 3.6 3.0 6.4 3.9 4.4 79.8 75.8 70.9 69.9 60.9 53.9 60.9 57.9 53.9 55.9 53.9 56.9 63.9 74.9 14.0 13.0 12.0 11.2 10.7 9.4 8.7 8.6 8.2 8.6 8.6 10.0 11.0 11.8 282 238 206 185 161 137 140 131 122 123 112 129 119 138 273 163 142 132 121 113 115 106 103 108 100 106 100 115 313 201 177 167 151 140 145 135 130 136 127 134 132 152 1.03 1.46 1.45 1.40 1.33 1.21 1.22 1.24 1.18 1.14 1.13 1.22 1.19 1.20 0.90 1.18 1.16 1.11 1.06 0.98 0.96 0.97 0.94 0.91 0.89 0.96 0.90 0.91 268 269 270 271 272 273 274 275 276 277 278 279 280 281 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 299 300 301 302 303 304 305 306 307 308 309 310 311 312 313 314 315 316 317 318 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 42 44 47 49 51 53 56 58 60 63 65 67 70 72 74 77 79 81 84 86 88 91 93 95 98 100 2 5 7 9 12 14 16 19 21 23 26 28 30 33 35 37 40 42 44 47 49 51 53 56 0.85 1.21 1.29 2.63 2.00 2.20 1.51 1.60 2.63 2.21 1.98 1.76 1.23 1.13 1.30 1.41 0.82 0.95 0.67 0.06 0.26 1.14 0.77 5.14 2.21 1.46 16.1 17.9 20.0 21.4 20.5 20.2 22.6 18.5 16.1 14.3 13.7 12.7 11.9 13.1 16.1 17.9 20.2 23.2 34.5 61.9 54.8 45.3 33.9 33.1 32.8 35.1 169.2 102.8 72.1 55.8 35.7 35.4 45.8 48.9 43.9 35.7 32.6 29.7 27.6 27.6 24.1 23.4 22.6 22.8 21.3 19.4 16.3 13.8 12.5 10.9 6.90 6.95 6.97 6.87 6.72 6.69 6.77 6.62 6.33 6.18 5.92 5.85 5.77 5.65 5.72 5.87 6.04 6.06 6.10 6.94 6.79 6.77 6.77 6.50 6.11 5.77 6.75 7.22 7.16 7.23 6.84 6.76 6.51 6.47 6.50 6.27 6.23 6.18 6.13 6.08 6.02 6.06 5.86 5.61 5.41 5.28 5.09 4.99 4.94 4.90 20.8 24.0 26.3 27.9 28.7 28.7 31.4 25.5 22.4 20.8 19.7 18.9 18.5 21.6 26.0 28.7 31.8 36.1 62.9 122.4 124.8 102.7 79.3 62.4 66.0 88.9 265.6 149.7 104.3 80.8 55.6 55.6 86.8 89.3 81.8 70.8 67.3 61.1 57.1 52.1 47.4 47.9 46.6 44.7 42.7 40.0 35.0 29.5 27.3 23.7 14.7 15.8 14.7 15.8 15.8 15.8 18.3 14.7 10.7 10.7 10.7 9.3 11.8 8.2 11.8 10.7 10.7 10.7 17.8 46.0 38.9 35.3 25.9 24.8 27.2 42.3 205.1 123.8 92.0 61.2 34.1 31.9 37.2 40.9 33.8 24.8 24.8 19.2 14.7 22.6 12.4 13.5 16.9 14.7 13.5 11.3 9.6 7.9 7.9 7.9 80.2 86.0 92.2 92.7 92.7 92.7 95.8 89.7 82.2 76.2 73.7 71.6 68.9 75.6 82.7 90.4 98.5 145.7 214.7 398.7 311.3 264.0 174.7 133.5 129.5 153.0 801.8 477.4 304.4 228.0 149.3 146.8 241.3 241.3 245.9 208.8 134.5 126.8 120.8 117.0 110.1 106.6 106.8 107.9 103.5 96.8 83.5 62.3 52.5 42.3 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2 0.2 0.2 0.2 0.5 0.7 1.2 1.4 1.7 2.2 1.9 1.3 0.9 0.9 0.8 0.1 0.2 0.2 0.2 0.3 0.8 1.7 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 0.2 0.3 0.3 0.3 0.5 0.6 0.7 0.7 0.8 0.9 0.9 1.4 2.4 3.9 5.2 8.0 10.1 11.5 12.6 28.8 31.6 28.8 31.6 39.4 39.4 44.9 39.4 34.4 31.6 34.4 37.1 26.6 37.1 39.4 42.1 49.9 49.9 66.0 171.3 218.4 205.7 184.6 147.5 158.0 213.4 921.9 540.5 395.3 308.2 210.7 216.2 294.9 299.8 253.1 223.7 201.5 184.3 172.0 159.8 145.0 140.1 135.2 127.8 118.0 105.7 81.1 61.4 46.7 34.4 13.2 14.7 16.3 15.9 16.2 15.6 20.1 13.3 10.8 9.5 9.3 8.5 9.0 8.7 9.9 10.0 11.6 13.0 21.2 49.2 37.8 24.4 17.8 16.5 16.2 24.4 24.4 76.7 60.5 32.0 16.2 15.9 21.7 23.9 23.2 16.6 12.7 10.9 8.4 10.4 6.3 5.8 4.3 8.4 5.1 4.3 4.4 4.0 5.0 4.5 4.7 6.2 7.5 6.6 7.4 8.0 10.1 7.8 6.1 4.9 4.7 4.0 4.0 4.1 4.9 4.3 4.7 5.7 8.2 17.1 13.6 13.3 7.7 6.1 4.9 5.4 5.4 106.6 78.0 82.7 29.1 42.9 29.8 51.7 32.8 27.8 19.1 13.2 13.2 14.4 8.3 11.8 9.3 9.9 6.3 6.8 4.7 3.3 3.0 3.0 85.8 102.3 130.7 127.7 113.8 113.8 118.8 96.8 82.8 70.9 62.9 57.9 55.9 57.9 68.9 80.8 91.8 109.8 178.6 311.4 229.5 156.7 112.8 80.8 66.9 69.9 224.6 131.7 114.8 89.8 74.9 62.9 75.8 77.8 60.9 47.9 40.9 32.9 27.9 29.9 22.0 22.0 23.0 25.0 22.0 23.0 24.0 22.0 21.0 22.0 13.3 15.5 18.1 18.9 17.8 17.8 18.3 15.3 14.0 11.5 10.0 9.4 8.7 8.9 10.4 12.3 13.7 15.6 24.2 39.3 31.3 24.0 21.1 15.5 12.5 12.8 56.6 32.8 25.5 20.4 17.4 16.0 18.9 25.5 16.5 14.2 10.0 9.1 7.4 7.7 4.4 5.3 5.4 5.3 3.9 3.8 3.6 3.5 3.9 3.6 146 170 202 201 195 195 212 173 149 129 122 118 106 119 135 151 173 195 299 588 531 424 344 267 259 328 1233 888 674 533 348 354 441 479 387 331 285 251 230 223 187 186 179 179 159 149 126 104 91 80 116 126 133 136 137 137 146 130 115 108 104 100 99 105 120 130 141 193 295 567 475 402 280 221 223 284 1272 751 501 370 239 234 365 372 362 304 227 207 193 192 170 168 170 167 160 148 128 100 88 74 159 177 199 200 194 194 205 178 157 143 136 129 127 134 155 170 187 247 385 723 590 480 336 261 256 319 1385 817 558 415 276 266 403 410 392 328 247 224 206 207 181 179 182 180 171 160 140 111 98 85 1.26 1.35 1.51 1.47 1.42 1.42 1.46 1.33 1.29 1.20 1.18 1.19 1.07 1.13 1.12 1.16 1.22 1.01 1.01 1.04 1.12 1.06 1.23 1.21 1.16 1.15 0.97 1.18 1.35 1.44 1.46 1.51 1.21 1.29 1.07 1.09 1.26 1.21 1.19 1.16 1.10 1.11 1.05 1.07 1.00 1.00 0.98 1.05 1.04 1.09 0.92 0.96 1.01 1.00 1.00 1.00 1.04 0.97 0.95 0.90 0.90 0.92 0.83 0.89 0.87 0.89 0.92 0.79 0.78 0.81 0.90 0.88 1.02 1.02 1.01 1.03 0.89 1.09 1.21 1.29 1.26 1.33 1.09 1.17 0.99 1.01 1.15 1.12 1.11 1.08 1.03 1.04 0.98 0.99 0.93 0.93 0.90 0.94 0.93 0.94 0.43 0.81 0.06 0.19 0.55 2.16 10.00 10.00 7.35 7.82 8.58 4.74 6.54 4.68 1.65 2.42 2.42 2.11 1.35 2.34 4.34 3.79 3.40 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 12 13 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 319 320 321 322 2.5 2.6 2.7 2.8 58 60 63 65 1.46 1.29 1.19 2.07 11.3 10.8 11.5 10.9 4.88 4.81 4.75 4.79 23.7 26.1 28.7 26.4 7.9 10.2 11.3 10.2 42.3 35.8 36.9 30.2 13.0 15.3 17.7 16.0 29.5 24.6 22.1 17.2 4.8 5.7 6.8 6.2 4.3 5.0 5.1 4.8 21.0 27.9 25.9 27.9 3.5 5.1 5.8 5.9 76 84 83 78 74 72 77 67 84 86 90 81 1.03 1.16 1.09 1.17 0.90 0.97 0.93 0.97 323 324 325 2.9 3.0 3.1 67 70 72 1.06 0.17 0.62 10.3 17.8 30.1 4.80 4.86 4.53 25.6 39.4 64.7 10.2 39.5 68.0 26.9 51.4 88.1 15.6 13.7 29.2 22.1 32.0 83.6 6.9 24.5 48.2 5.9 17.6 14.4 25.0 37.9 39.9 5.6 11.2 18.9 81 137 234 63 130 221 75 149 241 1.29 1.05 1.06 1.08 0.92 0.97 326 327 328 3.2 3.3 3.4 74 77 79 0.99 1.43 3.53 31.3 33.6 35.7 4.49 4.43 4.43 64.2 70.8 73.2 55.6 57.8 65.7 92.2 99.7 106.8 32.3 36.6 36.7 98.3 108.1 113.1 39.0 42.0 45.9 8.6 6.0 4.9 33.9 29.9 28.9 14.6 14.3 15.1 227 237 245 212 228 246 229 243 260 1.07 1.04 1.00 0.99 0.97 0.94 329 330 331 332 333 334 335 336 337 338 339 340 341 342 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 81 84 86 88 91 93 95 98 100 10 20 30 40 50 3.50 9.47 8.18 4.74 3.10 3.00 7.35 4.29 2.73 35.7 32.6 31.3 28.2 29.1 31.3 31.6 31.6 29.8 60.8 58.9 63.2 60.8 57.1 4.52 4.53 4.53 4.56 4.55 4.58 4.58 4.54 4.51 6.21 6.22 6.13 6.14 6.16 70.8 62.3 56.6 52.1 53.1 55.6 54.7 51.6 48.5 62.9 48.1 47.6 42.3 40.0 60.1 49.9 43.2 42.3 42.9 53.6 53.6 56.4 51.1 193.2 222.8 237.5 228.2 220.0 108.5 101.2 96.4 92.2 93.9 104.5 116.8 104.5 98.9 185.1 246.7 262.6 259.6 249.0 30.1 29.4 29.5 27.0 28.0 26.4 26.3 28.6 30.9 0.6 0.6 0.7 0.7 0.7 115.5 110.6 100.8 85.9 90.4 102.6 119.2 104.8 92.6 221.2 204.6 221.2 221.2 207.3 44.1 35.8 31.1 28.7 29.5 33.8 33.3 36.1 31.2 112.7 168.4 183.6 178.7 169.3 4.7 5.8 4.0 3.6 3.6 5.4 10.4 5.5 4.9 93.3 19.2 18.3 12.0 11.2 28.9 22.0 18.0 20.0 18.0 18.0 19.0 18.0 17.0 78.8 50.9 44.9 32.9 29.9 13.5 12.8 9.9 10.0 10.0 10.9 11.5 10.0 9.9 42.6 39.3 41.1 39.5 37.2 237 216 193 175 179 197 220 203 186 549 483 510 485 456 239 213 196 187 190 214 225 213 198 441 518 548 530 509 254 224 205 197 199 223 235 222 207 481 543 570 547 524 0.99 1.01 0.99 0.94 0.95 0.92 0.98 0.95 0.94 1.25 0.93 0.93 0.92 0.90 0.93 0.96 0.94 0.89 0.90 0.88 0.94 0.92 0.90 1.14 0.89 0.89 0.89 0.87 343 344 345 346 347 348 349 350 351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 364 365 366 367 368 369 370 371 372 373 374 375 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 386 387 388 389 390 391 392 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 60 70 80 90 100 1 2 2 3 4 5 6 6 7 8 9 10 10 11 12 13 14 14 15 16 17 18 18 19 20 21 22 22 23 24 25 26 26 27 28 29 30 30 31 32 33 34 34 35 36 51.7 43.8 34.0 42.5 49.8 74.7 76.0 60.8 47.4 49.8 41.3 36.5 30.4 23.1 18.8 19.4 19.2 16.8 16.3 16.4 17.0 16.4 18.2 34.0 42.5 44.4 41.9 34.6 30.4 26.1 26.7 27.7 31.6 31.6 29.8 30.4 27.3 26.1 29.4 23.7 22.5 20.3 17.9 16.8 19.4 23.7 24.3 23.7 22.8 21.0 6.19 6.30 6.44 6.34 6.51 6.50 6.60 6.41 6.51 6.39 6.03 5.69 5.62 5.50 5.40 5.51 5.54 5.51 5.49 5.50 5.51 5.33 5.56 5.92 5.85 5.87 5.90 5.83 5.83 5.77 5.93 5.95 5.95 5.76 5.76 5.83 5.78 5.92 5.73 5.43 5.28 5.12 5.03 4.86 4.85 5.23 5.26 5.37 5.33 5.35 35.8 30.0 23.4 27.3 30.8 57.3 73.4 59.8 49.4 48.1 42.6 38.4 28.9 23.6 18.7 19.1 19.1 16.5 16.1 15.7 16.1 16.5 20.6 34.4 42.7 43.8 41.5 33.3 27.3 22.8 22.4 22.4 25.8 25.1 22.4 22.8 20.2 19.5 21.7 21.7 21.3 18.7 16.5 15.0 18.3 20.2 19.5 17.2 15.7 17.2 197.2 169.0 143.6 165.0 200.0 250.8 232.1 179.7 139.6 127.5 103.2 88.6 52.2 45.7 38.9 41.5 44.3 23.7 10.2 27.6 21.4 22.6 26.2 56.4 80.1 81.5 87.7 66.3 53.9 41.5 48.8 53.9 56.4 43.7 33.8 42.6 31.3 30.2 48.8 23.7 23.7 26.2 16.4 21.4 25.1 35.0 46.3 47.7 48.8 35.0 225.3 207.2 165.5 188.6 230.3 342.9 355.4 281.9 234.7 223.2 179.1 149.3 150.7 127.4 90.4 90.8 91.4 84.7 81.0 81.8 85.8 83.5 91.0 172.2 219.9 235.5 216.3 158.4 133.9 128.9 129.9 143.0 166.8 172.6 157.0 167.8 155.9 141.0 158.0 137.0 122.6 108.1 93.1 83.3 99.5 112.2 112.2 114.3 116.4 111.2 0.6 0.5 0.4 0.5 0.3 0.3 0.3 0.4 0.3 0.4 0.9 2.0 2.4 3.1 4.0 3.1 2.9 3.0 3.2 3.1 3.1 4.7 2.7 1.2 1.4 1.3 1.3 1.5 1.5 1.7 1.2 1.1 1.1 1.7 1.7 1.5 1.6 1.2 1.9 3.7 5.2 7.4 9.3 13.6 14.2 5.8 5.5 4.2 4.7 4.4 200.1 156.9 128.6 156.9 180.7 331.0 314.3 233.4 190.7 204.6 190.7 156.9 114.2 92.6 75.9 75.9 78.7 66.5 66.5 66.5 71.5 71.5 80.9 164.1 221.2 231.0 210.5 171.8 142.7 118.5 125.8 128.2 157.3 162.1 152.4 145.2 169.3 125.8 133.1 116.1 101.6 82.3 67.7 60.5 70.2 79.8 82.3 84.7 99.2 79.8 145.6 116.6 90.5 114.7 136.9 178.0 178.7 122.1 92.4 87.4 66.8 56.4 35.7 30.9 24.9 23.7 29.4 18.3 17.3 17.3 16.3 15.7 18.6 34.5 52.7 58.3 54.6 47.6 34.4 28.5 29.0 31.3 34.3 26.0 23.5 21.9 19.1 17.3 15.6 13.1 13.6 12.9 11.7 10.9 14.3 21.1 32.7 32.7 27.2 23.8 10.6 8.3 6.4 6.5 7.9 53.0 30.7 14.6 12.5 18.1 13.7 9.7 12.3 11.7 11.4 8.6 9.7 6.5 9.0 5.0 7.8 9.7 6.3 14.0 9.6 13.6 12.2 11.2 10.3 10.3 12.6 12.3 12.0 8.6 7.1 15.9 10.1 15.4 26.4 11.3 8.4 9.1 5.6 5.1 7.6 11.1 10.0 10.2 25.5 9.6 26.9 22.0 20.0 32.9 28.9 86.8 98.8 69.9 53.9 57.9 40.9 35.9 29.9 29.9 23.0 24.0 31.9 20.0 18.0 17.0 15.0 17.0 19.0 34.9 30.9 32.9 34.9 28.9 24.0 20.0 20.0 24.0 30.9 25.0 21.0 26.9 23.0 35.9 31.9 27.9 25.9 25.0 22.0 25.9 24.0 30.9 27.9 24.0 26.9 22.0 33.1 26.8 19.6 27.2 30.3 46.6 46.6 34.6 26.0 25.3 20.1 17.6 15.3 14.5 11.8 11.5 12.3 9.2 8.9 7.2 7.4 8.2 7.7 14.0 15.1 17.1 16.5 14.0 12.5 11.2 11.0 12.0 13.8 10.9 8.6 12.3 8.9 8.9 9.7 8.4 8.2 8.7 5.9 6.6 8.7 10.7 11.2 11.0 15.5 9.1 417 331 265 339 385 696 669 475 376 394 333 278 210 183 151 147 165 124 123 116 121 127 135 263 331 354 330 275 225 190 200 209 249 234 214 224 232 205 219 181 163 145 122 123 139 160 170 167 199 149 458 406 332 381 461 651 661 521 424 399 325 276 232 197 148 151 155 125 107 125 123 123 138 263 343 361 346 258 215 193 201 219 249 241 213 233 207 191 229 182 168 153 126 120 143 167 178 179 181 163 472 417 342 397 476 694 710 556 451 428 345 294 247 212 159 163 171 135 116 134 131 131 147 280 358 377 363 273 227 203 211 231 264 254 224 247 219 209 244 196 181 165 137 133 155 183 192 191 194 174 0.91 0.82 0.80 0.89 0.84 1.07 1.01 0.91 0.89 0.99 1.03 1.01 0.90 0.93 1.02 0.97 1.07 0.99 1.15 0.93 0.98 1.03 0.98 1.00 0.97 0.98 0.95 1.07 1.05 0.98 0.99 0.95 1.00 0.97 1.00 0.96 1.12 1.07 0.96 0.99 0.97 0.95 0.97 1.02 0.97 0.95 0.95 0.93 1.10 0.91 0.88 0.79 0.78 0.85 0.81 1.00 0.94 0.85 0.83 0.92 0.96 0.95 0.85 0.86 0.95 0.90 0.97 0.92 1.06 0.87 0.93 0.97 0.92 0.94 0.92 0.94 0.91 1.01 0.99 0.94 0.95 0.90 0.94 0.92 0.96 0.91 1.06 0.98 0.89 0.92 0.90 0.88 0.89 0.92 0.90 0.87 0.88 0.87 1.02 0.85 5.90 2.59 3.79 3.16 1.89 1.83 0.86 2.48 0.73 0.04 0.52 0.14 0.12 2.86 3.40 3.83 6.93 6.43 1.41 1.83 5.22 3.08 2.08 1.43 2.75 0.43 0.06 0.40 0.23 0.23 1.12 0.60 0.74 0.27 0.29 0.20 3.00 1.23 0.41 1.55 0.50 0.32 1.02 1.10 2.38 2.55 3.71 0.89 0.10 0.30 0.25 0.62 0.78 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 393 394 395 396 4.6 4.7 4.8 4.9 37 38 38 39 1.08 0.87 1.26 1.23 17.6 15.2 16.2 16.4 5.27 5.20 5.07 5.02 14.1 13.4 13.7 16.0 26.2 23.7 18.9 23.7 83.3 80.0 75.6 77.7 5.3 6.3 8.5 9.5 60.5 58.1 53.2 50.8 16.4 13.8 13.9 14.0 5.3 7.4 4.4 4.6 16.0 19.0 19.0 21.0 6.4 6.7 5.6 5.8 110 111 105 106 124 117 108 117 132 126 118 128 0.89 0.95 0.97 0.90 0.83 0.88 0.89 0.83 397 398 399 5.0 5.1 5.2 40 41 42 0.91 0.98 1.63 14.3 14.3 14.1 4.97 4.95 4.91 14.5 14.5 13.7 6.2 23.7 18.9 66.4 66.4 82.7 10.6 11.2 12.1 43.5 43.5 43.5 13.6 15.5 11.6 5.8 13.7 5.2 20.0 20.0 17.0 5.8 7.7 5.6 99 112 95 87 105 115 97 115 124 1.14 1.07 0.82 1.02 0.97 0.77 400 401 402 5.3 5.4 5.5 42 43 44 2.16 1.12 2.57 13.1 13.2 13.0 4.87 4.81 4.82 12.2 11.8 11.1 14.9 13.5 10.7 74.1 80.6 80.4 13.3 15.2 14.9 35.8 38.4 35.8 10.2 10.0 8.9 4.3 4.4 5.5 17.0 18.0 14.0 5.1 5.4 4.9 86 91 84 101 106 102 110 115 109 0.85 0.86 0.82 0.78 0.80 0.77 403 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 414 415 416 5.6 5.7 5.8 5.9 6.0 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 6.6 6.7 6.8 6.9 45 46 46 47 48 49 50 50 51 52 53 54 54 55 2.16 2.95 1.98 2.45 1.83 2.88 2.05 3.36 1.69 2.24 2.52 2.95 2.69 3.21 13.2 11.7 12.2 11.4 12.5 12.9 14.6 13.4 14.0 14.6 14.2 13.4 12.8 12.8 4.86 4.89 4.88 4.87 4.84 4.81 4.72 4.69 4.66 4.68 4.72 4.78 4.76 4.75 11.1 10.7 11.1 12.2 11.5 11.8 11.8 12.6 12.6 12.2 11.8 11.1 9.5 9.9 13.5 12.1 13.5 14.9 13.5 13.5 16.4 14.9 14.9 17.5 16.4 17.5 16.4 14.9 77.9 75.6 67.9 70.2 71.4 69.1 76.4 67.5 68.1 76.0 75.2 71.8 68.5 68.5 13.6 12.7 13.0 13.4 14.4 15.5 18.8 20.3 21.7 20.8 18.9 16.6 17.4 17.5 38.4 38.4 38.4 35.8 33.3 38.4 33.3 33.3 38.4 35.8 33.3 33.3 30.7 28.2 9.7 8.9 9.8 10.1 10.4 10.5 11.3 10.6 10.8 10.5 11.6 11.8 10.4 10.7 5.2 9.6 6.2 7.2 4.5 8.5 2.9 3.0 7.0 3.7 5.1 3.8 4.5 2.7 14.0 13.0 17.0 16.0 14.0 14.0 13.0 17.0 16.0 14.0 13.0 13.0 12.0 12.0 4.6 6.1 6.4 5.9 4.6 6.3 4.4 7.1 5.3 5.3 5.3 4.8 4.6 4.4 85 89 91 88 81 93 84 91 99 90 87 83 80 75 102 98 92 97 96 94 105 95 96 106 103 100 94 93 109 105 101 105 103 101 111 103 104 113 110 107 100 99 0.83 0.90 0.98 0.91 0.84 0.99 0.80 0.96 1.04 0.85 0.84 0.83 0.84 0.81 0.78 0.85 0.90 0.84 0.79 0.92 0.75 0.88 0.96 0.80 0.79 0.78 0.79 0.76 417 418 419 420 421 422 423 424 425 426 427 428 429 430 431 432 433 434 435 436 437 438 439 440 441 442 443 444 445 446 447 448 449 450 451 452 453 454 455 456 457 458 459 460 461 462 463 464 465 466 7.0 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 7.6 7.7 7.8 7.9 8.0 8.1 8.2 8.3 8.4 8.5 8.6 8.7 8.8 8.9 9.0 9.1 9.2 9.3 9.4 9.5 9.6 9.7 9.8 9.9 10.0 10.1 10.2 10.3 10.4 10.5 10.6 10.7 10.8 10.9 11.0 11.1 11.2 11.3 11.4 11.5 11.6 11.7 11.8 11.9 56 57 58 58 59 60 61 62 62 63 64 65 66 66 67 68 69 70 70 71 72 73 74 74 75 76 77 78 78 79 80 81 82 82 83 84 85 86 86 87 88 89 90 90 91 92 93 94 94 95 2.57 2.42 1.87 2.59 2.09 2.22 2.52 2.00 1.42 1.77 1.80 2.90 3.19 3.91 1.83 1.98 1.87 3.00 2.18 1.67 1.07 1.30 0.31 0.33 0.57 1.00 0.29 0.09 0.34 0.28 0.53 1.28 0.99 1.11 0.65 0.65 0.33 2.21 0.63 4.04 3.83 3.00 1.11 0.18 0.46 3.64 7.35 6.10 11.61 14.99 12.8 13.4 14.0 13.6 15.8 14.3 13.6 12.9 12.8 12.8 12.9 14.0 13.4 13.6 13.6 15.4 16.4 16.4 17.0 16.5 17.3 18.2 20.7 24.9 29.2 28.6 29.2 36.1 37.7 34.6 27.5 24.9 21.3 20.1 18.5 22.2 21.3 20.2 20.9 18.2 17.0 15.2 13.6 14.1 11.2 9.7 7.9 7.7 6.3 7.2 4.75 4.71 4.73 4.73 4.70 4.74 4.78 4.85 4.85 4.80 4.81 4.81 4.82 4.84 4.78 4.81 4.82 4.83 4.85 4.85 4.81 4.83 4.93 5.03 5.16 5.28 5.42 5.78 5.96 6.22 6.40 6.34 6.23 6.14 6.24 6.32 6.04 5.45 5.41 5.24 5.20 5.17 5.20 5.61 5.43 5.21 5.15 5.14 5.16 5.11 9.9 10.3 10.7 10.3 11.8 10.3 11.1 9.8 10.5 9.4 9.8 10.1 10.5 10.1 9.8 11.3 12.4 12.4 12.4 13.1 13.1 13.9 16.9 21.0 25.5 24.4 26.3 31.5 33.0 32.3 27.8 27.0 23.2 23.5 22.8 30.6 29.2 28.8 29.2 27.1 24.6 23.2 22.1 24.2 21.1 17.6 12.6 11.2 8.8 9.5 17.5 16.4 24.3 21.7 24.3 16.4 20.3 18.9 3.9 17.5 20.3 21.7 23.1 20.3 21.2 23.4 23.4 25.9 27.1 28.5 32.2 31.0 42.0 55.6 90.3 95.3 99.0 125.0 131.2 111.4 89.1 68.0 48.2 44.6 38.4 39.5 47.1 47.1 47.1 40.9 35.8 32.2 27.1 23.4 17.2 14.1 10.2 10.2 9.0 12.1 68.9 70.2 72.9 75.6 82.0 74.7 74.5 65.0 67.3 64.3 63.1 61.8 61.8 56.2 59.8 64.8 72.2 70.2 68.1 65.4 68.3 73.3 76.6 89.3 100.6 90.4 84.3 120.3 128.7 113.3 95.2 71.2 66.8 61.8 60.8 72.5 67.3 61.2 60.2 56.6 46.4 42.7 50.6 54.1 42.1 37.9 28.3 6.0 23.1 22.7 17.7 19.3 18.6 18.3 19.6 18.0 16.6 14.0 14.1 15.9 15.4 15.5 15.1 14.5 16.4 15.3 14.9 14.7 14.2 13.9 15.3 14.8 11.7 9.3 6.9 5.2 3.7 1.6 1.1 0.6 0.4 0.5 0.6 0.7 0.6 0.5 0.9 3.5 3.9 5.6 6.3 6.7 6.3 2.4 3.7 6.1 7.0 7.2 6.9 7.7 33.3 33.3 35.8 35.8 35.8 41.0 38.4 31.0 29.6 29.6 32.3 37.7 35.0 39.0 39.0 47.1 53.8 61.9 56.5 53.8 56.5 64.6 70.0 86.1 91.5 88.8 78.0 107.7 115.7 114.4 99.6 94.2 72.7 63.2 67.3 74.0 78.0 75.4 70.0 68.7 57.7 54.3 43.2 43.2 28.8 24.4 14.4 15.5 11.6 11.6 12.4 13.1 13.7 13.1 17.7 12.4 11.9 11.3 11.1 10.4 11.1 13.2 12.3 15.1 12.3 15.0 16.3 17.2 18.4 19.1 21.9 24.9 29.3 41.3 66.5 72.6 79.5 90.0 101.1 87.3 64.5 54.1 40.0 32.1 28.0 32.4 32.8 31.4 33.9 31.0 26.3 22.7 19.7 19.8 13.2 10.2 7.4 7.3 6.0 8.7 6.0 4.9 3.6 3.2 8.6 4.3 4.1 3.4 2.7 3.9 3.9 4.2 2.3 4.7 6.8 2.6 4.7 4.2 3.2 2.9 3.3 6.8 5.9 8.0 6.9 8.3 5.9 18.0 8.2 8.0 5.9 5.0 4.2 4.3 6.3 5.0 6.9 3.3 4.7 4.8 4.6 4.7 2.6 5.1 6.1 5.1 1.6 4.1 2.8 5.0 26.9 16.0 18.0 15.0 23.0 16.0 17.0 11.0 12.0 12.0 12.0 14.0 12.0 12.0 13.0 12.0 14.0 14.0 15.0 14.0 15.0 17.0 21.0 27.9 35.9 30.9 34.9 50.9 47.9 44.9 35.9 36.9 28.9 35.9 28.9 46.9 39.9 32.9 32.9 28.9 24.0 22.0 19.0 29.9 25.0 19.0 13.0 13.0 14.0 14.0 5.8 5.4 5.3 4.6 5.9 4.4 4.6 4.1 4.6 4.6 4.6 5.3 4.3 4.6 5.9 4.4 5.6 6.1 5.6 5.8 6.3 8.9 8.7 11.7 16.6 17.9 18.6 24.7 23.4 19.7 15.5 13.7 10.9 9.5 9.7 10.0 11.2 8.6 10.9 9.9 8.7 7.9 6.4 8.1 7.1 5.4 3.6 4.9 4.3 3.9 102 92 95 90 111 96 93 75 74 76 79 90 81 90 93 96 109 118 113 109 118 137 147 184 224 224 221 293 297 275 222 204 157 146 141 169 170 155 156 149 127 118 97 109 84 70 47 52 46 51 96 97 108 108 118 101 106 94 82 91 93 94 95 87 91 99 108 108 108 107 114 118 136 166 216 210 210 277 293 257 212 166 138 130 122 143 144 137 136 125 107 98 100 102 80 70 51 27 41 44 110 105 117 115 130 109 114 99 88 97 99 101 101 93 97 105 115 115 115 114 121 127 146 180 234 226 227 302 317 279 230 185 153 148 136 166 163 154 153 139 119 109 109 117 93 79 58 34 48 51 1.06 0.95 0.88 0.84 0.94 0.95 0.87 0.80 0.91 0.84 0.85 0.96 0.85 1.04 1.03 0.97 1.01 1.09 1.05 1.02 1.04 1.16 1.08 1.11 1.04 1.06 1.05 1.06 1.02 1.07 1.05 1.23 1.14 1.12 1.15 1.18 1.18 1.13 1.15 1.20 1.19 1.21 0.97 1.07 1.04 1.01 0.92 1.90 1.11 1.15 0.93 0.88 0.81 0.78 0.85 0.88 0.81 0.75 0.85 0.79 0.80 0.89 0.80 0.97 0.96 0.91 0.95 1.02 0.98 0.96 0.98 1.08 1.00 1.03 0.96 0.99 0.97 0.97 0.94 0.98 0.96 1.11 1.03 0.99 1.03 1.02 1.04 1.01 1.02 1.07 1.07 1.08 0.89 0.93 0.90 0.89 0.82 1.54 0.95 0.99 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 14 15 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 467 468 469 470 12.0 12.1 12.2 12.3 96 97 98 98 13.85 7.66 4.50 1.03 7.4 6.7 7.0 10.0 5.15 5.14 5.08 5.14 7.7 8.4 8.7 11.9 10.7 11.6 10.2 17.8 23.9 20.6 22.5 37.5 7.0 7.2 8.3 7.2 15.5 11.6 16.1 28.8 5.8 6.9 7.8 13.6 8.6 3.3 1.7 3.7 13.0 8.0 8.0 15.0 6.1 3.1 2.6 4.3 56 40 45 73 42 41 41 67 49 45 45 75 1.32 0.99 1.08 1.08 1.15 0.90 0.98 0.97 471 472 473 12.4 12.5 0.1 99 100 4 0.50 0.53 13.0 14.6 23.1 4.90 4.69 4.87 17.1 23.1 34.4 24.3 26.8 58.7 45.2 45.2 72.5 12.5 20.2 13.4 40.5 43.2 54.3 17.1 19.1 44.0 3.3 3.9 11.8 17.0 20.0 38.9 6.3 7.4 16.0 97 114 178 87 95 165 95 105 185 1.12 1.20 1.08 1.02 1.08 0.97 474 475 476 0.2 0.3 0.4 8 12 16 3.33 1.91 2.34 28.0 30.4 29.8 4.75 4.83 4.88 31.4 30.0 28.4 102.1 127.8 135.4 63.9 59.1 58.3 17.5 14.6 13.1 56.0 57.7 56.0 89.2 97.3 104.4 6.7 5.7 5.7 25.0 23.0 21.0 22.5 23.9 25.5 217 222 226 197 217 222 210 228 233 1.10 1.02 1.02 1.03 0.97 0.97 477 478 479 480 481 482 483 484 485 486 487 488 489 490 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64 68 72 4.14 3.36 3.33 3.60 3.13 1.52 1.53 1.81 1.67 1.68 0.84 0.61 1.05 2.53 26.1 23.1 20.9 21.9 19.7 18.8 16.4 16.4 18.2 21.3 21.9 20.7 20.1 18.8 4.89 4.81 4.82 4.81 4.75 4.77 4.76 4.74 4.71 4.66 4.64 4.62 4.60 4.65 24.0 21.8 20.3 19.4 19.4 20.6 19.7 20.3 21.8 24.4 27.7 29.2 28.1 25.0 108.6 106.1 89.4 86.9 75.3 66.3 67.7 63.7 60.1 72.8 76.7 70.2 63.7 47.4 54.3 49.6 40.8 42.7 40.4 37.7 30.6 31.4 32.9 38.7 41.6 36.9 47.1 46.0 12.9 15.3 15.1 15.2 17.7 16.8 17.2 18.0 19.3 21.9 22.8 23.7 24.6 22.0 50.4 40.5 37.1 37.1 37.1 34.4 26.1 26.1 27.2 37.1 37.1 26.1 26.1 28.8 88.7 76.6 67.2 60.7 55.6 51.5 41.7 43.9 49.9 71.4 59.9 54.5 48.3 35.9 6.8 3.6 3.1 4.1 4.9 3.5 2.3 3.7 1.9 3.6 2.9 2.3 6.4 4.1 16.0 14.0 12.0 13.0 14.0 15.0 12.0 14.0 13.0 19.0 16.0 17.0 12.0 11.0 21.6 17.8 16.5 15.1 15.0 14.0 11.7 12.7 13.2 14.8 15.5 15.1 16.0 11.5 196 168 151 145 144 135 111 118 124 168 154 139 133 113 187 177 151 149 135 125 118 116 115 136 146 136 139 118 195 184 157 155 142 132 124 122 121 145 154 145 145 124 1.05 0.95 1.00 0.98 1.07 1.08 0.94 1.03 1.08 1.24 1.06 1.02 0.96 0.96 1.01 0.91 0.96 0.94 1.02 1.02 0.89 0.97 1.03 1.15 1.00 0.96 0.92 0.91 491 492 493 494 495 496 497 498 499 500 501 502 503 504 505 506 507 508 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 76 80 84 88 92 96 100 2 4 6 7 9 11 13 15 17 19 20 22 24 26 28 30 31 33 35 37 39 41 43 44 46 48 50 52 54 56 57 59 61 63 65 67 69 70 72 74 76 78 80 4.29 3.30 3.10 3.67 3.30 3.36 7.82 18.8 19.4 19.7 19.8 20.7 21.3 21.4 26.9 37.9 48.3 47.7 40.6 36.7 41.6 40.6 37.9 33.6 31.2 26.9 25.7 29.4 31.8 30.0 30.6 30.0 28.8 24.8 21.2 18.7 17.7 16.3 19.3 26.3 27.5 28.8 28.5 26.9 25.7 26.9 25.1 24.5 23.9 21.2 18.1 17.1 16.5 17.1 16.3 16.9 15.7 4.68 4.72 4.74 4.75 4.76 4.75 4.78 6.44 6.74 6.15 5.98 6.11 6.11 6.30 5.93 5.79 5.82 5.68 5.62 5.50 5.45 5.92 5.15 5.00 4.91 4.89 4.91 4.86 4.86 4.90 4.87 4.89 5.04 4.79 4.78 4.74 4.70 4.65 4.66 4.60 4.63 4.64 4.69 4.73 4.74 4.76 4.76 4.77 4.78 4.74 21.4 20.0 19.0 18.5 19.0 18.5 18.2 28.9 36.0 38.1 37.1 34.4 33.7 36.8 35.6 33.4 30.6 28.7 25.0 24.4 28.1 30.3 29.2 32.6 32.9 32.6 29.2 23.9 20.2 18.5 19.8 25.2 33.9 33.9 34.4 35.6 33.9 34.4 36.0 36.0 32.9 30.6 26.3 21.1 18.5 17.4 18.2 18.5 19.8 19.2 52.5 58.7 63.7 58.7 61.2 65.2 71.6 90.8 182.2 236.1 245.4 196.0 176.9 190.4 174.0 142.2 136.8 118.7 96.7 100.7 103.5 128.3 115.9 126.9 111.7 98.2 80.1 58.1 53.9 42.9 53.9 55.3 95.3 92.5 100.7 99.3 91.1 92.5 82.9 78.7 70.5 64.9 55.3 37.2 31.9 28.8 27.1 24.8 24.8 22.3 44.8 51.6 53.3 48.5 56.8 55.8 53.7 101.0 125.8 146.0 149.5 138.3 131.8 150.5 159.5 149.7 144.7 136.8 126.2 117.8 135.1 136.8 122.8 129.7 123.7 121.2 106.4 92.2 79.7 74.5 77.2 80.6 93.5 96.2 98.9 99.7 92.7 84.9 86.6 88.3 85.8 81.4 71.2 64.1 56.0 58.7 59.8 57.0 54.3 68.1 20.6 19.1 18.1 17.5 17.4 17.6 16.6 0.4 0.2 0.7 1.0 0.8 0.8 0.5 1.2 1.6 1.5 2.1 2.4 3.2 3.5 1.2 7.0 9.9 12.3 12.7 12.3 13.7 13.8 12.6 13.3 12.9 9.0 15.9 16.6 17.9 19.7 22.0 21.7 24.7 23.1 22.5 20.3 18.4 18.0 17.4 17.1 16.9 16.4 18.0 34.4 37.1 34.9 32.7 37.7 42.7 37.7 77.6 110.3 138.0 135.8 120.3 113.1 145.8 150.8 145.8 135.8 125.3 115.3 113.1 128.1 120.3 113.1 120.3 120.3 120.3 119.2 88.1 72.6 65.4 67.6 72.6 91.5 95.4 90.4 93.1 82.6 84.3 82.6 75.4 76.5 68.2 69.3 44.4 39.4 38.3 41.0 42.1 39.4 33.3 35.8 42.6 44.4 42.5 46.8 51.1 49.8 75.1 142.1 184.9 205.0 154.5 112.6 133.6 124.2 107.0 88.4 77.4 60.4 54.5 75.5 92.6 82.6 87.1 78.9 70.9 53.6 41.6 32.2 29.3 25.7 37.1 67.1 80.1 74.6 74.9 66.2 67.2 58.3 55.2 48.6 42.5 34.8 25.5 21.9 19.6 20.7 17.5 16.8 14.9 3.0 2.3 3.7 2.5 2.4 3.8 2.3 8.6 10.5 7.5 9.6 11.1 4.6 5.2 9.5 6.5 4.4 4.2 4.8 5.9 3.8 3.9 3.2 5.4 3.3 2.9 2.4 1.9 1.8 2.8 4.0 2.4 2.8 6.5 3.1 3.5 2.6 5.0 1.1 1.8 2.8 1.5 1.5 1.1 2.1 1.1 2.0 0.7 0.9 0.8 10.0 13.0 10.0 11.0 12.0 10.0 17.0 16.0 30.9 28.9 35.9 34.9 35.9 40.9 62.9 46.9 31.9 33.9 27.9 23.0 30.9 35.9 22.0 41.9 20.0 20.0 17.0 13.0 12.0 15.0 16.0 22.0 16.0 16.0 21.0 20.0 18.0 17.0 14.0 15.0 14.0 11.0 9.0 8.0 8.0 11.0 11.0 9.0 9.0 9.0 11.5 11.8 12.2 11.7 12.2 13.0 13.5 19.6 31.9 44.4 44.1 36.2 29.8 32.4 33.4 28.5 23.7 21.6 17.9 16.3 19.1 24.0 20.9 22.5 20.1 18.1 14.3 11.5 9.5 9.5 9.1 11.8 18.1 18.6 17.6 17.4 16.0 15.8 14.8 14.5 11.7 9.5 7.4 6.1 5.9 5.6 5.6 5.1 5.4 4.9 115 126 123 118 128 138 137 197 326 405 431 358 297 358 382 336 286 264 229 216 261 278 249 287 255 245 219 170 142 135 136 159 204 232 223 227 205 211 192 187 177 155 142 103 95 93 97 91 88 81 119 130 136 126 137 140 144 221 344 420 432 369 342 378 369 325 312 284 248 243 267 295 268 289 268 252 216 174 154 136 151 161 223 223 234 235 218 212 206 203 189 177 153 122 106 105 105 100 99 110 124 137 141 131 143 144 152 229 359 435 450 386 360 398 401 349 328 301 262 254 282 313 279 310 278 262 224 181 160 143 159 172 231 231 244 245 227 220 212 210 196 182 157 126 110 110 111 105 103 114 0.97 0.97 0.91 0.94 0.94 0.99 0.95 0.89 0.95 0.96 1.00 0.97 0.87 0.95 1.03 1.03 0.92 0.93 0.92 0.89 0.98 0.94 0.93 0.99 0.95 0.97 1.01 0.97 0.92 0.99 0.90 0.99 0.92 1.04 0.95 0.97 0.94 1.00 0.94 0.92 0.93 0.88 0.93 0.84 0.89 0.89 0.93 0.91 0.89 0.74 0.93 0.92 0.87 0.90 0.90 0.96 0.90 0.86 0.91 0.93 0.96 0.93 0.82 0.90 0.95 0.96 0.87 0.88 0.87 0.85 0.92 0.89 0.89 0.93 0.92 0.93 0.98 0.94 0.89 0.94 0.85 0.92 0.89 1.01 0.91 0.93 0.90 0.96 0.91 0.89 0.90 0.85 0.90 0.82 0.86 0.84 0.88 0.87 0.85 0.71 0.20 0.16 0.84 0.58 0.15 5.14 12.41 11.25 5.00 4.29 3.87 1.82 0.29 3.40 9.73 3.50 6.00 4.74 6.67 4.44 2.79 4.39 0.69 0.21 1.71 2.50 2.22 2.05 2.52 2.50 2.22 5.29 3.71 5.45 5.71 5.45 3.71 4.00 2.61 1.73 2.71 6.10 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 16 17 18 19 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 541 542 543 544 4.4 4.5 4.6 4.7 81 83 85 87 3.91 3.64 3.08 7.50 14.7 14.1 13.7 12.8 4.71 4.72 4.72 4.74 18.2 17.4 17.7 16.0 18.6 21.2 18.1 14.9 56.4 58.5 48.5 42.9 19.2 19.0 18.8 18.3 28.3 26.1 24.9 21.1 14.9 15.2 12.4 10.6 2.1 1.9 1.0 1.4 7.0 16.0 7.0 6.0 4.3 5.9 3.9 3.5 76 84 68 61 93 97 84 74 97 105 88 77 0.81 0.87 0.81 0.82 0.78 0.80 0.78 0.79 545 546 547 4.8 4.9 5.0 89 91 93 4.29 0.98 0.08 13.0 12.0 25.7 4.76 4.74 4.76 14.5 16.0 43.4 12.4 12.4 81.5 42.5 43.9 92.0 17.4 17.9 17.4 20.0 21.1 64.3 10.0 8.9 51.8 1.3 0.4 2.8 6.0 9.0 27.9 3.1 4.6 14.5 58 62 179 69 72 217 72 77 231 0.83 0.86 0.82 0.80 0.81 0.77 548 549 550 5.1 5.2 5.3 94 96 98 0.79 0.78 0.19 34.3 35.5 36.1 4.71 4.35 4.34 60.0 62.9 65.0 122.4 113.7 105.2 107.6 107.6 106.4 19.4 44.4 44.9 92.6 96.5 102.6 77.9 70.5 69.6 2.7 3.1 3.1 26.9 25.9 22.8 20.9 19.3 18.6 240 260 262 290 284 277 304 297 288 0.83 0.91 0.95 0.79 0.87 0.91 551 553 555 556 557 558 559 560 561 562 563 564 565 566 5.4 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 100 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 1.02 35.5 102.8 85.6 69.7 67.9 75.9 85.6 74.6 59.9 47.1 39.8 34.9 31.8 27.5 4.36 4.73 4.34 4.38 4.38 4.24 4.29 4.35 4.43 4.41 4.36 4.36 4.36 4.36 62.6 114.8 164.3 140.0 131.4 144.8 146.6 151.9 80.2 66.1 57.3 51.6 47.7 38.9 100.1 561.0 289.4 206.5 189.8 240.0 301.5 274.7 233.0 163.3 118.7 89.7 75.3 53.3 103.9 313.8 273.0 266.1 254.0 259.2 242.4 193.4 140.3 144.7 86.8 93.7 82.2 69.5 42.8 18.6 44.8 41.6 41.1 57.3 51.0 44.5 36.6 38.5 43.4 43.3 42.9 43.0 108.7 210.1 353.7 341.5 341.5 358.7 350.9 279.4 242.3 140.8 108.7 92.6 81.5 59.3 62.8 455.9 204.0 147.5 131.7 181.1 192.7 194.0 157.1 116.2 81.1 64.1 52.2 34.9 3.0 14.8 7.6 5.6 4.7 8.1 7.2 5.8 5.2 4.2 2.9 2.3 2.0 1.3 19.0 72.9 47.9 31.9 28.9 36.9 36.9 31.9 26.9 20.0 17.0 14.0 13.0 10.0 16.6 104.8 56.4 37.5 34.1 44.6 50.9 46.9 37.2 27.8 20.4 16.1 14.0 9.9 253 877 714 606 582 687 690 603 505 347 273 232 206 158 267 990 727 613 575 644 690 620 453 374 263 235 205 162 276 1026 751 629 590 663 709 636 467 384 271 242 212 167 0.95 0.89 0.98 0.99 1.01 1.07 1.00 0.97 1.11 0.93 1.04 0.99 1.00 0.98 0.92 0.85 0.95 0.96 0.99 1.04 0.97 0.95 1.08 0.90 1.01 0.96 0.97 0.95 567 568 569 570 571 572 573 574 575 576 577 578 579 580 581 582 583 584 585 586 587 588 589 590 591 592 593 594 595 596 597 598 599 600 601 602 603 604 605 606 607 608 609 610 611 612 613 614 615 616 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 70 75 80 85 90 95 100 17 33 50 67 83 100 7 14 21 29 36 43 50 57 64 71 79 86 93 100 1 3 4 5 7 8 9 11 12 14 15 16 18 19 20 22 23 24 26 27 28 30 31 25.1 24.5 25.1 23.2 25.7 23.0 23.2 51.5 45.9 43.4 36.6 28.5 26.7 39.7 42.2 44.7 34.1 32.9 24.8 22.1 16.7 16.1 17.4 16.7 15.1 14.6 15.1 96.8 76.9 62.0 47.1 43.4 37.2 29.8 31.0 29.2 26.1 24.2 25.4 25.4 22.1 18.6 15.5 14.0 12.2 10.9 10.3 8.2 6.6 6.2 4.36 4.33 4.29 4.31 4.28 4.28 4.31 6.75 6.58 6.72 6.68 6.09 6.33 6.78 6.80 6.55 6.36 6.25 6.23 5.99 5.81 5.71 5.72 5.53 5.41 5.36 5.27 6.13 5.78 5.51 5.48 5.43 5.58 5.63 5.33 5.34 5.07 4.87 4.77 4.78 4.84 4.85 4.94 5.05 4.99 5.04 5.08 5.18 5.17 5.09 35.0 27.3 23.7 20.8 18.7 19.0 17.7 59.2 54.7 49.8 41.4 31.8 29.4 39.8 39.0 34.7 23.7 22.6 15.6 14.7 9.7 9.7 11.3 11.3 11.3 11.3 10.5 72.0 54.7 41.4 29.8 27.4 22.5 18.1 20.1 19.3 18.9 17.3 18.9 17.2 14.8 12.9 10.9 9.8 8.6 7.8 7.6 5.7 4.9 4.3 40.9 35.5 27.1 25.7 23.4 23.4 18.3 51.6 46.5 44.0 40.3 28.2 27.1 46.5 84.6 136.2 122.7 120.2 93.1 71.1 50.2 45.4 48.0 48.0 41.5 44.0 55.3 564.7 490.2 366.1 248.8 230.4 222.8 193.5 181.6 175.2 146.4 143.9 142.4 139.9 124.1 93.9 65.2 62.6 51.1 53.6 37.8 27.4 6.5 16.4 60.8 55.6 57.3 62.9 60.6 59.1 61.0 244.9 226.1 203.8 167.4 113.9 103.7 153.0 179.1 160.7 129.7 110.6 82.9 81.8 59.1 56.8 69.5 61.0 60.8 58.7 56.6 212.2 165.5 159.5 104.1 93.7 80.6 68.7 77.2 71.4 76.0 70.8 79.3 76.6 70.8 62.9 55.8 47.7 45.6 42.7 43.7 31.4 30.2 30.2 43.8 46.2 51.3 48.7 51.8 51.8 49.1 0.2 0.3 0.2 0.2 0.8 0.5 0.2 0.2 0.3 0.4 0.6 0.6 1.0 1.5 1.9 1.9 2.9 3.9 4.3 5.3 0.7 1.7 3.1 3.3 3.7 2.6 2.3 4.6 4.6 8.4 13.3 17.0 16.5 14.3 14.2 11.4 8.9 10.1 9.1 8.2 6.5 6.7 8.1 44.4 37.1 29.9 22.2 20.0 20.0 17.2 296.0 265.0 252.2 218.4 163.5 148.0 181.8 181.8 171.3 124.7 117.0 85.9 75.4 56.0 52.1 62.6 54.3 56.0 49.3 52.1 210.5 150.7 114.4 80.6 67.6 54.6 41.6 45.5 40.3 42.9 39.0 44.2 44.2 33.8 28.6 23.4 22.1 20.8 18.3 16.6 12.2 10.5 8.9 25.8 22.4 18.4 15.1 13.3 12.9 10.5 32.9 32.9 23.1 21.8 17.2 11.7 9.6 61.8 101.0 91.3 93.2 69.4 52.4 38.1 43.7 35.7 30.9 23.4 24.7 25.2 464.1 378.9 302.3 219.2 207.9 175.3 145.6 146.5 134.1 118.8 104.0 107.2 104.0 84.4 65.8 57.0 49.2 41.7 34.7 29.7 19.4 15.9 13.0 1.1 1.0 0.9 0.6 0.9 0.9 0.6 6.5 6.5 4.6 4.3 3.8 2.8 2.4 4.2 5.2 5.0 5.8 6.2 7.3 5.2 4.2 3.7 3.6 3.9 4.5 3.3 18.1 12.9 9.6 10.1 7.1 6.3 3.8 5.9 6.6 7.9 3.5 4.0 4.8 4.3 3.7 3.3 3.5 3.2 2.9 3.4 3.5 4.0 2.7 9.0 9.0 10.0 8.0 7.0 7.0 7.0 79.8 82.8 79.8 79.8 65.9 58.9 112.8 105.8 93.8 61.9 55.9 43.9 45.9 31.9 30.9 27.9 32.9 32.9 30.9 30.9 109.8 68.9 61.9 48.9 41.9 35.9 30.9 30.9 28.9 28.9 24.0 26.9 28.9 23.0 20.0 19.0 17.0 13.0 14.0 14.0 11.0 12.0 11.0 8.1 7.7 6.7 5.4 4.9 4.8 4.1 8.6 8.2 8.7 7.1 5.8 4.9 9.2 15.5 23.5 20.2 19.6 17.3 15.5 12.0 11.7 10.7 11.7 10.0 8.9 9.7 93.0 79.8 64.5 51.3 49.2 42.5 34.9 35.2 32.1 30.4 27.3 28.6 30.0 23.7 18.9 16.3 14.2 11.7 10.5 9.4 6.7 6.7 5.3 132 124 117 100 98 97 89 424 396 369 332 257 227 316 369 395 304 292 223 197 145 145 143 136 130 123 127 896 693 556 413 377 317 259 269 247 237 211 228 228 183 151 130 115 100 90 81 59 56 49 137 118 108 109 103 102 97 356 327 298 249 174 160 239 303 332 276 253 192 168 119 112 129 120 114 114 122 849 710 567 383 351 326 280 279 266 241 232 241 234 210 170 132 120 105 104 89 64 42 51 141 123 113 113 106 105 101 396 369 338 289 207 190 296 356 379 307 281 214 191 135 127 143 137 130 129 138 904 745 598 407 372 344 296 294 280 256 244 254 248 221 180 141 129 112 111 96 70 48 56 0.97 1.04 1.09 0.91 0.95 0.96 0.91 1.19 1.21 1.24 1.33 1.48 1.42 1.32 1.22 1.19 1.10 1.15 1.17 1.18 1.22 1.29 1.11 1.13 1.15 1.08 1.03 1.06 0.98 0.98 1.08 1.07 0.97 0.92 0.96 0.93 0.98 0.91 0.95 0.98 0.87 0.89 0.99 0.96 0.95 0.86 0.91 0.92 1.35 0.96 0.94 1.01 1.04 0.88 0.92 0.93 0.88 1.07 1.07 1.09 1.15 1.24 1.20 1.07 1.04 1.04 0.99 1.04 1.05 1.04 1.07 1.13 1.00 1.00 1.00 0.95 0.92 0.99 0.93 0.93 1.02 1.01 0.92 0.88 0.91 0.88 0.93 0.87 0.90 0.92 0.83 0.84 0.92 0.89 0.90 0.81 0.84 0.85 1.18 0.87 0.10 1.13 0.38 0.09 0.14 0.29 0.32 0.51 1.32 1.15 0.96 0.79 0.77 1.25 1.64 1.12 1.06 0.82 0.92 1.78 5.07 3.79 4.29 1.65 0.10 2.54 3.13 3.21 3.08 7.50 15.00 15.00 2.47 13.33 18.95 11.61 4.74 0.48 0.70 0.63 0.67 0.53 0.61 1.01 0.56 1.24 1.93 1.29 0.95 1.57 1.49 1.53 1.49 1.20 1.75 2.05 2.34 2.29 2.16 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 20 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 617 618 619 620 2.4 2.5 2.6 2.7 32 34 35 36 2.37 1.50 1.55 2.28 6.6 6.1 7.1 8.4 5.09 5.16 5.09 5.03 4.5 4.5 5.5 6.1 16.4 18.3 24.8 28.2 28.9 27.7 36.0 37.3 8.1 6.9 8.1 9.3 8.9 10.5 12.2 16.6 13.0 12.7 16.1 18.7 2.8 2.9 3.8 3.3 10.0 10.0 10.0 10.0 5.8 6.1 6.9 7.2 49 49 57 65 50 51 66 72 55 56 71 77 0.97 0.97 0.86 0.91 0.89 0.88 0.80 0.85 621 622 623 2.8 2.9 3.0 38 39 41 1.48 2.01 2.67 8.9 7.3 6.2 5.15 5.24 5.28 6.6 5.7 4.9 31.3 26.2 18.3 37.3 32.7 25.2 7.0 5.7 5.2 18.3 15.0 12.2 20.1 16.1 12.2 3.6 3.3 4.1 14.0 11.0 8.0 6.6 5.8 4.3 70 57 46 75 65 48 82 70 52 0.92 0.88 0.95 0.85 0.81 0.88 624 625 626 3.1 3.2 3.3 42 43 45 1.82 2.18 2.00 5.8 6.6 6.3 5.33 5.31 5.21 5.1 5.5 5.5 15.8 14.4 15.8 28.9 28.9 22.5 4.6 4.9 6.1 13.3 15.0 15.0 11.3 11.7 11.0 4.7 4.8 4.7 9.0 15.0 7.0 4.1 4.9 4.4 47 56 48 50 49 44 54 56 47 0.94 1.15 1.10 0.86 1.00 1.02 627 628 629 630 631 632 633 634 635 636 637 638 639 640 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 46 47 49 50 51 53 54 55 57 58 59 61 62 64 2.47 2.69 2.12 1.99 1.95 1.30 1.94 1.49 1.31 1.75 2.05 2.07 2.06 1.48 6.8 7.4 7.4 7.3 6.5 5.6 5.1 4.7 4.9 4.4 5.0 5.2 5.6 6.5 5.09 5.04 4.95 4.92 4.99 5.06 5.10 5.21 5.32 5.30 5.16 4.99 4.87 4.82 6.1 7.0 6.6 6.2 5.1 4.1 3.9 3.5 4.2 3.6 4.3 5.3 6.7 7.9 15.8 18.3 15.8 16.4 17.8 13.0 12.4 9.0 11.8 7.1 12.7 10.2 12.1 11.3 36.0 38.3 33.7 38.3 41.6 31.4 27.7 26.4 28.9 27.7 22.5 22.5 26.2 33.1 8.1 9.0 11.1 11.8 10.1 8.6 7.8 6.2 4.7 5.0 6.8 10.1 13.3 14.9 16.6 22.7 19.4 19.4 16.6 10.5 8.9 7.8 6.1 4.4 9.6 9.9 10.9 12.3 12.5 13.4 12.5 13.0 11.9 8.6 7.8 6.3 8.4 6.0 6.4 7.6 7.4 8.0 4.1 4.4 2.4 3.0 4.1 3.4 3.7 3.4 3.9 2.6 1.6 2.6 2.6 2.7 11.0 9.0 9.0 9.0 9.0 8.0 8.0 8.0 9.0 8.0 6.0 6.0 7.0 7.0 5.1 4.6 4.8 4.9 4.9 3.6 3.5 2.8 3.3 3.5 3.3 3.0 3.0 3.1 57 63 59 61 57 43 40 34 35 30 34 39 44 48 58 64 56 61 64 49 44 39 45 38 40 38 45 52 63 68 61 65 69 53 48 43 49 42 43 41 49 56 0.99 0.99 1.05 1.00 0.88 0.88 0.90 0.88 0.79 0.77 0.86 1.03 0.98 0.92 0.91 0.92 0.98 0.94 0.82 0.81 0.83 0.80 0.72 0.70 0.80 0.95 0.91 0.86 641 642 643 644 645 646 647 648 649 650 651 652 653 654 655 656 657 658 659 660 661 662 663 664 665 666 667 668 669 670 671 672 673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 683 684 685 686 687 688 689 690 4.8 4.9 5.0 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 5.8 5.9 6.0 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 6.6 6.7 6.8 6.9 7.0 7.1 7.2 7.3 7.4 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 65 66 68 69 70 72 73 74 76 77 78 80 81 82 84 85 86 88 89 91 92 93 95 96 97 99 100 2 4 5 7 9 11 12 14 16 18 19 21 23 25 26 28 30 32 33 35 37 39 40 1.76 1.55 2.34 2.35 1.88 1.38 1.01 1.46 1.71 1.58 1.18 1.33 1.33 1.45 1.54 0.99 0.48 0.71 1.54 1.59 2.42 2.34 1.40 1.61 2.67 3.03 2.43 7.2 7.9 8.9 8.9 8.9 8.9 8.9 9.4 8.9 8.6 8.4 8.4 8.3 7.3 6.9 6.9 7.3 8.2 8.7 10.4 9.2 9.7 8.9 9.2 9.4 8.9 8.7 11.7 18.4 11.7 12.0 11.1 9.8 9.2 8.4 9.0 9.0 9.0 8.3 7.9 8.4 9.0 9.2 8.5 8.4 8.0 8.2 9.2 9.4 9.0 4.72 4.64 4.64 4.62 4.66 4.69 4.74 4.73 4.76 4.80 4.85 4.85 4.90 4.90 4.91 4.86 4.85 4.71 4.69 4.66 4.65 4.66 4.72 4.76 4.75 4.74 4.73 6.29 6.19 6.07 6.00 5.97 5.90 5.85 5.79 5.75 5.72 5.75 5.69 5.63 5.62 5.47 5.45 5.46 5.46 4.94 4.78 5.00 5.02 4.91 9.1 9.9 10.7 10.9 10.5 10.5 10.5 10.6 10.5 10.3 10.3 10.3 9.5 9.0 8.5 8.1 8.7 9.8 9.5 10.6 10.3 9.8 9.5 9.4 9.5 9.0 8.1 24.7 40.6 25.6 23.5 23.1 20.2 18.7 17.6 18.1 17.1 16.5 17.1 16.5 16.5 16.1 17.4 17.1 14.7 15.0 16.5 16.5 18.4 21.1 20.9 10.2 12.1 10.7 9.6 9.6 10.2 12.7 8.7 9.6 9.6 9.6 8.7 8.7 7.1 9.6 8.7 10.2 15.2 10.2 10.2 9.6 7.6 8.7 8.7 7.6 6.2 24.0 59.2 29.6 35.3 26.8 27.6 24.5 21.2 26.2 27.6 24.0 22.6 18.9 23.1 21.7 23.1 22.6 20.3 21.7 19.5 20.3 18.9 21.7 31.9 33.7 38.5 41.2 40.2 41.0 42.7 40.6 36.9 34.8 39.4 39.4 37.3 35.4 35.2 34.1 30.4 28.5 34.8 41.0 38.3 38.1 32.7 35.2 26.0 32.3 26.7 40.6 64.1 39.4 43.7 35.6 33.9 30.6 28.9 28.7 30.8 27.7 28.3 28.7 26.4 26.2 26.0 28.7 23.5 23.3 26.9 28.1 27.9 31.9 19.0 22.9 22.8 23.9 21.7 20.1 18.2 18.4 17.4 15.9 14.0 14.1 12.5 12.6 12.1 13.8 14.2 19.1 20.5 21.7 22.0 21.6 19.0 17.3 17.6 18.1 18.6 0.5 0.6 0.8 1.0 1.1 1.3 1.4 1.6 1.8 1.9 1.8 2.0 2.3 2.4 3.4 3.5 3.5 3.4 11.5 16.6 9.9 9.4 12.1 15.3 15.9 20.2 21.2 21.9 21.9 23.9 25.9 23.5 23.9 25.2 23.9 25.5 19.2 27.8 16.2 17.6 21.2 21.9 23.9 26.5 23.2 21.2 22.9 20.6 23.5 17.9 43.8 59.9 42.7 42.7 41.6 38.8 33.8 31.6 31.6 31.6 28.8 28.8 26.1 27.7 27.7 26.1 22.7 22.7 22.7 22.7 26.1 26.1 26.1 9.4 8.2 8.2 7.9 7.9 8.6 8.4 7.8 7.3 7.1 7.5 7.0 7.1 5.8 5.4 5.2 5.4 5.5 6.0 9.0 6.0 5.7 5.5 6.2 6.7 7.5 5.0 28.8 70.3 29.1 30.7 26.4 24.6 23.1 19.9 21.4 22.4 21.6 20.5 20.5 21.2 21.4 23.5 21.7 21.8 20.1 20.7 22.4 23.4 24.5 2.5 2.4 1.9 2.2 2.8 3.1 2.9 3.5 3.7 3.5 3.7 3.7 3.7 3.7 3.4 3.5 3.6 3.8 0.5 6.1 5.4 5.4 6.8 8.4 6.7 6.0 3.9 3.2 7.0 4.7 6.2 5.4 4.9 4.6 4.5 4.6 4.8 4.3 4.5 4.5 4.6 5.4 6.2 5.6 5.4 4.9 5.4 6.8 5.7 5.3 9.0 6.0 5.0 5.0 8.0 7.0 7.0 6.0 6.0 5.0 8.0 8.0 9.0 8.0 6.0 6.0 7.0 6.0 6.0 9.0 5.0 6.0 7.0 6.0 6.0 7.0 6.0 34.9 32.4 29.9 26.4 25.0 22.5 22.0 18.0 17.0 17.5 15.5 15.0 14.5 15.0 14.0 19.5 15.0 14.0 12.0 13.0 12.5 14.0 14.0 3.6 3.5 3.5 3.1 3.3 3.1 3.3 3.1 3.0 3.0 3.1 3.1 3.1 2.5 2.1 2.3 2.6 2.5 2.5 3.1 2.5 2.3 2.6 2.8 2.5 2.8 2.3 7.1 14.1 8.0 8.8 7.8 7.6 6.7 6.3 6.4 6.5 6.1 6.1 6.3 6.2 6.6 7.6 6.5 6.1 5.5 6.2 6.3 6.2 6.3 59 59 62 63 66 64 64 65 61 58 61 60 61 52 57 47 50 58 57 73 67 64 62 64 60 65 54 118 184 115 116 107 100 92 82 83 85 78 77 74 77 78 86 75 73 77 85 84 85 88 62 54 61 63 60 61 63 64 56 55 59 59 56 53 51 52 48 49 60 62 59 58 50 53 44 49 41 89 164 95 103 85 82 74 68 73 76 68 68 64 66 64 67 68 59 60 63 65 65 75 66 57 64 65 64 65 67 67 59 57 63 63 60 57 54 55 51 52 63 66 61 61 53 56 47 52 44 98 173 101 108 90 86 77 71 76 78 70 70 66 68 65 68 70 60 60 63 68 66 75 0.95 1.09 1.00 1.01 1.09 1.04 1.00 1.01 1.09 1.07 1.04 1.01 1.10 0.97 1.12 0.91 1.05 1.20 0.96 1.18 1.15 1.12 1.25 1.19 1.36 1.33 1.31 1.33 1.12 1.22 1.13 1.25 1.22 1.24 1.21 1.13 1.12 1.15 1.13 1.16 1.17 1.22 1.30 1.10 1.25 1.28 1.35 1.29 1.30 1.18 0.89 1.04 0.97 0.97 1.02 0.99 0.95 0.97 1.03 1.02 0.97 0.94 1.02 0.91 1.06 0.86 0.98 1.13 0.92 1.10 1.10 1.06 1.16 1.13 1.27 1.24 1.22 1.21 1.07 1.14 1.08 1.19 1.16 1.18 1.15 1.09 1.08 1.11 1.10 1.12 1.14 1.20 1.27 1.08 1.23 1.27 1.34 1.23 1.29 1.18 1.22 1.50 0.53 0.63 1.38 1.05 1.26 0.73 0.93 0.90 1.15 1.04 0.84 1.38 1.35 1.04 1.23 0.74 0.81 1.00 0.44 0.51 Tableau AI.16:PLUIES: Ensemble des paramètres étudiés, par épisode. Les concentrations notées 0.0 sont en réalité inférieures à la limite de détection. n° Epis. Ech. 21 Vol. cumulé (mm) (%) Intensité Cond. (mm/h) µS/cm pH NO3 Cl SO4 H NH4 (µéq./l) Na K Ca Mg Σ+ Σ− Σ− Σ + / Σ −Σ + / Σ − (+HCO3) (+HCO3) 691 692 693 694 2.4 2.5 2.6 2.7 42 44 46 47 1.79 2.67 2.24 1.36 11.0 9.6 8.8 7.8 4.67 5.15 5.22 5.13 20.2 20.6 18.2 15.3 21.7 19.5 18.1 17.5 33.1 30.8 32.3 30.8 21.3 7.1 6.0 7.3 27.7 24.9 22.7 21.1 24.2 21.3 20.3 17.3 5.2 4.9 4.9 4.2 14.5 13.5 12.0 10.0 6.1 5.9 5.3 4.4 99 78 71 64 75 71 69 64 75 71 69 64 1.32 1.09 1.04 1.01 1.32 1.09 1.03 1.00 695 696 697 2.8 2.9 3.0 49 51 53 1.09 1.12 0.77 8.0 8.2 9.2 5.12 5.12 5.05 15.0 14.4 14.4 24.0 26.2 17.5 27.7 24.6 32.3 7.6 7.5 8.9 22.7 21.1 21.1 18.0 17.6 19.2 4.6 4.9 5.7 10.5 10.0 10.5 5.0 4.4 4.6 68 66 70 67 65 64 67 66 64 1.03 1.01 1.09 1.02 1.00 1.09 698 699 700 3.1 3.2 3.3 54 56 58 1.18 1.20 1.48 9.2 9.2 9.6 5.00 4.95 4.96 13.7 15.8 15.8 13.0 14.4 11.6 35.4 33.7 35.4 9.9 11.1 11.0 20.0 20.0 22.7 17.5 18.1 16.7 5.0 5.0 4.9 10.5 11.5 11.5 4.5 4.7 4.7 67 70 71 62 64 63 62 64 63 1.09 1.10 1.14 1.08 1.10 1.13 701 702 703 704 705 706 707 708 709 710 711 712 713 714 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4.0 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 60 61 63 65 67 68 70 72 74 75 77 79 81 82 1.61 1.48 0.90 0.82 1.71 2.71 1.66 1.76 2.06 1.96 2.11 1.81 1.39 0.56 9.4 9.4 9.8 10.5 11.2 10.9 10.9 10.3 10.0 9.8 9.4 8.5 8.1 9.1 4.98 4.93 4.86 4.80 4.77 4.78 4.77 4.74 4.76 4.84 4.89 4.89 4.86 4.81 16.1 14.4 14.0 15.8 17.3 16.8 16.1 15.5 15.0 14.4 12.6 11.9 10.5 11.3 13.0 16.1 13.0 14.4 13.8 13.0 11.0 13.0 5.9 5.1 3.7 7.3 5.1 1.4 33.7 38.5 36.9 38.5 40.0 35.4 36.9 36.9 35.4 33.1 29.1 30.8 34.6 32.3 10.3 11.6 13.6 15.7 16.8 16.6 16.7 18.0 17.1 14.5 12.7 12.7 13.8 15.5 23.8 20.0 20.0 17.7 19.4 16.1 15.5 15.0 13.3 15.0 15.0 13.3 12.8 13.3 16.1 15.0 15.2 16.1 16.1 12.8 13.0 14.4 11.4 11.0 10.7 11.7 10.8 10.3 4.6 4.8 4.6 4.2 4.2 3.5 3.6 4.8 3.7 3.0 2.6 4.2 3.3 2.4 10.5 9.5 10.5 10.0 10.5 9.0 8.0 8.0 7.0 7.5 6.5 7.0 6.5 7.5 4.4 4.0 4.2 4.0 4.1 3.3 3.6 3.4 3.0 2.7 2.5 2.9 2.6 2.5 70 65 68 68 71 61 60 63 56 54 50 52 50 51 63 69 64 69 71 65 64 65 56 53 45 50 50 45 63 69 64 69 71 66 64 65 56 53 46 50 50 45 1.11 0.94 1.07 0.98 1.00 0.94 0.95 0.97 0.99 1.02 1.10 1.03 0.99 1.14 1.11 0.94 1.06 0.98 1.00 0.94 0.94 0.97 0.98 1.02 1.09 1.03 0.99 1.14 715 716 717 718 719 720 721 722 723 724 725 726 727 728 729 730 731 732 733 734 735 736 737 738 739 740 741 742 743 744 745 746 747 748 749 4.8 4.9 5.0 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 84 86 88 89 91 93 95 96 98 100 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64 68 72 76 80 84 88 92 96 100 0.40 0.84 0.39 0.71 0.34 1.16 0.30 0.14 0.10 0.27 8.9 10.0 11.2 11.2 12.4 13.9 13.3 14.4 15.8 19.4 23.1 32.9 34.2 36.8 31.0 26.7 23.7 20.6 17.6 17.3 17.1 19.0 20.3 14.4 13.5 15.6 13.2 12.8 12.8 13.6 14.4 14.9 14.9 14.9 14.1 4.60 4.75 4.71 4.63 4.57 4.56 4.60 4.57 4.67 4.49 4.54 4.33 4.31 4.30 4.35 4.41 4.47 4.53 4.54 4.52 4.52 4.54 4.59 4.68 4.63 4.61 4.63 4.60 4.61 4.68 4.61 4.56 4.58 4.63 4.63 12.6 15.5 17.6 20.3 22.3 24.2 22.4 27.7 31.6 44.8 49.5 80.3 78.1 84.1 72.4 58.4 50.2 34.2 33.2 28.7 26.8 28.5 29.5 21.4 19.4 21.9 19.0 18.4 18.2 20.3 20.0 22.6 21.4 19.4 18.4 9.3 16.1 6.5 8.5 8.5 9.9 10.7 8.5 19.7 24.0 36.7 43.7 36.7 39.5 26.8 18.3 19.7 12.7 5.6 9.9 8.5 12.7 12.7 7.1 7.9 11.3 7.1 4.2 5.4 4.8 5.4 4.8 4.8 5.9 3.7 29.1 30.8 41.4 35.4 43.1 50.8 43.1 35.4 61.8 70.0 103.1 148.5 124.3 141.2 104.7 90.6 81.4 66.2 57.3 60.2 58.7 75.4 87.4 50.4 40.6 64.8 39.1 37.7 38.5 39.4 41.4 44.3 58.5 43.3 40.8 24.9 17.6 19.2 23.2 26.4 27.1 24.8 27.0 21.4 32.0 28.8 46.4 49.0 49.5 44.2 38.5 33.5 29.0 28.7 30.3 29.9 28.5 25.3 20.5 23.0 24.3 23.1 24.8 24.1 20.8 24.4 27.4 26.4 23.1 23.1 13.3 15.5 15.5 15.5 17.2 15.0 16.1 17.2 24.4 31.6 47.1 79.8 78.7 82.0 72.1 59.9 48.2 39.9 36.6 33.3 32.2 31.0 29.9 27.7 28.8 24.4 22.7 22.7 24.4 29.9 28.8 29.9 29.9 27.7 26.6 15.4 16.6 17.7 17.7 19.8 17.9 17.5 22.0 39.8 43.5 60.1 97.4 73.8 76.2 46.5 35.9 28.0 22.1 19.0 18.4 17.9 24.1 28.8 15.1 14.0 21.5 11.9 10.1 11.4 11.7 11.8 10.9 11.9 10.8 12.9 4.7 2.9 2.9 2.7 2.8 2.2 2.3 2.3 3.0 2.9 5.8 4.0 3.6 7.9 3.5 2.8 3.2 2.5 1.9 1.8 1.6 4.8 6.9 2.7 2.1 3.8 1.6 1.3 1.6 1.7 1.7 1.7 2.4 1.8 2.9 10.5 9.5 11.5 10.0 13.0 13.5 16.5 13.5 20.5 21.5 35.9 55.9 48.4 52.9 31.9 25.0 20.0 15.5 13.0 12.0 12.5 16.0 19.0 10.0 8.5 13.0 10.0 8.5 7.5 5.0 5.5 4.5 5.0 4.5 6.5 3.3 3.0 3.8 3.2 3.9 4.5 4.4 4.5 9.0 9.1 15.8 24.0 20.5 17.7 12.5 9.7 7.4 5.8 5.1 4.9 4.5 4.5 4.6 3.0 2.9 3.7 2.7 2.6 3.2 2.8 2.8 2.6 2.8 2.6 2.6 72 65 71 72 83 80 81 86 118 141 194 308 274 286 211 172 140 115 104 101 99 109 114 79 79 91 72 70 72 72 75 77 78 71 75 51 62 66 64 74 85 76 72 113 139 189 272 239 265 204 167 151 113 96 99 94 117 130 79 68 98 65 60 62 64 67 72 85 69 63 51 63 66 64 74 85 76 72 113 139 189 273 239 265 204 167 151 113 96 99 94 117 130 79 68 98 65 60 62 65 67 72 85 69 63 1.41 1.04 1.08 1.13 1.13 0.94 1.07 1.21 1.04 1.01 1.02 1.13 1.15 1.08 1.03 1.03 0.93 1.01 1.09 1.02 1.05 0.93 0.88 1.00 1.17 0.93 1.10 1.16 1.16 1.12 1.12 1.07 0.92 1.03 1.19 1.41 1.04 1.08 1.12 1.12 0.94 1.07 1.20 1.04 1.01 1.02 1.13 1.15 1.08 1.03 1.03 0.93 1.01 1.08 1.02 1.05 0.93 0.88 1.00 1.17 0.92 1.10 1.16 1.16 1.11 1.12 1.07 0.92 1.03 1.19 0.27 0.71 0.35 0.65 2.29 2.42 1.78 2.12 1.23 1.24 1.90 3.13 3.56 3.05 1.53 3.43 2.13 2.31 2.22 2.98 2.12 3.53 3.16 1.61 ANNEXE II. INVENTAIRE DES PARTICULES Les photographies qui illustrent le texte se trouvent sur le CD-Rom qui accompagne ce travail. ANNEXE II: INVENTAIRE DES PARTICULES 1. SULFATES D'un point de vue qualitatif, plus de dix espèces différentes de sulfates ont été identifiées dans l’aérosol bruxellois et peuvent quelquefois être présentes ensemble sur un même échantillon. Quantitativement, les sulfates -tous confondus- sont les particules les plus abondantes. 1.1 Sulfate de calcium Le spectre d’émission des éléments se caractérise par un pic de soufre et un pic de calcium. Il s'agit probablement de gypse (CaSO4.2H2O) ou peu vraisemblablement d'anhydrite (CaSO4). Le sulfate de calcium est le plus souvent présent dans la gamme des grosses particules (diamètre > 1 µm). Très répandu, il peut provenir de la dégradation des pierres calcaires suite à une réaction entre le CaCO3 et le SO2 gazeux ("sulfatation") ou entre le CaCO3 et les SO4 = particulaires ou dissous dans les pluies (Leysen et al.,1987a, 1987b; Jaynes & Cooke, 1987). Cette même réaction peut se produire dans l'atmosphère plutôt qu'à la surface des bâtiments, à partir de poussières calcaires d'origine terrigène ou provenant de l'industrie du bâtiment (ciment, plâtre,...). L'utilisation du CaCO3 comme agent de désulfurisation dans les centrales thermiques produit également du CaSO4. Du gypse et de l'anhydrite ont été détectés dans des poussières émises par l'industrie métallurgique (Ribycka, 1989). De manière plus générale, le sulfate de calcium peut provenir de processus de combustion (Otten et al., 1989; Rojas et al., 1989). Il existe en outre une source marine du CaSO4, soit suite à la précipitation dans l'atmosphère de gouttes issues du pétillement des océans, soit suite à la réaction évoquée ci-dessus, dans laquelle le CaCO3 provient du squelette d'organismes pélagiques (Van Malderen et al., 1992). Les figures AII.1, AII.2 et AII.3 présentent des formes typiques, assez souvent rencontrées. La forme en barrette présentée à la figure AII.1 est également décrite par Van Borm & Adams (1988) dans un aérosol de type industriel. Figure AII.1: Sulfate de calcium (G = 13000x; G signifie Grossissement; L x l = 5 x 0.8 µm). AII.1 Figure AII.2: Sulfate de calcium (G = 17000x; ö moy. = 4 µm). Figure AII.3: Sulfate de calcium (G = 46000x; ö moy. = 1.5 µm). Pour rappel, les photographies correspondant à ces figures se trouvent sur le CD-rom qui accompagne ce travail. 1.2 Sulfate d'ammonium Parmi les différents sulfates dont la stabilité a été étudiée sur des échantillons-tests (sulfates de K, Na, Ca, Fe, Cu, NH4+,...), le sulfate d'ammonium est le seul qui présente une sensibilité très élevée à l'illumination par un faisceau électronique défocalisé. C'est cette particularité à sublimer sous le faisceau qui a été exploitée pour la détection des sulfates d'ammonium. Plutôt présents sous forme de particule de diamètre supérieur à 1µm, ils sont fréquemment rencontrés dans l’atmosphère bruxelloise. AII.2 1.3 Sulfate de sodium Prédominant dans la gamme de taille des fines particules, il peut se former à partir de NaCl d'origine marine et d'acide sulfurique, selon la réaction: 2NaCl + H2SO4 þ Na2SO4 + 2 HCl (1) Contrairement au NaCl (voir ci-dessous), le sulfate de sodium est le composant le plus abondant rencontré sur les filtres prélevés en mer, ce qui constitue non seulement une preuve de l'existence de cette réaction, mais signifie de plus que cette réaction se produit in situ plutôt que pendant le transport des masses d'air maritimes vers le continent. 1.4 Sulfate de potassium La caractéristique du sulfate de potassium est qu'il est le seul sulfate présentant une structure cristalline (c’est-à-dire pour lequel un diagramme de diffraction peut être obtenu en pratique). Régulièrement rencontré, son origine peut être multiple: poussières du sol, fertilisants, émissions de végétaux, combustion de combustibles fossiles (Rojas et al., 1989). Les émissions de particules dans l’atmosphère par les végétaux se produisent par exsudation foliaire. Le sulfate de potassium (soluble) a été identifié dans la fraction grossière des aérosols du Bassin d’Amazonie, et attribué à des exsudats de la végétation (Berner & Berner, 1987). Figure AII.4: Sulfate de sodium (G = 60000x; ö moy. = 0.25 µm). Figure AII.5: Sulfate de potassium (G = 22000x; ö moy. = 2 µm). AII.3 1.5 Sulfates mixtes Il s'agit de sulfates contenant deux cations ou plus. Très souvent rencontrés; ils prédominent dans la plus petite gamme de taille (diamètre < 1µm). La figure AII.6 présente un sulfate mixte de potassium et de calcium dont la morphologie est exceptionnelle, mais dont la composition est fréquemment rencontrée. Les figures AII.7 et AII.8 présentent deux autres sulfates mixtes. Figure AII.6: Sulfate mixte K+Ca (G = 36000x; ö moy. = 1.5 µm). Figure AII.7: Sulfate mixte Na+Mg+Ca (G = 80000x; ö moy. = 0.25 µm) Figure AII.8: Sulfate mixte Na+Ca (G= 22000x; ö moy. = 0.2 µm). AII.4 1.6 Particule carbonée soufrée Le spectre d’émission de cette particule présente uniquement un pic de soufre, comme dans le cas du sulfate d'ammonium, mais la particule reste stable sous le rayonnement électronique, contrairement au sulfate d'ammonium. Cette particule est peu rencontrée. Sa forme sphérique, son aspect "spongieux" (voir figure AII.9), et l'absence de pics autres que le soufre suggèrent qu'il s'agit d'un composé carboné de type "cendre volante" ayant subit une réaction de surface avec du soufre pendant ou après une combustion. Des particules semblables, riches en soufre, de nature carbonée, d'aspect spongieux et de gros diamètre sont décrites par Mamane et al. (1986); elles correspondraient à la fraction imbrûlée des hydrocarbures lors de la combustion du mazout. Figure AII.9: Particule carbonée soufrée. (G = 36000x; ö moy. = 2 µm). AII.5 2. SILICATES ET ALUMINO-SILICATES Ceux-ci représentent la majeure partie des composés ayant un diamètre supérieur à 1µm. De même que pour les sulfates il en existe une grande variété, de composition et de morphologie fortement variables. 2.1 Silicates La grosse particule de SiO2 présentée à la figure AII.10 est probablement d'origine terrigène, bien qu'elle soit également citée par Rybicka (1989) parmi les particules d'origine industrielle: métallurgie, cimenteries, centrales thermiques. Ce type de particule est présent dans la plupart des échantillons urbains. A titre d'exemple, la figure AII.11 présente une grosse particule cristalline à base de silice: le talc (Mg3Si4O10(OH)2 ). Peu rencontrée, ses applications industrielles sont cependant multiples. Figure AII.10: Silice SiO2 (G = 13000x; ö moy. = 3 µm). Figure AII.11: Talc Mg3Si4O10(OH)2 (G = 17000x, ö moy. = 4 µm). 2.2 Alumino-silicates Les alumino-silicates tels que illite, kaolinite, micas, feldspaths sont fréquemment rencontrés parmi les particules de gros diamètre. Un exemple est présenté à la figure AII.23 (plusieurs grosses particules en haut à gauche). La figure AII.12 présente différents spectres obtenus, montrant ainsi la variabilité de composition de ces alumino-silicates. Un pic de soufre est parfois présent sur les spectres des silicates et alumino-silicates (figure AII.12 en bas à gauche et à droite). Dans ce cas, il peut s'agir soit d'une cendre volante issue de processus de combustion (plus probablement la combustion du charbon) si elle est sphérique, soit d'un dépôt de soufre sur la surface de poussières du sol remises en suspension si elle a une forme irrégulière (Van Malderen et al., 1992). AII.6 pics d'Al & de Si = particule de kaolin. pics d'Al, Si Fe, & Zn = cendre volante silicatée (voir §2.3 ci-dessous). pics de Si, Al, Fe, Zn & S =. alumino-silicate + soufre pics d'Al, Si, P, Zn, Fe, Ca, Ti & S. Figure AII.12: Spectres d’émission de 4 différents alumino-silicates. AII.7 2.3 Sphères alumino-silicatées La figure AII.13 montre une cendre volante silicatée typique, qui consiste en une sphère lisse de petit diamètre, composée principalement d'aluminium, de silice et de fer. Il s'agit de la composition caractéristique d'une matrice minérale de type alumino-silicate ferreux (Al, Si, Fe, O). Dans leur étude sur les cendres volantes issues de la combustion du mazout, Mamane et al. (1986) décrivent des particules de composition, de morphologie et de taille semblables. Celles-ci proviendraient d'inclusions minérales présentes dans le fuel et qui se resolidifient après la combustion de celui-ci. La combinaison entre une forme sphérique et une matrice alumino-silicatée permet de les différencier de particules minérales d'origine terrigène, qui ont quant à elles des formes irrégulières. Figure AII.13: Cendre volante silicatée à base de Si, Al, Fe, Zn & K (G = 60000x; ö moy=1 µm). AII.8 3. COMPOSES METALLIQUES Les composés riches en fer représentent la part la plus importante de cette catégorie. Les autres éléments métalliques rencontrés sont le chrome, le vanadium, le titane, le zinc, le plomb. De même que certains alumino-silicates, les composés métalliques se présentent parfois sous forme sphérique. La figure AII.14 présente une petite particule d'oxyde (Fe3O4 ou Fe2O3 ) ou d'hydroxyde de fer (Fe(OH)2 ou Fe(OH)3). Les oxydes proviennent plutôt des rejets industriels (Rybicka, 1989), de la circulation automobile, du chauffage et du sol. Les hydroxydes correspondent quant à eux à la rouille. Fréquemment rencontré sous forme sphérique, la forme hexagonale est exceptionnelle; ces 2 formes sont présentées à la figure AII.14. Comme dans le cas des silicates et alumino-silicates, la forme sphérique est caractéristique d'un processus de formation à haute température: combustion des combustibles fossiles, incinération des déchets, sidérurgie, ... Otten et al. (1989) ont également identifiés des particules sphériques riches en fer lors d'une étude en Mer du Nord. Les différents types observés étaient oxyde-Fe, Fe-Zn et Fe-S et leur origine a été attribuée aux processus de combustion. Les figures AII.15, AII.16 et AII.17 présentent des particules contenant du chrome et du vanadium, respectivement une chromite, un oxyde de chrome et un oxyde de vanadium. Peu rencontrées, ces particules possèdent néanmoins de nombreuses sources en milieu urbanisé, le chrome étant plutôt associé à l'utilisation d'aciers et d'alliages et le vanadium aux processus de combustion (combustion du pétrole et du diesel, centrales thermiques, chauffage au mazout,...) (McCrone & Delly, 1973). Les figures AII.18 à 20 présentent des particules à base de plomb. Le plomb provient principalement du trafic automobile. Emises principalement sous forme de PbBrCl, ces particules réagissent entre autre avec des sulfates atmosphériques (neutres tels que (NH4)2SO4 ou acides tels que H2SO4, NH4 HSO4 ) pour former des sulfates de plomb et divers halogénures (Biggins & Harrison, 1979a; Van Borm & Adams, 1988; Van Borm et al., 1990a). Ces 2 types de composés sont présentés respectivement dans les figures AII.18-19 et AII.20. Dans le cas des figures AII.18 et AII.19, il peut en théorie s'agir de sulfate ou d'oxyde de plomb, car le plomb présente une raie Má située presqu'au même endroit que la raie Ká du soufre. La différenciation entre les deux serait possible en réalisant une analyse quantitative (intégration de la surface des pics) à condition que les particules aient le même diamètre, ce qui est rarement le cas. Les particules à base de plomb sont assez souvent rencontrées, mais leur abondance est probablement sous-estimée. En effet, les composés du plomb sont généralement de très petite taille, de telle sorte qu'ils sont facilement masqués par des particules plus grosses dès que le filtre analysé est un peu trop chargé. Les figures AII.18 et AII.19 montrent d'ailleurs qu'il est très difficile de les observer de manière isolée. Ce "masquage" du plomb est corroboré par le fait qu'une observation des électrons rétrodiffusés montre de nombreux petits points brillants correspondant à du plomb. AII.9 Figure AII.14: Oxydes/hydroxydes de fer sphérique (ö moy. = 0.3 µm) et hexagonal ainsi que grosses particules d'alumino-silicates (G = 36000x). Figure AII.15: Chromite FeCr2O4 (G = 46000x; ö moy. = 1.1 µm). Figure AII.16: Oxyde de chrome Cr2O3 (G = 36000x; ö moy. = 2 µm). Figure AII.17: Oxyde de vanadium (G = 36000x; ö moy. = 1.2 µm). AII.10 Figures AII.18 & AII.19: Particule contenant du plomb (G = 22000x et 220000x; ö moy. = 0.1 µm). Figure AII.20: Agrégat de particules à base de plomb et de brome (G = 46000x; ö moy =1.2 µm). AII.11 4. AUTRES PARTICULES 4.1 Chlorure de sodium NaCl La figure AII.21 présente une petite particule de chlorure de sodium (NaCl) rencontrée dans un aérosol marin. De manière étonnante, les particules de NaCl sont rares sur les filtres marins, même sur ceux qui ont été prélevés en pleine mer. Afin de vérifier si cette absence de NaCl ne pouvait être due à un artefact, tel que la volatilisation du chlore lors de la préparation des échantillons ou lors de l'analyse microscopique, la stabilité du NaCl a été étudiée sur des échantillons-test. Cette stabilité étant vérifiée, nous pouvons affirmer que l'absence de NaCl, conjointement à l'abondance de Na2SO4 est due à la réaction (1). 4.2 Composés phosphorés La forme de la particule présentée à la figure II.22 (grosse particule aux bords ± arrondis, comme fondus) est caractéristique de composés contenant beaucoup de phosphore, simultanément avec du soufre, du potassium, du calcium, ou des combinaisons diverses de ces éléments (PSK, PKCa,...). Ce type de particule pourrait provenir d'engrais ou des végétaux. De même que le sulfate de potassium (voir § 1.4 ci-dessus), la présence de K associé à P et S dans la fraction grossière a été attribuée à des exsudats foliaires dans l’aérosol du Bassin d’Amazonie (Berner & Berner, 1987). Figure AII.21: Chlorure de sodium (G = 36000x; ö moy. = 0.25 µm). Figure AII.22: Composé contenant du soufre et du phosphore (G = 17000x; ö moy. = 2.2 µm). AII.12 4.3 Carbonate de calcium CaCO3 La calcite, présentée à la figure AII.23 est plus fréquemment présente dans la gamme de taille des grosses particules. Ses origines ont déjà été évoquées dans le §1.1 concernant le sulfate de calcium: pierres calcaires, industrie du bâtiment, carrières, cimenteries, squelettes d'organismes pélagiques. Figure AII.23: Calcite CaCO3 (G = 6000x; ö moy. = 10 µm). 4.4 Composés carbonés Trois sortes de particules ne présentant pas de signal, c’est-à-dire composées essentiellement de carbone et/ou d'oxygène et/ou d'azote (comme par exemple le graphite, le charbon, le diamant, les suies et de manière très peu probable le nitrure de Béryllium), sont présentées dans les figures AII.24, AII.25 et AII.26. La première particule (figure AII.24), non sphérique et relativement fréquente (2-3 par filtre), est simplement appelée particule carbonée. Plus souvent présente parmi les particules de gros diamètre, elle n'est jamais associée à un élément chimique (jamais de pic). La seconde, rarement rencontrée et parfaitement sphérique, est une particule carbonée du type cendre volante (figure AII.25). Rappelons qu'une particule de nature et de morphologie semblables a été décrite au §1.7 (particule carbonée soufrée); la différence essentielle entre les 2 étant que l'une a subit une réaction de surface avec un sulfate et l'autre pas. La troisième, très fréquente et constituée d'un amas de nombreuses sphérules est une suie (figures AII.26 et AII.25 en bas à droite). Il faut signaler que les "suies sans signal" sont tellement fréquentes qu'il a été décidé de ne pas en tenir compte dans les 8 catégories établies dans le protocole standardisé. Des suies présentant un pic de soufre ou de silice, ou même les 2 sont également présentes et ces dernières ont été catégoriées, parmi les sulfates ou les silicates selon la nature du pic obervé. La présence de soufre peut à nouveau être attribuée à une réaction de surface se produisant dans l'atmosphère, réaction qui, selon Katrinak et al. (1992) est favorisée par des conditions d'ensoleillement important permettant à des réactions photochimiques de se dérouler. La présence de silice, conjointement ou non avec le soufre, pourrait s'expliquer de la même manière que dans le cas des sphères alumino-silicatées, bien que aucune référence n'ait été trouvée à ce sujet. AII.13 La combustion des combustibles fossiles constitue une source majeure de ces particules carbonées (Katrinak et al., 1992). Des particules primaires, constituées de sphérules de carbonegraphite, sont émises suite à des combustions incomplètes. Les collisions entre ces particules aboutissent à la formation d’agrégats de forme irrégulière; ce sont les suies, qui contiennent donc de nombreuses sphérules individualisées. Les particules carbonées secondaires sont formées dans l'atmosphère à partir d'hydrocarbures gazeux, suite à un processus de conversion gaz þ particule (Katrinak et al., 1992). Figure AII.24: Particule carbonée (G = 36000x; ö moy. = 1.3 µm). Figure AII.25: Sphères opaques = Particules carbonées du type cendre volante (ö moy. = 0.25 µm); amas de très petites sphères en bas à droite = suie (G = 17000x). Figure AII.26: Suie (G = 22000x; ö moy. = 2 µm). AII.14