Du lait ? Du sucre ? Un biscuit

Transcription

Du lait ? Du sucre ? Un biscuit
le magazine de la sécurité pour les bourgmestres
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A l'avant-plan
Le plus petit pays d’Europe occidentale est également celui qui connaît le taux le plus élevé de criminalité dans
les magasins. C’est ce qui ressort d’une étude européenne réalisée par le Centre britannique de Recherche en
matière de Commerce. Pour faire face, les bourgmestres peuvent aider les commerçants par l’intermédiaire
de la Direction générale Sécurité et Prévention. Des conseils sur mesure en techno prévention y sont par
exemple prodigués. Surfez sur le site www.besafe.be (> indépendants) pour davantage d’informations.
Devons-nous le fermer ?
Si un bâtiment ne satisfait pas aux prescriptions légales
en matière de sécurité anti-incendie, le bourgmestre peut
donner l’ordre de le fermer. Mais, bien entendu, une telle
action n’est pas une mince affaire. A la page 3, Jan Laarmans de la Direction Prévention Incendie rappelle les
principaux points de la réglementation anti-incendie.
Du talent haut en couleurs !
Le football est le sport le plus coloré du pays. Pourtant, la
diversité dans le monde du football reste difficile, même
à proximité du terrain et dans l’administration. Voilà pourquoi la Cellule football a réuni une série de conseils et de
bons exemples dans la brochure ‘Œuvrer pour la diversité’. Vous en saurez plus en lisant les pages 4 et 5.
Peut-on s’y prendre autrement ?
Les autorités locales sont de plus en plus souvent responsables de l’approche de la criminalité et des nuisances sur leur territoire. Chaque commune a sa propre
manière de faire pour résoudre les ‘petits’ conflits avant
qu’ils ne dégénèrent. A la page 7, vous lirez comment
Anvers, Jette et Ixelles abordent les choses.
Du lait ? Du sucre ? Un biscuit ?
BeSafe, le bulletin consacré à la problématique de la sécurité
et destiné aux bourgmestres, fait peau neuve. Non seulement
cette lettre d’information se voit doter d’un nouveau lay-out sur
le plan de la forme, mais le contenu répond mieux aux besoins
du bourgmestre.
Ann Cossement: “Les bourgmestres ont un emploi du temps
fort chargé. Se rendre chez les collègues-bourgmestres pour
prendre un café et échanger les expériences n’est pas toujours
possible. La présente publication entend quelque peu remplir
ce rôle. Comme à l’accoutumée, nous mettons à l’honneur des
exemples tirés de la pratique en guise d’inspiration, mais nous
“Boire un café chez un collègue-­
bourgmestre n’est pas toujours possible.
BeSafe comble un peu cette lacune.”
les complétons de faits d’actualité, de questions politiques, de
nouvelles réglementations, etc. Nous nous départons donc du
‘fil rouge’ où un thème est expliqué à chaque numéro. Des
articles plus courts se succèdent afin de rendre la lecture plus
agréable et nous donner la possibilité d’aborder différents
thèmes. Autre nouveauté, la rubrique ‘à faire’ à la dernière page
qui laisse la place aux brèves. On y trouve entre autres des appels pour participer à des activités, des renvois à de nouvelles
dates sur le site web, de nouvelles publications, etc. Nous souhaitons ainsi renforcer l’interaction avec le lecteur.
Bonne lecture.”
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Jouer collectif
Les équipements, les incitants fiscaux, les tuyaux pour se faire connaître…
À Liège, les conseillers en techno prévention échangent leurs expériences.
En 2008, lorsqu’on a réuni à Liège les différents
acteurs concernés par la sécurité des habitations,
il a fallu aborder les volets ‘enquêtes’ et ‘répressif’
mais également celui du ‘préventif’. C’est à cette
occasion que les conseillers en techno prévention
invités ont pris conscience des bienfaits d’une rencontre régulière, au sein d’un groupe de travail, qui
leur permette de partager expériences et bonnes
pratiques.
Trois fois par an, en fonction du rythme de rencontre de la Commission provinciale de prévention de la criminalité, ce sont une cinquantaine
d’experts en techno prévention, des policiers, des
fonctionnaires communaux, des représentants du
gouverneur de la province de Liège et des SPF Intérieur et Finances qui se réunissent désormais.
Dernier cri
Bernard Goffin, de la direction de coordination et
d’appui de la police fédérale de Liège: «Les maisons forcées, c’est malheureusement quelque
chose de plus en plus fréquent et de très humiliant
pour la victime. Le volet ‘techno prévention’ est incontournable. Il faut sensibiliser les gens avant le
cambriolage et leur faire savoir qu’ils peuvent profiter gratuitement des conseils d’un expert en technoprévention pour mieux protéger leur habitation
souvent par de bonnes attitudes ou des moyens
simples et pas chers. Une campagne d’affichage
est à ce titre menée actuellement dans les postes
de police, les administrations communales etc.
Ces affiches et autres flyers distribués reprennent
les coordonnées des conseillers en techno prévention de la province. Cette initiative a été prise suite
aux réunions du groupe de travail. Lors de ces réunions les conseillers peuvent également échanger
leur avis sur les équipements dernier cri: châssis,
portes, alarmes… Le représentant des Finances
apporte son éclairage sur les primes accordées
aux citoyens qui protègent leur habitation. Et lors
de la prochaine réunion, un expert en assurances
incendie et vol sera également présent.» 
Cameras sans fil
Les caméras de surveillance installées dans les lieux publics renforcent généralement le
sentiment de sécurité du citoyen. Cela dit, ne portent-elles pas atteinte à notre vie privée?
La réponse est non, si la commune respecte toutefois les dispositions de la Loi Caméras.
Plus d’infos sur
 www.privacycommission.be
> En pratique > Caméras de
surveillance.
Elke Willemse
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Cet été, Asse a installé un réseau de caméras visant
à surveiller pas moins de 35.000 m². «Ces caméras
ont été installées dans les lieux qui se caractérisent
par le taux de criminalité le plus élevé», explique
Elke Willemse (Coordinatrice de Sécurité intégrale
à Asse). «Dix caméras fixes et trois caméras mobiles envoient, sans fil, les images au commissariat
de police de la commune de Zellik. La police peut
ainsi réagir plus rapidement et plus efficacement en
cas de délit ou de trouble de l’ordre public. Et les
preuves sont immédiatement disponibles.»
Caméras intelligentes
Par le biais du réseau, la commune entend lutter
contre la criminalité et accroître le sentiment de sécurité de ses citoyens. Parallèlement, force est de
constater chez les habitants une inquiétude justifiée
quant au respect de leur vie privée. La Loi Caméras
du 21 mars 2007 a esquissé le cadre qui régit l’installation et l’utilisation de caméras de surveillance.
«Dans les lieux publics, un pictogramme spécial
doit être apposé pour signaler clairement aux ci-
toyens qu’ils sont filmés», affirme Caroline Atas
(Direction Sécurité et Prévention). «En outre, les
images peuvent uniquement être visionnées sous
la surveillance des services de police.» Les services
de police ne peuvent pas conserver les images de
façon illimitée. Les données sont automatiquement
effacées après 31 jours, sauf si des nuisances ou
délits se sont produits. Le cas échéant, les images
peuvent être utilisées comme preuves ou servir à
rechercher les témoins ou victimes. Le réseau mis
en place à Asse suit ces règles de très près. Les
caméras ne sont d’ailleurs pas des moindres. «Tant
en journée que la nuit, elles enregistrent extrêmement bien tous les détails grâce à la résolution HD»,
explique Elke Willemse. «À l’avenir, nous pourrons
étendre assez facilement le réseau en ajoutant de
nouvelles caméras. Ce réseau permet d’ailleurs
d’avoir recours à d’autres applications que les caméras, comme l’Internet sans fil gratuit pour nos
services et la politique smart en matière de stationnement et de circulation. Même si tous ces petits
extras ne sont pas pour dans l’immédiat.» 
Et celui-la, on le ferme ?
Lorsqu’un bâtiment ne répond pas aux prescriptions en matière de sécurité incendie, le bourgmestre peut
ordonner sa fermeture. Cela dit, il faut tenir compte de nombreux éléments dans le cadre de cette procédure.
L’an dernier, toutes les communes ont reçu la circulaire du 17 novembre 2009 contenant de plus amples
explications sur la réglementation relative à la prévention incendie. Nous en énumérons les principaux éléments.
Jan Laarmans
“Les pompiers peuvent parfois imposer des exigences
particulières.”
Lorsqu’un bourgmestre soupçonne un risque
d’incendie dans un établissement, il est tenu de
recueillir l’avis du service d’incendie. Celui-ci évalue le danger sur la base de la réglementation en
matière de prévention incendie et c’est souvent
là que le bât blesse. Sur quelles règles faut-il se
baser pour effectuer ce contrôle ?
Jan Laarmans (Direction Prévention Incendie) :
«On trouve énormément de règles dans l’arrêté
royal du 7 juillet 1994, le RGPT et les réglementations des entités fédérées. À cela s’ajoute que de
nombreuses communes disposent de leur propre
règlement.»
Une bonne motivation
Malgré ces nombreuses règles, il se peut que le
service d’incendie ne trouve pas de prescriptions
pour certains bâtiments. Jan Laarmans: «Si les
pompiers constatent un grave danger, ils doivent
en faire la remarque et peuvent imposer des exigences supplémentaires si celles-ci s’avèrent
nécessaires pour éviter des risques d’incendie
inadmissibles.» En outre, une motivation solide
est essentielle. Le service d’incendie et le bourg-
Selon les regles
• Le bourgmestre est responsable de la sécurité dans sa commune
(articles 133 - 135 de la Nouvelle Loi communale).
• Le bourgmestre peut ordonner la fermeture provisoire de l’établissement qui ne
répond pas aux mesures de sécurité prescrites en vertu de la loi du 30 juillet 1979.
• Le service d’incendie effectue un contrôle dans les cas prévus par les lois et ordonnances et chaque fois que le bourgmestre en fait la demande (article 22 de l’arrêté
royal du 8 novembre 1967).
mestre doivent expliquer en détail pourquoi la
situation présente un danger, pourquoi certaines
exigences sont posées et en quoi elles sont nécessaires. Cela paraît logique certes, mais force
est de constater qu’on enfreint malgré tout ce
principe. «En 2006, par exemple, le bourgmestre
d’une commune a ordonné la fermeture d’un bâtiment en raison notamment de la présence d’une
installation électrique ancienne et d’un escalier en
bois», raconte Jan Laarmans. «Le Conseil d’État a
rappelé à l’ordre le bourgmestre parce que sa motivation était insuffisante. Pour éviter pareille situation, le bourgmestre aurait dû préciser clairement
la raison pour laquelle l’escalier en bois présentait
un risque inadmissible pour ce bâtiment en particulier. En effet, la réglementation ne mentionne
nullement qu’un escalier en bois est interdit.»
Une juste proportion
Dans ce même dossier, un autre principe essentiel
n’a pas été respecté: le principe de proportionnalité. Jan Laarmans: «La mesure doit être proportionnelle à l’infraction. La décision de fermer
le bâtiment était extrême en l’espèce. Par ailleurs,
le propriétaire n’a pas bénéficié d’un délai raisonnable pour apporter les adaptations nécessaires.
Il n’est donc pas étonnant que la décision du
bourgmestre ait été annulée par le Conseil d’État.
Le bourgmestre est responsable de la sécurité
dans sa commune et il peut imposer des mesures, voire ordonner une fermeture. Cela dit, la
décision prise doit être suffisamment motivée et
proportionnelle à l’infraction.» 
Des questions?
N’hésitez pas à contacter la Direction Prévention
Incendie,  02 557 34 16
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diversite et football
Un talent haut en couleurs !
Le football est le sport le plus riche en couleurs de notre
pays. Romelu Lukaku, Mbark Boussoufa et autres sont les
héros d’aujourd’hui. Or, seule la première division compte des
footballeurs de couleur ayant acquis une telle renommée. Dans
les divisions inférieures, il reste donc du pain sur la planche.
C’est pour cette raison que la Cellule Football du SPF Intérieur
a élaboré une brochure contenant toute une série de conseils et
d’exemples à suivre.
Heidi Deridder
“Les adolescents
allochtones
décrochent en
masse après
quelques années.”
Dans le bureau de Heidi Deridder (Cellule Football, SPF Intérieur), un poster très sexy attire immédiatement le regard: l’Ivoirien Didier Drogba et
le Portugais Cristiano Ronaldo, tous deux torse
nu. Un beau point de vue pour les dames certes,
mais l’affiche fait surtout la promotion de la diversité dans le football, un thème plus que d’actualité
sur les terrains de foot belges. Il suffit de repenser
aux premiers matches de compétition de la nouvelle saison, qui ont été une fois de plus gâchés
par des slogans blessants scandés en chœur. «La
diversité reste quelque chose de difficile», confirme
Heidi Deridder. «Les injures racistes émanant des
tribunes sont persistantes, même si de nombreux
joueurs de pays différents marquent des buts en
première division. Les équipes de jeunes comptent
elles aussi de nombreux belges d’origine allochtone, mais c’est entre ces deux niveaux que le bât
blesse. Les adolescents allochtones décrochent en
masse après quelques années. Ils parviennent à
peine à rejoindre le onze de base.»
Des bénévoles
En dehors du terrain et dans l’administration également, la diversité est moins présente qu’on pourrait
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le croire. De nombreux parents d’origine allochtone
déposent leurs enfants au foot, mais ils ne se sentent pas vraiment impliqués dans le club.
Heidi Deridder: «Les parents considèrent trop
souvent le club de sport comme un endroit où ils
peuvent déposer leur enfant et repartir l’esprit tranquille, sans plus. Ils ne pensent pas à s’engager
comme bénévole dans le club de sport de leur fils.
Ils trouvent aussi bizarre de devoir acheter un ticket pour voir jouer leurs propres enfants. Si l’équipe
dispose d’un beau terrain, ils considèrent d’emblée
que le club a la bourse bien garnie.»
Par ailleurs, il est rare de voir des clubs faire de gros
efforts pour impliquer les parents de jeunes allochtones dans le fonctionnement. «Comme nouvel arrivant, on ressent toujours un seuil à franchir pour
s’intégrer, a fortiori lorsqu’on a un profil différent.
Il faut alors tout faire pour vaincre le sentiment de
cohésion d’un groupe de personnes de la même
origine et de la même culture.»
Conseils et exemples
Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique
de diversité positive, la Cellule Football du SPF Intérieur a réalisé une brochure plein de conseils en
collaboration avec l’Association anversoise ‘Antwerpse Minderhedencentrum de8’. Certaines
informations sont surprenantes. Ainsi, les clubs
doivent veiller à leur rayonnement, à la ponctualité
et au strict respect des règles. «Ce qui est tout à
fait logique», estime Katleen Peleman de de8. De8
œuvre pour l’égalité des chances des minorités
ethniques et culturelles et conseille la société en
termes de diversité.
«Une politique en matière de diversité nécessite une
Never walk alone !
Dans les quartiers socialement vulnérables, les clubs de football se voient de plus en
plus souvent imposer un rôle social particulièrement lourd alors qu’ils n’ont ni l’expertise ni le personnel nécessaires pour ce faire. Comment gérer cette situation en tant que
direction du club?
Heidi Deridder (Cellule Football, SPF Intérieur): «Seul, ce sera probablement mission
impossible. Essayez de mettre en place un réseau solide. Vous pouvez par exemple
prendre contact avec votre ville ou commune, qui dispose généralement d’un fonctionnaire en charge de la diversité ou d’un expert en minorités capable de vous apporter
conseils ou soutien.»
Autre bonne idée: allez sonner à l’Union belge de Football. Si les responsables de l’avenue Houba de Strooper ne se rendent pas compte qu’un nombre croissant de clubs
de football ont de gros ennuis en matière de diversité, ils ne pourront pas non plus les
soutenir sur le plan politique.
dèles pour les autres et les parents allochtones se
sentent plus impliqués dans le club. Cela permet
aussi de responsabiliser davantage les jeunes. Désignez-les par exemple comme assistant de l’entraîneur ou capitaine. Leur bon exemple aura une
influence favorable sur toute l’équipe.»
politique globale solide. Les parents qui s’investissent dans les loisirs de leurs enfants estiment qu’il
s’agit là de choses importantes. Ils démissionnent
lorsque le club ne prend plus rien en main. Restent alors uniquement les enfants issus de groupes
plus vulnérables. Ce sont finalement eux sur qui on
rejette la faute si le club fait faillite. Dans notre région, le K Merksem SC est une équipe qui mise
fort sur la tenue vestimentaire, l’image de marque,
la discipline et le respect. Cela dit, l’ambiance est
chaleureuse et sécurisante. Les membres œuvrent
ensemble pour une bonne cause: ils vont chercher
des résidents de maisons de repos pour aller assister avec eux aux matches à domicile.»
Dans le sud du pays, on trouve aussi des clubs qui
prônent le respect. Le RAEC Mons a ainsi mené
une campagne de sensibilisation au respect envers
l’adversaire, l’arbitre, les autres joueurs et les spectateurs. Partout dans le club sont apposées des
affiches mentionnant les règles à respecter. Quiconque dépasse les bornes sera réprimandé.
Des as du ballon rond
En octobre, ce sont les footballeurs de haut niveau
qui donneront le bon exemple, avec une action
menée par d’anciens footballeurs (Dimitri Mbuyu,
Nordin Jbari, Paul Beloy et Gunter Van Handenhoven) et artistes (Leki, Sandrine, Marka, Bai Kamara
Jr.). Heidi Deridder: «Avant le match, l’équipe nationale en appellera au respect de la diversité: un
texte sera lu à haute voix et tout le monde sera invité à une minute d’applaudissements. Les anciens
footballeurs de différentes origines mettront également sur pied un groupe de réflexion dans le but de
donner des conseils sur une gestion positive de la
diversité dans le football belge.» 
À la recherche de modèles
L’implication des parents est une autre question
délicate. Comment faire en sorte que les parents
d’origine allochtone consacrent plus de leur temps
pour le club de leur enfant? Un problème difficile à
résoudre, car les Belges autochtones ont eux aussi
de moins en moins envie ou le temps de s’engager
sur le plan social.
Sur les conseils de de8, le KFCO Wilrijk a dispensé
à ses entraîneurs des formations supplémentaires
sur l’attitude à adopter face aux jeunes vulnérables.
Des informations sur les différences culturelles,
c’est toujours ça de gagné, de préférence par le
dialogue et l’échange. Pourquoi ne pas organiser
par exemple une fête du Sucre au sein du club?
Katleen Peleman: «KFCO Wilrijk encourage aussi
les allochtones à devenir entraîneur, délégué ou
arbitre. Ce faisant, les jeunes deviennent des mo-
La brochure ‘Œuvrer pour la Diversité’ est une
publication du SPF Intérieur et de l’Association
anversoise ‘Antwerps minderhedencentrum de8’. Cet
ouvrage peut être téléchargé sur  www.besafe.be
ou via le groupe Facebook - All different, All equal»
België / Belgique, ou commandé auprès de
Heidi Deridder,
SPF Intérieur, bd. de Waterloo 76, 1000 Bruxelles.
 02 557 34 03.
 [email protected].
5
Le prix revient a ‘Samen ouders’
Chaque année, les communes, villes, zones de police et provinces belges peuvent concourir
pour le Prix belge Sécurité et Prévention de la Criminalité. Cette année, la médaille d’or a été
décernée au projet limbourgeois ‘Samen ouders’.
Walter Cremers
Le verdict est tombé début octobre: grâce à son
projet sur la violence intrafamiliale, la Province de
Limbourg a remporté la somme de 5.000 euros.
«Ce projet se concentre principalement sur les périodes qui représentent un stress important pour
les parents», affirme Walter Cremers, député provincial en charge de la sécurité dans le Limbourg.
Les jeunes parents doivent souvent faire face à
un stress considérable pendant la grossesse et
surtout au cours des premiers mois qui suivent
la naissance d’un enfant. La brochure ‘Samen
zwanger, samen ouders’ informe les jeunes (futurs) parents, leur fournit des conseils pratiques
et les oriente vers les services d’aide auxquels ils
peuvent faire appel. Walter Cremers: «Outre les
conseils notamment sur l’irritabilité, la dépression
postnatale, les pleurs du bébé et le stress dans la
relation, la brochure aborde également le thème
de la violence. Selon une étude internationale,
entre 3 et 8% des femmes enceintes sont en effet
victimes de violence de la part de leur partenaire.
C’est pour cette raison qu’une formation de 8
heures a été spécialement élaborée pour les pres-
tataires de soins afin de leur apprendre à identifier
les victimes de violence. À cet effet, nous avons
réalisé une petite carte discrète d’orientation permettant aux victimes de violences d’avoir recours
à une aide professionnelle.»
Médiation
Un autre risque de survenance de la violence
intrafamiliale se présente lorsqu’une séparation
dégénère en divorce conflictuel. La Province de
Limbourg a par conséquent décidé d’investir
dans différentes initiatives visant à lutter contre
les divorces conflictuels. «Le Limbourg promeut
activement la médiation», explique Erika Thijs, députée provinciale en charge du bien-être. «La Province dispose notamment d’un Groupe de travail
Médiation, composé de médiateurs agréés qui
proposent, en dehors du tribunal, des services de
médiation en matière de divorce et d’autorité parentale, en tant que moyen plus pacifique de résolution des conflits. Un recyclage destiné aux médiateurs familiaux agréés est également organisé
en collaboration avec la XIOS Hogeschool.»
Pas de tueur silencieux chez vous
Chaque année, les intoxications au CO font plus de mille victimes dans notre pays, dont certaines ne
survivent pas. Il incombe également aux autorités locales d’informer en permanence le citoyen au sujet de
ce ‘tueur silencieux’.
Le matériel de campagne
peut être obtenu gratuitement sur le site Internet
 www.besafe.be >
publications) ou par
 [email protected]
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Les autorités locales peuvent demander gratuitement du matériel de campagne auprès de la
Direction Générale Sécurité et Prévention, afin de
le diffuser dans leur commune. Parmi ces outils,
on trouve même… un roman-photo. Dieter Geernaert, responsable de la Communication: «Notre
matériel de campagne contient notamment une
affiche et une brochure détaillée, disponibles en
français, néerlandais et allemand. La brochure
‘CO, un tueur silencieux chez vous’ propose
toutes sortes de conseils et de détails intéressants pour prévenir, reconnaître et lutter contre les
intoxications au CO. Pour les allophones et personnes défavorisées, nous avons en outre élaboré
un roman-photo particulier qui explique les dangers du CO de manière toute simple. Le romanphoto existe non seulement dans les trois langues
nationales, mais également en anglais, espagnol,
portugais, polonais, roumain, turc et arabe.»
Répéter sans cesse
La campagne d’information de la Direction Générale est réitérée chaque année. «C’est nécessaire
dans la mesure où le nombre de victimes d’intoxications au monoxyde de carbone est encore
trop élevé», affirme Dieter Geernaert. «Pendant
les mois d’hiver principalement, les journaux sont
remplis de ces tragiques accidents. Pourtant, il
n’est pas si difficile d’éviter une intoxication au
CO. Mais il faut bien entendu pour cela que le citoyen soit correctement informé. Une fois de plus,
nous tenons à recommander vivement aux autorités locales de poursuivre la lutte contre les risques
d’intoxications au CO. Leur seul moyen pour ce
faire est de véhiculer clairement le message à la
population et de le répéter sans cesse.» 
Baissez le son !
Posez donc la question aux juges de Paix: le moindre ‘petit’ conflit se retrouve sur la table pour ceux qui
ne supportent plus le tapage, le bruit ou les débris aux abords de leur maison. Les Communes peuvent
également intervenir, pour prévenir certains faits de criminalité et dérangements publics.
Les pouvoirs locaux prennent de plus en plus leurs
responsabilités face à la criminalité et aux diverses
nuisances qui peuvent survenir dans leurs rues.
Aux côtés de la police et du pouvoir judiciaire, les
pouvoirs communaux ont un rôle à jouer. On appelle cela ‘l’approche administrative renforcée’.»
Sabrina Buelens
“Chaque commune a
sa manière de faire
face aux nuisances.”
Sur le terrain
Sabrina Buelens, SPF Intérieur: «Par ‘dérangements publics’ il faut entendre tout ce qui englobe
les nuisances sonores, les bagarres, les embarras
de circulation, les dégradations… Tout ceci est
parfois favorisé par la présence d’établissements
comme les nightshops, phoneshops, cafés et
discothèques, ou tout simplement d’un quartier
commerçant. Les articles 134 et 135 de la nouvelle loi communale permettent notamment de
fermer certains établissements en cas de troubles
à l’ordre public, à certaines conditions, pour une
durée maximale de trois mois ou de prendre des
mesures ponctuelles. Mais ces bases légales ne
permettent pas de faire face à toutes les situations et ne représentent pas toujours la solution la
plus opportune. Nous souhaitons donc favoriser
l’échange de bonnes pratiques, comme lors de
notre colloque en avril dernier.»
Dialogue
Chaque commune a sa manière de faire face au
problème. Katleen Janssens, fonctionnaire sanctionnateur à Anvers: «Ici, une plainte pour nuisances sonores ou tapage aux abords d’un café
ou d’un nightshop ne mène pas directement au
PV. Dans un premier temps, les agents communaux installent le dialogue avec le propriétaire des
lieux afin de lui donner l’occasion de trouver des
solutions, comme une meilleure insonorisation
de l’établissement ou des heures de fermeture
adaptées, par exemple. Lorsque le propriétaire
sait que les sanctions peuvent être un retrait de licence ou une fermeture temporaire, sa motivation
à chercher une solution s’en trouve décuplée. Par
ailleurs, l’accès à la licence de ces établissements
peut être accompagné de contraintes, comme un
éclairage public suffisant, des possibilités de parking adaptées… À Anvers, les phoneshops ont
également été répartis sur l’ensemble du territoire
de la commune afin d’éviter les concentrations de
nuisances sonores ou autres.»
Circulation fluide
Outre la loi, certaines dispositions contre les nuisances sont également intégrées dans les règlements de police. «C’est ainsi qu’à Jette, on ne
plaisante pas avec les règles de stationnement.
Que ce soit pour les livraisons, les emplacements
pour personnes handicapées ou les zones réservées pour les véhicules de sécurité, la tolérance
est proche de zéro et les résultats sont là. La sécurité prime et la circulation s’en trouve fluidifiée.
C’est ainsi également que les phoneshops, cafés
ou autres établissements amenant du bruit ou de
fortes concentrations de circulation peuvent également être interdits dans des rues ou des quartiers peu propices, c’est-à-dire essentiellement
résidentiels», explique Paul-Marie Empain, secrétaire communal.
Se donner les moyens
La commune d’Ixelles s’est dotée en 2010 d’un
service de police administrative spécifique et autonome, dirigé par le fonctionnaire sanctionnateur.
Ce service s’est entre autres donné pour mission
de sensibiliser les forces de police à l’importance
de la répression en matière de propreté et de tranquillité publique. Bertrand de Buisseret, responsable du service de police administrative: «Certains comportements, comme cracher ou uriner
en rue, doivent être sanctionnés. Ce travail ‘de
fond’ est complété par des actions ponctuelles
dans les lieux les plus fréquentés, comme la Place
Flagey les soirs de beau temps, grâce à la collaboration de plus en plus efficace entre la police et
les agents communaux.»

Colophon
• Abonnement et adresse rédactionnelle: SPF Intérieur, Direction générale Sécurité et Prévention, Ann cossement, Boulevard de Waterloo 76, 1000
Bruxelles, [email protected] 02 557 33 05 • Editeur résponsable : Jérôme Glorie, Directeur général Sécurité et Prévention, Boulevard de Waterloo 76,
1000 Bruxelles • Comité de rédaction: Sabrina Buelens, Stefaan Saey, Evy De Munck, Johan Meulders, Anne Laevens, Caroline Atas, Danielle Dewit, Timmy
Dewaele, Ann Cossement • Rédaction et réalisation: www.f-twee.be • Photos: Bart Cloet, Corbis, Belga, Istock • Website: www.besafe.be
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a faire
Circulaire
prévention
incendie
Fermez bien
votre voiture
Des fêtes
sans danger
Le dépliant ‘Prévenez le vol dans voitures’ énumère
quelques conseils simples pour prévenir les effractions de
voitures. Les administrations communales utilisent allègrement cette brochure pour sensibiliser de manière amicale
leurs citoyens négligents aux risques qu’ils courent. Faire
preuve d’attention et ne pas tenter le diable produisent les
meilleurs effets. De nombreuses communes nous signalent
qu’elles distribuent de manière ciblée le dépliant dans les
quartiers où les chiffres de cambriolage sont les plus élevés.
 www.besafe.be > publications
CO pour personnes malentendantes
C’est probablement la vidéo la plus silencieuse que vous pouvez voir sur YouTube. En collaboration avec l’organisation de personnes malentendantes Fevlado, une vidéo a été postée
où les dangers de l’intoxication au CO sont expliqués en langage des signes. La
vidéo est extrêmement simple : une femme ‘parle’ pendant 4 minutes sur
les dangers et les possibilités de prévention. Ce film s’inscrit dans
le cadre de la campagne de sensibilisation contre l’intoxication
au CO réalisé par la Direction générale Sécurité et Prévention.
Sapins de Noël, neige artificielle, décorations, éclairage
de Noël, autant d’éléments
qui contribuent à créer une
ambiance magique autour
des fêtes de fin d’année,
mais qui accroissent en
même temps les risques
d’incendie. Par le biais de
la promotion de mesures
de précaution, les autorités locales peuvent éviter
ultérieurement bien des
tracas. Vous trouverez des
conseils pour passer des
fêtes en toute sécurité dans
la circulaire ministérielle
destinée aux bourgmestres
(17 décembre 2002).
 www.besafe.be > citoyens > sur ce site : film intoxication CO en langage
des signes.
Nouvelle vidéo
Faites-vous entendre
Avez-vous un bon projet de prévention ? Utilisez-vous nos dépliants de manière
originale ? Faites-le nous savoir via l’adresse e-mail [email protected] et nous
enverrons nos rédacteurs découvrir votre action. Votre exemple peut en effet inspirer
vos collègues d’autres communes.
Abonnement ?
A l’occasion de la Présidence belge
de l’Union européenne, la vidéo de
présentation du SPF Intérieur a été
complètement remaniée. En une petite
demi-heure, toutes les activités du
Service public sont passées en revue.
 www.ibz.be
Connaissez-vous des personnes qui se chargent
de la sécurité dans leurs missions ? Elles peuvent
également s’abonner à la présente lettre d’information. Besafe s’adresse en premier lieu aux
bourgmestres et autres responsables locaux et
aux travailleurs de prévention. Besafe paraît 5 fois
par an et est gratuit.
Abonnement: [email protected]
8