Du lait ? Du sucre ? Un biscuit
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Du lait ? Du sucre ? Un biscuit
le magazine de la sécurité pour les bourgmestres 16 A l'avant-plan Le plus petit pays d’Europe occidentale est également celui qui connaît le taux le plus élevé de criminalité dans les magasins. C’est ce qui ressort d’une étude européenne réalisée par le Centre britannique de Recherche en matière de Commerce. Pour faire face, les bourgmestres peuvent aider les commerçants par l’intermédiaire de la Direction générale Sécurité et Prévention. Des conseils sur mesure en techno prévention y sont par exemple prodigués. Surfez sur le site www.besafe.be (> indépendants) pour davantage d’informations. Devons-nous le fermer ? Si un bâtiment ne satisfait pas aux prescriptions légales en matière de sécurité anti-incendie, le bourgmestre peut donner l’ordre de le fermer. Mais, bien entendu, une telle action n’est pas une mince affaire. A la page 3, Jan Laarmans de la Direction Prévention Incendie rappelle les principaux points de la réglementation anti-incendie. Du talent haut en couleurs ! Le football est le sport le plus coloré du pays. Pourtant, la diversité dans le monde du football reste difficile, même à proximité du terrain et dans l’administration. Voilà pourquoi la Cellule football a réuni une série de conseils et de bons exemples dans la brochure ‘Œuvrer pour la diversité’. Vous en saurez plus en lisant les pages 4 et 5. Peut-on s’y prendre autrement ? Les autorités locales sont de plus en plus souvent responsables de l’approche de la criminalité et des nuisances sur leur territoire. Chaque commune a sa propre manière de faire pour résoudre les ‘petits’ conflits avant qu’ils ne dégénèrent. A la page 7, vous lirez comment Anvers, Jette et Ixelles abordent les choses. Du lait ? Du sucre ? Un biscuit ? BeSafe, le bulletin consacré à la problématique de la sécurité et destiné aux bourgmestres, fait peau neuve. Non seulement cette lettre d’information se voit doter d’un nouveau lay-out sur le plan de la forme, mais le contenu répond mieux aux besoins du bourgmestre. Ann Cossement: “Les bourgmestres ont un emploi du temps fort chargé. Se rendre chez les collègues-bourgmestres pour prendre un café et échanger les expériences n’est pas toujours possible. La présente publication entend quelque peu remplir ce rôle. Comme à l’accoutumée, nous mettons à l’honneur des exemples tirés de la pratique en guise d’inspiration, mais nous “Boire un café chez un collègue- bourgmestre n’est pas toujours possible. BeSafe comble un peu cette lacune.” les complétons de faits d’actualité, de questions politiques, de nouvelles réglementations, etc. Nous nous départons donc du ‘fil rouge’ où un thème est expliqué à chaque numéro. Des articles plus courts se succèdent afin de rendre la lecture plus agréable et nous donner la possibilité d’aborder différents thèmes. Autre nouveauté, la rubrique ‘à faire’ à la dernière page qui laisse la place aux brèves. On y trouve entre autres des appels pour participer à des activités, des renvois à de nouvelles dates sur le site web, de nouvelles publications, etc. Nous souhaitons ainsi renforcer l’interaction avec le lecteur. Bonne lecture.” 1 Jouer collectif Les équipements, les incitants fiscaux, les tuyaux pour se faire connaître… À Liège, les conseillers en techno prévention échangent leurs expériences. En 2008, lorsqu’on a réuni à Liège les différents acteurs concernés par la sécurité des habitations, il a fallu aborder les volets ‘enquêtes’ et ‘répressif’ mais également celui du ‘préventif’. C’est à cette occasion que les conseillers en techno prévention invités ont pris conscience des bienfaits d’une rencontre régulière, au sein d’un groupe de travail, qui leur permette de partager expériences et bonnes pratiques. Trois fois par an, en fonction du rythme de rencontre de la Commission provinciale de prévention de la criminalité, ce sont une cinquantaine d’experts en techno prévention, des policiers, des fonctionnaires communaux, des représentants du gouverneur de la province de Liège et des SPF Intérieur et Finances qui se réunissent désormais. Dernier cri Bernard Goffin, de la direction de coordination et d’appui de la police fédérale de Liège: «Les maisons forcées, c’est malheureusement quelque chose de plus en plus fréquent et de très humiliant pour la victime. Le volet ‘techno prévention’ est incontournable. Il faut sensibiliser les gens avant le cambriolage et leur faire savoir qu’ils peuvent profiter gratuitement des conseils d’un expert en technoprévention pour mieux protéger leur habitation souvent par de bonnes attitudes ou des moyens simples et pas chers. Une campagne d’affichage est à ce titre menée actuellement dans les postes de police, les administrations communales etc. Ces affiches et autres flyers distribués reprennent les coordonnées des conseillers en techno prévention de la province. Cette initiative a été prise suite aux réunions du groupe de travail. Lors de ces réunions les conseillers peuvent également échanger leur avis sur les équipements dernier cri: châssis, portes, alarmes… Le représentant des Finances apporte son éclairage sur les primes accordées aux citoyens qui protègent leur habitation. Et lors de la prochaine réunion, un expert en assurances incendie et vol sera également présent.» Cameras sans fil Les caméras de surveillance installées dans les lieux publics renforcent généralement le sentiment de sécurité du citoyen. Cela dit, ne portent-elles pas atteinte à notre vie privée? La réponse est non, si la commune respecte toutefois les dispositions de la Loi Caméras. Plus d’infos sur www.privacycommission.be > En pratique > Caméras de surveillance. Elke Willemse 2 Cet été, Asse a installé un réseau de caméras visant à surveiller pas moins de 35.000 m². «Ces caméras ont été installées dans les lieux qui se caractérisent par le taux de criminalité le plus élevé», explique Elke Willemse (Coordinatrice de Sécurité intégrale à Asse). «Dix caméras fixes et trois caméras mobiles envoient, sans fil, les images au commissariat de police de la commune de Zellik. La police peut ainsi réagir plus rapidement et plus efficacement en cas de délit ou de trouble de l’ordre public. Et les preuves sont immédiatement disponibles.» Caméras intelligentes Par le biais du réseau, la commune entend lutter contre la criminalité et accroître le sentiment de sécurité de ses citoyens. Parallèlement, force est de constater chez les habitants une inquiétude justifiée quant au respect de leur vie privée. La Loi Caméras du 21 mars 2007 a esquissé le cadre qui régit l’installation et l’utilisation de caméras de surveillance. «Dans les lieux publics, un pictogramme spécial doit être apposé pour signaler clairement aux ci- toyens qu’ils sont filmés», affirme Caroline Atas (Direction Sécurité et Prévention). «En outre, les images peuvent uniquement être visionnées sous la surveillance des services de police.» Les services de police ne peuvent pas conserver les images de façon illimitée. Les données sont automatiquement effacées après 31 jours, sauf si des nuisances ou délits se sont produits. Le cas échéant, les images peuvent être utilisées comme preuves ou servir à rechercher les témoins ou victimes. Le réseau mis en place à Asse suit ces règles de très près. Les caméras ne sont d’ailleurs pas des moindres. «Tant en journée que la nuit, elles enregistrent extrêmement bien tous les détails grâce à la résolution HD», explique Elke Willemse. «À l’avenir, nous pourrons étendre assez facilement le réseau en ajoutant de nouvelles caméras. Ce réseau permet d’ailleurs d’avoir recours à d’autres applications que les caméras, comme l’Internet sans fil gratuit pour nos services et la politique smart en matière de stationnement et de circulation. Même si tous ces petits extras ne sont pas pour dans l’immédiat.» Et celui-la, on le ferme ? Lorsqu’un bâtiment ne répond pas aux prescriptions en matière de sécurité incendie, le bourgmestre peut ordonner sa fermeture. Cela dit, il faut tenir compte de nombreux éléments dans le cadre de cette procédure. L’an dernier, toutes les communes ont reçu la circulaire du 17 novembre 2009 contenant de plus amples explications sur la réglementation relative à la prévention incendie. Nous en énumérons les principaux éléments. Jan Laarmans “Les pompiers peuvent parfois imposer des exigences particulières.” Lorsqu’un bourgmestre soupçonne un risque d’incendie dans un établissement, il est tenu de recueillir l’avis du service d’incendie. Celui-ci évalue le danger sur la base de la réglementation en matière de prévention incendie et c’est souvent là que le bât blesse. Sur quelles règles faut-il se baser pour effectuer ce contrôle ? Jan Laarmans (Direction Prévention Incendie) : «On trouve énormément de règles dans l’arrêté royal du 7 juillet 1994, le RGPT et les réglementations des entités fédérées. À cela s’ajoute que de nombreuses communes disposent de leur propre règlement.» Une bonne motivation Malgré ces nombreuses règles, il se peut que le service d’incendie ne trouve pas de prescriptions pour certains bâtiments. Jan Laarmans: «Si les pompiers constatent un grave danger, ils doivent en faire la remarque et peuvent imposer des exigences supplémentaires si celles-ci s’avèrent nécessaires pour éviter des risques d’incendie inadmissibles.» En outre, une motivation solide est essentielle. Le service d’incendie et le bourg- Selon les regles • Le bourgmestre est responsable de la sécurité dans sa commune (articles 133 - 135 de la Nouvelle Loi communale). • Le bourgmestre peut ordonner la fermeture provisoire de l’établissement qui ne répond pas aux mesures de sécurité prescrites en vertu de la loi du 30 juillet 1979. • Le service d’incendie effectue un contrôle dans les cas prévus par les lois et ordonnances et chaque fois que le bourgmestre en fait la demande (article 22 de l’arrêté royal du 8 novembre 1967). mestre doivent expliquer en détail pourquoi la situation présente un danger, pourquoi certaines exigences sont posées et en quoi elles sont nécessaires. Cela paraît logique certes, mais force est de constater qu’on enfreint malgré tout ce principe. «En 2006, par exemple, le bourgmestre d’une commune a ordonné la fermeture d’un bâtiment en raison notamment de la présence d’une installation électrique ancienne et d’un escalier en bois», raconte Jan Laarmans. «Le Conseil d’État a rappelé à l’ordre le bourgmestre parce que sa motivation était insuffisante. Pour éviter pareille situation, le bourgmestre aurait dû préciser clairement la raison pour laquelle l’escalier en bois présentait un risque inadmissible pour ce bâtiment en particulier. En effet, la réglementation ne mentionne nullement qu’un escalier en bois est interdit.» Une juste proportion Dans ce même dossier, un autre principe essentiel n’a pas été respecté: le principe de proportionnalité. Jan Laarmans: «La mesure doit être proportionnelle à l’infraction. La décision de fermer le bâtiment était extrême en l’espèce. Par ailleurs, le propriétaire n’a pas bénéficié d’un délai raisonnable pour apporter les adaptations nécessaires. Il n’est donc pas étonnant que la décision du bourgmestre ait été annulée par le Conseil d’État. Le bourgmestre est responsable de la sécurité dans sa commune et il peut imposer des mesures, voire ordonner une fermeture. Cela dit, la décision prise doit être suffisamment motivée et proportionnelle à l’infraction.» Des questions? N’hésitez pas à contacter la Direction Prévention Incendie, 02 557 34 16 3 diversite et football Un talent haut en couleurs ! Le football est le sport le plus riche en couleurs de notre pays. Romelu Lukaku, Mbark Boussoufa et autres sont les héros d’aujourd’hui. Or, seule la première division compte des footballeurs de couleur ayant acquis une telle renommée. Dans les divisions inférieures, il reste donc du pain sur la planche. C’est pour cette raison que la Cellule Football du SPF Intérieur a élaboré une brochure contenant toute une série de conseils et d’exemples à suivre. Heidi Deridder “Les adolescents allochtones décrochent en masse après quelques années.” Dans le bureau de Heidi Deridder (Cellule Football, SPF Intérieur), un poster très sexy attire immédiatement le regard: l’Ivoirien Didier Drogba et le Portugais Cristiano Ronaldo, tous deux torse nu. Un beau point de vue pour les dames certes, mais l’affiche fait surtout la promotion de la diversité dans le football, un thème plus que d’actualité sur les terrains de foot belges. Il suffit de repenser aux premiers matches de compétition de la nouvelle saison, qui ont été une fois de plus gâchés par des slogans blessants scandés en chœur. «La diversité reste quelque chose de difficile», confirme Heidi Deridder. «Les injures racistes émanant des tribunes sont persistantes, même si de nombreux joueurs de pays différents marquent des buts en première division. Les équipes de jeunes comptent elles aussi de nombreux belges d’origine allochtone, mais c’est entre ces deux niveaux que le bât blesse. Les adolescents allochtones décrochent en masse après quelques années. Ils parviennent à peine à rejoindre le onze de base.» Des bénévoles En dehors du terrain et dans l’administration également, la diversité est moins présente qu’on pourrait 4 le croire. De nombreux parents d’origine allochtone déposent leurs enfants au foot, mais ils ne se sentent pas vraiment impliqués dans le club. Heidi Deridder: «Les parents considèrent trop souvent le club de sport comme un endroit où ils peuvent déposer leur enfant et repartir l’esprit tranquille, sans plus. Ils ne pensent pas à s’engager comme bénévole dans le club de sport de leur fils. Ils trouvent aussi bizarre de devoir acheter un ticket pour voir jouer leurs propres enfants. Si l’équipe dispose d’un beau terrain, ils considèrent d’emblée que le club a la bourse bien garnie.» Par ailleurs, il est rare de voir des clubs faire de gros efforts pour impliquer les parents de jeunes allochtones dans le fonctionnement. «Comme nouvel arrivant, on ressent toujours un seuil à franchir pour s’intégrer, a fortiori lorsqu’on a un profil différent. Il faut alors tout faire pour vaincre le sentiment de cohésion d’un groupe de personnes de la même origine et de la même culture.» Conseils et exemples Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de diversité positive, la Cellule Football du SPF Intérieur a réalisé une brochure plein de conseils en collaboration avec l’Association anversoise ‘Antwerpse Minderhedencentrum de8’. Certaines informations sont surprenantes. Ainsi, les clubs doivent veiller à leur rayonnement, à la ponctualité et au strict respect des règles. «Ce qui est tout à fait logique», estime Katleen Peleman de de8. De8 œuvre pour l’égalité des chances des minorités ethniques et culturelles et conseille la société en termes de diversité. «Une politique en matière de diversité nécessite une Never walk alone ! Dans les quartiers socialement vulnérables, les clubs de football se voient de plus en plus souvent imposer un rôle social particulièrement lourd alors qu’ils n’ont ni l’expertise ni le personnel nécessaires pour ce faire. Comment gérer cette situation en tant que direction du club? Heidi Deridder (Cellule Football, SPF Intérieur): «Seul, ce sera probablement mission impossible. Essayez de mettre en place un réseau solide. Vous pouvez par exemple prendre contact avec votre ville ou commune, qui dispose généralement d’un fonctionnaire en charge de la diversité ou d’un expert en minorités capable de vous apporter conseils ou soutien.» Autre bonne idée: allez sonner à l’Union belge de Football. Si les responsables de l’avenue Houba de Strooper ne se rendent pas compte qu’un nombre croissant de clubs de football ont de gros ennuis en matière de diversité, ils ne pourront pas non plus les soutenir sur le plan politique. dèles pour les autres et les parents allochtones se sentent plus impliqués dans le club. Cela permet aussi de responsabiliser davantage les jeunes. Désignez-les par exemple comme assistant de l’entraîneur ou capitaine. Leur bon exemple aura une influence favorable sur toute l’équipe.» politique globale solide. Les parents qui s’investissent dans les loisirs de leurs enfants estiment qu’il s’agit là de choses importantes. Ils démissionnent lorsque le club ne prend plus rien en main. Restent alors uniquement les enfants issus de groupes plus vulnérables. Ce sont finalement eux sur qui on rejette la faute si le club fait faillite. Dans notre région, le K Merksem SC est une équipe qui mise fort sur la tenue vestimentaire, l’image de marque, la discipline et le respect. Cela dit, l’ambiance est chaleureuse et sécurisante. Les membres œuvrent ensemble pour une bonne cause: ils vont chercher des résidents de maisons de repos pour aller assister avec eux aux matches à domicile.» Dans le sud du pays, on trouve aussi des clubs qui prônent le respect. Le RAEC Mons a ainsi mené une campagne de sensibilisation au respect envers l’adversaire, l’arbitre, les autres joueurs et les spectateurs. Partout dans le club sont apposées des affiches mentionnant les règles à respecter. Quiconque dépasse les bornes sera réprimandé. Des as du ballon rond En octobre, ce sont les footballeurs de haut niveau qui donneront le bon exemple, avec une action menée par d’anciens footballeurs (Dimitri Mbuyu, Nordin Jbari, Paul Beloy et Gunter Van Handenhoven) et artistes (Leki, Sandrine, Marka, Bai Kamara Jr.). Heidi Deridder: «Avant le match, l’équipe nationale en appellera au respect de la diversité: un texte sera lu à haute voix et tout le monde sera invité à une minute d’applaudissements. Les anciens footballeurs de différentes origines mettront également sur pied un groupe de réflexion dans le but de donner des conseils sur une gestion positive de la diversité dans le football belge.» À la recherche de modèles L’implication des parents est une autre question délicate. Comment faire en sorte que les parents d’origine allochtone consacrent plus de leur temps pour le club de leur enfant? Un problème difficile à résoudre, car les Belges autochtones ont eux aussi de moins en moins envie ou le temps de s’engager sur le plan social. Sur les conseils de de8, le KFCO Wilrijk a dispensé à ses entraîneurs des formations supplémentaires sur l’attitude à adopter face aux jeunes vulnérables. Des informations sur les différences culturelles, c’est toujours ça de gagné, de préférence par le dialogue et l’échange. Pourquoi ne pas organiser par exemple une fête du Sucre au sein du club? Katleen Peleman: «KFCO Wilrijk encourage aussi les allochtones à devenir entraîneur, délégué ou arbitre. Ce faisant, les jeunes deviennent des mo- La brochure ‘Œuvrer pour la Diversité’ est une publication du SPF Intérieur et de l’Association anversoise ‘Antwerps minderhedencentrum de8’. Cet ouvrage peut être téléchargé sur www.besafe.be ou via le groupe Facebook - All different, All equal» België / Belgique, ou commandé auprès de Heidi Deridder, SPF Intérieur, bd. de Waterloo 76, 1000 Bruxelles. 02 557 34 03. [email protected]. 5 Le prix revient a ‘Samen ouders’ Chaque année, les communes, villes, zones de police et provinces belges peuvent concourir pour le Prix belge Sécurité et Prévention de la Criminalité. Cette année, la médaille d’or a été décernée au projet limbourgeois ‘Samen ouders’. Walter Cremers Le verdict est tombé début octobre: grâce à son projet sur la violence intrafamiliale, la Province de Limbourg a remporté la somme de 5.000 euros. «Ce projet se concentre principalement sur les périodes qui représentent un stress important pour les parents», affirme Walter Cremers, député provincial en charge de la sécurité dans le Limbourg. Les jeunes parents doivent souvent faire face à un stress considérable pendant la grossesse et surtout au cours des premiers mois qui suivent la naissance d’un enfant. La brochure ‘Samen zwanger, samen ouders’ informe les jeunes (futurs) parents, leur fournit des conseils pratiques et les oriente vers les services d’aide auxquels ils peuvent faire appel. Walter Cremers: «Outre les conseils notamment sur l’irritabilité, la dépression postnatale, les pleurs du bébé et le stress dans la relation, la brochure aborde également le thème de la violence. Selon une étude internationale, entre 3 et 8% des femmes enceintes sont en effet victimes de violence de la part de leur partenaire. C’est pour cette raison qu’une formation de 8 heures a été spécialement élaborée pour les pres- tataires de soins afin de leur apprendre à identifier les victimes de violence. À cet effet, nous avons réalisé une petite carte discrète d’orientation permettant aux victimes de violences d’avoir recours à une aide professionnelle.» Médiation Un autre risque de survenance de la violence intrafamiliale se présente lorsqu’une séparation dégénère en divorce conflictuel. La Province de Limbourg a par conséquent décidé d’investir dans différentes initiatives visant à lutter contre les divorces conflictuels. «Le Limbourg promeut activement la médiation», explique Erika Thijs, députée provinciale en charge du bien-être. «La Province dispose notamment d’un Groupe de travail Médiation, composé de médiateurs agréés qui proposent, en dehors du tribunal, des services de médiation en matière de divorce et d’autorité parentale, en tant que moyen plus pacifique de résolution des conflits. Un recyclage destiné aux médiateurs familiaux agréés est également organisé en collaboration avec la XIOS Hogeschool.» Pas de tueur silencieux chez vous Chaque année, les intoxications au CO font plus de mille victimes dans notre pays, dont certaines ne survivent pas. Il incombe également aux autorités locales d’informer en permanence le citoyen au sujet de ce ‘tueur silencieux’. Le matériel de campagne peut être obtenu gratuitement sur le site Internet www.besafe.be > publications) ou par [email protected] 6 Les autorités locales peuvent demander gratuitement du matériel de campagne auprès de la Direction Générale Sécurité et Prévention, afin de le diffuser dans leur commune. Parmi ces outils, on trouve même… un roman-photo. Dieter Geernaert, responsable de la Communication: «Notre matériel de campagne contient notamment une affiche et une brochure détaillée, disponibles en français, néerlandais et allemand. La brochure ‘CO, un tueur silencieux chez vous’ propose toutes sortes de conseils et de détails intéressants pour prévenir, reconnaître et lutter contre les intoxications au CO. Pour les allophones et personnes défavorisées, nous avons en outre élaboré un roman-photo particulier qui explique les dangers du CO de manière toute simple. Le romanphoto existe non seulement dans les trois langues nationales, mais également en anglais, espagnol, portugais, polonais, roumain, turc et arabe.» Répéter sans cesse La campagne d’information de la Direction Générale est réitérée chaque année. «C’est nécessaire dans la mesure où le nombre de victimes d’intoxications au monoxyde de carbone est encore trop élevé», affirme Dieter Geernaert. «Pendant les mois d’hiver principalement, les journaux sont remplis de ces tragiques accidents. Pourtant, il n’est pas si difficile d’éviter une intoxication au CO. Mais il faut bien entendu pour cela que le citoyen soit correctement informé. Une fois de plus, nous tenons à recommander vivement aux autorités locales de poursuivre la lutte contre les risques d’intoxications au CO. Leur seul moyen pour ce faire est de véhiculer clairement le message à la population et de le répéter sans cesse.» Baissez le son ! Posez donc la question aux juges de Paix: le moindre ‘petit’ conflit se retrouve sur la table pour ceux qui ne supportent plus le tapage, le bruit ou les débris aux abords de leur maison. Les Communes peuvent également intervenir, pour prévenir certains faits de criminalité et dérangements publics. Les pouvoirs locaux prennent de plus en plus leurs responsabilités face à la criminalité et aux diverses nuisances qui peuvent survenir dans leurs rues. Aux côtés de la police et du pouvoir judiciaire, les pouvoirs communaux ont un rôle à jouer. On appelle cela ‘l’approche administrative renforcée’.» Sabrina Buelens “Chaque commune a sa manière de faire face aux nuisances.” Sur le terrain Sabrina Buelens, SPF Intérieur: «Par ‘dérangements publics’ il faut entendre tout ce qui englobe les nuisances sonores, les bagarres, les embarras de circulation, les dégradations… Tout ceci est parfois favorisé par la présence d’établissements comme les nightshops, phoneshops, cafés et discothèques, ou tout simplement d’un quartier commerçant. Les articles 134 et 135 de la nouvelle loi communale permettent notamment de fermer certains établissements en cas de troubles à l’ordre public, à certaines conditions, pour une durée maximale de trois mois ou de prendre des mesures ponctuelles. Mais ces bases légales ne permettent pas de faire face à toutes les situations et ne représentent pas toujours la solution la plus opportune. Nous souhaitons donc favoriser l’échange de bonnes pratiques, comme lors de notre colloque en avril dernier.» Dialogue Chaque commune a sa manière de faire face au problème. Katleen Janssens, fonctionnaire sanctionnateur à Anvers: «Ici, une plainte pour nuisances sonores ou tapage aux abords d’un café ou d’un nightshop ne mène pas directement au PV. Dans un premier temps, les agents communaux installent le dialogue avec le propriétaire des lieux afin de lui donner l’occasion de trouver des solutions, comme une meilleure insonorisation de l’établissement ou des heures de fermeture adaptées, par exemple. Lorsque le propriétaire sait que les sanctions peuvent être un retrait de licence ou une fermeture temporaire, sa motivation à chercher une solution s’en trouve décuplée. Par ailleurs, l’accès à la licence de ces établissements peut être accompagné de contraintes, comme un éclairage public suffisant, des possibilités de parking adaptées… À Anvers, les phoneshops ont également été répartis sur l’ensemble du territoire de la commune afin d’éviter les concentrations de nuisances sonores ou autres.» Circulation fluide Outre la loi, certaines dispositions contre les nuisances sont également intégrées dans les règlements de police. «C’est ainsi qu’à Jette, on ne plaisante pas avec les règles de stationnement. Que ce soit pour les livraisons, les emplacements pour personnes handicapées ou les zones réservées pour les véhicules de sécurité, la tolérance est proche de zéro et les résultats sont là. La sécurité prime et la circulation s’en trouve fluidifiée. C’est ainsi également que les phoneshops, cafés ou autres établissements amenant du bruit ou de fortes concentrations de circulation peuvent également être interdits dans des rues ou des quartiers peu propices, c’est-à-dire essentiellement résidentiels», explique Paul-Marie Empain, secrétaire communal. Se donner les moyens La commune d’Ixelles s’est dotée en 2010 d’un service de police administrative spécifique et autonome, dirigé par le fonctionnaire sanctionnateur. Ce service s’est entre autres donné pour mission de sensibiliser les forces de police à l’importance de la répression en matière de propreté et de tranquillité publique. Bertrand de Buisseret, responsable du service de police administrative: «Certains comportements, comme cracher ou uriner en rue, doivent être sanctionnés. Ce travail ‘de fond’ est complété par des actions ponctuelles dans les lieux les plus fréquentés, comme la Place Flagey les soirs de beau temps, grâce à la collaboration de plus en plus efficace entre la police et les agents communaux.» Colophon • Abonnement et adresse rédactionnelle: SPF Intérieur, Direction générale Sécurité et Prévention, Ann cossement, Boulevard de Waterloo 76, 1000 Bruxelles, [email protected] 02 557 33 05 • Editeur résponsable : Jérôme Glorie, Directeur général Sécurité et Prévention, Boulevard de Waterloo 76, 1000 Bruxelles • Comité de rédaction: Sabrina Buelens, Stefaan Saey, Evy De Munck, Johan Meulders, Anne Laevens, Caroline Atas, Danielle Dewit, Timmy Dewaele, Ann Cossement • Rédaction et réalisation: www.f-twee.be • Photos: Bart Cloet, Corbis, Belga, Istock • Website: www.besafe.be 7 a faire Circulaire prévention incendie Fermez bien votre voiture Des fêtes sans danger Le dépliant ‘Prévenez le vol dans voitures’ énumère quelques conseils simples pour prévenir les effractions de voitures. Les administrations communales utilisent allègrement cette brochure pour sensibiliser de manière amicale leurs citoyens négligents aux risques qu’ils courent. Faire preuve d’attention et ne pas tenter le diable produisent les meilleurs effets. De nombreuses communes nous signalent qu’elles distribuent de manière ciblée le dépliant dans les quartiers où les chiffres de cambriolage sont les plus élevés. www.besafe.be > publications CO pour personnes malentendantes C’est probablement la vidéo la plus silencieuse que vous pouvez voir sur YouTube. En collaboration avec l’organisation de personnes malentendantes Fevlado, une vidéo a été postée où les dangers de l’intoxication au CO sont expliqués en langage des signes. La vidéo est extrêmement simple : une femme ‘parle’ pendant 4 minutes sur les dangers et les possibilités de prévention. Ce film s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation contre l’intoxication au CO réalisé par la Direction générale Sécurité et Prévention. Sapins de Noël, neige artificielle, décorations, éclairage de Noël, autant d’éléments qui contribuent à créer une ambiance magique autour des fêtes de fin d’année, mais qui accroissent en même temps les risques d’incendie. Par le biais de la promotion de mesures de précaution, les autorités locales peuvent éviter ultérieurement bien des tracas. Vous trouverez des conseils pour passer des fêtes en toute sécurité dans la circulaire ministérielle destinée aux bourgmestres (17 décembre 2002). www.besafe.be > citoyens > sur ce site : film intoxication CO en langage des signes. Nouvelle vidéo Faites-vous entendre Avez-vous un bon projet de prévention ? Utilisez-vous nos dépliants de manière originale ? Faites-le nous savoir via l’adresse e-mail [email protected] et nous enverrons nos rédacteurs découvrir votre action. Votre exemple peut en effet inspirer vos collègues d’autres communes. Abonnement ? A l’occasion de la Présidence belge de l’Union européenne, la vidéo de présentation du SPF Intérieur a été complètement remaniée. En une petite demi-heure, toutes les activités du Service public sont passées en revue. www.ibz.be Connaissez-vous des personnes qui se chargent de la sécurité dans leurs missions ? Elles peuvent également s’abonner à la présente lettre d’information. Besafe s’adresse en premier lieu aux bourgmestres et autres responsables locaux et aux travailleurs de prévention. Besafe paraît 5 fois par an et est gratuit. Abonnement: [email protected] 8