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El Watan ÉCONOMIE Du lundi 8 au dimanche 14 juin 2009 Supplément hebdomadaire n°202 - GRATUIT - Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66 SONATRACH AFFINE SA STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE LA MONDIALISATION ACCENTUE LES FLUX MIGRATOIRES PHOTO : D. R. REDÉPLOIEMENT À L’INTERNATIONAL LE PDG DE SONATRACH, MOHAMED MEZIANE, A RÉVÉLÉ QUE LA COMPA GNIE ET SES ASSOCIÉS VONT INVESTIR UN MONTANT DE 1,5 MILLIARD DE DOLLARS DANS L’EXPLORATION EN 2009, contre seulement 300 à 400 millions de dollars durant les années précédentes. Les réserves prouvées de l’Algérie en gaz et en pétrole atteignent environ 40 milliards de barils, «dont seulement une petite partie est exploitée par Sonatrach et ses associés», a précisé MohaLire page 2 med Meziane. ENVIRONNEMENT LE MARCHÉ DU CARBONE CONTINUE SON EXPANSION PHOTO : NEWPRESS ENJEUX D’UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR LA CRISE FINANCIÈRE N’A PAS ENTRAVÉ LE MARCHÉ MONDIAL DU CAR BONE, QUI A DOUBLÉ L’AN DERNIER, a indiqué la Banque mondiale dans un rapport publié la semaine dernière. Ce marché a atteint 126 milliards de dollars, mais la valeur des transactions finançant les projets de réduction d’émissions a perdu 12% pour s’établir à 6,5 milliards de dollars en 2008. Cette baisse est le résultat d’un ensemble complexe de facteurs, dont la difficulté d’obtenir des fonds permettant la mise en œuvre de projets écologiques durant la crise financière, les retards dus à des questions de réglementation et l’incertitude quant à l’avenir de ce marché. Lire page 11 FILIÈRE APICOLE À BOUIRA Le miel se fait rare et cher DE PAR SA POSITION GÉOSTRATÉGIQUE AU CARREFOUR DE L’AFRIQUE, DE L’EUROPE ET DE LA MÉDITERRANÉE, L’ALGÉRIE CONNAÎT CES DERNIÈRES ANNÉES UN AFFLUX MIGRATOIRE QUI COMMENCE À INQUIÉTER LES AUTORITÉS NATIONALES. Ce phénomène, dont les proportions ne cessent de s’agrandir, est alimenté par différents facteurs d’attirance et d’incitation. Parmi ces facteurs, des sociologues de l’université Badji Mokhtar, de Annaba, évoquent la situation économique et la recherche de meilleures conditions de vie, mais surtout les écarts Lire dossier en pages 3 à 6 de développement. la bouteille en pvc et pet adaptée au milieu algérien Proposition d’une méthode de taxation ous proposons dans ce travail une méthode qui permet à la fois de financer des emplois de récupération des déchets de bouteilles en PVC et PET et qui permet de responsabiliser les producteurs tout en associant les consommateurs. C’est une taxe assez substantielle, qui permettra la concurrence du verre, qui est payée par le consommateur. Il récupère une partie en rendant les bouteilles en plastique dans un centre de récupération. C’est le producteur qui devient le principal agent dans ce processus puisqu’il est obligé de rendre cette taxe qu’il aura perçue au Pages 8-9 moment de la vente. N LE CHIFFRE 200 000 visiteurs P lus de 200 000 visiteurs dont 73 000 professionnels ont participé à la 42e édition de la Foire internationale d’Alger version 2009, selon la Société algérienne des foires et exportations (Safex). Une édition qui a vu la participation de 1300 entreprises dont 870 étrangères activant dans divers secteurs économiques. Page 15 La wilaya de Bouira, connue pour son caractère agropastoral, ses vastes champs verdoyants et ses potentialités énormes en matière d’agriculture (céréales, agrumes…), semble bien trouver dans l’apiculture un nouveau créneau plus que porteur, si l’on croit les professionnels et les responsables des services agricoles de la wilaya. Il y a certes des difficultés et un retard dans l’évolution de la filière depuis que cette dernière est intégrée dans les différents programmes de développement agricole (PNDAR, PPDR, etc.), mais l’on est bien confiants quant à l’évolution sûre de l’apiculture à Lire page 10 ce niveau. ANALYSE : LE PÉTROLE PREND AHMED OUYAHIA SUR SON REVERS MALTHUSIEN P.15 2 DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Sonatrach affine sa stratégie énergétique Redéploiement à l’international Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a révélé que la compagnie et ses associés vont investir un montant de 1,5 milliard de dollars dans l’exploration en 2009, contre seulement 300 à 400 millions de dollars durant les années précédentes. Par Saou Boudjemâa es réserves prouvées de l’Algérie en gaz et en pétrole atteignent environ 40 milliards de barils, «dont seulement une petite partie est exploitée par Sonatrach et ses associés», a précisé Mohamed Meziane. Tout au long de ses dernières semaines, le PDG de Sonatrach, à la faveur des rencontres des cadres de son groupe, a multiplié les annonces sur les perspectives de développement de Sonatrach. En effet, il dira la semaine dernière à Oran : «Au cours de ce premier semestre, des jalons concrets ont déjà été posés comme dans l’amont avec, outre les neuf nouvelles découvertes d’hydrocarbures enregistrées, le lancement de la réalisation des installations pour le développement de deux gisements de pétrole et de gaz et l’approbation des plans de développement d’un troisième, dans l’aval pétrolier avec deux complexes pétrochimiques, dans le transport avec la mise en exploitation des deux principaux tronçons d’un nouveau gazoduc 48 et à l’étranger, avec la première découverte de brut jamais réalisée par Sonatrach en International.» A ce propos d’ailleurs Mohamed Meziane a annoncé que son groupe réalisera d’ici l’année 2015, 30% de son chiffre d’affaires à l’international. En prévision de la réintégration du segment raffinage à la société mère, le PDG de Sonatrach annoncera : «Un minimum de 17 milliards de dollars à investir sur le PMTE dont plus de 30% à réaliser dès 2009, avec la dizaine de projets que compte l’aval pétrolier cette année, entre les projets en cours de réalisation et ceux à L analyse lancer.» Dans ce contexte, il annoncera par ailleurs trois milliards de dollars retenus pour financer les investissements nécessaires au programme de réhabilitation et de modernisation de l’outil de raffinage. LE TALON D’ACHILLE, LE RAFFINAGE En effet, l’Algérie dispose d’une large capacité de raffinage (450 000 b/j) répartie entre les raffineries de Skikda (300 000 b/j), Arzew (60 000 b/j, Alger (60 000 b/j) et Hassi Messaoud (30 000 b/j). Trois projets de raffineries sont mis en œuvre, d’un coût estimé à 536 M$, la première implantée à Skikda (5 Mt/an), la deuxième à Adrar (600 000 t/an de pétrole brut à partir des dix (10) gisements de SBAA) entrée en production en mai dernier est exploitée par la société chinoise, Soralchin SPA, à hauteur de 70% des actions et Sonatrach 30% et enfin la troisième à Tiaret. Une quatrième raffinerie, actuellement en phase de maturation, est prévue dans la future zone industrielle de Beni Saf. Parallèlement à ce vaste plan de développement de l’aval pétrolier, un programme de remise à niveau des anciennes raffineries d’un montant global de 3 milliards de dollars US est en cours de réalisation et se poursuivra jusqu’en 2012. D’ailleurs, Sonatrach a engagé un programme d’investissement de 34 G$ qui couvre la période 2006-2010, et touchera tous les projets des activités amont et aval. Ce vaste plan de développement s’inscrit dans une stratégie à terme pour non seulement augmenter les capacités de raffinage actuelle afin de faire face à la capacité de production du pétrole qui devrait continuer à se développer pour atteindre 2 Mb/j à l’horizon 2010, mais aussi recevoir les produits des futurs gisements à découvrir. A ce propos, Chakib Khelil lancera, à la faveur d’une rencontre avec la presse nationale : « A quoi sert-il d’avoir du ATOUTS GÉOSTRATÉGIQUES Ses atouts, il faut le reconnaître, placés dans une projection à long terme, ont un poids géostratégique incontestable sur l’échiquier international du marché des hydrocarbures. Pour toutes ces considérations, de nombreux projets structurants ont été initiés pour acheminer directement les hydrocarbures jusqu’en Europe, un marché traditionnellement acquis à l’Algérie, et même au-delà afin de palier et/ou de combler les insuffisances en termes de raffinage. L’on cite ainsi à côté du Medgaz, le projet du Trans-Saharian Gas Pipeline (TSGP), un projet de 10 milliards de dollars, le projet du Gazoduc Algérie-SardaigneItalie (Galsi). Le TSGP est destiné à transporter le gaz naturel à partir des champs d’exploitation du Nigeria vers l’Europe via le Niger et l’Algérie. C’est un projet intercontinental long de 4128 km et 2 310 km traverseront l’Algérie jusqu’à la côte méditerranéenne soit à Beni Saf, soit à El Kala par un gazoduc qui transportera entre 20 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an pour couvrir les besoins du marché européen. Le Galsi, pour sa part, constituera une nouvelle route du gaz pour l’Europe. Tous ces projets s’inscrivent dans une nouvelle dynamique de la demande mondiale de gaz et tout particulièrement de celle de l’Europe qui, à 25 pays, consommait déjà 471 Gm3/ an, soit 17% du marché mondial. L’Europe importe plus de la moitié de sa consommation qui, pour rappel, progresse annuellement de 3% par an. Ses fournisseurs traditionnels sont la Norvège, la Russie et l’Algérie. Actuellement, plus de 95% des exportations algériennes de gaz sont destinées à l’Europe et plus particulièrement vers l’Italie, soit 40%. Le quart de sa consommation en gaz provient de la Russie. Cependant, depuis la crise majeure entre la Russie et l’Ukraine, l’Union européenne semble obsédée par sa sécurité énergétique et a fait de la diversification de ses sources d’approvisionnement une option prioritaire et une question de survie. Elle a particulièrement manifesté, à maintes fois, son intérêt à l’établissement d’un partenariat énergétique renforcé avec l’Algérie. Ainsi, l’Algérie pourra devenir, à terme, le second fournisseur de gaz de l’UE après la Russie. S. B. Le pétrole prend Ahmed Ouyahia sur son revers malthusien Le prix du brut s’est déconnecté de la crise mondiale. Il est passé samedi dernier un instant au-dessus des 70 dollars à New York. Près de six mois en avance sur son planning admis par l’AIE et l’OPEP. L pétrole si on ne peut pas le raffiner ?» Vous avez par ailleurs en charge une bonne partie de la diversification des activités de notre Groupe dans la génération électrique, le dessalement de l’eau de mer, les mines, etc. Je vous rappelle enfin la part que vous prenez dans la responsabilité nationale assumée par Sonatrach dans la préparation du succès avec lequel notre pays s’est engagé à accueillir dans moins d’un an, l’événement de dimension mondiale que constitue le 16e Congrès international du GNL. Tout ce vaste plan de développement s’inscrit dans une stratégie globale qui tend à s’imposer naturellement, particulièrement pour l’Union européenne, comme un partenaire, incontournable, fiable et crédible. L’annonce à partir d’Abou Dhabi de l’entrée en service au quatrième trimestre du gazoduc Medgaz entre l’Algérie et l’Espagne en est la parfaite illustration. Ce gazoduc d’une capacité de huit milliards de mètres cubes va renforcer la sécurité des approvisionnements gaziers de l’Europe, selon Mohamed Meziane Pour rappel, la construction de ce gazoduc de 210 km de long en eaux profondes a débuté en mars 2008. Il doit contribuer à diversifier la fourniture de gaz à l’Europe et réduire sa dépendance à l’égard de la Russie. Il est mené par un consortium composé de Sonatrach, les groupes espagnols Cepsa, Iberdrola et Endesa, ainsi que le français GDF Suez. e pétrole cher est déjà presque de retour dans un monde qui n’a pas fini de consommer – à son pôle le plus riche - les rétractions de la production, de l’investissement et de l’emploi. C’est l’événement inattendu du second trimestre de l’année. La conjoncture saisonnière du début de l’été est généralement baissière. Mieux encore, tous les indicateurs de demande énergétique pour 2009 sont revus dans le mauvais sens pour les cours : l’économie mondiale consommera 4 millions de barils/jour en moins par rapport à 2008. La moyenne des jours de stocks disponibles est encore de 20%, plus élevée que son standard des trois dernières années. Mais le marché n’en a cure. Il a décidé que le gros de la crise était passé. Et le pétrole, après avoir été le premier à amorcer le repli lors de l’été 2008, est à nouveau le premier à annoncer la charge moins d’une année plus tard. L’OPEP elle-même a renoncé à expliquer le ressort d’une telle anticipation. Le cartel a stoppé la chute vertigineuse des cours en décembre 2008 à Oran. Le cycle suivant, après celui de la stabilisa- tion, n’est plus le sien. C’est celui des traders. C’est eux, qui depuis plus d’un mois, jouent le pétrole à la hausse. Ils se sont contentés de peu pour réamorcer le mouvement haussier : une consommation chinoise de brut qui repart de l’avant, un indice de la confiance des ménages américains qui cesse sa déconfiture. Le pétrole avant les autres matières premières annonce donc la reprise qui vient. Et si l’éclaireur se détache trop loin de sa colonne ? Des trous d’air dans les cours du brut ne sont pas à écarter d’ici à ce que la demande énergétique mondiale réelle ne vienne justifier enfin le redressement des prix. Il faudra, pour cela, attendre le début de l’année prochaine, au moins. Une chose est déjà presque acquise : le plateau naturel des prix du brut se situe bien au-delà des 50 dollars le baril pour les deux années qui viennent. L’anticipation spéculative ne peut pas tout expliquer. L’offre de brut peut très vite rejoindre son flux tendu de 2007-2008… l’ère géologique est plutôt celle de la rareté des hydrocarbures. Et la récession mondiale partie des subprimes ne se conjugue pas au temps géologique. Tout cela pour en arriver à la même question de politique économique. Le gouvernement algérien doit travailler sur quelle prospective courte de prix du pétrole, la pessimiste ou l’optimiste ? Il n’a pas su voir monter les cours en 2004-2005 décidant même de dénationaliser les gisements pour attirer les investisseurs alors, que partout dans le monde, les producteurs dictaient leur loi en contexte de raréfactions des réserves prouvées. Les autorités algériennes ont sur-réagi ensuite à la baisse des cours à la fin de l’année 2008. Elles ont mis en route une série de mesures de restrictions - importations, exportations des bénéfices, ect., - afin de préserver la balance des paiements du pays d’un désastre imminent. L’Algérie n’a pas su profiter à l’international de ses excédents en devises. Elle est en train de désertifier son économie comme si la récession mondiale devait durer 100 ans. A chaque fois la décision économique rattrape la conjoncture. A l’inverse, des traders du pétrole qui l’anticipent à l’excès, le gouvernement algérien joue deux coups en retard. Par paresse intellectuelle. Mais aussi par inclinaison psychologique. Ahmed Ouyahia s’est fait un nom dans l’application du plan d’ajustement structurel du FMI entre 1995 et 1998. Il est malthusien né. Il adore sabrer des têtes… des chapitres dépenses ; restreindre, réglementer à charge, réduire… La crise lui convient. Mais voilà que le prix du pétrole prend le contre-pied de la conjoncture. Voilà, qu’à la place du sabrage, il va falloir imaginer à nouveau la conversion des excédents financiers en emplois durables. Une horreur cérébrale pour qui préfère ajuster. El Kadi Ihsane L’ACTUALITÉ 3 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Accès aux services financiers PHOTO : D. R. Un obstacle de taille pour les entreprises africaines Les entreprises africaines peuvent devenir nettement plus compétitives, si les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux améliorent l’accès aux financements, ne cèdent pas à la pression qui les pousse à ériger des obstacles au commerce, modernisent les infrastructures, améliorent les systèmes de soins de santé et d’éducation et renforcent les institutions. Par Lyes Malki es conclusions, rendues publiques cette semaine à l’occasion du lancement d’un important nouveau rapport intitulé « Rapport sur la compétitivité en Afrique 2009» résultent des études menées par trois institutions, à savoir le Forum économique mondial (FEM), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM). Selon le rapport, publié dans la perspective du Forum économique mondial sur l’Afrique, qui se tient du 10 au 12 juin dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, «l’accès limité aux services financiers demeure un obstacle de taille pour les entreprises africaines». Cependant, précise-t-on, «les pays africains sont aussi moins compétitifs sur le marché mondial à cause des infrastructures peu développées, des services de soins de santé et d’éducation limités et de la médiocrité des cadres institutionnels». Le rapport examine également un certain nombre de cas de réussite dans la région, qui mettent en évidence les mesures que les pays peuvent prendre pour améliorer le cadre d’exercice de l’activité des entreprises. Il s’agit du deuxième rapport sur le cadre d’exercice de l’activité des entreprises de la région, qui tire parti du savoir et des compétences disponibles au sein des trois organisations (FEM), (BAD) et (BM). Il présente aussi une vision intégrée des enjeux de politique auxquels les C pays africains doivent faire face en mettant en place les bases nécessaires à la croissance durable et à la prospérité. Le rapport met en relief deux lignes d’action à court terme et trois autres lignes d’action à long terme qu’il faudra suivre pour améliorer la compétitivité des économies africaines. MODERNISER LES MÉCANISMES FINANCIERS Les deux lignes d’action à court terme consistent à renforcer l’accès aux services financiers par des mesures de promotion du marché. On assiste depuis quelques années à un approfondissement et une expansion des systèmes financiers africains, mais la crise mondiale actuelle risque de mettre fin à cette tendance et de compromettre les progrès enregistrés récemment. Il importe encore plus à présent de moderniser les mécanismes nécessaires à des systèmes financiers solides, efficaces et ouverts. Les rédacteurs du rapport recommandent aussi de maintenir les marchés ouverts aux échanges commerciaux. La crise économique mondiale donne voix à des forces protectionnistes. Cependant «le protectionnisme ne ferait que réduire davantage la demande et freiner la croissance», soulignent les experts des trois organisations. Aussi, précisent-ils, «les dirigeants africains doivent-ils résister aux pressions politiques qui les poussent à ériger des obstacles au commerce, qui rendraient encore plus difficile la relance dans la région». Les trois lignes d’action à long terme concernent, quant à elles, «l’infrastructure qui demeure l’un des obstacles majeurs à l’exercice de l’activité des entreprises en Afrique». Selon le rapport, l’énergie et les transports sont parmi les principaux obstacles à la croissance de la productivité et de la compétitivité en Afrique. «Investir dans la modernisation des infrastructures non seulement placerait l’Afrique sur une trajectoire de crois- sance plus élevée, mais contribuerait aussi à la relance budgétaire à un moment crucial», estiment les mêmes experts. Les systèmes d’éducation de base et de soins de santé sont inefficaces et brident l’exploitation du potentiel de production du continent. Ce domaine est peut-être celui qui vient au premier rang des priorités, soulignent les rédacteurs du rapport. Selon eux : «Si les systèmes d’éducation et de soins de santé ne sont pas améliorés en Afrique, les entreprises continueront d’être freinées dans leur progression dans la chaîne de valorisation, et le développement économique sera entravé.» Ils insistent aussi sur «la bonne gouvernance et des instances dirigeantes solides et éclairées dont l’Afrique devraient offrir plus d’exemples», en ce sens que des structures institutionnelles solides et transparentes «ont contribué à la réussite des économies les plus compétitives d’Afrique». Selon le rapport, d’importantes mesures ont été prises ces dernières années pour améliorer ces structures, mais dans de nombreux pays de la région «les institutions doivent être plus favorables aux entreprises afin de promouvoir la compétitivité». «Ceci est, en ce moment, d’autant plus important que la crise économique actuelle menace d’annuler les progrès accomplis dans le domaine de la réforme des structures de gouvernance», affirment les experts des trois organisations. LIMITER L’IMPACT DE LA CRISE Il y a lieu de préciser que le rapport sur la compétitivité en Afrique de cette année intègre pour la deuxième fois les efforts déployés à grande échelle par les trois organisations pour placer le continent dans une perspective internationale plus large et mettre en exergue les aspects importants du développement dans la région, qui présentent un intérêt crucial en cette période de crise économique mondiale. Le fondateur et président exé- cutif du Forum économique mondial, Klaus Schwab, estime à cet effet que le fait d’«investir dans les infrastructures dans une optique régionale permettra de limiter l’impact de la crise et de mettre l’Afrique en meilleure position pour tirer parti, le moment venu, de la reprise de l’économie mondiale». La vice-présidente de la Région Afrique à la Banque mondiale à Washington estime pour sa part que «les pays qui profiteront le plus et limiteront les répercussions néfastes de la crise sont ceux qui appliquent des mesures de réforme, renforcent les structures de gouvernance, modernisent les marchés nationaux de capitaux et procèdent aux investissements nécessaires pour mettre à profit l’immense ingéniosité et la créativité de leurs populations». Aux yeux du président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, «l’enjeu le plus essentiel à ce stade consiste à trouver le juste milieu entre la riposte à la crise dans l’immédiat et la poursuite des objectifs à plus long terme, nécessaires à la croissance durable en Afrique, par exemple, le développement des infrastructures et d’une main-d’œuvre qualifiée, ainsi que l’intégration économique». Outre l’évaluation de la compétitivité et des coûts de l’exercice de l’activité économique sur le continent, le rapport comporte également une analyse de l’ampleur et de la complexité des marchés financiers de la région, les mesures efficaces que les économies relativement plus petites du continent ont introduites pour promouvoir leur compétitivité, et la mesure dans laquelle les pays africains ont pris des dispositions pour faciliter le commerce transfrontalier. Dans le rapport figurent également des profils détaillés de la compétitivité et du climat d’investissement, récapitulant de manière exhaustive les facteurs déterminants de la compétitivité dans chaque L. M. pays étudié dans le rapport. El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Mounira Haddad. Présidente de AFAD Flux migratoires vers l’Algérie et harraga «Les inégalités sociales n’arrangent en rien la perspective d’avenir des harraga» Des écarts de développement dans les deux sens Propos recueillis par N. Benouaret De par sa position géostratégique au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et de la Méditerranée, l’Algérie connaît ces dernières années un afflux migratoire qui commence à inquiéter les autorités nationales. C e phénomène dont les proportions ne cessent de s’agrandir est alimenté par différents facteurs d’attirance et d’incitation. Parmi ces facteurs, des sociologues de l’université Badji Mokhtar, de Annaba, évoquent la situation économique et la recherche de meilleures conditions de vie, mais surtout les écarts de développement. La mondialisation, le développement prodigieux des moyens de communication et de transport ainsi que le rôle de réseaux transnationaux de passeurs ont également contribué à l’exacerbation de ce phénomène, indiquentils. Ce que partagent nos officiels dans un rapport présenté par l’Algérie devant le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, - un organe relevant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Les experts indépendants qui le composent sont chargés de surveiller l’application de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille par les Etats parties, dont notre pays est membre. En effet, dans ce rapport, l’Algérie fait savoir à ses interlocuteurs onusiens que la plupart des 7000 immigrants clandestins subsahariens interceptés annuellement par ses autorités sont des migrants économiques. Pour s’y installer durablement, ceux-ci tentent souvent de détourner la procédure de demande d’asile en vue de contourner les dispositions réglementaires en matière d’entrée et de séjour en Algérie. Notre pays reconnaît également la tendance exponentielle d’un autre phénomène, celui de l’émigration clandestine connu sous le vocable de harraga des La migration, atout d’un co-développement La migration peut-elle contribuer au progrès économique ? Plusieurs rapports d’institutions internationales comme la Banque mondiale et l’OCDE ont mis l’accent sur les gains considérables issus des migrations aussi bien pour les pays d’émigrants que pour les pays d’accueil. -Les envois de fonds ne dépasseront pas 290 milliards de dollars en 2009, contre 305 milliards de dollars l’an dernier -Malgré cette baisse, les envois de fonds resteront plus élevés que les flux de capitaux privés et l’aide publique au développement -La « résistance » des envois de fonds s’explique par le fait que de nombreux migrants sont peu susceptibles de quitter leur pays d’adoption et continueront d’envoyer de l’argent à Les 5 principaux pays bénéficiaires des envois de fonds (montants en dollars US) Inde : 45 milliards Chine : 34 milliards Mexique : 26 milliards Philippines : 18 milliards Pologne : 11 milliards PHOTO :B. SOUHIL Par N. Benouaret Algériens vers l’étranger. Malgré sa récente criminalisation, cet autre phénomène ne cesse de prendre une dimension de plus en plus grande. Deux nouvelles «routes migratoires» ont été ouvertes, y est-il souligné. Elles ont été identifiées par les services algériens compétents, à savoir la façade maritime ouest vers l’Espagne et la façade maritime est vers l’Italie. Les autorités algériennes imputent l’étendue de l’immigration clandestine de sa jeunesse à diverses causes. Il s’agit de la situation géographique de l’Algérie limitrophe de la rive sud de la Méditerranée, l’étendue des frontières maritimes algériennes, la relative facilité des candidats à l’émigration à rejoindre les côtes de l’Espagne et de l’Italie, l’impact des télévisions satellitaires européennes qui projettent une image, l’image déformée donnée par les candidats ayant réussi à atteindre les côtes européennes, la politique de régularisation des sans-papiers engagée ces dernières années notamment par l’Espagne et l’Italie, les écarts de développement et enfin les besoins en main-d’œuvre et les leur famille. Toutefois, en dépit de cette baisse de 5 à 8%, les envois de fonds resteront supérieurs aux flux de capitaux privés, qui devraient diminuer de moitié en 2009, ainsi qu’à l’aide publique au développement, qui s’élève généralement à environ 100 milliards de dollars. L’émigration clandestine : un grand marché L’émigration clandestine représente décidément un «véritable marché» qui rapporte gros. Au-delà du drame humain que représente le phénomène, un véritable trafic s’est greffé à cette déferlante d’un genre nouveau, au point où des spécialistes classent désormais les réseaux qui en tirent profit troisième dans le monde dans la classification de la grande délinquance après le trafic des armes et de la drogue. Un marché porteur qui ne cesse de connaître une expansion inquiétante. Les réseaux qui l’animent sont très bien structurés avec des ramifications internationales, agissant particulièrement dans les pays d’Afrique et actuellement en Afrique du Nord, avait indiqué un spécialiste récemment. A titre d’exemple, un sardinier qui a embarqué 360 personnes à raison de 10 000 DA chacun pour les emmener de l’autre côté de la Méditerranée a pu rapporter 36 millions de dinars en l’espace de six heures ! DOSSIER 5 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 possibilités du travail illégal en Europe. Pour savoir ce que pensent les ONG nationales de ces deux phénomènes au triple plan économique, social et politique, nous nous sommes adressés à Mounira Haddad, présidente de l’association des Femmes algériennes pour le développement (AFAD). Cette association est depuis février 2009 membre du réseau régional de la Cimade, une organisation non gouvernementale internationale de défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et des N. B. réfugiés dans le monde. Selon une étude effectuée en 2007 par l’Association marocaine d’études et de recherches sur la migration (AMERM) et le Comité international pour le développement des peuples (CISP, Italie) auprès d’un millier de clandestins subsahariens, il en ressort que plus de la moitié (52%) des Subsahariens qui ont tenté de joindre l’Europe illégalement via le Maroc ont déboursé entre 1.000 et 2.000 euros chacun. La rémunération moyenne du passeur oscille entre 50 et 500 euros. Environ deux tiers des migrants ont affirmé avoir eu recours à l’épargne personnelle issue du travail, 71% ont bénéficié de l’aide familiale, 22% de l’aide amicale et 23% ont eu recours à l’emprunt. Quant à leurs sources de revenus, 59,4% déclarent n’en avoir aucune, 18,8% affirment vivre de la mendicité, 11,5% exercent des petits métiers et 7,9% reçoivent des aides d’associations caritatives. Seuls 2,3% indiquent avoir un travail régulier, notamment dans le bâtiment, le petit commerce et les travaux domestiques. A propos des problèmes auxquels les clandestins subsahariens ont été confrontés durant leur voyage, plus de 80% ont cité l’hygiène, la fatigue, la soif et la faim. Près des deux tiers sont tombés malades durant le trajet, tandis que 36% des femmes ont été victimes de viol, selon l’étude. La majorité d’entre eux sont arrivés au Maroc via l’Algérie (73,5%), 13,2% par avion, 7,2% par la mer et 5,7% à partir de la Mauritanie. R. E. Pouvez-vous d’abord nous dire pourquoi AFAD s’intéresse-t-elle à la question des migrants ? L’association AFAD a été intégrée au réseau régional de défense des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants, pour la défense de leurs droits humains. Il s’agit d’un réseau qui s’est constitué à Dakar (Sénégal) en février 2009. Outre notre pays, il regroupe le Sénégal, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Maroc en partenariat avec la Cimade - ONG française - qui défend ce principe dpuis de très longues années, très connue chez nous pour avoir apporté son soutien à notre peuple durant la période coloniale. Elle continue à défendre des sans-papiers algériens, à les visiter dans les centres de rétention de France, à se solidariser avec les expulsés et les demandeurs d’asile. Nous voulons être à ses côtés et aux cotés de toutes les ONG internationales qui défendent le principe de la libre circulation pour le respect de la dignité humaine et qui se mobilisent en ce moment à l’approche des élections européennes. Ces ONG veulent peser par cette démarche auprès des candidats sur la politique migratoire européenne qui devient de plus en plus pénible pour les réfugiés, migrants et demandeurs d’asile. Mais en quoi consiste la relation entre les élections européennes et le phénomène de l’immigration clandestine ? Ce qui se passe en Europe nous interpelle. Ce qui se passe surtout autour de la Méditerranée fait partie de notre histoire. Nous ne pouvons rester passifs même si nous ne sommes pas Européens, même si les politiques européennes, par certains de ses aspects, ne nous concernent pas. Mais les échanges qu’ils soient commerciaux ou la libre circulation des personnes nous concerne. L’atteinte aux droits de l’homme nous concerne, nous revendiquons aussi notre méditerranéité. Nous ne pouvons pas comprendre ni accepter que des marchandises puissent circuler librement au moment où des personnes restent prisonnières de la politique de restriction de l’Europe. La clochardisation des sans-papiers, de leur ghettoïsation, la détresse des migrants et des demandeurs d’asile qui fuient soit des conflits, soit une précarité, soit les changements climatiques nous interpellent en tant qu’ONG à caractère humanitaire. Chaque être humain a le droit d’améliorer ses conditions de vie s’il ne peut pas le faire chez lui, il le fait ailleurs, là où les chances pour lui sont plus grandes. Or, la politique migratoire de l’Europe prend des aspects inhumains. Elle embrigade des pays pour expulser les migrants qui arrivent chez elle vers des destinations qui ne sont pas les leurs - pays d’origine - un peu ce que vient de faire l’Italie avec la Libye. Cette politique européenne devient de plus en plus répressive, faisant fi des valeurs humanitaires et du respect du principe fondamental de protection de personnes fuyant la persécution. C’est d’ailleurs ce que vient de dénoncer le Haut-Commissariat des Réfugiés auprès des Nations unies (UNHCR) ainsi que le Pape Benoît XVI. En moins d’une semaine, des migrants sont renvoyés pour la 2e fois vers la Libye là où on connaît le sort qui leur sera désormais réservé. D’autres pays sont sur le point de signer les mêmes accords, dont la Tunisie, le Congo Brazzaville, le Sénégal, le Bénin. L’Europe base l’essentiel de sa politique migratoire sur la répression et sur le déni du droit à la vie. Les choses ne font qu’empirer. En effet, en adoptant en 2008 la directive retour ou la directive de la «honte» qui permet l’enfermement des demandeurs d’asile et des sans-papiers dans les centres de rétention avec des durée pouvant aller jusqu’à 18 mois, le pacte européen sur l’immigration et l’asile qui justifie un recours juridique totalement sécuritaire, l’Europe a ignoré la principale question de la régularisation des sans-papiers, insistant seulement sur les devoirs et non sur les droits. Pour nous, cela est une atteinte flagrante à la dignité des droits humains. Ne pensez-vous que cette politique restrictive est pour beaucoup dans le rush de migrants clandestins enregistré ces derniers jours ? Aujourd’hui, en plus de vouloir assigner les migrants à «résidence», et ce, depuis les accords de Schengen, avec une politique drastique et restrictive des conditions d’obtention de visas, qui favorisent la migration clandestine, l’Europe se voit confrontée à un rush de migrants venus de tous les pays du sud de la Méditerranée, de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie, du Moyen-Orient, de l’Europe de l’Est et d’autres contrées. A qui incombe la faute ? A PHOTO :D. R. 4 DOSSIER la mauvaise gouvernance dans certains pays ? Aux conflits permanents dans certaines contrées ? A la paupérisation actuelle des pans entiers de l’humanité ? A des pays où la large majorité est constituée de jeunes qui ont la rage de vivre, de bien vivre ? Ce phénomène certes se globalise. Mais au nom des principes fondamentaux des droits de l’homme et des conventions internationales ratifiées dans leur grande majorité par des pays développés et ceux en développement, l’Europe doit être plus clémente et plus humaine dans le traitement de cette problématique mondiale. Bien au contraire, elle a opté pour une politique restrictive et répressive, une politique de concertation globale inhumaine. Vous savez autant que moi que la majeure partie des peuples préfèrent rester chez eux si les conditions d’un bien-être sont réunies. Si près des pays du sud de la Méditerranée dont les richesses sont exploitées qui donnent du bien être à ses populations, l’UE avec sa politique de bon voisinage propose d’aider et de soutenir ces pays à se développer par des investissements, la formation, le transfert de technologie. En tolérant la liberté de se déplacer pour les gens des pays du Sud, sans être pourchassés, surtout s’ils sont persécutés, s’ils fuient une misère, s’ils rêvent d’un avenir sous d’autres cieux, va-telle commettre un crime ? L’Europe et l’Occident en général, n’ont eu de cesse de sublimer à une période très récente le concept de globalisation avec l’abolition des frontières ? La question économique, le terrorisme et la criminalité ont-t-ils joué en défaveur justement du sort des migrants aujourd’hui ? Il est vrai que le terrorisme et les trafics en tout genre ont engendré une criminalité un peu partout à travers le monde. Aucun pays n’est à l’abri. Seulement, j’estime que la violation des droits de la personne par ceux-là même qui sont censés protéger les plus faibles ne peut en aucun cas être admise. Les Etats ont des méthodes, des moyens colossaux pour se prémunir contre le crime et le terrorisme. Mais que cela ne doit pas servir d’alibi et faire germer la haine de l’étranger sous prétexte qu’il est une charge à supporter au plan économique, un potentiel terroriste ou un criminel. Et le phénomène des harraga, comment l’abordezvous, le concevez-vous en tant qu’association qui militent également pour le développement ? La question des harraga, nous l’avons abordée bien avant notre intégration au réseau régional de Dakar. Nous y avons été confrontés brutalement, sans y prendre garde quand des adhérents de notre association ont vu leur enfant partir et certains d’entre eux disparaître. Nous avons vu des parents dénoncer leurs enfants aux gardescôtes pour les intercepter et leur éviter une mort certaine. Nous avons vu des mères rentrer dans l’eau tout habillées à l’aube suppliant leur enfant de ne pas partir. Nous avons aussi vu des parents complices vendre le dernier bijou pour payer le voyage, non pas pour se débarrasser de leur enfant, mais parce que persuadés qu’en atteignant les côtes européennes, leur enfant fera fortune et pourra ainsi les aider à sortir de leur condition de misère. Tout cela est très complexe, mais en même temps humain. C’est aussi vrai que la question des harrag est aujourd’hui une question brûlante dans notre pays. Ce phénomène est apparu depuis quelques années, depuis certes l’avènement des accords de Schengen mais aussi parce que notre système politique actuel même s’il s’est penché souvent sur la question de jeunes, l’attente n’a pas été à la hauteur de leurs aspirations. Depuis le passage des années noires du terrorisme si l’on prend l’âge de la jeunesse d’aujourd’hui qui, pour beaucoup sont nés dans les années 1980 et 1990, nombreux sont ceux qui ont aujourd’hui 29 et 20 ans. Ils n’ont connu que la violence et la paupérisation avec la démission d’une large part des politiques, des gouvernants, de la société civile et des parents. En effet, ni l’élite ni les politiques, encore moins la société civile, n’ont fait aucune pause pour situer les traumatismes vécus et voir comment panser les blessures et éviter les dérives survenues et à venir. La responsabilité est partagée, nous devons le reconnaître et trouver des solutions ensemble entre gouvernants et gouvernés. Malheureusement, il ne se passe pas un jour sans que la presse ne rapporte des informations, en plus de celles que nous détenons, des naufrages, de l’interception où des dérives des chaloupes en mer, des corps sans vie rejetés. Cette problématique douloureuse nous absorbe entièrement. Nous essayons dans notre ONG de réfléchir à des alternatives face à ce mal être. Est-ce qu’il y a des alternatives ? Nous n’en savons rien. Par ailleurs, les inégalités sociales existantes dans notre pays n’arrangent en rien la perspective d’avenir de ces jeunes qui rêvent d’une vie harmonieuse, d’une vie où ils peuvent se projeter dans l’avenir. Mais les frustrations sont nombreuses et la violence prend le dessus, le désir de mort est aussi très présent chez ces jeunes. Avec l’arrivée de l’été, les départs sont et seront certainement de plus en plus nombreux. Les chiffres ne cessent d’augmenter et l’âge des harraga varie désormais entre 14 et 29 ans. Des filles sont aussi du voyage. Nous les aînés, nous avons failli quelque part, c’est très grave ! Comment comptez-vous agir pour aider à trouver les solutions pouvant contribuer à endiguer un tant soit peu ce phénomène de société qu’est el harga ? Nous sommes sollicités pour des partenariats sur la question des migrants. Mais nous sommes et demeurons très prudents. D’ailleurs, nous l’avons dit et clairement signifié à des interlocuteurs internationaux que nous avons rencontrés notamment des diplomates italiens et britanniques en réaction à ce que nous avions dit sur votre journal. Nous refusons de faire une politique de dissuasion en direction des Harragas, car nous n’avons pas d’alternative à leur proposer. Nous avons dit à nos interlocuteurs italiens que nous étions prêts à faire un travail dans leur pays en partenariat et avec leurs ONG. Ce travail pourrait être fait dans les premiers centres de rétention pour pouvoir rencontrer les Harragas algériens, discuter avec eux de leur désir volontaire de rentrer où pas dans leur pays. Nous refusons de jouer le rôle de gendarme au service de l’Europe. Nous leur avons dit que ne sommes nullement attirés par les financements mirobolants qui peuvent être mis à notre disposition pour jouer ce rôle, notre mission est bien précisée dans le projet du réseau régional que nous avons intégré. Dans ce projet, la partie algérienne réservée à AFAD se concentrera sur la sensibilisation et la formation de la société civile aux droits des migrants et la connaissance des droits des étrangers en situation irrégulière en Europe comme chez nous. Notre projet sera en outre axé sur la mise en place de réseau d’avocats engagés dans la défense des droits humains des demandeurs d’asile, des réfugiés et des migrants. Par ailleurs, nous sommes en train de finaliser un projet en direction des harraga qui nous permettra de voir comment trouver une alternative à leurs problèmes, à leur désir de liberté et connaître ainsi les raisons objectives qui les poussent à mettre en péril leur vie, motivée par une vision virtuelle d’une vie meilleure en Europe. Nous proposerons ce projet au gouvernement algérien et ferons des recommandations pour aller dans le sens d’une amélioration de la vie des migrants, des réfugiés et demandeurs d’asile et bien sûr des harraga. Nous restons persuadés que les valeurs humaines ancestrales de l’Algérie sont immuables. Nous sommes des humanitaires et devons rester attachés au développement durable. Nous refusons toute politique de dissuasion qui pourrait constituer un frein à l’idée de changer d’espace pour se développer tout en épousant l’idée de la globalisation. N. B. 6 DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Mohamed Saïb Musette. Maître de recherche au Cread «Les transferts des émigrés ont atteint 3 milliards de dollars en 2008» La modialisation aidant, la question migratoire ne cesse de préoccuper bon nombre d’Etats et appelle les spécialistes à se penscher sur la notion d’un co-développement partagé. Source de développement pour les uns, manque à gagner pour les autres, Mohamed Saïd Musette, maître de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), dissèque dans cet entretien la question migratoire de/et vers l’Algérie et l’apport de la diaspora algérienne à l’économie nationale. Interview réalisée par Zhor Hadjam Vous travaillez actuellement sur un projet sur l’émigration, pouvez-vous nous dire qu’elle est la contribution actuelle de la diaspora algérienne à l’étranger au développement du pays d’origine et si les transferts d’argent vers l’Algérie sont en hausse par rapport aux dernières années ? D’abord, laissez-moi vous dire qu’elle contribue beaucoup au développement de ses pays d’accueil. C’est aussi notre fierté. Pour l’Algérie, c’est autre chose. La «diaspora algérienne», entendue comme l’ensemble des générations des Algériens et de leurs proches résidant à l’étranger, n’a cessé d’apporter sa contribution au développement économique et social de l’Algérie. Je suis convaincu que sa contribution actuelle est importante et nécessite d’être mise en valeur. Il existe plusieurs localités en Algérie où les migrants apportent le nécessaire, parfois le minimum vital pour la survie des familles restées au bled. L’une des contributions qu’on oublie souvent c’est les visites régulières, pour la plupart annuelles, de nos migrants en Algérie, les seules qui font vivre le secteur du tourisme dans la mesure où la part des touristes étrangers est très faible. Cet apport reste à évaluer bien sûr. Ils ramènent aussi des cadeaux, qui doivent être évalués. Certains s’endettent pour le faire, car c’est une contrainte sociale, à laquelle ils ne sauraient se déroger. Certes, il y aussi la contrepartie. Dans notre étude portant sur les migrants de retour, une tentative d’évaluation a été faite, mais elle reste insuffisante. Le retour est une réalité tangible mais il ne saurait être total. Ce serait de l’utopie. Le retour ne suppose pas l’achèvement de l’expérience migratoire. Un nouveau départ n’est pas exclu. Bien d’autres facettes de l’apport des migrants restent dans l’ombre. Trois pistes, entre autres, méritent une exploration approfondies. D’abord, il y a la présence des binationaux ou des birésidents qui travaillent en Algérie. Cette catégorie, constituée notamment de la deuxième génération, commence à être visible dans plusieurs secteurs d’activité. Ellse apportent capitaux et savoir-faire en Algérie. Ensuite, il y a les «remises sociales», ces transferts de pratiques, d’idées, de services qui sont apportées par les associations des Algériens à l’étranger. Ces Associations n’interviennent pas seulement en période de crise ou d’événements ou de catastrophes naturelles, elles sont présentes dans des espaces loin de toute publicité. Enfin, la piste des transferts d’argent n’est pas négligeable. Il y a quelque mois de cela (février 2009), j’ai entendu dire que le montant de retraites transférées vers l’Algérie avait atteint 1,5 milliard de dollars US en 2007 contre seulement 2 millions dix ans auparavant… Et si on ajoute le montant emporté par les migrants et envoyés par des tiers à leurs familles en Algérie, on peut aisément dire que le montant global dépasse le volume de nos exportations hors hydrocarbures. Selon les données de la Banque d’Algérie, le montant net des transferts de fonds de l’étranger, à travers les circuits officiels, est passé de 2,2 milliards de $US en fin 2007 à 2,7 milliards de US en fin 2008. Ce volume est le net, c’est-à-dire entrée moins sortie, ce qui veut dire le montant réel de transferts en entrée est beaucoup plus important, et ce, sans compter les transferts effectués hors circuits officiels. On peut aisément, sans risque de se tromper, affirmer que le montant de transferts en entrée a dépassé largement les 3 milliards de dollars US. Les experts de la Banque mondiale donnent la même estimation pour 2008. Ce volume global renferme plusieurs composants qui restent peu connus. Les flux migratoires de chômeurs mais aussi de diplômés algériens ne cessent d’augmenter en direction de pays plus riches. Quelles en sont les raisons, selon vous, alors que le gouvernement affiche des ambitions très grandes en matière d’emploi et de logement notamment ? La décision de quitter le pays est un droit constitutionnel. Personne ne peut interdire à un Algérien de partir à l’étranger. Y a-t-il subitement une augmentation ? Quel était le volume de départ avant et à combien s’élève le volume actuel ? J’avoue que mes recherches à des données fiables à ces questions sont restées vaines. Il y a effectivement des départs et des retours. Les flux migratoires sont des phénomènes qui méritent une observation permanente. On ne peut continuer d’inventer des chiffres. Selon les statistiques françaises, il y a une moyenne de 11 000 entrées/an réguliers en France entre 1995/1999, puis le volume a augmenté à près de 22 000 en moyenne annuelle entre 2000 et 2005. La France reste la destination principale des Algériens. La décision de quitter le pays est un droit constitutionnel. Personne ne peut interdire à un Algérien de partir à l’étranger. Y a-t-il subitement une augmentation ? Quel était le volume de départ avant et à combien s’élève le volume actuel ? J’avoue que mes recherches à des données fiables à ces questions sont restées vaines. Il y a effectivement des départs et des retours. Les flux migratoires sont des phénomènes qui méritent une observation permanente. On ne peut continuer d’inventer des chiffres. Les mêmes sources françaises attestent, une dynamique de retour des binationaux vers l’Algérie, qui passe de 8000 en l’An 2000 à 36 000 en 2007. Ces statistiques sont intéressantes mais limitées pour le sociologue. Le migrant n’est pas un être statistique. Ces données représentent combien de familles sur les cinq millions existantes en Algérie ? Il est vrai aussi que certains pays du Nord adoptent des politiques actives de la migration, notamment les diplômés et les talents globaux. Cette catégorie de migrants se place sur le marché mondial des compétences. Selon une étude publiée en mai 2009 en Angleterre, à travers des sondages réalisés dans plusieurs pays, les principales raisons à cette mobilité internationale sont de cinq ordres : -1 les différences de salaire apparaissent de loin comme le premier motif de départ. Ce motif est généralement caché sous couverts de divers alibis. -2 La mobilité professionnelle ascendante, le plafond existe dans tous les pays et à différents niveaux. Ce qui fait que le parcours migratoire ne s’arrête pas toujours au premier pays d’accueil. -3 La recherche d’un perfectionnement, d’un prolongement des études est aussi un motif permanent de la migration. Souvent l’objectif atteint, le migrant retourne au pays. -4 Les réseaux sociaux et professionnels constituent aussi un élément d’attraction à la mobilité des compétences. Le soutien à l’installation est généralement garanti, souvent pour une courte durée. -5 Il y a enfin la migration forcée, pour des raisons de force majeure. Il me semble que toutes ces raisons sont présentes dans la prise de décision de départs des diplômés. Ces motifs sont aussi présents en Algérie et le poids de chaque motif varie selon les conjonctures. Peut-on lutter contre ces causes ? Est-ce que les projets de création d’emploi et de logement peuvent réduire les tentations de départs de nos compétences ? Je ne pense pas. Les compétences qui partent ont souvent un emploi et aussi un logement. Ces projets viseraient-ils alors les jeunes chômeurs qui désirent tenter leurs chances à l’étranger. Le gouvernement va-t-il donner un emploi et un logement à chaque jeune chômeur ? Quel type d’emploi va-t-on offrirt aux jeunes qui sont de plus en plus instruits et exigeants sur le plan du salaire ? Les services publics recrutent de moins en moins des jeunes en qualité de salariés permanents. Le secteur privé recrute des jeunes, généralement à temps partiel et le plus souvent dans l’informel. Il y a effectivement une stratégie implicite entre ces deux projets. La construction des logements va relancer le marché du travail, notamment dans le secteur des BTP. Là aussi, c’est connu, ce secteur fonctionne plus avec des emplois informels en Algérie, donc des emplois temporaires. Le rétablissement de la confiance des jeunes désirant partir repose sur un véritable contrat social. Selon un sondage en 2002, environ 36% des jeunes (des deux sexes) expriment le désir de quitter le pays, autrement dit, 64% n’ont aucun désir de partir à l’étranger. Certains sont passés à l’acte. Un départ se prépare et le soutien familial (moral et financier) est important en Algérie. La réponse sociale, pour certaines familles, à ce désir a été le mariage, quitte à cohabiter avec les parents, ici ou là-bas. Dans cette stratégie, un emploi décent avec un salaire convenable et un logement destiné aux couples jeunes peuvent être un élément au rétablissement de la confiance des jeunes. Mais vous le savez, que ce soit l’emploi et le logement, le mode d’accès obéit à des logiques qui ne relèvent pas de la lutte contre les tentatives de la migration juvénile. Vous estimez dans un récent rapport du Cread que «L’Algérie reste à ce jour le seul pays du continent africain à avoir adopté et mis en œuvre une politique de retour de ses travailleurs migrants de la France». Pensez-vous réellement que cela a été bénéfique, étant donné le peu d’empressement affiché par les concernés, et au contraire nous sommes-nous pas en retard dans ce domaine par rapport aux voisins maghrébins immédiats ? Cette affirmation est un constat historique. Au moment de la rupture des accords sur la migration de maind’œuvre avec la France, l’Algérie avait mis en place une politique de réinsertion de ses travailleurs à l’étranger. Cette décision est unique en Afrique. Les résultats de cette politique sont certes mitigés. Aujourd’hui, il n’ya plus de politique de retour, aucune incitation n’est mise en œuvre pour le retour des migrants. La tendance des retours que j’ai observée entre 1996 et 2006, est une initiative privée, liée à des considérations personnelles et familiales. Les mécanismes d’accompagnement des migrants de retour sont classiques et existent dans tous les pays du monde. Vous avez raison de dire que nos pays voisins ont une avance sur l’Algérie. Ils ont mis en place des mesures incitatives pour accompagner les migrants de retour ou tout simplement les migrants qui veulent investir dans le pays d’origine, même «sans changement de résidence». Actuellement, il y a une certaine attente de notre communauté pour une plus grande participation à la vie économique au pays. Ils sont nombreux à manifester leurs intérêts à venir en Algérie, où tout est à construire. Dans les affaires, il n’existe pas de patriotisme. Un investisseur est un être rationnel et ne prend des risques qui sont acceptables. Nos pays voisins ont intériorisé cet esprit d’entreprenariat des migrants, et puis ils ont une expérience du libéralisme économique différente, fondée sur la valeur travail. Z. H. PRODUITS & MARCHÉS 7 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Filière phœnicicole La recherche scientifique au service du palmier dattier algérien Le patrimoine des palmiers dattiers dans le Sud n’est toujours pas à l’abri des maladies qui le menacent depuis plusieurs années. Tous les travaux de recherche effectués par les scientifiques dans les laboratoires et les structures universitaires ne sont toujours pas parvenus à stopper le bayoud qui reste un problème majeur dans l’écosystème oasien. Ce dernier, confronté entre autres à la pression démographique, la désertification, la salinité du sol, de l’eau et au vieillissement avancé de 25% des palmiers, ne permet plus d’y développer une phœniciculture (culture du palmier dattier) aux rendements souhaités. Par Lyès Malki éunis la semaine dernière à l’Institut national de recherche agronomique (INRA), autour d’un débat sur la filière phœnicicole algériennes, des experts n’ont pas manqué de mettre en exergue l’importance économique et écologique de la phœniciculture. Selon eux, un intérêt particulier est porté ces dernières années à cette filière, puisque de nouvelles plantations ont été prévues dans plusieurs régions du Sud. Les superficies récoltées ont ainsi augmenté de pas moins de 60% en une décennie (1996-2006). Cependant, les mêmes experts notent que cette croissance est restée surtout extensive, en l’absence d’une tendance à la hausse des rendements par palmier sur une longue période et une sous-valorisation des superficies sous palmier, des sousproduits des palmiers et des possibilités de diversification de la production. «Des marges très importantes d’intensification, d’extension et de gain en productivité persistent et permettent de satisfaire aussi bien le marché local à un prix raisonnable que celui extérieur à R des prix compétitifs», soulignent les spécialistes. Pour ce faire, ces derniers appellent à une meilleure protection de la production et à la redynamisation de la filière par une structuration plus efficace de la filière et une maîtrise des marchés extérieurs (participation aux salons internationaux, foires, prospection de nouveau marchés, diversification des produits à base de dattes, production bio, etc.). CAP SUR L’EXPORTATION En réponse à cette problématique, un programme d’intensification et de développement de la filière a été initié par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Le programme prend en charge les aspects liés à «l’intensification et l’accompagnement technique de la phœniciculture, afin de redynamiser la filière datte pour promouvoir la commercialisation de la datte au niveau national et international d’une part, de créer des emplois et enfin de contribuer la sécurité alimentaire des populations oasiennes, d’autre part». Ce programme spécifique vise, pour la période 2009 – 2013, à atteindre les objectifs évolutifs de production et d’exportation de la datte, à savoir de produire à l’horizon 2013 plus de 8 millions de quintaux (moins de 6 millions actuellement) et d’en exporter 600 000 q (un peu plus de 400 000 q actuellement). Il s’agit ainsi, comme le prévoit le programme, de réhabiliter les anciennes palmeraies, de créer de nouvelles plantations de dattiers, de diversifier des productions agricoles en milieu oasien, de préserver et valoriser la diversité génétique du palmier dattier et, enfin, de redynamiser la filière datte en développant le marché national et celui destiné à l’exportation. A ce propos, les responsables en charge du secteur n’ont pas manqué de relever la volonté des différents acteurs à s’organiser en groupement. Cette volonté est plus accentuée au niveau de la région du Sud Est où des réunions ont déjà été tenues pour assoire une véritable organisation. Dans ce contexte, la région de Touggourt présente les potentialités requises, à savoir l’existence d’une association regroupant un millier d’agriculteurs et d’opérateurs locaux, en plus du fait que la zones de Oued Righ bénéficie de fortes potentialités dattières destinée à l’exportation (80% des exportations). Il faudra cependant aller vers une «contractualisation des relations commerciales inter-opérateurs, sous l’égide des services agricoles, sur la base d’un cahier des charges incluant des closes inhérentes à la qualité, le prix, l’aide qui pourrait être apportée par l’acteur (conditionneur-exportateur) aux exploitants pour améliorer la qualité des dattes et les rendements sur la base d’un plan opérationnel intégrant un échéancier», précise-t-on dans le programme. Cette décision de contractualisation et de professionnalisation des différents acteurs de la filière débouchera à moyen terme (2009-2013) à la mise en place par les acteurs d’une Organisation interprofessionnelle de la datte (OID) ou un Groupement d’intérêt commun de la L. M. datte (GICD). Evolution des rendements (production/palmier) Evolution des exportations Mme Bouguedoura. Professeur à l’université de l’USTBHB «Nous devons développer des cultivars résistants aux maladies» Propos recueillis par Lyès Malki Vous êtes membre du réseau de recherche et de lutte contre le bayoud. Quelle est la mission de ce réseau et quels sont ses objectifs ? Plusieurs structures scientifiques sont impliquées dans la recherche sur le palmier dattier. Pendant des années, chacun est restés dans son coin et les relations étaient individuelles. Avec ce réseau, l’objectif était de mettre ensemble les nombreuses équipes de recherche dans les structures universitaires et mettre en synergies toutes les études qui se complètent. Ce réseau a été mis en place en juillet 2007 à l’initiative du ministère de la recherche scientifique et nous essayons maintenant d’avoir le financement nécessaire à son fonctionnement. Nous avons pu établir le bilan des travaux de recherche effectués depuis 40 ans dans ce domaine et nous avons mis les grandes lignes du programme national de recherche sur le palmier dattier pour préserver notre patrimoine phoénicicole. Nous asseyons aussi d’établir la fiche d’identité de chaque cultivar. Quel est l’état de la phoniciculture aujourd’hui, notamment par rapport à la menace du bayoud ? Nous avons déjà perdu 3 millions de palmiers depuis que cette maladie est apparue, notamment dans la région ouest du Sahara. Elle a continué à s’étendre mais heureusement qu’elle n’a pas atteint la région des Ziban où il y a la Deglat Nour. Il y a eu certes l’apparition de quelques foyers qui ont été aussitôt maitrisés. Il faut dire cependant qu’il s’agit d’une maladie incurable, malgré tous les travaux qui ont été réalisés dans le cadre de la lutte contre le bayoud. C’est un champignon qu’on n’arrive pas à éradiquer. Il faudrait donc le contrecarrer en plantant et en multipliant des variétés résistantes. Mais nous avons constaté que les variétés résistantes à cette maladie ne sont pas toutes de bonne qualité dattière. Notre objectif est d’arriver donc à développer des variétés qui soient résistantes et de bonne qualité dattière en même temps. Une autre nouvelle maladie menace nos palmiers, semble-t-il… Elle n’est pas nouvelle puisqu’elle est connue depuis longtemps mais elle était surtout répandue en Tunisie. Il s’agit de la maladie de la feuille cassante. Elle peut toucher n’importe quelle variété et on l’a reconnaît à travers toutes les feuilles qui se cassent et qui donnent au final un palmier mort. Contrairement au bayoud dont l’origine est un champignon, les recherches scientifiques n’ont pas pu déterminer l’origine de la maladie de la feuille cassante. En Algérie, elle est certes récente, mais pas mal de palmiers sont déjà morts de cette maladie à Biskra et ses environs. Une équipe spéciale à l’université de l’HSTHB fait des recherches sur cette maladie. Peut-on conclure que notre patrimoine de palmiers dattiers est aujourd’hui menacé ? Nous avons quand même 17 millions de palmiers. La menace et si les mesures prophylactiques ne sont pas prises et si la Deglat Nour est atteinte, c’est fini. Il y a aussi un insecte qu’on appelle le «charançon», véhiculé par les palmiers d’ornement importés, qui constitue aussi une menace pour le palmier dattier du sud. Il faut donc absolument continuer à travailler et à faire des recherches pour préserver notre patrimoine L. M. de toutes ces menaces. 8 LES DÉBATS DE L’HEURE El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 LES DÉBATS DE L’HEURE 9 BOUTEILLE EN PVC ET PET ADAPTÉE AU MILIEU ALGÉRIEN PROPOSITION D’UNE MÉTHODE DE TAXATION Nous proposons dans ce travail une méthode qui permet à la fois de financer des emplois de récupération des déchets de bouteilles en PVC et PET et qui permet de responsabiliser les producteurs tout en associant les consommateurs. C’est une taxe assez substantielle, qui permettra la concurrence du verre, qui est payée par le consommateur. Il récupère une partie en rendant les bouteilles plastiques dans un centre de récupération. C’est le producteur qui devient le principal agent dans ce processus puisqu’il est obligé de rendre cette taxe qu’il aura perçue au moment de la vente. L’Etat va arbitrer et contrôler que la loi est bien appliquée. Par SiAbdelhadi Amar (*) M ots clés : efficacité de la taxation, déchet de la bouteille en plastique, favoriser le développement de la bouteille en verre, responsabilité des producteurs, participation du consommateur. INTRODUCTION Nous rejetons de plus en plus de bouteilles PVC et PET (polyéthylène de téréphtalate). La consommation des bouteilles d'eau en PVC et PET est en train de connaître des hausses spectaculaires. Il faut signaler que pour la seule marque d'eau Ifri plus de 20 millions de bouteilles par an sont consommées. La consommation augmente continuellement. «La consommation annuelle des eaux minérales est, selon une étude, estimée à plus de 550 millions de litres. Le citoyen algérien consomme jusqu’à 16 litres chaque année. Tous les ans, une croissance de la consommation de plus de 22% de l’eau minérale est enregistrée. Plus de 24 marques d’eau minérale sont proposées actuellement aux clients sur le marché national. Elles sont fabriquées par une vingtaine de producteurs recensés à travers le territoire national » 1 En Algérie, le recyclage de ces bouteilles pose problème, en raison du manque d’efficacité des structures étatiques. La récupération, le tri et la valorisation des déchets sont des activités civiques indispensables. Plus de 10% des ordures sont composées de produits en plastique. Si aucune décision efficace de solutionner le recyclage du plastique n’est prise, alors on peut s'attendre à une catastrophe écologique en Algérie2. Les dommages liés à la dégradation de l’environnement engendrent un coût élevé estimé à environ 7% du PIB3. Le marché tout seul ne peut pas solutionner le problème de l’environnement. Il faut que l’Etat intervienne. Les pays industrialisés ont systématiquement recouru à l'intervention de l'Etat pour protéger l’environnement. En effet, les Etats n’hésitent pas à manipuler les prix pour atteindre leurs objectifs dans ce domaine. L'expérience du Japon et de la Communauté européenne et des pays nouvellement industrialisés montre que l'Etat en tant que principal acteur dans la protection de l’environnement est une réalité incontournable. Cependant, le débat concerne le rôle de l'Etat et la manière de son intervention. L'expérience des pays industriels montre des politiques économiques plus efficaces de protection de l'environnement, qu’en Algérie. Si l’Etat est le principal acteur dans la résolution des problèmes de pollution de l'environnement, il est cependant un mauvais opérateur public. En effet, l'Etat est un mauvais producteur, un mauvais constructeur, un mauvais enseignant, un mauvais médecin et un mauvais nettoyeur. L'Etat doit initier, réguler, contrôler et éduquer les opérateurs économiques. Il ne faut pas confondre les tâches. Si l'Etat devient un producteur, qui va le contrôler ? Donc si l'Etat abandonne son rôle de régulateur, de contrôleur et d'arbitre, le résultat risque de ne pas être positif. L’Etat ne peut prendre des taxes écologiques et jouer le rôle d’éboueur. Voilà pourquoi nous suggérons dans ce travail, que l'état doit avant tout remplir son principal rôle, qui est d'initier une politique de préservation de l'environnement et ensuite de contrôler son fonctionnement. Ce sont les agents économiques (producteurs et consommateurs) qui vont se charger de nettoyer les déchets issus de leur activité. INEFFICACITE DES TAXES ECOLOGIQUES CONVENTIONNELLES EN ALGERIE Le volume des impôts auxquels sont assujettis les fabricants de bouteille est assez lourd. «Ces derniers sont soumis à trois niveaux de fiscalité. Il s’agit en premier lieu de la taxe domaniale, de l’ordre de 5%, calculée sur la base du chiffre d’affaires réalisé. La seconde remarque émise par les industriels de la filière «boissons» est liée à la taxe par le code des eaux. Cette taxe contient à son tour deux impôts : une taxe forfaitaire variant entre 500 000 et 700 000 DA/an et une taxe pour le fonds national de l’eau potable de 2 DA par litre, au titre de l’usage, à titre onéreux, du domaine public hydraulique. La troisième taxe est celle de l’environnement : 1 DA pour les bouteilles en PET et 0,5 DA pour les bouteilles en verre.»4 Prélever des taxes peut s’avérer ne pas être une solution en Algérie. Les taxes sont devenues une solution nécessaire mais pas suffisante. En Algérie, les conditions de perception et d'utilisation des taxes de l'environnement sont différentes. Il ne s’agit pas de faire des taxes pour être ensuite versées dans le compte de l'état, car l'état a beaucoup d'argent et il est incapable d'utiliser son argent. Des taxes de l'environnement en Algérie, ça existe. Cependant, l'utilisation de cette taxe pose problème. En effet, s’agissant de l’environnement, des instruments économiques et financiers ainsi que diverses dispositions fiscales, relatives aux déchets solides, aux effluents liquides industriels, aux émissions atmosphériques et aux activités polluantes ou dangereuses pour l’environnement, ont été introduites, par les lois de finances 2000, 2002, 2003, 2004 et 2005. On peut citer en particulier • La taxe relative aux activités polluantes ou dangereuses pour l’environnement; • La taxe sur les sacs en plastique Ces taxes sont perçues comme des impôts et ne participent en aucune manière à résoudre le problème de l’environnement posé par les déchets non biodégradables que représentent les bouteilles en plastique. L’objectif des taxes écologiques est de réduire la pollution de deux manières : en réduisant la consommation à travers l’effet augmentation des prix, d’une part et d’autre part, avec les taxes récupérées, nettoyer les dégâts causés à l’environnement. Au contraire, en Algérie, ces taxes découragent les investissements, augmentent la corruption et ne participent pas au nettoyage de l'environnement. Si le but de ces écotaxes, est d’empêcher les personnes de détruire l’environnement en consommant moins. Alors ce but n’est pas atteint. La première raison est que les services de l’Etat souffrent de défaillance en Algérie. Les différentes taxes prélevées sont soit donnés à des services de dépollution inefficaces soit non utilisées. Tous les plans d’action5 du gouvernement Algérien tendent à rester lettre morte. Pour le rapport la gestion des déchets au Maghreb «sans mesures adéquates d’accompagnement, la réglementation et les institutions à elles seules ne suffisent pas pour améliorer la situation». La deuxième raison est que le montant de cette taxe n’a pas de lien avec son objectif. Pour faire face à ce problème, il existe techniquement plusieurs solutions. Encourager l'utilisation du PVC et PET biodégradable. Cette solution peut être appliquée en taxant lourdement le PVC et PET conventionnel. Cependant cette solution est aussi polluante, dans la mesure où il faut beaucoup de temps pour que ces produits se dégradent. L'encombrement de l'environnement sera toujours problématique. Le verre trié et recyclé peut aussi être une solution. Cependant elle est aussi coûteuse. En effet, la taxe doit être suffisante, pour décourager l’utilisation du PVC et PET au détriment d’autres matériaux, moins nocifs pour l’environnement, ou au moins encourager l'utilisation d'autres composants, biodégradables tel que le verre qui est intégralement recyclable. Si le coût de production de bouteilles en PVC et PET devient supérieur à un autre produit substituable, tel que le verre, alors ceci va encourager la production de bouteilles écologiques au détriment de bouteilles plastiques. Par conséquent, il faut déterminer le coût d'une bouteille en verre ou toute autre bouteille écologique, et appliquer une taxe supplémentaire à la bouteille PVC et PET, de telle manière que les producteurs trouvent leur intérêt a substituer la bouteille en verre à la bouteille plastique. Le montant des taxes actuelles appliquées est loin de répondre à cet objectif. Voila pourquoi nous proposons l’utilisation d’une taxe-consigne pour pousser le consommateur et le fabricant à participer à l’élimination du déchet de la bouteille. Il faut créer un système qui implique à la fois le consommateur et le producteur. L'état doit se limiter au contrôle et à l’arbitrage. L‘Etat jouera le rôle d’arbitre et de régulateur et va veiller à ce que les lois soient bien appliquées. Il faut créer un système qui fonctionne et qui permette de nettoyer l'environnement de manière automatique. Il faut que chaque pollueur soit impliqué dans le nettoyage des déchets qu'il aura engendré dans le cadre de son activité. Il faut frapper là où ça fait mal pour décourager la consommation d'eau de bouteilles : le porte- monnaie. Il faut créer une taxe assez importante pour permettre d’abord la récupération de la bouteille en plastique et ensuite son recyclage. Cette taxe doit être assez substantielle pour payer les frais de transport, de tri et de recyclage de la bouteille. Plus cette taxe est substantiellement élevée, plus le consommateur, le distributeur et le producteur seront sensibles et réagiront vite. RECYCLAGE Le recyclage des matières plastiques devra être une obligation pour les fabricants de produits plastiques. Chaque usine qui fabrique des bouteilles plastiques devra investir dans le recyclage des bouteilles rendues. Le recyclage du PET permet d’économiser une quantité importante de pétrole et de réduire le tonnage des ordures incinérées. L’objectif de la taxe-consigne est d’aboutir à la récupération des déchets de la bouteille PET à hauteur d’au moins 90%. Les bouteilles recyclées sont lavées et concassées dans une usine où elles sont transformées en flocons de PET. Ces derniers sont ensuite utilisés pour produire des vêtements, des textiles, du rembourrage ou encore des gaines électriques. Il existe des entreprises spécialisées dans le recyclage des bouteilles en plastique. Ces entreprises achètent le PVC et PET qui est trié au niveau des communes. La hausse du prix de l'énergie a engendré la hausse du coût de fabrication des bouteilles en plastique. Ceci a favorisé le développement des entreprises de recyclage. Ce qui fait que l'industrie du recyclage est redevenue très concurrente. Les communes dans les pays développés font appel au civisme des citoyens pour rendre les bouteilles en PVC et PET dans des centres de tri. C'est bouteilles sont revendues aux entreprises de recyclage. Techniquement les bouteilles triées peuvent être compactées puis broyées et transformé en granulé pour faire des conduites d'eau, des bouteilles et bidon d'huile mais aussi des bouteilles d'eau et soda. La chaîne de transformation commence par le lavage des bouteilles et flacons PVC et PET pour retirer les étiquettes et la colle, elle se poursuit ensuite par leur broyage, en paillettes. Ces dernières sont ensuite extrudées et chauffées à 250 °C pour être transformées en granulés. Ce matériau est alors livré aux usines de production, de biens d'équipements en PVC et PET qui le mélangent à la matière vierge à 50 % en moyenne. Les bouteilles sont recyclées en tuyaux pour eaux pluviales et eaux usées, gaines de passage de câbles et bacs de collecte. Les bouteilles et flacons peuvent aussi être recyclées en plusieurs autres produits tels que les fibres de rembourrage polyester de couettes, d'oreillers, de blousons ainsi qu’en nouvelles bouteilles et flacons. SOLUTION La proposition suivante vise à solutionner le problème des bouteilles plastiques dans un pays où les structures de l'Etat sont impuissantes devant les problèmes de la gestion des communes tels que l'assainissement, le nettoyage, etc. Si cette solution marche, elle peut être généralisée aux autres produits polluants. Cette proposition vise à utiliser les mécanismes du marché. Elle vise à donner une valeur assez grande aux déchets et de la bouteille, pour qu'elle ne soit pas jetée dans l'environnement. L'existence d'une armée de chômeurs assez larges dans le pays, va faire que plusieurs, vont se recycler dans la récolte de la bouteille en plastique. Il ya deux sortes de problèmes : 1. Les bouteilles qui sont dans la nature 2. Les bouteilles produites par les distributeurs Pour les bouteilles qui sont dans la nature, l’Etat peut organiser des centres de compactage au niveau des wilayas et acheter chez les entreprises qui vont s’organiser, pour récolter toutes les bouteilles et produits plastique qui existent dans la nature et chez les ménages. L’Etat peut alors les acheter en fonction de leur poids. Le prix d’achat devra être suffisamment rémunérateur pour encourage leur collecte. Pour les bouteilles produites quotidiennement par l’industrie, la solution proposée consiste à introduire une taxe-consigne sur les bouteilles PVC. Cette taxe sera supportée en partie par le consommateur. C’est pourquoi on va l’appeler taxe-consigne, car une partie de cette taxe sera prise en charge par le consommateur. Dans le cas où le consommateur rend l'emballage plastique, il pourra récupérer une partie de cette taxe. Notre proposition insiste sur le fait que le consommateur va récupérer une partie de la taxe-consigne. Pour inciter le consommateur à rendre l'emballage plastique, il faut que la taxe-consigne soit d'un montant qui motive le consommateur. Si par exemple une bouteille en plastique, permettait à son propriétaire de récupérer cinq dinars, ceci nous semble assez motivant. Maintenant il faut que les charges de récupération de la bouteille à partir des consommateurs, jusqu’au lieu de recyclage, n'excèdent pas la différence entre la taxe payée au moment de l'achat et la taxe perçue au moment, ou l'embal- lage est rendu par le consommateur. Ce qui fait que le rer les bouteilles vides. Le fabricant sera obligé de recycler que le fabricant peut récupérer une masse assez importante de consommateur va payer les charges afférentes à la récupéra- lui-même les bouteilles qu'il a fabriquées. La seule solution liquidité. pour lui sera de recycler lui-même ses bouteilles grâce à des 5. Le fabricant acceptera d’adhérer à ce système, si les autres tion de la bouteille par le fabricant. Au Canada, ce principe est utilisé sous l’appellation d’une investissements qu'il aura consentis dans le processus de recy- taxes écologiques seront éliminées et remplacées par la taxeconsigne élargie. Son but serait d’abord et avant consigne. En fait, le fabricant qui va participer à tout le retour des contenants achetés, aux points récupérer ses propres bouteilles et à les recycler, ne de vente ou à des points de dépôts, dans le but de pourra plus être considéré comme pollueur, et cette FIGURE 1 : EXEMPLE : TAXE=25DA les réutiliser ou de les recycler6. taxe d’environnement n’a aucune raison d’exister. SCHEMA DE REPARTITION ET DE RECUPERATION TAXE ECOLOGIQUE 6. Du point de vue pratique, les fraudes sont toujours 7 TAXE-CONSIGNE possibles. Certains producteurs pourront vendre leurs bouteilles au noir et sans taxe-consigne. Ceci Cette taxe va permettre de créer à la fois une est du ressort des autorités compétentes qui doivent multiplier industrie de récupération qui va employer la main-d’œuvre les contrôles. locale et une industrie de recyclage de la bouteille plastique. En effet, le réseau de récupération pourra se créer CONCLUSION et se développer grâce à l'existence de la taxe spécial Nous avons essayé dans ce travail d’ouvrir un débat qui vise environnement. La nouveauté de ce travail est que la à utiliser le marché et ses mécanismes pour corriger les taxe-consigne sera perçue par le fabricant et gérée par problèmes posés par les déchets. Nous avons concentré ce le fabricant, car les structures étatiques en Algérie, travail sur les emballages pour boissons. Cependant le prinrisquent de ne pas être compétentes pour le faire.Il faut cipe peut être généralisé à d’autres produits nocifs pour responsabiliser les producteurs et distributeurs d'eau l’environnement. minérale en bouteilles en plastique. Il faut qu'ils partiSiAbdelhadi Amar cipent aussi à la récupération des bouteilles qu'ils ont Docteur d’Etat es sciences économiques. Université distribuées. Tout le circuit de distribution du détaillant, d'Oran des grossistes et du dépositaire doive à la fois récupéM.Phil. University of Sussex. Angleterre rer les mêmes bouteilles qu'elles ont vendues. En Diploma University of East Anglia. Angleterre contrepartie, ils vont percevoir et récupérer les taxes Licences es sciences économiques. Université d'Oran payées. [email protected] Les bouteilles en PVC et PET ont été interdites dans un premier temps en Suisse car la technologie de leur recyclage ne permettait pas l’élimination d’un gaz toxique8. Cependant les usines d'incinération d'aujourd'hui, sont en mesure de Si le proneutraliser ces acides et d’éviter pratiquement tout rejet nocif clage. dans l'atmosphère.. En 1999 les bouteilles en PVC et PET ont ducteur n'arrive pas à rentabiliser ces investissements destinés 1- Selon les prévisions des experts contenues dans une communicaété autorisées en Suisse, à condition qu’elles soient consi- au recyclage, on pourrait envisager d'autres solutions complé- tion du ministère du Commerce, présentée lors d’une récente journée d’étude gnées avec un taux de récupération supérieur à 90% et mentaires d'ordre financier de la part de l’Etat. 9 Cette solution ne coûte pas plus cher et elle a l’avantage de 2- Le « Rapport National sur l’Etat et l’Avenir de l’Environnement » devraient être recyclées. Pour notre cas, envisageons que le prix de vente PV est le débarrasser le pays d’un emballage, qui autrement aurait été (RNE 2000), 3- Regional solid waste management project in Mashreq and difficile de s'en débarrasser. suivant : Maghreb countries. Regional guidelines on Integrated Solid Waste PV TTC= PV TTC fabricant+Taxe-consigne (la taxe est non Management Case Study PLI09: La Stratégie Nationale en Algérie: assujetties à la TVA parce qu’il n’ya pas de création de valeur LES INCONVENIENTS Le Plan National d’Actions pour l’Environnement et le développeOn va voir comment d’un point de vue pratique cette taxe ris- ment Durable (PNAE-DD) et le Programme National de Gestion ajoutée) Le consommateur va récupérer une partie de la taxe au que de ne pas fonctionner. L’objectif de cette taxe est de collec- Intégrée des Déchets Municipaux (PROGDEM) moment où il rend la bouteille au détaillant soit x=70% du ter les bouteilles afin de les regrouper vers un centre de tri et 4- La Tribune 18 mars 2009 montant qu’il a payé au moment d’acheter la bouteille. Les compactage du fabricant. 5- Le Plan d’Actions National pour l’Environnement et le 30% sont des frais d’acheminement de la bouteille vers le 1. Un problème risque de se poser si le fabricant reçoit plus de Développement Durable(PNAE-DD), Ministère de l’Aménagement fabricant. Ces frais sont répartis à raison de 10% de marge par bouteilles qu’il n’en a vendues. Ce problème ne peut pas exis- du Territoire et de l’Environnement janvier 2002 ter, car au niveau du détaillant la quantité de bouteilles rendues 6- Karel Ménard et Michel Séguin révisé par:Liliane Cotnoir et Éric agent. On peut concevoir le schéma de récupération de la manière suivante : est la même que celle qui est achetée. Afin de décourager Perreault « Les modes de perception de fonds afin de financer la future politique de gestion des matières résiduelles au Québec*Octobre 1997 Front québécois de gestion écologique des déchets 7- Ce taxe consigne est utilisée par beaucoup de pays et en particulier en suisse, où existe une réglementation depuis 1999. Ordonnance sur les emballages pour boissons (OEB) du 5 juillet 2000 (Etat le 1er janvier 2008) 8- En effet, la combustion d'un kilo de PVC et PET produit 560 grammes d'acide chlorhydrique 9- Forum déchet Nº 27 du mois de septembre 1999 Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets Ce tableau montre une simulation de la répartition tout le long du circuit de récupération, en fonction de la variation de la taxeconsigne. Envisageons que la bouteille d'eau minérale soit vendue avec un prix de 25 dinars TTC avant la taxe-consigne. Si on prend l’exemple de la première colonne d’une taxe-consigne de 25DA soit 100 % de taxation. Le consommateur pourra récupérer 17,50DA dinars, quand il va rendre la bouteille chez le détaillant. Celui-ci va la rendre aux distributeurs au moment où celui-ci va l'approvisionner en bouteilles pleines. En contrepartie le distributeur va lui acheter les bouteilles à 20 dinars. Ce qui fait que le détaillant va faire un bénéfice de 10 % sur la consigne. Ce profit va donc motiver le détaillant a récupéré les bouteilles. Le distributeur va à son tour déposer les bouteilles au niveau des dépôts des concessionnaires. Pour chaque côté déposée au niveau des dépôts le distributeur va recevoir 2,50 DA de marge. Ce qui lui fait un bénéfice d'environ 10 % pour transporter les bouteilles du détaillant vers le dépôt des concessionnaires. Le distributeur va gagner beaucoup car d'habitude il repart vide. A son tour le concessionnaire va rendre les bouteilles au niveau du fabricant. En contrepartie ils il va récupérer pour chaque bouteille 25 dinars. Ce qui fait que le fabricant va rendre la taxe de 25 dinars qu'il a récupérés au moment de la vente de la bouteille. En gros, on peut dire que les camions qui vont partir le matin avec des bouteilles pleines vont revenir le soir avec des bouteilles vides. Le fabricant sera obligé d'investir dans des matériels de recyclage afin de récupé- d’éventuelles bouteilles pour lesquelles la taxe n’a pas été payée, le fabricant pourrait marquer ses bouteilles. 2. Le fabricant peut ne pas être celui qui va recycler les bouteilles, car ceci pourrait le détourner de son activité. Cependant, comme il est tenu de recycler ses bouteilles, il doit chercher un sous-traitant pour recycler les bouteilles, qu’il a produites. Plusieurs fabricants pourraient s’associer et/ou participer à la prise en charge du recyclage. Ceci créerait des économies d’échelle. L’Etat peut aussi s’associer à pareille entreprise soit comme actionnaire soit en subventionnant une partie des équipements. En un mot l’Etat doit dynamiser l’activité de recyclage à travers des dispositions fiscales, des contraintes et/ou des subventions. Les unités de recyclages doivent aussi être rentabilisées pour continuer leur activité. Il faut que le coût de recyclage soit égal au prix de vente du polymère recyclé +un profit. 3. Une aide de l’Etat en fonction des quantités recyclées pourra aussi être envisagée pour à la fois motiver les investissements et contrôler que les recyclages deviennent courants. 4. Pour éviter que le fabricant reçoive plus de bouteilles qu’il en a vendues, l’utilisation d’une étiquette ou tout autre signe pour marquer les bouteilles peut s’avérer utile. Le fabricant sera motivé car plusieurs bouteilles risquent de ne pas être retournées par certains consommateurs. Selon l’expérience de certains pays industriels (Canada et Suisse), on s’attend à un taux de récupération qui ne dépasse pas 70% au début. Ce qui fait Références • Rapport national sur l’Etat et l’avenir de l’environnement (RNE 2000), • Regional solid waste management project in Mashreq and Maghreb countries. Regional guidelines on Integrated Solid Waste Management Case Study PLI09: La stratégie nationale en Algérie : Le Plan national d’actions pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD) et le Programme national de gestion intégrée des déchets municipaux (Progdem) • La Tribune 18 mars 2009 • Le Plan d’actions national pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD), ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement Algérie janvier 2002 • Karel Ménard et Michel Séguin révisé par Liliane Cotnoir et Eric Perreault « Les modes de perception de fonds afin de financer la future politique de gestion des matières résiduelles au Québec*octobre 1997 Front québécois de gestion écologique des déchets • Ordonnance sur les emballages pour boissons (OEB) du 5 juillet 2000 (Etat le 1er janvier 2008) • Forum déchet Nº 27 du mois de septembre 1999 Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets • Circulaire d'information :OFEFP Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage Nouvelles dispositions concernant les emballages pour boissons ; Suisse le 14 mai 2001 • Inter-Environnement Wallonie asbl (IEW) Fédération des associations d’environnement Projet de loi en matière d’écotaxes et d’écoréductions - Audition du 22 octobre 2002, Commission des finances et du budget «les emballages de boisson» Belgique 2002. 10 RÉGIONS El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Filière apicole à Bouira Le miel se fait rare et cher La wilaya de Bouira, connue pour son caractère agropastoral, ses vastes champs verdoyants et ses potentialités énormes en matière d’agriculture (céréales, agrumes…), semble bien trouver dans l’apiculture un nouveau créneau plus que porteur, si l’on croit les professionnels et les responsables des services agricoles de la wilaya. l y a certes des difficultés, et un retard dans l’évolution de la filière depuis que cette dernière est intégrée dans les différents programmes de développement agricole (PNDAR, PPDR, etc.), mais l’on est bien confiants quant à l’évolution sûre de l’apiculture à ce niveau. Pour justifier cette assurance, les techniciens avancent le paramètre des conditions naturelles réunies au niveau de cette wilaya et permettant le développement de la filière. Du côté des responsables, c’est le nombre de ruches distribuées et la forte demande sur celles-ci de la part des agriculteurs qui semble bien justifier l’intensification en la matière. Ainsi et avec des massifs forestiers dont la superficie est estimée à 112 500 ha et de vastes étendues arboricoles (32 000 ha), les services techniques de la DSA (Direction des services agricoles) sont convaincus du bien-fondé de la politique d’encouragement orientée vers cette filière et qui consiste à agrandir au maximum le potentiel apicole de la wilaya. Cette même politique ayant permis d’augmenter la production locale du miel de manière exponentielle. Le nombre de ruches exploitables est donc passé de 10 000 ruches en 1999 à 98 600 en 2008, avec une production de miel passant de 24 000 kg en 1999 à 315 000 kg en 2008. I PHOTO : D. R. Bouira De notre bureau Cependant, si les choses semblent bien se présenter quant aux prédispositions de cette wilaya relatives à l’évolution de la filière apicole, des difficultés et autres problèmes ne manquent pas de s’y greffer. En cette période de cueillette du miel (juin – juillet), tous les concernés sont aux aguets, car si l’attrait de la récolte attire bien des gens, les risques qui pèsent sur les essaims sont aussi énormes. Le manque d’encadrement et de suivi sur le terrain a fait que, selon le témoignage d’apiculteurs que nous avons interrogés, plusieurs ruches subventionnées par l’Etat ont fini par se vider pour cause d’erreurs techniques commises par les exploitants. Les pertes sèches sont donc énormes dès lors que le nombre de ruches vidées suite au départ des essaims et/ou leur destruction à cause de maladies qui les infestent Coopérative apicole de Aïn Bessam (Bouira) Production annuelle de 10 tonnes de miel La plus importante coopérative apicole de la wilaya se trouve à Ain Bessem, à une trentaine de km à l’ouest de bouira. S’étendant sur 3 ha et employant 13 ouvriers, elle se distingue par des capacités de production annuelles de l’ordre de 10 000 ruches, 20 t de cire et 10 t de miel. Cette filière agricole, en plein essor, à travers la région, doit son rayonnement aux techniques modernes utilisées ainsi qu’à la volonté de ses ressources humaines. Un travail titanesque est nécessaire pour produire le miel d’abeille dont le prix de vente du litre écrase le plafond des 4000 DA, en ce moment chez les particuliers. On explique la cherté de ce produit fortement utilisé en médecine parallèle pour ses vertus vitaminiques et anti-inflammatoires. (Les études mettent en lumière que les apiculteurs ne sont pas atteints de maladies rhumatismales. Les scientifiques amenés à faire de ce fait un lien entre le venin transmis lors des piqûres aux apiculteurs et la protection naturelle acquise). En effet, s’occuper des ruches n’est pas une occupation de tout repos mais une tâche aussi ardue qu’astreignante pour ceux qui tiennent à ce que leurs efforts payent. Et pour cause, un tel élevage requiert des soins particuliers dont une hygiène de vie draconienne pour assurer une bonne santé aux abeilles. Tous les efforts à fournir vont dans le sens de faire prévaloir le préventif sur le curatif. La varoise est la maladie qui est capable de décimer les essaims d’abeilles en un temps record. Dans leur lutte obstinée contre les affections pathogènes, les apiculteurs de la CASSAB livrent bataille pour prémunir leurs abeilles des invasions de germes causant 4 autres maladies : les loques américaines (maladie de couvain) et européennes (maladie de larves), l’acariose, la nosémose, l’amibiase ou mycose. C’est dire que c’est de la bonne santé des abeilles que dépend la récolte de miel qui se fait en principe 2 fois par an lorsque les conditions s’y prêtent bien sûr (abondance de pollen et autosuffisance alimentaire des abeilles). La première extraction de miel se fait en juin. Le miel fabriqué est donc le fruit direct du labeur des abeilles qui ont eu à transformer naturellement une faune de fleurs multicolores, durant la saison printanière. Notons qu’il existe des essaims d’abeilles sauvages qui se nourrissent du pollen des arbres de la forêt pour faire leur miel. Il existe également des connaisseurs qui ratissent large dans les forêts à la recherche de miel fabriqué justement par des abeilles au cœur de la nature. On nous apprend que c’est périlleux que de faire son extraction sur des reliefs fréquemment abrupts. Enfin, beaucoup d’éleveurs se passent de la seconde période de récolte du miel mettant en avant la nécessité de le laisser aux abeilles pour en faire leur subsistance jusqu’à la saison nouvelle. N. Fawzi rivalise avec celui des ruches encore en exploitation. Cependant, si l’on croit les responsables de la DSA, à leur tête M. Morsli, «les choses avancent lentement mais sûrement» puisque, selon lui, le secteur de l’agriculture au niveau de Bouira évolue suivant une stratégie globale à même de mettre en place tous les mécanismes de développement requis pour chaque filière. Pour ce qui est de l’apiculture, notre interlocuteur dira que «des efforts colossaux ont été consentis ses dernières années, et la mise en œuvre des programmes de développement rural et agricole va ainsi se poursuivre sans relâche au niveau de notre wilaya». Conséquence pour le consommateur : les choses semblent bien traîner sur ce plan dès lors que pour le commun des citoyens interrogés, «le miel est hors de portée des classes moyennes ». Un fait malheureusement vérifiable à tous les niveaux. Le kilogramme de miel se vend à pas moins de 3500 DA, atteignant dans certains endroits les 5000 DA. Cela dit, tous les efforts consentis, les dépenses publiques faramineuses pour le soutien de cette filière et les différentes interventions opérées pour développer encore cette filière n’ont pas influé sur les prix du produit final. Et encore, faut-il noter que même en termes de disponibilité, le miel produit localement, réputé par ses vertus curatives, est presque introuvable et/ou rare. C’est dire qu’en plus de l’encouragement à l’investissement dans la filière, il y a encore le volet de régulation que l’Etat doit impérativement prendre en charge. Sinon, on continuera à consommer le miel dit «saoudien» dont la qualité laisse bien à désirer… L. K. A quelques jours de la récolte Nouvelle menace sur les essaims quelques jours de la récolte du miel, l’apiculture, qui est une filiale agricole en perpétuel devenir, est en proie à une nouvelle menace en plus des incendies et de la maladie de la varroase qui est capable de décimer des élevages entiers : les pesticides. En effet, selon des sources agricoles, ces produits à large consommation en arboriculture et en céréaliculture ont des conséquences dramatiques sur les essaims en ce moment affairés à butiner à plein régime pour préparer le miel qui va être produit en juin. Selon des études très récentes, poursuivent nos sources, les produits fongicides utilisés en arboriculture et autres herbicides en céréaliculture ont des effets sur les neurones des abeilles au point d’affecter la région du cerveau dont la fonctionnalité est cette mémoire visuelle pour se déplacer, A s’orienter et retourner aux ruches à la fin de leurs besognes quotidiennes. Les préjudices causés aux centres nerveux, préviennent nos sources s’imprégnant d’études scientifiques dernier cri, ressemblent à une cécité des sens et les empêchent de retrouver le chemin du retour vers les ruches. Conséquences : on estime à 40% le taux d’abeilles travaillant à récolter du pollen qui meurt après s’être perdues dans la nature. En cette période où les essaims peuvent établir leur quartier dans un champ ou dans un bois lorsqu’un besoin dicté par la démographie se fait sentir, les humains ont recours aux insecticides dans les ménages ou les commerces. Ces produits dont la toxicité n’est plus à démontrer tuent également les abeilles qui travaillent laborieusement à la conquête des pollens néces- saires autant à la fabrication des chambres en cire qui devraient contenir le miel qui sanctionnera plusieurs mois d’un travail titanesque accompli dans des conditions d’entraide et de discipline qui n’ont pas encore tous leur secret. Enfin, des apiculteurs rapportent cette saison qu’il y a des colonies qui disparaissent des ruches sans crier gare ne laissant que les reines et ouvrières. Le mystère qui reste entier continue de constituer le cheval de bataille des chercheurs. Il y a plus d’une raison de s’inquiéter, car l’harmonie de l’abeille s’assimile à un indice fort révélateur du bon fonctionnement de l’écosystème. Pas d’abeilles veut dire pas de pollinisation donc pas de flore ni de faune ni de… vie humaine ! Qu’attend donc l’homme pour en prendre conscience ? N. Fawzi L’ACTUALITÉ 11 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Environnement Le marché du carbone continue son expansion La crise financière n’a pas entravé le marché mondial du carbone, qui a doublé l’an dernier, a indiqué la Banque mondiale dans un rapport publié la semaine dernière. Ce marché a atteint 126 milliards de dollars, mais la valeur des transactions finançant les projets de réduction d’émissions a perdu 12% pour s’établir à 6,5 milliards de dollars en 2008. ette baisse est le résultat d’un ensemble complexe de facteurs, dont la difficulté d’obtenir des fonds permettant la mise en œuvre de projets écologiques durant la crise financière, les retards dus à des questions de réglementation et l’incertitude quant à l’avenir de ce marché. Celui-ci dépendra en effet du nouvel accord mondial sur le changement climatique, qui devrait entrer en vigueur en 2012. Les délégués de 120 pays étaient réunis lors de la conférence Carbon Expo 2009, organisée à Barcelone la semaine dernière. Les discussions ont porté notamment sur les possibilités de croissance liée à la fois au marché du carbone et aux mesures prises sur le terrain pour lutter contre le changement climatique. Dans ce domaine, la législation proposée aux États-Unis pourrait avoir une influence considérable sur les marchés du carbone, volontaires et officiels, partout dans le monde. En outre, l’Union européenne a récemment approuvé une série d’engagements post-2012 pour réduire les émissions. Ceux-ci incluent la promesse d’une réduction encore plus importante si d’autres pays signent l’accord international qui sera négocié à Copenhague cette année. « Il est plus que jamais nécessaire de mettre en œuvre des modes de financement innovants pour lutter contre le changement climatique, si nous voulons faire face au problème qui menace C PHOTO : D. R. Par Lyès Malki aujourd’hui le plus fortement la réalisation des objectifs prioritaires de développement dans les pays et les communautés les plus pauvres », explique Joëlle Chassard, Directrice de l’unité «marché du carbon» de la Banque mondiale. Le Groupe intergouvernemental sur le changement climatique (IPCC) estime que les émissions de CO2 à l’échelle internationale ne devraient pas dépasser 10 milliards de tonnes par an d’ici 2050 si l’on veut éviter des répercussions environnementales qui pourraient s’avérer particulièrement catastrophiques pour les pays en développement. Les émissions annuelles, en ne tenant comp- Les chiffres clés du marché du carbone • Le marché du carbone a poursuivi sa croissance tout au long de l’année 2008 pour atteindre environ 130 milliards de dollars à la fin de l’année, soit deux fois sa valeur de 2007 et 12 fois celle de 2005. • 82% du volume des transactions effectuées sur le marché du carbone en 2008 a concerné des projets liés aux énergies renouvelables, au passage à d’autres combustibles et à l’efficacité énergétique. • 70% des nouveaux projets en 2008 ont été consacrés au développement des énergies hydraulique, éolienne et de la biomasse ainsi qu’à l’efficacité énergétique de la production d’électricité. • C’est la Chine, avec 84 % de part de marché en 2008, qui est à l’origine du plus grand nombre de transactions confirmées sur le marché primaire du Mécanisme de développement propre (MDP). • Plus de 4 500 projets, concernant environ 80 pays (dont un nombre croissant de pays d’Afrique subsaharienne) sont en préparation dans le cadre du MDP. • Les fonds et les mécanismes « carbone » de la Banque mondiale recouvrent 186 projets, dont la valeur d’inventaire s’élève à quelque 2,3 milliards de dollars. • La valeur des accords d’achats liés à la réduction des émissions signés avant le 31 décembre 2008 dans le cadre des fonds et mécanismes carbone de la Banque mondiale s’élève à plus d’1,8 milliard de dollars. • La région Asie de l’Est et Pacifique, avec un total de 1,3 milliard de dollars consacrés à la réduction des émissions, représente la part la plus importante des projets actifs mis en place par la Banque mondiale dans le cadre du marché du carbone. - A partir de l’automne 2008, les prix du carbone se sont mis à décliner au fur et à mesure que la crise économique s’aggravait. Deux principaux facteurs ont contribué à cette perte de vitesse : le ralentissement de l’activité économique, qui s’est traduit par une baisse de la demande en quotas d’émissions et en crédits issus des mécanismes de projets, et la vente massive des permis d’émissions par les industriels, qui se trouvaient à court de liquidités dans un contexte de resserrement du crédit. te que des pays mentionnés dans le document 1, s’élèvent aujourd’hui à environ 20 millions de tonnes. Les efforts engagés aujourd’hui, comme ceux intervenant plus largement dans le cadre d’un accord mondial sur le changement climatique post-2012, doivent être renforcés. Il faut passer de « projets individuels à des interventions sectorielles et programmatiques, portant notamment sur l’efficacité énergétique, le transport et la création d’actifs carbone urbains », précise Kathy Sierra, Vice-présidente à la Banque mondiale pour le développement durable. MOBILISER DES INVESTISSEMENTS Mme Sierra souligne que la Banque mondiale s’emploie à élargir la portée du marché du carbone au moyen de plusieurs mécanismes. Le plus important est celui du Fonds de partenariat pour le carbone forestier qui vise à réduire la déforestation, deuxième cause majeure des émissions de gaz à effet de serre, grâce à des mesures d’incitation et de compensation destinées à préserver les forêts. La Banque a créé le Fonds carbone de partenariat pour mobiliser des investissements à grande échelle et à long terme dans le cadre de programmes promouvant des technologies propres. Ces programmes ont pour objectif d’encourager des stratégies de développement à faible émission de carbone dans les pays en développement. Le modèle économique de ce fonds prend en compte des investissements effectués sur une grande échelle et à long terme, impliquant éventuellement des risques et de longs délais de réalisation. Ceux-ci requièrent en effet des partenariats durables entre acheteurs et vendeurs, qui peuvent s’étaler sur plusieurs cycles du marché. La Banque prévoit que ce fonds pourrait progressivement atteindre plusieurs milliards de dollars et qu’il continuera de fonctionner après 2020, permettant une meilleure intégration du marché du carbone au sein des stratégies et des politiques de développement national. Selon Mme Sierra, « un marché du carbone puissant et international constitue l’une des réponses aux problèmes climatiques. Les pays développés comme les pays en développement peuvent en tirer des avantages considérables. » La Banque mondiale considère que le dérèglement du climat est un problème environnemental qui affecte également le développement et l’économie. Le marché du carbone offre la possibilité d’intervenir en faveur du développement ainsi que d’atténuer les effets du changement climatique. La Banque s’est engagée à jouer un rôle moteur dans le cadre de la nouvelle génération de marchés des émissions de carbone pour la période post-2012. En 2008, elle a mis sur pied deux nouveaux mécanismes de financement carbone : le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (FCPF), consacré à l’utilisation des sols, au changement de l’affectation des terres et à la sylviculture, et le Fonds carbone de partenariat (CPF), destiné aux projets sectoriels du MDP et du mécanisme de Mise en œuvre conjointe (MOC). Le CFP devrait devenir pleinement opérationnel en 2009. Ces deux dispositifs visent à assurer la continuité du marché carbone après 2012, à accélérer les approches au niveau des programmes afin de transformer les secteurs fortement émetteurs de CO2, à impliquer la communauté internationale dans les efforts de REDD et à mobiliser de nouvelles ressources auprès du secteur privé en faveur des pays en déveL. M. loppement. 12 L’INTERNATIONALE El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Dialogue énergétique UE-OPEP Préparer le marché pétrolier à la reprise économique La sixième réunion entre l’UE et l’OPEP se tiendra à Vienne le 23 juin afin d’examiner diverses questions relatives au marché pétrolier, selon l’agenda publié vendredi dernier par la Commission européenne. L ’impact de la récession actuelle sur la demande de pétrole et les investissements dans le secteur pétrolier étant assez prononcé, l’offre pourrait ne pas être en mesure de répondre à la demande une fois que l’économie repartira», a indiqué la Commission. La question principale qui se pose dans le cadre du dialogue énergétique UE-OPEP est de savoir comment, dans le cadre de discussions et d’une entente, atténuer ces effets négatifs, a-t-elle précisé. Fin 2004, la présidence de l’UE, soutenue par tous les Etats membres et la Commission européenne, a proposé d’instaurer ce dialogue, qui a été accepté avec enthousiasme par l’OPEP. Depuis, des réunions annuelles au niveau de la troïka de l’UE (ministres de l’Energie, de la présidence et de la prochaine présidence et commissaire européen à l’énergie) sont consacrées à l’examen des marchés pétroliers et au lancement d’activités conjointes. Ces activités portent sur l’impact des politiques énergétiques sur les marchés pétroliers. Afin d’examiner les politiques adoptées dans les deux régions et d’évaluer l’impact qu’elles pourraient avoir sur les marchés pétroliers, un séminaire de deux jours a été organisé à Bruxelles en 2007. MÉCANISME DE DÉVELOPPEMENT PROPRE En ce qui concerne l’UE, la présentation du paquet «énergie» a été suivie d’une discussion centrée sur la concurrence que représentent les biocarburants pour le pétrole. Eu égard aux politiques du Conseil de coopération du Golfe, le débat a été principalement axé sur les investissements dans l’exploration et la production pétrolières. L’autre activité a concerné l’incidence des marchés financiers sur les prix du pétrole et leur volatilité. Un atelier de deux jours a été organisé en décembre 2006 à Vienne avec des participants venus des deux côtés de l’Atlantique et du Japon. Il s’agissait du premier séminaire de ce type. Un certain flou entourent les conclusions de ce séminaire: malgré un impact sur les prix, on PHOTO : D. R. Par Lyès Malki constate une stabilité à long terme. Une étude axée sur plusieurs questions spécifiques a été réalisée par l’OPEP fin 2008 - début 2009. Un deuxième atelier a eu lieu à Vienne le 30 avril 2009 pour la présentation des résultats de la deuxième étude, rappelle la Commission. Par ailleurs, une étude et une table ronde ont été lancées conjointement par les deux parties sur le thème de l’impact que pourrait avoir le raffinage sur les prix du pétrole brut et leur volatilité, alors qu’un atelier a été organisé en septembre 2006 à Ryadh sur piégeage et stockage du carbone. Sur ce sujet, une deuxième manifestation s’est tenue à Bruxelles en novembre 2008, en association avec certaines missions dans des sites européens de piégeage et de stockage du carbone, notamment Sleipner, champ gazier norvégien en mer, et dans l’usine pilote d’oxycombustion de Schwarze Pumpe, en Allemagne. L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis examinent actuellement la possibilité de lancer des projets Etats-Unis d’Amérique Le taux de chômage bondit à 9,4 en mai Le taux de chômage américain a fait un bon inquiétant, selon les chiffres publiés vendredi dernier, par le département du Travail : il a gagné un demi point pour atteindre 9,4%, contre 8,9% en avril. Pourtant, l’économie américaine a détruit en mai beaucoup moins d’emplois que les mois précédents : le nombre des destructions d’emplois est tombé à 345 000 en mai, après 504.000 en avril (chiffre révisé en baisse), en données corrigées des variations saisonnières. Les analystes s’attendaient à un léger ralentissement des destructions d’emplois, à 520 000 en mai. C’est donc en ce sens plutôt une bonne surprise. En revanche, les économistes prévoyaient un taux de chômage moins élevé, à 9,2%. Ces destructions d’emplois restent à un niveau historiquement élevé. Au premier trimestre, la perte d’emploi s’est établie à 691 000 en moyenne par mois. «Depuis le début de la récession en décembre 2007, le nombre total d’emplois a chuté de 6 millions, et le taux de chômage s’est accru de 4,5 points de pourcentage», a relevé le département du Travail. Les autorités américaines ont déjà prévenu que la hausse du chômage devrait se poursuivre toute l’année, avant une décrue en 2010. Dans ses dernières prévisions, la banque centrale ne voyait cependant pas le taux de chômage dépasser 10%. R. E. de piégeage et de stockage du carbone dans leur sol en mettant à profit le mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto. S’agissant de la création d’un centre technologique, les problèmes sont très proches de ceux posés par la création d’un centre technologique avec le Conseil de coopération du Golfe. La coopération dans les domaines de la recherche, de l’éducation et de la formation fait ces derniers temps l’objet de discussions. L. M. Russie Croissance de 1,3% du PIB en 2010 La croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la Russie pourrait être comprise entre 0 et 1,3% en 2010, a estimé samedi le vice-ministre russe du Développement économique, Andreï Klepatch, lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg (nord-ouest). «En 2010, la croissance peut être comprise entre 0 et 1%, mais peut aller jusqu’à 1,3%. Cela dépendra de la réorganisation structurelle de l’économie, de la façon dont le secteur privé augmentera les investissements», a-t-il dit, cité par l’agence Interfax. «Nous ne verrons probablement pas de croissance économique de l’ordre de 4-5% dans les prochaines décennies. La stagnation, ou une croissance lente, nous attend», a-t-il estimé. Le gouvernement russe avait longtemps tablé sur un recul de 2,2% du PIB cette année, à contre-courant des analystes, mais il a admis récemment s’attendre maintenant à une contraction de 7 à 8%. La Russie est très touchée par la crise financière mondiale, notamment en raison de la dégringolade des prix du pétrole, principale source d’exportation du pays. AFP Allemagne Une récession de -6,2% pour 2009 «L’économie allemande se trouve actuellement dans une récession sévère», estimée désormais à -6,2% cette année, selon la Banque centrale allemande, Bundesbank. Elle pourrait reprendre pied «dans les mois d’été 2009», a estimé l’institution allemande dans son rapport mensuel de juin publié vendredi dernier. La Bundesbank a toutefois souligné que l’activité de la première économie européenne va rester à des niveaux bas, y compris en 2010. «Malgré une légère reprise en cours d’année, l’activité économique devrait rester faible en 2010», selon la Banque centrale. Elle rejoint ainsi les estimations du gouvernement fédéral qui s’attend cette année, quant à lui, à une récession de l’ordre de 6%, la plus importante depuis l’après-guerre en Allemagne. Conséquence, si le marché du travail n’a pour l’instant eu qu’une «réaction modérée» à la chute de l’activité économique, le chômage va augmenter «plus fortement» au cours des trimestres à venir, a considéré la Bundesbank. Il devrait atteindre un taux de 10,5% en milieu d’année prochaine, selon elle. Le mois dernier, le taux de chômage brut était resté stable à 8,2%. Concernant l’inflation, les prix à la consommation devraient rester stables en 2009 avant d’augmenter légèrement en 2010 (+0,5%), a prevenu la Bundesbank. APS L’INTERNATIONALE 13 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Automobile Le Qatar prêt à aider Porsche à prendre le plein contrôle de Volkswagen Le Qatar serait prêt à aider le constructeur automobile Porsche à prendre le plein contrôle de Volkswagen, assure le magazine allemand Focus à paraître cette semaine. L’émir du richissime pays gazier a donné son accord verbal au patron de Porsche Wendelin Wiedeking pour une prise de participation par l’intermédiaire du fonds d’investissement public, Qatar Investment Authority (QIA), rapporte le magazine. PHOTO : D. R. U n porte-parole de Porsche, interrogé par l’AFP, s’est refusé samedi à tout commentaire sur les négociations en cours. L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait récemment indiqué à la presse qu’il souhaitait investir dans l’industrie allemande. «Nous allons investir avec certitude dans l’industrie automobile allemande», avaitil affirmé en avril à l’hebdomadaire allemand Spiegel, une semaine après l’entrée d’Abou Dhabi au capital du constructeur automobile Daimler. Porsche s’est lourdement endetté en rachetant 51% de Volkswagen et a dû pour le moment renoncer à en prendre totalement le contrôle. L’arrivée d’un nouvel actionnaire pourrait permettre au constructeur d’automobile de luxe d’accéder à des capitaux frais. Selon Focus, la QIA pourrait investir soit dans Volkswagen, soit dans Porsche. Christian Wulff, le chef du gouvernement de l’Etat régional allemand de Basse-Saxe, qui est également actionnaire du constructeur Volkswagen, a affirmé n’avoir aucune objection à voir le Qatar rentrer au capital. «Depuis le début j’ai envisagé une telle solution», a affirmé M. Wulff, cité par Focus. Le constructeur automobile allemand Porsche a déclaré, la semaine dernière qu’il allait demander un prêt de 1,75 milliard d’euros pour compléter le financement du rachat de Volkswagen. Porsche compte présenter sa demande à la banque publique KfW d’ici la fin de la semaine. Ayant commencé l’acquisition d’actions Volkswagen en 2005, il possédait près de 51% de la marque en janvier. En mars, Porsche a contracté 10 milliards d’euros de prêts, et le mois dernier, 750 millions supplémentaires. Le nouveau prêt porterait son endettement à 12,5 milliards d’euros, le maximum que la société dit avoir prévu d’investir dans l’acquisition de VW, numéro un des ventes de voitures en Europe. Porsche a souligné qu’il s’acquitterait des intérêts si un prêt lui est accordé. Le constructeur dit ne pas vouloir être une charge pour le contribuable. Le fonds d’aide aux entreprises doté de 115 milliards d’euros est géré par la banque publique KfW. Notons par ailleurs que les immatriculations de voitures neuves en Allemagne ont augmenté de 40% en mai dernier pour atteindre 38 000 unités environ, dopées par la prime à la casse. Ceci n’a pas empêché les titres des constructeurs de chuter, les investisseurs doutant que cette tendance puisse se maintenir. L’organisation professionnelle KBA a indiqué que les immatriculations étaient montées à 384 578 unités, soit 39,7% de plus qu’en mai 2008. En avril, elle avaient augmenté de 19,4% à près de 380 000 unités. Berlin a instauré en La Chine veut 50 MDS de dollars d’obligations du FMI La Chine pourrait acheter jusqu’à 50 milliards de dollars d’obligations du Fonds monétaire international (FMI) pour contribuer à l’augmentation des ressources de l’institution internationale, a annoncé vendredi l’agence Chine Nouvelle. Si les obligations du FMI sont conformes à nos demandes de sécurité et de retour sur investissement raisonnable, nous considèrerons activement un investissement en bons du FMI ne dépassant pas 50 milliards de dollars», a indiqué un responsable non identifié à l’agence officielle. «La Chine a toujours travaillé à pousser l’expansion des financements du FMI via des méthodes de marché», a dit ce responsable de l’Administration en charge des changes. Le FMI travaille actuellement à l’émission de ses premières obligations, pour lesquelles certains pays ont manifesté de l’intérêt. Il avait indiqué en mai qu’il discutait avec plusieurs pays des caractéristiques de ces obligations (taux d’intérêt, maturité des titres, modalités de remboursement). La Russie a été récemment le premier pays à annoncer formellement son intention d’en acheter pour 10 milliards de dollars, aidant ainsi l’institution internationale à augmenter ses ressources. Selon le Fonds, d’autres pays sont potentiellement intéressés, dont «certains des pays du G20 qui ne font pas partie des Nouveaux accords d’emprunt» (NAE), la procédure retenue à Londres pour augmenter rapidement les ressources prêtables du FMI. Huit pays font partie du G20 mais pas des NAE, dont les quatre grands émergents du BRIC - Brésil, Russie, Inde, Chine. Ces pays, plutôt que de signer un accord en vue d’un prêt au FMI préféreraient détenir un actif financier libellé dans l’unité de compte du Fonds, les Droits de tirage spéciaux. Ces DTS, dont la valeur est fonction d’un panier de monnaies, permettraient de diversifier l’utilisation des réserves de change de certains pays qui ont la majorité de leurs placements en dollars. Les réserves de devises de la Chine, troisième économie mondiale, atteignaient fin mars une valeur de 1953,7 milliards de dollars, dont la majorité investie en avoirs en dollars. Pékin détenait notamment à cette date pour 768 milliards de dollars de bons du Trésor. La Chine s’est interrogée publiquement sur la sécurité de ses actifs financiers en dollars. AFP février une prime à la casse de 2500 euros pour les véhicules vieux de neuf ans au moins. La prime, versée pour l’achat d’un véhicule neuf, court jusqu’à la fin de l’année. L’enveloppe allouée était de 1,5 milliard d’euros mais elle a été portée à 5 milliards au vu du succès de la mesure. L’action de Volkswagen a reculé de 5,98% à 238,06 euros, alors même que le constructeur apparaît comme le principal bénéficiaire des mesures gouvernementales. En mai, ses immatriculations ont bondi de 60,2%. AFP Reprise d’Opel un deal «risqué», selon une banque russe Guerman Gref, président de la banque russe Sberbank, qui avec le canadien Magna et le russe GAZ ont convenu de reprendre le constructeur automobile allemand Opel, a estimé samedi dernier dans la presse que l’opération était «assez risquée». Aux termes de longues négociations «nous mêmes et nos conseillers sommes venus à la conclusion que le deal est assez risqué, mais qu’il présente des opportunités importantes», a affirmé M. Gref au quotidien Welt. La banque semi-publique Sberbank doit entrer à hauteur de 35% dans Opel, l’équipementier canadien Magna prenant pour sa part 20%, tandis que l’américain General Motors, auquel Opel appartient, conserverait 35%. Un accord final sur la reprise devrait être conclu «à l’automne», selon M. Gref. Le patron de la banque, qui a récemment affirmé que Sberbank n’avait pas l’intention d’être un investisseur «stratégique» à long terme pour Opel, a toutefois estimé que l’accord contribuerait à moderniser l’industrie automobile russe. «Sur le marché russe, nous avons besoin de pouvoir produire des composants automobiles, du design et de la finition automobile. Opel et Magna peuvent jouer là un rôle important», a ajouté l’ancien ministre du Commerce et du Développement économique. En Allemagne, les inquiétudes persistent sur la solidité de l’accord envisagé. Selon la dernière édition du magazine Spiegel à paraître lundi, Magna et Sberbank n’apporteraient que 100 millions d’euros en argent frais, les 400 autres millions promis étant accordés initialement à titre de prêt gratuit. Ce crédit de 400 millions d’euros ne reviendrait de fait à la nouvelle entreprise Opel qu’au fur et à mesure de son succès, selon le Spiegel qui cite le protocole d’accord. AFP General Motors La marque Saturn vendue au distributeur automobile Penske Le groupe automobile américain General Motors a annoncé, vendredi dernier, la vente prochaine de sa marque Saturn au groupe Penske Automotive Group, le deuxième distributeur de voitures du pays. La transaction, soumise à l’approbation des autorités de régulation, devrait être finalisée au troisième trimestre, ont indiqué les deux groupes, qui n’ont pas rendu public le montant de l’opération. Selon les termes du protocole d’accord signé entre les deux groupes, Penske obtiendrait les droits sur la marque Saturn ainsi que certains actifs qui y sont liés, a précisé General Motors dans un communiqué. Le constructeur, pour sa part, continuerait la production, pour une durée non précisée, de trois modèles de Saturn. La transaction, précise le constructeur, «sauverait plus de 350 concessionnaires et 13.000 emplois» au total aux Etats-Unis. De son côté, Penske a ajouté dans un communiqué distinct que l’accord prévoyait le rachat des stocks de pièces détachées de Saturn ainsi que le droit de commercialiser véhicules et pièces à travers le réseau de distribution de la marque, qui compte actuellement près de 400 concessionnaires. Saturn «dispose d’une base de clients passionnés et d’un extraordinaire réseau de concessionnaires (...), nous voulons nous appuyer sur ces points forts», a observé Roger Penske, président de Penske Automotive. AFP 14 VIE DE L’ENTREPRISE El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 Groupe Benhamadi Antar Trade Un fleuron de la jeune industrie algérienne Constituant un conglomérat de sociétés brassant de gros volumes d’affaires dans des activités industrielles et commerciales, le groupe Benhamadi affiche aujourd’hui un potentiel de plus de 4 milliards de dinars d’investissement et près de 1200 employés. Implantés dans leur majorité sur le territoire de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, les usines du groupe sont devenues une référence régionale dans plusieurs activités industrielles : équipements domestiques électroniques et électroménagers, informatique, agroalimentaire, emballage et matériaux de construction. Par Lyes Malki S ix filiales composent le groupe. Il s’agit de Gemac générale des matériaux de construction : première brique de ce qui deviendra par la suite l’un des fleurons de l’industrie algérienne. Gemac, créée et gérée par El Hadj Mohammed Tahar Benhamadi, fondateur du groupe, était une société de commercialisation, avant de passer plus tard à la fabrication de matériaux de construction. Le reste des filiales ne sont autres que Argilor pour la fabrication de brique en terre cuite, Polyben, spécialisée dans la production et la commercialisation de sacs tissés en polypropylène, Gerbior, une minoterie produisant semoule, farine, couscous et son, Hodna Métal spécialisée dans la fabrication de panneaux sand- PARCOURS Abderahmane Benhamadi : PDG du groupe Abderrahmane Benhamadi est détenteur d’un Master en économie obtenu en Grande-Bretagne. De retour au pays, en 1984, il a occupé le poste d’enseignant assistant à l’université de Sétif dans plusieurs matières : finances, marketing, anglais et autres. Tout en travaillant à l’université huit ans durant, il n’a pas quitté les affaires de la famille. En 199, il décide de quitter l’enseignement pour se consacrer à l’activité du commerce et à l’assemblage des produits électroniques. C’est ainsi qu’est né la marque Condor qu’il dirige aujourd’hui avec un personnel d’environ 2 200 personnes. wichs et Condor qui rayonne sur le marché de l’équipement domestique dans les différentes gammes de produits : téléviseurs, récepteurs satellites, réfrigérateurs et climatiseurs. En 2006, Condor Electronics lance un projet nommé SMT, de l’anglais Surface Mount Technology, équipant une usine ultra moderne de production de récepteurs satellite numériques. Le nouvel investissement est une ligne de production de cartes numériques pour n’importe quelle utilisation. Grâce à des robots ultrasophistiqués fabriqués aux USA, la fabrication de tout type de cartes numériques est devenue possible. Les équipements de l’usine permettent la production de cartes mère pour les récepteurs numériques, les téléphones portables, des cartes pour le domaine de l’automobile… etc. La ligne SMT acquise par Condor peut insérer des composants aussi fins que 1,6 x 0,8 mm à une cadence de 50 000 composants/heure avec un taux de fiabilité et de précision de 99,99%. La structure mise en place permet aux ingénieurs de Condor de réaliser, désormais, eux-mêmes, des cartes numériques (cartes mère) qui équipent leurs produits. Ce nouvel investissement entraîne des répercussions très positives sur la maîtrise du processus de fabrication et sur les prix auxquels sont proposés les produits, cela expliquant, d’une part, la baisse sensible des prix proposés par condor depuis le début de l’année 2009. DE L’ÉLECTROMÉNAGER À L’INFORMATIQUE Dès 2009, Condor décide de se lancer dans le monde de l’informatique. Cette nouvelle filière s’annonce d’ores et déjà très prometteuse pour les activités du groupe. Son activité a consisté, dans un premier temps, au montage de micro-ordinateurs desktop sous la formule SKD (Semi Knock Down). La marque propose ainsi une gamme composée de trois configurations, Family, Multimédia et Professionnel. Dans un second temps, Condor fabriquera ses propres boitiers et, en mettant à contribution sa ligne SMT, ses propres cartes mère. Pour ce faire, des partenariats stratégiques sont en cours de finalisation avec des noms reconnus de fabricants. Il s’agit notamment d’Universal, MSI et Foxconn. Une première étape a été déjà franchie, à savoir l’obtention de la certification «Named Microsoft Dealer» (revendeur reconnu par Microsoft), résultat de deux années de travail acharné, qui a conduit Microsoft, après expertise et audit des structures et des capacités de production de Condor à valider ses produits. Ces actions ont pour but l’atteinte d’un taux d’intégration minimum de 40%, ouvrant ainsi les portes de l’exportation vers les pays d’Europe. Condor s’était engagée dès le départ dans l’aventure Ousratic, projet qui n’a pas eu les résultats escomptés. Cependant, la société affirme son engagement et se déclare prête à retenter une éventuelle expérience Ousratic II, en mettant à contribution ses partenariats, sa certification mais aussi, l’ensemble de son réseau commercial et après-vente, présent sur la totalité du territoire national. Les ambitions de Condor ne s’arrêteront pas là, puisque deux autres créneaux ont été investis, à savoir ceux de la climatisation centralisée et de l’éclairage des grandes infrastructures urbaines. En effet, les premières installations de climatisation centralisée faites au niveau des sites industriels du groupe et le succès qu’elles ont eu ont encouragé la direction de l’entreprise à aller de l’avant pour la conquête du marché national, qui était jusque-là la chasse gardée de quelques fournisseurs étrangers. Elle a ainsi réalisé son premier projet en équipant la société mixte Fertial et d’autres grandes institutions et organismes, tels que l’université de Biskra, l’aéroport de Sétif et les hôpitaux de la wilaya de Aïn Defla. En matière d’éclairage, Condor est parvenu à équiper en matériels d’éclairage les stades de Bordj Bou Arréridj, de Khenchela, de Chlef, de Aïn Témouchent, de Mechria et de Laghouat. PERSPECTIVES Après avoir amorcé une nouvelle étape qualitative dans le développement de l’entreprise en obtenant la certification ISO 9001 v.2000, Condor Electronics s’est tracé comme perspectives l’acquisition et la mise en marche d’une nouvelle unité réfrigérateur, d’une autre unité de peinture tôlée et la construction d’un nouveau site des presses à moulage automatique. Elle compte également construire un nouveau site et l’acquisition d’une ligne d’extrusion des bandes PS, ainsi qu’une machine d’injection plastique supplémentaire. Le chiffre d’affaires global de Condor dépasse aujourd’hui les 6 milliards de dinars, alors que son chiffre d’affaires à l’exportation vise à présent le cap des 50 millions de dinars. L. M. CHIFFRES CLÉS Chiffre d’affaires des trois dernières Années en milliards de DA : 2006 : 4, 11 Mds de dinars 2007: 4.9 Mds de dinars 2008: 6, 5 Mds dinars Effectif global 31/12/2008 : 2200 employés Effectif de Condor Electronics : 1600 personnes Volume de production annuelle : 400.000 téléviseurs, 100.000 réfrigérateurs, 100.000 climatiseurs et produits blancs, 100.000 VCD et 90.000 récepteurs satellite. TABLEAU DE BORD 15 El Watan ÉCONOMIE - Du 8 au 14 juin 2009 statistiques A l’issue de cette 42e édition de la FIA, les premiers chiffres révélés par la Safex font état de : ■ 12 contrats commerciaux conclus. ■ 16 contrats de partenariat. ■ 1351 contrats sérieux susceptibles d’aboutir à terme. ■ 23 visites de VIP et hautes personnalités étrangères dont un président et un vice-président du Sénat indonésien, des ministres et vice-ministres, etc. ■ 7 conférences thématiques étalées sur les 6 jours de la foire. LE CHIFFRE DE LA SEMAINE 200 000 visiteurs ■ 450 visiteurs professionnels étrangers ■ 42 755 rencontres d’affaires organisées dans le cadre du 1er salon export Plus de 200 000 visiteurs dont 73 000 professionnels ont participé à la 42e édition de la Foire internationale d’Alger version 2009, selon la Société algérienne des foires et exportations (Safex). Une édition qui a vu la participation de 1300 entreprises dont 870 étrangères activant dans divers secteurs économiques. PRODUITS DE BASE ■ CAFÉ Les cours du café ont bien augmenté aussi, à la faveur d’un dollar très affaibli et d’un équilibre toujours serré entre l’offre et la demande, mais ont fini en ordre dispersé. L’arabica, échangé à New York, a touché mardi un seuil plus goûté depuis septembre dernier, à 142,90 cents la livre, tandis que le robusta, échangé à Londres, a touché un plus haut depuis plus de deux mois, lundi, à 1.575 dollars la tonne. La plupart des analystes attendent un marché en déficit pour l’année caféière à venir (2009-2010), en raison notamment du rythme de production biennal dans la production d’arabica au Brésil. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en juillet valait 1538 dollars la tonne à 14h GMT, contre 1519 dollars la tonne la semaine précédente à 10h GMT. Sur le NYBoT, l’arabica pour livraison en juillet valait 135,40 cents la livre contre 136,90 cents la livre vendredi dernier. ■ SUCRE Les cours du sucre ont poursuivi leur ascension et réalisé, lundi à Londres, un bond l’emmenant à un niveau plus goûté depuis près de trois ans, à 457 livres la tonne, avant de retomber et de finir la semaine en baisse. A New York, il a touché mardi 14,81 cents la livre, plus bas depuis un mois, avant de finir également en recul. Un déficit est attendu sur ce marché par la majorité des acteurs car la production mondiale de sucre devrait fortement chuter cette année. Selon la revue mensuelle de la maison de courtage Czarnikow, la chute de l’offre devrait atteindre 20 millions de tonnes en 2008/2009, un fait sans précédent sur le marché du sucre. Parallèlement, la consommation continue de grimper, en Inde notamment, où les lois à l’importation ont été assouplies, et partout dans le monde, dans le cadre de la fabrication d’éthanol, carburant alternatif au pétrole. Or, cette semaine le pétrole a dépassé les 70 dollars, son niveau le plus haut depuis 7 mois. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 445 livres vendredi à 14H00 GMT contre 453 livres la semaine précédente à 10h GMT. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 15,41 cents, contre 15,68 cents jeudi dernier. ■ CACAO Les cours de la tonne de fève brune ont encore repris du terrain, avec un plus haut vendredi à Londres à 1790 livres, plus vu depuis six semaines, et à 2786 dollars la tonne à New York, plus touché depuis quatre mois. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1.770 livres sterling la tonne vendredi à 14H00 GMT, contre 1715 livres (pour livraison en juillet) une semaine plus tôt à 10HOO GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en septembre valait 2736 dollars (pour livraison en juillet) contre 2613 dollars vendredi dernier. ■ CÉRÉALES Les prix du maïs et du soja ont progressé cette semaine sur le marché à terme de Chicago, soutenus par les évolutions du pétrole et du dollar, dans un marché volatil à cause des conditions météorologiques. La semaine a été mitigée après des sommets atteints lundi par le blé et le maïs, au plus haut depuis octobre. Si la baisse du dollar et la hausse du pétrole ont soutenu les cours des matières premières agricoles, la météo et les chiffres des exportations américaines ont apporté une certaine incertitude. Concernant le maïs, les inquiétudes sur l’état des cultures et sur l’inflation dans l’économie américaine font qu’il est impossible de savoir où les prix vont aller, soulignent des analystes. Du côté du soja les mauvaises ventes à l’export au cours de la semaine achevée le 28 mai n’ont pas fait tanguer les cours, même si en cas de semaines supplémentaires similaires il n’y aura pas de pénurie de moissons antérieures, estime t-on. Vers 15h15 GMT, le contrat de blé à échéance juillet valait 6,28 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 6,3725 dollars vendredi dernier. Le contrat de graines de soja pour livraison en juillet, s’échangeait à 12,29 dollars contre 11,84 dollars vendredi dernier à la clôture. Le contrat de maïs à échéance juillet était à 4,4525 dollars, contre 4,3625 dollars sept jours plus tôt. ■ OR Les cours de l’or sont montés cette semaine jusqu’à 990 dollars l’once, leur niveau le plus élevé depuis trois mois et demi, dopés par une baisse du billet vert, avant de terminer en petite baisse, sur des prises de bénéfices. Le métal jaune a continué à Pétrole Les prix autour de 70 dollars Les cours du baril de pétrole ont dépassé 70 dollars vendredi pour la première fois depuis six mois, avant de retomber sous l’effet d’un fort rebond de la monnaie américaine. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 68,44 dollars, en baisse de 37 cents par rapport à son cours de clôture de jeudi. Il était monté dans les échanges électroniques, quelques minutes avant l’ouverture de la séance, à 70,32 dollars, son plus haut niveau depuis le 4 novembre. L’or noir s’était fortement renchéri ces dernières semaines sous l’effet de l’affaiblissement de la devise américaine. Il a cumulé en cinq semaines un gain de 19 dollars, plus d’un tiers (36%) de sa valeur. Les prix du pétrole resteront au niveau de 65-70 dollars jusqu’a la fin de l’année Les prix du pétrole brut évolueront entre 65 et 70 dollars le baril jusqu’a la fin de l’année 2009 pour connaître une nette hausse des cours à partir du début 2010, a indiqué samedi à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. «Les cours seront compris dans une fourchette de 65-70 dollars jusqu’a la fin 2009, car la consommation de l’essence (aux Etats Unis) va augmenter en été, mais il est difficile de prévoir le marché», a précisé le ministre en marge d’un cérémonie de signature de contrats de partenariat entre Sonatrach et des sociétés étrangères. Le ministre a toutefois mis en exergue «l’extrême volatilité des cours» en ce sens que «le marché reste sensible aux facteurs tels que les cours du dollar, actuellement en baisse, ou une éventuelle dégradation de l’économie mondiale qui risque d’influer négativement sur les cours du brut». «Les cours du pétrole vont très probablement dépasser le niveau de 70 dollars le baril à partir de l’année 2010, à la faveur d’une reprise de l’économie mondiale», selon le ministre. (APS) profiter de la glissade du dollar, qui s’est sensiblement affaibli depuis la mi-avril, passant de quelque 1,28 euro pour un dollar jusqu’à 1,4338 cette semaine, soit une chute de 12%. Sa dépréciation attise les craintes inflationnistes, poussant les investisseurs à acheter de l’or comme bouclier antiinflation. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a fini à 962 dollars vendredi au fixing du soir, contre 975,50 dollars vendredi dernier. ■ ARGENT L’once d’argent s’est propulsée à 16,24 dollars mercredi, un niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis août dernier, avant d’effacer ses gains et de clôturer vendredi à 15,65 dollars contre 15,52 dollars une semaine plus tôt. ■ PLATINE/PALLADIUM Portés par des signes de stabilisation du marché automobile et par la faiblesse du dollar, les métaux platinoïdes ont renoué avec leurs niveaux de septembre. Le platine a grimpé vendredi jusqu’à 1275 dollars, le palladium jusqu’à 265 dollars, des plus hauts depuis début septembre pour ces deux métaux. Ces deux métaux ont profité «de ventes automobiles meilleures qu’attendu aux Etats-Unis» au mois de mai, ont expliqué des analystes. Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine a fini à 1275 dollars contre 1175 dollars vendredi dernier. L’once de palladium a terminé à 257 dollars contre 236 dollars une semaine plus tôt. ■ METAU X DE BASE Le cuivre, le plomb et le nickel ont touché des plus hauts depuis le mois d’octobre. Ce sont les espoirs de reprise et de rebond de la demande industrielle qui expliquent ces mouvements. Les métaux de base se sont envolés en même temps que les marchés d’actions cette semaine, engrangeant des gains à la faveur de nouvelles données économiques positives, suggérant que l’économie mondiale tente de se redresser, selon des analystes. L’annonce de destructions d’emplois en net ralentissement aux États-Unis en mai a constitué un autre signal important. Ces signaux et la baisse du billet vert ont ramené de nombreux investisseurs sur les matières premières. Le cuivre a repassé la barre des 5 000 dollars la tonne lundi. Il a grimpé jusqu’à 5 145 dollars mardi, un plus haut depuis le 15 octobre. Tombé à 2 817 dollars le 24 décembre, le métal rouge a depuis presque doublé, regagnant 82 %. Son redressement, amorcé dès le début de l’année, s’est accéléré en avril et en mai grâce à une forte décrue des stocks du LME, en raison d’achats massifs de métal en Chine. El Watan ÉCONOMIE Du lundi 8 au dimanche 14 juin 2009