C3 – Plancher en bois avec support de sol coulé

Transcription

C3 – Plancher en bois avec support de sol coulé
Arts de bâtir:
C3 – Plancher en bois avec support de sol coulé
Pays:
France
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Plancher bois avec support de sol coulé
- Structure porteuse en poutres et/ou solives
de bois d’élancement et de portée variable,
suivant les régions, les qualités et les
caractéristiques des essences d’arbres
utilisées.
- Utilisation
réemployé).
d’un
coffrage
(perdu
ou
- Mise en place d’un appareil coulé,
constituant la dalle.
- Finition de la surface de la dalle laissée
brute ou recouverte d’un revêtement de sol.
Milieu
Cantonné à sept pays de l’espace MEDA : Algérie, Chypre, Espagne, France, Maroc, Tunisie et Palestine.
On constate l’utilisation courante de ce type de plancher dans tous types de milieux : urbain, rural, en plaine et en bord de mer.
Étages Associés :
On les rencontre au Rez-de-chaussée (lorsque celui-ci se situe au-dessus d’une cave ou d’un vide) et aux différents étages que compte la
construction.
En France, l’utilisation de cette technique est relativement courante, notamment dans le Vaucluse.
Étages Associés :
En France, la technique est utilisée pour la réalisation des planchers des différents étages courants, rez -de-chaussée compris.
Illustrations
Vues générales :
Vues de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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C3 France- Plancher en bois avec support de sol coulé.
PRINCIPE CONSTRUCTIF
Matériaux
Illustrations
Nature et Disponibilité (sous quelle forme)
La réalisation des différentes poutraisons tient compte de deux facteurs déterminants dans
l’espace MEDA, d’une part la quantité des ressources forestières et d’autre part la nature des
essences disponibles.
Indistinctement en Espagne, Chypre, France et au Maroc, la réalisation du mortier de coulage
se fait à base d’un mélange de chaux, d’agrégats (sable) et d’eau.
Cependant, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, il est à noter que l’on emploie de la terre
battue mélangé parfois à du sable ainsi que des mortiers de terre coulée, notamment dans les
anciennes médinas ainsi que dans les zones rurales.
Enfin en Palestine on coule une dalle sur une poutraison réalisée en rail de chemin de fer.
La finition de la dalle varie en fonction de sa destination et de la nature de la construction.
Laissée brute ou recouverte d’une simple chape lorsqu’elle se situe dans un intérieur modeste
ou sous comble, elle est recouverte après pose d’une chape, d’un lit de céramique ou de dalle
de pierres dans le cas de constructions plus nobles.
En France, utilisation de poutraisons et de solives en bois. Les solives sont dites Kès
lorsqu’elles forment des éléments de section trapézoïdale et sont généralement espacées de
8 à 10 cm.
Réalisation de coffrages composés de planches disposées sous les kès, le plus souvent
perpendiculairement, ou de lattis cloués en sous -face de solives.
Réalisation de la dalle coulée au mortier de chaux et de sable, quelquefois mélangés avec du
plâtre.
Modules Dimensions Dosages
Modules, Dimensions, Dosages
Communément, les sections de poutres varient en fonction de la qualité des bois utilisés et
les élancements en fonction de la hauteur des arbres abattus. Les dimensions varient en
section de 18x 22 à 8x15 cm, pour des portées allant de 5,50 à 1,80 m. On retrouve ainsi une
corrélation entre la distance à porter et la taille des arbres, mais aussi entre la richesse des
ressources en matériaux de construction et le mode de construction.
L’épaisseur des dalles de mortiers de chaux ou de terre varie en fonction des entraxes de
poutre, en moyenne 0,90 cm pour des épaisseurs allant de 15 à 25 cm.
En France, les kès sont de section trapézoïdale, les solives de section rectangulaire.
Indistinctement, les solives s’appuient sur des poutres maîtresses de section 15x25 cm
minimum.
Espacées de 8 à 15 cm minimum et le plus souvent jusqu’au double, leur épaisseur varie
entre 8 et 15cm pour une portée moyenne de 1,60 m.
L’épaisseur moyenne du plancher ainsi constitué est de 15 cm.
Type de pose
Type de pose, Utilisation d'un coffrage, d'étaiement
Deux systèmes coexistent :
1. La technique du coffrage perdu, dont les différents éléments prennent appuis sur la
poutraison (poutres et/ou solives). Cette technique évite le recours systématique à un
étaiement.
2. Le recours à la mise en place d’un complexe étaiement/coffrage bois pour la réalisation
d’une dalle coulée (système du KÈS ou de dalle en béton).
En France, le recours à un coffrage étayé est systématique pour le plancher à kès.
Le coffrage se présente sous la forme de planches occupant l’espace entre chaque kès, en
sous-face de ceux-ci.
Un système de coffrage perdu peut être aussi mis en place, par la pose d’un lattis continu,
jointif et cloué perpendiculairement sur les solives.
Outils
Outre les outils traditionnels du maçon (scie, truelle, marteau ...), aucun outil commun aux
utilisateurs de cette technique n’a été signalé.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCT IF (Suite)
Métiers
Illustrations
Métier, Nombre de personnes nécessaires
Dans l’espace MEDA, cette technique est généralement mise en œuvre par les maçons.
Toutefois, en France, en Grèce, en Israël, au Maroc, en Palestine et en Turquie, un
charpentier aux ordres du maçon collabore à la réalisation de l’ouvrage.
Les équipes varient de deux à cinq personnes suivant la difficulté du travail à réaliser,
notamment lors du coulage de la dalle, nécessitant une rapidité d’exécution pour une
meilleure cohérence de l’ouvrage.
En France, la réalisation de l’ouvrage est assurée par une équipe de maçon. Cette équipe
varie entre deux et cinq personnes.
Performances
Physique (portée…)
Les distances à porter vont de 2,80 m à 5,50 m. La possibilité d’augmenter les portées varie
suivant les pays, l’élancement et la forme des arbres utilisés mais aussi par l’emploi de
différents procédés constructifs. Dans ce sens, on peut avoir recours à la pose de poutres
intermédiaires (France), ou à l’augmentation de la section de poutre (Es pagne) ou encore au
doublement des et au liaisonnement des poutres (Palestine) .
En France, la portée des ou des solives est de 1,8 m. Toutefois il est possible d’accroître la
portée du plancher en augmentant la section des poutres maîtresses, en assemblant les bois
suivant la technique des entures ou de poser le plancher sur des arcs ou points de
maçonnerie intermédiaires.
Physique (portée), poser le plancher sur des
points de maçonnerie intermédiaires
Thermique – Acoustique
Au regard des épaisseurs de dalles et de la nature des matériaux de coulage utilisés chaux,
sable, terre, ce type de plancher bénéficie d’une bonne performance acoustique et thermique
sur l’ensemble des pays utilisant ce mode constructif, à l’exception de la Palestine.
Etanchéité, Protection aux intempéries (dernier étage)
En Algérie, à Chypre, au Maroc, en Tunisie et en Palestine, ce type de plancher est aussi
utilisé comme toiture terrasse.
Dans ce cas, on à recours à la pose d’une couche d’étanchéité en surface constituée
d’argile / d’argile blanche, d’une application d’un filme plâtreux sur l’ensemble de la surface à
étancher ou à la pose de carreaux de terre cuite ou de pierre.
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ASPECT, PATHOLOGIE
Aspect
Illustrations
Finition, couverture associée
Communément les poutraisons sont laissées brutes, toutefois sur l’ensemble des pays
MEDA, on a aussi recours à des badigeons de chaux, des projections de plâtre ou à des
décors peints.
Les surfaces de dalle peuvent être laissées brutes notamment dans les combles, intérieurs
ruraux ou défavorisés. Elles peuvent aussi être protégées par une chape de chaux ou, dans
le cas de bâtiments plus cossus, par la pose d’éléments de terre cuite, de dalles de pierre,
voire de Terrazo à partir de la fin du 19ème siècle.
En Algérie, à Chypre, au Maroc, en Tunisie et en Palestine ce type de construction peut être
utilisé pour la réalisation de toiture terrasse.
En France, la sous -face bois peut aussi être laissée brute, mais elle est généralement
protégée par un badigeon de lait de chaux ou par un mortier de chaux ou du plâtre sur lattis.
La surface de la dalle est protégée généralement par des tommettes posées sur une chape
de chaux (résistant moins bien au poinçonnement et au trafic) dans les pièces de vie et
uniquement par une chape de chaux dans les combles.
Finition
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
Sur l’ensemble des pays de la zone MEDA, on constate que les principales causes de
dégradations liées au vieillissement sont les insectes, les champignons et surtout l’humidité.
Due au manque d’entretien notamment dans les pièces d’eau et les combles, celle-ci opère
une désagrégation des mortiers de chaux et provoque le pourrissement des poutraisons.
Afin d’éviter ces dégradations, on procède au badigeonnage au lait de chaux ou au plâtrage
des poutraisons, ainsi qu’a la surveillance des couvertures et des risques de fuites.
Dans les pays utilisant cette technique de plancher, pour la réalisation de toiture terrasse, on
assiste à un vieillissement de l’ouvrage sous l’action de la pluie et de l’humidité lorsque la
couche d’étanchéité, généralement en glaise n’est pas entretenue.
En France, les dégradations liées aux matériaux et aux conditions climatiques sont dues aux
parasites, champignons et à l’humidité en cas de mauvais entretien de la toiture.
Liée à la technique :
Généralement, les pathologies de vieillissement liées à la technique, sont associées soit à un
sous-dimensionnement de la structure primaire soit à une surcharge de la dalle ou à la qualité
des bois employés.
Dans le cadre de planchers coulés sur coffrage perdu, les éléments constituant le coffrage
peuvent, de par leur nature périssable, entraîner des dégradations et des faiblesses de la
dalle.
En France, les pathologies liées au vieillissement sont les fléchissements (sous
dimensionnement des bois, surcharge, entraxes trop importants), les cassures (sous
dimensionnement des bois, surcharge, défauts des bois) et les dégradations du mortier
(poinçonnement, frottement, dégâts des eaux).
OUVRAGES ASSOCIÉS
Percements
Généralement les ouvrages associés sont des trémies, destinés à assurer la circulation
verticale par le passage d’un escalier ou d’une échelle de meunier.
Liaison Ossature - Structure Verticale (mur)
La liaison avec la structure verticale s’effectue par encastrement et scellement.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Le maçon peut procéder de deux façons :
Méthode 1 :
Monter les maçonneries et réaliser des réserves nécessaires pour accueillir les sections de poutre puis procéder à la pose des poutres après les
avoir levées au moyen de palans et poulies.
Cette technique nécessite le bourrage ou le scellement au mortier des espaces entre mur et poutres. Monter la maçonnerie et, au fur et à mesure
de l’avancement, poser les poutres, celles-ci servant ainsi d’échafaudage.
Puis poser une couche servant de dalle de répartition et de coffrage perdu.
Enfin couler la dalle.
Méthode 2 :
Monter les maçonneries et réaliser des réserves nécessaires pour accueillir les sections de poutre puis procéder à la pose des poutres après les
avoir levées au moyen de palans et poulies.
Cette technique nécessite le bourrage ou le scellement au mortier des espaces entre mur et poutres. Monter la maçonnerie et, au fur et à mesure
de l’avancement poser les poutres, puis procéder à la pose d’échafaudage et de coffrage sous ou entre les solives.
Enfin couler la dalle, attendre qu’elle sèche et reprendre le procéder de niveaux en niveaux.
En France :
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Refouillement pour les appuis des poutres (s’il y en a) qui peuvent soutenir et solives.
Scellement de celles-ci.
Refouillement pour les appuis des et solives.
Pose des et des solives
Coffrage de la sous-face du plancher (hourdage et étayage)
Coulage de la dalle traditionnelle (chaux blanche) ou contemporaine (CPJ-CEM1 ou CFACEM2).
Surfaçage de la dalle (taloche, lissage...).
Attente une semaine ou plus avant décoffrage.
Décoffrage et traitement éventuel de la sous -face (enduit et/ou peinture à la chaux).
Les moyens de vérification concernent, après suppression des étais et du coffrage, l'absence de flèches sur les sous -faces.
Conditions de réalisation :
•
En France, hors gel pendant les scellements et le coulage de la dalle.
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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
Ce procédé est communément utilisé en Algérie, Espagne, France, Maroc, Tunisie et Palestine quel que soit le type de bâtiment et de milieu
social.
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
Généralement l’emploi de ces techniques est considéré comme millénaire..
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
Ces techniques ont quasiment disparu aujourd’hui, bien que les savoirs faire ne soient pas oubliés.
En effet, enseignées et utilisées jusqu'à une période récente, elles ont peu à peu laissé place aux techniques de béton, dont le coût, l’entretien et
la pérennité font concurrence à ce type d’ossature.
En France, l’emploi courant de cette technique a aujourd’hui disparu, à l’exception des chantiers de conservation et d’entretien du patrimoine.
Evolution / Transformation
Les matériaux
Deux techniques contemporaines se font face, la dalle pleine coulée et la dalle de type poutrel le/hourdis.
En France,
- Plus d'utilisation de la chaux mais des liants artificiels type CPA -CEM1 ou CPJ-CEM2
- Agrégats concassés de type gravillons 5 à 10 mm
- Dosage minimum 350 kg de liant pour 1 d'agrégat
- Armature métallique : fer tors, treillis soudés sont utilisés systématiquement pour les dalles BA qui sont la technique contemporaine.
Les aspects techniques
Les aspects techniques sont avant tout la facilité d’emploi du béton et sa résistance.
En France, pour couler des dalles coffrées, la technique contemporaine du béton armé utilise souvent des banches et étais métalliques,
contrairement à l'utilisation traditionnelle de planches de bois. Néanmoins, la pratique contemporaine la plus courante reste le plancher de béton
armé sur poutrelles et hourdis.
Les matériaux agrégats et chaux blanche sont maintenant les matériaux des bétons :
Graviers concassés et CPA/CEM1 ou CPJ/CEM2 (minimum 350 kg par m3).
Il existe également des produits industriels améliorés : agrégats légers (billes de polystyrène, argile pansée, fibres...).
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
Le remplacement des techniques traditionnelles par le béton conduit d’une part à la perte de savoirs faire ancestraux mais aussi à des
caractéristiques techniques différentes. Si la résistance du béton n’est plus à prouver, celui-ci n’en demeure pas moins un mauvais isolant
phonique et thermique. De plus, le mariage de sa rigidité et des structures d’appui déformables (murs de maçonneries traditionnelles) ne font pas
bon ménage.
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