Situation de la scolarisation des filles en Afrique
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Situation de la scolarisation des filles en Afrique
Situation de la scolarisation des filles en Afrique : @ Plan / Zack Seckler réalisations depuis 2000, défis et perspectives pour le futur Résumé Progrès L’importance de la scolarisation des filles a fait l’objet de nombreux travaux de recherche et de documentation.Cela fait partie intégrante des engagements internationaux et l’intérêt manifesté à l’échelle internationale et régionale a permis de réaliser quelques progrès dans certains aspects de la scolarisation des filles. Il reste cependant beaucoup d’efforts à faire, pour la réalisation des objectifs liés à l’égalité entre les sexes auxquels ont souscrit les gouvernements africains en matière d’éducation. L’inscription à l’école maternelle a connu une hausse de 4,6 millions en Afrique subsaharienne au cours de la dernière décennie, mais le taux de scolarisation reste cependant le plus bas au monde et ce sont surtout les personnes les plus pauvres qui ont le moins de chance d’accéder à l’éducation. Une augmentation rapide du taux de scolarisation des filles et des garçons a été notée à tous les niveaux de l’éducation élémentaire, mais l’égalité entre les sexes en matière de scolarisation n’a cependant pas été réalisée dans la majeure partie des pays et la région en général n’est pas en voie de réaliser l’éducation primaire universelle d’ici 2015. Les filles ont moins de 50 % de chance d’achever leur cycle primaire dans 47 des 54 pays du continent africain. Les taux de transition du primaire vers le secondaire sont très bas aussi bien pour les filles que pour les garçons, et la plupart des pays restent très en dessous de la ligne de la parité entre les sexes en matière de scolarisation à tous les niveaux de l’éducation secondaire (l’écart de la parité entre les sexes a augmenté depuis 1999). Le taux d’abandon chez les filles est encore plus important au niveau du cycle secondaire. Les coûts financiers restent un obstacle majeur, et dans les familles pauvres, les filles sont les plus exposées à l’abandon scolaire. Parmi les obstacles au sein même de l’environnement scolaire, nous pouvons noter la violence sexiste, la qualité et la disponibilité des structures de base, les approches ainsi que les outils qui renforcent les normes discriminatoires associées au genre, les attentes et les comportements, les politiques éducatives formelles et informelles. Le déficit d’enseignants représente un défi majeur en matière de qualité, et la faible proportion d’enseignants de sexe féminin a un impact important sur la protection des filles et fait également que les filles n’ont pas de modèles de réussite auxquels elles peuvent s’identifier. Les normes socioculturelles contraignantes en dehors de l’école représentent également un défi important, notamment en termes de travail domestique, de responsabilité familiale et de mariage forcé ou précoce. Les grossesses précoces à l’école primaire et secondaire sont très répandues, et dans plusieurs pays, elles sont un frein à la scolarisation des filles. Questions de politiques et de plaidoyer Parmi les axes stratégiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une dynamique de progrès, nous pouvons citer l’accès à l’école des personnes les plus marginalisées, la transition vers le cycle secondaire et l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Les priorités politiques incluent notamment : • Comprendre et répondre à la complexité de la marginalisation, par le biais de la disponibilité de plus de données sur les groupes marginalisés, réaliser des interventions spécifiques en vue de prendre en charge les autres facteurs de marginalisation qui sont en relation avec le genre (tels que la pauvreté, les conflits et le travail des enfants) et des approches souples à l’éducation. • Promouvoir des écoles adaptées aux filles et lutter contre la violence, par le biais de la mise en place de cadres stratégiques de lutte contre la violence ; créer/renforcer des lois pour mettre fin à la vio lence sexiste ; définir des critères favorables aux filles dans les écoles et évaluer leur mise en œuvre ; renforcer la participation des femmes et des filles dans l’administration et la gestion scolaires ; réviser les programmes scolaires ainsi que les matériels didactiques pour favoriser la sensibilité et l’égalité entre les sexes ; œuvrer en faveur d’un plus grand nombre et d’une meilleure qualité des enseignants, avec un accent particulier mis sur les enseignants de sexe féminin . • Lutter contre les mariages ainsi que les grossesses précoces, par le biais de la création ou du renforce ment de lois sur l’interdiction des mariages des enfants, la révision des lois administratives rela tives à la grossesse, la maternité et l’éducation et l’assurance d’une application et d’un suivi de ces lois; des campagnes de sensibilisation du public contre les mariages et les grossesses précoces ; la fourni ture d’un appui et plus de souplesse pour les jeunes mères en vue de prendre en charge les considéra tions liées à la protection des enfants pour la pour suite de leurs études ; le renforcement des actions éducatives en matière de santé sexuelle et reproduc tive dans les écoles et des accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Les gouvernements doivent être tenus de prendre des engagements et de mettre en place des allocations budgétaires suffisantes, sensibles au genre et en faveur de l’éducation. Ces dotations doivent comprendre des allocations spécifiques pour la scolarisation des filles, et des formules de financement qui établissent une priorisation des besoins. Sur le plan international, la société civile a un rôle à jouer dans le maintien de la question de la scolarisation des filles sur l’agenda et dans les budgets des donateurs. Les organisations de la société civile doivent également œuvrer à l’échelle communautaire pour la sensibilisation sur les droits et les politiques gouvernementales, de même que sur les défis existants ou sur les normes sociales traditionnelles qui sont une entrave à l’accès des filles à l’école et à l’achèvement de leur cursus scolaire. Les organisations de la société civile devraient œuvrer pour le maintien de la scolarisation des filles dans l’agenda en cours et au-delà de 2015 en travaillant ensemble et en s’assurant que les messages de plaidoyers sont SMART et stratégiques. 2 1. Développement de la scolarisation des filles 1.1 Contexte stratégique L’importance de la scolarisation des filles a fait l’objet de nombreux travaux de recherche et de documentation. Avant tout, l’éducation est un droit humain élémentaire prévu par les engagements internationaux tels que la Convention Relative aux Droits de l’Enfant, et sur le plan régional, la Charte Africaine des Droits et du Bien être de l’Enfant. Il est également largement reconnu que l’éducation des filles est l’un des moyens de développement les plus sûrs, non seulement pour les filles elles-mêmes, mais également pour les communautés et la société au sens plus large. Une meilleure éducation des filles garantit une meilleure santé maternelle, réduit la mortalité infantile, améliore la qualité de la nutrition au sein de la famille, et renforce la main d’œuvre potentielle ainsi que la croissance économique. Au cours de la dernière décennie, l’accent sur l’éducation des filles s’est traduit par un certain nombre d’engagements essentiels dont notamment, la Plateforme d’Action de Beijing en 1995, le cadre d’action de Dakar en faveur d’une éducation pour tous et les objectifs du Millénaire pour le Développement. En Afrique, la Seconde Décennie de l’éducation (2006-2015) traduit ces engagements avec un objectif spécifique: éliminer les disparités entre les sexes et de garantir l’égalité des sexes, l’autonomisation des filles et des femmes par le biais du système éducatif.1 La biennale de l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique en 2008 conforte cet état de fait, en faisant de la transition de l’éducation de base vers les niveaux supérieurs l’éducation une priorité et en améliorant le pourcentage d’enseignants de sexe féminin au niveau post-primaire. Les congrès internationaux des Ministres de l’Éducation, tels que celui de la CEDEAO en 2004, ont donné la priorité aux engagements pour l’éducation des filles. Si des améliorations ont été apportées dans certains aspects de l’éducation des filles, grâce à l’attention internationale et régionale qu’elle suscite, il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs relatifs à la parité des genres que les gouvernements africains se sont fixés en matière d’éducation, du cycle pré-primaire aux niveaux supérieurs. 3 Article 11(3) de la Charte Africaine des Droits et Du Bien Être de L’enfant : les États parties… et en particulier, ils s’engagent à : (a) fournir un enseignement de base gratuit et obligatoire; (b) encourager le développement de l’enseignement secondaire sous différentes formes et le rendre progressivement gratuit et accessible à tous; (c) rendre l’enseignement supérieur accessible à tous , compte tenu des capacités et des aptitudes de chacun, par tous les moyens appropriés ; (d) prendre des mesures pour encourager la fréquentation régulière des établissements scolaires et réduire le taux d’abandons scolaires; (e) prendre des mesures spéciales pour veiller à ce que les enfants féminins doués et défavorisés aient un accès égal à l’éducation dans toutes les couches sociales. 1.2 Progrès 1.2.1 Pré-primaire L’impact des expériences de la petite enfance sur les opportunités sociales et éducationnelles futures ainsi que les chances dans la vie, est de plus en plus reconnu pour tous les enfants, mais plus particulièrement pour les filles. Un manque de bases d’apprentissage précoces (notamment l’enregistrement des naissances) et une mauvaise nutrition à cette étape cruciale peuvent entraîner des implications d’une portée considérable en ce qui concerne les capacités des filles à acquérir des connaissances et des compétences et à accéder à une éventuelle éducation. Les filles qui participent aux programmes d’éducation et de protection de la petite enfance (PEPE) sont mieux préparées pour commencer l’école primaire, se débrouillent mieux, et restent plus longtemps à l’école que les filles qui n’ont pas bénéficié des programmes PEPE.2 Alors que les inscriptions à l’école pré- primaire ont connu une hausse de près de 4,6 millions en Afrique Subsaharienne au cours des dix dernières années, les taux d’inscription restent les plus bas du monde, s’élevant à juste 17 %. Il y a très peu de services publics liés au PEPE dans la plupart des pays et ce sont souvent les plus pauvres, qui devraient le plus bénéficier du programme PEPE, qui sont les moins aptes à y avoir accès.3 Figure 1: Indice de Parité entre les sexes pour la scolarisation dans l’Enseignement Primaire, 1999 – 20104 1.2.2 L’inscription à l’école primaire La scolarisation dans l’enseignement primaire a très rapidement augmenté au cours de la dernière décennie aussi bien des filles que des garçons, grâce notamment à la suppression des frais de scolarité dans plusieurs pays et à un accent particulier mis sur l’accès à l’école, suivant les agendas des OMD et de l’EPT. Plus de 46 millions d’enfants ont été inscrits à l’école primaire entre 1999 et 2008 en Afrique subsaharienne, avec un taux net régional de scolarisation des filles passant de 54 % en 1999 à 74 % en 2008. Malgré ce progrès, 29 millions d’enfants ayant l’âge d’aller à l’école primaire en Afrique Subsaharienne ne sont toujours pas scolarisés, dont 54 % sont des filles, et la région dans son ensemble n’est pas en bonne voie de réaliser l’EPU d’ici 2015.5 La suppression des frais de scolarité au niveau de l’école primaire a entraîné, dans plusieurs pays, une hausse soudaine et rapide du taux de scolarisation des filles et des garçons, incluant même ceux qui étaient trop âgés. Souvent, cet afflux a eu lieu au détriment de la qualité de l’enseignement dispensé, et les gouvernements continuent de faire face aux défis en matière de ressources à mesure que la demande et l’accès à l’éducation continuent de croître. Ce progrès occulte également les variations importantes du taux de scolarisation des filles dans la région, avec des bonds dans certains pays, tels que l’Éthiopie, qui est passé d’un taux de scolarisation des filles de 30 % à 75 %, alors que dans d’autres pays tels que le Niger ou l’Érythrée, le taux reste inférieur à 60 %. La situation est encore pire dans les États affectés par des conflits qui constituent en majeure partie les pays qui sont encore loin d’atteindre les objectifs de l’EPT. En termes de proportions garçons et filles à l’école primaire, un progrès modéré a été réalisé au cours de la dernière décennie en matière de parité (Figure 1). En Afrique subsaharienne, seulement 16 des 43 pays disposant de données fiables ont jusqu’ici réalisé la parité, et 17 pays ont encore un indice de parité en dessous de 0,9. Les perspectives d’atteinte de la parité d’ici 2015 sont, de ce fait, minces pour plusieurs pays dans la région en l’absence de plus d’action concertée en faveur de la scolarisation des filles.6 1.2.3 Achèvement du cycle primaire Figure 2: Taux d’abandon par classe dans l’enseignement primaire en Afrique subsaharienne (%), en 20077 de la dernière décennie, mais l’écart important qui continue d’exister entre les filles et les garçons dans plusieurs pays démontre la nécessité d’aller au-delà de la simple inscription. Un progrès mitigé a été noté dans l’amélioration des taux de survie et, en 2007, en Afrique subsaharienne, seuls 7 enfants inscrits à l’école sur 10 continuent jusqu’à la dernière classe. Certains pays, tels que le Tchad, l’Éthiopie, le Madagascar, et le Malawi ont noté une baisse de leur taux de survie depuis 1999.8 Dans 47 des 54 pays africains, les filles ont réellement moins de 50% de chance d’achever le cycle primaire.9 Les conflits ont contribué à aggraver cette situation dans plusieurs pays, notamment en République Démocratique du Congo, où, en comparaison avec la moyenne nationale, les adolescents et les jeunes adultes vivant dans la province du Nord Kivu ont deux fois moins de chances de faire moins de deux ans à l’école ; trois fois moins de chances lorsqu’il s’agit des filles pauvres.10 Les taux d’abandon les plus élevés, particulièrement en ce qui concerne les filles, sont notés dans les première, quatrième et cinquième classes (Figure 2). Les motifs d’abandon des filles varient suivant les pays, avec d’importantes disparités en fonction des groupes et des régions. Les abandons à l’école primaire augmentent avec l’âge dans plusieurs pays. Figure 1: Transition de l’enseignement général primaire vers le secondaire (%) 200711 Les chiffres sur l’inscription et la parité ne nous permettent pas d’avoir une vision claire de la situation de la scolarisation des filles. Elles ne peuvent pas nous indiquer quelles sont les filles inscrites, combien de temps elles restent à l’école et ce qu’elles apprennent. L’écart entre les filles et les garçons se creuse à mesure qu’ils progressent dans l’enseignement primaire : les filles ont moins tendance à achever leur cycle primaire que les garçons. Encore une fois, des progrès ont été notés dans les taux d’achèvement dans l’enseignement primaire dans la plupart des régions africaines au cours 4 1.2.4 Transition vers le cycle secondaire L’enseignement secondaire constitue une source d’inquiétude croissante pour la communauté mondiale - la demande au cycle secondaire croît avec l’accès au primaire - et il représente un lien crucial entre l’éducation de base et le marché du travail ou l’enseignement supérieur.12 L’école secondaire intervient à une période où les filles sont particulièrement vulnérables, dans la mesure où elles vivent une transition vers la puberté (et donc un âge où elles peuvent avoir des enfants) et un âge où elles sont aptes à travailler (dans ou hors de la maison) ; de ce fait, leurs chances de rester à l’école sont réduites.13 En plus du droit élémentaire à l’éducation, il existe un argument fort afin de garantir l’accès des filles à un enseignement secondaire de qualité, notamment son impact positif sur la capacité des filles à gagner plus de revenus lorsqu’elles seront adultes, leur mariage plus tardif et la réduction de leur vulnérabilité face aux maladies telles que le SIDA, de même que la probabilité qu’elles aient des enfants moins nombreux et plus sains.14 Cependant, même pour les enfants qui font en sorte d’achever leur cycle primaire, la transition vers le cycle secondaire pour les filles et les garçons reste faible avec un taux de 64 % en Afrique subsaharienne, tombant jusqu’à 26 % pour les filles en Guinée (Figure 3). Le nombre total d’inscriptions au premier cycle de l’enseignement secondaire sur l’ensemble de la population a enregistré un faible progrès au cours des dix dernières années passant de 28% à 41%, et encore une fois, cela comporte d’importantes variations nationales. Des progrès relatifs à la scolarisation des filles dans le premier cycle de l’enseignement secondaire ont été réalisés, qui passe ainsi d’un taux de 26 % à un taux de 36 %, mais la plupart des pays africains restent très en dessous du seuil de la parité (Figure 4). Les taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire sont plus bas d’un tiers environ dans les pays affectés par les conflits16, et les filles ne représentent que 30 % des réfugiés inscrits à l’école.17 Pour expliquer ces disparités, il faut remonter au cycle primaire ; dans plusieurs pays, les filles qui ont achevé leur cursus primaire ont autant de chances que les garçons de continuer vers le cycle secondaire.18 Une fois au secondaire, cependant, elles sont plus enclines à abandonner – les statistiques sur le taux d’achèvement ne sont pas disponibles dans beaucoup de pays, mais elles peuvent tomber jusqu’à 4 % au Niger et 9 % au Burundi.19 En Afrique subsaharienne, l’écart de la parité entre les sexes se creuse depuis 1999 dans l’enseignement secondaire, mais encore plus au niveau du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, illustrant ainsi le fait que les filles courent nettement plus le risque d’abandonner leurs études avant d’atteindre ce niveau. En Afrique subsaharienne, l’indice de parité entre les genres au cycle moyen secondaire était de 0,83 en 1999 et 0,77 en 2008.20 5 Figure 4: Taux brut de scolarisation, premier cycle du secondaire (%). Filles et garçons. 200915 1.3 Les obstacles à la scolarisation des filles Des obstacles importants se dressent encore devant l’accès des filles à l’éducation, leur maintien à l’école et leur transition entre les différents niveaux de l’éducation, en particulier en ce qui concerne la qualité de l’éducation qu’elles reçoivent à l’école ainsi que la discrimination et les pratiques préjudiciables auxquelles elles font face, aussi bien à l’école qu’au sein de leurs communautés. 1.3.1 Coûts financiers Les coûts directs et indirects de l’éducation sont l’un des obstacles les plus fréquemment cités à la scolarisation des enfants et à leur maintien à l’école. Un certain nombre d’études ont révélé que les politiques nationales en matière d’éducation gratuite ne sont pas encore totalement mises en œuvre au niveau local dans les pays de l’Afrique au sud du Sahara, où les frais de scolarité continuent d’exister.21 De plus, les coûts indirects tels que les uniformes, les manuels scolaires, les frais de transport, les rémunérations supplémentaires des enseignants communautaires, les charges des comités de gestion des écoles continuent de rendre l’éducation inabordable pour beaucoup de familles. Cela se ressent plus particulièrement sur les filles, dans la mesure où les décisions déterminées par des considérations d’ordre économique dans les familles pauvres sont en faveur de la scolarisation des garçons plutôt que celle des filles, du fait de leurs futurs avantages sociaux et économiques potentiels et réels (Figure 4). Avec les coûts de l’enseignement secondaire qui sont 3 à 5 fois supérieurs à ceux de l’enseignement primaire,22 ces barrières financières jouent un rôle important dans les faibles taux de transition des filles et leur abandon à une étape cruciale où il peut d’être d’un apport important et fournir des ressources personnelles face aux pressions croissantes liées à l’entame de l’activité sexuelle, au mariage, aux enfants, ou à l’accession au marché de l’emploi. Figure 5: Niveau d’étude par sexe et par niveau de revenus23 1.3.2 Environnements scolaires et violence faite aux femmes L’éducation est l’un des moyens les plus sûrs de protéger les filles, et d’augmenter leur capacité à résister à la violence et aux abus. Mais des études ont indiqué que plusieurs enfants, les filles en particulier, sont victimes de violence dans les écoles de la part de leurs condisciples et de la part des enseignants, avec notamment les abus physiques et sexuels, le harcèlement et les brimades.24 En RDC, au cours d’une étude, 46 % des élèves filles ont confirmé être victimes de harcèlement sexuel, d’abus et de violences de la part de leurs enseignants ou de la part des autres membres du personnel de l’école, et les recherches au Niger ont démontré que 88 % des enseignants participants on confirmé l’existence d’actes sexuels entre les élèves et les enseignants au dans leurs écoles. La violence ainsi que la peur de la violence dans et en dehors des écoles sont des entraves directes à la scolarisation et à l’achèvement des filles.25 Dans plusieurs zones rurales, les longues distances que doivent parcourir les filles pour aller à l’école les rendent plus vulnérables aux abus, et les parents souvent interdisent aux filles de parcourir ces longues distances pour se rendre à l’école par crainte pour leur sécurité. Ceci explique la faible espérance de vie scolaire, qui s’élève à 1,9 an pour les filles pauvres en zone rurale en Afrique subsaharienne.26 La qualité des structures scolaires de base est une barrière de plus pour la scolarisation des filles. Le manque de latrines séparées, d’eau et d’installations sanitaires ainsi que d’un environnement scolaire sûr, affecte à la fois les écolières et les enseignants de sexe féminin, des études ayant démontré leur absence lors des périodes de menstruation et une vulnérabilité accrue au harcèlement et aux abus.27 En plus de ces conditions physiques, les approches et les matériels employés en classe peuvent renforcer les normes, les attentes et les comportements discriminatoires basés sur le genre. L’assurance que les programmes scolaires sont cohérents et adaptés aux besoins aussi bien des filles que des garçons, que les manuels scolaires et les matériels didactiques sont sensibles à la dimension du genre et reflètent des images positives des filles et des femmes, que les méthodes d’enseignement impliquent de manière proactive les filles et fournissent un environnement éducatif positif et sûr, aussi bien pour les filles que les garçons, sont des composantes essentielles de la promotion d’une école en faveur des filles et de la lutte contre les stéréotypes sexistes.27 Il a été démontré que la gestion des écoles ainsi que les politiques scolaires formelles et informelles jouent un rôle important sur l’impact que peuvent avoir toutes ces questions. Les politiques scolaires discriminatoires telles que celles qui excluent délibérément les filles pour des raisons de grossesse et de maternité, ou le manque de vigilance et de réaction face à des inconduites graves émanant des enseignants envers les élèves sont grandement préjudiciables aussi bien aux filles qu’à l’environnement scolaire au sens plus large.29 Dans les zones affectées par des conflits violents, l’accès des filles et des garçons à l’éducation est sévèrement limité. Les filles sont particulièrement vulnérables à la violence dans les zones affectées par des conflits, où elles sont victimes de viol et d’autres violences sexuelles employées comme tactiques de guerre dans un certain nombre de pays en situation de conflit, dont la Sierra Léone, le Libéria, le Tchad, et la RDC. Le traumatisme psychologique, la stigmatisation et les blessures physiques infligées aux enfants et causées par le conflit ont des conséquences profondes et à long terme sur la scolarisation et le taux d’achèvement des enfants.30 Les conflits armés ont également entrainé une destruction généralisée des infrastructures scolaires, comme au Sierra Léone où, trois ans après la fin de la guerre, 60 % des écoles nécessitaient une réfection.31 La Seconde Décennie de l’Éducation pour l’Afrique (2006-2015): Des efforts devraient être déployés pour encourager chaque fille & chaque garçon à s’instruire, accroître le taux d’enseignants de sexe féminin à tous les niveaux, et prendre en compte la sensibilité tant des garçons que des filles dans les milieux éducatifs et en matière de matériels didactiques. 6 1.3.3 Les enseignants L’effort pour augmenter le nombre d’enseignants afin de faire face à la hausse des taux d’inscription au cours des dix dernières années a mis une pression énorme sur l’enseignement à travers le continent. Plusieurs pays se sont rabattus sur des enseignants non qualifiés, avec peu ou même sans aucune formation, pour faire face à cette pression, mais 1,1 million d’enseignants supplémentaires sont encore nécessaires pour réaliser l’EPU d’ici 2015.32 Le nombre d’élèves par salle de classe reste très élevé dans certaines zones, et combiné avec le manque de formation des enseignants, la qualité de l’enseignement que les élèves reçoivent est une sérieuse source d’inquiétude. Les évaluations faites au Malawi, en Namibie et en Zambie ont montré que plus de 70 % des élèves en classe de sixième ne maîtrisent pas l’arithmétique, malgré le fait qu’ils ont achevé leur cycle primaire.33 Les zones qui ont le plus besoin de personnel enseignant sont les pays en situation d’urgence et ceux affectés par les catastrophes.34 Résultats de la biennale de 2008 l’ADEA sur l’éducation en Afrique : des initiatives spécifiques et un effort particulier sont nécessaires en vue d’améliorer le pourcentage d’enseignants de sexe féminin dans l’enseignement secondaire et supérieur. Le manque d’enseignants de sexe féminin est également un problème dans ce contexte de pénurie d’enseignants. Au moment où peu de pays ont enregistré une hausse dans le nombre d’enseignants de sexe féminin au cours de la dernière décennie, en particulier dans le cycle primaire (exemples du Togo et de l’Érythrée), les tendances générales ne sont pas très encourageantes, avec un taux subsaharien statique qui stagne à 43 %, devient véritablement décroissant (de 31 % à 29 %) pour le cycle secondaire, et baisse fortement au Libéria et au Togo (4 % et 7 % respectivement).35 La présence d’enseignants de sexe féminin peut jouer un rôle très important dans la protection des filles contre les abus et les violences potentielles à l’école. Si elles sont bien formées, appuyées et motivées, elles peuvent également représenter des modèles féminins de réussite pour les filles et pour la communauté au sens plus large, contredisant ainsi les idées reçues traditionnelles et les normes socioculturelles sur le rôle des femmes. Cela est particulièrement important au niveau de l’enseignement secondaire où la pression mise sure les filles pour les faire abandonner l’école et se conformer à leurs rôles traditionnels est encore plus forte. Il a été démontré que l’augmentation du nombre d’enseignants de sexe féminin entraîne une augmentation du taux de scolarisation des filles et aide à les maintenir à l’école.37 1.3.4 Normes sexospécifiques dans la société en général et mariage précoce Toutefois, la lutte pour l’égalité entre les sexes dans les écoles n’est qu’un aspect de la question. La plupart de ces inquiétudes et contraintes trouvent leurs racines dans les profondes inégalités de la communauté en général, et qui se répercutent sur la capacité des filles à accéder et à rester à l’école. Le changement de ces mentalités et comportements est l’un des plus grands défis auxquels se heurte l’éducation des filles, mais aussi l’un des problèmes les plus complexes à aborder. Dans la répartition des rôles traditionnellement assignés à chaque sexe, les tâches ménagères et domestiques incombent aux filles et aux femmes. Dans les situations de pauvreté ou d’incapacité des parents à travailler pour cause de maladie comme le VIH/SIDA, le volume des tâches augmente et le fait d’avoir des filles à la maison pour s’acquitter des tâches domestiques et prendre soin des frères et sœurs ou des personnes malades de la famille est jugé plus important que celui de les laisser à l’école. C’est particulièrement le cas dans un contexte où on considère généralement que le futur rôle de la fille se limite exclusivement au ménage. Figure 6: pourcentage d’enseignants de sexe féminin dans les cycles primaire et secondaire en 1999 et 200836 7 En guise d’illustration, des études récentes au Bénin, en Éthiopie et au Ghana, ont montré que pour les parents, en particulier les pères, c’est aux fils de devenir les chefs de leur famille et de gagner de l’argent, tandis que les filles doivent se marier jeunes, avoir des enfants et devenir des femmes au foyer, par conséquent ils ne voient pas l’intérêt d’investir dans l’éducation des filles.38 Article 21 (1) de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant Les États parties à la présente Charte prennent toutes les mesures appropriées pour abolir les coutumes et les pratiques négatives, culturelles et sociales, qui sont au détriment du bien-être, de la dignité, de la croissance et du développement normal de l’enfant, en particulier: (a) les coutumes et pratiques préjudiciables à la santé, voire à la vie de l’enfant; et (b) les coutumes et pratiques qui constituent une discrimination à l’égard de certains enfants, pour des raisons de sexe ou autres raisons. Le mariage précoce a été identifié à plusieurs reprises comme une des principales causes du décrochage scolaire des filles : ce fait est répandu dans la plupart des régions d’Afrique avec des taux atteignant 60 % de filles mariées avant l’âge de 18 ans au Niger, 47 % au Tchad et 32% au Nigeria.39 Les conséquences négatives du mariage précoce s’étendent sur les sociétés, mettent un terme à l’éducation des filles et touchent la future génération. Les enfants de jeunes mères sans instruction sont moins susceptibles d’avoir un bon départ dans l’éducation, de réussir en classe, ou de poursuivre leurs études au-delà du niveau minimal de scolarité.40 Les filles de mères sans instruction sont plus exposées à abandonner prématurément leurs études et à se marier jeunes, et ainsi le cycle recommence. 1.3.5 Grossesse précoce Le manque d’accès aux services et informations relatifs à la santé sexuelle et reproductive, la prévalence de la violence sexuelle et les pratiques du mariage des enfants font que les grossesses précoces chez les élèves des écoles primaires et secondaires sont très répandues ; en Afrique subsaharienne plus de 50 % des filles auraient donné naissance à l’âge de 20 ans. Parallèlement aux risques importants pour la santé maternelle et infantile, les grossesses précoces marquent généralement la fin de la scolarisation des filles. Cela est également étroitement lié à des facteurs tels que la pauvreté et le faible statut socio-économique des filles. Ces facteurs renforcent la vulnérabilité des filles à la non-scolarisation, au retrait scolaire et aux grossesses précoces. Dans de nombreux pays, les textes réglementaires continuent d’exclure les filles de l’école durant la grossesse ainsi qu’après l’accouchement. Même lorsqu’elles sont en mesure de retourner à l’école, le manque de possibilités pour assurer la garde de l’enfant, les attentes socioculturelles, les pressions de la maternité, le manque de soutien dans les écoles, la stigmatisation potentielle et les brimades de leurs camarades font que les jeunes mères sont beaucoup moins disposées à poursuivre leur éducation. @Plan 8 2. Questions de politique et de plaidoyer 2.1 Axes stratégiques Tenter de résoudre ces problèmes et obstacles à l’égalité entre les sexes dans l’éducation exige une approche holistique et coordonnée tant au niveau des écoles, du système éducatif, des communautés et de la société en général. Compte tenu du fait que les prochaines étapes stratégiques pour le progrès de l’éducation des filles en Afrique impliquent trois domaines où des progrès doivent être réalisés et où les obstacles à l’éducation des filles sont interconnectés et particulièrement exacerbés : • Accès des plus marginalisés : Sous la pression des OMD, un plus grand intérêt est accordé aux ques tions de scolarisation élémentaire et d’accès à l’éducation par les gouvernements, les donateurs et la société civile. En dépit de certains progrès réalisés dans ce domaine, cela reste un problème fondamental qui nécessite des efforts continus dans l’ensemble de la région. En effet, ceux qui sont laissés en marge de l’éducation sont les plus marginalisés qui ont le plus grand besoin des services éducatifs, et les efforts doivent être davantage nuancés quant aux facteurs d’exclusion auxquels dont sont victimes ces enfants, en particulier les filles, notamment les questions de marginalisation sociale, économique et culturelle en général. Ceci est particulièrement perti nent pour les enfants vivants dans les zones de conflit. • La transition vers l’enseignement secondaire : L’accent mis sur l’accès à l’école primaire n’est pas suffisant pour assurer l’égalité entre les sexes dans l’éducation ou son impact sur la société en général. Pour s’assurer que le rythme de progression est maintenu et que l’accès à l’école primaire conduit effectivement à une amélioration à long terme des capacités des enfants et des filles en particulier, et de leurs chances de réussite dans la vie, les gouvernements, les donateurs et la société civile doivent recentrer et intensifier les efforts autour de la rétention et, de façon critique, autour de la transition vers le cycle secondaire, que ce soit dans l’éducation formelle ou non formelle. Ceci est particulièrement important pour les filles, étant don né qu’elles sont plus vulnérables durant l’adolescence aux facteurs mentionnés, tels que l’abus sexuel, les grossesses précoces et les rôles sexués, et compte tenu de l’impact que l’éducation peut avoir dans la lutte contre ces facteurs. • Qualité : Outre cela une plus grande attention doit être accordée à la qualité de l’enseignement dispensé à l’ensemble des enfants, en particulier aux filles une fois dans le système éducatif. Un plus 9 grand intérêt est manifesté au niveau international vu que les exigences imprévues de l’augmentation des effectifs dans les systèmes éducatifs qui ne disposent pas de ressources suffisantes sont devenues apparentes. Ainsi, la Stratégie de la Banque mondiale pour l’Éducation 2020 stipule que : Lorsqu’un système éducatif est défaillant, la défaillance est plus ressentie chez les pauvres, les enfants défavorisés et les jeunes. Les déficiences en termes d’apprentissage sont plus visibles lorsque ces enfants et ces jeunes ne sont pas du tout scolarisés, mais elles sont aussi voilées lorsque les élèves défavorisés sont scolarisés, mais apprennent peu en raison de la mauvaise qualité des écoles qu’ils fréquentent. La réussite scolaire est liée aux caractéristiques des ménages, ainsi des ressources supplémentaires doivent être allouées aux écoles fréquentées par les filles défavorisées afin de relever le niveau d’apprentissage et de réduire les inégalités. Cela est lié à la nécessité de relever le niveau des enseignants de sexe féminin et des dirigeantes d’école, en particulier dans les zones rurales et défavorisées, au manque d’infrastructures et à la pertinence du programme (y compris la langue d’apprentissage). Ces principaux domaines constituent la base de la campagne mondiale de plaidoyer de Plan International, Parce que je suis une fille, et offre un cadre pour mener des efforts coordonnés en vue de vaincre les principaux obstacles à l’éducation des filles en Afrique. Dans ce cadre, et en se fondant sur nos connaissances concernant la situation en Afrique, un certain nombre d’axes stratégiques prioritaires autour desquels les actions doivent s’articuler a été identifié. 2.2 Les questions de politique prioritaires 2.2.1 Comprendre et faire face à la complexité de la marginalisation Vu que le taux de scolarisation augmente, l’accent commence à être mis sur les enfants les plus difficiles à atteindre – ceux qui n’ont pas été atteints par les stratégies d’accès les plus générales, mais qui sont essentiels à la réalisation des objectifs d’accès de l’EPT et des OMD. Comme nous l’avons vu, les filles constituent la majorité de ce groupe et sont les plus marginalisées lorsque des inégalités entre les sexes interfèrent avec d’autres questions d’exclusions telles que les conflits, la pauvreté et les différentes pratiques sociales. L’éducation doit tenir compte de ces interactions complexes et œuvrer pour : • Une augmentation du volume d’informations ventilé par sexe sur les groupes les plus marginalisés afin de s’assurer que les gouvernements et les parte naires de l’éducation ont des données probantes et des renseignements pour identifier et répondre aux besoins éducatifs de ces groupes, et pour suivre les progrès réalisés par rapport aux objectifs axés sur l’équité. • Des réponses ciblées pour lutter contre les facteurs conjugués de la marginalisation. Des programmes de protection sociale, par exemple, rendre les familles moins vulnérables à la pauvreté, et capables de main tenir leurs filles à l’école. Des incitations financières diverses et conditionnelles au respect de certains critères, ont également été introduites pour encourager les filles issues des couches défavorisées à entrer et à rester à l’école. Il s’agit notamment des pro grammes de transferts sociaux monétaires, des al locations, des bourses et des financements pour couvrir le coût du transport et/ou des livres et autres matériels didactiques. Une attention particulière doit être accordée à la fourniture des services éducatifs dans les États fragiles et touchés par les conflits, où les enfants sont plus exposés à la marginalisation et les nombreux obstacles auxquels se heurte l’éducation des filles sont considérablement exacerbés. • L’élargissement des possibilités d’accès aux services PEPE, en particulier pour les populations les plus marginalisées. L’accès et la participation aux pro grammes PEPE peuvent fournir une base solide pour atténuer certains des obstacles à l’éducation auxquels les enfants font face plus tard dans leur enfance, notamment les aspects cognitifs, nutritionnels, sociaux et relatifs à la santé. • Des approches flexibles pouvant profiter aux plus marginalisés et offrant des possibilités de formation alternatives à ceux qui ont déjà raté l’enseignement général. Les programmes non formels, par exemple, peuvent être plus souples afin de répondre aux besoins des groupes spécifiques, notamment les filles qui font face aux formes d’exclusion et de vulnérabilité extrêmes, tels que les enfants de la rue, les pasteurs, les enfants dans les situations de conflit et de catastrophe et les adolescents non scolari sés. Ces programmes peuvent permettre aux élèves d’apprendre à lire et à compter et d’acquérir d’autres compétences afin d’augmenter leurs chances de réus site dans la vie et leurs perspectives d’emploi, ou être une alternative pour entrer ou retourner dans l’éducation formelle pour ceux qui sont plus âgés et les exclus. De tels programmes doivent être bien financés et bien intégrés dans la stratégie nationale. 2.2.2 Des écoles adaptées aux filles et exemptes de violence Comme nous l’avons indiqué, il existe d’importants obstacles à l’éducation des filles et à la jouissance de leurs droits dans les écoles. Sans action concertée visant à améliorer la qualité de l’éducation et à rendre l’environnement scolaire plus favorable aux filles, les obstacles à la rétention des filles et à la transition subsisteront et l’impact de l’éducation pour ceux qui ont la capacité de progresser sera limité. Les actions devraient porter sur : • Le renforcement de la protection des droits humains en faveur des enfants touchés par les conflits, notamment les réfugiés et les personnes déplacées ; assurer un cadre éducatif sain, adapté aux enfants pour les populations en situation de conflit, et utiliser ces environnements pour libérer le potentiel de l’éducation comme facteur de maintien de la paix. Plan d’action de la seconde Décennie pour l’éducation en Afrique (2006-2015) : Au cours de la seconde Décennie de l’éducation, tout sera mis en œuvre pour s’assurer que : i. Les questions liées à l’appartenance sexuelle et à la culture sont prises en compte dans toutes les priorités de la décennie ; ii. Les perspectives fondées sur les droits de l’homme sont la base de toutes les mesures politiques en matière d’éducation ; iii. Les droits des personnes les plus vulnérables sont respectés, y compris ceux des filles, des personnes handicapées et des enfants affectés par le VIH/SIDA iv. Les pratiques culturelles qui encouragent la discrimination fondée sur l’appartenance sexuelle sont abolies ; v. L’éducation est un outil efficace pour instaurer la paix, la justice et ‘équité, responsabiliser les hommes et les femmes pour leur permettre de participer pleinement au sein de la société. • La mise en place de cadres politiques nationaux pour lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles dans les écoles, la spécification des rôles et des responsabilités, de la redevabilité et des méthodes de suivi des processus • Le développement/renforcement de loi visant à éradiquer la violence sexiste, incluant : • Les codes de conduite des enseignants avec un niveau de tolérance zéro pour la violence sexiste dans les écoles, des mesures concrètes pour les cas de violation et des mécanismes de rap portage solides • Des programmes de sensibilisation relatifs aux codes de conduite des enseignants et à la violence sexiste dans les communautés. Ces programmes doivent impliquer les hommes et les garçons et intégrer les questions de normes sociales (dont la masculinité) qui dévoilent les causes sociétales profondes de la violence sexiste. • La formation sur la protection des enfants et de l’égalité entre les sexes pour les enseignants et les services chargés de l’application de la loi • L’établissement de critères favorables aux filles pour les écoles et l’évaluation de toutes les écoles par rapport à ces critères, à savoir l’aménagement et la conception des écoles, l’emplacement, la sépara tion des latrines et les besoins des filles marginalisées • Le renforcement de la participation des femmes et des filles dans l’administration et la gouvernance de l’école par une meilleure représentation dans les 10 instances scolaires, les associations de parents d’élèves et les comités de gestion de l’école, et par la formation et le soutien des filles et des femmes se trouvant dans ces instances • La révision des programmes scolaires et des matériels didactiques en vue d’assurer la prise en compte de la dimension genre et l’égalité entre les sexes • L’accroissement du nombre et l’amélioration de la qualité des enseignants disponibles, en particulier les enseignants de sexe féminin grâce aux mesures suivantes : • Des incitations ou une aide supplémentaire pour attirer et maintenir les enseignants de sexe féminin, particulièrement dans les postes de direction des écoles. • Une formation de qualité pour tous les enseignants et les administrateurs scolaires, notamment sur les droits des enfants, la discipline positive et l’éducation à la santé sexuelle et reproductive • Une amélioration de la situation sociale du corps enseignant au sein des communautés • Une amélioration de la rémunération et des conditions des enseignants 2.2.3 Mariage et grossesse précoces Le mariage et les grossesses précoces sont des facteurs importants de décrochage scolaire pour les filles de la région, mais aussi de violation de leurs droits individuels et entraînant une vulnérabilité et une pauvreté des femmes qui se perpétuent de génération en génération. Les porteurs d’obligations dans le domaine de l’éducation doivent : • Développer/renforcer la législation nationale sur l’interdiction du mariage des enfants • Réformer les lois administratives pour que la gros sesse et la maternité n’empêchent pas aux femmes de poursuivre leurs études • Renforcer l’accent sur l’application et le suivi de cette loi notamment par les autorités scolaires, le gou vernement, les organismes d’exécution de la loi et la société civile. • Intensifier les campagnes de sensibilisation pour stopper le mariage des enfants et les grossesses précoces, en impliquant les hommes et les garçons dans ces campagnes • Introduire des dispositions souples et flexibles pour les jeunes mères afin de leur permettre de gérer l’équilibre entre la garde de leurs enfants et la poursuite de leurs études • Renforcer l’éducation à la santé sexuelle et reproduc tive dans les écoles et assurer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive 11 Article 21 (2) de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant: Les mariages d’enfants et la promesse de jeunes filles et garçons en mariage sont interdits et des mesures effectives, y compris des lois, sont prises pour spécifier que l’âge minimal requis pour le mariage est de 18 ans et pour rendre obligatoire l’enregistrement de tous les mariages dans un registre officiel. Article 11 (6) : Les États parties à la présente Charte prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que les filles qui deviennent enceintes avant d’avoir achevé leur éducation aient la possibilité de la poursuivre compte tenu de leurs aptitudes individuelles. 2.3 Rôles des acteurs 2.3.1 Collaboration et lobbying auprès des gouvernements nationaux et des acteurs internationaux Les gouvernements doivent être tenus de rendre compte afin d’assurer que les engagements pris pour améliorer la qualité, l’accès et l’équité dans l’éducation sont respectés, même si le manque de moyens limite les options de réduction des coûts des ménages et d’amélioration des infrastructures et de l’environnement scolaires. La société civile joue un rôle primordial dans le plaidoyer et le suivi des engagements budgétaires du gouvernement concernant le secteur de l’éducation. Il s’agit notamment de veiller à l’affectation de fonds budgétaires suffisants et de développer des systèmes transparents et de s’assurer que toutes les ressources allouées profitent aux écoles, aux élèves et aux communautés. Les coûts directs et indirects des services de PEPE et de l’éducation secondaire doivent être réduits en vue d’améliorer la parité entre les sexes et d’offrir davantage de possibilités à tous les enfants. En outre, des allocations spécifiques pour l’éducation des filles doivent être prises en considération, notamment les modèles présentés en vue d’améliorer leurs performances : les subventions scolaires, les transferts sociaux monétaires conditionnels, et les bourses d’études pour les filles marginalisées. Les gouvernements devraient élaborer des formules de financement selon la priorité des besoins, en s’assurant que les régions et les groupes les plus pauvres sont visés par l’aide et en offrant des chances égales en matière d’éducation aux filles et aux garçons défavorisés. La collecte des données sexospécifiques ventilées sur les groupes marginalisés est un élément essentiel du processus pour assurer de manière permanente l’identification et le suivi des enfants exclus, et de répondre convenablement aux besoins en matière de politique et de ressources. Dans les pays sortant d’un conflit en particulier, où les budgets alloués à l’éducation ont été comprimés en raison des priorités militaires, des améliorations notoires peuvent être réalisées grâce à l’augmentation des dépenses publiques en faveur de l’éducation, même à un faible niveau.41 La mise à disposition de moyens pour reconstruire le système éducatif et éliminer les obstacles encouragera le retour des filles à l’école. Sur le plan international, la société civile a un rôle à jouer dans le maintien de l’éducation des filles dans les programmes et les budgets des donateurs. De nombreux gouvernements disposent de moins de ressources qu’ils n’avaient prévues pour répondre aux objectifs de l’EPT et aux OMD. Certains donateurs investissent une grande partie de leurs budgets d’aide dans l’enseignement supérieur, dont un pourcentage important aux établissements d’enseignement supérieur de leurs propres pays. Si tous les donateurs pouvaient être amenés à investir au moins la moitié de leur aide dans l’éducation de base des pays à faibles revenus, cela permettrait de mobiliser un montant supplémentaire de 1,7 milliard de dollars US par an pour l’éducation de base. Dans les zones touchées par le conflit, le secteur de l’éducation ne reçoit actuellement que 2 % de l’aide humanitaire - et le système d’aide humanitaire est luimême sous-financé. Les pays fragiles et touchés par les conflits reçoivent presque quatre fois moins d’aide à l’éducation de base par enfant non scolarisé en âge d’aller à l’école primaire que les autres pays à faible revenu.42 Tous les organismes impliqués dans le partenariat pour l’EPT doivent faire pression pour qu’un plus grand intérêt soit accordé à l’éducation dans les demandes de financement et de fournitures, et pour que l’éducation soit utilisée comme facteur de maintien de la paix. Le partenariat mondial pour l’éducation Le Partenariat mondial pour l’éducation (autrefois FTI) comprend 46 pays en développement, et plus de 30 organismes bilatéraux, régionaux et internationaux, des banques de développement, le secteur privé, des enseignants et des groupes de la société civile locale et internationale. Les organisations de la société civile ont joué un rôle important dans ces partenariats au niveau national, en participant aux activités des groupes locaux travaillant dans le domaine de l’éducation, notamment à la planification, et en participant au suivi des allocations budgétaires et à la prestation de services éducatifs en vue d’assurer des services éducatifs de base équitables et de qualité aux filles qui subissent différentes formes de marginalisation à travers le pays. Les OSC offrent aux groupes représentant les filles et les femmes un moyen de participer de manière efficace et d’intégrer les principales activités menées au niveau national, y compris les révisions sectorielles conjointes. 2.3.2 Sensibilisation à l’échelle communautaire Les organisations de la société civile peuvent servir de maillons importants entre les gouvernements, leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux, et les communautés locales. Les OSC ont un rôle crucial à jouer dans le dialogue sur l’éducation, en raison du fait que grâce à leurs partenariats stratégiques au niveau international, national, régional et local, elles peuvent s’assurer que les intervenants ont les connaissances nécessaires pour faire respecter aux gouvernements le principe de redevabilité en ce qui concerne les investissements consentis dans le domaine de l’éducation et les résultats obtenus. Ce rôle comprend la sensibilisation des parties prenantes et des bénéficiaires sur les politiques gouvernementales, en fournissant des informations et des outils aux communautés pour que celles-ci exigent le respect des promesses et obligent les gouvernements locaux et nationaux à rester fidèles à leurs engagements. Les organisations peuvent aider les communautés avec lesquelles elles travaillent à exprimer leurs points de vue sur l’éducation, et fournir un retour d’informations aux gouvernements et aux partenaires donateurs sur les réalités dans les écoles et les communautés tout en soulignant les lacunes en matière de politique et de vulgarisation des politiques. Le renforcement des capacités des communautés à revendiquer leurs droits et ceux de leurs enfants devrait également mettre l’accent sur des approches visant à remettre en question les normes sociales existantes ou traditionnelles qui limitent l’accès et la réussite des filles à l’école — exemple dans les milieux où le mariage précoce et la violence sexiste sont répandus. Comprendre et défier les valeurs culturelles est une tâche délicate et problématique, et peut être lent à porter des fruits. Toutefois, les problèmes liés à l’éducation des filles sont multiples, et le changement doit être encouragé auprès de tous les sujets d’obligations : les gouvernements nationaux et locaux, les donateurs et les organisations internationales, les écoles, les enseignants et les chefs d’établissement, les parents et les communautés, les filles et les garçons. Les organisations de la société civile doivent travailler avec d’autres acteurs et parties prenantes afin d’avoir une compréhension des contextes et du rôle important des parents et des communautés dans la création des conditions pouvant permettre aux filles de réaliser leur potentiel dans le domaine de l’éducation et au-delà. 2.4 2015 et au-delà Les réalisations en matière de parité entre les sexes dans le cycle primaire risquent d’occulter les énormes défis auxquels les filles font face, notamment leur maintien à l’école, l’achèvement de leurs études, leur transition vers le cycle secondaire et la qualité de l’enseignement. La société civile joue un rôle important dans le maintien de l’éducation des filles au rang des priorités des programmes nationaux et internationaux en perspective et au-delà des OMD de 2015. 12 2.4.1 Former des coalitions et travailler en synergie Les organisations de la société civile peuvent avoir un impact énorme au niveau national et international en travaillant de manière concertée et en défendant les mêmes messages à travers un cadre stratégique. La création de coalitions renforce la demande pour le changement, et les efforts mobilisation sociale et de sensibilisation peuvent élargir la plate-forme de soutien et de l’éventail d’options stratégiques.43 L’exemple du développement d’un plan d’action conjoint par le Secrétaire général l’ONU pour accélérer les progrès réalisés dans le domaine de la santé maternelle et néonatale est une initiative salutaire. L’engagement soutenu des parties prenantes (les gouvernements, les fondations, le secteur des entreprises, la société civile et les agences des Nations Unies) au cours des années 2009 et 2010 s’est traduit par une série d’implications de l’ensemble des partenaires, annoncée durant la réunion de haut niveau de l’ONU sur les OMD en septembre 2010.44 Cette action a créé un élan salutaire au processus changement dans la période allant jusqu’en 2015, des actions similaires pourraient être envisagées pour une meilleure visibilité des actions visant à promouvoir l’éducation et le genre. Les coalitions doivent identifier les points forts des partenaires, à savoir : leur expertise les différents domaines, les rapports précédents et les campagnes établies. Cela permet une utilisation efficace et efficiente des ressources, tout en renforçant la portée des messages sur le plan mondial. 2.4.2 Véhiculer des messages pertinents Les organisations de la société civile doivent travailler ensemble en vue de développer des objectifs stratégiques SMART, en demandant des changements de politique spécifiques et en appuyant la demande par des preuves. Les campagnes sur l’éducation des filles doivent toucher tous les publics, et les messages doivent être adaptés et pertinents selon le public (local, national, international, etc.) auquel ils sont destinés. Le plaidoyer prend du temps : la modification de la loi ne se fait pas en un jour et elle requiert des efforts considérables et permanents pour une application significative des changements. Gestion d’une campagne de plaidoyer à l’échelle mondiale: Parce que je suis une fille Plan international compte démarrer sa campagne BIAGG en octobre 2012. La stratégie s’appuiera sur un « plan d’influence » qui se déroulera au fil temps en vue d’augmenter et d’intensifier sa dynamique et son impact. Le plan global du plaidoyer peut être résumé en trois phases : Phase Une: Réunir des données probantes et établir des partenariats Phase Deux: Influencer à travers un plaidoyer ciblé et coordonné Phase Trois: Assurer une intégration et une mise en œuvre à long terme Plan a identifié deux questions prioritaires, qui seront transformées en demandes de politique SMART. Pour chacune d’elles, un rapport de plaidoyer et une brève note d’information sur la politique seront produits avant le démarrage. Une stratégie triennale de plaidoyer sera ensuite développée pour chacune de ces questions, et sera mise en œuvre par les différents groupes de travail thématiques de Plan, constitués des différents bureaux qui choisissent la question. Ces questions prioritaires seront alors soustendues par une politique publique transversale concernant la requête formulée qui interroge sur la manière de financer une éducation secondaire de qualité en faveur des filles à l’échelle mondiale. @Plan / Basile Kengne 13 Union africaine (aucune date), Seconde Décennie de l’Éducation en Afrique (2006-2015): Plan d’action. Addis Abéba, Éthiopie GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. Oxford, UK, Global Campaign for Education & RESULTS Educational Fund 3 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits armés et L’éducation. Paris, France 4 Chiffres évalués sur la base des données de l’Institut du Centre de Données Statistiques de l’UNESCO http://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx. Regional categorization of countries is from UN stats http://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx. La catégorisation régionale des pays provient des statistiques de l’ONU. http://unstats.un.org/unsd/methods/m49/m49regin.htm#africa. 5 UNESCO (2011), Education for All Global Monitoring Report 2011: Regional overview, sub-Saharan Africa. Paris, France 6 Ibid 7 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits armés et L’éducation. 8 Ibid 9 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 10 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: Aperçu régional, Afrique Subsaharienne 11 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits armés et L’éducation. Paris, France 12 UNESCO (2011), Global Education Digest 2011: Comparing education statistics across the world. Paris, France 13 Plan (2011) Global Advocacy Strategy. Because I am a Girl: Global Campaign. Woking, UK Plan (2011) Stratégie Mondiale de Sensibilisation. Parce que Je suis une Fille : Campagne Mondiale. Woking, Royaume-Uni 14 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits Armés et L’éducation. Paris, France 15 Institut de Statistique de l’UNESCO (aucune date), Centre de données http://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx. 16 The Global Partnership for Éducation (2011), ‘Strategic Directions for the Global Partnership for Education’. Washington DC, USA 17 Inter-Agency Network on Education in Emergencies: website, Réseau Inter-agences sur l’Éducation en situations d’urgence: site web, http://www.ineesite.org/post/about_education_in_emergencies1/ last accessed 06/04/12 18 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits Armés et L’éducation. Paris, France 19 Seuls 14 des 53 pays africains disposaient de statistiques sur le taux d’achèvement en 2009, et 11 seulement en 2008. Institut de Statistique de l’UNESCO (aucune date), Centre de données http://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx. 20 Institut de Statistique de l’UNESCO (aucune date), Centre de données http://www.uis.unesco.org/Pages/default.aspx. 21 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 22 Ibid 23 Figure de World Bank (2012), World Development Report: Gender Equality and Development, Washington DC, USA, World Bank 24 Plan (2011), Stratégie Mondiale de Plaidoyer. Parce que Je Suis une Fille : Campagne Mondiale 25 Ibid 26 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 27 Ibid 28 Ibid 29 Melchiorre, A. (2010), The missing link: using the dynamics of human rights advocacy to enhance gender equality in education for girls and women in situations of extreme poverty. United Nations Girls’ Education Initiative; GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 30 UNESCO (2011), Education for All Global Monitoring Report 2011: Regional overview, sub-Saharan Africa. 31 Ibid 32 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits armés et L’éducation. 33 UNESCO (2010), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2010: Atteindre les Marginalisés. Paris, France 34 Réseau Inter-agences sur l’Éducation en situations d’urgence: site web, http://www.ineesite.org/post/about_education_in_emergencies1/ last accessed 06/04/12 35 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits Armés et L’éducation. Paris, France 36 UNESCO (2011), Rapport Mondial de Suivi sur l’Éducation Pour Tous 2011: La Crise Cachée : Les Conflits armés et L’éducation. 37 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 38 Tchantipo, S. S. (2011), Les perceptions des garçons et des hommes, leurs attitudes et influences sur la capacité des filles a développer leurs potentialités, BIAAG, Bénin, Plan International ; Amoah-Bentil, D., W. Kebede et al (2011), Working in partnership to address gender inequality in education, VSO, London, UK. 39 UNICEF (2005) Early Marriage: A Harmful Traditional Practice. New York. 40 Ibid 41 UNESCO (2011), Education for All Global Monitoring Report 2011: Regional overview, sub-Saharan Africa. 42 Inter-Agency Network on Education in Emergencies: website, http://www.ineesite.org/post/about_education_in_ emergencies1/ last accessed 06/04/12 43 World Bank (2012) World Development Report: Gender Equality and Development. Washington DC. 44 GCE/RESULTS (2011), Make it Right: Ending the crisis in girls’ education. 1 2 Ce document a été produit avec le soutien de Helen O’Reilly, Jake Grout-Smith et Sophie Tanner de Education for Change Ltd (www.efc.co.uk), une entreprise de consultation et de recherche avec un portefeuille actif de la mise en œuvre du projet, l’assistance technique, et le travail de l’évaluation et l’impact au Royaume-Uni et à l’étranger. Document pour la réunion préparatoire de la société civile pour la rencontre du COMEDAF V, Abuja, du 20 au 21 avril 2012, Eva Iversen, Plan Afrique de l’ouest 14