Rapport Les Marchés du Cognac 2004

Transcription

Rapport Les Marchés du Cognac 2004
France
4
e
Tendances du marché
••••••••••••••••••••••••••••••••••
On notera, cette année, le bon résultat enregistré par le marché français avec des volumes
en hausse de 17,9 %, mais une valeur stable.
La France se place ainsi au quatrième rang
mondial des débouchés du Cognac (5e en 2003
mais 3e en 2002), avec une part de marché de
5,7 % (5,1 % en 2003 et 6,7 % en 2002). Cette
hausse doit être modulée car elle fait suite à
une année de forte baisse (- 21,2 %).
Les 7,7 millions de bouteilles expédiées sont
à 70,6 % des envois en bouteilles d’origine et
29,4 % du vrac, contre respectivement 74,3
et 25,7 % en 2003. Les caisses représentent 5,4 millions de bouteilles et le vrac
2,3 millions. La hausse enregistrée de 17,9 %
provient en majeure partie du vrac, avec une
progression de 34,9 %, contre 12,1 % pour les
bouteilles, contrairement à 2002 où c’était le
vrac qui avait tiré le résultat global vers le bas.
En 2003, à l’inverse, ce sont les bouteilles qui
avaient enregistré la plus forte baisse (- 24,5 %
contre - 9,4 % pour le vrac).
On remarquera des changements significatifs
de la répartition par qualité : globalement, les
VSOP restent quasiment stables (23 % des
envois) alors que les Qualités vieilles enregistrent une baisse de 11,4 à 7,3 % et, par conséquent, ce sont les Trois Étoiles qui progressent
de 65 à 69,7 %.
Si l’on considère les envois en bouteilles
d’origine, les Qualités vieilles sont en baisse
de 12,3 à 10,5 %, les VSOP également de 27 à
25,9 %. En ce qui concerne le vrac, la part des
Qualités vieilles est pratiquement nulle (0,2 %),
alors qu’en 2003 elles représentaient 8,7 % des
envois. Cette baisse s’est faite tant au profit
des VSOP (de 13,8 à 16 %) que des Trois Étoiles
(de 77,5 à 83,8 %).
Le secteur hors taxes français ne représente
que 275 000 bouteilles contre 278 000 en 2003,
soit un léger recul de 1,4 %.
Membre de l’OMC
Chiffres clés 2004
Consommation nette
+ hors taxes
Tendance : - 11,0 %
entre 1990 et 2004
Tendance : + 0,7 %
entre 1995 et 2004
10
8
Total
Caisses
Vrac
4e
4e
2e
5,7 %
4,4 %
19,2 %
Expéditions :
• hectolitres alcool pur
21 422
• millions équivalent bouteilles
7,7
15 125
5,4
6 297
2,3
Rang mondial (152 pays)
Part du marché mondial
70,6 %
29,4 %
+ 17,9 %
+ 12,1 %
+ 34,9 %
Répartition :
• Qualités vieilles
• VSOP
• Trois Étoiles (★★★)
7,3 %
23,0 %
69,7 %
10,5 %
25,9 %
63,6 %
0,2 %
16,0 %
83,8 %
Valeur en milliers d’euros
36 262
32 769
3 493
Part caisses et vrac
Évolution 2004/2003
6
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04
en millions d'équivalent bouteilles
Source Bnic
Message générique : « le renouveau du Cognac »
••••••••••••••••••••••••••••••••••
Cognac et de rendre ce produit accessible,
sans briser son statut. Les moyens mis en
œuvre pour atteindre cet objectif sont définis
chaque année et sont axés sur la publicité/
Les marchés du Cognac - 2004
41
▲
Le BNIC définit avec les négociants et viticulteurs toute action destinée à défendre
et promouvoir le Cognac. L’objectif final
est de donner envie de consommer du
France
relations publiques, les relations presse et
la participation à différentes manifestations
d’envergure, tels que le Salon International
de l’Agriculture, le Festival de Deauville, les
Gastronomades...
Parmi la « Communication France », il
convient de citer la participation du BNIC
au Salon International de l’Agriculture qui
s’est tenu du 28 février au 7 mars 2004. Le
BNIC y disposait de deux stands : l’un axé
sur le message d’information et d’éducation
sur le Cognac, l’autre se composant d’un bar
à Cognacs pour le message sur la consommation du Cognac.
8 400 brochures sur le Cognac ont été distribuées. Ces stands étaient animés, en relais
sur 10 jours, par le BNIC, l’Association des
Bouilleurs de cru, la JAAC (Association des
« Jeunes Agriculteurs Animent le Cognac »),
les Viticulteurs indépendants, l’Association
Elixir de l’Université de Segonzac, l’IREO de
Richemont et certains négociants.
Le BNIC définit avec les négociants et viticulteurs
toute action destinée à défendre et promouvoir
le Cognac. L’objectif final est de donner envie
de consommer du Cognac et de rendre
ce produit accessible, sans briser son statut.
Équivalent/
millions de
bouteilles
42
Sur volume total
% des
caisses
% qualités
supérieures
9,41
9,19
8,02
7,68
7,09
6,93
7,19
7,96
66,01
66,57
64,40
60,32
56,09
51,40
50,29
55,93
84,0
84,4
86,5
84,5
86,0
85,6
80,4
72,9
31,9
25,5
25,9
22,2
23,8
23,4
24,6
26,3
8,02
9,18
8,31
7,68
8,23
6,49
7,65
51,72
53,54
50,67
49,32
60,14
36,17
36,26
70,5
61,8
65,9
69,1
77,6
74,3
70,6
26,1
29,1
32,4
32,6
36,5
35,0
30,3
Les marchés du Cognac - 2004
▲
Valeur brute
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
Valeur nette
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Valeur
en millions
d’euros
La participation du BNIC au Festival du Film
américain de Deauville, depuis plusieurs
années, permet de prendre contact et d’emmener quelques journalistes pour faire
découvrir les différentes actions du Cognac,
leur permettre de boire du Cognac dans un
contexte sympathique, mais également de
voir un film en avant-première. Sont ciblés
les leaders d’opinion (VIP), les prescripteurs,
la presse et les consommateurs. Une quarantaine de marques de Cognac sont présentes
dans une ambiance, jeune, branchée, dynamisée par la présence de « flair-bartenders »
(barmen jongleurs professionnels) qui ont
assuré de véritables shows. Le cocktail officiel
du 3 septembre au Mixer Bar Cognac, avec
l’équipe du film d’ouverture du Festival, « Les
Parisiens » de Claude LELOUCH, s’est déroulé
en présence du Ministre de la Culture et de
nombreux journalistes, photographes, personnalités officielles et personnalités du cinéma.
Le Mixer Bar Cognac est devenu, au fil des
jours, le lieu de rendez-vous avant la projection du soir. L’objectif est de faire la promotion
du Cognac auprès des VIP présents pendant
le Festival et leur faire découvrir les nouveaux
modes de consommation du Cognac.
Lors du « Salon des Saveurs », du 7 au 9 mai,
à l’Espace Champerret dans le 17e arrondissement de Paris, plus de 2 300 personnes sont
venues sur le stand Cognac pour déguster le
Cognac en long drink, en cocktail ou en digestif. Il est à noter, cette année, la présence d’un
nombre important d’Asiatiques, principalement des Japonais très intéressés par notre
produit.
Parmi les autres « Action Terrain », il convient
de noter la participation du BNIC en tant
que partenaire de la « Fête du Cognac » et de
« Blues Passion ».
L’Association des Viticulteurs Bouilleurs
de Cru organise, chaque année, les Portes
Ouvertes à l’occasion des « Bonnes chauffes »
de décembre. Le public est accueilli dans les
propriétés et distilleries des 95 bouilleurs
de cru qui participent à cette manifestation.
France
Cette année, l’Association a axé ses « bonnes
chauffes » autour du thème de la gastronomie, c’est-à-dire comment intégrer le Cognac
dans les recettes et comment le consommer
au repas.
Depuis plus de dix ans, le département
Communication du BNIC sensibilise également les prescripteurs privilégiés que sont
les CBHR (Cafés-Bars-Hôtels-Restaurants)
aux nouveaux modes de consommation
du Cognac. Cette action se déroule principalement en mai et juin. Pour remercier les
« Ambassadeurs du Cognac », une page de
publicité est achetée par l’Interprofession dans
divers quotidiens régionaux dans lesquels
apparaissent la liste et les adresses des Établissements visités qui ont signé la « Charte de
l’Ambassadeur du Cognac » (1). Depuis une
dizaine d’années, plus de 400 Établissements
ont été visités dans plusieurs régions de
France.
Le BNIC a également organisé à Cognac le
Concours de l’ABF (Association des Barmen
de France), les 1er et 2 février 2004, sur le
thème « Invitation au voyage ». 10 régions et
10 barmen en compétition ont présenté leurs
recettes devant un jury composé de personnalités et de journalistes. L’ABF soutient, depuis
plusieurs années, le BNIC dans sa promotion
du Cognac à l’apéritif.
En juin 2004, a été organisée une réunion des
Attachés de Presse des Maisons de Cognac
afin de les sensibiliser aux différentes actions
de communication et de relations presse
menées par le BNIC. C’est une réunion qui
se veut interactive où chacun peut parler de
ses projets.
(1)
En signant la Charte, « Les Ambassadeurs du Cognac »
acceptent de soutenir l'action de l'Interprofession en faveur de
la promotion du Cognac à l'apéritif et s'engagent à proposer le
Cognac à l'apéritif et en digestif et à le tarifer à un prix au plus
égal à celui du whisky.
Les marchés du Cognac - 2004
43
▲
L’une des missions du Département
Communication est d’éduquer et d’informer le
futur consommateur. Un des moyens d’éduquer le
consommateur est de former et de sensibiliser les
prescripteurs sur le produit Cognac.
Le 2 décembre au Crillon, la Soirée « Wine and
Business Club » était une soirée Cognac pour
hommes d’affaires, avec dîner au Cognac
préparé par le Chef du Bristol.
Le BNIC a confié à MATHIAS le soin d’imaginer
et de créer un verre à Cognac qui sera proposé
au grand public en hommage au Cognac. De
nombreux journalistes étaient présents lors de
la présentation de ce verre typique, reconnaissable entre tous.
L’une des missions du Département Communication est d’éduquer et d’informer le futur
consommateur. Un des moyens d’éduquer le
consommateur est de former et de sensibiliser les prescripteurs sur le produit Cognac.
Dans ce cadre, le BNIC mène depuis de
nombreuses années une importante action
d’éducation auprès des écoles hôtelières, de
ses enseignants et futurs diplômés.
En 2004, près de 40 écoles hôtelières, environ
800 élèves barmen ou sommeliers, ont reçu la
visite d’un conférencier ou sont venus découvrir la Région de Cognac. L’objectif de cette
action est de faire des futurs professionnels
de l’hôtellerie et restauration des acteurs de
la promotion sur le long terme. L’objectif
final est simplement de former aujourd’hui
les prescripteurs de demain. Il convient de
mettre ou remettre à l’esprit des prescripteurs
le Cognac et ses qualités en tant que produit
premium, produit traditionnel mais adaptable
et moderne et de le promouvoir sous toutes
ses formes (digestif, long drinks, cocktails).
Il convient de favoriser les voyages pédagogiques permettant un contact direct avec les
acteurs de l’élaboration du Cognac qui ont
un caractère bien plus ludique qu’une conférence de 2 ou 3 heures dans une salle de classe.
L’organisation de voyages/colloques pour les
professeurs mention « Sommellerie et Bar »
permettrait de les sensibiliser davantage encore au produit et ainsi s’assurer d’une meilleure
diffusion et connaissance du produit auprès
des élèves.
France
Il convient de mettre ou remettre à l’esprit
des prescripteurs le Cognac et ses qualités
en tant que produit premium, produit traditionnel
mais adaptable et moderne
et de le promouvoir sous toutes ses formes.
Tout au long de l’année, le BNIC a organisé
des déjeuners presse individuels. L’objectif
de ces rencontres est de tisser un réseau de
relations pouvant déboucher par la suite sur
des articles.
Le Festival du Film Policier de Cognac est
également une opportunité de faire parler du
Cognac et de bénéficier de retombées presse,
radio, TV... importantes.
Il est nécessaire de créer la demande en utilisant divers leviers (la publicité, la presse, les
relations publiques) et de sensibiliser les décideurs dans la grande distribution, les CBHR...
en les invitant à découvrir les évènements
montrant le dynamisme du produit. Chacun
sait qu’on ne peut être fort hors des frontières qu’en l’étant d’abord chez soi. Toute cette
stratégie s’appuie sur des efforts financiers
considérables.
Pour séduire, le Cognac tente, depuis plusieurs
années, de changer son image par des modes
de consommation plus festifs : long drinks,
cocktails... Les produits qui bénéficient d’une
identité forte, qu’elle soit liée à un terroir ou
à une marque, devraient permettre de freiner
la progression des alcools blancs.
Consommation de spiritueux : en baisse
••••••••••••••••••••••••••••••••••
En 40 ans, la part des dépenses en boissons
alcoolisées dans le budget alimentaire des
ménages s’est fortement réduite de 12,4 % en
1960 à 8,9 % en 2002. En 40 ans, la consom-
Évolution de la consommation de Cognac
Consommation nette *
hl AP
per capita
cl AP
56,6
57,0
57,2
57,5
57,9
58,0
58,4
58,6
59,0
60,0
60,2
60,2
61,1
61,7
62,0
24 261
23 983
20 784
19 974
18 114
17 933
18 588
20 569
21 083
24 572
22 345
20 528
22 087
17 387
20 654
4,3
4,2
3,6
3,5
3,1
3,1
3,2
3,5
3,6
4,1
3,7
3,4
3,6
2,8
3,3
* hors taxes exclu
44
Les marchés du Cognac - 2004
▲
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Population
(mio)
mation d’alcool pur par adulte et par an a
diminué de plus d’un tiers. La consommation
nette per capita est passée de 8/9 cl AP dans
les années 70 à 3,3 cl AP en 2004.
La consommation de spiritueux a baissé dans
l’Hexagone de 12 % depuis 1990. Les Français
demeurent les premiers consommateurs de
Scotch Whisky au monde. Selon le magazine
LSA, les whiskies et bourbons (75,5 millions
de litres vendus par an dans les grandes surfaces) représentent 26,5 % de part de marché en
volume, devant les apéritifs anisés (23,3 %),
les ABV (10,2 %). Le Cognac est soumis à
la rude concurrence des alcools de grain ou
des alcools blancs, dix fois moins coûteux à
produire. Dans ce contexte, l’on peut considérer que les résultats obtenus, cette année,
sur le marché français sont positifs. Il est à
noter que la France n’occupe que la 12e place
des pays consommateurs de spiritueux dans
le monde.
France
Dans un contexte défavorable aux ventes d’alcool, les eaux-de-vie s’effondrent. Les rares
performances sont imputables à la partie
très haut de gamme du Cognac, notamment.
Sans être la seule voie du renouveau, le travail
réalisé en matière de packaging innovant est
un élément à prendre en considération.
Marché intérieur français
(hors taxes et mutations exclues)
en hl AP
La taxation des spiritueux est la plus élevée
parmi les boissons alcoolisées. Alors qu’ils ne
représentent que 20 % de l’alcool pur consommé en France, les spiritueux supportent 80 %
des recettes fiscales sur les alcools. L’égalité
de traitement entre des produits similaires est
nécessaire.
Droits indirects sur les
eaux-de-vie 40 % vol
en euros par hl AP
60 000
1 800
50 000
1 500
40 000
1 200
30 000
900
20 000
600
10 000
300
Évolution
des ventes de Cognac
et du tarif
des droits indirects
sur l'eau-de-vie
0
0
636465666768697071727374757677787980818283848586878889909192939495969798990001020304
Actualités
••••••••••••••••••••••••••••••••••
Il y a un peu plus de trois ans, sont apparues
sur les comptoirs des bars et les rayons
des supermarchés de nouvelles boissons
alcoolisées. Ces mélanges de sodas et
d’alcools font un tabac chez les adolescents. Ces boissons appelées « premix »
ou « alcopops » (pop = soda en américain)
continuent d’attirer les jeunes. 50 % des
jeunes entre 12 et 18 ans en consomment.
Boire une cannette de « premix » équivaut à
ingurgiter un ballon de vin rouge de 10 cl à
12 % vol ou un baby de whisky. Ces produits
plaisent aux jeunes parce qu’ils sont sucrés
et que leur « packaging » est attirant.
Les marchés du Cognac - 2004
45
▲
Pour contrecarrer ce phénomène, les députés ont décidé de doubler les taxes sur les
« premix ». La loi votée en août 2004 est
applicable depuis le 1er janvier 2005. Ces
boissons alcoolisées prêtes à boire qui
contiennent plus de 35 g de sucre par litre
(les RTD « ready to drink ») contiennent
souvent plus de 70 g/litre de sucre. Elles
sont surtaxées à 11 euros par dl/AP contre
5,5 euros actuellement (loi du 9 août 2004
relative à la politique de santé publique).
Les campagnes répétées de lutte contre
« l’abus d‘alcool » ne sont pas restées
sans effet, même si ces dernières ne sont
pas seules en cause. Le débat actuel sur
la consommation d’alcool a eu tendance
à glisser vers une rivalité entre vins et
spiritueux. À dose de bar égale, le taux
d’alcoolémie qui en résulte est comparable.
L’alcool contenu dans les spiritueux n’est
pas plus fort que dans les autres boissons
France
alcoolisées. La notion « d’alcool fort » est
une dénomination trompeuse qui n’existe
pas. La molécule d’éthanol reste la même
quelle que soit la boisson alcoolisée. Il n’y a
pas d’alcools forts et d’alcools doux. Il n’y
a pas plus d’alcool dans un verre de spiritueux que dans un verre d’autres boissons
alcoolisées, compte tenu des doses généralement servies. Le Ministère de la Santé a,
cet été, émis le souhait d’une consommation
zéro et qu’un message d’alerte figure sur
la bouteille, comme aux États-Unis.
L’Association « Entreprise et Prévention »
a annoncé le lancement d’un concours
intitulé « c ki ki conduit » auprès des jeunes de 18-24 ans, les invitant à inventer
un message SMS mettant en garde contre
l’alcool au volant. Les jeunes doivent créer
un message incitant à désigner entre amis,
avant de sortir, celui qui ne boira pas et
qui conduira les autres au retour. Cette
Association regroupe des producteurs de
boissons alcoolisées qui militent pour une
« consommation raisonnable et responsable ».
« Entreprise et Prévention » est également à
l’initiative du nouveau code d’autodiscipline en matière de publicité. L’interprofession du Cognac a signé ce nouveau code.
Les signataires prennent 46 engagements
relatifs à la publicité, mais aussi le mécénat
et la distribution des boissons. Le BNIC
s’est ainsi engagé à respecter le « Code
d’autodiscipline et de déontologie en matière
de communication des boissons alcoolisées »
rédigé par « Entreprise et Prévention » ainsi
que, au niveau européen, celui de l’« Amsterdam Group ».
La Cour européenne a confirmé la compatibilité de la Loi Évin avec le droit européen interdisant la publicité en faveur des
boissons alcoolisées, justifiée par l’objectif
de protection de la santé publique.
46
Les marchés du Cognac - 2004
La hausse de la consommation d’alcool chez
les jeunes va pousser les autorités à multiplier les contrôles sur les points de vente et
obliger les distributeurs à vérifier l’identité
des acheteurs de boissons alcoolisées. La loi
du 10 janvier 1991, interdisant aux mineurs
l’achat de spiritueux et limitant celui de
vins et cidres aux plus de 16 ans, devra
être appliquée plus scrupuleusement, sous
peine d’amende pour le distributeur.
La filière viticole attend l’annonce de la
mise en place du « Conseil de la Modération »
qui devrait être faite lors d’une rencontre
avec les organisations professionnelles. Ce
Conseil doit constituer une base de concertation entre les Pouvoirs publics, les professionnels et les associations intéressées par
les problèmes de santé publique. C’est dans
ce cadre que seront débattues les modalités
de mise en place des étiquettes d’avertissement aux femmes enceintes, mais aussi
l’ensemble des initiatives prises en matière
de santé publique.
▲
L’amendement présenté par le gouvernement dans le cadre de la 2e lecture du
projet de loi relatif au développement des
territoires ruraux a été adopté à la quasiunanimité des sénateurs. La disposition
introduite par cet amendement permet
la description objective du produit à des
fins d’informations au travers de trois
caractéristiques : sa couleur, son goût et
son arôme. Il précise que la publicité peut
comporter « des références objectives relatives
à la couleur et aux caractéristiques olfactives
et gustatives du produit ». Cet amendement
à la Loi Évin a pour but, notamment, de
sécuriser les campagnes de promotion
collective. La publicité peut donc comporter des références relatives aux terroirs de
production, aux distinctions obtenues, aux
appellations d’origine ou aux indications
géographiques telles que définies dans
les conventions et traités internationaux.
L’ANPAA (« Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie »), qui a été
à l’origine de plusieurs actions judiciaires
contre des publicités collectives, a soutenu
cet amendement.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
France
Autres débouchés
Le Cognac employé pour la fabrication de
produits composés, comme le Pineau des
Charentes, certaines liqueurs ou les fruits
au Cognac, reste un débouché important. Le
Pineau des Charentes a connu, en 2004, une
hausse de 3,2 %, qui fait suite à une baisse
de 9,1 % en 2003, avec 112 127 hl vol contre
108 681 hl en 2003.
Le marché intérieur demeure très largement
son principal débouché avec 84 390 hl vol
(+ 4,8 %) et une part de marché de 75 %. La
stratégie de communication du Pineau des
Charentes sur le marché français s’inscrit dans
une continuité depuis plusieurs années et est
axée autour de trois objectifs : image, dérégionalisation et désaisonnalisation. Le Pineau
des Charentes poursuit donc sa démarche de
construction de son image, de renforcement
de sa notoriété et de meilleure connaissance
de ses qualités auprès de la presse nationale,
des prescripteurs et du grand public, par la
diversification de ses outils de communication. Le plan presse décline les visuels Pineau
des Charentes sur deux axes : gastronomie,
élargissement de la cible visée vers les catégories socioprofessionnelles plus larges et
« masculinisées ». Une campagne d’affichage
(1 200 panneaux) a mis en avant le Pineau des
Charentes en Charente, Charente-Maritime,
Dordogne et Vendée. Les « Portes Ouvertes », les 9 et 10 août, ont permis d’accueillir
12 000 visiteurs. Les actions vers la presse
nationale et les prescripteurs sont également
un axe de communication privilégiée. Le
Pineau des Charentes était présent au Salon
International de l’Agriculture. Des actions de
communication ont été également dédiées aux
marchés belge et canadien.
Le secteur de l’exportation enregistre, quant à
lui, une légère baisse de 1,4 % avec 27 737 hl
vol (28 119 hl en 2003). L’exportation couvre
25 % des sorties. Le marché belge, traditionnellement le premier débouché, est en hausse
de 2,7 % avec 22 526 hl vol. Le Canada, avec
2 598 hl vol, est en baisse importante de 24,3 %
(3 433 hl en 2003), qui fait suite à une hausse
de 12,5 % en 2003. Une campagne d’affichage a été organisée dans des immeubles des
bureaux de Montréal et Québec. Un weekend de dégustation « exclusif Pineau des
Charentes » a été organisé dans 75 magasins
du Monopole à Montréal et Québec avec
une diffusion sur les ondes radio et dans la
presse.
Les mutations de Cognac pour la fabrication
du Pineau des Charentes enregistrent une
nouvelle baisse de 8,8 % (de 23 331 hl AP à
21 274 hl AP). Quant aux mutations autres que
Pineau, elles ont vu à nouveau leur volume
augmenter de façon importante (+ 25,6 % : de
35 289 hl AP à 44 331 hl AP), suite à la hausse
également significative de 2003 (+ 10,2 %).
L’utilisation de Cognac pour la fabrication des
vins vinés enregistre une baisse importante de
53,5 % avec 1 153 hl AP.
Ces chiffres indiquent que ces produits (essentiellement des grandes liqueurs) participent
activement à l’économie régionale.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••
Les marchés du Cognac - 2004
47
France
Évolution des droits indirects sur les spiritueux en France depuis 1962
Alcools de céréales
et assimilés
(whisky, gin, vodka),
apéritifs à base
d’alcool (anisés)
Eaux-de-vie
de fruits et
de vin (Cognac
armagnac,
calvados,
eaux-de-vie
blanches)
et liqueurs
Rhum (1)
Apéritif à base
de vin,
vermouths,
vins de liqueur
sans appellation,
vins doux naturels
soumis au régime
fiscal de l’alcool,
vins dont le
titre alcoométrique
volumique
excède 15 %
Vins de liqueur
à appellation
d’origine
contrôlée
(Pineau des
Charentes,
porto, madère,
samos, etc.)
Alcool utilisé
à la préparation des
vins mousseux et
des vins doux
naturels (rivesaltes,
banyuls, muscat)
bénéficiant
du régime fiscal
des vins
(en francs par hectolitre d’alcool pur, hors TVA)
1962 à 1967
1968
1969
1970 et 1971
1972 et 1973
1974
1975
1976
1977
1 710
2 450
2 680
3 000
3 450
3 960
4 590
5 235
5 800
1 060
1 600
1 750
2 000
2 300
2 640
3 060
3 490
AOC : 3 490
Autres : 3 880
940
1 300
1 420
1 620
1 860
2 135
2 475
2 820
3 100
1 360
1 900
2 090
2 340
2 690
3 085
3 575
4 075
4 525
830
1 600
1 750
2 000
2 300
2 640
3 060
3 490
3 490
530
800
875
875
975
1 120
1 300
1 480
1 630
1978
5 800
AOC : 3 490
Autres : 3 880
2 820
4 525
3 490
1 630
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985 et 1986
1987 à 1992
6 380
7 655
8 220
7 655
4 270
5 125
6 635
7 015
3 100
3 720
4 150
4 405
6 905 (2)
6 905 (2)
6 505 (2)
6 595 (2)
4 980
5 975
6 400
6 795
4 270
5 125
6 400
6 795
Directive 92/83/CEE
du 19 octobre 1992
1993
1993 (au 1/07/93)
1994 à 1996
1997
1998
1999
2000
2001
10 155 (2)
10 155 (2)
9 755 (2)
9 910 (2)
Boissons spiritueuses
en francs par hectolitre
d’alcool pur
9 910
11 160 (2)
11 160 (2)
11 610 (2)
11 610 (2)
11 610 (2)
11 610 (2)
11 610 (2)
(2)
6 795
6 795
6 795
6 930
1 790
2 150
2 395
2 545
2 545
2 545
2 545
supprimé au 1/02/93 2 595
Produits intermédiaires
tous produits
en francs par hectolitre volume
sauf VDN à AOC
(2)
6 595
7 315 (2)
7 315 (2)
7 574 (2)
7 574 (2)
7 574 (2)
7 574 (2)
7 574 (2)
1 300
1 400
1 400
1 400
1 400
1 400
1 400
1 400
300
350
350
350
350
350
350
350
1 154,65 (2)
1 154,65 (2)
1 154,65 (2)
213,43
213,43
213,43
53,36
53,36
53,36
(en euros par hectolitre d’alcool pur, hors TVA)
2002 *
2003
2004
*
1 769,93 (2)
1 769,93 (2)
1 769,93 (2)
Les droits en 2002 restent inchangés par rapport à 2001 (conversion en euros).
(1) Rhum « agricole » (plus de 225 grammes de non alcool par hectolitre d’alcool pur).
(2) dont 381,12 (2 500 F) par hectolitre d’alcool pur pour la cotisation Sécurité sociale (à compter du 1er avril 1983 jusqu’au 1er décembre 1984) puis ramené
à 320,14 (2 100 F) hors TVA à compter du 1er janvier 1985.
48
Les marchés du Cognac - 2004
France
France : droits indirects sur des verres de boissons alcoolisées contenant des
quantités similaires d’alcool
La dégradation du marché français, constatée
depuis 1980, fait ressortir les conséquences
des augmentations successives de la fiscalité
indirecte : droit de consommation sur l’alcool
(majoré de plus de 50 % ces dernières années),
auquel s’est ajoutée la cotisation Sécurité
sociale (vignette) en 1983.
L’augmentation de 16 % en 1993 avait fait
passer le droit de consommation sur les
eaux-de-vie de 1190,6 €/hl AP à 1381,2 €.
L’augmentationintervenueen1997 (+ 4,97 %) a
fait passer les droits de 1381,2 € à 1449,79 €/hl
AP. Compte tenu de l’incidence de la cotisation
Sécurité sociale qui est demeurée inchangée,
les droits indirects sont aujourd’hui de
1769,93 €/hl AP.
L’imposition appliquée au Cognac et aux
eaux-de-vie françaises, si elle devait refléter
la volonté des pouvoirs publics de réduire la
consommation d’alcool des Français, apparaît
particulièrement aberrante et pénalisante sous
sa forme actuelle. Ainsi, le droit de consommation grevant une bouteille de Cognac (70 cl
à 40 % vol) atteint 4,06 €, montant auquel
s’ajoute l’incidence de la vignette (0,91 €).
1998 aura vu l’abrogation de la mention
obligatoire sur l’étiquetage du logo Sécurité
sociale, la taxe, elle, restant exigible.
Dans la situation présente, 1,60 cl d’alcool
pur contenu :
dans un verre de Cognac
paie un droit indirect de
0,284 €
dans un verre de vin
0,004 €
dans un verre de bière
0,043 €
L’alcool contenu dans le Cognac, consommé
en faible quantité, et dans des circonstances
particulières, est 70 fois plus taxé que lorsqu’il
est absorbé sous forme de vin.
Rappelons que la vignette représentative de
la cotisation Sécurité sociale ne frappe que les
produits titrant plus de 25 % vol qui représentent moins de 20 % de la consommation
française d’alcool.
Au 1er janvier 2004
Pour une même quantité
d'alcool consommé, le Cognac
est 70 fois plus taxé que le vin
Droits en euros
0,300
Droits
0,034/100
par cl volume
Droits
0,026/100
par degré cl
0,284 €
0 004 €
0,043 €
Cognac
Vin
Bière
1,60 cl AP
4 cl à 40 % vol
1,65 cl AP
15 cl à 11 % vol
1,65 cl AP
33 cl à 5 % vol
0,200
Droits
0,144 €
par cl AP
0,100
+ Cotisation
Sécurité sociale
0,013 €
par cl volume
0
Les marchés du Cognac - 2004
49
France
Décomposition du prix de détail d’une bouteille de Cognac ★★★ - Année 2004
Décomposition du prix de détail
d'une bouteille de Cognac ★★★
de marque vendue en
grande surface :
17,60 €
70 cl
40 % vol
COGNAC
Part de l'état
7,85 €
(soit 44,6 %)
Droit indirect
4,06 €
Cotisation
Sécurité sociale
0,91 €
TVA
2,88 €
Total
7,85 € *
Distribution
3,25 €
0,06 €
Prix de
distribution
9,75 €
(soit 55,4 %)
Prix de
départ
6,50 €
Coût de
production
1,87 €
Vieillissementt,
conditionneme
ent,
publicité,
transport,
marges, etc.
4,57 €
Distillation
0,35 €
Vin**
1,52 €
Marges de gros et de détail
❚ financement du BNIC
❚ vieillissement (financement,
évaporation, stockage)
❚ conditionnement,
service commercial (gestion,
vente, publicité, transport)
❚ marge du négociant
* Si l’on évalue à 7 650 000 bouteilles le Cognac vendu en France en tant que tel, en 2004, il est facile de calculer
qu’il rapporte à l’État, rien qu’en impôts indirects au taux actuel : 7,85 euros x 7 650 000 = 60 052 500 euros.
À ce montant, il convient d’ajouter celui afférent au Cognac utilisé dans les préparations : Pineau des Charentes,
liqueurs, fruits, etc... En outre, les professionnels qui participent à l’entreprise Cognac supportent évidemment
toutes les autres charges fiscales : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, taxes professionnelle et
diverses.
** Achat vin blanc 2001 à 5,43 euros le degré hecto.
50
Les marchés du Cognac - 2004