Etude de propriétés structurales et magnétiques des couches
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Etude de propriétés structurales et magnétiques des couches
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Ferhat Abbas Sétif1 (UFAS) THÈSE Présentée à la Faculté des Sciences, Département de Physique Pour l’obtention du diplôme de Doctorat ès science Option : Physique du Solide Par: Intissar DJOUADA SUJET : Etude de propriétés structurales et magnétiques des couches minces ferromagnétiques à base de métaux de transition Soutenue publiquement le 26/11/2012 Devant le jury: Président : Rapporteur: Examinateurs: M. L. KERKACHE M. A. KHARMOUCHE Professeur, UFAS, Sétif. Professeur, UFAS, Sétif. Mme. N. KEGHOUCHE Professeur, UMC, Constantine. M. D. DJOUADI Professeur, UAM, Béjaïa. M. A. CHELOUCHE M.C.A., UAM, Béjaïa. Dédicaces ******* Dédicaces Je dédie ce modeste travail : A mes très chers parents. A toute ma famille. A tous mes amis. Enfin à tous ceux que j’aime et qui m’aiment. ******* Remerciements ******* Remerciements c e travail de thèse a été réalisé au sein du laboratoire d'Etudes des Surfaces et Interfaces des Matériaux Solides (LESIMS) de l’Université Ferhat Abbas de Sétif. Mes premiers remerciements se dirigent tout naturellement vers mon Directeur de thèse, Professeur A. KHARMOUCHE, pour m’avoir accueillie dans son équipe, pour tous ses conseils et ses compétences, et finalement pour m’avoir communiqué sa passion pour la recherche scientifique. Je tiens à lui exprimer ma plus vive reconnaissance. Je souhaite également le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi pendant ces années passées ensemble, depuis l’encadrement de mon mémoire de magister, que ce soit en recherche et en enseignement, son aide précieuse, sa disponibilité et toute sa gentillesse. Mes remerciements s’adressent aussi à Monsieur L.KERKACHE, Professeur à l’Université Ferhat Abbas de Sétif, pour l’honneur qu’il m’a fait d’avoir accepté de présider le jury. Je remercie aussi Madame N. KEGHOUCHE, Professeur à l’Université Mentouri de Constantine, pour avoir accepté de juger ce travail. Je tiens également à remercier Monsieur D. DJOUADI, Professeur à l’Université Abderrahmane Mira de Béjaïa, pour avoir accepté de juger ce travail. Un grand merci également à Monsieur A. CHELOUCHE, Maître de Conférences A à l’Université Abderrahmane Mira de Béjaïa, pour avoir accepté de juger ce travail. Je le remercie sincèrement aussi pour sa disponibilité et sa gentillesse durant ma première année de recrutement à l’Université de Béjaïa. Vraiment j’y ai vécu dans une atmosphère familiale. Je remercie aussi Messieurs A. Guittoum, Maître de Recherche, et M. Saad, Attaché de Recherche au Centre de Recherche Nucléaire d’Alger, pour leur assistance dans les expériences de RBS. ******* Remerciements ******* Un grand merci aussi à Monsieur G. Schmerber, Ingénieur de Recherche à l’IPCMS de Strasbourg, pour sa disponibilité entière dans les mesures de DRX et de magnétométrie AGFM. Je terminerai en remerciant Monsieur S-M.Chérif, Professeur à l’Université Paris 13 et Responsable de la BLS, d’avoir contribué à ce travail par l’obtention des images AFM. Mille mercis à vous tous. Sans vous, cette thèse ne serait pas ce qu'elle est. ******* Sommaire ******* Sommaire Introduction et état de l’art Chapitre 1 : Généralités sur le magnétisme Chapitre 2 : Techniques expérimentales Chapitre 3 : Choix des conditions expérimentales et propriétés structurales Chapitre 4 : Propriétés magnétiques et corrélation structure/magnétisme Conclusion générale Annexes ******* Introduction et état de l’art ******* «There is plenty of room at bottom » Richard Feynman Introduction et état de l’art 1 Introduction et état de l’art ******* Introduction générale Stocker toutes les informations reçues par une personne durant toute sa vie, et pouvoir les retrouver facilement au besoin, un rêve qui a conduit l’enregistrement des donnés à des découvertes technologiques formidables, que ce soit pour le stockage optique, électronique ou bien magnétique. En effet, le couple enregistrement et reproduction devient aujourd’hui le projet principal dans les grandes entreprises de stockage de l’information (IBM, Toshiba, Acer, Apple, Samsung…) La technologie moderne dans le domaine du magnétisme, comme dans nombre d’autres domaines de recherches, est très marquée par le préfixe nano. La fameuse expression de Richard Feynman : « there is plenty of room at bottom » ou « il y a beaucoup de pièces en bas », traduit fidèlement l’intérêt du passage de l’échelle du millimètre à l’échelle du nanomètre, ce qui donne naissance à de nouvelles propriétés mises en évidence par de nouvelles technologies. Plusieurs formes sont envisagées pour réduire la taille des matériaux; parmi ces formes les couches minces. Une couche mince est une mise en forme du matériau dont une dimension, l’épaisseur, est réduite. Cette forme nouvelle du matériau présente des propriétés et comportements différents (électriques, optiques, magnétiques, mécaniques ……), par rapport aux matériaux massifs dont elle est constituée. D’où l’importance d’étudier les couches minces, soit pour une étude fondamentale, soit pour des besoins d’applications technologiques [E. L. Wolf-04]. Les propriétés des couches minces sont très sensibles aux méthodes et aux conditions d’élaborations (la température, la pression, le temps et la vitesse d’élaboration...). Aussi, la réduction de la dimensionnalité des échantillons produit des effets de surface et d'interface qui sont à l'origine de nouvelles propriétés, telles les variations de la température de Curie avec l'épaisseur, l'anisotropie magnétique perpendiculaire, la magnétorésistance géante… D'un autre côté, à l’échelle dite mésoscopique, qui est le domaine d’épaisseur de nos échantillons, les propriétés magnétiques dites 2 Introduction et état de l’art ******* "techniques" (coercivité, rémanence, susceptibilité magnétique, ...) sont très sensibles à la structure de l'échantillon (taille des cristaux, distribution des défauts, des tensions internes, la phase, la qualité et l'orientation cristalline des couches réalisées,...). Ces propriétés peuvent varier de plusieurs ordres de grandeur, en fonction du traitement thermique et mécanique (recuit, trempe, etc.) subit par l'échantillon [P. Bruno-89]. C'est pourquoi une étude très soignée des différents paramètres d’élaboration, associés à la croissance des films minces est nécessaire pour avoir une explication claire des propriétés magnétiques. L’une des utilisations majeures des matériaux magnétiques, et plus précisément les matériaux ferromagnétiques, réside dans le stockage magnétique de l’information. Depuis quelques années, la densité de l’enregistrement magnétique dit parallèle (LMR) subit une remarquable évolution. Malheureusement, la limite superparamagnétique a bloqué cette évolution, en deçà de 100 Gbit/in2 (ce phénomène sera passé en revue dans le premier chapitre). Parmi les solutions proposées pour éviter cette limite, on distingue le mode d'enregistrement magnétique perpendiculaire (PMR) qui donne une autre approche possible vers les très hautes densités de stockage (Térabit/in2). Il existe deux types de stockage magnétique perpendiculaire: simple-couche (single-layer) et double-couches magnétiques (double magnetic layer) [M. Futamoto-01]. Le media d'enregistrement doit posséder des propriétés particulières. Premièrement, une forte coercivité afin d’obtenir une bonne stabilité des données dans le temps. Deuxièmement, un fort signal pour maximiser le signal de lecture (réduction des erreurs, faible temps d'adressage). Troisièmement, une aimantation perpendiculaire et une forte rémanence pour que la structure en domaine persiste. Une augmentation des capacités de stockage nécessite une réduction de la taille des bits d’information. Ces dernières années, l'enregistrement magnétique longitudinal semblait devoir atteindre ses limites, en raison d'une part de l'instabilité des bits planaires, et d'autre part, des difficultés de 3 Introduction et état de l’art ******* détecter des signaux de lecture très faibles. En effet, il est impossible de diminuer la taille des grains audelà d’une dimension critique, la limite superparamagnétique. L’aimantation des grains, de taille inférieure à cette limite, devient instable par rapport aux fluctuations thermiques à température ambiante. Ainsi la stabilité temporelle des données enregistrées n’est plus garantie. De plus, la réduction en taille latérale entraîne une augmentation conséquente du champ démagnétisant [J. Buschow-04]. Toutes ces difficultés physiques et technologiques sont réduites ou supprimées de façon naturelle ou structurelle en mode perpendiculaire. Les matériaux les plus étudiés dans ce domaine sont les alliages Cobalt-Chrome, Co-Cr. [S. Iwasaki-77]. Le cobalt Co (matériau ferromagnétique) a une grande énergie d’anisotropie magnétocristalline uniaxiale. Les alliages à base de cobalt ont une importance pratique et économique considérable, en particulier les alliages cobalt- métaux de transition, de là ils peuvent être utilisés dans l’enregistrement perpendiculaire. Néanmoins, il est fondamental que les films aient un champ d’anisotropie comparable au maximum du champ démagnétisant 4𝜋𝜋𝑀𝑀𝑠𝑠 ; pour cette raison, il est nécessaire d’ajouter un autre métal pour réduire l’aimantation à saturation 𝑀𝑀𝑠𝑠 et garder l’axe c orienté R perpendiculairement à la surface du film. Le métal choisi pour l’addition est le chrome Cr (matériau antiferromagnétique), car l’alliage Co-Cr présente une phase hexagonale compacte (h.c.p) stable avec l’addition d’une petite quantité de Cr, en même temps qu’une aimantation à saturation plus petite [S. Iwasaki-80]. Notons ici que l’alliage CoCr peut être utilisé aussi dans l'enregistrement magnétique longitudinal [Z.-M. Li-87]. Les propriétés magnétiques des couches minces de CoCr sont fortement liées à la microstructure des films. Il est bien établi que les substrats peuvent être employés pour améliorer les propriétés du media à haute densité dans le stockage magnétique perpendiculaire ou longitudinal. 4 Introduction et état de l’art ******* Les alliages à base de Co sont mis en œuvre dans de nombreuses applications. Ils peuvent être utilisés avec les métaux de terre rare dans les alliages ternaires comme de bons candidats dans la technologie des spin-valve [H. Kanai-98]. Les alliages CoCr ont été étudiés par de nombreux chercheurs, par différentes méthodes de déposition et sur différents substrats. Les propriétés magnétiques et structurales des films de Co et d’alliage à base de Co sont très sensibles aux paramètres suivants: l’épaisseur de la couche magnétique, la nature et la température du substrat, la concentration des composés binaires (ou ternaires), le mode de croissance de la couche magnétique... L’effet du substrat sur les couches de CoCr a été intensément étudié, tant pour l’influence de sa structure, amorphe ou cristalline, que pour sa température. L’effet de la température du substrat a été mis en évidence par Z-M. Li et al., sur l’alliage Co 80 Cr 20 déposé par pulvérisation. Ils ont observé un changement de morphologie, de rémanence et d’anisotropie des couches déposées sur des substrats chauds (T=200°C), de même qu’un champ coercitif très élevé par rapport à celui mesuré sur des couches déposées sur des substrats non chauffés (T = 25°C). Aussi, l’effet de la nature du substrat sur le champ coercitif et l’anisotropie a été mis en évidence. Ils ont observé que des films de CoCr déposés sur un substrat de Ti ou de NiCr (structure hcp) possèdent des champs coercitifs beaucoup plus grands que ceux déposés sur Verre. T.Manago et al. ont fait basculer l’anisotropie planaire vers une anisotropie perpendiculaire en remplaçant un substrat de GaAs par un substrat de Al 2 O 3 /GaAs(100) [T. Manago05]. B.G.Demczykt et al. ont synthétisé l’alliage Co 78 Cr 22 /Verre par pulvérisation DC. Ils ont noté que l’axe de facile aimantation est dans le plan des films lorsque l’épaisseur n’excède pas 50 nm et qu’il sort du plan pour des épaisseurs plus grandes [B G Demczykt-91]. 5 Introduction et état de l’art ******* Patrick Bruno a publié une thèse de Doctorat, considérée comme une bonne référence en magnétisme, sur des couches ultra minces de Au/Co/Au. Il a montré qu’une grande anisotropie à l’interface entre les couches de Co et Au, pour des épaisseurs de Co inférieures à 11Ǻ, est responsable du basculement de l’axe d’anisotropie perpendiculairement au plan du film [P. Bruno-89]. Par ailleurs, la teneur en chrome influe considérablement sur les propriétés magnétiques des couches CoCr. Dans la littérature, un grand nombre de travaux porte sur des couches minces de concentrations de Cr inférieures à 25%, vu qu’il a été observé par de nombreux chercheurs que l’alliage CoCr devient non magnétique au delà de cette concentration [K. Hemmes-88, M.Watanabe-96, M. Almasi-kashi-02]. Des couches minces de CoCr ferromagnétiques à forte concentration de chrome ont été reportées dans la littérature. En effet, M.Hong et al. ont mentionné que des couches de CoCr, déposées par pulvérisation à 200°C, sont restées ferromagnétiques jusqu’à une concentration de 47% de Cr [M.Hong86]. De même, des couches minces de CoCr ont été déposées par évaporation sous vide dans notre laboratoire ; ces couches demeurent ferromagnétiques jusqu’à une concentration de 45% de Cr [A.Kharmouche-07]. Les traitements thermiques sont des procédés très importants pour améliorer les paramètres magnétiques dans l’enregistrement magnétique perpendiculaire (PRM). K. Yamanaki et al. montrent que la coercivité et la rémanence augmentent après un recuit d’un alliage à base de CoCr à une température de 500°C pendant 30 min [K. Yamanaka-01]. Aussi S. Honda et al. ont étudié l’effet d’une température de 400°C sur des films CoCr préparés par pulvérisation radio fréquence RF. Ils ont constaté une augmentation du champ coercitif perpendiculaire, de l’aimantation à saturation et de l’anisotropie magnétique [S.Honda -84]. Le même effet est reporté par Y.Hirayama et al., mais sur des alliages à base 6 Introduction et état de l’art ******* de CoCr déposés par pulvérisation cathodique DC, et recuits à une température de 500°C pendant une heure [Y. Hirayama -00]. Par recuit à une température de 450°C pendant 4 heures des multicouches Co/Cr, A. Chiolerio et al. ont observé une remarquable augmentation du champ coercitif de 10 Oe à 240 Oe [A. Chiolerio-09]. Tout cela montre que les propriétés magnétiques des couches minces de CoCr dépendent étroitement des conditions d’élaboration et des traitements subits. Comme il a été souligné dans les premiers paragraphes, le principe de l’enregistrement perpendiculaire PMR (Perpendicular Magnetic Recording) a été expliqué pour la première fois par le Professeur Shun-Ichi IWASAKI en 1977 à Tohoku (Institute of Technology) au Japon, mais le premier disque commercial n'est apparu qu'en 2005, fabriqué par la Corporation Toshiba [S. Khizroev-05]. Cette technologie n’est pas encore largement utilisée. En dépit des nombreux travaux sur les alliages CoCr depuis les premières études sur l’enregistrement perpendiculaire réalisés durant les années soixante dix, les corrélations entre les propriétés structurales et magnétiques sont encore peu maîtrisées et de nombreuses questions restent néanmoins ouvertes: effet de la taille des grains sur le champ coercitif, sur l’aimantation à saturation, sur la rémanence, sur le mécanisme de retournement de l’aimantation; effet du substrat sur le magnétisme de l’alliage déposé, la croissance des couches; effet de la température … Dans le cadre de ce travail de thèse, l’une des problématiques principales, est d’étudier les effets de la température du recuit sur les propriétés structurales et magnétiques de l’alliage CoCr sous forme de couches minces, préparé par évaporation sous vide, déposé sur un substrat monocristallin de silicium Si(100). L’ensemble de la série des échantillons évaporés a subit un recuit de 1h à 700°C. Des mesures de concentrations et d’épaisseurs par RBS (Spectrométrie par rétrodiffusion de Rutherford) ont été conduites sur ces échantillons ainsi que des mesures de diffractions X(DRX) et des observations au 7 Introduction et état de l’art ******* microscope à force atomique (AFM). Des mesures d’aimantation par AGFM (magnétométrie à gradient de champ alternatif) ont également été réalisées. Le manuscrit comprend quatre chapitres, une introduction générale et une conclusion. L’introduction générale et état de l’art passe en revue les principaux travaux antérieurs réalisés sur les matériaux ferromagnétiques à base de cobalt, ainsi que les applications potentielles des couches minces dans la recherche fondamentale et dans l’industrie. Dans le premier chapitre on présente quelques rappels sur le magnétisme et l’application technologique des couches minces ferromagnétiques. Le deuxième chapitre décrit les techniques expérimentales d’élaboration et de caractérisations utilisées au cours de ce travail. Nous présenterons ensuite, dans le troisième chapitre, les conditions d’élaboration des échantillons de CoCr, ainsi que les résultats expérimentaux et les interprétations des caractéristiques structurales, obtenus par les techniques RBS, AFM et DRX. Les mesures magnétiques font l’objet du quatrième chapitre. Dans ce chapitre, nous présenterons et discuterons les courbes d’aimantations réalisées sur nos films. Les formes des cycles d’hystérésis ainsi que les valeurs techniques avant et après recuit seront présentées et discutées. Une corrélation avec les propriétés structurales sera également . présentée Enfin, une conclusion générale termine cette thèse et trace les perspectives à venir afin de compléter l’étude et répondre aux questions restées en suspens. Si des questions restées en suspens au cours du travail réalisé dans le cadre du magistère ont trouvé des réponses dans cette étude, d’autres questions telles que celles relatives à la disparition des cycles d’hystérésis croisés après recuit, demeurent sans réponses et mériteraient un approfondissement, en faisant varier la température et la durée du recuit. 8 Introduction et état de l’art ******* Références bibliographiques [A. Chiolerio-09] A. Chiolerio, J. Magn. Magn. Mater. 321, 2009. [A. Kharmouche-07] A. Kharmouche, S.-M. Chérif, G. Schmerber, A. Bourzami, J. Magn. Magn. Mater. 310, 152–158, 2007. [B. G. Demczykt-91] B G Demczykt and J O Artman, J.Phys.D: Appl.Phys.24 (1991)1627-1632. [E. L. Wolf-04] E. L. Wolf, Nanophysics and nanotechnology, Wiley-VCH, p.3, 2004. [G. Pan-92] G. Pan, D.J. Mapps, M.A. Akhter J.C. Lodder, P. ten Berge H.Y. Wong and J.N. Chapman, J. Magn. Magn. Mater.113, 21-28,1992. [H. Kanai-98] H. Kanai, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS, VOL 34, NO. 4, JULY 1998. [J. Buschow-04] K. H. J. Buschow, F. R. De Boer, Physics of Magnetism and Magnetic Materials, p. 139, New York, 2004. [K. Hemmes-88] K. Hemmes, Th. J. A. Pompa, J. Phys. D: Appl. Phys. 21, P 228, 1988. [K. Yamanaka -01] K. Yamanaka, T. Hamamoto, Y. Nakano, and M. Miura, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS, VOL 37, NO. 4, JULY 2001. [M. Almasi-kashi-02] M. Almasi-kashi , P. J. Grundy, G. A. Jones, J. Phys. D: Appl. Phys. 35, P3042, 2002. [M. Futamoto-01] M. Futamoto*, Y. Hirayama, Y. Honda, A. Kikukawa, K. Tanahashi, A. Ishikawa, J. Magn. Magn. Mater. 235, 281–288, 2001. [M. Hong-86] M.Hong, R. B. Van Dover, J.M. Vandenbeg, D. Bacon, J. Magn. Magn. Mater.54-57, 1585-1587,1986. 9 Introduction et état de l’art ******* [M. Watanabe-96] M. M.Watanabe, I. C. Oppenheim, F. P. Missel, J. Magn. Magn. Mater.159, P284,1996. [P. Bruno-89] P. Bruno, Thèse de Doctorat de l’Université de Paris-Sud ,1989. [S. Hirono-88] S. Hironi and A. Furuya, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS,VOL.24, NO.6, NOVEMBER 1988. [S. Honda -84] S. Honda, N. Yamashita, M. Ohkoshi and T. Kusuda, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS, VOL. MAG-20, NO. 5, SEPTEMBER 1984. [S. Khizroev-05] S. Khizroev, D.Litvinov, Perpendicular recording media, Springer Science + Business Media, Inc, USA, 2005. [S. Iwasaki-77] S.Iwasaki, Y. Nakamura, IEEE Trans. Mag., Vol. MAG-13, No.5, pp.1276, 1977. [S. Iwasaki - 80] S.Iwasaki, IEEE Trans. Mag., Vol. MAG-16, No. 1, pp.73, 1980. [T. Manago-05] T. Manago, H. Kuramochi, H. Akinaga, J. Appl. Phys.97, 023907, 2005. [Y. Hirayama -00] Y. Hirayama, A. Kikukawa, Y. Honda, N. Shimizu, and M. Futamoto, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS, VOL. 36, NO. 5, SEPTEMBER 2000. [ Z.-M. Li-87] Z-M. Li, J. F. Carolan, Thin solid films 151, 431-438, 1987. [ Z.-M. Li-89] Z.-M. Li ,R. R. Parsons, Thin solid films 170, 273-284, 1989. 10 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 «La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses» Platon Chapitre 1 Généralités sur le magnétisme 11 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Chapitre 1 : Généralités sur le magnétisme Introduction 1. Propriétés ferromagnétiques 1.1 Champ moléculaire, domaines et parois 1.2 Température de Curie 1.3 Cycle d’hystérésis 1.4 Coercivité 1.5 Anisotropie magnétique 1.5.1 Anisotropie magnétocristalline 1.5. 2 Anisotropie de forme 1.5.3 Anisotropie de surface 1.5.4 Anisotropie magnétoélastique 1.5.5 Anisotropie d’échange 1.6 Mécanismes de renversement de l’aimantation 2. Le système CoCr 2.1 Comportement électronique et magnétique 2.2 Diagrammes de phase 2.3 Applications technologiques 2.4 La limite superparamagnétique Références bibliographiques 12 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Introduction Le magnétisme est le domaine de la physique où on étudie les propriétés magnétiques, dues aux moments magnétiques des particules qui constituent la matière. Dans ce domaine, l’étude est très analogue à l’électrostatique, mais contrairement à l’électrostatique, en magnétisme il n’existe pas de charges magnétiques, c’est-à-dire de monopole magnétique. Toute la matière est formée d’atomes, composés de noyaux autour desquels gravitent des électrons. Le comportement de ces atomes sous l’effet d’un champ magnétique appliqué est traduit par un mouvement supplémentaire des électrons. Ce dernier crée un moment magnétique induit, qui s’oppose au champ appliqué, s’ensuit alors une susceptibilité négative. Ce phénomène est appelé diamagnétisme. Toute la matière est donc diamagnétique. Cependant, le moment magnétique induit est très faible, et n’est mesuré que pour certaines substances comme les gaz rares monoatomiques, la plupart des gaz polyatomiques, les solides ioniques, les substances formées par liaison covalente. Mais dans les corps paramagnétiques, les atomes possèdent des moments magnétiques permanents, orientés aléatoirement et donnant une aimantation nulle, qui est le moment magnétique par unité de volume. Dans ce cas, lorsqu’on applique un champ magnétique, les moments s’orienteront suivant ce champ et il en résultera une aimantation non nulle, et donc une susceptibilité positive. Ce phénomène se rencontre dans les atomes, les molécules et les défauts cristallins possédant un nombre impair d’électrons; les atomes et les ions avec une couche interne incomplète…… Un troisième comportement magnétique très typique est appelé ferromagnétisme. Dans ce type de corps ferromagnétiques les moments magnétiques sont orientés parallèlement. Il existe alors une aimantation spontanée même en l’absence d’un champ magnétique appliqué. La plupart des corps ferromagnétiques sont des métaux tels que les métaux de transition (Co, Fe, Ni) et leurs alliages. 13 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Les éléments de transition sont les éléments de la classification périodique qui possèdent des orbitales d partiellement occupées par des électrons (figure 1.1). Le premier corps ferromagnétique connu est la magnétite (roche qui a la propriété d’attirer les métaux). La question qui se pose ici : pourquoi le Co, Ni, Fe,…. et d’autres substances ferromagnétiques n’ont pas cette propriété d’attirer les métaux? [H. T. Diep-03], [A .Layadi-04] et [C. Kittel-68]. Figure 1.1 : Classification périodique des éléments, les orbitales d des éléments de transition sont à l’origine des propriétés magnétiques, électriques et optiques de ces éléments et de leurs composés. 14 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 1. Propriétés ferromagnétiques 1.1 Champ moléculaire, domaines et parois Une première tentative d’une analyse quantitative des corps ferromagnétiques a été avancée par P. Weiss en 1907, et est appelée théorie du champ moyen ou du champ moléculaire. Weiss expliqua ce phénomène en supposant que les échantillons réels sont composés d’un grand nombre de petites régions appelées domaines. L’interface ou la région entre deux domaines adjacents est appelée paroi de domaine à l’intérieur de laquelle l’aimantation locale est saturée. La direction de l’aimantation n’est pas nécessairement la même dans des domaines différents de telle sorte que le moment magnétique résultant est nul. Ce postulat de Weiss est démontré en 1931 par F. Bitter, Hamos et Thiessen. Indépendamment l’un de l’autre, ils découvrent une technique qui permet d’observer réellement ces domaines. Cette observation a permis aussi de développer l’étude théorique des domaines par Landau, Lifshitz et Néel. Weiss expliqua aussi l’existence de l’aimantation spontanée dans les corps ferromagnétiques par l’existence d’un champ moléculaire qui rend tous les moments magnétiques parallèles. L’ordre de cet énorme champ pour le Fe, le Co et le Ni est respectivement 1500, 2100 et 940 Tesla. Deux types de parois existent, paroi de Néel et paroi de Bloch. Pour les couches très minces où l’épaisseur de la couche est très petite devant l’épaisseur de la paroi, les parois de Néel sont plus favorisées. Ce type de paroi est caractérisé par des pôles de spin apparaissant dans le corps ferromagnétique. Tandis que dans le cas contraire, c’est-à-dire pour des couches épaisses, les parois de Bloch sont préférées. Ici les pôles apparaissent dans la surface de la couche. [H. T. Diep-03] [A .Layadi-04] et [C. Kittel-68]. 15 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 a b Parois de domaines: a- Paroi de Bloch, b-Paroi de Néel Le ferromagnétisme est expliqué par la mécanique quantique. Il a été montré que dans les corps ferromagnétiques, l’origine du champ qui assure l’alignement des moments magnétiques, est l’interaction entre les spins des électrons. Cette interaction est appelée interaction d’échange, et est découverte par Heisenberg. L’Hamiltonien d’échange est donné par la formule: 𝐻𝐻 = −2𝐽𝐽𝑒𝑒 𝑆𝑆1 𝑆𝑆2 Avec 𝐽𝐽𝑒𝑒 l’interaction d’échange entre deux R R atomes 1 et 2 de spin total 𝑆𝑆1 et 𝑆𝑆2 , respectivement. Pour le Cobalt, 𝐽𝐽𝑒𝑒 est positif. Effectivement, dans tous les corps R R ferromagnétiques, les spins sont parallèles. Dans le Chrome 𝐽𝐽𝑒𝑒 est négatif, ainsi que pour tous R R les corps dits antiferromagnétiques et qui sont caractérisés par des spins antiparallèles. Il a été trouvé aussi que J e est positif pour les corps qui possèdent de grandes distances interatomiques R R par rapport au rayon atomique (Co, Fe, Ni, Gd,...), et négatif dans le cas contraire (Cr, Mn,...). Il existe d’autres configurations moins importantes illustrées dans la figure 1.2. 16 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Dans les métaux de transition, et particulièrement dans le cas de ceux de la série 3d, l'interaction d'échange est essentiellement due aux électrons de conduction 3d dont les orbitales se recouvrent entre sites voisins. Compte tenu du caractère délocalisé des électrons de conduction des métaux de transition, un modèle de magnétisme itinérant est nécessaire pour décrire le magnétisme. Stoner, en 1938, introduisit un modèle de gaz d'électrons soumis à un champ moléculaire et obéissant au principe de Pauli. Il montra que l'état ferromagnétique est stable tant que le critère suivant est satisfait : J e .N (E F )>1 où Je représente le terme de couplage d’échange répulsif entre électrons des bandes de spins opposés et N (E F ), la densité d’état locale au niveau de Fermi. Pour la démonstration de ce critère voir annexe A. Ferromagnétisme Spins parallèles Antiferromagnétisme Spins antiparallèles Ferrimagnétisme Spins parallèles mais avec des modules différents Figure 1.2 : Différentes configurations des spins dans les matériaux magnétiques 17 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 1.2 Température de Curie La température est un paramètre très important qui a une grande influence sur les propriétés magnétiques. En effet, l’ordre ferromagnétique ou ferrimagnétique disparaît au-dessus d’une température critique T c appelée température de Curie. L’aimantation spontanée de ces corps disparaît brutalement au delà de cette température. Pour les alliages, la température de Curie change avec la concentration des composants. A titre d’exemple, la température T c pour l’alliage Co 50 Pt 50 est de l’ordre de 500˚C alors que pour l’alliage Co 25 Pt 75 , cette température est de l’ordre de 20˚C [J. PENUELAS-08]. 1.3 Cycle d’hystérésis L’aimantation du matériau ferromagnétique en fonction du champ magnétique extérieur appliqué présente un cycle d'hystérésis (figure 1.3). L’hystérésis est le cœur du comportement ferromagnétique. Toutes les applications de moteurs électriques, de transformateurs, de l’enregistrement magnétique reposent massivement sur l’aspect particulier de l’hystérésis. En plus de ça, selon la forme du cycle d’hystérésis, il existe deux types de matériaux ferromagnétiques, matériaux doux (soft materials) caractérisés par un cycle d’hystérésis étroit donc un faible champ coercitif, et matériaux durs (hard materials) dont le cycle d’hystérésis est étendu et le champ coercitif grand. 1.4 La coercivité Le champ coercitif H C est défini comme le champ magnétique nécessaire pour annuler l’aimantation (figure 1.3) ou, en d’autres termes, c’est le champ qui réduit l’aimantation de la rémanence vers zéro. La coercivité est une propriété extrinsèque. Elle est fortement influencée par les propriétés microstructurales de la couche telles que la taille et la forme des grains, la composition et la texture. Ces propriétés sont directement liées aux conditions de préparation. 18 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Figure 1.3 : Courbe d'hystérésis typique de l'aimantation en fonction du champ magnétique avec la définition des principales grandeurs la caractérisant: l'aimantation rémanente (M r ), le champ coercitif (H c ) et de saturation (H s ). 1.5 Anisotropie magnétique L’anisotropie magnétique d’un matériau traduit le fait que son énergie libre dépend de la forme du matériau et de l’orientation de son aimantation par rapport à ses axes cristallographiques. L’orientation pour laquelle cette énergie libre est minimale (maximale) correspond à un axe de facile (difficile) aimantation. Il est nécessaire de connaitre l'anisotropie magnétique pour le bon fonctionnement d'un dispositif. Il est donc important de passer en revue les différentes sources d'anisotropie pouvant exister en couches minces, et de souligner les différences par rapport aux matériaux massifs. Cette anisotropie peut avoir différentes origines : 1.5.1 Anisotropie magnétocristalline L’anisotropie magnétocristalline représente l’orientation préférentielle de l’aimantation par rapport aux axes cristallographiques. Elle trouve son origine dans le couplage spin-orbite. Pour faire 19 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 prendre à l’aimantation une direction différente de la direction privilégiée, il faut donc fournir une certaine énergie, appelée énergie magnétocristalline. On distingue deux types d’anisotropie magnétocristalline: les anisotropies magnétocristallines cubique et uniaxe. Dans l’anisotropie magnétocristalline uniaxe un seul axe représente une direction facile. C’est le cas du cobalt (structure hexagonale), l’axe c [0001] est une direction facile tandis que l’axe [1010] est une direction difficile. L’énergie d’anisotropie magnétocristalline peut s’écrire : 𝐸𝐸 = 𝐾𝐾1 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠2 𝜃𝜃 + 𝐾𝐾2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠4 𝜃𝜃 Pour le Co à température ambiante : 𝐾𝐾1 = 4,1 x 105 Jm-3 et 𝐾𝐾2 = 1,0 x 105 Jm-3. Avec 𝜃𝜃 l’angle que fait l’aimantation ���⃗ 𝑴𝑴 avec l’axe d’anisotropie, 𝐾𝐾1 et 𝐾𝐾2 les constantes d’anisotropie [A.H.Morrish-80] 1.5.2 Anisotropie de forme L’origine de cette anisotropie est l’interaction dipolaire entre deux moments magnétiques. 𝑚𝑚 ��⃗𝑖𝑖 et 𝑚𝑚 ��⃗𝑗𝑗 , typiquement deux spins contenus dans le film : 𝐸𝐸𝑖𝑖,𝑗𝑗 = 𝑚𝑚 ��⃗𝑖𝑖 𝑚𝑚 ��⃗𝑗𝑗 3�𝑚𝑚 ��⃗𝑖𝑖 𝑟𝑟⃗𝑗𝑗 ,𝑗𝑗 �(𝑚𝑚 ��⃗𝑖𝑖 𝑟𝑟⃗𝑗𝑗 ,𝑗𝑗 ) − 𝑟𝑟𝑖𝑖,𝑗𝑗 3 𝑟𝑟𝑖𝑖,𝑗𝑗 5 Dans le cas d’un film mince, l’énergie dipolaire est minimale lorsque l’aimantation est parallèle à la surface à cause de la présence du champ démagnétisant (𝑯𝑯𝒅𝒅 ) à l’intérieur du système et qui est responsable de l’énergie magnétostatique. Ce dernier tend donc à ramener l’aimantation ���⃗ 𝑴𝑴 dans le plan du film. Cette anisotropie est sensible à la morphologie des dépôts, c’est pourquoi elle est très souvent appelée anisotropie de forme. L’énergie d’anisotropie de forme est donnée par 1 𝐸𝐸𝑑𝑑 = − 2 𝐻𝐻𝑑𝑑 𝑀𝑀. 20 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 1.5.3 Anisotropie de surface L’origine de l’anisotropie de surface est liée au comportement des atomes en surface. Cette anisotropie n’est importante que dans les couches ultraminces où le nombre d’atomes en surface constitue une partie importante du nombre total d’atomes. L’énergie d’anisotropie de surface peut s’écrire Es = 2K s 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠2 θ t où 𝐾𝐾𝑠𝑠 est la constante d’anisotropie de surface, t l’épaisseur de la couche mince et 𝜃𝜃 l’angle entre l’aimantation ���⃗ 𝑴𝑴 et l’axe d’anisotropie. 1.5.4 Anisotropie magnétoélastique Lorsqu’un matériau ferromagnétique est soumis à une tension ou à une compression, sa courbe d’aimantation est modifiée. Ainsi, tout changement de direction de l’aimantation spontanée met en jeu une énergie élastique, appelée énergie d’anisotropie magnétoélastique ou magnétostriction. Ce type d’anisotropie est également lié au couplage spin-orbite. 1.5.5 Anisotropie d’échange Lorsqu’on dépose une couche antiferromagnétique sur une couche ferromagnétique AF/F, une anisotropie d’échange prend naissance à l’interface. Cette anisotropie a été observée pour la première fois par Meiklejohn et Bean sur des particules de cobalt (couplage ferromagnétique) oxydées en surface en CoO (couplage antiferromagnétique) [W.H. Meiklejohn-57]. Les systèmes F/AF sont caractérisés par une courbe d’hystérésis décalée suivant le champ appliqué. Le décalage du cycle d’hystérésis d’un côté ou de l’autre de l’axe de l’aimantation (à l’interface d’une couche ferromagnétique et une couche antiferromagnétique) a été interprété comme un effet de surface. Par la suite, Mauri et al. ont interprété l’anisotropie d’échange par la nucléation d’une paroi dans 21 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 l’antiferromagnétique. Ainsi, l'anisotropie d'échange peut être due à la compétition entre une énergie d’interface et une énergie de paroi [D. Mauri-87]. 1.6 Mécanismes de renversement de l’aimantation Le processus de retournement d’aimantation est lié aux mouvements des parois du matériau ferromagnétique soumis à un champ magnétique extérieur croissant. Son principe est la base de l’hystérésis. Le modèle le plus simple de renversement de l’aimantation est le modèle de rotation cohérente ou uniforme (figure 1.4.a). Il a été proposé en 1948 par E.C. Stoner et E.P. Wohlfarth. D’autres modèles sont proposés telles les rotations incohérentes en mode flambage « buckling » et rotations incohérentes en mode enroulement « curling » (figure 1.4.b et c). cc a b Figure1.4 : Différents mécanismes de renversement de l’aimantation a- Rotation cohérente b- Rotation incohérente en mode flambage « buckling » c-Rotation incohérente en mode enroulement « curling » 22 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 2. Le système CoCr 2.1 Comportement électronique et magnétique Le cobalt (Co) et le chrome (Cr) sont deux métaux de transition. Dans les deux métaux, la couche électronique du Co (3d ([Ar]3d74s2) et du Cr ([Ar ]3d54s1) est externe, les électrons portant le magnétisme ont donc un certain degré de délocalisation. Néanmoins, le Co a un comportement ferromagnétique tandis que celui du Cr est antiferromagnétique. Le système binaire CoCr présente donc un grand intérêt du point du vue magnétique, car il est le siège d’une coexistence de deux types de magnétisme. La relation entre le moment magnétique et la composition (dans les systèmes binaires) est couramment illustrée par la célèbre courbe de Slater-Pauling (figure 1.5). Figure 1.5 : Courbe de Slater-Pauling [P. Mohn-06]. 23 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 La courbe du Slater-Pauling (PS) montre deux branches distinctes l’une avec une pente+1 et l’autre avec une pente -1. Dans la région de pente positive on trouve les systèmes faiblement ferromagnétiques (le cas de l’alliage CoCr) et dans la région où la pente est négative on trouve les systèmes fortement ferromagnétiques. 2.2 Diagrammes de phase Le Co et le Cr sont deux composants des médias actuels dans le disque dur. Le diagramme de phase binaire de l’alliage Co-Cr a été étudié par beaucoup de chercheurs, et l’un des plus complets est celui qui a été publié par Ishida et Nishizawa en 1990[K.H.J.Buschow-98]. En raison d’applications technologiques des couches minces de CoCr en tant que milieu pour l'enregistrement magnétique, le domaine le plus intéressant du diagramme de phase s’étend de la température ambiante jusqu’à1000 °C et cela pour une de teneur en Cr inférieure à 35 at.% (Cf. figure 1.6). Dans cette partie du diagramme deux phases sont présentes, α - c.f.c et ε –h.c.p. Dans cette gamme de température et de concentration, il peut y avoir deux phases, une avec une composition riche en Co ferromagnétique et l'autre avec une teneur riche en Cr paramagnétique. 24 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Figure 1.6 : Diagramme d'équilibre de Co-Cr avec les phases: L - liquide; αCo - c.f.c ; εCo-h.c.p; Cr - b.c.c, et σ- phase intermétallique (Ishida et Nishizawa 1990). 2.3. Applications technologiques L’une des applications majeures des couches minces ferromagnétiques est l’enregistrement magnétique des informations. Les informations sont très diverses (images, sons, vidéos, programmes…) mais le principe du stockage magnétique reste le même. En effet, quelle que soit l’information à stocker ou à lire, il faut la transformer en signal électrique puis en signal magnétique et inversement. Généralement, un milieu d’enregistrement magnétique est constitué d’un substrat (verre, aluminium, polyester…) sur lequel est déposée la couche magnétique (magnetic layer). Entre le substrat et la couche magnétique on trouve une couche de transition dénommée couche intermédiaire (underlayer), et finalement une couche couverture de protection plus un lubrifiant (figure 1.7) [K.H.J.Buschow-98]. Dans les disques durs actuels, l’information est codée dans de 25 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 petits éléments de surface dénommés bits. Les bits sont constitués de grains magnétiques dont l'aimantation peut prendre deux orientations opposées dans le plan du film mince (d’où le nom d’enregistrement magnétique longitudinal(LMR)). Le signal magnétique est ainsi décrit à l’aide d’un code binaire 0 ou 1. Il suffit d'avoir deux types d'aimantation du matériau magnétique bien distincts, l'un correspondant au 1 et l'autre au 0. Le bit est un paramètre important qui caractérise les performances d'une mémoire. La surface du bit détermine la capacité de stockage d’une part, et, d'autre part, le temps d'accès nécessaire à la lecture ou à l'écriture d'une information sur le support. Le principe est illustré sur la figure 1.8. Typiquement, les grains de media conventionnel sont de l’ordre de 5 à 15 nm. Figure 1.7 : Configuration typique d'un milieu d’enregistrement en couche mince commercial. 26 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 Figure 1.8 : Principe du stockage magnétique longitudinal 2.4 La limite superparamagnétique Nos PC réclament toujours plus d'espace de stockage. En effet, on a toujours besoin de logiciels plus volumineux, de fichiers à enregistrer plus nombreux (images, musiques, vidéos...). Seulement, le stockage magnétique longitudinal limite cette possibilité. En effet, l’augmentation de la densité du stockage nécessite une réduction de la taille des particules magnétiques qui servent à coder les données binaires (les 0 et les 1). [S. Khizroev-05]. Pour un grain individuel, la barrière des énergies qui sépare deux bits (l’énergie d'anisotropie magnétique nécessaire pour renverser la direction de l’aimantation d'un grain) est donnée par 𝐾𝐾𝑢𝑢 𝑉𝑉, avec 𝐾𝐾𝑢𝑢 l'énergie d'anisotropie magnétique par unité de volume et 𝑉𝑉 le volume du grain, bien sûr. R Selon la Physique Statistique, il y a une probabilité pour que le grain renverse son moment 27 Chapitre1 Généralités sur le magnétisme 0110001 magnétique en raison des fluctuations thermiques 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝑇𝑇, avec 𝐾𝐾𝐵𝐵 la constante de Boltzmann, et 𝑇𝑇 la température. Au delà d’une certaine taille des grains, les deux énergies deviennent comparables, alors les bits ne sont plus stables et l’information risque d’être perdue: c’est la limite superparamagnétique (figure 1.9). Typiquement, pour une bonne stabilité des bits d’enregistrement, il faut que le rapport 𝐾𝐾𝑢𝑢 𝑉𝑉/ 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝑇𝑇 soit plus grand que 40. Ce nombre est appelé nombre magique. 𝐾𝐾𝑢𝑢 𝑉𝑉 𝑘𝑘 𝐵𝐵 𝑇𝑇 ≥ 40 ⇒ 𝑉𝑉 ≥ 40𝑘𝑘 𝐵𝐵 𝑇𝑇 𝐾𝐾𝑢𝑢 Ce qui donne à peu près 𝑎𝑎 ∽ 1 �𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 é 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏𝑏 /𝑖𝑖𝑖𝑖 2 ⇒ 3 40𝑘𝑘 𝐵𝐵 𝑇𝑇 𝑎𝑎𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ≅ � 𝐾𝐾𝑢𝑢 𝑎𝑎 est la valeur moyenne de la taille du grain. Plusieurs solutions sont envisagées pour résoudre ce problème. Parmi ces solutions, l’enregistrement magnétique perpendiculaire. Dans ce cas, l’aimantation est perpendiculaire à la surface du film magnétique et les moments sont plus stables que dans la configuration longitudinale où les pôles nord– nord ou sud-sud sont en contact. Le principe est proposé pour la première par le Professeur Shun-Ichi Iwasaki en 1977, mais l’idée est mentionnée bien auparavant à l’université de Berkeley (Californie) en 1940. Le principe de stockage reste globalement identique à celui de l’enregistrement longitudinal: lorsque le système de contrôle du disque dur reçoit l'ordre d'enregistrer des données, il envoie un courant électrique vers la tête. Ce courant génère un champ magnétique qui « pénètre » dans le plateau pour atteindre l'une des couches qui le recouvre. Dans la figure 1.10 on présente une comparaison entre la stabilité des spins dans les deux configurations perpendiculaire et longitudinale. 28 Chapitre1 Généralité sur le magnétisme 0110001 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝑇𝑇 ≈ 𝐾𝐾𝑢𝑢 𝑉𝑉 Figure 1.9 : La limite superparamagnétique Configuration Perpendiculaire Configuration Longitudinale S N N N S S N S Configuration des moments plus stable Figure 1.10 : Comparaison entre la configuration longitudinale et perpendiculaire des moments magnétiques. 29 Chapitre1 Généralité sur le magnétisme 0110001 Références bibliographiques [A.H.Morrish-80] A.H.Morrish, The Physical Principles of Magnetism, R.E.Krieger Publishing Company, Huntington, New York, 1980. [A. Layadi-04] A. Layadi, Introduction au magnétisme, Alger, 2004. [C. Kittel-68] C. Kittel, Introduction to solid state physics, New York, 1968. [D. Mauri-87] D. Mauri et al. J. Appl. Phys 62, 3047(1987). [E. L. Wolf-04] E. L. Wolf, Nanophysics and Nanotechnology, Wiley-VCH, 2004. [H. T. Diep-03] H. T. 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Meiklejohn and C.P. Bean, Phys.Rev.105, n°3, 904(1957) 30 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 “If you know where it is, you don’t know where it’s going,” or “If you know where it’s going, you don’t know where it is” Heisenberg Chapitre 2 Techniques expérimentales 31 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 Chapitre 2 : Techniques expérimentales A/Technique d’élaboration 1. Elaboration des échantillons par évaporation thermique sous vide 2. Traitement thermique par recuit sous vide 2.1. Introduction et définition 2.2. Mécanisme de recuit 2.3. Effets causés par les traitements thermiques 2.4 Technique de recuit B/Techniques de caractérisations 1. Introduction 2. Spectroscopie par Rétrodiffusion de Rutherford (RBS) 2.1. Principe 2.2. Cinématique de la RBS 3. La diffraction des rayons X (DRX) 3.1. Le diffractomètre Siemens D500 3.2. Mesure de l’orientation normale « Rocking curve »(RC) 4. Microscope à force atomique AFM 5. Magnétomètre à Gradient de Champ Alternatif (AGFM) Conclusion 32 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 A/Technique d’élaboration 1. Elaboration des échantillons par évaporation thermique sous vide Le dépôt des couches minces est obtenu soit par dépôt physique en phase vapeur (PVD) telles que l'évaporation ou la pulvérisation, soit par dépôt chimique (CVD), comme l’électrodéposition. Dans ce travail on a élaboré sous vide des couches minces par la méthode d’évaporation par effet Joule. Le principe de l’évaporation thermique est la condensation de la vapeur du matériau à déposer sur le substrat à recouvrir. Généralement, un évaporateur à vide est constitué de trois parties: la chambre de travail, le groupe de pompage et le système d’alimentation. La chambre de travail de notre évaporateur est un cylindre ou cloche démontable, en verre, et qui repose sur une platine munie d’un joint de caoutchouc circulaire et graissé (par de la graisse à vide) assurant l’étanchéité. Dans cette chambre on trouve le creuset, l’élément qui porte le matériau à évaporer [I. Djouada-07]. Il est souhaitable que le matériau à évaporer mouille la surface du creuset pour avoir un bon contact thermique. Il faut noter aussi que le matériau du creuset ne doit pas avoir une température de fusion plus basse que celle du matériau à évaporer, il doit aussi avoir une bonne conductivité électrique. Les creusets les plus courants sont à base de tungstène (W), de molybdène (Mo), d’aluminium (Al), d’alumine (Al 2 O 3 ) [H. J. Mathieu-03]. Les matériaux à recouvrir (silicium et verre) sont placés sur un plateau métallique, appelé le porte-substrat. Une autre tôle métallique placée au-dessous du porte-substrat, nommé cache, est fixée au bras mobile qui permet sa manipulation de l’extérieur. Le cache est utilisé pour masquer le substrat au cours du dégazage (figure 2.1). L’évaporation du matériau nécessite un vide poussé. Ce vide est assuré par un système de pompage qui comporte deux pompes montées en série pour pomper l’air de la cloche vers l’extérieur, l’une assure un vide primaire entre 10-2 et 10-3 mbar et l’autre un vide secondaire entre 10-3et 10-7mbar. Dans notre évaporateur, la pompe primaire est une pompe à palettes. Le vide secondaire est assuré par une pompe à diffusion d’huile, où une huile est chauffée en bas de la pompe, ce qui entraîne son 33 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 évaporation. Cette huile se condense sur les parois refroidies par l’eau, et redescend ensuite en emmenant avec elle quelques molécules de gaz résiduels, les molécules de gaz piégées et portées par l’huile sont pompées vers l’extérieur par la pompe primaire. Il va sans dire que la pompe secondaire ne peut fonctionner que si la cloche est amenée à un vide primaire. Les vides primaire et secondaire sont respectivement contrôlés par une jauge Pirani et une jauge Penning. Le système d’alimentation dans notre évaporateur assure le chauffage du creuset par effet Joule, les connexions électriques se faisant en raccordant leurs extrémités à des serre-fils massifs en cuivre. [G. K. White-79], [C. R. Brundle92], [W. Umrath-98], [E. S. Machlin-05], [I. Djouada-07]. Porte substrat Cache Alimentation Electrique Creuset Figure 2.1 : Schéma du montage de Pompe secondaire l’évaporateur sous vide. Jauges Pompe primaire 34 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 2. Traitement thermique par recuit sous vide 2.1. Introduction Durant l’élaboration des échantillons, et particulièrement les alliages, il y a toujours une possibilité d’apparition d’éléments étrangers et de défauts cristallins, surtout des lacunes. L’ampleur de l’apparition de ces défauts diffère d’une méthode d’élaboration à une autre. Les traitements thermiques donnent une possibilité d’évolution structurale et une amélioration des propriétés des matériaux et des alliages pour leur emploi. Les grandes classes de traitements thermiques sont les Trempes, Revenus, Traitements thermochimiques, Traitements thermomécaniques et le Recuit. Dans notre travail, nos échantillons ont été traités par recuit thermique sous vide. Le recuit est une technique consistant à chauffer un matériau, c’est-a-dire l’action de remettre au feu, et à le refroidir dans certaines conditions. Lors du refroidissement, les atomes de la matière s'organisent entre eux de manière à ce que les configurations de plus faible niveau d'énergie, c’est-àdire les plus stables, soient privilégiées. Tant que le niveau d'énergie totale du matériau (sa chaleur) reste élevé, les atomes peuvent trouver de l'énergie pour changer de configuration et il s’ensuit une évolution vers des états d’équilibre structural. Les propriétés électriques et surtout magnétiques sont les plus influencées par la structure des métaux et alliages. Pour cette raison le recuit est le plus utilisé pour améliorer les propriétés magnétiques d’une couche mince [P. Poupeau-08 ]. 2.2. Mécanisme de recuit Un recuit se réalise par chauffage à une vitesse choisie, avec éventuellement des paliers de température progressifs jusqu’à une température déterminée en fonction du but recherché. La température de recuit étant atteinte, on effectue alors un maintien isotherme, pendant un certain temps. Le cycle du chauffage des échantillons est un procédé qui comprend: 1- Un chauffage jusqu'à une température dite de recuit. 2- Un maintien isotherme à la température de recuit. 3- Un refroidissement lent, généralement à l'air (la vitesse de refroidissement doit être inférieure à la vitesse de recuit, voir figure 2.2. 35 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 Figure 2.2: Le cycle thermique d'un recuit Tr : Température de recuit. tc : Temps de chauffage. tm : Temps de maintien. tr : Temps de refroidissement 2.3. Effets causés par les traitements thermiques Les traitements thermiques, destinés à améliorer les propriétés des alliages, peuvent causer néanmoins quelques défauts indésirables. On cite ici quelques effets : - Distorsions et contraintes résiduelles dues aux gradients thermiques: si les gradients de température sont élevés, les contraintes peuvent devenir suffisamment importantes pour provoquer des déformations plastiques irréversibles. Pour éviter cela, il est nécessaire de chauffer ou de refroidir le plus lentement possible. - Variations volumiques et superficielles: variations de volume entre les différentes phases, oxydation lors du chauffage à l’air... D’où la nécessité du vide durant le recuit…. - Modifications structurales indésirables: il faut bien choisir les conditions du recuit. Difficulté de modéliser le recuit : il est extrêmement difficile, dans l’état actuel, de traiter théoriquement le recuit, c’est-à-dire qu’il n’existe pas d’équations générales de base, simples, qui modélisent le phénomène de recuit. Il y a, en effet, trop de paramètres, trop de mécanismes et trop de conditions qui font intervenir de multiples propriétés, pour que le problème puisse se traiter de façon simple. 36 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 - Difficultés de la précision des conditions de traitement thermique: puisque les évolutions structurales au cours des traitements dépendent d’un nombre considérable de paramètres, le choix des conditions de traitement thermique est souvent difficile à déterminer a priori. 2.4 Technique de recuit Le recuit de nos échantillons a été réalisé avec un dispositif qui se compose d’une pompe à vide (vide secondaire pour éviter l’oxydation), d’un four tubulaire et d’un thermocouple. L’échantillon à recuire est déposé dans un tube en quartz dans lequel se trouve également un thermocouple. Une fois l’échantillon mis en place, le vide est réalisé grâce au groupe de pompage, le même que celui utilisé dans la technique d’évaporation. Celui-ci permet de descendre à une pression d’environ 10-7 mbar. Le tube contenant l’échantillon est ensuite introduit dans le four à la bonne température de recuit, contrôlée grâce à un thermocouple (figure 2.3). Figure 2.3: Montage de recuit sous vide 37 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 B/Techniques de caractérisations 1. Introduction L’utilisation de nanoparticules dans nombre de réalisations technologiques modernes, oblige à développer de nouveaux outils de caractérisations autres que les conventionnelles. Pour la microscopie, la taille nanométrique des composés a donné naissance à des microscopes à sonde locale. Dans ce cadre, on se trouvait enfin capable de visualiser des atomes et des molécules uniques déposées sur une surface. Ces microscopes peuvent arracher un atome sur une surface et le repositionner un peu plus loin. Des molécules organiques peuvent être délicatement poussées pour être correctement positionnées sur un dispositif plus complexe. Grâce à ces dispositifs, on arrive à manipuler les atomes. C’est l’approche qui est actuellement appelée bottom-up ou approche du bas vers le haut. Pour caractériser un échantillon ou un objet, il faut interagir avec les atomes qui le constituent et recevoir les informations qui en proviennent. Les techniques utilisables peuvent être globalement réparties en trois familles: celles qui étudient un signal émis par l’objet (microscope à effet tunnel STM), celles qui envoient un signal sur l’objet et étudient le signal que celui-ci réémet (microscopies optiques, électroniques, diffraction des rayons X(DRX), rétrodiffusion de Rutherford (RBS) …), et enfin les techniques qui mettent l’instrument en contact direct avec l’objet en mesurant une force d’interaction entre une sonde et l’objet lui-même (les microscopies à force atomique AFM, et à force magnétique MFM). 2. Spectroscopie par Rétrodiffusion de Rutherford (RBS) 2.1. Principe La Spectroscopie par Rétrodiffusion de Rutherford (RBS) entre dans le thème de l'Analyse par Faisceaux d'Ions. Le principe consiste à projeter des ions à l'aide d'un accélérateur de particules, sur l'échantillon que l'on souhaite analyser, et d'étudier les rayonnements émis ou réémis en retour par l'échantillon. L’accélérateur utilisé est un accélérateur linéaire, les mesures effectuées lors de notre expérience ont été réalisées avec un faisceau émergeant dans une chambre à vide - pour améliorer la qualité des mesures - où ont été placés les échantillons (figure 2.4). Lorsqu’un faisceau d’ions légers 38 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 (proton, Hélium3, particules alpha) entre en collision avec un atome cible, différentes interactions peuvent avoir lieu. On peut avoir soit un choc noyau incident-noyau cible, soit un choc de type noyau incident-nuage électronique de l'atome cible. Dans le premier cas, si les chocs sont élastiques avec rétrodiffusion du noyau incident, c’est le principe de la technique RBS. Si le noyau cible est plus léger que le projectile, il s’agira de « Elastic Recoil Detection Analyse» (ERDA). inélastiques, cela correspond à une réaction nucléaire entre les deux noyaux Si les chocs sont « Nuclear Reaction Analysis »(NRA) avec production de rayonnement gamma « Proton Induced Gamma-ray Emission » (PIGE). Dans le second cas, c’est-à-dire un choc de type noyau incident-nuage électronique de l'atome cible, on aura une ionisation de l'atome cible par le noyau incident ; dans ce cas, le noyau incident va arracher un électron de l'atome cible d’une couche profonde K ou L, il se produira alors une réorganisation au sein des couches électroniques produisant des rayonnements X « Proton Induced X-ray Emission »(PIXE). [M. Ohring-92] et [H. Oubensaid-06]. Source de particules Détecteur ө Accélérateur de particules 4 He++ Porte échantillon Système de réglage des angles Pompe à vide Figure 2.4 : Schéma de principe de la RBS. 39 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 2.2 Cinématique de la RBS L'analyse par RBS consiste à mesurer, à l'aide d'un détecteur, l'énergie des particules rétrodiffusées par la cible. Lors d'un choc élastique d'un noyau incident léger avec un noyau lourd, l'énergie de la particule incidente rétrodiffusée se calcule de la manière suivante: 𝐸𝐸𝑅𝑅𝑅𝑅𝑅𝑅 = 𝐾𝐾(𝑚𝑚1 , 𝑚𝑚2 , 𝜃𝜃)𝐸𝐸0 avec 𝐸𝐸0 l'énergie de la particule incidente. Le facteur cinématique 𝐾𝐾 dépend de la masse m 1 de la R particule incidente, de l'angle 𝜃𝜃 de rétrodiffusion et de la masse m 2 de la particule cible. Connaissant R 𝑚𝑚1 et 𝜃𝜃 (déterminé par la position du détecteur), on peut déterminer 𝑚𝑚2 , c'est-à-dire la masse de la R particule cible. Le profil du spectre que l'on obtiendra dépendra de l'épaisseur de l'échantillon, des différentes couches d'éléments atomiques ainsi que de la composition chimique des couches. Selon la composition du matériau (renfermant un ou plusieurs éléments (figure 2.5)): 1- Si l’échantillon contient un seul élément de masse 𝑀𝑀, une particule incidente de masse m et d’énergie E 0, aura une énergie E 1 après sa rétrodiffusion par les atomes de l’échantillon, dans une direction 𝜃𝜃 par rapport à la direction initiale. L’énergie est réduite à 𝐾𝐾𝐸𝐸0 , 𝐾𝐾 est dit facteur cinématique R de la rétrodiffusion, et est définit comme étant le rapport entre l’énergie avant et après la collision. C’est-à-dire: E1 = KE0 1 mcos θ+(M 2 −m 2 sin 2 θ)2 K=� avec M+m 2 � Les particules rétrodiffusées dans une direction θ forment sur le spectre un seul pic étroit d’énergie 𝐾𝐾𝐾𝐾 0 [L.C. Feldman-86] R 2- Si l’échantillon est composé de deux éléments 𝐴𝐴 et 𝐵𝐵, de masses 𝑀𝑀𝐴𝐴 et 𝑀𝑀𝐵𝐵 respectivement, les R particules rétrodiffusées forment sur le spectre deux pics correspondants aux énergies 𝐾𝐾𝐴𝐴 𝐸𝐸0 et 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝐸𝐸0 . C’est-à-dire que l’énergie des particules rétrodiffusées est donnée par 𝐸𝐸1𝐴𝐴 = 𝐾𝐾𝐴𝐴 𝐸𝐸0 après diffusion sur les noyaux de masse 𝑀𝑀𝐴𝐴 , et par 𝐸𝐸1𝐵𝐵 = 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝐸𝐸0 après diffusion sur les noyaux de masse 𝑀𝑀𝐵𝐵 . [I. Djouada-07]. 40 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 b a 𝐸𝐸0 𝐸𝐸 0 𝐾𝐾𝐴𝐴 𝐸𝐸0 𝐸𝐸0 ө 𝐾𝐾𝐵𝐵 𝐸𝐸 0 𝐾𝐾𝐸𝐸0 Figure 2.5 : a-Rétrodiffusion sur un échantillon contenant un seul élément. b-Rétrodiffusion sur un échantillon contenant deux éléments A et B. 3. La diffraction des rayons X (DRX) Les propriétés d’un matériau sont conditionnées par la manière de l’arrangement de ses atomes, c’est-à-dire par sa structure. Si cet arrangement est une répétition triplement périodique, le matériau est cristallin. Il peut être peu ou bien cristallisé. Au contraire, les matériaux amorphes possèdent une structure totalement désorganisée. La quasi totalité de la matière solide qui nous entoure est à l’état cristallisé, d’où l’importance de la connaissance du milieu cristallin et de sa structure. La Diffraction des Rayons X est une méthode de caractérisation non destructive permettant de déterminer la structure cristalline, les paramètres cristallographiques, la texture d’un dépôt sur une couche mince. 3.1. Le diffractomètre Siemens D500 Le diffractomètre utilisé au cours de ce travail est de marque Siemens D500. Il est schématisé sur la figure 2.6. Il utilise l'émission 𝐾𝐾𝛼𝛼 du cobalt 𝐶𝐶𝐶𝐶 (longueur d’onde 0.17889 nm). Nos mesures de diffraction ont été réalisées dans la configuration Bragg–Brentano en mode (θ, 2θ) classique. Quand l’échantillon fait un angle 𝜃𝜃(ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) par rapport au faisceau incident, les cristallites dont les plans (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) sont parallèles à la surface vont vérifier la loi de Bragg et la diffraction va s’opérer dans la direction 2𝜃𝜃(ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘). L’exploration d’une gamme d’angles incidents∆ θ par rapport au substrat donne la contribution des familles de plans (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) en condition de Bragg sous l’angle 2∆ θ. Le détecteur placé en 41 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 2𝜃𝜃 permet de relever l’intensité du rayonnement diffracté par le matériau et de déterminer la position angulaire pour laquelle un plan vérifie la loi de Bragg. Le résultat est représenté sous la forme d’un diagramme de diffraction où l’évolution de l’intensité diffractée en fonction de la position angulaire est donnée. La loi de Bragg est donnée par : 2𝑑𝑑ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜃𝜃ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘 = 𝑛𝑛𝑛𝑛 avec 𝑑𝑑ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘 la distance interréticulaire des plans, 𝜃𝜃ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘 l’angle d’incidence mesuré à partir de ces plans, n R un entier naturel, et 𝜆𝜆 la longueur d’onde du faisceau incident. [M. Birkholz-06] Figure 2.6: Principe du diffractomètre Siemens D500 3.2. Mesure de l’orientation normale « rocking curve » La rocking curve permet d’étudier l’évaluation de l’orientation des cristaux qui constituent les couches minces par rapport à la normale à l’interface couche-substrat (figure 2.7). En réalité, les cristaux ne sont pas constitués de plans cristallins parfaits, ils comportent des domaines légèrement désorientés les uns par rapport aux autres. Leur désorientation relative est une caractéristique du cristal à étudier, on parle alors de mosaicité du cristal. Lorsqu’une couche mince polycristalline est irradiée sous un angle (au voisinage de l’angle de Bragg) permettant qu’une famille de plans (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) diffracte, 42 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 chaque cristal constitutif de la couche diffracte et contribue à l’intensité de la raie située à l’angle 2𝜃𝜃 (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) donné par la loi de Bragg [R. Guinebretiere-02]. La sélectivité de la loi de Bragg étant très élevée, seuls les plans (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) strictement en position de Bragg diffractent pour une valeur donnée de l’angle d’incidence. Si l’on fait varier l’angle d’incidence sur une petite plage angulaire, avec la position du détecteur fixe, d’autres cristaux légèrement désorientés par rapport aux précédents, diffractent. La largeur de la plage angulaire pour laquelle on observe une intensité diffractée à l’angle 2𝜃𝜃 (ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) traduit directement la désorientation des cristaux constitutifs de la couche. La mesure de la largeur à mi-hauteur de l’intensité du pic, constitue une mesure en rocking curve et permet d’obtenir des informations sur la croissance de la couche, la désorientation des cristaux qui constituent la couche. Donc on peut dire que la rocking curve permet de définir l’intervalle enθ dans laquelle la diffraction est possible. L’intensité du pic de réflexion et la largeur de la rocking curve dépendent du nombre de couches. [A. Authier-65] et [C. Cbert-07]. Une valeur très faible de la largeur à mihauteur (FWHM)) de la rocking curve atteste de la bonne qualité du cristal. Pour les propriétés magnétiques, une mesure rocking curve est très nécessaire pour chaque axe de croissance, particulièrement durant l’étude de l’anisotropie (l’axe de facile aimantation). Figure 2.7: Principe de la rocking curve [M. Birkholz-06] 43 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 3. Microscope à force atomique AFM Grâce à la question: si la surface peut être imagée par la mesure d’un courant électrique(STM), pourquoi ne le serait-elle pas par une force ? Binnig et al. en 1985 ont mis au point un microscope à force atomique (AFM) capable de mesurer de très petites intensités de forces de l’ordre de 1 µN. L’objectif du microscope AFM est d’obtenir des images de la surface des matériaux. Pour cela, le principe consiste à mesurer des forces de courte portée (de 10-7 à 10 -11m) exercée par un cantilever sur la surface. Les forces les plus communément mesurées incluent les forces de Van der Waals, les forces répulsives, les forces électrostatiques, magnétiques, les forces d’adhésion et les forces de friction. Cette technique de microscopie à champ proche utilise une pointe (la sonde) qui balaie la surface de l’échantillon, à une distance de quelques angströms, sous un asservissement contrôlé par des céramiques piézo-électriques. La pointe très flexible (pour qu'une faible interaction entre la pointe et l'échantillon puisse être détectée) est montée à l’extrémité d’un microlevier. Les déplacements se font grâce à une céramique piézoélectrique, et la déflexion du cantilever (microlevier) est suivie à l’aide d’un faisceau laser réfléchi par le cantilever et détecté par une photodiode (figure 2.8). Il existe plusieurs modes de fonctionnement: • Le mode contact: en mode contact, les principales forces entre la pointe et la surface sont des forces répulsives, à très courte portée et c’est dans ce mode qu’est obtenue la résolution atomique. Deux modes d’imagerie sont possibles: le mode hauteur (la force - par l’intermédiaire de la déflexion du cantilever- est maintenue constante par une boucle d’asservissement agissant sur la hauteur de la pointe, on enregistre les déplacements en z) et le mode force (la hauteur est constante et l’on enregistre la déflexion du cantilever). Le mode contact est le mode permettant d’obtenir la meilleure résolution topographique, mais il peut endommager la pointe et l’échantillon. • Le mode non contact ou tapping: le cantilever oscille sur la surface de l’échantillon à une fréquence proche de sa fréquence de résonance. L’image hauteur représente la topographie de la surface (l’amplitude des oscillations est maintenue constante en agissant sur la hauteur de la pointe), et l’image amplitude représente la variation de la racine carrée de l’amplitude. Toute interaction "X" 44 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 (tunnel, force, photon, capacité, thermique, etc.) mesurable entre la pointe et l'échantillon peut donner lieu à une forme de microscopie de proximité. Cette interaction peut être: - photonique: d’où le microscope à champ proche optique (PSTM: Photon Scanning Tunneling Microscope). - capacitive: d’où le microscope à balayage capacitif (SCaM: Scanning Capacitance Microscope). - thermique: d’où le microscope à champ proche thermique (SThM: Scanning Thermal Microscope) [F. Kreith-99], [Handbook- 01] et [Z. Wang-06]. Figure 2.8: Principe du microscope à force atomique AFM. 4. Magnétomètre à Gradient de Champ Alternatif (AGFM) Le Magnétomètre à Gradient de Champ Alternatif (Alternating Gradient Field Magnetometer, AGFM) est un dispositif permettant des mesures de cycles d’hystérésis sur des couches minces. Le principe de mesure repose sur la détection de l’amplitude d’oscillation d’un échantillon fixé sur une sonde en quartz qui vibre dans un petit gradient de champ alternatif. L’appareil est doué d’une bonne sensibilité qui permet de mesurer des aimantations totales pouvant descendre jusqu’à 10-6 emu (electromagnetic unity). Du fait de sa haute fréquence de résonance (typiquement quelques centaines de Hz) le temps d’acquisition est réduit à quelques minutes. Les mesures peuvent être faites selon deux 45 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 configurations possibles, avec le champ magnétique parallèle ou perpendiculaire au plan des couches. La méthode de mesure est une méthode inductive, tout comme le Magnétomètre à échantillon vibrant VSM (Vibrating Sample Magnetometer). L’échantillon est fixé sur une tige en quartz (canne de mesure) reliée à un élément piézoélectrique. Deux champs sont appliqués sur cet échantillon: un champ statique et un champ alternatif. Le champ alternatif oscille à la fréquence de résonance du système tige-échantillon (entre 100 Hz et 1 kHz), ce qui crée une force alternative sur l’échantillon, proportionnelle au produit du moment magnétique de l’échantillon et du gradient du champ. Le transducteur piézoélectrique convertit l’amplitude des oscillations en un signal électrique proportionnel au moment magnétique de l’échantillon, lequel signal est analysé par un lock-in. En mesurant ce signal, et donc le moment magnétique de l’échantillon, pour différents champs statiques, on obtient bien une courbe d’aimantation. La sensibilité du magnétomètre AGFM est généralement de l’ordre de 10-9 Am² à la température ambiante (figure 2.9). [L. N. Mendome-07]. Figure 2.9: Schéma du magnétomètre AGFM. 46 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 Conclusion Nous venons de passer en revue l’ensemble des techniques expérimentales (description des appareils et principe de fonctionnement) que nous avons utilisées non seulement pour fabriquer nos échantillons mais également pour les caractériser. Nos échantillons, fabriqués par évaporation thermique sous vide, ont été analysés par rétrodiffusion de Rutherford(RBS) afin de les quantifier. Ils ont été observés au microscope à force atomique afin d’évaluer leur état de surface. Des mesures de diffraction des rayons X ont permis d’obtenir des spectres de diffractions à partir desquels la structure cristalline, la taille des cristallites, le paramètre de maille, seront déterminés. Des mesures d’aimantation par un magnétomètre AGFM ont permis d’obtenir des cycles d’hystérésis dans les deux configurations polaire et longitudinale, et dont le traitement fournira les caractéristiques techniques de nos échantillons. L’ensemble de ces résultats de mesures sera traité et analysé en détail dans les chapitres suivants. 47 Chapitre 2 Techniques expérimentales 0110010 Références bibliographiques [A. Authier-65] A. Authier, Cristallographie géométrique, Techniques de l’Ingénieur, 1965. [C. Cbert-07] C. Cbert, Thèse de doctorat de l’Université de Limoges, 2007. [C. R. Brundle-92] C. R. Brundle, Encyclopedia of materials characterization, Oxford 1992. [E. S. Machlin-05] E. S. Machlin, Materials science microelectronics, Elsevier, 2005. [F. Kreith-99] F. Kreith, Mechanical engineering handbook, CRC press CLL, 1999. [G. K. White-79] G. K. White, Experimental Techniques in low temperature physics, Oxford, 1979. [Handbook-01] Handbook of Analytical Methods For Materials, Materials Evaluation and Engineering, Inc, Plymouth, 2001. [H. J. Mathieu-03] H. J. Mathieu, E. Bergmann, Analyse et technologie des surfaces, Lausanne, Suisse, 2003. [H. Oubensaid-06] H. Oubensaid, Thèse de doctorat de l’Université Paris11, 2006. [L. N. Mendome-07] L. N. Mendome, Thèse de doctorat de l’Université de Reims, 2007. [M. Birkholz-06] M. Birkholz, Thin films analysis by X- ray scattering, WILEY-VCH, 2006. [M. Ohring-91] M. Ohring, Materials science of thin films, Tokyo, 1991. [M. Ohring-92] M. Ohring, Materials science of thin films, Tokyo, 1992. [O. Geoffroy- 08 ] O. Geoffroy, Physique des matériaux magnétiques, 2008. [R. E. Smallman-99] R. E. Smallman, R. J. Bishop, Modern Physical Metallurgy and Materials Engineering, Oxford, 1999. [R. Guinebretiere-02] R. Guinebretiere, Diffraction des rayons X sur échantillons polycristallins, Paris, 2002. [W. Umrath-98] W. Umrath, Fundamentals of vacuum technology, Cologne, 1998. [Z. Wang-06] Z. Wang, Thèse de Doctorat de l’Université de Reims, 2006. 48 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 The big potential of the very small Mustapha Essaid Chapitre 3 Choix des conditions expérimentales et propriétés structurales 49 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Chapitre 3 : Choix des conditions expérimentales et propriétés structurales 1. Condition d’élaboration des échantillons 2. Choix des conditions de recuit 3. Détermination des épaisseurs et des concentrations 4. Morphologie des films CoCr 4.1 Croissance des couches minces CoCr sur Si 4.2 Topographies des films CoCr 5. La structure cristallographique 5.1 Conditions expérimentales 5.2 La structure du cobalt et du chrome massifs 5.3 Spectres expérimentaux 5.4 Texture 5.5 Taille des cristallites 5.6 Paramètres de maille 6. Effet de recuit 6.1 Sur la phase cristallographique 6.2 Sur les paramètres de maille 6.3 Sur la taille des cristallites 7. Les mesures de Rocking Curve Conclusion Références bibliographiques 50 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 1. Conditions d’élaboration des échantillons Dans tout travail expérimental, le choix et la précision des conditions d’élaboration (compositions, température, pression, substrats….) sont essentiels. De ces conditions dépendent toutes les interprétations physiques des spectres ou des courbes ou encore des images obtenues par différentes techniques d’analyses, réalisés sur les spécimens à étudier. Comme il a été souligné dans le deuxième chapitre, nos échantillons ont été réalisés par évaporation sous vide, par effet Joule, au laboratoire d'Etudes des Surfaces et Interfaces des Matériaux Solides (LESIMS), du Département de Physique de la Faculté des Sciences de l’Université Ferhat Abbas de Sétif1. Nos couches minces ont été évaporées à partir d’une poudre de composition atomique de 70% Co et 30% Cr; et, afin de réduire la teneur en chrome, on a rajouté une petite quantité de Co à la poudre témoin dans le but d’obtenir une concentration de Cr inférieure à 25%. Cette condition évite l’obtention des couches de CoCr non magnétique comme il été mentionné dans les chapitres précédents [K. Hemmes-88], [M. M. Watanabe-96] et [M. Almasi-kashi-02]. Dans l’élaboration des couches minces (petite quantité de matière) les différentes impuretés de l’environnement du dépôt peuvent être considérées comme des composantes des films, et fausser ainsi toute analyse rigoureuse, si on néglige le nettoyage de cet environnement de dépôt. Pour cette raison, l’enceinte et tout ce qu’elle contient (le porte-substrat, le cache, les tiges de connexion…) ont été nettoyés à l’eau, frottés par du papier verre, puis par nettoyage chimique à l’éthanol. Certains substrats (lamelle de verre) ont été nettoyés dans un bain d’éthanol, suivi d’un rinçage à l’eau distillée. Le silicium et la plupart des autres substrats de verre (Corning glass) sont fournis nettoyés et prêts à l’emploi. Avant de réaliser le vide, nous avons placé tous les accessoires dans l’enceinte (le porte-substrat, le cache, le creuset). Le creuset est placé à une distance de 8 cm environ du porte-substrat. A celui-ci sont fixés les plaques de silicium et de verre sur la surface desquels va se déposer la couche magnétique. Après quoi, on ferme l’enceinte et on réalise le vide primaire et secondaire (4.10-7 mbar avant le dépôt), 51 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 puis on fait augmenter le courant primaire jusqu’à 10 A, cette valeur du courant assure la température d’évaporation du Co et du Cr. La pression durant le dépôt est meilleure que 2.10-6 mbar. Concernant le choix des substrats on a déposé nos films de CoCr sur deux types de substrats, l’un en silicium Si(100) et l’autre en verre. Le silicium n’a plus de secret pour les scientifiques que ce soit pour son obtention ou pour ses propriétés en volume. Il y a toute une technologie concernant ce semi-conducteur dénommée technologie du silicium ; aussi la croissance des couches minces sur le silicium est bien maîtrisée. En outre, ce substrat a une surface vicinale, le dépôt sur ce type de substrat favorise par conséquent la présence d’un axe unique de facile aimantation. Aussi, pour des raisons économiques, les substrats de silicium sont moins chers et disponibles par rapport aux autres substrats utilisés dans la technologie du stockage de l’information (Pt, GaAs, Ru…). Le choix du verre permet d’étudier l’effet d’un substrat isolant sur les différentes propriétés physiques de nos couches minces. 2. Choix des conditions de recuit Selon les propriétés désirées, la température et la durée du recuit des alliages à base de cobalt peuvent varier de quelques degrés à mille degrés et de quelques minutes à des jours entiers. Nos films de CoCr déposé sur silicium Si(100) ont subi un recuit à une température de 700°C pendant une heure. Le choix de ces conditions n’est pas dû au hasard. En fait, cette température est comprise entre la température de Néel et la température de Curie des constituants initiaux (cobalt et chrome massifs). Les différents oxydes susceptibles d’apparaitre durant l’élaboration ou durant le recuit des couches minces de CoCr sont CoO, CrO 2 , et Cr 2 O 3 . La table3.1 représente ces différentes substances avec leur ordre magnétique ainsi que les températures de Curie et Néel correspondantes. En outre, à cette température de 700°C l’alliage binaire CoCr cristallise dans la phase hcp (Cf. diagramme de phase, chapitre 2). Le refroidissement de nos échantillons après la sortie du four s’est fait à l’air libre. 52 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Substance Ordre magnétique Tempéraure de Température de Curie T C (K) Néel T N (K) Co Ferromagnétique 1400 ---------- CrO 2 Ferromagnétique 380 ---------- Cr Antiferromagnétique --------- 310 CoO Antiferromagnétique --------- 290 Cr 2 O 3 Antiferromagnétique --------- 310 Table3.1 : Températures de Curie et de Néel pour différentes substances [W. Benenson-02] 3. Détermination des épaisseurs et des concentrations Les propriétés structurales (taille des grains, phase, texture..) et magnétiques (température de Curie, aimantation à saturation, champ coercitif….) d’un alliage dépendent étroitement de la composition de ses constituants et de l’épaisseur du film. Dans ce travail de thèse les concentrations et les épaisseurs de nos couches minces ont été déterminées par la technique de Spectroscopie par Rétrodiffusion de Rutherford RBS. Les expériences de la RBS ont été réalisées au Centre de Recherche Nucléaire Algérien (C.R.N.A), à Alger. Les conditions expérimentales utilisées dans cette technique sont : - un faisceau de particules α (4He++), d’incidence normale à la surface de l’échantillon et d’énergie 2 MeV. - l’angle de diffusion est θ=160°. Deux types de logiciels existent pour simuler les spectres RBS. Des logiciels qui travaillent sous MSDOS comme le RUMP et d’autres sous Windows comme SIMNRA que nous avons utilisé pour simuler les spectres d’énergie dans notre travail. Avec ce logiciel on peut même simuler la quantité de matière évaporée par unité de surface. 53 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 La figure 3.1 représente des exemples de spectres d’énergie obtenus par la technique (RBS), pour la couche la plus mince de CoCr (t = 17 nm), et la couche la plus épaisse (t = 220 nm) déposées sur Si. Les analyses obtenues par la technique RBS montrent des spectres formés de deux régions, une région constituée par des pics intenses correspondant aux différents composants du film magnétique de CoCr, et une autre région sous forme d’un plateau très large correspondant au substrat de silicium ou de verre utilisés. Pour la couche mince d’épaisseur 17 nm, le spectre RBS de l’alliage CoCr présente deux pics bien distincts, un pic intense correspondant au Co, et un autre pic moins intense correspondant au Cr. Cette différence dans les intensités des pics est due essentiellement à la différence de la quantité de matière de chaque composant de l’alliage (1,2 x 1017 atomes/cm2 pour Co et 2,6 x 1016 atomes/cm2 pour Cr). On remarque aussi que les pics de Co et de Cr sont très proches en raison de la masse atomique proche des deux matériaux. Lorsque l’épaisseur devient plus grande, ces deux pics distincts commencent à chevaucher au fur et à mesure que l’épaisseur augmente (non montrée ici), et le chevauchement devient total pour le film le plus épais (220 nm). Les largeurs des pics sont proportionnelles aux épaisseurs des échantillons. On constate aussi que dans les couches épaisses (t = 215 nm et t = 220 nm), les spectres d’énergie sont décalés un peu vers le haut, ce décalage est dû probablement à la diffusion des atomes de chrome dans le substrat, selon les spectres simulés par SIMNRA. La simulation des spectres RBS montre que certaines couches ne sont pas pures et contiennent des impuretés, principalement de l’oxygène ; ces atomes d’oxygène auraient été incorporés certainement durant le dépôt. 54 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 800 t=17nm Spectre simulé Spectre expérimental Coups 600 400 200 0 800 100 200 300 Canal 400 500 600 Spectre simulé t=220nm Spectre expérimental Coups 600 400 200 200 Canal 400 600 Figure 3.1: Spectres RBS, expérimental et simulé, des films CoCr/Si d’épaisseurs 17 et 220 nm Les valeurs de différentes épaisseurs des couches minces CoCr et leurs concentrations, obtenues par simulation des spectres RBS sont données sur la table 3.2. S1 S2 S3 S4 S5 S6 Epaisseurs (nm) 17 18 44 70 215 220 Cr(at%) 18 18 12 12 15 20 Co(at%) 82 82 88 88 85 80 Table 3.2. Epaisseurs et concentrations de Cr des films de CoCr, obtenues par simulation des spectres RBS. 55 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 4. Morphologie des films CoCr La croissance d’un matériau A sur un matériau S n’est pas identique à celle de S sur A. C’est-à-dire que la surface externe résultante d’un dépôt A sur un substrat S est différente de celle de S sur A. C’est le mode de croissance qui détermine la topographie d’une surface. Dans le cas du stockage de l’information à très haute densité, l’état de la surface devient de plus en plus important, car la distance tête de lecture–media est un facteur principal aussi bien pour l'écriture que pour la lecture. Un bon état de surface améliore la qualité des couches minces magnétiques. L’observation de la topographie des films CoCr/Si a été réalisée par microscopie à force atomique (AFM) au laboratoire des Sciences des procédés et des matériaux (L.S.P.M.) de l’Institut Galilée de l’Université Paris 13. 4.1. Croissance des couches minces CoCr sur Si Théoriquement, en se basant sur des considérations purement thermodynamiques, dans la plupart des procédés conventionnels de dépôt de couches minces tels que l’évaporation sous vide, trois modes de croissance des films sont considérés, le mode de Volmer Weber, le mode de Frank Van Der Merwe , et le mode de Stranski Krastanov [C. Cibert-07]. La croissance d’un film est un problème de mouillage entre l’élément A déposé et le substrat S [Annexe D]. a b c Figure 3.2 : Modes de croissance de film sur substrat : (a) modèle de Frank Van Der Merwe (b) et modèle de Stranski Krastanov, (c) modèle de Volmer Weber. . Une croissance de type Franck Van der Merwe est observée si on dépose un matériau ayant une énergie de surface plus petite que celle du substrat. Si l’énergie de surface du matériau déposé est plus grande que celle du substrat, il est possible d’avoir les deux autres types de croissance. C’est le cas de nos échantillons, l’énergie de surface de cobalt (2,7 J/m2 pour Co cfc, 56 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 2,5 J/m2 pour Co hcp) est plus grande que celle du silicium Si(100) (1,25 J/m2) [E. Ooubensaid-06]. Expérimentalement, l’étude de la topographie de nos alliages CoCr par microscopie à force atomique favorise le modèle de Stranski-Krastanov, comme il est montré sur la figure 3.3, c’est-à-dire croissance des îlots sur quelques monocouches atomiques recouvrant totalement le substrat. En principe, ce mode est une combinaison des deux autres modes précédents. Enfin, notons que le mode de croissance peut être déterminé expérimentalement avec précision en utilisant la diffraction d’électrons en incidence rasante. La figure 3.4 montre des images AFM pour différentes épaisseurs des films CoCr déposé sur silicium. Ces images ne révèlent pas une relation de causalité entre l’épaisseur et la rugosité des surfaces. Des surfaces lisses tant pour des échantillons minces (t = 17 nm) que pour des échantillons épais (t = 215 nm). L’échantillon qui présente la plus grande valeur de rugosité est celui d’épaisseur de 70 nm, et, comme le montre clairement la figure 3.4, il n’y a pas d’homogénéité sur sa surface. La microscopie à force magnétique (MFM) n’a pas révélé de domaines magnétiques. Figure 3.3 : Image topographique (AFM) montrant le mode de croissance pour le film CoCr/Si(100) d’épaisseur t = 220 nm. 57 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 4.2. Topographie des films La microscopie à force atomique (AFM) révèle des images topographiques de surfaces très lisses pour la plupart des échantillons, alors que quelques échantillons présentent des topographies de surfaces rugueuses dont la rugosité varie de 10 à 18 Å. La table 3.3 résume les valeurs de la rugosité en fonction de l’épaisseur. Cette très faible rugosité démontre la capacité d’obtenir des films minces avec une bonne qualité de surface en utilisant la méthode d’évaporation sous vide. S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 t (nm) 17 18 44 56 70 215 220 Ra m (Å) ----- 15 ---- 14 18 ----- 11 Table 3.3 : Rugosité des surfaces des couches minces CoCr /Si en fonction de l’épaisseur. 58 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 t =17nm t =215nm t =70nm Figure 3.4 : Topographies, à 2 et 3 dimensions, de surfaces d’échantillons CoCr/Si pour t = 17 nm, t = 215 nm et t = 70nm. 59 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 5. La structure cristallographique La détermination de la structure cristallographique des films CoCr a été faite par diffraction des rayons X, à l’Institut de Physique et Chimie de Strasbourg (I.P.C.M.S), au Groupe d’Etude des Matériaux Métalliques (G.E.M.M.). Toutes les expériences de diffraction de rayons X, ont été réalisées à l’aide d’un diffractomètre à poudre, dans la géométrie θ -2θ (Cf. Chapitre 2), avec des rayonnements produits par un générateur à anticathode en Co, le faisceau délivré est monochromatique de longueur d’onde λ = 1.7889 Å. Le facteur de temps influe directement sur la qualité des spectres. L’analyse d’un échantillon peut durer plusieurs heures. 5.1. La structure du cobalt et du chrome massifs Le cobalt peut exister dans trois structures cristallographiques, la structure cubique à faces centrées (Face Centered Cubic, FCC), la structure hexagonale compacte (Hexagonal Close Packed, HCP) (figure 3.5), et rarement dans la structure cubique centrée (Body Centered Cubic, BCC) dans les couches suffisamment minces déposées sur des substrats spécifiques. Contrairement à la structure cubique centrée du cobalt, parfois il est très difficile de distinguer entre la structure cubique à faces centrées et la structure hexagonale compacte. Pour cela, il nécessaire d’étudier et interpréter avec précision les spectres issus de la diffraction des rayons X. Notons que l’étude de la structure cristallographique de Co par la technique de résonance magnétique nucléaire (Nuclear Magnetic Resonance, NMR) donne une bonne différence entre les deux phases cfc et hcp : les spectres de RMN sont tout à fait différents (218 Mhz pour le CFC et 228 Mhz pour le HCP)[K.H.J. Buschow-99]. Le chrome massif cristallise dans la structure cubique centrée. Rappelons que le silicium massif a une structure cubique à faces centrées. 60 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Figure 3.5: Structure hexagonale compacte de Co et arrangement des atomes dans la structure cfc(a) et dans la structure hcp (b). 5.2 Spectres expérimentaux La figures 3.6 montre quelques spectres de diffraction X obtenus avant le recuit des couches CoCr déposées sur Si pour les épaisseurs t = 17 nm et t = 215 nm. L’identification des spectres obtenus se fait par assignation des indices de Miller (hkl) aux différents pics enregistrés en utilisant la condition de Bragg. Généralement, dans la structure hexagonale compacte on utilise quatre indices (hkil) (indices de Miller-Bravais), avec i= -(h+k). L’axe c a une direction [0001] comme le montre la figure 3.5. Par comparaison aux données des fiches A.S.T.M (American Society for Testing and Materials), et par utilisation du logiciel match, les échantillons de CoCr étudiés sont polycristallins et ont une structure hexagonale compacte (hcp). Les pics de la phase cubique centrée, caractéristiques du Cr, ne sont pas visibles sur les spectres, leur intensité pourrait être très petite et ils sont donc noyés dans le bruit de fond, à cause de la très petite quantité du chrome dans nos alliages. Nulle phase cubique à faces centrées n’a été observée. Cela a été également observé par d’autres chercheurs [J.C. Lodder -96] et [S. Iwasaki -80]. Le cobalt - majoritaire - a imposé sa structure cristallographique dans sa phase la plus stable. Récemment, deux phases d’alliages de Co ont été réalisées par A. Franczak et al. [A. Franczak-12]. 61 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 800 CoCr(17nm)/Si(100) (0002) 700 Intensité (u.a) 600 500 400 (1000) 300 (10-10) 200 100 40 45 50 55 60 65 70 75 2θ (°) 800 (0002) CoCr(215nm)/Si(100) Intensité (u.a) 600 400 (1000) (10-10) 200 0 40 45 50 55 60 65 70 75 2θ (°) Figure 3.6: Spectres de diffraction des rayons X pour les films de CoCr(17 nm)/Si et CoCr(215 nm)/Si. 62 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 5.3 Texture La structure d’un film mince est habituellement décrite par deux propriétés importantes: l'orientation cristallographique préférentielle(ou texture) et la morphologie (la taille et la forme des grains). Dans certains matériaux polycristallins, il existe des orientations dominantes des cristallites. La connaissance de cette orientation préférentielle ou texture est importante, car elle influe sur les propriétés du matériau [J. P. Eberhart-97]. Dans la technologie de fabrication des disques durs, la texture joue un rôle important dans les caractéristiques du stockage. Les spectres de diffraction de rayons X de nos films avant le recuit montrent que les couches d'alliage de CoCr de la plupart des échantillons présentent trois orientations de croissance. L’axe de croissance c [0002] est un axe privilégié. On observe également des grains orientés selon l’axe [1000], et d’autres selon l’axe [10-10] (figure 3.6). Pour un calcul de la valeur mathématique de la texture, on calcule le rapport entre l’intensité du pic de diffraction correspondant aux grains [0002] et la somme des intensités des grains [0002], [1000] et [10-10]. Une valeur de 1 pour la texture signifie donc que la croissance est totalement orientée selon l'axe [0002] : Texture[0002] = I0002 I1000 +I 10 −10 +I 0002 ou expérimentalement par la méthode Rocking Curve. 5.4 Taille des cristallites Le profil et la largeur des raies sont fonction d’une part, des conditions instrumentales (longueur d’onde et chromaticité du faisceau incident, fentes, géométrie d’acquisition), et d’autre part, de la forme et de la taille des cristallites ainsi que des imperfections du réseau (défauts, lacunes, dislocations, substitutions chimiques) [H. Guérault-00]. L’élargissement des raies est inversement proportionnel à la taille des cristallites ou grains, d’après la formule de Scherrer en première approximation : 63 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 𝑳𝑳 = avec 𝝀𝝀 ∆θCOSθ L : taille des grains, λ : longueur d’onde du rayonnement utilisé, ∆θ : la largeur à mi-hauteur du pic en radians, et θ: angle de diffraction. Un facteur multiplicatif de 0,9 est généralement ajouté pour les couches minces. Dans la table 3.3 on présente la taille des grains des films de CoCr/Si pour différentes épaisseurs de la couche magnétique et selon les trois directions cristallographiques représentées par les pics de diffraction observés sur les spectres. La largeur angulaire à mi-hauteur a été calculée par deux méthodes, manuellement en utilisant le logiciel Origin 8, et aussi en utilisant le logiciel Match. Les résultats trouvés sont sensiblement identiques figure 3.7 (0002) (0002) Figure 3.7 : Exemple d’un spectre expérimental (bleu) et simulé (vert) par le logiciel Match pour l’échantillon CoCr/Si (t=215nm). 64 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 t(nm) 17 44 70 215 (hk.l) (10.0) (00.2) (10.1) (10.0) (00.2) (10.1) (10.0) (00.2) (10.1) (10.0) (00.2) (10.1) L(nm) 26 50 20 19 70 13 27 20 ---- 16 70 10 Table 3.3: Taille des cristallites des films de CoCr/Si pour différentes épaisseurs et orientations. On constate dans la table 3.3, que l’évolution de la taille des cristallites en fonction de l’épaisseur relative au pic [0002] augmente avec l’augmentation de l’épaisseur des films, exception faite du film d’épaisseur 70 nm et qui présente d’ailleurs la plus grande rugosité (18 Å). Cette évolution de la taille des cristallites augmentant avec l’épaisseur a été également observée par plusieurs auteurs [A. Kharmouche-04] et [W. Gil-05]. 5.5 Paramètres de maille La diffraction des rayons X permet aussi de déterminer les paramètres de maille, à partir de la forme quadratique donnée par : 𝑛𝑛2 4 sin2 𝜃𝜃 𝑄𝑄(ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) = = [𝑑𝑑(ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘)]2 𝜆𝜆2 Dans le système hexagonal : a = b ≠ c 𝑄𝑄(ℎ𝑘𝑘𝑘𝑘) = 4 ℎ 2 +𝑘𝑘 2 +ℎ𝑘𝑘 3 𝑎𝑎 2 + et α=β= π 2π , γ= 3 2 𝑙𝑙 2 𝑐𝑐 2 Dans ce cas, il y a deux paramètres à déterminer : a et c. Ces paramètres sont déterminés respectivement par les réflexions de type (h00) et (00𝑙𝑙), car par ce type de réflexions il reste un seul paramètre à déterminer. 65 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Dans notre cas, on a ce type de plans (0002) et aussi (1000). Le calcul des valeurs de a, c et c/a, déterminées pour différentes épaisseurs et orientations cristallographiques, montre que les paramètres de maille de nos films sont constants, et ils sont de même ordre de grandeur que ceux du cobalt massif a = 2,51 Å, c = 4,07Å et c/a = 1.62. [I. Djouada-07]. 6. Effet du recuit 6.1 Sur la structure cristallographique Comme il a été souligné dans le deuxième chapitre, le recuit est une technique d’homogénéisation qui consiste à mettre l’échantillon à une température élevée, pendant une durée déterminée. Le chauffage prolongé provoque une augmentation de l’agitation thermique et des coefficients de diffusion, ce qui permet aux atomes de mieux s’organiser et de trouver une structure d’équilibre thermodynamique. Nos échantillons CoCr/si ont été maintenus sous vide, à une température de 700°C pendant une heure. Le vide durant le recuit est de 10-7 mbar. Le refroidissement des échantillons après la sortie du four est fait à l’air. L’identification des spectres de diffraction X après le recuit montre que la plupart des couches CoCr/Si sont caractérisés par une phase cristallographique hcp. Autrement dit, ces échantillons ont gardé la même structure initiale d’avant recuit. Les spectres de diffraction X après le recuit sont caractérisés par un seul pic correspondant au pic intense (0002). Néanmoins, l’échantillon CoCr(70 nm)/Si possède une structure biphasée (figure 3.8), une apparition de deux phases cristallographiques: une phase hcp mise en évidence par le pic (0002) et une phase cfc mise en évidence par le pic (200) positionné sur l’angle 2𝜃𝜃 = 60,942°. Rappelons ici que l’intensité du pic de diffraction dépend de beaucoup de paramètres, entre autres de l’intensité du faisceau incident, de la longueur d’onde du faisceau, du volume de la cellule élémentaire, de la distance de l’échantillon au détecteur et de paramètres liés à la géométrie du dispositif expérimental, donc elle est dépendante d’une part de la distribution des électrons dans l’atome, d’autre part de la distribution des atomes dans la cellule élémentaire [ N. COROLAN-08]. 66 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 350 λCoKα1=1.78897Å hcp(00.2) CoCr(70nm)/Si 300 Après recuit 2θ=52.020° (d=2.0398Å) 200 cfc(200) Intensité (u.a.) 250 150 2θ=60.942° (d200=1.7639Å) 100 50 40 50 60 70 80 2θ (°) Figure 3.8: Spectre DRX après recuit pour le film CoCr(70 nm)/Si(100) montrant l’existence de deux phases hcp et cfc. Les contraintes ont un effet de décalage des spectres de diffraction X mais sans pour autant changer la forme du pic. La figure 3.9 illustre une comparaison entre les spectres de diffraction des rayons X avant et après le recuit pour les échantillons CoCr(215nm)/Si et CoCr (44nm)/Si. On voit bien deux spectres de même forme légèrement décalés horizontalement. Ce décalage du pic (0002) vers la gauche, est dû à l’extension de la maille. Si on avait une compression, le décalage serait vers la droite (figure 3.10). 67 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 1400 1200 CoCr(44nm)/Si (0002)Co hcp avant recuit après recuit Intensité(a.u) 1000 800 600 400 (0002)Co hcp 200 0 45 50 55 60 2θ(°) 700 aprés recuit avant recuit CoCr(215nm)/Si (0002)Co hcp Intensité(u.a) 600 500 400 300 (0002)Cohcp 200 100 40 50 2θ(°) 60 70 Figure 3.9: Spectres DRX des couches CoCr(215 nm)/Si et CoCr(44 nm)/Si avant et après recuit. 68 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Figure 3.10: Effet des contraintes sur le profile de spectre DRX 6.2 Sur les paramètres de maille La table 3.4 montre les paramètres de maille avant et après le recuit pour les films CoCr/Si, pour différentes épaisseurs. On voit clairement que les valeurs des constantes a et c augmentent après le recuit, par rapport aux constantes d’avant recuit d’une part, et par rapport aux valeurs des constantes du cobalt massif d’autre part. Ainsi, il est évident que les couches minces après recuit sont dans un état de contrainte: la maille est dilatée. Par ailleurs, les valeurs de ces mêmes constantes avant recuit étant plus petites que celles du cobalt massif, il est manifeste que les couches minces avant recuit sont sous contrainte: la maille est comprimée. Ces résultats expliquent l’extension de la maille montrée dans le paragraphe 6.1. 69 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 t(nm) Avant recuit Après recuit 17 70 215 220 a(Å) 2.498 2.494 2.496 2.496 c(Å) 4.059 4.059 4.066 4.069 c/a 1.62 1.63 1.63 1.63 a(Å) 2.563 2.549 2.532 2.549 c(Å) 4.076 4.079 4.077 4.076 c/a 1.59 1.60 1.61 1.60 Table 3.4: Comparaison entre les paramètres de maille avant et après recuit. 6.3 Sur la taille des cristallites A vue d’œil et sans aucun calcul préalable, la figure 3.9 montre clairement une augmentation de la taille des cristallites après le recuit, concernant le pic (0002). Cela est visible à travers l’élargissement des pics de diffraction avant et après recuit, dans le sens où le pic après recuit est complètement contenu à l’intérieur du pic avant recuit. Les valeurs des tailles des cristallites sont reportées sur la table 3.5. Ces valeurs ont été calculées grâce à la relation de Sherrer (paragraphe 5.4). La variation de la taille des cristallites en fonction de la concentration du chrome des alliages CoCr/Si est illustrée sur la figure 3.11. Sur cette figure, la taille des cristallites diminue d’une manière quasi monotone avec l’augmentation de la concentration atomique du chrome. Cela s’explique grâce au nombre d’atomes qui diffractent dans la direction [0002], pic de Bragg le plus intense. En effet, l’intensité de ce pic étant directement proportionnelle au nombre d’atomes diffractant, et, puisque nulle phase de Cr n’a été détectée dans les spectres de diffraction, toute l’intensité est tributaire de la contribution de Co. Ainsi, lorsque la teneur en Cr augmente au détriment de celle du Co, le nombre d’atomes diffractant diminue, et par suite la taille du grain diminue, et vice-versa. D’autre part, la taille des grains après recuit est plus grande que celle d’avant recuit. Cela est dû essentiellement à la dilatation de la maille cristalline après recuit des films (cf. paragraphe 6.2). 70 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 x(at%) avant recuit L(nm) après recuit 88 70 85 65 82 50 80 45 114 99 91 65 Table 3.5 : Taille des cristallites avant et après le recuit. 120 Taille des grains L(nm) avant recuit après recuit 100 80 60 12 14 16 18 Concentration de chrome (t.) 20 Figure 3.11 : Evolution de la taille des cristallites en fonction de la concentration de Cr 7. Les mesures de Rocking Curve Dans la majorité des travaux scientifiques sur les propriétés des alliages à base de Co, principalement les propriétés structurales et magnétiques, les chercheurs utilisent la technique Rocking Curve pour étudier la dispersion de différents axes de croissance et corréler les deux propriétés [K. Honda-85], [C. Byun-86], [K.Yamanaka-01], [R. S. Hassan-07]… Afin d’étudier l’orientation des grains ou cristallites, on utilise la méthode rocking curve. C’est une technique de mesure qui utilise la diffraction des rayons X. Dans la littérature, on trouve couramment le symbole ∆𝜃𝜃50 ou FWHM (Full Width at Half Maximum), largeur à mihauteur de la courbe rocking curve. ∆𝜃𝜃50 représente l’angle de dispersion de l'axe c (direction [0001]) de structure hcp autour de la normale à la surface du film. Des exemples de la mesure de rocking curve pour les films 71 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 CoCr(17 nm)/Si(100) et CoCr(215 nm)/Si(100) sont montrés sur le figure 3.12. Les valeurs de ∆𝜃𝜃50 sont égales à 0.49° et 0.79°, respectivement. Cette faible valeur de FWHM permet de conclure à une bonne orientation des cristallites de CoCr autour de l’axe (0002). 400 CoCr(215nm)/Si CoCr(215nm)/Si RC(0002) Gaussian fit FWHM=0,49° FWHM = 0.49° Intensité(a.u.) 300 RC(002) Gauss fit 750 counts (arb.u.) (00.2) 1000 500 250 0 15 20 25 30 35 2θ=52.056° 200 (d00.2=2.0385Å) ∆ω (°) 100 40 50 60 70 80 15 20 2θ (°) 25 30 35 ∆ω (°) 125 750 50 25 10 15 20 Intensité(a.u) hcp(00.2) counts (arb.u.) Intensité(a.u.) FWHM=0,79° 75 25 30 35 40 RC(00.2) Gaussian fit 100 CoCr(17nm)/Si RC(002) Gauss fit 100 500 FWHM=0,79° λCoKα1=1.78897Å 125 2θ=52.062° (d00.2=2.0383Å) 75 50 ∆ω (°) 250 25 10 40 45 50 55 15 20 25 30 35 40 ∆ω(°) 60 2θ (°) Figure 3.12 : Spectres de rocking curve des échantillons CoCr/(215nm)/Si et CoCr/(17nm)/Si. 72 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Conclusion Dans ce chapitre nous avons présenté les conditions expérimentales utilisées durant l’élaboration, le traitement et la caractérisation structurale de nos couches minces. Pour l’élaboration, nous avons utilisé : • Une poudre de cobalt de composition atomique initiale de 70% Co et 30% Cr, à laquelle nous avons ajouté une petite quantité de Co. • Un vide durant l’évaporation meilleur que 2.10-6 mbar. • Une température de recuit de 700°C, sous un vide de 10-7mbar. La caractérisation structurale des films de CoCr/Si(100) par diffraction de rayons X a permis de conclure • Qu’après recuit la majorité des films ont gardé la structure hcp et la texture <0001>. • .Qu’après recuit les paramètres de maille ainsi que la taille des cristallites ont augmenté. • A une diminution de la taille des cristallites avec l’augmentation de la teneur en Cr. • A une bonne orientation des cristallites autour de l’axe (0002), les largeurs intégrales à mi-hauteur calculées à l’aide des mesures rocking curve ayant de faibles valeurs, de l’ordre de 0,49° et 0,79°. 73 Chapitre3 Choix des conditions d’expérience et propriétés structurales 0110011 Références bibliographiques [A. Franczak-12] A. Franczak, A. Levesque, F. Bohr, J. Douglade, J. Chopart, Appl.Surf. Sci 258(2012) 8683–8688 [A.Kharmouche-04] A.Kharmouche, S-M.Chérif, A.Bourzami, A.Layadi, G.Schmerber, Journal of Physics D: Applied Physics 37, 2583 (2004). [C. Byun-86] C. Byun, J. M. Sivertsen and J. H.Judy, IEEE Trans. Mag., Vol. MAG-22, No. 5, September 1986. [C. Cibert-07] C. Cibert, Thèse de Doctorat de l’Université de Limoges, 2007. [E. Oubensaid-06] E. Oubensaid, Thèse de Doctorat de l’Université Paris Sud , 2006. [H.Guérault-00] H.Guérault, Thèse de Doctorat de l’Université du Maine, 2000. [I. Djouada-07] I. Djouada, Thèse de Magister, Université Ferhat Abbas de Sétif, 2007. [J.C.Lodder-96] J.C.Lodder, J. Magn. Magn. Mater., 159(1996), 238-248, 1996. [J. P. Eberhart-97] J. P. Eberhart, Analyse structurale et chimique des matériaux, Paris, 1997. [K . Hemmes-88] K . Hemmes, Th. J. A. Pompa, J. Phys. D: Appl. Phys. 21, P 228, 1988. [K.H.J. 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Benenson, J. W. Harris, Handbook of physics, New York, 2002. [W. Gil-05] W. Gil, D. GÖrlitz, M. Horisberger, J. KÖtzler, Phys. Rev. B 72 (2005) 1-11. 75 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 “One must make of life a dream, and of that dream a reality” Pierre CURIE Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure/magnétisme 76 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 Chapitre 4: Propriétés magnétiques et corrélation structure/magnétisme 1. Introduction 2. Propriétés magnétiques des films CoCr avant le recuit 2.1 Comportement magnétique des films CoCr 2.2 Anisotropie magnétique des films 2.3 Champ de saturation 2.4 Aimantation à saturation 2.5 Champ coercitif 2.6 Aimantation rémanente 3. Effet du recuit 3.1 Sur le champ coercitif 3.2 Sur l’aimantation à saturation 3.3 Sur la rectangularité (squareness) 4. Corrélation structure/magnétisme 5. Comportement particulier de l’aimantation 5. a. Cycles d’hystérésis croisés 5. b. Décalage des cycles d’hystérésis Conclusion Références bibliographiques 77 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 1. Introduction Dans ce chapitre, nous présentons les résultats des mesures des propriétés magnétiques statiques des films CoCr préparés par évaporation sous vide. Une première partie décrit les cycles d’aimantations enregistrés sous un champ magnétique appliqué normalement et parallèlement à la surface du film magnétique avant le recuit. La deuxième partie traite des cycles d’aimantations enregistrés après recuit, et étudie l’effet du recuit sur les propriétés magnétiques des films, ainsi que la corrélation entre les propriétés structurales et les propriétés magnétiques. Les mesures de cycles d’hystérésis des alliages CoCr déposés sur des substrats de Si(100) et de verre ont été obtenues grâce à un magnétomètre à gradient de champ alternatif (AGFM). Ces mesures ont été réalisées à l’Institut de Physique et Chimie de Strasbourg (IPCMS). Cette technique permet de mesurer les cycles d’hystérésis du film magnétique en appliquant le champ magnétique dans différentes directions, et par conséquent, d’évaluer l’anisotropie magnétique. Notons que, dans ce chapitre, toutes les grandeurs magnétiques sont exprimées en unités cgs, car ce système d'unités permet la simplification des relations mathématiques. Cela permet également une certaine cohérence avec la littérature, puisque la plupart des auteurs expriment le plus souvent leurs résultats dans ce système. Une table de correspondance des unités SI vers cgs est donnée dans l’annexe C. 2. Propriétés magnétiques des films CoCr avant le recuit 2.1 Comportement magnétique des films CoCr Avant recuit, les courbes d’aimantation expérimentales des films CoCr montrent des cycles d’hystérésis. Cette propriété typique confirme que nos échantillons ont un comportement ferromagnétique. Pour faire ces mesures de cycles on fait varier continument le champ externe H entre deux valeurs extrêmes (-15 kOe et +15 kOe), ces valeurs permettant d’atteindre la saturation magnétique du matériau, c'est-à-dire l’aimantation à saturation 𝑀𝑀𝑠𝑠 . Malgré l'annulation 78 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 progressive du champ magnétique extérieur, le matériau reste dans un état métastable d'aimantation rémanente +𝑀𝑀𝑟𝑟 ≤ +𝑀𝑀𝑠𝑠 . Si le champ extérieur est ensuite appliqué dans la direction opposée, l'aimantation parvient à l'état de saturation inverse−𝑀𝑀𝑠𝑠 . Pour une valeur particulière du champ appliqué, appelé champ coercitif 𝐻𝐻𝑐𝑐 , l’aimantation s’annule. Cette courbe d’aimantation fournit les informations essentielles d’un matériau ferromagnétique. Dans notre travail toutes les couches des alliages CoCr sont ferromagnétiques quel que soit le type de substrat utilisé, mais avec des formes différentes, donc des valeurs techniques différentes aussi. Certains auteurs n’ont mesuré aucun signal ferromagnétique à une certaine teneur en Cr [G.W. Qin-01]. Les figures 4.1 et 4.2 représentent un exemple de mesure des cycles d’hystérésis pour le film CoCr/Si(100), d’épaisseurs t = 17 nm et t = 44 nm, dans les configurations longitudinale et polaire. Il faut noter que la magnétométrie à gradient du champ alternatif AGFM ne donne pas directement la variation de l’aimantation on fonction du champ appliqué, mais cette technique mesure la valeur du moment magnétique en fonction du champ magnétique appliqué. 2.2. Anisotropie magnétique des films Afin d’étudier l’anisotropie magnétique de nos alliages CoCr, le champ magnétique a été appliqué durant les mesures des cycles d’hystérésis dans deux configurations: l’une parallèle à la surface de la couche magnétique et l’autre perpendiculaire à celle-ci. Nous remarquons que tous les échantillons présentent une anisotropie planaire, c’est-à-dire que l’axe de facile aimantation est dans le plan de la couche. Ce résultat est bien mis en évidence sur les figures 4.1 et 4.2, où on voit que la saturation est atteinte plus rapidement dans la configuration parallèle que dans le cas perpendiculaire. En effet, le champ de saturation dans la configuration parallèle ne dépasse pas 2 kOe, alors que dans le cas perpendiculaire il dépasse 13 kOe. 79 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 m(muem) 0,5 CoCr(17nm)/Si H// 0,0 -0,5 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 H(kOe) m(muem) 0,5 CoCr(17nm)/Si Hperp 0,0 -0,5 -15 -10 -5 0 5 10 15 H(kOe) Figure 4.1: Cycles d’hystérésis avant le recuit pour le film CoCr/Si d’épaisseur 17 nm, en configurations parallèle et perpendiculaire. 80 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 1,0 CoCr(44nm)/Si H// m(muem) 0,5 0,0 -0,5 -1,0 -2 -1 0 1 2 H(kOe) m(muem) 0,5 CoCr(44 nm)/Si Hperp 0,0 -0,5 -15 -10 -5 0 5 10 15 H(kOe) Figure 4.2 : Cycles d’hystérésis avant le recuit pour le film CoCr (44 nm)/Si, en configurations parallèle et perpendiculaire. 81 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 m(muem) 1 CoCr(215nm)/verre H// 0 -1 -2 -1 0 1 2 H(kOe) 1,0 CoCr(215nm)/Verre Hperp m(muem) 0,5 0,0 -0,5 -1,0 -15 -10 -5 0 H(kOe) 5 10 15 Figure 4.3: Cycles d’hystérésis pour des films CoCr/verre d’épaisseur 215 nm, en configurations parallèle et perpendiculaire. 82 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 On explique ce comportement par l’anisotropie de forme (qui favorise un axe de facile aimantation dans le plan du film) qui est, dans ce cas, prépondérante sur l’anisotropie cristalline uniaxe qui favorise l’axe [0001]. Le même comportement est observé pour les couches CoCr/Verre (figure 4.3), c’est-à-dire que les films minces CoCr/Verre sont ferromagnétiques, l’anisotropie est planaire. L’effet du substrat est observé sur les propriétés techniques que nous allons étudier dans les paragraphes suivants. 2.3 Champ de saturation Pour comprendre le mécanisme de renversement de l’aimantation dans les systèmes ferromagnétiques, il est nécessaire d’étudier la variation des différents champs qui contribuent dans les cycles d’hystérésis. On constate que les courbes d‘aimantation en configuration parallèle ont toutes la même forme globalement; de même pour la configuration perpendiculaire comme le montrent les figures 4.1 et 4.2. Dans la configuration parallèle, le champ de saturation augmente avec l’augmentation de l’épaisseur entre 1,5 kOe et 5 kOe. Cette augmentation peut être expliquée par l’apparition de nombreux défauts, impuretés et contraintes avec l’évolution de l’épaisseur de la couche magnétique. Ces défauts et impuretés vont bloquer les mouvements des parois dans le plan de la couche ferromagnétique, donc la nécessité d’un champ de saturation plus grand. Contrairement à la configuration parallèle, dans la configuration perpendiculaire le champ de saturation n’est pas facilement accessible, se situant au delà de 13 kOe. Cela est observé dans les deux types de substrats, verre ou silicium. La variation du champ de saturation parallèle et perpendiculaire en fonction de l’épaisseur de la couche mince CoCr/Si est représentée sur la figure 4.4. 83 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 14 12 H// Hper Hs(kOe) 10 8 6 4 2 0 0 50 100 150 200 250 t(nm) Figure 4.4: Variation du champ de saturation en fonction de l’épaisseur pour les films CoCr/Si. 2.4 Aimantation à saturation L’aimantation à saturation est une propriété intrinsèque du matériau. Dans un corps ferromagnétique, elle est définie comme étant le moment magnétique par unité de volume. Les corps ferromagnétiques à l’équilibre sont caractérisés par une aimantation globale nulle, car pour diminuer son énergie, le corps ferromagnétique se subdivise en domaines magnétiques d’aimantations individuelles non nulles, mais avec des orientations différentes et dont la somme statistique est nulle. Si on applique un champ magnétique H extérieur, une aimantation spontanée apparaît. Au fur et à mesure que l'intensité du champ magnétique appliqué augmente, l'aimantation 𝑀𝑀 du matériau augmente également, jusqu'à une valeur aimantation à saturation 𝑀𝑀𝑠𝑠 . 84 maximale appelée Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 A partir des courbes d’aimantation en champ perpendiculaire et parallèle mesurées par le magnétomètre à gradient de champ alternatif (AGFM), nous avons accès à la mesure de l’aimantation à saturation des couches CoCr sur les substrats de Si et verre. Toutes les mesures sont obtenues à température ambiante. Rappelons que cette technique fournit les variations du moment magnétique en fonction du champ appliqué. Ainsi, pour obtenir les valeurs de l’aimantation des films, nous avons divisé ce moment par le volume de l’échantillon. Le volume est le produit de l’épaisseur par la surface du film, l’épaisseur de nos couches est déterminée par RBS, tandis que les surfaces ont été mesurées manuellement. Les valeurs de M S sont comprises entre 200 et 1200 e.m.u/cm3, bien inférieures à l’aimantation à saturation du cobalt massif qui est de l’ordre de 1400 e.m.u/cm3. Ces résultats sont bien confirmés théoriquement par la courbe de Slater-Pauling (cf. chapitre1), c’est-a-dire que cette diminution de l’aimantation à saturation est due à l’addition du chrome au cobalt. La figure 4.5 représente la variation de l’aimantation à saturation en fonction de la concentration du chrome. Cette propriété a été également observée par [S.Iwasaki-77] et [S.Iwasaki-80]. 1400 1200 Ms Ms(emu/cm3) 1000 800 600 400 200 12 14 16 Cr(%at) 18 20 . Figure 4.5: Aimantation à saturation en fonction de la concentration de Cr. 85 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 2.5 Champ cœrcitif Le champ coercitif est le champ pour lequel l’aimantation se retourne irréversiblement quelle que soit la direction du champ extérieur appliqué. Il est généralement défini comme le champ nécessaire pour lequel l'aimantation du système est nulle (fixe le moment magnétique à zéro). H c représente aussi le champ minimal qu’il faut appliquer pour changer le sens de l’aimantation. En 1948, Stoner et Wohlfarth ont montré que le renversement de l’aimantation se fait par rotation uniforme des moments magnétiques (rotation cohérente). Le champ coercitif est donné par la formule : 𝐻𝐻𝐶𝐶 = 2𝐾𝐾1 − �𝑁𝑁// −𝑁𝑁⊥ �𝑀𝑀𝑆𝑆 𝑀𝑀𝑆𝑆 Avec 𝐾𝐾1 la constante d’anisotropie magnétocristalline et 𝑁𝑁// , 𝑁𝑁⊥ les facteurs démagnétisants [K. H. J. Buschow-04, p.112] En pratique, et dans les meilleures conditions expérimentales, la valeur théorique du champ coercitif, dans les matériaux à forte anisotropie magnétocristalline comme le cobalt, n'atteint que le 1/10ème environ du champ d'anisotropie. Cette différence entre valeurs expérimentale et théorique est due à l'existence d’autres mécanismes du renversement de l’aimantation, assuré par le déplacement des parois et propagation des domaines magnétiques (rotation non uniforme) [Ibid.] : 𝐻𝐻𝐶𝐶 = 𝛼𝛼 2𝐾𝐾1 − 𝑁𝑁𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑀𝑀𝑆𝑆 𝑀𝑀𝑆𝑆 Avec 𝛼𝛼 et 𝑁𝑁𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 sont des paramètres microstructuraux. La table 4.2 donne les valeurs du champ coercitif pour les films CoCr/Si(100) dans la configuration parallèle, avant recuit. Ces valeurs de H c diminuent d’une manière monotone, en fonction de l’épaisseur. 86 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 2.6 Aimantation rémanente L’aimantation rémanente, ou résiduelle, 𝑀𝑀𝑀𝑀, est une propriété technique du matériau ferromagnétique. C’est l’aimantation à champ nul. L’aimantation rémanente est l’un des paramètres physiques essentiels dans l’enregistrement magnétique. Effectivement, si cette aimantation était nulle, cela signifierait que le matériau n'a aucune capacité de mémoire et ne peut donc servir pour l'enregistrement magnétique. Les matériaux utilisés pour le stockage magnétique doivent présenter une aimantation rémanente planaire élevée pour accroître l’efficacité de lecture des champs émis par les bits. Généralement, dans la littérature, on utilise le rapport 𝑆𝑆 = 𝑀𝑀𝑀𝑀/𝑀𝑀𝑀𝑀 appelé ‘‘ rectangularité’’, en anglais squareness. t (nm) 18 44 70 220 0.83 0.42 0.15 0.55 0.67 0.10 0.16 0.51 S=Mr/Ms CoCr/Si S=Mr/Ms CoCr/Verre Table 4.1: Valeurs de 𝑆𝑆 = 𝑀𝑀𝑀𝑀/𝑀𝑀𝑀𝑀 des couches de CoCr/Si dans la configuration parallèle. La table 4.1 montre les valeurs de la ‘‘ rectangularité’’ pour les couches minces CoCr/Si(100) et CoCr/Verre dans la configuration parallèle. La plus grande valeur est observée pour les couches les plus minces, d’épaisseur 18 nm. Dans la technologie du stockage magnétique à haute densité, on cherche des valeurs de squareness proches de 1 (cycle carré), c’est-à-dire des valeurs de l’aimantation rémanente et de l’aimantation à saturation sensiblement égales. Cela a un effet de minimiser le bruit durant la lecture. [I. Kaitsu-05]. 87 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 3. Effet du recuit Rappelons que nos échantillons CoCr préparés par évaporation, ont subit un recuit d’une heure sous un vide de l’ordre de 10-7 mbar à une température de 700°C, située entre la température de Curie du Co et la température de Néel du Cr (Cf. Chapitre 3). Les mesures magnétiques après recuit sont faites également par magnétométrie à gradient de champ alternatif AGFM. La première constatation qu’on peut faire est que nos films CoCr/Si demeurent ferromagnétiques, avec une anisotropie planaire. Afin d’étudier avec précision le comportement ainsi que l’anisotropie magnétiques de nos couches minces, le champ magnétique extérieur a été appliqué dans trois configurations, à savoir deux directions parallèles au plan de la couche magnétique et une direction perpendiculaire au plan du film. La figure 4.6 représente un exemple de cycle d’hystérésis dans deux directions parallèles P1 et P2 au plan du film pour l’échantillon CoCr(220 nm)/Si après recuit à 700°C. On constate l’absence d’anisotropie planaire, les deux cycles présentant sensiblement la même forme, à l’exception d’une légère différence dans la valeur du champ coercitif. Par contre, dans la configuration perpendiculaire, sur la figure 4.7 où est illustrée la courbe d’aimantation pour l’échantillon CoCr(220 nm)/Si après un recuit à 700°C, il est clair que cette direction est un axe de difficile aimantation, la saturation n’étant pas atteinte après l’application d’un champ de 5 kOe. Ces résultats sont observés pour tous les films CoCr/Si. Des effets remarquables des propriétés magnétiques de nos films sont aussi observés, après le recuit, et qui seront discutés un peu plus loin. 88 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 0,3 0,2 CoCr/Si (t=220nm) recuit à 700°C P1 m ( muem ) 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 H ( kOe ) 0,3 0,2 CoCr/Si (t=220nm) recuit à 700°C P2 m(muem) 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 -0,6 -0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 H (kOe ) Figure 4.6 : Exemple de cycle d’hystérésis pour l’échantillon CoCr(220 nm)/Si après un recuit à 700°C, dans deux configurations parallèles P1 et P2. 89 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 0,15 0,10 CoCr(220nm)/Si recuit à 700°C HPerp m (muem) 0,05 0,00 -0,05 -0,10 -0,15 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 H (kOe) 2 3 4 5 Figure 4.7 : Exemple de cycle d’hystérésis pour l’échantillon CoCr(220 nm)/Si(100) après un recuit à 700°C, dans la configuration perpendiculaire. 3.1 Sur le champ coercitif Une grande augmentation de champ coercitif 𝐻𝐻𝐶𝐶 caractérise toutes les couches minces de CoCr/Si(100) dans la configuration parallèle après le recuit, sauf pour l’échantillon CoCr(44 nm)/Si. Une augmentation aussi du champ coercitif a été observée par K. Yamanaka après un recuit d’un alliage à base de CoCr à une température de 500°C pendant 30 min sur un substrat qui contient du Chrome [K. Yamanaka-01]. Cette augmentation est interprétée par la diffusion de Cr du substrat vers la couche magnétique. D’autre part, et par recuit des multicouches Co/Cr, A. Chiolerio et al. ont observé une remarquable augmentation du champ coercitif de 10 Oe à 240 Oe à une température de 450°C pendant 4 heures [A. Chiolerio-09], qu’ils expliquent par l’homogénéité des films et l’amélioration de morphologie des films après le 90 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 recuit. La table 4.2 représente les valeurs du champ coercitif avant et après le recuit pour les couches CoCr/Si(100). 𝒕𝒕(𝒏𝒏𝒏𝒏) 17 44 70 220 𝑯𝑯𝑪𝑪𝑪𝑪 (𝑶𝑶𝑶𝑶) Avant recuit 118 107 17 8 𝑯𝑯𝑪𝑪𝑪𝑪 (𝑶𝑶𝑶𝑶) Après recuit 177 36 31 81 𝑯𝑯𝑪𝑪𝑪𝑪 𝑯𝑯𝑪𝑪𝑪𝑪 1.50 0.33 1.82 10.12 Table 4.2 : Valeurs du champ coercitif avant et après recuit pour les films CoCr/Si 3.2 Sur l’aimantation à saturation Le processus de recuit est une bonne approche pour améliorer les propriétés magnétiques perpendiculaires des alliages à base de Co destinés pour la haute densité du stockage magnétique [K. Yamanaka-01]. Les expérimentateurs qui étudient les alliages utilisent le paramètre de la température dans deux processus de traitement fondamentaux, le chauffage du substrat et le recuit des couches élaborées. Il est reporté, dans la littérature, que dans les mêmes conditions expérimentales (épaisseur, concentration et température…) les deux processus donnent des résultats différents, notamment sur la variation de l’aimantation à saturation. Cette variation montre que le mécanisme de recuit est différent de celui produit durant le chauffage du substrat. Le cobalt a une grande aimantation à saturation. Le but principal d’ajouter le chrome au cobalt est de diminuer cette aimantation spontanée élevée. L’effet de recuit à 700°C sous un vide de l’ordre de 10-7 mbar pendant une heure sur la majorité de nos films CoCr est traduit par une diminution de l’aimantation à saturation (le moment à saturation) sauf pour l’échantillon 91 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 CoCr(70 nm)/Si. Cette diminution est probablement due à la diffusion des atomes de Co dans le substrat de silicium. La figure 4.8 représente les cycles d’hystérésis avant et après recuit pour l’échantillon CoCr (44 nm)/Si. Cette courbe illustre clairement la diminution du moment magnétique à saturation. Par ailleurs, Honda et al. ont reporté des augmentations de l’aimantation à saturation pour leur couches minces préparées par pulvérisation et suivies par un recuit à l’air libre pendant 30 minutes, à 400 °C. Ils expliquent cette augmentation de M s par l’apparition d’oxydes antiferromagnétiques tels Cr 2 O 3 et CoO [S. Honda-84]. Rappelons que la diminution de l’aimantation à saturation est importante dans le stockage magnétique de l’information pour diminuer le bruit durant la lecture et l’écriture de l’information des bits informatiques. 92 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme m(muem) 0110100 1,0 CoCr(44nm)/Si(100) 0,8 avant recuit 0,6 0,4 0,2 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,8 -1,0 -2 -1 0,8 0,6 0 H(kOe) 1 2 CoCr(44nm)/Si après recuit m(muem) 0,4 0,2 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,8 -0,2 0,0 0,2 H(kOe) Figure 4.8: Cycle d’hystérésis avant et après recuit pour le film CoCr (44 nm)/Si(100). 93 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 3.3 Sur la rectangularité ou squareness Après le traitement thermique effectué sur nos films CoCr/Si(100), l’allure des cycles d’hystérésis est modifiée. En effet, une augmentation de la rectangularité caractérise la majorité des cycles d’hystérésis, la rémanence devenant très proche de l'aimantation à saturation. Des valeurs de squareness proches de 1 caractérisent les échantillons les plus épais. L’échantillon particulier CoCr(70 nm)/Si est caractérisé par une bonne squareness dans la direction P1 comparativement à la direction P2. Rappelons que durant les mesures magnétiques par la technique AGFM, nous avons appliqué un champ magnétique dans deux directions du plan P1 et P2 (figure 4.9). Cette différence est due à la grande rugosité qui caractérise cet échantillon (Cf. chapitre3). Une corrélation des propriétés structurales et magnétiques sera présentée dans les paragraphes suivants. t (nm) 17 44 70 220 0,53 0,42 0,15 0,55 0,38 0,54 0,96 0,91 S=Mr/Ms Avant recuit S=Mr/Ms Après recuit Table 4.3: Valeurs de la «squareness » avant et après recuit des couches minces CoCr/Si(100) La table 4.3 présente une comparaison entre les valeurs de S avant et après recuit. On constate que les films CoCr/Si ayant subi un recuit à 700°C présentent une augmentation remarquable de S par rapport aux échantillons non recuits. A titre d’exemple, l’échantillon 94 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 0,6 0,4 CoCr (70nm)/Si(100) après recuit P1 m(mume) 0,2 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,6 0.6 0.4 -0,4 -0,2 0,0 H( kOe ) 0,2 0,4 0,6 CoCr (70nm)/Si(100) après recuit P2 m(muem) 0.2 0.0 -0.2 -0.4 -0.6 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 H( kOe ) 0.2 0.4 0.6 Figure 4.9: Cycles d’hystérésis pour l’échantillon CoCr (70nm/Si(100) dans les deux directions planaires P1 et P2. 95 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 d’épaisseur 70 nm possède une squareness S = 0,15 avant recuit. Après recuit, cette valeur augmente considérablement pour atteindre 0,96 ! Idem, pour l’échantillon d’épaisseur 220 nm, dont la valeur de S passe de 0,55 avant recuit à 0,91 après recuit. D’autres chercheurs ont reporté des valeurs moindres de la squareness. En effet, une squareness de l’ordre de 0,85 a été obtenue pour l’alliage CoCrPt [J. Schoenmaker-01]. Par ailleurs, après un recuit à l’air libre des alliages CoCr préparés par pulvérisation, la meilleure valeur de squareness trouvée par Honda et al. est de 0,67[S.Honda-84]. Ariake et al.ont amélioré la valeur de la squareness en rajoutant des éléments à l’alliage CoCr. En effet, ils ont mesuré des valeurs de S=1 sur des alliages à base de CoCrPt[J.Ariake-01]. Une relation étroite existe entre le bruit du milieu magnétique et la rectangularité des cycles d'hystérésis. Notons que dans les systèmes d'enregistrement magnétiques trois types de bruit sont considérés: le bruit du milieu magnétique, le bruit de la tête et le bruit électronique. Le bruit du milieu magnétique est le facteur le plus important qui influence l'exécution du système d'enregistrement. Ce type de bruit, produit durant l’enregistrement d’un signal, est très influencé par les propriétés de surface du milieu magnétique telles que la rugosité, ce qui provoque le bruit dans le rendement électrique de la tête de lecture [K.H.J.Buschow-98]. 4. Corrélation structure/magnétisme Les propriétés magnétiques sont fortement corrélées à la microstructure, et plus précisément à la taille des grains et la rugosité de la surface des couches minces. L’évolution des paramètres ferromagnétiques que sont les champs coercitif et de saturation ainsi que la rémanence est analysée en fonction de la topographie (rugosité RMS et diamètre de grains) de la couche. Le but est d’expliquer la corrélation entre la topographie de surface et les caractéristiques ferromagnétiques. Concernant la rugosité, Patrick Bruno montre avec un calcul théorique simple l’effet de la rugosité de la surface sur l’anisotropie dipolaire. Il constate que la rugosité de la surface des 96 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 couches minces diminue l’anisotropie dipolaire. Donc, dans les surfaces rugueuses, l’anisotropie dipolaire se décompose en deux termes, un terme de volume correspondant à l’anisotropie démagnétisante d’un film parfait, et un autre terme de surface proportionnel à l’amplitude de la rugosité [P. Bruno-89] : 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 𝑬𝑬𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 = �𝑽𝑽𝑲𝑲𝒗𝒗 + 𝟐𝟐𝟐𝟐𝑲𝑲𝑺𝑺 � 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝟐𝟐 𝜽𝜽 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 avec 𝜃𝜃 l’angle entre l’aimantation et l’axe de facile aimantation, 𝐾𝐾𝑣𝑣𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 et 𝐾𝐾𝑆𝑆 les constantes d’anisotropie de volume et de surface, respectivement. La rugosité a un effet certain sur le champ coercitif de nos films CoCr. Effectivement, les échantillons qui présentent les plus grandes valeurs de rugosité CoCr(70nm)/Si et CoCr(220nm)/Si, à savoir 18 Å et 11 Å, respectivement, possèdent les plus petites valeurs du champ coercitif (table 4.4). Aussi, les couches minces dotées de surfaces très lisses sont caractérisées par de grands champs coercitifs. t(nm) 17 44 70 220 H C (Oe) 118 107 17 8 Ra m (Å) ------ ------ 18 11 Table 4.4: Evolution du champ coercitif en fonction de la rugosité. D’autre part, les propriétés de la microstructure des films minces influant sur les paramètres magnétiques, nous avons étudié l’effet de la taille des cristallites sur le champ coercitif des échantillons recuits. La figure 4.10 représente l’évolution du champ coercitif en fonction de la taille des cristallites après le recuit. Il y a une diminution du champ coercitif en fonction de l’évolution de la taille des cristallites après le recuit sauf pour l’échantillon CoCr(17 nm)/Si, dont 97 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme le champ coercitif culmine à 177 Oe. 0110100 L’évolution du champ coercitif en fonction de la taille des grains a été également étudiée par G. Herzer, étude qui porte sur différents matériaux doux (figure 4.11) [K.H.J.Buschow-97] 180 Hc en fonction de L après recuit 160 140 Hc (Oe) 120 100 80 60 40 20 60 70 80 90 L(nm) 100 110 120 Figure 4.10 : Variation du champ coercitif en fonction de la taille des grains après recuit pour les films CoCr/Si 98 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 Figure 4.11: Champ coercitif en fonction de la taille des grains d’après G. Herzer 5. Comportement particulier de l’aimantation Quelle que soit la technique utilisée pour obtenir les courbes d’aimantation on ne peut pas imaginer avec précision l’allure exacte des cycles d’hystérésis. Effectivement, parmi l’ensemble de nos échantillons CoCr/Si élaborés par évaporation sous vide, on relève quelques uns qui présentent deux comportements particuliers. La particularité première à mettre en exergue se résume au croisement du cycle d’hystérésis pour quelques films. La seconde consiste en un décalage horizontal vers les champs positifs appliqués. 5.a. Cycles d’hystérésis croisés Généralement un cycle d’hystérésis magnétique ou électrique est caractérisé par une seule boucle. Dans la configuration planaire, un phénomène particulier est observé sur quelques cycles d’hystérésis avant le recuit. C’est l’apparition de trois boucles dans une courbe d’aimantation, constituant ainsi un cycle croisé. Dans la littérature, il a été reporté des comportements d’aimantation possédant deux boucles d’hystérésis légèrement décalées [A. C. Midoir-02]. En 99 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 effet, Midoir et al. ont reporté ces cycles d’hystérésis à deux boucles sur leur système de Co/Cu après une application d’un champ magnétique suivant un axe de difficile aimantation (figure 4.12). Cette zone est interprétée par Millev et al. [Y. T. Millev -98] comme étant une région de coexistence de deux minima locaux de la densité d’énergie libre. Pour nos échantillons, le phénomène de trois boucles d’hystérésis apparait uniquement avant le recuit. Après le recuit, il disparait complètement, c’est-à-dire qu’après le recuit le cycle d’aimantation est formé par une seule boucle d’hystérésis. Donc on peut supposer que l’absence de ce phénomène est due au changement microstructural des couches minces après le recuit. Dans la littérature, peu de travaux citent l’apparition ou l’interprétation de ces cycles croisés. La figure 4.13 montre les cycles d’hystérésis, avant et après recuit, pour l’échantillon CoCr (70nm)/Si. Figure 4.12 : Deux boucles d’hystérésis obtenues pour un système Co/Cu [A. C. Midoir-02]. 100 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 0,6 CoCr(70nm)/Si avant recuit après recuit 0,4 m(muem) 0,2 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 H(kOe) Figure 4.13: Cycles d’hystérésis avant et après recuit pour l’échantillon CoCr(70nm)/Si. 5b. Décalage des cycles d’hystérésis Le deuxième comportement particulier observé sur nos échantillons est le décalage de quelques cycles d’hystérésis vers les valeurs positives de champ extérieur appliqué. Un exemple de cycle d’hystérésis décalé est illustré sur la figure 4.14. Ce décalage a été observé pour la première fois par Meiklejohn et Bean sur des particules de cobalt oxydées en surface en CoO ayant un couplage antiferromagnétique [W.H. Meiklejohn-57]. Ce décalage ou cette anisotropie entre un film ferromagnétique et un matériau antiferromagnétique a d'abord été 101 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 modélisé comme étant un effet de surface uniquement. Plus tard, Mauri et al. [D. Mauri-87] ont, pour la première fois, expliqué le phénomène par une anisotropie d’échange issue de la création d’une paroi dans le matériau antiferromagnétique. L'anisotropie d'échange est donc comprise comme une compétition entre une énergie d’interface et une énergie de paroi. Notons que la valeur de ce décalage ou champ d’échange H E est de quelques Oersted (H E = 10 Oe) dans nos échantillons [I.Djouada-07]. 0,15 CoCr(18nm)/Si H// 0,10 m(muem) 0,05 0,00 Décalage -0,05 -0,10 -0,15 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 H(kOe) Figure 4.14 : Décalage d’un cycle d’hystérésis pour un échantillon CoCr/Si d’épaisseur t = 18 nm. 102 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 Conclusion Les résultats des mesures cycles d’aimantation obtenus par AGFM et leur dépouillement permettent de conclure que : • Après recuit à 700°C nos films gardent leurs signaux ferromagnétiques d’avant recuit, avec la même anisotropie planaire. • Une augmentation considérable du champ coercitif est observée sur les films recuits, ainsi qu’une diminution de l’aimantation à saturation pour la majorité des films. • • Une amélioration notable de la rectangularité ou squareness, après recuit. Une disparition totale des cycles croisés qui étaient présents sur quelques films non recuits. 103 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 Références bibliographiques [A. Chiolerio-09] A. Chiolerio, J. Magn. Magn. Mater. 321, 2009. [A.C. Midoir-02] A.C. Midoir, Thèse de Doctorat de l’Université de Paris X1, 2002. [A.H.Morrish-80] A.H.Morrish, The Physical Principles of Magnetism, R.E.Krieger Publishing Company, Huntington, New York (1980). [A. Kharmouche-07] A. Kharmouche, S.-M. Chérif, G. Schmerber, A. Bourzami, J. Magn. Magn. Mater., 310, 152–158, 2007. [A. Layadi-04] A. Layadi, Introduction au magnétisme, Alger, 2004. [D. Mauri-87] D. Mauri et al, J. Appl. Phys 62, 3047(1987). [G.W. Qin-01] G.W. Qin, K.Oikawa, T. Ikeskoji, R. Kainuma, K. Ishida, J. Magn. Magn. Mater. 234, L1-L5 (2001) . [I. Djouada-07] I. Djouada, Thèse de Magister, Université Ferhat Abbas de Sétif,2007. [I. Kaitsu-06] I. Kaitsu-05, R. Inamura, J. Toda, T. Morita, Fujitsu, Sci. Tech. J421,P122-130, January,2006. [J.Ariake-01] J. Ariake, T. Kiya, N. Honda, K. Ouchi, M. Adamik, Z.Czigany, G. Safran, G. Radnoczi, IEEE Trans. Magn. 57(2001) 1573. [ J. Schoenmaker-01] J. Schoenmaker, I.C. Oppenheim*, E.F. Chinaglia, J. Magn. Magn. Mater. 226-230 (2001) 1653-1655. [K. Hemmes-88] K . Hemmes, Th. J. A. Pompa, J. Phys. D: Appl. Phys. 21, P 228, 1988. [K.H.J.Buschow-97] K.H.J.Buschow, Handbook of magnetic materials, Volume 10, Elsevier, Amsterdam, 1997. [K.H.J.Buschow-98] K.H.J.Buschow, Handbook of magnetic materials, Volume 11, Elsevier, Amsterdam, 1998. 104 Chapitre 4 Propriétés magnétiques et corrélation structure /magnétisme 0110100 [K. H. J. Buschow-04] K. H. J. Buschow, F. R. De Boer, Physics of Magnetism and Magnetic materials, New York, 2004. [K. Yamanaka -01] K. Yamanaka, T. Hamamoto, Y. Nakano, and M. Miura, IEEE TRANSACTIONS ON MAGNETICS, VOL. 37, NO. 4, JULY 2001. [P. Bruno-89] P. 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B 57, 5837 (1998). 105 Conclusion générale To be continued… Intissar Djouada Conclusion générale 106 Conclusion générale Conclusion générale Le but de ce travail de thèse est l’étude de l’effet du recuit thermique sur les propriétés structurales et magnétiques des couches minces de CoCr déposés par évaporation sous vide par effet Joule, sur deux types de substrats, Si(100) et verre. Les films ont ensuite subit un recuit d’une heure à une température de 700°C, sous un vide de 10-7 mbar. Les épaisseurs des films sont comprises entre 17 nm et 220 nm, et les concentrations atomiques confinées entre 12% et 20% de chrome, valeurs déterminées par la technique d’analyse de Spectroscopie par Rétrodiffusion de Rutherford (RBS). Avant recuit, l’étude par diffraction de rayons X a permis de conclure que les échantillons déposés sur silicium sont polycristallins, avec une structure hexagonale compacte (hcp) et une orientation préférentielle <0001>, les valeurs des paramètres de maille légèrement inférieures à celles du cobalt massif, prouvant ainsi une compression de la maille cristalline. Les observations au microscope à force atomique (AFM) laissent penser que la croissance des films minces se fait selon le mode de Stranski-Krastanov. Après recuit, les films ont gardé leur structure hexagonale compacte et l’orientation préférentielle <0001>, et une nouvelle phase cubique à faces centrées (cfc) est apparue chez quelques échantillons. Par ailleurs, les paramètres de maille a et c, sont devenus plus grands que ceux du cobalt massif, montrant que les films sont sous contrainte: la maille est dilatée. En outre, la taille des cristallites relatives au pic de Bragg dominant, Co hcp(0002), diminue d’une manière quasi monotone avec la teneur en Cr. A partir des mesures de rocking curve nous avons calculé les valeurs des largeurs à mi-hauteur (FWHM). Les très faibles valeurs trouvées, qui sont de l’ordre de 0,49◦ et 0,79, montrent que les films possèdent une excellente orientation autour de l’axe c. 107 Conclusion générale L’étude de l’ensemble des cycles d’hystérésis des échantillons recuits, obtenus par un magnétomètre à gradient de champ alternatif (AGFM), montre que les films demeurent ferromagnétiques et possèdent toujours leur anisotropie planaire. Néanmoins, des améliorations très significatives des propriétés magnétiques sont apparues. En effet, les courbes d’aimantation des films recuits montrent une petite diminution de l’aimantation à saturation et une remarquable augmentation du champ coercitif ainsi que de la squareness dont la valeur s’approche sensiblement de l’unité. D’autre part, les cycles d’hystérésis croisés qui caractérisaient quelques films avant recuit, ont complètement disparu après recuit. En conclusion, la recherche sur les alliages binaires et ternaires est toujours intense et prolifique. Beaucoup de propriétés sont, encore, à défricher. Nous envisageons de procéder à des investigations des propriétés structurales et magnétiques, statiques et dynamiques, sur des alliages binaires et ternaires, notamment en diversifiant les substrats et leur température. Cela se fera dans le cadre de la contribution à des projets de recherche, de l’habilitation universitaire… 108 Annexes ******* Annexes 109 Annexes ******* Annexe A Démonstration du critère de Stoner 110 Annexes ******* Démonstration du critère de Stoner En 1930 Slater et Stoner combinent entre la statistique de Fermi-Dirac et l’approximation du champ moléculaire pour expliquer le ferromagnétisme itinérant. Le plus simple modèle d'électron itinérant est celui d'un gaz des électrons libres. À partir de l’équation de Schrödinger, l'expression de la densité des états d'énergie est donnée par : 𝑁𝑁(𝐸𝐸) = 4𝜋𝜋𝑉𝑉( 2𝑚𝑚 𝑒𝑒 3/2 ) ℎ2 𝐸𝐸1/2 Avec 𝑉𝑉 le volume du gaz d’électrons, 𝑚𝑚𝑒𝑒 la masse d’électron et ℎ la constante de Planck. 1 Chaque état peut être occupé par deux types d’électrons, un avec spin up (𝑚𝑚𝑠𝑠 = + 2 ) et l’autre 1 avec spin down (𝑚𝑚𝑠𝑠 = − 2), à T=0K. Le nombre total 𝑁𝑁 des électrons dans un volume V est donné par : 𝐸𝐸 𝑁𝑁 = ∫0 𝐹𝐹 𝑁𝑁(𝐸𝐸)𝑑𝑑𝑑𝑑 = 4𝜋𝜋𝑉𝑉( 2𝑚𝑚 𝑒𝑒 3/2 𝐸𝐸𝐹𝐹 ) ∫0 ℎ2 𝐸𝐸1/2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = D’où la densité d’état 𝑁𝑁(𝐸𝐸) en fonction de N : 𝑁𝑁(𝐸𝐸) = 4𝜋𝜋𝑉𝑉( 2𝑚𝑚 𝑒𝑒 3/2 1/2 ) 𝐸𝐸 ℎ2 3 =4 ( 𝑁𝑁 3 𝐸𝐸𝐹𝐹 2 8𝜋𝜋𝑉𝑉 3 ( 2𝑚𝑚 𝑒𝑒 3/2 ) ℎ2 𝐸𝐸𝐹𝐹 3/ 2 )𝐸𝐸1/2 Dans un champ magnétique 𝐵𝐵𝑚𝑚 , l’aimantation est 𝑀𝑀 = µ𝐵𝐵 (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 ) et 𝑛𝑛 = 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 On a aussi : 𝐵𝐵𝑚𝑚 = 𝜆𝜆𝑚𝑚 𝑀𝑀 Avec 𝜆𝜆𝑚𝑚 constante 𝑛𝑛 = 𝑁𝑁(𝐸𝐸)/𝑉𝑉 Avec ∞ 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 = 1/2 ∫0 𝑛𝑛(𝐸𝐸)𝑓𝑓(𝐸𝐸 − µ𝐵𝐵 𝐵𝐵0 )𝑑𝑑𝑑𝑑 ∞ 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 = 1/2 � 𝑛𝑛(𝐸𝐸)𝑓𝑓(𝐸𝐸 + µ𝐵𝐵 𝐵𝐵0 )𝑑𝑑𝑑𝑑 0 1 1 𝐻𝐻𝑚𝑚 = − µ𝐵𝐵𝑚𝑚 = − µ𝐵𝐵 (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 )𝜆𝜆𝑚𝑚 µ𝐵𝐵 (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 ) 2 2 𝐻𝐻𝑚𝑚 = 2𝑈𝑈 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 ou bien ∆𝐸𝐸𝑚𝑚 = 2𝑈𝑈𝑈𝑈𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 − 2𝑈𝑈 1 U = - 4 µ𝐵𝐵 2 (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 )𝜆𝜆𝑚𝑚 1 2 1 𝑛𝑛 = −𝑈𝑈 𝑛𝑛2 ((𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 )/𝑛𝑛)2 4 2 111 Annexes ******* 1 ⇒ ∆𝐸𝐸𝑚𝑚 = −𝑈𝑈 2 𝑛𝑛2 𝑆𝑆 2 On pose S= (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 )/𝑛𝑛 𝑛𝑛 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 = 2 (1 + 𝑠𝑠) et 𝑛𝑛 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 = 2 (1 − 𝑠𝑠) Quand le gaz d'électrons est magnétisé, les sous-bandes up et down sont décalées de 𝛿𝛿𝛿𝛿 (figure A). La variation de l'énergie cinétique durant une transition électronique d’un état de spin down vers un état de spin up est donné par : 1 ∆𝐸𝐸𝐶𝐶 = 2 �𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 �𝛿𝛿𝛿𝛿 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 2 Au niveau des bandes d’énergie, les électrons d’énergies inférieures à 𝐸𝐸𝐹𝐹 (spin down) sont transférés vers des états d’énergies supérieures à 𝐸𝐸𝐹𝐹 (spin up) (figure A). Donc la variation totale d’énergie est donnée par : ∆𝐸𝐸𝑇𝑇 = ∆𝐸𝐸𝐶𝐶 + ∆𝐸𝐸𝑚𝑚 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 1 − 𝑈𝑈 𝑛𝑛2 𝑆𝑆 2 2 2 On a aussi 𝑛𝑛(𝐸𝐸𝐹𝐹 ) 𝛿𝛿𝛿𝛿= 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑛𝑛𝑛𝑛 𝑛𝑛 2 Alors ∆𝐸𝐸𝑇𝑇 = 2𝑛𝑛 (𝐸𝐸 ) 𝑆𝑆 2 [1 − 𝑈𝑈𝑛𝑛(𝐸𝐸𝐹𝐹 )] 𝐹𝐹 𝐸𝐸𝐹𝐹 𝑛𝑛(𝐸𝐸) Figure A: Densité d’état d’un gaz d’électrons. 112 Annexes ******* ∆𝐸𝐸𝑇𝑇 est minimale pour [1 − 𝑈𝑈𝑛𝑛(𝐸𝐸𝐹𝐹 )] <0 donc 𝑼𝑼𝒏𝒏(𝑬𝑬𝑭𝑭 ) > 𝟏𝟏 . Une condition connue sous le nom de critère de Stoner pour le ferromagnétisme. On voit que le ferromagnétisme est favorisé pour une interaction forte électron-électron (c.-à-d., U grand) et une grande densité des états n(𝐸𝐸𝐹𝐹 ) au niveau de Fermi[ A. P. Guimaraes-98]. 113 Annexes ******* Annexe B Démonstration théorique de la courbe Slater-Pauling 114 Annexes ******* Démonstration théorique de la courbe de Slater-Pauling L’aimantation des alliages binaires (courbe de Slater-Pauling) Soit un alliage de deux composants 𝑀𝑀1−𝑥𝑥 𝑇𝑇𝑥𝑥 avec M est le métal hôte et T le soluté. Le moment moyen par atome est donné par: µ𝑚𝑚 = µ𝑀𝑀 (1 − 𝑥𝑥) + µ 𝑇𝑇 (𝑥𝑥) = µ𝐵𝐵 (𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 − 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 ) Dans les alliages, le nombre des électrons de valence 𝑍𝑍𝑚𝑚 est la somme des électrons de spin-up et spin-down 𝑍𝑍𝑚𝑚 = 𝑍𝑍𝑀𝑀 (1 − 𝑥𝑥) + 𝑍𝑍𝑇𝑇 (𝑥𝑥) = 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 + 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 µ𝑚𝑚 = 2 �𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑠𝑠𝑠𝑠 + 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑑𝑑 � − 𝑍𝑍𝑚𝑚 ou µ𝑚𝑚 = 𝑍𝑍𝑚𝑚 − 2(𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑠𝑠𝑠𝑠 + 𝑛𝑛𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑 ) 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 = 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑠𝑠𝑠𝑠 + 𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑑𝑑 µ𝑚𝑚 = µ𝐵𝐵 �(1 − 𝑥𝑥)�2𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑑𝑑𝑑𝑑 − 𝑍𝑍𝑀𝑀 � + 𝑥𝑥�2𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑑𝑑 𝑇𝑇 − 𝑍𝑍𝑇𝑇 � + 2𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑠𝑠𝑠𝑠 � Pour les éléments purs: µ𝑝𝑝𝑚𝑚 = µ𝐵𝐵 ��2𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑑𝑑𝑑𝑑 − 𝑍𝑍𝑇𝑇 � + 2𝑛𝑛𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑠𝑠𝑠𝑠 � 𝐩𝐩 µ𝐦𝐦 = µ𝐦𝐦 − µ𝐁𝐁 [(𝟏𝟏 − 𝐱𝐱)(𝟏𝟏𝟏𝟏 + 𝐙𝐙𝐌𝐌 − 𝐙𝐙𝐓𝐓 )] Cette relation prévoit une réduction linéaire du moment moyen du métal de transition T avec l'augmentation de la concentration de M. Cette généralisation explique la plupart des branches latérales apparaissant dans la courbe de Slater-Pauling telles que Co-Cr, Co-V, Ni-Cr, et Ni-V. Figure B: Courbe de Slater-Pauling [P. Mohn-06] 115 Annexes ******* Annexe C Unités informatiques et magnétiques 116 Annexes ******* 1. Unités informatiques Stockage magnétique Le codage magnétique de l’information se fait selon deux états « 0 » ou « 1 » en fonction de la configuration des aimantations. Un bit peut prendre deux valeurs (une particule est aimantée dans un sens (1) ou dans un autre (0)). Bit est une contraction des mots binary digit, ou également binary unit. Le mot fut utilisé pour la première fois par Claude Shannon dans un article publié en 1948. On attribue cependant son origine à John Wilder Tukey, mathématicien américain, qui inventa également le mot software. • Sur 1 bit, on peut coder 2 informations. • Sur 2 bits consécutifs, on peut coder 4 informations différentes : 00, 01, 10, 11. • Sur n bits consécutifs on peut coder 2n informations différentes. Réciproquement, pour un ensemble de X informations différentes à coder, il faut au minimum des codes de k= [log2(X)] bits. * Mesures de taille et de vitesse • 210= 1024. • 1 octet = 8 bits. • Kilo: 1 K unité = 210 * unité (Ex: 1Ko=1024 octets) • Méga : 1 M unité = 220 * unité = 210 * K unité. • Giga :1 G unité = 230 * unité = 210 * M unité. • Bauds: 1Bds= 1 bit/second. KBds, MBds. * Codage des lettres Pour représenter une lettre ou un caractère on utilise des codes informatiques, un ensemble de mots binaires, le Code ASCII (American Standard Code for Information Interchange) est l’un des plus anciens et certainement le plus largement utilisé (table C). * Codage des images Une image est un tableau de Pixels (points lumineux et colorés sur l’écran). • Nombre de pixels: dépend de la définition de l’image/de l’écran. Ex:1280X1024 • Les informations rattachées à un pixel sont: – Sa luminosité (combien d’intensités possibles ? Ex: 2). – Sa couleur (combien de couleurs possibles ? Ex: 16 millions). • On peut dans cet exemple coder un pixel sur 25 bits: 1bit pour l’intensité, 24 bits pour la couleur. 117 Annexes ******* • Chaque image, si elle est codée comme la juxtaposition des codes de chacun des pixels, prend donc : 1280x1024x25= environ 3,3 millions de bits. Table C: Quelques exemples de mots du code ASCII 2. Unités magnétiques Grandeur Symbole cgs SI Champ magnétique H 1 Oersted 103/4π A.m-1 Induction magnétique B 1Gauss 10-4 Teslas Aimantation M 1 emu/cm3 103A.m-1 Constante d’anisotropie K 1 erg.cm-3 10-1J.m-3 Densité volumique d’énergie E 1erg.cm-3 Moment magnétique m 1emu 10-3 A.m-2 Perméabilité du vide µ0 1G.Oe-1 4π10-7T.A.m-1 susceptibilité χ 1 4π µB 9.274 10-21 erg.G 9.274 10-24J.T-1 Magnéton de Bohr 118 Annexes ******* Annexe D Croissance des couches minces 119 Annexes ******* Croissance des couches minces La topographie de la surface d’une couche mince joue un rôle très important dans l’emploi de ces couches. Souvent, on a besoin de surfaces très lisses, comme dans le domaine du stockage des données, et contrairement à d’autres applications, il est nécessaire d’avoir des surfaces très rugueuses, comme en tribologie. Il a été établi, d’après Bauer en 1958, que la croissance initiale est fortement dépendante du contact entre le substrat et le film déposé (figure C.1). Par conséquent, l’état de surface et les énergies libres des substrats influent sur la phase initiale de la formation de la couche mince. L’état d’équilibre est décrit par l’équation de Young [H. Scheel -03]: 𝛾𝛾𝑆𝑆𝑆𝑆 = 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 + 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 Figure C.1: Différents contacts entre le film, le substrat, et le vide. Avec 𝛾𝛾𝑆𝑆𝑆𝑆 , 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 et 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 l’énergie libre d’interface de substrat-vide, film-substrat et film- vide, respectivement, et 𝜃𝜃 est l’angle du contact ou mouillage. Le mouillage est maximal si 𝜃𝜃 = 0. En se basant sur ces considérations thermodynamiques, on distingue trois modes de croissance de couches minces (figure C.2) : Si 𝛾𝛾𝑆𝑆𝑆𝑆 = 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 + 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 nous nous attendons à une croissance bidimensionnelle ou couche par couche, c’est le mode Franck van der Merwe (FVDM) décrit en 1949. 120 Annexes ******* Si 𝛾𝛾𝑆𝑆𝑆𝑆< ˂𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 + 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 correspondant à un grand angle de contact, c’est-à-dire peu de mouillage, c’est le mode Volmer-Weber (VW) correspondant à une croissance tridimensionnelle avec formation d’îlots 3D. Si 𝛾𝛾𝑆𝑆𝑆𝑆 ˃> 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 + 𝛾𝛾𝐹𝐹𝐹𝐹 un cas intermédiaire, correspondant à une croissance couche par couche pour les premiers plans atomiques et finissant par une croissance tridimensionnelle, c’est le mode Stranski-Krastanov (SK) décrit en 1938. a b c Figure C.2: Modes de croissance de films sur substrat : (a) modèle de Frank Van Der Merwe (b) modèle de Stranski Krastanov, (c) modèle de Volmer Weber, 121 Annexes ******* Annexe E Abréviations 122 Annexes ******* Abréviations IBM: International Business Machines LM R: Longitudinal Magnetic Recording. PMR : Perpendicular Magnetic Recording PVD: Physical Vapor Deposition CVD: Chemical Vapor Deposition RF: Radio Frequency DC: Direct Current SUL : Soft Magnetic Underlayer PIXE: Proton Induced X-ray Emission RBS: Rutherford Backscattering Spectrometry ERDA: Elastic Recoil Detection Analysis NRA: Nuclear Reaction Analysis PIGE: Proton Induced Gamma-ray Emission XRD: X-ray diffraction AGFM: Alternating Gradient Field Magnetometer SQUID: Superconducting Quantum Interference Devices VSM: Vibrating Sample Magnetometer AFM: Atomic Force Microscopy MFM: Magnetic Force Microscopy ASCII : American Standard Code for Information Interchange ASTM : American Society for Testing and Materials JCPDS: Joint Committee on Powder Diffraction Standard 123 Annexes ******* Références [ A. P. Guimaraes-98] A. P. Guimaraes et I. S. Oliveira, MAGNETISM AND MAGNETIC RESONANCE IN SOLIDS, Canada,1998. [P. Mohn-06] P. Mohn, Magnetism in the solid state, New York, 2006 [H. Scheel-03] H. SCHEEL, T. FUKUDA, Crystal Growth Technology, England, 2003. 124 Activités de recherche I. Projets de recherche -Membre de projet de recherche CNEPRU : “ Etudes des propriétés structurales, magnétiques et semi-conductrices des couches minces’’. Code : D01220080056 projet agréé à partir du 01/01/2009, achevé le 01/01 /2012. Bilan positif. - Membre de projet de recherche CNEPRU : “Elaborations, caractérisations et études de propriétés physiques de matériaux en couches minces’’. Code: D01220110045 projet agréé à partir du 01/01/2012. II. Communications nationales et internationales 1. I. Djouada, A. Kharmouche, and G. Schmerber,“Annealing effect on the magnetic properties of evaporated CoCr thin films”, présentée à “2nd INTERNATIONAL ADVANCES in APPLIED PHYSICS and MATERIALS SCIENCE CONGRESS”(APMAS2012) April 26-29,2012, ANTALYA, TURKEY. www.apmas2012.org 2. I. Djouada and A. Kharmouche, ‘Etudes de couches minces de CoCr par Microscopie à Force Atomique (AFM)’présentée à “International Conference On Optics”08-09 and 10 November 2008 ‘ICO 2008’ Setif, Algeria. 3. I. Djouada, A. Kharmouche, A. Guittoum, M. Saad “Properties of the interface in evaporated Co x Cr 1-x /Si(100) films”, présentée à “International Conference on Modeling and Simulation” (MS’07 ALGIERS) July, 02-04, 2007. 4. I. Djouada, A. Kharmouche, A. Guittoum, M. Saad, “Etude de propriétés structurales et magnétiques de couches minces de Co x Cr 1-x évaporées sous vide sur Si (100) et verre”, présentée aux “Deuxièmes journées de la physique et de ses applications”, Université Ibn Khaldoun, Tiaret, Algérie, 06-08 Mai 2007. 5. I. Djouada, G. Schmerber, S-M. Chérif, et A. Kharmouche, “Structure cristalline, morphologie et magnétisme de couches minces de Co x Cr 1-x évaporées sous vide sur deux substrats Si(100) et verre” présentée au “Colloque Algéro-Français OASIS”, Béchar, Algérie, 11-13 Novembre 2006. Publications internationales 1. I. Djouada, A. Kharmouche, G. Schmerber, “Effect of annealing on the structural properties of Co x Cr 1-x thin films”, Eur. Phys. J. Appl. Phys. (2012) 58: 10301 DOI: 10.1051/epjap/2012110391 2. A. Kharmouche, I. Djouada, ‘‘Structural studies of evaporated Co x Cr 1−x /Si (1 0 0) and CoxCr1_x/glass thin films’’, Appl. Surf. Science 254 (2008) 5732–5735. ﻤﻠﺨﺹ ﻓﻲ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﻌﻤﻝ ﻗﻤﻨﺎ ﺒﺩﺭﺍﺴـﺔ ﺍﻟﺨﺼـﺎﺌﺹ ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﻤﻐﻨـﺎﻁﻴﺴﻴـﺔ ﻟﺴـﻠﺴـﻠﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﺭﻗﺎﺌﻕ ﻭSi(100) ، ﻓﻭﻕ ﻨﻭﻋﻴﻥ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﺴـ ﺍﻨﺩ، ﺼﻨﻌﺕ ﺒﻁﺭﻴﻘﺔ ﺍﻟﺘﺒﺨﻴﺭ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺭﺍﻍ ﺒﻔﻌﻝ ﺠﻭﻝCo x Cr 1-x R R R R ﺒﺘﻘﺩﻴﺭRBS ﺴﻤﺤـﺕ ﺘﻘﻨـﻴﺔ. 10-7 mbar ﻭ ﻓﻲ ﻓﺭﺍﻍ700°C ﺒﻌﺩ ﻤﻌﺎﻟﺠﺔ ﺤﺭﺍﺭﻴﺔ ﻋـﻨﺩ،ﺯﺠﺎﺝ P P .88% - 80% ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺠﺎﻝx ﻜﻤﺎ ﺴﻤﺤﺕ ﺒﺤﺼـﺭ ﻗﻴﻡ،220nm ﻭ17nm ﺴـﻤﻙ ﺍﻟﻌﻴﻨـﺎﺕ ﺒﻴﻥ ﻟﻡ ﺘﻐﻴﺭ ﺒﻨﻴﺘﻬﺎ ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﻴﺔCoCr ﺒﻌﺩ ﺍﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺔ ﺍﻟﺤﺭﺍﺭﻴﺔ ﺃﻥ ﺍﻟﻌﻴﻨﺎﺕXRD ﺃﺜﺒﺘـﺕ ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺔ ﺒﻭﺍﺴﻁﺔ ﺘﺯﺍﻴﺩ ﺃﺒﻌﺎﺩ ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﺍﺕ ﻭ ﻙ ﺫﺍ ﺍﻟﻭﺴـﺎﺌﻁXRD ﻜﻤﺎ ﺃﺜﺒﺘﺕ.<0001> ﻭﻻ ﺍﻻﺘﺠـﺎﻩ ﺍﻟﻤﻔﻀﻝhcp ﺘﻨﺎﻗﺼﺕ ﺃﺒﻌﺎﺩ،ﻤﻥ ﺠﻬﺔ ﺃﺨـﺭﻯ . ﻫﺫﺍ ﻴﺅﻜﺩ ﺃﻥ ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﺍﺕ ﺘـﻭﺠﺩ ﺘﺤﺕ ﻀﻐﻁ ﺘﻤﺩﻴﺩﻱ.ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﻴﺔ ﺃﻥ ﻁﺭﻴﻘﺔ ﻨﻤﻭ ﺍﻟﺭﻗﺎﺌﻕ ﻫﻲ ﻤﻥ ﺍﻟﻨﻤـﻁAFM ﻜﻤﺎ ﺃﺜﺒﺕ ﺍﻟﻤﺠﻬﺭ.Cr ﺍﻟﺒﻠﻭﺭﺍﺕ ﺒﺘﺯﺍﻴﺩ ﺘﺭﻜﻴﺯ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻤﺕ ﺒﻭﺍﺴﻁﺔ ﺘﻘﻨـﻴﺔ، ﺃﺜﺒﺘـﺕ ﺩﺭﺍﺴـﺔ ﺍﻟﺨﺼﺎﺌﺹ ﺍﻟﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻴﺔ.Stranski-Krastanov ﺒﻌﺩ، ﺃﻥ ﺍﻟﻌﻴﻨﺎﺕ ﺤﺎﻓﻅﺕ ﻋﻠﻰ ﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻴﺘﻬﺎ ﺍﻟﺤﺩﻴﺩﻴﺔ ﻭ ﻙ ﺫﻟﻙ ﻋﻠﻰ ﻤﻐﻨﺎﻁﻴﺴﻴﺘﻬﺎ ﺍﻟﻤﺴﺘـﻭﻴﺔ،AGFM ﻜﺎﻥ ﻓﻌﻝ ﺍﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺔ ﺍﻟﺤﺭﺍﺭﻴﺔ ﺠﺩ ﺒﺎﺭﺯﺍ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﺯﺍﻴﺩ ﺍﻟﻜﺒﻴﺭ ﻟﻠﺤﻘﻝ ﺍﻟﻘﺎﻫﺭ ﻭ ﺘﻨﺎﻗﺹ. ﺍﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺔ ﺍﻟﺤﺭﺍﺭﻴﺔ .ﻤﻐﻨﺎﻁﺴﻴﺔ ﺍﻟﺘﺸﺒﻊ ﻭ ﻙﺫﺍ ﻋﻠﻰ ﻤﺭﺒﻌﻴﺔ ﺍﻟﻤﻨﺤﻨﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﻌﻨﺎﻁﻴﺴﻴﺔ :ﻛﻠﻤـﺎﺕ ﻣﻔﺘـﺎﺣﻴـﺔ .؛ ﻣﻨﺤﻨﻴـﺎﺕ ﺍﻟﻤﻐﻨـﺎﻁﻴﺴﻴـﺔ؛ ﺍﻟﺤﻘـﻞ ﺍﻟﻘـﺎﻫﺮXRD ؛ ﻁﺒﻘـﺎﺕ ﺭﻗﻴـﻘﺔ؛ ﻣﻌـﺎ ﻟﺠﺔ ﺣـﺮﺍﺭﻳـﺔ؛CoCr Abstract In this thesis we study the structural and magnetic properties of evaporated CoCr thin films, under vacuum, onto Si(100) and glass, and annealed at 700°C -7 for one hour, under a vacuum of 10 mbar. The thicknesses are ranging from 17nm to 220nm, and the atomic chromium content ranges from 12% to 20%, values determined by RBS measurements. XRD studies have shown that the films kept their hexagonal close packed (hcp) crystallographic structure and the preferential orientation <0001>, after annealing. Besides, the crystallite size and the parameter cells increased, which infer that the films are under a tensile stress. On another hand, the crystallite size decreases with the chromium content. Further, AFM observations infer that the films have a growth mode of the type Stranski-Krastanov. At last, the hysteresis loops, performed by means of an AGFM magnetometer, infer that the samples remain ferromagnetic, after annealing, with in-plane anisotropy and a slight decrease of the saturation magnetization. Coercive field has remarkably increased and the squareness of the annealed films has really improved. Keywords : CoCr; thin films; annealing ; XRD; magnetization curve; coercive field P P Résumé Ce travail de thèse porte sur l’étude des propriétés structurales et magnétiques des couches minces CoCr évaporées sous vide sur deux substrats Si(100) et verre, ayant subit un recuit thermique d’une heure, à une température de 700°C et sous un vide de 10-7 mbar. Les épaisseurs sont confinées dans la gamme 17 P P nm-220 nm, et les concentrations atomiques dans la gamme 82%-88% de Co, valeurs déterminées par les mesures de RBS. L’étude par DRX a montré que les films ont gardé leur structure cristallographique hcp ainsi que la direction préférentielle <0001>, après recuit. D’autre part, la taille des cristallites et les paramètres de maille ont augmenté, ce qui montre que les films sont sous contrainte du fait de la dilatation de la maille cristalline. La taille des cristallites diminue avec la teneur en Cr. Par ailleurs, les observations AFM montrent qu’une croissance du type Stranski-Krastanov est favorisée. Enfin, les mesures de cycles d’hystérésis par AGFM permettent d’affirmer que nos couches minces demeurent ferromagnétiques après recuit, avec une anisotropie planaire et une légère diminution de l’aimantation à saturation. Le champ coercitif se trouve remarquablement augmenté et une grande amélioration de la squareness caractérise les films recuits. Mots clés: CoCr ; couches minces; recuit; DRX; courbe d’aimantation; champ coercitif.