Corrigé BAC 2015 - Histoire - Géographie - S - Izi-Bac

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Corrigé BAC 2015 - Histoire - Géographie - S - Izi-Bac
Composition de géographie
Sujet 1 – Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation.
La logique de ce sujet est de décrire les facteurs et les conséquences de la faible ou non intégration
de certains territoires dans la mondialisation alors que d’autres le sont parfaitement.
La mondialisation est un processus qui, par ses multiples flux, concerne aujourd’hui la totalité de
l’espace mondial, y compris les océans et les mers. Mais des territoires et des sociétés demeurent en
marge du phénomène, et ce à toutes les échelles. Quels sont les territoires au coeur de la
mondialisation, et quel rôle y jouent-Ils? À l’inverse, quels sont ceux qui restent à l’écart ?
Dans un premier paragraphe, on décrira les pôles et territoires m’lieurs de la mondialisation puis
on montrera ses limites géographiques et sociales en décrivant les territoires en marge de celle-ci.
Dans un monde de plus en plus multipolaire, les territoires intégrés à la mondialisation deviennent
plus nombreux. On y trouve: les puissances industrielles du Nord, États-Unis, Europe occidentale,
Japon , qui jouent un rôle essentiel en concentrant les pouvoirs décisionnels, financiers et
l’innovation technologique; des pays émergents, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du
Sud), qui présentent de nombreux atouts: ressources importantes, réserve d’espace, main d’œuvre
abondante et bon marché, dispositions fiscales avantageuses. Les pays exportateurs de pétrole
jouent également un rôle important, en particulier au Moyen-Orient (60 % des réserves du globe).
Par ailleurs, la majorité de ces États se regroupe pour former des aires de puissances, unies par des
accords de libre-échange, comme le sont, au Nord, l’ALENA et l’UE et, au Sud, l’Asean ou le
Mercosur.
Au sein de ces pôles, les grandes métropoles sont les noeuds essentiels de la production et de la
diffusion des richesses, des hommes, des savoirs. Les plus Importantes, appelées villes mondiales,
sont reliées entre elles par de nombreux réseaux de (télé) communications (New York, Londres,
Paris, Tokyo). Des métropoles au Sud émergent et se connectent à ce réseau mondial (Shanghai, Sao
Paulo, Mumbai).
Enfin, les espaces maritimes sont stratégiques dans la mondialisation, qui se manifeste par des
échanges de marchandises, dont 80 % sont effectués en porte-conteneurs, par voie maritime. Dans
un contexte de Iittoralisation des activités et des populations, les grandes façades maritimes jouent
un rôle crucial d’interfaces entre les grands pôles de la mondialisation.
Mais la mondialisation semble laisser de côté un certain nombre de sociétés et de territoires. À
l’échelle mondiale, l’intégration est très Inégale à l’intérieur du Nord comme du Sud, on parle de
Nords et de Suds tant les situations socio-économlques y sont dissemblables: mais aussi, à l’échelle
nationale, avec des oppositions entre régions, entre espaces urbains et ruraux: enfin, à I’échelle
locale, au niveau des espaces urbains notamment, avec des oppositions entre quartiers d’une même
agglomération (ségrégation spatiale urbaine).
À l’échelle mondiale, les objectifs du millénaire pour le développement (OMO) fixés par l’ONU
visent les sociétés les plus marginalisées du Sud concernées par l’extrême pauvreté, la faim, le
manque d’accès à l’eau potable. C’est le cas des PMA, essentiellement localisés en Afrique
subsaharienne, qui ne sont pas dépourvus d’atouts et sont même convoités par les FTN pour leurs
ressources en matières premières, mais subissent de fortes instabilités. L’insécurité est en effet un
facteur important de marginalisation : réglons en proie aux conflits frontaliers, peu contrôlées par
un État défaillant (République centrafricaine, Mali... ), sujettes à des troubles sociopolitiques, voire
des guerres civiles (Égypte, Tunisie, Libye, Syrie ... ).cela peut être des espaces maritimes en proie à
la piraterie et aux trafics divers, notamment sur des routes stratégiques, correspondant à des zones
mal contrôlées comme au large de la Somalie, dans le golfe de Guinée ou dans le détroit de Malacca
en Asie du Sud-Est.
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La mondialisation est donc un processus qui concerne de plus en plus de territoires, mais un certain
nombre d’espaces restent encore en marge de celle-ci. L’inégale intégration à la mondialisation
produit de nouvelles différenciations, à toutes les échelles, plus complexes que l’ancienne lecture
Nord-Sud du monde.
Sujet 2 – Le Sahara : ressources, conflits
Le Sahara est le plus grand désert chaud du monde de l'Atlantique à la mer Rouge. Cette région,
pourtant fortement contraignante, fait l'objet d'enjeux importants et voit se multiplier tensions et
conflits.
Quelles sont exactement les ressources et potentialités du Sahara qui génèrent ces concurrences?
Le sujet invite à mettre en avant les grandes caractéristiques de ce désert, puis ses enjeux et les
tensions qui y règnent.
Le Sahara est un espace désertique Immense s'étendant sur environ 6000 km d'Ouest en Est et sur
près de 2 000 km du Nord au Sud. Les contraintes naturelles de l'aridité sont très fortes
(précipitations
Inférieures à 150 mm par an) ce qui génère un nomadisme important, des densités de population
très
faibles, localisées dans les marges sahéliennes, le long du Nil (seul grand cours d'eau pérenne) ou
dans les oasis. Pour autant, cet espace présente aussi de nombreuses ressources, essentiellement
souterraines: hydrocarbures (Algérie, Libye), minerais (uranium du Niger, fer de Mauritanie,
phosphates... ), immenses réserves d'eau dans des nappes fossiles, sans compter le potentiel des
énergies solaires. Le désert est aussi une ressource en matière de paysages (ergs), propices à un
tourisme d'aventure, quand il n'est pas contrarié par l'Instabilité actuelle. Or ces ressources,
longtemps ignorées, semblent de plus en plus convoitées par des FTN ou des puissances étrangères,
qui jouent un rôle géopolitique croissant au Sahara au même titre que les États qui se le partagent.
Cette vaste région est en effet fractionnée en une dizaine d'États, soucieux de contrôler leur
territoire saharien pour des raisons économiques, poil tiques et stratégiques. À cet effet, ils ont
entrepris d'améliorer les Infrastructures routières et ferroviaires transversales, de renforcer les
villes-étapes sur ces axes.. Dès lors, le Sahara est redevenu un espace de circulation actif.
De plus, le Sahara est devenu une zone de transit pour les migrants d'Afrique subsaharienne
cherchant il gagner le Maghreb pour rejoindre l'Europe. Ces flux sont difficilement contrôlables par
les États vu l'importance de leur superficie.
Les défis sont donc nombreux aujourd'hui pour cette vaste région, en proie à une situation
géopolitique tendue. La porosité des frontières, associée à une faible souveraineté d'État pauvres
ou corrompus, permet aussi le développement de nombreux trafics (drogue, contrebande, armes),
et l'activisme du terrorisme islamique (AQMI). Des révoltes de peuples nomades, comme les
Touaregs, contre l'état central persistent depuis les indépendances. Tous ces acteurs circulent
librement clans cette immense zone de non-droit. Ils s'allient parfois, ce qui diffuse les instabilités
dans les espaces voisins.
Cela peut aussi être le cas quand les populations autochtones se sentent dépossédées de leurs
ressources dont elles ne tirent aucun profit (Touaregs au Niger) ou encore quand les puissances
étrangères soutiennent des populations qui s'affrontent à l'Intérieur d'un État (États-Unis et Chine
au Soudan), ce qui peut déclencher et entretenir des conflits dans la région.
Le Sahara est un territoire qui a longtemps paru en marge de la mondialisation. Son Inscription
actuelle dans ce processus est liée aux besoins croissants de ressources très convoitées. Tensions
et instabilités se multiplient entre de nombreux acteurs nationaux et étrangers, allant parfois
jusqu'à l'Intervention militaire (France au Mali en 20 13), Mais l'Insertion progressive du Sahara
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dans la mondialisation n'entraîne pas de développement pour les pays concernés, du fait de
l'importance de la corruption et de l'instabilité politique. Les populations autochtones risquent d'en
être, une fois de plus, les victimes.
Analyse d’un document en histoire
La Chine et le monde des années 1960 aux années 1980.
Comment le document montre-t-il l’évolution de la place de la Chine dans les relations
internationales depuis les années 1960 et comment explique-t-il les changements de la politique
chinoise qui sont à l’origine de cette évolution à partir de la fin des années 1970 ?
En quoi la place de la Chine dans le monde après 1984 confirme-t-elle l’appréciation de ces deux
journalistes ?
Le sujet demande d’analyser les transformations économiques de la Chine et son intégration dans la
mondialisation sachant qu’elle relève d’un paradoxe incroyable puisque elle demeure un pays
soumis à un régime autoritaire d’inspiration communiste mais que sur le plan économique le pays
s’est ouvert à l’économie de marché depuis 1979 lors de l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir.
Il ne s’agit pas d’analyser le document à partir de l’histoire chinoise depuis 1949, mais plutôt de
montrer les résultats de l’ouverture économiques et l’opération de séduction internationale qui fait
de la Chine aujourd’hui un prétendant au statut de superpuissance mondiale.
La politique des réformes économiques se traduit, dans les années 1980, par la décollectivisation
du secteur agricole, l’abandon de la planification et l’installation progressive d’une économie de
marché : pour qualifier ce nouveau système économique, le PCC invente le concept de
« socialisme de marché »
Dans la dernière décennie du XXème siècle, la politique étrangère chinoise est de plus en plus active,
à la fois parce que la croissance et la modernisation augmentent les moyens d'action du pays, mais
aussi pour consolider le prestige du régime, à des fins de politique intérieure.
La Chine obtient la rétrocession de la possession britannique de Hong Kong (1997) et de la colonie
portugaise de Macao (1999). Ces deux rétrocessions ont été un incontestable succès, d’autant plus
que les autorités chinoises ont veillé à ne pas tuer la poule aux œufs d'or, en faisant bénéficier Hong
Kong et Macao d'un cadre légal spécifique (selon la doctrine « Un pays, deux systèmes »).
La Chine s'est urbanisée, un exode rural colossal drainant plus de 200 millions de personnes,
principalement vers les grandes villes de la côte. Le développement des villes : l’exemple de
Shenzhen et Shanghaï, vitrine de la renaissance chinoise depuis 1990.
Le maintien d'un fort taux de croissance annuel (environ 10%) a décuplé le PIB depuis 1978,
permettant à la Chine de dépasser en 2010 le Japon pour devenir la seconde économie du monde
derrière les Etats-Unis, et d’améliorer le niveau de vie de la population même de manière très
inégale. L’élévation du niveau de vie pour certains Chinois.
Son modèle de développement reposait jusqu'à présent sur la production de biens de
consommation à faible valeur ajoutée destinés à l'exportation. Désormais, la Chine s'efforce, avec
succès, d'effectuer une montée en gamme : non contente de devenir par exemple aujourd'hui
premier producteur mondial d'acier, d'aluminium, de ciment ou d'automobiles, elle produit, grâce à
des transferts de technologies bien négociés, des ordinateurs, des trains à grande vitesse et des
avions. Les industriels chinois bénéficient en effet de transferts de technologie, et l’investissement
dans l'enseignement et la recherche améliore le niveau de la main-d’œuvre.
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