Le bureau "Eco-Responsable"
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Le bureau "Eco-Responsable"
DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE Le Bureau « éco-responsable » Rémy Colmant, directeur commercial, Dynapost, Ivan Pandev, journaliste chez Info Buro Mag, Sylvie Caillard, directrice marketing d’Arféo et Daniel Mathieu, directeur marketing et développement durable, Konica Minolta lors de la conférence « Le Bureau écoresponsable » au salon Bureaux Expo le 5 avril dernier. Comment doit-on voir le développement durable dans le cadre d’une activité tertiaire ? Voilà la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans ce dossier. Pour ce, outre des interviews et la documentation normalement accordée à ce type de dossier, nous allons nous appuyer fortement sur la conférence « le bureau éco-responsable » qu’Info Buro Mag a eu le plaisir d’organiser dans le cadre du salon Bureaux Expo. Pour cette conférence qui s’est tenue le 5 avril dernier, Info Buro Mag a réuni tous acteurs majeurs dans leurs domaines respectifs et d’ailleurs des pionniers du développement durable, pour tenter de répondre à cette grande question posée par le concept de développement durable. A insi, Daniel Mathieu, directeur marketing et développement durable, Konica Minolta, Sylvie Caillard, directrice marketing d’Arféo et Rémy Colmant, directeur commercial, Dynapost ont pu expliquer leurs démarches respectives et échanger sur le sujet du bureau « développement durable », nous vous présentons ici un résumé de la conférence. Qu’est ce que le développement durable ? Tout d’abord, il faut définir ce qu’est le développement durable. Pour ce, les trois panelistes parlent d’une même voix. Le développement durable au bureau commence par les réflexes éco-responsables comme par exemple l’utilisation responsable et le recyclage du papier ou le tri des déchets. Mais cela ne s’arrête pas au volet écologique, il est impératif de tenir compte du volet social et sociétal qui se rattache au concept de développement durable par le respect des différentes normes existantes au niveau social à l’intérieur même de l’entreprise, mais aussi Mai/Juin 2011 - 20 au niveau sociétal en faisant la promotion du développement durable auprès de ses clients et fournisseurs, tout en respectant les considérations économiques qui restent primordiales pour l’entreprise. Le développement durable n’est pas un simple phénomène de mode, mais une réelle nécessité pour l’entreprise d’aujourd’hui. Une consommation effrénée n’est plus possible dans un monde où nous savons nos ressources limitées. Le développement durable pour l’entreprise doit être le respect de la personne dans son cadre de travail, le respect des fournisseurs et clients et le respect de l’environnement. En plus du respect qui est un point fondamental, l’entreprise doit travailler sur quatre axes pour adhérer au développement durable : les achats, la gestion des déplacements, la gestion des déchets et l’optimisation des consommations énergétiques. Mais s’il y a un facteur qu’il faut retenir, c’est la fédération de tous les acteurs de l’entreprise autour d’un projet de développement durable. Les salariés doivent donc y être partie prenante, doivent être informés et accompagnés dans cette démarche. DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE Formation et information En effet, il est primordial d’accompagner toute démarche de développement durable par un changement d’habitudes pour y intégrer les réflexes appropriés. Ainsi, l’information est capitale. Mais le changement de comportements et surtout leurs effets sur l’entreprise doivent pouvoir être quantifiés et qualifiés. Il est donc important d’avoir des outils de mesure pour suivre la mise en place d’un projet de développement durable et assurer son respect. L’entreprise a un réel rôle d’information et de formation vis-à-vis de ses employés. L’entreprise doit être le moteur du développement durable, il est donc important que les décideurs soient pleinement engagés dans une telle démarche et qu’ils y associent et fédèrent les forces vives de l’entreprise. De la même manière que l’entreprise va chercher à donner les réflexes écologiques à ses salariés, la promotion Le papier « SAVE! » de M-Real est un exemple de produit éco-conçu. C’est un papier à usage courant de 65 g/m² qui donne l’impression d’être du papier de 80 g/m². Au niveau écologique, SAVE! est un papier qui utilise 19 % moins de bois, 38 % moins d’eau et 18 % moins d’énergie à la production qu’un papier normal, tout en réduisant les émissions de carbone de 31 %. De plus, ce papier est fabriqué en utilisant de l’énergie renouvelable (biomasse) à 55 %. En définitive, le papier SAVE! est une solution écologique aux besoins courants d’impression. Konica Minolta : évangélisateur du développement durable Au départ, nous est venue l’idée des « Journées de l’impression éco-responsable » qui couvrait l’impression et la gestion du document électronique. Après avoir réuni quelques partenaires sur ce thème, nous nous sommes rapidement rendus compte que les attentes de nos clients, quoi que très contents de cette démarche, allaient au-delà de l’impression et de sa gestion et comprenait des questions sur les postes de travail, les serveurs, les bureaux, la récupération des déchets et leur recyclage, etc. Ils nous demandaient donc ce que nous pourrions leur apporter comme réponses à leurs questions sur ces sujets. De ces demandes sont venues les Journées du bureau éco-responsable. Lors de différentes manifestations et au sein des associations dont nous faisons partie, nous avons commencé à partager et à échanger sur les valeurs communes que nous avons avec certains partenaires. C’est ainsi que nous avons pu fédérer 14 sociétés autour de la création de cette communauté vertueuse et de la création des Journées du bureau éco-responsable. Un point qui a été très encourageant pour nous et pour cet événement est que lorsque nous avons invité nos clients et prospects à ces journées, certains d’entre eux, qui ont une activité autour de l’environnement et du développement durable, ne souhaitaient pas venir nécessairement comme visiteurs, mais voulaient venir en tant qu’acteurs et partenaires de cet événement. C’est la preuve que notre démarche de fédérer autour du bureau écoresponsable est pertinente. Nous avons même des clients et prospects qui proposaient d’élargir le champ de l’événement pour y inclure les bâtiments et autre éléments majeurs dans le domaine de l’éco-responsabilité comme le bilan carbone. Ce fut l’occasion de partager aussi sur nos valeurs communes au niveau de l’aspect sociétal du développement durable. Toute cette démarche découle d’un esprit d’entreprise, puisque l’éco-responsabilité chez Konica Minolta remonte à 1972 où le premier département dédié à la protection de l’environnement était créé à notre siège à Tokyo. Donc, depuis presque quarante ans, nous nous questionnons sur les mesures à mettre en place pour avoir une démarche de développement durable au sein de l’entreprise. A partir de là, cette démarche s’est appliquée à la fabrication de nos produits, pour ensuite s’élargir à partir de 1987 avec la mise en place d’une réelle démarche d’entreprise, au-delà d’un simple département dédié. Konica Minolta croit en l’intégration de la personne dans l’entreprise, mais aussi de l’entreprise dans son environnement. Une grande valeur de l’entreprise est de laisser la possibilité à ses filiales de s’exprimer localement et d’innover, mais surtout de s’intégrer dans le pays où la filiale est située tout en apportant ces valeurs de développement durable dans tous ces pays. Konica Minolta France a donc entière liberté d’aller en ce sens, mais nous avons rebondi sur la démarche du groupe de l’intégration de la personne dans son environnement de travail, pour l’élargir au niveau de la personne dans son environnement en général, soit l’accès à la formation, l’accès aux loisirs, l’accès aux sports et l’accès à la culture, notamment au travers de la création de la Fondation d’entreprise Konica Minolta. Derrière tout cela, il y a une notion importante qui est le respect, le respect de l’autre et le respect de soi-même. Notre démarche au niveau de la promotion du développement durable et de l’éco-responsabilité n’en est pas une de « donneur de leçons », nous voulons faire la promotion de ces concepts par l’explication de nos propres démarches, de ce que nous faisons dans notre entreprise. Aujourd’hui, ce que cherchent les entreprises est un accompagnement. Dans un monde très concurrentiel comme le notre, l’entreprise cherche à se recentrer sur son activité tout en s’entourant de partenaires qui peuvent les accompagner sur de telles démarches. Du 8 au 10 février dernier, Konica Minolta a tenu les Journées du bureau éco-responsable, qui ont en partie inspiré la conférence « le bureau éco-responsable » organisée par Info Buro Mag au salon « Bureaux Expo ». Cette manifestation Konica Minolta a pour but de promouvoir l’éco-responsabilité au sein de l’entreprise, mais aussi d’aider les entreprises dans cette démarche via des ateliers et des conférences. M. Daniel Mathieu, directeur marketing, communication et développement durable de Konica Minolta, nous explique comment la société Nipponne en est venue à créer cet événement et comment elle est à l’avant-garde de ce mouvement de développement durable. 21 - Mai/Juin 2011 DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE JM Bruneau livre éco Au niveau des achats verts, JM Bruneau fait partie des fournisseurs qui mettent l’accent sur le développement durable. En effet, JM Bruneau livre maintenant en véhicule électrique sur la région parisienne. Pour lancer ce nouveau mode de transpot, JM Bruneau a lancé une action où les livraisons aux Ulysses (où leur centre de distribution est situé) par véhicule hippomobile en même temps qu’en véhicule électrique. C’est une façon de souligner l’écoresponsabilité de la société. environnementales, par exemple. D’autre part, avant de pouvoir investir dans la mise en place d’une politique de développement durable, il faut investir dans des études, comme le bilan carbone par exemple. Même si de telles études représentent des coûts assez importants, il faut regarder à long-terme plutôt qu’à court ou moyen terme. Le fait de faire un bilan carbone permet de voir où il est possible pour l’entreprise de mettre en place des mesures de réduction des dépenses énergétiques, par exemple, ce qui permettra des économies. Le développement Sensibiliser les salariés au développement durable Pour que le développement durable puisse être adopté dans l’entreprise, elle se doit de jouer un rôle de formation et d’information auprès de ses salariés. Chez Arféo, par exemple, nous avons sensibilisé nos équipes marketing, conception-aménagement et bureau d’études à l’écoconception. Nous avons également mis en place, pour l’ensemble du personnel, un système d’affichage, qui tous les quinze jours s’intéresse de manière ludique à un sujet : l’énergie, l’eau, l’égalité professionnelle... De plus, ce rôle d’information, l’entreprise doit également l’avoir vis-à-vis de ses clients et fournisseurs afin de renforcer les liens et les échanges. du développement durable se fait au niveau de ses fournisseurs par la demande de produits et services qui se placent dans une démarche de développement durable, mais aussi en accompagnant ses clients dans une même démarche. Mais l’engagement de l’entreprise dans une politique de développement durable va encore plus loin. Il n’y a pas une imperméabilité entre la sphère privée et la sphère professionnelle. Pratiques et habitudes migrent d’une sphère à l’autre. Ainsi, l’entreprise, par une politique de développement durable contribue grandement à faire adopter les éco-réflexes par ses salariés dans leur vie privée. De la même manière, le salarié ne comprendrait pas pourquoi il ou elle ferait du tri de déchets à la maison tandis que son entreprise ne ferait pas de tri et du recyclage de ses déchets. Ainsi, de telles politiques de développement durable peuvent aussi venir de la base de l’entreprise vers le haut. L’adoption d’une démarche de développement durable doit regrouper les entreprises sans être une simple association de bonne volonté, mais ayant un fondement solide dans la réalité des entreprises et impliquant leur responsabilité. Mais il est primordial que la politique de développement durable soit une volonté de la direction générale. Il est important qu’une telle stratégie se construise autour des trois axes que sont l’environnement, l’économie et le social et qu’elle soit relayée par des actions concrètes. Nous nous intéressons actuellement aux aspects sociétaux, ce qui s’inscrit dans notre politique de ressources humaines. Nous travaillons sur l’égalité entre les hommes et les femmes et entre les générations au sein d’Arféo, ce qui nous a permis d’obtenir le label Egalité Professionnelle décerné par l’Afnor. Il s’agit, comme dans le cas de la certification ISO 14001, d’une démarche d’amélioration continue, ce qui nous pousse encore et toujours à progresser. Au niveau social, le management de proximité est sans doute l’un des points les plus importants. L’entreprise se doit de préserver son capital humain, qui constitue sa force vive, c’est pourquoi au sein d’Arféo l’ensemble du personnel encadrant a suivi une formation spécifique. Est-ce que le développement durable coûte trop cher ? Le développement durable ne peut se réduire à une histoire de coût. Il est évident que le développement durable – comme tout développement – requiert un investissement, tant moral qu’économique. Mais, au final, le coût du développement durable n’est pas si important du fait des retours sur les fonds investis. Le développement durable est avant tout une question de responsabilité. Mais les investissements ne peuvent être approchés de la même façon par toutes les entreprises. Les PME/ TPE n’auront certainement pas la même approche ni les mêmes moyens que les grands comptes. Ne serait-ce qu’au niveau d’un appel d’offres, une PME peut se retrouver dans une situation difficile face à un grand groupe dans le dépassement des normes Mai/Juin 2011 - 22 Sylvie Caillard, directrice marketing d’Arféo nous explique comment intégrer le personnel à une démarche globale de développement durable au sein de l’entreprise. DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE 23 - Mai/Juin 2011 DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE durable nécessite une vision à long terme. De plus, il faut aller au-delà d’une simple démarche d’achat par exemple. Acheter une machine qui consomme moins d’énergie sans se demander pourquoi faire un tel achat il n’y a pas d’impact, ça ne fait pas partie d’une politique d’entreprise avec des actions mesurées et mesurables qui permettront de voir comment ses achats affecteront son impact carbone. En regardant pourquoi elle cherche à agir de façon éco-responsable, l’entreprise verra l’impact sur sa consommation d’énergie, une consommation moindre implique une réduction des coûts. Toute cette démarche en est une rationalisation des processus de l’entreprise. Une telle rationalisation ne peut qu’emmener une réduction des coûts qui vont amortir l’investissement, même s’il y a des surcoûts à un investissement éco-responsable. Il est donc faux de croire qu’une politique de développement durable coûtera plus cher à l’entreprise. De surcroit, la législation vient palier au fait que la bonne volonté n’est pas instinctive. La législation et la réglementation viennent, par des taxes et des amandes, supporter le développement durable. Il sera moins cher de s’inscrire dans Il faut informer ! L’information n’est pas un point important, c’est un point essentiel. Nous sommes en pleine mutation d’une économie de consommation à outrance à une économie qui tente d’être plus responsable. Il est donc primordial de changer les habitudes, les us et les coutumes. Il faut réapprendre un certain nombre d’éléments de respect, que ce soit le respect au niveau de la consommation d’énergie, de l’emprunte carbone, du recyclage, etc. Cela nécessite de mettre en place de l’information, de la formation et de la responsabilité, de manière quotidienne et tout en bénéficiant de réels éléments de suivi et de mesure, afin de faire apparaître des diagnostics qui vont permettre l’évaluation d’un « point zéro », une photographie au temps « T » qui mettrait en avant le positionnement objectif de toute entreprise vis-à-vis de cette démarche de développement socialement responsable. Le développement durable passe par les meilleures conditions possibles pour les salariés Ainsi, Novus-Dahle propose de nouveaux destructeurs de documents à filtre anti-poussière intégré. Le système de filtre innovant, visant à réduire les poussières fines, est intégré en série dans les nouveaux destructeurs de documents Dahle CleanTEC. On ne les voit pas, on ne les sent pas et elles n’ont pas de goût. Mais elles constituent toutefois un risque pour la santé. Elles restent un certain temps en suspension dans l’air, non seulement dans la rue, mais aussi dans les intérieurs, sous forme de particules fines. Beaucoup d’entre nous ignorent que les destructeurs de documents produisent, avec chaque destruction d’une feuille, de fines poussières dangereuses pour la santé. Plus elles sont petites, plus elles pénètrent facilement dans les poumons et la circulation sanguine. Mis au point en coopération avec Freudenberg Filtration Technologies, l’un des plus grands fabricants mondiaux d’Allemagne, il combat les poussières fines à l’endroit même où elles sont produites. Les particules de poussières fines se logent juste au-dessus des rouleaux de coupe, sont dirigées, au travers d’un système fermé, vers le filtre situé à l’arrière de l’appareil, où elles sont fixées à hauteur de 94 %. La nuisance causée par les poussières fines produites par les destructeurs de documents est réduite et le climat ambiant du bureau s’améliore. Il s’agit ici d’une responsabilité globale. Il est vrai qu’aujourd’hui de plus en plus, les partenaires/fournisseurs d’entreprises synchronisent leurs démarches pour pouvoir mener à bien leurs actions. Nous sommes tous dans nos environnements éco-sensibilisés sinon éco-responsables, et nous, entreprises qui avons la velléité de tendre vers ces axes-là, devons synchroniser nos efforts, et non pas simplement créer une « association de bonnes volontés ». Plus que de développer une simple formation en interne, il faut promouvoir un véritable projet d’entreprise où la volonté de toute société est celle du développement durable. Rémy Colmant, directeur commercial de Dynapost, explique l’importance de l’information dans toute stratégie de développement durable. une telle démarche que de payer des pénalités. L’entreprise ne peut donc pas ignorer le développement durable, qui deviendra une politique moins chère à l’entreprise. Mais comment faire ? Comment l’entreprise peut-elle lancer une politique de développement durable ? La question se pose, car ce n’est pas nécessairement un processus simple. Il est certain que les grands groupes qui peuvent avoir les expertises requises à l’interne n’agiront pas de la même manière qu’une PME/TPE. Il faut tout d’abord chercher les bons organismes et les bons consultants qui Mai/Juin 2011 - 24 DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE Acheter ses fournitures autrement Jeune société Française, Terre & Fournitures se lance sur le marché de la distribution avec une offre écologique et haut de gamme. Le principe est de réduire les marges et les coûts de transport pour rendre les produits écologiques économiques. « Nous sommes la première société française à proposer une gamme complète, aux professionnels comme aux particuliers, de fournitures écologiques répondant aux besoins d’un bureau moderne. Nous couvrons l’ensemble des besoins des professionnels : des articles de papeterie jusqu’aux matériels informatique en passant par le mobilier, les plantes et l’impression écologiques. Là où réside notre innovation est dans la proposition de produits innovants et écologiques. Nous ne proposons pas de produits dits d’entrée de gamme. Notre offre couvre les produits écologiques et de qualité. Pour nous les produits de qualité sont indirectement écologiques : ils auront une vie utile plus longue et donc ces produits n’iront pas rapidement dans la filière des déchets et l’utilisateur devra en racheter moins souvent. Lorsqu’il n’y a pas d’alternative écologique, nous cherchons à orienter le consommateur vers des produits qu’on juge moins nocifs, même s’ils ne sont pas intrinsèquement écologiques, tout simplement parce que la qualité du produit et sa conception font qu’ils auront un impact environnemental réduit. Autre point important, les prix : jusqu’à présent, le coût des produits écologiques était assez élevé, ce que nous tentons de faire c’est de baisser les prix des produits écologiques. En ce sens, tandis que nous allons proposer et vendre les produits, ils seront livrés à chaque fois que c’est possible directement du fabriquant au client final, ne serait-ce que pour en réduire l’empreinte carbone et le prix final des produits écologiques. Notre idée est d’accompagner la démarche d’achats écologiques de nos clients à tous les niveaux », Thiagalingam Karthipan, directeur général de Terre & Fournitures. 25 - Mai/Juin 2011 DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE Le bureau respectueux du développement durable requiert des fournisseurs engagés ! « Notre démarche s’inscrit dans une politique de développement durable globale qui intervient au niveau social avec l’emploi local et l’égalité professionnelle, au niveau environnemental avec l’écoconception et le traitement des déchets et au niveau économique en choisissant de concevoir et de fabriquer nos mobiliers en France », Jacques Albert, président d’Arféo. Les achats éco-responsables ne pourraient se développer sans des fournisseurs engagés de manière déterminée dans le développement durable. Jacques Albert, président du fabricant français de mobilier de bureau Arféo, nous explique comment s’est intégré le virage stratégique du développement durable au sein de son entreprise. Info Buro Mag : Lors de votre reprise d’Arféo en 2007, il y avait peu de personnes à y croire. Comment avez-vous retourné la situation ? Jacques Albert : La stratégie mise en place depuis la reprise de l’entreprise est l’intégration du design et de l’innovation dans nos produits. Compte tenu des résultats, c’est un pari gagné. Nous avons, grâce à nos savoir-faire, rénové l’offre Arféo avec des produits innovants et en redynamisant nos gammes phares. Ce virage stratégique s’est opéré au sein de l’entreprise avec un renforcement du marketing et un changement de culture prenant plus en compte les préoccupations des clients. La conception d’un espace de travail professionnel, dont le bureau est un élément au même titre que l’archivage et les espaces de réunion, doit prendre en compte deux facteurs : le premier est que la pérennité d’une entreprise se situe dans son capital humain ; le second est le prix au mètre carré. En prenant en compte ces éléments, la problématique des entreprises est de favoriser l’appropriation des espaces de travail par ses salariés. Info Buro Mag : Des investissements dans les unités de production sont-ils nécessaires pour aboutir à des produits éco-responsables ? Jacques Albert : Jusqu’à présent l’investissement s’est principalement porté sur un outillage adapté plutôt que sur des machines. pourront aider dans une démarche de développement durable. Il y a, par exemple l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) qui peut apporter une aide précieuse à l’entreprise, peut importe sa taille. Mais tout d’abord, l’entreprise doit faire de sa politique de développement durable un axe stratégique. Il faut savoir ce qu’elle veut faire : faire un bilan carbone, traiter en tout ou en partie la démarche d’éco-responsabilité ? Une fois arrêté sur les besoins spécifiques, il faut trouver les personnes qui Mai/Juin 2011 - 26 Les prochaines vagues d’investissements seront consacrées à des équipements permettant le travail de nouveaux matériaux, plus écologiques, par exemple des formes de bois plus particulières comme le recomposé, l’alvéolaire, etc. Dans le mobilier, nous n’avons pas énormément de problèmes de recyclage des rebuts de production ou même du mobilier en fin de vie. Ce n’est que du bois et du métal, donc c’est facilement recyclable, hormis pour le mélaminé où là c’est plus difficile. Aujourd’hui, il n’y a pas un appel d’offres, qui ne fasse pas mention aux règles environnementales. Nos clients exigent que nous respections ces normes et que nous puissions le prouver par des certificats. Au delà de l’environnement, les clients sont de plus en plus attentifs au respect des normes sociétales. Info Buro Mag : Ce qui pour vous n’est pas problématique, puisque vous avez obtenu en 2010 le label « égalité professionnelle » décernée par l’Afnor certification. Jacques Albert : Effectivement, ce n’est pas un problème, puisque nous nous intéressons à ces problématiques depuis un certain temps. Nous avons anticipé ces règles car dans le concept du développement durable la dimension sociétale est présente au même titre que l’environnement et l’économie. D’ailleurs, c’est grâce à cette vision du développement durable que s’est opéré le virage d’Arféo. Certes, il y a les composantes économique et écologique, mais il n’est pas possible d’en dissocier la partie sociétale. Cette démarche volontaire sur le développement durable est un levier pour l’innovation et cela renforce l’ergonomie sur les produits et dans les espaces de travail. Nous étions les premiers dans notre secteur du mobilier de bureaux, et je crois que nous restons les seuls à être labellisés « Egalité Professionnelle ». L’année dernière, il n’y avait que 40 entreprises en France, toutes tailles confondues, à avoir reçu ce label. Cette démarche traduit notre politique de ressources humaines au niveau des embauches, sur les écarts de salaires, sur les aménagements que nous pouvons faire pour les femmes enceintes ou pour les salariés avec des enfants en bas âge. Nous sommes arrivés à organiser une forme de souplesse, de compréhension et de solidarité au sein de l’entreprise. Mais tout cela doit s’inscrire avec logique et cohérence dans une démarche globale de « développement durable », ce qui apporte une véritable valeur ajoutée au client final. En ce sens, je crois qu’Arféo devient réellement incontournable sur ce marché. peuvent y répondre en apportant leurs connaissances, leur expérience et leur expertise. Ils pourront aider à évaluer les besoins spécifiques, les modifications à apporter et pourront aussi évaluer l’avancement de la mise en place d’une politique de développement durable. L’entreprise doit s’imposer un planning, passer chaque étape à la suite et surtout n’oublier aucun des trois facteurs qui composent le développement durable : le facteur écologique, le facteur sociétal et social, et le facteur économique. DOSSIER BUREAU ECO-RESPONSABLE Le développement durable est maintenant incontournable Aujourd’hui, toute entreprise a des responsabilités économiques, mais de plus en plus d’entre-elles s’aperçoivent qu’elles ont également des responsabilités sociales, sociétales et écologiques. Les impératifs financiers ne doivent pas prendre le pas sur les impératifs moraux. D’ailleurs, aujourd’hui il n’est plus d’appels d’offres importants qui ne tiennent pas compte des trois volets du développement durable. Si les appels d’offres continuent à concerner le respect de l’environnement et l’éco-conception, la politique salariale du fournisseur, sa politique d’embauche, la parité dans l’entreprise, son engagement sociétal, etc. Tous ces facteurs font maintenant partie intégrante des appels d’offre. Ce sont les questions que posent les clients et l’entreprise ne peut qu’assurer que son engagement envers le développement durable est fort. Le contraire se fait au risque de voir clients et prospects se tourner vers des entreprises qui ont une réelle volonté de mettre en pratique le développement durable. Tant au niveau des achats, de la politique sociale, de l’engagement sociétal, de la responsabilité écologique, de la conception éco-responsable, l’entreprise d’aujourd’hui ne peut plus continuer dans une logique des « trente glorieuses ». La tendance est au développement durable. L’entreprise qui refuse de se doter de réelles politiques en ce sens se condamne à voir ses consœurs lui prendre de plus en plus facilement des parts de marché. Pour survivre dans un monde de plus en plus concurrentiel, l’entreprise ne peut plus occulter des sujets comme le développement durable, mais y prendre fermement pied et s’en faire l’apôtre, non seulement pour elle-même, mais pour le bien de tous. Le Tampon de l’éco-responsabilité La société Trodat vous permet d’avoir un tampon d’écoresponsabilité avec son Printy 4.0 : le tampon Printy 4.0 est le premier tampon climatiquement neutre. En premier lieu, grâce à une réduction significative de sa taille et de son poids et, un taux de plastique recyclé post-consommation pouvant atteindre jusqu’à 65 %. Depuis de nombreuses années déjà, Trodat a organisé ses processus autour de mesures de protection environnementale. L’obtention de la certification ISO 14001 permet d’officialiser les procédures mises en place au niveau de l’organisation du site de production et de la fabrication des produits. L’un des nombreux engagements du site de production est relatif à la réduction des émissions de CO2 : Depuis 2001, Trodat a lancé un programme d’économie d’énergie et a opté pour le gaz naturel à la place du fuel. Cette politique énergétique a permis la réduction de 500 000 m3 soit 1 000 tonnes de CO2. Pour absorber un tel volume, 100 000 arbres auraient été nécessaires soit 400 hectares d’une forêt d’Europe centrale. Trodat : le tampon de l'éco-responsabilité. 27 - Mai/Juin 2011