Théâtre V id y-Lausanne N j
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Théâtre V id y-Lausanne N j
j N Théâtre Vidy-Lausanne Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 Nº 43 Pierre Jaquet Droz fait œuvre de pionnier et installe en 1784 la première Manufacture horlogère jamais établie à Genève. Grande Seconde Quantième, réf. J007030245 Cadran Côtes de Genève et rehaut opalin bleu. Boîtier en acier. Mouvement automatique. Réserve de marche de 68 heures. W W W.J AQ U E T- D R O Z . CO M Un théâtre en mouvement Le nouveau directeur du Théâtre Vidy-Lausanne, Vincent Baudriller, arrivé le 1er septembre dernier tout droit du Festival d’Avignon, a été accueilli par une rentrée théâtrale très intense. Trois créations qui voyaient le jour en cette fi n d’été continuent de vivre aujourd’hui en tournée. Tout en accompagnant cette saison signée par ses prédécesseurs René Zahnd et Thierry Tordjman, il va se nourrir de l’histoire et de la vitalité de ce théâtre pour commencer à imaginer la prochaine saison. Quelques signes de cette nouvelle direction artistique pourraient être donnés dès la fi n du printemps prochain. Cet automne le Théâtre Vidy-Lausanne poursuit sa quête de découvertes et de nouveautés. Textes du répertoire ou écritures d’ailleurs, ce ne sont pas moins de neuf artistes venus des quatre coins du monde – de la Syrie avec Corinne Jaber à l’Arménie et la Grèce avec Simon Abkarian, en passant par le Canada avec Denis Marleau ou encore Israël avec Oy Divison – qui brassent de multiples formes originales et audacieuses. Parmi elles, une des créations majeures de cette saison : Le triomphe de l’amour de Marivaux mis en scène par l’artiste d’origine bulgare, Galin Stoev, en français et avec une distribution entièrement masculine. Plusieurs artistes suisses nous feront également honneur cette année. Cédric Dorier sera d’abord comédien dans Les femmes savantes de Denis Marleau, puis metteur en scène avec Misterioso-119, un texte de Ko≤ Kwahulé. Philippe Saire nous présentera sa toute dernière création La Dérive des continents dans laquelle il oscille entre théâtre et danse, texte et corps, mots et mouvements. Gian Manuel Rau et Dominique Reymond s’unissent à nouveau pour déployer une version plus vaste d’une petite forme née à l’occasion d’un « Sujet à vif » au Festival d’Avignon en 2009. Hughie, écrit par Eugene O’Neill, marquera le retour de Jean-Yves Ruf à Vidy. Ce journal nous conduit jusqu’à l’hiver avec les deux premiers spectacles de l’année 2014 : Immortels, la nouvelle pièce de Nasser Djemaï qui évoque la jeunesse, et Dogugaeshi, une création du marion nettiste américain Basil Twist qui nous amènera au Japon. La location est désormais ouverte pour l’ensemble des spectacles annoncés à la page 21. Les plateaux du Théâtre Vidy-Lausanne demeurent en toute saison des lieux riches d’expériences, de folies et de sagesse. Nous vous invitons à vivre ces moments forts et intenses de la scène et à mêler votre curiosité à notre passion. Sommaire 5 Ménélas rebétiko rapsodie Sublime : le chagrin du roi de Sparte incarné par Simon Abkarian sur fond de musique populaire grecque. 6 Le triomphe de l’amour Un grand classique de Marivaux entraîné par le metteur en scène bulgare Galin Stoev et un casting exclusivement masculin dans la plus pure tradition élisabéthaine. 9 Oh, mon doux pays Et si l’on vivait malgré les atrocités de la guerre ? Une ode à la Syrie et à son peuple par Corinne Jaber. 10 Rome-Nanterre Dominique Reymond, dirigée par Gian Manuel Rau, livre sept autoportraits. Ainsi les textes de Valérie Mréjen prennent corps. 11 Hughie Une pièce d’Eugene O’Neill, la rencontre de deux hommes pétris de solitude dans un hôtel new-yorkais des années vingt. 13 Oy Division Le groupe d’origine israélienne nous convie à un concert endiablé de musique klezmer, concentré de bonne humeur pour tous les âges. 14 The Acting Bug/Le virus de la scène Patrick Sims est de retour à Vidy escorté, cette fois, d’une armada de puces savantes. Bestial ! 17 Immortels Entre fraîcheur et désillusions, une plongée dans le monde de jeunes adultes que l’on doit à Nasser Djemaï. 19 Dogugaeshi Marionnettiste américain de génie, Basil Twist ressuscite une technique scénique japonaise ancestrale. Directeur de publication : Vincent Baudriller Publicité et coordination : Sarah Turin ([email protected]) Marie-Odile Cornaz ([email protected]) Coralie Rochat ([email protected]) Correctrice : Julie Weidmann Photographie : Mario Del Curto (sauf mention contraire) Design : Les Ateliers du Nord/Werner Jeker Benoît Deschamps Photolithographie : Bombie, Genève Impression : IRL Plus SA Ont contribué à ce numéro : Olivia Barron Marie-Odile Cornaz Nasser Djemaï Fanny Guichard Coralie Rochat Sarah Turin Ont participé à la retranscription des articles : Céline Krähenbühl Camille Menoud Roxane Nadal Léa Neziri Photo de couverture : Trois quartiers © Christophe Raynaud de Lage 21 Théâtre Kléber-Méleau La dame de la mer La pièce d’Henrik Ibsen dans une mise en scène d’Omar Porras nous emmène dans les méandres des relations amoureuses. 22 Informations 23 Calendrier Le Théâtre Vidy-Lausanne est subventionné par la Ville de Lausanne, par le Canton de Vaud et par le Fonds intercommunal de soutien aux institutions culturelles de la région lausannoise. Remerciements A nos fidèles partenaires A nos généreux donateurs Fondation de Famille Sandoz Fondation Leenaards Fondation Hoffmann Fondation Landis & Gyr Fondation Ernst Göhner Fondation Sophie et Karl Binding Bovay & Partenaires Fondation Julius Baer Un merci particulier à une mécène généreuse et anonyme Main sponsor www.richardmille.com Partenaire média Partenaires culturels Arsenic Collection de l’Art Brut La Cinémathèque suisse Musée de l’Elysée Fondation Claude Verdan – Musée de la main Fondation de l’Hermitage HEMU ECAL HETSR A ceux qui, d’une manière ou d’une autre, soutiennent notre activité Association des Le Temps Amis du Théâtre Leuba+Michel SA Bongénie – Grieder Migros Pour-cent culturel Cinétoile Malley Moyard Meuble Consulat honoraire de la Newby Thé Fédération de Russie Omega Feldschlösschen Payot Filofax Philip Morris Fondation Neva Profil Femme Forom écoute Pro Infirmis Groupe Mutuel Richard Mille Hermès RTS – La 1ère Sedelec Hertz Sicpa Honda Sunrise Hôtel d’Angleterre Swissquote Hôtel Aulac Switcher Hôtel Beau-Rivage Testuz Jean Genoud SA Transports Publics de La Clinique la Région Lausannoise de La Source Voyages et Culture La Semeuse Laurent Perrier Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 03 P U B L I C I T E 18 OCT. 2013 – 05 JANV. 2014 40 ANS D’ART VIDÉO — MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS DE LAUSANNE — WWW.MCBA.CH Eija-Liisa Ahtila – Judith Albert – Francis Alÿs – Emmanuelle Antille – René Bauermeister – Dara Birnbaum – Paul Chan – Silvie et Chérif Defraoui – Valie Export – Dan Graham – Joan Jonas – Kim Sooja – Ana Mendieta – Bruce Nauman – Jean Otth – Nam June Paik – Anne-Julie Raccoursier – Pipilotti Rist – Anri Sala – Gerry Schum – Richard Serra – Salla Tykkä – Bill Viola REPRISE EN FRANÇAIS DE LA PRODUCTION DE 2008 DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE OPÉRETTE EN 3 ACTES LA CHAUVE-SOURIS JOHANN STRAUSS DIRECTION MUSICALE N N E ! I F EN IS NÇA A R F ROSALINDE N O Ë M I N A D E L M A N N GABRIEL VON EISENSTEIN N I C O L A S R I V E N Q ADELE T E O D O R A G H E O R G H I U PRINCE ORLOFSKY M A R I E - C L A U D E C H A P P U I S D R FA L K E O L I V I E R L A L L O U E T T E FROSCH L E C L O W N D I M I T R I THEODOR GUSCHLBAUER MISE EN SCÈNE S T E P H E N L AW L E S S DÉCORS B E N O Î T D U G A R DY N COSTUMES I N G E B O R G B E R N E RT H LUMIÈRES S I M O N T R OT T E T CHORÉGRAPHIE N I C O L A B O W I E DIRECTION CHING-LIEN WU ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE 13>31.12.2013 WWW.GENEVEOPERA.CH +41(0)22 322 5050 Voir le film OMAR PORRAS ROMÉO & JULIETTE D’après William Shakespeare Avec la troupe japonaise du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC) et les acteurs du Malandro www.malandro.ch En tournée 2013 Morges 27 novembre – Théâtre de Beausobre T. 021 804 97 16 & 021 804 15 90 Genève 29 novembre au 1er décembre & 7 au 14 décembre – Cité Bleue T. 022 347 40 26 Vevey 5 décembre – Théâtre de Vevey T. 021 925 94 94 graphisme : trivialmass.com TEATRO MALANDRO photo : ©K.Miura SAISON1314 CHŒUR DU GRAND THÉÂTRE © Antoine Agoudjian Ménélas rebétiko rapsodie de Simon Abkarian Du 27 novembre au 1er décembre 2013 Salle Charles Apothéloz Mise en scène : Simon Abkarian Collaboration artistique : Natasha Koutroumpa Catherine Schaub-Abkarian Création Lumière : Jean-Michel Bauer Avec : Simon Abkarian Grigoris Vasilas (chant et bouzouki) Giannis Evangelou (guitare) Durée : 1h10 Age conseillé : dès 12 ans Genre : théâtre avec de la musique live Production : Les Métamorphoses Singulières Le Grand Parquet Tera Avec l’aide de : SPEDIDAM Avec le soutien de : Ville de Paris Région Ile de France Mairie du XVIIIe Texte publié aux éditions Les larmes de Ménélas Actes Sud papiers en novembre 2012 Rien n’est plus dignement stimulant […] que la création par Simon Abkarian de Ménélas rebétiko rapsodie, dont il signe le texte et qu’il interprète en compagnie de Grigoris Vasilas, qui chante et joue du bouzouki, Kostas Tsekouras tenant la guitare. Simon Abkarian, rejeton de la diaspora arménienne né à Gonesse, grandi au Liban aux heures noires de la guerre, artiste nomade et polyglotte, est un amoureux fervent de la Grèce d’hier à aujourd’hui. En 2008, son spectacle Pénélope Ô Pénélope – où il était Ulysse – n’était-il pas récompensé par le Syndicat de la critique au titre de « la meilleure création française » ? A Bobigny, en l’an 2000, cela avait déjà été – d’après Euripide, Eschyle, Sénèque et Parouïr Sevak – L’ultime chant de Troie. Et ne l’a-t-on pas vu dans Les Atrides, entre autres rôles en relief, au Théâtre du Soleil ? Au cinéma, à la télévision, il est devenu en un peu plus d’une décennie un visage entre tous reconnaissable dans des rôles de héros historiques, de Ben Barka à Missak Manouchian, sans compter les personnages de beaux voyous aux arrièreplans énigmatiques, dans lesquels il excelle. Fin de la carte de visite. Loin d’être exhaustive. Création au Grand Parquet le 9 janvier 2013 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 27.11. 28.11. 29.11. 30.11. 01.12. 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 Quant au jeu, c’est magistral, grâce à ce grand corps de mâle mariole, au masque de chair expressif barré d’une moustache noire. Non seulement il ne redoute pas le féminin en lui, mais au contraire, il le sollicite et le magnifie à bon escient, joue de l’éventail puis, en un éclair, tape du pied pour quelques pas déhanchés, tandis que la mélopée du « rebétiko », cette forme musicale plébéienne née sous la dictature de Métaxas (1871-1941), équivalant si l’on veut au fado, au raï ou au blues, égrenée par les cordes du bouzouki artistement touché par Vasilas au chant si délicatement mélancolique, rappelle l’Orient des origines, ce qui n’empêche pas le texte de signifier, en sourdine, les malheurs de la Grèce de nos jours. C’est ainsi que Simon Abkarian et ses amis s’avancent en rhapsodes. Le mot, qui vient du grec, signifie littéralement « celui qui coud ensemble des chants ». Depuis que tu es partie notre lit n’est plus qu’un tombeau qui se refuse à moi. Tout m’est devenu étranger. Je comprends maintenant l’Exil que chantent les bardes venus de la lointaine Ionie, je comprends l’amertume du pain et du vin quand on est l’étranger. Je comprends que je suis mort à la joie. Le vent et moi, nous errons dans le palais que tu as déserté. Les statues aux belles formes ne veulent plus rien dire. Les miroirs sont éteints. Les chansons se sont tues. Aphrodite toute entière s’est enfuie. Derrière les voiles qui flottent devant les fenêtres, je revois l’aube de ta fuite. Dans ton sillage, mes yeux se sont repus de sel. Les portes et les fenêtres crient « Hélène ! Hélène ! » Le vent me gifle, me jette au visage l’écho de ton nom désormais atrophié. Reproduit avec l’aimable autorisation de l’Humanité. « Haine ! H aine ! » Oh Hélène, coryphée de mes pensées, ma tendre et douce femme. Tu étais la tête de nos danses. A ton approche, le tambour de mon cœur s’emballait, comme celui d’un pêcheur d’éponge qui s’apprête à revenir des profondeurs marines. Gorgé de sang noir il a cessé de battre. Sur la plage, les traces de votre fuite sont encore humides. Tes pas sur le sable, ceux du Troyen aussi. Vous avez embarqué en dansant, enlacés l’un dans l’autre. L’eau n’e±ace rien, tout est gravé dans mes yeux. Ce matin-là, debout sur la jetée, j’ai cessé d’être Ménélas. Ce matin-là le roi d’Argos est tombé à genoux, dans le creux d’une vague qui s’échouait sans fi n. Avec nos chaleureux remerciements à Jean-Pierre Léonardini. Simon Abkarian, Ménélas rapsodie Jean-Pierre Léonardini L’Humanité, 14 janvier 2013 TI-ME-TA-BLE o el tiempo inevitable © Luis Castilla Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 05 En scène, il n’y a qu’une table (la traduction en français des mots chantés s’inscrit à point nommé sur la nappe qui pend), avec verres, bouteilles, cendrier. Un bistrot du Pirée. Les deux musiciens sont assis. Simon Abkarian, tantôt debout, assis ou dansant, distille à voix forte quelque chose comme les lamentations du roi Ménélas, l’époux d’Hélène trompé par elle, qui choisit de suivre Pâris. D’où part la guerre de Troie. La partition parlée, du lamento à l’imprécation homérique, du style noble à la malédiction triviale avec les mots venus de la rue, est proprement superbe, riche en métaphores rugueuses, en frissons lyriques, en allitérations coruscantes. C’est un bain de langue crue, violemment sexuée, tantôt furieuse, tantôt caressante, au cours duquel l’épouse infidèle, vouée aux gémonies, est aussitôt après adorée, suppliée, tandis que son ravisseur, mille fois maudit, est menacé par des pires supplices. Voici réhabilitée la figure de Ménélas, lequel, bête cocu chez O±enbach, devient du coup le souverain blessé dans son honneur, le fier guerrier terrassé par l’amour déçu. Il va jusqu’à essuyer des larmes. « Ça pleure aussi un homme quand ça a du chagrin. » Comme dit la chanson. Théâtre Musique Danse-Théâtre Danse Le Triomphe de l’amour Abd Al Malik L’Art et la Révolte Open for Everything TI-ME-TA-BLE o el tiempo inevitable Constanza Macras – DorkyPark Marco Vargas – Chloé Brûlé Du 14 au 16 nov. à 20h30 21 nov. à 20h30 Marivaux – Galin Stoev 29 et 30 oct. à 20h30 Librement inspiré d’Albert Camus 6 nov. à 20h30 forum-meyrin.ch / Théâtre Forum Meyrin, Place des Cinq-Continents 1, 1217 Meyrin / Billetterie + 41 22 989 34 34 du lu au ve de 14h à 18h Service culturel Migros Genève / Stand Info Balexert / Migros Nyon-La Combe Le triomphe de l’amour de Marivaux Du 5 au 17 novembre 2013 Salle Charles Apothéloz Mise en scène et scénographie : Galin Stoev Assistant à la scénographie : Delphine Brouard Assistant à la mise en scène : Jules Audry Costumes : Bjanka Adžić Ursulov Musique originale : Sacha Carlson Lumière : Elsa Revol Construction décor : Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne Avec : Julien Alembik Laurent Caron François Clavier Yann Lheureux Nicolas Maury Pierre Moure Airy Routier Galin Stoev, pouvez-vous nous expliquer comment le choix du texte Le triomphe de l’amour de Marivaux s’est dessiné ? 2h sans entracte Age conseillé : dès 14 ans Genre : comédie dramatique Production déléguée : Théâtre Vidy-Lausanne Coproduction : Théâtre de Liège TGP – CDN de Saint-Denis Fingerprint Asbl – Compagnie Galin Stoev Avec le soutien de : CAPT – Fédération Wallonie – Bruxelles Création au TGP Saint-Denis le 30 septembre 2013 05.11. 06.11. 07.11. 08.11. 09.11. 10.11. 11.11. 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. Pour sa toute première venue au Théâtre Vidy-Lausanne, Galin Stoev s’empare de ce célèbre classique en ajoutant une vision très personnelle à cette œuvre. En saisissant cette matière remplie de quiproquos et de travestissements, il propose avec ambition d’ajouter un niveau à cette comédie en prenant le parti de travailler avec une distribution entièrement masculine. Ensemble, nous avons parcouru le passé du metteur en scène d’origine bulgare afin de mieux comprendre ses influences, ses envies, ses idées. Durée : Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche La princesse Léonide tombe amoureuse d’Agis, fils des anciens rois, au point d’en perdre la raison. Agis, victime de son passé, se trouve dans l’obligation de vivre caché dans la demeure du vieux philosophe Hermocrate et de sa sœur Léontine, une femme seule et résignée à son destin de célibataire. Pour se faire aimer du jeune Agis, Léonide se doit d’imaginer toutes formes de stratégies et manipulations qui lui permettront peu à peu d’atteindre le cœur de son jeune désiré. Elle finit par s’introduire avec sa servante Corine dans ce lieu interdit, toutes deux habillées en homme. Léonide se présentera comme Phocion alors que Corine portera le nom de Hermidas. 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 relâche 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 En tournée Les 17 et 18 décembre 2013 Le Granit (Belfort) Rencontre avec l’équipe artistique le 7 novembre 2013 à la Salle Charles Apothéloz à l’issue de la représentation Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 06 En réalité cette idée est née en même temps que ma création pour la Comédie-Française du Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux en 2011. J’ai longtemps échangé avec Muriel Mayette, l’administratrice de cette institution culturelle, au sujet du choix stratégique et délicat d’un texte classique. Plusieurs pistes ont été explorées, parmi elles les deux textes de Marivaux. Je me suis plongé dans ses écrits et j’ai défi nitivement été séduit par Le triomphe de l’amour. Ma rencontre avec l’auteur était en train de s’opérer. Déjà à l’époque, j’étais hanté par cette idée particulière d’adapter ce texte sur scène avec une distribution strictement masculine. Malheureusement, en raison de son caractère excentrique qui l'éloignait indéniablement des codes habituels de la Comédie-Française, cette volonté paraissait difficile à concrétiser dans ce cadre. Puis René Gonzalez a croisé mon chemin il y a trois ans maintenant. J’avais beaucoup entendu parler de lui, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de le rencontrer. J’ai fini par le contacter moi-même. Il m’a alors confié : « c’est une très bonne idée que vous avez eu de m’appeler, j’allais justement le faire. Nous allons enfi n pouvoir parler de vous ! » J’ai sauté dans un train en direction de Vidy. Il était tard, nos échanges ont bien duré trois heures. Il était déjà très malade. Je lui ai raconté mon parcours, il m’a confié le sien. Il s’agit de ces rares rencontres qui, parce qu’elles s’éloignent de celles que nous vivons aujourd’hui, marquent l’esprit. Nous vivons au cœur d’un monde dans lequel les gens sont su≤samment pressés pour ne plus prendre le temps de se parler véritablement. René m’a accordé ce temps, qu’il n’avait pourtant presque plus. Et lorsque j’ai partagé avec lui ma passion pour Le triomphe de l’amour, il m’a annoncé « ce triomphe nous le ferons ici ». L’aventure commençait. Ce n’est pas le premier de votre carrière, quel est pour vous l’intérêt de monter un classique de nos jours ? Nous sommes souvent amenés à réfléchir à la question qui oppose l’œuvre classique à l’œuvre contemporaine. En ce qui me concerne, il m’arrive souvent d’alterner. Après le Marivaux, par exemple, je vais m’attaquer à un texte moderne de Ferenc M olnár : Liliom. J’adopte ce comportement sciemment. Je ne crois pas en cette opposition, cette fâcheuse habitude que nous avons de diviser les metteurs en scène en deux catégories distinctes : le metteur en scène classique d’un côté, le metteur en scène contemporain de l’autre. Il s’agit d’une vision très réductrice que beaucoup de programmateurs approuvent et c’est bien dommage. Je pense que les textes issus d’autres époques peuvent tout à fait s’accorder avec notre temps. Et la rencontre de ces deux énergies permet même parfois d’ouvrir un troisième espace, dans lequel nous pouvons réconcilier les décennies, les siècles qui nous séparent d’un Marivaux, d’un Shakespeare ou encore d’un Molière. Cette résonance n’est pas toujours présente. Mais quand nous arrivons à obtenir cette réconciliation, lorsque nous parvenons à faire communiquer ces éléments dans un espace au-delà du temps, alors nous nous détachons enfi n de toutes ces questions de temporalité et de tout ce que nous avons appris. Nous vivons dans un endroit de communication où le passé, le futur et le présent se déroulent dans un même espace-temps, ici et maintenant. L’enjeu actuel est de produire du sens, dans un monde où tout est construit pour nous faire croire qu’il n’y en a pas. Le but n’étant pas seulement de créer du sens, mais de le faire descendre dans la matière. C’est-à-dire créer un objet charnel qui ne se contente pas de solliciter notre intellect, mais qui attaque des points essentiels de notre corps. Qui réveille nos émotions. Le théâtre est un lieu qui permet de vivre ces moments. Il nous aide à traverser, presque de manière clandestine, les limites de nos certitudes. Il nous autorise à bouleverser nos propres frontières. Il nous o±re simplement la possibilité de « grandir » en tant qu’être humain. Vous êtes d’origine bulgare, qu’est-ce qui vous intéresse dans le fait de monter des pièces dans une langue qui n’est pas la vôtre ? Le fait de créer un spectacle dans une langue qui di±ère de la mienne m’impose une distance quasi naturelle avec le texte. Une distance qui m’oblige à ne pas me prendre trop au sérieux. Cette contrainte me pousse aussi à être plus précis et attentif au texte et à son contenu. Parfois, il m’arrive de mettre le doigt sur un détail qui avait totalement échappé aux comédiens francophones. Je les invite régulièrement à ne pas se contenter de percevoir, ou encore de considérer une phrase comme simplement jolie et mélodieuse ; mais au contraire à prendre le temps de lire entre les lignes, d’observer les di±érentes énergies qui se créent. J’insiste toujours sur le fait que les mots sont concrets et qu’il est important de découvrir la petite subtilité du texte qui permet à l’acteur de se propulser dans une adaptation sensible et juste ; d’être capable de dénicher l’élément qui permet de basculer au-delà de l’apparence du texte et de son esthétisme. Il est important de faire résonner la beauté d’une langue autrement qu’en la récitant. C’est un combat que je ne cesse de mener. Pour cette nouvelle création, vous avez désiré travailler avec une distribution entièrement masculine. Qu’est-ce qui a influencé ce choix ? Lorsque j’ai lu le texte, cette pensée s’est imposée comme une évidence. Le triomphe de l’amour est en réalité une profonde réflexion sur la question de l’identité. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cette problématique fait étrangement écho à un problème de société très actuel. Souvent, je me plais à dire que je vais faire un « Marivaux pour tous ». Evidemment j’ironise un peu, mais je perçois un fond de vérité dans cette formule qui fait écho à l’hystérie avec laquelle une partie de la population a réagi à l’idée d’« un mariage pour tous ». Une tension s’est depuis lors installée dans une société qui se vantait d’être ouverte : un jour, le monde s’est réveillé pour se rendre compte que la France faisait partie des pays les plus « réac » de l’Europe occidentale ! Mais ce constat étant fait, et dans mon besoin personnel de comprendre, j’ai commencé à suivre de plus près ces confrontations : j’ai alors constaté que les discours s’armaient presque toujours d’une pensée se voulant logique et cérébrale. Plus le temps passait, plus la situation s’aggravait. Cette guerre imaginaire est née d’une mésentente qui n’a cessé de s’accroître. J’ai alors compris qu’il était inutile de prendre parti, mais qu’au contraire il fallait trouver une tout autre entrée dans ce débat : trouver un endroit permettant d’abandonner toute réflexion intellectuelle pour laisser place au ressenti. Car une fois cette étape franchie, l’esprit est alors prêt à s’ouvrir, à comprendre sans juger et surtout à accepter les éléments tels qu’ils sont. C’est un peu aussi grâce à cela que je fais du théâtre. Je ne cesse de croire que le milieu artistique est l’un des rares endroits, aujourd’hui, qui permet aux gens de se laisser porter par d’autres sensations. Laisser de côté la raison et s’autoriser à découvrir de nouveaux univers… Dans Le triomphe de l’amour, une règle mène la danse : dans le jardin du philosophe où toute l’histoire se déroule, la présence des femmes est interdite. La gent féminine inspire l’amour. Dans cette pièce ce sentiment est à fuir à tout prix, pour toute sorte de raisons. Nous sommes au cœur d’un dilemme dont découleront de nombreuses manipulations et stratagèmes. La sœur du philosophe, Léontine, pour se faire accepter n’a pas le choix : elle doit s’abstenir de se sentir femme et d'agir en tant que telle pour exister dans cet univers. En m’appuyant sur ces éléments, je ne pouvais concevoir cette pièce sans imaginer une distribution exclusivement masculine. Mais loin de moi l’envie de confronter une version homosexuelle à une version hétérosexuelle : la question est bien au-delà de tout cela ! Ce qui m’intéresse réellement ici, ce sont les problèmes liés aux troubles de l’identité, et principalement ce que ces perturbations impliquent chez les personnages concernés. La question du mensonge fait également partie des éléments les plus vertigineux de la pièce. Marivaux nous amène à penser que, paradoxalement, nous ne sommes jamais aussi proches de la vérité que dans le mensonge. Léonide est par exemple un personnage qui va découvrir sa vraie nature en trichant sur sa propre identité. C’est là toute la spécificité des écrits de Marivaux : cet écrivain est capable de mettre dans un cadre unique deux éléments contradictoires, qui ne peuvent logiquement pas coexister dans un même paysage. Cette distribution masculine va nous permettre de jouer avec cette substance. Vous avez beaucoup voyagé, découvert de multiples méthodes de mises en scène, de visions théâtrales et différentes cultures. Quelles sont vos principales influences artistiques ? Il est intéressant de constater que le rôle du metteur en scène peut varier d’une culture à une autre. A l’Est, par exemple, le metteur en scène est clairement identifié dans le processus de création : il est désigné comme le maître d’œuvre ou le chef d’orchestre ; alors qu’en Europe de l’Ouest les comédiens s’organisent parfois au sein même d’un groupe ou d’une compagnie : l’un d’eux peut alors endosser le rôle d’œil extérieur, sans forcément entreprendre une démarche de mise en scène complète. Je ne pense pas que nous puissions désigner une méthode comme étant la meilleure. Chacune possède des qualités et des défauts di±érents, suivant le contexte et les situations. En tant qu’étudiant à l’Académie nationale des arts du théâtre et du cinéma à Sofia, je n’ai cessé d’étudier la méthode Stanislavski. A tel point qu’au bout de cinq ans je ne pouvais plus prononcer son nom sans ressentir de la haine à son égard ! Mais au fi l des années, et avec plus d’expérience, j’ai réalisé à quel point sa méthode avait du sens. Cet homme a cherché toute sa vie des mécaniques ou des mécanismes permettant aux comédiens d’acquérir une présence forte et ce à chaque représentation, quelles que soient les conditions et les circonstances. J’ai grandi à Moscou, vécu en Bulgarie, en Angleterre puis en Belgique, pays dans lequel j’ai vécu presque dix ans. Je me suis durant longtemps questionné sur ces multiples déplacements. C’était un vrai problème personnel que de ne pouvoir m’identifier à aucun pays, aucune culture. Je n’ai pas de racines bien défi nies. Comme si toute ma vie j’étais coincé dans un ascenseur, sans savoir à quel étage descendre. Un jour, j’ai cessé de réfléchir ainsi. Avec la maturité, j’ai compris que je m’étais formé une identité à part, nourrie par mes multiples déplacements et expériences. Paradoxalement, en bougeant continuellement, j’ai éprouvé une certaine stabilité. Je ne prétends pas avoir trouvé la formule, mais je pense avoir déniché la voie qui me correspond. Peut-être qu’un jour je changerai de dynamique, je ne sais encore… Mais aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser que chaque pays traversé m’a permis de découvrir de nouvelles pratiques ; di±érents modèles que j’ai tenté d’appliquer et de confronter au fi l des années. J’ai aussi compris qu’il ne fallait pas s’identifier à tout prix corps et âme à un idéal précis. Il est possible d’utiliser tel ou tel procédé pendant un certain temps, mais nous ne pouvons nous contenter d’agir indéfi niment de cette manière. Dans un schéma comme celui-ci, nous prenons vite le risque de nous retrouver en inadéquation avec nous-mêmes, sans respecter pleinement nos envies et notre personnalité. Galin, pouvez-vous nous faire partager votre passion. Qu’est-ce qui vous accroche encore aujourd’hui à ce milieu, après toutes ces années ? Quand j’étais petit, j’ai très vite compris que l’école et moi, ça n’allait pas marcher. A l’époque, j’étais complètement a±olé par la présence des professeurs et, simultanément, même si tout paraissait extrêmement sérieux, je sentais au fond de moi que toute cette mascarade n’était pas tout à fait le reflet de la réalité. J’étais un enfant assez distrait. Pour parer à ce problème de comportement, ma mère m’a dit un jour : « Ecoute Galin, je vais t’amener dans un endroit où tu vas pouvoir faire tout ce que tu veux. Mais par contre, à l’école, tu ne peux agir ainsi : c’est la règle ! » Elle m’a alors conduit dans un groupe de théâtre. Je devais avoir tout juste sept ans. J’y suis resté douze ans. Je vivais cette aventure comme une vie parallèle : une vie qui me paraissait beaucoup plus vraie et plus juste que tout ce que l’on essayait de me vendre ailleurs. Un endroit dans lequel je pouvais simplement me sentir moi-même sans tricher, sans me justifier, sans culpabiliser. Je ne pense pas faire du théâtre par vocation. Mais je l’utilise comme un moyen de traverser la vie et tout ce que cela comporte avec moins de di≤cultés. Je me suis souvent demandé comment, après toutes ces années, j’arrivais à aborder le métier de metteur en scène avec toujours autant de passion. Et je pense que cette soif est liée à cette notion de communication : pas celle que nous avons l’habitude de pratiquer quotidiennement, mais celle avec un grand « C » ! Le théâtre est le seul endroit public que je connaisse qui permet aux hommes de se rencontrer en tant qu’être humain. Cet événement peut parfois prendre toute une vie – et pour certains une vie ne su≤t pas… Le théâtre permet d’accélérer ce processus, c’est une force précieuse. Cette passion naît d’une envie : celle d’arriver à cet endroit de communication où nous pouvons transmettre sans trop de résistance des éléments complexes, essentiels, que nous ne pouvons nommer ni même défi nir ; mais que, grâce au théâtre, nous pouvons tout de même communiquer. Et rien que le fait d’y penser maintenant, je me dis que ça vaut la peine de s’y accrocher. Propos recueillis par Fanny Guichard P U B L I C I T E Expositions Sebastião Salgado, Genesis Paolo Woods, STATE © Paolo Woods / Institute Musée de l’Elysée 18, avenue de l’Elysée CH – 1006 Lausanne T +41 21 316 99 11 www.elysee.ch Design : Ramon Valle / Photographie : Thomas Rousset et Raphaël Verona, sans titre, de la série Waska Tatay, réalisée en Bolivie entre 2010 et 2011. © Sebastião Salgado / Amazonas Images du 20 septembre 2013 au 5 janvier 2014 CINéMA / télévision / web & transmédia DU 8 NOVEMBRE 2013 AU 27 AVRIL 2014 VÉHICULES COLLECTION DE L’ART BRUT LAUSANNE MA-DI : 11H À 18H, FERMÉ LES 24, 25 DÉCEMBRE 2013 ET 1ER JANVIER 2014 LUNDI DE PÂQUES OUVERT AVENUE DES BERGIÈRES 11 1004 LAUSANNE WWW.ARTBRUT.CH Image : Curzio Di Giovanni, Unnaa Posc rossa scurra rossa rossa, 2002. Oh, mon doux pays proposées ont fait écho. De par ce qu’il a vécu en étant palestinien en Israël ; il est à même de comprendre les peuples qui sont en difficulté, révoltés et bourrés d’espoirs de pouvoir un jour retourner dans leur pays. Nous avons décidé de travailler ensemble après quelques conversations sur Skype sans nous être jamais rencontrés. d’après une idée de Corinne Jaber Du 12 au 28 novembre 2013 Chapiteau Vidy-L Texte et mise en scène : Amir Nizar Zuabi Traduction : Corinne Jaber René Zahnd Musique : Khaled Al Jaramani Comment cette rencontre a-t-elle fait évoluer le projet ? Avec : Corinne Jaber Durée : environ 1h Age conseillé : dès 12 ans Genre : théâtre Production : Théâtre Vidy-Lausanne Coproduction : Le Cerceau Avec le soutien de : Fondation Leenaards Création au Théâtre Vidy-Lausanne le 12 novembre 2013 Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. 18.11. 19.11. 20.11. 21.11. 22.11. 23.11. 24.11. 25.11. 26.11. 27.11. 28.11. 20h30 20h30 20h30 19h00 20h30 relâche relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 20h30 17h00 relâche 20h30 20h30 20h30 Rencontre avec l’équipe artistique le 24 novembre 2013 au Chapiteau Vidy-L à l’issue de la représentation Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 09 Corinne Jaber Oh, mon doux pays évoque autrement que par l’effroi la situation des pays en pleine guerre tels que la Syrie d’aujourd’hui. Usée par le flot quotidien des innombrables atrocités dont les médias nous abreuvent, la comédienne Corinne Jaber révèle à travers le voyage culinaire d’une femme, la résistance, le courage et la foi d’un peuple qui continue malgré tout à vivre. Pourquoi le sujet sur la guerre en Syrie vous tient-il à cœur ? Je me sens concernée par ce sujet pour de multiples raisons. D’abord, il s’agit d’une partie de mes origines. Mon père était syrien. Même si je n’ai pas du tout été élevée en tant que Syrienne ou Arabe, il ne m’a transmis ni la langue, ni la religion, ni la culture. Il m’a uniquement transmis le goût des mets syriens et m’a appris à cuisiner. Dans les années soixante, il est parti de ce pays, car il ne voulait pas y faire son service militaire. Il a agi comme beaucoup de Syriens qui, pour des raisons personnelles, ont coupé très net avec leur Etat et le régime. Par cette création, j’explore donc mes racines paternelles que je connais peu et qui font en même temps partie intégrante de moi. Mais cet aspect est accessoire au regard de la tragédie humaine que vit la Syrie en ce moment, accessoire mais un moteur quand même pour la pièce. J’ai beaucoup travaillé en Afghanistan avec une troupe d’acteurs de ce pays le thème d’un peuple qui se retrouve dans un positionnement collectif difficile à cause de la guerre ou des suites de la guerre et qui cherche à maintenir une espèce d’éthique de l’existence, un goût de la vie. Cette démarche m’a fascinée et énormément touchée. La situation en Syrie est un thème que je veux aborder en contraste avec tout ce qui se lit dans les journaux. Ces histoires ne sont pas fausses, mais elles sont restreintes. Par « restreintes », je ne veux pas dire que toute cette horreur n’existe pas, bien au contraire malheureusement. Toutefois elle n’est pas exhaustive. Il subsiste une autre forme d’existence, de survie et même un attachement à la vie et au pays. Une souffrance différente de celle que nous pensons imaginer à travers les médias. Je voulais évoquer ces aspects. Au départ, je voulais parler de la situation absurde que peut produire une guerre et la vie hors norme dans laquelle elle plonge l’être humain. Je voulais partir à la recherche d’éléments plus légers et drôles dans cette situation. Je me demandais si on ne pouvait pas en rire par moments. Un aspect que j’ai connu en Afghanistan. Le rire comme moyen de survie. Seulement plus j’ai avancé dans mon projet, plus l’actualité m’a rattrapée et avec elle un tel défi lé d’actes d’atrocités et une telle souffrance humaine, que cet aspect ne peut plus être évoqué, car il relève de l’indécence et il n’existe tout simplement plus. La révolution s’est transformée en guerre totale où plus personne ne sait à qui il a affaire. Je reste malgré tout fidèle à mon idée de départ qui est de créer une petite pièce ne parlant ni de la politique ni de l’actualité, du moins pas de celle que nous subissons, mais une création évoquant les gens. Le plus important. Parlez-nous de vos sources d’inspiration, il y a quelques livres… mais pas seulement ? J’ai participé à une manifestation au centre Pompidou de Paris organisée par l’artiste et militante Hala Abdallah. Une soirée de textes, de musiques et de fi lms réalisés par des personnes qui se sont soulevées contre le régime et qui témoignaient. Mon projet théâtral a éclos à cette occasion. Ces réalisations m’ont marquée, car elles étaient toujours présentées de manière respectueuse et presque pudique, sans jamais franchir la barrière de l’intolérable. Une évocation artistique. La force de cet événement résultait de la possibilité de parler autrement de l’horreur de la révolte en Syrie. A l’image de ce sublime film où le spectateur visionnait une maison en ruines sur une jolie montagne syrienne qui donnait sur une magnifique vallée. Dans cette bâtisse, une femme avait déjà mis des rideaux blancs et commençait à laver, frotter le sol. Une fois le plancher propre et sec, elle y installait une petite table avec une nappe par-dessus et un bouquet de fleurs. Puis, elle s’asseyait sur une chaise à côté de la table et contemplait le paysage. Cette représentation est parlante. Bien au-delà de la terreur, elle est accessible et évoque la force de la destruction mais plus encore celle de la survie. Garder ce goût pour la vie et cela malgré tout. Je me suis dit qu’il fallait partir là-dessus. Par ailleurs, j’ai rassemblé beaucoup de textes, de poèmes, d’informations sur internet autour de la Syrie. Un jeune militant syrien a travaillé pour et avec moi. Ahmed Naji a quitté le pays de manière clandestine, mais est resté en contact avec beaucoup d’habitants. Il a effectué des recherches, rassemblé des textes et des témoignages. Grâce à son aide précieuse, nous avons pu aussi communiquer avec des personnes sur place au Liban et en Jordanie. De mon côté, j’ai lu énormément, tout sur quoi je pouvais mettre la main. Les livres qui m’ont marquée sont La coquille de Moustafa Khalifé et Feux croisés de Samar Yazbek. Mais plus particulièrement je me suis rendue au Liban et en Jordanie pour rencontrer des réfugiés syriens. Un voyage intense et bouleversant bien au-delà des mots. La pièce est née de ces voyages, elle n’aurait pas pu se concrétiser autrement. Je l’ai réalisé en partant. J’ai eu la chance de pouvoir partager une partie de ce séjour avec l’auteur et metteur en scène Amir Nizar Zuabi. Justement, parlez-nous de lui… Avec ce projet, je me suis retrouvée dans l’étrange et merveilleuse situation de chercher un metteur en scène alors que normalement le contraire se produit. Je suis arrivée avec un projet assez déterminé et il fallait que le metteur en scène puisse s’y adapter tout en y apportant du sien. Il ne s’agit pas d’une commande à un metteur en scène, mais d'une invitation à une collaboration. Lors d’un de mes déplacements à Londres, j’ai discuté avec le directeur du Young Vic, David Lann. Il m’a tout de suite conseillé Amir Nizar Zuabi, un jeune metteur en scène et auteur palestinien qui habite en Israël. Il a sa propre troupe et a joué plusieurs fois à Londres et aux Bouffes à Paris. En lisant ses pièces, j’ai été touchée. Il m’a paru d’emblée être la personne qui convenait. Je l’ai alors contacté. Toutes les idées que je lui ai Une expérience riche, émouvante, dense et passionnante. Avec Amir, nous nous sommes rencontrés à Irbid en Jordanie, à la frontière de la Syrie et d’Israël où se trouvent des milliers de réfugiés syriens oubliés du monde et qui font face à une précarité et une misère inimaginables. Nous sommes allés ensemble les rencontrer, nous avons été accueillis chaleureusement et les gens nous ont confié leurs histoires très humblement. Un énorme besoin d’être entendus se faisait sentir. J’ai fi lmé et j’ai pris des notes. Amir, lui, a écouté et traduit. Nous avons vu des hommes et des femmes simples qui avaient une belle vie avant dans le doux pays, certains soutenaient le régime avant la révolution. Ils ont été contraints par la force des événements d’assumer un destin bien plus important que ce qu’ils auraient pu imaginer et de devenir des héros sans le vouloir pour autant. Extrêmement émus, bouleversés et secoués par ce que nous avons vu et entendu, nous sommes partis à Haïfa, lieu de résidence d’Amir, pour créer la pièce en un mois, un temps record. Nous avons beaucoup parlé et discuté, en essayant de rassembler les histoires et en les respectant le plus possible. Nous sommes passés par beaucoup d’improvisations. Nous avons aussi cuisiné. Notre souci a été de rester fidèles aux histoires et en même temps d’en faire une pièce de théâtre tout en intégrant les actualités au jour le jour. Nous y avons été contraints, car elles intervenaient sans arrêt dans notre espace artistique. Nous avons régulièrement parlé aux activistes à l’intérieur du pays. Après l’attaque aux armes chimiques nous avons dû changer la fi n de notre pièce et vu le cours des événements, nous allons certainement être encore contraints à adapter la création. Sous quelle forme avez-vous choisi de créer votre pièce ? Pourquoi ? Une forme théâtrale toute simple. Une femme raconte des histoires, sa propre histoire. Pendant ce temps, elle est en train de cuisiner – pour de vrai ! – un plat syrien. Un spectacle assez sobre et pur, du moins dans l’espace, pas forcément dans le contenu. J’ai déjà beaucoup travaillé ainsi. Mon goût théâtral est venu de ma première collaboration avec Peter Brook. Pouvoir faire du théâtre de telle manière qu’il soit immédiat, direct, accessible à tout le monde, qu’il soit transportable et transposable. Celui qui peut être adapté à des langues différentes et qui peut se produire partout quitte à apporter quelques corrections. De l’art théâtral qui peut se faire avec rien. J’ai toujours trouvé très puissant de pouvoir sur scène créer une tempête avec un tissu. Le théâtre possède encore une magie que le cinéma ne peut pas avoir, il n’a pas besoin d’effets spéciaux. A partir du moment où un mot est prononcé et si le comédien l’assume, une intention, un objet, une situation ou un personnage transparaît. Comment avez-vous choisi le titre Oh, mon doux pays ? En juin 2012 la femme du président syrien est allée soutenir à Damas les joueurs syriens de badminton qui partaient pour les Jeux olympiques de Londres. Elle s’est présentée sur le terrain de jeux vêtue d’un t-shirt serré sur lequel était écrit en arabe Mon doux pays. Cet événement a d’ailleurs fait la une de certains journaux. Un scandale alors que le pays déplorait déjà trente à quarante mille morts. Je me suis tout de suite dit que cet épisode était pertinent. D’abord parce que Mon doux pays est une étiquette dont l’attribution convient tout à fait à la Syrie, et la douceur de ce pays est un attribut qui resurgit tout le temps dans les récits des réfugiés. Et j’ai moi-même goûté à cette douceur. Puis le fait que cette femme dirigeante puisse mettre un t-shirt pareil dans une insouciance totale est parlant. Ce décalage est symbolique de la Syrie d’aujourd’hui. En même temps ce titre évoque tellement un autre aspect de ce qui est associé à la Syrie d’aujourd’hui. Il me paraît important d’en relever la substance. Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz Novembre : Exposition d’artistes syriens dans le hall du théâtre Du 3 au 20 décembre 2013 Salle René Gonzalez Mise en scène : Gian Manuel Rau Scénographie : Anne Hölck Musique et espace sonore : François Thuillard Avec : Dominique Reymond Durée : environ 1h10 Age conseillé : dès 14 ans Genre : théâtre Production : Théâtre Vidy-Lausanne Cette pièce fait suite à un « Sujet à vif » de trente minutes présenté au Festival d’Avignon en 2009 sous le titre de Trois quartiers Création au Théâtre Vidy-Lausanne le 3 décembre 2013 Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi 03.12. 04.12. 05.12. 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 relâche relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 © Christophe Raynaud de Lage Rome-Nanterre d’après Forêt noire et d’autres textes de Valérie Mréjen Dominique Reymond La complicité du metteur en scène Gian Manuel Rau et de l’actrice Dominique Reymond émerge sur les planches du Théâtre Vidy-Lausanne alors qu’ils travaillent sur Le pélican d’August Strindberg. Aussitôt une confiance mutuelle s’installe entre les deux artistes et permet l’approfondissement de leur recherche théâtrale. Par la suite, Dominique Reymond reçoit une proposition de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et du Festival d’Avignon qui l’invitent pour un « Sujet à vif » en 2009. Elle choisit alors plusieurs textes de Valérie Mréjen. Etant donné que cette expérience artistique est une première pour elle, elle décide alors de travailler avec un metteur en scène, Gian Manuel Rau. L’ébauche de Rome-Nanterre est ainsi née et le résultat est à découvrir à Vidy. Rencontre avec l’équipe artistique le 12 décembre 2013 à la Salle René Gonzalez à l’issue de la représentation L’actrice Dominique Reymond vous a choisi pour réaliser cette création. N’est-ce pas d’habitude la prérogative du metteur en scène de sélectionner ses interprètes ? Je donne des idées et crée des événements, mais il ne s’agit pas d’une constante. Si une actrice que j’apprécie beaucoup et qui m’enrichit dans mon travail me propose de me lancer avec elle sur une pièce, je m’en moque si le projet ne se réalise pas de ma propre initiative. Dans un spectacle ou dans une mise en scène, je suis persuadé qu’il ne faut pas forcément voir au premier plan uniquement l’apport du metteur en scène même s’il définit, lui, l’enjeu de la création. Je trouve important que toute l’équipe artistique l’entoure pour donner naissance à une œuvre d’art. Dominique Reymond m’a proposé d’être son metteur en scène alors que j’étais à Paris, pour répéter Quatre pièces de Feydeau à la ComédieFrançaise. Je travaillais donc sur le contemporain pour le « Sujet à vif », le matin, et sur le classique, le soir. Ce mélange m’a inspiré pour Avignon. Il fallait y créer cette pièce de trente minutes. Une préparation à tâtons, car il s’agissait d’une expérience nouvelle pour nous. Au final, elle nous a donné envie de continuer une œuvre artistique sur l’écriture de Valérie Mréjen dans un cadre plus conséquent. Comment avez-vous décidé d’adapter Trois quartiers et Forêt noire de Valérie Mréjen ? J’ai déjà adapté plusieurs romans sur les planches. Je trouve qu’en général nous ne travaillons pas forcément des scènes mais plutôt des contenus textuels pour le plateau. Le point fort du travail de Valérie Mréjen est la rédaction de portraits fragmentés. Elle incite ainsi le lecteur à inventer le monde qui se trouve entre les lignes d’écritures. Il est toujours obligé de compléter les éléments. L’auteure rédige de brefs récits qui permettent à chacun de se reconnaître. Il s’agit de questions délicates sur l’identité et les tracas. Elle a beaucoup de force, car elle déclenche des images dans l’esprit du lecteur, un aspect prépondérant dans le théâtre. La pièce doit aussi s’accomplir dans la tête du spectateur. Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 10 Que vous évoquent les écrits de Valérie Mréjen ? Son univers me fait penser à un événement précis de ma vie. Quand je faisais le portrait de tout, même de mes meubles et de mes objets. Lorsque je m’étais réfugié, parfois durant plusieurs jours, dans une chambre noire improvisée, pour y procéder à mes tirages photographiques. Durant la restitution de l’image, je voyais le sujet apparaître sur la feuille encore blanche, mais déjà exposée une première fois au monde lumineux. J’écoutais toujours la radio dans cette obscurité. Ces voix étaient avec moi en chambre noire. Des paroles d’auteurs et de leurs interprètes. J’étais toujours à leur écoute, parce que j’étais seul dans le noir avec eux. Quelquefois résonnaient aussi les voix de mes proches. Ils m’appelaient de l’extérieur, parce qu’ils voulaient savoir où j’étais. Je ne répondais jamais, car je ne savais plus vraiment où je me trouvais. Il y avait quelque chose d’interdit. De secret. Ces portraits-là, qui émergeaient de ce liquide toxique, devenaient vivants pour quelques secondes seulement, puis mouraient aussitôt, une fois mis dans le bain d’arrêt et puis suspendus pour le séchage. Jamais je n’ai vécu l’instant de la naissance et celui de la mort si proches l’un de l’autre. Lorsque je lis les textes de Valérie Mréjen, quand je vois les portraits, je pense à cet instant précis de la révélation d’image et je me souviens brusquement de cette sensation. Elle décrit des êtres dont nous ignorons s’ils se trouvent légèrement au-dessus du sol ou déjà un peu plus sous terre, voire beaucoup plus bas, aspirés vers le septième sous-sol. Mréjen permet des voyages imaginaires. Elle parle de l’attente du visiteur, de celui qui est attendu en attendant. Dans une sorte de rituel fragile, une femme s’imagine sa propre vieillesse, se souvient de sa jeunesse. Les souvenirs se mélangent avec les inventions « autobiographiques ». Ainsi se crée un présent vague, un présent de possibilités d’un « je », qui semble être celui de quelqu’un d’autre… Sur scène, j’ai envie d’entourer Dominique Reymond de voix, en écho à celles que j’écoutais autrefois dans ma chambre noire. Je souhaite que, pour le public, cette comédienne représente un caméléon, car elle change d’identité et de rôle dans une fi nesse remarquable comme cet animal change de couleur de peau. Je tiens également à faire ressortir dans cette création une forme de légèreté et d’ingéniosité à l’image du fou de Shakespeare. Vous vous concentrez sur les étapes de l’existence d’une femme. Qu’en est-il de l’homme ? L’homme est présent, puisqu’il existe, tout comme dans les textes de l’auteure, des rôles masculins. Par exemple : un père suit la vie de sa fi lle en laissant des messages sur le répondeur du téléphone ou dans des lettres. Il lui donne des conseils et la critique. L'utilité de ces hommes est de donner des réponses à un lecteur cupide qui veut savoir. Nous avons procédé de la même manière pour le « Sujet à vif » à Avignon et pour Rome-Nanterre à Vidy. Une figure masculine est présente sur scène mais elle est distante et discrète. Mon souhait serait qu’à la fi n de la pièce le corps de Dominique Reymond reste sur scène mais que son âme parte vagabonder dans la tête des spectateurs pour les accompagner encore à l’extérieur de la salle, incarnant ainsi le symbole de l’ici et de l’ailleurs. Vous décrivez les personnages comme les figurines d’un manège qui tourne. Pourquoi cette image ? Depuis mon enfance, j’ai toujours cette image du carrousel qui tourne sur la place de l’Horloge à Avignon au milieu du vacarme du festival. Quand une personne est sur ce manège, elle tourne en rond à l’image d’un parcours de vie qui fait virevolter le destin d’une personne. Dominique Reymond et Valérie Mréjen s’insèrent dans une liste d’artistes féminines. Nous partageons ensemble l’envie de réaliser un autoportrait de fiction du rôle principal, de le métamorphoser, de le changer d’identité pendant un temps, de montrer quelqu’un de di±érent. Une sorte de recherche d’hétéronyme chez le personnage. Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz Le point de vue de la comédienne Dominique Reymond : La Société des auteurs et compositeurs dramatiques m’avait donc demandé en 2009 de participer à un « Sujet à vif » dans le jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph. Di≤cile de refuser une telle proposition. Elle consistait à présenter ce que je voulais, sans aucune contrainte ni règle, à part qu’il fallait que la pièce dure trente minutes. Je n’avais aucune idée pendant longtemps et le temps passait. C’était e±rayant. Comme une boîte vide que je ne savais comment remplir. Puis, un jour, assez tard, un mois avant le jour J, j’ai eu l’idée de réaliser un sujet avec les textes de Valérie Mréjen, qui a sa place dans beaucoup de domaines mais pas encore au théâtre. J’ai relu notamment Eau sauvage et Mon grand-père. Tout naturellement Gian s’est imposé à moi, lui avec qui j’avais déjà traversé une belle expérience « strindbergienne », il maîtrise très bien cet univers du « quotidien » tout simple qui parle à tous. Il évoque souvent ce qu’il appelle la « catastrophe familiale », il s’agit d’un de ces « thèmes » que nous avons déjà bien exploité dans Le pélican. Là, il n’existe pas de pièce à proprement parler mais des motifs, des phrases, du langage. Un mode d’expression qui appartient à tous et qui renvoie forcément à des souvenirs et expériences relationnelles vécues. Des situations « types » aussi. J’admire beaucoup l’artiste qu’est Gian. L’étendue de sa culture référentielle, le nombre d’artistes qu’il connaît et les domaines auxquels il s’intéresse tels que les arts plastiques, la musique et la photo, pour ne citer qu’eux. Cette curiosité est extrêmement bienvenue dans ce monde un peu cloisonné dirons-nous. Le fait que tout ne repose pas sur moi est assez rassurant je dois l’avouer. L’auteure Valérie Mréjen est également très prolixe, elle a créé dans beaucoup de domaines artistiques di±érents qui vont de la vidéo aux photos en passant par des installations en plus de l’écriture. Je pense que cette diversité rapproche avant tout ces artistes. Le spectacle est donc une bonne raison pour les réunir. Il a été bien accueilli à Avignon et le désir de continuer sur cette lancée est né. De trois portraits, trois âges, nous passons donc à sept et aujourd’hui, à l’heure où j’écris ces lignes, il existe encore quatre inconnues. Quant à savoir s’ils évoquent des souvenirs liés à ma propre histoire, je ne saurais répondre, car ; si je réfléchis à celle-ci, j’ignore ce qu’elle est. Pour un acteur il s’agit peut-être de ses rôles… Du 4 au 22 décembre 2013 La Passerelle Mise en scène : Jean-Yves Ruf Traduction : Louis-Charles Sirjacq Scénographie et costumes : Laure Pichat Lumière : Christian Dubet Son : Vassili Bertrand Avec : Gilles Cohen Jacques Tresse Durée : environ 1h Age conseillé : dès 12 ans Genre : théâtre Production : Espace des Arts – Scène nationale Chalon-sur-Saône Coproduction : Chat Borgne Théâtre, compagnie Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National © DR Théâtre Vidy-Lausanne © Benjamin Chelly conventionnée DRAC Alsace © DR Hughie d’Eugene O’Neill Jacques Tresse, Jean-Yves Ruf, Gilles Cohen L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté Création à l’Espace des Arts – Scène nationale Chalon-sur-Saône le 15 octobre 2013 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 04.12. 05.12. 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 21.12. 22.12. 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 19h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 Deux solitudes se croisent dans le hall miteux d’un hôtel new-yorkais. Deux oiseaux de nuit que rien ne destinait à une rencontre. L’un, Erié, est un fanfaron désabusé qui vit reclus dans cet hôtel, où il consume sa vie dans des jeux d’argent. L’autre, Charlie Hughes, est le nouveau veilleur de nuit, à la présence étrangement silencieuse. Mais la mort surplombe la scène. Hughie, l’ancien veilleur de nuit, le seul ami d’Erié, a disparu quelques jours plus tôt. Erié doit absolument parler pour lutter contre le silence morbide qui envahit sa chambre d’hôtel. Commence alors un étrange soliloque fait de rêves et de désillusions, de mensonges et de masques, de crasse et d’errance. La mise en scène d’Hughie signe le retour du metteur en scène Jean-Yves Ruf en Suisse. Après Lettre au père et La panne, il revient au Théâtre Vidy-Lausanne pour présenter cette fable nocturne, infiniment cinématographique. Une pièce qu’il monte à la demande du comédien Gilles Cohen. Nous avons rencontré les trois artisans de ce dialogue étonnant qui impose sur scène le silence à l’un des comédiens. Gilles Cohen, vous êtes à l’origine du projet. Comment est née votre envie de travailler sur Hughie, pièce sur le deuil et l’absence, aux faux airs de polar ? Gilles Cohen : J’ai découvert ce texte il y a trente ans, lorsque j’étais jeune homme et que j’étudiais encore le théâtre au Cours Florent ! Depuis, j’ai toujours rêvé de jouer le personnage d’Erié. J’aime son humour désespéré, ce panache qu’il conserve malgré le désespoir latent. Evidemment, la langue d’Eugene O’Neill est magnifique. Mais il y a quelque chose de plus instinctif, de plus viscéral qui me lie à la pièce. Il faut dire que je suis fasciné par le cinéma américain des années 1920 à 1940, produit par la Warner Bross. Il y a du James Cagney, du Humphrey Bogart, du George Raft dans cette écriture. Et je renoue ainsi avec mes vieux démons, les héros et gangsters de ma jeunesse ! Jean-Yves Ruf, comment aborde-t-on en tant que metteur en scène un spectacle dont on a ni choisi le texte ni les acteurs ? De quelle manière avez-vous accueilli cette proposition tout à fait inhabituelle ? Jean-Yves Ruf : Accepter une commande, c’est Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 11 risquer l’imprévu, sortir des chemins tout tracés. Si j’aime mûrir mes projets, j’aime aussi me laisser porter par des envies, des rencontres, qui m’ouvrent à d’autres horizons. Sans le désir de certains comédiens, je serais passé à côté de nombreux textes ! C’est le cas pour Hughie. Lorsque Philippe Buquet, le directeur de l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, m’a appelé pour me proposer ce texte découvert par Gilles Cohen, je ne connaissais presque rien à l’univers d’Eugene O’Neill. Je gardais toutefois un souvenir ému de l’interprétation de Jean-Quentin Châtelain et Anne Benoît dans Une lune pour les déshérités, autre pièce d’O’Neill, mise en scène par Robert Bouvier. Dès la première lecture, Hughie a été pour moi une évidence. Infi niment cinématographique, cette courte pièce réunit deux hommes, deux îlots de solitude perdus dans la nuit new-yorkaise. Tel un plan-séquence, le drame nous dévoile leur rencontre, inattendue, dans le hall sordide d’un hôtel du West Side. Ce texte est d’une grande force, à la fois concret, contemporain et tout à fait universel. C’est une œuvre qui fait hurler, crier quelque chose d’innommable. Cyclique, la pièce se clôt sur elle-même comme une fable, une parabole qui interroge notre solitude, notre besoin de mentir pour ne pas sombrer. Mais aussi le désir de mort qui vibre en chacun. Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette écriture aux accents beckettiens, mêlant l’absurde au quotidien ? Jean-Yves Ruf : Ce qui m’a intéressé, c’est com- ment cette fable, d’apparence réaliste, bascule peu à peu dans un univers proche du rêve, presque kafkaïen. Il y a un long couloir qu’Erié, le locataire, doit parcourir avant d’accéder à sa chambre. Ce long couloir, Erié n’arrive pas à le traverser. Il s’arrête devant le veilleur de nuit, qui, tel un cerbère, fait mine de l’écouter. Erié n’a pas d’autre choix que de lui parler pour fuir le silence de sa chambre, encore hantée par la mort récente de son vieil Hughie, l’ancien veilleur de nuit. A première lecture, cette situation peut sembler anecdotique. Pourtant, je l’ai lue comme un véritable rite de passage, emprunt d’un tragique profond. Sans cette confession, impossible pour Erié de retrouver son chemin, le fi l de sa vie. Cela m’a rappelé la parabole de la loi évoquée par Kafka dans Le procès. Elle conte comment un homme attend toute sa vie devant une immense porte, métaphore de la loi, sans oser la franchir. A l’heure de sa mort, le gardien lui hurle que cette porte n’était faite que pour lui et la referme ! Dans Hughie, la sensation du réel se dissout aussi dans des décalages constants, comme dans les fi lms de David Lynch. Ainsi, Erié ne peut s’empêcher d’entendre le nom du gardien, Charlie Hughes, comme un signe que lui envoie Hughie depuis l’au-delà ! Lorsqu’une personne vient de mourir, on se raccroche à des signes, on devient superstitieux. Quand j’ai perdu l’un de mes proches, je voyais tout, le clochard au coin d’une rue, trois crachats sur le sol, comme des signes de sa présence ! Cela altère la perception et c’est l’état second, de deuil, dans lequel se débat le personnage. L’univers du huis clos, très cinématographique, revient souvent dans vos mises en scène. Qu’apporte-t-il au théâtre ? Jean-Yves Ruf : L’utilisation d’un espace en huis clos, intime, me permet de creuser des espaces mentaux. Mais aussi de laisser le personnage être peu à peu contaminé par l’espace, l’environnement qui l’entoure. Dans Hughie, il y a une certaine similitude entre la décrépitude de l’hôtel et l’état de désolation d’Erié. D’ailleurs, le personnage n’a plus vraiment d’identité, on l’appelle 492, comme le numéro de sa chambre ! Il croupit dans cet hôtel depuis tant d’années qu’ils ne font qu’un. Avec la scénographe, Laure Pichat, nous nous sommes amusés à chercher des correspondances de teintes entre le costume d’Erié et ce hall d’hôtel délabré. Le veilleur de nuit que vous incarnez, vous, Jacques Tresse, est tout aussi silencieux que cet hôtel déserté. Comment un comédien peutil réussir à donner vie à un personnage résigné, absent, presque mutique ? Jacques Tresse : Ce rôle est pour moi un for- midable défi ! Comment faire exister le monde intérieur d’un personnage sans l’exprimer verbalement ? Car on sait que quand un personnage ne parle pas sur un plateau, le public veut évidemment savoir ce qu’il pense ! Même si tout le monde parle autour de lui. Ma présence est donc une sorte de relais, très sensible, pour le public. Toute la di≤culté, c’est de laisser mon personnage plonger dans sa rêverie tout en étant conscient qu’il a un client à ses côtés, Erié. En tant que comédien, je me dois d’être doublement lucide sur ce qui se passe sur le plateau ! Et de construire un chemin d’écoute bien précis. Pour échafauder le monde intérieur de mon personnage, nous avons travaillé par strates. D’abord sur le texte dont les sublimes didascalies, très cinématographiques, dévoilent peu à peu les étranges pensées de ce veilleur de nuit mutique. Ce dernier est habité par des rêves de destruction, de chaos, d’incendie. Puis, JeanYves Ruf m’a proposé une série d’improvisations pour imaginer à quoi pouvait bien ressembler sa vie. Dans son appartement, en compagnie de sa femme, de ses enfants. J’ai déjà travaillé de nuit, dans une vie lointaine, je sais ce que c’est l’attente. On a des coups de barre, on s’impatiente, on sait exactement quelle heure il est sans avoir à scruter sa montre. Il y a parfois un importun qui arrive et nous impose sa présence, alors on essaye d’être le plus poli possible. Pour moi, ce sont deux noyés nocturnes qui se rencontrent au cœur de leur solitude. A quoi se raccroche-t-on quand le rêve n’est plus là ? Quand on a le sentiment d’avoir tout raté ? Peut-être qu’on se raccroche à la vie d’un autre, d’un héros, pour rêver encore un peu… Propos recueillis par Olivia Barron U B L I C I T E STREET GARDEN de Fabienne Berger // mise en scène de Fabienne Berger et Sven Kreter // danseurs : Corinne Rochet, Jean-Nicolas Dafflon, Fabienne Berger création : 7.08.2010, Festival Wunderland, Rue (CH) // photo © Mario Del Curto P l’imprimeur des artistes ENTREPRISE D’ARTS GRAPHIQUES GENOUD SA · PRÉPRESSE ET IMPRESSION · EN BUDRON D4 · 1052 LE MONT/LAUSANNE · TÉL. 41 (0)21 652 99 65 · www.genoudsa.ch ww w. la se m e u s e . c h En choisissant les Cafés La Semeuse, vous contribuez, d’une part, à la création théâtrale et savourez, d’autre part, l’un des meilleurs cafés du monde... Bonne dégustation .. LA SEMEUSE S.A. s 0AYSANS(ORLOGERS s ,A #HAUXDE&ONDS s 4£L s INFO LASEMEUSECH Oy Division Du 10 au 15 décembre 2013 Salle Charles Apothéloz Avec : Gershon Leizersohn (violon et voix) Assaf Talmudi (accordéon) Eyal Talmudi (clarinette) Avichai Tuchman (contrebasse) Durée : 1h15 Age conseillé : tout public Genre : musique klezmer traditionnelle Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 19h00 19h00 19h00 relâche 20h00 17h30 Gershon Leizersohn, d’où viennent les racines musicales de Oy Division ? Quelles sont vos influences ? Les membres du groupe proviennent d’horizons musicaux divers et variés. Eyal Talmudi est un musicien talentueux et très prisé dans le milieu de l’improvisation et de la musique ethnique ; Avichai Tuchman et Assaf Talmudi ont tous deux sévi dans le rock’n’roll tandis que, pour ma part, en tant que bassiste et violoniste, je possède une riche expérience dans le classique. Tous ces types de musiques ont une influence sur les harmonies klezmer que l’on interprète mais on essaie malgré tout de présenter cet art de la façon la plus authentique possible, c’est-à-dire de la manière dont il était joué il y a deux cents ans. Comment le groupe s’est-il formé ? C’était en 2005, d’une manière assez spontanée. J’ai rencontré Assaf Talmudi lors d’un festival international de musique klezmer au Canada. Nous avons été fasciné et avons alors décidé de fonder notre propre groupe de musique klezmer israélienne. Le reste est arrivé très vite et de façon intense – de nouveaux membres ont rejoint le groupe, nous avons donné des concerts et enregistré notre premier album. Vous êtes tous issus d’univers musicaux très différents, qu’est-ce qui vous relie ? Notre amour commun pour les sonorités folk sous toutes leurs formes, leur rudesse et leur caractère primitif. Quelle relation entretenez-vous, à travers votre musique, avec le passé, le présent et le futur ? Evidemment, le registre klezmer que l’on interprète est un concentré de la riche tradition musicale des Juifs de l’Europe de l’Est des XVIIIe et XIXe siècle. Mais ce qui est intéressant est que cette musique sied aux oreilles de notre public et le conduit, la plupart du temps, à danser, chanter et même pleurer. Quant au futur, il y a assurément de la place pour écrire des mélodies klezmer inédites, les membres du groupe travaillent d’ailleurs sur des morceaux originaux. Bien évidemment, la réalité israélienne moderne affecte l’interprétation de nos chansons qui abordent des thèmes tels que l’amour, la guerre, le découragement et l’espoir. Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 13 Propos anglais recueillis par Sarah Turin Traduction française par Coralie Rochat Un merci particulier à Inbal Yomtovian pour son travail sur la version hébraïque. Gershon Leizersohn, what are Oy Division’s musical roots ? What have the main influences on your music been ? All of the band members come from different and varied musical genres. Eyal Talmudi is a talented musician and is sought after in the improvisation and the ethnic music genre ; Avichay Tuchman and Assaf Talmudi come from a rock ‘n’ roll background ; I am a bassist and a violinist, with a rich background in classical music. Of course all of these types of music affected the klezmer music that we play. Still, we are trying to present the klezmer music in the most authentic way possible – as it was played two hundred years ago. How did the group come together ? It happened pretty spontaneously, about eight years ago. I met Assaf Talmudi at an international Klezmer festival in Canada. After we heard the Klezmer sound, we were captivated by the ancient Jewish music and decided to found an Israeli Klezmer group. After that, everything happened very fast and intensively — new group members joined, shows were performed, and the first album was recorded. You all come from very different musical backgrounds. What are the links between you ? Our mutual love is folk music in all its types and varieties, its ruggedness and primitivism. How does your music relate to the past, the present and the future ? Of course, the Klezmer music that we play is a kind of a museum for the rich musical tradition of the eastern-European Jews of the 18th and 19th centuries. But what is interesting is that this music registers well with the listeners’ear and makes them, more often than none, start dancing, singing, and even crying. About the future, there is definitely room for writing new Klezmer music and the group members are definitely working on original materials. Of course that the modern Israeli reality also affects the interpretations of the songs we perform that deal with love, war, despair, and hope. The Acting Bug/Le virus de la scène cirque de puces savantes de Patrick Sims Du 6 au 22 décembre 2013 Chapiteau Vidy-L Ecriture, scénographie, marionnettes : Patrick Sims Marionnettes, accessoires, masques et costumes : Josephine Biereye Création sonore et électrique, régie son, lumière et vidéo : Oriol Viladomiu Plateau, décor et machinerie : Nicola Hubert Construction du cirque de puces : Erik Zollikofer Création vidéo : Raul Berrueco Machines : Richard Penny Avec : Felix Fujikkkoon (dresseur des puces) Nicola Hubert (marionnettiste) Richard Penny (marionnettiste) Patrick Sims (marionnettiste) Durée : environ 50 minutes Après Hilum et The Old Man of the Mountain/Le vieux de la montagne, Patrick Sims, marionnettiste échevelé mais aussi remarquable historien de la question circasso-pucienne, tente de réhabiliter avec rigueur la légende de ces insectes de très haut vol. Dans la lignée d’Antonin Artaud, directeur en son temps d’un cirque de puces, il désire restaurer la féerie de cette pratique foraine. En parallèle aux puces savantes vivantes, Patrick Sims invite des puces modernes, qu’elles soient mécaniques, cybernétiques, électroniques ou encore informatiques. Comment est né ce projet ? Je m’intéresse depuis longtemps aux cirques de puces. Par ailleurs, les formes de divertissement marginalisées – les attractions de foires, les marionnettes, les spectacles mettant en scène des animaux ou des objets mécaniques – ou d’autres types de divertissement d’autrefois m’attirent beaucoup. J’aime explorer ces restes poussiéreux de notre héritage culturel afin de jouer avec l’évolution du concept de la nostalgie. En observant ces formes artistiques qui peuvent nous paraître naïves, absurdes ou dérisoires, il nous devient possible de mesurer l’évolution – ou le manque d’évolution – de nos obsessions, de nos peurs et de nos enchantements dans un environnement actuel dont la complexité est croissante et où nous sommes bombardés d’images et de divertissements qui nous laissent odieusement vides. J’ai pris la décision de créer ce spectacle parce que tous les éléments créatifs nécessaires semblaient se mettre en place comme par magie, en particulier la découverte d’une population de puces que l’on suppose être les descendantes d’un cirque de puces célèbres sur Broadway dans les années 1930. Age conseillé : Pourquoi l’avoir intitulé The Acting Bug/Le virus de la scène ? dès 12 ans Genre : marionnettes, illusion, cirque de puces savantes Production déléguée : Les Antliaclastes Coproduction : Yzeure Espace Théâtre Vidy-Lausanne La Comédie – Scène nationale Si quelqu’un est infecté du « virus de la scène », cela implique qu'il doit se mettre en scène, dans sa vie privée et en public. Il est ainsi en performance, il ressent un besoin impérieux de jouer. Je raconte l'histoire du directeur et dresseur d'un cirque de puces qui doit absolument se présenter sur le plateau, c'est dans son sang. C'est aussi, par conséquent, celui de ses puces. Le spectacle c'est ça – des petites bêtes de scène avec un besoin existentiel d'être en tournée. de Clermont-Ferrand Le Parapluie, Aurillac Avec l’aide à la création de : Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Auvergne Région Auvergne Avec le soutien de : Département de l’Allier Remerciements : Mairie de Maillet Footsbarn Theater Création au Théâtre Vidy-Lausanne le 6 décembre 2013 Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 21.12. 22.12. 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 Rencontre avec l’équipe artistique le 19 décembre 2013 au Chapiteau Vidy-L à l’issue de la représentation Quelles sont les influences (musicales, littéraires, cinématographiques) autour de The Acting Bug/ Le virus de la scène ? Miriam Rothschild, Jonathan Swift, Goethe, John Donne, Mark Twain, William Shakespeare, Rabelais, Lautréamont, Terence McKenna… forment l’essentiel de mes ressources littéraires. Les éléments musicaux de la pièce sont inspirés par Luigi et Antonio Russolo, Modeste Moussorgski, Ergo Phizmiz, Henry Purcell, Paul Robeson, Otto von Schirach et Shirley Temple. Dans le domaine cinématographique, Tex Avery est la source d’inspiration la plus importante et Dixieland Droopy a été très fortement plagié. Il existe aussi un fi lm suisse enchanteur : La mort du directeur de cirque de puces, qui nous oblige à nous gratter la tête en le contemplant. Nous avions évoqué Alfred Jarry et Antonin Artaud lors de vos deux précédentes créations (Hilum et The Old Man of the Mountain/Le vieux de la montagne). Est-ce toujours d’actualité ? Oui. A nouveau, la pataphysique prend un rôle méthodologique déterminant et donne à la pièce sa forme. Dr Faustroll apparaît dans la partie psychédélique du spectacle afi n de souligner le concept ridicule de l’objectivité dans le monde de l’infi niment petit. Roger Shattuck l’a dit : « la pataphysique existe depuis que l’homme s’est gratté la tête pour la première fois, non pas dans le but d’écraser une puce, mais pour soulager la démangeaison de la pensée réflective. » C’est un des mantras de la pièce. Il y a aussi une référence directe à Jarry et à la course à vélo de 10 000 miles de son roman Le surmâle. J’ai choisi ce passage afi n de souligner le potentiel érotique et les qualités surhumaines des puces. Artaud, lui, apparaît dans le spectacle en tant que représentation de bande dessinée d’un fou à la Tex Avery. Artaud arrive pendant l’étape larvaire du cycle de vie de la puce afi n de mettre en évidence une métamorphose qui n’aura jamais lieu. Et, comme dans mon spectacle chaque puce représente une pensée, nous allons remplir de puces la camisole de force d'Artaud et ensuite l'attacher avec fermeté. Bien sûr, il arrive parfois que les puces transportent la peste. Il sera question de théâtre et de peste. La culture n'est pas toujours a micale ! Pouvez-vous nous décrire les différentes puces qui vont envahir le plateau (vivantes, électroniques, mécaniques) ? Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 14 Le spectacle débutera avec quelques spécimens de la race la plus pure de puce connue dans ce domaine. Douze pulex irritans, ou puces humaines, dix femelles (le sexe le plus fort), deux mâles (sans intérêt mise à part le rôle qu’ils jouent dans la reproduction) et un travesti. Ces puces ont été soigneusement sélectionnées. Par la suite, pour les cascades les plus dangereuses, nous utiliserons quelques puces de chat, de chien et de hérisson. Lorsque le spectacle entre dans sa phase microscopique, il y aura plusieurs marionnettes-puces qui interpréteront le drame de leur point de vue. Nous avons aussi créé des scénarios multiples avec des animations vidéo de puces ainsi que des automates-puces exécutant des gestes plus ou moins répétitifs. Comment avez-vous rencontré Felix Fujikkkoon, le dresseur de puces ? Comment est-ce que vous collaborez ? C’est Felix Fujikkkoon qui le premier en France a programmé un de mes spectacles, à l’Embobineuse à Marseilles. Depuis, nous sommes devenusa mis. La pièce tourne autour d’un des personnages de son invention, l’androgyne Cleopoleon Napopatre. Felix a le virus de la scène, ce qui est un très bon point de départ. Nous travaillons avec les puces depuis un certain temps déjà et commençons à faire le casting, ce qui veut dire décider quelle puce arrive le mieux à faire un tour spécifique. Comment avez-vous imaginé la scénographie ? Comment le spectateur va-t-il pouvoir observer une vraie puce à taille réelle ? Alfred Jarry and Antonin Artaud were both mentioned in relation to your two former productions (Hilum and The Old Man of the Mountain/Le vieux de la montagne). Can their presence be felt in this new show ? Yes. Pataphysics again takes the methodological cake in constructing the shape of the piece. Dr. Faustroll makes an appearance in the psychedelic portion of the show in order to highlight the ridiculous concept of objectivity in the infinitely small. Roger Shattuck once said, “pataphysics has existed ever since man first scratched his head, not to squash a flea, but to release the itch of reflective thought.” This is one of the mantras of the piece. Also from Jarry is a direct reference to the 10 000 mile bicycle race from his novel The Surmale. I chose this passage in order to highlight the erotic potentialities and superhuman qualities of the flea. Artaud himself appears in the show as a cartoon representation of the lunatic a la Tex Avery. Artaud arrives during the larval stage of the flea life cycle, to highlight a metamorphosis that will never come. And as in my show each flea represents a thought, we fill Artaud’s straightjacket full of fleas and firmly tie it shut. Of course with fleas there is also sometimes some plague. Theatre and the peste will be drawn upon. Culture is not your friend ! Nous allons mettre à jour la tradition du cirque de puces avec l’aide de plusieurs technologies vidéo. Plusieurs petites caméras cachées dans le décor vont capturer en direct l’action qui sera projetée sur un grand écran derrière Monsieur Loyal. Des microscopes et des endoscopes serviront à faciliter l’observation de chaque action. Il se peut qu’une poignée de spectateurs chanceux pourront les observer de près et peut-être qu’encore plus de personnes pourront les palper de plus près. Le spectacle se déplace radicalement entre les dimensions différentes inhérentes à l’observation. Parfois l’attention se porte sur Monsieur Loyal, parfois elle se porte sur les puces, parfois sur leurs accessoires et parfois sur la peste qu’elles véhiculent. Il y aura de vraies puces, mais aussi beaucoup d’autres spécimens, grands et petits. Can you describe the different “fleas” which will appear on stage, whether live, electronic or mechanical ? We will begin the show with some of the purest race of fleas known in the industry. Twelve pulex irritans, or human fleas, ten females (females are the stronger sex), two males (usually useless except in breeding) and one transvestite. These fleas have been hand selected. Afterwards for the more dangerous stunts we will use some cat, dog and hedgehog fleas. When the show naturally unfolds into the microscopic phase we have made several puppets of fleas in order to reenact the drama from their perspective. We have also created multiple scenarios with video animations of fleas as well as automata of fleas who do more or less repetetive gestures. En évoquant votre travail, on parle souvent de théâtre de marionnettes, mais il s’agit aussi bien d’un théâtre d’objets. Est-ce toujours d’actualité pour The Acting Bug/Le virus de la scène ? How did you meet Felix Fujikkkoon, the flea trainer ? How do you work together ? Felix Fujikkkoon was the first man in France to book one of my shows, at L’Embobineuse in Marseille. We have been friends ever since. The show is very much created around one of his invented personas, the androgyne Cleopoleon Napopatre. Felix HAS the acting bug, which is a very good start. We have been working with the fleas now for some time and are beginning to do the casting of the fleas, that is, deciding which flea is better at doing a specific trick than another. Il y a au moins cent objets inanimés qui prendront vie pendant le spectacle. Ils ne sont pas tous anthropomorphiques ni figuratifs. Propos recueillis par Sarah Turin How did this project come about ? Flea circuses have been a longtime interest of mine. I am often attracted to marginalized forms of entertainment—carnival sideshows, puppetry, dramas featuring non human performers such as animals or machines, and other popular forms of entertainment from a bygone era. I like to explore these dusty traces of our cultural heritage to play with concepts of an evolution of nostalgia. By looking at these art forms that to us today may seem naive, absurd or trivial, we somehow can make a commentary on the evolution, or lack thereof, of our obsessions, fears and delights in an ever-growing complex civilization bombarded with images and diversions that frequently leave us abhorrently empty. I decided to create this show now because all of the creative elements necessary to begin seemed to fall into place magically, specifically finding a population of human fleas presumed to be the progeny from a very well known Broadway flea circus from the 1930s. Why did you give it the title The Acting Bug/Le virus de la scène ? If someone is bitten by the “acting bug”, it means they must perform, that they are forever onstage in public and private, they feel the insatiable need to act. They have the “virus de la scène”. I tell a story of a flea circus ringmaster who absolutely must perform, because it is in his blood. Therefore it is in his fleas blood as well. The show is just that, performing insects with an existential need to tour. What elements in terms of music, literature or cinema have influenced the creation of The Acting Bug/Le virus de la scène ? Miriam Rothschild, Jonathan Swift, Goethe, John Donne, Mark Twain, William Shakespeare, Rabelais, Lautréamont, Terence McKenna… are the hotbed of my literary resources. The musical elements of the piece are inspired by Luigi and Antonio Russolo, Modest Moussorgski, Ergo Phizmiz, Henry Purcell, Paul Robeson, Otto von Schirach, and Shirley Temple. From the world of moving pictures, Tex Avery has provided the most inspiration, Dixieland Droopy is heavily plagiarized. There is also a Swiss film called Death of the Flea Circus Director which was a delight to discover and scratch the head over in contemplation. How does the staging work ? Will the audience be able to observe real-life fleas ? With the aid of several video technologies we will be able to update the tradition of the flea circus. Several mini cameras hidden in the set will capture the live action to be projected upon a large screen behind the ringmaster. Microscopes and endoscopes will also be employed to facilitate the observation of each act. A handful of lucky participants may even be able to see them up close, and perhaps many more may feel them up closer. The show shifts in radical proportions between the different dimensions involved in the observation. Sometimes the focus is on the ringmaster, sometimes on the fleas, sometimes on the props of the fleas, sometimes on the plague that they carry. There will be real fleas to be seen, but also many other things large and small. Puppet theatre is a term often used when describing your work, but it is also a theatre of objects. Is this still the case with The Acting Bug/ Le virus de la scène ? There are at least 100 inanimate objects brought to life in the show, not all of them are anthropomorphic nor figurative. Interview by Sarah Turin U B L I C I T E | UNICOM | Image : jsmonzani.com | P Informations: www.grangededorigny.ch WWW.GRAPHTUS.COM 021 692 21 12 SAISON CULTURELLE 2013-2014 SALLE DE SPECTACLE DE LA GRUYÈRE L’ÉTUDIANTE ET MONSIEUR HENRI RIDEAU ! SALVATORE ADAMO INVISIBLES LE VOYAGE DANS LA LUNE YO GEE TI MURMURES DES MURS ENFANTILLAGES 2 AVEC ROGER DUMAS SA 9 NOVEMBRE 2013 / THÉÂTRE VE 6 DÉCEMBRE 2013 / CHANSON PAR L’OPÉRA DE FRIBOURG DI 26 JANVIER 2014 / OPÉRA 10A AN NS VE 31 JANVIER ET SA 1 FÉVRIER 2014 / CIRQUE LE COMBAT ORDINAIRE PAR LA CIE L’OUTIL DE LA RESSEMBLANCE JE 13 FÉVRIER 2014 / THÉÂTRE 21 PAR LE THÉÂTRE DES OSSES VE 28 MARS 2014 / THÉÂTRE SA 5 AVRIL 2014 / THÉÂTRE SPECTACLES THÉÂTRE HUMOUR DANSE CHANSON PAR LA CIE KÄFIG SA 10 MAI 2014 / DANSE PAR ALDEBERT SA 2 NOVEMBRE 2013 / CHANSON TIM ET LES ZINVISIBLES SA 17 MAI 2014 / THÉÂTRE WWW.CO2-SPECTACLE.CH JE SUIS [ spectacle en russe surtitré en français ] PAR TATIANA FROLOVA ÉQUIPE ARTISTIQUE ELENA BESSONOVA DMITRY BOCHAROV, VLADIMIR DMITRIEV HÉLÈNE CHAMBON, SOPHIE GINDT, TEATR KNAM TANIA MOGUILEVSKAIA, VLADIMIR SMIRNOV COPRODUCTION THÉÂTRE KNAM / EN COMPAGNIE D’EUX LES CELESTINS DE LYON / LE POCHE GENÈVE SCÈNE NATIONALE ANDRÉ MALRAUX AVEC LE SOUTIEN D’INTERREG FRANCE-SUISSE THÉÂTRE LE POCHE www.lepoche.ch - 022 310 37 59 location Service culturel Migros 13 NOVEMBRE > 1ER DÉCEMBRE 2013 (T h é â t re d ocu m e n t a i re e t p o l i t i q u e ) photo : olivier pasqual Tatiana Frolova, auteur et metteur en scène moserdesign.ch SAISON 2013-2014 SCANNEZ ET DÉCOUVREZ NOTRE SAISON AU TRAVERS D’ARTICLES, INTERVIEWS, IMAGES ET VIDÉOS. HAUTE ÉCOLE DE MUSIQUE DE LAUSANNE CONCERTS MASTERCLASSES CRÉATIONS WWW.HEMU.CH Immortels de Nasser Djemaï Du 21 janvier au 2 février 2014 Salle Charles Apothéloz Texte et mise en scène : Nasser Djemaï Dramaturge : Natacha Diet Assistant à la mise en scène : Manuel Ulloa Décor : Michel Gueldry Construction décors : Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne Chorégraphe : Manuel Chabanis Manipulateur d’objets : Enrique Gomez Vidéo : Olivier Garouste Lumière : Renaud Lagier Musique : Frédérique Minière Alexandre Meyer Costumes : Marion Mercier Régie générale : François Dupont Administration de production : Elodie Couillard Avec : Clémence Azincourt Brice Carrois Florent Dorin Etienne Durot Jean-Christophe Legendre Marion Lubat Julie Roux Durée : environ 1h45 Age conseillé : dès 15 ans Genre : théâtre Production : Théâtre Vidy-Lausanne MC2 : Grenoble Coproduction : Compagnie Nasser Djemaï Après Invisibles, la saison passée, autour des chibanis – les immigrés maghrébins de la première génération installés en France dans les années soixante –, le Théâtre Vidy-Lausanne vous propose un nouveau rendez-vous avec Nasser Djemaï. Fin observateur des mœurs contemporaines, l’auteur et metteur en scène nous invite à explorer et à nous interroger sur le monde fragile et incoercible des adolescents, pour un théâtre naturaliste, profondément humaniste et réjouissant. Nasser Djemaï a rencontré des lycéens, les a observés, a tenté de comprendre leur univers et quels étaient leurs codes ou leur langage. Cette immersion dans le réel lui a permis d’écrire Immortels, une pièce documentée, drôle et poignante qui relate la reconstruction d’un jeune garçon, Joachim, dévasté par la mort de son frère. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National Résidence de création au domaine d’O – domaine départemental d’art et de culture Avec le soutien du : Théâtre Nanterre – Amandiers Création au Théâtre Vidy-Lausanne le 21 janvier 2014 Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 21.01. 22.01. 23.01. 24.01. 25.01. 26.01. 27.01. 28.01. 29.01. 30.01. 31.01. 01.02. 02.02. 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 relâche relâche 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 18h30 En tournée Les 6 et 7 février 2014 Domaine d’O (Montpellier) Le public lausannois a découvert votre travail à travers le spectacle Invisibles présenté au Théâtre Vidy-Lausanne ; comment est né ce nouveau projet Immortels qui est créé à Vidy, après des répétitions aux Amandiers à Nanterre et au Centquatre à Paris ? Immortels est un projet qui m’occupait l’esprit depuis longtemps. Mon envie était de créer une pièce particulière autour de la jeunesse. Ce projet suscitait de nombreuses interrogations : Quelle jeunesse ? Quelle classe sociale ? Quelle tranche d’âge ? Le travail d’écriture et de mise en scène sur Invisibles m’a fait progresser surtout en dirigeant des acteurs plus âgés. Cet exercice a été formateur. J’ai voulu continuer cette position de direction en prenant, cette fois, le parti de m’entourer uniquement de jeunes. Existe-t-il un lien entre les deux créations ? Il s’agit une nouvelle fois d’une quête initiatique, une aventure de reconstruction à travers un univers vertigineux entre le rêve et la réalité. Joachim, comme Martin, arrive en terre inconnue et découvre les règles du jeu d’un monde parallèle soumis à d’autres lois. Mes deux héros sont plongés au plus profond de leur complexité intime et essayent désespérément de trouver un sens à leur vie. Un travail de recherche conséquent autour de ce projet existe également. Je me suis documenté et j’ai rencontré de nombreux professionnels qui m’ont éclairé notamment sur le langage, les comportements à risques de certains jeunes et leur relation souvent méconnue à la solitude. J’ai également proposé des ateliers d’écriture à deux lycées de Grenoble. Les échanges qui en ont découlé m’ont donné des pistes sérieuses pour l’écriture et la mise en scène. Comment décrivez-vous votre processus d’écriture ? Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 17 L’écriture théâtrale est un processus complexe qui est exigeant en temps et en patience. Tous ces travaux d’enquêtes insu≥ent de la vérité au propos. Des expériences complètement inattendues se sont parfois présentées, qu’il s’agisse de surprises, d’accidents ou d’émotions, elles ont contribué à structurer le récit. Ces circonstances m’ont inspiré. Elles ont formé en quelque sorte une matière brute que j’ai cherché ensuite à transformer, à tordre, à étirer des fois à l’extrême afi n d’en tester la solidité théâtrale. Souvent une idée centrale surgit et l’écriture peut commencer. Quelles étapes avez-vous traversées pour créer cette nouvelle pièce ? Lorsque j’imagine ma pièce, j’essaie de ne pas me focaliser sur les résolutions scéniques, la distribution et toutes les contraintes techniques. Je me concentre d’abord sur l’histoire, les personnages et la solidité de la dramaturgie. Par la suite, la confrontation de la mise en scène arrive et là commence une autre étape du travail. Je me retrouve face à mon texte, comme n’importe quel metteur en scène face à une pièce. François Tru±aut disait : « On corrige un scénario au tournage et on corrige le tournage au montage. » Nous écrivons des œuvres théâtrales et, enthousiastes, nous les imaginons parfaites sur le plateau, mais en réalité le résultat n’est pas concluant. Inversement, il existe une écriture qui s’opère sur la scène et qui débouche sur une justesse remarquable. Par exemple, un acteur propose une piste, un déplacement voire un accident qui bouleverse la pièce. Ces réajustements apparaissent indispensables. De telles subtilités ne peuvent être envisagées que lors de la rédaction du texte et deviennent des évidences au moment du jeu sur scène. Rien ne se passe comme prévu… Dieu merci ! Quelles sont vos sources d’inspiration musicales, littéraires et cinématographiques autour de ce projet ? Elles sont très nombreuses, mais certaines m’ont plus marqué que d’autres, je pense à L’éveil du printemps de Peter Wedekind, au roman de Je±ry W. Johnston Le survivant. Le cinéma m’a également influencé avec l’univers de Gus Van Sant, celui de David Lynch ou des frères Cohen. En voici une liste non exhaustive : Into the Wild de Sean Penn, Donnie Darko de Richard Kelly, la trilogie de Matrix, La guerre des étoiles ou encore la série américaine Skins. Je suis sensible aux sons, aux br uits, aux ambiances et aux rythmes qui se dégagent dans ces fi lms et ces séries. Pour la musique, mes sources d’inspirations sont également très larges. Certains morceaux ont tourné en boucle dans ma tête comme Lose Yourself d’Eminem, The Pink Room de David Lynch ainsi que des chansons d’Archive, de Tricky ou de Beast. D’après vos observations, d’où nous vient ou comment expliquer ce sentiment d’immortalité éprouvé lorsque que nous sommes jeunes ? Mes personnages ont entre dix-huit et vingt ans et l’adolescence n’est pas très loin. Cette transition vers le monde des adultes est une zone de turbulence chargée à la fois de doutes et de sentiments d’invincibilité. Ces perturbations a±ectent le jeune lui-même mais ne manquent jamais de secouer son entourage, à commencer par les parents dont il doit se détacher pour parvenir à se positionner en tant qu’individu autonome capable d’assumer ses choix et ses décisions. Le fait que la majorité des jeunes se portent bien ne signifie en aucun cas qu’ils échappent aux tumultes propres à cette tranche d’âge, mais qu’ils parviennent à les surmonter. D’autres, plus fragiles, vont avoir davantage de di≤cultés. Quels que soient les lieux et les époques, le processus de développement repose sur des bases immuables et fondamentales : les transformations physiques et physiologiques, la recherche d’autonomie, les interrogations existentielles, les tentations de la transgression, la découverte du corps, le besoin de contestation ou la construction intellectuelle. Il existe d’ailleurs peu de périodes semblables au cours de la vie, durant lesquelles l’être humain peut apprendre et découvrir tant d’aspects en si peu de temps. Nous entendons souvent dire que les jeunes d’aujourd’hui sont très di±érents de ceux d’hier. Cette a≤rmation, en partie vraie seulement, vient souligner que nul n’échappe à l’influence de l’époque à laquelle il vit. Propos recueillis par Sarah Turin MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI LE TEMPS S’ADAPTE À VOTRE RYTHME DE VIE Parce que chaque jour de votre semaine est différent, Le Temps vous propose désormais une nouvelle formule d’abonnement, entièrement pensée pour vous: le pack numérique+ 24h/24 et 7j / 7, accédez au temps.ch de manière illimitée et consultez les applications iPhone, Android et iPad du Temps en toute liberté. Le samedi, recevez en complément chez vous l’édition imprimée et ses suppléments. Pour CHF 37.–* TTC par mois, vous profitez à tout moment d’une information de qualité sur vos supports préférés. Pour découvrir toutes nos offres, rendez-vous sur www.letemps.ch/abos ou composez le 00 8000 155 91 92. WEEK-END *Prix 2013 LUNDI © Richard Termine Dogugaeshi de Basil Twist Du 8 janvier au 2 février 2014 Salle René Gonzalez Mise en scène : Basil Twist Musique : Yumiko Tanaka Vidéo : Peter Flaherty Lumière : Andrew Hill Son : Greg Duffin Avec : Kate Brehm David Ojala Jessica Scott Basil Twist Durée : 1h Age conseillé : dès 10 ans Genre : théâtre d’objets Production : Tandem Otter Productions Coproduction : Japan Society – New York Avec le soutien de : Doris Duke Performing Artist Award Création à New York en 2004 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 08.01. 09.01. 10.01. 11.01. 12.01. 13.01. 14.01. 15.01. 16.01. 17.01. 18.01. 19.01. 20.01. 21.01. 22.01. 23.01. 24.01. 25.01. 26.01. 27.01. 28.01. 29.01. 30.01. 31.01. 01.02. 02.02. 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h00 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h00 19h30 17h00 Le metteur en scène et marionnettiste américain Basil Twist a travaillé avec les plus grands. Natif de San Francisco, New-Yorkais d’adoption, il a notamment créé et manipulé pour le film Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban les « Détraqueurs », créatures des ténèbres se nourrissant de la joie humaine. A l’image de ces spectres, l’art de Basil Twist se compose de bois, de bouts de tissus, de fils ou encore de colorants dans l’eau, formant des figures abstraites qui laissent libre cours à l’imagination des spectateurs. Cet art non-figuratif est pleinement révélé notamment dans son spectacle Symphonie fantastique. Il enrichit l’univers des marionnettes d’une dimension plus conceptuelle en recourant au domaine des arts plastiques. Mais pour la pièce Dogugaeshi il confronte l’abstraction à la tradition. Interview « décodage » avec l’artiste. Basil Twist, que signifie Dogugaeshi ? Il s’agit d’une technique japonaise simple et très ancienne, qui consiste à ouvrir ou à fermer des portes en faisant glisser sur un système de rails de nombreux panneaux, lentement ou rapidement, par les côtés ou par le haut de la scène. La taille des panneaux varie. Cette technique attise le mystère, l’inattendu, la magie de pouvoir découvrir ce qui se passe derrière les murs. Comment avez-vous découvert cette tradition ? Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 19 J’ai visionné un vieux fi lm il y a une dizaine d’années au Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, en France. Une exposition sur les marionnettes de l’île d’Awaji au Japon était présentée. J’étais captivé par une vidéo en noir et blanc qui montrait cette danse de panneaux. Ils représentaient incontestablement de vraies marionnettes, abstraites et en même temps folkloriques. Cette découverte est restée gravée dans ma mémoire. De retour à New York, plusieurs années plus tard, la Société japonaise de la ville m’a contacté, car elle désirait que je crée un spectacle en m’inspirant du Pays du Soleil levant. Le souvenir du fi lm a refait surface et je me suis empressé de commencer mes recherches en me rendant sur l’île d’Awaji. Là, j’ai su que cette technique s’appelle le dogugaeshi et qu’elle était utilisée durant les représentations où des histoires de princesses et de samouraïs étaient racontées. Elle plaisait énormément au peuple, car elle suggérait la découverte des palais aux portes si difficilement franchissables. J’ai appris qu’avec le temps cette pratique s’est quasiment éteinte. Le destin m’a emmené au seuil d’un musée dédié aux arts traditionnels d’Awaji. Dans la cave de ce musée, sous une épaisse couche de poussière, gisaient de nombreux panneaux détruits que le poids du temps et de l’oubli n’avait visiblement pas épargnés. J'ai alors décidé de créer une pièce en hommage à cette tradition, en reprenant la chronologie de mon histoire. Un animal étrange à plusieurs queues s’invite sur scène… Que représente-t-il ? Il s’agit d’un renard à neuf queues. Il symbolise un animal fantastique, qui apparaît dans les histoires japonaises en se vantant. Mais j’ai décidé de me le réapproprier, car j’ai vécu une sacrée expérience avec cette peluche ! Alors que j’étais dans la cave du musée parmi les décors et les panneaux, le comble du hasard est que je me suis retrouvé nez à nez avec les objets que j’avais vus dans le fi lm en France, des années plus tôt. Je me rappelais d’un lapin, le même que celui en face duquel je me situais à cet instant. Quel moment énorme ! Parmi tous ces accessoires, une marionnette était posée sur le tas, et elle dominait le tout. Elle était fabuleuse, je n’en avais jamais vu une aussi belle. Un renard blanc avec des cheveux longs, des dents en or et neuf queues, il était là, assis sur le décor, comme s’il m’attendait. Le gardien de ce tas de trésor, de cette tradition. Sans aucun doute, il fallait qu’il apparaisse dans mon spectacle. J’en ai donc créé une copie. Quelle est la place de la musique dans ce spectacle ? Qu’apporte-t-elle ? Lorsque j’étais au Japon, j’ai rencontré la virtuose Yumiko Tanaka. Elle joue du shamisen, l’instrument de la marionnette dans ce pays. Une musicienne avec de grands talents contemporains, en plus des traditionnels qui a, par ailleurs, déjà joué au Théâtre Vidy-Lausanne dans la pièce Hashirigaki de Heiner Goebbels en 2000. Elle a travaillé avec moi pour créer tout un univers musical afi n d’accompagner Dogugaeshi. Elle joue également du koto, un instrument à la mélodie plus lyrique que celle du shamisen. Elle manipule, elle transforme ces musiques en provoquant des sons étranges. D’autres sonorités, d’autres bruitages ; d’autres horizons se font également entendre, notamment des chansons de Broadway ou encore une musique de mon grandpère, qui était chef d’orchestre. Il était aussi un grand amateur de marionnettes, il travaillait avec elles et il a transmis sa passion à ma mère, puis elle à moi. Je voulais honorer mon grand-père en l’incluant ainsi dans ma création. Une partie de mes origines, de ma propre histoire accompagne la culture et la tradition japonaises dans cette pièce. Dogugaeshi ainsi que vos autres créations plongent les spectateurs dans un autre monde. Cherchez-vous à les divertir avant tout, ou tenezvous également à faire passer un message à travers vos spectacles ? Je ne crée pas seulement du divertissement, il existe une dimension mystérieuse dans les marionnettes. Les spectateurs font face à une figurine qui est sans vie mais ils croient qu’elle existe ; ce principe est la base, une caractéristique profonde. Il s’agit d’un aspect plus important que la dimension narrative d’une histoire. Et puis, audelà de cet aspect, la culture et les traditions perdues sont également évoquées. Vous êtes parti en tournée avec Dogugaeshi, notamment au Japon. Qu’en ont pensé les Nippons ? Après avoir produit cette pièce à New York, j’ai tourné aux Etats-Unis et au Japon, près de l’île d’Awaji. Beaucoup de personnes avec lesquelles j’avais discuté durant mes recherches, les employés du musée ainsi que des personnes âgées qui avaient vu du dogugaeshi quand ils étaient enfants sont venus voir mon spectacle. Ils ont apprécié, même s’ils étaient très surpris de voir un Américain à l’origine d’une telle représentation. Des Japonais m’ont confié que cette pratique constitue une partie de leur mémoire et leur conscience collectives, qu’ils voyaient par exemple souvent dans les publicités des panneaux qui glissent entraînant l’ouverture et la fermeture de portes. Ces images existent partout dans le pays, mais les habitants ne savent plus vraiment l’origine de cette technique. Elle représente le vieux Japon, un souvenir. J’ai été honoré de leur faire redécouvrir une partie de leur propre culture. Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz P U B L I C I T E L’Université pour le service public PhD DOCTORAT EN ADMINISTRATION PUBLIQUE MPA MASTER OF PUBLIC ADMINISTRATION iMPA INTERNATIONAL MASTER OF PUBLIC ADMINISTRATION Master PMP CEMAP SSC MASTER OF ARTS IN PUBLIC MANAGEMENT AND POLICY CERTIFICAT EXÉCUTIF EN MANAGEMENT ET ACTION PUBLIQUE SÉMINAIRE POUR SPÉCIALISTES ET CADRES Institut de hautes études en administration publique Swiss Graduate School of Public Administration www.idheap.ch/diplomes Un mari idéal d’après Henrik Ibsen par le Teatro Malandro du 12 au 24 novembre 2013 Théâtre Kléber-Méleau Mise en scène : Omar Porras Adaptation : Marco Sabbatini Omar Porras Assistant à la mise en scène : Jacint Margarit Scénographie : Amélie Kiritzé-Topor Costumes : Coralie Sanvoisin Maquillages et coiffures : Véronique Nguyen Lumières : Mathias Roche Création son : Emmanuel Nappey Pianiste : Didier Puntos Accessoires : Laurent Boulanger Avec : Sophie Botte Philippe Cantor Olivia Dalric Paul Jeanson Serge Martin Jeanne Pasquier François Praud Didier Puntos Coproduction : Théâtre de Carouge Théâtre Malandro Fondation Hans Wilsdorf Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 12.11 13.11 14.11 15.11 16.11 17.11 18.11 19.11 20.11 21.11 22.11 23.11 24.11 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 relâche 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 Théâtre Kléber-Méleau Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 21 Saison 13-14 Théâtre Vidy-Lausanne d’Oscar Wilde du 9 au 19 janvier 2014 Théâtre Kléber-Méleau Mise en scène : Pierre Bauer Coproduction : Théâtre des Amis Canard + productions A quarante ans, Sir Robert Chiltern a tout pour être un mari idéal. Soussecrétaire d’Etat raffi né, talentueux et riche, il mène une brillante carrière politique. Unanimement admiré, envié par ses pairs, adoré par Lady Gertrude, son épouse, Sir Robert est la coqueluche de la bonne société. Et pourtant !… Si fascinante soit-elle, une destinée se borne rarement à un comportement exemplaire, à une angélique pureté. Confronté à la sulfureuse Laura Cheveley, Sir Robert affronte une tempête. Y échappera-t-il par le seul soutien de la femme de sa vie ? ou grâce à celui, plus troublant, de Lord Arthur Goring, modèle du dandysme aristocratique et maître du paradoxe ? Dans cette avant-dernière comédie, Oscar Wilde nous brosse le tableau d’une haute et brillante société ; il oppose ses règles morales au mensonge de ses apparences. Outre les plaisirs d’un théâtre de la langue et de l’esprit, on aura celui de reconnaître, en prime, quelques savoureuses allusions aux mœurs politiques et économiques de notre temps. © Marc Vanappelghem La dame de la mer Théâtre Kléber-Méleau « Il y a en Ibsen un poète épique et un poète bourgeois. Je veux montrer l’Ibsen épique, ses visions, ses apparitions, ses révélations. » Omar Porras La Norvège. Dans un fjord, chaque jour, une femme va nager. Gardien de phare, son père lui a donné le nom d’Ellida, un nom de navire. Epouse en secondes noces d’un homme plus âgé, le docteur Wangel, celle que les habitants surnomment la femme de la mer reste une étrangère pour ses deux belles-fi lles. Et depuis qu’elle a perdu leur enfant en bas âge, Ellida se refuse à un époux qui l’adore. C’est qu’elle a autrefois aimé un marin, un étranger qui lui ressemble. Contraint de fuir, il lui a promis de revenir un jour. Depuis lors, hantée par son image, Ellida, qui n’en a rien dit à son mari, plonge lentement dans la folie et l’isolement. Un été pourtant, il revient et il lui faut choisir. Dans ses silences, ses creux, ses absences, cette pièce fait chanter le vent, la solitude et les mystères, dépeignant une humanité d’avant la raison. Le personnage d’Ellida évoque le Hollandais La 2e partie de saison 13-14 est ouverte… Vous pouvez acquérir vos places pour la période de janvier à juin 2014 au Théâtre Vidy-Lausanne ou chez Payot Pépinet à Lausanne Dogugaeshi De Basil Twist Du 8 janvier au 2 février 2014 Salle René Gonzalez Durée : 1h Age conseillé : dès 10 ans Théâtre d’objets Immortels De Nasser Djemaï Du 21 janvier au 2 février 2014 Salle Charles Apothéloz Durée : environ 1h45 Age conseillé : dès de 15 ans Théâtre documentaire sur l’adolescence François d’Assise D’après Joseph Delteil Mise en scène : Adel Hakim Du 4 au 23 février 2014 Chapiteau Vidy-L Durée : 1h25 Age conseillé : dès 14 ans Théâtre VieLLeicht De Mélissa Von Vépy Du 11 au 22 février 2014 Salle René Gonzalez Durée : 50 minutes Age conseillé : tout public Théâtre vertical volant du Vaisseau fantôme de Wagner, parcourant un monde où son extrême sensibilité rend plus ténu ce qui sépare les vivants et les morts. Cet accueil est la première des trois collaborations de cette saison entre le Théâtre Kléber-Méleau et le Théâtre de Carouge, où un deuxième événement aura lieu, du 26 février au 5 mars 2014 : Guerre et paix d’après Tolstoï, dans la légendaire mise en scène de Piotr Fomenko, spectacle en russe, avec surtitres ; les 50 premiers porteurs de la carte de réduction bénéficieront d’un demitarif. Troisième coproduction, La double inconstance de Marivaux sera présenté au Théâtre de Carouge, après les représentations de février et mars au Théâtre Kléber-Méleau. Cinématique De la Cie Adrien M/Claire B Du 12 au 19 février 2014 Salle Charles Apothéloz Durée : environ 70 minutes Age conseillé : dès 10 ans Jonglage numérique Richard III De William Shakespeare Mise en scène : Laurent Fréchuret Du 4 au 14 mars 2014 Salle Charles Apothéloz Durée : 1h30 Age conseillé : dès 12 ans Spectacle musical Bourlinguer De Blaise Cendrars Mise en scène : Darius Peyamiras Du 5 au 23 mars 2014 La Passerelle Théâtre Journal de ma nouvelle oreille De et avec Isabelle Fruchart Adaptation et mise en scène : Zabou Breitman Du 11 au 22 mars 2014 Chapiteau Vidy-L Durée : 1h20 Age conseillé : dès 12 ans Monologue fleuri Misterioso-119 De Koffi Kwahulé Mise en scène : Cédric Dorier Du 11 au 30 mars 2014 Salle René Gonzalez Durée : 1h35 Age conseillé : dès 16 ans Comédie tragique Seule la mer D’Amos Oz Mise en scène : Denis Maillefer Du 18 au 23 mars 2014 Salle Charles Apothéloz Durée : 2h15 Age conseillé : dès 14 ans Théâtre De nos jours [Notes On The Circus] Un spectacle d’Ivan Mosjoukine Du 3 au 11 avril 2014 Salle Charles Apothéloz Durée : 1h50 Age conseillé : dès 8 ans Cirque Les demeurées De Jeanne Benameur Mise en scène : Didier Carrier Du 29 avril au 18 mai 2014 La Passerelle Théâtre Galilei De Francesco Niccolini et Marco Paolini Mise en scène : Charles Tordjman Du 7 mai au 1er juin 2014 Salle René Gonzalez Durée : 2h Age conseillé : dès 15 ans Théâtre citoyen Kouta D’après Massa Makan Diabaté Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté Du 6 au 10 mai 2014 Salle Charles Apothéloz Théâtre Goldfish D’Inbal Pinto (Festival Steps) Les 4 et 5 mai 2014 Chapiteau Vidy-L Durée : 45 minutes Age conseillé : dès 5 ans Danse contemporaine, théâtre, pantomime, performance A vous la nuit De et avec Habib Dembélé Du 21 au 31 mai 2014 La Passerelle Théâtre 021 619 45 45 www.vidy.ch Activités en lien avec les spectacles Pour tous les goûts ! Prix des places Plein tarif : Fr. 42.– AVS, AI, chômeurs : Fr. 27.– 16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 16.– Moins de 16 ans : Fr. 10.– Le Théâtre Vidy-Lausanne organise régulièrement des stages et des ateliers de théâtre, de cirque, de cinéma ou de marionnettes. Destinés à des enfants, à des adolescents, parfois à des familles, ils remportent un vif succès. Voici la prochaine proposition : Prix des places avec la carte de réduction Plein tarif : Fr. 16.– AVS, AI, chômeurs : Fr. 16.– 16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 10.– Atelier de mouvement Philippe Saire Tarifs des cartes de réduction f Carte adhérent Plein tarif : Fr. 130.– AVS, AI, chômeurs : Fr. 80.– f Carte 16-25 16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 20.– En lien avec son spectacle La Dérive des continents présenté à Vidy du 29 octobre au 17 novembre, Philippe Saire propose au public de découvrir sa méthode de travail tout en évoquant le rapport du mouvement au théâtre. Un atelier accessible à toutes et à tous qui s’appuie sur des actions parfois banales qui, une fois travaillées et défi nies précisément, deviennent « danse ». Directeur : Vincent Baudriller Tarifs Prix des places et cartes de réduction Directrice administrative et financière : Dominique Perruchoud Responsable de la comptabilité : Patrick Oulevay Secrétaire-comptable : Erika Malherbe Informaticien : Eric Ecoffey Secrétaire-réceptionniste : Francine Perren Helić Pour les billets à prix réduits, une pièce justificative peut être demandée à l’entrée du spectacle. Samedi 9 novembre 2013 à 14h au Théâtre Sévelin 36, Lausanne. Durée : 1 h30 Prix : Fr. 35.–, spectacle inclus les 9, 10 ou 15 novembre 2013, au choix Renseignements et inscriptions auprès de Fanny Guichard : [email protected] ou 021 619 45 80. Stages intergénérationnels Découvrir une pièce en compagnie d’un proche, partager sa passion du théâtre, s’initier à l’art de la scène : petits et grands sont conviés par le Théâtre Vidy-Lausanne pour une activité dominicale ludique. Les stages intergénérationnels durent environ 1h30. Les duos composés d’un adulte et d’un enfant travaillent sur un thème choisi, en lien avec une pièce programmée. Les participants se retrouvent ensuite autour d’un goûter avant d’assister ensemble au spectacle. Prochains rendez-vous : Le dimanche 24 novembre 2013, dès 15h30 : Staying Alive Stage animé par un membre de l’équipe artistique du spectacle. Le dimanche 8 décembre 2013, dès 12h30 : The Acting Bug/Le virus de la scène de Patrick Sims. Exceptionnellement, le goûter est remplacé par un brunch. Stage animé par Isabelle Baudet. Prix : Fr. 40.– par duo comprenant deux invitations pour le spectacle. Renseignements et inscriptions auprès de Corinne Doret Baertschi : [email protected] ou par téléphone au 021 619 45 80. Billetterie Achats, infos et points de vente Vous pouvez acheter vos billets f en ligne par carte de crédit via notre site internet www.vidy.ch, sans majoration. Le paiement n’est validé qu’après confirmation de notre part au moyen d’un courrier électronique. Vos billets sont téléchargeables au format pdf (imprimables sur une imprimante de minimum 600 dpi de résolution, qualité supérieure de gris) f par téléphone (avec carte de crédit, transaction sécurisée) au 021 619 45 45. Les billets vous sont envoyés par la poste, sans majoration f à notre bureau de location ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h f à notre point de vente à la Librairie Payot-Lausanne ouvert du lundi au vendredi de 13h à 18h30 et le samedi de 10h à 14h et de 14h30 à 18h f au Théâtre Kléber-Méleau uniquement les jours de représentations, dès 14h et jusqu’à l’heure du spectacle. Infos Nous ne prenons aucune réservation (sauf pour les adhérents 13-14). Les billets ne sont ni échangés, ni remboursés. L’accès aux salles n’est pas garanti après le début des représentations. Le dimanche, la caisse est ouverte une heure avant le début de la première représentation. Points de vente Théâtre Vidy-Lausanne Av. E.-Jaques-Dalcroze 5 1007 Lausanne Tél. 021 619 45 45 www.vidy.ch Librairie Payot Pl. Pépinet 4 1003 Lausanne Théâtre Kléber-Méleau Ch. de l’Usine-à-Gaz 9 1020 Renens Tél. 021 625 84 29/Fax 021 625 84 34 Marie-Hélène Miauton sera l’invitée du Grand Débat pour présenter Criminalité en Suisse : la vérité en face. Entrée libre. Cartes de réduction pour les jeunes Choisissez la vôtre ! Mobilité réduite Si le Chapiteau Vidy-L, La Passerelle et la Salle Charles Apothéloz sont facilement accessibles, nous vous rendons attentifs au fait que l’accès à la Salle René Gonzalez est problématique pour les personnes à mobilité réduite. Afin d’accueillir les personnes concernées dans les meilleures conditions, nous les prions de s’annoncer à la billetterie au moment de l’achat de leur place ainsi qu’auprès du personnel de l’accueil le soir de la représentation. Conseil de fondation Présidente du conseil : Vera Michalski Présidents d’honneur : Michel Pierre Glauser Raymond Junod Vice-président du conseil : Daniel Brélaz Membres du conseil : Anne Biéler Pascal Broulis Juliane Cosandier Pierre-Henri Dumont Patrick Ferla Nathalie Fluri Anne-Claude Gilli-Studer Jean-Claude Grangier Grégoire Junod Frédéric Maire Jean-Yves Pidoux Jean-Pierre Potvliege Fabien Ruf Pierre Starobinski Brigitte Waridel Elisabeth Wermelinger Passculture Vous êtes gymnasien, en formation professionnelle, à l’OPTI ou apprenti dans le canton de Vaud, cette carte est pour vous ! Elle vous permettra de profiter de billets à Fr. 8.– dans di±érents lieux culturels du canton. Elle est gratuite et vous sera donnée lors de l’achat de votre premier billet. Plus d’informations sur www.vd.ch/passculture Carte culture Elle permet aux élèves des écoles privées membres de l’AVDEP de profiter de billets à Fr. 8.– pour assister à des spectacles dans toute la Suisse romande ! Elle vous sera distribuée dès votre rentrée 2013-2014. Plus d’informations sur www.avdep.ch Carte 16-25 Destinée à tous les jeunes de 16 à 25 ans ainsi qu’aux étudiants et apprentis, cette carte à Fr. 20.– permet d’accéder à chaque spectacle de la saison 13-14 pour seulement Fr. 10.– (valable aux Théâtres Vidy-Lausanne et Kléber-Méleau). Plus d’informations sur www.vidy.ch Zinéma Avantage adhérents 13-14 Le Zinéma propose aux adhérents du Théâtre Vidy-Lausanne une place o±erte pour une place achetée pour les fi lms proposés jusqu'en juin 2014 sur présentation de leur carte de réduction. www.zinema.ch Le Théâtre Vidy-Lausanne en tournée (novembre 2013 à février 2014) Perturbation d’après Thomas Bernhard Mise en scène, adaptation, scénographie, lumière : Krystian Lupa Les 13 et 14 novembre – La Comédie (Clermont-Ferrand) Les 18 et 19 novembre – Scène nationale (Petit-Quevilly) Le 22 novembre – L’Apostrophe (Cergy-Pontoise) Du 3 au 7 décembre – Théâtre des Célestins (Lyon) Les 11 et 12 décembre – LU, Lieu unique (Nantes) Les 18 et 19 décembre – Carré Saint-Vincent (Orléans) Le triomphe de l’amour de Marivaux Mise en scène et scénographie : Galin Stoev Les 29 et 30 novembre – Théâtre de Cornouaille (Quimper) Les 17 et 18 décembre – Le Granit (Belfort) André Avec Marie Rémond, Laurent Menoret et Christophe Garcia Le 9 novembre – Le Mail (Soissons) Les 20 et 21 novembre – Scène nationale d’Albi (Albi) Le 30 novembre – Théâtre La Mouche (Saint-Genis-Laval) Les 3 et 4 décembre – Radiant Bellevue (Caluire-et-Cuire) Les 13 et 14 décembre – L’Avant-Seine (Colombes) Les 22 et 23 janvier – Théâtre de Charleville-Mézières (Charleville-Mézières) Blue Jeans de Yeung Faï Conception, scénographie et marionnettes : Yeung Faï Les 19 et 20 novembre – Théâtre de l’Ain (Bourg-en-Bresse) Du 26 au 28 novembre – Scène nationale de Sénart (Combs-la-Ville) Les 1er et 2 décembre – Théâtre Gérard-Philipe (Champigny-sur-Marne) Le 6 décembre – Théâtre Paul Eluard (Choisy-le-Roi) Du 16 au 18 janvier – Théâtre de Caen (Caen) Du 21 au 23 janvier – Espace des Arts (Chalon-sur-Saône) Du 4 au 15 février – Le Monfort Théâtre (Paris) Hand Stories de Yeung Faï Conception, scénographie et marionnettes : Yeung Faï Du 10 au 14 janvier – Théâtre de Caen (Caen) Immortels de Nasser Djemaï Texte et mise en scène : Nasser Djemaï Les 6 et 7 février – Domaine d’O (Montpellier) Stifters Dinge Conception, musique et mise en scène : Heiner Goebbels Du 3 au 11 janvier – Festival Internacional de Teatro Santiago a Mil (Santiago du Chili) Baby-sitting Faites garder vos enfants à domicile Le Théâtre Vidy-Lausanne associé à la Croix-Rouge vaudoise propose un service de baby-sitting pour les parents qui souhaitent venir voir une pièce sans leur(s) enfant(s). Il su≤t de faire la demande au moins 4 jours ouvrables à l’avance en s’inscrivant sur www.vidy.ch/infos-pratiques/baby-sitting ou auprès de Corinne Doret Baertschi : [email protected] ou 021 619 45 80. Du point de vue des serpents de Giovanna Marini Le 28 janvier – La Comédie (Clermont-Ferrand) Les revenants d’après Henrik Ibsen Mise en scène : Thomas Ostermeier Les 10 et 11 janvier – Théâtre du Passage (Neuchâtel) Les 15 et 16 janvier – Espace des Arts (Châlon-sur-Saône) Du 22 au 24 janvier – L’Apostrophe (Cergy-Pontoise) Du 28 janvier au 1er février – La Comédie de Reims (Reims) Du 5 au 8 février – MC2 (Grenoble) La compagnie des spectres d’après le roman de Sylvie Salvaire De et avec Zabou Breitman Les 17 et 18 janvier – Théâtre de Grasse (Grasse) Le 24 janvier – Centre culturel René Char (Digne-les-Bains) Le 4 février – Centre culturel Aragon (Oyonnax) Journal de ma nouvelle oreille de et avec Isabelle Fruchart Adaptation, mise en scène et scénographie : Zabou Breitman Du 21 janvier au 1er février – Théâtre national de Nice (Nice) Le prochain journal paraîtra le 6 février 2014. Théâtre Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43 22 Directrice de la communication, de la presse et des publics : Sarah Turin Chargées de communication et d’édition : Marie-Odile Cornaz, Coralie Rochat Assistant de communication : Mathieu Devaud Chargées des relations publiques : Corinne Doret Baertschi, Fanny Guichard Webdesigner : Jeanne-Lucie Schmutz En formation presse et communication : Céline Krähenbühl, Camille Menoud, Roxanne Nadal, Léa Neziri Responsable billetterie et librairie : Virginie Favre Ademi Responsable des relations avec les adhérents : Chantal Pelet Assistante responsable billetterie : Thi Samet Tang Equipe de la billetterie : Monique Corradini, Lucas Emery, Jonas Guyot, Stefanie Luginbuehl, Marlyse Müller, Jeanne Perrin, Shpend Raka Equipe de l’accueil du public : Marie Ammeter (resp.), Maud Blandel, Silvia Boquete Rivera, Elie Grappe, Cécile Greset, Katy Kühni, Jonas Lambelet, Claudia Malherbe, Renata Mamina, Adrien Mani, Sophie Mayerat, Maude Mendieta, Xavier Michellod, Murielle Tenger, Malvin Zoia Equipe du bar : Emmanuel Do Nascimento, Jules Hox, Yoann Orain, Virginie Triaire Prochain Grand débat Le lundi 18 novembre à 19h00 à la Salle Charles Apothéloz Directrice de production et des tournées : Caroline Barneaud Directrice de la diffusion : Barbara Suthoff Responsable de production : Julie Bordez Responsable des tournées : Xavier Munger Administrateur de tournée : Sylvain Didry Assistante à la diffusion : Elizabeth Gay Assistante administrative : Célia Bessonnard Accueil des artistes : Isabelle Imsand Equipe technique Directeurs technique : Michel Beuchat, Christian Wilmart (dès 2014) Directeur technique adjoint : Samuel Marchina Secrétaire direction technique : Laurence Diot Régisseur général de production : Nicolas Bridel Chef d’atelier construction décor : Thomas Beimowski Chef département électrique : Thierry Kaltenrieder Chef département son : Fred Morier Chef département audio-visuel et graphisme : Jérôme Vernez Cheffe département expositions et dessins : Simira Raebsamen Régisseurs généraux : Julio Cabrera, Marcel Challet, Félix Dorsaz, Christophe Kehrli, Stéphane Sagon Régisseurs généraux de scène : Frédéric Aguet, Pascal Rosset Chef de plateau : Christian Mayor Chef accessoiriste : Mathieu Dorsaz Responsable costumes, maquillage et coiffure : Rosi Morilla Constructeurs : Hervé Arletti, Stéphane Boulaz, Nicolas Pilet, Alain Schweizer, Thuy Lor Van Machinistes : Jean-Daniel Buri, Bruno Dani, Xavier De Marcellis, Fabio Gaggetta, Natacha Gerber, Mathieu Pegoraro, Philippe Puglierini Régisseurs lumière : Mattias Bovard, Alain Caron, Roby Carruba, Boussad Deghou, Adrien Gardel, Christophe Glanzmann, Jean-Luc Mutrux, David Perez, Nicolas Widmer, Erik Zollikofer Electricien : Roger Monnard Régisseurs son : Patrick Ciocca, Ludovic Guglielmazzi, Denis Hartmann, Aurélien Stuby Régisseurs audio-visuel : Lise Couchet, Stéphane Janvier Régisseurs son – monteurs vidéastes : François Planson, Michaël Romaniszin Couturière et habilleuse d’entretien : Machteld Vis Apprenti techniscéniste : Quentin Brichet Entretien : Fatmir Ademi Collaborateurs occasionnels pour la saison 2013-2014 Régisseurs généraux : Sébastien Mathé, Simon Stehlé Machinistes : Pierre Kissling, Jean-Pierre Leguay, Santiago Martinez, Enrique Méndez-Ramallo Régisseurs lumière : Laurent Berger, Dan Miljkovic Electros : Yan Benz, Daniel Campo, Ivan Covarrubias, Olivier Francfort, Simon George, Eloi Gianini Régisseurs son : Benjamin Bard, Bruno Burel Régisseur audio-visuel : Giuseppe Greco Constructeurs : Dave Dubuis, Jérôme Jousson Peintre : Sibylle Portenier Accessoiriste : Séverine Blanc Couturière : Christine Emery Stagiaire décoratrice : Emmylou Bevilacqua Calendrier Vidy-L Novembre 2013 à janvier 2014 Novembre Salle Charles Apothéloz La Passerelle Salle René Gonzalez Les femmes savantes Staying Alive La Dérive des continents Vendredi Samedi 01.11. 02.11. 20h30 19h00 Le triomphe de l’amour Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 05.11. 06.11. 07.11. 08.11. 09.11. 10.11. 11.11. 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 relâche 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 01.11. 02.11. 03.11. 04.11. 05.11. 06.11. 07.11. 08.11. 09.11. 10.11. 11.11. 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. 18.11. 19.11. 20.11. 21.11. 22.11. 23.11. 24.11. 20h00 20h00 relâche relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 01.11. 02.11. 03.11. 04.11. 05.11. 06.11. 07.11. 08.11. 09.11. 10.11. 11.11. 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. Chapiteau Vidy-L 19h30 19h30 relâche relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 Ménélas rebétiko rapsodie Décembre Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 27.11. 28.11. 29.11. 30.11. 01.12. 19h00 19h00 20h30 19h00 17h30 Oh, mon doux pays Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi 12.11. 13.11. 14.11. 15.11. 16.11. 17.11. 18.11. 19.11. 20.11. 21.11. 22.11. 23.11. 24.11. 25.11. 26.11. 27.11. 28.11. 20h30 20h30 20h30 19h00 20h30 relâche relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 20h30 17h00 relâche 20h30 20h30 20h30 Rome-Nanterre Hughie Oy Division Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 19h00 19h00 19h00 relâche 20h00 17h30 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 04.12. 05.12. 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 21.12. 22.12. 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 19h00 18h00 relâche 20h00 20h00 20h00 20h00 20h00 18h00 Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi 03.12. 04.12. 05.12. 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 relâche relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 08.01. 09.01. 10.01. 11.01. 12.01. 13.01. 14.01. 15.01. 16.01. 17.01. 18.01. 19.01. 20.01. 21.01. 22.01. 23.01. 24.01. 25.01. 26.01. 27.01. 28.01. 29.01. 30.01. 31.01. 01.02. 02.02. 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h30 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h00 19h30 18h30 relâche 19h30 19h30 19h30 19h00 19h30 17h00 Dogugaeshi Janvier 2014 Immortels Février Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 21.01. 22.01. 23.01. 24.01. 25.01. 26.01. 27.01. 28.01. 29.01. 30.01. 31.01. 01.02. 02.02. 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 relâche relâche 19h00 19h00 19h00 20h30 19h00 18h30 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche The Acting Bug/Le virus de la scène Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 06.12. 07.12. 08.12. 09.12. 10.12. 11.12. 12.12. 13.12. 14.12. 15.12. 16.12. 17.12. 18.12. 19.12. 20.12. 21.12. 22.12. 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 relâche 20h30 20h30 20h30 19h00 15h30 / 20h30 15h00 / 19h00 UX E J È S, M R HE E DIV RS Hermes.com