Théâtre V id y-Lausanne N j

Transcription

Théâtre V id y-Lausanne N j
j
N
Théâtre Vidy-Lausanne
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014
Nº 43
Pierre Jaquet Droz fait œuvre de pionnier et installe en 1784 la première Manufacture horlogère jamais établie à Genève.
Grande Seconde Quantième, réf. J007030245
Cadran Côtes de Genève et rehaut opalin bleu.
Boîtier en acier. Mouvement automatique.
Réserve de marche de 68 heures.
W W W.J AQ U E T- D R O Z . CO M
Un théâtre en mouvement
Le nouveau directeur du Théâtre Vidy-Lausanne, Vincent Baudriller, arrivé
le 1er septembre dernier tout droit du Festival d’Avignon, a été accueilli par
une rentrée théâtrale très intense. Trois créations qui voyaient le jour en
cette fi n d’été continuent de vivre aujourd’hui en tournée. Tout en accompagnant cette saison signée par ses prédécesseurs René Zahnd et Thierry
Tordjman, il va se nourrir de l’histoire et de la vitalité de ce théâtre pour
commencer à imaginer la prochaine saison. Quelques signes de cette nouvelle
direction artistique pourraient être donnés dès la fi n du printemps prochain.
Cet automne le Théâtre Vidy-Lausanne poursuit sa quête de découvertes et
de nouveautés. Textes du répertoire ou écritures d’ailleurs, ce ne sont pas
moins de neuf artistes venus des quatre coins du monde – de la Syrie avec
Corinne Jaber à l’Arménie et la Grèce avec Simon Abkarian, en passant par le
Canada avec Denis Marleau ou encore Israël avec Oy Divison – qui brassent
de multiples formes originales et audacieuses.
Parmi elles, une des créations majeures de cette saison : Le triomphe de l’amour
de Marivaux mis en scène par l’artiste d’origine bulgare, Galin Stoev, en français
et avec une distribution entièrement masculine.
Plusieurs artistes suisses nous feront également honneur cette année. Cédric
Dorier sera d’abord comédien dans Les femmes savantes de Denis Marleau,
puis metteur en scène avec Misterioso-119, un texte de Ko≤ Kwahulé.
Philippe Saire nous présentera sa toute dernière création La Dérive des continents dans laquelle il oscille entre théâtre et danse, texte et corps, mots et
mouvements. Gian Manuel Rau et Dominique Reymond s’unissent à nouveau
pour déployer une version plus vaste d’une petite forme née à l’occasion d’un
« Sujet à vif » au Festival d’Avignon en 2009. Hughie, écrit par Eugene O’Neill,
marquera le retour de Jean-Yves Ruf à Vidy.
Ce journal nous conduit jusqu’à l’hiver avec les deux premiers spectacles
de l’année 2014 : Immortels, la nouvelle pièce de Nasser Djemaï qui évoque
la jeunesse, et Dogugaeshi, une création du marion nettiste américain Basil
Twist qui nous amènera au Japon.
La location est désormais ouverte pour l’ensemble des spectacles annoncés à
la page 21.
Les plateaux du Théâtre Vidy-Lausanne demeurent en toute saison des lieux
riches d’expériences, de folies et de sagesse. Nous vous invitons à vivre ces
moments forts et intenses de la scène et à mêler votre curiosité à notre passion.
Sommaire
5 Ménélas rebétiko rapsodie
Sublime : le chagrin du roi de Sparte
incarné par Simon Abkarian sur fond
de musique populaire grecque.
6 Le triomphe de l’amour
Un grand classique de Marivaux
entraîné par le metteur en scène
bulgare Galin Stoev et un casting
exclusivement masculin dans la
plus pure tradition élisabéthaine.
9 Oh, mon doux pays
Et si l’on vivait malgré les atrocités
de la guerre ? Une ode à la Syrie et
à son peuple par Corinne Jaber.
10 Rome-Nanterre
Dominique Reymond, dirigée par Gian
Manuel Rau, livre sept autoportraits.
Ainsi les textes de Valérie Mréjen
prennent corps.
11 Hughie
Une pièce d’Eugene O’Neill, la rencontre de deux hommes pétris de solitude dans un hôtel new-yorkais des
années vingt.
13 Oy Division
Le groupe d’origine israélienne nous
convie à un concert endiablé de
musique klezmer, concentré de bonne
humeur pour tous les âges.
14 The Acting Bug/Le virus de la scène
Patrick Sims est de retour à Vidy
escorté, cette fois, d’une armada
de puces savantes. Bestial !
17 Immortels
Entre fraîcheur et désillusions, une
plongée dans le monde de jeunes
adultes que l’on doit à Nasser Djemaï.
19 Dogugaeshi
Marionnettiste américain de génie,
Basil Twist ressuscite une technique
scénique japonaise ancestrale.
Directeur de publication :
Vincent Baudriller
Publicité et coordination :
Sarah Turin
([email protected])
Marie-Odile Cornaz
([email protected])
Coralie Rochat
([email protected])
Correctrice :
Julie Weidmann
Photographie :
Mario Del Curto
(sauf mention contraire)
Design :
Les Ateliers du Nord/Werner Jeker
Benoît Deschamps
Photolithographie :
Bombie, Genève
Impression :
IRL Plus SA
Ont contribué à ce numéro :
Olivia Barron
Marie-Odile Cornaz
Nasser Djemaï
Fanny Guichard
Coralie Rochat
Sarah Turin
Ont participé à la retranscription
des articles :
Céline Krähenbühl
Camille Menoud
Roxane Nadal
Léa Neziri
Photo de couverture :
Trois quartiers
© Christophe Raynaud de Lage
21 Théâtre Kléber-Méleau
La dame de la mer
La pièce d’Henrik Ibsen dans une
mise en scène d’Omar Porras nous
emmène dans les méandres des
relations amoureuses.
22 Informations
23 Calendrier
Le Théâtre Vidy-Lausanne est subventionné
par la Ville de Lausanne, par le Canton
de Vaud et par le Fonds intercommunal de
soutien aux institutions culturelles de
la région lausannoise.
Remerciements
A nos fidèles partenaires
A nos généreux donateurs
Fondation de Famille Sandoz
Fondation Leenaards
Fondation Hoffmann
Fondation Landis & Gyr
Fondation Ernst Göhner
Fondation Sophie et Karl Binding
Bovay & Partenaires
Fondation Julius Baer
Un merci particulier à une mécène généreuse
et anonyme
Main sponsor
www.richardmille.com
Partenaire média
Partenaires culturels
Arsenic
Collection de l’Art Brut
La Cinémathèque suisse
Musée de l’Elysée
Fondation Claude Verdan –
Musée de la main
Fondation de l’Hermitage
HEMU
ECAL
HETSR
A ceux qui, d’une manière ou d’une autre,
soutiennent notre activité
Association des
Le Temps
Amis du Théâtre
Leuba+Michel SA
Bongénie – Grieder
Migros Pour-cent culturel
Cinétoile Malley
Moyard Meuble
Consulat honoraire de la Newby Thé
Fédération de Russie
Omega
Feldschlösschen
Payot
Filofax
Philip Morris
Fondation Neva
Profil Femme
Forom écoute
Pro Infirmis
Groupe Mutuel
Richard Mille
Hermès
RTS – La 1ère
Sedelec
Hertz
Sicpa
Honda
Sunrise
Hôtel d’Angleterre
Swissquote
Hôtel Aulac
Switcher
Hôtel Beau-Rivage
Testuz
Jean Genoud SA
Transports Publics de
La Clinique
la Région Lausannoise
de La Source
Voyages et Culture
La Semeuse
Laurent Perrier
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
03
P
U
B
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C
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T
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18 OCT. 2013 – 05 JANV. 2014
40 ANS D’ART VIDÉO —
MUSÉE CANTONAL DES BEAUX-ARTS DE LAUSANNE —
WWW.MCBA.CH
Eija-Liisa Ahtila – Judith Albert – Francis Alÿs – Emmanuelle Antille – René Bauermeister – Dara Birnbaum –
Paul Chan – Silvie et Chérif Defraoui – Valie Export – Dan Graham – Joan Jonas – Kim Sooja – Ana Mendieta –
Bruce Nauman – Jean Otth – Nam June Paik – Anne-Julie Raccoursier – Pipilotti Rist – Anri Sala –
Gerry Schum – Richard Serra – Salla Tykkä – Bill Viola
REPRISE EN FRANÇAIS DE LA PRODUCTION DE 2008 DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
OPÉRETTE EN 3 ACTES
LA CHAUVE-SOURIS
JOHANN STRAUSS
DIRECTION MUSICALE
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ROSALINDE N O Ë M I N A D E L M A N N
GABRIEL VON EISENSTEIN N I C O L A S R I V E N Q
ADELE T E O D O R A G H E O R G H I U
PRINCE ORLOFSKY M A R I E - C L A U D E C H A P P U I S
D R FA L K E O L I V I E R L A L L O U E T T E
FROSCH L E C L O W N D I M I T R I
THEODOR GUSCHLBAUER
MISE EN SCÈNE
S T E P H E N L AW L E S S
DÉCORS B E N O Î T D U G A R DY N
COSTUMES I N G E B O R G B E R N E RT H
LUMIÈRES S I M O N T R OT T E T
CHORÉGRAPHIE N I C O L A B O W I E
DIRECTION
CHING-LIEN WU
ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE
13>31.12.2013
WWW.GENEVEOPERA.CH
+41(0)22 322 5050
Voir le film
OMAR PORRAS
ROMÉO
&
JULIETTE
D’après
William Shakespeare
Avec la troupe japonaise du Shizuoka
Performing Arts Center (SPAC) et
les acteurs du Malandro
www.malandro.ch
En tournée 2013
Morges 27 novembre – Théâtre de Beausobre
T. 021 804 97 16 & 021 804 15 90
Genève 29 novembre au 1er décembre
& 7 au 14 décembre – Cité Bleue T. 022 347 40 26
Vevey 5 décembre – Théâtre de Vevey
T. 021 925 94 94
graphisme : trivialmass.com
TEATRO MALANDRO
photo : ©K.Miura
SAISON1314
CHŒUR DU GRAND THÉÂTRE
© Antoine Agoudjian
Ménélas rebétiko rapsodie
de Simon Abkarian
Du 27 novembre
au 1er décembre 2013
Salle Charles Apothéloz
Mise en scène :
Simon Abkarian
Collaboration artistique :
Natasha Koutroumpa
Catherine Schaub-Abkarian
Création Lumière :
Jean-Michel Bauer
Avec :
Simon Abkarian
Grigoris Vasilas
(chant et bouzouki)
Giannis Evangelou
(guitare)
Durée :
1h10
Age conseillé :
dès 12 ans
Genre :
théâtre avec de la musique live
Production :
Les Métamorphoses Singulières
Le Grand Parquet
Tera
Avec l’aide de :
SPEDIDAM
Avec le soutien de :
Ville de Paris
Région Ile de France
Mairie du XVIIIe
Texte publié aux éditions
Les larmes de Ménélas
Actes Sud papiers en novembre 2012
Rien n’est plus dignement stimulant […] que la
création par Simon Abkarian de Ménélas rebétiko
rapsodie, dont il signe le texte et qu’il interprète
en compagnie de Grigoris Vasilas, qui chante
et joue du bouzouki, Kostas Tsekouras tenant
la guitare. Simon Abkarian, rejeton de la diaspora arménienne né à Gonesse, grandi au Liban
aux heures noires de la guerre, artiste nomade
et polyglotte, est un amoureux fervent de la
Grèce d’hier à aujourd’hui. En 2008, son spectacle Pénélope Ô Pénélope – où il était Ulysse –
n’était-il pas récompensé par le Syndicat de la
critique au titre de « la meilleure création française » ? A Bobigny, en l’an 2000, cela avait
déjà été – d’après Euripide, Eschyle, Sénèque
et Parouïr Sevak – L’ultime chant de Troie. Et ne
l’a-t-on pas vu dans Les Atrides, entre autres
rôles en relief, au Théâtre du Soleil ? Au cinéma,
à la télévision, il est devenu en un peu plus
d’une décennie un visage entre tous reconnaissable dans des rôles de héros historiques, de
Ben Barka à Missak Manouchian, sans compter
les personnages de beaux voyous aux arrièreplans énigmatiques, dans lesquels il excelle. Fin
de la carte de visite. Loin d’être exhaustive.
Création au Grand Parquet
le 9 janvier 2013
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
27.11.
28.11.
29.11.
30.11.
01.12.
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
Quant au jeu, c’est magistral, grâce à ce grand
corps de mâle mariole, au masque de chair
expressif barré d’une moustache noire. Non seulement il ne redoute pas le féminin en lui, mais
au contraire, il le sollicite et le magnifie à bon
escient, joue de l’éventail puis, en un éclair, tape
du pied pour quelques pas déhanchés, tandis
que la mélopée du « rebétiko », cette forme musicale plébéienne née sous la dictature de Métaxas
(1871-1941), équivalant si l’on veut au fado, au raï
ou au blues, égrenée par les cordes du bouzouki
artistement touché par Vasilas au chant si délicatement mélancolique, rappelle l’Orient des
origines, ce qui n’empêche pas le texte de signifier, en sourdine, les malheurs de la Grèce de
nos jours. C’est ainsi que Simon Abkarian et ses
amis s’avancent en rhapsodes. Le mot, qui vient
du grec, signifie littéralement « celui qui coud
ensemble des chants ».
Depuis que tu es partie notre lit n’est plus qu’un
tombeau qui se refuse à moi.
Tout m’est devenu étranger.
Je comprends maintenant l’Exil que chantent les
bardes venus de la lointaine Ionie, je comprends
l’amertume du pain et du vin quand on est
l’étranger.
Je comprends que je suis mort à la joie.
Le vent et moi, nous errons dans le palais que tu
as déserté.
Les statues aux belles formes ne veulent plus rien
dire.
Les miroirs sont éteints.
Les chansons se sont tues.
Aphrodite toute entière s’est enfuie.
Derrière les voiles qui flottent devant les fenêtres,
je revois l’aube de ta fuite.
Dans ton sillage, mes yeux se sont repus de sel.
Les portes et les fenêtres crient « Hélène !
Hélène ! »
Le vent me gifle, me jette au visage l’écho de ton
nom désormais atrophié.
Reproduit avec l’aimable autorisation de l’Humanité.
« Haine ! H aine ! »
Oh Hélène, coryphée de mes pensées, ma tendre
et douce femme.
Tu étais la tête de nos danses.
A ton approche, le tambour de mon cœur s’emballait, comme celui d’un pêcheur d’éponge qui s’apprête à revenir des profondeurs marines.
Gorgé de sang noir il a cessé de battre.
Sur la plage, les traces de votre fuite sont encore
humides.
Tes pas sur le sable, ceux du Troyen aussi.
Vous avez embarqué en dansant, enlacés l’un dans
l’autre.
L’eau n’e±ace rien, tout est gravé dans mes yeux.
Ce matin-là, debout sur la jetée, j’ai cessé d’être
Ménélas.
Ce matin-là le roi d’Argos est tombé à genoux,
dans le creux d’une vague qui s’échouait sans fi n.
Avec nos chaleureux remerciements à Jean-Pierre Léonardini.
Simon Abkarian, Ménélas rapsodie
Jean-Pierre Léonardini
L’Humanité, 14 janvier 2013
TI-ME-TA-BLE o el tiempo inevitable © Luis Castilla
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
05
En scène, il n’y a qu’une table (la traduction en
français des mots chantés s’inscrit à point nommé
sur la nappe qui pend), avec verres, bouteilles,
cendrier. Un bistrot du Pirée. Les deux musiciens
sont assis. Simon Abkarian, tantôt debout, assis
ou dansant, distille à voix forte quelque chose
comme les lamentations du roi Ménélas, l’époux
d’Hélène trompé par elle, qui choisit de suivre
Pâris. D’où part la guerre de Troie. La partition
parlée, du lamento à l’imprécation homérique, du
style noble à la malédiction triviale avec les mots
venus de la rue, est proprement superbe, riche en
métaphores rugueuses, en frissons lyriques, en
allitérations coruscantes. C’est un bain de langue
crue, violemment sexuée, tantôt furieuse, tantôt caressante, au cours duquel l’épouse infidèle,
vouée aux gémonies, est aussitôt après adorée,
suppliée, tandis que son ravisseur, mille fois
maudit, est menacé par des pires supplices. Voici
réhabilitée la figure de Ménélas, lequel, bête cocu
chez O±enbach, devient du coup le souverain
blessé dans son honneur, le fier guerrier terrassé
par l’amour déçu. Il va jusqu’à essuyer des larmes.
« Ça pleure aussi un homme quand ça a du chagrin. »
Comme dit la chanson.
Théâtre
Musique
Danse-Théâtre
Danse
Le Triomphe de l’amour
Abd Al Malik
L’Art et la Révolte
Open for Everything
TI-ME-TA-BLE o el tiempo inevitable
Constanza Macras – DorkyPark
Marco Vargas – Chloé Brûlé
Du 14 au 16 nov. à 20h30
21 nov. à 20h30
Marivaux – Galin Stoev
29 et 30 oct. à 20h30
Librement inspiré d’Albert Camus
6 nov. à 20h30
forum-meyrin.ch / Théâtre Forum Meyrin, Place des Cinq-Continents 1, 1217 Meyrin / Billetterie + 41 22 989 34 34 du lu au ve de 14h à 18h
Service culturel Migros Genève / Stand Info Balexert / Migros Nyon-La Combe
Le triomphe de l’amour
de Marivaux
Du 5 au 17 novembre 2013
Salle Charles Apothéloz
Mise en scène et scénographie :
Galin Stoev
Assistant à la scénographie :
Delphine Brouard
Assistant à la mise en scène :
Jules Audry
Costumes :
Bjanka Adžić Ursulov
Musique originale :
Sacha Carlson
Lumière :
Elsa Revol
Construction décor :
Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne
Avec :
Julien Alembik
Laurent Caron
François Clavier
Yann Lheureux
Nicolas Maury
Pierre Moure
Airy Routier
Galin Stoev, pouvez-vous nous expliquer comment
le choix du texte Le triomphe de l’amour de
Marivaux s’est dessiné ?
2h sans entracte
Age conseillé :
dès 14 ans
Genre :
comédie dramatique
Production déléguée :
Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction :
Théâtre de Liège
TGP – CDN de Saint-Denis
Fingerprint Asbl – Compagnie Galin Stoev
Avec le soutien de :
CAPT – Fédération Wallonie – Bruxelles
Création au TGP Saint-Denis
le 30 septembre 2013
05.11.
06.11.
07.11.
08.11.
09.11.
10.11.
11.11.
12.11.
13.11.
14.11.
15.11.
16.11.
17.11.
Pour sa toute première venue au Théâtre
Vidy-Lausanne, Galin Stoev s’empare de ce
célèbre classique en ajoutant une vision très
personnelle à cette œuvre. En saisissant cette
matière remplie de quiproquos et de travestissements, il propose avec ambition d’ajouter
un niveau à cette comédie en prenant le parti
de travailler avec une distribution entièrement
masculine.
Ensemble, nous avons parcouru le passé du
metteur en scène d’origine bulgare afin de mieux
comprendre ses influences, ses envies, ses
idées.
Durée :
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
La princesse Léonide tombe amoureuse d’Agis,
fils des anciens rois, au point d’en perdre la raison. Agis, victime de son passé, se trouve dans
l’obligation de vivre caché dans la demeure du
vieux philosophe Hermocrate et de sa sœur
Léontine, une femme seule et résignée à son
destin de célibataire. Pour se faire aimer du jeune
Agis, Léonide se doit d’imaginer toutes formes
de stratégies et manipulations qui lui permettront peu à peu d’atteindre le cœur de son jeune
désiré. Elle finit par s’introduire avec sa servante
Corine dans ce lieu interdit, toutes deux habillées en homme. Léonide se présentera comme
Phocion alors que Corine portera le nom de
Hermidas.
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
relâche
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
En tournée
Les 17 et 18 décembre 2013
Le Granit (Belfort)
Rencontre avec l’équipe artistique
le 7 novembre 2013
à la Salle Charles Apothéloz
à l’issue de la représentation
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
06
En réalité cette idée est née en même temps que
ma création pour la Comédie-Française du Jeu de
l’amour et du hasard de Marivaux en 2011. J’ai
longtemps échangé avec Muriel Mayette, l’administratrice de cette institution culturelle, au sujet
du choix stratégique et délicat d’un texte classique.
Plusieurs pistes ont été explorées, parmi elles les
deux textes de Marivaux. Je me suis plongé dans
ses écrits et j’ai défi nitivement été séduit par Le
triomphe de l’amour. Ma rencontre avec l’auteur
était en train de s’opérer.
Déjà à l’époque, j’étais hanté par cette idée
particulière d’adapter ce texte sur scène
avec une distribution strictement masculine.
Malheureusement, en raison de son caractère
excentrique qui l'éloignait indéniablement des
codes habituels de la Comédie-Française, cette
volonté paraissait difficile à concrétiser dans
ce cadre.
Puis René Gonzalez a croisé mon chemin il y a
trois ans maintenant. J’avais beaucoup entendu
parler de lui, mais je n’avais encore jamais eu
l’occasion de le rencontrer. J’ai fini par le contacter moi-même. Il m’a alors confié : « c’est une très
bonne idée que vous avez eu de m’appeler, j’allais
justement le faire. Nous allons enfi n pouvoir parler de vous ! » J’ai sauté dans un train en direction de Vidy. Il était tard, nos échanges ont bien
duré trois heures. Il était déjà très malade. Je lui
ai raconté mon parcours, il m’a confié le sien. Il
s’agit de ces rares rencontres qui, parce qu’elles
s’éloignent de celles que nous vivons aujourd’hui,
marquent l’esprit. Nous vivons au cœur d’un
monde dans lequel les gens sont su≤samment
pressés pour ne plus prendre le temps de se parler véritablement. René m’a accordé ce temps,
qu’il n’avait pourtant presque plus. Et lorsque
j’ai partagé avec lui ma passion pour Le triomphe
de l’amour, il m’a annoncé « ce triomphe nous le
ferons ici ». L’aventure commençait.
Ce n’est pas le premier de votre carrière, quel
est pour vous l’intérêt de monter un classique
de nos jours ?
Nous sommes souvent amenés à réfléchir à la
question qui oppose l’œuvre classique à l’œuvre
contemporaine. En ce qui me concerne, il m’arrive souvent d’alterner. Après le Marivaux, par
exemple, je vais m’attaquer à un texte moderne de
Ferenc M olnár : Liliom. J’adopte ce comportement
sciemment. Je ne crois pas en cette opposition,
cette fâcheuse habitude que nous avons de diviser les metteurs en scène en deux catégories distinctes : le metteur en scène classique d’un côté, le
metteur en scène contemporain de l’autre. Il s’agit
d’une vision très réductrice que beaucoup de programmateurs approuvent et c’est bien dommage.
Je pense que les textes issus d’autres époques
peuvent tout à fait s’accorder avec notre temps.
Et la rencontre de ces deux énergies permet
même parfois d’ouvrir un troisième espace, dans
lequel nous pouvons réconcilier les décennies,
les siècles qui nous séparent d’un Marivaux, d’un
Shakespeare ou encore d’un Molière. Cette résonance n’est pas toujours présente. Mais quand
nous arrivons à obtenir cette réconciliation,
lorsque nous parvenons à faire communiquer ces
éléments dans un espace au-delà du temps, alors
nous nous détachons enfi n de toutes ces questions de temporalité et de tout ce que nous avons
appris. Nous vivons dans un endroit de communication où le passé, le futur et le présent se
déroulent dans un même espace-temps, ici et
maintenant.
L’enjeu actuel est de produire du sens, dans un
monde où tout est construit pour nous faire croire
qu’il n’y en a pas. Le but n’étant pas seulement de
créer du sens, mais de le faire descendre dans la
matière. C’est-à-dire créer un objet charnel qui ne
se contente pas de solliciter notre intellect, mais
qui attaque des points essentiels de notre corps.
Qui réveille nos émotions. Le théâtre est un lieu
qui permet de vivre ces moments. Il nous aide
à traverser, presque de manière clandestine, les
limites de nos certitudes. Il nous autorise à bouleverser nos propres frontières. Il nous o±re simplement la possibilité de « grandir » en tant qu’être
humain.
Vous êtes d’origine bulgare, qu’est-ce qui vous
intéresse dans le fait de monter des pièces dans
une langue qui n’est pas la vôtre ?
Le fait de créer un spectacle dans une langue
qui di±ère de la mienne m’impose une distance
quasi naturelle avec le texte. Une distance qui
m’oblige à ne pas me prendre trop au sérieux.
Cette contrainte me pousse aussi à être plus précis et attentif au texte et à son contenu. Parfois, il
m’arrive de mettre le doigt sur un détail qui avait
totalement échappé aux comédiens francophones.
Je les invite régulièrement à ne pas se contenter
de percevoir, ou encore de considérer une phrase
comme simplement jolie et mélodieuse ; mais
au contraire à prendre le temps de lire entre les
lignes, d’observer les di±érentes énergies qui se
créent. J’insiste toujours sur le fait que les mots
sont concrets et qu’il est important de découvrir la petite subtilité du texte qui permet à l’acteur de se propulser dans une adaptation sensible
et juste ; d’être capable de dénicher l’élément qui
permet de basculer au-delà de l’apparence du
texte et de son esthétisme. Il est important de
faire résonner la beauté d’une langue autrement
qu’en la récitant. C’est un combat que je ne cesse
de mener.
Pour cette nouvelle création, vous avez désiré
travailler avec une distribution entièrement
masculine. Qu’est-ce qui a influencé ce choix ?
Lorsque j’ai lu le texte, cette pensée s’est imposée comme une évidence. Le triomphe de l’amour
est en réalité une profonde réflexion sur la question de l’identité. Et aussi incroyable que cela
puisse paraître, cette problématique fait étrangement écho à un problème de société très actuel.
Souvent, je me plais à dire que je vais faire un
« Marivaux pour tous ». Evidemment j’ironise un
peu, mais je perçois un fond de vérité dans cette
formule qui fait écho à l’hystérie avec laquelle
une partie de la population a réagi à l’idée d’« un
mariage pour tous ». Une tension s’est depuis
lors installée dans une société qui se vantait
d’être ouverte : un jour, le monde s’est réveillé
pour se rendre compte que la France faisait partie des pays les plus « réac » de l’Europe occidentale ! Mais ce constat étant fait, et dans mon
besoin personnel de comprendre, j’ai commencé
à suivre de plus près ces confrontations : j’ai alors
constaté que les discours s’armaient presque toujours d’une pensée se voulant logique et cérébrale. Plus le temps passait, plus la situation
s’aggravait. Cette guerre imaginaire est née d’une
mésentente qui n’a cessé de s’accroître. J’ai alors
compris qu’il était inutile de prendre parti, mais
qu’au contraire il fallait trouver une tout autre
entrée dans ce débat : trouver un endroit permettant d’abandonner toute réflexion intellectuelle pour laisser place au ressenti. Car une fois
cette étape franchie, l’esprit est alors prêt à s’ouvrir, à comprendre sans juger et surtout à accepter les éléments tels qu’ils sont.
C’est un peu aussi grâce à cela que je fais du
théâtre. Je ne cesse de croire que le milieu artistique est l’un des rares endroits, aujourd’hui, qui
permet aux gens de se laisser porter par d’autres
sensations. Laisser de côté la raison et s’autoriser
à découvrir de nouveaux univers…
Dans Le triomphe de l’amour, une règle mène la
danse : dans le jardin du philosophe où toute
l’histoire se déroule, la présence des femmes
est interdite. La gent féminine inspire l’amour.
Dans cette pièce ce sentiment est à fuir à tout
prix, pour toute sorte de raisons. Nous sommes
au cœur d’un dilemme dont découleront de nombreuses manipulations et stratagèmes. La sœur
du philosophe, Léontine, pour se faire accepter
n’a pas le choix : elle doit s’abstenir de se sentir femme et d'agir en tant que telle pour exister dans cet univers. En m’appuyant sur ces
éléments, je ne pouvais concevoir cette pièce
sans imaginer une distribution exclusivement
masculine. Mais loin de moi l’envie de confronter une version homosexuelle à une version
hétérosexuelle : la question est bien au-delà de
tout cela ! Ce qui m’intéresse réellement ici, ce
sont les problèmes liés aux troubles de l’identité, et principalement ce que ces perturbations
impliquent chez les personnages concernés.
La question du mensonge fait également partie des éléments les plus vertigineux de la pièce.
Marivaux nous amène à penser que, paradoxalement, nous ne sommes jamais aussi proches
de la vérité que dans le mensonge. Léonide est
par exemple un personnage qui va découvrir
sa vraie nature en trichant sur sa propre identité. C’est là toute la spécificité des écrits de
Marivaux : cet écrivain est capable de mettre
dans un cadre unique deux éléments contradictoires, qui ne peuvent logiquement pas coexister dans un même paysage. Cette distribution
masculine va nous permettre de jouer avec cette
substance.
Vous avez beaucoup voyagé, découvert de multiples méthodes de mises en scène, de visions
théâtrales et différentes cultures. Quelles sont
vos principales influences artistiques ?
Il est intéressant de constater que le rôle du metteur en scène peut varier d’une culture à une
autre. A l’Est, par exemple, le metteur en scène
est clairement identifié dans le processus de création : il est désigné comme le maître d’œuvre ou le
chef d’orchestre ; alors qu’en Europe de l’Ouest les
comédiens s’organisent parfois au sein même d’un
groupe ou d’une compagnie : l’un d’eux peut alors
endosser le rôle d’œil extérieur, sans forcément
entreprendre une démarche de mise en scène
complète. Je ne pense pas que nous puissions
désigner une méthode comme étant la meilleure.
Chacune possède des qualités et des défauts
di±érents, suivant le contexte et les situations.
En tant qu’étudiant à l’Académie nationale des
arts du théâtre et du cinéma à Sofia, je n’ai cessé
d’étudier la méthode Stanislavski. A tel point
qu’au bout de cinq ans je ne pouvais plus prononcer son nom sans ressentir de la haine à son
égard ! Mais au fi l des années, et avec plus d’expérience, j’ai réalisé à quel point sa méthode avait
du sens. Cet homme a cherché toute sa vie des
mécaniques ou des mécanismes permettant aux
comédiens d’acquérir une présence forte et ce
à chaque représentation, quelles que soient les
conditions et les circonstances.
J’ai grandi à Moscou, vécu en Bulgarie, en
Angleterre puis en Belgique, pays dans lequel
j’ai vécu presque dix ans. Je me suis durant longtemps questionné sur ces multiples déplacements.
C’était un vrai problème personnel que de ne pouvoir m’identifier à aucun pays, aucune culture. Je
n’ai pas de racines bien défi nies. Comme si toute
ma vie j’étais coincé dans un ascenseur, sans
savoir à quel étage descendre.
Un jour, j’ai cessé de réfléchir ainsi. Avec la maturité, j’ai compris que je m’étais formé une identité
à part, nourrie par mes multiples déplacements et
expériences. Paradoxalement, en bougeant continuellement, j’ai éprouvé une certaine stabilité. Je
ne prétends pas avoir trouvé la formule, mais je
pense avoir déniché la voie qui me correspond.
Peut-être qu’un jour je changerai de dynamique,
je ne sais encore… Mais aujourd’hui, je ne peux
m’empêcher de penser que chaque pays traversé
m’a permis de découvrir de nouvelles pratiques ;
di±érents modèles que j’ai tenté d’appliquer et de
confronter au fi l des années.
J’ai aussi compris qu’il ne fallait pas s’identifier
à tout prix corps et âme à un idéal précis. Il est
possible d’utiliser tel ou tel procédé pendant
un certain temps, mais nous ne pouvons nous
contenter d’agir indéfi niment de cette manière.
Dans un schéma comme celui-ci, nous prenons
vite le risque de nous retrouver en inadéquation
avec nous-mêmes, sans respecter pleinement nos
envies et notre personnalité.
Galin, pouvez-vous nous faire partager votre
passion. Qu’est-ce qui vous accroche encore
aujourd’hui à ce milieu, après toutes ces années ?
Quand j’étais petit, j’ai très vite compris que
l’école et moi, ça n’allait pas marcher. A l’époque,
j’étais complètement a±olé par la présence des
professeurs et, simultanément, même si tout
paraissait extrêmement sérieux, je sentais au fond
de moi que toute cette mascarade n’était pas tout
à fait le reflet de la réalité. J’étais un enfant assez
distrait. Pour parer à ce problème de comportement, ma mère m’a dit un jour : « Ecoute Galin,
je vais t’amener dans un endroit où tu vas pouvoir faire tout ce que tu veux. Mais par contre,
à l’école, tu ne peux agir ainsi : c’est la règle ! »
Elle m’a alors conduit dans un groupe de théâtre.
Je devais avoir tout juste sept ans. J’y suis resté
douze ans. Je vivais cette aventure comme une
vie parallèle : une vie qui me paraissait beaucoup plus vraie et plus juste que tout ce que l’on
essayait de me vendre ailleurs. Un endroit dans
lequel je pouvais simplement me sentir moi-même
sans tricher, sans me justifier, sans culpabiliser.
Je ne pense pas faire du théâtre par vocation.
Mais je l’utilise comme un moyen de traverser
la vie et tout ce que cela comporte avec moins
de di≤cultés. Je me suis souvent demandé comment, après toutes ces années, j’arrivais à aborder le métier de metteur en scène avec toujours
autant de passion. Et je pense que cette soif est
liée à cette notion de communication : pas celle
que nous avons l’habitude de pratiquer quotidiennement, mais celle avec un grand « C » ! Le théâtre
est le seul endroit public que je connaisse qui permet aux hommes de se rencontrer en tant qu’être
humain. Cet événement peut parfois prendre
toute une vie – et pour certains une vie ne su≤t
pas… Le théâtre permet d’accélérer ce processus,
c’est une force précieuse.
Cette passion naît d’une envie : celle d’arriver à
cet endroit de communication où nous pouvons
transmettre sans trop de résistance des éléments
complexes, essentiels, que nous ne pouvons nommer ni même défi nir ; mais que, grâce au théâtre,
nous pouvons tout de même communiquer. Et
rien que le fait d’y penser maintenant, je me dis
que ça vaut la peine de s’y accrocher.
Propos recueillis par Fanny Guichard
P
U
B
L
I
C
I
T
E
Expositions
Sebastião Salgado, Genesis
Paolo Woods, STATE
© Paolo Woods / Institute
Musée de l’Elysée
18, avenue de l’Elysée
CH – 1006 Lausanne
T +41 21 316 99 11
www.elysee.ch
Design : Ramon Valle / Photographie : Thomas Rousset et Raphaël Verona, sans titre,
de la série Waska Tatay, réalisée en Bolivie entre 2010 et 2011.
© Sebastião Salgado / Amazonas Images
du 20 septembre 2013
au 5 janvier 2014
CINéMA / télévision / web & transmédia
DU 8 NOVEMBRE 2013
AU 27 AVRIL 2014
VÉHICULES
COLLECTION
DE L’ART BRUT
LAUSANNE
MA-DI : 11H À 18H,
FERMÉ LES 24, 25 DÉCEMBRE 2013 ET 1ER JANVIER 2014
LUNDI DE PÂQUES OUVERT
AVENUE DES BERGIÈRES 11
1004 LAUSANNE
WWW.ARTBRUT.CH
Image : Curzio Di Giovanni, Unnaa Posc rossa scurra rossa rossa, 2002.
Oh, mon doux pays
proposées ont fait écho. De par ce qu’il a vécu en
étant palestinien en Israël ; il est à même de comprendre les peuples qui sont en difficulté, révoltés
et bourrés d’espoirs de pouvoir un jour retourner
dans leur pays.
Nous avons décidé de travailler ensemble après
quelques conversations sur Skype sans nous être
jamais rencontrés.
d’après une idée de Corinne Jaber
Du 12 au 28 novembre 2013
Chapiteau Vidy-L
Texte et mise en scène :
Amir Nizar Zuabi
Traduction :
Corinne Jaber
René Zahnd
Musique :
Khaled Al Jaramani
Comment cette rencontre a-t-elle fait évoluer le
projet ?
Avec :
Corinne Jaber
Durée :
environ 1h
Age conseillé :
dès 12 ans
Genre :
théâtre
Production :
Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction :
Le Cerceau
Avec le soutien de :
Fondation Leenaards
Création au Théâtre Vidy-Lausanne
le 12 novembre 2013
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
12.11.
13.11.
14.11.
15.11.
16.11.
17.11.
18.11.
19.11.
20.11.
21.11.
22.11.
23.11.
24.11.
25.11.
26.11.
27.11.
28.11.
20h30
20h30
20h30
19h00
20h30
relâche
relâche
20h30
20h30
20h30
19h00
20h30
17h00
relâche
20h30
20h30
20h30
Rencontre avec l’équipe artistique
le 24 novembre 2013
au Chapiteau Vidy-L
à l’issue de la représentation
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
09
Corinne Jaber
Oh, mon doux pays évoque autrement que par
l’effroi la situation des pays en pleine guerre tels
que la Syrie d’aujourd’hui. Usée par le flot quotidien des innombrables atrocités dont les médias
nous abreuvent, la comédienne Corinne Jaber
révèle à travers le voyage culinaire d’une femme,
la résistance, le courage et la foi d’un peuple qui
continue malgré tout à vivre.
Pourquoi le sujet sur la guerre en Syrie vous
tient-il à cœur ?
Je me sens concernée par ce sujet pour de multiples raisons. D’abord, il s’agit d’une partie de
mes origines. Mon père était syrien. Même si je
n’ai pas du tout été élevée en tant que Syrienne
ou Arabe, il ne m’a transmis ni la langue, ni la
religion, ni la culture. Il m’a uniquement transmis
le goût des mets syriens et m’a appris à cuisiner.
Dans les années soixante, il est parti de ce pays,
car il ne voulait pas y faire son service militaire.
Il a agi comme beaucoup de Syriens qui, pour des
raisons personnelles, ont coupé très net avec leur
Etat et le régime.
Par cette création, j’explore donc mes racines
paternelles que je connais peu et qui font en
même temps partie intégrante de moi. Mais cet
aspect est accessoire au regard de la tragédie
humaine que vit la Syrie en ce moment, accessoire mais un moteur quand même pour la pièce.
J’ai beaucoup travaillé en Afghanistan avec une
troupe d’acteurs de ce pays le thème d’un peuple
qui se retrouve dans un positionnement collectif
difficile à cause de la guerre ou des suites de la
guerre et qui cherche à maintenir une espèce
d’éthique de l’existence, un goût de la vie. Cette
démarche m’a fascinée et énormément touchée.
La situation en Syrie est un thème que je veux
aborder en contraste avec tout ce qui se lit
dans les journaux. Ces histoires ne sont pas
fausses, mais elles sont restreintes. Par « restreintes », je ne veux pas dire que toute cette
horreur n’existe pas, bien au contraire malheureusement. Toutefois elle n’est pas exhaustive.
Il subsiste une autre forme d’existence, de survie
et même un attachement à la vie et au pays. Une
souffrance différente de celle que nous pensons
imaginer à travers les médias. Je voulais évoquer
ces aspects.
Au départ, je voulais parler de la situation
absurde que peut produire une guerre et la
vie hors norme dans laquelle elle plonge l’être
humain. Je voulais partir à la recherche d’éléments plus légers et drôles dans cette situation. Je me demandais si on ne pouvait pas en
rire par moments. Un aspect que j’ai connu en
Afghanistan. Le rire comme moyen de survie.
Seulement plus j’ai avancé dans mon projet,
plus l’actualité m’a rattrapée et avec elle un tel
défi lé d’actes d’atrocités et une telle souffrance
humaine, que cet aspect ne peut plus être évoqué, car il relève de l’indécence et il n’existe tout
simplement plus. La révolution s’est transformée
en guerre totale où plus personne ne sait à qui il
a affaire. Je reste malgré tout fidèle à mon idée de
départ qui est de créer une petite pièce ne parlant
ni de la politique ni de l’actualité, du moins pas de
celle que nous subissons, mais une création évoquant les gens. Le plus important.
Parlez-nous de vos sources d’inspiration, il y a
quelques livres… mais pas seulement ?
J’ai participé à une manifestation au centre
Pompidou de Paris organisée par l’artiste et militante Hala Abdallah. Une soirée de textes, de
musiques et de fi lms réalisés par des personnes
qui se sont soulevées contre le régime et qui
témoignaient. Mon projet théâtral a éclos à cette
occasion.
Ces réalisations m’ont marquée, car elles étaient
toujours présentées de manière respectueuse et
presque pudique, sans jamais franchir la barrière
de l’intolérable. Une évocation artistique. La force
de cet événement résultait de la possibilité de parler autrement de l’horreur de la révolte en Syrie. A
l’image de ce sublime film où le spectateur visionnait une maison en ruines sur une jolie montagne
syrienne qui donnait sur une magnifique vallée.
Dans cette bâtisse, une femme avait déjà mis des
rideaux blancs et commençait à laver, frotter le sol.
Une fois le plancher propre et sec, elle y installait une petite table avec une nappe par-dessus et
un bouquet de fleurs. Puis, elle s’asseyait sur une
chaise à côté de la table et contemplait le paysage.
Cette représentation est parlante. Bien au-delà de
la terreur, elle est accessible et évoque la force de
la destruction mais plus encore celle de la survie.
Garder ce goût pour la vie et cela malgré tout. Je
me suis dit qu’il fallait partir là-dessus.
Par ailleurs, j’ai rassemblé beaucoup de textes, de
poèmes, d’informations sur internet autour de la
Syrie.
Un jeune militant syrien a travaillé pour et avec
moi. Ahmed Naji a quitté le pays de manière clandestine, mais est resté en contact avec beaucoup
d’habitants. Il a effectué des recherches, rassemblé des textes et des témoignages. Grâce à son aide
précieuse, nous avons pu aussi communiquer avec
des personnes sur place au Liban et en Jordanie.
De mon côté, j’ai lu énormément, tout sur quoi je
pouvais mettre la main. Les livres qui m’ont marquée sont La coquille de Moustafa Khalifé et Feux
croisés de Samar Yazbek. Mais plus particulièrement je me suis rendue au Liban et en Jordanie
pour rencontrer des réfugiés syriens. Un voyage
intense et bouleversant bien au-delà des mots. La
pièce est née de ces voyages, elle n’aurait pas pu
se concrétiser autrement. Je l’ai réalisé en partant. J’ai eu la chance de pouvoir partager une
partie de ce séjour avec l’auteur et metteur en
scène Amir Nizar Zuabi.
Justement, parlez-nous de lui…
Avec ce projet, je me suis retrouvée dans l’étrange
et merveilleuse situation de chercher un metteur en scène alors que normalement le contraire
se produit. Je suis arrivée avec un projet assez
déterminé et il fallait que le metteur en scène
puisse s’y adapter tout en y apportant du sien.
Il ne s’agit pas d’une commande à un metteur en
scène, mais d'une invitation à une collaboration.
Lors d’un de mes déplacements à Londres, j’ai discuté avec le directeur du Young Vic, David Lann.
Il m’a tout de suite conseillé Amir Nizar Zuabi,
un jeune metteur en scène et auteur palestinien qui habite en Israël. Il a sa propre troupe et
a joué plusieurs fois à Londres et aux Bouffes à
Paris. En lisant ses pièces, j’ai été touchée. Il m’a
paru d’emblée être la personne qui convenait. Je
l’ai alors contacté. Toutes les idées que je lui ai
Une expérience riche, émouvante, dense et
passionnante.
Avec Amir, nous nous sommes rencontrés à Irbid
en Jordanie, à la frontière de la Syrie et d’Israël
où se trouvent des milliers de réfugiés syriens
oubliés du monde et qui font face à une précarité
et une misère inimaginables. Nous sommes allés
ensemble les rencontrer, nous avons été accueillis
chaleureusement et les gens nous ont confié
leurs histoires très humblement. Un énorme
besoin d’être entendus se faisait sentir. J’ai fi lmé
et j’ai pris des notes. Amir, lui, a écouté et traduit. Nous avons vu des hommes et des femmes
simples qui avaient une belle vie avant dans le
doux pays, certains soutenaient le régime avant
la révolution. Ils ont été contraints par la force
des événements d’assumer un destin bien plus
important que ce qu’ils auraient pu imaginer et
de devenir des héros sans le vouloir pour autant.
Extrêmement émus, bouleversés et secoués par ce
que nous avons vu et entendu, nous sommes partis à Haïfa, lieu de résidence d’Amir, pour créer
la pièce en un mois, un temps record. Nous avons
beaucoup parlé et discuté, en essayant de rassembler les histoires et en les respectant le plus
possible. Nous sommes passés par beaucoup d’improvisations. Nous avons aussi cuisiné. Notre
souci a été de rester fidèles aux histoires et en
même temps d’en faire une pièce de théâtre tout
en intégrant les actualités au jour le jour. Nous y
avons été contraints, car elles intervenaient sans
arrêt dans notre espace artistique. Nous avons
régulièrement parlé aux activistes à l’intérieur du
pays. Après l’attaque aux armes chimiques nous
avons dû changer la fi n de notre pièce et vu le
cours des événements, nous allons certainement
être encore contraints à adapter la création.
Sous quelle forme avez-vous choisi de créer
votre pièce ? Pourquoi ?
Une forme théâtrale toute simple. Une femme
raconte des histoires, sa propre histoire. Pendant
ce temps, elle est en train de cuisiner – pour de
vrai ! – un plat syrien.
Un spectacle assez sobre et pur, du moins dans
l’espace, pas forcément dans le contenu. J’ai déjà
beaucoup travaillé ainsi. Mon goût théâtral est
venu de ma première collaboration avec Peter
Brook. Pouvoir faire du théâtre de telle manière
qu’il soit immédiat, direct, accessible à tout le
monde, qu’il soit transportable et transposable.
Celui qui peut être adapté à des langues différentes et qui peut se produire partout quitte à
apporter quelques corrections. De l’art théâtral
qui peut se faire avec rien. J’ai toujours trouvé
très puissant de pouvoir sur scène créer une tempête avec un tissu. Le théâtre possède encore une
magie que le cinéma ne peut pas avoir, il n’a pas
besoin d’effets spéciaux. A partir du moment où
un mot est prononcé et si le comédien l’assume,
une intention, un objet, une situation ou un personnage transparaît.
Comment avez-vous choisi le titre Oh, mon doux
pays ?
En juin 2012 la femme du président syrien est
allée soutenir à Damas les joueurs syriens de badminton qui partaient pour les Jeux olympiques de
Londres. Elle s’est présentée sur le terrain de jeux
vêtue d’un t-shirt serré sur lequel était écrit en
arabe Mon doux pays. Cet événement a d’ailleurs
fait la une de certains journaux. Un scandale alors
que le pays déplorait déjà trente à quarante mille
morts. Je me suis tout de suite dit que cet épisode était pertinent. D’abord parce que Mon doux
pays est une étiquette dont l’attribution convient
tout à fait à la Syrie, et la douceur de ce pays est
un attribut qui resurgit tout le temps dans les
récits des réfugiés. Et j’ai moi-même goûté à cette
douceur. Puis le fait que cette femme dirigeante
puisse mettre un t-shirt pareil dans une insouciance totale est parlant. Ce décalage est symbolique de la Syrie d’aujourd’hui.
En même temps ce titre évoque tellement un autre
aspect de ce qui est associé à la Syrie d’aujourd’hui.
Il me paraît important d’en relever la substance.
Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz
Novembre :
Exposition d’artistes syriens dans le hall du théâtre
Du 3 au 20 décembre 2013
Salle René Gonzalez
Mise en scène :
Gian Manuel Rau
Scénographie :
Anne Hölck
Musique et espace sonore :
François Thuillard
Avec :
Dominique Reymond
Durée :
environ 1h10
Age conseillé :
dès 14 ans
Genre :
théâtre
Production :
Théâtre Vidy-Lausanne
Cette pièce fait suite à un « Sujet à vif »
de trente minutes présenté au Festival
d’Avignon en 2009 sous le titre de
Trois quartiers
Création au Théâtre Vidy-Lausanne
le 3 décembre 2013
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
03.12.
04.12.
05.12.
06.12.
07.12.
08.12.
09.12.
10.12.
11.12.
12.12.
13.12.
14.12.
15.12.
16.12.
17.12.
18.12.
19.12.
20.12.
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
relâche
relâche
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
18h30
relâche
19h30
19h30
19h30
19h30
© Christophe Raynaud de Lage
Rome-Nanterre
d’après Forêt noire et d’autres textes
de Valérie Mréjen
Dominique Reymond
La complicité du metteur en scène Gian Manuel
Rau et de l’actrice Dominique Reymond émerge
sur les planches du Théâtre Vidy-Lausanne
alors qu’ils travaillent sur Le pélican d’August
Strindberg. Aussitôt une confiance mutuelle
s’installe entre les deux artistes et permet l’approfondissement de leur recherche théâtrale.
Par la suite, Dominique Reymond reçoit une proposition de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et du Festival d’Avignon qui
l’invitent pour un « Sujet à vif » en 2009. Elle choisit alors plusieurs textes de Valérie Mréjen. Etant
donné que cette expérience artistique est une
première pour elle, elle décide alors de travailler avec un metteur en scène, Gian Manuel Rau.
L’ébauche de Rome-Nanterre est ainsi née et le
résultat est à découvrir à Vidy.
Rencontre avec l’équipe artistique
le 12 décembre 2013
à la Salle René Gonzalez
à l’issue de la représentation
L’actrice Dominique Reymond vous a choisi pour
réaliser cette création. N’est-ce pas d’habitude la
prérogative du metteur en scène de sélectionner
ses interprètes ?
Je donne des idées et crée des événements, mais
il ne s’agit pas d’une constante. Si une actrice que
j’apprécie beaucoup et qui m’enrichit dans mon
travail me propose de me lancer avec elle sur une
pièce, je m’en moque si le projet ne se réalise pas
de ma propre initiative. Dans un spectacle ou
dans une mise en scène, je suis persuadé qu’il ne
faut pas forcément voir au premier plan uniquement l’apport du metteur en scène même s’il définit, lui, l’enjeu de la création. Je trouve important
que toute l’équipe artistique l’entoure pour donner
naissance à une œuvre d’art.
Dominique Reymond m’a proposé d’être son
metteur en scène alors que j’étais à Paris, pour
répéter Quatre pièces de Feydeau à la ComédieFrançaise. Je travaillais donc sur le contemporain
pour le « Sujet à vif », le matin, et sur le classique,
le soir. Ce mélange m’a inspiré pour Avignon. Il
fallait y créer cette pièce de trente minutes. Une
préparation à tâtons, car il s’agissait d’une expérience nouvelle pour nous.
Au final, elle nous a donné envie de continuer une
œuvre artistique sur l’écriture de Valérie Mréjen
dans un cadre plus conséquent.
Comment avez-vous décidé d’adapter Trois quartiers et Forêt noire de Valérie Mréjen ?
J’ai déjà adapté plusieurs romans sur les planches.
Je trouve qu’en général nous ne travaillons pas
forcément des scènes mais plutôt des contenus
textuels pour le plateau.
Le point fort du travail de Valérie Mréjen est la
rédaction de portraits fragmentés. Elle incite ainsi
le lecteur à inventer le monde qui se trouve entre
les lignes d’écritures. Il est toujours obligé de
compléter les éléments.
L’auteure rédige de brefs récits qui permettent à
chacun de se reconnaître. Il s’agit de questions
délicates sur l’identité et les tracas. Elle a beaucoup de force, car elle déclenche des images dans
l’esprit du lecteur, un aspect prépondérant dans
le théâtre. La pièce doit aussi s’accomplir dans la
tête du spectateur.
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
10
Que vous évoquent les écrits de Valérie Mréjen ?
Son univers me fait penser à un événement précis de ma vie. Quand je faisais le portrait de tout,
même de mes meubles et de mes objets. Lorsque
je m’étais réfugié, parfois durant plusieurs jours,
dans une chambre noire improvisée, pour y procéder à mes tirages photographiques. Durant la restitution de l’image, je voyais le sujet apparaître
sur la feuille encore blanche, mais déjà exposée
une première fois au monde lumineux. J’écoutais
toujours la radio dans cette obscurité. Ces voix
étaient avec moi en chambre noire. Des paroles
d’auteurs et de leurs interprètes. J’étais toujours à
leur écoute, parce que j’étais seul dans le noir avec
eux. Quelquefois résonnaient aussi les voix de mes
proches. Ils m’appelaient de l’extérieur, parce qu’ils
voulaient savoir où j’étais. Je ne répondais jamais,
car je ne savais plus vraiment où je me trouvais.
Il y avait quelque chose d’interdit. De secret. Ces
portraits-là, qui émergeaient de ce liquide toxique,
devenaient vivants pour quelques secondes seulement, puis mouraient aussitôt, une fois mis dans
le bain d’arrêt et puis suspendus pour le séchage.
Jamais je n’ai vécu l’instant de la naissance et celui
de la mort si proches l’un de l’autre. Lorsque je lis
les textes de Valérie Mréjen, quand je vois les portraits, je pense à cet instant précis de la révélation
d’image et je me souviens brusquement de cette
sensation. Elle décrit des êtres dont nous ignorons
s’ils se trouvent légèrement au-dessus du sol ou
déjà un peu plus sous terre, voire beaucoup plus
bas, aspirés vers le septième sous-sol. Mréjen permet des voyages imaginaires. Elle parle de l’attente
du visiteur, de celui qui est attendu en attendant.
Dans une sorte de rituel fragile, une femme
s’imagine sa propre vieillesse, se souvient de sa
jeunesse. Les souvenirs se mélangent avec les
inventions « autobiographiques ». Ainsi se crée
un présent vague, un présent de possibilités d’un
« je », qui semble être celui de quelqu’un d’autre…
Sur scène, j’ai envie d’entourer Dominique
Reymond de voix, en écho à celles que j’écoutais
autrefois dans ma chambre noire.
Je souhaite que, pour le public, cette comédienne
représente un caméléon, car elle change d’identité
et de rôle dans une fi nesse remarquable comme
cet animal change de couleur de peau.
Je tiens également à faire ressortir dans cette
création une forme de légèreté et d’ingéniosité à
l’image du fou de Shakespeare.
Vous vous concentrez sur les étapes de l’existence d’une femme. Qu’en est-il de l’homme ?
L’homme est présent, puisqu’il existe, tout comme
dans les textes de l’auteure, des rôles masculins.
Par exemple : un père suit la vie de sa fi lle en laissant des messages sur le répondeur du téléphone
ou dans des lettres. Il lui donne des conseils et
la critique. L'utilité de ces hommes est de donner
des réponses à un lecteur cupide qui veut savoir.
Nous avons procédé de la même manière pour le
« Sujet à vif » à Avignon et pour Rome-Nanterre à
Vidy.
Une figure masculine est présente sur scène mais
elle est distante et discrète. Mon souhait serait
qu’à la fi n de la pièce le corps de Dominique
Reymond reste sur scène mais que son âme parte
vagabonder dans la tête des spectateurs pour
les accompagner encore à l’extérieur de la salle,
incarnant ainsi le symbole de l’ici et de l’ailleurs.
Vous décrivez les personnages comme les figurines
d’un manège qui tourne. Pourquoi cette image ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours cette image du
carrousel qui tourne sur la place de l’Horloge à
Avignon au milieu du vacarme du festival. Quand
une personne est sur ce manège, elle tourne en
rond à l’image d’un parcours de vie qui fait virevolter le destin d’une personne.
Dominique Reymond et Valérie Mréjen s’insèrent
dans une liste d’artistes féminines. Nous partageons ensemble l’envie de réaliser un autoportrait
de fiction du rôle principal, de le métamorphoser,
de le changer d’identité pendant un temps, de
montrer quelqu’un de di±érent. Une sorte de
recherche d’hétéronyme chez le personnage.
Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz
Le point de vue de la comédienne
Dominique Reymond :
La Société des auteurs et compositeurs dramatiques
m’avait donc demandé en 2009 de participer à un
« Sujet à vif » dans le jardin de la Vierge du Lycée
Saint-Joseph. Di≤cile de refuser une telle proposition. Elle consistait à présenter ce que je voulais,
sans aucune contrainte ni règle, à part qu’il fallait
que la pièce dure trente minutes. Je n’avais aucune
idée pendant longtemps et le temps passait. C’était
e±rayant. Comme une boîte vide que je ne savais
comment remplir.
Puis, un jour, assez tard, un mois avant le jour J,
j’ai eu l’idée de réaliser un sujet avec les textes
de Valérie Mréjen, qui a sa place dans beaucoup
de domaines mais pas encore au théâtre. J’ai relu
notamment Eau sauvage et Mon grand-père. Tout
naturellement Gian s’est imposé à moi, lui avec qui
j’avais déjà traversé une belle expérience « strindbergienne », il maîtrise très bien cet univers du
« quotidien » tout simple qui parle à tous. Il évoque
souvent ce qu’il appelle la « catastrophe familiale »,
il s’agit d’un de ces « thèmes » que nous avons déjà
bien exploité dans Le pélican. Là, il n’existe pas
de pièce à proprement parler mais des motifs, des
phrases, du langage. Un mode d’expression qui
appartient à tous et qui renvoie forcément à des
souvenirs et expériences relationnelles vécues. Des
situations « types » aussi.
J’admire beaucoup l’artiste qu’est Gian. L’étendue
de sa culture référentielle, le nombre d’artistes
qu’il connaît et les domaines auxquels il s’intéresse
tels que les arts plastiques, la musique et la photo,
pour ne citer qu’eux. Cette curiosité est extrêmement bienvenue dans ce monde un peu cloisonné
dirons-nous. Le fait que tout ne repose pas sur
moi est assez rassurant je dois l’avouer. L’auteure
Valérie Mréjen est également très prolixe, elle
a créé dans beaucoup de domaines artistiques
di±érents qui vont de la vidéo aux photos en passant par des installations en plus de l’écriture. Je
pense que cette diversité rapproche avant tout ces
artistes. Le spectacle est donc une bonne raison
pour les réunir.
Il a été bien accueilli à Avignon et le désir de continuer sur cette lancée est né. De trois portraits, trois
âges, nous passons donc à sept et aujourd’hui, à
l’heure où j’écris ces lignes, il existe encore quatre
inconnues. Quant à savoir s’ils évoquent des souvenirs liés à ma propre histoire, je ne saurais répondre,
car ; si je réfléchis à celle-ci, j’ignore ce qu’elle est.
Pour un acteur il s’agit peut-être de ses rôles…
Du 4 au 22 décembre 2013
La Passerelle
Mise en scène :
Jean-Yves Ruf
Traduction :
Louis-Charles Sirjacq
Scénographie et costumes :
Laure Pichat
Lumière :
Christian Dubet
Son :
Vassili Bertrand
Avec :
Gilles Cohen
Jacques Tresse
Durée :
environ 1h
Age conseillé :
dès 12 ans
Genre :
théâtre
Production :
Espace des Arts – Scène nationale
Chalon-sur-Saône
Coproduction :
Chat Borgne Théâtre, compagnie
Avec la participation artistique
du Jeune Théâtre National
© DR
Théâtre Vidy-Lausanne
© Benjamin Chelly
conventionnée DRAC Alsace
© DR
Hughie
d’Eugene O’Neill
Jacques Tresse, Jean-Yves Ruf, Gilles Cohen
L’Arche est éditeur et agent
théâtral du texte représenté
Création à l’Espace des Arts –
Scène nationale Chalon-sur-Saône
le 15 octobre 2013
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
04.12.
05.12.
06.12.
07.12.
08.12.
09.12.
10.12.
11.12.
12.12.
13.12.
14.12.
15.12.
16.12.
17.12.
18.12.
19.12.
20.12.
21.12.
22.12.
20h00
20h00
20h00
20h00
18h00
relâche
20h00
20h00
20h00
20h00
19h00
18h00
relâche
20h00
20h00
20h00
20h00
20h00
18h00
Deux solitudes se croisent dans le hall miteux
d’un hôtel new-yorkais. Deux oiseaux de nuit
que rien ne destinait à une rencontre. L’un, Erié,
est un fanfaron désabusé qui vit reclus dans cet
hôtel, où il consume sa vie dans des jeux d’argent. L’autre, Charlie Hughes, est le nouveau
veilleur de nuit, à la présence étrangement silencieuse. Mais la mort surplombe la scène. Hughie,
l’ancien veilleur de nuit, le seul ami d’Erié, a disparu quelques jours plus tôt. Erié doit absolument parler pour lutter contre le silence morbide
qui envahit sa chambre d’hôtel. Commence alors
un étrange soliloque fait de rêves et de désillusions, de mensonges et de masques, de crasse
et d’errance.
La mise en scène d’Hughie signe le retour du
metteur en scène Jean-Yves Ruf en Suisse. Après
Lettre au père et La panne, il revient au Théâtre
Vidy-Lausanne pour présenter cette fable nocturne, infiniment cinématographique. Une pièce
qu’il monte à la demande du comédien Gilles
Cohen. Nous avons rencontré les trois artisans
de ce dialogue étonnant qui impose sur scène le
silence à l’un des comédiens.
Gilles Cohen, vous êtes à l’origine du projet.
Comment est née votre envie de travailler sur
Hughie, pièce sur le deuil et l’absence, aux faux
airs de polar ?
Gilles Cohen : J’ai découvert ce texte il y a trente
ans, lorsque j’étais jeune homme et que j’étudiais encore le théâtre au Cours Florent ! Depuis,
j’ai toujours rêvé de jouer le personnage d’Erié.
J’aime son humour désespéré, ce panache qu’il
conserve malgré le désespoir latent. Evidemment,
la langue d’Eugene O’Neill est magnifique. Mais il
y a quelque chose de plus instinctif, de plus viscéral qui me lie à la pièce. Il faut dire que je suis
fasciné par le cinéma américain des années 1920
à 1940, produit par la Warner Bross. Il y a du
James Cagney, du Humphrey Bogart, du George
Raft dans cette écriture. Et je renoue ainsi avec
mes vieux démons, les héros et gangsters de ma
jeunesse !
Jean-Yves Ruf, comment aborde-t-on en tant
que metteur en scène un spectacle dont on a ni
choisi le texte ni les acteurs ? De quelle manière
avez-vous accueilli cette proposition tout à fait
inhabituelle ?
Jean-Yves Ruf : Accepter une commande, c’est
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
11
risquer l’imprévu, sortir des chemins tout tracés. Si j’aime mûrir mes projets, j’aime aussi me
laisser porter par des envies, des rencontres,
qui m’ouvrent à d’autres horizons. Sans le désir
de certains comédiens, je serais passé à côté
de nombreux textes ! C’est le cas pour Hughie.
Lorsque Philippe Buquet, le directeur de l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, m’a appelé
pour me proposer ce texte découvert par Gilles
Cohen, je ne connaissais presque rien à l’univers
d’Eugene O’Neill. Je gardais toutefois un souvenir ému de l’interprétation de Jean-Quentin
Châtelain et Anne Benoît dans Une lune pour les
déshérités, autre pièce d’O’Neill, mise en scène
par Robert Bouvier. Dès la première lecture,
Hughie a été pour moi une évidence. Infi niment
cinématographique, cette courte pièce réunit
deux hommes, deux îlots de solitude perdus
dans la nuit new-yorkaise. Tel un plan-séquence,
le drame nous dévoile leur rencontre, inattendue, dans le hall sordide d’un hôtel du West
Side. Ce texte est d’une grande force, à la fois
concret, contemporain et tout à fait universel.
C’est une œuvre qui fait hurler, crier quelque
chose d’innommable. Cyclique, la pièce se clôt
sur elle-même comme une fable, une parabole qui
interroge notre solitude, notre besoin de mentir
pour ne pas sombrer. Mais aussi le désir de mort
qui vibre en chacun.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette écriture
aux accents beckettiens, mêlant l’absurde au
quotidien ?
Jean-Yves Ruf : Ce qui m’a intéressé, c’est com-
ment cette fable, d’apparence réaliste, bascule peu à peu dans un univers proche du rêve,
presque kafkaïen. Il y a un long couloir qu’Erié,
le locataire, doit parcourir avant d’accéder à sa
chambre. Ce long couloir, Erié n’arrive pas à le
traverser. Il s’arrête devant le veilleur de nuit,
qui, tel un cerbère, fait mine de l’écouter. Erié n’a
pas d’autre choix que de lui parler pour fuir le
silence de sa chambre, encore hantée par la mort
récente de son vieil Hughie, l’ancien veilleur de
nuit. A première lecture, cette situation peut
sembler anecdotique. Pourtant, je l’ai lue comme
un véritable rite de passage, emprunt d’un tragique profond. Sans cette confession, impossible
pour Erié de retrouver son chemin, le fi l de sa
vie. Cela m’a rappelé la parabole de la loi évoquée
par Kafka dans Le procès. Elle conte comment un
homme attend toute sa vie devant une immense
porte, métaphore de la loi, sans oser la franchir. A l’heure de sa mort, le gardien lui hurle
que cette porte n’était faite que pour lui et la
referme ! Dans Hughie, la sensation du réel se dissout aussi dans des décalages constants, comme
dans les fi lms de David Lynch. Ainsi, Erié ne
peut s’empêcher d’entendre le nom du gardien,
Charlie Hughes, comme un signe que lui envoie
Hughie depuis l’au-delà ! Lorsqu’une personne
vient de mourir, on se raccroche à des signes, on
devient superstitieux. Quand j’ai perdu l’un de
mes proches, je voyais tout, le clochard au coin
d’une rue, trois crachats sur le sol, comme des
signes de sa présence ! Cela altère la perception et
c’est l’état second, de deuil, dans lequel se débat
le personnage.
L’univers du huis clos, très cinématographique,
revient souvent dans vos mises en scène.
Qu’apporte-t-il au théâtre ?
Jean-Yves Ruf : L’utilisation d’un espace en huis
clos, intime, me permet de creuser des espaces
mentaux. Mais aussi de laisser le personnage être
peu à peu contaminé par l’espace, l’environnement qui l’entoure. Dans Hughie, il y a une certaine similitude entre la décrépitude de l’hôtel
et l’état de désolation d’Erié. D’ailleurs, le personnage n’a plus vraiment d’identité, on l’appelle
492, comme le numéro de sa chambre ! Il croupit dans cet hôtel depuis tant d’années qu’ils ne
font qu’un. Avec la scénographe, Laure Pichat,
nous nous sommes amusés à chercher des correspondances de teintes entre le costume d’Erié et ce
hall d’hôtel délabré.
Le veilleur de nuit que vous incarnez, vous,
Jacques Tresse, est tout aussi silencieux que
cet hôtel déserté. Comment un comédien peutil réussir à donner vie à un personnage résigné,
absent, presque mutique ?
Jacques Tresse : Ce rôle est pour moi un for-
midable défi ! Comment faire exister le monde
intérieur d’un personnage sans l’exprimer verbalement ? Car on sait que quand un personnage ne
parle pas sur un plateau, le public veut évidemment savoir ce qu’il pense ! Même si tout le monde
parle autour de lui. Ma présence est donc une
sorte de relais, très sensible, pour le public. Toute
la di≤culté, c’est de laisser mon personnage plonger dans sa rêverie tout en étant conscient qu’il a
un client à ses côtés, Erié. En tant que comédien,
je me dois d’être doublement lucide sur ce qui se
passe sur le plateau ! Et de construire un chemin
d’écoute bien précis. Pour échafauder le monde
intérieur de mon personnage, nous avons travaillé
par strates. D’abord sur le texte dont les sublimes
didascalies, très cinématographiques, dévoilent
peu à peu les étranges pensées de ce veilleur de
nuit mutique. Ce dernier est habité par des rêves
de destruction, de chaos, d’incendie. Puis, JeanYves Ruf m’a proposé une série d’improvisations
pour imaginer à quoi pouvait bien ressembler sa
vie. Dans son appartement, en compagnie de sa
femme, de ses enfants. J’ai déjà travaillé de nuit,
dans une vie lointaine, je sais ce que c’est l’attente. On a des coups de barre, on s’impatiente,
on sait exactement quelle heure il est sans avoir
à scruter sa montre. Il y a parfois un importun
qui arrive et nous impose sa présence, alors on
essaye d’être le plus poli possible. Pour moi, ce
sont deux noyés nocturnes qui se rencontrent au
cœur de leur solitude. A quoi se raccroche-t-on
quand le rêve n’est plus là ? Quand on a le sentiment d’avoir tout raté ? Peut-être qu’on se raccroche à la vie d’un autre, d’un héros, pour rêver
encore un peu…
Propos recueillis par Olivia Barron
U
B
L
I
C
I
T
E
STREET GARDEN de Fabienne Berger // mise en scène de Fabienne Berger
et Sven Kreter // danseurs : Corinne Rochet, Jean-Nicolas Dafflon, Fabienne Berger
création : 7.08.2010, Festival Wunderland, Rue (CH) // photo © Mario Del Curto
P
l’imprimeur des artistes
ENTREPRISE D’ARTS GRAPHIQUES GENOUD SA · PRÉPRESSE ET IMPRESSION · EN BUDRON D4 · 1052 LE MONT/LAUSANNE · TÉL. 41 (0)21 652 99 65 · www.genoudsa.ch
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Oy Division
Du 10 au 15 décembre 2013
Salle Charles Apothéloz
Avec :
Gershon Leizersohn
(violon et voix)
Assaf Talmudi
(accordéon)
Eyal Talmudi
(clarinette)
Avichai Tuchman
(contrebasse)
Durée :
1h15
Age conseillé :
tout public
Genre :
musique klezmer traditionnelle
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
10.12.
11.12.
12.12.
13.12.
14.12.
15.12.
19h00
19h00
19h00
relâche
20h00
17h30
Gershon Leizersohn, d’où viennent les racines
musicales de Oy Division ? Quelles sont vos
influences ?
Les membres du groupe proviennent d’horizons
musicaux divers et variés. Eyal Talmudi est un
musicien talentueux et très prisé dans le milieu
de l’improvisation et de la musique ethnique ;
Avichai Tuchman et Assaf Talmudi ont tous deux
sévi dans le rock’n’roll tandis que, pour ma part,
en tant que bassiste et violoniste, je possède une
riche expérience dans le classique.
Tous ces types de musiques ont une influence sur
les harmonies klezmer que l’on interprète mais on
essaie malgré tout de présenter cet art de la façon
la plus authentique possible, c’est-à-dire de la
manière dont il était joué il y a deux cents ans.
Comment le groupe s’est-il formé ?
C’était en 2005, d’une manière assez spontanée.
J’ai rencontré Assaf Talmudi lors d’un festival
international de musique klezmer au Canada.
Nous avons été fasciné et avons alors décidé de
fonder notre propre groupe de musique klezmer
israélienne. Le reste est arrivé très vite et de
façon intense – de nouveaux membres ont rejoint
le groupe, nous avons donné des concerts et enregistré notre premier album.
Vous êtes tous issus d’univers musicaux très différents, qu’est-ce qui vous relie ?
Notre amour commun pour les sonorités folk sous
toutes leurs formes, leur rudesse et leur caractère
primitif.
Quelle relation entretenez-vous, à travers votre
musique, avec le passé, le présent et le futur ?
Evidemment, le registre klezmer que l’on interprète est un concentré de la riche tradition musicale des Juifs de l’Europe de l’Est des XVIIIe et
XIXe siècle. Mais ce qui est intéressant est que
cette musique sied aux oreilles de notre public et
le conduit, la plupart du temps, à danser, chanter
et même pleurer. Quant au futur, il y a assurément de la place pour écrire des mélodies klezmer
inédites, les membres du groupe travaillent d’ailleurs sur des morceaux originaux.
Bien évidemment, la réalité israélienne moderne
affecte l’interprétation de nos chansons qui
abordent des thèmes tels que l’amour, la guerre,
le découragement et l’espoir.
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
13
Propos anglais recueillis par Sarah Turin
Traduction française par Coralie Rochat
Un merci particulier à Inbal Yomtovian pour son
travail sur la version hébraïque.
Gershon Leizersohn, what are Oy Division’s
musical roots ? What have the main influences on
your music been ?
All of the band members come from different and
varied musical genres. Eyal Talmudi is a talented
musician and is sought after in the improvisation
and the ethnic music genre ; Avichay Tuchman
and Assaf Talmudi come from a rock ‘n’ roll background ; I am a bassist and a violinist, with a rich
background in classical music. Of course all of
these types of music affected the klezmer music
that we play. Still, we are trying to present the
klezmer music in the most authentic way possible – as it was played two hundred years ago.
How did the group come together ?
It happened pretty spontaneously, about eight
years ago. I met Assaf Talmudi at an international Klezmer festival in Canada. After we heard
the Klezmer sound, we were captivated by the
ancient Jewish music and decided to found an
Israeli Klezmer group. After that, everything happened very fast and intensively — new group
members joined, shows were performed, and the
first album was recorded.
You all come from very different musical backgrounds. What are the links between you ?
Our mutual love is folk music in all its types and
varieties, its ruggedness and primitivism.
How does your music relate to the past, the present and the future ?
Of course, the Klezmer music that we play is a
kind of a museum for the rich musical tradition
of the eastern-European Jews of the 18th and
19th centuries. But what is interesting is that this
music registers well with the listeners’ear and
makes them, more often than none, start dancing, singing, and even crying. About the future,
there is definitely room for writing new Klezmer
music and the group members are definitely
working on original materials.
Of course that the modern Israeli reality also
affects the interpretations of the songs we perform that deal with love, war, despair, and hope.
The Acting Bug/Le virus de la scène
cirque de puces savantes
de Patrick Sims
Du 6 au 22 décembre 2013
Chapiteau Vidy-L
Ecriture, scénographie,
marionnettes :
Patrick Sims
Marionnettes, accessoires,
masques et costumes :
Josephine Biereye
Création sonore et électrique,
régie son, lumière et vidéo :
Oriol Viladomiu
Plateau, décor et machinerie :
Nicola Hubert
Construction du cirque de puces :
Erik Zollikofer
Création vidéo :
Raul Berrueco
Machines :
Richard Penny
Avec :
Felix Fujikkkoon
(dresseur des puces)
Nicola Hubert
(marionnettiste)
Richard Penny
(marionnettiste)
Patrick Sims
(marionnettiste)
Durée :
environ 50 minutes
Après Hilum et The Old Man of the Mountain/Le
vieux de la montagne, Patrick Sims, marionnettiste échevelé mais aussi remarquable historien
de la question circasso-pucienne, tente de réhabiliter avec rigueur la légende de ces insectes de
très haut vol.
Dans la lignée d’Antonin Artaud, directeur en son
temps d’un cirque de puces, il désire restaurer la
féerie de cette pratique foraine.
En parallèle aux puces savantes vivantes, Patrick
Sims invite des puces modernes, qu’elles soient
mécaniques, cybernétiques, électroniques ou
encore informatiques.
Comment est né ce projet ?
Je m’intéresse depuis longtemps aux cirques
de puces. Par ailleurs, les formes de divertissement marginalisées – les attractions de foires, les
marionnettes, les spectacles mettant en scène des
animaux ou des objets mécaniques – ou d’autres
types de divertissement d’autrefois m’attirent
beaucoup. J’aime explorer ces restes poussiéreux
de notre héritage culturel afin de jouer avec l’évolution du concept de la nostalgie. En observant
ces formes artistiques qui peuvent nous paraître
naïves, absurdes ou dérisoires, il nous devient
possible de mesurer l’évolution – ou le manque
d’évolution – de nos obsessions, de nos peurs et
de nos enchantements dans un environnement
actuel dont la complexité est croissante et où
nous sommes bombardés d’images et de divertissements qui nous laissent odieusement vides.
J’ai pris la décision de créer ce spectacle parce que
tous les éléments créatifs nécessaires semblaient
se mettre en place comme par magie, en particulier
la découverte d’une population de puces que l’on
suppose être les descendantes d’un cirque de puces
célèbres sur Broadway dans les années 1930.
Age conseillé :
Pourquoi l’avoir intitulé The Acting Bug/Le virus
de la scène ?
dès 12 ans
Genre :
marionnettes, illusion,
cirque de puces savantes
Production déléguée :
Les Antliaclastes
Coproduction :
Yzeure Espace
Théâtre Vidy-Lausanne
La Comédie – Scène nationale
Si quelqu’un est infecté du « virus de la scène »,
cela implique qu'il doit se mettre en scène, dans
sa vie privée et en public. Il est ainsi en performance, il ressent un besoin impérieux de jouer.
Je raconte l'histoire du directeur et dresseur d'un
cirque de puces qui doit absolument se présenter
sur le plateau, c'est dans son sang. C'est aussi, par
conséquent, celui de ses puces.
Le spectacle c'est ça – des petites bêtes de scène
avec un besoin existentiel d'être en tournée.
de Clermont-Ferrand
Le Parapluie, Aurillac
Avec l’aide à la création de :
Ministère de la Culture et de la
Communication – DRAC Auvergne
Région Auvergne
Avec le soutien de :
Département de l’Allier
Remerciements :
Mairie de Maillet
Footsbarn Theater
Création au Théâtre Vidy-Lausanne
le 6 décembre 2013
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
06.12.
07.12.
08.12.
09.12.
10.12.
11.12.
12.12.
13.12.
14.12.
15.12.
16.12.
17.12.
18.12.
19.12.
20.12.
21.12.
22.12.
19h00
15h30 / 20h30
15h00 / 19h00
relâche
20h30
20h30
20h30
19h00
15h30 / 20h30
15h00 / 19h00
relâche
20h30
20h30
20h30
19h00
15h30 / 20h30
15h00 / 19h00
Rencontre avec l’équipe artistique
le 19 décembre 2013
au Chapiteau Vidy-L
à l’issue de la représentation
Quelles sont les influences (musicales, littéraires,
cinématographiques) autour de The Acting Bug/
Le virus de la scène ?
Miriam Rothschild, Jonathan Swift, Goethe,
John Donne, Mark Twain, William Shakespeare,
Rabelais, Lautréamont, Terence McKenna… forment l’essentiel de mes ressources littéraires.
Les éléments musicaux de la pièce sont inspirés par Luigi et Antonio Russolo, Modeste
Moussorgski, Ergo Phizmiz, Henry Purcell, Paul
Robeson, Otto von Schirach et Shirley Temple.
Dans le domaine cinématographique, Tex Avery
est la source d’inspiration la plus importante et
Dixieland Droopy a été très fortement plagié. Il
existe aussi un fi lm suisse enchanteur : La mort
du directeur de cirque de puces, qui nous oblige à
nous gratter la tête en le contemplant.
Nous avions évoqué Alfred Jarry et Antonin
Artaud lors de vos deux précédentes créations
(Hilum et The Old Man of the Mountain/Le vieux
de la montagne).
Est-ce toujours d’actualité ?
Oui. A nouveau, la pataphysique prend un rôle
méthodologique déterminant et donne à la pièce
sa forme. Dr Faustroll apparaît dans la partie
psychédélique du spectacle afi n de souligner le
concept ridicule de l’objectivité dans le monde
de l’infi niment petit. Roger Shattuck l’a dit : « la
pataphysique existe depuis que l’homme s’est
gratté la tête pour la première fois, non pas dans
le but d’écraser une puce, mais pour soulager la
démangeaison de la pensée réflective. » C’est un
des mantras de la pièce. Il y a aussi une référence
directe à Jarry et à la course à vélo de 10 000
miles de son roman Le surmâle. J’ai choisi ce passage afi n de souligner le potentiel érotique et les
qualités surhumaines des puces.
Artaud, lui, apparaît dans le spectacle en tant
que représentation de bande dessinée d’un fou à
la Tex Avery. Artaud arrive pendant l’étape larvaire du cycle de vie de la puce afi n de mettre en
évidence une métamorphose qui n’aura jamais
lieu. Et, comme dans mon spectacle chaque puce
représente une pensée, nous allons remplir de
puces la camisole de force d'Artaud et ensuite
l'attacher avec fermeté. Bien sûr, il arrive parfois
que les puces transportent la peste. Il sera question de théâtre et de peste. La culture n'est pas
toujours a micale !
Pouvez-vous nous décrire les différentes puces
qui vont envahir le plateau (vivantes, électroniques, mécaniques) ?
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
14
Le spectacle débutera avec quelques spécimens
de la race la plus pure de puce connue dans ce
domaine. Douze pulex irritans, ou puces humaines,
dix femelles (le sexe le plus fort), deux mâles (sans
intérêt mise à part le rôle qu’ils jouent dans la
reproduction) et un travesti. Ces puces ont été
soigneusement sélectionnées. Par la suite, pour
les cascades les plus dangereuses, nous utiliserons
quelques puces de chat, de chien et de hérisson.
Lorsque le spectacle entre dans sa phase microscopique, il y aura plusieurs marionnettes-puces
qui interpréteront le drame de leur point de vue.
Nous avons aussi créé des scénarios multiples
avec des animations vidéo de puces ainsi que des
automates-puces exécutant des gestes plus ou
moins répétitifs.
Comment avez-vous rencontré Felix Fujikkkoon,
le dresseur de puces ? Comment est-ce que vous
collaborez ?
C’est Felix Fujikkkoon qui le premier en France
a programmé un de mes spectacles, à l’Embobineuse à Marseilles. Depuis, nous sommes
devenusa mis.
La pièce tourne autour d’un des personnages de
son invention, l’androgyne Cleopoleon Napopatre.
Felix a le virus de la scène, ce qui est un très bon
point de départ.
Nous travaillons avec les puces depuis un certain
temps déjà et commençons à faire le casting, ce
qui veut dire décider quelle puce arrive le mieux à
faire un tour spécifique.
Comment avez-vous imaginé la scénographie ?
Comment le spectateur va-t-il pouvoir observer
une vraie puce à taille réelle ?
Alfred Jarry and Antonin Artaud were both mentioned in relation to your two former productions
(Hilum and The Old Man of the Mountain/Le vieux
de la montagne). Can their presence be felt in this
new show ?
Yes. Pataphysics again takes the methodological cake in constructing the shape of the piece.
Dr. Faustroll makes an appearance in the psychedelic portion of the show in order to highlight the
ridiculous concept of objectivity in the infinitely
small. Roger Shattuck once said, “pataphysics
has existed ever since man first scratched his
head, not to squash a flea, but to release the itch
of reflective thought.” This is one of the mantras
of the piece. Also from Jarry is a direct reference
to the 10 000 mile bicycle race from his novel The
Surmale. I chose this passage in order to highlight the erotic potentialities and superhuman
qualities of the flea.
Artaud himself appears in the show as a cartoon representation of the lunatic a la Tex Avery.
Artaud arrives during the larval stage of the flea
life cycle, to highlight a metamorphosis that will
never come. And as in my show each flea represents a thought, we fill Artaud’s straightjacket full
of fleas and firmly tie it shut. Of course with fleas
there is also sometimes some plague. Theatre
and the peste will be drawn upon. Culture is not
your friend !
Nous allons mettre à jour la tradition du cirque de
puces avec l’aide de plusieurs technologies vidéo.
Plusieurs petites caméras cachées dans le décor
vont capturer en direct l’action qui sera projetée
sur un grand écran derrière Monsieur Loyal. Des
microscopes et des endoscopes serviront à faciliter l’observation de chaque action. Il se peut
qu’une poignée de spectateurs chanceux pourront
les observer de près et peut-être qu’encore plus
de personnes pourront les palper de plus près.
Le spectacle se déplace radicalement entre les
dimensions différentes inhérentes à l’observation.
Parfois l’attention se porte sur Monsieur Loyal,
parfois elle se porte sur les puces, parfois sur
leurs accessoires et parfois sur la peste qu’elles
véhiculent.
Il y aura de vraies puces, mais aussi beaucoup
d’autres spécimens, grands et petits.
Can you describe the different “fleas” which
will appear on stage, whether live, electronic or
mechanical ?
We will begin the show with some of the purest
race of fleas known in the industry. Twelve pulex
irritans, or human fleas, ten females (females
are the stronger sex), two males (usually useless
except in breeding) and one transvestite. These
fleas have been hand selected. Afterwards for
the more dangerous stunts we will use some cat,
dog and hedgehog fleas.
When the show naturally unfolds into the microscopic phase we have made several puppets of
fleas in order to reenact the drama from their
perspective.
We have also created multiple scenarios with
video animations of fleas as well as automata of
fleas who do more or less repetetive gestures.
En évoquant votre travail, on parle souvent de
théâtre de marionnettes, mais il s’agit aussi bien
d’un théâtre d’objets. Est-ce toujours d’actualité
pour The Acting Bug/Le virus de la scène ?
How did you meet Felix Fujikkkoon, the flea
trainer ? How do you work together ?
Felix Fujikkkoon was the first man in France
to book one of my shows, at L’Embobineuse in
Marseille.
We have been friends ever since.
The show is very much created around one of his
invented personas, the androgyne Cleopoleon
Napopatre.
Felix HAS the acting bug, which is a very good
start.
We have been working with the fleas now for
some time and are beginning to do the casting of
the fleas, that is, deciding which flea is better at
doing a specific trick than another.
Il y a au moins cent objets inanimés qui prendront
vie pendant le spectacle. Ils ne sont pas tous
anthropomorphiques ni figuratifs.
Propos recueillis par Sarah Turin
How did this project come about ?
Flea circuses have been a longtime interest of
mine. I am often attracted to marginalized forms
of entertainment—carnival sideshows, puppetry,
dramas featuring non human performers such as
animals or machines, and other popular forms of
entertainment from a bygone era. I like to explore
these dusty traces of our cultural heritage to play
with concepts of an evolution of nostalgia. By
looking at these art forms that to us today may
seem naive, absurd or trivial, we somehow can
make a commentary on the evolution, or lack
thereof, of our obsessions, fears and delights in
an ever-growing complex civilization bombarded
with images and diversions that frequently leave
us abhorrently empty.
I decided to create this show now because all
of the creative elements necessary to begin
seemed to fall into place magically, specifically
finding a population of human fleas presumed to
be the progeny from a very well known Broadway
flea circus from the 1930s.
Why did you give it the title The Acting Bug/Le
virus de la scène ?
If someone is bitten by the “acting bug”, it means
they must perform, that they are forever onstage
in public and private, they feel the insatiable need
to act.
They have the “virus de la scène”. I tell a story
of a flea circus ringmaster who absolutely must
perform, because it is in his blood. Therefore it is
in his fleas blood as well.
The show is just that, performing insects with an
existential need to tour.
What elements in terms of music, literature or
cinema have influenced the creation of The
Acting Bug/Le virus de la scène ?
Miriam Rothschild, Jonathan Swift, Goethe,
John Donne, Mark Twain, William Shakespeare,
Rabelais, Lautréamont, Terence McKenna… are
the hotbed of my literary resources.
The musical elements of the piece are inspired by
Luigi and Antonio Russolo, Modest Moussorgski,
Ergo Phizmiz, Henry Purcell, Paul Robeson, Otto
von Schirach, and Shirley Temple.
From the world of moving pictures, Tex Avery has
provided the most inspiration, Dixieland Droopy
is heavily plagiarized. There is also a Swiss film
called Death of the Flea Circus Director which
was a delight to discover and scratch the head
over in contemplation.
How does the staging work ? Will the audience be
able to observe real-life fleas ?
With the aid of several video technologies we will
be able to update the tradition of the flea circus.
Several mini cameras hidden in the set will capture the live action to be projected upon a large
screen behind the ringmaster. Microscopes and
endoscopes will also be employed to facilitate
the observation of each act. A handful of lucky
participants may even be able to see them up
close, and perhaps many more may feel them
up closer. The show shifts in radical proportions
between the different dimensions involved in the
observation. Sometimes the focus is on the ringmaster, sometimes on the fleas, sometimes on
the props of the fleas, sometimes on the plague
that they carry.
There will be real fleas to be seen, but also many
other things large and small.
Puppet theatre is a term often used when
describing your work, but it is also a theatre of
objects. Is this still the case with The Acting Bug/
Le virus de la scène ?
There are at least 100 inanimate objects brought
to life in the show, not all of them are anthropomorphic nor figurative.
Interview by Sarah Turin
U
B
L
I
C
I
T
E
| UNICOM | Image : jsmonzani.com |
P
Informations:
www.grangededorigny.ch
WWW.GRAPHTUS.COM
021 692 21 12
SAISON CULTURELLE 2013-2014
SALLE DE SPECTACLE DE LA GRUYÈRE
L’ÉTUDIANTE ET MONSIEUR HENRI
RIDEAU !
SALVATORE ADAMO
INVISIBLES
LE VOYAGE DANS LA LUNE
YO GEE TI
MURMURES DES MURS
ENFANTILLAGES 2
AVEC ROGER DUMAS
SA 9 NOVEMBRE 2013 / THÉÂTRE
VE 6 DÉCEMBRE 2013 / CHANSON
PAR L’OPÉRA DE FRIBOURG
DI 26 JANVIER 2014 / OPÉRA
10A
AN
NS
VE 31 JANVIER ET SA 1 FÉVRIER 2014 / CIRQUE
LE COMBAT ORDINAIRE
PAR LA CIE L’OUTIL DE LA RESSEMBLANCE
JE 13 FÉVRIER 2014 / THÉÂTRE
21
PAR LE THÉÂTRE DES OSSES
VE 28 MARS 2014 / THÉÂTRE
SA 5 AVRIL 2014 / THÉÂTRE
SPECTACLES
THÉÂTRE
HUMOUR
DANSE
CHANSON
PAR LA CIE KÄFIG
SA 10 MAI 2014 / DANSE
PAR ALDEBERT
SA 2 NOVEMBRE 2013 / CHANSON
TIM ET LES ZINVISIBLES
SA 17 MAI 2014 / THÉÂTRE
WWW.CO2-SPECTACLE.CH
JE SUIS
[ spectacle en russe surtitré en français ]
PAR TATIANA FROLOVA
ÉQUIPE ARTISTIQUE ELENA BESSONOVA
DMITRY BOCHAROV, VLADIMIR DMITRIEV
HÉLÈNE CHAMBON, SOPHIE GINDT, TEATR KNAM
TANIA MOGUILEVSKAIA, VLADIMIR SMIRNOV
COPRODUCTION THÉÂTRE KNAM / EN COMPAGNIE D’EUX
LES CELESTINS DE LYON / LE POCHE GENÈVE
SCÈNE NATIONALE ANDRÉ MALRAUX
AVEC LE SOUTIEN D’INTERREG FRANCE-SUISSE
THÉÂTRE LE POCHE
www.lepoche.ch - 022 310 37 59
location Service culturel Migros
13 NOVEMBRE > 1ER DÉCEMBRE 2013
(T h é â t re d ocu m e n t a i re e t p o l i t i q u e )
photo : olivier pasqual
Tatiana Frolova,
auteur et metteur en scène
moserdesign.ch
SAISON
2013-2014
SCANNEZ ET DÉCOUVREZ
NOTRE SAISON AU TRAVERS
D’ARTICLES, INTERVIEWS,
IMAGES ET VIDÉOS.
HAUTE ÉCOLE
DE MUSIQUE
DE LAUSANNE
CONCERTS
MASTERCLASSES
CRÉATIONS
WWW.HEMU.CH
Immortels
de Nasser Djemaï
Du 21 janvier au 2 février 2014
Salle Charles Apothéloz
Texte et mise en scène :
Nasser Djemaï
Dramaturge :
Natacha Diet
Assistant à la mise en scène :
Manuel Ulloa
Décor :
Michel Gueldry
Construction décors :
Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne
Chorégraphe :
Manuel Chabanis
Manipulateur d’objets :
Enrique Gomez
Vidéo :
Olivier Garouste
Lumière :
Renaud Lagier
Musique :
Frédérique Minière
Alexandre Meyer
Costumes :
Marion Mercier
Régie générale :
François Dupont
Administration de production :
Elodie Couillard
Avec :
Clémence Azincourt
Brice Carrois
Florent Dorin
Etienne Durot
Jean-Christophe Legendre
Marion Lubat
Julie Roux
Durée :
environ 1h45
Age conseillé :
dès 15 ans
Genre :
théâtre
Production :
Théâtre Vidy-Lausanne
MC2 : Grenoble
Coproduction :
Compagnie Nasser Djemaï
Après Invisibles, la saison passée, autour des
chibanis – les immigrés maghrébins de la première génération installés en France dans les
années soixante –, le Théâtre Vidy-Lausanne
vous propose un nouveau rendez-vous avec
Nasser Djemaï.
Fin observateur des mœurs contemporaines,
l’auteur et metteur en scène nous invite à explorer et à nous interroger sur le monde fragile et
incoercible des adolescents, pour un théâtre
naturaliste, profondément humaniste et réjouissant. Nasser Djemaï a rencontré des lycéens,
les a observés, a tenté de comprendre leur univers et quels étaient leurs codes ou leur langage. Cette immersion dans le réel lui a permis
d’écrire Immortels, une pièce documentée, drôle
et poignante qui relate la reconstruction d’un
jeune garçon, Joachim, dévasté par la mort de
son frère.
Avec la participation artistique
du Jeune Théâtre National
Résidence de création au
domaine d’O – domaine départemental
d’art et de culture
Avec le soutien du :
Théâtre Nanterre – Amandiers
Création au Théâtre Vidy-Lausanne
le 21 janvier 2014
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
21.01.
22.01.
23.01.
24.01.
25.01.
26.01.
27.01.
28.01.
29.01.
30.01.
31.01.
01.02.
02.02.
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
relâche
relâche
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
18h30
En tournée
Les 6 et 7 février 2014
Domaine d’O (Montpellier)
Le public lausannois a découvert votre travail
à travers le spectacle Invisibles présenté au
Théâtre Vidy-Lausanne ; comment est né ce nouveau projet Immortels qui est créé à Vidy, après
des répétitions aux Amandiers à Nanterre et au
Centquatre à Paris ?
Immortels est un projet qui m’occupait l’esprit
depuis longtemps. Mon envie était de créer une
pièce particulière autour de la jeunesse. Ce projet suscitait de nombreuses interrogations : Quelle
jeunesse ? Quelle classe sociale ? Quelle tranche
d’âge ? Le travail d’écriture et de mise en scène
sur Invisibles m’a fait progresser surtout en dirigeant des acteurs plus âgés. Cet exercice a été
formateur. J’ai voulu continuer cette position de
direction en prenant, cette fois, le parti de m’entourer uniquement de jeunes.
Existe-t-il un lien entre les deux créations ?
Il s’agit une nouvelle fois d’une quête initiatique,
une aventure de reconstruction à travers un
univers vertigineux entre le rêve et la réalité.
Joachim, comme Martin, arrive en terre inconnue
et découvre les règles du jeu d’un monde parallèle
soumis à d’autres lois. Mes deux héros sont plongés au plus profond de leur complexité intime et
essayent désespérément de trouver un sens à leur
vie. Un travail de recherche conséquent autour
de ce projet existe également. Je me suis documenté et j’ai rencontré de nombreux professionnels qui m’ont éclairé notamment sur le langage,
les comportements à risques de certains jeunes
et leur relation souvent méconnue à la solitude.
J’ai également proposé des ateliers d’écriture à
deux lycées de Grenoble. Les échanges qui en ont
découlé m’ont donné des pistes sérieuses pour
l’écriture et la mise en scène.
Comment décrivez-vous votre processus
d’écriture ?
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
17
L’écriture théâtrale est un processus complexe
qui est exigeant en temps et en patience. Tous
ces travaux d’enquêtes insu≥ent de la vérité
au propos. Des expériences complètement inattendues se sont parfois présentées, qu’il s’agisse
de surprises, d’accidents ou d’émotions, elles
ont contribué à structurer le récit. Ces circonstances m’ont inspiré. Elles ont formé en quelque
sorte une matière brute que j’ai cherché ensuite
à transformer, à tordre, à étirer des fois à l’extrême afi n d’en tester la solidité théâtrale.
Souvent une idée centrale surgit et l’écriture
peut commencer.
Quelles étapes avez-vous traversées pour créer
cette nouvelle pièce ?
Lorsque j’imagine ma pièce, j’essaie de ne pas
me focaliser sur les résolutions scéniques, la distribution et toutes les contraintes techniques.
Je me concentre d’abord sur l’histoire, les personnages et la solidité de la dramaturgie. Par la
suite, la confrontation de la mise en scène arrive
et là commence une autre étape du travail. Je me
retrouve face à mon texte, comme n’importe quel
metteur en scène face à une pièce.
François Tru±aut disait : « On corrige un scénario au tournage et on corrige le tournage au montage. » Nous écrivons des œuvres théâtrales et,
enthousiastes, nous les imaginons parfaites sur
le plateau, mais en réalité le résultat n’est pas
concluant. Inversement, il existe une écriture qui
s’opère sur la scène et qui débouche sur une justesse remarquable. Par exemple, un acteur propose une piste, un déplacement voire un accident
qui bouleverse la pièce. Ces réajustements apparaissent indispensables. De telles subtilités ne
peuvent être envisagées que lors de la rédaction
du texte et deviennent des évidences au moment
du jeu sur scène. Rien ne se passe comme prévu…
Dieu merci !
Quelles sont vos sources d’inspiration musicales,
littéraires et cinématographiques autour de ce
projet ?
Elles sont très nombreuses, mais certaines m’ont
plus marqué que d’autres, je pense à L’éveil du
printemps de Peter Wedekind, au roman de
Je±ry W. Johnston Le survivant. Le cinéma m’a
également influencé avec l’univers de Gus
Van Sant, celui de David Lynch ou des frères
Cohen. En voici une liste non exhaustive : Into
the Wild de Sean Penn, Donnie Darko de Richard
Kelly, la trilogie de Matrix, La guerre des étoiles
ou encore la série américaine Skins. Je suis
sensible aux sons, aux br uits, aux ambiances et
aux rythmes qui se dégagent dans ces fi lms et
ces séries. Pour la musique, mes sources d’inspirations sont également très larges. Certains
morceaux ont tourné en boucle dans ma tête
comme Lose Yourself d’Eminem, The Pink Room
de David Lynch ainsi que des chansons d’Archive,
de Tricky ou de Beast.
D’après vos observations, d’où nous vient ou
comment expliquer ce sentiment d’immortalité
éprouvé lorsque que nous sommes jeunes ?
Mes personnages ont entre dix-huit et vingt ans
et l’adolescence n’est pas très loin. Cette transition vers le monde des adultes est une zone
de turbulence chargée à la fois de doutes et de
sentiments d’invincibilité. Ces perturbations
a±ectent le jeune lui-même mais ne manquent
jamais de secouer son entourage, à commencer par les parents dont il doit se détacher pour
parvenir à se positionner en tant qu’individu
autonome capable d’assumer ses choix et ses
décisions.
Le fait que la majorité des jeunes se portent bien
ne signifie en aucun cas qu’ils échappent aux
tumultes propres à cette tranche d’âge, mais qu’ils
parviennent à les surmonter. D’autres, plus fragiles,
vont avoir davantage de di≤cultés.
Quels que soient les lieux et les époques, le processus de développement repose sur des bases
immuables et fondamentales : les transformations physiques et physiologiques, la recherche
d’autonomie, les interrogations existentielles, les
tentations de la transgression, la découverte du
corps, le besoin de contestation ou la construction
intellectuelle. Il existe d’ailleurs peu de périodes
semblables au cours de la vie, durant lesquelles
l’être humain peut apprendre et découvrir tant
d’aspects en si peu de temps. Nous entendons
souvent dire que les jeunes d’aujourd’hui sont
très di±érents de ceux d’hier. Cette a≤rmation,
en partie vraie seulement, vient souligner que
nul n’échappe à l’influence de l’époque à laquelle
il vit.
Propos recueillis par Sarah Turin
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WEEK-END
*Prix 2013
LUNDI
© Richard Termine
Dogugaeshi
de Basil Twist
Du 8 janvier au 2 février 2014
Salle René Gonzalez
Mise en scène :
Basil Twist
Musique :
Yumiko Tanaka
Vidéo :
Peter Flaherty
Lumière :
Andrew Hill
Son :
Greg Duffin
Avec :
Kate Brehm
David Ojala
Jessica Scott
Basil Twist
Durée :
1h
Age conseillé :
dès 10 ans
Genre :
théâtre d’objets
Production :
Tandem Otter Productions
Coproduction :
Japan Society – New York
Avec le soutien de :
Doris Duke Performing Artist Award
Création à New York en 2004
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
08.01.
09.01.
10.01.
11.01.
12.01.
13.01.
14.01.
15.01.
16.01.
17.01.
18.01.
19.01.
20.01.
21.01.
22.01.
23.01.
24.01.
25.01.
26.01.
27.01.
28.01.
29.01.
30.01.
31.01.
01.02.
02.02.
19h30
19h30
19h30
19h30
18h30
relâche
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
18h30
relâche
19h30
19h30
19h30
19h00
19h30
18h30
relâche
19h30
19h30
19h30
19h00
19h30
17h00
Le metteur en scène et marionnettiste américain Basil Twist a travaillé avec les plus grands.
Natif de San Francisco, New-Yorkais d’adoption, il a notamment créé et manipulé pour le
film Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban les
« Détraqueurs », créatures des ténèbres se nourrissant de la joie humaine.
A l’image de ces spectres, l’art de Basil Twist
se compose de bois, de bouts de tissus, de fils
ou encore de colorants dans l’eau, formant des
figures abstraites qui laissent libre cours à l’imagination des spectateurs. Cet art non-figuratif
est pleinement révélé notamment dans son spectacle Symphonie fantastique. Il enrichit l’univers des marionnettes d’une dimension plus
conceptuelle en recourant au domaine des arts
plastiques. Mais pour la pièce Dogugaeshi il
confronte l’abstraction à la tradition. Interview
« décodage » avec l’artiste.
Basil Twist, que signifie Dogugaeshi ?
Il s’agit d’une technique japonaise simple et très
ancienne, qui consiste à ouvrir ou à fermer des
portes en faisant glisser sur un système de rails
de nombreux panneaux, lentement ou rapidement, par les côtés ou par le haut de la scène.
La taille des panneaux varie. Cette technique
attise le mystère, l’inattendu, la magie de pouvoir
découvrir ce qui se passe derrière les murs.
Comment avez-vous découvert cette tradition ?
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
19
J’ai visionné un vieux fi lm il y a une dizaine d’années au Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, en France. Une
exposition sur les marionnettes de l’île d’Awaji
au Japon était présentée. J’étais captivé par une
vidéo en noir et blanc qui montrait cette danse de
panneaux. Ils représentaient incontestablement
de vraies marionnettes, abstraites et en même
temps folkloriques. Cette découverte est restée
gravée dans ma mémoire.
De retour à New York, plusieurs années plus tard,
la Société japonaise de la ville m’a contacté, car
elle désirait que je crée un spectacle en m’inspirant du Pays du Soleil levant.
Le souvenir du fi lm a refait surface et je me suis
empressé de commencer mes recherches en me
rendant sur l’île d’Awaji. Là, j’ai su que cette technique s’appelle le dogugaeshi et qu’elle était utilisée durant les représentations où des histoires de
princesses et de samouraïs étaient racontées. Elle
plaisait énormément au peuple, car elle suggérait
la découverte des palais aux portes si difficilement
franchissables. J’ai appris qu’avec le temps cette
pratique s’est quasiment éteinte.
Le destin m’a emmené au seuil d’un musée dédié
aux arts traditionnels d’Awaji. Dans la cave de
ce musée, sous une épaisse couche de poussière,
gisaient de nombreux panneaux détruits que le
poids du temps et de l’oubli n’avait visiblement
pas épargnés.
J'ai alors décidé de créer une pièce en hommage
à cette tradition, en reprenant la chronologie de
mon histoire.
Un animal étrange à plusieurs queues s’invite sur
scène… Que représente-t-il ?
Il s’agit d’un renard à neuf queues. Il symbolise
un animal fantastique, qui apparaît dans les histoires japonaises en se vantant. Mais j’ai décidé
de me le réapproprier, car j’ai vécu une sacrée
expérience avec cette peluche ! Alors que j’étais
dans la cave du musée parmi les décors et les
panneaux, le comble du hasard est que je me suis
retrouvé nez à nez avec les objets que j’avais vus
dans le fi lm en France, des années plus tôt. Je me
rappelais d’un lapin, le même que celui en face
duquel je me situais à cet instant. Quel moment
énorme ! Parmi tous ces accessoires, une marionnette était posée sur le tas, et elle dominait le
tout. Elle était fabuleuse, je n’en avais jamais vu
une aussi belle. Un renard blanc avec des cheveux
longs, des dents en or et neuf queues, il était là,
assis sur le décor, comme s’il m’attendait. Le gardien de ce tas de trésor, de cette tradition. Sans
aucun doute, il fallait qu’il apparaisse dans mon
spectacle. J’en ai donc créé une copie.
Quelle est la place de la musique dans ce spectacle ? Qu’apporte-t-elle ?
Lorsque j’étais au Japon, j’ai rencontré la virtuose
Yumiko Tanaka. Elle joue du shamisen, l’instrument de la marionnette dans ce pays. Une musicienne avec de grands talents contemporains,
en plus des traditionnels qui a, par ailleurs, déjà
joué au Théâtre Vidy-Lausanne dans la pièce
Hashirigaki de Heiner Goebbels en 2000. Elle a
travaillé avec moi pour créer tout un univers
musical afi n d’accompagner Dogugaeshi.
Elle joue également du koto, un instrument à la
mélodie plus lyrique que celle du shamisen. Elle
manipule, elle transforme ces musiques en provoquant des sons étranges. D’autres sonorités,
d’autres bruitages ; d’autres horizons se font également entendre, notamment des chansons de
Broadway ou encore une musique de mon grandpère, qui était chef d’orchestre. Il était aussi un
grand amateur de marionnettes, il travaillait avec
elles et il a transmis sa passion à ma mère, puis
elle à moi. Je voulais honorer mon grand-père en
l’incluant ainsi dans ma création. Une partie de
mes origines, de ma propre histoire accompagne
la culture et la tradition japonaises dans cette
pièce.
Dogugaeshi ainsi que vos autres créations
plongent les spectateurs dans un autre monde.
Cherchez-vous à les divertir avant tout, ou tenezvous également à faire passer un message à travers vos spectacles ?
Je ne crée pas seulement du divertissement,
il existe une dimension mystérieuse dans les
marionnettes. Les spectateurs font face à une
figurine qui est sans vie mais ils croient qu’elle
existe ; ce principe est la base, une caractéristique
profonde. Il s’agit d’un aspect plus important que
la dimension narrative d’une histoire. Et puis, audelà de cet aspect, la culture et les traditions perdues sont également évoquées.
Vous êtes parti en tournée avec Dogugaeshi,
notamment au Japon. Qu’en ont pensé les
Nippons ?
Après avoir produit cette pièce à New York,
j’ai tourné aux Etats-Unis et au Japon, près de
l’île d’Awaji. Beaucoup de personnes avec lesquelles j’avais discuté durant mes recherches, les
employés du musée ainsi que des personnes âgées
qui avaient vu du dogugaeshi quand ils étaient
enfants sont venus voir mon spectacle. Ils ont
apprécié, même s’ils étaient très surpris de voir
un Américain à l’origine d’une telle représentation. Des Japonais m’ont confié que cette pratique constitue une partie de leur mémoire et
leur conscience collectives, qu’ils voyaient par
exemple souvent dans les publicités des panneaux
qui glissent entraînant l’ouverture et la fermeture de portes. Ces images existent partout dans
le pays, mais les habitants ne savent plus vraiment l’origine de cette technique. Elle représente
le vieux Japon, un souvenir. J’ai été honoré de
leur faire redécouvrir une partie de leur propre
culture.
Propos recueillis par Marie-Odile Cornaz
P
U
B
L
I
C
I
T
E
L’Université pour
le service public
PhD
DOCTORAT EN
ADMINISTRATION
PUBLIQUE
MPA
MASTER OF PUBLIC
ADMINISTRATION
iMPA
INTERNATIONAL
MASTER OF PUBLIC
ADMINISTRATION
Master PMP CEMAP SSC
MASTER OF ARTS IN PUBLIC
MANAGEMENT AND POLICY
CERTIFICAT EXÉCUTIF
EN MANAGEMENT
ET ACTION PUBLIQUE
SÉMINAIRE POUR
SPÉCIALISTES ET CADRES
Institut de hautes études
en administration publique
Swiss Graduate School
of Public Administration
www.idheap.ch/diplomes
Un mari idéal
d’après Henrik Ibsen
par le Teatro Malandro
du 12 au 24 novembre 2013
Théâtre Kléber-Méleau
Mise en scène :
Omar Porras
Adaptation :
Marco Sabbatini
Omar Porras
Assistant à la mise en scène :
Jacint Margarit
Scénographie :
Amélie Kiritzé-Topor
Costumes :
Coralie Sanvoisin
Maquillages et coiffures :
Véronique Nguyen
Lumières :
Mathias Roche
Création son :
Emmanuel Nappey
Pianiste :
Didier Puntos
Accessoires :
Laurent Boulanger
Avec :
Sophie Botte
Philippe Cantor
Olivia Dalric
Paul Jeanson
Serge Martin
Jeanne Pasquier
François Praud
Didier Puntos
Coproduction :
Théâtre de Carouge
Théâtre Malandro
Fondation Hans Wilsdorf
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
12.11
13.11
14.11
15.11
16.11
17.11
18.11
19.11
20.11
21.11
22.11
23.11
24.11
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
relâche
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
Théâtre Kléber-Méleau
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
21
Saison
13-14
Théâtre
Vidy-Lausanne
d’Oscar Wilde
du 9 au 19 janvier 2014
Théâtre Kléber-Méleau
Mise en scène :
Pierre Bauer
Coproduction :
Théâtre des Amis
Canard + productions
A quarante ans, Sir Robert Chiltern
a tout pour être un mari idéal. Soussecrétaire d’Etat raffi né, talentueux
et riche, il mène une brillante carrière politique. Unanimement admiré,
envié par ses pairs, adoré par Lady
Gertrude, son épouse, Sir Robert est la
coqueluche de la bonne société.
Et pourtant !… Si fascinante soit-elle,
une destinée se borne rarement à
un comportement exemplaire, à une
angélique pureté. Confronté à la sulfureuse Laura Cheveley, Sir Robert
affronte une tempête. Y échappera-t-il
par le seul soutien de la femme de sa
vie ? ou grâce à celui, plus troublant,
de Lord Arthur Goring, modèle du
dandysme aristocratique et maître du
paradoxe ?
Dans cette avant-dernière comédie,
Oscar Wilde nous brosse le tableau
d’une haute et brillante société ; il
oppose ses règles morales au mensonge de ses apparences. Outre les
plaisirs d’un théâtre de la langue et de
l’esprit, on aura celui de reconnaître,
en prime, quelques savoureuses allusions aux mœurs politiques et économiques de notre temps.
© Marc Vanappelghem
La dame de la mer
Théâtre Kléber-Méleau
« Il y a en Ibsen un poète épique et un poète
bourgeois. Je veux montrer l’Ibsen épique,
ses visions, ses apparitions, ses révélations. »
Omar Porras
La Norvège. Dans un fjord, chaque jour, une
femme va nager. Gardien de phare, son père lui a
donné le nom d’Ellida, un nom de navire. Epouse
en secondes noces d’un homme plus âgé, le docteur Wangel, celle que les habitants surnomment
la femme de la mer reste une étrangère pour ses
deux belles-fi lles. Et depuis qu’elle a perdu leur
enfant en bas âge, Ellida se refuse à un époux qui
l’adore.
C’est qu’elle a autrefois aimé un marin, un étranger qui lui ressemble. Contraint de fuir, il lui a
promis de revenir un jour. Depuis lors, hantée par
son image, Ellida, qui n’en a rien dit à son mari,
plonge lentement dans la folie et l’isolement. Un
été pourtant, il revient et il lui faut choisir.
Dans ses silences, ses creux, ses absences, cette
pièce fait chanter le vent, la solitude et les mystères, dépeignant une humanité d’avant la raison. Le personnage d’Ellida évoque le Hollandais
La 2e partie
de saison 13-14
est ouverte…
Vous pouvez acquérir
vos places pour la période
de janvier à juin 2014
au Théâtre Vidy-Lausanne
ou chez Payot Pépinet
à Lausanne
Dogugaeshi
De Basil Twist
Du 8 janvier
au 2 février 2014
Salle René Gonzalez
Durée : 1h
Age conseillé : dès 10 ans
Théâtre d’objets
Immortels
De Nasser Djemaï
Du 21 janvier
au 2 février 2014
Salle Charles Apothéloz
Durée : environ 1h45
Age conseillé : dès de 15 ans
Théâtre documentaire
sur l’adolescence
François d’Assise
D’après Joseph Delteil
Mise en scène :
Adel Hakim
Du 4 au 23 février 2014
Chapiteau Vidy-L
Durée : 1h25
Age conseillé : dès 14 ans
Théâtre
VieLLeicht
De Mélissa Von Vépy
Du 11 au 22 février 2014
Salle René Gonzalez
Durée : 50 minutes
Age conseillé : tout public
Théâtre vertical
volant du Vaisseau fantôme de Wagner, parcourant un monde où son extrême sensibilité rend
plus ténu ce qui sépare les vivants et les morts.
Cet accueil est la première des trois collaborations
de cette saison entre le Théâtre Kléber-Méleau
et le Théâtre de Carouge, où un deuxième événement aura lieu, du 26 février au 5 mars 2014 :
Guerre et paix d’après Tolstoï, dans la légendaire
mise en scène de Piotr Fomenko, spectacle en
russe, avec surtitres ; les 50 premiers porteurs
de la carte de réduction bénéficieront d’un demitarif. Troisième coproduction, La double inconstance de Marivaux sera présenté au Théâtre de
Carouge, après les représentations de février et
mars au Théâtre Kléber-Méleau.
Cinématique
De la Cie Adrien M/Claire B
Du 12 au 19 février 2014
Salle Charles Apothéloz
Durée : environ 70 minutes
Age conseillé : dès 10 ans
Jonglage numérique
Richard III
De William Shakespeare
Mise en scène :
Laurent Fréchuret
Du 4 au 14 mars 2014
Salle Charles Apothéloz
Durée : 1h30
Age conseillé : dès 12 ans
Spectacle musical
Bourlinguer
De Blaise Cendrars
Mise en scène :
Darius Peyamiras
Du 5 au 23 mars 2014
La Passerelle
Théâtre
Journal de ma
nouvelle oreille
De et avec Isabelle Fruchart
Adaptation et mise en
scène : Zabou Breitman
Du 11 au 22 mars 2014
Chapiteau Vidy-L
Durée : 1h20
Age conseillé : dès 12 ans
Monologue fleuri
Misterioso-119
De Koffi Kwahulé
Mise en scène :
Cédric Dorier
Du 11 au 30 mars 2014
Salle René Gonzalez
Durée : 1h35
Age conseillé : dès 16 ans
Comédie tragique
Seule la mer
D’Amos Oz
Mise en scène :
Denis Maillefer
Du 18 au 23 mars 2014
Salle Charles Apothéloz
Durée : 2h15
Age conseillé : dès 14 ans
Théâtre
De nos jours
[Notes On The Circus]
Un spectacle
d’Ivan Mosjoukine
Du 3 au 11 avril 2014
Salle Charles Apothéloz
Durée : 1h50
Age conseillé : dès 8 ans
Cirque
Les demeurées
De Jeanne Benameur
Mise en scène :
Didier Carrier
Du 29 avril
au 18 mai 2014
La Passerelle
Théâtre
Galilei
De Francesco Niccolini
et Marco Paolini
Mise en scène :
Charles Tordjman
Du 7 mai
au 1er juin 2014
Salle René Gonzalez
Durée : 2h
Age conseillé : dès 15 ans
Théâtre citoyen
Kouta
D’après
Massa Makan Diabaté
Mise en scène :
Hassane Kassi Kouyaté
Du 6 au 10 mai 2014
Salle Charles Apothéloz
Théâtre
Goldfish
D’Inbal Pinto (Festival Steps)
Les 4 et 5 mai 2014
Chapiteau Vidy-L
Durée : 45 minutes
Age conseillé : dès 5 ans
Danse contemporaine,
théâtre, pantomime,
performance
A vous la nuit
De et avec Habib Dembélé
Du 21 au 31 mai 2014
La Passerelle
Théâtre
021 619 45 45
www.vidy.ch
Activités en lien avec
les spectacles
Pour tous les goûts !
Prix des places
Plein tarif : Fr. 42.–
AVS, AI, chômeurs : Fr. 27.–
16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 16.–
Moins de 16 ans : Fr. 10.–
Le Théâtre Vidy-Lausanne organise régulièrement des stages et des ateliers de théâtre, de cirque,
de cinéma ou de marionnettes. Destinés à des enfants, à des adolescents, parfois à des familles,
ils remportent un vif succès. Voici la prochaine proposition :
Prix des places avec la carte de réduction
Plein tarif : Fr. 16.–
AVS, AI, chômeurs : Fr. 16.–
16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 10.–
Atelier de mouvement
Philippe Saire
Tarifs des cartes de réduction
f Carte adhérent
Plein tarif : Fr. 130.–
AVS, AI, chômeurs : Fr. 80.–
f Carte 16-25
16-25 ans, étudiants/apprentis : Fr. 20.–
En lien avec son spectacle La Dérive des continents présenté à Vidy du 29 octobre au 17 novembre,
Philippe Saire propose au public de découvrir sa méthode de travail tout en évoquant le rapport
du mouvement au théâtre.
Un atelier accessible à toutes et à tous qui s’appuie sur des actions parfois banales qui, une fois
travaillées et défi nies précisément, deviennent « danse ».
Directeur :
Vincent Baudriller
Tarifs
Prix des places et cartes de réduction
Directrice administrative
et financière :
Dominique Perruchoud
Responsable de la comptabilité :
Patrick Oulevay
Secrétaire-comptable :
Erika Malherbe
Informaticien :
Eric Ecoffey
Secrétaire-réceptionniste :
Francine Perren Helić
Pour les billets à prix réduits, une pièce justificative peut être demandée à l’entrée
du spectacle.
Samedi 9 novembre 2013 à 14h au Théâtre Sévelin 36, Lausanne.
Durée : 1 h30
Prix : Fr. 35.–, spectacle inclus les 9, 10 ou 15 novembre 2013, au choix
Renseignements et inscriptions auprès de Fanny Guichard : [email protected]
ou 021 619 45 80.
Stages intergénérationnels
Découvrir une pièce en compagnie d’un proche, partager sa passion du théâtre, s’initier à l’art de
la scène : petits et grands sont conviés par le Théâtre Vidy-Lausanne pour une activité dominicale
ludique.
Les stages intergénérationnels durent environ 1h30. Les duos composés d’un adulte et d’un enfant
travaillent sur un thème choisi, en lien avec une pièce programmée. Les participants se retrouvent
ensuite autour d’un goûter avant d’assister ensemble au spectacle.
Prochains rendez-vous :
Le dimanche 24 novembre 2013, dès 15h30 :
Staying Alive
Stage animé par un membre de l’équipe artistique du spectacle.
Le dimanche 8 décembre 2013, dès 12h30 :
The Acting Bug/Le virus de la scène de Patrick Sims.
Exceptionnellement, le goûter est remplacé par un brunch.
Stage animé par Isabelle Baudet.
Prix : Fr. 40.– par duo comprenant deux invitations pour le spectacle.
Renseignements et inscriptions auprès de Corinne Doret Baertschi : [email protected]
ou par téléphone au 021 619 45 80.
Billetterie
Achats, infos et points de vente
Vous pouvez acheter vos billets
f en ligne par carte de crédit via notre site internet www.vidy.ch, sans majoration. Le
paiement n’est validé qu’après confirmation de notre part au moyen d’un courrier
électronique. Vos billets sont téléchargeables au format pdf (imprimables sur une
imprimante de minimum 600 dpi de résolution, qualité supérieure de gris)
f par téléphone (avec carte de crédit, transaction sécurisée) au 021 619 45 45.
Les billets vous sont envoyés par la poste, sans majoration
f à notre bureau de location ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h
f à notre point de vente à la Librairie Payot-Lausanne ouvert du lundi au vendredi de
13h à 18h30 et le samedi de 10h à 14h et de 14h30 à 18h
f au Théâtre Kléber-Méleau uniquement les jours de représentations, dès 14h et
jusqu’à l’heure du spectacle.
Infos
Nous ne prenons aucune réservation (sauf pour les adhérents 13-14).
Les billets ne sont ni échangés, ni remboursés.
L’accès aux salles n’est pas garanti après le début des représentations.
Le dimanche, la caisse est ouverte une heure avant le début de la première
représentation.
Points de vente
Théâtre Vidy-Lausanne
Av. E.-Jaques-Dalcroze 5
1007 Lausanne
Tél. 021 619 45 45
www.vidy.ch
Librairie Payot
Pl. Pépinet 4
1003 Lausanne
Théâtre Kléber-Méleau
Ch. de l’Usine-à-Gaz 9
1020 Renens
Tél. 021 625 84 29/Fax 021 625 84 34
Marie-Hélène Miauton sera l’invitée du Grand Débat pour présenter Criminalité en Suisse : la vérité
en face.
Entrée libre.
Cartes de réduction
pour les jeunes
Choisissez la vôtre !
Mobilité réduite
Si le Chapiteau Vidy-L, La Passerelle et la Salle Charles Apothéloz sont facilement
accessibles, nous vous rendons attentifs au fait que l’accès à la Salle René Gonzalez
est problématique pour les personnes à mobilité réduite.
Afin d’accueillir les personnes concernées dans les meilleures conditions, nous
les prions de s’annoncer à la billetterie au moment de l’achat de leur place ainsi
qu’auprès du personnel de l’accueil le soir de la représentation.
Conseil de fondation
Présidente du conseil :
Vera Michalski
Présidents d’honneur :
Michel Pierre Glauser
Raymond Junod
Vice-président du conseil :
Daniel Brélaz
Membres du conseil :
Anne Biéler
Pascal Broulis
Juliane Cosandier
Pierre-Henri Dumont
Patrick Ferla
Nathalie Fluri
Anne-Claude Gilli-Studer
Jean-Claude Grangier
Grégoire Junod
Frédéric Maire
Jean-Yves Pidoux
Jean-Pierre Potvliege
Fabien Ruf
Pierre Starobinski
Brigitte Waridel
Elisabeth Wermelinger
Passculture
Vous êtes gymnasien, en formation professionnelle, à l’OPTI ou apprenti dans le canton de Vaud,
cette carte est pour vous ! Elle vous permettra de profiter de billets à Fr. 8.– dans di±érents lieux
culturels du canton. Elle est gratuite et vous sera donnée lors de l’achat de votre premier billet.
Plus d’informations sur www.vd.ch/passculture
Carte culture
Elle permet aux élèves des écoles privées membres de l’AVDEP de profiter de billets à Fr. 8.– pour
assister à des spectacles dans toute la Suisse romande ! Elle vous sera distribuée dès votre rentrée
2013-2014.
Plus d’informations sur www.avdep.ch
Carte 16-25
Destinée à tous les jeunes de 16 à 25 ans ainsi qu’aux étudiants et apprentis, cette carte à Fr. 20.–
permet d’accéder à chaque spectacle de la saison 13-14 pour seulement Fr. 10.– (valable aux
Théâtres Vidy-Lausanne et Kléber-Méleau).
Plus d’informations sur www.vidy.ch
Zinéma
Avantage adhérents 13-14
Le Zinéma propose aux adhérents du Théâtre Vidy-Lausanne une place o±erte pour une place
achetée pour les fi lms proposés jusqu'en juin 2014 sur présentation de leur carte de réduction.
www.zinema.ch
Le Théâtre Vidy-Lausanne en tournée (novembre 2013 à février 2014)
Perturbation d’après Thomas Bernhard
Mise en scène, adaptation, scénographie, lumière : Krystian Lupa
Les 13 et 14 novembre – La Comédie (Clermont-Ferrand)
Les 18 et 19 novembre – Scène nationale (Petit-Quevilly)
Le 22 novembre – L’Apostrophe (Cergy-Pontoise)
Du 3 au 7 décembre – Théâtre des Célestins (Lyon)
Les 11 et 12 décembre – LU, Lieu unique (Nantes)
Les 18 et 19 décembre – Carré Saint-Vincent (Orléans)
Le triomphe de l’amour de Marivaux
Mise en scène et scénographie : Galin Stoev
Les 29 et 30 novembre – Théâtre de Cornouaille (Quimper)
Les 17 et 18 décembre – Le Granit (Belfort)
André
Avec Marie Rémond, Laurent Menoret et Christophe Garcia
Le 9 novembre – Le Mail (Soissons)
Les 20 et 21 novembre – Scène nationale d’Albi (Albi)
Le 30 novembre – Théâtre La Mouche (Saint-Genis-Laval)
Les 3 et 4 décembre – Radiant Bellevue (Caluire-et-Cuire)
Les 13 et 14 décembre – L’Avant-Seine (Colombes)
Les 22 et 23 janvier – Théâtre de Charleville-Mézières (Charleville-Mézières)
Blue Jeans de Yeung Faï
Conception, scénographie et marionnettes : Yeung Faï
Les 19 et 20 novembre – Théâtre de l’Ain (Bourg-en-Bresse)
Du 26 au 28 novembre – Scène nationale de Sénart (Combs-la-Ville)
Les 1er et 2 décembre – Théâtre Gérard-Philipe (Champigny-sur-Marne)
Le 6 décembre – Théâtre Paul Eluard (Choisy-le-Roi)
Du 16 au 18 janvier – Théâtre de Caen (Caen)
Du 21 au 23 janvier – Espace des Arts (Chalon-sur-Saône)
Du 4 au 15 février – Le Monfort Théâtre (Paris)
Hand Stories de Yeung Faï
Conception, scénographie et marionnettes : Yeung Faï
Du 10 au 14 janvier – Théâtre de Caen (Caen)
Immortels de Nasser Djemaï
Texte et mise en scène : Nasser Djemaï
Les 6 et 7 février – Domaine d’O (Montpellier)
Stifters Dinge
Conception, musique et mise en scène : Heiner Goebbels
Du 3 au 11 janvier – Festival Internacional de Teatro Santiago a Mil (Santiago du Chili)
Baby-sitting
Faites garder vos enfants à domicile
Le Théâtre Vidy-Lausanne associé à la Croix-Rouge vaudoise propose un service de baby-sitting
pour les parents qui souhaitent venir voir une pièce sans leur(s) enfant(s).
Il su≤t de faire la demande au moins 4 jours ouvrables à l’avance en s’inscrivant sur
www.vidy.ch/infos-pratiques/baby-sitting ou auprès de Corinne Doret Baertschi :
[email protected] ou 021 619 45 80.
Du point de vue des serpents de Giovanna Marini
Le 28 janvier – La Comédie (Clermont-Ferrand)
Les revenants d’après Henrik Ibsen
Mise en scène : Thomas Ostermeier
Les 10 et 11 janvier – Théâtre du Passage (Neuchâtel)
Les 15 et 16 janvier – Espace des Arts (Châlon-sur-Saône)
Du 22 au 24 janvier – L’Apostrophe (Cergy-Pontoise)
Du 28 janvier au 1er février – La Comédie de Reims (Reims)
Du 5 au 8 février – MC2 (Grenoble)
La compagnie des spectres d’après le roman de Sylvie Salvaire
De et avec Zabou Breitman
Les 17 et 18 janvier – Théâtre de Grasse (Grasse)
Le 24 janvier – Centre culturel René Char (Digne-les-Bains)
Le 4 février – Centre culturel Aragon (Oyonnax)
Journal de ma nouvelle oreille de et avec Isabelle Fruchart
Adaptation, mise en scène et scénographie : Zabou Breitman
Du 21 janvier au 1er février – Théâtre national de Nice (Nice)
Le prochain journal paraîtra le 6 février 2014.
Théâtre Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014 l Nº 43
22
Directrice de la communication,
de la presse et des publics :
Sarah Turin
Chargées de communication
et d’édition :
Marie-Odile Cornaz,
Coralie Rochat
Assistant de communication :
Mathieu Devaud
Chargées des relations publiques :
Corinne Doret Baertschi,
Fanny Guichard
Webdesigner :
Jeanne-Lucie Schmutz
En formation presse
et communication :
Céline Krähenbühl,
Camille Menoud, Roxanne Nadal,
Léa Neziri
Responsable billetterie
et librairie :
Virginie Favre Ademi
Responsable des relations
avec les adhérents :
Chantal Pelet
Assistante responsable
billetterie :
Thi Samet Tang
Equipe de la billetterie :
Monique Corradini,
Lucas Emery, Jonas Guyot,
Stefanie Luginbuehl,
Marlyse Müller, Jeanne Perrin,
Shpend Raka
Equipe de l’accueil du public :
Marie Ammeter (resp.),
Maud Blandel, Silvia Boquete
Rivera, Elie Grappe,
Cécile Greset, Katy Kühni,
Jonas Lambelet, Claudia
Malherbe, Renata Mamina,
Adrien Mani, Sophie Mayerat,
Maude Mendieta, Xavier
Michellod, Murielle Tenger,
Malvin Zoia
Equipe du bar :
Emmanuel Do Nascimento,
Jules Hox, Yoann Orain,
Virginie Triaire
Prochain Grand débat
Le lundi 18 novembre à 19h00 à la Salle Charles Apothéloz
Directrice de production
et des tournées :
Caroline Barneaud
Directrice de la diffusion :
Barbara Suthoff
Responsable de production :
Julie Bordez
Responsable des tournées :
Xavier Munger
Administrateur de tournée :
Sylvain Didry
Assistante à la diffusion :
Elizabeth Gay
Assistante administrative :
Célia Bessonnard
Accueil des artistes :
Isabelle Imsand
Equipe technique
Directeurs technique :
Michel Beuchat,
Christian Wilmart (dès 2014)
Directeur technique adjoint :
Samuel Marchina
Secrétaire direction technique :
Laurence Diot
Régisseur général de production :
Nicolas Bridel
Chef d’atelier construction décor :
Thomas Beimowski
Chef département électrique :
Thierry Kaltenrieder
Chef département son :
Fred Morier
Chef département audio-visuel
et graphisme :
Jérôme Vernez
Cheffe département expositions
et dessins :
Simira Raebsamen
Régisseurs généraux :
Julio Cabrera, Marcel Challet,
Félix Dorsaz, Christophe Kehrli,
Stéphane Sagon
Régisseurs généraux de scène :
Frédéric Aguet, Pascal Rosset
Chef de plateau :
Christian Mayor
Chef accessoiriste :
Mathieu Dorsaz
Responsable costumes,
maquillage et coiffure :
Rosi Morilla
Constructeurs :
Hervé Arletti, Stéphane Boulaz,
Nicolas Pilet, Alain Schweizer,
Thuy Lor Van
Machinistes :
Jean-Daniel Buri, Bruno Dani,
Xavier De Marcellis,
Fabio Gaggetta, Natacha Gerber,
Mathieu Pegoraro,
Philippe Puglierini
Régisseurs lumière :
Mattias Bovard, Alain Caron,
Roby Carruba, Boussad Deghou,
Adrien Gardel,
Christophe Glanzmann,
Jean-Luc Mutrux, David Perez,
Nicolas Widmer, Erik Zollikofer
Electricien :
Roger Monnard
Régisseurs son :
Patrick Ciocca, Ludovic
Guglielmazzi, Denis Hartmann,
Aurélien Stuby
Régisseurs audio-visuel :
Lise Couchet, Stéphane Janvier
Régisseurs son – monteurs
vidéastes :
François Planson,
Michaël Romaniszin
Couturière et habilleuse
d’entretien :
Machteld Vis
Apprenti techniscéniste :
Quentin Brichet
Entretien :
Fatmir Ademi
Collaborateurs occasionnels
pour la saison 2013-2014
Régisseurs généraux :
Sébastien Mathé, Simon Stehlé
Machinistes :
Pierre Kissling, Jean-Pierre
Leguay, Santiago Martinez,
Enrique Méndez-Ramallo
Régisseurs lumière :
Laurent Berger, Dan Miljkovic
Electros :
Yan Benz, Daniel Campo,
Ivan Covarrubias, Olivier Francfort,
Simon George, Eloi Gianini
Régisseurs son :
Benjamin Bard, Bruno Burel
Régisseur audio-visuel :
Giuseppe Greco
Constructeurs :
Dave Dubuis, Jérôme Jousson
Peintre :
Sibylle Portenier
Accessoiriste :
Séverine Blanc
Couturière :
Christine Emery
Stagiaire décoratrice :
Emmylou Bevilacqua
Calendrier Vidy-L
Novembre 2013 à janvier 2014
Novembre
Salle Charles Apothéloz
La Passerelle
Salle René Gonzalez
Les femmes savantes
Staying Alive
La Dérive des continents
Vendredi
Samedi
01.11.
02.11.
20h30
19h00
Le triomphe de l’amour
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
05.11.
06.11.
07.11.
08.11.
09.11.
10.11.
11.11.
12.11.
13.11.
14.11.
15.11.
16.11.
17.11.
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
relâche
19h00
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
01.11.
02.11.
03.11.
04.11.
05.11.
06.11.
07.11.
08.11.
09.11.
10.11.
11.11.
12.11.
13.11.
14.11.
15.11.
16.11.
17.11.
18.11.
19.11.
20.11.
21.11.
22.11.
23.11.
24.11.
20h00
20h00
relâche
relâche
20h00
20h00
20h00
20h00
20h00
18h00
relâche
20h00
20h00
20h00
20h00
20h00
18h00
relâche
20h00
20h00
20h00
20h00
20h00
18h00
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
01.11.
02.11.
03.11.
04.11.
05.11.
06.11.
07.11.
08.11.
09.11.
10.11.
11.11.
12.11.
13.11.
14.11.
15.11.
16.11.
17.11.
Chapiteau Vidy-L
19h30
19h30
relâche
relâche
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
18h30
relâche
19h30
19h30
19h30
19h30
19h30
18h30
Ménélas rebétiko rapsodie
Décembre
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
27.11.
28.11.
29.11.
30.11.
01.12.
19h00
19h00
20h30
19h00
17h30
Oh, mon doux pays
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Lundi
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The Acting Bug/Le virus de la scène
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