Définitions et positions religions

Transcription

Définitions et positions religions
http://fr.wikipedia.org/wiki/Interruption_volontaire_de_grossesse
L'interruption volontaire de grossesse ou IVG, désigne un avortement provoqué. On
emploie généralement cette expression pour désigner un avortement décidé pour des raisons
non médicales.
Lorsque l'intervention est motivée par des raisons médicales, que la poursuite de la grossesse
soit dangereuse pour la mère ou que l'embryon soit atteint de malformations graves et
incurables, on parle alors d'interruption médicale de grossesse (IMG) ou d'interruption
thérapeutique de grossesse (ITG).
Aspect sociologique et anthropologique [modifier] Luc Boltanski[1] note que, bien que l'avortement soit presque toujours réprouvé, toutes les
sociétés ont développé et pratiquent des techniques abortives, le plus souvent en secret.
L'Union soviétique fut l'un des premiers États modernes à reconnaître légalement le droit à
l'IVG (en 1920) - durant une période limitée toutefois, Staline ayant en juin 1936 supprimé ce
droit issu de la Révolution[2].
Statistiques [modifier] Le nombre total d'avortements dans le monde a été estimée à 43 millions en 2003, soit un taux
de 29 pour 1 000 femmes en âge de procréer. Il est le plus bas en Europe (17 pour 1 000), un
peu plus haut en Amérique du Nord (21 pour 1 000). Il y a globalement 31 avortements pour
100 naissances[3]. Près de la moitié sont faits en dehors de structures adaptées, soit un nombre
de 20 millions chaque année dans les pays en voie de développement, conduisant à près d'un
million d'accidents et 68 000 décès. Ces chiffres sont probablement sous-estimés[4].
En Asie [modifier] Dans plusieurs pays (Inde, Chine, Népal, Viêt Nam, Corée du Sud, Taiwan...)[5] où
l'avortement est légal depuis les années 1970, celui-ci est parfois détourné de son usage initial
afin de sélectionner le sexe des enfants[6]. La culture de ces pays privilégie en effet la
naissances des garçons, pour des questions d'honneur, de patrimoine familial ou de culte
religieux. En dépit de l'interdiction faite par ces pays d'utiliser l'avortement à des fins
sélectives (en Corée du Sud, par exemple, il était jusqu'en 2009 interdit aux gynécologues de
dévoiler le sexe du bébé), des millions de fœtus féminins sont éliminés chaque année. Il en
résulte une surplus de naissances masculines depuis plus de vingt ans en Asie, et donc un
déficit massif de femmes[7],[8]. Le continent asiatique est ainsi le seul continent à être devenu
majoritairement masculin, et des millions d'hommes sont célibataires, faute de pouvoir
trouver une épouse[9]
Considérations éthiques ou religieuses relatives au droit à l'avortement [modifier] Les partisans du droit à l'avortement considèrent souvent que sa condamnation légale est
immorale dans la mesure où elle conduit à des avortements clandestins, causes de fortes
souffrances humaines, tant psychologiques que biologiques. Ainsi, pour les Chiennes de
garde :
« Être favorable à la légalisation de l’IVG, c’est, tout simplement, être sensible à un problème
de santé publique (et donc, économique) : car une femme qui veut avorter le fera, dans
n’importe quelle condition, quitte à mettre sa santé ou sa vie en danger, et quoi qu’en dise la
loi. Ainsi, dans les pays où l’IVG est pénalisée, les femmes avortent autant que dans les pays
où elle est légale : interdire l’IVG n’a jamais fait baisser le taux d’avortement. En revanche,
interdire l’IVG fait augmenter de manière dramatique le taux de décès des suites
d’avortements clandestins : où l’IVG est illégale, le taux de mortalité est de 330, en moyenne,
pour 100 000 avortements. Où l’IVG est légale, en revanche, le taux de mortalité oscille entre
0,2 et 1,2 pour 100 000 avortements. (...) Ce que chacun-e pense du statut de l’embryon, du
commencement de la vie humaine ou de l’existence de l’âme ne devrait même pas faire
l’objet d’un débat et ne devrait relever que des convictions intimes n’ayant strictement rien à
voir avec la législation.»[10]
Cependant, pour les adversaires de l'avortement qui veulent revenir sur les lois actuelles
concernant l'avortement, ou le supprimer, que ce soit en se fondant sur une approche
religieuse ou non, il s'agit avant tout d'un problème éthique concernant la défense de la dignité
de la personne dès l'instant de la conception.[11] Cela soulève d'importants débat
philosophiques concernant le statut de la personne humaine et le moment où l'on peut parler
d'un tel statut: est-ce dès la conception? dès la formation d'un embryon développé? dès la
naissance? En effet, pour le droit français, seul l'enfant né a le statut juridique d'une personne;
mais certaines positions philosophiques, métaphysiques ou théologiques font remonter
l'existence d'un être bien en deçà de sa naissance.
L'IVG est l'objet de débats dans la plupart des sociétés modernes.
Il était traditionnellement interdit, pour différents motifs :
•
•
•
•
de maintien de rites familiaux : dans de nombreuses sociétés, les enfants s'occupent de l'esprit de leurs ancêtres après leur mort ; (notamment : tradition chinoise où l'avortement n'a jamais été illégal ni interdit mais était une décision familiale et/ou sociale à laquelle la femme ne participait pas mais qu'elle subissait uniquement) démographiques : les gouvernements pensant que l'autorisation de l'avortement fait baisser le nombre de naissances, et l'importance de la population étant une mesure de la puissance ; religieux : les tenants des visions intégristes des religions interdisent l'avortement car elles le considèrent comme une atteinte à la vie humaine (notamment les religions monothéistes, mais aussi les religions orientales) ; à contrario, d'autres lectures plus ouvertes l'autorisent, comme l'association catholique Catholics for Choice aux États‐Unis d'Amérique ; inégalité entre les sexes : l'homme ayant la primauté dans la décision d'avoir (ou non) un enfant, la femme se voyait refuser le droit de prendre la décision d'avorter. Les modifications sociales - affaiblissement de l'influence religieuse et de la sacralisation du
processus procréatif, importance décroissante du nombre par rapport au bien-être des
populations pour les États, progrès médicaux, rapports sexuels chez les jeunes relativement
plus précoces dans les pays occidentaux et plus tardifs dans les autres[12], mauvaise
information sur les moyens de contraception, affaiblissement du poids des traditions et égalité
des droits entre l'homme et la femme - ont progressivement atténué l'interdit, puis permis une
légalisation plus large (extension des cas concernés, allongement de la période légale…).
La difficulté du législateur sera de trancher parmi toutes les positions possibles pour fixer un
délai légal d'IVG, délai qui fait nécessairement des mécontents de part et d'autre. Les uns et
les autres pouvant se réclamer de valeurs peu négociables (la vie humaine d'un côté, la liberté
d'une vivante de l'autre) cela explique que l'avortement soit depuis quelques décennies un
sujet de controverse inépuisable.
En outre, la solution éthique ne peut pas faire l'économie d'une réflexion sur le drame que
peut représenter le choix dans un sens ou dans l'autre, compte tenu des pressions sociales
intenses qui s'entrecroisent sur la question.
D'un point de vue légal, on considère que le statut juridique de la personne est lié à celui d'un
développement suffisant de l'embryon (cette limite étant variable), autorisant l'avortement endeçà, et en condamnant éventuellement l'illégalité au-delà. La plupart des pays du monde
ayant des législations différentes et variables avec le temps, on peut en conclure qu'aucune
définition unanime de ce qui peut être considéré comme un embryon ou personne à part
entière n'a été trouvée, la science ne pouvant pas, à elle seule, apporter une réponse.
Bouddhisme [modifier] Le bouddhisme considère que l'existence, bhava, commence à l'instant de la conception, plus
précisément quand le premier instant de conscience se manifeste[13] (ce qui peut survenir après
la conception), car c'est alors que l'être hérite du karma passé. Il interdit donc généralement
l'avortement puisqu'il supprime une vie, ce qui est contraire au premier précepte de l'éthique
bouddhique, ne pas tuer (l'acte de tuer étant constitué dès lors qu'il y a intention de tuer, effort
de tuer et résultat effectif de l'acte).
Selon le code monastique du Theravada (le Vinaya), un moine qui recommande ou facilite un
avortement commet une faute grave (parajika) et encourt une expulsion immédiate du Sangha.
Le bouddhisme reconnaît cependant qu'il existe des situations qui peuvent justifier
l'avortement[14]. La définition exacte de ces situations est généralement reconnue comme un
problème social qui sort du cadre de la philosophie bouddhiste. D'un point de vue moral, seule
la compassion peut justifier une telle action.
Christianisme [modifier] Article détaillé : Christianisme et avortement. Les positions du christianisme à l'égard de l'avortement sont diverses selon les Églises et, à
l'intérieur de celles-ci, selon les tendances.
Ainsi, l'Église catholique romaine rappelle dans l'encyclique Donum Vitae que "L’être
humain doit être respecté – comme une personne- dès le premier instant de son existence". Si
l’on ne peut pas définir l’instant à partir duquel l’ovule fécondé est pleinement une personne
humaine, il n’y a pas d’autre solution acceptable que de lui donner dès l’instant de la
fécondation tous les droits d’une personne humaine.
Mère Teresa rappelait devant le Sénat Américain que "Quand l’enfant devient l’ennemi n°1,
alors tout homme est susceptible d’être mon ennemi à abattre. Que tous ceux qui ne peuvent
garder leur enfant me le confient"
L’Église considère l’avortement comme un péché extrêmement grave. Mais on peut
également rappeler que rien n’est au-delà de la miséricorde de Dieu, que tout peut être
pardonné si ce pardon est demandé d’un cœur sincère.
Certains catholiques réformateurs partagent une position pro-choix.
La position des Églises orthodoxes rejoint, sur le plan de la morale, celle du catholicisme.
Les Églises protestantes historiques (presbytérienne, épiscopalienne, méthodiste…) adoptent
des positions variées, tandis les Témoins de Jéhovah interdisent fermement l'avortement.
Islam [modifier] L'islam de manière générale prohibe l'avortement au nom du respect de la vie humaine. Le
verset du Coran suivant : « Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c’est Nous qui
attribuons leur subsistance ; tout comme à vous. Les tuer, c’est vraiment, un énorme
pêché. »[15] est utilisé par les exégètes pour soutenir l'interdiction de l'avortement de manière
générale. Cet interdit est plus ou moins strict suivant les circonstances et l'état de
développement du fœtus.
En sunnisme, l'interdiction - dans la plupart des cas - est de rigueur après 120 jours de
grossesse, c'est-à-dire lorsque le fœtus est entièrement formé et que, selon la tradition, une
âme lui a été insufflée[16]. Hormis pour l'école malékite, l'avortement peut être admis avant les
120 jours en cas de grande nécessité reconnue (malformation du fœtus, danger vital pour la
femme enceinte, viol, femme handicapée ne pouvant assurer l'éducation de l'enfant). Par
ailleurs, si de la grossesse il devait résulter la mort de la mère, l'avortement est autorisé après
ce délai de 120 jours[16]. Dès le XIIe siècle, l'imam Al-Ghazali indique que la contraception est
clairement différente de l'avortement[16].
En chiisme, l'avortement est interdit à part des circonstances très strictes. Une fatwa sur le site
de la fondation international de l'Imam Shirazi affirme que l'avortement est haram:
« L'avortement est haram, et ce, dès le commencement de la conception. Tant qu'il y existe un potentiel pour avoir un être humain, alors l'avortement est haram, qu'il s'agisse d'une semaine ou d'un jour. La vie embryonnaire ne doit pas être détruite quelle que soit l'étape de développement. Circonstances exceptionnelles:
1. Si la poursuite de la grossesse constitue une menace pour la mère, alors l'avortement est autorisé. 2. Dans le cas où le fœtus est extrêmement déformé de telle sorte qu'il rendrait ses soins exceptionnellement difficiles pour les parents, quelques fuqahas ont décrété à la licéité de l'avortement dans des circonstances aussi extrêmes. Selon la fatwa, la licéité de l'avortement concerne seulement les déformations extrêmes.[17] » Judaïsme [modifier] Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2008). Si vous connaissez le thème traité, merci d'indiquer les passages à sourcer avec {{Référence souhaitée}} ou, mieux, incluez les références utiles en les liant aux notes de bas de page. (Modifier l'article) Il est écrit dans la Torah. "Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je
remplirai le nombre de tes jours" (Exode 23;26) Cependant, certaines de ses dispositions
concernent la vie fœtale, directement ou non. La disposition la plus sévère est liée à
l'interdiction de tuer. Cette interdiction est directe dans le cas où la halakhah considère que le
fœtus est un être vivant, mais les sources talmudiques ne sont pas univoques ni même claires à
ce sujet (par exemple, Rachi semble indiquer qu'un fœtus n'est pas nécessairement un être
humain). Pour ce qui est des autres dispositions, le respect généralement dû à la vie humaine
(manifeste dans l'interdiction de blesser ou de détruire la semence humaine) conduit
également à argumenter contre l'avortement. De ce fait, cet acte est généralement considéré
comme « contraire à la loi », et réprouvé en conséquence. Cependant, le Talmud ne considère
qu'un fœtus n'est formé qu'après quarante et un jours, un avortement avant ce délai est donc
considéré moins sévèrement.
La loi juive autorise l'avortement si le fœtus constitue une menace directe pour l'intégrité de la
femme enceinte. Les limites de cette menace sont cependant très discutées. La Mishna (Oh
7,6) dit explicitement que l'on doit sacrifier le fœtus pour sauver la mère, parce que la vie de
la mère a priorité sur celle de l'enfant qui n'est pas né. Par suite, la plupart des autorités
rabbiniques autorisent l'avortement en cas de menace vitale pour la femme, mais d'autres
étendent cet avis au cas du risque d'aggravation d'une maladie physique ou psychique de la
mère[18].
Dans leur immense majorité (on peut citer l'exception du rabbin Eliezer Waldenberg), les
autorités juives ne reconnaissent pas les infirmités du fœtus comme une indication de
l'interruption de la grossesse. Le rabbin et posqim Moshe Feinstein interdisait ainsi les
diagnostics prénataux qui entraînent les parents à demander une action abortive. Il allait
même plus loin en écrivant : « Ces dernières années on a observé un nombre croissant
d'avortements réalisés. Il est interdit aux médecins qui respectent la Torah de participer à un
avortement de quelque manière que ce soit, que la patiente soit juive ou non. La prohibition
de l'avortement est une prohibition universelle et elle s'applique aussi bien aux non-juifs
qu'aux juifs. »[19]
Aspects légaux [modifier] Le débat juridique traduit directement le problème éthique. Le droit inaliénable de tout
individu à la vie est un élément constitutif de la société civile, qui participe à la définition de
la nature humaine. Dans la pratique, le droit doit poser des limites entre ceux qui sont
effectivement reconnus comme individus et « le reste ». Ainsi, « le droit de toute personne à
la vie est protégé par la loi »[20], mais la cour européenne des droits de l'homme a considéré
que « en l'absence d'un consensus européen sur la définition scientifique et juridique des
débuts de la vie, le point de départ du droit à la vie relevait de la marge d'appréciation que la
Cour estime généralement devoir être reconnue aux Etats dans ce domaine »[21].
Dans le droit moderne, la solution est généralement que le nouveau-né n'acquiert sa
personnalité juridique qu'à la naissance. Avant sa naissance, il n'est donc pas une personne.
C'est un « objet juridique » éventuellement porteur de droits privés ou publics. C'est pour cette
raison que la cour de cassation en France a rejeté à deux reprises la qualification d'homicide
(qui suppose la mort d'une personne humaine) quand un embryon meurt suite à un accident.
Inversement, pour la cour de cassation, « le code civil ne subordonne l’établissement d’un
acte [de naissance] d’enfant sans vie ni au poids du fœtus, ni à la durée de la grossesse »[22]
L'absence de personnalité juridique ne signifie pas une absence de protection, [23] et le plus
souvent (comme c'est encore le cas en droit français) la loi part, historiquement, du principe
de la protection de l'embryon dès l'instant de la conception. Cette protection s'accompagne
alors de sanctions pénales contre « quiconque aura procuré l'avortement d'une femme
enceinte, soit qu'elle y ait consenti ou non », et généralement « la même peine sera prononcée
contre la femme… qui aura consenti » (code pénal français de 1791, art 317). Par rapport à ce
principe initial, l'avortement thérapeutique (parallèle à une situation de légitime défense) n'est
cependant pas poursuivi en pratique, mais sans être explicitement autorisé.
•
•
La libéralisation de l'avortement (limité à un certain avancement de la grossesse) résulte initialement de la prise en compte de la situation de « la femme enceinte que son état place dans une situation de détresse » (art. 317‐1). Il conduit à une « dépénalisation », c’est‐à‐dire que la situation de détresse est considérée comme un mal objectif, plus grave que la fin de la grossesse, et que la société ne doit pas sanctionner l'acte qui y met fin. La notion de « droit à l'avortement », en revanche va plus loin. Elle revient à considérer que l'embryon n'a pas à bénéficier d'une protection particulière, parce que la femme enceinte doit pouvoir choisir en toute liberté de conduire ou non à terme sa grossesse, sans avoir à justifier de ses raisons. Le droit français dispose que l'enfant à naître doit être considéré comme né chaque fois que
cela va dans son intérêt, ce qui constitue un empêchement à la reconnaissance d'un tel droit,
alors que la première approche semble plus compatible.
L'approche par la dépénalisation conduit à entourer l'avortement d'entretiens psychologiques
et de formalités diverses, destinées à assurer que l'avortement demandé n'est pas « de simple
convenance ». En pratique, ce filtre s'avère un formalisme peu pertinent : dès lors qu'une
« dépénalisation » est inscrite dans la loi, elle revient « en pratique » à un « droit à
l'avortement », aux procédures administratives près.[réf. nécessaire]
Dans la majorité des pays européens, l'« interruption volontaire de grossesse » peut être
légalement pratiquée dans les dix à douze premières semaines d'aménorrhée (vingt-et-une aux
Pays-Bas) alors qu'il n'y a pas de limite légale à l'« interruption médicale de grossesse ». D'un
point de vue médical, au-delà de la viabilité des grands prématurés, [24] il n'est pas possible de
définir une « bonne » durée, le choix est fondamentalement politique.
En Europe, certains pays comme l'Irlande ou Malte n'autorisent pas l'IVG, ce qui peut être
rapproché de l'importance de la population catholique dans ces pays. Il n'y a pas de position
commune en Europe.
Le 11 février 2007, un référendum sur la question au Portugal conduit à 60 % en faveur d'une
dépénalisation, mais avec une participation inférieure au 50 % requis pour que ce résultat soit
juridiquement contraignant.
Utilisation des fœtus [modifier] La pertinence du contenu de cet article est remise en cause. (Merci d'indiquer la date de pose grâce au paramètre date) Considérez le contenu de cet article avec précaution. Discutez‐en ou améliorez‐le ! L'utilisation pharmacologique de fœtus avortés est aussi sévèrement encadrée en Europe, bien
qu'elle puisse soulever des problemes éthiques[25]. Dans d'autres pays, faute de législation
adéquate, il semblerait exister un trafic d'embryons à fins de soins cosmétiques[26]. Ainsi, The
Observer, le 17 avril 2005, affirme que des fœtus sont achetés environ 100 livres en Ukraine,
revendus 5 000 livres en Russie, pour être utilisés dans des cliniques de beauté pour des cures
de rajeunissement[27], information corroborée par le New-Zealand Herald le 17 octobre
2005[28] et par le Daily Mail le 7 août 2006[29].
Belgique [modifier] Le 3 avril 1990, la loi dite « loi Lallemand-Michielsen » proposant la dépénalisation
conditionnelle de l'avortement est adoptée. Le roi Baudouin Ier, inspiré par ses convictions
religieuses, refuse de la sanctionner. Sur base d'une interprétation inédite de l'article 82 de la
Constitution, le conseil des ministres du gouvernement Martens VIII constate alors que le roi
est « dans l'impossibilité de régner » ce qui permet de sanctionner la loi le 3 avril 1990, avant
que les chambres réunies du parlement ne rétablissent le roi dans ses fonctions le 5 avril. Pour
être légale[30], l'IVG doit être pratiquée avant la 12e semaine depuis la conception (ou 14
semaines d'aménorrhée. Les conditions suivantes doivent être respectées :
•
•
•
•
la femme doit présenter un état détresse reconnu par un médecin (cet état n'est pas plus défini par la loi); l'interruption doit être pratiquée par un médecin; des informations sur les alternatives possibles à l’avortement doivent être mises à disposition de la patiente; un délai de 6 jours doit être respecté entre le premier contact et le jour de l’avortement. Concernant le dernier point, la jurisprudence reconnait qu'il n'est pas toujours possible à
respecter en cas d'urgence.
Concernant les mineures d'âge, la loi n'impose aucun accord parental.
Notons également qu'aucun médecin ou personnel médical (y compris les étudiants) n'est
obligé de participer à une IVG si cela va à l'encontre de ses convictions personnelles.
Cependant, le médecin est obligé, le cas échéant, d'adresser la patiente vers un centre ou un
médecin qui pourra accéder à sa demande.
Au-delà de 14 semaines d'aménorrhée, l'interruption thérapeutique de grossesse est possible
en cas de risque pour la santé de la mère ou de l'enfant.
Elle se pratique en hôpital (toujours au-delà de 14 semaines d'aménorrhée) ou en planning
familial, par médicament (mifépristone suivi de misoprostol) ou par intervention (aspiration).
Elle est presque entièrement remboursée par la mutuelle.
Canada [modifier] Actuellement, les lois sur l'avortement au Canada sont parmi les moins restrictives au monde.
La section du Code criminel du Canada traitant de l'avortement a été périmée par la décision
de la Cour suprême dans la cause R. c. Morgentaler (1988), établissant que la restriction sur
l'IVG allait à l'encontre du droit de la sécurité de la personne garanti aux femmes par la
Charte canadienne des droits et libertés.
Dans le cas de R. c. Morgentaler (1993), la Cour a également annulé les restrictions sur l'IVG
relevant des provinces. Actuellement, l'IVG sur demande est légale partout au Canada, bien
que certaines provinces en restreignent la disponibilité par le biais de distribution de services
ou de ressources, notamment au Nouveau-Brunswick.
Espagne [modifier] Article détaillé : avortement en Espagne. États­Unis [modifier] Article détaillé : Avortement aux États‐Unis. La conclusion de l'arrêt constitutionnel Roe v. Wade de la cour suprême en 1973, fut que le
droit d'une femme à l'avortement concerne le droit à la vie privée protégé par le 14e
amendement.
L'avortement est autorisé dans tous les États, jusqu'à 2005, dans les conditions suivantes :
•
•
Jusqu'à la fin du premier trimestre, la décision de l'avortement est laissée au jugement de la femme enceinte. Au cours du second trimestre, l'État, ayant comme objectif la santé de la femme enceinte peut, éventuellement, réguler cet avortement de façon raisonnable relativement à la santé « maternelle ». L'administration Reagan a annulé les financements fédéraux qui fournissait des aides
internationales instruisant divers pays en voie de développement sur les techniques d'IVG.
L'administration Clinton a annulé ces dispositions, rétablissant les fonds disponibles pour les
ONG. L'administration Bush l'a réinstaurée avant que l'administration Obama ne l'annule à
nouveau.
France [modifier] Articles détaillés : Interruption volontaire de grossesse en France et Chronologie de la contraception et de l'avortement en France. En France, l'avortement a longtemps été pénalisé, passible des travaux forcés à perpétuité,
voire de la peine de mort (Marie-Louise Giraud, dite « la faiseuse d'anges », avorteuse
pendant la guerre, a été guillotinée le 30 juillet 1943).
La dépénalisation de l'avortement et l'encadrement légal de l'interruption volontaire de
grossesse (IVG) se firent en 1975, à l'époque où Simone Veil était ministre de la Santé du
Gouvernement Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.
Iran [modifier] Article détaillé : Avortement en Iran. La loi iranienne autorise l'interruption thérapeutique de grossesse motivée par la mise en
danger de la mère et uniquement avant 16 semaines de gestation, stade du développement
correspondant d'après la charia à l'animation du fœtus. L'interruption de grossesse peut aussi
être autorisée si le fœtus est atteinte d'une pathologie ou d'une malformation grave, conduisant
de façon certaine la mort fœtale ou la mort périnatale de l'enfant. L'extension des situations où
l'avortement est praticable donne lieu à de nombreuses controverses.
Irlande [modifier] En 1983, les Irlandais ont adopté un article constitutionnel qui protège la vie de l'embryon
tout autant que celle de la femme. L'IVG est donc illégale sauf si la mère est en danger de
mort.
Maroc [modifier] Au Maroc, seul est autorisé l’avortement dit « thérapeutique », au nom de la santé de la mère.
Le Code pénal prévoit jusqu’à 2 ans de prison pour une femme qui se fait avorter, de 1 à 5 ans
pour quiconque pratique un avortement sur autrui, de 10 à 20 ans s’il y a décès de la patiente
et jusqu’à 30 s’il y a récidive. La pilule du lendemain a été autorisée en 2008.
Mexique [modifier] Alors que l'IVG est pénalisée dans toute l'Amérique du Sud (sauf Cuba et Guyana), la
province de Mexico a voté le 24 avril 2007 l'autorisation de l'IVG jusqu'à 12 semaines (et plus
en cas de pathologie grave).[31]
Suisse [modifier] La Suisse a été parmi les premiers pays à autoriser l'interruption de grossesse si la vie ou la
santé de la mère était en danger, en 1942. Après avoir interprété le terme de « santé »
strictement au sens de santé physique, la jurisprudence élargit son interprétation à la santé
psychique au cours des années 1970 et la pratique s'est peu à peu libéralisée. En 2002, le
peuple a accepté en votation populaire (par 72 % de oui) une nouvelle législation dite
« régime du délai » qui permet l'interruption volontaire de la grossesse dans les 12 premières
semaines d’aménorrhée sur demande de la femme enceinte, et pour des motifs psychomédicaux après 12 semaines. Dans ce dernier cas, l'indication doit être certifiée par un
médecin qui peut être le même que celui effectuant l'intervention[32] [33]
Tunisie [modifier] En Tunisie, l'IVG est un avortement provoqué sous contrôle médical et autorisée depuis 1973.
Elle doit intervenir dans les trois premiers mois de grossesse, doit être obligatoirement
pratiquée par un médecin et se dérouler en milieu médical (hôpital ou clinique agrée).
Turquie [modifier] En Turquie, l'avortement est légal sur simple demande, jusqu'à la 10e semaine d'aménorrhée.
Le consentement du partenaire est cependant obligatoire.
Médicalisation [modifier] Conséquences sanitaires des avortements provoqués non médicalisés [modifier] Généralement réalisés dans des conditions sanitaires médiocres, les avortements
clandestins[34],[35] sont la cause[36] de complications graves et même d'une forte mortalité
féminine dans de nombreux pays[37],[38],[39],[40].
Techniques abortives [modifier] L'avortement provoqué peut être mécanique (instrumentale par aspiration) ou
médicamenteuse. Jusqu'à sept semaines d'aménorrhée, soit 5 semaines de grossesse, les deux
techniques sont utilisables indifféremment (mais on opte de plus en plus pour la méthode
médicamenteuse). Après sept semaines, l'aspiration est la technique de choix[41], mais la
technique médicamenteuse peut être proposée au-delà de 5 semaines de grossesse dans
certains hôpitaux. Le terme de la grossesse est généralement déterminé par une échographie,
afin de vérifier que les délais légaux sont respectés.
IVG médicamenteuse [modifier] Le traitement médicamenteux associe la mifépristone (RU 486), à action antiprogestative, au
misoprostol, analogue de la prostaglandine E1. L'association, prise par voie orale, a un succès
de 95%[41]. Le protocole en France est généralement de 600 mg de mifépristone, suivie 36 à
48h plus tard de 400µg de misoprostol[41].
Les principaux effets indésirables de l'association sont des saignements génitaux importants et
des troubles digestifs divers.
L'association est à éviter en cas d'insuffisance rénale, hépatique, surrénalienne, d'asthme, de
bronchite obstructive, d'anémie, de troubles de la coagulation, d'antécédent cardio-vasculaires.
L'âge supérieur à 35 ans et le tabagisme exposent à des risques cardio-vasculaires. Il existe un
risque malformatif sur le fœtus en cas d'échec de l'association pour une ivg (poursuite de la
grossesse malgré le traitement)[41].
En France, le médecin pratiquant des IVG médicamenteuses doit signer une convention avec
un établissement de santé autorisé à pratiquer des IVG. L'IVG médicamenteuse nécessite au
moins 4 consultations médicales (1° rendez-vous bilan, 2° rdv première prise, 3° rdv
deuxième prise et 4° rdv contrôle 15 jours après) et la prise médicamenteuse s'effectue en
présence du médecin ou d'une infirmière dans le cadre d'un centre d'orthogénie[41].
Pour conserver un anonymat total, l'IVG doit se pratiquer à l'établissement de santé[41]. Ce
geste étant souvent pratiqué dans le souci de garder l'anonymat de la femme enceinte, le
système est habitué à ce genre de démarche et la procédure est courante.
IVG instrumentale [modifier] L'IVG instrumentale (par aspiration) se réalise soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie
générale. Certains centres d'IVG ne pratiquent pas les deux méthodes, il convient donc de
vérifier avant d'y prendre rendez-vous que l'anesthésie souhaitée est pratiquée dans le centre
où l'on se rend, si on a une préférence pour l'une des deux. Le choix de l'anesthésie sera pris
en concertation avec le médecin anesthésiste, en prenant en compte les contre-indications
éventuelles. L'anesthésie locale est effectuée par injection intra-cervicale et para-cervicale.
Elle est peu douloureuse, bien que souvent délaissée par les patientes qui préfèrent
l'anesthésie générale (75% contre 20% d'anesthésies locales en France) afin de ne pas
"assister" à l'opération.
Objectifs [modifier] Les principales missions de Catholics for Choice sont l'obtention « d'avancées dans les
domaines de l'éthique sexuelle et sur les sujets relatifs à la reproduction [...] qui reflètent la
volonté de la libre-disposition du corps par la femme, de son respect, et qui affirment la
capacité morale des hommes et des femmes à prendre leurs propres décisions concernant leur
vie. »
L'organisation se base sur certains principes-clefs, notamment "le dialogue, l'éducation et la
sensibilisation", pour faire avancer les perspectives de l'organisation aux États-Unis
d'Amérique, et dans le monde par "des politiques publiques, des analyses de la condition
féminine et une réflexion sur la vie sociale catholique"[5].
Les fondements et combats de l'organisation incluent:
•
•
•
•
•
•
•
Faire que l'avortement demeure légal[6] Étendre l'accès à la contraception[7] Étendre les types d'aides fournis par un système de santé catholique, dont l'avortement[8] Un vrai regard porté sur la sexualité humaine[9] Des avertissements sur les dangers du SIDA[10] Explorer la diversité des points de vue à l'intérieur de la tradition catholique[11] Mettre un frein aux politiques publiques menées par des "groupes religieux conservateurs"[12] On remarque ainsi que Catholics for Choice a différents buts, avec une véritable affirmation
pro-choix.
Positions du christianisme à l'égard de
l'avortement
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. (Redirigé depuis Christianisme et avortement) Aller à : Navigation, rechercher Les positions du christianisme à l'égard de l'avortement sont diverses selon les Églises et,
à l'intérieur de celles-ci, selon les tendances. Ainsi, l'Église catholique romaine a une doctrine
officielle qui prévoit l'excommunication pour ceux qui pratiquent l'avortement. Certains
catholiques réformateurs partagent une position pro-choix.
La position des Églises orthodoxes rejoint, sur le plan de la morale, celle du catholicisme.
Les Églises protestantes historiques (presbytérienne, épiscopalienne, méthodiste…) adoptent
des positions variées.
Les Églises évangéliques, ainsi que les Témoins de Jéhovah, interdisent fermement
l'avortement.
Sommaire [masquer] •
•
•
•
•
•
1 Catholicisme o 1.1 La question des limbes o 1.2 Du Concile de Vienne (1312) au Concile de Trente (1563) o 1.3 Du XVIe au XXe siècle o 1.4 Les débats doctrinaires aujourd'hui 2 Limites o 2.1 L'excommunication de mars 2009 3 Église orthodoxe 4 Protestantisme 5 Témoins de Jéhovah 6 Références Catholicisme [modifier] S'appuyant notamment sur Tertullien qui affirme au IIe siècle: Il est déjà un homme celui qui
doit le devenir[1], dès le concile d'Elvire vers l'an 300, l'Église catholique sanctionne
l’avortement par l'excommunication, quel que soit le stade de développement du fœtus, et que
ce soit une interruption volontaire de grossesse (IVG) ou une interruption médicale (IMG).
Toutefois, la question de savoir à quel moment le fœtus doit être considéré comme
entièrement humain (ce qui rend l'avortement condamnable au même titre qu'un meurtre) a été
longuement débattue.
La question des limbes [modifier] Enfin, la récente décision, en 2008, de la commission théologique internationale du Vatican,
approuvée par le pape Benoît XVI, de considérer l'idée des limbes, théorisée par SaintAugustin, comme « une vision trop restrictive du salut » précise le statut des embryons
avortés, puisque si l'avortement est toujours condamné, l'Église affirme « qu'il y a lieu de
croire que Dieu pourvoit au salut de ces enfants, précisément parce qu'il n'a pas été possible
de les baptiser » et qu'il y a « des bases théologiques et liturgiques sérieuses pour espérer que
lorsqu'ils meurent, les bébés non baptisés ne vont pas en enfer »[2],[3].
Du Concile de Vienne (1312) au Concile de Trente (1563) [modifier] Au Concile de Vienne en 1312, « l’Eglise Catholique a exclu tout dualisme entre le corps et
l’âme dans la nature humaine, niant ainsi la pré-existence de l’âme avant le corps ; il faut les
deux pour constituer un être humain, l’âme animant le corps. Toutefois le Concile n’a pas
précisé à quel stade du développement humain avait lieu cette union de l’âme et du corps ».[4]
La thèse de l'animation médiate (c'est-à-dire différée), qui avait la faveur de Saint Thomas
d'Aquin, parait être la plus répandue chez les pères conciliaires mais elle n'est pas rendue « de
fide », c'est-à-dire engageant la foi. Le Concile de Trente (1563), ne prend lui non plus pas
partie quant à la date de l'animation du fœtus. Cependant, l'avortement n'est pas condamné en
tant que meurtre sur un être humain, mais à cause du respect dû à l'embryon dès sa
conception, que sa nature entièrement humaine soit réalisée ou non.
Du XVIe au XXe siècle [modifier] En 1679, Innocent XI confirme que la condamnation de l'avortement est indépendante des
controverses théologiques sur la date d'« animation » de l'âme.[5][réf. insuffisante] Ensuite, les
différents papes reviendront à de nombreuses reprises sur ce sujet sensible. La bulle
effraenantum de Sixte V en 1588 fait de tout avortement un crime méritant excommunication.
Elle fut annulée par son successeur Grégoire XIV trois ans plus tard en raison des abus
provoqués par une application trop stricte de la sentence.
C'est à partir de la fin du XIXe siècle que la papauté favorise la thèse de « l'animation
immédiate » définissant que l'être humain existe dès la conception, par la lettre Apostolicae
Sedis de Pie IX en 1869.[6] Casti connubii de Pie XI en 1930, Humanae Vitae de Paul VI en
1968, et enfin Evangelium vitae de Jean-Paul II en 1995 vont répéter cette condamnation
absolue de l'avortement provoqué.
Les débats doctrinaires aujourd'hui [modifier] Aujourd'hui, dans l'Église catholique,[7] « qui procure un avortement encourt
l'excommunication latae sententiae », c'est-à-dire une exclusion automatique du simple fait
que l'acte ait été commis, sans que l'autorité cléricale ait à se prononcer.[8] Cette forme
d'excommunication, provoquée par l'acte même (ce n'est pas une juridiction ecclésiastique qui
décide d'excommunier) est rarissime pour les laïcs (la plupart des cas recensés dans le droit
canon concerne les clercs), ce qui montre bien la force de l'interdit pour l'Église catholique.
Néanmoins, pour encourir véritablement cette peine, l’une des conditions est de savoir qu’elle
est liée au délit (au moment où le délit est commis), ce qui, de facto, est rarissime (un exemple
s'est produit le 5 mars 2009, par l'archevêque brésilien José Cardoso Sobrinho).
Bien que le magistère semble avoir tranché définitivement la question, avec L'évangile de la
vie (1995), où le pape condamne tout avortement sans exception, certains théologiens
« libéraux » [Qui ?] affirment que l'interruption médicale de grossesse (IMG) est moralement
acceptable.[9]
L'Église affirme ne porter un jugement sévère que sur l'acte lui-même et non pas condamner
la personne, ce que montre sa recommandation sur l'accueil pastoral qui doit être réservé aux
femmes ayant avorté : elle souligne que cet acte, qu'elle considère très grave, est traumatisant
pour la personne qui l'a vécu, qui doit donc du fait même être accompagnée avec une
sollicitude toute particulière. D'autre part, l'Église affirme que l'avortement résulte souvent
d'une pression sociale,[10] « structure de péché »[11] contre laquelle il convient de lutter par des
actions sociales adaptées (abstinence, centre d'accueil pour mères en détresse). Des
excommunications ont pourtant frappées les femmes ayant avorté, signe sûr d'une
condamnation effective.
En revanche, l'Église condamne sévèrement les membres du corps médical procédant à
l'avortement (et ce, même dans le cas de prescription de médicament abortif — par exemple la
« pilule du lendemain ») en les excommuniant. Ceci s'applique également aux hommes
politiques qui défendent l'avortement, en tant que participants à cette structure de pêché[12] [13].
Les sacrements (en particulier la communion, le mariage et l'extrême-onction) leur sont donc
interdits, ainsi qu'en principe l'enterrement en terre consacrée.
Limites [modifier] L'excommunication de mars 2009 [modifier] Article détaillé : José Cardoso Sobrinho#Excommunications de 2009. En mars 2009, l'archévêque d'Olinda et Recife, José Cardoso Sobrinho prononce une peine
d'excommunication à l'encontre de la mère d'une fillette de neuf ans ayant avorté après avoir
été violée, ainsi que des médecins ayant pratiqué l'IVG. Critiquée par la société civile
brésilienne et l'opinion laïque mondiale, la peine a été confirmée par le cardinal Giovanni
Battista Re, officiel du Vatican dans une interview à « la Stampa », souvent présentée comme
la "réaction officielle du Vatican" [14].
Plusieurs évêque français comme Yves Patenôtre ou Norbert Turini jugent à titre personnel
cette excommunication « abrupte » ou « inacceptable », marquant leur incompréhension d'une
telle sévérité[15].
Par ailleurs, cette excommunication a été désavouée par la Conférence Nationale des Évêques
Brésiliens le 13 mars 2009, considérant que la maman de la fillette avait agi sous la pression
des médecins qui craignaient pour la vie de celle-ci. Ils reprochent également à Mgr Sobrinho
de ne pas avoir suffisamment tenu compte des circonstances particulières de cette interruption
de grossesse [16]. Dans une tribune publiée le 15 mars dans l'organe semi-officiel du Vatican,
l'Osservatore Romano[17], le président de l'Académie pontificale pour la Vie, Mgr Rino
Fisichella assure la fillette de la proximité de l'Eglise et se démarque de la décision
d'excommunier sa mère et les médecins qui l'ont prise en charge.
Église orthodoxe [modifier] Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2008). Si vous connaissez le thème traité, merci d'indiquer les passages à sourcer avec {{Référence souhaitée}} ou, mieux, incluez les références utiles en les liant aux notes de bas de page. (Modifier l'article) Les Églises orthodoxes des sept conciles se réfèrent au canon 91 du concile Quinisexte de
692 :
Les femmes qui procurent les remèdes abortifs et celles qui absorbent les poisons à faire tuer l'enfant qu'elles portent, nous les soumettons à la peine canonique du meurtrier. En général elles reconnaissent que certains cas extrêmes, comme un danger de mort pour la
femme enceinte, peuvent justifier un acte abortif. C'est alors à la femme de prendre cette
décision. La position des Églises orthodoxes rejoint, sur le plan de la morale, celle du
catholicisme.
Protestantisme [modifier] Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2008). Si vous connaissez le thème traité, merci d'indiquer les passages à sourcer avec {{Référence souhaitée}} ou, mieux, incluez les références utiles en les liant aux notes de bas de page. (Modifier l'article) Les Églises protestantes historiques (presbytérienne, épiscopalienne, méthodiste…) adoptent
des positions variées. L'avortement est une question éthique, et les protestants considèrent le
plus souvent qu'en matière de morale, c'est à chacun de prendre ses responsabilités face à
Dieu. Ils acceptent généralement l'avortement en cas de grave danger pour la femme enceinte,
et ne condamnent pas formellement les autres cas. Ainsi par exemple, la Fédération des
Églises protestantes de la Suisse a soutenu la révision du code pénal donnant aux femmes le
droit de décider librement sur l'interruption d'une grossesse dans les 12 premières semaines.
Les Églises évangéliques interdisent fermement l'avortement.
Témoins de Jéhovah [modifier] Les Témoins de Jéhovah, s'appuyant sur plusieurs versets bibliques dont Exode 21:22, 23[18],
interdisent fermement l'avortement à leurs fidèles. Conformément à leurs principes de
neutralité politique, ils ne tentent pas de faire modifier les législations sur cette question dans
les pays où ils se trouvent[19].
Références [modifier] 1.
2.
3.
4.
↑ Tertullien : Homo est qui futurus est, Apologeticum, 9, 6‐8 ↑ Le Vatican abolit les limbes et ouvre aux bébés les portes du paradis [archive] ‐ 20 Minutes, 15 avril 2008 ↑ Le Vatican ne croira bientôt plus aux limbes [archive] ‐ Hervé Yannou Le Figaro, 15 octobre 2007 ↑ « La recherche sur les cellules souches humaines » Rapport de la Commission de la culture, de la science et de l’éducation de l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe, 26 mai 2003, « La 5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
recherche sur les cellules souches humaines » Rapport de la Commission de la culture, de la science et de l’éducation au § 11 [archive]. ↑ décret du Saint‐Office du 2 mars 1679 « Erreurs d'une doctrine morale plus laxiste » dans le Denzinger au n°2134 et 2135 [archive] ↑ Pour autant, si la condamnation de l'avortement est renforcé par cette thèse, celle‐ci n'est pas « de fide » ↑ Pour plus de précisions, voir la position officielle de l'Eglise catholique romaine [archive]. ↑ canon 1398 [archive] ↑ Le choix de sainte Gianna Beretta Molla, médecin choisissant de mener à terme la grossesse qui l'a finalement tuée, serait de ce point de vue un exemple de « vertu héroïque », mais non une obligation: tout en montrant cette attitude en exemple, l'Eglise n'exige de personne qu'il se conduise en héros. ↑ Voir l'encyclique L'évangile de la vie [archive]. ↑ Notion introduite par l'encyclique Sollicitudo rei socialis [archive] ↑ Cohérence eucharistique des politiciens et des législateurs, « Peut‐on permettre l’accès à la communion eucharistique à ceux qui nient les principes et les valeurs humains et chrétiens ? » [archive] ↑ Voir l'encyclique de Jean‐Paul IIL'évangile de la vie [archive] Chapitre 3 § 59 ↑ L'excommunication de médecins brésiliens aggrave le trouble des catholiques [archive], Le Monde, 11 mars 2009. ↑ Stéphanie Le Bars, Excommunication au Brésil : des évêques français indignés, in Le Monde, 12/03/2009, article en ligne [archive] ↑ [1] [archive] ↑ [2] [archive] Tribune de Mgr Fisichella sur l'affaire de la fillette ayant avorté au Brésil ↑ « Si des hommes sont aux prises et qu’ils heurtent une femme enceinte et que ses enfants sortent, mais sans qu’il se produise d’accident mortel, il faudra lui imposer sans faute une indemnité, selon ce que le propriétaire de la femme lui imposera, et il devra la donner par l’intermédiaire des magistrats. Mais s’il se produit un accident mortel, alors tu devras donner âme pour âme. » ↑ Apocalypse delayed : The story of the Jehovah's Witnesses, James Penton, Toronto : University of Toronto Press, 1997, p. 152