un lieu, un projet

Transcription

un lieu, un projet
L’ESTRAN
GUIDEL
SAISON 8
15
16
scène de la Ville de Guidel
le jazz (scène de territoire)
les illusions
les numériques
lieu de fabrique
—
La Ville de Guidel participe à la création, la diffusion et le partage de la
culture avec le concours primordial de :
Ce document édité par la Ville de Guidel n’a pas de caractère contractuel. Les organisateurs ne pourront pas être tenus responsables des
modifications intervenues depuis sa dernière rédaction (8 juillet 2015). Impression en 6000 exemplaires par Cloître sur papier PEFC
Les licences d’entrepreneur de spectacle de la Ville de Guidel sont détenues par Xavier Le Jeune : (1) 1007413 / (2) 1007414 / (3) 1007415.
J’ai entendu Angela Davis raconter qu’en
prison tu lui avais apporté un ballon rouge.
Un ballon qu’elle a tout fait pour garder
le plus longtemps possible dans sa cellule.
Un ballon comme un morceau d’enfance
que l’on garde secret pour se sauver de la
violence du monde.
Tu es née le 21 février 1933 à Tryon en
Caroline du Nord. Ton nom était Eunice
Kathleen Waymon. Mais tu as choisi de te
nommer Nina Simone.
Sonia Wieder-Atherton, musicienne
visuel de couverture
—
© Nastasja Duthois, série Freaks Factory, dessin brodé au fil blanc
Les nouveautés de cette saison
—
Histoires d’Arts
Après six saisons de conférences
consacrées aux grands peintres, nous
vous proposons un nouveau mode de
conférence pour traverser l’Histoire
et les différents arts, et pour un public
familial. Nous souhaitons, par le biais
de ces temps « d’apprentissage »,
donner des clefs pour entrer dans
l’univers des arts et de la culture, avec
simplicité et pédagogie.
Pour ce faire, nous avons fait
appel à une nouvelle conférencière :
Géraldine Puireux (p.16).
2
Qu’est-ce qu’on écoute ?
Confortablement installés dans
des canapés et fauteuils au sein du
Studio de L’ESTRAN, nous vous
proposons un voyage passionnant au
pays des disques vinyles de musiciens
passionnés : un nouveau rendez-vous
pour partager leur musique préférée
qu’elle soit soul, blues, rock, pop,
classique, contemporaine… et jazz !
Pour (re)découvrir le son authentique
des vinyles en échangeant librement
avec leurs propriétaires. Pour tous les
âges, il suffit d’être curieux (p. 18).
En partenariat avec Auditorium Le Bourhis de Lanester.
Le jazz fait son cinéma
Parce que nous avons eu des coups
de cœur pour certains films où le jazz
est en vedette, ou bien parce qu’ils
apportent un éclairage particulier sur
un spectacle de la programmation,
L’ESTRAN proposera désormais
chaque saison au jazz de faire son
cinéma (p. 7 - 29 - 40 - 52) !
IVAL
LE PETIT FEST
Un nouveau site internet
Notre site web fait peau neuve, a
été repensé et s’adapte aux nouveaux
écrans, tablettes et smartphones. Les
fonctions essentielles sont rapidement
accessibles (renseignements, extraits
sonores et vidéos, billetterie) et informe
davantage sur la vie au quotidien
de ce lieu de fabrique artistique.
Une nouvelle lettre d’information
électronique verra également le jour
à la rentrée. Abonnez-vous !
Des ateliers de théâtre
Le comédien et metteur en scène
Pascal Guin prolonge les premiers
ateliers lancés en fin de saison
précédente et crée un cours régulier le
lundi soir à L’ESTRAN (à partir de 15
ans, tous niveaux). Renseignements,
tarifs et inscriptions auprès de
L’ESTRAN au mois de septembre,
dans la limite des places disponibles.
Petit creux avant-spectacle
Il nous était souvent demandé
de pouvoir se restaurer sur le pouce
avant d’entrer en salle. Alors pour
ceux qui n’auraient pas le temps de se
poser dans les restaurants guidelois,
nous proposons, en partenariat
avec Le Tablier d’Alice, une assiette
« brunch » et un verre pour 10 €.
Sur réservation uniquement,
au minimum quatre jours avant le
spectacle, et en nombre limité de
places.
Des Livres en Musiques !
Le Printemps des Écrivains évolue
et devient un festival (page suivante).
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16-18 OCT
DES AUTEURS
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PROGRAMM
quelques temps forts...
vendredi 16 octobre
Laurent Naouri et Manuel Rocheman parcourent le jazz américain et
brésilien sur des textes d’Alain Gerber (p. 11)
La Ville de Guidel repense
ses rencontres autour du livre
et inaugure le Petit Festival
des Livres en Musiques,
organisé par la Médiathèque
et L’ESTRAN, dédié aux
auteurs d’ouvrages (romans,
essais, biographies, bandes
dessinées, etc.) inspirés
par la musique, autour de
rencontres avec les auteurs,
des lectures musicales, des
spectacles, des conférences et
des impromptus poétiques.
Près d’une trentaine
d’auteurs et plusieurs
maisons d’éditions sont
invités, représentant la
diversité des styles, des
écritures et des musiques :
rock, pop, traditionnel,
classique, jazz,...
Ce festival bénéficie du
partenariat avec la Fondation
Polignac, la librairie Jojo
lit et Lili joue, l’Association
Ar Un Dro et l’association
d’Entraide Scolaire.
samedi 17 octobre
Bulle et Bob de courtes lectures chantées de Natalie Tual (réservation
obligatoire auprès de la médiathèque).
Bretagne - Bretagne(s) : la musique bretonne d’hier à aujourd’hui à
travers deux ouvrages de Thierry Jolif et Arnaud Choutet.
Oh non... Encore une sorcière ! un conte musical de la Cie Pirate
précédé d’un atelier d’écriture pour les enfants (Fondation Polignac).
Rok-Rock : la genèse d’albums culte de The Cure et Pink Floyd, et
l’histoire du rock en Bretagne par Philippe Gonin et Franck Darcel.
Conférence «Emmanuel Chabrier, un compositeur parmi les peintres et
les poètes» par François Hudry.
Lecture musicale «Cocktail de mots et de musiques» à la médiathèque
par Patrice Perron, Serge Le Bozec et leurs musiciens.
La dictée version junior et senior.
Le dictionnaire amoureux du piano par Olivier Bellamy.
Clara et Robert Schumann, un amour déchiré une lecture musicale de
la correspondance de Clara Wieck et Robert Schumann, deux destins
exceptionnels, proposé par la Fondation Polignac (p. 72).
dimanche 18 octobre
Contes du Brésil Muriel Bloch et Joao Mota nous emmènent en voyage
dans les traditions du Brésil (dès 4 ans).
Le Carnaval Jazz des Animaux présentation en avant-première par
Hachette Junior du nouveau Livre-CD de The Amazing Keystone Big
Band (p. 67).
Conférence « Musique, biographie et illustration » de Bruno Théol.
Conférence « Le Jazz, à la Lettre » de Yannick Séité.
Lecture musicale « Quatre Boules de Jazz » d’Yves Charnet par Pascal
Guin et Gaëlle Sara Branthomme.
Jazz ! : rencontre avec Yves Charnet, Franck Médioni et Joël Mettay.
Aldo Romano : L’immense batteur français est aussi l’auteur d’une
biographie passionnante. Un concert solo dialogué ! (p.12)
3
CINÉ
JAZZ
FAMILLE
la saison 2015-2016
—
CINÉ
JAZZ
Bonne Année !
—
notre billetterie est ouverte pour
l’ensemble des spectacles.
Martial Pirou
sep-mai
p. 76
Nastasja Duthois
sep-oct
p. 76
Kids & Music
jeu 01 oct
p. 7
Laure Cariou
jan-fév
p. 77
FAMILLE
4
Chroniques
martiennes
21-25 oct
p. 14
Le Petit Festival des
Livres en Musiques
16-18 oct
p. 3
FAMILLE
Missions
robotiques
mer 21 oct
Laurent Naouri &
Manuel Rocheman
ven 16 oct
p. 11
FAMILLE
p. 14
Le jazz des étoiles
dim 25 oct
p. 15
FONDATION
POLIGNAC
Clara & Robert
Schumann
sam 17 oct
p. 72
Aldo Romano
dim 18 oct
p. 12
FAMILLE
La musique
dans les arts
mer 28 oct
p. 16
Rencontre avec...
sam 16 jan
p. 43
Edouard Ferlet
dim 17 jan
p. 43
Qu’est-ce
qu’on écoute ?
sam 31 oct
p. 18
BPM 2.1
jeu 04 fév
Hugh Coltman
jeu 05 nov
p. 20
Hélas,
ma chère Adèle...
mer 11 nov p. 23
The Peacocks
jeu 12 nov
p. 24
COUP DE
TORCHON
Le Bal
des Escargots
13-21 nov
p. 78
Cabaret &
Music-Hall
mer 20 jan
p. 16
p. 48
Macha Gharibian
dim 21 fév
p. 51
Dominique
Denuault
mars
p. 77
Notte
mar 01 mars p. 56
Nina Simone,
Love sorceress...
jeu 25 fév
p. 52
Love for sale
ven 22 jan
p. 44
Erik Truffaz
jeu 28 jan
p. 47
Qu’est-ce
qu’on écoute ?
sam 27 fév
p. 18
Sonia
Wieder-Atherton
dim 28 fév
p. 55
La Nuit...
mer 02 mars p. 16
Valse
pour Monica
dim 22 nov p. 28
Le Syndrome
de Cassandre
mar 24 nov p. 31
Z’humains
(à Inzinzac)
mer 25 nov p. 32
FAMILLE
Alban Darche
L’OrphiCube
mar 08 déc
p. 36
FONDATION
POLIGNAC
Le Carnaval des
animaux de la mer
ven 04 mars p. 74
Le Tombeau
de Poulenc
dim 13 mars p. 59
FAMILLE
FAMILLE
De la Nativité
au Père Noël...
mer 02 déc p. 16
p. 40
FAMILLE
CINÉ
JAZZ
Vincent Peirani
(à Quéven)
ven 20 nov
p. 27
COUP DE
TORCHON
Drôles de parents
sam 16 jan
p. 79
CINÉ
JAZZ
FAMILLE
FAMILLE
Silvain Joblin
nov-déc
p. 76
Whiplash
dim 10 jan
FAMILLE
FAMILLE
Andrea Motis
& Joan Chamorro
sam 03 oct
p. 8
Qu’est-ce
qu’on écoute ?
sam 09 jan
p. 18
FONDATION
POLIGNAC
Les Ministrings
de Lausanne
ven 11 déc
p. 73
Découverte
du ciné-concert
sam 19 déc
p. 39
Thomas Enhco
dim 29 nov p. 35
FAMILLE
Le Petit Roi
et autres contes
dim 20 déc
p. 39
Je clique
donc je suis
dim 20 mars p. 60
FAMILLE
Les Animaux !
mer 20 avr
p. 16
Le Jazz et l’Orient
mer 23 mars p. 63
Jasser
Haj Youssef
jeu 24 mars p. 63
Le son
des cloches
dim 27 mars p. 64
FAMILLE
Le Carnaval Jazz
des Animaux
22-23 avr
p. 67
Eliz Barbosa
avr-mai
p. 77
FAMILLE
FONDATION
POLIGNAC
Rita Strohl,
compositrice
ven 22 avr
p. 75
Alban Darche,
l’OrphiCube #2
ven 29 avr
p. 68
La leçon de
conduite
ven 13 mai
p. 71
5
6
La jeune Andrea (Motis) durant les répétitions...
A film about Kids & Music est un documentaire de
Ramon Tort produit par DivinoConcepto.
Il a été récompensé au 10ème Festival du
Documentaire Musical de Barcelone au Edmonton
International Film Festival 2013, Prix du Jury
au Festival d’Austin 2013, Sélection officielle du
DOCSDF de Mexico, Sélection Officielle du Festival
International du Film sur l’Art FIFA 2014.
—
Vous souvenez-vous d’un film documentaire intitulé Etre et Avoir réalisé par
Nicolas Philibert ? Les personnages de cette petite école rurale avaient ému la
France entière.
Kids & Music appartient aussi à ce genre de film capable de créer en nous une
petite lumière de bonheur et d’espoir.
Vous le savez (ou pas ?), L’ESTRAN accompagne chaque saison des projets
mêlant enfants-artistes et professionnels. Nous croyons à ce propos de l’auteur du
Magicien d’Oz, Lyman Frank Baum, qui ouvrait notre toute première brochure de
saison en 2008 : « L’enfant rêveur deviendra un adulte curieux, imaginatif, davantage
enclin à créer, inventer, et ainsi à faire évoluer notre civilisation ».
Les rêveuses s’appellent ici Iscle, Alba, Andrea, Magali, Elsa, Eva, Edu,… Elles ont
entre 6 et 18 ans et jouent au sein du Sant Andreu Jazz Band dirigé par un professeur
du Conservatoire de Barcelone : Joan Chamorro. Et cet homme, à sa façon, change
une petite partie de notre monde. Il est passionné et patient, visionnaire et réaliste,
il investit tout son temps et ses efforts pour faire travailler ce big band, débuté en
2006 avec seulement sept élèves de sa classe de saxophone. À force d’enthousiasme
et d’énergie, ce musicien professionnel (il a enregistré plus de trente albums et joué
avec Manhattan Transfer et Stevie Wonder) a réuni davantage d’élèves et constitué
un véritable big band d’une vingtaine de jeunes musiciens et musiciennes.
En 2009, il décide d’enregistrer un album et une captation en public avec le Sant
Andreu Jazz Band en invitant des jazzmen américains tels que Jesse Davis, Terell
Stafford et Wycliffe Gordon et des musiciens locaux reconnus comme Ricard Gili
et Esteve Pi. Il réserve les prestigieuses salles barcelonaises Palau de la Música et
la Plaça Catalunya...
Ramon Tort, réalisateur de la captation du concert, décide de filmer le quotidien
du big band : durant les répétitions individuelles ou en groupe, il capte le temps,
le travail, le sacrifice, le caractère et la personnalité des enfants et surtout de leur
professeur, ainsi que sa méthode d’enseignement unique (à mille lieux de celle du
professeur de Whiplash, présenté en janvier !).
Si Joan Chamorro est un personnage central du film, le sujet principal du
documentaire est bien la musique, le moyen d’expression de ces enfants et
adolescents, parfois le moteur de leur vie. Tendez donc l’oreille dans ce passage
où trois d’entre eux (dont la toute jeune Andrea Motis) improvisent dans l’autobus
une reprise à deux voix et ukulélé d’un standard de jazz américain…
Les concerts de Barcelone afficheront complet (trois mille spectateurs !). Ramon
Tort nous raconte : « Au Palau de la Música, je filme le concert. À la toute de fin de
celui-ci la jeune Alba, 7 ans, termine la dernière phrase du refrain de When you’re
smiling et commence à jouer de la trompette… Le Palau retient son souffle, et puis les
chuchotements deviennent une ovation ! Et moi, des larmes dans les yeux, j’arrête la
caméra... À ce moment, je comprends le lien magique de ces enfants avec le public, ce
qu’ils nous donnent, et nous encouragent à voir... Je décide d’en faire un film. »
Alors venez le partager en famille, dès 8 ans (pour pouvoir lire les sous-titres).
A Film about Kids & Music
—
jeudi 1er octobre — 20.00 (VOST, 80 min.)
gratuit
7
8
Il y eut d’abord la découverte en vidéo sur internet de la toute jeune Andrea,
à peine 19 ans, chantant Hallelujah de Leonard Cohen, My Funny Valentine de
Chet Baker et Desafinado de Tom Jobim... La première impression fut l’heureuse
surprise. Et tous ces enregistrements me ramenaient au Sant Andreu Jazz Band
— un big band d’enfants et adolescents de Barcelone dirigé par le surprenant
professeur de musique Joan Chamorro — objet du documentaire Kids and Music
(voir page précédente). Et c’est ce film (et toute l’émotion qu’il a suscitée), qui m’a
décidé à inviter cette jeune chanteuse et son mentor.
Démarrant la trompette à sept ans, l’éveil musical d’Andrea s’est fait à l’écoute
de Charles Mingus (l’un des musiciens préférés de son père) et de la musique
cubaine. À dix ans, elle commence à explorer les différentes formes du jazz en
écoutant de grandes chanteuses comme Sarah Vaughan, Billie Holliday et Nancy
Wilson.
Elle a ensuite été accompagnée par celui qui fut son professeur au conservatoire,
le saxophoniste et contrebassiste Joan Chamorro (qui a une belle carrière derrière
lui puisqu’il a joué avec Slide Hampton, Stevie Wonder, Randy Brecker et les
Manhattan Transfer entre autres), initiateur de l’incroyable Sant Andreu Jazz Band
constitué de jeunes musiciens de sept à vingt ans. Andrea a alors onze ans, elle
étudie la trompette et le saxophone.
« Elle a toujours été une étudiante très studieuse » se rappelle Joan Chamorro.
« Un jour, alors que je dirigeais l’orchestre et que je leur demandais si quelqu’un
voulait chanter, elle a été la seule à dire oui. Elle n’avait que treize ans à l’époque.
Depuis le tout début, j’avais perçu quelque chose de spécial dans sa voix ». Andrea a
développé une rare sensibilité qui lui permet d’allier puissance et délicatesse dans
son jeu. Sur chaque phrase, sur chaque note, elle sait mettre l’inflexion qui va faire
passer le message et l’émotion auprès du public.
En moins de cinq ans, Andrea Motis et Joan Chamorro ont conquis les publics de
Barcelone et de toute l’Europe avec leur son énergique issu du jazz transatlantique.
Depuis le début de leur collaboration, ils ont enregistré pas moins de quatre albums
ensemble, cinq avec le Sant Andreu Jazz Band et sept de plus avec différentes
formations, sont partis en tournée à travers l’Europe et l’Amérique du Sud et ont
joué sur scène et en studio avec beaucoup de musiciens notables comme Dick Oatts,
Scott Hamilton, Ken Peplowski, Scott Robinson, Terrell Stafford, Wycliffe Gordon,
Jesse Davis, Bobby Gordon et beaucoup d’autres.
Andrea Motis a déjà séduit les plus grands, à commencer par l’immense Quincy
Jones. C’est une incroyable découverte que celle de cette toute jeune trompettistesaxophoniste-chanteuse barcelonaise. À 20 ans aujourd’hui, elle a déjà non
seulement une maîtrise technique parfaite et une sonorité superbe quel que soit
l’instrument, mais en plus un sens du jazz tout à fait exceptionnel.
Ils se produiront à Guidel (et Landerneau la veille) en partenariat avec
l’Atlantique Jazz Festival organisé par Penn Ar Jazz.
« A jazz celebrity is born. » (The Guardian)
9
Andrea Motis & Joan Chamorro quintet
—
samedi 3 octobre — 20.30
0 - 13 - 18 - 21 €
Joan Chamorro et Andrea Motis sont photographiés
par Lili Bonmati.
—
le petit festival des livres en musiques
10
Laurent Naouri (©droits réservés)
—
Manuel Rocheman (©droits réservés)
—
Dans le cadre du tout nouveau Petit Festival des Livres en Musiques, ce duo
atypique réunit l’une des plus grandes voix lyriques françaises, le baryton à la voix
de crooner Laurent Naouri et le pianiste de jazz solaire, Manuel Rocheman, unique
héritier reconnu de Martial Solal. Ensemble, ils parcourent un univers qui mêle jazz
américain et influences brésiliennes sur des écrits d’Alain Gerber.
Ancien élève de l’École centrale de Lyon, Laurent Naouri décide de se consacrer
à l’art lyrique en 1986 et complète sa formation à la Guildhall School of Music and
Drama de Londres. Très rapidement, il est engagé en France ainsi qu’à l’étranger
dans un répertoire allant de Monteverdi aux compositeurs contemporains, sous la
direction de chefs tels que Maurizio Benini, William Christie, René Jacobs, Marc
Minkowski et Kent Nagano. Il fera ses débuts au Metropolitan Opera de New York
en 2012 dans le rôle de Sharpless dans Madame Butterfly de Puccini. Il participe au
concert de Paris à l’occasion de la Fête Nationale du 14 juillet 2014 où il chante avec
son épouse Natalie Dessay.
Issu d’une famille musicienne, formé au Conservatoire de Paris,
Manuel Rocheman s’est très tôt distingué par une virtuosité et un sens aigu de
l’harmonie. Il découvre le jazz grâce à un disque d’Oscar Peterson ainsi qu’à Martial
Solal avec lequel, à partir de 1980, il parfait son apprentissage. Seul « élève »
du maître — ce qui demeure perceptible à son goût du trait et de la variation —
Manuel Rocheman parle de lui en ces termes : « Martial m’a ouvert les portes de
l’harmonie. Il m’a appris l’exigence, la volonté du renouvellement permanent, l’art de
la surprise et beaucoup d’autres choses. ». Ayant formé son premier trio en 1983, il
emporte le Concours national de jazz de La Défense avec un premier prix de soliste.
Sa carrière débute sous les meilleures auspices. Il a depuis collaboré avec les plus
grands jazzmen de la planète, et enregistré une dizaine d’albums.
Alain Gerber a publié près de trente ouvrages qui lui ont valu le prix Goncourt
de la nouvelle en 1984, l’Interallié en 1989 et le Grand Prix du roman de la Ville de
Paris pour l’ensemble de son œuvre. Pour les plus jeunes, il est l’auteur de Le Roi
du Jazz ! L’écrivain est aussi spécialiste et critique de jazz, producteur à France
Musique et France Culture (depuis 1971). Il se lance dans le roman-jazz avec Chet
en 2002. Le roman s’inspire des faits réels et l’auteur, malgré la part d’imagination
de l’écriture, s’applique à être au plus proche de possibles vérités sur le musicien.
Il poursuit dans la même voie romanesque avec Louie (2002), Charlie (2005) et Lady
Day : Histoire d’amours (2005), Miles (2007),...
« Etrange exercice auquel se livre Alain Gerber dans son travail de biographe.
Il ne raconte pas simplement la vie des artistes, mais imagine le témoignage qu’ils
en donneraient eux-mêmes ou qu’en donneraient leurs proches. Un jazzman de la
biographie en somme, qui rêve et improvise sur les fameux standards que sont les
vies d’Armstrong, Paul Desmond, Billie Holliday, Chet Baker et tant d’autres. » nous
confie Laurent Naouri.
Ce sont des extraits de ces quatre biographies que nous entendrons, sur des
grands airs du répertoire tels que Alice in Wonderland, Moonriver, Lush Life...
Laurent Naouri & Manuel Rocheman
—
vendredi 16 octobre — 20.30
0 - 12 - 16 - 19 €
11
le petit festival des livres en musiques
12
A Drum Is a Woman, jouait Duke Ellington.
Avec son lot de doutes, de ruptures orageuses, de bonheurs fulgurants aussi,
l’autobiographie Ne joue pas fort, joue loin est l’histoire d’une passion. L’histoire
d’un fils d’immigrés italiens destiné à gagner sa vie sur les chantiers, et qui devient
batteur de jazz. L’un des plus grands. Du be-bop au free-jazz, en passant par la
fusion, des clubs de Saint-Germain-des-Prés à ceux de New York, dans les nuages
de tabac et les vapeurs d’alcool, sa guitare acoustique et sa batterie ne l’auront
jamais quitté. Il est le seul jazzman français à avoir composé un tube populaire avec
Il Camino devenu Rimes une fois mis en mots et chanté par Nougaro.
L’avez-vous reconnu ? Oui, Aldo Romano “himself” !
Sa vie d’artiste, un conte de fées ? Sûrement pas. Il y eut la dèche, la prison, le
spectre de la drogue, la dépression parfois. Il y eut les caves, les clubs, la route et
les hôtels si souvent. Il y eut ces amours qui s’achèvent trop vite…
Mais, par-dessus tout, on garde les grandes amitiés qui façonnent l’artiste —
Keith Jarrett, Michel Petrucciani, Claude Nougaro — et la richesse de son parcours ;
il la doit aussi aux musiciens avec lesquels il a joué et qui l’ont inspiré : Don Cherry,
Chet Baker, Gato Barbieri, Joe Lovano, Joe Henderson, Phil Woods, Jackie McLean,
Steve Kuhn, Carla Bley, Enrico Rava, Paolo Fresu, Glenn Ferris, Michel Portal, Henri
Texier, Louis Sclavis, Stefano di Battista, Danilo Rea, Baptiste Trotignon, Michel
Benita, Emmanuel Bex, Francesco Bearzatti… Oui, je sais, ça donne le tournis.
Le public connaît surtout cet album mythique Carnets de routes, paru au mitan
des années 90 après une tournée en Afrique Centrale et de l’Ouest, qui recueille les
souvenirs musicaux et photographiques (grâce à Guy Le Querrec, qui est l’initiateur
de ce trio inédit et qui immortalisa cette tournée de fabuleux clichés) des rencontres
nouées sur place, des atmosphères traversées : un album d’une grande mélodie,
où chaque note, chaque rythme est capable d’évoquer tout un univers. De cette
rencontre avec les sources de leur musique naîtra un disque somptueux, poursuivi
quatre ans après par Suite Africaine, tous deux albums majeurs du jazz français.
En 2003, Claude Nougaro le rappelle pour le projet La Note Bleue Chez Blue
Note. Il écrit deux musiques... juste avant la disparition du chanteur, avec qui il eut
une vrai histoire d’amitié.
En 2004, il reçoit le fameux « JazzPar Prize », le Prix Nobel du Jazz. À Copenhague
en rappel du concert, il chante Estate ; le public adore. Il décide alors de reprendre
le micro pour enregistrer un album chanté (il y en aura d’autres après).
Qu’il assume pleinement le rôle de sideman en tant que batteur, ou qu’il occupe
la position plus en vue du chanteur, Aldo Romano s’affirme tout au long de sa
carrière comme un musicien de compagnonnage. « Etre jazz, c’est avant tout une
manière de vivre, de se promener sur le fil du hasard pour attraper une étoile filante,
une façon d’aller à la rencontre d’un imaginaire qui contient toujours l’improvisation,
la curiosité, qui oblige à écouter les autres, à les voir, à être disponible pour mieux les
raconter en manifestant sa propre poésie », explique Guy Le Querrec. Tout le portrait
d’Aldo Romano. Venez le (re)découvrir lors de ce concert dialogué unique.
13
Aldo Romano, entretien à la batterie
—
dimanche 18 octobre — 19.00
gratuit, réservation vivement conseillée.
Aldo Romano est photographié par Sylvain Gripoix.
—
des vacances en famille pour découvrir !
Chroniques Martiennes
14
Liam, scientifique et poète, vous emmène en
voyage musical dans les étoiles, entre conquête
spatiale et projets martiens. Car l’infini étoilé a
inspiré de nombreux compositeurs et musiciens.
Le parcours proposé entremêle images et vidéos
relatives aux étoiles, planètes, comètes, galaxies,
station, sondes,… à des compositions musicales
variées principalement issues du monde du Jazz
(Hoagy Carmichael, Louis Armstrong, Michel
Petrucciani, Benny Carter, plus récemment Melody
Gardot…) mais aussi du Classique (George Gershwin,
Dimitri Shostakovitch, Gustav Holst…) ou d’autres
expressions (David Bowie, Elton John, Fredrika
Stahl, The Shadows…) sans oublier les « chants des
étoiles » enregistrés par des astronomes.
Liam entrelacera sa présentation de quelques
poèmes issus du recueil Transneptuniens qu’il a
publié en 2012 (Il est l’auteur d’une quinzaine
d’ouvrages).
Le Jazz des étoiles
—
dimanche 25 octobre — 17.00 (dès 8 ans)
Pendant cinq jours, L’ESTRAN va vivre au rythme de la conquête spatiale, et
plus particulièrement autour des grands projets d’installation de l’Homme sur la
Planète Rouge. Après Spoutnik (1957), Youri Gagarine (1961), les premiers hommes
sur la Lune (1969), Skylab, Saliout, Mir, l’ISS (1970-1980), des perspectives nouvelles
se sont ouvertes dans les années 1990 avec l’arrivée de robots en orbite autour de
Mars et l’atterrissage de robots sur la planète : Sojouner (1997), Spirit & Opportunity
(2004), et surtout Curiosity (Mars Science Laboratory) en 2012, véritable concentré
de capteurs divers. L’arrivée de l’Homme sur Mars n’est plus une hypothèse mais
une certitude !
gratuit
L’exposition
Des maquettes d’une base martienne et de ses annexes, une tenue d’astronaute :
surprise garantie !
mercredi 21 au dimanche 25 octobre — 14.00 à 18.00
La conférence d’Alain Souchier sur les missions robotiques
mercredi 21 octobre — 17.00 (dès 8 ans)
« Bach est un astronome qui découvre les plus
merveilleuses étoiles. Beethoven se mesure à
l’univers. Moi, je ne cherche qu’à exprimer
l’âme et le cœur de l’homme ».
—
Frédéric Chopin
gratuit
Mars, une vision de la N.A.S.A.
—
Dans le cadre des Rencontres Prospectives 2015
à l’initiative de
en partenariat avec
Espace et Exploration
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Après six saisons de conférences consacrées aux grands peintres, nous vous
proposons un nouveau mode de conférence pour traverser l’Histoire et les
différentes pratiques artistiques, et pour un public familial.
C’est une nouvelle façon d’intéresser ceux qui écartent l’art de leur quotidien,
qui n’ont pas le temps ou l’envie de se plonger dans des ouvrages spécialisés...
Nous souhaitons, par le biais de ces temps « d’apprentissage », donner des clefs
pour entrer dans l’univers des arts et de la culture, avec simplicité et pédagogie.
Pour ce faire, nous avons fait appel à une nouvelle conférencière, Géraldine
Puireux : doctorante ayant suivi des études universitaires en Sorbonne (Paris IVInstitut d’Art et d’Archéologie de Paris), elle possède une formation généraliste
en Histoire de l’Art et Archéologie ainsi qu’une spécialisation en archéologie
préhispanique (civilisations précolombiennes). Guide diplômée travaillant pour
la société Arcus, elle peut également organiser des visites de groupes pour des
expositions temporaires ou des plongées dans les collections permanentes des
musées. Et comme le savoir se savoure sur tous les tons, il paraît qu’elle adore
agrémenter ses visites de musée... d’escales dans des lieux reconnus de notre
patrimoine gourmand !
Elle est également l’auteur de plusieurs ouvrages dont Petits complots et grands
crimes de l’histoire de France et Petit ABC des illustres fripons et grands séducteurs,
ainsi que la rédactrice officielle du blog du comédien Franck Dubosc !
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Cette saison, Géraldine Puireux présentera donc cinq thématiques :
La Musique dans les arts : quoi de plus normal, à L’ESTRAN, que de s’intéresser
à la musique ? Là, si dorés, les beaux instruments donnent toute leur mesure ; car
dans les arts, la musique résonne et raisonne jusque dans le silence des tableaux.
De la Nativité au Père Noël : tous les styles d’images sont à la fête pour
représenter ce sujet et cette période pleins de ferveur populaire ou religieuse.
De Montmartre à Broadway, du Cabaret au Music Hall (prélude au spectacle
Love For Sale du 22 janvier) : des cabarets de Montmartre aux grandes scènes de
Music Hall de Broadway, ces spectacles populaires sont les héritiers des cafés
chantants.
La Nuit (à la suite du spectacle Notte du 01 mars) : nuit mystérieuse, dramatique
ou poétique... Elle attire, répulse, effraye... Une conférence qui ne fera pas peur !
Les Animaux ! (en lien avec les spectacles Carnaval des Animaux de la mer du
04 mars et le Carnaval Jazz des Animaux des 22 et 23 avril) : dans des tableaux qui
jamais ne s’écaillent, sous le poil du pinceau des peintres, naissent des fables et
histoires d’animaux dignes des meilleurs gens de plume.
Colombe de la Paix, Pablo Picasso.
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Les trois musiciens, Fernand Léger.
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Santa Claus, Norman Rockwell.
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Histoires d’Art(s), conférences en famille — dès 8 ans
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mercredi 28 octobre — 18.00 La Musique dans les arts
mercredi 2 décembre — 18.00 De la Nativité au Père Noël
mercredi 20 janvier — 18.00 De Montmartre à Broadway, du cabaret au music-hall
mercredi 2 mars — 18.00 La Nuit...
mercredi 20 avril — 18.00 Les Animaux !
0-3-4-5€
Constellations, Joan Miró.
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Cabaret, Bob Fosse.
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Une salle de spectacle (vivant) est avant tout un
lieu de vie ; un espace public où le public partage des
émotions. Et puisque nous ne pouvons pas multiplier
les concerts , nous voulions trouver une autre façon
d’être ensemble pour écouter de la (bonne) musique.
Et pas que du jazz ! Mais puisque le jazz est la fille
de très nombreux genres de musique, elle en est
l’héritière, nous n’en serons donc jamais très loin
(j’entends déjà certains d’entre vous me rappeler que
cette fille de joie est justement née dans les bordels de
la Nouvelle Orléans. Donc cessons là l’analogie...).
Et puis, voici quelques mois, nous avons accueilli
dans notre Studio une initiative de Musiques
d’Aujourd’hui au Pays de Lorient (MAPL) qui
proposa un « Salon de musique » au guitariste Pierre
Fablet la veille de son ciné-concert à L’ESTRAN. Ce
dernier arriva avec moults disques vinyles et surtout
un 78 tours à aiguille entièrement acoustique ! Ce
fut un moment incroyable que d’entendre cet artiste
nous faire écouter la musique qu’il aimait, et qui
l’avait construit.
Nous leur avons donc demandé l’autorisation
de créer notre propre « salon de musique », pour
partager de tels moments avec toutes les générations
de spectateurs ou d’auditeurs, en invitant des artistes
du territoire, c’est-à-dire ceux que parfois le public
connaît moins.
Parce que nous sommes persuadés qu’écouter
de la musique ensemble, c’est déjà (bien) vivre
ensemble. Faire l’effort de découvrir la musique
qu’on ne connaît pas (pop, rock, rap, classique,
contemporaine, jazz, etc.) — au-delà de la volonté
d’élargir sa culture musicale — est déjà un premier
pas vers l’autre et vers l’inconnu.
Alors pour cette première saison, nous avons
donc invité trois musiciens du territoire, tous les
trois possesseurs d’une discothèque pléthorique
ou naissante, tous convaincus de la beauté et de la
chaleur du son analogique du vinyle.
Bruno Thiery ouvrira le bal en octobre. Après
une solide formation classique dans les conservatoires
de Lorient puis de Cergy-Pontoise, il se tourne
vers le jazz et les musiques improvisées au début
des années 90. Artiste enseignant, il est professeur
de saxophone, jazz et musiques actuelles au CRD
de Vannes, au Conservatoire de Quimperlé et à
l’Ecole de musique de Lanester. Soliste à l’Orchestre
symphonique du Festival interceltique de Lorient,
ainsi qu’à l’Orchestre de jazz de Bretagne, il participe
à de nombreux concerts et créations en Bretagne au
sein de diverses formations.
François Caignec ouvrira la nouvelle année.
Débutant la musique à l’âge de 7 ans par le
trombone, François a suivi une formation classique
au sein des Conservatoires de Vannes, Saint-Malo
et Rueil-Malmaison. Après avoir obtenu un prix de
conservatoire pour cet instrument, il s’est passionné
pour le tuba. S’il a commencé à enseigner à l’Ecole
de musique de Lanester à 23 ans, c’est dès l’âge de
16 ans qu’il a commencé à jouer dans une fanfare
de rue, Sambaka, avec notamment Frédéric Lemaire
et Bruno Thiery. Il intègre le Big Band de Lorient en
1997 et a participé à différents projets classique, jazz
et musique traditionnelle. François dirige également
JazzLann, la fanfare jazz de l’Ecole de musique de
Lanester, joue au sein du sextet de jazz Scratch, et du
quartet new orleans Woody Jazz.
Frédéric Lemaire clôturera ce premier cycle en
février : premier prix de trompette du Conservatoire
de Lorient et du Conservatoire d’Aubervilliers,
Frédéric intègre l’Orchestre de Jazz de Bretagne en
1996. Il joue dans différentes formations classique
et jazz de Bretagne pour des concerts en France et
à l’étranger et des enregistrements d’albums, dont :
Régis Huiban Septet, Le Big Stall, l’Orchestre du
Festival Interceltique... Il enseigne actuellement
dans les Ecoles de musique de Ploemeur, Lanester et
Languidic et a créé depuis quatre ans un ensemble
de cuivres à l’école de Lanveur avec le Conservatoire
de Lorient.
Alors, qu’attendez-vous pour nous rejoindre et
nous poser la question : « Qu’est ce qu’on écoute ? »
Et pour mieux faire entendre ce son, nous avons
sollicité le partenariat de l’Auditorium Le Bourhis
(Lanester) qui vous fera découvrir du matériel hautefidélité.
Qu’est-ce qu’on écoute ?
en partenariat avec
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samedi 31 octobre — 17.00 avec Bruno Thiery
samedi 9 janvier — 17.00 avec François Caignec
samedi 27 février — 17.00 avec Frédéric Lemaire
gratuit (nombre de places limité : réservation conseillée)
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C’est une rencontre avec le pianiste Eric Legnini lors de l’émission « One Shot
Not » sur Arte qui a fait basculer Hugh Coltman dans l’univers du jazz.
Le public a d’abord découvert ce chanteur british, à la voix unique, puissante
et rocailleuse, et sa musique soul-folk sensible et douce, dans deux albums solo
publiés chez Mercury (Stories From The Safe House en 2008 et Zero Killed en 2012).
En parallèle, il mène également depuis vingt ans un projet plus blues, The Hoax.
Eric Legnini l’invite rapidement à remplacer Krystle Warren sur la tournée de
son projet The Vox en 2012. Autour de lui semble régner un parfum d’évidence, et
tout le monde ne cesse de lui poser la même question : « Il est pour quand ton projet
jazz, rien qu’à toi ? ».
Nat King Cole s’impose alors rapidement à Hugh Coltman : il s’interroge sur le
quotidien d’un musicien noir américain au tournant des années 40, à une époque
où sévissait la ségrégation et où les artistes noirs devaient entrer dans les salles
de concert par la porte de service. Un quotidien qui semble être aux antipodes
de ce que nous a légué ce chanteur unique, premier afro-américain à animer une
émission à la télé, au sourire gravé dans le marbre.
Pourtant en 1956, Cole lui-même échappe de peu à un kidnapping dans l’état
d’Alabama et malgré son succès, il n’est clairement pas le bienvenu à Beverly Hills
où il reçoit des menaces du Ku Klux Klan peu de temps après s’y être installé avec
sa famille. Dans ses recherches, Hugh réalise qu’une certaine partie du répertoire
de Cole peut se lire sous un angle différent : Smile — titre phare du répertoire de
Cole — ne toucherait-il pas plus au désespoir et à la résignation qu’à l’espérance ?
Et que dire des premières paroles de Pretend qui sonnent comme un aveu : « Pretend
you’re happy when you’re blue / It isn’t very hard to do ».
L’intention de Hugh était donc de révéler ces « Ombres », rarement — voire
jamais — perceptibles dans les choix artistiques de Cole. La sélection des titres de
Shadows, la production et les performances vocales de Hugh, enracinées dans sa
passion pour le blues, offrent à l’ensemble une nuance de tension, parfois même
de malaise.
Arrive alors l’enregistrement de l’album. Dernier jour de studio : dernier
morceau... Gael Rakotondrabé (déjà entendu à Guidel avec Sarah Lancman) le
rejoint au piano pour les prises de Morning Star : une ode à l’amour d’une mère
pour son enfant. Pris par l’émotion, il lui revient aux tripes que Nat King Cole
était l’un des chanteurs que sa mère écoutait si souvent dans sa maison familiale
de Hankerton (à côté de Bristol) ; que sa musique s’est inscrite dès son plus jeune
âge dans ses gènes et sa culture musicale, jusqu’à ce que sa mère disparaisse
prématurément quand il avait sept ans. Il lui est alors clairement apparu que ce
projet le concernait bien plus personnellement qu’il ne l’avait imaginé...
Pour ce concert, Hugh Coltman sera magnifiquement entouré de Gael
Rakotondrabé au piano, Misja Fitzgerald à la guitare, Manuel Marches à la
contrebasse et Raphaël Chassin à la batterie.
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Hugh Coltman, Shadows - Songs of Nat King Cole
—
jeudi 5 novembre — 20.30
0 - 13 - 18 - 21 €
Hugh Coltman est photographié par Marc Obin.
—
Quel autre meilleur moment, me direz-vous en effet, qu’un 11 novembre pour
proposer un hommage à la Grande Guerre ? Certes, mais encore fallait-il que
l’originalité et la force du projet convainquent ?
Nous avions déjà accueilli la création de la lecture musicale de la nouvelle Je
finirai à terre de Laurent Gaudé par notre ex-artiste associé le pianiste Christofer
Bjurström et le comédien Pascal Guin. Curieux donc, nous voilà partis avec Pascal
au Lieu Unique de Nantes pour écouter-voir une mise en sons, une forme de BDconcert par François Ripoche sur un album de Thierry Dedieu sobrement intitulé
14-18, une minute de silence à nos arrières grands-pères courageux publié chez Seuil
Jeunesse en 2014.
Comment pourrais-je vous parler de François Ripoche, tant l’artiste touche
à tout et le personnage est riche ? Le saxophoniste nantais au curriculum long
comme le bras est le leader et initiateur du groupe Francis et ses Peintres (avec Fred
Chiffoleau, Gilles Coronado et Christophe Lavergne) signant récemment l’ironique,
fantastique et désopilant quadruple album 52 reprises dans l’espace avec le chanteur
Katerine. Il est le créateur de lectures musicales originales ou de formes musicales
théâtralisées avec les actrices Natacha Régnier, Héléna Noguerra et Irène Jacob, il
participe à diverses formations jazz (dont le Xmas Trax d’Alban Darche et bientôt
l’OrphiCube) et nous présentera le lendemain le duo The Peacocks avec le pianiste
Alain Jean-Marie. L’homme est bon vivant, blagueur, et sensible.
Immense, sombre, presque sans paroles, l’album de Thierry Dedieu se laisse
difficilement raconter tant il s’imprime dans notre esprit, le frappe même, par sa
suggestion. Cela commence par une déclaration de Gustave à sa « chère Adèle » :
« il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis ». Pastels aux tons sépia, les images
suivent alors, et par associations d’idées, rendent l’horreur de la Grande Guerre. La
nature débute l’enchaînement fatal sous la forme d’un lapin, d’un cheval perdu au
milieu d’un champ de bataille. Puis ce sont les portraits de soldats, blancs ou noirs
(les troupes coloniales) mis l’un à côté de l’autre, et encore les signes de mort, avec
cet homme au visage-crâne jaillissant des tranchées. Les gueules cassées viennent
enfin, difficilement soutenables. Le lecteur est déjà complètement soufflé. Il restera
pantois en trouvant en page de garde une petite enveloppe, contenant une lettre,
celle qu’Adèle écrit à Gustave avec toute la maladresse de son amour.
La phrase finale vous laissera songeur.
C’est justement à l’actrice Natacha Régnier que François Ripoche a demandé de
lire cette lettre, venant conclure sa performance sonore intense sur une sélection
des illustrations de l’ouvrage.
Reste l’impression d’un presque rien qui dit tout. D’une part, Thierry Dedieu
réalise sans doute un des plus vibrants hommages artistiques aux morts pour la
France. Et c’est dans cette même justesse, faite de dénuement, de simplicité et de
respect, que François Ripoche s’exprime. Un moment intense et percutant.
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Hélas, ma chère Adèle,
il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis.
Autoportrait de François Ripoche en exercice...
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mercredi 11 novembre — 17.00 — à partir de 10 ans (30 min.)
3 - 4 - 5 - fam 15 €
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Et puisque François Ripoche se plaît beaucoup à Guidel (voir page précédente),
nous l’avons convié à jouer dans l’intimité acoustique de notre Studio avec un
formidable partenaire pour un duo atypique, piano et saxophone ténor. Un disque
est né au début de l’année 2015, sobrement intitulé The Peacocks (un titre de Stan
Getz)...
François Ripoche et Alain Jean-Marie se connaissent et s’apprécient depuis
de longues années. De générations différentes, ils ont en commun une formation
musicale qui est aussi passée par l’école des bals et des fanfares. Ils se sont croisés
sur scène il y a quinze ans, en quartet.
Né à Pointe-à-Pitre, Alain Jean-Marie apprend le piano en autodidacte dès
l’âge de huit ans. Adolescent, il fait ses débuts professionnels dans les bals en
Guadeloupe et en particulier au sein de l’orchestre de Robert Mavounzy. En 1973,
il s’installe à Paris. Rapidement reconnu comme un partenaire de premier choix,
il est abondamment sollicité et accompagne régulièrement les plus grands : Chet
Baker, Art Farmer, Johnny Griffin, Lee Konitz, Bill Coleman, Max Roach, Benny
Golson, Christian Escoudé... Il obtient le Prix Django Reinhardt en 1979. Dee Dee
Bridgewater le sollicite en 1986 pour accompagner son spectacle mythique Lady
Day consacré à Billie Holiday. En 1990, il enregistre The world is falling down avec
Abbey Lincoln, aux côtés de Jackie McLean, Billy Higgins et Charlie Haden. Il joue
et enregistre avec Barney Wilen, avec Henri Texier et Aldo Romano.
En 1992, il entame la suite Piano Biguines avec l’album Biguines Reflections. Il
puise ici dans ses racines antillaises et y adjoint sa culture bebop dans un mariage
biguine-jazz particulièrement réussi, où il rend hommage aux fondateurs, Al Lirvat,
Robert Mavounzy... Alain Jean-Marie fera des émules et crée ainsi un mouvement
musical original. Il a enregistré trois albums solo, dont Afterblue honoré du prix
Boris Vian de l’Académie du Jazz (1999, meilleur album de jazz français) et du
Django d’Or (2000, meilleur musicien français de jazz).
François Ripoche a débuté le saxophone dans l’harmonie municipale de sa
commune à l’âge de huit ans. Il a ensuite découvert le rock, la batterie, puis le jazz,
a suivi des études classiques au Conservatoire de Nantes puis des stages de jazz
avec Jo Lovano, Dave Liebman, Lee Konitz... Tout en développant son expérience
de musicien improvisateur (avec entre autres Sarah Lazarus, Jean-Jacques Avenel,
Simon Goubert, Louis Sclavis, Eric Le Lann, Steve Potts), il s’intéresse aux formes
pluridisciplinaires : ciné-concerts, musique et théâtre, musique et vidéo... Il est le
leader du groupe Francis et ses peintres avec lequel il a enregistré quatre albums,
dont 52 reprises dans l’espace avec le chanteur Katerine. Très actif sur la scène
de jazz nantaise, il monte de nombreux projets autour de différents répertoires et
notamment des hommages à John Coltrane, Wayne Shorter, Thelonious Monk, Joe
Henderson, Ornette Coleman.
Ce duo se réappropriera des grands standards du music hall des années 30
et des classiques du bebop ainsi que des titres de Stan Getz, dont The Peacocks
évidemment ! Concert intime, entièrement acoustique, donc immanquable...
The Peacocks
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jeudi 12 novembre — 20.30 — dans le Studio
0 - 12 - 16 - 19 € (nombre de places limité)
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François Ripoche et Alain Jean-Marie sont
photographiés par Richard Dumas.
—
Encore ?!
Mais oui encore ! On en re-veut du Vincent Peirani ! Après son premier passage
à L’ESTRAN aux côtés de Youn Sun Nah en mars 2013 (comment ça, vous n’y étiez
pas ?), puis sa venue (épique, avec un remplacement de pianiste en urgence à cause
des grèves d’Air France) pour le festival Le Diable dans la Boîte en septembre 2014
(Vous avez aussi manqué ce concert ?!), vous êtes désormais obligés d’aller écouter
son quintet...
En effet, l’occasion était belle : Vincent souhaitait revenir à L’ESTRAN pour
travailler les lumières du nouveau spectacle avant une date parisienne et puis, de
fil en aiguille, s’est imposée l’idée qu’il se produise aux Arcs à Quéven.
« Révélation de l’année » aux Victoires du Jazz 2014, puis « Artiste de l’année »
en 2015, Prix Django Reinhardt de L’Académie du Jazz ainsi que le prestigieux
prix allemand ECHO Jazz, Vincent fait partie de cette génération montante des
musiciens qui ont validé leurs études de musique classique au plus haut niveau,
mais qui ont grandi dans l’amour de toutes les musiques. Au fil de ses nombreuses
collaborations (Youn Sun Nah, Richard Bona, Michel Portal, Daniel Humair,
Sanseverino, François Salque, Stromae, etc.) sa polyvalence et sa maîtrise des
différents langages musicaux l’ont imposé comme l’un des musiciens, interprètes,
improvisateurs et compositeurs, les plus accomplis et les plus novateurs.
« Aujourd’hui, grâce à Internet, les musiciens ont accès à toutes les formes
imaginables de musique. Voyager est plus facile. À Paris et dans beaucoup d’autres
grandes villes, on rencontre des musiciens du monde entier. Si vous êtes prêt à explorer
de nouvelles idées et d’autres cultures, c’est une mine d’opportunités ! Ma spécialité,
c’est justement que je ne me spécialise pas... Je ne suis ni un musicien classique, ni un
musicien de jazz, ni un musicien pop. Je fais de la musique avec toutes ces influences
et avec ma propre sensibilité ».
L’origine de ce projet et album Living Being remonte à quatre ans. « Je voulais
monter mon propre groupe, au sein duquel j’avais besoin de me sentir en confiance,
je voulais me sentir en ‘‘famille’’. Pour ces raisons, j’ai fait appel à quatre musiciens,
qui sont des amis de longue date ». Naturellement, il s’entoure d’Emile Parisien,
son alter ego aux Victoires du Jazz 2014 et son binôme dans le duo Belle Epoque. Il
choisit le bassiste Julien Herné (Beat Assaillant, Ben l’Oncle Soul), le batteur Yoann
Serra (Guillaume Perret, Orchestre National de Jazz, Offering) et le claviériste Tony
Paeleman (Fredrika Stahl, Orchestre National de Jazz). « Living Being a donc été
un tout nouveau départ pour moi. Notre répertoire a considérablement évolué durant
ces quatre dernières années passées ensemble. C’est le temps qu’il nous a fallu pour
nous harmoniser au mieux ». Les six chansons originales de Vincent Peirani et les
deux reprises réarrangées par ses soins des titres de Michel Portal et Jeff Buckley le
prouvent. Living Being est un laboratorium extraordinairement organique et inouï
au sens propre du terme ; ces jeunes musiciens comblent le fossé parfois existant
entre composition et improvisation, entre harmonies « classiques » et rythmes
« jazz ».
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Vincent Peirani quintet
Yoann Serra, Tony Paeleman, Vincent Peirani, Emile Parisien, Julien Herné
et l’accordéon diatonique sont photographiés par Sylvain Gripoix.
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vendredi 20 novembre — 20.30 — aux Arcs à Quéven
13 - 18 - 23 € billetterie uniquement aux Arcs
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Le 13 septembre 2013, le film Monica Z. (titre original suédois) sort en Suède
et prend en moins de quatre semaines la première place du box-office devant tous
les films américains (avec plus de 500 000 spectateurs dans ce pays, neuf fois plus
petit que la France). Car Valse pour Monica (titre français) est l’histoire vraie de
Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz, qui sacrifiera son rôle de mère et sa
vie amoureuse à sa quête de consécration.
Son réalisateur Per Fly le présente ainsi : « Dans une atmosphère de glamour et de
liberté d’esprit des années 1960, Valse pour Monica parle de la perte de soi-même dans
la réalisation de ses ambitions personnelles. Monica est devenue une légende vivante,
profondément aimée et chérie par le public scandinave, alors qu’elle est incapable de
s’aimer elle-même ».
Monica Zetterlund était non seulement une chanteuse talentueuse mais
également une actrice de comédie musicale, de séries et de cinéma. Malgré son
image de star débordante d’humanité, elle n’a jamais caché, durant toute sa carrière
et encore bien après, qu’elle était un être fragile, cédant parfois à ses démons
(l’alcool et les médicaments) pour cacher son mal-être et occulter ses relations
complexes avec sa fille et son père.
Elle fut courtisée par Marlon Brando et Miles Davis, but du champagne avec
Sammy Davis Jr, eut une relation avec Stan Getz, représenta deux fois la Suède au
concours de l’Eurovision.
Bengt, son père, artiste amateur, l’initie très tôt au jazz. À l’âge de 14 ans, elle
devient choriste dans son groupe. Elle trouve rapidement son propre style musical
et se fait remarquer par un chasseur de talents de la scène jazz à Copenhague en
1957. Elle se produit très tôt avec les solistes les plus célèbres du jazz américain et
fait ses premiers enregistrements. Elle donne aussi des concerts dans des clubs de
jazz parisiens puis tente des escapades à Londres et aux Etats-Unis, pas toujours
heureuses...
Mais Monica Zetterlund est rapidement célébrée dans son pays comme la
grande révélation jazz et son premier album, exclusivement en langue anglaise,
Swedish Sensation ! connaît un succès international. Entre 1961 et 1962, elle a l’idée
originale de chanter du jazz en suédois. Elle doit son succès à Sakta Vi Gå Genom
Stan, traduction par Beppe Wolgers du titre de Nat King Cole,Walking My Baby Back
Home. En 1964, elle fait une entrée fracassante sur la scène internationale grâce à
sa collaboration avec le pianiste Bill Evans avec qui elle enregistre l’album lyrique
Waltz for Debby, considéré comme étant l’une des œuvres les plus puissantes de
l’histoire de la musique suédoise.
C’est la comédienne Edda Magnason, chanteuse, pianiste et compositrice,
qui interprète magnifiquement son rôle. Valse pour Monica marque ses débuts au
cinéma.
Au-delà du jazz, ce film est touchant par l’humanité et la complexité du
personnage, recherchant, somme toute, la reconnaissance de son père et l’amour
de sa fille.
Valse pour Monica
—
dimanche 22 novembre — 17.00 (à partir de 12 ans)
gratuit
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Edda Magnason, jeune artiste suédoise, interprète Monica Zetterlund
devant la caméra de Per Fly.
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parcours CéKoiCéClowns co-organisé avec TRIO...S
Yann Frisch est devenu champion de France de magie close-up, puis d’Europe,
puis du Monde (!) en 2012 avec l’incroyable numéro Baltass (quatre millions de
vues sur internet en trois semaines), aperçu également dans l’émission de cabaret
de Patrick Sébastien. En 2013, Ibrahim Maalouf fait appel à lui pour co-signer
un spectacle avec 50 musiciens franco-libanais ; Yann Frisch fera également sa
première partie en mars 2014 pour « Illusions » à l’Olympia. Il est le co-auteur et
interprète du spectacle Oktobre créé en janvier 2014. Fasciné depuis l’enfance par
les techniques magiques, il se forme d’abord seul, puis intègre l’école de cirque du
Lido (à Toulouse). Tout au long de son parcours, ponctué de nombreux stages, il se
perfectionne au jonglage et au clown. Sa rencontre en 2008 avec Raphaël Navarro,
co-fondateur de la compagnie 14:20 (dont le spectacle Notte sera présenté début
mars à Guidel), se révèle déterminante pour sa démarche artistique. Une évidence
s’impose à lui : la magie est son premier langage.
Une improvisation en public a donné lieu à une expérience et prise de conscience
pour Yann Frisch qui a marqué la naissance du Syndrome de Cassandre : grimé en
clown, un personnage arrive dans la salle et alerte le public d’un feu qui est en train
de se propager en coulisses. La situation est grave, le public doit sortir ! Bien sûr,
personne ne bouge, quelques rires fusent, mais aucun doute sur la véracité de cette
menace ne plane. Ce qu’il dit ou fait n’est pas crédible, car c’est un clown.
Oui, le clown est une créature, un phénomène, un être pour qui le spectateur
peut ressentir de l’empathie, de la compassion, même si nous savons bien, qu’au
fond, rien de tout cela n’est vrai. Car c’est un clown, et les clowns n’existent pas.
C’est de cette tragédie dont il s’agit ici : vivre à tout jamais comme une blague à
deux pattes. Le rire du spectateur, symptôme de cette tragi-comédie, est à la fois la
nourriture du clown... et son drame.
Mangeur compulsif de bananes, Yann Frish campe un personnage un brin
fou, un brin enfant, un brin clochard, nous entraînant dans un spectacle sensible,
bouleversant et magique. Mais condamné à la duperie et à la dérision, le clown
se manipule, nous manipule et sans cesse sème le doute, entraînant le spectateur
avec lui dans sa chute et l’encourageant dans sa perversion. À travers une légèreté
apparente, le spectateur va progressivement perdre pied et prendre part, malgré
lui, au destin funeste du Clown. Le destin de Cassandre... qui avait reçu le don de
prophétie et la malédiction de ne jamais être crue.
Et si même les réactions des spectateurs étaient prédestinées ?
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« La Magie n’a rien perdu de son pouvoir, surtout avec ce champion du monde.
Mais l’Illusionniste Yann Frisch a ajouté son truc : un regard d’auteur au service d’une
émotion ». — Télérama
Le Syndrome de Cassandre est produit par la Compagnie L’Absente, soutenu par la DRAC et la Région des Pays de la Loire, coproduit par
Le Channel - Scène Nationale de Calais, L’Espal - Scène Conventionnée le Mans, La Cité du Cirque - PRAC Le Mans, Le Carré Magique - Pôle
National des arts du Cirque de Lannion, La grange Dîmière – Fresnes, La Cascade - Pôle National des arts du Cirque de Bourg Saint Andéol,
La Brèche - Pôle National des arts du Cirque de Cherbourg-Octeville, Théâtre de Cusset, Cirque Théâtre - Pôle National des arts du Cirque
de Haute Normandie, Les Subsistances – Lyon, Circa - Pôle National des arts du Cirque d’Auch, L’Agora - Pôle National des arts du Cirque
– Boulazac, Théâtre Romain Rolland - Villejuif, Le Théâtre du Rond Point - Paris, Mes Scènes Arts, Le Train Théâtre - Portes les Valence, Le
Lieu Unique - Nantes, La Passerelle - Saint Brieuc, L’Avant Scène - Cognac, en partenariat avec Château de Monthelon - Montréal, Svet les
Coevron - Evron et l’Espace Périphérique – Paris. L’accueil de ce spectacle a bénéficié du dispositif interrégional de soutien à la diffusion
Région Pays de la Loire - Spectacle vivant en Bretagne.
Yann Frisch est ici photographié par Sylvain Frappat.
—
L’ESTRAN et TRIO…S, scène de territoire pour les arts de la piste d’HennebontInzinzac-Lochrist, proposent un parcours dans l’univers du clown pour adultes en
co-organisant deux spectacles à suivre (voir page suivante).
Le Syndrome de Cassandre
—
mardi 24 novembre — 20.30 — à partir de 14 ans
9 - 12 - 14 € (tarif préférentiel dans le cadre du parcours CéKoiCéClowns)
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parcours CéKoiCéClowns co-organisé avec TRIO...S
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L’état actuel de la planète, et la crise écologique que nous traversons, ont donné
envie à Emma la Clown et Catherine Dolto de se pencher sur le sujet... à leur façon
car leur conférence-spectacle anti-fin du monde est surtout un duo improbable, pas
uniquement scientifique (mais quand même... avec la complicité d’Hubert Reeves !)
et vraiment jubilatoire !
Emma la clown est incarnée par Meriem Menant. Elle s’est rendue célèbre avec
son one-woman show Emma sous le divan, une approche comico-scénique de la
psychanalyse. Elle se démarque ainsi du clown de cirque pour s’approprier les
planches du théâtre, abordant des sujets considérés comme « sérieux », avec la
vision d’une humoriste engagée. Avant de monter son premier solo, elle assure les
premières parties de la chanteuse Anne Sylvestre et du clown Buffo (Howard Buten).
Elle intervient en Afghanistan en collaboration avec l’association humanitaire
Clowns sans frontières. Elle débute la carrière solo d’Emma la clown en 1995.
Catherine Dolto est médecin pédiatre, haptothérapeute, et écrivain spécialisée
dans les livres sur la santé des enfants. Après avoir étudié le théâtre et la
sociologie, Catherine Dolto devient médecin. Elle travaille beaucoup avec sa mère,
la psychanalyste et pédiatre française Françoise Dolto, qu’elle assiste pour son
émission radiophonique Lorsque l’enfant paraît.
Depuis 2005, le duo tourne régulièrement avec deux spectacles : La Conférence,
où il est question de « l’état de clown » et d’haptonomie, et Symposium : Tout sur
l’Amour.
Nous sommes le seul mammifère à se préoccuper aussi peu du devenir de son
espèce et de sa progéniture. Nous sommes capables de prendre grand soin de nos
enfants à titre individuel, mais en semblant faire totalement abstraction du monde
dans lequel ils vivront. Tous les autres animaux de la planète font preuve de plus
d’intelligence vis à vis de leur biotope.
Les clowns comme les enfants ne sont pas piégés dans les codes et les entrelacs
des conventions et des limitations qu’infligent les convenances. Et quand on voit la
destructivité de l’être humain vis à vis de son biotope, on ne peut qu’être alarmé…
Les deux artistes nous confient : « Si on porte un regard clownesque sur tout
ceci, on ne peut que trouver risible le contraste entre un discours se voulant sérieux, se
revendiquant scientifique, se prétendant raisonnable, brandissant à tout bout de champ
le principe de précaution, les préoccupations économiques, et les décisions engageant
tout un peuple, toute une espèce, toute une planète sur des chemins hasardeux, voire
dangereux. Nous allons tenter de revenir, en portant un regard critiquo-clownesque,
sur toutes les grandes décisions ayant engagé et engageant toute l’humanité, prises
par quelques-uns dans un mélange très particulier d’aveuglement et d’abus de pouvoir
et de cupidité. Rire pour mieux dire, rire pour avertir, rire pour prévenir, rire pour
ouvrir, et rire pour ne pas pleurer ! »
L’ESTRAN et TRIO…S, scène de territoire pour les arts de la piste d’HennebontInzinzac-Lochrist, proposent un parcours dans l’univers du clown pour adultes en
co-organisant deux spectacles à suivre (voir page précédente).
Z’humains
—
mercredi 25 novembre — 19.00 — au Théâtre du Blavet à Inzinzac-Lochrist
9 - 12 - 14 € (tarif préférentiel dans le cadre du parcours CéKoiCéClowns)
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Z’humains est produit par la Compagnie la Vache libre avec le soutien de
la Mégisserie de Saint Junien.
photographies © droits réservés
—
Lorsqu’il était arrivé ce mardi midi pour une résidence de création à L’ESTRAN
avec son frère David, Thomas était pensif. Outre le décalage horaire avec NewYork et l’enchaînement des voyages en avion, nous comprîmes bientôt qu’il
venait de mettre un terme à une histoire d’amour marquante avec une jeune
femme, le dimanche après-midi, sur un perron ensoleillé du quartier de TriBeca, à
Manhattan...
Un dimanche matin de cette année, je mis son tout nouveau disque en solo,
Feathers, sur la platine... Et toute l’histoire me revint. Avec force. Et peut-être aussi
mes propres histoires d’amour, passées...
Car pour concevoir cet album, Thomas Enhco a pensé à l’amour ; à sa violence,
à sa rudesse, à la folie qu’il déchaîne, aux miracles qu’il fait éclore. Pénétré de
rage et de douceur, de conflits puis de réconciliations, Feathers aurait pu s’appeler
« Fragments d’un discours amoureux ». D’une dernière nuit de février aux yeux
d’un amant posés sur sa moitié endormie, d’une crique de sable secrète aux lèvres
qui n’arrivent pas à dire le mot, toutes les étapes de la passion imprègnent une
musique ardente comme la vie.
Thomas Enhco nous invite ici à « oublier le piano en tant qu’un instrument
mécanique », pour l’imaginer comme « matière magique et malléable ». On ne
saurait donner meilleur conseil : oublier le piano, jusqu’à ses dièses, ses bémols, son
clavier, les doigts qui l’effleurent même – pour ne retenir que le chant extraordinaire
et envoûtant d’un jeune Français en train de devenir, l’air de rien, l’un des géants
du jazz de notre époque.
Issu d’une famille d’artistes renommés — arrière petit-fils de la comédienne
Gisèle Casadesus, petit-fils du chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus et fils de la
soprano Caroline Casadesus —, Thomas Enhco fait ses premiers pas en musique
dès l’âge de trois ans par l’apprentissage du violon, puis du piano à six ans. Il
suit une double formation, classique et jazz, qu’il poursuivra durant toutes ses
études. Dès 1998, son beau-père Didier Lockwood l’invite à jouer sur les scènes
les plus prestigieuses avant d’intégrer le Centre des Musiques Didier Lockwood
(CMDL) où, durant trois années, il est formé par des musiciens de jazz français et
internationaux, et joue aux côtés de Mike Stern, Biréli Lagrène, André Ceccarelli. À
treize ans, le batteur Peter Erskine lui propose de l’accompagner dans la création de
son premier album, Esquisse. Il est admis à seize ans au CNSMD de Paris. En 2008,
Thomas accompagne Jane Birkin puis participe au spectacle Le Jazz et la Diva Opus
II, mis en scène par Alain Sachs, en compagnie de sa mère, de son frère David et
de Didier Lockwood. En 2010, il est à l’affiche du spectacle Les Diables Verts mis en
scène par les chorégraphes Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, sur une
musique originale qu’il a composée avec son frère et le DJ Malik Berki.
En 2013, il remporte le prix « Révélation de l’année» des Victoires du jazz.
Feathers est son quatrième album. À l’heure où s’écrivent ces lignes, il est
nominé dans la catégorie «meilleur album de l’année» aux Victoires du Jazz 2015.
Thomas est de retour à Guidel, et c’est un immense bonheur.
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Thomas Enhco
Thomas Enhco est photographié par Maxime de Bollivier.
—
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dimanche 29 novembre — 17.00
0 - 12 - 16 - 19 €
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Alban Darche, compositeur associé
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Seconde saison en compagnie de notre compositeur associé Alban Darche !
Ce saxophoniste est l’une des fines plumes du genre en France, compositeur
notamment pour l’Orchestre National de Jazz voici quelques années. Destiné à
des études scientifiques, Alban Darche a finalement choisi de s’épanouir dans le
domaine artistique : après des études musicales classiques au CNR de Nantes, il
entre au CNSMD de Paris en 1996. Disque après disque (vingt-cinq rien que sous
son nom tout de même), il n’a de cesse d’affirmer une œuvre originale, cohérente et
libre tout en multipliant les formats et les expériences. Il est notamment l’ingénieux
compositeur et leader du Cube (avec Sébastien Boisseau et Christophe Lavergne) et
du Gros Cube : ce big band — composé de quatorze instrumentistes parmi les plus
talentueux de la scène jazz hexagonale — compte à son actif quatre albums dont un
réalisé avec le chanteur Philippe Katerine (Le Pax, superbe !).
Il est également co-fondateur du très actif label et collectif Yolk. Désireux de
rencontres pluridisciplinaires, Alban a collaboré avec le chorégraphe et danseur
Nasser Martin-Gousset, le metteur en scène Sylvain Maurice, l’écrivain Pierre
Bordage ou l’accordéoniste traditionnel Sébastien Bertrand ; et l’OrphiCube
lui permet d’explorer les correspondances entre musique et arts plastiques en
collaboration avec le peintre et graphiste Silvain Joblin (dont nous exposerons les
œuvres en novembre et décembre).
S’il avait fait une arrivée en fanfare à Guidel avec les reprises arrangées de
Queen (Queen Bishop), la relecture des musiques traditionnelles de Noël avec les
élèves du collège Anita Conti de Lorient (my Xmas Trax), puis avec un sextet de
cordes (Stringed), un ciné-concert acoustique (Dr Pyckle & Mister Pride) et un quintet
européo-américain (HyprCub), il était temps de faire une place sur notre scène à
L’OrphiCube. Alban nous en parle ainsi : « L’OrphiCube est un orchestre à géométrie
variable : six musiciens fixes, gardiens de la solidité architecturale, accompagnés de
trois voix renouvelables, enclines à colorer l’édifice. Je veux ainsi qu’à chaque fois une
fraîcheur et un éclairage nouveau viennent bousculer une exécution millimétrée, que
nous concentrions un monde de couleurs dans chaque mesure de notre musique.
À l’instar du peintre cubiste Robert Delaunay qui voulait traduire les impressions
laissées par la lumière sur sa rétine après avoir regardé fixement la lune et le soleil, je
souhaite restituer une musique qui exprime immédiatement la somme des souvenirs
acoustiques ancrés en chacun de nous, réminiscences de la musique que forment les
bandes-son de nos existences. La bande originale d’un film imaginaire. »
Nous accueillerons Alban (saxophones, clarinette, compositions & arrangements)
avec Marie-Violaine Cadoret (violon), Nathalie Darche (piano), Didier Ithursarry
(accordéon), Sylvain Rifflet (saxophone ténor et clarinette), Matthieu Donarier
(saxophone ténor et clarinette), François Ripoche (saxophones alto et ténor),
Sébastien Boisseau (contrebasse) et Christophe Lavergne (batterie). Vous
retrouverez un grand nombre de ces musicien-ne-s pour le Tombeau de Poulenc en
mars et une nouvelle création en avril avec le saxophoniste Stéphane Payen et la
chanteuse Chloé Cailleton, remarquée auprès des Voice Messengers.
Alban Darche, l’OrphiCube
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mardi 8 décembre — 20.30
0 - 12 - 16 - 19 €
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Alban Darche est photographié par Annabelle Tiaffay sur la plage de...
Pornic (et non pas Guidel-Plages, mais ça aurait pu !)
—
Dans la tradition du conte, les quatre courts-métrages qui composent le cinéconcert Le Petit Roi et autres contes nous émerveillent des histoires de rois, de princes
et de princesses, de royaumes, de villages et de magie par la voix du comédien et
conteur Jacques Combe.
Une musique originale a été réécrite par Alexandre Saada et arrangée pour
la scène avec Bertrand Perrin. Musiciens multi-instrumentistes, Alexandre et
Bertrand passent d’un instrument à l’autre pendant les films.
L’instrumentarium est composé d’un piano, un clavier (piano électrique,
clavinette, clavecin, basse synthétique), une batterie, une vibraphonette, un toy
piano, une guitare acoustique et diverses percussions. Des pièces musicales font le
lien entre chacun des films.
Lajos Nagy (Roumanie et Hongrie) est le réalisateur de trois des courts-métrages
de ce programme : Le Château maudit, Le Joueur de flûte et Le Petit Roi.
Dans le premier film, il était une fois… un merveilleux château aussi grand que
beau ! Un jour, le roi décide de le vendre à une jeune femme. Dès la première nuit
passée dans ce palais, celle-ci rencontre un mystérieux chat noir… Mais qui est-il
donc ?
Le second film s’ouvre sur un royaume bien triste… La jeune princesse est
malade et aucun médecin n’arrive à trouver un remède pour la soigner ! Le Roi
offrira la main de sa fille à la personne qui y parviendra. Un jeune berger va tenter
sa chance à l’aide de sa flûte et de son agneau aux pouvoirs magiques.
Le troisième film nous conte l’histoire d’une princesse inconsolable qui ne cesse
de pleurer car elle est boiteuse… Le Roi offre la moitié de son royaume à celui qui
la guérira de son handicap. Le petit Janko décide alors de s’embarquer dans cette
merveilleuse aventure !
Mária Horváth a réalisé, dans ce programme, le court-métrage Les trois frères.
Trois jeunes hommes se voient confier des tâches par leur père qui souhaite les
voir devenir indépendants. Martin, contrairement à ses deux aînés, va recevoir le
soutien surprenant… d’une grenouille !
Un joli moment en famille à quelques heures de Noël.
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Le Petit Roi et autres contes
—
dimanche 20 décembre — 17.00 — dès 4 ans (45 min.)
Des extraits de trois des quatre courts métrages présentés,
réalisés par Lajos Nagy et Mária Horváth.
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6 - 8 - 10 - fam 30 €
Comment c’est fait un ciné-concert ?
Quelques instruments de percussion utilisés par les Albert
lors de la démonstration à la médiathèque de Guidel
—
Mini-démonstration pour les familles autour d’un épisode de Kossi le Kangourou
(dès 2 ans)
—
samedi 19 décembre — 16h00 — à la médiathèque de Guidel
gratuit, nombre de places très limité, réservation conseillée.
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Andrew (Miles Teller), 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz
de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il
s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres
dirigé par Terence Fletcher (J.K. Simmons), professeur féroce et intraitable.
À mille lieux de l’émouvant documentaire Kids & Music présenté le 1er octobre,
cette fiction Whiplash montre la douleur de l’apprentissage lorsque la méthode
d’enseignement passe la dureté, la lutte et parfois la persécution.
La figure du jeune Charlie Parker est évidemment présente, révélé à 19 ans,
jouant merveilleusement comme personne avant lui. L’histoire dit qu’un soir,
Charlie a participé à un « cutting contest » (une sorte d’affrontement entre un
musicien et un orchestre) au Reno Club et a complètement manqué son solo : le
batteur du club lui a jeté une cymbale à la tête et le public l’a hué. Il s’est couché
en larmes, maugréant qu’il reviendrait et leur montrerait ce qu’il savait faire. Il a
travaillé comme un fou pendant un an pour devenir le meilleur. Et il le fut.
Le réalisateur de ce film, Damien Chazelle, s’est inspiré de sa propre expérience :
« Il existe beaucoup de films sur la joie que procure la musique. Mais en tant que
jeune batteur d’un orchestre de jazz dans un conservatoire, je ressentais bien plus
souvent de la peur. La peur de rater une mesure, de perdre le tempo. Et surtout, la peur
de mon chef d’orchestre. Au lycée, je passais des heures, enfermé dans un sous-sol
insonorisé, à m’entraîner à la batterie jusqu’à ce que mes mains saignent, en rêvant
d’une métamorphose à la Charlie Parker. J’étais aussi poussé par un héros local, qui
avait réussi sa propre transformation : prendre un petit groupe de jazz d’une école du
New Jersey et en faire le meilleur du pays selon Down Beat Magazine.
En y repensant, je me demande comment et pourquoi c’est arrivé. Ma carrière
de batteur a été couronnée par divers prix, mais je me souviens parfaitement des
cauchemars, des nausées, des repas sautés, des crises d’angoisse, tout cela pour un
style de musique qui, en surface, symbolise la joie et la liberté. À cette époque, ce
qui comptait le plus pour moi était la relation que j’entretenais avec mon professeur.
C’est ce rapport si lourd et si tendu que je voulais illustrer dans Whiplash. Si le devoir
d’un professeur est de pousser un élève vers l’excellence, à quel moment dépasse-t-il
les bornes ? Charlie Parker a-t-il eu besoin de se faire huer et jeter d’une scène pour
devenir Bird ? Comment rend-on quelqu’un exceptionnel ? »
Alors Damien Chazelle va filmer chaque concert comme s’il s’agissait d’une
question de vie ou de mort, comme une course-poursuite. Capturer tous les détails
du travail et des efforts pour parvenir à l’interprétation d’un morceau de musique :
les baguettes cassées, les ampoules, les coupures, le bruit du métronome, la sueur
et la fatigue.
« Quand on écoute un solo de Charlie Parker, on est dans un état de béatitude.
Mais toute la souffrance qu’il a endurée pour l’exercice de son art en valait-elle
la peine ? » Cette question du réalisateur entre fortement en résonance avec la
culture américaine — l’excellence à tout prix — et interroge notre propre sytème
d’éducation.
Whiplash
—
dimanche 10 janvier — 17.00 — dès 12 ans
gratuit
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Miles Teller dans le rôle d’Andrew Neiman, filmé par Damien Chazelle.
Whiplash a obtenu le Grand Prix et le Prix du Jury du Festival Sundance 2014.
—
Grâce à la diversité de ses expériences, Édouard Ferlet, producteur, compositeur
et pianiste d’exception est reconnu dans le monde entier comme une personnalité
affirmée du piano. À l’image de son label Melisse, fleuron du jazz créé en 2005, il
développe et accompagne avec ténacité de nombreux projets ambitieux et innovants
d’artistes phares de la nouvelle génération du jazz européen.
Il affectionne particulièrement les titres des albums aussi mystérieux,
qu’interrogatifs ou poétiques : l’Écharpe d’Iris, Le temps qu’il faut, Dreamseekers,
Supplément d’Ame, Think Bach et tout dernièrement Le mâle entendu avec l’auteure
Nancy Huston, récitante et musicienne, qui interroge sur ce projet la « nature »
de l’homme. Il est primé « meilleur pianiste de jazz » au Berklee College of Music de Boston,
et sacré « meilleur groupe de l’année » aux Victoires du Jazz en 2011 avec JeanPhilippe Viret à la contrebasse et Fabrice Moreau à la batterie, formation en trio
qui les propulsera au devant de la scène et du public grâce à l’originalité de leur
musique dite française. Ensemble depuis plus de quinze ans, ils ont généré sept
albums, des concerts en France et dans le monde entier, des États-Unis à la Chine.
Sa carrière en solo l’amène aussi à se produire dans les grands festivals de piano et
à parcourir le monde dont souvent la Chine. Avec Think Bach, il surprend à nouveau son auditoire. Avec subtilité, il détourne,
déconstruit la musique de Bach et réinvente à sa manière une œuvre poétique,
virtuose et complexe.
Michel Contat, chroniqueur exigent du magazine Télérama en parle ainsi : « Quel
enseignement le pianiste de jazz peut-il tirer du texte de Bach s’il s’agit de développer
son art et pas simplement sa technique ? Édouard Ferlet s’est posé la question avec
sérieux et sa réponse est là, dans ce Think Bach qui surprend et émeut. Il y a d’abord
le rythme, son implacable régularité, à respecter, et la tentation mécanique, à déjouer.
Comment ? En insufflant la passion à la mathématique. Seul moyen : donner vie aux
croches non pas en altérant leurs valeurs mais en les soumettant à une dynamique
vivante, en modifiant leur intensité. La frappe alterne alors profondeur et légèreté en
un jeu très sérieux qui vise le plaisir pur de la forme.
Ferlet a creusé le texte du Clavecin bien tempéré, il a ‘‘fouillé les plis de la
partition’’, comme il est dit joliment sur la pochette, il a envisagé les notes comme
des ‘‘hiéroglyphes sonores’’. Autrement dit, il a interprété le texte en prenant avec
lui seulement les libertés auxquelles il incite. Bref, il a joué avec Bach plutôt que de
jouer du Bach, il ne l’a pas jazzifié, et donc trahi, il a cherché le jazz en lui, par le son
aussi. Ainsi, dans la Suite française n°4 en mi bémol majeur, il colle sur les cordes du
piano une boîte magnétique qui va puiser leur résonance. L’effet est magique. (...) Le
jazz et Bach en sortent transfigurés dans l’improvisation autant que dans la lecture
rigoureuse ».
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Rencontrez également Édouard Ferlet la veille, samedi à 16h00, à la médiathèque
pour découvrir son univers en livres et musiques, avant ce magnifique concert.
Édouard Ferlet — Think Bach
Édouard Ferlet est photographié par Jean-Baptiste Millot.
—
—
dimanche 17 janvier — 17.00
0 - 10 - 13 - 16 €
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Des bruits avaient fuité entre professionnels, un spectacle d’une jeune compagnie
parisienne avait surpris tout le monde dans un petit théâtre de Belleville. Et ceux
qui y étaient allés en traînant des pieds en étaient revenus conquis. Son titre ? Love
for sale, une nuit avec Cole Porter.
Cole Porter écrivait des chansons comme il vivait sa vie : avec aisance et légèreté,
mais aussi une grande mélancolie. Dandy millionnaire, figure notoire du Paris des
années folles, il fut un compositeur et parolier américain, auteur de quelques-unes
des plus célèbres comédies musicales de la scène américaine créées à Broadway (il
en créa vingt-six et composa trois musiques de films). On lui doit notamment Kiss
Me, Kate — une adaptation de La Mégère apprivoisée de Shakespeare —, Can-Can,
ainsi que de très nombreuses chansons dont Frank Sinatra reste l’un des grands
interprètes telles que Night and Day, I Get a Kick Out of You, You’re The Top, I’ve Got
You Under My Skin, I Love Paris, C’est Magnifique… Il connut le succès grâce à ses
textes subtils et spirituels, jouant souvent sur les sous-entendus, et à sa musique
aux formes et aux rythmes complexes. Beaucoup de ses créations comptent parmi
les plus célèbres du grand répertoire américain de la chanson (Great Song Book) et
les grands standards du jazz.
Toute sa vie, il vécut dans l’obsession de plaire aux femmes en société — aux
hommes en secret — mais, avant tout, de plaire au public. Sa vie se partagea donc
entre la folie de Broadway, la fureur d’Hollywood et le charme coquin de Paris.
La jeune compagnie Les Colporteurs (Oh ! Le jeu de mots !) rend donc hommage
à sa vie et à son œuvre à travers un spectacle musical et chorégraphique, un
petit bijou de music-hall. Sur scène, une chanteuse, Mathilde (éblouissante !), un
guitariste (virtuose !), Vladimir Medail, et deux danseurs, Emma Scherer et Brian
Papadimitriou (remarquables !) retracent les étapes qui ont marqué sa vie, sur une
mise en scène d’Ariane Raynaud.
Mathilde chante depuis sa plus tendre enfance, découvrant le jazz dans les
comédies musicales d’Hollywood. Après un cursus CHAM, elle intégre rapidement
les ateliers professionnels Opéra Junior à l’Opéra de Montpellier. Curieuse, elle
s’essaie à la pratique de multiples instruments (violoncelle, alto, flûte traversière),
mais très vite, c’est sa voix qui devient son instrument de prédilection. À 16 ans, elle
pratique le chant lyrique au conservatoire de Châteauroux. En 2006, elle intègre la
British Gospel Arts de Londres. À Paris, la rencontre de Christophe Césaire, petitfils du grand poète antillais, l’emmènera vers les sonorités jazz-pop carribéen. Fin
2012, Mathilde rencontre Vladimir Médail, guitariste et arrangeur (issu du CNSMD
de Paris et de l’European Jazz Master d’Amsterdam et Berlin !). Leur complicité
tant musicale qu’amicale fera de lui le complice de tous ses projets jusqu’à ce jour.
Approchée par les directeurs de casting de « The Voice » (TF1) cette année, et c’est
sur le petit écran que le grand public la découvre alors.
Ne manquez pas ce spectacle (à partager en famille), profitez donc de la
conférence sur le cabaret et le music-hall le 20 janvier. Et laissez-vous (col)porter
par l’immense talent de ces quatre interprètes...
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Love for sale, une nuit avec Cole Porter
—
vendredi 22 janvier — 20.30 — dès 10 ans (1 heure)
10 - 13 - 16 - fam 50 €
Brian Papadimitriou et Mathilde sont photographiés par David Twist.
—
S’il est un musicien de jazz qui, avant Ibrahim Maalouf, remplit les salles dès
la fin des années 90 avec un public plutôt adepte de groove et pop, c’est bien Erik
Truffaz. Le trompettiste français a vécu ses premières années en Suisse, dans le
pays de Gex (« Région où Voltaire faisait son commerce d’idées », dit-il). Dès l’âge
de huit ans, il découvre le plaisir de la scène aux côtés de son père qui joue du
saxophone. À quatorze ans, il électrifie sa trompette et achète une pédale wha-wha.
Sa fascination pour le son commence...
Il obtient le prix du jury au renommé concours de la Défense de la Ville de Paris
en 1993, puis il signe sous le mythique label Blue Note en 1996.
Jusqu’en 2012, seize albums paraîtront sous ce fameux label dont la plupart sont
composés et réalisés avec le Truffaz Quartet : The dawn, Bending new corners, The
walk of the giant turtle, Arckhangelsk, avec successivement comme invités, le poète
rapper Nya, les chanteurs Ed Harcourt et Christophe, et bien d’autres.
Le Truffaz Quartet, c’est avant tout une entité collective, un son, une dynamique
de groupe. Erik Truffaz débute l’aventure avec Marcello Giuliani à la basse, Marc
Erbetta à la batterie, et Patrick Müller au clavier. Le groupe s’inspire alors des
concerts qu’il donne dans les soirées du Blue Note de Londres, temple de la drum &
bass, et compose les musiques en tournée lors des « balances-son», en improvisant
des bribes de morceaux. La musique naît naturellement sans effort entre les quatre
musiciens. Après deux albums, le groupe prend déjà une dimension internationale,
les tournées se succèdent, le bonheur est bien là, dans la matière sonore.
Premier virage en 2003 avec The walk of the giant turtle : d’inspiration rock,
cet album se veut organique et bouillonnant ; à la grande fureur de Truffaz, les
ingénieurs du son Corboz et Giuliani mettent une distorsion sur la trompette...
Concept qu’il adorera finalement et développera par la suite !
En 2010, Patrick Müller est remplacé aux claviers par Benoît Corboz, l’ingénieur
du son en studio du groupe depuis l’album The Dawn.
Après trois ans d’absence discographique, le Erik Truffaz Quartet est de
retour ! Nouveau casting, nouvelle énergie, nouveau son : Marc Erbetta, le batteur
historique du groupe, cède désormais sa place à Arthur Hnatek, jeune musicien
émigré depuis plusieurs années à New York et qui officie notamment avec Tigran
Hamasyan (nous l’avions accueilli à Guidel en novembre dernier).
Le quartet bénéficie aussi de nouvelles influences après la collaboration avec
le chorégraphe Gregory Maqoma et sa compagnie sud-africaine Vuyani pour le
spectacle Kudu qu’ils ont monté et tourné ensemble ces deux dernières années.
Toujours à la frontière du jazz et de la pop instrumentale, Erik Truffaz mêle
donc librement ces influences africaines à son groove imparable.
Cette métamorphose en douceur donnera naissance à un nouvel album en
janvier 2016 (Parlophone) qui sera présenté quasiment pour la première fois à
Guidel. Attendez-vous donc à un vrai voyage dans le son... Un concert exceptionnel
que j’attendais depuis longtemps à L’ESTRAN. Enfin...
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Erik Truffaz quartet
Erik Truffaz est photographié par Nathalie Pallud.
—
—
jeudi 28 janvier — 20.30
0 - 16 - 19 - 24 €
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Frédéric Pérant avait subjugué le jeune public de Guidel avec Bobby et moi
qu’il avait présenté aux élèves des écoles peu avant Noël la saison dernière ! Ce
spectacle visuel, sans parole, proposait la rencontre entre un jongleur et la voix d’un
musicien (grandiose Bobby McFerrin, à l’occasion d’un solo gravé sur vinyle) qui,
le temps d’un disque, s’accompagnent, s’apprivoisent et se taquinent ; deux solistes
qui se jouaient l’un de l’autre pour former un duo improbable, rythmé de malice et
de surprises. Une petite ballade pleine de magie et de poésie, où les balles jouaient à
cache cache, les chapeaux s’envolaient, les objets et les notes s’entremêlaient. Tout
le monde fut sous le charme, petits et grands.
Pour ce nouveau spectacle, Frédéric est allé plus loin dans la forme du concert
jonglé, poursuivant ses recherches vers une jonglerie qui se réinvente et surprend,
une jonglerie qui se mêle à d’autres arts pour explorer de nouveaux univers et
donner vie aux images, à la musique et aux personnages.
À l’occasion d’une résidence à Guidel, il nous confiait : « Je redécouvre cet
objet (la balle), que je pensais connaître, il me surprend à nouveau dans ce nouvel
apprentissage, m’ouvre de nouvelles perspectives de plaisir, de création, de recherche,
seul dans ma pratique mais aussi et surtout avec les autres, dans l’écriture musicale,
dans l’improvisation, dans le dialogue. Je ne veux plus être le visuel et eux la musique,
nous serons ensemble... »
Entre concert chorégraphique, théâtre musical et laboratoire rythmique à ciel
ouvert, BPM 2.1 nous emporte donc, le temps d’une partition de musique jonglée,
dans une quête musicale et humaine : les musiciens transforment les objets et leur
corp en instruments de musique, les balles et les rebonds en notes, les vibrations en
rythmes et les chutes en silence. Ici, les balles deviennent un prolongement du corps
dans lequel les rebonds et les trajectoires s’associent à la percussion corporelle
pour créer une partition croisée entre musique et chorégraphie. Ici, le jongleur ne
jongle pas sur la musique, il joue cette musique, et la balle, son instrument, devient
une note visuelle et sonnante.
Les deux body-percussionnistes-jongleurs (Frédéric Pérant et Mikis Papazof),
et le flûtiste-saxophoniste-tabliste (Gaël Levionnois) ont été accompagnés durant
la création par le chorégraphe Olivier Germser et les technologues Taprik et Robert
Le Magnifique.
Les trois interprètes sont trois « musiciens » amoureux du rythme, avec trois
savoir faire très différents, qui jonglent du Konnakol (formule rythmique indienne
similaire au scat) dans une version rap au minimalisme de Steeve Reich, en passant
par le funk et l’électro, en quelques rebonds !
Dans cet univers coloré de rythmes traditionnels et actuels, la musique se
regarde et le mouvement s’écoute… Et l’on reste fasciné par la dextérité des gestes, la
difficulté de l’exercice, la rigueur exigée dans chaque mouvement et coordination.
Un chouette spectacle à voir en famille.
BPM 2.1
—
jeudi 4 février — 20.30 — dès 6 ans (1 heure)
6 - 8 - 10 - fam 30 €
49
BPM 2.1 est produit par la Compagnie Poc, coproduit par le Festival Les Tombées de la Nuit
- Rennes, Itinéraires Bis - Association de Développement Artistique et Culturel des Côtes
d’Armor, Le Fourneau - Centre National des Arts de la Rue Bretagne, Réseau Quatre Ass’
et Plus en Sud Finistère, Centre culturel L’Hermine - Sarzeau, avec le soutien à la résidence
de Le Carré Magique - Pôle National des Art du Cirque - Lannion et l’accueil en résidence
de Festival rue Dell Arte - Pays de Moncontour, Festival Les Esclaffades - Saint Helen,
Centre culturel Solenval - Plancoët, Collège la Grande Métairie - Ploufragan, Centre culturel
L’Ellipse - Moëlan, MJC Le Sterenn - Trégunc, MJC La Marelle - Scaer, L’ESTRAN - Guidel,
avec le soutien de la DRAC Bretagne - Ministère de la Culture et de la Communication, le
Conseil Départemental des Côtes d’Armor, le Conseil Régional de Bretagne, Saint-Brieuc
agglomération, Dinan Communauté, Spectacle Vivant en Bretagne et la Spedidam.
Gaël Levionnois, Frédéric Pérant et Mikis Papazof sont photographiés par la Compagnie Poc.
—
J’avais déjà manqué de l’inviter la saison dernière, tant son premier album —
arrivé malheureusement trop tardivement sur mon bureau — m’avait impressionné.
Je ne pouvais manquer à ma promesse de l’accueillir sur la scène de L’ESTRAN
cette saison...
Pianiste de solide formation classique, chanteuse, auteure, compositrice, Macha
Gharibian commence le piano à cinq ans. Fille de musicien (son père a cofondé
l’inclassable groupe Bratsch, pionnier de la « world » made in France), il lui arrive
de suivre son père sur les routes, et pendant que l’autoradio familial passe en boucle
les chansons de rebetiko, les musiques tziganes de Serbie, Roumanie, d’Arménie,
elle se passionne au piano pour Chopin, Bartòk, Rachmaninoff, Prokofiev… Elève à
l’Ecole Normale de Musique de Paris, elle est aussi passionnée par le théâtre.
De passage à New York en 2005, sa rencontre avec le jazz et l’improvisation font
exploser ses barrières sonores.
« Ce séjour devait durer un mois au cours duquel j’ai suivi des cours auprès
d’une école qui venait d’être créée par le trompettiste Ralph Alessi, la School for
Improvisational Music (SIM). Je pouvais y suivre tous les jours des master classes de
musiciens de jazz tels que Jason Moran, Tim Berne, Vijay Iyer, Uri Caine… J’ai même
rencontré Craig Taborn à un concert. C’était une grande chance de rencontrer tous ces
musiciens... J’ai alors prolongé l’aventure de deux mois supplémentaires, hébergée par
des amis. La journée, on organisait des sessions entre musiciens, et le soir, on allait
au concert. Pour moi qui étais habituée à travailler seule mon piano six à huit heures
par jour, cette expérience collective de la musique, combinée à l’immersion dans la vie
new-yorkaise, c’était la belle vie... »
Macha commence alors à écrire. De retour à Paris, elle sera longtemps l’élève
d’Emil Spanyi. Elle compose pour le théâtre, le cinéma, la danse, travaille avec
le metteur en scène et comédien Simon Abkarian (Titus Andronicus au Théâtre
National de Chaillot en 2003, Projet Mata Hari au Théâtre des Bouffes du Nord
et au TNT à Toulouse en 2011) puis avec Nicolas Tackian pour son film Azad
(2009), avec l’American Dance Festival à New York pour la création A New Russian
Choreography à Judson Church (2009), avec le Théâtre du Soleil pour Les Ephémères
(2009).
Elle accompagne les groupes Bratsch et Papiers d’Arménie quelques années, et
travaille régulièrement avec le compositeur de musique de film Jérôme Rebotier
pour Un Illustre Inconnu et Le Prénom.
En 2012, elle enregistre en deux jours son premier album Mars avec Théo Girard
à la contrebasse, David Potaux-Razel à la guitare et Fabrice Moreau à la batterie.
Mars sort en janvier 2013 sur le label Bee Jazz et séduit la presse française qui lui
prédit « Un bel avenir » (Libération). Le Mars album quartet, aujourd’hui rejoint
par le batteur Ariel Tessier, voyage en Europe et jusque New York, Ottawa, Kaboul,
Constantine, Moscou, Ekaterinbourg…
Un deuxième album sortira au début de l’année 2016. Il se pourrait fort que
Macha nous en offre la primeur...
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Macha Gharibian quartet
Macha Gharibian est photographiée par Richard Schrœder.
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dimanche 21 février — 17.00
0 - 12 - 16 - 19 €
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Que serait-il arrivé si le prestigieux Curtis Institute of Music de Philadelphie
avait accepté dans ses murs, au terme d’une sélection drastique, Eunice Kathleen
Waymon, jeune musicienne prodige ?
Le monde y aurait gagné sa première grande pianiste classique noire et n’aurait,
du même coup, jamais entendu la voix stupéfiante de Nina Simone, chanteuse
d’exception et combattante acharnée pour l’égalité des droits civiques dans une
Amérique post-Seconde Guerre mondiale en lutte contre ses démons intérieurs
(comme Nina, d’ailleurs, atteinte de troubles mentaux jamais convenablement
diagnostiqués), le premier d’entre eux étant une ségrégation raciale tardivement
et péniblement abrogée.
Sophie Bourdais, journaliste à Télérama, décrit ses premières années : « Eunice
Waymon a 10 ans. Elle est jeune, douée et noire. Young, gifted and black. Loin de se
douter que ces trois mots seront le titre d’une chanson phare du mouvement pour les
droits civiques à la fin des années 1960, l’hymne de la nation noire américaine. On est
en 1943, et elle n’est pas encore Nina Simone. Juste une gamine qui a mis sa plus belle
robe blanche pour donner un récital de piano à l’hôtel de ville de Tryon. Dans cette
bourgade de Caroline du Nord où elle est née, à la frontière virtuelle du Nord industriel
et du Sud rural, jadis esclavagiste, Eunice a connu la ségrégation polie d’un lieu de
villégiature, sans tensions.
Deux dames blanches ont noté son talent précoce — à 3 ans, elle reproduisait sur
l’harmonium familial des cantiques entendus à l’église. Mrs Miller, chez qui la mère
d’Eunice faisait le ménage, et Mrs Massinovitch, la prof de piano qui l’a prise sous son
aile, couvent du regard leur protégée ce jour-là. Grâce aux fonds récoltés par leurs soins,
la jeune prodige est sur la voie d’accomplir son rêve un peu fou : devenir concertiste
classique. Au premier rang de la salle, les parents Waymon ont la fierté modeste. Mary
Kate est pasteur méthodiste, le pilier de la paroisse où Eunice passe des heures à faire
ses gammes en accompagnant les offices ; John Divine a, lui, tâté dans son jeune temps
de ‘‘la musique du diable’’ et gagné depuis sa vie en étant barbier, blanchisseur ou
camionneur. La petite vedette du jour est la prunelle de ses yeux, sixième enfant d’une
fratrie de huit. Eunice Waymon s’apprête à jouer un extrait de L’Art de la fugue de
Bach. Elle voit qu’un couple de Blancs demande à ses parents de céder leur place. Elle
se lève de son tabouret, annonce gravement qu’elle ne jouera pas dans ces conditions.
Quelques rires fusent, les Waymon embarrassés se rasseoient, leur fille aussi. Mais
de ce jour, écrira plus tard Nina Simone dans son autobiographie ‘‘ le racisme est
devenu pour moi réalité, comme si on avait allumé la lumière ’’. Eunice a jusqu’ici
tout sacrifié à son apprentissage. Mais c’était dans l’illusion pure que sa passion pour
le piano la porterait vers un destin jamais offert à une fille noire. Désormais, tout sera
difficile, à commencer par la conscience que sa couleur est un handicap.»
Son nom de scène est choisi en hommage à une autre Simone (Signoret), pour
éviter que sa mère très croyante sache que sa fille chérie compromettait son talent
en chantant la musique « du diable ».
De son parcours en musique classique, Nina garde donc un amour inconsidéré
pour les grands compositeurs, dont Bach. Elle aimait en glisser quelques notes dans
ses moments d’improvisations. Le pianiste Edouard Ferlet nous le montre lors de
cette saison (le 17 janvier), on peut jouer avec Bach ; tout comme la violoncelliste
Sonia Wieder-Atherton en sera également inspiré lors de son hommage à Nina
Simone du 28 février à L’ESTRAN.
Nina Simone, au cours du concert au Festival de Montreux en 1976.
Le documentaire Nina Simone, Love sorceress forever... est produit
par la société Star Production et réalisé par René Letzgus.
—
Dans un documentaire qui lui est
consacré, René Letzgus a interviewé
deux hommes : Claude Nobs, disparu
au début de l’année 2013, fondateur et
directeur du Montreux Jazz Festival et
ami intime de l’artiste, qui se remémore
les coulisses de l’incroyable concert de
1976 ; et le comédien et homme de radio
Richard Bohringer. Tous deux évoquent
l’immense talent de Nina Simone, artiste
sans égale, mais analysent également ce
« concert » inhabituel.
Nina revient du Libéria où elle
séjourna deux ans avec la SudAfricaine Miriam Makeba. Pleine de
ses racines retrouvées, elle danse — en
africaine affranchie ! — sur la scène
de Montreux... Comme elle le fit à
Monrovia, après un dîner arrosé où elle
se dévêtit devant les convives criant
et tapant des mains. « J’ai dansé nue
pendant au moins deux heures, jamais je
ne m’étais autant amusée ».
Alors elle se lance, danse, et... tance le
public ! Mais lui parle-t-elle vraiment ?
N’est-elle pas en train de se parler
à elle-même, de se livrer avec toute
l’impudeur de ses troubles bipolaires...
Et tout son talent de l’improvisation.
Une grande leçon de musique.
Il faut ici rendre un immense
hommage à Claude Nobs, visionnaire
passionné qui a souhaité les
enregistrements « live » du festival
de Montreux dès 1967 et a créé le
Montreux Jazz Digital Project en 2008 en
numérisant l’ensemble des documents,
laissant un patrimoine documentaire de
portée mondiale pour les générations
futures avec une collection de plus de
5000 heures d’enregistrements.
Nina Simone,
Love sorceress forever...
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jeudi 25 février — 20.30
gratuit
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Chacun de ses concerts et enregistrements est un événement en soi...
Cette immense violoncelliste ne multiplie pas à dessein les projets et les scènes
pour que chacune de ses apparitions concentre en un acte artistique toute l’énergie
et l’engagement nécessaires à leur authenticité.
Sonia Wieder-Atherton prête la voix de son violoncelle au répertoire de Nina
Simone. Nouveau chemin de traverse pour cette musicienne d’exception : Little Girl
Blue est un concert dans l’intimité de la célèbre pianiste et compositrice américaine
Nina Simone, magnifiquement accompagnée par le pianiste Bruno Fontaine.
Née à San Francisco d’une mère d’origine roumaine et d’un père américain,
Sonia Wieder-Atherton a grandi à New-York, puis à Paris où elle entre au CNSMD
dans la classe de Maurice Gendron. À 19 ans, elle part vivre à Moscou pour étudier
avec Natalia Chakhovskaïa au Conservatoire Tchaïkovski. Elle est lauréate du
Concours Rostropovitch à 25 ans. Elle aime décrypter et comprendre la langue
de compositeurs contemporains qui écrivent pour elle (Pascal Dusapin, Georges
Aperghis,...). Et c’est ce qui fait d’elle une interprète à part. Elle joue en soliste
pour les plus prestigieux orchestres européens. Elle crée aussi de nombreux projets
qu’elle conçoit et met en scène : Chants juifs, Chants d’Est, Danses Nocturnes avec
Charlotte Rampling, Navire Night de Marguerite Duras avec Fanny Ardant,...
Sonia Wieder-Atherton nous confie ses notes de la création « Ce que je sais c’est
qu’elle bouleverse et qu’elle envoûte. Bien sûr. Ce que je sais c’est que sa voix et son
chant sont seuls à la suivre à un endroit d’où personne ne rentre inchangé. Ce que je
me demande, c’est où elle est quand soudain il me semble reconnaître un choral de
Bach ou un madrigal de Monteverdi. Que le plus souvent elle semble cacher aux creux
de ses chansons. Ce que je me demande c’est où elle est lorsque comme absente, elle
s’assied au clavecin et joue ce qui pourrait être du Couperin, et que son clavier et sa
voix, issus de mondes qui ne semblent pas communiquer, se cherchent, se cherchent,
jusqu’à ce qu’une ritournelle d’enfant les réunissent enfin.
Il y a ces échappées où elle se lance sur le clavier, et c’est comme une vague
puissante, qui entraîne tout, une vague puissante d’harmonies. C’est comme si son
chant déplaçait dans un même mouvement toutes les douleurs inguérissables, toutes
les colères, toutes les solitudes. Toutes les siennes. Toutes les nôtres, aussi. Sans nous
laisser le choix. Quel est cet endroit ? Est-ce l’endroit d’où elle vient, l’endroit où elle
revient, un endroit antérieur même à ses études classiques, l’endroit des chants d’église
de son enfance ? Là où serait né son désir ? Seul endroit où se réconcilieraient son
amour de la musique, sa sous-jacente colère, ses désobéissances, sa sourde peine ? Ce
que je sais c’est que c’est son secret.
Je me suis immergée dans son répertoire, ses arrangements, son univers harmonique
et son histoire aussi. Je voudrais lui prêter la voix de mon violoncelle, portée,
accompagnée par le jeu aux multiples facettes de Bruno Fontaine. Et je crois qu’en me
laissant porter par elle, m’apparaîtront des liens secrets avec des compositeurs qu’elle
aimait par-dessus tout ».
Ne manquez pas ce concert d’une rare émotion.
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Sonia Wieder-Atherton, A little girl blue
Sonia Wieder-Atherton est photographiée par Xavier Arias.
A Little Girl Blue est une production de Madamelune
avec le soutien de l’Adami.
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—
dimanche 28 février — 17.00
0 - 13 - 18 - 21 €
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Ce spectacle de magie nouvelle à la croisée de
la danse, du jonglage et de la vidéo est un voyage
étrange et irréel. Le spectateur est plongé dans le noir
le plus total ; l’obscurité brouille ses repères, masque
les corps pour les révéler dans une autre nature.
Confusément, on croit deviner sur scène une
présence humaine. Des bruits de tissus, de pas,
des ombres, et même des souffles, en trahissent la
présence.
Des balles lumineuses apparaissent comme des
astres en orbite : elles gravitent autour d’un corps
invisible. Mais à peine a-t-on mentalement tracé
une silhouette au centre de ce ciel constellé, qu’il se
produit d’étranges phénomènes : des accélérations,
des multiplications inexplicables, des disparitions.
De manière inexplicable, les balles prennent leur
autonomie, se rencontrent, tournoient, accélèrent,
dansent ou clignotent. La jonglerie devient
calligraphie.
Entre ces deux personnages sans nom ni histoire,
deux présences qui se cherchent, la magie est ici
comme un troisième élément, invisible, qui tisse leur
relation, qui transforme et apaise. Le personnage
féminin baigne dans un univers accompli et
harmonieux. Toute en rondeur et en douceur, Elle
dialogue avec les lumières vagabondes, fait virevolter
ces étoiles comme les lucioles d’un soir d’été.
Le personnage masculin tente d’apprivoiser cette
lumière, d’entrer dans la proximité de cette présence
apaisante. Il s’efforce de s’approcher de cette altérité
qui le fascine et l’invite à transformer son énergie
puissante, presque brutale.
Le temps s’écoule de façon variable. Il se fige
presque par instants, se ralentit de manière extrême
ou bien se brusque, se précipite soudainement. La
gravité est changeante et quitte parfois les corps ou
les objets. Tandis que les balles tombent dans une
extrême lenteur, le corps chute dans un temps infini
(saisissante performance d’Aragorn Boulanger !) au
cœur de la nuit, de la transformation, d’où tout peut
renaître, métamorphosé. Le corps semble se déplacer
dans un rapport au temps totalement distendu comme
si l’instant s’écoulait très lentement. Tous les gestes
sont ainsi amplifiés d’une intensité dramatique. Ils
sont comme révélés par ce rythme qui revisite les
attitudes quotidiennes (marcher, s’asseoir, s’arrêter,
attendre).
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Notte est produit par la compagnie 14:20
en coproduction avec L’Hippodrome –
scène nationale de Douai, Le Rayon Vert
– scène conventionnée de Saint Valery en
Caux, L’Académie Fratellini et le soutien
de la DRAC Haute-Normandie, la Région
Haute-Normandie, le Département de
Seine-Maritime et la Ville de Rouen. En
partenariat avec Régie Technique.
L’écriture et la mise en scène, la
conception magique et numérique sont de
Raphaël Navarro et Clément Debailleul, a
la chorégraphie d’Aragorn Boulanger. Le
spectacle est interprété par Kim Huynh et
Aragorn Boulanger. Le spectacle compte
également sur Eric Bouche Pillon (régie
générale), Guillaume Lefebvre (régie
lumière et vidéo), Clément Debailleul
(vidéo et informatique), Bernard
Painchault (construction magique),
Charles Goyard (création électronique),
Robin Milly (aide et suivi technique),
Louise Lévêque (aide à la dramaturgie).
Kim Huynh et Aragorn Boulanger sont ici
photo-montés par Clément Debailleul.
—
SPECTACLE INTERDIT AUX
PERSONNES ÉPILEPTIQUES.
POUR NÉCESSITÉ D’OBSCURITÉ,
AUCUN RETARDATAIRE NE SERA
ADMIS EN SALLE.
Soudain, la musique se transforme. Un corps parcourt maintenant la scène dans une
agitation grandissante, semblant chercher une issue. Mais sans cesse tout se renverse,
et il modifie son parcours. La lumière illumine la scène ou la plonge dans le noir sans
inertie, de manière brutale. Elle clignote et sa directivité change constamment. L’énergie
grandit, la danse projette le corps d’une direction à l’autre. Une force ballotte le corps
qui semble traversé par une ondulation presque désarticulante. Il passe de plus en plus
rapidement d’un état à l’autre et révèle toute son étrangeté.
Créée par Clément Debailleul et Raphaël Navarro, la Cie 14:20 est à l’initiative
du mouvement de la magie nouvelle. Ils affirment la magie comme un langage
autonome et foisonnant à travers la création artistique, la transmission pédagogique, le
compagnonnage et le soutien aux jeunes auteurs de magie nouvelle (dont Etienne Saglio,
accueilli deux fois à Guidel et Yann Frisch en novembre). Leur parcours est depuis fait de
collaborations prestigieuses avec le couturier Jean-Paul Gaultier, l’écrivain poète Michel
Butor, le chorégraphe Philippe Découflé, et prochainement une création à Chaillot.
Notte
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mardi 1er mars — 20.30 — dès 8 ans (55 min.)
9 - 12 - 14 - fam 40 €
Alban Darche, compositeur associé
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Le Tombeau de Poulenc est coproduit par INFINGO et Le Gros Cube.
INFINGO est porté par la Région Centre, aidé par le ministère de la culture - DRAC
Centre et soutenu par la Spedidam, l’Adami, la Sacem et MFA.
Les projets d’Alban Darche sont soutenus par la DRAC des Pays de la Loire, la
Région des Pays de la Loire et le département de la Loire-Atlantique. Sa résidence de
compositeur associé à L’ESTRAN est soutenue par le ministère de la Culture et de la
Communication DGCA - DRAC Bretagne et la Sacem.
De gauche à droite : Jean-Louis Pommier, Matthieu Donarier, Pascal Vandelbulcke,
Jean-Christophe Cholet, Marie-Violaine Cadoret, Christophe Lavergne, Matthias
Ruëgg, Nathalie Darche, Didier Havet, Alban Darche, Olivier Laisney et Stéphane
Kerecki sont photographiés par Gildas Boclé.
—
en partenariat avec
Non, non, ceci n’est pas une œuvre mortuaire... Bien au contraire !
Pendant la période baroque, le Tombeau était composé en hommage à un grand
personnage ou un collègue musicien (maître ou ami), aussi bien de son vivant
qu’après sa mort, contrairement à ce que le nom de ce genre musical pourrait
laisser penser. Il s’agissait généralement d’une pièce monumentale, de rythme lent
et de caractère méditatif, non dénué parfois de fantaisie et d’audace harmonique
ou rythmique.
Le genre du Tombeau a quasiment disparu vers la fin du XVIIIème siècle avant
de retrouver quelques faveurs au début du XXème siècle tel Maurice Ravel avec le
Tombeau de Couperin ou Manuel de Falla avec le Tombeau de Claude Debussy.
Ce qui a séduit Alban Darche et Jean-Christophe Cholet est que le genre est
affranchi de toute contrainte. Vous connaissez déjà Alban, compositeur associé
à L’ESTRAN, je ne vous le représenterai pas. Pianiste de formation classique,
compositeur et arrangeur, Jean-Christophe Cholet se passionne pour les musiques
issues des traditions populaires. Il créé ainsi dans ce contexte plusieurs programmes
dont les remarqués Suite alpestre (1997), Slavonic Tone (2006) et Nights In Tunisia
(2012). Il mène parallèlement une activité intense en Europe depuis 2002 avec le
trio Cholet-Känzig-Papaux.
Il ne s’agit pas ici pour eux de prolonger le travail de Francis Poulenc ni même
d’utiliser ses codes et ses couleurs, mais de véritablement inventer une œuvre
originale qui puise son inspiration dans l’écoute de celle de Poulenc. Le programme
Le Tombeau de Poulenc regroupe des musiciens issus de leurs deux formations
respectives (« Diagonal » de Jean-Christophe Cholet et « l’Orphicube » d’Alban
Darche). L’instrumentation de l’orchestre désormais intitulé « La Diagonale du
Cube » permet autant de faire sonner un orchestre de jazz que de recréer un
concertino propre à développer une forme qui fera écho au travail de Poulenc : le
Concerto pour deux pianos et orchestre.
Et quel orchestre ! Vous avez déjà eu l’occasion d’applaudir certains d’entre
eux lors de précédents concerts à L’ESTRAN où à l’occasion d’un intermède
de la Fondation Polignac à la Médiathèque : Jean-Christophe Cholet (Piano,
composition), Alban Darche (Saxophones, composition), Nathalie Darche (Piano),
Pascal Vandenbulcke (Flûtes), Jean-Louis Pommier (Trombone), Matthieu Donarier
(Saxophones, Clarinettes), Olivier Laisney (Trompette), Marie-Violaine Cadoret
(Violon, Alto), Didier Havet (Tuba), Christophe Lavergne (Batterie) et Stéphane
Kerecki (Contrebasse, qui vient de recevoir la distinction des Victoires du Jazz 2015
au titre du meilleur album de l’année : Nouvelle Vague).
Les deux compositeurs ont convié l’autrichien Mathias Ruëgg, fondateur du
Vienna Art Orchestra et compositeur très sollicité en Europe, pour une troisième
écriture, faisant alterner la musique de chacun, tel un concerto grosso.
La fragrance et l’esprit de Francis Poulenc sont bien là. Voilà une musique
inédite et actuelle, précieuse et précise, forte. Un magnifique hommage, gourmand
et facétieux, virtuose, qui vous happe du début à la fin de ce concert.
La Diagonale du Cube — Le Tombeau de Poulenc
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dimanche 13 mars — 17.00
0 - 12 - 16 - 19 €
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Ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’entrai ce mardi soir-là dans
la salle pour assister au nouveau spectacle du mentaliste et illusioniste Thierry
Collet. « Je clique donc je suis »... Deux champs artistiques de L’ESTRAN étaient
a priori réunis en un seul spectacle : les illusions, les numériques. Parfait. Oui,
mais connaissant toutes les capacités de Thierry Collet et, dans l’expectative
que les nouvelles technologies seraient convoquées, j’éteignai mon smartphone
par mesure de précaution. Peine perdue ! Un pannonceau à l’entrée de la salle
demandait plutôt à chaque spectateur de le garder allumé. Mais qu’allait-il donc
bien en faire ?...
Les téléphones et les ordinateurs captent les données personnelles à notre insu,
nous surveillent en permanence, et lisent presque dans nos pensées. Seraient-ils
plus forts que les mentalistes ?
Après avoir été formé à la prestidigitation au contact de maîtres, Thierry Collet
fait un crochet par la fac de psychologie puis se dirige vers le théâtre et rentre au
Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique ; il s’intéresse aux notions de
personnage, de situation et de narration et commence à donner du sens à sa pratique
de magicien. Depuis, à travers ses propres spectacles, mais aussi des activités de
conseil et de pédagogie, Thierry Collet travaille à renouveler les codes, l’esthétique
et la dramaturgie de la magie pour en faire un art en prise avec les problématiques
humaines, sociales et politiques de notre époque : une magie contemporaine.
En maîtresse de cérémonie, Claire Chastel : adolescente, elle étudie la magie
(particulièrement le close-up) à l’Académie de Magie de Paris pendant plus
de cinq ans. Puis elle se forme au théâtre au Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique dont elle sort en 2011 et a intégré le Jeune Théâtre National.
Elle s’intéresse à la mise en scène et devient l’assistante de Jean-Damien Barbin,
Daniel Mesguich puis Jean-Christophe Blondel sur des spectacles dans lesquels elle
est également interprète. Elle rencontre Thierry Collet au CNSAD où il dirige un
atelier magie.
Dans Je clique donc je suis, les téléphones des spectateurs sont les supports
des effets magiques de ce spectacle : ils vibrent, sonnent, parlent et s’affirment
pour dévoiler les pensées secrètes de leurs propriétaires, révéler leurs codes secrets
et faire des prédictions. Les intelligences artificielles s’imposent, prennent le
pouvoir et défient le magicien. Le public perd ses repères : est-ce de la magie, de
la technologie ou de la science-fiction ? Les spectateurs sont donc expressément
priés de venir au spectacle munis de leur téléphone et de le garder allumé. Au cours
des expériences de mentalisme où ils sont utilisés, ces objets connectés révèlent
beaucoup de choses sur le « meilleur des mondes » dans lequel nous vivons.
Donc, si vous avez bien tout compris (avant le spectacle... car après vous n’y
comprendrez plus rien) : Les spectateurs pourront être amenés à
participer à des expériences interactives au cours de la
représentation.
À bon entendeur...
Je clique donc je suis.
—
dimanche 20 mars — 16.00 & 19.00 — à partir de 15 ans (1 heure)
9 - 12 - 14 - fam 40 € (nombre de places très limité)
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Je clique donc je suis est produit par la Compagnie Le Phalène en coproduction avec le Forum, scène
conventionnée de Blanc-Mesnil, avec l’aide du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis et le soutien
du Théâtre de Rungis, du Théâtre Firmin Gémier/ La Piscine, du Théâtre de Chelles, et du Théâtre des
Sources de Fontenay aux Roses. La compagnie Le Phalène est soutenue par la Direction Régionale des
Affaires Culturelles d’Île-de- France / Ministère de la Culture et de la Communication (Britt Harnisch administration, Carol Ghionda - déléguée au développement et à la diffusion, Antoine Derlon - chargé
de production). La compagnie est en résidence au Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec avec le soutien du
Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
Le spectacle est conçu par Thierry Collet (artiste associé à la Comète, scène nationale de Châlons-enChampagne, depuis septembre 2014) avec la collaboration à l’écriture et à la mise en scène de Michel
Cerda, la collaboration artistique et technique de Rémy Berthier, les conseils techniques de Xavier Jacquot.
Le spectacle est interprété par Claire Chastel, ici photographiée par Nathaniel Baruch.
—
en partenariat avec Les Lorientales
Ce dimanche matin-là, je me perdais dans la toile virtuelle du net, à la recherche
de l’étonnement, de la surprise... D’une page à l’autre, de vidéo en vidéo, je (re)
découvris finalement ce jeune musicien tunisien.
Oui, parfois, nous passons à côté d’artistes dont on a entendu maintes fois le
nom, mais l’on procrastine... Promis, j’irai écouter... Et on oublie, chaque nouvelle
suggestion effaçant la précédente dans notre mémoire fugace.
Jasser Haj Youssef est l’un des musiciens les plus étonnants de sa génération.
La sensualité de ses mélodies, son sens du groove et sa profonde culture musicale
lui ont permis de jouer avec les plus grands artistes de son pays (la Tunisie) et de
collaborer avec des figures internationales : Barbara Hendricks, Youssou N’Dour,
Didier Lockwood, Sœur Marie Keyrouz...
Il fait aussi preuve d’une belle originalité : il est en effet le premier à avoir
redécouvert la viole d’amour baroque. Jasser maîtrise à merveille cet instrument
hors du commun et il a su le mettre au service d’une superbe musique aux multiples
facettes : classique, orientale, jazzy, indienne... D’une surprenante modernité.
Fils d’un ethnomusicologue et d’une mère styliste, Jasser Haj Youssef passe son
enfance à Monastir. Il apprend l’art de l’improvisation et des maqâms avec son père,
Hassine Haj Youssef. Il débute à huit ans l’étude du violon oriental au conservatoire
de Monastir, puis étudie le violon classique et la musique de chambre avec Elena
Pirvu à l’Institut supérieur de musique de Sousse, où il obtient un premier prix
en violon classique, une maîtrise en musicologie et remporte le concours de la
« Meilleure interprétation musicale arabe » en 2001. Jasser se perfectionne auprès
des musiciens de renom comme Lakshminarayana Subramaniam (Inde), Kudsi
Erguner (Turquie), Ivo Papazov (Bulgarie), Béchir Selmi (Tunisie), Michel Portal
(France), Billy Hart (États-Unis), Steve Coleman (États-Unis), Pierre Blanchard
(France) et Christophe Bianco (France).
Aujourd’hui, le monde de la musique se l’arrache et on le retrouve tour à
tour dirigeant l’Orchestre de Chambre de Paris et l’Orchestre des Jeunes de la
Méditerranée, en quartet ou en solo sur les scènes les plus prestigieuses.
« Qu’il marie sa viole d’amour baroque aux percussions indiennes ou au piano,
son violon au scat du chanteur David Linx d’après la Partita n°1 de Bach ou au chant
du Sénégalais Diogal, dans les mains de Jasser Haj Youssef fondent avec acuité Orient
et Occident, jazz et classique, racines et impros. Comme en témoigne son premier
album, Sira (‘‘histoire’’ ou ‘‘parcours’’, en arabe) ». (Libération)
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Jasser Haj Youssef est ici photographié par Fabien Lemaire.
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Jasser Haj Youssef quartet
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jeudi 24 mars — 20.30
0 - 13 - 18 - 21 €
Pédagogue et chercheur (doctorant à l’Université Paris VIII), Jasser Haj Youssef
proposera également une conférence musicale la veille de son concert.
conférence Le Jazz et L’Orient, rencontres et métissage
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mercredi 23 mars — 18.00
gratuit
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Le son des cloches... le week-end de Pâques ! Voilà une belle idée du créateur
Hughes Germain, un très beau moment sonore et poétique à vivre en famille...
Hughes Germain, aventurier des sons, musicien audacieux et intrépide, nous
émerveille une fois de plus (après Faso Nord en mai 2014) avec ce spectacle.
Toujours à l’affût de nouvelles sonorités et de nouvelles sensations, il nous propose
un moment unique, qui revêt des allures de voyage poétique dans le son.
Glanées au fil des tribulations et des rencontres, les cloches qui composent
ce tableau en mouvement racontent toute une histoire à leur manière. Pour les
entendre, il faut se laisser porter.
Le Son des Cloches propose donc aux spectateurs à partir de 4 ans (et finalement à
tous les curieux) une bulle intemporelle, un spectacle intime et chaleureux, comme
un poème chuchoté ou une collection de photographies qui prendrait vie.
Plus large qu’un « concert pour enfants », ce spectacle est une occasion unique
pour les petits de découvrir autrement l’univers du son et de l’électroacoustique.
Car ce tour du monde expliqué des diverses cloches nous fait entrer doucement
dans une écoute très attentive de la pureté du son ; Hughes Germain attise nos
sens et notre curiosité, invite finalement à écouter plus qu’à entendre, et pratique
une expérience électroacoustique en enregistrant en direct et transformant les
tintinabulis en ondes sonores étonnantes...
Hughes Germain nous parle de ce spectacle « Je m’intéresse aux cloches sous
toutes leurs formes. J’aime celles qui ont quelque chose de particulier, comme une
cloche ayant pour battant une autre petite cloche ; les cloches tibétaines où deux
cloches se tapent l’une l’autre : ni battant ni battu... Les minuscules cloches mises en
chapelet, et qui forment un son continu quand on les agite. Les cloches de balise de
houle, cloche de guérisseur, cloche percée, cloche de bois, bols...
De ces cloches découlent plein d’histoires : personnelles, anecdotiques, techniques...
‘‘Jouer’’ avec des cloches, c’est utiliser une petite porte pour entrer dans l’immense
univers du son, du sensible, de la perception, avec une démarche poétique. Et au
travers de la cloche, on entend le monde.
Regarder en détail des cloches, c’est entrer dans le détail du son, de ses modes
d’activation, de propagation. Les cloches sont un moyen pour parler du son, ouvrir
les oreilles, affiner l’écoute, prendre du plaisir avec le son ; parler de l’air vibrant qui
nous entoure, ‘‘comme des poissons dans l’eau’’. Faire du son dans l’espace, et parler
de comment vibre la matière. S’asseoir avec des cloches autour, devant quelque chose
qui fait de la lumière, comme un feu autour duquel on se retrouve... S’adresser à peu
de spectateurs et d’enfants à la fois, en arc de cercle, en une relation intime, délicate
sur le son. J’utilise des moyens lumineux matérialisant le son et l’espace, et il y a les
cercles concentriques : les cloches, petits objets proches manipulés, les cloches espacées
(suspendues, manipulées par des fils à distance), l’espace électroacoustique qui nous
entoure... On glisse d’un cercle à l’autre ».
Un moment magique et singulier à partager.
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Hughes Germain — Le Son des Cloches
—
dimanche 27 mars — 16.00 & 18.00 — dès 4 ans (45 min.)
des séances scolaires seront organisées le mardi 29 mars.
6 - 8 - 10 - fam 30 € (nombre limité de places)
Une cloche d’église magistrale photographiée par Hughes Germain.
Celle-là ne sera pas dans le spectacle...
—
en partenariat avec Le Théâtre de Lorient
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Rose Poupelain est l’illustratrice du livre-CD Le Carnaval Jazz des Animaux édité par les éditions Gautier-Languereau
(éditeur de Bécassine depuis 1905 !) chez Hachette Junior. Le Carnaval Jazz des Animaux est produit par Moose, coproduit
par le festival Jazz à Vienne, La Coursive - Scène nationale de la Rochelle,Jeanine Roze Production et L’ESTRAN - Guidel
avec le soutien de la Région Bretagne.
—
Les fondateurs de The Amazing Keystone Big Band, David Enhco, Bastien Ballaz, Jonathan Boutellier et Frédéric Nardin
sont ici photographiés par Bruno Belleudy.
—
dimanche 18 octobre — 11.00
L’ouvrage livre-CD (avec Édouard Baer en récitant !) sera présenté en avant-première à Guidel durant
le Petit Festival des Livres en Musiques (p. 3) en présence de l’illustratrice Rose Poupelain.
Après le très grand succès de leur spectacle Pierre et le Loup... et le jazz,
réécriture du célèbre conte musical de Serge Prokofiev, que nous avions présenté en
partenariat avec le Théâtre de Lorient en décembre 2014 (5000 spectateurs en trois
jours !), les vingt musiciens de The Amazing Keystone Big Band, dirigés par Bastien
Ballaz, Jonathan Boutellier, Frédéric Nardin et David Enhco poursuivent leurs
aventures pour sensibiliser les publics, jeunes et adultes, au jazz et aux musiques
improvisées. Ils s’attaquent à une nouvelle adaptation jazz d’un chef d’œuvre du
répertoire classique : Le Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns !
En 1886, Camille Saint-Saëns compose Le Carnaval des Animaux, suite musicale
de 14 courts mouvements pour orchestre, une caricature de son époque dont le
but est d’amuser et de divertir. Après deux représentations, Saint-Saëns interdit
l’exécution publique de cette œuvre de son vivant. Il faudra attendre la lecture de
son testament pour que l’œuvre soit rejouée en public.
Avec Pierre et le Loup, c’est l’œuvre la plus connue auprès du jeune public.
Le Carnaval jazz des Animaux a pour objectif de faire découvrir à tous, enfants
comme adultes, le jazz dans toutes ses expressions à partir d’une adaptation
originale et ludique de cette œuvre majeure du répertoire classique.
De la même façon que Saint-Saëns présentait l’orchestre classique en associant
un instrument de musique à un animal, le spectacle fait découvrir au public les
instruments du Big Band : le Lion est représenté par le trombone, le Cygne par le
saxophone, l’Éléphant par le tuba, les poissons de l’Aquarium par la trompette, la
Volière par la flûte, etc.
Cette approche interactive et ludique de l’orchestre (composé de jeunes
musiciens professionnels âgés de 20 à 30 ans), fait de ce spectacle une découverte
globale du jazz : son histoire, ses instruments, ses différents styles et pour conclure,
une initiation à la pratique de cette musique. Car les enfants participent activement
au spectacle. Ils seront amenés à chanter une chanson spécialement composée pour
eux qui les intègre à l’orchestre : une partie des musiciens reste sur scène pour
chanter avec les enfants pendant que les autres paradent dans la salle à la manière
d’une fanfare de la Nouvelle Orléans.
Pour ce spectacle, Thaï-Marc Le Thanh, écrivain français à succès de romans
pour la jeunesse a écrit une nouvelle histoire qui raconte l’aventure d’un Loup hors
du commun. Ce personnage emblématique de l’univers des contes pour enfants
devient le narrateur de l’histoire et raconte ses rencontres avec tous les animaux du
Carnaval. Une mise en scène et une création lumières originales en font également
un spectacle vivant, ludique et plein d’humour.
Ce spectacle et le livre-CD sont coproduits par L’ESTRAN.
Et pour un parcours complet sur l’œuvre de Camille Saint-Saëns, la Fondation
Polignac programme une version intitulée Le Carnaval des Animaux de la mer le
vendredi 4 mars (p. 74). Et assistez en famille à la conférence de Géraldine Puireux
sur les Animaux dans l’art le mercredi 20 avril à Guidel (p. 16).
The Amazing Keystone Big Band — Le Carnaval Jazz des Animaux
—
vendredi 22 avril et samedi 23 avril — 19.30 — au Théâtre de Lorient
séances scolaires les jeudi 21 et vendredi 22 avril.
5 à 12 €, billetterie uniquement au Théâtre de Lorient.
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Alban Darche, compositeur associé
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Au commencement il y avait Le Cube, trio angulaire base de toutes les
déclinaisons cubiques des groupes d’Alban Darche.
À propos du trio formé par Alban, Sébastien Boisseau et Christophe Lavergne,
Franck Bergerot (Jazz Magazine) dit : « Il est peu de saxophonistes identifiables
comme Alban Darche, parce qu’il a une écriture – qu’elle soit déposée sur le papier
où qu’elle trame ses improvisations – à nulle autre pareille. […] C’est frais, plein
d’humour, d’une fausse-vraie désinvolture ».
L’OrphiCube est une déclinaison née voici quatre ans. Cet ensemble hybride à
neuf musiciens, à mi-chemin entre un orchestre de jazz et un groupe de musique
de chambre, a rencontré un grand succès public et a été largement salué par la
critique. Il permet par sa taille et sa composition d’avoir la variété de couleurs d’un
ensemble de musique de chambre et la puissance du big-band, cette « présence »
sonore de grand orchestre qui produit une qualité d’émotion de nature à toucher
le public le plus large.
L’OrphiCube augmenté en (presque) Gros Cube avait débuté la résidence
d’Alban à Guidel avec les reprises arrangées de Queen (Queen Bishop), puis la
relecture des musiques traditionnelles de Noël avec les élèves du collège Anita
Conti de Lorient (my Xmas Trax).
L’OrphiCube présente cette saison à L’ESTRAN son programme Perceptions
instantanées fait de compositions originales (en décembre, p. 36), rejoint l’ensemble
Diagonal de Jean-Christophe Cholet pour Le Tombeau de Poulenc (en mars, p. 58),
et une nouvelle création à Guidel en invitant la chanteuse Chloé Cailleton.
Les spectateurs de L’ESTRAN ont pu découvrir cette dernière la saison passée
dans le Queen Bishop puis au sein des Voice Messengers.
Après un premier contact avec le piano classique, cette chanteuse-percussionniste
originaire de Cholet débute un apprentissage du jazz en autodidacte. Elle intègre
ensuite le Conservatoire Régional de Nantes puis le CNSM de Paris, se formant
à la pratique du jazz et des musiques improvisées en orchestre, ainsi qu’à la
composition et à l’arrangement en écrivant pour différentes formations allant du
big band de jazz à l’orchestre symphonique. En France et en Europe, cette jeune
artiste a notamment collaboré avec David Linx, Stéphane et Lionel Belmondo, Eric
Legnini, André Ceccarelli, Riccardo del Fra, Baptiste Trotignon, Oxmo Puccino et
Ibrahim Maalouf qui l’invita sur son avant-dernier album.
Pour cette création à L’ESTRAN, Alban (Saxophones, Clarinette, compositions
& arrangements) et Chloé (Voix) seront accompagnés de Marie-Violaine Cadoret
(Violon), Nathalie Darche (Piano), Didier Ithursarry (Accordéon), Stéphane Payen
(Saxophone alto), Olivier Laisney (Trompette), Sébastien Boisseau (Contrebasse) et
Christophe Lavergne (Batterie).
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La présence d’Alban Darche durant ces deux saisons en qualité de compositeur
associé à L’ESTRAN a été permise par le soutien du ministère de la Culture et de la
Communication et de la Sacem.
Alban Darche — création avec l’OrphiCube
—
vendredi 29 avril — 20.30
0 - 12 - 16 - 19 €
Alban Darche est photographié par Annabelle Tiaffay.
—
Alban Darche, compositeur associé
Voici le dernier spectacle de notre compositeur associé Alban Darche en ces
deux ans de résidence. Il était normal que je lui cède la parole pour le présenter
lui-même.
« En près de vingt ans de pratique professionnelle, j’ai eu l’occasion de constater à
de multiples reprises l’incompréhensible fossé qui existe entre les peurs et préjugés qui
entourent la musique dite de « jazz »… et le plaisir ressenti par le public (même non
averti) qui assiste à nos concerts.
Combler ce fossé est une préoccupation permanente qui se concrétise sur le plan
artistique par le choix de porter un ‘‘grand orchestre’’ dont les registres multiples et
la puissance créent les conditions d’un spectacle qui peut toucher, bien au-delà des
habitués des clubs spécialisés.
Pour poursuivre cet objectif d’aller vers de nouveaux publics, je cherchais une
formule qui, sans rien céder de l’exigence artistique, ait une véritable vocation
pédagogique pour le grand public.
Ce sera La Leçon de conduite (d’orchestre), un spectacle qui transpose au jazz le
système de référence le plus commun, le plus connu : le Code de la route.
La Leçon de conduite est un concert interactif qui repose fondamentalement sur le
talent d’improvisation, la connivence musicale et la culture artistique des interprètes :
aux côtés d’Alban Darche, Sébastien Boisseau (Contrebasse), Emmanuel Birault
(Batterie) et Didier Ithursarry (Accordéon). Grâce à eux, le public, pourra ressentir le
plaisir que prend un compositeur de jazz à créer dans un cadre qu’il s’est arbitrairement
fixé : un rythme, un tempo, un thème composé en référence à tel univers musical
(Fanfare ou be-bop ? Musique traditionnelle ou classique ?), une organisation (Qui
joue ? : la batterie seule ? Avec la basse ? Un instrument mélodique ? Tous ensemble ?
Un solo ? Plusieurs ? De quelle durée ?). En jazz, elles se reposent aussi sur scène, ‘‘à
chaud’’, pour chacun des musiciens qui réagit avec tous les autres et interagit sur
l’ensemble…
C’est cette complexité passionnante que ce spectacle veut donner à ressentir au
spectateur, invité à prendre une ‘‘leçon de conduite musicale’’. Avec pour base les
outils (détournés) d’un système complexe que tout le monde maîtrise — le Code de la
route — c’est lui qui fixera à l’orchestre les règles du jeu et de la composition.
Le spectacle commencera par une brève période d’apprentissage (présentation des
gestes et ‘‘panneaux’’ indicateurs), et s’achèvera par une ‘‘prise en mains’’ par le public.
Il sera invité à tracer un ‘‘itinéraire musical’’, par exemple de Mumbaï (musique
indienne) à Vesoul (valse musette) en passant par Kingston (reggae), Kansas City
(bebop) et Bagdad (musique arabe). Il pourra aussi, à l’aide de panneaux indicateurs,
influer sur la structure du morceau, sur le tempo (limitations de vitesse), le rythme, la
tonalité, le nombre de voies (voix), émailler le trajet d’incidents de parcours (stop, sens
unique, chaussée glissante…) ».
Ce projet est créé en partenariat avec Les Ateliers Musicaux de Guidel. Un
spectacle musical à savourer en famille. Et révisez votre Code !
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Alban Darche — La Leçon de conduite (d’orchestre)
Quelques exemples de panneaux qui pourront être utilisés par les spectateurs
pendant le spectacle.
—
—
vendredi 13 mai — 20.30 — dès 6 ans
0 - 6 - 8 - 10 €
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Clara et Robert Schumann, un amour déchiré
Irina Lankova piano - Laurent le Flécher violon
Igor Kiritchenko violoncelle - Daniel Dupont acteur
© Fabrice Nassini
© Emmanuelle Alès & D.R.
La Fondation Polignac Ker-Jean
en partenariat avec la Ville de Guidel
présente
Les Ministrings de Lausanne
en partenariat avec le
Clara Wieck, épouse du compositeur Robert Schumann, une des rares musiciennes
de l’ère romantique, fut considérée comme la pianiste la plus remarquable de son
époque. Elle est la première interprète des œuvres de son mari et compositrice de
plus de quarante œuvres. Robert Schumann est le musicien romantique allemand par
excellence : poète, fantasque, dépressif et passionné. Tout, dans son œuvre et sa vie, le
démontre.
Clara Wieck et Robert Schumann, ces deux personnages hors du commun, ces deux
destins exceptionnels, vont s’unir pendant la période la plus féconde de la création
romantique musicale jusqu’à la mort de Robert Schumann.
Au cœur de ce spectacle : la lecture de leur correspondance, des extraits des trois
trios avec piano de Clara et Robert Schumann.
—
samedi 17 octobre — 20.30
—
Les Ministrings sont un ensemble de jeunes violonistes, altistes, violoncellistes du
Conservatoire de Lausanne. Il a été créé en 2002 par Tina Strinning, professeure de
violon, d’alto et de didactique. L’idée de départ était de permettre à de jeunes enfants de
se préparer à la musique d’ensemble. Vingt-cinq d’entre eux se produiront à Guidel.
Entre tournée à Istanbul, Paris ou Budapest, les Ministrings font leur chemin avec
bonheur et fraîcheur. Ces enfants s’engagent dès l’âge de sept ans dans une démarche
exigeante et originale. Soutenus souvent par leurs aînés, ils apprennent à prendre
des responsabilités et à tenir un rôle actif tant sur le plan musical que scénique. Ils se
produisent sur scène de manière totalement autonome et libre de toute partition. Il
en découle un magnifique apprentissage des valeurs artistiques et sociales ainsi qu’un
développement de la personnalité de chacun dans un cadre enthousiasmant.
Le travail d’expression et de mouvement, d’improvisation et de créativité ainsi que
les nombreux projets vécus en commun créent de forts liens d’amitié et de musique
entre les enfants.
—
vendredi 11 décembre — 20.30
tarif Polignac : 0 - 5 - 10 - 15 € pas de vente par internet
tarif Polignac : 0 - 5 - 10 - 15 € pas de vente par internet
Création française (dans le cadre du Petit Festival des Livres en Musiques)
—
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© x-dr
© Didier Ropers, x-dr, Fraçois J.
La Fondation Polignac Ker-Jean
en partenariat avec la Ville de Guidel
présente
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Le Carnaval des animaux de la mer
Nouveau texte original de Philippe Kergrist sur la musique de Camille Saint-Saëns
version pour deux pianos
Olga Kirpicheva, Primavera Shima piano - Goulvena an Henaff récitante
Pascal Jaouen création des costumes
Rita Strohl
Redécouverte de l’œuvre d’une compositrice et pianiste de la fin du XIXème siècle
Cécile Grenier alto - Amanda Favier violon
Lorène de Ratuld piano - Aurélienne Brauner violoncelle
Sonate Titus et Bérénice, Quatuor avec piano, 2ème Trio en ré mineur pour violon, violoncelle et piano.
—
Le Carnaval des Animaux est une suite musicale de quatorze pièces, composée par
Camille Saint-Saëns en 1886. Il ne s’agit pas de musique sérieuse mais d’une parenthèse
humoristique dans l’œuvre du compositeur qu’il a lui-même qualifiée de « fantaisie
zoologique ».
Philippe Kergrist revisite l’œuvre et plonge le spectateur dans treize étapes d’un Tro
Breiz maritime entre la baie des Trépassés et la longue côte des abers.
Il nous fait découvrir toute la richesse des fonds peuplés d’animaux à nageoires : le
maquereau trop pressé, les mamies tortues de mer traînardes, les poissons sauteurs,
l’éléphant de mer, les sardines contestataires, les méduses hallucinées et le thon roi !…
Le roi des animaux n’est plus le lion mais le thon, tout un programme !
—
Très reconnue en son temps, Rita Strohl fut félicitée par Saint-Saëns, d’Indy, Fauré...
Jane Bathori chanta ses Chansons de Bilitis, Pablo Casals joua sa musique. Honorée par
Pierre Louÿs, par Henri Duparc, elle figure dans le Dictionnaire des contemporains où
l’on signale qu’elle est « officier d’Académie ». Née à Lorient en 1865 (elle meurt en
1941) d’une mère peintre elle-même reconnue par Monet et Corot, elle est l’auteure de
plusieurs pièces lyriques, symphoniques, et de musique de chambre. Mais sa condition
de femme artiste, et son fort tempérament, ainsi qu’une volonté farouche d’échapper
aux mondanités parisiennes expliquent peut-être les raisons de son oubli actuel : la
plupart de ses œuvres n’ont jamais été éditées ni enregistrées. Les manuscrits de ses
œuvres sont actuellement en possession de ses descendants lorientais.
Ce concert inaugurera la sortie du premier disque de l’intégrale que Cécile Grenier
et Amanda Favier consacrent à Rita Strohl.
—
vendredi 4 mars — 20.30
—
vendredi 22 avril — 20.30
tarif Polignac : 0 - 5 - 10 - 15 € pas de vente par internet
tarif Polignac : 0 - 5 - 10 - 15 € pas de vente par internet
Création
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© Alexandre Sagnet
Coup de Torchon
compagnie guideloise de théâtre en amateur
présente
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© x-dr
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Le Bal des Escargots
Drôles de Parents
—
Comédie en trois actes de Jean-Claude Martineau
« La Gastéropodose » est la propension et la dégénérescence d’un être humain à ressembler à un escargot !
Paul, surnommé l’escargot, marie sa fille Margot dans une heure. Toute la maisonnée
est en ébullition. Promesse d’une belle journée, le mariage se révèle parfois être le catalyseur d’attitudes et de sentiments exacerbés ! Fidèle à sa réputation, il erre au milieu
de cette agitation avec « sa »question existentielle du jour : « Chérie, qu’est-ce que je
mets ? »
Question qui s’avérera « explosive », mettant à nu l’âme humaine dans toutes ses
turpitudes... pour le plus grand bonheur des spectateurs.
Attention, l’escargot a le réveil brutal et l’humeur belliqueuse. Ceux qui l’ont réveillé
risquent d’en baver.
—
vendredi 13 novembre — 20.30 / samedi 14 novembre — 20.30
dimanche 15 novembre — 15.00
vendredi 20 novembre — 20.30 / samedi 21 novembre — 20.30
Tarif Coup de Torchon : plein tarif 8 € / tarif réduit 5 €
vente uniquement sur place à L’ESTRAN (ni réservation au téléphone ni vente sur internet).
—
Comédie de Daniel Wilder
Adaptation de Maurice Risch
La Compagnie nantaise Nelly Daviaud est heureuse de vous présenter, pour sa 56ème
saison, une comédie de Daniel Wilder adaptée par Maurice Risch Drôles de Parents !
C’est la fête des mères et la famille est réunie pour l’occasion. Mais c’est un alibi pour
les deux filles désireuses de réconcilier leurs parents, divorcés depuis leur retraite. Un
vœu pieu qui va être contrarié par des révélations surprenantes sur chacun des parents.
Le gendre va tenter de calmer une ambiance plus que houleuse, bien entretenue par un
gendarme qui s’incruste dans la famille et met de l’huile sur le feu ! Moralité : Quand les
parents sont incapables de devenir adultes, ce sont les enfants qui trinquent !
—
samedi 16 janvier — 20.30
Tarif Coup de Torchon : plein tarif 10 € / tarif réduit 5 €
vente uniquement sur place à L’ESTRAN (ni réservation par téléphone ni vente sur internet).
En regard...
—
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Martial Piriou est un
artiste éclairagiste qui
réinvente la lumière
à partir de vieux
matériaux et du matériel
ancien. S’il officie
d’abord sur les scènes où
ses « plans de feu » font
l’admiration de tous, il
est aussi un bricoleur
passionné de ce que
seule l’ombre et la nuit
révèlent.
Nous lui avons
proposé une exposition
permanente, une forme
de carte blanche (ou
noire ?) sur toute la
saison pour exposer des
créations lumineuses que
les spectateurs pourront
également acquérir.
Et si vous restez parler
un peu avec lui, vous
découvrirez pourquoi
la chanteuse Camille
l’invite parfois à venir
siffler sur scène à ses
côtés.
—
toute la saison
Elle est l’auteur du visuel
illustrant notre saison,
un tableau cousu de fil
blanc.
Très tôt Nastasja
Duthois a prit
l’habitude de voyager,
de découvrir de
nouveaux visages et
de s’émerveiller de
situations simples et
fugaces. Une démarche
naissant avant tout
du désir d’aller à la
rencontre de l’autre
avec le regard de celui
qui ne connaît pas
mais qui transporte
avec lui le seul bagage
de ses expériences.
Aujourd’hui, c’est à
travers la construction
d’histoires, de
compositions picturales
ou d’installations qu’elle
convie le spectateur
à s’immiscer au sein
de ses microcosmes
reconstitués.
—
septembre-octobre
Silvain Joblin explore le
cube en mouvement.
Son travail tente de
réunir l’ombre et la
lumière en mixant une
technique moderne – la
bombe de peinture – et
un support classique
– la toile. La peinture
en aérosol offre en ses
dégradés la possibilité de
zones de transparence.
Lorsque il abandonne le
dégradé, la construction
de ses à-plats suit une
logique numérique basée
sur les chiffres 6, 8, 12 et
leur multiple par 3, tous
issus des caractéristiques
de la figure du cube,
présent sur toutes ses
toiles.
Il est à l’origine de
plusieurs couvertures
d’album d’Alban
Darche, dont le cube est
également la déclinaison
de tous ses groupes.
Normal…
—
novembre-décembre
Les dames sont
rondes et colorées,
légères et désœuvrées,
amoureuses.
Libres de formes et
de droits, lascives
et impudiques ; en
toute innocence, elles
s’amusent.
Un chant joyeux et
luxuriant, c’est tout
ce qu’elle ont à offrir
au regard. La frivolité
comme un manifeste.
Ces dessins et aquarelles
de Laure Cariou sont
les pages détachées de
ses carnets. Tous les
jours, un dessin.
Un journal intime en
image. Ils n’étaient
pas destinés à en
sortir. Le regard têtu
et bienveillant d’amis
curieux a mis à jour son
gynécée coloré.
Un grand merci leur soit
rendu.
—
janvier-février
L’auteur-photographe
Dominique Denuault
privilégie une
approche quasi macrophotographique de la
matière car, par le détail
et la fragmentation,
il souhaite en faire
surgir le contour et
l’épaisseur de la matière,
les transparences et
l’opacité.
Les détails aux cadrages
serrés tendent vers une
forme d’abstraction
proche de la peinture
et de la sculpture.
Ces photographies
sont également un
hommage à quelques
grands maîtres de l’art
contemporain comme
Pierre Soulages pour son
Noir Lumière, Christo
pour ses Empaquetages.
Parce que la nuit et
le noir seront une
thématique du mois à
L’ESTRAN...
—
mars
C’est en partant de
l’analogie entre les
rhizomes et le complexe
« clétage » de certains
instruments de musiques
tels que le saxophone,
les clarinettes et les
cors de bassets, qu’Eliz
Barbosa a créé cette
série intitulée Bois.
Entre gouache sur papier
et acryliques sur toile,
ces œuvres prennent la
couleur comme tonalité.
Il nous semble entendre
le son se former, le
souffle du musicien
emplir l’instrument,
de l’anche au pavillon.
Bois et métal entrent en
vibration.
Et puis la peinture vient
rythmer la séquence,
comme une partition
entre rondes et croches.
Il n’y a pas meilleure
exposition pour une
salle de concert, n’est-ce
pas ?...
—
avril-mai
79
lestran.net
NOUVEAU SITE !
un lieu, un projet
L’équipe de L’ESTRAN est constituée de Xavier Le Jeune (direction, programmation,
communication, action culturelle), Marie Evennou (administration & billetterie), Nelly
Toulliou (billetterie & entretien), Jean-Michel Courant (régie technique). Ils sont
accompagnés de techniciens intermittents du spectacle, de vacataires d’accueil du public
et de bénévoles qui participent activement à l’accueil dans la salle de spectacles.
L’ESTRAN est membre de GPS (Grandes et petites salles du Pays de Lorient),
Partenaires Culturels du Grand Ouest et de AprèsMai.
80
Cette saison est organisée avec le soutien des partenariats suivants : la Médiathèque
municipale, les Ateliers Musicaux de Guidel, Penn Ar Jazz et l’Atlantique Jazz Festival,
Les Arcs de Quéven, TRIO...S scène de territoire d’Hennebont-Inzinzac-Lochrist, Les
Lorientales, le Théâtre de Lorient, Future Scan, Association Planète Mars, Le Pianiste Vannes, Auditorium Le Bourhis - Lanester.
billetterie
Les ventes et réservations sont ouvertes pour l’ensemble des spectacles de la saison (sauf
mention) par téléphone # 0297 0297 40 du mardi au vendredi et jour de spectacle de 14.00
à 18.00 (à compter du 01/09) ou par internet dès parution de ce programme sur notre site
lestran.net.
Les réservations par courriel à [email protected] doivent être réglées 10 jours avant la
date du spectacle. L’achat des billets pour les spectacles organisés par la Fondation Polignac
et Coup de Torchon n’est pas disponible sur internet. Les billets vendus ne sont ni repris,
ni remboursés, même en cas de perte ou de vol. Leur revente est interdite (loi du 27
juin 1919). Les modifications du programme ou de la distribution, comme l’interruption du
spectacle au-delà de la moitié de sa durée, ne peuvent donner lieu à un remboursement. Le
spectacle commence à l’heure indiquée. En cas de retard, les places numérotées ne sont plus
garanties, et l’accès à la salle peut vous être refusé par respect des artistes et du public.
Le règlement s’effectue par carte bancaire sur place, au téléphone ou sur le web (ligne et
site sécurisés), sur place ou par courrier dans le cas d’un règlement par chèque, sur place
uniquement pour les paiements en espèces, par chèque-vacances et chèque-culture.
L’ESTRAN est partenaire de pratiques artistiques dans des établissements scolaires
du Pays de Lorient : atelier de pratique du jazz WE CAN JAZZ ! au Collège Anita
Conti de Lorient, atelier de pratique théâtrale au Collège Saint-Jean La Salle de Guidel,
résidence d’écriture au lycée Dupuy de Lôme de Lorient.
Les tarifs et conditions ci-après ne s’appliquent qu’aux spectacles organisés par
L’ESTRAN et par la Fondation Polignac.
des artistes en résidence
(0) MOINS DE 16 ANS GRATUIT ! ~ uniquement pour les conférences et les concerts (hors
groupes scolaires) dans la limite d’un mineur bénéficiaire par adulte payant. Ce tarif n’est
pas proposé dans le cadre de la vente en ligne sur internet, uniquement au guichet et par
téléphone sur présentation de justificatif. Les billets gratuits sont remis le soir du concert aux
enfants concernés.
L’ESTRAN est un lieu de fabrique artistique qui accueille des artistes en recherche
et répétition et des enregistrements d’album tout au long de la saison. Découvrez les
coulisses de la création sur notre nouveau site internet lestran.net dans la rubrique
« fabrique».
l’accueil d’entreprises & le mécénat
Nos tarifs figurent ainsi en bas de page et sur notre site : [0] - SR - R - P - [fam ...] €
(SR) TARIF SUPER-RÉDUIT ~ moins de 18 ans, étudiants, bénéficiaires des minimas
sociaux ou demandeurs d’emploi sur présentation de justificatif.
(R) TARIF RÉDUIT ~ titulaires de la carte PASS*, groupes (7 pers. et +), abonnés des salles
du Pays de Lorient.
(P) TARIF PLEIN ~ pour les spectateurs ne bénéficiant pas de réductions.
L’ESTRAN est une salle disponible à la location pour vos événements d’entreprise,
en vous faisant bénéficier du savoir faire du spectacle vivant ! Devenez également
partenaire de notre projet à destination de tous les publics : des dispositifs fiscaux
valorisent le mécénat d’entreprise.
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L’équipe de L’ESTRAN est joignable en coulisse
au 0297 0297 70 du mardi au vendredi et à l’adresse [email protected]
(fam) TARIF FAMILLE ~ billet unique pour une famille de 4 à 6 personnes, hors concerts
et conférences. Ce tarif n’est pas proposé dans le cadre de la vente en ligne sur internet,
uniquement au guichet et par téléphone.
*PASS : carte individuelle d’une valeur de 10 € (non vendue les soirs de spectacle) valable
toute la saison et permettant de bénéficier du tarif réduit sur les spectacles à L’ESTRAN et
auprès des salles partenaires du Pays de Lorient (merci de vous munir d’une photo d’identité
pour sa réalisation au guichet).
L’ESTRAN
scène de la Ville de Guidel
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le jazz (scène de territoire)
les illusions
les numériques
lieu de fabrique
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rue Général de Gaulle 56520 Guidel
# 0297 0297 40
[email protected]
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lestran.net info & billetterie
wecanjazz
@lestranguidel