L`objectif principal de cette étude est d`analyser l`impact

Transcription

L`objectif principal de cette étude est d`analyser l`impact
DEVELOPPEMENT
CELLULE D’ANALYSE DE POLITIQUES
ECONOMIQUE
(BUPED)
ET
ECONOMIQUES DU CIRES
BULLETIN
DE
POLITIQUE
EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA POLITIQUE
FISCALE EN COTE D’IVOIRE
Yaya KEHO
Chercheur CAPEC
BUPED N° 03/2010
.
Ce numéro de BUPED est tiré de Politique Economique et Développement N°03/2010 de la CAPEC
1
Résumé
Les recettes fiscales constituent la principale source des recettes de l’Etat. Les défis actuels auxquels
fait face la Côte d’Ivoire nécessiteront une augmentation soutenue de ces recettes. La politique
fiscale qui organise le système des prélèvements fiscaux pourrait cependant générer des distorsions
économiques et nuire à la croissance économique et aux recettes de l’Etat. L’objectif de cette étude
est d’analyser les effets des prélèvements fiscaux sur l’activité économique en Côte d’Ivoire. Pour ce
faire l’étude applique les tests de cointégration et de causalité sur des données annuelles couvrant
la période de 1960 à 2006. Les résultats révèlent l’existence de relations de long terme entre les
variables fiscales et le PIB, la consommation et l’investissement. La fiscalité ne freine pas la
croissance à long terme et les recettes fiscales sont positivement liées au PIB et à ses composants. A
court terme, cependant, nous trouvons que certains types d’impôts réduisent la croissance
économique. Les résultats suggèrent qu’il existe un espace de recettes fiscales non encore collectées.
Pour accroître les recettes fiscales et le taux de pression fiscale sans compromettre la croissance à
long terme, l’Etat doit améliorer le taux de recouvrement des impôts et chercher à élargir la base
fiscale tout en veillant à leur utilisation efficiente dans l’économie.
Mots clés: Côte d’Ivoire, Cointégration, Causalité, Croissance, Recettes fiscales.
JEL classification: C22, E62, H30
Abstract
Taxes represent the main state income source. The current challenge faces Côte d’Ivoire will
require a sustainable increase in those resources. The fiscal policy which organizes the taxes
collecting system could however generate economic distortions and reduce economic growth and
state resources. The objective of this study is to analyse the effects of taxes on economic activity in
Cote d’Ivoire. For that purpose the study makes use of cointegration and causality tests on annual
data covering the period 1960 to 2006. The results indicate the existence of long-term relationships
between taxes and GDP, consumption and investment. Taxes do not impede growth in the long-run
and tax revenues are positively related to GDP and its components. In short-run, however, we find
that some tax components are growth-retarding. The findings suggest that there is a space of
potential resources that is not being collected by the tax system. To increase tax revenues and the
overall tax burden without hurting the long-term economic growth, government should look for
ways to improve the collecting system and broaden the tax base while ensuring their efficient use in
the economy.
Key words: Cote d’Ivoire, Cointegration, Causality, Growth, Tax revenues.
JEL classification: C22, E62, H30
2
1. Introduction
La légitimité de l’intervention de l’Etat dans
l’ordre
l’économie a longtemps fait l’objet de débats
« minimaliste » suppose que l’Etat doit
intenses dans l’histoire de la pensée
disposer
économique. Les principaux courants de
pouvant lui permettre de conduire sa
pensée débattaient sans porter vraiment
politique de façon durable.
une attention particulière à la fonctionnalité
de certaines dépenses publiques. D’un côté,
les
néoclassiques
voyaient
une
perte
d’efficacité dans l’intervention publique qui
se manifeste à travers des effets d’éviction,
alors que, de l’autre, les keynésiens,
soutenaient l’idée d’un effet multiplicateur
induit par l’interventionnisme étatique.
Cependant, ces deux courants de pensées
reconnaissent qu’une taille minimale de
l’Etat est nécessaire pour le développement
économique et social. En effet, l’existence
des biens et services publics qui ne peuvent
être produits par le secteur privé et qui sont
pourtant
indispensables
à
l’activité
économique amène l’Etat à jouer un rôle
important
dans
développement.
le
Par
processus
exemple,
il
de
lui
appartient de financer les infrastructures
économiques,
éducatives
et
sanitaires,
et
la
des
justice.
Cette
ressources
vision
nécessaires
Dans de nombreux pays, la politique fiscale
constitue
le
pilier
essentiel
des
interventions de l’Etat dans l’économie. En
Côte d’Ivoire les recettes fiscales constituent
la principale ressource de l’Etat avec une
contribution de plus de 80% aux recettes
totales. L’Etat peut s’en servir pour réguler
l’activité économique en modifiant l’effort
fiscal demandé aux contribuables. Depuis
1960 la Côte d’ivoire a mis en œuvre une
série de réformes fiscales qui se sont
intensifiées depuis 2000. Ces reformes
fiscales visent explicitement à élargir la base
fiscale et à modifier la structure fiscale dans
le sens d’une mobilisation plus accrue des
ressources. La crise de septembre de 2002 a
affecté les performances du dispositif fiscal
et resserré les contraintes budgétaires en
faisant naître de nouvelles préoccupations
liées à la sortie de crise. Non seulement les
d’assurer la sécurité et le maintien de
3
conditions de vie des populations se sont
comportements de fraude ou d’évasion
dégradées, les infrastructures économiques
fiscale. La situation économique actuelle
et la croissance économique s’en sont
impose que la politique fiscale soit menée
trouvées
également
affectées1.
Pour
de sorte à ne pas pénaliser la croissance
relancer
l’économie
et
les
économique et affecter le bien-être des
assurer
conditions d’un développement durable, le
pays doit intervenir massivement dans
l’économie en assurant la réhabilitation des
infrastructures économiques et sociales.
Cette
intervention
nécessitera
une
mobilisation plus accrue des ressources
fiscales. Cependant, la mobilisation des
ressources publiques est à l’origine de coûts
économiques et sociaux. En effet, la théorie
économique sur la taxation indique qu’une
populations.
Au regard des défis d’une mobilisation plus
importante
des
ressources
fiscales,
il
convient d’analyser les effets probables de
la fiscalité sur l’économie afin d’orienter la
politique fiscale. Comment générer des
recettes fiscales importantes sans toutefois
compromettre le potentiel de croissance à
long terme de l’économie? La politique
fiscale peut-elle servir d’instrument de pol
fiscalité pesante entraîne des distorsions
aussi bien sur les comportements de
La présente étude apporte une contribution
consommation que sur ceux de production
empirique
des
macroéconomiques
agents
économiques.
Elle
peut
à
l’analyse
des
des
effets
prélèvements
engendrer également une perte de revenus
fiscaux en Côte d’Ivoire. De façon spécifique,
pour
il s’agit d’évaluer l’impact des différents
l’Etat
en
faisant
naître
des
types d’impôts sur différents agrégats
Les données issues des différentes enquêtes
sur le niveau de vie des ménages indiquent une
progression de la pauvreté. L’incidence de la
pauvreté est passée de 32,3% en 1993 à 36,8%
en 1995, 33,6% en 1998, 38,4% en 2002 pour
atteindre 48,9% en 2008 (INS, 2008). Sur le plan
économique, le taux de croissance est passé de
6,1% en moyenne sur la période 1995-1998 à
0,15% en moyenne sur la période 2002-2006
(WDI, 2008).
1
macroéconomiques dont l’investissement
privé, la consommation privée et le Produit
Intérieur
Brut
(PIB).
Ensuite,
l’étude
examine les relations de causalité entre ces
agrégats
et la
fiscalité.
Les
résultats
4
permettront ainsi de déterminer les types
prélèvement fiscal, son niveau et son degré
d’impôts qui sont porteurs de croissance et
d’instabilité, qui déterminent sa capacité à
ceux qui ne le sont pas. L’analyse empirique
financer de façon durable ses dépenses
utilise les tests de cointégration et de
publiques,
causalité à partir des données couvrant la
deuxième
période allant de 1960 à 2006. La suite de
l’évolution de la structure des recettes
l’étude est structurée de la façon suivante.
fiscales.
La section 2 analyse la structure fiscale. La
seront
analysées.
temps,
nous
Dans
un
examinons
2.1 La pression fiscale
section 3 fait une revue de littérature
théorique et empirique sur la relation entre
L’évolution du ratio des taxes au PIB est
la fiscalité et la croissance économique. La
représentée dans le graphique 1. Deux
section
caractéristiques essentielles du prélèvement
4
présente
la
méthodologie
économétrique ainsi que les sources des
fiscal
données statistiques utilisées. La section 5
Premièrement, il apparaît que le taux de
discute les résultats des estimations. La
pression
section
des
d’importantes variations dans le temps,
recommandations de politique économique.
variant entre 14% et 23%. Cette variation
6
conclut
et
propose
se
dégagent
fiscale
de
globale
ce
graphique.
est
sujet
à
traduit l’instabilité des recettes fiscales et
2. Analyse
des
recettes
fiscales
rend, par ailleurs, difficile leur prévision.
Toutefois,
ces
variations
se
révèlent
intéressantes pour mener des analyses
La présente section fait une analyse des
caractéristiques du système fiscal ivoirien.
Cette analyse s’articulera autour de deux
points. Dans un premier temps, nous
analysons l’évolution de l’effort fiscal à
travers le concept de taux de pression
fiscale.
Deux
caractéristiques
économétriques,
car
on
peut
raisonnablement supposer que les effets de
ces changements seront perceptibles. Le
deuxième fait important à souligner est la
baisse du taux de pression fiscale à partir de
1987. En effet, le taux de pression fiscale
du
5
globale est passé de 22,1% en 1987 à 16%
moyen est estimé à 16% sur la période post-
en 1994 pour ensuite remonter à 21,6% en
dévaluation 1995-2006.
1995 puis chuter à 15% en 2006. Le taux
Graphique 1 : Evolution de la pression fiscale en Côte d’Ivoire de 1960 à 2006
% du PIB
24
22
20
18
16
14
12
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Source : Calculs à partir des données de la BCEAO (2006)
La tendance à la baisse à partir de 1995
la fraude chez les contribuables2. Les
indique que les recettes fiscales croissent
réformes fiscales mises en œuvre ces
moins vite que le PIB. Ce qui laisse supposer
dernières années ont constitué une réponse
que les recettes fiscales sont en deçà de ce
au besoin d’améliorer les performances du
quelles auraient été si le taux de pression
dispositif fiscal. Mais elles peuvent aussi
fiscale avait été maintenu constant à son
être interprétées comme une réaction
niveau de 1995.
devant
Plusieurs raisons ont été mises en avant
pour expliquer cette situation. L’une des
raisons est liée à la structure « trop
centralisée » de l’administration fiscale. On a
aussi évoqué le manque de civisme fiscal et
l’érosion
apparente
des
bases
d’imposition due au niveau élevé des taux
d’imposition et
au
développement
de
l’évasion et de la fraude fiscales. Ces
réformes qui se sont intensifiées entre 1994
et 2005, visent, en autres, à étendre
Oussou (1994a) a souligné l’existence de
fraude fiscale au niveau des recettes douanières.
Le taux de fraude douanière estimé est de l’ordre
de 35%.
2
6
l’assiette
fiscale
en
réduisant
les
fiscales et les recettes non fiscales. Les
exonérations et à améliorer le dispositif de
recettes fiscales sont traditionnellement
collecte en décentralisant l’administration
reparties entre les impôts directs et les
fiscale3. Il est à noter qu’en dépit de ces
réformes le taux de pression globale reste
en deçà du seuil minimal de 17% fixé dans
le cadre des critères de convergence de
l’UEMOA. Il serait important d’examiner les
déterminants de la performance fiscale en
Côte d’ivoire afin d’expliquer cette situation.
Ce sujet fera l’objet d’une étude ultérieure.
2.2 Structure des recettes fiscales
Les ressources budgétaires de l’Etat sont
essentiellement classées, selon leur source
impôts indirects. Dans beaucoup de pays à
travers le monde, les recettes fiscales
constituent la principale ressource de l’Etat.
En Côte d’Ivoire, elles représentaient en
moyenne 83% des ressources totales du
budget sur la période 1990-2006. Elles
constituent, de ce fait, le principal point
d’intérêt
processus
pour
par
quiconque
lequel
les
analyse
le
autorités
budgétaires déterminent les prévisions de
recettes.
principale, en deux catégories : les recettes
Un aperçu de la chronologie des réformes
fiscales et textes fiscaux mis en œuvre en Côte
d’Ivoire de 1960 à 2006 se trouve dans : “Code
Général des Impôts, Livre de procédures fiscales,
Autres textes fiscaux, 2007”, Direction Générale
des Impôts, Côte d’Ivoire.
3
7
Graphique 2 : Evolution de la structure des recettes fiscales ivoiriennes de 1990 à 2006
% des recettes
fiscales
70
Taxes sur le commerce extérieur
60
50
40
Impôt directs
30
20
Taxes sur biens et services
10
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
Source : Calculs à partir des données de la BCEAO (2006)
L’examen
de
ce
graphique
montre
23% pour les taxes sur les biens et services.
également qu’au cours des quinze dernières
Ainsi
années, les grands agrégats constituant la
largement appuyée sur les droits et taxes à
structure des recettes fiscales n’ont pas
l’exportation et à l’importation pour faire
changé. Il apparaît cependant que le poids
face à ses engagements budgétaires. Cette
des
prépondérance
impôts
indirects
demeure
la
Côte
d’Ivoire
des
s’est
toujours
recettes
de
porte
prépondérant. Sur la période 1990-2006, la
explique pourquoi l’évolution des recettes
fiscalité indirecte a généré environ 73% des
fiscales
recettes fiscales et 60% des recettes totales.
réformes douanières. Elle est aussi la
En particulier, les recettes douanières sur le
traduction de la dépendance extrême des
commerce
recettes
extérieur
constituent
la
est
sensible
budgétaires
aux
différentes
des
principale source d’impôts indirects et la
commerciales
première source de recettes fiscales pour
particulier, l’évolution de ces recettes est
l’Etat. Sur la période 1990-2006, elles ont
étroitement liée à celle des cours des
représenté 50% des recettes fiscales contre
matières premières. Ceci signifie qu’une
seulement 25% pour les impôts directs4 et
proportion importante de ces dernières est
Les impôts directs sont constitués
principalement des impôts sur les bénéfices des
entreprises industrielles et commerciales (BIC)
(51%) et des impôts sur les revenus et salaires
(40%). Les impôts fonciers et les impôts sur les
revenus capitaux mobiliers représentent
respectivement 4% et 5% des impôts directs.
Les chiffres donnés ici se rapportent à l’année
1998.
4
internationales.
relations
En
8
exogène
et
hors
de
contrôle
du
apparaît aussi que les recettes fiscales sont
gouvernement. Cette dépendance vis-à-vis
sensibles à la conjoncture économique. Leur
du commerce extérieur est à l’origine de
diminution régulière de 1990-1994 coïncide
l’instabilité des recettes de l’Etat.
avec l’aggravation de la crise économique et
Il convient tout de même de souligner
quelques évolutions notables. Après une
baisse continue sur la période 1990-1994,
l’on note une augmentation sensible de la
part des impôts directs et des taxes sur les
biens et services de 1994 à 2000. Cette
augmentation des taxes domestiques est la
résultante des effets combinés de la
dévaluation sur les prix et la croissance
économique
et
des
modifications
successives des règles d’assiettes opérées au
niveau des impôts BIC et de la TVA5. Il
la
pression
que
connaît
l’économie
ivoirienne après 1987. La période 19942000 marque une reprise des activités
économiques suite à la dévaluation et aux
différentes politiques mises en œuvre. La
reprise des impôts directs à partir de 2004
s’inscrit dans le contexte de la normalisation
de la situation sociopolitique en Côte
d’ivoire. La contribution des impôts directs
aux recettes fiscales est passée de 23% en
2004 à près de 30% en 2006, portant ainsi
la part relative de la fiscalité intérieure à
environ 49%.
Par exemple, en 1991, l’impôt BIC des sociétés
a été réduit à 35%. Si cette mesure incitative a
eu pour conséquence la baisse des recettes
fiscales directes de l’année, elle a cependant
contribué à relancer l’investissement. En 1992,
le taux de la contribution à la charge des
employeurs a été réduit de 4% à 2,5% pour le
personnel local. En 1994, le régime réel
synthétique d’imposition des BIC a été institué
afin de permettre la différenciation des
entreprises, et par conséquent d’optimiser le
recouvrement des impôts. En 1996, les réformes
fiscales instituent des retenues à la source de
l’impôt BIC pour certains entrepreneurs.
Concernant la TVA, elle est la taxe qui a été la
plus modifiée au fil des années. Les principales
modifications y relatives concernent le taux, les
exonérations et les extensions du champ
d’application de la taxe. Pour plus de précisions
sur les réformes fiscales, on pourra consulter
“Code Général des Impôts, Livre de procédures
fiscales, Autres textes fiscaux, 2007”.
5
Il est important d’analyser l’incidence réelle
des prélèvements fiscaux sur l’activité
économique. En effet, les impôts directs, du
fait
qu’ils
frappent
directement
les
contribuables, sont susceptibles d’exercer
des effets négatifs sur la consommation et
l’investissement privés. Les impôts indirects
peuvent affecter la croissance économique
par le bais de la demande, car ce type de
9
taxation renchérit le coût de la vie pour les
sur la croissance économique6. L’effet positif
ménages pauvres (Yeo, 2009).
survient
indirectement
à
travers
les
dépenses publiques financées par les taxes.
3. Revue de Littérature
Si les taxes sont utilisées pour financer des
de
biens publics générant des externalités
croissance de Solow (1956) et Swan (1956),
positives, comme les routes, l’éducation et la
les variables budgétaires telles que les taxes
santé, la croissance économique peut s’en
et les dépenses publiques peuvent affecter
trouver positivement affectée. L’effet négatif
le niveau du PIB de long terme mais pas le
de la taxation sur la croissance s’opère à
taux de croissance de long terme (Judd,
travers les distorsions qu’elle génère sur les
1985; Chamley, 1986). En effet, le taux de
choix des agents. En particulier, les taxes
croissance
est
affectent de façon négative les incitations
déterminé par des facteurs exogènes tels
des agents économiques à travailler, à
que le taux de croissance démographique et
épargner, à investir, à prendre des risques
le progrès technique. Ainsi, les différences
et à innover. De plus, les taxes peuvent
de politiques fiscales entre pays pourraient
affecter la productivité des facteurs en
seulement
décourageant l’investissement dans
Dans
les
modèles
à
l’état
expliquer
néoclassiques
stationnaire
les
différences
les
observées des niveaux de revenus mais pas
secteurs plus taxés et à forte productivité au
des taux de croissance de long terme. Au
profit des secteurs moins imposés et ayant
contraire, la théorie de la croissance
une
endogène initiée par Romer (1986), Lucas
augmentation du fardeau fiscal pourrait
(1988) et Barro (1990) indiquent que les
ainsi entraîner une floraison de l’économie
investissements publics et humains peuvent
souterraine
avoir des effets permanents sur le taux de
empruntés pour éviter les taxes7. Du côté de
productivité
et
des
plus
faible.
multiples
Une
détours
croissance. La politique fiscale peut donc
avoir à la fois des effets négatifs ou positifs
Voir Skinner (1987), Engen et Skinner (1996),
Mendoza et al. (1997) et Myles (2000) pour une
revue de la littérature.
7 Certaines études établissent une corrélation
positive entre la taille du secteur informel et le
6
10
la demande, les théories économiques
(1990), tandis que Katz et al. (1983),
enseignent que lorsque le prix d’un bien ou
Koester et Kormendi (1989), Easterly et
service augmente suite à une hausse de la
Rebelo (1993) et Mendoza et al. (1997) ne
taxe, la demande s’en trouve réduite.
détectent aucun effet significatif de la
Au plan empirique, des études ont analysé
fiscalité sur le taux de croissance.
les effets de la fiscalité sur la croissance
Le fait que le taux de pression fiscale n’ait
économique. Les résultats sont loin d’être
aucun effet significatif sur la croissance peut
concluants, variant selon les pays, les
provenir
méthodologies et les variables fiscales
mentionnés précédemment. Il existe des
utilisées. Le travail de Barro (1990) utilisant
évidences empiriques montrant que les
un ensemble de données sur des pays riches
recettes fiscales sont corrélées positivement
et pauvres présente des évidences montrant
avec les dépenses publiques (voir Engen et
qu’une forte taxation retarde la croissance.
Skinner, 1992; Easterly et Rebelo, 1993,
Ce qui suggère, en d’autres termes, qu’une
Keho, 2009). Puisque certaines dépenses
réduction de la pression fiscale stimule la
publiques sont porteuses de croissance, le
croissance. Ce résultat général a été
coefficient du taux d’imposition dans les
confirmé par des études ultérieures mais
modèles économétriques de croissance
aussi questionné par d’autres. Par exemple,
capte à la fois l’effet négatif de la taxation et
les études de Engen et Skinner (1992,
l’effet positif des dépenses publiques sur la
1996), Kormendi et Meguire (1995), Cashin
croissance. Ainsi l’utilisation du taux global
(1995), Kneller et al. (1999), Fölster et
d’imposition confond les effets revenus et
Henrekson (2001), Bleaney et al. (2001),
dépenses de la politique budgétaire.
Blanchard et Perotti (2002), Holcombe et
Lacombe (2004) et Karras et Furceri (2009)
ont confirmé les résultats obtenus par Barro
taux de pression fiscale (voir Kesselman, 1989 et
Trandel et Snow, 1999).
des
deux
effets
opposés
Un certain nombre de travaux empiriques se
sont intéressées aux effets différenciés de
divers types d’impôts sur la croissance,
argumentant que ce qui importe pour la
11
croissance n’est pas seulement le niveau
la relation de long terme entre les variables
d’imposition
les
fiscales, l’investissement, la consommation
différents impôts et taxes sont définis et
et le PIB, nous retenons l’approche du test
combinés (voir Marsden, 1986; Skinner,
de cointégration développée par Pesaran et
1987 ; Dowrick, 1996 ; Wang et Yip, 1992 ;
al.
Kim, 1998). Par exemple, Widmalm (2001)
autorégressifs à retards échelonnés. En ce
utilise un panel de 23 pays de l’OCDE sur la
qui concerne le deuxième objectif, nous
période 1965-1990 et montre que la part
employons les tests de causalité de Granger
des taxes sur les revenus des personnes
dans le cadre des modèles à correction
dans les recettes fiscales totales a un effet
d’erreur et l’approche de Toda et Yamamoto
négatif sur la croissance économique, tandis
(1995)8.
mais
aussi
comment
que les taxes sur la consommation tendent à
promouvoir la croissance. Les résultats
obtenus par Arnold (2008) sur 21 pays de
l’OCDE sur la période 1970-2005 montrent
que les taxes sur les revenues sont associées
à une croissance plus faible que les taxes sur
la consommation et sur la propriété.
4. Méthodologie et données
(2001)
basée
sur
les
modèles
Les données utilisées dans cette étude
couvrent
la
période
1960-2006.
Les
variables macroéconomiques utilisées sont
le
PIB,
la
consommation
privée
et
l’investissement privé. Les variables fiscales
comprennent les recettes fiscales totales, les
taxes domestiques sur les biens et services,
les impôts directs et les impôts et taxes sur
le commerce extérieur9. Nous considérons
Notre analyse empirique poursuit deux
objectifs. Le premier objectif consiste à
examiner l’existence d’une relation de long
terme entre les variables fiscales, le PIB et
ces variables en termes réels par tête en
utilisant la population totale et le déflateur
du PIB, puis transformées sous la forme
logarithmique. D’un point de vue statistique,
ses composants. Le deuxième objectif
s’intéresse à l’analyse des relations de
causalité entre ces variables. Pour examiner
Les détails techniques de la méthodologie se
trouvent dans le PED du même titre.
9 Le choix des variables est basé sur la
disponibilité des données sur toute la période
d’analyse.
8
12
la transformation logarithmique atténue les
Les données sur les recettes fiscales, le PIB
fluctuations des séries et rend plus probable
nominal
la stationnarité des séries en différences
proviennent
premières. D’un point de vue économique,
Conjoncture et de la Prévision Economique
cette
permet
du Ministère de l’Economie et des Finances,
d’interpréter les différences premières en
et de l’annuaire statistique de la Banque
termes de taux de croissance et les
Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
estimations des coefficients en termes
(BCEAO, 2006). Les données sur le PIB réel,
d’élasticités. Les variables de l’étude et leurs
le déflateur du PIB, la consommation privée
notations sont:
des ménages et la population sont tirées des
transformation
nous
PIB= logarithme du PIB réel par tête
et
l’investissement
de
la
Direction
privé
de
la
Indicateurs de Développement dans le
Monde de la Banque Mondiale de 2008
CONS= logarithme de la consommation
(WDI, 2008). En plus de ces variables,
privée réelle par tête
l’estimation empirique fait intervenir des
INVP= logarithme de l’investissement privé
réel par tête
TAXT= logarithme des recettes fiscales
totales réelles par tête
variables
indicatrices
pour
capter
les
changements dans les données.
5. Résultats empiriques et
discussion
Nous commençons l’analyse empirique en
TAXBS= logarithme des taxes domestiques
déterminant
l’ordre
d’intégration
des
sur biens et services réelles par tête
variables. Pour ce faire, nous utilisons les
tests de racine unitaire de Dickey et Fuller
TAXD= logarithme des impôt directs réels
par tête
TTRAD= logarithme des taxes sur le
(1979), Phillips et Perron (1988) et Elliott et
al. (1996). Ces tests sont respectivement
notés ADF, PP et DF-GLS.
commerce international, en termes réels par
tête
13
Tableau 1: Tests de Racine Unitaire
Variable
PIB
CONS
INVP
TAXT
TAXBS
TAXD
TTRAD
En niveau
PP
DF-GLS
-2,314
-1,193
-2,176
-1,716
-2,192
-1,421
-2,359
-1,438
-2,485
-2,136
-2,788
-1,375
-2,051
-1,604
ADF
-2,237
-2,487
-2,105
-2,349
-2,600
-2,812
-2,041
En difference première
ADF
PP
DF-GLS
-5,294*
-5,376*
-5,353*
*
*
-5,301
-5,367
-5,362*
*
*
-5,448
-5,512
-5,409*
*
*
-6,918
-6,918
-5,336*
*
*
-6,653
-7,371
-6,254*
*
*
-5,571
-5,572
-4,274*
*
*
-6,616
-6,616
-5,627*
Notes: *(**) indique le rejet de l’hypothèse nulle à 5% (10%).
Les résultats reportés dans le Tableau 1
10% des recettes fiscales entraîne une
montrent que les séries sont toutes non
hausse du PIB réel par tête de 5,49%. L’effet
stationnaires en niveau, mais deviennent
sur l’investissement privé s’avère plus
stationnaires en différence première. Nous
important que l’effet sur le PIB et la
pouvons donc conclure que les séries sont
consommation privée. Un accroissement de
I(1) et appliquer le test de cointégration.
10% des recettes fiscales conduit à une
Les Tableaux 2, 3 et 4 reportent les résultats
des tests de cointégration respectivement
pour le PIB, la consommation privée et
l’investissement privé. Les F-statistiques
sont
calculées
en
considérant
variable
comme
Lorsque
l’hypothèse
cointégration
est
variable
dépendante.
nulle
rejetée
chaque
les
de
non-
tableaux
reportent également les coefficients de long
terme. Il ressort de ces tableaux que les
recettes fiscales totales sont cointégrées
avec le PIB, la consommation privée et
l’investissement
privé. Les effets à long
terme des recettes fiscales sur ces trois
hausse de 15,3% et 5,88% respectivement
de
l’investissement
privé
et
de
la
consommation privée. Ces résultats sont
contraires aux prédictions des modèles de
croissance endogène selon lesquelles les
taxes retardent la croissance économique.
En considérant différents types d’impôts, les
estimations
montrent
que
les
taxes
indirectes et celles sur le commerce
extérieur affectent positivement le PIB. Les
taxes
directes
et
indirectes
affectent
positivement le niveau de la consommation
privée par tête de long terme. Pour
l’investissement privé, les taxes directes et
variables sont positifs. Un accroissement de
14
les taxes sur le commerce extérieur exercent
un effet positif significatif.
Tableau 2: Résultats du test de cointégration pour la série PIB
Modèle
5%
I(0)
F-stat.
Modèle I.1: PIB et recettes fiscales totales
4,944** (3)
F
I(1)
10%
I(0)
4,94
5,73
4,04
4,78
6,56
7,30
5,59
6,26
Modèle I.2: PIB et taxes sur biens et services
18,159 (3)
4,94
F
5,73
4,04
4,78
GDP
13,296* (5)
FTAXT
GDP
*
1
t _ stat
I(1)
0,549
(10,002)
1,395
(13,487)
0,878
(7,456)
1,243
(4,467)
8,697 (5)
6,56
7,30
5,59
6,26
Modèle I.3: PIB et taxes directes
5,876 (5)
F
6,56
7,30
5,59
6,26
-
6,56
7,30
5,59
6,26
1,847
(10,867)
5,73
4,04
4,78
7,30
5,59
6,26
0,605
(26,739)
1,460
(17,285)
FTAXBS
GDP
*
7,879 (5)
FTAXD
Modèle I.4: PIB et taxes sur le commerce extérieur
22,317 (3)
4,94
F
GDP
8,577 (5)
FTTRAD
6,56
Notes: Les valeurs critiques reportées ici sont tirées de Pesaran et al. (2001). Dans la deuxième colonne les nombres entre
parenthèses indiquent le cas sous lequel le test est réalisé. θ1 est le coefficient de long terme et les nombres entre
parenthèses sont les t-statistiques. * (**) indique une significativité statistique à 5% (10%).
Un autre résultat important qui ressort de
l’Etat à la conjoncture macroéconomique et
ces tableaux est que le PIB, l’investissement
internationale.
et
influencent
croissance apparaît donc comme un enjeu
positivement le niveau des recettes fiscales.
de taille face aux défis de la mobilisation des
Ce résultat est conforme à l’idée que la
ressources financières pour le financement
croissance du PIB et de la demande élargit
des
les
la
particulièrement pour la maîtrise du déficit
et
budgétaire. La magnitude des coefficients de
la
bases
production,
consommation
de
l’impôt.
la
Ainsi,
plus
consommation
La
dépenses
terme
promotion
publiques
suggère
que
de
et
les
la
plus
l’investissement croissent, plus le niveau
long
impôts
des recettes fiscales augmente. Ce résultat
présentent globalement un profil progressif.
traduit toute la dépendance des recettes de
15
Tableau 3: Résultats du test de cointégration pour la série CONS
Modèle
F-Stat.
5%
I(0)
I(1)
Modèle II.1: Consommation et recettes fiscales totales
*
4,94
5,73
9,426 (3)
F
10%
I(0)
I(1)
4,04
4,78
7,30
5,59
6,26
Modèle II.2: Consommation et taxes sur biens et services
10,668* (3)
4,94
5,73
F
4,04
4,78
CONS
*
9,488 (5)
FTAXT
6,56
CONS
16,412* (5)
ˆ1
t _ stat
0,588
(13,289)
1,497
(8,044)
0,768
(6,816)
1,581
(6,054)
6,56
7,30
5,59
6,26
Modèle II.3: Consommation et taxes directes
19,287* (3)
4,94
F
5,73
4,04
4,78
5,73
4,04
4,78
4,04
4,78
0,546
(17,061)
4,04
4,78
1,538
(9,466)
FTAXBS
CONS
10,786* (3)
FTAXD
4,94
Modèle II.4: Consommation et taxes sur le commerce extérieur
11,161 (3)
4,94
5,73
F
CONS
FTTRAD
8,356 (3)
4,94
5,73
0,361
(11,776)
1,686
(5,326)
Notes: Les valeurs critiques reportées ici sont tirées de Pesaran et al, (2001). Dans la deuxième colonne les nombres entre
parenthèses indiquent le cas sous lequel le test est réalisé, θ1 est le coefficient de long terme et les nombres entre
parenthèses sont les t-statistiques. * (**) indique une significativité statistique à 5% (10%),
Tableau 4: Résultats du test de cointégration pour la série INVP
Modèle
F-Stat.
5%
I(0)
I(1)
Modèle III.1: Investissement et recettes fiscales totales
11,032* (3)
4,94
5,73
F
10%
I(0)
I(1)
ˆ1
t _ stat
4,04
4,78
7,30
5,59
6,26
Modèle III.2: Investissement et taxes sur biens et services
3,480 (3)
4,94
5,73
F
4,04
4,78
-
INVP
FTAXT
10,269* (5)
6,56
INVP
*
4,94
5,73
4,04
4,78
0,522
(6,014)
Modèle III.3: Investissement et taxes directes
6,952** (5)
6,56
F
7,30
5,59
6,26
5,73
4,04
4,78
1,368
(8,148)
-
4,04
4,78
4,04
4,78
FTAXBS
11,874 (3)
1,532
(10,726)
0,585
(9,262)
INVP
FTAXD
3,953 (3)
4,94
Modèle III.4: Investissement et taxes sur le commerce extérieur
21,538 (3)
4,94
5,73
F
INVP
FTTRAD
2,405 (3)
4,94
5,73
1,367
(19,801)
-
Notes: Les valeurs critiques reportées ici sont tirées de Pesaran et al, (2001), Dans la deuxième colonne les nombres entre
parenthèses indiquent le cas sous lequel le test est réalisé, θ1 est le coefficient de long terme et les nombres entre
parenthèses sont les t-statistiques. * (**) indique une significativité statistique à 5% (10%).
16
Les résultats des tests de causalité sont
de signe négatif, ce qui confirme l’existence
résumés dans le Tableau 5. Les coefficients
d’une relation de cointégration.
des termes à correction d’erreur sont tous
Tableau 5: Résultats des tests de Causalité de Granger
Panel A: Causalité de yt par la variable fiscale Ft
Variable causale
Court terme
TAXT
TAXBS
TAXD TTRAD
TAXT
0,026
6,377*
0,741
4,008*
-0,253*
(0,870)
(0,000)
(0,395)
(0,026)
(-2,108)
[-0,528]
[-0,270]
CONS
4,530*
4,964*
0,024
1,907
-0,814*
(0,017)
(0,001)
(0,875)
(0,175)
(-5,206)
[-0,418] [-0,688]
INVP
1,928
0,536
3,099*
3,132**
-0,569*
(0,146)
(0,468)
(0,042)
(0,086)
(-3,883)
[-1,484] [-0,450]
Panel B: Causalité de la variable fiscale Ft par yt
Variable
Variable causale
dependante
Court terme
GDP
CONS
INVP
GDP
TAXT
0,019
0,039
1,620
-0,582*
(0,888)
(0,843)
(0,201)
(-3,200)
TAXBS
3,011*
3,750*
0,452
-0,997*
(0,043)
(0,008)
(0,505)
(-4,332)
[-4,256] [-5,404]
TAXD
0,050
0,044
18,905*
-0,554*
(0,823)
(0,833)
(0,000)
(-3,862)
[0,442]
TTRAD
0,064
0,001
0,668
-0,413*
(0,801)
(0,971)
(0,418)
(-1,982)
Variable
dependante
GDP
Long terme
TAXBS
TAXD
-0,150
(-4,257)
TTRAD
-0,583*
(-5,490)
-0,275
(-4,832)
-0,420*
(-3,927)
-0,501*
(-3,366)
-
-0,499*
(-3,028)
-0,764*
(-5,690)
Long terme
CONS
-0,372*
(-3,296)
-0,925*
(-5,736)
INVP
-0,299*
(-2,475)
-0,468*
(-3,652)
-0,313*
(-4,178)
-
-0,411*
(-2,262)
-
Notes: Pour la causalité de court terme, les nombres reportés sont les F-statistiques avec les p-value entre parenthèses, et la
somme des coefficients des retards de la variable causale est indiquée [,]. Pour la causalité de long terme, les statistiques
reportées sont les coefficients du terme à correction d’erreur avec les t-statistiques entre parenthèses. * et ** designent une
significativité à 5% et 10% respectivement.
Les tests de causalité de Granger révèlent
Les
qu’à court terme les taxes sur les biens et
domestiques sur les biens et services
services et le PIB se causent mutuellement
causent négativement la consommation
et négativement. La hausse des taxes sur les
privée. De même, les taxes directes et les
biens et services réduit le taux de croissance
taxes sur le commerce extérieur affectent
à court terme. Il ressort aussi que les taxes
négativement à court terme l’investissement
sur
privé.
le
commerce
extérieur
causent
négativement la croissance du PIB par tête.
recettes
fiscales
Cependant
ce
et
les
dernier
taxes
cause
positivement les taxes directes.
17
Les résultats du test de causalité sur les
recettes fiscales totales, les taxes sur les
séries en niveau suivant l’approche de Toda
biens et services et les taxes directes; la
et Yamamoto (1995) sont présentés dans le
consommation cause les taxes sur le
Tableau 6. Ils indiquent que les recettes
commerce extérieur; et l’investissement
fiscales totales causent la consommation et
privé cause les recettes fiscales totales, les
l’investissement privés; les taxes sur les
taxes sur les biens et services et les taxes
biens et services affectent le PIB; les taxes
directes. Ces résultats confirment encore la
directes affectent la consommation privée;
dépendance à court terme des différentes
et les recettes fiscales sur le commerce
recettes
extérieur causent le PIB et l’investissement
conjoncturelle
fiscales
de
la
de
situation
l’économie.
privé. On note aussi que le PIB influence les
Tableau 6: Résultats des tests de Causalité de Toda et Yamamoto
k
Modèle
(yt,Ft)
GDP, TAXT
1
GDP, TAXBS
5
GDP, TAXD
1
GDP, TTRAD
1
CONS, TAXT
1
CONS, TAXBS
1
CONS, TAXD
1
CONS, TTRAD
1
INVP, TAXT
4
INVP, TAXBS
1
INVP, TAXD
1
INVP, TTRAD
1
Ft cause yt
Wald Stat
Somme
(p-value)
coef.
0,149
-0,036
(0,699)
12,093*
-0,101
0,033
0,233
0,031
(0,629)
3,991*
0,118
(0,045)
3,759**
(0,052)
0,008
(0,928)
3,964*
(0,046)
1,373
(0,241)
0,171
13,874*
(0,007)
0,265
(0,606)
0,125
(0,722)
5,841*
(0,015)
0,894
yt cause Ft
Wald Stat Somme
(p-value)
coef.
5,845*
0,679
(0,015)
40,709*
1,644
0,000
2,776**
0,747
(0,095)
0,046
-0,096
(0,829)
0,004
0,126
0,080
-0,069
-0,077
0,518
Direction de
causalité
GDP→TAXT
GDP↔TAXBS
GDP→TAXD
TTRAD→ GDP
2,358
(0,124)
0,058
(0,809)
1,252
(0,263)
3,613**
(0,057)
0,338
TAXT→ CONS
0,103
No
0,398
TAXD→ CONS,
0,613
CONS→ TTRAD
8,452**
(0,076)
3,139**
(0,076)
15,891*
(0,000)
1,776
(0,182)
-0,069
INVP↔TAXT
0,282
INVP → TAXBS
0,406
INVP → TAXD
-0,213
TTRAD→ INVP
Notes: * (**) indique une significativité statistique à 5% (10%),
18
Les
résultats
obtenus
précédemment
fiscaux.
En
outre,
les
taxes
sur
la
indiquent que les recettes fiscales et le PIB
consommation de biens et services ne
et ses composants sont positivement liés à
créant
long terme. Ce résultat est contraire aux
contrairement aux taxes sur les revenus,
prédictions des modèles théoriques de
sont susceptibles d’avoir un effet positif sur
croissance endogène et à la croyance que la
la croissance si l’Etat est suffisamment
fiscalité
productif.
décourage
la
consommation,
l’investissement et partant la croissance
économique. Cependant, ce résultat peut
être interprété au regard de la nature des
dépenses
publiques
financées
par
les
recettes fiscales. Helms (1985) propose une
interprétation de ces résultats. Selon cet
auteur,
la
croissance
utilisée
publiques
fiscalité
peut
économique
pour
financer
productives,
entraîner
lorsqu’elle
les
la
est
dépenses
c’est-à-dire
les
dépenses qui ont des effets positifs sur
l’investissement et la productivité du capital
privé. Il s’agit en général des infrastructures
économiques (routes, ponts, aéroports,
chemins de fer, télécommunications…), et
sociales
(santé,
éducation,
hydraulique
humaine, électricité…). Dans le modèle de
Barro (1990), les effets positifs générés par
ces dépenses peuvent compenser les effets
négatifs engendrés par les prélèvements
pas
de
grandes
distorsions,
Examinons ces arguments dans le contexte
spécifique de la Côte d’Ivoire. Dès son
accession à l’indépendance en 1960, la Côte
d’Ivoire
s’est
engagé
dans
un
vaste
programme d’investissement public qui a
permis
la
construction
d’infrastructures
(infrastructures
d’un
réseau
socioéconomiques
de
transport
et
de
télécommunications notamment). Sur la
période 1960-1979, les investissements
publics ont représenté 29% des dépenses
budgétaires
totales.
Quant
au
taux
d’investissement public, il est parti de 4,8%
du PIB en 1960 à 13,3% en 1979 (Keho,
2004). Plusieurs études ont montré que ces
investissements publics ont été porteurs de
croissance. Par exemple, Véganzonès (2001)
a fait apparaître, sur un panel de 87 pays
comprenant
25
pays
d'Afrique
Subsaharienne dont la Côte d'Ivoire, un
19
impact positif de l'investissement public en
des modèles théoriques. Les taxes sur les
infrastructures sur la croissance et une
biens et services et celles sur le commerce
relation
extérieur
de
complémentarité
entre
affectent
négativement
la
l’investissement public et l’investissement
croissance du PIB par tête. Ces résultats
privé. S’intéressant plus spécifiquement à la
suggèrent que les agents économiques
Côte
et
(ménages et entreprises) adoptent un
N’Garesseum (2004) ont montré qu’à long
comportement différent face à la politique
terme l’investissement public exerce un
fiscale dans le court et le long termes. Ils
effet positif sur l’investissement privé et la
mettent
croissance économique. Nous pouvons donc
réactions/ajustements qui conduisent, à
affirmer que l’effet positif des taxes sur le
terme, à annihiler l’effet négatif de la
PIB s’explique par l’importance relative des
fiscalité. Les entreprises peuvent ainsi
effets
investissements
accroître leurs investissements pour tirer
publics par rapport aux effets négatifs
profit de l’amélioration de la productivité ou
correspondants aux prélèvements fiscaux.
de
Oussou
l’accroissement des dépenses publiques et
d’Ivoire,
Keho
bénéfiques
(2004,
des
(1994b)
propose
2005)
une
autre
la
en
œuvre
compétitivité
de
plus
termes
publics10. Par ailleurs, les résultats obtenus
productives,
budgétaire,
protection
de
réduction
avec
une
d’activités
du
déficit
réduction
des
résultant
interprétation de ces effets bénéfiques en
de
précisément
des
investissements
ici montrent que les recettes fiscales sont
fortement
tributaires
de
la
situation
concomitante des pressions sur les crédits
macroéconomique du pays. La croissance
domestiques. Il souligne que des effets de
économique et le niveau de la demande
demande générés par l’accroissement des
privée
jouent
positivement
dans
recettes publiques pourraient également
Il se pourrait aussi que l’économie développe
une évasion fiscale en réaction aux mesures
fiscales qui contribue à atténuer l’impact négatif
de la charge fiscale sur la croissance
économique. Dans ces conditions, il est probable
qu’une amélioration du recouvrement fiscal
puisse
affecter
négativement
l’activité
économique.
10
produire de tels effets.
Les résultats à court terme semblent
s’inscrire dans la logique des prédictions
20
l’amélioration des recettes publiques. Ce
les recettes fiscales affectent positivement le
résultat fait de la promotion de la croissance
PIB, l’investissement et la consommation
un objectif important à assurer dans le défi
privés. Ce résultat indique que les effets
de la mobilisation des recettes fiscales et
bénéfiques générés par l’accroissement des
plus particulièrement pour la préservation
recettes budgétaires sont supérieurs aux
de la soutenabilité de la politique budgétaire
distorsions
et la lutte contre la pauvreté. Finalement, les
collectes de ces revenus. L’évolution des
résultats suggèrent que tout exercice de
recettes fiscales est aussi liée à celle du PIB
prévision des recettes fiscales devra passer
traduisant ainsi la dépendance des finances
par une bonne prévision de la croissance
publiques
économique.
macroéconomique.
Dans
cet
exercice
l’environnement extérieur, notamment la
demande des matières premières exportées,
occupe également une place centrale.
6. Conclusion
liées
de
source des recettes de l’Etat ivoirien. Dans
cette étude, nous avons analysé les effets
macroéconomiques de ces prélèvements
fiscaux sur l’activité économique à partir
des données annuelles allant de 1960 à
2006. L’analyse empirique utilise les tests
de cointégration et de causalité. Les
résultats de l’étude accréditent l’idée que les
recettes fiscales et l’activité économique
s’influencent mutuellement. A long terme,
instruments
la
de
conjoncture
Les résultats de cette étude suggèrent que le
point de saturation de la pression fiscale
n’est pas encore atteint et qu’il existe encore
des marges de manœuvre en matière
d’accroissement
Les recettes fiscales constituent la première
aux
des
recettes
fiscales.
Toutefois, compte tenu des faiblesses au
niveau du dispositif de collecte des recettes
fiscales, les efforts dans ce domaine
devraient
porter
davantage
sur
l’amélioration du taux de recouvrement des
impôts
et
taxes
plutôt
que
sur
l’augmentation des taux statutaires. Ceci est
particulièrement vrai pour les impôts
directs. En effet, il se peut que la charge
fiscale « théorique » supportée par les
agents économiques pris individuellement
21
soit trop pesante si bien qu’elle engendre
contribution de ces collectivités locales dans
une évasion fiscale importante qui se traduit
la mobilisation des recettes publiques est
par un faible recouvrement des recettes
d’une importance capitale non seulement
fiscales et un taux de pression fiscale
pour l’Etat central mais aussi pour leur
«effectif » inférieur à son niveau réel11. La
propre survie et leur contribution effective
décentralisation de l’administration fiscale
au
en cours est une voie encourageante vers
cependant pas perdre de vue que l’effet
l’accroissement des recettes fiscales à tous
positif de la fiscalité sur la croissance
les niveaux de l’économie. L’analyse de la
résulte de la supériorité des effets positifs
structure des recettes fiscales a montré que
de certaines dépenses publiques aux effets
les
ne
négatifs potentiels des taxes. L’Etat doit
constituent pas une grande part dans les
donc non seulement accroître ses dépenses
recettes fiscales malgré l’importance du
d’investissements
commerce intérieur et de la consommation
socioéconomiques mais veiller aussi à
finale privée (environ 70% du PIB). Les
l’efficience de ces investissements publics
efforts de recouvrement doivent se porter
afin qu’ils contribuent plus efficacement au
sur cet impôt. A cet égard, l’identification
développement
administrative des activités du secteur
importe de traduire en actes et actions les
informel est une action à approfondir au
intentions de bonne gouvernance des
niveau local par les structures étatiques
recettes publiques. Tant que le contribuable
décentralisées, notamment les Conseils
aura l’impression que l’impôt ne sert pas le
Généraux dont les périmètres d’intervention
développement socio-économique, il sera
sont plus larges que les Maries. La mise à
peu enclin à payer l’impôt. De la bonne
taxes
indirectes
intérieures
développement
local.
en
Il
ne
faut
infrastructures
économique.
Enfin,
il
gestion des fonds publics dépendra le succès
La réaction générale des opérateurs
économiques semble être qu’il y a trop d’impôt.
En l’absence de données microéconomiques il
est difficile d’examiner cet aspect et son impact
macroéconomique. Nous envisageons dans une
étude ultérieure d’étayer cette hypothèse à
partir de données microéconomiques.
11
des efforts actuels de l’Etat visant à
inculquer
le
civisme
fiscal
chez
les
contribuables.
22
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27
ANNEXES : Données de l’étude (Recettes fiscales, PIB et dépenses en milliards de F CFA)
Année
1960
Recettes
totales
25,8
Recettes
fiscales
24,5
Taxes
directes
2,5
1961
30,9
29,9
3,3
1962
30,9
29,8
1963
34,8
33,9
1964
44,1
1965
48,9
1966
Taxes sur les
biens et services
6,6
Impôts sur le
commerce extérieur
14,9
PIB
nominal
140,7
Dépenses Deflateur du
totales
PIB (base 1996)
24,3
10,3
8
17,8
161,4
28,6
10,7
4,1
9
15,6
168,4
31,8
11
4,4
10,6
17,6
197,8
33,6
11,3
42,7
6,1
14,6
20,2
239,7
43,8
11,6
48,9
7,1
16,7
21,7
236,9
51,5
12
53,5
50,6
8,8
16,4
22,3
257,4
58,2
12
1967
52,7
47,8
10,1
9,1
26,8
274,5
59,1
12,1
1968
73,7
69,3
13,2
13,4
39,3
325,2
71,5
12,9
1969
72
69,4
13,3
13,8
39,5
364,1
80,3
13,1
1970
83,4
83
14,4
18,5
47
414,1
96,8
13,5
1971
90,4
89,9
15,7
21,1
49,7
439,4
110,8
13,4
1972
102,2
102,2
19
24,5
53,5
471,7
108,5
13,7
1973
118,7
117,7
23,4
26,7
64
564,1
125,3
15,5
1974
155,5
139,6
26,6
27,7
81,3
739
156,6
19,6
1975
213,1
168,3
36,9
37,2
93
834,5
231,3
20,5
1976
321,6
236,7
46,1
47,8
133,1
1114
362,7
24,2
1977
588,6
317,8
67,8
67,8
176,7
1539,3
568,4
31,2
1978
607
370,6
90,8
92,7
182
1783
755,7
32,6
1979
641
406,1
105,2
107,8
187,7
1944,7
843
34,7
1980
618
459,7
112,7
130,4
216,5
2149,9
804,6
43,1
1981
631
525,4
129,5
149,8
246,1
2291,4
903,8
44,4
1982
672
546,3
132,4
172,3
241,5
2486,8
987,5
48
1983
763
548,2
140,7
176
231,4
2606
982,1
52,4
1984
896
587
152
179,6
247,3
2883,6
974,4
61,8
1985
1096
621
147
200,4
293
3136,8
934,3
62
1986
939,5
660,13
161,5
208,9
315,5
3171,8
1037,1
60,7
1987
794,2
670,432
160,7
112,9
304,2
3031,7
1036
58,3
1988
789,2
624,04
157,2
102,3
265,5
3054,6
1200,6
58
1989
679,6
563,286
139
111,8
233,4
3112,8
1197,5
57,4
1990
630,8
516,069
142,2
194,6
179,3
2939,2
1018
54,9
1991
591,9
499,753
120,6
150,7
228,5
2960
886
55,2
1992
608,3
499,7
120,8
131,5
247,6
2953
874,9
55,2
1993
532,9
435,2
100,6
116,6
218
2946
886,8
58,6
1994
876,6
678,5
126,4
131
421,1
4256
1166
85,8
1995
1138,3
1080,7
202,1
167,3
527,2
4987,7
1322,6
95,3
1996
1272,4
1040,7
252,2
200,3
588,2
5548,1
1385,2
100
1997
1372,2
1112,9
303,6
227,3
582
6802,1
1494,5
104
1998
1439,2
1142,2
327,8
240
574,4
6893,3
1557,4
110
1999
1336,441
1149,09
322,3
241,2
585,6
7734
1521,6
111
2000
1270,5
1077,5
334,4
258,3
484,8
7546,5
1360,2
110
2001
1376,611
1168,4
326,6
289,8
552,1
7869,5
1306,9
115
2002
1469,5
1259,3
333,1
293,9
632,3
8011,1
1591,6
121
2003
1401,2
1189,9
287,7
258,2
629,4
7984,3
1611
122
2004
1514,1
1241,4
288,6
258,505
668,4
8178,5
1665
123
2005
1566
1251,2
360,3
253,69
609,9
8621,2
1713,7
128
2006
1615,6
1364
405,3
254,3
672,9
9061,2
1795,3
135
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28