Vendredi 14 mars Olivier Latry O liv ier L a try | V endredi 14 mars
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Vendredi 14 mars Olivier Latry O liv ier L a try | V endredi 14 mars
Cité de la musique Conservatoire de Paris Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Rémy Pflimlin, Président du Conseil d’administration Alain Poirier, Directeur Vendredi 14 mars Olivier Latry Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr CNSM 14 mars.indd 1 Olivier Latry | Vendredi 14 mars Dans le cadre du cycle L’orgue de la liturgie à l’électro Du mercredi 12 au samedi 22 mars 2008 7/03/08 18:09:44 Cycle L’orgue de la liturgie à l’électro Les instruments d’églises ou de salles de concert (Trocadéro, Pleyel, Gaveau) auxquels sont destinées les pièces exécutées lors des concerts des 13 et 14 mars sont de facture romantique, fils de Cavaillé-Coll et ses émules. Deux brèves remarques : par différence avec les orgues baroques, aux claviers traditionnels de positif et de grand-orgue, s’ajoute sur l’orgue symphonique un récit expressif ; la structure sonore reposant sur le plein-jeu de principaux, étagement harmonique vertical de tuyaux de taille moyenne du grave à l’aigu, cède la place à une composition déployée sur un socle horizontal de timbres de huit pieds aux tailles larges (flûtes, bourdons), moyennes (principaux), étroites (gambes, voix célestes), favorisant les effets progressifs d’intensité du bourdon le plus doux au fortissimo du tutti, via les anches. Sur l’arbre généalogique de l’école française post-franckiste autour de Widor (Saint-Sulpice) et Vierne (Notre-Dame de Paris), l’art qualifié d’impressionniste de Charles Tournemire (1870-1939), élève et successeur de Franck à Sainte-Clotilde (1898), occupe une place de choix. De son riche corpus d’inspiration religieuse, citons le vaste recueil inachevé (deux cent trente-cinq pièces) de L’Orgue mystique ; chaque office comprend prélude, offertoire, élévation, communion, finale. Ses symphonies s’inscrivent dans cette perspective : liberté de la forme, amples vocalises, harmonie raffinée, voire hardie, souples paraphrases de mélodies grégoriennes exprimées en langage modal de plain-chant, autant de qualités qu’admirera Messiaen. MERCREDI 12 MARS – 20H Maurice Duruflé (1902-1968) est l’un des poètes de l’orgue de ce temps. Peu prolixe, car soucieux de perfection, il peaufine des œuvres qu’il corrige sans cesse. Élève de Tournemire (1918) et de Vierne, son Scherzo op. 2 (1926), créé par André Fleury à l’orgue de l’hôtel Majestic (Paris, 1928), est une page brillante, légère, virtuose, interrompue par deux moments de rythme plus calme et rêveur. Lauréat des Amis de l’orgue (1929), il est nommé à Saint-Étienne-du-Mont, qu’il sert jusqu’à la fin de sa vie. Son successeur actuel, Vincent Warnier, l’honore du noble titre d’artisan des émotions. Charles Tournemire Symphonie n° 7 (mouvements 1 et 2) Duruflé dédie Prélude et fugue sur le nom d’Alain op. 7 « À la mémoire de Jehan Alain, mort pour la France » (1911-1940). « Preste, fuyant comme du vif-argent, sensible mais cocasse, imprévu, aussi riche d’émotions que de boutades », voilà le portrait croqué par Bernard Gavoty de ce jeune talent. À côté des Litanies connues de tous, les deux Fantaisies en confirment la pertinence. En 1939, Duruflé crée le Concerto pour orgue, orchestre à cordes et timbales de Francis Poulenc (1899-1963), sur l’orgue de la Salle Gaveau (aujourd’hui démonté). Cette page au programme des grands organistes illustre le style clair, enjoué et brillant de ce musicien fécond du Groupe des Six, fils spirituel de Satie. Gageons que les timbres de l’instrument tenu par Michel Bouvard valoriseront ce concerto plus superbement que ceux du CavailléColl disparu. D’Olivier Messiaen (1908-1992), L’Ascension (1932-1934) réunit quatre méditations symphoniques pour orchestre, puis pour orgue. Dès ce chef-d’œuvre de jeunesse s’affirme une somptueuse nouveauté de langage, mélodique, rythmique, harmonique et des timbres, qui évoluera longtemps encore jusqu’au Livre d’orgue (1951) et aux Méditations sur le mystère de la Sainte Trinité (1969). Orchestre du Conservatoire de Paris Arie van Beek, direction Michel Bouvard, orgue Georg Friedrich Haendel Concerto grosso op. 3 n° 4 Concerto pour orgue op. 4 n° 1 « Salve Regina », extrait des Vêpres carmélites Concerto grosso, extrait de Alexander’s Feast Concerto pour orgue op. 4 n° 2 « Saeviat tellus inter rigores », extrait des Vêpres carmélites The English Concert Kenneth Weiss, orgue et direction Magali Léger, soprano JEUDI 13 MARS – 20H – création française Francis Poulenc Concerto pour orgue Olivier Messiaen L’Ascension Pierre-Paul Lucas CNSM 14 mars.indd 2 7/03/08 18:09:45 du mercredi 12 au samedi 22 mars VENDREDI 14 MARS – 20H SAMEDI 15 MARS – 20H JEUDI 20 MARS – 20H Charles Tournemire Choral sur « Victimae paschali » Maurice Duruflé Scherzo Jehan Alain Première Fantaisie Deuxième Fantaisie Olivier Messiaen L’Ascension The Organ Summit Liturgie de l’homme II Joey DeFrancesco, orgue Dr Lonnie Smith, orgue Reuben Wilson, orgue Massimo Farao, guitare Byron Landham, batterie Pierre Henry Grande Toccata – Première audition MERCREDI 19 MARS – 20H Olivier Latry, orgue Liturgies de l’homme I SAMEDI 15 MARS – de 15H À 19H Forum L’orgue Hammond, du gospel au jazz 15H : projection Jimmy Smith Trio, concert filmé Building Organs Tones 15H30 : table ronde Animée par Franck Bergerot, journaliste Avec Emmanuel Bex, Rhoda Scott, Benoît Sourisse, organistes, Alain Kahn, restaurateur et collectionneur Pierre Henry Messe de Liverpool – Messe phonétique Ceremony – Messe électronique Fragments pour Artaud – Rituel cosmique à Paris La Noire à soixante + Granulométrie Pleins jeux – création Pierre Henry, réalisation sonore et direction musicale Bernadette Mangin, assistante musicale Etienne Bultingaire, ingénieur du son Julien Clauss, assistant son Gaëlle de Malglaive, conception lumière Studio Son / Ré, sonorisation Nouvelle version – première audition VENDREDI 21 MARS – 20H Pierre Henry, réalisation sonore et direction musicale Bernadette Mangin, assistante musicale Etienne Bultingaire, ingénieur du son Julien Clauss, assistant son Gaëlle de Malglaive, conception lumière Studio Son / Ré, sonorisation Performances électroacoustiques Première partie Rafael Toral, performance électronique Seconde partie Charlemagne Palestine, orgue et drones 17H30 : concert Organ Trio Emmanuel Bex, Rhoda Scott, Benoît Sourisse, orgues Hammond CNSM 14 mars.indd 3 7/03/08 18:09:45 CNSM 14 mars.indd 4 7/03/08 18:09:45 vendredi 14 mars – 20h Conservatoire de Paris Charles Tournemire Choral-Improvisation sur le « Victimæ paschali » Improvisation retranscrite par Maurice Duruflé Maurice Duruflé Scherzo Jehan Alain Première fantaisie Deuxième fantaisie Olivier Messiaen L’Ascension Olivier Latry, orgue Coproduction Cité de la musique, Conservatoire de Paris. Fin du concert vers 21h10. CNSM 14 mars.indd 5 7/03/08 18:09:45 Charles Tournemire (1870-1939) Choral-Improvisation sur le « Victimæ paschali » Dernière des Cinq Improvisations de Charles Tournemire reconstituées par Maurice Duruflé. Première audition publique : le 3 juin 1958 à Paris, église Saint-Étienne-du-Mont, par Marie-Madeleine Chevalier-Duruflé. Éditeur : Durand. Durée : environ 9 minutes. Tournemire rompit avec l’inspiration profane de son maître, Charles-Marie Widor, pour adopter un style non moins flamboyant mais qui plonge ses racines dans le chant grégorien, ciment d’une inspiration essentiellement liturgique. Son grand œuvre, L’Orgue mystique, affiche la volonté d’offrir au chant grégorien l’équivalent de ce que Bach avait édifié pour le choral luthérien. Les mélodies de plain-chant sont glorifiées, et leur modalité induit une étonnante liberté harmonique. La foi teintée de mysticisme de Tournemire n’avait d’égale que sa fascination pour l’océan, qu’il contemplait durant des heures, sur l’île d’Ouessant, dans un même désir de transcendance. Sans avoir jamais obtenu la chaire d’orgue du Conservatoire de Paris, il forma des bataillons d’organistes : Olivier Messiaen, Gaston Litaize, André Marchal, Noëlie Pierront, Jean Langlais comptent parmi ses élèves, ainsi que Maurice Duruflé. C’est en 1918, par l’intermédiaire du compositeur Maurice Emmanuel, une connaissance de son père, que Duruflé devient l’élève de Tournemire. Il adore ce professeur fantasque et bouillonnant. Disciple et successeur de Franck à Sainte-Clotilde, Tournemire est un improvisateur hors du commun, et le jeune musicien ne manque pas une occasion d’écouter ses démonstrations. Vers 1930-1931, cinq improvisations font l’objet d’un enregistrement chez Polydor. Duruflé reconstituera scrupuleusement ces performances exceptionnelles et les fera éditer. Il raconte, dans la préface de la partition, comment Tournemire laissa libre cours aux « élans de son imagination tour à tour poétique, pittoresque, capricieuse, puis passionnée, tumultueuse, déchaînée, puis apaisée, mystique, extatique. Le livre grégorien toujours devant ses yeux, sur le pupitre, il demandait exclusivement aux thèmes liturgiques la source de son inspiration qui était toujours imprégnée du plus profond sentiment religieux ». Encadrée par d’éclatants accords sur le tutti, la dernière improvisation, Choral-Improvisation sur le « Victimæ paschali », est la plus spectaculaire. Tout en restant rivé à la célèbre séquence pascale, Tournemire y déploie tout l’éventail des émotions décrites par Duruflé, dans une fresque sublime qui témoigne de sa nature imaginative et impulsive. CNSM 14 mars.indd 6 7/03/08 18:09:46 vendredi 14 mars Maurice Duruflé (1902-1986) Scherzo op. 2 Composition : 1926. Dédié à Charles Tournemire. Première exécution publique : le 16 mars 1928 par André Fleury, à l’orgue de l’hôtel Majestic de Paris. Éditeur : Durand. Durée : environ 8 minutes. À l’instar de son professeur de composition, Paul Dukas, Duruflé laisse une œuvre extrêmement restreinte (quatorze numéros d’opus, et seulement six pour orgue édités de son vivant). Porté à une sévère autocritique, ce Normand installé à Paris composait avec un soin méticuleux et abandonna de nombreuses pièces dont il n’était pas pleinement satisfait. Son art doit également beaucoup à Tournemire et à Vierne, qui furent ses professeurs et qu’il suppléa, l’un à Sainte-Clotilde, l’autre à la cathédrale Notre-Dame, avant d’obtenir, en 1929, la tribune de Saint-Étienne-du-Mont. À la croisée de ces deux esthétiques antagonistes – le néo-classicisme naissant du mystique Tournemire, l’orgue symphonique et profane de Vierne –, Duruflé s’est forgé un langage inimitable fait de pudeur et d’éclat, de classicisme et de liberté, de discrets archaïsmes et de géniales fulgurances. Sa relation avec Tournemire fut aussi enrichissante que mouvementée. Sur l’un de ses coups de colère légendaires, le maître renvoya son jeune élève. Quelque temps plus tard, sur les conseils de Maurice Emmanuel, Duruflé renoua avec joie avec son volcanique professeur. Sous sa direction, il composa sa première pièce pour orgue, le Scherzo op. 2, avec lequel il fut admis dans la classe de Dukas. Le Scherzo consiste en l’alternance de deux éléments : une danse légère de notes (le scherzo proprement dit) et un élément onirique au rythme plus libre qui l’encadre et l’interrompt (servant à la fois d’introduction, de trio et de coda). Le Scherzo se distingue par son hédonisme sonore, requérant les sonorités les plus suaves : les jeux bouchés (bourdons), la flûte douce ou encore la voix céleste (une gambe légèrement désaccordée et qui, jumelée à une gambe « juste », produit une ondulation typique, inondant la musique d’une lumière magique). CNSM 14 mars.indd 7 7/03/08 18:09:46 Jehan Alain (1911-1940) Première Fantaisie pour orgue, JA 72 Composée en 1933, inspirée d’un quatrain d’Omar Khayyam. Dédicace : à son frère Olivier. Première audition : 1933, basilique Saint-Ferjeux, Besançon, par l’auteur. Éditeur : Leduc, 1943. Durée : environ 6 minutes. Deuxième Fantaisie pour orgue, JA 117 Composée en 1936. Première audition : 1936, basilique Saint-Ferjeux, Besançon, par l’auteur. Éditeur : Leduc, 1943. Durée : environ 6 minutes. Destin fulgurant et tragique que celui de Jehan Alain, fauché au champ d’honneur en pleine ascension. De 1929 à 1940, ce n’est qu’une décennie de création. Et pourtant, plus de cent quarante partitions naquirent d’une activité fébrile, portées par une soif toujours inassouvie de poésie et d’émotion, portées également par un solide métier et une foi profonde. Ceux qui l’ont connu brossent le portrait d’un personnage tout en contrastes. Sportif jusqu’à être casse-cou, empli de fantaisie et de joie de vivre, Alain débordait d’énergie et cultivait la facétie, l’humour, souvent avec tendresse, parfois de manière plus féroce. Mais cet hypersensible était tenaillé par une mélancolie confinant à l’angoisse, que seule sa foi empêcha de virer parfois au désespoir. Les deux fantaisies pour orgue sont typiques de ce compositeur, dont la musique privilégie les formes courtes et revêt souvent un aspect incantatoire, reposant sur des formules rythmiques ou mélodiques répétées. Au contraire de son père Albert Alain, qui demeura dans le cadre de la musique religieuse, Jehan eut à cœur de sortir l’orgue de l’église. Il y fut aidé par son goût pour la poésie et les mots, transmis par sa mère, Magdeleine, et par la fascination qu’exercèrent sur lui – comme sur tant d’artistes de sa génération – le jazz et l’Orient. C’est Lola Bluhm, amie du compositeur, qui lui fit découvrir le poète soufi Omar Khayyam (1048-1131). Un de ses rubaïyat (quatrains) inspira la Première Fantaisie en 1933 : Alors, au Ciel lui-même, je criai Pour demander comment la destinée Peut nous guider à travers les ténèbres. Et le Ciel dit : « Suis ton aveugle instinct. » Ce cri d’angoisse terrible trouve un apaisement résigné sous la forme d’un chant de hautbois repris à la gambe. Marie-Claire Alain, sœur de Jehan de quinze ans sa cadette, CNSM 14 mars.indd 8 7/03/08 18:09:46 vendredi 14 mars raconte : « Blagueur invétéré, Jehan adaptait à ce thème les paroles “Un’ gross’ locomotiv’, Avec un tout p’tit tender”, ceci pour ma plus grande joie. » Le sourire, toujours, derrière les larmes. La Deuxième Fantaisie naquit trois ans plus tard. Marie-Claire Alain y reconnaît trois thèmes, « le premier rappelant le chant grégorien (Exsultabunt Domino, de l’office des Morts) et le deuxième le folklore hébraïque (sur lequel Alain écrivit une paraphrase) ». Le troisième, quant à lui, « est familier à tous ceux qui ont visité le Maroc. Ils l’ont entendu soit sur le petit hautbois du charmeur de serpent, soit clamé par le muezzin, du haut du minaret ». Jamais Jehan Alain n’avait fait ce voyage. Il avait eu un aperçu de la musique d’Afrique du Nord par le biais de l’Exposition coloniale de 1932 et en avait approfondi la connaissance grâce à Lola Bluhm, à laquelle il confierait du front, en 1940 : « Ces chants qui comme tes disques du Maroc remuent en moi le plus profond et me rendent fou… […] Quand ils chantaient, il me semblait entendre parler ma langue natale, quel obscur et implacable atavisme a pu me modeler la cervelle… Je ne m’étonne plus qu’Olivier1, de Rabat où il est en ce moment, m’écrive qu’il entend les Arabes chanter des phrases entières de ma Deuxième Fantaisie – ou mieux, que moi, pauvre type, je reflète un peu la musique de ces Hommes. » 1 Olivier Alain, frère cadet de Jehan. CNSM 14 mars.indd 9 7/03/08 18:09:46 Olivier Messiaen (1908-1992) L’Ascension, quatre méditations symphoniques pour orgue Majesté du Christ demandant sa gloire à son Père. Très lent et majestueux Alléluias sereins d’une âme qui désire le Ciel. Pas trop modéré, et clair Transports de joie d’une âme devant la gloire du Christ qui est la sienne Prière du Christ montant vers son Père. Extrêmement lent ému et solennel Transcription pour l’orgue : Neussargues, 1933 (pièces I et IV) ; Paris, 1934 (pièce II) ; composition de la pièce III : Paris, 1934. Création : le 29 janvier 1935 en l’église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts (Paris) par Olivier Messiaen. Éditeur : Leduc. Durée : environ 30 minutes. Premier cycle pour orgue de Messiaen, L’Ascension naquit quelques mois après la nomination du compositeur à la tribune de la Trinité, à Paris, en 1931. En 1933, dans l’attente de la création de la version orchestrale, il transcrivit pour orgue les deux volets extrêmes. L’année suivante, il transcrivit la seconde pièce et composa un nouveau morceau, Transports de joie d’une âme devant la gloire du Christ qui est la sienne, jugeant que l’orchestral Alléluia sur la trompette, Alléluia sur la cymbale s’accordait difficilement avec l’instrument à tuyaux. Transports de joie d’une âme devant la gloire du Christ qui est la sienne emprunte son exergue à saint Paul (épîtres aux Colossiens et aux Ephésiens) : « Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d’avoir part à l’héritage des Saints dans la lumière, nous a ressuscités et fait asseoir dans les cieux, en Jésus Christ. » Comme son pendant dans la version pour orchestre, ce morceau tranche avec les autres par sa puissance et son allant. Le compositeur le commente ainsi : « La résurrection et l’Ascension du Christ sont le prélude de notre entrée au ciel. Cette Vérité nous remplit de joie qui s’exprime en un alléluia, moins intérieur, plus exubérant que celui de la prière précédente. » Même dans cette version pour orgue, le sous-titre de « médiations symphoniques » conserve toute sa pertinence. À la Trinité, Messiaen avait à sa disposition la palette d’un grand instrument d’Aristide Cavaillé-Coll, orgue symphonique par excellence ; et, même si la création eut lieu sur l’instrument plus modeste des Quinze-Vingts, on y retrouvait les sonorités caractéristiques du grand facteur français – des jeux de détail colorés et chantants au tutti rivalisant avec un grand orchestre. Claire Delamarche 10 CNSM 14 mars.indd 10 7/03/08 18:09:46 vendredi 14 mars Olivier Latry Olivier Latry est considéré comme l’un des organistes les plus marquants de sa génération, non seulement en France, mais également sur la scène internationale. Après avoir débuté ses études musicales à Boulogne-sur-Mer, où il est né en 1962, il entre dans la classe d’orgue de Gaston Litaize au Conservatoire National de Région de Saint-Maur en 1978. Au Conservatoire de Paris (CNSMDP), il travaille l’écriture avec Jean-Claude Raynaud. Professeur d’orgue dès 1983 à l’Institut Catholique de Paris, puis au CNR de Reims, il succède à son maître Gaston Litaize au CNR de Saint-Maur en 1990. En 1995, il est nommé professeur d’orgue au Conservatoire de Paris aux côtés de Michel Bouvard. Titulaire du grand orgue de la cathédrale de Meaux de 1981 à 1985, il est nommé par concours, à 23 ans, titulaire des prestigieuses grandes orgues de Notre-Dame de Paris, à la suite de Pierre Cochereau. Il partage toujours cette activité avec Philippe Lefebvre et Jean-Pierre Leguay. Olivier Latry mène une activité intégrale des œuvres d’orgue donnée à Paris, Londres et New York, et par un enregistrement de cette intégrale à Notre-Dame de Paris pour la firme Deutsche Grammophon. Il a également enregistré des œuvres de Bach, Mozart, Schumann, Widor, Vierne ou Duruflé, pour différents labels, et ses dernières réalisations comportent notamment un disque de transcriptions, Midnight at Notre-Dame (DGG), une monographie Franck (In spiritum - DGG), le Concerto de Poulenc et la Toccata Festiva de Barber avec l’Orchestre de Philadelphie (Ondine), ainsi que la Symphonie concertante de Jongen avec l’Orchestre de Liège (Cyprès). Son action en faveur de l’orgue lui a permis de remporter le Prix de la Fondation Cino et Simone Del Duca, qui lui a été officiellement remis en novembre 2000 sous la coupole de l’Institut de France. Il a également reçu, au Royaume-Uni, un « fellowship honoris causa » de la North and Midlands School of Music en 2006 et du Royal College of organists en 2007. de concertiste qui l’a amené à se produire dans plus de cinquante pays sur les cinq continents. Sans vouloir se spécialiser dans un répertoire précis, il se veut l’ambassadeur de la musique française du XVIIe au XXe siècle, qu’il s’attache à faire vivre parallèlement à l’art de l’improvisation. Il porte aussi une attention particulière aux musiques de notre temps et a ainsi participé à la création d’œuvres de Xavier Darasse, Claude Ballif, Thierry Pécou, Vincent Paulet, Thierry Escaich et Jean-Louis Florentz. Il a également effectué un important travail sur Olivier Messiaen qui s’est conclu en l’an 2000 par une 11 CNSM 14 mars.indd 11 7/03/08 18:09:47 Et aussi… Mercredi 26 mars, 20h Ludwig van Beethoven Les Créatures de Prométhée Alexandre Scriabine Prométhée – Le Poème du feu Luigi Nono Prometeo (Suite) Orchestre National de Lyon Thierry Fischer, direction Pierre-Laurent Aimard, piano Live-electronic réalization Experimentalstudio für akustische Kunst - Freiburg Mercredi 2 avril, 20h > MÉDIATHÈQUE Charles Ives The Unanswered Question György Kurtag * Scènes d’un roman op. 19 George Benjamin Three Inventions Dai Fujikura Œuvre nouvelle – commande de l’Ensemble intercontemporain, création Olivier Messiaen Sept Haïkaï • Venez réécouter ou revoir les concerts que vous avez aimés. • Enrichissez votre écoute en suivant la partition et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre. • Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères musicologiques, les guides d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le portail. http://mediatheque.cite-musique.fr Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Loré Lixenberg, mezzo-soprano Maria Husmann*, mezzo-soprano Pierre-Laurent Aimard, piano LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE Samedi 29 mars, 20h Jeudi 3 avril, 20h Johann Sebastian Bach L’Art de la fugue Robert Schumann Chants de l’aube György Kurtag Jatékok Les Dits de Péter Bornemisza Joseph Haydn Symphonie n°22 « Le Philosophe » Arnold Schönberg Trois Pièces pour orchestre de chambre Six Pièces pour piano solo op. 19 Anton Webern Six bagatelles pour quatuor à cordes op. 9 Cinq Pièces pour petit orchestre op. 10 György Ligeti Ramifications Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano n° 23 Elena Vassilieva, soprano Pierre-Laurent Aimard, piano Chamber Orchestra of Europe Pierre-Laurent Aimard, piano, direction Pierre-Laurent Aimard, piano Mardi 1er avril, 20h En écho à ce concert, nous vous proposons… … de lire : L’orgue : souvenir et avenir de Jean Guillou • L’orgue français de Claude Noisette de Crauzat • Guide de la musique d’orgue de Gilles Cantagrel … d’écouter : Symphonie-choral op. 69, Symphonie sacrée op. 71, Fresques symphoniques sacrées op. 75 et op. 76 de Charles Tournemire par Georges Delvallée, orgue … de consulter la partition : Scherzo op. 2 pour orgue de Maurice Duruflé > Musée Visites pour adultes : Naissance de l’opéra : Cette visite propose de découvrir la richesse et la diversité de la voix « mise en scène », de L’Orfeo de Monteverdi à celui de Gluck. Dimanches 16, 23 et 30 mars à 15h. > Zoom sur une œuvre Mardi 29 avril, 18h30 Henry Purcell Didon et Enée (acte II) Pascale Saint-André, musicologue Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences no 757541, 757542, 757543 > Domaine privé PIERRE-LAURENT AIMARD Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Stagiaire : Émilie Moutin | Maquette : Ariane Fermont CNSM 14 mars.indd 12 7/03/08 18:09:47