Le Corps énigmatique de l`homme sauvage et velu, au Moyen Âge
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Le Corps énigmatique de l`homme sauvage et velu, au Moyen Âge
Michele Aquaron Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Quelques représentations iconographiques Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Le Moyen Âge, temps des conquêtes, temps des inventions Quand nous évoquons le Moyen Âge, nous incorporons, en un large éventail, tous les « moyens âges » à une même époque historique ; or celui de l'histoire française, s’étend du Ve au XVe siècle, subdivisé en «Haut et Bas Moyen Âge ». Les historiens proposent des dates différentes pour le début du « Haut moyen âge » : 476 (fin de l'Occident romain) 498 - 511 et pour la fin du « Bas moyen âge » : 1492 - 1517, entre autres… La vie est alors rythmée par les saisons, les prières quotidiennes et surtout les grandes fêtes du calendrier religieux. Vers l’An Mil, guerres, invasions et voyages favorisent, les échanges de savoir qui font évoluer les niveaux techniques et culturels. Dès le XIe siècle, la plupart des grandes découvertes : le papier, la poudre, la boussole, l'horloge, l'imprimerie, sont autant d'inventions transmises à l'Occident. Cette miniature illustre l'un des combats de la croisade de Louis VII, venu à l'aide du roi de Jérusalem Baudoin III contre les Sarrasins, au milieu du XIIe siècle. Source : Guillaume de Tyr, Histoire d'Outremer, XIVe siècle, France. Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 22495 fol. 154v La boussole remonte à plus de 1000 ans avant JésusChrist. Instrument constitué d’un cadran au centre duquel une aiguille aimantée et mobile indique la direction du pôle nord magnétique. Les archives montrent que la boussole à aiguille aimantée fut utilisée par les navigateurs chinois vers 1100, par les marchands arabes, vers 1220 et les Vikings vers 1250. Horloge à encens chinoise utilisée en Chine du VIe siècle av.-J.-C. jusqu'au XVIIe siècle. En réalité, le terme de « Moyen Âge » aurait été utilisé pour la première fois par Flavio Biondo (1388 ? -1463) secrétaire apostolique à Rome, dans ses « Décades historiques depuis le déclin de l'Empire romain », écrites vers 1450. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Découvertes La conception du monde chrétien médiéval est valorisée à partir de son centre, sacré, ethnocentrique. De l'organisation du monde circulaire, dans les cosmographies médiévales, résultent les « cartes T en O » ou cartes T - O. Le O représente l'océan circulaire, la barre horizontale du T, la Méditerranée. Carte T en O, Augsburg, 1472, reproduite d’après Pedrag Matvejevitch, op. cit., p. 129 Cette carte propose le monde physique décrit par Isidore de Seville dans son Etymologiae. La cartographie étant subordonnée à la pensée religieuse, elle devait donc se conformer au récit biblique : la carte est orientée avec l’est en haut et représente les trois continents connus : l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Cette division résulterait du partage, réalisé après le Déluge, entre les trois fils de Noé (cartes dites « noachites »). De même, les cartographes arabes représentaient le monde conformément à leur vision qui se devait de respecter le Coran, carte orientée sud-nord, vers l’Orient. Il nous reste de cette époque le mot « orientation » Cette carte a été ramenée en Angleterre ou en Irlande, après la première Croisade, en 1099 au cours de laquelle Jérusalem fut conquise. Jérusalem est située au centre de la carte et les peuples monstrueux aux marges du monde. [Psalter Map Manuscript] England [London?]; c. 1262/1265. London BL. Grande carte du monde « Universalis Cosmographiae » 1507 de Martin Waldseemüller (1470-1520/21) dit Hilacomilus ou Hylacomylus, cartographe allemand qui fit figurer les terres décrites par Amerigo Vespucci (1451-1512) Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Créatures aux Corps énigmatiques De l'Antiquité au monde médiéval, le corps est un thème récurrent qui se situe dans le contexte général de la « représentation ». L'imaginaire est investi d'êtres étranges, mythiques, légendaires et fantastiques dont « l’homme sauvage velu ». Entre les mondes, humain, animal et divin, les relations géographiques construisent une représentation de l'autre, relevant d’une humanité étrange. C’est ainsi que les descriptions des peuples regorgent d'humanités hybrides, situées aux limites du monde connu. Déjà signalés dans l'Ancien Testament, des êtres anthropomorphes, à la pilosité très développée, sont décrits sur tous les continents, par les voyageurs, les missionnaires, les prospecteurs… dans leurs récits de voyages. Leurs versions faisaient référence à des créatures humanoïdes hybrides, déformées, monstrueuses, ou à mi-chemin entre l'homme et l'animal, telles que les géants, les pygmées, les hommes sauvages velus, les acéphales (sans tête), les antipodes (les pieds à l'envers), les cyclopes (un seul oeil), les cynocéphales (hommes à tête de chien) Hommes sylvestres velus. Détail d’une miniature turco- mongole [Psalter Map Manuscript] England ; c. 1262/1265 Additional Ms. 28681 fol-9r detail London BL. XIIIe siècle. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Versions profanes La vie étrange de certains objets. L'homme sauvage stimule les esprits créatifs. Comme pour l'iconographie des manuscrits du Moyen-Âge occidental, l'image de l'homme des bois a eu une résonance durable ; non seulement dans les œuvres d'art, mais aussi dans les représentations profanes. Cuillère ornée d'un homme sauvage velu. Époque dynastie des Tudor, 1450. Londres. Du XIVe au XVe siècle, le cuilleron en forme de figue serait d'origine française. Au Moyen Âge, la catégorie supérieure de la société se remarque par un luxe saisissant, poussée à manifester sa position par la richesse des ustensiles et du décor de table. Chaque convive possédait un couvert plus ou moins ornementé selon son rang, sa culture ou sa fortune. Lorsque le banquet recevait un prince, celui-ci disposait d’une vaisselle qui lui était propre. Enseigne du Restaurant Wildenmann in Buonas am Zugersee. Suisse Façade de la Maison dite «de la Reine Anne» XVe siècle. Morlaix, France Avec les interprétations profanes, en référence aux hommes sauvages velus, se bâtit tout un monde d'images pour rendre manifeste le mystérieux. Apparue au XIIe siècle, l'enseigne, réalisée dans un métal alliant plomb et étain, s'apparente, dans un premier temps, à une broche. Par la suite, l’enseigne devient un insigne profane corporatif. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Versions religieuses L’Homme sauvage velu, dernière frontière entre le Bien et le Mal ? Les différentes « animalités » de l’homme vont se répandre dans l’imagerie par un assemblage complexe de combinaisons monstrueuses, de parties humaines et animales, sans oublier « le Velu » qui fascine. Au passage de l’An Mil, les sculpteurs consacrent, à l’homme sauvage velu, une part importante dans leurs œuvres d’art dédiées aux églises. Homme sauvage, église de Senlis Loiret. France Les représentations de l'homme sauvage velu s’exposeront également dans des livres liturgiques, sur des monuments religieux : façades, fonds baptismaux, stalles, pierres tombales… Homme sauvage velu, porche de Mendlesham, Eglise du Suffolk, U.K. Afin que personne ne puisse oublier le poids du péché et la crainte omniprésente du Jugement dernier, l’Église s’approprie l’image de l’homme sauvage velu pour une mise en scène, au sens moralisateur. Homme sauvage velu, Eglise de St Bartholomew. Orford, Suffolk. U.K. Haut Moyen Âge L'Homme sauvage velu tenant un écu vierge. Chapiteau de l'église de Chabris, Bourgogne. XIe siècle Des « femmes sauvages velues » Ornement d'un porche De Sint Jan kathedraal, XIVe siècle. Hertogenbosch, Elsevier, Amsterdam. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Les Miséricordes Consoles en bois sculpté, fixées à la partie inférieure d’un siège pliant dénommé stalle, les « Miséricorde » apparaissent au XIe siècle. Les prières se faisant debout et le rituel des offices religieux étant particulièrement pénible, elles permettaient au clergé de prendre appui, discrètement, pendant les offices. D'où l'expression « s'asseoir en miséricorde » C’est un mobilier utilitaire qui remplacera, peu à peu, les béquilles ou bâtons sur lesquels s’appuyaient les chanoines âgés ou malades. En 1469, la Reine Isabelle de Castille et le roi Ferdinand d'Aragon se sont mariés dans la cathédrale de Valladolid. À partir de ce moment, Valladolid devint la résidence des rois de Castille. Elle est restée la capitale du Royaume espagnol jusqu'à 1561, lorsque Philip II d'Espagne déplaça la capitale à Madrid. Détail de stalle, Cathédrale de Valladolid : Couple sauvage velu (Dioscesan Museum) Ces miséricordes étaient ornées de sujets décoratifs, religieux et le plus souvent profanes en raison de la partie du corps en contact avec l’objet cité. Homme sauvage velu. Bas-reliefs des appui-main, stalles nord, église abbaye St Oyend actuellement cathédrale Saint-Pierre, St-Paul et StAndré. Saint-Claude, Jura, France Selon le dictionnaire des termes d’escrime, une arme de contact est également nommée « miséricorde » Sorte de poignard long, étroit à lame mince, possédant une lame à double tranchant. Utilisée dès 1170, cette arme était conçue pour percer les plaques des armures et passer entre les anneaux d'une cotte de maille. Son nom viendrait du fait que, au moment de porter le coup mortel, à un chevalier blessé, celui-ci devait crier « miséricorde ». Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Héraldique et Sceaux Du bon usage de la métaphore dans l’art du Moyen Âge, où l’homme sauvage velu figure sur les armoiries, initialement, chez les nobles ou apparentés aux familles royales. Apparu au XIe siècle, c’est vers la fin Le sceau, (du latin sigillum = signe) du XIIe siècle, que l’usage du blason est une « signature », fait avec de la cire commence à être codifié, donnant de bougie (ou d'abeille) apposé sur un naissance à l’héraldique comme un document à l'aide d'une bague ou d'un élément du droit médiéval. Il est tampon. héréditaire. Le blason, symbole d’un territoire et d’un titre, a valeur juridique pour la signature des documents, sous la forme d’un sceau. Celui-ci est fixé au document, qu'il valide et authentifie, par des lacs d'attache faits de textile (soie, chanvre). Un officier nommé héraut, (d’où héraldique) est chargé, entre autres, de vérifier les titres de noblesse, de dresser les généalogies et de composer les armoiries suivant des règles très précises. Le blason, porteur des armes propres à une famille, avait la même valeur que le nom patronyme. Hommes sauvages velus. Sceau de la Bibliothèque universitaire Moretus Plantin Sigillum secretum of King Christian I of Denmark, Norway and Sweden On y ajouta des figures telles que les animaux fabuleux des bestiaires médiévaux mais aussi des saints, des anges et des hommes sauvages. Le fait que chaque emblème soit unique, permit de définir, d’une part, le système héraldique médiéval européen de tous les autres systèmes antérieurs ou postérieurs, militaires ou civils et d’autre part, de rendre compte des évolutions matrimoniales d'une famille. Née en Occident, sur les champs de bataille, l’héraldique avait pour première fonction d’identifier les combattants Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Monnaie et Méreau De l’héraldique à la monnaie, du sceau au méreau, l’homme sauvage velu affiché. Au début des échanges pacifiques, l’homme a négocié, sous forme de troc : thé, sel, perles, coquillages, fèves de cacao, morue séchée… cependant le troc ayant ses limites, la nécessité d’un instrument monétaire est apparut pour faciliter les échanges. Le blason ayant la même valeur que le nom patronyme, l'héraldique sera très utilisée en numismatique puisqu'elle orne fréquemment monnaies, jetons et méreaux. Les méreaux et jetons étaient des piécettes frappées en plomb et en laiton (plus rarement d'une rondelle de cuir ou en parchemin). Jeton de compte dit « à l’Homme sauvage ». . Collection de jetons et méreaux du département des Médailles de la Bibliothèque nationale de France Les méreaux d'église qui étaient remis aux chanoines, chapelains, prêtres, enfants de choeur, en témoignage de certaines prestations, étaient échangés contre des espèces « sonnantes et trébuchantes » chez le trésorier de l'église. Des méreaux d’incendie, nominatifs ou frappés d'un numéro étaient utilisés, dans le nord de la France, afin de comptabiliser les pompiers présents lors d’un sinistre. Thaler édité en 1549. Heinrich der Jüngere (1514-1568) Homme sauvage debout de face, tenant une souche. Monnaie, à l’homme sauvage, 1503. Gravure sur bois, de Hans Burgkmair Le Vieux (1473-1531) À Tournai, en 1400, une mention de paiement a trait à la réalisation de « méreau servant à donner quand il y a feu dans la ville ». Les faux monnayeurs étaient très actifs, surtout pour la fabrication des jetons d'où l'expression: « faux (comme un) jeton ». Homme sauvage, Julius Loeser ou Thaler de la Rédemption frappé en 1587 Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Tapisseries Les premières tapisseries dont il soit fait mention, depuis la chute de l'empire romain, étaient destinées à la décoration des églises. Les premiers ouvriers tapissiers étaient dirigés par les moines. Grégoire de Tours (Georgius Florentius Gregorius 539-594) principal historien des Mérovingiens, signale qu’on les utilisait comme tentures murales. Tapisserie à sujet allégorique, relatant l'histoire du St Graal de Merlin, XIVe siècle. Tenture ou tissage de laine à St Jean-Saverne ; tapisserie de lisse, sans doute contemporaine de la chasse des hommes sauvages du dernier tiers du XVe siècle. Auteur inconnu. Détail d’un homme sauvage velu St Jean-Saverne La majeure partie, des tapisseries anciennes, crée de vastes mises en scènes historiées. Ces œuvres portent l'empreinte de l'époque où elles ont été crées. Nous y retrouvons le reflet des croyances, des grands événements, les détails des paysages et des attitudes. « The Buzzard », tapestry, Metropolitan Museum of Art. Anonym 1480-90, Strasbourg Tout en étant ouvert à un débat interprétatif, le woodwose, le pilosus, le wildman des bois, l'homme sauvage, notre sujet de prédilection, apparaît le plus souvent comme une créature pacifique. Proche de la nature, il vit en accord avec les plantes et les animaux, participe aux travaux des champs avec les hommes et les femmes. Famille sylvestre dans le cœur de l’église bénédictine d’Ambierle XVe siècle Loire en Rhône – Alpes. France. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Peintures Sur cuir, vélin, papier, textiles, bois… De la lettrine enluminée aux grands cycles de peinture murale, en passant par la peinture des panneaux à usage domestique ou religieux, les images médiévales montrent une extraordinaire créativité ; il n’y a pas de type iconographique fixe. Très tôt, avant les grands schismes, les deux parties de l’Empire développèrent des sensibilités différentes à l’image, qui aboutiront à l’image religieuse en occident, à l’icône en orient. Pour l’occident, l’image est à visée essentiellement pédagogique et didactique ; pour l’orient, elle se veut mystique et d’essence divine. Homme sauvage velu sur la fresque* de « La Camera Picta di Sacco », réalisée par Battistino et Simone en 1464. Musée de l'homme sauvage, commune de Valtellina, Lombardie. Italie. * « Fresque» : ce terme doit être réservé aux peintures réalisées sur enduit frais « a fresco ». Les images, sur différents supports, constituent des thèmes iconographiques nouveaux, des manières nouvelles de les représenter et de les combiner les uns avec les autres. Homme sauvage velu, peinture sur cuir, chambres fortes de la salle des Rois (Sale dos Reye) Palais de l’Alhambra. Auteur anonyme. Panneau-vitrail homme sauvage velu et lion. All Saints, Mattishall, urban churches of Swaffham and Fakenham Norfolk, U.K. Détail du plafond, Palais de l’Alhambra, Grenade, Andalousie, Espagne Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Manuscrits Depuis les débuts de l’écriture, divers procédés ont été découverts afin de transmettre, et de garder, les documents écrits. Des papyrus aux parchemins, le volumen, au Ve siècle, remplace le rouleau de texte en vigueur puis est remplacé par le codex (bloc de bois ou livre en latin), l’ancêtre de notre livre actuel. Vers 755, dans quelques manuscrits, apparaissent les premières lettrines zoomorphes et anthropomorphes de l'histoire de l'enluminure. Néanmoins, c’est surtout au Moyen Âge que le texte sera mêlé à l’image. Au Moyen Âge, seuls les gens d'église savaient lire et écrire Lettrine enluminée D 83recto représentant un homme sauvage 14411449 Exodus. L'édition de la Bible fut attribuée à Wallach-Faller Marquard Biberli. Les moines « copistes » des abbayes passent des milliers d'heures à recopier les écrits anciens, à rédiger de nouveaux textes, à les illustrer, les enrichir d’événements héroïques et d’histoires où l’imaginaire s’oppose au rationnel : bestiaires, livres d’heures… L'itinérance des savoirs aux XIIe, XIIIe siècles, idées et techniques, se communique d'un bout à l'autre de la chrétienté avec pour support, un langage commun aux clercs : le latin. Bible Légende : initiale ornée ; initiale historiée ; monstre anthropocéphale ou homme sauvage ? Début du XIII e siècle Homme sauvage velu, lettrine enluminée D. Bibliothèque Le livre d'heures est le type, le plus courant, d'ouvrage médiéval enluminé au XIIe siècle. L'enluminure est une peinture ou un dessin, exécuté à la main, qui décore un texte manuscrit. Chaque livre est unique. Tous mêlent une abondance de textes, de prières et de psaumes, ornementés de miniatures et d’arabesques dans les marges des manuscrits gothiques. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Folklore Le folklore, antithèse du monde réel, est une culture profane reprise par le carnaval comme un rite propitiatoire. L'HOMME SAUVAGE est le bouc émissaire de tous les carnavals de régions montagneuses. Représentant du « Mal » pour les autorités, l’homme sauvage a une autre connotation dans la pensée paysanne médiévale ; il est un intercesseur entre le monde des esprits et celui des vivants, dans les rituels agraires de fertilité. La tradition folklorique est une contre culture aux contraintes culturelles cléricales. Carnaval d’Aoste Masque de l’homme sauvage du Valais. M. Schlöter, bois, dent, crin, Suisse, Lötschental, Ried Le masque est à la fois l’apparence du visage de l’homme, et l’origine de la personne juridique. Il lui permet d’agir en gardant un rapport singulier, entre le masque et celui qui le porte. Le port du masque se définit comme une transgression, des références humaines. De l'imprimerie de Gutemberg à Mayence sortirent quatre Calendriers: le Türkenkalender (1445), […] le Cisianus ze dutsche (1457), le calendrier des saints, et un calendrier astronomique destiné à la détermination des horoscopes en 1458. Costume d’homme sauvage pour un Carnaval. Gutenberg Premiers almanachs. Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge. Divers Des artistes, quelquefois ignorés des circuits officiels de l’art, offrent de singulières images matérielles, parfois difficiles à classer. Ils projettent, sur des supports originaux et inattendus, les représentions d’un corps qui se distingue des hommes, l’homme sauvage velu : céramique, fontaine, laiton frotté (estampage), partition, carte de jeux….. « Laiton frotté » Estampage de 1314 in « Le Viandier de Taillevent » Le plus célèbre des premiers livres de cuisine, par Guillaume Tirel (1326-1395) dit Taillevent. Homme sauvage velu. Carreau de Poêle, Wohlen (Canton Aargau d’Argovie) Musée National, Zurich, Probablement originaires du Moyen Orient, les cartes à jouer apparaissent vers 1370, en Europe occidentale. Les seigneurs apprécient de « taquiner le sort » dans un jeu de hasard et de stratégie, en rapport avec l’esprit d’aventure et le goût de bravade. À l’attitude répressive cléricale, succédera une politique fiscale, sous le contrôle du pouvoir, qui s’avérera très lucrative. « Homme sauvage » Ville minière de montagne, fondée en 1529, devenue une station de cure en 1873 Basse-Saxe Allemagne Le Corps énigmatique de l’homme sauvage et velu, au Moyen Âge.