Pôle Mer Bretagne Atlantique, acteur de l`économie bleue

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Pôle Mer Bretagne Atlantique, acteur de l`économie bleue
PÔLE MER BRETAGNE ATLANTIQUE
Dix ans d’innovation pour le développement de l’économie maritime
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Sommaire :
Le Pôle Mer Bretagne Atlantique, un label de développement de
l’économie maritime
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3 questions à Dominique Sennedot, président du Pôle Mer Bretagne Atlantique
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Le Pôle Mer, accélérateur d’innovation
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Un accompagnement décisif des PME et start-up
P 10
Contact presse : Nisha Le Joliff – Tél : 06 88 84 48 22 – [email protected]
Le Pôle Mer Bretagne Atlantique,
développement de l’économie maritime
un
label
de
L’économie maritime française représente aujourd’hui 64
milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 300 000
personnes.
Deuxième ZEE (Zone Économique Exclusive) mondiale avec
une surface maritime de 11 millions de km2, la France a une
véritable carte à jouer pour capter une part significative de
ces marchés en expansion. De nouvelles activités, qui
n’existaient pas il y a dix ans, représentent aujourd’hui près
de 190 milliards de dollars.
D’ici 2020, ces marchés émergents tels que l’extraction de
minéraux marins, les énergies marines, les biocarburants
d’origine algale, l’aquaculture, etc., devraient générer près de
450 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel
mondial.
Dans ce contexte, le Pôle Mer Bretagne Atlantique se positionne en facilitateur du
développement du dynamisme de l’économie bleue. En rassemblant les différents acteurs
publics et privés du secteur maritime autour d’une thématique commune, le Pôle Mer
Bretagne Atlantique, dont le siège se trouve à Brest, illustre la volonté d’une grande région
maritime, Bretagne - Pays de la Loire.
Stimuler l’économie maritime en soutenant l’innovation
Extraire des molécules prometteuses dans la lutte contre le cancer en étudiant le requin
roussette, améliorer les carènes des navires pour les rendre économes en énergie, affiner le
dessin des chaluts pour une meilleure sélectivité des prises et une bonne gestion de la
ressource, concevoir et réaliser des infrastructures portuaires… en dix ans, le Pôle Mer a
labellisé 240 projets innovants.
Faciliter le financement des projets innovants
Depuis dix ans, le Pôle Mer Bretagne Atlantique accompagne les entreprises en valorisant
les produits et services issus des projets labellisés, par un accompagnement au financement
de leur industrialisation et de leur commercialisation.
Cette ambition, qui se traduit dans la feuille de route stratégique du Pôle Mer Bretagne
Atlantique, élaborée dans une démarche concertée avec le Pôle Mer Méditerranée, se
décline en trois grandes orientations :
-Être un des principaux leviers de la politique maritime intégrée.
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-Être une référence internationale dans le domaine maritime et littoral et valoriser leurs
membres et leurs territoires à travers la marque « Pôle Mer ».
-Être un moteur de la compétitivité des entreprises.
EN BREF : le Pôle en chiffres
. 332 adhérents dont 194 représentants des PME/PMI, 52 des universités et grandes
écoles, 45 de grandes entreprises et 41 issus d’organisations professionnelles.
. 240 projets labellisés pour un investissement de 782 millions d’euros de R&D
. 212 millions d’euros d’aides publiques débloqués en dix ans
. Six grands domaines d’actions : la sécurité et sûreté maritimes, le naval et nautisme, les
ressources énergétiques et minières marines, les ressources biologiques marines (pêcheaquaculture et biotechnologies bleues), l’environnement et l’aménagement du littoral les
ports et infrastructures et transports maritimes.
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Trois questions à Dominique Sennedot, président du Pôle
Mer Bretagne Atlantique :
« Les acteurs du secteur maritime se sont appropriés ce bel
outil »
Dominique Sennedot, cinquante-huit ans, ingénieur de formation,
est le directeur du site brestois de DCNS et le président du Pôle
Mer Bretagne Atlantique.
Quel bilan faites-vous des activités du Pôle durant ces dix dernières années?
En 10 ans, le Pôle Mer Bretagne Atlantique a labellisé 240 projets
représentant un budget global de 782 millions d'euros de R&D.
L’équipe du Pôle regroupe une trentaine de personnes mises à
disposition par les membres du Pôle pour accompagner les projets
du Pôle. Depuis 2005, cela représente 17000 jours de travail ce qui
montre l’investissement de chacun !
La mise en place du Pôle Mer Bretagne Atlantique a facilité la
cohésion des acteurs du secteur maritime. Faire travailler ensemble
les PME, les grands groupes industriels et la recherche est un
véritable challenge. La mobilisation des acteurs est aujourd’hui très forte et les relations plus
fluides et plus efficaces.
Notre travail a également permis de faciliter les effets de levier. Le Pôle accélère la « coconstruction » de projets et facilite l’accès au soutien financier que ce soit de l’Etat, les
collectivités ou d’investisseurs privés.
Enfin, en dix ans, la promotion de l’économie maritime a porté ses fruits puisqu’elle est
aujourd’hui valorisée dans des outils de financement notamment à travers le Programme
d'Investissement d’Avenir (PIA) autour des thématiques comme le navire du futur, les
biotechnologies marines ou les énergies marines renouvelables (EMR).
Quel avenir pour le Pôle Mer Bretagne Atlantique ?
La France connaît aujourd’hui des réformes importantes notamment celle des collectivités
territoriales qui impactera directement la politique des pôles de compétitivité. Nous devons
accompagner ces changements et nous adapter aux évolutions futures pour continuer à
innover et conduire le développement des projets ce qui est le cœur de notre métier. Enfin,
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le maritime est aujourd'hui un enjeu incontournable, aux niveaux énergétique (notamment les
ressources minières profondes et les EMR) et alimentaire mais tout ceci doit être fait de
manière constructive et raisonnée.
Quels sont pour vous les prochains enjeux maritimes ?
Des étapes ont été franchies en dix ans et les six domaines d'actions du Pôle définis en
2005 sont aujourd’hui confirmés.
Au niveau sécurité, il y a de plus en plus d'activités en mer ce qui en fait un lieu sensible
pour la sécurité humaine mais aussi pour la souveraineté. Le naval sera fortement impacté
avec le projet « navire du futur » qui n'en est qu'à ses débuts.
Les énergies marines fossiles représentent un enjeu considérable puisque nous avons
besoin d'aller toujours plus loin pour exploiter les ressources minières présentes dans les
profondeurs. Les énergies marines renouvelables sont en plein boom mais le vérifiable défi
de demain est de réussir à créer une filière économiquement viable.
Nous devons également accompagner un développement raisonné de la pêche. Le modèle
actuel doit évoluer d'où le développement de filières complémentaires comme l'aquaculture.
Mais l'enjeu est de concilier un équilibre économique entre les besoins alimentaires des
populations et la préservation de la ressource.
Les biotechnologies marines restent un enjeu essentiel que ce soit dans le domaine
cosmétique que dans celui de la santé, qui n'en est qu'à ses prémices.
Avec la forte concentration des populations sur les zones littorales, la montée des eaux et
les changements climatiques, l’aménagement du littoral connaît et connaitra des
bouleversements considérables. Enfin, les ports sont des interfaces économiques en
termes d'activités qui évoluent. Les ports de commerce de demain vont devenir des
plateformes, loin des côtes. Le développement des énergies marines renouvelables
deviendra par exemple un enjeu pour alimenter ces plateformes en mer.
Ces six domaines* que nous avions définis il y a dix ans se confirment donc aujourd'hui
comme leviers de développement. Et même si le Pôle Mer est le fruit d'une politique d'État,
on voit bien que les acteurs du maritime ont compris le potentiel et sont aujourd’hui au
rendez-vous de la croissance bleue.
* la sécurité et sûreté maritimes, les ressources énergétiques et minières marines, les
ressources biologiques, les ports et infrastructures, le naval et nautisme, l’environnement et
l’aménagement du littoral.
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Le Pôle Mer, accélérateur d’innovation
Le Pôle Mer Bretagne Atlantique a fait un pari :
rassembler des entités très différentes. Son
conseil d’administration est constitué de
représentants de quatre collèges représentant les
forces vives du territoire maritime « Bretagne Pays de Loire » : les grands groupes industriels,
les PME, le monde universitaire et les
organisations professionnelles.
Avec 240 projets labellisés en 10 ans, le Pôle
Mer Bretagne Atlantique joue pleinement son rôle
d’accélérateur et de catalyseur de l’innovation. L’effet cluster fonctionne aussi bien au niveau
des coopérations entre laboratoires publics et entreprises que dans le croisement des
filières. Cette dynamique est renforcée par l’incitativité de l’aide publique : l’effet « levier » est
de 3 à 4 € privés investis pour 1€ public.
Focus sur un projet labellisé par le Pôle : Sabella
En 2005, lors de sa création, le Pôle Mer choisit d’investir dans les énergies marines
renouvelables. Sabella, pionnier de l’hydrolien sous-marin, sera l’un des premiers
projets labellisés du Pôle. Jean-François Daviau, président de Sabella et administrateur du
PMBA, mesure ce que le label Pôle Mer a apporté à l’entreprise : « Avant tout une visibilité
forte, un soutien des acteurs territoriaux, et l’introduction auprès des financeurs. En terme de
R&D, le réseau de relations dans le monde universitaire et de la recherche (ENSTA, ISEN,
Technopoles, Oceanopolis, Parc Marin d’Iroise, etc.) nous a été précieux. »
Sabella, qui compte aujourd’hui 12 ingénieurs, va immerger au printemps prochain son
hydrolienne « D10 » (10 m de diamètre) dans le Fromveur, zone de forts courants à la pointe
du Finistère. Pour ce projet de 12 millions d'euros, elle a réuni 4,3 millions en juin 2014.
L'entreprise dispose déjà d'aides publiques et privées à hauteur de quelque 6,5 millions
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d'euros. Elle planifie une nouvelle levée de fonds significative à l’horizon de septembre 2015
pour financer son développement commercial à l’international et poursuivre le
développement technologique de sa « D15 ».
Une exploitation industrielle se dessine à moyen terme, le potentiel mondial étant de l’ordre
de 50 gigawatts, dont 3 gigawatts en France.
Innover pour être acteur de la politique maritime
Le Pôle Mer embrasse un spectre large de l’économie maritime avec ses six grandes
filières : la sécurité maritime, les ressources minières marines, les ressources biologiques,
les ports et infrastructures, le nautisme, l’aménagement du littoral.
Depuis sa création, le Pôle a travaillé à la reconnaissance du secteur maritime en France
pour aider son développement dans une économie mondiale de plus en plus compétitive.
Plusieurs thématiques identifiées par l’association sont aujourd’hui reconnues comme
programmes prioritaires : la sécurité et sûreté maritimes, le naval et nautisme, les ressources
énergétiques et minières marines, les ressources biologiques marines (pêche-aquaculture et
biotechnologies bleues), l’environnement et l’aménagement du littoral les ports et
infrastructures et transports maritimes.
Accompagner l’attractivité internationale des entreprises
Depuis dix ans, le Pôle Mer augmente sa visibilité et sa notoriété pour faciliter l’accès des
PME à l’international mais aussi attirer des projets sur son territoire. Le Pôle a organisé à ce
jour plus de 38 missions à l’étranger pour accompagner des PME et des universitaires.
Ainsi se développe leur reconnaissance à l’international et s’ouvrent de nouvelles
coopérations à l’export pour les produits ou à travers des brevets. Au niveau national, 25%
des projets labellisés ont généré des innovations (source AFPC) et au sein du pôle, plus de
40 brevets ont déjà été déposés.
C.Ris Pharma : un projet labellisé en 2006 par le Pôle Mer
Créée en 2003, C.Ris Pharma est une filiale du Groupe
CELLIS PHARMA, société spécialisée dans la recherche
sur des molécules issues du monde marin pouvant
intervenir dans des thérapies innovantes. Une piste de
recherche s’est avérée particulièrement prometteuse en
étudiant le requin roussette pour créer des molécules
spécifiques afin de lutter contre certains cancers.
Ce projet, baptisé Sealacian, a été labellisé par le Pôle Mer Bretagne Atlantique en
2006. Y ont participé le laboratoire de biologie marine de Caen, associé à l’Ifremer, ainsi que
la PME Innova Proteomics de Rennes et l’École nationale supérieure de Chimie de Rennes.
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« La labellisation par le Pôle Mer nous a permis de trouver des financements, essentiels
pour avancer dans nos recherches. Nous avons déposé un brevet sur cinq produits en
cours de développement. Il s'agit de peptides qui pourraient notamment intervenir sur le
traitement du cancer du colon, avec des molécules très actives qui seraient beaucoup moins
nocives que les chimiothérapies. », explique Pierrick Auvray, directeur de C.Ris Pharma.
Pour faire naître des projets coopératifs transnationaux, mieux comprendre les mécanismes
d’accès à chaque marché national et organiser des rencontres B to B, le Pôle Mer Bretagne
Atlantique a également noué des partenariats avec des clusters étrangers :
• Marine South East (Angleterre)
• Cluster maritime de Schleswig Holstein (Allemagne)
• Créneau marin québécois
• District des technologies marines de Ligurie (Italie)
• Fondation franco-norvégienne
• Océanopole de Tan-Tan (Maroc)
• ONIP et SubSea Cluster RJ (Brésil)
Un accompagnement décisif des PME et start-up
Très axé sur la R&D collaborative à ses débuts, le Pôle Mer accompagne de plus en plus les
porteurs de projets lorsque ceux-ci aboutissent à un nouveau produit ou un nouveau service.
Cela passe principalement par la promotion des produits, via son site Internet, mais aussi
avec la presse, les salons, et valorise ses partenariats à l’international pour en faire
bénéficier les PME du Pôle. En dix ans, le Pôle a publié 400 articles scientifiques et plus de
600 communications orales en congrès scientifiques ou en salons professionnels ont été
réalisées.
Faciliter l’accès au financement
Le Pôle accompagne aussi les entreprises dans leur développement en leur facilitant l’accès
à des capitaux d’investisseurs ou à un système bancaire classique.
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Focus sur le projet Optipêche labellisé par le pôle en 2005
Le projet OPTIPÊCHE du groupe iXBlue avait pour objectif
la création de nouveaux outils visant à réduire les coûts
d'exploitation, l'impact des engins sur les fonds, mais aussi
d'améliorer la sélectivité des captures et d'accroître la
sécurité des marins à bord. Il a permis le développement
d'un « double » sondeur multifaisceaux, le SeapiX,
permettant l’analyse volumique 3D de la biomasse de la
colonne d’eau et de cartographier l’habitat sous-marin
jusqu’à 300 m.
«SeapiX offre des marges d’amélioration économique conséquentes pour les armements,
par la réduction du temps de pêche à volume de capture équivalent, tout en renforçant la
sécurité de l’équipage face aux risques de croches », explique Christophe Corbières,
responsable commercial pêche.
Ce projet a permis de déposer quatre brevets, de soutenir quatre thèses et de publier
deux communications scientifiques internationales. La synergie entre intervenants
académiques (ici l’ENSTA de Brest, Ifremer Brest, l’Institut Maritime de Prévention à Lorient,
Télécom Bretagne, à Brest) et industriels (iXSea à Brest, iXTrawl à Pont-l'Abbé, Le Drezen
au Guilvinec, Morgère à Saint-Malo) lui donne cohérence et crédibilité.
D’un budget total de 4 713 000 €, le financement a été assuré par plusieurs organismes
contactés et rassemblés par le Pôle Mer : Feder 319, Oséo, le Conseil régional de Bretagne,
les Conseils généraux du Finistère, du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine
Les financeurs publics sont principalement l’État et ses agences spécialisées (Agence
Nationale de la Recherche, Agence de la maîtrise de l’énergie et de l’environnement)
auxquelles s’ajoutent systématiquement des co-financements des collectivités territoriales,
en premier lieu desquelles les Régions. Le Pôle Mer cherche à diversifier les financements
publics vers de nouvelles sources comme les Investissements d’avenir ou les Plans
industriels, ainsi que vers l’Europe. Grâce à son Club Partenaires, de plus en plus de
solutions privées s’intéressent au maritime, et la notoriété du Pôle joue à plein pour
crédibiliser les projets et les entreprises qui les portent.
En dix ans, le Pôle a contribué à débloquer environ 212 millions d’euros d’aides
publiques au profit des 240 projets labellisés. En moyenne, chaque projet permet de
commercialiser 1 à 2 nouveaux produits.
Les réseaux de financement impliquent une vraie synergie entre les différents organismes du
maritime et un lobbying constant auprès des instances européennes. Le PMBA a ainsi joué
un rôle décisif dans la programmation de la politique maritime européenne. Citons par
exemple son engagement dans le programme européen EMSAC pour le développement des
marchés économiques liés aux activités maritimes en zone côtière.
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Le Projet OPTNAV : Optimiser les performances hydrodynamiques des navires
Start-up issue de l’École Centrale de
Nantes, la société HydrOcean réalise
des études industrielles et de R & D en
hydrodynamique à l’aide d’outils de
simulation innovants pour l'industrie
offshore, navale, nautique et les
énergies marines.
Prise de conscience écologique, augmentation du prix des carburants fossiles : on veut
désormais disposer de navires propres et performants. Architectes et chantiers doivent
recourir à des outils de simulation numérique et à des méthodes d’optimisation automatiques
des formes de carènes, en complément ou en remplacement d’essais en bassin longs et
coûteux.
Les partenaires du projet OPTNAV (la société HydrOcean, porteuse du projet, le chantier de
construction naval STX France, l’École Centrale de Nantes, le Bureau Veritas et la société
Sirehna de Nantes) développent une chaîne d’optimisation incluant ces outils et utilisable sur
n’importe quel type de navire sans limitation particulière.
Le projet OPTNAV, a été labellisé par le Pôle Mer Bretagne en 2009.
« Dès lors, les résultats obtenus ont dépassé les espérances des partenaires. HydrOcean
est devenu un des leaders mondiaux dans le domaine de l’optimisation des
performances hydrodynamiques. STX s’est aussi positionné comme un chantier
particulièrement performant au niveau des performances hydrodynamiques de ses navires,
avec à la clef, de nouvelles commandes de paquebots. Forts de ce succès, les partenaires
vont poursuivre leur collaboration autour d’un nouveau projet de R&D incluant notamment
l’optimisation des performances du navire en opération », conclut Erwan Jacquin, président
d’HydrOcean.
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