Où acheter selon son budget

Transcription

Où acheter selon son budget
Lyon par quartiers et sa périphérie
Où acheter
selon son budget
S’installer dans les immeubles pittoresques du Vieux-Lyon ou sur le plateau de la Croix-Rousse,
opter pour les appartements tout neufs de la Confluence… le choix est vaste
Valeurs sûres
Les beaux
appartements de
l’Ainay se vendent
toujours cher
Photos : Rebecca Pinos
BELLECOUR, AINAY, LES TERREAUX
Ancien : 3 200-4 200 €/m2
Ces trois quartiers de la presqu’île sont parmi les plus prisés et
les plus chers de Lyon. « Dans ces secteurs, il existe des micromarchés d’exception où les prix ont très bien résisté », note
Philippe Mazet, directeur de l’agence Mercure Rhône-Alpes. Quai
de Tilsitt, sur la Saône, un appartement d’environ 150 m2 s’est
vendu autour de 3 600 euros/m2, avec de gros travaux de remise
aux normes, soit un prix, après réfection, équivalent à
4 200 euros/m2. Il y a plus exceptionnel sur ce même quai, comme
ce 350-m2 à vendre pour 1,975 million d’euros, avec des pièces de
réception, deux emplacements de voiture, une vue sur Fourvière,
Saint-Jean et Saint-Georges. « Mais au-delà de 1,6 million d’euros, constate Philippe Mazet, les transactions s’avèrent plus
difficiles. » Sur le Rhône, place Saint-Antonin, un 150-m2 s’est
vendu 1,36 million d’euros. Dans le quartier bourgeois et animé
d’Ainay, entouré de bonnes écoles, les prix restent fermes : ☛
● III
Spécial immobilier
TÊTE-D’OR
Ancien : 3 500-4 200 €/m2
Neuf : 4 000-4 500 €/m2
Ce quartier est toujours une référence
dans l’immobilier lyonnais. Un parc de
115 hectares en pleine ville, des écoles
réputées – dont le fameux lycée du
Parc –, un habitat de très bonne facture
et des appartements familiaux de 120 à
140 m2. Sur le boulevard des Belges, les
immeubles face au parc peuvent atteindre facilement 4 000 euros/m 2, même
orientés nord. Cependant, « on note une
attractivité pour les appartements de la
Cité internationale, plus éloignés du
centre, mais récents et orientés est-ouest,
avec de belles terrasses et des places de
stationnement », remarque Philippe
Mazet. Si un appartement conjugue tous
La Cité internationale a du succès
ces éléments et qu’il est en parfait état, il
peut alors dépasser 4 500 euros/m2. « Mais d’un côté ou de l’autre du
parc, dès l’instant où il n’ y a pas de vue, les prix s’orientent à la
baisse », constate Eric Daveau, du GIE Orpi.
LA CROIX-ROUSSE
Ancien : 2 500-3 500 €/m2
Neuf : 4 100-4 500 €/m2
« La Croix-Rousse, c’est un peu un territoire qui se veut indépendant
à l’intérieur de Lyon », s’amuse un professionnel. Le quartier abritait
au XIXe siècle les canuts, qui travaillaient la soie, et, au XXe siècle, le
célèbre bouchon de la Mère Brazier, repris récemment par le chef étoilé
Mathieu Viannay. Sur le plateau, qui revendique sa vie de village avec
son marché, ses commerces, ses écoles et ses lycées – dont l’institution
des Chartreux, très renommée –, la tendance reste bobo, avec une
demande hétoroclite, qui provient aussi bien de jeunes
couples que de familles. Mais, des Pentes – qui commencent près de la place des Terreaux – au Plateau de
la Croix-Rousse, l’habitat diffère, même si les notaires
semblent constater une certaine homogénéité des prix
depuis deux ans. Ce que contestent certains agents
immobiliers. Pour Elie Peyronnet de l’agence Guy
Hoquet, « il existe parfois un écart, de 400 à 500
euros/m2, en faveur du Plateau ». « Le Plateau affiche toujours le prix le plus élevé, autour de 3 500 euros/m2 »,
estime pour sa part Yves Mallecourt. Un 70-m2 dans de
l’ancien y a même atteint 274 000 euros. Sur les Pentes,
en cours de rénovation, le prix fluctue considérablement
en fonction de l’état de l’appartement, de la luminosité.
Un 103-m2 avec 3,20 mètres de hauteur sous plafond, en
bon état mais sombre, est toujours à vendre
298 000 euros. Mais un 85-m2 avec vue et charme a
trouvé preneur en quelques jours à 285 000 euros.
IV ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
UN MAL POUR UN BIEN
Delphine Coudert, fonctionnaire
territorial, et Jean-François Coudert,
ingénieur en informatique
« Nous louions un confortable
appartement de 118 m2 dans
le quartier des halles du 3e et nous
ne pensions pas acheter, quand le propriétaire nous a donné
congé. Nous avons alors décidé de franchir le pas. Nous
avons cherché dans les quartiers centraux un appartement
familial d’environ 100 m2, ce qui s’est avéré compliqué, vu
la pénurie de ce type de biens dans le centre-ville. Après huit
mois de recherches et de visites décevantes, nous avons
trouvé, pour 320 000 euros, un 110-m2, calme, lumineux et
bien distribué, avec un grand séjour, une vraie cuisine,
3 chambres, un parking, et situé à deux pas de notre ancienne adresse. C’est une chance. Ainsi, notre aîné de 3 ans
ne change pas d’école et le petit dernier garde sa nounou. »
DR
autour de 3 600 euros/m2 pour des appartements avec hauteur sous
plafond, cheminées et parquet, tel ce 65-m2 situé rue Saint-Hélène,
vendu à 214 500 euros, avec de gros travaux à la clé. La place Bellecour,
entourée d’artères bruyantes où alternent antiquaires et couturiers,
semble marquer le pas en ce qui concerne les prix. « La demande, sur
ce secteur, existe toujours, mais elle est très exigeante », précise Yves
Mallecourt, de l’agence Laforêt. Et les tarifs oscillent entre 3 000 et
3 500 euros/m2, selon l’emplacement et la qualité du bien.
LA PART-DIEU
Ancien : 2 500-3 600 €/m2
Neuf : 3 500-4 200 €/m2
Ce quartier fait l’événement dans l’immobilier d’entreprise, avec sa
célèbre tour surnommée le « Crayon », en rénovation, et son pendant, la
nouvelle tour Oxygène, à la pointe du développement durable, réalisée
par le cabinet Arte Charpentier : haute de 115 mètres, elle est surmontée
d’une « feuille », clin d’œil au « Crayon ». Autre projet d’envergure, qui
commencera dans quelques mois : la tour Incinty, signée par les
architectes Valode et Pistre. Du côté de l’habitat, cela n’est pas aussi
brillant, même si le secteur est bien desservi par la gare, le tramway et
le métro. Une enquête diligentée début 2010 par la Ville met en avant la
qualité des moyens de transport, la bibliothèque, l’auditorium –
surnommé la « Coquille Saint-Jacques » –, mais pointe du doigt le
manque d’âme de la Part-Dieu, de ses espaces publics un peu trop froids.
La ville travaille donc sur une amélioration de la vie de quartier. En attendant, selon Eric Daveau, « ce secteur reste recherché par les acquéreurs
comme par les investisseurs, bassin d’emplois oblige ». Les biens anciens
s’achètent entre 2 500 et 3 500 euros/m2. Rue Garibaldi, un appartement
de 101 m2 des années 1970, avec parking, vient de se vendre à
325 000 euros. Rue de Créqui, un 67-m2 s’est négocié à 256 000 euros. ☛
La tour Oxygène,
un événement
à la Part-Dieu
Spécial immobilier
sont stables, autour de 2 300 euros/m2. Dans la montée de Choulans,
un 45-m2 a été acheté 103 800 euros. En s’éloignant des transports en
commun et dans des immeubles au confort médiocre, les prix peuvent
descendre en-dessous de 2 000 euros.
COUP DE FOUDRE
MONTCHAT, MONPLAISIR
DR
Giovanni Pietra, directeur
commercial, et Suzanne Pietra,
directrice de communication
« Après avoir été longtemps
locataires, nous cherchions à acquérir
un appartement ancien, sur les quais
et avec vue. Nous avons visité de nombreux logements,
sans enthousiasme. Un déclic s’est produit lorsque nous
avons vu cet appartement de 154 m2, quai de Tilsitt, avec
vue sur Saint-Georges, boiseries et belle hauteur sous
plafond. Cinq mois de travaux pour réaliser un habitat
conforme à nos souhaits, dans un secteur calme et coté
évoquant certains quartiers bourgeois de Bruxelles ou de
Milan [Suzanne est bruxelloise et Giovanni, milanais, NDLR].
Et, à moyen terme, une plus-value probable en cas de revente, dans cette ville qui est sans cesse en mouvement. »
LE VIEUX-LYON, SAINT-JUST
Ancien : 2 100-2 900 €/m2
Face à la presqu’île et à ses habitations bourgeoises aux pierres
blanches des 1er et 2e arrondissements, le 5e affiche des immeubles aux
airs d’Italie, ocre et rouge, reliés entre eux en toute discrétion par des
traboules. Entre Notre-Dame-de-Fourvière, Saint-Jean et Saint-Georges,
les petites surfaces sont nombreuses. « Le Vieux-Lyon reste un
microquartier prisé par de jeunes urbains sans enfant », commente
Hervé Joly, du Crédit foncier. Trop bruyant, trop touristique, difficile
d’accès en voiture et truffé de petits appartements, le Vieux-Lyon est
logiquement l’apanage des jeunes acquéreurs. Il a fallu cependant
débourser 2 300 euros/m2 pour ce 43-m2 près de la rue Saint-Jean,
vendu 102 000 euros. A Saint-Just, notamment près du métro, les prix
Ancien : 2 500-3 200 €/m2
Ces deux secteurs restent très appréciés pour leur vie de village, avec
leurs squares, leurs commerces, leurs écoles… et leurs maisons. « Il y
a cependant peu d’offres, les propriétaires gardant jalousement leurs
biens pour en profiter en attendant une hausse des prix », remarque
Eric Daveau. Si on est patient dans ses recherches, on peut toutefois
tomber sur des demeures de qualité, mais assez chères, comme cette
maison de 110 m2, avec un terrain de 300 m2, proposée à 468 000 euros
dans le secteur Monplaisir.
En mouvement
LA CONFLUENCE
Neuf : 4 500-5 500 €/m2
En juin, les premiers habitants de la Confluence vont pouvoir emménager dans leurs appartements flambant neufs. Les immeubles de la
première phase, signés Bouwfonds Marignan, Nexity et ING
Développement, à l’architecture novatrice et labellisés Haute Qualité
environnementale (HQE), vont être livrés. Avec l’ouverture de
quelques commerces de bouche et de galeries d’art, la réhabilitation
des locaux des Salins du Midi – à l’architecture des années 1950 –,
transformés en restaurant par le chef étoilé lyonnais Nicolas Le Bec,
le quartier commence d’ailleurs à s’animer. Les premiers bureaux se
remplissent et l’hôtel de Région, réalisé par l’Atelier Christian de
Portzamparc, va accueillir à l’automne les 1 500 fonctionnaires territoriaux. Les 300 logements privés construits ont presque tous été
vendus. La commercialisation, démarrée en 2006, à partir de
4 500 euros/m2, s’est achevée à 5 500 euros/m2. En 2011, les ☛
La Confluence
devrait accueillir
en 2011 un grand
pôle de loisirs et
de commerces
VI ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
Spécial immobilier
Métro, médiathèque,
multiplexe… Vaise
plaît aux acheteurs
VAISE
Ancien : 1 500-2 400 €/m2
Neuf : 2 200-3 100 €/m2
Avec l’arrivée du métro, le développement d’un pôle économique lié
à l’informatique, l’installation de la médiathèque et du conservatoire
de musique et la construction de milliers de logements, instaurée à
l’époque où Gérard Collomb était maire du 9e arrondissement, Vaise
a pris son envol. Un multiplexe Pathé, à la pointe de la technologie,
s’est installé dans un ancien chai du XIXe siècle, classé monument historique, et Paul Bocuse y a implanté une de ses brasseries. Près de
la station de métro Gare-de-Vaise, un programme d’European Homes
propose des studios à partir de 124 500 euros et des 4-pièces à partir
de 310 000 euros. A la Duchère en pleine transformation, le promoteur Spirit lance un programme accessible en Pass-Foncier avec TVA
à 5,5%, du 2 au 6-pièces, entre 136 000 et 269 000 euros. Le marché
de l’ancien reste actif, mais, comme le note Olivier Mérindol, de
l’agence Laforêt, « ici, pas d’ancien de style bourgeois, avec ascenseur
et grande surface, mais des studios et des 2-pièces entre 100 000 et
120 000 euros. Parmi les biens récents datant d’une dizaine d’années, des 3-pièces de 63 m2 peuvent être vendus à 210 000 euros. »
Par ailleurs, les acheteurs recherchent des appartements près de la
station de métro Valmy, ce qui leur permettrait, grâce aux transports
en commun, de bien circuler dans la ville.
VIII ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
En devenir
GERLAND
Ancien : 1 800-2 400 €/m2
Neuf : 2 400-3 400 €/m2
Ce secteur récent du sud de Lyon, jugé trop impersonnel et isolé, a eu
du mal à décoller. Il est aujourd’hui recherché par les jeunes couples,
qui peuvent y trouver quelques logements neufs. Un nouveau
programme, signé BNP Paribas Immobilier Résidentiel, propose, près
de la place Jean-Macé, des 2-pièces à partir de 179 000 euros… en
attendant le lancement de la ZAC Girondins-Nexans, avec 3 000 logements à la clé, au carrefour de deux axes stratégiques : la Confluence
et la Part-Dieu. L’ancien, pas toujours de qualité, annonce toutefois ici
de bonnes occasions, autour de 2 000 euros/m2, tel ce 32-m2, avenue
Jean-Jaurès, vendu 66 000 euros.
E. L.
UNE TERRASSE SUR LA SAÔNE
Haleh Vignon, architecte d’intérieur,
et Bernard Vignon, retraité
« Après avoir élevé nos trois enfants
dans un appartement ancien
du 6e arrondissement nous recherchions un espace lumineux, sans
vis-à-vis mais avec terrasse, ce qui
ne se trouve pas facilement à Lyon. Nous avons été
agréablement surpris et conquis par le quartier
de la Confluence, à l’architecture moderne et à la pointe du
développement durable, tout en étant situé au centre de
la ville. Nous avons été séduits par ce superbe appartement
de 155 m2, avec 120 m2 de terrasse, une vue sur la Saône,
deux parkings et une cave. Nous avons hâte de nous y
installer, en juin, pour profiter des belles journées d’été. »
DR
nouveaux habitants pourront également profiter du pôle de loisirs et
de commerces signé par l’architecte Jean-Paul Viguier : 53 000 m 2
réunissant 75 boutiques, des restaurants, un complexe UGC de
14 salles de cinéma, des espaces pour les enfants, le tout accessible
du reste de la ville par le tram, le Vélo’v, la navette fluviale et la voiture
(1 450 places de parking sont prévues). Dès aujourd’hui, et avec le
départ du marché d’intérêt national, commence la deuxième phase de
la Confluence, sous la houlette d’Herzog et de Meuron, architectes et
urbanistes suisses, associés au paysagiste Michel Desvignes, avec une
programmation mixte de bureaux et de logements, dont 25 à 30% de
logements sociaux et 20% d’intermédiaires.