HAPPY NEW YEAR IN AMERICA - Orchestre National de Lille
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HAPPY NEW YEAR IN AMERICA - Orchestre National de Lille
onlille.com +33 (0)3 20 12 82 40 ———————————— ZOOM HAPPY NEW YEAR IN AMERICA JEU 15 DÉC. 20h, MAR 20 DÉC. 20h et MER 21 DÉC. 16H Lille, Auditorium du Nouveau Siècle & à Maubeuge le 16 DÉC. 20h, à Carvin le 17 DÉC. 20h, à Sainghin-en-Mélantois le 18 DÉC. 20h ———————————— BERNSTEIN Candide, ouverture / Divertimento pour orchestre MAXWELL DAVIES Mavis in Las Vegas CHOSTAKOVITCH Tahiti Trot COPLAND Fanfare for the Common Man MÁRQUEZ Danzon n°2 STRAVINSKY Circus Polka GERSHWIN Porgy and Bess, suite Direction Alexandre Bloch ————————— AUTOUR DES CONCERTS LEÇON DE MUSIQUE “Rythme : rythme, pulse, pulsation, au cœur de la musique” Avec Yann Robin, compositeur en résidence Jeu. 15 Déc. 19h (Entrée libre muni d’un billet) RETROUVEZ ALEXANDRE BLOCH TOUT AU LONG DE LA SAISON BIENVENUE MAESTRO ! Jeu. 29 Sept. 20h et Ven. 30 Sept. 20h LES PÊCHEURS DE PERLES Mer. 10 Mai 20h er ENFER ET PARADIS Sam. 1 Juil. 18h30 Concerts soutenus par Musique Nouvelle en Liberté ———————————————————————————————————————————————————————— Rédaction © Ghislain Abraham intervenant pédagogique Orchestre National de Lille Crédits Photos Las Vegas © welcome-to-las-vegas.com / Sir Peter Maxwell Davies © The independant UK Leonard Bernstein © Gordon Parks / Life Picture Collection ———————————————————————————————————————————————————————— Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849) Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille ❶ Mavis in Las Vegas Une facétie musicale « L'une des étapes les plus inoubliables de cette tournée aux Etats-Unis fut Las Vegas, cette ville synthétique, tout à fait irréelle, au milieu d'un désert, consacrée au jeu, aux mariages éclair et au culte du kitsch, dont la vulgarité est telle qu'elle devient une source d'émerveillement et d'inspiration. » Peter Maxwell Davies Dans son poème symphonique* pour grand orchestre composé en 1996, Sir Peter Maxwell Davies se met en scène lui-même. Il utilise son pseudonyme ‘Mavis’ et tente d’évoquer musicalement le choc qu’il a reçu en découvrant Las Vegas et son univers fantasmagorique. Voici ce qu’il en dit : « Cette œuvre pourrait, en fait, être considérée comme une ouverture de concert, mais c'est plus exactement un thème avec variations*. Au début, nous entendons le thème de Mavis, au violon solo, et nous sommes immédiatement transportés dans la salle de jeu d'un grand hôtel - perpétuellement inondée d'un éclairage électrique cru, sans fenêtres, désorientante, avec une atmosphère remplie du crépitement en ut majeur (et, inexplicablement, en ré bémol, de temps en temps) des machines à sous. Mavis fait son entrée - je l'imagine couverte de fanfreluches et tortillant du derrière, descendant, dans les ondulations d'une vaste robe de bal, un magnifique escalier (rose!) circulaire pour arriver dans la salle de jeu. Nous sortons dans la rue - 'the Strip' - pour entendre la musique qui s'échappe d'un club, d'une chapelle nuptiale et d'un sanctuaire consacré à Elvis. Nous entrons dans le Palais de César, où une énorme fontaine centrale, baignée d'une lumière violette douceâtre, nous offre non seulement de magnifiques jeux d'eau, mais des statues classiques animées qui récitent des platitudes avec des accents shakespeariens. Nous visitons le Musée Liberace, avec son exposition de costumes, automobiles et pianos à queue d'un luxe incroyable, et nous contemplons la silhouette de la ville, rougeoyante et scintillante, vue du désert, la nuit: spectacle étrangement déformé. Enfin, nous assistons à l'éruption du 'volcan' - geysers synthétiques et explosions de gaz sous contrôle, avec de coûteux effets de lumière et des haut-parleurs transmettant des grondements et détonations appropriés - avec le thème de 'Mavis' triomphant finalement de tout ce tralala…. » Avec cette œuvre clairement 'américaine', le compositeur anglais qui ne manque décidément pas d'humour montre ici qu'il peut toucher un large public, avec une musique 'facile à écouter' mais très exigeante sur le plan de l'interprétation. EN BREF Titre: Mavis in Las Vegas Compositeur : Sir Peter Maxwell-Davies (1934-2016), anglais Date de création : 13 mars 1997, Manchester Genre : poème symphonique Durée : 13’ ❷ Sir Peter Maxwell-Davies Au service de Sa Majesté Ce grand compositeur anglais de notre temps vient de nous quitter en mars dernier à l’âge de 81 ans en laissant une œuvre considérable et apportant une contribution importante à la musique anglaise du 20ème siècle. Enfant terrible des années 60, il prend le relais de cette génération d'avant-garde comprenant Ligeti, Berio, Lutoslawski et Xenakis (pour ne citer qu'eux). Mais il demeure un compositeur typiquement britannique traversant tous les genres musicaux : opéras (Le Martyr de St Magnus), musiques de film (The Devils de Ken Russel), ballets (Salomé), musiques pour chœurs (Ave Maris Stella), un opéra pour enfants (The Hogboon). Pour l'orchestre, il compose 10 symphonies (entre 1976 et 2014), une symphonie concertante et des concertos pour divers instruments. Depuis ses premières pièces 'bruitistes' incorporant des éléments de musique ancienne ou de danses populaires (Foxtrot) jusqu'à ses dernières œuvres vocales, Maxwell Davies a toujours fait preuve d'une certaine radicalité dans sa musique et dans ses propos. Il a parfois suscité de vives réactions de la part du public et de la critique musicale. Il n'en fut pas moins anobli par la Reine en 1987 et nommé Maître de Musique de la Reine de 2004 à 2014. Il est vrai qu'il fut un musicien très impliqué dans la vie musicale de son pays, ayant toujours à cœur de défendre son art contre toutes les dérives : il y a quelques années, il suggérait que les personnes dont le téléphone portable sonne pendant les concerts devraient payer une amende, amende reversée ensuite à l'Union des Musiciens. Il affirme aussi que les musiques de fond diffusées dans les lieux publics sont une espèce de terrorisme commercial et culturel. ❸ Leonard Bernstein Un musicien qui a su « cultiver son jardin » Leonard Bernstein est un musicien américain tout à fait extraordinaire réussissant, comme quelques-uns de ses très grands prédécesseurs au Panthéon des compositeurs (on pense notamment à Beethoven, Mendelssohn, Prokofiev et Rachmaninov) une triple carrière au sommet : pianiste, compositeur et chef d'orchestre. Le piano est sa véritable première passion musicale. À l’âge de 21 ans, il entre au Curtis Institute of Music de Philadelphie où il étudie le piano avec Isabella Vengerova et en ressort avec les honneurs. Il envisage alors une carrière de pianiste concertiste. Pour gagner sa vie à Manhattan, où il s’est installé, il accompagne au piano des danseurs et des chanteurs, transcrit des improvisations de jazz et compose des songs. Mais il devient très vite incontournable sur la scène classique : il est un soliste hors-pair interprète d’un très large répertoire : concertos de Bach, Mozart, Beethoven, Ravel, Gershwin… Il est aussi un accompagnateur apprécié notamment dans les Lieder de Schubert et de Brahms qu'il joue en concert et enregistre avec la mezzo-soprano Christa Ludwig. Parallèlement à ses activités de pianiste, il participe à l’académie d’été de l’Orchestre Symphonique de Boston à Tanglewood où il suit les cours de direction d’orchestre de Serge Koussevitski, avant de devenir son assistant les années suivantes. De 1945 à 1947, Bernstein est directeur musical du New York City Symphony Orchestra. Sa carrière de chef d’orchestre s’intensifie et prend une dimension internationale : Prague, Tel Aviv, Londres... Il est engagé comme chef assistant d'Arthur Rodzinski à l’Orchestre philharmonique de New York avec lequel il donne son premier concert en remplacement de l'immense Bruno Walter. À la mort de Serge Koussevitski, en 1951, Bernstein lui succède à la tête du département d’orchestre et de direction d’orchestre à Tanglewood, où il enseignera pendant de nombreuses années. En 1953, il est le premier chef d’orchestre américain à diriger à la Scala de Milan (Médée de Cherubini avec Maria Callas). En 1958, il est le premier américain à être nommé directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de New York où il restera jusqu’en 1969. À son départ, l'orchestre lui décernera le titre honorifique de « Laureate Conductor » jamais donné auparavant. Après son départ du Philharmonique de New York, Bernstein mène une intense carrière internationale de chef d’orchestre invité, marquée par une collaboration étroite avec plusieurs phalanges prestigieuses : l’Orchestre Philharmonique de Vienne, l’Orchestre Philharmonique d'Israël, l’Orchestre Symphonique de Londres et l’Orchestre National de France. De 1958 à 1972, il propose et présente une émission de Télévision Young People's Concerts programmée à 19h30 sur CBS et incluant des séquences pédagogiques. Ceci contribue ainsi à une forme inédite et exemplaire de 'vulgarisation' et de modernisation de la musique classique. Enfin, en tant que compositeur, il touche à de nombreux genres différents : en 1943, il achève la composition de sa Symphonie n°1 Jeremiah, qui obtient le New York Music Critics’ Circle Award de la meilleure œuvre américaine. En 1944, il connaît ses premiers gros succès avec son ballet Fancy Free, créé au Metropolitan Opera de New York et sa comédie musicale On the town, représentée à Broadway. En 1949, il termine sa Symphonie n°2 The Age of Anxiety, pour piano et orchestre. Il compose, en 1956, la première version de son opérette Candide d’après Voltaire. C'est l'ouverture de cette opérette qui sera donnée en concert par l'Orchestre National de Lille sous la direction d'Alexandre Bloch : une pièce virtuose, virevoltante qui doit être jouée dans un tempo* très rapide. Dès les premières notes, l'esprit américain saute aux oreilles : fanfare syncopée* de cuivres ponctuée de percussions, cascades de notes aux violons et au piccolo dans l'esprit d'un défilé patriotique. La section centrale d'allure épique et romantique rappelle de grands élans de Brahms ou de Dvorak. Mais même si l'orchestration* reste assez classique, Bernstein y fait preuve d'une grande inventivité rythmique en déplaçant les appuis et en proposant des polyrythmies* efficaces. En 1957, sa comédie musicale West Side Story (en collaboration avec Stephen Sondheim), d’après Romeo et Juliette de Shakespeare, connaît un énorme succès à Broadway qui sera amplifié avec l’adaptation cinématographique réalisée en 1961 par Jerome Robbins et Robert Wise. Son Divertimento pour orchestre date de 1980. Il fut composé à l'occasion de la célébration du Centenaire de l'Orchestre Symphonique de Boston prenant la forme d'une suite* en 8 mouvements : I. Sennets and Tuckets ; II. Waltz ; III. Mazurka ; IV. Samba ; V. Turkey Trot ; VI. Sphinxes ; VII. Blues ; VIII. In Memoriam ; March The BSO Forever. Bersnstein le construit comme un collage exubérant de différentes musiques populaires américaines de différentes époques, retraçant ainsi avec humour l'évolution du Boston Symphony à travers son siècle d'histoire. On y retrouve donc des fanfares américaines (comme dans Candide et West Side Story), un Blues, un Foxtrot et une Samba. Bernstein étant natif de Boston il éprouve avec cet orchestre un attachement tout particulier. Étant enfant, c'est en allant aux concerts du Boston qu'il eut ses premiers chocs musicaux. On y retrouvera donc des clins d’œil à Beethoven dans la Mazurka et à Tchaïkovski dans la Valse. Un motif de deux notes, SI-DO, va courir tout au long de cette pièce : il s'agit des lettres B – C (notation anglo-saxonne des notes de musique) signifiant Boston Centenary. Humour toujours chez Bernstein : il demande à certains solistes de se lever pour jouer leur trait, comme dans un big band de jazz (piccolo*, section de cuivres). Le dernier mouvement de la Suite est un pastiche de la célébrissime Marche de Radetsky, un tube des Boston Pops Concerts que Bernstein appréciait tant. Cette Marche est immédiatement suivie d'un sombre In memoriam, en souvenir des membres et des chefs disparus de ce grand orchestre. Il utilise ici la simple technique du canon*, l'un s'en va, l'autre arrive, tout ceci dans une continuité musicale harmonieuse. EN BREF EN BREF Titre : Candide, ouverture Compositeur : Leonard Bernstein (1918-1990), américain Date de création : 1er décembre 1956, New York Genre : ouverture de concert Durée : 5’ Titre : Divertimento pour orchestre Compositeur : Leonard Bernstein (19181990), américain Date de création : 25 septembre 1980, Boston, direction : Seiji Ozawa Genre : suite symphonique Durée : 15’ ———————————————————————————— PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL (retrouvez ici tous les mots signalés*) Canon : technique de composition dans laquelle une même mélodie est jouée en décalage par plusieurs voix ou instruments. Orchestration : étape de la composition d’une œuvre musicale symphonique qui consiste à confier à différents instruments, voire à un orchestre entier une musique écrite à l’origine pour un seul instrument. Piccolo : de l'italien 'petit', il s'agit de l'autre nom de la petite flûte, le plus aigu des instruments à vent de l'orchestre. Poème symphonique : pièce orchestrale 'à programme', basée sur un récit ou un poème. Polyrythmie : superposition de rythmes joués à des vitesses différentes par différents instruments. Ce qui à première écoute semble cacophonique et en réalité très construit si l'oreille parvient à isoler chaque ligne rythmique. Les compositeurs Charles Ives ou Darius Milhaud furent parmi les premiers à expérimenter ce procédé au début du 20ème siècle. Suite : succession de pièces instrumentales aux caractères contrastés qui trouve son origine dans la suite de danses de l'époque baroque. Syncope : figure rythmique caractéristique dans laquelle la valeur longue appuyée est encadrée par deux valeurs courtes (exemples : croche-noire-croche ou noire-blanche-noire). Tempo : mot d'origine italienne signifiant la vitesse voulue par le compositeur à laquelle l'interprète doit jouer la pièce musicale. Variations : constructions mélodiques et rythmiques variées, basées sur un même thème. Transformations inventives d'un thème initial.