Presse - CONVAINCRE

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Presse - CONVAINCRE
La situation de la presse aujourd’hui dans la région
Dans beaucoup de secteurs, l’économie de Rhône-Alpes représente
environ 10% de l’économie française. En partant de cette donnée on
pourrait estimer le chiffre d’affaires de la presse régionale. Cependant, le
poids de Paris et de la région parisienne dans le secteur de l’information
est de loin supérieur en terme d’entreprises au poids des régions, même
de régions importantes comme Rhône-Alpes. Il existe plus de 36 500
journalistes en France et près de 1000 dans la région, soit moins de 5 %.
Les années 2005/2006 ont été marquées dans la région, comme au
niveau national, par un approfondissement des difficultés avec un
tassement de la diffusion et une régression du marché publicitaire. Après
la suppression de Trema, en début d’année, le Figaro-Lyon a disparu en
juillet. L’entrepreneur Serge Dassault qui avait acquis Le Progrès et
Lyon-Figaro s’est séparé des deux titres. Les Potins d’Angèle, Tribune
de Lyon et le nouveau Lyon Capitale apparaissent en kiosque.
La presse quotidienne lyonnaise est constituée aujourd’hui d’un seul titre
payant Le Progrès qui appartient à l’Est Républicain et de trois gratuits :
Lyon Plus, Métro et 20 minutes. Robert Hersant a pris pied en 1983 dans
la région en achetant le Dauphiné-Libéré et ses titres : Le journal RhôneAlpes, Loire-Matin, Lyon-Matin. L’édition lyonnaise du Figaro a été
lancée en septembre 1986 sur le fonds de commerce du Journal RhôneAlpes, créé par Le Dauphiné-Libéré. Cette année-là, le groupe rachète
Le Progrès et ses titres quotidiens, La Tribune, les Dépêches. Le 18
janvier 1993, les deux titres Le Progrès et Lyon-Matin fusionnent. Le
Progrès est en situation de quasi-monopole (TLM, Lyon-Capitale) qui
n’empêche pas la crise. En dix ans, il a perdu près de 100 000 lecteurs,
principalement sur Lyon intra-muros où les ventes atteignent 18 000
exemplaires. Un second projet de refonte du journal est actuellement en
cours qui devrait engendrer une réflexion sur l’ambition éditoriale du titre.
Les autres quotidiens nationaux décentralisés
Au mouvement de concentration régionale, a correspondu un
mouvement de décentralisation de titres nationaux.
Le mouvement a été lancé par l’Humanité, puis avec le rachat du
Progrès, le mouvement s’est accéléré en 1986. Libération a lancé une
édition lyonnaise grâce à une filiale associant des investisseurs locaux
avec l’objectif de vendre 25000 exemplaires. Mais le marché s’est révélé
plus difficile que prévu à conquérir, puisque après de multiples
ajustements, Lyon-Libé a vendu jusqu’à 8000 exemplaires. Les pertes
sont lourdes et la publication s’arrête en décembre 1992.
La tactique du Monde semblait plus payante. Le quotidien s’appuie non
pas sur la ville mais sur une région. L’édition est vendue à 33000
exemplaires mais comme l’Humanité Rhône-Alpes elle disparaîtra.
Aucun quotidien spécialisé dans l’économie et le sport n’est fabriqué
dans la région. En revanche les quotidiens disposent de correspondants,
c’est le cas des Echos et de la Tribune. Les news ont tous des
correspondants régionaux
La presse périodique régionale d’information régionale est importante à
Lyon comme dans la région. La presse de proximité est bien représentée
par de petites entreprises dont certaines restent encore familiales.
Les hebdos : Lyon-Capitale, lâché par l’entrepreneur Rousset a été
repris par Xavier Elie, ancien P-dg du Progrès. Le Tout-Lyon, Les Petites
affiches Lyonnaises, l’Essor du Rhône et Tribune de Lyon qui après
avoir été lâché par Fernand Galula, vient de sauver sa peau devant le
Tribunal de commerce.
Les mensuels : Lyon-Mag, diversification…
Il existe aussi des magazines spécialisés : économie (Objectif,
Entreprises Rhône-Alpes, Acteurs de l’économie qui ressort dans une
nouvelle formule très riche), médias (Intermédia, La Lettre du Club),
agriculture, bâtiment (BT mag.), satirique ( Les Potins d’Angèle) et aussi
des lettres d’information spécialisée, soit économie (Bref Rhône-Alpes)
soit politique (Prospective Rhône-Alpes Méditerranée).
Il est intéressant de noter que ces lettres évoluent rapidement sous la
pression des changements du monde de l’entreprise et de la
compréhension souvent interrégionale des décideurs et des
décisionnaires du monde politique.
Autre floraison de titres mais gratuits ceux-ci : le Petit Bulletin, 491, A
nous Lyon, l’écho du Beaujolais sans oublier les quotidiens Métro, Lyon
Plus et 20 minutes…
Enfin Lyon et sa banlieue bénéficient d’une presse importante de la part
des collectivités locales, départementales et régionales.
Ces deux derniers produits ont la particularité
- de capter une partie du marché publicitaire
- d’offrir un produit à lire gratuitement aux lecteurs, partiellement
concurrent de l’information locale payante vendue par les
entreprises de presse.
- d’offrir des débouchés pour les journalistes actuellement sans
emploi
- de brouiller les notions de communication et d’information.
Coté Radio : les principales stations nationales sont représentées à
Lyon : Voici le sondage médiamétrie depuis que l’âge a été abaissé de
15 à 13 ans.
France Info arrive en tête suivi par une radio typiquement lyonnaise :
Radio Scoop qui est souvent en 2° ou 3° position
Arrivent en suite : Europe 1, France-Inter, Skyrock, Rire et chansons,
Fun radio et RTL. Les décrochages régionaux se font de plus en plus
rares.
Enfin, Coté télé, TLM, France 3 et M6 se partagent l’audience.
La chaîne Région implantée à Lyon a disparu et l’avenir d’Euronews
semble s’éclaircir. CTV créée à l’initiative des municipalités de gauche
de l’Est lyonnais n’existe plus. Lyon TV, dirigé par le publicitaire Peillon
va voir le jour incessamment sous peu.
A noter la présence de Cap Canal, chaîne lyonnaise destinée aux
enfants.
En conclusion :
Aux quotidiens décentralisés imposés depuis Paris s’est peu à peu
substituée une presse de proximité plus magazine conçue et réalisée à
Lyon avec notamment les créations de Lyon-Capitale, Lyon-Mag et ses
ses autres titres : découvertes, Lyon Femme, Lyon Foot…, les potins
d’Angèle et Tribune de Lyon.
La presse régionale connaît les mêmes problèmes que la presse
nationale.
- Adaptation du contenu, vieillissement des lecteurs
- Faiblesse du marché publicitaire qui n’est pas extensible (le horsmedia a tendance à augmenter)
- Coût de fabrication et prix de vente trop important
- Distribution imparfaite
- Faiblesse du nombre des abonnés qui apportent une trésorerie
importante
Tout cela renforce la faiblesse des ventes et de la lecture.
La presse quotidienne est dans un cercle vicieux dont elle essaye de se
sortir par des croissances externes en verrouillant le marché de l’écrit.
Concernant la radio et la télévision : on notera les difficultés chroniques
pour les chaînes à vocation nationales et internationales. Elles
investissent de moins en moins en région et font appel à des agences de
presse comme Label info par exemple.
En revanche les radios résistent bien à la morosité ambiante. Les
grandes stations ont certes supprimé leur décrochage, mais elles ne
délaissent pas pour autant la province et utilisent des correspondants.
Pour en venir à ce qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, à
savoir le traitement de l’information, vous avez pu constater que la
pression de la logique proprement économique et financière s’est
alourdie sur l’ensemble des médias. Les contraintes de rentabilité se
sont durcies, les formes d’intervention se sont modifiées interférant
d’avantage avec l’information. La concurrence est très vive, multipliant
les occasions de tension entre les impératifs du traitement de
l’information et la pure recherche de l’effet par le scoop ou le
spectaculaire du sujet. Disposant de moyens plus restreints, les
rédactions, les rédactions ont tendance à comprimer les effectifs et à
faire appel à des pigistes extérieurs, souvent mal payés, travaillant dans
des conditions de plus grande fragilité sans parler d’un mouvement de
sous-traitance à des agences souvent très légères exerçant leur activité
dans un climat d’extrême compétition. A la rentrée, le magazine Elle va
lancer des suppléments régionaux, dont un sur Lyon. Le rédacteur en
chef a fait appel à Relax news, une agence de presse parisienne qui va
sous-traiter à deux autres agences de presse lyonnaises…
Et n’oublions pas les correspondants régionaux au des quotidiens
régionaux qui n’ont pas le droit de signature et sont souvent également
chargés de prendre de la publicité.
Alors que le journalisme d’information politique et générale se légitimait
sur sa capacité à jouer une fonction critique, assurer le rôle d’un contrepouvoir, monte désormais à coté de lui un journalisme de l’audiovisuel
qui a davantage vocation à nous accompagner dans un suivi d’une
actualité, devenue instantanée et planétaire. Un journalisme spécialisé,
qui occupe plus d’un journaliste sur trois, se doit d’abord de décrire et
expliquer le monde, les choses, tels qu’ils sont. Par ailleurs, un
journalisme local s’emploie à faciliter l’ancrage de chacun dans un
milieu, un territoire défini par de multiples services. Même si, à mon avis
il n’y a pas de différence dans le travail des journalistes. Il n’y a pas de
petits et de grands reporters. On peut très bien faire un excellent travail à
partir d’un conseil municipal sans être obligé d’être envoyé à l’autre bout
de la planète pour avoir de la reconnaissance. En outre, globalement,
jamais les journalistes n’ont été autant contraints de travailler dans
l’urgence, sommés de réagir à chaud sur des problèmes que parfois, ils
connaissent mal, tant la réalité s’est complexifiée, et de transmettre des
informations qu’ils n’ont pas eu le temps d’approfondir, de vérifier ou visà-vis desquelles ils manqueront de la compétence technique scientifique
nécessaire, ce qui peut occasionner des dérapages. (l’affaire du sang
contaminé par exemple). A quoi viennent parfois s‘ajouter, pour les
mêmes raisons, de petits compromis avec la vérité, de petites mises en
scènes, de petits arrangements. Les rapports entre réalité et fiction étant
posés en termes renouvelés.
A cela viennent s’ajouter les effets de la confusion générale des valeurs,
de la crise du sens, de la perte des grands repères, notamment
idéologiques, qui affectent les sociétés contemporaines, frappant de
plein fouet les conditions de travail de ceux qui rendent compte de
l’actualité, et cela d’autant plus dans un pays où la tradition journalistique
accordait plus de place aux commentaires qu’aux faits.
Si les journalistes sont mieux formés aujourd’hui, le monde dont ils
doivent traiter est devenu beaucoup plus complexe, alors que leurs
interlocuteurs ont appris le maniement des médias et les méthodes de
préparation d’une information dans un sens qui convienne à leurs
intérêts économiques, politiques ou idéologiques. Ce qu’il est convenu
aujourd’hui d’appeler techniques de communication.
Le travail du journaliste est différent, bien souvent plus dur qu’autrefois,
car suspecté d’être influencé par leurs interlocuteurs, les annonceurs
voire les propriétaires des médias !
Rien d’étonnant à ce que l’image des journalistes dans le public se soit
dégradée (encore que de nombreux jeunes aspirent à le devenir) à ce
que leur crédibilité soit de plus en plus remise en cause.
Face à ses interrogations, la profession se trouve conduite à une
réflexion qui se polarise sur ce que doit être sa déontologie. Doit-on
repenser la charte professionnelle, imaginer comme Jean-Luc Martin
Lagardette le préconise de nouvelles instances de contrôle ? L’enjeu est
de taille puisqu’il en va ici du type d’information dont peut disposer une
société démocratique, et de la place qu’y occupe le débat d’idée.
L’aspect technique :
L’événement (ce qui arrive) et information (mise en forme et mise en
relation) ex la date de naissance.
On distingue la mise en forme spatiale (presse écrite) et la mise en
forme temporelle (radio et télé).
Le cheminement de l’info :
Les agences de presse
La dépêche d’agence
Le choix de l’info par les journaux en fonction de leur lectorat (c’est ce
que l’on appelle les champs d’attente, loi de la proximité encore appelée
le nombre de morts au Km ce qui conforte bien que le journal est une
marchandise). Mais une marchandise pas comme les autres ! Le produit
et vendu deux fois…
La mise en forme de l’info :
C’est la mise en page rôle des titres et des colonnes pour créer autant
d’entrées dans l’article et dans la page.
Un journal s’organise toujours avec une partie info et une partie mag
spectacle, télé…
L’ordre des rubriques varie d’un journal à l’autre Progrès et DL
Du plus loin au plus proche (international, national politique et société)
ou du plus proche (société…) au plus loin pour le Dl et l’Huma par
exemple
La photo joue également un rôle très important.