Mecatis prend racine à Isérables

Transcription

Mecatis prend racine à Isérables
Le Nouvelliste
ÉCONOMIE
Mercredi 19 mai 2010
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Stefan Simon met la touche
finale à un prototype réalisé par
Mecatis. DR
INGÉNIERIE
INDUSTRIELLE Au
sortir de
l’incubateur de
Sierre, la jeune
pousse
valaisanne
a repris les
bâtiments d’une
ancienne usine
d’ETA à
Isérables.
Portrait.
Mecatis prend racine
à Isérables
PIERRE MAYORAZ
Mecatis, ou la passion de deux
jeunes ingénieurs valaisans,
Samuel Vuadens et Pierre Fournier, occupe avec deux employés, depuis une année, les
locaux de l’ancienne usine ETA
d’Isérables à une encablure de
la station du téléphérique.
Dans ce temple de l’horlogerie
d’altitude dont se souviennent
encore nombre d’industriels de
l’arc jurassien, les quatre mousquetaires de Mecatis ont trouvé
locaux à la mesure de leurs ambitions.
Il faut dire que l’usine a employé jusqu’à 120 ouvrières à sa
grande époque. Pour l’instant,
les jeunes Valaisans n’occupent
que deux des trois étages.
«Mais, nous comptons nous
agrandir», précise d’emblée Samuel Vuadens, associé fondateur.
Pourquoi Isérables
L’idée de s’installer à Isérables trouve son origine dans
deux questions essentielles
pour la jeune entreprise. Tout
d’abord, trouver des locaux à
prix raisonnable. «Malgré les
frais de déplacement et de livraison des marchandises, nous
économisons encore 40% par
rapport à une location dans une
zone industrielle de plaine. Et
puis, le téléphérique constitue
une solution idéale. Il peut
transporter jusqu’à deux tonnes
et demie. Il ne met qu’un peu
plus de cinq minutes pour rejoindre Riddes, toutes les heures
de la journée. Et il y a toujours
des places de parc à la gare de
départ en plaine. Ajoutez-y la
vue que nous avons depuis nos
bureaux et ateliers. Impossible
de trouver mieux ailleurs», se
félicite Samuel Vuadens.
Le jeune entrepreneur n’exclut pas qu’une partie du personnel qu’il compte engager
dans les prochaines années
prenne domicile sur la commune.
Autre raison de cette localisation surprenante, la fibre
écologique tressée par l’ancien
président Narcisse Crettenand
à Isérables et qui compte beaucoup pour les fondateurs de
Mecatis: «Nous sommes reliés
au chauffage à distance qui utilise des copeaux de bois fournis
par le triage de Nendaz. La commune turbine ses eaux potables
et va bientôt le faire avec ses
eaux usées et atteindre ainsi
l’autarcie électrique, de quoi réjouir mon côté développement
durable.» De plus, grâce aux solutions en ligne qu’elle a déve-
loppées, Mecatis reste proche
de ses clients pour la majorité
situés hors canton.
choix des meilleures offres possibles. Nous analysons les risques industriels, faisons des ex-
«A Isérables, nous
économisons 40% par
rapport à une location
dans une zone
industrielle de plaine»
SAMUEL VUADENS
INGÉNIEUR, FONDATEUR DE MECATIS
Intégrateur industriel
Mecatis fonctionne comme
un intégrateur industriel. Elle
travaille dans la microtechnique, l’automation, les machines spéciales et la construction
métallique. La société offre ses
services à n’importe quel stade
d’un projet. Cela va d’un simple
plan à la remise d’une machine
clefs en main. Samuel Vuadens:
«Nous nous chargeons d’un certain nombre de réalisations
concrètes dans notre atelier de
prototypage. Nous déléguons
ensuite la production des séries
à des PME. Mais, surtout, nous
prenons la responsabilité de la
sous-traitance. Nous assurons le
pertises mécaniques pour l’homologation CE demandée par le
marché européen.»
La jeune entreprise propose
aussi à ses clients la consultation en ligne sur un site sécurisé de tous leurs dessins et
plans.
Une manière idéale de
connaître l’historique d’un
projet et un service unique en
Suisse romande.
Mecatis collabore avec des
designers industriels. «Paradoxalement, cela nous a parfois
fait réaliser des économies. Par
exemple dans le cas des portiques pour skieurs de Téléverbier,
plus beaux et moins chers.»
Logiciel miracle
Mecatis doit une bonne
partie de son succès au logiciel
OpenERP. Il s’agit d’un ERP,
pour enterprise resource planning. Samuel Vuadens: «Nous
l'adaptons aux besoins spécifiques de notre clientèle et offrons
des services personnalisés aux
industriels et PME comme notre
expertise technique dans la gestion de projets, la gestion de production et la gestion des stocks.
En Valais, personne d’autre ne
propose ce service. Il s’agit d’une
application au domaine industriel qui permet de profiter des
avantages procurés par les logiciels sans frais de licence. Grâce
à OpenERP, nous gérons l’entier
du processus de fabrication de
la commande des matériaux à
la facturation finale. Nous pouvons en faire profiter les PME
qui n’ont pas les moyens d’entretenir une équipe de gestion de
projets pour les accompagner
dans la création de nouveaux
produits en série avec tous les
risques industriels que cela
comporte. Quant à nous, cela
nous permet, pour l’instant, de
nous passer de personnel administratif.»
Pour que le système continue de fonctionner, Mecatis recommande à ses clients d'in-
vestir une partie de l'argent
économisé dans les frais de licence pour la création de nouvelles fonctionnalités avec
OpenERP.
Elle-même contribue à
améliorer le logiciel avec ses expériences et découvertes. «Il
me semble normal de rendre à
la communauté une partie des
développements informatiques
que nous avons reçus gratuitement», précise Samuel Vuadens.
Oublier 2009
Mecatis a durement ressenti la
crise de l’an dernier après un
excellent millésime 2008. «Heureusement que Valprécision
nous a fait confiance pour un
beau projet qui nous a permis
de limiter la casse. La plupart de
nos clients se trouvaient dans
l’arc jurassien et avaient subi la
crise de plein fouet répercutant
leurs problèmes sur nous. A tel
point que nous doutions de la
qualité de notre offre. 2010 nous
rassure. A peine l’embellie
perce-t-elle que nos clients reviennent, un vrai soulagement.
Jusqu’en septembre, nous ne devrions connaître aucune difficulté», se réjouit Samuel Vuadens.
En
savoir
plus,
www.mecatis.ch
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UN PEU D’HISTOIRE
Mecatis naît le 1er
avril 2007 de l’envie d’indépendance de Samuel
Vuadens. Fort d’un diplôme d’ingénieur en mécanique et de trois ans
d’expérience comme chef
de projet chez Affolter
Technologies S.A. à Malleray et désireux de rentrer
en Valais, le jeune entrepreneur et son associé
Pierre Fournier travaillent
d’abord une année dans
l’appartement du premier
à Sion avant de rejoindre
le technopôle de Sierre. Ils
y restent douze mois.
Dans l’impossibilité de
créer un atelier à Sierre,
un site réservé à l’informatique, ils s’installent à Isérables dans leurs propres
locaux aidés par un important mandat de l’ancien
patron de Samuel.
La S.à r.l. se déve-
loppe avec prudence en
maîtrisant le plus de paramètres possible sans céder aux excès ponctuels.
«En 2008, nous aurions pu
engager dix personnes. Au
vu de la crise de 2009, je
me félicite de ne pas
l’avoir fait», explique Samuel Vuadens. Mecatis
emploie actuellement quatre personnes, trois ingénieurs et un automaticien.
Elle bénéficie des conseils
d’un coach toutes les deux
semaines. PM
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