édito sommaire - Malandain Ballet Biarritz

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édito sommaire - Malandain Ballet Biarritz
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN
JANVIER - FÉVRIER - MARS 2003
ÉDITO
SOMMAIRE
INTERREG III
L’année 2002 s’achève sur un bilan d’activité internationale
particulièrement riche qui déjà trace en pointillés les lignes directrices des saisons à venir. C’est officiel, le Centre Chorégraphique
National est désormais transfrontalier et les locaux mis à disposition
par la ville de San Sebastián/Donostia ont été inaugurés le mois
dernier. Un plateau, un studio et un espace administratif, vont
permettre de développer notre politique de sensibilisation. Cette
activité conduite par Filgi Claverie et Adriana Pous Ojeda viendra
renforcer une présence déjà effective au Sud de l’Europe.
De notre passage à l’Est, nous sommes revenus fort impressionnés
par la générosité et la ferveur du public. Nous retournerons en
Russie cette saison, mais il est aussi envisagé qu’une collaboration
s’instaure avec l’Institut de Danse d’Ekaterinbourg. Celle-ci offrira
en 2004 le cadre d’une création à laquelle seront associés des
artistes russes. Par ailleurs, le Ballet National de Bordeaux devrait
inscrire une de nos chorégraphies à son répertoire et en assurer
la première représentation à St Petersbourg au cours de la
prochaine saison.
À l’Ouest, on se souvient de la création de Fleur de Pierre de
Serge Prokofiev pour le Ballet Florida, puis de représentations de
Ballet Biarritz en Floride. Nous rentrons aujourd’hui d’une tournée
de trois semaines aux USA. New-York, Dallas et Pittsburgh. Onze
représentations, des salles enthousiastes offrant à la compagnie
quelques réconfortantes « standing ovations ». Dans sa critique,
le New York Times évoque « quatorze fantastiques danseurs »
et je pense aussi qu’ils le furent. Nous sommes réinvités en 2004,
mais avant plusieurs compagnies : le Washington Ballet, l’Austin Ballet
et l’Aspen Santa Fe Ballet inscriront un de mes ballets à leur répertoire.
ACTIVITÉ INTERNATIONALE
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LA DANSE EN CÔTE BASQUE #12
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ACTIVITÉ TRANSFRONTALIÈRE
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PORTFOLIO
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EN BREF
9
CALENDRIER
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Enfin, le Nord nous a permis de participer cette année au
Festival de Kuopio et de créer en Finlande La Mort du Cygne.
Le Nord est aussi la direction choisie pour notre future création.
Pour l’instant, pas de titre, mais une certitude, il sera question
du monde polaire. J’avance à tâtons et espère qu’une étoile
poindra bientôt de la nuit.
Cette évocation cardinale de notre activité internationale ne doit
pas éclipser le fait que le cœur de nos actions est aussi
aquitain et qu’à ce titre l’exercice 2002 s’achève sur un bon
bilan. Autant d’aspects qui m’invitent à remercier les membres
de mon équipe, le public et tous nos partenaires pour leur confiance.
Et, puisque nous entrons dans la période des vœux, sans être
dupes, souhaitons que sur la terre déboussolée l’étoile polaire
évoquée plus haut indique aux hommes le chemin d’un monde
plus aimant.
Bonne Année !
Thierry Malandain
Avec le soutien de
l’Association Française
d’Action Artistique
-Ministère des Affaires
Étrangères
et de l’AFAA-Ville de Biarritz
pour ses tournées à l’étranger
ACTIVITÉ INTERNATIONALE
Ballet Biarritz aux Etats-Unis
Grâce au concours de DLB Spectacles-Didier
Lebesque, au soutien de l’AFAA-Association
Française d’Action Artistique, de l’Ambassade de
France à New York et de Madame et Monsieur Levai
de la Marlborough Galery, Ballet Biarritz s’est rendu
aux États-Unis du 3 au 22 novembre dernier. À cette
occasion, il a présenté son Hommage aux Ballets
Russes au Joyce Theater de New-York, au Mc Farlin
Auditorium de Dallas et au Byham Theater de
Pittsburgh.
Ballet Biarritz sur la Place Rouge (photographie Christophe Roméro) et l’Institut de Danse d’Ekaterinbourg
avec lequel le Centre Chorégraphique National collabore pour un projet de création en 2004.
Ballet Biarritz en Russie
À l’invitation de l’Institut de Danse d’Ekaterinbourg
dirigé par Oleg Petrov et grâce au concours de
l’Ambassade de France à Moscou et de DLB
Spectacles-Didier Lebesque, Ballet Biarritz était en
Russie du 8 au 13 octobre dernier.
Ce premier séjour dans la patrie de Diaghilev fut pour le Centre
Chorégraphique National l’occasion de donner trois représentations de son
Hommage aux Ballets Russes devant un public manifestement enflammé.
Applaudissements nourris, fleurs et cadeaux offerts par le public sont
venus s’ajouter à l’écho d’une critique enthousiaste.
Avant un séjour à Moscou prévu courant juin, ces représentations préfiguraient un projet de collaboration entre Ballet Biarritz et l’Institut de Danse
d’Ekaterinbourg dont l’objet devrait être une création qui associera en
2004 quelques danseurs russes aux quatorze interprètes du Centre
Chorégraphique National.
2
C’est par New-York où nous nous produisions pour la première fois que
débuta cette tournée. Invitée par Martin Wechsler, le directeur de
programmation du Joyce Theater, la compagnie y donna huit représentations. La pression était à la mesure de l’enjeu et si le soir de la première,
nous fûmes d’emblée rassurés par l’accueil du public, il fallait attendre le
verdict de la presse. Car outre-atlantique celle-ci est réputée pour faire ou
défaire un spectacle et, de son avis peut dépendre la fréquentation du
théâtre. Le lendemain nous étions soulagés, la qualité des danseurs de
Ballet Biarritz faisait l’unanimité et les commentaires étaient élogieux pour
les titulaires des rôles. Concernant les œuvres présentées, chacun y alla
de sa préférence, mais en dépit de quelques réserves, Anna Kisselgoff du
New York Times donna le ton : « Ballet Biarritz est une compagnie à voir
pour son fort potentiel ». La sentence tombée, malgrè quelques coups de
griffes assassins et décalés, au regard des américains, la presse était
bonne et le public se pressa aux représentations. Une réception chez
Madame et Monsieur Levai de la Marlborough Galery, que nous remercions pour leur générosité, ponctua la fin de ce séjour newyorkais.
Ensuite vint Dallas avec deux représentations à l’initiative de Charles
Santos directeur de TITAS (Texas International Theatrical Arts Society) dans
l’immense vaisseau du Mc Farlin Auditorium. 2500 places et un public
aussi nombreux que chaleureux qui fit mentir la réputation « d’univers
impitoyable » consacrée par la série américaine. Nous avions quitté NewYork avec une « standing ovations », à Dallas, puis plus tard à Pittsburgh
cette pratique du public américain devint presque familière comme le
furent les débats avec le public qui suivaient les représentations.
C’est à Pittsburgh que s’acheva la tournée, Ballet Biarritz invité par Paul
Organisak du Pittsburgh Dance Council se produisit au Byham Theatre.
Salle comble et gros succès pour la cinquantième représentation
d’Un Hommage aux Ballets Russes.
COMMENTAIRE
our la compagnie, cette tournée aux USA et nos débuts à NewYork étaient considérés comme un événement, et plus encore
pour ceux qui depuis seize ans m’accompagnent dans cette aventure
chorégraphique. En quittant le Ballet Théâtre Français de Nancy pour
fonder la compagnie, nous étions des gamins. À New York devant le
théâtre où clignotait le nom de Ballet Biarritz, les adultes que nous
sommes devenus ont retrouvé un instant la naïveté des premiers
jours. Ce sentiment de fierté était agréable et je remercie ceux qui
nous ont permis d’y goûter un instant, en particulier nos agents
artistiques d’aujourdhui, Éliane et Didier Lebesque de DLBSpectacles, mais aussi Gérard Sayaret qui compta énormément
à nos débuts. Ma vision de l’Amérique n’est pas celle des pionniers
d’hier, mais hors de ces considérations, présenter à New-York son
travail était une superbe opportunité. Le risque était de s’y faire
assassiner comme c’est le cas dans une critique qui prétend que
nous sommes venus choquer les bourgeois newyorkais et que
je devrais être poursuivi en justice pour relecture obscène de chefs
d’oeuvre, etc… Ou de s’y produire dans l’indifférence. Ce n’est finalement pas le cas, et sans triomphalisme, on peut considérer que le
bilan est extrêmement positif puisque nous sommes d’ores et déjà
appelés à y retourner et que certainement d’autres opportunités
s’annonceront dans le futur.
Thierry Malandain
P
LA PRESSE EN PARLE
De haut en bas : le Joyce Theater de New-York (photographie Jean-Claude Asquié), la ville de Pittsburgh
et son Byham Theatre (photographie Françoise Dubuc) et une vue de Dallas.
L’ÉROTISME DU FAUNE PREND
UNE TOURNURE SPIRITUELLE
Thierry Malandain a quatorze
fantastiques danseurs qui
rendent lisibles et dynamiques
son curieux mélange de mouvements idiomatiques
et classiques. (…) Quand un
chorégraphe tente
de relire un ballet très connu,
on s’attend tout au moins que
l’œuvre tienne debout mais
aussi qu’il illumine l’original
en y ajoutant une nouvelle
dimension. Jérome Robbins
avait préparé
le chemin en 1953 dans
son Après midi d’un faune en
transposant le Faune de
Nijinsky dans un studio de
danse. Thierry Malandain
réussit également, surtout que
son approche de l’auto-érotisme
masculin rappelle le thème
d’origine en le présentant
avec esprit. Dans le rôle
du Faune, Christophe Roméro
offre une prestation sensa-
tionnelle. (…) Pulcinella
devient une nouvelle histoire,
agréable et légère avec ses
aventures de personnages
napolitains obscènes et francisés. Tous dansaient bien, en
particulier Cyril Lot Pulcinella
et Nathalie Verspecht,
puissante danseuse classique.
(…) Boléro est le moins intéressant, apportant peu de
nouveauté à une partition trop
connue. (…) En dépit de
quelques réserves, Ballet
Biarritz est une compagnie
à voir pour son fort potentiel.
Anna Kisselgoff
The New York Times
Combien de fois un critique
de danse ne s’est-il pas dit
en voyant un spectacle commencer : « Oh, non, pas ça
encore ! » pour finir par
s’exclamer « super soirée ! »
Ce fut le cas pour Ballet
Biarritz qui faisait son entrée
3
au Joyce Theatre. La soirée
débuta par une version trop
longue de Pulcinella (…)
Néanmoins ce fut une bonne
vitrine pour présenter tous
les splendides danseurs. Les
choses s’améliorèrent après
l’entracte avec une version
du Faune au concept amusant.
Jérôme Robbins avait placé
le sien dans un studio de
danse (…), Malandain a choisi
un décor encore plus surprenant – une boite de kleenex
sur laquelle s’excite « son
Faune ». Et excité, il l’est.
Chaque tendon est sollicité
et tendu jusqu’à sa limite
esthétique (…) son plongeon
final constitue une fin saisissante pour ce vieux cheval
de bataille. Dans Le Spectre,
Giuseppe Chiavaro est grand,
mince et beau. Un danseur
merveilleux jusqu’au bout de
ses pieds flexibles ce qui lui
permet des déplacements
aériens et précis. (…)
La jeune fille rêve, mais ce
« Spectre » a d’autres idées.
(…) Quand il disparaît elle
n’est plus qu’une poupée brisée
réduite à se mouvoir dans un
tas de ballons roses.
Le Boléro est un étonnant
tour de force. (…)
La chorégraphie ne laisse
aucun répit pour amener les
danseurs au point requis du
fiévreux apogée. Ils constituent un magnifique « corps
de corps » dans l’élaboration
de la tension menant à l’éclat
du final.
Phyllis Goldman
Backstage
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SEXE ET VILLE LUMIÈRE –
UNE VISION CHAUDE DES
BALLETS PRÉCURSEURS À
PARIS
Mardi soir, Ballet Biarritz
présentait un programme chic
et sexy sur les légendaires
Ballets Russes. Biarritz est
une petite ville en bord de
mer (…) mais le programme
qu’il a amené à New-York est
tout sauf provincial. (…) La
plus réussie des relectures
est le « Faune » en raison de
sa chorégraphie saisissante,
l’esprit de ses allégories et le
charisme – ok le côté charnel –
de Christophe Romero. (…)
Les autres danseurs sont
remarquables Nathalie
Verspecht et Cyril Lot, le
sympathique couple principal
de Pulcinella. Magali Praud,
la jeune fille rêvant dans
Le Spectre et Giuseppe
Chiavaro, qui gambade en
drag dans Pulcinella
mais va de saut en saut dans
Le Spectre.
Sylviane Gold
Newsday
L’HOMMAGE À DIAGHILEV
MET EN APPÉTIT
Ballet Biarritz a donné
un aperçu appétissant d’une
période historique de la Danse.
(…) Les balletomanes auront
reconnu les fruits
de la recherche effectuée
par Thierry Malandain (…)
mais tout en rendant hommage,
il ajoute des éléments de son
cru (…) et le programme
passait de l’humour paillard
au commentaire social.
Jane Vranish
Pittsburgh Post-gazette
TOUCHER LE MYTHE
Thierry Malandain a trouvé
une clef de lecture personnelle
et extrêmement raffinée des
Ballets Russes de Diaghilev.
Avec maîtrise, il tranche le
nœud gordien du ballet
classique et contemporain
et dans un esprit novateur,
affronte les fantasmes
du passé.
Larissa Barikina
Rossiyskaya Gazeta
Ballet Biarritz a débuté sa
conquête de la Russie par
l’Oural, et Ekateringbourg
a été conquise par Ballet
Biarritz. (…) Le nom
de Thierry Malandain et sa
compagnie sont à mettre au
rang des phénomènes révélés
par le monde la danse. (…)
La troupe est belle, parfaitement stylée, pourtant les
danseurs sont tous différents
physiquement, mais ici pas
de nivellement, chacun est
mis suberbement en valeur.
(…) Ballet Biarritz montre
qu’il est possible de réunir la
beauté et la modernité. (…)
Thierry Malandain prouve que
le ballet classique est porteur
d’un renouveau et que l’art
est parfois plus élevé que la
vie, mieux que notre réalité.
Marina Borissova
Izveestiya
Sextet (photographie Olivier Houeix).
La danse
à Biarritz # 12
Natacha Trouhanova
au Royal-Cinéma de Biarritz
C’est un énorme succès et chaque représentation
s’achève dans l’enthousiasme. L’affluence du public
est telle que chaque ville, chaque station thermale
réclament une seconde représentation de ce spectacle
unique, mais les engagements pris, les nécessités de
l’itinéraire ne permettent pas d’exaucer ce désir.
Un concert de La Trouhanova est en effet une fête
charmante. La Péri, le poème dansé de M. Paul
Dukas, qui réalise à l’Opéra le maximum de recette
chaque fois qu’il est donné, termine ce gala. C’est au
Royal-Cinéma, qu’aura lieu cette représentation
sensationnelle. La Gazette de Biarritz, 26 juillet 1922.
Le vendredi 28 juillet 1922, Natacha Trouhanova se produit à Biarritz dans
un « concert de danse » où à l’instar d’Isadora Duncan, elle interprète des
pages de Chopin, Grieg, Brahms, mais aussi la fameuse Péri de Dukas
dont elle fût la créatrice dix ans plus tôt au Théâtre du Châtelet.
Danseuse issue de la Compagnie de Diaghilev, Trouhanova (1885-1956)
fait ses débuts à l’Opéra de Paris en 1907. On dit la remarquer pour sa
beauté notamment dans le Lac des Aulnes, une œuvre aujourd’hui tombée
dans l’oubli. Elle danse également quelques saisons à l’Opéra de MonteCarlo en compagnie de Carlotta Zambelli et d’Yvan Clustine. Mais c’est en
Allemagne où elle participe aux spectacles de Max Reinhardt qu’elle
montre sa prédilection pour les idées nouvelles. À l’époque, cet homme de
théâtre, se singularise par des compositions spectaculaires où selon le
modèle antique, la danse et la pantomime intègrent la mise en scène.
Imprégnée de cet esprit nouveau, elle a l’idée de monter une soirée consacrée à la musique contemporaine française. Les quatre œuvres choisies
sont d’une telle qualité qu’elles suffiront à affirmer définitivement la réputation de la danseuse. La première a lieu le 22 avril 1912 au Théâtre du
Châtelet. Chaque ballet est dirigé par son compositeur respectif et au
pupitre on trouve Paul Dukas, Florent Schmitt, Maurice Ravel et Vincent
d’Indy. C’est Yvan Clustine, devenu depuis 1909 maître de ballet à l’Opéra
qui règle l’ensemble des chorégraphies.
La soirée est composée du « poème dansé » La Péri, une partition commandée par Serge Diaghilev à Paul Dukas l’année précédente pour les
Ballets Russes. Mais les deux hommes étant en désaccord sur le choix de
la principale interprète, Diaghilev renonce à ce projet qu’il destinait au
chorégraphe Michel Fokine. Comme il le souhaitait, Dukas confie alors la
création de son éblouissante musique à Trouhanova. René Piot, un peintre
5
Natacha Trouhanova dans le costume de La Péri.
Costume de Dresa pour Adelaïde.
qui a eu son heure de notoriété en restaurant les œuvres de Delacroix en
imagine le décor et les costumes. Trouhanova est la Péri, W. Bekefi du
Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg interprète Iskander, un prince en
quête de la Fleur d’immortalité que la Péri cache en son sein. Ce ballet
sera repris en 1921 à l’Opéra de Paris avec comme interprètes Pavlova et
Slowitz, puis Spessivtzeva et Peretti.
Au programme figure également La Tragédie de Salomé de Florent
Schmitt. Comme pour la La Péri, le sujet s’inscrit dans un courant orientaliste très en vogue à l’époque, Clustine le traite dans l’esprit d’un mimodrame. Cette « pantomime tragique » basée sur un poème de Robert
d’Humière avait déjà fait l’objet d’une présentation scénique par la danseuse Loïe Fuller qui en fut la créatrice au Théâtre des Arts en 1907. Mais
alors que son écriture était destinée à une petite formation orchestrale,
Florent Schmitt en révise la facture. L’année suivante l’œuvre entra au
répertoire des Ballets Russes dans une chorégraphie de Boris Romanov et
Tamara Karsavina comme interprète principale.
De son coté, Maurice Ravel orchestre les Valses nobles et sentimentales
et écrit l’argument d’un ballet qui porte le titre d’Adélaïde ou le langage
des fleurs . L’auteur y évoque le rêve d’un poète abandonné par son amie
et consolé par une muse. Peu après, Ravel baptise son automobile de ce
même prénom « L’état d’Adélaïde est plus grave qu’on ne croyait . On est
obligé de faire venir des pièces de Paris. Celui du conducteur est bien pire :
je suis tout à fait détraqué ». Sous le même titre, Serge Lifar reprendra la
partition pour créer un nouveau ballet à l’Opéra de Paris en 1938.
Enfin, Trouhanova obtient de Vincent d’Indy l’accord de porter à la scène
un poème symphonique que le compositeur avait écrit en 1896. Il s’agit
d’Istar dont Léon Baskt signera les costumes. Cette déesse assyrienne de
l’amour et de la guerre descendant aux enfers pour leur arracher son
amant, fera plus tard l’objet d’une nouvelle chorégraphie de Serge Lifar qui
consacrera en 1941 l’une des grandes étoiles de la danse : Yvette
Chauviré.
Par son originalité et le caractère évènementiel de cette soirée, Natacha
Trouhanova se forge dans l’instant une réputation et son nom reste principalement attaché à ce programme. Elle se retirera de la scène après
avoir épousé le comte Ignatiev.
Thierry Malandain
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Photographie Reutlinger.
À l’imprésario Charles Baret, Natacha Trouhanova écrit :
« Laissez-moi vous dire un conte… de Muses, qui sont un peu nos
fées à nous autres les artistes : Il était une fois une Muse que l’on
appelait Terpsichore, très en vue, très à la mode; mais la guerre ayant
éclaté, elle se vit détrônée, comme ses sœurs, par les dieux véhéments des combats. Quand la voix du canon s’éteignit, j’allai trouver
ma patronne bien-aimée, la suppliant de me permettre encore de
déployer à son service toutes les ressources de mon art, mais je l’implorai vainement. Lorsqu’enfin, prenant en pitié mon désespoir amer,
elle daigna s’éveiller et secouant non sans peine les toiles grises dont
les patientes araignées avaient eu tout loisir de tisser son manteau,
et se penchant vers moi, elle dit : « va trouver Charles Baret,
l’Empereur, le Napoléon des tournées ! … lui seul pourrait t’aider
à honorer mon culte. » Et me tendant votre adresse sur un papier
jauni, elle disparut. Je courus chez vous. Je vous vis, nous causâmes,
et grâce aux cieux, la déesse sublime n’avait pas menti : ce que je
désirais si ardemment sans savoir le réaliser, il vous a suffi de vouloir
pour que cela fut, et j’ai maintenant cette joie de compter parmi les
Élus que guide si fermement votre incomparable volonté ».
Natacha Trouhanova
ACTIVITÉ TRANSFRONTALIÈRE
Eden de la compagnie EliralE. Photographie Olivier Houeix.
Un atelier chorégraphique à Bilbao, dirigé par Adriana Pous Ojeda, coordinatice artistique et pédagogique
de Ballet Biarritz / Dantzaz. Photographie Jose Usoz.
Inauguration
Sensibilisation
C’est le 18 octobre dernier que se déroula à San Sebastián/Donostia
l’inauguration des locaux de Ballet Biarritz / Dantzaz à Egia Kultur Etxea en
présence de Luis Maria Bandres, député de la culture à la Diputación Foral
de Gipuzkoa, de Ramon Etxezarreta, premier adjoint au maire de San
Sebastián/Donostia délégué à la culture et de Jakes Abeberry, adjoint au
maire de Biarritz et président de Biarritz Culture. À cette occasion, Ballet
Biarritz a présenté des extraits de deux chorégraphies.
Nombreuses retombées dans la presse du Gipuzkoa articles dans El Diario
Vasco, El País, El Mundo, Gara, Egunkaria, interview radio Euskadi Irratia,
Radio Euskadi, Radio San Sebastián, Herri Irratia, reportages télés Tele
Donostia, Localia TV, ETB1 et dans la presse du Pays Basque français SudOuest, Journal du Pays Basque, Semaine du Pays Basque, France Bleu
Pays Basque et France 3 Pays Basque.
D’octobre à décembre 2002, Adriana Pous Ojeda dirige une fois par
semaine un atelier de création chorégraphique à l’Institut Miguel de
Unamuno à Bilbao avec 10 élèves volontaires. Le 19 décembre 2002 aura
lieu une présentation du travail réalisé à l’Auditorium de l’Institut. À San
Sebastián/Donostia, courant novembre, 25 personnes étaient inscrites à
un atelier chorégraphique hebdomadaire qui se déroulait dans le studio de
danse de Ballet Biarritz à Egia Kultur Extea.
Diffusion / Accueil Studio-Octobre
En lien avec Nando Pineiro, directeur d’Egia Kultur Etxea, Ballet Biarritz /
Dantzaz peut à présent proposer au Théâtre Gaztezena une représentation
de compagnies aidées par le CCN dans le cadre de l’Accueil Studio.
Le 5 octobre 2002, Pantxika Telleria, chorégraphe de la Compagnie EliralE,
installée à Saint-Jean-de-Luz et que nous recevrons en Accueil Studio en
2003 jouait les « avant-premières » en présentant sa pièce Eden. Beau
succès tant pour la représentation que lors de la répétition publique.
Ballet-Biarritz 1
Le 14 novembre 2002, présentation à la presse du livre de Jacques
Pavlovsky, sur Ballet Biarritz. Bien soutenu par la presse locale, (El Diaro
Vasco, El País, El Mundo, Gara, Egunkaria…) cela nous a permis la mise
en place de la distribution avec le réseau de librairies Zabaltzen.
Diffusion / Accueil Studio-Novembre
Du 18 au 23 novembre 2002, dans le cadre de l’Accueil Studio,
la Compagnie Androphyne de Pierre-Johann Suc et Magali Pobel était
reçue à Egia Kultur Etxea pour présenter avec succès sa dernière
création Les Oubliés.
CONTACT BALLET BIARRITZ : DANTZAZ
Administrateur délégué : Filgi Claverie
Coordinatice artistique et pédagogique : Adriana Pous Ojeda
Egia Kultur Etxea
Baztan Kalea, 21
20012 San Sebastián/Donostia
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PORTFOLIO
Bidaiari à Pau. À l’invitation du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, Ballet Biarritz s’est produit le 28 septembre 2002 à Pau dans la cour de l’Hôtel du département avec Bidaiari la scène itinérante
du Centre Chorégraphique National financée en 2000 par les fonds européens Interreg II et le Conseil général des Pyrénées Atlantiques.
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EN BREF
05
01
06
02
03
04
01 Les drapeaux de la Gare du Midi mystérieusement disparus (photographie Christophe Roméro). 02 Cédric Godefroid, nouveau venu parmi les danseurs de la compagnie. 03 Isabelle Larre vient d’intégrer l’équipe
administrative du CCN, en charge de l’accueil et du secrétariat. 04 Daphnis et Chloé, de Thierry Malandain pour Europa Danse, au Théâtre du Châtelet. 05 Le CCN de Biarritz et la Gare du Midi, « lieux de défi » pour
la 8e édition des Aventures Urbaines. 06 Collection Oxbow automne-hiver 2003.
01 Faits d’automne
Dans la nuit du 12 octobre, six des
neufs drapeaux qui signalent habituellement nos représentations à
Biarritz ont été dérobés sur le toit
du théâtre. Tout porte à croire que
les plaisantins étaient accros à la
danse-escalade.
L’inspecteur
Gastigard du midi mène l’enquête.
02 Nouveau venu
Engagé à l’Atter Balletto, Roberto
Zamorano Vasquez a quitté Ballet
Biarritz au mois de septembre.
Pour le remplacer, nous
accueillons aujourd’hui Cédric
Godefroid. Né en Belgique, Cédric
a été formé au Centre de Danse
Classique et Modern’jazz Maigret
de Priches et à l’Institut de
Formation Professionnelle de Rick
Odums. En 1996, il est engagé
dans la compagnie de ce dernier.
Quatre années plus tard, il travaille
auprès de Blanca Li et Karine
Saporta et rejoint en 2000 Maryse
Delente au Ballet du Nord.
03 Nouvelle venue
Suite au départ de Thierry Moutou,
l’équipe administrative du CCN a le
plaisir d’accueillir Isabelle Larre qui
dès à présent est en charge de
l’accueil et du secrétariat.
04 Re-Daphnis et Chloé
À l’occasion des représentations
données en octobre par Europa
Danse au Théâtre du Châtelet, la
chorégraphie signée par Thierry
Malandain sur la partition de
Maurice Ravel a reçu un très bon
accueil.
Des quatre pièces constituant Autour
des Ballets Russes, la plus rare est
Daphnis et Chloé de Fokine, pour qui
Ravel composa sa célèbre musique
de ballet. Le final de l’ouvrage a été
spécialement recréé pour Europa
Danse par Thierry Malandain, dans
les célèbres décors et costumes
conçus par Léon Bakst en 1912.
S’inspirant de divers documents et
photos, le directeur du Ballet Biarritz
a composé un très joli pas de deux,
fluide et lyrique, émaillé d’inventions
originales dans son style personnel,
se rapprochant parfois de Fokine et
même de Nijinsky. L’intervention au
final de quatre couples contribue au
dynamisme de ce ballet subtilement
rajeuni . René Sirvin, Le Figaro.
05 Aventures Urbaines 2002
Le CCN a participé en qualité de
site culturel et « lieu de défi » à la
8e édition des Aventures Urbaines
organisée par l’Association
Suricate en partenariat avec le
conseil régional d’Aquitaine, la
direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sport et
des villes de Biarritz et Dax. Au
cours d’une journée, près de 350
adolescents d’Aquitaine ont été
accueillis à la Gare du Midi pour
découvrir le travail de Ballet Biarritz
à travers un rocambolesque jeu de
piste.
06 Ballet Biarritz défile à Bordeaux
Avec les danseurs de Ballet Biarriz,
Thierry Malandain a réglé le défilé
de présentation de la collection
automne-hiver de la marque
Oxbow. À l’issue de la manifestation l’ensemble des participants
s’est dispersé dans le plus grand
calme.
Ciné Danse
Co-organisé par Ballet Biarritz et Biarritz
Culture et en relation avec la Cinémathèque
de la Danse à la Cinémathèque française.
Partenariat Conservatoire national de région
de Bayonne.
Samedi 1er février 2003 / 20h30 / Colisée
• Intermède musical des élèves du CNR
de Bayonne
• Projection du film Noureev et Petipa
Dimanche 2 février 2003 / 17h00 / Colisée
• Intermède musical des élèves du CNR
de Bayonne
• Projection du film Bill Robinson
et Bubsy Berkeley
Stages
Inscriptions : Biarritz Culture Tél. 05 59 22 20 21
Samedi 1er février / locaux du CCN
Master-class classique / Professeur :
Elisabeth PLATEL, danseuse étoile de
l’Opéra de Paris
14h30-16h00 : élémentaire-moyen (10-13 ans)
16h30-18h00 : moyen fort-avancé (13 ans et +)
Master-class claquette / Professeur :
Nathalie Ardillez, tap dancer et chorégraphe
14h30-16h00 : initiation
16h30-18h00 : pratique régulière
Dimanche 2 février / locaux du CCN
Master-class classique / Professeur :
Elisabeth Platel, danseuse étoile de
l’Opéra de Paris
10h30-12h00 : élémentaire-moyen (10-13 ans)
12h00-13h30 : moyen fort-avancé (13 ans et +)
Master-class claquettes / Professeur :
Nathalie Ardillez, tap dancer et chorégraphe
10h30-12h00 : initiation
12h00-13h30 : pratique régulière
9
Gare du Midi
23, avenue Foch
F-64200 Biarritz
tél. 33 5 59 24 67 19
fax. 33 5 59 24 75 40
PRÉSIDENT
Pierre Durand
• artistique
DIRECTEUR/CHORÉGRAPHE
Thierry Malandain
MAÎTRE DE BALLET
Richard Coudray
COORDINATRICE ARTISTIQUE
RESPONSABLE SENSIBILISATION
Françoise Dubuc
RESPONSABLE SENSIBILISATION
MISSION TRANSFRONTALIÈRE
Adriana Pous Ojeda
INTERVENANTE SENSIBILISATION
Dominique Cordemans
PROFESSEUR INVITÉ
Angélito Lozano
DANSEURS
Roberto Forleo, Rosa Royo, Christophe Roméro et Mikel Irurzun del Castillo dans Boléro (Photographie Olivier Houeix).
CALENDRIER / JANVIER-FÉVRIER-MARS
Ana Ajenjo Soto
Véronique Aniorte
Giuseppe Chiavaro
Annalisa Cioffi
Frederik Deberdt
Roberto Forleo
Cédric Godefroid
Amaya Iglesias
Mikel Irurzun del Castillo
Cyril Lot
Magali Praud
Christophe Romero
Rosa Royo
Nathalie Verspecht
• administratif
ADMINISTRATEUR
Yves Kordian
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
MISSION TRANSFRONTALIÈRE
REPRÉSENTATION EN FRANCE
VE 03/01
Billière
VE 10/01
Nanterre
DI 12/01
Joué-lès-Tours
LU 13/01
Joué-lès-Tours
MA 14/01
Charleville-Mézières
ME 15/01
Valenciennes
VE 17/01
Vesoul
MA 21/01
Échirolles
VE 24/01
Le Mans
SA 25/01
Châteaubriant
MA 28/01
Béziers
ME 29/01
Béziers
VE 31/01
Soissons
DI 02/02
Puteaux
07-09/02
Épernay
VE 14/02
Arcachon
VE 28/02
Saint-Germain-en-Laye
SA 01/03
Aulnay-sous-Bois
VE 07/03
Mimizan
REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRES
SA 22/02
Basauri
SA 22/03
Terrassa
DI 23/03
Terrassa
MA 25/03
Alicante
ME 26/03
Alicante
VE 28/03
Valladolid
SA 29/03
Valladolid
10
Filgi Claverie
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Pulcinella / Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Casse-Noisette
ASSISTANTE ADMINISTRATIVE
CHARGÉE DE DIFFUSION
Françoise Gisbert
CHARGÉE DE COMMUNICATION
Sabine Lamburu
AIDE-COMPTABLE
Rhania Ennassiri
ACCUEIL-SECRÉTARIAT
Isabelle Larre
• technique
CONCEPTEUR LUMIÈRE
DIRECTEUR DE LA PRODUCTION
Jean-Claude Asquié
RÉGISSEUR GÉNÉRAL
Oswald Roose
TECHNICIEN LUMIÈRE
Frédéric Béars
COSTUMIÈRE
Véronique Murat
RÉGIE COSTUMES
COUTURIÈRE HABILLEUSE
Karine Prins
RESPONSABLE CONSTRUCTION DÉCORS
Michel Pochulu
TECHNICIENS STAGIAIRES
Chloé Breneur
Raphaël Tadiello
TECHNICIENNE DE SURFACES
Annie Alégria
Numéro
directeur de la publication
Thierry Malandain
Un hommage aux ballets russes
Casse-Noisette
Casse-Noisette
Casse-Noisette
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
Un hommage aux ballets russes
conception graphique
Jean-Charles Federico
imprimeur
Imprimerie SAI (Biarritz)
ISSN 1293-6693 - avril 2002
www.balletbiarritz.com
[email protected]