La poupée d`Oskar K.

Transcription

La poupée d`Oskar K.
La poupée d'Oskar K.
Rapport sur l’affaire d’Oskar Kokoschka et Alma Mahler
Avec MARIELLE BAUS et FRANCOIS KOPANIA
Mise en scène et Ecriture DENIS LANOY
Lumières PHILIPPE CATALANO
Construction Lumières Philippe BERCOT
Décors STELLA BIAGGINI
Costumes SARAH BAVARIN
La création a eu lieu en Novembre 2010 à l’Ecole supérieure des Beaux Arts de Nîmes
LES 25 ET 26 AVRIL 2012 THEATRE SCENE NATIONALE D’ALES
LE 19 MAI 2012 NUIT DES MUSEES :
AU MUSEE D’ART SACRE DU GARD A PONT ST ESPRIT
N° de licence- 2-1045495
Le TRIPTYK THEATRE est aidé par : La Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc Roussillon, le Conseil
Général du Gard, la Ville de Nîmes, avec la participation de la Région Languedoc Roussillon
Résumé du rapport.
Connue pour son appétit des hommes, et non des moindres puisqu’elle a séduit Gustav Klimt et
Alexander von Zemlinsky avant d’épouser Gustav Mahler puis Walter Gropius et enfin Franz
Werfel, Alma Mahler (1879-1964) a mené une vie trépidante et a joué un rôle majeur dans les
milieux artistiques de Vienne, Berlin, Los Angeles et New-York. Elle est une femme fatale pour les
uns, une muse merveilleuse pour les autres.
En avril 1912, jeune veuve de Gustav Mahler, elle rencontre Oskar Kokoschka, alors jeune peintre
autrichien et auteur de pièces de théâtre sulfureuses. Ils vivent une passion dévorante et se
quittent. De dépit, Kokoschka s’engage et est sérieusement blessé sur le front de Galicie. Il ne se
remet pas de la perte d’Alma. En 1918, il passe commande à une marionnettiste de Munich de
réaliser « une poupée grandeur nature à l’image de son amour perdu », dont la moindre parcelle
doit être le plus réaliste possible. Il fait même venir des habits et de la lingerie fine de Paris et
entretient avec la marionnettiste une correspondance abondante, nourrie de nombreux croquis et
de photographies. A la livraison, Kokoschka est déçu, mais cela ne l’empêche pas de promener
dans les rues de Dresde sa grotesque poupée, de l’amener dans sa loge à l’Opéra, de la
représenter dans ses tableaux et de régulièrement prendre le thé avec elle.
photo de la véritable poupée allongée nue sur un lit
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Notes sur le rapport.
Envisageons cette histoire (voir résumé du rapport) comme un cas clinique à analyser. La proposition
théâtrale que je présente ici est ce rapport clinique des faits.
Imaginons donc l’espace comme un théâtre d’anatomie. Au centre le sujet d’étude : la poupée fabriquée pour
Oskar K. Autour, les spectateurs. Dans un coin, un narrateur objectif. Comme un professeur d’anatomie.
Comme un « expert ». Qui donne à voir, à entendre les faits. Il expose. Puis, il décortique, analyse, explique
les faits.
Au centre, dans l’arène, au centre du théâtre d’anatomie, les personnages de l’histoire : Oskar K.
(Kokoschka), Alma M. (Mahler), la poupée, surgissent tour à tour, dansent, bougent, vivent, s’affrontent,
s’aiment, se haïssent. Ils ponctuent le rapport. Leurs présences n’expliquent pas. Ils sont uniquement les
sujets de nos observations. Nous analysons leurs cas. Le narrateur-expert analyse.
Les paroles d’Oskar K. et de Alma M. sont peut-être excessives, mais elles sont la vérité. Le texte qui
composera leurs paroles, leurs échanges, leurs réflexions, leurs prises de becs, leurs affrontements, leurs
caresses blessantes est entièrement inspiré d’après des témoignages d’époques : journaux intimes, récits
divers, articles de journaux, lettres…
L’étude menée par le narrateur-expert est en grande partie inspirée par les travaux de Claude Jamain :
Le regard trouble. Une fine analyse des lettres d’Oskar Kokoschka à Hermine Moos, lettres dans lesquelles,
par le détail, Kokoshka explique comment la jeune marionnettiste doit réaliser la poupée.
La lumière est crue, comme dans un laboratoire. Une lumière intense et blanche, propre au dévoilement, à la
mise en évidence. Pas d’ombre. Pas de clair obscur, car dans l’interstice entre la lumière et l’ombre se profile
la possibilité d’une cachette. On cherche à voir.
La poupée, ce qu’il en reste, est là. Elle devient personnage. Plutôt personnage que marionnette.
Photo G. Seyer
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Le narrateur mène l’enquête. Les faits nous arrivent les uns après les autres. De manière décousue, parfois
parcellaire, parfois contradictoire. Alma M. et Oskar K. n’étant pas toujours d’accords, leurs points de vue,
c’est une évidence, diffèrent. Le narrateur enquêteur parviendra-t-il à proposer une explication cohérente,
fiable ? Parviendra-t-il à démêler les tourments ? Devra-t-il mettre en avant les déchainements de l’époque,
de l’Histoire, qui sont en toile de fond et qui forcément influent sur la psychologie des personnages étudiés ?
Ou bien devra-t-il mettre en avant l’histoire plus intime de l’une et de l’autre ? Peut-être cela ne sera, au
final, que questionnement ?
Photo Gislaine Seyer
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PRESSE :
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PRESENTATION
TRIPTYK THEATRE
DENIS LANOY
TRIPTYK-THEATRE est né en 1986 de la volonté de comédiens issus du Conservatoire National de
Montpellier de se regrouper autour de Denis LANOY, metteur en scène sortant du Théâtre Universitaire de
l'Université Montpellier III.
Denis LANOY s'impose parmi le milieu professionnel dés 1989 avec la création de "Lettres de Westerbork"
d'après la correspondance d'Etty Hillesum, disparue dans les camps de concentration pendant la dernière
guerre mondiale.
TRIPTYK-THEATRE, reconnu pour la qualité artistique de ses créations, est actuellement aidé par
convention par l'Etat, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon, le Département
du Gard, la Ville de Nîmes et aidé par la Région Languedoc Roussillon,
Depuis 2003, TRIPTYK-THEATRE est responsable des enseignements et options Théâtre dans
différents Lycées du Département du Gard : lycée Philippe Lamour, lycée Albert Camus, lycée
Hemingway à Nîmes – Lycée André Chamson au Vigan.
Denis LANOY développe une démarche artistique originale, se réclamant d'un théâtre de réflexion explorant
tous les champs du domaine des idées, et s'engage dans une écriture scénique de paroles fortes issues de
textes divers n'ayant à l'origine pas toujours de lien avec le théâtre (Michel Foucault, Diderot, Guénoun,
Jouvet, Stanislavski, Novarina, Christine Angot, Andy Warhol).
Quand on lui demande quel est le fil conducteur entre ces textes si divers mis en scène il répond :
…« A chaque fois il y a une mise en critique du rapport au monde, une mise en critique de la perception et
de l’Histoire (avec un grand H), et du rapport des hommes à l’Histoire »...
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PARCOURS
Denis LANOY
Metteur en scène
Formation : Théâtre Universitaire
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
Ø THEATRE
LA POUPEE D’OSKAR K. . texte et mise en scène – Musée des Beaux Arts de Nîmes 2011
L’AMI RETROUVE - THEATRE MOBILE HOMME – Mise en scène
BEAGLE UN VOYAGE AVEC DARWIN texte écriture et mises en scène Denis LANOY – MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE NIMES
ANTHRACITE UN PORTRAIT DE LA JOCONDE texte écriture et mises en scène Denis LANOY MUSEE DES BA NIMES
LES MESSAGERS – Lectures autour des œuvres MUSEE ART CONTEMPORAIN NIMES
L’AVEUGLEMENT de José SARAMAGO coadaptation avec Pierre Astrié et Mise en scène – Production Là-bas Théâtre et coproduction
Théâtre de Béziers
SOMNIUM Ecriture et Mise en scène – Coproduction Mobile Homme Théâtre et Triptyk Théâtre
LE VOYAGE D'HIVER DE TOKIO JOE DANS LA VALLEE DE LA MORT de Denis Lanoy. Création au Musée Carré d'Art à Nîmes en mai
2009.
KARL MARX LE RETOUR de Howard Zinn mise en scène coproduction Mobile Homme Théâtre Nîmes.
L’HISTOIRE DE RONALD, LE CLOWN DE MCDONALD’S de Rodrigo Garcia mise en scène
Production Mobile Homme Théâtre
FOI AMOUR ESPERANCE de Odon Von Horvath mise en scène
coproducteurs théâtre de Nîmes – Cie DF – Théâtre Christian Liger
DECALOGUE DU DERNIER JOUR, d’Emmanuel DARLEY, commande d’écriture, mise en scène, coproduction Théâtre de Nîmes, Scènes
Croisées de Lozère, Musique et Danse en Languedoc- Roussillon.
SYLVESTRE de Jean-Yves PICQ, mise en scène, coproduction Scènes Croisées de Lozère
TETES FARCUES d’Eugène DURIF, mise en scène, coproduction Théâtres de Nîmes, Centre
National des Ecritures du Spectacle La
Chartreuse, Itinéraire Théâtre et Cirque en Languedoc- Roussillon, ADAMI
LA BOITE A PESTACLE de Denis Lanoy et Jacques Artigues sur une idée et en coproduction avec Théâtre de Nîmes
DON JUAN REVIENT DE GUERRE d'Ödön von Horvàth, mise en scène, coproduction Théâtres de Nîmes, Théâtre des Treize Vents.
OU EST LA VERITE ? Enigme Policière pour enfants, écriture et mise en scène pour Carré d'Art Bibliothèque, Nîmes
CABARET , Ecriture et mise en scène collective, Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes
Lectures-Installations, Festival de poésie "Les Voix de la Méditerranée", Lodève
JE NE M'EFFONDRE PAS PARCE QUE JE NE ME METS JAMAIS DEBOUT d'après le Journal d'Andy Warhol
IMPRECATION DANS L'ABATTOIR de Michel Deutsch
GRAND TRAVERS d'Alain Béhar
LE MISANTHROPE de Molière . Coproduction Triptyk-Théâtre – Théâtre de Nîmes.
ORATORIO Heiner Müller. Coproduction Triptyk-Théâtre – Festival Théâtre de Sigean.
MEME SI de Christine Angot. Coproduction Triptyk-Théâtre – Théâtre au Présent.
LA BALLERINE, spectacle Jeune Public, idée Cécile Marc, Triptyk-Théâtre.
WELCOME IN THE WAR ZONE, texte Denis Lanoy - Triptyk-Théâtre.
LE PARADOXE DU COMEDIEN d’après Diderot, L. Jouvet, D. Guenoun, V. Novarina, C.
Stanislawski – Triptyk-Théâtre.
LES SUIVANTES, chapitre 1 de « les Mots et les Choses » de Michel Foucault.- Triptyk-Théâtre.
L’APPEL DU 19 JUIN, Festival de la Parole, Alès – Théâtre des Campaniles.
STE-JEANNE DES ABATTOIRS de Bertolt Brecht. Coproduction Théâtre des Campaniles – le Cratère, Scène Nationale d’Alès.
PROFILS PERDUS D’ANTOINE VITEZ de Jean-Pierre Léonardini. Coproduction Théâtre des Campaniles – Théâtre des Carmes André
Benedetto
LETTRES DE WESTERBORK de Etty Hillesum. Théâtre des Campaniles
LES ENFANTS PARFOIS, spectacle commémoration du bicentenaire de la Révolution Française . CAC d’Alès
La Manie de la Villégiature de Carlo Goldoni. Théâtre des Campaniles.
LA PERLE de John Steinbeck. Théâtre des Campaniles.
Fondateur de TRIPTYK-THEATRE, Compagnie de théâtre conventionnée avec l’Etat, Drac Languedoc-Roussillon, la Région LanguedocRoussillon, Le Conseil Général du Gard, la Ville de Nîmes.
Ø ENSEIGNEMENT
Encadrement de stage au Centre Dramatique National d’Arcueil Théâtre du Campagnole
Atelier Théâtre au Conservatoire National de Région de Montpellier
Atelier théâtre à l’Institut de formation des Maîtres–éducateurs de Nîmes
Atelier dramaturgique à L'Odéon sous l'égide des Théâtres de Nîmes
Théâtre option facultative, lycée Camargue, Nîmes.
Atelier théâtre, Ecole des Mines d’Alès.
Atelier de pratique artistique, Collège Jules Vallès Nîmes
Stage pour les jeunes en difficulté sociale (Chambre de Commerce, Nîmes
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Biographie d'Oskar Kokoschka (1886-­‐1980) Autoportrait (1913, Autriche)
Peintre expressionniste autrichien, né le 1er mars 1886 à Pöchlarn en Autriche et décédé le 22
février 1980 à Montreux en Suisse.
De 1903 à 1909, Kokoschka suit les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne (il présente le
concours d'entrée en même temps qu'Adolf Hitler et, à la différence du futur dictateur, le réussit).
L'un de ses professeurs est Gustav Klimt et l'une de ses condisciples Elsa Oeltjen-Kasimir.
Kokoschka rejette rapidement le Jugendstil, ce qui a des conséquences sur son travail. Pour cette
raison, il s'établit en 1910 à Berlin, puis ne revient à Vienne qu'en 1911.
De 1907 à 1909, Kokoschka exécute des travaux graphiques et scéniques pour le cabaret
Fledermaus (cabaret Chauve-Souris). En 1908, il dessine les affiches pour la Kunstschau et
commence à écrire des pièces tragico-grotesques qui introduisent l’expressionnisme au théâtre.
À partir de 1912, Kokoschka vit avec Alma Mahler-Werfel. Cet amour et leurs échanges
épistolaires passionnés lui ont inspiré différentes œuvres d'art. Sa peinture, à cette époque, évolue
vite : il commence à travailler avec des brosses plus larges et applique de plus en plus de couleurs.
En 1914, il se joint aux peintres de la Sécession viennoise à Berlin. En 1915, mobilisé pour les
combats de la Première Guerre mondiale, il est gravement blessé. En 1917, il s'installe à Dresde, où
il rencontre Adolf Loos architecte et ami viennois. De 1919 à 1924, on lui confie une chaire à
l'école des Arts de Dresde. Ne souhaitant pas être débordé par l'académie, le peintre entreprend des
voyages. Il revient à Vienne en 1933. Après la mort de sa mère, il s'exile en 1934 à Prague (pour
des raisons politiques) où il rencontre celle qui va devenir sa femme, Olga Palkovska. Après
Prague, où il reste jusqu'en 1938, puis Londres (1938-53), il s’établit en 1953 définitivement à
Villeneuve en Suisse, à l'extrémité du Lac Léman où il passe les vingt-sept dernières années de sa
vie.
Oskar Kokoschka est partie prenante des Documenta I (1955), Documenta II (1959) et Documenta
III (1964) à Kassel. Il inspire des générations de peintres, parmi lesquels Alkis Pierrakos, qu'il
rencontre à plusieurs reprises à Londres en 1950.
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Biographie d’Alma Mahler (1879 – 1964) Fille du peintre paysagiste Emil Jakob Schindler et de sa femme Anna von Bergen, Alma grandit dans un milieu privilégié à Vienne.
Parmi les amis de son père, on compte Gustav Klimt, à qui elle aurait donné son « premier baiser ».
Elle est généralement reconnue comme une femme ambitieuse que plusieurs contemporains décrivent négativement. La lecture
croisée du chapitre féroce d'Elia Canetti (Trophées dans Jeu de regard. Histoire d'une vie. 1931-1937.), du journal intime d'Alma
(qui contient ses propres hésitations et aspirations), et de la somme d'Henry-Louis de La Grange, biographe et critique de Mahler,
permet de se faire une idée des tiraillements entre la légende et le caractère réel de la femme qu’on ne devine pas toujours facile à
saisir.Issue d'un milieu très cultivé, musicienne, belle, intelligente, indépendante d'esprit, Alma est la plus courtisée du Tout-Vienne.
Elle fréquente quelques-uns des éminents personnages de la capitale, dont Klimt, le directeur de théâtre Max Burckhard et le
compositeur Alexander von Zemlinsky avant d'épouser en 1902 Gustav Mahler, de vingt ans son aîné, pour le meilleur... et surtout
pour le pire. Ils s'aimeront passionnément même si la nature possessive d'Alma et son aptitude à ensorceler tous les grands hommes
passant sur son chemin mettent plusieurs fois en péril l'harmonie du couple. Son charme naturel et sa vivacité transforment Mahler
qui rencontre, grâce à elle, d'éminent artistes comme le poète dramatique Gerhart Haupmann, les peintres Gustav Klimt et Kolo
Moser ou le chef de file de l'avant-garde musicale viennoise, Schönberg.
En épousant Mahler, il est convenu qu'elle doit abandonner ses propres aspirations artistiques en musique et en peinture. Frustrée,
souvent sacrifiée au travail d'un mari distrait et exigeant, leur mariage est tumultueux. Alma succombe au charme de l'architecte
Walter Gropius avec lequel elle s'engage dans une relation extraconjugale. Mais tout divorce est exclu. En raison de l'échec de leur
relation conjugale que Malher attribue à son âge, il consulte Sigmund Freud avec lequel il a de longues conversations. « Votre
femme cherche son père dans l'homme qu'elle aime, vous êtes celui-là » lui dit-il. L'entretien semble avoir été d'un certain secours au
compositeur qui écrit à sa femme « …Suis joyeux. Conversation intéressante… ». De fait, Mahler recouvre « sa capacité d'amour »
pour Alma durant les derniers mois de sa vie.
Alma conçoit deux enfants avec Mahler, Maria Anna (1902-1907), qui meurt de la scarlatine ou de la diphtérie, et Anna (1904-1988)
qui allait devenir sculpteur.
A la mort de Mahler en 1911, Alma, jeune riche et veuve, épouse Gropius. De leur union nait Manon, en 1916. Cette dernière décède
de la poliomyélite en 1935, à l'âge de 18 ans. Le compositeur Alban Berg dédie à sa mémoire le concerto pour violon titré À la
mémoire d'un ange .
Pendant deux ans, Alma est la maîtresse de l'écrivain et peintre Oskar Kokoschka, qui, pour représenter leur amour, réalise la toile La
Fiancée du vent. Effrayée par la passion qu'elle suscite en lui, Alma quitte Kokoschka pour le romancier Franz Werfel. Enceinte de
lui alors qu'elle est toujours mariée avec Gropius, elle divorce et épouse Werfel en 1929, mais leur enfant, Martin Carl Johannes, nait
prématurément et meurt à l'âge de dix mois.
En 1938, Alma et Werfel fuient l'Anschluss et se réfugient en France, où ils trouvent asile auprès d'autres intellectuels exilés dans la
ville de Sanary-sur-Mer (Exil en paradis, artistes et écrivains sur la Riviera (1933-1945), Manfred Flügge). Mais l'invasion et
l'occupation de la France par les Allemands en 1940 les contraignent de nouveau à fuir avec l'aide du journaliste américain Varian
Fry à Marseille. Ils franchissent à pied les Pyrénées pour se rendre en en Espagne puis au Portugal d'où ils embarquent pour les ÉtatsUnis.
Ils s'installent à Los Angeles, où Werfel connait le succès lorsque Le Chant de Bernadette est adapté au cinéma, avec notamment
Jennifer Jones. Après la mort de Werfel en 1945, Alma retourne à New York où elle devient une actrice culturelle majeure jusqu'à sa
mort en 1964, à l'âge de 85 ans.
L'histoire de sa vie a été adaptée au cinéma dans le film de Bruce Beresford, Alma, la fiancée du vent. Elle a également été l'objet
d'un best-seller de Françoise Giroud (Alma Mahler, ou l'art d'être aimée). Il est à noter que sa présence dans l'imaginaire public est
plus liée aux rencontres de sa vie amoureuse qu'à ses œuvres - ce dernier ouvrage refuse explicitement, par exemple, de parler de sa
musique.
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