Voir et être vus. De ces deux facteurs dépend la sécurité des
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Voir et être vus. De ces deux facteurs dépend la sécurité des
102 technique Identification des véhicules Qu’en est-il des véhicules privés? Voir et être vus. De ces deux facteurs dépend la sécurité des sapeurs-pompiers en déplacement pour intervention. Tout le monde connaît les feux bleus officiels, combinés aux sirènes deux tons, mais il existe un autre volet du déplacement en urgence: celui des véhicules privés des sapeurs-pompiers devant se rendre rapidement soit à la caserne, soit directement sur le lieu de l’intervention. Dans ce but, certains pays tentent de mettre en place un système d’identification des véhicules privés. Tour d’horizon. n Michael Werder Rédacteur JSPS La sécurité avant tout La recherche de visibilité active (sources de lumière) et passive (couleur de la carrosserie, bandes réfléchissantes) des véhicules du secours d’urgence est en évolution permanente. Du rouge au lemon green pour la carrosserie, adaptation de bandes réfléchissantes, voire luminescentes, sur le pourtour des véhicules, rampes lumineuses: tout est mis en œuvre pour tenter de garantir la sécurité des intervenants et pour éviter des drames, comme celui qui s’était passé en 2002 en France où cinq sapeurs-pompiers en engagement avaient été fauchés par un chauffard. A ce niveau, l’évolution technologique est intéressante dans la mesure où les LED’s et les nouveaux matériaux pour catadioptres offrent des rendements et une efficacité jamais atteinte jusqu’à présent. – les véhicules de la protection de la population et protection civile qui, à l’instar des véhicules du service du feu, sont équipés pour les premiers secours et qui, en temps de paix, sont attribués à une organisation officielle de secours en cas de catastrophe et sont mobilisables par celle-ci. Rappel en matière d’utilisation L’utilisation des feux bleus et des avertisseurs à deux sons alternés est réglementée par une notice qui stipule que les véhicules qui utilisent leur droit de priorité spécial en actionnant leur feu bleu et leur avertisseur à deux sons alternés représentent de fait un risque accru pour les autres Bien visible de jour … La législation suisse Selon la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR), peuvent être équipés de feux bleus et d’un avertisseur à deux sons alternés les véhicules mentionnés à l’art. 27, al. 2, LCR (les voitures du service du feu, du service de santé ou de la police), ainsi que les véhicules qui leur sont assimilés (énumération exhaustive), à savoir: – les véhicules du service du feu; – les véhicules d’intervention du service du feu; – les véhicules privés des officiers professionnels du service du feu lorsque ceuxci sont de permanence; – les véhicules officiels ou privés de défense contre les hydrocarbures ou autres substances dangereuses spécialement équipés afin de pouvoir être réquisi tionnés par des organisations officielles pour les interventions urgentes; Journal des sapeurs-pompiers suisses 5·2006 Pas près d’être vu en Suisse! Photos: màd et Werder usagers de la route et sont eux-mêmes exposés à des dangers accrus. Les véhicules équipés d’un feu bleu et d’un avertisseur à deux sons alternés ont la priorité lorsque les avertisseurs spéciaux sont actionnés. Leurs conducteurs peuvent déroger aux règles de la circulation avec la prudence imposée par les circonstances (art. 100, al. 4, LCR). Le feu bleu et l’avertisseur à deux sons alternés ne seront actionnés que si la course est urgente et que les règles de la circulation ne peuvent pas être respectées (art. 16, al. 3, OCR). La course doit avoir été ordonnée par la centrale d’inter vention, sauf lorsqu’il s’agit de véhicules d’intervention de la police (ch. 1.3.1). Sont réputées urgentes les courses qui, dans les cas graves, ont lieu pour permettre au service du feu, au service de santé ou à la police d’intervenir aussi rapidement que possible, afin de sauver des vies humaines, d’écarter un danger pour la sécurité ou l’ordre public, de préserver des choses de valeur importante ou de poursuivre des fugitifs. Cependant, la notion d’urgence doit être comprise dans le sens étroit. Ce qui est déterminant, c’est la mise en danger de biens juridiquement protégés, dont les dommages peuvent être considérablement aggravés par une petite perte de temps. Pour apprécier le degré d’urgence, les conducteurs de véhicules et les chefs des services d’intervention doivent ou peuvent … comme de nuit. technique 103 se fonder sur la situation telle qu’elle se présente à eux au moment de l’intervention. Les conditions du trafic doivent être telles qu’on risque d’être considérablement retardé dans l’intervention si l’on ne déroge pas aux règles de circulation ou si l’on ne fait pas usage du droit spécial de priorité. On s’abstiendra de tout emploi abusif des dispositifs avertisseurs spéciaux afin de ne pas atténuer l’effet qu’ils doivent produire dans un cas grave. En principe, le feu bleu et l’avertisseur à deux sons alternés doivent être actionnés simultanément. Les véhicules ne bénéficient du droit de priorité spécial que si le feu bleu et l’avertisseur à deux sons alternés sont actionnés simultanément. Le feu bleu et l’avertisseur à deux sons alternés incitent les autres usagers de la route à dégager la chaussée ou à laisser la voie libre pour le véhicule prioritaire. Le conducteur ne peut revendiquer le droit spécial de priorité et déroger aux règles de la circulation que dans la mesure où les autres usagers de la route perçoivent les signaux avertisseurs spéciaux et s’y conforment. Il doit tenir compte du fait que quelques usagers de la route ne les percevront peut-être pas ou pas suffisamment tôt, ou qu’ils pourront réagir de façon inappropriée. Les véhicules privés Que se passe-t-il entre le moment où le sapeur-pompier a reçu une alarme chez lui ou sur son lieu de travail et celui où il arrive en caserne ou sur le lieu du sinistre? La plupart du temps, l’intervenant utilisera son véhicule privé pour ce déplacement. Ce véhicule, et c’est normal, doit de se conférer strictement aux règles de la circulation, car il n’est pas considéré comme véhicule d’urgence. Toutefois, il peut être très frustrant, non pas de s’abstenir de déroger aux règles de la circulation, mais de se retrouver par exemple derrière un autre véhicule avançant très lentement ou cherchant sa route. C’est le rôle des cadres sapeurs-pompiers de sensibiliser (encore et encore!) leur personnel au fait qu’il vaut mieux arriver plus tard (sans mettre en danger soi-même ou les autres usagers de la route) que de ne pas arriver du tout. Il est toutefois également vrai qu’en situation d’urgence, le temps semble toujours très long … Le déplacement en véhicule privé Que faire donc? Les Canadiens étudient un système d’identification basé sur un gyrophare de couleur verte, projet pilote lancé en 2001. Ce projet vise à étudier la viabilité de l’utilisation d’un tel gyrophare pour l’ensemble des pompiers québécois utilisant leur véhicule personnel pour se rendre sur une alarme. Le groupe de travail a donc étudié l’efficacité de ce système. Il est ressorti de cette étude que les autres usagers de la route et les policiers se sont rapidement habitué à identifier un sapeur-pompier qui se rend en intervention avec son véhicule privé, diminuant ainsi les obstacles susceptibles de ralentir l’intervenant. Une certaine diminution de l’agressivité au volant des autres automobilistes a même été constatée. Ce dossier, les pompiers doivent pouvoir accéder facilement au lieu d’intervention. D’autre part, les policiers doivent pouvoir identifier officiellement et rapidement les pompiers de service. La Commission en question a donc élaboré une norme pour la production d’une carte d’identité destinée aux sapeurs-pompiers et d’un système d’identification (vignette) pour le véhicule personnel du sapeur-pompier. Ce système a ainsi l’avantage de permettre de filtrer les accès à un site d’intervention, d’assurer la sécurité de tous et d’améliorer la communication entre sapeurs-pompiers et policiers. Qu’en est-il en Suisse? Le système High-Teck Plack existe en différentes exécutions et en diverses langues. toujours en cours au Ministère des transports, est qualifié de primordial par les services de secours canadiens, qui demandent un amendement au code de la route afin d’autoriser cette pratique. Quant aux Etats-Unis, dans plusieurs états, les pompiers volontaires ont une plaque d’immatriculation identifiée (firefighter) avec le logo des pompiers et un lettrage en couleur. L’accès au sinistre En outre, un autre problème peut éventuellement se produire: l’impossibilité d’accéder à la zone du sinistre. Le cas s’est produit dernièrement en Suisse où un agent de police, n’arrivant pas à identifier un sapeur-pompier, ne l’a pas autorisé à passer les barrages pour se rendre à l’intervention. Les Canadiens, encore eux, ont mis sur pied une commission chargée de préciser les rôles de chacun lors d’interventions conjointes, que ce soit sur un feu de bâtiment, de véhicule ou lors d’une dés incarcération. Une des recommandations découlant des travaux de cette commission a porté sur le contrôle des périmètres et l’identification des personnes autorisées à accéder au site d’une intervention. Les discussions ont notamment fait ressortir le besoin d’uniformiser les documents permettant aux pompiers de donner leur identité aux policiers aux abords d’un lieu d’intervention, principalement pour les pompiers qui ont à s’y rendre avec des véhicules non identifiés. D’une part, Chez nous, la législation concernant l’identification des véhicules de secours est très claire. Interrogé sur les systèmes préconisés ou utilisés notamment en Amérique du Nord, l’Office fédéral des routes se montre réticent, surtout en ce qui concerne l’emploi de gyrophares verts. L’opinion négative de l’Ofrou se base sur deux axes. Tout d’abord, l’aspect législatif: il s’agirait de légiférer en la matière et Une solution possible: la High-Teck Plack En matière d’identification des véhicules privés, une solution brevetée a été développée en France. Cette plaque rétro-éclairée à lumière froide se fixe sur le pare-soleil au moyen de sangles et de boucles de réglage rapides. Elle est composée d’un châssis principal de 1 mm en inox, d’une façade en polycarbonate translucide sérigraphiée et traitée antiUV. Un film lumineux à très longue durée de vie et ne dégageant aucune chaleur, identique à ceux utilisés dans l’armée de l’air, permet d’éviter toute réverbération dans le pare-brise. Ne nécessitant aucun branchement, cette plaque d’identification fonctionne au moyen d’une pile R6 9V garantissant une autonomie de 8 à 10 heures pour une lumière uniforme assurant une grande lisibilité. Disponible également en allemand et en anglais, prochainement aussi en italien. Pour toute information: Sarl SOC-LAV, BP 206 F-24102 BERGERAC Cedex (http://www.ht-plack.com/) ou Sami Equipement, Philippe Moirandat, place de la Liberté, 6942 Alle (JU), tél. 032 471 33 35 5·2006 Journal des sapeurs-pompiers suisses 104 technique • sapeurs-pompiers professionnels il serait difficile de faire passer une couleur d’identification de plus en terme de circulation routière. Les gens sont désormais habitués au bleu des urgences et à l’orange des véhicules de travail, le vert sèmerait la confusion. Selon notre interlocuteur, le cumul des gyrophares perturberait les usagers de la route. Il serait ainsi difficile de faire passer un message clair dans la loi, sans compter que la détermination des droits (éventuels!) accordés aux détenteurs de tels gyrophares et des statuts que cela donnerait aux véhicules ainsi équipés ne serait par claire. D’autre part, l’Ofrou perçoit négativement ce principe au niveau de la sécurité routière, dans la mesure où aucune garantie de sécurité ne serait définie par rapport à l’utilisation d’un tel système. En outre, le message émis par un gyrophare vert risque de ne pas être clair pour qui le perçoit et de semer la confusion au niveau du comportement routier: est-une urgence? Que doisje faire? Ce véhicule a-t-il la priorité? Par contre, en ce qui concerne les autres moyens d’identification possibles (voir encadré), tels que panneaux lumineux, identifications aimantées ou à ventouse («sapeur-pompier en intervention»), il n’existe aucune prescription légale selon l’Ofrou. A condition que le message ne «flashe» pas de manière exagérée, de tels systèmes sont autorisés, à l’instar de certains panneaux lumineux appréciés des routiers, des signalisations de déménagement ou des enseignes des taxis. Soumise au Bureau de prévention des accidents (BPA), l’idée semble bonne sur le fond mais génératrice de confusion quant à la forme. La responsable contactée s’affirme sceptique quant à la bonne compréhension de la signification du gyrophare vert. De plus, le code de la route, dans la tête des usagers, est surtout basé sur des automatismes et, à ce niveau, contrairement au rouge ou à l’orange qui attire l’attention, le vert est un signal d’encouragement. Il s’agirait donc, selon le BPA, de procéder à une campagne d’information massive qui n’empêcherait toutefois pas les risques liés à la période d’adaptation. Conclusion La thématique est délicate. Effectivement, le système tel qu’il est conçu prévoit qu’absolument aucun droit ne soit accordé au véhicule ainsi identifié: ni celui de rouler plus vite, ni de brûler des feux rouges, ni même de demander la priorité. La voiture resterait donc une voiture pri- Biel/Bienne (BE) Des professionnels au service de la population Bienne se trouve au nord-ouest de la Suisse, au pied du Jura. Cette ville bilingue d’environ 50 293 habitants dispose officiellement depuis le 1er janvier 2005 d’un corps de sapeurs-pompiers professionnels, inscrit auprès de la Fédération suisse des sapeurs-pompiers, au même titre que les corps de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lugano, Neuchâtel, les pompiers d’entreprise Johnson Control, les secours du tunnel du Gothard, le Service de Sécurité de l’Aéroport de Genève, le SIS des Montagnes neuchâteloises, St-Gall, Unique airport Zürich, Winterthur et Zurich, soit 15 au total. Si le CSP de Bienne est reconnu comme corps professionnel, son organisation est pourtant bien différente des autres. n Claude-Alain Reymond Correspondant pour le Jura bernois Présentation de la ville Bienne, la porte d’entrée vers le Seeland et le Jura, est aussi le centre de la plus grande région de lacs et de cours d’eau d’un seul tenant en Suisse: nature intacte et merveilleux paysages. Bienne fait donc partie de la région des Trois-Lacs. Journal des sapeurs-pompiers suisses 5·2006 La vieille ville En dehors des flux de passants qui arpentent la rue de Nidau, principale allée commerçante, la vieille ville attend le visiteur avec ses rues pittoresques et ses places accueillantes. Centre de la vieille ville, le Ring est un lieu de rencontre privilégié et la fontaine qui se trouve en son milieu en est son icône. vée mais le gyrophare vert permettrait de sensibiliser les gens au fait que le conducteur est en route pour une intervention d’urgence: à eux de faciliter, à bien plaire, le passage de la voiture en question. Il est clair qu’après un temps d’adaptation les usagers de la route seraient sensibilisés à l’utilité du procédé. Toutefois, il n’en reste pas moins que toute confusion dans le domaine de la sécurité routière est susceptible d’entraîner de graves conséquences. Le risque est aussi réel de créer un faux sentiment de sécurité et un droit de priorité illusoire aux sapeurs-pompiers partant pour une intervention. Combattre ce sentiment serait une tâche de plus pour les cadres, qui doivent déjà faire preuve de beaucoup d’assiduité pour éduquer les chauffeurs aux particularités de la conduite en urgence, surtout dans les corps où les interventions sont relativement rares. Une des solutions possibles à ce niveau, plutôt que le gyrophare, synonyme d’urgence, serait l’utilisation de plaques d’identification plus discrètes, destinées à informer les autres véhicules du but de la course. De telles plaques, qui existent déjà en France, ont de plus l’avantage de diminuer ce que j’appellerais le «syndrome Starsky et Hutch» qui guette tout intervenant pressé. u Bienne est connue loin à la ronde! Le nom de la cité résonne dans bon nombre de pays lointains grâce à son industrie horlogère et à ses nombreuses autres industries de pointe. Bien des manifestations internatio nales sont aussi organisées chaque année dans la ville et contribuent à la faire connaître. On citera: les 100 km (course à pied), le festival d’échecs, l’exposition de vins (Vinifera), etc. Et le sport … Avec l’Ecole fédérale de sports de Macolin, qui surplombe la ville, Bienne se devait d’être une ville sportive. Avec plus de 200 sociétés et plus de 100 installations, Bienne ravit le cœur des sportifs. Une ville de congrès et foires Avec le Palais des Congrès, Bienne propose tout ce qui est indispensable à la bonne marche d’un congrès. Ses infrastructures modernes et ses grandes salles, la proximité immédiate de places de stationnements, d’hôtels, de restaurants et de moyens de transports publics, font du Palais des Congrès l’endroit idéal pour