Exploration clinique de la mémoire
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Exploration clinique de la mémoire
DU de Neuropsychologie: Approche clinique et théorique 2006/2007 Exploration clinique de la mémoire V. Hahn-Barma Psychologue-Neuropsychologue Centre de Neuropsychologie & Hôpital de la Salpêtrière Objectifs Confirmer ou infirmer la présence de troubles mnésiques Situer le déficit : – dans quel système se situe-il ? – Quels sont les processus touchés ? Déterminer si les troubles sont isolés ou s’intègrent dans un tableau neuropsychologique plus complexe Méthodologie Les capacités mnésiques ne s’explorent jamais de manière isolée. Il est nécessaire d’effectuer : 1. un entretien psychologique 2. un bilan neuropsychologique global Dans le but de : 1. d’évaluer les éventuels facteurs aggravants qui peuvent entraîner des erreurs d’interprétation 2. choisir l’outil le mieux adapté au problème du patient Les principaux systèmes de la mémoire humaine Systèmes • PROCÉDURAL Autres termes • Non déclaratif Sous-systèmes • Habilités motrices Récupération • Implicite • Habilités cognitives • Conditionnement simple • Apprentissage associatif simple • PRS • Non déclaratif • Forme visuelle des mots • Implicite • Forme auditive des mots • Descriptions structurales • SEMANTIQUE • Générique • Implicite • Factuel • Connaissances • EPISODIQUE • Personnel • Explicite • Autobiographique • Mémoire des évènements • PRIMAIRE • Mémoire de travail • Visuelle • Auditive • Explicite Systèmes de mémoire à long terme Système Sémantique La mémoire sémantique est épurée du contexte. C’est le savoir général sur le monde (langue, concepts, catégories, règles, faits historiques..) C’est l’accumulation d’épisodes identiques qui, répétés, finissent par former une connaissance détachée de son contexte : cette connaissance devient alors générique. Système Episodique La mémoire épisodique ou contextuelle est de nature autobiographique avec aspect temporo-spatial (c’était quand ? C’était où ?) très fort. Le souvenir n’est récupérable qu’avec son contexte de survenue (spatial ou temporel). Un même évènement vécu par 2 spectateurs va être enregistré dans deux contextes différents ce qui fait la spécificité de cette mémoire. Evaluation du système épisodique Système épisodique Mémoire Rétrograde Autobiographique Mémoire Antérograde La mémoire Rétrograde Autobiographique 2 composantes Une année, nous avons recueilli un chien abandonné Ce jour là il faisait un temps splendide, nous étions sur la plage en compagnie de ma cousine qui portait un joli chapeau de paille…. Tous les ans nous partions en vacances au mois d’août à St Malo….notre location se situait rue Levavasseur….. Sémantique Personnelle Episodique Pur La mémoire Antérograde Son déclin est rare et la trace est forte par le niveau de traitement en profondeur. Plusieurs aspects : ✦ l’apprentissage ✦ le stockage ✦ la récupération ✦ la reconnaissance Présentation des différentes épreuves mnésiques 1) Système Episodique Mémoire Rétrograde Autobiographique Mémoire Antérograde 2) Système Sémantique Le système épisodique Les épreuves de Mémoire autobiographique AMI, Kopelman et al. 1989 TEMPau, Piolino et al. 2000 Evaluation du Système Episodique Mémoire Rétrograde Autobiographique Quelles questions peut-on être amené à se poser ? – Quel est le gradient temporel ? – dissociation entre les souvenirs purement épisodiques et sémantiques personnels ? – confabulation ? – dyschronologie ? Les épreuves de Mémoire Rétrograde Autobiographique Recherche d’une dissociation épisodique/sémantique personnelle Etude précise de l’aspect purement épisodique Recherche d’un gradient temporel précis Questionnaire de Kopelman TEMPau TEMPau AMI ou Questionnaire de Kopelman Présentation Évaluation de 3 périodes de la vie : – Section 1 : Enfance (à partir de l’âge de 6 ans) Connaissances sémantiques personnelles Evènements autobiographiques – Section 2 : Début de l’âge adulte Connaissances sémantiques personnelles Évènements autobiographiques – Section 3 : Vie récente Connaissances sémantiques personnelles Evènements autobiographiques Kopelman MD. 1994. The autobiographical memory interview (AMI) in organic and psychogenic amnesia. Memory, 2, 211-235. Questionnaire de Kopelman Pour chaque tranche de vie, des détails sont demandés : – – – – Les dates des diplômes, du mariage, de la naissance des enfants, … Le nom de camarades de classes, de professeurs L’adresse du domicile, de l’école Noms d’amis, de collègues, de témoins de mariage,… Deux vérifications possibles : – Contrôle par un membre de la famille (biais des tranches de vie) – Contrôle par une nouvelle passation du questionnaire à 15 jours d’intervalle (bonne indice pour les confabulations) Questionnaire de Kopelman Propriétés – Deux types de souvenirs sont évalués : Connaissances sémantiques personnelles (dates, noms, adresses, etc...) Évènements purement autobiographiques Limites – Gradient temporel imprécis pour les sujets âgés – Effet plafond chez les sujets normaux – Questions trop variables selon les tranches de vie TEMPau, Piolino et al. 2000 5 périodes d’encodage 4 thèmes de rappel de périodes 3. 6. 0-17 ans 18-30 ans > 30 ans 5 dernières années 8. 12 derniers mois 8 items spécifiques pour cette dernière période : - Noël - Été - mois dernier - semaine dernière - avant-hier - dernières heures 3. 4. 5. 4. 5. 6. une rencontre événement scolaire puis professionnel Déplacement ou voyage Evènement familial TEMPau Propriétés Exploration précise des aspects purement épisodiques avec appréciation de l’état de conscience : Jugement « Se souvenir » ou « conscience autonoétique » : Récupération consciente de l’apprentissage avec l’ensemble des détails contextuels (perception, émotions,) Jugement « Savoir » ou « conscience noétique » : sentiment de familiarité, de connaître sans récupérer le contexte d’apprentissage Le TEMPau est basé sur un modèle cognitif (Modèle de Conway, 1992) Méthodologie plus rigoureuse : – Vérification plus précise des souvenirs par un rappel indicé dans un ordre chronologique aléatoire – Mêmes thèmes abordés pour chaque tranche de vie – Normes disponibles Problèmes posés par l’évaluation de la Mémoire Autobiographique L’analyse des résultats n’est pas simple, elle nécessite d’avoir un contrôle dans l’entourage pour valider les données (tout en sachant qu’il sera parfois nécessaire d’avoir plusieurs contrôles selon les périodes de vie explorées) ou refaire passer le questionnaire à distance L’ accès direct aux souvenirs autobiographiques purement épisodiques d’autrui est quasiment impossible. Le système épisodique Les épreuves de Mémoire Antérograde •Echelle de Mémoire MEM III •RL/RI 16 items •Test d’apprentissage de Californie Evaluation de la mémoire antérograde Quelles questions peut-on être amené à se poser ? – – Quels sont les processus mnésiques touchés ? 1. Encodage 2. Stockage 3. Récupération Existe-il une dissociation visuo-verbale ? Les étapes de la mémorisation Stimulus Encodage Mémoire à CT Stockage ou Consolidation mémoire à LT Récupération Accès aux informations stockées Rappel du stimulus Les épreuves de Mémoire antérograde Recherche d’une dissociation visuo-verbale Distinction Stockage/EncodageRécupération Recherche de troubles subtils, aspects dysexécutifs de la mémoire Echelle clinique de Mémoire MEM III Test de Grober & Buschke Test d’apprentissage de Californie Échelle clinique de Mémoire MEM III Référence Bibliographique Wechsler, D. Échelle clinique de mémoire de Wechsler-3ème édition. ECPA.2001. Présentation Echelle composite de 11 Subtests dont 5 sont optionnels permettant le calcul de 8 indices : 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. Indice Indice Indice Indice Indice Indice Indice Indice de Mémoire immédiate (I. auditif Im. + I. visuel Im.) auditif immédiat visuel immédiat de Mémoire Générale (I.auditif Dif. + visuel Dif.+ recon. Aud. Dif) auditif différé visuel différé de reconnaissance auditive différée de Mémoire de travail Échelle clinique de Mémoire MEM III Propriétés Evaluation de l’encodage, du stockage et de la récupération. Intérêt pour mettre en évidence des dissociations : - visuo/verbale - court terme/long terme Bon étalonnage : 12 tranches d’âge de 16 à 86 ans Bon outil d’évaluation dans le cadre des expertises médico-légales. Limites Durée de passation très longue (2 h) non adaptée à la pratique courante type consultation de Mémoire. Les étapes de la mémorisation évaluées par le MEM III Indice de Mémoire Générale • Indice auditif différé • Indice visuel différé • Indice de reconnaissance auditive verbale Encodage Indice de Mémoire Immédiat • Indice auditif immédiat • Indice visuel immédiat Stockage • Indice de reconnaissance auditive verbale • reconnaissance Récupération Reconnaissance de visages MEM III Présentation Présentation de 24 visages un par un pendant 2 sec. Visages d’adultes, d’enfants, représentatifs de toutes les cultures (contrairement à l’épreuve de Warrington). Reconnaissance immédiate sur une série de 48 visages présentés un par un (avantage par rapport à l’épreuve de Warrington qui imposait du choix multiples d’où un effet plafond). Le stockage à long terme est évalué par une nouvelle épreuve de reconnaissance après 30 minutes de délai. Reconnaissance immédiate Short Recognition Memory test for faces Short Recognition Memory test for faces RL/RI 16 items (Van der Linden et al., 2004) 4 planches de 4 mots = 16 items Spécificité de la procédure Dites moi et montrez moi quel est le vêtement Dites moi quel était le vêtement Encodage renforcé Encodage contrôlé Encodage sémantique et visuo-spatial RIM La profondeur de l’encodage facilite le rappel différé (Craik & Locart, 1972) Chaque mot non rappelé immédiatement est systématiquement reproposé jusqu’à réussite de l’encodage. RL/RI 16 items (Van der Linden et al.,2004) Deux composantes dans l’évaluation Frontale Hippocampique Etapes d’encodage & de récupération Etape de Stockage Mesurées par : Mesurées par : - Rappel indicé immédiat - Réactivité aux indices -Rappel libre - Rappel différé Déficit de la mémoire verbale de type hippocampique Identification 16 / 16 Rappel indicé immédiat 16 / 16 Rappel libre 12 / 48 (5+3+4) Rappel total (libre + indicé) 24 / 48 (7+9+8) Réactivité à l’indiçage 33 % Intrusions 24 Rappel libre différé 2 / 16 Rappel total différé 6 / 16 Intrusions 12 Reconnaissance 15 / 16 Fausse reconnaissance 1 Discrimination 96% Profil mnésique des patients MA probable à différents stades (Tounsi et al., 1999) Test de Gröber & Buschke Sujets témoins Age moyen = 70.8 NC (années) = 10.8 Patients MA MMS > 25 Patients MA MMS 22- 25 Patients MA MMS 18-21 Rappel indicé immédiat /16 15,85 (0,36) 12,71 (2,12) 11,53 (2,75) 9,12 (3,63) Rappel libre 3 essais /48 30,15 ( 4,01) 7,84 (5,14) 7,58 (5,51) 4,42 (3,39) Total des rappels libres + indicés /48 46,9 (1,12) 28,29 (9,21) 26,40 (8,65) 17,88 (9,63) Réactivité aux indices de rappel % 94,0 (7,2) 52,7 (19,4) 47,4 (16,9) 31,5 (19,2) 1,82 (2,99) 23,9 (18,0) 20,8 (14,5) 26,5 (20,9) 100 91,84 87,25 82,7 Intrusions % Discrimination % Définition du sd amnésique de type hippocampique (Dubois et Albert, 2004) Rappels libres pauvres malgré un bon encodage des informations (encodage renforcé et contrôlé) Rappels totaux (libre + indicé) déficitaires en raison d’une aide inefficace ou insuffisante de l’indiçage Nombreuses intrusions Atteinte des capacités de reconnaissance (fausses reconnaissances) RIM Spécificité de la procédure Rappel libre = x / 16 Avec indices = x / 16 Rappel libre = x / 16 Avec indices = x / 16 Rappel libre = x / 16 Avec indices = x / 16 Total rappel libre = x / 48 Total RL+RI = x / 48 20 min Rappel libre différé = x / 16 Avec indice différé = x / 16 Les étapes de la mémorisation évaluées par le RL/RI 16 items Rappel total 3 essais Réactivité aux indices de rappel Rappel différé total (consolidation) Encodage Rappel indicé Immédiat Stockage Récupération Rappel libre/rappel indicé Reconnaissance Test de RL/RI 16 items Propriétés seule épreuve proposant le contrôle strict de l’encodage L’indiçage catégoriel proposé pour les mots non rappelés permet de distinguer un trouble du stockage d’un trouble de la récupération Présence d’une forme parallèle permettant le suivi épreuve adaptée aux démences légères corticales et sous corticales Etalonnage disponible : 19-89 ans Limites probable effet plafond pour les hauts niveaux culturels épreuve peu sensible aux troubles mnésiques discrets (forme 48 items à privilégier) Le renforcement de l’encodage ne permet d’évaluer les capacités d’encodage spontané (aspect plus écologique) Le test d’apprentissage de Californie Delis,DC, Kramer, JK, Kaplan, E, et al. The California verbal learning test, Research Ed. New York: Psychological Corporation, 1987. Adaptation française réalisée par B. Deweer (publication prochaine prévue aux ECPA) Test d’apprentissage verbal de Californie Une liste de course est à mémoriser « la liste de courses du Lundi » - 16 mots de 4 catégories sémantiques différentes (non précisé au patient) sont présentés comme liste de course du Lundi (A) à mémoriser sur 5 essais de rappels libres - apprentissage d’une liste interférente (liste B de course du mardi) de 16 mots de 4 catégories sémantiques différentes dont 2 communes à celle du Lundi (non précisé au patient) - rappel à court terme de la liste du Lundi en “libre” et en indicé” rappel à long terme (20’ de délai) de la liste du Lundi en “libre” et en indicé” - - reconnaissance sur choix multiples (mots de la liste B, prototypes de catégories sémantiques liste A, phonétiquement similaires, neutres) Test d’apprentissage verbal de Californie Liste du Lundi Tenailles Raisin Veste Cannelle Abricots Muscade Cravate Perceuse Ciboulette Mandarines Burin Manteau Romarin Prunes Rabot Gilet Liste du Mardi 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. Marmite Framboise* Merlan Citron* Louche Persil* Cabillaud Estragon Ananas* Rouget Passoire Paprika* Cerises* Limande Cumin* spatule Test d’apprentissage verbal de Californie Propriétés Évaluation des différents aspects de la mémoire : – Courbe d’apprentissage – mise en place de stratégies de regroupements sémantiques et/ou sériels – sensibilité à l’interférence proactive – efficacité de l’indiçage – consolidation à long terme – capacités de discrimination très sensible aux troubles mnésiques discrets liés à un trouble dysexécutif Limites non adapté aux troubles mnésiques sévères pour son effet plancher non adapté aux petits niveaux culturels Absence de formes parallèles en français Etalonnage de 13 à 89 ans sur 7 tranches d’âges . Publication prochaine de B. Deweer. Les étapes de la mémorisation évaluées par test d’apprentissage verbal de Californie Rappel total 5 essais Rappel indicé différé (consolidation) Encodage Non contrôlé Essai 1 liste Lundi Stockage Rappel indicé à court terme et à long terme Reconnaissance Récupération Les épreuves de mémoire sémantique Appariements de mots et d’images Dénomination et identification d’objets et de visages célèbres Fluences verbales Les 2 grandes voies de traitement visuel Ungerlieder & Mishkin, 82 Voie Ventrale occipito-temporale ou Voie du What Accès aux savoirs généraux sur les objets imagerie visuelle nécessaire Voie Dorsale occipito-pariéto-frontale ou Voie du Where Accès aux représentations liées à la fonction (‘représent-actions’ des gestes et de l’utilisation des objets) Les 2 grandes voies de traitement visuel Ungerlieder & Mishkin, 82 Reconnaissance d’objets vivants Reconnaissance d’objets manufacturés Voie ventrale & dorsale voie ventrale Différence entre un vase et une cruche différence entre tigre et lion Nécessité d’un accès à la fonction en complément de la visualisation Nécessité d’une visualisation Les 2 grandes voies de traitement visuel Ungerlieder & Mishkin, 82 Catégories de vivants: Aspect perceptif important (différence entre un lion et un tigre par exemple), nécessité d’un discrimination visuelle. Catégories des non vivants: la fonction est plus importante que la visualisation (différence entre un couteau et une hache par ex). Evaluation du système sémantique Quelles questions peut-on être amenés à se poser ? – S’agit-il d’un trouble de l’accès aux connaissances sémantiques ? – S’agit-il d’une atteinte du stock des connaissances sémantiques ? Si oui, s’agit-il d’une atteinte dépendant de la modalité ? L’atteinte est-elle évocatrice d’une atteinte temporale G ou D ou bilatérale ? Existe-t-il un déficit catégorie-spécifique ? Les épreuves de Mémoire Sémantique Distinction atteinte temporale Gauche/Droite Distinction Atteinte du stock/défaut d’accès Recherche d’une dissociation visuo-verbale Recherche d’un défaut catégorie spécifique Identification de visages célèbres Identification d’objets Appariement mots/définitions, fluences Appariements images/dénomination Appariements de mots Appariements d’images Fluences verbales Dénomination d’images Dessins de mémoire Fluences verbales Intérêt pour mettre en évidence un déficit catégorie spécifique. Donc ne pas se limiter à des grandes catégories mais également à des sous catégories . Exemples (batterie J;Hodges) - 3 catégories d’animaux (animaux terrestres, marins, oiseaux) - 3 catégories d’objets manufacturés (objets ménagers, véhicules, instruments de musique) Reconnaissance de visages célèbres Thèse de S. Belliard, 2004 Batterie de visages célèbres adaptée de David et al., 1999 Présentation 20 visages célèbres et 20 visages inconnus sont présentés 7. Jugement de familiarité (décision connu/inconnu) 8. Identification par questionnaire Propriétés Sensible à l’atteinte temporale externe droite Jugement de gravité du trouble (familiarité respectée ou non) Bonne distinction Anomie/perte des connaissances sémantiques Limites - Epreuve nécessitant une mise en jour régulière des visages choisis et des normes pour chacun d’eux très dépendant de l’actualité Décision de familiarité (Belliard, 2004) Questionnaire sémantique (Belliard, 2004) 1) Est -il mort ou vivant? mort vivant JSP 2) Quelle est sa nationalité ? française anglaise belge 3) Quelle est sa profession : politicien présentateur chanteur 4) Quel événement a marqué sa vie ? le décès d’un de ses fils le décès de sa femme cancer de la prostate BATTERIE SEMANTIQUE DU GRESEM Sophie Auriacombe, Serge Belliard, Annik Charnallet, Valérie Hahn-Barma, Helgard Kremin, Nicolas Le Carret, Béatrice Lemesle, Sandrine Le Moal,Florence Mahieux, Olivier Moreaud, Danièle Perrier-Palisson, François Sellal, Hervine Siegwart 1. Dénomination d’images Déno100 adaptée 20 objets vivants 20 objets manufacturés 2. Questionnaire sémantique concernant les images de la déno40: Sur entrée verbale Sur entrée visuelle 3. Appariements sémantiques (40 images) Sur entrée verbale Sur entrée visuelle BATTERIE GRESEM DENOMINATION DE 40 IMAGES 20 VIVANTS 20 NON VIVANTS BATTERIE GRESEM QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE SUR LES 40 IMAGES ENTREE MOTS ENTREE IMAGES ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE SCIE QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE 4. 5. 6. 7. 8. 9. Est-ce que c’est utilisé par les coiffeurs Est-ce que ça s’utilise dans la cuisine Est-ce que ça a une partie est en métal Est-ce que ça sert à étaler du plâtre Est-ce que certains modèles sont électriques Est-ce que ça sert à couper du bois O O O O O O N N N N N N ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE ARROSOIR QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE 4. 5. 6. 7. 8. 9. Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce un ustensile de cuisine que ça peut être en plastique qu’on s’en sert pour faire les courses que ça contient de l’eau que ça sert à faire le thé que c’est utile pour les fleurs O O O O O O N N N N N N ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE ANANAS QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE 4. 5. 6. 7. 8. 9. Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce qu’on peut manger sa peau que c’est rouge que ça pousse dans les pays chauds que c’est apprécié aussi pour son jus que ça a un noyau que ça se découpe en tranches O O O O O O N N N N N N ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE LEZARD QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE 4. 5. 6. 7. 8. 9. Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce Est-ce que que que que que que ça aime le soleil c’est dangereux ça a des poils ça vit dans l’eau ça vit en France c’est rapide O O O O O O N N N N N N BATTERIE GRESEM APPARIEMENTS SEMANTIQUES POUR LES 40 IMAGES 20 MOTS 20 IMAGES LEZARD LUNE SOLEIL SCIE GATEAU BRANCHE ARROSOIR FLEUR CACTUS ananas râpe couteau Présentation de cas Mme P V. Hahn-Barma Centre de Neuropsychologie & du Langage Hôpital de la Salpêtrière Mme P. (1) Mme P. est âgée de 57 ans, droitière, de niveau CEP. Mariée, 2 enfants. Elle est secrétaire à mi-temps dans une entreprise de maçonnerie. La patiente se plaint de sa mémoire et plus particulièrement de ne plus maîtriser le sens des mots, d’oublier les noms propres. Ces troubles sont apparus il y a trois ans suite à une Anesthésie Générale en 1998 et s’aggraveraient progressivement d’après la patiente et son époux. La patiente est parfaitement autonome et conserve son activité professionnelle. Mme P. (2) ATCD personnels : aucun ATCD familiaux : sa mère a présenté une maladie d’Alzheimer Examen neurologique : normal Scanner cérébral : Atrophie Temporale Gauche Mme P Mme P Mme P. (3) Son discours est fluent, elle répète à plusieurs reprises et avec une certaine anxiété qu’elle continue à travailler, à faire son ménage, sa cuisine et du jardinage. Elle présente des troubles de la compréhension tout au long de l’entretien ; se montre perplexe face à certains mots, demandant ce que le mot signifie…insistant sur le fait qu’avant elle savait ce que cela voulait dire. A l’entretien son discours reflète l’intégrité de son système Épisodique. Elle donne beaucoup de détails sur ses activités quotidiennes, sur ses enfants et petits enfants. Elle est parfaitement orientée dans le temps et dans l’espace. Mme P. (4) Efficience Cognitive Globale MMS = 25/30 (perd des points dans la sphère auditivo-verbale) Orientation temporo-spatiale : 9/10 Mémoire Système mnésique épisodique (voir vidéo) Mémoire rétrograde autobiographique : 5/5 Mme P. (5) Mémoire Antérograde Mémoire à court terme – en modalité verbale Encodage déficitaire aux 3 mots du MMS : 1/3 Empans chiffrés direct : 5 inversé : 4 – En modalité visuelle : Empans visuo-spatiaux direct :5 inversé : 5 Reconnaissance des 25 visages de Warrington : 21/25 Mémoire épisodique à long terme – en modalité verbale Apprentissage des 3 mots du MMS : – Rappel des 3 mots : 2/3 – Rappel différé des 3 mots : 3/3 (donne la fonction mais pas le mot : cigare = je ne fume jamais) – en modalité visuelle Rappel de la figure de Rey : Type III, 13,5/36 Mme P. (6) Système sémantique Connaissances didactiques – Automatismes verbaux : 1/40 Stock lexical – – – – – – – Vocabulaire de Binois-Pichot : 2/44 Définitions de mots : échec mais aide possible par le système épisodique (abeille = cire d’abeille , araignée = toile d’araignée) Appariement sémantique de mots PTT : 13/20 Lecture de mots irréguliers : dyslexie de surface Dictée de mots irréguliers : dysorthographie de surface Fluence verbale : très pauvre Animaux : 7 (réduction aux animaux comestibles) Animaux terrestres : 8 (animaux comestibles + oiseaux) Animaux marins : 7 (poissons comestibles + fruits de mer) Fruits : 8 ; Fleurs : 5 ; véhicules : 6 ; S : 2 Mme P. (7) Connaissances concernant les visages célèbres – – Dénomination de visages célèbres : 3/35 Identification de visages célèbres : 16/35 Connaissances concernant les couleurs – – Dénomination de couleurs : normale Reconnaissance d’attributs couleurs : 20/23 (cygne orange, camion de pompiers jaune ou bleu, pingouin noir & rouge) – Évocation d’attributs couleurs : 8/18 Connaissances concernant les objets – Dénomination d’images : 8/35 – Identification des images : 16/35 Mme P. (8) Connaissances concernant les objets (suite) – Dessins sur commande : déficit catégorie-spécifique Non vivants : bonne préservation des objets usuels Vivants : atteinte spécifique de cette catégorie même pour les animaux courants – Appariement sémantique PTT : 16/20 Connaissances concernant le geste (système sémantique de l’action) – Imitation de gestes réflexifs : normaux – Gestes symboliques : échec en évocation et en reconnaissance mais pas en imitation – Pantomimes : normaux Mme P.(9) Dessins sur commande d’objets non vivants Mme P. (10) Dessins sur commande d’objets vivants Mme P. (11) Activités visuo-spatiales Copie de la figure de Rey : normale Activités visuo-perceptives Reconnaissance de couleurs : normale Appariement de visages de Benton : normal copie d’une figure complexe Rey : normale Fonctions exécutives BREF – – – – – – = 9/18 Similitudes : 0/3 Fluence verbale : 0/3 Comportement de préhension : 0/3 Séquences motrices : 3/3 Consignes conflictuelles : 3/3 Go no go : 3/3 Mme P. (12) Conclusion du bilan neuropsychologique Profil neuropsychologique d’une démence sémantique : Atteinte du système mnésique sémantique au premier plan : – Atteinte du stock des connaissances sémantiques sur entrée verbale et visuelle : Réduction du stock lexical Réduction des connaissances didactiques Agnosie associative concernant les objets, les couleurs et les visages célèbre Atteinte du système sémantique de l’action Préservation du système épisodique Préservation des activités praxiques et visuo-perceptives Syndrome dysexécutif non associé à une anosognosie.