tous droits réservés - Portefolio de Jason Flibotte
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1 Description de la minute du patrimoine sur le Bluenose William J. Roué, architecte naval néo-écossais, se voit confier le travail de concevoir une goélette pour la pêche commerciale et la course. C'est en Nouvelle-Écosse, dans la ville de Lunenburg que la compagnie Smith and Rhuland reçois le contrat de la construction du navire, au coût de 35 000 $. Le marin Angus Walter devint le capitaine du navire et en automne 1921, le Bluenose gagne sa première course contre le Gloucester, le champion américain, au Massachusetts et gagne le prix, très convoité, de l’international ficherman’s race. La goélette canadienne va gagner, à chacune années, la compétition et va défaire ces concurrents. Cependant, en 1938, la compétition va être abolie un an avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Le Bluenose fut le symbole de fierté canadienne dans le domaine de la navigation et de l’ingénierie naval, ce qui lui valut de figurer sur la pièce de 10 cents de la monnaie royale canadienne. Aucun navire canadien n’aura eu autant de décorations et de victoires pour une course maritime. Il deviendra la fierté de la communauté de Lunenburg. Mise en contexte Vers la fin du XIXe siècle, l'industrie de la construction de navire de bois était en phase de décadence avec la popularité grandissante des navires à vapeur 1 . Entre 1874 et 1891, pour l'ensemble des provinces maritimes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-duPrince-Édouard, le tonnage de marchandises transportées par navire de bois passa de 150 000 à 44 000 tonnes 2 . De plus, les historiens notent que rares furent les entrepreneurs qui convertirent leur entreprise de construction de navire de bois en bateau à vapeur 3 . Beaucoup d'entrepreneurs préférèrent convertir leur entreprise dans d'autres types des manufactures ou le transport par chemin de fer 4 . Les hommes d'affaire, quant à eux, se mirent à investir leur fortune dans l'Ouest 1 SHOEBOTTOM, Bradley T., « The Shipbuilding Career of Gaius S. Turner of Harvey Bank, NB, 1874-1892» , The Northern Mariner/ Le Marin du Nord, [En ligne], vol. 10, no 3, juillet 2000, p. 15-48, http://www.cnrsscrn.org/northern_mariner/ /tnm_10_3_15-48( Page consultée le 8 mars 2010) 2 ibid 3 ibid 4 ibid 1 © tous droits réservés 2 canadien, là où celle-ci allait fructifier rapidement 5 . L'un des facteurs qui peut aussi expliquer ce phénomène est la concurrence. En effet, le chemin de fer, qui raccordait les provinces maritimes au reste du Canada, concurrençait très fortement les navires de bois dans le transport des marchandises. De plus, les puissances économiques qu'étaient la Grande-Bretagne et les ÉtatsUnis se lancèrent également dans la transition technologique du navire de bois vers les navires de métal à moteur ce qui ne laissa aucune chance aux provinces maritimes don l'économie périclitait au début du XXe siècle. Cependant, la première guerre mondiale entraina la renaissance de la construction naval en Nouvelle-Écosse et dans le reste des provinces maritimes. En effet, l'acheminement des convois de vivres et de matériels militaire vers l'Europe ont été notamment très profitable au port d'Halifax 6 . Cependant, ce regain économique fut de courte durée, puisque lorsque la guerre pris fin en 1918, l'économie de guerre et son illusoire prospérité, s'écroulèrent aussi vite qu'elles étaient apparues 7 . Le Bluenose avait donc été construit en 1921, dans un contexte de déclin économique et de disparition du navire de bois. Le bluenose a également été construit dans une atmosphère de rivalité entre Anglais, Canadiens et Américains dans le domaine de la pêche sur les grands bancs de l'Atlantique. C'est durant la première décennie du XXe siècle que cette rivalité devint un sport et c'est ainsi que va naître les courses de bateaux de pêche que l'on nomme en français goélette et schooner en anglais. Tranquillement, les participants de ces petites courses un peu informelles de la région des maritimes atlantique, commencèrent à songer à les internationaliser, pensant que le plaisir du défi n'en serait que plus grand 8 . En 1920, lors de la course pour l'America's cup entre un navire anglais et un navire américain, la finale avait été annulée à cause d'un vent de 23 nœuds. Les Néo-Écossais furent les premiers à se moquer de la situation dans leur journaux, prétextant que les «'Real' fishing schooners regularly worked in such 'breezes'—and their hardy crews thought 5 Jacques Paul Couturier(avec la collaboration de Wendy Johnston et Réjean Ouellette). Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours. 2e éd. Moncton, Les Éditions d'Acadie, 2000, p. 130-131. 6 Jacques Paul Couturier(avec la collaboration de Wendy Johnston et Réjean Ouellette). Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours. 2e éd. Moncton, Les Éditions d'Acadie, 2000, p. 172. 7 Thomas H. Raddall, Halifax : Warden of the North, Toronto, McCelland and Stewart Limited, 1971, p. 248. Nova Scotia Museum: the family of the museums, Bluenose II : History under sail! [En ligne], Lunenburg, LuckyDuck - Canada web design, http://museum.gov.ns.ca/bluenose/index.htm, Page consultée le 20 février 2010. 8 2 © tous droits réservés 3 nothing of it. 9 » Il y eu alors un véritable engouement de rivalité pour ce sport surtout pour les habitants de la Nouvelle-Écosse et du Massachusetts. Marty Welch, capitaine du navire l'Esperanto de Gloucester dans l'État du Massachusetts, remporta en 1920, l'International fisherman's race au détriment du navire Néo-Écossais le Delawana de Lunenburg 10 . En 1921, le sénateur William H. Dennis, chef d'un journal Néo-Écossais le Halifax Herald, organisa L'International Schooners Race qui allaient opposer les plus rapides navires de la NouvelleÉcosse et des États-Unis 11 . La rivalité s'accentuait. Les Néo-Écossais entreprirent alors de construire une goélette qui allait surpasser l'Esperanto de Gloucester. William Roué fut celui qui conçu les plans de ce navire. Le capitaine Angus Walters ainsi que 4 hommes d'affaire d'Halifax confièrent à la compagnie Smith and Rhutland la charge de le construire à Lunenburg. Le coût du Bluenose fut de 35 000 $. Ce fut en mars 1921 que le Bluenose fut mis à l'eau 12 . La même année, le Bluenose remporta la victoire de l'international fisherman's race 13 . Une des théorie sur le nom de bluenose viendrait du surnom donné à une pomme de terre, à la pelure légèrement bleutée, que les Néo-Écossais cultivaient. Puisque cette pomme de terre constituait un des aliments de base de leur alimentation, l'appellation de bluenose fut , au alentour de 1830, donné en sobriquet aux Néo-Écossais et plus précisément aux marins 14 . Après une décennie passée à défaire tous ses concurrents, la renommée du Bluenose lui permis de survivre à la grande dépression. En 1933, l'entreprise propriétaire du Bluenose la Bluenose Schooner Company Limited devint la Lunenburg Exhibitor Limited. Ainsi le navire devint une attraction pour les touristes. Le Bluenose devint, en quelque sorte, un élément du folklore régionale. Plus qu'une simple attraction pour touriste, la même année, le Bluenose représenta le Canada lors de l'Exposition Universelle de Chicago. De symbole régional, il était devenu 9 Government of Nova Scotia, Nova Scotia Canada, [En ligne], Halifax , Nova Scotia Archives & Record Management, dernière mise à jour le 26 mars 2010, http://www.gov.ns.ca/nsarm/virtual/bluenose/results.asp?Search=&SearchList1=2&Language=English&Start=1 (Page consultée le 13 mars 2010) 10 Nova Scotia Museum: the family of the museums, Bluenose II : History under sail! [En ligne], Lunenburg, LuckyDuck - Canada web design, http://museum.gov.ns.ca/bluenose/index.htm (Page consultée le 20 février 2010). 11 12 13 14 Brian, Cuthbertson, Lunenburg : Then and Now, Halifax, Formac Press, 2002, p.72. Brian, Cuthbertson, Lunenburg : Then and Now, Halifax, Formac Press, 2002, p.7. William B. Hamilton, The Nova Scotia Traveller : A Maritimer's Guide to His Home Province, Toronto, Gage Publishing Limited, 1929, p. 214. William B. Hamilton, The Nova Scotia Traveller : A Maritimer's Guide to His Home Province, Toronto, Gage Publishing Limited, 1929, p. 214. 3 © tous droits réservés 4 symbole national. En 1937, le Bluenose fut, en quelque, sorte admis au panthéon des grands symboles canadiens entre le castor et l'orignal. Le Bluenose allait dorénavant figurer sur les pièces de 10 cents de la monnaie royal canadienne 15 . Au environ des années 1939, lorsque le Bluenose commença à être un fardeaux monétaire pour la compagnie qui en était propriétaire, les tentatives de vente par ces derniers entrainèrent la mobilisation de la population. D'abord, au niveau municipale, la ville de Lunenburg organisa, en vain, des levées de fond pour conserver le Bluenose. Après plusieurs tentative communautaires, ce fut l'ancien capitaine du navire, Angus Walters et sa famille, qui rachetèrent le Bluenose à la Fairbank-Morse pour la somme de 10 000$ en novembre 1939. S'apercevant qu'ils n'étaient pas assez riche pour entretenir le Bluenose, les Walters finirent par le vendre à deux Américains en 1942 pour la somme de 20 000$ 16 . Le Bluenose fini ainsi ses jours dans la mer des caraïbes et coula près de Haïti en1946 17 . En somme, le Bluenose fut construit dans un contexte assez particulier. D'une part en Nouvelle-Écosse, l'économie était en constant déclin depuis la fin du XIX malgré la bulle économique du temps de la première guerre mondiale. Cependant cette période fut surtout celle du déclin de l'industrie naval. D'autre part, alors que cette industrie disparaissait, un engouement sportif se créa autour de celle-ci, opposant Anglais, Néo-Écossais et Américains dans des courses sur la mer Atlantique. analyse critique Dans l'ensemble, l'information qui est véhiculé par la capsule est exacte et conforme à la réalité historique. Bien que le contenu soit condensé, la capsule réussi a transmettre le contexte événementiel répondant aux fameuses questions de où, quand, comment et qui, ce qui permet à celui qui la visionne d'avoir une bonne vue d'ensemble du phénomène traité. Cependant le 15 Heater-Anne Getson, Bluenose : The ocean knows her name/ Heater-Anne Getson, Halifax, Nimbus Publishing Ltd, 2006, p. 89. 16 Heater-Anne Getson, Bluenose : The ocean knows her name/ Heater-Anne Getson, Halifax, Nimbus Publishing Ltd, 2006, p. 100-105. 17 James Marsh, Le Bluenose : « Je l’ai construit pour qu’il cingle », Encyclopédie canadienne, Toronto, HistoricaDominion, créé en 1999, http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=ArchivedFeatures&Params=f244 4 © tous droits réservés 5 contenu de la capsule de la minute du patrimoine peut sembler donner une vision biaisé du patrimoine canadien. Certaines des remarques du commentateur peuvent porter à confusion notamment en transposant l'identité régional des Maritimes a celle du Canada tout entier. De ce fait, la capsule semble un peu exagéré l'impact que le Bluenose a eut sur le patrimoine canadien. Lorsque que l'on analyse le Bluenose dans son contexte historique, on s'aperçois qu'il y a un paradoxe. Le fait qu'il fut construit selon l'ancienne mode des navires de bois alors que cette industrie était en décadence en Nouvelle-Écosse, nous montre qu'il peut s'agir d'une forme de nostalgie de l'époque où l'industrie naval y était fleurissante. Lorsque les Américains annulèrent l'America's cup en 1920 à cause de vent de 23 nœuds, les Néo-Écossais disaient alors dans leur journaux que les marins américains « collent au quai dès que la mer enfle» et se vantant par le fait même d'être de bien meilleurs marins 18 . Cependant, lorsque l'Esperanto de Gloucester remporta l'International fisherman's race, une course créée en 1921par les Néo-Écossais eux-mêmes, on peut facilement considérer qu'ils aient été blessés dans leur orgueil collectif. Donc, il faut prendre conscience que la construction du Bluenose avait été commandé expressément pour que les marins Néo-Écossais prennent leur revanche sur l'Esperanto. Le fait que le Bluenose ne fut jamais battu lors d'une course entre 1921 et 1938 ajoute, à la nostalgie de sa conception, une grande teinte de fierté collective. De plus, l'une des théories sur l'origine de l'appellation de Bluenose, viendrait du surnom donné à une pomme de terre, à la pelure légèrement bleutée, que les Néo-Écossais cultivaient depuis longtemps. Puisque cette pomme de terre constituait un des aliments de base de leur alimentation, l'appellation de Bluenose fut , au alentour de 1830, donné en sobriquet aux Néo-Écossais et plus précisément aux marins 19 . En somme, l'histoire du Bluenose fait parti du patrimoine collective des habitants de la Nouvelle-Écosse. Il faut donc saisir la porté régional du Bluenose, car celui-ci appartient beaucoup plus à l'identité folklorique des provinces atlantiques qu'à celle du Canada tout entier. L'homme d'affaire du Canada centrale et le fermier de l'Ouest canadien pourraient ne pas se sentir concernés par les prouesses nautiques du Bluenose. 18 Le Bluenose : « Je l’ai construit pour qu’il cingle », Encyclopédie canadienne, Toronto, Historica-Dominion, créé en 1999, http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=ArchivedFeatures&Params=f244 19 William B. Hamilton, The Nova Scotia Traveller : A Maritimer's Guide to His Home Province, Toronto, Gage Publishing Limited, 1929, p. 214. 5 © tous droits réservés 6 Malgré cette critique sur le provincialisme du Bluenose, il est intéressant de se demander si les auteurs de la capsule n'ont pas voulu plutôt montré une vision régionale du Canada, qui démontre ainsi de son hétérogénéité. Dans cette perspective, il est possible d'en conclure qu'ils ont cherché à répondre à la fameuse question canadien en présentant un élément historique qui laisse suggérer qu'il ne s'agit pas d'une nation dotée d'un patrimoine homogène. Cette minute du patrimoine tend donc a montrer la diversité de l'histoire culturelle canadienne tout en y joignant un message fédérateur conscient de cette réalité. En somme, il est nécessaire de visionner cette capsule du patrimoine canadien avec un état d'esprit propice à la réflexion afin de voir au delà du régionalisme du Bluenose pour le voir comme un symbole de l'hétérogénéité de la fédération canadienne dont le patrimoine n'est autre que la somme de toutes les histoires local. «Ed pluri bus unum» qui signifie littéralement «de plusieurs un seul» est la devise des États-Unis d'Amérique, cependant celle-ci résume bien cette conclusion. Le Bluenose nous rappel ainsi que c'est de la fédération de plusieurs régions qu'est né le Canada. 6 © tous droits réservés 7 Bibliographie Étude ou Monographie • CUTHBERTSON, Brian. Lunenburg : Then and Now, Halifax, Formac Press, 2002, coll. Canadien electronic library. Brooks collection, 98 p. • GETSON, Heater-Anne. Bluenose : The ocean knows her name/ Heater-Anne Getson, Halifax, Nimbus Publishing Ltd, 2006, coll. Canadian electronic library. Brooks collection, 129 p. • COUTURIER, Jacques Paul (avec la collaboration de Wendy Johnston et Réjean Ouellette). Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours. 2e éd. Moncton, Les Éditions d'Acadie, 2000, 419 p. • RADDALL, Thomas Head. Halifax : Warden of the North, Toronto: McCelland and Stewart Limited, 1971, 343 p. • HAMILTON, William B. The Nova Scotia Traveller : A Maritimer's Guide to His Home Province/ William B. Hamilton, Toronto, Toronto : Macmillan of Canada, 1929, 248 p. Sources Numérique site web institutionnel • Nova Scotia Department of Tourism, Culture and Heritage, Nova Scotia Canada, Wooden Ships of John River [en ligne], SchoolNet Digital Collections program, http://www.parl.ns.ca/woodenships/why.htm, page consulté le 30 janvier. • Government of Nova Scotia, Nova Scotia Canada [en ligne], Halifax, , Nova Scotia Archives & Record Management, dernière mise à jour le 26 mars 2010, http://www.gov.ns.ca/nsarm/virtual/bluenose/results.asp?Search=&SearchList1=2&Langu age=English&Start=1, page consulté le 13 mars 2010. • Nova Scotia Museum: the family of the museums, Bluenose II : History under sail! [en ligne], Lunenburg, LuckyDuck - Canada web design, http://museum.gov.ns.ca/bluenose/index.htm, page consulté le 20 février 2010. 7 © tous droits réservés 8 Article de périodique • SHOEBOTTOM, Bradley T., « The Shipbuilding Career of Gaius S. Turner of Harvey Bank, NB, 1874-1892» , The Northern Mariner/ Le Marin du Nord, [En ligne], vol. 10, no 3, juillet 2000, p. 15-48, http://www.cnrs-scrn.org/northern_mariner/ /tnm_10_3_1548( Page consultée le 8 mars 2010) Encyclopédie en ligne «Le Bluenose : «Je l’ai construit pour qu’il cingle » », Encyclopédie canadienne, [En ligne],http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=ArchivedFeatures&Pa rams=f244, ( page consulté le 6 mars 2010). 8 © tous droits réservés