sénégal - Le Hub Rural

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sénégal - Le Hub Rural
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SÉNÉGAL
CADRE INTÉGRÉ
ETUDE DIAGNOSTIC DE L’INTEGRATION
COMMERCIALE
Rapport général de l’atelier national de restitution
Dakar, 16 décembre 2002
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Sommaire
Page
1. Conclusions de l’atelier
2. Plans d’actions
3. Rapports des commissions sectorielles
Pêche
Tourisme
Agriculture
Textile
Artisanat
4. Discours du Ministre
5. Discours du Chef de la Délégation
6. Cahiers de charges des Commissions sectorielles
Pêche
Tourisme
Agriculture
Textile
Artisanat
7. Résumé analytique du rapport diagnostic
8. Présentation Power Point du rapport diagnostic, par le Chef de
l’équipe de consultants du cadre intégré, Monsieur Luc de Wulf
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CONCLUSIONS DE L’ATELIER NATIONAL DE RESTITUTION
DU CADRE INTEGRE D’ASSISTANCE TECHNIQUE
AU COMMERCE POUR LE SENEGAL
Le Lundi 16 Décembre 2002 à 9 heures, à l’hôtel Savana Dakar, s’est
tenu l’atelier national de restitution du Cadre Intégré d’assistance technique
au commerce pour le Sénégal.
Madame Aïcha AGNE POUYE, Ministre des PME et du Commerce,
a co-présidé la séance d’ouverture avec ses collègues Monsieur Habib SY,
Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, et Monsieur Ousmane Masseck
NDIAYE, Ministre du Tourisme, en présence de Monsieur John Mc Intire,
Représentant Résident de la Banque Mondiale et de Monsieur Manuel Lopez
Blanco, Chef de la Délégation de la Commission Européenne à Dakar.
Des représentants de l’OMC, de la CNUCED, du CCI, de la
Commission européenne à Bruxelles, du PNUD, de l’ONUDI ainsi que
plusieurs membres du corps diplomatique, ont pris part à la cérémonie
d’ouverture.
Dans son allocution, le Représentant résident de la Banque Mondiale a
suggéré au Sénégal de suivre l’exemple des tigres asiatiques, qui ont su
exploiter pleinement leurs atouts et s’insérer harmonieusement dans
l’économie mondiale.
Le Chef de la Délégation de la Commission européenne a indiqué que
le commerce et l’intégration graduelle dans l’économie mondiale ne sont
pas une fin en soi, mais des moyens permettant de promouvoir le
développement économique et social durable et de lutter efficacement contre
la pauvreté. L’Union Européenne s’est ainsi engagée multilatéralement dans
le contexte de Doha, à inscrire le développement au cœur des négociations
commerciales. Au niveau bilatéral, l’UE a aussi poursuivi une politique
d’ouverture préférentielle à son marché intérieur en faveur des pays ACP
(Conventions de Lomé),des PVD en général via le Système de Préférences
Généralisées et bien sur des Pays les Moins Avancés avec l’initiative « Tout
sauf les armes ». Le Cadre Intégré devra être « intégré » dans la stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP). La Commission européenne en tant que
« facilitateur » oeuvrera pour coordonner l’action et l’intervention des
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bailleurs de fonds, après l’adoption politique par le gouvernement sénégalais
du plan d’actions.
Madame Aïcha AGNE POUYE, Ministre des PME et du Commerce,
ouvrant officiellement l’atelier, a rappelé l’importance que son Excellence
Maître Abdoulaye WADE, Président de la République, et son gouvernement
accordent à la politique commerciale dans le processus de résorption des
gaps qui séparent l’Afrique des pays développés, tels qu’ils ont été identifiés
dans le NEPAD.
C’est pour concrétiser cette vision du Chef de l’Etat qu’une nouvelle
stratégie de développement et de promotion des exportations sénégalaises
(STRADEX) a été adoptée récemment par le Sénégal. L’étude diagnostic de
l’intégration commerciale du Sénégal mise en œuvre dans le contexte du
Cadre intégré s’inscrit dans le même sillage. L’appropriation par tous les
acteurs du Plan d’actions qui sera validé à l’issue des travaux de l’atelier,
ouvrira la voie au soutien de tous les partenaires au développement pour sa
mise en œuvre dans les meilleurs délais.
Monsieur Luc de Wulf, Coordonnateur de l’équipe de consultants du
Cadre Intégré, a présenté les grandes lignes du rapport, notamment le
diagnostic de l’économie sénégalaise et la situation des secteurs
d’exportation pour lesquels il a procédé à l’analyse des contraintes et relevé
quelques recommandations.
De manière générale, le rapport des consultants du Cadre Intégré met
en lumière la contribution négative des exportations à la croissance
économique au cours des dernières décennies. Les exportations restent
également concentrées sur un petit nombre de produits dont la demande
mondiale a tendance à décroître, ce qui est un signe de mauvaise
spécialisation du Sénégal. Le rapport note aussi que les secteurs étudiés
(pêche, agriculture, tourisme, textile) présentent un potentiel avéré, mais
doivent fortement être mis à niveau pour exploiter toutes les possibilités
aptes à développer les exportations.
Monsieur Luc de Wulf a enfin relevé les liens étroits qui existent entre
le commerce et la pauvreté, et a ainsi souligné la nécessité de créer des
passerelles entre le Cadre Intégré et le DSRP.
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Les participants se sont ensuite répartis dans cinq commissions
sectorielles : agriculture, tourisme, pêche, textile, artisanat. Le rapport des
commissions figure en annexe.
La commission horizontale, réunie dans l’après-midi, sous la
présidence de Madame le Ministre des PME et du Commerce a passé en
revue les mesures et actions d’ordre institutionnel et réglementaire qui
méritent d’être prises pour renforcer fortement la compétitivité de
l’économie sénégalaise. La Commission a d’abord entendu un exposé de
Monsieur Aliou FAYE, Directeur de l’Unité de Politique Economique du
Ministère de l’Economie et des Finances, portant sur le projet de création
d’un observatoire de la compétitivité au Sénégal. Monsieur Luc de WULF et
Monsieur Moubarack LO, consultants du Cadre intégré, ont ensuite présenté
les propositions de réformes faites par l’équipe de consultants. Au terme des
discussions, la Commission horizontale a retenu un plan d’actions résumé
qui figure en annexe.
A l’issue de l’atelier, les participants ont souligné la nécessité
d’assurer un suivi prompt et effectif de l’ensemble des recommandations. Ils
suggèrent que dans le courant du mois de janvier 2003, le Gouvernement
valide, à travers un Conseil présidentiel ou un Conseil interministériel, le
plan d’actions prioritaire du Cadre Intégré et le présente au mois de mars
2003 à la Communauté des bailleurs de fonds pour le financement des
programmes et projets qui auront été identifiés. Les participants proposent
également au gouvernement d’engager activement la mise en œuvre des
réformes urgentes pour placer l’économie sénégalaise dans une trajectoire de
croissance durable et de réduction de la pauvreté.
L’atelier a pris fin à 19 H. La séance de clôture a été présidée par
Madame la Ministre des PME et du Commerce, en présence du Chef de la
Délégation de l’Union Européenne et du représentant du Ministre de
l’Economie et des Finances.
Fait à Dakar, le 16 Décembre 2002
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PLAN D’ACTION POUR AMELIORER LA COMPETITIVITE
DE L’ECONOMIE SENEGALAISE
ET SON INTEGRATION DANS L’ECONOMIE MONDIALE
MATRICE D’ACTION
Plan d’action pour améliorer la compétitivité de l’économie sénégalaise et son intégration dans l’économie
mondiale
Objectifs
Mesures
I. Mise en œuvre du plan d’actions
du cadre
intégré
1. Inclure le plan d’actions du Intégrer les recommandations du cadre intégré dans le DSPP
cadre intégré dans le
Document de Stratégie de
Réduction
de la Pauvreté (DSRP)
2. Valider le plan d’actions du Adopter le plan d’actions au cours d’une
réunion du gouvernement
cadre intégré au niveau du
(conseil présidentiel ou
gouvernement
conseil interministériel)
Organiser un séminaire de suivi avec tous les acteurs concernés et les
3. Tenir une Conférence des
bailleurs de fonds pour discuter la mise en oeuvre du plan d’actions
bailleurs de fonds du cadre
intégré dans la SRP, définir les priorités et la séquence d’intervention
intégré
et identifier les besoins d’assistance technique additionnels requises
et les moyens pour les mobiliser
Agences
responsables
Calendrier
Ministère de
l’Economie et des
Finances
A commencer
immédiatement
Présidence de la
République,
Primature
Janvier/Février
2003
Ministère de
l’Economie et des
Finances, Ministère
des PME et du
Commerce,
Commission
Européenne en tant
que « facilitateur »
Mars/Avril 2003
Objectifs
II. Politiques commerciales
4. Améliorer l’accès aux marchés
dans le cadre de négociations
multilatérale (1.5)
5. Améliorer les politiques
commerciales en rendant plus
attrayant les incitatifs à
l’exportation et les perspectives
d’exportation (section 1.3.2)
6. Renforcer la capacité
d’entamer des négociations
internationales avec succès
(section 1.6)
Mesures
• Se joindre aux autres PMA pour négocier avec le Canada, le Japon
et les Etats-Unis un régime préférentiel semblable à celui octroyé
par l’Union Européenne au titre de « Tout Sauf les Armes » (TSA)
de façon à obtenir un accès hors taxes ni restrictions quantitatives
pour la totalité des produits
• Se joindre à d’autres pays auxquels l’accord TSA a été octroyé
pour demander une simplification des règles d’origine ;
demander à la Communauté Européenne de documenter et de
surveiller les flux commerciaux qui bénéficient du TSA
• Entamer des négociations pour abaisser les barrières
commerciales dans d’autres pays en voie de développement.
Négocier avec les membres de l’UEMOA et de la CEDEAO la
création d’une zone de libre échange intra régionale au cours des
quelques prochaines années
Introduire un nouveau système de règles d’origine (section 1.3.2)
Eliminer les positions tarifaires qui ne sont pas en cohérence avec
le tarif extérieur commun de l’UEMOA selon le calendrier préparé à
cet effet
Modifier le TEC de façon à corriger la progressivité négative
particulièrement en ce qui concerne les industries alimentaires et
textiles
Redéfinir la classification des biens d’équipement de façon à
inclure tous les biens d’équipement
Adopter un nouveau code des investissements
Rendre pleinement opérationnel le Comité de Négociations
Commerciales Internationales pour les négociations multilatérales
(OMC) et régionales (Accords de Partenariats Economiques, APE)
Renforcer les capacités de mettre en application les accords
internationaux (prendre en compte les recommandations de la Revue
de la Politique Commerciale qui sera publiée en début 2003)
Agences
responsables
Calendrier
Ministère des PME
et du Commerce
A commencer
immédiatement
Ministère de
l’Economie et des
Finances
A commencer
immédiatement
Maintenant à
2004
Premier semestre
2003
Premier semestre
2003
Au cours de 2003
APIX
APIX
Ministère des PME
et du Commerce
Commission
Européenne
Au cours de 2003
A commencer
immédiatement
Objectifs
Mesures
7. Renforcer la normalisation et
la qualité (section 1.5.1)
Renforcer la capacité des institutions compétentes en matière de
contrôle de qualité et de normalisation
8. Améliorer la compétitivité
(section 2.1)
Surveiller les indicateurs de compétitivité y compris le taux de
change effectif réel et les parts du marché mondial. Mettre en place
un observatoire de la compétitivité. Utiliser les nouvelles
technologies.
9. Assurer une application
effective des règles de la
concurrence
Faire fonctionner effectivement les institutions de contrôle de la
concurrence au niveau communautaire et national, en liaison avec les
travaux en cours au sein de l'UEMOA concernant une politique de
concurrence.
III. Lever les contraintes au fonctionnement et à la croissance des entreprises
10. Encourager l’investissement
Requérir un Guide des Investissements (à l’instar de ceux préparés
(section 2.2)
par la CNUCED) qui présente le climat d’investissement du pays et
les formalités requises.
11. Diminuer les coûts financiers • Renforcer les instruments, tels une centrale de risques, une
des affaires (section 2.2.1)
centrale des incidents de paiements et une centrale des bilans,
avec pour objectif d’accroître la transparence en matière de santé
financière et de risques des entreprises, et les mettre effectivement
à la disposition des entreprises et du public.
• Améliorer davantage le système de compensation des chèques
12. Améliorer l’environnement
• Parachever le diagnostic qui devra guider le processus de
administratif pour les entreprises
simplification administrative (voir le rapport du FIAS 2002 pour
(section 2.2.2)
des recommandations détaillées).
• Mettre en place une organisation permettant de concevoir et
exécuter de façon efficace ce processus (voir le rapport FIAS 2002
pour la meilleure pratique internationale dans ce domaine).
Mettre en place des indicateurs de performances et des critères
d’évaluation pour toutes les agences et administrations concernées
par les formalités et procédures (y compris l’APIX). Etudier
l’utilisation de nouvelles technologies et d’informatique (TIC)
Agences
responsables
Ministère l’Industrie
et de l’Artisanat
UEMOA
Ministère de
l’Economie et des
Finances, Banque
Centrale, APIX,
secteur privé
UEMOA
Ministère des PME
et du Commerce
Calendrier
Au cours de 2003
Au cours de 2003
Au cours de 2003
APIX
Premier semestre
2003
Ministère de
l’Economie et des
Finances, Banque
Centrale
Pour décembre
2003
APIX
A commencer
immédiatement
Objectifs
Mesures
13. Faciliter l’accès à la terre
Appliquer les recommandations du rapport FIAS
14. Renforcer la concurrence
dans le secteur des services
d'infrastructure (section 2.2.3)
Electricité
• Reprendre et achever le processus de privatisation de la
SENELEC
Hydrocarbures
• Augmenter la concurrence dans le secteur pétrolier de façon à
attirer de nouveaux investissements, en particulier pour le
stockage des produits pétrolier. Appuyer les initiatives de
PETROSEN dans ce domaine.
Agences
responsables
APIX,
Ministère de
‘Economie et des
Finances, Ministère
de l’Habitat et de la
Construction,
Ministère de
l’Urbanisme et de
l’Aménagement du
Territoire
Calendrier
Au cours de 2003
Ministère l’Energie
des Mines et de
l’Hydraulique
Février 2003
Ministère l’Energie
des Mines et de
l’Hydraulique
En cours
et secteur privé
Télécommunications
• Initier des discussions préliminaires avec le concessionnaire pour
terminer avant terme la période d’exclusivité.
• Etablir un cadre réglementaire solide et opérationnel en
renforçant l’agence de régulation nouvellement créée (ART).
• Renforcer les pouvoirs du ministère de la communication avec
pour mandat de préparer rapidement et de mettre en œuvre une
stratégie nationale TIC
14. Améliorer l’accès à des
services d’infrastructure
concurrentiels en terme de prix
(section 2.2.3) (suite)
Eau
• Ajuster le niveau des tarifs et leurs structures de façon à assurer
une répartition plus équitable des charges entre les différentes
catégories de consommateurs
Transport Aérien
Compléter les investissements dans les équipements de stockage
réfrigéré à l’aéroport de Dakar.
• Mettre en œuvre le projet de réglementation et de législation
destiné à restructurer la régie de l’aviation civile et adopter un
nouveau code de l’aviation.
• Achever le plus rapidement possible la mise en œuvre de la
politique du « ciel ouvert »
Transport Maritime
Rechercher systématiquement des partenaires privés pour
l’investissement et la gestion des infrastructures portuaires.
Négocier avec les syndicats une révision à la baisse des coûts très
élevés des contrats qui gonflent les coûts portuaires.
Agence de
Régulation des
Télécommunication,
Ministère de la
Culture et de la
Communication
En cours
et secteur privé
Ministère de
l’Energie, des Mines
et de l’Hydraulique
Fait (décret n°
202-1147 du
27 novembre
2002)
Ministère
l’Equipement des
Transports et des
Infrastructures
Au cours de 2003
et secteur privé
Ministère
l’Equipement des
Transports et des
Infrastructures
En cours
Au cours de 2003
Chemins de fer
Poursuivre la privatisation des chemins de fer en mettant l’accent
sur la mobilisation du capital nécessaire à une réhabilitation de
l’infrastructure
Ministère
l’Equipement des
Transports et des
Infrastructures
En cours
Routes
Finaliser la banque de données d’infrastructure routière de façon
à permettre l’exécution d’un programme d’entretien routier efficace
Adapter la politique de développement routier à la localisation
des sites de production (y compris le tourisme)
Renforcer et améliorer les liaisons routières avec les pays voisins
Ministère
l’Equipement des
Transports et des
Infrastructures
Début 2003
15. Améliorer le fonctionnement
du marché de l’emploi (section
2.2.4)
Assurer la mise en œuvre effective de la rémunération à la pièce
dans tous les secteurs
Produire et diffuser des statistiques sur le marché de l’emploi
adéquates
Ministère de la
Fonction publique
de l’Emploi et du
Travail
Au cours de 2003
16. Améliorer la compétence de
la main d’œuvre (section 2.2.5)
Poursuivre les réformes du secteur de l’éducation en encourageant
l’offre de programmes de formation professionnelle par des
institutions privées
Impliquer les industriels dans la conception et l’exécution des
programmes
• Créer des tribunaux de commerce (voir les dates butoir pour cette
mesure) et renforcer les procédures d’arbitrage
• Former les juges et les auxiliaires de justice (définir des objectifs
en terme de nombres de juges participant aux formations offertes
par l’OHADA) et veiller à la mise en œuvre effective de la
réglementation OHADA
• Adopter des techniques de gestion informatisée pour moderniser
la gestion des procès
• Déterminer des objectifs de réduction des retards dans le
traitement des dossiers.
Accroître la transparence des jugements et assurer l’accessibilité de la
jurisprudence.
Ministère de
l’Education
Organisations du
secteur privé
En cours
Ministère de la
Justice
Au cours de 2003
17. Améliorer les services
judiciaires (section 2.2.6)
Démarrer
immédiatement
Décembre 2004
Objectifs
Mesures
IV. Réforme des douanes pour faciliter les échanges commerciaux et développer les exportations
18. Améliorer l’efficacité de la
Examiner les procédures actuelles des douanes en vue de les
gestion des procédures
simplifier et d’assurer leur respect ainsi que la mise en place
d’importation (section 2.3.1)
d’audit.
Documenter les résultats des audits.
Renforcer les techniques de gestion de risques modernes dans les
domaines du contrôle pré embarquement et du contrôle a
posteriori des déclarations.
Assurer la disponibilité de services essentiels de douane sept
jours par semaine.
Mettre en application les procédures de facilitation des échanges
nouvellement élaborées pour les importations et les exportations
Examiner la faisabilité de permettre de façon sélective un
dédouanement au domicile des importateurs tout en fournissant
des assurances contre les fraudes douanières.
19. Améliorer les procédures
Mettre en application l’obligation d’une inspection pré
d'évaluation en douane (section
embarquement sur tous les envois de marchandises éligibles.
2.3.3)
Maintenir une banque de données des valeurs au bureau du
renseignement et de la documentation qui soit accessible au
personnel des douanes responsable de déterminer et de contrôler la
valeur.
Réconcilier les données de calcul de la valeur pré embarquement
avec celles qui apparaissant sur le manifeste, et avec celles utilisées
pour le calcul des droits et taxes d’importation et publier les résultats
de cette réconciliation.
Mettre en œuvre un programme de formation accéléré pour une
mise en œuvre correcte de la valeur transactionnelle.
Agences
responsables
Calendrier
Ministère de
l’Economie et des
Finances
Commencer
immédiatement
Ministère de
l’Economie et des
Finances
Commencer
immédiatement
Objectifs
20. Améliorer la gestion des
importations hors taxes dans les
régimes spéciaux destinés à aider
les exportateurs, en liaison avec
les travaux en cours au sein de
l'UEMOA concernant les
réglementations des zones
franches (section 2.3.4)
Mesures
Utiliser les nouvelles technologies d’information (GAINDE 2000)
de façon à effectuer un suivi plus étroit des importations et
exportations des entreprises bénéficiant d’importations d’intrants
hors taxes ; imposer des pénalités avec intérêt aux entreprises en
cas d’infraction
Définir des critères objectivement vérifiables d’octroi de régimes
spéciaux et transférer le pouvoir d’octroyer de régimes spéciaux
du Ministre des Finances au directeur des Douanes de façon à
faciliter l’octroi de ces régimes spéciaux à des compagnies
véritablement orientées vers l’exportation
Instituer une échéance obligatoire pour honorer les demandes de
détaxes autorisant des bénéfices pour les contribuables lorsque la
date butoir n’a pas été satisfaite, et utiliser des chèques
endossables sur le Trésor pour rembourser les détaxes aux
exportateurs
Mettre en application un décret qui met fin à l’octroi de nouvelles
permissions pour les ZFID et les Points Francs et encourager les
exportateurs à utiliser un des autres mécanismes incitatifs (p.ex.
EFE, drawback,..)
Assurer la compatibilité régionale de ces réformes
V. Renforcer les institutions qui appuient le développement des exportations
21. Appuyer le secteur des
• Adopter une stratégie bien formulée pour la promotion des
exportations (section 2.4)
exportations, redéfinir le mandat de la Direction du Commerce
Extérieur au Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes
Entreprises dans le contexte des réformes proposées et la
renforcer dans ce cadre
• Consolider les fonctions des organisations actuelles de promotion
des exportations sous une seule nouvelle Agence de Promotion
des Exportations don’t le conseil d’administration sera
majoritairement constituée de représentants du secteur privé
Agences
responsables
Ministère de
l’Economie et des
Finances
Ministère des PME
et du Commerce
Calendrier
A commencer en
début 2003
Mi 2003
Immédiatement
Synthèses des travaux des ateliers
15
Pêche
16
SYNTHESE DES TRAVAUX
DE LA COMMISSION PECHE
Président : FAYCAL SHARARA, VICE Président du GAIPES
Rapporteur : Boubacar BA Directeur de la cellule d’Etudes et de Planification
du Ministère de la Pêche
Membres : voir liste de présence.
RESUME DES DISCUSSIONS :
La commission a procédé à l’examen :
- des points saillants du diagnostic global des secteurs ;
- de la stratégie proposée pour accélérer la production et les exportations du
secteur.
Concernant le point relatif au diagnostic, il y a eu unanimité de la
commission sur l’analyse présentée dans le rapport des consultants du cadre
intégré..
Cependant, la Commission a estimé nécessaire d’insérer certains
compléments de diagnostic. Il s’agit notamment :
- des problèmes d’accès des produits de la pêche sur le marché de l’Union
Européenne liés à la non- harmonisation des textes communautaires avec
ceux des Etats membres ;
- de l’insuffisance en qualité et en quantité des infrastructures de pêche.
En ce qui concerne les recommandations, la Commission a noté une
position consensuelle favorable à la création d’une Commission Spéciale dont
l’organisation, le fonctionnement, ainsi que la mission seront précisés par décret
présidentiel.
Cette commission, dotée de l’autorité nécessaire, sera chargée de lancer et de
piloter un programme de restructuration du secteur pour une période limitée
(entre 6 et 9 mois).
Le Représentant du Groupe des Etats membres de l’Union Européenne a
suggéré de renforcer autant que peu et de redynamiser les institutions actuelles.
S’agissant de la composition de la Commission Spéciale, les armateurs,
mareyeurs et industriels exportateurs de la pêche ont demandé qu’une place
majoritaire leur soit réservée.
17
Concernant la création d’Agences, (Agence de réglementation de la pêche
et Agence de développement de la pêche), la commission est d’avis qu’il faut
laisser le soin à la Commission Spéciale de préciser la nature des structures et
organes à mettre en place.
Pour la création de ces structures, la commission recommande de se focaliser
d’abord sur l’identification des fonctions principales qu’elles auront à assumer.
A cet effet, les fonctions pertinentes à distinguer sont :
- la fonction de gestion des pêches incluant l’aménagement ainsi que la
réglementation ;
- la fonction de surveillance, de contrôle et de suivi des pêches ;
- la fonction de développement relative aux actions de promotion des produits
de la pêche, aux études de marchés, à la préparation, et à l’exécution des
programmes et projets.
Pour les recommandations portant sur les mesures opérationnelles d’urgence
à prendre pour l’assainissement du secteur, la commission a, de manière
consensuelle, retenu :
- de geler et de réduire la capacité des pêche ;
- d’ajuster les capacités de transformation par rapport à la ressource ;
- d’inviter l’Etat à garantir sa neutralité dans la gestion du secteur.
La commission recommande que toutes ces mesures opérationnelles soient
mises œuvre avant le mois de janvier 2004.
Par ailleurs, pour accompagner le programme de restructuration du secteur de
la pêche et de l’aquaculture, la Commission recommande la mise en place d’un
fonds de restructuration qui sera doté par l’Etat et les partenaires au
développement.
Enfin, la Commission recommande la promotion de l’aquaculture comme
palliatif au déclin des ressources halieutiques marines./.
18
Feuille de présence
COMMISSION PECHE
Prénoms - Nom
Organisations
Adresse
Yérim Thioub
DPSP/ Min. Pêche
Fenêtre Mermoz BP
3656
Joachim Coly
DPSP/ Min. Pêche
Fenêtre Mermoz BP
3656
Salif MANDIANG
UPAMES
Camberène
Ahmet Diaw Diadhiou ISRA/CRODJ
Km 10,5 Centenaire
Alioune Badara SY
CEP/ Min.Pêche
1, rue Jovis - Dakar
Ndiaga GUEYE
DOPM/ Min. Pêche 1, rue jovis - Dakar
Weynde MBODJ
Fruimers/c UPAMES Km 11 BECD – Dakar
Tidiane WANE
NIDIAFs/c UPAMES LOT 8 SONEPI
Amohamed Abdou ALI Pirogue Bleue
Km 4,5 Centenare
Suzanne FOGG
Union Européenne
12 Av Albert Sarraut
Mme Gnouka DIOUF Présidence de la Rep. Av Roume Dakar
M.F. SHARARA
GAEPES
Luc De WULF
Banque Mondiale
1818 HSTR Wash.DC
Boubacar BA
Ministère Pêche
Makhtar THIAM
UPAMES
Cheikh FALL
GAÏPES/ Interpot
Km5 Bld Centenaire
A. Laminie NDIAYE
UPAMES
BP 5459 FANN
Lilia NAAS
CCI
Genève – Suisse
Sat HAPPI
UPAMES
BP 5459
Annet BLANK
OMC
Genève 21 Ch-1211
Didies SIMON
AFD
15 Av. Nelson Mandela
Sébatien JOBERT
AMB. Canada
45 Bld République
Amadou SY
CICES
BP 81 66 Dakar Yoff
Mamadou A. NIANG
CSPLP – MEF
8, rue Dc Dioulet MEF
Abdoulaye SAMBA
FENAGIE – PECHE Quai de Pêche de Hann
Lyne LAROCHELLE WWF FMN
9442 Sacré cœur III
Makhtar LAKH
Dir. Commerce Ext
1, rue Leblanc
Modou THIAM
Ministère Pêche
Building Administratif
Eric LE BRUN
Ministère Pêche
BP 4050 Dakar
Mamadou SECK
ETS. MS ( SARL)
Quai de Pêche Mole 10
Jacques MAREC
SOPASEM
Mole X BP 2429
Fodé WADE
GAÏPES
29 BLD Libération
19
Tél/Fax
864 0589/864 95 88
864 05 89
835 11 01 /835 11 02
834 80 41/ 834 27 92
821 94 69
821 65 78/ 821 47 58
854 24 90/92
824 46 01/827 62 55
832 42 21/832 42 22
889 11 00
823 23 18
849 36 00
202 473 4505
821 94 69
852 21 33
869 08 14
825 88 52
41-22 7300361
823 55 25
841 19 99
823 92 90
827 52 75
824 03 01
832 11 00
869 37 00
821 57 25
823 35 88
822 62 45
822 70 80
849 16 00
821 49 81/ 821 95 06
Tourisme
20
SYNTHESE DES TRAVAUX
DE LA COMMISSION TOURISME
Président : Mamadou Racine SY, Président du Syndicat des Professionnels de
l’Industrie Hôtelière et Touristique du Sénégal
Rapporteur : Demba Diallo, Ministère du Tourisme
Membres : voir liste de présence.
RESUME DES DISCUSSIONS :
Dans le cadre de la Commission Tourisme, qui a réuni les professionnels
du Secteur, des Fonctionnaires de l’Administration nationale du Tourisme et des
représentants des bailleurs de fonds, avec comme base de travail « le CAHIER
DE CHARGES DE LA COMMISSION », élaboré par les consultants, il a été
retenu que, d’une manière générale, tout le monde s’accorde sur la pertinence
du diagnostic élaboré. Ce diagnostic reconnaît entre autres que le secteur du
Tourisme manque de stratégie, plus globalement de politique touristique bien
définie, qui soit issu d’une large concertation avec tous les acteurs.
Ainsi, ni l’environnement fiscal (TVA élevée), ni l’environnement
financier (les conditions bancaires dissuasives) , ni même les difficultés
d’accès aux terres ne sont de nature à favoriser la relance des investissements et
la promotion commerciale de la destination Sénégal. Aussi est-t-il nécessaire
aujourd’hui de saisir l’opportunité offerte par « le Cadre Intégré » pour rectifier
le tir et aider à la mise en œuvre des neuf recommandations ci-après :
Recommandation n°1 : créer un Conseil national du tourisme
La Commission propose la création d’un Conseil National du Tourisme
qui regrouperait le secteur privé et l’administration, avec des prérogatives
clairement définies. Ce conseil présidé par le Ministre du Tourisme aura la
charge de définir, et de suivre la mise en application de la stratégie et le plan
d’action pour le secteur. Ce sera là un cadre de concertation permanent.
Recommandation n°2 : Renforcer les capacités institutionnelles du secteur
Il est nécessaire de renforcer les moyens institutionnels et humains de
l’Administration nationale du Tourisme, sur la base d’une réévaluation des
21
missions régaliennes dévolues à chaque structure avec possibilité de transfert de
compétences.
Recommandation n°3 : mettre en place « la Maison du Sénégal »
La commission propose la mise sur pied de « la Maison du Sénégal » qui aura
pour vocation d’assurer la promotion de la destination Sénégal et dont les
ressources proviendraient essentiellement de la taxe touristique et d’autres
sources de financement que sont les Bailleurs de Fonds, et éventuellement des
Conseils Régionaux. Dans son fonctionnement, la voix du privé sera
prépondérante. Le mandat et les actifs de l’APITS seront transférés de commun
accord à cette Maison du Sénégal.
Recommandation n°4 : faciliter l’accès à la terre
En vue de faciliter l’accès des promoteurs touristiques à la terre, il est proposé 1)
de renforcer la réglementation des zones d’aménagement touristique
(notamment à travers une fixation de leurs limites sur les cadastres) et 2) à
défaut d’une politique générale d’accès à la terre, e créer une Agence Foncière
Touristique Autonome avec des antennes décentralisées, chargées de
l’aménagement des sites touristiques, et de leur mise à disposition des
promoteurs touristiques en prenant soin de prendre en charge les points de vue
des populations locales.
En outre, la Commission recommande une politique d’assainissement rigoureuse
consistant à démolir toute construction non autorisée et à empêcher la
distribution abusive des terres.
Recommandation n°5 : Améliorer l’environnement des affaires.
La commission recommande l’octroi du statut d’EFE aux structures
d’exploitation touristique et la suppression de la TVA concernant les
transactions en devises dans le secteur (achats et prestations diverses) et de
reconnaître ainsi au Tourisme le statut de secteur d’exportation à part entière.
Ce faisant, l’Etat favoriserait la compétitivité de la destination par la baisse
proportionnelle des coûts, des prestations touristiques et hôtelières d’une part,
et du transport aérien d’autre part.
En outre , la Commission recommande l’ouverture du ciel sénégalais à toute
compagnie désireuse de desservir le pays dans le cadre d’une libéralisation du
secteur du transport aérien.
22
Recommandation n°6 : élaborer une bonne politique Marketing
Elaborer une stratégie appropriée de commercialisation du la destination, dans le
cadre de la future « Maison du Sénégal ».
Recommandation n°7 : assurer la formation des cadres du secteur
Il est recommandé de renforcer les capacités de l’Ecole hôtelière par la mise en
place d’un hôtel d’application et la création d’antennes régionales de formation.
Cette école d’application et ses antennes seraient dirigées par un Président
nommé par le Ministre du Tourisme, sur proposition du Conseil national du
Tourisme.
La Commission recommande également l’assainissement des écoles et centres
de formation touristique à caractère privé.
Recommandation n°8 : élaborer un agenda culturel et sportif
Il est proposé l’élaboration d’un agenda culturel et sportif dont les principaux
acteurs sont les ministères de la Culture, du Sport et du Tourisme, ainsi que les
professionnels du secteur qui l’exploiteront comme produits touristiques sur les
marchés émetteurs.
Recommandation n°9 : encourager l’insertion des nationaux dans le secteur
La commission estime nécessaire de créer un cadre fiscal incitatif, de mettre en
place un crédit hôtelier adapté aux conditions de financement du secteur et
d’encourager fortement le partenariat entre les promoteurs étrangers et locaux
dans le cadre des investissements. Ceci permettrait d’accroître l’expertise et la
participation nationales dans le secteur, tout en relançant les investissements
directs étrangers.
Recommandation n°10 : assister le secteur à se mettre à niveau
Le Secteur touristique nécessite un appui, notamment dans les domaines
suivants :
- contrôle de qualité et classement des hôtels
- renforcement des capacités logistiques du ministère
- financement de l’insertion des nationaux dans le secteur
- sensibilisation des populations sur les aspects positifs du tourisme
23
- mise en place d’un compte satellite du Tourisme (ce qui permettrait de
suivre en permanence l’évolution des principaux paramètres touristiques).
24
Feuille de présence
COMMISSION TOURISME
Prénoms - Nom
Organisations
Adresse
Tél/Fax
Racine SY
SPIHS
BP 1814
849.69.54
Arona YADE
Vision Sénégal
BP 6464
822.14.16
Annet BLANK
OMC
Genève – 21 CH 1211
Carlos PEREZ DEL CASTILLO OMC
Genève – 21 CH 1211
Francine COTI-CABOT
Ambassade France
1 rue Assane NDOYE
839.53.86
Mamadou DIALLO
3 bd République
823.61.20
Mansour CAMA
Syndicat des Agences de
voyage et de tourisme
Groupe SLT/CNES
2 rue Faidherbe
821.15.70
Mbaye FALL MBOUP
Mboup Voyages
27 avenue Roume
821.13.86
Boubacar HANE
Terrou-bi /SPIH
Bd Martin Luther King
839.90.40
Robert NIOUKY
CT/PM
Primature
849.18.13
Roger EHRMANN
SPIHS
Christian MAURY
SPIHS
Hôtel indépendance
849.42.02
Rémi LANG
CNUCED
Palais des Nations
41.22.907.11.27
Elimane Hamédine SY
Ministère Tourisme
822.92.26
Ousseynou DIENG
Ministère Tourisme
23, rue calmette
BP 4049
BP 4049
822.92.26
Abdou I. DIENG
Ministère Santé
Building administratif
821.57.61
Amadou BA
1, rue Leblanc x Emile Zola 649.92.38
Demba DIALLO
Ministère des PME et du
Commerce
Tourisme
BP 4049
VAN DAMME Philippe
Commission européenne
Bruxelles
Henri LABERY
B.A.R
71A. Peytavin BP 1661
Papa Abdoul NIANG
SPIHS
Hôtel indépendance
821.68.31
25
Tél : 821.39.26
fax : 822.94.13
T2L :823.99.24
Fax : 821.70.85
823.10.14
Moubarack LO
Cheikh GAYE
Consultant
SAVIS
6625848
823.03.40
MIET
BP 33 Dakar Colobane
Sénégal
Découvertes/FRAM
Ex Camp Lat Dior
Bernard TRICOCHE
Samba BA
DPS/MEF
Point E, Dakar
825.00.50
26
821.81.01
Agriculture
27
SYNTHESE DES TRAVAUX DE LA
COMMISSION AGRICULTURE
Modérateur Cheikh NGANE, Président de l’ONAPES
Rapporteur : Ndiobo DIENE, Ministère de l’Agriculture
Membres : voir liste de présence
La Commission a retenu de procéder par une analyse du diagnostic global du
secteur avant d’examiner une à une les recommandations proposées. Ces
analyses et examens ont conduit à l’adoption du document Etude diagnostic de
l’intégration commerciale du Sénégal ( secteur agriculture ).
Au delà de la pertinence reconnue du diagnostic, la Commission a jugé
nécessaire de prendre en compte dans le diagnostic les éléments suivants :
- les contraintes de la transformation artisanale des fruits et légumes,
céréales et autres, qui est un secteur à niche à développer ou à
dynamiser ;
- la prise en compte des produits animaux ou d’origine animale comme
les cuirs et peaux qui sont des produits potentiels d’exportation ou
encore les poulets ou le lait comme produits de substitution à
l’importation dans un contexte plus compétitif ;
- les questions d’impact environnemental comme élément fondamental à
considérer dans un contexte de compétitivité et d’accès au marché ;
- l’alternative du transport maritime est certes très intéressante, mais il
faut dans le diagnostic prendre en compte toutes les contraintes
relatives à ce mode de transport pour nos exportations (manque
d’information et de formation des opérateurs sur les incoterms, par
exemple) ;
- les questions de l’accès à la propriété foncière comme facteur
important pour aller vers une mutation et une transformation d’une
agriculture sénégalaise moderne et compétitive.
Enfin la prise en charge du financement durable du secteur agricole par une
meilleure gestion de la disponibilité et du coût de la ressource.
Les Sénégalais naissent pauvres de façon générale et encore plus pour les
acteurs du secteur rural de telle sorte que toute stratégie de financement
durable du secteur devrait tout simplement partir d’abord d’une analyse et
d’une prise en compte de ce facteur pour pouvoir proposer dans le cadre
d’une stratégie cohérente de développement des exportations agricoles, des
recommandations pertinentes et efficaces.
28
Pour les recommandations, l’idée générale qui ressort reprend le triptyque
développé par Luc de WULF. Il s’agira pour la Commission de hiérarchiser les
recommandations en terme de priorité, d'autorité et de suivi (il faudrait savoir
d’abord quoi faire ou par quoi commencer, comment le faire et qui doit le faire
et comment en apprécier le résultat). Il convient aussi de passer en revue
l’ensemble des recommandations pour y apporter les amendements éventuels.
La Commission a retenu les conclusions suivantes :
Recommandation 1. Instituer des mesures de réforme agraire et de gestion
intérieure des eaux et des terres soigneusement élaborées, pour permettre aux
producteurs d’accéder aux terres, tout en dégageant des avantages pour les
collectivités rurales.
Recommandation 2. Veiller à ce que les progrès accomplis par le Projet de
Promotion des Exportations Agricoles (PPEA) en matière de promotion et de
diversification des produits et des marchés d’exportation se poursuivent et
s’intensifient davantage en facilitant la transformation de l’unité d’exécution du
projet en fondation autonome à but non lucratif ou en fonds fiduciaire.
Les activités de la nouvelle structure continueront d’être centrées sur
l’exportation agricoles et agro-alimentaires. Elle devra en outre fournir une
assistance aux initiatives qui pourraient se faire jour en matière d’offre,
notamment d’autres produits de spécialité pour lesquels les entreprises
sénégalaises aimeraient améliorer leur position internationale. Ceci pourrait
s’appliquer au sésame, aux herbes et plantes médicinales, aux produits
biologiques ou tout autre produit d’origine agricole.
Recommandation 3. Fournir une aide systématique aux horticulteurs pour
améliorer régulièrement la qualité de la production et promouvoir le respect des
normes sanitaires, phytosanitaires et autres exigées par les marchés
d’exportation.
Il faudrait poursuivre les efforts visant à susciter une plus grande prise de
conscience et à renforcer les compétences des opérateurs privés en matière de
gestion de la qualité et de la sécurité alimentaire. Il conviendrait en outre
d’instituer des programmes de formation dans ce domaine et de permettre à la
chaîne d’exportation de bénéficier d’un appui, par exemple sous la forme de
fonds de contrepartie, pour améliorer leur production, leur système de récolte et
d’autres méthodes.
Il faudrait aussi procéder à la révision et à l’harmonisation des textes
réglementaires et appuyer la mise en place de laboratoires nationaux de
29
références par rapport aux normes sanitaires. Enfin, il conviendrait de renforcer
la capacité nationale en contrôle phytosanitaire et en analyse de résidus de
pesticide. Les services de contrôle devront être équipés en moyens modernes et
uu système de certification de conformité aux normes de qualité devra être
établi. Dans ce cadre, l’agrément du laboratoire d’analyse mycotoxique de
l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) devra être effectué sans délais.
Recommandation 4. Améliorer les infrastructures et les équipements postrécolte.
Les entrepôts frigorifiques en cours de construction notamment à l’aéroport de
Dakar-Yoff devront être achevés et mis à la disposition des exportateurs de
produits horticoles frais dans les délais prévus.
La piste de l’aéroport de Saint-Louis devra être allongée, de même que la ligne
de chemin de fer Dakar - Saint-Louis devra être réhabilitée.
Installations de manutention de base :
- Le concept de petits centres de conditionnement de fruits et légumes
ayant des unités proposées à la location et qui seraient gérés par une
société privée, pourrait être davantage exploré comme l’a proposé le
PPEA. En plus des 5 centres prévus par le PPEA, il pourrait être créé
des petits magasins équipés dans les communautés rurales qui seraient
gérés par les organisations de base de producteurs.
- Le renouvellement du matériel de récolte et de conditionnement de
l’arachide est également recommandé.
- La possibilité d’installer, comme au Kenya, un petit abri au bord de la
plantation, en utilisant une technologie peu sophistiquée, et un système
d’échangeurs thermiques à charbon pourrait aussi être envisagée, avec
la mise en place de modèles pilotes.
- L’amélioration du transport des denrées périssables, à partir des sites
de production sur le fleuve Sénégal, y compris le transport par péniche
ainsi que l’élargissement et/ou l’amélioration des infrastructures de
conservation et de stockage est une priorité pour le secteur de
l’agriculture au Sénégal.
Transport aérien :
- Rechercher les moyens de réduire le coût du fret : baisse de la
redevance ASECNA (fixée à 14 F CFA le KG), de la surcharge fuel et
de l’assurance sécurité imposée par certaines compagnies de transports
aériens.
- Libéraliser le fret nord-sud et l’assistance au sol.
30
Recommandation 5. Favoriser l’accroissement de la production et de la
distribution locales de l’oignon, du maïs, de l’ail, de la pomme de terre, du mil,
du poulet, du lait et de la banane pour, d’une part, favoriser davantage leur
substitution aux importations des produits susvisés, d’autre part, accroître les
possibilités de développer les potentialités, à moyen terme, pour les exportations
régionales.
- Le développement des infrastructures de base peut permettre aux
producteurs bien organisés de garantir durablement la fourniture de
produits de bonne qualité aux hôtels, aux stations balnéaires et aux
supermarchés de Dakar et de la Petite Côte. En raison de sa proximité,
la zone des Niayes resterait le site idéal de production.
- La culture des oignons dans le delta du fleuve Sénégal doit être
améliorée pour assurer, de manière rentable, le transport du produit
vers les centres de consommation situés un peu plus au sud.
Recommandation 6. Promouvoir le développement des exportations
d’arachides de bouche et des produits dérivés (beurre, lait, pâte, etc.)
- Accroître le volume des exportations d’arachides de bouche,
actuellement de l’ordre de 5.000 tonnes pour atteindre, à moyen terme,
le niveau de 50.000 à 75.000 tonnes.
L’approche systémique et prudente de l’ensemble du circuit de production,
adopté par le Programme Arachide de Bouche et dont la maîtrise d’œuvre est
confiée au Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA) par l’Etat
du Sénégal, devra être concrétisée au cours de quatre prochaines années.
Pour se faire, il convient, d’une part, de poursuivre l’approche « essais pilotes »
afin d’arriver à une échelle significative au niveau des producteurs et, d’autre
part, de lever les contraintes et les obstacles à l’introduction du processus de
multiplication de semences.
Enfin, pour répondre aux normes sur l’aflatoxine, il importe, d’une part, de
mette en place des mécanismes efficients de fourniture de conseil aux
agriculteurs sur les bonnes pratiques post-récolte et de stockage, d’autre part, de
renforcer davantage les capacités de contrôle et d’analyse des niveaux
d’aflatoxine.
Recommandation 7 : promouvoir le financement des filières agricoles
d’exportation
- Créer un fonds de garantie et un fonds d’investissement destinés aux
filières agricoles d’exportation.
31
Recommandation 8 : Organiser l’appui institutionnel aux exportateurs
- élaborer des modules de formation en entrepreneurship ;
- permettre que des experts appuient techniquement les PME
exportatrices (fonds à frais partagés) ;
- renforcer les moyens logistiques des organisations professionnelles ;
- ériger les associations professionnelles fortes et des cadres de
concertation crédibles.
Recommandation 9 : moderniser le marketing des produits
- faire de vraies études de marché et participer de façon professionnelle
aux foires et salons ;
- organiser des semaines de promotion ;
- réaliser des supports de marketing ;
- abandonner la méthode de vente en consignation et mettre en place des
antennes commerciales à l’étranger ;
- aider à la création d’une association des exportateurs de produits
agricoles et agro-alimentaires qui pourra jouer un rôle majeur dans la
promotion des exportations.
Recommandation 10 : Faciliter l’accès des transformateurs de produits
agricoles à une technologie adaptée aussi bien pour l’emballage que pour le
matériel de transformation (rouleurs à farine, matériel de décorticage et de tri
de l’arachide de bouche, etc.)
- donner des incitations aux fabricants de ces matériels ;
- initier une coopération avec d’autres pays en matière de promotion de
technologie appropriée (par exemple l’Inde) ;
Recommandation 11 : Améliorer l’environnement fiscal et juridique des
entreprises agricoles
- supprimer la TVA à 18% sur les produits agricoles transformés (le
maintien d’une fiscalité défavorable ayant pour effet de décourager la
transformation )
- établir une politique de flexibilité des salaires (le SMIG constituant
une lourde contrainte)
- permettre aux entreprises de bénéficier d’une exonération fiscale totale
dans les premières années de fonctionnement (statut d’entreprise
pionnière)
Recommandation 12 : Permettre aux PME de transformation agricole de
disposer de locaux dans les domaines et parcs industriels
32
Feuille de présence
COMMISSION AGRICULTURE
Prénoms - Nom
Organisations
Lilia NAAS
CCI
Adresse
Palais des Nations
Genève
Cheikh NGANE
ONAPES
Av Peytavin
Abdoul Aziz Sow
SONACOS
31-46 Rue Calmette
Ababacar Diouf
Direction Agriculture 14 Av Lamine GUEYE
Alioune Bl. Mbengue CNIA
14 Felix Faure
Boubacar MBODJ
Dir Commerce Ext.
Rue Leblanc X E. Zola
Mbagnick NIANG
CICES
BP 9166 Dakar
Issa MBAYE
Dir. Commerce Ext.
Rue Leblanc X E. Zola
Amadou NIANG
Dir. Commerce Int.
BP 20050
Marième Mb. Seye
Dir. Fonds Sol Nat.
Ministère Famille et S.N
Aïssa TOURE
JICA
Immeuble ABM
Amadou POUYE
ITA
BP : 2765 Dakar
Barama SARR
ASN
BP 4030 Dakar
Thierno Ibrahima BA APOV
Podor – Wouro modou
Galaye DIENG
PROCELOS
Rue Parchappe
Ismael
Banque Mondiale
Washington (USA)
OUEDRAOGO
Nicolas VENN
PPEA
BP 22579 Dakar –Ponty
Ousseynou Niang
UNACOIS/DEF
118 Av Peytavin
Doudou FALL
SEPAS
5, Place Indépendance
Oumar Talla SOCK
CCIAD
1. Place de
l’Indépendance
Alioune NDONG
DPS/MEF
Ru 1X Bd de l’Est Point
E
Pape I. NDIAYE
ONAPES
106 Av Peytavin
Ludovic NGUESSAN CNP
7, Rue sen Mermoz
Mariétou Coulibaly
SPIDS
Gibraltar II n° 333
Ibrahima MGENGUE FPMN
Gereem 1
Amadou Ndiaye
SEPAS
05, Place de l’Ind.
SOCK
Djibril DIAW
BCEAO
BLD du Gl de Gaule
Waly NDIAYE
PRIMATURE
Building administratif
Mariama Mbodj Diouf PRESLOC
Sicap SacréCœur III
n°885
33
Tél/Fax
44-22 7300361
F 7300570
822 78 53/54/55
849 17 00
823 86 05 F 822 55 41
821 03 66 / 823 15 24
821 57 25 F 822 09 32
827 55 84
821 57 25 F 822 09 32
822 45 59
849 70 98 / 849 70 63
823 05 33 / 823 85 63
832 00 70 / 832 82 95
827 64 01/827 64 12
965 12 47
630 59 27 / 854 39 82
(200) 413 4098
825 49 99 / 825 4990
823 98 73 823 28 55
823 63 68/67
823 71 89
824 90 01
822 78 53/54/55
821 58 03
823 43 24
635 67 53
644 91 45
823 13 30/823 57 57
822 77 89
827 39 78
Awa NDIAYE
TFPA
Ursule DIATTA
MUAT / DAT
Jean René Cuzon
CT/DAPS/MAE
Daniel VOIZOT
Ambassade France
Abdoulaye TRAORE SEPAS .ORGA.PR
Amadou DIOP
SEPAS
Hachem YASMINE
SEPAS
Alioune SOW
SEPAS
Km 1 Av. Ch. Anta DIOP
Immeuble Min. Finances
BP 6536 Dakar Etoile
BP 2014
BP 2082 Dakar
BP 20511
BP 349 Rufisque
BP 2082
34
823 35 40/822 55 10
822 24 66
823 42 16/658 92 57
839 53 19
823 63 67/68
646 69 96
638 30 30
823 63 68/67
Textile
35
SYNTHESE DES TRAVAUX
DE LA COMMISSION TEXTILE
Président : Ibrahima Macodou FALL, Président de la Fédération des Industries
Textiles du Sénégal
Rapporteur : Mamadou SYLL KEBE, Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat
Membres : voir liste de présence.
I - DIAGNOSTIC DU SECTEUR
Effondrement du secteur ;
Contribution du secteur dans l’économie très faible ;
Contraintes structurelles qui affectent la compétitivité.
II – ATOUTS DU SECTEUR
le Sénégal est producteur de coton ;
proximité des marchés européens et américains ;
disponibilité de la main d’œuvre ;
savoir faire local ;
politiques d’incitation à l’exportation ( Tout sauf les armes, AGOA) ;
marché intérieur et régional important et en forte croissance (UEMOA,
CEDEAO)
III – RECOMMANDATIONS
1.) Formulation d’une politique sectorielle ;
construction d’une filière intégrée ;
valorisation de la production locale de coton ;
développement du textile habillement ;
accroissement de la production cotonnière et développement de
nouvelles variétés (fibre longue).
2.) Amélioration de la compétitivité du secteur textile
coût spécifique de l’électricité pour le secteur textile (de l’ordre de
30 F le KW/H TTC) ;
coût de la matière première compétitif par rapport aux concurrents
asiatiques (Inde, Pakistan, Indonésie …) ;
création d’un Fonds pour le textile destiné aux financement des
investissements de développement et de mise en niveau des
entreprises (le taux d’intérêt de ce Fonds ne devrait pas excéder
5%);
36
appui à l’alphabétisation dans les entreprises, à la formation
professionnelle et à l’apprentissage ;
adapter la législation sociale aux exigences du secteur (code du
travail, convention collective) ;
améliorer le dispositif de contrôle de nos importations (produits de
dumping, friperie : explorer toutes les possibilités offertes par les
règles de l’OMC et les Accords spécifiques entre le Sénégal et
l’Union Européenne concernant l’exportation des déchets ) ;
améliorer les conditions d’exportation et d’importation des produits
textiles (frais de mise à fob, frêt…)
3.) Amélioration de l’encadrement des entreprises
Appui au Centre de promotion Textile (CPT : mise en place et
équipements du centre) ;
Appui à l’APIX ;
Appui aux Organisations professionnelles ;
Aménagement d’espaces industriels spécialisés
Appui à la Bourse Nationale de Sous Traitance et de partenariat.
4.) Réformes institutionnelles
Désengagement de l’Etat des Entreprises évoluant dans le secteur
textile ( SODEFITEX, SOTEXKA) ;
Amélioration du cadre de concertation entre l’Etat et le secteur
privé.
37
Feuille de présence
COMMISSION TEXTILE
Prénoms - Nom
Organisations
Adresse
Tél/Fax
Atelier Leydi
BP 6491
6932699
Atelier LEYDI
BP 6491
8269254
Michél BARROS
MAMADOU SYLL KEBE Direction Industrie/MIA
BP 4037 104 Rue carnot
8242443
GORA ATHI
FENAPH
44647 Dom.Industriel
824.24.45
Salla TOURE
AFILAND
HANN MARISTE DKR
8250312
Ibrahima DEME
ONUDI
864.35.83
Ismaela SIDIBE
Direction G. Douanes
OUSMANE MBENGUE
DIRECTION Générale
DOUANES
Délégation Commission
européenne
FITES
Villa n°4396 Sicap Amitiè
3
810 Allées R.Delmas BP
4033
Allées R. DELMAS
12, Av A . SARRAUT BP
3345
2, Place de l’Indépendance
8891100
OUMOU SY
HELENE CAVE
IBRAHIMA MACODOU
FALL
OUSMANE SANE
Maimouna SAVANE
MOUSTAPHA CISSE
NDEYE AMINATA
WILANE
ALAIN NICKELS
USAID/SENEGAL
Banque Mondiale
APIX
Ambassade Chine
822.34.24
82234.24
822.90.65
869.61.00
849.05.55
Aminata LY
Ambassade du CANADA
3, Place de l’Indépendance
52.54 rue Mohamed V
30 , Avenue NELSON
MANDELA
19, rue Parchappe
BP 154 Dakar
45,Bld de la République
NIOKHOR DIAAS
GUEYE
FENAPH
Liberté VI
Mme SECK BINETA
DIOUF
SEYDINA A. S. NDIAYE
Linguère Couture
Colobane n°4142 Dkr
DIRECTION DU
Commerce Extérieur
Ministère des PME ET DU 821.57.25
COMMERCE
DJILEY CHIMERE
GUEYE
COLLE SOW ARDO
21, Rue Mohamed V
ONUDI
38
821.98.19
823.92.90
8228609
822.40.87
Artisanat
39
SYNTHESE DES TRAVAUX
DE LA COMMISSION ARTISANAT
Modérateur : Moctar DIAKHATE , Directeur de l’Artisanat ;
Rapporteur : Mbaye GAYE , Secrétaire Général de la Chambre de Métiers de
Dakar ;
Membres : voir liste de présence.
RESUME DES DISCUSSIONS :
Démarche méthodologique
Le travail a été divisé en trois parties :
1. le diagnostic ;
2. le rappel des recommandations ;
3. l’appui spécifique.
En ouvrant la séance, le Modérateur a rappelé les travaux antérieures,
notamment :
1) l’atelier ZOPP ayant abouti à l’élaboration de la lettre de politique de
développement du secteur artisanal (février 2001) ;
2) les conclusions des assises nationales de l’artisanat (janvier 2002) ;
3) ainsi que différentes études dont celle axée sur les créneaux porteurs de
croissance dans le secteur artisanal ;
4) la prise en compte de l’artisanat dans la STRADEX ;
5) le Conseil interministériel sur l’AGOA ;
6) l’artisanat dans le DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté).
Il a été souligné avec force le caractère transversal de l’artisanat dans ses
relations avec les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, du
tourisme ; ce qui explique sa prise en compte dans les travaux de l’atelier
national de restitution du programme du cadre intégré.
40
III/ DIAGNOSTIC
Le diagnostic de la situation actuelle du secteur de l’artisanat a été fait à partir
des termes de référence du document « cahier de charges de la commission
artisanat » d’où il ressort, en plus des contraintes déjà identifiées, des
recommandations :
III. CONTRAINTES
infrastructures de base (routes, sites aménagés,) facteurs de production (eau,
électricité, téléphone) inexistantes ou inadaptées.
Accès difficile au crédit et faiblesse de la mobilisation de l’épargne en milieu
artisanal ;
Insuffisance des équipements adaptés au x besoins des ateliers artisanaux ;
Cadre institutionnel et réglementaire inadapté et faible protection des œuvres
artisanales ;
Contraintes liées à la qualité, à la quantité des produits, au respect des délais
et des normes, à la créativité, à l’innovation artisanale, à l’adaptation des
produits aux tendances du marché extérieur.
Déficit en information commerciale et faiblesse des supports de promotion
des produits artisanaux .
IV/ RECOMMANDATIONS
La commission fait sienne les recommandations contenues dans les cahiers de
charges qu’elle a eu à enrichir, et partage aussi les recommandations contenues
dans la lettre de politique de développement du secteur de l’artisanat.
Ainsi on peut notamment citer :
Objectif n° 1
1. l’amélioration du niveau des connaissances techniques, technologiques et
de gestion des artisans, et prendre en compte tous les centres de
formation artisanale.
2. protection sociale des artisans :
réactualiser le système expérimental de protection sociale mise en œuvre par la
caisse de sécurité sociale et mettre en place un système de retraite adapté au
secteur de l’artisanat (IPRES).
3. mise en place d’un fonds d’appui au secteur de l’artisanat :
41
objectif n°2 :
Instaurer un partenariat entre les structures de recherche (Université) et les
structures d’encadrement de l’artisanat pour une application efficiente des
résultats des recherches sur le secteur.
Objectif n° 3 :
Mise en place d’unités artisanales pilotes dans des créneaux porteurs
Objectif n°4
Renforcer les capacités des structures d’appui (Direction artisanat, UNCM ,
chambres de métiers) et organisations professionnelles d’artisans.
Objectif n°5
Faciliter l’accès des artisans au financement par la mise en place des crédits
adaptés aux réalités du secteur.
Objectif n°6
Assurer la promotion des produits et services de l’artisanat en se focalisant sur
les corps de métiers porteurs, et en mettant en exergue la qualité, les normes et
le design
Intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication
comme support de promotion du secteur artisanal.
V/ APPUI SPECIFIQUE
- les services techniques des chambres de métiers et de l’UNCM doivent
être renforcés par des techniciens en ingénieries apportant assistance conseil aux
artisans, aux Chambres de métiers, aux organisations professionnelles
d’artisans ;
- renforcer les capacités en ressources humaines des structures
d’encadrement ( Direction artisanat, UNCM, Chambres de métiers).
- prendre en compte l’artisanat dans les structures et la mise en œuvre des
actions de l’Agence pour la promotion des exportations.
La commission se félicite de la qualité des échanges fort enrichissant entre
l’encadrement et les acteurs du secteur ce qui augure de bonnes perspectives
pour la prise en compte de l’artisanat dans le programme cadre intégré.
42
Feuille de présence
COMMISSION ARTISANAT
Prénoms - Nom
Organisations
Pape Senghane DIOUF
CNES
Demba KOUNDOUL
Artisan
Amadou SANGOTT
Artisan
Téning DIOME
Artisan
Rouguiyatou M. Tall
Adresse
1064 Guédiawaye
quartier Amath TALL
Soumbédioune
Tél/Fax
Tél : 834.42.81
Fax : 834.57.88
537.82.78
822.57.01
642.20.60
821.45.72
Tissage
Village artisanal
Soumbédioune
Artisanat de Thiès
951.44.92
Ndiawar MBOUP
Ville de Dakar
Building Communal
663.16.76
Birane THIAM
MFPTEOP
Building Administratif
Moustapha SEYE
Chambre de Métiers
Abdoulaye DIOUCK
Chambre de Métiers
Boudiaw CISSE
DCE
Village artisanal de
Soumbédioune
Village artisanal de
Soumbédioune
12 av Albert Sarraut
822.16.65
822.82.87
681.93.50
821.65.93
547.01.98
Diérending DIABANG MCA/SPIT
889.11.00
Moussa LO
UNCM
Alla SENE GUEYE
CNES
Amath THIAM
DA/MIA
104, rue Carnot
BP 4037
SODIDA
BP 30040
Face Ministère des
Finances
10, rue de Thann Dakar
Mactar DIAKHATE
DA/MIA
10, rue de Thann Dakar
823.89.93
Mbaye GAYE
Chambre des Métiers
Soumbédioune
821.79.08
Moctar DIAKHATE
DA/MIA
Directeur artisanat
823.89.93
Mor NDIAYE
Trade Point Thiès
Thiès
951.66.37
43
822.04.43
825.05.88
825.49.60
823.89.93
44
ALLOCUTION DE
MADAME AICHATOU AGNE POUYE
MINISTRE DES PME ET DU COMMERCE
45
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations de Coopération
Internationale,
Mesdames, Messieurs les Présidents des Organisations patronales,
Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux, les Directeurs et Chefs de
Services Nationaux,
Mesdames, Messieurs les Représentants de la Société Civile,
Mesdames, Messieurs les Chefs d’Entreprises,
Chers Invités,
«Le commerce, un des moteurs du développement, fait partie des défis que
l’Afrique doit relever pour briser le cercle vicieux de la marginalisation, en
élaborant un champ d’initiatives et de projets pour s’attaquer aux disparités
constatées».
En s’exprimant ainsi, lors de l’inauguratIon de la 15ème FIDAK, son Excellence,
Maître Abdoulaye WADE, Président de la République déclinait une nouvelle
fois, sa vision du rôle et de l’importance du commerce dans le processus de
résorption des gaps qui séparent l’Afrique des pays développés, tels qu’ils ont
été identifiés dans le NEPAD.
C’est pour concrétiser cette vision du Chef de l’Etat, qu’une nouvelle stratégie
de développement et de promotion des exportations sénégalaises (STRADEX),
dont la phase transitoire de mise en œuvre est engagée depuis peu, a été validée
l’année dernière par l’ensemble des protagonistes du commerce extérieur.
Cette approche, rappelons-le, est articulée autour d’une série de grappes de
produits et services de notre potentiel d’exportation correspondant à la demande
internationale.
A travers les actions identifiées dans les stratégies marketing export propres à
chaque grappe sectorielle, combinées aux activités qui seront déclinées dans le
programme de développement des exportations en cours de formulation et
46
d’évaluation de son financement, l’objectif de cette nouvelle approche vise à
favoriser, d’une part, l’accroissement des revenus des producteurs et, d’autre
part, la résorption du déficit de notre balance commerciale, grâce à une
meilleure intégration dans le commerce international.
Dans ce contexte, vous comprendrez combien l’événement qui nous réunit
aujourd’hui et, que j’ai l’honneur de co-présider avec mes collègues du
Tourisme, de l’Agriculture et de la Pêche, s’inscrit en droite ligne dans la
réalisation des objectifs du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté,
préparé sous l’égide de Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances.
En effet, les convergences d’objectifs, établies d’ailleurs par une récente étude
publiée par l’OMC sur le commerce et la pauvreté, mettent clairement en
évidence la dimension de la politique commerciale dans toute initiative
pertinente d’éradication de ce fléau.
Le but de toute politique commerciale axée sur le marché n’est-il pas de relever
les performances socio-économiques et de placer l’économie sur l’orbite du
développement durable ?
En tout cas, c’est forts de cette conviction que les Ministres du Commerce,
réunis à Singapour, lors de la deuxième conférence ministérielle de l’OMC, ont
adopté le cadre intégré d’assistance technique destiné aux pays les moins
avancés afin de les aider à mieux intégrer l’économie mondiale.
Mis en œuvre par six (6) Organisations Internationales : le FMI, le PNUD,
l’OMC, le CCI, la CNUCED et la Banque Mondiale qui en assure la
coordination, le cadre intégré a pour ambition d’aider les PMA à élaborer une
stratégie de développement du commerce qui favorise une croissance durable
privilégiant les populations pauvres.
C’est sous ce rapport que l’expansion des échanges de marchandises, des
produits agricoles et des services, constitue l’une des composantes essentielles
de toute Stratégie crédible de réduction de la pauvreté.
Eligible dans la deuxième phase du programme du cadre intégré, notre pays
s’attèle depuis le mois de novembre 2001, sous les auspices d’un comité de
pilotage interministériel élargi au secteur privé, à la préparation du document
d’étude diagnostic de notre intégration dans l’économie mondiale.
Fondée sur l’identification des actions de politique commerciale visant à mieux
appuyer la stratégie de lutte contre la pauvreté, cette étude a permis de procéder
à un meilleur cadrage macro-économique.
47
Cet exercice a également donné la possibilité de faire une analyse aussi
approfondie que possible de notre environnement socio-énonomique ainsi que
celle de la compétitivité de nos entreprises.
De même, complétant l’approche suivie au moment de l’élaboration de la
STRADEX, évoquée auparavant, le document décline un plan d’actions pour la
mise en œuvre d’un Programme d’Assistance Technique en vue d’accroître nos
capacités d’exportation au niveau des secteurs aussi vitaux que l’Agriculture, la
Pêche, le Tourisme, les Textiles et Vêtements et l’Artisanat.
En outre, il préconise des réformes d’ordre institutionnel de nature à contribuer à
l’amélioration de l’environnement des affaires au Sénégal.
Il va de soi que la diversité de toutes ces actions proposées, ainsi que la pluralité
des acteurs impliqués à leur mise en œuvre ultérieure, requièrent leur validation
préalable par l’ensemble des protagonistes, avant son examen et approbation à
un niveau interministériel.
Pour toutes les raisons que voilà, je voudrais, au nom de mes collègues et à mon
nom personnel, vous exhorter à examiner avec toute l’attention requise, les
orientations ou recommandations proposées par les consultants.
Il vous appartient d’en apprécier la qualité, la pertinence et l’impact réel sur les
objectifs de développement et de promotion des secteurs considérés.
A cet effet, vous garderez également présent à l’esprit que c’est par des actions
soutenues, associées à la synergie des secteurs de la Nation qu’il sera possible de
convenir et de bâtir une politique de développement économique et social
durable.
Tel est, assurément, le message symbolique que veut traduire la présence de tous
mes collègues impliqués dans cet exercice de formulation du cadre intégré pour
le Sénégal.
Je vous invite à en prendre conscience et à persévérer dans la démarche
scientifique, à l’image des observations et contributions reçues de certains
organismes et départements ministériels.
Mesdames, Messieurs,
Pour terminer, je voudrais particulièrement vous recommander l’appropriation
du plan d’actions qui sera validé à l’issue de vos travaux, afin d’asseoir un cadre
propice à la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation des projets
sectoriels identifiés.
48
Je me félicite aussi de la bonne collaboration qui a prévalu, depuis le départ et
tout au long du processus d’élaboration, entre les différents départements
ministériels impliqués, le secteur privé et les partenaires au développement.
Dans le sillage des jalons déjà posés par la Délégation de la Commission
Européenne à Dakar, dont le représentant a bien voulu accepter d’être notre
Facilitateur pour ce Programme, je demeure convaincue que le soutien de tous
les partenaires au développement ne nous fera pas défaut au moment de la mise
en œuvre.
Nos remerciements s’adressent également aux six Organisations Internationales
qui ont décidé de mettre en commun leurs ressources afin de nous aider à mieux
nous préparer au double défi d’intégration à l’économie mondiale et
d’éradication de la pauvreté.
Aux noms de mes collègues, je souhaite plein succès à vos travaux et vous
remercie de votre attention.
49
UNION EUROPEENNE
Délégation de la Commission européenne en République du
Sénégal
Le Chef de Délégation
Atelier National de Validation de l’Etude du Cadre Intégré du Commerce
au Sénégal
Dakar, le 16 décembre 2002
DISCOURS DE MONSIEUR MANUEL LOPEZ BLANCO
AMBASSADEUR, CHEF DE DELEGATION
DE LA COMMISSION EUROPEENNE AU SENEGAL
50
Madame la Ministre du Commerce et des PME,
Messieurs le Ministres de l’ Agriculture et de l’Elevage,
Monsieur le Ministre du Tourisme,
Monsieur le Directeur de la Banque Mondiale au Sénégal,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir de partager avec vous les travaux de cet Atelier de
Validation de l’Etude du Cadre Intégré sur l’assistance technique relative au
Commerce pour le Sénégal visant l’amélioration de la compétitivité de
l’économie sénégalaise et son intégration au commerce mondial et in fine une
expansion des échanges du Sénégal avec le reste du monde qui génèrera une
dynamique de croissance soutenue.
J’aimerais dans cette allocution, d’abord situer cet exercice, connu sous
l’étiquette du Cadre Intégré,
dans le contexte plus large du soutien de la
Communauté Internationale et de l’UE en particulier, à l’intégration des Pays les
Moins Avancés (PMA) dans l’économie mondiale; deuxièmement vous faire
part de comment la Commission européenne conçoit cet exercice au Sénégal;
enfin partager avec vous nos attentes par rapport à cet atelier.
Pour l’UE, le commerce et l’intégration dans l’économie mondiale, avec toutes
les nuances de graduation qu’on veut bien y mettre, constitue le moyen
indispensable, dans une économie internationale chaque fois plus globalisée, de
promouvoir la croissance économique et ainsi de lutter efficacement contre la
pauvreté.
51
Cela est tellement vrai pour l’UE que cet objectif est inscrit dans le Traité de
Maastricht depuis 1992 et du point de vue plus opérationnel le nouveau cadre de
partenariat UE/ACP, l’Accord de Cotonou, vise à mettre le développement au
cœur des relations commerciales, et à faire du commerce et du secteur privé des
moteurs de la croissance, du développement et de la réduction durable de la
pauvreté.
Ensemble avec l’intégration régionale, le commerce est aussi un des six
domaines de coopération au développement sur lesquels la Commission recentre
ses programmes de coopération dans le but ultime de réduire la pauvreté. Et ce
parce que nous considérons
l’UE comme un exemple de réussite de
l’intégration économique et de l’ouverture aux échanges, nous pensons avoir un
avantage comparatif dans ce domaine.
Cette vision de l’UE se décline sur trois lignes d’action.
En premier lieu, permettez moi de réitérer la position de l’Union européenne en
matière de politique commerciale multilatérale. A Doha, dans le cadre des
négociations multilatérales sur la libéralisation du commerce, l’Europe a appuyé
avec force une vision large et ambitieuse du processus de libéralisation qui place
le développement et l’intégration des PVD dans l’économie mondiale en
première ligne des objectifs à atteindre par les négociations. Il s’agit d’ouvrir
effectivement les marchés mondiaux aux PVD, en examinant toutes les
barrières, tarifaires ou non-tarifaires auxquelles leurs exportations sont
confrontées, et de les intégrer comme partenaires actifs dans la gouvernance du
système international régi par les règles de l’OMC
52
Deuxièmement, au niveau bilatéral, l’UE a poursuivi une politique d’ouverture
préférentielle à son marché intérieur en faveur des Pays ACP, via les préférences
commerciales des Conventions de Lomé et pour les PVD en général à travers le
Système de Préférences Généralisées, le SPG. Ces systèmes de préférences
commerciales non-réciproques n’ont cependant pas empêché la marginalisation
des pays ACP dans le commerce mondial, ni réduit leur dépendance à l’égard de
quelques produits de base. Néanmoins, dans cette ligne, l’initiative « Tout sauf
les armes » offre à tous les PMA, dont le Sénégal, le libre accès complet de leurs
produits au marché européen.
Troisièmement, dans une autre stratégie, quoique complémentaire des deux
précédentes, avec les APE dans le cadre de l’Accord de Cotonou, l’UE propose
aux ACP l’intégration économique préférentielle et réciproque des deux
ensembles dans un espace économique intégré. Bien plus que des accords de
libre échange, les APE visent, à travers l’intégration régionale et la coopération
dans tous les domaines en rapport avec le commerce et notamment l’élimination
ou l’ atténuation des barrières non tarifaires, à attirer les Investissements Directs
Etrangers vers les Pays ACP et ainsi renforcer leur compétitivité, leur potentiel
d’exportation, et finalement leur croissance.
Notre compréhension du Cadre Intégré au Sénégal
L’exercice auquel nous participons aujourd’hui est une étape importante dans le
processus du cadre intégré pour l’assistance technique au commerce dans les
Pays les Moins Avancés (PMA), initié en 1997 par six agences multilatérales –
l’OMC, la BM, le CCI, le CNUCED, le FMI et le PNUD - suite à la première
réunion ministérielle de l’OMC à Singapour, et qui a connu un regain de vigueur
avec l’ouverture du nouveau cycle de négociations commerciales à Doha.
53
Le Sénégal est un des premiers pays qui participent activement à cette nouvelle
phase, cet atelier a donc valeur d’exemple et sa réussite est importante non
seulement pour le Sénégal mais aussi pour l’ensemble des PMA.
La Commission européenne a été associée dès le départ au processus du cadre
intégré pour le Sénégal, dès la première mission d’identification qui a eu lieu il y
a un an en décembre 2001. Nous avons donc tenu compte dans notre
programmation de ses principaux aspects, notamment pour le volet « hors
concentration » du Programme Indicatif National pour le 9ème FED, doté de 3
M€.
Et j’aimerais aussi faire référence au Programme Indicatif Régional Afrique de
l’Ouest dans lequel l’intensification du commerce régional figure parmi les
toutes premières priorités et ce secteur absorbera environs la moitié de
l’enveloppe financière régionale (118 M€ pour le volet « intégration
économique et appui au commerce »).
Enfin sur les fonds « tous ACP » des ressources considérables sont mobilisées
dans le domaine de l'aide liée au commerce : En tout, et sur une large variété de
programmes, l’UE mobilisera autour de 150 Millions €.
Je suis sur que nous ne sommes pas les seuls, et que les autres Bailleurs de
Fonds ici présents, parmi lesquels nous devons compter les Etats Membres de
l’UE, partagent cette vision sur l’importance du commerce et de l’intégration
dans l’économie mondiale dans toute stratégie de croissance et de réduction de
la pauvreté, et qu’ils ont des programmes de coopération qui soutiennent les
mêmes objectifs de promotion des exportations, renforcement de la
compétitivité, développement du secteur privé.
54
Parmi les tous premiers partenaires au développement du Sénégal en termes
d’engagement politique et financier, la Commission européenne s’est donc tout
naturellement proposée et a été acceptée comme facilitateur pour le Cadre
Intégré Sénégal, comme c’est le cas pour le pays voisin la Mauritanie et
également en Ethiopie. Et c’est à ce titre que la CE a prêté son concours au
Gouvernement du Sénégal et notamment au Ministère du Commerce et des PME
dans l’organisation de cet atelier.
Nos attentes par rapport à cet atelier
Le rapport de diagnostique présenté est un document qui capitalise le travail fait
jusqu’à présent dans le cadre d’autres initiatives
telles que celles de la
STRADEX et de la Stratégie de développement du secteur privé. Nous devons
saluer les auteurs pour le travail accompli.
Le rapport fait l’inventaire des contraintes au développement des exportations
du Sénégal mais aussi identifie la richesse des possibilités offertes au Sénégal
pour le développement de nouvelles activités, et met en évidence les progrès
réalisés ces dernières années. Il fait aussi une évaluation des efforts qu’il reste à
accomplir pour parvenir à la libéralisation des échanges, à une meilleure
exploitations des opportunités d’exportation pour le Sénégal et à l’instauration
d’un climat encore plus favorable à la croissance de l’investissement privé en
général et des investissements directs étrangers en particulier.
L’objectif de cet atelier - auquel ont été invités aussi bien les représentants du
Gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des partenaires au
développement - est d’analyser en détail l’étude diagnostique, afin de pouvoir
examiner l’analyse et les actions qui sont proposées et cela dans le cadre des
stratégies de développement arrêtées par le Sénégal dans le Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté.
55
Cela veut dire que le Cadre Intégré ne peut pas être conçu comme un exercice en
isolation et qu’il faut maintenant « intégrer le Cadre Intégré » ; l’intégrer dans la
stratégie globale de réduction de la pauvreté. Et cela fait partie entière du cahier
de charges de cet Atelier.
Le but de cette journée est donc de déclencher un processus participatif en vue
de dégager une orientation claire et un plan d’action avec des échéances et
des responsabilités bien identifiées visant à permettre au Sénégal de mieux
s’intégrer dans le commerce international et d’en tirer plus de bénéfices dans la
perspective d’une croissance soutenue visant la réduction et l’élimination de la
pauvreté.
Parallèlement, ce sera aux partenaires au développement de voir dans quelle
mesure ils peuvent exploiter la flexibilité existante dans leurs programmes de
coopération – présents et futurs - pour mieux intégrer la dimension commerce et
mobiliser des financements visant à soutenir les efforts des autorités dans la
mise en œuvre du plan d’action du Cadre Intégré. La Commission européenne,
en tant que facilitateur, oeuvrera pour coordonner les actions des Bailleurs de
Fonds.
Avant de conclure, je voudrais remercier la Ministre du Commerce et des PME
Mme Aïcha Agne Pouye, pour son engagement personnel et l’intérêt qu’elle a
apporté autant à la substance qu’à l’organisation de cet Atelier. Dans ces
conditions je peux dire que le rôle de facilitateur s’est trouvé grandement
facilité. Ces remerciements s’adressent aussi, bien entendu, aux collaborateurs
de la Ministre et notamment au Directeur du Commerce Extérieur, Mr Seck.
Je souhaite que vos travaux durant cette journées soient féconds et aient valeur
d’exemple pour les consultations futures. Je vous remercie.
56
Cahiers de charges des Commissions
57
Cadre intégré
Etude diagnostic de l’intégration commerciale du Sénégal
Cahier de charges de la Commission pêche
1. Le diagnostic global du secteur qui a été présenté dans le rapport est-il conforme à
votre propre appréciation ? (40 minutes)
Rappel des points saillants du diagnostic :
- La raréfaction des ressources halieutiques menace le secteur de la pêche d’une crise
grave.
- La surexploitation des ressources halieutiques affecte principalement les espèces
démersales à haute valeur pêchées par les flottes industrielle et artisanale.
- Les marges bénéficiaires de la flotte de pêche industrielle et artisanale sont très
faibles, voire négatives, à cause du coût élevé des opérations . Ceci a forcé de
nombreux navires à rester inactifs pendant de longs mois chaque année voir pendant
plusieurs années..
- En réponse à la baisse des ressources halieutiques dans les zones de pêche
traditionnelle, les pêcheurs industriels ne respectent plus comme avant les zones de
pêche exclusivement artisanales et les restrictions légales aux équipements de pêche.
En outre, l’accroissement non planifié des licences de pêche a engendré une
surcapacité.
La pêche artisanale a maintenu ses prises à environ 320.000 tonnes depuis
1996. Elle s’est ajustée à la réduction dans les ressources halieutiques côtières
en pêchant dans les eaux des pays avoisinants, ainsi qu’en pêchant des
espèces démersales dans les eaux plus profondes, ce qui a augmenté ses coûts
de fonctionnement et le nombre de ses conflits avec la flotte industrielle
opérant également dans ces eaux. Le nombre d’intervenants dans la pêche
artisanale a fortement augmenté ces dernières années, vu que de nombreux
travailleurs émigrés du secteur agricole ou venant de pays voisins ont investi
dans la pêche artisanale. Cette conviction d’avoir un accès libre et illimité aux
ressources halieutiques est très répandue, et empêche de doter d’une
gouvernance efficace un secteur qui a absorbé une main d’œuvre au chômage
en augmentant l’emploi dans les zones rurales et les zones côtières. Toutefis,
certaines expéreinces de gestion communautaire responsable existent dans le
Delta du Saloum et à Cayar.
Il se pose aussi un problème de non respect des réglementations concernant les
engins de pêche.
-
58
- La raréfaction des ressources halieutiques a conduit à une baisse importante des
quantités de poissons exportées (tableau 3.1). Par ailleurs, le pourcentage de
produits transformés ou élaborés baisse pour la pêche industrielle.
- L’industrie de transformation du poisson a souffert de la concurrence des ports
d’Abidjan et de Théma qui captent une part croissante des prises de thon par les
navires étrangers. Cette situation a eu pour résultat une pénurie sévère de matières
premières pour les conserveries de thon nationales. Les efforts visant à diminuer la
taille de l’ industrie et à la reconsolider se sont avérés inefficaces et l’intervention
récente du secteur public dans le secteur contribue à créer des distorsions.
- la pêche continentale et l’acquaculture possèdent de réels potentiels de progression,
mais ne bénéficient pas de toute l’attention requise
- le secteur de la pêche reste confronté à divers autres problèmes qui nuisent à sa
compétitivité : accessibilité et coût du fret, coût élevé des facteurs de production,
difficulté d’accès au financement.
- le ministère de la pêche reste confronté à un problème d’absence de gestion
prévisionnelle des effectifs (recrutement, formation, etc.)
2. Que pensez-vous de la stratégie proposée pour accélérer la production et les
exportations du secteur ? (60 minutes)
Rappel des recommandations :
Recommandation 1 : Créer la dynamique et l’autorité nécessaire au succès d’un programme de
réforme en établissant par décret une Commission spéciale pour une période limitée (entre 6 et 9 mois)
pour lancer le programme.
Définir dans le décret la composition, le mandat, la durée et les modalités de fonctionnement du
Comité, ainsi que le mode de validation de ses recommandations (réunion d’un conseil présidentiel par
exemple)
Recommandation 2. Créer une Agence de Réglementation de la Pêche (ARP) ayant pour mandat
de définir et d’assurer la mise en œuvre de politiques qui garantiront la viabilité à long terme du
secteur.
Recommandation 3. Réduire la flotte industrielle et artisanale
Recommandation 4. Consolider l’industrie de transformation du poisson.
Autoriser la fermeture des entreprises non viables de transformation du poisson en
ne prolongeant pas l’appui technique à la continuation de leurs opérations.
Recommandation 5. Etudier l’établissement d’une Agence de Développement de la Pêche (ADP)
pour augmenter l’efficacité des activités de développement de la pêche.
59
Recommandation 6. La voix du secteur privé en ce qui concerne la stratégie sectorielle devrait
être mieux entendue si l’on veut obtenir qu’il s’organise mieux. Revitaliser le Conseil National des
Pêches pourrait aider à cet effet.
Recommandation 7. Renforcer le Ministère de la Pêche de façon à le rendre capable d’accomplir
son nouveau mandat de façon efficace.
Le Ministère de la Pêche a un rôle substantiel à jouer dans l’analyse des politiques et
dans des activités de développement et de gestion de services, telles la formation, les
aspects légaux et internationaux de la gestion du secteur de la pêche. Il supervisera
le fonctionnement de l’ADP et sera représenté au Conseil d’Administration de l’ARP.
Recommandation 8 : L’Etat devra éviter de créer des distorsions dans le secteur, et se limiter
à jouer le rôle de régulateur et de garant de l’intérêt général.
3. Quel appui spécifique (assistance technique) préconisez-vous pour le
secteur? (20 minutes)
Rappel du dispositif d’appui proposé dans le rapport :
- plan de restructuration pour le ministère de la pêche dans le nouveau cadre
institutionnel proposé
- plan d’action pour fournir au personnel du ministère la formation nécessaire
60
61
Cadre intégré
Etude diagnostic de l’intégration commerciale du Sénégal
Cahier de charges de la Commission tourisme
1. Le diagnostic global du secteur qui a été présenté dans le rapport est-il conforme
à votre propre appréciation ? (40 minutes)
Rappel des points saillants du diagnostic :
• Il n’existe pas de vision partagée du développement pour ce secteur. Dans les
années 70, l’Etat a réalisé d’importants investissements dans les hôtels et les
infrastructures. Depuis, la plupart de ces hôtels ont été privatisés.
• La capacité du secteur touristique à générer des recettes en devises, à créer des
emplois et à contribuer à la croissance économique régionale, n’est que
partiellement connue, et ce secteur n’a pas donné toute sa mesure en tant
qu’instrument de développement régional. Par conséquent, l’activité touristique
n’a pas atteint le rang ou le degré d’importance qu’elle mérite
• Le secteur reste confronté à une fiscalité inadaptée (taux de 18% sur les prestations
touristiques) et n’est pas reconnu comme un secteur d’exportation
• En conséquence de ce qui précède, le développement de ce secteur a été hasardeux
et n’a pas suivi un processus de planification transparent qui aurait permis
d’effectuer des investissements cohérents dans plusieurs infrastructures à l’appui
d’un secteur dynamique. Seule la station balnéaire de Saly dans la région de la
Petite Côte a été mise en valeur par une entreprise parapublique (SAPCO) afin de
fournir un plan de développement structuré et cohérent pour cette zone
géographique ; cette expérience n’a que partiellement réussie.
• Le secteur est fortement dépendant du tourisme balnéaire qui présente un aspect
saisonnier distinct, et par conséquent entraîne une forte sous utilisation des
infrastructures touristiques durant le reste de l’année (les taux annuels
d’occupation sont inférieurs à 50%).
• Le tourisme ne profite pas de la grande richesse culturelle du Sénégal; l’exemple
couronné de succès du Festival de Jazz de Saint Louis qui attire de nombreux
visiteurs pourrait être reproduit dans d’autres régions.
• En outre, l’écotourisme, la chasse et l’observation des oiseaux sont des activités
très peu développées (absence d’infrastructures, manque de synergie entre les
ministères du tourisme et de l’environnement), en dépit des grandes possibilités à
travers le pays.
• Les efforts promotionnels et de diversification du produit du Sénégal en direction
des marchés d’où proviennent la majorité des touristes sont inappropriés. Le
Sénégal perd donc des touristes potentiels au profit de destinations qui bénéficient
d’une meilleure publicité.
• L’accès à la terre, composante majeure de tout investissement touristique, est très
difficile.
62
2. Que pensez-vous de la stratégie proposée pour accélérer la production et les
exportations du secteur ? (60 minutes)
Rappel des recommandations :
-Recommandation 1. Créer un Conseil national du Tourisme responsable du suivi
de la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur touristique.
Cette stratégie devrait prévoir la croissance et la diversification du secteur, des
moyens pour réaliser ces objectifs, avec des actions prioritaires et un plan
d’exécution.
Recommandation 2. Renforcer le ministère du Tourisme chargé de coordonner
l’appui du secteur public.
- Les pouvoirs publics ayant décidé de faire une plus grande place au tourisme, il est
temps de renforcer le ministère en charge de ce secteur, en le dotant des ressources
humaines et physiques nécessaires pour diriger un secteur touristique moderne et
dynamique.
Recommandation 3. Créer un Office du Tourisme pour formaliser le dialogue entre
les secteurs public et privé et entreprendre des activités promotionnelles.
Les prestataires privés de services touristiques sont ceux qui s’intéressent le plus au
développement du secteur. Ils devraient avoir leur mot à dire dans les décisions
relatives au développement de ce secteur, et se voir confier la responsabilité des
activités de promotion des services touristiques. La mise sur pied d’un Office du
Tourisme bien géré pourrait contribuer à la réalisation de cet objectif. L’Office du
Tourisme remplacera l’Association pour la promotion de l’industrie du tourisme au
Sénégal (APITS).
Recommandation 4. L’accès à la terre devrait faire l’objet d’une stratégie (plan
d’aménagement du territoire) et être rendu plus facile.
- Les pouvoirs publics devraient trouver moyens de gérer les problèmes fonciers
dans le cadre du tourisme, en s’inspirant notamment de l’expérience de la société
d’aménagement de la Petite Côte et d’autres approches en matière d’agences
foncières.
- Des études devraient être conduites pour définir la faisabilité de ce type d’agence.
- Des travaux devraient être effectués pour la préparation de ces plans
d’aménagement du territoire dans les différentes zones de promotion de l’activité
touristique.
- Malgré les avantages théoriques d’une agence unique, il serait en réalité plus
avantageux et rationnel de mettre en place une agence dans chaque région ciblée
pour le développement touristique. Cette décentralisation favoriserait une meilleure
prise en compte des points de vue des populations locales et des atouts touristiques
de chaque région. Les infrastructures construites en suivi de la mise en œuvre d’un
plan directeur devront s’insérer dans le programme de développement d’ensemble
de la région.
63
- Dans ce processus destiné à faciliter l’accès à des emplacements pour leur mise en
valeur, le recours à l’appel d’offre concurrentiel est absolument indispensable.
Recommandation 5. Améliorer l’environnement des affaires pour les entreprises de
l’industrie touristique.
Etant par nature une industrie d’exportation, le tourisme devrait bénéficier des
avantages accordés toute entreprise d’exportation. Il serait donc judicieux de revoir
le cadre incitatif du secteur, à la lumière des autres secteurs de l’économie
sénégalaise et de l’industrie touristique dans d’autres pays. Cet examen permettrait
de faire un relevé des différents problèmes et d’instaurer un dialogue entre les
opérateurs touristiques et les autorités pour la mise en œuvre des recommandations
de l’étude.
Recommandation 6. Une stratégie de commercialisation devrait être élaborée pour
guider les activités de promotion.
Les stratégies de promotion touristique réussies sont des exercices très ciblés, gérés
de manière professionnelle. Un premier exercice ciblé de ce type a été réalisé au titre
de la récente Etude de Grappe concernant ce secteur. Il faudrait dégager les
implications opérationnelles de la stratégie et adopter des mesures pour les mettre à
exécution. Cette stratégie pourrait largement contribuer à l’élaboration d’un plan de
développement pour l’Office du Tourisme.
Recommandation 7. Il faudrait évaluer les mécanismes actuels de formation du
personnel du secteur touristique et évaluer les aspects à améliorer, soit en utilisant
une formation de pré emploi soit par la formation continue.
Recommandation 8. Trouver les voies et moyens pour permettre au secteur
touristique de mieux profiter du riche héritage culturel du Sénégal.
Recommandation 9 : Trouver des mécanismes d’insertion des nationaux dans le
secteur touristique (crédit adapté)
3. Quel appui spécifique (assistance technique) préconisez-vous pour le secteur? (20
minutes)
Idées d’appui possible:
Formation
appui au ministère pour contrôler la qualité, suivre et classer les hôtels
renforcement des capacités logistiques du ministère
financement de l’insertion des nationaux dans le secteur
mener une campagne de sensibilisation des populations sur les aspects positifs du
tourisme.
64
Cadre intégré
Etude diagnostic de l’intégration commerciale du Sénégal
Cahier de charges de la Commission agriculture
1. Le diagnostic global du secteur qui a été présenté dans le rapport est-il conforme
à votre propre appréciation ? (40 minutes)
Rappel des points saillants du diagnostic :
- La valeur des exportations agricoles du Sénégal a progressé de près de 8% par an
dans les années 80, et a atteint un pic, en 1990, à 219 millions de dollars. Depuis, les
performances de ce secteur ont constamment chuté, au point que le volume total des
exportations agricoles du pays, en 2000, s’est établi à environ 146 millions de dollars.
- Il existe, à moyen terme, des possibilités de redressement du secteur sénégalais de
l’exportation agricole . Les plus fortes augmentations devraient être enregistrées dans
le sous-secteur des fruits et légumes frais, tirant parti du dynamisme en cours
insufflé par le Projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) financé par la
Banque mondiale. Les petits agriculteurs continueront à occuper une place
prépondérante dans l’effort de développement des exportations horticoles. Ils
bénéficient dans ce cadre d’un appui octroyé par divers projets.
- Dans le sous-secteur dominant de l’arachide, les perspectives d’expansion des
exportations d’huile d’arachide sont faibles, face à un marché mondial stagnant
caractérisé par une rude concurrence des huiles végétales moins coûteuses.
- Il existe, cependant, une bonne opportunité d’accroissement des exportations
d’arachides de bouche du pays, pour lesquelles les perspectives du marché sont
meilleures.
- Dans le moyen terme, plusieurs autres opportunités de croissance des exportations
agricoles se dessinent, mais elles sont de plus petite envergure. L’un de ces créneaux
est le coton, y compris le coton à fibres longues de première qualité cultivé sous
irrigation, bien qu’on s’attende à ce que les cours mondiaux du coton s’établissent à
des niveaux historiquement bas, dans les prochaines années.
- On estime, également, qu’il existe de petits créneaux pour les exportations
sénégalaises de noix de cajou, de gomme arabique, de sésame, de produits locaux
transformés (céréales, fruits et légumes), de patate douce, de bissap et d’herbes
naturelles, quoique ces sous-secteurs soient dotés de structures d’appui très limitées.
Ces cultures, produites par des agriculteurs à faibles revenus, ne nécessitent pas de
dépenses excessives.
- La capacité des producteurs (et exportateurs) sénégalais à satisfaire aux normes de
qualité de plus en plus rigoureuses et à d’autres règles constitue un défi majeur lancé
à l’ensemble du secteur des exportations agricoles.
65
2. Que pensez-vous de la stratégie proposée pour accélérer la production et les
exportations du secteur ? (60 minutes)
Recommandation 1. Instituer des mesures de réforme agraire et d’aménagement des terres
soigneusement élaborées, notamment dans le bassin du fleuve Sénégal pour permettre aux
exportateurs d’accéder aux terres, tout en dégageant des avantages pour les collectivités
rurales.
Recommandation 2. Veiller à ce que les progrès accomplis par le PPEA en matière de
promotion et de diversification des produits et des marchés d’exportation se poursuivent et
s’intensifient davantage en facilitant la transformation de l’unité d’exécution du projet en
fondation autonome à but non lucratif ou en fonds fiduciaire, ou en créant une Agence de
promotion des exportations agricoles et agro-alimentaires.
Les activités de la nouvelle structure continueront d’être centrées sur l’exportation
horticole. Toutefois, elle pourrait également fournir une assistance à d’autres
initiatives qui pourraient se faire jour en matière d’offre, notamment d’autres
produits de spécialité pour lesquels les entreprises sénégalaises aimeraient améliorer
leur position internationale. Ceci pourrait s’appliquer au sésame, aux herbes et
plantes médicinales, produits biologiques ou d’autres produits.
Recommandation 3. Fournir une aide systématique au secteur agricole et agro-alimentaire
pour améliorer régulièrement la qualité de la production et promouvoir le respect des normes
sanitaires, phytosanitaires et autres exigées par les marchés d’exportation.
Il faudrait poursuivre les efforts visant à susciter une plus grande prise de conscience
et à renforcer les compétences des opérateurs privés en matière de gestion de la
qualité et de la sécurité alimentaire. Il conviendrait en outre d’instituer des
programmes de formation dans ce domaine et de permettre à la chaîne d’exportation
de bénéficier d’un appui, par exemple sous la forme de fonds de contrepartie, pour
améliorer leur production, leur système de suivi post-récolte et d’autres méthodes. Il
faudrait aussi procéder à la révision et à l’harmonisation des textes réglementaires et
appuyer la mie en place de labortoires nationaux de éférence par rapport aux normes
sanitaires. Enfin, il conviendrait de renforcer la capacité nationale en contrôle
phytosanitaire et en analyse des résidus de pesticides. Les services de contrôle
devraient être équipés en moyens modernes et un système de certification
internationale de qualité devrait être établi. Dans ce cadre, l’agrément du laboratoire
d’analyse mycotoxique de l’ITA devrait être effectué rapidement.
Recommandation 4. Améliorer les infrastructures et les équipements post-récolte.
¾ Des entrepôts frigorifiques doivent être installés au port et à l’aéroport de Dakar
et de Saint Louis.
¾ La piste de l’aéroport de Saint Louis devrait être allongée, de même que la ligne
de chemin de fer Dakar-Saint Louis devrait être réhabilitée.
¾ Installations de manutention de base :
- Le concept de petits centres de transformation de fruits et légumes ayant
des unités proposées à la location et qui seraient gérés par une société
privée, pourrait être davantage exploré comme l’a proposé le PPEA. En
plus des 5 centres prévus par le PPEA, il pourrait être créé des petits
66
-
-
magasins équipés dans les communautés rurales qui seraient gérés par les
organisations de base des producteurs.
La possibilité d’installer, comme au Kenya, un petit abri au bord de la
plantation, en utilisant une technologie peu sophistiquée, et un système
d’échangeurs thermiques à charbon pourrait aussi être envisagée, avec la
mise en place de modèles pilotes.
améliorer le transport des denrées périssables, à partir des sites de
production, y compris le transport par péniche, et d’élargir et améliorer les
infrastructures.
¾ Transport aérien :
- Rechercher des moyens de réduire le coût du fret : baisse de la redevance
Asecna (qui se fixe à 14F le kg), de la surcharge fuel et de l’assurance sécurité
imposées par certaines compagnies aériennes.
- Libéraliser le fret Nord-Sud.
Recommandation 5. Favoriser l’accroissement de la production et de la distribution locales
de l’oignon, de maïs, d’ail et de la pomme de terre – pour se substituer aux importations, avec
cependant des potentialités, à moyen terme, pour les exportations régionales.
- Le développement des infrastructures de base peut permettre aux
producteurs bien organisés de garantir durablement la fourniture de
produits de bonne qualité aux hôtels, aux stations balnéaires et aux
supermarchés de Dakar et de la Petite Côte. En raison de sa proximité, la
zone des Niayes resterait le site idéal de production.
- La culture des oignons dans le delta du fleuve Sénégal doit être améliorée
pour assurer, de manière rentable, le transport du produit vers les centres
de consommation situés un peu plus au sud.
Recommandation 6. Promouvoir le développement des exportations d’arachides de bouche
et des produits dérivés (beurre, lait, pâte, etc.).
- Accroître le volume des exportations d’arachides de bouche, actuellement de
l’ordre de 5.000 tonnes pour atteindre, à moyen et long terme, le niveau de 50.000 à
75.000 tonnes.
- L’expansion des exportations d’arachides de bouche s’accélèrerait
probablement, si la SONACOS était privatisée et ses avoirs vendus à une
ou plusieurs entreprises.
Si ce processus est différé, il est important que la SONACOS ne freine pas
la tendance visant à offrir des différentiels de prix ainsi que d’autres
incitations aux agriculteurs, pour la production de graines (exportables) de
qualité. En d’autres termes, les signaux commerciaux que la SONACOS
envoie aux agriculteurs – sous forme de prix et de calibrage des graines –
devraient correspondre aux stratégies axées sur le marché et suivies par les
entreprises naissantes du secteur privé.
Recommandation 7 : Promouvoir le financement des exportateurs agricoles :
- créer un fonds de garantie et un fonds d’investissement destiné aux exportateurs
67
Recommandation 8 : organiser l’appui institutionnel aux exportateurs
- Elaborer des modules de formation en entrepreneurship
- Permettre que des experts appuient techniquement les PME exportatrices
(fonds à frais partagés)
- Renforcer les moyens logistiques des organisations professionnelles
- Eriger des associations professionnelles fortes et des cadres de concertation
crédibles.
Recommandation 9 : Moderniser le marketing des produits
- faire de vraies études de marché et participer de façon professionnelle aux
foires et salons
- organiser des semaines de promotion
- réaliser des supports de marketing
- abandonner la méthode de vente à consignation et mettre en place des
antennes commerciales à l’étranger
- créer une association des exportateurs agricoles et agro-alimentaires qui
pourra jouer un rôle majeur dans la promotion des exportations
Recommandation 10 : faciliter l’accès des transformateurs de produits agricoles à une
technologie adaptée aussi bien pour l’emballage que pour le matériel de transformation
(granuleur à mil, matériel de décorticage et de tri de l’arachide de bouche, etc.)
- donner des incitations aux fabricants de ces matériels
- initier une coopération avec d’autres pays en matière de promotion de
technologie appropriée (par exemple l’Inde)
Recommandation 11 : Améliorer l’environnement fiscal et juridique des entreprises
agricoles
- supprimer la TVA à 18% sur les produits agricoles transformés (le maintien
d’une fiscalité défavorable ayant pour effet de décourager la
transformation)
- établir une politique de flexibilité des salaires (le SMIG constituant une
lourde contrainte)
- permettre aux entreprises de bénéficier d’une exonération fiscale totale
dans les premières années de fonctionnement (statut d’entreprise
pionnière).
Recommandation 12 : permettre aux PME de transformation agricole de disposer de locaux
dans les domaines et parcs industriels
3. Quel appui spécifique (assistance technique) préconisez-vous pour le secteur?
(20 minutes)
68
Cadre intégré
Etude diagnostic de l’intégration commerciale du Sénégal
Cahier de charges de la commission Textile
1. Le diagnostic global du secteur qui a été présenté dans le rapport est-il conforme
à votre propre appréciation ? (40 minutes)
Rappel des points saillants du diagnostic :
- La production et les emplois dans l’industrie textile se sont effondrés
(mettre les statistiques) (donner dans le rapport des chiffres sur le potentiel des
différentes entreprises textiles et des capacités du secteur de l’habillement)
- A l’instar de beaucoup d’autres pays producteurs de coton de la région, le Sénégal
n’a pu créer un secteur textile compétitif. Il n’a pas non plus su profiter de la
tendance mondiale à la sous-traitance de la production de vêtements, un système qui
est à la base du succès enregistré par de nombreux de pays en développement dans
ce secteur.
- Les atouts du secteur textile sont : (i) la proximité d’un approvisionnement
constant en coton de qualité produit localement ; (ii) les bonnes compétences
techniques dont dispose le secteur textile ; et (iii) un secteur de l’habillement
disposant d’un réservoir exceptionnel de créativité et de compétences parmi les
nombreux tailleurs et artisans de l’industrie du vêtement, qui produisent
principalement pour le marché local mais ont fait une petite percée sur les marchés
étrangers.
- De nouveaux créneaux sont ouverts par l’Accord Multifibres (qui expire en 2004) et
l’AGOA qui prévoient un accès privilégié aux marchés étrangers, mais pour une
période limitée. L’exploitation judicieuse de ces opportunités pourrait attirer
l’investissement direct étranger dans le secteur. Le passage à une vraie union
douanière dans le cadre de l’UEMOA (comme préconisé au Chapitre 1) et
l’élargissement de l’accès aux marchés des pays CEDEAO hors UEMOA présentent
des avantages supplémentaires.
- Les performances des entreprises textiles sont faibles, à cause de l’obsolescence des
équipements, de la mauvaise gestion, des effectifs viellissants, du coût de facteurs de
production et de l’analphabétisme qui reste élevé au Sénégal.
- La contrebande et la contrefaçon sur une grande échelle en provenance des pays
voisins et la sous-évaluation des importations sont des pratiques courantes.
- Les importations à grande échelle de friperie en provenance des pays développés
ont aussi menacé la survie de plusieurs entreprises.
69
- Les problèmes identifiés par les entreprises du secteur de l’habillement sont les
suivants : (i) Absence d’informations sur les normes imposées par les marchés
d’importation et sur les possibilités de sous-traitance et de partenariat avec des
entreprises étrangères ; (ii) manque de fiabilité des fournisseurs locaux s’agissant de
la qualité et du respect des délais ; (iii) accès coûteux aux intrants hors taxes, de
surcroît assorti de longues formalités, malgré les améliorations notées sur ce front ;
(iv) irrégularité de l’alimentation électrique qui oblige les entreprises à acheter des
générateurs, ce qui accroît considérablement les coûts de production ; (v) accès limité
et coût élevé du crédit(investissement et FDR); et (v) quasi-absence de programmes
de formation formelle à l’intention des travailleurs du secteur du vêtement.
2. Que pensez-vous de la stratégie proposée pour accélérer la production et les
exportations du secteur ? (60 minutes)
Rappel des recommandations :
Recommandation 1. Améliorer la compétitivité de l’économie sénégalaise et les
conditions d’investissement.
Recommandation 2. Attirer l’investissement direct étranger. L’APIX devrait
bénéficier d’une assistance pour appuyer les efforts qu’il déploie pour attirer les
investisseurs étrangers dans le secteur, et les aider à mettre en place leurs
infrastructures de production.
Recommandation 3. Aider les microentreprises et les PME à pénétrer les marchés
étrangers. L’Agence de promotion des exportations (APE) proposée pourrait aider
les microentreprises et les PME sénégalaises – qui dominent le secteur de
l’habillement – en leur fournissant des informations sur les marchés et des
renseignements sur les possibilités de sous-traitance. Il reviendra aux PME de
solliciter l’appui éventuel de l’APE et de contribuer à la recherche des solutions
nécessaires.
Recommandation 4. Renforcer les pratiques de sous-traitance existant déjà dans le
secteur, car elles vont permettre aux petites entreprises d’unir leurs efforts pour
honorer des contrats qui dépasseraient les capacités d’une PME isolée.
Recommandation 5. Accélérer la privatisation de la SOTEXKA.
Recommandation 6 : appuyer le développement technologique du secteur de
l’habillement (formation et conseil, financement de l’acquisition de nouvelles
machine
Recommandation 7 : susciter la création de comptoirs achat-vente
70
3. Quel appui spécifique (assistance technique) préconisez-vous pour le secteur?
(20 minutes)
Rappel du dispositif d’appui proposé dans le rapport :
-Education et formation :es programmes ciblés de formation en cours d’emploi et des
initiatives de formation professionnelle modulées par la demande devraient être mis
en place ;
- .aider à la mise en place de la plate-forme d’exportation textile
- appuyer la formation (formation technique et développement de
l’entrepreneurship) par de fonds à frai partagés
- créer des fonds pour le financement du secteur textile
- appuyer la normalisation
- aider à la mise sur pied du Centre de promotion textile.
71
Cadre intégré
Etude diagnostic de l’intégration commerciale du Sénégal
Cahier de charges de l’atelier artisanat
1. La lettre de politique de développement de l’artisanat, le document de la
Stradex et celui du Conseil interministériel sur l’AGOA ont présenté le diagnostic
qui suit du secteur de l’artisanat. Ce diagnostic est-il conforme à votre propre
appréciation ? (40 minutes)
Rappel des points saillants du diagnostic :
¾ contraintes techniques :
- infrastructures de base inadaptées (notamment sites
aménagés)
- accès aux marchés, notamment aux marchés publics
- accès difficile au crédit
- la formation, l’information et la sensibilisation souffrent
d’une insuffisance de moyens
¾ contraintes institutionnelles et réglementaires
- l’encadrement avec les faiblesses dans l’organisation, le
fonctionnement et le financement des structures destinées à
cet effet
- l’organisation et la régulation du secteur sont jugées
complexes
- statut social de l’artisan (inexistence de protection sociale)
- limites des structures d’épargne mises en place.
¾ contraintes au niveau de l’offre :
- insuffisance de l’offre pour certain produits, notamment de la
bijouterie, de la sculpture et de pagnes tissés
- manque d’organisation des professionnels du secteur pour
mieux exploiter les opportunités du marché
2. Que pensez-vous de la stratégie proposée pour accélérer la production et les
exportations du secteur ? (60 minutes)
Rappel des recommandations du Document de Politique de Développement de
l’Artisanat:
objectif n°1 : Améliorer le niveau des connaissances technologiques des artisans
ruraux : métal-mécanique, bâtiment, menuiserie bois, transformation agroalimentaire, cordonnerie, couture confection
72
actions prioritaires
Construire, équiper et doter en matière d’œuvres les 11 centres polyvalents de
formation par alternance
mesures d’accompagnement
- mesure en place d’un fonds d’appui à
la formation,
- à la construction de centres
- à la réhabilitation des centres existants
objectif n°2 : Créer un cadre de production adéquat en favorisant le regroupement
des artisans ruraux dans des sites aménagés
actions prioritaires
- Acquérir des sites d’installation dans chaque département et communes
- Aménagement des sites d’installation
- Construction de mûr de clôture, de cases-ateliers et bâtiment administratifs
mesures d’accompagnement
- faciliter la mise à disposition de sites appropriés par une collaboration entre les
structures d’appui du secteur et les collectivités locales ;
- Appui pour faciliter l’accès à l’étude et aux services conseil des services
techniques
Objectif n°3 : Mettre en place des unités artisanales – pilotes en milieu rural dans
les créneaux porteurs
actions prioritaires
- Prendre en compte les potentialités des régions par corps de métiers
- Elaborer des TDR pour la définition des critères d’identification des unités pilotes
en zone rurale
- Identifier les unités pilotes et les encadrer
mesures d’accompagnement
- Appui à l’étude des potentialités et à l’identification des unités –pilotes en zone
rurale
- Mise en place d’un fonds d’appui pour l’équipement des unités-pilotes.
Objectif n°4 : Renforcer les capacités des structures d’appui à l’artisanat rural et
aux organisations professionnelles d’artisans
actions prioritaires
- Identifier les besoins en perfectionnement, de recyclage et visites d’échange des
agents d’encadrement en terme de personnel d’appui ;
73
-Améliorer les capacités des structures d’encadrement en terme de matériel,
équipements et logistiques
mesures d’accompagnement
- Appui à la mise en place d’un programme d’assistance technique et de
renforcement des ressources humaines
- Appui institutionnel aux structures d’appui
Objectif n° 5 : Faciliter l’accès des artisans au financement
actions prioritaires
-poursuivre la mise en place d’un fonds d’appui à l’émergence de mutuelles
d’épargne et de crédit
- renforcer les capacités de ces mutuelles en terme de formation et d’appui à la
gestion
- négocier des lignes de crédit au taux bonifié à mettre à la disposition, des
structures financières décentralisées (SFD) pour le financement des activités du
secteur.
mesures d’accompagnement
- mise en place d’un fonds d’appui à l’émergence de mutuelles d’épargne et de
crédit
- mise en place de lignes de crédit assez suffisantes au niveau des structures
financières décentralisées
Rappel des recommandations du document de la Stradex et du Conseil
interministériel sur l’AGOA:
Objectif : développer les exportations des produits de l’artisanat d’art :
Actions prioritaires :
- faire l’inventaire des produits artisanaux exportables et se focaliser sur les plus
porteurs car n’étant pas soumis à des barrières non tarifaires et correspondant à la
demande du marché mondial (pour l’AGOA, ont été ciblés, les produits textiles
d’ameublement et de décoration et à base de tissage artisanal, produit de
bijouterie artisanale, etc.)
- élaborer une stratégie de pénétration du marché mondial pour chaque famille de
produits ciblée, basée sur l’amélioration de la qualité, l’étude des marchés pour
l’identification des circuits commerciaux et impliquer les organisations
professionnelles artisanales.
3. Quel appui spécifique (assistance technique) préconisez-vous pour le secteur?
(20 minutes)
74
RESUME ANALYTIQUE DU RAAPORT DIAGNOSTIC
PREPARE PAR LES CONSULTANTS DU CADRE INTEGRE
75
PREFACE
Pour accélérer sa croissance et réduire la pauvreté, le Sénégal cherche à
mieux s’intégrer dans l’économie mondiale en augmentant ses échanges
commerciaux. Il suit ainsi le chemin tracé par d’autres pays en voie de
développement qui ont réussi à tirer parti de la croissance rapide du commerce
international. L’initiative prise par les ministres du commerce extérieur au cours
de la réunion de l’organisation Mondiale du Commerce en 1996 à Singapour
avait pour ambition d’aider les PMA dans cette direction, et de rendre plus
efficace l’assistance technique en matière de commerce aux pays les moins
avancés. Cette initiative est depuis lors connue sous le vocable de Cadre Intégré
(CI).
En réponse à une requête du gouvernement du Sénégal, une mission CI
s’est rendue au Sénégal en février 2002. Le travail CI au Sénégal se déroule sous
les auspices d’un Comité directeur, dont les membres comprennent des
représentants des secteurs publics et privés, sous la présidence du Ministre des
Petites et Moyennes Entreprises et du Commerce. La mission a rencontré le
Premier Ministre, ainsi que des représentants de la plupart des agences dont le
mandat couvre le commerce extérieur.
Le Sénégal a déjà reçu un appui important de la communauté
internationale pour la formulation de sa stratégie de commerce international et
dans la mise en œuvre de projets qui l’ont aidé à améliorer sa performance en
matière de commerce. Il faut noter tout particulièrement les analyses récentes du
Centre du Commerce International (CCI), effectuées avec l’appui de l’Agence
Canadienne pour le Développement International (ACDI), sur les potentialités
d’exportation de certaines des principales productions et grappes d’exportation.
Le plan d’action sectoriel du Sénégal reflète ses analyses, dont l’apport au
présent document a aussi été essentiel.
Le document du cadre intégré a pour ambition d’aider le gouvernement du
Sénégal à identifier plus en détail des actions de politique commerciale qui
pourront appuyer le programme qu’il s’est fixé dans son Document de Stratégie
de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Ce programme souligne la nécessité de
promouvoir une croissance rapide et de mettre en place les politiques qui
pourront améliorer de façon significative les indicateurs sociaux. Une
intégration plus poussée du Sénégal dans l’économie mondiale constitue un
élément clé de ce programme. Le rapport met également en relief l’assistance
technique (AT) qui pourrait aider le gouvernement et le secteur privé du Sénégal
à réaliser l’objectif d’une meilleure intégration dans l’économie mondiale. Une
partie de l’assistance technique proposée est destinée à appuyer des activités en
cours (par exemple, des programmes dans le secteur agricole), dont
76
l’amélioration ne requerra que des modifications mineures ou plus de fermeté
dans la volonté politique. Une autre partie de cette assistance technique appuiera
des activités qui s’écartent fort des politiques actuelles, comme le
développement du secteur du commerce.
RESUME DU RAPPORT
Dans son récent document de stratégie de réduction de la pauvreté, le
Gouvernement du Sénégal s’est assigné comme objectif pour la période de 2003
à 2005 de porter le taux de croissance du PIB à une moyenne annuelle de 7 à
8%, (pour la période 1995 à 2001, la moyenne avoisinait 5,3%), et de réduire le
pourcentage des pauvres parmi sa population (pourcentage estimé à 54% de la
population en 2001) d’au moins 15%.
Les exportations pourraient apporter une contribution importante à la réalisation
de ces objectifs, particulièrement au regard de leur manque de performance dans
le passé. En effet, au cours de la dernière décennie (1990-2000), les
exportations du Sénégal ont chuté de 2% par an en moyenne (en termes de
dollars), alors que celles de l’Afrique Subsaharienne (ASS)1 enregistraient une
hausse de 5%, et l’ensemble du monde, 6,5%. Cette performance maussade des
exportations ne fait que continuer un déclin à long terme des exportations
sénégalaises depuis 1960, à la fois en termes de leur contribution au PIB, et de
leur part des exportations mondiales. En fait, au cours de la période 1996-2001,
les exportations de biens et de services non-facteurs ont en fait eu une
contribution négative à la croissance du PIB.
La surévaluation du FCFA avant sa dévaluation de 50% en 1994 explique en
partie la faiblesse de cette performance, car la performance du Sénégal était
inférieure à celle des autres pays de la zone CFA au cours des cinq années qui
ont précédé la dévaluation2. Depuis la dévaluation, les exportations du Sénégal
se sont mieux comportées, et se compare plus favorablement qu’avant avec
celles des autres pays de la zone CFA. Cependant, leur performance reste
insuffisante lorsqu’on la compare à celles de la SSA et des exportations
mondiales. Entre 1995 et 2000, la croissance moyenne des exportations
annuelles était de près de 5% pour l’ensemble du monde (en termes de dollars),
de 8% pour la SSA, alors qu’elle n’atteignait qu’à peine 3% pour le Sénégal et
seulement 0,1% pour les autres pays de la zone CFA.
Les chiffres donnés dans ce paragraphe et le suivant concernent l’Afrique subsaharienne à
l’exception de l’Afrique du sud.
2 Les pays de la zone CFA sont ceux qui appartiennent à l’Union Economique et Monétaire d’Afrique
de l’Ouest (Voir Encadré 1.1).
1
77
L’ampleur de la correction apportée au taux de change en 1994 a certainement
amélioré la compétitivité du Sénégal. Le gain s’est dans une très large mesure
maintenu, grâce à une inflation restée relativement basse (atteignant en moyenne
2,6% par an au cours de la période 1996-2000), comme le reflète la stabilité
relative du taux de change effectif réel. La faiblesse de la performance des
exportations sénégalaises n’a pas pour cause première un taux de change non
concurrentiel, mais elle traduit surtout une concentration des exportations sur
des produits pour lesquels la demande mondiale est en déclin. Les cinq
principales exportations sénégalaises dans la classification tarifaire à huit
chiffres du Système Harmonisé Mondial (SHM), à savoir le pétrole, l’huile
végétale brute, l’acide phosphorique, le homard et les crevettes, dépassaient en
effet 40% du total des exportations sénégalaises, ce qui est une mesure de leur
concentration. Les produits du Sénégal n’ont pas fait preuve de beaucoup de
dynamisme sur les marchés mondiaux. Cependant, au crédit du Sénégal, la
plupart des exportations (environ 80%) dans la classification tarifaire à deux
chiffres du SHM ont enregistré une croissance plus rapide que celle réalisée en
moyenne pour ces produits sur les marchés mondiaux au cours de cette période.
L’amélioration de la performance des exportations sénégalaises passe donc par
une diversification de ses exportations pour inclure des produits pour lesquels la
demande est potentiellement forte sur les marchés mondiaux. La faiblesse de la
demande actuelle pourrait aussi résulter de contraintes pesant sur l’accès aux
marchés, contraintes qui affectent non seulement le Sénégal mais aussi d’autres
pays, avec pour résultat une faible croissance du commerce mondial pour ces
produits. Des changements dans les préférences des consommateurs peuvent
aussi expliquer la faiblesse de la demande mondiale. C’est le cas de l’huile
d’arachide, une des principales exportations du Sénégal, de plus en plus
remplacée par des huiles végétales sur les marchés mondiaux.
Mais tout n’est pas maussade et il existe des signes encourageants de
diversification des produits d’exportation au Sénégal. En effet, la part des
exportations manufacturées non traditionnelles a doublé de 10 à 20% entre 1995
et 2000. Parmi les exportations non traditionnelles, les performances des
cosmétiques, produits de parfumerie et savons ont été particulièrement
brillantes, avec un décuplement de leur valeur en dollars, laquelle est passée
d’environ 2 millions de dollars US en 1996 à environ 22 millions de dollars US
en l’an 2000. L’investissement direct étranger (IDE) a joué un rôle moteur dans
la croissance de ces exportations, démontrant ainsi combien il est important de
se pencher sur les contraintes auxquelles est encore assujetti l’IDE dans le
contexte du développement des exportations au Sénégal. La plus grande partie
de cette augmentation des exportations non traditionnelles s’est dirigée vers les
marchés africains, ce qui souligne l’importance pour le Sénégal de mettre
également à l’agenda de ses politiques les questions de commerce régional.
78
Le Cadre intégré (CI) va aborder trois ensembles de facteurs qui ont
obéré la diversification des exportations du Sénégal : (i) des facteurs nationaux
qui affectent le développement des exportations du Sénégal ; (ii) des facteurs
liés à des problèmes de politique commerciale de l’UEMOA ; et (iii) des
facteurs externes au Sénégal qui ont restreint son accès aux marchés
d’exportation.
La prise en compte de ces facteurs permettra aussi de stimuler la
croissance de biens et services ayant déjà un rôle important dans les exportations
du Sénégal, mais susceptibles d’atteindre une croissance plus élevée ou de jouer
un rôle important dans la réduction de la pauvreté. Ces biens et services, pour
lesquels le gouvernement du Sénégal avait demandé une analyse plus poussée
dans le cadre du CI, sont la pêche, l’agriculture, le tourisme, les textiles à base
de coton et les vêtements. En réponse à cette requête, le CI a analysé chacun de
ces secteurs en proposant des interventions spécifiques au niveau sectoriel dont
les effets sont susceptibles de compléter ceux associés à la prise en compte des
ensembles de facteurs mentionnés ci-dessus pour stimuler ces exportations.
Facteurs nationaux qui affectent les exportations du Sénégal
Les classements au niveau mondial établis par l’International Country
Risk Guide (ICRG) et Transparency International, ainsi que et l’index de
développement humain des Nations Unies indiquent que la performance du
Sénégal en termes de perception de gouvernance et de certains indicateurs de
capital social et humain se compare défavorablement à celle d’autres pays en
voie de développement qui ont réussi la relance de leurs exportations.
L’amélioration de ces classements de performance est un facteur important dans
l’attraction de l’IDE, susceptible d’apporter une contribution majeure à
l’intégration du Sénégal dans l’économie mondiale. Outre leurs effets
stimulants sur la croissance des exportations, le renforcement de la gouvernance
et l’amélioration des indicateurs de capital social et humain sont également
essentiels pour le développement à long terme du Sénégal.
Une enquête auprès de 200 firmes sénégalaises (dont 25% produisent pour
l’exportation), effectuée au début de 2002 par le Foreign Investment Advisory
Services de la Banque mondiale et par l’APIX, a mis en relief ce que les
entreprises perçoivent comme les principales contraintes qui affectent leur
fonctionnement et leur croissance. En tête de liste, on trouve l’accès au
financement et les coûts élevés de celui-ci, suivis des barrières administratives à
la création et au fonctionnement des entreprises, dont les plus importantes sont
le raccordement aux grandes régies d’état, l’accès au terrain, le code du travail et
les procédures douanières.
79
Le Plan d’action détaille des propositions susceptibles de porter remède à
cette situation en : diminuant les coûts de financement des affaires ; améliorant
l’environnement administratif pour les entreprises ; assurant l’accès à des
services d’infrastructures offrant leurs services à des prix concurrentiels ;
améliorant le fonctionnement du marché du travail ; rehaussant le niveau des
compétences du réservoir de main d’œuvre ; améliorant les services de la
justice ; et en améliorant la gestion des procédures d’importations et les
procédures d’évaluation des douanes. Plusieurs de ces mesures sont importantes
pour les investisseurs tant nationaux qu’étrangers.
Ces mesures à caractère général, destinées à atténuer les contraintes à la création
et au fonctionnement des entreprises, s’assortissent de mesures spécifiques que
le gouvernement du Sénégal pourrait prendre pour développer ses exportations.
Ainsi, le développement des exportations pourrait former la pierre angulaire de
l’agenda de politiques du gouvernement du Sénégal. Ce dernier devrait aussi
confectionner une stratégie de développement des exportations et consolider
sous un seul toit (l’Agence de Promotion des Exportations proposée dans ce
rapport) les fonctions exercées aujourd'hui par les différentes institutions ayant
pour mandat la promotion des exportations, de façon à mieux tirer parti de leurs
efforts.
Il est également nécessaire d’améliorer la gestion des mécanismes
d’importations hors taxes destinés à aider les exportateurs. On se référera au
Plan d’action pour le détail des mesures proposées pour stimuler l’exportation.
Politiques commerciales de l’UEMOA qui affectent les exportations du
Sénégal
Dans la seconde moitié de la décennie 1990 Le Sénégal a réalisé d’importants
progrès en matière d’ouverture et de transparence de son régime commercial.
En particulier, l’adoption du tarif extérieur commun (TEC) de l’UEMOA en
1999 a permis de simplifier la structure tarifaire du Sénégal et à réduire les
tarifs. Il y a aujourd'hui quatre taux tarifaires au titre du TEC : 0% pour les
biens d’équipement, etc., qui ne sont pas produits localement ; 5% pour les
matières premières ; 10% pour les produits intermédiaires ; et 20% pour les
produits de consommation.
En 2001, le régime commercial du Sénégal se caractérisait comme suit : des
tarifs moyens de 14% (semblables à la moyenne pratiquée par d’autres pays en
voie de développement, mais considérablement plus bas que la moyenne des
pays de la SSA) ; une dispersion des tarifs de l’ordre de 7% ; des pics tarifaires
de 42% (plus élevés que les tarifs maximums au titre du TEC à cause de
surtaxes à l’importation pour environ une douzaine de produits) ; les impôts sur
le commerce international constituant 22% des recettes du gouvernement ;
80
pas de quota d’importations ou de licences ; pas de taxes ou de subventions à
l’exportation ; et une durée moyenne d’une semaine pour les formalités de
dédouanement.
Ces progrès importants dans l’amélioration de son régime commercial devraient
encourager le Sénégal à pousser plus avant sa libéralisation à long terme dans le
cadre de l’UEMOA. En particulier, une correction apportée à la progressivité
des droits de douane pourrait avoir des effets bénéfiques sur les industries
alimentaires et du textile, dont le potentiel de développement est prometteur, en
les obligeant à devenir plus efficaces.
Bien que le TEC soit aujourd'hui en vigueur dans l’ensemble de l’UEMOA, on
est encore loin d’avoir au sein de l’UEMOA une zone de libre échange. En effet,
des règles d’origine compliquées et arbitraires empêchent les membres de
l’UEMOA de bénéficier de tarifs préférentiels internes à l’UEMOA. L’Union a
pris des mesures pour corriger ce problème en introduisant un meilleur système
de règles d’origine inspiré des meilleures pratiques en la matière : la règle
d’origine sera satisfaite pour autant que la classification tarifaire à 4 chiffres du
SHM des produits entrant dans la fabrication du produit final soit différente de
celle de ce dernier.
Malgré ses mérites, ce système pourrait mettre à rude épreuve la capacité
administrative du pays. Une meilleure option consisterait à s’efforcer de mettre
en place une véritable zone de libre échange, c’est-à-dire une union douanière
entre les différents membres de l’UEMOA. Le Plan d’action contient des
propositions détaillées en matière de politique commerciale du Sénégal. Tout en
renforçant l’UEMOA, il est important que les autorités sénégalaises suivent de
près les initiatives d’intégration avec la CEDEAO, des initiatives qui font suite
aux déclarations des chefs d’états des différents pays de l’UMEOA et de la
CEDEAO.
Accès aux marchés
L’ensemble des exportations sénégalaises est soumis à des contraintes
relativement sévères tant dans les pays en développement que dans les pays
développés. Au niveau des pays développés, les exportateurs sénégalais sont
confrontés à des barrières tarifaires et non tarifaires sur les marchés du QUAD
(Canada, Etats-Unis, Japon et Union européenne). Les normes très strictes
imposées par les pays importateurs constituent la principale barrière non
tarifaire. Par exemple, malgré un potentiel important pour l’exportation de fruits
et légumes, le Sénégal rencontre d’énormes difficultés à pénétrer le marché
américain à cause des exigences américaines en matière de fumigation de ces
produits à l’importation.
81
Bien que les tarifs moyens du QUAD soient bas, les pics tarifaires (par exemple
88% sur le tabac aux Etats-Unis, 65% sur les préparations de foie au Canada, et
40% sur la viande bovine désossée au Japon) ont découragé les exportations
sénégalaises pour ces différents produits dans les pays du QUAD, malgré des
régimes préférentiels (par exemple les préférences accordées aux pays les moins
avancés (PMA) et le régime accordé au titre de l’African Growth and
Opportunity Act (AGOA)). Dans certains cas, même lorsque les préférences
commerciales ont eu pour effet de réduire de façon substantielle les tarifs
(jusqu’à un tarif nul), des règles d’origine complexes et coûteuses auraient
empêché le Sénégal de tirer parti du régime préférentiel. Celles-ci empêchent la
plupart des pays – en particulier les pays à faible revenu, dont la capacité
administrative est réduite –de bénéficier de régimes préférentiels accordés par
l’Union européenne. Il est par conséquent probable que le Sénégal ne retire que
peu de bénéfices de l’accord « Tout sauf les armes » (TSA) de l’Union
européenne pour les mêmes raisons, bien qu’il soit encore trop tôt pour avoir des
données nécessaires à le prouver formellement. Finalement, dans certains cas, le
Sénégal n’est pas exportateur des produits jouissant d’un régime préférentiel.
En 2001, aucune des exportations sénégalaises aux Etats-Unis n’a pu bénéficier
de l’AGOA et seules des exportations pour une valeur de 0,5 million de dollars
US (soit environ 0,7% de ses exportations totales) ont pu pénétrer le marché
américain au titre du régime PMA.
Le Sénégal devra aborder les questions relatives à l’accès aux marchés des pays
développés et en voie de développement dans le cadre de négociations
multinationales et régionales. Il aura par conséquent à renforcer sa capacité de
mener de telles négociations internationales. Il aura également besoin
d’assistance technique en matière de normalisation. Des mesures détaillées pour
aborder ces différents problèmes sont également contenues dans le Plan
d’action.
Interventions sectorielles spécifiques
Le gouvernement du Sénégal a choisi d’analyser au titre du CI quatre secteurs
de concentration. Ces secteurs sont : (i) déjà importants pour les exportations
sénégalaises (poisson) ; ou (ii)présentent un potentiel qui n’est pas encore
pleinement exploité et pourrait être important particulièrement pour la réduction
de la pauvreté (agriculture) ; ou (iii)pourraient avoir une bien meilleure
performance au vu d’une demande mondiale en croissance (tourisme) ; ou
(iv)présentent un bon potentiel du fait des richesses naturelles du Sénégal et au
vu des opportunités de marchés fournies par les régimes préférentiels (textiles
de coton et habillement). Ces différentes opportunités sont discutées cidessous :
82
La Pêche
Bien que le secteur halieutique ne compte que pour de 2% du PIB, les
exportations de poissons et les préparations à base de poissons forment la plus
grande catégorie d’exportation au Sénégal, représentant 38% des exportations
totales en 2000. Le secteur est également important parce qu’il permet
d’absorber une main d’œuvre provenant de l’agriculture, un secteur où la
pauvreté est particulièrement sévère (environ 70% des pauvres habitent en zones
rurales).
La question centrale pour ce secteur est l’épuisement des stocks halieutiques. Si
aucune correction n’est apportée, on pourrait voir s’effondrer une grande partie
de l’industrie à vocation d’exportation au cours des quelques prochaines années.
La cause profonde de cette crise est l’absence d’une réglementation en matière
de pêche dans une situation où la capacité de pêche dépasse les ressources
halieutiques disponibles.
Les réformes de ce secteur auront à se concentrer sur l’allocation des futures
prises. De façon spécifique, la stratégie aura à assurer la régénération des stocks
halieutiques et à déterminer leur allocation entre les chalutiers industriels
locaux, les chalutiers battant pavillon étranger et la flotte artisanale. Cette
allocation des prises devra prendre en considération l’impact de chacun de ces
groupes sur les ressources halieutiques (notamment sur les juvéniles),
l’économie relative de chaque type d’opérations, les questions d’emploi, la
valeur ajoutée ainsi créée et les demandes du marché mondial et de l’industrie
locale de transformation.
Le Sénégal pourrait tirer des bénéfices de l’expérience d’autres pays qui
dépendent également de façon importante de leurs ressources halieutiques et ont
su apporter à des problèmes semblables des solutions réussies. La solution
passera par une prise de responsabilité du secteur public pour la mise en place
d’un plan de gestion efficace des ressources halieutiques de telle façon à ce que :
(i) il n’y ait pas un accès aux ressources halieutiques qui soit libre et non limité ;
(ii) il y ait réduction des efforts de pêche ; et (iii) il y ait compensation de ceux
auxquels l’accès à ces ressources aura été refusé. L’application de tels principes
au Sénégal exigera que : (i) les questions sectorielles reçoivent la priorité dans
l’agenda des politiques ; et (ii) que les rôles des secteurs privés et publics soient
pris en considération dans la préparation d’un programme de développement
cohérent pour le secteur. Des mesures détaillées se trouvent dans le Plan
d’action.
83
Agriculture
En 2000, l’agriculture a représenté 21% des exportations3 et 17% du PIB.
Cependant, ces chiffres masquent l’importance de l’agriculture dans la vie
socio-économique du Sénégal. Environ 70% de la main d’œuvre nationale
travaille dans le secteur agricole, et pour la grande majorité des ménages ruraux,
l’agriculture représente la principale activité et source de revenus. De plus,
comme nous l’avons déjà mentionné, environ 70% des pauvres vivent en zones
rurales.
Les exportations agricoles du Sénégal ont augmenté de près de 8% par an au
cours des années 1980, pour culminer à 219 millions de dollars US en 1990.
Depuis lors, elles ont chuté de façon importante et quasi-constante, de sorte que,
en 2000, leur total ne se montait qu’à 146 millions de dollars US, soit environ
2/3 du total qu’elles avaient atteint 10 ans auparavant. Le secteur de l’arachide
est responsable de plus de la moitié de ce déclin. En effet, le volume des
exportations d’arachides de bouche pour la confiserie (dont la valeur est
relativement élevée) a considérablement chuté, tout comme le volume et la
valeur unitaire des exportations d’huile d’arachide (à la suite du déclin des prix
internationaux).
Cependant, les exportations agricoles du Sénégal peuvent se redresser dans le
moyen terme, car les fruits et légumes frais offrent des potentialités importantes
en termes de croissance. Ces exportations ont augmenté de 41% en volume
entre 1998 et 2001, et environ de 7% par an en termes de dollars, un taux
nettement supérieur à celui des exportations totales (ces dernières n’atteignant
en moyenne que 0,4% par an entre 1997 et 2000). Le dynamisme nouvel
observé dans ce secteur est en partie le résultat d’interventions « catalytiques »
au titre du Projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) de la Banque
mondiale, complété par un regain d’intérêt de plusieurs compagnies
internationales pour des investissements dans la chaîne d’approvisionnement du
Sénégal. Malgré leur bonne performance, les exportations de fruits et légumes
n’ont représenté que 1% des exportations totales en 2000 à cause de la faiblesse
des niveaux initiaux de production. L’accélération de la croissance de ces
exportations demandera de : (i) Réduire les obstacles d’infrastructure et de
développer une chaîne de froid ; (ii) mettre en place un système de gestion de
qualité totale et se plier à de nouvelles normes de production et de
transformation ; (iii) diversifier les zones de production au-delà de la zone de
Niayes ; et (iv) améliorer les capacités de gestion au sein du secteur et les
services d’appui spécialisé aux entreprises.
La source de ces données sur la part des exportations totales d’agriculture est la FAO. Les données
de la FAO pour les exportations de certains produits agricoles diffèrent des données produites par le
Département de la statistique du Sénégal).
3
84
Dans le sous-secteur de l’arachide, qui domine l’agriculture sénégalaise, il y très
peu de perspectives de croissance pour les exportations d’huile d’arachide, à
cause de la stagnation qui prévaut sur un marché mondial confronté à une
concurrence croissante d’huiles végétales moins onéreuses. Cependant, les
perspectives de marché sont nettement meilleures pour une expansion des
exportations nationales d’arachide de bouche pour la confiserie, pour lesquelles
le profit réalisé par les planteurs pourrait aussi être substantiellement plus élevé.
L’augmentation des exportations agricoles du Sénégal d’arachide de bouche
demandera la mise en place d’un cadre incitatif plus attractif (en fait, une
politique de prix modulée par le marché) et des semences de meilleure qualité.
A moyen terme, il existe également des opportunités de croissance, mais plus
modestes, pour d’autres exportations agricoles, telles le coton, y compris un
coton à fibres longues de haute qualité cultivé sous irrigation, bien que les prix
internationaux du coton resteront probablement à des niveaux historiquement
bas à court terme à cause d’un surplus global structurel et du subventionnement
élevé de la production dans plusieurs pays importants. Des mesures spécifiques
pour aborder les contraintes de croissance des exportations agricoles en général,
et des exportations de fruits et légumes, d’arachide de bouche et de coton en
particulier, se trouvent dans le Plan d’action.
Tourisme
En 2002, les recettes du tourisme représentaient environ 3,6% du PIB du
Sénégal, soit le double de celles réalisées par les exportations d’arachide et
environ 60% de celles réalisées par les exportations halieutiques. L’emploi dans
le secteur est estimé à 12.000 personnes de façon directe et 25.000 de façon
indirecte, représentant ainsi 14% de tous les emplois rémunérés dans le pays.
Vu la variété des patrimoines naturels et culturels qui donnent du Sénégal un
avantage comparatif par rapport à d’autres destinations, son industrie touristique
est susceptible de faire beaucoup mieux qu’elle n’a fait jusqu’ici. Entre 1975 et
1997, le Sénégal a chuté de la 7ème place dans le classement de l’OMT à la 16ème
place des 20 principales destinations touristiques en Afrique, impliquant ainsi
une perte de la part de marché des destinations sénégalaises au profit d’autres
destinations africaines.
Il est également probable qu’on observe une accélération plus grande de la
demande dans l’industrie touristique du Sénégal : En effet, les projections de la
Banque mondiale montrent une croissance plus rapide pour le tourisme que pour
les exportations de marchandises au cours de la période 2000 à 2004 (9% par an
contre 6%).
85
Enfin, d’autres facteurs plaident également en faveur de la destination
« Sénégal », tel son image positive à l’étranger, sa proximité géographique de
l’Europe et des Etats Unis (il est plus proche des Etats-Unis que les autres
destinations africaines), mais aussi le regain d’intérêt et d’attention pour le
secteur de la part des principaux responsables de politiques.
Les faiblesses actuelles de ce secteur comprennent sa dépendance excessive
d’un tourisme saisonnier de plage, des stratégies de commercialisation
inadéquates, un accès difficile à la terre pour les investisseurs potentiels, et une
quasi-absence de tout dialogue entre les secteurs public et privé. L’excessive
modicité des investissements au cours des années récentes a entraîné un
vieillissement de l’infrastructure touristique sénégalaise qui est en passe de
devenir moins attirante que celle offerte par d’autres destinations. Finalement,
le tourisme sénégalais tire mal parti des actifs culturels du pays.
Le Sénégal a besoin d’une stratégie bien formulée pour un développement du
secteur touristique qui respecte ses actifs culturels et son environnement. Pour
donner à cette formulation la haute priorité dont elle a besoin, une commission
présidentielle pourrait être créée avec pour mandat de développer et de présenter
une stratégie selon un calendrier bien précis. Il serait préférable de laisser la
promotion du tourisme à « l’Office du tourisme », une institution mixte publique
et privée qui pourrait être le partenaire du secteur public dans la discussion de
cette stratégie. Le Maroc et la France ont tous deux utilisé cette approche avec
succès. En ce qui concerne l’accès au terrain qui reste un problème majeur pour
les nouveaux investissements dans le secteur, cette question devra également
être abordée avec une certaine urgence. Les détails de ces mesures et d’autres
susceptibles d’exploiter davantage le potentiel du secteur touristique sont fournis
dans le Plan d’action.
Textiles et vêtements
En 2002, les textiles de coton et l’habillement ne représentaient que 1,5% des
exportations totales. La faiblesse de la contribution actuelle des textiles en
coton aux exportations totales ne doit pas cacher les atouts importants dont ils
disposent en tant que sources de croissance pour les exportations. Tout d’abord,
le Sénégal se prête naturellement bien à la production d’un coton de qualité. Il
possède des compétences techniques importantes dans le secteur textile, et ses
nombreux artisans et tailleurs dans le secteur de l’habillement ont fait preuve de
créativité et de talents remarquables. Deuxièmement, le régime préférentiel dont
joui le Sénégal au titre de l’Accord MultiFibres (AMF) de l’AGOA et du
programme TSA représente un autre avantage. Il reste au Sénégal de démontrer
qu’il peut tirer parti d’une courte fenêtre d’opportunité avant que l’AMF
n’expire et avant que l’AGOA ne devienne plus restrictif.
86
Comme d’autres pays cotonniers dans la région, le Sénégal n’a pas su établir un
secteur textile concurrentiel. Il n’a pas su également émuler le succès rencontré
par d’autres pays en voie de développement dans ce secteur en recourrant à la
sous-traitance dans le secteur de l’habillement. Les équipements obsolètes, la
mauvaise gestion et la main d’œuvre excessive ont fortement affaibli l'efficacité
du secteur, et vont demander des efforts de restructuration substantiels et de
nouveaux investissements pour redresser la situation. Les IDF (Investissements
Directs Etrangers) pourraient avoir une contribution importante dans ce
domaine.
Le secteur souffre également des mêmes contraintes qui affectent d’autres
secteurs de l’économie : (i) approvisionnement irrégulier et onéreux en
électricité ; (ii) Crédit difficile et onéreux ; et (iii) approvisionnement hors taxes
des intrants difficile et coûteux. Par conséquent, les mesures proposées pour
atténuer l’effet de ces contraintes sur le fonctionnement et la croissance des
entreprises dans le Plan d’action s’appliquent également à ce secteur. En plus de
ces mesures génériques, le Plan d’action présente également des mesures
spécifiques pour le développement du secteur textile et habillement.
Plan d’action
Le Plan d’action présenté à la suite de ce résumé analytique résume, en les
assortissant d’un calendrier, les principales recommandations de politiques et les
besoins en assistance technique contenus dans ce rapport. Plusieurs de ces
besoins d’assistance technique pourraient être financés par les programmes déjà
en place (par exemple émanant de l’UE) mais d’autres nécessiteront des
nouvelles initiatives de la part des bailleurs de fonds. Le contexte de ces
propositions est détaillé à la fois dans le corps principal du rapport, le volume 1,
ainsi que dans le volume 2 qui l’accompagne et qui contient les documents
d’appui ayant servi à la préparation du rapport.
Actions prioritaires
La formulation d’une stratégie solide pour le développement des exportations est
un travail de longue haleine. Elle va demander de faire naître un consensus sur
une vision bien définie et sur une stratégie, d’articuler des priorités et
d’identifier des responsables pour chacune des composantes de cette stratégie.
Tout ceci prend du temps.
Cependant, les cibles de croissance et de réduction de la pauvreté du
gouvernement du Sénégal imposent l’obtention rapide de résultats. Les mesures
qui suivent, tirées du plan d’action, n’exigent pas de longs préalables pour leur
mise en œuvre qui pourrait se faire aussitôt que possible.
87
Elles ont été choisies à cause de leur capacité d’obtenir des résultats rapides ou à
cause de l’urgence de les mettre en oeuvre. En parallèle avec leur mise en
oeuvre, le travail sur les autres problèmes identifiés dans le rapport et dans le
Plan d’action peut également être commencé, car ces mesures aussi vont
demander la recherche d’un consensus et l’analyse de différentes approches. Par
exemple, il faudra rechercher une approche pragmatique pour améliorer l’accès
au terrain dans le secteur du tourisme et à la terre dans celui de l’agriculture.
Actions immédiates
Les politiques destinées aux secteurs tourisme et pêche doivent recevoir une
attention prioritaire, pour économiser de l’énergie politique et obtenir le temps
de mettre en place le reste de la stratégie. Certaines de ces politiques peuvent
être mises en œuvre rapidement car elles ne demandent aucune mesure qui
pourrait susciter des controverses. Elles sont fondées également sur des
programmes en cours, et par conséquent, n’obligeront pas à puiser dans un
capital politique limité. Ci-dessous, nous avons décrit certaines des principales
mesures de politique qui pourraient constituer un programme d’action
prioritaire. Celles-ci ont été choisies à cause de leur opportunité et de leur degré
d’urgence.
Problèmes de politique commerciale
- Négocier avec les membres de l’UEMOA la création d’une vraie zone intra
régionale de libre échange au cours des quelques prochaines années.
- Se joindre à d’autres pays auxquels l’Union européenne a octroyé l’accord
TSA (tout sauf les armes) pour négocier une simplification des règles d’origine.
- Se joindre à d’autres PMA pour négocier avec le Canada, le Japon et les Etats
Unis un régime préférentiel similaire à celui de TSA et obtenir ainsi un accès
hors taxes pour la totalité des produits.
- Rendre pleinement opérationnel le Comité de Négociations Commerciales
Internationales de façon à refléter de façon complète les vues du secteur privé
dans l’agenda de négociations du gouvernement du Sénégal et dans ses
demandes en matière d’assistance technique.
- Commencer le processus de création de l’Agence de Promotion des
Exportations (APE) qui consolidera les fonctions des différentes organisations
existantes pour la promotion des exportations de façon à maximiser leur impact,
éviter une dispersion des efforts, et économiser les coûts administratifs et la
capacité de ressources humaines.
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Dans le secteur du tourisme
- Définir les modalités institutionnelles qui auront pour résultat la préparation et
l’adoption d’une stratégie de développement du tourisme.
- Rechercher les conseils de professionnels pour la création de l’Office du
Tourisme.
- Renforcer le Ministère du Tourisme.
- Commencer le processus d’établissement et d’exécution de plans de
développement régionaux (basés sur les plans d’aménagement du territoire mais
les dépassant en matière d’exécution). Un projet envisagé par la Banque
mondiale pourrait appuyer ce processus.
Dans le secteur de la pêche
- Créer une Commission Présidentielle (CP) pour préparer la réforme
institutionnelle recommandée, y compris la mise en œuvre d’une Agence de
Réglementation de la Pêche, et pour prendre les mesures nécessaires au gel
immédiat du nombre de navires pêchant dans les eaux sénégalaises. Une telle
action pourrait être relativement sans douleur et préparer le terrain pour un
système de licences avec redevances pour l’accès aux ressources halieutiques.
Comme la plupart des mesures d’ajustement et d’accompagnement dans le
secteur de la pêche auront un coût monétaire, la CP recherchera immédiatement
des bailleurs de fonds potentiels, en expliquant la raison d’être de cette stratégie
et en demandant dans un premier temps de l’assistance technique et ensuite un
appui budgétaire.
- La CP préparera une stratégie des communications professionnelles de façon à
présenter au public les raisons de cette stratégie sectorielle.
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