Les flèches de la musique 2010 Hûmaa Guéé Hnamus

Transcription

Les flèches de la musique 2010 Hûmaa Guéé Hnamus
Le magazine des musiques de Nouvelle-Calédonie
du
15
décembre
2010
au
15
février
2011
N°12
Les flèches de la
musique 2010
Hûmaa Guéé
Hnamus
Djazwid
Tevita
Sumaele
Ybal Khan
Joelle Hirep
Tim Sameke
EXPORT
Laureats flèches
Sumaele
S
i on se penche un petit instant sur cette année 2010, il s’en sont passées des
choses, bonnes et moins bonnes. Nous ne pouvons pas zapper notre quotidien où la vie chère nous étrangle un peu plus cha que jour et les discours qui
nous promettent le contraire auraient tendance à nous étouffer par leur longueur.
L’actualité politique aussi nous intrigue et je dirai même l’avenir de notre pays et c’est
bien normal. De toute façon rien ne sera plus comme hier, et il est important que le
meilleur soit retenu. Tout cela influe sur nos créateurs. La musique n’est pas qu’une
belle confiture qui agrémente mais aussi et surtout une épice qui doit relever le goût.
Dans ce flot de musique incessant (et tant mieux pour le secteur), prenons le temps de
s’écouter et nous, les artistes, veillons à bien dire et bien se faire comprendre
afin de faire avancer quelque peu le débat.
La musique a posé aussi ses pierres. On constate une augmentation des concerts et
une meilleure diffusion média. Comme quoi la musique est porteuse et devient un
support très intéressant même pour certaines entreprises. On ne va surtout pas se
plaindre, au contraire. La télé a mis les bouchés doubles cette année, certainement
avec l’arrivée de la TNT. Du coup, nous avons eu une meilleure visibilité pour les
artistes. « Une chanson = un visage », c’est tout de même
mieux pour celui qui écoute. Savoir qui est derrière une création, ça relève même du
respect.
Les Flèches de la Musique 2010 ont récompensé le
meilleur de la production discographique de cette année. On notera une nouvelle catégorie avec le meilleur clip. Une superbe soirée qui s’est déroulée au Centre Culturel
Tjibaou dans la salle Sisia. Des trophée signés Paula Boa et Adje que l’on remercie
au passage. Une soirée filmée et diffusée par NC 1ere qui faisait son retour à nos
cotés. Nous profitons d’ailleurs du passage à la TNT pour interpeller l’unique chaine
de Télé, et de lui demander de défendre notre patrimoine musical face à l’offre
internationale du bouquet public et des chaines « parabolées ». L’occasion aussi de
souligner ces 50 albums produits cette année. Cela démontre la bonne santé de la
production locale. N’hésitez donc pas à découvrir ces albums lauréats.
Voilà, à l’aube des fêtes, il s’agit pour chacun de s’arrêter un moment, de ralentir
notre course, de couper l’ordinateur et de faire un bilan de ces 12 mois. Ce qui a
fonctionné et revoir ce qui n’a pas marché. Les bilans ne se font jamais seuls car nos
défauts sont souvent dans les yeux des autres. L’équipe d’Endemix remercie tous les
lecteurs pour votre fidélité et votre soutien aux artistes du Pays. Nous vous souhaitons
de bonnes fêtes et une
bonne année 2011. Attention sur les routes
et au chocolat, car on se donne rendez-vous l’année prochaine.
Bonne lecture.
Oleti
Au niveau de l’export, plus d’une quinzaine de projets sont sortis du territoire. La
musique se fait connaître doucement à l’extérieur où les places sont chères. Il faut
donc apprendre très vite comment se faire une petite place. Des structures de management s’installent et c’est tant mieux car il appartient aux artistes d’aller au « combat
les premiers ». Les concerts à l’étranger aboutissent en général si la prestation est excellente à de nouveaux projets. Celenod, de Maré par exemple qui commence à tisser
un réseau du côté de la région Bretonne. Ykson grâce à sa prestation au Dreaming
en mai est programmé au fameux Woodford Festival Brisbane en Janvier. L’artiste
prend conscience peu à peu qu’il ne s’agit plus d’un loisir mais d’un véritable boulot
où des sacrifices sont demandés. Donc après la sortie de l’album, Messieurs, au boulot sur la scène et donnons le meilleur pour que ces concerts soient inoubliables.
Jean Marc Ventoume
Directeur de publication
Newzik
( Pages 6•7 ) Dossier
( Pages 4•5 )
EXPORT :
Carnets de route musicaux
( Pages 8•13 )
Portraits
Les flêches de la
musique 2010
Hûmaa Guéé
Hnamus
Djazwid
Tevita
Sumaele
Ybal Khan
Joelle Hirep
Tim Sameke
Agenda
& Dans les bacs
( Page 14 )
En Posters
En couverture : Paul Wamo lors de la ceremonie des Fleches de la Musique 2010
On a oublié
de vous dire…
( Page 15 )
Endemix est l’espace d’expression des artistes mais aussi de ses lecteurs. Pour réagir, proposer, partager, écrivez-nous à [email protected] ou à l’adresse suivante : Poemart, 27 Bd de Sébastopol
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Endemix est la revue trimestrielle et gratuite d’actualité des musiques de Nouvelle-Calédonie éditée par le POEMART.
Directeur de Publication : Jean-Marc Ventoume • Rédaction : Virginie Dabout/VDConseil • Maquette et réalisation : Piko Studio • Photographies : Eric Dell’Erba Impression : Artypo - Tirage : 20 000 ex.
Le poemart Pôle Export de la Musique et des Arts de Nouvelle-Calédonie - est une association à but non lucratif créée en décembre 2007. Le Poemart a pour mission de promouvoir la création
musicale locale à l’intérieur et à l’extérieur du territoire en accompagnant collectivement les artistes et en mettant à leur disposition des outils et un réseau-ressources local et international. Le Poemart
est financé conjointement par la Nouvelle-Calédonie et la SACENC. www.poemart.net
De même, la forte augmentation du nombre de clip cette année a donné lieu à une
nouvelle catégorie pour cette édition 2010.
(voir les lauréats page 8).
LE BUA
de Lifou
CHRONIQUES
D’ICI...
Le Bua est une danse traditionnelle de Lifou. Longtemps
interdite par les missionnaires, elle
a su subsister dans l’ensemble des
districts de l’ile.
4
5
C’est une danse de préparation
des guerriers avant leur départ au
combat. Exclusivement masculine,
elle enseigne aux jeunes, l’art de
la guerre. Les danseurs arborent
des peintures noires (ou noires et
blanches) sur le visage et le haut
du corps et portent des casse-têtes. C’est une danse en rond où les
protagonistes sont généralement
scindés en deux groupes ; placés
en colonnes, ils dansent et suivent
le premier danseur qui agit en
tant que « chef de guerre ». Les
musiciens sont, eux, situés au
centre du cercle et lancent le
départ de la danse. Les danseurs
tapent alors le sol de leurs pieds
afin de faire trembler la terre. Ce
sont les deux danseurs principaux
qui ensuite crient les séquences
de danse à exécuter : attaque, défense, hommage au grand chef,…
L’instrument de musique utilisé
est un tronc d’arbre creux, une
caisse frappée avec un bâton par
les chanteurs. Le rythme est très
rapide et les paroles des chants ne
sont plus comprises aujourd’hui
tant leur création est ancienne.
Elle est pourtant aujourd’hui une
des danses les plus vivantes des
Iles Loyautés et dont la connaissance est encore entière.
• Actus studios : Chez Alizé, de nombreuses
sorties sont attendues en cette fin d’année :
celui de ASHKA de Hienghène (Traditionnel et électrique), après 10 ans d’absence,
le groupe Tamarii no te fenua (musique
tahitienne) revient avec un 4ème album.
Suivront ensuite l’album de Jean-Paul,
ancien du groupe Ambiance souvenir du
nord. Chez Mangrove, trois sorties majeures auront lieu en décembre avec celles de
Vamaley, de Sadro (Maré) et le DVD des 20
ans de Mangrove, avec le concert de clôture
du festival des Arts mélanésiens.
• Actus export : Michel Benebig se rendra
aux Etats-Unis en janvier prochain et notamment à Los Angeles et San Francisco.
Celenod passera quant à lui le mois de décembre en métropole avec une tournée en
Bretagne et un concert le 7 décembre au Jardin des Plantes à Paris. Ykson quant à lui,
est programmé au grand festival de Brisbane
de fin d’année, le Woodford Folk Festival, il
y retrouvera entre autres, Blue King Brown,
The Cat Empire ou encore That 1 Guy. Tyssia s’envolera elle, pour la Nouvelle-Zélande
pour deux concerts à Taupo dans le cadre
du jumelage avec la ville de Nouméa.
• Bilan des festivals 2010 : Le festival
Akawan-Wenekuka fidélise son public à
Xodre-Lifou et a réuni cette année plus de
3500 spectateurs. De son côté le festival
Femmes Funk Family, amputé de son village
du Nord a tout de même fait danser quelques 8500 personnes cette année. Quand
au Gypsy Jazz Festival, la soirée au centre
Tjibaou avec Sanseverino a totalisé 3000
personnes.
• Les Flèches de la Musique 2010 viennent
de se dérouler et sont déjà pleines d’enseignements. Ainsi on peut noter une nette
augmentation des productions musicales
avec plus de 50 albums déclarés à la SACENC cette année (contre 44 en 2009).
Parmi cette cinquantaine d’albums, plus de
30 sont le fruit d’autoproductions d’artistes.
• Celenod et le Poemart étaient présents
au dernier Australasian Music Expo de
Melbourne, réunissant plus de 400 professionnels venus du monde entier (programmateurs, tourneurs, labels…). Celenod a
partagé l’affiche, avec succès, avec des artistes tels que Femi Kuti (le fils de Fela) ou
encore les américains de Groundation.
... ET D’AILLEURS
• Aux tous derniers trophées musicaux australiens, c’est l’artiste Dan Sultan qui a raflé
les récompenses d’artiste masculin de l’année et de meilleur album blues et roots, devant John Butler Trio ou encore Jeff Lang.
C’est la seconde fois qu’un artiste aborigène
reçoit cette distinction, après Gurrumul.
• Pour les fans de Danakil : le prochain
album est attendu pour Mars 2011 ; une
grande tournée devrait suivre avec, bonus
du groupe à ses fans pour les remercier
du soutien, l’album offert à l’entrée du
concert.
• Loi Hadopi : après les mesures répressives,
la valorisation des bonnes pratiques. En effet, un label vient d’être lancé garantissant
au consommateur la légalité des services en
ligne de téléchargement ; il est attribué pour
une durée de 1 an (www.hadopi.fr).
• Australie : Un nouveau label est né, dédié
aux artistes mélanésiens sous la direction
de l’artiste David Bridie et de sa fondation
Wantok, 2 premiers albums viennent de
sortir : celui de Georges Telek (PNG) et de
Franck Yamma (Aus.).
• Métropole : une anthologie des musiques
traditionnelles vient de sortir : 10 CD, 300
morceaux où la Nouvelle-Calédonie a trouvé
tout naturellement sa place dans le CD n°9.
Par Guillaume Veillet, Editions Frémeaux.
CA BOUGE !
• La SACENC accueille un nouveau délégué chargé des relations sociétaires,
Alexandre Laberibe-Maridas suite à la
nomination d’Evariste Wayaridri à la direction générale.
• Hip Hop : la scène du Pacifique se
structure afin de se faire une place sur le
paysage hip hop mondial. Artistes néozélandais, australiens et bientôt calédoniens montent leur réseau afin d’échanger
informations, scènes et opportunités de
visibilité. Le tout devrait se concrétiser en
juin 2012 lors d’un mini-festival à Brisbane en parallèle du festival The Dreaming.
A suivre !
• Centre Tjibaou : la responsabilité du
département spectacles est actuellement
vacante suite au départ de Diane-Lise Da
Ros. La nomination du futur directeur
devrait avoir lieu avant la fin de l’année.
• Hip Hop2 : un nouveau mouvement
musical est né à Chicago. Trente ans après
la House arrive le Juke, mélange de hip
hop et d’électro, de rythmes rapides et
lancinants, créé pour animer les battles
de la ville. On nous promet l’explosion de
son DJ leader, DJ Nate pour 2011.
• La Cité de la Musique lance sa WebTV
sur www.citedelamusiquelive.tv.
Au programme, les enregistrements de
ses concerts tout au long de l’année ; A
noter également, une exposition dédiée à
Brassens (à partir du 15 mars prochain)
et pendant les fêtes une belle expo sur
« Lenine, Staline et la musique ».
• La musique de Nouvelle-Calédonie
à l’honneur sur les écrans de France O
le 11 février prochain avec la diffusion
du concert de l’émission « Musiques du
Monde » (France Musique) enregistré au
Jardin des Plantes. C’est Celenod qui représentera la musique du pays dans une
prestation réalisée le 7 décembre dernier.
A noter qu’une diffusion en simultané est
prévue sur France Musique.
ZOOM SUR
LA COUNTRY DU CAILLOU.
2 albums nominés cette année en country
si on compte l’album de chanson broussarde de Pat Fouques, la country locale
se fait une petite place dans notre paysage
musical. Son représentant, Jean Luc Leroux, a d’ores et déjà sorti deux albums
en deux ans et repart en fin d’année à
Nashville pour enregistrer le troisième !
Un single comme un avant-gout, La
lune Noire, vient tout juste de sortir. Ce
passionné, outre le fait d’être un joueur
de mandoline émérite, anime chaque semaine depuis cinq ans, l’émission « Route
66 » sur RRB (samedi à 16h45 et dimanche à 10h). Si vous souhaitez tout savoir
sur le blue grass et écouter de la mandoline country, suivez Jean Luc !
COUPS DE COEUR !
Internationaux
Dan Sultan
Get out while you can
Du rock très acoustique,
une voix de velours, on
surnomme cet artiste
australien, le « Black Elvis ». A découvrir
ou à redécouvrir pour ceux qui ont aimé
l’excellent premier album, « Homemade
biscuits ».
LADI6
The libération of
On a pu la découvrir
lors du dernier festival
Femmes Funk, voici son
deuxième album dont elle a offert quelques
exclus sur nos scènes. Pour découvrir un
hip hop féminin et nzed de haute volée.
Mademoiselle K
Jouer dehors
Un 3ème album à paraître
en janvier 2011 dans la
veine du premier avec un
rock qui tapote le cerveau d’abord et sort
la massue ensuite, la technique marche toujours ! Vive le rock, vive Mademoiselle K !
Zaya
Sa douce voix a su conquérir le
public du Trophée des Jeunes artistes du CNC qu’elle a remporté
pour le nord (avec son groupe
Macauza3), celui de Femmes
Funk ou encore du dernier festival
Nomad. Elle s’appelle Zaya, est
originaire de Koné, est lycéenne,
et elle compose et écrit ses chansons armée de sa guitare. Une
jeune artiste à surveiller tant elle
est prometteuse.
La playlist de
Zool
• MIKE OLDFIELD 5 miles out
• METALLICA Black album, Master of puppets
• QUEENS OF THE STONE
EDGE Songs for deaf
• SEPULTURA Roots
• SNOT Get some
• PANTHERA Cowboys from hell, A great southern trend kill
• GUNS AND ROSES Apetite for destruction
• HENDRIX Axxis build love
• TOOL Aenima, 10 000 days
• GENESIS Seconds out
• A PERFECT CIRCLE Mer de noms
• FACE NO MORE The real thing
EXPORT
S’EXPORTER, LES RÈGLES
À RESPECTER
Photo Eric Dell’Erba
Carnets de route musicaux
Parlez-vous français ?
Le dépaysement suscité par nos groupes
n’est pas toujours là où l’on croit. En témoigne l’expérience du groupe de Maré,
Celenod, en tournée en Bretagne en juillet
- août derniers et actuellement en métropole. « Nos tenues, nos plumes ont tout
de suite suscité l’intérêt du public. A aucun
moment, les gens autour de nous n’ont
pensé que nous parlions français, ni même
que nous étions Français, la Nouvelle-Calédonie est complètement inconnue en métropole ». Les membres de Sumaele, quant
à eux ont trouvé la parade, ils répondent
« nous sommes du pays de Karembeu ! »
Pour tous, l’enseignement premier est
bien que le son de la Nouvelle-Calédonie
est unique, c’est une richesse à développer. « Nos traditions, notre kaneka sont
uniques, poursuivent-ils, c’est comme le
bougna. Cela doit être notre fierté, montrer d’où l’on vient. La musique permet
cet échange unique et il n’est pas rare que
L’étroitesse du marché calédonien, tant
au niveau de la vente de disque que de la
diffusion, font de l’export une étape indispensable au développement d’un artiste qui souhaite vivre de sa musique. Si
la logique économique est parfois difficile
à trouver, notamment lorsque l’on cherche à être distribué ailleurs qu’en Nouvelle-Calédonie, cela n’est pourtant pas
impossible. Nous prendrons les exemples
du compositeur Raynald Buraglio qui est
édité et distribué par le label français, Frémeaux ou encore NeaCombo Diffuzion,
distribué en Australie par Das Vibes.
Planet Company, distributeur de world
music en Australie, revient sur la difficulté
de distribuer des artistes étrangers peu
connus : « nous souhaitons travailler avec
les producteurs ou des artistes qui développent une stratégie de présence régulière en Australie. Ils nous faut des concerts
récurrents, des campagnes de promotion
et une base de fans pour nous lancer avec
un nouvel artiste. Si ces éléments ne sont
pas réunis, nous ne nous lançons pas ».
Heureusement pour bon nombre d’artistes, le net existe et Itunes par exemple,
permet d’être distribué virtuellement dans
le monde entier. Car vous l’aurez deviné,
pour enclencher une démarche à l’export,
mieux vaut disposer de la clé magique,
l’album.
Au delà de la partie économique, l’apport
artistique des déplacements pour les créateurs est indéniable. Se confronter à d’autres
publics, travailler avec des équipes techniques étrangères, se produire dans le cadre
de festivals internationaux concourent grandement à l’enrichissement de nos artistes.
« Cela fait du bien de sortir, commente Paul
Wamo. Voir ce que les autres font ailleurs,
rencontrer d’autres artistes, recevoir les remarques du public, tout cela nourrit ma
création. » Les voyages forment donc la
jeunesse mais également nos musiciens !
Les 3 Petits Cochons partent ainsi dorénavant cha que été pour jouer en métropole,
se confronter à d’autres publics et y tester la
cote de leurs morceaux.
A priori, pari gagnant puisque ces tournées
leur ont permis de rencontrer programmateurs de festivals et studios d’enregistrements
pour 2011.
Mais l’export reste un travail de longue
haleine et doit, surtout, être inclus dans
le projet artistique de l’artiste. Etre célèbre dans son propre pays n’est pas le gage
d’un succès ailleurs. Il n’y a pas de recette
miracle sauf celle de vouloir porter ses
messages et de s’entourer des compétences adequates.
Rappelons-nous seulement qu’en musique, la règle d’or est de
rester soi-même, le public aura toujours le
dernier mot.
Carnet d’adresses
Le réseau des Alliances Françaises :
www.fondation-alliancefr.org
www.alliancefrancaise.com.au (Australie)
Pole Export de la Musique et des Arts
de Nouvelle-Calédonie :
www.poemart.net / [email protected]
Tel. : 282074
Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris :
www.mncparis.fr
[email protected]
Les ambassades et consulats français :
http://lannuaire.service-public.fr/
navigation/ambassades.html
ILS SONT PARTIS EN 2010
Josephine à l’IslandVibes Festival- Australie
Une étape dans la
professionnalisation
des créateurs
musicaux
Affiche Piko studio
6
7
le public danse le pilou avec nous !. Le
public est toujours très étonné par notre
musique, ce sont surtout les harmonies
vocales qui plaisent. Aux Scènes d’Eté de
la Villette, Davy Sicard le réunionnais est
venu nous féliciter et nous dire combien
les chants lui avaient donné des frissons.
L’export nous met en situation de professionnels, on a la pression, on représente
la Nouvelle-Calédonie» rajoute Sumaele
de Maré.
ne vingtaine de groupes calédoniens se sont exportés cette
année. Un chiffre en hausse,
boosté par la confiance des
groupes en leur projet et par
les actions de plus en plus
nombreuses mises en œuvre
pour faire entendre nos musiques à l’extérieur de nos frontières. La métropole, l’Australie, les autres iles du Pacifique restent les destinations privilégiées de
nos artistes. Retour donc sur les expériences
petites et grandes vécues sur la route par nos
globe-trotteurs de la musique !
• Avoir une actualité (un CD, un
spectacle, …)
• Inclure la démarche d’export dans
son développement de carrière, s’exporter pour voyager n’a pas de sens !
• Se renseigner sur le marché visé et
identifier les relais qui peuvent vous
y faire connaître (associations, alliances françaises, festivals, fans…)
• S’entourer de professionnels (manager, logistique, communication)
pour mettre toutes les chances de
son coté
• Développer du matériel de promotion (dans la langue du marché
visé) : emails de promotion, CD,
DVD, biographie, photos en haute
définition, myspace, dossier sonicbids…
• Etablir un calendrier avec des actions et des objectifs précis
• Trouver les financements ! L’export
coute cher, il vous faudra surement
faire appel à des mécènes ou à des
dispositifs d’aide
Dick & Hnatr, Michel Benebig,
Raynald Buraglio, Gulaan, Ykson,
NeaCombo Diffuzion, Tyssia, Celenod, Les 3 Petits cochons, Kass’Pa,
Bethela, Dina, Paul Wamo, Edou,
Atelemo…
Une 6ème édition qui revient sur nos écrans
de télévision et un palmarès flamboyant !
Outre les lauréats, le spectacle musical offert pendant la cérémonie a mis en lumière
des artistes comme Kydam, Sumaele, Paul
Wamo ou encore Atelemo.
• 24 nominés
• 11 trophées réalisés
par le sculpteur Adjé
• 50 albums en compétition
Prix variété
Prix kaneka
SANH avec l’album
«All the way»
(Massaï Production)
CADA avec l’album «Po
hun koi theen»
(Mangrove)
Prix du public
Prix rock
PASCAL ALLAIGRE
avec l’album
«Chain Reaction»
(Autoproduction)
Prix musiques du monde / nouvelles
expressions
SANH
Prix de la meilleure vente d’album
8
9
KASS’PA avec l’album
«Espoir»
(Mangrove)
TRIBAN KLAN avec
l’album « Hors Zone »
(Autoproduction)
LES PRIX SPÉCIAUX DU JURY
Prix reggae
Prix révélation
NAIO avec l’album
«Paradise»
(Mangrove)
SOUL SINDIKATE ET
DUB TROOPER
Prix musiques du pacifique
Prix d’honneur
ROSILOA
avec l’album
«Ancient Pulse»
(Mangrove)
Prix du clip
THEO MENANGO
Christophe Martin
pour le clip « Gaia » de
Soul Sindikate & Dub
Trooper
Brèves...
Public Ennemy a lancé un appel aux dons à ses fans pour financer leur prochain album. Chose faite en octobre avec pas moins de
59100 $ récoltés • Rihanna sera en tournée en Australie en février et mars 2011
Photo Eric Dell’Erba • Piko Studio
Photo Eric Dell’Erba • Piko Studio
HUMAA GUEE
Au rythme du Tchedja.
Humaa Gue vient de fêter ses 15 ans
d’existence avec deux jours de fête dans
leur fief de Touaourou (Yaté) mais surtout un 7ème album tout à la gloire du
Tchedja, le rythme spécifique du sud, présent sur Yaté et l’Ile des Pins.
Le groupe est en fait la branche musique
de l’association des jeunes de la tribu créée
en 1991 avec pour objectif principal la
préservation de ses richesses culturelles :
son rythme, ses chants et sa langue. « La
musique est pour nous une tribune pour
nous exprimer et aussi pour laisser une
trace de notre culture. Hûmaa Guéé veut
dire « Notre Histoire ». Nous chantons en
kaponé, c’est important, nous pensons aux générations futures, à nos enfants ».
Le tout donne un album très rythmé,
une invitation à la danse, avec une petite
mention spéciale pour le titre « Vee ». Le
répertoire reprend également des chants
traditionnels remis au son du kaneka
avec des thématiques liées à la vie de la
tribu et au vivre ensemble. « Les anciens,
fondateurs du groupe, sont de la génération des événements, ils ne sont plus que
3 aujourd’hui. Ce sont leurs enfants qui
mènent le groupe aujourd’hui. La 3ème
génération amène quant à elle, ses propres
influences musicales comme le ragga ».
On ne peut que déplorer que Hûmaa
Guéé soit le seul groupe de Yaté à se lancer dans la production et surtout l’utilisation du Tchedja comme base rythmique ;
mais au vu du succès annoncé de Dö Nâ
Ngé Vée, cela ne saurait tarder !
On air
Dö Nâ Ngé Vée, Mangrove
HNAMUS
La relève !
Hnamus a surgi en cette fin d’année
dans les « charts » du kaneka ! Venus tout droit de Mou (Lifou), les 10
jeunes musiciens se sont lancés dans
l’aventure d’un premier album avec le
soutien de Cap Wessel.
Brèves...
« On avait l’habitude de jouer de la
guitare entre nous à la plage. C’était
en 2009. Les compositions sont venues
assez vite. Le plus difficile a été de se
réunir pour préparer l’album ! ». Hnamus signifie « le lieu du pouvoir » en
référence à la présence de la chefferie
à Mou, l’album a d’ailleurs été dédié à
Christiane, la femme du Grand Chef.
Parmi les musiciens, de nombreux
« confirmés » sont là et notamment
Dominique Yones (Triban Klan, Qaan)
qui est à l’origine du projet mais aussi
les guitaristes Dany Goice (Triban
Klan) et Jean Pierre Cibone (Kirikitr),
le batteur Saono ou Manouchka aux
chœurs. Le groupe est venu sur Nouméa pour enregistrer (Skarabée) et a
sorti l’album en septembre, enchainant
avec de nombreux lives sur la capitale
et à Lifou. Et ils ont, à chaque fois,
fait danser les foules. « Nous sommes
dans la continuité de Kirikitr, la troisième génération de musiciens après
Kas». Une des marques de fabrique du
groupe est l’utilisation de l’harmonica
qui ne pouvait être tenu que par un Selefen, en l’occurrence Selefen Selefen,
de la grande famille de l’harmonica de
Lifou (Oriatal, Boula Selefen).
Alors pendant les vacances, n’hésitez
pas à faire un tour sur Lifou vous entendrez surement un soir de kermesse,
la rumeur entourant la venue de Hnamus !
On air
Ezi kikie, Cap Wessel
Sortie annoncée d’un album d’une jeune chanteuse du nord de Lifou, Maja, en janvier prochain dans un registre Kaneka reggae
soul • Les Jackson Five lancent une ligne de vêtements baptisée J5, à nous les pates d’eph’ et les cols pelle à tarte !
DJAZWID
HUILE DE COUDE
10
11
Le groupe existe seulement depuis deux ans
et les voilà déjà dans nos bacs ! Pas étonnant,
lorsque l’on sait que tous les musiciens viennent d’autres groupes de la place comme Do
Dat Jump, 6T, Shamadra ou encore Oriatal.
8 musiciens sur scène pour un son ouvert à
toutes les influences, pop/rock, ragga, ska,
funk, trad, avec tout de même une dominante
reggae. Au départ de l’aventure, la volonté de
mettre sur CD les compositions du leader du
groupe, Abraham Mataila. « Cela fait deux ans
que nous construisons le groupe, que nous
nous imposons une discipline de travail avec
répétitions, travail personnel, adaptation des
morceaux. L’enregistrement a été payé grâce
aux cachets de deux ans de concerts, l’aide
de la SACENC et un mécénat de mon employeur », commente-t-il. L’album s’appelle
Angysak, en hommage à un couple d’amis
disparu tragiquement. 10 titres enregistrés
chez Alizé en une semaine marathon. « Nous
avons tout de suite choisi l’autoproduction. Je
TEVITA
La musique à son rythme
Tevita a sorti son premier single en solo
en octobre dernier, prémices de son album à paraître courant décembre.
Présent depuis de nombreuses années
sur les scènes calédoniennes, sa voix
puissante et sa générosité envers les
autres artistes du caillou ont fait de
lui un de ses personnages incontournables.
Après avoir collaboré avec d’autres artistes comme Paul Wamo ou avoir évolué en groupe, il se lance aujourd’hui
en solo, et c’est plutôt réussi. « L’aide
financière de la SACENC m’a donné
la liberté que j’attendais depuis longtemps. Je me suis senti prêt à faire la
direction artistique, libre de faire mes
choix et de les mettre en œuvre. Mais
je laisse les choses se faire à leur rythme, j’ai toujours préféré être la tortue
plutôt que le lapin. Aujourd’hui je suis
bien entouré et ce que j’entends sur l’en SUMAELE
La musique, une affaire de famille
voulais être libre de gérer le projet de bout en
bout. Aujourd’hui nous sommes contents du
résultat. Cela fait vraiment plaisir de voir cet
album sortir. Nous allons maintenant nous
atteler à gérer sa distribution ». Endemix les
avait déjà croisés lors du tremplin Oceania
Rock, l’an dernier, on n’est donc pas tout à fait
surpris de les voir arriver sur la scène. Bonne
route Djaswid !
On air
Angysak, Autoproduction
registrement est le parfait reflet de la
musique que j’entends dans ma tête ».
Toujours ouvert aux collaborations
et aux expériences musicales, Tevita a
bien sûr invité de nombreux artistes
sur son album, on y retrouvera Remi
Villemain-Goyetche, Nolwenn Poirier,
Julien de Kool’s Gang, Robin Martin
et bien d’autres. Enregistré chez BigSound, l’album sera, nous promet-il du
100% Tevita jusque dans le graphisme
de la pochette, qu’il a lui même dessinée.
A suivre !
On air
Autoprod. enregistrée chez BigSound
Avis aux jeunes musiciens du Conservatoire qui souhaitent conjuguer voyage linguistique et musique : des Summer camp dans
tous les conservatoires d’Australie existent ! pour les prochaines vacances, allez faire un tour : www.nationalmusiccamp.com.au
Sumaele est avant tout une affaire de famille
et plus particulièrement de fratrie, celle des
Wahnunu, trois frères musiciens époux des
trois choristes. Ils ont grandi à la tribu de
Padawa à Maré et ont connu leurs premières émotions musicales avec des groupes
comme Onéo. C’est le déclic pour rentrer
en musique, ce qu’ils feront d’abord au sein du groupe Gulianod, un groupe qui a généré d’autres carrières comme celle de Bernard
Uedre, de Waio Wayada de Celenod ou encore des Black Pearl.
Dans la pure tradition de Maré, Sumaele met
à l’honneur les harmonies vocales et l’univers
acoustique des guitares. « On travaille toujours le chant, les voix, elles sont répétées à la
maison. Pour ce qui concerne les instruments,
c’est uniquement en répétition. Et oui, c’est
pratique de travailler en famille, les tournées
sont un peu des vacances familiales ».
Le deuxième album du groupe, sorti en
septembre dernier, est dans la droite lignée
du premier avec peut être plus de place accordée à la musique. Entièrement chanté en
nengoné, il nous emmène dans la vie de la
tribu, de la coutume et des thèmes bibliques
ou encore, comme dans le premier morceau,
du rappel que l’homme n’est que de passage
au contraire de la terre. Des mélodies douces, de belles harmonies vocales entre les voix
féminines et masculines, des morceaux plus
dance allant jusqu’au zouk, attention, Sumaele revient.
On air
INU CO AMHANI, Mangrove
On stage
28 janvier, Lifou
YBAL KHAN
Le tournant
L’album « Petit Kanak » très attendu,
n’a pas failli ! Dès sa sortie, le morceau
titre a intégré les playlists de nos radios
et le clip ne fera qu’augmenter le buzz.
Le moment pour nous de prendre un
moment avec le « commodore ». « Cet
album se situe à un tournant. Je suis
déjà passé à un autre projet, celui de
jouer en groupe. Le déclic a eu lieu sur
la scène de Femmes Funk où je testais le
live avec le band pour la première fois.
L’échange que cela procure, le soutien
que l’on sent à l’arrière avec le band est
une expérience dont je ne veux plus me
passer. La musique est plus vivante et
avoir les instruments sur scène permet
beaucoup de liberté de création ». Le
band des musiciens, appelés les « Kanaky Warriorz », sont d’abord des amis,
originaires de Lifou et menés par le
clavier Holsh. « Ils sont intervenus sur
l’album à l’enregistrement du dernier
morceau ! ». Soit le 14ème dans un opus
qui en comprend 15, tous produits par
Keskiya Prod et en collaboration avec DJ
SE et K’Sir. Cerise sur le gâteau, le tout
a été masterisé par Logilo, le fameux DJ
producteur de la capitale. Qu’on se le
dise donc, Ybal Khan est en pleine mutation de son rap et on a hâte de le croiser
à nouveau sur scène pour partager avec
eux la nouvelle expérience !
On air
Petit Kanak, Keskiya Prod
Les Français marchent bien aux States : le dernier festival français Ooh La La ! de Los Angeles a fait salle comble pour Gotan
Project (2300p.), Sebastien Tellier ou encore Revolver • Christophe Maé est annoncé en Nouvelle-Calédonie pour 2011
Discographie
PROFESSION : Chef de chœur
Le chant choral est l’un des arts musicaux les plus remarquables sur le
caillou. Communion des voix, passages
d’émotions, tout cela ne serait pourtant pas possible sans un chef d’orchestre des voix, celui que l’on nomme le
chef de chœur.
Rencontre avec Joelle Hirep, membre
de Providence et qui fut jusque tout récemment la chef de chœur de la chorale
gospel de la jeunesse Adventiste.
Joelle Hirep
12
13
Comment devient-on chef de chœur ?
Au départ, j’étais choriste. Il n’y a pas
vraiment eu de transition, à partir du
départ de Saphir Hirep, passer de choriste à chef de chœur s’est fait naturellement. Pour être honnête, selon moi
je n’étais pas prête pour une direction
de chorale, quand je me suis retrouvée
seule avec les choristes, j’ai du prendre
le flambeau, mais avec la peur au ventre
parce que je n’avais pas les compétences pour diriger une chorale de gospel,
mais avec le temps, je me rends compte
que Dieu équipe tous ceux qu’il appelle
à travailler pour son service.
Votre plus belle expérience sur scène ?
Lorsqu’il a fallu improviser sur scène !
J’ai pu constater qu’entre les musiciens,
les choristes et moi il y avait une véritable complicité, si bien que le public
n’a rien perçu. Il ya aussi cet instant,
bref mais intense, pendant lequel, le
public chante et danse avec la chorale
au rythme de la musique, ce sont des
moments magiques, que je ne suis pas
prête d’oublier.
Les qualités d’un chef de chœur ?
Il faut :
• Etre disponible.
• Etre à l’écoute de ses choristes et musiciens.
• Etre sûr de soi et de ce que l’on se fixe
comme objectifs.
• Il faut savoir travailler en équipe.
• Avoir de bonnes connaissances en
musique et surtout une bonne oreille
musicale en ce qui me concerne parce
que je suis autodidacte.
• Etre passionné.
• Etre persévérant dans les apprentissages.
• Etre exigent avec soi-même et les choristes.
Faire partie d’un choeur est surtout
une expérience humaine, qu’est ce que
cela représente pour vous ?
Oui c’est une expérience humaine dans
la mesure où il faut en permanence travailler avec des personnalités différentes (musiciens, choristes). Partager ma
passion de la musique Gospel en tant
qu’autodidacte avec des professionnels
de la musique comme Alain Guarese,
Jacky SALMON, Bruno Josué, John
CHALIOT* … fut un véritable challenge, car faire le lien entre ce que j’appelle le feeling et la rigueur musicale n’a
pas toujours été évidente, mais quand
on aime la musique, on fait abstraction
des petites difficultés rencontrées parce
qu’on est passionné. La musique m’a
permis en tant que chef de chœur de
m’adapter à chaque personnalité de
choristes et de musiciens, et d’adapter
ma façon de travailler.
J’ai pu découvrir une autre dimension
relationnelle, celle qu’on peut avoir
avec le public lors des concerts, ce sont
des moments de partages privilégiés,
car si en l’espace d’une soirée les gens
ont pu rire, danser et pleurer pour le
Seigneur, alors mon objectif est atteint
et je dis AMEN, Praise the Lord !!
* Concert Urban Gospel, mai 2010 au centre Tjibaou
Un festival de banlieue parisienne, le Aulnay All Blues, nominé aux Grammies américains ! ceci dans le cadre d’une coproduction d’album
avec la ville Chicago, « de Chicago Blues, a living history » • Le groupe anglais Pulp se reforme cet été pour une série de concerts
Tim Sameke
LE KANEKA SANS COMPLEXE
Le raz de marée Waipeipegu en 1999 c’est
lui ! La création de la troupe de danse We Ce
Ca, c’est encore lui ! Tim Sameke met autant
d’énergie dans ses créations qu’il en a dans
la vie. « Je suis danseur, alors lorsque je créé
quelque chose c’est avec deux obsessions :
faire danser les gens et faire ce que personne
d’autre n’a déjà fait ».
Tim Sameke vient de sortir son 10ème album,
Pilou Danser qu’il a réalisé aux Iles Salomons
avec des programmeurs du cru. Au final, un
« kaneka danse » reconnaissable entre tous !
Pourtant le pari n’était pas gagné au départ,
lors de son premier enregistrement en 1990.
« Je ne voulais ressembler à personne. Je suis
persuadé que pour aller de l’avant, il faut être
soi-même. Oui, je fais mon kaneka avec mon
rythme à moi. N’oublions pas que lorsque le
kaneka est arrivé, les rythmes existaient déjà,
le nom n’est arrivé qu’après. Il y a beaucoup
de rythmes différents, à chacun de jouer avec,
il suffit de les écouter ! »
MUSIQUE & DANSE
Il ne dissocie jamais le chant de la danse car si
c’est la musique qui l’a rendu célèbre, Tim est au
départ un danseur. « Je danse depuis tout petit
mais ma première vraie expérience de danse, je
la dois à mon surveillant d’internat, Quanune
Wete, qui m’a appris à danser le drui, c’est la
première danse avec ses codes que j’ai apprise.
Je n’ai ensuite plus arrêté. On a toujours vu
les ainés danser à la tribu à Lifou notamment
pendant les fêtes organisées en fin d’année qui
réunissent toutes les tribus. En 1991 j’ai créé
la troupe du Wetr sous l’impulsion du grand
chef Paul Sihazé. Puis en 1996, à la demande de la Province Sud, la troupe We CeCa,
j’y suis resté jusqu’en 2006 ». Un challenge
réussi puisque la troupe est toujours active.
« La danse mais plus largement la culture est
un formidable trait d’union entre les peuples.
Au départ du WeCeCa, le public était sceptique et les frères kanaks également d’ailleurs ! Je tenais beaucoup aux détails, à la tenue, aux
maquillages, aux devant instruments. Je mettais un point d’honneur à montrer le beau de
notre culture et nos danseurs ; en 6 mois le
pari était gagné. Voir ensuite toutes les communautés danser avec nous le pilou était une
grande victoire ».
Pilou danser a été écrit pendant des vacances
à Wallis, sous les arbres à pain, avec son yukulélé comme seul compagnon de création. Un
instrument qu’il a été le premier à introduire
dans le kaneka « Chez moi, mon père jouait
déjà du yuk dans les années 70. Avec le kaneka, le yuk a disparu et a été taxé d’instrument
« tahitien ». Pourtant, pour moi, il faisait partie de notre patrimoine. Il donne à la musique
ce son Pacifique unique. Et je vois avec plaisir
qu’il est de plus en plus utilisé par les jeunes
groupes ».
2010
PILOU DANSER
Mangrove
Aujourd’hui, Tim Sameke outre la musique
et la présidence de la SACENC, se consacre
à la transmission de son savoir aux jeunes et
officie dans les écoles primaires du Mont-Dore. « J’arrive avec les instruments, les chants,
les rythmes mais je leur parle aussi des aires
coutumières, du Pacifique. C’est important
de s’ouvrir l’esprit et aussi de situer sa culture
dans son environnement, d’être en harmonie
avec son histoire ». Et d’avoir le même discours avec les jeunes musiciens « Il faut que
les jeunes prennent soin des rythmes, de ne
pas les utiliser à mauvais escient ou de mal les
interpréter ; c’est important d’avoir une formation musicale classique mais garder et faire
perdurer notre patrimoine est aussi important. Pour cela, il est vrai que la vie en tribu
est idéale ».
2002
VOYAGE SUR LES ILES
Mangrove
Mais pour comprendre sa philosophie, il suffit de se plonger dans ce nouvel opus. On y
trouvera en bonus un morceau dédié aux
prochains Jeux du pacifique, une invitation à
partager ensemble le meme pilou.
Pilou Danser !
2008
CE THAWA
Mangrove
2005
BEST OF
Mangrove
2004
METISSE
Open Tuning
2003
Single BRAVO L’ETE
2002
Single NC HNIMINANG
Les jeux du Pacifique Fidji
2001
K’DANSE
Mangrove
1999
FOLKA
Mangrove
1993
CHAP MUSIC
Mangrove
1992
NEW MORNING
1990
QUAND J’ETAIS MARIN,
Ocean Music
La chanteuse américaine emblématique Patti Smith sort ses mémoires : « Just kids » chez Denoël • Une biographie sur le grand cantaor
flamenco, Camaron de la Isla décédé en 1992, vient de paraître : « Camaron la révolution flamenco », par Jean Pierre Filin
Gulaan
Autoproduction,
Ybal Khan
Petit Kanak
Keskyia Prod,
sept 2010
Sumaele
Inu co amhani
Mangrove
Décembre
10 au 31
Humaa gue
Dö Nâ Ngé Véé
Mangrove
14
15
Tim Sameke
Pilou Danser
Mangrove
Pat Fouques
Zik on the road
Autoproduction
Jimi Oedin
Partage
Flying Fox Prod.
Jean Luc
Leroux
Lune Noire
Autoproduction
Soul Sindikate
et Dub Trooper
Human Project
Fesman 2010 à Dakar
(Senegal) Carlinhos Brown, Youssou N’Dour, Giberto Gil, Angelique
Kidjo,Marcus Miller,
Lokua kanza, Tinariwen…
13 Gotan project à
Perth (Australie)
18 & 19 U2 à
Perth (Subiaco Oval)
18 Oceanias rock
festival ( Anse Vata)
avec Naio, Emma
Donovan, Yellow
Press Toy, Haffway,
Covers, Nova...
14 Muse à Perth
27
au
31
Woodford folk fest.
Ykson (Brisbane)
14 Jimmy Oedin à
la Maison du Livre à
18H
Melbourne
14 Blondie et les
Janvier
Pretenders à Sydney
(Theatre Royal)
14 U2 à Sydney
(ANZ stadium)
14 Jamaïca
12 Ben Uncle Soul
à Bordeaux (le rocher
du palmer) / 14 à
Pantin
14 & 15 Muse à
Melbourne
12 Revolver à Paris
(Bouffes du Nord)
15
15, 16
au
17
Nengoné en fête
45 49 01
16, 17
&
18
Tony Hopkins &
Michel Benebig super
Groove Quartet Bilboquet, VallonDore et Bout du
Monde 19h30
&
17
Luecilla 3000 (Lifou)
19 Pony Run Run
à Arles
20 Tiken Jah Fakoly
à Paris (La Cigale)
21 Jacques Higelin
à Amiens
21 Big day out
Aukland : Rammstein, Iggy & the
Stooges, MIA, John
Butler Trio, Sia …
Loremx en campagne pour Solidarité
Sida. Une image du tournage du clip
de Loremx, ici à L’Ilot Canard, qui fera
date dans l’histoire des campagnes locales de sensibilisation. Une cinquantaine
d’artistes se sont joints à lui pour un
clip où la «positivité» est la règle d’or
pour un sujet toujours difficile. Le CD
est en vente chez tous vos disquaires.
Les artistes calédoniens
présentés aux Alliances
Françaises du Pacifique.
En octobre dernier, les
créateurs musicaux, artistes plasticiens, compagnies théâtrales ont
partagé un moment de rencontre avec
les directeurs des Alliances présentes
dans le cadre du sommet de la Francophonie. On espère les futurs échanges
nombreux.
La
e
iqu
t
u
o
B
irts
les tee-ssohnt arrivés !
Motif Back
23 Big day out Gold
Coast : + Blue King
Brown, Washington
Conférence sur le kaneka à Kouaoua
En octobre dernier se tenait dans le
Nord le kane ‘kawipaa festival, un événement dédié au mouvement kaneka
où se sont déroulés concerts (Bethela,
Joséphine, Mexem,…), conférences et
ateliers musicaux.
29 Tiken Jah Fakoly
(Montpellier)
Février
4 Dub Inc. Au Mans
4 Big day out Ade-
MODELE HOMME :
Taille : L XL XXL
4 Asa à Marseille
MODELE FEMME :
Taille : S M L
laide
6 Bid day out Perth
11 Mademoiselle K
à Sannois
12 The Do à Alençon
13 Phoenix
à Melbourne
(Australie)
A partir du
23
Iron Maiden en
tournée en Australie
(Melbourne, Perth,
Sydney…)
25 P. Katerine
aux Sables d’Olonnes
PacificaLand Prod.
N’hésitez pas à nous envoyer vos dates et lieux de concert ! [email protected]
Pablo Moses réédite ses premiers albums, A Song (1980) et Revolutionnary Dream (1975), le tout remasterisé par Jim Fox de Groundation, normal, ils sont sur le même label
COULEURS :
Noir Rouge
Bethela était en concert en métropole
pour la première fois de son histoire !
Une belle façon de fêter les 40 ans de
musique de Jules Cahnemez leur leader
avec des dates à Paris (dont un concert
Radio France malheureusement annulé
pour cause de grève !) et à Rennes.
Retour sur l’inauguration du conservatoire de Koné le 26 novembre dernier.
Nombre de Tee-shirt souhaité :
Nom :
Prénom :
Adresse :
Le magazine de world musique métropolitain, World Sound nous a rendu visite en octobre dernier, invité par le Poemart. Le journaliste, qui a pu voyager du
nord au sud et suivre également la caravane du Festival Femmes Funk, vient de
faire paraître 3 pages sur le Kaneka dans
son tout nouveau numéro
Téléphone :
email :
Tarif : 1000f sur place au Poemart Envoyer un cheque de 1500f à Poemart 27 rue de Sebastopol, Imm Le Central 310 - 98800 Nouméa.
Pour tout renseignement, contactez nous :
Poemart - Tél. 28 20 74
[email protected]
Dina sera de retour sur le caillou en janvier après quatre mois passés en métropole afin d’enregistrer un maxi 4 titres
Le grand prix Constantin a été remis à la chanteuse franco-marocaine, Hindi Zahra