Brise-soleil métalliques - Agence Qualité Construction
Transcription
Brise-soleil métalliques - Agence Qualité Construction
RÉNOVATION Photo Kawneer – X. Boismond TECHNIQUES UNE CONCEPTION FAVORISANT LA PÉRENNITÉ La pérennité des brise-soleil métalliques est assurée à la fois par la nature de leurs matériaux constitutifs mais aussi par leur design. Pour les éléments métalliques, le choix de matériaux appropriés (acier inoxydable, aluminium…) ou bien protégés (peinture, galvanisation…) préviendra l’apparition de la corrosion. La conception des brise-soleil devra aussi être soignée pour éviter la création de zones favorisant la rétention d’eau et la formation de dépôts. De telles zones risqueraient, en effet, d’initier un phénomène de corrosion, d’autant plus préjudiciable qu’elles se situeraient au niveau de la liaison avec le bâtiment support. 38 QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 156 • MAI / JUIN 2016 BRISE-SOLEIL MÉTALLIQUES CONFORT ET ÉCONOMIES AU RENDEZ-VOUS Comment réduire d’environ 5 °C la température estivale de locaux exposés plein sud tout en réalisant de notables économies sur la consommation énergétique liée à la climatisation? En installant des brise-soleil métalliques dimensionnés selon les dispositions des Guides RAGE les concernant. Ces documents s’intéressent aussi de près à leur mode de fixation sur une façade en maçonnerie, en béton ou en charpente métallique. TEXTE : FRANCK GAUTHIER PHOTOS & ILLUSTRATIONS : X. BOISMOND/KAWNEER, CTICM, PROGRAMME RAGE « vec des brise-soleil métalliques horizontaux installés à l’aplomb de fenêtres exposées plein sud, la température intérieure maximale est moins élevée de 4 à 5 °C par rapport à une pièce qui en est dépourvue.» C’est l’un des résultats expérimentaux présentés aux bureaux d’études thermiques lors du dernier salon Métal’Expo par Amor Ben Larbi, directeur projets de recherche au Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM). «Autre avantage, ces brise-soleil, qui protègent les fenêtres du rayonnement solaire direct, diminuent également la charge de la climatisation. En effet, celle-ci peut être réduite d’environ 20 à 25 % par la seule mise en œuvre de brise-soleil», précise-t-il. Ces résultats, conjugués aux exigences de la RT 2012 en matière de confort thermique en été et de performances énergétiques, expliquent le fait que les brise-soleil gagnent du terrain, d’année en année, aussi bien en construction neuve qu’en rénovation. Ils ont aussi pour eux d’autres atouts. Bien dimensionnés, les brise-soleil horizontaux fixes ou orientables réduisent en été les phénomènes d’éblouissement des usagers des locaux concernés, sans pour autant pénaliser l’éclairement naturel de ces mêmes A “Les brisesoleil […] diminuent la charge de la climatisation. En effet, celle-ci peut être réduite d’environ 20 à 25 % par la seule mise en œuvre de brise-soleil” locaux en hiver. Pour la même raison, s’ils offrent une protection très efficace contre les surchauffes estivales, ils ne s’opposent pas pour autant aux apports solaires hivernaux qui sont, eux, les bienvenus. Signalons également que certains fabricants proposent des versions photovoltaïques de leurs brise-soleil horizontaux. Un référentiel commun pour les brise-soleil Équiper un bâtiment neuf ou rénové de brise-soleil métalliques ne s’improvise pas. «Pourtant, jusqu’à une période très récente, il n’existait aucun référentiel de conception ou de mise en œuvre les concernant. Les métalliers se débrouillaient en s’appuyant sur leurs connaissances et leur savoir-faire. Mais un besoin de plus en plus pressant se faisait sentir: au-delà des aspects structurels et mécaniques qu’ils maîtrisaient bien, ils étaient à la recherche de réponses pertinentes aux exigences de la RT 2012. D’où la mise au point par le CTICM, avec le soutien notamment de la Capeb et de l’Union des métalliers de la FFB (Fédération française du bâtiment), d’un référentiel commun sur lequel s’appuyer: deux Guides RAGE Brise-soleil métalliques – Conception et mise en www MAI / JUIN 2016 • N° 156 • QUALITÉ CONSTRUCTION 39 TECHNIQUES RÉNOVATION œuvre, l’un portant sur la construction neuve, l’autre sur la rénovation (1) », explique Amor Ben Larbi. Ces Guides RAGE traitent des brise-soleil métalliques rapportés sur des bâtiments en maçonnerie, en béton ou en charpente métallique. La mise en œuvre sur une façade rideau ou un support bois n’est pas abordée. Ils ne traitent pas non plus des brisesoleil relevables (type stores vénitiens extérieurs) car ils sont couverts par la norme NF DTU 34.4 Mise en œuvre des fermetures et stores (juillet 2015). Ces Guides RAGE ont été prévus pour les brisesoleil courants mais il est possible d’appliquer leurs principes généraux aux éléments de plus grandes dimensions (auvents, habillages de façade) moyennant des précautions complémentaires, notamment au niveau de la réglementation parasismique. POUR EN SAVOIR PLUS TEXTES DE RÉFÉRENCE • Guides RAGE téléchargeables sur www.programmepacte.fr: – Brise-soleil métalliques – conception et mise en œuvre – Neuf (avril 2014); – Brise-soleil métalliques – conception et mise en œuvre – Rénovation (avril 2014); – Mise en œuvre des rupteurs de ponts thermiques sous Avis Techniques – Neuf (février 2013). Deux familles de brise-soleil métalliques «Ces Guides RAGE distinguent deux grandes familles de produits : les brise-soleil horizontaux, qui se destinent prioritairement aux façades avec des baies vitrées exposées au sud, et des brise-soleil verticaux, plutôt conçus pour les façades orientées à l’est et à l’ouest, exposées à un soleil plus bas sur l’horizon», explique Amor Ben Larbi. Les brise-soleil horizontaux sont disposés audessus d’une fenêtre ou d’une série de fenêtres de façon à limiter (éventuellement, à contrôler) la pénétration du rayonnement solaire dans le local protégé en été. L’occultation peut être réalisée à l’aide d’un remplissage complet (auvent plein), de lames inclinées (fixes ou orientables), d’un caillebotis ou de métal déployé. Ces brise-soleil peuvent être en porte-à-faux (des poutres consoles transmettent toutes les charges appliquées au bâtiment support) ou suspendus (des barres ou des câbles obliques participent à la reprise des charges). De leur côté, les brise-soleil verticaux prennent place devant une ou plusieurs fenêtres. L’occultation est généralement réalisée à l’aide de lames (fixes ou orientables), de caillebotis ou de métal déployé, d’éléments décoratifs, métalliques ou non, visant une recherche esthétique particulière. Les Guides RAGE rappellent également qu’un brise-soleil vertical ne doit pas être confondu avec un dispositif anti-intrusion… Nécessaires au sud, très utiles à l’ouest et à l’est Le rôle d’un brise-soleil horizontal est de projeter une ombre verticale devant la fenêtre protégée. Plus le soleil est haut dans le ciel, plus l’ombre couvrira une surface importante. En été, lorsque le soleil est au zénith, la protection est donc maximale. En revanche, en hiver, comme le soleil est bien plus bas sur l’horizon, l’ombre portée devient minimale voire quasi inexistante. Les apports solaires gratuits sont alors optimisés, les besoins de chauffage étant • Deux articles de la revue Construction Métallique (avril 2015 et janvier 2016) du CTICM donnent des solutions de rupteurs de pont thermique «de chantier» pour les structures métalliques rapportées. • Fiche pratique sur les protections solaires rédigée par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement de Midi-Pyrénées, sous la forme d’une démarche globale: www.caue-mp.fr/basedocumentaire/les-protectionssolaires.html. OUTILS INTERNET • www.energieplus-lesite.be: la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme de l’Université catholique de Louvain propose sur ce site une méthode permettant de dimensionner rationnellement une protection solaire fixe (rubriques «Techniques» puis «Enveloppes»). • Le logiciel Solene: le Centre de recherche nantais architecture urbanité (Crenau) de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes (www.nantes.archi.fr) a développé ce logiciel de simulation d’ensoleillement, d’éclairement et de rayonnement thermique. (1) Ces deux Guides RAGE sont téléchargeables sur www.programmepacte.fr/catalogue. (2) L’annexe D du Guide RAGE donne un exemple concret de calcul détaillé visant à faciliter le travail du métallier. 40 QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 156 • MAI / JUIN 2016 réduits d’autant. Ce type de protection se destine prioritairement aux façades exposées au sud ou orientées à plus ou moins 30° de l’axe sud. Pour une façade exposée plein est ou plein ouest, un brise-soleil horizontal s’avère bien moins efficace car le rayonnement solaire provient d’une hauteur intermédiaire entre le zénith et l’horizontale. Un brise-soleil vertical à lames inclinées sera alors bien plus performant pour protéger les locaux du rayonnement solaire direct. De plus, la possibilité d’orienter ses lames permet d’optimiser son rôle: éviter la surchauffe solaire et l’éblouissement lumineux l’été en adaptant leur position aux différents moments de la journée, et bénéficier au mieux, l’hiver, des apports solaires gratuits et d’un maximum d’éclairement naturel. L’orientation de ces lames peut être commandée manuellement ou être automatisée (capteur d’intensité lumineuse, sonde de température…). Rien n’interdit de conjuguer les deux types de protections solaires sur une façade exposée au sud. Les brise-soleil horizontaux joueront pleinement leur rôle l’été et les brise-soleil horizontaux à la misaison. «Un bâtiment aux expositions multiples peut évidemment aussi associer des brise-soleil horizontaux sur sa façade sud à des brise-soleil verticaux sur ses façades est et ouest. C’est le cas notamment d’un bâtiment de bureaux en acier à énergie positive récemment construit à Rennes», signale Amor Ben Larbi. Dimensionnement : toutes les charges à prévoir En ce qui concerne la conception d’un brise-soleil, son dimensionnement s’appuie essentiellement sur le référentiel Eurocode le concernant (Eurocode 3 pour l’acier, Eurocode 9 pour l’aluminium) (2). «Dans le cas présent, les facteurs à prendre en compte sont les charges permanentes (son poids propre), les charges climatiques (neige et vent) et les charges sismiques. Le type de remplissage d’un brise-horizontal joue notamment un rôle important en raison du risque d’accumulation de neige, par exemple», indique Amor Ben Larbi. En revanche, tant que le porte-à-faux du brisesoleil ne dépasse pas 1,5 m (pour une masse surfacique maximale de 25 kg/m2), l’influence sismique est considérée comme négligeable. C’est le cas pour 90 % des brise-soleil, surtout horizontaux. Pour un brise-soleil vertical, en plus d’une masse maximale de 25 kg/m2, il faut que la hauteur de référence (définie comme la hauteur entre le point haut du brise-soleil et l’aire de chute potentielle) soit inférieure à 3,5 m pour négliger l’action sismique. Respecter les recommandations du fabricant suffit généralement pour éviter la vibration des lames du brise-soleil sous l’effet du vent. Sinon, par défaut, des valeurs de limites de flèches des éléments horizontaux ou verticaux sont proposées dans les Guides RAGE. Suite à une étude vibratoire spécifique, des valeurs plus favorables peuvent aussi être choisies. Il ne faut pas non plus négliger l’éventualité que ces vibrations aient pour origine la fixation des lames sur leur support, en particulier lorsqu’elles sont orientables. www MAI / JUIN 2016 • N° 156 • QUALITÉ CONSTRUCTION 41 TECHNIQUES 42 RÉNOVATION QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 156 • MAI / JUIN 2016 Photo CTICM Des auvents pleins contre la propagation verticale du feu En matière de résistance à la propagation verticale du feu, des exigences sont habituellement imposées aux façades des bâtiments comportant des ouvertures et, par conséquent, aux éléments rapportés sur celles-ci. Selon la destination de l’ouvrage, des dispositions spécifiques à la règle dite du «C+D» doivent être mises en œuvre. Pour mémoire, cette règle impose le respect d’une distance minimale (C) entre deux baies superposées. Une saillie du plancher, le palier d’un balcon, un brise-soleil peuvent éventuellement venir en complément pour créer un obstacle (D) à la transmission verticale du feu d’un étage à l’autre du bâtiment (voir illustration n° 3 ci-contre). La valeur minimale de la somme des distances «C + D» dépend du type de bâtiment, de sa fonction et de la masse combustible mobilisable des matériaux utilisés en façade. «Lorsque des brise-soleil horizontaux participent au “D”, ce qui est seulement le cas des auvents pleins, des dispositions constructives particulières doivent alors être mises en œuvre. L’objectif est d’assurer la résistance au feu du remplissage (selon le degré exigé) ainsi que l’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds à la jonction entre les brise-soleil et les façades. Les Guides RAGE en détaillent les modalités», signale Amor Ben Larbi. Attention: dans certains cas, la réglementation incendie peut exiger qu’un bâtiment possède à chacun de ses niveaux des baies accessibles aux échelles aériennes des services de secours et de lutte contre l’incendie. Dans ce cas de figure, les brise-soleil verticaux doivent être conçus et installés de manière à ne pas entraver l’intervention des services de secours pour leur permettre d’accéder rapidement à l’intérieur du bâtiment ou pour faciliter l’évacuation des personnes. Rupteurs thermiques : « de chantier » ou manufacturés ? La fixation des brise-soleil sur une façade bénéficiant d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE) sous-entend de traverser celle-ci. Sans précautions particulières, il en résulte l’apparition de ponts thermiques localisés. Le Guide RAGE comporte un tableau récapitulant les valeurs de ces ponts thermiques ponctuels pour les différents types de fixations en acier habituellement employés sur une façade en béton, en maçonnerie ou en acier. Ces valeurs sont valables uniquement dans le cas où un complément d’isolation est mis en œuvre tout autour de la structure (et entre les semelles pour les profilés ouverts) au prolongement de l’isolant de la façade. Pour réduire ces déperditions thermiques, le recours à des rupteurs de pont thermique est possible. Ils associent un matériau isolant à un système mécanique de liaison structurale permettant de fixer le brise-soleil sur l’ossature du bâtiment, tout en réduisant les ponts thermiques au niveau des fixations (voir illustration n° 4 ci-contre). Pour la fixation d’un brise-soleil, les solutions dites «de chantier» sont généralement privilégiées pour leur coût de fabrication et de mise en œuvre. «Réalisées à partir de plaques de PVC (voir illustration n° 5 ci-contre), elles réduisent de 50 à 60 % www Photo ci-dessus : Ponts thermiques au niveau des fixations d’un brise-soleil horizontal (caméra infrarouge). “Le Guide RAGE comporte un tableau récapitulant les valeurs des ponts thermiques ponctuels pour les différents types de fixations en acier habituellement employés sur une façade en béton, en maçonnerie ou en acier” MAI / JUIN 2016 • N° 156 • QUALITÉ CONSTRUCTION 43 TECHNIQUES RÉNOVATION “Qu’il soit de chantier ou manufacturé, le rupteur de pont thermique doit pouvoir assurer la reprise de l’ensemble des charges appliquées au brise-soleil ainsi que le poids propre de celui-ci. Le rupteur est sollicité à la fois en flexion (élément le plus déterminant), en cisaillement vertical, en traction, en compression…” ces ponts thermiques», indique Amor Ben Larbi. Elles relèvent de l’Avis de chantier et doivent être justifiées en amont par le concepteur en termes de performances, notamment thermiques et mécaniques. Mais le rupteur de pont thermique peut aussi être un produit manufacturé. «Les systèmes manufacturés sont brevetés et/ou sous Avis Technique. Ils peuvent être utilisés pour la fixation d’un brise-soleil. Leurs prix restent assez élevés et dans certains cas ils nécessitent un savoir-faire pour assurer leur bonne mise en œuvre. Pour les rupteurs utilisés pour un brisesoleil sur support béton, le concepteur pourra trouver certaines informations dans les Avis Techniques/Appréciations Techniques d’EXpérimentation (ATEx) et le Guide RAGE Mise en œuvre des rupteurs de ponts thermiques sous Avis Techniques (3). En revanche, pour les rupteurs sur support acier, aucune évaluation technique n’est pour le moment disponible. Dans les deux cas de figure, il convient donc de prendre toutes les précautions nécessaires à leur emploi, notamment en zone sismique», souligne Amor Ben Larbi. Qu’il soit «de chantier» ou manufacturé, le rupteur de pont thermique doit pouvoir assurer la reprise de l’ensemble des charges appliquées au brisesoleil ainsi que le poids propre de celui-ci. Le rupteur est sollicité à la fois en flexion (élément le plus déterminant), en cisaillement vertical, en traction, en compression… «Ces efforts sont bien plus réduits lorsque le brise-soleil est suspendu, avec des barres fixées à la façade, plutôt qu’en porte-à-faux. Le recours à un rupteur articulé, qui n’a donc pas de résistance, ni de rigidité significative vis-à-vis d’un moment de flexion verticale, est plus simple et souvent plus économique qu’une version rigide », précise Amor Ben Larbi. Assurer l’étanchéité à l’eau et à l’air Comme on l’a vu, fixer les brise-soleil sur la façade, même avec un rupteur de pont thermique, implique d’avoir à traverser en plusieurs points l’isolation thermique par l’extérieur. Toutes les possibilités d’intrusion d’eau doivent donc être colmatées soit à l’aide d’un film étanche situé en face extérieure du nu de fixation de façade (pare-pluie), incluant une protection de l’assemblage (et de l’éventuel rupteur), soit par des éléments étanches inclus dans la conception même de cet assemblage (voir illustration n° 7 ci-contre). Cette conception doit être validée et les spécifications de mise en œuvre doivent être indiquées dans la fiche descriptive de l’organe de liaison. Le calfeutrement à l’aide de mousses expansives est déconseillé en raison de leur vieillissement prématuré et de leur sensibilité aux agressions climatiques. Le dispositif d’étanchéité peut être composé d’un mastic élastomère de première catégorie (Classe 25 E). « Attention : une malfaçon constructive à ce niveau peut induire de graves désordres de fonctionnement de la liaison. En plus des phénomènes de corrosion résultant de la présence d’eau, la liaison peut être soumise à des cycles de gel/dégel mettant en cause le principe même de résistance de la fixation», précise Amor Ben Larbi. De plus, pour les auvents pleins, il convient d’assurer convenablement leur étanchéité et de prévoir une évacuation efficace des eaux de pluie (pente suffisante, exutoires…). Les performances des rupteurs thermiques requièrent aussi une bonne étanchéité à l’air de l’ITE. Un bon calfeutrement entre l’isolant de la façade et les rupteurs s’avère donc nécessaire pour réduire les déperditions thermiques. Il est recommandé de mettre en œuvre un complément d’isolation tout autour des poutres (et entre les semelles, pour les profilés ouverts), au prolongement de l’isolant de la façade (voir illustration n° 8 ci-contre). Rénovation : un diagnostic indispensable CE QU’IL FAUT RETENIR : • Les brise-soleil horizontaux se destinent aux façades exposées au sud et les brisesoleil verticaux à celles exposées à l’est et à l’ouest. • S’ils ont été conçus en conséquence, les brise-soleil peuvent participer à la protection incendie d’un bâtiment en retardant la propagation des flammes d’un étage à l’autre en façade. • L’étanchéité à l’eau et à l’air doit être assurée au niveau des éléments de fixation traversant l’ITE. (3) Ce Guide RAGE est téléchargeable gratuitement sur www.programmepacte.fr/catalogue. 44 QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 156 • MAI / JUIN 2016 Avant d’envisager l’installation de brise-soleil sur un bâtiment existant, se pose la question de savoir s’il pourra supporter ou non cette nouvelle charge rapportée. À cela s’ajoute la modification locale du support (mise en place du système de fixation) qui peut parfois réduire la capacité du bâtiment support à résister à ses propres charges. «Si la “réserve de résistance” du support est limitée, le choix de la conception de la structure rapportée s’orientera plutôt vers des systèmes réduisant les sollicitations dans le support (brise-soleil horizontal suspendu, brisesoleil vertical avec de multiples appuis). Au diagnostic de l’existant succède l’étude de faisabilité qui peut tenir compte des travaux locaux ou globaux de réfection préconisés», explique Amor Ben Larbi. Une bonne coordination est ensuite évidemment indispensable entre le titulaire de la façade et celui de l’élément rapporté. En effet, le nombre et la position des fixations des éléments rapportés doivent être pris en considération pour les découpes au niveau du complexe de façade prévu (ITE). ■ MAI / JUIN 2016 • N° 156 • QUALITÉ CONSTRUCTION 45