Partie 1 - Agence de l`eau Loire
Transcription
Partie 1 - Agence de l`eau Loire
Département Environnement, Microbiologie & Phycotoxines Laboratoire de Microbiologie Morgane BOUGEARD Jean Claude LE SAUX Raouf GNOUMA Sahira DUPONT Monique POMMEPUY Septembre 2008 Convention Agence de l'Eau Loire-Bretagne - n°0620979 Modélisation des flux de contamination fécale et de leur impact sur la zone littorale (conséquences sur la qualité des eaux conchylicoles) Partie 1 Estuaire de la rivière de Daoulas (source : Ifremer) ---------------------------------Application au bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas IFREMER Centre de Brest Technopole de Brest-Iroise B.P. 70 29280 Plouzané - France SOMMAIRE I. Avant-Propos ________________________________________________________ 7 II. Contexte et objectifs ________________________________________________ 7 III. Présentation du site d’étude _________________________________________ 10 III.1 Climatologie ____________________________________________________ 11 III.2 Données météorologiques __________________________________________ 12 III.3 Données de débit _________________________________________________ 13 III.4 Géologie _______________________________________________________ 14 III.5 Hydrologie______________________________________________________ 15 III.6 Topographie_____________________________________________________ 16 III.7 Données d'occupation du sol ________________________________________ 17 III.8 Données de texture du sol __________________________________________ 21 III.9 Assainissement __________________________________________________ 21 III.10 Activité conchylicole____________________________________________ 23 III.11 Réseaux existants de surveillance de la qualité des eaux ________________ 23 IV. Matériels et Méthodes ______________________________________________ 25 IV.1 V. Campagnes de terrain : dénombrement des Escherichia coli et mesure des débits 25 IV.1.1 Mesure de débit _________________________________________________________ 25 IV.1.2 Analyse d'E. coli ________________________________________________________ 26 IV.2 Collecte des données ______________________________________________ 26 IV.3 Mise en forme et numérisation ______________________________________ 28 IV.4 Modélisation ____________________________________________________ 29 IV.4.1 Typologie des modèles ___________________________________________________ 29 IV.4.2 Modélisation agro-hydrologique avec le modèle AVSWAT _______________________ 31 Résultats et Discussion _______________________________________________ 38 V.1 Usages du sol____________________________________________________ 38 V.2 Résultats des campagnes terrain _____________________________________ 40 V.2.1 Campagnes exceptionnelles 48 points __________________________________________ 40 V.2.2 Campagnes hebdomadaires sur 15 points ________________________________________ 41 V.3 Modélisation agro-hydrologique _____________________________________ 43 V.3.1 Implémentation du modèle : Sous-bassins versants et HRU__________________________ 44 V.3.2 Calage et validation des débits ________________________________________________ 44 2 Application du modèle au flux d’Escherichia coli _______________________ 58 V.4 VI. V.4.1 Bibliographie _____________________________________________________________ 58 V.4.2 Choix des paramètres « bactéries »_____________________________________________ 63 V.4.3 Calcul de flux théoriques : évaluation de l’effet « Débits » __________________________ 64 V.4.4 Intégration et simulation de sources de pollution dans le modèle AVSWAT_____________ 67 V.4.5 Applications sur le bassin versant de Daoulas ____________________________________ 72 Conclusion _______________________________________________________ 82 3 Liste des figures Figure 1 : Localisation du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas .................. 10 Figure 2 : Emplacement des stations météorologiques de Météo-France par rapport au bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas..................................................... 13 Figure 3 : Photographies de la station hydrométrique sur La Mignonne à Irvillac.............. 14 (Pont Mell)(code : J3514010)............................................................................................... 14 Figure 4 : Carte géologique du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas........... 15 Figure 5 : Carte des pentes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas............ 16 Figure 6 : Occupation du sol du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas......... 18 Figure 7 : Plans d'épandage des effluents d'élevage relevant des installations classées (source : DDAF, 2006) ................................................................................................. 19 Figure 8 : Vue globale de l'utilisation de la SAU en 2006 (source : DDAF, 2006) ............. 20 Figure 9 : Emplacement des sièges d'exploitations par type d'élevage des installations classées et des sièges d'exploitations des producteurs laitiers ne relevant pas du régime des installations classées (source : DDAF, 2006) ........................................................ 21 Figure 10 : Localisation des stations d'épuration sur le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas......................................................................................................... 22 Figure 11 : Cadastre conchylicole de l'estuaire de la rivière de Daoulas ............................. 23 Figure 12 : Localisation des points de suivi de la qualité des eaux...................................... 24 Figure 13 : Localisation des points de prélèvements et de mesure de débit......................... 25 Figure 14 : Occupation du sol d’après le programme Corine Land Cover .......................... 28 Figure 15 : Occupation du sol numérisée à la parcelle......................................................... 29 Figure 16 - Méthode de définitions des HRU (Boiteau et al., 2003 in Lomakine, 2005) .... 31 Figure 17 - Composantes hydrologiques du modèle AVSWAT .......................................... 32 Figure 18 - Le modèle AVSWAT (Di Luzio et al., 2002) ................................................... 34 Figure 19 – Occupation du sol numérisée à la parcelle sur le bassin versant de Daoulas,... 39 Figure 20 : Pourcentages des types d’occupation du sol sur les sous bassins versants........ 40 Figure 21 – Concentrations en E. coli de la campagne du 17 septembre 2007.................... 41 Figure 22 – Concentrations minimales et maximales en E. coli sur les 15 points des campagnes hebdomadaires (du 18/04/2007 au 22/01/2008) ........................................ 42 Figure 23 – Flux minimaux et maximaux en E. coli sur les 15 points des campagnes hebdomadaires (du 18/04/2007 au 22/01/2008) ........................................................... 43 Figure 24 - Sous bassin versant de la station DIREN (point n°17) ...................................... 44 Figure 25 - Débits observés sur la station DIREN de La Mignonne.................................... 45 Périodes de calage et de validation du modèle..................................................................... 45 Figure 26 - Débits observés à la station DIREN et simulés par le modèle avant calage, au pas de temps journalier - Du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2003 .......................... 49 Figure 27 - Calage hydrologique au pas de temps journalier - Comparaison des débits observés à la station DIREN de La Mignonne et simulés par le modèle AVSWAT & pluviométrie journalière à la station météorologique de Sizun .................................... 53 Figure 28 - Validation hydrologique au pas de temps journalier - Comparaison des débits observés à la station DIREN de La Mignonne et simulés par le modèle AVSWAT & pluviométrie journalière à la station météorologique de Sizun .................................... 55 Figure 29 – Délimitation des sous bassins versants utilisés pour le calage externe............. 56 Figure 30 – Hydrogramme des débits observés et simulés à la station DIREN (point 17) du 01/01/2007 au 31/07/2007............................................................................................ 57 4 Figure 31 – Hydrogramme des débits observés (mesurés ponctuellement) et simulés au point 1 du 01/01/2007 au 31/07/2007........................................................................... 58 Figure 32 – Hydrogrammes avec les flux observées et les flux théoriques calculés à partir de 250 et 500 E. coli/100 ml et la pluviométrie de la station Sizun sur le sous bassin versant 17 (station DIREN) .......................................................................................... 65 Figure 33 – Hydrogrammes avec les flux d’E. coli observées et les flux théoriques calculés à partir de 250 et 500 E. coli/100 ml et la pluviométrie de la station Sizun sur le sous bassin versant 5 (station DIREN) ................................................................................. 66 Figure 34 – Premières simulations réalisées sur le sous bassin versant 17 en intégrant deux rejets de stations d’épuration et des épandages sur les prairies.................................... 67 Figure 35 – Concentrations en E. coli simulées au point DIREN avec les rejets de STEP . 68 par le modèle AVSWAT ...................................................................................................... 68 Figure 36 – Flux simulés avec les rejets de STEP sur le sous bassin versant 17 par le modèle AVSWAT ........................................................................................................ 69 Figure 37 – Flux simulés avec l’intégration d’épandages sur les prairies............................ 70 du sous bassin versant 17 ..................................................................................................... 70 Figure 38 – Flux simulés par le modèle AVSWAT : rejets de STEP & épandages............. 71 Figure 39 : Simulation d’un rejet de STEP en amont du bassin versant .............................. 72 et points de suivi intégrés dans le modèle ............................................................................ 72 Figure 40 : Concentrations en E. coli dans les eaux de rivières après le rejet d'une STEP en amont du BV et évolution jusqu'à l'exutoire final ........................................................ 73 Figure 41 : Taux d’abattement moyen des bactéries fécales entre chaque point de suivi intégrés au modèle........................................................................................................ 74 Figure 42 : Sous bassins versants utilisés pour l’application n°2......................................... 74 Figure 42 : Quantité de lisier produit par an et par sous bassins versants............................ 76 Figure 43 : Zones épandables et stations d’épuration présentes........................................... 76 sur les sous bassins versants 8bis, 10 et 17 .......................................................................... 76 Figure 44 : Concentrations en E. coli au point 8 selon les différentes simulations réalisées79 Figure 45 : Comparaison des concentrations simulées et observées sur le terrain au point 8 ...................................................................................................................................... 80 Figure 46 : Flux en E. coli au point 8 selon les différentes simulations réalisées................ 81 Figure 45 : Simulation des flux d’E. coli arrivant à l’estuaire de Daoulas .......................... 84 5 Liste des tableaux Tableau I : Caractéristiques des 13 communes incluses en partie dans le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas (Source : Amos, 2003b) ......................................... 11 Tableau II : Quelques records durant la période 1922-2000 à la station de Météo-France Brest-Guipavas (Météo-France, 2007) ......................................................................... 12 Tableau III : Données météorologiques collectées dans les différentes stations.................. 13 (Période 01/01/2000 - 31/12/2006 et pas de temps journalier) ............................................ 13 Tableau IV : Principales caractéristiques hydrologiques de la rivière La Migonne sur la période 1971-2004 (Source : DIREN Bretagne) .......................................................... 15 Tableau V : Classes d'altitudes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas ..... 16 Tableau VI : Classes des pentes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas.... 17 Tableau VII : Pourcentage de surface d'occupation du sol du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas selon Corine Land Cover............................................................ 18 Tableau VIII : Principales caractéristiques des stations d'épuration dont le rejet se situe dans le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas (Source : BMO et Amos, 2003b) ...................................................................................................................................... 22 Tableau IX : Caractéristiques des données disponibles pour le bassin versant de Daoulas. 27 Tableau X - Pluviométrie sur les 3 stations météorologiques ............................................. 41 Tableau XI : Paramètres et classement de sensibilité........................................................... 46 Tableau XII : Présentation des paramètres testés et choix des valeurs utilisées .................. 48 Tableau XIII : Critères d'efficacité du modèle avant calage ................................................ 49 Tableau XIV : Critères d'efficacité du modèle après calage ................................................ 52 Tableau XV: Critères d'efficacité du modèle pour la validation .......................................... 54 Tableau XVI : Critères d’efficacité pour le calage externe .................................................. 57 Tableau XVII Estimation de la contribution (par tête) en coliformes fécaux ...................... 59 de quelques espèces (Geldreich, 1966b). ............................................................................. 59 Tableau XVIII : Choix des paramètres permettant de caractériser les bactéries fécales...... 63 Tableau XIX : Effectif des cheptels par espèce et par sous bassin versant (DDAF 29) ...... 75 Tableau XX : Calcul théorique de la quantité de fèces produits par espèce ........................ 75 Tableau XXI : Calcul du nombre d’épandages par sous bassins versants pour la mise en place du calendrier d’épandage .................................................................................... 77 Tableau XXII : Caractéristiques des STEP présentes sur le bassin versant de Daoulas ...... 77 Tableau XXIII : Répartition des mois de travail pour ce projet (BV de 113 km²)............... 83 6 I. Avant-Propos Ce travail se place dans le cadre des travaux réalisés dans le programme 2 de l’Ifremer (Thème 2) : "Système d'Alarme Microbiologique". Il est financé par l'Ifremer et par l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne. Ce projet a reçu également le soutien de "Brest Métropole Océane" qui nous a fourni les données disponibles sur la zone d'étude. Ce travail a été effectué au Laboratoire de Microbiologie du Département EMP (Environnement, Microbiologie et Phycotoxines) en collaboration avec l'UMR CNRS 6554 LETG (Géolittomer) et le Département DYNECO (Dynamiques de l'Environnement Côtier), qui a développé un modèle hydrodynamique local sur l'estuaire de la rivière de Daoulas. II. Contexte et objectifs L'impact des activités humaines et agricoles sur les milieux aquatiques constitue une des préoccupations majeures pour les gestionnaires de l'environnement dans la plupart des pays. Au niveau européen, la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) du 23 octobre 2000 fixe explicitement un objectif de "bon état écologique" des différents milieux aquatiques de la Communauté européenne, à atteindre à l'horizon 2015 (Ombredane et al., 2006). D'une manière générale et jusque récemment, la dynamique des flux de contamination fécale des bassins versants a fait l'objet de beaucoup moins d'attention que les autres paramètres de qualité de l'eau. Que ce soit en France ou à l'étranger, il n'existe que peu d'études dans ce domaine (Kay et al., 2005a; Kay et al., 2005b; Ribeiro and Araujo, 2002), contrairement aux études sur la dynamique des nutriments (phosphore et azote) à l'échelle du bassin versant et à leur effet sur l'eutrophisation des eaux douces et des écosystèmes marins. Or ces flux de contamination fécale ont le plus souvent des conséquences importantes sur la qualité du milieu récepteur. L'évaluation biologique de la qualité de l'eau des cours d'eau est un élément indispensable pour les gestionnaires de l'environnement, et son caractère essentiel est clairement mis en avant dans les textes réglementaires de la DCE. Ainsi, l'appréciation de l'importance des sources diffuses liées aux activités agricoles fait partie des préoccupations de la réglementation européenne (DEFRA, 2002; DEFRA, 2003). Des études ont montré que les rivières sont souvent d'importantes sources de contamination fécale qui peuvent affecter la qualité des eaux de baignade (Wyer et al., 1998; Wyer et al., 1996). Cette dernière ne répond alors plus aux critères européens (Directive 76/160/EEC). Des études récentes mentionnent les problèmes liés aux ruissellements des eaux, à l'épandage, voire à des rejets d'eaux brutes lors d'évènements climatiques (Pommepuy et al., 2005). En Europe, la nouvelle réglementation européenne de la DCE, souligne la nécessité de limiter les apports en coliformes fécaux pour la préservation des eaux de baignade, précise les profils des indicateurs fécaux et définit les mécanismes pour contrôler leur concentration dans les bassins versants. Cette nouvelle réglementation souligne très fortement la nécessité de développer des modèles capables de prédire les flux fécaux issus des bassins versants, comme cela est réalisé pour les nutriments (DEFRA, 2002; DEFRA, 7 2003). Cette démarche doit prendre en compte la complexité des différents usages présents. Les autorités compétentes des Etats sont dans l'obligation légale d'élaborer des plans à l'échelle du bassin versant, pour réduire les concentrations en indicateurs fécaux par une surveillance des points de pollution diffuse ou ponctuelle (DCE, article 10). Dans la plupart des pays européens, il existe un réel manque de données sur lesquelles baser une approche globale, et peu d'études existent sur l'impact combiné de décharges ponctuelles (par exemple des rejets de stations d'épuration) et de pollutions diffuses à partir de l'agriculture. L'influence du bassin versant tout entier sur la qualité biologique des écosystèmes aquatiques n'est évoquée que depuis une quinzaine d'années (Ward, 1989; Zalewski and Robarts, 2003). Actuellement, l'étude de la qualité des eaux de baignade et de l'impact des différents événements pluvieux peut être abordée à l'aide des outils de modélisation (Falconer and Lin, 1997; Fiandrino et al., 2003; Kay et al., 2005b; Pommepuy et al., 2004). Ces modèles nécessitent d'avoir des informations pertinentes sur les flux issus des bassins versants, la survie des microorganismes en mer et les phénomènes de dispersion et de dilution dans la zone côtière (Anonymous, 2005). Des études récentes réalisées en Europe et particulièrement en Grande Bretagne ont mis en valeur l'intérêt d'une nouvelle approche de l'étude des concentrations en E. coli sur les bassins versants. Ces flux traditionnellement évalués par les mesures simultanées des concentrations dans l'eau et des mesures débits, sont évalués à partir des usages des sols sur les bassins versants (Crowther et al., 2001) De récentes études, portant sur l'évaluation des flux de contamination fécale au niveau des eaux des zones côtières durant la saison de baignade (mai-septembre) ont montré également que, lors des conditions de hautes eaux, les eaux de surface présentent de fortes concentrations en pollution dans certains bassins versants. Ces dernières sont dues essentiellement aux décharges des réseaux d'assainissement (Kay et al., 1999; Wyer et al., 1997). La délimitation des territoires en bassins versants est aujourd'hui largement utilisée comme le principal descripteur permettant de déterminer l'origine des pollutions. Les hydrologues privilégient l'approche bassin versant intégrant tous les processus hydrologiques et biogéochimiques qui interviennent entre la pluie et l'exutoire du bassin, influencés aussi bien par le milieu physique que par les actions anthropiques (Grimaldi et al., 2006). Cependant, les hétérogénéités spatio-temporelles des usages du sol, les caractéristiques physiographiques du milieu et la variation des processus hydrologiques à l'échelle de ces bassins versants rendent l'étude de ces systèmes complexe et impliquent l'utilisation d'outils performants. Depuis ces dernières années, et avec le développement de l'informatique, plusieurs modèles hydrologiques ont été mis en place pour calculer les flux de transfert de pollution depuis la parcelle jusqu'au réseau hydrographique. L'association de ces modèles avec les SIG (Système d'Information Géographique) a permis d'intégrer la composante spatiale dans l'évaluation de ces flux à l'échelle des bassins versants. Le modèle agro-hydrologique SWAT a été appliqué et validé en terme de débit, de transport de sédiment et de nutriments sur plusieurs bassins versants caractérisés par des localisations géographiques, des conditions et des pratiques culturales différentes (Bioteau et al., 2002; Kirsch et al., 2002; Saleh et al., 2000; Santhi et al., 2001a; Santhi et al., 2001b; Spruill et al., 2000). De récents travaux (Parajuli et al., 2006; Sadeghi and Arnold, 2004) ont permis de tester la capacité de 8 ce modèle à étudier la dynamique des flux de contamination fécale à l'échelle du bassin versant. Les résultats obtenus à l'issue de ces travaux sont très encourageants. Baffaut et Benson (2003) ont évalué la charge bactérienne totale maximale journalière du bassin de Shoal Creek, situé au Sud-Ouest de Missouri, à l'aide du modèle SWAT/Sous-modèle microbien. Ils ont calé et validé le modèle en utilisant les données de concentration en coliformes fécaux des échantillons prélevés une fois par semaine durant 18 mois. En utilisant la méthode d'analyse fréquentielle et celle de déviation standard, les résultats des concentrations bactériennes calculées ont été validés à 70 %. La problématique de cette présente étude est principalement d'évaluer le rôle que peut avoir le bassin versant, à travers l'ensemble de ses caractéristiques (physiques mais aussi usages des sols), vis-à-vis de la dynamique des flux de contamination fécale et de leur impact sur la zone littorale. Nous cherchons à répondre aux questions suivantes : Peut-on mettre en relation les variations des concentrations en E. coli des eaux de surface avec la variabilité spatiale des caractéristiques physiques du bassin versant et des pratiques résultant des divers usages présents au sein du bassin ? Est-ce que ces variations peuvent être modélisées ? Peut-on déterminer les zones à risque et tester des scénarios d'évolution des usages des sols et de leurs impacts sur la zone littorale ? 9 III. Présentation du site d’étude Le site sélectionné pour cette étude, en raison des données disponibles, est le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas situé en Bretagne dans le Finistère Nord (figure 1). Il draine une surface totale de 113 km² et sa rivière principale est La Mignonne (12 km de long). 13 communes sont incluses en partie dans le bassin versant (figure 1). Les superficies de ces communes, le pourcentage de la superficie communale incluse dans le bassin versant et le pourcentage du bassin versant pour chaque commune sont détaillés dans le tableau I. Figure 1 : Localisation du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas De nombreuses descriptions du bassin de l'estuaire de la rivière de Daoulas ont été faites (parmi les plus récentes : (Amos, 2003a; Amos, 2003b)). De plus, le Syndicat de l'Elorn et de la rivière de Daoulas a effectué, en 2006, un atlas cartographique et une étude retraçant l'état des lieux des milieux et des usages dans le cadre du SAGE (Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux) de l'Elorn. Nous reprenons ici les principaux éléments utiles à notre étude. 10 Tableau I : Caractéristiques des 13 communes incluses en partie dans le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas (Source : Amos, 2003b) Superficie communale (ha) % de la commune dans le bassin versant % du bassin versant dans la commune Daoulas 570 98.8 5 Dirinon 3290 37.8 11 Irvillac 2968 63.8 16.7 La Martyre 1836 58.4 9.5 Le Tréhou 2323 97.5 20 Logonna-Daoulas 1253 23.9 2.7 Loperhet 2068 11.5 2.1 Pencran 897 0.2 0 Ploudiry 2781 23.8 5.8 Saint-Eloy 1255 29.6 3.3 Saint-Urbain 1525 100 13.5 Sizun 5905 3.4 1.8 Tréflévénez 976 100 8.6 Communes III.1 Climatologie Le climat est de type océanique tempéré. Malgré un relief de collines bien dessinées, les courants et les vents marins adoucissent les variations diurnes et saisonnières des températures qui ne connaissent ni les fortes gelées et neiges abondantes des climats continentaux, ni la canicule des étés méditerranéens. Le soleil brille assez fréquemment de la fin du printemps au début de l'automne au point de dépasser, certains mois, la barre des 200 heures. Les pluies, quoique fréquentes, y sont peu abondantes. Les vents, fréquents et souvent forts, apparaissent sur de longues périodes dans des directions dominantes. Sur l'ensemble de l'année, et surtout en automne et en hiver, ces vents sont surtout orientés ouest/sud-ouest et sont d'origine océanique. De plus, les vents de nord-ouest et surtout de nord-est sont également très présents au printemps et en été (Troadec and Le Goff, 1997). La moyenne des températures (de 1969 à 2004) à la station météorologique de BrestGuipavas (altitude 96 m) est de 11.3 °C ; les moyennes mensuelles varient entre 6.8 °C pour janvier et 16.8 °C pour août, soit un écart de seulement 10° C entre le mois le plus froid et le mois le plus chaud. Le tableau II présente quelques records enregistrés, à la même station, sur la période 19222000. Le régime pluviométrique du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas est caractéristique des climats océaniques. Les hauteurs moyennes annuelles varient de 700 mm (littoral) à plus de 1400 mm (Monts d'Arrée). Ce sont des pluies de faible intensité (dominance de crachins). On distingue deux saisons de précipitations différentes : Les mois 11 d'octobre à mars sont marqués par le passage des perturbations océaniques. Ces précipitations dites "efficaces" contribuent à la réalimentation des nappes. Les mois d'avril à septembre sont caractérisés par des pluies très irrégulières. Ces pluies sont dites "inefficaces" car elles ne compensent pas l'évapo-transpiration de la végétation. La variabilité interannuelle est importante. Les années sèches et années pluvieuses peuvent se succéder en désordre avec des différences importantes. A la station de Brest-Guipavas, l'année la plus arrosée (1586 mm en 1960) contraste avec, 13 années plutôt, l'année la plus sèche (752 mm en 1953). Le bassin peut connaître de longues périodes sans pluie importante, comme ce fut, en particulier, le cas des sécheresses exceptionnelles de 1976 et de 2003. Tableau II : Quelques records durant la période 1922-2000 à la station de Météo-France Brest-Guipavas (Météo-France, 2007) Température la plus basse -14 °C Jour le plus froid 28/01/1974 Année la plus froide 1963 Température la plus élevée 35.2 °C Jour le plus chaud 12/07/1949 Année la plus chaude 1989 Hauteur maximale de pluie en 24 h 56.4 mm Jour le plus pluvieux 05/08/1962 Année la plus sèche 1953 Année la plus pluvieuse 1960 III.2 Données météorologiques Les données météorologiques disponibles sur le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas et qui vont servir à cette étude sont issues du réseau de Météo-France. La figure 2 donne l'emplacement des stations par rapport au bassin. Le tableau III résume les paramètres météorologiques collectés dans les différentes stations. 12 Figure 2 : Emplacement des stations météorologiques de Météo-France par rapport au bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Tableau III : Données météorologiques collectées dans les différentes stations (Période 01/01/2000 - 31/12/2006 et pas de temps journalier) Paramètres Brest-Guipavas (29075001) Pluviométrie X Température (Max, Min) Humidité relative moyenne de l'air X Rayonnement solaire X Vitesse du vent X Stations Lanvéoc Sizun (29120001) (29277001) X X X X St Ségal S A (29263002) X X X III.3 Données de débit En ce qui concerne les données de débit, il existe, sur la rivière principale La Mignonne du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas, une station (J3514010) gérée par la DIREN Bretagne ayant une longue série d'observation (figures 1 et 4). 13 Echelle limnimétrique Sens de l’écoulement Tube en PVC contenant le capteur de pression Equipements Vue en aval de la station Figure 3 : Photographies de la station hydrométrique sur La Mignonne à Irvillac (Pont Mell)(code : J3514010) III.4 Géologie Il est intéressant de connaître la nature des sols présents dans le bassin versant, ce qui permet de comprendre le tracé de la rivière, le déplacement ou la déformation du lit et de qualifier les capacités de saturation des sols (aspect important pour l'évaluation du ruissellement). Le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas est couvert par deux feuilles géologiques à l'échelle 1/50 000 du BRGM : feuille n°275 Le Faou et feuille n°239 Landerneau (BRGM). Cette dernière feuille est en cours d'élaboration. La couche d'information concernant la géologie a été donc créée uniquement à partir de la numérisation de la première feuille scannée et géoréférencée. Les terrains géologiques qui constituent le bassin versant correspondent à des formations sédimentaires indurées datant essentiellement du Paléozoïque (du Silurien : 415 Millions d'années (Pridoli) à la fin Dévonien : 365 Millions d'années (Frasnien)). Il s'agit d'une alternance de formations de schistes (schistes et quartzites de Plougastel (Siluro-Dévonien), schistes et calcaires de l'Armorique (Dévonien), le groupe de Traon (schistes, grès et calcaires dévoniens), schistes de Traonliors, schistes de l'Armorique, du Faou et de Ren-arC'hrank (Gédinnien supérieur - Emsien)) et de grès (grès de Coasquellou (dévonien), grès de Landevennec (Gédinnien)) (figure 4). Ces roches sont localement recouvertes par des formations géologiques plus récentes et meubles (dépôt de pente, dépôts de fond de vallées, alluvions anciennes et récentes) occupant essentiellement les fonds de vallées des cours d'eau (formations périglaciaires). Il existe également des formations filoniennes (Microgranites, lamprophyres) dues au nombre important de failles (NW-SE et EW) présentes sur ce secteur. 14 Figure 4 : Carte géologique du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas III.5 Hydrologie L'hydrologie du bassin versant est très liée à la pluviométrie saisonnière, elle comporte une période de forts débits (d'octobre à avril-mai) et une période de faibles débits ou étiage (de juin à septembre). Les principales caractéristiques hydrologiques de la rivière La Mignonne sur la période 1971-2004 sont résumées dans le tableau IV. En période de hautes eaux, l'influence des eaux de ruissellement et des écoulements retardés sur les débits observés est largement majoritaire (> 60 %). Cette situation s'inverse en période d'étiage avec une prédominance des écoulements souterrains. En étiage sévère, les écoulements lents en provenance du réservoir souterrain inférieur peuvent représenter la totalité des débits mesurés dans les cours d'eau. Ces écoulements lents amortissent ainsi les variations climatiques. Tableau IV : Principales caractéristiques hydrologiques de la rivière La Migonne sur la période 1971-2004 (Source : DIREN Bretagne) Module interannuel (m3/s) 1.47 Débit spécifique annuel moyen (l/s.km²) 21.1 3 Débit mensuel d'étiage QMNA5 (m /s) 0.15 Débit spécifique mensuel d'étiage (l/s.km²) 2.1 3 Débit journalier de crue de période de retour décennale QJ10 (m /s) 3 Débit instantané de période de retour décennale QI10 (m /s) 21 31 15 III.6 Topographie Les données altimétriques ont été tirées du MNT généré, sous le logiciel ArcView, sur la base des courbes de niveau et des points cotés de la BD ALTI® de l'IGN. Ce modèle est en fait une grille régulière d'altitudes dont les mailles sont des carrés. A titre d'exemple, nous avons généré le MNT de 50 m de côté. La répartition d'altitudes (en 5 classes) est illustrée par la figure 1 et le tableau V. De ce MNT, nous avons extrait les pentes qui ont été regroupées en trois classes (figure VI). Le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas est caractérisé par des pentes relativement faibles (tableau VI). Figure 5 : Carte des pentes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Tableau V : Classes d'altitudes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Classes (m) Superficies (km²) Superficies (%) 0 - 50 19.437 17.19 50 - 100 42.861 37.91 100 - 150 36.469 32.26 150 - 200 13.830 12.23 200 - 250 0.345 0.30 250 - 298 0.123 0.11 16 Tableau VI : Classes des pentes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Classes (m) Superficies (km²) Superficies (%) 0-2 26.648 23.57 2-4 35.878 31.73 4-6 23.723 20.98 6-8 12.340 10.91 8 - 10 6.371 5.64 > 10 8.099 7.16 III.7 Données d'occupation du sol La figure 6 illustre la nature de l'occupation sur le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas. Ces données sont issues de la base de données "Corine Land Cover" (2000) au format vecteur. Nous disposons par ailleurs, de la BD ORTHO® de l'IGN relative au bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas contenant les photographies aériennes couleurs (mission 2000) avec une résolution au sol de 50 cm. Le tableau 7 résume le pourcentage de surface de chacune des classes d'occupation du sol du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas selon la nomenclature de Corine Land Cover. Nous constatons d'après ce tableau que l'agriculture est très présente sur le bassin versant. Nous dénombrons 160 exploitations (toutes activités confondues), dont 68 sont des installations classées agricoles soumises à déclaration et/ou autorisation, réparties sur 7004 ha de SAU (Surface Agricole Utile), soit 62 % de la surface du bassin versant. Les plans d'épandage, les sièges d'exploitations des éleveurs et les données PAC 2005 ont été récupérés auprès de la DDAF (Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt du Finistère). Les figures 7 et 8 donnent respectivement les plans d'épandage des effluents d'élevage relevant des installations classées et une idée de l'utilisation de la SAU en 2006. La figure 9 donne l'emplacement des sièges d'exploitations du bassin versant par type d'élevage relevant des installations classées et les sièges d'exploitations des producteurs laitiers ne relevant pas du régime des installations classées. Nous disposons également des données du RGA (Recensement Générale Agricole de 2000) par commune. 17 Figure 6 : Occupation du sol du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Tableau VII : Pourcentage de surface d'occupation du sol du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas selon Corine Land Cover Nomenclature Corine Land Cover Bassin versant (113 km²) Zones urbanisées 2.84 Zones industrielles ou commerciales 0.23 Espaces verts artificialisés, non agricoles 0.90 Terres arables hors périmètres d'irrigation 34.92 Prairies 4.42 Zones agricoles hétérogènes 40.20 Forêts 12.13 Milieux à végétation arbustive et/ou herbacée 4.36 18 Figure 7 : Plans d'épandage des effluents d'élevage relevant des installations classées (source : DDAF, 2006) Erreur ! Il n'y a pas de texte répondant à ce style dans ce document. Figure 8 : Vue globale de l'utilisation de la SAU en 2006 (source : DDAF, 2006) Erreur ! Il n'y a pas de texte répondant à ce style dans ce document. Figure 9 : Emplacement des sièges d'exploitations par type d'élevage des installations classées et des sièges d'exploitations des producteurs laitiers ne relevant pas du régime des installations classées (source : DDAF, 2006) III.8 Données de texture du sol En ce qui concerne l'information sur la pédologie, il n'existe pas de carte pédologique sur notre zone d'étude avec une échelle adéquate pour la modélisation. La seule carte disponible est celle du Finistère à l'échelle 1/1 000 000. Pour accéder à une information pédologique plus fine, nous avons exploiter les différents profils de sol qui ont été effectués par les différentes mairies dans le cadre des études de zonages d'assainissement. Ces profils présentent des informations intéressantes sur la profondeur, le type et la texture du sol et nous avons jugés utile de les exploiter. Le triangle de texture des sols sera également utilisé pour compléter l'information concernant la conductivité hydraulique du sol en fonction du pourcentage du sable, d'argile et de limon. Cette base de données sera utilisée par le logiciel de modélisation AVSWAT. III.9 Assainissement Sur les 13 communes du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas, 6 (Daoulas, Dirinon, Irvillac, La Martyre, Ploudiry et Saint-Urbain) possèdent un assainissement collectif de type lagunage naturel ou boues activées (figure 10). Les rejets de leur station d'épuration se situent sur notre bassin versant. Les principales caractéristiques de ces stations d'épuration sont résumées dans le tableau VIII. Les deux communes de Tréflévénez et de Saint-Eloy, dont leur bourg se situe sur le bassin versant, ne disposent pas de dispositif d'assainissement collectif. 21 Figure 10 : Localisation des stations d'épuration sur le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas Tableau VIII : Principales caractéristiques des stations d'épuration dont le rejet se situe dans le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas (Source : BMO et Amos, 2003b) Communes Population totale Daoulas 1794 Dirinon Type de station d'épuration Année de mise en service Capacité nominale (en E.H.*) Capacité réelle (en E.H.) Population Milieu raccordée récepteur (en E.H.) (rejet) Lagunage naturel 1985 1500 1200 1600 Estuaire de la rivière de Daoulas 2342 Lagunage naturel 1989 1700 1280 900 Ruisseau de Kerverrot Irvillac 1011 Lagunage naturel 1984 600 450 525 Rivière de Lohan La Martyre 596 Lagunage naturel 1991 350 - 288 Ruisseau de Poul broc'h Ploudiry 809 Boues activés 1995 700 460 580 Ruisseau Roc'h Glaz Lagunage naturel 800 - 680 Ruisseau Le Ster Saint-Urbain 1200 1975 * E.H. = Equivalent Habitant 22 III.10 Activité conchylicole L'estuaire de la rivière de Daoulas est un siège important pour l'activité conchylicole. En effet, nous dénombrons 50 concessions au niveau de l'estuaire réparties sur 55 ha. Nous retrouvons également des pécheurs de palourdes (Ruditapes decussatus et Ruditapes philippinarum) au niveau de la baie de Lanveur (figure 11). Il faut signaler que l'estuaire de la rivière de Daoulas a été confronté à plusieurs reprises à des pics de pollution microbiologique voire à la fermeture des zones. C'était le cas par exemple en décembre 2002 et en septembre 2006. Figure 11 : Cadastre conchylicole de l'estuaire de la rivière de Daoulas III.11 Réseaux existants de surveillance de la qualité des eaux Dans le secteur d'étude, il existe différents types de suivi effectués par divers organismes. La localisation des points de prélèvement en vue de déterminer la qualité des eaux est donnée par la figure 12. Ces points de suivi sont ceux de l'Ifremer - REMI (Réseau de contrôle Microbiologique), de BMO dans le cadre du contrat de baie, de la DDE du Finistère et de la DIREN. La plupart des suivis de ces organismes est effectué de manière régulière sans prendre en compte les conditions climatiques. Les paramètres mesurés sont divers (température de l'eau, conductivité, pH, oxygène dissous, matières en suspension, matières organiques et oxydables (KMnO4, COD, DBO5), éléments nutritifs (SiO2, NO3, NH4, NO2, PO4 et phosphore total), 23 chlorophylle a, micro-organismes (E. coli, entérocoques) et micropolluants (pesticides)). La fréquence de mesures varie en fonction des objectifs de chacun. Le réseau Ifremer - REMI est destiné à la surveillance da la qualité sanitaire des eaux des zones de productions conchylicoles. Les analyses sont mensuelles et le réseau compte deux points d'analyse entre la baie de Lanveur et l'Anse du Moulin du Pont, où la teneur en E. coli est mesurée dans la chair et le liquide intervalvaire des huîtres (point n°18038022) et des palourdes (points n°18038031). Figure 12 : Localisation des points de suivi de la qualité des eaux 24 IV. Matériels et Méthodes IV.1 Campagnes de terrain : dénombrement des Escherichia coli et mesure des débits Des campagnes de prélèvement et de mesures ont été réalisées chaque semaine sur 15 points répartis sur l'ensemble du bassin versant (figure 13). Sur ces points, un échantillon d’eau est prélevé pour l’analyse d’E. coli et une mesure de débit est effectuée. De plus, des campagnes sur 48 points ont été réalisées exceptionnellement en fonction des évènements météorologiques particuliers (fortes pluies) et seul un échantillon d’eau est prélevé afin de suivre la contamination microbiologique. Figure 13 : Localisation des points de prélèvements et de mesure de débit IV.1.1 Mesure de débit Différentes méthodes sont utilisées pour estimer le débit en fonction des caractéristiques de chaque station. En effet, lorsque le lit le permet (profondeur et largeur suffisante), un Petit Moulinet C2, développé par la société A.OTT KEMPTEN (compteur d'impulsions : Z 210), est utilisé. Ce débitmètre est prévu pour des mesure de vitesses comprises entre 2,5 cm/s et 5 m/s. L'appareil, composé d'une hélice dont la vitesse de rotation dans l'eau est reliée à la vitesse d'écoulement selon des formules linéaires, est fixé sur une perche et associé à un compte-tours (IFREMER). Le jaugeage du débit est réalisé par la mesure du courant (pendant 30 secondes) en plusieurs points d'une section transversale et de sections verticales. 25 Lorsque le jaugeage au moulinet ne peut pas être effectué en raison de vitesses et de profondeurs excessives ou trop faibles, l'estimation des vitesses d'écoulement est réalisée soit avec un flotteur, soit avec un colorant. Ces méthodes permettent uniquement la mesure des vitesses de surface. IV.1.2 Analyse d'E. coli Les prélèvements d'eau sont effectués dans des flacons en plastique de 100 ml. Les échantillons sont conservés dans une glacière, contenant des blocs réfrigérants, immédiatement après le prélèvement et jusqu'au moment de l'analyse, réalisée par le laboratoire IDHESA (Institut Départemental d'analyses, de conseil et d'expertise en Hygiène alimentaire, Eau et environnement et Santé Animale). Le dénombrement des E. coli s'effectue selon la méthode normalisée par microplaque (norme NF EN ISO 9308 -3) et la limite de détection est de 38 cfu/100 ml. IV.2 Collecte des données Les données concernant le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas ont été récoltées auprès des différents partenaires du projet (Brest Métropole Océane, DDAF, DIREN Bretagne, Météo France, IGN, BRGM, Mairies, Communauté de communes du Pays de Landerneau-Daoulas). Elles sont détaillées dans le tableau IX. 26 Tableau IX : Caractéristiques des données disponibles pour le bassin versant de Daoulas Caractéristiques Echelle ou Format résolution Numérique 1/25 000 SCAN 25 Vecteur 1/25 000 BD TOPO Numérique 50 cm BD ORTHO 5m Courbes de niveaux de la Vecteur BD ALTI Raster 50 m MNT de la BD ALTI Raster Pentes Vecteur 1/100 000 Occupation du sol Numérique 1/50 000 Cartes géologiques Vecteur 1/50 000 Géologie Profils de sols Papier Plans d’épandage, sièges Numérique d’exploitations et données PAC 2006 Pluviométrie, température, vitesse du vent, radiation solaire, humidité Débit Provenance des données Commentaires Mise à disposition (convention BMO) Mise à disposition (convention BMO) Mise à disposition (convention BMO) Achetées à l’IGN Cartes topographiques Achetées à l’IGN Dérivées du MNT Achetées à l’IFEN Achetées au BRGM Photographies aériennes orthorectifiées (2000) Programme Corine Land Cover Digitalisées à partir des cartes géologiques du BRGM Mise à disposition par les mairies et la Etude de zonage d’assainissement ou ors d’une Communauté de communes du Pays de installation nouvelle ou d’une rénovation dans Landerneau-Daoulas le cadre du SPANC Achetées à la DDAF Achetées à Météo France Pas de temps journalier DIREN Bretagne Station J3514010 (La Mignonne à Irvillac), pas de temps journalier 27 IV.3 Mise en forme et numérisation Etant donné la différence des sources d'origine de ces données, le système de géoréférencement a été homogénéisé et le Lambert I Zone Nord est utilisé. Avant leur utilisation, un travail de mise en forme, de numérisation/digitalisation et d'harmonisation a été nécessaire sur certaines données. C'est le cas pour la BD ALTI de l'IGN, les données géologiques et les données pédologiques. Le réseau hydrographique, la limite du bassin versant et les points côtés ont également été numérisés à partir des cartes topographiques SCAN 25 de l'IGN. De plus, une nouvelle couche d’information géographique a été créée pour visualiser l’utilisation du sol à l’échelle de la parcelle sur l’ensemble du bassin versant de l’estuaire de la rivière de Daoulas. Ceci a nécessité la numérisation de l’ensemble des parcelles à partir d’orthophotographies aériennes ainsi que la détermination du type d’usages du sol. Ces derniers ont été choisis à partir des codes du programme Corine Land Cover et sont les suivants : zones urbaines ou artificielles, forêts, prairies, cultures permanentes (sapins et vergers), terres arables et surfaces en eau. Ce travail nous a permis de travailler avec une précision beaucoup plus grande comme le montre les figures 14 et 15. Figure 14 : Occupation du sol d’après le programme Corine Land Cover 28 Terres arables Figure 15 : Occupation du sol numérisée à la parcelle IV.4 Modélisation Pour évaluer les impacts, quantitatifs ou qualitatifs, de l'action de l'homme sur la ressource en eau, la modélisation est l'une des méthodes les plus utilisées en sciences de l'environnement. En effet, un modèle est une représentation simplifiée de la nature. Il a pour objet de créer une représentation de la réalité, à partir d'hypothèses sur la hiérarchisation des processus et des facteurs de contrôle, qui va permettre de transposer et d'extrapoler les observations disponibles, de tester les lois de fonctionnement et enfin d'élaborer des scénarios (Durand et al., 2006). IV.4.1 Typologie des modèles Selon Singh (1995) in (Indarto, 2002), il existe différents types de modèles : global ou distribué, déterministe ou stochastique. De plus, il est possible de distinguer également les modèles empiriques ou conceptuels. - Modèle distribué ou global Dans un modèle global ou " boîte noire ", le bassin versant est considéré comme une entité unique. Les équations de ce modèle, souvent des équations différentielles ordinaires, relient les entrées et les sorties sans chercher à se rapprocher d'une loi physique (Gnouma, 2006). Elles décrivent la dynamique des processus et ne prennent pas en compte la variabilité spatiale. Les avantages de ces modèles sont leur simplicité de mise en œuvre et le nombre limité de paramètres qu'ils utilisent en entrée. Par contre, les défauts des modèles globaux tiennent aux risques d'extrapoler dangereusement les épisodes extrêmes et d'homogénéiser les 29 débits en dépit des variations climatiques avec des chroniques insuffisantes et de laisser de coté les influences des modifications anthropiques qui peuvent intervenir sur les écoulements d'un bassin versant (Lomakine, 2005). Un modèle distribué tient compte explicitement de la variabilité spatiale des processus et/ou des entrées et/ou du forçage atmosphérique et/ou des caractéristiques du bassin(Indarto, 2002). Ces modèles permettent de simuler l'évolution du système, et donc du bassin versant et des écoulements, en tout point et en tout instant (Lomakine, 2005). En plus de la description de la situation passée, ils peuvent également tester des scénarios futurs (Gnouma, 2006). Le défaut des modèles distribués est le volume de données nécessaires pour son implémentation, ce qui le rend peu opérationnel. Les difficultés se posent, d'une part, au niveau de la collecte des nombreuses informations et, d'autre part, au moment de la phase de calage du modèle. Souvent, le modèle n'est pas complètement distribué car certains composants du système sont globalisés, il s'agit alors de modèle semi-distribué. Ces modèles tiennent compte de la variabilité spatiale et ne demandent pas un volume de données trop important, ils allient donc simplicité de mise en œuvre et représentation fiable de la réalité. L'obtention des différentes unités spatiales repose sur deux concepts (Payraudeau, 2002) : - La définition d'unités hydrologiques homogènes appelées HRU (Hydrologic Response Unit) : ces HRU sont obtenues par croisement des caractéristiques topographiques (pente, orientation…) et de caractéristiques d'occupation du sol, de pédologie et de géologie. - La définition d'unités reposant sur la structure du réseau hydrographique : ce dernier est essentiel étant donné que c'est à partir de celui-ci que sont extraits les sous-bassins. - Modèle déterministe ou stochastique Un modèle déterministe suppose que les variables d'entrée et les paramètres du système sont exactement connus. La plupart des modèles sont déterministes, c'est-à-dire qu'une série de valeurs d'entrées et de paramètres est utilisée pour générer une série de sortie. Grayson et Blöschl (2000) indiquent que "dans un modèle stochastique, la plupart (ou la totalité) des entrées et des paramètres sont représentés par leur distribution statistique plutôt que par une valeur unique. On obtiendra une série de sorties du modèle. On peut aussi avoir une représentation stochastique partielle. L'approche stochastique est souvent utilisée dans l'analyse de la sensibilité et de l'incertitude du modèle " (Grayson and Blöschl, 2000). - Modèle empirique ou conceptuel Etant donné la complexité des processus de cheminement d'une goutte de pluie tombée sur le bassin versant jusqu'à l'exutoire, il est essentiel de réaliser une simplification en le décomposant en sous-processus. Les modèles empiriques cherchent à reproduire la dynamique des variables de sortie en fonction des variables d'entrée sans tenter de décrire les processus élémentaires. Un exemple de modèle empirique est la formule débit = a.(pluie)b, où a et b sont des coefficients déterminés par une régression effectuée sur les mesures pluie-débit (Indarto, 2002). Les modèles conceptuels considèrent le bassin versant comme un assemblage de réservoirs interconnectés. Cette synthèse des informations sur les modèles existants nous a amené à définir le modèle adéquat pour cette étude. Le choix s'est donc porté sur un modèle semi-distribué déterministe conceptuel, AVSWAT, qui est présenté dans le paragraphe suivant. 30 IV.4.2 Modélisation agro-hydrologique avec le modèle AVSWAT Le modèle SWAT (Soil and Water Assessment Tool) est développé par l'Agricultural Research Service (ARS) de l'USDA (United State Department of Agriculture) et est disponible sur le site Internet : http://www.brc.tamus.edu/swat/arcswat.html. AVSWAT correspond au modèle SWAT2005 couplé au logiciel ArcView 3.2 d'ESRI. L'objectif de ce modèle est de prévoir l'impact des pratiques et de l'occupation du sol sur l'eau, les sédiments et les rendements des apports agricoles sur de larges bassins versants caractérisés par des hétérogénéités spatiales du sol et des usages (Neitsch et al., 2002 in Lomakine, 2005). A partir des données d'entrée, AVSWAT modélise les écoulements de l'eau, la percolation, l'évapotranspiration ainsi que le transport des sédiments, la croissance des végétaux et le cycle des nutriments (Lomakine, 2005; Saleh et al., 2000). Les deux composantes principales caractérisant ce modèle agro-hydrologique est la délimitation spatialisée des bassins versants et la définition des HRU (Hydrologic Response Unit) sur ces bassins versants. Les HRU sont basées sur la combinaison de l'occupation du sol, la pédologie et la délimitation des sous bassins. L'objectif est d'obtenir la plus petite unité homogène pour déterminer le comportement des écoulements (Figure 16) (Lomakine, 2005). Figure 16 - Méthode de définitions des HRU (Boiteau et al., 2003 in Lomakine, 2005) 31 • Les processus hydrologiques simulés par AVSWAT Afin d'évaluer les mouvements de sédiments, pesticides, nitrates ou bactéries au sein du bassin versant, il est nécessaire de définir le cycle hydrologique qui contrôle les mouvements de l'eau à travers les chenaux d'écoulements de la source à l'exutoire. Le cycle hydrologique simulé par AVSWAT est basé sur l'équation de bilan de l'eau suivante : SWt = SW0 + Σ( Rday − Qsurf − E a − Wseep − Q gw ) avec SWt : quantité finale d'eau dans le sol (en mm) SW0 : quantité initiale d'eau dans le sol (en mm) Rday : précipitation totale (en mm) Qsurf : ruissellement total (en mm) Ea : évapotranspiration totale (en mm) Wseep : quantité d'eau du sol entrant dans la zone non saturée (en mm) Qgw : quantité d'eau retournant dans le sol (en mm) Les processus actifs rentrant en jeu dans le cycle de l'eau modélisé par AVSWAT sont l'infiltration, l'évapotranspiration, le prélèvement par les végétaux, l'écoulement latéral et l'écoulement vers les horizons inférieurs (Bioteau et al., 2003 in Lomakine, 2005) (Figure 17). Figure 17 - Composantes hydrologiques du modèle AVSWAT adapté de (Eckhardt and Arnold, 2001) 32 Dans AVSWAT, les précipitations fournissent l'énergie nécessaire aux mouvements de l'eau en surface et dans le sol ainsi qu'au transport des sédiments et des nutriments. Les précipitations sous forme liquide et la fonte de neige sont d'abord séparées entre ruissellement et infiltration à l'aide de la méthode du numéro de courbe du Soil Conservation Service (SCS). Cette méthode attribue un numéro de courbe (CN : Curve Number) à chacune des HRU selon le groupe hydrologique du sol, l'utilisation du sol ainsi que les pratiques agricoles. Les numéros de courbe sont ensuite ajustés de façon journalière en fonction du CN de la journée précédente et du contenu en eau du sol (Michaud et al., 2006). Le SCS Curve Number varie de manière non linéaire avec la teneur en humidité du sol. Il chute lorsque le sol approche le point d'aridité (CN=0) et augmente jusqu'à 100 lorsque le sol approche de la saturation en eau (Lomakine, 2005). Le cycle de l'eau est reproduit de façon journalière et de manière simplifiée pour chacune des HRU selon l'équation de bilan de l'eau. L'eau qui s'infiltre dans le sol percole d'une couche à l'autre lorsque la capacité au champ de la couche est atteinte, pour atteindre l'aquifère peu profond et ensuite l'aquifère profond. Les cours d'eau sont ensuite alimentés par l'aquifère peu profond et les sols. Seule l'eau dans le sol est disponible pour répondre aux besoins des plantes (Michaud et al., 2006). • Les bactéries dans SWAT La version 2005 de SWAT prend en compte le devenir et le transport des bactéries selon la cinétique de dégradation du 1ère ordre révisée par Moore et al. (1989) pour modéliser la mortalité et la croissance des bactéries fécales (Parajuli et al., 2007): Ct = C0 × e − K 20 tθ ( T − 20 ) Avec : Ct : Concentration en bactéries au temps t (cfu/100ml) Co : Concentration initiale en bactéries (cfu/100ml) K20 : Taux de mortalité de 1er ordre à 20 °C (jour-1) t : temps d’exposition (jours) θ : facteur d’ajustement de la température T : température (°C) SWAT considère le devenir des pollutions des bactéries persistantes et non-persistantes basé sur (Sadeghi and Arnold, 2002) : (1) les applications de fumiers en entrée, (2) l’incorporation par labour, (3) la mortalité et la croissance des bactéries, (4) les bactéries présentes dans l’écoulement de surface et l’infiltration, (5) les bactéries dans les cours d’eau, (6) les bandes filtrantes, (7) les points de rejets. Les bactéries sont divisées entre les phases absorbées et solubles selon un coefficient de partage des bactéries. 33 • Les différentes étapes de modélisation avec AVSWAT La modélisation des écoulements par le modèle AVSWAT nécessite le suivi d'une procédure permettant l'implémentation du modèle avec les différentes données d'entrée (Figure 18). Figure 18 - Le modèle AVSWAT (Di Luzio et al., 2002) Les huit grandes étapes de la modélisation sont présentées ci-dessous. - Délimitation des sous bassins versants La première étape de la modélisation consiste en la délimitation des sous bassins versants basée sur la topographie. Elle est réalisée à l'aide du MNT (Modèle Numérique de Terrain), lui-même réalisé à partir des courbes de niveaux, des points côtés et de la délimitation du bassin versant global. Cette étape comprend la délimitation de la zone d'étude, la correction des puits qui interrompent les écoulements et la définition du réseau hydrographique. Le MNT tient une place prépondérante dans la modélisation étant donné qu'il permet de délimiter les sous bassins versants, de calculer les directions d'écoulement, de calculer l'intensité des pentes, de construire un réseau potentiel d'écoulement ou encore d'estimer l'hydromorphie d'un secteur. - Intégration des données de pédologie et d'occupation du sol L'intégration de ces données est réalisée à l'aide d'une couche d'information présentant les différents sols et l'occupation du sol sur le bassin versant. Après avoir intégré ces données, il faut établir la correspondance entre les types de sol ou son occupation et la base de données d'AVSWAT où sont enregistrées les valeurs des paramètres utilisés par le modèle : - Pédologie : nombre d'horizons, profondeur du sol, capacité en eau, granulométrie, conductivité hydraulique, % carbone organique… 34 - Occupation du sol : profondeur maximale de racines, température minimale pour la croissance des plantes, ratio énergie/biomasse… - Définition des HRU Les HRU sont basées sur la combinaison de l'occupation du sol avec la pédologie. Chaque bassin versant est divisé en différentes HRU. Tous les calculs dérivés des HRU sont totalisés pour obtenir un flux total par sous bassin versant (Lomakine, 2005). - Intégration des stations météorologiques Les paramètres utilisés concernant le climat sont la pluviométrie, les températures minimales et maximales, la vitesse du vent, l'humidité relative, le rayonnement solaire au pas de temps journalier ainsi que la localisation géographique des stations météorologiques (longitude, latitude, altitude). - Préparation des tables d'entrée par le modèle Lorsque l'intégration des données d'entrée est terminée, les tables de base sont préparées par le modèle. Elles concernent les caractéristiques physiques et chimiques des sols, des bassins versants, des HRU, des chenaux d'écoulement, de la nappe, des pratiques et de la météorologie. - Simulation Différentes options peuvent être choisies lors du lancement de la simulation telles que la période de simulation, le pas de temps (annuel, mensuel, journalier), la méthode de calcul de l'évapotranspiration, du ruissellement, du cheminement de l'eau… - Lecture des résultats de simulation Le modèle AVSWAT permet, à la fin de la simulation, la lecture des tables de données de sortie et la possibilité de réaliser des graphes simples. Dans le cadre de cette étude, l'analyse des résultats de simulation a été effectuée sous Excel en récupérant la table rch.dbf présentant les données de débits et de concentrations en bactéries. - Analyse de sensibilité et calage du modèle L'analyse de sensibilité permet de réduire le nombre de paramètres testés pour une utilisation efficace du modèle (van Griensven et al., 2006). Elle étudie comment des perturbations sur les entrées du modèle engendrent des perturbations sur la réponse. Il existe trois classes d'analyse de sensibilité : les méthodes de screening, l'analyse de sensibilité locale et l'analyse de sensibilité globale (Jacques, 2005). Dans le modèle, l'analyse de sensibilité locale est utilisée afin d'analyser comment de petites perturbations autour d'une valeur des entrées se répercutent sur la valeur de sortie. La méthode la plus classique est l'approche OAT (One factor At Time). Dans AVSWAT, elle est couplée à un échantillonnage Latin Hypercube qui est une méthode d'échantillonnage aléatoire qui ne requiert pas un grand nombre de simulations. Le calage du modèle AVSWAT est réalisé avec la méthode globale Shuffled Complex Evolution - University of Arizona (SCE-UA) développé par Duan et al. (1992) (Perrin, 2000). Cet algorithme fait évoluer parallèlement des sous-groupes d'une population qui se mélangent périodiquement (Perrin, 2000). La méthode SCE-UA est largement utilisée pour le calage de modèle hydrologique et est généralement définie comme robuste et efficace (van Griensven, DRAFT). 35 • Choix des critères d'optimisation Dans la littérature, il est recommandé d'utiliser plusieurs critères d'optimisation du modèle pour une meilleure efficacité du calage (Gnouma, 2006; Grayson and Blöschl, 2000). L'adéquation des courbes de débits observés et de débits simulés est généralement évaluée à l'aide des critères suivants : le coefficient de détermination (r²) et le critère de Nash-Suttcliffe (ENS). Ces deux coefficients permettent d'évaluer quantitativement la capacité du modèle à simuler les tendances temporelles (journalières ou mensuelles) des données mesurées (Tolson and Shoemaker, 2007). A ces deux critères, sera ajouté l'écart de volume EV. La valeur du coefficient de détermination est un indicateur de la force de liaison entre les valeurs observées et les valeurs mesurées. Le r² est calculé selon la formule suivante (Tolson and Shoemaker, 2004) : [∑ (Qs − Qs)(Qm − Qm)] 2 n r² = i i =1 ∑ (Qs n i =1 i− ) i ( Qs × ∑i=1 Qmi − Qm 2 n ) 2 avec r 2 : coefficient de détermination Qmi : valeurs observées Qsi : valeurs simulées Qm : moyenne des valeurs observées Qs : moyenne des valeurs simulées Le r² varie de 0 à 1 ; si r²=0 cela signifie que 0% de la variance des données observées est prédit par la simulation du modèle. r²=1 indique que toute la variance des données mesurées est simulée par les prédictions du modèle (Tolson and Shoemaker, 2004). Le critère d'efficacité de Nash-Suttcliffe indique comment le nuage de points des valeurs observées en fonction des valeurs simulées suit la droite 1:1. Il est calculé selon la formule suivante (Nash and Suttcliffe, 1970 in Saleh et al., 2000) : ∑ (Qm i − Qsi ) = 1 − in=1 2 ∑ i=1 (Qm i − Qm ) n E NS 2 avec E NS : coefficient de Nash-Suttcliffe Qmi : valeurs observées Qsi : valeurs simulées Qm : moyenne des valeurs observées Le critère de Nash peut varier de -∞ à 1, avec ENS=1 indiquant un modèle parfait. Une valeur de 0 pour le critère de Nash indique que les simulations du modèle sont aussi précises que 36 l'utilisation de la moyenne des valeurs observées pour prédire les valeurs observées. ENS < 0 indique que la moyenne des valeurs observées est une meilleure prévision des données observées que les simulations du modèle. Enfin, un ENS supérieur à 0 indique que le modèle prédit mieux les valeurs observées que la moyenne des valeurs observées (Tolson and Shoemaker, 2004). Il est important de noter que le critère de Nash présente, dans notre cas, l'inconvénient de donner plus de poids aux valeurs extrêmes (Gnouma, 2006). Green et al. (2006) suggère que la simulation du modèle est acceptable ou satisfaisante si r² est supérieur à 0,5 et ENS est supérieur à 0,4 pour la validation. L'écart de volume est une comparaison des volumes d'eau simulés et observés pour l'ensemble de la chronique. Cet indicateur témoigne de la capacité du modèle à reproduire les volumes d'eau qui ont transité dans le réseau hydrographique pendant la période de référence selon l'équation suivante (Gnouma, 2006; Michaud et al., 2006) : ⎛ V − Vts EV = ⎜⎜ tm ⎝ V tm ⎞ ⎟⎟ × 100 ⎠ avec EV : écart de volume Vtm : volume total mesuré pour la chronique de simulation Vts : volume total simulé pour la chronique de simulation • Analyse d'incertitude L'analyse d'incertitude permet de différencier les simulations qui ont été réalisées par la méthode SCE-UA dans le cadre du calage en deux catégories : les bonnes simulations et les mauvaises simulations. Cette analyse est basée sur une valeur seuil pour la fonction objectif pour sélectionner les bonnes simulations en considérant que ces dernières donnent une fonction objectif inférieure à ce seuil. Cependant, l'analyse d'incertitude n'est pas encore utilisable avec la version 2005 du modèle. Sa mise en place est en cours par les développeurs du modèle SWAT. • Validation du modèle La validation a pour objectif de tester la performance du modèle avec les paramètres choisis lors du calage et sur une période de données différentes de celle utilisée lors de la phase de calage (Tolson and Shoemaker, 2004). 37 V. Résultats et Discussion V.1 Usages du sol La figure 19 présente le résultat de la numérisation à la parcelle des usages du sol sur le bassin versant de l’estuaire de la rivière de Daoulas. La précision de cette couche d’information géographique est très importante pour notre étude étant donné que la modélisation statistique cherche à faire le lien entre les concentrations en E. coli en chaque point de prélèvement et les usages du sol correspondant à chaque sous bassin versant correspondant. De plus, cette couche d’information est l’une des données d’entrée du modèle AVSWAT. 38 Figure 19 – Occupation du sol numérisée à la parcelle sur le bassin versant de Daoulas, les points d’échantillonnage hebdomadaire et leur bassin versant respectif 39 Zones artificialisées Forêts Terres arables Prairies Cultures permanentes Surface en eau 100 90 80 70 % 60 50 40 30 20 10 0 1 1bis 2 5 6 7 8bis 10 17 18 20 22 25 28 29 Site Figure 20 : Pourcentages des types d’occupation du sol sur les sous bassins versants La figure 20 montre que les sous bassins versants sont assez homogènes en terme d’occupation du sol. Les terrains agricoles (terres arables et prairies) prédominent fortement sur chaque bassin, avec à chaque fois plus de 50 % de l'espace total, suivi par les espaces forestiers. Le milieu urbain ne représente jamais plus de 20 % de la surface totale du sous bassin. Sur la figure 20 les territoires artificialisés comprennent les villages présents sur le bassin versant, mais aussi de nombreuses habitations isolées. V.2 Résultats des campagnes terrain Sur la période allant de janvier 2007 à janvier 2008, 9 campagnes exceptionnelles concernant 48 points répartis sur le bassin versant ont été organisées suite à des évènements météorologiques particuliers telles que des fortes pluies. De plus, 32 campagnes sur 15 points ont été réalisées permettant d’avoir une base de données regroupant des concentrations en E. coli et des estimations de débits. L’ensemble des dates des campagnes sont présentées en Annexe I. V.2.1 Campagnes exceptionnelles 48 points Un exemple de résultats est présenté sur la figure 21, il s’agit de la campagne du 17 septembre 2007, journée pour laquelle la pluviométrie des trois stations météorologiques est indiquée dans le tableau X. 40 Figure 21 – Concentrations en E. coli de la campagne du 17 septembre 2007 Tableau X - Pluviométrie sur les 3 stations météorologiques Pluviométrie (mm) Guipavas Lanvéoc Sizun 17/09/2007 (jour j) 5,8 10,0 11,8 j-1 cumulé j-2 cumulé 10,8 17,4 21,6 14,8 19,6 22,0 Cette campagne montre qu’il est essentiel de suivre les évènements pluvieux importants étant donné que de fortes concentrations y sont liées avec un maximum de 239 320 E. coli/100ml au niveau du point 32 en amont du bassin versant. La forte contamination de l’eau peut être la conséquence de différents phénomènes tels qu’une remise en suspension des sédiments du lit de la rivière auxquels sont associés des bactéries, à l’entraînement des coliformes présents dans les sols agricoles (fumiers, lisiers…) ou encore à des débordements de stations d’épuration ou de fosses à lisier. V.2.2 Campagnes hebdomadaires sur 15 points Ces campagnes hebdomadaires ont permis la création d’une base de données importante sur le bassin versant de Daoulas avec des débits et des concentrations en E. coli hebdomadaires sur 15 points. Ces données (935 valeurs d’E. coli) serviront à étudier la relation entre les 41 concentrations en E. coli des cours d’eau et les usages des sols au niveau des sous bassins versants respectifs. Elles permettront aussi de caler le modèle AVSWAT en terme de débit mais aussi en terme de concentrations en E. coli à l’échelle spatiale c’est à dire sur l’ensemble des principaux cours d’eau. Figure 22 – Concentrations minimales et maximales en E. coli sur les 15 points des campagnes hebdomadaires (du 18/04/2007 au 22/01/2008) La figure 22 présente les concentrations en E. coli minimales et maximales identifiées au cours de l’année 2007 sur les 15 points d’échantillonnage hebdomadaire. Il s’avère que, sur l’ensemble des points, les concentrations varient d’un facteur 100 à 1000 entre le minima et le maxima. Cependant, il est également possible que les eaux de rivières n’aient pas été échantillonnées au cours des périodes de contamination extrêmes. Il est intéressant de remarquer qu’il n’y a pas de différence nette dans les niveaux de contamination et leurs variations entre l’amont et l’aval du bassin versant. Concernant les concentrations minimales en E. coli, elles sont généralement inférieures à 200 cfu/100 ml et souvent de 38 cfu/100 ml, concentration qui correspond à la limite de détection de la méthode d’analyse. Cependant, le point 5 se démarque avec une concentration minimale de 923 cfu/100 ml. L’ensemble de ces campagnes a permis de constater que le point 5, situé en amont de la station d’épuration de Daoulas, présente toujours de fortes concentrations en E. coli. Alors que pour l’ensemble des points, la concentration moyenne sur 2007 varie entre 1246 et 5210 cfu/100 ml, le point 5 présente une concentration moyenne de 11 992 cfu/100 ml. En ce qui concerne les maxima, la majorité des sites présente des concentrations d’environ 104 cfu/100 ml. Ces dernières ont été analysées dans la plupart des cas lors de la campagne du 42 14/08/2007, journée caractérisée par de fortes pluviométries à Sizun (24,8 mm le 14/08/2007 et 19,4 mm le 13/08/2007) et à Lanvéoc (12 mm le 14/08/2007 et 31,2 mm le 13/08/07). Figure 23 – Flux minimaux et maximaux en E. coli sur les 15 points des campagnes hebdomadaires (du 18/04/2007 au 22/01/2008) Les flux minimaux et maximaux mesurés de janvier 2007 à janvier 2008 sont présentés sur la figure 23. Il apparaît que les flux sont multipliés par un facteur 1000 à 10000 entre le minima et le maxima, excepté pour le point 5 qui présente une variation moins importante des flux en E. coli avec un flux minimal de 1,2.105 cfu/m3/s et un flux maximal de 7,1.106 cfu/m3/s. Les flux maximaux compris entre 7,1.106 au point 5 et 1,5.109 cfu/m3/s au point 17 correspondent tous à des campagnes réalisées pendant les mois de juillet et août 2007, mois qui ont été très pluvieux. V.3 Modélisation agro-hydrologique Les résultats du calage et de la validation de la modélisation des écoulements avec AVSWAT sont présentés ainsi que les premières simulations des flux d’E. coli obtenues en intégrant les rejets de stations d’épuration et les épandages de lisier. L'ensemble des simulations est réalisé au pas de temps journalier. La méthode de calcul choisie pour le ruissellement à partir de la pluviométrie est le SCS Curve Number. Concernant le calcul de l’évapotranspiration potentielle, la méthode de 43 Penman-Monteith est utilisée, c’est la plus précise et elle intègre les valeurs de rayonnement solaire, de la température de l’air, de l’humidité relative et de la vitesse du vent. V.3.1 Implémentation du modèle : Sous-bassins versants et HRU AVSWAT génère, à partir du MNT, du réseau hydrographique réel et des exutoires qui lui sont indiqués, les sous bassins versants et le réseau de drainage qu'il prendra en compte pour la simulation des écoulements. La station DIREN située sur La Mignonne a une aire de drainage correspondant à la partie amont du bassin versant de Daoulas. Celle-ci représente 65,9 km² soit 58 % du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas, cette aire de drainage est indiquée en bleu sur la figure 24. Le nombre d'unités hydrologiques homogènes ou HRU est de 101. Elles correspondent à l'association du sous bassin versant avec un type de sol et une occupation du sol. Figure 24 - Sous bassin versant de la station DIREN (point n°17) V.3.2 Calage et validation des débits Les périodes utilisées pour chaque étape (calage et validation hydrologique) sont différentes (Figure 25) : - le calage interne (en un point du bassin versant : le point 17 au niveau de la station DIREN) : du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2003. - la validation interne au même point : du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006. 44 - Le calage externe, réalisé à partir des mesures de débits effectuées sur le terrain (9 points de mesure hebdomadaires) : du 1er janvier et le 31 juillet 2007. Il est à noter que la date du 29 février a été supprimée de l'ensemble des chroniques pour faciliter le fonctionnement du modèle et la préparation des fichiers d'entrée. 30 Calage externe 25 Validation interne Calage externe Débit (m3/s) 20 15 10 0 01/01/00 01/04/00 01/07/00 01/10/00 01/01/01 01/04/01 01/07/01 01/10/01 01/01/02 01/04/02 01/07/02 01/10/02 01/01/03 01/04/03 01/07/03 01/10/03 01/01/04 01/04/04 01/07/04 01/10/04 01/01/05 01/04/05 01/07/05 01/10/05 01/01/06 01/04/06 01/07/06 01/10/06 01/01/07 01/04/07 01/07/07 5 Figure 25 - Débits observés sur la station DIREN de La Mignonne Périodes de calage et de validation du modèle • Calage interne L'objectif du calage d'un modèle est de réunir la meilleure association de paramètres permettant une simulation proche de la réalité. Pour cela, l'autocalibration (disponible dans AVSWAT) est tout d'abord utilisée. Elle permet de tester simultanément plusieurs paramètres sur un ou plusieurs sous bassins versants. Afin de définir les paramètres que nous voulons tester, une analyse de sensibilité est réalisée : elle permet de connaître les paramètres ayant le plus d'influence sur les simulations. Cette analyse établit un classement des paramètres du modèle testés allant de 1 à 41. Van Griensven et al. (2006) ont choisi de classer ces paramètres de sensibilité en quatre classes : - très important : rang 1 ; - important : rangs de 2 à 6 ; - moyennement important : rangs de 7 à 40 ; - pas important : rang 41. L'analyse de sensibilité s'est ici portée sur 27 paramètres et les résultats sont présentés dans le tableau XI. 45 Tableau XI : Paramètres et classement de sensibilité Paramètres Définition SOL_Z SOL_K ESCO CANMX Numéro de la courbe de ruissellement selon la méthode SCS Temps de réponse du bassin versant (jours) Conductivité hydraulique efficace du cours d’eau principal (mm/h) Constante de récession de l’écoulement de base (jours) Capacité en eau utilisable (mm/mm sol) = Réserve utile Profondeur du sol (mm) Conductivité hydraulique saturée (mm/h) Facteur de compensation de l’évaporation du sol Stockage maximum de la canopée (mm) SLOPE Pente moyenne (m/m) CN2 SURLAG CH_K2 ALPHA_BF SOL_AWC BIOMIX SMTMP Coefficient de rugosité de Manning pour l’écoulement dans les cours d’eau Longueur de pente moyenne (m) Albédo du sol humide Profondeur de l’eau dans l’aquifère requis pour que l’écoulement de retour se produise (mm) Rendement biologique Température de fonte des neiges (°C) RCHRG_DP Taux de percolation vers l’aquifère profond CH_N SLSUBBSN SOL_ALB GWQMN EPCO SFTMP SMFMX TIMP SMFMN GW_DELAY GW_REVAP REVAPMN TLAPS BLAI Facteur de compensation de l’évapotranspiration pour le prélèvement des plantes Température de chutes de neige (°C) Taux maximum de fonte des neiges (mm/°C/j) Temps de réponse de la couverture de neige Taux minimum de fonte des neiges (mm/°C/j) Délai pour que l’eau souterraine qui transite par a l’aquifère peu profond atteigne le cours d’eau (jours) Coefficient permettant le transfert d’eau de l’aquifère * vers les horizons supérieurs et non saturés du sol Hauteur d’eau minimale dans l’aquifère peu profond pour qu’il y ait un mouvement d’eau vers le sol a (REVAP) ou vers l’aquifère profond (mm) Gradient vertical de température (°C/km) Indice de feuille potentiel maximum Min Max Processus Classement de sensibilité 35 98 Ecoulement 1 0 10 Ecoulement 2 0 150 Cours d’eau 3 0 1 Eaux souterraines 4 0 1 Sol 5 0 0 0 0 0,000 1 3000 100 1 10 Sol Sol Evaporation Ecoulement 6 7 8 9 0,6 Géomorphologie 10 0,01 0,5 Cours d’eau 11 10 0 150 0,1 Géomorphologie Sol 12 13 0 5000 Sol 14 0 0 1 5 15 16 0 1 Sol Neige Eaux souterraines 0 1 Evaporation 18 0 0 0,01 0 5 10 1 10 Neige Neige Neige Neige 20 20 21 22 0 50 Eaux souterraines 28 0,02 0,2 Eaux souterraines 28 0 500 Eaux souterraines 28 0 0 50 1 Géomorphologie Récolte 28 28 17 A partir de ces résultats nous avons choisi de tester successivement le paramètre très important (rang 1) et importants (rangs 2 à 6) puis ceux qui nous ont paru essentiels au vu des résultats. La méthode qui a été appliquée est la suivante : - Dans un premier temps, différentes autocalibrations ont été lancées : le modèle teste les différentes valeurs des paramètres simultanément entre le minimum et le maximum indiqués dans le tableau XX et compare le débit simulé avec le débit observé au niveau de la station DIREN. Ensuite, il propose l'association la plus adéquate pour reproduire les débits observés. Pour chaque autocalibration, les critères d'efficacité (r², ENS et EV) sont calculés afin d'analyser la qualité des simulations. 46 - D'autre part, des tests manuels ont été effectués (calibration manuelle) : un paramètre est testé pendant que les autres restent inchangés afin d'évaluer l'effet des variations de ce paramètre sur les résultats des simulations. Les critères d'efficacité sont calculés à chaque modification de paramètres. Le tableau XII présente les paramètres testés et le choix des valeurs utilisées. 47 Tableau XII : Présentation des paramètres testés et choix des valeurs utilisées (* Chaque HRU présente une valeur différente) Paramètre Description CN2 Numéro de la courbe de ruissellement selon la méthode SCS Surlag Temps de réponse du bassin versant ESCO Facteur de compensation de l’évaporation du sol EPCO CANMX CH_N1 CH_N2 Facteur de compensation de l’évaporatranspiration pour le prélèvement des plantes Stockage maximum de la canopée Coefficient de rugosité de Manning pour l’écoulement des les cours d’eau tributaires Coefficient de rugosité de Manning pour l’écoulement dans le cours d’eau principal REVAPMN ___ mm ___ ___ Valeur choisie -25 à +25 % -11,9 % 4,00 0 à 10 0,208 0,95 0à1 0,231 0à1 0,3 0 0 à 10 0,011 0,014 0,01 à 0,5 0,025 0,014 0,01 à 0,5 0,025 -25 à +25 % + 24,5 % 60,976 10 à 150 10,691 Pente moyenne m/m HRU (hru) 0,093 0 à 0,6 0,599 Conductivité hydraulique saturée mm/h HRU (sol) -25 à +25 % + 24,7 % Conductivité hydraulique saturée de l’horizon profond du sol REGENT mm/h HRU (sol) 130 0,1 à 130 50 Conductivité hydraulique efficace du cours d’eau principal Délai pour que l’eau souterraine qui transite par l’aquifère peu profond atteigne le cours d’eau Constante de récession de l’écoulement de base souterrain Coefficient permettant le transfert d’eau de l’aquifère vers les horizons supérieurs et non saturés du sol Hauteur d’eau minimale dans l’aquifère peu profond pour qu’il y ait un mouvement d’eau vers le sol (REVAP) ou vers l’aquifère profond mm/h BV (rte) 0 0 à 150 68,305 jours HRU (gw) 31 0 à 50 8 jours ___ HRU (gw) 0,048 0à1 0,613 HRU (gw) 0,02 0,02 à 0,2 0,110 HRU (gw) 1 0 à 500 249,13 HRU (gw) 0,05 0à1 0,132 HRU (gw) 0 0 à 5000 0,435 SOL_K GW_REVAP ___ Sous-bassin versant (bsn) Sous-bassin versant (hru & bsn) Sous-bassin versant (bsn) HRU (hru) Sous-bassin versant (sub) Sous-bassin versant (rte) Valeurs testées : intervalle HRU (hru) SLSUBBSN HRU_SLP (slope) ALPHA_BF jours HRU (hru) Valeur par défaut ___∗ Longueur de pente moyenne Capacité en eau utilisable = Réserve utile GW_DELAY ___ Echelle (fichier) mm H2O/ mm sol m SOL_AWC SOL_K3 pour le sol REGENT CH_K2 Unités RCHRG_DP Fraction de l’eau qui percole et qui atteint l’aquifère profond GWQMN Profondeur de l’eau dans l’aquifère requis pour que l’écoulement de retour se produise mm ___ mm HRU (sol) ___ ___ 48 - Résultats avant calage La première simulation a été réalisée avant toute modification des paramètres. Les valeurs utilisées par le modèle correspondent donc aux valeurs par défaut indiquées dans le tableau VIII (colonne : Valeur par défaut). Les débits simulés par le modèle, dans ces conditions initiales, sont comparés aux débits observés au niveau de la station DIREN de La Mignonne (Figure 26). Les deux premiers mois, du 01/01/2000 au 28/02/2000, n'ont pas été pris en compte dans le calcul des critères d'efficacité car il s'agit de la période d'initialisation des paramètres du modèle. Pluviométrie Station SIZUN Débits simulés Débits observés 40 0 35 50 25 100 20 150 15 10 200 5 /2 00 3 0 1 / 11 / 2 00 3 /2 00 3 0 1/ 09 0 1/ 07 /2 00 3 /2 00 3 /2 00 3 0 1 / 05 0 1/03 0 1 /0 1 /2 00 2 /2 00 2 /2 0 0 2 0 1/ 1 1 0 1/ 09 0 1 /0 7 /2 00 2 /2 0 0 2 0 1/03 0 1/ 0 5 / 2 00 2 0 1/01 /2 00 1 /2 0 0 1 0 1/ 11 0 1/ 0 9 /2 0 0 1 /2 00 1 / 2 00 1 0 1/ 07 0 1 / 05 0 1/0 3 /2 00 1 / 2 00 0 0 1 /01 /2 0 0 0 0 1/11 0 1 / 09 /2 00 0 / 2 00 0 0 1 / 07 0 1/ 05 /2 00 0 250 0 1 / 03 0 1/0 1 /2 00 0 0 Date Figure 26 - Débits observés à la station DIREN et simulés par le modèle avant calage, au pas de temps journalier - Du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2003 Les critères d'efficacité du modèle pour cette première simulation sont présentés ci-dessous (Tableau XIII) : Tableau XIII : Critères d'efficacité du modèle avant calage (période : du 01/03/2000 au 31/12/2003) Critères r² ENS EV Résultats 0,302 - 0,408 -12,5 Les résultats de la simulation avant calage ne sont pas satisfaisants car les débits simulés par le modèle ne sont pas fidèles à la réalité. Les critères d'efficacité du modèle permettant de juger de la qualité de la corrélation sont faibles. 49 Pluviométrie (mm) 3 Débits journaliers (m /s) 30 - Résultats après calage Le calage du modèle a été effectué à partir de trois autocalibrations et de nombreux essais de calibration manuelle, en testant certains paramètres et particulièrement leurs effets sur le résultat des simulations. Les critères d'efficacité ainsi que l'allure des graphes permettent alors d'évaluer la pertinence de la valeur des paramètres et de choisir la valeur retenue pour le calage du modèle. Les paramètres choisis sont présentés dans le tableau XII (page 43, colonne : Valeur choisie). Le Curve Number (CN2) est un paramètre essentiel dans la modélisation des écoulements. Ce paramètre typiquement américain, qui n'a pas d'équivalence en France, correspond à un coefficient de ruissellement attribué à chaque HRU en fonction de l'utilisation du sol, du type de sol et de son humidité (Renaud, 2004). Trop élevé, ce paramètre engendre des hauteurs de ruissellement surestimées. Il a donc fallu ici réduire l'ensemble des CN2 de 11,9%. Cette diminution a été proposée par le modèle après une autocalibration et permet d'améliorer le résultat des simulations. Les caractéristiques de pente (longueur : SLSUBBSN et inclinaison : SLOPE) ainsi que les facteurs de compensation pour l'évaporation des sols et la transpiration des végétaux (respectivement ESCO et EPCO) permettent d'ajuster les lames d'eau ruisselées prédites par le modèle AVSWAT. La valeur retenue pour ESCO (0,231) est celle recommandée par le modèle. Par contre, l'autocalibration proposait une valeur de 0,19 pour EPCO. Le bassin versant de Daoulas est le siège d'une activité agricole intense et les occupations du sol des prairies, des forêts et des terres arables sont respectivement de 25,15%, 20,19% et 43,69%. L'ensemble de ces surfaces représente un potentiel d'évapotranspiration important. Différentes valeurs d'EPCO ont été testées manuellement afin que les paramètres choisis retranscrivent au mieux la situation réelle du bassin versant. Il apparaît que le modèle donne de bons résultats avec une valeur de 0,3 pour EPCO ce qui paraît plus réaliste au vu du couvert végétal du bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas. Le temps de réponse du bassin versant aux précipitations (SURLAG) a été diminué de 4 jours à 0,208 jours (environ 5h). En effet, le bassin versant de Daoulas ne présente pas de stockage souterrain important, ce qui implique en général une réponse du bassin versant rapide avec des écoulements majoritairement superficiels. Au niveau des sols, la conductivité hydraulique (SOL_K) ainsi que la réserve utile (SOL_AWC) ont été augmentées respectivement de 24,7% et de 24,5%. Ces pourcentages d'augmentation ont été définis par le modèle après une autocalibration. Ceci a permis de diminuer le temps d'inhibition du sol et d'augmenter la part de ruissellement, ce qui paraît réaliste pour les sols limono-sableux et argileux présents sur le bassin versant. Par contre, concernant la conductivité hydraulique de l'horizon C (le plus profond) du sol REGENT, elle a été fortement diminuée : de 130 mm/h à 50 mm/h afin de diminuer les pertes par percolation. Concernant les cours d'eau, deux paramètres ont été modifiés : le coefficient de rugosité de Manning pour l'écoulement dans le cours d'eau principal et les cours d'eau tributaires (CH_N2 et CH_N1) et la conductivité hydraulique du cours d'eau principal (CH_K2). D'après Chow (1973, in Vidal, 2005), le coefficient n de Manning varie entre 0,025 et 1,500 pour des rivières naturelles en plaines. Différentes valeurs ont été testées dans cet intervalle et il 50 apparaît que le modèle donne de bons résultats avec un coefficient n de Manning à 0,025 pour l'ensemble des cours d'eau du sous bassin versant testé. Concernant la conductivité hydraulique des lits de cours d'eau (CH_K2), l'autocalibration a proposé une valeur de 68,305 mm/h. D'après la littérature, une conductivité de 22 mm/h correspond à un loam argilo-sableux et 124 mm/h à un loam sableux (Argonne, 2007). En sachant qu'un loam est un sol composé de 40% de sable, 20% de limon et 20% d'argile, une conductivité de 68,305 mm/h est donc réaliste pour les sols présents au niveau des cours d'eau sur le bassin versant, dont les textures sont limono-sableuse pour l'horizon A et argileuse pour l'horizon B. Le paramètre CANMX correspond à la capacité de stockage du couvert végétal, c'est-à-dire à la quantité d'eau qui peut être collectée et retenue par les végétaux à partir de pluie incidente. Ce stockage joue un rôle essentiel dans les processus d'interception. La valeur proposée de 0,011 est un peu faible pour un bassin versant ayant un couvert végétal important. Cependant, l'augmentation du paramètre CANMX ne donne pas de résultats plus intéressants. Au niveau des écoulements profonds, les paramètres influents sur le transfert d'eau entre les horizons du sol, l'aquifère peu profond et l'aquifère profond sont les suivants : ALPHA_BF, RCHRG_DP, GW_DELAY, GWQMN et REVAPMN (Michaud et al., 2006). Le Baseflow alpha factor ou ALPHA_BF correspond à un facteur de rapidité de recharge du cours d'eau par l'aquifère. Il permet d'ajuster les temps de réponse du bassin versant, de limiter les décalages temporels et de contrôler les récessions pendant les crues. La courbe de récession correspond à la partie d'un hydrogramme qui s'étend d'un pic de débit à la base de l'élévation du prochain pic en absence de nouvelles précipitations (Juilleret et al., 2005). L'augmentation de l'ALPHA_BF de 0,048 à 0,613 a donc permis d'adoucir les décrues brutales simulées par le modèle avant le calage. Le paramètre GW_DELAY correspond au délai pour que l'eau souterraine qui transite par l'aquifère peu profond atteigne le cours d'eau. Ce délai correspond donc également au temps de remplissage de l'aquifère peu profond après une période estivale. L'analyse des débits observés à la fin de l'été nous a permis d'estimer ce délai à une dizaine de jours. Différentes valeurs ont été testées et il apparaît que le modèle donne les meilleurs résultats avec un GW_DELAY de 8 jours. Le paramètre RCHRG_DP correspond à la fraction de l'eau qui percole et atteint l'aquifère profond. Notre bassin versant ne présentant pas d'aquifère profond, la valeur choisie pour ce paramètre est assez faible : 0,132. Les paramètres décrits ci-dessus et les valeurs choisies ont permis de caler le modèle pour les débits journaliers en un point du bassin versant et ont permis d'obtenir de bonnes prédictions de ces derniers. En effet, les critères d'efficacité indiquent une reproduction satisfaisante des débits mesurés au niveau de la station hydrométrique de la DIREN sur la rivière La Mignonne (Tableau XIV et Figure 27). 51 Tableau XIV : Critères d'efficacité du modèle après calage (période : du 01/03/2000 au 31/12/2003) Critères Résultats r² 0,84 ENS 0,79 EV -0,33 Le coefficient de corrélation et l'indice de Nash mesurent les relations existantes entre les deux séries de données. Après ajustement des paramètres du modèle, la simulation présente un coefficient de corrélation sur les quatre années modélisées de 0,84 et un indice de Nash de 0,79. Concernant l'ensemble de la période de calage, le modèle reproduit bien les débits observés au niveau de la station DIREN de La Mignonne (Figure 27). 52 0 1/0 1 /0 0 1/0 0 2 /0 0 1/0 0 3 /0 0 0 1/0 4 /0 0 1/0 0 5 /0 0 1/0 0 6 /0 0 1/0 0 7 /0 0 0 1/0 8 /0 0 1/0 0 9 /0 0 1/1 0 0 /0 0 1/1 0 1 /0 0 1/1 0 2 /0 0 0 1/0 1 /0 0 1/0 1 2/ 0 1/0 0 1 3 /0 1 0 1/0 4 /0 0 1/0 1 5 /0 0 1/0 1 6 /0 0 1/0 1 7 /0 0 1/0 1 8 /0 1 0 1/0 9 /0 0 1/1 1 0 /0 0 1/1 1 1 /0 0 1/1 1 2 /0 1 0 1/0 1 /0 0 1/0 2 2 /0 0 1/0 2 3 /0 0 1/0 2 4 /0 2 0 1/0 5 /0 0 1/0 2 6 /0 0 1/0 2 7 /0 0 1/0 2 8 /0 2 0 1/0 9 /0 0 1/1 2 0 /0 0 1/1 2 1 /0 0 1/1 2 2 /0 0 1/0 2 1 /0 3 0 1/0 2 /0 0 1/0 3 3 /0 0 1/0 3 4 /0 3 0 1/0 5 /0 0 1/0 3 6 /0 0 1/0 3 7 /0 0 1/0 3 8 /0 0 1/0 3 9 /0 3 0 1/1 0 /0 0 1/1 3 1 /0 0 1/1 3 2 /0 3 3 Débits (m /s) Pluviométrie SIZUN Débits simulés 100 15 150 10 5 200 0 250 Date Figure 27 - Calage hydrologique au pas de temps journalier - Comparaison des débits observés à la station DIREN de La Mignonne et simulés par le modèle AVSWAT & pluviométrie journalière à la station météorologique de Sizun 53 Pluviométrie (mm 30 Débits observés 0 25 50 20 • Validation interne La reproduction des débits observés par le modèle étant satisfaisante, il a été décidé de valider le modèle en interne avec les paramètres présentés dans le tableau XII (page 43, colonne : Valeur choisie). Cette validation consiste à simuler les débits sur une période différente de celle utilisée pour le calage sans faire varier les paramètres, en un point du bassin versant. Cette étape permet de voir si le modèle est bien adapté à au sous bassin versant et pas uniquement à la période testée lors du calage. Dans cette étude, la validation est réalisée sur trois années : du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006. Les séries chronologiques journalières des précipitations, des débits observés et des débits simulés par le modèle au niveau de la station DIREN de La Mignonne sont présentées sur la figure 28. L'appréciation visuelle de l'hydrogramme journalier (Figure XX) révèle une reproduction des débits par le modèle plutôt satisfaisante. De plus, les critères d'efficience le confirment (Tableau XV). Tableau XV: Critères d'efficacité du modèle pour la validation (période : du 01/01/2004 au 31/12/2006) Critères Résultats r² 0,79 ENS 0,72 EV 14,54 Les critères d'efficience permettant d'évaluer l'efficacité du modèle sont bons pour la période de validation, le coefficient de détermination étant de 0,79 et le coefficient de Nash de 0,72. Dans la littérature, il est admis que si le coefficient de détermination est supérieur à 0,5 et le coefficient de Nash à 0,4, la simulation du modèle est acceptable ou satisfaisante (Green et al., 2007). Au vu des résultats des simulations pour la période allant du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006, le modèle peut être considéré comme satisfaisant pour la reproduction des débits au niveau de la station DIREN de La Mignonne. Le modèle est donc validé pour les débits journaliers en un point du bassin versant. 54 01/01 / 2004 01/02 / 2004 01/03 / 2004 01/04 / 2004 01/05 / 2004 01/06 / 2004 01/07 / 2004 01/08 / 2004 01/09 / 2004 01/10 / 2004 01/11 / 2004 01/12 / 2004 01/01 / 2005 01/02 / 2005 01/03 / 2005 01/04 / 2005 01/05 / 2005 01/06 / 2005 01/07 / 2005 01/08 / 2005 01/09 / 2005 01/10 / 2005 01/11 / 2005 01/12 / 2005 01/01 / 2006 01/02 / 2006 01/03 / 2006 01/04 / 2006 01/05 / 2006 01/06 / 2006 01/07 / 2006 01/08 / 2006 01/09 / 2006 01/10 / 2006 01/11 / 2006 01/12 / 2006 3 Débits (m /s) Pluviométrie SIZUN Débits simulés 8 100 6 150 4 200 2 0 250 Date Figure 28 - Validation hydrologique au pas de temps journalier - Comparaison des débits observés à la station DIREN de La Mignonne et simulés par le modèle AVSWAT & pluviométrie journalière à la station météorologique de Sizun 55 Pluviométrie (mm) 14 Débits observés 0 12 50 10 • Calage externe L’objectif du calage externe est la bonne reproduction des débits à l’échelle spatiale, c’est à dire sur plusieurs points du bassin versant. Pour cela, les débits mesurées sur les points hebdomadaires sont utilisés sur la période allant de janvier à juillet 2007. La méthodologie est la même que pour le calage interne mais elle se fait sur un nombre plus élevé de sous bassins versants (figure 29). Certains sous bassins versants réagissent de la même façon, au niveau hydrologique, et les mêmes paramètres leur sont attribués (par exemple les sous bassins versants 8bis et 10). D’autres ont nécessité des autocalibrations et de calibrations manuelles supplémentaires afin de trouver l’association de paramètres permettant une bonne reproduction des débits. Figure 29 – Délimitation des sous bassins versants utilisés pour le calage externe Les critères d’efficacité des simulations après calage pour chaque sous bassins versants sont présentés dans le tableau XVI. Les figures 30 et 31 présentent les résultats pour les points 17 et 1 sous forme d’hydrogramme. 56 Tableau XVI : Critères d’efficacité pour le calage externe Sous bassin versant 1 1bis 2 5 6 7 8bis 10 17 r² ENS 0,83 0,71 0,88 0,72 0,86 0,58 0,80 0,73 0,87 0,81 0,67 0,86 0,71 0,85 0,54 0,46 0,59 0,80 Les critères d’efficacité des simulations allant de janvier à juillet 2007 sur les 9 sous bassins versants sont satisfaisants. Le modèle est donc calé sur 9 points du bassin versant en terme de comportement hydrologique. Il faudra par la suite valider le modèle sur les données de débit allant d’août à décembre 2007. Pluviométrie Sizun Débits simulés Débits observés 0 14 20 12 60 80 8 100 6 120 140 4 160 2 180 0 007 007 30 /07 /2 007 007 007 007 23 /07 /2 16 /07 /2 09 /07 /2 02 /07 /2 007 007 007 007 007 25 /06 /2 18 /06 /2 11 /06 /2 04 /06 /2 28 /05 /2 007 007 007 007 21 /05 /2 14 /05 /2 07 /05 /2 30 /04 /2 007 007 007 007 007 23 /04 /2 16 /04 /2 09 /04 /2 02 /04 /2 26 /03 /2 007 007 007 007 19 /03 /2 12 /03 /2 05 /03 /2 26 /02 /2 007 007 007 007 007 19 /02 /2 12 /02 /2 05 /02 /2 29 /01 /2 22 /01 /2 007 15 /01 /2 08 /01 /2 007 200 01 /01 /2 3 Débit (m /s) 10 Date Figure 30 – Hydrogramme des débits observés et simulés à la station DIREN (point 17) du 01/01/2007 au 31/07/2007 57 Pluviométrie (mm) 40 Pluviométrie Guipavas Débits observés Débits simulés 0.14 0 0.12 50 0.06 150 0.04 200 0.02 250 /200 7 1 5/ 0 1/20 07 2 2/ 01 /2007 2 9/ 01 /2007 0 5/ 02 /2007 1 2/ 02 /2007 1 9/ 02 /200 7 2 6/ 02 /2007 0 5/ 03 /2007 1 2/ 0 3/20 07 1 9/ 03 /2007 2 6/ 03 /2007 0 2/ 04 /200 7 0 9/ 04 /2007 1 6/ 04 /2007 2 3/ 04 /2007 3 0/ 04 /2007 0 7/ 05 /2007 1 4/ 0 5/20 07 2 1/ 0 5/20 07 2 8/ 05 /2007 0 4/ 06 /2007 1 1/ 06 /2007 1 8/ 06 /2007 2 5/ 0 6/20 07 0 2/ 07 /2007 0 9/ 07 /2007 1 6/ 07 /2007 2 3/ 07 /2007 3 0/ 0 7/20 07 0 1/ 01 /2007 0 Date Figure 31 – Hydrogramme des débits observés (mesurés ponctuellement) et simulés au point 1 du 01/01/2007 au 31/07/2007 V.4 Application du modèle au flux d’Escherichia coli Une fois les débits correctement reproduits par le modèle, la simulation des flux d’Escherichia coli est possible. Cette dernière se fait par différentes méthodes, en effet il est possible de calculer des flux théoriques à partir des débits simulés par le modèle afin d’appréhender l’effet « débits » sur la qualité des eaux de rivières, puis sur celle de l’estuaire. Ensuite, à l’aide du modèle AVSWAT, il est possible de simuler les rejets de STEP et les épandages et de tester des scénarios permettant de reproduire ou d’améliorer la qualité des eaux de rivières et des eaux littorales. V.4.1 Bibliographie Pour modéliser les flux d’Escherichia coli issus des activités agricoles du bassin versant, différents paramètres liés aux sources et au comportement des bactéries fécales doivent être collectés et entrés dans le modèle Avswat. Il s’agit par exemple de la charge bactérienne dans le fumier ou le lisier, du temps de survie des bactéries dans ces même matrices, dans les sols et dans l’eau. D’autres informations comme par exemple des expériences concernant le relargage de bactéries fécales par du fumier mis en tas sur un champ peuvent être également utiles. De même des études sur l’effet de bande en herbée pour la protection des cours d’eau peuvent être intéressantes pour simuler des solutions d’aménagement. En l’absence de données sur le terrain, une analyse des informations disponibles dans la littérature a été réalisée. De nombreuses études ont été effectuées aux USA, au Canada, en Nouvelle Zélande et en Grande Bretagne sur les rejets fécaux d’animaux sauvages ou d’élevage, les pratiques 58 Pluviométrie (mm) 100 0.08 0 8/ 01 3 Débits (m /s) 0.1 agricoles et leurs apports en microorganismes. Quelques études existent également en France (AEBN, Université de Caen) ; ces dernières permettent sur certains paramètres issus de littérature étrangère, de juger de leur pertinence pour une application en Bretagne. Dans cette première approche nous nous sommes essentiellement intéressés aux animaux de rente et à l’indicateur fécal Escherichia coli (E. coli) ou aux coliformes fécaux lorsque cette seule information existait. Une des informations de base concerne les concentrations en E. coli ou en coliformes fécaux dans les fèces animales. La référence communément citée est Geldreich (1966). Le tableau XVII indique les concentrations rapportées par cet auteur par animal. Tableau XVII Estimation de la contribution (par tête) en coliformes fécaux de quelques espèces (Geldreich, 1966b). Item Homme Vache Mouton Canard Dinde Poulet Porc * 77,0 83,3 66,7 74,4 61,0 62,0 71,6 % d’eau Poids de fécès/jour (poids humide en 150 23 600 2 700 1 130 336 448 182 gramme) Concentration en coliformes par gramme 1,3.10 Quantité de coliformes par jour 1,9.10 7 5 2,3.10 6 3,3.10 à 7 2,0.10 7 1,6.10 7 3,3.10 5 2,9.10 6 1,3.10 9 8,9.10 à 10 10 8 8 1,8.10 1,1.10 1,3.10 2,3.10 10 5,0.10 * 75% selle « normale » humaine, 89.4% diarrhéique, 63% constipée (Jensens et al., 1976) 9 9 5,4.10 Une synthèse d’études a été réalisée par Martel en 1996 et met en évidence la variabilité des concentrations en coliformes dans les fèces selon les études (Martel, 1996). Cette disparité vient très certainement de différents facteurs : l’hétérogénéité des concentrations dans les fèces, la taille de l’animal étudié (porcelet/verrat, veau/vache) - qui n’est pas toujours spécifiée-, l’âge des fèces, la méthode d’analyse utilisée, son incertitude, et la concentration exprimée en poids sec ou en poids humide. Ainsi dans des bouses de vache, Metcalf & Eddy (1991) indiquent des concentrations en E. coli de l’ordre de 5,4 104 ufc /g en poids sec (Baffaut et al., 2006), d’autres études indiquent des valeurs variant de 105 à 106 ufc/g (Sinton et al., 2007), et de 108-1010 ufc /g toujours en poids sec(Goss and Richards, 2008). Dans des déjections fraîches, Avery et al. (2004) ont trouvé des concentrations moyennes en E. coli de l’ordre de 5.0 107 ufc/g (poids humide) pour une vache, 3.8 107 ufc /g pour un mouton, et pour un cochon 3.0 107 ufc/g (Avery et al., 2004). Les données concernant le bétail sont intéressantes dans le cadre d’étude d’impact des usages, car les auteurs montrent que la pâture en bordure de ruisseau est une source de pollution parfois très importante, car il peut s’agir d’un rejet direct par temps de pluie sur sols saturés. Avery et al. (2004) ont évalué la contamination de trois zones de pacage herbeux (0.25 ha chacun) où étaient parqués par espèce sur les parcelles : 8 bovins, 20 moutons et 12 porcs. Après 14 jours de pacage, la contamination du sol en E. coli était respectivement de 2.105 ufc/g (bovins), 2.104 ufc/g (ovins) et 9.104 ufc/g (porcins). Les taux de réduction 1 des concentrations en E. coli (T90) dans ces fèces sur le sol herbeux ont été évalués et variaient entre 28 et 38 jours. Sur ces sols, la présence d’E. coli a été observée pendant 134 jours. Une 1 Taux de réduction ou T90 : temps nécessaire pour que la concentration en bactérie diminue d’un facteur 10. Ce temps est exprimé en jour. 59 autre étude conforte ces valeurs : dans des bouses de vaches posées expérimentalement sur un sol, des concentrations d’E.coli de l’ordre de 103 - 104 ufc/g ont été trouvées pendant plus de 150 jours, ce qui correspond à des T90 variant de 50 à 75 jours (Sinton et al., 2007). Dans les eaux de drainage de sub-surface de près pâturés, les valeurs de d’E. coli varient de 8,8 103 à 3,2 104 E.coli/100ml (comparés à <100 E.coli/100ml dans le champ d’à côté non pâturé) (Aitken, 2003). Dans les modèles, il est communément utilisé pour la modélisation des écoulements, la notion de bactéries libres ou adsorbées, avec une relation S =KdC où : - S est la densité de bactéries adsorbées (en cfu/g), - C la concentration de bactéries en solution (cfu/ml) - Kd le coefficient de partition. Peu d’information existe sur le sujet, la littérature rapporte des valeurs de Kd variant de 0,3 à 2 103 ml/g (Benham et al., 2006). A partir d’une étude expérimentale sur du fumier de bovin, la taille moyenne des particules a été estimée à 2.48 ± 1.48 µm. (Guber et al., 2007b) : Dans cette étude, les coefficients calculés Kd à partir de la suspension diluée et mélangée dans différents sols varient de 7,30 à 48,6 ml/g ; les valeurs les plus élevées étant trouvées lorsque le fumier était mélangé avec des sols argileux contrairement au mélange avec des sols sableux (Kd faible). Cette étude montre également que, dans un sol non amendé, la plupart des bactéries sont adsorbées (Kd max 580 -sol prélevé sous herbe) et que le mélange de lisier dans les sols augmente le nombre de bactéries en suspension. L’augmentation systématique du nombre de bactéries libres après mélange du fumier au sol serait liée, entre autre, à la modification de la structure minérale du sol avec les apports organiques (Guber et al., 2005b). L’eau de suintement d’un fumier ou d’un lisier peut contenir jusqu‘à 108 coliformes fécaux/100ml (Aitken, 2003), 106 ufc/100ml pour un ruissellement lors de pluie (Thelin et Gifford, 1983), cités par (Goss and Richards, 2008)). Metcalf et al (1991), cité par (Baffaut et al., 2006) estiment à 5.4 109 ufc/g/animal le flux journalier en coliformes fécaux issus du fumier de bovin. Une concentration de 2.106 ufc/100ml en E. coli a été trouvée dans une flaque un jour après l’épandage de lisier sur un sol nu par temps sec (Belloir, 2008). Le transport des bactéries déposées sur le sol a été étudié par (Benham et al., 2005). Ces auteurs estiment que lorsque la quantité de pluie tombée dépasse 6.4 cm/h, 90% des bactéries sont remobilisées dans les ruissellements. De même, Belloir (2008) montre que lorsque la pluie dépasse 10 mm/J, les bactéries du lisier épandu sur sol nu sont mobilisées et les concentrations dans le ruisseau en E. coli passent de moins de 102 ufc/100ml à 105 ufc/100ml. L’écoulement par ruissellement après épandage sur prairies dépend également de la qualité de l’herbe : ainsi sur de l’herbe grasse l’écoulement varierait entre 0 et 16%, sur l’herbe sèche : 14 à 23%, par temps de pluie 21 à 91% s’écouleraient (contre 8-28% par temps sec) (Guber et al., 2006). Par ailleurs, ces même auteurs notent un temps de re-hydratation d’une vingtaine de minutes d’un fumier « ancien », déposé sur un sol depuis 10-20 jours. Pourcentage d’eau dans les lisiers ou fumiers Ce pourcentage est important d’une part pour calculer la quantité produite par un élevage (poids sec/ humide), pour exprimer la charge bactérienne (poids sec/humide), mais également pour évaluer la possibilité d’écoulement sur le sol lors des dépôts non enfouis. La capacité de stockage des fermes a été étudiée et les résultats montrent qu’elle pourrait être grandement améliorée en éliminant des apports d’eaux de pluie et de ruissellement arrivant dans les fosses (Aiken, 2003). En effet, le pourcentage d’eau dans le lisier est souvent important. Ainsi 60 (Guber et al., 2007b) estiment à 84.2 % la quantité d’eau dans du fumier de bovins. Des valeurs de 5 à 24 103 ufc/g d’E. coli sont trouvées dans la phase solide (106 dans la phase liquide) (Guber et al., 2005a; Guber et al., 2005b; Guber et al., 2006). Cette masse liquide représenterait dans du lisier de porc avant stockage 75 à 95%, (Machado et al., 2006), 60% après 4 jours de stockage , 30% après 7 jours (Tiquia, 2005). Par ailleurs la quantité d’eau stockée varierait selon les espèces et leur mode d’élevage : 20-80% d’eau pour des fumiers de bœuf, 70-85% pour des porcs, 75-90% pour des vaches laitières, 50-87% pour des litières de poulet (Wortmann et al., 2006). Ces auteurs recommandent des teneurs en eau de 50-60% pour un compostage rapide. Tiquia et al (2005) estiment à 56 jours le temps de maturation pour du lisier de porcs. Concentration fécale dans le lisier ou le fumier. Les chiffres sont très disparates sans doute pour les diverses raisons déjà évoquées (âge et espèces animales, alimentation, conditions de stockage..etc. Pour le fumier de volaille des valeurs de 107 ufc/g sont utilisées par (Baffaut et al., 2006), mais ces chiffres peuvent varier de façon très importante de 103 à 107 ufc/g de poids sec d’après Hartel (2000, cité par (Baffaut et al., 2006). Le stockage permet de réduire les concentrations fécales. Ainsi après 90 jours de stockage, les concentrations en coliformes fécaux mesurées sont de 2,4 103 ufc/g pour du fumier de bovin et de 43 à 9 ufc/g pour du fumier de poulet (Machado et al., 2006). Taux de lisiers ou fumiers épandus Il est excessivement difficile d’avoir des données précises sur l’épandage : surfaces épendables, surfaces autorisées à l’épandage par dérogation (dérogations préfectorales dans les zones à excédents structuraux), plan d’épandage (quantité à épandre, quantité épandue à l’hectare, planning de l’épandage). La quantité de fumier produite par jour serait pour un animal de 320 kg d’environ 5,6 kg (troupeau sur pacage, en considérant un mélange urinefèces et sol de 50-50) (Wortmann et al., 2006). Cet auteur a calculé la production par animal et par jour (en rapportant à une « unité animale » de 400kg) : moyennant cette hypothèse les quantités produites par unité animale/jour en poids sec varieraient entre 3.2 kg/j et 11 kg/j. Dans certaines régions des enquêtes ont été réalisées mais en l’absence de données fiables, les auteurs considèrent dans leurs bilans que la quantité de lisier épandue correspond de façon approximative à la quantité de lisier produit par les élevages (Aitken, 2003). Ce même auteur considère que la charge épandue varierait de 19 à 28 m3/ha , 3,3 kg/m3 selon (Guber et al., 2006), 30 T/ha soit 3 kg/m2 pour (Ramos et al., 2006). Sur Daoulas, seules des informations concernant le cheptel (recensement officiel), la période d’épandage ainsi qu’une indication de recommandation d’épandage ont été obtenus auprès de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Foret (DDAF 29). Survie des bactéries dans le lisier La survie des bactéries fécales varie selon différents paramètres physico-chimiques : température, pH, teneur en eau, en matière organique..etc, donc les conditions de stockages sont importantes pour obtenir une diminution de la flore fécale. La persistance a été estimée à 100 jours dans du lisier liquide, à 7 jours dans un compost, et à 1 jour dans un compost sec (Goss and Richards, 2008). Baffaut et al. (2006) utilisent dans leurs modèle des valeurs de T90 de 4 jours pour les coliformes fécaux dans du lisier. Survie des bactéries dans le sol Différents facteurs jouent sur le temps de décroissance ou la survie d’E. coli dans le sol : le pH, le pourcentage d’humidité, la texture, les propriétés d’adsorption, la nature organique du 61 sol, la température, etc. Seul l’effet température est souvent modélisé (Benham et al., 2006). Dans un sol froid (<5° C), E. coli peut survivre plus de 60 jours et sur un sol à la température de 25°C, plus de 100 jours (Bogosian et al., 1996; Fenlon et al., 2000). Les temps de décroissance trouvés dans la littérature sont extrêmement variables. Ainsi (Crane and Moore, 1986) ont mesuré dans valeurs de T90 de 0,5 à 10 jours, Baffaut et al. (2006) utilisent dans leurs modèles des valeurs de demi-vie (T50) de 43.5 jours pour les bactéries adsorbées dans le sol. Survie des bactéries dans la rivière Des mesures réalisées pour étudier la survie des E. coli dans l’eau de rivière (Mill Creek, Virginie) ont montré des T90 de 0,5 jours (Benham et al., 2006). En Bretagne des expériences réalisées in situ dans la rivière du Coët-Dan indiquent des T90 fluctuant entre 2,5 et 4 jours (Corre et al., 1999). Impact des activités agricoles sur les bassins versants Dans le mode d’élevage intensif ou semi-intensif (hivernage dans des hangars, élevages intensifs hors sol pour les porcs et les volailles), la contamination à prendre en compte concerne les apports liés au lisier ou au fumier (mode de stockage, qualité avant épandage et mode d’épandage), mais également des rejets directs liés à des débordements de fosses à lisiers ou de fosses septiques dans des établissements qui ne sont pas aux normes. En ce qui concerne les rejets directs de fosses à lisier, une étude en Ecosse sur un bassin versant a montré que 50% des fermes n’étaient pas aux normes (Aitken, 2003), plus d’un tiers des fermes n’avaient pas la capacité de stockage de fumier suffisante (< 3 mois) et seulement 29% pouvaient stocker plus de 5 mois. Une étude réalisée en Bretagne se référant à des données d’enquête similaire indique également que dans la région des Abers (Finistère), un tiers des fermes ne sont pas aux normes et que ces rejet directs justifieraient les concentrations élevées en E. coli retrouvés dans les rivières après des évènements pluvieux (Données CCAB dans (Kersaudy, 2004)) D’une manière générale la densité du bétail sur un bassin versant peut impacter très nettement la qualité des eaux d’une rivière, que ce soit par des rejets directs (fosses, pâturages) ou diffus (épandage) (Wyer et al., 1998). En Ecosse, (Aitken et al., 2001) ont ainsi montré que les concentrations en E. coli trouvées dans les rivières en aval de sous-bassins versants qui avaient une densité de bétail importante étaient 4 à 8 fois plus élevées comparées aux zones de faible densité (même ordre de grandeur pour (Doran and Linn, 1979) au Nebraska). De mai à septembre, la densité de pâturage a été évaluée à une bête à l’hectare (plus précisément 1,3 vache laitière/ha, 0,8 bœuf/ha) (Aitken, 2003). Dans certains secteurs 91% du sol était occupé par des prairies (70% prairies plantées, 21% prairies naturelles). Dans ses conditions, et compte tenu des facteurs physiques (pentes), la réponse aux évènements pluvieux est importante et très rapide (les sources de contamination étant pour la plupart à moins d’un km de la rivière). Une analyse de risque basée sur la pente, l’altitude, la qualité et l’usage des sols a permis de définir dans ce secteur des zones potentiellement à haut risque de ruissellement (ex pente à 7-10°), par rapport à des risques moyen (3-7°) ou faible (<3°). Malgré les effets de sédimentation, 60 à 80% des bactéries sont transportées en suspension (Jeng 2005). 62 Bandes enherbées Une bande enherbée de 10 m de largeur est recommandée pour protéger les cours d’eaux des sources de contamination. En réalité, ces bandes sont larges de 4 à 5 m ou moins, elles sont parfois inexistantes (Aitken, 2003) Conclusion Il existe en zone rurale différentes sources potentielles de contamination : rejetdes fermes (fosses à lisier), fosses septiques d’habitations dispersées, écoulements dus au ruissellement liés aux activités agricoles. Seuls les aspects écoulements sont appréhendés ici puisque sur le bassin versant de Daoulas l’absence de données ou le temps imparti n’ont pas permis d’avoir des informations sur les fermes (en terme de conformité aux normes), ni sur les équipements en fosses sceptiques des habitations proches des ruisseaux (capacité, âge, technique, conformité). Ces dernières sources de contaminations sont considérées comme pouvant être d’importants points critiques selon les bilans faits par différents auteurs Par ailleurs les valeurs de concentrations et débits collectées pendant l’étude correspondent à une année de suivi et ne saurait être le reflet d’une situation moyenne pour laquelle plusieurs années d’acquisition de données auraient été nécessaire. En effet, des études en Ecosse (Aitken et al., 2001) montrent que certaines années, les facteurs de risque sont plus important du fait 1) de conditions nuageuses entraînant des temps de survie des bactéries plus longs, 2) de pluies abondantes combinées avec des débordements de fosses, 3) des pluies estivales entraînant une augmentation du ruissellement et donc l’apport des sources diffuses. Par ailleurs d’autres facteurs interviennent comme la rotation des cultures, le temps de pâturage ou de stabulation. V.4.2 Choix des paramètres « bactéries » Les paramètres permettant de caractériser le devenir des bactéries dans les différentes matrices ont été choisis en fonction de la bibliographie présentée ci-dessus. Ils sont détaillés dans le tableau XVIII. Tableau XVIII : Choix des paramètres permettant de caractériser les bactéries fécales Variable name WDLPQ Description Die-off factor for less persistent bacteria in soil solution at 20°C (1/day) Growth factor for less persistent bacteria in soil WGLPQ solution at 20°C (1/day) Die-off factor for less persistent bacteria adsorbed to WDLPS soil particules at 20°C (1/day) Growth factor for less persistent bacteria to soil WGLPS particules at 20°C (1/day) Die-off factor for less persistent bacteria on foliage WDLPF at 20°C (1/day) WDLPRCH Die-off factor for less persistent bacteria in streams (moving water) at 20°C (1/day) WDLPRES Die-off factor for less persistent bacteria in water bodies (still water) at 20°C (1/day) BACTKDQ Bacteria soil partitioning coefficient (m3/Mg) Temperature adjustment factor for bacteria dieTHBACT Value 2,01 Demi-vie correspondante 56 j 0 0,023 1j 0 0,016 1j 0,35 2j 1,030 8j 90 1,070 63 off/growth BACT_SWF Fraction of manure applied to land areas that has active colony forming units 1 V.4.3 Calcul de flux théoriques : évaluation de l’effet « Débits » La directive Eaux de baignade propose des concentrations seuil pour une excellente et bonne qualité des eaux de baignade qui sont, respectivement, 250 et 500 E. coli/100 ml. A partir de ces concentrations, il est possible de calculer des flux théoriques pour chaque rivière du bassin versant de Daoulas, à partir des débits simulés par le modèle. Les figures 32 et 33 présentent les flux théoriques calculés avec la concentration en E. coli de 250 cfu/100 ml (dits Flux "250"), et les flux calculés avec 500 cfu/100 ml dits Flux "500" sur les sous bassins versants 17 et 5, pour la période allant du 01/01/2007 au 31/07/2007. La pluviométrie de la station météorologique associée est également indiquée. Les flux observés sur le terrain lors des campagnes hebdomadaires nous permettent d’évaluer si ces valeurs correspondent à une situation courante dans ces rivières ou non. Les flux théoriques permettent d’évaluer l’effet débits sur les flux d’E. coli au niveau des rivières. Il s’avère que cet effet est très important étant donné que, sur le sous bassin versant 17, ils varient de 106 à 6.107 E. coli/m3/s uniquement du fait des variations de débits. Si l’on compare ces résultats à ceux observés pendant la période d’étude, on constate que 75% des flux observés sont au même niveau que les flux "250" et "500". Donc, en terme de concentration, les concentrations de 250 et 500 E. coli/100 ml sont des situations courantes au point 17, et les variations de flux in situ sont liées à des variations de débit. Cependant, en juillet 2007, deux flux plus importants ont été observés et ces derniers correspondent à une concentration mesurée d’environ 5000 E. coli/100 ml dans les eaux de rivière. Le résultat indique que, par rapport, à une situation normale (cf. 75% des résultats), on peut observer, dans 25% des cas, des flux 10 fois plus élevés correspondant vraisemblablement à des apports de pollution ponctuelle dans le cours d’eau. Concernant le sous bassin versant 5, sa particularité est évidente étant donné que l’ensemble des flux observés est supérieur aux flux "250" et "500" ces derniers variant de 5.103 à 5.106 E. coli/m3/s. Les concentrations de 250 et 500 E. coli/100 ml ne correspondent donc pas, dans le cas de ce ruisseau, à la situation observée. Par contre, le flux calculé avec une concentration moyenne de 10000 E. coli/100 ml apparaît plus réaliste de l’état de contamination bactériologique du cours d’eau. L’intégration de ces flux théoriques dans le modèle hydrodynamique MARS 2D permettrait par la suite d’évaluer l’effet d’une bonne qualité d’eau sur la qualité de l’estuaire de la rivière de Daoulas, puis ensuite d’évaluer quelle concentration maximale peut recevoir les eaux littorales sans affecter les activités s’y déroulant et plus particulièrement l’activité conchylicole. 64 Pluviométrie Sizun Flux "250" Flux "500" Flux observés Flux avec 5000 E. coli/100 ml 1.0E+09 0 20 40 1.0E+08 100 1.0E+07 120 140 1.0E+06 160 180 200 1.0E+05 01/01 /2007 08/01 /2007 15/01 /2007 22/01 /2007 29/01 /2007 05/02 /2007 12/02 /2007 19/02 /2007 26/02 /2007 05/03 /2007 12/03 /2007 19/03 /2007 26/03 /2007 02/04 /2007 09/04 /2007 16/04 /2007 23/04 /2007 30/04 /2007 07/05 /2007 14/05 /2007 21/05 /2007 28/05 /2007 04/06 /2007 11/06 /2007 18/06 /2007 25/06 /2007 02/07 /2007 09/07 /2007 16/07 /2007 23/07 /2007 30/07 /2007 cfu/m 3/s 80 Date Figure 32 – Hydrogrammes avec les flux observées et les flux théoriques calculés à partir de 250 et 500 E. coli/100 ml et la pluviométrie de la station Sizun sur le sous bassin versant 17 (station DIREN) 65 pluviométrie (mm) 60 Pluviométrie Guipavas Flux "250" Flux "500" Flux observés Flux réalistes (10 000 E. coli/100 ml) 0 1.0E+08 1.0E+07 100 1.0E+05 150 1.0E+04 Pluviométrie (mm) 1.0E+06 3 Flux E.coli (cfu/m /s) 50 200 1.0E+03 250 /2007 26/ 07 /2007 19/ 07 /2007 12/ 07 /2007 05/ 07 /2007 28/ 06 /2007 21/ 06 /2007 14/ 06 /2007 07/ 06 /2007 31/ 05 /2007 24/ 05 /2007 17/ 05 /2007 10/ 05 /2007 03/ 05 /2007 26/ 04 /2007 19/ 04 /2007 12/ 04 /2007 05/ 04 /2007 29/ 03 /2007 22/ 03 /2007 15/ 03 /2007 08/ 03 /2007 01/ 03 /2007 22/ 02 /2007 15/ 02 /2007 08/ 02 01/ 02 /2007 1.0E+02 Date Figure 33 – Hydrogrammes avec les flux d’E. coli observées et les flux théoriques calculés à partir de 250 et 500 E. coli/100 ml et la pluviométrie de la station Sizun sur le sous bassin versant 5 (station DIREN) 66 V.4.4 Intégration et simulation de sources de pollution dans le modèle AVSWAT Le modèle AVSWAT est aujourd’hui un outil intéressant sur le plan agronomique et hydrologique. Il est largement utilisé en Amérique du Nord et en Europe pour prédire les transferts diffus de sédiments, de nutriments, de pesticides et plus récemment de bactéries (Arnold and Fohrer, 2005; Baffaut and Benson, 2003; Green et al., 2007; Guber et al., 2007a; Kang et al., 2006; Kannan et al., 2007; Lomakine, 2005; Michaud et al., 2006; Mulungu and Munishi, 2007; Santhi et al., 2001b). Le modèle AVSWAT présente de nombreuses possibilités pour intégrer les pratiques culturales et agricoles et leurs effets, telles que : - les dates de plantation, de récolte, de fertilisation et de labourage - les opérations de pâturage (réduction de la biomasse et dépôts de déjections) - la présence ou non de bandes filtrantes - le rendement de la récolte - la présence de points de rejets tel que les rejets de station d’épuration (débit et concentration en bactéries) -… Les premières simulations ont été réalisées sur le sous bassin versant 17 (station DIREN) pour lequel ont été intégrées les rejets de deux stations d’épurations (La Martyre et Ploudiry) et des épandages sur les prairies (figure 34). STEP La Martyre débit : 68 m3/j cc° : 9.104 E. coli/100 ml STEP Ploudiry débit : 119 m3/j cc° : 9.10 4 E. coli/100 ml 3 épandages de lisier porcin sur les Prairies : - 05/03/07 : 3000 kg/ha - 05/05/07 : 3000 kg/ha - 27/06/07 : 5000 kg/ha Figure 34 – Premières simulations réalisées sur le sous bassin versant 17 en intégrant deux rejets de stations d’épuration et des épandages sur les prairies 67 • Simulation avec les rejets de STEP uniquement Le résultat de cette simulation est présenté dans la figure 35 (du 01/02/07 au 31/07/07, le premier mois étant la phase d’initialisation du modèle). Il s’avère que ces rejets contenant 8,8.104 E. coli/100 ml entraînent une concentration dans les eaux de rivières variant entre 27 et 380 E. coli/100 ml. Ces variations de concentrations sont principalement dues à la pluviométrie : dilution en cas de pluie plus élevée qu’en période sèche. Pluviométrie Sizun bactéries rejets STEP 0 100000 20 40 60 80 1000 100 120 100 Pluviométrie (mm) Concentration log(E. coli/100ml) 10000 140 160 10 180 200 26/07/2007 19/07/2007 12/07/2007 05/07/2007 28/06/2007 21/06/2007 14/06/2007 07/06/2007 31/05/2007 24/05/2007 17/05/2007 10/05/2007 03/05/2007 26/04/2007 19/04/2007 12/04/2007 05/04/2007 29/03/2007 22/03/2007 15/03/2007 08/03/2007 01/03/2007 22/02/2007 15/02/2007 08/02/2007 01/02/2007 1 Figure 35 – Concentrations en E. coli simulées au point DIREN avec les rejets de STEP par le modèle AVSWAT Concernant les flux, ils sont pratiquement constants sur l’ensemble de la période. En effet, la diminution de la concentration en E. coli due à la dilution causée par la pluie est compensée par les augmentations de débits (Figure 36) . Dans le cas présent, nous n’avons pas simulé de situations de débordement d’eaux usées par les stations d’épuration en période de pluie importante. Ce type de simulation serait intéressant à réaliser à partir de données réalistes – si elles sont disponibles – et précises sur les dysfonctionnements observés (quantité, fréquence, durée). En l’absence de ces données et dans le temps imparti de l’étude, nous n’avons pu faire ce travail, cependant les analyses réalisées pendant l’année 2007 aux périodes de fortes pluies et en aval des STEP n’ont pas permis d’observer de situations anormales (rejets d’eaux brutes). 68 FLUX Pluviométrie Sizun Flux simulés Débits simulés 1,0E+09 0 10 20 1,0E+08 40 1,0E+07 50 60 Pluviom étrie (m m ) Flux E. coli /m 3/s 30 70 1,0E+06 80 90 1,0E+05 07 07 7 /2 0 2 6 /0 07 7 /2 0 1 9 /0 07 7 /2 0 1 2 /0 07 7 /2 0 0 5 /0 07 6 /2 0 2 8 /0 07 6 /2 0 2 1 /0 6 /2 0 07 0 7 /0 1 4 /0 07 6 /2 0 07 5 /2 0 3 1 /0 07 5 /2 0 2 4 /0 07 5 /2 0 1 7 /0 07 5 /2 0 1 0 /0 07 5 /2 0 0 3 /0 07 4 /2 0 4 /2 0 2 6 /0 1 9 /0 07 07 4 /2 0 1 2 /0 07 4 /2 0 0 5 /0 07 3 /2 0 2 9 /0 07 3 /2 0 2 2 /0 07 3 /2 0 1 5 /0 07 3 /2 0 0 8 /0 07 3 /2 0 0 1 /0 07 2 /2 0 2 2 /0 07 2 /2 0 1 5 /0 2 /2 0 0 8 /0 0 1 /0 2 /2 0 07 100 Figure 36 – Flux simulés avec les rejets de STEP sur le sous bassin versant 17 par le modèle AVSWAT • Simulation avec uniquement les épandages L’intégration des épandages a été effectuée à des dates fictives afin d’observer la réponse du modèle AVSWAT et de vérifier si les niveaux de contamination sont cohérents avec ceux observés sur le terrain. Le scénario retenu est l’épandage de lisier porcin (2,2.105 bactéries/g poids sec) sur l’ensemble des prairies du sous bassin versant de la station DIREN lors de trois journées caractérisées par différentes conditions climatiques : - le 05/03/2007 est caractérisé par une période pluvieuse avec des pluies cumulées à j, j-1 et j-2 de respectivement, 30,8 mm, 52,2 mm et 64,4 mm sur la station SIZUN. - le 05/05/2007 est précédé par 4 journées sèches et qui précède une journée pluvieuse (le 13/05/2007 avec 28,8 mm). - le 27/06/07, journée qui précède une période pluvieuse mais de faible intensité. Les flux simulés par le modèle sont présentés sur la figure 37. 69 Pluviométrie Sizun Epandage Flux simulés 0 5.0E+07 4.5E+07 20 4.0E+07 40 2.5E+07 80 2.0E+07 100 1.5E+07 120 1.0E+07 5.0E+06 140 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 /2 00 7 26 /0 7 19 /0 7 12 /0 7 05 /0 7 28 /0 6 21 /0 6 14 /0 6 07 /0 6 31 /0 5 24 /0 5 17 /0 5 10 /0 5 03 /0 5 26 /0 4 19 /0 4 12 /0 4 05 /0 4 29 /0 3 22 /0 3 15 /0 3 08 /0 3 01 /0 3 /2 00 7 /2 00 7 22 /0 2 15 /0 2 08 /0 2 /2 00 7 0.0E+00 Figure 37 – Flux simulés avec l’intégration d’épandages sur les prairies du sous bassin versant 17 Le modèle permet de visualiser l’effet des épandages sur la qualité de l’eau. Les résultats montrent que les flux d’E. coli augmentent uniquement lors de fortes pluies. Si la pluie n’est pas conséquente, il n’y a pas de relargage d’E. coli du sol vers la rivière. Le seuil de relargage se situe à environ 20 mm de pluie journalière, il est sans doute fonction des pluies du jour précédent et également de l’humidité du sol. Il est intéressant de remarquer qu’après l’épandage du 05/05/2007, des pics de flux d’E. coli sont observés pendant plus d’un mois et demi après chaque événement pluvieux important. Ceci est du au fait que les bactéries persistent dans le sol (T50 = 43 jours). Le dernier épandage montre que l’intensité journalière de la pluie n’est pas suffisante pour entraîner le relargage des bactéries dans la rivière. 70 Pluviométrie (mm) 60 3.0E+07 01 /0 2 3 Flux E. coli /m /s 3.5E+07 • Simulation des flux d’E. coli avec les rejets théoriques de STEP et les épandages La figure 38 présente les résultats de la simulation avec l’intégration des rejets de STEP et les épandages sur le sous bassin versant de la station DIREN. Le modèle répond bien à l’insertion de ces usages et les niveaux de contamination sont réalistes par rapport à ce qui est observé sur le terrain. Pluviométrie Sizun Epandage Flux simulés Flux observés 0 1.0E+09 20 1.0E+07 80 100 1.0E+06 120 140 07 07 7/20 26/0 07 7/20 19/0 07 7/20 12/0 07 7/20 05/0 07 6/20 28/0 07 6/20 21/0 07 6/20 14/0 07 6/20 07/0 07 5/20 31/0 07 5/20 24/0 07 5/20 17/0 07 5/20 10/0 07 5/20 03/0 07 4/20 26/0 07 4/20 19/0 07 4/20 12/0 07 4/20 05/0 07 3/20 29/0 07 3/20 22/0 07 3/20 15/0 07 3/20 08/0 07 3/20 01/0 07 2/20 22/0 07 2/20 15/0 2/20 08/0 2/20 07 1.0E+05 Figure 38 – Flux simulés par le modèle AVSWAT : rejets de STEP & épandages Ces simulations ont permis de comprendre le fonctionnement du modèle et sa capacité à retranscrire les phénomènes qui se déroulent sur un bassin versant. Dans le paragraphe suivant des applications au bassin versant de Daoulas seront présentées afin de retranscrire au mieux les contaminations microbiologiques en fonction des données disponibles. 71 Pluviométrie (mm) 40 60 01/0 Flux E. coli /m3/s 1.0E+08 V.4.5 Applications sur le bassin versant de Daoulas Application n°1 : Evaluation de l’effet conjoint de la dilution et de la mortalité des bactéries, de l’amont du bassin versant jusqu’à l’exutoire Afin de tester le devenir des bactéries tout au long du bassin versant, la présence d’un rejet de STEP tout en amont du bassin versant a été simulée et les concentrations en bactéries fécales suivies tout au long du cours d’eau (points indiqués sur la figure 39). Figure 39 : Simulation d’un rejet de STEP en amont du bassin versant et points de suivi intégrés dans le modèle La station d’épuration modélisée correspond à celle de Ploudiry (119 m3/jour, 8,8.104 E. coli/100 ml). La figure 40 présente les concentrations en bactéries aux différents points de suivi intégrés au modèle. Au point 18, juste en aval du rejet de STEP, la concentration en E. coli varie de 1,3.102 et 9,25.103 E. coli/100 ml. L’effet des précipitations sur les concentrations en bactéries est très marqué avec de fortes diminutions des concentrations due à la dilution du rejet par la pluie (en absence de débordement avec rejet d’eaux brutes). Au regard de l’ensemble des courbes de la figure 40, il apparaît qu’il n’y a pas de décalage des pics de concentrations entre chaque courbe, le temps de transfert de l’eau du point 18, à l’amont, au point 8, au niveau de l’estuaire, est donc inférieur à la journée. 72 Pluvio Sizun point 18 point 17 point 8bis point 8 1.0E+05 0 20 40 1.0E+04 80 1.0E+03 100 120 1.0E+02 Pluviométrie (mm) Concentration (E. coli/100ml) 60 140 160 1.0E+01 180 200 01 /0 2/ 20 08 07 /0 2/ 20 15 07 /0 2/ 20 07 22 /0 2/ 20 07 01 /0 3/ 20 08 07 /0 3/ 20 07 15 /0 3/ 20 22 07 /0 3/ 20 29 07 /0 3/ 20 05 07 /0 4/ 20 12 07 /0 4/ 20 19 07 /0 4/ 20 26 07 /0 4/ 20 03 07 /0 5/ 20 10 07 /0 5/ 20 17 07 /0 5/ 20 24 07 /0 5/ 20 31 07 /0 5/ 20 07 07 /0 6/ 20 14 07 /0 6/ 20 21 07 /0 6/ 20 07 28 /0 6/ 20 05 07 /0 7/ 20 12 07 /0 7/ 20 07 19 /0 7/ 20 26 07 /0 7/ 20 07 1.0E+00 Figure 40 : Concentrations en E. coli dans les eaux de rivières après le rejet d'une STEP en amont du BV et évolution jusqu'à l'exutoire final De plus, il y a une forte diminution de la concentration entre le point 18 et le point 17 et particulièrement en période sèche. La dilution, et dans une moindre mesure la mortalité, est importante entre ces deux points de suivi du fait de l’importance du linéaire du réseau hydrographique. Par contre, le transfert de la contamination du point 17 à l’estuaire est très rapide avec peu de différences en terme de concentrations. Le taux d’abattement moyen des bactéries a été calculé entre chaque points de suivi et ils sont présentés sur la figure 41. Le taux d’abattement est de 78,6 % entre le point 18 et 17 et est principalement due à un effet de dilution étant donné que le temps de demi-vie des bactéries dans l’eau est de 2 jours et que le transfert de l’eau au sein du bassin versant se fait en moins d’une journée. De plus, il apparaît que le point 17 est représentatif des phénomènes qui se passe en amont pour ce type de bassin versant et plus particulièrement lorsque l’objectif est d’évaluer les contaminations arrivant à l’estuaire. 90 80 78.6 Taux d'abattement (%) 70 60 50 40 30 15.7 15.8 17-8bis 8bis-8 20 10 0 18-17 73 Figure 41 : Taux d’abattement moyen des bactéries fécales entre chaque point de suivi intégrés au modèle Application n°2 : Simulation d’un scénario « réaliste » à partir des données de cheptel sur le bassin versant de Daoulas L’objectif d’un modèle est de créer une représentation de la réalité à partir d’hypothèses sur la hiérarchisation des processus qui va permettre de transposer les observations disponibles et d’élaborer des scénarios (Durand et al., 2006). C’est pourquoi, il intéressant de l’appliquer aux pratiques observées sur le terrain et plus particulièrement ici aux données cheptel fournies par la DDAF sur le bassin versant de Daoulas. L’objet de cette deuxième application est de simuler un scénario « réaliste » intégrant les rejets des six stations d’épuration et les épandages réalisés sur les zones épandables du bassin versant. Concernant les stations d’épuration, des données de débits et de concentrations sont disponibles sur la station de Daoulas et transférables en terme d’équivalents habitants aux autres STEP. Par contre, les dates d’épandages et les quantités de lisier appliquées sont des données non disponibles. La méthodologie retenue a été d’utiliser les effectifs des cheptels (DDAF 29) sur chaque sous bassin versant afin d’élaborer à un calendrier d’épandage en utilisant la littérature disponible. L’objectif de cette application étant d’évaluer les apports en E. coli à l’estuaire, le choix s’est porté sur les sous bassins versants 8bis, 10 et 17 et d’évaluer les flux arrivant à l’estuaire au point 8 (figure 42). Figure 42 : Sous bassins versants utilisés pour l’application n°2 74 - Calcul des quantités de lisier produites sur chaque sous bassin versant Les quantités de lisier ont été calculées à partir des indications sur le cheptel (cf. tableau XIX). Tableau XIX : Effectif des cheptels par espèce et par sous bassin versant (DDAF 29) Sous bassin versant 8bis 10 17 Bovins Porcs Volailles 189 100 2169 1784 7320 50773 0 66000 227400 Le calcul de la quantité de fèces produit par sous bassin versant est basé sur l’estimation des quantités de fèces produites par animal de poids et d’age moyens (Tableau XX) (Geldreich, 1966a; Martel, 1996). Tableau XX : Calcul théorique de la quantité de fèces produits par espèce (Réalisé à partir de la synthèse de différentes études dans Martel, 1996) Quantité de fèces Pourcentage Quantité de fèces Concentration Animal produite (g poids d’humidité produite (g poids E. coli/g fèces humide/jour/animal) des feces sec/jour/animal) 10 000 75 % 2500 1,13.109 Porc 20 000 75 % 5000 6,75.108 Vache 150 75 % 38 4,63.107 Volaille Une fois les quantités de fèces calculées, nous avons considéré qu’elles étaient égales aux quantités de lisiers produits. Les quantités annuelles théoriques de lisiers produits sur chaque sous bassin versant sont présentés ci-dessous (figure 42). 60000 Quantité de lisier (t/an) 50000 40000 30000 20000 10000 0 8bis 10 Sous bassin versant 17 75 Figure 42 : Quantité de lisier produit par an et par sous bassins versants (calculé sur la base des effectifs des cheptels, DDAF29) Concernant les concentrations en E. coli dans les fécès, elles ont été définies d’après la littérature (tableau XIX). Les fèces (sous forme de lisier et fumier) étant stockées dans une fosse à lisier, on a considéré que l’abattement d’E. coli, après 3 mois de stockage sans ajout – comme recommandé par la réglementation – était de 3 log (Martel, 1996; Wortmann et al., 2006). Les simulations avec AVSWAT ont donc été effectuées avec un lisier type porcin associé à une concentration moyenne en E. coli de 8,96.105 E. coli/g poids sec. - Mise en place d’un calendrier d’épandage fictif L’autorisation d’épandage sur le bassin versant de Daoulas couvre la période du 15 janvier au 30 juin. De plus, les parcelles épandables sont définies dans la réglementation et présentées sur la figure 43. Figure 43 : Zones épandables et stations d’épuration présentes sur les sous bassins versants 8bis, 10 et 17 A partir de ces données, un calendrier d’épandage fictif a été mis en place sur les 3 sous bassins versants. Selon la Chambre de l’Agriculture, la quantité généralement épandue est de 30 t poids humide/ ha (taux d’humidité : 95%), ce qui correspondrait à environ une journée de travail. De plus, nous considérons que les épandages sont réalisés uniquement 76 les jours où les précipitations sont inférieures à 5 mm, sur les parcelles épandables et pendant la période d’autorisation. Enfin, il est important de préciser que l’application du lisier a été défini comme suit dans le modèle : 20% du lisier est réparti dans les 10 premiers cm du sol et les 80% restants dans le 1er horizon. Le tableau XXI récapitule les quantités de lisiers calculées sur chaque sous bassin versant et la superficie des zones épandables. A partir de ces informations, il est possible de déterminer le nombre d’épandage réalisé tout en sachant qu’un épandage correspondant à 30 tonnes (poids humide) de lisier épandu par hectare et que lisier contient environ 95% d’eau. Tableau XXI : Calcul du nombre d’épandages par sous bassins versants pour la mise en place du calendrier d’épandage Sous bassins versants Quantité de lisier (t p.s./an) Zones épandables (ha) 8bis 10 17 1946 7671 52711 300,8 101,3 2054,2 Nombre d’épandage (30t/ha, 95% d’humidité) 4 50 17 20 Nombre d’épandages simulés dans le modèle 24 30 17 La colonne 3 présente le nombre d’épandage théorique sur les sous bassins versants. Cependant, il est apparu peu réaliste de simuler, sur le sous bassins versant 10, 50 épandages sur 101,3 ha alors que seulement 4 épandages seraient effectués sur les 300,8 ha de zones épandables disponibles sur le sous bassin versant 8bis, qui est adjacent au sous bassin versant 10. C’est pourquoi 20 épandages ont été transférés au sous bassin versant 8bis afin de simuler une situation plus réaliste (colonne 4). Ces épandages sont ensuite répartis de façon aléatoire entre le 15 janvier et le 30 juin et lorsque les précipitations journalières sont inférieures à 5 mm. - Intégration des STEP Tableau XXII : Caractéristiques des STEP présentes sur le bassin versant de Daoulas (les STEP de La Martyre et Ploudiry ont été regroupées dans un même rejet car le modèle ne permet l’intégration que d’un seul point de rejet par sous bassin versant) Communes La Martyre Dirinon Saint Urbain Ploudiry STEP Lagunage naturel Lagunage naturel Boues activées Lagunage naturel EH Débit (m /jour) Concentration moyenne (E. coli/100ml) 400 68 8,80.104 1900 324 8,80.104 900 154 8,80.104 700 119 8,80.104 3 Quatre stations d’épuration récoltent les eaux usées des six plus grandes agglomérations présentes sur le bassin versant de l’estuaire de Daoulas. En l’absence de données précises, leur fonctionnement a été évalué en fonction de la STEP de la ville de Daoulas pour laquelle nous avions des informations précises sur le débit journalier du rejet et la 77 concentration moyenne en E. coli en sortie de station (tableau XXII). Dans cette première simulation, la concentration moyenne de 8,80.104 E. coli/100 ml a été utilisée pour l’ensemble des STEP. Par contre, le débit des rejets a été calculé à partir du débit de la STEP de Daoulas rapporté au nombre d’équivalents habitants. - Test de différentes pratiques agricoles et adaptation des données utilisées Afin de tester la réactivité du modèle et de comparer nos données observées aux résultats des simulations, nous avons testé différentes pratiques agricoles : • 1ère simulation : - intégration des 3 stations d’épurations épandage sur sol nu concentration théorique dans les lisiers = 8,96.105 E. coli/g poids sec (données littérature) • 2ème simulation : - intégration des 3 stations d’épuration épandage sur prairies (6 cm) bandes enherbées de 10 m concentration théorique dans les lisiers = 8,96.105 E. coli/g poids sec (données littérature) • 3ème simulation : - intégration des 3 stations d’épuration épandage sur prairies (6 cm) bandes enherbées de 10 m concentration mesurée dans un lisier = 1,42. 105 E. coli/g poids sec (exploitation finistérienne) La première simulation peut correspondre à des pratiques sur sol nu avant semis ou après récolte du maïs ; les deux autres ont été observées lors des campagnes de prélèvements sur le bassin versant de Daoulas. 78 - Résultats : Æ Concentrations au point 8 Les concentrations en E. coli au point 8 pour les 3 simulations décrites précédemment sont présentées sur la figure 44. Les pics de concentrations en E. coli correspondent parfaitement aux épisodes pluvieux qui mobilisent les bactéries présentes au niveau des sols et qui ruissellent jusqu’au cours d’eau. En période sèche, les niveaux de contaminations sont les mêmes pour les 3 simulations et sont dues aux rejets de STEP constants au cours du temps. Pluvio Sizun (mm) 1ère simulation 2ème simulation 3ème simulation 0 1.0E+08 20 40 80 1.0E+05 100 120 1.0E+04 140 160 1.0E+03 180 1.0E+02 07 07 26 /07 /2 0 07 /2 0 /07 19 12 /07 /2 0 07 07 /2 0 /07 /2 0 05 28 /06 /2 0 07 07 21 /06 /2 0 07 14 /06 /2 0 07 07 /06 /2 0 07 31 /05 /2 0 07 24 /05 /2 0 /05 17 10 /05 /2 0 07 07 07 03 /05 /2 0 07 /2 0 /04 26 19 /04 /2 0 07 07 12 /04 /2 0 07 /2 0 /04 05 29 /03 /2 0 07 07 /2 0 /03 22 15 /03 /2 0 07 08 /03 /2 0 07 01 /03 /2 0 07 22 /02 /2 0 07 15 /02 /2 0 07 /2 0 /2 0 /02 /02 08 07 200 Figure 44 : Concentrations en E. coli au point 8 selon les différentes simulations réalisées La figure 44 indique que le modèle prend bien en compte les différentes pratiques agricoles indiquées dans chaque simulation. o La 1ère simulation (courbe rouge) présente un maximum de 2,15.106 E. coli/100 ml, concentration très importante que l’on retrouve seulement dans des eaux usées brutes et non dans des rivières. o L’intégration d’un épandage sur prairies et la mise en place de bandes enherbées de 10 m dans la 2ème simulation (courbe verte) permet de diminuer les concentrations d’environ 2 log au niveau de le rivière arrivant à l’estuaire et son maxima est de 8,14.104 E. coli/100 ml. o Enfin, l’utilisation d’une concentration en E. coli dans les lisiers plus réaliste car conforme à celle mesurée sur le secteur donne une concentration maximale dans le cours d’eau de 1,3.104 E. coli/100 ml. 79 Pluviométrie (mm) 60 1.0E+06 01 Concentration ( E. coli/100ml) 1.0E+07 En conclusion, ce modèle est très intéressant pour simuler des pratiques agricoles différentes et évaluer l’impact de ces améliorations sur la qualité des eaux de rivière. L’ensemble des valeurs mesurées au point 8 entre 2004 et 2007 (environ 30 mesures) sont comprises entre 1.102 et 3,5.104 E. coli/100 ml, intervalle correspondant à la 2ème et à la 3ème simulation (figure 45). Le modèle reproduit donc de façon satisfaisante les concentrations en E. coli et les scénarios choisis sont réalistes. Pluvio Sizun (mm) 1ère simulation 2ème simulation 3ème simulation 1.0E+08 0 20 40 80 1.0E+05 100 120 1.0E+04 140 L’ensemble des valeurs mesurées au point 8 sont comprises entre 1.102 et 3,5.104 E. coli/100 ml (données 2004-2007) 1.0E+03 160 180 200 07 07 /2 0 /07 /2 0 26 19 /07 /2 0 07 07 12 /07 /2 0 /07 05 28 /06 /2 0 07 07 07 21 /06 /2 0 07 14 /06 /2 0 07 /2 0 /06 /2 0 07 31 /05 /2 0 07 07 24 /05 /2 0 /05 17 10 /05 /2 0 07 07 07 /2 0 /05 /2 0 03 26 /04 /2 0 07 07 19 /04 /2 0 07 12 /04 /2 0 /04 05 29 /03 /2 0 07 07 07 22 /03 /2 0 07 15 /03 /2 0 07 08 /03 /2 0 07 /2 0 /03 /2 0 01 22 /02 /2 0 07 07 15 /02 /2 0 /02 08 /02 /2 0 07 1.0E+02 Figure 45 : Comparaison des concentrations simulées et observées sur le terrain au point 8 Cependant, ces résultats sont à prendre avec précaution. En effet, il est possible que certains pics de contamination n’aient pas été échantillonnés sur le terrain. D’autre part, certaines sources de pollution microbiologique n’ont pas été intégrées aux simulations, en particulier les sources ponctuelles près des cours d’eau qui peuvent correspondre à des fosses septiques ou des fosses à lisiers qui ne sont pas aux normes. Æ Flux au point 8 L’analyse des flux arrivant à l’estuaire va permettre d’évaluer le poids des deux sources de contamination intégrées dans le modèle : les stations d’épuration et les épandages. La figure 46 présente les flux au point 8 pour les 3 simulations réalisées et une simulation où seuls les rejets de STEP ont été intégrés (courbe violette). Cette dernière montre un flux constant, le modèle compensant la dilution causée par la pluie par l’augmentation de débit. Cette courbe nous permet de voir visuellement la part de contamination microbiologique imputable aux STEP et celles imputables aux épandages. 80 Pluviométrie (mm) 60 1.0E+06 01 Concentration ( E. coli/100ml) 1.0E+07 La contamination de base de 6,7.106 E. coli/m3/s correspond aux rejets de STEP, alors que les pics de contamination atteignant plus de 1011 E. coli/m3/s pour la 1ère simulation, 1010 E. coli/m3/s pour la 2ème et 1011 E. coli/m3/s pour la 3ème sont dus aux ruissellements de l’eau sur le sol lors de la remise en circulation des bactéries issus d’épandage de lisier. Pluvio Sizun (mm) 1ère simulation 2ème simulation 3ème simulation Step uniquement 0 1.0E+13 20 1.0E+12 40 80 100 1.0E+09 120 140 1.0E+08 160 1.0E+07 180 1.0E+06 007 007 26 / 07 / 2 007 19 / 07 / 2 007 12 / 07 / 2 007 05 / 07 / 2 007 28 / 06 / 2 007 21 / 06 / 2 007 14 / 06 / 2 007 07 / 06 / 2 007 31 / 05 / 2 007 24 / 05 / 2 007 17 / 05 / 2 007 10 / 05 / 2 007 03 / 05 / 2 007 26 / 04 / 2 007 19 / 04 / 2 007 12 / 04 / 2 007 05 / 04 / 2 007 29 / 03 / 2 007 22 / 03 / 2 007 15 / 03 / 2 007 08 / 03 / 2 007 01 / 03 / 2 007 22 / 02 / 2 007 15 / 02 / 2 08 / 02 / 2 007 200 Figure 46 : Flux en E. coli au point 8 selon les différentes simulations réalisées Il est alors possible de calculer le poids moyen à l’exutoire du bassin versants des deux types d’apports simulés. Sur l’ensemble de la période simulée (01/02/2007 au 31/07/2007), les rejets de stations d’épuration seraient, dans le scénario envisagé, responsables de 16,7 % de la contamination bactériologique arrivant à l’estuaire et les épandages de 83,3%. En période sèche, les rejets de stations d’épuration seraient responsables de 100% des flux bactériens arrivant en mer. Au contraire, en période pluvieuse, les épandages seraient la cause de plus de 83,3 % de ces flux. Toutefois, il est essentiel de pondérer ces résultats par le fait que seuls deux types d’apports de bactéries fécales ont été intégrés dans le modèle. Afin d’avoir une bonne représentation de la réalité, il est essentiel d’intégrer l’ensemble des sources polluantes telles que les rejets d’assainissement autonome et le pâturage des bovins. 81 Pluviométrie (mm) 60 1.0E+10 01 / 02 / 2 Flux (E. coli /m3/s) 1.0E+11 VI. Conclusion En hydrologie, l'étude du bassin versant est essentielle afin d'analyser l'ensemble des processus du cycle de l'eau à l'échelle d'une entité géographique cohérente. De nombreux facteurs physiques, associés au bassin versant, jouent un rôle déterminant sur le cycle de l'eau et particulièrement sur la réponse hydrologique du bassin versant et donc sur sa réponse aux différentes sources de pollution. La modélisation couplée au SIG est une " nécessité qui tient à la nature même des phénomènes étudiés et des paramètres qui caractérisent leur complexité, leur variabilité spatiale et temporelle " (Le Clerc, 2004). L'implémentation du modèle, c'est-à-dire l'adaptation du modèle choisi au bassin versant d'étude, consiste à entrer dans le modèle l'ensemble des données nécessaires sous forme de base de données ou de couches d’informations géographiques (données météorologiques, pédologie, occupation du sol). Cette étape est essentielle afin d'appréhender les résultats des simulations par la suite et également pour envisager les améliorations possibles de la modélisation. Dans cette étude, le modèle AVSWAT a permis de représenter de façon simplifiée les écoulements sur le bassin versant de l'estuaire de la rivière de Daoulas situé dans le Finistère (France). Lors du calage et de la validation hydrologique, nous avons vu qu’il reproduit les débits de la rivière principale La Mignonne, au point de mesure de la station de la DIREN, de façon satisfaisante. De plus, les débits ont été calés sur l’ensemble des sous bassins versants suivis au cours des campagnes de terrain. Cette efficacité du modèle est en partie due à l’absence de nappes d’eau profonde sur la zone d’étude et de ce fait, à la reproduction d’un cycle hydrologique simplifié. Concernant la modélisation des flux d’E. coli, différentes méthodologies peuvent être appliquées. D’une part, l’utilisation des débits simulés pour calculer des flux théoriques permet d’évaluer l’effet « débits » sur l’amplitude de variation des flux de contamination fécale arrivant à l’estuaire. La perspective d’un couplage avec le modèle hydrodynamique MARS permettra ensuite d’évaluer l’effet de différents niveaux de contamination des cours d’eau sur la qualité des eaux côtières et des coquillages. D’autre part, il est possible d’utiliser le modèle afin de caractériser la réponse du bassin versant à différentes sources de contamination. Par exemple, la simulation d’un rejet de station d’épuration en amont du bassin versant permet d’évaluer le devenir des bactéries et leur impact sur l’estuaire et d’évaluer les zones impactant plus ou moins fortement les zones côtières. Enfin, il est intéressant de mettre en place des scénarios « réalistes » à partir des informations disponibles sur le bassin versant concernant les pratiques agricoles mais aussi les rejets directs au cours d’eau. Dans cette étude, nous avons simulé les rejets de station d’épuration et les épandages de lisier porcin, évalués à partir des connaissances en terme d’effectif des cheptels, afin de rechercher le poids de ces deux sources sur les flux d’E. coli arrivant à l’estuaire. Il apparaît que les stations d’épuration sont responsables d’une part importantes de la contamination en temps sec. Au contraire, par temps pluvieux, les épandages se révèlent polluants par mobilisation des bactéries par le ruissellement sur les sols. Nous avons pu également tester différents scénarios concernant les pratiques agricoles et il apparaît que le modèle réagit de façon cohérente à l’intégration de pratiques plus respectueuses telles que les bandes enherbées ou l’épandage sur sol non nu. 82 Dans le cadre d’une éventuelle poursuite du projet, il serait intéressant d'identifier les sources ponctuelles de pollution sur le terrain (fosse sceptique en mauvais état, mauvaise pratique sur les sièges d'exploitation agricoles, établissements qui ne sont pas aux normes…) car elles peuvent être la cause d'une contamination ponctuelle et entraîner des pics de pollution microbiologique importants. L’intégration dans le modèle des fosses septiques est possible en tant que point de rejet aux cours d’eau, une réflexion devrait être menée sur la prise en compte ou non des installations d’assainissement autonome en fonction de leur distance par rapport à la rivière. L’identification du pourcentage d’installation défaillantes par le Service Public d’Assainissement Non Collectif pourrait être intégré dans les scénarii. D’autres possibilités sont disponibles dans AVSWAT et par exemple la modélisation du pâturage avec le nombre et le type d’animaux présents associés à des quantités de fèces déposés et de biomasse exportée . La modélisation des flux d’E. coli sur le bassin versant de Daoulas nous a donc permis d’évaluer les potentialités du modèle AVSWAT qui sont nombreuses et variées. La prise en main du modèle, la résolution des « bugs », la collecte des données et leur intégration dans le modèle sont des étapes parfois complexes et consommatrices en terme de temps de travail. Le tableau XXIII présente de façon générale le nombre de mois attribué à chaque étape du projet de modélisation avec AVSWAT sur le bassin versant de Daoulas : Tableau XXIII : Répartition des mois de travail pour ce projet (BV de 113 km²) Etapes Bibliographie (Modèle, E. coli, pratiques culturales…) Acquisition de données (collecte auprès des producteurs de données, terrain, SIG…) Nombre de mois 7 9 Préparation des données d’entrée du modèle 1 Calage et validation du modèle au niveau hydrologique 3 Simulations flux E. coli (scénarii…) 5 Interprétation, rédaction 1 Total 26 La réalisation d’une telle étude sur un bassin versant est fonction de la superficie de ce dernier. En effet, elle influe énormément sur l’ensemble des étapes du projet et particulièrement sur l’acquisition de données (nombre de points de mesure sur le terrain, cartographie des informations…) et sur le calage et la validation hydrologique (nombre de sous bassins versants). Le projet sur Daoulas a nécessité au total 26 mois de travail, ce qui représente environ 7 jours/km². 83 Pour conclure, cette étude a montré la faisabilité de la mise en place du modèle AVSWAT et de l’évaluation des apports microbiologiques en provenance des bassins versants. Les résultats de cette application d’AVSWAT pour les bactéries apparaissent très prometteurs et le couplage de ce modèle agro-hydrologique avec un modèle hydrodynamique côtier permettrait de tester différents scénarios en terme de flux microbiologiques arrivant à l’estuaire et leur impact sur la zone littorale. La figure 45 présente un premier essai de couplage des deux modèles en fin d’étude. Figure 45 : Simulation des flux d’E. coli arrivant à l’estuaire de Daoulas (6 rivières avec débits moyens et concentrations moyennes) 84 BIBLIOGRAPHIE Aitken, M., Merrilees, D.W. and Duncan, A., 2001. Impact of agricultural practices and catchment characteristics on Ayrshire bathing waters, Report for Scottish Executive Central Research Unit. Aitken, M.N., 2003. Impact of agricultural practices and river catchment characteristics on river and bathing water quality. Water Science and Technology, 48(10): 217-224. Amos, A., 2003a. Qualité microbiologique des zones de production conchylicole - Rapport n°1 : Qualification de la pression microbiologique du bassin versant de la rivière de Daoulas, Section Régionale de la Conchyliculture Bretagne Nord. Amos, A., 2003b. Qualité microbiologiques des zones de production conchylicole Rapport n°2 : Application de la méthode de "SCORAGE" au bassin versant de la rivière de Daoulas, Section Régionale de la Conchyliculture Bretagne Nord. Anonymous, 2005. Etude pour la reconquête de la qualité des eaux littorales et de la salubrité des coquillages dans le secteur de production conchylicole Cul de Loup Lestre, convention IFOP n° 03/2210404/F, Ifremer Report. Argonne, 2007. Hydraulic Conductivity, Adresse URL : http://web.ead.anl.gov/resrad/datacoll/conuct.htm, consulté le 29 juin 2007. In: E.S. Division (Editor). Arnold, J.G. and Fohrer, N., 2005. SWAT2000 : current capabilities and research opportunities in applied watershed modelling. Hydrological Processes, 19: 563-572. Avery, S.M., Moore, A. and Hutchison, M.L., 2004. Fate of Escherichia coli originating from livestock faeces deposited directly onto pasture. Letters in Applied Microbiology, 38: 355-359. Baffaut, C., Arnold, J.G. and Schmacher, S., 2006. Fecal coliform fate and transport simulation with SWAT., 2nd International SWAT Conference., pp. 4-9.. Baffaut, C. and Benson, V.W., 2003. A bacteria TMDL for shoal creek using swat modeling and DNA source tracking, Total Maximum Daily Load TMDL Environmental Regulations II, ASAE Proceedings, Albuquerque, NM, pp. 35-40. Belloir, J., 2008. Caractérisation hydrologique et microbiologique du bassin versant de Ste Anne (Plouzané). IUT, Ifremer, Brest. Benham, B.L. et al., 2006. Modeling bacteria fate and transport in watersheds to support TMDLs. Transactions of the ASAE, 49(4): 987-1002. Benham, B.L. et al., 2005. Development of bacteria and benthic total maximum daily loads: A case study, Linville Creek, Virginia. Journal of Environment Quality, 34: 18601872. Bioteau, T., Bordenave, P., Laurent, F. and Ruelland, D., 2002. Evaluation des risques de pollution diffuse par l'azote d'origine agricole à l'échelle de bassins versants : Intérêts d'une approche par modélisation avec SWAT. Ingénieries, 32: 3-12. Bogosian, G. et al., 1996. Death of the Escherichia coli K-12 strain W3110 in soil and water. Applied and Environmental Microbiology, 62: 4114-4120. BRGM, Carte géologique de la France à 1/50 000 - Le Faou (n°275) Carte géologique de la France à 1/50 000 - Brest (n°274), Orléans. Corre, S., Jacq, E. and Moullec, B., 1999. * Quantification et survie des bactéries dans les eaux du Coet dan. Colloque ; Pollutions diffuses du bassin versant au littoral. Crane, S.R. and Moore, J.A., 1986. Modeling enteric bacterial die-off : a review. Water, Air, & Soil Pollution, 27(3-4): 411-439. Crowther, J., Kay, D. and Wyer, M.D., 2001. Relationships between microbial water quality and environmental conditions in coastal recreational waters : the fylde coast, UK. Water Research, 35(17): 4029-4038. 85 DEFRA, 2002. Directing the flow : Priorities for future water policy, Department for Environment, Food and Rural Affairs, London. DEFRA, 2003. Strategic review of diffuse water pollution from agriculture. Discussion Document., Department for Environment, Food and Rural Affairs, London. Di Luzio, M., Srinivasan, R., Arnold, J.G. and Neitsch, S.L., 2002. ArcView Interface for SWAT2000 - User's Guide. Texas Water Resources Institute TR-193 College Station, 346 pp. Doran, J.W. and Linn, D.M., 1979. Bacteriological quality of runoff water from pastureland. Applied and Environmental Microbiology, 37(5): 985-991. Durand, P., Tortrat, F., Viaud, V. and Saadi, Z., 2006. Modélisation de l'effet des pratiques agricoles et de l'aménagement du paysage sur les flux d'eau et de matière dans les bassins versants. In: INRA (Editor), Qualité de l'eau en milieu rural - Savoirs et pratiques dans les bassins versants. Update Sciences & technologies, pp. 193-209. Eckhardt, K. and Arnold, J.G., 2001. Automatic calibration of a distributed catchment model. Journal of Hydrology, 251: 103-109. Falconer, R.A. and Lin, B., 1997. Three-dimensional modelling of water quality in the Humber estuary. Water Research, 31(5): 1092-1102. Fenlon, D.R., Ogden, I.D., Vinten, A. and Svoboda, I., 2000. The fate of Escherichia coli and E. coli O157 in cattle slurry after application to land. Society of Applied Microbiology, 88: 149-156. Fiandrino, A., Martin, Y., Got, P., Bonnefont, J.L. and Troussellier, M., 2003. Bacterial contamination of Mediterranean coastal seawater as affected by riverine inputs: simulation approach applied to a shellfish breeding area (Thau lagoon, France). Water Research, 37(8): 1711-1722. Geldreich, E.E., 1966a. Sanitary significance of fecal coliforms in the environment. US Department of the Interior, Federal Water Pollution Control Research Series Publication N° WP-20-30, 122 pp. Geldreich, E.E. (Editor), 1966b. Sanitary significance of fecal coliforms in the environment, N° WP-20-30. Federal Water Pollution Control Research, U.S. Department of the Interior, 122 pp. Gnouma, R., 2006. Aide à la calibration d'un modèle hydrologique distribué au moyen d'une analyse des processus hydrologiques : application au bassin versant de l'Yzeron, INSA Lyon, Lyon, 412 pp. Goss, M. and Richards, C., 2008. Developme,t of a risk-based index for source water protection planning, which supports the reduction of pathogens from agricultural activity entering water resources. Journal of Environmental Management, 87: 623632. Grayson, R. and Blöschl, G., 2000. Chapter 3 : Spatial Modelling of Catchment Dynamics. In: C.U. Press (Editor), Spatial Patterns in Catchment Hydrology : Observations and Modelling. Green, C.H., Arnold, J.G., Williams, J.R., Haney, R. and Harmel, R.D., 2007. Soil and water assessment tool hydrologic and water quality evaluation of poultry litter, Application to small-scale subwatersheds in Texas. American Society of Agricultural and Biological Engineers, 50(4): 1199-1209. Grimaldi, C. et al., 2006. De l'intérêt de coupler les approches bassin versant et cours d'eau dans les petits bassins versants en zone d'elevage, Qualité de l'eau en milieu rural : savoirs et pratiques dans les bassins versants. Collection Update Sciences & Technologies, pp. 365. Guber, A.K., Pachepsky, Y.A. and Sadeghi, A.M., 2007a. Evaluating uncertainty in E. coli retention in vegetated filter strips in locations selected with SWAT simulations. In: 86 ASABE (Editor), Watershed Management to Meet Water Quality and TMDLS, San Antonio, Texas, pp. 286-293. Guber, A.K., Pachepsky, Y.A., Shelton, D.R. and Yu, 2007b. Effect of bovine manure on fecal coliform attachment to soil and soil particles of different sizes. Applied and Environmental Microbiology, 73.: 3363-3370. Guber, A.K., Shelton, D.R. and Pachepsky, Y.A., 2005a. Effect of manure on Escherichia coli attachment to soli. Journal of Environmental Quality, 34: 2086-2090. Guber, A.K., Shelton, D.R. and Pachepsky, Y.A., 2005b. Transport et retention of manureborne coliforms in soil. Vadose Zone Journal, 4: 828-837. Guber, A.K., Shelton, D.R., Pachepsky, Y.A., Sadeghi, A.M. and Sikora, L.J., 2006. Rainfall-indiced release of fecal coliforms and other manure constituents: comparison and modelling. Applied and Environmental Microbiology, 72(12): 7531-7539. IFREMER, Laboratoire Environnement Ressources de Concarneau - Mesure du débit, Adresse URL : http://www.ifremer.fr/delcc/cycleau/resultats/debit.htm, consulté le 10/04/2007. Indarto, 2002. Découpages spatiaux et conséquences sur le bilan hydrologique Application au bassin de l'Orb à travers une démarche de modélisation hydrologique distribuée, Ecole National du Génie Rural, des Eaux et Forêts, Montpellier, 253 pp. Jacques, J., 2005. Contributions à l'analyse de sensibilité et à l'analyse discriminante généralisée. Jensens, R., Buffangeix, D. and Covu, G., 1976. Measuring water content of feces by Karl Fischer Method. Clinical Chemistry, 22: 1351-. Juilleret, J. et al., 2005. Soutien des débits d'étiage des cours d'eau du grand-duché du Luxembourg par l'aquifère du Grès du Luxembourg. In: Ferrantia (Editor), Sandstone, Landscapes in Europe: Past, Present and Future : Proceedings of the 2nd International Conference of Sandstone Landscapes,. Travaux scientifiques du Musée d'histoire naturelle de Luxembourg, Vianden (Luxembourg) 25-28.05.2005, pp. 25-30. Kang, M.S., Park, S.W., Lee, J.J. and Yoo, K.H., 2006. Applying SWAT for TMDL programs to a small watershed containing rice paddy fields. Agricultural Water Management, 79: 72-92. Kannan, N., White, S.M., Worrall, F. and Whelan, M.J., 2007. Hydrological modelling of a small catchment using SWAT-2000 - Ensuring correct flow partitioning for contaminant modelling. Journal of Hydrology, 334: 64-72. Kay, D. et al., 2005a. Predicting faecal indicator fluxes using digital land use data in the UK's sentinel Water Framework Directive catchment: The Ribble study. Water Research, 39(16): 3967-3981. Kay, D., Wyer, M.D., Crowther, J. and Fewtrell, L., 1999. Faecal indicator impacts on recreational waters: budget studies and diffuse source modelling. Journal of Applied Microbiology, Symposium Supplement, 85: 70S-82S. Kay, D. et al., 2005b. Sustainable reduction in the flux of microbial compliance parameters from urban and arable land use to coastal bathing waters by a wetland ecosystem produced by a marine flood defence structure. Water Research, 39(14): 3320-3332. Kersaudy, L., 2004. Microbiologie et conchyliculture : Cas de la rivière de Daoulas, Syndicat ostréicole et mytilicole de la rade de Brest. Kirsch, K., Kirsch, A. and Arnold, J.G., 2002. Predicting sediment and phosphorus loads in the rock river basin using SWAT. American Society of Agricultural Engineers, 45(6): 1757-1769. 87 Lomakine, C., 2005. Contribution des bassins versants aux pollutions des écosystèmes conchylicoles du Croisic et de Pen-Bé - Approche par couplage d'un SIG avec un modèle agro-hydrologique, Université de Nantes - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Nantes, 284 pp. Machado, D.C. et al., 2006. Microbiological quality of organic vegetables produiced in soil treated with different types of manure and mineral fertilizer. Brezilian Journal of Microbiology, 37: 538-544. Martel, A., 1996. Etude de la pollution microbiologique d'origine animale sur le littoral normand, Mémoire de stage de fin d'études, Institut Supérieur d'Agriculture, Agence de l'Eau Seine-Normandie, Honfleur. Météo-France, 2007. Michaud, A., Deslandes, J. and Beaudin, I., 2006. Modélisation de l'hydrologie et des dynamiques de pollution diffuse dans le bassin versant de la Rivière aux Brochets à l'aide du modèle SWAT, IRDA. Mulungu, D.M.M. and Munishi, S.E., 2007. Simiyu River catchment parametrization using SWAT model. Physics and Chemistry of the Earth, 32: 1032-1039. Ombredane, D., Caquet, T. and Haury, J., 2006. Les indicateurs biologiques : des outils désormais incontournables pour estimer la qualité des rivières en zone rurale, Qualité de l'eau en milieu rural : savoirs et pratiques dans les bassins versants. Collection Update Sciences & Technologies, pp. 356. Parajuli, P., Mankin, K.R. and Barnes, P.L., 2006. Modeling Sources of Fecal Coliform Bacteria using SWAT/Microbial sub-model, 2006 ASABE Annual Internaional Meeting. American Society of Agricultural and Biological Engineers, Portland convention Center, Portland, Oregon, 9-12 July 2006, pp. 15. Parajuli, P., Mankin, K.R., Barnes, P.L. and Green, C.H., 2007. Fecal bacteria source characterization and sensitivity analysis of SWAT 2005, 2007 ASABE Annual International Meeting. American Society of Agricultural and Biological Engineers, 17-20 June 2007, Minneapolis, Minnesota. Payraudeau, S., 2002. Modélisation distribuée des flux d'azote sur des petits bassins versants méditerranéens, Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts, Montpellier, 231 pp. Perrin, C., 2000. Vers une amélioration d'un modèle global pluie-débit au travers d'une approche comparative, Institut National Polytechnique de Grenoble, 287 pp. Pommepuy, M. et al., 2004. Sewage impact on shellfish microbial contamination. Water Sciences and Technology, 50(1): 117-124. Pommepuy, M. et al., 2005. Fecal contamination in coastal areas : An engineering approach. In: S.B.a.R.R. Colwell (Editor), Oceans and Health : Pathogens in the Marine Environment. New York, NY : Springer Science + Business Media, pp. 331359. Ramos, M.C., Quinton, J.N. and Tyrrel, S.F., 2006. Effects of cattle manure on erosion rates and runoff water pollution by faecal coliforms. Journal of environment management, 78.(97-101.). Renaud, J., 2004. Mise en place du modèle agri-environnemental SWAT sur le bassin versant du Mercube (Haute-Savoie) : Vers une modélisation des transferts de phosphore, Ecole Nationale d'Ingénieurs de Saint-Etienne. Ribeiro, C.H.A. and Araujo, M., 2002. Mathematical modelling as a management tool for water quality control of the tropical Beberibe estuary, NE Brazil. Hydrobiologia, 475/476: 229-237. Sadeghi, A.M. and Arnold, J.G., 2002. A SWAT/ Microbial sub-model for predicting pathogen loadings in surface and groundwater at watershed and basin scales, Total 88 Maximum Daily Loads (TMDL) Environnemental Regulations, March 11-13 2002, Fort Worth, Texas, USA, pp. 56-63. Sadeghi, A.M. and Arnold, J.G., 2004. A Swat/microbial sub-model for predicting pathogen loadings in surface and groundwater at watershed and basin scales. Proceedings of International Workshop on : Identification of current status and needs of GIS and database technology in the agricultural sector - GIS for analysis and monitoring of land use and land/water Quality, March 4-6, 2004, Pulawy, Poland, Chapter VIII, pp. 56-63. Saleh, A. et al., 2000. Application of SWAT for the Upper North Bosque River Watershed. American Society of Agricultural Engineers, 43(5): 1077-1087. Santhi, C. et al., 2001a. Validation of the SWAT Model on a large river basin with point and nonpoint sources. Journal of the American water resources association, 37(5): 1169-1188. Santhi, C., Arnold, J.G., Williams, J.R., Hauck, L.M. and Dugas, W.A., 2001b. Application of a watershed model to evaluate management effects on point and nonpoint source pollution. American Society of Agricultural Engineers, 44(6): 1559-1570. Sinton, L.W., Braithwaite, R.R., Hall, C.H. and Mackenzie, M.L., 2007. Survival of indicator and pathogenic bacteria in bovine feces on pasture. Applied and Environmental Microbiology, 73(24): 7917-7925. Spruill, C.A., Workman, S.R. and Taraba, J.L., 2000. Simulation of daily and monthly stream discharge from small watersheds using the SWAT Model. American Society of Agricultural Engineers, 43(6): 1431-1439. Tiquia, S.M., 2005. Microbiological parameters as indicators of compost maturity. Journal of Applied Microbiology, 99: 816-828. Tolson, B.A. and Shoemaker, C.A., 2004. Watershed modeling of the Canonnsville basin using SWAT2000 : Model development, calibration and validation for the prediction of flow, sediment and phosphorus transport to the Canonnsville reservoir. Version 1.0. Technical Report, School of Civil and Environmental Engineering. Tolson, B.A. and Shoemaker, C.A., 2007. Cannonsville Reservoir Watershed SWAT2000 model development, calibration and validation. Journal of Hydrology, 337: 68-86. Troadec, P. and Le Goff, R.c., 1997. Etat des lieux et des milieux de la rade de Brest et de son bassin versant. Phase préliminaire du Contrat de Baie de la rade de Brest. van Griensven, A., DRAFT. Sensitivity, auto-calibration, uncertainty and model evaluation in SWAT 2005. van Griensven, A. et al., 2006. A global sensitivity analysis tool for the parameters of multi-variable catchment models. Journal of Hydrology, 324: 10-23. Ward, J.V., 1989. The Four-Dimensional Nature of Lotic Ecosystems. J. N. Am. Benth. Soc., 8(1): 2-8. Wortmann, C., Shapiro, C.A. and Tarkalson, D.D., 2006. Composting manure and other organic residues. NebGuide. Univ. Nebraska, Institut of Agriculture and Natural Ressources, pp. 4p. Wyer, M.D. et al., 1998. Faecal-indicator budgets for recreational coastal waters : a catchment approach. J. Chart. Instit.Wat. Environ. Manag., 12: 414-424. Wyer, M.D. et al., 1996. Delivery of microbial indicator organisms to coastal waters from catchment sources. Water Science and Technology, 33(2): 37-50. Wyer, M.D. et al., 1997. Non-outfall sources of faecal indicator organisms affecting the compliance of coastal waters with directive 76/160/EEC. Water Science and Technology, 35(11-12): 151-156. Zalewski, M. and Robarts, R., 2003. Ecohydrology - a new paradigm for integrated water resources management. Sil News, 40: 12. 89