La gestion de la victoire et de la défaite

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La gestion de la victoire et de la défaite
GYMNASE AUGUSTE PICCARD
Travail de Maturité 2008
Éducation physique et sportive
Présenté par
Du Bois Morgane 3Ms2
La gestion de la victoire
et de la défaite
Maître conseiller : Monsieur Roland Schürch
Lausanne, 10 novembre 2008
Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
Résumé du travail
La gestion de la victoire et de la défaite est une question fondamentale pour un
athlète faisant de la compétition. Le sportif devrait avoir le contrôle de ses
émotions pour ne pas être perturbé par des facteurs externes qui le ferait alors
échouer. Ces facteurs externes sont par exemple : le stress, la pression (de
l’entraîneur, mise par soi-même ou encore médiatique), l’angoisse ou la peur
de perdre ou de gagner.
Dans ce travail, j’ai cherché à comprendre si l’entraînement mental
contribuait à la gestion de la victoire et de la défaite. Il est certain qu’il n’existe
pas une seule et unique méthode ; j’ai donc effectué plusieurs recherches pour
avoir le plus grand nombre de possibilités. Toutes ces méthodes ne sont pas
vues dans ce travail, mais j’ai pris les techniques d’entraînement mental qui
me semblaient les plus utiles et celles que je serais le plus susceptible d’utiliser
ou celles encore que les sportifs, que j’ai interviewés, utilisent ou utilisaient.
La victoire ou la défaite n’est pas seulement due à un entraînement
psychologique. L’entraîneur est aussi très important dans la préparation de
l’athlète ou d’une équipe. Il apporte de la confiance, l’expérience et, ce qui sera
nécessaire aussi, est le contact qu’il aura avec ses athlètes. Il sera primordial
pour lui de comprendre le fonctionnement de chacun, de trouver les mots
justes et les gestes corrects, pour transmettre un message afin de permettre à
ses sportifs d’avancer.
Pour conclure, je pense qu’une victoire s’obtient avec beaucoup
d’entraînements physiques, mais pas seulement. L’entraînement mental est
aussi important dans la préparation d’un athlète. Il est très rare qu’un sportif
de haut niveau arrive se « relever » seul face à une défaite. Il devra trouver les
moyens qui lui seront nécessaires pour nouer ou renouer avec la victoire.
Victoire de Jo-Wilfried Tsonga contre Novak Djokovic au tournoi de
tennis de Bercy le 30 octobre 2008.
Défaite du Cameroun face à
l’Egypte, lors de la Coupe
d’Afrique de football le 12
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Table des Matières
1. Introduction.........................................................................................1
1.1. Motivation et intérêts.........................................................................................1
1.2. Définitions............................................................................................................1
1.3. Problématique et question de recherche..........................................................2
1.4. Méthodologie........................................................................................................3
2. Historique............................................................................................4
2.1. Les débuts de la psychologie du sport..............................................................4
2.2. Origine des récompenses et de la gloire d’une victoire..................................4
2.3. Conclusion chapitre 2.........................................................................................5
3. Gestion de la victoire et de la défaite...............................................6
3.1. Analyse de la victoire physique et psychologique..........................................6
3.2. Les méthodes de l’entraînement mental..........................................................9
3.3. Analyse de la défaite physique et psychologique..........................................11
3.4. La gestion de la défaite avec l’aide d’un psychologue du sport...................13
3.5. Conclusion chapitre 3.......................................................................................15
4. Analyse des questionnaires et des interviews..............................17
4.1. Les différences pour gérer une défaite entre le sport collectif et le sport
individuel...................................................................................................................17
4.2. L’influence du facteur de l’âge sur le comportement lors d’une défaite....19
4.3. L’acceptation de la défaite et de la victoire selon les sexes.........................21
4.4. Réaction et implication de l’entraîneur lors d’une victoire.........................23
4.5. Conclusion chapitre 4.......................................................................................26
5. Conclusion.........................................................................................27
6.Remerciements..................................................................................29
7. Bibliographie.....................................................................................30
7.1. Livres..................................................................................................................30
7.2. Sites Internet.....................................................................................................30
8. Annexes..............................................................................................31
8.1. Contacts..............................................................................................................31
8.2. Interviews...........................................................................................................32
8.3. Questionnaires...................................................................................................38
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1. Introduction
1.1. Motivations et intérêts
Le sport est une vraie passion pour moi. Depuis toute petite, j’en fais. Cela est
devenu comme un besoin vital. Il est vrai que le sport est un véritable plaisir,
mais comme j’ai un esprit de compétition, cela me donne envie de me battre et
d’aller au-delà de mes limites. Je fais de la compétition au niveau national et
parfois international et dans toutes mes compétitions, je vis les joies de la
victoire mais aussi la tristesse de la défaite.
Ce travail de maturité me tient particulièrement à cœur, car je pratique un
sport individuel, le ski de fond. J’éprouve parfois de la difficulté à gérer les
facteurs extérieurs à la compétition, comme par exemple la pression ou encore
le stress. Je perds souvent mes moyens et cela devient problématique parfois.
Justement lors des compétitions, le comportement qu’on aimerait avoir doit
être créé par soi-même. Je pense qu’il est déterminé par notre volonté. Si on
veut, on peut. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire car malgré la volonté,
certains facteurs peuvent nous perturber lors des compétitions sportives. Ces
facteurs sont par exemple le doute, le stress, la confiance en-soi, la fierté,
l’angoisse, ...
Ce sujet est donc large, mais que j’aimerais l’approfondir un maximum pour
pouvoir en tirer profit dans mon sport. Je pense que si nous avons un « bon
mental », nous avons une plus grande confiance en nous et la confiance est
importante dans le sport mais aussi dans la vie de tous les jours. Ce travail de
maturité a été fait de manière personnelle pour qu’il me permette d’avancer et
d’évoluer dans de meilleures conditions lors des prochaines compétitions.
1.2. Définitions1
Ces définitions seront vues par la suite d’une manière beaucoup plus précise
(voir pages 6 et 11). Ce sous-chapitre est donc uniquement une introduction
au sujet.
1.2.1. La défaite
La définition de défaite peut avoir deux sens.
Le premier est le fait de perdre une bataille, un duel, une compétition sportive.
La seconde définition serait le fait d’échouer. Ces échecs peuvent être une
déception, la non atteinte d’un objectif, des regrets, la fin brutale d’une
carrière, ...
1.2.2. La victoire
Il y a, à nouveau, deux sens pour ce mot.
La première définition serait le fait d’avoir un avantage sur quelqu’un d’autre
dans le domaine d’une guerre ou d’une compétition.
1
Larousse, dictionnaire encyclopédique, librairie Larousse, 1999
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La deuxième définition est le fait d’avoir un succès dans un domaine défini. Ce
dernier peut être un but fixé, une espérance de la part de l’athlète ou de
l’entraîneur. Cette deuxième définition met en avant la victoire personnelle.
1.3. Problématique et question de recherche
Mon sujet porte sur la gestion de la victoire et de la défaite dans la compétition
sportive. Comment un sportif arrive-t-il à gérer une défaite ? Pourquoi
certaines fois, on perd et d’autres fois on gagne ? L’une des plus grandes
hantises d’un sportif, selon moi, est la défaite personnelle. Mais qu’est ce qu’est
réellement une défaite ? Comment la ressentons-nous ? J’aimerais
comprendre en quoi une bonne préparation mentale est essentielle pour
préparer une compétition et atteindre le plus haut niveau. En effet, il existe
des méthodes pour acquérir « un vrai mental ». Car dans la compétition, des
sportifs à niveau égal feront la différence dans le mental. Rares sont les
sportifs ayant des capacités à surmonter seuls des grandes épreuves. Quelles
sont les meilleures méthodes pour arriver à la victoire ? Que signifie cette
dernière ? À quoi la reconnaît-on physiquement et psychologiquement ?
Il existe selon moi deux catégories principales de sportifs. Les sportifs faisant
un sport individuel et ceux pratiquant un sport collectif. Dans un sport
collectif est-il plus facile de gérer une défaite grâce au soutien de ses
coéquipiers ? Quelles sont les difficultés pour la gestion de la défaite dans un
sport individuel ? Qui peut aider ces sportifs individuels ?
Le facteur de l’âge est à mon avis aussi très important. Je pense que chez les
plus petits, ils continuent le sport tant qu’ils gagnent, car perdre est vu de
manière dévalorisante pour eux et donc souvent ils arrêtent leur sport. Ils ne
recherchent pas forcément une victoire, mais une récompense. Cette dernière
est à mon avis très importante pour eux.
Je me pose aussi la question de savoir s’il y a des différences entre les sexes.
Une femme sera-t-elle plus fragile et surmontera-t-elle moins bien la défaite
qu’un homme ? Y a-t-il réellement des différences ?
L’entraîneur d’une équipe ou d’un sportif est aussi très important dans une
préparation. Il est donc important que l’entraîneur soutienne ses sportifs dans
la défaite comme dans la victoire. Comment arrive-il à s’impliquer autant pour
une équipe ? Quels sont les enjeux ? Est-il plus facile de donner des conseils si
l’entraîneur lui-même a pratiqué ce sport? L’entraîneur joue-t-il un rôle
essentiel à la préparation mentale d’une équipe ou d’un athlète ? Sinon, qui le
fait ?
Tous ces facteurs me paraissent primordiaux pour gérer une victoire ou une
défaite. Ma question principale de recherche serait de savoir si
L’entraînement mental contribue-t-il à la gestion de la victoire ou de la
défaite?
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1.4. Méthodologie
Mon travail est basé surtout sur des témoignages au travers de questionnaires
distribués aux sportifs de club ou de classes Ms1 au gymnase Auguste Piccard.
Quelques interviews ont aussi pu être réalisés.
J’ai reçu environ 120 réponses pour les questionnaires, ce qui est un bon
résultat, car mes statistiques peuvent être réalistes. Ces questionnaires
étaient à choix multiple pour que cela me permette d’avoir des réponses plus
nettes et donc plus faciles à analyser.
La partie consacrée à l’entraînement mental est basée sur une bibliographie et
sur des articles de journaux. J’ai trouvé beaucoup de livres surtout spécifiques
à un seul sport. Mais j’ai pu remarquer que fréquemment malgré la différence
de sport, l’entraînement mental était souvent le même.
Le plus intéressant pour moi, était la distribution des questionnaires dans les
clubs sportifs. Cela m’a permis de parler avec d’anciens sportifs ou les
entraîneurs. Car souvent, j’en apprenais plus en discutant, qu’en voulant poser
des questions trop précises.
Mon travail de maturité est illustré par quelques photos parce que je pense que
les images nous permettent de comprendre ce qu’exprime un corps ou un
visage. Il y a une gestuelle caractéristique de la joie ou de la déception, les deux
principaux sentiments de la victoire ou de la défaite.
1
Classes spéciales pour artistes et sportifs d’élite.
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2. Historique
2.1. Les débuts de la psychologie du sport
Coubertin a pressenti très tôt la nécessité de projeter sur le sport « l’éclairage
de la psychologie ». Dès 1900, il publia un article intitulé La psychologie du
sport et, en 1913, il effectua des essais de psychologie sportive.
Les problèmes psychologiques du sport se développèrent dans plusieurs pays,
surtout après la Première Guerre Mondiale, c’est-à-dire au moment où le sport
prit son ascension. Un premier travail fut effectué à l’Institut d’Education
Physique de Leipzig sur l’influence de la « Gestaltthéorie »1.
À Moscou et à Leninngrad, les instituts de culture physique furent dotés d’un
département de psychologie appliquée à l’éducation physique et aux activités
sportives. Il semble qu’on ait d’abord été principalement intéressés par
analyser l’influence du mouvement corporel sur les fonctions psychiques et
sur la formation de la personnalité avant la psychologie du sport en elle-même.
De nombreux chercheurs ont publié des articles qui témoignaient des
problèmes immédiats de la compétition. Pour obtenir une victoire un facteur
essentiel était à ne pas négliger : l’émotion. Le propos initial a porté sur la
détermination des qualités précises de motricité, de perception, d’émotion,
d’intelligence, requises dans les sports spécifiques, afin de réaliser les
meilleures performances. Les questions relatives, à ce que les chercheurs
soviétiques continuent d’appeler « volonté », ont été analysées aux différents
centres de recherche.
En 1951, la parution de l’ouvrage de J.D. Lawter, Psychology of coaching, fut
un grand tournant dans la psychologie sportive.
Malgré toutes ces recherches, les entraîneurs continuent à prétendre que
gagner dépend de l’intensité de l’entraînement et de la disposition de facilité
supérieure, plutôt qu’aux conditions émotionnelles ou aux traits de
personnalité des athlètes.
2.2. Origine des récompenses et de la gloire d’une victoire
Il est difficile d’avoir une date précise des premiers Jeux Olympiques, mais
nous savons que depuis 884 av. J.-C., le roi d’Elide, Iphistos, aurait procédé à
la première célébration des JO et en – 776 Coroebus est le premier athlète
connu des Jeux Olympiques. Bernard Jeu, philosophe, estime que cet
événement marque le début du sport en Occident.
Au début, il existait qu’une course, la course du stade. Le vainqueur de cette
course avait le privilège de donner son nom à l’olympiade où il avait triomphé.
Les récompenses des vainqueurs de chaque course avaient lieu le soir du 2ème
et du 5ème jour.
Théorie générale qui offre un cadre pour différentes connaissances psychologiques et leur
emploi. L’être humain y est compris comme un système ouvert ; l’homme interagit activement
avec son environnement. Cette théorie offre surtout un accès à la compréhension de l’ordre
dans les événements psychiques.
1
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Le prix du vainqueur était une couronne coupée avec une faucille d’or à
l’olivier planté par Héraclès1 lui-même. Ils allaient ensuite dédier ces
couronnes à Zeus dans son temple tandis qu’on exécutait en leur honneur des
hymnes. Seuls les vainqueurs comptaient, il n’y avait pas de place pour le
deuxième et le troisième.
Dès l’apparition du « professionnalisme », environ en 476 av. J.C., les
vainqueurs ne se contentèrent plus de récompenses symboliques. Le
vainqueur était désormais en droit d’attendre de sa cité une récompense pour
la gloire qu’il faisait rejaillir sur la cité en elle-même. Car l’athlète, même
professionnel, reste champion de sa patrie. Il suffit de voir combien d’entre
eux furent honorés d’une statue dans leur cité et dans les sanctuaires.
On sait aussi que les cités accordaient parfois des récompenses substantielles à
leurs concitoyens, vainqueurs dans les concours prestigieux. Bien des
avantages étaient accordés au vainqueur. Par exemple, les vainqueurs avaient
le droit d’effectuer une entrée triomphale à cheval dans la cité où ils venaient
de gagner un prix et recevaient les honneurs de tout un peuple. C’était un
moment apprécié de tous les grands champions.
De même, le vainqueur pouvait être nourri aux frais de la cité et ne payait plus
d’impôt
2.3. Conclusion chapitre 2
Il m’a été difficile de trouver des informations à propos de l’histoire de la
victoire et de la défaite ou encore de l’entraînement mental. Peu de livres ont
été écrits sur ces sujets très spécifiques. Mais avec l’aide de ma professeur
d’histoire et d’un écrivain, j’ai pu découvrir les sujets qui ont été présentés.
Ce qu’il faut avant tout retenir de ce chapitre est, qu’à l’époque, « vainqueur »
rimait avec « honneur ». Malgré ce que l’on pourrait croire, l’argent et la
politique avaient sa place dans la compétition. Les vainqueurs prouvaient par
leur victoire que leur cité était la meilleure. Le sport était comme un combat.
Certaines fois, le vainqueur devait aller jusqu’à la mort de l’adversaire pour
gagner. Les gagnants faisaient de bons guerriers. L’enjeu avait sa place. Je
peux donc constater que le monde du sport dans la Grèce Antique n’est pas si
différent d’aujourd’hui. Le plus surprenant est que l’on parlait déjà de tricherie
à l’époque.
La psychologie du sport a vite été essentielle à la performance du sport
moderne, même si les entraîneurs ont eu beaucoup de peine à l’admettre. Et
aujourd’hui, on parle de plus en plus d’entraînement mental. Malgré cela,
certains entraîneurs ou athlètes le pensent inutile. Je ne suis pas persuadée
qu’ils aient raison et j’ai donc envie de prouver que la réussite et l’échec sont
influencée des facteurs externes., même si le sportif est parfois aussi
responsable de sa défaite.
1
Fils de Zeus et d’une mortelle. Il est l'un des héros les plus vénérés de la Grèce Antique.
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3. Gestion de la victoire et de la défaite
3.1. Analyse de la victoire physique et psychologique
J’ai déjà donné une définition dans mon introduction. C’était une définition
théorique prise dans le dictionnaire Larousse. J’aimerais donc analyser la
victoire plus précisément dans ce sous-chapitre.
Tout d’abord, il est important de décrire la victoire comme on peut la lire sur le
corps du sportif.. Il est facile de reconnaître un athlète quand il gagne.
Souvent, l’expression du visage est primordiale, mais la gestuelle ne doit pas
être négligée pour autant. Le plus simple est de prendre des photos pour mieux
comprendre.
La victoire est illustrée par l’athlète avec le poing levé (photo 1) et parfois les
deux poings levés (photo 2). C’est une des principale caractéristique de la
victoire.
Nous voyons également souvent les
athlètes avec la bouche ouverte et
différentes expressions pour exprimer leur
joie face à la victoire.
Le cri après une victoire est aussi
synonyme de relâchement et de tension qui
se libère. Certains sportifs m’ont dit lors
des interviews que crier, après une
victoire, est important.
Photo 1 Novak Djokovic a été pris en photo lors du tournoi de Monte Carlo (24 avril 2008) au
3ème tour contre Andy Murray.
Par exemple, Yannick Freymond, motard au niveau national et international
m’a confié : « Je suis obligé après la
course et d’autant plus après une
victoire de crier à l’arrivée. On a
tellement de pression et de tension lors
des courses, qu’il faut se relâcher à
100% après pour tenir nerveusement.
Pendant qu’on est sur notre moto, on
réagit comme des machines. Le fait de
crier nous permet de redevenir
humain »
Photo 2 La victoire de Teun Mulder aux
Championnats du Monde de vélo sur piste (30
mars 2008).
Les larmes souvent synonyme de tristesse expriment aussi la joie. Tout
comme le cri, elles permettent de se relâcher dans les moments de bonheur.
L’accomplissement d’un travail, qui mène à la victoire, se traduit souvent par
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des larmes. « Tu sais, la victoire et la défaite, c’est pareil : ça se traduit par des
larmes. » 1
Dans un sport d’équipe, la victoire est souvent caractérisée par le
rassemblement de toute l’équipe en se sautant dans les bras les uns et les
autres. Les joueurs vont plus facilement vers l’entraîneur pour exprimer leur
joie que dans un sport individuel. « Après une victoire ou un but, on se serre
dans les bras pour féliciter toute l’équipe, pas seulement celui qui a marqué.
(...) C’est vrai qu’on va plus facilement vers l’entraîneur car il va nous donner
des conseils pour la suite afin de réitérer le but. Les victoires créent vraiment
des liens entre chaque joueur. » explique Xavier Margairaz, joueur de l’équipe
suisse de football. J’ai aussi pu le remarquer lors des Jeux Olympiques à Pékin,
notamment dans les matchs de basket, que les joueurs étaient beaucoup plus
proche de leur entraîneur après une victoire ou après un point important.
La description de la victoire caractérisées par nos gestes et nos expressions
peuvent être facilement illustrées. Plus difficile est de trouver une définition
qui corresponde réellement à la victoire. Car la victoire est intimement
entremêlée de sentiments et d’émotions très fortes. Or chacun vit ces émotions
de manières personnelle.
Pour cela, j’ai demandé lors d’interviews de sportifs de me donner une
définition de la victoire. J’ai pu remarquer que les définitions se rejoignent
toutes sur un point: le dépassement de soi.
Sylviane Berthod, skieuse alpin, raconte : « La définition d’une victoire dépend
des circonstances. En temps normal, oui la victoire, c’est le podium. Mais après
des saisons difficiles ou après une blessure, la victoire sur soi est très
importante. J’ai un exemple vécu. En août 2007, je me suis fais opérée d’une
hernie discale. Le docteur m’a dit : « Si tout va bien, tu peux reprendre le ski
(et non la compétition) en janvier ». Je lui ai répondu que je serai au départ de
la 1ère course à Lake Louise, début décembre. Arrive début décembre et j’étais
effectivement au départ de Lake Louise, et mes premiers mots dans l’air
d’arrivée furent : « Je l’ai fait !!! » Pour moi ce fut une de mes plus belles
victoires, car j’ai travaillé très dur pour revenir à ce plus haut niveau. »
Dans le cas de Sylviane Berthod, cette victoire sur soi a été très importante.
Avant d’aller à Lake Louise, le résultat comptait peu mais la participation
beaucoup.
Le psychologue du sport, Jérôme Nanchen, explique combien la victoire sur
soi-même est très importante : « Une victoire est d’abord sur soi-même, au
sens de se dépasser, de repousser ses limites mentales, de progresser dans
l’approche et le vécu d’une compétition. La victoire sur les autres conforte
l’ego, mais dépend pour beaucoup de facteurs externes qu’il est très
important de savoir gérer. Cette dernière ne dépend pas uniquement de
nous-même elle est donc plus difficile à obtenir. »
Il est très important de retenir cette définition pour la suite car la définition de
victoire peut être très différente selon les cultures.
1
Paroles de la chanson A l’amour comme à la guerre de Philippe Léotard.
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Ci-dessous quelques extraits d’un texte1 sur ce que signifie la victoire ici et
ailleurs.
Islamabad au Pakistan, ici, le hockey sur gazon est roi. Aujourd’hui on y joue,
demain on viendra seulement pour gagner, pour exister.
À Rio, le football fait battre le cœur de tout un peuple et de milliers d’enfants,
parce que le jeu est du côté de la vie. Sur le terrain des plus grands, les
recruteurs bâtissent les idoles : les nouveaux Pelé, Rivaldo, Romario. Il n’y a
pas de place pour les perdants sur ce terrain. Il n’a pas de place non plus pour
le rire et pour la joie. Le « gagner à tout prix » et l’obsession d’être toujours en
tête se révèlent d’un sérieux mortel. Le jeu laisse sa place à l’enjeu.
Guy Drut, champion olympique du 110 mètres haie à Montréal en 1976, nous
aide à mieux comprendre ce qu’il faut faire pour réussir dans le haut niveau :
« Il faut que les mecs pigent que le sport de haute compétition, c’est une fête,
mais c’est aussi la guerre . » Sylvie Telliez, recordwoman des sélections de
l’équipe de France d’athlétisme complète son discours en déclarant : « Moi,
quand je courais, je ne m’encombrais pas de formules. Je rentrais dedans. Il
fallait que ça saigne. Je voulais être la première, et, pour ça je haïssais
l’adversaire, je voulais le bouffer. »
La première place ne peut être partagée. Un champion doit prouver dans
l’affrontement qu’il est toujours le meilleur car il ne peut y avoir « deux rois
pour un seul trône ». S’il ne doit exister ni haine, ni animosité entre les
adversaires, il faut admettre que les joueurs évoluent dans un environnement
compétitif, voire agressif. Ce principe d’opposition, de combat, de bataille
constitue l’un des fondements de la logique sportive. Le sport dit « non
compétitif » n’est pas du sport. Une partie sans gagnant, ni perdant est une
partie nulle, c’est-à-dire sans valeur en regard de résultats sportifs. Le sport
refuse l’égalité !
Gagner est une bonne chose, mais jouer est une meilleure chose : on y apprend
aussi à perdre. Il est donc primordial de laisser le jeu dans le sport. Le plaisir
et la joie, qui naissent du jeu, poussent les joueurs à échanger, à donner, à
passer, à respecter l’adversaire qui devient alors partenaire du jeu.
Gagner n’est pas un aboutissement, le point final, l’arrivée du sommet car
sinon le jeu s’arrêterait. Le jeu doit être un hymne à la vie plein de souffle, de
partage et de joie.
Ce texte finit par la conclusion « Il serait temps de passer du pouvoir gagner au
savoir gagner... pour ne pas tout perdre.
Ce texte a été écrit par Georges-André Carrel, services de Sports de l’UNIL & EPFL de
Lausanne.
1
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Dans ce texte, le sport est comparé à la guerre. « Le principe d’opposition, de
combat, de bataille constitue l’un des fondements de la logique sportive » et on
pourrait rajouter « de la guerre aussi ». Les conclusions qu’on peut tirer de ce
texte est que si on ne gagne pas, on n’est personne, on n’existe pas. Je trouve
ignoble de voir comment le sport peut en arriver là. Je pense qu’avant tout le
sport doit rester un plaisir. La victoire est une chose en plus.
Pour conclure ce sous-chapitre, je pense que la victoire est définie par nousmême et que chacun la ressent différemment. Il est triste
de constater que les athlètes sont prêts à tout pour gagner,
pour exister, tout, c’est-à-dire même se doper et donc
tricher. Il est arrivé même de cas où, on payait l’adversaire
pour gagner. C’est une constatation déplorable, mais qu’on
ne peut négliger.
Photo 3 Tom Boonen lors de sa victoire sur le tour des Flandres (5 avril
2008), prêt à tout pour gagner puisque quelques mois plus tard, on
apprend qu’il était en fait dopé.
3.2. Les méthodes de l’entraînement mental
Il existe beaucoup de méthodes d’entraînement mental. Ce qui laisse aux
athlètes une grande diversité pour progresser avec la manière la mieux
adaptée pour eux. Il est difficile de faire un choix car elles sont toutes très
intéressantes. J’ai donc choisi les techniques que j’utilise ou que je serai
susceptible d’utiliser. Ces méthodes ont l’avantage d’être simple et peuvent
êtres utilisées dans tous les sports.
1) Technique de motivation : la détermination d’un objectif
La motivation est très importante pour qu’un sportif arrive à son plus haut
niveau. Un athlète peu motivé ou démotivé ne pourra jamais atteindre le
succès. Il est alors possible de se fixer des objectifs pour faire naître ou
renaître la motivation. Il est donc nécessaire de se poser les questions
suivantes et de les respecter pour que l’objectif soit atteint :
a) Qu’est-ce que je veux obtenir ?
b) Est-il possible de réaliser cet objectif (attention ne pas confondre rêves
et objectifs) ?
c) Est-ce que quelqu’un d’extérieur me sera utile pour atteindre l’objectif ?
d) Quels sont les éléments susceptibles de m’aider à la réalisation de mon
objectif ?
e) Quelle importance cet objectif a-t-il pour moi ?
f) Où est-ce que j’en suis actuellement dans l’atteinte de cet objectif ?
g) Y a-t-il des obstacles qui m’empêcheraient d’atteindre mon objectif ?
h) Quels sont mes besoins pour atteindre l’objectif fixé ?
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2) Technique de la croyance : reprendre confiance en soi
La base de la réussite est de croire en soi. Comme disait Sugar Ray Robinson1,
« Pour être champion, il faut croire en soi quand personne d’autre le fait pour
nous ». Le début de la confiance en soi est de toujours penser d’une manière
positive. Cette technique demande à l’athlète une répétition constante de
phrases positives.
Plus la phrase est répétée, plus on y croira. Plus la croyance sera forte, plus on
aura confiance en soi donc plus on sera apte à réaliser nos souhaits. Quelques
exemples de phrases 2 :
« N’abandonne jamais, tu risques d’avoir des regrets. »
Skieur alpin anonyme (20 ans)
« Tout le monde a sa chance et sa place, donc on peut avoir confiance en soi »
Elodie Seydoux (18 ans, natation synchronisée)
« Tu as le droit de te rater et d’être déçu, mais tu n’as pas le droit de ne pas
tenter de réussir »
Footballeur anonyme (18 ans)
« Jouer à 100% durant tout le match et se battre jusqu’au dernier point,
chaque point, est essentiel à la victoire »
Tenniswoman anonyme (16 ans)
« Rien n’est impossible, tout reste possible »
Nageuse anonyme (16 ans)
« Ne jamais avoir peur de la victoire, cela mène à l’échec »
Judoka anonyme (9 ans)
3) Technique de l’ancrage portatif de ressources : les rituels des compétitions
Beaucoup de sportifs ont des rituels qu’ils appliquent avant chaque
compétition. Il suffit d’une musique, d’une photo à regarder, de mouvements à
effectuer, ou n’importe quoi d’autre. Ces ancrages se font souvent de manière
inconsciente. Pour établir cet ancrage ou trouver son rituel, il existe deux
manières différentes de procéder :
a) Lorsque le sportif se trouve dans une situation particulière et qu’il se
sent très confiant, il mémorise l’image qu’il a à ce moment-là et l’associe
à la confiance. Cette image mentale l’aidera à retrouver la confiance
perdue.
b) Le sportif peut imaginer une situation où il se trouvera en pleine
confiance. Il se projette dans le futur afin de mémoriser une image
représentant « la confiance » même en n’ayant jamais vécu la situation.
1 Ancien
boxeur américain (1921-1989).
Ces phrases sont tirées des questionnaires remplis par les sportifs des clubs vaudois ou des
classes Ms du gymnase Auguste Piccard.
2
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
4) Technique de la visualisation associée : la »répétition générale » de la
compétition
Cette technique consiste à visualiser dans sa tête une action comme si on y
était. Par exemple, une visualisation de la prochaine compétition afin de s’y
préparer :
a) L’athlète ferme les yeux et reconstitue mentalement le cadre visuel
extérieur de la compétition.
b) Il reconstitue aussi l’environnement sonore.
c) Le sportif rentre comme dans un film, il devient acteur principal et se
sent comme s’il était à sa compétition.
d) Cette visualisation du futur est dans l’intérêt du sportif. Il est donc
nécessaire d’établir plusieurs scénarios possibles afin d’éviter des
éventuelles modifications.
5) Technique des stratégies mentales : analyser les échecs et les réussites.
Cette technique peut être utilisée pour toutes les actions qui se font à partir
d’un départ arrêté. Un bon départ est à la base de toutes performances. Il est
clair qu’il arrive parfois au sportif de faire un mauvais départ et de gagner
quand même et inversement. Mais un bon départ permet de se mettre en
confiance dès le début.
Après chaque compétition, il est nécessaire pour le sportif de mettre à jour
dans sa tête ses stratégies d’échecs et de réussites. C’est comme cela qu’on
peut contrôler la préparation d’une action, par exemple un départ. L’athlète
prend alors conscience de ses erreurs. Il lui faut alors modifier sa stratégie de
défaite jusqu’à obtenir une stratégie de victoire.
3.3. Analyse de la défaite physique et psychologique
Les photos représentant des défaites montrent la plupart du temps des
sportifs qui ont déçu : ils étaient favoris et ils ont perdu. Par
ces images, je vais donc décrire les signes corporels de la
défaite. Ci-dessous deux photos illustrant les
caractéristiques principales d’une défaite.
Les yeux fermés pour ne pas y croire ; les épaules courbées
et la tête baissée, pour se cacher.
Souvent lors d’une défaite, les sportifs veulent s’isoler.
Thomas Caiani, motard talentueux explique « Après une
défaite, j’ai envie de voir personne pendant une semaine. Je
préfère rester seul. J’ai vraiment du mal et c’est vraiment
dur à accepter tout cela. »
Photo 4 Laure Manaudou lors des
Championnats de France le 21 avril 2008.
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
Le fait de rester seul permet aussi d’analyser la défaite. En principe après un
échec, chaque sportif sait quelle erreur il a commise et n’a donc besoin de
personne pour le lui dire.
Comme pour la victoire, les
larmes font partie de la défaite et
permettent d’extérioriser une
frustration.
Dans un sport d’équipe aussi, les
joueurs veulent souvent rester
seuls contrairement à la victoire
où ils auraient plutôt tendance à
venir les uns vers les autres.
Lors de défaites, l’entraîneur va
vers les joueurs pour les
réconforter tandis que ce sont les
joueurs qui vont vers l’entraîneur
après une victoire.
Photo 5 Sebastien Chabal lors de l’élimination de la
France à la Coupe du Monde de rugby (octobre 2007)
« C’était vraiment très frustrant d’avoir perdu au penalty et surtout en quart
de finale. On était si près du but. J’étais complètement vidé. J’en pouvais plus
psychologiquement surtout. Nous avions juste envie de rester seuls sur ce
terrain pour oublier nos malheurs. » explique Xavier Margairaz à propos de
l’élimination de la Suisse en quart de finale face à l’Ukraine à la Coupe du
Monde 2006.
Pour me permettre d’avoir la définition la plus juste de la défaite, j’ai demandé
aux athlètes interviewés de me décrire leur plus grande défaite et ce que l’on
ressent dans ces moments-là. Ensuite, ils devaient donner leur définition de la
défaite. Ci-dessous quelques extraits de leur définition :
Valentin Marmillod, escrimeur de 24 ans, a été sûr de lui dès le début de sa
définition :
« C’est un passage obligé pour arriver un jour à la victoire. La défaite n’est pas
négative, mais il faut la travailler pour la surmonter. Les erreurs sont là pour
les analyser et ne plus les refaire. »
Il m’explique ensuite que la saison passée, il a craqué souvent au dernier
moment. Son état d’esprit a changé face à la défaite. Désormais, il est aidé par
un psychologue du sport.
« Lors d’une défaite, le plus important n’est pas d’avoir un psychologue du
sport à qui parler, mais d’avoir une personne de confiance à qui on peut tout
dire. Cela peut être un entraîneur, un ami, un parent ou n’importe qui. Mais
parler dans la défaite est très important. » répond Xavier Margairaz.
Emmanuelle Rol, partenaire de voile d’Anne-Sophie Thilo aux Jeux
Olympiques de Pékin, décrit la défaite ainsi : « Lorsqu’on ne parvient pas à faire
ce que l’on veut »
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Morgane Du Bois (3Ms2)
Cette dernière définition est une manière de voir la défaite, mais j’y ajouterai
une nuance : à l’entraînement, nous avons un programme à respecter et
parfois il arrive que des facteurs externes (temps, maladie, humeur, ...) nous
empêchent de le suivre ; à mon avis, ce n’est pas pour autant une défaite.
Mais comme je l’ai déjà dit, les définitions du mot « défaite » sont très
différentes et donc très personnelles. D’ailleurs Jérôme Nanchen, psychologue
du sport, le dit lui-même : « Je n’ai pas une définition de la défaite ; c’est
celle que l’athlète donne qui sera déterminante. »
Photo 6 Lukas Podolski après une défaite avec le Bayern-Munich le 24 avril 2008
3.4. La gestion de la défaite avec l’aide d’un psychologue du sport
La gestion d’une défaite avec un psychologue du sport me paraissait
essentielle pour ma recherche. J’ai donc essayé de contacter plusieurs
psychologues du sport, mais seulement deux d’entre eux ont accepté de me
voir afin que je leur pose quelques questions à ce sujet.
Premièrement une chose importante à fixer avec le sportif qui consulte, est
une définition du mot « défaite ». En effet, comme vu précédemment, cela sera
au sportif de donner sa définition. Il faut savoir que généralement l’athlète
vient avec un problème, par exemple le stress ou encore le contrôle des
pensées. Ce n’est qu’après quelques séances que le sportif parlera de la défaite
qu’il a vécue. Mais cela dépend beaucoup du caractère du sportif et de l’entente
qu’il aura avec son psychologue. Il est difficile en effet de faire confiance tout
de suite à une personne qu’on ne connaît pas.
La gestion d’une défaite prend aussi en compte le sport spécifique de l’athlète
même si parfois cela peut être secondaire. Yana Radulova, psychologue du
sport, précise « Il est important de savoir que chaque athlète est très différent.
Il arrive de gérer d’une manière totalement différente la défaite de deux
sportifs faisant le même sport. L’important est de tenir compte du caractère du
sportif. »
Une autre différence à prendre en compte est le sexe de la personne, car en
effet, je pense que les femmes sont d’une manière générale beaucoup plus
sensibles à une défaite que les hommes. Elles auront à mon avis plus de
difficulté à garder leurs émotions pour elles. « Les femmes s’attachent
beaucoup à ce qui est émotionnel. Ce goût peut rester très longtemps. Les
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émotions reviennent vite quand elles vont en parler. Contrairement aux
hommes qui le vivent aussi mal que les femmes, mais après coup quand ils en
parlent, ils ne reviennent pas forcément dans l’émotionnel, ils préfèrent
garder leurs émotions pour eux. Une chose aussi est que les femmes parlent
plus facilement de leurs émotions que les hommes. » me confirme la
psychologue du sport.
Après quelques séances avec l’athlète, le psychologue devra mettre en place
une méthode appropriée au sportif. Une méthode très utilisée pour le
traitement de la défaite est la thérapie cognitive. Cette dernière est en fait une
méthode par laquelle le sportif doit pouvoir relativiser ces problèmes. Il doit en
effet trouver d’autres scénarios plus graves dans sa tête qu’une défaite par
exemple. Le psychologue devra lui poser des questions pour qu’il apprenne à
raisonner et voir les choses graves dans la vie.
Cette méthode sera vue à la page 25. « Mais il faut savoir que j’aborde le sujet
de la défaite qu’avec les personnes qui la voient en tant qu’échec. Elles n’ont
pas la capacité d’analyser objectivement les événements et à en tirer des
enseignements. Certains sportifs peuvent perdre la motivation après une
défaite, ou alors perdre confiance ou leur estime d’eux-mêmes, voire toute
valeur par rapport à leur identité de sportif. Il s’agit alors de mettre à jour les
croyances à la base de ce type de réaction et de leur en proposer de plus
appropriées. » commente Jérôme Nanchen.
Certaines fois, l’analyse vidéo est utilisée. Cela permet au psychologue de voir
si les objectifs du sportif ne sont pas trop élevés. Par exemple, si le
psychologue voit une prestation presque parfaite et que l’athlète la considère
comme étant un échec, le psychologue s’apercevra que les objectifs sont en
effet trop élevés par rapport aux capacités de l’athlète. La solution du
problème sera de fixer d’autres objectifs afin que le sportif ne se sente pas
constamment en défaite.
Le dernier rôle du psychologue est de voir quand un athlète peut se débrouiller
seul. C’est-à-dire quand il a les capacités nécessaires à exercer une technique
d’entraînement mental sans l’aide d’un spécialiste. Jérôme Nanchen ajoute
« La collaboration avec un athlète débute avec la détermination de thèmes de
travail, puis avec la définition de l’état initial et de l’état désiré. Ces fils
conducteurs serviront à évaluer la progression, les techniques appropriées et
à mettre en évidence l’élévation de la qualité de vie sportive, base de
l’amélioration éventuelle de la performance. »
En effet, Yana Radulova tient à préciser « Un sportif vient me consulter avec
un problème, mais, il arrive souvent avec la solution aussi. Mon rôle à moi est
de trouver les éléments pour accorder la solution au problème, trouver un fil
conducteur, mettre en lien. Je vais proposer des techniques qui peuvent l’aider
mais je ne vais jamais imposer mes règles. »
Je pense qu’en effet le fait d’être suivi par un psychologue du sport lors d’une
défaite permet aux sportifs de reprendre confiance en eux et de ne pas tomber
dans une spirale négative, c’est-à-dire ne pas se mettre constamment en doute
et de mettre continuellement la faute sur soi-même. Malgré tout, je pense aussi
qu’il n’ y a pas de miracle.
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3.5. Conclusion chapitre 3
J’ai pris un petit risque en basant ce chapitre surtout sur des interviews de
sportifs et psychologues. Il est vrai que je me suis inspirée de livres, mais ils
ont été secondaires. C’est une certitude de dire qu’aucun livre ne peut
expliquer le sentiment de chacun lors d’une victoire ou d’une défaite. C’est
pour cela que les témoignages étaient primordiaux. Au début, il a été difficile
de trouver des contacts, mais petit à petit de plus en plus de personnes étaient
intéressées par mon sujet et voulaient m’aider.
La description et la définition de la victoire et de la défaite m’intéressaient
beaucoup. Je voulais absolument qu’un sous-chapitre soit consacré à chacun
de ces deux sujets. Il m’était difficile de décrire une défaite ou une victoire par
les mots. J’ai donc décidé de repérer les points communs entre chaque athlète
physiquement et psychologiquement et de les décrire le mieux possible. Les
images en disent parfois beaucoup plus que les mots en eux- mêmes.
Il existe aussi des facteurs extérieurs qui influencent notre comportement, par
exemple le stress ou encore la pression (médiatique, de l’entraîneur, qu’on se
met nous-même, ...). Ces facteurs sont de l’ordre du mental. Ce dernier doit
être modifié pour pouvoir progresser quelque soi notre sport. Mais il faut se
donner les moyens et trouver les bonnes méthodes. Une méthode assez
courante est celle de l’entraînement mental. Beaucoup de sportifs le
pratiquent. Je pense que l’essentiel est que chacun trouve son équilibre.
La victoire est ressentie différemment chez chacun. Selon les personnes, la
victoire peut avoir plusieurs définitions. Certains mettront plus l’accent sur le
résultat et la qualité par rapport à l’adversaire, tandis que d’autres la
définiront comme étant un objectif atteint, ou encore le plaisir de s’être
dépassé.
La défaite est aussi ressentie différemment. À mon avis, une défaite est une
déception et nous pouvons avoir des regrets. Nous pouvons être déçu pas
seulement du résultat mais aussi de notre attitude ou de notre technique. Il est
aussi tout à fait possible d’être content de soi mais d’avoir déçu l’entraîneur.
Dans ces cas-là, la remise en question est plus grande car cela veut dire qu’on
est plus sur la même longueur d’onde avec notre coach et cela peut poser des
problèmes dans le futur.
La gestion de la défaite avec l’aide d’un psychologue du sport est très utile,
mais peu utilisée. Selon mes statistiques, 5% seulement des sportifs sont aidés
par un psychologue du sport. Le reste des sportifs gère tout seul. Une minorité
a peur de se confier à quelqu’un qu’il ne connaît pas ou ne voit pas qui pourrait
l’aider. Au début de ma recherche, je pensais qu’au moins la moitié des sportifs
interrogés gérait une grande défaite avec un psychologue du sport. Mon
hypothèse était donc fausse.
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Travail de Maturité 2008
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Par contre, j’ai toujours pensé que les femmes chercheraient plus facilement
une aide extérieure lors de moments difficiles. Cette supposition m’a été
confirmée par l’un des deux psychologues du sport, Jérôme Nanchen, qui m’a
révélé qu’il travaillait en effet plus souvent avec des sportives qu’avec des
sportifs.
On pourrait aussi prendre en compte la situation dans laquelle la défaite est
subie. Je pense qu’il existe des défaites moins graves que d’autres. Une défaite
sera plus grave si par exemple c’était un objectif de la saison. La période dans
laquelle la compétition a lieu, si c’est en début ou en fin de saison, n’est pas à
négliger non plus.
Photo 7 Victoire de l’équipe de volleyball des USA contre celle de
Cuba lors de la demi-finale des Jeux Olympiques de Pékin, le 21
août 2008.
Photo 8 Grande déception du Chinois Liu
Xiang et de son entraîneur après son
abandon aux qualifications du 110 mètres
haie aux Jeux Olympiques de Pékin, 18 août
2008.
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4. Analyse des questionnaires et des interviews
Dans ce chapitre, l’analyse se fera à partir de statistiques que j’ai pu tirer des
questionnaires distribués dans des classes Ms et des clubs de sport. Tout
d’abord, une première distinction est à ne pas négliger.
4.1. Les différences pour gérer une défaite entre le sport collectif et
le sport individuel
Dans un sport collectif, la présence de coéquipiers est très importante. Le
joueur peut donc compter sur les autres pour l’aider à gérer ses émotions. Je
pense qu’il est primordial qu’au sein d’une équipe, l’entente soit exemplaire.
Tout le monde ne peut pas s’aimer, mais il faut se tolérer. L’équipe gagnante
est souvent celle qui est la plus soudée ; si soudée que les joueurs peuvent
compter sur leurs coéquipiers dans la réussite comme dans l’échec.
Tandis que dans un sport individuel, l’athlète est livré à lui-même. S’il commet
une faute, personne ne sera là pour la rattraper. Le sportif individuel ne peut
donc faire confiance qu’à lui-même pour vaincre ses peurs. Bien sûr, il pourra
se livrer, si besoin est, à ses camarades de clubs par exemple, mais il ne faudra
pas oublié que ses camarades sont aussi ses adversaires.
Cette grande différence entre le sport collectif et le sport individuel a été aussi
remarquée par Jérôme Nanchen, psychologue du sport « Ce chiffre n’est
qu’approximatif mais j’estime que sur tous les sportifs qui viennent me voir,
90% sont issus d’un sport individuel. »
Pour illustrer ces propos, voici deux
graphiques :
La figure 1, comme sa légende l’indique,
représente la gestion de la défaite dans un
sport d’équipe. Les deux parts qui vont
nous intéresser seront la part jaune et la
verte. Je sélectionne ces deux parties car
ce sont celles-là qui diffèrent le plus par
rapport à la figure 2.
Tu n'y penses même
plus, tu penses à
l'avenir.
15%
32%
3%
Tu revois dans ta tête
chaque instant de la
compétition.
Tu as l'impression que
tous tes rêves
s'écroulent.
50%
Tu as vraiment du mal
à l'accepter car la
défaite ne te
correspond pas.
Fig.1 La gestion de la défaite par les
athlètes pratiquant un sport d'équipe
Tu n'y penses même
plus, tu penses à
l'avenir.
Tu revois dans ta
tête chaque instant
de la compétition.
11%
53%
5%
31%
Tu as l'impression
que tous tes rêves
s'écroulent.
Tu as vraiment du
mal à l'accepter car
la défaite ne te
correspond pas.
Fig. 2 La gestion de la défaite par les
athlètes pratiquant un sport individuel
Cette deuxième figure représente donc la
gestion de la défaite pour un sportif pratiquant
un sport individuel. Comme je l’ai déjà dit, je
vais sélectionner la partie jaune et la verte
afin de les analyser plus en détail. Dans le
premier graphique, la partie verte « Tu as
vraiment du mal à l’accepter car la défaite ne
te correspond pas. » représente 15% tandis
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que sur le graphique ci-contre, cette même partie représente seulement 5%.
De même pour la partie jaune « Tu as l’impression que tous tes rêves
s’écroulent » représente 3%, tandis que pour ce graphique la part jaune indique
11%.
En résumé les pourcentages de ces deux parties sont inversés.
Je pense que dans un sport individuel, la défaite est une remise en question de
soi. Si l’athlète perd, c’est qu’il y a un problème dans sa préparation ou son
entraînement. La défaite n’est pas due aux autres, elle n’est créée que par
l’athlète lui-même. C’est pour cela que lors d’une défaite, beaucoup de sportifs
ont l’impression que tous leurs rêves s’écroulent car ils pensaient avoir fait
tout juste pour la réussite mais, souvent, ils n’arrivent en fait qu’à une défaite.
Tandis que dans un sport collectif, le joueur pourra trouver une sorte d’excuse
en disant que la défaite n’est pas causée uniquement à cause de lui. En effet, il
remettra plus facilement en doute les capacités de ses coéquipiers. Mon
hypothèse est confirmée par les propos du psychologue du sport, Jérôme
Nanchen « En sport individuel, les attributions causales concernant la défaite
n’orientent que sur l’adversaire, les conditions, et surtout soi-même. En sport
collectif, les attributions externes sont bien pratiques : les coéquipiers,
l’entraîneur, ... »
Par rapport à la partie verte « Tu as vraiment du mal à l’accepter, la défaite ne
te correspond pas », je pense que les sportifs individuels, juste après leur
défaite, verront leurs rêves s’écrouler, mais ils analyseront les causes de cette
défaite afin de retrouver le chemin de la victoire. Tandis que dans un sport
collectif, si le joueur se trouve dans une bonne équipe, il ne sera pas habitué à
la défaite et aura donc du mal à l’accepter et à l’analyser.
En résumé, le sportif individuel ne doit souvent sa défaite qu’à lui-même donc
il peut perdre espoir quant à son avenir. Mais s’il trouve les ressources, il se
reprendra rapidement et analysera son échec afin de ne plus répéter les
mêmes erreurs. Le sportif collectif lui par contre peut avoir du mal à accepter
la défaite et peut se trouver des « excuses » pour qu’il ne se sente pas coupable
de cet échec et éviter d’analyser la défaite. Ce sera donc le rôle de l’entraîneur
de pousser ses sportifs à analyser leur échec afin qu’ils ne refassent plus les
mêmes erreurs.
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Travail de Maturité 2008
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4.2. L’influence du facteur de l’âge sur le comportement lors d’une
défaite
Je désirais savoir si l’âge des sportifs influençait la question de la défaite. En
discutant avec les jeunes dans les clubs, je me suis aperçue que mes
suppositions étaient justes. Les questionnaires que j’ai distribués ont aussi
confirmé l’hypothèse que j’avais.
Afin de montrer ces différences, j’ai classé les sportifs en trois catégories
d’âge : 1) les moins de 12 ans
2) les 13 ans jusqu’à 18 ans
3) les 18 ans jusqu’à 25 ans
Avec les réponses obtenues, j’ai créé un tableau de comparaison :
Moins de
12 ans
De 13 ans à
18 ans
De 18 ans à
25 ans
Tu n’y penses même plus,
tu penses à l’avenir.
35 %
31 %
28 %
Tu revois dans ta tête
chaque instant de la
compétition.
59 %
47 %
56 %
Tu as l’impression que tous
tes rêves s’écroulent.
6%
6%
13 %
Tu as vraiment du mal à
l’accepter car la défaite ne
te correspond pas.
0%
16 %
3%
Fig. 3 Gestion de la défaite dans les différentes catégories d’âge
La figure 3 représente donc la gestion de la défaite par les trois catégorie d’âge.
Ce sont les parties jaune et verte qui sont les plus intéressantes à l’analyse. Les
deux autres parties, la bleue et la rouge, sont aussi captivantes, mais elles ne
se distinguent pas beaucoup entre les trois catégories.
Tout d’abord, la tranche en vert, intitulée « tu as vraiment du mal à l’accepter
car la défaite ne te correspond pas », n’est pas représentée chez les moins de
12 ans.
Je pense que l’intérêt pour les petits est de gagner. Ce n’est pas en fait la
victoire en elle-même qui les intéresse, mais plutôt la récompense. Il faut dire
aussi qu’ils n’ont pas encore la notion d’analyse de défaite et ils abandonnent
vite leur sport.
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Par contre la colonne qui représente la gestion de la défaite des ados de 13 à
18 ans, la partie verte est représentée par 16%.
Les adolescents, pratiquant du sport en compétition, aiment gagner et sont
doués dans leur sport1. Je pense qu’ils ont plus de peine à accepter la défaite
car ils n’ont pas encore la présence d’esprit ou l’envie d’aller voir une personne
qui pourrait les aider dans leurs défaites, comme par exemple un psychologue.
En effet, 64% des personnes allant chez un psychologue du sport sont âgés de
plus de 18 ans. À mon avis, c’est à partir de 18 ans que les sportifs
commencent à choisir entre leur avenir professionnel ou leur avenir sportif.
Comme le démontre ce témoignage d’Anne-Sophie Koehn, skieuse alpin, qui a
fini son gymnase en juin 2008 « Maintenant que j’ai mon bac, le ski va devenir
mon «métier» donc ça va me demander quelques efforts supplémentaires (...).
Je veux juste essayer de vivre de ma passion et faire quelque chose jusqu’au
bout, le plus loin possible. »
La principale différence entre ces deux catégories d’âge est l’acceptation de la
défaite. Chez les petits, ils n’ont pas besoin de réfléchir, ils doivent gagner
sinon ils arrêtent. C’est donc pour cela que la tranche n’est pas représentée.
Tandis que les jeunes à partir de 16 ans font leur expérience. Ils gagnent et ils
perdent. Mais la défaite est peut-être moins bien gérée que leurs aînés car ils
n’ont pas encore assez de recul. Je pense que l’expérience est importante afin
de mieux se préparer aux compétitions et d’être plus confiant. « Je suis plus
serein qu’avant car j’ai plus d’expérience. Avec le recul, je peux être plus
relâché. J’ai moins peur qu’avant d’essayer des trucs. Car dans ma position, il
faut prendre des risques et plus jeune j’étais trop tendu pour les prendre. »
explique Xavier Margairaz, joueur de foot, à propos des avantages de
l’expérience.
Pour la dernière colonne, qui représente la gestion de la défaite par les athlètes
de 18 ans à 25 ans, la tranche jaune est de 13% tandis que la tranche verte est
de 3%. Les pourcentages sont donc inversés par rapport aux valeurs
représentant la gestion de la défaite par les jeunes de 13 à 18 ans. Je pense
que cette grande différence est due au niveau des athlètes, c’est-à-dire qu’à
partir de 18 ans, il ne reste plus que les meilleurs.
En effet, la catégorie junior puis ensuite senior fait son apparition et la
compétition devient plus rude. Les sportifs qui n’ont pas le niveau, donc pas les
résultats, n’ont plus forcément la même motivation. Je pense donc que plus le
niveau est élevé, plus l’enjeu est grand. C’est pour cette raison que la partie
rouge intitulée « tu as l’impression que tous tes rêves s’écroulent », est
représentée par 13% contre 6% dans les autres colonnes. Plus le niveau est
élevé, plus les athlètes « tombent de haut ».
Par rapport au 3% de la tranche verte, je pense comme je l’ai déjà dit que c’est
à partir de 18 ans que l’athlète se prend en main et décide d’aller voir un
psychologue du sport ou de procéder à de l’entraînement mental ou d’effectuer
Je rappelle que les personnes qui ont répondu à ces questionnaires sont majoritairement des
personnes dans les classes Ms à Auguste Piccard et doivent donc remplir des critères précis
afin d’intégrer ces classes.
1
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Travail de Maturité 2008
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d’autre méthode pour l’aider dans la défaite. Avec l’âge et l’expérience, il est
plus facile « d’accepter » la défaite car les athlètes ont la maturité nécessaire
pour gérer leurs échecs avec plus de recul.
4.3. L’acceptation de la défaite et de la victoire selon les sexes
La différence homme/femme fut tout de suite pour moi un élément très
important à différencier. Je pense que les femmes réagissent différemment
face à une défaite ou une victoire que les hommes. En revanche, elles
développent des autres capacités que les hommes. Je trouve qu’elles
paraissent plus calmes, plus posées. Elles devraient au final analyser la défaite
avec plus de recul que les hommes.
Ces deux figures représentent la gestion
de la défaite les athlètes féminins et
masculins. L’âge n’est pas pris en
considération dans ces deux graphiques.
Tout d’abord la partie jaune, intitulée « tu
as l’impression que tous tes rêves
s’écroulent » est choisie par 17% des
femmes contre 0% des hommes.
Ma première hypothèse, comme quoi les
femmes sont plus fragiles face à la
défaite, est confirmée puisqu’une
quantité non- négligeable de femmes ont
l’impression que tous leurs rêves
s’écroulent alors que ce sentiment est
étranger aux hommes.
Tu n'y penses même
plus, tu penses à
l'avenir.
8%
29%
17%
Tu revois dans ta
tête chaques instant
de la compétition.
Tu as l'impression
que tous tes rêves
s'écroulent.
46%
Tu as vraiment du
mal à l'accepter car
la défaite ne te
correspond pas.
Fig. 4 La gestion de la défaite par les athlètes féminins
En effet, le psychologue du sport
Jérôme Nanchen a souligné cette
différence lors de l’interview : « La
fréquentation du nombre de visite est
certainement plus importante chez
les filles que chez les garçons. Les
filles me semblent plus enclines à se
rendre responsables. Elles sont donc
plus faibles mentalement que les
garçons mais c’est une impression
toute subjective »
Tu n'y penses
même plus, tu
penses à l'avenir.
0%
10%
33%
57%
Tu revois dans ta
tête chaques
instant de la
compétition.
Tu as l'impression
que tous tes rêves
s'écroulent.
Tu as vraiment du
mal à l'accepter car
la défaite ne te
correspond pas.
Ma seconde supposition qui était de
savoir si les femmes après réflexion
Fig. 5 La gestion de la défaite par
les athlètes masculins
prenaient la défaite avec plus de
recul que les hommes. Le deuxième
item apporte un élément de réponse à ce sujet. En effet, 57% des hommes
revoient leur défaite dans leur tête contre 46% des femmes. Il semblerait que
les hommes analysent et repensent plus facilement à la défaite que les femmes.
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La différence hommes/femmes n’est cependant pas si significative. Dans les
deux cas, les athlètes prennent les choses en main dans une large majorité,
d’autant plus si on cumule les deux premiers items (ceux qui laissent la défaite
derrière eux et passent à l’objectif suivant et ceux qui cherchent à comprendre
pour faire mieux ensuite).
Les femmes ne prennent donc pas la défaite avec plus de recul que les
hommes. Au contraire, certaines sont plus fragiles et sont submergées par ce
qui leur arrive.
Pour les deux autres parties restantes, les pourcentages sont quasiment les
mêmes. Je pense que cela signifie que cela dépend surtout du caractère de
l’athlète que du sexe de l’athlète.
Pour la gestion de la victoire, je pense que les femmes auront plus de peine à
exprimer leurs sentiments. Elles
seront contentes, mais ne pourront
pas dire pourquoi exactement. Je
De la fierté
pense aussi que les femmes en
général font du sport surtout par
De la satisafaction
notion de plaisir et moins par esprit
Du plaisir d'avoir
de compétition. Pour les hommes, le
22%
atteint un objectif
32%
sport est une activité où ils peuvent
Un sentiment que
faire leurs preuves et montrer aux
l'on peut pas
expliquer
autres ce qu’ils valent. La
compétition est pour eux un moyen
30%
16%
de démontrer leur supériorité. Ils
éprouveront donc beaucoup de fierté
Fig. 6 La gestion de la victoire par les
et de satisfaction à leur réussite.
athlètes féminins
Premièrement, la partie bleue claire
nommée « Un sentiment que l’ont ne peut pas expliquer » est représentée par
32% dans le graphique consacré aux athlètes féminins contre 18% dans le
graphique consacré aux hommes.
Elles sont contentes, mais n’arrivent
De la fierté
pas dire précisément en quoi une
victoire les rendent si heureuses.
De la satisafaction
C’est pour cela qu’après une victoire
une majorité de femmes ont un
18%
21%
sentiment qu’il est difficile
Du plaisir d'avoir
atteint un objectif
d’exprimer, comme si aucun mot ne
13%
pouvait le signifier de manière
Un sentiment que
l'on peut pas
adéquate.
expliquer
48%
Fig.7 La gestion de la victoire par les
athlètes masculins
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
En ce qui concerne le plaisir jaune dans les graphiques, les femmes se fixent
bien entendu des objectifs. Mais lors d’une victoire, elles ont avant tout du
plaisir d’avoir atteint un but fixé. Je pense que contrairement à elles, les
hommes pratique du sport en compétition pour montrer ce qu’ils valent. Ils
veulent avant tout faire leurs preuves contre leurs adversaires. On retrouve là
l’esprit qui régnait en Grèce Antique (voir p. 5). Lors d’une victoire, les
hommes montraient leurs prouesses guerrières. Cet aspect-là est resté même
si les siècles ont passé. Si les hommes ont prouvé ce qu’ils valaient réellement,
ils seront satisfaits d’eux- même. Mais je dois quand même dire que les femmes
aussi sont souvent satisfaites d’elle.
Cette hypothèse n’est pas aussi flagrante que je l’avais imaginée, même si les
résultats démontrent effectivement que la satisfaction est plus grande chez les
hommes (48%) que chez les femmes (30%) et que le plaisir d’avoir atteint un
objectif est plus élevé chez les athlètes féminins (16%) que chez les sportifs
masculins (13%).
La dernière partie (la bleue foncé) est consacrée à la fierté. Je pensais que les
hommes seraient beaucoup plus fiers que les femmes après une victoire. Mais
les résultats semblent montrer une similitude entre les deux sexes. En effet,
dans les deux graphiques, la fierté est représentée par une vingtaine de
pourcents. Les femmes seraient donc autant fières que les hommes. Cette
similitude peut peut-être s’expliquer par le fait que les personnes interrogées
sont toutes des sportifs qui vivent la compétition depuis des années. Et le
milieu du sport met comme idéal le fait de gagner, que l’on soit fille ou garçon.
Il est donc normal et justifié d’être fière de gagner.
4.4. Réaction et implication de l’entraîneur lors d’une victoire
Je pense que l’entraîneur est primordial à la préparation d’une équipe ou d’un
athlète. Sans un bon coach, une victoire est impossible. Il est là pour donner
des conseils grâce à son expérience et à son savoir.
Tout d’abord, j’ai remarqué, en discutant avec les entraîneurs, qu’ils veulent
tous passer un message à leurs athlètes. D’un coach à l’autre, le message peut
être très différent. Pour certain, ils mettront l’accent sur le notion de plaisir.
Pour d’autre, la victoire et l’excellence vis à vis de soi-même seront très
importantes.
La manière de faire passer ces messages, est aussi différente d’une personne à
l’autre. Souvent l’entraîneur a déjà pratiqué le même sport que l’athlète qu’il
entraîne. Il s’inspire donc de ce que ses propres entraîneurs lui disaient ou lui
conseillaient. S’il n’a jamais pratiqué en compétition le sport qu’il « enseigne »,
il s’inspire énormément de grands champions en les regardant et en analysant
leur attitude. Ce sont donc deux catégories d’entraîneurs différents mais,
probants tous les deux à mon avis, car chacun a sa méthode pour passer le
message qu’il veut inculquer à ses athlètes. Ce qui comptera également est son
empathie avec son ou ses athlètes. Plus il arrivera à comprendre le
fonctionnement de ses sportifs, plus il arrivera à être adéquat, à trouver les
mots justes, les gestes justes, ceux qui permettent d’avancer.
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La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
Ensuite, des objectifs sont à fixer. Normalement, c’est une discussion entre
l’athlète et l’entraîneur. Ce dernier n’a pas le droit de fixer des buts précis à un
athlète sans son consentement. Sinon je pense que le sportif se sentira obligé
et n’aura plus la maîtrise de son sport. « Les objectifs de chaque athlète sont
fixés en fonction des capacités et de la motivation de l’athlète. Nous
choisissons ensemble ses objectifs. » explique Claudine Badoux, entraîneur
d’athlétisme au Stade Lausanne.
Après toutes ces préparations, arrive le jour de la compétition :
Avant une compétition ou un match, les entraîneurs et les athlètes ressentent
souvent les mêmes choses. Si l’entraîneur est nerveux, les athlètes le seront
certainement aussi. Pour cela, le coach doit se préparer lui-même
mentalement en premier lieu avant de préparer ses joueurs ou athlètes. Une
méthode qui est fréquemment utilisée est d’avoir des rituels. Le fait d’avoir
trouvé un équilibre avec ces rituels permet de rassurer les sportifs mais aussi
l’entraîneur. Cela rassure l’entraîneur dans sa préparation. Il est important
pour ce dernier de tout connaître par cœur c’est-à-dire les adversaires, chaque
joueur, l’arbitre, la meilleure stratégie à adopter, le terrain, etc... Le fait de tout
connaître aidera les athlètes dans leur préparation mentale et les rassurera.
Si chacun des points précédents a été respecté, la victoire a plus de chances
d’arriver. Les entraîneurs se sentent 100% impliqués dans les résultats de
l’athlète. « L’entraînement est le fruit de la réussite. Sans entraînement,
l’athlète ne peut arriver à rien, même s’il a du talent. » justifie Claudine
Badoux. Ils ressentent beaucoup de fierté et sont contents que leurs athlètes
aient atteint leur objectif.
« Aucune victoire n’est comparable. L’essentiel pour moi est de la construire. Il
faut éviter les émotions trop fortes. J’aimerais ancrer dans la tête de mes
joueurs que ce n’est que du sport. Avant de gagner, il faut comprendre la vie.
Bien d’autres émotions sont avant les émotions de la victoire, par exemple la
naissance d’un enfant. » précise Georges-André Carrel, entraîneur du LUC1.
Je pense que par là, il veut dire que la victoire dans le sport est une chose.
Mais la vie est une autre et bien plus importante que le sport. Il explique la
même chose pour la défaite. Chacun de nous ressent une défaite à sa manière.
Mais à nouveau, il ne faut pas oublier que ce n’est que du sport. Il existe bien
d’autres choses dans la vie, plus grave que la défaite sportive.
En m’expliquant tout cela, Georges-André Carrel m’a présenté le schéma qui se
trouve à la page suivante, afin que je comprenne mieux les différentes
émotions de la vie.
1 Lausanne
Université Club
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JOIE
Naissance d’un enfant
Premier pas d’un enfant
Victoire
FLUX DU QUOTIDIEN
Défaite
Chômage
Accident
Décès d’un proche
TRISTESSE
Fig. 8 Emotions du sport et du quotidien d’après G.A. Carrel
Ce schéma nous fait bien comprendre combien les émotions du sport sont
minimes par rapport aux émotions fortes qui ont lieu dans une vie.
Lors de défaites, l’entraîneur ressent le besoin de réconforter son équipe ou
son athlète. Il se sent impliqué dans cette défaite. Il a peut-être des capacités
plus grandes que celles des athlètes pour surmonter cette défaite et peut-être
aussi un peu plus de recul.
En résumé, le rôle de l’entraîneur est d’aider ses sportifs à atteindre la victoire
mais aussi de les aider dans la défaite. Car étant entraîneur, il se sent 100%
impliqué et c’est à lui de réagir en premier quand les athlètes ou les joueurs
n’en peuvent plus. Il est là pour les motiver et les remotiver mais en faisant
attention à ne pas les dégoûter.
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4.5. Conclusion chapitre 4
Les graphiques présentés dans ce chapitre ont été réalisés à partir de l’analyse
de questionnaires distribués à différents sportifs. Les résultats sont donc de
manière générale et non pas spécifique à un seul sport. Je dois reconnaître que
l’inconvénient de ces questionnaires est que souvent ils pouvaient hésiter
entre deux réponses, parce qu’ils avaient la possibilité de cocher qu’une seule
réponse. Certains me disaient qu’ils n’avaient pas les mêmes sentiments dans
des compétitions nationales que dans les compétitions internationales. J’ai
donc pris en compte leur remarque et j’ai réinterrogé quelques sportifs afin
d’avoir des réponses plus précises. Cela m’a permis de mieux connaître
certains sports que je connaissais à peine. Le plus extraordinaire est que les
interviews de ces athlètes correspondaient avec les statistiques trouvées lors
de mon analyse. Aucun athlète ne m’a révélé quelque chose qui contredisait
totalement ces résultats. Je pense donc que mes résultats sont réalistes.
Ce qu’il faut retenir dans ce chapitre est qu’il existe différents facteurs qui
influencent les sentiments ressentis lors de victoires et défaites de chacun. Ces
éléments sont ; le sexe de l’athlète, son âge et le sport que pratique l’athlète (si
équipe ou individuel). Un seul facteur n’a pas été pris en considération. Il s’agit
de celui du niveau plus ou moins élevé de l’athlète. J’ai essayé de faire des
statistiques, mais elles n’ont rien donné. Mon hypothèse était que plus l’enjeu
serait grand, plus la défaite serait lourde à accepter.
Ma dernière supposition a aussi été confirmée en pensant que plus
l’entraîneur de l’athlète s’impliquait dans son sport, plus les victoires seraient
probantes. Il était parfois très étonnant de voir combien un athlète et un coach
étaient soudés et proches. L’entraîneur a en fait souvent les mêmes sentiments
que les athlètes après une victoire ou une défaite. Il est vrai que j’avais fait
cette dernière hypothèse plutôt pour le sport
individuel, le ski de fond, que je connais bien. Mais je
pense que c’est le même cas pour un sport d’équipe,
même si je ne peux pas l’affirmer n’ayant jamais
vécu cette expérience.
Photo 9 Victoire d’Amanda
Castillo au sol aux
Championnats du Monde de
gymnastique artistique, 24
avril 2008.
Photo 10 Défaite de l’Ecosse contre l’Argentine aux
Championnats du Monde 2007 de rugby, 7 octobre 2007.
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5. Conclusion
L’entraînement mental contribue-t-il à la gestion de la victoire et la défaite
dans la compétition sportive ? Je vais tenter d’y répondre après avoir tout au
long de ce travail, étudiés divers éléments sur ce sujet.
La première question que je me suis posée dans ce travail était de savoir ce qui
caractérisait la victoire et la défaite. Comment décrire les sentiments que les
athlètes ressentent ? Il est déjà tellement difficile de parler de ses propres
sentiments dans des moments d’émotion, alors comment parler de celui des
autres ? Petit à petit, je me suis aperçu que les sportifs se confiaient assez
facilement. Cela ne les gênait pas de parler de ce qu’ils ressentaient dans les
moments de succès ou de déception. J’ai donc pu avoir des définitions qui me
paraissent réalistes. Le mot « victoire » était définie souvent par la victoire sur
soi. Après avoir discuté avec beaucoup d’entraîneurs et de sportifs, j’en suis
venue à la conclusion qu’il fallait avant de vouloir « tuer » l’adversaire ou de le
battre, il fallait tout simplement prendre le sport comme un jeu et de lutter
contre soi-même.
Les photos aussi sont une manière de décrire le succès ou l’échec. Une image
en dit beaucoup plus que les mots eux-mêmes. J’ai donc repéré les
caractéristiques corporelles de la victoire et de la défaite. La principale et la
plus touchante chose commune entre ces deux états, sont les larmes des
sportifs. Ensuite venait la question de l’entraînement mental. J’ai vu combien
il est important que quelqu’un soutienne le sportif dans sa défaite, surtout. En
revanche, il n’est pas nécessaire que la personne qui épaule et écoute l’athlète,
soit obligatoirement un spécialiste. Souvent, le fait de parler à une personne de
confiance aide le sportif et peut lui suffire.
L’entraînement mental, par contre, est une bonne méthode pour avoir un
véritable mental. Surtout que ce dernier est primordial pour gagner. Il doit
être crée pour être par la suite utilisé. Il est en fait un très bon complément de
la technique. Beaucoup de sportifs se sont construits une « technique pour
vaincre », grâce au mental. C’est la capacité de Roger Federer, par exemple, de
perdre à Roland Garros et de gagner le tournoi suivant, celui de Halle. Je pense
que le mental est la capacité de s’entraîner juste, de voir et de sentir le bon
moment pour arriver à la victoire.
Mais il existe malheureusement des facteurs externes qui peuvent influencer
la victoire ou la défaite d’un sportif. J’ai pu remarquer que le facteur de l’âge et
du sexe peut influencer un athlète dans sa gestion du succès ou de l’échec
sportif. Un autre facteur est aussi essentiel, celui du sport que l’on pratique. Je
pense qu’il y a une grande différence de gestion d’une victoire ou d’une défaite
dans un sport d’équipe ou individuel. Dans ces deux « catégories » de sport, il
existe différentes méthodes pour vaincre ou gérer ses peurs, ses émotions et
ses sentiments face à la victoire ou à la défaite.
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Travail de Maturité 2008
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L’entraînement mental n’est pas la seule chose essentielle. Je pense que je
peux dire, après avoir analysé les questionnaires et les interviews, que
l’entraîneur est aussi primordial pour la victoire. Mais, il n’est pas là
seulement en cas de réussite ; les sportifs peuvent aussi compter sur lui lors
d’un échec. Souvent, l’entraîneur n’est pas seulement celui qui prépare les
athlètes physiquement, mais il les prépare aussi mentalement. Il est même
parfois leur confident.
En examinant mes recherches, je me suis aperçue que pour atteindre la
victoire, les éléments externes ne sont pas à négliger. Il ne faut pas confondre
non plus « rêve » et « réalité ». Car souvent, si les rêves sont trop grands, une
défaite arrive vite. Je pense que les objectifs de chaque sportif doivent être
adaptés, pour ne pas condamné à l’échec. Il faut parfois savoir accepter la
défaite pour pouvoir à nouveau gagner.
« La victoire sur soi est la plus belle des victoires. » 1
Photo 11 Roger Federer et Stanislas Wawrinka lors
de la victoire en finale en double au Jeux
Olympiques de Pékin, le 16 août 2008.
1
Citation de Platon, philosophe grec.
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6. Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidée à réaliser ce travail.
Merci tout d’abord à Monsieur Roland Schürch pour son suivi, son intérêt et
son aide tout au long de cette année.
Je remercie également tous les sportifs qui ont pris le temps de répondre à
mes questionnaires, ainsi qu’aux clubs qui m’ont accueillie lors de leurs
entraînements.
Merci aussi à tous les athlètes que j’ai pu interviewer de près ou de loin (voir
chapitre 8, Annexes, 8.1. Contacts).
J’aimerais remercier tout particulièrement Claudine Badoux, entraîneur au
Stade Lausanne pour le temps qu’elle m’a offert que ce soit pour répondre à
mes questions, pour discuter ou pour distribuer mes questionnaires au sein de
son club.
Un tout grand merci aussi à Georges-André Carrel, directeur du service des
sports à l’Université de Lausanne et à l’EPFL et entraîneur de volley du LUC,
pour l’attention qu’il a portée à mon travail, pour le temps qu’il a consacré à
répondre à mes questions et pour tous les conseils qu’il m’a donnés.
Des remerciements vont aussi à toutes les personnes qui m’ont aidée à
finaliser ce projet, soit en le relisant, soit en le corrigeant ou en me conseillant.
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7. Bibliographie
7.1. Livres
• Bassham Lanny, Visez la Victoire Guide d’entraînement mental, Un Monde
Différent, 1988
• Ducasse François, Champion dans la tête: La recherche de la performance
dans le sport et dans la vie, Les éditions de l’Homme, 2006
• Feldman Jean-Paul Pes et David, Performances sportives et psychomotricité,
(L'harmonie par le mouvement), Trois Fontaines, 1995
• Girod Antoni, PNL et Performance Sportive: Un mental pour gagner,
Amphora, 1999
• Perreaut-Pierre Edith, La Gestion mentale du stress pour la performance
sportive, Amphora, 2000
• Ricquier Michel, Vaincre le Trac, Guy Trédaniel, 2000
• Thomas Raymond, Psychologie du sport, que sais-je, presse universitaire de
France, 1983
7.2. Sites internet
• http://avantagemental.com/?lang=fr : site d’un centre de psychologie
sportive.
• http://sportpsychologie.ch/ : site de l’Association suisse des psychologues du
sport.
• http://welcome.to/adps : site de l’Association des Diplômés en Psychologie et
Sport.
• http://www.rvd-psychologue.com : site de la psychologie en général et des
différentes méthodes.
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8. Annexes
8.1. Contacts
Athlètes :
• Emmanuel Rol (voile)
• Sophie Masmejan (voile)
• Sylviane Berthod (ski alpin)
• Anne-Sophie Koehn (ski alpin)
• Laure Wannaz (judo)
• Emilie Amaron (judo)
• Lise Cordey (natation)
• Mohana Rapin (Gymnastique Rythmique)
•
•
•
•
•
•
Xavier Margairaz (football)
Valentin Marmillod (escrime)
Yannick Freymond (moto)
Thomas Caiani (moto)
Gaëtan Perret (vélo trial)
Cyrille Thiéry (vélo sur piste)
Psychologues du sport :
• Jérôme Nanchen
• Yana Radulova
Clubs :
• Judo Club de Gland
• Stade Lausanne
• Club de Trial Moudon
• Ski-Club Vallée de Joux
Autres :
• Georges-André Carrel, directeur du service des sports à l’Université de
Lausanne et à l’EPFL et entraîneur de volley du LUC.
• Claudine Badoux, entraîneur d’athlétisme au Stade Lausanne.
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8.2. Interviews
Ci-dessous deux exemples d’interviews effectués durant ce travail de
maturité :
Sylviane Berthod, ski alpin. Elle a pris sa retraite à la
fin de la saison 2007-2008. Cette inteview s’est
effectuée par e-mail :
1) À quel âge avez-vous commencé la compétition de
haut niveau?
J’ai commencé le ski à l’âge de 3 ans. Dès 8 ans, j’ai
commencé la compétition, d’abord au niveau régional,
puis cantonal et comme ça me plaisait, je suis arrivée
au niveau national. Dès 16 ans, je faisais mes compétitions sur le plan
européen et à 19 ans j’ai pu faire ma 1ère Coupe du Monde. C’est à 18 ans que
j’ai fait le choix professionnel : soit une école d’infirmière, soit je me faisais à
fond dans une carrière sportive…
2) À cette époque avez-vous fait beaucoup de sacrifices pour votre sport? Et
maintenant?
Bien sûr qu’il a fallu faire des concessions, je ne parlerais pas de sacrifices, car
cela ne m’a pas coûté. Adolescente, il a fallu mettre les « boums » avec les
copains de côté (Bon je te rassure je me suis bien rattrapée après ).
C’est un sport très exigeant, qui demande beaucoup d’engagement personnel.
Le travail, les entraînements, personne ne peut le faire à ma place. Donc
forcément je le paie de ma chair, avec un dos en vrac, des genoux opérés, etc...
Mais c’est le prix à payer et je ne le regrette pas. L’important est de ne pas
dépasser les limites.
3) Que ressentez-vous avant une compétition?
Tellement de choses…
La pression : Il y a celle que je me mets, car je veux à tous les coups jouer la
gagne. En vue d’une grande échéance, il y a celle du résultat (genre un top 15,
signification d’une place à des championnats du monde). Il y a aussi celle que
les médias inconsciemment nous mettent : ils veulent un top résultat, ils nous
attendent au contour (où plutôt en bas de la piste ) c’est probablement la
plus difficile à gérer.
L’adrénaline : Je vais m’élancer à plus de 100 km/h sur 2 skis sur une piste en
général verglacée. Je vais donc jouer avec mes limites. Dieu que j’aime cette
boule au ventre !!!
L’excitation : Des mois d’entraînements pour enfin être au départ des courses.
Enfin j’y suis et je vais avoir une piste fermée pour moi toute seule avec toutes
la sécurité nécessaire. Chose tellement unique.
La peur : ça arrive et ça peut être synonyme de fin de carrière, car le risque est
d’autant plus grand de se blesser. C’est tellement désagréable comme
sentiment que de skier la peur au ventre. J’ai presque vécu cette situation il y
a 5 ans, lors des courses qui ont suivi une violente chute. Heureusement grâce
à un travail mental, j’ai pu me libérer de ce sentiment, mais je te garantis que
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Travail de Maturité 2008
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c’est juste l’angoisse de devoir s’élancer en se demandant comment tu vas faire
pour arriver entière en bas.
4) Est-ce qu'avec l'âge et l'expérience ce sentiment d'avant compétition a
évolué?
Oui ça a changé, l’enjeu de la course est devenu de plus en plus important au fil
des saisons. Devenant leader d’une équipe la pression sur les épaules
augmente. Avec la maturité, je me suis aussi rendu compte de la chance que
mon sport me procurait et j’aborde désormais les courses avec ce regard
différent. Je suis plus consciente de l’adrénaline que ça me procure, de
l’excitation aussi. Les premières saisons, tu penses pas à tout ça, c’est juste
« normal ».
5) Comment vous sentez-vous avant une compétition où vous êtes favorite?
Super confiante : c’est tellement bon de se sentir crainte par les autres
concurrentes. Si vous jouez dans la cour des favorites, cela veut dire que vous
approchez de la perfection, de l’état de grâce. C’est que du bonheur.
6) Avez-vous plus de pression qu'une autre compétition?
La pression sera d’autant plus forte, certes, mais dans ces moments-là tu as
aussi la force et le mental d’y faire face.
7) Quels sentiments éprouvez-vous après une victoire?
N’ayant eu qu’une victoire, je peux parler qu’en tant qu’événement unique.
(Didier Cuche dira peut-être le contraire, après une vingtaine, il y a peut-être
une habitude qui s’installe). Atteindre la Coupe du Monde est déjà une belle
performance en soit. Un podium, vous ouvre les portes d’un monde plus fermé,
mais avec une victoire, là vous rentrez vraiment dans le monde très fermé des
vainqueurs d’une course de Coupe du Monde. Ce sentiment d’y être arrivé est
juste magnifique. Cela donne un grand coup de balai à toutes les « galères » qu’il
a fallu traverser pour atteindre la plus haute marche du podium. Par la suite
tu n’as qu’une envie : y reprendre goût au plus vite...
8) Pour vous, quel sens donnez-vous au mot "victoire"?
Tout dépend les circonstances. En temps normal, oui la victoire c’est le
podium. Mais après des saisons difficiles ou après une blessure, la victoire sur
soi-même prend le pas.
Exemple vécu : Août 2007, je me fais opérer d’une hernie discale. Le médecin
me dit : « Si tout va bien, tu peux reprendre le ski (et non la compétition) en
janvier ». Je lui ai répondu: « Non je serai au départ de la 1ère course à Lake
Louise début décembre. »
Résultat : j’étais au départ de Lake Louise, et mes premiers mots dans l’air
d’arrivée furent : « Je l’ai fait !!! » Pour moi ce fut une de mes plus belles
victoires, car j’ai travaillé et me suis battue pour revenir à ce plus haut
niveau…
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Travail de Maturité 2008
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9) Que ressentez-vous après une défaite ou lorsque vous n'atteigniez pas votre
objectif?
Une grande déception. Mais de suite je vais analyser, pour essayer de
comprendre. Est-ce que la météo m’a joué un mauvais tour, est-ce que mon
matériel était vraiment au top, mais en général, je m’en veux à moi-même. Une
erreur par-ci, un manque de prise de risque par –là et la course est vite perdue.
C’est difficile de digérer ce genre de « conneries ». Souvent je souhaiterai
remonter au départ pour pouvoir corriger, mais c’est la règle du jeu et il faut
l’accepter. Tout se joue sur 1min45 et des fois c’est très frustrant de laisser
filer une course pour des erreurs presque de débutant…
Le coup de blues passé, je me mets tout de suite la prochaine course en
ligne de mire et me concentre déjà pour espérer ne pas refaire les mêmes
erreurs le week-end suivant.
10) Quelle a été votre plus grande défaite?
C’était en 2006. Je gagnais les 3 entraînements d’une descente en Autriche et
je termine « que »5e le jour de la course. Mais c’est surtout que 2 jours plus tard
je me blesse au dos à 1 mois des JO.
Il y a eu d’autres coups durs, comme cet hiver ma non sélection pour une
Coupe du Monde au Canada, et que le chef d’équipe m’annonce : « T’es pas assez
en forme pour être du voyage.. » La gifle !!
11) Comment avez-vous fait pour vous en "remettre"?
Je crois que je ne m’en suis jamais vraiment remise. Ma blessure au dos est
devenu ma plus fidèle supportrice ;-), et la gifle de cette saison va me conduire
à un arrêt de carrière. Bon tout ne repose pas sur ça, mais elle a peut-être été
l’élément qui a déclenché la dégringolade de mes résultats sur la fin de saison.
Une blessure physique j’arrive mieux à gérer, qu’une blessure qui touche ma
sensibilité.
12) Avez-vous un préparateur mental? Si oui en quoi vous aide-t-il?
Oui, on termine notre 5e saison de collaboration. Au début, notre travail visait
à gérer cette peur qui s’était installée après ma chute au JO de Salt Lake City.
Par la suite, on a toujours travaillé en fonction de ma demande, en fonction de
la situation du moment : préparation d’un grand événement, gestion de la
pression des médias, gestion d’un échec, d’une blessure, travail sur la
confiance en soi, technique de concentration, etc…
15) Dans votre sport est-ce que le mental est très important? Si oui pourquoi?
Ceci est personnel, chacun agit différemment. Pour moi il a été très important,
et il le reste. Il m’est important de savoir que j’ai un lieu où je peux me
« lâcher » et où je vais pouvoir trouver un appui, un soutien. J’ai longtemps
travaillé solo, en étant persuadée de pouvoir y arriver seule. J’ai dû me
résoudre à aller chercher de l’aide pour pouvoir faire face à de nouvelles
situations. Faisant un sport individuel, à moi de trouver les moyens pour me
rendre performante, et le travail avec un psychologue du sport en était une.
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
Dernière question qu’elle est votre devise pour gagner?
J’en ai pas vraiment, ou alors elle est pas très efficace vu mes résultats de
cette saison. Mais égal la situation, j’essaie d’en tirer du positif pour avancer,
et je peux aussi l’appliquer pour la vie de tous les jours. Essayer de ne pas
rester sur un échec, savoir rebondir.
Xavier Margairaz, joueur de football. Il s’entraîne
actuellement dans un club espagnol, CA Osasuna. J’ai de la
chance, car pendant plusieurs mois, je m’entraînais avec
lui au Centre d’Analyse Sport et Santé à Lausanne. Il se
remettait de son opération au genou. Cette interview s’est
donc déroulée en face à face :
1) À quel âge as-tu commencé la compétition de haut
niveau?
J’ai commencé le foot à l’âge de 5 ans. En tant que pro, à
l’âge de 17 ans. J’ai commencé dans un petit club FC
Champvent. Puis j’ai enchaîné les clubs (FC Rances, FC Yverdon-Sport, FC
Lausanne-Sport, Neuchâtel-Xamax, FC Zurich). Actuellement je joue en
Espagne dans le club de CA Osasuna.
2) À cette époque as-tu fait beaucoup de sacrifices pour ton sport? Et
maintenant?
Mes sacrifices furent surtout d’avoir une bonne hygiène de vie. Moins sortir,
manger équilibré, pas trop boire, etc... Les sacrifices ont changé depuis que j’ai
passé en pro. Ils sont différents.
3) Que ressens-tu avant un match?
Cela dépend de beaucoup de choses. Il y a beaucoup de paramètres différents
qui influencent nos sentiments d’avant match. Par exemple notre situation
familiale, l’entraînement de la semaine si il s’est bien déroulé ou pas,
l’ambiance dans l’équipe, etc...
4) Est-ce que le fait que tu sois dans une équipe t’aide beaucoup ? Quel contact
as-tu avec les autres joueurs ?
Avant les matchs, chacun se prépare de manière individuelle. Chaque joueur
est différent et a besoin d’un rituel différent. Le seul rituel qu’on fait avant tous
les matchs, est qu’on se met en rond et on prie car la ville où se situe mon club
est très religieuse. Même si certains joueurs le sont moins. Chacun respecte ce
rituel.
5) Est-ce qu'avec l'âge et l'expérience ce sentiment d'avant match a évolué?
Je suis plus serein qu’avant. J’ai plus d’expérience. Avec le recul je peux être
plus relâché. J’ai moins peur qu’avant d’essayer des trucs. Car dans ma
position, il faut prendre des risques et plus jeune j’étais trop tendu pour les
prendre.
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
6) Est-ce que c’est difficile de passer de ton club à l’équipe nationale ? Es-ce le
même état d’esprit ?
Ça fait du bien de temps en temps d’avoir une coupure avec l’équipe nationale.
C’est génial de tous se retrouver et on est fier de porter le maillot de notre
pays. La chose essentielle qui change, c’est qu’on a moins de temps de
préparation pour les matchs et c’est pas évident parfois car on a pas l’habitude
de jouer ensemble alors il faut un certain temps d’adaptation.
7) Comment te sens-tu avant un match où tu es favori ?
Il est clair que quand on part favori dans un match, inconsciemment on se
relâche.
On dit qu’on joue 15% de moins que ce qu’on devrait jouer dans un match
normal. Mais j’en suis conscient et c’est l’essentiel me semble-t-il.
8) Quels sentiments éprouves-tu après une victoire? Explique en quelques
mots ce que tu partages avec tes coéquipiers et tes entraîneurs.
La victoire pour moi n’est pas forcément d’avoir gagner le match. Je suis
content de moi, si pendant le match je me suis pas posé de questions et j’ai joué
avec instinct, j’ai réussi mon job. Il faut savoir prendre des risques pour ne pas
avoir des regrets. Si à la fin du match, j’ai donné tout ce que je pouvais et que je
n’ai pas de regrets, j’ai réussi à 100% mon match. Après une victoire, souvent
on va boire un verre avec l’équipe, ça noue encore plus les liens.
9) Pour toi quel sens donnes-tu réellement au mot "victoire"?
« Accomplissement du travail »
10) Et au mot « défaite » ?
« Apprentissage » Après chaque défaite, j’analyse par vidéo le match afin de ne
plus refaire les mêmes erreurs.
11) Que ressens-tu après une défaite ?
La défaite est quand tu as des regrets. Le résultat ne compte pas vraiment.
12) Quelle a été ta plus grande défaite?
À la Coupe du Monde en 2006 contre l’Ukraine où on a perdu aux penalties. Je
n’ai pas joué ce match-là, j’étais sur le banc. Mais même si on est sur le banc,
on a autant perdu que ceux qui ont joué.
Il y a eu aussi le match amical contre l’Allemagne où on a perdu 3-0. J’ai joué
cette fois-ci et j’ai eu beaucoup de regrets après ce match.
13) Comment as-tu fait pour t’en "remettre"?
C’était vraiment frustrant d’avoir perdu aux penalties et surtout en quart de
final. On était si près du but. J’étais complètement vidé. J’en pouvais plus
psychiquement surtout. Je n’ai pas de psychologue pour m’aider. Mais je pense
que le plus important dans ces moments-là, est d’avoir une personne en qui on
peut avoir confiance et avec qui on peut vraiment se livrer. Parler dans ces
situations est essentiel.
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Travail de Maturité 2008
La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
14) As-tu un préparateur mental? Si oui en quoi t’ aide-t-il ? Quelles méthodes
utilises-tu?
Actuellement je n’en ai pas. Mais plus jeune, oui j’en ai eu un avec l’équipe
espoir suisse. On faisait beaucoup de relaxation. On notait aussi nos objectifs
pour y croire vraiment. Je ne pense pas que cela m’ait beaucoup aidé. Le seul
truc que j’ai retenu, c’est que toutes les choses que tu veux faire, tu peux les
réaliser, il faut simplement y croire.
15) Dans ton sport est-ce que le mental est très important? Si oui pourquoi?
Je pense que dans n’importe quel sport, le mental est très important.
Dernière question quelle est ta devise pour gagner?
« Tout donner pour ne pas avoir de regrets » Pour me booster, je repense aux
moments qui m’ont vraiment fait souffrir pour ne plus les revivre.
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Morgane Du Bois (3Ms2)
8.3. Questionnaires
Ci-dessous, un exemplaire des questionnaires distribués dans les différents
clubs vaudois et les classes Ms au Gymnase à Auguste Piccard :
- Age: ......................
- Sexe: ❐ Féminin ❐ Masculin
- Sport: ......................................
- À quel niveau fais-tu de la compétition ?
❐ Régional ❐ National ❐ International
- Quelle importance a ton sport dans ta vie quotidiennement ?
❐ Tout passe avant le sport.
❐ Les études passent avant le sport.
❐ Les sorties entre amis passent avant le sport.
❐ Tout passe après le sport.
- Avant une compétition que ressens-tu ?
❐ Du stress, de la nervosité.
❐ De la fierté de montrer ce que tu vaux.
❐ Du plaisir à participer.
❐ Rien du tout.
- Te fixes-tu des objectifs pour réussir ?
❐ Oui, car cela me permet de progresser.
❐ Oui, car sans but, on ne peut pas savoir la raison pour laquelle on s’entraîne.
❐ Non, cela ne sert à rien.
❐ Non, je ne préfère pas car je ne veux pas me décevoir en ne les atteignant pas.
-Est-ce que pour toi, le stress lors d’une compétition a un rôle positif ?
❐ Oui, il m’aide à me concentrer et à donner le meilleur de moi-même.
❐ Non, lorsque je stresse, je panique et perds tous mes moyens.
❐ Je ne sais pas.
❐ Oui et non, cela dépend du genre de compétition et quel objectif je me suis fixé.
Comment te sens-tu avant une compétition où tu es favori ?
❐ Très bien, je suis confiant quand je suis favori.
❐ Ça ne change rien à ce que je ressens habituellement.
❐ J’ai plus de pression que d’habitude quand « sur le papier » il paraît évident que je devrais
gagner.
❐ Je panique à l’idée de peut-être ne pas réussir à gagner contre quelqu’un de plus faible
que moi.
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La Compétition sportive
Morgane Du Bois (3Ms2)
- Quels sentiments éprouves-tu après une victoire ?
❐ De la fierté.
❐ De la satisfaction.
❐ Du plaisir d’avoir atteint ton objectif.
❐ Un sentiment que l’on ne peut pas expliquer.
- Que ressens-tu après une défaite ?
❐ Tu n’y penses même plus, tu penses à l’avenir.
❐ Tu revois dans ta tête chaque instant de la compétition.
❐ Tu as l’impression que tous tes rêves s’écroulent.
❐ Tu as vraiment du mal à l’accepter car la défaite ne te correspond pas.
Dans ta carrière de compétiteur as-tu plus souvent gagné ou perdu ?
❐ J’ai plus souvent gagné que perdu.
❐ J’ai plus souvent perdu que gagné.
- Aimerais-tu recevoir l’aide de quelqu’un d’extérieur à ton entourage pour
surmonter cette défaite ?
❐
❐
❐
❐
Oui, d’un psychologue du sport.
Oui, mais je ne vois pas qui pourrait m’aider.
Non, je gère tout (e) seul (e).
Non, j’ai peur de me confier à quelqu’un que je ne connais pas.
- Est-ce que ton entraîneur joue un autre rôle mis à part de s’occuper de ta
préparation physique ?
❐ Oui, je peux tout lui dire, il est mon confident.
❐ Oui, il m’aide beaucoup pour ma préparation mentale.
❐ Non, il est uniquement mon entraîneur et rien d’autre.
❐ Non, il m’entraîne seulement même si parfois j’aimerais avoir avec lui une relation un peu
plus complice.
- Que penses-tu de l’entraînement mental pour gagner ou surmonter une
défaite ?
❐
❐
❐
❐
Cela ne sert à rien car la victoire n’est pas question de mental.
Il faudrait essayer par nous-même pour découvrir si cela nous aide ou pas.
Je pense avant tout que c’est une question de volonté car si on veut, on peut.
Cela est très utile, j’ai déjà essayé.
MERCI
- Quelle est ta devise pour gagner ?
................................................................................................................................. BEAUCOUP
D’AVOIR
REPONDU!!!
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