Label vert pour l`éclairage des centres bus

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Label vert pour l`éclairage des centres bus
Solutions
LUMIÈRE
RATP
Labellisée Greenlight pour la rénovation de l’éclairage
de ses centre bus, la RATP affiche une réduction
de ses consommations électriques de 30 %.
L’opération entamée en 2002-2003 se poursuivra
au moins jusqu’en 2010.
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pour l’éclairage
des centres bus
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PHOTO RATP / JEAN-FRANÇOIS MAUBOUSSIN
À l’horizon 2010,
25 % des sites
industriels
seront équipés.
N 2006, la RATP a obtenu le label Greenlight pour la rénovation
de l’éclairage de ses centres bus. Entre 2003 et 2006, 4 des
25 centres ont été équipés de matériels performants, avec
notamment pour résultat une baisse 30 % de la consommation électrique. Le même travail a également commencé sur les
ateliers du réseau ferré, avec l’achèvement prochain, au
premier semestre 2007, du centre du métro Javel. À l’horizon 2010,
25 % des sites industriels seront équipés, la suite dépendant des
budgets dégagés par le transporteur public.
En 2002-2003, la première des opérations qui allait mener au label
Greenlight démarrait à l’occasion de la rénovation du centre bus de
Pavillons-sous-Bois (93). Il n’était pas encore question de se focaliser
sur la dépense énergétique liée à l’éclairage seul, mais de maîtriser
globalement les coûts liés à l’exploitation du site, tout en améliorant
son ergonomie. « Pour l’éclairage, l’objectif premier était d’améliorer le
confort, explique Christian Darrivere, responsable à la RATP d’une
entité en charge de l’entretien des installations électriques BT et des
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lumière
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Améliorer le
confort pour les
machinistes et
maîtriser les coûts
d’exploitation ont
progressivement
mené à une
démarche
Greenlight.
Chiffres-clés
• 25 centres bus, 17 ateliers du
métro, 3 ateliers du RER
• Pavillons-sous-Bois
(461 appareils, 186 bus) : 60 000 €
• Saint-Denis (708 appareils,
15 000 m2, 214 bus. Consommation
2 144 kWh) : 190 000 €
• Pleyel (496 appareils, 12 300 m2,
207 bus. Consommation 2 646 kWh) :
127 000 €
• Lebrun : 69 bus
• Malakoff : 199 bus.
sites industriels. Les machinistes se plaignaient de ne rien y voir. Nous
avons également tenu compte de la demande des directeurs de
centre, qui gèrent les coûts des sites : ils souhaitaient maîtriser les
temps d’utilisation des linéaires qui, dans l’ancienne configuration,
restaient allumés en permanence. Plus globalement, la facture énergie
en hausse – elle est passée à 50 M€ entre 2004 et 2006 toutes énergies confondues (carburants et électricité) – constitue une raison
majeure pour rechercher toutes les économies possibles. »
Les centres bus ont deux activités : remisage des bus et ateliers de
réparation. Ces locaux, construits il y a une cinquantaine d’années,
possèdent pour la plupart de très grandes verrières qui laissent entrer
largement la lumière du jour.
Le cahier des charges pour le centre de Pavillons-sous-Bois consistait
essentiellement à hausser les niveaux d’éclairement dans les aires de
circulation et à l’arrière des bus, avec un niveau moyen d’éclairement,
qui passe de 130 à 250 lux (280 lux au départ), et une uniformité la
plus grande possible pour améliorer la visibilité autant que l’ambiance.
Plusieurs types de matériels, avec ou sans gradation, ont été testés. Le
choix s’est finalement porté sur les produits du constructeur Etap.
« Nous avons opté pour ce fournisseur non seulement pour les performances de ses produits, mais aussi parce qu’il était le seul à proposer
une étude préalable gratuite », indique Franck Schortgen, affecté à la
gestion patrimoniale et copilote de l’opération avec Gilles Clarens,
chargé d’affaires, et Christian Darrivere.
L’appareil sélectionné, sophistiqué, à ballast électronique, remplace
des appareils tout ou rien à ballasts ferromagnétiques et réflecteurs
blancs, peu efficaces et vieillis. Non éblouissant, doté d’un très bon
rendement, il procure une qualité de lumière douce due à son réflecteur en aluminium satiné martelé. La superposition des deux tubes
fluorescents – au lieu d’une disposition côte à côte – assure le maintien de l’uniformité si l’un des tubes tombe en panne. La température
du centre bus étant proche de celle de l’extérieur, il est équipé de
tubes fluorescents T8 (58 W, 4 000 K) plus résistants au froid que les
tubes T5. Il est surtout doté d’une cellule ELS (dénomination du fabricant pour désigner une résistance sensible à la luminance) qui permet
la gradation individuelle de chaque unité en fonction des apports lumineux extérieurs.
« Ce système de gradation automatique nous a apporté une solution
simple à l’équation suivante : gérer les temps d’utilisation autrement
qu’en se reposant sur l’intervention humaine ou sur un système de
gestion centralisé, trop lourd pour une telle application. Ici, l’appareil
agit seul. Sur ces luminaires, par ailleurs, la gradation est
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Gradation à la place
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propre à chaque unité. La modulation du flux tient compte de
l’endroit précis où le luminaire est installé. Pour l’anecdote, la cellule
agit aussi à la baisse lorsque le toit blanc du bus passe et réfléchit la
lumière. Et quand le remisage est plein, le flux est globalement moins
important qu’à vide. Bien sûr, les économies générées par cet épiphénomène ne sont pas quantifiables. »
Les appareils, allumés en permanence, sont réglés à 80 % dans la
circulation centrale piétonne et 20 % à l’arrière des bus : un éclairage
suffisant pour que le machiniste puisse examiner le moteur, après
s’être rangé, et procéder à des réparations rapides, si nécessaire. Leurs
bonnes performances ont permis de diviser les quantités par deux.
« Ces appareils coûtent 20 % de plus qu’un appareil sans gradation,
remarque Franck Shortgen, mais le gain en quantité et sur les temps
de pose ramène le surcoût à 10 %, hors les économies attendues sur
la facture électrique. »
Retour sur investissement
Les bons résultats en termes de confort – le personnel ne se plaint
plus – ont conduit la RATP à poursuivre sur deux nouveaux centres
en 2005-2006 : Saint-Denis et Pleyel. Le cahier des charges précise
cette fois l’économie que l’installation doit générer : 30 % globaux
incluant l’installation (coût de fourniture et pose), la maintenance et
les économies d’énergie. « Nous avons lancé pour ces projets une
réflexion sur le vrai retour sur investissement. Nous avons dressé un
état des lieux préalable avec mesurage des consommations et des
flux dans les deux centres pour servir à l’évaluation chiffrée des
améliorations futures », poursuit Franck Schortgen. Les premières
estimations réalisées font apparaître une baisse de 30 % des
consommations électriques, à moduler en fonction des variations de
luminosité été-hiver, pour des appareils allumés en permanence
7 j/7, 24 h/24. À Pleyel, la consommation avant installation était de
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Sur les appareils gradables,
3 596 kWh pour un niveau
la modulation du flux
d’éclairement moyen de 140 lux
est individuelle.
pour 715 appareils. Elle est
aujourd’hui de 2 646 kWh pour
un niveau d’éclairement moyen
de 250 lux pour 496 appareils. Les puissances installées sont
passées de 51,37 kW à 36,19 kW (soit – 30 %). « Depuis, un
quatrième centre, le centre Lebrun, a été entièrement équipé et
deux autres sont en cours d’achèvement, à Malakoff et Fontenayaux-Roses. Dans les deux premiers, nous avons également équipé
les zones de circulation et les zones de maintenance sans gradation,
car la configuration de ces espaces ne s’y prête pas, mais avec des
tubes T5. Nous nous attaquons aussi aux 11 ateliers souterrains du
réseau ferré. L’atelier du métro Javel est en cours de réalisation »,
confie Gilles Clarens, aujourd’hui porteur du projet Greenlight pour le
secteur sud.
L’obtention du label Greenlight affirme l’engagement de la RATP dans
une politique spécifique de l’éclairage de ses sites industriels. Un engagement en synergie avec sa politique de développement durable, pour
laquelle a été créée en 2003 une délégation générale. Au programme
notamment : énergie (carburants propres, électricité), déchets, traitement des eaux, et certification ISO 14001 pour ses sites. « On voit ici
comme toujours que l’économique rejoint le politique, estime
Christian Darrivere. Sans oublier
que tout ce qui contribue à faire
I RATP :
baisser les coûts se répercute sur
• Christian Darrivere
le prix du billet de transport et
• Gilles Clarens
donc sur le service au voyageur. »
• Franck Shortgen
Les intervenants
ANNE LOMBARD
I Fournisseur : Etap