s Une Grande école d`ingénieurs francophones en Chine
Transcription
s Une Grande école d`ingénieurs francophones en Chine
Infos Régionales Une Grande école d’ingénieurs francophones en Chine Le 7 janvier dernier, avait lieu à Pékin, la remise des diplômes de la première promotion (promotion Bru), de l’Ecole centrale de la capitale chinoise, en présence du ministre français des Transports, Thierry Mariani. Ouverte en 2005, l’École centrale de Pékin forme en 6 ans des ingénieurs de haut niveau maitrisant le chinois, le français et l’anglais. Première grande école d’ingénieurs francophones en Chine, Centrale Pékin est née d’un partenariat entre le groupe des Écoles centrales (France) et l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Pékin-Beihang (Chine). Propos recueillis par Meriem Mécheri Trait d’Union. Première grande école d’ingénieurs francophone en Chine, l’Ecole centrale de Pékin est un atout pour développer dans le temps les relations entre la France et la Chine. Quel est votre sentiment sur cet échange et comment le valoriser ? Thierry Mariani. Ce partenariat est une chance exceptionnelle. C’est le modèle d’école d’ingénieur à la française que les Chinois recherchent, et c’est ce que les Ecoles centrales leur ont proposé. C’est la confirmation qu’entre les ingénieurs techniciens et les financiers, il faut des ingénieurs de gestion de projets tels que nous les formons en France. Ce cursus, en langue française, apporte un rayonnement tout à fait significatif au modèle français ; il contribue certes à l’industrie chinoise, mais cette industrie est autant un concurrent qu’un partenaire, et l’existence d’ingénieurs francophiles en Chine renforcera à n’en pas douter l’aspect partenarial. La coopération universitaire franco-chinoise est aujourd’hui lancée, quels sont les domaines les plus avancés ? La première coopération est celle des Ecoles centrales avec l’université de Beihan, dans le secteur aéronautique notamment. La France est également présente au travers du partenariat entre les écoles d’aéronautique civile françaises (ENAC, ISAE et ESMA) et l’université chinoise de l’aviation civile (CAUC) au sein de l’institut sino-européen d’ingénierie de l’aviation (SIAE) de Tianjin. Enfin il existe un partenariat analogue dans la filière nucléaire. Cela traduit bien la priorité accordée à ces secteurs stratégiques. Quelles sont les retombées industrielles attendues de ces coopérations universitaires ? Elles sont nombreuses. Dans l’industrie aéronautique, qui relève du ministère chargé des transports, les entreprises françaises s’appuient sur des ingénieurs français expatriés pour mener à bien leurs partenariats en Chine. L’existence d’homologues chinois francophones, dans les entreprises chinoises partenaires facilitera grandement les échanges. De même, des entrepreneurs français trouvent dans ces cursus de jeunes Chinois parfaitement formés, capables de les aider à développer leur activité en Chine. C’est aussi un gage de qualité dans le travail réalisé par les partenaires chinois. Ces coopérations entraînent aussi une diffusion de la culture industrielle française, de nos outils de développement et de nos normes de fabrication ou de certification. En Bref… Le groupe chinois Hainan actionnaire de la compagnie française Aigle Azur S elon Le Point.fr, le 30 décembre dernier le groupe Hainan, propriétaire des compagnies aériennes Hainan Airlines et Hong-Kong Airlines, aurait signé avec la compagnie aérienne française Aigle Azur un accord inédit dans le ciel européen. Aux termes de l’accord, le groupe chinois deviendrait actionnaire à 48% de la compagnie française qui verrait ainsi bondir ses capacités de développement. Avec en ligne de mire le développement d’un secteur long courrier – Aigle Azur aujourd’hui n’exploite que des aéronefs moyens courriers dans le bassin méditerranéen notamment entre la métropole et le Maghreb – vers la Chine évidemment. Hainan devrait ainsi pouvoir bénéficier de la bonne implantation d’Aigle Azur en France tant à CDG qu’à Orly et de son réseau très performant sur l’Afrique du Nord. Pour Aigle Azur, un tel partenariat lui offre enfin les moyens de se lancer dans le long courrier avec de fortes synergies potentielles entre la desserte de la Chine et le réseau africain. 12 Selon les informations de nos confrères de La Tribune, l’accord aurait reçu l’approbation du ministère français des transports. Compte tenu des règles en matière de contrôle des capitaux des compagnies aériennes européennes, une telle autorisation est en effet nécessaire pour s’assurer que le seuil de 50% de capitaux non européens n’est pas franchi. Une réunion de travail s’est d’ailleurs tenue le samedi 7 janvier entre les deux entreprises et le ministre français des Transports, Thierry Mariani, à Pékin. L’occasion de clarifier les possibilités offertes à Aigle Azur d’ouvertures de lignes entre la France et la Chine. Au moment de l’impression du magazine, les entreprises ne souhaitent pas commenter leurs projets à ce stade, mais la liaison Paris-Pékin pourrait être ouverte dès cette année. Le groupe Hainan doit encore obtenir les autorisations nécessaires des autorités chinoises pour cette prise de participation et ces développements potentiels. M. M.