Symposium IFRA à Munich : Travaux Pratiques sur le Computer to

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Symposium IFRA à Munich : Travaux Pratiques sur le Computer to
SYMPOSIUM DE L’IFRA
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Symposium IFRA à Munich :
Travaux Pratiques sur le Computer to Plate
Il y a près de 20 ans déjà,
un prototype de système destiné à une technique dite de
l’ordinateur à la plaque
(Computer to Plate) était exposé lors du salon ANPA (rebaptisé depuis Nexpo). Un
premier CTP était également
présenté lors de l’exposition
IFRA à Copenhague deux années plus tard. En cette fin
d’année 1997, il n’est plus
question de technique futuriste mais bien d’une réalité
exploitée dans de nombreuses Reinhard Lorch présidait le
entreprises. L’objet de ce symposium sur le CTP
Symposium qui se déroulait à
Munich les 2 et 3 décembre, n’était pas de revenir sur une
technologie dont on maîtrise désormais les enjeux, mais, pour
ceux qui se sont équipés ou songent à le faire, d’étudier la
viabilité du CTP dans l’environnement d’une entreprise de
presse.
L’IFRA avait confié à Derek Wyse, de la société
d’études Vantage Strategic Marketing (VSM, Grande-Bretagne), la difficile tâche d’analyser les évolutions qui ont
suivi les annonces de la DRUPA95, notamment sur les
différentes innovations dites « direct-to ». Dans cette analyse présentée au cours de la première matinée du symposium, Derek Wyse rappelle la forte proportion de nouvelles
entreprises présentant lors de cette DRUPA des technologies de pointe faisant leur apparition sur le marché : 20 %
des exposants montraient leurs produits pour la première
fois, le nouveau jeu consistant à conclure des alliances
stratégiques principalement destinées à proposer des solutions globales aux clients.
L’évolution du marché
depuis ces annonces de la DRUPA95
Ces partenariats n’ont pas vécu plus deux ans. « Et, pour
la première fois, explique Derek Wyse, nous avons vu aussi
les industries graphiques envahies par de grandes entreprises internationales à la recherche de nouvelles niches
pour leurs différentes technologies ». Moins d’une année
plus tard, en février 1996, 37 conceptions différentes de
plaques CTP étaient présentées : 10 plaques photopolymères, 4 en halogénure d’argent, deux hybrides, six thermiques et 15 autres. A cette époque, la situation était encore
plus confuse pour les imprimeurs à la recherche d’une
insoleuse. Ils se retrouvaient face à 47 conceptions d’équipements offrant quatre techniques différentes et six formats
principaux. En supplément de cela, près de 14 fournisseurs
s’étaient ajoutés aux 10 fournisseurs d’origine.
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« Les questions que nous nous posions, poursuit Derek
Wyse, surtout en ce qui concerne les nouveaux venus sur le
marché, étaient les suivantes :
– Malgré le haut niveau de propriété intellectuelle des
fabricants d’insoleuses, qu’en est-il de leur puissance
financière ? D’autant que plusieurs sociétés ont été
fondées par des capitalistes aventureux ou des institutions qui ne sont pas vraiment intéressées par la technologie, mais plutôt par un retour sur investissement
rapide.
– Les sociétés traditionnelles des industries graphiques
accepteront-elles ces nouveaux venus sur le marché ?
– La demande en systèmes CTP est-elle suffisante pour
que les fournisseurs rentabilisent leurs investissements
dans les deux à trois années qui viennent ? »
VSM a établi une liste détaillée des sociétés suivant leur
technologie, leur palette de produits, leur présence sur le
marché, la distribution, les alliances, etc. et a conclu que
parmi elles, cinq pourraient tenir leur place à long terme.
Cela ne se référait pas seulement à cinq sociétés individuelles, mais à des groupes de sociétés ayant le même état
d’esprit et une influence sur le marché suffisante pour
stabiliser l’industrie.
La situation en 1997
La situation des plaques en métal se présente de la façon
suivante en décembre 1997 : 5 plaques photopolymères, 5
en halogénure d’argent, 1 en halogénure d’argent, 20
thermiques, 4 autres, donc 35 au total, ont été présentées.
En 1998, les nouveautés prévues sont 3 plaques photopolymères, 5 en halogénure d’argent, 1 en halogénure d’argent,
8+ thermiques, 3 autres, donc 20 au total (14+ ?). En ce
mois de décembre 1997, il existe au total 88 modèles
d’insoleuses, que l’on peut classer selon leurs différentes
technologies : 26 à plat, 25 à tambour externe, 35 à
tambour interne, 2 avec une combinaison tambour interne/
tambour externe ou bien selon la source utilisée, soit 30
source laser Ar, 26 FD Yag, 22 infrarouge, 13 HeNe, rouge
visible, jet d’encre, ultraviolet ou une combinaison d’autres sources laser. Cette profusion de techniques et d’équipements crée, et c’est bien compréhensible, une confusion
totale chez les utilisateurs potentiels de ces technologies.
Bien que les industries graphiques soient la quatrième
industrie au monde du point de vue taille, ce n’est pas le
secteur le mieux considéré dans le monde des finances. Les
sociétés qui la composent ont retiré beaucoup de bénéfices
de leurs investissements passés sans tenir compte de
l’avenir. Le raz-de-marée du numérique et la volonté des
grandes sociétés internationales de diversifier les applications technologiques de leurs produits ont attiré l’attention
de Wall Street. Cependant, les demandes d’augmentation
trimestrielle des dividendes de la part des actionnaires, qui
ne tiennent compte ni des conditions du marché ni de la
techniques de presse décembre 1997
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maturité des technologies, ont placé les sociétés dans une
situation difficile : celle de prendre des décisions à court
terme pour obtenir de meilleurs résultats. Ces décisions ne
sont pas forcément bénéfiques à long terme. Kodak et Creo,
avec l’aide de GATF, ont fait un excellent travail de
marketing pour convaincre le marché que l’avenir appartient aux plaques thermiques. Nous ne contestons pas le fait
que la vraie plaque sans développement sera issue de l’une
des neuf technologies présentes à l’heure actuelle (peutêtre d’une technologie qui n’est pas encore dévoilée). La
plupart des fabricants de plaques devraient pouvoir lancer
aujourd’hui leurs produits mûrs et testés, mais ils ont perdu
beaucoup de temps à essayer de se rattraper les uns les
autres en matière de technologie. Ce phénomène était
surtout visible à Print’97 où il y avait 20 conceptions de
plaques thermiques exposées avec différentes technologies
thermiques, alors que seuls deux produits sont aujourd’hui
disponibles sur le marché. Cet engouement se retrouve
surtout aux Etats-Unis où la couverture médiatique est
grande, les séminaires et conférences nombreux. De plus,
Service pour
Système rédactionnel
agences de presse
Cycle d'édition
les Américains acceptent facilement une nouvelle technologie, alors que les Européens ont une approche plus
conservatrice en matière de nouveautés. Peu de fournisseurs de systèmes prépresse, d’équipements ou de médias
ont fait des bénéfices ces deux dernières années, et parmi
ceux qui y sont arrivés, ces bénéfices étaient bien maigres.
Cette situation n’encourage pas à investir des millions de
dollars dans une nouvelle technologie.
Il est intéressant de constater au cours de nos discussions avec les fournisseurs, que plus de temps est consacré
à la restructuration des entreprises, aux alliances tactiques,
aux stratégies de distribution, à la rationalisation et la
rentabilité qu’à la technologie elle-même.
Les principaux partenaires se sentent obligés de proposer aujourd’hui des solutions intégrées globales. Il s’ensuit
une vague d’acquisitions et d’alliances, qui grossira certainement à l’avenir. A long terme, ce genre de regroupements rendra l’industrie des arts graphiques stable et lui
donnera une direction à suivre, mais à court terme, dans les
12 à 18 mois à venir, la question sera de savoir si les
Stockage des
données
Appareil photo
numérique
Scanner
Système
d'épreuvage
Edition de
photos et
correction des
couleurs
Stockage des
données
Stockage des
données
La perforation des plaques peut
être effectuée pendant ces étapes
Système pour
annonces classées
Système de
maquettage
Système pour
publicités
Annonceur
Serveur
Service des
ventes
Mise en page
avec imposition
RIP
Annonces
numériques
Agence
d'annonces
Scanner CopyDot
Système
d'épreuvage
Pupitre de
commande et
stockage tampon
des pages
Insoleuse
Développeuse
de plaques
Coudage des
plaques
Plaques prêtes
à l'impression
Système
d'épreuvage
Scanner
Est-il possible de modifier l’ensemble de sa chaîne de production afin de franchir le cap d’une production 100% numérique ? Ici,
une configuration idéale de flux de production CTP, imaginée dans le rapport de recherche de la NAA et de l’IFRA (voir page 14).
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philosophies d’entreprise des différents partenaires seront
compatibles entre elles et comment leur intégration sera
effectuée sur le plan pratique.
La technique CTP dans les entreprises de presse
– Pourquoi son implantation est-elle si faible ?
En avril 1994, lorsque VSM a publié sa première étude
globale sur le CTP, les fournisseurs et les groupes de
communication pensaient que les ventes de systèmes CTP
seraient réparties de la façon suivante : 40 % pour les
imprimeries de labeur, 40 % pour les imprimeries de
journaux et 20 % pour les livres et autres. Les spécialistes
de VSM pensaient également que l’évolution serait la
même pour les Etats-Unis et l’Europe. Aujourd’hui, il
existe deux fois plus de systèmes CTP aux Etats-Unis
qu’en Europe et seulement 6 % des entreprises de presse au
monde ont mis en place un tel système. Cette situation est
due à plusieurs facteurs :
– Les fournisseurs recherchent plutôt le secteur labeur (8
pages par plaque), surtout aux Etats-Unis, qui leur
garantit un plus gros volume de commandes et un
meilleur retour sur investissement.
– Le débat sur les plaques thermiques a freiné l’élan.
– Le rendement des plaques et équipements était trop
limité dans le passé.
– Problème de fiabilité et stabilité des plaques.
– Le risque (en cas de panne par exemple) est encore trop
élevé par rapport aux bénéfices réalisables.
– Scepticisme vis-à-vis des nouvelles technologies, préférence pour les techniques éprouvées.
L’avenir du CTP repose sur différents facteurs : l’engagement des fournisseurs vis-à-vis de l’industrie, l’amélioration du rendement et de la fiabilité des plaques (au moins
aussi bonnes, sinon meilleures que les plaques négatives
présensibilisées) ainsi que la politique de prix des fournisseurs.
Les questions que se pose un éditeur
En quelques mots, le président de ce symposium,
Reinhard Lorch, directeur technique de Süddeutscher Verlag (Munich) synthétisait le point de vue des utilisateurs
potentiels de CTP. Son regard est pragmatique et, loin de
céder à la passion générale pour cette nouvelle technologie,
il tente au contraire de soulever les bonnes questions.
« Beaucoup de nos collègues, explique-t-il, ont fait leurs
premières expériences pratiques avec la technique CTP.
D’autres font leurs premiers pas dans le domaine de la
technique « computer-to- » ou préparent les conditions
nécessaires à son implantation dans le service prépresse.
Mais, pour nous tous, l’enjeu est une question de coûts et
nous voulons profiter le plus vite possible des économies
potentielles liées à la fabrication de plaques sans film. Il
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L’évolution du CTP en quelques dates
– 1976 Première démonstration d’un système CTP par
l’ANPA à ANPA/TEC
– 1980 Une installation testée par EOCOM system au
groupe de presse Utica Daily Press and ObserverDispatch à Utica, New York, USA.
– 1985 Une installation pour le Dow Jones dans l’imprimerie du Wall Street Journal à Orlando, Floride,
USA.
– 1986 Le Daily Record à Morristown, New Jersey,
USA, installe une configuration IBM/Autologic/Hell.
– 1990 Présentation de la plaque N90 par Hoechst
(Kalle) à la Drupa 90 à Düsseldorf, Allemagne.
– 1991 Brabants Nieuwsblad à Roosendaal, aux PaysBas, installe un système Hoechst/Gerber LE55/Autologic.
– 1992 Alerta à Santander en Espagne s’équipe d’un
CTP Hoechst/Gerber LE55.
Installation du premier CTP développé par le quotidien Asahi Shimbun à Zama, Tokyo.
– 1993 Vorarlberger Nachrichten à Schwarzach, Autriche, installe un système Hoechst/Gerber LE55/ APT/
Autologic.
– 1994 Tiroler Tageszeitung à Innsbruck, Autriche,
s’équipe en Hoechst/Gerber LE55/APT/Autologic.
Volksstimme à Magdeburg, en Allemagne, et Die
Rheinpfalz à Ludwigshafen, Allemagne, adoptent un
CTP DuPont/Crosfield.
Sydsvenskan Tryck AB à Mälmo, Suède, s’équipe en
Hoechst/Gerber LE55/APT/Autologic.
– 1996 Depersgroep à Kobbegem, Belgique, choisit le
système Agfa Polaris 100.
Verlag Lensing & Wolff à Munster, Allemagne, opte
pour un équipement Krause Laser Star.
Southern Newspapers à Southampton, UK, choisit
une configuration Krause Laser Star.
Lexington Herald-Leader, Lexington, Kentucky, USA,
installe un système Cymbolic Sciences NewsJet.
The State Journal-Register à Springfield, Illinois,
USA, choisit également un système Cymbolic
Sciences PlateJet.
The Billings Gazette, à Billings, Montana, USA, installe un système PrePress Solutions FasTRAK
Norwich Bulletin, Norwich, Connecticut, USA, choisit
PrePress Solutions FasTRAK.
Roularta Media Group à Roeselare, Belgique, installe
un système Agfa Polaris 100.
Eskilstuna Kuriren près de Stockholm opte également pour une Agfa Polaris 100.
The Boston Globe, Boston, Massachusetts, USA,
s’équipe d’une Western Lithotech Diamondsetter.
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nous faut des solutions convaincantes. Je suis un peu
décontenancé par la palette de solutions proposées à
l’heure actuelle qui ne me semble pas encore assez mûre
pour un emploi quotidien en production de journaux. Ce
n’est pas pour rassurer l’utilisateur, non seulement en
raison des coûts d’investissement assez élevés, mais aussi
parce que, lorsque nous parlons du CTP, nous préférerions,
en fait, parler de « computer-to-press » ou de « computerto-print ». Malheureusement, nous ne pouvons espérer
mettre en place ce genre de solutions à court terme. Cela
signifie en fait que le CTP n’est qu’une solution provisoire ». Reinhard Lorch se lance ensuite dans une sorte de
cahier des charges simplifié qui permettrait de clarifier les
besoins d’un utilisateur :
– « Un aspect décisif est celui de la rentabilité du
système CTP. Les produits sont-ils imprimés en production accumulée ou non ? Combien de systèmes
CTP sont-ils nécessaires pour couvrir la production ?
Est-il nécessaire de prévoir une restructuration des
bâtiments en raison de la taille des systèmes ou de leur
fonctionnement (chambre noire, par exemple) ? Est-il
possible d’économiser du personnel par l’achat de
systèmes CTP et la mise en place d’une optimisation
des flux ? Nous voulons aussi savoir si les systèmes
CTP peuvent accepter d’autres types de plaques à
l’avenir avec le minimum de modifications possible.
– La question primordiale concerne certainement le type
d’appareil à utiliser : tambour interne, tambour externe
ou à plat.
– Une autre question concerne la manipulation des
plaques. Selon les demandes en production, il nous faut
savoir s’il est possible de produire avec une manipulation des plaques manuelle ou s’il est nécessaire d’automatiser cette étape dans la chaîne de production.
– Afin d’éviter de trop gros investissements pour le
coudage des plaques, beaucoup d’utilisateurs souhaitent
conserver leur système de repérage existant. Ils demandent alors aux systèmes CTP de perforer les plaques ou
bien d’accepter des plaques préperforées.
– Une autre question essentielle est celle du rendement
par heure d’un système CTP. Pour les grosses entreprises de presse, les insoleuses de plaques ne sont
rentables qu’à partir d’une production de plus de 100
plaques.
– Reste à savoir, quel type de plaque employer. Il existe
trois possibilités pour la production de journaux : des
plaques argentiques, des plaques photopolymères ou
des plaques thermiques. Cela amène les questions
suivantes : les insoleuses peuvent-elles traiter n’importe
quel genre de plaques au choix et quelle source laser
choisir ?
Le tirage et la qualité d’impression exigent beaucoup
des plaques disponibles sur le marché. Il existe de grandes
différences au niveau du développement et de la qualité
techniques de presse décembre 1997
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écologique des produits chimiques utilisés. De mauvaises
décisions peuvent conduire à des coûts supplémentaires
pour des installations de filtrage et par conséquent pour un
recyclage conforme aux règlements en matière de protection de l’environnement. L’idéal pour les utilisateurs
serait peut-être une plaque thermique pour de gros tirages,
qui pourrait être traitée à la lumière du jour et que l’on
n’aurait pas besoin de recuire ou de développer ».
Les conclusions des recherches de l’IFRA
et de la NAA
L’IFRA et la Newspaper Association of America (NAA)
ont effectué un travail de recherche cette année afin de
permettre aux éditeurs de choisir un système CTP ou de
décider que cette technologie n’apporterait rien dans leur
processus de production. Cette étude revient sur les différentes technologies et réalise des simulations techniques et
économiques sur des journaux de différentes tailles. Ce
rapport de recherche (Special Report 2.24) est d’ores et
déjà disponible et sera bientôt envoyé aux membres de
l’IFRA. Tony Adeshina du quotidien The Plain Dealer aux
Etats-Unis, présentait lors du Symposium de Munich
quelques points essentiels de cette étude. « Les bénéfices
de l’adoption du CTP pour la presse sont nombreux. Cette
technique permet d’améliorer le contrôle de la qualité de
production grâce notamment à la suppression de nombreuses étapes intermédiaires (traitement et reproduction des
films) et à une meilleure qualité de reproduction (engraissement du point plus faible, meilleure étendue des tonalités, moins de variables dans le traitement des images). Le
CTP permet dans certains cas de réduire le temps de
production, ce qui peut servir soit à reculer le bouclage de
la rédaction soit à dégager du temps pour des produits
complémentaires (publicitaires par exemple). Dans la mesure ou cette technique ne fonctionne que dans un environnement totalement numérique, le CTP encourage les journaux à développer un environnement informatisé et à
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utiliser les méthodes de transmission et de reproduction
numériques, notamment pour la publicité. Le CTP permet
une réorganisation complète de la production, moins de
gens sont nécessaires car les manipulations traditionnelles
sur les films disparaissent ainsi que celles sur les consommables liés à ces préparations ». Cette foule d’avantages
est cependant tempérée par des inconvénients, car d’après
Tony Adeshina, « les investissements à mettre en œuvre
pour s’équiper sont importants. En parallèle du matériel
lui-même, il faut que tout l’environnement numérique soit
prêt. L’installation d’un CTP affectera plusieurs autres
processus prépresse de l’entreprise : le réseau informatique
utilisé par l’entreprise, le stockage des données et archives,
la transmission des fichiers ou encore la mise en place
d’épreuves digitales. Enfin, la technologie n’est pas encore
complètement stabilisée et requiert pour une bonne utilisation un personnel qualifié, notamment sur des opérations
de maintenance (préventive et en cas de problème) plus
complexes ». Ces avantages et inconvénients sont énoncés
ici de manière schématique et le Special Report consacré au
CTP permettra une information plus précise. Pour conclure
son intervention, Tony Adeshina reprend les recommandations de l’IFRA et de la NAA sur cette question du CTP :
« la plupart des journaux qui ont adopté le CTP ont de
petits tirages. Il apparaît dans cette étude que les petits et
moyens quotidiens réussissent mieux à rationaliser cet
investissement. La consommation de plaques est le poste
de coûts associé à l’utilisation d’un CTP le plus important.
Le développement du CTP, ses progrès rapides et l’augmentation de son marché devraient faire chuter les prix
dans un avenir proche. Il est prévu dans un délai de trois
ans que 30 % au moins des plaques d’impression seront
générées par des systèmes CTP. Il apparaît néanmoins que
l’on ne peut systématiser le bénéfice du CTP dans la presse.
Du fait des investissements nécessaires sur l’organisation
globale de l’entreprise et sur les équipements eux-mêmes,
chaque entreprise devra déterminer selon ses propres
critères si cette évolution doit ou non être entreprise ».
Une étape indispensable : l’épreuvage numérique
Les utilisateurs actuels de systèmes CTP doivent faire un
gros travail pédagogique pour convaincre leurs clients de la
fiabilité et des avantages des systèmes d’épreuvage numériques versus la sortie traditionnelle d’épreuves couleur sur
papier. Pour Manfred Werfel de l’IFRA, les systèmes traditionnels sont contraignants au niveau du temps et des coûts.
De plus les résultats définitifs de l’impression sont souvent peu
comparables à ceux de l’épreuve.
Etant donné la croissance de la numérisation et de
l’automatisation des flux de prépresse, les épreuves sur
papier sont amenées à disparaître. La sortie d’épreuves sur
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écran de pages de journaux complètes est plus économique
en matière de temps, de matériel et d’argent que la
production traditionnelle photomécanique ou numérique
d’épreuves papier. Elle permet aussi une meilleure organisation des processus de production. Pour les journaux
modernes imprimés en quadrichromie, la production
d’épreuves papier n’est pas rentable. Et, si la technique de
l’ordinateur à la plaque est utilisée, la réalisation d’épreuves analogiques n’est plus du tout possible. Ce type
d’épreuvage sur écran offre à l’utilisateur (le plus souvent
un technicien ou un rotativiste, parfois aussi un rédacteur
ou une agence de publicité) les avantages suivants : elle
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