Maximilienne TETRAULT (1884-1959) Née à

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Maximilienne TETRAULT (1884-1959) Née à
Maximilienne TETRAULT (1884-1959)
Née à Sainte-Angèle-de-Monnoir, comté de Rouville au Québec, le 21
décembre 1884, de François-Xavier Tétrault et de Célina St-Onge, elle
n’avait que deux ans lorsque la famille quitta le Québec pour s’installer à
Southbridge, Massachusetts. Son père, qui avait fait ses études au collège
classique de Sainte-Marie-de-Monnoir, s’y installa comme marchand.
C’est donc en Nouvelle-Angleterre que Maximilienne, mieux connue comme Lienne, ayant
raccourci son prénom par trop grandiose de Maximilienne, fera ses études. On la retrouve
comme finissante à la Southbridge High School en 1903. Son nom apparaît au programme de la
remise des diplômes lisant un essai de sa plume intitulé « At School ». Elle étudie par la suite au
Becker Business College, études qui lui permettent d’entrer comme secrétaire à la American
Optical Company de Southbridge, grande entreprise de fabrication de lunettes exportant à travers
le monde. La compagnie la transfère par la suite à la ville de New York pour s’y occuper de la
facturation de ses ventes en Amérique du Sud.
À Southbridge, Lienne avait servi comme présidente du Club Chaminade, composé de jeunes
filles amies de la musique, selon Félix Gatineau dans son Histoire des Franco-Américains de
Southbridge, Massachusetts. Fondé en 1914, ce club avait présenté son premier concert la même
année. D’autres concerts suivront et en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, le club offre
un concert à thème patriotique. Au sujet du patriotisme, pendant cette même guerre, Lienne
Tétrault servira comme secrétaire de la Croix-Rouge de Southbridge.
Assez tôt, Lienne Tétrault décide de devenir enseignante. Pour y arriver, elle fera des études
au niveau du baccalauréat à la Boston University, se spécialisant en pédagogie et en français,
recevant son diplôme en 1928. Voulant alors pousser ses études, elle s’inscrit au programme
universitaire pour y obtenir sa maîtrise. C’est en 1930 que la Boston University lui décerne sa
maîtrise avec un mémoire de 91 pages intitulé « Les Frères Tharaud », Jérôme et Jean, écrivains
français dont la renommée était grande à l’époque.
Déjà, en 1923, avant de s’inscrire à cette université, Lienne Tétrault avait fait un séjour en
France, d’abord à Dijon, puis à la Sorbonne pour y suivre les cours de l’École de Préparation et
de Perfectionnement des Professeurs de Français à l’Étranger.
On la retrouve en 1933 lorsqu’elle soumet une demande de passeport pour l’Europe, mais
c’est évidemment la France qu’elle vise. C’est donc en France qu’on la repère comme
enseignante d’anglais au Lycée Longchamp de Marseille.
Par la suite, elle soutiendra sa thèse sur la presse franco-américaine à la Sorbonne en 1935.
Le titre complet de cette thèse, qui compte 143 pages, est « Le Rôle de la presse dans l’évolution
du peuple franco-américain en Nouvelle-Angleterre ». Elle dédie le livre qui en résultera à son
frère Charles, médecin, qui l’avait aidée financièrement pendant ses études. Ce livre contient une
liste chronologique des journaux de langue française publiés dans les états de l’Illinois, du
Michigan, du Minnesota, du New York, aussi bien que de la Nouvelle-Angleterre. Cela nous
permet de mieux apprécier l’étendue des « colonies » franco-américaines dans le Mid-Ouest
aussi bien que dans l’Est des États-Unis. L’auteur, cherchant à donner la « raison d’être des
journaux franco-américains » est amenée à parler des questions clés dans l’histoire des FrancoAméricains : rapatriement ou naturalisation, langue, écoles et sociétés. Ce livre est donc un
excellent survol de toute l’histoire des Franco-Américains et non pas seulement de la presse.
Durant les années qui suivent l’obtention de son doctorat, Lienne Tétrault servira comme
secrétaire d’une association de professeurs franco-américains, étudiants comme elle, qu’elle avait
connus lors de ses années en France. Fondée à son chalet de Fiskdale, tout près de Southbridge,
cette association publiera par la suite un Bulletin trimestriel sous l’égide de sa secrétaire. Nous
apprenons tout ceci de l’éloge de Lienne Tétrault que fit le docteur Gabriel Nadeau lors du décès
de la docteure Tétrault en 1959 et publié par la suite dans le Bulletin de la Société historique
franco-américaine. Nous lui sommes redevables aussi de plusieurs détails sur la vie, aussi bien
que sur la carrière de Lienne Tétrault.
L’œuvre de celle-ci contient par conséquent plusieurs lettres et articles de sa plume au sujet
de cette association de professeurs, publiés dans Le Travailleur de Wilfrid Beaulieu. C’est
encore le Dr Nadeau qui nous donne les buts de cette association, à la page 39 de son texte sur
Lienne Tétrault : « l’avancement des Franco-Américains dans le professorat en général et dans
l’enseignement du français en particulier ; l’aide et l’encouragement donnés aux FrancoAméricains, pour la poursuite de leurs études supérieures ; l’utilisation de son influence pour
l’obtention de bourses destinées à des Franco-Américains ; enfin, l’action franco-américaine à
exercer surtout par l’échange de professeurs ». Toujours selon le Dr Nadeau, cette association
« tint des réunions régulières auxquelles des conférenciers de marque étaient invités ».
Avant son séjour en France et l’obtention de son doctorat, la carrière de Lienne Tétrault se
déroula dans des collèges universitaires de fondation catholique tels St. Mary’s Seminary dans le
Maryland, Webster College dans le Missouri, ainsi qu’à St. Mary’s à Notre Dame dans l’Indiana.
Après avoir décroché son doctorat, Lienne Tétrault deviendra professeur associée au jeune
collège catholique de Marygrove, fondé en 1928. Situé dans la ville de Détroit au Michigan, ce
collège est encore sous la direction de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur Immaculé de
Marie (Immaculate Heart of Mary). Lienne Tétrault y enseignera jusqu’en 1946, année où elle
prend sa retraite à l’âge de 62 ans.
Pendant son séjour dans le Michigan, la professeure Tétrault contribuera des articles au
journal de langue française de Détroit, Le Courrier du Michigan, et à la French Review, revue
nationale des professeurs de français aux États-Unis. Il paraît qu’elle écrivit aussi de courtes
pièces et des saynètes qui ne furent jamais publiées.
Dans son éloge funéraire, le docteur Nadeau ajoute que la professeure Tétrault, après sa
retraite de Marygrove College, avait ajouté à son curriculum vitae lorsqu’elle fut « chargée de
réorganiser l’enseignement du français » au collège universitaire Villa Maria d’Erie en
Pennsylvanie.
Lienne Tétrault, une femme accomplie est preuve, s’il en fallait une, que faire des études
poussées est bien souvent la clé qui permet à l’individu en question, non seulement de devenir le
meilleur de lui ou d’elle-même, mais surtout ouvre toute grande la possibilité de mener à bien de
bonnes et de belles choses.
Claire QUINTAL
ŒUVRE
- « Les Frères Tharaud ». Mémoire de maîtrise. Boston University, 1930.
- Le Rôle de la presse dans l’évolution du peuple franco-américain de la Nouvelle-Angleterre.
Marseille : Imprimerie Ferran, 1935, 143 p.
- « Three Franco-American Poets ». The French Review, vol. 16, no. 5, March 1943, p. 382-90.
- Articles divers dans Le Courrier du Michigan et Le Travailleur de Worcester, Massachusetts.
BIBLIOGRAPHIE
- Dion-Lévesque, Rosaire. Silhouettes franco-américaines. Manchester, NH : Association canadoaméricaine, 1957, p. 829-32.
- Gatineau, Félix. Histoire des Franco-Américains de Southbridge, Massachusetts. Woonsocket, RI :
L’Union Saint-Jean-Baptiste d’Amérique, 1919, p. 219.
- Nadeau, Gabriel (Dr). « Lienne Tétrault, 1884-1959 ». Bulletin de la Société historique francoaméricaine, 1959, p. 37-42.
- Robert, Adolphe. « Lienne Tétrault ». Le Travailleur, 21 mai 1959, p. 3.
- Rocheleau-Rouleau, Corinne. « Maximilienne Tétrault ». Le Travailleur, 18 juin 1959, p. 1, 4.
- Quintal, Claire. Interview avec Albert Lepain, historien de Southbridge, Massachusetts, [s.d.].
Collection de l’Institut français, Assumption College, Worcester, Massachusetts.
- Quintal, Claire. Échanges de documents avec la bibliothécaire Margaret Morrissey de la Jacob
Edwards Public Library, Southbridge, Massachusetts, 2013 et 2014.