Accouchement le Chabbat
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Accouchement le Chabbat
בס"ד L'association Lemaan'ha - Moked Yahdout vous présente le dossier : ACCOUCHEMENT LE CHABBAT http://www.conseiltorah.com Tous les droits sur le document sont réservés à l’association Lemaan’ha Moked Yahdout Accouchement le Chabbat Avant-propos : Ce dossier est extrait du livre "La Pureté Familiale de A à Z" du rav Daniel Ohayon, avec autorisation exclusive de l'auteur pour le site Conseil Torah. Pour consulter la table des matières complète du livre et le commander en ligne, dirigezvous vers le site www.tahara.fr Chapitre I : QUAND PARTIR A L’HOPITAL Dès que le processus de l’accouchement a commencé, la femme devra, si besoin est, enfreindre le Chabbat pour se rendre à l’hôpital. De même, lors de certaines complications médicales pouvant entraîner un danger de mort pour la femme ou le bébé, la femme transgressera le Chabbat pour se rendre à l’hôpital. Même si une femme ne sait pas si le processus d’accouchement a réellement commencé, elle pourra tout de même voyager à l’hôpital. Il en sera de même lorsque une femme craint qu’une complication médicale puisse survenir et entraîne un danger de mort pour elle-même ou pour son bébé. Voici différents exemples pour lesquels on devra enfreindre le Chabbat : 1) Signes annonçant le début du processus d’accouchement : a- Les contractions Lorsque les contractions se font régulières à intervalles de 15 à 20 minutes, elles seront considérées comme un signe annonciateur du début du processus d’accouchement. Bien sûr, la permission dépend aussi de la distance qui sépare la femme de l’hôpital. Si les contractions régulières apparaissent avant le neuvième mois, elle se rendra immédiatement à l’hôpital, même si l’intervalle des contractions est supérieur à 20 minutes. De même, si la femme sait, par expérience, que dans son cas le processus d’accouchement est très rapide, elle devra s’y rendre dès l’apparition des premières contractions, même si elles ne sont pas régulières. Page 2 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat b- La perte des eaux ou l’écoulement d’un liquide visqueux mêlé à du sang Dès que la femme s’aperçoit de la perte des eaux ou de l’écoulement d’un liquide visqueux mêlé à du sang, elle devra partir pour l’hôpital même si elle ne ressent aucune contraction. Généralement, la femme accouchera dans les 24 heures. Quoi qu’il arrive, dans ce cas-là, il n’y a pas lieu de paniquer. c- Pression vers le bas Une femme peut ressentir, en fin de grossesse, des pressions soudaines vers le bas, comme si elle voulait expulser le bébé. Dans ce cas, il faudra se rendre à l’hôpital, même si la femme n’a pas de contractions . d- Avis médical Bien entendu, si, pour une raison ou une autre, un médecin ou une infirmière encourage la femme à se rendre à l’hôpital, elle devra suivre leur recommandation, même si elle n’a ressenti aucun des signes cités. 2) Lorsque la mère est en danger a- Perte de sang Si la femme aperçoit une perte de sang forte et soudaine, elle devra immédiatement se rendre à l’hôpital. Cet écoulement peut apparaître en fin de grossesse comme en début. Lors d’un écoulement de sang très léger, qui apparaît en début de grossesse, il sera préférable dans certains cas de rester chez soi tout en se reposant, allongée. b- Fièvre En fin de grossesse, la femme peut être sujette à une hausse de température due à une infection au niveau de l’utérus. Elle devra alors se rendre immédiatement à l’hôpital. Page 3 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat c- Affaiblissement général Un affaiblissement général, proche d’un évanouissement, peut également se déclarer. Il s’accompagne généralement d’une hausse ou d’une chute de tension. Dans ce cas, la femme se rendra immédiatement à l’hôpital. 3) Lorsque le bébé ou l’embryon est en danger Lorsque la femme sent que le bébé ne bouge plus, elle devra immédiatement se rendre à l’hôpital. Le principe est qu’il sera permis de transgresser le Chabbat même pour sauver un fœtus de moins de 40 jours. Chapitre II : LA TRANGRESSION DU SHABBAT 1) Comment transgresser le Chabbat pour une femme qui doit accoucher ? Comme dit précédemment, il sera permis de transgresser le Chabbat pour une femme qui sent l’accouchement proche ou pour des raisons médicales. Il sera donc permis d'accompagner la femme en voiture à l’hôpital ou de téléphoner à une ambulance. Cependant, il sera interdit de raccrocher le téléphone sauf si le couple risque de recevoir un appel urgent, par exemple un appel de l'ambulance. Même s'il est permis de transgresser le Chabbat pour une femme qui accouche, dans la mesure du possible et si cela ne retarde en rien le secours porté à la femme, on transgressera le Chabbat d’une manière inhabituelle. Par exemple : - s’il faut allumer la lumière ou tout autre appareil électrique, on pressera l’interrupteur avec le coude. - s'il faut téléphoner à une ambulance, on décrochera l’appareil avec le coude et l’on composera les numéros à l’aide d’une clé ou de tout autre objet. Page 4 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat 2) Qui peut transgresser le Chabbat pour une femme qui doit accoucher ? Il sera préférable, dans la mesure du possible, de demander à un non-juif de transgresser le Chabbat. S’il n’y en a pas, on demandera à un enfant juif et en dernier recours à un juif adulte. On fera exécuter ainsi tous les travaux interdits, par exemple allumer la lumière, téléphoner, sortir des affaires d’un domaine privé à un domaine public etc. Si l’on craint que le non-juif ou l’enfant n’effectue pas le travail sérieusement, rapidement et de manière efficace, le juif adulte aura le devoir de transgresser luimême le Chabbat. Chapitre III : LE DEPART POUR L’HOPITAL 1) Les affaires que l'on peut emporter à l'hôpital Le fait de porter certaines affaires le jour de Chabbat peut entraîner la transgression de Chabbat en des circonstances de deux types: - certaines affaires sont considérées par nos Sages comme étant Mouktsé, c'est-à-dire qu’il est interdit de les déplacer. C’est le cas des objets dont l’usage implique obligatoirement la transgression de Chabbat comme un stylo, une radio. - la Torah interdit de sortir tout objet d’un domaine privé à un domaine public et vice versa. C’est pour cela que l’on distinguera principalement deux catégories d’affaires: a- Les affaires essentielles Il sera permis d’emporter toute affaire ayant une utilité absolue. Ainsi, on ne tiendra pas compte, pour cette catégorie d’affaires, des différents interdits que le respect du Chabbat implique. C’est pour cela que l’on pourra prendre la fiche de grossesse qui comporte tout le suivi médical : le groupe sanguin, les médicaments auxquels la femme est allergique, etc. De même, on pourra prendre les papiers d’identité ou tout autre papier nécessaire à l’admission à l’hôpital. Page 5 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat b- Les affaires qui ne sont pas essentielles Les affaires à caractère non essentiel ne pourront pas être emportées si cela occasionne un non-respect des lois du Chabbat. C’est pour cela que l’on ne pourra pas prendre une radio ou d’autres affaires qu'il est interdit de déplacer (Mouktsé) le jour du Chabbat. De même, comme nous l'avons dit précédemment, il est interdit, le jour du Chabbat, de porter un quelconque objet du domaine privé au domaine public et inversement, à moins que la ville ne soit entourée d’un Erouv (comme c’est le cas des villes d’Israël). C’est pour cela que la femme ne pourra pas emporter d'affaires non essentielles comme un peignoir ou des pantoufles, si cela implique d’enfreindre les lois de changement de domaine le Chabbat. 2) Les différents moyens de locomotion Il est évident qu'il sera autorisé de voyager en voiture le jour de Chabbat, uniquement si l’hôpital est loin du domicile de la femme et qu’elle ne peut pas s’y rendre à pied ou qu’en chemin il y a un risque de danger pour elle. Il faudra s’efforcer de minimiser la profanation du Chabbat sans pour autant mettre en danger la femme enceinte. C’est pour cela que, dans la mesure du possible, on choisira un moyen de locomotion causant le minimum de profanation. Voici donc l’ordre préférentiel des moyens de locomotion: - Il sera préférable d’appeler une ambulance ou un taxi, conduit par un non juif. - Si le conducteur est juif, il sera préférable de voyager avec sa propre voiture, plutôt que dans l’ambulance et cela s’il n’y a pas de risque que la femme accouche en chemin et s’il n’y a aucun autre danger. - S’il y a un risque de danger pour la femme, on appellera une ambulance, même si elle est conduite par un juif. Si l’on voyage avec sa propre voiture, on n’aura pas le droit d’éteindre le moteur une fois arrivé à l’hôpital, étant donné qu'il s'agit d'un travail interdit le Chabbat et qui n'est pas d'un besoin absolu pour le malade. Dans le cas d’une voiture à vitesse manuelle, on aura le droit d’arrêter la voiture en la faisant caler Page 6 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat (c'est-à-dire en arrêtant la voiture sans appuyer sur l’embrayage, lorsqu’une vitesse est déjà enclenchée). Si le fait de laisser la voiture allumée peut causer un danger, il sera permis de l’éteindre. C’est le cas, par exemple, si des enfants peuvent s’amuser à entrer dans la voiture et se mettre en danger. Le rav Ovadia Yossef conclut que la personne qui voudra éteindre le moteur pour éviter une grosse perte d’argent, pourra trouver des décisionnaires qui le lui permettront. En effet, si on le lui interdit, il risque de ne pas vouloir accompagner la personne en danger. C’est donc sauver la personne en danger que de permettre à son accompagnateur d’éteindre le moteur s’il le souhaite. 3) Peut-on accompagner la femme enceinte dans l'ambulance ? Un proche ou toute autre personne en qui la femme a confiance, pourra l’accompagner dans l’ambulance. En effet, si la femme part accoucher seule, elle peut paniquer, et cela peut lui être fatal. Le Rav Neuywirt permettra aussi au mari de suivre sa femme dans une autre voiture si, pour une raison ou une autre, il ne peut pas entrer dans l’ambulance. Le Rav Chlomo Zalman Auyervakh Zal rajoute qu’une femme qui doit partir pour l’hôpital pour un problème urgent ne pourra se faire accompagner que d’une seule personne, a priori. Si elle en demande deux (sa mère et son mari), il faudra lui dire que la loi n’en permet qu’une seule. Toutefois, si elle insiste, les deux personnes pourront l’accompagner. Chapitre IV : POINTS A PREVOIR Une femme qui rentre dans son neuvième mois de grossesse doit prévoir un éventuel accouchement le jour du Chabbat. C’est pour cela que le couple préparera tout ce qui est en son pouvoir avant Chabbat, afin de minimiser autant que possible la profanation éventuelle du Chabbat. Il est évident que même si le couple n’a rien préparé avant Chabbat, il sera permis de transgresser le Chabbat si l’accouchement se déclenche. Page 7 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat Voici quelques points auxquels il faudra penser avant Chabbat : - Si possible passer le Chabbat près de l’hôpital. - Mettre dans un sac les affaires que la femme prendra avec elle à l’hôpital. - Prévoir de la nourriture si l’hôpital ne propose pas de nourriture Cacher. - Si le couple compte utiliser sa propre voiture, il faudra la préparer pour minimiser autant que possible la transgression du Chabbat : retirer des banquettes les objets Mouktsé (qu’il est interdit de déplacer le jour du Chabbat), éteindre la radio ou l’air conditionné, prévoir une deuxième clé pour fermer la voiture une fois arrivé à l’hôpital (la première clé devant rester sur la serrure du démarreur), désactiver l’alarme, prévoir le chemin le plus court pour l’hôpital, etc. - Prévoir les affaires de l’accompagnateur (nourriture, vin pour le Kiddoush etc.) - Prévoir un combiné téléphonique le plus simple possible pour appeler l’ambulance : sans voyant lumineux lors du décrochement de l’appareil, sans signal sonore lorsque l’on appuie sur les touches, sans écran affichant le numéro composé. - Prévoir une lumière allumée le Chabbat près du téléphone, afin de voir les touches numérotées du téléphone. - Prévoir un objet avec lequel on pourra appuyer sur les touches du téléphone. - Noter le numéro de téléphone d’un conducteur (ou ambulance) non-juif. - Enregistrer dans la mémoire du téléphone le numéro du conducteur. De cette manière, le couple pourra appeler le conducteur en appuyant le moins de fois possible sur le clavier. - Il faudra s’inscrire à l’hôpital avant Chabbat pour éviter d’avoir à remplir pendant Chabbat le formulaire d’inscription et les renseignements médicaux concernant la femme. Page 8 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com Accouchement le Chabbat - Si la femme n’a pas eu le temps de s’inscrire à l’hôpital, elle écrira sur une feuille avant Chabbat une fiche de renseignements complète la concernant (nom, prénom, adresse, numéro d’identité, âge, nombre de naissances, sensibilité à certains médicaments, groupe sanguin, etc.). Ainsi, en arrivant à l’hôpital, l’employé enregistrera tout seul les données pour l’inscription. - se raser les parties génitales. - prévoir un arrangement avec les enfants: ne pas laisser des enfants en bas âge seuls dans une maison fermée. - il est interdit, le jour du Chabbat, de sortir en dehors des limites de la ville. Cette interdiction concerne aussi bien les affaires à emporter que les habits qu’on porte sur soi. Les affaires ne possédant pas de propriétaire ne sont pas concernées par cet interdit. C’est pour cela que si l’hôpital se trouve en dehors des limites de la ville, on devra, avant Chabbat, se désapproprier de toutes les affaires que l’on amènera à l’hôpital (le sac de la femme, les affaires et la nourriture de l’accompagnateur ainsi que les habits de chacun). Que D. vous envoie un accouchement facile et une bonne santé pour la mère et le bébé ! Page 9 © Association Lemaan'ha Moked Yahdout www.conseiltorah.com L’association Lemaan’ha Moked Yahdout (association sans but lucratif, enregistrée depuis 2009 au Bureau des associations du ministère de la justice israélien) s’occupe de diffuser la Torah dans le public francophone et israélien. Nous sommes dirigés par un comité de rabbanim qui approuvent chacune de nos actions : - le rav Daniel Behar, rav au Mahon Lev et rav de la communauté tunisienne de Bayit Vegan (Jérusalem) - le rav et dayan Emmanuel Elalouf, rav au Mahon Lev - le rav et dayan Moshé Habib, rav à la yéshiva de Beth El Nos activités : - Formation de hatanim pour le mariage Aide aux couples Cours de Torah pour adultes Activités pour les jeunes (oneg shabbat, shabbat pleins, excursions, conférences…) - Conseils pratiques pour aborder les différentes étapes de la vie juive (brit mila, mariage…) Venez consulter nos autres dossiers et mieux connaître nos activités sur notre site : www.conseiltorah.com Ce dossier vous a plu ? Vous avez d’autres idées ? Vous souhaitez faire un don à l’association ? Contactez-nous au 054-787-7272 ou sur le mail [email protected] A bientôt !