Les lois de la vie heureuse
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Les lois de la vie heureuse
Oleg G. Torsunov Les lois de la vie heureuse -1- -1- AVANT-PROPOS Quelle est la nécessité de ce livre? Le titre de ce livre parle par lui-même. Il invite à devenir heureux. Comment donc devient-on heureux? Le bonheur arrive inévitablement à celui qui a tout simplement compris l'urgence d'étudier les lois qui régissent sa vie. Souvent, ce qui nous arrive nous paraît le fruit du hasard. Et ces « hasards » peuvent se répéter d'une année à l'autre, pendant des dizaines d'années. Par exemple, plusieurs personnes souffrent de solitude et d'incompréhension de la part de leur entourage. Ne sachant pas comment s'en sortir, elles ressentent une grande souffrance durant plusieurs années, continuant d'espérer un miracle. Et en fait, une telle situation ne doit pas être tolérée. Notre vie devient plus heureuse et plus intéressante, même si nous comprenons qu'il n'existe en ce monde aucun hasard et que nous décidons qu'il est nécessaire, pour notre propre bien, de changer pour le mieux. Et si de surcroît nous pouvons profiter d'un savoir sanctionné par un grand nombre de personnes et le mettre en pratique, alors le succès est assuré. Par contre, il est peu probable que nous puissions changer rapidement notre situation en présumant simplement que tout ce qui nous arrive est le résultat d'une malchance temporaire. Faisons donc un examen de notre vie. Qui sait si nous n'arriverons pas à déceler certaines erreurs dans nos rapports avec notre entourage ou dans la façon dont nous appréhendons notre destin? L'observation de soi nous ouvre aux régularités dont nous devons tenir compte dans notre aspiration au bonheur. Cependant, si nous vivons en ne prenant pas en compte ces régularités invisibles à l'oeil nu, il nous sera bien plus laborieux de nous en sortir, n'est-ce pas, cher lecteur? Le bonheur est dissimulé au fond de chacun de nous Le bonheur tantôt apparaît, tantôt disparaît. Il est difficile de le retenir lorsqu'on ignore les lois de la vie heureuse. La possibilité d'être heureux réside déjà dans les profondeurs de notre psyché. Le bonheur est dissimulé au fond de chacun de nous, et ce livre Vous aidera à étudier en détail plusieurs particularités de l'être humain ainsi que les lois de l'Univers qui agissent directement sur nos vies. J'imagine que le fait que la tâche d'exposer les lois de la vie heureuse s'étale sur toute une série d'ouvrages ne Vous étonnera pas : l'étude des lois de la vie heureuse n'est pas en soi une mince tâche. Nous commencerons donc par nous familiariser avec la théorie qui nous permet de comprendre les fondements de la vie heureuse, pour ensuite examiner plus en détail l'aspect pratique de la question. Pour la plupart d'entre nous, il est bien sûr important d'étudier les lois de la vie heureuse en famille. Il ne faut pas oublier que notre bonheur dépend en grande partie du succès de nos relations familiales. Voilà pourquoi, dans l'un des ouvrages suivants -2- de la série « Les lois de la vie heureuse », il nous sera impératif d'examiner comment atteindre le bonheur au sein de notre vie familiale. Ici, nous traiterons en détail des questions qui touchent la saine alimentation et la formation de bons traits de caractère, et nous toucherons également aux questions liées à la médecine et à la science astrologique. Les forces subtiles qui influencent notre conscience : fantaisie ou réalité? De nos jours, plusieurs considèrent comme une évidence l'existence, au sein même de la vie, de phénomènes situés en marge de la réalité matérielle (brute) et qui seraient liés à l'influence imperceptible de lois et de forces subtiles sur notre conscience. Prenons l'exemple du coup de foudre. Deux regards se sont croisés et ces personnes ont éprouvé du bonheur. Difficile d'expliquer ce phénomène sinon de dire qu'il s'agit d'une interaction imperceptible entre un homme et une femme. Autrement, comment peut-on, au premier coup d'oeil, tomber amoureux d'un parfait étranger? La valeur pratique de ce livre La valeur pratique de ce livre réside en cela qu'il augmente les chances de trouver le bonheur sur les plans physique, émotionnel, intellectuel et spirituel. Il se compose du matériel sur lequel j'ai basé mes conférences de médecine et de psychologie auprès de larges auditoires, et il se donne pour tâche d'apporter une aide pratique à celui qui cherche à être heureux. Dans ce livre, cher lecteur, Vous ne trouverez ni psychologie stérile, ni théories inapplicables au quotidien. Tous les éléments qui le composent, et que j'ai moi-même rassemblés, servent au quotidien et se révéleront d'une aide réelle à celui qui en a besoin. Le raisonnement théorique, cependant, y a tout de même sa place et s'avère nécessaire. Avouez que, dépourvu de tout savoir, il nous est impossible de vivre. La théorie est nécessaire afin de former, au sein de notre conscience, « les yeux du savoir », de développer une compréhension adéquate des choses. À travers le prisme d'une telle compréhension, il nous est possible de voir les régularités du fonctionnement de l'organisme humain et de la société humaine, régularités qui sont imperceptibles à la plupart des gens. Si nous ne disposons pas d'une théorie, nous serons privés du regard qui nous permettrait d'apercevoir toutes ces régularités. Les événements de la vie indiquent les régularités. Que pourrions-nous changer dans notre vie sans la connaissance des lois? Rien. Comment faire autrement? Si nous refusons de croire qu'il existe des lois qui influencent notre vie, alors le fait d'y changer quoi que ce soit perd tout son sens. Si tout relève du hasard, à quoi bon alors penser à un avenir recouvert d'un voile de brouillard? En cherchant des moyens d'apporter plus de bonheur dans la vie de mes patients, j'en suis arrivé à la conclusion suivante : le destin d'une personne est intimement lié au fait qu'il se conforme à des règles de vie supérieures. C'est ainsi que, pour moi, l'existence de lois qui influent sur la vie de l'homme est devenue une réelle évidence. Aussi, j'aimerais d'emblée souligner qu'une grande part de l'information contenue -3- dans ce livre décrit les lois qui agissent sur notre vie et sur notre destinée. L'idée selon laquelle il existe des lois de la vie humaine n'est pas une idée stérile, théorique et lointaine, comme on pourrait se le figurer au premier coup d'oeil. Il suffit de tenter une seule fois de les mettre en pratique pour comprendre qu'elles sont indissolublement liées à notre vie de tous les jours. Ces lois continuent d'exister, indépendamment du fait que l'on y croit ou non. C'est pourquoi j'en appelle à Vous, cher lecteur, d'apprécier à quel point il est pratique et utile de connaître les lois de la vie heureuse. L'auteur reconnaît avec modestie ses imperfections En me consacrant à l'étude pratique des questions fondamentales, j'en suis arrivé à la conclusion que la connaissance des lois de la vie heureuse est nécessaire à chacun. Au final, il m'est venu l'envie d'aider tous ceux qui avaient déjà démontré un intérêt à mes travaux à atteindre le bonheur. C'est alors que j'ai décidé d'écrire ce livre. Au moment d'y travailler, je souhaitais exposer de la manière la plus accessible tout ce que j'avais vu, étudié et compris. La tâche s'est néanmoins avérée complexe. Je n'ai aucun don littéraire particulier, mais, fort de l'idée que personne ne fera ce travail à ma place, j'offre malgré tout cet ouvrage à l'attention d'un lectorat large. Ce qui constitue la base de ce livre et à qui il est destiné Les informations que Vous allez puiser dans ce livre ne sont d'aucune façon le fruit de ma fantaisie. J'en veux pour preuve le fait que le livre contienne quantité de citations tirées de la sagesse des textes anciens. Lorsqu'il est question d'un savoir sérieux et important sur la vie, les conjectures sont inadmissibles. Mes réflexions n'ont rien à voir non plus avec la mystique ou avec la mythologie. L'ensemble du matériel porté à Votre attention se fonde sur la science antique que l'on connaît sous le nom de « Védas ». Pour ce qui est des questions pratiques liées à la manière d'acquérir une meilleure santé et à l'alimentation, en dehors du point de vue classique et généralement admis en ayurveda (la médecine védique), j'applique également mes propres méthodes. Cette approche permet de rendre le matériel pratique et utile. Toutes les méthodes d'auteur présentées dans ce livre se fondent sur les postulats védiques et ont été soigneusement vérifiées dans la pratique. Tout ce qui est contenu ici répond à un seul et unique objectif : Vous aider, cher lecteur, à devenir heureux. Les textes védiques affirment que le bonheur existe et qu'afin de devenir heureux il faut avant tout se changer soi-même. Il nous faut, bien sûr, faire la démonstration de l'authenticité de certaines affirmations. Personne n'ira contester une vérité démontrée. Imaginons qu'un docteur dise à son patient que le piment rouge provoque une aggravation des ulcères de l'estomac. Dans quels cas le malade va-t-il croire son docteur? Évidemment, s'il ressent l'effet négatif du piment rouge sur son organisme, il n'émettra alors aucun doute. En réponse à pareil raisonnement, la question suivante s'impose : « Se peut-il que le seul moyen de croire son médecin consiste à employer du piment rouge de façon systématique dans son alimentation et ensuite à se soigner d'un ulcère de l'estomac? » Malheureusement, plusieurs patients pensent ainsi. Existe-t-il d'autres -4- moyens de confirmer une vérité? Bien sûr. Les gens que l'on dit sages n'admettent pas seulement les vérités qu'ils ont tirées de leurs mauvaises expériences. Le bon sens les amène à prendre en compte également les faits incontestables tirés de la vie d'autres personnes et à étudier ces faits afin d'avoir une compréhension plus profonde des régularités qui se trouvent au fondement de tel ou de tel autre événement. Le bonheur repose sur la conscience des lois de la vie heureuse. Ces lois sont consignées dans les Écritures. Si les Écritures ont résisté à l'épreuve du temps, c'est donc qu'elles ont une valeur pratique. Voilà pourquoi je m'appuie sur les Védas, lesquels, il y a plus de 5000 ans de cela, nous ont livré les lois de la vie heureuse. C'est seulement lorsque nous aurons compris les régularités qui mènent au bonheur et à la santé que nous pourrons nous convaincre d'avancer dans cette direction. L'opinion courante veut que seul le regard scientifique moderne puisse prétendre à l'authenticité et, conséquemment, que plus le savoir date moins il est fiable. J'ai toujours désiré découvrir un savoir qui pourrait répondre à toutes mes questions. Longtemps j'ai cru moi-même que seule la science moderne était en apte à me venir en aide. Un jour, pourtant, j'ai eu la possibilité d'étudier profondément et en détail un savoir antique qui, dans l'application, s'est avéré très pratique. Ce savoir s'appelle les « Védas ». Le mot même de « Véda », qui nous vient du sanscrit, se traduit en français par « savoir ». Le savoir védique n'a pas vieilli, il est vivant et il peut toujours nous servir de nos jours, dans la pratique. J'ai observé (et observe toujours) comment ce savoir opère autant dans la vie de mes patients que dans la mienne. C'est principalement cela qui m'a poussé à écrire ce livre. Ainsi, faisant office de fondement à cet ouvrage, on retrouvera ici : 1) la sagesse antique des Védas, en particulier l'ayurveda, la philosophie et l'astrologie védiques; 2) mon expérience de pratique médicale, qui s'étale sur plusieurs années; 3) mon expérience personnelle dans l'application de ce savoir. Ce livre a été conçu pour le plus large auditoire possible. Le savoir médical et philosophique complexe qu'il contient n'a d'autre raison d'être que de trouver application dans la vie quotidienne. On peut l'employer en partie comme outil de référence pour des questions ayant trait à la médecine orientale, à la psychologie et aux relations sociales. Bon nombre d'informations présentées ici ont un caractère unique. Pour certains, cet ouvrage peut ouvrir les portes d'un monde entièrement nouveau, et il n'est pas exclu que d'aucuns le considèreront comme un manuel de vie. -5- PRÉFACE Le but de ce livre est de rendre notre vie heureuse. En abordant son étude, il n'est pas inutile de se préparer pour une transformation inattendue. Il est possible que sa lecture Vous amène à changer Votre rapport à la vie ainsi qu'à Vos proches et à Vos amis. En tant que médecin praticien, j'ai tâché d'autre part d'y répondre au souhait de mes patients d'obtenir une aide dans la résolution de divers problèmes de santé physique et psychologique. Afin de s'aider soi-même il est nécessaire avant tout de savoir s'orienter dans les profondeurs des raisons de ses maux. À la base de ce livre se trouve le savoir contenu dans les écritures védiques ainsi que des méthodes personnelles jusqu'alors demeurées publications restreintes. L'ouvrage se compose de divers matériel présenté à l'occasion de conférences consacrées à la façon d'adopter un mode de vie sain, conférences données dans les villes de Saratov, Ekaterinbourg, Omsk, Taliatin, Almat, Perme, Donetsk, Dnepropetrovsk, Barnaoul, Krasnodar, Piatigorsk, Ivanov et Riga, et apporte réponses à plusieurs questions posées par les personnes qui y ont assisté. Au cours de la lecture, Vous trouverez des discussions animées et parfois réponses à quelques questions. Les questions de mes auditeurs ont toujours à mes yeux une grande valeur. Même si certaines d’entre elles ont pu laisser percer le froid d'une incompréhension, le seul désir d'élucider un problème aura suffit à faire fondre la glace dans le cœur de celui qui l'a posée. Toutes les questions importantes de mes auditeurs sont rassemblées dans ces pages, et j'espère qu'elles auront su en aviver le contenu. Vous trouverez ici plusieurs conseils touchant la santé et les relations psychologiques. La valeur de ces conseils ne pourra par contre se vérifier que dans la pratique. Dans le premier livre, nous étudierons la loi du temps telle que consignée il y a 5000 ans par les Védas. C'est une loi beaucoup plus profonde que les lois de l'organisation de l'État ou de la physique, par exemple. Il s'agit là des régularités de notre existence. Nous les ignorons pour la plupart ou alors en avons une compréhension insuffisante. Il existe un bon nombre de lois de la vie heureuse, mais la question du temps est l'une des plus cruciales. Afin d'avoir une compréhension plus complète de cette sérieuse question, je Vous suggère, cher lecteur, d’en relire à quelques reprises les passages les plus difficiles et par la suite, disons quelques jours plus tard, de tenter de Vous remémorer ce que Vous avez lu. Ce qui nous est incompréhensible nous reste obscur non seulement en théorie, mais également dans notre vie. Ainsi, c'est justement dans l'étude sérieuse de ces lois de la vie heureuse, lesquelles peuvent à première vue paraître incompréhensibles, que se cache le secret du succès. Les Védas : livres de savoir antique Que sont les Védas? Comme nous l'avons déjà mentionné, le mot « Véda » signifie « savoir ». Ce n'est pas un hasard si, dans la langue russe, la racine « ved » évoque justement cette idée. Ce sens est facilement observable dans des mots tels que « ведать », « ведомости », « поведать », « разведать », « осведомиться »1, etc. 1 « Ведать » [vedat] signifie « administrer », « diriger; « ведомости » [vedomosti ] signifie « bulletin », dans le sens de « journal »; « поведать » [povedat] signifie « narrer », « révéler », « dévoiler »; « разведать » [razvedat] signifie « apprendre », « s'enquérir »; et « осведомиться »[osvedomitsa] signifie « s'informer », « s'enquérir ». N.d.T. -6- Les Védas constituent une sagesse antique. Les traités védiques fondamentaux furent rédigés par le sage Srila Vyasadev, il y a quelques 5000 ans; avant cette époque, et pendant une période qui s'étendit sur plusieurs milliers d'années, ils se transmettaient oralement de maîtres à disciples. Cela se trouve confirmé par des faits historiques auxquels, d'ailleurs, les Védas font référence. Plusieurs scientifiques et chercheurs de l'époque moderne considèrent le savoir védique comme le plus ancien savoir de la planète et les soumettent à un sérieux examen, faisant ainsi au cours de leurs recherches des découvertes d'un grand intérêt. Plusieurs personnes de talent ont puisé et puisent encore l'inspiration de leurs activités scientifiques ou littéraires dans la profondeur de la sagesse védique. Des personnalités notoires telles que W. V. Goethes, A. Enstein, R. O. Emerson, L. N. Tolstoï et plusieurs autres se sont enthousiasmés devant la grandeur du message védique. Ce n'est pas en vain qu’on trouve affirmé dans ces textes que la compréhension de ce savoir éternel apporte la joie. Malgré son caractère ancien, ce savoir est profondément scientifique et composite. Aucun ouvrage, par exemple, n'offre une aussi parfaite description de notre organisme (psyché et physiologie humaines), de la structure de l'Univers, des lois morales et médicales. Mais, chose encore plus précieuse, les Védas apportent une réponse explicite à la question la plus importante : « Quel est le sens de l'existence humaine? » Là se trouve le message fondamental qu'ils adressent à l'humanité. Non moins profond et pratique, on y traite également la manière d'établir ses relations avec le monde dans lequel nous vivons. Survol thématique du savoir présenté dans les Védas On pense parfois que le savoir antique est une chose primitive, alors que les nouvelles théories et découvertes sont beaucoup plus sérieuses et scientifiques. J'en suis arrivé néanmoins à une conclusion totalement contraire. En abordant l'étude de la littérature védique, j'ai compris que plusieurs aspects des sciences modernes étaient déjà connus de l'homme 5000 ans auparavant, entre autres : la structure de l'atome; la structure du système solaire; la structure de l'Univers; la durée exacte de l'existence de l'Univers de même que les processus de création, d'évolution et de destruction que cet univers renferme; l'évolution du fœtus dans le sein de la mère; un regard inédit pour nous sur la structure de l'organisme humain, à propos de laquelle la science moderne n'a que tout récemment commencé de parler. En outre, on trouve dans la littérature védique une analyse profondément scientifique de questions médicales, psychologiques, sociologiques et jurisprudentielles, ainsi que des sciences exactes et appliquées, parmi lesquelles : les mathématiques, la géométrie, l'astronomie, l'astrologie, l'architecture, l'art de la guerre, la construction d'appareils volants ainsi que divers autres types d'arts. En d'autres termes, les Védas constituent, à leur manière, une instruction sur le bon usage du monde matériel, et offrent également la possibilité de sortir des limites de ce monde. Les recherches modernes confirment dans une certaine mesure les idées traitées dans cet ouvrage. Néanmoins, la couche de savoir traitée dans les Védas se situe à un niveau beaucoup plus profond que celui où s'organisent les thèmes de ce livre, et même que celui où se situe la science moderne. On rencontre souvent dans les Védas description de ce qui se trouve au-delà des limites de nos perceptions. En me tournant vers ces textes, j'ai découvert un savoir qui surpasse tout ce qui nous est connu à ce jour, en termes d'information et d'application. Il est du reste toujours agréable de trouver une explication simple à des phénomènes complexes. Selon les Védas, un savoir authentique est un savoir pratique susceptible de -7- mener à la réussite tous ceux qui se tournent vers lui. Nous passons notre vie à nous heurter à tout ce qui nous entoure. N'est-il pas étrange d’ailleurs qu'un grand nombre des choses que nous avons dû apprendre à l'école n'ont aucune utilité dans notre vie de tous les jours? Ce que les Védas nous proposent, c’est un savoir pratique, qui contribue réellement à changer la vie pour le meilleur. Et enfin, nous remémorant l’existence que nous menions avant d’entrer en contact avec ce savoir, on se prend à s'écrier au fond de soi : « Mais comment ai-je pu vivre sans cela! » Brèves remarques sur la structure de la première série de livres Toute discipline scientifique possède différents niveaux de difficulté, le premier niveau étant celui où l'étudiant s'initie aux concepts élémentaires. Il est nécessaire d'assimiler tout d'abord les niveaux les plus simples, si l'on veut comprendre par la suite les éléments les plus complexes. Il en va de même avec la peinture : assimiler les rudiments du dessin et de l'emploi des couleurs est un préalable nécessaire pour passer ensuite à l'étape suivante, qui est le travail de composition du tableau. L'étude des lois de la vie heureuse ne diffère aucunement de l'étude des sciences : on commence par les rudiments, puis on aborde les aspects les plus complexes du savoir. Par analogie avec le dessin, dans la première série de livres, le lecteur est initié aux rudiments de l'interaction de l’homme avec le monde qui l'entoure ainsi qu'aux lois de fonctionnement du corps subtil (la fonction psychique de l'homme). Plus loin, dans la deuxième série de livres, nous aborderons les régularités des relations familiales et nous verrons comment développer en soi de bons traits de caractère. Les premiers livres poseront dans notre conscience les fondements d'une bonne compréhension des phénomènes cachés et de la capacité à les discerner. Nous traiterons tout d’abord les phénomènes les plus évidents, mais non moins dissimulés et subtils, du temps. Puis, nous nous pencherons plus en détail sur les lois de fonctionnement des forces subtiles de la nature matérielle, que l'on appelle en sanscrit les « gounas ». Nous étudierons ensuite les lois du karma, sujet très populaire de nos jours et qui nous vient des textes védiques. C'est seulement alors que nous passerons à l'étude de la description de la structure du corps subtil chez l'homme. Il s'agit là d'un thème clé pour la compréhension des questions de santé, puisque c'est justement le corps subtil qui gère le processus de régulation de l'organisme. Enfin, les thèmes contenus dans la première série de livres 1. 2. 3. 4. La force du temps Les forces puissantes de l'Univers L'alimentation qui apporte le bonheur Les lois du karma -8- — Chapitre premier — LA PUISSANCE DU TEMPS Le rapport que nous entretenons avec le temps nous apporte tantôt bonheur, tantôt malheur Reconnaissons qu'en général nous ne nous arrêtons pas à réfléchir sur ce qu'est le temps. Tous les jours nous référons au temps dans nos conversations, mais plusieurs d'entre nous n'ont pas même la moindre idée de ce dont il s'agit. Nous échangeons des propos du genre « je n'ai pas le temps », « votre temps est écoulé », « quelle heure est-il? », « vous êtes arrivé à temps », « le temps, c'est de l'argent », « un temps pour lancer des pierres et un temps pour les amasser ». Toutes ces phrases font foi de ce que nous nous intéressons souvent au temps. De toutes, la phrase « votre temps est écoulé » est probablement la plus désagréable. Nous ne voulons pas croire que le temps qui nous a été alloué pour une certaine tâche soit complètement passé; cette seule pensée provoque en nous une réaction désagréable. Mais les Védas affirment que tout type d'activité nous est accordé pour une période déterminée. Si nous avons pris du retard ou si nous n'avons pas pu respecter un délai, nous éprouverons alors inévitablement de la souffrance. Le lecteur : Cela veut-il dire qu'on ne peut rien entreprendre avec du retard ni reporter à plus tard une tâche non terminée? L'auteur : La possibilité de remettre une tâche à plus tard implique que le temps alloué pour la remplir n'est pas encore écoulé. Cependant, à partir du moment où le temps alloué pour faire quelque chose a pris fin, la souffrance nous rattrape nécessairement. Voilà pourquoi si l'on veut comprendre davantage comment éviter la souffrance, il nous faut étudier les lois du temps. Afin de vivre heureux, il nous est absolument nécessaire d'apprendre à tout faire à temps et à respecter les délais qui nous sont impartis pour nos activités. Par exemple, lorsque s'achève la période de la production d'hormones, chez la femme, il lui est dès lors impossible d'enfanter. Le lecteur : Si c'est là ce que Vous appelez comprendre les lois du temps, alors je crois bien tout connaître sur le sujet. Pourquoi élaborer autant? Y a-t-il une femme qui ne comprenne pas que, passé un certain âge, elle ne pourra plus être enceinte et qu'il faut enfanter lorsqu'on est jeune? L'auteur : Oui, Vous avez raison, la plupart des femmes comprennent que c'est lorsqu'on est jeune que l'on peut donner naissance à un enfant en santé. Cependant, dites-moi, combien de femmes comprennent quel moment de la jeunesse est propice pour ce faire et combien de personnes comprennent quelles sont les heures du jour les plus favorables pour concevoir un enfant? Le lecteur : Il me semble qu'il n'existe à ce propos aucune règle stricte et donc que chacun conçoit lorsqu'il en a envie. Allez-Vous me dire que cela est interdit? Quel mal y a-t-il? -9- L'auteur : Pareille compréhension des choses ne nous apporte pas une vie heureuse. Si, afin d'être heureux, il suffisait de tout faire lorsqu'on en a envie, tout le monde alors serait heureux. Les Védas affirment que celui qui est en mesure de comprendre qu'il faut tout faire à temps, lui seul obtient le bonheur. Toutefois, nous ne pouvons pas affirmer que les personnes qui nous entourent sont heureuses. Le lecteur : Vous voulez dire que toute la souffrance nous arrive du fait que les gens ne comprennent pas s'ils font les choses à temps ou non? L'auteur : Oui, exactement. Le lecteur : Selon ce que Vous dites, la femme qui enfante à temps sera à coup sûr une personne heureuse. Mais reconnaissez qu'il n'en va pas de même dans la vie. L'auteur : Et pourquoi pas? C'est toujours ainsi, au contraire. Si cette femme voulait un enfant et qu'elle l'a conçu à temps, alors elle sera heureuse, à tout le moins, du fait qu'elle est enfin enceinte. En outre, si elle a effectivement conçu son enfant au moment opportun, alors sa grossesse se passera sans complications et l'enfant naîtra en santé, même sa destinée se déroulera bien. Imagine-t-on qu'une femme qui a donné naissance à un enfant sain et heureux soit elle-même malheureuse? Le lecteur : Est-il possible que toute la vie d'un enfant dépende du moment de sa conception? L'auteur : S'il en était autrement, à quoi servirait alors tout ce domaine du savoir védique qu'on appelle l'astrologie? Ce savoir s’appuie sur la compréhension de l'action des lois du temps. Il suffit à un bon astrologue de connaître l'heure et le lieu de naissance d'une personne. À partir de cette information, il peut dire beaucoup de choses sur la vie de cette personne ainsi que sur son destin. Le lecteur : Pourquoi, dans ce cas, la plupart des gens n'accordent-ils aucune importance au moment de la conception de leurs enfants? L'auteur : Parce que nous ne sommes pas conscients de la puissance du temps. Nous cueillons les pommes lorsqu'elles sont vertes afin de les conserver pour l'hiver, puis nous nous plaignons qu'elles ont mauvais goût. Nous n’allons pas au lit à temps, et nous nous plaignons ensuite d'éprouver des tensions psychiques. Nous refusons de manger à temps, et nous nous plaignons de troubles de digestion. Nous ne voulons pas apprendre notre leçon, puis nous nous plaignons de ne pas avoir de mémoire. Nous ne voulons pas faire des enfants lorsqu’il est temps, et nous nous plaignons ensuite qu'ils naissent avec toutes les tares psychiques et physiques imaginables. Le lecteur : C'est que les gens sont ignorants de ce dont Vous parlez. On ne reçoit aucune information à ce sujet. Qui me dira, par exemple, quand je devrai concevoir un enfant? L'auteur : Vous voyez, Vous venez d'éprouver l'envie de savoir comment faire cela à temps. En réponse à Votre question, je dirai qu'avec un peu de travail il est possible d'établir cette période à l'aide de calculs astrologiques. Maintenant, dites-moi franchement, croyez-Vous vraiment que ces calculs Vous permettront de savoir comment concevoir un enfant en santé et heureux? -10- Le lecteur : Pour être bien franc, je n'y crois pas. Mais pourquoi me posez-Vous cette question? L'auteur : Parce que cela m'aidera à Vous expliquer pourquoi tout le monde ignore quand il faut faire quoi. Le fait de croire nous accorde le désir d'étudier et de poser des questions. Il n'existe pas de domaine de connaissance qui soit situé dans la superficialité. Si Vous croyez, par exemple, que Vous pourrez Vous procurer un bon livre à la bibliothèque, Vous aurez alors envie d'aller à la bibliothèque. Cependant, si Vous n'y croyez pas assez, alors Vous mettrez de côté l'idée d'une visite à la bibliothèque. Ainsi, le fait de croire nous pousse à agir. Si Vous ne croyez pas que le destin d'un enfant soit déterminé par le moment de sa conception, Vous ne pourrez alors pas vous servir de ce savoir et concevoir un enfant au moment propice. Dans ce cas, Vous le concevrez nécessairement sous la pression des circonstances, lorsque cela conviendra. C'est justement par absence de croyance dans la puissance du temps que nous n'étudions pas cette question avec le sérieux nécessaire. Le lecteur : Comment arriver à croire en la puissance du temps? L'auteur : Pour cela il faut étudier sérieusement les lois du temps. Le lecteur : Et que signifie selon Vous « étudier sérieusement »? L'auteur : Cela signifie que Vous devez mettre en pratique tout ce que Vous étudiez, observer dans quelle mesure cela fonctionne dans Votre vie, et, seulement après, en tirer les conclusions. Évidemment, nul besoin de faire des expérimentations avec la conception d’un enfant, mais n'importe qui peut essayer pendant une certaine période de temps de se lever et d'aller dormir au bon moment. Le lecteur : Mais j'ignore ce que pourrait être pour moi aller au lit « au bon moment » et quand me lever du lit « au bon moment ». Comment le savoir? L'auteur : Très bien, commençons donc à étudier tout cela. Mais il faudra s'armer de patience. Avant de passer à l'aspect pratique de la question, nous devons tout d'abord bien étudier la théorie. Car, comme nous l'avons déjà compris, sans la croyance, il ne peut y avoir d'enthousiasme. Sans enthousiasme, nous ne pourrons pas appliquer ce savoir dans la pratique. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Nous ne pouvons pas être bien disposés envers le temps si nous n’en reconnaissons pas la puissance. Un savoir véritable est un savoir qui se vérifie dans la pratique. Toutefois, pour pouvoir appliquer ce savoir dans notre vie, il est nécessaire d'avoir de l'enthousiasme, lequel est à son tour possible si l'on croit dans ce savoir. Voilà pourquoi il faut impérativement s'efforcer, autant que faire se peut, de tout étudier. Autrement, une carence dans notre compréhension de certaines questions engendrera un doute, et ce doute détruira et croyance et enthousiasme. Au final, les chances d'arriver à une certaine compréhension de ce qui est traité dans ce livre seront pratiquement nulles, et Vous y perdrez Votre précieux temps. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- -11- La justice du temps Afin de nous comprendre nous-mêmes plus en profondeur, il est nécessaire, pour commencer, d'éclaircir la question des forces qui agissent sur notre conscience. Selon les Védas, la première place, parmi celles-ci, est occupée par la juste puissance du temps. Pour comprendre comment il agit sur notre destin, il est impératif de savoir en quoi consiste le temps. Par la seule étude de son influence nous pourrons tirer de sérieuses conclusions sur la manière de mener notre vie. Le lecteur : Que voulez-vous dire par « le temps agit sur nous »? Il me semble que le mot « temps » ait été inventé pour notre commodité, afin que nous n'arrivions pas en retard. Pourquoi accorder autant de signification à tout cela? L'auteur : Le temps, ou « kala », dans les textes védiques, est considéré comme une force puissante, invincible, ayant une influence sur tout ce qui existe en ce monde. Personne ne peut échapper à l'influence de la justice du temps. Le lecteur : Dans ce cas, ce que vous entendez par le mot « temps » paraît incompréhensible. L'auteur : J'entends par le mot « temps » la force qui nous fait vieillir. C'est justement ainsi que le temps agit sur nous. Nous sentons sur nous son influence. Pourtant, comme cette force est invisible à nos yeux, nous estimons que la vieillesse arrive d'elle-même. Nous craignons tout de même d'être en retard, et nous nous apercevons qu'il nous faut tenir compte du temps. Et puisque pour nous le cours du temps occupe une place si importante, nous avons créé la montre. Le lecteur : Selon Vous il existe une force qui fait vieillir les gens. Peut-être nous fait-elle aussi mourir? L'auteur : Absolument, et non seulement elle nous fait vieillir, mais également, en temps opportun, elle nous fait mourir. Le lecteur : « Mourir en temps opportun »? Que dites-Vous là? Qui a besoin de mourir? L'auteur : Nous devons tous mourir, personne ne peut vivre dans un corps vieux et qui ne sert plus. Nous recevons tous nécessairement un nouveau corps, à un moment qui nous est propre. Vous croyez donc que la mort est le fruit du hasard? Le lecteur : Je comprends la chose ainsi : si nous n'avons pas pu nous soigner d'une maladie sérieuse, alors nous mourons. Nous connaissons également tous ces cas où une aide qualifiée est arrivée à sauver malgré tout un patient. Peut-être que lorsque le médecin agit sans succès, c'est aussi le temps qui lui fait commettre une erreur? L'auteur : Même si Vous blaguez, Vous n'en raisonnez pas moins correctement. Si le temps est arrivé pour une personne de mourir, personne ne pourra la sauver. Même les médecins ne peuvent s'opposer à la puissance du temps. Dans le même ordre d'idées, si son heure n'est pas encore arrivée, on lui sauvera forcément la vie. Le lecteur : De Votre raisonnement, nous pouvons conclure que nous ne sommes que des marionnettes aux mains de cette force invisible que l'on appelle le temps. -12- Avouez donc que la vie perd alors tout son sens, puisque de toute façon tout nous arrive selon la volonté du temps. L'auteur : Dans un sens vous n'avez pas tort, tout se déroulera toujours selon la justice temporelle. Néanmoins, il y a bel et bien justice, et elle triomphe toujours. Ainsi, nous avons la liberté de choisir ce que nous ferons du temps qui nous est alloué par le destin. Nous ne pouvons reporter à volonté la date de notre mort, mais personne ne nous empêche de mener une vie mieux remplie. La volonté du temps confirme dans notre vie la loi de l'équité. Selon les Védas, nous vivons éternellement, et, en vertu des lois naturelles, tous les désirs que nous cumulons depuis nos vies antérieures devront en temps opportun être réalisés. Par ailleurs, pour tous les gestes que nous avons commis dans nos vies passées, nous devrons être récompensés ou punis. Récompenses et punitions arriveront également en temps opportun. C'est en cela que se manifeste la justice de ce monde : la force du temps, « en temps opportun », nous rétribue pour tout ce que nous avons fait et exauce tous nos désirs. Voilà pourquoi il vaut la peine de vivre. Le lecteur : Qui est ce « nous » qui vit éternellement, où avez-vous vu quelqu'un vivre éternellement? L'auteur : Nous, c'est cela même qui se trouve à l'intérieur de notre corps. Nous, c'est l'âme. Doués d'une nature spirituelle, nous vivons éternellement. Pour l'âme, le corps n'est rien d'autre qu'un mécanisme qui lui permet de réaliser ses désirs. Rien dans ce monde n'est éternel excepté l'âme. Toute matière se retrouvant sous l'influence du temps est vouée à la destruction. Seule l'âme est indestructible car elle est éternelle. Le lecteur : « L'âme spirituelle, éternelle », « le corps comme un mécanisme », tout cela est incompréhensible, alors expliquez du moins ce que veut dire « mourir en temps opportun ». Si cette force du temps est juste, pourquoi ne pourrais-je pas alors vivre un peu plus longtemps? L'auteur : Tout dans ce monde, atomes, planètes, galaxies et même notre corps, possède sa trajectoire de mouvement, ou, en d'autres termes, sa trajectoire de vie. C'est pourquoi la durée de la vie de n'importe quel objet autour de nous est précisément déterminée. À son heure, toute matière doit être anéantie. Généralement, la durée de notre vie est fonction du degré de piété de notre vie passée. Alors, selon Vous, le temps est-il juste à notre égard? Le lecteur : Je ne vois pas en quoi l'action des forces temporelles que Vous décrivez ici doit être qualifiée de juste. Je n'aime pas l'idée de devoir répondre de mes désirs passés, dont je n'ai d'ailleurs aucun souvenir, non plus que celle d'être puni pour les gestes que j'ai commis. J'ai, au moment présent, des désirs que je souhaite réaliser. En quoi est-il juste que cette force me contraigne à souffrir de mes erreurs passées et ne me permette pas d'avoir ce qu'aujourd'hui je désire? L'auteur : Il y a justice en cela que le temps comble également nos désirs actuels. Cependant, il faut insister encore une fois sur le fait que cela n'arrivera que lorsque le temps sera venu. Le lecteur : Où y a-t-il justice, si je veux recevoir ce qui m'est dû maintenant et que cela ne se produit qu'à un moment donné dans le futur? -13- L'auteur : Tous nos désirs passés étaient puissants et implacables, alors la justice du temps fait en sorte de les satisfaire tout d'abord pour par la suite satisfaire ceux qui apparaissent aujourd'hui. Comme nous désirons trop, leur contentement est donc échelonné dans le temps. Le lecteur : Si la force du temps et si puissante, pourquoi alors ne peut-elle pas exaucer tous mes désirs en même temps? L'auteur : Elle le ferait bien, mais nous ne pourrions pas tout recevoir en même temps. Par exemple, même si nous avons envie au même moment de glace et de gâteau, il nous faudra de toute façon les manger l'un après l'autre. Le lecteur : Vous racontez tout cela de belle manière. Mais il se trouve que je ne dois pas manger, dans l’ordre, une glace et du gâteau, mais recevoir, toujours dans l'ordre, une paire de gifles. C'est aussi le résultat de mes désirs passés? Trouvez-moi quelqu'un qui désire recevoir une gifle! L'auteur : Non, bien sûr, personne ne souhaite souffrir. Tout cela arrive des suites de nos mauvaises actions. Si nous avons agi en dépit du bonheur d'autres êtres vivants, la loi de justice veut alors que nous recevions en proportion de ce que nous leur avons occasionné. Toute cette souffrance arrivera également à son heure. Ainsi, outre nos « moments heureux », nous avons aussi un temps consacré à la souffrance. Le lecteur : J'en conclus que si ma vie est pleine de désagréments, cela signifie que j'ai passé ma vie antérieure à agir de manière immorale et qu’en plus mes désirs n’étaient pas très convenables. L'auteur : inutile d'exagérer et de rendre le tableau plus sombre qu'il ne l'est en réalité. N'avez-vous donc rien vécu de bon dans cette vie? Le lecteur : Bien sûr, cela est arrivé. Mais si nous souffrons autant de ce que nous avons accompli, pourquoi posons-nous alors ces mauvais gestes? N’allez pas me dire que c'est parce que nous voulons en souffrir? L'auteur : Non. Seulement, nous ne distinguons pas toujours les bons gestes des mauvais. Il nous manque simplement le savoir qui nous permettrait de bien vivre. Toute la souffrance qui nous arrive résulte de l'absence de cet important savoir. Pour faire en sorte que la force du temps ne nous amène plus à souffrir, il nous faut étudier les lois de la vie heureuse. Ainsi, à l'avenir, nous n'éprouverons plus que du bonheur. Le lecteur : Tant de personnes souffrent. Est-il possible que toutes ces personnes ne sachent pas comment bien vivre? L'auteur : Oui, ils sont privés de ce savoir, autrement ils ne souffriraient pas. Le lecteur : Bon, d'accord, vous avez dit que tous nos désirs se réalisent, je déclare donc ceci : « Je veux savoir comment trouver le bonheur! » Eh quoi, à présent mon désir se réalisera-t-il et trouverai-je le bonheur? L'auteur : Sans doute, il se réalisera, mais pour éviter d'être déçu, il Vous faut également comprendre en quoi le désir d'un enfant se distingue de celui d'une personne adulte. L'enfant veut tantôt ceci, tantôt cela, et tous ses désirs peuvent se -14- réduire à un jeu. Aussi, la réalisation de ces désirs s'effectue également de manière enfantine. L'adulte ne se divertit pas avec des jouets, mais veut fermement que ses désirs se réalisent. La justice du temps traite ces désirs avec la même fermeté. Le lecteur : Et comment donc désirer fermement « apprendre à trouver le bonheur »? L'auteur : Un désir ne devient ferme que lorsque se manifeste la croyance ferme dans sa réalisation. Pareille croyance arrive à l'homme lorsque celui-ci a éprouvé profondément et mis en pratique le fait que le bonheur et la justice de ce monde ne relèvent pas de l'invention, mais sont choses réelles. Ainsi, il nous faut d'abord étudier les lois de la vie heureuse; par la suite, voir comment elles agissent sur notre vie; après quoi surgit la certitude de leur existence; se raffermissant, cette compréhension évolue en une foi en la justice des lois de ce monde; et seulement une fois que nous croyons fermement dans la justice des lois du monde dans lequel nous vivons serons-nous en mesure de cultiver le désir d'« apprendre à trouver le bonheur ». Le lecteur : En effet, je ne crois pas du tout en ce que vous me dites là. Il en ressort que non seulement mes désirs d'« apprendre à trouver le bonheur » ne sont que des enfantillages et que, par conséquent, le temps, dans sa grande justice, ne les réalisera pas? L'auteur : Le temps est juste, c'est donc de manière enfantine qu'il réalisera le désir enfantin d'« apprendre à trouver le bonheur ». Des suites de cela, naîtra une compréhension quelque peu enfantine de l'existence du bonheur. En d'autres mots, une certaine foi commencera à poindre. La prochaine étape de ce désir d'« apprendre à trouver le bonheur » aura un caractère déjà plus adulte, et le temps le réalisera à nouveau. Ainsi, la foi augmentera et peu à peu s'affermira le désir de devenir heureux. Vous comprenez à présent? Le lecteur : Oui, maintenant je comprends que je ne comprends rien de ma vie. Dois-je conclure de ce que Vous me dites que de toute ma vie je n'ai jamais désiré être heureux? L'auteur : Vous devez en conclure que c'est ainsi, mais tout reste encore à faire, pour Vous. Le lecteur : Combien de fois devrai-je me répéter : « Je veux apprendre à trouver le bonheur », avant que mon désir d'apprendre à être heureux devienne enfin un désir sérieux et mature? L'auteur : Une fois suffit pour le moment, mais par la suite, chaque fois que Vous étudierez des lois de la vie heureuse, il Vous faudra, avant de Vous y mettre, répéter à nouveau : « Je veux apprendre à trouver le bonheur ». Avant d'entreprendre une étude sérieuse, il faut toujours adopter avec sincérité une disposition d'esprit adéquate. Le lecteur : À quels signes pourrai-je reconnaître la fermeté et le sérieux de mon désir d'être heureux? -15- L'auteur : Le premier signe de cela est l'apparition d'une prédisposition à prêter une oreille attentive lorsqu'on Vous parlera des lois de la vie heureuse, et à les étudier. Le deuxième signe est une forte envie de mettre sans délai en pratique ce que Vous viendrez d'apprendre. Autrement dit, lorsque le désir d'apprendre devient réellement ferme, alors se développe un enthousiasme durable d'étudier et d'appliquer à notre vie ce qu'on a entendu. Ce processus de cultiver en soi le désir ferme d'apprendre à trouver le bonheur engendre à coup sûr une étude sérieuse et systématique des lois de la vie heureuse. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Ce n’est qu’en étudiant de manière systématique (sans plaisanter, mais pour vrai) les lois du temps que nous pourrons, peu à peu, cultiver en nous un désir sérieux d'être heureux. Le désir sérieux et le désir enfantin se distinguent en cela que le premier entraîne toujours avec lui une action de nature pratique. Sans la pratique, il est impossible de comprendre la justice de la puissance temporelle. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Comprendre la justice des forces du temps apporte la quiétude La science de la puissance du temps est dissimulée très profondément en nous et de manière générale nous est obscure. De toutes les forces qui existent en ce monde, le temps est la plus subtile. Aussi est-il impossible de la comprendre en recourant à une analyse de ses manifestations externes; il est nécessaire se référer également à l'expérience vécue. Ce n'est qu'en nous observant nous-mêmes ainsi que nos proches que nous pouvons comprendre la puissance inexorable du temps et son caractère immuable. Dès que nous commençons à accepter la justice des forces temporelles agissant sur nous, notre vie se remplit de quiétude et de paix. Grâce à une telle compréhension des choses nous cessons de réagir négativement à ces transformations que le temps fait subir à notre corps comme à celui de nos proches. Le lecteur : Dois-je donc assister calmement au spectacle du vieillissement de toutes choses? L'auteur : Si Vous reconnaissez la justice du temps, alors la quiétude arrivera d'ellemême. Le lecteur : C'est donc dire que le seul fait de comprendre que tout finit par mourir m'apaisera? L'auteur : L’affirmation peut paraître une plaisanterie, mais elle contient une part de vérité. Vous avez raison, pour l'instant, la façon dont cette compréhension de la justice du temps apporte quiétude paraît incompréhensible, mais au fil de notre discussion je crois que tout s'éclaircira. Ni nous, ni nos proches ne sommes en mesure d'échapper à la puissance du vieillissement et à la mort. L'une et l'autre, elles caractérisent un type de mouvement de la matière partant de la jeunesse jusqu'à la vieillesse et qui a lieu sous le contrôle du temps. Les Védas nous disent qu'en ce monde la force du temps gouverne toute espèce de mouvement. Cela est confirmé dans le Srimad Bhagavatam (2.5.22, commentaire), l'un des -16- traités védiques fondamentaux : Le temps est supérieur aux gounas (forces) de la nature matérielle, et de la combinaison de ces gounas il s'ensuit que toute action, ou ce que l'on appelle le karma, se réalise sous le contrôle du temps. Je comprends, cher lecteur, qu'il est plutôt difficile pour l'instant de comprendre de telles citations. Néanmoins, avec le temps, tout cela Vous deviendra familier. Nous reparlerons plus tard des gounas (forces) de la nature matérielle ainsi que du karma. Pour l'instant nous tenterons ensemble de comprendre comment le temps contrôle tout ce qui se produit en ce monde. Le temps, c'est cette force invisible qui conduit tout ce qui se trouve dans l'Univers, de la jeunesse jusqu'à la vieillesse. Jamais nous ne rajeunissons, nous ne faisons que devenir de plus en plus vieux. De la même manière, toute chose en ce monde, des planètes aux atomes, se meut dans une seule direction : de la jeunesse à la vieillesse. Impossible de rebrousser chemin, tout simplement parce que la force du temps nous en empêche. Le lecteur : Que voulez-vous dire lorsque vous affirmez qu'une force nous conduit jusqu'à la vieillesse? Se peut-il que cela se produise tout seul? L'auteur : Les Védas soutiennent que rien ne se produit tout seul. Tous les types de mouvements qui existent dans ce monde se retrouvent sous le contrôle du temps. Le lecteur : Cela signifie que lorsque nous observons notre enfant grandir, nous assistons à l'influence de la force du temps sur lui? L'auteur : Parfaitement. D'un seul élan, le temps meut chaque atome, molécule et cellule de l'organisme humain, les conduisant vers la vieillesse. Aussi, dans tout notre organisme, les changements se produisent-ils selon un rythme égal. Ces changements dans notre corps se produisent toujours selon des lois, c'est pourquoi nous nous y habituons. Tout nous paraît ainsi se produire tout seul. Le lecteur : Expliquez, je vous prie, ce que signifie « tout atome se meut vers la vieillesse ». Je ne comprends pas. L'auteur : Inutile d'entrer trop avant dans les détails, puisque ni vous ni moi ne sommes physiciens nucléaires, mais la chose peut se résumer à peu près ainsi. Chaque composant d'un atome possède une durée déterminée de mouvements. Par exemple, l'électron se meut selon son orbite propre. À chaque révolution, cet électron est amené à vieillir d'une révolution. En somme, ce même électron est destiné à accomplir un nombre strict de révolutions autour du noyau de l'atome. Cela représente la durée de sa vie. Exactement de la même manière, l'atome meurt lorsque son cycle de vie s'est écoulé. Le lecteur : Est-il possible que chaque électron possède une quantité déterminée de révolutions autour de l'atome? L'auteur : Pas seulement l'électron, mais chaque planète de ce monde possède une quantité déterminée de révolutions ainsi qu'un cycle de vie. Chaque objet du monde matériel a sa durée propre. Toutes les planètes, tous les atomes, tous les électrons, à un moment donné, sous l'influence du temps, meurent, tout comme nous. Le temps contrôle tous les types de mouvement qui existent en ce monde. -17- Le lecteur : Si je bouge les bras et les jambes, cela aussi survient sous le contrôle du temps? L'auteur : Oui, le temps contrôle n'importe quel type de mouvement, y compris ceux du corps. Le lecteur : Cela signifie que chaque mouvement de mes bras et de mes jambes me mène à la vieillesse? L'auteur : Vous croyez que bouger les bras et les jambes vous fait rajeunir? Le lecteur : Non, je voulais dire autre chose. Par exemple, si je vais au magasin pour acheter du pain, selon Vous c'est la force du temps qui m'y pousse? L'auteur : Oui, tout à fait, le temps appelle les organes de la digestion à fonctionner selon un rythme déterminé, c'est pour cela qu'à certains moments nous éprouvons la faim. Cela nous pousse à aller nous acheter de la nourriture. Pour du pain ou pour du lait, cela reste une question de goût. Le lecteur : Encore une fois j'ai cette impression que nous vivons en ce monde comme des robots. On ne peut pas même aller s'acheter du pain selon sa propre volonté. L'auteur : Non, ce n'est pas si terrible. Nous avons la liberté de choix : ne pas aller acheter du pain et éprouver la faim, ou acheter du pain, manger et nous rassasier, mais les processus qui amènent notre organisme à vieillir ne sont pas sous notre contrôle. On ne nous donne pas le choix de vieillir ou de rajeunir, nous allons toujours vieillir. Le lecteur : Pourquoi continuez-Vous de dire que nous vieillissons? Que sont ces lois du bonheur? Pour ma part, je n'entends parler que de désagréments. L'auteur : Notre malheur réside dans le seul fait que, souvent, nous nous opposons inconsciemment aux lois de ce monde. Par exemple, nous refusons souvent d'accepter le contrôle de la force du temps. Voilà pourquoi le vieillissement constant de notre corps nous préoccupe tant. Allons-nous nous inquiéter des transformations de notre corps si nous comprenons qu'elles ont lieu sous le contrôle de la justice du temps? L'homme sage, qui comprend les régularités de tout ce qui se produit dans le corps, accepte la justice de l'action du temps. C'est pour cela qu'il ne s'affligera pas des transformations qui le conduisent à la vieillesse. Le lecteur : Si je comprends bien, je cesserai d'éprouver de la souffrance dès que je prendrai conscience de la justice du processus de vieillissement de mon corps? L'auteur : Voilà, c'est comme ça. Lorsque nous comprenons que la vieillesse et la mort du corps sont causées par la juste action du temps, nous cessons d'éprouver de la souffrance et trouvons la quiétude. Celui qui prend conscience de la justice de la loi temporelle ne s'attriste ni des vivants, ni des morts. Le lecteur : Voulez-Vous dire que la quiétude consiste à rester indifférent à la mort de ses proches? Dans ce cas, je n'ai pas besoin d'une quiétude qui me pousse à ne plus -18- porter attention à la souffrance de mes amis et de mes parents. C'est un bonheur qui n'est pas pour moi. L'auteur : Lorsque nous n'acceptons pas la justice du temps, nous prenons souvent la mort de nos proches comme une violence à leur endroit. Nous ignorons toutefois que s’ils mouraient ne serait-ce qu'une seconde trop tard, le cycle du passage de leur corps dans un autre s’en trouverait rompu. Ainsi, ne pas mourir à temps leur causerait beaucoup plus de souffrances. Quoi qu'il en soit, puisque le caractère inexorable du temps maintient tous les cycles de notre vie, une telle chose n'arrive pas. Celui qui comprend la justice de la loi temporelle est convaincu que sa mort arrivera au bon moment. Les sages savent que les vaines lamentations des parents n'empêcheront pas un être vivant de quitter, l'heure venue, un corps devenu inutile et de réintégrer à temps un nouveau corps. Voilà pourquoi, conscient de la justice de l'influence du temps, le sage éprouve toujours de la quiétude. Le lecteur : On détecte dans votre raisonnement quelque chose comme une pointe de reproche à l'endroit de ceux qui manifestent de l'affliction pour le défunt. Est-il si mauvais de pleurer un proche? C'est pourtant un signe de compassion. L'auteur : En effet, c'est un signe de compassion, mais que l'on n'adresse pas au défunt; on se l'adresse plutôt à soi-même. Le proche parent, sur l'injonction du temps qui le pousse à abandonner un corps inutile, gravite un certain temps autour de celuici. Existant désormais sous la forme du corps subtil (nous reviendrons sur cette notion), le défunt entend la voix de tous ses proches. Lorsque ceux-ci refusent de le laisser partir et réclament avec hystérie son retour, il éprouve une vive douleur. Si nous voulons accomplir un véritable acte de compassion, il faut tout d'abord apprendre à le faire correctement. Quand nous donnons libre cours à nos émotions, le plus souvent cela n'apporte pas le bonheur à ceux à qui nous voulons manifester de la compassion. Le lecteur : Et comment se comporter de la bonne façon devant un proche mourant? L'auteur : Il est en fait inutile d'aborder cette question. Tant que nous n'accepterons pas la justice de l'influence du temps, nous ne pourrons pas choisir l'attitude à adopter dans de telles situations. En refusant de croire en la justice de la mort, nous serons à jamais en proie à un cruel désespoir. Ce faisant, non seulement nous nous terrorisons nous-mêmes ainsi que le défunt, mais également tous ceux qui nous entourent. C'est pourquoi il nous faut tâcher de comprendre la justice de l'influence du temps avant que n'arrive le moment de l'épreuve. Le lecteur : Comment se comportent ceux qui ont compris la justice de l'influence du temps? L'auteur : Au moment où le proche parent abandonne son corps, ces êtres supérieurs répètent avec inspiration les noms de Dieu (ils prient Dieu). Cela apporte au corps ainsi abandonné un bien suprême. C'est ce qu'affirment les Védas. Tous ceux qui agissent ainsi après la mort de leur parent ont l'impression d'avoir rempli auprès d’eux leur dernier devoir et ils ressentent une grande paix. Tous les autres, ceux qui ignorent comment il faut se comporter dans de telles situations, échouent l'examen du temps. Pour cette raison, leur destin leur réserve une sanction, sous forme de douleur. -19- Le lecteur : Quel type de douleur guette celui qui, devant la mort d'un proche, adopte la mauvaise attitude? L'auteur : Il doit s'attendre à éprouver le sentiment de ne pas avoir rempli son devoir, ainsi que des remords de conscience. Il subira de l'affliction, de la dépression et éprouvera de la déception par rapport à la vie. Puis, conséquence de ces troubles d'ordre psychique, il sera accablé de graves problèmes de santé. Le lecteur : Où est la justice, alors si, en plus de se retrouver sans son proche parent, il lui faut également souffrir de malaises psychiques? L'auteur : Comme il a provoqué, par son comportement incorrect, une vive douleur chez le défunt, il devra subir en retour une douleur proportionnelle. C'est ici, essentiellement, que se trouve la justice. Le lecteur : J'ai l'impression qu'il ne fait pas bon plaisanter avec cette justice. Quelles bêtises faisons-nous encore en ignorant la justice de la force du temps? L'auteur : En ignorant la justice de la force du temps, nous commettons une énorme quantité de bêtises pour lesquelles nous devrons souffrir. Nous nous plaignons que le corps vieillit. Les personnes âgées passent parfois des journées entières plongées à se remémorer leur jeunesse envolée. Elles perdent ainsi en vain le temps qui leur est échu, et cela leur occasionne des souffrances. En ignorant l'action de la justice du temps, les femmes se plaignent du fait qu'une fois grands leurs enfants les ont abandonnées. De cette façon, ces gens gâchent leur vie et celle de leurs proches. Ceux qui sont trop portés sur le sexe se plaignent que, pour eux, le temps de la jouissance sexuelle est terminé, et cette pensée à elle seule leur cause encore plus de douleur. Ceux qui se retrouvent sans travail pleurent leur emploi perdu, plutôt que de se calmer et, adoptant une attitude positive, se mettre à la recherche d'un nouveau travail. Lorsqu'ils débutent dans leurs nouvelles fonctions, d'autres regrettent le temps où ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. Bref, tous ceux qu'offense l'action de la justice temporelle ne connaîtront jamais la quiétude. Celui qui, possédant la sagesse, aura déployé tous les efforts nécessaires à développer sa conscience de la justice du temps atteindra sans délai la sérénité. Comme il obéit toujours à l'influence inexorable de la force de la justice, il est toujours en paix. Aucune circonstance ne peut lui faire perdre équilibre. En outre, sa quiétude fait naître la paix dans le cœur de ceux qui l'entourent. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Nous devons tous, sans exception, prendre conscience du fait que la force du temps représente la justice. Autrement, nous ne pourrons pas trouver la paix. Et ainsi, inconsciemment, nous causerons de l'inquiétude à nos proches, amis et parents. C'est en réfléchissant sur la justice du monde dans lequel nous vivons que nous arriverons à prendre conscience de cette loi. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Discussion sur la méthode raisonnable d'étudier les lois de la vie heureuse L'un des ouvrages védiques les plus importants, Le Srimad Bhagavatam (3.11.13, -20- commentaires), développe l'idée de la puissance du temps : La Brahma-samhita enseigne que le Soleil représente l'oeil de l'Être Suprême, et qu'il parcourt une orbite précise dans un temps donné. Or, depuis le Soleil jusqu'à l'atome, tous les corps se trouvent sous l'influence du kala-cakra, de l'orbite du temps éternel, et chacun d'eux possède un temps orbital qui lui est propre et qu'on désigne sous le nom de samvatsara. Le lecteur : Le texte mentionne que le soleil représente « l'oeil de l'Être Suprême ». De quoi s'agit-il? C'est une allégorie? L'auteur : Non, c'est la réalité. Le lecteur : Dans ce cas, Vos lois de la vie heureuse ne me concernent pas puisque je ne crois pas en Dieu. L'auteur : Pour croire ou ne pas croire en Dieu, il faut tout d'abord tirer cette question au clair. J'imagine que Vous serez d'accord avec cette sagesse ancienne qui dit qu'« il est sot de refuser de croire en une chose que nous ignorons ». Aussi, pour éviter de faire les sots, il convient tout d'abord de clarifier la question puis de tirer des conclusions. Le lecteur : Je peux Vous objecter que beaucoup de gens ont une foi aveugle en Dieu et n'aspirent pas à comprendre s'Il existe ou non. Ils ne font que consentir à Son existence et ne s'encombrent pas de chercher à démontrer quoi que ce soit. C'est donc qu'ils agissent aussi en sots? L'auteur : Je n'ai pas détecté d'objection dans ce que Vous dites. Vous ne faites que confirmer ma pensée. Le lecteur : Mais admettez qu'il y a plus de gens qui croient aveuglément en Dieu que de gens qui, tout aussi aveuglément, ne croient pas en Lui. L'auteur : Ici, je ne peux pas être d'accord. Je crois qu'il y a assez et des uns et des autres. Mais l'approche adéquate, scientifique, consiste à désirer y voir clair sans parti pris. Le lecteur : En d'autres mots, Vous voulez dire que, pour admettre l'existence de Dieu, une démonstration scientifique est nécessaire? L'auteur : Si nous agissons autrement, que nous soyons matérialistes ou croyants, une approche non scientifique nous conduit à épouser naïvement les idées enfantines qui surgissent spontanément dans notre tête. Le lecteur : Vous voulez dire qu'il est possible d'étudier cette question? Pensez-Vous vraiment que l'on puisse établir l'existence de Dieu par des méthodes scientifiques? L'auteur : C'est exactement ce que la science doit faire. En premier lieu, elle examine les questions les plus importantes, puis les questions de nature secondaire. C'est ce que font les Védas. Les Védas, c'est une science sérieuse qui pose les questions de manière très stricte. Ainsi, par exemple, le savoir védique affirme qu'avant tout la science doit répondre à la question de l'existence ou de l'inexistence de Dieu. Cela nous permettra de déterminer si l'Univers est soumis à certaines lois et -21- s'il existe des forces qui le gouvernent, ou si au contraire il émane du chaos et se développe de manière chaotique. Toutes les autres sciences, y compris la médecine et la psychologie, s'établiront à partir de ces notions. Le lecteur : Vous estimez que, si Dieu n'existe pas, alors tout provient du chaos? L'auteur : C'est d'une logique élémentaire : si personne ne dirige le processus, c'est donc qu'il évolue chaotiquement. Le lecteur : Et pourquoi les processus de l'Univers ne pourraient-ils pas évoluer tout simplement de manière automatique? L'auteur : Que signifie « de manière automatique »? Pendant un certain temps, quelque chose peut se mouvoir automatiquement. Mais où avez-Vous vu que dans notre vie quelque chose se produise de façon automatique? Le lecteur : Par exemple, de façon automatique, le jour devient la nuit. Allez-Vous contester cela? L'auteur : Lorsqu'il aperçoit nos pieds autour de lui, le cafard pense lui aussi qu'ils bougent automatiquement. Mais nous savons bien qu'il n'en est pas ainsi. Le lecteur : Que voulez-Vous dire par là? L'auteur : Peut-être que la comparaison n'est pas totalement heureuse, mais le fait que nous n'ayons pas de vue d'ensemble sur la situation ne nous permet pas d'affirmer que le jour se transforme automatiquement en nuit. Nous ignorons si la terre tourne automatiquement, nous ne pouvons que le supposer. Le lecteur : Très bien. Pour ma part, je suppose que tout se produit de manière automatique. L'Univers est apparu automatiquement, et il n'y a pas de Dieu. Voilà ce que je pense. L'auteur : Et où avez-Vous vu que les processus que nous pouvons observer évoluent automatiquement? Par exemple, si vous lâchez le volant de la voiture, elle n'ira pas automatiquement là où il faut, elle ira plutôt automatiquement s'écraser contre un poteau. Le lecteur : Mais je peux quand même simplement supposer que Dieu n'existe pas? L'auteur : Évidemment, nous pouvons supposer n'importe quoi, mais celui qui est sérieux est prêt à considérer les deux points de vue, bien qu'ils soient contraires. C'est là la marque d'une pensée saine. Vous n'avez aucune raison sérieuse de refuser l'étude des Védas, et il n'est pas raisonnable de fonder son choix uniquement sur des émotions. Les Védas constituent une science qui apporte une base scientifique à la question de l'existence ou de l'inexistence de Dieu. Le lecteur : Et le savoir védique est en mesure de démontrer scientifiquement que Dieu existe? L'auteur : Il peut le faire, mais saurez-Vous accepter la méthode de perfectionnement proposée par les Védas afin de Vous rendre à la compréhension de cette question? -22- Le lecteur : Que faut-il donc que je fasse? L'auteur : Rien de particulier. Seulement Vous préparer à prendre acte des faits qui confirment l'existence de Dieu. Alors, apercevoir l'énergie spirituelle ainsi que Dieu sera pour Vous une preuve de Son existence. Afin d'arriver à vraiment voir Dieu, il faudra travailler énormément sur soi et consentir à tout le processus de conscience de soi que recommandent les Védas. Le lecteur : Et que faut-il faire pour cela? L'auteur : Tout d'abord, il faut se faire exempt de tout péché et apprendre à aimer toute forme de vie. Le lecteur : Je ne suis pas prêt à cela. Cela veut-il dire que je ne pourrai jamais savoir si Dieu existe ou non? L'auteur : Cela veut dire qu'il faut mettre toute émotion de côté et poursuivre calmement l'étude que nous avons entreprise. Lorsque la vie Vous mènera à la nécessité de comprendre plus en profondeur la question de l'existence de Dieu, Vous serez alors prêt à y consacrer une étude sérieuse. Pour l'instant, il ne serait pas mauvais, en nous appuyant sur la raison et l'analyse impartiale, de poursuivre l'étude de ce qu'il nous est nécessaire de comprendre au point où nous sommes. Il nous faut connaître les lois de la vie heureuse. Les Védas les décrivent en détail. Qu'est-ce donc qui nous empêche, mis à part les émotions, d'essayer de comprendre ces explications? Le lecteur : D'accord, d'accord, bien que je ne croie pas en Dieu, Vous m'avez convaincu de poursuivre l'étude des lois de la vie heureuse. Mais il me vient une question. Les écrits que Vous avez cités affirment que tout se trouve sous l'influence du temps et du soleil. Pour ce qui est du temps, cela est plus ou moins clair, mais que vient faire le soleil ici? L'auteur : Tout d'abord, tirons la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : L'étude des lois de la vie heureuse implique l'élaboration d'une approche rationnelle et adéquate. Agir selon le bon sens, cela signifie tenter d'analyser ces lois sans l'ombre d'un parti pris ou d'une émotion. Il ne convient pas de s'attacher à des idées personnelles et indémontrables. Afin d'étudier ces lois, il faut employer la logique, le bon sens et également l'observation. Nous pouvons vérifier si ces lois sont réelles ou non en les appliquant à notre vie ou à celle des autres. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le soleil : un instrument qui incarne les lois du temps L'auteur : En tant qu'il projette une énorme quantité de lumière, le soleil assiste le temps dans la réalisation des processus cycliques qui ont lieu sur la terre et donc -23- aussi dans notre organisme. Lorsqu'il se lève, le soleil nous tire du lit, et il nous y ramène en disparaissant sous la ligne d'horizon. Au moyen de l'énergie de son feu subtil, le soleil stimule de manière cyclique notre digestion, pourvoit en énergie notre activité mentale, agit sur nos fonctions volontaires, etc. Celui qui est en mesure de prendre conscience de la puissance solaire et de se soumettre à sa volonté évitera la maladie et éprouvera toujours de la joie. Le lecteur : Ce que Vous dites là est obscur. Tout d'abord, qui peut me tirer du lit si je refuse moi-même de me lever? Ensuite, que signifie « le soleil stimule notre digestion »? Le passage où il est question d'activité mentale et de volonté est également difficile à comprendre. L'auteur : Pourquoi alors ne commenceriez-Vous pas à veiller la nuit et à dormir pendant le jour? Le lecteur : Vous voulez dire que je ne dors pas le jour et que je veille seulement parce que le soleil agit sur moi? Mais en fait, c'est que je préfère accomplir mes tâches à la clarté, voilà pourquoi je veille le jour. L'auteur : D'accord, et si l'on Vous fournit de la lumière pendant la nuit, voudrezVous travailler la nuit? Le lecteur : Non, parce que je me suis habitué depuis l'enfance à dormir la nuit et à veiller le jour. D'ailleurs, le jour est éclairé, et donc nous voulons travailler justement le jour. L'auteur : Et je Vous dis la même chose. Le jour, le soleil éclaire et donne à toutes les créatures vivantes les forces et l'enthousiasme d'agir. Seulement, Vous expliquez cela comme un vœu personnel, alors que les Védas affirment qu’outre le simple vœu personnel il existe une force qui anime l'envie de veiller justement pendant le jour et non la nuit. Ce patron s'observe chez la plupart des animaux, des plantes et des êtres humains. Le matin, lorsque le soleil commence à se lever à l'horizon, tout s'éveille et s'anime. Parallèlement à cela, l'appétit augmente. Aussi, il est généralement admis que le repas du midi doit être copieux. Durant cette période, lorsque le soleil atteint son point culminant, le mental s'active et ses fonctions d'analyse, de réflexion et de mémoire, entre autres, s'améliorent. Lorsque le soleil se couche, l'activité du mental s'affaiblit, et en même temps s'affaiblissent la mémoire, la capacité de réflexion et d'analyse. Nous comprenons tous cela, mais chacun a sa petite interprétation à ce sujet. Il nous semble que nous nous réveillons le matin parce que nous avons bien dormi, que nous voulons manger à midi parce que beaucoup de temps s'est écoulé depuis le petit-déjeuner. De la même manière, nous affirmons que nos processus de pensée sont au ralenti parce que notre esprit est fatigué d'avoir travaillé tout le jour. Le lecteur : N'en est-il pas ainsi? Au bout de cinq heures, j'ai dépensé tant d'énergie que la faim me travaille. Toutes les cinq heures, mon organisme éprouve le besoin de se nourrir, c'est pourquoi j'ai faim. Je me mets au lit à 22 heures, et après mon réveil, à 8 heures du matin, je prends mon petit-déjeuner, puis, à 13 heures, j'ai déjà très envie de manger. Y a-t-il une faille dans cette logique? L'auteur : Il y en a une toute petite. Si Vous avez envie de manger au bout de cinq heures, dans ce cas pourquoi ne Vous réveillez-Vous pas pour manger à 3 heures du -24- matin? Le lecteur : Y a-t-il des gens assez fous pour manger la nuit, plutôt que dormir? L'auteur : Je suis d'accord avec Vous. Pendant la nuit, le feu de la digestion est faible et donc l'appétit aussi. Bien entendu, si une personne travaille de nuit, elle éprouvera tout de même un certain appétit, mais plus le soleil s'élève à l'horizon, plus notre appétit est fort. De cette façon, notre capacité de digestion des aliments est aussi accrue. Tout cela est le résultat de l'action des forces solaires sur notre organisme. Mais nous avons l'habitude de croire que nous ne dépendons de rien, et donc il nous semble que le soleil ne prend aucune part à notre digestion. Or, il se trouve qu'il y a dans le soleil une force de feu très subtile qui a sur nous une influence différente de celle de la lumière solaire habituelle. De fins rayons solaires pénètrent notre organisme, de la même manière que les rayons passent à travers le verre. Les rayons les plus grossiers sont essentiellement retenus à la surface de notre corps. Le lecteur : Pouvez-Vous faire la démonstration de cela du point de vue du bon sens? L'auteur : Il est très facile de le démontrer. Lorsque nous sommes à l'extérieur, les rayons subtils du soleil ainsi que ses rayons grossiers agissent sur nous en même temps. Sous l'action des rayons grossiers, la surface de notre corps se réchauffe. Lors de ce processus, notre organisme consume son énergie à protéger le corps d'un excès de chaleur, ce qui explique que notre feu interne s'estompe. Nous savons tous que lorsque nous nous promenons dans la chaleur du soleil, notre appétit diminue. Si, en pleine chaleur, nous nous protégeons des rayons directs du soleil, il se produit alors un résultat tout à fait opposé. La même énergie solaire qui agit sur un plan subtil traverse notre organisme comme elle le ferait d'un mur. C'est pourquoi une fois à l'ombre nous éprouverons une légère fraîcheur, mais notre appétit ne fera que croître. Le lecteur : Très bien, Vous avez réussi à me convaincre que, par son énergie subtile, le soleil agit sur notre appétit. Par analogie, supposons qu'il agisse également sur notre activité physique et psychique. Je ne comprends toujours pas en quoi ce savoir au sujet du soleil est lié aux lois de la vie heureuse. L'auteur : Très simple. Si nous nous levons du lit avant 6 heures du matin, nos fonctions corporelles et psychiques s'activeront harmonieusement. Par contre, si nous nous levons après 6 heures, alors le réveil et le lever représenteront un stress et pour l'organisme et pour la psyché. Aussi, pour celui qui ne s'est pas levé du lit à temps, il existe deux types de réaction au stress causé par le choc de l'énergie subtile du soleil sur son organisme. Premièrement, les gens portés à être actifs éprouveront un état de forte tension psychologique durant toute la journée. De cette tension, ils ressentiront une fatigue constante. Peu à peu, ils commenceront à sentir les conséquences d'un lever tardif : baisse de la capacité de repos, de l'immunité, développement de tous types possibles de troubles digestifs, épuisement, faiblesse, instabilité psychique, baisse des fonctions de la volonté ainsi que de la mémoire. Deuxièmement, les gens enclins à la passivité ressentiront, dès le moment du réveil, de l'hypotonie et de la faiblesse. Une diminution des fonctions psychiques et physiques de l'organisme entraînera une baisse de la capacité de digérer les aliments, -25- des spasmes vasculaires, des migraines, des douleurs aux articulations et à la colonne vertébrale, des pierres aux reins, des nausées et des processus inflammatoires chroniques dans l'organisme. Si la personne a compris, consciemment ou intuitivement, cette loi de la vie heureuse, que l'on appelle aussi régime de l'alimentation, du travail et du repos, alors cette personne sera toujours alerte, heureuse et en santé. Le lecteur : Pouvons-nous aborder ce sujet dans le détail? L'auteur : Chaque chose en son temps. Pour le moment, nous passerons à la conclusion de notre discussion, puis nous poursuivrons l'étude de la puissance du temps. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Les personnes qui désirent véritablement être heureuses doivent tâcher de comprendre l’importance considérable qu’a le soleil dans notre vie. Plus nous comprendrons l'action des forces solaires sur notre organisme, plus nous aspirerons à vouloir orienter nos actions selon les mouvements cycliques du soleil dans le ciel. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le temps crée des cycles de mouvement pour tout ce qui existe dans l'Univers Le temps est l'un des aspects de Dieu, lequel contrôle tout dans notre monde. Et nul ne peut échapper à son influence. C'est ainsi que les scientifiques qui créent des produits de rajeunissement, espérant ainsi prolonger la vie de l'homme, ne pourront le faire dans la mesure de ce qu'ils désireraient. Chaque être vivant dans ce monde, tout comme chaque planète, possède sa propre orbite temporelle. Néanmoins, il existe certains moyens de freiner le processus de vieillissement de l'organisme. Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons influer sur le temps. Il est possible d'atteindre un certain degré de rajeunissement, mais changer la date de notre mort n'est pas de notre ressort. Il est impossible pour une personne âgée de rajeunir, car il existe des forces qui agissent sur tous les atomes de son corps et dirige leur mouvement orbital. Cette force du temps agit non seulement sur le corps subtil (le mental, la raison), mais aussi sur le corps grossier. L'orbite temporelle de toute planète est l'orbite selon laquelle elle se meut. En se déplaçant, elle vieillit, tout comme nous, quoique nous vieillissions beaucoup plus rapidement. Le lecteur : Je ne comprends pas le parallèle que vous faites entre nous et les planètes. Le cycle des planètes est fermé. Par exemple, le soleil termine toujours sa course à l'endroit d'où il l'a commencée. L'homme, par contre, naît, vit, et enfin meurt. Où y a-t-il un cycle ici? L'auteur : Parce que nous nous appuyons sur notre vision imparfaite, nous ne pouvons pas apercevoir la totalité du cycle, et donc nous pensons qu'il n'y en a pas. Ainsi, nous supposons que l'homme se situe à l'extérieur des lois cycliques du temps. À mon tour, j'ai une question. Pouvez-Vous voir le courant électrique? Le lecteur : Non, mais je peux le sentir, il peut me faire mal. -26- L'auteur : Très bien, donc il existe bel et bien, malgré que nous ne le voyions pas. Maintenant, lorsqu'il y a du courant dans la prise, croyez-Vous que c'est la prise qui l'a créé ou bien qu'il provient d'une autre source? Le lecteur : On dirait que vous me prenez pour un Papou. Nous savons tous que le courant provient de la centrale électrique. L'auteur : Oui, ici j'ai quelque peu exagéré. Je crois que vous répondrez sans peine à une question analogue. D'où, selon Vous, les bébés viennent-ils? Le lecteur : Du ventre de la mère. Ils sont le résultat d'une conception, à la suite de quoi se produit le développement intra-utérin de leur organisme. L'auteur : Donc, le courant électrique provient de la prise. Pourquoi l'enfant peut-il surgir de manière inattendue dans le ventre de la mère, mais que le courant électrique, lui, ne peut pas surgir de manière inattendue dans la prise? Le lecteur : Vous m'avez complètement embrouillé. Et d'où viennent donc les bébés, selon Vous? L'auteur : De la même manière que l'eau, faisant tourner la turbine, donne vie au courant électrique, l'âme donne vie à un petit corps en activant sa croissance. Le lecteur : C'est donc dire qu'à partir du moment de la conception il y a dans le corps de la femme deux âmes en même temps? L'auteur : Oui, c'est comme ça. Le lecteur : Je suis désolé, mais dans ce cas l'âme de l'enfant doit agir autant sur le corps de la mère que sur son âme. L'auteur : Vous avez raison, et c'est bien ce qui arrive. Immédiatement après la conception, l'âme de l'enfant modifie le caractère de la femme enceinte. La future mère elle-même ne se reconnaît plus. Elle se met à avoir des habitudes différentes, une attitude différente, un appétit différent, des goûts différents, des manières différentes. Beaucoup de femmes enceintes se sont plaintes auprès de moi qu'il leur arrivait des choses étranges sur le plan psychique. Elles ne comprenaient tout simplement pas que désormais deux âmes habitaient dans leur corps. Le lecteur : Intéressant. Donc, le cycle de notre vie commence chaque fois dans le sein de la mère? L'auteur : Oui, notre vie suit un cycle, tout comme celle des atomes et des planètes. Tout ce qui existe dans ce monde possède son orbite temporelle. Toute chose vit selon son cycle propre et traverse les mêmes étapes que nous. Les changements cycliques de notre corps sont inévitables. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Comprendre l'influence cyclique du temps sur tous les objets matériels nous aide à prendre conscience du caractère spirituel et éternel de notre nature. -27- ---------------------------------------------------------------------------------------------------- La puissance de cette force divine appelée Temps Tout comme les planètes, l'Univers lui-même se trouve sous le contrôle du temps, et au bout d'une certaine période, il sera anéanti. C'est ce qu'on peut lire dans l'un des commentaires du Srimad Bhagavatam (Chant XI) : « Au bout de l'existence de l'Univers, le temps, celui-là même qui anima au tout début la nature matérielle, le reconduira à nouveau vers l'état d'inertie, de nonmanifestation. » Le temps meut les atomes, les planètes, la vie des gens et toute chose existante en ce monde, selon leur propre cycle de vie. Il n'existe pas, dans cet Univers, de processus non cycliques et non gouvernés par des lois. Tout se meut selon son propre cycle. Tout se trouve sous l'empire du temps. C'est ce qu'on peut lire dans la Mahabharata, au Kala-vade (12.224.50-56) : On ne peut pas le dépasser à la course. On ne peut pas l'embrasser lorsqu'il se tient devant nous. Quelqu'un l'appelle tantôt année, tantôt mois, quinzaine, jour. D'autres peuvent le reconnaître comme une seconde. Certains l'appellent matin, soir, journée ou même instant. Mais peu importe le nom qu'on lui donne, il est un et porte le nom de kala (le temps). Tout en ce monde se trouve sous son pouvoir. Nous naissons et en nous commence le mouvement vers la vieillesse. La force du temps précipite notre vie vers l'avant. Et personne ne peut arrêter cette force. Personne ne peut arrêter le mouvement de notre corps vers la vieillesse. Trouvez-moi ne serait-ce qu'un homme qui, en naissant, ne mourrait pas mais continuerait à vivre. Cela est difficile à croire, mais d’après le savoir védique, chaque personne a également son orbite de temps individuelle. Les gens qui ont une attitude dédaigneuse envers la force du temps en souffriront beaucoup, même dans leur vie actuelle. C'est pourquoi la première chose dont doivent tenir compte médecins et savants, c'est le fait qu'il n'y a pas de plus grande force que celle du temps, et que tout traitement médical doit être administré en fonction de cette force. Le lecteur : Admettons qu’un médicament soit bon pour moi, mais que je ne le prenne pas au bon moment, n’aura-t-il aucun effet sur moi? L'auteur : Non, il aura un effet, mais pas à votre avantage, il nuira à votre santé. Si, par exemple, vous prenez un tonique en soirée, et non le matin, votre sommeil en souffrira. Au contraire, si vous prenez un calmant le matin, vous courez alors un grand risque d'affaiblir votre organisme. Un médicament conçu pour activer la digestion doit être pris soit avant soit après le repas, sinon ce sont les organes du système digestif qui en pâtiront. Chaque procédure et chaque exercice doivent être accomplis au moment opportun. Ainsi, pour qu'un traitement soit efficace, il faut accorder une grande importance à son régime. Et pour déterminer correctement ce régime, il faut connaître l'horoscope du patient. C'est pour cela qu'à l'époque védique (il y a 5000 ans), tout médecin, parallèlement à son savoir ayurvédique, possédait des connaissances en -28- astrologie védique. Toutes les prescriptions médicales étaient données en fonction de l'horoscope du patient. Bref, dans son travail avec un patient, un médecin ne doit jamais agir sans tenir compte du temps. Le lecteur : Vous voulez dire que sans horoscope, il est impossible de prescrire des médicaments? L'auteur : Oui, bien sûr. Il peut arriver que tel jour, à telle heure, le fonctionnement du foie du patient soit fortement ralenti. Il est possible que, précisément à cette même période, ce patient doive prendre un médicament qui affaiblit également, dans une certaine mesure, son foie. Au bout du compte, le foie écopera et le patient estimera que le médicament ne lui convient pas. Si son médecin possède des connaissances en astrologie, il modifiera alors la dose du médicament pour cette période et le patient évitera une indisposition. Quelle attitude faut-il alors adopter face au temps? Il est nécessaire de le respecter. C'est une loi. Celui qui ignore la législation de son pays risque de commettre des infractions et de se mériter la prison. Celui qui ignore qu'il faut respecter le temps se retrouve invariablement en prison, dans la « prison du temps ». La « prison du temps » est synonyme de souffrances inévitables. L’on se met à souffrir, notre vie s'empêtre dans les problèmes et nous devient pénible. « Respecter le temps » signifie littéralement se soumettre à son pouvoir et tout faire à temps. Il existe une horloge biologique qui s'amorce avec le soleil : c'est la roue du temps. La roue du temps, ou le soleil, met en marche l'horloge biologique de chaque être vivant sur la Terre. C'est la force spécifique du soleil, et elle n'a absolument rien à voir avec la lumière solaire. Le soleil, lui-même sous le contrôle des forces du temps, rend néanmoins possible l'action du temps sur notre vie. Par l'influence de sa lumière, le soleil crée ainsi un régime pour notre vie. Lorsqu'il est derrière l'horizon, le soleil nous signifie qu'il faut dormir, et lorsqu'il se lève tôt le matin, il nous tire de notre lit. Le lecteur : À présent, cette loi de la vie heureuse m'est plus claire. Si je la comprends bien, elle se résume ainsi : « Le temps, force juste et humaine, sanctionne ceux qui ne se soumettent pas à lui et ne le respectent pas. Il est donc préférable de se soumettre à cette force « humaine » et de la tenir à distance. Autrement, la souffrance sera inévitable. Le caractère « humain » de la relation qu'elle entretient avec les contrevenants se traduit par une condamnation sans appel. Le fait d'ignorer la puissance du temps ne nous dispense pas de souffrir. » Franchement, je ne peux pas dire que cette loi de la vie heureuse m'ait apporté une grande joie. L'auteur : C'est parce que Vous n'êtes pas encore pleinement conscient de la puissance et de la justice du temps. Votre définition de la puissance du temps n'est pas mauvaise, toutefois elle laisse transparaître un certain pessimisme. Le seul problème, c'est qu'il ne faut pas tenir cette puissance à distance. Au contraire, nous devons marcher en cadence avec le temps. Tout négativisme par rapport au temps se dissipe dès que nous prenons conscience qu'il n'existe pas d'autre moyen de s'éduquer. Si nous refusons de comprendre qu'il nous faut tout faire à temps, et croyons qu'il y a un moyen d'éviter le châtiment de la puissance du temps, nous éprouverons alors, par moment, l'envie de contrevenir à cette loi. En contrevenant à la loi du temps, nous vouons notre existence au chaos absolu. Les gens se mettront à agir de manière désordonnée, sans aucun système. Par conséquent, ils se feront de plus en plus souffrir les uns les autres. Les uns voudront avoir des enfants plus tard dans leur vie, d'autres trouveront approprié de cueillir les fruits lorsqu'ils sont verts et de chercher un moyen par la suite de les faire mûrir. Des idées comme celles de travailler la nuit et de veiller le -29- jour sont également de cet ordre. Le lecteur : Il semble bien que c'est ce qui est en train de se produire. Par exemple, mes voisins aiment bien faire la fête pendant la nuit et ils m'empêchent de dormir. Le temps va-t-il les punir de cela? L'auteur : Vous voulez pourtant qu'il ne punisse pas tout le monde. Peut-être Vos voisins pourraient-ils faire justement figure d'exceptions? Le lecteur : Non, ils m'ont déjà suffisamment torturé comme ça. L'auteur : Vous voyez, le fait que le temps éduque par le biais de sanctions ne le rend pas injuste pour autant. Le temps tâche de réguler nos vies et, en nous punissant, il nous indique comment devenir heureux. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Le temps est juste en cela que tout manquement à un mode de vie correct et mesuré se verra sanctionné. Si nous nous mettons tous consciemment à réglementer notre vie, la paix et la prospérité régneront alors sur cette planète. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le temps est la force la plus subtile qui ait cours dans le monde matériel Le temps est le plus subtil de tous les éléments du monde matériel, et c'est ce qui le rend impossible à fixer ou à mesurer. Cependant, nous avons l'impression que tôt ou tard nous pourrons tout mesurer. Les arguments en faveur du caractère incommensurable du temps paraîtront étranges à plusieurs, puisque chaque jour nous consultons notre montre pour savoir l'heure qu'il est. Mais trouvez une seule personne qui soit arrivée à mesurer la nature du temps lui-même. Convenez que prendre une mesure revient à établir un contact avec quelque chose, ou tenter de l'influencer. Ainsi, celui qui arrivera à mesurer le temps devra apprendre à l'influencer. Mais pour ce faire, il devra d'abord lui-même échapper à l'influence du temps. Celui qui échappe à l'influence du temps matériel devient immortel. Toutefois, nous n'avons pas vu encore en ce monde qu'une personne soit arrivée à vivre éternellement dans son corps matériel. Il n'en demeure pas moins que, dans leurs tentatives de prolonger la vie humaine, les chercheurs investissent chaque année des milliards de dollars afin de trouver une préparation qui nous rendrait immortels. Mais celui qui étudie attentivement les Védas sait bien que cela est impossible. Le Srimad Bhagavatam (3.26.15) affirme que de par sa nature spirituelle et éternelle, le temps contrôle tous les processus de ce monde. Comment pouvons-nous donc espérer gouverner ce qui précisément nous gouverne? À l'origine de l'Univers, le temps apparaît comme élément liant tous les autres éléments. « Le temps est (pour tous les 24 types de matières originelles) un facteur de liaison, il est le vingt-cinquième élément de la création. » Le lecteur : Je ne comprends pas comment le temps lie ces premiers éléments matériels entre eux. -30- L'auteur : Pour le moment, cela est plutôt difficile à expliquer. Nous en reparlerons plus en détail lorsque nous aborderons la description des éléments premiers (les premiers éléments matériels). Cependant, il y a une chose que nous allons tout de même tirer au clair. Il est possible de comprendre très facilement que le temps possède un pouvoir liant si l'on observe comment nous nous déplaçons pour acheter du pain au magasin. Le lecteur : Vous plaisantez encore. L'auteur : Quand nous allons acheter du pain, chacun de nos pas marque un intervalle de temps. Il est impossible qu'arrivé à mi-chemin nous constations que notre montre affiche la même heure qu'à notre départ. Le lecteur : Pourtant, il me semble que ce n'est pas le temps qui contrôle mes mouvements, mais que je me déplace moi-même et que les aiguilles sur la montre bougent aussi d'elles-mêmes. L'auteur : Dans ce cas, le temps se meut à l'extérieur de Vous et nullement à l'intérieur de Vous? Le lecteur : Ne m'embrouillez pas, je dis que le temps (les aiguilles) avance sur la montre et que parallèlement, moi, je vais au magasin. L'auteur : Donc, pendant que Vous allez au magasin, Vous ne vieillissez pas du tout? Le lecteur : Non, je vieillis. Le temps se meut aussi à l'intérieur de moi. L'auteur : Il s'ensuit que le temps, se mouvant à l'intérieur de Vous, est aussi l'élément de liaison de Votre déplacement au magasin pour acheter du pain. Vous êtes d'accord? Le lecteur : Il s'ensuit que c'est le même temps qui à la fois se meut à l'intérieur et à l'extérieur de moi? L'auteur : Il se meut partout en même temps, et en outre il lie entre eux tous les événements qui se produisent en ce monde, tant dans notre vie que dans celle des êtres qui nous entourent. Il agit sur tout en même temps, et ainsi il nous lie tous ensemble. Le lecteur : Bon, soit, il lie toutes choses, mais qu'est-ce que cela a à voir avec notre vie malheureuse ou heureuse? L'auteur : Lorsqu'un malheur se produit, il faut comprendre qu'il arrive par la volonté du temps. Le temps agit comme un facteur de liaison entre nos actions passées et la situation dans laquelle nous nous trouvons maintenant. Le lecteur : Et qu'est-ce qui nous fait comprendre que ces évènements sont liés? L'auteur : L'absence de souffrance. La souffrance arrive toujours suite à un sentiment d'injustice à notre égard. Si la personne cesse d'éprouver de l'injustice, elle cesse immédiatement de souffrir. -31- Le lecteur : Donc, le fait de comprendre que la force du temps lie les choses entre elles nous rend heureux? L'auteur : Oui, en effet, c'est ainsi. Autrement, à quoi bon en parler aussi longtemps? ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Celui qui comprend le pouvoir de liaison du temps est en mesure de supporter n'importe quelle difficulté, sachant qu'elles sont le résultat de ses actions passées. Cela lui permet ainsi d'encaisser sans douleur les coups du destin. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- À propos de la différence entre l'âme et le corps Puisqu'il est clair, d'après le Srimad Bhagavatam, que le temps agit dans ce monde comme élément de liaison pour tout ce qui existe, nous devons reconnaître qu'il nous est impossible de le mesurer, comme il nous est du reste impossible de mesurer bien d'autres choses. Par exemple, beaucoup de scientifiques tentent de mesurer l'âme. Cependant, parce que sa nature est spirituelle, et non matérielle, elle ne se laisse pas mesurer avec des instruments matériels. Et donc, pour les instruments matériels, l'âme est imperceptible. Le lecteur : Que signifie « spirituelle, et non matérielle »? L'auteur : Cela est très difficile à expliquer, mais je vais tenter à tout le moins de Vous donner une idée de ce qu'est le savoir spirituel, lequel en passant s'avère la plus grande énigme de tous les temps. La sensation d'éternité, de savoir et de bonheur provient exclusivement de la force spirituelle. Par exemple, aucun instrument ne peut mesurer le pouvoir d'un sourire. On ne peut que le comparer avec un autre sourire. Le sourire contenant le plus de bonheur est celui qui possède la plus grande quantité de pouvoir spirituel pouvant agir sur notre conscience. Le lecteur : Se peut-il vraiment que l'envie qui se manifeste en nous de sourire ne soit pas un réflexe en réponse au sourire d'un autre? L'auteur : Si vous estimez qu'un sourire n'est rien d'autre qu'un réflexe du système nerveux, dans ce cas qu'est-ce que l'amour, d'après vous? Le lecteur : D'après moi, c'est un réflexe complexe ou, en d'autres mots, un instinct. L'auteur : Et d'où provient cet instinct? Le lecteur : Nous l'avons dès la naissance, c'est dans nos chromosomes. L'auteur : Autrement dit, nous sommes, Vous et moi, deux grandes structures biochimiques qui échangeons des réflexes conditionnés. Ici, nous nous acharnons à apprendre à échanger des réflexes de sorte à faire apparaître l'instinct de bonheur. -32- Votre opinion inhabituelle sur la nature de l'amour mérite d'être discutée. Alors, dites-moi en quoi nous sommes différents des ordinateurs. Ils ont eux aussi leurs types de réflexes et d'instincts. Le lecteur : Ce qui nous distingue des ordinateurs, c'est le degré de perfection des processus de notre organisme. L'auteur : Alors, si les scientifiques arrivent à inventer des ordinateurs dont le niveau de perfection égale celui de l'organisme humain, il faut conclure qu'entre de telles machines et les humains il n'y aura plus aucune différence?! Le lecteur : Absolument, c'est précisément ce que je crois. Bientôt, la science pourra créer des humains artificiels et nous ne mettrons dans leurs mémoires que des instructions utiles. L'auteur : Je vous rappelle que nous parlions de l'amour, qui, selon Vous, relève de l'instinct. Ces robots seront-ils en mesure, comme nous, d'aimer? Le lecteur : Bien sûr, puisqu’après tout l'amour n'est qu'un instinct. L'auteur : Explication très logique. Dites-moi franchement, voudriez-Vous prendre pour épouse une ravissante femme-robot qui aurait de très bons instincts? Le lecteur : Personnellement, non. Pourquoi voudrais-je d'une épouse-robot? À force de vivre avec elle, je deviendrais moi-même un robot. L'auteur : Mais ce sera la plus belle, et elle éprouvera pour Vous un amour instinctif fort, et Vos enfants naîtront avec des instincts d'amour fort, tous se comporteront de manière irréprochable, Vous ne connaîtrez plus aucun conflit. Il sera possible de la programmer pour qu'elle soit la femme parfaite. Vous comprenez? Alors, l’idée vous plaît? Le lecteur : En fait, pas vraiment. Ce que je veux, c'est un amour réel, pas un amour préprogrammé. L'auteur : Mais c'est bien un amour réel, il n'est pas différent de l'amour habituel. Convenez-en! Le lecteur : Inutile d'aller plus loin, j'ai compris. L'amour n'est pas un instinct, ni une chose artificielle, mais une chose naturelle pour nous, qui n'est pas mécanique, mais qui est vivante. L'auteur : Oui, l'amour, c'est la manifestation de la vie. La vie ne se manifeste que par le biais de la force spirituelle, et non de la matière organisée de manière complexe. Aucun scientifique n'a à ce jour été capable de synthétiser de la vie à partir de la matière. La vie est une force spirituelle que nous percevons à travers la matière. Le lecteur : Selon Vous, le corps, ce n'est pas nous, mais de la matière dans laquelle nous vivons? L'auteur : Exactement. Notre corps change à chaque seconde de notre vie. Tous les sept ans, toutes les cellules de notre corps changent complètement, c'est pourquoi tous les sept ans le corps se renouvelle complètement. Pouvez-Vous concevoir le fait -33- que, sept ans auparavant, vous étiez une tout autre personne? Le lecteur : J'ai vieilli de sept ans, alors oui, bien sûr, j'ai changé. L'auteur : Je ne parle pas de transformations corporelles, maintenant, je parle de Vous. Êtes-Vous prêt à accepter le fait qu'il y a sept ans celui qui est ici devant moi n'existait pas et que c'était une autre personne? Le lecteur : Eh bien, supposons-le donc. L'auteur : Très bien. À présent, imaginons que Votre épouse vienne vers vous, qu'elle ait accepté cette conception, et qu'elle vous dise qu'en fait cette façon de voir a soulagé sa douleur. Supposons qu'elle vous dise : « Il y a huit ans, je t'ai trompé, mais aujourd'hui je comprends que ce n'est pas toi que j'ai trompé, mais une autre personne. C'est pourquoi je me suis apaisée et je suis heureuse de voir que notre amour n'a pas souffert de tout cela. » Le lecteur : Je n'ai pas même envie d'imaginer une chose pareille. J'ai une femme fidèle. Cependant, vous avez raison, l'idée de devenir une autre personne avec le temps a des conséquences effrayantes. L'auteur : Néanmoins, Vous ne nierez pas le fait que notre corps subisse une transformation complète, au bout de sept ans, cela est démontré par la science moderne. Le lecteur : Oui, cela est difficile à nier. L'auteur : Mais nous sommes demeurés les mêmes personnes. Seulement, nous sentons que notre corps a vieilli et que nous avons plus d'expérience de vie. Vous êtes d'accord avec moi? Le lecteur : Oui, je suis d'accord. L'auteur : Alors, je crois qu'il est clair à présent que nous sommes des âmes, que nous ne faisons qu'habiter le corps et que, si nous nous percevons en tant que corps, nous ne sommes pas ce corps. C'est nous, et non notre corps, qui sommes en mesure d'aimer et d'être aimés, c'est nous, et non notre corps, qui sentons tout au fond de nous que nous ne mourrons pas. C'est nous, et non notre corps, qui sommes conscients d'avoir compris quelque chose. Aussi, est-ce nous qui vivons. Tout au plus, le corps nous offre-t-il la possibilité de vivre dans le monde matériel. Nous nous sourions les uns les autres avec notre force spirituelle, quoiqu'en apparence nous ne voyions que des lèvres qui se distendent. C'est pour cela que certaines personnes, ayant une compréhension superficielle des choses, en sont venues à cette étrange idée afin d'améliorer les relations dans la collectivité. Ils étirent un peu les lèvres lorsqu'ils se voient et croient que cela les rend plus heureux. Le lecteur : Renversant. Mais dans ce cas, pourquoi aimons-nous les jolies jeunes femmes et non les laides? La beauté ne se trouve-t-elle pas dans le corps? L'auteur : La beauté d'une jeune femme se manifeste par son corps, mais elle peut aussi ne pas se manifester. Vous conviendrez que lorsqu'elle est d'humeur maussade, la même jeune femme n'est pas très attirante. -34- Le lecteur : Oui, c'est un fait. C'est donc dire que la beauté, chez cette jeune femme, est la manifestation de son âme? L'auteur : Non, la jeune femme est elle-même une âme, et son corps, l'endroit où cette âme réside. S'il n'y avait pas d'âme, le corps ne serait qu'un mannequin élaboré et inanimé. Le lecteur : C'est là une affirmation sévère, mais il se peut qu'elle soit vraie. Toutefois, Vous n'avez toujours pas répondu à la question : pourquoi aimons-nous les corps qui sont beaux et pas ceux qui sont laids? L'auteur : Parce que le corps est le reflet de l'âme. Dans un corps de femme, l'âme peut vouloir jouir de l'amour. Si, en outre, elle s'est comportée de manière pieuse dans ses vies antérieures, le destin lui accordera alors un corps attrayant; si ces vies ont été moins pieuses, alors sa beauté sera moindre. Le corps est créé selon les souhaits et actions que nous avons accomplis dans nos vies précédentes. Le lecteur : C'est donc dire que le corps apparaît comme une conséquence de nos souhaits et actions? L'auteur : Oui, c'est ce que les Védas affirment. Le lecteur : C'est donc dire que cette jolie jeune femme a souhaité être belle et, en même temps, elle avait une bonne conduite, donc elle s'est mérité un beau corps? L'auteur : Voilà. Mais sachez toutefois que si nous ignorons les lois de la vie heureuse, nous serons malheureux, malgré que nous ayons un beau corps. Il est possible que nous jouissions de bonnes dispositions corporelles, mais si nous n'avons pas compris que le bonheur dépend également d'une bonne attitude et d'une bonne compréhension des choses, nous serons incapables d'être heureux. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Il nous faut comprendre que l'éternité, le savoir et le bonheur ne dépendent pas de l'âge de notre corps. Si nous nous reconnaissons comme une âme possédant ces trois attributs de la vie heureuse, alors, riches de ce savoir, il nous sera facile de comprendre comment trouver le bonheur, même à un âge avancé. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le temps nous donne la crainte ou le courage Les Védas affirment que la nature de l'âme n'est pas matérielle, mais spirituelle. L'âme ne subit pas l'influence du temps matériel subtil, et c'est pourquoi elle ne prend pas part aux processus cycliques qui ont cours dans l'Univers. Autrement dit, en tant que nous sommes des âmes, nous sommes immortels. Selon les Védas, l'âme (ce qui se trouve dans le corps et le remplit de conscience et de possibilité de vivre), d'une manière particulière, a la capacité d'agir sur la nature matérielle. Cependant, la nature matérielle ne peut pas, à son tour, agir sur elle. C'est donc dire que l'être vivant spirituel ne vit pas selon les lois de la matière telles que nous les connaissons dans nos vies de tous les jours. Voilà pourquoi nos instruments matériels ne nous permettent pas de mesurer l'âme, ou ce que nous estimons être d'essence spirituelle. -35- Afin de comprendre ce point, essayons de nous imaginer en train de mesurer un microbe à l'aide d'une règle. Le corps où se trouve l'âme, ayant une nature matérielle et étant sous l'influence de la puissance du temps, vieillit et meurt, alors que l'âme reste inaltérable. Néanmoins, la force de son désir de vivre dans l'univers matériel amène cette dernière à renaître dans un nouveau corps. Elle se loge d'abord dans le spermatozoïde du père puis dans l'ovule de la mère. Ainsi, un nouveau corps se forme, dans lequel elle restera aussi longtemps qu'il lui sera prescrit par le destin, pour ensuite en sortir,sous l'influence inflexible du temps. Cela se trouve confirmé par la Bhagavadgita (2.27) : « La mort est certaine pour qui naît, et certaine la naissance pour qui meurt. Puisqu'il te faut accomplir ton devoir, tu ne devrais pas t'apitoyer ainsi. » Néanmoins, ceux qui refusent d'accepter la suprématie de la force du temps se trouvent souvent à s'apitoyer sur leurs pertes. La pensée incessante que tous nos plans doivent un jour se réaliser, quoi qu'il arrive, nous enlève la force nécessaire à l'accomplissement de nos obligations. Le lecteur : Je ne comprends pas très bien comment nos plans, que nous élaborons afin de mieux organiser nos tâches, peuvent nous enlever des forces. L'auteur : Nous croyons être les maîtres de notre destinée. Et cela est vrai en bonne partie, puisque notre destin dépend de nos désirs et de nos actions. Cependant, nous oublions souvent que ce sont nos actions et désirs passés, et non actuels, qui constituent la base de notre destinée. Le lecteur : Que voulez-Vous dire par « passés »? L'auteur : Comme nous l'avons déjà mentionné, nos actions et désirs passés exercent leur influence sur notre vie avant nos actions et désirs actuels. Le lecteur : Et pourquoi une telle injustice? L'auteur : Il n'y a pas là d'injustice. Seulement, nos actions et désirs passés sont beaucoup plus nombreux que nos actions et désirs actuels. C'est ce qui explique que nous ne pouvons pas avoir la pleine certitude que nos plans se réaliseront. Si nous planifions quelque chose, alors la force invisible de nos désirs nous attache à nos plans. Par conséquent, lorsque, par la volonté du temps, ils ne se réalisent pas, nous souffrons. Le lecteur : Je n'arrive pas à imaginer comment il est possible de souffrir de cette force invisible de nos désirs. L'auteur : Supposons que Vous avez décidé de vous marier et que Votre fiancée Vous quitte pour un autre. Rien ne Vous interdit d'en épouser une autre, mais Votre attachement à cette jeune femme en particulier Vous cause tout de même de la souffrance. Parfois, la souffrance est si intense que la personne est incapable de la supporter et en arrive au suicide. Le lecteur : Vous voulez dire que la seule raison de cette souffrance est ce sentiment qui me pousse à vouloir faire de cette jeune femme mon épouse. Mais je crois plutôt que ce type de souffrance survient lorsqu'il nous est tout simplement impossible -36- d'entrer en contact avec l'être aimé. L'auteur : Qui vous empêche d'entrer en contact avec elle? Vous pouvez entrer en contact, mais pas en tant qu'époux, c'est-à-dire que Vous Vous trouvez alors privé de ce contact auquel Vous Vous étiez attaché. Le lecteur : À présent je comprends. En tombant amoureux avec cette jeune femme, je n'ai pas remarqué que non seulement je désirais la rendre heureuse, mais je voulais aussi la posséder comme épouse. Par conséquent, malgré le fait qu'elle soit heureuse, je continue de souffrir à cause de mon attachement à cette idée. Dois-je en conclure que, pour éviter de souffrir, il vaut mieux ne rien planifier? L'auteur : Non, pas tout à fait. Nous pouvons planifier dans une certaine mesure, mais sans croire que nos plans devront absolument se réaliser. Du reste, il ne vaut pas la peine de planifier à trop long terme, car autrement le temps sapera notre idée et nous en souffrirons. Le temps est une force considérable, et nous devons la prendre en compte. Voilà la bonne façon de comprendre les choses. Si nous ne comprenons pas cela, il nous sera impossible de connaître le bonheur. Ainsi, ceux qui sont privés du vrai savoir se méprennent sérieusement sur la puissance du temps. À la fin, pareille incompréhension comble leur existence de douleurs et de craintes, conséquences de projets irréalisés et d'espoirs déçus. C'est ce que confirme le Srimad-Bhagavatam (3.26.16) : « L'influence de Dieu, la Personne Suprême, se fait sentir à travers le facteur temps qui suscite la peur de la mort chez l'âme égarée par le faux ego, au contact de la nature matérielle. » Ceux qui se soumettront aux lois du temps seront en mesure de comprendre sa nature divine et, en bout de course, vaincront leurs craintes. Le lecteur : Que signifie « se soumettre aux lois du temps »? L'auteur : Nous devons comprendre qu'une période déterminée nous a été allouée pour ce qui s'avère être le but principal de notre vie. Une fois cela compris, nous éprouvons le désir ferme de consacrer encore plus de temps à apprendre à nous connaître nous-mêmes et à étudier le sens de la vie. Le lecteur : Et à quoi donc servira une telle étude? Pas à gagner plus d'argent?! L'auteur : Nous en tirerons à tout le moins une compréhension appropriée de ce qu'est le bonheur. Celui qui consacre suffisamment de temps et d'énergie à l'étude de sa nature spirituelle commence à comprendre de quoi dépend le bonheur. Il voit que le bonheur ne dépend pas de la quantité d'argent qu'il possède, mais du fait qu'il atteigne ou non le but réel de sa vie. Le lecteur : Mais plusieurs croient justement que c'est l'argent qui règle leurs problèmes et que c'est là le but réel de la vie. Que disent à ce propos ceux qui ont compris la puissance du temps? L'auteur : Ils savent que tous nos désirs d'obtenir de plus en plus de richesses et de nous construire un logement engendrent toujours plus d'appréhensions, que nous pouvons perdre toutes nos épargnes ou les voir dilapidées avec le temps. Ceux qui ont pris conscience de la puissance du temps comprennent la véritable raison de la peur -37- des gens qui consacrent leur vie à accumuler de l'argent. Le pécule amassé au cours de leur vie est une source d'angoisses considérables chez la plupart des gens. Cependant, viendra le jour où toutes nos économies seront réduites à néant. Et c'est ce qui arrive. Le temps vient à bout de tout. Ce que nous achetons vieillit et s'use. Même l'argent amassé perd de sa valeur. Et le seul fait de nous savoir éternels et immortels par nature, et donc différents de notre corps matériel, peut dissiper toutes nos peurs. C'est ce que nous dit le Srimad Bhagavatam (11.2.37) : « Seule la pratique spirituelle peut nous permettre de vaincre nos peurs. Par conséquent, celui-là seul qui aura développé complètement sa conscience spirituelle (qui aura compris qu'il est une âme et non un corps), pourra vaincre ses peurs. » Le lecteur : Tout de même, pour ce qui concerne l'accumulation de richesses, vous ne m'avez pas convaincu. Seuls les sots ne font pas d'économies, aussi lorsqu’arrivent les jours difficiles ils en souffrent beaucoup. L'auteur : Je n'ai pas du tout affirmé qu'il faille être sot et ne pas avoir de réserves pour les jours difficiles. J'ai dit que ceux qui font de l'accumulation des richesses le but principal de leur vie sont voués à souffrir. Selon les lois de la vie heureuse, l'argent amassé doit servir à rendre heureux les gens qui nous entourent. Si ce n'est pas le cas, celui qui aura consacré sa vie à s'enrichir vivra dans l'angoisse de trouver un moyen d'employer toutes ces économies. Cette angoisse résultera de la puissante influence du temps. Ainsi, par le biais de la peur, le temps nous aide à comprendre comment il nous serait préférable d'employer notre temps libre : soit à augmenter nos avoirs matériels, soit à atteindre le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : La puissance du temps contrôle nos actions et, par le biais de la peur, nous fait comprendre que nous faisons fausse route. Nous pouvons vaincre nos peurs seulement si nous nous mettons sérieusement à étudier le sens de notre vie. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Comment Alexandre de Macédoine a appris la puissance du temps Voici ce qui est arrivé à Alexandre de Macédoine. Depuis sa naissance, il était conseillé par un astrologue éminemment qualifié. Cet astrologue était une personnalité extraordinaire et d'une grande sagesse. Doué d'un énorme savoir en matière astrologique, il avait prédit un grand nombre d'évènements dans la vie d'Alexandre de Macédoine, lui dictant le moment approprié pour faire la guerre, le lieu et la meilleure manière d'agir. De nature capricieuse, Alexandre de Macédoine ne faisait pas toujours confiance à ses subalternes, et parfois, sous le coup de la colère, il les punissait sévèrement. Un jour, lors d'une promenade en compagnie de son astrologue, Alexandre de Macédoine monta dans une très haute tour. Là-haut, il eut avec lui un sérieux entretien : « Tu m'as dit tout savoir sur ma vie ainsi que sur la tienne, et également -38- sur les évènements liés à nos existences? » Ce jour-là l'astrologue était d'humeur très pensive. Considérant le grand stratège, il agréa humblement d'un signe de tête. Alors, d'une voix grave, Alexandre de Macédoine lui demanda : « Dans ce cas, dis-moi : quand mourras-tu? » L'astrologue lui répondit : « Pour certaines raisons, il m'est impossible de révéler le secret de ma mort. Mais je peux affirmer que, d'après les lois du destin, je mourrai d'une mort violente. D'ailleurs, je sais exactement qui me tuera. » Le visage de l'astrologue s'illumina et il lança au général un regard pénétrant. Alexandre lui demanda alors : « Et qui est-ce donc? » Perdant intérêt à la discussion, l'astrologue s'enferma dans une intense méditation. Puis, jetant un coup d'œil rapide derrière lui, il dit calmement : « C'est mon fils, qui me tuera. » Alexandre de Macédoine, hautain, lui répondit alors : « En fait, tu n'es pas un astrologue sérieux, puisque cette fois-ci tu te trompes. » Et sur ces mots, furieux, il poussa l'astrologue en bas de la tour. Lorsque Alexandre descendit de la tour, l'astrologue, agonisant, prononça ces mots avant de mourir : « Je ne me suis pas trompé, puisque tu es mon fils et que je meurs. » Seulement plus tard, la mère d'Alexandre de Macédoine lui appris qu'en effet il était le fils de cet astrologue, et elle lui révéla le secret de leur liaison. Conscient de la puissance du temps, l'astrologue n'avait rien raconté à Alexandre de Macédoine, puisqu'il comprenait que rien ne pourrait le sauver et que ce qui devait lui arriver à ce moment-là était inévitable. Ayant vaincu sa peur, peut-être aura-ttâché de ne pas gaspiller les derniers moments de sa vie. Aussi, en tentant d'éviter un conflit avec son fils, s'est-il concentré, avant de mourir, sur quelque chose d'important. Les Védas affirment que l'heure de la mort constitue le plus important examen. Ce que notre prochaine vie nous réserve dépend de ce sur quoi nous nous concentrons au moment de mourir. C'est ce que confirme la Bhagavad-gita (8.6) : « Car certes, ô fils de Kunti, ce sont les pensées, les souvenirs de l'être à l'instant de quitter le corps qui déterminent sa condition future. » ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Une compréhension profonde de la puissance et de l'inévitabilité du temps permet de jeter un regard de sagesse sur les situations les plus périlleuses. De plus, celui qui comprend la puissance du temps se voit libéré de la peur de la mort. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Définition du temps Conformément aux écritures védiques, le temps est un aspect de Dieu. Il gouverne l'univers, agit de façon cyclique sur la création matérielle et la conduit à la destruction. Le temps est la plus grande force punitive de l'univers matériel. Il condamne avec fermeté ceux qui refusent de se plier à sa volonté. C'est une substance indépendante de tout autre facteur de l'univers matériel, qui agit sur tout type d'activité de la matière, mais qui jamais ne se retrouve sous son influence. Au sein de l’Univers, le temps est l'élément de liaison de tous les processus de changements de la matière. Le temps pénètre tout, et il se divise en trois parties : le passé; -39- le présent; le futur. Le passé existe-t-il vraiment ou n'est-il que de l'histoire? Le passé, le présent et le futur constituent un type particulier d'énergie invincible qui, agissant sur le monde où nous vivons, le pousse à changer. Le lecteur : Je comprends comment le présent agit sur nous, mais l'action du passé ou du futur est moins évidente. L'auteur : En premier lieu, nous allons parler du passé. Il agit sur nous à travers notre esprit et notre raison. Notre esprit, de nature matérielle et subtile (invisible), se trouve sous l'influence du passé par le biais de notre mémoire. La mémoire est une fonction de l'esprit, qui le lie au passé. Lorsque nous nous remémorons d'anciens évènements, le passé, par le biais de la mémoire, provoque une interaction entre l'esprit et des faits réels qui se sont produits. Plus la personne est sincère, plus elle peut se souvenir de son passé avec clarté. Les saints, eux, peuvent même voir leurs vies précédentes. Le lecteur : Comment se fait-il que l'esprit se trouve, par le biais de la mémoire, sous l'influence du passé? Il me semble au contraire que nous nous mettons à penser à un évènement passé seulement une fois que celui-ci est rappelé à la mémoire. Le passé ici n'a rien à voir. L'auteur : Oui, nous pouvons essayer de nous souvenir du passé, et, si nous réussissons, alors le passé se met immédiatement à influencer notre esprit, interagissant avec lui à travers la mémoire. De plus, ces souvenirs peuvent surgir dans notre esprit de manière spontanée et inattendue. Vous êtes d'accord avec cela? Le lecteur : Oui, mais je ne comprends toujours pas comment le passé agit sur l'esprit. L'auteur : Lorsque l’on se remémore des évènements passés, cela provoque toujours une réaction d'ordre psychique. Cette réaction est le résultat de l'interaction du passé avec l'esprit. Le contact qui s'établit entre l'esprit et ces évènements se produit par le biais de la mémoire, qui a accès au passé. Le lecteur : Je croyais que cette réaction face au passé n'était que de l'ordre du réflexe conditionné. L'auteur : Cela veut donc dire que, selon Vous, le fait de se souvenir du passé est un réflexe conditionné? Le lecteur : Oui. L'auteur : En d'autres mots, il ne peut pas y avoir de contact avec le passé, il n'y a que la mémoire et les réflexes que son contenu provoque? -40- Le lecteur : C’est ce qu’il me paraît. L'auteur : Dans ce cas, peut-être que le temps n'existe pas non plus? Le lecteur : Il existe en tant qu'histoire, mais ce n'est pas une chose réelle et il n'agit pas sur nous. L'auteur : En somme, nous n'existons pas davantage dans le passé? Le lecteur : Voilà ce que cela veut dire : nous n'existons pas plus dans le passé que nous nous y trouvons présentement. C'est tout simplement de l'histoire. L'auteur : Alors, personne n'existe dans le passé, et en soi le passé n'existe pas, c'est exact? Le lecteur : Oui, nous n'existons qu'au présent, et personne n'existe dans le passé. L'auteur : Donc, toutes nos actions passées n'existent qu'au présent, et si rien de ce qui a été accompli ne subsiste au présent, c'est alors que ce que nous avons fait n'existe plus. Le lecteur : J'ai déjà dit que tout ce que nous avons fait dans le passé n'existe pas en réalité, ce n'est que de l’ordre du fait historique. L'auteur : Inutile, dans ce cas, de condamner un criminel pour meurtre, car il a accompli une chose qui, dans le présent, n'existe déjà plus : il a tué, et cette personne n'est plus. D'autant plus que le meurtrier n'existe pas dans le passé, il n'existe qu'au présent. La victime non plus n'existe pas, car elle a été tuée dans le passé. À quoi bon alors mettre le meurtrier en prison puisqu’aucun problème ne subsiste des suites de son acte? Le lecteur : Tout de même, les parents de la victime se remémorent le drame, et cela leur cause une douleur insupportable. L'auteur : Les souvenirs des parents, selon Votre conception, ne sont que des réflexes conditionnés. Pour eux, la victime n'existe plus dans le présent puisqu'elle a été tuée. Elle n'existe pas non plus dans le passé puisque le passé, selon Vous, n'existe pas. Il n'y a donc aucun problème, il suffit tout simplement d'enlever aux parents de victimes de meurtre leur fixation (ou leur réflexe conditionné) sur la mort de leur proche, et de les laisser vivre en paix, sans tracas. Le lecteur : Ce que vous dites là est intéressant. Quoique cela paraisse absurde, plusieurs psychologues pensent ainsi. Pourtant, le tueur a commis un crime! L'auteur : Quel crime peut-on commettre dans un lieu qui n'existe pas avec des gens qui n'existent pas, si celui-là même qui a commis le crime n'existe pas non plus? Le lecteur : Oui, ce n'est pas ainsi que l'on commet un crime. L'auteur : Et donc, il est inutile de condamner le tueur. Le lecteur : Mais plusieurs pensent ainsi. C'était autrefois un criminel, on l'a condamné, mais puisque du temps s'est écoulé, ce n'est donc déjà plus un criminel. -41- Certains pays ont même des lois qui accordent le pardon à des crimes commis dans le passé, et qui ne les condamnent pas. Encore une fois, on peut en tirer des conclusions pour le moins déplaisantes. Il semble bien que le passé existe réellement et que nous ayons un réel contact avec lui. Et donc, nous sommes tout de même contraints à condamner celui qui dans le passé a commis un crime. L'auteur : Voilà, mais cela n'est pas si simple à comprendre. Le lecteur : Attendez. Et si le passé existe, est-ce à dire que nous pouvons apprendre à agir réellement dans le passé? L'auteur : Non, nous ne pouvons agir que dans le présent. Seul le présent nous accorde la possibilité d'agir. Le passé agit sur nous en cela que les évènements qui se sont produits ne peuvent pas être modifiés. Cependant, ils continuent d'exercer leur influence sur nous. Le passé ne nous autorise pas à agir dans sa sphère d'influence. Nous ne pouvons agir qu'au présent et pas autrement. Le lecteur : C'est donc dire que nous ne pouvons pas agir sur les évènements passés, mais que ceux-ci peuvent agir sur nous. Et qu'arrive-t-il si nous avons commis une mauvaise action dans le passé? Allons-nous subir durant toute notre vie son influence néfaste? L'auteur : Non, à moins d'accomplir des actions pieuses qui viendront neutraliser son influence négative sur notre destin. Le lecteur : Il est donc tout de même possible d'agir sur nos actions passées? L'auteur : Non, nous ne pouvons intervenir que sur leurs conséquences, nous n'avons pas le pouvoir de changer les évènements eux-mêmes. Si nous vivons de la bonne manière, peu à peu, toutes nos mauvaises actions passées seront neutralisées par les bons gestes que nous commettrons au présent. Le lecteur : Et peut-on neutraliser nos mauvaises actions par le repentir? L'auteur : Oui, à condition que le repentir soit sincère. Le lecteur : Et comment distinguer un repentir sincère d'un repentir non sincère? L'auteur : Si le repentir est sincère, la personne ne se livrera plus à de pareils péchés. Ainsi, reconnaissant sa faute, elle s'inflige de vifs tourments intérieurs. Si la personne reconnaît sa faute dans le seul but de s'éviter une punition, son repentir devient alors faux. Il n'est désormais qu'une simple formalité et ne s’accompagne pas de tourments intérieurs. La personne qui se repent ainsi commettra à nouveau nécessairement les mêmes mauvaises actions. De toute cette discussion, je crois qu'il en ressort clairement que la puissance du passé vient en appui au juste châtiment de toutes nos erreurs. De la même manière, le temps encourage nos bonnes actions futures. C'est ainsi que l'avenir nous influence. Il agit sur nous par le biais des possibilités que nous offre la vie. Le lecteur : Encore une fois Vous me perdez. L'auteur : Ce n'est pas bien grave, le sujet est difficile et il faut du temps pour -42- l'assimiler. Nous reviendrons sur cette question. Pour l'instant, concluons notre entretien sur le passé, et nous nous pencherons ensuite sur la question de l'avenir. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Celui qui est conscient du fait que le passé existe réellement et qu'il agit sur nous éprouvera le désir sincère de se repentir de ses actions négatives passées. Cette connaissance de la réalité du passé lui donnera force et enthousiasme pour réaliser de bonnes actions qui viendront neutraliser tous ses anciens péchés. Acquérant ainsi l'habitude de faire le bien, il s'efforcera toujours de vivre pour l'intérêt commun. Quiconque vit ainsi trouve invariablement le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Est-il possible que le futur soit réel? Le futur existe réellement. À l'instant de notre naissance, par exemple, la date de notre mort est déjà déterminée avec exactitude. Il nous est impossible de modifier la durée de notre séjour au sein du corps. Cependant, nous pouvons nous montrer très utiles durant cette période. Autrement dit, chacun emploie à sa guise l'intervalle de temps que le destin lui accorde. Certains arrivent à faire des choses très utiles, d'autres en font d'inutiles, d'autres encore vivent sans avoir de but réel. Ceux pour qui le temps alloué par le destin est précieux ont la force d'accomplir un grand nombre de gestes utiles. Cette force est le fruit d'une attitude adéquate envers le temps. Ainsi, ceux qui comprennent la puissance du temps s'assurent un avenir heureux. Le lecteur : En fait, nous pouvons influencer l'avenir? L'auteur : Non, nous ne pourrons jamais influencer le temps, il est plus fort et plus puissant que tous les mortels de ce monde réunis. C'est pourquoi nous ne pourrons jamais modifier la durée de notre vie. Cependant, nous pouvons accroître notre durée de vie active, tout comme nous pouvons donner plus de sens à notre vie. En d'autres termes, nous pouvons vivre de sorte à ne pas accabler notre existence de longues années stériles. Le lecteur : Excellente remarque, je la connais. Pourtant, je ne comprends toujours pas s'il nous est possible ou non d'agir sur l'avenir. Si nous pouvons influencer les évènements futurs, c'est donc que nous pouvons agir sur l'avenir. L'auteur : Imaginez que le temps est un océan. Nous pouvons frapper la surface de l'eau et ainsi déclencher une vague. La vague s'éloigne de nous, exactement de la même manière que nos actions s'éloignent dans l'avenir. Nous pouvons cependant déclencher une autre vague qui viendra rattraper la première et neutraliser son effet. À la différence de l'océan que l'on connaît, dans l'océan du temps, les évènements s'éparpillent dans l'avenir, ne disparaissent pas mais se figent en attendant leur heure. Le lecteur : Nous agitons la surface de l'océan, c'est donc que nous agissons sur l'avenir? L'auteur : Non, le temps est lui-même l'océan. Que pouvons-nous devant l'océan? Nous n'influençons que les évènements qui nous arrivent, c'est-à-dire la surface de l'océan. -43- Le lecteur : Et comment l'avenir nous influence-t-il? L'auteur : Nous avançons constamment selon la surface de l'océan du temps. Ainsi, l'avenir nous attend sous l'aspect d'évènements alignés. Nous nous approchons de chacun d'eux et nous y heurtons, chaque fois persuadés que ces évènements se produisent de manière accidentelle. Le lecteur : Intéressant. Cela veut donc dire que tout ce qui nous arrive dépend non seulement du passé, mais aussi du futur? L'auteur : Oui, c'est ainsi. Nous pouvons agir sur ce qui nous arrivera dans l'avenir et désamorcer dans une certaine mesure l'impact de nos actions passées. Cependant, nous ne pourrons pas modifier la durée de notre vie, ni sa structure temporelle (une certaine durée est assignée à chaque étape de la vie). Autrement dit, l'avenir organise notre existence en un certain nombre d'évènements. De cette manière, les évènements futurs constituent la réalité. Il faut savoir toutefois qu'ils se forment à partir de nos actions et désirs passés. Et donc, tant qu'un événement ne s'est pas encore produit, nous disposons d'un peu de temps pour agir sur la force de son action future. Le lecteur : Et en quoi consiste la structure temporelle de notre vie? L'auteur : Il s'agit des périodes qui servent de base à notre vie. Je les ai appelées ainsi aux fins de mon explication. Mais avant d'aborder cela, passons à la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Celui qui comprend le caractère inévitable de l'avenir ne cherche pas à accroître la durée de sa vie. Il comprend très bien que sa vie est limitée. Conscient que les jours de la vie humaine sont comptés, il ne désire plus perdre son temps en vains bavardages et en occupations dénuées de sens. Nous ne devenons les maîtres de notre destinée que dans la mesure où nous pouvons faire une bonne action dès aujourd'hui, ne serait-ce qu'afin que l'avenir nous soit clément. Une telle compréhension des choses apporte toujours le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Nous ne pouvons pas abolir les périodes qui servent de base à notre vie Tous les changements qui affectent les êtres vivants dans cet univers, qu'ils soient physiques ou psychiques, sont sous le contrôle du temps. Cela est très facile à comprendre en suivant le développement de l'organisme humain. Les développements de notre corps suivent une cohérence stricte. On peut observer les changements corporels non seulement chez les êtres vivants de notre Univers, mais aussi dans toutes les formes de vies matérielles (atomes, molécules, planètes, etc.). Ces périodes de changements cohérents de la matière dépendent de l'influence du temps sur l'Univers et sont constituées d'étapes déterminées. Par exemple, la personne qui s'expose à l'avenir devra traverser les étapes de vie suivantes. Tout d'abord, après la conception, nous nous développons dans le ventre de notre mère. -44- Puis, logiquement, arrivent les périodes de notre enfance, de notre jeunesse, de notre maturité et de notre vieillesse, après quoi advient le moment de notre mort. Toutes ces périodes de notre vie sont inévitables et se déroulent sous l'influence du temps. C'est ce que confirme le Maitreya-Upanishad (6.14) : « Tous les êtres vivants naissent sous l'effet du temps, ils grandissent sous l'effet du temps, et sous son effet ils meurent. » Il est intéressant de savoir que tous les objets de l'Univers subissent les mêmes étapes, mais leur durée de vie est différente. Même les molécules, les atomes et divers types d'énergies ont leur durée de vie propre. C'est-à-dire qu'elles se trouvent sous le contrôle du temps. Par exemple, les savants connaissent avec précision la période de fission de l'uranium. L'uranium est un atome minuscule, un élément de la table de Mendeleïev, et même lui ne peut éviter la force du temps. Cela est également confirmé dans le Srimad-Bhagavatam (1.9.14) : « Tout ceci est l'œuvre du temps inéluctable, lequel emporte tous les êtres de toutes les planètes, comme l'air des nuages. » Commentaire de A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada : « Et de même, l'action de l'air comme des autres éléments se trouve sous l'influence du temps, ou kala, inéluctable. » On trouve une description semblable dans la Mahabharata, Kala-vade (12.227.6998) : Le temps est en perpétuel mouvement. Il est impossible de sauver celui qui doit mourir. Le temps ne fait jamais erreur. Il est toujours le plus vivant. Malgré tous les efforts pour y arriver, personne ne peut entrevoir le futur lointain. C'est une loi ancienne et immortelle; il prend la vie de toute chose vivante de manière égale. On ne peut lui échapper, ni l'enjamber. Le lecteur : En d'autres termes, même les planètes traversent les étapes de la naissance, de l'enfance, de la jeunesse, de la maturité, de la vieillesse et de la mort? L'auteur : Oui, vous avez tout compris. Le lecteur : Et notre Terre aussi a été jeune? L'auteur : Oui, les Védas nous affirment que, comme l'Univers entier, la Terre a été jeune. Et à présent notre Univers, tout comme la Terre, traverse la période de sa maturité. Le lecteur : Donc, d'après le savoir védique, la Terre fut créée à l'époque de la création de l'Univers? L'auteur : Oui, elle a été créée à une étape déterminée de la création de l'Univers, et elle sera anéantie à une étape déterminée de sa destruction. Le lecteur : Et combien d'années l'Univers a-t-il vécu jusqu'ici? L'auteur : Nous reparlerons plus tard des intervalles de durée de l'Univers. Pour le -45- moment, je simplifierai en disant que si l'on considère la durée de vie de l'Univers sur 100 ans, alors il se trouverait présentement à sa 51e année. Le lecteur : Étonnant. D'après les Védas, elle aurait parcouru la moitié de sa vie. L'auteur : Oui, c'est à peu près cela. Le lecteur : Mais je ne comprends pas en quoi le fait de savoir que tous les éléments de l'Univers subissent des changements cohérents soit lié aux lois de la vie heureuse. L'auteur : C'est très simple. À chaque période déterminée de notre vie nous devons accomplir un type déterminé d'activité. Agissant ainsi, nous trouvons le bonheur. Le lecteur : Et que doit faire l'enfant? L'auteur : L'enfant ne doit rien faire par lui-même. Pour cela, sa raison doit tout d'abord s’être développée. Nous devons agir néanmoins comme si l'enfant vivait sa propre vie. Si les parents créent des conditions dans lesquelles l'enfant, à travers tous les types possibles de jeux, apprendra à vivre correctement, il aura alors une enfance heureuse et fructueuse. Le lecteur : Et dans quel cas aura-t-on une jeunesse heureuse? L'auteur : Un jeune doit étudier. Si les parents de l'enfant mettent l'accent sur un type d'étude qui donne à comprendre le sens de la vie humaine et qui forme le caractère, alors cet enfant, favorisé par la chance, deviendra une personne heureuse. Avant de transmettre à leur enfant des acquis professionnels, les parents doivent comprendre à quoi il est prédestiné. Chaque enfant, dès la naissance, est prédestiné à quelque chose dans la vie. Si les parents développent en lui la raison et un bon caractère, ce à quoi cet enfant est prédestiné se révélera alors sans effort. D’autre part, il ne faut pas confiner l'éducation d'un jeune à toutes les formes possibles de savoirs mathématiques, linguistiques, chimiques ou physiques. Si nous ne prenons pas le temps de former le caractère de notre enfant et ne faisons que le gaver de diverses sciences, il cessera alors complètement de comprendre à quoi il est prédestiné. Et donc, recevant ainsi une multitude d'informations de différentes natures, il n'arrivera pas à comprendre ce qu'il devra faire dans la vie. C'est pour cela qu'il nous faut mettre au premier plan l'éducation morale de notre enfant et au second plan son éducation professionnelle. Qui a besoin de spécialistes qui ne savent pas comment bien se comporter au travail et ignorent le but de leur vie? Bien qu'ils possèdent de bons acquis professionnels, ils ne seront pour les autres qu'une source d'ennuis et au final seront malheureux. Je ne parle même pas ici de ces enfants qui, plutôt que d'apprendre la vie, passent leur temps devant la télévision à regarder des canetons se pourchasser, pistolet à la main, ou ces autres, rivés à leur écran d'ordinateur, observant les déplacements de quelques petits bonshommes. Malheureusement, la majorité des enfants aujourd'hui s’adonnent exactement ce type d'inepties. À quel bonheur futur peuvent-ils rêver? Le lecteur : Mais les jeux vidéo développent l'agilité, la capacité de concentration, la vivacité, le zèle, la rapidité d'esprit. Est-ce si mauvais? L'auteur : Tout cela est très bien, évidemment, mais il faut comprendre ce qui est important pour un enfant : être honnête ou être agile? Dans la lutte contre le monde qui nous entoure, la capacité de concentration ne nous aide pas à régler tous nos -46- problèmes. La vivacité a plusieurs facettes. Parfois on l'appelle ruse, parfois bon sens. Lorsqu'il est orienté vers la formation de bons traits de caractère, le zèle apporte le bonheur; lorsqu'il nous sert à prendre le dessus sur l'autre ou à lui mentir, il ne peut au final qu'apporter de la souffrance. La rapidité d'esprit nous permet tantôt de cerner rapidement les points négatifs d'une personne, tantôt, au contraire, de redresser une situation. La plupart des jeux vidéo sont fondés sur la violence et sur l’idée de surmonter les difficultés par la violence, la lutte, la ruse, l'insolence et la cruauté. Ne me dites pas que cela aide un enfant à devenir une bonne personne? Le lecteur : Si je comprends bien, Vous ne Vous opposez pas aux jeux vidéo, mais aux idées malsaines qu'ils véhiculent? L'auteur : Oui, je ne suis pas contre les ordinateurs, les jeux vidéo et les émissions télé, je suis contre le fait qu'à notre époque aucune de ces occupations ne contribue à former les traits de caractère susceptibles de rendre un enfant réellement heureux. Le lecteur : Que faire alors? Refuser cette manière d’employer l'ordinateur et la télévision pour éduquer nos enfants? L'auteur : Voilà, justement! Il faut faire servir l'ordinateur et la télévision à éduquer nos enfants, et non à livrer leur conscience en pâture à la dégradation. Si l'on dispose de jeux vidéo et d'émissions télé dont le contenu moral est suffisamment élevé, ils pourront servir à l'éducation et à l'instruction de l'enfant. Cependant, le mieux est toujours de simplement communiquer avec lui, lui expliquer et lui montrer de quelle façon l'on devient un être heureux. Le lecteur : À quoi doit s'occuper la personne en période de maturité? L'auteur : En période de maturité, il faut tâcher d'accomplir son devoir auprès de sa famille et de la société. Toutefois, la première responsabilité de la personne adulte est l'étude du sens de la vie humaine. Le lecteur : Et quel est le sens de la vie humaine? L'auteur : Il réside dans la conception que nous nous faisons du bonheur et dans l'étude de notre nature spirituelle. C'est ce qu'affirment les Védas à propos du sens de la vie humaine. Le lecteur : Vous croyez que tout cela est très clair? L'auteur : Oui, je comprends que ma réponse est pour le moins laconique. Mais si Vous voulez une réponse plus complète, il faut pour cela se préparer d’abord. Toute connaissance approfondie commande une étude préalable. Le lecteur : Et quelle étude, selon Vous, mène à l'étude de l'objet principal qu'il nous faut comprendre? L'auteur : Les lois de la vie heureuse, bien sûr. Elles se fondent sur les Védas. Et l'unique but des Védas est de rendre les gens heureux. Poursuivons. Et donc, dans la période de la maturité, il nous faut travailler pour le bien de la famille et de la société et tâcher de réserver un temps pour la pratique spirituelle, laquelle constitue en fait notre devoir principal. Ce n'est qu'une fois ces -47- questions bien comprises qu'il nous sera possible d'organiser une vie familiale heureuse. Évidemment, cette question, ainsi que celle de l'éducation des enfants, demande une étude à part, et nous les traiterons en détail plus tard. Lorsque nous atteignons un âge avancé, nous trouvons le bonheur si nous mettons de côté toutes choses superflues et que nous nous engageons plus avant dans notre pratique spirituelle. C'est d'ailleurs là le premier devoir des personnes âgées. Celui qui a suffisamment de sagesse pour avoir compris cela ne se retrouvera pas seul, même arrivé à un âge avancé, mais sera encore plus sollicité par tous. Une personne âgée qui fait l'étude de la vraie notion de bonheur peut donner d'utiles conseils à ceux qui en ont besoin. Le lecteur : C'est donc dire qu'avec l'âge nos devoirs changent et que cette compréhension nous apporte le bonheur. Et qu'arrivera-t-il si, malgré le fait que nous vieillissons, nous conservons les mêmes devoirs et les mêmes activités qu'avant? L'auteur : Dans ce cas, puisque nous ne tenons aucun compte de l'influence du temps sur notre conscience, nous éprouverons à coup sûr de la souffrance. Le lecteur : Pourriez-Vous corroborer cette loi de la vie heureuse par un exemple concret? L'auteur : Il y en a beaucoup. Par exemple, un jeune homme qui, au sortir de ses années d'études, refuse de s'adonner à une occupation pratique et persiste dans l'apprentissage théorique de la vie connaîtra des souffrances. Malgré ses connaissances théoriques profondes, il demeurera ignare. Il ne comprendra rien à la vie réelle et on se moquera de lui. Celui qui atteint l'âge mûr et qui continue de consacrer tout son temps libre à gagner sa vie fait fausse route. Il se prive de la possibilité de travailler sur lui-même et se heurte inévitablement à l'ingratitude de ses proches. Personne autour de lui ne comprendra à quels sacrifices il a consenti en refusant ainsi, avant de mourir, d'assainir sa conscience. Aussi, dans leurs relations avec leurs proches, il arrive souvent à ces aînés de s'impatienter, de se mettre en colère ou de se vexer. Parce qu'ils comprennent mal à quoi consacrer leurs vieux jours, en temps voulu il leur faudra quitter leur corps dans un état de profonde déception. Jusqu'à sa pleine maturité, une jeune fille peut jouer à la course avec les garçons, mais elle devra ensuite se méfier du sexe opposé, pour éviter qu'on ne la traite incorrectement. Lorsqu'elle est enceinte, une femme doit comprendre qu'elle n'est plus en mesure comme autrefois de s'agiter ou de faire les courses. Si elle ne comprend pas cela, son enfant risque de naître avec des insuffisances. Si une mère ne comprend pas que son enfant est déjà grand et qu'il a besoin d'indépendance et qu'elle continue de le traiter comme avant, cela lui causera des souffrances. Le lecteur : Oui, tout cela a du sens, il me semble. L'auteur : Tirons alors la conclusion de ce que nous venons de traiter. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Chacun de nous doit comprendre que, pour tout type d'activité, il existe une période déterminée de la vie. Si, malgré les transformations qui se produisent dans notre corps et dans notre conscience, nous continuons de faire ce -48- que nous faisions avant, d'inévitables souffrances alors nous guettent. En comprenant cette loi de la vie heureuse, nous pouvons nous préparer d'avance à ces changements qui doivent se produire dans notre vie. De cette manière, en dépit des difficultés engendrées par ces changements, nous nous éviterons du stress et donc demeurerons imperturbables et heureux. ---------------------------------------------------------------------------------------------------Et maintenant, pour la suite de notre étude des lois de la vie heureuse liées au temps, nous tenterons de traiter plus en profondeur le concept même de « temps ». Sommes-nous prêts à accepter l'hypothèse de l'existence de l'âme et du temps spirituel? La classification du temps nous permet de le répartir en deux formes principales : 1. Le temps éternel (spirituel). Son activité se manifeste au sein du monde spirituel. Il est spirituel de par sa nature, ne disparaît jamais et son action est perpétuelle. 2. Le temps secondaire (matériel). Sa nature est également spirituelle, mais son action est cyclique et il se manifeste au sein des mondes matériels. D'après les Védas, le temps matériel n'est rien d'autre que la manifestation des temps éternel et spirituel dans le monde matériel. Ce type de temporalité débute son action au moment de l'apparition de l'Univers matériel et la termine après la destruction de celui-ci. Durant la période où l'Univers matériel se trouve en état de non-manifestation, le temps secondaire est également non manifesté. La nature du temps secondaire est spirituelle et divine, mais son action est cyclique, tout comme s'il n'était pas éternel. Le lecteur : Ah non, c'en est trop! « Monde spirituel », « monde matériel », « temps spirituel », « temps matériel », « création de l'Univers », « destruction de l'Univers », tous ces termes sont en eux-mêmes très discutables. Si Vous basez Votre argumentation sur des concepts qui me sont totalement incompréhensibles, comment voulez-Vous que j'adhère à Vos conclusions? L'auteur : Il est difficile de comprendre d'emblée ce que signifient « monde spirituel » et « état non manifesté de notre Univers ». Nous ne pourrons pas, dans le cadre de ce livre, examiner toutes ces questions. Nous aborderons en outre plus en détail l'idée de « monde spirituel » dans des publications ultérieures. Pour l'heure, je peux tout de même dire quelques mots de ces deux thèmes. Le lecteur : Et pourquoi ne pourrions-nous pas en parler maintenant? Cette information à propos du monde spirituel est-elle secrète? L'auteur : Oui, elle est secrète en cela que la plupart des gens sont incapables de la prendre ne serait-ce que comme hypothèse. Dès qu'il est question de l'existence de l'âme ou du monde spirituel, plusieurs ne veulent pas même prêter l'oreille. Le lecteur : Et pourquoi donc? Sans doute il est évident qu'il ne peut exister aucune âme ni aucun monde spirituel? -49- L'auteur : Non, ce n'est pas si simple. C'est d’ailleurs souvent le contraire : puisque nous ne voyons rien excepté l'activité de notre corps matériel, nous croyons sincèrement que nous sommes ce corps matériel. Lorsque le corps est jeune, nous pensons que nous sommes jeunes aussi. Le corps vieillit, et nous croyons sincèrement que nous vieillissons. Nous croyons toutes ces bêtises malgré le fait qu'au fond de nous-mêmes nous ne pouvons accepter qu'un jour il nous faudra cesser d'exister. Nous ne percevons pas notre nature spirituelle et ne comprenons pas que l'âme ne vieillit pas. Par conséquent, le moindre indice de la possibilité de l'existence de l'âme provoque en nous colère et protestation. Pour ce qui est du temps éternel, son action dans le monde spirituel diffère quelque peu de son action dans le monde matériel. Tous les êtres vivants du monde spirituel se retrouvent eux aussi sous le contrôle du temps. Mais, contrairement au temps matériel, le temps spirituel, en agissant sur tout ce qui existe, le pousse à se mouvoir non pas cycliquement mais dans une direction stricte. En d'autres termes, tous les êtres vivants du monde spirituel progressent de manière constante et ne meurent jamais (pour eux, cela est possible car ils habitent un corps spirituel et non un corps matériel). Il est nécessaire de comprendre que le progrès, ici, ne signifie pas vieillissement, mais caractérise le constant accroissement du bonheur. Ainsi, selon les Védas, les êtres qui ont la chance d'habiter le monde spirituel éprouvent toujours plus de bonheur à chaque seconde de leur existence. En outre, les corps spirituels ne subissent aucun changement et ne vieillissent pas. D'autre part, les planètes ainsi que tous les êtres vivants du monde matériel se trouvent sous l'influence du temps matériel. C'est précisément pour cela que dans le monde matériel tout est sujet au changement. Dans le monde matériel, tout changement se déroule exclusivement sous l'influence du temps matériel. Le temps matériel agit de manière cyclique sur tout notre Univers, comme sur les autres univers matériels, d'ailleurs. On peut lire dans les Védas qu'il existe une multitude d'univers matériels différents et qu'il existe également un monde spirituel régi par le temps spirituel. Celui-ci ne fait pas vieillir les êtres qui y vivent, mais les conserve dans leur forme originelle, les menant vers un bonheur toujours croissant. Le lecteur : Tout cela ressemble à un conte bien intéressant et bien malin. L'auteur : J'avais moi aussi cette impression, autrefois. Mais, en étudiant les écritures védiques et notre vraie nature spirituelle, j'ai compris que les Védas n'ont rien d'un conte ni de ce que nous appelons un mythe ou une légende. On y trouve plusieurs confirmations de la réalité de l'âme et du monde spirituel. Le lecteur : Et comment pouvez-Vous confirmer l'opinion des Védas? L'auteur : Toute confirmation Vous sera accessible si seulement Vous voulez bien accepter l'existence de l'âme à tout le moins comme une hypothèse. Le lecteur : D'accord, supposons que je prenne cette information comme une hypothèse. L'auteur : Ce n'est pas ainsi que Vous arriverez à comprendre. Il ne s'agit pas de « supposer » que l'on accepte l'hypothèse de l'existence de l'âme, mais de l'accepter réellement. Seulement après cela pourrons-nous voir s'ouvrir de nouveaux horizons sur cette question. Le lecteur : Quels horizons, d'après vous, pourraient me sembler nouveaux? -50- L'auteur : En comprenant que l'existence de l'âme est une réalité, tôt ou tard, Vous acquerrez des méthodes pour en faire l'étude. Vous découvrirez que jamais personne ne pourra examiner l'âme à l'aide des méthodes et des instruments d'expérimentation dont dispose la science matérialiste. L'âme est immatérielle par nature, il est donc impossible de déterminer son activité à l'aide d'instruments matériels. De la même manière, il est inutile de l'aborder au moyen des mesures des lois matérielles employées aujourd'hui par la science. Le lecteur : Si nous rejetons complètement les services de la science, comment alors pouvons-nous étudier l'âme? L'auteur : Il n'y a qu'un seul moyen pour cela, c'est de suivre les instructions de ceux qui l'ont suffisamment étudiée, à travers les Védas et les services d'un maître qualifié. Afin de faire l'étude de l'âme, il nous faut nous-mêmes devenir instrument de mesure. Du fait de notre nature spirituelle, si nous adoptons une pratique spirituelle, nous pouvons purifier notre conscience au point d'en arriver à pouvoir étudier l'âme. En étant sérieux, n'importe qui peut réellement acquérir une profonde expérience spirituelle. L'expérience d'une pratique spirituelle fait se dissiper toute représentation matérielle de la vie. Le lecteur : Qu'entendez-Vous par expérience spirituelle? L'auteur : L'expérience spirituelle, c'est éprouver un bonheur mille fois plus fort que n'importe quel bonheur matériel, c'est se sentir éternel, c'est pouvoir faire la différence entre soi-même et le corps matériel qui nous héberge. Lorsque cela se produit, nous avons le très fort sentiment qu'au fond notre nature est spirituelle et non matérielle. Le lecteur : Et à partir de quel moment pourrons-nous dire que nous comprenons clairement qu'il en est ainsi et qu’il ne s’agit pas d’un simple sentiment, si fort soit-il? L'auteur : Cela n'arrivera que lorsque nous nous mettrons réellement à nous considérer comme des âmes. Par la suite, avec l'entraînement, nous constaterons que nous ne sommes pas les seuls à posséder une âme, mais qu’il y a une âme en chaque corps de chaque être vivant. Nous pourrons par exemple apercevoir l'âme d'une fourmi ou d'un grillon. Le lecteur : Verrons-nous vraiment une âme, ou ne pourrons-nous qu'imaginer qu'elle existe? L'auteur : Non, nous n'imaginerons rien, nous pourrons voir tout cela réellement, de la même manière que Vous me voyez présentement. Le lecteur : Dans ce cas, pourquoi moi ou, disons, mon ami, n'avons-nous jamais vu d'âme? L'auteur : Parce qu'il faut pour cela développer la vision spirituelle. Celle-ci n'a rien à voir avec nos yeux au sens matériel du terme. Seul un esprit pur et sans péché peut, par le biais de la vision spirituelle et sans l'aide de ses yeux, percevoir les objets spirituels, bien que de l'extérieur il puisse sembler que le regard qu'il porte sur le monde ne diffère pas de celui des autres personnes. Afin d'acquérir ce type de vision, toutefois, il faut être absolument sans tache. Aussi, consentir à l'hypothèse de -51- l'existence de l'âme implique-t-il de purifier sa conscience de tout péché. En d'autres termes, tous ceux qui ont réellement accepté l'hypothèse de l'existence de l'âme deviennent tôt ou tard des personnes honnêtes et essaient de mener une vie exempte de péché. Ce sont là les conditions préalables à l'étude de l'âme. Autrement, nulle chance de pouvoir l'apercevoir. Toute science requiert une organisation particulière afin de bien mener ses expérimentations. Le lecteur : Eh bien, la pratique de cette science que vous me décrivez ici n'est pas particulièrement simple. Si l'on pense seulement au fait que, pour l'étudier en détail, il faille se purifier de ses péchés… Où trouver aujourd'hui des gens qui ne pèchent pas? L'auteur : Qui cherche trouve toujours. Les gens exempts de tout péché sont très rares et très difficiles à trouver, mais ils existent. Et les Védas nous enseignent comment et où les chercher. Le lecteur : Et comment les cherche-t-on? L'auteur : Il faut d'abord étudier les traits de caractère d'une personne sainte. C'est là également une science profonde et très sérieuse. Le lecteur : Ne pourrai-je donc pas voir un saint sans faire cette étude? L'auteur : Non, bien sûr, il est possible de voir n'importe qui, mais pour reconnaître un saint il faut être très qualifié. Le lecteur : Et quelle qualification faut-il avoir? Par exemple, on peut reconnaître une personne très savante à des kilomètres, par son maintien et son regard très graves. L'auteur : Ne confondez pas l'orgueil de ses propres réalisations avec la sainteté d’une personne. La qualité principale d'un saint, c'est sa modestie, voilà pourquoi une telle personne est si difficile à remarquer. Le lecteur : À présent je comprends. Dans ce cas, étudions la science des traits de la sainteté. L'auteur : Pour étudier les qualités des personnes saintes, il faut d'abord comprendre qu'il nous est nécessaire d'aspirer nous-mêmes à la sainteté. Autrement, il ne nous sera pas possible de comprendre qu'un jour quelqu'un ait réellement cherché à devenir un saint et y soit parvenu. En d'autres termes, afin d'aspirer à la sainteté, il nous faut comprendre qu'elle apporte toujours le bonheur. Aussi, nous devons d'abord bien étudier les lois de la vie heureuse. Le lecteur : Oui, poursuivons donc notre étude. L'auteur : Avant cela, concluons sur ce que nous venons de discuter. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Le désir de comprendre que le temps et que nous tous possédons une nature spirituelle nous permet tôt ou tard de concevoir la manière d'étudier l'âme. L'étude de l'âme n'est possible qu'à travers la pratique spirituelle. Ceux qui -52- entreprennent sérieusement une pratique spirituelle développent immédiatement un très grand enthousiasme de mener une vie juste. Tous ceux qui font l'étude systématique de leur nature spirituelle, tôt ou tard, se purifient complètement de leurs péchés. En devenant exempt de tout péchez, nous éprouvons un bonheur inexprimable et acquérons la capacité de percevoir la nature spirituelle de chaque être vivant. Le temps possède deux aspects fondamentaux : 1. prescriptif; 2. contraignant. ---------------------------------------------------------------------------------------------------En examinant la question du « temps », nous avons abordé ces éléments relativement en détail. Néanmoins, il convient de nous y arrêter plus particulièrement, car ils aident à comprendre plusieurs questions qui concernent notre vie. L'aspect prescriptif du temps Le temps commande notre vie de façon naturelle. Les Védas appellent le soleil « kala-chakra » (la roue du temps). Son mouvement gouverne notre vie. Lorsque la nuit tombe, notre organisme se met à réclamer le sommeil. Puisqu'il est difficile de dormir durant le jour, il nous faut agir. Sans même nous en rendre compte, nous nous adaptons au mouvement cyclique du temps. Par exemple, si nous désirons manger un fruit, il nous faudra attendre le moment de le cueillir. En Russie centrale, le fait de ne pouvoir consommer les pommes de terre fraîches que durant la deuxième moitié de l'été constitue une nouvelle limite imposée par le temps. Il existe un moment approprié pour chaque chose que nous devons enseigner à nos enfants. Parfois, ceux-ci veulent conduire une voiture ou imiter autrement les adultes. Les parents doivent alors leur signifier clairement que, lorsque le temps sera venu, ils pourront le faire. Ou encore, il ne convient pas qu'une femme conçoive un enfant avant certaine période déterminée, et, de la même manière, lorsque sa période de fertilité prend fin, une femme ne peut déjà plus être enceinte. Tous ces faits prouvent que le temps nous commande et qu'il est incontournable. Si nous tentons d’agir avant le moment approprié, nous nous couvrirons de ridicule. Le lecteur : Et le fait de concevoir un garçon ou une fille dépend également du temps, ou n'est-ce qu'un hasard? L'auteur : Il n'y a pas de hasard en ce monde. Tout ce qui nous arrive dans le courant de notre vie possède ses lois et ses régularités. En ce qui concerne la conception des enfants, une section entière de l'astrologie védique est consacrée à l'explication de la manière correcte de le faire. Il se trouve que l'étude les Védas permet de planifier la naissance d'un petit génie. De plus, s'il connaît le cycle menstruel de la femme ainsi que le cycle de la lune, l’astrologue védique peut calculer avec suffisamment de précision le moment de la conception d'un garçon ou celle d'une fille. Par exemple, les Védas affirment que de manière régulière les garçons se conçoivent lors des jours pairs à compter du premier jour du cycle menstruel de la femme, et que les filles se conçoivent lors des jours impairs. Les sixième, huitième, dixième et douzième jours du cycle menstruel sont favorables à la conception d'un garçon, les septième et neuvième à la conception d'une fille. Il existe d'autres régularités. Par exemple, si, au moment de la conception, le désir -53- sexuel de l'homme est plus intense, c’est alors un garçon qui naîtra; inversement, si la femme a un désir plus fort, on donnera naissance à une fille. Rien ici n'est le fruit du hasard, et tout dépend de l'influence qu'exercent les planètes sur l'énergie sexuelle de l'homme et de la femme, influence déterminée par leur karma et donc par le moment de leur naissance. Ainsi, il est possible de planifier la conception d'un enfant, si l'on connaît les régularités que nous prescrit le temps. Cependant, celui qui ne respecte pas le temps et vit de manière désordonnée se voit dénier la possibilité d'apprendre à planifier le sexe de son enfant, même après tous les calculs du plus qualifié des astrologues. Encore plus, il est douteux que cette personne arrive à avoir de bons enfants et tout aussi douteux qu'elle puisse éprouver quelque type de bonheur que ce soit. Le lecteur : Comment pouvez-Vous être aussi catégorique? L'auteur : La sévérité de ces affirmations est liée au fait que nous devons toujours tâcher de prendre en compte la force normative du temps. Mais si, pour quelque raison, nous n'y arrivons pas, il nous faut dans ce cas, et ce en dépit de la souffrance que nous éprouvons, rassembler nos forces et nous soumettre à l'aspect contraignant (punitif) du temps. Celui qui comprend bien ces questions ne connaîtra pas la souffrance. Le lecteur : Je ne comprends toujours pas : « aspect prescriptif », « aspect contraignant » du temps. Est-il possible d'avoir une explication simple? L'auteur : L'aspect prescriptif du temps nous indique clairement à quel moment il nous faut faire quoi. Toutefois, les gens qui ne comprennent pas le pouvoir du temps ne font habituellement pas grand cas de son énorme puissance. Autrement dit, ils ne reconnaissent pas la fonction normative du temps dans notre vie. Il s'ensuit que l'aspect contraignant du temps entre alors en jeu. Sans que nous en ayons conscience, il commence à modifier notre conception du monde, et le cours des choses prend un tour plus cruel et implacable. Par exemple, l'aspect contraignant du temps a pour effet de nous faire perdre notre claire compréhension des évènements, en d'autres termes notre intuition. De plus, il arrive souvent que des détails deviennent de grands problèmes. L'aspect contraignant du temps nous désoriente et fait en sorte que nous n'arrivons pas à réagir aux changements qui surviennent dans notre vie. Ainsi, par exemple, celui qui n'est pas profondément conscient de la façon dont le temps dicte sa volonté ne pourra pas comprendre que l'heure est venue pour lui de mourir. Le lecteur : Vous voulez dire que, si l'aspect astreignant du temps n'impose pas sa puissance punitive, il est possible pressentir l'approche de sa mort? L'auteur : Un sage, qui possède la connaissance de la puissance du temps, prévoit habituellement la date à laquelle il doit quitter ce monde. Le lecteur : Et cela n'est sûrement pas à la portée de tous. L'auteur : Nous pouvons, Vous et moi, dans une certaine mesure, entrevoir le moment de la mort de notre corps, mais pour cela il nous faut apprendre à respecter le temps. Le lecteur : Comment un simple individu peut-il donc, tout en respectant la puissance du temps, comprendre que l'heure de sa mort approche? -54- L'auteur : En fait, certains signes nous permettent de comprendre que l'heure est venue de mourir, les voici : perte d'intérêt marquée pour la vie; perception du monde émoussée; disparition de la sensation du goût des aliments; les proches paraissent subitement lointains; sensation de quelque chose d'inévitable; désir de se repentir de tous ses péchés, et compréhension de l'idée d'éternité. Il y a également des critères d'ordre physique : le nez se fait plus pointu; le regard devient absent; perte d'expression dans le visage; le corps devient étranger (de bois). Bien sûr, ces symptômes peuvent apparaître avec plusieurs maladies graves, mais leur présence et l'intuition que nous en avons nous donne à comprendre que notre heure est proche. Cependant, celui qui n'accepte pas l'aspect astreignant du temps ne sera pas en mesure d'interpréter ces critères, même s'il les connaît. Ces gens-là sont pris d'une forte panique lorsque rien de grave ne se produit ou, au contraire, ne remarquent pas les signes avant-coureurs clairs de leur mort. Ceux qui ont une attitude respectueuse envers le temps et qui tâchent toute leur vie de faire tout au bon moment comprennent d'avance qu'il est temps pour eux de quitter ce monde. Cela arrive soit à travers la prise de conscience des symptômes mentionnés plus haut, soit à travers un rêve prémonitoire, soit par un autre biais. Le lecteur : Tout de même, expliquez-moi encore une fois, je vous prie, ce qu'est l'aspect prescriptif du temps. L'auteur : Il s'agit d'une force qui nous indique qu'il nous est impératif de faire ceci ou cela. Par le biais de nos intuitions, nos changements d'humeur, une perte soudaine d'optimisme, une inquiétude, etc., elle nous représente la nécessité d'accomplir quelque action. Le lecteur : Autrement dit, si le temps est venu pour une femme de concevoir un enfant, elle le comprendra alors à travers les manifestations de son intuition, l'apparition d'inquiétudes, etc., c'est-à-dire à travers les signes que l'aspect prescriptif du temps communiquera à sa conscience. Ai-je bien compris comment cela fonctionne? L'auteur : Oui, c'est exactement cela, Vous avez tout compris. À présent, nous pouvons résumer notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Ainsi, l'aspect prescriptif du temps nous impose un cadre existentiel déterminé. Il nous dicte que le temps est venu de remplir telle ou telle -55- autre obligation. Nous demeurons néanmoins libres de lui obéir ou non. Celui qui ne se sera pas soumis à l'aspect prescriptif du temps aura affaire à son aspect contraignant. Et lorsque nous sommes confrontés à l'aspect contraignant du temps, nous n'avons alors plus aucune liberté de choix. Dans ce monde, le bonheur appartient à celui-là seul qui, aux prises avec l'aspect prescriptif du temps, sans attendre, se met à remplir ses obligations. Une personne raisonnable n'attendra pas qu'agisse sur lui l'aspect contraignant du temps et son lot de souffrances inévitables. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- L'aspect contraignant du temps Nous pouvons, par nécessité ou par volonté, refuser d'accomplir la volonté du temps. Dans ce cas, nous nous trouvons inévitablement confronté à son aspect contraignant. L'influence de l'aspect prescriptif du temps est relativement claire : la nuit nous voulons dormir, et le jour nous sommes éveillés. Mais que signifie l'« aspect contraignant du temps »? Qui peut nous lever du lit, le matin? Je désire dormir, je dors; je désire me lever, je me lève. Or, il se trouve que l'action contraignante du temps sur nous n'est pas toujours aussi claire, et donc nous demeurons avec l'impression que tout en ce monde est permis. Par exemple, le soleil ne nous tirera pas de notre lit le matin, mais si nous nous y attardons trop, peu à peu nous développerons des douleurs à la colonne vertébrale, nous éprouverons une baisse du tonus physique et notre humeur se gâtera. Il y a une multitude de signes qui nous permettent de comprendre que, si nous ne nous soumettons pas à la volonté du temps, la souffrance est inévitable. Par exemple, un lever tardif nous garantit des problèmes d'hypotonie ou d'hypertonie, c'est-à-dire une perturbation du tonus vasculaire, une baisse du système immunitaire ainsi que des problèmes à la colonne vertébrale et aux articulations. Le fait de se mettre tard au lit entraîne progressivement de la fatigue psychique. Toute activité, que ce soit l'alimentation ou le repos, se trouve sous la stricte supervision du temps. C'est pour cela que nous nous pencherons tout particulièrement sur ces détails de l'influence de l'aspect contraignant du temps dans la section « Régime de jour ». Le lecteur : À Vous écouter, on a l'impression que ce monde est rempli de violence et dénué de tout désir de justice. Un pas de côté et nous voilà averti qu'il ne faut pas aller par là; un autre pas de côté et la punition est inévitable. Où sont les justes lois de la vie heureuse, ici? L'auteur : S'il en allait autrement, la souffrance serait beaucoup plus grande. Il nous arrive souvent de chercher le bonheur là où il ne faut pas, et l'on peut s'avancer si loin dans la mauvaise direction que la souffrance n'a plus de fin. Voilà pourquoi la nature a mis au point des mécanismes spéciaux afin de nous informer des dangers que nous courons. Il suffit de comprendre comment ils fonctionnent. Le lecteur : Tout de même, beaucoup de gens peuvent subir longtemps de grandes souffrances. Comment expliquez-Vous le fait que dans leur cas ces mécanismes d'avertissement ne fonctionnent pas? L'auteur : Ils fonctionnent, mais la majorité des gens ne tirent aucune conclusion de leur prise de contact avec l'aspect prescriptif du temps. De plus, même lorsqu'ils sont sous l'emprise de son aspect contraignant, ils continuent de faire toutes les bêtises imaginables. C'est pour cela que tant de toxicomanes, de dépravés, d'ivrognes, de -56- fainéants et de suicidés, aux prises avec des souffrances intolérables, ne tirent pas les bonnes conclusions de leurs amères expériences. Le lecteur : Pour ce qui est des toxicomanes, je peux comprendre, mais que peut encore souffrir celui qui s'est suicidé? L'auteur : La naissance et la mort d'une personne se trouvent sous le strict contrôle du temps, et si nous essayons de nous soustraire à ce contrôle, nous verrons alors apparaître une quantité de difficultés. Nous ne nous sommes pas mis au monde nousmêmes, et n'avons pas davantage le droit de quitter notre corps selon notre caprice. Les Védas affirment par exemple que, si une personne se suicide, conformément au destin, tant que n’arrivera pas le moment où elle doit quitter cette planète, elle y demeurera sous la forme d'un corps subtil ou, comme disent les gens, sous la forme d'un spectre. Dans ces conditions, cette personne pourra tout percevoir, mais ne pourra ni agir ni entrer en contact avec les gens qui l'entourent. Éprouvant ainsi quantité de souffrances liées à cette condition irrégulière, elle quittera son entourage au moment approprié et se rendra ensuite à l’endroit où elle doit recevoir son nouveau corps. C'est ainsi que le temps contrôle notre naissance et notre mort. Nous traiterons plus en détail, dans la section « Les lois du karma », les questions touchant les métamorphoses de l'âme. Le lecteur : Expliquez-moi brièvement, tout de même, comment ceux qui se plient aux lois du temps et ceux qui ne s'y plient pas peuvent obtenir des morts différentes. L'auteur : Les Védas affirment que ceux qui servent la vérité avec dévouement et rendent un hommage fervent à Dieu abandonnent leur corps quelque peu différemment de ceux qui tentent de s'opposer à la volonté du temps et vivent une vie de caprices, s'estimant les maîtres de leur destinée. Pour les premiers, la mort arrive comme une chatte qui soigneusement vient chercher ses chatons. Bien qu'agrippés ainsi par la nuque, les chatons se sentent en sécurité et entourés de soins. Pour les seconds, la mort arrive comme la même chatte qui attraperait sa proie par la nuque, non comme un chaton docile, mais comme une souris épouvantée. Les uns abandonnent leur corps avec un sourire, les autres dans une peur terrible. Ainsi, essayer de plaisanter avec le temps est l'entreprise la plus hasardeuse qui soit en ce monde. Le lecteur : Je n'arrive pas à comprendre comment il est possible de mourir avec le sourire. Ce sont des choses que l'on voit dans les films de guerre, mais dans la réalité, qui trouve agréable de mourir? L'auteur : Au moment de mourir, la personne éprouve un vif pressentiment de ce qui lui arrivera par la suite. C'est pourquoi ceux qui mènent une vie de péché connaissent de grands tourments lorsqu'ils meurent. Mais prenons l'autre situation, soit celle où, après avoir quitté son corps, une personne doit rejoindre le monde spirituel. Selon notre conception, la perception du monde spirituel apporte un bonheur incommensurable. Ainsi, celui qui, avant de mourir, éprouve ne serait-ce qu'une parcelle de bonheur spirituel, oublie complètement ce qui se trouve sur son lit de mort. Que dire de ceux qui, au moment de leur mort, sont en transe spirituelle ou, pour parler en sanscrit, la langue des Védas, dans l'état du samadhi. Ces gens, même au moment de mourir, éprouvent un bonheur sans limites. Le lecteur : Donc, une mort pénible signifie que l'aspect contraignant du temps -57- punit de manière impitoyable ceux qui n'auront pas voulu se soumettre à sa volonté? L'auteur : Oui, c'est ainsi. Le lecteur : Je comprends qu'une punition peut avoir une action éducative. Mais pourquoi donc le temps tout-puissant nous punit-il au tout dernier moment? En quoi est-ce juste? L'auteur : N'oubliez pas que nous vivons éternellement. Celui qui a été puni au moment de mourir éprouvera une forte peur inconsciente avant de commettre les mêmes bêtises qu'il a commises dans sa vie antérieure. Nous savons que les petits enfants peuvent percevoir des choses qui, à nos yeux, sont insignifiantes, mais qui peuvent les effrayer plus que tout. Ainsi, directement ou indirectement, le temps nous incite à observer les lois de la vie heureuse. À elle seule, cette idée suffit à me donner de l'optimisme. Le lecteur : Ces informations ne m'ont pas pour le moment rendu plus optimiste, mais espérons que cela arrive un jour. L'auteur : C'est précisément pour cela que nous étudions les lois de la vie heureuse. Venons-en donc à la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Par le biais de son aspect contraignant, le temps nous approche du bonheur beaucoup plus rapidement que ne le ferait toute autre force dans notre Univers. Cependant, il est peu probable que quelqu'un veuille avoir à faire à ce type de temps. Quelle que soit leur utilité, la perspective de mesures punitives sévères n'est jamais très réjouissante. Seules les personnes libres de tout péché ne craignent pas l'aspect contraignant du temps, car il ne les punit pas, mais les stimule. Une profonde compréhension de cette question nous donne l'inspiration nécessaire pour tout faire correctement et ainsi éviter la souffrance. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le temps Universel Selon l'endroit de l'Univers où se situe un être vivant (l'âme incarnée dans un corps quelconque), les changements de son organisme se produiront à des vitesses variables. Si nous nous trouvons dans les planètes inférieures, les changements de notre organisme seront très rapides. Si nous vivons dans les planètes médianes, les changements se dérouleront selon une vitesse moyenne. Si nous atteignons les planètes supérieures, les changements dans notre organisme se produiront alors très lentement. Exactement de la même manière, le temps, dans ces différents plans de l'Univers, influence tous les autres processus, de la vitesse de vieillissement des planètes à celle des atomes. Le lecteur : Dans les films de science-fiction, on peut voir les gens s'envoler vers d'autres planètes. C'est possible, ou cela demeure du domaine du fantastique? L'auteur : Il existe dans notre Univers quatorze niveaux de systèmes planétaires ou, comme diraient nos scientifiques, galaxies. Nous habitons le septième niveau, c'est-àdire quelque part au milieu. Dans les limites de notre galaxie, il est sans doute -58- possible d'effectuer certains types de déplacements, mais il nous faudra changer de corps pour pouvoir atteindre les autres galaxies. La matière, dans les divers niveaux de systèmes planétaires, possède sa propre densité, et pour cette raison il nous serait impossible d'y vivre. Le lecteur : Mais ne pourrions-nous pas créer une espèce de microclimat? L'auteur : Probablement pas. Par exemple, en entrant dans une galaxie plus élevée, un vaisseau verrait sa densité, ainsi que celle de tout ce qu'il contient, diminuer. Ou, au contraire, en descendant vers les régions inférieures de l'Univers, le vaisseau se condenserait, ce qui signifierait l'abolition des conditions propices à la vie des gens. Le lecteur : Et dans quelle mesure le temps s'accélérerait-il si nous montions jusqu'aux galaxies les plus élevées, ne serait-ce qu'en théorie? L'auteur : Afin d’avoir une certaine compréhension de ces phénomènes mystérieux, essayons d'imaginer la chose suivante. D'après les Védas, une seconde sur Brahmaloka — le système planétaire le plus élevé de notre Univers — équivaut à une année sur la Terre. Seuls des sages et des saints y habitent. Un peu plus bas, sur Indraloka, une journée est l'équivalent d'une année terrestre. Là vivent les demi-dieux ou les êtres doués de la possibilité et du pouvoir de contrôler plusieurs processus de notre Univers. L'Univers vit selon les mêmes cycles que la Terre, c'est-à-dire qu'on y trouve l'alternance des saisons. Tout comme nous, les demi-dieux dorment la nuit. Leur nuit commence habituellement à la mi-juillet, selon le temps terrestre, et se termine à la mi-novembre. Remarquez que même lorsqu’ils dorment, tous les processus de l'Univers poursuivent leur cours selon la même exactitude. Voilà la puissance de l'organisation divine de ce monde. On appelle la nuit des demi-dieux (ou des administrateurs de notre Univers) « chaturmasya », ce qui en sanskrit signifie littéralement « quatre mois ». Le chaturmasya est un temps propice à l'accomplissement d'actions ascétiques (se priver volontairement de confort à des fins spirituelles). Le lecteur : Et donc, il existe des saisons comme les nôtres dans tout l'Univers? L'auteur : L'Univers vit selon les mêmes cycles que ceux de notre Terre. Il a ses jours et ses nuits, également ses saisons. Après un cycle de ces époques (par exemple, après un jour dans la vie de l'Univers), il subit une destruction partielle. À ce moment, il se repose et se purifie. Puis, un nouveau cycle débute. Tout réapparaît et se reforme. Je vais maintenant décrire brièvement ces époques, en me référant aux Védas. Le sanskrit donne aux plus courts intervalles dans la vie de l'Univers le nom de « yuga », et chacun possède son appellation propre. 1. La première époque s'appelle Satia-yuga (Siècle d'or). Elle se compare au printemps et dure 1 728 000 années. Elle se caractérise par le fait que tous ses habitants possèdent quatre qualités très claires : ascétisme, propreté, bonté et droiture. De plus, elle se distingue par le fait qu'elle est pratiquement dépourvue d'ignorance et de vice. 2. L'époque suivante, le Treta-yuga (Siècle d'argent), se compare à l'été et dure 1 296 000 années. On y voit apparaître le vice. Les êtres qui peuplent l'Univers durant cette période possèdent trois qualités, soit une de moins que les premiers : propreté, bonté et droiture. -59- 3. Le Dvapara-yuga (Siècle de bronze), se compare à l'automne. À cette époque, on assiste à un déclin encore plus prononcé de la vertu et de la piété, alors que le vice continue de croître. Elle dure 864 000 ans et se caractérise par la bonté et l'honnêteté. 4. Enfin arrive le Kali-yuga (Siècle de fer ou siècle de la discorde). On le compare à l'hiver. Les Védas nous donnent la date exacte du début de cette époque. Imaginez la scène suivante : minuit au méridien Ujjain, en Inde, le 18 février de l'année 3102 avant notre ère. Sept planètes, incluant le Soleil et la Lune, invisibles du fait qu'elles forment un alignement du côté opposé de la Terre. C'est à ce moment précis, il y a un peu plus de 5 104 ans, que s'amorçait l'époque dans laquelle nous vivons présentement. Elle se distingue par le fait que des quatre qualités principales qui caractérisent la piété, seule la droiture subsiste. Mais à notre époque, même la droiture n'est pas une qualité possédée par tous. On appelle également cette époque le siècle de la dégradation, puisqu'elle regorge de querelles, d'ignorance, d'irréligion et de péché. Ce yuga est pratiquement dépourvu de vertu. Il dure 432 000 ans. Le vice y connaît une telle croissance qu'à la fin l'Univers se détruit en partie, puis commence un nouveau Satia-yuga. Le lecteur : Et voilà des lois de la vie heureuse! Quel bonheur peut-il y avoir s'il n'y a devant nous que dégradation? L'auteur : Tout n'est pas si désespéré. Dans le « Bhavishya-purana » (les Védas prophétiques), on dit que même durant le Kali-yuga il est possible de rencontrer périodiquement des traces du Siècle d'or. Il est intéressant de savoir que l'une de ces périodes favorables a débuté il y a un peu plus de 500 ans et qu'elle durera encore pendant 10 000 ans. Durant cette période, toutes les vertus regagnent progressivement leur force. Le lecteur : Je n'ai pas senti qu'une parcelle du Siècle d'or ait commencé. L'auteur : Oui, cela n'est pas encore très visible, mais le progrès n'arrive pas de l'extérieur, il arrive par le biais des transformations intérieures qui se produisent chez les gens. De nos jours, sur la Terre, de plus en plus de gens manifestent un fort intérêt pour la pratique spirituelle. Le lecteur : Cela veut-il dire qu'à notre époque tous ne progresseront pas? L'auteur : Les Védas indiquent que seuls les gens qui seront en mesure de comprendre le secret du progrès en ce siècle de dégradation pourront, malgré les difficultés, poursuivre leur route vers la vérité. Le lecteur : Vous pouvez me dire ce secret? L'auteur : Comme je l'ai déjà mentionné, il n'y a pas de secret. La seule question est de savoir si Vous pourrez comprendre ces vérités. La conclusion des Védas sur la manière de progresser à notre époque est simple. Il suffit, dans un état d'humilité et en étant bien disposé à l'égard de tous les êtres vivants, avec amour et dévotion, de répéter les saints noms de Dieu. Selon les Védas, Dieu a plusieurs noms sous lesquels il est apparu dans notre Univers, et même sur notre Terre. Il existe par exemple une -60- prière en sanskrit, composé de 1000 saints noms différents de Dieu. Chacun peut pratiquer la répétition des noms de Dieu qui se rapprochent le plus de sa nature et de sa croyance propres. Le « Brihat-naradiya-purana » à ce propos nous affirme ce qui suit : « Dans cet âge de Kali, il n'y a pas d'autre moyen, pas d'autre moyen, pas d'autre moyen de réalisation de soi que de chanter les saints noms de Dieu. » Cependant, seuls les gens humbles et honnêtes pourront comprendre cela. Le lecteur : Je peux accepter cette affirmation comme hypothèse, mais je ne crois pas que je me mettrai dès aujourd'hui à répéter les noms de Dieu. L'auteur : Si Vous aviez vraiment pris conscience du pouvoir du nom de Dieu, je doute fort que l'on aurait pu vous empêcher de les répéter. La répétition de ces noms apporte un bonheur immense. Cependant, chez beaucoup de gens, la seule idée qu'il faille répéter le nom de qui que ce soit déclenche agitation et hostilité. Le lecteur : Et que faut-il faire pour éveiller en nous l'intérêt pour la répétition du nom de Dieu? L'auteur : Pour cela, il faut avant tout comprendre beaucoup de choses. Les Védas affirment que sur la Terre seules les personnes les plus élevées sont en mesure de répéter les saints noms de Dieu. Revenons aux cycles de l'Univers. L'entièreté du cycle des quatre yugas (ou époques) se répète sans arrêt, et on appelle leur somme « chaturvyuha ». « Kalpa », ou un jour de Brahma (un jour de l'Univers), signifie un millier de répétitions du chaturvyuha (les quatre yugas). Une nuit de l'univers, ou, pour parler dans la langue des Védas, une nuit de Brahma, a l'exacte même durée. Chaque nuit de Brahma, tous les êtres vivants sont plongés dans un sommeil profond, ou, en d'autres termes, se trouvent en état de non-manifestation, et au début de chaque jour de Brahma l'Univers renaît de nouveau. Si l'on met bout à bout les journées de Brahma pour former des années, notre Univers a une durée de cent ans, après quoi il est complètement détruit. En chiffres terrestres, ces cents années correspondent à 311 trillions 40 milliards d'années terrestres, soit 430 000 000 000 années solaires. C'est là précisément la durée de vie (le cycle) de notre Univers. Par la suite, après un certain temps, l'Univers entier se trouvera en état de non-manifestation, puis enfin, en temps voulu, il se mettra à exister de nouveau. Nous voyons que tous les processus des univers matériels se déroulent de manière cyclique, la vie de l'Univers lui-même ne faisant pas exception. Et c'est sans parler de la nôtre, qui, comparée à la vie de l'Univers, ressemble à une étincelle. Dans le cours de tous ces cycles, le temps pousse tout ce qui existe dans l’Univers de la jeunesse à la vieillesse. Le lecteur : Et selon les Védas, la fin du monde est-elle proche? L'auteur : La fin du Kali-yuga sur la Terre, soit l'époque où nous vivons, connaîtra de sérieux cataclysmes, et la plupart de sa population périra. Mais, en comparaison avec notre durée de vie, cela n'est pas pour bientôt : il faudra attendre encore 427 000 ans. Les Védas ne confirment donc pas les rumeurs d'une fin du monde imminente. L'Univers se développe progressivement, puis vieillit, et, à la fin, s'anéantit également. Au moment de sa destruction, tous les êtres vivants entrent dans un état -61- de sommeil long et profond. Autrement dit, ils se trouvent dans un état de passivité ou de non-manifestation. Les êtres qui peuplent l'Univers ne sont jamais détruits. Après avoir vécu un certain temps dans leur corps, ils le quittent et peuvent naître encore et encore. Lorsque notre Univers renaît, ceux qui le peuplaient s'éveillent à la vie. Et parfois, un être peut émigrer vers un autre univers. Le lecteur : Dans quels cas un être peut-il changer d'univers? L'auteur : Chaque univers possède son type de bonheur matériel ou son caractère. Le fait qu'un être émigre dans un univers ou dans un autre dépend du type de bonheur matériel vers lequel il tend. Et donc, les êtres vivants ne sont jamais anéantis, ils vivent tous un nombre infini de vies. Il en sera toujours ainsi. Le lecteur : Et est-il possible d'atteindre le monde spirituel? L'auteur : Selon les Védas, nous avons tous chuté du monde spirituel au monde matériel parce que nous avons désiré un bonheur égoïste ou, plus simplement, vivre quelque peu pour soi. Or cela est impossible dans le monde spirituel, où tous les êtres vivent pour servir Dieu ou pour se servir les uns les autres (en tant qu'êtres vivants spirituels), de manière parfaitement désintéressée. La plupart des êtres vivants habitent le monde spirituel, soit près de 80%. Lorsque nous pourrons nous affranchir du besoin de tirer profit de nos actes et que nous atteindrons le monde spirituel, nous cesserons alors de changer de corps. Ainsi prendra fin ce douloureux processus qu'est pour nous le changement de corps. Dans le monde spirituel, nous serons en état de bonheur, d'éternité et de savoir. Le lecteur : Et qu'est-ce qui nous empêche d'y aller maintenant? L'auteur : Nous portons toujours en nous un penchant égoïste qui nous interdit l'accès au monde spirituel. Les habitants du monde spirituel diffèrent de nous en cela que chez eux le désir de vivre pour les autres et non pour soi est inhérent. C'est leur état naturel. Ils servent tous Dieu et tous les êtres vivants, sur les planètes spirituelles, avec beaucoup d'amour et de dévotion. Si nous ne souhaitons pas nous soumettre aux lois du monde spirituel, où tous agissent en serviteurs, nous sommes condamnés à renaître encore et encore dans le monde matériel. C'est le seul endroit où l'on peut tenter de se comporter de manière indépendante. Le lecteur : Et dans le monde matériel, il est possible de choisir la manière dont nous naîtrons et qui nous deviendrons? L'auteur : Selon les Védas, il existe dans notre Univers une assez grande variété de formes de vies. Chaque forme de vie de l'Univers matériel procure à l'être vivant un type déterminé de bonheur matériel. Si nous désirons un autre type de bonheur, il nous faudra adopter alors une autre forme de vie qui sera en mesure de nous procurer le type de bonheur souhaité. Le lecteur : C'est donc dire que dans notre vie future nous pourrions obtenir n'importe quelle identité? L'auteur : Oui, en effet, mais nous avons quand même toujours la liberté de choisir le bonheur vers lequel nous voulons tendre. Aussi, tout dépend de notre désir d'atteindre tel type de bonheur ou tel autre. Notre Univers renferme, selon les Védas, 8 400 000 espèces vivantes, parmi -62- lesquelles 400 000 seulement sont douées de raison. Ces dernières sont prédestinées à la connaissance de ce qui constitue la forme la plus élevée de bonheur, ou le sens de la vie. Ces espèces vivantes ont une forme développée de raison, et donc ont la possibilité de choisir soit de continuer de vivre, soit de quitter pour le monde spirituel. L'homme est également une forme de vie intelligente. D'après la classification védique, la capacité intellectuelle de l'être humain lui fait occuper l'un des rangs les plus inférieurs parmi les 400 000 types de vies douées de raison. Le lecteur : Mais « L'homme! Cela sonne... fier! »; il est peu probable que quiconque acquiesce à cette affirmation des Védas. L'auteur : Oui, vous avez raison. Beaucoup de lecteurs seront en désaccord avec moi à propos de ce que disent là-dessus les Védas. J'ai moi-même mis longtemps avant d'en convenir; n'avons-nous pas toujours estimé que l'homme est le maître de la nature? Il nous faut néanmoins nous rendre à l’évidence, puisqu'il existe de solides preuves à cet égard. En fait, seuls les êtres n'ayant pas une compréhension suffisante de la nature de ce monde peuvent penser ainsi. Les Védas racontent, par exemple, que les demi-dieux (des êtres d'une grande intelligence et dotés d'énormes pouvoirs) considèrent qu'ils sont loin d'être les plus intelligentes parmi les créatures vivantes. Ils ne s'estiment pas non plus les maîtres de la nature. Ils ont une compréhension très profonde de leur position subalterne en ce monde. Les Védas estiment que plus un être fait preuve d'humilité et comprend le sens supérieur de la vie, plus il est intelligent. C'est précisément à ces qualités que l'on reconnaît l'intelligence d'un être. Les scientifiques ayant atteint une compréhension parfaite de notre univers déclarent généralement, à la fin de leur vie : « À présent, je sais que je ne sais rien. » Ainsi, selon les Védas, une grande humilité est le tout premier signe d'une raison forte. Et pour ceux qui se croient maîtres sur la Terre, voilà un proverbe qui leur ira à merveille : « Chaque marmotte s'estime agronome en son champ. » Le lecteur : Mais c'est insulter la plupart de l'humanité. L'auteur : Pardonnez-moi, je vous prie, la dureté de mes propos. Le but de ce livre n'est pas de porter des accusations, mais je dois parfois avoir recours à ce type de blague pour exposer mon objet. Pourtant, le sujet de ce chapitre est loin d'être une plaisanterie. La puissance du temps apporte en fait davantage de souffrance à ceux qui ne comprennent pas leur position de subalternes et qui se croient sincèrement audessus des lois de l'Univers. Elle punit tous ceux qui ne se soumettent pas à ses lois. Voilà pourquoi un tel état d'esprit est responsable de la souffrance des hommes. Le lecteur : Cela veut donc dire que si nous devenons humbles et que nous comprenons notre position subalterne, notre vie sera plus heureuse? L'auteur : Absolument. Et maintenant, concluons notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Comprenant que nos conditions de vie sont loin d'être optimales et, qui plus est, que notre potentiel d'intelligence laisse à désirer, nous sommes mieux en mesure de bien choisir ce à quoi il nous est préférable de nous occuper. Chacun doit consacrer le maximum de son temps à la pratique spirituelle et à la connaissance de soi. C'est ce qu'affirment les Védas. Aucune autre activité ne peut -63- être aussi utile à la recherche du bonheur. De plus, un manque de sérieux dans l'étude des questions liées à notre nature spirituelle peut donner naissance à une série d'idées ridicules à propos du sens de la vie humaine. De telles idées sont le plus souvent issues d'une conception matérialiste du bonheur. Au final, la personne se trouve à gaspiller la plus grande partie de sa vie dans des occupations inutiles. Ainsi, graduellement, elle perd de vue ce à quoi elle est au premier chef prédestinée. Sous l'influence d'idées stériles, nous risquons de développer un goût tenace pour une forme méprisable de bonheur. À son tour, cette vaine disposition pour le bonheur nous amène à renaître sous une forme de vie qui lui correspond. Voilà pourquoi ne pourra être heureux que celui qui a compris en quoi il est imparfait et a appris à employer son temps de manière raisonnable (à éviter les activités inutiles). ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Que signifie ne pas perdre son temps Le lecteur : Expliquez, s'il Vous plaît, en détail, ce que signifie ne pas perdre son temps en vaines activités. L'auteur : En venant au monde dans un corps humain, l'âme qui ne perd pas son temps doit se fixer un objectif : apprendre à vivre correctement afin d'être heureux. C'est la question la plus importante qui soit. Se la poser constamment signifie ne pas vivre en vain. « Qui suis-je? » est la deuxième question. Si nous gardons sérieusement à l'esprit ces deux questions, nous pouvons être sûrs de renaître sous la forme humaine (ou sous une autre forme intelligente) afin de poursuivre notre quête de vérité. Selon les Védas, toutes les espèces de vie ont leur prédestination, et l'existence des êtres doués d'intelligence est prédestinée à répondre à deux questions fondamentales : — Qui suis-je? — Quel est le sens de ma vie? ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Celui qui, au cours de sa vie, aura su répondre correctement à ces questions et organiser sa vie conformément au savoir reçu peut espérer, pour sa vie prochaine, atteindre le monde spirituel, libéré du temps matériel et de toute souffrance. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- -64- — Chapitre second — LE RÉGIME DE JOUR D'où viennent hiboux, alouettes et aigles Il n'y a qu'un moyen d'entrer en relation avec le temps, c'est de le craindre et de s'efforcer à lui obéir. Par exemple, seul celui qui comprend la puissance du temps et s’y soumet peut être considéré comme une personne responsable. Comment respecter le temps? Il faut pour cela être attentif et tâcher de comprendre comment il se comporte lorsque nous contrevenons à ses ordres et lorsque nous accomplissons tout à temps. La seule connaissance de ces questions fait naître automatiquement le respect envers le temps. Le lecteur : Et comment apprend-on à se soumettre au temps? L'auteur : Il faut pour cela tout d'abord désirer se soumettre. Ce désir naît chez celui qui possède deux qualités : 1. L'intention de ne pas vivre en vain. Cette intention développe la raison et, corollairement, nous amène à comprendre notre position de subordonné. 2. La compréhension de la puissance du temps. Elle pousse à respecter toujours davantage la justice de l’autorité temporelle et, parallèlement, entraîne le respect des autres lois de l'univers. Le lecteur : Comment, dans la pratique, peut-on se soumettre au temps, et quelles sont les conséquences d'une insoumission? L'auteur : Je vais tenter de répondre en détail à cette question. Comme nous l'avons déjà vu, le Soleil représente la roue du temps (le « kala-chakra »). Par son mouvement, empreint de la force du temps, il fait fonctionner notre organisme de manière cyclique. Chaque être possède sa propre capacité à se soumettre au temps. Celle-ci détermine son karma ou, en d'autres termes, l'influence qu'opèrent sur son destin ses actions passées. Ainsi, notre relation avec le temps dépend-elle grandement de l'attitude que nous avons entretenue envers lui lors de nos vies précédentes. Le lecteur : Cette partie de votre raisonnement m'est totalement incompréhensible. L'auteur : Toutes ces nuances s'éclairciront à mesure que nous progresserons. Certaines personnes se conforment aisément à toutes les exigences du temps et du soleil, alors que d'autres le font avec beaucoup d'efforts ou ne le font pas du tout. La possibilité d'observer le régime de jour dépend : du fait d'en comprendre la nécessité; de la force de notre volonté; -65- et également, point non négligeable, de notre capacité physique à observer le régime de jour (le karma négatif de la personne exerce la plus grande influence sur ce facteur). Le lecteur : Et si un mauvais karma ne permet pas à la personne d'observer le régime de jour, que lui arrive-t-il? L'auteur : Si l'on ne se conforme pas à l'horaire du cycle solaire, notre vie s'emplit alors de toutes les souffrances possibles. Le lecteur : Ce raisonnement m'amène nécessairement à poser la question suivante : pourquoi une telle injustice? D'un côté, des gens qui sont pratiquement voués à souffrir, et de l'autre, ceux qui, au contraire, ne subissent pas l’action coercitive de la force du temps. L'auteur : La réponse est très simple : ceux qui, lors de leurs vies précédentes, ont contrevenu à plusieurs reprises et sciemment aux ordonnances émises par le temps se voient confrontés dans leur vie actuelle à une multitude de difficultés, et ce, même s'ils essaient d'observer ces ordonnances. Le lecteur : Est-il possible de savoir à l'avance qui éprouvera des problèmes à observer le régime de jour et qui l'observera aisément? L'auteur : Oui, l'astrologie nous aide à anticiper plusieurs difficultés qui pourraient surgir durant notre vie. Souvent, le moment de la naissance d'une personne indique le type d'attitude que celle-ci entretenait envers le régime de jour dans ses vies antérieures. Par exemple, si la personne est née le matin, cela signifie que, dans le cadre de son observance du régime de jour, elle se verra accorder la bénédiction du temps. Pour cette personne, le fait de se lever tôt le matin sera en général une chose très naturelle. C'est d'ailleurs la période de la journée où son tempérament sera le plus actif. Si la personne est née en après-midi, elle sera beaucoup plus active durant la journée, ce qui est aussi très bien. Si la personne est née en soirée, elle fonctionnera au ralenti en matinée, aura peu d'énergie durant le jour et n'atteindra son taux maximal d'activité qu'en fin de journée. Cela représente un obstacle important à l'observance du régime de jour qui nous est naturellement dicté par le soleil. Enfin, si la personne est née dans la première moitié de la nuit, c'est pendant la nuit qu'elle sera le plus active, situation très peu favorable. C'est ainsi que l'on peut expliquer les classifications attribuées généralement aux personnes qui correspondent à ces profils, soit : les « hiboux », les « alouettes » et tous ceux qui n'entrent pas dans ces deux catégories. Ces classifications sont le résultat de l'attitude que nous avons envers le régime de jour et qui nous vient de nos vies précédentes. Si, en nous, certaines attitudes stéréotypées liées au régime de jour se sont cristallisées, cela se reflétera sur le moment de notre naissance. En principe, les personnes nées le matin, l'après-midi et dans la première moitié de la nuit sont plus susceptibles de pouvoir observer le régime de jour avec facilité, alors que les autres éprouveront des difficultés. Mais, quels que soient les problèmes que l'on éprouve, les Védas affirment qu'il est très important, autant pour les « hiboux » que pour les « alouettes », ou peu importe le profil que l'on ait, d'apprendre à se lever et à se coucher tôt. -66- Le lecteur : Mais, tout de même, si je suis un « hibou », par exemple, et qu'à 10 heures du soir je n'éprouve aucune envie de dormir, faut-il que je me mette au lit de force? L'auteur : Oui, justement, il faut dans ce cas se mettre au lit de force. Cette classification en « hiboux » et « alouettes » n'indique qu'une chose : que nous avons reçu tel type de caractère dans notre vie précédente. Voilà pourquoi les « hiboux » ne peuvent se coucher ni se lever à l'heure, à moins de s'y contraindre. C'est la punition que le temps prescrit à cette catégorie de personnes. Tout cela résulte nécessairement des infractions systématiques que nous avons commises au régime de jour dans nos vies passées. Voilà pourquoi, pour ne pas se compliquer la vie davantage, les « hiboux » doivent se forcer à se mettre au lit à l'heure. Le lecteur : Comment pourriez-Vous me démontrer cela en pratique? L'auteur : Par exemple, si une personne vient me consulter pour un traitement et qu'elle me dit : « La vie me fatigue », je lui répondrai immédiatement : « Vous vous couchez trop tard ». Elle me répliquera : « Je suis un hibou ». Cela signifie que cette personne ne comprend pas que, pour le temps, les appellations d'« hibou » et d'« alouette » n'ont aucune signification. En fait, nous sommes tous des aigles, mais le temps agira comme il doit le faire de toute façon, et le résultat sera ce qu'il doit être : le fait de se mettre tard au lit entraîne une fatigue psychologique chronique. L'étiquette « je suis un hibou » n'y change rien. Autrement dit, il n'y a que deux voies qui s'offrent à une personne qui désire apprendre à tout faire correctement : 1. Recevoir le savoir authentique par l'étude et l'observance volontaire des lois. 2. À défaut de désirer étudier et observer ces lois, c'est par le biais de la souffrance que la personne devra se résoudre à apprendre à vivre correctement. Le lecteur : Encore une fois, vos lois de la vie heureuse me rendent malheureux. L'auteur : C'est ainsi que la vérité agit sur nous : tout d'abord, elle nous accable, ensuite elle nous force à travailler sur notre caractère; ce n'est qu'après cela qu'elle nous conduit inévitablement au bonheur. Le lecteur : Pour le moment, j'ai l'impression de rester bloqué à la première étape. L'auteur : C'est donc que tout est devant vous. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Si nous éprouvons des difficultés à observer le régime de jour, cela ne constitue pas une excuse pour nous en dispenser. Dans notre rapport au temps, nous ne pouvons nous comporter comme des aigles que provisoirement. Aussi, peu importe que l'on se considère comme des « hiboux », tous ceux qui désirent comprendre les lois de la vie heureuse doivent apprendre à se soumettre à la volonté du régime solaire. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- -67- Le régime de repos Chaque seconde de notre vie, nous sommes en contact avec les mouvements du soleil et avec la puissance du temps. Ce contact agit sur nous de diverses façons, selon les phases du soleil. Chaque seconde, des processus très précis ont lieu dans notre organisme, et leur déroulement dépend des phases du soleil. Tout ce système fonctionne avec une grande précision. Il nous est impossible de changer quoi que ce soit dans cette action du soleil et du temps; ainsi, notre régime de jour est strictement réglé. Commençons donc par le tout début. À 12 heures de la nuit, le soleil se situe à son point le plus bas. C'est l'heure à laquelle notre organisme doit se trouver en état de repos maximal. Si l'on tient compte de la recommandation des Védas selon laquelle une personne âgée de 18 à 45 ans doit dormir en moyenne 6 heures, la période idéale de sommeil devrait alors débuter 3 heures avant minuit et se terminer 3 heures après minuit. Ainsi, une personne doit dormir de 21 heures du soir à 3 heures du matin. On peut aussi préférer d'autres variantes : de 22 heures à 4 heures ou de 20 heures à 2 heures. Quelles que soient les circonstances, la période se situant entre 22 heures du soir et 2 heures du matin doit être strictement réservée au sommeil, aucune autre période de repos ne pouvant remplacer ce temps de sommeil. Le lecteur : Où avez-Vous vu des gens se mettre au lit à 21 heures du soir et se lever à 3 heures du matin? L'auteur : En effet, ces personnes sont très rares. Mais, parmi ceux qui font l'étude des Védas, je connais personnellement plusieurs enthousiastes capables de suivre le régime de jour tel qu'il devrait l'être. Le lecteur : Je crains qu'en m'imposant un horaire pareil j’aurai tôt fait de souffrir d'un manque de sommeil chronique. L'auteur : Évidemment, le chemin qui conduit à un régime de sommeil et de veille correct est semé d'embûches. Cependant, si Vous arrivez malgré tout à Vous habituer à un tel régime de sommeil, les résultats surpasseront toutes Vos attentes. Aussi étrange que cela puisse paraître, en adoptant cet horaire, Vous dormirez au contraire très bien et, de plus, Vous pourrez accomplir environ deux fois plus de travail durant la journée. Cela est attribuable au fait que le mental est beaucoup plus actif tôt le matin que durant la journée. Ainsi, entre 3 et 6 heures du matin le mental est deux fois plus vif que pendant la période de 15 à 18 heures. Le lecteur : Quels obstacles devrai-je affronter en apprenant à observer le régime de jour? L'auteur : Avant tout, il est nécessaire de comprendre que nos habitudes de sommeil et de veille devraient être modifiées progressivement, par exemple, en se mettant au lit et en se levant 5 à 10 minutes plus tôt chaque jour. Deux mois suffiront pour vous y habituer. Le lecteur : Il me semble pourtant que, même si je commence à me mettre au lit et à me lever à l'heure, je ne dormirai jamais assez. Cela fait plusieurs années que je me suis habitué à dormir 8 heures par jour. Je ne peux pas croire qu'en deux mois mon organisme pourra se faire à 6 heures de sommeil et y trouver satisfaction. -68- L'auteur : Vous avez raison. C'est pourquoi la deuxième chose importante consiste à déterminer le nombre d'heures de sommeil dont Vous avez besoin. Pendant plusieurs années Votre organisme s'est habitué à dormir plus qu'il ne faut, aussi, peu importe que l'horaire de sommeil soit respecté, une durée de sommeil de 6 heures, tel que recommandé, ne sera pas suffisante. Essayez donc, pour commencer, de dormir sept heures et demie, et, si cela n'est pas trop difficile, réduisez encore à sept heures de sommeil. Le lecteur : Honnêtement, je n'éprouve pour le moment aucun enthousiasme particulier à l'idée de me soumettre à une telle expérience et je n'en ai même aucune envie. J'aimerais bien plutôt entendre un argument qui me convaincrait de la nécessité de tout cela. L'auteur : Alors, il nous faut examiner ce qui se produit si l'on ne respecte pas la période de sommeil prescrite. Le lecteur : Cela est très intéressant. Je n'ai jamais rien lu sur ce sujet auparavant. L'auteur : Commençons donc cette étude. Conséquences du non-respect de la durée de sommeil recommandée La période de « repos » des processus les plus profonds de notre organisme a lieu plus tôt; celle des processus le plus en surface, plus tard. C'est entre 21 heures et 23 heures que notre raison et notre mental se reposent le mieux. Si, donc, à 22 heures, Vous ne dormez pas encore, ces deux fonctions en souffriront. Négliger ce principe en se mettant au lit, par exemple, après 23 heures entraînera une diminution progressive des capacités mentales et intellectuelles. Une telle baisse ne survient pas immédiatement, et donc plusieurs éprouvent-elles des difficultés à prendre conscience de ces problèmes. Mais, lorsque nous savons reconnaître les premiers signes de cette baisse d'activité du mental et de la raison et que nous en connaissons les conséquences, nous sommes mieux en mesure de déceler immédiatement en nous ces problèmes psychiques. Le lecteur : Et quels sont les premiers signes de la fatigue du mental et de la raison? L'auteur : Les premiers signes d'une telle dégradation de la conscience sont une diminution de la concentration et une tension excessive du mental. L'affaiblissement de la raison est caractérisé par une intensification des mauvaises habitudes, une diminution de la volonté, une augmentation des besoins sexuels et alimentaires, une augmentation du besoin de dormir, ainsi que par l'apparition de conflits. Le lecteur : En effet, j'ai ressenti ces derniers temps une diminution de ma concentration et j'ai remarqué l'apparition d'une certaine irritabilité immotivée. Estce vraiment dû au fait que je me mets au lit trop tard? L'auteur : Oui, c'est généralement de là que provient ce type de perturbation de l'activité psychique. Le lecteur : Et qu'est-ce qui m'attend alors? -69- L'auteur : Le fait de se mettre tard au lit pendant une longue période provoque habituellement une fatigue psychique chronique et une tension psychique excessive, auxquelles on tente souvent de remédier par une consommation accrue de café ou de tabac. Ainsi, ces mauvaises habitudes sont directement liées à la non-observance du régime de jour. On remarque souvent dans ces cas également une dégradation de la régulation vasculaire entraînant une propension à l'hypertension artérielle. Un teint excessivement blême, un regard vitreux, un ralentissement psychique et des maux de tête sont les signes d'un manque de repos du mental et de la raison dû au fait que nous nous couchons trop tard. Le lecteur : Il me semble bien avoir déjà quelques-uns de ces symptômes. Et qu'arrive-t-il si l'on se met au lit après 23 heures? L'auteur : Si, pour une raison quelconque, on ne dort pas durant la période de 23 heures à 1 heure du matin, cela affectera l'activité du prana (l'énergie vitale) circulant dans notre organisme. Suite à une perturbation du fonctionnement du prana, on éprouvera, après quelque temps, des troubles des systèmes nerveux et musculaire. Si, donc, on ne se met pas au repos ne serait-ce que pendant quelques jours aux heures recommandées, on éprouvera alors presque immédiatement de la faiblesse, du pessimisme, de l'indolence, une baisse de l'appétit, une sensation de lourdeur corporelle et d'abattement psychique et physique. Si on ne dort pas entre 1 heure et 3 heures du matin, c'est notre énergie émotionnelle qui en pâtira. On verra alors poindre des signes d'irritabilité, d'agressivité et d'esprit conflictuel. Le lecteur : Oui, à présent il est clair qu'il ne faut pas plaisanter avec le temps. Tout de même, peut-on avoir au moins quelques raisons de dormir plus de six heures? L'auteur : Oui, bien sûr, chaque personne a ses propres besoins en sommeil. Cela dépend beaucoup de notre âge et de la manière dont on observe le régime de jour. Avec l'âge, le besoin en sommeil diminue, mais si l'on ne respecte pas le régime de jour, ce besoin demeurera élevé. Le besoin de sommeil dépend également de notre constitution et de notre type d'activité. Si notre activité implique de l'agitation et une tension nerveuse excessive, il nous est recommandé dans ce cas de dormir 7 heures et de nous lever à 4 ou 5 heures du matin, ou alors de dormir 8 heures et de nous lever à 5 ou 6 heures du matin. Cependant, dans tous les cas, le fait de se coucher après 22 heures est néfaste, tant sur le plan psychique que physique. Le lecteur : Et si on étudie les lois de la vie heureuse, notre besoin en sommeil diminuera-t-il? L'auteur : Oui. Les saints peuvent se contenter de dormir 3 heures ou moins. Mais en général, il est recommandé à ceux qui font preuve de sérieux dans leur pratique spirituelle de se mettre au lit à 21 heures et de se lever à 3 heures du matin, pour un total de 6 heures de sommeil. À tous les autres, on recommande de se mettre au lit entre 21 et 22 heures et de se lever vers 4 ou 5 heures du matin. Le lecteur : Vous m'avez quelque peu rassuré. J'avais déjà envie de mettre une croix sur Vos lois de la vie heureuse. L'auteur : Voilà qui est bien. Justement, le moment est venu de conclure notre -70- discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Lorsque nous comprenons concrètement qu'il n'est pas bon de plaisanter avec le temps, nous faisons tout notre possible pour nous mettre au lit à la bonne heure. Seule une pratique à long terme transforme en habitude l'observance de cette règle inéluctable qu'est le régime de jour. Un refus d'observer cette règle entraîne une diminution de notre énergie intellectuelle; l'observer nous apporte bonheur et clarté de conscience. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Conséquences d'un sommeil chaotique Examinons en détail ce qui nous arrive si nous contrevenons au régime de jour. Si nous nous mettons au lit entre 21 heures et 23 heures mais que nous reportons la balance de notre temps de repos dans la journée, nous aurons probablement l'impression d'avoir la tête fraîche, mais nous éprouverons une fatigue corporelle et notre énergie émotionnelle diminuera. Si nous nous mettons au lit entre 23 heures et 1 heure du matin, nous aurons d'emblée l'impression d'avoir assez d'énergie, mais il nous sera impossible de réfléchir correctement et nous serons d'humeur maussade. Si nous ne nous reposons qu'entre 1 heure et 3 heures du matin, nous disposerons d'une certaine quantité d'énergie physique, mais notre énergie psychique sera à plat. Ainsi, la conclusion est univoque : il nous faut dormir entre 21 ou 22 heures du soir et 3 ou 4 heures du matin. Si, malgré des signes évidents d'une baisse d'activité du mental et de la raison, nous continuons de ne pas dormir entre 22 heures et minuit, nous développerons progressivement un état de dépression. En outre, cela se produira de manière imperceptible. Dans l'espace d'un à trois ans, cet état dépressif sera tel que la vie autour de nous nous semblera terne et morose. Cela signifie que notre cerveau manque de repos et que ses fonctions psychiques s’épuisent. Le lecteur : Afin de consolider tout cela, est-il possible de nous arrêter à nouveau sur les indices d'affaiblissement des forces intellectuelles et mentales? L'auteur : Oui, bien sûr, nous pouvons les examiner plus en détail. Lorsque notre énergie intellectuelle diminue, nous ne pouvons plus distinguer ce qui est bon de ce qui ne l'est pas. Nous éprouvons des difficultés à nous comporter dans telles ou telles autres situations de la vie. Cela est particulièrement dangereux dans les périodes de notre vie qui constituent de réels examens : lorsque vient le temps de choisir qui prendre pour mari ou pour épouse, comment éduquer ses enfants, quel type de carrière embrasser. Peu à peu, il devient plus difficile de nous débarrasser de nos mauvaises habitudes. Tout cela provient du fait que notre raison souffre. Une baisse d'énergie mentale provoque de l'angoisse et une détérioration de la mémoire. Au bout d'un certain temps, nous commençons à ressentir un état permanent de tension nerveuse, nous devenons irritables, perdons patience, nous nous énervons, nous mettons à jurer ou à pleurer. Selon notre type de caractère, notre état d'esprit prend telle ou telle autre tangente. En d'autres termes, nous éprouvons une instabilité psychique qui nous cause une profonde angoisse. Les fonctions de la mémoire peuvent également écoper. Lorsque la mémoire commence à -71- être affectée, la personne constate tout d'abord que sa mémoire à long terme est déficiente, puis c'est au tour de la mémoire à court terme de se dégrader. Le lecteur : Vous avez parlé également de perturbations de l'activité de notre énergie vitale. L'auteur : Oui, le prana, ou l'énergie (force) vitale, s'appauvrit si nous sommes éveillés de minuit à 2 heures du matin. C'est précisément durant cette période que notre organisme fait le plein de prana. Si nous ne dormons pas à ce moment-là, nous éprouverons immédiatement de la faiblesse. Puisque l'activité du prana dans notre organisme est liée au système nerveux, celui-ci avec le temps souffrira également. Cela provoquera un dérèglement des fonctions vitales dans tout l'organisme, à commencer par une baisse de l'immunité et la manifestation de malaises chroniques. Si l'on s'entête à ne pas observer le régime de jour, notre organisme peut alors atteindre un état critique caractérisé par de sérieuses altérations du fonctionnement du système nerveux ainsi que des organes internes. Ne pas dormir entre 1 et 3 heures du matin entraîne à la longue un tarissement progressif de notre énergie émotionnelle (la force de nos sens). Ce qui accroît notre vulnérabilité. Chez la femme, dont la sensibilité est plus élevée que chez l'homme, les symptômes d'épuisement émotionnel se manifestent plus tôt et elle éprouve alors un plus grand besoin de sommeil. Un tel défaut d'observer le régime de jour provoque une grande fatigue émotionnelle et peut mener à des crises d'hystérie. Pareille condition est source, par exemple, de formation de psychoses maniaco-dépressives, au cours desquelles nous nous retrouvons pour un certain temps en état d'agitation excessive et sombrons ensuite dans une profonde dépression émotionnelle. On notera également une atténuation graduelle de la perception auditive. L'ouïe ne change pas, elle demeure telle qu'elle était auparavant, mais nous nous voyons privés d'une partie de nos récepteurs auditifs. Il nous est difficile de nous concentrer sur l'information à caractère auditif. D'autres sens peuvent aussi être affectés. Peu à peu, la perception du monde à travers l'ouïe, le toucher, la vue et l'odorat devient plus faible. L'activité des récepteurs gustatifs s'estompe également. Le lecteur : Vous avez déjà dit pourtant que les saints peuvent dormir 3 heures par jour, voire moins. À quelle heure se mettent-ils au lit et à quelle heure se lèvent-ils? L'auteur : Les saints, qui se contentent de 3 heures de sommeil, se couchent habituellement à 21 heures et se lèvent à 1 heure du matin. Le lecteur : Et où prennent-ils leur énergie émotionnelle? L'auteur : Si notre pratique spirituelle est sérieuse, c'est de la prière que nous tirerons notre énergie émotionnelle. Celle-ci d'ailleurs ne s'épuisera pas, au contraire, elle croîtra de jour en jour. Ainsi, avec le temps, il nous sera suffisant de dormir jusqu'à 2 heures du matin. Cependant, à moins d'avoir accompli certaines réalisations dans notre pratique spirituelle, nous ne devons pas imiter ce niveau de savoir en tentant, par exemple, de nous lever à 2 heures du matin ou plus tôt. Pareille intrépidité prématurée entraînerait une lourde diminution de nos forces émotionnelles. Le lecteur : Quoi, on rencontre vraiment des gens aussi fanatiques? L'auteur : Oui, et assez souvent. Tirant un sentiment de force et de l'enthousiasme du fait de se lever tôt, ils s'enorgueillissent de leurs premières réalisations et, pour -72- épater ou faire enrager leurs proches, se mettent à se lever beaucoup trop tôt par rapport à ce que leur permet leur constitution psychique. Au final, une telle pratique conduit à l'épuisement psychique et condamne à un sommeil excessif. Après quoi, la seule pensée d'observer le régime de jour provoque de l'aversion chez ces gens. Le lecteur : Quelles conclusions tirerons-nous cette fois-ci de notre discussion? L'auteur : Elle est très simple. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Lorsque notre sommeil prend un tour totalement chaotique, la punition du temps se fait alors telle que nous courons même le risque de développer des maladies nerveuses ou psychiques. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Quels gestes pratiques peuvent nous aider à entreprendre le régime de repos et quels en sont les obstacles Les maux qui affectent nos fonctions psychiques fondamentales proviennent de tout ce que nous ne faisons pas au bon moment. Les médecins doivent avant tout s'appliquer à traiter la raison de leurs patients. Le lecteur : Comment peut-on comprendre ce qu'est la raison? L'auteur : La raison, c'est la capacité de bien comprendre les forces qui nous entourent et qui agissent sur notre vie. Au premier chef, et la plus puissante parmi elles, se trouve la force du temps. Une personne douée de raison comprend que cette force existe et, dans la mesure de ce que lui permet son destin, se hâte de tout faire à temps. À ceux qui, dans leurs vies précédentes, ont refusé d'agir ainsi, le destin impose des limites telles qu'ils ne pourront pas, quoi qu'ils fassent, se mettre au lit à l'heure. Le lecteur : Qu'est-ce qui empêche une personne qui veut se mettre au lit à l'heure de le faire? L'auteur : À cela, il peut y avoir plusieurs raisons : un travail nocturne; le fait qu'à cette heure la famille soit éveillée et se trouve, par exemple, devant la télévision; la simple difficulté de s'endormir à l'heure; un manque de volonté pour tout changer. Le lecteur : Pour ce qui est du travail de nuit et des troubles de sommeil, tout est clair, mais que signifie le manque de volonté? D'où vient que la volonté décline? L'auteur : Cela peut se produire du fait que nous contrevenons aux lois du temps. La baisse de la volonté est le premier signe manifeste d'un affaiblissement de la raison. De cette manière, nous nous condamnons volontairement à souffrir, tant au présent que dans l’avenir. Si nous avons déjà établi des conditions non favorables au respect -73- du régime de jour, les surmonter n'est pas chose simple. Le lecteur : Il doit pourtant bien y avoir un moyen de s'en sortir. L'auteur : Oui, il existe un bon moyen de changer pour le mieux, mais il est difficile de comprendre comment il fonctionne. En fait, nos désirs ont un immense pouvoir, et si nous exprimons constamment le désir de changer notre régime de jour, au bout d'un certain temps cela deviendra possible. Le lecteur : Un simple désir et c'est tout? L'auteur : Non seulement un désir, mais un désir fort, persistant et de longue durée. Si le désir est sincère, on trouvera la force pour le réaliser. En d'autres termes, lorsque nous désirons avec sincérité, nous comprenons peu à peu comment nous devons agir, même dans les pires situations, et l'intention même d'agir apparaît. D'autre part, si Vous ne comprenez pas comment agir, si vous manquez d'enthousiasme pour agir, cela signifie que Votre désir de tout changer n'est pas assez fort. Le lecteur : Comment renforcer notre désir de sorte que tout aille pour le mieux? L'auteur : Pour cela, il n'existe qu'un moyen : fréquenter des gens qui sont déjà sur la bonne voie. Le fait d'écouter avec attention et humilité des personnes aussi riches sur le plan spirituel fait naître dans notre raison des transformations qui nous procurent l'enthousiasme nécessaire pour changer beaucoup de choses dans notre vie. L'inspiration est une très grande force. Le lecteur : Y a-t-il d'autres façons de régler ce problème? Par exemple, il m'apparaît une bonne idée, pour régler tous nos problèmes, de changer la conscience de nos proches, eux qui nous mettent si souvent des bâtons dans les roues lorsque tout ne se déroule pas selon leurs goûts. L'auteur : Il faut être prudent avec ce type d'idée qui consiste à vouloir changer ses proches. Cela peut devenir la cause d'encore plus de problèmes. Bien sûr, il faut savoir s'orienter dans les circonstances et user de raison afin d'agir correctement. Mais il convient tout de même de savoir ce qu'il vaut mieux ne jamais faire. Par exemple, plus que tout il faut éviter : d'essayer de changer la conscience de ses proches contre leur volonté, ou d'adopter une attitude agressive et méprisable à leur égard; d'essayer de rompre prématurément un mauvais karma en quittant son emploi; de divorcer (sans qu’il n’y ait menaces d'atteinte à l'intégrité physique ou psychique); de s'emporter contre ses enfants sous prétexte qu'ils refusent de vivre correctement; de constamment critiquer les gens qui nous entourent et qui nous empêchent de vivre correctement. -74- Il ne fait aucun doute que ces manière de régler Vos problèmes Vous compliqueront la vie et finiront par vous causer des déceptions. Sans compter que tout cela entraînera une détérioration de Vos relations avec les autres. Pourtant, c'est exactement ainsi que se comportent les gens les plus inexpérimentés, et leurs problèmes ne s’en trouvent qu’aggravés. Le lecteur : Quelle attitude faut-il adopter lorsqu'on nous empêche de vivre correctement? L'auteur : Celui qui désire changer sa vie doit apprendre à aimer ses proches et tâcher de remplir ses obligations auprès d'eux. Cela est nécessaire, et quels que soient leurs défauts, pour une seule raison : tous ceux qui nous entourent, selon les Védas, et qui ne se comportent pas correctement à notre égard, incarnent les péchés que nous avons commis dans le passé. Le lecteur : Et moi qui croyais sincèrement qu'en agissant ainsi ils ne faisaient qu’incarner leurs péchés à eux! L'auteur : L'une des obligations de nos proches devant Dieu consiste à nous punir pour nos péchés passés. Évidemment, le plus souvent, ils ne comprennent pas cela et vivent parfois incorrectement du fait de leurs propres péchés. Néanmoins, celui qui commence à comprendre que tous les problèmes qu'il éprouve au sein de sa famille ou au travail sont liés à ses bêtises passées ne cherchera pas à en accuser ses proches. Qui plus est, il fera tout pour tâcher d'endurer tous les désagréments que lui généreront ses relations avec les autres. Généralement, notre égoïsme nous empêche d'agir ainsi. « Pourquoi dois-je endurer cette injustice, si eux-mêmes ne l'endurent pas venant de moi? Qu'ils commencent donc par bien se comporter, puis je me mettrai à bien me comporter à mon tour. » Si des pensées semblables, cher lecteur, Vous viennent en tête, ne Vous attendez pas à des améliorations. Une telle attitude ne fera que Vous gâcher davantage la vie. Mais celui qui est vraiment le maître de son destin n'ira pas attendre qu'un autre change pour le mieux. En prenant l'initiative d'agir correctement et d'endurer les injustices de ses proches, il se montre plus raisonnable qu'eux tous. Et c'est pour cela qu'il est en mesure de changer pour le mieux et son destin et le leur. Le lecteur : Il suffit d'endurer les insolences des autres, c’est tout, ou bien il est possible de faire quelque chose? L'auteur : La patience est le meilleur geste à poser, c'est la condition préalable pour l'établissement des relations familiales. Être patient ne signifie pas accumuler la rage par en dedans. La personne comprend seulement qu'elle ne mérite rien de mieux pour le moment. Si nous ne sommes pas patients, nous ne pourrons pas non plus comprendre les lois du karma (la justice qui nous vient de la souffrance). Celui qui s'est confirmé dans cet état de conscience doit nécessairement ensuite tâcher le premier de remplir ses obligations auprès de ses proches, et ce, de manière désintéressée. Accomplissant un tel exploit, il commence à influer, par son attitude positive, sur la manière dont les autres se comporteront avec lui. Petit à petit, ses proches se mettront à le respecter de plus en plus. Puis, ils chercheront à leur tour le moyen de bien se comporter. Et seulement après avoir traversé toutes ces étapes du développement de la relation pourront-ils commencer à changer pour le mieux. Le lecteur : Si je Vous ai bien compris, il existe un moyen de changer nos relations avec nos proches. En améliorant nos rapports avec eux, on peut changer la façon dont -75- ils interagissent avec nous, et ce, sans qu'ils en aient conscience. Bref, il m'est possible, sans confrontation, d'inciter mes proches à changer pour le mieux en modifiant mon attitude envers eux? L'auteur : Cela est vrai, à un petit détail près. En agissant ainsi, ce n'est pas Vous qui faites en sorte que Vos proches changent, mais bien Votre destin. Le lecteur : Tout cela est très bien, mais il m'apparaît très difficile de commencer à faire comme Vous dites. L'auteur : Oui, je suis d'accord avec Vous. Néanmoins, il n'y a pas d'autre solution. Mieux vaut affronter volontairement les difficultés que d'être à leur remorque. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Celui qui est raisonnable, qui désire une vie meilleure et n'accuse personne de son destin allège progressivement son mauvais karma. Ses possibilités de vivre heureux s'accroissent jour après jour, et ainsi les facteurs défavorables l'empêchant de progresser s'estompent peu à peu. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Un exemple éloquent d'entrave au régime de repos tiré de ma pratique médicale Je crois que, de tout ce que nous avons dit, émerge une certaine compréhension de la nécessité d'observer le régime de repos. L'expérience démontre cependant que les gens ont fortement tendance à ne pas observer le régime de la journée. Et ce, malgré qu'ils soient conscients de la nécessité de l'observer et malgré qu'ils en aient réellement la possibilité. Le lecteur : En quoi consiste cette tendance? À mon avis, nous avons déjà mis au jour assez de problèmes! L'auteur : C'est une tendance plutôt banale : il nous semble généralement que tout ira bien, quoi qu'il arrive. Et donc nous remettons à demain les changements dont notre vie a besoin aujourd'hui. Le lecteur : Racontez en détail : comment tout cela se traduit dans la vie? L'auteur : Pour que l'on comprenne bien de quoi il est question ici, je vais fournir un exemple tiré de ma propre pratique médicale. Un jour, à Samara, un couple de ma connaissance, mari et femme, s'est tourné vers moi pour de l'aide. L'homme, plutôt robuste physiquement, était en état constant d'indisposition et d'épuisement. Il travaillait comme gardien de nuit. En l'examinant, j'ai remarqué chez lui certains signes d'épuisement des systèmes nerveux et vasculaire. Ces symptômes d'épuisement de l'organisme se manifestent généralement au bout d'une année ou deux chez ceux qui travaillent la nuit. Je l'ai prévenu qu'il éprouverait bientôt des problèmes importants au cœur et au cerveau. Mais il m'a assuré qu'il ne fallait pas s'inquiéter, qu'il était assez vigoureux et fort et donc que tout irait bien. Et il était réellement robuste et paraissait en bonne santé. Quelques mois plus tard, il se retrouvait à l'hôpital des suites d'un infarctus. Il s'est rétabli avec difficulté et pendant un certain temps son cœur a plutôt bien -76- fonctionné. Je lui ai bien sûr répété qu'il valait mieux pour lui de changer d'emploi. Il s'y est refusé, argumentant qu'il fallait « nourrir la famille, le travail de garde militarisé est bien rémunéré et de toute façon je ne fais rien, là-bas, qu’être en position assise ». Je lui ai demandé alors : « Et tu dors? » À quoi il a répondu : « Non, c'est interdit ». Au bout de 7 mois, il a fait un infarctus. Avec mon aide, sa femme l'a remit sur pied. Tous les symptômes de l'infarctus ont passé. À nouveau je lui ai demandé de quitter son travail; il a répondu par un refus catégorique. Puis, est survenu un deuxième infarctus, des suites duquel il a perdu un œil. Il était également paralysé d'un côté du corps. À partir de ce moment, son état de santé ne cessa plus de se dégrader, et au bout d'un certain temps l'heure vint pour lui de mourir. Personne n'échappe à la mort, mais ce cas peut être instructif pour ceux qui, malgré leur indisposition, continuent tout de même de travailler la nuit. Le lecteur : Parfois, nous n'avons pas d'autre choix : ou travailler sur le quart de nuit, ou bien laisser la famille mourir de faim. L'auteur : Oui, bien sûr, Vous avez raison. Il faut cependant savoir pourquoi cela se passe ainsi. Une telle situation résulte du fait que, dans une vie précédente, nous nous sommes mérités un mauvais destin, et comme punition il nous faut travailler de nuit. Le lecteur : Et que faire alors? L'auteur : Tout d'abord, il faut bien étudier la question. Cependant, on ne peut rien changer immédiatement. Pour débuter, il nous faut éprouver une forte envie de changer d'emploi. Nous pouvons encore travailler pendant un certain temps, et, si nous désirons fortement vivre correctement, organiser notre vie comme il faut, si en plus de cela nous y appliquons assez d'efforts, croyez-moi, notre vie changera peu à peu du tout au tout. Le destin nous accordera une chance. Le lecteur : Encore une fois Vous mettez le désir au premier plan. Nos désirs sontils donc si puissants? L'auteur : La puissance du désir est énorme. Tout notre destin est formé à partir de nos désirs passés, lesquels ont engendré des actions déterminées et provoqué certains événements. Pour que les mauvais désirs que nous avons fomentés par le passé cessent d'agir sur notre vie avec autant de force, il nous faut cultiver en nous-mêmes des désirs nouveaux qui soient convenables. Le lecteur : Comment peut-on apprendre à avoir des désirs assez forts qu'ils puissent changer notre vie pour le mieux? L'auteur : Pour cela il faut affermir et renforcer notre raison. Le lecteur : Et qu'avez-vous à proposer à cet effet? L'auteur : J'ai déjà dit que le moyen le plus efficace pour affermir sa raison est de répéter les saints noms de Dieu. Le lecteur : Et si pour le moment je ne crois pas en Dieu? L'auteur : Dans ce cas, si vous ne croyez pas en Dieu, répétez tous les matins : « Je souhaite à tous le bonheur ». C'est un ancien procédé ayurvédique afin de maintenir sa raison dans une attitude positive. -77- Le lecteur : Je crois bien que c'est ce que je vais faire. L'auteur : Bonne chance! Et maintenant nous pouvons tirer la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Il nous semble souvent que tout se réglera tout seul et qu'il n'y a aucune raison de vouloir changer sa vie. Même si nous éprouvons des difficultés, nous n'avons généralement pas tendance à tirer de notre situation les conclusions qui s'imposent. Une personne raisonnable doit néanmoins comprendre la nécessité d'organiser sa vie correctement, et ce, avant que le temps lui fasse la démonstration de sa puissance. Celui-là seul connaîtra le bonheur qui tâchera de vaincre en lui sa nonchalance, sa paresse et sa passivité intellectuelles. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Conséquences d'un non-respect du régime de lever À présent, il nous faut nous arrêter sur la question du lever matinal. Certaines régularités, liées à notre disposition d'esprit et même à notre destin, dépendent directement de l'heure à laquelle nous nous levons. Le tonus vital de notre raison, de notre mental et de notre organisme est directement lié à l'heure de notre lever. Et c'est cette corrélation que nous allons maintenant examiner en détail. Si nous nous levons sans problème à 3 heures du matin, sans que cela ait d'incidences ni sur notre psychée, ni sur notre santé, nous sommes en mesure de faire des avancées significatives dans l'étude de notre nature spirituelle. À cette heure de la journée, l'activité du Soleil est encore très faible, et l'influence de la Lune sur notre mental est relativement forte. Pour cette raison, notre mental se trouve alors tout naturellement dans un état de repos et de quiétude. Cette période est un moment très favorable pour prier et méditer sur Dieu. Cependant, les gens qui préfèrent ainsi se lever très tôt sont plutôt sensibles sur le plan psychique, il leur est donc déconseillé de s'attarder dans des lieux bondés. Aussi, un lever aussi matinal est indiqué pour des personnes engagées dans le service du culte ou pour ceux qui se sont éloignés du monde ordinaire. Un verset de la Baghavad-gita (2,69) confirme le statut quelque peu marginal de l'horaire quotidien des sages : « Ce qui est nuit pour tous les êtres devient, pour l'homme qui a maîtrisé les sens, le temps de l'éveil; ce qui, pour tous, est le temps de l'éveil est la nuit pour le sage recueilli. » Le lecteur : Donc, si l'on ne se lève pas à 3 heures du matin, notre pratique spirituelle perd tout son sens et nous n'en tirerons aucun résultat? L'auteur : La pratique spirituelle a toujours un sens, mais, comme Vous l'avez bien souligné, le fait de se lever tôt compte pour une bonne part de sa réussite. Le lecteur : Quelles sont les chances de progrès de ceux qui se lèvent après 3 heures du matin? -78- L'auteur : Les personnes qui se lèvent entre 3 et 4 heures du matin disposent également d'assez de force pour comprendre leur nature spirituelle. En outre, leur sensibilité psychique n'est pas suffisamment élevée pour leur permettre de mener une vie retirée. Lorsqu'on se lève d'aussi bonne heure, il est recommandé de ne se consacrer qu'à la pratique spirituelle. Cela est lié au fait que la nature a affecté cette période de la journée exclusivement à cette fin. À ceux qui s'en tiennent à cet horaire et qui font chaque jour leur prière matinale, les secrets les plus profonds de l'âme seront révélés; c'est la surprise que le temps leur réserve. L'unique condition qui leur est posée est qu'ils doivent tâcher de privilégier davantage les relations avec les gens pieux, et éviter ceux dont la conscience est ternie par le péché. Le lecteur : Que faire à présent? Ne plus travailler et ne plus sortir de chez soi? L'auteur : Non, il nous faut remplir toutes nos obligations. Nous devons cependant comprendre comment nous comporter dans la société des gens qui ne tendent pas au progrès personnel et qui mènent une vie désœuvrée. Celui qui est raisonnable ne prêtera pas une oreille attentive à leurs discours inutiles. L'écoute est un processus qui agit fortement sur la raison, aussi les mauvaises fréquentations peuvent miner l'enthousiasme de celui qui désire orienter sa vie vers le bonheur. Le lecteur : Et si, par exemple, une personne de cette catégorie ne parle pas en vain, mais pour affaires? On peut discuter pour des raisons d'affaires, par exemple au travail. L'auteur : Oui, dans ce cas il se peut que notre conscience ne soit pas trop affectée par ce type de conversation, mais uniquement si Vous n'adoptez pas la mentalité et la perspective de Votre interlocuteur. Le lecteur : Vous êtes sûrement en train de m’attirer dans quelque mouvement partisan, non? L'auteur : Non, je ne fais que Vous exposer les normes élémentaires de conduite recommandées par les Védas. Vous n'allez toujours pas révéler tous Vos secrets au premier interlocuteur venu? Le lecteur : Non, ce n'est pas mon genre. L'auteur : Alors, si tout est clair à ce sujet, poursuivons notre conversation sur le régime de jour. Le fait de commencer notre journée entre 4 et 5 heures du matin nous permettra de devenir plus optimistes. À cette période, la Terre se trouve en état d'optimisme. Tous les oiseaux chanteurs se trouvent en état de grâce, ils le sentent et le chantent sur tous les tons. Ceux qui sont actifs à cette heure du jour sont susceptibles de devenir de bons savants, poètes, compositeurs, musiciens, chanteurs ou tout simplement des personnes optimistes. Un lever matinal est toujours associé à la joie, comme dans cette chanson: « Нас утро встречает прохдадой,/ Нас ветром встречает река,/ Кудрявая, то ж ты не рада […]/ Не спи, вставай, кудрявая... »2 Cette période du petit matin nous prédispose à la joie et à la création. C'est un moment propice à la lecture d'ouvrages spirituels, à la prière ou pour souhaiter à tous 2 Le froid du matin nous accueille/Le vent de la rivière nous accueille/Pourquoi n'es-tu pas heureuse, la frisée […]/ Ne dors pas, lève-toi, la frisée... » -79- le bonheur. Les personnes pieuses y éprouvent un bonheur intense, chantent les gloires du Seigneur, s'adonnent à leur culte. Le lecteur : Et qu'arrivera-t-il à ceux qui se lèvent après 5 heures du matin? L'auteur : Les gens qui arrivent quotidiennement à se lever entre 5 et 6 heures du matin se verront accorder vigueur physique et psychique. De plus, ils vaincront n'importe quelle maladie sans trop de peine. Durant cette période, on peut également s'adonner à la pratique spirituelle ou, encore mieux, apprendre des prières par cœur, ou toute information susceptible d'être utile à l'amélioration de notre caractère. Le Soleil n'est alors pas encore actif, mais l'activité de la Lune a déjà cessé, le mental devient donc très sensible à tout type d'information, l'emmagasine rapidement et durablement dans notre mémoire. Ceux qui se lèvent entre 6 et 7 heures du matin se lèvent après le Soleil. Cela signifie qu'ils n'ont pas assimilé les lois du temps mais qu'ils s'appliquent tout de même à ne pas dormir trop. Leur tonus sera un peu plus faible qu'ils le souhaiteraient et leurs affaires seront quand même bonnes, mais ne se dérouleront pas sans quelques accrocs assez évidents. Ils seront relativement en santé (mais cela ne concerne pas les situations critiques de la vie). Bref, celui qui a tendance à se lever du lit durant ces heures ne disposera pas suffisamment de réserves physiques et psychiques. Naturellement, il ne devra pas trop s'attendre à faire de grands progrès dans sa vie. Le lecteur : Et si, en hiver, le soleil se lève après 8 heures du matin, cela veut-il dire que Votre horaire se voit décalé de deux heures plus tard? L'auteur : Dans le Grand Nord, il peut se passer six mois ou plus sans que le soleil ne se lève, mais cela ne veut absolument pas dire que les gens qui y vivent doivent entrer en période d'hibernation. Je ne parle pas ici du point du jour visible à l'horizon, mais de la position du soleil, à partir de laquelle il commence à agir activement sur la zone de la surface de la Terre où nous nous trouvons. Peu importe qu'il fasse un tour vertical ou incliné autour de ce point, convenez que, si la Terre est ronde, une révolution complète du soleil équivaut de toute façon à 360o, 0o correspondra à minuit, et 90o correspondra à 6 heures du matin. C'est précisément à cette heure que la puissance solaire commence à exercer son influence sur notre organisme. Mais comme l'angle d'élévation du soleil est très déclive en hiver, il se montre un peu plus tard. Quoi qu'il en soit, celui qui se lève tôt sait bien que, jusqu'à 6 heures du matin, la nature est toujours calme, mais qu'immédiatement après 6 heures un faible vent se lève et la terre passe d'un état paisible à un état plus animé. Cela se produit toujours à la même heure, été comme hiver. Je souhaiterais seulement attirer votre attention sur le fait que, souvent, l'heure factuelle indiquée sur notre montre ne correspond pas à l'heure solaire. Il en est ainsi pour la raison suivante. ***Du temps de l'Union soviétique, un décret concernant le temps fut adopté. Le tout-puissant Lénine, en effet, renvoya le temps en « congé décrété » d'une heure. Sans doute y avait-il alors à cela une raison, mais quoi qu'il en soit, le temps n'est toujours pas revenu de son « congé décrété » et il nous faut conséquemment en tenir compte. Cela signifie que, sur le territoire de l'ex-URSS, l'heure factuelle accuse un décalage d'une heure d'avance sur l'heure solaire. Le lecteur : Bien. Et quelles difficultés peut-il y avoir encore dans la compréhension de la différence entre notre heure et l'heure solaire réelle? -80- L'auteur : Il y a aussi le passage aux heures d'été et d'hiver. Le décalage d'avec l'heure solaire se trouve alors augmenté d'une heure. Nous avons donc au total un écart de deux heures. Il faut en outre savoir que les fuseaux horaires ont été dessinés de manière très large pour des questions de commodité, et parfois l'heure locale de la région où Vous habitez peut différer de l'heure solaire par quelques minutes. Le lecteur : Vous dites tant de choses; comment à présent déterminer le moment où le soleil croise la ligne d'horizon? L'auteur : Malgré les difficultés, il est très facile de déterminer l'heure solaire. Il suffit de passer un coup de fil au service météorologique et de demander : « À quelle heure il sera midi solaire? », ou, en d'autres termes : « À quelle heure, par rapport au soleil, il sera 12 heures? » Une fois ceci déterminé, on peut rapidement établir son régime de jour. Poursuivons là-dessus. Nous devons réveiller plus tôt que la terre (avant 6 heures, selon l'heure solaire), afin de nous approprier notre état d'esprit de la journée. C'est la seule façon d'éviter les désagréments causés par le climat, liés aux orages magnétiques, etc. Ce faisant, nous nous adaptons à l'humeur de la Terre. Mais si, à 6 heures, nous dormons encore, cette adaptation n'aura pas lieu. Ainsi, celui qui se lève après 6 heures du matin ne pourra déjà plus être un authentique optimiste, sa joie ne sera pas naturelle, elle ne sera pas solaire mais artificielle et forcée. Le lecteur : Vous voulez dire que tous ceux qui sont sensibles aux changements climatiques ne respectent pas le régime de lever matinal? L'auteur : Je veux dire que toutes les personnes qui sont sensibles aux changements météorologiques, soit ne se levaient pas à la bonne heure par le passé et aujourd'hui la nature les en punit, soit ils continuent de ne pas se lever à la bonne heure et deviennent ainsi encore plus sensibles aux variations du climat. Si nous nous levons entre 7 et 8 heures du matin, nous nous assurons un tonus psychique et physique plus bas que celui que nous devrions en fait avoir. Nous laissons ainsi notre temps filer de manière non négligeable. Aussi, nous éprouverons pendant la journée soit de l'agitation, soit le sentiment de manquer de l'énergie, de la force ou de la concentration nécessaires afin de mener à bien nos occupations. Ceux qui se lèvent dans ces heures présentent une tendance à l'hypotonie, aux migraines, à la perte d'appétit, à la baisse d'immunité, ils sont enclins à adopter une attitude passive dans leur vie, à souffrir d’une diminution du niveau d'acidité dans l'estomac et d’une carence enzymatique du foie. Et si la vie les force chaque matin à surmonter leur sentiment de manque d'énergie, alors apparaissent nervosité, agitation, surmenage, mais aussi tendance à la suralimentation, hausse de la tension artérielle, augmentation du taux d'acidité et processus inflammatoires dans l'organisme. Le lecteur : Vous venez là d’énumérer, selon moi, presque toutes les maladies. L'auteur : Et qu'espériez-Vous? Ceux qui enfreignent la loi doivent être punis. On ne plaisante pas avec le temps. Mais il y a encore plus terrible. Ceux qui d'ordinaire se lèvent entre 8 et 9 heures du matin n'ont aucune chance de pouvoir redresser les lacunes de leur caractère. Ils ont aussi, généralement, certaines mauvaises habitudes. Le fait de se lever durant cette période présage également de grandes difficultés dans le cours de la vie, des maladies chroniques et difficiles à soigner, des désillusions, des malchances. Ces personnes auront toujours -81- peine à évaluer correctement la situation et à prendre les décisions adéquates. Elles ne pourront pas faire les choix de vie qui s'imposent et seront à la remorque des évènements, n'ayant pas la force nécessaire pour changer leur vie. Le lecteur : Il est déjà effrayant de penser à ce qui arrivera à ceux qui se lèvent encore plus tard. L'auteur : Les personnes qui trouvent le moyen de dormir jusqu'à 9 heures du matin et de se lever entre 9 et 10 heures du matin s'exposent à la dépression, à l'apathie, à la perte du goût de vivre, à la désillusion par rapport à leur destin, à la peur, à l'hypocondrie, à la colère. Elles sont également sujettes à développer des habitudes incontrôlées, à subir des accidents, des maladies graves et à progression rapide ainsi que des invalidités précoces ou une vieillesse précoce. Vous me permettrez, cher lecteur, de me garder d’expliquer les conséquences d'un lever encore plus tardif. Chacun à présent a une bonne idée, il me semble, du tableau général. Si toutefois il venait à certains l'envie de savoir ce qui arrive à celui qui se lève régulièrement entre 10 et 11 heures du matin, par exemple, j'aimerais les prévenir que cela demande quand même un certain culot. Le lecteur : Oui, sans doute est-ce une perversion. L'auteur : Selon notre tradition, tirons à présent la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Nous devons faire un choix : devenir heureux et nous lever à la bonne heure, ou devenir malheureux mais dormir davantage. La force de notre volonté et notre optimisme dépendent entièrement de notre capacité à nous lever tôt. Afin de comprendre cette loi de la vie heureuse, nous devons également savoir que le petit matin est une période consacrée exclusivement à la pratique spirituelle. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le régime de jour et moi : la lutte continue L'auteur : Nous avons déjà beaucoup discuté, Vous et moi, du régime de jour. J'aimerais savoir à présent si quelque chose a changé dans Votre vie, à cet égard, ou alors tout est resté comme avant. Le lecteur : J'ai déjà essayé d'apprendre à me lever plus tôt, j’arrive même à me réveiller plus tôt, mais, et j'ignore pourquoi, il est très difficile de sortir du lit. Quelles raisons y a-t-il à cela et comment peut-on les éviter. L'auteur : Merci pour cette excellente question, cela aidera à approfondir le sujet. Pour que ce soit plus clair, essayons d'imaginer : c’est le soir; nous sommes dans notre lit et tentons de lutter contre nous-mêmes au nom de notre bonheur. Voilà donc ce à quoi nous nous mettons à penser avant de nous endormir : « À partir de demain, je commence une nouvelle vie! Fini de se moquer, je ne suis déjà plus un enfant qui fait des bêtises et commet toujours les mêmes erreurs. C'en est fait, demain je me réveille et je me lève aussitôt. Je dois apprendre à être heureux! » Puis, le matin suivant : « Le réveil-matin sonne, mais j'ai encore envie de dormir. Sans doute n'ai-je pas bien dormi cette nuit. Certainement, je n'ai pas assez dormi. Je -82- dois me rendre à l'évidence, je n'ai aucune envie de me lever. Conscience, raison, optimisme, bonheur matinal... Je ne me lève pas! Le réveil a beau sonner, de toute façon je me réveillerai bien aujourd'hui. Mais pourquoi? De toute façon, j'aurai assez de temps pour tout faire, mais en attendant... le lit est si agréable. Après tout, on ne vit qu'une fois et le bonheur est si rare. Je veux seulement me reposer, dormir et me détendre. Et puis je ne veux rien faire. À quoi bon travailler s'il n'y a pas d'enthousiasme? Ça m'est égal, et d'ailleurs pourquoi irais-je me torturer? J'en ai assez de tout cela, et j'en ai assez de tout le monde. Le plus grand bonheur, dans cette vie, c'est de se distraire de ses problèmes, se reposer et dormir... » Le lecteur : Oui, c'est comme si Vous aviez lu dans mes pensées. L'auteur : En fait, nous avons tous un peu ce type de pensées. Nous constatons qu'entre le moment qui précède le sommeil et celui de notre réveil, notre façon d'envisager les choses de la vie diffère énormément. Le lecteur : Peut-être y a-t-il un moyen d'échapper à cette lâcheté? L'auteur : Pour remédier à cette situation, essayons de repasser en détail la liste des obstacles qui se présentent au lever matinal : 1. Un repas du soir tardif, surtout s'il contient des produits céréaliers et des aliments sucrés, entraîne une mauvaise digestion. Cela provoque une augmentation du taux de toxines dans l'organisme et, au final, nous avons l'impression de ne pas nous être reposés. Nous éprouvons de la faiblesse, un certain ralentissement et une grande pesanteur dans tout le corps. Dans la bouche apparaît un goût généralement très désagréable de pourriture. Parfois, nous avons même une impression de lourdeur et de faiblesse dans la région de l'estomac. En fait, le repas du soir ne pourra être complètement digéré qu'après le lever du Soleil. Et donc, si, tard le soir, nous mangeons des produits céréaliers, des légumineuses, des aliments trop épicés, trop salés, amers, astringents, acides, sucrés, bref tout ce qu'il ne faut pas manger au dîner, la sensation de vigueur et de force qui nous permet de nous lever du lit ne nous viendra qu'après 6 ou 7 heures du matin. Cependant, comme nous l'avons déjà vu, nous serons privés de l'état d'esprit nécessaire pour affronter la journée. 2. Si nous n’avons pas planifié avec exactitude, dès la veille, notre emploi du temps, il nous semblera, le matin venu, que nous pouvons nous détendre. Cela devient souvent une raison pour justifier notre envie de nous attarder encore un peu au lit. À ce sujet, il faut souligner le fait que si, après le réveil, Vous restez au lit plus de 5 à 7 minutes, le tonus vital baisse fortement et l'effet positif du lever matinal diminue également. Le mécanisme de la volonté souffre particulièrement de ce type de facteurs. Et donc, si Vous désirez Vous débarrasser d’une mauvaise habitude, il faut prendre soin d'éviter de traîner au lit après le réveil. Le lecteur : Quoi? Cela concerne aussi les mauvaises habitudes qui ne sont pas liées au non-respect du régime de jour? L'auteur : Absolument. Il s'agit ici du tonus de la volonté pour la journée entière, et non seulement pour la période du matin. 1. Des couvertures trop chaudes et un lit trop moelleux, une chambre où il fait trop chaud, une tête trop emmitouflée, également des draps sales, un corps -83- sale tout cela affecte lourdement la volonté et prédispose fortement à la paresse. 2. Un réveil difficile est souvent causé par un coucher tardif, des scandales et des disputes en soirée, de l'agitation en fin de journée, le fait d'avoir passé trop de temps devant des films de « défectives », des séries télévisées du type « Les morts ne transpirent pas » ou les « terribles nouvelles du terrorisme ». Tout cela alimente une mauvaise attitude et résulte dans un sommeil insuffisant. 3. Une compréhension peu profonde de ce qu'est le bonheur et de ce en quoi consiste le but de l'existence conduit à penser, le matin venu, que le plus grand bonheur est de dormir dans un bon lit moelleux. 4. Votre lit se trouve peut-être dans une mauvaise zone. Il est possible de s'en rendre compte en tentant l'expérience de dormir dans différents endroits. Ainsi, nous pourrons remarquer qu'en certains lieux notre sommeil est de meilleure qualité qu'en certains autres. 5. Il faut dormir de sorte que notre tête soit orientée vers l'est ou, à l'extrême rigueur, au nord. Si Vous avez un autel dans Votre chambre, Vos pieds ne doivent pas pointer dans sa direction. Le fait de ne pas observer ces règles peut également nuire à un bon sommeil. 6. Dans la chambre où Vous dormez, il ne doit pas se trouver de nourriture préparée, laissée à l'air libre, ni de restes de repas. Cela contamine et trouble le sommeil. 7. Si quelqu'un dort tout près, levez-Vous en silence, ne le réveillez pas. Si néanmoins Vous le réveillez, ne le forcez pas à se lever, autrement son irritation pourrait avoir un effet négatif sur Votre aptitude à Vous lever tôt à l'avenir. 8. Si, au matin, un proche tente de Vous convaincre de retourner au lit, n'argumentez pas et, poliment, essayez plutôt d’éviter brièvement la conversation. Autrement, les levers matinaux Vous laisseront un arrière-goût désagréable. 9. Il faut, dès le lever et aussi rapidement que cela est possible, se mettre sous la douche ou alors s'asperger d'eau, sans quoi l'atmosphère du sommeil prendra le dessus sur la conscience éveillée, ce qui réduira fortement l'effet positif du lever matinal. 10. Avant de s'endormir, on doit pardonner et demander à tous le pardon, autrement un mauvais contact avec les gens pourrait nuire au sommeil. Si certaines pensées Vous causent de l'anxiété, souhaitez à tous le bonheur, sans arrêter, jusqu'à ce que Vous Vous endormiez. Répéter les saints noms de Dieu avant le sommeil permet de se purifier de tous ses jugements erronés. Le lecteur : Plus de la moitié de ces transgressions, dans mon cas, sont des habitudes, et je comprends à présent pourquoi il m'est si difficile de me lever le matin. Tout ce que Vous avez mentionné peut être corrigé, sauf ce qui concerne la mauvaise orientation du lit, et il me semble d'ailleurs que c'est là précisément une des raisons principales de tous mes problèmes. Bien sûr, les membres de ma famille aussi -84- m'empêchent souvent de bien dormir. L'auteur : Oui, l'habitude de ne pas se lever à la bonne heure est le résultat de tous ces éléments. En écartant méthodiquement chacune de ces causes, nous augmentons sensiblement nos chances de pouvoir nous lever tôt. Mais le plus important est de croire à la suprême nécessité du lever matinal. Quant à la mauvaise orientation du lit et à l'obstacle que représentent parfois les membres de notre famille, sachez que, pour ceux qui se refusent à voir la difficulté en eux-mêmes, il semble souvent que la raison pour laquelle ils se lèvent tard se trouve en dehors d'eux. Plusieurs, par exemple, ont l'impression que quelque zone pathogène ou qu'une mauvaise relation avec leurs proches les affecte. Je Vous assure cependant que toutes ces causes sont secondaires et faciles à vaincre si nous avons su nous surmonter et nous préparer adéquatement à nous mettre au lit. Le lecteur : Pourquoi plusieurs personnes refusent-elles malgré tout de se lever tôt et qu'il est pratiquement impossible de les faire changer d'avis? L'auteur : Cela est dû à une stagnation de la pensée. Souvent, par orgueil, nous ne sommes pas portés à tenter de changer certaines choses dans notre vie. Le lecteur : Il me semble qu'il y a à cela également d'autres raisons, par exemple : de la paresse, de la dépression et ainsi de suite. L'auteur : Oui, Vous avez raison. Il existe deux états de conscience dont l'étude permet d'éclaircir cette question : 1. Le goût (le désir) d'agir. 2. Le goût (le désir) de ne rien faire. Mais c'est déjà le sujet de notre prochain échange, et nous allons maintenant conclure sur ce que nous venons de discuter. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Dans la lutte pour le bonheur, nous ne devons pas penser qu'il est impossible de se débarrasser d'une mauvaise habitude. Généralement, celle-ci s'inscrit dans une chaîne d'infractions aux règles d'un mode de vie sain. En éliminant tous les maillons de la chaîne, nous pourrons immédiatement apercevoir des changements positifs notables dans notre capacité à nous contrôler. Cependant, si nous cherchons la raison de tous nos problèmes hors de nous-mêmes, et non en nous-mêmes, nous n'aurons aucune chance de connaître le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le goût d'agir Il découle d'une compréhension adéquate de ce qu'est le bonheur. Le bonheur dans l'action, et non dans l'inaction. Celui qui sert Dieu avec amour connaît toujours un état actif de bonheur. Chaque être vivant trouve son bonheur en étant actif. Cela est lié au fait que notre nature est éternelle et spirituelle et que l'âme ne peut pas être inactive. Pour elle, inaction est synonyme de mort. Cependant, une représentation erronée de notre propre nature nous incite à penser tout autrement. Ainsi, nous nous -85- mettons à chercher le bonheur en nous allongeant ou en nous adonnant à des occupations inutiles, ce qui nous éloigne du bonheur. Le lecteur : Trop de théorie, encore une fois. N'y a-t-il pas une explication plus simple à tout cela? Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi nous ne pourrions pas trouver le bonheur dans l'inaction. Parfois, nous avons tellement envie de nous reposer, et lorsque nous nous reposons nous nous sentons très heureux. L'auteur : Oui, à n'en pas douter, le repos de l'organisme et de la psyché est une chose nécessaire, mais dans le cas qui nous occupe, ce que Vous entendez par « bonheur » n'est rien d'autre que l'absence d'angoisse ou de souffrance. Je ne parle pas de quiétude, mais de l'état de bonheur, qui, par nature, est tout le contraire de l'inertie et de l'inaction. Si l'on ressent de la fatigue, il faut se reposer, mais si la personne associe l'état de « ne rien faire » au bonheur, alors elle aura des problèmes. Le lecteur : Maintenant, je commence à comprendre. Quels problèmes menacent celui qui considère comme son principal bonheur le fait de dormir ou de se reposer? L'auteur : Le plus important d'entre eux est le goût de ne rien faire, qui entraîne dans l'organisme le développement de processus destructifs. Mais nous pouvons faire en sorte que notre organisme tende vers la vie, si nous avons le désir d'agir et de vivre. En revanche, si nous avons un goût pour l'inaction, notre organisme tendra alors vers la mort. C'est ainsi que l'on ne guérit la maladie qu'en adoptant une attitude de vie active, et non passive. Le lecteur : Mais les médecins prescrivent souvent à leurs patients un mode de vie modéré qui implique, par exemple, de rester à la maison ou de garder le lit. Que pensez-Vous de cela? L'auteur : Je n'y vois aucun problème. Il existe des cas extrêmes où le repos ou une baisse d'activité est nécessaire à l'organisme, mais cela ne le guérit pas, on ne fait alors que le calmer et lui donner des forces. Un véritable traitement est toujours accompagné d'une action. Même lorsque la personne ne peut pas bouger, elle doit être mentalement active. Un état passif et mentalement inactif ne fait qu'aggraver la maladie et ne conduit pas à la guérison. Le lecteur : Alors, l'inaction nuit à la santé; ce point-là est assez clair. Je ne comprends toutefois pas encore pourquoi plusieurs personnes recherchent justement le repos et non l'action. L'auteur : La raison d'un tel comportement est l'ignorance de ce qu'est le véritable bonheur. Savoir véritablement ce qu'est le bonheur nous entraîne à l'enthousiasme et à une vie active et joyeuse. Pareille activité nous persuade encore davantage que le bonheur existe. Notre croyance et notre savoir se situent dans notre raison. La raison est une composante de notre nature. Elle est destinée à la recherche du bonheur. Elle ne contient qu'une chose : le savoir qui lui permet d'atteindre le bonheur. Si nous sommes pénétrés d'une conception incorrecte de ce qu'est le bonheur, nous éprouverons dans notre vie plusieurs déceptions et perdrons notre temps. Mais si nous nous mettons sérieusement à étudier ce qu'est le bonheur, nous commencerons à croire que la justice et le bonheur existent. La croyance génère l'enthousiasme d'agir. L'enthousiasme d'agir conduit à adopter une attitude de vie active, attitude qui à son tour confère la possibilité de renoncer à ses mauvaises habitudes et d'observer -86- le régime de jour. Le lecteur : C’est donc dire qu'il ne sert à rien de s'imposer le régime de jour? Puisqu'en étudiant systématiquement comment vivre correctement, l'enthousiasme et la croyance qui résulteront de cette étude feront en sorte que nous nous lèverons du lit par nous-mêmes. L'auteur : Oui, vous touchez ici un point très important qui aide à progresser dans l'étude des lois de la vie heureuse. J'ajouterai simplement que la croyance dans le bonheur et l'enthousiasme d'agir naissent de l'inspiration qui nous vient de nos fréquentations positives. Aussi, la plus grande richesse d'une personne réside dans les relations qu'elle entretient avec ceux qui savent ce qu'est le véritable bonheur. Le lecteur : Alors, si nous croyons dans le bonheur, nos mauvaises habitudes tomberont d'elles-mêmes? L'auteur : Si nous y croyons vraiment, nous oublierons toutes nos mauvaises habitudes. La véritable croyance dans le véritable bonheur représente un niveau de connaissance très avancé. Il est rare, cependant, qu'au début de leur étude des lois de la vie heureuse les personnes connaissent un tel succès aussi rapidement. Voilà pourquoi il nous faut encore comprendre ce qu'est le bonheur et apprendre à nous affranchir de nos problèmes et de nos malheurs. Une fois que nous comprendrons que le bonheur existe, nous aurons un réel enthousiasme de changer notre vie pour le mieux. Et la vie deviendra beaucoup plus facile. Le lecteur : Et alors, nous n'aurons plus besoin de nous démener à nous changer nous-mêmes? L'auteur : Au contraire, l'intention de se changer soi-même existera toujours, puisque le véritable goût du bonheur est lié à l'action et non à l'inaction. Le lecteur : Dans ce cas, je ne comprends pas en quoi la vie pourrait devenir plus facile, comme Vous nous le promettez. L'auteur : Facilité ici ne veut pas dire oisiveté. Au contraire, les oisifs ont toujours la vie très dure. Une vie plus facile signifie que nous n’avons pas de difficulté à nous forcer à mener une vie active. Pour celui qui est positif, le lever est facile et aucune épreuve ne l'effraie. Ayant un avant-goût de ce qu'est le bonheur, il vole comme l'abeille vers le nectar, constamment occupé à changer sa vie pour le mieux. Le lecteur : Mais Vous avez dit, avant cela, que tant qu'on n'entrerait pas en contact avec une personne sage et spirituellement avancée on ne pourrait rien changer à sa vie. Nul besoin alors de faire de grands efforts. L'auteur : Non, j'ai dit que tant qu'on n'aura pas la possibilité de faire une rencontre aussi précieuse, il sera difficile de changer pour le mieux. Toutefois, si le destin ne nous offre pas pour le moment la faveur d'une telle rencontre, nous n’avons qu'une seule option : lutter de toutes nos forces contre les problèmes qui nous accablent et tâcher de provoquer cette rencontre. Pour être heureux, il faut y mettre de l’effort; personne ne nous présentera le bonheur sur un plateau d'argent. Le lecteur : Encore une fois j'ai tout compris de travers. Je croyais avoir trouvé un moyen facile d'être heureux, et à nouveau Vous parlez d'efforts et de luttes -87- additionnels. L'auteur : Pour celui qui, comme il se doit, a pris goût au bonheur, faire un effort et se battre ne sont pas choses difficiles. Prendre goût au bonheur de la bonne façon, cela signifie agir dans la joie et aspirer à lutter contre ses défauts. Le lecteur : Vous semblez laisser entendre que mon goût pour le bonheur serait erroné et que je préférerais l'inaction. L'auteur : S'il en était autrement, Vous seriez déjà heureux et n'auriez aucun problème à Vous lever le matin, par exemple. Le lecteur : Oui, il se peut que Vous ayez raison, mon goût pour le bonheur est loin d'être parfait. Et que faire? L'auteur : Raffermir Votre raison et développer un goût pour le bonheur qui soit correct, en étudiant les lois de la vie heureuse. Le lecteur : Vous arrivez toujours à me donner l'inspiration pour poursuivre notre conversation. Et au fond, savez-Vous, pour parler bien franchement je ne suis pas contre. L'auteur : Dans ce cas, tirons la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Notre activité principale a lieu dans notre raison. Si notre but est élevé, nous adopterons automatiquement une attitude de vie active. Notre conscience comprend qu'il est insensé de mener une vie passive et sans but. Voilà pourquoi, si nous refusons d’admettre que le bonheur existe et que nous n'y aspirons pas, si notre bonheur se résume au simple repos, alors maladies, désillusions et souffrance seront inévitables. Notre organisme (notre corps) aspire constamment à la détente et au laisser-aller. Ainsi, chacun doit essayer de comprendre en quoi consiste le véritable bonheur : se considérer en tant que corps et chercher le bonheur dans l'inaction, ou se considérer en tant qu'âme et chercher le bonheur dans l'action. Afin de faire fructifier cette activité favorable, il nous faut consacrer un effort à notre bonheur et également chercher la compagnie de personnes dont la spiritualité est élevée et qui savent déjà ce qu'est le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Aspirer au seul plaisir du corps n'apporte ni le bonheur ni la santé Le goût de ne rien faire est le fruit d'une mauvaise compréhension de ce qu'est le bonheur. Il en résulte un rapport à l'action qui est dénaturé. Plusieurs ne voient dans le travail qu'un moyen de gagner sa vie. Le plus souvent, on l’associe à une responsabilité accablante. Par conséquent, le bonheur est perçu comme un moyen de se reposer du travail. Ainsi, le désir de ne rien faire devient le corollaire logique d'une mauvaise compréhension de son bonheur. Soyons donc honnêtes et remémoronsnous les moments les plus heureux de notre vie. Le plus souvent, c'est le temps que nous avons passé à accomplir certaines activités en compagnie d'êtres chers, qui nous a apporté la plus grande joie et la plus grande satisfaction. D'un autre côté, nos excès -88- de sommeil et toute autre occasion de relâchement nous laissent habituellement un arrière-goût amer. Le lecteur : Pourquoi donc, malgré que nous n'en gardions habituellement pas un si bon souvenir, veut-on croire à ce point que le bonheur se trouve précisément dans le repos? L'auteur : En fait, le désir de ne rien faire est également dans la nature de l'organisme humain. Ce désir apparaît parce que notre corps est non pas spirituel mais matériel, et nous savons que si la matière n'est pas contrainte au mouvement, elle sera nécessairement entraînée vers un état immobile, inerte. Chaque seconde, notre corps matériel s'efforce de nous attirer vers ce bonheur du corps fait de calme et d'inaction. Ainsi, si nous identifions le bonheur à notre corps, nous croirons nécessairement que l’état de relaxation du corps est la sensation la plus agréable dans la vie. Le lecteur : Mais il m'est très difficile, par exemple, de comprendre que je suis une âme. On ne peut pas voir cela en regardant dans le miroir. L'auteur : S'il faut croire ce qu'on voit dans le miroir, j'en conclurai alors que chaque jour je suis un autre, puisque le corps change tous les jours. Le lecteur : Nous avons déjà traité cette question et en théorie tout est relativement clair. Mais le corps fonctionne bel et bien : il veut manger, dormir, se reposer après le travail, et tout cela génère des sensations agréables. Selon ce que Vous dites, si l'on prend cela pour du bonheur, il en résulte de la souffrance. Voilà pourquoi il faut apprendre à toujours aspirer au bonheur spirituel, lequel trouve son expression dans l'amour de Dieu, des gens, dans le fait de souhaiter à tous le bonheur, de faire son travail avec amour et désintéressement, et non dans l'argent. En ce sens, un problème surgit : d'un côté, nous avons le désir perpétuel de nous satisfaire par le corps, et de l'autre le fait qu'il n'y ait là aucun bonheur et qu'il faille tendre vers le bonheur spirituel. Honnêtement, je suis au désarroi. Comment changer notre goût du bonheur? L'auteur : Oui, ce n'est pas une question, c'est un véritable poème. De toute évidence, Vous Vous êtes sérieusement préparé pour notre discussion d'aujourd'hui. Le lecteur : Oui, j'ai décidé de commencer à lutter pour mon bonheur, et pour débuter j'ai étudié en profondeur tout ce dont nous avons déjà discuté. Au terme d'un grand remue-méninge, je me suis retrouvé avec quelques doutes importants : le bonheur dont Vous parlez constamment est-il atteignable? L'auteur : Et avez-Vous d'autres variantes de bonheur à proposer? Le lecteur : Peut-être vivre, tout simplement, c'est-à-dire manger, boire, s'amuser et ne penser à rien? L'auteur : Ce ne serait pas mal, mais il se trouve que dans ces conditions, l'organisme se prédispose habituellement à la déchéance. Un relâchement du mental entraîne aussitôt un relâchement dans la régulation des organes internes et également un affaiblissement du système immunitaire et de l'activité digestive, ce qui nuit à l'assimilation des aliments dans l'organisme. Aussi, très tôt, boire et manger ne seront plus sources de plaisir. -89- Et si, malgré tout, nous continuons de puiser à même le corps un maximum de « bonheur », alors c’est tout un mécanisme de dégradation de notre santé qui se mettra en branle. C'est pourquoi il ne convient pas de trop acquiescer aux désirs de son corps. Le lecteur : Seulement des faits réussiront à me convaincre; Vous ne faites là que théoriser. L'auteur : Très bien, alors parlons du point de vue de la pratique. Essayez de Vous souvenir de ce qui se passe, habituellement, dans notre vie. Sitôt que nous voulons dormir davantage, notre tonus vital et notre humeur fléchissent et un désir encore plus fort de détente se manifeste. Peu à peu il nous semble qu'une longue fatigue s'est accumulée en nous et que le seul moyen de nous en affranchir est de dormir. Il suffit que cette expérience se répète et notre intérêt changera, quoique nous ayons de la volonté. Il se peut qu'auparavant la personne ait joui d'une vie très remplie, mais après quelques jours de pareilles séances de repos, elle se mettra à la considérer avec épouvante. Le repos deviendra la seule chose qui puisse la satisfaire. N'est-ce pas là ce qu'on observe dans la réalité? Le lecteur : Bien sûr, cela se passe ainsi. Mais ce que vous décrivez là n'arrive pas toujours, c'est un cas extrême. L'auteur : Nous sommes en train de discuter de ce à quoi doit tendre une personne qui désire enfin être heureuse. Le bonheur n'apparaît que lorsqu'il se produit une augmentation constante des processus de satisfaction de nos sens. La personne qui dort toujours beaucoup devient vite saturée. Elle dort de manière automatique et n'en retire aucun bonheur particulier. Donc, si nous souhaitons que le sommeil nous procure du bonheur, il faut constamment augmenter sa quantité et son confort. Ainsi, pour ceux qui aspirent à trouver le bonheur dans l'inaction, la situation extrême est inévitable. Tantôt ils veulent trop manger, tantôt trop dormir. Avouez qu'avec une attitude semblable, tôt ou tard, nous nous laisserons dormir jusqu'à ce que nous fassions une dépression. Le lecteur : D'accord, pour ce qui est du sommeil, tout est clair. Mais le plaisir de manger, lui, il n'est pas passif, au contraire, il est actif. Moi, par exemple, je mange avec beaucoup d'entrain et avec grand enthousiasme. L'auteur : Vous avez raison, le désir de jouir de la nourriture engendre un certain type d'activité et un certain type d'enthousiasme. Mais cette activité, qui vise à tirer satisfaction du fait de manger des aliments savoureux, est loin d'être sans danger. Si nous nous entêtons à chercher le bonheur dans la nourriture, nous risquons de subir une quantité de désagréments. Le lecteur : Que voulez-Vous dire? L'auteur : Notre nature étant spirituelle, nous aspirons à éprouver toujours plus de bonheur. Dans cette perspective, si nous cherchons notre principal bonheur dans la bonne chère, nous voudrons nécessairement manger plus et des mets toujours plus succulents. Ce qui est délicieux se digère habituellement bien, c'est ce qui explique que de manière générale les gourmets se retrouvent assez vite à faire du surpoids. Si l'on tient compte également du fait que, pour augmenter leur bien-être, il leur faut aussi augmenter la quantité de nourriture qu'ils consomment, convenez que tôt ou tard cela entraînera des maladies sérieuses. Il y a des gourmets un peu partout parmi -90- les gens, et il est difficile de dresser la liste de toutes les maladies qu’entraîne la suralimentation. Le lecteur : Et si nous nous sommes fixés comme objectif d'être heureux dans notre relation avec notre épouse? Le plaisir sexuel est-il, lui aussi, source de problèmes? L'auteur : Si la famille ne tend pas vers le bonheur spirituel et que les époux ne pensent qu'au sexe, le jour viendra où ils se lasseront l'un de l'autre. Mais le bonheur sexuel n'en demeurera pas moins pour eux une priorité. Et donc, tôt ou tard, ils se mettront à chercher leur bonheur sexuel ailleurs. De cette manière, les familles qui ne consacrent pas suffisamment d'attention à la recherche d'un bonheur plus élevé feront inévitablement face à de l'infidélité ou à d'importantes déceptions. Le lecteur : C'est précisément pour cette raison que plusieurs psychologues modernes suggèrent de changer souvent de partenaires. L'auteur : Et la famille dans tout cela? Le lecteur : Ils conseillent naturellement de faire cela en secret. L'auteur : Les Védas affirment que notre mental, d'essence matérielle subtile, communique à tous ceux qui nous entourent la nature réelle de nos actes et de nos pensées. Cela se produit de manière inconsciente et indépendamment du fait que nous voulions ou non tromper qui que ce soit. Bien sûr, peu de gens savent lire dans le mental d’autrui, mais n'importe qui peut détecter inconsciemment un artifice. Ainsi, nos proches auront tôt fait de flairer nos petites infidélités régulières. C'est pourquoi il n’y a pas de bonheur possible pour de telles familles. Au contraire, un refroidissement croissant de la relation détruit progressivement la famille et, au final, rend malheureux les époux et les enfants. Le lecteur : Vous avez sans doute raison, il y a tant de divorces de nos jours, et, comme disent les psychologues, ils ont tous l'aspect sexuel pour base. L'auteur : Pour être plus précis, il ne s’agit pas de l'aspect sexuel, mais de l'idée selon laquelle le bonheur sexuel est le but principal de la vie. Le lecteur : Mais plusieurs pensent ainsi. L'auteur : N'émettons pas de jugements. Notre but n'est pas de faire le procès de l’humanité, mais de comprendre comment amorcer une vie heureuse. Et donc, nous discutions de notre vie et Vous Vous persuadiez que si nous faisons du sommeil, de la nourriture, du confort et du sexe le sens de notre vie, pareille attitude entraînera inévitablement des souffrances et des déceptions. Le lecteur : À quoi faites-Vous allusion? Peut-être Votre but est-il de me persuader de ne pas manger, de ne pas dormir et de me faire moine? L'auteur : Non, je ne me donne pas pour mission de faire de Vous un ascète. Les Védas affirment que le sommeil, la nourriture et le désir sexuel sont des fonctions naturelles du corps, mais que l'homme ne doit pas croire que le but de la vie consiste en la satisfaction de ses besoins corporels. Si nous vivions, Vous et moi, dans des corps d'animaux, le bonheur corporel nous suffirait alors amplement. Mais ce n'est pas en vain que nous sommes nés humains. Voilà pourquoi les Védas recommandent -91- de ne combler tous nos besoins corporels que dans la mesure où cela ne vient pas gêner notre progrès spirituel et où cela est nécessaire pour notre santé. Le lecteur : Vous m'avez convaincu de ne pas aspirer au bonheur corporel, mais de ne pas non plus négliger les besoins du corps. Vous n'avez encore rien dit cependant à propos de la manière dont on doit apprendre à désirer le bonheur spirituel et non le bonheur corporel. L'auteur : Simplement en nous adonnant à la pratique spirituelle et en en appréciant la saveur supérieure, nous serons en mesure de nous désintéresser du plaisir corporel et de toujours envisager les besoins du corps du point de vue de leur nécessité pour notre santé. Le lecteur : Et si nous n'avons aucun goût pour la pratique spirituelle, que pouvonsnous faire? L'auteur : Le goût pour la pratique spirituelle viendra avec l'étude sérieuse de la science de l'âme. En étudiant de manière systématique la littérature spirituelle, petit à petit, Vous voudrez vérifier tout cela dans la pratique. Le lecteur : Et combien de temps cela peut-il prendre? L'auteur : Mais Vous essayez déjà de vous coucher et de vous lever plus tôt, non? Le lecteur : Non seulement j'essaie, mais je compte déjà quelques réussites. Il se produit tout de même parfois des interruptions, et j'éprouve alors l'envie de contenter mon corps. L'auteur : Vous voyez, tout comme nous avons développé l'enthousiasme d'observer le régime de jour, tôt ou tard, nous développerons l'enthousiasme de nous adonner à la pratique spirituelle. J'ai l'impression que Vos interruptions sont dues à un manque de régularité dans votre pratique spirituelle. L'âme souhaite être heureuse de manière constante. Aussi, lorsque nous diminuons l'intensité de notre bonheur spirituel, l'envie d'obtenir plus de bonheur corporel refait surface. Le lecteur : Cela est intéressant. Je vais y réfléchir. L'auteur : C'est un bon sujet de réflexion, mais il est temps de faire le bilan de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Si nous voulons être heureux dans notre relation avec notre corps, il faut apprendre à éviter deux extrêmes : 1. Ne pas faire des besoins de notre corps le but de notre vie. 2. Tout en contrôlant l'activité de notre corps, il faut user de bon sens et ne pas dépasser certaines limites, ce qui entraînerait de l'épuisement, de lourdes déceptions et des maladies. Afin d’élaborer une bonne démarche de satisfaction de ses besoins corporels, il nous faut bien comprendre que, si nous ne cherchons pas le bonheur de l’esprit, c'est le bonheur du corps qui nous trouvera. ----------------------------------------------------------------------------------------------------92- Curieusement, l'envie de ne rien faire s'avère un désir inconscient de mourir Le désir de ne rien faire émane de notre corps et ouvre sur une multitude de maladies d'ordre physique autant que psychique. Les personnes qui se trouvent dans une telle situation verront forcément leurs maladies s'aggraver. L'homme vit pour être heureux, et pour l'âme, être heureux est toujours un état actif. En réalité, ceux qui, toute leur vie, œuvrent de manière active et optimiste, sur le plan physique ou intellectuel, vivent généralement longtemps et heureux. Si notre nature corporelle prend le dessus sur notre nature spirituelle, nous éprouvons aussitôt une perte d'énergie qui s'accompagne d'une baisse de notre tonus vital, de notre immunité, de notre volonté, etc. Un tel désir de ne rien faire, qui vit en nous, prêt à jaillir à n'importe quel moment, se manifeste non seulement comme une propension au sommeil, mais également : une augmentation de notre attachement à la nourriture; une augmentation du désir sexuel; une augmentation de notre aspiration au confort; une recrudescence des conflits. De ces symptômes, on peut estimer qu'à un tel rythme, la maladie n'est pas très loin. L'état intérieur lié à l'envie d'agir et dicté par notre nature spirituelle peut être appelé « désir de vivre ». D’autre part, l'envie de ne rien faire, dictée par notre corps, peut être appelée « refus de vivre ». Il est intéressant de noter que, si nous n'avons pas été capables de nous lever du lit au bon moment, tout au long de la journée notre organisme tendra non pas au travail, mais au repos. Une telle habitude de se lever tard aura à la longue comme conséquence de faire apparaître de manière plutôt évidente en nous tous les signes du « refus de vivre ». Cela peut se traduire en une chaîne de problèmes croissants : 1. 2. 3. 4. 5. 6. dépression; baisse de la volonté; diminution du système de défense de l'organisme; toutes les peurs imaginables; irascibilité; dégradation des relations avec les proches, tout d'abord, ensuite avec le reste de l'entourage; 7. refus de prendre ses responsabilités; 8. propension au mensonge; 9. intensification des mauvaises habitudes; 10. dégradation d'ordre physique et psychique. Ainsi, il nous faut déterminer à laquelle de ces étapes du refus de vivre nous nous trouvons et conclure qu’il nous est nécessaire d'entreprendre tout ce qui est en notre pouvoir afin de nous mettre à nous lever tôt. Le lecteur : Et, mis à part le sommeil, quels besoins corporels peuvent également dominer notre désir de nous adonner à la pratique spirituelle et conduire à l'épanouissement du désir de mourir dans notre organisme? L'auteur : Tout désir du corps porté à l'excès alimente en nous le désir de mourir. -93- Le lecteur : Et même l'augmentation de notre propension au sexe et à la nourriture? L'auteur : Bien sûr, cela est évident. La suralimentation et la débauche améliorentelles la santé? Un penchant excessif pour les plaisirs du corps mène toujours à la maladie et s'avère un désir inconscient de mourir. Le lecteur : Et pourquoi la nature aurait-elle créé tout cela de manière si intransigeante? L'auteur : L'organisation divine de cet univers nous donne la possibilité de ne pas nous enfoncer trop loin dans nos erreurs. Si nous avons reçu un corps humain, ce n'est pas pour la satisfaction de besoins animaux, mais pour nous connaître nousmêmes. Et donc, si, ayant reçu un corps humain, nous refusons de nous consacrer à la recherche du bonheur spirituel, nous n'employons pas ce corps convenablement. Nous ne vivons pas pour manger, mais nous mangeons pour vivre. En somme, la nature est telle que si nous n'employons pas ce dont nous disposons aux fins par elle prescrites, tout tombe en ruines. N'avez-Vous jamais fait cette constatation? Le lecteur : Est-il possible que notre corps soit lui aussi soumis à cette loi? L'auteur : Oui, c'est ainsi. Le lecteur : Dans ce cas, j'aimerais savoir comment employer le corps selon les fins prescrites. L'auteur : C'est simple : si nous nous adonnons à une activité propice à notre développement spirituel, le corps sera alors en santé; si nous nous adonnons à une activité qui provoque la déchéance du plan spirituel, le corps souffrira. Le lecteur : Et comment expliquer ce principe? L'auteur : Notre corps ne peut fonctionner sans l'activité de notre conscience. Seule la présence de l'âme donne la force vitale et la capacité de soutenir notre existence. Si la conscience s'active, le corps devient actif et en santé. En nous adonnant à la pratique spirituelle, c'est justement cette activité de l'âme que nous renforçons, et par conséquent, la force de notre conscience, qui interagit avec le corps, croît également. Au final, le corps devient en santé. Le lecteur : Puis-je me permettre de Vous demander un petit exemple, à cet égard, tiré de la vie réelle? L'auteur : Par exemple, en russe, le mot « saint » vient du mot « lumière »3. La conscience d'un saint est si active que son corps émet de la lumière. Si l’intensité de luminescence de son corps est très grande, la tête de ce saint s'entoure d'un nimbe ou d'un globe de lumière. La lumière de son âme non seulement se répand autour de lui, mais donne également au corps la capacité de supporter n'importe quelle difficulté, par exemple le froid, la faim, les infections, les traumatismes, etc. Le lecteur : Mais, le nimbe que l'on voit autour de la tête des saints, n'est-ce pas une 3 Le mot « lumière » se traduit en russe « свет » [svet], et le mot « saint », « святой » [sviatoï]. -94- espèce de signe conventionnel de leur qualité de saint? L'auteur : Leur tête est lumineuse, et c'est ainsi qu'ils paraissent devant les gens. En voyant à quel point ils sont lumineux, les gens les appellent « Sa Sainteté »4. PensiezVous vraiment que, sur les icônes, les saints sont représentés avec un nimbe simplement pour que nous puissions les reconnaître ou pour l’esthétique? Le lecteur : Oui, c'est en effet ce que je pensais. J'ai lu que les saints pouvaient vivre dans le froid, sans vêtements, rester très longtemps sans manger, sans boire et même sans dormir. Cela est donc lié au fait que leur corps tire sa force et sa santé d'une pratique spirituelle active? L'auteur : Oui, à n'en pas douter. Bien sûr, la pratique spirituelle sert à atteindre un bonheur spirituel éternel, et non à procurer plus de santé au corps. Cependant, la puissance créatrice de la conscience est telle qu'elle donne vie à tout ce avec quoi elle entre en contact. C'est précisément pour cela que, bien qu'ils ne s'intéressent pas aux plaisirs du corps, les saints ont habituellement un corps en santé. Le lecteur : Donc, si l'on consacre plus de temps à la recherche du bonheur spirituel, nous développerons automatiquement un corps en santé? L'auteur : Vous commencez déjà à Vous orienter plutôt bien dans la matière de notre étude, et Vos remarques sont assez justes. Le lecteur : J'essaie de comprendre. Autrement, à quoi bon perdre son temps dans cette étude? L'auteur : Vous avez tout bien compris, et il ne me reste qu'à tirer la conclusion de notre discussion. Le lecteur : Mais j'ai une proposition. J'aimerais que, pour la suite, nous développions plus en détail le régime de jour, mais cette fois-ci sous l'angle pratique. L'auteur : Qu'aimeriez-Vous apprendre? Le lecteur : Tout en détail, du lever matinal jusqu'à l'entretien de l'appartement. Nous avons parfois à ce sujet, ma femme et moi, certains désaccords, chacun reste sur ses positions, et nous ignorons la manière correcte de faire. L'auteur : Très bien, dès notre prochaine discussion, nous aborderons dans le détail toutes les questions liées au régime de jour. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Si nous aspirons au bonheur du corps et négligeons de chercher le bonheur spirituel, nous serons alors Gros-Jean comme devant et ne pourrons rien accomplir dans notre vie. Par ailleurs, si nous nous consacrons à la recherche du bonheur spirituel, nous améliorerons à la fois notre santé spirituelle et notre santé corporelle. Les lois de la vie heureuse fonctionnent ainsi : en réalisant des progrès par le biais d'un travail sur nous-mêmes, nous réglerons automatiquement plusieurs problèmes de nature matérielle qui nous sont imposés par le destin. 4 En russe « Ваше святейшество» [vache sviateichestvo]. -95- ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Les règles de conduite à suivre dès le réveil La literie doit être pliée et rangée de côté immédiatement après le lever. Lavez la partie du sol qui se trouve sous et près de l'endroit où Vous avez dormi. Si Vous avez le temps, il est préférable de nettoyer tout le plancher de la chambre. On doit asperger le lit avec de l'eau. Le lecteur : Et pourquoi tout cela encore? L'auteur : Hormis la saleté grossière, il y a également la saleté subtile (saleté sur le plan de l'activité du mental). Après le sommeil, les draps sont souillés de cette saleté invisible, et si l'on ne l'asperge pas d'eau claire, le contact avec ce lit peut affecter notre état d'esprit. Le lecteur : Et un lit qui ne serait pas aspergé pourrait-il souiller d'autres objets? L'auteur : Oui, c'est pourquoi il ne faut pas mettre sur une literie qui n'a pas été nettoyée (qui n'a pas été aspergée) des objets propres (par exemple, des vêtements propres) ou des objets sacrés (des icônes, des livres sacrés, etc.). Ne laissez pas traîner des vêtements un peu partout. Nettoyez immédiatement ce que Vous aurez pu salir, surtout dans les toilettes ou la salle de bain. N'apportez avec Vous aucun objet sacré, par exemple un chapelet, un livre ou une icône dans la salle de bain ou dans les toilettes. Il ne convient pas d'apparaître en sous-vêtements devant les représentations du Seigneur ou de saints devant lesquelles nous nous prosternons. Lorsque nous nous habillons, l'autel doit être fermé. Le lecteur : La propreté a-t-elle une si grande importance? L'auteur : Oui. Au contact d'une saleté d'ordre physique ou psychique, notre conscience est immédiatement souillée. Une conscience souillée entraîne une tendance aux conflits et altère notre humeur. Aussi, la culture védique accorde-t-elle une très grande importance au respect des règles de la propreté. Le lecteur : Dans ce cas, y a-t-il d'autres éléments qui entrent dans ces règles de la propreté? L'auteur : Par exemple, laver son corps après le sommeil. Le lecteur : Je serais intéressé d'en apprendre plus à ce sujet. L'auteur : Très bien, examinons cela. Recommandations pour la toilette du matin Il faut tout d'abord se brosser les dents et se nettoyer la langue. La langue doit absolument être nettoyée puisqu'il s'y accumule des substances toxiques. On peut se -96- servir pour cela d'une simple cuiller à thé. On doit tenir la cuiller de la main droite et en racler la langue, de la base à la pointe, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de dépôt. Le lecteur : Cela peut provoquer des réflexes vomitifs, non? L'auteur : Pour les éviter, ne raclez pas trop profondément, d'autant qu'en cet endroit la concentration de dépôt se trouve en assez faible quantité. On peut ensuite se raser et se tailler les ongles. Par la suite, il est recommandé d'aller à la selle. Si cela pose des difficultés, il est nécessaire alors de boire, dès le lever, un ou deux verres d'eau bouillie préparée la veille. Si Vous allez à la selle chaque jour, tôt le matin, Votre santé s'améliorera significativement, puisqu’ainsi l'organisme se débarrasse de toutes les toxines qu'il contient. Il ne convient pas pour ce faire, cependant, de prendre des mesures extrêmes. Ensuite, il faut immédiatement prendre une douche. Le lecteur : Et si l'envie nous prend d'aller à la toilette après la douche? L'auteur : La personne qui, étant allée à la selle, ne se lave pas des pieds à la tête est considérée comme souillée, sur le plan psychique, et il lui est interdit, par exemple, de faire à manger ou d'entrer dans la salle de l'autel. Aussi est-il préférable de tâcher de tout faire dans le bon ordre. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Une vie heureuse implique que l'on doive, tout au long de la journée, porter une attention particulière à sa propreté externe et interne. Le seul fait de laver son appartement et de se doucher tôt le matin suffit à nous insuffler une grande charge d'humeur positive. Néanmoins, nous n'arriverons pas à purger de leurs saletés nos sens, notre mental et notre raison sans procéder à une prière matinale. Voilà pourquoi il nous faut consacrer un moment de la matinée à répéter les saints noms de Dieu; il n'est pas mauvais non plus de souhaiter à tous le bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- L'ablution (la douche) Le point suivant que je voudrais faire ressortir, c'est la nécessité de procéder à une douche matinale à l'eau froide. Cette procédure est entérinée par les Védas, et l'on peut ici énumérer les avantages que nous pouvons en tirer si nous le faisons correctement : L'ablution matinale : elle nettoie la conscience, du fait qu'elle a la propriété de laver toute souillure externe et interne; l'eau tiède ne nettoie que le corps grossier, alors que l'eau fraîche tonifie le corps subtil, enrayant ainsi l'influence du sommeil et du rêve; elle diminue nettement l'influence des réalités de nature subtiles (ou esprits) sur le mental; elle donne la force et la capacité de vivre longtemps et de façon active; -97- elle augmente la capacité d’œuvrer sur le plan psychique, la faculté de prendre des décisions et la quiétude du mental; elle écarte les obstacles d'ordre psychique qui se dressent sur le chemin vers le bonheur; elle chasse l'ennui, l'ignorance et les pensées malsaines; elle permet d'éliminer rapidement les toxines de l'organisme; elle procure le tonus nécessaire pour toute la journée. Ainsi, une ablution accomplie comme il se doit a-t-elle une utilité d'ordre physique, psychique et spirituel. Recommandations de base pour la douche matinale Énumérons maintenant les raisons principales pour lesquelles un contact avec l'eau peur provoquer un rhume : un sentiment de peur avant la douche à l'eau fraîche, un mauvais état d'esprit lors de l'ablution; une ablution inégale des différentes parties du corps; une douche interrompue (il faut rester sous la douche jusqu'à ce que l'organisme se soit accoutumé); un contact bref et inégal avec le froid; manger avant la douche. Par exemple, le fait de consommer des sucreries, du chocolat, du café, de l'eau, des fruits sauvages (fraises, fraises des bois, framboises, groseilles) avant la douche provoquera un affaiblissement de l'immunité dans l'organisme; la consommation de produits céréaliers, de légumineuses, de légumes et de produits laitiers avant la douche provoquera l'extinction du feu de la digestion et les aliments non digérés rempliront l'organisme de toxines; une agitation au contact du froid (lorsqu'on se hâte d'aller au travail); une mauvaise humeur, notamment : grossièreté, irritabilité, susceptibilité, dépression; s'attarder sous une douche froide lorsque l'on est de mauvaise humeur ou que notre tonus psychique ou physique est à la baisse. Le lecteur : Pour ce qui est de s'endurcir, je suis aussi un spécialiste puisque depuis deux ans déjà je prends une douche à l'eau froide en rentrant du travail. Cependant, je n'ai pas encore réussi à me soigner d'une angine chronique. L'auteur : Prendre une douche à l'eau froide en soirée peut être dangereux pour la santé, particulièrement si Vous avez tendance à vous enrhumer souvent. Il est préférable de se laver à l'eau froide tôt le matin. Quant aux processus inflammatoires chroniques du nasopharynx, ceux-ci apparaissent généralement lorsque nous contrevenons aux principes de l'ablution matinale. Le lecteur : J'essaie d'être très prudent et je protège ma tête et mon cou contre l'eau froide. L'auteur : Voilà, c'est précisément là que Vous commettez une grave erreur. Il est nécessaire, au contraire, de doucher le corps en entier. -98- Le lecteur : Je me douche tout le corps, mais à l'exception de la tête et du cou. L'auteur : Vous ne pourrez pas être en santé en procédant ainsi. Lors d'une douche à l'eau froide, il faut absolument se doucher la tête, sinon les maladies de refroidissement seront inévitables. Le lecteur : Ma femme a les cheveux très longs; si elle se mouille les cheveux tous les matins, il sera très long de les sécher. Et donc, Votre conseil à cet égard est pratiquement inapplicable. L'auteur : Dans ce cas, on peut se couvrir la tête d'un bonnet de douche. Ainsi, le corps se voit nettoyé de sa saleté grossière et subtile, mais on ne nettoie la tête que sur le plan subtil. Selon les recommandations ayurvédiques, une femme doit se laver les cheveux à une fréquence d’une fois tous les quatre à sept jours. Le lecteur : Je ne comprends pas comment, à travers un bonnet, on peut éliminer la saleté subtile. L'auteur : L'eau agit sur nous également sur le plan subtil, et donc si Vous procédez à l'ablution de Votre tête, mais sans Vous mouiller les cheveux, le mental ne s'en verra pas moins rafraîchi et les sens purifiés. Le lecteur : Et quelles autres recommandations pouvez-Vous encore donner à propos des ablutions? L'auteur : Nous pouvons essayer d'en exposer la technique dans son ensemble ainsi que la manière dont elle s'applique aux diverses situations domestiques. Se préparer pour la douche et pour l'ablution Avant de prendre sa douche, il faut tâcher de se disposer favorablement et de souhaiter à tous santé et bonheur. Si quelque chose Vous importune, il ne convient pas de procéder immédiatement à la douche; asseyez-Vous un moment et rassérénezVous. Règles pour la douche et les ablutions Il est préférable de procéder à une ablution matinale et à peu près à la même heure chaque jour. Au moment de l'ablution, prenez plaisir au contact avec l'eau fraîche. On rendra la douche plus efficace en l'accompagnant d'une phrase du type : « Que la vigueur que m’apporte l'eau froide donne à tous tout bonheur et santé. » L'ablution doit se terminer immédiatement lorsque tout le corps s'est acclimaté à la température de l'eau fraîche et que la respiration s'est normalisée. -99- Si Vous prenez une douche à l'eau froide, au moment du contact avec le froid, Vous aurez une tendance naturelle à retenir Votre la respiration. Ne tentez pas d'empêcher ce processus. Lorsque cette interruption se produit correctement, les frissons disparaissent. Retenez Votre souffle au moment de l'inspiration, si Vous avez une tendance à faire de la haute pression, à la grossièreté, à l'irascibilité, à l'agitation, à ne pas savoir Vous reposer. Retenez-le pendant l'expiration, en cas de baisse de tonus psychique et physique, de dépression, d'apathie, de grande susceptibilité, de nonchalance. Tâchez (surtout au début de l'ablution) d’altérer lentement la température de l'eau. Séchez entièrement le corps après l'ablution. Voici quelques autres propositions d'ablution ainsi que leur correcte application. Les quatre premières sont plus simples et plus accessibles à la majorité des gens. 1. La température de l'eau doit être fraîche et agréable. Une fois prêt, se dévêtir, entrer dans le bain et diriger le jet d'eau sur les pieds. Lentement faire monter le jet des pieds jusqu'à l'aine en passant par la partie frontale de la jambe droite. Avant de poursuivre la montée du jet, la partie du corps douchée doit s'être acclimatée à la température de l'eau. Terminer un peu au-dessus de l'aine. Répéter la procédure avec la jambe gauche. Doucher ensuite la partie arrière de chaque jambe, alternativement, en partant des talons jusqu'aux reins. Puis, doucher de bas en haut le côté du corps, des pieds à la taille. Poursuivre avec les bras. La procédure est la même : des mains jusqu'aux épaules en commençant par la partie frontale, puis la partie arrière et enfin le côté de chaque bras. Après les jambes et les bras, procéder à l'ablution du haut du corps. En commençant à hauteur des reins, faire monter le jet d'eau le long de la colonne vertébrale jusqu'au sommet de la tête. Arrêter la progression pendant un certain moment sur le haut de la colonne vertébrale (entre le cou et la cage thoracique), sur la nuque (la partie saillante), sur le sommet de la tête. Une fois que tout le dos s'est acclimaté à la température de l'eau, procéder à l'ablution du torse. À partir de l'aine, faire monter le jet jusqu'au sommet de la tête. Ce faisant, le maintenir un certain moment à hauteur du plexus solaire, de la fosse jugulaire, de la racine du nez, sur la partie supérieure du front et sur le sommet de la tête. Puis, passer aux aisselles et à la région inguinale. Transporter enfin lentement le jet d'eau sur le côté de la tête, partant de la région temporale jusqu'au derrière de la tête. La durée de l'ablution dépend, chez chacun, du temps qu'il lui faut pour atteindre un état de confort. Cet état est caractérisé par une respiration calme, l'absence de frissons, de courbatures, de douleur et de sentiments désagréables au contact de l'eau. L'ablution peut durer de 5 à 15 minutes, et, en cas de maladies hypertoniques, jusqu'à 40 minutes. Cette dernière variante d'ablution est combinée avec une série d'exercices physiques. 2. Pour ceux qui ne disposent pas d'une salle de bain. À l'aide d'une serviette imbibée d'eau froide, bien frotter tout le corps selon la procédure d'ablution recommandée au point 1. Il est nécessaire de bien mouiller les cheveux. Peu à peu, augmenter la durée de l'ablution. Arrêter la procédure lorsque le corps s'est accoutumé à la température de l'eau. Pour conclure, sécher entièrement le corps. -100- 3. Si l'on n'a pas accès à une salle de bain, l'ablution matinale peut s'effectuer en plein air. Procéder tout d'abord à quelques exercices de réchauffement. Ensuite, se dévêtir et se tenir debout sur le sol, pieds nus. Si le sol est en béton, il est alors préférable de porter des sandales. Se mouiller tout d'abord les pieds et les mains. Puis, en restant debout, verser sur le devant et le derrière du corps, alternativement, quelques seaux d'eau. Au terme de la procédure, on doit s'être accoutumé à la température de l'eau. Il faut ensuite s'essuyer rapidement et, en 20-30 secondes, tâcher de s'acclimater à l'air ambiant. Il est alors préférable de souhaiter à tous le bonheur ou de répéter les saints noms de Dieu. 4. Pour les enfants de 5 ans et moins, on conseille de procéder à un massage du corps avant et après le processus d'ablution. La température de l'eau doit être agréable pour l'enfant et le type de massage doit être approuvé par un médecin. Après le massage, plonger le corps en entier dans l'eau (y compris la tête). Procéder avec soin afin d'éviter une réaction négative de la part de l'enfant. La température de l'eau peut être même un peu plus élevée que celle du corps. Peu à peu, dans l'espace de 1 à 2 mois, la diminuer, sans que l'enfant n'en ait conscience. Si l’enfant réagit négativement à la température de l'eau, augmentez-la de 1 à 3 degrés. S'il ne supporte pas d'avoir la tête sous l'eau, douchez-lui la tête à l'aide d'une chope. L'eau doit verser de chaque côté de la tête. Terminez l'ablution dès que se manifeste un sentiment d'accoutumance à la température de l'eau. Tout en essuyant l'enfant, faites-lui un massage. Répétez la procédure de manière quotidienne, le matin et le soir. 5. En cas de symptômes de rhume, de maladies infectieuses, il est préférable de procéder à l'ablution autrement. Ne mangez rien 2 heures avant la douche. Une fois préparé, entrez sous l'eau tiède et procédez à l'ablution selon les instructions du point 1. Répétez ensuite la même procédure, mais cette fois-ci avec de l'eau fraîche. Lorsque l'état d'accoutumance est atteint, faites la même chose, mais avec de l'eau très chaude. Sous l'eau chaude, il est conseillé de se figurer une image de ciel sans fin; cela aide à évacuer l'énergie superflue. En cas de chaleur excessive, réduisez la température de l'eau de sorte que celle-ci soit plus froide que lors de la première baisse de température. Reprenez brièvement la procédure indiquée au point 1. À cette étape, le corps devrait renvoyer une sensation de courbature, la respiration devrait être entrecoupée et accompagnée de quelques interruptions. Une fois accoutumé à la température de l'eau, revenez immédiatement à une eau très chaude, en recommençant l'ablution des jambes et des bras et en terminant avec le sommet de la tête. Puis, prenez une douche à l'eau tiède. Lorsque le corps est bien séché, exécutez sans délai quelques exercices statiques. En cas de rhume sévère et de température élevée, cette procédure peut être répétée en entier de 3 à 4 fois par jour. 6. Lorsqu'on a une bonne expérience des ablutions, il est possible d'accomplir cette procédure le matin, une fois par jour. Nul besoin, pour cela, de douche, puisque le soulagement apparaît rapidement. Après une légère friction du corps, il est impératif de verser sur soi 2 ou 3 seaux d'eau glacée. On peut ensuite procéder à quelques exercices dynamiques. L'ablution doit être faite de préférence au grand air et pieds nus. Si Vous avez cessé les ablutions et que l'interruption s'est poursuivie pendant plus -101- d'une semaine, ne recommencez pas immédiatement avec la variante du point 6. Privilégiez plutôt la variante du point 1, jusqu'à ce que Vous ayez retrouvé Votre forme. Il est bon de savoir que les ablutions à l'eau fraîches, lorsque accomplies après le coucher du soleil, peuvent causer une baisse du tonus psychique et altérer notre état général. Aussi, dans la deuxième moitié de la journée, il est préférable de se laver à l'eau tiède ou de prendre une douche alternante. Le lecteur : Mon voisin a toujours froid, et même l'eau tiède lui semble froide. Existe-t-il pour lui une variante d'ablution matinale? L'auteur : Oui, ces personnes peuvent se doucher à l'eau tiède. Pour les gens qui ont des problèmes d'articulations, des douleurs à la colonne vertébrale ou dont l'immunité est particulièrement basse, l'ablution à l'eau tiède est préférable. Cependant, si la douche ne nous revigore pas, mais qu'elle nous laisse indolents, il faut alors réduire la température de l'eau. Une sensation de vigueur et de vivacité après la douche est le signe d'une ablution correctement accomplie. Le lecteur : Et quand peut-on encore faire les ablutions, si ce n’est pas en matinée? L'auteur : Les Védas recommandent de procéder à une ablution à la moindre souillure importante. Le lecteur : Et concrètement, qu'est-ce que cela signifie? L'auteur : Je peux en faire l'énumération. Quand convient-il de faire une ablution Il est bon de procéder à une ablution : Après chaque passage à la selle. Après une journée de travail, surtout si celui-ci implique un type de souillure physique ou psychique. Si Vous rentrez du travail, il faut d'abord procéder à l'ablution et, seulement après, prendre le repas. Excepté pour les hypertoniques, l'ablution en soirée doit être faite préférablement à l'eau fraîche ou tiède, et non à l'eau froide. Si Vous n'avez aucune douleur articulaire ou à la colonne vertébrale, il est possible de prendre une douche alternante. Si Vous êtes très nerveux ou êtes entré en contact avec une personne dont la conscience est particulièrement sale. Après un passage dans un crématorium, un cimetière, un hôpital pour infectieux, une prison ou dans tout autre lieu sale. Après s'être huilé le corps. Après une exposition prolongée au Soleil. Avant d'aller au temple. -102- Il ne convient pas de faire une ablution : dans les 2 heures suivant un repas; après une surexposition au froid; lorsque la température du corps est élevée; en cas de rhume sévère; en cas d'infection grave de la peau; lors d’un traitement pour la gale; avant une longue promenade par temps froid, par grands vents ou sous la pluie. Le lecteur : Et si je rentre d'un hôpital pour maladies infectieuses et que je suis gelé, que faire? L'auteur : Vous avez l’imagination fertile. Dans ce cas, faites une ablution à l'eau très chaude et Vous réglerez ainsi le problème. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Sans les ablutions matinales, il est pratiquement impossible de mener une vie heureuse. De plus, selon la culture védique, une personne qui ne fait pas d'ablution matinale est considérée comme souillée et se voit refuser l'accès au temple. Lorsque la personne se donne pour règle de faire ses ablutions le matin et après une souillure importante, elle augmente significativement la propreté de sa conscience et reçoit un afflux de bonheur et d'optimisme. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Purifier le mental et la raison Après les ablutions, il est nécessaire de conclure le processus de nettoyage. Une fois le corps et le logement purifiés, il faut nettoyer son mental. Pour cela, il est préférable de répéter les saints noms de Dieu avec amour et dévotion et selon les affinités spirituelles qui sont les Vôtres. On peut également purifier son mental en répétant la phrase : « Je souhaite à tous le bonheur! » Réciter ses prières et se disposer favorablement est un rituel qu'il convient de faire au quotidien. Il faut se le poser pour règle chaque matin pendant une période de temps déterminée, et n’en déroger sous aucun prétexte. Le lecteur : Quels sont les premiers signes qui nous indiquent que le mental et la raison se purifient vraiment? L'auteur : Le tout premier signe de purification du mental est un « dégrisement ». La personne qui, chaque matin, récite sa prière ou une formule du type « Je souhaite à tous le bonheur » se met à avoir davantage conscience de ses défauts. Il en résulte -103- un repentir et un grand désir de travailler sur soi. Le lecteur : Est-il possible que cela ait une telle influence sur la conscience? L'auteur : La répétition des saints noms de Dieu est le moyen le plus puissant qu’on puisse imaginer afin d'agir sur la conscience. Cependant, nous avons beaucoup de choses à comprendre avant de pouvoir aborder cette question. Le lecteur : Et peut-on simplement réciter une prière? L'auteur : Oui, la prière est également une méthode efficace de purification de la conscience. Il est préférable de réciter une prière qui correspond à Vos affinités spirituelles. Toute grande prière contient habituellement une forme du nom de Dieu. Il faut se garder cependant de prier Dieu de nous accorder un bonheur d'ordre matériel. En répétant les saints noms de Dieu, on consume tous nos péchés et, quoi qu'il arrive, en temps opportun, on trouve le bonheur. Toutefois, cela n'est possible que si la prière est faite de manière désintéressée. Le lecteur : Et combien de temps faut-il consacrer à répéter les saints noms de Dieu? L'auteur : Pour débuter on peut y consacrer, par exemple, dix minutes, puis, si nécessaire, on augmentera éventuellement cette période. Le lecteur : Et quelle attitude d'esprit préalable doit-on avoir pour cela? L'auteur : Il faut que notre désir de rencontrer Dieu soit comparable à celui d'un enfant qui, s'étant perdu, réclamerait sa maman. Le lecteur : Et si cela nous est incompréhensible? L'auteur : Dans ce cas, répétez les saints noms de Dieu dans l'état d'esprit qui Vous est le plus familier, mais notre attitude envers Dieu doit toujours être respectueuse. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : La répétition des saints noms de Dieu est le moyen le plus efficace que recommandent les Védas pour notre époque afin d'atteindre le bonheur spirituel. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Exercices physiques Après avoir purifié notre raison, nous pouvons exécuter une série d'exercices physiques ou respiratoires, selon ce qui nous convient le mieux. Il est préférable de ne pas accorder trop de temps à la réalisation de ces exercices, puisqu'ils ne visent avant tout qu'à stimuler notre organisme. Je peux en outre Vous en proposer certains qui, selon mon expérience, sont particulièrement efficaces. Ces exercices permettent d'accomplir une pleine journée de travail sans ressentir de fatigue. Seule une gymnastique matinale correctement réalisée peut nous apporter de la vigueur. Si, lors des exercices, Vous arrivez à trouver un rythme optimal et qui Vous convient, il en résultera un bon tonus psychique. Le rythme des exercices sera -104- préservé dans l'inconscient et Vous accompagnera jusqu'au soir. Choisir son rythme n'est pas très difficile. Énumérons les règles d'exécution des exercices. Ne tentez pas d’établir de records et évitez le surmenage, histoire de ne pas générer de souvenirs négatifs de ces séances d'exercices. Effectuez les exercices doucement et harmonieusement, afin de Vous donner envie de les refaire. Ne comptez pas le nombre de mouvements. Un exercice arrive à son terme lorsque l'organisme s'y est habitué. On éprouve alors une sensation agréable, l'impression de lourdeur disparaît, le mental cesse de se concentrer sur l'exercice et se met à penser à autre chose. Les exercices s'exécutent de manière harmonieuse, plusieurs fois de suite, à un rythme régulier. Ne faites pas de flexions excessives. La respiration doit être calme et rythmée; combinez le rythme des mouvements à la respiration; respiration et expiration ne doivent pas être retenues. Ne craignez pas les courbatures, la lourdeur ou les douleurs au moment d'aborder un nouvel exercice; une humeur positive les enrayera au bout d'un certain temps après le début de l'exercice. Si vous ressentez des chaleurs, enlevez les vêtements superflus. Les vêtements doivent être libres et la gorge ouverte. Ne faites pas d'exercices immédiatement après un repas. En cas de non-respect de ces règles, la gymnastique pourrait Vous être dommageable. Quelques exemples d'exercices Les flexions. L'un des exercices de base; aucune contre-indication. Technique d'exécution : se tenir droit debout, les bras vers le bas. Inspirer en levant les bras et en inclinant le corps aussi loin que possible vers l'arrière. Lors de l'expiration, poursuivre le mouvement et incliner le corps vers l'avant en portant les mains aux pieds. Répéter le mouvement jusqu'à une sensation d'accoutumance. Les flexions deviennent alors faciles et libres; nombre approximatif de répétitions : de 20 à 60. Pour les asthmatiques, expirer lors de l'inclinaison arrière; inspirer lors de l'inclinaison avant. Rotations latérales. Exercice facile et utile. Position de départ : debout, les bras sur les côtés, les jambes écartées à la distance des épaules. Exécutez des rotations autour d'un axe vertical. Les bras se déplacent horizontalement avec le tronc. La tête tourne à gauche et à droite avec le tronc et les bras. Les hanches restent immobiles. Inspirer, faire une rotation dans une direction; -105- expirer, faire une rotation dans l'autre direction. Nombre approximatif de répétitions pour l'exercice : de 30 à 100. Flexions latérales. Position de départ : debout, les bras sur les côtés, les jambes écartées à la distance des épaules. Lever un bras d'un côté et l'incliner avec le tronc aussi loin que possible. Ne pencher ni par en avant ni par en arrière. Redescendre le bras, ramener le tronc en position de départ et répéter le mouvement de l'autre côté. Inspirer, incliner d'un côté; expirer, incliner de l'autre. Nombre approximatif de répétitions : jusqu'à 100. Bonds sur place. Position de départ : debout, les genoux à demi infléchis, les coudes fléchis ou effectuant des flexions avant et arrière. Effectuez des sauts légers, sans aucune tension. En sautant, respirez; en arrivant au sol, expirez. Nombre approximatif de répétitions : de 20 à 100. Révolutions des bras. Position de départ : debout, les pieds joints, les bras sur les côtés. Levez les deux bras ensemble vers l'avant et rabaissez-les vers l'arrière. Bras en haut, inspirez; bras en bas, expirez. On peut également lever par derrière et rabaisser sur le devant. Un bon exercice consiste à combiner bonds sur places et révolutions des bras. Dans ce cas, levez les bras vers le haut en faisant un saut et en inspirant. Nombre approximatif de répétitions : de 20 à 100. Rotations de la tête. Position de départ : la même que pour l'exercice précédent. Tournez la tête vers la droite et vers la gauche de sorte que le mouvement soit libre, rapide et rythmé. On peut également faire des inclinaisons de la tête par-devant et par-derrière. Nombre approximatif de répétitions : de 20 à 100. Balancement des pieds. Position de départ : debout. Appuyez la main droite contre un arbre ou un banc. Transférez le centre de gravité du corps sur la jambe droite et effectuez un balancement de la jambe gauche. Devant, expirer; derrière, inspirer, le tout sans effort. Le mouvement des jambes est semblable à celui d'un balancier. Ensuite, effectuez le balancement de l'autre jambe. Nombre approximatif de répétitions : de 40 à 100. Exercices statiques Les exercices statiques sont très efficaces pour traiter les maladies de tous les organes et de tous les systèmes de l'organisme. Ils constituent le meilleur moyen de réduire la fatigue accumulée durant la journée. Les exercices statiques soignent la dépression, les troubles des fonctions hormonales, les infections chroniques, les maladies liées aux allergies, etc. Les exercices statiques sont tirés du hatha-yoga, où on les retrouve sous l'appellation « asana ». On les effectue sur un tapis ou sur un matelas dur. Posture « tête en bas ». La posture de la « tête en bas » est une variante allégée de la posture de la « chandelle ». Position de départ : couché sur le dos, les jambes allongées, les bras le long du corps, les paumes vers le sol. Prenez une respiration; lors de l'expiration, appuyez les paumes au sol et ramenez les -106- jambes, genoux fléchis, en position verticale. Allongez les jambes à la verticale, vers le haut, inspirez et, tout en maintenant une respiration régulière, gardez cette position jusqu'à l'atteinte d'une sensation de confort et de légèreté par tout le corps, incluant la tête. Évitez tout type de tension durant cet exercice. Lorsqu’apparaît une sensation agréable de relaxation dans tout le corps, fléchissez les genoux et ramenez-les au sol. Il est possible d'effectuer cet exercice autrement : en prenant appui sur les mains, soulever le bassin et s'appuyer sur la nuque, les jambes à la verticale et vers l'arrière. Si la posture de la « chandelle » ne pose pas de difficultés, poursuivez l'exercice en portant les jambes, droites ou légèrement fléchies, derrière la tête, parallèlement au sol ou de sorte à ce que les pieds touchent le sol. La respiration doit être légère et détendue. En cas de forte tension ou de douleur aux reins, évitez d'étirer les jambes davantage et maintenez une position confortable. Concluez l'exercice avec la posture de la « chandelle ». Pendant l'exercice, la respiration doit être normale et sans tension. La durée de l'exécution dépendra de ce que Vous ressentirez lors de l'exercice. Posture du « poisson ». En position assise, ramenez les jambes sous le bassin, le dos droit, les pieds allongés le long du corps. Une fois accoutumé à la posture, inspirez et, les mains appuyées contre le dos, inclinez le dos vers l'arrière jusqu'à ce que la tête touche le sol. Maintenez la posture jusqu'à l'apparition d'une sensation de confort. Si l'exercice ne pose pas de problème, arquez le dos et rejetez la tête le plus loin possible vers l'intérieur à l’aide des mains. Une fois accoutumé à la posture, retournez l'une après l'autre les jambes vers l'extérieur à l’aide des mains, puis, étendu sur le dos, relaxez. Si cela n'est pas trop difficile, il est possible de terminer l'exercice en ramenant le corps à la position de départ, toujours à l'aide des mains. Posture de la torsade. En position assise, le dos droit, les jambes croisées. Posez la plante du pied droit au sol, genou fléchi. Saisissez-le avec la main gauche et ramenez-le derrière la cuisse de la jambe gauche en le posant sur sa plante. Avec l'avant-bras gauche, pressez le genou droit contre la poitrine. Tournez la tête aussi loin que possible à droite, ramenez le bras droit derrière le dos tout en regardant le plus loin possible vers la droite. Respirez librement. Maintenez la posture jusqu'à l'apparition d'une sensation d'accoutumance. Puis, ramenez la tête en position droite, libérez le bras droit et, à l’aide de la main, ramenez la jambe droite en position initiale. Répétez l'exercice de l'autre côté. Posture de l'étirement du dos. Position de départ : assis au sol, les jambes allongées, les bras derrière le dos appuyés sur les paumes. Lentement, inclinez le torse vers l'avant, les bras le long des jambes, sans fléchir les genoux. Si une lourdeur apparaît dans le dos, adoptez une posture qui ne générera aucune sensation désagréable. Si Vous êtes flexible, portez les mains aux pieds, agrippez-les et posez la tête sur les genoux. Après accoutumance et régularisation de la respiration, reprenez la position initiale. Il est préférable d'effectuer les exercices statiques au moment de la gymnastique du soir. Faites-les chaque jour. Le lecteur : Est-il nécessaire de faire tous ces exercices? -107- L'auteur : Non, mais il est bon d'établir une combinaison d'exercices pour l'ensemble des parties du corps et de pratiquer ensuite cette combinaison de manière régulière. Le lecteur : Et quels sont les exercices les plus profitables? L'auteur : Les exercices statiques (acanas) servent à traiter les maladies, et les exercices dynamiques procurent le tonus nécessaire aux tâches actives, tant physiques que psychiques. Le lecteur : Si ma maladie se met à s'aggraver, quels exercices dois-je privilégier? L'auteur : Lorsque la maladie s'aggrave, effectuez des exercices statiques, mais tâchez de les faire le matin, à jeun, de manière appliquée et en prenant soin d'éviter tout surmenage. Le lecteur : J'ai entendu dire qu'il faut également faire des exercices respiratoires? L'auteur : Oui, les exercices respiratoires constituent une forme particulière de gymnastique appelée « pranayama » (gymnastique respiratoire). Le mot « prana » signifie « énergie vitale », et la deuxième partie du mot, « yama », indique qu'il s'agit d'un exercice. Ainsi, le pranayama est un exercice qui concerne l'énergie vitale. Nous pouvons examiner ensemble les exercices fondamentaux de gymnastique respiratoire qui sont les plus faciles à réaliser. Chavasana. Étendu au sol sur le dos, les jambes allongées, les bras le long du corps. Prendre une grande respiration et tendre avec force tous les muscles du corps. Expirer. Sans se reposer, effectuer quelques respirations complètes. Fermer les yeux et relaxer tout en laissant les mains se poser librement au sol, les paumes vers le ciel, à quelque distance des cuisses, et les jambes écartées. Porter attention à l'état de chaque muscle du corps dans l'ordre suivant : les jambes – du bout des orteils jusqu'aux hanches; les bras – du bout des doigts jusqu'aux épaules; le torse – de l'entrejambe jusqu'au cou; le cou – du cou jusqu'à la base de la tête; la tête. Pour la tête, procéder selon l'ordre suivant : la nuque, le dessus de la tête, les tempes et les oreilles, les joues, les lèvres, la langue, le nez, le front, les yeux. Il est nécessaire de détendre le front et les yeux. Au moment de concentrer son attention, il faut tâcher de faire disparaître la tension là où elle se fait sentir. La respiration doit être assez profonde, lente et rythmée, ensuite plus naturelle, et enfin on la laissera suivre son cours propre. Il faut sortir de cet exercice avec douceur et précaution : remuer légèrement tout d'abord les doigts et les orteils, puis s'étirer doucement et avec soin, prendre une profonde respiration, et seulement ensuite ouvrir les yeux. Il convient après cela de se tourner sur le côté et de se reposer ainsi un moment, puis, sans précipitation, reprendre une position assise et, au besoin, se mettre debout. La durée de l'exercice est de 3 à 7 minutes. Consolidation du pranayama : 1. Étendu au sol, sur le dos, les pieds joints, les bras le long du corps, paumes tournées vers le ciel, les mains à une certaine distance des cuisses : chavasana. Tout en respirant lentement, lever les bras droit devant soi et les porter au sol derrière la tête. En expirant lentement, ramener les bras -108- en position initiale. Répéter l'exercice pendant une minute. 2. Même position de départ. Les bras restent en place. En respirant, lever la jambe droite droit devant soi puis, tout en expirant lentement, la ramener au sol en position initiale. Répéter avec la jambe gauche. Alterner les mouvements et respirer ainsi pendant une minute. Conclure l'exercice, se détendre dans la posture du chavasana, de 30 secondes à une minute. Effet thérapeutique : cet exercice raffermit et développe les poumons ainsi que le cœur, soigne les rhumatismes des mains et des jambes chez les personnes âgées et constitue un moyen prophylactique contre le rhume et la toux. Mula-bandha-mudra. En position assise, les jambes croisées, expirer complètement. Tout en retenant la respiration, contracter le sphincter de la vessie. En respirant lentement, tendre la partie basse de la paroi du ventre en la poussant vers le dos. Parallèlement, contracter les muscles pelviens. Le mouvement d'ensemble doit tendre à la contraction de l'espace pelvien interne et au « refoulement », en quelque sorte, de son contenu vers le haut. En prenant une respiration complète, il s'agit d’étirer le cou vers le haut, de rabaisser le menton jusqu’à atteindre la cavité située à la base du cou, puis, retenant la respiration mais en évitant d'obstruer la glotte, de tendre les muscles encore plus vers le bas. Respirer. Relever la tête. En expirant lentement, détendre les muscles. Vayu-nabhi-mudra. Avec la pointe de la langue, toucher la voûte du palais immédiatement sous la gencive supérieure. Pranayama purificatoire. Prendre une posture méditative au choix ou se tenir debout. Effectuer un mula-bandha-mudra et un vayu-nabhi-mudra légers. D’une inspiration lente et naturelle par le nez, remplir les poumons d’air puis expirer lentement par la bouche. Répéter pendant 2-3 minutes. Lors de l'expiration, veiller à ce que l'air sorte en un filet régulier. Effet thérapeutique : fait disparaître les anomalies pulmonaires, débarrasse l'organisme des impuretés et même des bacilles tuberculeux – bacilles de Koha. Cet exercice permet d'affermir l'estomac et le foie et est également efficace contre les allergies. Pranayama contre les infections. En position assise, jambes croisées, ou tout simplement assis sur une chaise; le dos doit absolument être droit. Inspirer complètement par le nez de façon régulière et énergique, jusqu'à l'apparition d'une sensation de légèreté et de plénitude. Effectuer un jalandhara-bandhu : expirer de façon régulière par le nez de sorte que la durée de l'expiration excède légèrement celle de l'inspiration. En prenant la respiration suivante, lever la tête. Expirer à nouveau. Alterner ainsi inspirations et expirations pendant 2-3 minutes. Effet thérapeutique : guérit le rhume de cerveau et la toux, s'avère un moyen prophylactique efficace contre la grippe, la pneumonie, le typhus, etc. Uddiyana-bandha. Position de départ : debout, jambes à 45 degrés, pieds à -109- distance des épaules. On peut également adopter une position assise, jambes croisées. En inclinant légèrement vers l'avant, poser les mains sur les cuisses, un peu au-dessus des genoux. Inspirer puis, en effectuant une rapide inclinaison de sorte que la poitrine touche les cuisses, expirer énergiquement par la bouche tout l'air des poumons et produire le son « ha-a-a ». Effectuer un mula-bandhu ferme. Se redresser puis, expirant énergiquement par la bouche l'air qui reste et sans interrompre le mula-bandhu, tendre le ventre à partir du pubis jusqu'au sternum par le biais d’une tension du diaphragme vers le haut. Un creux devrait se former dans la région du ventre. Idéalement, la paroi avant du ventre ira s’appuyer contre la colonne vertébrale. Afin d’assurer la réussite de l’exercice, les muscles de la paroi avant du ventre doivent être complètement détendus, à l'exception de la partie la plus basse des muscles, puisque celle-ci contribue à soutenir le mula-bandha. Garder le ventre tendu aussi longtemps que possible, tout en réprimant l'expiration. Puis, se détendre et inspirer. Répéter la contraction du ventre autant de fois que nécessaire. L'uddiyana-bandha ne peut être effectué que sur un estomac vide. Nombre maximal de répétitions : 9 chaque fois, pas plus de deux fois par jour. Agni-sara-pranayama. En position assise, les jambes croisées, expirer complètement, effectuer un uddiyana-bandha avec un jalandhara-bandha. Retenir la respiration autant que cela est possible. Tout en retenant la respiration, veiller à éviter tout excès de tension. Inspirer. Répéter pour une durée de 2 à 3 minutes. Effet thérapeutique : élimine les indigestions, augmente l'appétit, réduit les dépôts de graisse dans l'estomac, tonifie les organes génitaux, permet une redistribution du liquide séminal et de l'énergie sexuelle. Pranayama afin de renforcer le mental. Adopter la posture du chavasana et se relaxer complètement. Entrelacer les doigts, poser les paumes sur le ventre à hauteur du nombril. Inspirer profondément par le nez, tout en tâchant de sentir le flux de prana parcourir le ventre et la région du nombril. Après une respiration complète, expirer complètement, toujours par le nez, en essayant de sentir le prana se répandre par tout le corps, remplir de vie chacune des cellules de ses membres, chaque organe, et éliminant toutes impuretés du corps, agents pathogènes et tout élément hostile. Accomplir cet exercice pendant 3 à 5 minutes. Effet thérapeutique : la pratique de ce pranayama renforce le mental et développe le contrôle conscient de la volonté. Prana-huddhi-kriya (purification du prana). En position assise, les jambes croisées, prendre une respiration complète par les deux narines, former avec les lèvres une espèce de tube rappelant le bec d'un oiseau, laissant au passage de l'air une très petite aperture. Expirer en une série de fortes secousses, extirpant tout l'air des poumons grâce à une contraction maximale de tous les muscles responsables de la respiration. Entre les expirations, ne pas inspirer complètement, mais arrêter la respiration! Répéter de 8 à 10 fois. Effet thérapeutique : nettoie la cavité buccale, renforce les voies d'air et d'eau, permet de traiter les nerfs endommagés et les muscles du visage. -110- Nadi chodhana-pranayama (respiration purifiant les canaux du corps subtil). En position assise, les jambes croisées. Presser le majeur et l'indexe de la main droite (l’indexe de la main gauche, pour les femmes) contre la paume. Joindre ensemble l'auriculaire et l'annulaire de sorte que la surface que forme leurs coussins soit au même niveau que celui du pouce. On appelle cela vishnu-mudra. Interrompre le flot d'air de la narine droite (gauche pour les femmes) à l'aide du pouce, en pressant celui-ci légèrement contre le nez à la base de la narine – à l'endroit où un minimum de pression est requis pour couper le flot d'air. Effectuer un mula-bandha et un vaya-nabhi-mudra très légers. Lentement, expirer complètement par la narine gauche (droite). L'air doit circuler très, très doucement et sans bruit. La respiration doit être aussi lente que possible. De la même façon, inspirer lentement par la même narine. Libérer la narine droite (gauche) et interrompre le flot d'air de la narine gauche (droite) avec l'auriculaire et l'annulaire en les appuyant légèrement à l'endroit correspondant. Expirer. Inspirer. Couvrir la narine libre et libérer celle qui était fermée. Expirer. Inspirer. Inspiration par la narine gauche, expiration par la narine droite, inspiration par la narine droite et expiration par la narine gauche : ces quatre étapes forment un cycle de ce pranayama. Les femmes effectueront le processus inverse. La durée globale de l'exercice ne doit pas être inférieure à 12 cycles; 20 cycles de préférence. Effet thérapeutique : pranayama de base pour la purification du corps subtil. Le lecteur : Et qu'est-ce que le prana? L'auteur : Notre corps grossier, ainsi que tous ses tissus, existe grâce au fonctionnement du système nerveux. À son tour, le système nerveux s'appuie sur l'énergie vitale qui circule en nous et que l'on nomme également prana. On peut dire autrement qu'il existe un tissu énergétique, ou une force, qui entre dans notre organisme et supporte ses fonctions vitales, et que l'on appelle prana. Puisque nous manquons de connaissance et d'expérience à son sujet, nous confondons souvent le prana avec les impulsions ou les ondes électriques, lesquelles constituent les manifestations les plus subtiles que nous ayons pu observer jusqu'à maintenant. Du reste, le mouvement du prana dans notre organisme est très semblable à celui de l'électricité dans les tissus nerveux. Toutefois, le prana est de nature beaucoup plus subtile que les ondes électriques et électromagnétiques. C'est précisément lui qui met en marche les tissus nerveux. Pourquoi le système nerveux fonctionne-t-il bien chez une personne et qu'il est beaucoup plus faible chez une autre? Les possibilités du système nerveux dépendent de la quantité de prana utilisée par les cellules nerveuses. Le prana pénètre dans l'organisme de la personne lorsque celle-ci inspire. Exactement de la même façon dont l'oxygène entre dans les poumons lorsque l'on inspire, le prana entre par sept centres psychiques (chakras). Il pénètre le corps en même temps que l'air que nous inspirons. Le lecteur : Se peut-il que le prana pénètre notre organisme non seulement par les poumons, mais également par d'autres voies corporelles? L'auteur : Oui, lorsque nous respirons, il entre par le sommet de la tête, le centre du front, la région de la gorge, le milieu de la poitrine, la région du plexus solaire, la région de l'aine et le coccyx. Le lecteur : Il ressort que c'est précisément le prana qui soutient la vie dans notre organisme? -111- L'auteur : Même après la mort du corps grossier, le corps subtil continue à s'alimenter de prana ou, autrement dit, d'air vital. Dans l'Univers, tout type de mouvement se produit uniquement grâce au prana. Sans prana, le mouvement ne peut pas exister. Le lecteur : Le prana est nécessaire même pour faire fonctionner un ordinateur? L'auteur : Oui, mais dans le cas de l'ordinateur, il fonctionne selon des lois quelque peu différentes. De manière générale, il faut comprendre que le prana n'agit pas seul. En l'absence de conscience, il ne peut y avoir de prana. Même lorsque nous travaillons avec l'ordinateur, nous investissons la force de notre conscience, et ainsi il n'existe dans la nature aucun processus de mouvement automatique. Lorsque nous faisons nos exercices matinaux, notre organisme se remplit de prana, lequel porte avec lui vigueur et santé pour toute la journée. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Même une voiture a besoin de soutien, ce qui en dit long sur la complexité du système organisationnel dans lequel nous vivons et que nous appelons notre corps. C'est pourquoi la personne qui aspire à être heureuse doit, chaque matin, prédisposer son corps au rythme de vie dont elle a besoin. Pour cela, il existe des exercices dynamiques qui procurent du tonus, des exercices statiques porteurs de vigueur et de santé, et des exercices respiratoires, qui renforcent la psyché et augmentent l’ énergie physique et psychique. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Suite de l'horaire de jour Le matin Si la journée de travail ne commence pas tôt en matinée et que Vous planifiez plus ou moins librement votre horaire, il est préférable de consacrer les premières heures du jour à une occupation de nature intellectuelle. C'est la période idéale pour l'étude. C'est également un bon temps pour régler certains problèmes. Le matin, nous sommes disposés à la réflexion, nous avons une bonne vivacité d'esprit et pouvons tout comprendre. Durant cette période de la journée, notre capacité d'orientation par rapport à ce qui gravite autour de nous est très bonne. Cependant, pour chaque type d'occupation intellectuelle, il existe un intervalle de temps approprié. Comme nous l'avons déjà précisé, Entre 3 heures et 6 heures du matin, il faut s'adonner à la pratique spirituelle et consacrer ces heures à la prière, au chant spirituel, à la méditation, régler sa conscience sur un mode favorable. Entre 6 heures et 7 heures du matin, la mémoire à long terme fonctionne bien, c'est donc le moment propice pour se remémorer, pour apprendre certains thèmes par cœur. Si Vous pensez avoir une mauvaise mémoire, essayez de faire des exercices de mémorisation entre 6 heures et 7 heures du matin, et les résultats seront au-delà de Vos attentes. -112- Entre 7 heures et 8 heures du matin, on peut jeter un coup d'œil sur des informations dont nous avons besoin de nous souvenir plus ou moins en profondeur. Entre 8 heures et 9 heures du matin, le raisonnement logique se met en branle, et donc pendant cette période il est bon de procéder à une étude qui fait appel autant à la mémoire qu'à la réflexion. Entre 9 heures et 10 heures du matin, il est préférable de travailler avec des données statistiques informationnelles. Entre 10 heures et 11 heures, on privilégiera une lecture assez simple, qui ne requiert pas trop de concentration. Entre 11 heures et 12 heures, la capacité de travailler intellectuellement décline fortement, on peut alors s'adonner à une lecture plus divertissante. Toutes les 40 à 50 minutes, il convient d'interrompre son travail intellectuel et de procéder à un léger échauffement d'une durée de 2 à 3 minutes; on peut aussi tout simplement fermer les yeux et se détendre un moment. Dans ce cas, les exercices respiratoires peuvent être utiles; on peut également procéder à des exercices de rotations de la tête, aller prendre un peu d'air frais à l'extérieur ou encore faire un léger somme de cinq minutes, tout en demeurant assis à la table de travail. Le mental gagne ainsi en productivité. Celui qui choisi correctement son moment d'étude en tire de très bons résultats. Lorsque le temps pour l'activité intellectuelle est bien choisi, tout concourt à créer un état de concentration propice. Si Vous avez besoin de réaliser une routine d'exercices physiques plus importante, il est préférable de le faire entre 9 et 11 heures du matin. Dans ce cas, le petitdéjeuner doit être pris à 7 heures au plus tard. Le lecteur : Et le soir, on ne doit faire aucune activité intellectuelle? L'auteur : On peut en faire, mais il faut être prudent, car un effort intellectuel excessif en soirée peut nuire au sommeil et entraîner le développement de maladies chroniques. Cela peut se traduire, par exemple, par des troubles de la circulation du sang dans le cerveau, une pneumonie, une baisse du tonus physique et psychique, par de l'arythmie, un dysfonctionnement de la voie biliaire, de l'entérocolite, etc. Le lecteur : Et si on a besoin de régler quelque chose d'urgent? L'auteur : Si Vous n'arrivez pas à le faire avant 20h30, il est mieux alors de reporter le reste du travail au lendemain matin. Le lecteur : Et s'il faut le faire dans la soirée? L'auteur : Il faudra bien sûr travailler le soir, mais dans ce cas Vous risquez de perdre en efficacité pour la journée de travail suivante. Et si, en plus, Vous contrevenez au régime de jour en allant au lit plus tard, Vous risquez de perdre jusqu'à 50% de capacité de travail pour la journée suivante, comparativement à une journée normale, et ce, peu importe que Vous ayez observé le régime de jour le reste du temps. De plus, les probabilités d'apparition de stress augmenteront. C'est pourquoi il est préférable de reporter le règlement des problèmes les plus complexes au matin − « la nuit porte conseil ». Le matin ne doit cependant pas non plus être consacré à régler les questions d'affaires. Il est préférable de les traiter pendant la -113- journée. C'est à la prière, à la connaissance et à l'étude des lois de la vie heureuse, que le matin doit être employé. Le lecteur : Il se trouve donc que le matin est le moment le plus productif pour l'activité intellectuelle et la pratique spirituelle? L'auteur : Oui, c'est ainsi, et le fait de comprendre cela change profondément la vie d'une personne. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Le matin, il faut s'adonner à la pratique spirituelle, à l'étude des lois de la vie heureuse. Si le besoin se fait sentir de régler des questions qui exigent une grande concentration, on peut le faire de manière très productive entre 9 heures et 11 heures du matin; ce n'est toutefois qu'à titre exceptionnel que l'on vouera les heures très matinales à ce but. Un tel mode de vie permet d'atteindre beaucoup plus facilement tous les objectifs que l'on se donne. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le jour La journée est faite pour le travail actif. Entre 12 heures et 18 heures, notre conscience est tournée vers l'activité dynamique. Il est donc préférable de consacrer ce temps à travailler activement. Il peut s'agir d'un travail de nature physique ou psychique. Après la journée de travail, il est souhaitable de prendre immédiatement une douche à température agréable et ensuite, au besoin, manger quelque chose, puis, seulement après, s'adonner à ses autres activités. Le lecteur : Et si je travaille tôt le matin, je suis condamné à l'ignorance ou quoi? L'auteur : Non, mais il est évident que dans ce cas la possibilité de compréhension est réduite, comparativement à ceux qui le matin ne travaillent pas mais s'adonnent à l'étude. Le lecteur : Où sont ces lois de la vie heureuse? Au début on travaille comme des ânes, et pour finir on n'a en plus aucune chance d'étudier? L'auteur : Il est clair qu'il y a ici un responsable. C'est peut-être Votre destin, ou alors le gouvernement? Le lecteur : Le destin n'y est pour rien, bien sûr, c'est seulement que le gouvernement ne veut pas faire l'étude des lois de la vie heureuse. L'auteur : Vous croyez que tous ceux qui vivent dans ce pays travaillent le matin et essaient d'étudier pendant la journée? Le lecteur : Pas tous, mais la majorité. L'auteur : Alors, il y en a qui agissent correctement? Le lecteur : Il y en a, bien sûr, mais ils sont rares. -114- L'auteur : Ils agissent contre le gouvernement, peut-être? Le lecteur : Mais non, ils ont tout simplement la chance de commencer leur journée de travail plus tard que les autres. L'auteur : Encore une fois, Vous adoptez la philosophie du chaos : « chance », « hasard », « exception ». Rien n'arrive de manière accidentelle. S'il se trouve des gens qui vivent correctement, c'est donc que le gouvernement n'y est pour rien. Les conditions d'existence qu'il crée sont exactement celles que nous souhaitions obtenir ou que nous avons méritées dans nos vies précédentes. Ainsi, Vous êtes le seul responsable des difficultés que Vous éprouvez à observer le régime de jour. Si Vous comprenez cela et en acceptez la responsabilité, alors l'aspect contreignant du temps cessera de Vous accabler. Le lecteur : J'accepte ma responsabilité, mais quand donc aurais-je la possibilité de m'adonner à la pratique spirituelle le matin? L'auteur : Ce désir que Vous éprouvez doit prévaloir sur celui de dormir le matin ou de regarder en soirée les 134 épisodes de la très« responsable » télésérie « Ça nous est égal », ou les 254 épisodes de la très jolie série « Santa n’importe quoi », dans son décor à l'européenne. Ce n'est qu'en perdant le goût pour de telles occupations que Vous pourrez désirer autre chose et qu'en bout de course le destin Vous sera favorable. Ainsi, progressivement, sans que Vous en ayez conscience, de nouvelles possibilités se présenteront afin d'accroître le bonheur dans Votre vie. Tant que cela n'arrivera pas, il est inutile de s'en prendre à son destin; il ne fait que satisfaire tous Vos souhaits passés. Mieux vaut tâcher de méditer sur la justice de ce monde que d'y chercher en vain des injustices. Le lecteur : Mais rien ne pourra changer, là où je travaille. Comment donc le destin me stimulera-t-il? L'auteur : Lorsque Vous n'aviez pas d'épouse, Vous pensiez probablement, tout en la cherchant : « Si je n'ai pas d'épouse aujourd'hui, sans doute n'en aurai-je jamais »? Le lecteur : Qu'est-ce que cela a à voir? Tout le monde se marie. « Qui cherche trouve toujours ». L'auteur : Absolument vrai. Vous aviez tout simplement devant vos yeux l'exemple de ceux qui s'étaient mariés avant Vous, et donc Vous n'aviez aucune raison de douter que Votre vie prendrait cette direction. Le lecteur : En revanche, j'ai bien devant les yeux à présent l'exemple de ceux qui travaillent depuis toujours au même endroit. L'auteur : Et ils ont vraiment cherché et désiré changer leur vie pour le mieux? Le lecteur : J'ai compris. Au fond, afin de croire que mon destin s'améliore j'ai besoin de l'exemple de ceux qui aspirent réellement au bonheur. L'auteur : Voilà, justement. Nous avons déjà vu ensemble que les bonnes relations constituent la plus grande richesse, qu'elles peuvent orienter notre destin dans la direction du bonheur. Dès que Vous arriverez à tirer d'une bonne relation foi et -115- bonheur, Vous cesserez de douter que le bonheur existe et Votre vie se mettra assez rapidement à changer. Si notre compréhension de ce qu'est le bonheur est correcte, et que nos désirs sont aussi corrects, le bonheur arrive petit à petit. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : La journée doit être employée à remplir ses obligations envers la société. Celui qui s'applique à remplir ses obligations durant la journée se voit accorder en matinée le temps nécessaire à la pratique spirituelle et à l'étude. Le bonheur arrive inévitablement si l'on adopte de façon ferme le rythme de vie que nous accorde le temps dans sa toute-puissance. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le soir Après 6 heures du soir, tout doit se faire au rythme de la Lune, c'est-à-dire dans le calme. Les activités doivent se dérouler paisiblement et pacifiquement. Il est bon de lire une littérature qui inspire de tels sentiments. On peut se livrer à quelque occupation domestique ou s'entretenir avec ses proches, mais il faut le faire dans cet esprit. Le lecteur : Et si l'on déroge à cette règle? L'auteur : Alors on inflige à notre cerveau un surmenage qui provoque la fatigue notre de organisme. Le Soleil se couche, la Lune s'active et le mental doit se calmer. Toute information accumulée durant la journée sera conservée en mémoire à la seule condition que le mental, le soir venu, se calme. Lorsque nous refusons de nous apaiser en soirée et que nous essayons de nous stimuler à nouveau par quelque activité intellectuelle, notre mental commence peu à peu à se fatiguer. Le premier signe de celui qui ne se repose pas et se trouve dans le mode de la passion est que progressivement il éprouve de la difficulté à s'endormir. Le lecteur : À quels signes donc reconnaît-on ceux qui sont prédisposés à difficilement s'endormir? L'auteur : De façon naturelle, avant d'aller au lit, ces personnes désirent regarder quelque chose de captivant à la télévision. Et s'ils s'endorment, ils ont alors des rêves « cosmiques » ou de « poursuites endiablées ». On les reconnaît également à ce qu'ils ont envie de prendre un café ou de bien manger avant d'aller dormir. Le lecteur : Il est donc préférable de ne rien faire, en soirée? L'auteur : Après 6 heures du soir, on peut continuer à travailler pour un certain temps, mais ce ne doit pas être un travail qui demande un effort soutenu. Peu importe qu'il s'agisse d'un travail physique ou psychique. De plus, il n'est pas recommandé de s'adonner, après 6 heures du soir, à un exercice physique trop actif. Cependant, les exercices qui font disparaître la tension psychique (si on les exécute de manière harmonieuse) peuvent permettre de regagner des forces. Le lecteur : Et quels exercices recommanderiez-Vous? -116- L'auteur : Par exemple, les exercices respiratoires que nous avons déjà vus, ou quelque chose tiré de la gymnastique du Chi-Gong. Ou alors, si cela est trop compliqué, n'importe quel exercice dynamique, mais il est important que les mouvements soient exécutés de manière harmonieuse et paisible. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : L'observance de toutes les règles de travail et de repos en soirée nous préserve des maladies liées au surmenage et à l'insomnie et accorde l'organisme et la psyché sur un rythme clément et paisible. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Conseils pour l'alimentation Le petit-déjeuner Le petit-déjeuner doit se prendre idéalement entre 6 heures et 8 heures du matin. C'est précisément à ce moment-là que se lève le Soleil, ce qui augmente la circulation de l'air vital dans l'organisme. En d'autres termes, durant cette période dans l'organisme les organes creux, c’est-à-dire l’œsophage, l'estomac et l'intestin, s'activent. Cela se traduit habituellement par une sensation de « succion » dans la région du ventre. Le lecteur : Oui, c'est justement durait cette période que la faim me saisit, et donc à 7 heures je prends généralement un petit-déjeuner consistant. Comme on dit : « mange toi-même ton petit-déjeuner, partage ton déjeuner et laisse le dîner à l'ennemi ». L'auteur : En fait, cette sensation de succion n'a pas grand-chose à voir avec la faim. La tension que l'on sent au ventre signifie tout simplement que le prana (l'air vital) se met en mouvement dans l'organisme. En se déplaçant dans un organe creux comme l'intestin, le prana stimule l'activité de sa paroi musculaire. Voilà pourquoi toutes sortes de mouvements péristaltiques se manifestent alors dans le ventre. Le lecteur : Alors, ce n'est pas la faim, et il est préférable de ne pas manger le matin? L'auteur : Non, ce n'est pas la faim. Cependant, dans la plupart des cas, si l'on ne mange pas le matin, on éprouve toutes sortes de soucis d'ordre physique et psychique. Donc, si Vous désirez prendre un petit-déjeuner, il est mieux de le prendre entre 6 heures et 7h30 ou 8 heures du matin. C'est justement durant cette période, alors que le Soleil passe la ligne d'horizon, que s'active le mouvement de l'air vital dans l'organisme. Afin d'organiser correctement son alimentation matinale, il faut comprendre que le Soleil n'est alors pas encore levé, et donc le petit-déjeuner doit se composer d'aliments très déterminés. Ce sont des aliments que l'on sera en mesure de digérer alors que l'influence du Soleil se fait encore faible et que la Lune est affaiblie. Comme la digestion est faible, le matin, il est insensé de prendre un petitdéjeuner trop consistant, car cela ne fait qu'entraîner une perte de forces et des maladies. Il convient également de noter que l'activité du feu de notre organisme est à son paroxysme entre 8 heures et 9 heures du matin, c'est pourquoi afin d'être digéré à -117- temps, le repas doit être pris avant cette période. Le lecteur : Et quels sont les produits que l'on doit privilégier pour le repas du matin? L'auteur : Le matin est une période de bonté (optimisme, bonheur), et donc la digestion doit également avoir lieu sur le mode de la bonté. Il existe des produits qui ont un caractère bon et optimiste. Ce sont, en général, presque tous les fruits, les produits laitiers, les baies, les noix, les épices sucrées, la confiture et le sucre. Ces produits permettent à l'organisme de mieux s'accorder à la force matinale d'optimisme et de béatitude. Les aliments sucrés procurent également la force de la joie et du bonheur. Le lecteur : Dans ce cas, mangeons des aliments sucrés toute la journée! L'auteur : Oui, dans le courant de la journée, il faut ajouter un peu de sucre à chaque repas, cela lui procure la force de la bonté et améliore notre état d'esprit. Cependant, une augmentation de la dose de sucre après 9 heures du matin et plus tard dans la journée provoque généralement de graves problèmes de santé, puisque pareille alimentation affaiblit l'organisme et mine sa disposition au travail. Si l'on est déjà tellement heureux, pourquoi continuer de travailler, n’est-ce pas? Et donc, en se délectant ainsi d'aliments sucrés durant la journée, on prédispose automatiquement notre organisme à la maladie. Le lecteur : Mais on peut contraindre l'organisme à travailler. L'auteur : Ce n'est pas ainsi qu'on améliorera notre santé. Si, en déployant un effort supplémentaire, on se met à stimuler un organisme disposé à la paresse, cela peut provoquer une tension excessive. Le lecteur : Cela veut donc dire qu'il faut manger le matin une quantité d'aliments sucrés telle qu'on n'en voudra plus pour le reste de la journée. L'auteur : On sent bien que Vous êtes un grand amateur de sucre. C'est une bonne chose, cela signifie que Votre mental est inconsciemment enclin à la bonté. Néanmoins, il convient, au repas du matin, de ne sucrer les aliments qu'autant que cela Vous sera agréable, et pas plus. Autrement, il se formera inévitablement dans l'organisme un trouble du métabolisme. Le matin, on peut ajouter du miel aux aliments (miel de fleurs, de mélilot, de sarrasin, mais pas de miel de tilleul). Énumérons les principaux avantages d'une alimentation matinale correcte. L'énergie psychique augmente, ce qui accroît la mémoire, la force mentale et la capacité de raisonner. Immédiatement après la prise du repas, apparaît une sensation de joie. Le tonus physique et psychique augmente et il se maintiendra généralement pendant toute la première moitié de la journée. Si Vous souffrez de maladies chroniques, d'une baisse d'immunité ou de tonus physique ou psychique, une alimentation matinale adéquate Vous remettra en bonne santé. -118- Une telle alimentation est conforme au temps et à la position du Soleil, donc s'ils sont consommés lors de cette période, tous les produits mentionnés jusqu'ici se digéreront très facilement et ne nous priveront pas des forces nécessaires aux activités à accomplir. Une alimentation matinale correcte ne nécessite aucune restauration des forces après le repas, ce qui augmente la quantité de temps de travail. Une alimentation basée sur un tel régime, à long terme, guérit la dépression profonde et les anomalies immunitaires sérieuses. Cette alimentation ne requiert pas une longue préparation, ce qui fait gagner du temps. Elle améliore progressivement notre caractère, nous rendant plus optimiste, plus joyeux et plus enjoué. Le lecteur : Pour le moment, honnêtement, je ne comprends toujours pas comment et à partir de quoi préparer le petit-déjeuner. L'auteur : À chaque moment de l'année correspondent divers produits, mais en somme, au petit-déjeuner, il est bon de consommer des produits laitiers, du beurre, du miel, du sucre, de la confiture, des fruits secs, des fruits, des baies, des noix et du gruau de sarrasin. Le lecteur : Et pourquoi le gruau de sarrasin plutôt qu'un autre? L'auteur : Parce qu'il se distingue des autres cultures céréales que l'on ne peut digérer qu'à l'heure du déjeuner. Le lecteur : Serait-il possible d'examiner en détails la manière de préparer le petitdéjeuner en fonction des différents moments de l'année? L'auteur : Regardons cela en détail. Il est très important de savoir comment s'alimenter le matin, puisque la digestion durant cette période de la journée est encore faible et qu’il nous faut déjà déployer une certaine dose d’énergie. Une diète matinale inadéquate nous privera des forces nécessaires pour être actif et nous concentrer. Exemple de diète matinale pour différentes périodes de l'année Le petit-déjeuner doit comprendre des fruits secs, par exemple : abricots, pruneaux, poires, pommes, raisins, figues, dattes. Si Vous avez un bon feu digestif et qu'après le petit-déjeuner Vous ne souffrez pas : de lourdeurs au ventre, de faiblesses, -119- d'aversion pour les aliments, de ballonnements et de troubles de l'estomac, il est alors également permis de consommer des fruits frais. On recommande également de manger des noix de grenoble, des amandes, à l'occasion des noisettes et, plus rarement, des arachides. Pour ce qui est des épices, on privilégiera plutôt la cardamone verte, la cannelle, le fenouil, l'anis, la menthe, la mélisse, le carvi, le cumin, l'anis étoilé et le safran. On peut également ajouter au repas de la racine de réglisse médicamenteuse, de la racine d'or, des berbéris séchés, des framboises, des fraises des bois ainsi que quelques autres baies sucrées. Parmi les produits laitiers, peuvent convenir : le beurre, le fromage, la caillebotte, la crème fraîche, le lait cuit fermenté, le lait concentré et les sucreries à base de lait. Tous ces produits peuvent être mélangés ensemble avec, au goût, un peu de miel, de confiture ou de sucre. Le lecteur : J'ai entendu dire que le mélange des produits laitiers avec les fruits peut occasionner des perturbations de la digestion. L'auteur : En effet, si Vous les consommez durant le jour, Vous ne pourrez pas les digérer. Cependant, consommés entre 6 heures et 8 heures du matin, ils n'entraîneront aucun problème de digestion. Évidemment, si, en période hivernale, on mélange ensemble du kéfir et des fruits, alors, même si l'on a une bonne digestion, il y a de fortes chances qu'une fois le repas terminé l'on éprouve le besoin de s'absenter soudainement « pour affaires urgentes ». Toutefois, si Vous réitérez l'exercice en période estivale, il n'arrivera rien de grave, au contraire, tout se digérera très bien et profitera à Votre santé. Ainsi, afin de déterminer la compatibilité des aliments, il est très important d'étudier le facteur temps. Le lecteur : Vous avez promis de parler de la manière dont on doit s'alimenter le matin à différentes périodes de l'année. L'auteur : Oui, abordons le sujet. EN ÉTÉ Puisqu'il y a en été beaucoup de Soleil, on recommande de consommer au petitdéjeuner des fruits et des baies fraîches. Parmi les produits laitiers, la préférence ira au kéfir et au lait cuit fermenté. On peut y joindre également le miel et le sucre. Quant aux épices, on choisira la cannelle, le fenouil, la cardamone verte, l'anis, la menthe et le cumin. EN AUTOMNE En automne, l'activité du prana (l'air vital) s'intensifie, et donc il convient de diminuer la consommation de fruits frais, de kéfir et de baies fraîches. Au repas on peut progressivement ajouter plus de fromage, de beurre, de crème fraîche et de lait condensé, aliments qui ont sur l'organisme une action réchauffante. On peut préparer un gruau de sarrasin sucré. EN HIVER -120- Le mieux est de consommer uniquement des produits qui ont la propriété de réchauffer le corps. Cela peut être de la crème fraîche, du beurre, du fromage, du lait condensé. Par température très froide on peut réduire quelque peu la quantité de fruits secs et de baies séchées et augmenter la quantité de noix. Pour ce qui est des épices sucrées, il est préférable de ne pas consommer d'anis ni de menthe, en hiver, étant donné qu'elles ont sur l'organisme une action refroidissante. On peut également préparer un gruau de sarrasin sucré. AU PRINTEMPS On continue de consommer des produits qui nous réchauffent, mais, avec l’arrivée de la chaleur, on augmentera progressivement la quantité de fruits frais et de baies. Quant aux produits laitiers, à ce temps-ci de l'année, le lait cuit fermenté, la crème fraîche, le fromage, le beurre et le lait condensé seront préférés. On peut ajouter les épices d'hiver comme celles d'été : la cannelle, le fenouil, la cardamone verte, l'anis, la menthe et le cumin. Si, pour une raison quelconque, Vous prenez le petit-déjeuner avant 6 heures du matin, la diète pour toutes les périodes de l'année reste la même. Elle se compose de lait sucré, de lait condensé, de noix de grenoble, d'amandes, de noix de cajou (si elles sont disponibles), de beurre, de raisins secs, de dattes, parfois d'abricots et de pruneaux séchés (selon les goûts et les constitutions). Le lecteur : Vous Vous inscrivez contre la science, en avançant cela. Les études modernes dans le domaine de la médecine, fondées sur une multitude d'expérimentations, démontrent que les adultes digèrent mal le lait frais et qu'il s'avère la source de plusieurs maladies et intoxications de l'organisme. L'auteur : Je suis d'accord avec toutes les études scientifiques. Mais je n'ai qu'une seule question à poser. À quelle heure nos scientifiques ont-ils fait boire du lait à leurs sujets lorsqu'ils ont mené leurs recherches? Le lecteur : Cela a-t-il donc de l'importance? Si le lait ne se digère pas, peu importe l'heure qu'il est, on ne pourra pas le digérer. L'auteur : Et pourtant, l'Ayurvéda le confirme, l'heure à laquelle on consomme le lait a justement une importance capitale. Le lait frais possède une énorme vertu curative. Mais, comme plusieurs médecins ignorent quand il est préférable de le consommer, on le considère souvent comme mauvais pour la santé. Cependant, l’Ayurvéda accorde une importance primordiale au lait dans le traitement de plusieurs maladies. On ne peut le consommer qu'avant 6 heures du matin et après 6 heures du soir, puisque sa digestion est fortement liée à la force de feu de la lune. Le lecteur : La lune a donc une force de feu? L'auteur : Oui, mais elle est très différente de la force solaire. La force de feu de la lune favorise la synthèse des substances nutritives et des tissus dans notre organisme, alors que le soleil donne au contraire de la force afin de consumer l'énergie mise en réserve. Le lecteur : Cela signifie donc que sans le feu de la lune, le soleil ne pourrait rien faire? -121- L'auteur : Voilà, c'est comme ça. Le lecteur : Et, mise à part la lune, qu'est-ce qui contribue à renforcer la synthèse des substances nutritives et des tissus dans notre organisme? L'auteur : Les produits qui contiennent en eux la force lunaire favorisent également le repos et la restauration de notre organisme. Cependant, un seul d'entre eux peut le faire pleinement : le lait de vache. Le lait de vache contient en lui-même la force de bonté de la lune; qui plus est, il met celui qui le consomme avant le sommeil en harmonie avec la lune. Ainsi, la personne qui boit du lait de vache en soirée dort plus profondément, a une meilleure capacité de restauration et de meilleurs tissus, et son mental peut se reposer de façon optimale. Mais, et ce qui est le plus important, son mental devient plus calme et la force potentielle de sa raison s'accroît. Le lecteur : Et quels autres produits fortifient la raison? L'auteur : En comparaison avec le lait de vache que l'on prend en soirée, aucun autre produit, ou presque, n'exerce une telle influence sur la raison. Le lecteur : Mais il s'assimile tout de même très lentement. L'auteur : Oui, c'est vrai, mais c'est également ce qui fait son atout. Il se trouve que puisque le lait de vache demeure toute la nuit dans le canal digestif, l'influence positive de la Lune sur notre organisme se maintient durant toute cette période. En d'autres termes, il agit sur notre organisme en tant que catalyseur de la force lunaire. Le lecteur : Oui, pour moi cette information est une vraie révolution. Et comment le prépare-t-on? Comment le prend-on? L'auteur : Avant d'employer le lait pour la consommation, il faut d'abord toujours le faire bouillir (afin d'éviter les risques d'infection). Puis, il faut le sucrer légèrement et y ajouter, au goût, de la cardamone verte ou du fenouil. On le boit chaud. Lorsqu'on le consomme avant 6 heures du matin, on peut ajouter au lait du sucre ou tout genre de miel sauf le miel de tilleul. Jusqu'au lever du soleil, on ne doit manger aucun aliment relevant de la catégorie de la passion. Le lait se situe en plein dans le mode de la bonté. Aussi, lorsqu'on le prend avant 6 heures du matin, alors que le soleil n'est pas encore levé, le lait reçoit ainsi toutes les vertus curatives solaires. Le lecteur : Dans quels cas est-il préférable de boire le lait le matin ou le soir? L'auteur : Si Vous manquez d'optimisme, il est préférable de le boire le matin. Si Vous éprouvez une forte tension en rentrant d'une journée de travail et une difficulté à relaxer avant le sommeil, il est mieux de le prendre alors en soirée. Le lecteur : Et si mon épouse manque d'optimisme et en même temps éprouve de la tension après sa journée de travail? L'auteur : Qu'elle boive alors du lait et le matin et le soir. Le lecteur : J'aime bien, moi aussi, le lait. L'auteur : Vous pouvez également en boire le matin et le soir. -122- En fait, pour le mental et la raison, l'action du lait est très curative. Aussi, ceux qui désirent devenir des personnes raisonnables doivent boire du lait, soit tôt le matin, soit en soirée. Il convient cependant, si l'on veut être en santé, de le consommer dans la bonne période de la journée, tout comme les autres produits laitiers, d'ailleurs. Par exemple, boire du kéfir avant 6 heures du matin et après 6 heures du soir provoque des problèmes de santé. Il y a comme cela certaines règles. Le lecteur : Voilà encore un petit décalage par rapport à la science moderne. Plusieurs médecins estiment que de consommer du kéfir en soirée est très bon pour la santé. L'auteur : Vous me mettez constamment dos à la science. Mais je n'ai jusqu'ici remarqué aucun antagonisme important entre la vision védique et celle de la science moderne au sujet de la santé. Il faut simplement savoir s'orienter dans tout cela. Par exemple, le kéfir peut parfois être bon en soirée également. Cela est lié au fait qu'il est ainsi en mesure de purifier l'organisme. Mais il est inadmissible d'affirmer qu'on puisse en consommer à tous les soirs. La digestion des aliments est liée au temps et au mouvement du soleil. Ceux-ci agissent de différentes manières sur notre digestion, dans le courant de la journée. Ainsi, lorsque nous mangeons, le matin, des aliments de la bonté, par exemple des produits laitiers sucrés, nous en tirons du bonheur. Si l'on ne mange que des aliments de la bonté durant la journée, notre tonus de travail diminuera. Et la consommation d'aliments sucrés en soirée provoquera des troubles du métabolisme, un tonus excessif, un sommeil entravé (une surexcitation de l'organisme) et des maladies chroniques. Pour ce qui est du kéfir, il est fait pour être consommé pendant la journée; pris en soirée, il surexcite l'organisme et accélère l'évacuation des substances nutritives. Ainsi, on peut, pendant un court laps de temps, consommer du kéfir avant le sommeil, pour des fins curatives. Mais il est néfaste pour la santé d'en boire tous les jours avant de se coucher. Le lecteur : Cette question du petit-déjeuner contient tellement de détails, j'espère que celle du déjeuner sera plus simple. L'auteur : Commençons tout d'abord par vivre jusque là, ensuite nous verrons bien. Mais pour l'instant, tirons la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Une approche raisonnée des repas nous procure, pour toute la journée, une charge énergétique positive, un bon tonus, de l'optimisme, de la vigueur et de la joie de vivre. La force de bonheur que nous éprouvons dans le courant de la journée dépend d'une organisation habile du régime matinal. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Le déjeuner On doit prendre le déjeuner entre 10 heures et 14 heures. À 12 heures, le soleil est au zénith, et donc l'organisme est tout disposé à la digestion. Si l'on mange à cette heure, vers 13 heures, les aliments commenceront à être digérés de manière active. Conformément au savoir védique, c'est précisément à ce moment-là que le feu se met en branle dans l'organisme. -123- Pour le déjeuner, il est bon de parler de légumes cuits au beurre, de mets à base de produits laitiers, par exemple, de kacha au lait, de soupes de céréales, de tous les assaisonnements possibles et de hors-d’œuvre. Tous les types de céréales et de légumineuses sont également bons, durant cette période, puisque celles-ci stimulent l'activité intellectuelle. C'est pourquoi, afin d'avoir un mental et des sens actifs, il est nécessaire de consommer des produits céréaliers. Cependant, si on les mange avant 10 heures et après 13 heures, les produits céréaliers et les légumineuses auront un effet totalement opposé : ils feront obstacle à notre activité intellectuelle. Le lecteur : Je le savais bien! À présent, il est clair que Vous allez me démontrer que l'on ne peut pas manger du pain au dîner. Et j'aime tant accompagner mes dîners de pain! L'auteur : Et, environ 40 minutes après le dîner, Vous manquez de forces pour même Vous lever du divan, n'est-ce pas? Le lecteur : Oui, je suis habituellement très fatigué après le travail. Voulez-Vous dire que cette fatigue vient du fait que je mange du pain en soirée? L'auteur : Et pas seulement la fatigue. Bientôt, Vous risquez de développer des pierres aux reins, à cause de cela. La consommation de produits céréaliers en soirée est la raison principale de la formation de calculs phosphatiques aux reins. Le lecteur : Vous avez une telle capacité de voir à travers les gens, un vrai Sherlock Holmes! On m'a récemment détecté du sable dans le rein droit. Est-ce possible que ce soit dû au pain? L'auteur : Ce n'est pas dû au pain, mais au fait de ne pas le consommer au bon moment. Après une consommation de produits céréaliers tard dans la journée, nous sommes privés de la possibilité de concentration, fût-elle minimale. En outre, notre volonté se trouve réduite. Voilà pourquoi, après un repas de soirée contenant des produits céréaliers, il ne nous reste plus qu'à nous asseoir bêtement devant la télé et, d'un air très sérieux, étudier le triller « profondément analytique » au titre très « spirituel » de « Pense, pense pas, de toute façon on va tous les descendre ». Le lecteur : Expliquez-moi en détails pourquoi le fait de manger du pain en soirée affecte notre volonté et notre concentration. L'auteur : Sachez que le feu de la digestion dépend directement de la position du soleil. Lorsque le soleil se situe loin au-dessus de l'horizon, le feu digestif est suffisamment puissant pour digérer les produits céréaliers et les cultures légumineuses. Cependant, si on ne les consomme pas au bon moment, l'énergie du feu digestif sera insuffisante à les digérer. Puisque l'activité du mental requiert également l'utilisation de l'énergie solaire, dû à une insuffisance de feu dans le canal digestif, il monte jusqu'au mental, c'est-à-dire que les processus de pensées se mettent à le piller. Et donc, sans nous en rendre compte, en ne nous alimentant pas correctement, nous nous abêtissons nous-mêmes. En outre, non seulement le fait de consommer les produits céréaliers et les légumineuses au mauvais moment affecte la capacité de travailler, mais aussi altère progressivement la santé. Le lecteur : Mais je passe mes matinées et mes journées à travailler et je ne rentre à la maison qu'en soirée. Faut-il que je me prive complètement de pain? -124- L'auteur : Vous avez une pause déjeuner, au bureau? Le lecteur : Oui, mais je ne mange pas à la cafétéria, car la cuisine y est très mauvaise. Je prends un petit-déjeuner consistant avant d'aller travailler, puis, après le travail, je prends un bon repas. L'auteur : Votre santé ne s'améliorera pas du fait que Vous prenez un bon dîner. C'est pourquoi je vous propose de suivre les recommandations que nous avons données pour le petit-déjeuner. Pour une alimentation adéquate au repas de midi, Vous pouvez emporter Votre propre déjeuner au travail : les premier et deuxième plats dans des thermos, et le reste peut se manger froid. Le lecteur : Les collègues vont me regarder comme un astronaute. L'auteur : Il faut choisir : ou bien la santé et un régime alimentaire correct, ou alors manger en soirée et en essuyer héroïquement les conséquences. Au moins, dans ce cas, à l'hôpital, on Vous regardera comme un héros du plan quinquennal. Le lecteur : Consommer les produits céréaliers au bon moment est-il si important qu'on doive y sacrifier sa réputation et ses habitudes? L'auteur : Songez à la réputation que Vous aurez si, au bout de quelques années d'une alimentation semblable, Vous êtes contraint de passer la plupart des journées de travail à l'hôpital. De plus, une fois que cette alimentation aura complètement usé Votre organisme, la tradition des dîners frugaux en famille tombera d’elle-même. Le lecteur : Cela fait plusieurs années que je m'alimente ainsi, et, en soirée, je ne ressens que de la fatigue. Mais voilà que ces derniers temps, le matin, je me sens malade et courbaturé. C'est sans doute parce que je ne dors pas assez. L'auteur : Oui, oui, cela arrive. Les aliments non digérés demeurent dans le canal digestif toute la nuit, libérant une multitude de toxines. Puis, au matin, lorsque le soleil active l'absorption des substances nutritives dans le sang, une énorme dose de toxines se libère gaiement et se met à ruiner tout Votre organisme. Le système nerveux en souffre particulièrement. Et donc, immédiatement après le réveil, on ressent un abattement, de la faiblesse, de la fatigue et on a l'impression de ne pas s'être reposé. Plusieurs personnes, dans leur incompréhension, attribuent ce phénomène à un manque de sommeil. Voilà pourquoi, en se réveillant le matin, selon la volonté du temps et du soleil, elles continuent de flâner dans leur lit encore quelques heures. Ensuite, naturellement, le petit-déjeuner est pris tardivement, c'est-à-dire vers 9 heures du matin, et, bien sûr, l'envie de déjeuner ne vient pas avant deux heures de l'après-midi. Comme Vous voyez, je comprends parfaitement d'où Vous vient cette tradition de prendre un petit-déjeuner tardif et consistant et de déjeuner également plus tard. J'espère que Vous comprenez qu'il faut supprimer cette tradition avant qu'elle-même ne Vous supprime. Le lecteur : Après chaque conversation avec Vous j'ai peur de rentrer à la maison. Vous imaginez ce que mon épouse dira de toute cette philosophie? L'auteur : Il n’y a rien à faire, Vous-Vous êtes déjà rendu coupable devant le temps, et une certaine souffrance sera de toute façon inévitable. Cependant, de deux maux, -125- une personne raisonnable choisit le moindre. Le lecteur : Comment me conseillez-Vous d'expliquer tout cela à mon épouse? L'auteur : On peut pour cela employer le simple bon sens. Si on veut démêler cette question, on peut porter notre attention sur le fait qu'il existe dans pratiquement tous les pays du monde une heure pour déjeuner : soit, généralement, à midi. Vous ne pensez tout de même pas que c'est une simple coïncidence? En fait, durant cette période, la force de feu qui permet de tout digérer sans problème s'active en nous de façon naturelle. Si on prend le déjeuner au bon moment, nul besoin alors de déployer d'efforts additionnels, d'user d'artifices ou de prendre un temps de repos supplémentaire. Une alimentation aussi saine augmente de manière significative la capacité de travail. Le lecteur : D'accord, je trouverai bien un moyen de m'en sortir. Expliquez-moi en détails, je Vous prie, ce qui arrive lorsqu'on prend le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner au mauvais moment et de manière incorrecte. L'auteur : Oui, examinons les cas de dérogation à une saine alimentation, où, selon certaines circonstances, nous aurions consommé des produits céréaliers en grande quantité, avant ou après la période indiquée. Conséquences d'une consommation inadéquate de produits céréaliers et de légumineuses Supposons que Vous avez consommé, au petit-déjeuner, une bonne portion de céréales, croyant que cela procure des forces supplémentaires pour un travail actif tant sur le plan physique que psychique. En fait, le matin, le soleil, qui est nécessaire à la digestion des aliments céréaliers, n'est pas encore arrivé au sommet de sa course. Il nous vient néanmoins un certain appétit durant cette période, puisque le péristaltisme de l'estomac et de l'intestin est déjà suffisamment bon. Du fait d'une activité excessive de l'intestin, la nourriture absorbée, faiblement digérée, commence à se déplacer activement en direction du rectum. Lorsque notre estomac et notre intestin se trouvent dans un état aussi critique, nous devenons très irritable, tendu et agité sur le plan psychique. Il est intéressant de savoir qu’en matinée, l'énergie solaire est insuffisante pour assurer une bonne résorption des substances nutritives. Voilà pourquoi la majeure partie des produits céréaliers consommés trop tôt ne seront pas digérés et seront évacués de l'organisme prématurément. Ainsi, la faim se fera fortement sentir à nouveau vers 14-15 heures. Autour de 16 heures, il se produit une légère réactivation du feu digestif dans l'organisme. Évidemment, cela est nécessaire pour l'assimilation des aliments déjà digérés du repas de midi, mais cet essor est loin de suffire à une nouvelle vague de digestion. Si nous avons pris notre déjeuner plus tard, il sera alors assimilé en partie seulement. Et encore une fois, l'organisme se verra pillé. Nous aurons pris deux déjeuners consistants mais, malgré cela, notre organisme n’aura pas absorbé suffisamment de substances nutritives. Le lecteur : En nous alimentant ainsi, c'est comme si nous travaillions non pas pour notre organisme, mais pour la cuvette. L'auteur : La remarque est très exacte. Par ailleurs, lorsque notre alimentation est -126- correctement organisée, notre consommation se voit réduite de moitié et, du coup, au moment du repas, nous pouvons nous permettre de manger davantage sans trop nous imposer de limites de quantités (tout en restant raisonnable). Le lecteur : Expliquez-moi en détails comment le fait de s'alimenter au bon moment entraîne une baisse du besoin de nourriture et une augmentation de son assimilation. L'auteur : Le matin, la faim n'est pas très grande, et donc on peut prendre un petitdéjeuner léger puis vaquer à ses affaires. Ce petit-déjeuner suffira à nous faire tenir jusqu'au repas de 12 heures. Au déjeuner, on peut manger ce qu'on veut et tant qu'on veut. La capacité de digestion est alors à son maximum. C'est pourquoi, malgré la grande quantité de nourriture consommée, on n'éprouvera après le repas ni lourdeur ni fatigue. De cette façon, il n'est plus nécessaire de prendre une grande pause après le déjeuner. Pendant la journée, le feu de la digestion est très puissant et l'activité du péristaltisme de l'intestin a tendance à baisser sous l'influence du soleil. Aussi, durant cette période, les aliments se déplacent-ils lentement dans le canal gastro-intestinal. Les aliments demeurent donc longtemps dans l'estomac et dans l'intestin et sont digérés avec soin. C'est pour cela que, si nous déjeunons à midi, nous n’aurons pas envie de manger avant 18 heures. De plus, comme l'organisme mange à sa faim durant le jour, l'appétit ne sera pas très grand en soirée. Il suffira alors, pour se rassasier, de manger quelques légumes. Si toutefois nous ne nous alimentons pas lorsqu'il est temps de le faire, il se produit alors un conflit entre la digestion et la course du soleil dans le ciel. C'est ce qui explique pourquoi la plupart des produits ne sont pas digérés et que nous dilapidons en vain nos réserves en forçant notre organisme à tourner à vide. Pareille habitude alimentaire pratiquée sur le long terme engendre le paradigme (l’opinion reçue), selon lequel il est nécessaire de prendre deux repas consistants pendant la journée. Cette conclusion s'avère néfaste non seulement pour la santé, mais également pour l’activité intellectuelle, puisque dans ce cas une grande part de notre énergie mentale est dépensée pour la digestion. Le lecteur : Et qu'arrive-t-il si l'on consomme des produits céréaliers à 15 heures ou plus tard? L'auteur : Le soleil est déjà sur sa pente descendante et il lui reste trois heures à passer au-dessus de la ligne d'horizon. Le feu digestif, lors de cette période, est déjà plus faible. La digestion sera active également en soirée, mais seulement pendant deux courts laps de temps, à partir de 16 heures et 18 heures. Cela signifie que lorsque nous déjeunons plus tard, l'organisme se met à s'approprier toute l'énergie physique et psychique en vue du processus de digestion. Il en résulte une situation assez comique. Un jour, chez une de mes connaissances, j'ai aperçu, au bas de la page d'un livre, une tache jaunâtre aux contours irréguliers. Lorsque j'ai prononcé mon verdict à l'effet qu'il aimait bien déjeuner un peu tard dans la journée, il m'a rétorqué : « Mais quelle est la logique, là-dedans? » Je lui ai expliqué que lorsqu'on déjeune tard, l'organisme se met tout d'abord activement et vigoureusement en mode digestion, et donc, pendant un certain temps (environ 40 minutes), la capacité de travail psychique s'accroît. Habituellement, plusieurs personnes aiment bien se plonger dans un bon livre, durant cette période. Toutefois, précisément au bout de 35-50 minutes, les forces de notre organisme qui sont investies dans la digestion s'épuisent. Cela est lié au fait que l'assistance que le soleil apporte à la digestion pendant cette période est réduite au minimum et donc que l'énergie nécessaire à une digestion normale est -127- insuffisante. Autrement dit, lorsqu'on déjeune tard, le feu de la digestion s'épuise rapidement. N'ayant d'autre alternative, l'organisme se met à priver de son énergie notre activité mentale. Conséquemment, en l'espace d'une minute, on tombe dans un état de complète hébétude. Le regard se met brusquement à déraper sur les lignes de la page, et cela peut se répéter jusqu'à 10 ou 15 fois avant que l'on comprenne qu'il nous est impossible de déployer le moindre effort de concentration. Si nous poursuivons tout de même notre lecture, au bout de cinq minutes nous nous mettrons à « cogner des clous » et la tête commencera à s’incliner au-dessus du livre. C'est à ce moment-là que les taches apparaissent sur les pages. Inutile d’élaborer davantage sur leur nature ou leur provenance. On peut s’en amuser, mais il n'en demeure pas moins que lorsque nous prenons un repas tardif, il faut environ entre une heure et demie ou deux heures, par la suite, afin de nous remettre à peu près en état de travailler. Et même dans ce cas, la capacité de travail est réduite. Par ailleurs, la nourriture qui n'aura pas été digérée très souvent restera jusqu'au matin, et non seulement cela constituera un obstacle considérable à un lever tôt, mais les toxines s'accumuleront dans l'organisme et l'immunité diminuera. D'un autre côté, si nous nous alimentons au bon moment, notre capacité de travailler, immédiatement après le repas, restera suffisamment bonne et se trouvera complètement rétablie au bout de 2 ou 3 heures. Le lecteur : L'explication est assez convaincante. À présent, j'aimerais bien connaître de manière détaillée les avantages d'une alimentation adéquate au déjeuner. L'auteur : Très bien, alors parlons-en. Avantages d'une consommation de produits céréaliers et légumineux au bon moment : Du fait d'un dynamisme solaire fort, l'activité du prana dans l'estomac et dans l'intestin, pendant la journée (entre 10 heures et 14 heures), s'apaise. C'est pourquoi les mouvements péristaltiques de ces organes ralentissent, permettant ainsi aux aliments de s'attarder autant dans l'estomac que dans l'intestin. Il en résulte une digestion très méticuleuse. Grâce à une telle digestion, toutes les vitamines et les micro-éléments sont bien assimilés. En outre, la baisse de mobilité de la masse alimentaire procure une sensation de satiété qui intervient plus rapidement et dure plus longtemps. Un mental apaisé, engendré par une baisse d'activité du prana, dispose à une consommation lente, ce qui permet également une digestion normale. Du fait d'un ralentissement des mouvements péristaltiques de l'estomac et de l'intestin, du fait également d'une assimilation méticuleuse des substances nutritives, un paradoxe intéressant se produit. Lorsqu'on s'alimente durant cette période de la journée, la faim ne réapparaît que vers 18 heures, et avec une intensité moindre. Généralement, un verre de lait suffit à l'apaiser. Si l'on mange trop en matinée, il se produit exactement le contraire. Même après deux repas consistants, on éprouve en soirée l'envie de bien manger. De cette manière, si Vous prenez soin de votre ligne, il faut nécessairement bien connaître les -128- facteurs responsables de la prise de poids. En gros, après un repas consistant en soirée, la nourriture est assimilée et accumulée sous forme de graisse. Comme n'est plus nécessaire de prendre un long repos après le déjeuner, on économise au minimum 2 ou 3 heures durant la journée. En s'alimentant selon ce schéma, on jouit durant la journée d'une bonne qualité de concentration sur le plan intellectuel et on est en mesure de remplir ses obligations de manière plus appliquée. Lorsqu'on s'alimente au bon moment, l'organisme ne se retrouve pas en situation critique et donc on rend ainsi disponible une charge d'énergie nécessaire au traitement d'une multitude de maux. Une telle alimentation est moins coûteuse. Elle réduit également le temps de préparation des repas. Le lecteur : Vous répétez qu'il faut manger au bon moment. Mais quels produits doit-on manger et à quelle heure doit-on les manger? L'auteur : Vous trouverez à la fin du livre un tableau contenant toutes ces informations. Le lecteur : Et y a-t-il des règles qui régissent la prise des repas? L'auteur : Oui, de telles règles existent. Dans nos contrées, ces règles diffèrent, dans une certaine mesure, de celles qui ont cours, par exemple, en Inde, où le climat est très chaud. En somme, sur le territoire de l'ex-URSS, il existe des variation climatiques, mais elles ne sont pas énormes. Aussi, pour les fins de la discussion, nous considérerons ici les règles de la prise du repas de midi pour la zone de la Russie centrale. Règles de la prise du repas de midi Pour la Russie centrale et les zones qui lui sont adjacentes, le déjeuner peut se décliner de la manière suivante : 1. Boire une certaine quantité d'eau chaude, de boisson ou de lait de beurre. La quantité dépendra de Votre soif. Il n'est pas nécessaire de boire si l'on n'en éprouve pas l'envie. 2. À l'étape suivante, on prendra une salade de légumes frais, afin d'activer le péristaltisme de l'estomac et de l'intestin. Tâchez de bien déterminer la quantité consommée, car trop de salade risque d'affaiblir le feu de la digestion. 3. On prend ensuite un plat composé de légumes contenant une certaine quantité de liquide (hors-d'œuvre de légumes, légumes cuits à la vapeur). Un plat de légumes permet d'aviver le feu de la digestion. On peut l'accompagner de pain. 4. La soupe sert à attiser encore plus le feu de la digestion. Elle ne doit pas être trop liquide et ne doit pas contenir une quantité excessive de sucre. On ne doit -129- pas y trouver, par exemple, une trop grande quantité de carottes ou de betteraves. 5. Le gruau de sarrasin ou les assaisonnements épicés sont consommés en même temps. 6. À la fin du repas on peut y aller d'un plat sucré, en petite quantité et dans la mesure où le permet notre digestion, bien sûr. On peut accompagner le repas d'un verre d'eau, mais tout en étant prudent et en tâchant de ne pas éteindre le feu de la digestion en buvant trop. Si celui-ci est déjà faible, il est alors préférable de boire un peu avant de manger et de ne plus rien boire dans le cours du repas. Il est normal d'éprouver une baisse de capacité de travail 25 minutes après le repas, pour une durée qui peut aller jusqu'à 50 minutes après la prise du repas. Aussi est-il mieux d'éviter tout type de travail intense pendant l'heure qui suit la prise du repas. Pendant cette période, on peut aller prendre tranquillement un peu d'air frais ou s'adonner à une lecture légère. Le lecteur : Peut-on, immédiatement après le repas, se mettre au travail et ne pas se reposer? L'auteur : Si Vous prenez le repas au bon moment, une période de repos n'est pas absolument nécessaire. Cependant, environ 30 ou 40 minutes après le repas, la capacité de travailler est quelque peu réduite. Cela dure pendant près d'une heure, après quoi les capacités physiques et psychiques se rétablissent complètement. Durant cette période de baisse normale de la capacité de travail, inutile de forcer son organisme à travailler avec acharnement. Donc, dès les premiers symptômes d'une chute d'énergie, on doit immédiatement cesser toute activité psychique ou physique pour un certain temps. Le lecteur : Vous avez mentionné que la digestion peut être mauvaise. À quels signes peut-on reconnaître qu'une digestion est mauvaise? L'auteur : Oui, parfaitement, il existe des signes précis à partir desquels on reconnaît une faible digestion. Le lecteur : J'ai un ami qui se plaint d'avoir eu durant toute sa vie une mauvaise digestion. Peut-être a-t-il passé toute sa vie à contrevenir au régime de jour? Ou y a-til à cela une autre raison? L'auteur : De toute évidence, cela s'explique par une alimentation inadéquate et des repas pris au mauvais moment. Mais le fait d'avoir une très mauvaise digestion sera chez certains un problème physiologique qui aura duré depuis la naissance, chez d'autres ce sera un problème lié à une période déterminée de leur vie. Néanmoins, s'ils respectent à la lettre toutes les recommandations du régime de jour et de l'alimentation, leur digestion sera relativement bonne. Et de toute façon, parallèlement aux mesures déjà mentionnées, il serait préférable pour certains d'entre eux de consulter un médecin ayurvédique qui serait apte à leur faire des recommandations individuelles quant à leur alimentation. Le lecteur : Tout de même, quels sont les signes d'un affaiblissement de la digestion? -130- L'auteur : Énumérons-les donc. Signes d'une mauvaise digestion : Apparition, moins de deux heures après le repas, d'une envie d'aller à la selle. Sensation de lourdeur au ventre, quelque temps après la prise du repas. Baisse, 1 ou 2 heures après avoir mangé, des capacités de travailler, physiques ou psychiques, ou de l'activité physique; forte somnolence. Des nausées, une envie de vomir et une faiblesse importante ressenties après le repas indiquent un effet toxique des aliments sur l'organisme. Aversion pour la nourriture ou pour un produit concret (cela signifie qu'ils ne vous conviennent pas). L'apparition d'une forte irascibilité après le repas est le signe que les aliments consommés ne conviennent pas à Votre constitution. Apparition, après le repas, d'une sensation désagréable dans la bouche, d'une douleur au ventre. Tout cela indique que les produits consommés ne conviennent pas à Votre constitution. L'apparition, après le repas, de gonflements intenses, de gaz, de lourdeur aux intestins et de faiblesse indiquent que les aliments sont digérés de manière pathologique, avec sécrétions de toxines. Hausse de la température du corps, faiblesse, étourdissements, vomissements importants, crispations douloureuses au ventre, terreurs paniques : ce sont là des symptômes d'intoxication alimentaire ou d'empoisonnement microbien dus à des produits infectés. Il faut dans ce cas immédiatement procéder à un lavement d'estomac à l'eau tiède (1-2 litres), prendre 2-4 comprimés de charbon actif et demander une aide médicale d'urgence. Je crois que nous avons assez bien couvert la question du déjeuner ; nous pouvons à présent tirer la conclusion de notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Le fait de déjeuner à l'heure améliore significativement notre état de santé, procure vigueur, énergie et capacité de travail. Pour toutes ces raisons, il ne fait aucune doute qu'une bonne connaissance des règles de la prise du repas de midi est un facteur de bonheur. ---------------------------------------------------------------------------------------------------À présent, abordons la question du dîner. Le dîner -131- Le soir, il est préférable de manger des légumes cuits à la vapeur, des noix avec, en petites quantités, un peu de beurre, du sel et des épices. Durant cette période, on peut accompagner le repas de gruau de sarrasin, puisqu'au contraire des autres produits céréaliers il se digère bien lorsque le Soleil est faible. Les légumes et les noix sont des produits qui procurent de l'apaisement, qui aident à éliminer la tension psychique et favorisent l'activité du système hormonal. C'est donc dire qu'ils maintiennent les fonction hormonales à un niveau normatif et apaisent le système nerveux. Voilà pourquoi il est bon de manger des légumes et des noix au déjeuner et au dîner, soit préférablement avant 18 heures. À 18 heures, le feu de la digestion se réactive quelque peu dans notre organisme, réactivation qui coïncide avec le passage du Soleil à l'horizon. À cette heure, toute nourriture doit déjà avoir été prise. Mais si Vous rentrez tard du travail et que Vous ressentez le besoin de manger quelque chose, il est alors possible de prendre quelques légumes accompagnés de noix, selon ce qui Vous convient. De cette manière, on apaise sa faim tout en ne nuisant pas trop à son organisme. Il est préférable, en soirée, de se limiter aux légumes qui poussent au niveau du sol (courge, pâtisson, chou, concombre). On peut également y joindre, au goût, du persil et de l'aneth. On évitera cependant de manger des tomates. Les pommes de terres ne doivent pas non plus être prises en trop grandes quantités. Les fruits, les produits de lait caillé ainsi que les produits céréaliers sont à bannir du repas du soir, puisqu'ils surexcitent l'organisme et font obstacle à un bon sommeil. Ceux qui ont tendance à manger coûte que coûte des produits céréaliers ou des légumineuses avant le sommeil courent le risque de nuire à leur métabolisme et d'augmenter leur taux de toxines. Aussi étrange que cela puisse paraître, la consommation de produits céréaliers tard en journée, soit à un moment où on ne peut les digérer complètement, constitue la raison principale de la formation de calcul phosphatique aux reins et à la vésicule biliaire. Une ou deux heures avant d'aller au lit (en dehors de la période du dîner) il est recommandé à tous de prendre une petite quantité de lait chaud légèrement sucré. On peut y ajouter, au goût, certaines épices comme le fenouil, la cardamone verte et le curcuma. Pris ainsi en soirée, le lait de vache permet d'augmenter l'efficacité du sommeil et libère le mental de toute tension. Le lait de vache procure une sensation de paix dans le mental et augmente notre potentiel de raisonnement. Aussi, les Védas recommandent à tous ceux qui aspirent à devenir raisonnables de boire une petite quantité de lait (50-150 ml), très chaud et légèrement sucré, avant le sommeil. La dose de lait dépendra de chacun. Si, après le lait du soir, Vous continuez d'avoir un sommeil léger et agité, cela signifie que la quantité que Vous prenez n'est pas suffisante. Si, au réveil, se manifeste un arrière-goût dans la bouche, des signes de mucosités à la gorge ou au nez, ou qu'une forte quantité de dépôt s'est accumulée sur la langue, cela veut dire que la dose de lait était supérieure à ce que Votre constitution pouvait prendre. Parfois, une ou deux cuillers à thé suffisent et l'effet curatif ne s'en trouve pas diminué. Le lecteur : On prend donc du lait en soirée au même titre qu'un remède? L'auteur : Oui, le lait que l'on boit en soirée, avant d'aller au lit, constitue un remède pour le mental et la raison. Mais il s'agit d'un remède secret, et ce n'est pas tout le monde qui peut comprendre l'importance du lait du soir. Seules quelques personnes pieuses sont en mesure de réellement apprécier ses vertus curatives. Le lecteur : Voilà que recommencent les petites intrigues. Il s'avère à présent que le lait de vache est le garant du progrès sur terre et que, si on n'en boit pas, ce sera la fin -132- de la race humaine. L'auteur : Il Vous arrive souvent, tout en blaguant, de pressentir des idées fondamentales. Le lecteur : Cela me vient de ma mère, elle me prédisait souvent l'avenir. Mais ne changeons pas le thème de notre discussion, je Vous prie, et dites-moi dans le détail tout ce que Vous savez sur cette question. L'auteur : Concluons tout d'abord sur ce que nous avons discuté. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Une alimentation adéquate en soirée procure à l'organisme et à la psyché la possibilité de restaurer leurs forces pendant le sommeil. Ainsi, en portant attention à ses rations du soir, on peut se reposer complètement et en tirer un grand bénéfice en termes de détente et de quiétude. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Lait ou viande, lequel est le mieux? À l'époque de l'ancienne culture védique, les gens avaient remarqué que les produits laitiers avaient la propriété d'agir sur le mental et sur la raison. En fait, il se trouve qu'ils peuvent modifier l'inclination d'une personne, d'un état de dégradation vers un état de progrès. Les Védas prédisent que lorsque la moralité et la spiritualité des gens seront à leur déclin, l'un des symptômes évidents de la décadence sera le fait que les scientifiques et les médecins se seront mis à disserter activement sur les méfaits du lait de vache ainsi que de ses dérivés. Cet état de décadence sera également caractérisé par une vigoureuse propagande en faveur de la consommation de viande. Les Védas affirment que le lait est un produit qui non seulement plaît à l'homme juste, mais également convient à son organisme. Ceux qui, au contraire, sont enclins au péché le supportent mal et en général ne l'apprécient guère. Ils adorent en revanche la viande et sont sincèrement convaincus qu'il est impossible de vivre sans en manger. Le lecteur : Voilà un prétexte un prétexte pour créer une nouvelle secte d'hommes justes et amateurs de lait, qui s'adonneront au perfectionnement moral simplement en buvant du lait. L'auteur : Oui, nos gens aiment bien les extrêmes. Pour éviter que de telles choses se produisent, j'ajouterai à ce qui a été déjà dit que le fait que le lait lui convienne n'est pas le seul ni le plus important critère par lequel on reconnaît l'homme juste. Ce qui compte le plus, ce sont ses actions et sa relation avec Dieu. Le lecteur : Et quel type de relation une personne juste entretient-elle avec Dieu? L'auteur : Habituellement, elle aime Dieu de tout son cœur. Par ailleurs, toutes ses actions sont désintéressées et orientées vers le bien de tous les êtres vivants. Les personnes justes ne se nourrissent que d'aliments de la vertu. C'est pour cela qu'ils aiment généralement le lait de vache, puisqu'il s'agit de l'aliment le plus vertueux qui -133- soit sur terre et qu'il est rempli de la force vertueuse de l'amour. Le lecteur : Et le lait de chèvre? N'est-il pas lui aussi plein de la force vertueuse de l'amour? L'auteur : Il est aussi rempli de la force de l'amour, mais il est loin d'être vertueux. Selon les Védas, la vache est l'animal le plus vertueux. La conscience de la chèvre est caractérisée par l'ignorance. Et donc, bien que, de par ses éléments constitutifs, le lait de chèvre ait des propriétés curatives, il n'est d'aucune utilité pour la psyché humaine, contrairement au lait de vache. En d'autres termes, le lait de chèvre nous donne la possibilité d'aimer sous le mode de l'ignorance, et le lait de vache nous donne la possibilité d'aimer sous le mode de la vertu. Le lecteur : On dirait que Vous rejetez complètement le lait de chèvre. L'auteur : Nullement, il est bon comme remède contre l'épuisement de l'organisme, mais pas comme un aliment que l'on prendrait au quotidien. Pour ceux qui veulent étudier les lois de la vie heureuse, il est préférable de ne consommer que des produits à caractère vertueux. Le lecteur : Est-il possible qu'il existe des animaux dont le caractère est vertueux? Ils n'ont aucune capacité de compréhension, c'est donc qu'ils se trouvent tous dans le mode de l'ignorance, non? L'auteur : Oui, cela est vrai dans un certain sens. Mais, tout comme la vérité peut sortir de la bouche d'un jeune enfant, on peut trouver dans le lait que la vache nous donne une force qui améliore notre caractère. La vache est un simple animal dépourvu d'intellect (de capacité de raisonner), mais elle possède en revanche un mental vertueux. C'est pourquoi elle produit son lait dans un esprit d'amour désintéressé, et nous, qui le buvons, en tirons cette force d'amour vertueux. Ainsi, notre conscience s'imprègne de paix et de bonheur. Le lecteur : Est-il vrai que les animaux ont un mental? L'auteur : Oui, selon le savoir védique et les animaux et les plantes possèdent un mental ainsi qu'un caractère. Pour parler un peu plus clairement, on peut dire que le mental est formé à partir du caractère et qu'il est de nature matérielle subtile. Lorsqu'un être vivant possède une capacité de concevoir le monde et fait preuve d'un certain caractère, cela atteste l'activité de son mental. Le lecteur : Et qu'est-ce qui atteste, selon Vous, le caractère des plantes? L'auteur : Elles peuvent croître de manière agressive et gêner les autres plantes, comme par exemple la mauvaise herbe. Ou alors, au contraire, certaines d'entre elles, on peut penser aux graminées, poussent de manière pacifique et paisible. Bien qu'elles ne présentent aucun signe d'intelligence, les plantes de la vertu possèdent quand même un bon caractère. C'est pourquoi, lorsqu'on les mange, on s'approprie le trait de caractère de ces plantes de la vertu. Le lait de vache a le même effet positif sur notre conscience, mais cet effet est encore plus actif. Le lecteur : Puisque la vache a un caractère vertueux, n'est-il pas alors plus simple de nous en nourrir et ainsi recevoir directement la force de sa vertu, comme nous le faisons avec les plantes? -134- L'auteur : Oui, en mangeant des plantes, nous acquérons directement leur force de vertu, mais si nous introduisons des animaux vertueux dans notre alimentation, le résultat sera absolument contraire. Ce faisant, nous nous rendrons coupable d'un crime devant des êtres qui sont vivants tout comme nous, et, en vertu de la loi du karma, il nous faudra répondre de ce geste. Le lecteur : Je ne comprends pas en quoi cela est différent. Nous tuons des plantes et des animaux. Pourquoi, d'un côté, obtiendrions-nous un principe de bonté et de l'autre, le même crime nous apporterait-il de la souffrance? L'auteur : Les Védas affirment que les plantes sont des êtres vivants n'ayant pas une position très élevée dans le développement évolutif. Bien sûr, lorsque l'homme s'en sert comme aliment, il commet un acte de violence. Cependant, en accomplissant un bon geste, il se décharge facilement du poids du mauvais karma que représente le fait de tuer une plante. Les animaux, par contre, occupent un rang plus élevé sur l'échelle de l'évolution et sont, de par leur condition, plus près de l'homme que les plantes. Lorsque nous les consommons, nous imposons ainsi gravement notre destin et les conséquences d'un tel geste sont très difficilement expiables. Le lecteur : Et comment, selon les Védas, peut-on se purifier du péché de mort commis envers les animaux? L'auteur : Il faut tout d'abord faire le vœu de ne pas consommer de viande animale. Puis, tout en observant ce vœu et en répétant avec amour les saints noms de Dieu, on se libérera peu à peu du fardeau du péché de mort commis envers ces animaux. Le lecteur : Quoi qu'il en soit, tout ce que Vous dites là ne me paraît pas très convaincant. Je ne peux croire que du vulgaire bétail puisse occuper une place si proche de celle de l'homme du point de vue de l'évolution. Il est possible que les singes, les chats et les chiens se rapprochent relativement de nous, mais pas les vaches. Donnez-moi, je Vous prie, des explications plus concrètes à l'effet que ces animaux soient si près de l'homme sur le plan de l'évolution et qu'en les tuant nous commettions un si grand péché. L'auteur : Considérez n'importe quel animal et Vous verrez qu'il se comporte comme un petit enfant. Par contre, ceux qui consomment de la viande ne peuvent pas poser, sur les animaux dont ils ont l'habitude de se nourrir, le regard d'un parent. Aussi, spécialement pour ces gens-là, je suis prêt à dévoiler le sens philosophique très profond que renferme le mot « viande ». Le lecteur : Voilà qui est intéressant. Et quelle est donc ce sens secret? L'auteur : En sanskrit, le mot « viande » se prononce « mamsa ». « Mam » signifie « à moi » et « sa » signifie « semblable ». Traduit littéralement du sanskrit, le mot veut donc dire « semblable à moi ». Le mot même de « viande » implique une appartenance au domaine de la nourriture. Dans le contexte de notre alimentation, nous ne faisons pas référence aux dénominations anatomiques des parties du corps de l'animal. Nous simplifions le tout en employant le mot « viande ». Puisque ce mot n'a qu'une seule signification, soit celle de nourriture, on peut alors le traduire autrement par l'expression : « employer comme aliment ce qui est semblable à moi ». Vous voyez que, par son sens même, le mot indique la parenté de l'animal et de l'homme sur le plan de l'évolution et désigne de façon explicite la nécessité de -135- s'abstenir de consommer de la viande. Le lecteur : Excusez-moi, Vous avez donné la prononciation du mot en sanskrit, c'est donc dire qu'il a cette signification pour les Hindous et non pour les Russes. En Russie il ne fait pas aussi chaud qu'en Inde, et à part la viande, nous ne pouvons pas manger grand-chose. Donc, cette affirmation ne nous concerne pas, nous, les Russes, puisqu'en sanskrit cela pouvait n'être qu'une simple coïncidence. Ainsi, ce n'est pas une coïncidence absurde qui va me persuader d'arrêter de consommer de la viande. L'auteur : Bien sûr, coïncidence ou pas, Vous êtes en droit de penser comme bon Vous semble, mais en fait, pour les Russes, le mot a la même traduction. « Мя » vient du russe ancien et signifie « я »; « со » indique l'union, la ressemblance5. Cela est manifeste dans des mots comme « сотрудничество », « соединение », également dans les locutions « со мной », « со вкусом », etc6. Ainsi, en russe, cela donne quelque chose comme : « semblable à moi ». Si Vous voulez le savoir, la traduction du mot en anglais est encore plus édifiante. Le mot « meat » est la traduction anglaise du mot « viande ». « Me » signifie « moi » et « it » se traduit par « cela ». Ainsi, la traduction anglaise du mot « viande » est encore plus concrète : « c'est moi ». Vous voulez savoir comment d'autres peuples anciens ont encore traduit ce mot? Le lecteur : Non, cela suffit. Encore une fois Vous me voyez désespéré. L'auteur : Cela signifie que Vous êtes un homme de cœur. Pour plusieurs personnes, même le fait d'entendre une vérité aussi profonde ne suscite aucune réaction. Ils peuvent s'éprendre de leur chien ou de leur chat et le considérer comme un membre de leur famille. Jour après jour, observant chez leur animal domestique une variété de manifestations d'intelligence ou d'émotions, ils peuvent en arriver à châtier quiconque blesserait leur chien, fût-ce en paroles. Ils disent à qui veulent entendre : « Les animaux sont si intelligents, ils se comportent comme des petits enfants ». Malgré cela, ils consomment chaque jour, la conscience tranquille, la chair de la vache, dont le niveau d'évolution est beaucoup plus élevé que celui de leur chien et de leur chat domestiques adorés. Le lecteur : La vache est-elle plus sensée que le chien? L'auteur : Oui, c'est ainsi. Les Védas affirment que, dans sa vie prochaine, le chien ne pourra pas devenir un être humain, il devra d'abord naître en tant que vache, éléphant, cheval ou singe. De tous ces animaux, qui sont les plus doués de raison, les Védas estiment que la vache est le plus noble. À ce sujet, il est écrit dans les Védas que, dans l'une de nos vies suivantes, d'un corps de vache l'on transmigre dans le corps d'une personne vertueuse. D'un corps de singe on passe au corps d'une personne qui se trouve sous le mode de l'ignorance, et du corps d'un cheval on passe à un corps dominé par la passion. Le lecteur : Tout ce que Vous dites là semble très vrai, mais Vous ne comprenez pas que toutes ces conversations me rendent non pas heureux, mais malheureux. L'auteur : Souvenez-Vous, j'ai déjà dit à ce sujet que c'est ainsi que la vérité agit sur 5 En russe, « viande » se traduit par le mot « мясо » [miaso]; « я » [ya] veut dire « je » ou « moi », selon le contexte grammatical. 6 « сотрудничесвто » [sotrudnichestvo], signifie « collaboration »; « соединение » [soedinenie], signifie « union », « assemblage »; « со мной » [so mnoï], signifie « avec moi »; et « со вкусом », signifie « avec goût ». -136- les gens : au début elle nous cause désespoir et repentir. Puis, elle nous pousse à travailler sur nous-mêmes, et c'est seulement après cela qu'elle nous conduit au bonheur. Le lecteur : Oui, je me souviens, mais ce n'est pas parce qu'on le dit que tout devient plus facile. L'auteur : Au contraire, le son est ce qu'il y a de plus puissant afin d'influencer la raison humaine. Lorsque nous prêtons une oreille attentive à la vérité, nous nous purifions de nos péchés, nous nous apaisons et devenons heureux. Le lecteur : Et qu'est-ce qui agit avec le plus de force sur la raison : le lait de vache ou le son? L'auteur : Chacun agit différemment. Le lait de vache augmente la force potentielle de la raison, ou, pour parler dans la langue des Védas, il accumule l'ojas dans la raison. L'ojas procure à la raison la capacité d'agir de manière active. Le son modifie l'inclination de la raison et lui apporte non pas une force potentielle, mais une force active qui lui permet d'agir. Autrement dit, sans le lait, la raison est trop faible pour mettre pleinement à profit la puissance de la parole du sage. Sans le son, mais à l'aide du lait, la raison a la possibilité d'être potentiellement forte, mais elle n'appliquera pas cette force de manière active, dans la vie. Le lecteur : Admettons que j'aie, par exemple, la puissance de volonté nécessaire pour arrêter de consommer de la viande, comment pourrais-je m'y prendre pour que mon épouse fasse comme moi? L'auteur : Cela est totalement inutile. Il est facile pour une personne d'abandonner un vice lorsqu'elle se trouve dans le processus de conception de la vérité, parce que la raison se trouve gouvernée par la volonté. Il faut out d'abord s'imprégner réellement du savoir selon lequel la viande non seulement ne nous rendra pas heureux, mais, au contraire, ne nous apportera que de la souffrance. Voilà pourquoi, pour débuter, il faut apprendre seul à mener une vie heureuse et sous le mode de la vertu. Ensuite, au bout d'un certain temps, Votre caractère vertueux Vous gagnera le respect des proches. Et bientôt ils se mettront à Vous demander conseil sur la façon d'apprendre à être heureux. Si, tout en changeant pour le mieux, Vous évitez de devenir présomptueux et demeurez modeste, Vos conseils ne provoqueront pas d'opposition de leur part. Au contraire, Vos conseils les inspireront à vouloir vivre autrement. C'est seulement ainsi qu'ils arriveront, sans aucune difficulté, à cesser de consommer de la viande. Rien ne sert donc d'obliger nos proches à faire exactement comme nous. Chacun agit selon ce que lui dicte sa raison, en fonction de sa compréhension de ce qu'est le bonheur. Voilà pourquoi la seule façon d'aider nos proches est de leur expliquer humblement comment atteindre le bonheur, si c'est ce qu'ils souhaitent. Tant qu'ils n'auront pas compris la vérité de ce que Vous dites, aucun changement n'aura lieu dans leur vie. Si, par la force ou de manière artificielle, nous essayons d'amener un proche à vivre comme il faut, nous obtiendrons l'effet totalement inverse. Il se mettra à fuir la vérité comme un daim apeuré par le chasseur abandonne sa chère meule de foin. Le lecteur : À présent, il est clair que le processus qui conduit membres de la famille vers une vie de bonheur et de vertu est assez long. Vous m'avez tout de même redonné espoir. -137- L'auteur : Sur cette note heureuse, terminons donc notre discussion. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : La connaissance des bénéfices du lait et du caractère nuisible de la viande contient en elle-même un sens secret que bien peu sont en mesure de comprendre. Celui qui, par son savoir, peut percer le secret de la force vertueuse du lait de vache ainsi que la perfidie du stérile attachement à la viande comme produit de consommation aura tôt fait d'éprouver réellement ce que signifient la sérénité et la quiétude. De plus, en buvant du lait de vache avant de s'endormir, on renforce sa raison et on s'ouvre davantage à la possibilité potentielle et unique de pouvoir saisir la vérité profonde des lois de la vie heureuse. C'est pourquoi à tous ceux qui se trouvent sur le chemin du bonheur, les Védas recommandent de boire, avant le sommeil, un peu de lait de vache chaud et sucré et de tâcher de sentir son effet bénéfique sur la conscience. ---------------------------------------------------------------------------------------------------- Se préparer pour le sommeil Lorsque tombe le soir, chacun ressent une fatigue accumulée. La fatigue est le résultat des fautes que nous avons commises dans le courant de la journée. C'est une force qui nous apporte des maux. La maladie qui découle de la fatigue arrive sans que l'on ne s'en aperçoive. De jour en jour, les couleurs de la vie deviennent de plus en plus ternes, quoiqu'il nous semble qu'elles aient toujours été telles qu'on les voit aujourd'hui. D'après l'opinion commune, le sommeil élimine la fatigue. En fait, cela n'est pas tout à fait vrai. Tout dépend de l'état d'esprit que nous avons avant le sommeil. Si Vous allez au lit l'humeur fraîche et pétillante de vie, le sommeil sera réellement réparateur. Si, au contraire, à l'heure du coucher, Vous êtes d'humeur déprimée, règle générale les forces réparatrices manqueront, puisqu'un tel sommeil ne peut avoir pleine valeur. Le lecteur : J'ai compris Votre idée : il faut cultiver en soi-même l'habitude de se préparer au sommeil. Quelles mesures préparatoires au sommeil pouvez-Vous proposer? L'auteur : Il en existe plusieurs. Il suffit qu'une enfant mette à songer à sa nouvelle poupée, et elle s'endort déjà heureuse. Mais les adultes doivent inculquer aux enfants les vraies valeurs. Les bonnes et sages mamans leur font, avant la nuit, lecture de légendes heureuses à propos de Dieu. Ceux qui croient comprennent que le but principal de la vie est de comprendre qui est Dieu, et donc ils se préparent au sommeil par la prière. Les Védas recommandent à chacun de nous d'oublier toutes nos affaires, avant d'aller au lit, de consacrer un peu de temps à chanter le nom de Dieu et également de bien se disposer pour la journée suivante. Chaque jour, avant de dormir, nous devons nous rappeler le but principal de notre vie. Le but principal de la vie humaine est de comprendre notre nature d'âme éternelle et d'établir avec Dieu et avec tous les êtres vivants une relation spirituelle imprégnée de bonheur. Aussi, il est très bon de cultiver l'habitude de lire, avant le sommeil, un livre spirituel, des prières, de chanter le nom de Dieu ou de souhaiter à tous le bonheur. -138- Le lecteur : Mais Vous avez déjà conseillé de faire la même chose le matin. Cela ne suffit-il donc pas? L'auteur : L'humeur et les pensées négatives cumulées durant la journée font beaucoup souffrir l'organisme humain ainsi que sa psyché. Une préparation en soirée sert à vaincre l'influence qu'ont exercé sur notre conscience les impuretés accumulées durant la journée. La raison contrôle toutes les fonctions de notre organisme. Ellemême se trouve sous la gouverne du sens que nous avons donné à notre vie. Il nous arrive souvent, pendant la journée, de faire une multitude de choses inutiles, et cela désoriente notre raison. En conséquence, nous perdons notre bonne humeur, et c'est tout l'organisme qui en souffre. C'est pourquoi il nous faut absolument réorienter notre raison sur la bonne voie, le matin comme le soir. Parfois c'est là l'unique moyen de combattre la principale cause des maladies : le fait de n'avoir aucune conscience permanente du sens de notre vie. Le lecteur : Et quelle est la raison de ces ruptures si fréquentes de notre bonne prédisposition à vivre heureux? L'auteur : Cela s'explique par le fait que nos pensées sont orientées négativement, en raison de problèmes, d'agitations, de relations caractérisées par l'ignorance et, ce qui est encore plus important, de lacunes sur le plan spirituel. Par ailleurs, les pensées négatives proviennent de notre inconscient profond, qui se souvient des actions immorales que nous avons commises dans le passé. Elles viennent également des relations inadéquates que nous entretenons avec les autres et d'un rapport inadéquat avec la vie en général. Une pensée maladive cause du tort à l'organisme 24 heures par jour, et même durant le sommeil. C'est l'ennemi perfide de notre aspiration au bonheur. En dépit de notre conscience souillée, elle nous donne à croire que tout va bien, qu'il n'y a pas de problème. Au final, nous cessons progressivement de vivre correctement et sombrons dans le manque de spiritualité. Le lecteur : J'ai l'impression que Vous mettez tous les problèmes de notre vie sur le compte du manque de spiritualité. Selon cette logique, les moines ne devraient jamais être malades. Qu'avez-Vous à dire là-dessus? L'auteur : Les authentiques saints ne sont pratiquement jamais, ou en tout cas rarement, malades. Nous portons tous en nous-mêmes le fardeau du karma (les actions commises dans le passé), qui entraîne à son tour désagréments et souffrances dans nos vies. C'est pourquoi même ceux qui s'adonnent à une pratique spirituelle éprouvent, dans le courant de leur vie, des difficultés et des maladies. Cependant, une personne empreinte de sagesse, parce qu'elle a la bonne attitude et qu'elle comprend le sens de la vie humaine, n'aura aucune conscience de ces problèmes. Le lecteur : Je ne comprends pas du tout comment, en ayant un bonne attitude, les sages peuvent éviter la maladie et le malheur. La maladie et le malheur sont des réalités, non des lubies. Et alors que vient faire l'attitude dans cette histoire? Vous pourriez peut-être m'expliquer cela en détail? L'auteur : Afin d'expliquer comment le fait d'avoir la bonne attitude peut changer notre vie, il nous faudra avoir une discussion qui dépasse le cadre de ce que nous avons déjà étudié. Une telle discussion risque d'être plutôt lourde et pénible. Bien sûr, je peux résumer en deux mots en quoi consiste la puissance de l'attitude d'une -139- personne, mais je doute que cela suffise à éclaircir complètement la question. Il existe des forces naturelles qui protègent la conscience des personnes vertueuses contre les souffrances. Ces mêmes forces, inévitablement, châtient tout autant ceux qui font fausse route. Bien que nous ayons commis certaines mauvaises actions par le passé, si nous nous en sommes repentis et, adoptant la bonne attitude, avons repris la voie du progrès, ces forces naturelles nous procureront une défense puissante et nous conduiront infailliblement vers le bonheur. Le lecteur : Au départ, ma compréhension des choses était que nous vivions comme nous voulions vivre et que ce qui nous arrivait était le fruit du hasard. Après notre discussion sur la puissance du temps, j'ai compris que toutes ces forces cosmiques ne font que nous punir pour nos erreurs. Peuvent-elles également nous protéger contre les difficultés? L'auteur : C'est avec une telle puissance qu'elles protègent leurs pupilles que ceux qui ont trouvé refuge auprès d'elles éprouvent un bonheur permanent, malgré toutes les difficultés de la vie et même malgré les maladies. Par contre, si notre compréhension de ce qu'est le bonheur est erronée, ces forces se mettront inévitablement à nous en punir, et il sera impossible d'échapper à leur emprise. Le lecteur : Pour l'instant, je n'en connais qu'une qui a la capacité de châtier de manière inévitable. C'est l'invincible temps. Se peut-il qu'il existe dans la nature d'autres forces invincibles? L'auteur : En effet, il en existe d'autres. Ces forces sont destinées à nous rendre malheureux coûte que coûte, et dans la langue des Védas on les appelle les « gounas de la nature matérielle ». Le lecteur : Vous dites « forces de la nature », au pluriel. C'est donc qu'il y en a plusieurs? L'auteur : Non, il existe une seule force, mais on n'en parle qu'au pluriel (« gounas de la nature matérielle ») car elle se divise en trois parties fondamentales. En voici une brêve description : 1. Le gouna de la vertu apporte bonheur et progrès à ceux qui se maintiennent fermement sur la bonne voie. 2. Le gouna de la passion enchaîne l'existence de la personne qui, en raison de toutes les difficultés, occupations et maladies imaginables, s'est retrouvée empêtrée dans ses rets. Il en sera ainsi tant que cette personne ne se mettra pas sur le bon chemin. Dès que ses intérêts changeront et qu'elle se rendra compte qu'il faut vivre adéquatement, elle verra décliner l'emprise du gouna de la passion sur sa vie. 3. Le gouna de l'ignorance entraîne nécessairement souffrances et dégradation chez ceux qui se sont entêtés à ne pas s'engager sur le chemin du progrès, ceux qui mènent une vie de péché, malgré les souffrances. Le lecteur : Et comment ces forces agissent-elles sur notre conscience? L'auteur : Leur effet est si imperceptible que même la personne dotée de la plus grande sagesse ne peut pas toujours remarquer le changement qui survient dans sa conscience lorsqu'elle se trouve sous leur influence. -140- Le lecteur : Est-il possible d'en savoir plus sur le fonctionnement de ces gounas de la nature matérielle? L'auteur : Oui, mais ce sera pour une autre discussion. Lorsque nous nous rencontrerons la prochaine fois, faites le plein de patience et soyez prêt pour de nouvelles surprises. C'est le thème suivant des lois de la vie heureuse et il doit être traité de manière beaucoup plus étendue, car sa matière est très vaste et profonde. Pour l'instant, nous devons terminer notre étude du régime de jour, puisque nous n'avons toujours pas conclu sur la manière de nous préparer correctement au sommeil. Le lecteur : Oui, poursuivons cette discussion, mais mon mental est déjà en attente de plus amples explications à propos de ces forces naturelles incompréhensibles. Exigences pour la chambre à coucher 1. Pour toute la durée de la nuit, même l'hiver, on doit laisser le vasistas ouvert, ne serait-ce que légèrement. Afin d'éviter les courants d'air, couvrez-le d'un tulle. 2. Dans la chambre, la télévision doit être éteinte ainsi que tout autre appareil électronique chauffant. Préférez l'éclairage à la chandelle plutôt que la lampe, et faites brûler de l'encens, si cela ne risque d'incommoder personne. 3. Ne mettez pas de tapis dans la chambre, ils créent de la poussière dans l'atmosphère. 4. Le lit ne doit pas être trop moelleux, cela diminue les forces de défenses de l'organisme. 5. Plus l'oreiller est haut, plus l'organisme s'affaiblit. 6. La tête du lit doit être placée le plus près possible de la fenêtre et, préférablement, orientée vers l'est ou vers le nord. 7. Un lit qui contient une incurvation vers le bas est mauvais pour la santé. 8. Ne réglez pas les problèmes dans la chambre à coucher, n'y recevez aucun invité inattendu. 9. Ne dormez pas dans une chambre qui n'est pas rangée; il est bon d'asperger légèrement la pièce avant de dormir. 10. Évitez de dormir sous un éclairage électrique. 11. On ne doit ni fumer ni boire de boissons alcoolisées dans la chambre à coucher. La meilleure défense pendant le sommeil consiste à faire jouer, toute la nuit et à volume très bas, un peu de musique spirituelle, dans la mesure où cela est possible. -141- Adopter la bonne attitude avant de dormir Immédiatement avant d'aller au lit, il faut adopter un état d'esprit favorable. Cela prendra entre 10 et 20 minutes, tout dépendant de nos besoins et de ce que nous souhaitons. 1. Prenez tout d'abord 15-20 minutes pour vérifier la pièce. 2. Avertissez ensuite les membres de la famille, afin que personne ne Vous dérange ni ne fasse de bruit. 3. Laissez de côté tout problème non résolu, toutes pensées inutiles. RappelezVous que, pendant cette période, Vous purifiez non seulement Votre conscience, mais également celle des proches. 4. Ayez une attitude bienveillante envers ceux qui Vous entourent et envers tous. 5. Éteignez la lampe électrique et tâchez de passer un moment sous l'éclairage de la chandelle. C'est un moyen efficace d'augmenter la capacité de concentration. Allumez une chandelle et placez-la à une distance de 1 à 2 mètres. 6. Si Vous désirez joindre Votre enfant au processus, celui-ci doit déjà être en train de dormir avant de débuter la séance. Asseyez-Vous près de lui et prenezlui doucement la main gauche. 7. Faites jouer de la musique spirituelle à faible volume, qu'il s'agisse d'un disque de prières ou de chants des saints noms de Dieu. Il est important que l'interprète soit une personne sainte, autrement il sera très difficile de s'imprégner d'un état d'esprit élevé. 8. Prenez place sur une chaise (un lit, un tapis) et essayez de rester immobile pendant toute la durée de la séance. Il est déconseillé de méditer en position allongée. 9. Tout en entrant dans la disposition d'esprit désirée, essayez tout d'abord de pardonner à Vos proches. Procédez à l'analyse de la journée et éprouvez du remords en pensant à Vos erreurs et insuccès. Concentrez-Vous pendant environ 5 minutes sur les noms de Dieu ou certaines prières qui purifient Votre conscience. Ensuite, tout en laissant jouer la musique, représentez-Vous quelques évènements heureux et partagez-les positivement en pensées avec des parents, avec des proches. Si des problèmes non résolus viennent parasiter la concentration, chassez-les doucement en Vous exhortant de ne laisser passer aucune vieille panique, pensée chagrine ou prédisposition à l'échec. 10. Restez concentré sur la musique et, avec amour et plaisir dans la voix, répétez une prière, une glorification à Dieu ou répétez Son nom. On peut également, dans un état d'esprit d'humilité, répéter la phrase : « Je souhaite à tous le bonheur ». Procédez ainsi jusqu'à l'apparition d'une sensation de -142- bonheur intérieur. 11. Ne prêtez aucune attention aux sons, aux bruits, aux sonneries de téléphones, au son de la télévision, etc. N'allez pas gâcher cette opportunité de purification avant le sommeil. 12.À la fin de la séance, allez au lit sans délai, informez-en Vos proches. 13.Lorsque arrive le sommeil, songez avec joie que bientôt la vie sera de nouveau heureuse. ---------------------------------------------------------------------------------------------------CONCLUSION : Le soir, on procède à l'examen de toute la journée. Le fait de se disposer favorablement et de purifier ainsi sa conscience de toute souillure accumulée permet d'obtenir un sommeil pleinement réparateur. Une préparation quotidienne sérieuse au sommeil nous communique un caractère paisible et libre de toute inquiétude. ---------------------------------------------------------------------------------------------------Nous avons étudié ensemble les lois de l'influence du temps sur notre vie ainsi que le régime de jour. Le régime de jour dépend entièrement du mouvement du soleil et de la lune, lesquels se meuvent selon les lois de la puissance temporelle. Même si l'on mène une vie très intense, orientée vers la compréhension des lois de la vie heureuse, malgré toutes les privations imaginables, le fait d'observer le régime de jour peut nous procurer santé, vigueur et bonheur. C'est ce que confirme la Bhagavad-gita (6.17) : « Qui garde la mesure dans le manger et le dormir, dans le travail et la détente peut, par la pratique du yoga, adoucir les souffrances de l'existence matérielle. » Ainsi, la Bhagavad-gita certifie que la simple observance du régime de jour ne suffit pas à atteindre le bonheur. Pour cela, il faut s'engager fermement sur le chemin de la compréhension de la vérité et, une fois arrivé au bout de ce chemin, s'établir dans le yoga (notre lien avec Dieu). En d'autres termes, le but de la vie est de comprendre notre nature spirituelle et éternelle ainsi que notre relation spirituelle et éternelle avec Dieu et les autres êtres vivants. -143- Annexe Quelques aliments en fonction de l'heure à laquelle on doit les consommer FRUITS Abricot 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pêche 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Ananas 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Banane 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Grenade 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pomme 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poire 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Plaquemine (kaki) 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Orange 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Kiwi 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Mandarine 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Mangue 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pamplemousse 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Citron 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 FRUITS SÉCHÉS Raisin 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Figue 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Abricot 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poire 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pomme 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pruneaux 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Datte 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 BAIES Cerise 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Prune 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Raisin 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Aubépine 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Berbéris 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -144- Fraise des bois 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Fraise 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Groseille 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cassis rouge 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cassis noir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Obier 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Framboise 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Argousier 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Mûre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Myrtille 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Églantine 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 CUCURBITACÉS Pastèque 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Melon 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Citrouille 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Graines de citrouille 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 LÉGUMES Aubergine 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Courge 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pâtisson 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Concombre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poivron bulgare 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Chou 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Chou-fleur 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pomme de terre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Carotte 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Betterave 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Tomate 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Radis 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Gros radis 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Radis noir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Navet 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -145- VERDURE Persil 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Salade 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Aneth 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 NOIX Arachide 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Noix de Grenoble 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Noisette 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Amande 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Noix de cajou 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pistache 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 GRUAUX ET FÈVES Pois 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Mung dal 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Soya 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Haricots 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Gruau de sarrasin 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Avoine 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Orge perlé 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Gruau de froment 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Semoule de blé 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pain de froment 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pain de seigle 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Millet 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Riz 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 PRODUITS LAITIERS Beurre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Lait 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Lait caillé 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Kéfir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Lait cuit fermenté 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Crème fraîche 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Fromage 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -146- caillebotte 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 HUILES VÉGÉTALES Huile de moutarde 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Huile de maïs 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Huile d'olive 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Huile de tournesol 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Huile de soya 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 AUTRES PRODUITS Miel de fleurs 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Miel de tilleul 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Miel de mélilot 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Miel de sarrasin 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Graines de tournesol 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 ÉPICES Asafoetida 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Anis étoilé 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Vanille 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Clou de girofle 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Moutarde jaune 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Moutarde noire 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Gingembre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Kalonji 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cardamone verte 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Coriandre 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cannelle 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cumin 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Cumin noir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Curcuma 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Pavot noir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Mangue (poudre) 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Noix de muscade 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poivre aromatique 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poivre noir 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poivre rouge 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -147- Paprika 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Poivre de chili 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Feuille de laurier 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Carvi 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Fenouil 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Shamballa (fruit) 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -148-