Concours de beauté
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Concours de beauté
50 famille&société Ulysse Freitas (21 ans), Mister Suisse romande 2013. Il aimerait beaucoup devenir mannequin. Concours de beauté Une année pour Miss et Mister Suisse romande 2013 sont étudiants et Genevois tous deux. Ils ont bien d’autres points communs. Rencontre à l’aube de leur grande aventure. Mister Suisse romande «Mon héroïne, c’est ma mère» TEXTE FLORENCE MICHEL PHOTOS CHARLY RAPPO/ARKIVE.CH I ls sont heureux et un rien tendus, encore un peu étonnés d’avoir été élus, le 15 décembre dernier, pour porter les titres de Miss et Mister Suisse romande en 2013. Souheila Yacoub, que tout le monde appelle Sou, et Ulysse Freitas arrivent à notre rendez-vous en complices: ils se côtoient depuis le début du concours, Coopération. Avez-vous un héros ou une héroïne préféré(e)? Ulysse Freitas. Mon héroïne, c’est ma mère, Florence. Elle a élevé seule ses trois enfants et tout en travaillant comme aidesoignante, elle a repris des études et est devenue assistante sociale. Je suis très admiratif de son parcours. Quand j’ai des difficultés, je me demande ce qu’elle ferait, ça me motive. en mars 2012, et s’apprécient beaucoup. Outre Genève comme lieu de naissance et de domicile, ils ont de nombreux points communs. Les études, d’abord: Ulysse, 21 ans, qui a un frère et une sœur aînés, prépare sa maturité pour entrer à l’HETS (Haute Ecole de travail social) où il aimerait obtenir un master. A côté, il travaille pour une entreprise de sécurité. Souheila suit les cours de l’Ecole des arts appliqués Quel est votre endroit préféré dans Genève? J’aime beaucoup les alentours des Bains des Pâquis. On y voit les deux côtés de la ville, populaire côté Pâquis et les beaux quartiers de l’autre côté du lac. C’est comme deux mondes différents. Qu’espérez-vous de votre titre de Mister Suisse romande? de Genève, en section danse. Au programme: moderne, contemporain, jazz, classique, musique et théâtre. «Mais je fais une pause d’une année pour me consacrer à Miss Suisse romande», précise-t-elle. Ulysse, lui, va tenter de concilier toutes ses activités! Le titre de Miss Suisse romande console Souheila de la grande déception qu’elle a vécue en 2012 lorsque J’aimerais bien entrer dans le monde du mannequinat, et pourquoi pas, soyons fou, trouver une porte d’entrée dans le cinéma. Qu’est-ce qui vous fait rire? Quand je n’ai pas le moral, je regarde sur Internet des vidéogags avec des chutes, j’adore. Et puis le rire de Sou me fait rire. Elle rit beaucoup! Coopération N° 2 du 8 janvier 2013 51 Miss Suisse romande 2013, Souheila Yacoub (20 ans), au bar du Swissotel Métropole de Genève. Elle se verrait bien travailler à la télévision. faire pétiller la vie l’équipe suisse de gymnastique rythmique, dont elle faisait partie, a dû renoncer aux JO de Londres au profit de l’équipe britannique, pourtant moins bonne! «Un rêve s’est brisé», résumet-elle. Ulysse, corps sculpté par le sport lui aussi, joue au handball depuis qu’il a 7 ans et pratique la boxe thaïe. Il vit avec sa maman, tout comme Souheila (dont la sœur est aussi à la maison). Tous deux ont vécu, enfants, le divorce de leurs parents. «Ma maman, qui est infirmière, avait son 50e anniversaire le jour de mon élection», souligne Souheila. Devant le public, la nouvelle Miss Suisse romande a évoqué son papa, paralysé par un accident vasculaire cérébral depuis deux ans. Les origines de leurs parents constituent l’autre point commun de Souheila et d’Ulysse. Les parents de ce- Miss Suisse romande «Je pense souvent aux autres avant de penser à moi» lui-ci ont quitté le Bénin dans les années 80, comme beaucoup de membres de la famille aujourd’hui éparpillés dans le monde. La mère de Souheila vient de la partie flamande de la Belgique, son père, de la capitale tunisienne. En décembre, sur Internet, des voix suisses ultranationalistes se sont dites outrées par l’élection de ces deux jeunes Romands. «Je m’y attendais un peu, dit Ulysse, car depuis toujours je Coopération. Quelle est, selon vous, votre plus belle qualité? Souheila Yacoub. La générosité. Je donne beaucoup et je n’attends rien en retour. Je pense souvent aux autres avant de penser à moi. Qu’espérez-vous de votre titre de Miss Suisse romande? J’ai quelques rêves comme travailler à la télévision, être connais ce genre de réactions. Je suis originaire de Genève et à Genève, il y a beaucoup de cultures et ça me plaît. La Suisse romande, c’est moi, c’est vous!» Souheila: «Je suis aussi Suisse que ceux qui nous critiquent. Dans ce pays, on est de toute façon différents entre Romands, Alémaniques et Tessinois, c’est déjà un multiculturalisme! Ce sont les différences qui font la richesse de la Suisse.» actrice ou encore faire des publicités pour des parfums. Vous êtes polyglotte... Je parle néerlandais – maman me parlait flamand quand j’étais petite –, anglais, suisse allemand parce que j’ai été dans l’équipe suisse junior de gymnastique rythmique à Zurich, et même bulgare, la langue d’un de mes entraîneurs. Avoir dû renoncer à la gymnastique d’élite a-t-il été douloureux? Bien sûr. Je faisais de la gym depuis que j’avais 5 ans, c’est beaucoup de sacrifices. Je ne vivais pas avec ma famille depuis l’âge de 13 ans, j’ai été six ans à plein temps à Macolin, je voulais tout donner pour cette carrière. Mais maintenant, d’autres portes vont s’ouvrir!