Dossier De presse - Musée des Beaux Arts de Lyon

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Dossier De presse - Musée des Beaux Arts de Lyon
lyon
renaissance

Arts & humanisme
DOSSIER de presse
exposition
Du 23 octobre 2015
au 25 janvier 2016
L’exposition
L’exposition a pour ambition de révéler la richesse de la vie artistique
lyonnaise au XVIe siècle. La position géographique exceptionnelle de la ville,
à la rencontre des deux voies fluviales que sont le Rhône et la Saône, sur la
route entre le Nord de l’Europe et l’Italie, mais aussi à proximité des contrées
germaniques, explique qu’elle soit le point de convergence de marchands,
d’artistes et d’œuvres issus des quatre points cardinaux.
L’exposition rassemblera près de 300 œuvres, provenant des collections du
musée des Beaux-Arts de Lyon et de nombreuses institutions lyonnaises,
françaises et étrangères : manuscrits enluminés ou dessinés, livres, dessins,
tableaux, estampes, majoliques, meubles, objets orfévrés, objets archéologiques,
monnaies, médailles, émaux peints, textiles et objets en étain. Le parcours
de l’exposition se termine par un espace de médiation à l’attention du public
scolaire mais accessible également à tous les visiteurs.
La vie artistique à Lyon n’a jamais été traitée, si ce n’est au travers d’une
évocation succincte en 1958, à la bibliothèque municipale de Lyon, dans
le cadre des expositions organisées à l’occasion du bimillénaire de la ville.
L’exposition du musée des Beaux-Arts a pu être envisagée grâce à de récentes
recherches entreprises dans diverses directions. Les contextes économique et
démographique, ainsi que les questions touchant à l’urbanisme et aux réseaux
de sociabilité ont fait l’objet, au cours des dernières décennies, de nombreuses
études approfondies. Ces travaux ont grandement facilité la compréhension des
conditions du développement des formes artistiques entre Rhône et Saône,
ainsi que de son corolaire, l’épanouissement d’un milieu humaniste particulièrement actif. Les contours d’une ville marchande et cosmopolite se sont
dessinés avec force sous la plume des historiens, qui lui ont restitué son statut
de « deuxième œil de France », « clef du royaume » et « cœur d’Europe » chanté
par les poètes de ce temps. L’écheveau complexe du monde des imprimeurs et
graveurs lyonnais a ainsi pu être démêlé et les grandes figures de l’humanisme
lyonnais ont pu être caractérisées. Des études relatives à l’art de l’enluminure,
aux portraits de Corneille de Lyon, le recensement des poinçons lyonnais ou
encore les fouilles du quartier Saint-Georges et de la place des Terreaux ont
également pu servir d’aiguillon et de repères au cours de l’élaboration de ce
projet.
Faisant état de l’actualité de la recherche, l’exposition rend sensible au public
la vitalité de la vie artistique lyonnaise de cette époque, en l’inscrivant dans
un contexte à dimension européenne. Elle met en exergue les échanges
d’influences entre le foyer lyonnais et les autres foyers français, mais aussi
entre le foyer lyonnais et les foyers italien, nordique et germanique, tout en
mettant en lumière les transferts de modèles d’une technique à l’autre. La gravure
d’illustration joue un rôle éminent dans les circulations d’un centre artistique
à l’autre, Lyon se présentant au XVIe siècle comme l’une des capitales de
l’imprimerie, à l’instar d’Anvers, de Paris ou de Venise.
Lyon, « deuxième œil de France »
et « cœur d’Europe »
1
Un contexte historique propice au
développement des arts à Lyon au XVIe
siècle
1. Entre Rhône et Saône
Il convient de rappeler la position géographique
exceptionnelle de la ville de Lyon, point de
convergence de marchands, d’artistes et d’œuvres
issus des quatre points cardinaux. S’ajoute à cela
l’acquisition par la ville en 1463 du privilège de
la tenue de quatre foires par an, qui permet que
s’y multiplient les échanges commerciaux et
favorise l’essor pris par la vie artistique. C’est
ainsi que s’implantent des marchands-banquiers
originaires d’Italie et d’Allemagne, mais aussi des
artistes aux origines et confessions diverses, qui
vont conférer à la vie artistique lyonnaise sa
singularité.
Guillaume Leroy
Le Garbeau de l’épicerie
Gouache et or
Lyon, Archives municipales
© Gilles Bernasconi / Archives municipales de Lyon
2. Lyon, capitale de l’imprimerie
Lyon se présente comme une capitale de
l’imprimerie à l’échelle européenne. La gravure
d’illustration sur bois, puis sur cuivre, constituent
à la fois un reflet des différentes influences qui
s’y font jour et le moyen de diffusion de modèles
proprement lyonnais.
Les imprimeurs Jean de Tournes et Sébastien
Gryphe, et les graveurs Pierre Eskrich, Georges
Reverdy, le Maître C.C. ou le maître J.G. sont les
figures de proue de ce milieu.
Claveau aux deux vipères: Enseigne de Jean de Tournes
Calcaire avec traces de polychromie
Lyon, musées Gadagne
3. Lyon la catholique, Lyon la Réformée
Le contexte lyonnais se distingue par l’importante
et précoce diffusion des idées de la Réforme,
en particulier dans le milieu de l’imprimerie,
ainsi que par la coexistence pacifique des cultes
catholique et réformé, jusqu’à l’année 1562,
qui voit Lyon devenir ville protestante. La
dévastatrice vague d’iconoclasme qui s’ensuit
explique pour une grande part la disparition de
nombre d’œuvres, qu’elles aient été peintes,
sculptées ou encore orfévrées.
© Lyon, Musée Gadagne. Photo Alain Basset
Tête d’ange
Fragment de vitrail provenant de la cathédrale de Lyon
© Archives départementales du Rhône
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L’humanisme lyonnais
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1. Les antiquaires
Au premier rang des traits saillants de cette
Renaissance lyonnaise, on citera la redécouverte
du glorieux passé antique de la capitale des
Gaules. L’exhumation de la Table claudienne sur
les pentes de la colline de la Croix-Rousse en 1528
constitue un événement fondateur. Une riche
lignée de collectionneurs et d’épigraphistes, parmi
lesquels Pierre Sala, Guillaume du Choul, Gabriel
Symeoni ou encore Jacopo Strada, consacrent de
savants travaux à la description des vestiges de
cette antiquité lyonnaise, en même temps qu’ils
participent à la diffusion des images qu’ils recueillent
des vestiges proprement romains. François Ier
lui-même honora de sa visite l’Antiquaille, la
« maison des champs » de Pierre Sala située sur la
colline de Fourvière.
Table Claudienne
Lyon, musée gallo-romain
© Musée Gallo-Romain de Lyon, Département du Rhône
2. Traités scientifiques et instruments
de mesure
Dans le champ des sciences, Lyon apparaît
comme le lieu de formulations nouvelles,
également inspirées du modèle antique. Les
progrès qui s’accomplissent à Lyon dans ce
domaine, ou qui s’y trouvent répercutés, s’allient
à un renouveau esthétique dont témoignent de
précieux instruments de mesure, ainsi que des
traités d’histoire naturelle dans lesquels les
spécimens sont représentés de manière extrêmement réaliste.
Jean Naze
Horloge astronomique avec sphère céleste mécanique
vers 1560
Kassel, Museumslandschaft
© Museumslandschaft Hessen Kassel, Astronomisch-Physikalisches Kabinett
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Figures de Lyon
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1. La Cour à Lyon : séjours et entrées
solennelles
La redécouverte de l’éminent passé de la ville
coïncide avec la reconstruction littéraire d’origines
mythiques, faisant notamment remonter la
fondation de la ville par des descendants de
Noé au lendemain du Déluge. Ces récits fabuleux
visent à doter la ville d’une identité qui la distingue
des autres cités du royaume. La ville se met
elle-même en scène avec faste, à l’occasion des
entrées de souverains que les guerres d’Italie
amènent à séjourner régulièrement entre Saône
et Rhône, aux avant-postes du Milanais, le plus
souvent en prévision d’incursions menées par les
troupes de Charles Quint.
Jean Perréal
Charles VIII
Tempera sur bois insérée dans la reliure d’un livre d’heures
Paris, Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
2. Portraits de la Cour et de Lyonnais
La confrontation physique, pour la première fois,
d’un grand nombre de portraits donnés à Corneille
de Lyon devrait aider à mieux saisir l’articulation
des différentes facettes de la personnalité du
peintre.
Cet ensemble sera mis en regard avec les œuvres
de Jean Perréal et d’Etienne de Martellange, les
deux autres maillons de cette chaîne de portraitistes lyonnais. Le portrait d’Homme au béret
tenant une paire de gants, actuellement en cours
d’acquisition dans le cadre d’une souscription
publique et avec l’aide du Cercle Poussin, sera
l’un des points d’orgue de cette sélection.
Corneille de Lyon
Pierre Aymeric, marchand de Saint-Flour et consul de Lyon
1534
Huile sur bois
Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle
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Mécénat et influences italiennes
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1. La Nation Florentine
et Notre-Dame-de-Confort
Au XVIe siècle, un nombre important de banquiers
toscans s’établissent à Lyon, pour la plupart des
fuoriusciti, toujours en rapport avec des artistes
italiens. Parmi eux, les Panciatichi et les Gadagne,
ces derniers étant à l’origine de la commande
passée à Francesco Salviati, pour leur chapelle
à Notre-Dame de Confort, d’une Incrédulité de
saint Thomas, le plus célèbre tableau visible à
Lyon jusqu’à la Révolution, qui a été répété et
interprété par des graveurs lyonnais de premier
plan dès ce temps-là.
Des relevés inédits de la chapelle Panciatichi, des
médailles de fondation, dessins et enluminures
témoigneront de ce prestigieux ensemble.
Francesco Salviati
L’Incrédulité de saint Thomas
Paris, musée du Louvre
2. Le cardinal de Tournon
et la majolique lyonnaise
Le mécénat du cardinal François de Tournon
peut être considéré à l’instar de celui de ces Italiens,
puisque c’est à l’issue d’un séjour de huit années
en Italie qu’il devient archevêque de Lyon, en
1551. Il fait travailler le peintre Florentin Capassini,
mais il est aussi, semble-t-il, le commanditaire
des Tre Libri dell’Arte del Vasaio de Picolpasso,
sachant que Lyon devient un centre d’importation,
mais également de production de la majolique.
Pour la première fois, l’ exposition tend à définir
un corpus de majoliques peintes à Lyon par
l’Italien Gironimo Tomasi, qui œuvra à Urbino
avant de s’établir à Lyon.
Photo © RMN-Grand Palais / Jean-Gilles Berizzi
Gironimo Tomasi
Plat : Pharaon, Aaron, Moïse et le serpent
1582
Londres, The British Museum
3. La diffusion du vocabulaire
architectural et ornemental à Lyon
Les langages architectural et ornemental classiques
actualisés par les Italiens rencontrent également
un large écho en terre lyonnaise. La venue à Lyon
de Sebastiano Serlio en vue d’y publier certains
de ses traités et le retour de Rome du Lyonnais Philibert de L’Orme n’ont pu que renforcer
le recours précoce, à partir de 1500, dans la
gravure sur cuivre, l’enluminure, le mobilier
et l’orfèvrerie, aux motifs emblématiques de
l’architecture classique, tels que les successions
d’arcatures, les pilastres, colonnes, frontons et
autres escaliers hélicoïdaux. Les étains de prestige lyonnais, que cette exposition met pour la
première fois à l’honneur, empruntent pour leur
part leurs arabesques fleuries, termes, masques
et cuirs à La Fleur de la Science de pourtraiture et
patrons de broderie façon arabique et ytalique, un
recueil d’ornements italien.
© The Trustees of the British Museum. All rights reserved
Sebastiano Serlio
Livre VIII
1551-1554
Manuscrit de l’Ottavo libro d’architettura
Della Castrametatione di Polybio
Manuscrit sur Vélin
© Bayerische Staatsbibliothek, Munich
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Influences nordiques et germaniques
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L’art d’Albrecht Dürer est connu tôt dans le siècle,
par l’entremise d’estampes, comme en témoigne le
cahier d’exercices du jeune Jérôme Durand, un
apprenti peintre verrier de quatorze ans qui y copie Le
Chevalier, la Mort et le Diable. La diffusion de gravures
permet également aux artistes d’appréhender les
inventions de Brueghel ou de Holbein, La Danse
de Noce du premier se voyant réinterprétée par
Noël de Lyon, tandis que les illustrations de la
Bible par le second inspireront à Jean de Tournes
et Bernard Salomon la formule des Quadrins
historiques de la Bible, appelés à servir à leur tour
de modèles dans l’Europe entière.
Jérôme Durand, d’après Albrecht Dürer
Le chevalier, la Mort et le Diable
Dans Cahier d’exercices de J. Durand, Ms 5399
Dessin à la plume, aquarelle et rehauts de blanc sur papier
Lyon, Bibliothèque Municipale de Lyon
© Cliché Bibliothèque Municipale de Lyon
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La contribution des artistes
venus d’autres provinces
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Après avoir considéré les présences et les
influences étrangères assimilées par les Lyonnais,
il s’agit de renverser la problématique, en
montrant que l’activité florissante de l’imprimerie
lyonnaise a nourri à son tour la création à travers l’Europe. Le Lorrain Pierre Woeiriot est ainsi
amené à Lyon pour y publier, notamment, ses
recueils de modèles d’orfèvrerie. Les Bourguignons Jean Duvet et Hugues Sambin séjournent
également à Lyon, le premier pour y publier
son chef-d’œuvre, L’Apocalypse de saint Jean, le
second son traité sur la Diversité des termes, qui
semble avoir laissé son empreinte sur le mobilier
lyonnais.
Hugues Sambin
Jupiter et Deucalion
Plume, encre brune, lavis brun et aquarelle bleue
Lyon, musée des arts décoratifs
© Lyon, MTMAD - Sylvain Pretto
Armoire à deux corps
Noyer ciré à patine rougeâtre
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
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La diffusion des modèles lyonnais en Europe :
Bernard Salomon, le héraut de la Renaissance
lyonnaise
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Pour finir, on soulignera l’extraordinaire fortune
qu’ont connue les modèles gravés à Lyon par
Bernard Salomon, fortune qui trouve son expression
à travers des pièces relevant de techniques fort
différentes : la majolique, qu’elle ait été réalisée
en Italie ou à Nevers, les émaux peints à Limoges
par Pierre Courteys, Pierre Reymond ou Suzanne
Court, le mobilier, ainsi que de rares pièces textiles.
Un grand nombre des dessins attribués à Bernard
Salomon qui sont passés en vente chez Christie’s
en 2004 se trouvent réunis à cette occasion, à
proximité d’autres dessins dont il est possiblement
l’auteur.
Pierre Reymond
Plateau d’aiguière : Moïse et Jéthro
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Elément d’une tenture de lit
vers 1560
(détail)
Soie brodée
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais
/ image of the MMA
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Informations
pratiques
HORAIRES D’OUVERTURE
Ouvert de 10 à 18h, vendredi de 10h30 à 18h.
Musée fermé le mardi et les jours fériés
Visuels disponibles pour la presse
Merci de nous contacter pour obtenir les codes
d’accès à notre page presse.
Contacts presse
Sylvaine Manuel de Condinguy
Musée des Beaux-Arts de Lyon
20, place des Terreaux - 69001 Lyon.
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Ligne directe : +33(0)4 72 10 41 15
Portable : 06 15 52 70 50
Standard : +33(0)4 72 10 17 40
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON
20 place des Terreaux - 69001 Lyon
Tél. : +33 (0)4 72 10 17 40
www.mba-lyon.fr
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Cette exposition est
reconnue d’intérêt national par le Ministère de la
culture et de la communication / Direction des
musées de France. Elle
bénéficie à ce titre d’un
soutien financier exceptionnel de l’État.
www.mba-lyon.fr
Couverture : Guillaume Leroy, La rencontre de Pierre Sala avec François 1er au pied de l’Antiquaille, v. 1523. Enluminure sur parchemin, dans Pierre Sala, Les Prouesses de plusieurs roys © Bibliothèque nationale de France / Dos de couverture : Corneille de Lyon, Homme au béret noir tenant une paire de gants. Huile sur bois. Vers 1530 © Lyon, musée des Beaux-Arts. Photo Alain Basset