Argumentaire sur Traitement des zones d`ombre ADSL Par l`APIE

Membre de la FRAPNA Isère
Argumentaire sur Traitement des zones d’ombre ADSL
Par l’APIE (Association Porte de l’Isère Environnement)
1 - Rappel du principe du haut débit ADS L
Sur la ligne téléphonique, les fréquences basses (notion de bas débit) transmettent la voix. Les
fréquences hautes (notion de haut débit) véhiculent les données. Les deux informations, voix
et données, sont acheminées simultanément sur un même support : la ligne téléphonique. C'est
ainsi qu’il est possible de surfer à Haut Débit tout en conservant la disponibilité de la ligne
téléphonique.
La collecte du réseau ADSL est complètement basée sur la partie boucle locale cuivre du
réseau téléphonique avec les contraintes afférentes qui induisent les zones d’ombres (cf.
chapitre 3). La séparation des 2 réseaux se fait au répartiteur du Nœud de Raccordement
Abonné (NRA) comme l’indique le schéma ci-dessous :
Sous
répartition
DSLAM
1à n
Répartiteur
Sous
répartition
URA
1 àn
Sous
répartition
Nœud Raccordement Abonné
Boucle locale cuivre
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2 - Le dégroupage pour une offre ADS L élargie
Le dégroupage est une offre de gros de France Télécom régulée permettant aux opérateurs
alternatifs d’avoir un accès direct à la paire de cuivre. Ils doivent pour cela avoir installé au
préalable leurs propres équipements au niveau des répartiteurs de France Télécom. Ils sont
alors en mesure de contrôler l’accès haut débit de bout en bout et de fournir un service
différencié de celui de l'opérateur historique.
Le dégroupage existe selon deux modalités :
– le dégroupage partiel où l’abonné conserve un abonnement au service
téléphonique classique (cf. schéma en annexe 1)
– le dégroupage total où l’abonné n’a plus d’abonnement au service téléphonique
classique (cf. schéma en annexe 2)
Les opérateurs alternatifs n’ayant pas équipé les quelques 8500 NRA du réseau téléphonique
(moins de 3000 en fait) , France Telecom (FT) a développé l’offre bitstream qui permet à ces
opérateurs de louer des accès haut débit (qui ont été activés par FT). Ils doivent pour cela
avoir raccordé au préalable un ou plusieurs points de livraison du réseau de France Télécom.
Ils sont alors en mesure de proposer des services haut débit de détail dans les zones où ils ne
sont pas présents au titre du dégroupage.
– " bitstream classique " si l’abonné conserve un abonnement au service
téléphonique classique
– " bitstream ADSL nu " si l’abonné n’a plus d’abonnement au service
téléphonique classique
– " DSL-E ", qui est une offre à débit garanti à destination d’un usage
professionnel, sur un accès sans abonnement au service téléphonique
3 – Pourquoi des zones d’ombre ADS L
Il faut savoir que l’ADSL sur la ligne de cuivre nécessite une continuité métallique associée à
une distance maximale entre l’abonné et son répartiteur de rattachement (pour des raisons
d’affaiblissement).
Les causes de zones d’ombre sont donc les suivants (pour environ 1,7% de la population) :
- la ligne est trop longue donc l’affaiblissement est trop important. Les normes
minimales en vigueur sont aujourd’hui de 78dB pour un débit de 512kbits/ (soit une
distance de l’ordre de 5 km pour un raccordement en cuivre d’épaisseur 4/10ème ) cf.
annexe 3 pour un tableau d’affaiblissement par km.
- Il n’y a pas de raccordement direct sur le NRA (utilisation de système de multiplexage
ou de concentration de ligne).
A ces causes il faut maintenant rajouter les limitations en débit liées à la distance de
raccordement, qui ne permettent pas d’offrir des services de type multiplay (TV, Video à la
demande,…) nécessitant des débits supérieurs à 4 M bits/s (donc une distance de raccordement
de l’ordre de 2 à 3 km).
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4 - Les solutions techniques pour supprimer les zones d’ombre
Il y a 4 grandes familles de solutions
- amélioration de la boucle locale cuivre
- création de nouveaux réseaux de type WIFI, WIM AX
- utilisation du système CPL (courant porteur en ligne) sur le réseau RTE/EDF.
- accès par satellite
Ces solutions sont à regarder au travers de l’arrivée de la fibre optique dans la boucle locale
(FTTH) et des besoins en débit pour les services à venir.
4-1- l’amélioration de la boucle locale cuivre
L’amélioration est apportée en mettant un équipement technique dans la boucle locale cuivre
qui va supprimer la contrainte de la distance (dans le cas de multiplexeur/concentrateur de
lignes d’abonnés il faut rajouter un équipement adapté à la téléphonie bas débit).
2 solutions techniquement voisines sont possibles :
La première solution est appelée NRAZO (Nœud de Raccordement Abonné Zone d’Ombre)
proposée par FT. Elle est mise en œuvre en région Auvergne dans le cadre d’un partenariat
public privé (la solution est appelée TPST – Très Petits Sites Techniques). Elle consiste à
mettre un DSLAM au niveau de la sous-répartition boucle locale desservant la zone à traiter.
Ce dernier est raccordé au réseau Internet via fibre optique (ou une ressource du réseau de
transmission de FT). (cf. schéma en annexe 4).
L’affaiblissement est alors celui de la ligne cuivre restante (du nouveau DSLAM jusque chez
l’abonné), et en moyenne on aura des débits de l’ordre de 8 à 10M bits.
La deuxième est basée sur une nouvelle technologie qui consiste en un déport du DSLAM de
rattachement initial via une fibre optique (système DSL Fibre de la société IFOTEC) jusqu’à
la sous-répartition à traiter. Comme précédemment l’affaiblissement résultant n’est plus que
celui de la ligne cuivre de la sous-répartition jusque chez l’abonné (cf. schéma en annexe 5).
Cette solution a l’avantage d’être complètement transparente vis-à-vis du dégroupage. A noter
qu’elle permet aussi de supprimer l’équipement téléphonique concentrateur/multiplexeur et
améliorer ainsi la qualité de service du téléphone, problématique fréquemment rencontrée
dans ces cas là..
Ces 2 solutions modifient le réseau boucle locale et imposent de passer par l’ARCEP
(Autorité de régulation des Télécoms) pour déclaration et de s’appuyer sur l’opérateur
historique FT car les autres opérateurs ne seront guère intéressés par les zones rurales et semi
urbaines de notre région (même si l’ARCEP impose de prévoir la place d’un autre opérateur
dans le nouveau NRA). Les investissements étant quand même conséquents, l’originalité
consiste en un partage des coûts entre la collectivité locale et l’opérateur. Typiquement pour
la solution Auvergne, la région paye la FO et le bâtiment du NRAZO, FT paye l’équipement
DSLAM et la mise en œuvre du nouveau réseau.
En terme de coût on peut retenir les ordres de grandeurs suivants :
De l’ordre de 120€ par ligne d’abonné pour la partie équipement (y compris mise en service)
De l’ordre de 4€/m de FO en aérien (réseau aérien existant), à plusieurs dizaines d’Euros
pour les réseaux enterrés les prix variant selon l’existence ou non de canalisations.
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4-2- création de nouveaux réseaux de type WIFI, WIMAX
les solutions WIFI ou WIMAX sont basées sur le principe d’un émetteur/récepteur hertzien
avec une antenne qui collecte les débits des abonnés et assure l’interface avec le réseau
Internet. On parle aussi de boucle locale radio. Le WIFI/WIM AX permet des débits
symétriques entre un équipement spécifique chez l’abonné (antenne) et le réseau Internet (cf.
schéma en annexe 6), mais ne permettra pas de passer les offres de services multiplay.
A noter aussi que dans le cas du CG de l’Isère, qui a retenu la société Alsatys pour couvrir en
WIFI les zones d’ombre ADSL, les abonnés sont clients « captifs » de cette société et ne
peuvent donc choisir leur fournisseur d’accès.
En terme de coût, on peut citer l’exemple du CG 38, qui a investi 1M € pour couvrir 163
communes et 8000 clients potentiels.
4-3 - utilisation du système courant porteur en ligne (sur le réseau RTE/EDF)
Il est possible d’utiliser la partie terminale du réseau de distribution d’électricité en injectant
le signal Internet au niveau du dernier transformateur. Un filtre sur une prise électrique chez
l’abonné permet de « récupérer » le signal Internet. Ce système ne permet pas de débit
important, donc pas de services multiplay. A priori, il n’est pas mis en œuvre sur le territoire
national.
4-4 - accès par satellite
Des fournisseurs proposent des accès à Internet via satellite. Cet accès nécessite un
équipement spécifique type antenne satellite, vendu par le fournisseur, pour un montant de
l’ordre de 300€. Cet équipement peut être subventionné pour tout ou partie par la collectivité
locale (cf. exemple de tarif en annexe 7)
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5 – Avantages/Inconvénients des différentes solutions
NRAZO FT
Avantages
Introduction de FO dans la boucle
locale, première étape vers le FTTH
donc investissement pérenne (sauf dans
le cas d’utilisation de ressources
transmission par FT).
NRAZO IFOTEC
Introduction de FO dans la boucle
locale, première étape vers le FTTH
donc investissement pérenne.
WIFI/WIM AX
Réseau mis en place rapidement mais
réseau d’attente car pas d’évolutivité
vers le très haut débit
Coût du réseau peu important
Courant Porteur en
Ligne
Utilisation d’un réseau existant, mise
en œuvre relativement rapide
Satellite
Offre immédiate
Solution évidente pour couvrir des
zones très peu denses ou zones avec
peu d’abonnés (moyennant la prise en
charge du surcoût de l’équipement par
la collectivité)
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Inconvénients
Coût important
M ise en œuvre longue
(déclaration ARCEP 6 mois,
installation FO)
Dépend de la volonté de FT
d’investir
Coût important
M ise en œuvre longue
(déclaration ARCEP 6 mois,
installation FO)
Dépend de la volonté de FT
d’investir
Emission antenne
Faible distance de couverture par
antenne, donc beaucoup
d’antenne pour une zone
importante
Redondance avec réseau cuivre
existant
Pas de multiplay
Pas de possibilité de choix de
fournisseur d’accès Internet.
Nécessité d’une FO en cas de
besoin de débit important (on se
ramène à la problématique du
NRAZO
Débit très limité
Ne peut concerner que des petites
zones
Débit limité
Surcoût d’abonnement en
fonction du débit
6 – Aspects politiques
Les solutions pour traiter les zones d’ombre sont à envisager avec une vision moyen/long
terme. Le long terme est bien évidemment le FTTH (Fiber To The Home – Fibre chez
l’abonné) qui est le raccordement à base de FO qui permettra le très haut débit, et tous les
services associés (TV Haute Définition,….).
Il faut donc privilégier les solutions qui introduisent la fibre optique le plus loin dans le
réseau, car c’est déjà un pas vers l’avenir. L’inconvénient principal de ces solutions est la
faible réactivité des opérateurs que ce soit l’opérateur historique (FT) que les autres qui ne
sont pas pressés d’investir dans le réseau boucle locale (la priorité des investissements est
aujourd’hui le FTTH).
Il est à préconiser auprès des collectivités que lors de travaux de voirie, elles prévoient de
poser en même temps des fourreaux télécoms qui permettront ultérieurement de passer des
FO.
Il faut savoir que des collectivités (ou leurs représentants comme un syndicat d’électrification)
peuvent investir dans la réalisation d’un réseau qui sera exploité par un opérateur dans le cas
d’une DSP (cas du département de l’AIN par exemple, d’autres départements comme La
M anche sont allés déjà loin en matière de réseau alternatif au réseau de FT, à base de WIFI).
On est alors dans le cadre d’un projet d’envergure, avec un budget conséquent et cela ne peut
être réalisé commune par commune. Il convient de traiter ce type de projet au niveau d’un
département (ou une grosse communauté d’agglos, type CAPI mais certainement dans le
cadre d’un projet départemental, voire régional)
Les solutions à base WIFI/WIM AX qui sont intéressantes pour leur mise en œuvre rapide se
heurtent aux craintes de nombre d’habitants sur la nocivité potentielle des ondes. Dans tous
les cas ce ne devrait être qu’une solution d’attente.
La solution satellite est à retenir pour les petites zones à couvrir ou quand le nombre
d’habitants à desservir est faible (jusqu’à une trentaine environ)
7 – Documentation
Les sites Internet permettant d’avoir une information plus détaillée sur le sujet sont les
suivants :
• Documentation technique: http://www-public.int-evry.fr/~maigron/Internet/
• Le site de l’ARCEP http://www.arcep.fr/
• Le site gouvernemental Atelier Aménagement Numérique des territoires:
http://www.ant.equipement.gouv.fr/
• le Partenariat Public Privé de la région Auvergne
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Annexes
1 – Dégroupage partiel
2 – Dégroupage total
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3 – Affaiblissement par km
Câble 4/10: 15db/km
Câble 6/10: 10db/km
Câble 8/10: 8db/km
Le débit annoncé pour toute offre est le débit descendant, c'est-à-dire du central vers l’abonné.
Il varie de 512Kbits/s à 20M bits/s.
Le débit remontant est nettement élevé. Il varie de 128Kbits/s à 1024Kbits/s ( ou 1M bits/s).
Exemple d’usage par rapport au débit :
Téléphonie sur Internet : 512kbits/s suffisent (en distance jusqu’à 5,5 km en général)
Surf sur Internet : 1 à 2 M bits/s (distance entre 3,5 et 4,5 km)
Téléchargement de fichiers : un minimum de 2 M bits/s (distance jusqu’à 4km)
Télévision : un minimum de 4 M bits/s (distance à moins de 2,5km)
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4 – La solution NRAZO Auvergne
Répartiteur
Réseau
Internet
Sous
répartition
DSLA
M
1
Sous
répartition
DSLA
M
n
Sous
répartition
filtre
Fibre optique
DSLAM
NRA ZO
5 – La solution NRAZO IFOTEC
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Haut
débit
Sous
répartitio
n
Rése
au
Intern
et
DSL
AM
1
Rép
artite
ur
Sous
répartitio
n
DSL
AM
n
Sous
répartitio
n
filtr
Fibre optique
Haut
débit
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6 – S olution WIFI/WIMAX
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Un des usages possibles du WiM AX consiste à couvrir la zone dite du « dernier
kilomètre », encore appelée boucle locale radio,
Une autre possibilité d'utilisation consiste à utiliser le WiM AX comme réseau de
collecte (en anglais backhaul) entre des réseaux locaux sans fil, utilisant par exemple
le standard WiFi. Ainsi, le WiM AX permettra à terme de relier entre eux différents
hotspots afin de créer un réseau maillé.
Par antenne WIFI on peut raccorder 32 clients, donc pour couvrir un nombre plus
important il faut autant d’antenne que nécessaire (modulo 32)
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7 – La solution satellite
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